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Panorama des grands courants méthodologiques dans l'enseignement du

français langue étrangère

La méthodologie traditionnelle

Directement issue de l’enseignement des langues classiques, la méthodologie


traditionnelle, également appelée méthodologie classique ou méthodologie grammaire-
traduction a été largement adoptée dans le 18e et la première moitié du 19e siècle. Beaucoup de
chercheurs considèrent que son utilisation massive a donné lieu à de nombreuses évolutions qui
ont abouti à l'apparition des nouvelles méthodologies modernes.
Cette méthodologie se basait sur la lecture et la traduction de textes littéraires en
langue étrangère, ce qui plaçait donc l’oral au second plan. La langue étrangère était
décortiquée et présentée comme un ensemble de règles grammaticales et d’exceptions, qui
pouvaient être rapprochées de celles de la langue maternelle. L’importance était donnée à la
forme littéraire sur le sens des textes, même si celui-ci n’est pas totalement négligé. Par
conséquent, cette méthodologie affichait une préférence pour la langue soutenue des auteurs
littéraires sur la langue orale de tous les jours. La culture était perçue comme l’ensemble des
œuvres littéraires et artistiques réalisées dans le pays où l’on parle la langue étrangère.
Au 18e siècle, la méthodologie traditionnelle utilisait systématiquement le thème comme
exercice de traduction et la mémorisation de phrases comme technique d’apprentissage de la
langue. La grammaire était enseignée de manière déductive, c'est-à-dire, par la présentation
de la règle, puis on l’appliquait à des cas particuliers sous forme de phrases et d'exercices
répétitifs.
Au 19e siècle, on a pu constater une évolution provoquée par l’introduction de la
version-grammaire dont les pratiques consistaient à découper en parties un texte de la langue
étrangère et le traduire mot à mot dans la langue maternelle. Cette traduction était le point de
départ d’une étude théorique de la grammaire, qui n’occupait plus une place de choix dans
l’apprentissage. Par conséquent, les points grammaticaux étaient abordés dans l'ordre de leur
apparition dans les textes de base.
Etant donné le faible niveau d’intégration didactique que présentait cette méthodologie, le
professeur n’avait pas besoin de manuel, il pouvait en effet choisir lui-même les textes sans
tenir vraiment compte de leurs difficultés grammaticales et lexicales. L’enseignant dominait
entièrement la classe et détenait le savoir et l’autorité, il choisissait les textes et préparait les
exercices, posait les questions et corrigeait les réponses. Ce pouvoir du savoir donna aux
enseignants le titre de « Maître » ou de « Maîtresse ».
La langue utilisée en classe était la langue maternelle et l’interaction se faisait
toujours en sens unique du professeur vers les élèves. L’erreur et l’hésitation étaient
refusées et passibles de punition pour outrage à la langue.
Le vocabulaire était enseigné sous forme de listes de centaines de mots présentés hors
contexte et que l’apprenant devait connaître par cœur. En effet, le sens des mots était
appris à travers sa traduction en langue maternelle. La rigidité de ce système et ses résultats
décevants ont contribué à sa disparition et à l’avènement d’autres théories plus attrayantes pour
les élèves.
Remise en question, la méthodologie traditionnelle coexistera vers la fin du 19e siècle avec
une nouvelle méthodologie.

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