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Chapitre 7
La méthode grammaire-traduction
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la méthode grammaire-traduction au cours du 19e siècle (Puren, p. 66).
À partir du 18e siècle, suite aux critiques du modèle grammaire/thème, le
type version/grammaire sera parallèlement mis en œuvre. Cette fois, c’est le
texte en langue étrangère qui est découpé en parties (il ne s’agit donc plus de
partir de phrases isolées tirées de la langue maternelle), traduit mot à mot
dans la langue maternelle de l’élève, ce qui sert de point de départ pour
l’étude théorique de la grammaire sous la forme de “remarques
grammaticales”1 — et non l’inverse : “À partir du 18e siècle, l’exercice de
version va être présenté aussi comme un exercice de français, l’objectif
linguistique de perfectionnement en langue maternelle venant en quelque
sorte compenser la perte de l’objectif pratique en enseignement du latin”
(Puren, p. 27). Avec le type version/grammaire, la grammaire occupe
désormais la seconde place. L’enseignement grammatical ne peut plus être
gradué a priori (comme dans le cas de l’enseignement par
grammaire/thème) : l’approche grammaticale inductive remplace la
grammaire déductive. Tel est le type d’enseignement
— version/grammaire — prôné par Jean-Joseph Jacotot (première moitié du
19e siècle) et par T. Robertson pour l’enseignement de l’anglais.
Il est à noter que, dans la pratique, certains manuels recourent à la fois au
thème et à la version. Mais, en règle générale, l’évolution de la didactique des
langues s’est faite dans le sens grammaire/thème vers le type
version/grammaire, les deux types d’enseignement pouvant quand même
cœxister durant certaines périodes.
La combinaison de règles de grammaire et de la traduction a connu une
grande popularité surtout avec Ollendorf en Allemagne (1783) et est devenue
la méthode “standard” au début du 19e siècle (Titone, 1968, p. 29). Elle a
connu son plein épanouissement au 19e siècle (notamment à partir de 1840) et
continue même d’être parfois utilisée de nos jours dans certains milieux,
surtout universitaires, sous des formes modifiées. La méthode grammaire-
traduction est passée aux États-Unis au 19e siècle, où elle était connue sous le
nom de “méthode prussienne”.
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Conception de la langue
1. Nature de la langue
Une langue est conçue comme un ensemble de règles et d’exceptions
observables dans des phrases ou des textes, susceptibles d’être rapprochées
des règles de la langue de départ (Stern, 1983, p. 455).
La forme de la langue (les structures linguistiques, la morphologie, la
syntaxe) occupe une place prépondérante, bien que la signification des textes
littéraires soit prise en considération.
2. Nature de la culture
La culture étrangère est synonyme de littérature et de beaux-arts, comme la
peinture, la musique, la sculpture, etc. La langue littéraire — écrite — est
considérée comme supérieure à la langue orale. L’initiation à la culture
étrangère se fait au moyen de la traduction de textes littéraires.
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Conception de l’apprentissage
3. Nature de l’apprentissage
L’apprentissage de L 2 est vu comme une activité intellectuelle consistant à
apprendre et à mémoriser des règles et des exemples en vue d’une éventuelle
maîtrise de la morphologie et de la syntaxe de L2.
4. Rôle de l’apprenant
L’apprenant est amené à mémoriser la conjugaison verbale ainsi que de
nombreux mots de vocabulaire.
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Conception de l’enseignement
5. Rôle de l’enseignant
Dans la méthode grammaire-traduction, l’enseignant est vu comme le
personnage dominant dans la salle de classe. Il est considéré à la fois comme
le détenteur du savoir (c’est-à-dire de la “bonne réponse”) et de l’autorité.
L’apprenant doit exécuter ce que le maître dit de faire : il n’a pratiquement
aucune initiative.
Le rôle de l’enseignant consiste tout d’abord à choisir les textes à faire
étudier. Il doit aussi préparer des questions portant sur la compréhension des
textes choisis, et des questions permettant de faire des liens entre le contenu
du texte et l’expérience personnelle de l’apprenant. Il doit aussi préparer des
exercices (des “exercices à trous”, par exemple).
En salle de classe, l’enseignant pose des questions aux apprenants à tour de
rôle, assigne des tâches (par exemple, “lire tel extrait du texte”), au besoin
fournit la bonne réponse, explique les règles de grammaire, et fait faire des
exercices.
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Conception de la relation pédagogique
7. Relation didactique
• Sélection du contenu
Comme la littérature occupe la première place, la composante sonore de
L 2 est vue comme peu importante. Il n’y a à peu près rien concernant la
prononciation de L2.
Le choix du vocabulaire enseigné provient des textes littéraires utilisés. Le
choix de ces textes n’est cependant pas fait en fonction du degré de difficulté
de L 2 : il vient surtout de la valeur littéraire attribuée aux textes mêmes.
De ce point de vue, la morphologie et la syntaxe sont celles qui se trouvent
utilisées dans les textes choisis. Les points de grammaire à faire apprendre
sont relevés à partir de cet ensemble.
• Organisation du contenu
Chaque “unité d’enseignement” (ou chapitre) est organisée autour d’un ou
de quelques points de grammaire, illustrés dans le texte choisi. Il ne semble
donc pas y avoir de principe d’organisation ou de progression des éléments
linguistiques à enseigner. Les points de grammaire paraissent être choisis
suivant leur ordre de présentation dans la grammaire de L 1.
• Présentation du contenu
De façon générale, la langue est présentée à l’aide de passages choisis
parmi les textes littéraires de L2.
Le vocabulaire est appris par cœur : listes de mots hors contextes la plupart
du temps.
La signification des mots est apprise par le recours explicite à la traduction.
Dans la méthode grammaire-traduction, la grammaire est enseignée de
façon explicite, c’est-à-dire qu’il y a énonciation des règles de grammaire,
présentées aux apprenants à l’aide d’un métalangage : par exemple, recours à
des mots ou expressions comme “préposition”, “concordance des temps”,
“adjectif qualificatif”, etc.
Un enseignement explicite de la grammaire va de pair avec un
apprentissage, soit du type déductif, soit du type inductif. Par apprentissage
déductif il faut entendre l’apprentissage des règles grammaticales avant même
d’en connaître les applications pratiques. La déduction consiste à passer du
général au particulier : la règle d’abord, les exercices d’application ensuite.
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Par contre, un apprentissage inductif consiste en une prise de conscience
des cas d’application avant même de connaître les règles sur lesquelles ces
cas sont formés. L’induction consiste à passer du particulier au général : les
exemples pratiques d’abord, la règle ensuite. Un enseignement explicite allant
de pair avec un apprentissage inductif signifie que l’enseignant formule
explicitement la règle découlant de sa mise en application sur plusieurs cas :
les cas sont d’abord présentés, et la régularité n’est formulée que dans un
second temps.
Par ailleurs, parler d’un enseignement implicite de la grammaire serait
recourir à une métaphore puisque l’implicite est synonyme du “non-dit”. Il ne
saurait donc y avoir, à proprement parler, d’enseignement implicite, puisqu’il
n’y a ni règles de grammaire, ni explications d’ordre grammatical. Il y a
simplement manipulation, par l’élève, des formes grammaticales en vue de les
intérioriser. Une grammaire implicite est nécessairement apprise de manière
inductive.
Dans la méthode grammaire-traduction, il s’agit d’un enseignement
explicite et déductif : les règles de grammaire sont enseignées avant les cas
d’application, et des exercices de traduction suivent les règles (et leurs
exemples). On peut cependant trouver plusieurs variantes dans le matériel
pédagogique. Quoi qu’il en soit, les exceptions sont relevées et apprises.
La connaissance de la grammaire de L 2 est censée faciliter l’apprentissage
de la grammaire de Ll.
8. Relation d’apprentissage
• Rôle de L1
La langue de la communication orale utilisée en classe est L1, tant pour les
directives que pour les explications.
• Activités pédagogiques
Dans la méthode grammaire-traduction, il s’agit surtout d’exercices de
traduction.
9. Relation d’enseignement
• Interaction enseignant-apprenants
L’interaction est plutôt une action à sens unique, allant du professeur à
l’apprenant.
Peu d’initiative est laissée à l’apprenant et l’interaction apprenants-
apprenants est pratiquement inexistante.
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• Traitement de l’erreur
En règle générale, l’erreur n’est pas tolérée : il est important que
l’apprenant donne une réponse juste et précise. Si la réponse n’est pas connue,
ou si une erreur se produit, le maître veille à fournir la bonne réponse et à
corriger l’erreur.
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CONCLUSION
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vivantes — dans les écoles (Puren, 1988, p. 33).
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Document 16
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Document 17
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Bibliographie
BESSE, Henri
1985 op. cit. (p. 17)
COSTE, Daniel
1972 “Le renouvellement méthodologique dans l’enseignement du français langue étrangère”, Le Français dans le Monde 87,
reproduit dans A. A Bouacha, 1978 : La Pédagogie du français langue étrangère, Paris, Hachette.
HOWATT, A.P.R.
1984 op. cit. (p. 17)
KELLY, Louis G.
1969 op. cit. (p. 17)
MACKEY, William F.
1972 op. cit. (p. 17)
PUREN, Christian
1988 op. cit. (p. 65)
STERN, H. H.
1983 Fundamental Concepts of Language Teaching, Oxford, Oxford University Press.
SWEET, Henry
© 1899-1964 The Practical Study of Languages — A Guide for Teachers and Learners, London, Oxford University Press.
TITONE, Renzo
1968 op. cit. (p. 17)
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1. Un exemple contemporain du type version/grammaire est la méthode Assimil (Puren, p. 69).
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Tentatives de réforme
(dernier quart du 19e siècle)
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