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Recueil de sujets du concours

de l’agrégation externe

(avec corrigés synthétiques)


EAE ANG 3
MINISTÈRE
DE L’ÉDUCATION
NATIONALE, DE
L’ENSEIGNEMENT
SUPÉRIEUR ET DE
LA RECHERCHE

SE S S I O N 2 0 1 5

AGRÉGATION
CONCOURS EXTERNE

Section : LANGUES VIVANTES ÉTRANGÈRES


ANGLAIS

COMPOSITION DE LINGUISTIQUE

Durée : 6 heures

L’usage de tout ouvrage de référence, de tout dictionnaire et de tout matériel électronique


(y compris la calculatrice) est rigoureusement interdit.

Dans le cas où un(e) candidat(e) repère ce qui lui semble être une erreur d’énoncé, il (elle) le signale très
lisiblement sur sa copie, propose la correction et poursuit l’épreuve en conséquence.
De même, si cela vous conduit à formuler une ou plusieurs hypothèses, il vous est demandé de la (ou les)
mentionner explicitement.

NB : La copie que vous rendrez ne devra, conformément au principe d’anonymat, comporter aucun signe
distinctif, tel que nom, signature, origine, etc. Si le travail qui vous est demandé comporte notamment la
rédaction d’un projet ou d’une note, vous devrez impérativement vous abstenir de signer ou de l’identifier.

A
I M P R I M E R I E N A T I O N A L E – 15 0037 – D’après documents fournis
EAE ANG 3

COMPOSITION DE LINGUISTIQUE

B
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C
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FAITS DE LANGUE- SESSION 2015 : VERSION COURTE

Eléments essentiels Barème – NB Bonus max / copie : 3 pts


FDL 1 Description : vb HAVE au prétérit + opérateur verbal TO + infinitif passif (be kept = auxiliaire BE + participe passé kept). - Des° + Pbque : 0 – Analyse : 2 (HAVE TO ≈ 1 –
2 pts Problématique : fonctionnement, choix et valeur du passif + de HAVE TO – valeur du prétérit passif ≈1)
- passif : forme de réagencement sujet syntaxique ≠ agent mais patient - traitement de HAVE TO uniquement : 1/2 max
* tournure à l’actif : grammaticalement acceptable mais peu pertinente au niveau pragmatique / discursif ¤ valeur d’obligation non indiquée : 0/1
* complément d’agent omis mais récupérable passif d’action ¤ pas travail sur origine contrainte : 0,5/2 max
- motivation du passif : 1) volonté de thématiser le patient choix énonciatif. ¤ aucune manip. avec MUST ou autre modal /
2) cohésion discursive : thème déjà mis en place (the curtains) choisi comme terme de départ de la phrase. forme de modalité pertinente : 0,5/2 max
had to be kept

3) permet de ne pas mentionner l’agent, inconnu mais aussi peu pertinent dans ce contexte car évident.
- HAVE TO : sens : obligation valeur radicale déontique - traitement du passif uniquement : 1/2 max
* TO : opérateur de visée / dévirtualisation procès validable, mais pas validé amont de l’actualisation du procès. * emploi du passif non justifié : 0,5/2 max
* HAVE : opérateur de localisation activité à venir (infinitive) localisée par rapport à la sphère du sujet curtains * aucune manip. / comp° avec actif : 0,5/2 max
* relation non congruente entre sujet et prédicat (be kept closed) : cf. conjonction though = situation congrue. - oubli de la valeur du prétérit : 1,5 max
* choix : origine extérieure de la contrainte GP à valeur causale because of all the photographers in the parking lot. - HAVE identifié comme auxiliaire : 0/2
¤ référent du sujet inanimé difficile d’exercer une forme de pression sur lui HAVE TO à l’actif - TO identifié comme “préposition” : 0/2 [sauf
¤ contrainte extérieure ≠ pression du S0 modal exclu (should : contrainte atténuée – must : idem + pb prétérit) H&P]
- valeur du prétérit : décrochage temporel révolu (cf. GP in town for the film festival = repère locatif ≈ repère temporel). - BE identifié comme “verbe (lexical)” : 0/2
* contrainte située dans le passé contrainte effective (rideaux maintenus fermés) modal, a fortiori de MUST, exclu - bon développement sur valeur prétérit : +0,5
FDL 2 Description : proposition en what suivie de was (vb / copule) + GN his smile. - Description + Problématique : 0
3 pts Problématique : nature et fonction de la subordonnée + insertion en discours / rôle dans structuration de l’ensemble - Analyse : 3
- nature et fonction : nominale / complétive sujet syntaxique de was manip : IT was his smile. * analyse de la relative nominale / structure
* relative nominale : 1) WHAT relatif à antécédent fusionné (≈ THE THING + THAT) ; 2) WHAT : sujet de enlarged dans la relative pseudo-clivée uniquement : 1/3 max
- insertion en discours & fonctionnement : construction pseudo-clivée / clivée en WH- schéma : WH- + BE + X focus. * identification de la structure pseudo-clivée sans
* 1 seule RP : < his smile – enlarge his cheeks > mise en relief (/focus) d’un constituant : his smile (= sujet RP originelle). explication de son fonctionnement : 1,5/3 max
what enlarged the cheeks

* relatif fusionné en WH- : déficit d’information sur un présupposé something enlarges his cheeks (cf. large cheeks, l. 43). * pas manip. 1 (énoncé sans clivage) : 1,5/3
* focus his smile : remplissage sémique / semantic filler, comblant attente informationnelle marquée par what. max
- justification et valeur de la pseudo-clivée au niveau informationnel + choix : * pas manip. 2 (clivée en IT) : 2/3 max
* respecte les principes du end focus et du end weight (SN smile + relative)
* grande cohésion discursive : 1) avec co-texte gauche : relative en position initiale renvoie à large cheeks à gauche ; - segment identifié comme
2) avec co-texte droit : his smile en focus final poursuite discours sur référent (relative en which + adverbiale en as). “interrogative/exclamative” : 0/3
- manip 1 : énoncé canonique sans clivage : his smile enlarged his cheeks. Grammaticalement correct MAIS : - WHAT autre que “pronom relatif” : 0/3
¤ 1) constituants trop lourds pour occuper la position initiale ; 2) sujet syntaxique séparé du verbe. - his smile = antécédent de WHAT : 0/3
¤ 3) enlarged his cheeks présenté comme nouveau incohérent ; 4) accent nucléaire final ≠ his smile, info essentielle initiale - aberration du non souligné : appréciation perso
- manip 2 : clivée en IT 1) focus à valeur contrastive non pertinent : pas d’éléments existants opposables au sourire ; - remarque sur pbque restrictive/descriptive peu
2) subordonnée de la clivée non nécessairement thématique (cf. position finale) éloignée du co-texte gauche repris. pertinente : + 0,5
- manip 3 : pseudo-clivée inversée end-weight respecté, end focus violé. - manip. 3 justifiée (pseudo-clivée inversée) : +
perception à travers les yeux du personnage choix énonciatif (≠ contrainte interne à la prop°). 0,5
FDL 3 Description : déterminant indéfini some + adj. épithète prospective + N dénombrable singulier client dans proposition négative. - Description + Problématique : 0
2 pts Problématique : emploi de SOME avec N dénombrable au singulier dans prop. négative (ANY ?) choix et valeur.
- Valeur de base de SOME : opérateur d’extraction assertion de l’existence du référent ET déficit de spécification. - Analyse : 2
* présuppose l’existence d’une occurrence de prospective client actualisant : prospective client = référent de this man. * aucune prise en compte de la négation : 1/2
* SOME apporte une imprécision / déficit d’information : 1) dénombrable sg client occurrence unique PAS interprétation QNT. max
some prospective client

2) déficit sur identification occurrence quelconque de la classe des /prospective clients/ interprétation QLT. * valeur de some non identifiée : 1/2 max
¤ SOME qualitatif : forme pleine /sʌm/. (remarques intéressantes à bonifier) * aucune manipulation avec ANY : 1/2 max
- Incidence / Portée de NOT et comparaison avec déterminant ANY (car privilégié en contexte non assertif) * aucune manip. en plus avec A ou NO : 1,5/2
* portée verbale NOT nie l’identification du visiteur (this man) à une occurrence quelconque de /prospective clients/. max
* SOME possible : existence présupposée d’une occurrence + négation de son identification avec this man.
* ?? ANY, opérateur de parcours = traitement indifférencié des occurrences : * SOME identifié “pronom” ou “adverbe” : 0/2
¤ 1) valeur QLT (= n’importe lequel) ; 2) référent dans virtuel + caractère indifférencié nié (ex. not just ANY client). * SOME comme “quantifieur” uniquement : 1/2
- SOME qualitatif vs. A (extraction) & NO
* A : 1) valeur QNT (A < ONE) un seul élément est extrait ; 2) valeur QLT : classe /prospective clients/ ≠ autre classe.
¤ A moins approprié client spécifique dans la situation + valeur QNT (≠ SOME : valeur QLT primordiale). - MALUS globalisant possible : jusqu’à -1 si pas
* NO : nie appartenance à la classe ≠ NOT + ANY / SOME : occurrence préconstruite, puis rejetée par la négation. description ni problématique.
¤ NO à valeur QLT : non pertinent car impliquerait certitude de la part d’Helen sur l’identité du visiteur.
ministère’
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nationaleE EAE ANG 3

S ESSI O N 2 0 1 4

AGRÉGATION
CONCOURS EXTERNE

Section : LANGUES VIVANTES ÉTRANGÈRES


ANGLAIS

COMPOSITION DE LINGUISTIQUE

Durée : 6 heures

L’usage de tout ouvrage de référence, de tout dictionnaire et de tout matériel électronique


(y compris la calculatrice) est rigoureusement interdit.

Dans le cas où un(e) candidat(e) repère ce qui lui semble être une erreur d’énoncé, il (elle) le signale très
lisiblement sur sa copie, propose la correction et poursuit l’épreuve en conséquence.
De même, si cela vous conduit à formuler une ou plusieurs hypothèses, il vous est demandé de la (ou les)
mentionner explicitement.

NB : La copie que vous rendrez ne devra, conformément au principe d’anonymat, comporter aucun signe
distinctif, tel que nom, signature, origine, etc. Si le travail qui vous est demandé comporte notamment la


  

    
   
  
   

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FAITS DE LANGUE- SESSION 2014 : VERSION COURTE

Eléments essentiels - Barème NB Bonus max /copie : 3 pts en tout


FdL 1 - Description : proposition nominale, sujet de be suivi d'un attribut. - Description + Problématique : 0,5
3 pts - Problématique :contribution de la subordination en THAT au sens (cohésion discursive) - Analyse : 2,5
- Analyse :  - subordonnée sujet sans THAT considérée acceptable
 reprise de la notion complexe <she, fall in love & marry him> cf phrase précédente, mais avec modal ou problématique centrée sur contraste Ø/ THAT : max 0,5
différent : déontique (should) => prédiction (négative : would never)  end-focus / end-weight non évoqués : 2/3 max
 l'antéposition participe à la cohésion discursive (contraste des modaux mis en valeur);  Pas de relation avec phrase précédente : max 2/3 max
 proposition sujet : => THAT obligatoire.  Extraposition non mentionnée ou vue comme non
 THAT indique une non-assertion, càd une nominalisation. problématique : 1,5/3
 Manipulations possibles :
 nominalisation possible (glose en the fact that) : c'est bien une nominale/complétive avec RP - Aucune manipulation : max 1,5/3
désassertée. - Segment identifié comme "relative" => 0/3
 récrire sans THAT => 2 prop. indépendantes, relative en which : les RP2 cessent d'être préconstruites. - Si THAT identifié comme "préposition" => 0/3
 extraposition : perte de la cohésion discursive (reprise)
FdL 2 - Description : déterminant démonstratif this + N singulier ; discours direct. - Description + Problématique : 0
2 pts - Problématique :valeur de THIS (vs THAT ou A) ? deixis ?
- Analyse : - Analyse : 2
 première mention ; THIS non anaphorique.  pas de contraste vs autre déterminant : 1/2 max
 deixis ? pas au sens propre. Elément extérieur à la situation de parole introduit comme s'il était  pas de contraste vs article a : 1/2 max
présent (n'est présent que dans le souvenir du locuteur)  1ère mention non évoquée : 1/2 max
 => glose à la première personne (repérage vs I/sphère du MOI) et/ou non-clôture  Pas de manipulations : max 1/2
 Manipulations possibles :
 remplacer par A : simple extraction, plus de repérage. - Aucune manipulation : max 1/2
 remplacer par THAT : repérage/fléchage d'un élément connu/identifiable, fait appel à une connaissance - Si THIS identifié "pronom" ou "préposition" => 0/3
partagée par l'auditeur.
FdL 3 -Description : tense présent, 2 aspects (perfect et BE + -ING), procès non télique (not speak). Disc.direct - Description + Problématique : 0
2 pts - Problématique :valeur du double aspect (quel bilan possible pour une non-activité), de la négation? - Analyse : 2
 - Analyse : forme repérée vs situation d'énonciation (dialogue)  pas d'autres formes verbales envisagées : 1/2 max
 perfect + tense présent : bilan sur procès, établi vs moment d'énonciation ;  valeur de reproche non mentionnée : 1/2 max
 aspect BE + ING+ négation : "ne pas parler" décrit comme activité délibérée, d'où valeur de  intentionnalité non mentionnée : 1/2 max
reproche  état résultant non mentionné : 1/2 max
 reprise de l'énoncé précédent (différence : should => would never)  BE + -ING lu comme "action en cours" /déroulement 0,5/2 max
 Non exigible, à bonifier : contraste implicite avec inverse, attendu : <you speak to me>) sauf si précisions sur sens de speak (utter words vs confide)

- Aucune manipulation : max 1/2


- SI BE ou HAVE identifiés comme "verbes (lexicaux)" 0/2
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nationaleE EAE ANG 3

S E S S I O N 2013

AGRÉGATION
CONCOURS EXTERNE

Section : LANGUES VIVANTES ÉTRANGÈRES


ANGLAIS

COMPOSITION DE LINGUISTIQUE

Durée : 6 heures

L’usage de tout ouvrage de référence, de tout dictionnaire et de tout matériel électronique


(y compris la calculatrice) est rigoureusement interdit.

Dans le cas où un(e) candidat(e) repère ce qui lui semble être une erreur d’énoncé, il (elle) le signale très
lisiblement sur sa copie, propose la correction et poursuit l’épreuve en conséquence.
De même, si cela vous conduit à formuler une ou plusieurs hypothèses, il vous est demandé de la (ou les)
mentionner explicitement.

NB : La copie que vous rendrez ne devra, conformément au principe d’anonymat, comporter aucun signe
distinctif, tel que nom, signature, origine, etc. Si le travail qui vous est demandé comporte notamment la
rédaction d’un projet ou d’une note, vous devrez impérativement vous abstenir de signer ou de l’identifier.

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IMPRIMERIE NATIONALE – 12 0149 – D’après documents fournis


QUESTIONS ETROITES : Proposition d’éléments pour la correction 7 points pour les segments

a) There was a silence : sur 2 points

Description et problématique : 0,5 pt

- Syntagme nominal, constitué de l’article indéfini A et du nom commun « silence » qui fonctionne ici en
tant que terme dénombrable. Le syntagme figure à la suite de BE dans une structure dite existentielle/
présentative (du type THERE + BE + X).
- Problématique : la présence de l’article indéfini (choix et valeur) et le fonctionnement du terme « silence »
en tant que dénombrable (ou discontinu) ; la place du segment souligné, en lien avec sa valeur
informationnelle ; la fonction syntaxique du segment.

Points à aborder : 1, 5 pts


0,5 pt par item en caractères gras. Possibilité de bonus (l’un des quatre items).

Choix de la détermination :
- La saisie aurait très bien pu être d’ordre qualitatif uniquement : « There was  silence ». Avec un
tel segment, on référerait à « du silence », et l’appréhension du référent serait notionnelle/ continue.
- Ici, opération d’extraction : une occurrence de « silence » est construite. L’auteur a choisi d’ajouter
une délimitation d’ordre quantitatif, ce qui lui permet de référer à une unité de « silence », de le faire
fonctionner en tant que discontinu.
Valeur de la détermination en contexte :
Etant donné le sémantisme même du nom « silence », les individuations possibles sont :
∙ soit de type essentiellement quantitatif : a moment of / a period of silence, sans pour autant aller
jusqu’à la possibilité de dénombrement (*there were two silences),
∙ soit de type quantitatif + qualitatif : a particular kind of silence.
Ici, une individuation mixte, mais avec prépondérance de quantitatif (QNT + Qlt) semble être à
l’œuvre : la détermination quantitative se mesure par contraste avec la détermination uniquement
qualitative (« Silence ») qui est ensuite opérée à la ligne 6 lors de la clôture de cette toute première
séquence descriptive. Avec le segment souligné, on a affaire à un « épisode » de silence. Cela dit, la
dimension qualitative n’est vraisemblablement pas absente.
Concernant la place et la valeur informationnelle du segment :
Si ce segment est situé après BE dans la structure existentielle, c’est parce qu’il apporte une
information rhématique. Cet agencement, lié à la présence de « there », permet donc de conserver
l’ordre canonique thème-rhème.
Au sujet de la fonction syntaxique du segment :
- 1ère hypothèse : considérer « a silence » comme sujet sémantique, notionnel1, « there » étant le sujet
grammatical. Une telle hypothèse se justifie notamment par le fait que « there » joue manifestement
le rôle de sujet dans les questions fermées (du type : Was there a silence ?) et les question tags
(There was a silence, wasn’t there ?). OU :
- 2ème hypothèse : considérer « a silence » comme sujet syntaxique à part entière - et de fait, sujet
inversé -, « there » fonctionnant cette fois en tant qu’adverbe marquant un repérage à valeur de
localisation2 (localisation à considérer au sens large, en tant que localisation énonciative3). Cette
hypothèse du sujet syntaxique se justifie notamment par le fait que l’élément suivant BE est, le plus
généralement, l’élément qui détermine l’accord verbal (ex : There were two moments of silence).

1
cf. Quirk & al., A Comprehensive Grammar of the English language, 1985, p. 1405.
2
cf. (notamment) Pierre Cotte, L’explication grammaticale de textes anglais, 1996, p. 63-64.
3
On distinguera ainsi le « there » employé des occurrences dont la valeur locative se rapporte à un lieu précis de
l’extralinguistique. Il serait ainsi possible de dire « There was a silence there » sans que l’on perçoive de redondance.

1
b) That’s what frightens me : sur 3 points

Description et problématique : 0,5 pt


- Phrase complexe, dont le sujet est le pronom démonstratif THAT, suivi de la copule BE au présent simple
(sous sa forme réduite), puis de la proposition subordonnée « what frightens me », attribut du sujet THAT.
- Pb : nature de la proposition en WHAT (interrogative indirecte ou relative nominale ?), structuration de
l’ensemble, valeur de la construction en termes informationnels (et opérations marquées par BE et WHAT).
Points à aborder : 2,5 pts 0,5 point par item en caractères gras avec possibilité de bonus
Concernant la proposition en WHAT :
Il ne peut pas s’agir d’une interrogative indirecte (le sémantisme des éléments de la proposition principale
n’indique aucun questionnement/ aucune hésitation)4. Il s’agit en fait d’une relative nominale/ sans
antécédent, autrement dit d’une relative dont le pronom (WHAT, pronom neutre référant à l’inanimé ou à
l’abstrait) contient –virtuellement, du moins- son propre antécédent.
Paraphrase possible : « That is the thing that frightens me », dans laquelle « the thing » peut être identifié.
Du point de vue de la construction dans son ensemble :
- Structure du type [GN + BE + relative nominale] = pseudo-clivée inversée. Ceci signifie que la phrase non
marquée censée constituer le point de départ (« That frightens me », comportant une seule relation
prédicative), est brisée et organisée à des fins de mise en relief. Dans une pseudo-clivée simple, l’ordre des
constituants serait : « What frightens me is that ». Or ici, la relation est inversée, ce qui place THAT en
position initiale.
- Cet ordre est contraint (l’insertion d’une pseudo-clivée en discours serait totalement incongrue), puisque
THAT est essentiellement anaphorique, reprenant les deux phrases constituant la réplique précédente (« This
is real. Whatever else is unreal »). N.B. : emploi de THAT (clôturant ; extériorité à la sphère de l’énonciateur)
contrastant avec THIS (non clôturant ; appartenance à la sphère de l’énonciateur).
Comparaison avec « That frightens me » :
Ce que la structure pseudo-clivée inversée confère de plus à l’énoncé est la mise en évidence – que l’on peut
qualifier de focalisation5 ou encore de topicalisation6- d’un élément : en l’occurrence, THAT7, qui vient
combler l’attente de remplissage informationnel marquée par WHAT dans la relation <that-be [what
frightens me]>. Cette focalisation s’établit en contraste avec la présupposition contenue dans la relative
nominale : le fait d’employer WHAT présuppose en effet l’existence d’un référent identifiable pour la
relation prédicative <something-frighten me> (tout en n’indiquant pas la nature de ce « something » qui est
donc à retrouver dans le reste de l’énoncé). Notons que cette présupposition va de pair, dans le texte, avec l’état
d’inquiétude du personnage, évoqué au préalable (cf. « I’d have died…l. 14).
Valeur sur le plan informationnel :
- Tandis que le prédicat « frightens me » serait présenté comme entièrement nouveau dans une phrase simple
(« That frightens me »), ce prédicat est ici partiellement thématisé. Dans le segment, ce qui est au premier
plan est ainsi la relation d’identité/ d’identification (marquée par BE) entre le sujet focalisé (THAT) et la
relation <something-frighten me>.
- Notons bien que, tout en véhiculant une présupposition du point de vue du locuteur, « what frightens me »
se retrouve en position rhématique dans l’énoncé. Contrairement à ce qui se produirait dans une pseudo-
clivée simple, l’information présupposée véhiculée par « what frightens me » est ici partiellement nouvelle
pour l’interlocuteur (comme le montre l’enchaînement en « Why ? »).

4
En outre, une paraphrase en « whether » ne serait pas possible ici, contrairement à ce qui se produit dans le cas des
interrogatives indirectes.
5
Le terme de focalisation est ici entendu au sens large de mise en relief d’un élément donné.
6
On peut dire également que THAT est ici topicalisé (par cohésion discursive), c’est-à-dire à la fois thématisé ou
thématique (il occupe la place du thème ou topic, reprenant ce qui vient d’être dit) et focalisé (il correspond au focus de
la pseudo-clivée canonique).
7
Le pronom THAT est l’élément qui recevrait le plus naturellement l’accent nucléaire dans cette phrase, d’après les
anglophones interrogés.

2
Comparaison avec d’autres structures focalisantes :
Cette structure contraste notamment avec les pseudo-clivées simples (ex : « What frightens me is X), qui
font intervenir l’information focalisée en fin d’énoncé (selon un principe de end-focus). Ici, le focus n’est pas
final, et ceci est à relier à l’enchaînement textuel et à la valeur de l’énoncé en contexte.
BONUS :
Cette valeur est implicitement polémique : les propos précédemment tenus par l’énonciateur (l. 15), qui se
veulent rassurants, sont en effet repris comme point de départ par l’énonciatrice pour montrer que c’est
précisément leur contenu qui constitue la source de son inquiétude.

BONUS autre possible :


Comparaison avec d’autres pseudo-clivées inversées du texte, notamment aux l. 48-49 : « […] it’s what you
suspect »; et l. 52 : « […] that’s what we feel ». Ces structures n’ont en revanche aucun caractère polémique,
vu leur contexte.

3
c) I insist : sur 2 pts

Description et problématique : (exigées, mais aucun point attribué)


- Verbe « insist », conjugué au présent simple et à la première personne du singulier. Il est ici construit sans
complément explicite (et l’énoncé dans lequel il figure est en outre dépourvu d’adverbiaux).
- Problématique : Comment expliquer le choix du présent simple dans ce segment ? (alors que le procès est
dynamique et s’actualise au moment de l’énonciation (T0)). Quelle est la valeur particulière de cette forme
verbale ?
Points à aborder : 2 pts
0,5 pt par item en gras avec possibilité de bonus
Sens du verbe insist :
- Le verbe « insist » se caractérise par deux grands types d’acceptions (Seule la seconde étant exigée)
∙ selon la 1ere (de type épistémique), l’action dénotée par le verbe consiste à asserter fermement qu’une
chose est vraie (particulièrement lorsque les interlocuteurs ne partagent pas cet avis),
∙ selon la 2nde (de type pragmatique), l’action dénotée consiste à exiger que quelque chose se produise ou
qu’une personne accepte de faire quelque chose.
- Ici, c’est la seconde acception qui est à l’œuvre, car le personnage de Conchis vient d’employer un
impératif traduisant ce que l’on peut interpréter soit comme une demande, soit comme une injonction (l. 86 :
« My dear, you’re over-excited. Go and rest »). Puis, par le segment « I insist », il exige que l’action évoquée
précédemment soit accomplie (il y a donc un lien interprétatif fort entre les deux énoncés).
Valeur de l’énoncé :
- L’énoncé peut être décrit sous l’angle de sa valeur illocutoire : au-delà de l’évocation du procès par la
forme verbale (valeur locutoire), il y a en effet un acte de langage qui est accompli par le personnage de
Conchis, et qui vise à modifier le comportement de la co-énonciatrice.
Remarquons la différence existant entre la première personne d’une part (« I insist ») et la deuxième ou
troisième personne d’autre part (« You insist » ou « He insists »). Seul dans le cas de la première personne,
l’acte évoqué est accompli par l’énonciation elle-même (dans les autres cas, il s’agit de descriptions d’actes
de langage). En outre, si l’on translate le segment dans le passé (« I insisted »), il en va exactement de
même : l’acte de langage est alors décrit, et non plus effectué par l’énonciation elle-même. La valeur
illocutoire est dans tous les cas présente, mais sous des formes différentes.
- Cette valeur illocutoire est ici, plus précisément, une valeur performative.
La notion de performativité, due au philosophe J.L. Austin (1962), caractérise les énoncés qui ne décrivent
pas seulement un état de choses, mais qui constituent eux-mêmes une action. Plus précisément, l’énonciation
et l’action dénotée sont indissociables. Prononcer l’énoncé permet d’effectuer l’événement qu’il signifie.
Selon cette définition, « I insist » peut être considéré comme ayant une valeur performative, puisque l’action
et l’énonciation sont co-extensives8 (le segment est en cela à rapprocher de la forme « I promise », l.24).
N.B. : On remarquera toutefois la nuance existant entre le segment souligné et des énoncés performatifs prototypiques
du type « I declare the meeting open » ou encore « I now pronounce you husband and wife » qui ont en outre une valeur
perlocutoire incontestable (l’action accomplie ne peut qu’être suivie d’effet) tandis que dans le cas présent, même si
l’action d’exiger est indéniable, l’effet produit sur la co-énonciatrice n’est pas certain.
Lien entre l’emploi du présent simple et la valeur performative :
Lors de l’énoncé d’une forme performative, le procès est perçu comme se déroulant intégralement entre sa
borne initiale et sa borne finale. Or seul le présent simple permet cette présentation du procès car il a pour
valeur fondamentale une absence d’ancrage en T0 (moment de l’énonciation): bien que le procès soit
concomitant à T0, le point de vue reste extérieur, la saisie est ponctualisée, globale, informationnelle et non
descriptive. La valeur de ce présent simple peut être dite aoristique.
Manipulation : si l’on substitue le présent en BE-ING au présent simple (« I’m insisting ») il est manifeste
que l’énoncé devient impossible à insérer dans le contexte. Avec BE-ING, on a fondamentalement un
ancrage dans le moment de l’énonciation, si bien que l’on quitte le plan informatif pour se situer en pleine
description. L’interprétation d’une telle forme (grammaticale, bien que rare), serait celle d’un commentaire,
par l’énonciateur, de son propre comportement.

8
Il est, de fait, possible d’effectuer le test constituant à insérer « hereby » (I hereby insist), en dépit du changement de
registre de langue. On remarque en outre que l’énoncé « I insist » n’est pas susceptible d’être vrai ou faux.

4
QUESTION LARGE : La coordination : sur 7 pts (notation sur 8 pts pour bonification éventuelle)
Introduction, problématique et respect du plan : 2 pts
Eléments de définition :
- Mise en relation de deux unités de même rang syntaxique (même nature et même fonction théoriquement,
soit un « pied d’égalité » syntaxique). Les éléments reliés sont parfois dits « autonomes ».
- Définition par contraste avec la subordination (qui hiérarchise les éléments en les plaçant dans un rapport
de dépendance syntaxique). Coordination : du côté de la parataxe, vs. subordination : du côté de l’hypotaxe.
- Degré de parataxe caractérisant la coordination inférieur à celui de la juxtaposition car les éléments
coordonnés le sont à l’aide de conjonctions de coordination (essentiellement AND, OR et BUT).
Observations (facultatives) :
- Si la coordination se définit par certains traits syntaxiques caractéristiques, elle se définit également « en
creux » (par contraste avec la juxtaposition et la subordination).
- La coordination se définit essentiellement au niveau syntaxique. Or : relations sémantiques variées entre les
éléments (et autonomie des éléments différentes selon le cas). En outre, la question des effets discursifs de la
coordination se posera.
Eléments de problématisation :
- Question= celle de l’unité de la catégorie que constitue la coordination : ses contours ne sont
vraisemblablement pas aussi nets qu’ils ne le paraissent au premier abord. L’appréhension de cette catégorie
sera peut-être à envisager en termes de degrés. Nous nous demanderons notamment s’il n’existe pas des
caractéristiques plus marginales des conjonctions de coordination prototypiques qui les fassent, dans certains
exemples, « basculer » ponctuellement à la frontière de cette catégorie. Mais, dès lors que l’on se situe à la
frontière, il pourrait être pertinent d’intégrer dans le champ de la coordination certains phénomènes moins
prototypiques.
- Ces questions d’homogénéité et de délimitation de la coordination seront examinées à trois niveaux
différents : sur le plan syntaxique, mais aussi sur les plans sémantique et discursif. A chacun de ces niveaux :
examen des exemples les plus prototypiques, puis examen des cas qui le sont moins.
Pistes pour une organisation en termes de plan :
Suggestion A :
1- Des Caractéristiques syntaxiques homogènes ? (OU : Un pied d’égalité syntaxique relatif)
2- Une homogénéité sémantique ? (OU : Une autonomie plus ou moins remise en question sur le plan
sémantique)
3- Quels Effets discursifs ? (OU : Des effets discursifs partiellement liés aux contenus et enchaînements
discursifs)
Suggestion B :
1- Cas prototypiques
2- Cas moins prototypiques
3- La coordination « implicite »
Quelle que soit l’organisation retenue, il faudra traiter les aspects syntaxiques (2 pts), les aspects
sémantiques (2 pts) et les aspects discursifs (2 pts), en examinant la spécificité de la coordination dans ce
texte (voir exemples d éléments proposés dans la « version longue »).
1. Niveau syntaxique (2 pts)
- Mise en relation d’unités extrêmement variées, allant de termes isolés à des propositions entières. La
coordination peut également dépasser le stade intraphrastique pour être élaborée sur un plan transphrastique.
Généralement, ce sont effectivement des unités de même nature et fonction qui sont reliées.
- Observations : ∙ même dans le cas de ces exemples prototypiques, des différences existent bien souvent sur
le plan formel entre les éléments reliés,
∙ il existe des exemples bien moins prototypiques des coordonnants centraux,
∙ des adverbes à fonction de jonction sont peut-être également à intégrer.
a) Exemples les plus prototypiques Mises en relations diverses : (N.B. : seul un exemple de chaque
catégorie est ici donné- Voir la « version longue » du corrigé pour plus d’exemples.)
- des termes simples peuvent être coordonnés : ex : l.77 His voice was ludicrously abrupt and peremptory.
- des syntagmes entiers peuvent être coordonnés : Ex : l. 33-34 : I ate a sandwich or two.
ex : l. 11 : But then she abruptly pulled her mouth away and turned her head against my shoulder.
Parfois, emploi de systèmes corrélés : BOTH…..AND (l. 46) ou encore de NEITHER……NOR (l.34).

5
- la coordination s’applique également à des propositions :
 soit des propositions finies :
l. 5: She lowered her eyes again, and then her hands slipped behind her back.
l. 3: A doubt dissolved in them, a candour was restored and they tacitly accepted my judgment.(3 éléments)
l. 7 : The lips were warm and they moved under mine, and I was allowed to hold her body close.
(propositions coordonnées à des niveaux différents [[A and B] and C]
 soit des propositions non finies :
Ex: l. 8: I was allowed to hold her body close, to know its curves, its slenderness…and also to know, with a
delicious certainty, that all was much less complicated than it seemed.
- des phrases peuvent être coordonnées : Ex : l. 29: I’ll try. But I can’t…..
Bilan: symétrie de nature et fonction, bien que de légères dissymétries (internes) existent sur le plan formel.
b) Exemples moins prototypiques :
- des phrases de formes différentes sont reliées : l. 46 : No. But it had crossed our minds.
- des éléments correspondant à des niveaux d’énonciation différents peuvent également être reliés :
Ex : l. 68 : « What was he ? » But I never got an answer.
- plus remarquable : des éléments de nature différente peuvent même être reliés :
Ex : l. 78 : She was on her feet and staring furiously at the old man.
c) Marqueurs généralement classés à la marge de la coordination :
- Le cas de YET : Ex : l. 35-36 : Like myself, neither she nor her sister could understand the old man’s
paradoxical determination to lure us into his game, yet seeming preparedness to abandon it.
- Le cas de SO: Ex: l. 53 : “Yes, that’s what we feel.” “So the enigma is why?
- Le cas de THEN : Ex : l. 28 : “He’s telling us another supposed episode from his life. […] “Then we could
meet after that?”
Bilan: inclusion possible, parmi les marqueurs de coordination, de certains marqueurs plus périphériques.
2. Niveau sémantique (2 pts)
L’autonomie caractérisant la coordination, tout en se vérifiant sur le plan syntaxique, semble remise en cause
sur le plan sémantique. Pour chaque coordonnant, différents degrés de dépendance entre A et B :
a) Les phénomènes des coordinations employant AND :
B s’ajoute à A. Cet invariant se retrouve dans tous les exemples, mais le cotexte semble jouer un rôle de
premier ordre dans l’interprétation. Degrés de dépendance (de B à A) plus ou moins grands :
- Les cas d’ajout des éléments reliés :Ex: l. 7: the lips were warm and they moved under mine
Eventuel renforcement de AND par “both” (l. 46) Cas de relative autonomie de A et B.
- Cas particulier : l’addition renforcée par « also » : Ex: l. 8: I was allowed to hold her body close, to know
its curves, its slenderness…and also to know, with a delicious certainty, that all was much less complicated
than it seemed.
- Autre cas particulier : l’addition d’un commentaire :
Ex: l. 26-27: “He’s telling us another supposed episode from his life. I’m going to join you after dinner.” She
smiled up. “And honestly I don’t know what it is.”
- Les cas de succession temporelle : l. 3: A doubt dissolved in them, a candour was restored ; and they tacitly
accepted my judgment.; l. 5: She lowered her eyes again, and then her hands slipped behind her back.
- L’interprétation d’une conséquence : Ex: l. 20: She was silent and I said quickly : For God’s sake trust me.
- L’interprétation d’une unité faiblement décomposable: l. 86: Go and rest ! Il n’est pas impossible d’opter
pour une interprétation en termes de but, du type : Go to rest, et on se rapproche ainsi de la subordination.
Forte dépendance de B à A.
b) Les phénomènes de coordination employant BUT :
BUT : marque une rupture, un décalage ou un contraste entre A et B, ou encore entre B et les implications de
A. De fait, B ne peut être véritablement autonome, et entre dans une relation de dépendance par rapport à A
(ordre des éléments jamais réversible). Toutefois : degrés de dépendance variables entre les propositions.

6
- cas de contrastes ou oppositions : l. 18 : Wanting to be sure. But not being sure; l. 29 : I’ll try. But I
can’t….
- cas de contraste ou opposition entre le propos B et les implications ou la relation sous-jacente à A :
Ex : l. 46 : No. But it had crossed our minds.; Ex : l.60 : “I very nearly didn’t.” “But past now?”
- cas de contraste ou opposition entre les conclusions de B et celles de A : l. 10. 11 The tips of our tongues
touched, for a few seconds the embrace became tight, passionate. But then she abruptly pulled her mouth
away [...] N.B : Une analyse selon la formalisation pragmatique de Ducrot est tout à fait pertinente.
c) Les phénomènes de coordination employant OR ou NOR :
Valeur fondamentale de OR : l’altérité, ses effets de sens se précisant eux aussi en fonction du cotexte. Dans
le cas de (N)OR, tout comme pour AND et BUT, on observe divers degrés de dépendance, mais seuls 2
exemples ici.
- Le cas de NOR et la négation d’une alternative, ou d’un ajout :
Ex: l. 34 : Like myself neither she nor her sister could understand the old man’s paradoxical determination
- Le marqueur OR et l’expression d’une approximation : Ex : l. 34 : I ate a sandwich or two.
Bilan : les phénomènes observés peuvent se récapituler en termes de dépendance sémantique plus ou moins
grande (se rapprochant parfois, notamment dans le cas de AND, de relations de subordination).
3. Niveau discursif (2 pts)
Effets textuels et discursifs de la coordination parfois décrits en termes de cohésion et cohérence. Or ces
effets discursifs sont divers et doivent être précisés.
a) Nature des effets discursifs produits :
 En termes de configuration de la partie narrative :
- les phénomènes de coordination permettent l’agencement de séquences descriptives :
Ex : l. 1 à l. 11 (deux premiers paragraphes) : descriptions dans lesquelles figurent AND puis, à la ligne 11,
l’introduction d’un marqueur BUT traduisant un revirement.
- les phénomènes de coordination permettent d’ordonner et marquer le rythme des actions décrites :
∙ des rythmes binaires (coordination de deux éléments): l.33 : We went back to the table and sat.
∙ des rythmes ternaires( coordination de trois éléments) : l. 34: I ate a sandwich or two, she smoked and we
talked. Que le rythme soit binaire ou ternaire, remarquer, le cas échéant, le rôle de la virgule.
∙ des effets d’accumulation dus à des coordinations multiples (ou polysyndètes): l. 7 : The lips were warm
and they moved under mine, and I was allowed to hold her body close, to know its curves, its
slenderness….and also to know, with a delicious certainty, [….]
 En termes d’agencement de la partie dialoguée :
∙ les phénomènes de coordination traduisent les orientations argumentatives des propos associés aux
personnages : Ex : l. 17 : Wanting to be sure. But not being sure; l. 29: I’ll try. But I can’t….;
∙ les coordinations peuvent refléter les rythmes conversationnels (notamment les ajouts « après-coup ») :
Ex : l. 26 : “He’s telling us another supposed episode from his life. I’m going to join you after dinner”. She
smiled up. « And I honestly don’t know what it is. »
∙ Les coordonnants peuvent également marquer les relations inter-subjectives entre les personnages :
Ex : l. 55-56 : “No more than you must feel about me.” “But you said it last time”
Contraste avec : l. 67 : “What was he ?” But I never got an answer (passage au plan narratif, donc au récit)
b) Mécanismes qui sous-tendent ces effets discursifs et prolongements :
Dans les parties narratives (mais non dans les parties dialoguées) les marques de coordination pourraient
souvent être effacées sans que cela nuise à la bonne interprétation. D’où cette question : les effets textuels
produits ne sont-ils pas le fruit des contenus propositionnels eux-mêmes, et du choix consistant à disposer un
élément à la suite d’un autre ? Un tel constat conduirait à intégrer au champ de la coordination les
phénomènes de coordination « implicites », parfois qualifiés de coordination asyndétiques : ( l. 6 ; 10 ; 68-9)
Conclusion
En somme, la coordination est apparue comme une catégorie qui est loin d’être homogène, dont les contours
ne sont pas absolument distincts et étanches, et qui mériterait sans doute d’être décrite en termes de degrés.
On préférera parler de « phénomènes de coordination » plutôt que de « la coordination ».

7
After he had phoned the relevant publicity department and persuaded them to send down a VHS copy of the
film by registered post, Terry found that he was already twenty minutes late for his interview with Dr Dudden:
who, upon seeing his apologetic face appear round the door, merely returned to the perusal of a typescript spread
out on his desk, and murmured: ‘Come in, Mr Worth, come in.’
Once Terry had sat down, he added (still seemingly absorbed in his papers): ‘Perhaps my watch is fast, but I
make the time to be twenty-three.’
‘Yes, you’re right. I’m late.’
Dr Dudden looked up at last. ‘I see.’
‘I must have overslept.’
This remark met with an unwavering stare. Terry crumbled in the face of it, and started back-pedalling
furiously. ‘You probably get these jokes all the time,’ he said, weakly.
‘Occasionally,’ said Dr Dudden. ‘My colleague, Dr Madison, is a great believer in humour as a therapeutic aid.
Perhaps we should organize a group discussion on this subject.’
Momentarily numbed into silence, Terry could only nod.
‘Now.’ Dr Dudden gathered the sheets of his typescript together and stacked them into a neat pile, then picked
up a file with Terry’s name on it. ‘On arrival yesterday you received a complete medical examination from Dr
Goldsmith. No irregularities were found: in fact he seems to have concluded that you are in excellent shape.’
‘Good.’
‘I notice one or two striking features of his report, however. For instance, you claim an average coffee
consumption of between thirty to forty cups per day.’
‘That’s right.’
‘Have you drunk any coffee since arriving here?’
‘No. There doesn’t seem to be any on the premises.’
‘We only allow our patients to drink coffee as part of a controlled experiment, to see how it affects their sleep
patterns. You went looking for some, then?’
‘Yes.’
‘And how do you feel, not having drunk any in the last… nineteen hours?’
‘Uncomfortable.’
‘Thirty to forty cups a day seems rather excessive to me. Why do you drink so much?’
‘It helps me to stay awake.’
‘I see. That,’ said Dr Dudden, ‘is a singular remark. Most insomniacs in my experience are looking for ways to
help them to sleep, not to stay awake. I see from this report that you’ve been taking no medication for your
complaint.’
‘That’s correct.’
‘And that you have never, in fact, sought out a medical opinion at all.’
‘No.’
‘Most people find insomnia a depressing and in some cases devastating condition. That hasn’t been your
experience?’
‘I often find that I get tired and sleepy during the day. That’s why I drink coffee. But it’s not a major problem.’
‘Has it occurred to you that you may not really be insomniac?’
‘I don’t understand.’
‘One of the most important and fundamental distinctions to be made at this stage in a diagnosis,’ said Dr
Dudden, ‘is between psychophysiological and subjective insomnia.’
‘Subjective?’
‘Yes.’
‘You mean… I might be imagining it. Or putting it on. Malingering.’
‘That, with all due respect, is an unhelpful word. To imagine that you are going without sleep can be just as
distressing as really going without it. And it’s by no means uncommon. A great many of my patients come here,
spend the night in the lab and claim not to have slept a wink. I’m then able to confound them by presenting them
with scientific evidence that they have slept soundly – sometimes for up to six or seven hours.’
‘That must give you great satisfaction,’ said Terry.
‘It always gives me satisfaction to help people,’ Dr Dudden answered, drily, as he reached for the telephone.
He dialled an extension number. ‘Lorna? Could you bring me last night’s EEG on Mr Worth, please?’ He replaced
the receiver abruptly and said to Terry: ‘You are under the impression, I take it, that you didn’t sleep at all last
night. When my assistant supplies us with this data, we should be able to establish the facts of the case.
Meanwhile…’ He reached for Terry’s report again. ‘I wonder if you can clarify another point for me. From what
you said to Dr Goldsmith yesterday, there seems to have been an extraordinary change in your sleeping habits
some… twelve years ago.’
‘In nineteen eighty-four, yes.’
‘Prior to which, you claim to have frequently slept for up to fourteen hours a day.’
‘Yes.’
‘This was when you were a student.’
‘Yes.’
‘A student… at this university, I notice.’
‘That’s right. Like yourself.’
Something awoke, briefly, in Dr Dudden’s eyes: a sudden wariness, which made it clear that he didn’t like his
patients to spring surprises on him.
‘I suppose that’s something your researchers dug up,’ he said.
‘No,’ said Terry. ‘Dr Madison told me, last night.’
‘I see. You’ve become acquainted with my colleague, then?’
‘Superficially.’ Terry and Dr Dudden looked at each other, and tried to read each other’s smiles. ‘I lived in this
very house, as a matter of fact. For a few months.’
‘So did I,’ said Dr Dudden. ‘I lived here for two years.’
‘That’s quite a coincidence. But we never overlapped.’
‘I think not. Otherwise…’
‘Otherwise I’m sure we would have remembered each other.’
‘Precisely.’
‘I did,’ said Terry, ‘have a friend called Sarah. Sarah Tudor. And she once went out with someone called
Gregory. Gregory: that is your first name, isn’t it?’
‘Yes, it is.’
‘Yes. Dr Madison told me, you see, last…’
‘…last night. Of course. While you were getting superficially acquainted.’
‘Yes.’
‘Now, just let me think…’ Dr Dudden sat back in his chair, and rolled his eyes towards the ceiling, rather
obviously feigning an attempt at recollection. ‘There was a girl here called Sarah, now that you mention it. I
suppose we did see each other from time to time. It was hardly what you’d call… going out.’
‘Dr Madison thinks she may have been narcoleptic.’
‘Dr Madison knew her as well?’ Now the wariness was turning into something like panic.
‘No, of course not. It’s just that I mentioned to her, last night, how this girl called Sarah used to have very
vivid –’
They were interrupted by a knock on the door, and the arrival of Lorna, with her piles of computer paper. Dr
Dudden seemed glad of the diversion.

Jonathan COE, The House of Sleep, Penguin Books, 1998

PHONOLOGIE
(Les réponses seront rédigées en anglais)

In this section, candidates are asked to provide phonemic transcriptions (also known as “broad phonetic
transcriptions”) of isolated word units or larger extracts from the text attached. Regardless of the origin of
the text, candidates are free to base their transcriptions either on Southern British English (RP / BBC
English) or on General American, to the exclusion of any other variety of English. The chosen standard
should be explicitly stated from the start, and deviations clearly justified with reference to the text.

Transcriptions are expected to conform to the standards set out in either of the following books: J.C.
Wells, Longman Pronunciation Dictionary, 3rd edition, Longman, 2008 or D. Jones (rev. P. Roach & J.
Hartman), English Pronouncing Dictionary, 16th edition, CUP, 2003.

Please note that, when applicable, stress is to be indicated in all transcriptions. Unless explicitly required,
no mention of intonation pattern is expected in the transcriptions.

Candidates must organise and structure their answers so as to avoid unnecessary repetition.

QUESTIONS
1. Give a phonemic transcription of the following passage: ‘There doesn’t seem to be any on the premises.’ /
‘We only allow our patients to drink coffee as part of a controlled experiment, to see how it affects their sleep
patterns.’ (ll. 0-0). Use weak forms where appropriate.

2. Account for the pronunciation of the letter < i > in the following words: publicity (l. 00, both
occurrences of < i >), time (l. 00), furiously (l. 00), thirty (l. 00), dialled (l. 00).

3. Transcribe the following words and account for their stress patterns: apologetic (l. 00), medication (l.
00), devastating (l. 00), diagnosis (l. 00).

4. Identify one pronunciation difference between Southern British English and General American in each
of the following words: copy (l. 00), fast (l. 00), here (l. 00).

5. Transcribe phonemically: watch (l. 00), numbed (l. 00), average (l. 00), wonder (l. 00), extraordinary
(l. 00), ceiling (l. 00). Do not justify your answers.

6. Transcribe the underlined sequences in the following words; explain briefly by what process those
sequences came to be pronounced as they are: occasionally (l. 00), superficially (l. 00).

7. Indicate tone-unit boundaries and tonics (nuclei) in the following passage. Do not justify your answers.
‘I suppose that’s something your researchers dug up,’ he said. ‘No,’ said Terry. ‘Dr Madison told me, last night.’
(ll. 00-00).

ANALYSE LINGUISTIQUE

(Les réponses seront rédigées en français)


1. Le candidat analysera les segments de texte indiqués ci-après par un soulignage :

a. in fact he seems to have concluded that you are in excellent shape. (ll. 00-00);
b. Has it occurred to you that you may not really be insomniac? (ll. 00-00);
c. A great many of my patients come here, spend the night in the lab and claim not to have slept a wink.
(ll. 00-00).

2. À partir d’exemples choisis dans l’ensemble du texte, le candidat traitera la question suivante :

Les questions.

Aussi bien pour l’analyse des segments soulignés que pour le traitement de la question, le
candidat fondera son argumentation sur une étude précise de formes tirées du texte. Il procèdera, à partir
de ces formes, à toutes les manipulations et comparaisons jugées utiles, en se référant à leur contexte.
Segment 1 :

he seems to have concluded that you are in excellent shape

Description: Il s’agit d’une proposition complexe, composée d’une principale “He seems”,
d’une subordonnée infinitive “to have concluded”, dans laquelle est elle-même enchâssée une
subordonnée conjonctive complétive « that you are in excellent shape » ;

Problématique : Il va s’agir de comprendre la structuration de cette phrase complexe, de


même que de commenter la forme de parfait « to have concluded ».

Analyse :

- L’ensemble « he seems to have concluded » correspond en fait à un cas de montée du sujet.


« He » n’est en effet pas le sujet réel du verbe de perception « seem », car c’est
nécessairement un observateur extérieur qui expérimente la perception.
On pourrait reconstruire la structure profonde de la façon suivante :
It seems that he has concluded X.
Le sujet de la subordonnée monte donc en position de sujet de la principale, ce qui est permis
par le sémantisme du verbe « seem ».

-Concernant la forme de parfait « to have concluded », elle permet de renvoyer le fait observé
dans le passé, tout en conservant le fait percevant (auquel renvoie « seem ») au présent. On
remarque que la mise au prétérit du verbe « seem » a un tout autre impact, dans la mesure où
la perception elle-même serait alors en rupture avec le moment de l’énonciation (he seemed
to conclude that….). Si l’on avait cumulé une forme de prétérit au niveau du verbe « seem »
et une forme de parfait au niveau de la forme verbale « to have concluded », on se serait alors
trouvé dans un cas de perception au passé (« seemed ») et le fait perçu (to have concluded »)
se situerait alors dans un rapport d’antériorité par rapport au fait percevant.
Dans le contexte de notre énoncé, il est logique que la perception soit au présent et
l’événement perçu au passé dans la mesure où le Dr Dudden est en train de commenter les
observations réalisées le jour précédent par le Dr Goldsmith.

-Remarquons par ailleurs que le temps de la subordonnée conjonctive complétive (identifiable


comme telle en raison du fait que le subordonnant THAT ne joue aucun rôle syntaxique au
sein même de la subordonnée) et un temps présent. Il s’agit d’un présent simple, ce qui
signifie que l’état décrit n’est pas simplement concomitant au moment de l’énonciation, mais
« déborde » en quelque sorte de ce moment de l’énonciation.

Segment 2 :

Has it occurred to you that you may not really be insomniac ?

Description: Le segment sous examen se compose du modal MAY au présent, de la négation


NOT, de l’adverbe “really” et du verbe lexical “be”. La forme verbale soulignée a pour sujet
grammatical le pronom de deuxième personne « you ».

1
Problématique : Il va s’agir de déterminer ici la valeur du modal MAY, de même que la
portée de la négation ainsi que l’impact de l’adverbe « really ». On commentera également le
choix du modal MAY, par comparaison avec d’autres modaux.

Analyse :

La valeur du modal, en dépit du fait que le sujet soit un pronom de deuxième personne, est ici
une valeur épistémique, car l’énonciateur évalue les chances de validation de la relation
prédicative. La portée du modal ne concerne pas uniquement le lien entre le sujet et le
prédicat (elle n’est pas intraprédicative) mais elle porte en fait sur l’ensemble de la relation
prédicative (elle est donc extraprédicative).
On pourrait schématiser cela de la façon suivante :
MAY ( You- not really be insomniac)
Une glose possible serait: It is possible that you are not really insomniac.

Corrélativement, cette glose fait apparaître des indices sur la portée de la négation: celle-ci
s’applique effectivement au verbe lexical « be », lui-même déjà modifié en amont par
l’adverbe « really ». Autrement dit, la négation ne porte pas sur le modal lui-même, comme
tel est le cas lorsque le modal a une valeur radicale.

Le choix du modal MAY au présent permet ici d’évaluer les chances de non validation de la
relation prédicative, en signifiant qu’il est possible (50-50) que ce ne soit pas le cas. L’emploi
d’un modal MIGHT dans un tel contexte serait plus incongru, en raison de la plus grande
désactualisation liée à MIGHT (due à la valeur de rupture du prétérit). L’emploi d’un MIGHT
réduirait en somme les chances de non validation de la relation prédicative, ce qui ne serait
plus en adéquation avec le contexte de l’énoncé, dans la mesure où l’énonciateur (Dr Dudden)
n’est pas ici en train d’effectuer une simple hypothèse : il sait que son co-énonciateur n’est
pas insomniaque, et présente ce fait là sous l’angle d’une question dans laquelle la possibilité
n’a qu’une valeur rhétorique : l’énonciateur est en fait certain de ce qu’il avance.

Segment 3 :

A great many of my patients

Description: le segment sous examen est un groupe nominal qui se décompose comme suit :
Article indéfini A + adjectif « great » + quantifieur « many » + préposition OF + adjectif
possessif « my » + nom discontinu au pluriel « patients ».

Problématique : il va s’agir d’expliquer la structuration de ce groupe nominal ainsi que la


valeur de OF . Nous nous arrêterons particulièrement sur le fait que l’article indéfini A et
l’adjactif « great » sont ici suivis linéairement d’un quantifieur (many) et non d’une tête
nominale (comme dans l’expression « a lot of X)

Analyse :
Il semble ici qu’il ne soit pas pertinent de considérer l’amorce « a + great » comme portant
uniquement sur « many ». Nous opterons davantage pour le découpage suivant :
A great [many of my patients]

2
Il semble en effet que nous soyons ici en présence d’un singulier intégrant (pour reprendre un
terme employé par Guimier), permettant de ramener un ensemble pluriel à une saisie au
singulier. Nous aurions en fait le même type de structuration que dans « a very quiet ten
years ». Dans ce type de construction, tout comme dans le segment sous examen, nous voyons
que la présence de l’adjectif est une nécessité : ainsi, si nous le supprimons, le segment
devient incorrect : *a many of my patients .

Une remarque s’impose également concernant la préposition OF : cette préposition vient


étymologiquement de AEF qui signifie « away from » : il s’agit donc fondamentalement d’un
rupteur, mais qui permet syntaxiquement d’associer deux éléments. Dans le cas présent, elle
relie « many » et « my patients », dans une relation de quantification : une certaine quantité
est en effet prélevée sur l’ensemble « my patients ».

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