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Transcription:
M : Mélodie / Al : Alexia / N : Nely / Ad : Adèle / L: Laetitia/ E: Elora / An: Anne
M : Salut. Bon bah, vous vous en sortez comment, vous, financièrement ? Parce que moi, après Noël,
tout ça, il y a eu des dépenses, c’était impressionnant ! Je suis ric-rac (1) en ce moment !
El : Bah, pour ma part, heureusement que mes parents sont un peu là pour m’aider, parce que sinon,
j’aurais plus d’appartement à l’heure qu’il est !
Al : Je suis totalement d’accord avec toi. Là, c’est la nouvelle année, donc on repart à zéro, mais…
E : Le compte aussi est à zéro ! (2)
A : Ouais, voilà, c’est ça.
An : Mais ça veut dire quoi ? Vos parents, ils vous donnent de l’argent régulièrement, ou c’est fixe
ou… ?
E : Moi, oui.
An : Vous avez une espèce de salaire familial ?
Al : Parental !
E : Oui, c’est ça, ouais.
Al : Non, moi j’ai pas de… enfin ma mère, disons qu’elle met de l’argent sur mon compte, mais elle me
donne,… enfin j’ai pas régulièrement de l’argent.
An : Oui.
Al : C’est… Je lui demande par exemple 50 euros, elle me donne 50 euros. Je…
An : Et vous pensez que vous exagérez ou vous avez… ?
Al : Non, non.
An : Non, c’est ça, vous êtes raisonnable.
Al : Je fais pas de dépenses inutiles, ni…
An : Donc elle vous donne sans problème.
Al : Oui. Non, sans problème.
An : Et vous, Elora ?
E : Moi, elle me met de l’argent sur mon compte parce que je vis plus avec mes parents. Donc du
coup… Je travaille pas, je fais mes études, donc du coup, j’ai pas de salaire. Alors, oui, tous les mois,
elle me verse une certaine somme d’argent et qui doit faire (3) pour mes courses, mon essence.
An : C’est indiscret de demander combien ?
E : Elle me donne 500 euros et elle, elle paye mon loyer.
An : Et le loyer, c’est combien ?
E : 480.
An : Ouais, d’accord.
Al : Et tu as des aides ?
E : Non, j’ai pas droit à (4) la bourse. (5)
Al : Et même aide au logement, hors bourse ?
E : Non, j’ai droit à rien comme aide.
Al : Ah oui ? Même l’APL ? (6)
E : APL, j’ai pas fait la simulation.
M : Oui bon, c’est pas énorme mais des fois, tu peux gagner 100 euros.
An: C’est toujours ça , hein ! (7)
Al :C’est toujours ça, ouais. Tu devrais, hein !
M : Je me suis mise en colocation parce que ça coûtait trop cher. Je suis avec mon copain parce que
520 euros par mois, tout ça, quand même, ça fait cher.
L : Mais du coup, avec ton copain, tu partages le loyer ?
M : Ouais, on coupe en deux, ouais, même les courses, tout ça, on coupe en deux parce que c’est plus
simple quand même.
Al : Bien sûr.
M : On peut acheter des trucs bien quand même. On peut faire des raclettes (8), des trucs comme ça.
An : Ça améliore l’ordinaire.
M : Oui.
Al : Et puis l’appartement, il est mieux.
M : Ouais, c’est ça.
Al : Il est plus grand, il y a a un autre confort, quoi, que vivre seul.
An : Vous avez quoi ? C’est pas un studio ? Vous avez une…
M : C’est un duplex. (9)
An : Ah ouais, c’est sympa, ça !
M : Ouais, c’est mieux.
L : L’année dernière, tu faisais comment ? Tu étais… C’était avec ton copain aussi ?
M : Ouais, j’étais déjà… Mais avant, il avait juste une chambre universitaire quoi. Puis c’était 400 et
quelque euros. Alors du coup, on a fait le calcul, on s’est dit, enfin c’est beaucoup plus intéressant de
prendre un truc plus grand et de se mettre à deux. C’est même moins cher, quoi.
An : Et la vie commune, ça va ?
M : Ça va, oui oui, ça va.
Al : Des hauts et des bas.
An : D’accord, mais dans un bel espace, donc c’est bien !
M : C’est ça. Ouais.
An : Et pour les autres, alors, je sais pas, Laetitia, par exemple ?
L : Alors, moi, moi, c’est grâce à ma bourse en fait. J’avais pas droit au début à une aide mais bon,
finalement, je me suis assez débrouillée, j’ai réussi à l’avoir et…
An : C’est un peu difficile, non, des fois, toutes les démarches ? (10)
L : Ouais, mais finalement, ça va, je l’ai eue cette année, et j’ai demandé aussi les APL. Donc ça me
paye mon studio je crois qu’il est de 380, un truc comme ça et…
An : Ça couvre tout, l’APL?
L : Ouais, ça couvre tout. L’année dernière, je demandais de… enfin, mon père me versait tous les
mois je crois, de l’argent pour compenser, mais là, du coup, c’est bon, ça couvre tout. Et moi après, je
garde… enfin, je demande… enfin, je crois il me reste une petite somme et après, c’est…voilà, pour
faire les courses, tout ça, et tout. Et après, quand je travaille, je l’utilise pas pour l’année. Ou je fais
cadeau à mes parents ou je mets tout sur un compte.
An : Vous voulez dire le salaire que vous avez en tant que… enfin pour un travail étudiant ou l’été ?
L : Enfin quand je travaille, oui, voilà, l’été, oui.
N : Du coup, tu arrives à économiser ?
L : Ouais, ça va.
Al : Et par mois, tu dépenses combien ? Entre la nourriture…
L : Bah franchement, je sais pas, parce que parfois, c’est mes parents qui me font les courses, parfois
c’est moi.
An : Oui, c’est difficile de chiffrer exactement, il faudrait tout noter.
L : Ouais, ouais.
Al : Tu devrais, hein, pour voir le budget dépenses.
L : Bah après, moi, la plupart du temps, comme je rentre à Istres tous les week-ends, je fais en sorte
que ce soit mes parents qui m’achètent, donc…
An : Oui, oui, c’est assez souple, quoi, finalement. Vous êtes pas obligée de vous dire : j’ai tant
d’argent et il faut que ça tienne obligatoirement là -dedans. Si…
L : Non, enfin, j’ai pas vraiment la pression de l’argent mais après, c’est vrai que par rapport à quand
j’habitais à Istres, là, je fais attention. Enfin mon père, il va me financer, mais si je suis pas responsable,
je sais qu’il va pas m’aider. Il va me dire : Vraiment, maintenant, tu te débrouilles.
An : Ça suffit.
L : Ouais, il veut que je sois vraiment responsable parce que… Enfin l’année dernière, quand j’étais
pas du tout habituée, je pensais à acheter plutôt mes vêtements avant de payer le loyer et donc ça, il a
pas… Mais bon après, cette année, tout ça, maintenant je me débrouille.
An : Vous avez compris la leçon !
L : J’ai compris !
Al : Et toi, Adèle ?
Ad : Bah, moi, de base, j’ai travaillé cet été pour pouvoir me payer un peu ce que je voulais : des
sorties, des vêtements et tout. Donc j’avais encore à la fin de l’été… j’en avais encore un peu sur mon
compte. Et après, mes parents, tous les mois, ils me versent… Ils me virent 150 euros sur mon compte
pour l’essence et la nourriture par mois, parce que j’habite encore chez mes parents, donc j’ai pas de
logement à payer et après, les 150 euros, quand j’arrive à économiser un peu, je les garde pour moi,
pour faire des sorties et tout. Donc des fois, je mange moins, pour pouvoir avoir des sous. (11)
An : Pour sortir.
Ad : Pour me garder 20 ou 30 euros pour pouvoir sortir un peu, mais voilà, sinon …
An : Ou pour l’essence.
Ad : Mais après, si jamais j’ai un problème, je suis à découvert (12), enfin ma mère, elle m’a toujours
dit qu’ elle m’aiderait, enfin qu’elle me remettrait à zéro (13), mais une fois ! Après, je me débrouille,
mais pour la première fois, elle m’a dit…
An : Et alors, ça n’est jamais arrivé ?
Ad : Non, c’est jamais arrivé ! Pour le moment, c’est jamais arrivé, j’ai toujours des sous !
Des explications :
1. être ric-rac : Mélodie a juste assez d’argent pour s’en sortir, pas plus. (familier)
2. Le compte est à zéro : le compte en banque est vide.
3. Qui doit faire : qui doit suffire
4. avoir droit à quelque chose : remplir les conditions qui permettent d’obtenir quelque chose.
5. La bourse : les étudiants dont les parents ont des revenus insuffisants peuvent demander une
bourse. On dit qu’ils sont boursiers.
6. l’APL : c’est une aide au logement pour les jeunes, selon les revenus qu’on a.
7. C’est toujours ça : c’est mieux que rien, ça vaut quand même la peine de demander cette aide.
8. Une raclette : c’est une recette où on fait fondre des tranches de fromage qu’on mange avec des
pommes de terre et de la charcuterie.
9. Un duplex : un appartement qui est sur deux étages.
10. Les démarches : ce sont les démarches administratives, tous les papiers à remplir et à fournir pour
constituer un dossier.
11. Des sous : de l’argent (familier)
12. être à découvert : ne plus avoir assez d’argent sur son compte en banque
13. remettre à zéro : ici, cela signifie que la mère d’Adèle versera la somme nécessaire pour effacer la
dette.
Faire les soldes ou pas ?
En France, plusieurs fois par an, c’est la traditionnelle période des soldes. Certaines d’entre nous font
des économies depuis des mois et attendent ce moment qui dure quelques semaines pour refaire leur
garde-robe. D’autres, pas du tout !
Transcription
M : Mélodie / Al : Alexia / N : Nely / Ad : Adèle / L: Laetitia/ E: Elora / A: Anne
E : C’est le lancement des soldes aujourd’hui. Tu vas les faire (1), toi, dans la semaine ?
M : Oh moi, pas tellement, j’aime pas trop. Toi, tu aimes bien, toi ?
E : Moi j’adore, j’y vais dès cet après-midi. Là, j’ai un peu du temps, alors je fonce !
M : Tu as du bol ! (2)
Al : C’est trop bien, je viens avec toi !
E : Bah pas de souci ! On va en profiter !
Al : Ah bah oui, totalement. Tu vas où ?
E : Je vais aller à Grand Littoral (3), je pense.
Al : C’est bien, Grand Littoral, il y a plein de magasins. Il doit y avoir de bonnes réductions.
A : Mais si vous allez trop tôt, il y a pas encore les réductions maximum.
E : Non, mais justement, on a les articles qu’on veut à la bonne taille parce que si on attend, on y va
dans deux ou trois semaines, il restera que du 44, 46 (4) alors….
A : Ah, c’est pas votre taille ?
E : Moi, non, je suis toute petite, alors non, non. Je fais du 34.
A : Oui, oui, c’est ça, après, on trouve pas la taille des chaussures…
El : Ouais, les pantalons, les T-shirts. Alors, vaut mieux (5) y aller dès le début.
A : Oui, oui. Mais vous faites… Tous les ans, vous faites les soldes comme ça, où vous remplissez
votre armoire au bon moment ?
E : Après (6), je fais quand même régulièrement les magasins, j’adore ça ! Mais oui, les soldes, ça
reste une bonne opportunité pour trouver des bons… de bons articles à de bons prix.
A : Mais vous avez des sous ? (7)
E : J’économise, moi, là, voilà, c’est les sous de Noël, alors ça va y passer dedans.
A : Ah oui !
M : Tu as économisé tes cadeaux de Noël pour pouvoir faire les soldes.
E : Voilà !
A : Et vous, Alexia ? Le porte-monnaie est plein ?
Al : Non ! Moi, j’ai plus d’argent à cause d’Amsterdam. J’ai un peu tout dépensé là, donc on va
acheter… on va trouver la pièce (8) qui fera la différence, la pièce des soldes, c’est tout.
A : Qui est-ce qui fait… Qui va faire les soldes sinon ?
N : Moi, je vais aller samedi prochain à Aubagne faire les soldes avec mon meilleur ami.
A : D’accord, et il y a pas trop de monde ?
N : Je sais pas, je suis jamais allée, donc ça sera l’occasion de découvrir.
A : Oui, oui, parce que c’est un peu ça quand même, à la télé, on voit que tout le monde se précipite et
tout. C’est pour ça que vous n’aimez pas, Mélodie ?
M : Ah moi, j’aime pas trop, il y a beaucoup trop de monde. Tout à l’heure, avec Nely, on était dans le
couloir et on regardait justement sur le portable (9), il y avait un article – c’était 20 minutes (10) –
c’était : Les soldes, l’enfer, L’enfer des soldes, ou je sais plus trop quoi. (11) Enfin, c’était vraiment pour
montrer que c’était vraiment le cataclysme, quoi.
A : Oui, des fois, on voit des gens là, ils se battent pour avoir le… tel vêtement et tout, enfin c’est…
Vous avez déjà vu ça ?
E : Non, ça, ça m’est jamais arrivé.
A : C’est calme ?
E : Ouais, assez.
M : Encore à Grand Littoral, il y a du monde, en plus.
N : Ouais, ils se battent. Quand tu prends les vêtements, ils t’arrachent et tout ! Franchement, je te
jure ! (12)
E : Ça, ça m’est jamais arrivé.
M : Ils sont déchaînés.
A : Juste pour des vêtements. Et vous, vous l’avez fait ?
L : Moi, j’ai tout organisé pour les soldes, je vais pas rentrer chez moi ce weekend. Je vais rester à
Marseille, je vais y aller samedi, j’ai prévu de m’acheter des plaques, plein de choses. J’économise
vraiment pour les soldes.
A : Oh bah c’est bien, ça !
Al : L’organisation est là.
L : Ah oui, oui !
A : Bon donc après, on va pouvoir regarder plein de choses nouvelles, les nouvelles chaussures, le
nouveau pantalon.
L : J’espère trouver de bonnes choses parce que à chaque fois, je galère (13) un peu avec ma taille.
A : Pourquoi ?
N : Tu fais quelle taille ?
L : Je sais pas, je trouve c’est trop petit, je sais pas.
A : Vous avez des petits pieds ?
L : Déjà pour les pieds, je trouve pas. Pour les vêtements, aussi, je suis trop mince. Donc c’est galère.
N : Mais c’est quelle taille tu fais ?
L : 34/36.
N : Bienvenue au club !
A : Eh ouais, c’est ça, dans les soldes, après il reste que les très grandes tailles, ou des choses comme
ça.
L : Ouais, je préfère acheter au début, même un peu plus cher que d’attendre, d’attendre. Je me suis
déjà faite avoir. (14)
A : Et Adèle ? Vous y allez ?
Ad : Non. Moi, j’ai… J’ai déjà pas le budget et puis…
A : Ça vous casse les pieds ! (15)
Ad : Ouais ! Je préfère partir au ski ou faire des sorties plutôt que d’acheter des vêtements. Surtout
qu’il y a jamais la taille. Il y a pas… enfin, les soldes maintenant, je trouve qu’il y a pas des très bonnes
soldes ou des moins 20, moins 40%, enfin moins 30 %. Et…
A : Et vous trouvez pas votre bonheur ? (16)
Ad : Non. Ou j’y vais en fin, quand il y a vraiment les dernières démarques avec moins 70%. Mais voilà,
il faut fouiller, il faut être là en premier. C’est un peu premier arrivé, premier servi, donc…
A : Il faut se battre un peu ?
Ad : Ouais.
A : C’est pas votre truc. (17)
Ad : Pas pour ça.
A : Vous vous battez sur les pistes de ski !
Ad : Ouais ! Je préfère !
A : D’accord. Bon bah, bonnes soldes à celles qui vont y aller.
Al : De toute manière, je dis soldes, soldes mais j’achète toujours la nouvelle collection, donc bon…
E : Moi, c’est pareil !
Al : Voilà ! Alors…
A : Oui, c’est vrai que c’est le piège, hein !
E : Ils étalent bien…
Al : Ils étalent bien (18), on y va et au retour, on part avec…
Ad : Surtout, ils sortent une collection qui n’y sera plus après. Donc moi, c’est vrai que j’achète des
trucs souvent pas en solde mais après, ils y sont plus. Donc si on a… Quand on a un coup de cœur
(19), il faut le prendre, le vêtement, même s’il est pas en solde !
A : Oui, oui, tout est calculé. (20)
Ad : Oui, c’est ça. Ils sont forts.
A : Très forts.
Des explications :
1. les soldes : en français, on dit qu’on fait les soldes, quand on profite de cette période de prix en
baisse, à la recherche des bonnes affaires dans les magasins.
2. Avoir du bol : avoir de la chance (familier et oral uniquement)
3. Grand Littoral : c’est un des centres commerciaux de Marseille.
4. 44, 46 , etc. : il s’agit de très grandes tailles pour les vêtements féminins. On commence au 34, pour
les personnes très minces. On dit qu’on fait du 36par exemple. On demande : Tu fais du combien ? On
peut répondre : Je mets du 38 / Il me faut du 40, etc.
5. Vaut mieux = Il vaut mieux… (style très oral, où on omet Il)
6. après : ici, il ne s’agit pas du sens littéral. Cela montre qu’on nuance : Je fais les soldes. Après, je
m’achète aussi des vêtements quand ce ne sont pas les soldes. = Mais…
7. des sous = de l’argent (familier)
8. la pièce : ici, Alexia veut dire l’article, le vêtement, etc.
9. le portable = le téléphone portable. (Dans d’autres contextes, il peut s’agir d’un ordinateur portable)
10. 20 minutes : il s’agit d’un journal gratuit distribué dans la rue, à la sortie du métro par exemple et
qu’on peut lire aussi sur internet.
11. Je sais plus trop quoi = Je ne sais plus exactement (style familier)
12. Je te jure ! : c’est une façon familière d’exprimer sa surprise et de montrer qu’on désapprouve.
13. Galérer : avoir des difficultés (style familier)
14. se faire avoir : ne pas réussir à faire quelque chose, ne pas trouver, être trompé, se faire piéger,
etc. (familier) Ici, elle veut dire qu’elle est rentrée chez elle sans rien parce qu’elle n’a pas trouvé de
vêtements à sa taille en solde.
15. Ça vous casse les pieds = ça vous ennuie, ça ne vous intéresse pas. (familier)
16. trouver son bonheur : trouver ce qu’on cherche. On utilise souvent cette expression familière à la
forme négative : Il y avait du choix mais je n’ai pas trouvé mon bonheur.
17. Ce n’est pas votre truc = ce n’est pas ce que vous aimez faire. (familier)
18. Ils étalent bien : cela signifie que dans les magasins, les vêtements de la nouvelle collection (pas
en solde) sont exposés bien en vue. Donc on peut se laisser facilement tenter.
19. Avoir un coup de cœur (pour quelque chose) : trouver très bien quelque chose, être très attiré
immédiatement.
20. Tout est calculé = tout est prévu et parfaitement organisé, rien n’est laissé au hasard.
La vie à Paris
Avec ses monuments, ses musées, ses cafés et leurs terrasses, ses avenues et ses petites rues, avec
ses ponts sur la Seine, Paris a toujours fait rêver ! Mais comment voit-on les choses quand on y vit et
travaille ?
Lors d’un séjour dans la capitale, Elora est allée poser la question à Anna et Thibault.
Transcription :
E: Elora / A: Anna / T: Thibault
E : Bonjour. Nous sommes aujourd’hui en direct avec Anna et Thibault qui font tous les deux leurs
études à Paris et qui vont nous parler de la vie parisienne. Alors Anna, commence par nous raconter,
où habites-tu à Paris ?
A : Alors moi, j’habite dans le 5ème arrondissement de Paris.
E : Oui. Et toi, Thibault ?
T : Moi, dans le 11ème, en bas de la rue de… des Pyrénées.
E : D’accord, et c’est à côté de quel endroit emblématique (1), pour que nous nous reconnaissions un
petit peu ?
A : Alors moi, c’est à côté du… entre le jardin du Luxembourg et le Panthéon.
E : D’accord.
T : Moi, c’est plutôt du côté du Père Lachaise (2) où je vais me promener très régulièrement.
E : D’accord, et alors comment se passe la vie parisienne ? Vous, vous appréciez (3) plutôt ou pas
tellement ?
A : Alors, non, moi je trouve qu’il y a de sérieux avantages, enfin de gros avantages dans la vie
parisienne. Mais après, il y en a aussi… Il y a aussi des inconvénients comme de partout (4),
notamment en terme de prix. C’est… La vie parisienne est très, très chère, donc voilà ! Mais enfin, on
trouve toujours des astuces pour (5)… soit notamment au niveau des musées, des sorties culturelles,
tout est gratuit pour les étudiants ou les moins de 26 ans, donc on a toujours de gros avantages à
être… Enfin on trouve des avantages de partout (4) et des combines (6) pour que ce soit moins cher. Et
sinon, d’un point de vue culturel, c’est aussi très, très intéressant. Il y a toujours quelque chose à faire
sur Paris (7). Donc ça, c’est vraiment un avantage parisien énorme.
E : D’accord. Et pour toi, Thibault ?
T : C’est vrai que comme Anna – je la rejoins (8) à ce niveau-là – il y a des avantages et des
inconvénients. Au niveau des inconvénients, bon, outre le prix (9) qu’elle a bien soulevé (10), c’est
surtout les transports. Les transports, moi je passe plus de une heure et demie dans les métros tous les
matins, donc c’est un peu compliqué à ce niveau-là… qui sont chers en plus, très, très chers ! Mais
c’est vrai qu’à part ça, l’avantage, c’est l’effervescence (11), on rencontre des gens partout. La vie
culturelle : où qu’on aille (12), il se passe des choses, tous les jours il y a des choses à faire. Du coup,
c’est vrai qu’on ne s’ennuie jamais à Paris. C’est vraiment le premier avantage.
E : D’accord. Et oui, Anna, vous vouliez dire quelque chose ?
A : Non, après, c’est vrai qu’on s’ennuie jamais mais on est quand même pris dans une routine qui est
celle du métro-boulot-dodo (13), donc du coup, c’est pas un mythe (14), enfin voilà, comme Thibault dit,
on a une heure et demie de… pour aller jusqu’à son lieu de travail où… Moi, c’est mon lieu de travail
puisque je suis en alternance. Donc du coup, le soir, des fois (15), on est bien aussi chez soi, au calme
et voilà, surtout au calme parce que toute la journée, ça… ça bout et on a du bruit toute la journée et
des fois, ça fait du bien de se calmer.
E : Paris est une ville qui dort jamais…
T : Exactement !
A : Oui.
T : Moi, je suis à côté d’un quartier en plus très festif (16), qui se situe entre le parc de Belleville et le
cimetière du Père Lachaise, le quartier de la banane, qui est très vivant, surtout la nuit !
E : D’accord. Et oui, donc vous parliez des transports en commun. Ils sont toujours remplis ou il y a
plutôt des heures… ?
A : Non, Non. Après, ça dépend… ça dépend quels transports. Si on prend les RER (17), bon bah oui,
ils sont remplis mais en heure de pointe ou pendant les vacances… enfin, veille de vacances scolaires
(18), etc., là, bon bah voilà, ils sont pleins. Mais enfin, moi je trouve qu’on n’en souffre pas non plus
outre mesure (19), quoi. C’est pas… C’est pas invivable, c’est pas surpeuplé, c’est pas … Voilà.
T : C’est plus la longueur que… Le temps qu’on y passe que la population à l’intérieur (20), oui.
E : D’accord. Et vous allez souvent voir la tour Eiffel ou sur les Champs Elysées, les endroits assez
emblématiques de Paris ?
A : Finalement non, parce que moi, je les ai vus en tant que touriste, quand je venais en tant que
touriste et maintenant, comme j’y vis, j’essaie de découvrir des endroits qui sont pas fréquentés par
les… par les touristes, justement.
E : D’accord.
T : On aime toujours y aller quand on y passe mais c’est vrai qu’on cherche d’autres choses quand on
les a vus une fois, bon après, on a compris.
E : D’accord. Eh bah, je vous remercie pour ces informations et nous irons à notre tour visiter Paris. Au
revoir !
A : Au revoir !
Des explications :
1. un endroit emblématique : un lieu qui symbolise Paris, qui est très typique de Paris.
2. Le Père Lachaise : il s’agit du cimetière du Père Lachaise, où sont enterrés beaucoup de gens
connus.
3. Apprécier quelque chose : aimer quelque chose, trouver que c’est bien.
4. Comme de partout = comme partout. Les gens du sud-est ajoutent souvent « de » devant partout,
ce qui n’est pas dans les dictionnaires !
5. Des astuces pour… : si elle avait terminé sa phrase, elle aurait dit par exemple : des astuces pour
payer moins cher, pour ne pas se ruiner. Elle donne ensuite des exemples des moyens qui permettent
de ne pas dépenser trop d’argent tout en profitant des sorties à Paris.
6. Une combine : un moyen astucieux, malin d’obtenir ce qu’on veut. (familier) Il y a aussi souvent
l’idée que c’est un moyen pas très légal, pas toujours vraiment autorisé.
7. Sur Paris = à Paris. (Apparemment, « sur » s’impose de plus en plus avec les noms de villes !)
8. je la rejoins : je suis d’accord avec elle sur ce plan-là.
9. outre le prix : en plus du prix (style soutenu)
10. qu’elle a soulevé : l’expression normale, c’est soulever un problème, c’est-à-dire parler de
problème, mettre ce problème en avant. Donc ici, il veut dire : outre le problème du prix qu’elle a
soulevé.
11. L’effervescence : le mouvement, l’agitation, le côté très vivant de quelque chose
12. où qu’on aille : quel que soit l’endroit où on va = partout
13. métro-boulot-dodo : c’est une expression qui s’est imposée pour décrire la vie peu passionnante
de ceux qui habitent loin de leur travail et passent beaucoup de temps dans les transports. Ils prennent
le métro, vont au boulot (= le travail dans un style familier) puis reprennent le métro et arrivent tard chez
eux, donc vont vite au dodo (= au lit, dans le vocabulaire des enfants), et recommencent la même
chose le lendemain. On emploie cette expression même si on vit dans un endroit où il n’y a pas de
métro.
14. Ce n’est pas un mythe : cette expression signifie que ce n’est pas une invention, que cela
correspond bien à la réalité.
15. Des fois = parfois (familier)
16. un quartier festif : un quartier où il y a une ambiance de fête (avec des cafés animés, des lieux où
les gens peuvent faire la fête, sortir, etc.)
17. le RER : le Réseau Express Régional, qui dessert des banlieues lointaines. Il y a plusieurs lignes,
donc on dit par exemple qu’on prend le RER A, ou le RER B, etc.
18. veille de vacances scolaires : Anna veut dire que lorsque les vacances scolaires viennent juste de
commencer, beaucoup de Parisiens vont prendre le train ou l’avion et donc empruntent tous au même
moment les transports en commun pour rejoindre une des gares parisiennes ou un des aéroports
proches de Paris.
19. Pas outre mesure = pas trop (style soutenu)
20. la population à l’intérieur : Thibaut veut parler du nombre de personnes à l’intérieur des rames de
métro ou de RER.
Transcription :
W: Wafa / A: Anne
A : Quand on a votre âge, souvent, on a tout ce qu’il faut pour communiquer, par internet et autre…
W : Les réseaux sociaux.
A : Et on a Facebook.
W : Oui, voilà.
A : Alors, où est-ce que vous en êtes, vous, avec Facebook ?
W : Alors avec Facebook, bah à un moment, je l’avais. Bah je… Enfin, j’avais un compte dessus, mais
maintenant, je l’ai supprimé, ça fait à peu près deux, trois ans. (1)
A : Ah oui ! Vous l’avez eu à quel âge alors ? Vous avez commencé tôt.
W : Vers quatrième, troisième (2)… enfin, quelque chose comme ça (3).
A : Oui, donc vous aviez quoi, treize – quatorze ans, un truc comme ça ?(3)
W : Quinze ans.
A : Quinze ans ?
W : Oui, quinze ans.
A : Ah oui, d’accord.
W : Et… Bon, il me servait pour parler avec des amis, tout ça (4), enfin… c’était le début de Facebook
et on était tous…. à la mode, quoi. C’était Facebook et tout le monde devait avoir Facebook, sinon, on
n’était pas trop à la mode.
A : Oui. Exactement. Vous aviez combien d’amis ?
W : Bah j’avais pas énormément d’amis, que (5) ceux que je connaissais. Et aussi, je mettais qu’une
photo de profil (6). Je postais pas de photos de ma vie de tous les jours et tout ça.
A : Ah oui !
W : C’est pas… C’est pas un site où on peut exposer sa vie privée, surtout que (7) tout le monde peut
accéder à nos profils, et du coup, je… je postais pas trop de choses, juste peut-être des… quelques
phrases ou parler avec des amis ou quoi (8). Mais sinon, je… je m’attardais pas dessus. (9)
A : C’était juste pour communiquer, comme ça.
W : Oui, voilà.
A : Pour ne pas être en dehors de… du cercle.
W : Du cercle Facebook. Oui, voilà.
A : D’accord.
W : Mais quand je suis rentrée au lycée, je l’avais la première année, en seconde. Et ensuite, à partir
de la première, j’ai préféré le supprimer parce que je l’utilisais rarement, vraiment rarement. Les amis
que je voyais tous les jours, enfin, je leur parlais tous les jours, donc j’avais pas besoin de ça.
A : Oui, en direct.
W : Oui, voilà, en direct, ou par messages. Il y avait le téléphone aussi.
A : Oui, c’est ça, avec le téléphone, en fait, ça vous servait davantage.
W : Oui, voilà. C’est mieux, à toute heure, on peut parler, pas besoin d’internet ou… Et du coup,
franchement, Facebook, ça me servait plus du tout, du tout. Du coup, je me suis dit : Autant le
supprimer. Pourquoi laisser mon profil comme ça ? Enfin… Oui, voilà.
A : Et vos camarades, qu’est-ce qu’elles vous ont dit, ou qu’est-ce qu’ils vous ont dit quand vous avez
supprimé ? Ils vous ont fait des reproches ?
W : Non, au début, il y en a qui étaient pour, il y en a qui étaient contre, par rapport à mes idées comme
quoi (10) c’était pas bon pour exposer sa vie privée. Mais il y en a qui, deux jours après, eux aussi, ils
ont supprimé leur compte… enfin…
A : Ah ! Vous avez fait des adeptes ! (11)
W : Oui, je leur ai…enfin…
A : Ils ont réfléchi aussi.
W : Oui, voilà, ils ont réfléchi , ils se sont dit : Oui, c’est vrai que c’est pas très approprié pour… Il y a
aucun… enfin, il y a aucun intérêt, ni professionnel, ni… enfin voilà.
A : Oui… D’accord !
W : C’est plutôt pour s’amuser, ou… Donc voilà.
A : Oui, c’est ça, c’est peut-être… oui… une perte de temps aussi ?
W : Oui, voilà, je me suis dit ça aussi. C’est vraiment une perte de temps.
A : On passe trop de temps dessus.
W : C’est ça aussi.
A : Quand vous l’aviez, au départ, tout ça, vous passiez beaucoup de temps ?
W : Oui. Je passais beaucoup de temps dessus. Je surfais sur les pages et tout ça , et surtout, je
parlais avec eux. Surtout en été, comme la plupart du temps, en été, on dort très tard, et tout ça, donc
je passais beaucoup de temps dessus, et je m’en suis rendu compte que je passais plus de temps
dessus que dehors, alors qu’il faisait beau, chaud et tout ça. J’ai dit: Non, c’est pas possible !
A : La vraie vie !
W : Oui, voilà, franchement, quand on sort dehors, on prend l’air et tout ça, ça n’a rien à voir devant un
ordinateur où on est…
A : Oui, c’est ça. Puis comme vous dites, si finalement, vous étiez en contact de toute façon avec vos
vrais amis, facilement.
W : Oui, voilà. Je préfère qu’on aille dehors, prendre un verre ou quoi, que de passer la journée à se
parler.
A : D’accord ! Eh bah, merci pour tous ces renseignements.
W : Il y a pas de souci (12). De rien.
A : Et puis, bah, bon après-midi !
W : Merci !
Des explications
1. ça fait deux ou trois ans = il y a deux ou trois ans. Normalement, on utilise cette structure pour
commencer sa phrase : ça fait 2 ou 3 ans que j’ai supprimé mon compte. Mais à l’oral, tout est plus
souple !
2. Quatrième, troisième : Wafa veut parler des classes de quatrième et troisième, au collège. ( La
troisième année s’appelle la quatrième et la quatrième année s’appelle la troisième !)
3. Quelque chose comme ça / un truc comme ça : on utilise cette expression familière pour parler de
quelque chose de façon approximative. La seconde formulation, avec le mot « truc », est encore plus
familière que la première.
4. Tout ça : expression orale et familière, qu’on dit sans réfléchir. C’est un tic de langage.
5. Que ceux… = seulement ceux
6. la photo de profil = la photo qu’on met sur son profil sur les réseaux sociaux.
7. Surtout que : d’autant plus que… (familier)
8. ou quoi : c’est une façon familière et orale uniquement de suggérer qu’il y a d’autres exemples mais
qu’on ne va pas donner davantage de détails.
9. Ne pas s’attarder sur quelque chose : ne pas y passer beaucoup de temps.
10. Mes idées comme quoi… : mes idées selon lesquelles… (familier)
11. faire des adeptes : donner envie à d’autres de faire la même chose.
12. Il y a pas de souci : c’est une autre façon de dire « Il n’y a pas de quoi », pour indiquer que ce
n’était pas un problème de faire ce pour quoi on est remercié.
Tout frais toutes les semaines
Mangeons des légumes et des fruits ! Pour ça, le mieux, c’est d’aller au marché chaque semaine. Et
comme il y a des marchés dans toutes les villes, petites et grandes, beaucoup de Français y achètent
leurs légumes. Frédéric, lui, fait les marchés. Il vend les légumes et les fleurs qu’il produit. Comme
c’est tout frais cueilli, après avoir poussé dans d’excellentes conditions, il a une clientèle fidèle. Il nous
explique tout ça.
Transcription
F : Frédéric / A : Anne
A : Bon alors, Fred, tu es… En fait, tu produis tes légumes, des fleurs aussi. Et bah tu les vends, mais
pas dans des magasins.
F : Sur le marché (1), sur les marchés, dans la rue.
A : D’accord. Et donc tu fais un marché par semaine, c’est ça ?
F : Un marché par semaine, oui. Avant, j’en faisais deux.
A : C’était beaucoup trop ?
F : Et puis c’était difficile à gérer au niveau de… de l’organisation et puis de…
A : La préparation du… ?
F :Voilà.
A : Du marché. Oui, parce que alors, le marché, bon, en gros (2), je sais pas, quand on va au marché,
qu’on est client, on arrive vers… quoi ? Huit heures et demie ? Neuf heures ?
F: Oh, les premiers, les premiers, je les vois vers sept heures et demie quand même !
A : Ah quand même !
F : Oui, oui.
A : Ouah ! C’est des…
F : Des lève-tôt, ou des gens qui vont au travail.
A : Ah oui, oui, c’est vrai, oui, oui.
F : Et puis, bah après, oui, pour ce qui est la nourriture, le gros des clients (3), c’est entre huit heures et
neuf heures et demie.
A : Ah, oui. Les fidèles, les gens qui savent ce qu’ils veulent et tout ça.
F : Oui. Après, il y a les gens qui viennent un peu par hasard, qui…
A : Qui se promènent.
F : Oui, qui viennent en fin de marché (4). Et puis les fleurs, bah c’est plutôt après dix heures.
A : On mange d’abord et on regarde les belles fleurs après ! Mais alors donc du coup, pour toi, être au
marché prêt pour les gens qui arrivent quand même assez tôt, ça veut dire que tu te lèves à quelle
heure ? Tu pars à quelle heure ?
F : Alors moi, je finis de préparer mon marché avant de partir au marché, comme j’ai des produits frais.
Donc j’ai… Je coupe les salades au dernier moment. Donc bah moi, ça me fait des journées où je
commence à quatre heures du matin.
A : Mais il fait nuit, là, pour couper tes salades,non !
F : Bah avec une lampe frontale, ça marche très bien !
A : Ah oui ! D’accord ! Tu réveilles la salade et…
F : Voilà, elle sent rien du tout. Elle est encore endormie quand je la coupe !
A : D’accord.
F : Non (5), et ça fait une salade bien fraîche, qui arrive deux heures après au marché. Et les gens sont
très contents. Donc je commence, oui, vers quatre heures, des fois, un petit peu plus tôt en été quand il
y a des grosses récoltes. Et puis après, je m’en vais vers sept heures moins le quart et j’arrive à sept
heures et demie au village où je vais, à Dieulefit.
A : Oui. Tu déballes.
F : Il me faut à peu près une demi-heure, trois quart d’heure de… de déballage, tout sortir de mon
camion, installer…
A : Les tables.
F : Présenter sur les tables, les légumes. Installer ma balance.
A : Les prix. (6)
F : Les prix. Et voilà.
A : Et donc tu as les habitués qui arrivent et…
F : Et je sers. Alors, les très bons marchés, comment dire, avant je pouvais ne pas avoir d’interruption
de toute la matinée.
A : D’accord. Et donc ça veut dire que quand tu repars, tu… Ton camion est vide ?
F : Presque vide, c’est la meilleure des fois. Mais il y a des fois où je ramène des choses quand même.
A : Quand même. Et alors, est-ce que tu as des… je sais pas… Bon, les clients, ils sont sympas ?
Comment c’est ? Bon, il y a des gens que tu connais depuis longtemps sûrement.
F : Voilà. Il y a des gens, c’est… A Dieulefit, j’y vais depuis vingt ans, donc il y a des gens que je vois
depuis vingt ans, donc les relations sont différentes. C’est presque… On se connaît, on s’appelle par
notre nom. Et puis ils me connaissent. Et puis après, bah il y a des…
A : Des gens de passage.
F : Oui, alors…
A : L’été surtout peut-être ?
F : Ouais. Non, et puis en fait, ce dont je m’aperçois, c’est que j’ai un stock de clients réguliers, mais
qui viennent pas forcément toutes les semaines, ce qui fait que d’une semaine à l’autre, je vais pas voir
forcément les mêmes… les mêmes personnes, mais j’aurai à peu près le même volume de vente.
A : Oui, d’accord. Il y a des gens qui sont désagréables ?
F : Ça arrive ! Notamment sur les prix.
A : Oui ? C’est ça, ils marchandent ? (7)
F : C’est un peu toujours… Pas trop marchander mais me dire…
A : C’est trop cher.
F : Que je vends trop cher, ça, ça arrive régulièrement. Après il y a les gens qui…
A : Mais tu vends pas trop cher !
F : Bah non, mais c’est ça que je comprends pas. Et c’est comme ça. C’est…
A : Oui, ils essayent toujours d’avoir le prix le plus bas sans penser au travail qu’il y a derrière et…
F : Bah c’est des gens qui vont me dire que ce qu’ils trouvent dans les supermarchés, c’est pas bon.
Mais en fait, en revanche, ils ont noté le prix qui était vendu en supermarché et ça, c’est le
supermarché qui fait le prix, quoi ! Donc c’est…
A : Oui, parce que toi, c’est pas des produits dits Bio (8), mais tu cultives…
F : Naturellement, ouais.
A : Naturellement et les gens savent que c’est sain, et frais.
F : Voilà.
A : Que ça n’a pas fait mille kilomètres pour arriver dans l’assiette des gens.
F : Voilà, et puis c’est des produits de saison (9) en général. C’est pas…
A : Oui, alors par exemple, là en ce moment, qu’est-ce que tu as ?
F : En ce moment, j’ai beaucoup de tomates, des poivrons, des aubergines, des concombres, des
bouquets de plantes aromatiques, un peu de choux, un peu de haricots secs.
A : Des pommes de terre aussi.
F : Des pommes de terre, des oignons, de l’ail.
A : Et en hiver… Enfin, tu fais toute l’année, le marché, ou pas ?
F : Non. C’est très difficile d’avoir une production, en travaillant tout seul, d’avoir une production toute
l’année. Donc moi, je fais les marchés du mois de… de la mi-mars jusqu’ à la mi-novembre à peu près.
A : Oui. Et alors en novembre, qu’est-ce que tu as à vendre à ce moment-là ?
F : Des courges, des pommes de terre et puis bah tout ce qui est bulbes, des carottes, des navets. Et
ce… Là en ce moment, j’arrive pas à avoir de poireaux parce que c’est une culture qui est longue, et
tout est à faire en même temps. Et comme je travaille seul, j’arrive pas à le faire, donc j’ai pas de
poireaux en hiver et ça manque beaucoup.
A : Oui, les gens aimeraient bien, quoi, pour la soupe.
F : Bah le trio de l’hiver, c’est pommes de terre, poireaux, carottes.
A : Eh oui ! Donc il te manque un élément du trio.
F : Voilà. Mais comme ils connaissent mes pommes de terre, ils viennent me chercher des pommes de
terre.
A : Et ils prennent les poireaux ailleurs.
F : Voilà.
A : Bon bah écoute, on va cuisiner tout ce que… tout ce que je remporte de chez toi, déjà. Voilà. Et
puis, bah, bonnes cultures ! Il fait chaud en ce moment, non ! C’est sec !
F : Il fait très chaud et il faut arroser beaucoup tous les jours. Voilà, sinon il y a pas de récolte possible,
quoi, c’est… On est quand même dans le sud de la France ! Et voilà.
A : Bah je te remercie.
F : Bah de rien.
Quelques explications :
1. sur le marché : on peut dire également vendre au marché. Et on emploie aussi l’expression faire les
marchés, quand on est vendeur.
2. en gros : sans entrer dans les détails
3. le gros des clients : la majorité des clients
4. en fin de marché : on peut dire aussi : à la fin du marché
5. Non : ici, ce non signifie qu’il arrête de plaisanter, qu’il redevient sérieux.
6. Les prix : il faut mettre les étiquettes qui indiquent le prix sur chaque produit.
7. Marchander : discuter pour essayer de faire baisser le prix.
8. Des produits bio : des produits biologiques
9. des produits de saison : des produits qui poussent naturellement quand c’est la saison, sans être
forcés artificiellement en serre par exemple.
Projets de weekend
Début de la semaine. Retour au travail.
Alors, pour se donner du coeur à l’ouvrage, quoi de mieux que de faire des projets pour le weekend
prochain ?
Cérina est allée poser la question à plusieurs étudiants de son groupe.
Puis nous avons toutes ensemble discuté de nos projets respectifs.
Et vous, savez-vous déjà ce que vous allez faire à la fin de la semaine ?
A : Bonjour Christelle.
C : Bonjour.
A : Le weekend a été bon ? (1)
C : Oui. Très bien.
A : Je vois que vous avez changé de coiffure. Vous êtes allée chez le coiffeur peut-être, pendant le
weekend.
C : Oui, alors je suis allée chez le coiffeur. J’ai trouvé un bon plan pour… pour payer moins cher.
A : C’est vrai ?
C : Eh oui, donc c’est…
A : Ah, c’est bien, ça !
C : Ça me fait économiser quand même pas mal d’argent, sachant que en moyenne, c’est à peu près
35 euros, juste une coupe et un shampooing et un brushing. Donc là, c’est un site… bah sur internet,
ça s’appelle Groupon. Pas tout le monde connaît (2). Et en fait, c’est plein d’offres, à moins 50 %. (3)
On peut trouver de tout. On peut trouver le coiffeur, des… des balades à cheval, des massages,
vraiment plein de… de choses, et à moins 50 % ou tout ça. Donc moi, le coiffeur par exemple, j’ai
trouvé à… à 20 euros.
A : Ah oui !
C : Donc voilà.
A : Ça fait une bonne économie !
C : Ça fait une bonne écononomie, surtout que j’ai fait une couleur… un peu ratée, mais quand même,
les… les colorations, c’est pas donné. Donc…
A : Oui, oui. Mais ça veut dire quoi ? Vous allez sur le site ?
C : J’achète…
A : Quand vous vous dites… Enfin, vous y allez régulièrement ou… ?
C : Oui, j’y vais tous les matins.
A : Ah bon !
C : Pour voir si quelque chose m’intéresse. Parce que c’est… ça peut être des objets, ça peut être
vraiment de tout, des télés…
A : Ah oui, c’est pas quand vous avez besoin ?
C : Non, non, non, il y a de tout.
S : Oui, bah oui, c’est vrai parce que en fait, tu te dis : Je sais qu’il y a plein d’offres. Eh bah si je tombe
sur (4) quelque chose qui me plaît…
A : J’en profite. (5)
S : Bah, j’en profite.
A : Oui, oui. Pas forcément le jour où j’ai décidé d’en profiter mais ça tombe là, ça tombe bien (6) et je
vais le faire.
C : Parce qu’on peut l’acheter de suite et le faire bien plus tard.
A : Mais là, ça veut dire quoi ? Vous avez un ticket… enfin, vous imprimez un ticket de réduction.
C : Oui, en fait… Oui, j’achète… Enfin j’achète sur internet et j’imprime un coupon avec un petit code-
barre. Et après…
A :Oui, et vous allez chez le…
C : Voilà, et je le donne chez le coiffeur qui scanne avec le téléphone.
A : D’accord.
C : La nouvelle technologie !
A : Eux, ça leur attire du monde en fait.
C : Voilà, c’est plus pour leur faire de la pub (7), ou pour les faire connaître.
A : Ils acceptent de baisser leurs prix pour ça.
C : Bah en fait, enfin, c’est pour les nouveaux clients. Mais comme il y en a une cin[…], non, j’allais dire
une cinquantaine, mais c’est quand même pas. Il y a une dizaine de.. d’offres de coiffeurs sur Marseille
ou les environs, bah je change à chaque fois.
A : Ah, c’est ça ! Vous changez !
C : C’est jamais le même.
A : Elle est pas fidèle à son coiffeur ou sa coiffeuse !
C : Du tout, du tout ! (8)
A : Oui, d’accord. Et alors, dans d’autres domaines, vous faites ça ?
C : Oui. Bah alors après…
A : Qu’est-ce que vous avez fait récemment ?
C : Bah alors, toutes les semaines, il y a… avec Orange, les forfaits téléphoniques, il y a « Une place
achetée, une place offerte » pour le cinéma.
A : Ah oui. Oui, parce que c’est cher, le cinéma, quand même.
C : C’est assez cher, c’est à peu près 10 euros la place.
A : Oui.
S : Sauf pour les étudiants.
A : C’est un peu moins pour les étudiants ?
C : Oui, 9 euros pour les étudiants peut-être ?
S : C’est 7 euros.
C : Ah oui ?
S : Ouais. Sept euros pour les étudiants.
A : C’est quand même pas donné ! (9) Si on veut y aller régulièrement.
C : C’est très cher, moi je trouve c’est très cher.
S : C’est hyper cher.
C : Et donc du coup, j’ai… j’ai ce bon plan avec Orange. Et en plus…
A : Donc vous achetez une place.
C : Et j’ai une place offerte. Mais alors en plus, la place que j’achète, elle est déjà réduite (10) parce
que c’est ma sœur qui travaille à la Ville de Marseille et qui a des… des contremarques (11), ils
appellent ça, donc c’est des places…
A : Ils ont des avantages.
C : Voilà, des places réduites en fait. Donc je paye en gros (12) 5 euros pour deux, le cinéma.
A : Bon, eh bah c’est bien, ça !
C : Mais que le mardi. (13)
A : Ah oui, c’est ça, il faut y aller le mardi.
C : Faut y aller le mardi.
A : Il y a du monde ?
C : Oui, quand même.
A : On voit que les gens utilisent…
C : Oui, je pense qu’ il y en a pas mal qui (14) utilisent ça, donc c’est quand même plein.
A : Et pourquoi vous aimez toutes ces astuces, tout ça… ça vient de…
C : Bah j’ai pas trop, trop de sous (15) donc…
A : Oui ? Oui, c’est pas que vous aimez, c’est que vous êtes un peu obligée.
C : Voilà, je suis un peu obligée. Après, tout ce qui est sur internet – j’achète beaucoup sur internet,
plus que… plus que dans les magasins. Et donc à chaque fois, avant de valider mon panier, bah je
regarde sur internet : code réduction, tel site. Et j’en trouve plein qui… qui font économiser beaucoup,
beaucoup.
S : Shainesse, vous faites ça, vous ?
A : Euh… non.
A : Vous connaissez tous ces…
S : Non, franchement, je connaissais pas l’astuce du code réduction. Mais par contre, oui c’est vrai, moi
en général aussi je vais acheter sur internet. Et je… Par exemple, ma machine à laver, elle coûtait 700
euros je crois et je l’ai eue à 400 euros, sur C-Discount, parce qu’elle était en réduction. (16)
A : Oui, il y avait une offre, par exemple un jour donné.
S : Voilà c’est ça.
A : Et vous avez pu en profiter.
S : Mais je vais pas jusqu’à faire ça, mais franchement, si elle m’explique bien comment on fait, je vais
m’y mettre aussi. (17)
A : Oui, oui, c’est vrai que… Bah on est toujours content de pas dépenser tout son argent bêtement,
quand on peut faire autrement.
S : Mais après, il y a toujours un piège, c’est que une fois qu’on se dit : Ah bah, je vais acheter parce
que j’aurai plein de réductions, en fait, tu te retrouves à acheter plein de trucs qui te servaient à rien,
juste parce qu’il y avait des réductions dessus. C’est ça le piège !
A : Le piège, ouais.
S : Et ils savent que… Ils savent que ça fait ça, donc c’est pour ça qu’ils le font.
A : Oui, oui, ça pousse à la consommation.
S : C’est ça.
A : Vous avez déjà acheté des choses où vous vous dites après : Bof… (18)
C : Oui, en fait, c’était… Moi, il y avait vraiment un seul article qui m’intéressait. Et donc, bah j’avais un
code « Un article offert », mais il fallait en acheter un autre. Donc j’ai rajouté un truc que j’avais pas
forcément besoin (19), que je m’en sers pas d’ailleurs !
S : Ou alors, pour la livraison gratuite, il y a un seuil où…
C : Oui, voilà. Faut…
S : … ça devient gratuit, donc tu as absolument envie de…
A : Il faut que ça atteigne 60 euros, alors on rajoute un truc et finalement, on n’en aurait pas eu besoin.
Bon bah, on va se renseigner un peu plus sur les bons plans de Christelle !
Des explications :
1. Le weekend a été bon ? : style plutôt familier. En général, on dit : Vous avez passé un bon
weekend ?
2. Pas tout le monde connaît : On ne commence pas par la négation « pas » normalement. Style
familier, et régional : on entend ça souvent à Marseille, au lieu de: Tout le monde ne connaît pas / Il y a
des gens qui ne connaissent pas.
3. 50 % : cinquante pour cent. A l’écrit, on utilise toujours le symbole.
4. tomber sur quelque chose : trouver quelque chose par hasard
5. J’en profite : je profite de l’occasion.
6. Ça tombe bien : c’est le bon moment.
7. Faire de la pub : faire de la publicité
8. Du tout = pas du tout.
9. C’est pas donné : c’est cher. (familier)
10. réduite : il vaudrait mieux dire : elle est déjà à prix réduit / Elle est déjà moins chère.
11. Une contremarque : c’est une sorte de bon de réduction.
12. En gros : sans entrer dans le détail (donc sans calculer le prix exact, au centime près), en
arrondissant.
13. que le mardi = seulement le mardi
14. il y en a pas mal qui : il y en a un grand nombre qui…
15. les sous = l’argent. J’ai pas trop de sous = je n’ai pas beaucoup d’argent.
16. En réduction : il vaudrait mieux dire : Elle était en promotion / Il y avait une réduction dessus.
17. S’y mettre : commencer à faire quelque chose
18. Bof : onomatopée qui exprime le manque d’enthousiasme.
19. Un truc que j’avais pas besoin : il faut dire : un truc dont je n’avais pas besoin, dont je ne me sers
pas. Et si on veut être moins familier, on remplace « un truc » par « quelque chose ».
Et vous ?
– Est-ce que vous préférez acheter sur internet ou dans un vrai magasin ?
– Quelles sont vos astuces pour ne pas vous ruiner ?
Restons calmes !
Etes-vous toujours de bonne humeur ? Etes-vous toujours patient ? Certains jours, c’est plus difficile
que d’autres de prendre la vie du bon côté. On ne voit que ce qui nous embête ! Par exemple, quand
on reprend le travail après une période de vacances… Aujourd’hui, Shainesse, Christelle et Anne
parlent de ces petites choses, pas forcément bien graves, qui les agacent dans la vie de tous les jours.
Transcription:
A: Anne / S : Shainesse / C: Christelle
A : Alors, ce matin, c’était le retour, oui, au travail quand même ! Alors est-ce que vous étiez de bonne
humeur (1) ce matin, en vous réveillant ?
S : Non, franchement, c’était horrible ! Je me suis dit : « Non, encore un mois à l’IUT ! » Et après, bah
je me suis réveillée !
A : Mais ça vous met de mauvaise humeur de penser à l’IUT ou…. ?
S : Pas tout le temps, mais quand c’est la rentrée (2), oui, quand même !
A : Oui, d’accord, donc les transitions entre les vacances et les périodes de travail. Il y a d’autres
choses qui vous… oui, qui vous mettent de mauvaise humeur dans la vie en général ?
S : Oui, bah, il y a un truc (3) qui m’énerve vraiment, c’est quand on est derrière moi quand je fais
quelque chose. Par exemple, quand je fais à manger et qu’il y a quelqu’un qui surveille ce que je fais,
ou qui regarde.
C : Qui dit : « C’est pas comme ça qu’on fait… »
A : Ah oui, ça vous arrive ?
S : Oui. Moi, mon frère, des fois, je crois… J’ai l’impression que je vais le prendre et que je vais le
balancer (4)… enfin des fois (5), vraiment c’est violent. Non mais c’est vraiment violent, des fois,
ouais !
A : Mais pourquoi il se met par-dessus votre épaule ?
S : Bah je sais pas !
C : Il veut t’aider ?
S : En fait… Non, non. En fait, mon frère, il est handicapé, donc c’est moi qui fais à manger, et il est
toujours là. En fait, c’est ça qui est énervant, c’est quand il y a quelqu’un derrière toi. Tu sais que la
personne, elle va rien faire, ou quand il veut quelque chose mais qu’il te le dit pas, et que tu le devines,
c’est encore plus énervant !
A : D’accord !
S : En fait c’est, bah moi, en fait, c’est ça…
A : C’est un truc qui vous énerve !
S : Oui !
A : Et vous lui avez dit déjà (6)?
S : Oui, je lui dis tout le temps, je lui dis tout le temps ! Il a un peu peur de moi du coup mais…
A : Bah en fait, c’est qu’il aime bien être avec vous, non ?
S : Non, non, non, pas du tout.
A : Parce que Christelle disait « pour vous aider », mais c’est peut être ça quand même.
S : Non, non, non, c’est vraiment… il vérifie.
A : Pour contrôler.
S : Voilà, pour contrôler. Inspecteur des travaux finis ! (7)
A : Ah bon ! C’est vrai que ça, c’est un peu agaçant !
C : Moi, dès que je fais quelque chose, pareil (8), ma mère, elle essaye de m’aider, mais bon, à chaque
fois, je lui dis « Laisse-moi apprendre de mes erreurs, je préfère faire moi (9)… »
A : Elle a son idée (10), elle, et elle voudrait que vous fassiez exactement…
C : Je préfère…
A : Sur quoi, par exemple ? Vous avez des petits exemples ?
C : Oh bah, dès que je fais à manger, ou… mettre le couvercle sur les pâtes pour que ça cuise plus
vite, des trucs comme ça.
A : Mais vous verrez quand vous aurez des enfants, vous ferez peut être pareil !
C : J’espère pas ! (11)
A : Et il y a d’autres choses qui vous agacent ?
C : Oui, bah il y en a pas mal (12), hein ! Déjà (13), le matin quand je conduis, alors ça, souvent j’arrive
déjà énervée, parce que déjà, je mets une heure à venir, et donc entre les bouchons (14), entre (15) les
gens qui savent pas conduire, qui doublent…
A : N’importe comment.
C : N’importe comment, les motos qui arrivent de nulle part…
A : Oui, il faut être hyper vigilant.
C : C’est stressant.
A : Et alors, vous vous énervez dans votre voiture ?
C : Ça m’est arrivé de pleurer une fois, même !
A : Ah bon ?
C : Bah j’avais fini très tard, j’avais fini à 19h et…
A : Vous avez craqué (16) ?
C : Bah de… En fait, j’étais déjà énervée, et de (17) reprendre la voiture, qu’on me laisse pas passer,
qu’on me laisse pas m’insérer (18), ça m’a énervée, en fait. Et du coup, j’avais les larmes aux yeux et…
A : C’est dangereux, ça, en conduisant !
C : C’est dangereux, mais bon après, je me calme.
A : Oui, oui. Et il y a d’autres choses ? Moi, quand vous parlez des voitures comme ça, il y a vraiment,
oui, un truc aussi, là, qui m’agace profondément, c’est quand il y a une queue, une file, bon… et puis,
pour tourner à droite par exemple, je sais pas…
C : Et qu’il y a tout le monde qui double… Et qui s’insère au dernier moment…
A : Et il y en a qui doublent par la gauche et ils passent devant tout le monde ! Alors ça, c’est…
C : Bah ça, c’est le truc, bah en fait…
A : Horripilant ! (19)
C : Mais j’arrête pas de… enfin, moi, c’est le truc qui m’énerve, mais mes beaux-parents, ils le font,
mon copain, il le fait… Donc à chaque fois, je m’énerve !
A : C’est quoi ? C’est les Marseillais (20), ça ?
C : Et au final, c’est eux qui retardent tout, parce que si tout le monde faisait la queue normalement,
bah ça avancerait.
A : Bah oui, chacun passe à son tour, et puis, c’est civilisé.
C : Nous, on est derrière et ça avance pas.
A : Oui oui, d’accord. Et il y a d’autres choses qui vous énervent ?
C : Oh, il doit y en avoir, mais là, qui me viennent…
A : Mes questions vous énervent !
C : Non, ça va !
A : Moi, ce qui m’énerve, c’est les étudiants qui sont pas motivés par ce qu’ils font. C’est agaçant, en
cours, quoi, de voir des gens qui sont… je sais pas, on se demande ce qu’ils font là et puis… Alors et
ce qui est encore plus agaçant, c’est quand ils font autre chose et que ça gêne le reste du cours.
Donc… Voilà… Mais c’est vrai que des fois, il faut un peu… enfin, il faut essayer de pas s’énerver
parce que…
S : Mais c’est ça le pire, c’est quand on essaye de pas s’énerver, et que… mais il suffit juste qu’il y ait
un petit truc de travers (21), que toute la colère qu’on a accumulée, elle parte.
A : Oui ça fait déborder.
S : Et que ça déborde, et que la personne, elle nous regarde… Et qu’elle comprenne pas, quoi !
A : Sans comprendre !
S : C’est ça ! Parce que moi, ça m’arrive souvent, c’est… Je garde, je garde, je garde, je garde, mais il
faut juste que tu fasses le geste de plus… que je te saute dessus, et limite (22), c’est comme si c’était
pas moi, quoi ! Et après je me dis : « Mais en fait, c’était pas moi, c’est pas normal, quoi !»
A : Oui ! On l’avait pas vue comme ça, Shainesse ! Elle a l’air bien pacifique (23).
S : Ah oui, non !
A : On va se méfier, on va faire attention !
Des explications :
1. être de bonne humeur : être content, joyeux.
2. La rentrée : c’est la période de reprise des cours, après des vacances.
3. Un truc : quelque chose (familier)
4. balancer quelqu’un : le repousser avec force. (familier)
5. des fois : parfois, quelquefois (familier)
6. déjà : cet adverbe se place plus souvent avant : Vous lui avez déjà dit ?
7. Inspecteur des travaux finis : cette expression est plutôt péjorative car elle désigne quelqu’un qui
se contente de donner son avis et de critiquer un travail à la fin, quand tout est terminé.
8. Pareil : normalement, on dit : C’est pareil / C’est la même chose. A l’oral, on simplifie cette
expression.
9. Je préfère faire moi = moi-même.
10. Elle a son idée : elle a sa propre façon de faire.
11. J’espère pas : style oral. De façon plus correcte, on dit : J’espère que non.
12. Il y en a pas mal : il y en a beaucoup (familier)
13. déjà : ici, cela signifie : tout d’abord / premièrement
14. un bouchon : un embouteillage
15. entre… entre… : ici, on emploie ce mot pour introduire chaque élément de la liste, pour insister sur
le fait qu’il y a plusieurs éléments qui s’ajoutent.
16. Craquer : perdre son calme, son sang-froid.
17. De reprendre… = le fait de reprendre ma voiture, le fait qu’on ne me laisse pas passer.
18. S’insérer : sur la route, quand on conduit, cela signifie réussir à entrer dans la circulation, par
exemple quand on entre sur l’autoroute.
19. Horripilant : très agaçant
20. les Marseillais: les habitants de Marseille (et de la région) ont la réputation de ne pas parfaitement
respecter les règles de la vie en collectivité, sur la route par exemple, où certains ne sont pas des
conducteurs exemplaires et disciplinés.
21.un truc de travers : quelque chose qui ne va pas tout à fait.
22. limite : ici, cela signifie « presque ». Shainesse explique qu’elle est à la limite de sa patience.
23. pacifique : tranquille et sans agressivité
Et vous, qu’en dites-vous ?
– Etes-vous d’un naturel plutôt calme ou bien perdez-vous votre bonne humeur facilement ?
– Quelles sont les petites choses de votre vie quotidienne que vous trouvez agaçantes ?
Transcription:
A : Anne / C : Christelle /S : Shainesse
A : Bon Christelle, c’est la semaine du cinéma, là…
C : Le Printemps… (1)
A : Oui, voilà ! Et donc… C’est ça, vous allez souvent au cinéma quand même ?
C : Oui, bah j’essaye d’y aller tous les… tous les mardis soir.
A : Oui ?
C : Quand je suis pas trop fatiguée parce que sinon, je m’endors.
A : Carrément ?
C : Oui, carrément, à chaque fois, bah, comme j’y vais les mardi soirs, bah… en semaine, c’est dur,
hein (2) !
A : Oui ? Petite atmosphère douillette(3), bien chaude…
C : Les sièges confortables… C’est pas que le film m’intéresse pas mais c’est que je… j’arrive pas à
lutter (4). Les yeux, ils se ferment, et je me dis « Bon, je me repose deux petites minutes » et je me
réveille à la fin du film pratiquement (5) !
A : C’est vrai ? Mais il y a personne qui vous réveille ?
C : Non, non ! Parce qu’ils sont habitués, ils me laissent…
A : Ils vous laissent dormir ? Ah bon ! Bon alors, est-ce que vous avez vu un film… je sais pas…
récemment ou moins récemment dans lequel vous n’avez pas dormi ?
C : Bah… j’ai dormi dans tous les films pratiquement , mais il y en a un quand même que j’ai pu suivre
l’histoire (6), c’est « La famille Bélier ».
A : Ah oui !
C : C’est le dernier film que j’ai vu . C’est… c’est l’histoire d’une famille sourde et muette, et seule la
dernière – non, c’est pas la dernière petite fille – bon, une des filles parle et entend, donc c’est un peu
l’interprète de la famille, et c’est un film émouvant et joli, enfin j’ai bien aimé.
A : Vous connaissiez un peu, enfin je sais pas… ce milieu… enfin cet univers ?
C : Non pas du tout, mais enfin… Il y a… Moi, j’avais beaucoup de personnes de mon entourage qui en
parlaient et qui l’ont trouvé très bien, et surtout que… enfin un des acteurs, moi je le connais… je le
connaissais parce qu’il a fait des vidéos… des caméras cachées, des trucs rigolos (7) en fait. Et là, ça
fait bizarre de le voir jouer un film…
A : Autre chose.
C : … triste, voilà.
A : C’est qui ?
C : C’est… enfin… François l’Embrouille dans son nom de caméra cachée . Après, c’est François
Damiens.
A : Donc il a changé complètement d’univers et de registre. (8)
C : Ah, il a… Complètement, voilà.
A : Et il est bon ?
C : Il est passé du rire au… à la tristesse ! Oui, il est assez bon !
A : Oui. Ça vous a pas gênée(9), de le… ?
C : Bah je pensais que ça allait me gêner, mais en fait non, il est… enfin je trouve qu’il joue très bien. Et
après bon, il y avait d’autres bons acteurs aussi. Et, non j’ai bien accroché(10) quand même, malgré
que (11) je me sois endormie un petit peu, bah j’ai quand même suivi le film !
A : Oui, c’est vrai que, apparemment, ça a eu beaucoup de succès. Moi je l’ai pas vu, je le prendrai en
DVD, quand… Voilà, parce que bon je vais pas pirater(12) sur internet…
C : Je crois qu’il y est plus au cinéma. (13)
A : Oui, c’est ça, je pense qu’il passe plus.
C : Il est resté longtemps, oui.
A : Oui, oui oui. Moi je l’ai raté. Et donc la jeune fille qui n’est pas muette, en fait, c’est elle qui… enfin
c’est elle la… l’héroïne du film en fait ?
C : Oui, en fait, c’est l’héroïne, donc elle… c’est un petit peu la…
A : Elle fait bouger sa famille finalement?
C : Voilà, bah c’est elle qui fait tout, c’est elle qui les fait travailler… Et en fait, elle a une passion, c’est
le chant, donc sa famille veut pas…
A : C’est ça qui est fou !
C : Voilà, c’est un petit peu… Mais ils veulent pas la laisser partir.
S : Elle peut même pas l’entendre chanter en fait, c’est ça ?
C : Non, mais du coup, elle leur chante avec les signes…
A : Ah oui, le langage des signes !
C : Le langage des signes ! Enfin c’est assez joli.
A : Oui, c’est une histoire… c’est original !
C : C’est original, oui !
A : Donc c’était un bon film que vous nous conseillez alors !
C : Ouais.
A : Bah merci, Christelle !
C : De rien !
Des explications:
(1) Le Printemps du Cinéma : c’est une semaine pendant laquelle les places de cinéma sont moins
chères que d’habitude.
(2) En semaine, c’est dur : en semaine, la fatigue est plus importante, c’est donc difficile de rester
éveillé et de ne pas s’endormir. C’est plus facile le weekend car on est plus reposé.
(3) Douillette : bien confortable
(4) Lutter : le sens du mot dans cette phrase signifie qu’elle n’arrive pas à rester éveillée, elle lutte pour
ne pas s’endormir, elle lutte contre le sommeil.
(5) Pratiquement : quasiment, presque
(6) que j’ai pu suivre l’histoire: Il faudrait dire : Un film dont j’ai pu suivre l’histoire. Ou alors : un film
que j’ai pu suivre en entier.
(7) Rigolo : drôle, amusant (familier)
(8) le registre : c’est en quelque sorte une catégorie. Cet acteur est passé du registre comique,
humoristique au registre dramatique.
(9) Gêné : perturbé de voir un acteur comique jouer dans un film triste.
(10) J’ai bien accroché : cela signifie qu’elle s’est bien intéressée au film. (plutôt familier)
(11) malgré que : bien que
(12) Pirater : télécharger illégalement sur internet.
(13) Il n’est plus au cinéma : il ne passe plus en salle, il n’est plus à l’affiche.
Vous pourriez regarder la bande annonce de ce film pour vous faire une idée, en cliquant ici, car il y
a la transcription et des explications !
Et vous, est-ce que vous avez vu ce film ? (Pour ceux d’entre vous qui habitent en France)
Est-ce que vous allez régulièrement au cinéma ?
Et question indiscrète, est-ce que ça vous est déjà arrivé de vous endormir au cinéma ou
pendant un spectacle ? Pourquoi ? Racontez-nous !
Transcription :
S: Shainesse / N: Nawal / C: Christelle / A: Anne
A : Alors, c’est l’heure du déjeuner, comme d’habitude ! Et… bah je sais pas, là, comme on n’a pas le
temps de manger, vous allez garder la ligne (1) ! Est-ce que… A propos de ligne, est-ce que c’est…
Comment vous vous organisez ? Est-ce que c’est quelque chose de difficile pour vous de… de garder
la ligne, parce que vous êtes toutes très minces, et est-ce que c’est un effort ou est-ce que c’est simple
pour vous ?
S : Euh, bah pour moi, c’est pas… c’est pas un effort que je fais, mais j’essaye de bien manger. Peut-
être pas pour garder la ligne, mais pour avoir un corps…
A : Pour être en bonne santé.
S : Voilà, pour être en bonne santé, mais sinon…
A :Oui, c’est assez naturel pour vous.
S : Oui ! Je pense que c’est naturel.
A : Vous avez pas l’impression de vous priver. (2)
S : Non, pas du tout.
A : Mais alors, vous mangez quoi, par exemple ?
S : Bah en fait, je mange… Déjà, j’évite de faire de la friture (3), je fais très rarement de la friture. Je
fais des légumes… Et quand je fais des plats un peu consistants (4), bah je contrebalance avec de la
soupe. Si par exemple la veille ou à midi, j’ai mangé un plat qui craint (5)…
A : Un peu riche(6) !
S : Bah le soir, je vais manger de la soupe par exemple.
A : Oui, pour rééquilibrer.
S : Ouais.
A : D’accord. Et Nawal, c’est pareil ?
N : Alors moi, je ne fais absolument pas attention à mon alimentation, je mange tout ce dont j’ai envie, à
l’heure où j’ai envie.
A : Mais elle est toute mince ! (7)
N : Absolument… Vraiment, je ne fais pas attention aux calories sur les aliments, je suis plutôt pizza,
congelés (8), fritures. Au niveau du chocolat aussi, c’est pas très raisonnable.
A : Mais alors, où est-ce que vous mettez tout ça ?(9)
N : Je ne sais pas ! Après, il m’arrive aussi souvent, quand j’ai du travail ou quand j’ai pas trop le
temps, de sauter des repas (10) aussi, donc vraiment je ne suis pas un exemple à suivre pour le coup.
A : Bah non ,mais en même temps, le résultat est plutôt… Enfin voilà, on se dit pas que vous avez des
kilos à perdre !
N : Ma mère se plaint souvent, me dit que je devrais plus manger, et faire plus attention à moi pour
prendre un peu plus de poids. Je lui dis : « Ecoute, je suis très bien comme ça, ça me va ! N’essaye
pas de me changer ». Je pense que même essayer de prendre du poids, ça serait une difficulté pour
moi, puis autant j’y arrive pas. (11)
A : Oui, oui. C’est votre nature (12) aussi quand même.
N : Je suis toujours restée sur la même base de poids depuis très longtemps : quarante, quarante-
deux. (13)
A : D’accord !
N : Trente-neuf, une fois quarante-trois. Vraiment, c’est très stable.
A : Ouh là, là , c’était en surpoids ! Quarante-trois kilos…
N : Je me suis dis : « Ouh là là, qu’est-ce qui se passe ! »
A : Elle était obèse !
N : C’est ça !
A : Et Shainesse, vous, vous faites… enfin… des repas réguliers ?
S : Non, moi, par contre, c’est pareil. Autant quand je fais à manger, j’essaye de faire des bons repas,
mais le problème c’est que… j’achète pas de biscuits ou quoi (14), mais je fais souvent de la pâtisserie,
donc voilà. Donc si je suis toute seule et que je fais un gâteau, bah je vais le manger toute seule quoi,
donc je suis pas non plus un bon exemple ! Mais c’est juste que j’essaye d’équilibrer un petit peu. Mais
je me prive en aucun cas, et voilà.
A : Et Christelle, alors ? Christelle qui travaille dans une entreprise, alors peut-être qu’elle a pas le
temps de… je sais pas… de cuisiner, grignoter (15)…
C : Bah moi, c’est un peu comme Nawal, je me prive de rien, je mange beaucoup gras (16), les
légumes, je connais pas trop. (17)
A : c’est vrai ?
C : J’en mange vraiment, mais vraiment pas beaucoup ! (18)
A : Ah bon ? Vous n’aimez pas les endives, les brocolis ?
C : Pas du tout ! Des carottes à la limite (19), mais c’est tout.
A : C’est vrai ? Ah, je vous imaginais pas comme ça !
C : Ah non, non. Du coup, c’est vraiment la nourriture grasse, pizza, frites, ce que j’aime en fait, hein.
Je me fais ce que j’aime, je fais aucun effort.
A : Mais alors, comment vous faites pour être mince, à votre avis ?
C : Bah en fait…
A : Vous avez toujours été comme ça, enfant ?
C : Non, c’est vrai qu’à une période (20), pendant les vacances, je mangeais vraiment non-stop, au
goûter, voilà je me prenais le pot de pâte à tartiner à la cuillère, voilà, les pains au chocolat.
A : Et alors, ça avait eu un impact ?
C : J’avais pris quand même dix kilos de plus que maintenant !
S : Ah oui !
N : On dirait pas comme ça !
C : Voilà, c’était quand j’avais rien à faire, quand je m’ennuyais, bah je mangeais. Mais maintenant, je
suis vraiment très, très occupée, il y a même des fois où je saute des repas, donc bon, faut pas le faire,
mais du coup… du coup, voilà, je pense que c’est pour ça. Mais après, je me rattrape aussi sur les
glaces, le chocolat, voilà. Enfin après, voilà, je pense que c’est un peu aussi héréditaire.
A : Oui, votre maman ? Votre papa ?
C : Non, pas ma maman !
A : C’est quoi, ce petit sourire ?
C : C’est plus l’inverse de moi, mais oui, mon papa, il est très grand et très… très mince.
A : Oui. Et votre maman, elle doit faire plus attention ?
C : Euh non, enfin elle essaye un petit peu mais elle est plus… plus ronde (21) quand même.
A : Oui, oui. D’accord. Bon, bah, on va aller manger !
C, S, N : Oui !
Des explications :
1. garder la ligne : rester mince
2. se priver : se restreindre volontairement, s’empêcher de manger quelque chose.
3. De la friture : c’est lorsqu’on fait cuire les aliments dans de l’huile. On les fait frire.
4. Un plat consistant : un plat riche en calories, un plat qui n’est pas léger.
5. Qui craint : qui n’est pas très raisonnable, qui n’est pas très bon (pour la ligne ou la santé ici).
(familier)
6. riche : pour un plat, cela signifie riche en graisses, en sucre.
7. toute mince : vraiment très mince
8. congelés = surgelés
9. Où est-ce que vous mettez tout ça ? : cette question signifie que ça ne se voit pas du tout que
Nawal mange comme ça. Elle n’a pas de graisse !
10. Sauter un repas : ne pas faire un des repas de la journée. (le déjeuner ou le dîner)
11. je n’y arrive pas : ça ne marche pas, c’est impossible pour moi.
12. C’est votre nature : elle est naturellement comme ça. Elle n’a pas une nature à prendre du poids.
13. 40, 42 : Nawal parle de son poids, donc il s’agit de kilos.
14. Ou quoi : ou des choses comme ça. (familier)
15. grignoter : c’est manger entre les repas, par petites quantités, avec l’impression de ne pas manger
beaucoup.
16. Je mange beaucoup gras : normalement, on dit : Je mange gras, ce qui signifie qu’on mange des
aliments riches en graisses. Christelle ajoute « beaucoup ». Il vaudrait mieux dire : Je mange très
gras. (Le contraire, c’est : Je mange léger.)
17. Je ne connais pas / Je ne connais pas trop : c’est une façon familière de dire que ça ne fait pas
partie de nos habitudes.
18. Vraiment, mais vraiment pas beaucoup : le fait de répéter « vraiment », en utilisant « mais »
entre les deux permet d’insister davantage.
19. À la limite : éventuellement, si vraiment elle est obligée.
20. À une période : à un moment donnée (passé)
21. ronde : elle n’est pas grosse, mais elle n’est pas mince non plus. C’est un terme plus sympathique !
Et pour vous, est-ce que c’est important de rester mince ?
Est-ce que cela vous demande des efforts ?
Racontez-nous comment vous mangez !
Alors, ce film ?
50 nuances de Grey, c’est le livre de l’année 2013-2014, et tout le monde en France en a entendu
parler. Il a même été adapté au cinéma. Mais ce n’est pas sûr que ce style plaise à tout le monde. En
tout cas, à l’IUT, on n’est pas tous d’accord. Entre ceux que ça n’intéresse absolument pas de lire ce
roman ou de voir le film et ceux qui sont fans, il y a les déçus, les éternels sceptiques et les curieux.
Aujourd’hui, Nawal et ses amis Mathieu, Camille et Marie nous donnent leurs impressions.
Transcription:
N: Nawal / C: Camille / M: Marie / Mat : Mathieu
N : S’il y a bien un film qui, en ce moment, a eu un succès planétaire et qui a fait le buzz (1) pendant
des semaines, c’est bien « 50 nuances de Grey ». Donc faisons un peu le tour de mes amis pour voir
ce qu’ils en pensent et à mon avis, ils auront pas la même opinion !
N : Alors donc vous avez vu le film « 50 nuances de Grey ». Alors qu’est-ce que vous en pensez ?
C : Bah moi, ayant lu le livre et ayant vu le film, franchement j’ai… j’ai beaucoup aimé.
N : D’accord. Donc le fait d’avoir vu le livre avant, ça t’a pas dérangée ? (2)
C : Non, parce que je m’attendais déjà à ce que le… que le film, il représente pas tout à fait le livre.
C’est normal, on peut pas représenter un livre en entier en deux heures de film, c’est pas possible.
M : Moi, je l’ai vu sans avoir vu… lu le livre. Bon, j’avais un peu des petites appréhensions (3) au début.
Je pensais qu’il allait y avoir beaucoup de… de scènes… bon, on va dire pornographiques, vraiment…
bon, faut… faut dire le mot. Mais finalement, non. C’était…enfin, c’était assez soft (4) et moi, je trouvais
ça pas trop dans l’excès et pas très choquant en… en lui-même, en fait. C’est… Enfin j’ai… j’ai pas
détesté… enfin, au contraire, j’ai bien aimé et… même si l’histoire était pas… Enfin je m’attendais pas à
ça comme histoire mais… Mais ça va finalement.
N : Ouais, bon donc moi j’ai… j’ai lu le livre avant et je m’attendais en fait… Cétait tellement détaillé et
tellement bien fait que je m’attendais à quelque chose d’assez représentatif du livre. Il y a beaucoup de
scènes qui ont… qui ont sauté (5), malheureusement, et je trouve ça…
M : Ça, c’est normal, c’est…
N : Moi, je trouve ça trop partiel.
M : Comme dans tous les… les adaptations.
N : Bon, le personnage principal, donc Christian Grey, dans le livre, a l’air super intéressant (6). Dans le
film, il est insipide (7). Bon la fille, elle est à l’image de ce que je me faisais… (7)
M: Elle est paumée. (9)
N : Non, moi je l’aime bien ! Par contre…
M : Moi, je la trouve trop paumée.
N : Il y a un mauvais jeu d’acteur. C’est… C’est très mauvais !
M : Tu trouves ? (10)
N : Ouais, je trouve. Voilà.
C : Pourtant Christian Grey, là… enfin je trouve qu’il a de la prestance (11).
N : Absolument pas charismatique ! Pas du tout !
M : Moi je le trouve vraiment charismatique, moi !
Mat : Alors moi, pour voir vu le film (12), je tiens à préciser, en version française, donc pas en VO (13),
donc ça peut jouer (14), j’avais pas vu… j’avais pas lu le livre avant, mais je dois avouer avoir été très
déçu, parce que amateur de cinéma, il faut quand même dire qu’il y aucune véritablement…
N : Totalement.
Mat : … augmentation et une hausse de tension durant tout le film. Il y a pas vraiment de point d’orgue
dans le film, de point culminant, étant donné qu’à chaque fois, il y a passage à l’acte, etc. On a
l’impression de…
N : Il y a pas d’histoire en fait !
M : Ouais.
M/N : Il y a vraiment pas d’histoire. (15)
Mat : Voilà, on a l’impression que l’histoire se répète, mais dans un autre lieu. Les personnages sont
plats, qui n’ont pas vraiment de charisme mais encore une fois, c’est peut-être la version française qui
fait ça.
N : Oui, peut-être, ça doit être ça.
Mat : On n’a pas l’impression qu’il y a une vraie évolution ni une vraie histoire d’amour, mais bon…
N : Ouais. Non …
M : C’est vrai qu’il y a pas vraiment d’histoire, à part le fait qu’elle doit signer le contrat ou pas.
C : Ouais. Il y avait pas vraiment d’émotion en fait.
N : Alors que quand tu lis le livre, tu es… tu es là… tu es…
C : C’est vrai que dans le livre, il y a beaucoup d’émotion en fait. Pendant tout le film… Pendant tout le
livre, tu es…
N : Autant j’ai trouvé que dans le livre, il y avait trop de détails, autant dans le film, il y en avait pas
assez.
Mat : C’est un film… C’est un film bateau (16), un peu gnan-gnan (17), un peu cul-cul (18), c’est le cas
de le dire (19) mais…
M : Oui, mais en même temps, ils ont visé vraiment les scènes osées (20), quoi.
Mat : Mais il y a aucune saveur qui ressort de ça tellement ils ont tronqué (21).
N : En même temps, après, je suis d’accord, si tu mettais pas de scènes…
M : … Osées, il aurait pas fait autant de succès (22), je pense.
Mat : C’est ça qui a attiré les gens.
M : C’est ça qui a attiré, ouais, c’est les scènes.
Mat : Mais le film en lui-même est plat. Il y a vraiment aucun… Il y a aucune tension sexuelle ou autre
qui monte durant tout le film.
N : Moi, je comprends pas… Bah moi, de ce que…
M : Les tensions sexuelles, si quand même un petit peu. Mais… mais après, c’est basé sur ça, quoi.
C’est… C’est tout, quoi, et après, il y a pas d’histoire, de véritable histoire, il y a pas de sentiments…
N : Alors qu’à la base, c’est quand même une histoire d’amour aussi.
M : Ouais, mais là, c’est pas très ressenti (23) parce que…
N : Un rapport compliqué entre les deux acteurs : Je te veux, je te veux plus… Enfin, c’est…
M : Ouais.
N : Il y a pas ça dans le film. C’est… Je comprends pas ! Je comprends pas comment on a pu…
C’est… c’est quand même deux personnages centraux dans le film et ils sont insipides. C’est pas
possible ! Pour un tel film, c’est terrible ! (24)
Des explications :
1. faire le buzz : les Français ont adopté ce terme anglais, influencés par ce qu’on entend dans les
médias.
2. Ça ne t’a pas dérangé(e) : ça ne t’a pas posé de problème, ça ne t’a pas gêné(e)
3. avoir des appréhensions : avoir des craintes.
4. C’est soft: encore un terme anglais passé en français, pour indiquer qu’il n’y a pas de violence ou
de scènes trop crues dans un film par exemple.
5. Une scène qui a sauté : une scène qui a disparu, qui a été supprimée.
6. Super intéressant : très intéressant (style oral)
7. insipide : sans intérêt, fade, terne.
8. Elle est à l’image de… : Nawal ne termine pas sa phrase : elle veut dire que l’héroïne est conforme
à l’idée qu’elle s’en faisait après avoir lu le livre.
9. Paumé : perdu, qui ne sait pas où il en est dans sa vie. (familier)
10. Tu trouves ? : C’est ce que tu penses ? En français, on utilise souvent le verbe trouver pour
exprimer ce qu’on pense. Par exemple : je trouve que c’est bien. / Je trouve qu’il a raison. / Je trouve
ça choquant.
11. Avoir de la prestance : avoir de la classe et de la personnalité.
12. Pour avoir vu le film… : parce que j’au vu le film / comme j’ai vu le film
13. en VO : en version originale. En France, beaucoup de gens ne veulent pas voir les films en VO
mais en version doublée en français, pour ne pas avoir à lire les sous-titres. Le problème, c’est que
dans la version française, c’est souvent mal joué, donc c’est très artificiel. Et bien sûr, on perd la voix
des acteurs du film.
14. Ça peut jouer : ça peut avoir un impact, des conséquences.
15. Vraiment pas / pas vraiment : l’ordre des mots a son importance. Quand on dit qu’il n’y a vraiment
pas d’histoire, c’est qu’il n’y en a pas du tout. On dit les choses sans précautions. Alors que quand on
dit : Il n’y a pas vraiment d’histoire, on est plus « gentil », moins direct. On laisse penser qu’il y a quand
même un semblant d’histoire.
16. Un film bateau : un film qui n’a aucune originalité.
17. Gnangnan : bête, pas intelligent. (familier). On peut utiliser ce mot à propos de quelque chose ou
de quelqu’un.
18. Culcul : c’est la même chose que gnangnan. (familier)
19. c’est le cas de le dire : on utilise cette expression pour indiquer que les mots qu’on vient d’utiliser
correspondent bien à la situation, même si on ne l’a pas fait exprès. Ici, Mathieu dit ça car ils sont en
train de parler d’un film de « cul » en quelque sorte et le mot culcul contient le mot « cul », même si on
n’y pense pas en le disant.
20. Une scène osée : une scène de sexe
21. tronquer : couper
22. Il vaut mieux dire : Il n’aurait pas eu autant de succès. Il y a téléscopage entre cette expression
(avoir du succès) et une expression avec faire qu’on utilise à propos des films qui marchent : ce film a
fait beaucoup d’entrées.
23. Ce n’est pas très ressenti : il vaudrait mieux dire : on ne ressent pas vraiment que c’est une
histoire d’amour. / ça ne se sent pas vraiment.
24. C’est terrible : cet adjectif est négatif ici = c’est vraiment nul, vraiment dommage.
Et vous ? Avez-vous lu ou vu 50 nuances de Grey ? Vous a-t-il plu ou irrité et pour quelles
raisons ? Devenez critique littéraire ou cinématographique le temps d’un commentaire sur
France Bienvenu
Vive l’école !
Elle a six ans et demi.
Elle aime dessiner, colorier, découper, bavarder, jouer.
Elle aime aussi beaucoup aller à l’école.
Aujourd’hui, nous avons rendez-vous avec Asma, ses rires et sa vitalité.
Transcription
A: Asma / N: Nawal
A: Bonjour, je m’appelle Asma.
N: Et ça va, Asma?
A: Oui.
N: Tu aimes bien aller à l’école?
A: Oui.
N: Et qu’est-ce que tu aimes à l’école?
A: J’aime bien travailler et faire les mathématiques.
N: C’est pas dur, les maths?
A: Non.
N: Et… et tu as des amis?
A: Oui.
N: Beaucoup?
A: Oui.
N: Vas-y (1), parle-moi de tes amis!
A: Alors, j’ai Lilia…
N: Et ce que tu aimes bien chez eux.
A: Hein ?
N: Ce que tu aimes bien chez eux.
A: Je suis jamais allée chez elles. (2)
N: Non mais, Asma… Qu’est-ce… Par exemple, on… Tu m’as parlé de qui ?
A: De Lilia.
N: Lilia. Eh beh Lilia, elle est comment? Elle est gentille ? Elle est grande ? Elle est petite?
A: Elle est… Elle est gentille, elle est dans la même classe que moi.
N: C’est ta copine ! C’est ta meilleure amie ? C’est qui, ta meilleure amie ?
A: Ma meilleure amie, c’est elle.
N: D’accord. Et tu es contente d’aller à l’école?
A: Oui.
N: Tu es pas fatiguée le matin, quand tu te réveilles?
A: Alors, on va dire que… que le mercredi, non.
N: Parce que mercredi, tu as l’école? (3)
A: Beh oui, le matin! Mercredi, on a l’école que le matin. Le vendredi, on a l’école toute la journée. Le
jeudi, le matin… On a l’école que le matin et l’après-midi… que le matin.
N: Est-ce que tu as un jour préféré comme ça à l’école ? Bon moi, je sais que j’aime bien aller à l’école
le jeudi. J’aime bien le jeudi !
A: Moi, j’aime bien aller le mercredi. En fait, j’aime bien aller tous les jours !
N: Tous les jours. Donc tu aimes l’école ! Pour l’instant, tu aimes l’école, c’est bien! Et tu fais quoi
comme jeux à la récréation? (4)
A: A la récréation, on fait plein de jeux.
N: Vas-y, dis-moi.
A: Tu connais […] (Elle fait des gestes avec les mains).
N: C’est un truc (5), tu tapes dans les mains, c’est ça ?
A: (elle chante)
N: D’accord, tu fais ça.
A: Après, je joue à trape-trape (6).
N: Trape-trape, c’est bien, ça!
A: Je joue à cache-cache.
N: Cache-cache.
A: Je joue… Et c’est tout !
N: Est-ce que tu aimes bien te cacher ou compter (7) ? Qu’est-ce que tu préfères?
A: Je préfère jouer à trape-trape.
N: Trape-trape, tu aimes courir, c’est bien, très bien.
Quelques détails:
1. Vas-y : c’est ce qu’on dit pour encourager quelqu’un à dire ou faire quelque chose.
2. Chez elles : il y a une incompréhension entre Asma et Nawal. Nawal voulait savoir ce qu’Asma
aimait chez ses amis, chez eux, c’est-à-dire dans leur personnalité. Mais Asma a cru que « chez eux »
signifiait « dans leur maison ».
3. le mercredi : Nawal mentionne ce jour parce que avant, les enfants en maternelle et en primaire
n’avaient pas école ce jour-là. Mais l’organisation de la semaine a été modifiée.
4. La récréation : c’est le moment de pause qui coupe la matinée et l’après-midi dans la journée
d’école des enfants. La plupart du temps, ils jouent dans la cour (de récréation).
5. Un truc : quelque chose (familier et oral uniquement)
6. trape-trape : ce mot n’existe pas sauf dans la bouche des enfants, pour désigner un jeu dans lequel
on court après les autres pour les attraper, d’où le nom « trape-trape ». Avant, on appelait plutôt ce
jeu jouer à chat.
7. Compter : quand les enfants jouent à cache-cache, l’un d’eux compte sans regarder autour de lui,
jusqu’à dix, ou vingt, etc., pendant que les autres se cachent. Une fois qu’il a fini de compter, il part à
leur recherche.
– Et vous, est-ce que vous aimiez aller à l’école quand vous étiez petit ?
– Qu’est-ce que vous aimiez le plus à l’école ?
– Vous souvenez-vous de vos copains et copines de ce temps-là ?
Bien occupée !
Quand on travaille, on est très occupé. Et puis un jour, arrive l’heure de la retraite. C’est une des
étapes de la vie qui change tout. Plus d’obligations, plus de contraintes, plus d’horaires. Pour certains,
la transition n’est pas si facile. Mais pour Véronique, tout va bien. Elle a pris sa retraite il y a quelques
années et pour elle, pas question de ne rien faire de tout ce temps qui lui appartient désormais! C’est
ce qu’elle a expliqué à Christelle.
Transcription:
C: Christelle / V: Véronique
C : Bonjour Véronique !
V : Bonjour Christelle !
C : Alors, tu es à la retraite depuis plusieurs années, qu’est-ce que tu peux nous dire à propos de la
retraite ?
V : La retraite, c’est une nouvelle vie où l’on pense un peu plus à soi, et aussi aux autres personnes. En
faisant par exemple des activités physiques comme des randonnées, de la gymnastique, du jardinage,
des sorties, voilà, du bénévolat(1) aussi.
C : Quel genre de bénévolat ?
V : Et bien par exemple, pour ma part, je suis bénévole en tant que réserviste de la Sécurité Civile.
C : D’accord, qu’est-ce que c’est ?
V : Les bénévoles sont des personnes réservistes, donc pour… en cas de risques majeurs, c’est-à-dire
en cas d’inondation, de tremblement de terre…
C : De feux ?
V : De feux de forêt ! Donc nous venons au secours de la population sous… C’est dirigé par le… par le
maire de la commune (2), voilà. Et je m’occupe également de mes petites-filles de temps en temps,
pour soulager (3) mes enfants, surtout pendant les vacances scolaires (4). Donc bah à la maison où on
fait des activités, des loisirs créatifs. On emmène aussi les enfants aux sports d’hiver.
C : A la neige ?
V : Ben voilà oui, faire du ski. Aussi, nous faisons des petits voyages. Alors en groupe, avec des amis.
Bon, ce sont des petits voyages de… d’une semaine, quelques jours, ou alors des sorties aussi
culturelles d’une journée.
C : Tu ne pars jamais une longue période ?
V : Pendant les vacances d’été, voilà, trois… deux… quinze jours (5), trois semaines maximum.
C : D’accord, pas très longtemps.
V : Ben c’est déjà… c’est déjà bien.
C : Oui ! Donc tu te… Tu t’ennuies (6) vraiment jamais alors ?
V : Non, je m’occupe, je suis active, et je ne m’ennuie pas. Je m’occupe aussi beaucoup de la maison,
entre autres, bah, les courses, l’entretien (7). Et puis je vais rendre des visites (8) aussi quelquefois à
des amis, on fait des petites réunions (8) entre nous, c’est bien sympathique. Et puis c’est vrai que bon,
le temps passe… passe vraiment vite quand on est bien occupé, et qu’on se fait plaisir, et qu’on fait
plaisir aux autres.
C : Eh oui, il faut en profiter !
V : Tout à fait !
C : Eh bien merci, Véronique !
V : Bien merci à toi !
Des explications:
(1) Le bénévolat : Le bénévolat est une activité non rémunérée qui a pour but de rendre service. On dit
qu’on fait du bénévolat, ou du travail bénévole. On est bénévole dans une association par exemple.
(2) Le maire de la commune : les communes sont les villes françaises, petites ou grandes. Elles sont
administrées par un Maire et son conseil municipal.
(3) Soulager : rendre service, par exemple ici en prenant en charge les petits-enfants, ce qui libère du
temps pour leurs parents et donc les soulage.
(4) Pendant les vacances scolaires : les enfants ont davantage de vacances que les parents. Donc il
faut trouver comment les occuper quand leurs parents ne sont pas en vacances. Certains vont au
centre aéré, avec des animateurs. D’autres sont gardés par leurs grands-parents par exemple.
(5) Quinze jours : les Français utilisent très souvent cette expression, à la place de « deux
semaines ». Par exemple: J’ai 15 jours de vacances. / Nous avons passé 15 jours à la mer cet été./ On
se voit dans 15 jours.
(6) Tu t’ennuies : du verbe « s’ennuyer » qui signifie qu’on ne trouve rien à faire pour s’occuper.
(7) L’entretien : de la maison (le nettoyage…)
(8) rendre des visites : on peut dire aussi : Je vais voir des amis. (Mais en français, on ne dit pas
qu’on visite quelqu’un, contrairement à l’anglais. On rend visite à quelqu’un.)
(9) Réunions : ici, ce sont des rendez-vous entre amis. On pourrait dire aussi : On se réunit entre
nous.
J’achète !
Quand on est encore étudiant, on a souvent un logement étudiant, un studio, une chambre, dont on est
locataire. Puis quand on entre dans la vie active, on est en général amené à déménager : changement
de ville, davantage de moyens financiers. Mais les loyers sont élevés, surtout quand on habite une
grande ville ou une ville du sud de la France comme Aix-en-Provence. Alors, comme Sylvain, on peut
se poser des questions et prendre une décision qui engage pour un moment ! Il a expliqué tout ça à
Christelle.
Transcription :
C: Christelle / S: Sylvain
C : Bonjour Sylvain!
S : Bonjour !
C : Alors, pour commencer, est-ce-que vous pouvez vous présenter en quelques mots ?
S : Bien sûr, je m’appelle Sylvain, j’ai 27 ans, je suis né dans le nord de la France, en-dessous de
Paris. Je suis arrivé à l’âge de 7 ans dans le sud, et actuellement, j’habite Aix-en-Provence (1).
C : Vous habitez Aix-en-Provence, vous êtes encore chez vos parents ou vous avez votre propre
« chez-vous » ?
S : Justement, je suis jeune propriétaire depuis peu de temps. Avant, j’étais en location (2), à coté de
mon logement actuel. J’en avais marre de (3) payer tous les mois, sachant que c’est de l’argent perdu.
C : D’accord, et c’est pour ça que vous avez décidé de devenir propriétaire ?!
S : Oui, j’ai fait un calcul pour savoir si je pouvais me permettre (4) d’acheter un appartement. Alors j’ai
voulu rester dans la même ville parce que c’est une ville vraiment animée, pour les jeunes et je m’y
sens vraiment bien.
C : Vous êtes quand même jeune, ça n’a pas été trop dur de trouver une banque qui vous accorde le
crédit ? (5)
S : Justement, j’ai préféré engager un courtier pour qu’il s’occupe de me trouver une banque qui
m’accorde le prêt.
C : Oui, vous vous sentiez mieux accompagné dans votre achat.
S : Même si le courtier m’a aidé, j’avais quand même un petit budget. Donc j’ai acheté un appartement
pas très cher avec plein de travaux (6). J’ai tout refait : le sol, les peintures, la cuisine, la salle de bains.
C : Vous étiez seul à faire les travaux ou on vous a aidé ?
S : Non, on m’a aidé. Heureusement d’ailleurs, sinon j’aurais toujours pas fini !
C : Ça vous a pris combien de temps pour tout faire ?
S : On va dire deux mois à peu près, mais… il reste toujours des petits trucs (7) à faire.
C : Oui, c’est jamais fini, quoi.
S : Oui, voilà !
C : Et qu’est-ce que vous ressentez en étant propriétaire ?
S : J’ai acheté dans une copropriété donc je dois faire attention à mes relations avec mes voisins.
Avant, quand j’étais en location, je faisais la fête assez souvent. Je me préoccupais pas du
dérangement que ça pouvait occasionner.
C : Donc vous n’aviez pas de très bonnes relations avec vos voisins, j’imagine !
S : Non, c’est le moins qu’on puisse dire (8)! Il m’est arrivé même d’avoir des mots (9) sur ma porte
pour me dire de faire moins de bruit.
C : Ah oui, quand même !
S : Maintenant, en étant propriétaire, ça me paraît impensable d’avoir ce genre de reproches.
C : Du coup, vous vous sentez impliqué dans la vie de la… de la résidence.
S : Oui, en effet, le week-end dernier, j’ai même aidé des propriétaires de la copropriété à installer
l’arrosage automatique de la résidence pour économiser un professionnel.
C : Ah, c’est bien ! Vous voyez les choses autrement maintenant !
Donc, aucun regret d’être passé propriétaire ?
S : Non, mais je dois quand même faire attention à mes dépenses, je dois payer plus d’impôts, de
charges. Et je suis engagé pour 25 ans quand même !
C : Mais le jeu en vaut la chandelle. (10)
S : Oui, exactement.
C : Et bien merci, Sylvain, pour le temps accordé.
S : De rien.
Quelques explications :
1. habiter Aix : on peut dire indifféremment habiter à Aix ou habiter Aix.
2. Être en location : c’est être locataire de son logement, donc payer un loyer tous les mois.
3. En avoir marre de… : en avoir assez de. (plutôt familier). Pour exprimer cette idée, voici quatre
expressions, de la plus neutre à la plus familière : Enavoir assez – En avoir marre – En avoir ras-le-bol
– En avoir ras le cul. Donc attention à la situation où vous utilisez l’une ou l’autre !
4. Se permettre de faire quelque chose : très souvent, cette expression signifie qu’on a l’argent
nécessaire pour faire quelque chose. Par exemple : Avec son petit salaire, elle ne peut pas se
permettre de partir souvent en vacances.
5. Un crédit : on dit aussi un prêt. On dit qu’on a un crédit / un prêt à rembourser. On emploie aussi le
verbe faire avec ces deux mots : il a fait un emprunt / un crédit pour payer sa voiture.
6. Des travaux : ici, cela désigne tout ce qu’il a été nécessaire de faire pour rénover cet appartement.
On dit qu’on fait des travaux, qu’il y a des travaux à faire. Cela peut être des travaux de peinture, de
plomberie, etc…
7. Des petits trucs : des petites choses. (familier)
8. C’est le moins qu’on puisse dire : on emploie cette expression pour renforcer ce qui vient d’être
dit. Ici, Sylvain veut dire qu’effectivement, il avait des relations un peu compliquées avec ses voisins !
9. Un mot : une petite lettre.
10. Le jeu en vaut la chandelle : cette expression signifie que cela vaut la peine de faire les efforts
nécessaires et qu’on en tirera des bénéfices dans le futur.
Routine du matin
Nous avons tous nos rituels le matin, notamment afin d’être à l’heure au travail ! Philippe raconte
comment s’organisent les premiers moments de sa journée dans la semaine.
Petit récit du quotidien, avec humour et franchise !
Transcription:
P: Philippe / A: Anne / N: Nabil
A : Alors Philippe, vous vous êtes levé à quelle heure ce matin ?
P : Donc ce matin, je me suis levé à six heures et quart, pour commencer à huit heures.
A : Oui. Donc ça veut dire quoi, là ? Vous partez à quelle heure de chez vous ?
P : Je pars vers 6h55 – 7h de chez moi.
A : Donc six heures et quart – 6:55, ça vous suffit pour vous préparer ? Qu’est-ce que vous faites
alors ?
P : Donc…
A : Le réveil sonne.
P : Le réveil sonne. Je prends un petit déjeuner.
A : Vous vous levez tout de suite ? Ou vous restez cinq minutes, encore ?
P : Tout de suite, parce que après, sinon… la flemme (1) de se lever.
A : Oui. Vous rappuyez sur le réveil et vous repartez pour un tour (2)?
P : C’est ça. Donc je prends mon petit déjeuner.
A : Qu’est-ce qu’il y a au petit déjeuner ? C’est long ou pas ?
P : Du lait avec des céréales.
A : Oui. Ah, il est encore avec ses céréales ! Il a ses Kelloggs ?
P : Les Trésor. C’est très bon !
A : Qu’est-ce que c’est, les Trésor ?
P : Les Trésor, c’est des… c’est des céréales aux noisettes.
A : Oui. Et c’est celles-là qu’il faut…
P : Ça dépend. Je varie en fonction des… des périodes.
A : Oui.
P : Il y a les Trésor, les…
A : Ah là, là, il fait de la pub (3) !
P : … les Weetos, les… les Crunch.
A : D’accord. Et vous êtes toujours céréales (4) ? Pas de… pas de pain, pas de…
P : Si. Des fois, je peux prendre des gâteaux, ou alors, des… des pains au Nutella (5).
A : Oui.
P : Et… parfois du Yop (6).
A : Bon…
P : Pour démarrer la journée , c’est… c’est… c’est bien !
A : C’est comme dans la pub, effectivement ! (7)
P : C’est ça.
A : Donc, le petit déjeuner. Après, alors ?
P : Après, je vais me laver.
A : Oui.
P : Quoi ? Une douche ?
P : Je prends une douche, je m’habille. Il est vers 6:40. Je me coiffe.
A : C’est tout minuté (8) ?
P : Voilà.
A : Ah oui, vous vous coiffez alors. Pourquoi ?
P : Je dois mettre les lentilles… Pourquoi ? Bah…
A : Qu’est-ce qu’elle a, votre coiffure ? De spécial ?
P : Bah, j’ai fait le défrisant (9).
A : C’est quoi,ça ?
P : C’est… « made in… ». Non, ça se dit pas… « made in… Algérie… marocain ».
A : Oui. Pourquoi ?
P : Parce que j’ai les cheveux… les cheveux frisés.
A : Oui, et ça vous plaît pas ? (10)
P : Non.
A : Ah là, là ! Je croyais qu’il y avait que les filles qui parlaient de leurs cheveux et tout !
N : Je tiens à préciser que le défrisage n’a pas marché !
A : Ah bon ?
P : Il y a eu des petits soucis. A la base, le défrisant, c’était pour les personnes de couleur noire.
A : Ah ! Vous, vous êtes pas très noir.
P : C’est ça.
A : … ni les cheveux…
P : Ni la couleur, donc du coup…
A : Bon enfin bref (11) ! Donc vous êtes pas très satisfait de votre coiffure, alors ?
P : Pas trop. (12)
A : Bon. Ça va repousser ? Ça va…
P : Ça va couper ! (13)
A : D’accord. Bon, donc, vous passez du temps à votre coiffure. Pas de maquillage quand même ?
P : Non ! Je mets les lentilles aussi.
A : Oui. D’accord.
P : Je mets les lentilles.
A : Mais ça, ça prend pas très longtemps ?
P : Cinq minutes.
A : C’est vrai ?
P : Je mets du temps, je galère (14).
A : Ah bon ? Pourquoi ? Ça fait pas longtemps que vous les avez ?
P : Ça fait un an. C’est compliqué. Et après, je pars directement, avec ma voiture.
A : Oui. Et alors, après, donc ? Donc vous partez à 7h.
P : 7h.
A : … et vous arrivez ici…
P : Vers 7:45.
A : Trois quarts d’heure, oui. Bon, il y a des embouteillages (15) ?
P : Beaucoup.
A : Et après, quand vous arrivez, la voiture, c’est bien gentil (16), mais il faut la garer !
P : Je trouve toujours une place.
A : Comment vous faites ?
P : Je brave l’interdit. (17)
A : C’est-à-dire ?
P : Je me gare dans les endroits où il faut pas des fois.
A : Et vous n’avez jamais eu de problèmes ?
P : Non.
A : Non ? Vraiment ? Faites attention, parce que là, maintenant, ils sont déchaînés (18), hein !
P : Je sais mais… J’ai l’avocat qu’il faut (19) !
A : Oui. Ça veut dire quoi ? Vous la garez sur un trottoir ? Ou…
P : Oui, du côté de… Vers… vers le Merlan (20), juste avant ma salle de muscu.
A : D’accord. Et là, il y a pas de problème ?
P : Non.
A : Bon. Et alors après, vous marchez un petit peu quand même ?
P : Oui.
A : Pour venir ici.
P : … deux, trois minutes.
A : Oui. Bon, et le soir ? Même temps de trajet pour le retour ?
P : Quarante-cinq minutes aussi.
A : Oui. À n’importe quelle heure ? Enfin, je sais pas… des fois, vous finissez tôt ? À quelle heure vous
finissez ?
P : Quand je finis vers trois heures et demie, je mets… je mets vingt minutes. Vingt… vingt minutes,
trente minutes.
A : Bon, on pensera à vous demain matin.
P : Merci.
A : En train de se coiffer et puis… en train de manger ses Trésor ! Allez, bonne journée !
Des explications :
1. avoir la flemme (de faire quelque chose) : ne pas en avoir du tout envie, ne pas en avoir l’énergie,
se montrer paresseux.
2. Repartir pour un tour: recommencer la même chose du début, répéter la même action. Ici, cela
signifie : se rendormir et donc se réveiller bien plus tard.
3. Faire de la pub = faire de la publicité (pour quelque chose), vanter les mérites d’un produit.
4. Vous êtes céréales = vous aimez les céréales. (familier)
5. le Nutella : pâte à tartiner au chocolat et aux noisettes très consommée en France par les enfants
notamment, sur du pain, du pain de mie, de la brioche.
6. Du Yop : c’est le nom de yaourts à boire (aromatisés) commercialisés par la marque Yoplait.
7. Comme dans la pub : les publicités à la télévision insistent sur le côté énergie et vitalité que
procurent ces yaourts.
8. C’est minuté : tout est prévu à la minute près et il faut respecter ces délais.
9. Du défrisant : ce sont des produits qui servent à lisser les cheveux frisés.
10. Ça ne vous plaît pas : vous n’aimez pas. On dit par exemple : ça ne plaît pas à Philippe d’avoir les
cheveux frisés. / ça ne lui plaît pas.
11. Bon enfin bref ! : on dit cela pour arrêter une discussion, ne plus donner de détails
supplémentaires. Cela sert à conclure, de façon familière.
12. Pas trop = pas vraiment
13. ça va couper : Philippe va donc se faire couper les cheveux.
14. Je galère : j’ai des difficultés (à faire quelque chose) (familier)
15. des embouteillages : des bouchons, donc les voitures sont bloquées ou avancent lentement. Il y a
beaucoup de circulation.
16. C’est bien gentil mais…: expression familière qui signifie : D’accord mais… / C’est parfait mais…
17. braver l’interdit / les interdits : le verbe braver est d’un niveau de langue soutenu. C’est ce qui fait
rire tout le monde car cela donne un côté solennel à un acte pas très glorieux (se garer n’importe où)!
18. Ils sont déchaînés : allusion au fait que les policiers passent régulièrement pour mettre des
amendes à ceux qui sont mal garés, ce qui est fréquent car il y a peu de places pour stationner aux
abords de l’université.
19. J’ai l’avocat qu’il faut : Philippe prend la situation avec humour, même si un avocat ne peut rien
pour lui ! Et de toute façon, il n’a pas d’avocat bien sûr !
20. Le Merlan : c’est le nom d’un quartier de Marseille.
Cueillette d’automne
Quand l’automne revient, les champignons sortent dans les champs et les forêts. Et ça, Laurent ne le
raterait pour rien au monde ! Tous les ans, depuis toujours, il va aux champignons. Et comme il connaît
parfaitement sa région et les bons coins, il revient avec des kilos de cèpes, pour le plus grand plaisir de
sa famille et de ses amis qui viennent les déguster ensuite ! Voici donc une conversation enregistrée à
l’heure de l’apéritif, dans le brouhaha des voix qui s’entrecroisent !
(Pas facile à suivre par moment… ni à transcrire ! Mais c’est la vie !)
Transcription:
L: Laurent / M: Mireille / JC: Jean-Claude / A: Anne
L: Ouais, plus de 20 kilos.
M: Mais prends ce que tu veux !
JC: Jeudi, vendredi ?
L: Ouais.
M: Prends ce que tu veux, bien sûr. Attends, on mangera pas tout !
L: Jeudi après-midi pendant deux heures et demie. Et hier, pendant toute la matinée. On n’est même
pas allés l’après-midi.
A: Mais tu y vas le matin ?
L: Ouais, on était au lever du jour, à 7 heures.
JC: Le « On », c’est qui ? Tu y vas avec qui ?
L: Avec le collègue […], là.
M: Avec son collègue (1) René.
L: Avec qui je vais toujours.
M: Qui est à la retraite.
M: Ils se sont même pas… allés l’après-midi (2), parce qu’ils en avaient… la voiture pleine !
A: Mais c’est là où tu vas toujours ?
L: Non, là, c’était la première fois que j’y allais à cet endroit (3).
JC: Ah ouais ?
A: Ah ouais ?
JC: Chênes ? Châtaigniers ? Les deux ?
M: Non mais ce qu’on a fait, c’est que…
L: Sapinettes.
JC: Sapinettes !
L: Châtaigniers, ça sort pas. Ça a pas… Tu comprends que ça a grêlé sur le Lozère. Ça a grêlé à partir
de 1100 mètres, donc à 1100 mètres, tu as plus de châtaigniers.
A: Là, toi, d’habitude, tu vas pas dans les sapins comme ça ?
L/ M: Si, si, si (4).
M: Si (4), c’est souvent là, très très souvent là qu’on les trouve.
L: Si (4). Mon père m’a pas appris ça. Mais moi…
M: Des fois, ça sort dans les châtaigniers, mais plus tard.
L: Mon père, il m’a appris: châtaigniers, chênes et fayards, enfin hêtres.
M: Les fayards, c’est les hêtres.
L: Lui, il a jamais…
M: Mais dans les fayards, on en a rarement trouvé.Moi, j’en ai rarement trouvé, dans les fayards.
L: Oh ouais, alors là, les fayards, putain (5) ! […] fantastique.
M: C’est rare.
L: C’est rare, hein.
M: Le mieux, c’est quand même les sapinettes. C’est quand même là qu’on les trouve le mieux… qu’on
en trouve le plus.
A: Et il y en a plein groupés dans un endroit, ou… ?
M: Oh bah des fois, tu as ce qu’on appelle les boletières, c’est-à-dire qu’au pied d’un sapin, tu peux en
avoir toute… Une dizaine, une quinzaine, comme ça.
A: Tu arrives, c’est… Tu deviens fou !
JC: Bah s’il en a trouvé plus de 20 kg, c’est pas un par un ! Parce que 20 kg un par un !
M: Alors là, tu arrêtes, et puis tu prends la faux et…
JC: J’ai rencontré une chose que je n’avais jamais vue de ma vie. Il faut savoir que le… la… Tout le
massif du Lozère, c’est sur le granit (6).
M: C’est du granit.
L: Alors, le granit, soit c’est d’énormes rochers presque comme la maison.
M: Des blocs qui sont superposés, là…. Que c’est beau.
L: Et puis tu as des… des cailloux de cette taille qui ressemblent à des pierriers.
M: Et avec au milieu du sable du granit qui s’est…
L: Quand… Oui, tu peux avoir le sable…
M: … désagrégé aussi, ça fait… désagrégé, là, ouais, ouais.
L: Et donc, tu as des mini pierriers de temps en temps. Et autour tu as des sapinettes. Ça fait un cadre
(7)! J’adore ça !
M: C’est très beau. J’aime bien moi aussi.
L: Bon après, autour, tu as soit de la mousse, soit des fram[…] (8), des…
M: Des myrtilliers.
L: Des myrtilliers, bon. Eh beh, figure… Figurez-vous que (9)
le… là, j’ai trouvé des cèpes au milieu des pierriers !
M: Dans le pierrier, ils poussaient !
L: Alors pourquoi c’est possible, ça ?
JC: Il doit y avoir un peu de… Non, il doit y avoir quand même un peu de terre des…
M: Bah il y a forcément de la terre dessous mais…
L: Il faut savoir que ces champignons, ils sortent pour la bonne raison qu’il a grêlé il y a 15 jours (10).
M: Le fait qu’il ait grêlé. Quand il grêle…
L: La grêle, comme c’est des oeufs de pigeon, comme ça,…
JC: Elle reste.
JC: Elle reste…
M: Ça coule doucement, ça s’infiltre…
JC: Ouais, ça l’humidifie vachement (111), le temps qu’elle fonde.
M: Voilà ! Alors que la pluie, quand c’est fort…
L: Ce qui génère…
JC: Ça rui[…] (12). Ça coule.
A: C’est l’humidité qui est restée…
L: Ce qui génère des conditions extraordinaires pour que…
M: Ah ouais ! Pour les… Quand il grêle, c’est…
L: Et tu vois des champignons qui s’adaptent au… Ils forcent… Ils sortent en forçant.
M: Faut voir (13)… Faut voir comme ils sortent ! A travers… Ils poussent les pierrres !
L: Ils ont le pied.. Tu te dis… René, il me disait: Tu as qu’à pousser les pierres. J’ai dit: Beh oui !J’ai
poussé les pierres. Un truc de fou (14), quoi !
JC: Ah beh, les champigons, c’est quand même étrange ! Quand ça a décidé de sortir…
M: Ah ouais, ouais.
L: Quand ça a décidé de sortir, …
M: Et alors, à côté de ça, tu as des super (15) endroits où c’est joli…
JC: Ouais, et tu rêves…
M: De la jolie mousse, et tu dis: Et mais là, il manque plus que le champignon. Eh beh, là, il y est pas,
ce con (16) !
L: Il y est pas, ce con !
M: Il y est pas ce con !
JC: Il manque plus que l’essentiel. Et il y est pas !
A: Oui, oui. Et là, après, qu’est-ce que tu en fais ?
M: Oh bah là, il faut qu’ils sèchent et après, on les fait…
L: Dans des sauces.
A: Tu les gardes…
L: Des sauces. Ce que tu vas… Ton velouté,…
M: Le velouté, c’est fait avec des cèpes secs.
L: Le velouté que tu vas prendre (17), voilà.
M: C’est hyper concentré, comme goût, ça.
JC: Bah de toute façon, le velouté, tu rajoutes l’eau du… du… qui s’est évaporée finalement (18)
quand tu l’as séché.
M: Oui, oui, bien sûr.
A: Et ceux-là (19), alors, redonne-nous la recette parce que…
M: Il faut… Tu les fais… Tu leur fais rendre l’eau dans une poêle, dans une poêle à feu très, très très
doux.
JC: Merci. (20)
M: Si ils sont un peu trop secs, il faut y mettre une goutte d’eau pour pas que ça attrape (21) au début.
L: On parle, on dirait que…
JC: Putain, c’est pas possible !
M: Juste un petit peu. Et tu les laisses rendre l’eau à feu très, très doux. Et ça rend de l’eau, ça rend de
l’eau. Et tu les laisses cuire dans leur jus. Puis au bout d’un moment, quand tu vois… Tu tâtes, quand
tu vois qu’ils sont… qu’ils sont…
JC: Qu’il est bon ! C’est bon, hein !
M: … souples,…
L: Putain !
M: … tu laisses évaporer l’eau. Et là, tu mets à feu vif et…
L: Ces vins pleins de… pleins de fleurs !
M: … là, tu mets un verre de vinaigre de vin.
A: Ah oui, c’est ça.
M: Mais ordinaire, hein, vinaigre de vin. Et là, à feu vif, et tant que (22) c’est pas évaporé, tu laisses
cuire et le vinaigre… Il faut pas que le vinaigre reste en fait. Mais par contre, ils prennent le goût.
Quand c’est complètement sec, tu arrêtes… le feu. Tu mets dans un plat. Tu coupes du laurier, de l’ail
en morceaux. Tu sales, tu poivres. Et l’huile d’olive.
JC: Je sais pas. […] pas 100% d’accord avec la mangue mais c’est super, super.
M: Et c’est tout.
A: Tu les conserves dans un… oui…
M: Alors après, tu peux les mettre dans un pot et tu les tasses bien, bien, bien. Tu couvres d’huile
d’olive.
L: Ça te fait pas penser à un fruit exotique quand même ?
M: Et tu gardes au frais. Ça se garde bien.
JC: Oui, peut-être mais pas forcément…
L: Pas la mangue ?
JC: … la mangue, non.
M: Franchement, oui.
A: Et là, il y en a d’autres qui vont sortir ?
JC: Tiens !
M: Oh de toute façon…
L: On fait le pari que jeudi…
M: … c’est pas fini, hein !
L: Là, ce sera pas fini.
JC: La saison, elle est pas finie !
A: Tu vas retourner ?
L: Ouais !
JC: Quand même, la saison, elle commence à peine (23) !
L: Et puis, c’est sorti sur un endroit. Il manque toute le… toute l’autre montagne qui a rien donné.
JC: Mais attends, il va pleuvoir encore !
L: J’espère !
M: Le problème avec l’autre montagne, il faudrait qu’il pleuve ou qu’il grêle un peu.
A: Et tu te perds jamais ? Non ? Tu y vas toujours avec quelqu’un ?
M: Non, mais il co[nnaît]… non, mais en plus… Non !
JC: Il est de Florac, oh !
L: Ma foi (24) !
A: Tu connais comme ta poche (25) !
M: Non, mais il y a des endroits qu’il connaît…
L: Il y avait un jour de brouillard, à l’Aigoual, j’ai eu un doute de savoir mais le reste…
M: Une fois, on s’est plantés (26) avec ta mère. Ça, on n’a jamais compris pourquoi on s’était perdus !
L: Oh oui, à Barre.
M: A… à…
L: A Barre.
M: Au Mesnil. En face Le Mesnil.
A: C’est vrai ?
L: Ouais, ouais.
A: Toutes les deux ?
M: Tous les trois.
L: Tous les trois.
M: On était dans un bois et à un moment donné, on est sortis du bois et…
L: Je sais pas ce qu’on a branlé (27) !
M: On n’est pas partis du bon côté. Boh ça, j’ai… Et ça, je te jure, j’ai toujours pas compris comment on
a pu faire ça !
Des explications:
1. un collègue: normalement, un collègue, c’est quelqu’un avec qui on travaille. Mais dans la région,
très souvent, les gens utilisent ce mot à la place du mot « ami ». (familier)
2. ils se sont même pas… : cette phrase n’est pas correcte. En fait, comme souvent à l’oral, on
commence d’une manière, puis on change en cours de route. Avec le verbe « aller » utilisé après, il
faudrait dire: Ils ne sont même pas allés…
3. j’y allais: soit on dit: c’était la première que j’y allais. Soit on dit: c’était la première fois que j’allais à
cet endroit. Là, le style est oral bien sûr et donc il y a combinaison des deux phrases.
4. Si: en français, on ne dit pas « oui » quand ce qui précède est négatif et qu’on veut dire le
contraire: Tu n’y vas pas ? Si, j’y vais. (Et souvent, on répète ce mot: Si, si, j’y vais.)
5. Putain !: exclamation, mais dans un style très, très familier. Attention si vous l’employez !
6. le granit: on peut aussi écrire granite, avec la même prononciation.
7. ça fait un cadre ! = le lieu est très beau. On peut dire aussi: Le cadre est magnifique.
8. Il allait dire des framboisiers.
9. Figure-toi que… / Figurez-vous que…: C’est une façon d’annoncer qu’on va raconter quelque
chose de surprenant.
10. il y a quinze jours: expression très courante, employée à la place de « Il y a deux semaines ».
11. vachement: beaucoup. (très familier, uniquement oral)
12. Il allait dire: ça ruisselle.
13. Faut voir comment… : cette expression souligne le fait que c’est surprenant. La forme complète,
ce serait: Il faut voir comment…
14. un truc de fou! : quelque chose d’incroyable. (familier)
15. des super endroits = des endroits vraiment parfaits. (familier). Ce mot ne s’accorde pas. Donc
normalement, il ne faut pas faire de liaison comme s’il y avait un « s » de pluriel ici. Le moyen de
contourner la difficulté, c’est de dire: des endroits super.
16. ce con: style très familier. De façon plus neutre, on peut dire: Cet imbécile. Mais normalement, ces
noms ne s’emploient qu’à propos des humains. Donc les utiliser à propos des champignons, c’est
comme accorder une volonté propre aux champignons. C’est comme dire: Ils font exprès de ne pas
pousser là où on les attend.
17. le velouté que tu vas prendre = que tu vas manger. (Le menu, c’était velouté de cèpes en entrée,
puis entrecôte de boeuf aux cèpes.)
18. finalement: ici, c’est le sens de en fin de compte.
19. ceux-là: c’est-à-dire ceux qui étaient servis avec l’apéritif, avant le repas lui-même.
20. Merci: Laurent vient de servir un verre de vin à Jean-Claude. A partir de là, il y a la conversation sur
la recette et celle sur le vin, ses arômes, etc… Deux conversations superposées.
21. attraper: en cuisine, cela signifie attacher, quand il n’y a pas assez de matière grasse dans une
poêle par exemple. (familier). On dit que ça attache.
22. tant que: aussi longtemps que
23. la saison commence à peine: c’est vraiment juste le début.
24. Ma foi ! : c’est comme dire: « Bah oui, c’est évident« . (expression du sud de la France)
25. connaître un endroit comme sa poche: connaître parfaitement cet endroit.
26. se planter: se tromper (familier).
27. branler: ici = faire. (très, très familier) De façon plus polie, mais familière quand même, on peut
dire: Je ne sais pas ce qu’on a fabriqué. Et de façon neutre: Je ne sais pas ce qu’on a fait / comment
on a fait / comment on a fait notre compte.
Transcription
V: Vanessa / A: Anne
A: Alors, Vanessa, on a déjà parlé, bon de… d’ avant la naissance de Quentin et puis juste après. Et
puis, bon bah là, maintenant, il a deux ans. Donc ça fait un petit moment que tu as repris le travail. Et
comment tu t’organises, alors ? Parce que il faut le faire garder.
V: Alors, c’est… J’ai la chance que c’est ma maman qui me le garde parce qu’elle est assistante
maternelle(1).
A: Ah ! D’accord !
V: Donc j’ai la chance (2) que ma mère me le garde. Et donc…
A: Donc elle le garde avec d’autres enfants ?
V: D’autres enfants, oui. Ils…
A: Ah ouais ! C’est sympa !
V: Ils ont un an de moins que Quentin mais bon, maintenant qu’ils… qu’ils marchent, donc ils
s’amusent bien ensemble. Donc c’est… c’est bien.
A: Ah, c’est bien ! Ah d’accord, je savais pas qu’elle était assistante maternelle.
V: Oui, oui, oui.
A: Et alors elle en garde combien ?
V: Elle en garde trois.
A: Donc il y a Quentin et deux autres.
V: Donc Quentin et un garçon et une fille.
A: Oui, oui, oui. Donc c’est pas trop dur pour toi de le laisser ?
V: Non, pas du tout, non, non, non.
A: Tu savais dès le début que ça allait être comme ça en fait ?
V: Oui. Oui, oui, oui.
A: Tu as pas eu à chercher…
V: Non.
A: … de nounou (3), de crèche (4)…
V: Ma mère m’a proposé. Non, non. Donc, j’ai la chance…
A: Ça, c’est vrai que c’est un souci en moins.
V: Tout à fait.
A: Oui, oui. Et alors au niveau de (5) tes horaires, tu commences à quelle heure le matin ?
V: Alors je commence à 8 heures.
A: Oui.
V: Donc le matin, c’est mon mari qui va amener Quentin.
A: Parce que lui, il commence plus tard ou… ?
V: Plus tard, oui. Voilà. On s’est organisés. Et je finis vers 4 heures. Voilà. Donc c’est qui vais… qui vais
récupérer (6) mon fils le soir.
A: Oui, oui. Vous pouvez en profiter (7)…
V: Oui.
A: … correctement. Travailler et puis…
V: Voilà, voilà
A: … vous en occuper et tout ça.
V: Pas trop… le soir, le récupérer trop tard (8). Donc…
A: Oui, oui. Tu peux…
V: Même le matin.
A: … t’occuper du bain (9), de faire à manger, tout ça…
V: Voilà, ça, c’est l’avantage.
A: Oui, oui, c’est l’avantage d’avoir un travail quand même qui permet de concilier les deux. Parce que
tu travailles à temps complet ?
V: Oui. oui, oui.
A: Parce que tu aurais pu aussi décider aussi de faire, je sais pas, un mi-temps ou…
V: Non, non, non. Non, je trouve pas la nécessité pour le moment. Je pense quand il commencera à
aller à l’école, qu’il aura d’autres activités sportives, là, oui, je pense que je prendrai…
A: Peut-être…
V: … mon 80% (10).
A: Oui, d’accord, pour pouvoir…
V: … profiter un peu plus. Voilà.
A: Les accompagner… l’accompagner aux activités, les choses comme ça.
V: C’est ça.
A: Et bon bah là, donc chez ta maman, il est avec d’autres enfants. Mais il y a… il y a beaucoup de
mamans en fait qui les mettent après dans… en halte-garderie (11), de temps en temps.
V: Je pense que je vais le faire.
A: Tu penses ?
V: Je… je… je… Je pense !
A: C’est un effort ?
V: Parce que c’est très difficile de trouver une halte-garderie, comme ça, quand…
A: Oui ?
V: … le prendre. Parce que…
A: Il y a pas trop de places ?
V: Il y a pas trop de places, non, non.
A: Ouais, ouais, c’est ça. C’est surchargé ?
V: Ouais, c’est très surchargé. Donc je vais essayer quand même de l’inscrire à l’école. Mais
maintenant, avec les nouvelles lois, ils te le prennent pas avant trois ans (12).
A: Eh oui.
V: Donc il aura que deux ans et demi, donc je pense que…
A: Il faudra attendre l’année d’après.
V: Je pense. Donc on va essayer de l’inscrire à la halte-garderie au moins deux… deux jours par
semaine, ça serait bien. Pour qu’il voie d’autres enfants, pour qu’il s’habitue pour la rentrée (13)
prochaine.
A: Bah oui, oui. Puis c’est vrai qu’il y en a qui… qui aiment ça, hein, de toute façon, être avec les
enfants de leur âge. Voilà, ouais, ouais. Et pour toi, c’est dur de le… Bon, chez ta maman, c’est peut-
être pas trop dur de le laisser mais si tu dois le laisser, voilà, à la halte-garderie, puis après à l’école, tu
penses que ça va être dur ?
V: Oui, ça va être très dur ! Parce que je l’ai jamais laissé. Le soir, pour le moment, j’y arrive pas, quoi.
A: Ah ouais, vous sortez pas sans lui ?
V: Non, sans lui, on part… On sort pas encore.
A: Mais par exemple, si vous allez, je sais pas, dîner chez quelqu’un (14) ou quelque chose, vous
l’emmenez ou vous le faites pas ?
V: Non. On l’emmène.
A: Il suit partout ?
V: Il suit partout, oui, oui.
A: Ah bah c’est bien ! Et il dort ou… ? Comment il fait ?
V: Non, il dort pas. En principe, il fait comme nous, quoi.
A: D’accord. Et oui, c’est ça, donc tu as pas cherché de baby-sitter ?
V: Non, non, non.
A: Tu as pas envie du tout ?
V: J’ai pas envie. Bah je trouve que la semaine, on l’a pas, donc…
A: Oui, oui. C’est pas pour le laisser en plus…
V: Le laisser le weekend.
A: Bah puis c’est ça, hein, ils sont petits. Bon, peu à peu, après, on se sépare ! Mais… Au début, c’est
dur, hein !
V: C’est très dur… quoi (15), pour moi, c’est très dur, oui !
A: Bon, bah je te remercie pour tous ces renseignements. Et puis, bah, bonne continuation avec
Quentin. Et puis, bah… je te parlerai peut-être une autre fois, quand il sera entré à la… à l’école
maternelle.
V: Volontiers.
A: Tu me raconteras ce que ça fait (16).
V: Tout à fait, oui oui. Volontiers.
Des explications
1. une assistante maternelle: ici, c’est une femme qui garde des enfants à son domicile et qui est
agréée pour ça. (Obligation d’examen médical, vérification des conditions matérielles d’accueil des
enfants, contrat signé entre elle et la famille, etc…)
2. j’ai la chance que…: bien sûr, Vanessa apprécie que tout se passe en famille, ce qui est en général
moins stressant (et plus souple) que la crèche par exemple.Et Quentin grandit avec sa grand-mère !
Elle veut dire aussi qu’elle n’a pas eu à chercher quelqu’un de confiance ou à demander une place en
crèche des mois à l’avance. Pour beaucoup de familles, trouver comment faire garder son enfant est un
souci qu’il faut résoudre le plus vite possible dès qu’un bébé est annoncé ! (Les femmes françaises
travaillent, donc le système de garde est crucial.)
3. une nounou: c’est le nom familier donné aux assistantes maternelles. (abréviation de nourrice)
4. la crèche: c’est une structure d’accueil collective des bébés à partir de trois mois (après la fin du
congé de maternité) jusqu’à l’entrée à l’école maternelle à trois ans. Le problème, c’est d’avoir une
place car il n’y a pas assez de crèches. (La crèche est payante alors que l’école maternelle ensuite est
gratuite.)
5. au niveau de: = en ce qui concerne
6. récupérer un enfant = aller le chercher ( à la crèche, chez la nounou, à l’école). Vous pouvez
employer l’une ou l’autre de ces phrases de façon équivalente.
7. vous pouvez en profiter: de tels horaires peermettent à Vanessa de s’occuper de Quentin toute la
fin de la journée. (Et comme elle n’habite pas loin de son lieu de travail, elle ne perd pas de temps en
transports)
8. pas trop… : il aurait fallu dire: Le récupérer pas trop tard. Mais à l’oral, on comprend très bien, c’est
juste bizarre quand on doit transcrire en fait !
9. le bain: en fin de journée, on donne le bain aux enfants. Cela fait partie des rituels familiaux !
10. prendre son 80%: Vanessa envisage de travailler à temps partiel quand Quentin sera un peu plus
grand. Ainsi, elle ne travaillera pas le mercredi, jour où dans la plupart des écoles (maternelles et
primaires), il n’y a pas classe. Et c’est le jour réservé aux activités sportives, artistiques, etc…, ce qui
suppose que quelqu’un accompagne les enfants aux clubs où ils sont inscrits.
11. une halte-garderie: c’est comme une crèche, mais les enfants n’y vont pas tous les jours. On ne
peut les y laisser que de manière occasionnelle, quelques demi-journées par semaine. C’est une bonne
transition entre la vie de famille et la vie à l’école maternelle à 3 ans.
12. avant trois ans: avant, il y avait des classes maternelles dès deux ans, deux ans et demi, pour les
familles qui le souhaitaient. C’était la section des « bébés ». Bien sûr, c’est petit. Mais les professeurs
des écoles sont de vrais professionnels, il y a un véritable projet éducatif de développement de l’enfant,
ce n’est pas juste de la garderie, loin de là. Donc il faut bien comprendre que pour certaines familles,
aller à l’école très tôt, c’est fondamental, d’un point de vue financier (c’est gratuit et cela permet aux
mamans de retourner travailler) et d’un point de vue éducatif, pour l’apprentissage du langage, de
toutes sortes de compétences et de la vie en société. (Pour certains enfants qui grandissent dans des
milieux défavorisés, l’école maternelle est un des moyens de compenser ces handicaps de départ.)
Mais bien sûr, cela coûte cher à l’Etat, qui a peu à peu diminué les budgets consacrés à l’éducation, ce
qui fait qu’aujourd’hui, les enfants, en général, ne peuvent aller à l’école qu’à 3 ans.
13. la rentrée: c’est le début de l’année scolaire, en septembre.
14. aller dîner chez quelqu’un /chez des amis: en France, on s’invite entre amis à la maison, autour
d’un bon repas.
15. c’est dur… quoi pour moi, c’est dur: ici, quoi sert à annoncer une nuance, dans un style oral:
Vanessa précise que c’est pour elle que c’est dur. (pas forcément pour toutes les mamans, mais pour
elle, ça l’est.) Elle aurait pu dire aussi: C’est dur… enfin, pour moi, c’est dur.
16. tu me raconteras ce que ça fait = tu me donneras tes impressions, tu me diras comment tu vis ça.
Comment cela se passe-t-il dans votre pays ?
– Comment sont gardés les enfants quand leur mère travaille ? En crèche, par des nourrices à
leur domicile, ou au domicile des parents ?
– En France, des familles s’organisent et se regroupent pour faire garder leurs enfants au
domicile de l’une ou l’autre famille par une assistante maternelle. Est-ce que cela existe chez
vous ?
– Est-ce difficile de trouver un mode de garde ? Est-ce cher ? En France, il existe des aides
financières. Cela favorise le travail des femmes.
– Si vous avez des enfants petits, est-ce que vous trouvez que c’est difficile pour vous de les
confier à quelqu’un d’autre ?
La naissance de Quentin
Comment cela se passe-t-il quand on travaille et qu’on attend un bébé ?
Comment s’organise ensuite la vie dans les premiers mois après la naissance ?
Congé de maternité, choix du prénom, allaitement, retour au travail, c’est de tout cela dont parle
Vanessa, jeune maman comblée d’un petit garçon qui pousse vite, très vite !
Transcription:
A: Anne / V: Vanessa
A: Bonjour Vanessa.
V: Bonjour.
A: Alors, tu es une jeune maman, en fait.
V: Oui, tout à fait, ouais. Il a deux ans maintenant.
A: Ah ! Quand même (1) ! Oui, ça passe vite, hein !
V: Oui, ça passe très vite !
A: Deux ans. Donc c’est un… un petit garçon.
V: C’est ça, qui s’appelle Quentin.
A: Et alors, il est né à quelle période de l’année en fait ?
V: En février, en 2010. En février.
A: D’accord. Oui, et toi, tu travaillais, en fait.
V: Oui, je travaillais avant. Donc je me suis arrêtée six mois avant… Six… Six semaines ! Six semaines
avant…
A: Oui, six mois, ça aurait été bien, non !
V: Ça serait bien, mais bon. (2)
A: Oui, six semaines, c’est le congé…
V: Six semaines.
A: … légal.
V: Voilà. Six semaines avant la naissance de Quentin. Et j’ai pris dix semaines après (3). Voilà.
A: Oui, d’accord. Donc tu as fait exactement ce qui est prévu par… par la loi en France et tout ?
V: Oui, et après j’ai rajouté mes congés (4) en fait, qui m’a permis… qui m’a permis de le garder
pendant sept mois avec moi. Le garder…
A: Ah oui ! Tu as pas repris au bout des dix semaines.
V: Non, pas du tout.
A: Oui, parce que là, c’était petit (5), hein ! C’est dur.
V: Oui, ça faisait beaucoup.
A: D’accord. Oui, tu as pu cumuler comme ça. C’est bien.
V: Voilà, c’est ça.
A: Et alors, avant, donc avant la naissance, tu t’es arrêtée six semaines avant. Bon mais tu travaillais.
C’était dur ou pas ? Ou à la fin, tu étais fatiguée ?
V: Non. Non, non. Je…
A: Tu étais en pleine forme (6).
V: En pleine forme ! Oui, oui, oui. Non, non (7), j’ai… j’ai bien profité de ma grossesse. Non, non, ça
s’est très bien passé.
A: Tu étais contente de t’arrêter quand même ?
V: Aussi, oui, oui.
A: Parce que ça veut dire quoi… Tu as arrêté… quoi… en décembre ? Quelque chose comme ça ?
V: En décembre… Ouais, début… début janvier, allez, on va dire début janvier.
A: Début janvier. D’accord.
V: Non, non (8), c’était une bonne période.
A: Et alors après, qu’est-ce que tu as fait, une fois que tu travaillais plus (9), là ? Tu as préparé tout ?
V: J’ai préparé la chambre de mon fils. J’ai profité pour (10) acheter…
A: Les vêtements…
V: Les vêtements de première naissance (11). Ça passe vite, quoi. J’ai… J’en ai bien profité, oui, oui.
A: Et donc après, bah il est né. Et bah ensuite, donc tu as profité de tes dix semaines plus la suite.
Alors ça t’a fait combien de [mois]… de temps, tu m’as dit ?
V: Ça m’a fait… Dix semaines… ça m’a fait…
A: Tu as repris quand en fait ?
V: Septembre.
A: Ah oui, tu as pu…
V: Début septembre.
A: Ouais, d’accord, de février jusqu’à septembre, tu as pu…
V: Voilà de février…
A: Parce que après, ici, enfin, il y avait les vacances, ouais, les grandes vacances.
V: Les vacances scolaires, donc qui m’a permis de…
A: Ah bah c’était bien alors !
V: … d’accumuler en fait.
A: Oui, oui, c’est bien tombé (12). Là tu t’es bien organisée ! Et au fait, oui, tu… enfin, tu savais si
c’était un petit garçon ou… avant qu’il naisse ?
V: Oui, oui, oui. Tout à fait.
A: Tu avais voulu savoir ?
V: J’ai… On a voulu savoir si c’était un garçon ou une fille.
A: Et vous aviez choisi le prénom à ce moment-là ou vous aviez… ?
V: Très tardivement. Je crois qu’il… que j’étais enceinte de huit mois.
A: Vous étiez pas d’accord ?
V: On n’était pas du tout d’accord. Et un jour, par hasard, dans la rue, j’ai entendu « Quentin ». Voilà,
qui m’a énormément plu. A mon mari aussi. Et depuis ce jour-là, voilà. Et on a appelé notre fils Quentin.
A: Et du coup, vous avez… Vous n’aviez pas cherché de prénom de fille. Si un peu, au départ peut-être
quand même ?
V: Oui, oui, oui. On avait pris… On avait réfléchi entre garçon et fille, oui oui.
A: Bon et alors après, quand tu… Donc après, tu es restée à la maison, tout ça, tu t’en es bien
occupée. Et après, bah, il a fallu reprendre le travail. C’était un choix ou c’était… Enfin, tu voulais
continuer à travailler ? Ou financièrement, c’était nécessaire ? Ou…
V: Un peu les deux mais le choix aussi de… d’aller travailler. J’avais besoin de… de retrouver une vie
active, une vie…
A: Avec des adultes.
V: Avec des adultes. Même que (13) c’est dur le matin de laisser mon fils mais j’avais besoin de… de
reprendre le travail. Je pense que sept mois, c’est…
A: Il était prêt à…
V: C’était prêt, voilà. Oui, oui.
A: Toi aussi, tu étais à peu près prête ?
V: Oui, oui, prête, à peu près. Parce que je l’allaité pendant sept mois.
A: Ah oui !
V: Voilà. Et après, quand j’ai repris le travail, je l’allaitais plus que (14) le matin et le soir. Et petit à
petit…
A: Et il a bien accepté… tout ça ?
V: Oui, très facilement, oui, oui. Très très facilement.
A: Bon, je te remercie.
(A suivre…)
Quelques explications:
1. Quand même: cette expression montre qu’on réalise tout à coup que ce petit gars a déjà deux ans
et qu’on est un peu surpris de voir comme le temps est passé vite.
2. six mois / six semaines: Vanessa voulait bien sûr dire six semaines, ce qui est le congé auquel ont
droit en France toutes les femmes enceintes qui travaillent. (en étant payées normalement bien sûr)
C’est le congé prénatal, avant l’accouchement.
3. dix semaines: c’est le congé après la naissance, ou congé postnatal. Les femmes françaises ont
donc un congé de maternité de 16 semaines. (6 semaines avant et 10 semaines après). Si on n’a pas
pris les 6 semaines en entier avant, on ajoute les jours non utilisés à ces dix semaines. Une femme a le
droit de travailler jusqu’à 3 semaines avant la date prévue de l’accouchement et peut donc reporter les
3 autres semaines après la naissance. Ou si elle accouche plus tôt que prévu, les jours sont reportés
après l’accouchement.
4. mes congés: ce sont les jours de congé, c’est-à-dire les vacances, auxquels a droit tout salarié.
Donc en ajoutant les 16 semaines légales de congé de maternité à ses jours de vacances, une jeune
maman peut repousser la date de reprise de son travail.
5. c’était petit: c’est une façon de dire: il était petit. C’est une façon de généraliser. On dit par
exemple: Trois mois, c’est petit.
6. être en pleine forme: être en parfaite santé et dynamique / Aller très bien physiquement
7. Oui, oui. Non, non: ça peut paraître bizarre d’employer ces deux mots contraires juste l’un à côté de
l’autre. En fait, c’est fréquent à l’oral. Vanessa dit « oui, oui » en pensant au fait qu’elle était en forme.
Et ajoute « non, non », parce qu’en même temps, cela signifie qu’elle n’était pas fatiguée.
8. non, non: à nouveau ce « non, non » alors que juste avant, il n’y a pas eu de question posée. C’est
comme précédemment, Vanessa veut dire qu’il n’y a eu aucun problème pendant sa grossesse.
9. une fois que tu travaillais plus = une fois que tu ne travaillais plus. N’oubliez pas la négation
complète à l’écrit. Ici, c’est juste la transcription fidèle de ce style habituel dans une conversation
ordinaire.
10. J’ai profité pour… : plus souvent, on dit: J’en ai profité pour… Ou alors, il faut dire: J’ ai profité de
mon congé de maternité / de cette période / de ces semaines pour… (comme le fait Vanessa ensuite)
11. de première naissance: on dit plutôt: les vêtements de naissance / les vêtements premier âge.
12. c’est bien tombé: tout s’est bien organisé côté dates.
13. Même que = même si
14. je l’allaitais plus que… = je ne l’allaitais plus que… (il manque ne: style oral jamais à l’écrit) = je
l’allaitais seulement le matin et le soir, après l’avoir allaité totalement avant.
Et chez vous, comment cela se passe-t-il ?
– Quelle est la durée du congé de maternité dans votre pays ?
– Est-ce que c’est possible de concilier vie de famille et vie professionnelle pour les femmes
dans votre pays ?
– Une majorité de femmes en France continuent à travailler après avoir eu des enfants. Qu’en
pensez-vous ?
Garçon !
La cuisine est l’une des spécialités de la France, mais pour la déguster, encore faut-il savoir passer
commande au restaurant… Que va vous proposer le serveur ou la serveuse ? Commande-t-on tout à
la fois ? Quelles sont les habitudes ? Mickaël est allé poser son micro sur une table d’un restaurant de
la région. Voici donc un petit exemple à l’heure du déjeuner !
Bon appétit !
Transcription:
Le serveur (S) / le client (C)
S : Excusez-moi monsieur, vous avez choisi ?
C : Oui. Alors, ce sera une entrecôte (1), s’il vous plaît.
S : Française ou allemande(2)?
C : Allemande.
S : La cuisson (3), s’il vous plaît, monsieur ?
C : A point (4).
S : A point ! Alors une entrecôte française (5) à point. Avec ceci, s’il vous plaît, monsieur ?
C : Un petit quart de rosé (6), s’il vous plaît.
S : Un quart rosé !
C : Vous mettez… Domaine (7)… un « Domaine Guerrand ».
S : Ah, je fais pas (8), monsieur. « Côte du Rhône », c’est bon ?
C : « Côte du Rhône », ben ça ira très bien.
S : Allez. Alors, je récapitule votre commande : donc nous avons une entrecôte française saignante (9),
et un quart rosé « Côte du Rhône »
C : Voilà, c’est ça.
S : Allez monsieur, je vous envoie ça de suite (10). Je repasserai tout à l’heure pour le dessert.(11)
C : Ok merci.
S : Avec ceci, monsieur ? Un apéritif ?
C : Oui: un « 51 » (12) s’il vous plaît.
S : Un « 51 », tube ?
C : Un verre tube (13).
S : Un verre tube ! Allez ! Je vous envoie ça de suite !
C : Merci.
Quelques explications:
1. une entrecôte: c’est le nom d’un morceau de boeuf qu’on fait cuire au grill ou à la poêle.
2. française ou allemande: ce restaurant est spécialisé dans la viande. Donc on peut choisir la
provenance de cette viande, c’est-à-dire où a été élevé l’animal. En fait, on ne vous posera pas cette
question très souvent ailleurs.
3. la cuisson: quand vous prenez de la viande de boeuf comme une entrecôte, un steak, on vous
demande comment vous la voulez, si vous la voulez plus ou moins cuite, donc plus ou moins rouge.
4. à point: ça veut dire que l’entrecôte sera passée sur le grill ou dans la poêle, mais pas trop
longtemps. Elle reste un peu rouge. Si vous la voulez moins cuite, il faut la demander « saignante« . Au
contraire, si vous ne la voulez pas rouge à l’intérieur, il faut la demander « bien cuite« . Mais le cuisinier
va trouver que c’est un sacrilège ! Dans ce cas, il vaut mieux prendre un plat différent où la viande est
cuite en sauce longtemps !
5. Le serveur se trompe en fait !
6. un petit quart de rosé: il s’agit de vin rosé, mais pas la bouteille entière de 75cl. Le client dit « un
petit quart« , mais un quart est un quart ! C’est juste une façon de parler.
7. Un domaine: les vins en France sont appelés par le nom du domaine, de la propriété et non pas par
le nom du cépage.
8. je fais pas: cela signifie: Je n’en ai pas parce que ce n’est pas un vin que je propose sur ma carte.
9. Encore une erreur du serveur ! Ce qui est bizarre, c’est que le client ne rectifie pas ! Il est souple !
10. je vous envoie ça de suite: je fais préparer ça en cuisine tout de suite et ça va venir rapidement.
C’est pour vous montrer qu’on s’oocupe de vous et que vous n’attendrez pas trop.
11. le dessert: la plupart du temps en France, on ne commande pas le dessert en même temps que
l’entrée, le plat principal et le vin. Le serveur ou la serveuse revient une fois qu on a mangé le plat,
avec la carte pour proposer les desserts. (Il peut aussi vous dire oralement ce qu’il y a comme
desserts)
12. un 51: c’est du pastis, un alcool à base d’anis qu’on dilue plus ou moins dans de l’eau, très
populaire dans le sud de la France notamment.
13. un verre tube: c’est la forme du verre, par opposition à un verre ballon.
Au régime !
Un certain nombre de petits Français n’échappent pas aux problèmes de surpoids des pays
occidentaux: sédentarité, alimentation trop sucrée, trop grasse, trop industrielle, et c’est le début des
régimes pour certains, surtout dans un pays où par ailleurs, ce n’est pas si bien vu que ça d’être gros.
Esmeralda a raconté à Myriam les efforts qu’elle fait pour perdre du poids. Difficile de ne pas craquer.
Transcription:
E: Esmeralda / M:Myriam
M: Bonjour Esmeralda. Ça va ?
E: Ça va. Et toi ?
M: Ça va, merci. Alors, il paraît que (1) tu fais un régime ?
E: Oui.
M: Ce régime, il consiste à faire quoi ?
E: A perdre du poids.
M: Bah oui, ça, j’imagine ! Tu… tu … tu pèses à peu près combien de kilos (2) ?
E: 89.
M: 89 kilos ? Et tu dois… Tu suis une diététicienne ou tu le fais toi-même ?
E: Oui.
M: Tu… Tu suis une diététicienne ?
E: Oui. J’y vais deux fois par mois.
M: Deux fois par mois ? Et tu la… tu la payes combien ? Tu payes à chaque fois la consultation (3)
ou… ?
E: Non, c’est une fois par mois et c’est 40 €.
M: 40 € une fois par mois, c’est ça ?
E: Oui.
M: Et… tu… tu dois faire quoi ?
E: Je dois peser tous mes aliments, tout ce que je mange, sauf… sauf les… les légumes.
M: D’accord. C’est à volonté (4), c’est ça ?
E: Oui.
M: Et tu dois tout le temps peser: le matin, midi, pour le goûter (5)…
E: Oui. Tout.
M: Le soir aussi ?
E: Oui. Tout le temps.
M: Et tu dois faire beaucoup de sport à côté ?
E: Bah, oui. Je dois faire 45 minutes (6) de…de marche ou… Peu importe (7).
M: De sport, quoi.
E: Oui.
M: Minimum ?
E: Oui. C’est le minimum.
M: Et c’est… Tu le fais ou pas ?
E: Bah, pas tout le temps. Bah le jeudi, j’ai entraînement de… de badminton (8). Et le mardi, j’ai… j’ai
boxe.
M: Tu as de la boxe ? Mais normalement, c’est 45 minutes par jour, non ?
E: Oui. Mais je le fais deux heures.
M: Ouais. D’accord. Et tu as perdu combien de kilos depuis ?
E: Trois.
M: Trois kilos ? Et ça fait combien de temps que tu as commencé ce régime ?
E: Un mois et demi.
M: Un mois et demi. Et ça se passe bien pour l’instant ou c’est un peu dur ?
E: Bah en fait, ça devient dur.
M: Oui. Tu as le droit à quelques petites sucreries ou pas ?
E: Deux biscuits par… par semaine.
M: Par semaine ?
E: Oui.
M: Et tu obéis à cette règle ou… ?
E: Des fois, je… Des fois, non.
M: Des fois non ? Surtout pour une grosse gourmande comme toi, hein ! Et tu es en quelle classe ?
E: En quatrième.
M: Tu as quel âge ?
E: Quatorze ans et demi.
Quelques explications:
1. Il paraît que…: j’ai appris que… / J’ai entendu dire que… / On m’a dit que…
2. combien de kilos: le plus souvent, on dit juste: Tu pèses combien ?
3. une consultation: c’est le mot qu’on utilise pour désigner la visite chez un médecin.
4. à volonté: autant qu’on veut.
5. Myriam fait référence aux repas que font les Français. (le petit-déjeuner, le déjeuner, le goûter –
pour les enfants ou les ados – et le dîner. )
6. 45 minutes: on dirait qu’Esmeralda dit « 47 minutes », ce qui n’a pas vraiment de sens. (Ce n’est
pas aussi précis que ça !)
7. peu importe: ça n’a pas d’importance / c’est comme on veut
8. le badminton: Esmeralda prononce ce mot comme beaucoup d’ados – et certains adultes – et dit
quelque chose comme « babinton »,
La vie en colocation
Aujourd’hui, quand on a la trentaine, un travail et qu’on est célibataire, quelles solutions a-t-on pour se
loger ? De plus en plus de jeunes Français vivent en colocation, pour partager les frais mais aussi les
bons moments. Evidemment, ça suppose toute une organisation ! Marion nous raconte comment ça se
passe avec ses colocataires à Toulouse. L’ambiance a l’air très agréable !
Transcription:
M: Marion / A : Anne
A: Bon alors, Marion, où est-ce que tu habites maintenant?
M: J’habite à Toulouse dans le nord, à Croix Daurade (1).
A: Oui. Et alors, c’est quoi? Un appartement ou une maison?
M: C’est une maison où on vit à quatre, donc, où on a quatre chambres.
A: Mais quatre, pourquoi quatre?
M: On est quatre colocataires.
A: Ah, c’est ça, voilà. C’est pas… c’est pas la famille.
M: Non. On vit en colocation. On est… On a tous les quatre 30 ans à peu près.
A: Oui.
M: Et… Et pour des raisons chacun… enfin chacun… chacun pour nos raisons à nous, en fait, on a
décidé de vivre en colocation. Moi, c’était financier.
A: Oui.
M: Surtout. D’autres, c’était pour pouvoir voyager.
A: C’est-à-dire?
M: Bah, Marilou, en fait, elle… elle est en CDD (2), et elle économise donc en vivant en colocation. Et
comme ça, elle a du temps pour voyager. Et comme ça, on lui (3) garde son espace, son chat et ses
affaires.
A: Ah! D’accord ! Oui, elle a un chat.
M: Voilà. Elle a un chat.
A: Donc alors, il y a 4 colocataires plus un chat ? C’est tout ?
M: Plus deux chats.
A: Deux chats?
M: Oui, il y a le mien et celui de Marilou.
A: Ah bon. Et les chats s’entendent bien?
M: Pas du tout ! C’est la guerre, là. Là, ça fonctionne pas (4) du tout, non! C’est…
A: Ah bon!
M: Non, ça fait trois-quatre mois et ça marche toujours pas. Donc…
A: D’accord! Et les colocataires, eux, ça marche?
M: Ça va. Ça se passe bien. Bah Marilou est partie pendant trois mois en… aux Philippines.
A: Donc c’est pratique.
M: Donc on n’était plus que trois.
A: Oui.
M: Et les deux autres… enfin et moi, on travaille, donc on se croise plus qu’autre chose (5)
finalement.
A: Alors comment ça s’organise? Vous avez chacun une chambre? Comment ça se passe?
M: On a chacun une chambre, deux salles de bains, deux toilettes. Et après les parties communes,
c’est un salon et une cuisine, et un garage qu’on a aménagé puisque deux des colocataires sont
musiciens. Donc ils font de la musique dans le garage.
A: C’est vrai ? Bon. Et au point de vue pratique, enfin comment ça se passe, je sais pas, la cuisine, les
courses ?
M: Alors, les courses, tout ce qui est sec, aliments secs, on l’achète en commun. On a une caisse
commune où on met 50 euros par mois à peu près.
A: Et donc il y a quelqu’un qui va au supermarché et…
M: Et on va au supermarché, voilà. Alors des fois, on y va par deux, des fois, on y va tout seul. On va
acheter ce qui nous manque. Et après, tout ce qui est frais, légumes, viande, etc…, vu qu’on n’a pas du
tout les mêmes goûts, on fait les courses nous-mêmes.
A: Ah bon. Mais qui est-ce qui cuisine ? Vous cuisinez chacun pour vous ou pour le groupe ?
M: Alors, jusqu’à maintenant – ça fait 4 mois, hein – on… on cuisine souvent pour le groupe. Après, ça
dépend qui il y a dans le groupe au moment où on cuisine aussi, quoi.
A: Oui, oui.
M: Donc voilà.
A: D’accord.
M: Puisque moi… en plus en travaillant, je mange souvent au travail, donc du coup, ils cuisinent
souvent pour deux.
A: Tu veux dire, tu manges le midi, au travail ? Ou le soir, ou… ?
M: Le midi et parfois le soir.
A: Oui, d’accord.
M: Donc voilà.
A: Et, je sais pas, côté entretien de la maison ? Parce que c’est une maison quand même.
M: Oui, c’est une maison, deux étages, 120 m2 (6), donc c’est une grande maison. Alors, au niveau
nettoyage, ça, ça dépend un peu des personnes.
A: Oui. Tout le monde n’a pas le même…
M: Voilà !
A: Les mêmes critères.
M: Voilà. Et puis nous, on est… Il y a un garçon et trois filles. Et alors petit à petit, on s’aperçoit que
c’est le garçon le plus maniaque(7).
A: C’est vrai ?
M: Oui ! Donc c’est lui qui fait le plus le ménage. Mais bon, on tourne (8). Mais on n’est… on n’est pas
non plus… Les parties communes, en tout cas, on les fait tous ensemble, on tourne. Et après, chacun
sa chambre, son espace.
A: Oui. Et alors, il râle contre (9) les filles ?
M: Il râle pas, non, il est pas râleur, ça va! Il dit rien pour l’instant, ça fait quatre mois, hein! Peut-être
d’ici quelques mois, il dira quelque chose mais pour l’instant, ça va.
A: D’accord. Et tu disais, alors, côté financier, c’est vraiment intéressant? Parce que sinon, alors, tu
serais obligée de vivre… quoi… dans un… Non, tu voudrais vivre dans un deux- pièces et ce serait
beaucoup plus cher?
M: Alors, moi, l’année dernière, j’étais dans un deux-pièces. Je payais pas cher. Pourtant, je payais
quand même 563€, exactement. Et là, donc, en ayant un 110 m2 plus le jardin, etc…, je paie 300 €.
A: Ah oui, d’accord.
M: Donc c’est pas négligeable.
A: Oui, c’est vraiment plus intéressant.
M: Voilà. Et ça… Et l’électricité, 20€. Donc avec les charges (10), on est à 350€ par mois, à peu près..
A: D’accord. Et vous vous connaissiez de…. avant?
M: On se connaissait avant, ouais, tous les 4. On a choisi…
A: Mais comment ? Par, je sais pas, parce que tu dis, bon, vous avez à peu près 30 ans. Donc c’est
quoi ? C’est des amis de…
M: Alors, en fait…
A: Du lycée ? D’avant ? De…
M: Alors, en fait, Elise était au lycée (11) avec moi.
A: Donc vous vous connaissez depuis longtemps.
M: Et puis j’ai déjà fait une colocation avec elle.
A: Oui.
M: Michel était un ami de… Il est aveyronnais comme moi. Donc on est de l’Aveyron (12), donc je le
connaissais aussi. Et Marilou en fait est… a été collègue avec Elise. Donc elle connaissait Elise
puisqu’elle est aide-soignante (13), et Elise est aide-soignante.
A: Bon, bah on va voir comment ça continue.
M: Oui, bah je te … Je t’en reparlerai. C’est sûr !
A: Bon, bah bonne colocation alors !
Quelques détails :
1. Croix Daurade : c’est le nom d’un des quartiers de Toulouse.
2. Un CDD : un contrat à durée déterminée. Elle a du travail pendant quelques mois et ensuite, elle doit
changer. L’autre type de contrat, c’est un CDI, contrat à durée indéterminée. Il y a évidemment
beaucoup plus de sécurité avec un CDI. Mais au début de sa carrière, c’est souvent difficile aujourd’hui
d’être embauché de cette manière.
3. On lui garde : j’ai l’impression qu’on entend en fait « on y garde », qui n’est pas correct en parlant de
quelqu’un.
4. Ça fonctionne pas = ça ne marche pas.
5. On se croise plus qu’autre chose : en fin de compte, on ne fait quasiment que se croiser.
6. 120 m2 = 120 mètres carrés. C’est la surface de l’appartement. On dit souvent : J’ai un 120 m2.
7. Maniaque : c’est être très attaché à la propreté, à l’ordre, de façon un peu extrême. On ne supporte
pas le désordre.
8. On tourne : on fait ça à tour de rôle.
9. Râler contre quelqu’un : se plaindre de quelqu’un
10. les charges : c’est ce qu’on paie en plus du loyer (électricité, eau, gaz)
11. le lycée : c’est l’école où on va entre 15 et 18 ans à peu près, après le collège.
12. L’Aveyron : c’est un département français, dans le sud-ouest.
13. Une aide-soignante : c’est le grade en-dessous de infirmière, dans un hôpital.
La vie parisienne
Romain habite Paris depuis maintenant un an et demi. Il s’y plaît toujours autant. Il y a eu quelques
changements dans sa vie. Il a dû déménager récemment.
Voici ses impressions sur son nouveau studio et son nouveau quartier.
Transcription:
A : Bon alors, cette vie parisienne, ça va toujours bien ?
R : Oui. Ça va toujours très bien. J’ai déménagé donc au mois d’août, du 13è arrondissement au 12è
(1).
A : Ah oui ? Pourquoi ?
R : Donc parce que mon ancien contrat de location dans le 13è arrondissement se terminait… se
terminait au mois d’août.
A : Oui, et donc il fallait que tu partes.
R : Et donc, il fallait que je trouve un autre appartement. Et en même temps, comme je suis… J’ai
changé de lieu de… de travail, on va dire, je voulais un peu me rapprocher de… de l’endroit où j’allais
devoir aller tous les jours.
A : D’accord. Et alors, du coup, tu t’es installé où ? (2) Parce que le 12è, ça veut dire quoi ?
R : Donc maintenant, je suis à côté de la Gare de Lyon.(3)
A : Et alors, c’est pratique ?
R : Oui, oui. C’est beaucoup plus pratique que… qu’avant, parce que je suis quand même plus proche
du centre et de tout… de toute la vie parisienne, on va dire.
A : Oui, c’est ça. La ligne de… quoi, de RER et de métro…
R : Donc il y a la ligne de RER A et le RER D, le métro 1 aussi… (4)
A : Oui, donc tu es tout de suite là où tu veux aller.
R : Oui, voilà. C’est beaucoup plus simple pour se déplacer.
A : Mais alors, c’est quand même tranquille, ce quartier ?
R : Oui, parce que mon appartement, il est (5) dans une cour. C’est une résidence avec une petite cour
intérieure. Donc moi, je donne dans la cour (6). Donc il y a vraiment pas de bruit. Et c’est entouré par
des…
A : Oui, parce que bon, si on donne sur une rue un peu passante, ça peut être assez invivable, quand
même.
R : Et puis la… la petite rue de… enfin de l’autre côté de la cour, elle est quand même… Enfin, elle est
pas… Il y a pas énormément de trafic, donc c’est… c’est assez calme.
A : D’accord. Et alors, ton appartement, il est mieux que celui que tu avais avant ? Il est comment ? (2)
Plus grand, plus… ?
R : Oui. Il est déjà plus grand parce que je passe de 20 m² à 27 m². (7)
A : Oui. Ce qui n’est pas très grand mais bon, c’est un studio à Paris.
R : Voilà, oui. Mais j’ai aussi la cuisine qui est vraiment dans une pièce à part. Donc…
A : Ah oui, avant, c’était une kitchenette (8), enfin…
R : Oui, voilà. Alors que là, j’ai vraiment le frigo (9), la gazi(nière), enfin les plaques chauffantes dans
une… dans une pièce à part.
A : D’accord. C’est plus… Ça donne plus de confort, quoi, finalement.
R : Voilà, oui.
A : Et alors, tu es à quel étage ?(2)
R : Bah, je suis au rez –de-chaussée, c’est un peu ça le problème, parce que c’est pas… Bon c’est
moins on va dire si il y a plus d’inconvénients que d’être dans les étages. Déjà (10), pour laisser les
fenêtres ouvertes, c’est pas trop…
A : Mais pourquoi ? Il y a des gens qui passent, là, devant ta fenêtre ?
R : Il y a pas énormément de gens mais bon, il y a des… il y a des gens qui pour aller dans leur appart
(11) doivent traverser la…
A : La petite cour.
R : La petite cour intérieure. Donc ils passent là. Bon, c’est pas… c’est pas comme une rue. Mais il y a
quand même un petit peu de monde. Donc c’est vrai que…
A : On se sent pas tout à fait chez soi si on laisse ouvert…
R : Oui, voilà, on peut pas laisser les fenêtres ouvertes n’importe quand. Le soir, quand il fait nuit, bon,
si on… si on ferme pas les rideaux, on voit à l’intérieur.
A : Oui, avec la lumière allumée, on voit tout ce que tu fais donc. Oui, oui, d’accord.
R : Donc c’est un peu l’inconvénient. Mais bon, sinon…
A : Bon, l’avantage, c’est que tu as pas à monter d’escaliers ou attendre l’ascenseur !
R : Oui, voilà. Avec les courses, quand il y a les courses (12)… quand on est chargé de courses, c’est
pas trop… pas trop dur.
A : Oui, oui. D’accord. Bon… Et sinon, enfin c’est un quartier agréable, je sais pas, pour faire les
courses ? Tu… tu arrives à trouver ce que tu veux sur place ?
R : Oui, oui. J’ai tout à proximité. Il y a un Monoprix pas très loin, à même pas cinq minutes à pied.
Donc c’est… c’est souvent là que je vais.
A : Oui, d’accord. Et je sais pas, le… le pain… ?
R : Le pain, il y a pas trop de boulangeries par contre à proximité.
A : Ah ! C’est bizarre, ça !
R : Mais… mais sinon, oui, il y a même un marché… un marché couvert qui se tient tous les jours
quasiment, juste à côté.
A : Ah oui, tu pourrais y aller si…
R : Oui.
A : Je pense pas tu y ailles beaucoup ! (13)
R : Non, j’y vais pas très souvent. Mais ça peut dépanner (14) quand même.
A : Oui, oui, d’accord. Bon et alors, tu disais, c’est plus pratique pour se déplacer ? C’est-à-dire par
exemple pour aller à ton… à ton travail, tu mets combien de temps ?
R : Bah pour aller à mon école, j’ai 20 minutes de… Je prends le RER A, donc j’ai 20 minutes de… de
RER. Et pour aller à la gare du RER, il me faut cinq minutes à pied. Et après, de la gare d’arrivée
jusqu’à mon école, il y a encore 5 minutes.
A : Ah oui, d’accord.
R : Donc j’en ai pour, oui, un peu plus d’une demi-heure (15). Mais…
A : Oui, ce qui est quand même très agréable à Paris, parce que…
R : Oui, oui. Puis sans stress de… sans le stress de la conduite en région parisienne.
A : Eh oui, c’est vrai que avant, toi tu as… Tu étais obligé de prendre ta voiture et… Oui, c’est quand
même un…
R : Oui, l’an dernier, j’avais… Je devais prendre la voiture et c’est vrai que…
A : Il y a une tension, il y a… Il faut être très… vigilant.
R : C’est plus fatigant que le RER ou…
A : Oui, oui. Mais il y a pas des, je sais pas , au moment des heures de pointe et tout, là, vous êtes pas
serrés comme des sardines (16)?
R : Bah si, un petit peu. Mais ça dépend… Bon généralement quand il y a pas de… de soucis, on va
dire, techniques sur le RER, bon ça reste… on arrive quand même à rentrer. On n’est pas trop trop
écrasés. Bon après (17), c’est vrai que il y a des jours où, voilà, si il y a une panne ou un incident, bon
c’est vrai qu’après, c’est un peu plus compliqué mais bon…
A : Oui, on voit les quais noirs de monde (18) et tout.
R : Mais bon…
A : Mais tu arrives à être assis des fois (19), quand même ?
R : C’est assez rare, on va dire. Mais je cherche pas non plus spécialement à m’asseoir donc… Mais
c’est plus… C’est plus facile de s’asseoir le matin que… qu’au retour. Il y a toujours plus de monde (20)
le soir que… le matin.
A : Oui ? Pourquoi tu pars à quelle heure, de chez toi ?
R : Alors, le matin, je pars vers huit heures et quart, et…
A : Tu commences à neuf heures ?
R : Je commence à 9 heures, oui. Donc j’arrive vers 8h50 là-bas, on va dire. Et le soir, je termine à 5
heures. Donc je prends le RER vers 5h10, cinq heures et quart.
A : Oui, donc là, il y a du monde.
R : Donc c’est… c’est toujours plus chargé.
A : D’accord. Bon, ben, bonne continuation à Paris, alors.
R : Merci.
Quelques explications :
1. Paris est divisé en vingt arrondissements. Très souvent, on dit juste : j’habite dans le 12è, dans le
15è, etc…
2. Tu t’es installé où ? / Il est comment ? : des questions très orales et très naturelles dans une
conversation familière. Ce serait bizarre à l’oral de faire de vraies belles questions du genre : Où t’es-tu
installé ?
3. la Gare de Lyon : une des grandes gares parisiennes, qui dessert le sud-est de la France.
4. Le RER : Réseau Express Régional, avec des lignes qui desservent la grande banlieue. Les lignes
sont désignées par des lettres. (A, B, C, D, E) Les lignes de métro portent des numéros. En général,
les Parsisiens les désignent aussi par le nom du terminus, c’est-à-dire la station tout au bout de la
ligne, dans un sens ou dans l’autre.
5. Mon appartement, il est… : cette construction avec « appartement » et « il » est orale.
6. Je donne dans la cour = mon appartement a ses fenêtres sur la cour. Il donne sur la cour et non
pas sur la rue.
7. 20 m² = vingt mètres carrés
8. une kitchenette : mot emprunté à l’anglais « kitchen » et francisé avec cette terminaison –ette qui
indique quelque chose de petit. Donc c’est une toute petite cuisine.
9. un frigo : abréviation de frigidaire (familier) = un réfrigérateur. C’était un nom de marque à l’origine.
10. Déjà : ce mot annonce la première raison. On pourrait dire « Premièrement ».
11. un appart : abréviation de « appartement » (familier)
12. les courses : tout ce qu’on achète pour manger et entretenir son appartement ou sa maison.
13. Romain ne va pas souvent au marché, car un marché, c’est en général, le matin. Donc, soit il
travaille, soit il fait la grasse matinée !
14. ça peut dépanner = ça peut rendre service. (quand on a oublié quelque chose)
15. J’en ai pour une demi-heure : je mets une demi-heure pour y aller. (N’oubliez pas « en » dans
cette expression très courante)
16. être serrés comme des sardines : se trouver dans un train ou un métro bondé, plein de
passagers et donc on ne peut pas bouger. (familier)
17. Bon après : on utilise cette expression quand on veut apporter une nuance à ce qu’on vient de
dire.
18. noir de monde : autre expression courante pour décrire un lieu où il y a foule.
19. des fois : parfois, quelquefois (familier)
20. il y a du monde : on dit ça plutôt que « Il y a beaucoup de gens ». C’est plus naturel.
En VO ou en VF ?
Quand vous regardez un film étranger, vous le regardez dans sa langue d’origine ou pas ?
En France, la majorité des gens regardent les films et les séries dans leur version doublée par des
acteurs français. Pas toujours facile de trouver des cinémas qui proposent les films en VO, sauf si on
habite Paris. Et à la télé, ça dépend des chaînes.
Thomas, Quentin, Gaël et Anne discutent de ce qu’ils aiment ou pas.
Transcription:
T: Thomas / Q: Quentin / G: Gaël / A: Anne
A : Thomas, vous regardez des films en VO (1)?
T : Plutôt VF (2), moi.
A : Pourquoi ?
T : Je sais pas, c’est une ques[…]… C’est une question d’habitude. Enfin, ça m’arrive d’en regarder en
VOST (3) aussi, mais plutôt en VF, ouais.
A : D’accord. Parce que c’est plus…
T : C’est plus facile.
A : Oui.
T : Ouais. Mais c’est vrai que les voix, c’est mieux si on a le… si on a…
A : Si on a la vraie voix ? La voix originale. Hm, hm. Mais… Et Quentin ?
Q : Ben moi je regarde surtout des séries en version originale, soust-titrées français. Mais bon c’est vrai
que si… Le sous-titrage, des fois, c’est un peu embêtant (4) parce que on peut pas vraiment suivre
l’histoire, enfin la série.
A : Oui, il faut faire deux choses à la fois et… Il faut lire et…
Q : Et regarder.
A : Et regarder. Oui, ça fait beaucoup de choses à la fois.
Q : Donc c’est peut-être plus intéressant de le regarder en…en VF des fois.
A : Oui, c’est ça et… Mais il y a quand même des… des inconvénients, je trouve, avec la… la version
française, non ?
Q : Bah, ouais, comme l’a dit Thomas, les voix des acteurs qui sont pas forcément très bien doublées.
A : Oui, c’est ça. Puis des fois, on voit que c’est pas… Enfin, on voit que c’est du… du doublage parce
que c’est pas exactement synchronisé…
Q : Naturel.
A : C’est pas naturel, on voit les lèvres, ça correspond pas et c’est pas pile poil (5) comme il faut. Et…
Oui. Et puis en plus, enfin je sais pas, franchement vous aimez, enfin, avoir la… Il y a le problème de la
voix : c’est pas la voix normale de l’acteur.
Q : Bah ouais, c’est l’avantage de la version originale. Le problème, c’est que on ne peut pas beaucoup
regarder de films en version originale, par exemple au cinéma. Il y en a très peu qui proposent la …. de
films en version originale…
A : Ouais, vous voulez dire les salles ?
Q : Voilà.
A : Oui, par exemple à Marseille, vous avez une idée de combien il y a de cinémas qui proposent des
films en V… en VO ?
T : A mon avis, c’est plutôt les petits cinémas, les cinémas d’Art et Essai (6).
A : Oui, voilà, c’est ça. Ouais, parce qu’en fait, il y a… il y a deux salles à Marseille. Et sinon, tout le
reste, les grandes salles, c’est toujours en VF. Par exemple, vous avez vu Avatar ?
Q : Ouais ? Aux Trois Palmes (7), il est proposé qu’en VF.
A : Oui, c’est ça, hein. On peut pas voir VF et 3D, en fait.
Q : Et pourtant, c’est le plus gros cinéma de Marseille.
A : Oui, oui, oui. Oui mais bon, y a pas vraiment… Il y a pas un public, je pense, en fait. On est habitué
comme ça, on est un peu paresseux ! Et… Non, Gaël ?
G : Si, bah moi, par contre quand je suis allé à Paris, à chaque fois que je suis allé au cinéma, je suis
allé voir des films en VO et là, il y a pas mal de cinémas qui proposent…
A : Ah oui, oui, c’est différent, hein.
G : Sur dix films, il y en a sept qui sont en VO et… Mais c’est intéressant. Moi, j’aime bien parce que ça
permet de… de s’habituer un peu, au niveau de la langue.
A : Bah oui, c’est ça, hein. En fait, c’est le meilleur moyen d’entendre de l’anglais.
G : Ouais. Et puis ce qui est marrant, c’est que des fois, le sous-titrage, c’est pas exactement ce que
disent réellement les acteurs.
A : Oui, c’est vrai. Il y a des fautes, il y a des omisssions.
G : Voilà. C’est pas exactement ce qu’ils disent, ce qu’ils veulent dire, et pour ça, c’est intéressant.
A : Oui, oui, oui. Non, c’est sûr. Et bah sinon, la solution c’est de regarder des DVD ? Non ? Vous en
regardez ?
Q : Bah, maintenant, on n’en achète plus trop (8), donc forcément…
A : Qu’est-ce que vous faites ?
Q : Bah soit on les télécharge sur internet… illégalement.
A : Ah ! D’accord.
Q : Soit…
A : Faut pas le dire !
Q : Soit en streaming.
A : D’accord. Et là, vous les avez en VO ? Ça dépend ? Vous choisissez ?
Q : Faut choisir. Mais c’est vrai que là, c’est plus… plus dur de trouver des sous-titrés.
A : D’accord. Bon beh, on va aller regarder la télé… On va essayer d’écouter des choses… Non, il y a
pas beaucoup de choses, en fait,…
Q : En anglais.
A : En anglais, hein. C’est vrai, il faut attendre tard le soir ou des choses comme ça. OK, merci.
Quelques explications :
1. un film en VO : en version originale, donc dans la langue des acteurs. (Evidemment, il y a beaucoup
de films en anglais.)
2. en VF : en version française. Le film est doublé par des acteurs français… Pas toujours très réussi…
3. en VOST : en version originale sous-titrée (en français)
4. c’est embêtant : c’est un problème.
5. pile poil : exactement (familier)
6. Les cinémas d’Art et Essai : ce sont des cinémas qui projetent des films indépendants, qui ne vont
pas forcément attirer un énorme public, ou des films qui passent dans les autres salles mais en VF. Les
films y sont toujours en VO
7. Les Trois-Palmes : c’est le nom d’un des multiplexes de Marseille.
8. on n’en achète plus trop : pas très souvent. (En fait, Quentin veut dire que les jeunes n’en achètent
pas !)
ça sent bon le pain maison !
Un repas sans pain, ce n’est pas possible en France ! On peut aller à la boulangerie du coin bien sûr
pour acheter sa baguette, son pain au sésame, aux céréales, du pain de seigle, du pain complet, etc…
Mais ces derniers temps, de plus en plus de gens se sont mis à faire leur pain eux-mêmes ! C’est la
mode et c’est bon !
Transcription : R : Romain / A : Anne
R : Bon alors, j’ai vu que vous aviez acheté une nouvelle machine à pain.
A : Bah oui, l’autre est tombée en panne et… bah comme on s’en sert, enfin pas tous les jours mais
presque, ben voilà, il fallait racheter une machine à pain.
R : Donc vous faites… vous faites le pain tous les jours, presque ?
A : Bah, pas tout à fait tous les jours parce que un pain, ça nous dure quand même, oui, deux jours.
Mais dès qu’on n’en a plus, on en refait, oui. On n’en achète plus du tout.
R : D’accord. Et donc ça fait… ça fait faire des économies sur le… ?
A : Bah écoute, je… je… Oui, je pense. Bon, il y a bien sûr… Il faut acheter la machine à pain, c’est sûr.
Mais il y en a qui sont pas très chères. Mais c’est surtout que le… Moi je trouve que le pain chez le
boulanger a énormément augmenté. Et en plus, ils nous vendent du pain de mauvaise qualité. Donc
franchement…
R : C’est mieux de le faire chez soi.
A : Oh bah oui, oui. Moi je trouve que c’est lamentable, là, les baguettes qu’ils nous vendent ! C’est, je
sais pas, 85 centimes d’euro, ou un euro, ou même un peu plus. Et franchement, c’est nul (1), quoi !
Enfin ils sont… Leur pain n’est pas bon. Donc voilà !
R : Et donc cette machine, elle fait des pains de… de combien de… de kilos ?
A : Oh bah ça fait… Il faut mettre 500 grammes de farine, à peu près 300 grammes d’eau et puis un
peu de sel et de la levure. Et ça fait un pain de, je sais pas, 750 grammes à peu près. Ça fait quand
même un gros pain.
R : Oui, ça fait quand même un gros pain.
A : Oui.
R : C’est plus… plus lourd qu’une baguette.
A : Ah oui, oui, c’est beaucoup plus lourd qu’une baguette, oui, oui. Parce que ça fait un pain… Oui. On
peut faire plus petit. On peut en faire des… des plus petits. Mais… Mais c’est … oui, c’est évident que
ça coûte moins cher que de… d’acheter… Si on achetait la même quantité de pain chez le boulanger,
ce serait multiplié par, je sais pas, trois ou quatre.
R : Et donc cette machine, elle a quoi de… de mieux que la précédente ?
A : Oh bah… Elle est… Non elle est pareille. Mais… Si, ça se … Je sais pas, je crois qu’elle fonctionne
un peu mieux, ça se démoule mieux et c’est plus facile. Mais c’est exactement le même principe. Mais
en France, oui, j’ai l’impression qu’il y a quand même pas mal de gens (2) qui se sont mis à (3) faire
leur pain comme ça.
R : Oui, ça se… ça se… ça se répand bien, ces machines.
A : Oui, oui. Puis on trouve les farines facilement, la levure, tout ça (4). Puis c’est tellement facile !
Parce que moi j’étais restée, il y a longtemps, sur… J’avais essayé de faire du pain il y a longtemps.
Mais comme ça, sans machine et ça levait pas bien (5). Et là, ça marche très, très bien (6). Donc…
R : Et il faut combien de temps pour… pour faire un pain ?
A : Ah oui, bah c’est ça. Il faut quand même s’y prendre un peu à l’avance (7) parce que c’est pas
compliqué du tout à faire, il suffit de mettre les ingrédients dans la cuve. Et après, on laisse faire. Mais il
faut… il faut compter minimum trois heures.
R : D’accord.
A : Donc si c’est pour le dîner, il faut quand même pas arriver à sept heures moins cinq pour faire du
pain pour le dîner à huit heures, disons. Voilà, il faut être organisé.
R : Donc la boulangerie peut encore servir pour dépanner (8) … si jamais (9)…
A : Oui, de temps en temps. Mais c’est vrai qu’après, on prend l’habitude de s’organiser comme ça.
Quelques détails :
1. c’est nul : ce n’est vraiment pas bien. (familier)
2. pas mal de gens : un nombre assez important de gens (familier)
3. se mettre à faire quelque chose : commencer à faire quelque chose et en prendre l’habitude
4. tout ça : cette expression familière et très orale sert à montrer qu’on pourrait en dire plus mais qu’on
ne veut pas être trop long en donnant trop de détails.
5. lever : c’est quand un gâteau ou un pain grossit, grâce à la levure qu’on a mis dans la pâte.
6. ça marche très bien : il n’y pas de problème, le succès est garanti !
7. s’y prendre à l’avance : anticiper et commencer à faire quelque chose assez tôt. Exemples : « Pour
certaines recettes, il faut s’y prendre la veille ». / « Pour avoir des places à certains spectacles, il faut
s’y prendre plusieurs mois à l’avance ».
8. pour dépanner : pour aider quand il manque quelque chose. C’est une solution de remplacement.
Par exemple : « J’avais une pizza au congélateur. Ça nous a bien dépanné hier soir ».
9. si jamais… : au cas où…
TRANSCRIPTION
Q : Quentin / A : Anne
A : Bon, ça va Quentin ? La journée n’est pas trop chargée aujourd’hui ?
Q : Bah… j’ai pas beaucoup de temps, là, pour manger, donc que je pense que je vais juste me faire un
petit bout de fromage sur un… sur un bout de pain, pour… pour déjeuner. Puis après, je vais repartir
travailler.
A : D’accord, oui. C’est pratique, hein, ça, le fromage et le pain, en fait ! Vous aimez le fromage ?
Q : Bah oui, j’aime beaucoup le fromage, donc c’est vrai que j’en mange plutôt souvent, le soir
généralement ou surtout pour les grands repas. Mais…
A : C’est-à-dire quand… enfin je sais pas (1), c’est quand vos parents cuisinent ou … ?
Q : Voilà, quand on fait des… des vrais repas en famille, c’est… c’est vraiment un plat à part entière
(2), quoi.
A : Oui, il y a toujours le plateau de fromage qui arrive.
Q : Voilà.
A : Et qu’est-ce que vous aimez comme fromage alors ?
Q : Bah, moi j’aime beaucoup, bah, toutes sortes de fromages mais j’aime beaucoup les… les forts,
ceux qui ont bien… bien mûri (3), donc les fromages au lait cru (4), les camemberts (5)…
A : Oui ? Ah, d’accord. Des fromages un peu corsés qui ont du goût… et qui sentent ? Pour ne pas dire
qui puent (6), parce qu’il y en a quelques-uns quand même qui sentent très fort !
Q : Oui, bah, ça… ça repousse souvent un peu les étrangers mais c’est vrai que… il faut tester le
fromage et…
A : Oui, parce que des fois, ils sont… Ils sentent fort mais ils sont pas forts du tout au goût.
Q : Voilà, au goût, il sont très, très bons.
A : Oui, oui. Moi aussi, je mange beaucoup de fromage, j’aime beaucoup ça. Et… Moi j’aime bien les
fromages… Ouais, j’aime beaucoup les fromages de brebis et les fromages de chèvre. Les fromages
comme le roquefort (7), les fromages comme ça qui ont vraiment du goût et, c’est vrai, que c’est
pratique. Mais… Moi, souvent, en fait, j’aime bien manger… Enfin, quand on a fait un vrai bon repas, je
trouve que manger encore en plus du fromage, pour moi, ça fait beaucoup. Donc je préfère finalement
un peu en dehors… enfin voilà, sur un morceau de pain…
Q : Passer directement au dessert.
A : Oui oui, parce que ça… ça fait quand même pas mal (8).
Q : Bah, c’est pour ça que moi, c’est souvent sur les grands repas, puisque c’est des repas un peu plus
étalés, dans la longueur (9). Donc on peut…
A : Digérer entre les plats…
Q : …prendre son temps et donc manger peut-être plus. Donc le fromage… c’est une bonne idée.
A : Mais, par exemple, enfin, il y en a toujours du fromage chez vous dans votre…
Q : Oui, toujours.
A : … à la maison, oui ?
Q : Bah c’est… c’est simple pour cuisiner, il y a toujours quelque chose, pour manger un petit bout de
pain, comme ça quand on n’a pas le temps.
A : Oui, oui, oui. Et par exemple, je sais pas, c’est votre maman qui cuisine à la maison ?
Q : Euh, non, c’est tout le monde.
A : Tout le monde ? Ah bon, parce que, je sais pas, est-ce que vous mangez du, je sais pas, du gruyère
râpé, des choses comme ça qu’on met sur les pâtes ?
Q : Voilà, généralement pour assaisonner les plats ou …
A : Oui, oui. Nous, on mange beaucoup de parmesan (10), en fait. On met du parmesan. Et puis aussi,
moi j’aime bien la feta (11) dans les salades et tout ça, ou la mozzarelle.
Q : La mozzarella (12) . Mais souvent, ça, c’est l’été.
A : Oui, pour les salades avec les tomates et… et tout ça. Bon, bah, bon appétit !
Q : Merci.
Quelques explications :
1. enfin je sais pas : ça ne veut rien dire ! C’est un tic de langage, quand on cherche ses mots ou ses
idées, dans des conversations familières.
2. un plat à part entière : un vrai plat, pas juste un accompagnement. Le fromage a souvent une vraie
place dans les repas français, juste avant le dessert.
3. qui ont bien mûri : normalement, ce sont les fruits qui mûrissent. Ici, ça veut dire que ces fromages
ne sont pas trop jeunes et donc ont vraiment du goût.
4. les fromages au lait cru : par opposition aux fromages faits avec du lait pasteurisé et donc plus
insipides…
5. le camembert : c’est un fromage très réputé en France. Mais il faut manger des vrais camemberts,
pas les fromages industriels qui portent juste ce nom !
6. qui puent : puer, c’est avoir une odeur forte et pas très agréable ! Il y a des gens qui trouvent que
certains fromages « puent » !
7. le Roquefort : fromage au lait de brebis fabriqué dans le département de l’Aveyron, affiné dans des
caves spéciales à Roquefort.
8. ça fait pas mal : c’est une façon de dire que « ça fait beaucoup ».
9. Des repas plus étalés : les repas en France peuvent prendre un certain temps ! Beaucoup de
Français aiment bien passer du temps à table, en famille ou avec des amis, à manger et discuter. Ça
fait partie de la convivialité.
10. le parmesan : fromage italien.
11. la feta : fromage grec
12. la mozarella : fromage italien. Francisé en « mozarelle ».
Paris, Paris !
Paris fait rêver beaucoup de monde ! Romain s’y est installé au mois d’août. Il y travaille mais il a aussi
le temps de profiter de cette ville magnifique. Premières impressions d’un nouveau Parisien.
TRANSCRIPTION
R : Romain / A : Anne
A Alors Romain, il y a deux ans, tu t’étais installé à Valenciennes, tu as passé un an et après, l’année
dernière, tu étais à Aix… Et là maintenant ?
R A Paris ! Donc ça fait un mois que… que je m’y suis installé.
A Ouais, c’est pour ton travail en fait.
R Voilà, pour mon travail. Et donc j’ai un petit studio (1) dans le treizième arrondissement (2) de Paris.
A C’est bien ? C’est calme ?
R Oui, oui, c’est calme. C’est dans le quartier… quartier chinois de… de Paris. Donc il y a plein de (3)
boutiques asiatiques et de restaurants… restaurants asiatiques.
A : D’accord.
R : Donc c’est assez animé.
A : Oui. Et euh… Qu’est-ce que je veux dire… Qu’est-ce que tu as… Qu’est-ce que tu as eu le temps
de faire, alors là, depuis un mois à Paris ? Parce que bon, tu travailles, mais tu as quand même le
temps un peu de… visiter ou…
R : Oui, bah, j’ai fait… bah les principaux coins touristiques : la Tour Eiffel.
A : Tu es monté ?
R : Euh non, j’y suis pas monté cette fois-ci parce qu’il y avait beaucoup… Enfin il y a beaucoup de
touristes, donc il y a beaucoup de monde. (4)
A : Oui, il y a la queue.
R : Oui, il y avait une heure d’attente ou…
A : Oui, oui.
R : Un truc comme ça. (5)
A : Oui, c’est sûr que le mois d’août, il y a (6) plein de … y a du monde, quoi, hein ! Plein d’étrangers.
R : Bah surtout… même le soir parce que y a… Elle est toute illuminée en plus.
A : Ah oui, c’est beau, ouais.
R : C’est joli.
A : Bah tu iras après quand tout le monde sera…
R: Oui en hiver.
A : … au travail ! Oui, oui. Et puis ?
R : Sinon, bah les… les principaux coins (7) du centre comme Notre Dame de Paris.
A : Oui, c’est agréable.
R : Puis les… les Quais de Seine.
A : Mm. En marchant ? Tu es allé à pied ?
R : Oui, en marchant. Oui, le soir, c’est… c’est agréable. En plus, il faisait beau et chaud, donc…
A : Oui, oui. Bah c’est vrai que depuis un mois, vous avez eu de la chance finalement.
R : Oui, il a quasiment pas plu depuis un mois. Il a toujours fait très… très beau,même… voire (8)
chaud.
A : Oui. Donc du coup, c’est agréable de flâner…
R : Oui.
A : … au bord de la Seine. C’est très romantique !
R : Sur les quais de Paris-Plage. (9)
A : Ah oui, tu es allé voir, alors ?
R : J’y étais passé la nuit donc j’ai pas vu grand-chose mais… Oui, il y a trois tas de sable ! (10)
A : C’est un peu bizarre, quand même ! Oui. Parce que bon, on peut pas se tremper dans la…dans la
Seine de toute façon. Donc c’est juste… oui, c’est ça, des chaises longues et…
R : C’est juste pour bronzer. Puis les Parisiens râlent (11) vu que ça empêche… Enfin on peut plus
circuler en voiture sur les quais, donc…
A : Ah oui, oui, pendant… pendant l’été.
R : Un mois.
A : Oui, oui. Bah là, ça va bientôt s’arrêter en fait.
R : Bah ça… ça fait une semaine, je crois, que c’est fini.
A : Ah ! Ils ont tout remballé. Et sinon, alors tu te déplaces comment dans Paris ?
R: Bah dans Paris, toujours en métro, en tramway ou en RER. (12)
A : Mm, mm. C’est vrai que c’est pratique, oui. Il y a des stations partout, oui.
R : J’ai pas encore fait de Vélib. (13)
A : Ah ! Tu as pas essayé ?
R : Non.
A : C’est pas un peu… angoissant, non, à Paris quand même ?
R : Le Vélib ?
A : Oui.
R : Je sais pas trop. Mais j’ai pas… Là, c’était l’été donc il y avait pas… Y avait pas encore beaucoup
de circulation mais…
A : Oui, oui.
R : Non, bah si les gens le font, ça doit se faire. (14)
A : Oui. Tu veux essayer ?
R : Bah, je pense que j’essaierai peut-être mais bon, pour l’instant, ça marche bien en métro donc…
A : Mm, mm. D’accord. Et sinon, il y a des trucs qui te plaisent pas, toi, à Paris ou… ?
R : Bah c’est un petit peu le monde dans les transports aux heures de pointe. C’est vrai que c’est un
petit peu pénible des fois. Il y a du monde partout. Ou même quand je vais à la piscine, il y a beaucoup
de…
A : Ah oui, tu t’es… Tu vas à la piscine, alors?
R : A la piscine, oui.
A : Et tu t’es inscrit dans une salle de sport ?
N : Non, pas pour l’instant.
A : T’as pas trouvé ?
R : Non. Pas vraiment. Bah c’est vrai que c’est cher. Donc c’est…
A : Il faut que tu voies par rapport à ton organisation.
R : Oui, voilà, donc…
A : … de la semaine.
R: On verra plus tard.
A : Donc là, la piscine.
R : La piscine, ouais. Mais il y a beaucoup de monde. C’est comme le périphérique ! (15)
A: C’est-à-dire ?!
R : Bah, il faut s’insérer dans la circulation et puis…
A : C’est vrai ?! Carrément ? (16)
R : … nager. Tu peux te faire… Si tu nages trop lentement, tu te fais… tu te fais… « klaxonner », entre
guillemets ! (17)
A : Ouais. D’accord, mais alors, c’est quoi… Ouais mais ils ont dû quand même… je sais pas, il y a des
lignes d’eau ?
R : Oui, il y a plusieurs lignes d’eau en fonction des vitesses et puis après, bah, ç’est… ça nage à
l’intérieur. Mais bon, il y a du monde, donc…
A : Oui, oui.
R : Faut trouver les bons créneaux pour s’insérer…
A : D’accord !
R : …dans le mouvement.
A: C’est fou, ça !
R : Ouais.
A : Remarque, bon, il y avait peut-être du monde parce que c’était l’été. Peut-être que quand il va faire
plus froid, les gens vont rester à la maison.
R : Je sais pas. On verra bien.
A : Oui, oui. D’accord. C’est laquelle ? C’est quelle piscine ?
R : C’est la piscine de… des Halles (18). Donc en plein centre de Paris.
A : Ouais, ouais, c’est une grande piscine.
R : Oui. Bah c’est une piscine olympique et elle a l’avantage d’être ouverte jusqu’à 22 heures ( vingt-
deux ) ou 23 heures le soir. Donc c’est assez pratique parce que celles qui sont plus proches de chez
moi ferment assez tôt. Donc je peux pas… je peux pas trop y aller après le travail.
A : Ouais, c’est trop court.
R : Voilà.
A : Et tu es allé au cinéma ou… ?
R : Oui, je suis allé au cinéma. Donc c’est bien parce que dans… pas loin de chez moi, il y en un qui
fait des promotions donc la place à 3,90 € ( trois euros quatre-vingt dix ) pour les moins de 26 ans
( vingt-six ).
A : Ah ouais ! Dis donc ! Alors que normalement, c’est combien ?
R : Bah en tarif normal, à Paris, c’est entre 9 ( neuf ) et 10 ( dix ) euros.
A : Ah ouais ! La différence ! A n’importe quelle heure ?
R : N’importe quelle heure, à toutes les séances, tous les films.
A : Ah ouais, c’est bien, ça ! Et les musées ?
R : Les musées, non, j’en ai pas encore vus. J’ai juste fait la Cité des Sciences.
A : Ah oui, c’est bien ça !
R : Donc voilà, oui, c’était… J’avais… Je l’avais déjà fait quand j’étais plus jeune.
A : Oui, mais bon.
R : C’est vrai que les expositions changent. Puis je m’en souvenais plus forcément beaucoup.
A : Oui, oui. C’est à l’autre bout, ça, quand même.
R : Ouais. Bah c’est sur ma ligne de métro mais c’est à l’opposé de… à l’opposé de chez moi.
A : Mm, mm. D’accord. Bon enfin, il te reste plein de trucs à faire, à voir…
R : Ah bah oui, c’est une grande ville, donc il y a… y a de quoi faire ! (19)
A: Ouais, puis c’est vraiment bien quoi. Il y a tellement de belles choses et…
R : Puis à toutes les heures de la journée.
A : Oui. Et puis tous les quartiers, il y a quelque chose, hein. Ça, c’est vraiment spécial. Tu as bien de
la chance d’habiter là-bas !
R : Oui !
Quelques explications :
1. un studio : un appartement avec une seule pièce, en général avec un coin cuisine. ( Et une salle de
bains bien sûr. )
2. Le 13ème arrondissement : Paris est divisé en 20 arrondissements. Le 13ème, est au sud-est.
3. plein de : c’est la même chose que « beaucoup » mais on l’utilise plus souvent à l’oral.
4. Il y a beaucoup de monde : c’est comme « il y a beaucoup de gens » mais c’est plus naturel
d’utiliser le mot « monde».
5. un truc comme ça = quelque chose comme ça. ( Romain donne un chiffre approximatif. )
6. Il y a : en fait, on dit « Y a » . Mais on ne l’écrit pas !
7. les principaux coins = lieux, endroits. Mais ce n’est pas naturel d’employer ces 2 mots ici.
8. voire = même
9. Paris-Plage : l’été, la Mairie de Paris installe une « plage » sur les bords de la Seine. Les voies sur
berges ( c’est-à-dire les routes qui passent sur les quais sous les ponts de Paris ne peuvent plus être
utilisées par les voitures. )
10. trois tas de sable : Romain veut dire qu’il n’y a pas grand-chose, que ça ne ressemble pas
vraiment à une plage !
11. râler : protester, exprimer son mécontentement. Quand on n’est jamais content, on est un râleur
( ou une râleuse ).
12. le RER = Réseau Express Régional. Ce sont des lignes qui relient Paris à la grande banlieue.
13. Le Vélib : on peut prendre des vélos ( en payant avec sa carte bleue ), se déplacer et les déposer
ailleurs. ( = Vélo + Liberté )
14. ça doit se faire = ça doit être possible / ça doit être faisable.
15. le périphérique : l’anneau autour de Paris. Il y a beaucoup de circulation, à toutes les heures. Il
faut savoir y entrer, changer de files, être très vigilant, etc… Bref, ce n’est pas le calme ! ( comme sur
ce genre de voies dans les grandes villes du monde ! )
16. carrément : ici, ça veut dire qu’Anne est surprise par la comparaison entre la piscine et le
périphérique. Pour Romain, c’est carrément = complètement la même chose !
17. entre guillemets : on dit ça quand on utilise un terme qui ne convient pas tout à fait, quand c’est
une image. A l’écrit, on met le mot entre guillemets, et à l’oral on ldit « entre guillemets ». Ici,
évidemment, les nageurs n’ont pas de klaxon ! Mais Romain continue sa comparaison avec la
circulation automobile.
18. Les Halles : quartier de Paris. Avant, il y avait ds vraies halles ( un grand marché de gros pour la
nourriture ). Puis elles ont été tranférées en dehors de Paris. Ce quartier a été complètement
transformé. Et on y a construit le Forum des Halles ( un centre commercial ) et cette piscine.
19. Il y a de quoi faire = il y a beaucoup de choses à faire et à voir.
Petite mésaventure
Marseille, c’est une très belle ville, avec tous ses bons côtés. Mais il y a aussi parfois quelques
inconvénients, comme dans certaines grandes villes. Philippe et Sophie, qui ne sont pas de Marseille,
l’ont découvert lors d’une petite mésaventure vite oubliée mais dont ils se seraient bien passés !
TRANSCRIPTION
P : Philippe / S : Sophie / A : Anne
A : Alors, je crois qu’il vous est arrivé une petite mésaventure, je sais pas, c’était quand… Il y a
quelques mois ?
S : Oh, c’était bien au… vers le début de l’année à peu près.
A : Oui, une petite mésaventure en venant à l’IUT.
S : Oui, voilà.
A : Alors qui est-ce qui raconte ?
S : Alors, je commence. Alors le vendredi, donc un midi, on garait la voiture avant… vers l’IUT, avec les
valises.
A : Avant de partir en weekend.
S : Avant de partir en weekend. Comme ça, on partait directement de l’IUT. On n’avait pas à repasser
par la résidence (1) et tout ça. Et donc… donc on sort du cours d’anglais à midi le vendredi. Et donc là,
on voit que… un copain (2) de la classe avait sa voiture cassée. Donc on rigolait (3) un peu. On arrive à
notre voiture et là, on voit que toutes nos valises ont été… quoi (4), ont été emportées. La vitre était
cassée.
A : D’accord.
S : Et… donc on n’avait plus rien. Donc…
A : Oui, ça fait un choc.
S : Ça fait un choc parce qu’on s’y attendait vraiment pas du tout. On était… On était super contents,
on était en weekend et là, on se retrouve avec plus rien !
A : Oui, oui, oui. Et alors en fait, ils ont… Enfin, ça s’est fait en combien de temps ? C’est rapide ?
S : Bah oui, parce qu’on avait juste cours la matinée, on avait juste deux heures de cours.
A : Ah oui ! Donc ils sont passés…Enfin, vous avez garé la voiture juste à côté de l’IUT, ils sont passés
et ils se sont servis.
S : Voilà, c’est un peu ça.
A : D’accord. Oui, oui.
P : Pour…enfin pour cinq minutes… pour gagner cinq minutes sur le trajet, volià on a perdu au final, je
sais pas, quatre heures.
S : L’après-midi.
P : L’après-midi parce qu’on a dû aller au commissariat du… de l’arrondissement.
A : Ah oui, pour porter plainte.
P : Et on a attendu deux heures qu’ils nous prennent. On a passé une heure devant un policier qui
tapait sur l’ordinateur la… la contravention, enfin le…
A : Oui, le constat, enfin la déposition.
P : Voilà, la déposition. Et au final, ça a pas servi à grand-chose vu que… on n’a toujours pas de
nouvelles. Les assurances ont pas été vraiment efficaces.
A : Oui alors, comment ça s’est passé ? Qu’est-ce qu’on vous a volé en fait ?
P : Bah à peu près tous nos bagages…
A : Donc qu’est-ce qu’il y avait ? Des vêtements ?
P : Le… Le linge sale, les vêtements pour… pour la maman…
A : Est-ce qu’ils ont fait la lessive ?!
P : La lessive, je pense pas !
S : J’espère qu’ils les ont gardés quand même.
P : Il y avait un ordinateur portable. Et puis…
A : Oui. Là, c’était plus intéressant.
P : Voilà. Et sur… Directement ce qui était très contraignant aussi, c’était les cours. Parce que on avait
des contrôles après le weekend et….
A : Oui, et tu avais de quoi réviser…
P : J’ai perdu… Voilà, j’avais pris tout ce que je pouvais réviser et j’ai tout perdu.
A : Oui, et ça, ils l’ont volé aussi.
P : Voilà. Donc après je me suis rattrapé avec des camarades de classe qui m’ont donné leurs cours
pendant le weekend, enfin par internet. Et donc j’ai pu réviser et bon, j’ai eu des bonnes notes !
S : Tant mieux !
A : Oui, oui. Mais par exemple, bon, l’ordinateur, l’assurance, elle fait rien pour le rembourser ?
P : L’assurance n’a rien fait parce que… enfin c’était un petit truc, mais donc j’étais dans la voiture d’un
tiers (5)…
S : Ouais, voilà, c’est ça.
P : J’étais dans la voiture de Sophie donc c’était pas considéré comme ma voiture, donc on me
remboursait rien.
A : Ah !
P : Mais mon père a insisté et vu que on a tout dans ma famille qui est assuré dans la même
assurance, ils ont fait un geste commercial.
A : D’accord.
P : Et on a obtenu entre guillemets « gain de cause » (6) et ils nous ont remboursé l’ordinateur, enfin en
grande partie.
A : D’accord. Oui, oui. Mais en même temps, ça rembourse pas…enfin, ça remet pas dans l’ordinateur
tout ce qui était dedans, quoi.
P : Bah, je l’avais acheté huit cents euros ( 800 € ), l’ordinateur, et ils m’ont remboursé cinq cent euros (
500 €), je crois. Et donc voilà, c’était déjà un petit dédommagement.
A : Oui, oui. D’accord.
P : Pas négligeable.
A : Et Sophie, toi, tu as eu des choses précieuses volées ou tu avais… ?
S : Euh moi, non. Ça va. C’était juste des vêtements.
A : Juste les vêtements.
S : Puis bon, rouler avec la voiture, quoi, rouler avec la vitre cassée.
A : Oui, après, il a fallu faire réparer.
S : Oui, il a fallu aller à Carglass. (7)
A : Oui, c’est des ennuis, tout ça.
S : Ouais, voilà. C’est des… C’est des tracas. Et bon le commissariat… le commissaire, il a bien rigolé
quand même quand il nous a vus arriver.
A : Ouais, il s’est dit « Des petits jeunes… »
S : Voilà, c’est ça. Il a… Nous, on était énervés, ça faisait deux heures qu’on attendait, et puis il nous
riait au nez (8), limite quoi ! Alors on était encore plus énervés. Mais bon. Après, il nous a dit : « C’est
de votre faute aussi ! Vous êtes trop naïfs ! »
A : Oui, c’est ça.
S : C’est ça.
A : C’est… Maintenant, vous avez compris qu’il faut rien laisser dans une voiture.
S : Ouais, maintenant, c’est ça. Ouais.
A : Et en plus, bon c’est ça, je pense qu’elle est immatriculée… Combien ?
S : 26 ( Vingt-six. ) (9)
A 26. C’est la Drôme.
S : Hm.
A : Donc ils ont dû…
S : La voiture est pleine.
A : Oui, oui, juste avant le weekend, une voiture 26, devant l’IUT… Allez hop, c’est des petits étudiants
qui… qui rentrent le weekend chez eux, il y a peut-être quelque chose à prendre… Est-ce qu’on voyait
de l’extérieur… ?
S : Non.
A : Un peu ?
S : Non, du tout (10).
P : Absolument rien.
A : Donc ils ont vraiment…
S : Et surtout que ils ont cassé… Donc c’est une petite voiture, ils ont cassé la petite vitre en triangle de
derrière.
A : Ah oui.
S : Et ils sont arrivés à… à sortir les… les valises de la toute petite vitre.
A : C’est vrai ? !
P : Ils ont… ils ont en fait ouvert la porte de l’intérieur, je pense. Ils ont passé la main, ils ont crocheté
quelque chose…
S : Non, je crois pas, parce qu’il y a même pas de poignée sur…
P : Ah non, ils ont dû… Ils ont peut-être dû soulever les sièges et prendre les valises. Parce qu’il y a
une manette pour soulever les… les sièges.
A : D’accord. Mais ce qui est fou, c’est que, bon, c’est quand même pas un lieu isolé, c’est devant l’IUT.
Donc il faut qu’ils soient drôlement culottés (11), quoi, pour faire ça !
S : Ils ont dû être super rapides aussi parce que il y a plein de choses que…qu’ ils ont pas trouvées.
Par exemple, ils ont fait mon sac (12), ils ont pris de l’argent, mais j’avais par exemple des lunettes de
marque et des lunettes qui étaient pas de marque. Ils m’ont pris les lunettes qui étaient pas de marque.
A : Ah ouais, ils ont fait vite, quoi.
S : Ouais. A mon avis, ils ont… ils ont fait très, très vite.
A : Oui, oui. D’accord.
S : Ils ont… pas cherché, pas regardé.
P : Moi, malheureusement, mon bagage était très bien… ordonné. Donc ils ont juste eu à prendre la
valise. Ils sont partis. Mais c’est vrai qu’on a été très naïfs. Puis on connaît pas vraiment le contexte
marseillais, de cette grande ville. Et puis on s’est rendu compte en fait que cette rue qui est juste à côté
de l’IUT, elle craint énormément (13).
A : Oui, elle est visitée tout le temps et… ils viennent faire leur petit marché. (14)
S : Ouais, voilà.
P : C’est ce que nous a dit le policier après coup. Il nous a dit que…
A: Oui ! On voit tout le temps du verre par terre…
S : C’est vrai. Après… Après, avec le recul, on s’en rend compte. Mais c’est vrai que…
A : Oui, la première fois…
S : Nous on trouve une place, on s’est garé,voilà.
A : On réfléchit pas et on se fait avoir (15)!
S : Ouais, voilà c’est ça, on se fait avoir.
A : D’accord. Bon, eh ben, vous avez fait votre expérience et…
S : Voilà, il faut assumer…
A : C’est un mauvais souvenir.
S : Voilà, c’est ça.
A : Juste un mauvais souvenir.
Quelques explications :
1. la résidence : beaucoup d’étudiants qui n’habitent pas à Marseille ont un studio dans une résidence
étudiante.
2. un copain : mot familier pour « un ami ». Le féminin, c’est une copine.
3. rigoler : synonyme familier de « rire ».
4. quoi : ici, il n’a pas son sens habituel. C’est juste un petit mot qui s’intercale à l’oral, quand on
cherche un peu ses mots. C’est un tic de langage fréquent en français.
5. un tiers : terme juridique pour désigner une autre personne. Ce n’était pas la voiture personnelle de
Philippe, mais celle de Sophie.
6. obtenir gain de cause = obtenir que notre demande soit satisfaite.
7. Carglass : entreprise qui répare rapidement les pare-brise, les vitres cassées sur les voitures.
8. rire au nez de quelqu’un : se moquer ouvertement de quelqu’un. C’est assez provocant.
9. Une voiture immatriculée 26 : sur les plaques des voitures françaises, il y a le numéro du
département. Donc on sait d’où vient la voiture. A Marseille, c’est 13. Dans la Drôme ( région de
Valence ), c’est 26.
10. Non, du tout = non pas du tout. ( C’est fréquent de dire comme ça. )
11. être culotté : expression familière. Quelqu’un de culotté, c’est quelqu’un qui a du culot, c’est-à-dire
quelqu’un qui ose faire quelque chose d’interdit sans craindre les conséquences, quelqu’un qui ose
faire ce que beaucoup n’oseraient pas faire.
12. Ils ont fait mon sac = ils ont fouillé mon sac.
13. Cette rue craint : c’est de l’argot pour dire que ce n’est pas un endroit sûr à 100%, qu’il peut se
passer des choses pas vraiment agréables, comme des vols dans les voitures.
14. faire son marché : c’est normalement faire ses courses, acheter ce dont on a besoin. Ici, c’est
ironique évidemment.
15. se faire avoir : expression familière pour dire qu’on se fait piéger, qu’on est victime de quelque
chose parce qu’on n’a pas bien compris la situation.
La France, du nord au sud
Valenciennes, complètement au nord de la France. Marseille, complètement au sud. Romain le
Marseillais parle des différences qu’il a remarquées pendant l’année qu’il a passée chez les gens du
nord.
TRANSCRIPTION
R : Romain / A : Anne
A : Bon, Romain, l’an dernier, tu… tu n’étais plus à Marseille.
R: Bah non, j’ai fait une année d’école à Valenciennes dans le nord de la France. Donc c’est à… à côté
de Lille. Et donc j’étais… bah oui, j’étais à…à mille kilomètres ( 1000 km ) de… de Marseille.
A: Oui, et donc cette fois, tu t’étais rapproché de la frontière belge.
R : Voilà, oui. Bah ça m’a permis de… de visiter les pays d’ Europe du nord…
A : Oui ?
R : Donc les Pays Bas…
A : Hm. Tu es allé où, aux Pays Bas ?
R : On est allé à Amsterdam, Rotterdam. Sinon, bah la Belgique, l’Allemagne et puis le… le Royaume
Uni.
A : Oui, oui. Eh oui, c’est beaucoup plus près.
R : Bah oui, c’est vrai que on est un peu au coeur de l’Europe et… on a tous les… tous ces pays à
proximité, contrairement au sud de la France, où on est quand même plus éloigné de… bah de la
Belgique et de…
A : Ah ça, c’est sûr, oui ! On est plus près de l’Italie ou de l’Espagne.
R : C’est sûr.
A : Oui, oui. Hm, hm. Et alors, la vie là-bas ? C’était vraiment différent ?
R : Bah, le climat, c’est pas le même, ça c’est sûr !
A : Oui. Raconte un peu !
R : Bah il pleut, il pleut beaucoup plus. Il… fait gris, il y a du vent.
A : Oui.
R : Bon, c’est… ça change, hein, quand on est habitué au climat méditerranéen ! C’est pas… c’est pas
la même chose. Mais bon, on s’y habitue.
A : Oui.
R : C’était pas…
A : C’était pas invivable !
R : Non, c’était pas invivable.
A : Et puis toi, tu es… Tu t’intéresses beaucoup à la météo, donc au moins là, il y avait de l’activité !
R : Oui, ça… Ça changeait, là, ça voilà ! C’était pas toujours ensoleillé comme ici.
A : D’accord. Et tu as eu du… non, je sais pas, il y a… il y a eu du… du très mauvais temps, là, quand
tu y étais, toi, tempête ou autre, non ?
R : Non, pas vraiment. Il y a eu, bon, un peu de vent en hiver mais pas… pas plus que ça. (1)
A : Hm. Bon… Et autre chose qui serait différent là-bas ?
R : Bah peut-être sur le… les gens. Enfin les gens sont pas… C’est vrai qu’on… on dit toujours que…
que les…les gens du nord sont chaleureux, et je pense que c’est vrai. C’est pas… C’est un peu dur à
expliquer mais c’est pas… c’est pas comme dans le sud de la France.
A : Oui ? Tu l’as remarqué… comment, enfin… ?
R : Bah, chez les commerçants par exemple, ou… ou dans la rue par… C’est pas… Les gens sourient
peut-être plus.
A : Ah, c’est marrant, ça ! (2)
R : Ils sont plus accueillants…
A : Oui.
R : Voilà.
A : Comme dans le film « Les Ch’tis ». (3)
R : Oui. Non, c’est pas… c’est pas si faux que ça en fait. C’est…
A: Ça reflète bien…
R : Ça reflète bien.
A : La réalité. Ouais mais quand même, ils ont un drôle d’accent (4), hein !
R : Ah oui, c’est sûr que c’est pas… ! C’est pas… c’est pas comme ici ! Mais bon, ils doivent dire la
même chose en venant ici.
A : Bah oui.
R : Que les gens de… du sud ont un drôle d’accent !
A : Oui, oui. Mais bon, l’accent du sud, il fait un peu rêver parce que c’est associé au soleil, les
vacances et tout, alors que l’accent du nord, bon, ça fait pas rêver de la même façon !
R : Oui. C’est sûr.
A : Oui, oui. Et… Bon c’est pour ça que tu rentrais quand même de temps en temps à Marseille.
R : Bah oui, je rentrais à peu près une fois… une fois par mois. Donc pour les weekends.
A : Oui. Ça faisait court quand même pour les weekends.
R : Bah ça faisait court mais bon, il y avait le TGV donc je partais de Valenciennes à… vers seize
heures quarante ( 16h40 ) et j’arrivais à Marseille à dix heures et demie le soir, le vendredi soir.
A : Oui, c’est vrai que c’est rien du tout.
R : Donc ça allait assez vite quand même. Et puis je revenais… je repartais le dimanche à dix-huit
heures ( 18h ) et j’arrivais là-bas vers vingt-trois heures trente ( 23h30 ).
A : Oui. Mais en fait, c’était pas direct, Marseille…
R : Non. Fallait (5) … Ou… Ou fallait changer de train à Lille et faire Lille-Marseille en TGV, ou faire
Valenciennes-Paris en TGV et après Paris-Marseille en TGV aussi. Donc changer à Paris ou à Lille.
A : Hm, hm. Tu connais toutes les… tous les trajets.
R : Oui. J’avais… J’avais testé les deux parce que des fois, c’était moins cher sur l’un… Donc voilà…
A : Et… T’as pas eu trop de problèmes de… de retard, de choses comme ça ?
R : Bah de temps en temps… Enfin, il y en a eu un une fois où il y avait eu des… un incendie près de la
gare de Paris-Nord. Donc mon TGV Valenciennes-Paris avait été très en retard. Du coup, j’avais…
enfin j’avais raté mon TGV Paris-Marseille et j’avais dû… enfin j’avais… J’avais dû terminer mon
voyage, enfin arrêter mon voyage à Aix-en-Provence et faire la suite… bah en voiture.
A : Oui, oui, oui.
R : Parce que le TGV n’allait pas plus loin. Donc j’étais arrivé avec deux heures et demie de retard.
A : Oui, c’est… très pratique ! Et… Mais une autre fois aussi, tu as été obligé de dormir à Paris, non ?
R : Oui, une fois, j’avais dormi à Paris parce que… donc le TGV Marseille-Paris était en retard et j’avais
raté le dernier TGV Paris-Valenciennes. Donc la… la SNCF (6) m’avait payé l’hôtel à Paris.
A : Oui, c’est ça.
R : Et j’avais pris le TGV le lendemain matin.
A : Oui, oui, quand on rate la correspondance à cause d’eux…
R : Voilà, si c’est… si c’est à cause d’eux, ils nous payent (7) le… la nuit d’hébergement.
A : Hm, hm. D’accord. Mais ils remboursent aussi des trucs (8), non, quand même ?
R : Oui, s’il y a plus de trente minutes de retard et que le retard est… est imputable à la SNCF, donc ils
remboursent un tiers du billet sous forme de bon de réduction pour un voyage futur.
A : Ah oui, d’accord. Oui. Mais il faut que ce soit eux les responsables.
R : Oui, voilà. Si c’est parce qu’il a trop neigé, là, ils remboursent rien du tout.
A : Oui.
R : Ils sont pas… ils sont pas responsables de la météo.
A : D’accord. Bon. Bah ça peut être intéressant à savoir quand même. Oui, oui. Donc des fois, on
regarde sa montre et on se dit « Zut… » (9)
R : Oui, parce que c’est vraiment trente minutes, hein ! Si c’est vingt-huit minutes…
A : Il y a rien. (10)
R : Ils ne le rembourseront pas.
A : Donc à ce moment-là, il y a plus qu’à espérer que le train va traîner encore deux minutes de trop
et… Oui, oui. Bon bah écoute… Et pourquoi tu revenais à Marseille alors ?
R : Bah parce que c’est vrai que cette région me manquait quand même…
A : Oui, tu venais prendre le soleil. (11)
R : Oui, voilà, prendre un petit bain de soleil de temps en temps, ça fait pas de mal ! (12)
A : C’est sûr !
Quelques précisions :
1. pas plus que ça = pas de façon très importante, rien d’exceptionnel.
2. C’est marrant, ça ! : on fait ce commentaire quand on est un peu surpris par quelque chose.
3. Les Ch’tis : c’est le titre d’un film qui a eu un gros succès en France et qui se passe dans le nord.
Les Ch’tis, c’est le surnom des gens du nord en France.
4. un drôle d’accent = un accent étrange
5. Fallait = il fallait. On laisse souvent tomber « il » à l’oral dans cette expression.
6. La SNCF : la Société Nationale des Chemins de Fer.
7. ils nous payent : on peut dire aussi « ils nous paient »
8. des trucs : des choses. ( familier, oral )
9. Zut ! : exclamation familière – mais pas impolie – quand il se passe quelque chose qui ne nous
convient pas, quand on n’est pas content. Par exemple : « Zut, j’ai raté mon train ! »
10. Il y a rien = il n’y a rien. ( Comme dans le reste de la conversation, il manque « ne » dans la plupart
des phrases négatives, parce que c’est une conversation familière. Dans d’autres situations, si on fait
attention à la façon dont on parle, on n’oublie pas de dire « ne ».
11. prendre le soleil = se mettre au soleil et en profiter.
12. ça fait pas de mal = ça fait du bien.
Si on parlait cuisine !
La cuisine, c’est important en France, même si le mode de vie actuel et les horaires de travail ne
permettent pas toujours d’y consacrer beaucoup de temps. Chez Bernard et Françoise, dans ce
domaine, les rôles sont bien définis, mais pas forcément comme on pourrait s’y attendre.
TRANSCRIPTION
B : Bernard / A : Anne
A : Bon, Bernard, qui est-ce qui cuisine chez vous ?
B : C’est moi.
A : C’est vrai ?
B : Oui, c’est vrai.
A : Bon alors, raconte un peu. Pourquoi tu cuisines ?
B : Alors je cuisine d’abord parce que… pour plusieurs raisons. La première, c’est parce que je suis
originaire du sud-ouest de la France.
A: Oui.
B : Et que dans le sud-ouest de la France, il y a une… une tradition culinaire chez les hommes.
A : Ah, c’est vrai ?
B: Oui.
A : Je savais pas, tu vois, parce que bon, je sais qu’on mange bien, c’est sûr.
B : Ah c’est lié. Mais c’est vrai qu’il y a une tradition culinaire chez les hommes. Et puis moi, il s’est
trouvé que quand j’ai été nommé professeur dans la région… la région parisienne, on était une petite
bande de… de garçons et on s’invitait beaucoup chez les uns, chez les autres. Et il fallait faire à
manger.
A : Oui. Et il y avait pas de femmes !
B : Il y en avait pas… Enfin…
A : Enfin…
B : Il y en avait pas toujours…
A : Elles servaient pas à ça.
B : Elles servaient pas à ça ! Donc on… on essayait de se surprendre en faisant des soirées et en
dégustant du vin et en y associant de la cuisine.
A : D’accord mais… Donc ça veut dire que ça fait longtemps que tu cuisines quand même .
B : Ça fait très longtemps. Je cuisine donc depuis une trentaine d’années.
A : Mais tu as appris avec qui (1)? Avec ta mère ? Avec…
B : Des traditions, des cuisines de tradition familiale, oui, bien sûr. Avec ma mère. Moi je cuisinais un
peu chez moi. Mon père cuisine. Mon grand-père cuisinait.
A : Ah oui ?
B : Et puis, j’ai appris un peu tout seul aussi. J’ai appris dans des livres, j’ai appris au contact d’autres,
et puis par envie.
A : Alors que tu vois, chez moi, mon père, il savait même pas faire cuire un steak, en fait.
B : Pas chez moi. Mes parents cuisinent. Mon père cuisine toujours.
A : Oui, oui. D’accord.
B : Voilà.
A : C’est bien. Et alors, qu’est-ce que tu aimes cuisiner par exemple ?
B : Qu’est-ce que j’aime cuisiner ? Oh beaucoup de choses ! Alors il faut séparer quand même la
cuisine de tous les jours…
A : Oui. Qui est-ce qui la fait ? Françoise ?
B : C’est moi, c’est moi.
A : Bon, qu’est-ce qu’elle fait Françoise ?!
B : La quiche lorraine. (2)
A : Bon. Grande spécialité.
B : Grande spécialiste de la quiche lorraine ! Et moi, je cuisine tous les jours. Bon bah voilà.
A : Mais c’est toi qui fais les menus, quoi, qui… ?
B : Alors c’est moi qui fais les courses, c’est moi qui fais les menus et c’est moi qui fais ce qu’on mange
dans la semaine, oui.
A: Oui, oui. Bah c’est un peu comme Jean-Claude en fait.
B : Sans doute !
A : Oui.
B : Et puis il y a la cuisine quand on… quand on reçoit, quoi. Alors là, qu’est-ce que j’aime cuisiner ?…
J’aime cuisiner beaucoup de plats de chez moi, enfin des plats du sud-ouest, beaucoup de magrets (3),
beaucoup de canard, beaucoup de… Qu’est-ce que j’aime faire ?… J’aime faire aussi… des plats du
sud, style paella, des choses comme ça.
A: Et les desserts, non ? Moins ?
B : Pas du tout.
A : Pas du tout.
B : Je ne fais pas de desserts. C’est Françoise qui fait les desserts.
A : C’est vrai ?
B : Moi, je fais les entrées, des foies gras poellés, des rôtis, des viandes, des gigots d’agneau, des
choses comme ça. Mais je ne fais jamais de desserts.
A : D’accord. Et comment tu fais par exemple… avec le vin ? C’est des fois le vin qui te dicte ce que tu
vas faire à… à manger ou c’est l’inverse ?
B : Y a pas de règle de d’or. Mais parfois quand… Tout dépend qui j’invite aussi. Si j’invite des gens qui
sont connaisseurs en vins et que je veux leur faire boire des bouteilles particulières, dans ce cas-là,
c’est le vin qui va… qui va déterminer le repas. Voilà. Si c’est des gens que je connais pas trop, ou dont
je sais peut-être qu’ils sont pas forcément des…
A : Des amateurs.
B : Des grands amateurs, voilà, c’est plutôt le repas… Je mettrai un vin dessus. Et peut-être de
moindre qualité.
A : D’accord. Et Françoise m’a dit qu’elle t’avait offert un super cadeau d’anniversaire, il y a pas très
longtemps.
B : Tout à fait. Donc on a découvert… Elle a découvert, en cherchant sur internet, un site dans lequel, à
Toulouse, dans lequel un grand chef, enfin un chef, quelqu’un qui a travaillé dans un deux-étoiles
Michelin (3), donc c’est quand même un restaurant important, organise des stages de cuisine.
A : Oui.
B : Alors, comment ça se passe ? Eh ben, il… Ça s’achète, quoi, par internet, on achète la prestation et
on y va, mais avec un torchon, un panier. Donc le but du stage, c’est d’y faire la cuisine et de ramener
ce qu’on a cuisiné.
A : Oui, et donc tu apprends plein de…
B : Alors on apprend plein de choses. D’abord, ce qu’il faut… Ce qu’il faut dire, c’est qu’ on peut choisir
son menu, c’est-à-dire que sur internet, une fois qu’on est inscrit au cours virtuel, on a le choix de la
date, c’est-à-dire que tous les mois, il affiche des menus… Le bon… le bon d’achat dure six mois, je
crois. Donc on regarde le jour qui convient en fonction du menu qu’il veut faire. Moi j’avais choisi un
menu qui m’intéressait. Voilà, c’était des feuilletés aux asperges et au foie gras, un suprême de volaille
aux écrevisses…
A : Oui c’est vraiment comme un grand chef !
B : Ah oui, c’est un grand chef et le… le dessert, c’était des tuiles avec un gâteau de fruits exotiques
avec de la chantilly fait main. C’était… Ce menu m’intéressait. Voilà. Donc après on va… on va à
l’adresse dite, et là on fait un cours de cuisine mais on fait tout de A à Z (4), c’est-à-dire… sortir les
ustensiles, préparer ses fours, préchauffer ses fours…
A : Oui, oui. Et dans le bon ordre, enfin… Voilà.
B : Dans le bon ordre, préparer ses viandes, couper l’échalote, la ciseler. Donc, non seulement la
confection des plats, mais il y a aussi des techniques.
A : Oui. Bah oui.
B : Par exemple, moi je savais pas ciseler une échalote à la main.
A : Oui, c’est impressionnant quand on les voit, là, hein.
B : Oui, ils sont impressionnants, les mecs (5)!
A : Et tu sais maintenant ?
B : Maintenant je sais, j’ai appris !
A : Bon, il va falloir que tu nous montres.
B : Ouais, ouais. Je ne savais pas non plus faire une espèce de… une espèce de sauce qui
accompagnait les… les asperges, où il récupère… Enfin dans une asperge, il ne perd rien. Il récupère
la… ce qui est la partie qu’on jette habituellement des asperges, lui, il la garde, il la passe au chinois
(6), il en fait une sauce qu’il mélange avec de la crème fraîche et puis des échalotes, et après, ça
accompagne les asperges. Ça, je savais pas le faire.
A : Oui, oui.
B : Plein de choses comme ça. Très intéressantes.
A : Et donc à la fin, tu es reparti avec ton repas… Pour combien de personnes ?
B : Pour six personnes.
A : Six personnes ?
B : Pour 6 personnes. A la fin, on repart avec des… avec des boîtes, on repart avec tout ce qu’on a
confectionné. On arrive à la maison, et on en fait profiter les autres.
A : D’accord. Et alors là, qui est-ce qui en a profité ? C’est juste la famille ?
B : La famille. Et on avait 2 amis. On avait un couple d’amis qui est venu parce qu’en fait, il y a un ami
qui aurait voulu venir avec moi ce… ce jour-là mais qui s’y est pris trop tard (7). Et c’était plein, quoi. Il a
pas pu s’y rajouter. Voilà. Donc j’ai dit, puisque c’est ça, je te ferai goûter. C’est ce que j’ai fait.
A : Et alors, c’était bon ?
B : Ah c’était bon ! C’est très bon. Mais j’ai appris plein de trucs (8).
A : Ah oui, c’est sûr.
B : Et je refais des recettes ou des parties de recette que j’ai apprises ce jour-là. C’est un cadeau très
intéressant.
A : Ah oui, c’est sûr. Pour tout le monde !
B : Pour tout le monde.
A : Il y en a qui en bénéficient.
B : Et les enfants étaient contents… de manger la nourriture que papa avait fait en stage en fait !
A : Eh oui ! Et eux, ils cuisinent un peu ?
B : Martin, oui, puisqu’il est étudiant cette année. Donc il commence à faire…
A : Oui, il est obligé… Il a quitté la maison.
B : Alors je fais une hotline cuisine parfois le soir. C’est-à-dire qu’il m’appelle au moment du repas.
Quand le téléphone sonne vers huit heures moins le quart, je sais que…
A : C’est « Qu’est-ce que je pourrais faire à manger ? »
B : Voilà. Ou des fois, c’est en live (9). C’est-à-dire que l’autre jour, je lui avais laissé des filets de
canard que j’avais achetés, des filets de canette (10) que j’avais achetés. Ils étaient en train de brûler
dans sa poêle parce qu’il s’est pas méfié avec la graisse. Donc il me dit « J’ai le feu dans la poêle »…
A : Conseil !
B : « J’ai le feu dans la poêle. Est- ce que c’est normal ? »
A : Pas vraiment !
B : Pas vraiment ! Donc, voilà.
A : D’accord.
B : L’autre jour, il a fait cuire des œufs et c’était bizarre, quoi !
A : Ah bon.
B : Il avait oublié de mettre de l’huile dans la poêle.
A : Oui, des petites choses de base.
B : Des détails de base.
A : Qu’on apprend au début.
B : Mais l’intérêt, c’est qu’il se fasse autre chose à manger que McDo (11), frites et…
A : Exactement.
B : Et il le fait. Il aime bien.
A : D’accord. Merci !
B : De rien.
Quelques détails :
1. Tu as appris avec qui ? : On prononce souvent juste « T’as appris… » . Mais on ne l’écrit pas
comme ça.
2. une quiche lorraine : une sorte de tarte salée avec des lardons, de la crème fraîche et des œufs.
3. Le guide Michelin : on y trouve des restaurants sélectionnés et classés. Une vraie institution en
France !
4. de A à Z : du début jusqu’à la fin.
5. les mecs = les gars. Mots familiers pour parler d’hommes. Le mot “mec” est de l’argot.
6. un chinois : en cuisine, c’est une passoire très fine, qui a la forme d’un chapeau chinois.
7. s’y prendre trop tard = décider de faire quelque chose trop tard. Pour réserver, il faut s’y prendre en
avance.
8. plein de trucs = plein de choses ( style oral et familier )
9. en live = en direct. ( Les Français adoptent des mots anglais en les adaptant au français. )
10. une canette : la femelle du canard
11. McDo = McDonald’s : les Français abrègent ce nom et disent qu’ils vont au McDo. Evidemment, les
jeunes vont souvent au McDo.