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RDM : calculs en statique des treillis 1/11

Calculs statique des treillis


par la RDM
Définition
Un treillis est une structure constituée d'un assemblage de barres articulées entre elles, ces
articulations sont les nœuds de la structure. Les charges extérieures sont supposées appliquées
aux nœuds de la structure. Les éléments du treillis ne travaillent donc qu'en traction compression.
Pour que parler de treillis, il faut que les charges sur les éléments du treillis soient faibles devant les charges
nodales. Dans le cas contraire il faudra prendre en compte la flexion des éléments, nous parlerons de portiques.

L'objectif de ce chapitre est de vous initier au calcul analytique de la réponse statique d'un treillis
bidimensionnel. Ces calculs permettent d'obtenir très rapidement l'état de contrainte (effort normal) dans
les éléments d'une structure simple. La connaissance de l'effort normal dans les éléments du treillis permet
de vérifier que la structure reste dans le domaine élastique, et qu'il n'y a pas d'instabilité (étude du
flambement). Utile pour le pré dimensionnement, savoir effectuer ces calculs analytiques permet
d'assimiler l'utilisation des outils d'analyse qui sont utilisés lors des calculs numériques.
Pour les treillis plus complexes (géométrie, forte hyperstaticité, ou cas de chargement multiples) ou pour
les études dynamiques, la méthode des éléments finis présentée dans le chapitre suivant, permettra
d'effectuer les calculs numériques.

Dans ce chapitre nous ne traitons que des problèmes statiques

Théorèmes énergétiques de la RDM


Nous énonçons les trois principaux théorèmes énergétiques couramment utilisés pour les calculs statiques.
La démonstration de ces théorèmes est basée sur l'existence de l'énergie de déformation élastique. Vous
trouverez ces démonstrations dans tous les ouvrages de résistance des matériaux. Nous nous attacherons
d'avantage à leur utilisation dans le cadre du calcul pratique des structures.
Les trois théorèmes peuvent se déduire de l'écriture du principe des travaux virtuel en statique
δ Wint + δ Wext = 0
Soit en utilisant l'énergie de déformation élastique : δ Wext = δ Ed
L'énergie élastique emmagasinée est égale à l'énergie fournie pour déformer la structure depuis son
état initial jusqu'à son état final, c'est le travail des forces extérieures appliquées à la structure.

Théorème de Maxwell - Betty


Le travail d'un système de force F1 dans le déplacement produit par un système de force F2 est égal
au travail du système de force F2 dans le déplacement produit par le système de force F1 .
Ce que nous pouvons énoncer sous la forme : W (1 → 2) = W (2 → 1)
Où F1 δ 2 = F2 δ1
L'intérêt de ce théorème est historique (1864-1872) on trouve ce théorème de réciprocité dans d'autres
domaines de la physique (électricité, électromagnétisme, fonctions de transfert). Du point de vue
mécanique ce théorème de réciprocité énonce la symétrie de l'opérateur "raideur" liée à l'existence de
l'énergie de déformation élastique. Castigliano (1873) l'a utilisé dans la démonstration de son théorème.

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Illustration du théorème de Maxwell-Betty


x=a x=ℓ F Fa
La solution du problème 1 est connue : u1 =
Fa ES
u1 =
ES Appliquons le théorème de Maxwell-Betty
Fa Qa
Q Fu2 = Qu1 = Q ==> u2 =
u2 = ? ES ES
Résultat prévisible

Théorème de Castigliano.
La dérivée partielle de l'énergie de déformation de la structure par rapport à un effort est égale au
déplacement du point d'application selon la ligne d'action de cet effort.
∂Ed
Ce que nous pouvons énoncer sous la forme : = δF
∂F
Ce théorème est très pratique, puisqu'il permet de calculer le déplacement d'un point de la structure sans
avoir à intégrer les équations différentielles locales. Pour calculer le déplacement d'un point qui n'est pas
chargé on introduit une charge fictive X dans la direction souhaitée.
 ∂Ed ( F , X ) 
  = δX
 ∂X  X =0
Ménabréa a eu l'idée d'utiliser le théorème de Castigliano pour déterminer les inconnues hyperstatiques
d'un problème. Cette utilisation particulière porte le nom de théorème de Ménabréa.

Théorème de Ménabréa.
Pour une structure hyperstatique de degré N, les N inconnues hyperstatiques X i minimisent
l'énergie de déformation élastique de la structure.
∂Ed ( F , X i )
Ce que nous pouvons énoncer sous la forme : ∀i ∈ [1, N ] =0
∂X i
L'intérêt est évident puisque ce théorème permet de construire le système matriciel des N équations pour
déterminer les N inconnues hyperstatiques.
Ce théorème peut être vu comme l'utilisation des multiplicateurs de Lagrange, puisqu'il consiste à couper
les liaisons hyperstatiques pour faire apparaitre soit des efforts internes soit des efforts de liaison. On
calcul alors l'énergie de déformation en fonction de ces inconnues. Pour respecter les liaisons coupées il
faut écrire que le travail de l'effort de liaison est nul, c'est le théorème de Ménabréa.

Hyperstaticité
La première question à se poser lorsque l'on aborde le calcul statique d'une structure treillis est celle de
l'hyperstaticité de la structure.
Dans un premier temps il faut considérer l'hyperstaticité "extérieure" c'est à dire l'ensemble des liaisons
cinématiques qui bloquent les mouvements d'ensemble de la structure. Si la structure possède des
mouvements rigides (champ de déplacement non nul n'entrainant pas de déformation de la structure) il
faudra tenir compte de ces mouvements d'ensemble dans le bilan des inconnues du problème.
Pour la grande majorité des structures les liaisons cinématiques sont généralement surabondantes
(structures portantes de type; ponts, pylônes, grues, etc.) et le problème est hyperstatique extérieur.
Cependant pour certains problèmes les conditions aux limites ne font intervenir que des chargements

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extérieurs (conditions naturelles), le modèle possède alors un ou plusieurs modes rigides dont il faudra
tenir compte dans le bilan des inconnues du problème.

Exemples : Hyperstaticité extérieure


F une structure uniquement soumise à un ensemble de charges formant un torseur
ℓ nul (condition d'équilibre). N'ayant aucune liaison cinématique, cette structure
aura selon la dimension de l'espace physique : 1 déplacement rigide pour un
ℓ problème monodimensionnel, 3 déplacements rigides pour un problème
bidimensionnel, et 6 déplacements rigides pour un problème tridimensionnel.
La structure ci-contre possède donc 3 mouvements rigides (problème plan)
F

F Ce problème est équivalent au précédent


ℓ il ne comporte plus qu'un mode rigide
Nous avons introduit deux conditions aux limites cinématiques u ( A) = 0 .
ℓ Le mouvement rigide restant est la rotation par rapport au point A.
L'équilibre de la structure permet de vérifier RA = − F , le problème est bien
A
équivalent.
F Ce problème est équivalent aux précédents
ℓ Le mouvement rigide de rotation est bloqué par la condition d'appui en B.
Ce problème est un problème isostatique équivalent au problème initial.
ℓ Les déformations et les contraintes de ces trois problèmes sont identiques. Ce
qui change ce sont les constantes d'intégration qui apparaissent dans le calcul du
champ de déplacement.
A B
Il existe plusieurs problèmes isostatiques équivalents (non unicité de la solution
du problème initial)

Ayant le degré d'hypostaticité extérieure (nombre de mouvements d'ensemble possibles) on peut


déterminer le degré d'hyperstaticité d'une structure treillis par un simple dénombrement des nœuds et
des barres.
Un treillis est une structure discrète constituée de N b barres reliés entre elles aux N n nœuds de la
structure.
Pour calculer la réponse statique du treillis nous disposons des équations d'équilibre de chaque nœud, le
nombre d'équations dépend donc de la dimension de l'espace physique. Soit 2 N n équations pour un
problème bidimensionnel ( 3 N n équations dans le cas tridimensionnel).
Le bilan des inconnues naturelles du problème sont :
L'effort normal dans chaque barre du treillis soit N e inconnues.
Les efforts au niveau des conditions aux limites cinématiques,
A ces inconnues naturelles (efforts) il faut ajouter le nombre de mouvements d'ensemble s'il y en a. Ce qui
est équivalent à ajouter le nombre de liaison pour définir un problème isostatique extérieur.
Le degré d'hyperstaticité de la structure treillis est donné par le nombre d'inconnues moins le nombre
d'équations

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Les structures industrielles sont en général fortement hyperstatiques, car cela leur assure de la raideur
supplémentaire et donc une meilleure stabilité (au détriment du poids). Pour les structures hyperstatiques
la distribution des efforts internes et externes dépend de la géométrie et des matériaux. La résolution de
ces problèmes est de ce fait plus complexe et fera appel aux théorèmes énergétiques.
Dans le cas d'une structure isostatique la répartition des efforts ne dépend que de la géométrie, ce type
de problème se résout "assez simplement" en utilisant les équations d'équilibre.
Si la structure est hypostatique (degré d'hyperstaticité négatif) au moins un élément conserve une ou
plusieurs possibilités de mouvement. Du point de vue mécanique le système n'est pas stable on ne peut
pas le traiter en statique. En général cette situation est dû à une erreur de modélisation car un système
hypostatique est un mécanisme, et ne peut pas être modélisée en statique sauf à considérer des
mouvements stationnaires ce qui impose des liaisons cinématiques.

Exemple : Hyperstaticité d'une structure


F Cette structure possède 4 nœuds, le problème est plan, nous disposons donc de 8
ℓ équations d'équilibre. Il y a 3 mouvements rigides, et 5 barres donc 5 efforts
intérieurs inconnus, soit un total de 8 inconnues.

Cette structure est isostatique, les efforts dans les barres ne dépendent que da
la géométrie, ils sont indépendants des caractéristiques mécaniques des barres
(section, matériau)
F
Si on ajoute une barre sur l'autre diagonale la structure sera hyperstatique de
degré 1. Sa rigidité sera plus élevée, et la distribution des efforts interne dépendra
des caractéristiques mécaniques des barres.

Exercice 5 : degré d'hyperstaticité des structures treillis


Objectifs : Dénombrer les inconnues principales d'une structure treillis.
1- Déterminer le degré d'hyperstaticité des six structures représentées ci-dessous

F F F

A B A B A B

C C
F F F

A B A B A B

Calcul pratique d'un treillis


Deux situations sont donc à envisager, le cas des structures isostatiques et le cas des structures
hyperstatiques. La méthodologie à adopter face à ces deux situations est différente. Dans les deux cas les
calculs conduirons à la détermination de l'effort normal dans les barres du treillis. Ayant ces efforts nous
verrons comment utiliser ces résultats pour dimensionner la structure, et calculer sa déformation.

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Cas des structures isostatiques


La méthode de Cramona consiste à écrire l'équilibre des nœuds de la structure, elle a l'avantage d'être
systématique est simple.
Pour être efficace il faut partir d'un nœud ou le nombre d'inconnues est égale au nombre d'équations (2 en
bidimensionnel, 3 en 3D). Ce qui permet de résoudre au fur et à mesure les équations du système sans
avoir à construire le système complet des équations du problème avant de le résoudre.
Historiquement cette méthode a longtemps été utilisée pour effectuer le pré dimensionnement graphique
des treillis. Pour appliquer cette méthode il faut juste être attentif à l'orientation des efforts normaux au
niveau des coupes lorsque l'on isole un nœud, l'effort normal est orienté suivant la normale extérieure à
la coupe, il est positif en traction et négatif en compression.
Les deux équations d'équilibre du nœud donnent:
yo − N1 − N 2 cos α = 0  N1 = F tan −1 α
N1 C  soit : 
− F − N 2 sin α = 0  N 2 = − F sin α
−1
xo
α Pour F > 0 et 0 < α < π / 2
F L'effort N1 > 0 la barre "1" est en traction
N2
L'effort N 2 < 0 la barre "2" est en compression
N1 C Il est possible de visualiser graphiquement le calcul N1 + N 2 + F = 0
α sur un dessin à l'échelle de la structure, c'est le pré dimensionnement
N2 F graphique.
N 2 entrant dans la barre c'est une compression
Ce type de calcul analytique est très rapide, il suffit alors de passer au nœud suivant. Sachant que
( N1 , N 2 ) sont maintenant connus en fonction du chargement.
Analyse du calcul
Nous venons de voir que l'état de contrainte dans la structure ne dépend que de la géométrie, la
loi de comportement du matériau n'intervient pas dans le calcul des efforts intérieurs d'une
structure isostatique.
Si l'on écrit toutes les équations d'équilibre on obtiendra aussi les efforts au niveau des appuis, il
sera alors possible de vérifier l'équilibre global de la structure.
En pratique, on peut utiliser les équations d'équilibre global pour déterminer les efforts aux appuis sans passer
par l'équilibre des nœuds. Les équations globales ne sont pas indépendantes des équations nodales.

Analyse
Exemple
2 Barres ==> 2 inconnues internes ( N1 , N 2 )
B
CL ==> 4 inconnues efforts de liaison ( X A , YA ) et ( X B , YB )
h
Soit 6 inconnues pour 6 équations le problème est isostatique
yo
A h C
xo  N = F 2 N1
Équilibre du nœud C ==>  1 C
 N 2 = − F
F
N2
On connait les efforts dans les barres, on donc passer au post-traitement. F

X = F  X = −F
L'équilibre du nœud A donne  A et celui du nœud B  B
YA = 0 YB = F
Les 3 équations d'équilibre X A + X B = 0 ; YA + YB − F = 0 ; et −hX B − hF = 0 sont vérifiées.

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Cas des structures hyperstatiques


Si la structure est hyperstatique les équations d'équilibre ne permettront pas de résoudre directement le
problème. On peut procéder par coupure pour faire apparaitre autant d'inconnues que le degré
d'hyperstaticité. Il est alors possible de calculer les contraintes dans les barres en fonction du chargement
extérieur et des inconnues X i des coupures.
On calcule alors la déformation de la structure et pour chaque barre coupée on devra écrire
∆ℓ i X i ( F , X j )
l'équation de compatibilité des déplacements en calculant =
ℓi ESi
Nous voyons ici que la solution dépend directement des caractéristiques mécaniques des barres
pour calculer la déformation de la structure et écrire les équations de compatibilités.

En résolvant ce système nous pourrons alors calculer les X i .


Il est beaucoup plus rapide d'effectuer ces calculs en utilisant le théorème de Ménabréa.
Calcul de l'énergie de déformation élastique de la structure
 ℓ 
2
ℓi N
2 Ed = ∑ ∫ dx = ∑ N i2   L'effort normal est uniforme dans chaque barre i du treillis
i
0 ES
i  ES i
Application du théorème de Ménabréa
∂Ed ( F , X i )
Pour un treillis hyperstatique de degré N nous aurons à écrire ∀i ∈ [1, N ] =0
∂X i
∂Ed ∂N j  ℓ 
D'après ce qui précède = ∑Nj   où les N j sont des fonctions de ( F , X i )
∂X i j ∂X i  ES  j

Analyse
Exemple
A 3 Barres ==> 3 inconnues internes ( N1 , N 2 , N 3 )
CL ==> 6 inconnues efforts de liaison ( X A , YA X B , YB X C , YC )
h 1
Soit 9 inconnues pour 8 équations le problème est hyperstatique de degré 1
2
B  N1 N3 N1
 2 − F − =0
h
F 2 N2 C
3 Équilibre du nœud chargé ==> 
 N + N1 + N 3 = 0
C
 2 2 2 F
N3
 N = N 3 + F 2
Choisissons N 3 comme inconnue hyperstatique ==>  1
 N 2 = − F − N 3 2
∂Ed h 2 h h 2
= ( N 3 + F 2) + (− F − N 3 2)(− 2) + N3
∂N 3 ES ES ES
∂Ed
Le théorème de Ménabréa = 0 ==> N 3 (2 + 2 2) + F (2 + 2) = 0 soit N 3 = − F / 2
∂N 3
 F
 N1 = F 2 −  N = F / 2
D'où  2 ==>  1 La barre 2 ne sert à rien ! (pour ce chargement)
N = −F + F  N 2 = 0
 2
On connait les efforts dans les barres, on donc passer au post-traitement.

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Utilisation des résultats - post-traitement


Vérification à la limite élastique
Pour que la structure reste dans le domaine élastique, il faudra satisfaire un critère de
dimensionnement du type :
Rei limite élastique conventionnelle Nous utilisons ce type de critère
N du matériau de la barre i pour illustrer nos calculs dans les
< Rei exercices, MAIS ...
S i
En pratique, une structure doit satisfaire durant toute sa durée d'exploitation des conditions de
fiabilité et durabilité appropriées. Pour cela des coefficients de sécurité partiels, définis par des
normes (Eurocodes), seront appliqués d'une part sur les caractéristiques des matériaux et d'autre part
sur les sollicitations. De plus il faut considérer différentes combinaisons d'un grand nombre de cas de
chargement (avec leurs coefficients), dont les effets se combinent entre eux. Ce n'est plus aussi
simple!

Si l'on atteint la limite élastique dans une barre celle ci plastifie sur toute sa section et sur toute sa
longueur (l'état de contrainte est uniforme dans les barres), et si l'on considère que l'écoulement
plastique se fait sans écrouissage il y aura ruine plastique de la barre. Si la structure est isostatique,
elle deviendra hypostatique, il y aura ruine plastique du treillis. Si la structure treillis est fortement
hyperstatique nous aurons une réserve de sécurité plastique par rapport au chargement maximal
élastique (il faudra plastifier n barres, n étant le degré d'hyperstaticité). Sachant que l'énergie de
déformation absorbée dans les déformations plastiques est beaucoup plus importante que l'énergie
de déformation élastique, la réserve de sécurité passive d'un treillis hyperstatique peut être très
importante.
Vérification au flambement
Le flambement élastique est une instabilité beaucoup plus sévère car une barre qui flambe
n'absorbe plus d'énergie (instabilité). Le flambement est un phénomène brutal qui se produit sous
de forte charge de compression. Les aspects théoriques sur le flambement sont présentés dans le
chapitre sur les poutres en flexion. Le critère d'instabilité par flambement élastique d'un treillis est
relatif à la charge critique d'Euler Fc définie par
EI I est le moment quadratique de la section droite, c'est
Fc = π 2 une donnée géométrique caractéristique de la section.
ℓ 2c
Pour les structures treillis la longueur de flambement ℓ c est la longueur des barres
entre les nœuds.

Le critère d'instabilité est de la forme. ∀N i < 0 N i < Fci

En pratique on cherchera à avoir N Max ≪ Fc pour avoir une réserve de sécurité plastique.
EI
Soit pour une barre donnée SRe ≪ π 2 2

Regroupons les caractéristiques matériaux et les caractéristiques mécaniques entre elles.
S ℓ2 E S ℓ 2 / I est un coefficient adimensionnel caractéristique
≪π2 de l'élancement de la barre.
I Re
Plus la barre est élancée plus le risque de flambement élastique est important.

I
Introduisons le rapport i = qui est le rayon de giration de la section droite.
S
Plus le rayon de giration est élevé plus la matière est éloignée du centre de la section droite

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R
Barre de section circulaire R I = π R 4 / 4 S = π R 2 ==> i = R / 2
R>>e
Tube creux d'épaisseur e << R I ≅ π R 3e S ≅ 2π Re ==> i ≅ R / 2

ℓ S ℓ2
Le rapport λ = = caractérise l'élancement de la barre.
i I
E
Avec ces notations, la condition pour éviter le flambement élastique SRe < Fc conduit à λ < π
Re
Cette relation donne par exemple la longueur maximale de la barre en fonction du matériau
et de la section, pour que le flambement n'ait pas lieu dans le domaine élastique.

Calcul de la déformée
Pour chaque barre du treillis nous pouvons calculer son allongement à partir de l'effort normal en
utilisant la loi de comportement du matériau.
eAB Direction unitaire
 ∆ℓ   N   Nℓ 
Pour une barre AB : ε AB  ==> ( uB − u A ) . eAB = 
=  = de la barre de A vers B

 ℓ  AB  ES  AB  ES  AB
Nous disposons donc de N b relations entre les déplacements nodaux ( 2 N n inconnues), or nous
avons aussi les p conditions aux limites.
Si la structure est isostatique 2 N n = p + N b
si la structure est hyperstatique 2 N n < p + N b
==> Nombre d'équations supérieur ou égale au nombre d'inconnues déplacements, nous
pouvons déterminer la déformée complète du treillis.
La démarche consiste à partir des conditions aux limites, pour de proche en proche utiliser la
compatibilité des déformations et des déplacements aux nœuds de la structure.
Ces calculs peuvent devenir longs si le nombre de barres et de nœuds est important

Fh Fh
Exemple Pour la barre AC : N AC = − F ==> ∆ℓ AC = − or u A = 0 ==> uC = −
ES ES
B
F 2h 2 Fh
Pour la barre BC : N BC = − F 2 ==> ∆ℓ BC = =2
h ES ES
yo
 1/ 2 
or ∆ℓ BC = ( uC − uB ) . eBC avec uB = 0 et eBC = 
A h C
xo 
F −1/ 2 
( u − v ) Fh
==> C C = 2
2 ES
Fh
il faut alors utiliser la compatibilité des déplacements uC = −
ES
pour trouver vC = −
Fh
ES
(2 2 +1 )
Si l'on fait le bilan des équations utilisées
2 Lois de comportement (une par barre)
4 conditions aux limites pour un total de 6 inconnues (ui , vi )

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Utilisation du théorème de Castigliano


Il est beaucoup plus rapide d'utiliser le théorème de Castigliano si l'on cherche le déplacement d'un
point particulier de la structure.
∂Ed  ∂E ( F , X ) 
= δ F ou pour les charge fictive  d  = δX
∂F  ∂X  X =0
Exemple
( − F ) 2 h ( 2 F ) 2 2h ∂Ed Fh
B 2 Ed = + ==> = (1 + 2 2)
ES ES ∂F ES
∂E
( )
h Fh
yo La charge est orientée vers le bas ==> vC = − d = − 1+ 2 2
A h C ∂F ES
xo On a retrouvé très rapidement le résultat précédent
F
Si l'on veut calculer par Castigliano le déplacement horizontal du point C, il faut
B introduire une charge fictive X horizontale.
h
 N = F 2 ∂Ed h
= (X − F)
yo C
A h Il faut reprendre le problème  1 ==>
xo
X
 N 2 = X − F ∂X ES
F
Fh
Pour X = 0 on retrouve uC = −
ES

Exercices
Les exercices de cours sont corrigés sur le site, il faut chercher les réponses avant de consulter le corrigé.
Exercice 6 : étude d'un treillis de deux barres
Objectifs : Approche "RDM" pour les structures isostatiques.
Notions de critères de dimensionnement (limite élastique, flambement)
Calcul du champ de déplacement (géométrique et Castigliano).


1. Montrer que cette structure est isostatique.
A C
2. Calculer l’effort normal dans les barres ainsi que les réactions aux
h = ℓ/ 3 F appuis.
L = 2ℓ / 3
yo
3. En déduire la charge maximale que peut supporter cette structure
π /6
B pour rester dans le domaine élastique.
xo
Barres de section S 4. pour quelle valeur de la portée maximale ℓ Max y a-t-il un risque de
et de module d’Young E flambement élastique ?
5. Calculer la déformation de la structure
6. Vérifier les résultats en utilisant le théorème de Castigliano.

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Exercice 7 : étude d'un treillis de six barres


Objectifs : Approche "RDM" pour les structures hyperstatiques.

F
1. Montrer que cette structure est hyperstatique.
h 2. Simplifier le modèle en tenant compte des symétries.
3. Utiliser le TH de Ménabréa pour calculer les efforts dans les barres.
h
4. En déduire l'allongement de la diagonale chargée.
À partir des déformations
Retrouver ce résultat à partir de Castigliano.
F
Les barres sont de section S et de module d’Young E
Pour assimiler le cours il faut traiter des exercices non corrigés.

Votre parcours pédagogique


Ayant appliqué les techniques de calculs analytiques sur des cas simples, vous avez vu comment exploiter
les résultats des calculs. Il est naturel de voir comment aborder ces problèmes numériquement par la
méthode des éléments finis, pour pouvoir s’attaquer a des problèmes plus complexes.
Suite conseillée
Étude des treillis par la MEF

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