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L’employabilité des é tudiants en situation

de handicap, une affaire de tous !

Source  : https://lematin.ma/journal/2019/lemployabilite-etudiants-situation-
handicap-affaire/324438.html

Selon l’Enquête nationale sur le handicap réalisée en 2014 par le ministère de la


Solidarité, du développement social, de l’égalité et de la famille, le taux de chômage
des personnes en situation de handicap, de léger à très sévère, est 4 fois supérieur au
taux de chômage national. Au niveau de l’enseignement supérieur, les diplômés en
situation de handicap représentent 0,42% de l’effectif global des diplômés (statistiques
2017-2018). Des chiffres qui interpellent quant à la nécessité d’agir en faveur de cette
catégorie en proie à des difficultés pour l’insérer dans la vie active. 
«Au Maroc, ce qui est intéressant, c’est qu’il y a beaucoup d’entités qui travaillent sur
cette problématique depuis des années. Toutefois, le problème réside dans le fait qu’il
n’y a pas d’harmonie et de liaison. Chaque partie travaille dans son coin, sans pour
autant connaitre ce que font les autres parties», a souligné Hafida Mderssi, professeur
à l’Université Mohammed V de Rabat, directrice du centre d’accueil, d’orientation et
du suivi, à l’occasion de la rencontre internationale sur l’employabilité des étudiants
en situation de handicap organisée la semaine dernière à Rabat, dans le cadre du projet
PACES - Progression des centres d’accessibilité dans l’enseignement supérieur pour
les étudiants en situation de handicap en Afrique du Nord. 
Ce projet, qui s’inscrit dans le cadre du programme Erasmus+, prévoit la mise en place
d’un ensemble d’initiatives dans les universités égyptiennes et marocaines pour
soutenir la modernisation de l’enseignement supérieur en développant des centres
d’accessibilité (statiques, mobiles et virtuels) qui permettront aux étudiants handicapés
d’avoir accès à des services de soutien, ainsi qu’à un réseau d’employeurs afin de
mieux s’insérer sur le marché du travail.
En collaborant avec les différents acteurs socio-économiques œuvrant dans ce
domaine, le projet vise à doter les étudiants en situation de handicap des compétences
nécessaires pour améliorer leur employabilité et décrocher un emploi, tout en
instaurant une culture d’inclusion au sein des établissements d’enseignement et auprès
des employeurs. 
«Nous souhaitons, à travers ce projet, impliquer les employeurs dans le renforcement
de l’employabilité des étudiants en situation de handicap en leur apportant du mentorat
pour réussir dans leurs carrières. Il faut que tous les acteurs travaillent ensemble pour
pouvoir offrir aux étudiants une chance de réussir leur avenir», indique Jacqueline
Cawston, co-director of Centre for Postdigital Cultures - Coventry University,
coordinator of PACES.
Institutionnels, acteurs de la société civile et entreprises, les intervenants lors de cette
conférence ont été unanimes sur la nécessité pour les employeurs de s’inscrire dans le
cadre d’une politique d’inclusion de cette catégorie. Un défi qui passe, entre autres,
par la mise en place de mesures incitatives à l’insertion des personnes en situation de
handicap ou encore de la discrimination positive. 
«La question des quotas a été tranchée pour la fonction publique, pour le secteur privé
il y a actuellement un débat entre le ministère de tutelle et la CGEM afin d’arrêter le
quota pour le secteur entrepreneurial, de déterminer la taille de l’entreprise éligible et
les mesures incitatives et coercitives dans ce sens», note Ahmed Ait Brahim, chef
division insertion sociale des personnes en situation de handicap au ministère. 
L’amélioration de l’employabilité des étudiants en situation de handicap nécessite une
approche inclusive garantissant l’ensemble des droits de cette catégorie pour une
intégration effective dans la société. L’enjeu étant de lancer une vraie dynamique qui
cultive l’égalité des chances et le développement humain.

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Ils ont déclaré

Hafida Mdarssi, professeur à l’Université Mohammed V - Rabat, directrice du


centre d’accueil, d’orientation et du suivi

«La rencontre autour du projet PACES a constitué une oppotunité pour débattre avec
les parties internationales des pays partenaires autour de l’employabilité des étudiants
à besoins spécifiques, qu’on appelle désormais des étudiants en situation de handicap.
Avec nos partenaires, entre autres institutionnels et de l’entreprise, l’événement a
constitué un grand débat avec deux panels : Le premier panel a permis d’identifier le
positionnement du Maroc dans ce paysage international qui est celui de répondre aux
besoins des étudiants, surtout ceux qui sont à besoins spécifiques. Le deuxième panel
était dédié aux recruteurs et aux employeurs, qui étaient également présents pour nous
aider dans ce grand chantier. Ceci dit, l’événement n’a pas été une conférence
ordinaire, mais plutôt le lancement d’un chantier qui est d’abord national, certes, et qui
va avoir une portée internationale puisqu’il connait la participation de plusieurs pays.
À cette occasion, nous avons lancé le projet d’une cellule de coordination entre les
différents partenaires, aussi bien institutionnels que ceux de l’entreprise. Le but est de
monter des activités communes et d’en faire le suivi. À travers PACES, on dispose
d’un espace équipé d’outils informatiques mis à la disposition des étudiants en
situation de handicap au sein de la faculté des sciences de l’éducation. À titre
d’exemple, les non-voyants peuvent bénéficier des appareils qui vont les aider
énormément. On travaille également sur l’e-learning et sur d’autres projets qui vont
avoir lieu au sein de l’Université Mohammed V.»
Ahmed Ait Brahim, chef division insertion sociale des personnes en situation de
handicap au ministère de la Solidarité, du développement social, de l’égalité et de
la famille

«Aujourd’hui, il existe plusieurs modalités d’emploi en faveur des personnes en


situation de handicap : La première modalité et qui a d’ailleurs été bien faite, est celle
d’organiser annuellement un concours spécial commun pour les diplômés en situation
de handicap. L’idée à travers cette modalité est d’appliquer le fameux quota de 7%.
L’année dernière, le concours a porté sur 50 postes. Pour cette année, le concours
portera sur 200 postes budgétaires. Il est prévu en novembre prochain. Je souligne que
cela ne concerne que l’accès à la fonction publique. La deuxième modalité, également
intéressante, concerne ceux qui veulent monter leurs petites entreprises. Dans ce sens,
un fonds, baptisé, fonds d’appui à la cohésion sociale a été mis en place.
Concrètement, l’idée est qu’on ne donne pas de crédit mais plutôt une subvention de
60.000 DH. En chiffres, nous sommes aujourd’hui à presque 1.200 porteurs de projets.
Contrairement à ce qu’on croyait, il y a eu une forte demande de la part des jeunes qui
voulaient monter leurs propres entreprises. Ce qui est important à souligner c’est que
le projet concerne les personnes de tous types de handicap, y compris le mental. Cette
année, on envisage d’augmenter un peu le budget afin de répondre à la demande des
jeunes. La troisième modalité est toujours en cours de réflexion. Elle implique
d’arrêter le quota dans le secteur entrepreneurial. D’ailleurs, on a fait un éventail
d’expériences internationales et on a constaté l’existence de deux types de dispositifs :
la première possibilité implique qu’on incite les entreprises et qu’on arrête le quota et
parallèlement, on met en place des mesures coercitives pour ceux qui ne respectent pas
le quota. Ce modèle est français et existe également en Tunisie et en Turquie. La
deuxième possibilité est celle du modèle belge et qui renvoie à faire des mesures
incitatives pour les personnes qui embauchent. Au Maroc, on vient d’ouvrir la
réflexion avec le patronat sur éventuellement la possibilité d’arrêter le quota, de
déterminer la taille de l’entreprise éligible et les mesures incitatives et coercitives dans
ce sens.»
Espoir Maroc forme les handicapé s à
l’emploi
Source  : https://leconomiste.com/article/1036213-espoir-maroc-forme-les-
handicapes-l-emploi
L’association organise le 5 décembre son quatrième Forum dédié aux
personnes en situation de handicap[scald=26675:sdl_editor_representation]
Seuls 13,6% d’entre eux exercent une activité professionnelle

Et de quatre pour le Forum Handicap Maroc! Ce rendez-vous, qui vise à


favoriser l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap,
proposera cette année des formations et des ateliers de coaching pour
préparer cette population à l’emploi et lui apprendre à cibler des métiers
adaptés (Ph. Espoir Maroc)

Faire tomber les idées reçues sur les personnes en situation de handicap
et leur offrir de l’emploi. C’est dans cette optique que l’association Espoir
Maroc organise pour la quatrième fois le Forum Handicap Maroc qui se
tiendra le 5 décembre prochain à Casablanca. Un rendez-vous qui ne se
contentera pas cette année de mettre en contact les milliers de
participants attendus avec des recruteurs, mais également de les
préparer comme il se doit à intégrer le marché du travail.

Cette nouvelle édition devrait attirer cette année plusieurs milliers de


handicapés, présentant un handicap moteur, visuel, auditif ou encore
mental. Pour les accueillir, près d’une trentaine d’entreprises seront de la
partie. Mais pas seulement. L’évènement sera aussi marqué par la
présence de plusieurs associations du domaine, susceptibles de les
orienter dans leur parcours.

Les personnes en situation de handicap représentent près de 5,1% de la


population d’après les résultats du dernier recensement du Haut-
Commissariat au plan (HCP), ce qui est loin d’être négligeable. Pourtant,
seuls 13,6% d’entre eux occupent un emploi selon l’enquête nationale sur
les personnes en handicap (ENPE). Sans oublier que l’un des principaux
acteurs aptes à faire avancer les choses, le gouvernement, manque
cruellement de transparence à ce sujet.

«Le ministère de la Fonction publique intègre une politique spécifique en


faveur des handicapés mais ne communique pas suffisamment sur cette
dernière. Par exemple, la procédure de passation des concours pour non-
voyants n’est pas expliquée aux intéressés, qui restent alors dans le flou
total», confie le président de l’association, Karim Kaitouni.

Pour changer la donne, de plus en plus d’entreprises proposent des


solutions pour améliorer leurs conditions de travail, concernant
notamment  l’accessibilité aux locaux ou encore l’adaptation du poste.
Mais de nombreux efforts restent à faire pour combattre des préjugés trop
solidement ancrés dans la société.

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