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B TP :
Comment gérer un chantier de A à Z
Sommaire :
Le secteur du bâtiment et des travaux publics est un des secteurs les plus importants
de l’économie française avec près de 9 % des salariés du régime général. Mais c’est,
aussi, celui qui demande le plus de préparations en amont de la réalisation effective
des chantiers et qui coûte très cher en cas de mauvais calcul.
Malheureusement c’est aussi celui qui concentre le plus de risques pour les salariés avec,
pour lui seul, environ 18 % des accidents avec arrêt de travail et près de 30 % des décès.
Afin de faire baisser ces taux et d’améliorer la productivité d’un chantier, il est
important de bien ficeler et gérer chaque étape d’un chantier. Ces étapes passent
par la préparation en amont du projet, l’organisation du planning, l’établissement
des budgets… mais aussi le suivi et le retour sur les différents résultats
afin d’expliquer d’éventuels retards pour les éviter lors du chantier suivant.
En effet, une fois achevé, l’entreprise doit aussi revenir sur les résultats
réels du chantier, les écarts, qu’ils soient positifs ou négatifs ainsi que
les étapes clés de son chantier afin de s’enrichir de son expérience.
b. La préparation du chantier
Durant cette phase de préparation, l’entreprise doit prévenir les risques professionnels en
anticipant toutes les situations dangereuses. Elle doit fixer des délais réalistes en tenant
compte des ressources nécessaires et de l’environnement du chantier.
• la mise en place d’un code des bons comportements et des bonnes pratiques pour
prévenir les accidents ;
La prévention des accidents, ou de tout aléa, doit se faire à ce niveau bien avant le
commencement du chantier BTP. En effet, toutes les options techniques de construction
et de délais associés qui seront pris en compte seront mentionnées dans le contrat
d’exécution. Il faut à tout prix garantir la compatibilité entre les options techniques, les
délais impartis et les exigences de santé et de sécurité. Ainsi il n’y aura plus (ou presque)
d’imprévus.
• Le maître d’ouvrage doit définir ce qu’il veut vraiment. Il peut être accompagné
d’un prestataire (hors maître d’œuvre) qui sera chargé de la planification (OPC ou
ordonnancement / planification / coordination).
En réalité, la plupart des accidents surviennent suite à des situations d’improvisation
et d’urgence sur les chantiers dues principalement à un manque d’anticipation dans
la préparation des travaux. La prévention dans le secteur du BTP s’appuie sur plusieurs
points :
• Le maître d’œuvre doit concevoir le projet sur le plan technique et établir les pièces
contractuelles nécessaires : calendrier des travaux, cahier des clauses administratives
particulières (CCAP), cahier des clauses techniques particulières (CCTP), dossier de
consultation des entreprises … il doit prendre en compte la protection de la santé et de
la sécurité des salariés (moyens et équipements, mode opératoire…).
c. Le mode opératoire
On appelle « mode opératoire » une description détaillée des différentes tâches
nécessaires pour réaliser un ouvrage BTP. Comme nous venons de le préciser c’est au
maître d’œuvre d'établir le mode opératoire et de le présenter au maître d’ouvrage bien
avant le commencement du projet. C’est un reflet fidèle mentionné sur le papier et qui
décrit le travail des ouvriers en tenant compte :
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Comment gérer un chantier de A à Z
• Des « règles de l’art » telles qu’elles sont précisées et définies dans les DTU
• De l’environnement externe.
• Responsabilité des salariés : il est responsable de leur sécurité sur les lieux du travail ;
• Responsabilités vis-à-vis des tiers si un dommage est causé par sa faute ou sous sa
responsabilité ;
• Pour le maître d’ouvrage : il est important qu’il assure les déblocages de fond nécessaires
auprès de la banque ou des établissements financiers pour assurer le bon déroulement
du planning et son respect ;
a. Le diagramme de Gantt
même si plusieurs représentations graphiques sont possibles, dans le secteur du BTP,
c’est en général de diagramme de Gantt qui est utilisé.
C’est un outil qui permet de modéliser les tâches différentes et nécessaires à l’exécution
d’un projet BTP. Son nom vient de son inventeur Henry L. GANTT, en 1917. Cet outil est
couramment utilisé car il est simple de lecture et permet de représenter graphiquement
l'avancement du projet. Il sert aussi à la communication entre les différents intervenants.
Inutile de s’armer de logiciels complexes ou sophistiqués pour le mettre en place. Il suffit
parfois d’un simple tableur, mais il existe des outils spécialisés dont le plus connu est
Microsoft Project. Pour construire un diagramme de GANTT, on représente chaque tâche
par une ligne, les colonnes représentent les unités de temps (jours, semaines ou mois).
De plus, en ajoutant les ressources, qu’elles soient matérielles ou humaines, dans le
diagramme, on pourra avoir une idée globale sur le coût.
b. Les logiciels
Il est possible d’utiliser un simple tableau mais pour un projet BTP, qui est en général de
taille assez importante, il est conseillé d’utiliser des logiciels spécifiques. Il existe un grand
nombre de logiciels permettant la construction de ces diagrammes de GANTT. On pourrait
citer : PSN, MS Project… mais cette liste est évidemment non exhaustive. Il existe aussi
des logiciels gratuits. En ce qui concerne le secteur du BTP, un logiciel assez généraliste
permet de gérer le planning. En effet, les principales fonctions du logiciel devront être :
• Une gestion des tâches : mettre en évidence les enchaînements ainsi que les débuts et
les fins
c. Le plan de travail
Une fois les ressources pour travailler votre diagramme prêtes, il est temps de s’intéresser
au plan de travail. Il est très important d’y consacrer le temps nécessaire car ce dernier
devra refléter toutes les actions et les prestations qui doivent être visibles. Le Cahier des
Clauses Techniques Particulières (CCTP) peut être intéressant à utiliser pour établir le
plan, mais il est important d’être moins généraliste et de décomposer chaque poste en
différentes phases.
• Les jours fériés qui peuvent être sur le planning. Imaginez que pour les 11 jours fériés
par an, ce soit l’équivalent de 3% du temps de travail annuel et autant d’indemnités de
retard ! Par la suite, vérifiez bien les paramétrages de votre logiciel car il se peut qu’il
n’englobe pas les jours fériés nationaux ou religieux ;
• Vérifiez bien que vous avez pris en compte les différents congés de l’entreprise ou les
ponts du mois de mai ;
• Les temps de travail : c’est à vous de paramétrer votre logiciel. Pour cela pensez au
nombre de jours travaillés par semaine, 5 ou 6 jours. Le temps de travail effectif par jour.
Juste pour donner un ordre de grandeur : Quand un planning prévoit un travail de 6 jours
et que le chantier ne travaille que 5 jours, imaginez tout le temps de retard au final !
Avant toute diffusion de votre planning aux entreprises qui vont intervenir, revoyez les
liaisons des tâches, les ressources allouées… Le planning est LE document sur lequel
vous devrez vous attarder car c’est l’épicentre de votre projet. Il organise les différentes
interventions de chaque entreprise et donne de la visibilité sur les échéances de chaque
tâche. Sans lui, inutile de vous dire le désordre et la perte d’argent qui peu en découler.
• La méthode « chemin de fer » contient les tâches et le temps mais on y rajoute un autre
élément à savoir la localisation.
• La méthode « PERT » : Cette méthode est destinée à faire apparaître les tâches
prioritaires. Cependant, il est rare de voir cette méthode dans le secteur du BTP.
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Comment gérer un chantier de A à Z
Une fois le planning et tous les documents techniques nécessaires mis en place, il est
temps de s’occuper de la gestion des ressources humaines et des différents budgets à la
fois technique et financier.
En fixant un budget, on ne cherche pas à obtenir un chiffre précis qui sera réalisé mais
plutôt à donner un indicateur qui poussera à réagir si besoin pour atténuer l’écart avec la
réalité. Les entreprises du BTP se servent de la comptabilité analytique pour leur gestion
prévisionnelle.
La gestion de production
Pour assurer une bonne gestion de la production d’un chantier, il faut nécessairement
avoir préparé :
• un planning réel, basé sur des faits réels à partir des renseignements notés sur les
rapports de suivi de chantier. Comme pour la gestion prévisionnelle, la comptabilité
analytique intervient pour donner des chiffres de référence.
Une comparaison au jour le jour du planning prévisionnel avec l’avancement des travaux
doit se faire pour pouvoir réagir rapidement. Il faut prendre le temps d’analyser le moindre
écart, pour mieux comprendre les causes éventuelles et éviter qu’elles ne se répètent.
Mais en général, plusieurs causes sont possibles. Si l’analyse révèle que les écarts sont
dus à des dysfonctionnements dans l’exploitation des ressources, il faudra rapidement
les corriger et surveiller le résultat de la mise en œuvre des corrections apportées après
écarts.
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Le Temps passé
Le temps passé est le temps écoulé que l’on peut mesurer. Si le chantier est ouvert de
8h00 à 12h00, le temps passé est de 4 heures. Cela ne prend pas en compte si les heures
écoulées ont été effectivement travaillées et à quel rendement ;
• Quand elle attend par exemple que l’ouvrier déplace, charge la marchandise… :
elle n’est pas efficiente
Dans ces deux situations, il s’agit bien de temps réel où la machine est affectée à la tâche.
Pourtant le temps effectif est moindre.
En phase de préparation, l’entreprise BTP a pu mettre en place l’étude des prix ainsi
que l’organisation du chantier (budget, planning, prévention des accidents…). Le suivi de
chantier constitue l’activité de la gestion de chantier en temps réel. Il s’agit de relever et
de suivre la réalité des circonstances de la production pour pouvoir les comparer avec les
prévisions établies en amont et de corriger les écarts. Ainsi on comprend mieux, qu’il n’y
ait aucune utilité à suivre un chantier si les prévisions n’ont pas été faites correctement.
Pour certaines entreprises, le suivi des chantiers consiste à établir un comparatif entre les
dépenses réelles et les recettes réelles du chantier. Or ce n’est pas la fonction ni l’objectif
principal du suivi ! Même si une telle comparaison entre les dépenses réelles et les recettes
réelles peut apporter une information, on ne peut pas en dégager des axes de régulation.
Avant d’engager un suivi de projet, il est impératif d’avoir bien accompli et de respecter les
étapes précédentes. Cela permet également d’établir un seuil de tolérance afin de mettre
en place des alertes et d’éviter de se retrouver dans des situations dramatiques. Sans
oublier, qu’aujourd’hui la concurrence assez rude qui sévit dans le secteur des BTP oblige
les entreprises à traiter des marchés à faible prix en réduisant leurs marges. Les niveaux
d’alerte dans le contrôle de l’avancement permettent d’évaluer la situation par rapport aux
budgets de chantiers et de réagir si besoin.
• prévoir ;
• mesurer ;
• réguler.
Pour assurer le suivi d’un chantier BTP, et donc pouvoir comparer la réalité avec les
prévisions, il faut disposer d’une structure qui recueille toutes les informations de manière
exhaustive. En général, c’est le rapport de chantier qui permet de profiter des informations
nécessaires au suivi. Il n’existe pas de méthodes uniques, mais chaque entreprise développe
ses propres méthodes de renseignements pour une bonne gestion de projet. On comprend
mieux que chaque entreprise aura un format de relevé d’informations qui sera construit en
fonction des objectifs de suivi de chantier.
Le relevé de l’information
• La mesure des écarts par la comparaison des réalités avec les prévisions ;
• Le recalage des prévisionnels suite aux écarts et à leurs corrections : on peut assister
au recalage du planning ou des budgets et du jalonnement financier du chantier ;
La correction
La gestion en temps réel du chantier BTP va vous permettre une réactivité importante
et donc de limiter les conséquences des écarts et leurs impacts sur le déroulement du
projet. Il faut donc se donner les moyens d’apporter des corrections tant qu’il y a intérêt à
le faire pour changer la donne et la situation. Il faut traiter les causes génératrices d’écarts,
en temps réel. Puis par la suite, on peut s’intéresser aux résultats issus d’analyses
conventionnelles comme ceux de la comptabilité analytique qui viendront conforter vos
résultats ou élargir votre champ d’action futur.
• La prise en compte de variables exogènes qui n’avaient pas été considérées lors de la
préparation du chantier
Pour le constat d’un écart positif, il est important de faire le compte rendu concernant le
facteur qui a amélioré les résultats afin d’améliorer la productivité de l’entreprise tout
entière.
Le débriefing du chantier
Le retour sur expérience est très important durant le suivi d’un chantier. Il faut qu’à chaque
fin d’étape se réalise un « débriefing » avec tous les intervenants pour noter tous les points
importants. Ce débriefing doit se faire à chaud pour plus d'efficacité !
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Une fois le chantier fini, il faut comparer le résultat financier du chantier et le prévisionnel
qui était établi durant la préparation (et donc sans recalage). Cette analyse est très
importante même si les conséquences sont atténuées grâce au suivi et à la régulation du
chantier. En réalité, il s’agit concrètement de savoir si on a fait une bonne affaire, comme
on l’estimait au début en acceptant le projet.
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