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I -Ecoulement par orifices et ajutages:

1. Introduction :
L’orifice est une petite ouverture de forme quelconque (circulaire, triangulaire,
rectangulaire…etc.) située sur une paroi latérale ou au fond d’un réservoir à travers laquelle
peut s’écouler un fluide.
L’ajutage est une petit conduit de forme variable de section généralement circulaire dont on
muni un orifice par lequel s’écoule un liquide.

2. Classification des orifices :


Les orifices sont classés suivant leur taille, forme, la nature de l’écoulement qui passe à
travers et aussi suivant la nature de la paroi.
1- Les orifices sont classés comme orifices larges (grand) ou orifice petit suivant leur
taille et la charge du liquide dessus.
Si Le rapport entre la charge et la hauteur de l’orifice (H/d) est supérieur à 5 l’orifice est dit
petit sinon il est dit grand ou large. Fig.1
2- Suivant leurs formes les orifices sont classés en orifice circulaire, triangulaire,
rectangulaire ou carré.
3- En considérant la paroi des orifices, ils sont classés en orifice à paroi mince (fig.2) et
orifice à paroi moulée (fig.3).
4- Suivant l’écoulement qui se fait à travers on distingue – orifice dénoyé (fig.4), - orifice
noyé (partiellement (fig.5) et totalement noyé (fig.6)).

H H H H
d d

Fig.1 Fig.2 Fig.3 Fig.4

H H

Fig.5 Fig.6 1
3. Ecoulement à travers les orifices : H
Considérant un réservoir rempli d’eau avec un orifice situé sur une paroi latérale 2 SC
S
En appliquant l’équation de Bernoulli entre les sections 1 et 2 :
P1 V12 P2 V22
+ z1 + = + z2 + , avec P1 =P2=0, V1=0, Z1=H, Z2=0 Fig.7
γ 2g γ 2g
On aura : V2 = 2 gH … (VIII.1)
C’est l’expression de Torricelli, c’est une vitesse théorique qui est supérieure à la vitesse
réelle à cause de l’influence des pertes de charge à la sortie de l’orifice.
4. Les coefficients hydrauliques :
Les coefficients hydrauliques sont :
- Le coefficient de vitesse CV.
- Le coefficient de contraction CC.
- Le coefficient de débit Cd.
IV.1 Le coefficient de vitesse :
C’est le rapport entre la vitesse réel de l’écoulement et la vitesse théorique.
V 2 gH R HR
CV = R = = … (VIII.2)
VTh 2 gH H
HR est la charge réelle de l’écoulement en tenant compte de la perte de charge.
CV varie entre 0,95 et 0,99. Pour les orifices à paroi mince on prend CV=0,98.
IV.2 Le coefficient de contraction :
Il décrit la contraction de la veine liquide à la sortie de l’écoulement, il est égale au
rapport entre la section contractée SC et la section réelle de l’orifice.
S
C C = C … (VIII.3)
S
La valeur de CC varie entre 0,61 et 0,69 suivant la forme de l’orifice, la charge du liquide au
dessus de l’orifice. En général en prend une valeur autour de 0,64.
IV.3 Coefficient de débit :
Le coefficient de débit est définie comme étant le rapport entre le débit réel sortant de
l’orifice et la débit théorique.
Q V S
C d = R = R C = CV C C …(VIII.4)
Qth Vth S
Le coefficient de débit varie entre 0,61 et 0,65. La valeur 0,62 est souvent prise.
Q = C d S 2 gH ... (VIII.5)
Exp :
La charge au dessus d’un orifice de 4 cm de diamètre est de 10m. Déterminer le débit
sortant de l’orifice, la vitesse réelle à la section contractée ainsi que le coefficient de
contraction et la perte de charge. Cd=0,6 . CV=0,98.

5. Ecoulement à travers les orifices larges :


Comme il a été déjà cité si le rapport (H/d <5) l’orifice h
H H1
Est dit large. H2
Prenant le cas d’un orifice large rectangulaire comme le montre
La figure ci-après.
Prenant un élément d’écoulement de largeur b et de hauteur dh,
Le débit élémentaire serait :
dQ = C d dSV = C d b(dh) 2 gh
H1
2 ⎡ 3 3

Q = ∫ C d b 2 gh (dh) = C d b 2 g ⎢ H 22 − H 12 ⎥ …(VIII.4)
3 ⎣ ⎦
H2
1
6. Ecoulement à travers un orifice noyé :
H
Soit l’orifice entièrement noyé de la figure ci-après. H1
En appliquant l’équation de Bernoulli entre 1 et 2 on trouve : H2
V2 = 2 gH 2
La section de l’orifice est : S=b(H2-H1)
Donc : Q = C d b( H 2 − H 1 ) 2 gH … (VIII.5)
7. Ecoulement à travers un orifice partiellement noyé :
Un orifice partiellement noyé est un orifice dont l’écoulement
A la sortie est partiellement immergé par le liquide en aval.
Le débit de la partie immergée est :
1
Q1 = C d b( H 2 − H 1 ) 2 gH H
Le débit de la partie dénoyé est : H1
H2
2 ⎡ 32 3
⎤ 2
Q2 = Cd b 2g ⎢H − H12 ⎥
3 ⎣ ⎦
Le débit total est la somme des deux débits :
2 ⎡ 3 3

Q = C d b( H 2 − H 1 ) 2 gH + C d b 2 g ⎢ H 2 − H 12 ⎥ …(VIII.6)
3 ⎣ ⎦

8. Temps de vidange des réservoirs :


Soit un réservoir de forme quelconque, la section du réservoir
Est assez grande pour que les vitesses à l’intérieure soit négligeables.
Le réservoir est muni d’un orifice au fond.
Soit un élément d’écoulement de largeur (dh) le débit serait :
Q = C d S 2 gh
Pendant un temps dt le niveau baisse de (dh) , donc :
Qdt = − S h dh
Ou C d s 2 gh dt = − S h dh
1 dh
dt = Sh
Cd s 2 g h
H
1 dh
Donc : T = ∫
Cd s 2 g 0
Sh
h
…(VIII.7) , T :est le temps de vidange., Sh=f(h).

9. Temps de vidange d’un réservoir cylindrique :


L’expression du temps de vidange est :
H
Sh dh
T= ∫
Cd s 2 g 0 h
Sh est la section du cylindre. Par intégration on aura.
Sh
T= 2 H … (VIII.8)
Cd s 2 g
ShH=V , volume du liquide dans le cylindre
Q0 = C d S 2 gH , Q0 est le débit correspondant à la charge H
2V
Donc : T =
Q0
La loi de vidange t=f(h) peut s’écrire :
2S h H 2s h
t= − …(VIII.7)
C d s 2 gH 2g
2S h H T 2S h
Avec T = donc = …(VIII.8)
Cd s 2g H Cd s 2g
En remplaçant (VIII.8) dans (VIII.7) :
2
T ⎛ t⎞
t =T − h ⇒ h = ⎜1 − ⎟ H …(VIII.9)
H ⎝ T⎠
⎛ t⎞
D’où : Q = Q0 ⎜1 − ⎟ …(VIII.10)
⎝ T⎠
EXP :
Déduire le temps de vidange d’un réservoir cylindrique de 1m de diamètre rempli
jusqu’à 2m d’eau si il est muni d’un orifice au fond ayant un diamètre de 4cm et un Cd =0,62.
II- Ecoulements par déversoirs

1-Introduction :
Le déversoir est un orifice ouvert à sa partie supérieure, il est utilisé pour le control et
la mesure des débits dans les canaux à ciel ouvert.
Il existe plusieurs formes de déversoirs :
a) Déversoir rectangulaire
b) Déversoir triangulaire
c) Déversoir trapézoïdal
d) Déversoir étagé
Il existe en outre deux types de déversoirs :
a) Déversoir à mince paroi, là où l’épaisseur du seuil déversoir est inférieur à la
moitié de la charge dynamique (δ<0.5 H).
b) Déversoir à paroi épaisse, c’est les déversoirs dont l’épaisseur du seuil est
supérieure à la moitié de la charge dynamique (δ>0.5 H).

2-Rappels théoriques :
Dans ce qui suit, on déterminera les expressions théoriques du débit pour les divers
formes de déversoirs traités.
2-1-Déversoir rectangulaire :

dh
2
V /2g
H L
H

Figure-1-:Ecoulement è travers un déversoir à mince paroi.

Considérant le déversoir de la figure –1-


H : La charge dynamique
L : Longueur du déversoir
Z : La hauteur de pèle.

Considérant aussi une tranche élémentaire de l’écoulement d’épaisseur dh et de longueur L,


la surface de la tranche est donc : S= dh x L .

Comme dans le cas de l’orifice, la vitesse de l’écoulement est : V= (2gh)1/2 .


Le débit dQ qui s’écoule à travers cette tranche liquide seras : dQ= (2gh)1/2 L Cd dh
Cd : étant le coefficient de débit.
H

Par suite : Q = ∫ C d L 2gh dh


0
3
2
Q= Cd 2g LH 2 …………(1)
3

2-2-Déversoir triangulaire :
Soit le déversoir de la figure -2-
:

h
dh
A C B
H

Figure-2- Déversoir triangulaire


Soit le déversoir de la figure –2-
θ : L’angle du déversoir
Considérons une tranche d’écoulement d’épaisseur dh , on peut déduire que :
θ AC AC
tan( ) = =
2 OC H − h
θ
AC = tan( )(H − h)
2
θ
AB = 2tan( )(H − h)
2

La surface de la tranche Liquide sera : S = AB × dh


θ
Où : S = 2tan( )(H − h)dh
2
La vitesse d’écoulement : V = 2gh
Le débit élémentaire serait :
θ
dQ = 2tan( )(H − h) 2g dhC d
2
H 1 3
θ
Q = ∫ 2Cd tan( ) 2g(Hh − h 2 )dh
2

0
2
5
8 θ
Q = Cd 2g tan( )H 2 ……………………(2)
15 2

2-3-Déversoir trapézoïdal :
Soit le déversoir de la figure-3-

A E F B

θ/2 H

D
C
Figure-3-: Déversoir trapézoïdal.
Le débit totale (QABCD) est égale a :
QABCD=QAED+QEFDC+QFBC
QAED=QFBC
Donc : QABCD=2QAED+QEFDC
5
8 θ 2
Q AED = C d1 2g tan( )H
15 2
3
2
Q EFDC = C d2 L 2g H 2
3
5 3
8 θ 2 2
D’où : Q ABCD = Cd1 2g tan( )H + Cd2 L 2g H 2 …….(3)
15 2 3

2-4- Déversoir à seuil profilé :


Afin d’améliorer les performances des déversoirs donc faciliter
l’écoulement au dessus du seuil, il est recommandé de donner au déversoir une
forme profilé afin qu’il épouse la forme de la lame écoulée et pour qu’il n y ai
pas de dépressions.
Le seuil le plus utilisé est celui de Creager dont l’expression est :
x 1, 85
Z = 0 ,5 0 , 85 , H0 étant la charge d’écoulement correspondant au débit de
H0
dimensionnement.

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