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Gestion des risques : cas de la finance islamique

DEDIDACE

A NOS FAMILLES

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Rédigé et présenté par : LELE TCHOMTCHOUA Sandra Danoucia et KAMDEM DJOKAM D’aviela
Beatrice
Gestion des risques : cas de la finance islamique

REMERCIEMENTS

L’HOMME N’EST RIEN SANS AUTRUI. C’est pour cette raison que la réalisation de cette
œuvre a nécessité l’intervention de certaines personnes. Raison pour laquelle nous exprimons
notre gratitude à l’endroit de tous ceux qui de près ou de loin par souci du devenir nous ont
vivement assiste. Ainsi nous adressons nos sincères remerciements au

 Recteur de l’université de Dschang en la personne de Pr Roger TSAFACK NANFOSSO pour


nous avoir donné la possibilité d’effectuer ce projet
 Au Pr FOGUE MEDARD pour toute l’attention qu’il nous a porte
 A notre chef de département Dr MOYUM Georgette pour nous avoir donné ce thème de
projet pertinent
 A notre encadreur Dr ISSOFA pour sa disponibilité et sa supervision
 A Dr DUDJO YEN Boris pour son soutien et ses multiples conseils
 A tous les membres de l’administration pour leurs conseils et leurs apports
 A tous nos camarades de promotion pour leurs aides

Nous ne saurions lister de façon exhaustive tous ceux-là qui ont d’une manière ou d’une autre
pris le soin de faire une prière pour nous. Ceci n’est pas de l’ingratitude nous pouvons vous
rassurez, DIEU est témoin de vos participations pour qu’enfin nous parvenons.

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AVANT PROPOS

L’Institut Universitaire de Technologie FOTSO VICTOR de BANDJOUN a été créé par


décret n°008 /CAB/PR du 19 janvier 1993 et est l’une des grandes écoles de L’université de
DSCHANG. IL a été créé dans le but de relever le niveau de formation des jeunes bacheliers
de l’enseignement technique et même général du Cameroun. Cette formation permet aux
jeunes d’obtenir le Brevet des

Techniciens Supérieur en abrégé BTS ou le Diplôme Universitaire de Technologie en abrégé


BTS et la LICENCE

UN cycle DUT (diplôme universitaire de technologie) dont l’admission se fait par concours
pour les candidats ayant un baccalauréat ou un diplôme équivalent et offre (07) options à
savoir :

• Electronique (EN) ;

• Electro technique (EL) ;

• Informatique de gestion (IG) ;

• Génie des télécommunications et réseaux (GTR) ;

• Maintenance Industrielle et productique (MIP) ;

• Mécatronique (MKA)

• Génie Civil (GC) ;

• GEA

Un cycle BTS (Brevet de Technicien Supérieur) dont l’admission se fait également par
concours, et offre sept (07) options

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• Comptabilité et Gestion des Entreprises (CGE) ;

• Marketing Commerce Vente (MCV) ;

• Secrétariat de Direction (SD) ;

• Banque et Finance (BF) 

• Génie civil (GC) ;

• Electronique (EN)

• Electrotechnique (EL)

Un cycle de Licence Professionnelle ouvert aux étudiants titulaires d’un BTS, DUT ou autres
diplôme équivalent, comprenant les filières suivantes :

• Informatique et Réseaux (IR)

• Génie Civil (GC)

• Génie Electrique (GE)

• Génie Géomantique (GG)

• Ingénierie des Réseaux et Télécommunication (IRT)

• Maintenance Industrielle et Productique (MIP)

• Génie des Maintenances et Installations Energétique (GMIE)

L’IUT-FV héberge en son sein l’académie de formation CISCO

Le cycle licence est un cycle court, d’étude théorique et pratique, s’étalant sur trois années. Le
présent rapport est en réalité le condensé du projet tutoriel, celui-ci étant pour nous une façon
de nous rapprocher du monde professionnel. Notre approche se fait- sur le thème gestion des
risques cas de la finance islamique.

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RÉSUME

Depuis 2008, la survenance de la crise des surprimes et celle des dettes souveraines, ont
fragilisé le système financier jusqu’à créer une crise économique. Nous nous sommes
interrogés sur les causes de ces évènements. En effet, depuis la création de la monnaie, les
hommes ont conçu une finance détachée de la réalité du monde en créant des mécanismes
tels que les outils de refinancement.

C’est dans ce contexte que nous avons étudié la finance islamique. Une finance basée sur des
principes coraniques. Cette dernière étant construite sur des fondements éthiques c’est
notamment, sur l’interdiction de la spéculation et l’adossement systématique des produits des
actifs tangibles. Elle encourage le recours à des financements participatifs, dans lesquels
banques et clients partagent les bénéfices et les pertes.

Nous avons évalué la solution que représentait ce système. Il prône le retour d’une
économie au service de l’homme d’une éthique dans les transactions. Cependant, même s’il
occulte les facteurs de la constitution des crises, il n’est encore que trop minoritaire pour
avoir un impact réel sur le mode financier. De plus, nous avons pu voir qu’il portait de par sa
nature des risques qui lui sont propres.

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ABSTRACT

Since 2008, the apparition of subprime crisis and the one of the sovereign debt have
weakened the financial system until creating an economic crisis. Also, we have questioned
ourselves about the causes of these events. Indeed, since the creation of money, men have
created and uncorrelated financial system of the really of the world by creating tools like the
refinancing tools.

It is in that context that we studied the Islamic finance. A finance based on coranic principals.
This one being built on ethic foundations, and especially on the ban of the speculation and the
systematic backing of products on tangible assets. It prones then the requirement of
participatory funding, within banks and customers share profits and loss.

The way we have wondered about the solution this system did represent. It prones the return
of an economic serving men, and an ethic in the transaction. Although, even if it goes beyond
the factors that constitute crisis, it is yet only minor that have a real impact on the financial
world. Also, we have managed to see that by its nature, it would carry risks of its own.

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TABLE DE MATIERES

DEDIDACE................................................................................................................................................i
REMERCIEMENTS...................................................................................................................................ii
AVANT PROPOS.....................................................................................................................................iii
RÉSUME..................................................................................................................................................v
ABSTRACT..............................................................................................................................................vi
TABLE DE MATIERES............................................................................................................................vii
..............................................................................................................................................................vii
INTRODUCTION......................................................................................................................................1
Ière  partie :-CONNAISSANCE DE LA FINANCE ISLAMIQUE.....................................................................3
CHAPITRE1 : LA NOTION DE FINANCE ISLAMIQUE.................................................................................4
...............................................................................................................................................................4
SECTION1:HISTORIQUE ET EVOLUTION..................................................................................................4
I-APPARITION DE LA FINANCE ISLAMIQUE.........................................................................................4
1/HISTORIQUE....................................................................................................................................4
2 : evolution.......................................................................................................................................6
II- LES SOURCES DE LA FINANCE ISLAMIQUE......................................................................................6
I- LES SOURCES PRINCIPALES.........................................................................................................7
II- LES SOURCES SECONDAIRES.......................................................................................................8
SECTION 2 : PRINCIPES ET FONDEMENT................................................................................................8
I-LES PRINCIPES DE LA FINANCE ISLAMIQUE......................................................................................8
1-L’interdiction du Riba (intérêt)........................................................................................................9
2-L’interdiction de la spéculation et de l’incertitude et du profit certain.........................................10
III- L’interdiction du profit certain.............................................................................................10
4-L’obligation de partage des profits et des pertes..........................................................................10
5-L’adossement des investissements à des actifs tangibles de l’économie réelle............................11
CHAPITRE 2 : LES INSTRUMENTS DE MOBILISATION DE L’ÉPARGNE ISLAMIQUE.................................13
Section 1 : types d’instruments............................................................................................................13

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I- LES INSTRUMENTS LIES A L’ISLAM PROPREMENT DIT..............................................................13


1 : La mourabaha..............................................................................................................................13
2 :La moudaraba...............................................................................................................................14
3 :La moucharaka.............................................................................................................................14
4 :L’ijara............................................................................................................................................15
5 :Les « sukuk » ou les obligations islamiques..................................................................................15
II- LES CONTRATS DE PARTENARIATS............................................................................................17
1- La coentreprise.............................................................................................................................17
2- Partenariat passif........................................................................................................................17
SECTION 2 : AUTRES INSTRUMENT A CARACTERE NON ISLAMIQUE....................................................18
I- LES INSTRUMENTS RENDEMENT PRÉVISIBLE...........................................................................18
1- La vente avec règlement différé...............................................................................................18
2- Crédit à la production à court terme........................................................................................18
3-Financement de la production à long terme.................................................................................19
II-AUTRES INSTRUMENTS FINANCEMENTS......................................................................................19
1-Opération de change.....................................................................................................................20
4-Certificat d’investissement............................................................................................................21
DEUXIEME PARTIE ; système bancaire islamique.................................................................................21
CHAPITRE3 : LES DÉPÔTS DES BANQUES ISLAMIQUES.........................................................................22
SECTION1/STRUCTURE DU BILAN.........................................................................................................22
I-1/Élément d’actif...............................................................................................................................22
I-2Les éléments du passif.................................................................................................................23
SECTION II/LES DÉPÔTS ISLAMIQUE AU CAMEROUN..........................................................................25
2 : le compte de dépôt islamique.....................................................................................................26
*spécificités du produit....................................................................................................................26
CHAPITRE 4 LA GESTION DES RISQUES.................................................................................................27
SECTION 1 LES RISQUES ENCOURUS PAR LES BANQUES ISLAMIQUES.................................................27
I- LES RISQUES COMMUNS AUX BANQUES CONVENTIONNELLES ET ISLAMIQUES......................27
1- Le risque de crédit....................................................................................................................27
II- Le risque de liquidité................................................................................................................28
3/RISQUE DE MARCHE.....................................................................................................................29
RISQUE DE TAUX D’INTERET.............................................................................................................29
4 /LE RISQUE OPERATIONNEL..........................................................................................................30
5/ Le Risque juridique.......................................................................................................................30

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6/ LE RISQUE DE REPUTATION.........................................................................................................31
7) LE RISQUE DES RETRAITS IMPREVUS............................................................................................31
8/ LE RISQUE COMMERCIAL DEPLACE..............................................................................................32
II. MODE DE GESTION DES RISQUES DANS LES INSTITUTIONS FINANCIERE ISLAMIQUES.................32
1. Gestion de risque de crédit par les réserves et les provisions..................................................32
2. gestion des risques de crédit par les clauses contractuelles.........................................................33
4) LE RATING INTERNE :........................................................................................................................33
II : PROCEDES DE GESTION DES RISQUES.........................................................................................36
1. Gestion du risque de crédit10........................................................................................................36
CONCLUSION........................................................................................................................................39

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INTRODUCTION

Depuis 2012, l’Europe doit essuyer l’une des plus grandes crises économiques de son
histoire. En effet cet évènement, qui concerne des dettes contractées par des États, relève
l’impuissance de notre système financier.

La situation est telle qu’il est possible d’envisager la sortie de la Grèce de l’Union
Européenne. Les banques, quant à elles, refusent de se prêter sur les marchés monétaires
interbancaires mais bien plus proche de nous, il est possible d’assister à de graves
manifestations de la part d’un peuple grec écrasé sous la pression de l’austérité.

Pourtant, il n’est pas impossible de prévoir cette crise. En effet, depuis 1909 on a vu
apparaitre un détachement de la valeur lié à l’or. Cette dernière fut transmise aux billets de
banques. Ce fut l’apparition de la monnaie fiduciaire mais aussi le début de la
dématérialisation de l’économie. En effet, le 15 Aout 1971, le président Nixon, dans le cadre
du « New Economic Policy » annoncera la fin de la convertibilité en or du dollar. En
procédant ainsi, il remettra en cause les principes du brettonwoods et entrainera la dé
corrélation totale entre sa monnaie (dollar) et un actif tangible (l’or). Cet épisode marquera le
commencement d’une série d’évènement visant à éloigner l’économie réelle de l’économie
de marche. C’est ainsi que l’on vit apparaitre les dérivés de produits, la création du Fond
Commun de Créance(FCC) ou encore le fameux crédit Defaults swaps(CDS). Ce sont des
garanties prises sur des prêts consentis par des établissements financiers. Cependant, elles
prennent la forme de paris sur le défaut de paiement de tiers. Ces derniers pouvant être des
personnes physiques, des entreprises ou des États.

Tous ces nouveaux outils étant adoptés afin de diminuer les risques pris par les préteurs
ne supprimaient en aucun cas les risques pris par le système financier. En effet, l’un des
défauts de système de refinancement est qu’au mieux les risques sont partagés entre les ré
financeurs et refinancés, au pire que les risques sont directement transférés entre la
contrepartie.

Il est important de noter que les ré financeurs peuvent être les établissements bancaires
mais aussi des personnes physiques, porteurs d’obligations.

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Gestion des risques : cas de la finance islamique

Les pays Européens comprennent qu’ils vivent au-dessus de leurs moyens et qu’ils ne
peuvent plus continuer ainsi. Les banques se rendent compte que même en prenant des
garanties sur les prêts qu’elles accordent, elles ne font que diluer les risques dans des
systèmes de refinancement opaques. Les investisseurs quant-à eux, voient peu à peu que leur
fonds sont placés sur des valeurs elles aussi opaques, qui n’offrent aucune stabilité. Enfin, les
épargnants sont en pleine méfiance vis-à-vis des marchés financiers, mais aussi des banques.
C’est ainsi que l’on voit apparaitre de nouveaux modes de consommations de produits
financiers. Aussi, une nouvelle science économique appelée finance comportementale
détermine notamment, que les hommes ne choisissent plus leurs investissements de manières
rationnelle. En effet, d’après des études leurs choix se feraient en fonction de leur sensibilité,
de leur croyance, de leurs valeurs. Dans ce contexte, la finance islamique connait un essor
depuis les années 1980 ; Selon Boubkeur AJDIR, directeur de la société IFAAS (Islamic
Finance Adisory& Assurance Advisory), la finance islamique n’est pas compatible
à « l’éthique tout court ». Pour lui, c’est un moyen de réconcilier le monde de la finance avec
l’économie réelle. Ainsi, pouvons- nous interroger sur l’alternative que représente la finance
islamique face à cette crise du capitalisme. Afin de répondre à cette question, nous verrons,
dans un premier temps, la notion de finance islamique et dans un second les risques qui lui
sont propre

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Gestion des risques : cas de la finance islamique

Ière  partie :-CONNAISSANCE
DE LA FINANCE ISLAMIQUE

Le terme finance islamique recouvre l’ensemble des transactions et produits financiers


conformes aux principes de la charia, qui supposent l’interdiction de l’intérêt, de l’incertitude,
de la spéculation, de l’interdiction d’investir dans les secteurs considérés comme illicites
(alcool, tabac, paris sur jeu …), ainsi que le respect du principe de partage des pertes et des
profits. La notion de finance islamique et les instruments de mobilisation de l’épargne
islamique feront l’objet de cette partie

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Gestion des risques : cas de la finance islamique

CHAPITRE1 : LA NOTION DE
FINANCE ISLAMIQUE

La finance islamique appartient à un concept plus large, l’économie islamique, une


doctrine économique, qui, comme toutes les autres doctrines (capitalisme, socialisme,
communisme), diffère par son propre système de valeurs. C’est ce système de valeurs
universelles ç la fin, qui fait la particularité de la finance islamique En effet, outre la nécessité
de répondre aux exigences et aux contraintes règlementaires exigées par les lois en vigueur
(lois bancaire, sécurité financière, lois sur les suretés…), les institutions financières islamique
sont tenues de se confronter à des exigences et à des règles qui trouvent leurs origines dans la
loi musulmane ou charia. Ainsi, la finance islamique est avant tout, une finance éthique, qui
privilégie un système de valeurs bâti sur la nécessité d’éviter ce qui est interdit, sur un
équilibre entre l’intérêt personnel et l’intérêt public, mais aussi sur les valeurs de l’équité, la
transparence, la sincérité…Ces valeurs sont d’une importance capitale et doivent se refléter
obligatoirement dans les actes et les transactions.

SECTION1 : HISTORIQUE ET EVOLUTION

I-APPARITION DE LA FINANCE ISLAMIQUE


1/HISTORIQUE
La finance islamique est relativement jeune, mais il s’agit d’un domaine de la finance qui
s’est rapidement développé ces derniers temps. Si le concept est aussi ancien que la religion
elle-même, l’industrie bancaire et d’investissements conformes ç la Shari’a telle qu’on la
connait aujourd’hui n’a réellement décollé que dans les années soixante. En réalité, et durant
des siècles, il y’a pas eu de système financier islamique complet. Il n’y eu que l’interdiction
du riba (intérêt) mais sans la moindre proposition d’un mode de financement alternatif.

Le développement de la finance islamique a été stimulé essentiellement par un regain de


vitalité de la religion musulmane, et par l’importance des ressources financières de certains
pays musulmans suite aux chocs pétroliers des années soixante-dix. Et aussi à la possibilité
qu’a donnée la finance islamique aux musulmans de se démarquer de l’époque coloniale du
dix-neuvième siècle et de la première moitié du vingtième siècle, période durant laquelle le

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Gestion des risques : cas de la finance islamique

système bancaire occidental dominant ces pays concernés, et aussi la possibilité pour les
institutions financières islamiques de prendre le relais du secteur bancaire conventionnel.

Le premier essai pour la création d’une finance islamique date des années 40, cet essai qui a
été un échec s’est déroulé en Malaisie. Une ne deuxième tentative a été procédé par le
Pakistan en 1950, ce deuxième essai a vu les mêmes résultats que son précédant.

Les premières expériences modernes dans le domaine de la finance islamique datent des
années 1960 avec l’expérience des caisses rurales Mit Gammar en Égypte crée par Dr Ahmad
Elnagar, et du *Piligrim’snManagementFund *(TabungHadjji) en Malaisie Le principal
objectif de ces institutions était de réduire l’exclusion bancaire et de promouvoir le
développement des couches de population défavorisée.

En 1970, la création de l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI) regroupant un grand


nombre de pays musulmans remet les préceptes économiques de l’Islam à l’ordre du jour et
lance l’idée de la banque islamique.

En 1973, l’OCI décide de créer la banque islamique du développement(BID). Basée à


Djeddah, et comprenant 56 pays membres, cette institution a pour vocation d’apporter son
concours aux pays membres sous forme d’aide au développement, et avec des techniques de
financements, qu’il s’agisse de financer le commerce extérieur, de lutter contre la pauvreté, de
financer certaines infrastructures (routes, barrages hydro-électrique…) et certains projets
sociaux comme la construction d’écoles ou de centre de santé.

En 1975, naissances de la Dubaï Islamic Bank, première banque islamique universelle et


non gouvernementale. Durant la même période, le Kuwait finance house et la banque Fayçal
en Égypte en 1977, la banque islamique de Jordanie en 1978, ainsi que la banque islamique de
Bahreïn en 1980. De plus, un groupe de banque d’investissement spécialisé a été créé,
notamment la société d’investissement de Nassau en 1977, la société d’investissement du
Golfe basée à Sharjah également créée en 1977, la sharia Investment services basée à Genève
en 1980.

En 1979, l’apparition de la première compagnie d’assurances islamique, Islamic Insurance


Company of Soudan.

Au cours de la décennie suivante, le nombre des institutions islamiques et le volume de leurs


actifs ont vécu une croissance continue, et leurs activités s’étendent au-delà des frontières

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Gestion des risques : cas de la finance islamique

physiques du moyen Orient (en Asie de Sud-Est, dans un premier vers l’Afrique du nord par
la suite). Les banques islamiques continuent à consolider leur base de dépôts et les différents
opérateurs profitent des innovations financières afin d’élargir leur offre de produits.

2 : évolution
Dans les années 1990, nombreux sont les pays islamiques du golfe et de l’Asie qui ont suivi
la vague (Arabie saoudite, l’Émirat, Indonésie, Malaisie …) en plus de la création
d’institutions bancaires islamique, ils se sont dotés d’instruments de réguler et d’assurer la
pérennité de leur secteur financier.

Cette croissance se poursuit au cours des années 2000, et l’intérêt pour la finance islamique
dépasse les frontières géographiques du monde musulman pour atteindre l’Europe et les États
–Unis, devenant ainsi un enjeu mondial.

Le FMI estime 300 institutions financières islamiques dans plus de 75 pays. Cette industrie
a eu un taux de croissance de 15 pour cent par an ces dix dernières années.

Cette évolution a généré un grand intérêt de la part des acteurs mondiaux de la finance
conventionnelle dans les économies développées qui ont essayé d’augmenter leurs
participations dans les marchés financiers islamiques. Avec la libéralisation accrue, le système
financier islamique est devenu plus diversifié et a gagné de plus en plus de profondeur. Par
conséquent, la finance islamique semble être actuellement un des segments les plus
dynamiques de l’industrie internationale des services financiers. D’autres pays
majoritairement musulmans, commencent aussi à s’intéresser à ce secteur, en particulier ceux
de l’Afrique du nord (Algérie, Maroc, Tunisie).

II- LES SOURCES DE LA FINANCE ISLAMIQUE


La finance islamique en général est guidée par les valeurs de l’Islam. Dans une économie
islamique, l’homme n’est pas dans une position de distribuer les ressources de la façon qu’il
veut. Il existe une limitation morale sérieuse imposée par le Saint coran et la Sunnah sur les
pouvoirs des individus imprégnés par les valeurs de l’Islam.

Pour expliquer la dynamique de la loi islamique et son adaptabilité à tous les temps il est
essentiel de parler des sources et des bases de cette loi. Le droit musulman, Shari’a, est un
système de droit dont les principes et le contenu dérivent du Coran, parole de Dieu révélée à
son prophète Mohamed (paix et salut sur lui), des actions, conduite et parole du prophète (la
sunnah et les hadiths). Ces sources sont à leur tour développé par le consensus(Ijma) et la

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Gestion des risques : cas de la finance islamique

raison (ijtihad) . Le droit musulman se conçoit comme un système de conduite dans le


domaine rituel, social, économique et personnel.

À partir de là, on peut dire que les sources de la finance islamique se divise en deux : les
sources principales et les sources secondaires

I- LES SOURCES PRINCIPALES

Il existe deux sources principales


a- Le Coran
C’est le livre Saint de l’Islam qui rend compte du message du Dieu tel que révélé par le
prophète Mohamed, il constitue la première source en terme de loi. Tout élément tiré d’autre
source juridique doit impérativement être en total conformité avec la parole de Dieu dans le
Coran.
Il a un niveau d’éloquence en dehors des capacités humaines d’où son inimitabilité. Il est une
obligation de le suivre et de se conformer à ses injonctions. C’est le premier niveau de la
législation musulmane et sa psalmodie est une adoration.
L’intégralité du Coran est en Arabe. Il fut révélé en langue Arabe dans sa forme comme
dans son sens. L’exégèse (traduction) du Coran dans une autre langue n’est pas du Coran.
Le Coran fut transmis de génération en génération. Il fait preuve d’autorité légale, sa
transmission est authentique et aucun ne pèse sur sa légitimité.
Le Coran traite tous les aspects de la société, la vie humaine, la morale, l’économie, le
commerce, l’héritage, le mariage, la justice sont des exemples des sujets traités par le coran.
b - La Sunnah
Elle désigne le recueil des traditions établies à partir du comportement et des paroles du
prophète Mohammed et rapportées par ses compagnons.
La Sunnah vient immédiatement après le Coran en rang dans les sources de la législation.
Elle comporte l’explication de ce qui y est concis, l’élucidation de ce qui y est vague, la
restriction de ce qui y est absolu et traite de ce qui n’y est pas évoqué. La Sunnah est donc une
source indépendante de la législation en ce sens qu’elle peut comporter des préceptes et des
règles qui ne sont pas évoqués dans le Coran.

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Gestion des risques : cas de la finance islamique

La distinction entre la Sunnah et le hadith est que ce dernier est narratif, ce que le prophète a
dit, fait approuvé ou désapprouvé. Alors que la Sunnah est la pratique du prophète est les
normes comportementales.

II- LES SOURCES SECONDAIRES

Même si les solutions de tous les problèmes, qu’ils soient présent ou à venir, se trouvent dans
les deux sources fondamentales citées précédemment, il existe deux sources secondaires :
l’Ijma et l’ijtihad.

A- EL Ijma

C’est l’unanimité des érudits de la religion, à une époque donnée à partir des compagnons
du prophète, sur une règle légale islamique précise. Ce consensus est une résultante de la
compréhension, de l’interprétation et de l’application du Coran et de la Sunnah. C’est un
mécanisme permettant d’entreprendre les législations collectives pour suivre les évolutions et
les changements. C’est la troisième source de la législation se situant après la Sunnah. En
pratique, l’Ijmaa n’intervient que si aucun élément du Coran ou de la Sunnah ne permet de
trancher sur un cas.

b- El Ijtihad
El ijtihad étymologiquement *l’l’effort*, est l’exercice de la raison et du jugement personnel
par les savants de l’Islam. Il englobe l’opinion et l’analogie. C’est un élément important
assurant la dynamique de la charia.

SECTION 2 : PRINCIPES ET FONDEMENT

I-LES PRINCIPES DE LA FINANCE ISLAMIQUE


Les définitions de la finance islamique varient de très restreintes (opérations de financement
sans intérêt bancaire) aux très généralisées (les opérations financières effectuées par les
musulmans). La financez islamique pourrait être définie comme étant des services financiers
et opérations de financement principalement mis en œuvre pour se confronter aux principes de
la charia. Cette définition va au-delà de m’assimilation de la finance islamique aux
financements * sans-intérêt* car elle implique que la finance islamique vise une distribution

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Gestion des risques : cas de la finance islamique

égale et équitable des ressources, et favorise l’investissement, le développement et le partage


des risques, tout en s’appuyant sur des principes définit par la charia. Afin d’accomplir son
objectif principal, qui est de rendre les pratiques financières conformes à ce qui est encouragé
par la charia afin de répondre aux besoins de financement des investisseurs qui rejettent la
finance* classique* ou * conventionnelle*

Ces principes peuvent être résumés dans les cinq points suivants qui forment les piliers de la
finance islamique.

1-L’interdiction du Riba (intérêt)

Le riba est souvent assimilé à la proscription de l’intérêt. En réalité, la notion est beaucoup
plus large : le Riba ne se limite pas au prêt à intérêt mais à toute prestation de sommes
d’argent ou de choses fongibles dues par une personne à une autre engendrant un profit réalisé
par l’une des parties sans contrepartie. L’intérêt consiste, à recevoir une rémunération du seul

Fait que l’on a mis à la disposition d’un tiers une certaine somme d’argent : on est rémunéré
en l’absence de tout travail productif, sans contrepartie.

En effet, la charia interdit toute forme de profit, récompense ou compensation injustifiée


(c’est-à –dire sans prise de risque suffisante) accordée à un préteur de dernier, par exemple en
raison du simple écoulement du temps. Selon la charia, l’argent doit être considéré comme un
moyen d’échange et non pas comme un bien pouvant lui-même faire l’objet de transactions. Il
ne peut donc pas être échangé que pour sa valeur faciale

Le riba a deux formes principales

Riba- Al- fadl : il s’agit de tout surplus concret perçu lors d’un échange direct entre deux
choses de même nature qui se vendent au poids ou à La mesure.

Riba- Annassia : c’est le surplus perçu lors de l’acquittement d’un dû, dont le paiement a été
posé comme condition de façon explicite ou implicite dans le contrat, en raison du délai
accordé pour le règlement différé.

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Gestion des risques : cas de la finance islamique

Le ribaanassia est le type le plus répandu dans la société, notamment à travers les crédits, les
prêts et les placements proposés par les établissements bancaires et les organismes de
financements traditionnels.

2-L’interdiction de la spéculation et de l’incertitude et du profit certain

Le niveau d’incertitude ou de risque inhérent à une transaction ne doit pas être excessif.
En d’autres termes, le niveau d’incertitude ou de risque ne doit pas être tel que la conclusion
du contrat ou son exécution soit susceptible d’être compromise. En pratique, cela implique
que les parties au contrat doivent avoir une connaissance exacte de l’objet du contrat et de ses
implications. En termes du contrat doivent être clairs et dépourvus de toute ambigüité. La
charia insiste ainsi sur une idée de transparence entre partie, notamment la fourniture de toutes
les informations utiles avant la conclusion d’un contrat.

De la même manière, la sharia interdit les transactions basées sur le Maysir (spéculation).
Étymologiquement, le Maysir était un jeu de hasard, et dans le domaine économique, il
désigne toute forme de contrat dans lequel le droit des parties contractantes dépend d’un
évènement aléatoire. La spéculation est interdite car elle divertit les individus d’activités
productives et favorise éventuellement l’accumulation de richesses sans effort. Il est aussi
considéré comme immoral que l’on fasse un profit au détriment de l’autre

III- L’interdiction du profit certain

Un prêteur devrait courir un risque pour percevoir une rémunération sur son capital en
fonction du succès incertain de l’investissement final. Le profit en question doit en outre
provenir d’un investissement dans un secteur licite.
Un aspect important de la finance islamique réside dans les critères de choix des
investissements, et l’interdiction des actifs illicites comme le tabac, l’alcool, l’industrie du
sexe, des jeux d’argent et toute entreprise dont le levier financier (rapport du capital à
l’endettement) est considéré comme excessif (appréciation de l’impact de l’endettement sur la
rentabilité d’une entreprise.
Les produits prohibés par la charia ne peuvent faire objet d’une transaction islamique. De
même, une transaction impliquant un secteur d’activité ou une entreprise en rapport avec ces
produits n’est pas possible dans le domaine de la finance islamique.

10
Gestion des risques : cas de la finance islamique

1-L’obligation de partage des profits et des pertes

La finance islamique est souvent qualifiée de « participative », pour le simple fait qu’elle a
mis en place un système basé sur le partage des pertes et des profits (appelé communément le
principe des 3P). Ce principe permet d’associer le capital financier au capital humain, et exige
que la participation doit être fixé dans une proportion et non par un bénéfice à la signature du
contrat.
Plus concrètement, un investisseur doit confier ses fonds à un entrepreneur avec qui il
partagera les bénéfices en fonction de la performance de l’actif sous-jacent. Il devra
également partager toute ^perte éventuelle avec cet entrepreneur si celle-ci n’est pas due à une
négligence ou une faute grave de ce dernier. Ainsi le client d’une banque islamique à
pratiquement un statut d’actionnaire dans les investissements liés à ses contrats et son revenu
prend la forme de dividende (rémunération d’une action)
Ce qui veut dire qu’en cas de rencontre entre un apporteur de capital et un entrepreneur, le
principe de participation condamne la rémunération sous forme d’intérêt des capitaux
apportés, ce qui serait considéré comme Riba. En effet, la morale islamique considère comme
injuste que l’apporteur de capitaux, s’il reçoit une redevance fixe, ne bénéficie pas des profits
importants que ^pourrait réaliser l’entrepreneur et, à l’inverse, que le prêteur puisse exiger
l’intégralité de sa rémunération même si le projet a engendré des pertes. Le principe de
partage des pertes et des profits lie l’apporteur de capitaux et l’entrepreneur, tout en
constituant une assurance pour ce dernier du fait de la mutualisation des risques que cela
entraine. Cela présente aussi un avantage en termes d’allocations des ressources et
d’efficience ; puisque l’apporteur de fond à intérêt de connaitre l’emprunteur et à s’intéresser
au projet de celui-ci. Et le fait pour le financeur d’être intéressé au résultat le pousse à
surveiller le travail de l’entrepreneur et lui permet de s’assurer que ce dernier n’exerce pas
d’activité illicite.

2-L’adossement des investissements à des actifs tangibles de l’économie réelle

La monnaie n’ayant pas de valeur en soi, elle ne sert qu’à favoriser l’activité économique.
Ainsi, en économie islamique, un contrat doit porter sur quelque chose de réel, qualité que
doit donc revêtir le sous –jacent de toute opération financière, ce qui ne signifie pas qu’il

11
Gestion des risques : cas de la finance islamique

s’agisse obligatoirement d’un actif matériel. Toute transaction commerciale doit donc être
sous-tendue par un actif tangible identifiable, pour être valide selon la charia.
Une opération financière doit reposer sur des biens réels ou des activités identifiables et des
transactions bancaires doivent correspondre à des échanges tangibles. La banque joue un rôle
actif en participant directement à l’opération. Cette nécessité constitue l’un des points forts de
l’économie islamique au regard de l’économie dématérialisée. L’évaluation des risques est
incomparablement meilleure sur un capital matérialisé. Le principe de la tangibilité des actifs
est également une manière pour la finance islamique de participer au développement de
l’économie réelle par la création d’activité économique dans les autres domaines.
En plis de ces cinq piliers, la finance islamique a aussi un autre principe celui de l’offre des
délais de remboursement adaptables.
Si le débiteur est en difficulté, la charia impose au prêteur de lui laisser du temps. Ceci
interdit en principe l’opposition des pénalités de retards de remboursement. Toutefois, le
financement peut être assorti d’un gage ou d’une hypothèque (rahn que la banque est habilitée
à réaliser en cas d’insolvabilité de son client. Mais que faire en cas de mauvaise foi collective
des clients ? Pour contenir ces risques, les banques islamiques appliquent la loi des grands
nombres. Elles calculent le cout moyen des retards de paiements constatés parmi l’ensemble
de leur clientèle l’imputent au coût du financement.

12
Gestion des risques : cas de la finance islamique

CHAPITRE 2 : LES INSTRUMENTS DE


MOBILISATION DE L’ÉPARGNE
ISLAMIQUE
Section 1 : types d’instruments

I- LES INSTRUMENTS LIES A L’ISLAM PROPREMENT DIT

La finance islamique utilise un certain nombre de moyens de financement spécifiques, dont


les plus connues sont : la mourabaha, la moudaraba, la moucharaka et l’ijara. Ces
contrats financiers ont pour caractéristique d’être l’expression variée des principes précités.

1 : La mourabaha 
C’est dans cet instrument qu’on crée la finance islamique. C’est une méthode de financement
très populaire. C’est en effet l’un des instruments financiers les plus utilisés par les
institutions financières islamique. Il s’agit en général d’un financement à court terme.
Concrètement, le client va demander à sa banque de bien vouloir financer l’achat d’un
immeuble bien déterminé. Celui-ci, qui peut être un bien meuble ou immeuble, doit être bien
évidemment conforme aux prescriptions de la charia. La banque l’achètera alors à un
fournisseur, pour un prix déterminé, et le revendra au client à un prix plus élevé. Le montant
de ce second paiement aura été fixé au préalable par les parties. Si un délai de paiement est
prévu, le montant de la différence entre les deux prix va correspondre, en fait, aux intérêts,
commissions et frais qu’une banque non-islamique percevrait

Ce produit financier, quoi que singulièrement très proche d’un contrat de dette classique, il
s’en distingue, néanmoins, sur quelques points essentiels. En effet, la banque est devenue
propriétaire effectif de l’actif sous-jacent, l’opération est réellement adossée à un actif réel. Il
ne s’agit donc pas d’un prêt, mais d’une opération de vente à crédit (achat au comptant et

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Gestion des risques : cas de la finance islamique

vente à terme). Par ailleurs, dans cette opération, la banque supporte donc les risques liés à la
détention de l’actif et ceci constitue la principale justification de sa marge. D’un autre côté, il
n’y a pas de référence explicite à un taux d’intérêt. Le créancier se rémunère par le biais d’une
majoration du prix d’achat du bien. Le montant de la marge bénéficiaire ne varie pas dans le
temps : il est fixé au préalable et ne varie pas pendant la durée de financement.

2 : La moudaraba
La moudaraba est une technique de financement participatif que l’on pourrait résumer
comme une association du capital et du travail en vue de partager les bénéfices réalisés.
Concrètement, il s’agit du contrat en vertu duquel le gestionnaire ou le moudareb, à charge
pour lui de gérer moyennant une rémunération déterminée.
L’idée de base sous-tend la moudaraba se résume par la nécessité de partager l’argent du rab
et le savoir- faire de moudareb, qui sera fréquemment établissement bancaire. Les bénéfices
engagés entre les deux parties prenantes, selon une répartition convenue à l’avance, après que
l’investisseur a recouvré son capital et que les frais de gestion de l’entrepreneur ont été
acquittés. En cas de perte, l’investisseur va en assumer l’intégralité. L’entrepreneur, quant à
lui, perdra sa rémunération. Ainsi, les deux parties partagent les risques de l’affaire en ce sens
que tant les profits de l’investisseur que la rémunération du moudareb dépendent du résultat
de la gestion du capital. Les projets d’investissements qui bénéficient des financements de la
moudaraba doivent quant à eux, bien évidemment, remplir certaines conditions et notamment
ne pas avoir trait à des activités non autorisées par l’Islam.
Une variante de la moudaraba, la moudaraba a deux volets « moudharaba two tiers »,
permet aux banques islamiques de jouer un rôle d’intermédiation proche de celui des banques
conventionnelles. Dans cette structure, la banque joue simultanément le rôle d’investisseur et
d’entrepreneur. De la cote du passif, en tant que « Moudharib », elle gère des dépôts qui lui
sont confiés par ses clients. Du coté passif, elle met les fonds ainsi collectés à la disposition
d’autres investisseurs. Dans ce type de contrat financier la rémunération de l’emprunteur
dépend directement du rendement de son projet d’investissement, ce qui l’incite à gérer au
mieux les fonds qui lui sont confiés.

3 : La moucharaka
La moucharaka est également un financement participatif, dans la mesure où deux parties
souscrivent au capital d’une société et participent aux pertes et aux profits de celle-ci
proportionnellement à leurs apports respectifs. Dans les faits, un client qui souhaite financer

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Gestion des risques : cas de la finance islamique

un projet spécifique obtient d’une banque des fonds à cette fin. La banque agit ainsi comme
investisseur passif, car l’affaire est gérée par le client seul. La relation qui se créé de la sorte
entre la banque et le client n’est donc pas fondée sur un rapport de créancier à débiteur, mais
sur un rapport de partenariat.

La moucharaka pourrait faire penser à la moudaraba. Elle distingue néanmoins de cette


dernière en ce que les deux parties participent au financement de l’opération. Néanmoins, il
n’est pas exigé pour autant que l’apport du client soit égal à celui de la banque. Notons que
même si elle est particulièrement respectueuse des préceptes fondamentaux de l’Islam, cette
technique de financement demeure, en pratique, fort peu utilisé.
Il n’y a pas de forme unique de « Al Moucharakah » : la loi islamique ne prévoit pas en
détail toutes les modalités de cette opération mais en précise uniquement les grands principes.
Il existe donc des formes diverses de « Al Moucharakah » et de nouvelles variantes pourraient
être imaginées.
Une forme intéressante de la moucharakah est « Al Moucharakah » dégressive
(diminishingMusharakah) : une opération ou la part de l’un des associés dans l’association est
progressivement racheté par les autres associés.

4 : L’ijara

L’ijara est le contrat par lequel une banque achète un bien et le loue à un entrepreneur
contre un loyer. Il est à préciser que la durée de la location comme les montants ces loyers
sont fixés à l’avance. L’ijara finance généralement les investissements mobiliers et
immobiliers et ce à moyen ou long terme.
Ce contrat de bail peut se présenter sous plusieurs options formes et notamment sous celle
d’une location financière avec option d’achats. Dans ce dernier cas, cette technique de
financement se rapproche considérablement du crédit-bail tel que nous le connaissons en
droit français. Des particularités peuvent néanmoins encore être relevées. En effet, outre le
caractère halal de l’actif, la charia impose que dans le cas d’un retard de paiement des loyers
par le locataire, le bailleur ne peut lui imposer une pénalité de retard du fait de l’interdiction
de tout gain additionnel assimilé à l’usure. Ainsi, le retard de paiement ne peut être que par
une exigibilité anticipée mettant fin au contrat d’ijara.

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Gestion des risques : cas de la finance islamique

5 : Les « sukuk » ou les obligations islamiques


« Sukuk » est un produit financier adossé à un actif tangible et à échéance fixe qui confère un
droit de créance à son propriétaire. Celui-ci reçoit une part du profit attaché au rendement de
l’actif sous-jacent (doit être obligatoirement limité), et non un taux d’intérêt.

On distingue 2 types d’émissions de « sukuk »

-souverain : Émis par un État

Corporate : Émis par une société, une banque

Le « sukuk » est ainsi un produit financier, qui s’apparente aux obligations, ayant, ayant une
échéance fixée d’avance et est adossé à un actif permettant de rémunérer le placement. Les

Le sukuk sont structurés de telle sorte que leur détenteur court un risque « de crédit » et
reçoivent une part de profit et non un intérêt fixe.

Les « sukuk » étant par nature adossés à des actifs sont en mesure de financer le
développement des infrastructures, et de nombreux pays émergents envisagent de financer
leurs projets par l’émission des « sukuk ».

6 : L’assurance « Takaful » (instrument d’assurance)

Takaful dérive du verbe arabe « KAFALAH » qui signifie garantir ; C’est un concept
d’assurance basé sur la coopération et la protection et sur l’aide réciproque entre les
participants.

Dans l’assurance « Takaful », il y’a nécessité de séparer les fonds des actionnaires et des
sociétaires. En effet, les actionnaires ne doivent ni profiter, ni réaliser de perte sur les
opérations d’assurance. Afin de contourner l’interdiction liée à la prise excessive de risque
(« Al Gharar » et au paiement et réception d’intérêt (« Al Riba »), la prime prend forme d’une
donation à la communauté des assurés pour leur intérêt mutuel. Ces donations doivent couvrir
l’ensemble des charges techniques et les frais de gestion. L’opérateur n’est qu’un manager des
contributions de la communauté des sociétaires et de calculer toutes les charges d’exploitation
et les faire supporter par les fonds.

La compagnie Takaful s’engage à redistribuer les bénéfices à ses sociétaires. Il y’a deux
options acceptables : distribuer à tous sans exception ou distribuer à ceux qui n’ont pas eu de
sinistres (similaire à un bonus). Les actionnaires ne peuvent pas percevoir une partie du

16
Gestion des risques : cas de la finance islamique

bénéfice technique. En cas de perte, ils doivent avancer un prêt sans intérêt au fonds des
sociétaires remboursables sur les profits technique futurs.

II- LES CONTRATS DE PARTENARIATS

Il existe deux types de contrats de partenariat : la coentreprise(Moucharaka) et le partenariat


positif (moudaraba). La principale différence entre les deux concerne ce que les deux parties
apportent dans le partenariat

1- La coentreprise
En arabe » moucharaka » signifie partage et est employé dans le domaine de la finance pour
définir les coentreprises ou les partenariats. Le nombre des parties à la transaction peut être
supérieur à deux, chacune apportant généralement un savoir et des compétences ainsi qu’une
partie du capital. Le savoir et les compétences peuvent prendre la forme de services de
gestion ou consultatif, voire même d’une participation au travail à réaliser à proprement
parler. Un des partenaires peut apporter uniquement du capital, auquel cas il devient associé
passif. La répartition des bénéfices est préalablement convenue dans le contrat et est fonction
de la somme de capital apportée, des efforts déployés, du savoir et des compétences apportées
par les partenaires. Les pertes sont supportées par les partenaires en proportion du capital
apporté. Techniquement, la responsabilité des partenaires est illimitée ;

2- Partenariat passif

La moudaraba est le partenariat dans le cadre duquel un seul partenaire apporte du capital
(l’investisseur bailleur de fonds ou rab al maal), l’autre (gérant commandité ou moudarib)
apportant savoir et compétences

L’investisseur n’a aucun droit de s’immiscer dans les opérations courantes de l’entreprise,
bien que les partenaires puissent convenir dans le contrat de dispositions que le gérant sera
tenu de respecter. La relation entre les partenaires est fondée sur la confiance, l’investisseur
étant tenu de s’en remettre en grande partie au gérant, à ses capacités de gestion de
l’entreprise et à son honnêteté s’agissant du versement de la part des profits due.

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Gestion des risques : cas de la finance islamique

Le partenariat passif peut être utilisé pour les prises de participations, mais il est également
souvent utilisé lorsque les clients déposent de l’argent auprès d’une banque. Lorsqu’il est
utilisé pour des dépôts, la banque apporte son savoir et ses compétences pour recenser les
possibilités d’investissement appropriées 

SECTION 2 : AUTRES INSTRUMENTS A


CARACTERE SPECIFIQUE

I- LES INSTRUMENTS RENDEMENT PRÉVISIBLE

Ces transactions ont la faveur des banques et de leurs autorités de réglementation car elles
évitent le calcul de profits pour une tierce partie. Catégorie compte quatre grands
instruments : le mourabaha, l’ijara

1- La vente avec règlement différé

Les ventes avec règlement différé ou à tempérament sont connues sous le nom de
moubaraha. Elles sont principalement utilisées pour l’achat de biens avec livraison immédiate
dont le paiement intervient à une date ultérieure. Sous sa forme la plus simple, cette
transaction fait intervenir un vendeur et l’acheteur du bien.

Le prix du bien de la majoration de prix, la date de livraison et la date de paiement sont


convenus entre l’acheteur et le vendeur dans le contrat conclut entre eux. Le vendeur prend
immédiatement possession du bien, moyennant un paiement ultérieur. L’acheteur connait le
prix et la qualité du bien acheté. Il connait par ailleurs ainsi la majoration pratiquée pour
pouvoir payer à tempéra ment. En cas de négoce, l’avantage de cette transaction tient au
fait que l’acheteur peut utiliser le bien acheté pour dégager un profit qu’il utilisera ensuite
pour régler le vendeur.

2- Crédit à la production à court terme


La production la construction et la récolte de produits agricoles à court terme peuvent
être financés par le biais d’un contrat de type Salam.
Dans le cadre de ce type de contrats, l’institution financière verse d’avance les montants
correspondants à la livraison future d’un bien. Le financement ayant pour but de construire ou

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Gestion des risques : cas de la finance islamique

de produire le bien en question puisque celui-ci n’existe pas encore, et il n’est pas nécessaire
que le vendeur en soit propriétaire.
Le contrat est généralement un contrat à court terme (d’un à trois mois), mais peut porter
sur une période plus longue. Le type, la qualité et la quantité de marchandise doivent être
clairement précisés dans le contrat. Si le bien ne peut être défini de la sorte, comme dans le
cas des pierres précieuses, il ne peut donner lieu à une transaction avec Salam.
Le vendeur a l’obligation contractuelle de livrer la quantité et la qualité de la livraison
convenue. Si le vendeur n’est pas en mesure de livrer à partir de sa propre production, il est
tenu d’acheter la quantité manquante pour s’acquitter de son obligation contractuelle. Le
contrat doit obligatoirement porter sur des matières premières librement disponibles

3-Financement de la production à long terme.

A l’instar du contrat du Salam, l’istisna est un contrat d’achat impliquant la livraison d’un
bien à une date ultérieure. Il échappe également aux conditions qui s’appliquent à l’actif en
matière de propriétaire et d’existence du bien.

Le contrat porte généralement sur une période plus longue, et le paiement du bien au
producteur ou à l’entrepreneur n’est pas obligatoirement versé dans son intégralité à l’avance.
Il s’effectue souvent en plusieurs versements à mesure que la production avance, et se prête
donc parfaitement au financement de projets et de constructions

Le bien doit généralement être fabriqué, construit ou transformé, être de taille


significative et impliquer les dépenses en capital de taille.

On part du principe que l’acheteur aura l’argent pour régler le bien pendant sa
fabrication. Ce n’est toutefois pas systématiquement le cas et un financier peut intervenir pour
financer la construction et ensuite vendre ou louer le bien à l’acheteur pour une durée
préalablement déterminée.

Comme dans le cas d’une transaction de type Salam, l’acheteur assume un risque. La
transaction n’est par conséquent pas visée par les interdictions liées à l’incertitude et aux jeux
de hasard dans la transaction.

II-AUTRES INSTRUMENTS FINANCEMENTS

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Gestion des risques : cas de la finance islamique

Outres les instruments permettant de partager les profits et les pertes et les options de
financement offrant un rendement prévisible présentés plus haut, il existe d’autres structures
financières qui n’entrent pas nécessairement dans l’une ou l’autre de ces catégories.

1-Opération de change
L’opération de change, ou Sarf, est une transaction dans le cadre de laquelle une
personne achète un montant d’une devise donnée contre son équivalent dans une autre devise.
Elle s’apparente aux contrats sur devises offerts par les banques conventionnelles et les
cambistes. En finance islamique, seules les transactions au comptant sont autorisées, les
opérations à terme et les options étant assimilées à la spéculation.

1- Lettre de crédit

La lettre de crédit islamique ressemble à la lettre de crédit conventionnel et


s’entend d’un engagement pris par un exemple d’effectuer un paiement au nom d’une partie
donnée contre présentation des documents exigés.

La lettre de crédit est souvent utilisée en combinaison avec les transactions de type
commercial telles la Mourabaha et le Salam. Selon la partie qui la demande, la lettre de crédit
donne la certitude que la marchandise sera livrée avant versement du paiement, ou transfère le
risque de d2faut de paiement à l’institution financière qui émet ou confirme la lettre.

2- La garantie
Une garantie financière est une garantie donnée par une partie (le garant) tout couvrir tout
éventuel défaut de paiement d’une autre partie. À titre d’exemple de garantie peut être cité le
cas de parents qui portent garants auprès de la banque de leurs enfants qui achète une maison.
Si l’enfant n’effectue pas un paiement, la banque se tourne automatiquement vers les parents
pour obtenir le paiement. En finance islamique, contrairement à la finance conventionnelle, il
n’est pas possible d’utiliser des garanties pour s’assurer un profit ou garantir des résultats
commerciaux. Elles peuvent être utilisées uniquement en cas de défaut de paiement ou, de
défaillance d’une contrepartie désignée
En finance islamique, le garant ne peut facturer la fourniture d’une garantie

3- Les contrats d’agences

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Gestion des risques : cas de la finance islamique

Le wakala désigne un contrat d’agence et de mandat entre deux parties aux termes duquel une
partie demande à une autre d’agir en son nom. La wakala peut prendre plusieurs formes qui
vont de désignation d’un argent(wakil) chargé d’acheter ou vendre un bien, à l’investissement
fonds. L’agent perçoit une rémunération en contrepartie des services rendus.

Il est par ailleurs, habilité à conserver les éventuels profits dégagés au-delà d’un niveau
donné préalablement convenue. En finance islamique, le contrat d’agence est souvent utilisé
pour gérer les comptes de placement avec ou sans restriction.

4-Certificat d’investissement
Le sukuk est probablement l’instrument de finance islamique le plus connu qui correspond
très justement à un certificat d’investissement. Parce qu’il présente des caractéristiques
semblables à celles des obligations, il est souvent assimilé à celle-ci.

Contrairement à l’obligation conventionnelle, le Sukuk confère à son détenteur une part de


propriété de l’actif sous-jacent au prorata de son investissement. Le sukuk n’est tant, en soi un
instrument à part mais plutôt une structure facilitant le financement de projets d’envergure
dont le financement ne serait pas possible pour une seule ou un petit groupe d’investisseurs.
Le Sukuk peut être coté en bourse et est généralement, à quelques exceptions près,
négociables

Tout comme les obligations conventionnelles, les Sukuk peuvent être achetés
auprès de l’entité émettrice ou sur le marché secondaire. Cependant, contrairement aux
obligations conventionnelles, les Sukuk sont généralement conservés jusqu’à échéance et le
marché secondaire n’est pas très actif.

Le détenteur du Sukuk possède une part de l’actif sous-jacent au prorata de l’investissement


consenti, et perçoit à ce titre un revenu.

Cependant, tel qu’indiqué plus haut, il supporte aussi à ce titre les éventuels risques
associés à l’actif sous-jacent. A l’inverse, dans le cas d’obligations conventionnelles, c’est la
responsabilité financière de l’émetteur qui est engagée

DEUXIEME PARTIE ; système bancaire islamique

La finance islamique appartient à un concept plus large, l’économie islamique, une doctrine
économique qui comme tous les autres capitalismes communisme socialisme diffère par son

21
Gestion des risques : cas de la finance islamique

propre système de valeur. C’est ce système de valeur qui fait la particularité de la finance
islamique. Les institutions financières se confrontent comme toutes autres banques à un
certain nombre de risques. Dans cette deuxième partie nous présenterons les dépôts des
banques islamiques d’une part et la gestion proprement dite des risques lie a la finance
islamique d’une autre part.

22
Gestion des risques : cas de la finance islamique

CHAPITRE3 : LES DÉPÔTS DES BANQUES


ISLAMIQUES

La finance islamique n’a pas cessé de se développer ces dernières années, elle est devenue
un élément important dans les programmes de développement de nombreuses sociétés. C’est
un secteur en pleine croissance car il répond aux besoins de tous les agents financiers même
ceux exclus du système financier classique.

SECTION1/STRUCTURE DU BILAN
I-1/Élément d’actif
A partir des données que nous avons puis collecter, nous constatons que les principaux
éléments qui constituent les actifs du bilan des banques islamiques qui sont liquidités et
équivalent liquidités, opérations de financement, portefeuille d’investissement

Tableau1 : les actifs des banques islamiques

ACTIFS ÉLÉMENTS
Liquidités et équivalent liquidités Liquidité auprès de la banque
centrale
Liquidité auprès d’autres organismes
Équivalent liquidité
Operations de financement Mourabaha
Ijara
Moudharaba
Marchaka
Autres contrats
Portefeuille d’investissement Investissement dans la société
Investissement dans Sukuk
Autres investissements
Autres actifs

Les banques islamiques essaient de maximiser leur profit afin d’assurer un meilleur
rendement aux déposants qui leur ont fait confiance, ainsi qu’aux actionnaires qui ont misé

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Gestion des risques : cas de la finance islamique

sur leur performance. À travers le bilan typique qui peut être représentatif des bilans des
banques islamiques, on voit clairement que les opérations de financement sont dues à une
demande particulière des clients qui ont besoin de capital ou de bien pour réaliser leurs
projets. En revanche, les opérations d’investissement sont principalement initiées par la
banque qui utilise donc les fonds dont elle dispose afin d’augmenter les bénéfices. Bien que
la finance islamique ait pu faire des percées importantes partout dans le monde, on
constate que, dans la pratique, l'adoption du principe de partage des pertes et des profits a
été beaucoup plus lente dans le coté Actif que dans le côté Passif de bilan des banques.
I-2Les éléments du passif
Les principaux éléments qui constituent le passif des banques islamiques les fonds
déposés par la Clientèle à travers les différents types de dépôts, les fonds aux institutions
financières et aux autres créanciers, et les autres passifs.

Tableaux des passifs

Passifs Eléments
Dépôts des clients Comptes courants
Compte d’investissement
restreint
Compte d’investissement
non restreint
Autres comptes
Les fonds dus aux
institutions financières
Bénéfice Provision de taxe et zakat
Zakat
Fonds propres

Dans l’ensemble des pays, la majeure partie du passif des banques est constitué par les
dépôts des clients. Une analyse de ces dépôts nous montre qu’on peut les décomposer en
3 sous comptes courants qui n’accordent pas de rendement sur les fonds déposés. Mais le
client a le droit de retirer à tout moment pour ses comptes. La relation entre la banque et
le déposant (client) est celle de débiteur (créancier). La conservation en sécurité et la
particularité de retrait sont les principales motivations de l’individu

 Les comptes d’investissement non restreint : les fonds collectés par la banque sont utilisés
dans les activités d’investissement et de financement à condition que l’activité soit

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Gestion des risques : cas de la finance islamique

conforme à la charia. La banque seule décide de les affecter à une activité qu’elle juge
rentable. Les profits ou les pertes provenant de l’ensemble de ces activités seront partagés
entre la banque et les détenteurs de ses comptes. Ainsi, la relation contractuelle entre la
banque et le déposant est basée sur un moudharaba sans restriction, la banque agissant
comme moudarib.
 Les comptes d’investissement restreint : ici les fonds recueillis sont investis par la
banque dans des projets ou des secteurs spécifiques, convenus au préalable avec les
titulaires des comptes, les détenteurs de ces comptes n’ont pas le droit de retirer leur
fonds jusqu’au terme du contrat.
Cette restriction de retrait précoce rend ces comptes plus risqués pour les déposants mais
ils peuvent ainsi leur apporter en retour des rendements plus élevés. En général, la banque
exige aussi pour ces comptes des seuils de fonds minimaux, lesquels sont plus élevés que
dans les comptes d’investissements non restreint.
Enfin, en raison de l’interdiction de l’intérêt les banques islamiques ne peuvent pas
émettre des dettes pour financer leur actif, ce qui empêche par conséquent la création d’un
effet de levier. Le bilan des banques islamiques n’est pas exposé aux risques
d’inadéquation Actifs- Passif.En raison de l'absence de cet effet, les banques
islamiques peuvent être considérées comme moins risquées dans une période de crise.
La crise financière de 2009 a bien été caractérisée par un endettement excessif, dû
notamment à un grand nombre d’intermédiaires, ce qui a rendu le
système financier très complexe.

SECTION II/LES DÉPÔTS ISLAMIQUE AU


CAMEROUN

Dans les systèmes bancaires islamiques et conventionnel, les clients réclament* la


sécurisation et la rémunération de leurs dépôts. Cette dernière peut prendre la forme de taux
de rendement ou d’intérêt. La seule différence est que pour les banques islamiques, les clients
doivent aussi partager le risque, les investissements réalisés et le taux de rendement peut être
négatif si le projet ne s’avère pas rentable. S’il avait nulle différence, les banques islamiques

25
Gestion des risques : cas de la finance islamique

devraient assurer un taux de rendement similaire au taux d’intérêt pratiqué par les banques
conventionnelles afin d’attirer les clients et augmenter les dépôts

Au Cameroun sur les 15 banques de détails  ? Seules quelques-unes se sont pour


l’instant lance sur ce segment du marché. En dépit de sa forte influence religieuse et donc de
la présomption de plus grande équité dans la gestion des

Transactions, au niveau relativement faible de défauts par le truchement de la répartition


équilibrée des gains, et la grande souplexe des opérations, ce n’est pourtant pas la ruée sur
cette opportunité dans le pays.la dernière actualité en date annonce oral islamique, le produit
développé par RENAPROV finance SA d’autres institutions de micro finance investiguent et
projettent le champ. Mais avec timidité toutefois. Le seul point de lisibilité d’un indicateur
d’éventuel performance sur ce service est à ce jour la projection des 3MILLIARD de finance
annoncé par AFRILAND FIRST BANK sur ce segment il y a déjà 4ans. Cela pourrait donner
L’impression d’une véritable difficulté du service à s’imposer.

Principaux produits islamique offert par AFRILAND FIRST BANK

Il en existe principalement 3

 LE MOURABAHA
 L’IJARA
 LE MOUCHARAKA MOUTANAQISA

1 : le fonctionnement lors de l’accord d’un crédit

Comme nous ‘l’avons déjà évoqué sus dessus au niveau de l’intérêt il n’y a pas de différence
fondamentale, puisqu’ici, le client et la banque s’accordent sur une rémunération. Le mot
« intérêt » n’apparait pas certes, mais en cas de profit il se partage un taux bénéficiaire. Et il
peut s’avérer qu’à la fin c’est plus que l’intérêt fixé. ICI AUSSI LE BANQUIER a la
possibilité de choisir le projet dont les investissements sont plus rentables. Si on essaye de
faire une comparaison, on peut se rendre compte qu’un crédit accordé dans le cadre de la
finance islamique peut être plus rentable qu’un crédit accordé dans le cadre de la finance
ordinaire. La finance islamique veille à ce qu’on partage les profits et les pertes

2 : le compte de dépôt islamique

26
Gestion des risques : cas de la finance islamique

C’est un produit spécifique de AFRILAND FIRST BANK il a été conçu dans le but de
rapprocher les clients de confession musulmane aux produits bancaires et permettre aux
pélérins de constituer une épargne pour leur voyage à la Mecque. Le CDI s’inspire des
préceptes de la religion islamique c’est-à-dire qu’il ne produit pas d’intérêt et on n’y prélève
aucun agio il fonctionne sur livret

*spécificités du produit
 Livret d’épargne pour le suivi des opérations
 Ouvert aux particuliers et aux personnes morales
 Versement initial minimum : 100 000FCFA
 SOLDE minimum à laisser en compte 25000FCA
 Operations autorisées : versement, retraits, remises chèques
 Pas de frais d’entretien prélevés
Ainsi afriland first bank a developper cette finance au vu des reponses a ces
interrogations

 Qu’est-ce que la finance islamique?


 La finance islamique s’adresse t’elle uniquement aux musulmans ?
 Quels sont les principes de la finance islamique ?
 Qu’elle conditions faut-il remplir pour adhérer aux services de la finance
islamique ?

27
Gestion des risques : cas de la finance islamique

CHAPITRE 4 LA GESTION DES RISQUES

Elle occupe une place importante tant dans le système bancaire conventionnel que
dans celui relevant de l’islam. On a assisté ces dernières années à un développement de la
culture de la gestion des risques par les organismes de règlementation et de contrôle. Aussi
est- il nécessaire d’avoir une bonne connaissance de la nature de ces risques afin de
promouvoir leur gestion de manière efficace. On note que les banques islamiques font face à
des risques similaires à ceux des banques conventionnelles, compte tenu de leur activité dans
l’économie, mais à ces risques s’ajoute une autre catégorie spécifique à leur nature. Mais la
surveillance efficace des banques islamiques suppose une étude préalable des différents
risques encourus.

SECTION 1 LES RISQUES ENCOURUS PAR LES


BANQUES ISLAMIQUES

I- LES RISQUES COMMUNS AUX BANQUES CONVENTIONNELLES ET


ISLAMIQUES
1- Le risque de crédit

Le risque de crédit est le risque le plus délicat et le plus nuisible auquel est exposée une
banque. Cette dernière doit accorder une attention particulière à la gestion des risques afin de
diminuer la probabilité de défaut. Le risque de crédit peut être défini comme la perte
potentielle consécutive à l’incapacité d’un débiteur d’honorer ses engagements. Ce risque à de
lourdes conséquences pour toutes institutions financières, puisque toute dette non remboursée
est économiquement une perte sèche que le créancier doit supporter.
Les banques islamiques sont elles aussi confronter aux risques de crédit classique au
même titre que les banques conventionnelles. Ce risque est lié, notamment, à la défaillance de
l’acheteur dans un contrat mourabaha. Et il se manifeste aussi dans le mode de financement
participatif : moucharaka et moudharaba. Ce risque résulte du non-paiement par
l’entrepreneur de la part qui revient à la banque. Néanmoins, on estime dans le contexte

28
Gestion des risques : cas de la finance islamique

mourabaha, ce risque est moins pesant puisque l’actif qui a fait l’objet de financement est
facilement identifiable. En cas de défaut du client, la banque peut récupérer le bien et le
vendre sur le marché secondaire (Moody, 2008a). En contrepartie dans le contrat moudharaba,
le risque de crédit est plus accentué puisque, d’une part la banque n’a pas le droit de participer
à la gestion du projet et, d’autre part, l’entrepreneur peut ne pas divulguer les informations
cruciales sur le projet ou sur ces compétences ce qui rend difficile l’évaluation et la gestion du
risque de crédit (greuning et iqbal, 2008).
La notation de chaque contrat peut jouer un rôle important pour palier à un risque. Mais une
notation rigoureuse peut s’avérer très couteuse pour les institutions financières puisqu’elle
nécessite la collecte de beaucoup d’informations sur plusieurs aspects qualitatifs et
quantitatifs touchant les clients et les projets (akkizidis et khandelwal)

2 : Le risque de liquidité


La manière la plus naturelle de justifier l’existence d’une banque passe par son rôle d’assurer
la liquidité, or cette tâche n’est pas toujours accomplie par ces institutions financières
notamment durant les périodes de stress des marchés lesquels sont déclenchés par une forte
baisse des prix. En effet, les banques reçoivent majoritairement des dépôts à court terme de la
part de leurs clients et font des prêts à moyen et long terme. Il peut donc se crée un décalage
entre les sommes prêtés et les sommes disponibles. Ces dernières peuvent être insuffisantes.
Dans ce cas, on parle de manque de liquidité ( iqbal and mirachor, 2007). Habituellement, les
banques sont capables de répondre aux retraits grâce à leur liquidité car les retraits quotidiens
sont anticipés plus. Précisément, le risque de liquidité ne peut être la conséquence d’un excès
de retrait, celle de leur non anticipation.
Ismail (2010) définit le risque de liquidité comme l’incapacité de la banque à répondre à
ses obligations envers les déposants. Ce risque se produit lorsque les déposants décident
collectivement de retirer plus de fonds que la banque avait réellement prévu ( hubbard, 2002).
Dans une telle situation, la banque doit se procurer de la liquidité en vendant ses actifs ; Mais,
si la vente est précipitée, elle court le risque de réaliser des pertes et de mettre en péril sa
solvabilité. Un risque qu’ont parfaitement illustré Merrill LIYNCH, et LEHMAN
brother(2008). Par ailleurs, les institutions financières islamiques n’ont pas échappé à ce type
de risque majeur. Ces dernières sont appelées à résoudre le manque de liquidité tout en
prenant en compte le décalage entre les flux entrants des dépôts à court terme et les flux
sortants des investissements à long terme.

29
Gestion des risques : cas de la finance islamique

D’autre part, la finance islamique ne dispose pas d’un marché secondaire lui permettant la
revente rapide des titres sur un marché de gré à gré (Badr- el-din, Ibrahim et vijaykumar
(2003). L’absence d’un marché interbancaire international relatif au système financier
islamique a donc pour conséquence la possible aggravation de la situation, dans la mesure où
les banques auront du mal à se refinancer

3/risque de marché
Le risque de marché est le risque de réaliser les pertes suite à la fluctuation des prix sur le
marché. Il est devenu une préoccupation pour les banques à partir des années 80 suite à la
flambée des prix des marchés boursiers, les banques ont commencés à investir dans les titres,
leurs portes feuilles sont devenues plus diversifié mais le risque qui leur est associé est devenu
aussi plus difficile à mesurer. En effet, la gestion du risque de marché est une tache épineuse,
puisque la banque doit prévoir l’évolution de plusieurs marchés : monnaie, matière première,
immobilier … Pour mieux comprendre ce risque, il convient donc de présenter le risque de
taux d’intérêt, le risque de marge.

 Risque de taux d’intérêt

C’est un risque majeur auxquels sont confrontées les banques classiques .il désigne le risque
de voir les résultats de la banque affectées par la baisse suite à une évolution défavorable des
taux d’intérêt

La prohibition de l’intérêt étant l’un des principes fondamentaux de la finance islamique, il


faut dont se demander comment la notion de risque d’intérêt existe dans les institutions
financières islamique.

Pour des raisons commerciales propres a la finance à la finance islamique, les banques
islamiques utilisent des taux de référence comme le LIBOR (londoninter-bankoffered rate)
pour ajuster les rendements des comptes d’investissement aux taux créanciers des banques
classiques. Ce risque devient encore plus grave en cas de variation du taux de référence
LIBOR, car les banques islamiques seront dans l’obligations de payer plus de profits aux
futurs déposant tout en recevant moins de gain provenant des utilisateurs des fonds à long
terme.

 Risque de marge

30
Gestion des risques : cas de la finance islamique

Le risque de marge est la perte en capital sur les titres à rendement variable. Le niveau de ce
risque peut être délimité par une fourchette de sensibilité à la marge.

Certes, les banques islamiques sont soumises à ce risque, lequel dépend des variations des
taux de références utilisés par ces institutions. Les contrats sont liés à un certain taux de
marges et tout changement de taux de référence expose ces contrats à des risques. En effet, le
risque de marge s’accentue pour ce qui concerne les instruments à long terme à taux fixe.
Ainsi, la mourabaha présente –t-elle le moins de risque de marge car ce mode de financement
concerne le court terme suivi par l’ijara. En revanche, les moucharka et moudharaba
présentent plus de risques car ces principes portent généralement sur des engagements à long
terme.

4 /le risque opérationnel

C’est un risque résultant d’un processus interne inadéquat dû aux personnels incompétents ou
à un système défaillant. Selon cette définition, le risque opérationnel est souvent traité comme
un risque profondément différent des autres risques. Ka difficulté réside dans le fait que ce
risque ne peut être prévu à l’avance mais, à partir du moment où le problème se pose, il

Faut immédiatement trouver une solution. LE risque opérationnel comprend les erreurs
humaines liées au manque d’expertise et à la nouveauté des produits et services,
l’obsolescence du système informatique et des logiciels utilisés, la fraude et l’insuffisance des
contrôles ( AKKIZIDIS ET KHANDELWAL ,2008).

Etant donné que les banques islamiques sont d’une création récente, elles encourent un risque
opérationnel majeur provenant essentiellement du manque de personnel qualifié capable de
munir les Operations financière islamique. Ces banques souffrent aussi de l’incompatibilité
des logiciels informatiques disponibles sur le marché, puisque ces logiciels sont conçus pour
les banques classiques. Ce risque diffère aussi selon les contrats des banques islamiques .il est
moins ossif dans les contrats Mourabaha et ijara et plus phonématique dans les contrats
Moudharaba .

5/ Le Risque juridique
Ce risque peut et reconsidéré comme une partie des risques opérationnels. Il concerne le
caractère non exécutoire des contrats financiers. Sachant que les contrats financiers conclus
par les banques islamiques ont un caractère spécifique, celle-ci encourent des risques liés à

31
Gestion des risques : cas de la finance islamique

leur documentation et leur mis en application. En absence de formalisation de ces contrats les
banques islamiques continuent de les concevoir en fonction de la charia, de leurs besoins et de
leurs intérêts. En effet, ce manque d’uniformatisation des contrats et l’absence de cadres
juridiques font augmenter les risques d’ordre juridique associés aux engagements contractuels
des banques islamiques.

6/ le risque de réputation
La finance islamique est un compartiment de la finance éthique. Autre que son aspect
financier, elle a un aspect psychologique et social. Par conséquent, sa réputation, son image,
sa crédibilité sont les sources de son développement, mais aussi une source de risque. Le
risque de réputation est difficile à identifier, à cerner, à qualifier et à réduire. Les banques
islamiques peuvent se protéger de ce risque uniquement en privilégiant un degré élevé de
transparence et de bonne conduite.

Le risque de réputation est un risque très important pour les Institutions Financières, parce que
le préjudice causé par ce risque peut s’étendre au-delà de la banque elle-même et bouleverser
l’ensemble de l’industrie. Plus grave encore l’image de la banque sera difficile à rétablir,
même après plusieurs années. La confiance du marché est un enjeu majeur pour la finance
islamique qui se voit et se veut éthique et morale.

Le fléchissement de la réputation peut également surgie d’une idée fausse largement rependue
dans les pays occidentaux, à savoir que les IF islamique finance des groupes militant violant.
Afin de lutter un tel amalgame et les sanctions infligés par les régularités monétaires, les IF
islamique ont renforcer leur mesure anti-blanchiment d’argent ont élargir leurs sources de
collecte d’informations sur leurs clients à la suite des évènements du 11 septembre 2001, les
processus de détections précoce et la déclaration des opérations douteuse et frauduleuse ont
été renforcés.

Enfin la banque islamique est dans l’obligation d’être conforme à la Charia .si ce n’était pas le
cas, cela pourrait briser la confiance de ces clients et déclencher les problèmes de liquidité
puisque les musulmans dévots seraient tentés de retirer leurs dépôts

7) le risque des retraits imprévus

32
Gestion des risques : cas de la finance islamique

Les déposant à la banque cherchent à investir leurs capitaux à un taux de rendement le plus
élevé du marché, afin d’avoir la meilleure rentabilité financière. Cependant, le taux de
rendement set variable sur les dépôts d’investissement. Cette variation est une source
d’incertitude, quant à la valeur réelle de dépôts. A cet effet, les taux de rendements
relativement faibles peuvent conduire les déposants à retirer massivement leur argent.

Par conséquent, les retraits liés aux taux de rendement sont considérés comme risque
spécifique aux banques islamiques. Elles doivent allouer, à chaque instant, les fonds
nécessaires pour faire face à de tels retraits.

8/ le risque commercial déplacé

« Le risque commercial déplacé est due à un transfert de risque associé aux dépôts vers les
actionnaires de la banque. Parfois, les actionnaires se trouvent contraints de délaisser une
partie de leurs capitaux, pour rémunérer les déposants, afin de prévenir des retraits massifs
causés par des taux de rendement faibles »

En théorie, le rendement distribué aux déposants doit dépendre, uniquement, des bénéfices ou
des pertes réalisées suite à l’utilisation de ces dépôts. Si la banque n’arrive pas à dégager des
bons résultats, elle sera incapable de verser un taux de rendement équivalent au rendement
distribué par les autres banques islamiques ou par les autres banques conventionnelles. Dans
une telle situation, les déposants seront incités à retirer leur argent pour les déposer dans une
autre banque pouvant leur offrir un rendement meilleur. Pour leur convaincre de rester chez
elle, la banque doit soit manipuler le taux de rendement, soit réduire la part des actionnaires.
Et dans les deux cas, elle s’éloigne des principes de la Charia.

Cette manipulation permet d’éviter la fuite des clients embarrassés par le manque à gagner
comparé aux autres taux de rendement repérés sur le marché. On note donc que la banque
essaie de gérer un risque qui doit être normalement supporté par son client. Ce risque est
connu dans le système bancaire islamique sous le nom de « RISQUE COMMERCIAL
DEPLACE » en référence à ce déplacement du risque de client à la banque. Pour mieux gérer
ce risque, la banque doit combiner ses réserves mais aussi moduler sa part de bénéfice pour
que cette pratique de lissage de taux de rendement soit la plus efficace possible. (Khan et
ahmed, 2001)

33
Gestion des risques : cas de la finance islamique

II. MODE DE GESTION DES RISQUES DANS LES INSTITUTIONS FINANCIERE


ISLAMIQUES

1. Gestion de risque de crédit par les réserves et les provisions

Les modes de financement islamique sont nombreux et relativement hétérogènes par rapport à la
finance conventionnelle. Cela nécessite des calculs plus rigoureux et plus crédibles. Pour ce faire,
une uniformisation des normes de reconnaissance des pertes a été menée. Les réserves des banques
islamiques sont constituées travers la contribution entre les actionnaires et les titulaires de dépôts
d’investissement. Elles ont pour but de protéger la banque contre les pertes ou défauts de
paiement.

2. gestion des risques de crédit par les clauses contractuelles


L’incertitude et la spéculation, quant aux termes d’un contrat financier, sont interdites en finance
islamique. Ces derniers peuvent être d’une façon directe ou indirecte à l’origine des injustices et
des lacunes au niveau des contrats signés, ce qui engendre des défauts de paiements. En effet, le
risque peut être minimisé par une clause du contrat mentionnant un accord entre les deux parties et
selon laquelle un certain niveau de fluctuation des prix serait acceptable. Mais, au-dessus de ce
niveau, la partie gagnante devrait compenser l’autre partie affectée par la variation des prix.

3. gestion de risque de crédit par le nantissement

Le nantissement représente un mode de protection contre les pertes de crédits. Il s’agit d’un contrat
par lequel un débiteur remet un bien à son créancier pour garantir sa dette. Le gage étant permis
dans la charia, les banques islamiques utilisent ce mécanisme pour sécuriser leurs actifs.
Conformément aux principes de la finance islamique, les créanciers, les produits périssables et les
instruments financiers à la base d’intérêts ne peuvent être acceptes comme garantie. En revanche,
les biens tangibles, l’argent liquide, l’or et les autres objets précieux sont acceptés par ces mêmes
banques.

4) le rating interne :

Toutes les banques procèdent à une évaluation ou à un raisin de leur actif et de leur client pour
déterminer les provisions pour perte sur leur prêt. Un système de raisin interne peut être
définir comme une méthode d’analyse permettant de déterminée la probabilité qu’un dé buteur

34
Gestion des risques : cas de la finance islamique

ne puisse pas faire face à ces engagements financiers envers la banque .il s’agit d’attribuer à
chaque contrat une classe de risque de défaut.

Ce système identifie les risques de crédit en cour par la banque pour chaque poste d’actif au
lieu de calculer le risque global lié a l’ensemble du porte feuille

Section 2 : PROCESSUS ET PROCEDES DE GESTION DES RISQUES

I : PROCESSUS DE GESTION DES RISQUES

Bien que les éléments essentiels de gestion des risques comprennent l’identification, la
mesure, le contrôle et la gestion des différentes situations de risques, ceux-là ne peuvent être
appliqués d’une manière efficace à moins qu’un système et un ensemble de processus ne
soient réellement mis en place. Le processus global de gestion des risques doit être élargi à
tous les départements / sections de l’institution afin de promouvoir la culture de la gestion des
risques. Il y a lieu de signaler que le processus de gestion des risques adapté spécifiquement à
chaque institution dépend de la nature des activités, de la taille et du degré de sophistication de
celle-ci. Un système performant de gestion des risques doit comprendre les trois éléments ci-
après

1 : L’instauration d’un environnement approprié de gestion des risques, de politiques


et de procédures viables

Cette phase concerne les objectifs généraux et la stratégie globale de la banque vis-à-vis du
risque et les choix de politique de sa gestion. Le conseil d’administration détient la
responsabilité de choisir les objectifs globaux, les politiques et les stratégies de gestion des
risques pour chaque institution financière. Les objectifs globaux relatifs à chaque risque
doivent être communiqués à travers l’ensemble de l’institution. Ne se limitant pas à
l’approbation des politiques globales de la banque concernant les risques, le conseil
d’administration doit s’assurer que les gestionnaires prennent les mesures nécessaires pour
identifier, mesurer, surveiller et contrôler ces risques encourus par la banque à travers des
rapports périodiques.

La direction générale a la responsabilité d’appliquer les recommandations approuvées par le


conseil. Pour ce faire, les gestionnaires doivent développer les politiques et des procédures qui
aident l’institution à gérer ses risques. Cela comprend la mise en place d’un processus de
révision de la gestion des risques, de limite de prise de risque, d’un système approprié de

35
Gestion des risques : cas de la finance islamique

mesure de risque, d’un système performant de suivi et de rédaction de rapport, et d’un système
de contrôle interne efficace. Les procédures comprennent la mise en place de procédés
d’approbation appropriée, de limites et de mécanisme d’estimer à assurer la réalisation des
objectifs de la banque en matière de gestion des risques. Les banques doivent clairement
identifier et/ou comités responsables de la gestion des risques et définir d’une manière lucide
les relations hiérarchiques et les responsabilités de tout un chacun. Il faut s’assurer de la
séparation de la responsabilité concernant les différentes fonctions relatives à la mesure du
risque, à son suivi et à son contrôle.

2 : le maintien d’une mesure approprié de risque, l’atténuation et le processus de


surveillance des risques

Les banques doivent avoir des systèmes de gestion d’information pour mesurer, surveiller,
contrôler et faire des comptes rendus réguliers sur les risques encourus. Les étapes à franchir à
ce niveau sont l’établissement de norme pour revoir et classer par catégorie les risques, une
évaluation et une cotation consistante de ces risques.la définition de risque standardisé et la
rédaction de rapport d’audit à l’intérieur de l’institution sont aussi importante. Les actions à
prendre à cet égard sont la création de norme standard et la classification des éléments d’actif
par catégorie de risques, la production des rapports concernant la gestion des risques et l’audit.
La banque peut aussi recourir aux sources externes pour évaluer les risques, en utilisant par
exemple la notation de crédit. Les critères d’évaluation et de contrôle des risques comme le
CAMELS.

Les risques encourus par les banques doivent être surveillés et gérés d’une manière efficace.
Les banques doivent faire des stress testing pour voir les effets sur le portefeuille résultant de
changements futurs potentiels. Les banques doivent examiner les effets de retournement dans
une industrie ou une économie, les risques de marché et l’état de liquidité de chaque banque.
Le stress testing doit être conçu pour déterminer les conditions dans lesquelles la position de la
banque est vulnérable et identifier les réponses possibles face à ces situations. Les banques
doivent avoir des plans de contingence pour répondre aux divers cas d’urgence.

3 : des contrôles internes adéquats

Les banques doivent avoir des contrôles interne pour s’assurer de l’adhésion aux diverses
politiques arrêtées par le conseil d’administration. Un système efficace de contrôle interne
comprend un processus adéquat d’identification et d’évaluation des différents types de risque

36
Gestion des risques : cas de la finance islamique

doté de système d’information performant. Le système devra établir des politiques et des
procédures qu’il faut réviser en permanence. Celles-là peuvent comprendre la rédaction
périodique de rapport d’audit interne sur les différents processus afin d’évaluer et d’identifier
les zones de faiblesse. Une part importante du contrôle interne est de s’assurer que les taches
affectées aux personnes qui mesurent, surveillent et contrôlent les risques sont clairement
séparés.

Enfin une structure d’incitation et de responsabilisation des personnes chargées de réduire les
risques demeurent un élément essentiel pour l’atténuation du risque global. Une structure
d’incitation efficace aidera à positionner chaque personne à un niveau qui lui convient et
encourage les décideurs à gérer les risques d’une manière concordante avec les objectifs et la
mission de chaque banque

II : PROCEDES DE GESTION DES RISQUES

Comme on l’a vu, le risque lié à chaque élément d’actif peut avoir des sources diverses. Une
fois présentées les lignes directrices générales du processus de gestion des risques

1. Gestion du risque de crédit


Le Conseil d’administration doit élaborer la stratégie globale de gestion du risque de
crédit en indiquant la disponibilité de la banque à octroyer des crédits aux différents
secteurs selon la localisation géographique, l’échéance et la rentabilité voulues. En agissant
ainsi, la banque doit définir ses objectifs en termes de type de crédit, de revenus, de
croissance et de choix risque-gain relatif à ses activités. La stratégie de risque de crédit
doit faire l’objet de communication à tous les niveaux hiérarchiques de l’institution.
La direction générale de la banque a la responsabilité d’appliquer cette stratégie décidée par
le Conseil d'administration. Cela comprend l’établissement de procédures écrites reflétant la
stratégie globale et assurant son application. Les procédures doivent comprendre les
politiques d’identification, de mesure, de surveillance et de contrôle du risque de crédit. Une
attention particulière doit être réservée à la diversification du portefeuille en fixant les
limites d’exposition au risque d’une contrepartie donnée, d’un groupe de contre connectées ,
d’un segment industriel, de certains secteurs économiques, de zones géographiques ou de
produits particuliers. Les banques peuvent utiliser la méthode du stress testing pour la
détermination et la surveillance de ces limites en prenant en considération la conjoncture
économique, les taux d’intérêt et les autres facteurs déterminants du marché. Les banques

37
Gestion des risques : cas de la finance islamique

engagées dans les crédits internationaux doivent évaluer le risque-pays pour chaque opération
de prêt.
Les banques doivent avoir un système continu de gestion des divers portefeuilles de
crédits à risques. Une bonne gestion comprend des opérations efficaces et efficientes de
surveillance de la documentation, des conditions contractuelles, des conventions juridiques,
des garanties, etc., de rédaction de rapports précis et au bon moment, de la conformité
avec les politiques de gestion, les procédures, les règles applicables et la réglementation en
vigueur.
Les banques doivent opérer selon des critères bien définis d’octroi de crédits qui
permettent une évaluation exhaustive du risque réel de l’emprunteur afin de minimiser le
problème de la sélection adverse.
Les banques ont besoin d’information sur le débiteur potentiel à qui elles vont octroyer
des crédits. Cela comprend, entre autres, le motif de la demande de crédit, les sources
de remboursement, le profil de risque de l’emprunteur et sa sensibilité aux changements
économiques ou de marché, sa capacité de remboursement passée et présente, la nature des
garanties proposées, etc. Les banques doivent avoir la capacité de faire des évaluations
précises et développer des procédés efficaces d’approbation de nouveaux crédits ou
d’extension de crédits anciens. Chaque demande de crédit doit faire l’objet d’une analyse
minutieuse menée par un personnel spécialiste de façon à ce que l’information puisse être
exploitée à des fins d’évaluation et de ratings internes. Cette information servira de base pour
l’acceptation ou le rejet de la demande de crédit.
L’octroi de crédit est synonyme d’acceptation d’encourir des risques et de réaliser des
bénéfices. Le crédit doit être tarifé afin qu’il puisse refléter les risques liés à la contrepartie
et aux coûts induits. En analysant les crédits potentiels, la banque doit prévoir des
provisions pour des pertes éventuelles et être en mesure d’absorber le choc de ces pertes
inattendues. Elles peuvent faire usage des garanties offertes pour atténuer les risques
inhérents à chaque transaction. Il faut noter, cependant, que les garanties ne représentent
pas des substituts à une évaluation adéquate de la capacité de remboursement de
l’emprunteur qui devrait d’ailleurs jouir d’une importance primordiale. Les banques devront
identifier et gérer les risques de crédits inhérents à chaque poste d’actif et à chaque activité
en révisant systématiquement les caractéristiques de chaque risque individuellement. Une
attention particulière est nécessaire lorsque la banque s’engage dans de nouvelles activités
ou de

38
Gestion des risques : cas de la finance islamique

nouveaux placements. A cet égard, des procédures et des contrôles adéquats Doivent être
entrepris pour identifier les risques nouveaux. Elles doivent se doter de techniques d’analyse et
de systèmes d’information pour mesurer le risque de crédit de toutes les activités, même
celles hors-bilan. Le système doit être capable de fournir des informations sur les
sensibilités et les concentrations du portefeuille de crédits. Les banques peuvent résoudre les
problèmes qui surgissent en cédant une partie des crédits, en utilisant des instruments
financiers dérivés, en procédant à la vente des créances (titrisation) et s’introduisant dans les
marchés de prêts secondaires. Les banques doivent se doter d’un système de surveillance
individuelle des crédits comprenant la détermination d’une adéquation des provisions et des
réserves. Un système de surveillance efficace informera la banque de la santé financière de
la contrepartie.
Il permettra de surveiller les projections de cash-flow et la valeur des garanties proposées
afin d’identifier et de classifier les problèmes potentiels des crédits. En procédant au suivi de
son portefeuille, la banque ne doit pas se suffire de surveiller la performance des débiteurs
mais elle doit également s’intéresser aux échéances. Les banques doivent développer des
systèmes internes de rating des risques pour gérer efficacement ses risques de crédit. Un
système bien structuré peut différencier les degrés de risques de crédit encourus par la
banque en classant par catégorie les crédits selon une échelle de risques. Le rating interne
des risques est un instrument adéquat pour surveiller et contrôler les risques de crédit. Le
rating périodique permet aux banques de déterminer les caractéristiques globales du
portefeuille de crédits et de signaler toute détérioration du risque de crédit. Les crédits à
problèmes seront alors surveillés et contrôlés de plus près. La banque doit avoir un organe né
Pendant qui fait des rapports
périodiques sur les crédits octroyés destinés au Conseil d'administration et aux
gestionnaires de l’institution pour s’assurer que les risques encourus ne
dépassent pas les normes de prudence et les limites internes. Les banques
doivent développer des systèmes de contrôle interne pour s’assurer de la
conformité aux politiques tracées. Ceux-là peuvent comprendre des rapports
périodiques d’audit interne afin d’identifier les zones de faiblesse liées au
processus de gestion des risques. Une fois les problèmes de crédit identifiés, les
banques peuvent choisir la politique de gestion appropriée. Les banques doivent
avoir un programme bien réfléchi pour gérer efficacement les risques liés à leur
portefeuille de crédits.

39
Gestion des risques : cas de la finance islamique

CONCLUSION

Tout au long de notre étude, nous nous sommes intéressés à l’éthique au sein du monde
financier. Nous avons un premier temps penché sur le fonctionnement de ce système, ainsi que
sur ses défauts. Nous avons retracé un bref historique montrant comment nous sommes arrivés à
créer une finance de plus en plus décarrelée de la réalité du monde. En effet, nous avons créé tout
au long de notre histoire financière, un certain nombre d’outils permettant d’effectuer des
opérations sur des actifs non tangibles. Fort de ce constat, nous avons cherché à savoir quelles
pouvaient être les conséquences de cela. Ainsi, nous avons pu observer que ce système favorisait
l’immoralité mais aussi la prise de risque inconsidérée, mettant au danger tout un mécanisme
financier. C’est dans ces conditions que naquit le risque systémique.

40
Gestion des risques : cas de la finance islamique

Dans ce contexte, nous avons étudié la finance islamique. Un paradigme reposant sur les
principes du Coran. Cette dernière étant, une finance essentiellement basée sur des principes
ethniques. Elle prône notamment, un modèle économique, totalement dénue d’intérêt. Elle
encourage le financement par prise de participation, renforçant ainsi une relation de partenariat
entre une banque et son client. Elle interdit la spéculation et ses outrances. Enfin, elle interdit la
transmission d’actifs toxiques entre les banques.

C’est dans ce cadre que nous nous sommes interrogés sur les solutions qu’elle pouvait générer
pour endiguer la crise. Ainsi, nous avons vu qu’elle apportait certaines réponses à ce contexte.
Effectivement, son mode de fonctionnement lui permet d’éviter le risque systémique. De plus elle
permet à ses banques de revêtir un aspect « social » auprès de ces clients. Enfin, elle oblige ces
institutions financières, à se constituer de réels fonds propres pour pouvoir. Cependant, nous
avons vu qu’elle n’est pas une solution miracle face à la crise. En effet, de par les restrictions
qu’elle impose à ses banques, elle ne peut pas se développer rapidement. De plus, même si elle
endigue certains risques, inhérents aux crises économiques, elle emporte d’autres qui lui sont
propre. Enfin elle souffre d’un réel souffre d’image, dans le monde mais aussi et surtout en
France.

Ainsi nous pouvons qualifier la finance islamique prometteuse. Effectivement, les valeurs
qu’elle prône ainsi que ses objectifs font d’elle un paradigme très intéressent. Elle est pour un
retour à l’exercice d’une activité bancaire traditionnelle de proximité. Ces outils simples d’accès,
et sa conception des valeurs humaines lui permettent de replacer ses clients au centre de l’intérêt
de la banque. Ainsi peut-on voir dans ce retour aux sources, un modèle d’avenir. C’est pourquoi
on peut supposer que dans le cas où cette crise nous entraine dans un cataclysme, les personnes se
tourneraient vers un modèle, à l’image de cette finance. Elle pourrait répondre aux attentes des
personnes en proposant une offre de détaille plus complète. Ce serait un retour à l’expression de
leur spiritualité. En effet, ANDRÉ MALRAUX a dit : « je pense que la tâche du prochain siècle
en face de la plus terrible menace qu’ait connue l’humanité va être d’y réintégrer les Dieux »

41
Gestion des risques : cas de la finance islamique

42
BIBLIOGRAPHIE

DOCUMENTS,[1]

[1] Site web Google.

 (Greuning et Iqbal, 2008).dans l’analyse des risques pour les banques


islamiques
 (Iqbal and mirakhor, 2007). Dans le système financier islamic
 (Hubbard, 2002).dans Hubbard financial
 Merrill LYNCH, et LEHMAN Brother(2008).dans la crise financière
 Badr- el-din, Ibrahim et vijaykumar (2003).dans les rapports de recherche sur
les politiques
 Khan et Ahmed, 2001 dans la gestion des risques : Analyse des problèmes de
l’industrie financière islamique

COURS,

[1]Dr.ISSOFA, cours de finance islamique non publié

DICTIONNAIRE

[8] Dictionnaire Lousse, KLETT POCHE : FRANCAIS- ANGLAIS 

Rédigé et présenté par : LELE TCHOMTCHOUA Sandra Danoucia et KAMDEM DJOKAM D’aviela
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