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UNIVERSITE DE FRANCHE –COMTE BESANCON

MEMOIRE DE MASTER 1

Sujet :

La crise financière est-elle un


rationnement du crédit au Sénégal ?

PRESENTE PAR : SOUS LA DIRECTION DE :


MLLE Aissata Dieng Madame Catherine Refait-Alexandre

Master 1 Expertise Economie Professeur d'Economie

Ann Année Universitaire 2011/2012

ée Universitaire 2010/2011
La crise financière est- elle un rationnement du crédit au Sénégal ?

REMERCIEMENTS
Mes remerciements vont d'abord à :
ALLAH LE TOUT PUISSANT qui m'a donné la force, le courage et la santé nécessaire
pour m'acquitter de cette tâche.
Ce travail n'aurait vu le jour sans la contribution de quelques personnes à qui nous exprimons
ici, notre profonde gratitude. Nos remerciements vont en particulier:
Au Professeur Catherine Refait-Alexandre, notre responsable de master expertise
économie recherche, qui malgré ses nombreuses occupations a accepté d'encadrer ce travail
avec rigueur et cordialité.

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La crise financière est- elle un rationnement du crédit au Sénégal ?

Table des matières


Introduction ............................................................................................................................................. 3
Chapitre 1 : le système bancaire sénégalais ............................................................................................ 5
1. Rappel historique du système bancaire sénégalais hérité ................................................................ 5
2. Le système bancaire actuel .............................................................................................................. 6
2.1 Les banques ............................................................................................................................... 7
2.2 Les établissements financiers .................................................................................................... 8
Chapitre 2 : la crise financière et le rationnement du crédit ................................................................. 12
1. La crise financière au Sénégal ....................................................................................................... 12
1.1 L’impact de la crise financiers sur africains en particulier le Sénégal ................................... 12
1.2 Les difficultés liées au financement bancaire et risques .......................................................... 14
2. Le rationnement du crédit.............................................................................................................. 16
2 .1 L’analyse théorique du rationnement du crédit ...................................................................... 16
2.2 Les facteurs qui freinent le financement des entreprises sénégalais........................................ 19
3- Conclusion et recommandation ..................................................................................................... 22
Chapitre 3 : la politique monétaire est- elle redevable au rationnement du crédit ................................ 24
1. le contexte de l’étude et le canal crédit ......................................................................................... 24
1 .1 Contexte de l’étude ................................................................................................................. 24
1.2 Canal du crédit analyse théorique........................................................................................... 25
2. La politique monétaire de la BCEAO ........................................................................................... 27
2.1 La politique monétaire avant la r é forme de 1989 .................................................................. 27
2.2 La politique monétaire après la réforme de 1989 .................................................................... 29
3. Les instruments de la politique monétaire ..................................................................................... 30
3.1 Les instruments de la BCEAO dans les années 80 .................................................................. 30
3 .2 Les instruments mise de la BCEAO en 2010 ......................................................................... 31
Conclusion............................................................................................................................................. 34
Bibliographie ......................................................................................................................................... 35

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La crise financière est- elle un rationnement du crédit au Sénégal ?

Introduction
Comme la plupart des pays africains, le Sénégal a connu, au cours des années 2000, une série
de crises économiques et financières, le Sénégal possède la quatrième économie de la sous-
région ouest africaine après le Nigéria, la Côte d'Ivoire et le Ghana. Il fait cependant partie
des Pays les moins avancés (PMA), son économie est très tournée vers l'Europe et l'Inde. Ses
principaux partenaires économiques sont la France, l'Inde et l'Italie.

Comparé aux autres pays du continent africain, le Sénégal est très pauvre en ressources
naturelles. Ses principales recettes proviennent de la pêche et du tourisme. Mais compte-tenu
de sa situation géographique et de sa stabilité politique, le Sénégal fait partie des pays
africains les plus industrialisés avec la présence de multinationales majoritairement d'origine
française et dans une moindre mesure américaine.

Par ailleurs, les transferts financiers venus de la diaspora sénégalaise (l'émigration en Europe
et aux États-Unis) représentent aujourd'hui une rente non négligeable. On estime que le flux
financier généré par l'émigration sénégalaise est au moins égal au volume d'aides de la
coopération internationale (soit 37dollars par habitant et par an).

Le Sénégal est membre notamment de la Banque mondiale, de l'Organisation mondiale du


commerce et de l'Union économique et monétaire ouest-africaine. Sa situation économique est
caractérisée par des déséquilibres au niveau des finances publiques et de la balance des
paiements. Les conséquences sont un ralentissement de la croissance économique et une
inefficacité du système financier, alors que le financement des entreprises dans les pays en
voie de développement est devenu, de nos jours, primordial au regard des difficultés que
rencontrent les états à assurer une croissance soutenue et durable. Depuis quelques années, les
chercheurs et bailleurs de fonds s’intéressent à cette source de développement économique.
De ces investigations, il ressort le constat d’une insuffisance de financement des entreprises
locales par le système bancaire. En particulier dans la sous-région, le climat des affaires est
caractérisé par le financement des projets des entreprises sous fonds propres et un
comportement d’auto-rationnement.

Ainsi, les fonds propres financent les investissements et les besoins en fonds de roulement à
plus de 50% dans presque tous les pays de l’UEMOA, en raison du faible accès des
entreprises au système bancaire. En effet, au Sénégal, 64% des entreprises ont accès au crédit,
38% des entreprises manufacturières béninoises déclarent avoir accès à des financements

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La crise financière est- elle un rationnement du crédit au Sénégal ?

bancaires tandis qu’au Mali, ce chiffre s’établit à 55% cela signifie que le Sénégal octroyés
plus les crédits que les autres pays d’Afrique. Cette contrainte dépend, entre autre, de la taille
de l’entreprise ; les grandes entreprises éprouvent moins de difficulté d’accès au crédit car
elles sont aptes à fournir des informations financières aux prêteurs d’où la relation complexe
qui prévaut entre prêteurs et emprunteurs. Dès lors, il est important d’évoquer qu’une large
partie de la littérature économique s’est intéressée aux problèmes d’asymétrie d’information
qui existent entre ces deux parties, problèmes qui aboutissent généralement à un rationnement
du crédit d’où le recours à d’autres sources de financement par les entreprises. Ce
rationnement ainsi que les taux d’intérêt élevés découlent de l’incapacité des banques à
obtenir les bonnes informations mais également à contrôler les actions des emprunteurs après
octroi du crédit.

Pour remédier à ces problèmes informationnels, les travaux théoriques et empiriques ont
opposé le mécanisme de partage de l’information. Ce système d’échange est soit contrôlé par
les banques centrales sous forme de registres publics, soit par le privé et dans ce cas il est géré
par les bureaux privés de crédit qui opèrent pour le compte des institutions financières. Ainsi,
l’objet de ce papier est de déterminer les principaux facteurs explicatifs des contraintes
d’accès au crédit des entreprises au Sénégal mais également de tester l’hypothèse d’une
amélioration du financement des entreprises via une bonne exploitation du dispositif de
partage de l’information. C est ainsi qu’on nous demande est -ce que la crise bancaire de 2007
a-t elle conduit à un rationnement du crédit au Sénégal pour mieur traiter le sujet nous
étudierons d’ abord les faits stylisée et aperçu du système bancaire sénégalais, ensuit le
rationnement du crédit pour les entreprises sénégalais et en fin les différentes canaux de
politiques monétaire et des solutions.

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La crise financière est- elle un rationnement du crédit au Sénégal ?

Chapitre 1 : le système bancaire sénégalais


Le système bancaire sénégalais est défini comme ensemble des établissements financiers
qui octroyant et reçoivent du crédit par exemple les banque qui sont définies par l'article 3 de
la loi 90-06 portant sur la réglementation bancaire qui stipule que « sont considérées comme
banques les entreprises qui font profession habituelle de recevoir des fonds dont il peut être
disposé par chèques ou virements, et qu'elles emploient pour leur propre compte ou pour le
compte d'autrui, en opérations de crédit ou de placement ». Ceci pour dire que les banques
servent d'intermédiaires financiers en mobilisant les dépôts et l'épargne des agents non
financiers pour les redistribuer aux agents déficitaires. Elles ont la spécificité de pouvoir
développer leurs passifs en développant leurs actifs car leur objectif est la liquidité et la
rentabilité. Les banques sénégalaises peuvent accorder des crédits à court, moyen et long
terme en consentant des découverts, des avances de fonds, des prêts et pratiquant des
escomptes d'effets de commerce. Ce chapitre comporte deux parties

1. Rappel historique du système bancaire sénégalais hérité


Le système bancaire Sénégalais est identique au système bancaire français. C’est pour
cela on remarque que certaine banque garde le nom identique des banques françaises comme
la SGBS et la BICIS .la majorité des établissements de crédits dépend et sont géré par les
européennes. Ainsi ces établissements avaient pour rôle uniquement sur une clientèle,
constituée par les sociétés coloniales, les sociétés locales et ils n’avaient pas droit sur le
pouvoir d’achat du crédit. Ces dernier juge qu’ils avaient aucun intérêt de décentralisé les
banques a intérieur du pays et ensemble des secteurs étaient entre les mains des européennes,
ils bénéficient des crédits pour mieux géré leurs activité.

La banque Nationale pour le commerce et l’industrie (BNCI) est créé en 1939 qui devient
plus tard la banque internationale pour le commerce et l’industrie au Sénégal (BICIS).la
BICIS est filiale du groupe française la BNP malgré une représenté importe des guichets
automatique et agences, elle n’est présente qu’à Dakar, dans la région de Thiès, et dans la
vallée du fleuve Sénégal et elle octroi des crédits pour des prêts immobiliers et les prêts à la
consommation.

Apres la second guerre mondial, les français et anglais installent de nouveau filiales en
Afrique c’est ainsi qu’on voit naitre de nouvelles banques comme la banque internationale

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La crise financière est- elle un rationnement du crédit au Sénégal ?

d’Afrique de l’ouest du Sénégal (BIAOS), qui devient après indépendant en 1962 la Société
General de Banque du Sénégal (SGBS). Bénéficiant d’un large réseau des agents au Sénégal
et des distributeurs automatique à travers le pays, elle est dérivée d’une filiale française la
Société General.

Cependant les objectifs se limitaient seulement à recevoir d’argent plutôt qu’à servir les
populations ils ne se souciaient pas de la bonne politique monétaire pour une maximisation
des ressources allocation. Les banques européennes implantées en Afrique n’avait qu’une
seule objectif : financier leur entreprise et leurs bénéfice vers la métropole .ceci continua
jusqu’à l’indépendante ou le Sénégal comme la majorité des pays africains hérite de ce
système bancaire. Comme aux temps, après les indépendances le secteur bancaire sénégalais
était resté caractérisé par une forte intervention de l’état et cela a perduré jusqu’ aux années
80. De nos jours un nouveau système est mise en place.

2. Le système bancaire actuel


La majorité des banques nationales et internationales sont représentés au Sénégal.
Certains sous un nom bien sénégalais cachent des filiales de banques françaises. Elles
proposent désormais des cartes de paiement nationales ou internationales et la plupart offre la
possibilité de gérer ses comptes sur l’internet. Ces dernières années, le réseau bancaire s’est
considérablement densifie au Sénégal. C’est aussi le cas du réseau de distributeurs
automatiques des billets .l’accès au crédit s’est également démocratisé grâce à l’augmentation
massive d’une classe moyen fonctionnaire commerçante ou titulaire d’un contrat de travail en
bonne et due forme. Le crédit immobilier est évidemment le plus répandu et permet à ses
familles modestes mais disposant de revenus réguliers d’acquérir un logement .le crédit à la
consommation est également en forte augmentation et tous les grands concessionnaires
automobiles dakarois ont des accords avec une banque de la place pour proposer un crédita
leur client achetant un véhicule neuf. Dans ce domaine c’est la SGBS qui tient le haut du pavé
mais les liquidités impressionnantes dont disposent les banques du Sénégal les poussent toutes
à proposer différents types de crédits.

Il est bon de souligner qu’une partie non négligeable du bénéfice des banques sénégalaises est
générée par les activités de transfert d’argent .toutes les banques du pays sont en effet affiliées
à un grand groupe de transfert d’argent international comme Western Union ou Money Gram.
Les sommes envoyées au Sénégal par les émigrés partis en Europe ou aux Etats –Unis se
chiffrent en milliards de CFA .les commissions pratiquées par Western Union ou Money

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La crise financière est- elle un rationnement du crédit au Sénégal ?

Gram grèvent très largement le budget du travailleur expatrié sénégalais qui se voit manger
une partie du fruit de son travail en frais de transfert. Seule une petite partie de ces frais et
commissions revient a la banque correspondante qui verse le cash au destinataire. Cela
représente cependant des sommes considérables qui ont permis aux groupes bancaires
sénégalais de pouvoir investir dans leur réseau d’agences.

Entre 2004 et 2006 on assiste à une forte augmentation des banques au Sénégal comme
l’ouverture de cinq(5) nouvelles banques par exemple la banque régionale de solidarité (BRS-
Sénégal). La banques des institutions Mutualistes d’ Afrique de l’ouest, Attijariwafa Bank
Maroc, de la Banque Atlantique Sénégal une filiale de Atlantic Financial Group et de
International Commercial Bank Sénégal.

Les nombres totaux des banques actuel actives au Sénégal sont au nombre de 17, elles sont
organisés selon un système comprenant un Institut d'émission (la banque) faisant figure
d'autorité suprême, et un ensemble d'établissements constitués par les banques dites de second
rang. Comme par exemple :

2.1 Les banques

Les banques généralistes à réseau national

Elles représentaient les banques héritées durant la période coloniale qui continu de
fonctionner c’est –à- dire la CBAO, la SGBS, la BICIS et la BST.

Les banques à réseau ouest africain

Ce sont essentiellement la BOA, ECOBANK et l'Attijariwafa Bank. Ces dernières ont pour
objectif de devenir des banques de référence en Afrique de l'ouest à travers des politiques
favorisant les clients des autres pays d'Afrique qui veulent effectuer des transactions
économiques e financières au Sénégal.

Les banques d'affaires

Les banques d'affaires sont des banques de capitaux au long terme, spécialisées dans le
financement d'entreprises. Elles prennent et gèrent des participations dans des entreprises
existantes ou qui se créent et accordent des crédits à long terme sur la base de leurs fonds
propres ou d'autres ressources à long terme.

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La crise financière est- elle un rationnement du crédit au Sénégal ?

Elles sont soumises à la même règlementation que les banques de détail ou banque de dépôt
(court terme). Par abus de langage, banque d'affaires prend la même signification que banque
d'investissement, étant donné que les banques commerciales classiques sont aussi capables de
proposer des services de banque d'affaires. Ces banques s'adressent aux grandes entreprises et
aux particuliers. La CITIBANK, la BIS et le CLS sont les plus importants.

Les banques spécialisées

Dites à vocation spécifique : ce sont des établissements spécialisés dans un domaine bien
précis. On peut citer entre autres la CNCAS, la BHS, la BSIC et la BIMAO.

Après les banques, les établissements financiers occupent une place important dans le système
bancaire actuel d'où la nécessité d'en faire une étude détaillée.

2.2 Les établissements financiers

Ils sont définis comme l'ensemble de personnes physiques ou morales, autres que les
banques, qui font profession habituelle d'effectuer des opérations de crédit, de vente à crédit
ou de change, pour leur propre compte, ou qui reçoivent habituellement des fonds qu'elles
emploient en opérations de placement. Ils peuvent servir d'intermédiaires en tant que
commissionnaires ou courtiers dans les relations entre agent financiers et agents non
financiers.

Les chiffres des établissements financiers représentent 5% du total du bilan global du


système bancaire sénégalais, avec une part relativement faible au poste des crédits consentis
estimés à 2%. Néanmoins ils participent à l'intermédiation financière en distribuant des crédits
à toutes les échéances. Notons que les crédits accordés sont essentiellement à court terme ; de
même que les dépôts collectés. Les établissements financiers s'activent spécialement dans le
domaine du crédit-bail et du crédit à la consommation. Leur clientèle est composée en
majorité des acteurs du secteur informel. Ils sont incontournables pour de nombreux
opérateurs économiques du secteur informel auxquels certaines banques refusent le
financement à travers la présentation d'exigences totalement restrictives.

On peut donc distinguer aussi les principaux établissements qui ont eu à s'implanter au
Sénégal comme :

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La crise financière est- elle un rationnement du crédit au Sénégal ?

Le Crédit Mutuel du Sénégal (CMS)

Initié en juillet 1998, il a pour objectif de mobiliser l'épargne des sénégalais à des fins
d'investissement. Sa mission est de participer à l'amélioration du niveau de vie et à la
promotion du bien-être des populations toutes catégories confondues, en offrant une large
gamme de services financiers de proximité.

Sa priorité est donc de permettre l'accès des populations aux services financiers, tout en
protégeant de l'endettement usurier.

Il apporte ainsi un soutien considérable aux agriculteurs, pêcheurs et aux groupements


d'intérêt économiques. Son réseau est composé de 76 agences réparties sur tout le territoire.

Le Crédit Mutuel du Sénégal étant une structure mutualiste, son objet est de collecter
l'épargne des membres et de leur distribuer des crédits. Ceci justifie que l'essentiel de ses
ressources provienne des membres.

Le passif exigible à court terme garde une part prépondérante (57%) des ressources du Crédit
Mutuel du Sénégal. Cependant, les ressources stables montent à presque 28 milliards soit 43%
du Total bilan consolidé en fin 2006. Elles gagnent plus de 10 points dans le Total bilan
consolidé en un an grâce à la nouvelle politique de stabilisation des ressources. Cette politique
se décline sur un axe commercial et financier.

Au niveau commercial, il s'agissait d'accentuer la vente de produits d'épargne à plus d'un an


aux sociétaires par une rémunération attrayante de ceux-ci. Les taux sont revus à la hausse et
une campagne publicitaire agressive a été menée en faveur des dépôts à plus d'un an durant le
deuxième semestre de l'exercice. Ainsi l'encours de l'épargne à moyen terme des sociétaires
est passé du simple au double entre fin 2005 et fin 2006 et se chiffre à plus de 4 milliards de
francs CFA soit 7% du total bilan et 17% des ressources stables.

L'alliance de Crédit et d'Epargne pour la Production (ACEP)

L'ACEP (Alliance de crédit et d'épargne pour la production) a vu le jour en 1985. Début


1990, l'organe de crédit devient une entité indépendante, baptisée ACEP. Son principal
objectif : accorder des prêts pour des investissements et des prêts de fonds de roulement à de
petites et moyennes entreprises du secteur informel ne pouvant accéder au crédit

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La crise financière est- elle un rationnement du crédit au Sénégal ?

institutionnalisé. En 1993, lorsque le projet USAID prend fin, l'ACEP est en mesure, grâce à
une gestion plus prudente et à certains changements institutionnels lui permettant d'appliquer
des taux d'intérêt pouvant s'élever jusqu'à 16 %, de prêter en puisant dans ses propres
ressources.

En 1996, à l'occasion d'une assemblée générale, les objectifs de l'ACEP sont redéfinis comme
suit:

Offrir des services de crédit et d'épargne à des entrepreneurs sénégalais afin de favoriser la
croissance de leur entreprise ainsi que le développement économique et social du Sénégal ;
mettre en place un réseau de services financiers et gérer ses activités selon le principe de la
coopération. C'est une mutuelle d'épargne et de crédit qui finance des projets commerciaux à
hauteur de 57%, des services 22%, des projets agricoles pour 12%, et des projets
manufacturiers à hauteur de 9%. Notons que le financement de l'ACEP s'adresse plus
particulièrement aux entreprises existantes qui désirent se développer et se moderniser.

L'Union des Mutuelles de Partenariat pour la Mobilisation de l'Epargne et de


Crédit au Sénégal (UM-PAMECAS)

Initié en 1998, l'Union des Mutuelles du Partenariat pour la Mobilisation de l'Epargne et le


Crédit au Sénégal a pour objectifs de faciliter l'accès à l'Epargne et au Crédit, quels que soient
les moyens des souscripteurs et leur secteur d'activité, de participer à l'amélioration de leur
bien-être économique, social et celui de leur communauté, de promouvoir l'esprit de
solidarité, de responsabilité et de gestion démocratique auprès de nos membres et soutenir ces
membres dans tous leurs secteurs d'activités .Sa stratégie se fonde sur le Développement des
mutuelles d'épargne et de crédit rentables et pérennes, mobiliser le potentiel financier de
chacun : épargne locale et ressources extérieures, concevoir et mettre en œuvre des politiques
performantes : administratives, comptables et financières, promouvoir et gérer les meilleurs
services financiers, accessibles et adaptés, garantir en permanence la qualité de nos équipes
par la formation du personnel et de nos dirigeants et de coopérer au niveau local, sous
régional et international. Elle regroupe 30 caisses d'épargne et de crédit à travers 44 agences.

Son total actif était estimé à 15 milliards de francs CFA au 31 décembre 2004 et a atteint les
19 milliard CFA en Avril 2006 ; ce qui constitue une progression considérable.

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La crise financière est- elle un rationnement du crédit au Sénégal ?

Mais on remarque que la majorité de ces établissements des crédits sont installés dans la ville
de Dakar, par exemple absence de la CBAO dans la région de Kolda et Ecobank dans la
région de Matam. Les banques sénégalaises avec 167 agences et bureau soit 22% du total de
l’union en 2005, disposent du réseau le plus étoffé de l’union après le mali.

La qualité du portefeuille des banques s’est améliorée, le taux de dégradation net passant de
9,7% à 9,0% entre décembre 2009et decenbre2010 en raison d’un effort supplémentaire de
provisionnement (54,9%contre 53,1%).

L’encours des créances en souffrances net est ressorti à 157,1 mds à fin décembre 2010 contre
155,6 mds en 2009.

Les établissements de crédit respectent de manière générale les normes fixées. L’objectif visé
par cette politique d’implantation de nouvelles banques est de relever le niveau de
bancarisation de l’économie sénégalaise, d’améliorer l’accès des populations aux services
financiers, de lutter contre la pauvreté et de promouvoir la croissance par l’amélioration du
financement des activités économiques.

La densification du réseau bancaire au Sénégal s’est accompagnée d’ une augmentation des


parts de marché des établissements de crédit du Sénégal .Ainsi en 2005 , le total de leurs
bilans s’ établit à 1761 milliards soit une progression d’environ 12% par rapport à 2004 et la
part de marché représente 26 % du marché de l’union en 2005 occupant ainsi la deuxième
position dernière la cote d’ivoire. Cette augmentation des parts de marché entrainera une
conséquence sur le rationnement des crédits et sur augmentation des taux intérêt des banques.

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La crise financière est- elle un rationnement du crédit au Sénégal ?

Chapitre 2 : la crise financière et le rationnement du crédit


Les effets de la crise économique et financière sesont traduits par un rétrécissement de la
demande notamment des matières premières en provenance des pays africains et un
ralentissement des investissements structurels par exemple une hausse de 4 ,1% des
immobilisations nettes 2009 contre 18 ,1% en 2008 mais aussi une augmentation du taux d’
intérêt dans cette partie nous allons essai d analysé d’ abord la crise financière ensuite le
rationnement du crédit en fin les conséquences de la crise sur le rationnement du crédit et
nous proposerons aussi les solutions .

1. La crise financière au Sénégal

1.1 L’impact de la crise financiers sur africains en particulier le Sénégal


Lorsque la crise touche les Etats-Unis, c’est le monde entier qui éternue. Cet adage ne s’est
jamais révélé aussi vrai qu’aujourd’hui alors que les économies européennes, asiatique et
africaines vacillent sous le choc d’une crise économique ayant lieu à des milliers de
kilomètres.Dans le système financier actuel ou tout est tellement interconnecté ce qui a
commencé par quelques décisions de prêt mal avisées aux Etats-Unis s’estrépandu à travers le
monde et menace d’engloutir ce dernier dans une autre grande dépression.

L’Afrique est peut être celles qui est la plus durement frappée par la crise économique.

En première lieu les apports de capitaux privées a l’Afrique sont baisse après la crise en 2007
et ils sont dépassés ainsi pour la première fois les apports d’aide extérieure ensuite les bourses
africaines ont accusé une baisse de 40% en moyenne. Ces apports finançaient les
investissements si nécessaires dans les infrastructures et les secteurs des produits de base.

Deuxièmement les 90% la population vivent sous les salaires des immigres en Europe ou
Etats-Unis par exemple les envois de fond de l’étranger qui avaient culminé aux alentours de
20 milliards de dollars en 2008 avaient de 4,4% en 2009 .ces envois jouent généralement un
rôle anticonjoncturel : quand les choses vont mal pour la famille en Afrique on lui envoi plus
d’argent, l’espoir une famille entière se basse sur un « enfant » qui se trouve à l’étranger.
Mais si une fois dans les pays d ou provient cet argent qu’il a la crise, ça se répercute
directement sur les pays Afrique.

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La crise financière est- elle un rationnement du crédit au Sénégal ?

D’autres aspect sont en cause de la crise financière en Afriquetel que aspect a trait à
l’aideextérieure .les donateurs ont beau avoir accru en 2008 leurs apports d’aide à l’Afrique,
ils sont déjà en retard de 20milliards de dollarssur les engagements pris à Gleneagles en 2005,
lorsque l’économiemondialen’était en faillite. Il y a aussi une chute des produits de base, pour
les pays africaines importateurs de pétrole car ceci entraine une baisse des exportations et des
recettes publiques pour les pays qui qui exportent ces produits.

Concernant le Sénégal au-delà de la crise financière mondiale, c'est sa dette contractée par
envers le secteur privé qui fragilise son économie nationale. Au Sénégal, les patrons ne
craignent pas d'impact direct sur le secteur financier, mais redoutent plutôt les conséquences
de la récession qui pourrait arriver.
Leur principal problème, disent-ils, n'est d'ailleurs pas la crise financière mondiale, maisles
dettes de l'Etat sénégalais vis-à-vis du secteur privé. Le ministre du logement craint même un
ralentissement de la construction de logements si les émigrés sénégalais sont frappés par la
crise dans leur pays d’accueil, car les flux des transferts d’argent risquent alors de fortement
diminuer. Le pays est fortement touché par la crise qui en ce moment frappe de plein fouet
Air Sénégal International fait. Ce dernier rencontre de nombreux problèmes entre les deux
actionnaires majoritaires à savoir le Sénégal et RAM (Royal Air Maroc). La compagnie
sénégalo- marocaine souffre de grave manquements de liquidités, et se retrouve seule au
monde car tous les fournisseurs ont déserté.
A cette crise les populations montrent leur désarroi et demandent de l’aide afin de survivre car
dans certaines localités en Afrique on parle plus de vivre mais plutôt de survivre. Dans ce
contexte de raréfaction de l'emploi, la charge des chefs de ménages s'accroît contrastant avec
la faiblesse des revenus et des ressources. La crise ne permet plus le transfert
intergénérationnel des plus jeunes vers les aînés. Les jeunes vivent la crise, les aînés la
supportent. Face à la crise et aux incertitudes, de nouvelles structurations sociales
apparaissent et s'ajoutent aux formes de sociabilité anciennes.
Aujourd’hui les finances du Sénégal sont au bord du gouffre, les Sénégalais le savent et en
vivent les conséquences ; nos partenaires extérieurs et les bailleurs de fonds en confirment la
réalité ; la cherté ducoût de la vie, le poids de la fiscalité sur les citoyens, au moment où les
tenants du pouvoir n'acceptent aucune limite dans les dépenses publiques ; déstabilisent le
Sénégal.
La situation économique du Sénégal est restée morose en 2009 du fait de la crise économique
et financière qui a plongé l’économie mondiale dans la récession .le taux de croissance

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La crise financière est- elle un rationnement du crédit au Sénégal ?

économique s’est , ainsi établi à 2 ,2% en 2009 après 3,2% en 2008 la BDEF1 indique que les
effets de cette crise ont été ressentis à travers la contraction de l’investissement privé , la
diminution des entrées touristique , mais également la baisse des envois de fonds des émigres
sénégalais . « Même si les entreprises du secteur moderne sénégalais n semblaient pas être
directement touchées par la crise financière mondialedu second semestre 2008, les effets se
sont traduits en 2009 par un rétrécissement de la demande, notamment des matières premiers
en provenance des pays africains et un ralentissement des investissements structurels (hausse
de 4,1%des immobilisations nettes en 2009 contre 18,1% en 2008)» relève-t-on dans cette
BDEF.

La production des entreprises a baissé de 4,4% et l’autonomie financière s’est dégradée avec
la hausse du poids des dettes financières et un abaissement de leur capacité de
remboursement.

1.2 Les difficultés liées au financement bancaire et risques


Difficultés liées à l’environnement des affaires :

Le climat des affaires constitue un facteur majeur qui inhibe le développement des crédits
aussi investisseurs. En effet le degré d’incertitude de l’économique du Sénégal, accompagné
par une instabilité sociopolitique chronique pousse les banques à adopter un comportement
d’aversion du risque. Cette situation , rend couteux la recherche de l’ information sur les
emprunteurs et évaluation de leurs projets ce qui est préjudiciables au développement des
affaires et limite la capacité de prévision et la conception des plans d’investissement fiables à
moyen et long terme .en d autre terme , le climat des affaires a une incidence négative sur la
demande et la distribution de crédits bancaires.

La fiscalité aussi au Sénégal n’est pas favorable au climat des investissements et devient un
frein au développement du crédit bancaire. Par ailleurs, les relations entre banques et leurs
clients sont aussi détériorées par la lourdeur administrative dans le traitement des contentieux,
ainsi que l’inadaptation des dispositions légales et leur application jugée inéquitable au
détriment des établissements financiers.

L’accumulation des arrières de paiement du Sénégalempêchel’obtention de nouveaux crédits


car le remboursement des crédits précèdent n’étant pas possible. , le niveau relativement élevé

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Banque de données économique et financières
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La crise financière est- elle un rationnement du crédit au Sénégal ?

des taux d’intérêt pratiqués par les banques ne permet pas aux entreprises de recourir au crédit
bancaire, malgré les efforts de la banque centre.

Au Sénégal 64% des entreprise ont accès au crédit, les grands entreprise éprouvent moins de
difficulté d’ accès au crédit car elles aptes à fournir des information financières au préteurs d’
où la relation complexe qui prévaut entre préteurs et emprunteurs .Dès lors ilest important d’
évoquer qu’une large partie de la littérature économiques’estintéressée aux
problèmesd’asymétrie d’information qui existent entre ces deux parties, problèmes qui
aboutissent généralement à un rationnement du crédit d ou le recours à d autre sources de
financement par les entreprises . Ce rationnement ainsi que les taux élevés découlent de
l’incapacité des banques à obtenir les bonnes informations mais également à contrôler les
actions des emprunteurs après octroi du crédit.

Le comportement de l'emprunteur

Le risque peut être aussi lié au comportement de l'emprunteur. Il peut être divisé en deux
sous-groupes. Tout d'abord, le prêteur ne connaît pas les efforts que fournira l'emprunteur
pour mener à bien son projet. Au lieu de raisonner en termes d'efforts de l'emprunteur, on peut
aussi considérer que l'emprunteur va utiliser le crédit pour entreprendre un projet plus risqué
que celui pour lequel il a obtenu le crédit. Ce problème est généralement désigné sous le
terme d’aléa moral ex-ante.

Le terme ex-ante signifie que le risque se réalise avant que le projet n'aboutisse et ne permette
de dégager des revenus pour rembourser la banque. Celle-ci cherchera donc à diriger le
comportement de l'emprunteur par "le monitoring".

Si les risques identifiés ci-dessus (état défavorable de la nature et efforts insuffisants fournis
par l'emprunteur) ne se réalisent pas et si le projet a dégagé des revenus suffisants pour
pouvoir rembourser le prêteur, alors l'emprunteur tiendra ses engagements. Soit il est honnête
et révèle le montant réel des revenus dégagés, soit la banque peut observer sans coût les
revenus dégagés par le projet. Si l'emprunteur a plus d'informations que la banque sur la
probabilité d'échec du projet (sur la réalisation de l'état défavorable de la nature et sur son
propre comportement), il est question d'asymétrie d'information ex-ante.

Le deuxième risque lié au comportement de l'emprunteur concerne la communication à la


banque des revenus dégagés par le projet. Si les emprunteurs sont malhonnêtes, ils annoncent
à la banque des ressources inférieures à celles dégagées pour ne pas honorer leurs

15
La crise financière est- elle un rationnement du crédit au Sénégal ?

engagements. Ce risque est appelé aléa moral ex-post. Cette situation se produira lorsque le
non-remboursement procure un gain supérieur à la perte engendrée par les coûts de
défaillance, c’est-à-dire par les pénalités pécuniaires ou non-pécuniaires (mise en faillite) ou
par la perte de réputation. L'asymétrie dont est victime la banque est dite ex-post car elle est
postérieure à la réalisation du projet.

Pour éviter ce risque, la banque engage des recherches coûteuses afin de connaître les
véritables revenus dégagés par l’entreprise.

2. Le rationnement du crédit

2 .1 L’analyse théorique du rationnement du crédit

Selon la théorie keynésienne, les ajustements se font par les quantités le rationnement va obéir
plus à la loi de Keynes qu'à celle de Walras, qui est un ajustement par les prix. En effet, selon
D.R. Hodgman(1961), même dans les conditions de parfaite concurrence, les prêteurs peuvent
refuser de financer certains clients. Par exemple, plus on demande à une banque de faire
crédit, plus le taux d'intérêt sera élevé, mais ce n'est pas par ce que le taux d'intérêt est élevé
que les revenus de la banque augmentent forcément. Au contraire, selon Hodgman, plus la
banque prête, à un taux d'intérêt élevé, moins les entreprises sont capables de rembourser.
Selon lui, le taux d'intérêt augmente la probabilité de faillite et la fonction d'offre n'est pas une
fonction linéaire du taux d'intérêt, mais elle a une forme curviligne.

Dès lors, le rejet d'une partie de demande de financement est analysé comme une stratégie
élaborée par les banques dans le but de maximiser leur profit.

Le rationnement du crédit demeure donc compatible avec la réalisation d'un optimum pour les
offreurs. Ce type de rationnement traduit en réalité l'échec des forces du marché à réaliser un
équilibre entre l'offre et la demande globale.

Selon Jaffée et Modigliani, tout en s'appuyant sur la fonction de crédit non linéaire,
distinguent deux types de rationnement : le rationnement dynamique et le rationnement
statique.

Selon l'idée du rationnement dynamique, la banque centrale augmente le taux, l'offre de crédit
va baisser car les banques de second rang vont éviter d'élever immédiatement le taux d'intérêt.

16
La crise financière est- elle un rationnement du crédit au Sénégal ?

Elles vont par contre ajuster les quantités de monnaie en observant une période plus ou moins
longue avant de réagir.

Quant au rationnement statique, Jaffé et Modigliani estiment qu'en permanence, il y a des


agents qui vont se trouver rationnés. Mais il n'y a pas autant de taux d'intérêt que de débiteurs.
Il y a quatre ou cinq classes de taux en fonction de la qualité et la dimension de l'entreprise.

A l'intérieur d'une même classe, les entreprises les plus performantes auront tous les crédits
qu'elles demandent et les moins bonnes seront rationnées jusqu'à un certain niveau. Dans une
même classe, il y aura des emprunteurs qui auront tous le crédit qu'ils désirent pendant que
d'autres moins bonnes seront rationnées.

Mais la question qu'on est en droit de se poser est celle-ci : Pourquoi dans ce contexte, la
banque joue sur les quantités plutôt que de jouer sur les taux d'intérêt d'autant qu'elle connaît
la qualité de l'entreprise.

En réalité, c'est parce que la banque n'a pas toutes les informations sur l'emprunteur. Dans un
contrat financier, il y a toujours un problème d'asymétrie d'information. Il y a asymétries
d'information sur un marché quand certains opérateurs détiennent une information particulière
qui n'est pas totalement, transmises au prix des actifs sur le marché.

Le problème d'asymétries d'information génère des phénomènes de sélections adverses et


d'aléas de moralité. La sélection adverse selon H. Varian est le fait qu'un coté du marché ne
peut pas observer la qualité du produit que l'autre côté du marché propose.

Sur le marché de crédit, les emprunteurs donnent toujours une image édulcorée de leur projet
d'investissement aux prêteurs afin d'obtenir le financement. Cela peut amener les banques et
plus généralement les institutions de crédit (y compris les IMF) à financer des projets très
risqués en lieu et place des projets à rentabilité faible mais réaliste.

Quant à l'aléa de moralité où le hasard morale, c'est une situation dans laquelle, un coté du
marché ne peut observer le comportement de l'autre coté (comportement caché). L'emprunteur
peut donc utiliser le crédit pour réaliser autre chose que ce pour quoi il en a bénéficié.

Pour AKerlof(1970), Diamond et Dybvig(1983), les asymétries d'informations conduisent à


des comportements opportunistes de la part des emprunteurs. C'est dans ce contexte que Jaffé

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La crise financière est- elle un rationnement du crédit au Sénégal ?

et Russel(1976) distinguent dans leur modèle les emprunteurs honnêtes et les emprunteurs
malhonnêtes. Ils assimilent les emprunteurs honnêtes à des entreprises qui, estimant le coût de
la faillite très élevé de leur projet, ont intérêt ou décident de rembourser.

Quant aux emprunteurs malhonnêtes, ils préfèrent faire faillite en proposant des taux d'intérêt
plus élevés ; selon eux, les emprunteurs qui demandent du crédit avec un taux d'intérêt
supérieur au taux à partir duquel la banque rationne, ils sont en fait des emprunteurs
malhonnêtes. La différence de ce modèle d'avec celui de rationnement au sens de Jaffée et
Modigliani ou de celui de Stiglitz et Weiss(1981) est qu'ici, ce sont des demandeurs de crédit
qui souhaitent que la banque fasse un rationnement par solution alors qu'au niveau des autres
modèles ci-dessus cités, ce sont les banques qui décident de façon endogènes de rationner.

Pour ce qui concerne les IMF, les taux d'intérêts sont relativement stables, ce qui exclut toute
possibilité de sélectionner les promoteurs à partir de la manipulation de cette variable. Mais
n'empêche que les emprunteurs sont sensibles au taux pratiqués par les IMF par rapport à
ceux des banques avec en prime, des conditions de remboursements plus contraignants.

Stiglitz et Weiss quant à eux, partent d'une banque qui a en face d'elle un grand nombre de
promoteurs. La banque, étant une entreprise, cherche à maximiser son profit en réclamant une
plus grande rentabilité de son crédit octroyé. Mais, Stiglitz et Weiss précisent immédiatement
que la rentabilité des activités des banques n'évolue pas systématiquement en fonction du taux
d'intérêt car à partir d'un certain taux, la rentabilité baisse. Plus la banque fait payer des taux
d'intérêts élevés, plus elle dégrade la finalité de son portefeuille car elle décourage les bons
emprunteurs et appelle les emprunteurs malhonnêtes.

Ce risque de sélections adverses est dû au fait qu'il est difficile pour la banque de distinguer
les bons et les mauvais emprunteurs. Pour éviter la situation de sélection adverse et d'aléa
morale, la banque procède à un rationnement bancaire à partir d'un certain niveau de crédit
correspondant à un taux quelconque où elle maximise son rendement. Une alternative est de
proposer des garanties pour assurer le banquier. Ce modèle de rationnement rejoint l'idée de

Hodgman, en ce sens que le rationnement qui est fait est décidé de façon endogène par la
banque qui est faiseur de prix (Price maker), mais il a l'avantage d'expliquer le rationnement
par les problèmes d'asymétries d'information conduisant à des situations de sélection adverses
et d'aléa de moralité.

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La crise financière est- elle un rationnement du crédit au Sénégal ?

2.2 Les facteurs qui freinent le financement des entreprises sénégalais


Accès limité aux crédits de banques commerciales et marché financier :

L’accès au financement a été identifié par les dirigeants d’entreprise au Sénégal comme la
contrainte majeure de l’environnement des affaires. Le secteur bancaire sénégalais, qui
occupe la deuxième place au sein de l’Union économique et monétaire ouest africaine
(UEMOA) après celui de la cote d’ ivoire , avec 20 banques en 2009 et plus de 25% des actifs
du système financier de l’Union, n’arrive toujours pas à répondre aux nombreuses
sollicitations ,surtout des petites et moyennes entreprises . Cesdernières ont en effet un
accèstrès limité au crédit .En 2008, note le rapport, les grandes entreprises ont bénéficié de
88,1% des prêts, alors que la part des entreprises de taille moyenne n’a été que de 6,7% sur un
taux de financement de l’économie qui peine à dépasser 24%. Une étuderécente de la banque
mondiales a rejet 80% des dossiers de demande de crédit des PME dut notamment à absence
d’états financiers formalisés et certifiés par un commissaire aux compte des demandeurs qui
permettrait d’assure sur la solvabilité du client.

Le financement des PME est insuffisamment assuré par le secteur bancaire et financier. Au
cours des deux dernières années (2007-2008), seuls 30 % des entreprises sondées ont sollicité
et obtenu des prêts.

Les PME sont de plus en plus exclues du système bancaire au détriment des grandes
entreprises et des opérations sur les titres de créances qui ont connu une accélération
considérable dans le bilan des banques. Les crédits bancaires sont fortement concentrés sur
trois secteurs qui totalisent 78% des concours : les industries manufacturières (24%), le
commerce (26%) et les services (28%). Le secteur agro-sylvo-pastoral n’a reçu que 3% des
concours bancaires. Les SFD concentrent leur offre de services financiers sur trois secteurs
également : le commerce, les services divers et l’artisanat. Le commerce prédomine
largement (environ 60 à 80% du portefeuille). Bien que les SFD disposent de ressources et
de capacités limitées, ils arrivent à couvrir 60% des besoins évalués à environ 170 milliards
de FCFA exprimés par leur clientèle PME. Le secteur bancaire ne finance que le tiers des
besoins exprimés estimés à environ 595 milliards de FCFA à fin décembre 2007. Le gap de
financement des PME à fin décembre 2007 peut être évalué à environ 460 milliards de FCFA.

Pour les PME structurées, il existe cependant une prime à la formalisation. Les entreprises des
groupes plus formels ont pu bénéficier de concours financiers plus importants, de plus de 18
mois ainsi que de crédits fournisseurs d’environ un mois contre seulement 5 jours pour le

19
La crise financière est- elle un rationnement du crédit au Sénégal ?

groupe des entreprises informelles. Celles-ci se contentent des prêts de faible montant de
moins de 18 mois auprès des institutions de micro finance.

Obstacles principaux à obtenir des crédits bancaires et prêts des SFD :

Le premier obstacle à l’accès au financement réside dans le niveau de rentabilité des activités
des PME. Autant les entrepreneurs engagés dans le commerce réclament un volume plus
important de crédit, autant les PME intervenant dans des secteurs moins rentables éprouvent
de la méfiance à demander du crédit. Pour les entrepreneurs avisés, la décision de solliciter
un prêt est avant tout déterminée par la rentabilité de l’affaire et le coût du crédit. Pour les
institutions financières, la décision d’octroyer un crédit dépend avant tout de la viabilité du
projet à financer. L’exigence de la garantie, souvent citée comme la raison principale d’un
rejet de demande de crédit, ne serait pas le déterminant principal, mais répond à la nécessité
de se prémunir contre le risque d’insolvabilité lorsque la viabilité du projet n’est pas
démontrée. Elle permet aussi de se conformer à la réglementaire bancaire. Ainsi, la viabilité
du projet à financer apparaît-t-elle comme le trait commun entre les intermédiaires financiers
et les PME avisés. Ce constat confirme l’approche selon laquelle la question de
l’amélioration de l’accès au financement des entreprises nécessite une intervention conjuguée
sur l’offre et la demande.

Le deuxième facteur de blocage réside dans la méfiance des entrepreneurs. En effet, les PME
jugent les institutions de financement, notamment les banques peu accessibles de par leur
mode de fonctionnement. En outre, elles trouvent le coût du financement trop élevé. Cette
problématique est cependant évoquée sans que les entrepreneurs fassent la part réelle entre le
taux d’intérêt souvent récriminés et le coût global effectif. Les enquêtes ont révélé
l’existence d’une confusion généralisée chez les PME entre le taux d’intérêt et le coût du
crédit. La contrainte réside dans les coûts cachés qui en définitive pèsent lourdement sur la
trésorerie des entreprises qui ont bénéficié de concours bancaires et des SFD. Les taux
d’emprunt souhaités, librement exprimés par les entrepreneurs interrogés, tournent autour de
11%, un taux qui n’est pas loin des conditions actuelles de marché. Ceci confirme que le taux
d’intérêt n’est pas un point de blocage majeur.

Peu de transactions sont bancarisées. L’espèce reste le mode de règlement privilégié des
entreprises informelles. Cependant les instruments de paiement sont plus diversifiés pour les
groupes des PME Etude sur l’offre et la demande de financement des PME au Sénégal

20
La crise financière est- elle un rationnement du crédit au Sénégal ?

structurées ou émergentes. Dans ces groupes, l’utilisation de l’espèce prédomine, mais elle est
associée soit au chèque ou au virement bancaire.

L’absence d’une offre spécifique pour le segment PME explique pour une part la faiblesse des
concours bancaires aux PME. la majorité des banques au Sénégal, ne disposent pas de
produits, ni de systèmes d’analyse de risques et d’organisation dédiés à la clientèle PME. Les
PME et les grandes entreprises sont logées à la même enseigne. La segmentation de la
clientèle par marché place les PME dans le lot de la clientèle des entreprises, avec un
classement qui ne tient essentiellement compte que du volume de chiffre d’affaires confié.
Pour les banques, les PME en général et les entreprises intervenant dans les secteurs de
l’agriculture et de la pêche en particulier, constituent des cibles risquées (taux brut de
dégradation du portefeuille plus élevé), qui menace leur rentabilité. Les PME déplorent les
conditions de prêts qu’elles jugent inappropriées.

La réglementation bancaire plus contraignante vis-à-vis des prêts à la PME concourt à en faire
une cible peu attractive pour les banques. Les ratios prudentiels, notamment les mécanismes
de pondération des risques et les accords de classement ainsi que les règles de
provisionnement des risques en souffrance tendent à décrédibiliser les PME et poussent les
banques à adopter des stratégies de transformation de leur surliquidité qui progressivement
excluent les PME.

De même, l’absence d’une politique globale et d’un cadre de concertation entre les divers
acteurs contribue à réduire l’efficacité des divers programmes d’appui au développement des
PME. Les actions prévues dans le cadre de la mise en œuvre de la lettre de politique
sectorielle des PME devraient apporter les corrections nécessaires. Par ailleurs les systèmes
d’incitation et les facilités mises en place par l’Etat et les partenaires techniques et financiers
manquent à la fois de densité et de convergence.

Quant au marché des services non financiers, il est peu dynamique. Seul le tiers des
entreprises enquêtées font appel aux services de conseil aux entreprises, notamment la
comptabilité, la gestion, la stratégie, le marketing et ventes, la fiscalité, la technologie et
l’informatique. Les sollicitations sont plus grandes pour les entreprises émergentes et les
PME structurées. Cependant, celles qui ont eu à solliciter ces services se déclarent plutôt
satisfaites des prestations, une indication de la qualité des prestataires de services d’appui et
de conseil.

21
La crise financière est- elle un rationnement du crédit au Sénégal ?

Manque de sophistication, asymétrie information sur les demandeurs de crédits et taux élevés
de défauts de remboursement .voilà entre autres autant de facteurs qui entraine le
rationnement du crédit au Sénégal. Les entreprises sénégalais rencontre de plus en plus de
problèmes pour obtenir du crédit, ce manque de financement des entreprises entrainent des
conséquences négatifs sur l économies du Sénégal.

3- Conclusion et recommandation
En somme la question du financement des entreprises occupe une place importante pour le
développement des économies sous développées en particulier le Sénégal. Deux éléments
fondamentaux découlent de cette étude antérieure : le rationnement et le faible accès au crédit
bancaire.

En effet l’octroi d’un crédit est généralement soumis à des conditions tenant à la sécurisation
même du crédit accordé. Les institutions financières ont mis en place un système de garanties
classique composé de sûretés personnelles telles que les cautions mais également de sûretés
réelles composées de biens mobiliers et immobiliers. Permettant de garantir l’exécution des
obligations de leurs débiteurs et de limiter les risques d’impayés, le système de garanties mis
en œuvre par les banques doit cependant faire l’objet d’une réflexion approfondie. Certaines
d’entre elles, telles formelles (nantissement, gage, warrant, hypothèque, cautionnement, aval,
etc.) sont difficilement exigibles compte tenu de la nature des promoteurs et de la complexité
des problèmes fonciers dans la plupart du pays Et dans le même registre, les PME,
nouvellement créées, ne pouvant pas disposer les garanties demandées, verront leurs projets
exclus des demandes à financer.

La création de fonds de garanties par des structures comme la FPE est une des solutions
pouvant couvrir les PME face à leurs demandes de financement bancaire. Cette opportunité
pour ces entreprises constitue en même temps une incitation à la présentation de comptes
tenus et audités selon la réglementation en vigueur, d’où la formalisation des activités comme
principale règle de base.

Face à la sous-utilisation du dispositif informationnel mis en place par la Banque Centrale et


imputable à la lourdeur des procédures, les décideurs politiques devront penser à la
libéralisation de la gestion de l’information financière en autorisant l’implantation des
registres privés. De tels registres vont permet d’une part d’aller à la recherche de
l’information financière fiable et d’autre part d’aider les entreprises évoluant dans le secteur
informel de régulariser leurs activités.

22
La crise financière est- elle un rationnement du crédit au Sénégal ?

Par ailleurs, pour diversifier les instruments de financements des PME, le gouvernement doit
encourager le développement des Systèmes de Financement Décentralisés (SFD) dans les
régions et les localités rurales sachant que la quasi-totalité des banques et institutions
financières du Sénégal se concentrent dans les zones urbaines.

En toute logique, l’appui au développement des SFD combiné aux efforts du gouvernement
pour une mise en place d’unités spécialisées, en accompagnant les PME, dans l’élaboration
des documents comptables fiables, devront permettre aux institutions financières de revoir à
la baisse leur niveau de garanties et par conséquent le taux d’intérêt. Le rationnement du
crédit entraine mise en place d’une politique monétaire car cette derniere nous permettre de
savoir si elle redevable du rationnement de crédit ?

23
La crise financière est- elle un rationnement du crédit au Sénégal ?

Chapitre 3 : la politique monétaire est- elle redevable au rationnement du crédit


La politique monétaire est la politique de la banque central utilisant la monnaie et le crédit
pour essayer de réaliser des objectifs de politique économique.

1. le contexte de l’étude et le canal crédit

1 .1 Contexte de l’étude
Le contexte de l'étude des effets de la politique monétaire sur le rationnement du crédit
bancaire appliquée au Sénégal, a partie des années 2007 avec alternance du Sénégal. La
particularité, est que cette période coïncide avec augmentation du baril du pétrole .Cette crise
est ressemble a celle des 80 ou on remarque, dans les pays de l'UEMOA, les doubles déficits
des balances des paiements et des finances publique, ont conduit de manière urgente à la mise
en place des programmes d’ajustement structurel.
Au Sénégal et dans les autres pays de l'Union, la crise des années 80 a provoqué de graves,
déséquilibres financiers entraînant pour y remédier, une série de plans et de programmes dont,
l’ensemble constitue l'ossature des programmes d'ajustement structurel dans les différents
Secteurs de l'activité productive.
On peut observer au Sénégal, le programme de stabilisation à court terme (1979-1980) en
vue de stabiliser la tendance croissante au déséquilibre des principaux agrégats, le plan à
moyen terme de redressement économique et financier (PREF) entre 1980 et 1985 pour
consolider les équilibres financiers dont la restauration a été amorcée dans le cadre du plan de
stabilisation à court terme de 1979, le programme d'ajustement structurel à moyen terme
entre 1985 et 1992 avec un volet stabilisation qui vise à arrêter la dégradation des agrégats
économiques .

Ainsi, un plan d'urgence a été mis en œuvre en 1993 pour limiter le déficit public (hors dons)
et celui du compte courant et donc pour restaurer la capacité financière de l'Etal
Malgré ces efforts d'urgence, le taux de croissance du PIB réel affiché était de -2,2%
(DPS, 1996).
Cette situation économique morose était atténuée à partir de 1994, avec le changement de
parité du CFA opéré dans la zone franc, les tentatives de renforcement du processus
d'ajustement structurel articulé autour d'une politique budgétaire, monétaire et du crédit
rigoureuse et des réformes structurelles adéquates permettant d'améliorer la plupart des
agrégats macroéconomiques

24
La crise financière est- elle un rationnement du crédit au Sénégal ?

Cependant dans ce contexte, l'un des problèmes majeurs demeure et reste le financement de
l'activité économique.
Malgré les nombreuses mesures prises précisément dans le cadre de l'assainissement et de la
restructuration du système financier, l'orientation des ressources, objectif fondamental de la
politique monétaire, reste entière. Les entreprises sont de plus en plus confrontées au
problème d’obtenir des crédits avec un taux intérêt faible depuis 2007.

De nombreuses études, jusque là faites, se sont limitées à expliquer les difficultés des
entreprises à accéder au financement externe des banques.
Les résultats obtenus soulèvent des contraintes liées aux problèmes de garanties internes et
externes malgré l'état de surliquidité des banques commerciales ou encore les problèmes
d'asymétrie d'information:
La situation d'imperfection de marché diminue les chances des entreprises à accéder aux
crédits car les banques, à cause de la situation dégradante des statistiques, n'ont pas souvent
d'informations fiables et suffisantes pour surveiller les investissements financés.
Le système d'appel d'offre de la Banque centrale, est jugé plus sécurisant par les banques
commerciales qui préfèrent acheter des titres de la BCEAO que de financer des projets
d'entreprises qui sont pourtant rentables.
Ces contraintes majeures font dire à Guy ROCHETEAU (1982), que les institutions
financières privilégient des prêts sûrs à ceux plus rentables ou plus utiles au développement
des pays de l'Union.
Les banques ont manifesté une préférence marquée pour les prêts commerciaux délaissant
ainsi l'agriculture et l'artisanat. Elles ont privilégié des crédits courts au détriment des crédits
moyens et longs. Enfin, elles ont recherché les entreprises étrangères et ont peu prêté aux
agents économiques nationaux.
Le besoin de financement des entreprises que les politiques antérieures cherchaient ainsi à
satisfaire reste entier et les orientations de politiques qualitatives de crédits par des
autorisations préalables et des coefficients sectoriels ont montré leur limite.
Le même problème reste dés lors, à être étudié dans le nouveau contexte de la politique
monétaire, marqué par une plus grande flexibilité et une libéralisation des taux.

1.2 Canal du crédit analyse théorique


Même si la politique monétaire est efficace, le canal par lequel les mécanismes de
transmission se réalisent, est source de division.
25
La crise financière est- elle un rationnement du crédit au Sénégal ?

Le canal de crédit, comme moyen de transmission de la politique monétaire est un domaine


privilégié de recherche qui a beaucoup évolué ces dernières années.
Cette ligne de recherche, souligne que les actions de la banque centrale sur ses variables
monétaires, affectent le canal de crédit, qui à son tour, est à l'origine d'importantes
modifications sur les paramètres de l'économie (Oliner et Rudebush, 1994)
Les mauvais résultats de la politique des taux d'intérêt bas observés dans la zone franc ont
entraîné la nécessité d'investir le canal de crédit bancaire.
Le canal de crédit bancaire, est fondé sur l'idée que les banques jouent un rôle important
spécifique dans le système financier, car elles sont particulièrement bien placées pour
résoudre les problèmes d'asymétrie d'information sur les marchés de crédit.2 Du fait de ce rôle
spécifique des banques, certaines catégories d'emprunteurs auront accès aux crédits bancaires.
Le canal du crédit bancaire est endogène à la politique monétaire si on fait l’hypothèse de non
parfaite substitution pour les banques de second rang entre dépôts et autres sources de
refinancement.
Une politique monétaire expansionniste, qui continue à accroître les réserves et les dépôts
bancaires, augmente la quantité de prêts bancaires disponibles.

Pour les petites entreprises, la relation entre le cash-flow et les dépenses d'investissement est
significativement étroite après une contraction de la politique monétaire, ce qui traduit ainsi
une rareté du financement externe. Contrairement aux grandes entreprises, il n'y a aucun
changement de cette relation après une contraction de la politique monétaire.
Ces deux points prouvent naturellement que les asymétries d'information entraînant
l'existence d'une prime de coût portée sur les formes de financement externe, chargent
davantage les petites entreprises que les plus grandes.
L'existence du canal de crédit est aussi analysée sous un autre angle, utilisant les concepts
d'asymétrie d'information, pour rendre compte des relations banques-clients afin d'éviter d'être
trompé par l'entrepreneur, notamment par le biais de mauvais rendements fictifs, les prêteurs
se doivent de surveiller la gestion et les résultats de l'investissement.
Ce sont ces coûts de surveillance qui vont faire naître les intermédiaires financiers.
Les intermédiaires financiers vont procurer le financement des projets sous forme de prêts à
pénalité et en assurer le monitoring.

2
Diamond (1984) et Leland et Pyle (1997), expliquent que l'avantage comparatif des
banques dans le traitement de l'information est déterminant et justifie leur existence.

26
La crise financière est- elle un rationnement du crédit au Sénégal ?

Les intermédiaires sont donc nés de la nécessité d'obtenir et de gérer un certain nombre
d'informations qui soit, ne sont pas connues du marché, soit font l'objet de possibilité de
sélection adverse.

En effet la politique monétaire a essentiellement des effets sur les prix relatifs d'une monnaie
par rapport aux autres biens.
La gestion de la politique monétaire par les banques centrales est complexe, elle répond à une
rigueur dans la pratique des méthodes qui sont fonction des comportements des banques
centrales, qui adaptent leurs objectifs de prix ou de quantité différents aux instruments
différents, qui sont convenables et inhérents à la conjoncture économique nationale et
international.

2. La politique monétaire de la BCEAO


L'évolution de la politique monétaire de la BCEAO, se caractérise par deux périodes: la
période avant la réforme de 1989 et la période post réforme.

2.1 La politique monétaire avant la r é forme de 1989


Avant la réforme, l'évolution de la politique monétaire et de crédit peut se décomposer en
deux périodes: la période d'avant la mise en place du marché monétaire en 1975 et la période
allant de juillet 1975 en septembre 1989.

La politique mise en œuvre de 1902 à 1975 s'inscrivait dans le cadre d'un environnement
mondial stable soumis au régime de change fixe jusqu' au début des années 1970. Cette
stabilité externe a certainement favorisé une absence de tensions sur les prix jusqu'au choc
pétrolier de 1973.

Compte tenu de la stabilité interne et externe mais aussi de la faiblesse du revenu, de


l'épargne, du tissu industriel et économique, la politique monétaire se donnait l'objectif
principal la promotion de l'investissement. Ainsi la politique des taux d'intérêt, variante de la
politique monétaire, mettait l'accent sur des taux d'intérêt bas destinés surtout à accélérer le
développement des Etats membres de l'Union. De 1962 à 1972, le taux d'escompte de la
BCEAO s’est situé à 3,5 % pour les crédits ordinaires et 3 % pour les crédits à l'exportation.

Ce pendant au fil du temps, cette politique s ' est révélée peut efficace du fait qu' elle :

 conduit à la fuite des capitaux vers des places pratiquant des taux d'intérêt plus
attractifs

27
La crise financière est- elle un rationnement du crédit au Sénégal ?

 encourage le recours soutenu des banques aux ressources monétaires de l'institut


d'émission. Cela provoque la dégradation des comptes extérieurs de la BCEAO
 décourage la collecte de l'épargne.

La réforme de 1975 a eu pour fondement, grâce à une politique de taux adaptés (taux
d'escompte normal et taux d'escompte préférentiel), le maintient des liquidités détenues par
les détenteurs de capitaux ( les banques et les gros déposants) sur place et l’incitation à la
mise à disposition de ces ressources à des secteurs ou catégories de bénéficiaires jugés
prioritaires, sur la base d'une approche sectorielle et macro-économique.

Le taux d'escompte préférentiel (TEP) s'appliquait aux crédits à l'Etat et collectivités


publiques, aux crédits de campagne, aux crédits immobiliers ainsi qu'aux crédits aux PME
nationales n'atteignant pas un certain montant. Le TEP est passée d'un minimum de 5,5 %
(juillet 1975 en Avril 1980) à un maximum de 10 % (Avril 1982 en Avril 1983), pour s'établir
finalement à 7,5 % au début des année1989.

Quant au taux d'escompte normal (TEN), proche des taux appliqués sur les marchés
monétaires extérieurs, il est appliqué à toute autre intervention de la banque centrale. Le TEN
est passé de 8 % en 1975 à 12,5 % en 1982 / 83 pour se stabiliser à 9,5 % au début de 1989.

Un autre changement majeur issu de cette réforme, est la création d'un marché monétaire en
vue d'assurer le maintient des ressources d’épargne et le recyclage intégral des excédents de
trésorerie des banques. Sur ce marché à trois compartiments « un jour» ; « un mois» ; et «
trois mois», les taux étaient fixés en fonction des taux extérieurs (surtout en France ) et de la
conjoncture interne de l'Union.

Les évolutions défavorables de l'environnement, notamment la dégradation de la position


extérieure au niveau de l'UMOA en 1980, ont conduit à la mise en œuvre d'une politique
restrictive et d'encadrement de crédit visant à maîtriser l'évolution parallèle des crédits à
l'économie et la position extérieure.

Durant cette période, les banques subissent les contrecoups de cette dégradation qui s'est
soldée par une grave crise bancaire à la fin des années 80 et a nécessité la mise en œuvre de
programmes de restructurations drastiques dés 1986.

La détérioration du portefeuille des banques ayant fortement contribué à la dégradation du


système bancaire, conjuguée à d'autres facteurs, est à l'origine de la réforme de 1989, dont le

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La crise financière est- elle un rationnement du crédit au Sénégal ?

but premier est la restauration d'une intermédiation financière de qualité et la mise en œuvre
d'instruments de politiques monétaires basés sur des mécanismes de marché.

2.2 La politique monétaire après la réforme de 1989


Cette réforme marque un tournant de la politique monétaire, qui passe d'un cadre monétaire
de contrôle administratif à la mise en œuvre d'instruments indirects de gestion monétaire.

Dans ce dispositif, le taux d'intérêt devient l'instrument central de la politique monétaire. En


plus, des objectifs généraux d'allocation optimale des ressources des Etats, et la stabilité
interne et externe de la monnaie, la réforme visait à accroître les capacités de mobilisation de
l'épargne, la sélectivité dans le financement des activités économiques et l'ajustement
approprié du loyer de l'argent en fonction des contraintes internes et externes.

Cette politique de taux d'intérêt repose sur l'utilisation des taux d'intérêt directeurs propres à
l'institut d'émission, la libéralisation des conditions du marché, et un marché monétaire
rénové. Le système des réserves obligatoires a été instauré pour venir en appoint à ces
instruments afin d'influencer le comportement du système bancaire et agir sur le coût du
crédit.

Pendant la phase transitoire de quatre ans (octobre 1989 en septembre 1993), on assiste à
l'unification des deux taux directeurs (TEP et TEN) en un seul taux d'escompte (le TES), à
une redéfinition des conditions d'accès au refinancement de la banque centrale, à une
simplification de la grille des conditions de banque. Ces mesures devaient faciliter la gestion,
mieux responsabiliser le système bancaire et enfin renforcer du marché monétaire qui doit
centraliser les besoins de refinancement des banques.

A partir de 1993, des modifications ont été introduites dans le sens d'un réaménagement de la
grille des taux directeurs, la mise en place d'un marché monétaire rénové et 1ibéralisation des
conditions de banque.

Dans le cadre du réaménagement des taux directeurs, la grille des taux est élargie en octobre
1993 avec l'instauration d'un taux intermédiaire entre le taux du marché monétaire et le taux
d'escompte.

En ce qui concerne la rénovation du marché monétaire, elle a porté sur les points suivants:
L’élargissement des participants: la BCEAO (peut intervenir en fonction des orientations

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La crise financière est- elle un rationnement du crédit au Sénégal ?

qu'elle souhaite impulser au marché), la BOAD, les caisses d'épargne ayant une autonomie de
gestion, les sociétés de capital risque etc....

La fixation du taux d'adjudication taux du marché monétaire à partir de la libre confrontation


de l'offre et de la demande.

Et enfin la libéralisation des conditions de banque, s’est traduite par la suppression de


plusieurs taux directeurs planchers et le déplafonnement des conditions débitrices des
banques. Les taux directeurs applicables aux crédits à la clientèle sont libres et fixés d'accord
parti, sous réserve qu'ils n'excédent pas le taux légal d'usure, défini comme le double du taux
d'escompte de la banque centrale. Concernant les conditions créditrices la rémunération de la
plus part des dépôts, à l'exception des produits de la petite épargne, est libre et convenue entre
les parties.

La libéralisation des conditions de banque a voulu ainsi donner aux établissements de crédits
une plus grande marge de manœuvre dans la détermination de leurs coûts et de leurs prix.
Toutefois, pour assurer une meilleure concurrence au sein du système bancaire et une plus
grande transparence dans la facturation du coût du crédit, les établissements de crédit sont
tenus de publier et d'afficher à leurs guichets la grille des taux appliqués.

La politique monétaire de la BCEAO a connu d'importantes mutations liées à l'évolution des


priorités et aux contraintes d'adaptation à l'environnement économique et financier qu'elles
soient internes et externes. Cette politique s'appuie, principalement sur le système bancaire au
niveau de chaque pays pour atteindre ses objectifs. Si bien que nous considérons qu'il est
nécessaire d'étudier les caractéristiques du système bancaire sénégalais.

3. Les instruments de la politique monétaire

3.1 Les instruments de la BCEAO dans les années 80


La politique monétaire a beaucoup évolué, depuis 1962, en relation avec le contexte
économique intérieur mais aussi sous la contrainte de l'environnement international. Avant la
réforme de 1989, comme dans la plus part des PVD, les mesures les plus répandues de la
politique monétaire étaient basées sur des méthodes directes de contrôle, et en particulier sur
l'utilisation de limites fixées par les autorités quant à la croissance du crédit au niveau global
et sectoriel.

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La crise financière est- elle un rationnement du crédit au Sénégal ?

De 1962 à 1989, la BCEAO, pour mettre en œuvre sa politique monétaire, disposait des
instruments directs en usant de ses pouvoirs de réglementation: les instruments directs
(control e des taux d'intérêt, encadrement du crédit) fixent ou limitent les prix par voie
réglementaire. Le contrôle direct du crédit et le rationnement du crédit qui peut en découler
renferme un contrôle direct fort sur les taux d’intérêt t :

Cette période se caractérise entre autre par : le contrôle administratif direct de la plus part des
taux d'intérêt des taux d' intérêt préférentiels pour certaines catégories de prêts spécifiques (
exemple taux sur les prêts des projets agricoles le plafonnement des crédits au niveau des
banques individuelles ou au niveau global la priorité d'octroi de crédits à certains secteurs de
l'économie le refinancement de la banque centrale ( facilités de réescompte en faveur de
certains types de prêts) Et enfin l'obligation de réserves en liquidités ou actifs liquides élevés
dans le contexte de l'UMOA ou de larges déficits budgétaires étaient constatés alors que les
moyens de financement demeuraient étroits.

La réforme de 1989 marque le passage des instruments directs aux instruments indirects de
contrôle monétaire. La BCEAO exerce une influence indirecte sur le marché en sa qualité
d'émetteur de monnaie centrale (billets en circulation et soldes des comptes auprès de la
banque centrale) : la modalité du contrôle du crédit passe par une action sur la liquidité
bancaire. L'autorité monétaire fait elle-même des opérations financières et intervient sur les
marchés financiers en respectant 1eur 1ibre fonctionnement.

Les instruments indirects (essentiellement les opérations d'open mark et, les coefficients des
réserves obligatoires, les opérations de prêts ou de réescompte de la banque centrale) agissent
en influant sur l'offre et la demande.

Cette méthode qui assure aux banques la responsabilité d'équilibrer les risques et les
rendements pour allouer les crédits, implique:

Un contrôle des agrégats monétaires incluant le crédit total, par différentes mesures de
contrôle des réserves des banques commerciales et, l'utilisation d'interventions fonction des
prix (exemple taux d’intérêt) pour permettre ce contrôle.

3 .2 Les instruments mise de la BCEAO en 2010


La BCEAO dispose de deux types d’instruments pour la mise en œuvre de la politique mon

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La crise financière est- elle un rationnement du crédit au Sénégal ?

La BCEAO dispose de deux types d’instruments pour la mise en œuvre de la politique


monétaire : les taux d’intérêt directeurs et les réserves obligatoires.

Les réformes mises en œuvre en 1993 puis en 1996, dans le cadre de la réforme de la
procédure d’adjudication, ont visé à conférer aux taux d’intérêt un rôle central comme
instrument de la régulation monétaire. La réalisation de cet objectif suppose un
développement suffisant du marché interbancaire pour que ce dernier puisse jouer le rôle de
canal de transmission des signaux de l’Institut d’émission en matière de taux d’intérêt.

Deux taux directeurs sont ainsi désignés par le Comité politique monétaire de la BCEAO :

le taux des appels d’offres


le taux du guichet de prêt marginal, qui a succédé au taux de pension, à la suite d’une
décision du CPM3 en date du 2 décembre 2010.

Les taux des appels d’offres (taux marginal) sont déterminés par une procédure
d’adjudication régionale à taux multiples, dont la fréquence est hebdomadaire. Un taux
minimal de soumission aux appels d’offres, fixé à 100 points de base en dessous du taux de
prêt marginal, a été institué le 16 août 2008. La Banque centrale dispose par ailleurs d’un
guichet permanent de refinancement, susceptible d’être utilisé à l’initiative des
établissements de crédit. Il s’agit du guichet de prêt marginal, qui porte sur des durées
variant entre 1 et 7 jours. Les établissements participant aux échanges sur le Système de
Transfert Automatisé et de Règlement de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine
(STAR UEMOA) peuvent également bénéficier d’avances intra journalières, qui sont des
concours garantis par le dépôt d’effets et de titres de créance, remboursables le même jour,
octroyés par la BCEAO pour couvrir un besoin ponctuel de trésorerie au cours de la journée
d’échange. Le taux d’escompte a été supprimé à compter du 2 décembre 2010, par décision du
CPM. Partie intégrante du dispositif de contrôle de la liquidité et de l’expansion des crédits
bancaires, le système de réserves obligatoires a été activé à compter du 1er octobre 1993 et
s’applique aux banques et aux établissements financiers. Pour les banques, l’assiette des
réserves, initialement constituée par les dépôts à vue et les crédits à court terme, a été élargie,
en 2000, aux crédits de campagne et aux créances brutes sur l’extérieur. Les établissements
financiers sont astreints à des réserves assises sur l’encours des crédits octroyés à la clientèle,
diminués des concours obtenus auprès du système bancaire.

3
Comité de la politique monétaire
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La crise financière est- elle un rationnement du crédit au Sénégal ?

Les réserves obligatoires ne sont pas rémunérées. Des règles spécifiques régissent par ailleurs
sur les concours globaux de la BCEAO aux Trésors nationaux et aux banques.

Une règle de plafonnement des refinancements susceptibles d’être consentis aux


établissements de crédit et adossés à des titres publics a ainsi été instituée par le CPM lors de
sa séance du 1er décembre 2010. Cette règle prévoit que le montant des concours consentis
par la Banque centrale, adossés à des effets et valeurs émis ou garantis par le

Trésor public, les collectivités locales ou tous autres organismes publics d’un État membre de
l’UMOA et l’encours desdits effets et valeurs détenus par la BCEAO pour son propre compte
ne peuvent au total dépasser 35 % des recettes fiscales nationales dudit État, constatées au
cours de l’avant-dernier exercice fiscal.

Des plafonds des concours aux banques sont également fixés, pour chacun des pays de
l’Union. Ils ont une valeur indicative et servent, notamment, de référence dans le cadre de la
programmation monétaire.

Enfin, les concours consolidés aux Trésors nationaux, correspondant à l’encours résiduel des
anciennes avances statutaires de la BCEAO aux États, supprimées par les nouveaux statuts de
la Banque centrale, sont en cours d’extinction. Ces avances, plafonnées à 20 % du montant
des recettes fiscales de l’année précédente, ont fait l’objet de conventions de consolidation
entre la BCEAO et les différents ministères des Finances concernés. Entrées en vigueur à
compter du 1er janvier 2003, ces conventions prévoient l’amortissement des encours
consolidés de la BCEAO sur les États sur une période de dix ans, à un taux d’intérêt de 3 %.
Le stock initial d’avances consolidées s’élevait à 389,8 milliards de francs CFA à fin
décembre 2002.

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La crise financière est- elle un rationnement du crédit au Sénégal ?

Conclusion

L’étude de ce sujet qui a pour thème la crise financier est-elle un rationnement de


crédit au Sénégal ? Nous as permis de déjà de dégager trois chapitres principaux. On a
commencé d’abord par l analysée le système financière bancaire c.-à-d. décrire les différents
banques du Sénégal est leur financement ensuite on n a fait étude du rationnement de crédit,
les lien entre la crise est les banques , les problèmes que rencontre les entreprise pour obtenir
du crédit en particulier les petits et moins entreprise et en fin dans le troisième chapitres les
faits constatée de la politique monétaire sur les crédits au Sénégal l’étude nous en permis de
mettre en évident accent sur le canal de crédit , les instruments de la monétaire et la politique
de la banque central .

En somme le Sénégal, comme la plus part de pays d’Afrique, les banques refusent la plupart
des demandes émanant de petites et moyennes entreprises d'origine nationale et elles
n'allouent à l'économie qu'une faible part des liquidités collectées.
Deux séries de raisons expliquent ce phénomène. Premier point, en 1995 les banques ne
pouvaient pas orienter toutes les ressources collectées en raison de ratios de liquidité et de
solvabilité à respecter, de l’importance des créances douteuses qui immobilisaient une part
importante des liquidités, et du fait du refinancement de la Banque Centrale désormais
accordé uniquement aux signatures de bonne qualité.
Deuxièmement, - et cette analyse est toujours actuelle - en prenant en compte la nature des
demandes, les banques n’orientent pas toutes les ressources qui restent à leur disposition après
la prise en compte de cette première série de contraintes. Elles écartent les projets sur lesquels
elles ne peuvent évaluer le risque en raison du manque d’informations fiables, et les projets
trop risqués.
Afin que les banques soient plus à même de répondre aux demandes de financement des
entreprises, l’asymétrie d’information doit être réduite.
Pour que les banques obtiennent facilement des informations sur l'entreprise et sur le
comportement de l'entrepreneur et pour qu'un rapport de confiance s'installe, l'accent doit être
mis sur la relation de clientèle.
Des solutions alternatives au crédit bancaire sont également proposées : il s'agit des sociétés
de capital-risque et du crédit-bail.

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La crise financière est- elle un rationnement du crédit au Sénégal ?

Le problème du financement des entreprises reste actuel dans le contexte d'une plus grande
ouverture de nos économies
Les résultats sur les entreprises au Sénégal, même s'ils montrent que les effets de la politique
monétaire sur les variations des crédits sont réels, ne concluent pas que les entreprises sont
satisfaites de leur demande de crédits
Une autre étude intéressante dans le prolongement de ce travail, serait d'étudier la possibilité
d'obtention d'un crédit bancaire par les grandes entreprises, les moyennes entreprises et les
petites entreprises prises isolément ?

Bibliographie
Gestion des crises bancaires et politiques de restructuration (Dakar ,18-22 avril2011)
présentation du Sénégal

http://www.finances.gouv.sn/lire -le - contenus, 23.html

http://www.senegalaisement.com/senegal/banques_du_senegal.ph

Concurrence bancaire situation actuelle au Sénégal

Soumaila Doumbia « Le sous-financement des entreprises dans un contexte de surliquidité


bancaire : le paradoxe de l’uemoa »

DPEE (direction de la prévision et des études économiques) « Gestion du risque de crédit et


financement des économies de l’uemoa »

« Financement bancaire de l’économie dans les pays de l UMOA »

Malick Ndaw 21mars 2001 « microfinance au senegal »

www.senegaltribune.com/.../Les-Sénégalais-d’Amérique-et-la-crise

senegal-business.com/.../une-solution-sénégalaise-a-la-crise-financier

www.ilo.org/wcmsp5/groups/public/@ed_emp/.../wcms_125543.pdf

www.dpee.sn/IMG/pdf/47_etude_dpee_n_3.pdf

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