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PLAN DU COURS

I-GENERALITES

II-LYMPHOPOEISE B

A- Au niveau de la MO

B- Au niveau de la rate

III-SOUS POPULATIONS DES LyB

A- Les Ly B1

B- Les Ly B2

C- Les LyB régulateurs

IV-MARQUEURS DE SURFACE DES LyB

V-VOIES D’ACTIVATION ET DE DIFFERENCIATION DES LyB

A- Les Plasmocytes

B- Les B mémoires

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I-Introduction :
Les LB sont le support de l’immunité adaptative humorale. Ils représentent environ 5 à 15%
des lymphocytes circulants et sont définis par la présence d’immunoglobulines (Ig) de
surface. Ces immunoglobulines jouent le rôle de récepteur spécifique pour l’antigène (BCR).
Le développement des lymphocytes B se fait en deux phases principales :

La première phase de différenciation et de maturation des lymphocytes B est indépendante


de l’antigène. Elle se déroule dans la moelle osseuse et aboutit à la génération de
lymphocytes B immatures exprimant une immunoglobuline de surface capable de
reconnaître un antigène. La seconde phase d’activation et de différentiation finale, est
dépendante des antigènes, au niveau des organes lymphoïdes secondaires. Elle aboutit à la
formation de plasmocytes et de cellules B mémoires spécifiques d’un antigène.

II-Lymphopoïèse :
Comme toutes les cellules sanguines, les lymphocytes B dérivent d’une cellule souche
hématopoïétique au niveau de la moelle osseuse. Son développement passe par différents
stades, à plusieurs niveaux ; pour aboutir à la fin à des effecteurs matures.

Le développement des B apparait tôt au cours du développement embryonnaire et se


continu tout au long de la vie. Avant la naissance, la lymphopoïèse B commence dans le sac
vitellin de l’embryon dès les premières semaines du développement.

Au troisième mois de gestation, les CSH migrent vers le foie fœtal, constituant ainsi un site
majeur d’hématopoïèse et ceci jusqu’au septième mois de gestation. Par la suite c’est la MO
qui prend le relai et ceci même après la naissance. L’acquisition de la maturation des B ce
fait au niveau de la rate.

A- Au niveau de la moelle osseuse :

- La CSH est CD34+/C-Kit+


- Elle (CSH) donne naissance aux progéniteurs multipotents MPP, qui expriment en plus du
CD34 et du C-KIT le Flt 3.
- C’est la diminution d’expression du C-Kit ainsi que l’expression de certains marqueurs de
surface notamment CD10, CD19, Igα, Igβ, CD45….qui orientent vers la lignée B, aboutissant
ainsi au stade pré-pro B ou Pro B précoce.
- Notons aussi que les diverses étapes de maturation définies par des changements
phénotypiques, corrèlent aussi avec des réarrangements progressifs des gènes des Ig et
l’expression de plusieurs facteurs de transcriptions.
- Stade Pro B : Apparition des recombinases RAG 1/ 2 et de la Tdt.

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- Stade Pré B large : Réarrangement VDJ de la chaine µ qui sera formée en intra-
cytoplasmique et s’associera à une « chaine légère de substitution » SLC, pour former le Pré
BCR, quie sera exprimé à a surface cellulaire en association avec l’Igα et l’Igβ.
- Stade Pré B small : ce stade sera marqué par : Expansion clonale. Arrêt d’expression de la
SLC et disparition du Pré BCR. Réarrangement des gènes de la chaine légère κ ; si le
réarrangement κ n’est pas fonctionnel, on aura un autre réarrangement sur le locus des
gènes λ, pour cela les RAG sont exprimés mais pas le Tdt.

Une fois que les chaines légères sont synthétisées, elles s’associent aux chaines lourdes
constituant le BCR type IgM et la cellule est au stade B immature. Le terme « B Immature »
est en rapport avec l’absence d’IgD de surface. À ce stade les B immatures sont soumis à une
« sélection négative » intra-médullaire. Les cellules survivantes à la sélection (clones hétéro-
réactifs) vont rejoindre la circulation sanguine via les sinusoïdes de la moelle osseuse pour
aller se localiser au niveau de la rate. La sélection négative consiste en un testing des
propriétés de reconnaissance antigénique du BCR des B immatures vis-à-vis des antigènes du
soi à la surface des cellules stromales ou libres dans le milieu médullaire. Les clones auto-
réactifs ont trois destinées :

- Délétion par apoptose.


- Induction d’un état de non réponse = Anergie. quand l’IgM membranaire d’une cellule B
immature fixe un antigène du soi soluble, la cellule B est inactivée mais ne meurt pas, elle
retient l’IgM membranaire à l’intérieur de la cellule.
- Production d’un nouveau récepteur avec une nouvelle chaine légère = Receptor edditing.
Mécanisme durant lequel les cellules B immatures qui reconnaissent un antigène du soi
multivalent par exemple des molécules de surface cellulaire comme CMH réarrangent les
gènes des domaines V afin de modifier la spécificité à l’Ag du BCR.

* Facteurs intervenants dans la lymphopoïèse au niveau de la MO :

1. Microenvironnement médullaire :

La prolifération et la différentiation des progéniteurs B requièrent un microenvironnement


propice produit par les cellules stromales médullaires.

Rappel sur la constitution de la moelle :

L’hématopoïèse prend place au niveau des espaces inter-sinusoïdaux de la cavité médullaire.


L’os est un tissu richement vascularisé. Les artères qui lui acheminent le sang, forment des
anastomoses au niveau de l’endoste sous forme d’un réseau de capillaires endostales.

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À partir de ce point, de multiples veines sinusoïdes passent vers le centre de la cavité
médullaire, ou elles peuvent se joindre en formant la veine centrale qui va atteindre la
circulation. Les CSH sont localisées au niveau de l’endoste en association avec les
ostéoblastes, dans ce qu’on appelle « niche des CSH ». Les CSH destinées pour générer des B
quittent cette niche pour pouvoir interagir avec les cellules stromales de la moelle.

ON AURA DEUX TYPES D’INTERACTION : DIRECTE, RESULTANT DES DIFFERENTS CONTACTS

CELLULAIRES & INDIRECTE, PAR L’INTERMEDIAIRE DE SECRETION DE CYTOKINES.

- Les cellules stromales sécrètent les CXCL 12, attirant et retenant les progéniteurs B en
contact étroit avec elles.
- Le CLP adhère à la cellule Stromale grâce au VLA4/VCAM1 & au C-Kit/SCF Stimulation de la
cellule Stromale et libération d’une cytokine très importante pour la poursuite du développement de
la lignée B IL7.
- L’IL7 ainsi présent dans le milieu va se fixer à son récepteur sur les Pro B, induisant :
 une diminution de l’expression des molécules d’adhésion.
 Une prolifération des Pré B.
 Détachement des cellules Stromales.
- À ce stade, les Pré B n’ont plus besoin du contact avec les cellules Stromales, mais
continuent à avoir besoin de l’IL7 pour leurs croissances & leurs maturations. À noter que ce
model représente le model murin dans lequel l’IL7 est le facteur de croissance et de maturation le
plus important. Chez l’homme, l’IL7 n’est pas requis pour le développement des lymphocytes B. Il a
été rapporté que des patients déficitaires en IL7 avaient des taux normaux de B matures ;
Néanmoins, l’existence d’un équivalent de cette cytokine est bien établit mais non encore identifié.

2. Facteurs de transcription :

La transition à partir d’un stade du développement des lymphocytes B vers le suivant


dépend en partie de différents facteurs de transcription. La transition de CSH vers le MPP est
marquée par l’expression du récepteur de cytokine Flt3 et la diminution du potentiel de
renouvèlement.

3. Signal fourni par le PréBCR :


L’interaction de la cellule Pré B avec la cellule Stromale fait intervenir le PréBCR, mais aussi
d’autres molécules membranaires ou solubles : la plus importante est la Galectine 1. Le
lymphocyte pré-B est un véritable point de contrôle essentiel pour la maturation en
lymphocyte B. Une pseudo-chaine L: Région VL remplacée par VpreB (CD179a) et Région CL
remplacée par λ5 ou λ-like (CD179b)

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B- Au niveau de la rate
Les cellules B immatures migrent vers la rate sont désignées sous le terme Lymphocytes B
transitionnels. Ces B sont subdivisés en : T1 et T2, en se basant sur le phénotype
membranaire et les caractéristiques fonctionnelles. Les premières cellules transitionnelles T1
vont se localiser au niveau de la zone marginale du PALS, puis elles vont exprimer le CXCR5
ce qui leurs permettera de migrer vers la zone folliculaire et deviennent T2 qui expriment en
plus de l’IgM, une IgD de méme spicificité antigènique.

Une fois que les B T2 sont au niveau de la zone folliculaire, ils se différencieront en
lymphocytes B matures folliculaires. À noter, qu’une partie de B T1 restent au niveau de la
zone marginale, où ils se différencient en T2 puis en Lymphocytes B de la zone marginale.
Ces deux sous population de B matures constitueront comme on va détailler plus loin
l’ensemble de lymphocytes B2.

Les lymphocytes B T1, exposés aux auto-Ags, vont suivre un processus apoptotique
plutôt que le BCR -editing ou l’anergie afin de diminuer le nombre des clones auto -
réactifs. Les cellules qui survivent vont acquérir le phénotype des lymphocytes B T2, et
se localiser dans les follicules. Des signaux dépendants du BCR ainsi que des facteurs
cytokiniques et chimiokiniques, actifs sur la mobilisation et la domiciliation élective ,
vont permettre la différenciation des lymphocytes B T2 en cellules B matures.

Les lymphocytes B T1 et T2 qui reconnaissent des Ag avec une affinité suffisamment


forte (« strong BCR -signals ») vont induire l’activation du facteur Btk (Bruton’s tyrosine
kinase ) et se différencier en lymphocyte B folliculaire (FO). En revanche, ces lymphocytes B
T1 et B T2 qui ne reconnaissent pas l’Ag avec suffisamment d’affinité pour activer Btk
(« weak BCR-signals ») se différencient en lymphocyte B de la zone marginale (ZM).

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III- Sous populations des lymphocytes B :

A-Les lymphocytes B1 :
Ils apparaissent tôt dans la vie embryonnaire. Ils comprennent deux sous populations, B1a
qui dérivent du foie fœtal et B1b qui dérivent à la fois du foie fœtal et la moelle osseuse. En
plus du progéniteur des LB2 dits conventionnels, les LB1a et LB1b ont des progéniteurs
distincts. Le progéniteur des LB1 au niveau de la MO, donne principalement LB1b. Le
progéniteur des LB1 isolé du foie fœtal donne des LB1a.

Les LB1 représentent une population mineure des LBs, environs 5% des LBs mais ont bonne
potentialité d’auto renouvèlement. Ils sont localisés au niveau des cavités séreuses. On a pu
distinguer les deux sous populations par l’expression ou non de CD5. Les LB1a sont
caractérisés essentiellement par la production des Ac naturels alors que les LB1b ne le sont
pas. Les LB1b sont les plus incriminés dans la protection contre les pathogènes.

B-Les lymphocytes B2 :
• Les lymphocytes B de la zone folliculaire

Les lymphocytes B folliculaires ; IgM⁺ IgD⁺ CD21low CD23High ; représentent 70% des cellules B
de la rate adulte et possèdent la capacité de coloniser les ganglions lymphatiques. Ils
circulent en permanence entre le sang et les zones B des organes lymphoïdes périphériques
jusqu’à la rencontre de l’Ag. Ils dépendent des LT helper pour la réponse aux Ag.

Après activation par leur rencontre avec l’antigène, les lymphocytes B peuvent soit se
différencier rapidement en plasmocytes à IgM à courte durée de vie, soit former les centres
germinatifs où ils subissent les processus d’hypermutation somatique et de commutation
isotypique, avant de se différencier en cellules B mémoires ou en plasmocytes à long durée
de vie.

• Lymphocytes B de la zone marginale

Comme leur nom l’indique, ils sont localisés au niveau de la zone marginale de la rate, zone
intermédiaire entre la pulpe rouge et la pulpe blanche. Ces cellules CD27+ IgM+ IgD low
CD23- CD21+ représentent entre 10 et 15% du compartiment B circulant. De plus,
elles sont capables de répondre rapidement aux Ag T-indépendants en se différentiant en
cellules sécrétrices d’Ac.

La majorité de ces cellules présente des niveaux bas de SHM de leur BCR, d’où un
répertoire B restreint . Ainsi, les lymphocytes de la ZM sont capables de produire très
rapidement des Ac de classe IgM dirigés contre un nombre limité d’Ag. On sait actuellement
que la zone marginale comporte une population hétérogène de LBs : des LBs de la zone
marginale proprement dit et des LBs mémoire.

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C-Les lymphocytes B régulateurs :
Voir schéma du cours sur diapositives.

IV- Marqueurs de surface :


Les lymphocytes B expriment des molécules d’IgM et d’IgD membranaires de même
spécificité antigénique constituant l’ensemble du module de reconnaissance qui s’associent
avec des molécules d’Igα/Igβ comme module de transduction de signal donnant ainsi
l’ensemble du BCR. Ils expriment aussi des corécepteurs notamment le CD19 et le CD21.

Les LB expriment de façon constitutive des molécules de co-stimulation comme le CD40 et


B7-1/B7-2. Ils expriment des molécules CMH1 et CMH2 et des récepteurs de chimiokines
notamment le CXCR5. Les LB expriment de nombreux TLRs.

V- Activation et différentiation des lymphocytes B :


-Recrutement des lymphocytes :
Le recrutement des lymphocytes B au niveau des ganglions lymphatiques est gouverné par
les chimiokines dont les principaux sont le CC L19 et CCL21 dont elles expriment sont Rc le
CCR7.Le LB entre via HEV au niveau du paracortex et migre vers les follicules sous l’influence
du CXCL13 dont elles expriment son Rc le CXCR5.elles y restent 24 heures puis le quittent
pour gagner la circulation sanguine.

-L’activation de lymphocyte B :

L’activation du lymphocyte B peut être par des antigènes thymo-indipendanst ou thymo-


dépendants .cette activation entraine leur prolifération et différentiation. En absence
d’activation induite par un Ag les LB naïfs de la périphérie ont une durée de vie courte et
meurent en quelques semaines par apoptose.

A. Ag thymo-indépendants (Ag TI): cette activation ne requiere pas un contact direct avec
les LTH ; elle donnera une réponse immunitaire faible et ne contribue pas à l’élaboration
d’une mémoire immunitaire.

Il existe deux types d’Ag thymo-indipendants :

Ag thymo-indépendants type I : dont la plupart sont des activateurs polyclonaux


capable d’activer les LB en dehors de leurs spécificités antigéniques.

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Ag thymo-indépendants type II : molécules à motifs répétitifs tel que la flagélline
bactérienne ; se sont pas des mitogènes ; contrairement aux Ag thymo-indipendants
type I ; ces Ag requièrent les cytokines des LTH pour leur activation.

B. Ag thymo-indépendants (Ag TI) : La réponse aux Ag TD (Ag protéiques) se fait au niveau


des organes lymphoïde secondaires (ganglion lymphatique, rate…). Ces organes
renferment des follicules lymphoïdes qui sont le siège de la réponse folliculaire (réaction
du centre germinatif). Cette activation nécessite un contact direct entre les LB et les
LTH et aboutie a la génération de mémoire et plasmocytes a longue durée de vie.

A-LES PLASMOCYTES :
Les plasmocytes (PC) sont le stade de différenciation terminal des LB. Ce sont des cellules
spécialisées dans la sécrétion d’Ac. Il existe deux types de plasmocytes :

Les plasmocytes à courte durée de vie : issus des réponses extra-folliculaire et


meurent après une à deux semaines de leurs différenciation. Ce type de plasmocytes
produit des Ig non mutés.
Les plasmocytes à longue durée de vie : issus des réponses folliculaires et subsistent
indéfiniment. Ce type de plasmocytes produit des Ig mutés.

Les plasmocytes issus des LB1 produisent 2 types d’Ac :

- les Ac naturels en dehors de toute stimulation antigénique.


- IgA intestinales après stimulation par des pathogènes.

Les LBZM se différencient en plasmocytes après stimulation antigénique. Les LB F se


différencient en plasmocytes à IgM en réponse extrafolliculaire mais quelques LB F activés
forment le centre germinatif. Quelques plasmocytes issus du centre germinatif migrent vers
la MO pour devenir des plasmocytes à longue durée de vie.

a. Caractéristiques des PC :

La perte d’expression des marqueurs suivants : CD19, CD20, CD21, CD22 et CMH II.
L’expression des marqueurs suivants : Syndecan-1 (CD 138) et CXCR-4.
L’expression des facteurs de transcription : BLIMP-1, IRF-4 et XBP-1.
Réticulum endoplasmique abondant.

b. Facteurs impliqués dans la différenciation plasmocytaire :

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Les facteurs impliqués dans la différenciation plasmocytaires sont les cytokines et les
facteurs de transcription. Le LB activés s’engagent dans la voie de différenciation
plasmocytaire sous l’action combinée de l’IL-2 et l’IL-10. Ils se transforment en
plasmablastes qui prolifèrent et survivent grâce à l’action de l’IL-6. Au cours de la
différenciation plasmocytaire, il y a arrêt d’expression des facteurs de transcription Pax-5 et
Bcl-6, avec expression des facteurs de transcription caractéristiques des plasmocytes BLIMP-
1, IRF-4 et XBP-1.

B-Les Lymphocytes B mémoires :


Lymphocytes impliqués dans la réponse immunitaire secondaire. Ils peuvent présenter
rapidement et efficacement l’antigène aux lymphocytes T lors d’une réponse secondaire. Les
cellules mémoires sont quiescentes, en phase G0 et présentent des caractéristiques
différentes des cellules naives :

- durée de vie plus longue.


- nombre d’Ig plus faible, mais de meilleure affinité pour l’Ag.

L’Ag ne se fixera que sur les cellules possédant un récepteur de haute affinité. Ceci
sélectionne les clones capables de produire des Ig de haute affinité pour l’Ag. Elles
expriment à leur surface : Ag CMH classe II et les molécules de surface CD80, CD86
2 sous populations: -CD27+ IgG2 ou IgA
- CD27- IgG1 ou IgG3

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