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PLAN DU TRAVAIL

Introduction

I- Présentation de la région de l’extrême-nord et ses langues nationales en


présence.
1- Présentation de la région de l’Extrême-nord
2- Les langues vernaculaires en présence et leur degré d’équipement
II- La politique de la promotion des langues nationales à l’Extrême-nord du
Cameroun.
A- Encadrement des langues nationales dans le système éducatif à l’extrême-
nord
1-objectif généraux
2-objectif spécifique par niveau
B- Structure d’encadrement des langues nationales sur le plan social
1- Les comités de traduction et d’alphabétisation
2- Les tranches des langues nationales diffusées pour la communication

Conclusion

Bibliographie

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Introduction
Le Cameroun est bien connu en Afrique et dans le monde entier comme un pays
plurilingue. C’est une Afrique en miniature. Dès l’aube de l’indépendance, les pouvoirs publics
ont pris conscience de l’importance des langues nationales non seulement pour la promotion de la
diversité culturelle, mais aussi et surtout parce qu’elles constituent un trésor à préserver. Ainsi, la
seule manière de pérenniser les langues nationales et partantes la culture qu’elles véhiculent est
qu’elles soient mises par écrit et introduites dans le système éducatif. Dès lors, quelles stratégies
adoptées pour promouvoir ce trésor culturel dans la région de l’Extrême-nord ? Pour répondre à
cette interrogation, nous allons présenter la région de l’Extrême-nord et les langues en présence
avec leur degré d’équipement d’une part et établir la politique de la promotion de ces langues
dites nationales d’autre part.

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I- Présentation de la région de l’Extrême-nord et les langues nationales en
présence
1- Présentation de la région
La région de l’Extrême-nord est l’une des régions du Cameroun et la plus peuplée, située
dans le nord du pays et frontalière du Tchad et du Nigéria. Son chef-lieu est la ville de Maroua.
La région est constituée de six départements et couvre une superficie de 34246 Km2et abrite plus
de 2721500habitants :
 Le département du Diamaré chef-lieu Maroua avec pour superficie 4 665 Km2 et la
population est d’environ 566 921 habitants ;
 Le département du Logone et Chari, chef-lieu Kousseri avec une superficie de 12 133
Km2 et une population de 405 035 habitants ;
 Le département du Mayo-Danay, chef-lieu Yagoua avec une superficie de 5 303 Km2 et
une population de 522 782 d’habitants ;
 Le département du Mayo-Kani, chef-lieu Kaélé avec une superficie de 5 033 Km2 avec
une population d’environ 338 448 habitants ;
 Le département du Mayo-Tsanaga, chef-lieu Mokolo avec une superficie et la population
est estimée à 574864 habitants.
 Le département du Mayo-Sava, chef-lieu Mora avec une superficie de 2736 et la
population est estimée à 313413 habitants. Cette région compte 47 arrondissements et
comprend une communauté urbaine
2- Les langues nationales en présence à l’extrême-nord du Cameroun et leur degré
d’équipement
A l’Extrême-nord du Cameroun, l’on fait l’inventaire de la soixantaine de langues parlées
dans la région et les langues nationales véhiculaires sont le Fulfulde, le Wandala, le Kanuri,
l’Arabe, le Tupuri. Dans le tableau ci-dessous, nous ferons l’inventaire de quelques langues qui
sont plus utilisées.

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Tableau : Les langues nationales en présence à l’extrême-nord du Cameroun et leur degré d’équipement
Nom des Pourcentage de Véhicularité transcription Utilisation Utilisation scolaire et type Matériel pédagogique disponible
langues locuteur en LI écrite
Fulfulde 33,33% Oui Oui Oui Medium enseignement formel Grammaire, Dictionnaire, Syllabaires,
expérimental Post syllabaires, Arithmétique
Tupuri 0,83% Oui Oui Oui Grammaire, Dictionnaire, Syllabaires,
Post syllabaires, Arithmétique
Mundang 0,53% Oui Oui Oui Grammaire, Dictionnaire, Syllabaires,
Post syllabaires, Arithmétique
Giziga 0,53% Oui Oui Oui Grammaire, Dictionnaire, Syllabaires,
Post syllabaires, Arithmétique
Massa Oui Oui Oui Grammaire, Dictionnaire, Syllabaires,
Post syllabaires, Arithmétique
Mandara Oui Oui Oui Grammaire, Dictionnaire, Syllabaires,
Post syllabaires, Arithmétique
Arabe choua Oui Oui Oui Grammaire, Dictionnaire, Syllabaires,
Post syllabaires, Arithmétique
Musey Oui Oui Oui Grammaire, Dictionnaire, Syllabaires,
Post syllabaires, Arithmétique
Mada 0,33% Oui Oui Oui Grammaire, Dictionnaire, Syllabaires,
Post syllabaires, Arithmétique
Mafa Oui Oui Oui Grammaire, Dictionnaire, Syllabaires,
Post syllabaires, Arithmétique
Mufu 0,2% Oui Oui Oui Grammaire, Dictionnaire, Syllabaires,
Post syllabaires, Arithmétique

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II- La politique de la promotion des langues à l’Extrême-nord du Cameroun.
Les politiques linguistiques en faveur des langues nationales au Cameroun en général et
dans l’Extrême-nord en particulier ayant évolué depuis des lustres (cf. Article 1 er de la
Constitution de 1996, la Loi d’orientation de l’éducation au Cameroun n°98/004 du 11 avril
1998, article 11, section 2, al.1) en effet une place importante se devait d’être accordée aux
stratégies de la mise en œuvre de leur opérationnalisation dans le sens de leur enseignement et de
leur promotion.
A- Les langues nationales dans le système éducatif à l’Extrême-nord
A partir de leur degré d’équipement présenté plus haut, les langues nationales que l’on
peut insérer dans le système éducatif dans la région de l’Extrême-nord sont : le Fulfudé qui
séjourne dans la majorité des départements comme langue véhiculaire (le Mayo Kani, le
Diamaré, le Mayo Sava, le MayoTsanaga) ; l’arabe dans le Logone et Chari et le Tupuri, le
Massa dans le Mayo Danay. Ceci est dû au fait que les Tupurise sont violemment opposés aux
Fulbé et ont résisté à l’islamisation. Etant donné qu’à l’Extrême-nord il y ait « d’extrême
diversité éthnico-linguistique où il n’est pas évident d’accorder des violons quand il s’agit du
choix d’une langue nationale dans le système éducatif » d’après Balga (2020 ; 3). Ceci dit, il
convient de ressortir à partir d’une vision globale les objectifs généraux attendus de la mise sur
pied d’une politique linguistique d’implantation des langues dans le système éducatif.
1-Objectifs généraux
Au niveau du primaire, les objectifs poursuivis sont les suivants :
 Insérer l’apprenant dans le système de communication écrite en langue maternelle
développée au sein de sa communauté par exemple dans les départements suivants (Mayo
Kani, Diamaré, Mayo Sava, Mayo Tsanaga) où c’est le Fulfuldé qui domine et sert de
pont d’échange nécessaire entre l’école et la communauté. Ici, l’on vise donc et avant tout
la lecture, l’écriture et le calcul en Fulfuldé au moins dans les trois premières classes de
primaire. Mais aussi une continuation par la lecture suivie dans les classes supérieures
doit être développée et rigoureusement appliquée.
 Eveiller dès le bas-âge l’esprit scientifique et technologique chez l’apprenant en l’initiant
au calcul et aux principes mathématiques élémentaires dans sa langue de choix la plus
usité dans le secteur par exemple dans le département du Logone et Chari où l’Arabe
choua bat son plein. Pour y arriver, il faut qu’au préalable des centres de formations de
l’Arabe choua soit instauré dans les ENS. Ceci pour la disposition des cours au niveau du
primaire.
Concrètement deux types de manuels doivent servir du support à ces objectifs pédagogiques : les
manuels d’orientation théorique utilisés pour la formation des formateurs et les manuels pour
l’enseignement des langues spécifiques à l’usage des maîtres et des élèves dans les salles de
classes.
Dans le secondaire, les objectifs poursuivis sont :

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 Permettre à l’élève d’accéder à la connaissance d’une langue nationale qui lui est
maternelle ou quasi-maternelle, afin qu’il puisse approfondir la littérature et l’héritage
culturel associés à cette langue. Une langue quasi-maternelle est définie comme celle qui,
au départ, n’est pas langue première de l’élève mais que ce dernier a ensuite appris grâce
à l’environnement scolaire, à parler et/ou à lire et à écrire avec une compétence très
proche de celle du locuteur natif par exemple un guiziga qui apprend le Fulfuldé au
détriment de sa langue en l’appliquant sérieusement.
 Donner à l’élève une large ouverture à une langue nationale par exemple dans le
département du Mayo Danay (une large ouverture en Tupuri à travers les syllabaires,
grammaire en Tupuri) autre que la sienne (parlant des locateurs Massa, Musey) afin qu’il
puisse apprécier la culture associée à cette langue tout en s’insérant dans un cadre de
communication plus large. C’est cette ouverture linguistique et culturelle qui donne à
l’élève une véritable capacité de participation effective à l’effort général d’intégration
nationale.
2- Objectifs spécifiques par niveau
 Au niveau préscolaire : dans les localités ou le niveau d’éducation existe, il faut à partir
d’activités orales renforcer l’utilisation de la langue la plus courante dans la
communauté. Il s’agit de la préparation à la lecture et à l’écriture.
 Au niveau primaire : l’initiation à la lecture et de l’écriture mécanique (SIL) ;
approfondissement de la lecture et de l’écriture mécanique en LI initiée à la SIL (CP) ;
maîtrise de la lecture et l’écriture mécanique et l’initiation à l’écriture créative en LI et
l’épanouissement de la personnalité de l’enfant et son développement culturel en LI
(CE1) ; l’initiation aux activités liées à l’art traditionnel à l’environnement et à la morale
(en LI de préférence mais aussi en LOI).
 Au secondaire : sur le plan théorique, l’acquisition de quelques notions préliminaires sur
l’alphabétisation, l’orthographe et les catégories grammaticales des tons et à leur
transcription. Sur le plan pratique, la compréhension et l’élocution de L2 : l’élève devra,
au terme de la classe de 5ème, être capable de suivre toute conversation, discours émission
radio diffusée ou télévisée, théâtre, film chanson etc. dans cette langue d’ouverture (par
exemple l’arabe choua dans le département du Logone et Chari) ; il devra aussi pouvoir
mener une conversation avec un locuteur natif sur un sujet courant.
B- Structure d’encadrement sur le plan social
1. Les comités de traduction et d’alphabétisation
Il y’a lieu de préciser qu’au Cameroun, le programme national d’Alphabétisation (PNA)
est lancé en 2002. Ceci étant dit, le concept d’Alphabétisation jusque-là appliqué à l’andrologie à
l’Extrême-nord devrait perdre sa connotation réductrice et être pris au sens large, afin qu’il
intègre les premières de scolarisation des jeunes apprenants. Ce faisant il cessera d’être
l’exclusivité du ministère de la Jeunesse pour devenir un axe transversal de Co-intervention des
ministères en charge de l’éducation nationale (Éducation de base, enseignement secondaire etc.).
C’est d’une plateforme commune qu’il devrait s’agir afin d’assurer le succès de cette nouvelle
orientation.

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La redynamisation des comités des langues des régions de l’Extrême-nord Cameroun s’est
tenue à Maroua le mercredi 29 octobre 2014. Les langues ci-après ont pris part à cette rencontre :
Mafa (2 représentants), Mundang (1 représentant), Mofu-Gudur (2 représents). Le responsable de
traduction et de l’alphabétisation de CABTAL de l’Extrême-nord a vivement organisé cette
rencontre et participé aux travaux.
Le pasteur HADAMA Christophe du comité de langue Mafa signale lors de cet entretien
un bicéphalisme à la tête du développement du Mafa. Les catholiques et les protestants ont
chacun servi un système d’écriture à la langue Mafa qui connaît des divergences de
représentation de certains sons et des règles d’orthographes. Pour le moment, il y’a une révision
en cours de la Bible Mafa par les catholiques et les protestants.
LAWE Gilbert et DJAKDJINA Bernard sont pasteurs, membres du comité de langue
Tupuri et traducteurs (depuis 1984 pour le second nommé). Le nouveau testament a été dédicacé
en 1989 avec les catholiques et les protestants et le système d’écriture retenu a été élaboré par le
professeur Ursula Wiesemann. Mettre l’accent sur ses travaux devrait donner au fil du temps une
promotion efficace à la langue tupuri.
SALI-MOUNA estime qu’une harmonisation de l’orthographe du Fulfuldé est nécessaire
et demande à l’ANACLAC de participer à l’opération.
2-les tranches des langues nationales diffusées pour la communication
Pour qu’une langue s’implante facilement dans une communauté, il faut qu’elle soit
écoutée de tous et qu’elle soit comprise par la majorité des locuteurs de cette communauté. Dans
le département du diamaré par exemple, le fulfulde est une langue de média. En effet, plusieurs
émissions sont diffusées dans cette langue afin de le promouvoir et de le valoriser. Dans la ville
de Maroua par exemple, nous notons la radio radio wayla fr ; les antennes radios sawtu linjiila ;
radio gootal ; et la radio salaman. Qui diffusent en majorité des émissions évangéliques et les
émissions d’ordre social. Ceci dit, il est donc nécessaire que le gouvernement à partir des actions
concrètes offre des financements pour le développement de ses différentes structures afin de
promouvoir la langue fulfulde pour son implantation définitif comme de choix et avoir un statut
de diffusion dans la région de l’extrême-nord.
Dans le département du mayo-tsanaga, nous notons la radio communautaire de mokolo (échos
des montagnes) les informations sont diffusées dans presque toute les langues du terroir, mais
ceux les plus concernés sont : le mafa, le mufu, et le kapsiki. Ceci afin de permettre au villageois
d’être imprégner des situations par lesquelles le pays passe etc.

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Conclusion
En définitive, il était question pour nous de donner une politique de développement des
langues nationales dans la région de l’extrême-nord. Toutefois, il en ressort que plus d’une
soixantaine des langues nationales entre en cohésion à l’extrême-nord du Cameroun et cette
situation n’étant pas évident de faire un choix d’une langue nationale dans le système éducatif vu
la diversité des langues en présence, le gouvernement depuis deux ans( de 2018 à nos jours) a mis
sur pied un nouveaux programme qui consiste à insérer dans chaque localité sur le plan éducatif
une langue vernaculaire afin de valoriser la langue et la culture nationale en mettant en place une
méthodologie de pédagogie inversé qui consiste à sortir et à collecter les données et ceci
s’observe depuis 2014 dans le département du Diamaré avec l’insertion du fulfulde comme
langue expérimental dans dix écoles à Maroua (Maroua I, II, III).
BIBLIOGRAPHIE
- Constitution de la république du Cameroun, janvier1996
- Pr. Barnabé MBALA ZE et Pr. Rodolphine Sylvie WAMBA, les langues de
scolarisation dans l’enseignement fondamental en AFRIQUE SUBSAHARIENNE
FRANCOPHONE, ENS/ université de Yaoundé I
- Pr. BALGA jean paul, Enseignement du francais en contexte multilingue. Université
de Maroua. 2020.
- Tabi Manga, Jean (2002), les politiques linguistiques du Cameroun, paris, Karthala.
- Gfeller, Elisabeth(2000), la société et l’école face au multilinguisme, paris, Kartharla.
- Christian seignobos, Olivier Iyébi-Mandjek, ATLAS de la province extrême-nord
cameroun, IRD Editions.
- Dictionnaire larousse 2010

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