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INITIATION AUX LANGUES ET

CULTURES AMERINDIENNES
VENDREDI 17 MAI 2019
APPOLINAIRE Liliane CPD Langues et cultures amérindiennes

Nemami la’a
Kali’na
Kali’na

Kali’na
Kali’na
Kali’na
Lokono
Parikweneh
Lokono

Parikweneh
Wayana
Teko

Wayana
Wayãpi
Teko
Définition identitaire
Une définition complexe
Les autochtones appartiennent à leur peuple d’origine :Ils
sont Kali’na, Wayana, Teko, Parikweneh, Wayãpi, Lokono.
Ils appartiennent à un groupe qualifié de « Amérindiens de
Guyane ».
Ce groupe s’inscrit lui-même dans un ensemble plus vaste :
-Amérindiens d’Amazonie (du bassin amazonien)
-Amérindiens d’Amérique du Sud
-Nation amérindienne d’Amérique
-Au niveau du département,
Un jeune Kali’na peut se désigner ainsi: kali’na de Guyane,
amérindien d’Amérique du sud, Amazonien, Français,
Européen par extension, au sens administratif du terme
(citoyenneté administrative)
Les langues amérindiennes
On appelle langues amérindiennes les langues indigènes d’Amérique du Nord et du Sud, c’est-à-dire une
multitude de langues très diverses que l’on peut tenter de classer suivant divers critères: générique
lorsqu’on a suffisamment de matériaux pour établir des comparaisons, typologiques si les structures
sont très proches, et géographiques lorsque la documentation fait défaut.
Les langues amérindiennes de Guyane appartiennent au grand ensemble des langues sud-américaines
amazoniennes qui regroupe quelque deux cent quarante langues classées en cinquante-deux
familles.
Les six (sept) langues amérindiennes parlées sur le territoire de la Guyane française sont regroupées
dans les trois plus grandes familles de l’aire amazonienne: la famille caribe, la famille arawak et la
famille tupi-guarani.

• Famille caribe (ou karib, on trouve aussi cariban en anglais)


En Guyane, les deux langues appartenant à cette famille sont le kali’na et le wayana (Apalai). La
famille caribe comprend une trentaine de langues parlées dans les pays du Nord de l’Amérique du
Sud, autour de l’Amazone. Dans le Nord du bassin amazonien, elles s’étendent jusqu’à la côte ; dans
le Sud, elles vont jusqu’à la haute vallée du Xingu. Les plus occidentales de ces langues sont le
carijona (Colombie) et le yukpa (Colombie et Vénézuela).
Sur l’Île de la Dominique (Waitokupuli), les derniers descendants des Caraïbes sont les kalinago.
• NB : la langue dite caraïbe (insulaire) qui était parlée aux Petites Antilles au XVIIe siècle est en fait
une langue de base arawak, mais avec une très forte influence caribe dans le vocabulaire.
Les Langues Amérindiennes de Guyane
Classification génétique

Français Lokono Teko Kali’na Pahikwene Wayampi Wayana

Soleil Hadali kwalaɨ weyu kamuw kawalaɨ sisi

Lune Kathy dzaɨ nuno kayg yaɨ Nuno

Jaguar Kabadaro dzawat kaitusi kawokwine yawa kaikui

eau Uni ɨ tuna un ɨɨ Tuna


« pluie »

pierre siba takulu topu tip takulu tëpu


• Famille arawak.
En Guyane, cette famille est représentée par l’arawak
(proprement dit), appelé aussi lokono et par le palikur
(parikweneh).
La famille arawak (qu’il ne faut pas confondre avec la langue
arawak proprement dite ou lokono) comprend une trentaine
de langues parlées sur la côte Nord de l’Amérique du Sud (la
plus importante étant le waynu ou guajiro de la frontière
Colombie-Vénézuela, dans la zone amazonienne (Pérou,
Brésil, Bolivie) et jusqu’en Amérique Centrale (le garifuna,dit
aussi Black Carib, parlé au Bélize, au Honduras, au Guatemala
et dans une importante diaspora aux Etats-Unis : cette langue
est une évolution du Caraïbe insulaire. Ces langues ont laissé
des traces dans les langues européennes qui furent à leur
contact, tels les mots hamac, tabac, patate, goyave et d’autres
noms relatifs à la flore et à la faune.
Quelques exemples de correspondance existant entre des langues de famille arawak

Français Lokono Pahikwene Tariana Warekena

langue uyee -nen enene inene

soleil Hadali kamuw kamoi kamoi

main Khabo -wak kae kapi

eau oniyabo un uni one

pierre siba tip hipada ipa


Famille tupi-guarani

Deux langues de cette famille sont parlées en Guyane :


le wayãpi et l’émérillon (teko)
La Guyane représente l’extension la plus septentrionale
de cette famille linguistique très présente dans le
bassin amazonien (36 langues), et qui s’étend au Sud
jusqu’en Argentine. La principale langue de la famille
est le guarani, parlé par plusieurs millions de
personnes au Paraguay, en Argentine et au Brésil, et
actuellement officialisée au Paraguay .
Quelques exemples des correspondances existant entre des langues de famille tupi-guarani.

Français Teko Zo’é Wayampi Asurini du


Xingύ
Soleil kwalaɨ kirahɨ kwalaɨ kwarahɨ

Lune dzaɨ dzahɨ yaɨ dzahɨ

Jaguar dzawapinĩm dzawat yawa dzawat

eau ɨ ɨ ɨɨ ɨ

pierre takulu Ite takulu Ita


Les cultures amérindiennes
Identité graphique Kali’na
Identité graphique kali’na
Identité graphique Pahikweneh
Identité graphique Teko
Identité graphique Wayana
Identité graphique Wayãpi
Les instruments de musique kali’na
L’artisanat kali’na

• Art de la poterie
. Art du perlage
Les costumes traditionnels
Art de la vannerie
Peinture corporelle
Art culinaire amérindien
Recette à base de kasilipo
• Cuisson 30mn (pour du poulet)
• 15mn (acoupa, jamais goûté)
• 45 voire 50mn (viande de bois)
• Ingrédients: Accompagnement: riz blanc, patate douce, bacove cuite à l’eau,
- la viande selon votre choix couac, cassave.
- 1 citron, du sel,
- 1L de jus de manioc (kasilipo)
- 1 verre d’eau

1) Mettez la moitié du jus de manioc dans votre marmite


2) Lorsque le jus de manioc se met à bouillir, ajoutez la viande, le sel à votre convenance et arrosez le avec le verre d’eau
Fermez votre marmite et laissez mijotez. En fin de cuisson ajoutez le jus du citron, remuez c’est prêt.
NB: lorsque vous achetez votre jus de manioc demandez s’il est déjà bouilli.
Les traditions
Encore présente à travers:
- Rites funéraires
- Chants
- Danses
- Agriculture, gastronomie
- Cueillette
- Chasse
- Pêche.
- Sculpture
- Tissage, costumes traditionnels
Epekotono
- Perle
- Vannerie
- Poterie
- Conte et légende
Danse au son du sanpula
Littérature et contes
Isenulupilɨ yakonopo
Masuwana wa itosan pola.

Owɨin kulita….
Tɨnono poko tɨwoleko maton mokalon wolɨyan.
Wokɨlɨyan wɨtotokon man atalo. Ipɨyakon itosaton lo kasili ikasaton inenɨlɨkon men tɨwopɨsan melo.
Wokɨlɨyan ainalɨpa lola konosaton.
« Uwanpo na’na nei » Itatokon man
Amɨ yako owɨin wokɨlɨ menpo kɨnɨsan imalone. Ipɨykon kasili kasaton iwopɨlɨkon eneke.
Eh wokɨlɨyan tonomɨ woyaton, kinikapokayaton. Ilonpo papolo tonomɨ po onoyaton.
« Asano wa kesekaliti me san » kɨnkano iyumɨ
Wokɨlɨyan molo wala lola konosaton ainalɨpa.
« Uwanpo na’na nei. »kɨnkaton sukon na ‘an.
Moko pitani te tɨsano kenekalisan
« Ta’ta pa’pa ayemɨmayaton, tonomɨ woyaton kopole, moe loten konomayaton »
« Tialo ɨme » tɨka man isano
Wokɨlɨyan kɨnɨsaton la’a atalo. Wolɨiyan kasili kasaton la’a iwopɨlɨkon eneko lo.
Ainalɨpa lola konosaton. Ipɨyakon oto kapa maton. Kasili ke kunupayaton. Wokɨlɨyan kenetɨposaton
imelo. Iwetɨmɨsan kononɨsaton.
Wolɨyan papolo tɨmakonɨpo wokɨlɨyan makon tɨpɨtapose iwa.Tɨwoleko maton potome imelo.
Kuliyala taka tɨwotaluka maton mokalon wolɨiyan makon malo loten. Masuwana wɨno naka tɨto
maton. Tɨse pole tela itolɨkon yako wokɨlɨyan tupaka maton. Tɨwekena iwane man.
Tɨse watɨ iweikon imelo tɨpekon tapika iwane man, tapisulule imelo pɨlɨwa tɨto man. Papolo tɨnono
poko tɨweku maton. Molo enepo imelo wolɨyan tɨwelama la’a maton.
Le monde kali’na
Le rite chamanique
L’initiation se fait avec l’arbre sacré le TAKINI dont
l’écorce est macérée pour que le pɨiyai puisse le
boire. Le takini est souvent accompagné du cigare
ULEMALI. On dit « Umelali takini tamɨlɨ molo man. »
Les initiés sont regroupés dans une grande hutte
TOKAI, en forêt pendant un mois, cela peut durer plus
longtemps si l’initiation se passe mal. Les initiés
apprennent avec le pɨiyai à chanter les chants sacrés
pour appeler les esprits alliés ou les esprits auxiliaires
qu’on appelle YAKUWA. Ces esprits sont appelés à
travers des chants ALEMI.
Comment appeler les YAKUWA de la haut KAWONOKON qui
comprennent les TUKAYANA et WEWE AKɨLɨ ?
Comment appeler les YAKUWA d’en bas POPONOKON qui
comprennent les YUKU (fourmi noire) et TAMɨ AKɨLɨ
(Tabac Naturel).
Pendant l’initiation, ils fument des ulemali et chantent des
alemi à l’aide d’un instrument sacré le MALAKA. Chaque
initié a choisi préalablement des graines qu’on appelle
PALAKALU (graines noires) et des petites pierres d’eau
transparentes qu’on appelle TAWONA.
On dispose ces graines dans le malaka et on dit que le
palakalu et le tawona se multiplient. On dit
KENEMEKANO. Les initiés boivent deux fois le takini dans
une toute petite calebasse. La 1ère est remplie, INO (le
mâle) et la 2ème est remplie à moitié IPɨTɨ (la femelle).
C’est le respect de l’équilibre naturel.
Waluwalu
yuku yenɨ

Tokai
Yuku
Les croyances, les rites et la cosmogonie

Les interdits, en rapport avec les naissances, avec les menstruations des
femmes, les Chamans…
Les rites de passations à l’âge adulte. (aiyana yukalɨ)
Les chamans
Les rites funéraires (veillée au son du kalawasi ou malaka pour les shaman et
ceux qui ont bu takini aitulu)
La médecine traditionnelle (ulusulu alɨ pour les maux de tête,
Cérémonies traditionnelle Wayana , le maraké (Eputop), initiation et alliance.
Pahikweneh: kiseptka

Les cérémonies traditionnelles, un exemple chez les kali’na.


Le mouvement amérindien
Relations entre Kali’na et Français
Début 10ème siècle: Conflit Lokono- Pahykweneh (Littoral)
Les kali’na étaient reconnues par leur organisation guerrière efficace. Il existait
pourtant un réseau complexe de relation économiques; politiques qui liait
l’ensemble des populations amérindiennes des Antilles à l’Amazone.

1570 et 1664: les Français tentent de prendre possession « au nom du Roi » des terres
situées entre l’Orénoque et l’embouchure de l’Amazone. (pillages de plantation,,
violence etc). Les kali’na ripostent.
« Cette nation très courageuse, mais cruelle et sanguinaire depuis qu’elle avait été
visitée par diverses nations européennes, prit la résolution d’exterminer tous les
Français afin de se rendre maîtresse de ses biens… »
1664 Joseph Antoine Lefevre de la Barre chasse les Hollandais de Cayenne (1200
colons). Les Kali’na doivent céder toujours plus de terrain. (pression croissante des
habitations)
Conflits :destruction des logiques sociales, violences, dépendances de la technologie
européenne (outils de fer, miroir, perles…), alcool. La cohésion sociale est
chamboulée.
Epidémies (1600, 5 500; 1790, 200)
« Les Galibis étaient autrefois si puissants qu’ils ont imprimé le terreur et la crainte
dans le cœur des Français qui s’étaient établis à Cayenne; en sorte que plusieurs
de ces anciens habitants qui se sont retirés à la Martinique, ont peine à nous
croire, quand nous leur disons qu’ils ne nous sont d’aucune considération. »
1764-1765 Expédition de Kourou (12 000 colons), un désastre.
Les Kali’na sont dans une logique d’assimilation: sommés de renoncer à leur traditions
semi-nomades, cultiver la terre, prendre soin des troupeaux de bétail, constituer
des compagnies de milice. Pour éviter tout cela, les kali’na s’échappent vers le nord-
ouest. (entre Maroni et Mana).
Fin XVIIIe siècle: afflux des Noirs Marrons (relation belliqueuse, pacifique, échanges)

1823 : La France commence la colonisation de la basse vallée de la Mana. (traité de


Paris du 30 mai 1814)
1828: Congrégation de Saint Joseph de Cluny (Anne-Marie Javouhey) 15 bâtiments
composent le futur Mana (AMANAYALE) (les Kali’na fournissaient du gibier, poisson
et étaient piroguier)
1857: pénitencier de St-Laurent sur les rives du Maroni ( Prince-président Louis-
Napoléon-Bonaparte) Les terres sont réquisitionnées. Les Kali’na n’ont d’autres
choix que de se réfugier sur la mince presqu’île de Pointe-Isère à l’embouchure de
la Mana
Jardin d’acclimatation Paris 1892, Kali’na exposé . Zoo humain
- Fin du bagne 1947 (décret loi du 17 juin 1938).
- 1946 départementalisation (assimilation, sédentarisation forcée…)
Création du service indien et des HOME INDIEN ( éducation religieuse pour en faire
des « citoyens »).1949-1980 (Mana: les familles sont sommées de confier leurs
bambins aux soins du presbytère ou des sœurs de Cluny)
-1965: la « Francisation », attribution de la nationalité française aux populations
« tribales ». Imposition de prénoms français choisis au hasard du calendrier,
distribution de prestations sociales (RMI), allocations familiales, allocations
chômages, la retraite.
-1970: rapports conflictuels créoles et kali’na (Mana), incitent les kali’na à se
constituer en une « Association des familles de Mana) chargée d’améliorer leurs
conditions de vie.
- 1982: La décentralisation: double structure administrative Département et Région.
1981 : Assises Culturelles de la Guyane organisées par le gouvernement.
Création de AAGF (Association des Amérindiens de Guyane), qui avait pour ambition
d’élargir la réflexion sur l’identité amérindienne et de construire un discours
politique revendiquant une place pour les amérindiens dans la Guyane et dans la
France.
9 décembre 1984: village d’Aoura, Congrès des amérindiens de Guyane. L’adresse au
gouvernement et au peuple français provoque la stupéfaction.

« Le gouvernement français autorise des dizaines de milliers de chasseurs et de


pêcheurs, soi-disant « sportif » à capturer gibier et poissons sur nos terres. Par
ailleurs, le même gouvernement autorise les compagnies forestières à raser les
forêts. Que nous reste-t-il après que tous ces exploitants blancs sont passées sur nos
terres et se sont servis prioritairement? Nous en sommes rendus à ramasser les
miettes qui tombent de notre table copieusement garnie au profit des autres. »
Le Représentant de l’Etat quitte les lieux.
Félix TIOUKA 1984
Le manque de terre devient dramatique à cause de la croissance de la population.
1987: décret 87 Zone de droits d’usages (chasse, pêche, toute activité nécessaire à la
subsistance).

1er janvier 1989 : création de la commune de Awala-Yalimapo.

1992 : - AAG devient FOAG (Fédération des Organisations Autochtones de Guyane)


(Célébration de la « prétendue » découverte de Christophe Colomb.
- Membre de la COICA (Coordination des Organisations Autochtones du Bassin
Amazonien) BRESIL. (GF, Suriname, Guyana, Brésil, Venezuela, Colombie, Equateur,
Bolivie,)

27 mai 1998: Constitution d’un Haut Conseil Coutumier amérindien (Résolution de


Kourou et déclaration de Belle-Vue Yanou)

2010 : 1ère journée des PA.


4 juin 2010: Installation du Conseil consultatif des peuples autochtones et businenge
(CCPAB) Le conseil, dont le rôle est purement consultatif, s’est vu confier par le
législateur la possibilité de s’exprimer sur tout projet ou proposition de délibération
du conseil général ou du conseil régional de la Guyane emportant des conséquences
sur l’environnement, le cadre de vie ou intéressant les activités culturelles des
populations amérindiennes et businenge.

31 mars 2017: Accord de Guyane :Attribution de 400 000 hectares aux peuples
autochtones au travers de l’établissement public placé auprès du Grand Conseil
coutumier des populations amérindiennes et businenge.

11 février 2018: CCPAB devient le Grand Conseil Coutumier.


Les Kali’na
La répartition géographique en Guyane.
On trouve les Kali’na dans la région côtière, commune d’Awala-Yalimapo, Coswine
et partiellement dans d’autres communes de l’Ouest: Mana, Saint-Laurent (Terre-
Rouge, Village Pierre, Espérance, Paddock, Prospérité), Iracoubo (Bellevue-Yanou,
Dégrad Savane, Organabo, village flèche, Makua, Moucaya), agglomération
Cayennaise et à Kourou.
Ailleurs le kali’na est la seule de toutes les langues amérindiennes à être parlée sur
le territoire de cinq Etats différents: Vénézuela, Guyana, Suriname, Guyane
française et au Brésil.

Galibi est le nom attribué aux Kali’na et à la langue dès le début de l’époque
coloniale par les Français. Son usage tend à disparaître aujourd’hui pour être
remplacé par celui de l’autodénomination Kali’na, qui signifie « homme, être
humain ».
L’alphabet kali’na (1997)

Les 21 lettres suivantes:

a, b, d, e, f, g, h, i, ɨ, k, l,
m, n, o, p, s, t, u, w, y, ‘
ANNEXE 5

PRONONCIATION DES 21 LETTRES DU KALI’NA

[a] [e]
a b [b] e
[ã] [ẽ]
f [f] g [g] h [h]

[i] [ɨ] [k]


i k [g]
ɨ [Ɉ]
[ĩ] [ɨ ̃]
[c]
[m] |n]
l [l] m n
[mj] |ɲ]
[p]
[o] [s]
o p [b] s
[pj]
[õ] [ʃ]
[bj]
[t]
[u] [w]
t [d] u w
[c]
[ũ] [ɥj]
[Ɉ] ou [dj]
[ʔ]
y [j] ‘ [h]
d [d]

digraphes

an [ã] on [õ] en [ẽ]

diphtongues : ai – ei – oi – ui - ɨi – au

groupes de consonnes

np [mb] nt [nd] nk [ng]

Cas particulier de ‘ > ‘ peut représenter, quand c’est nécessaire, une marque de
contraction.
Phonologie et écriture
Le système phonologique du kali’na comporte dix-sept phonèmes présentés
ci-dessous avec leurs équivalents graphiques.
Les voyelles
- /a/, /e/, /i/, /ɨ/, /o/, /u/ écrites a, e, i, ɨ, o et u.
Les consonnes
- /p/, /t/, /k/, /ʔ/ écrites p, t, k, ‘.
- /m/, /n/ écrites m, n.
- /s/, /h/ écrites s, h.
- /l/ écrite l.
- /w/, /j/ écrites w, y.
(voir tableau prononciation des 21 lettres)
Abécédaire kali’na

Kali’na aulan melɨ


Contexte de la création de l’alphabet Kali’na
• Les langues amazoniennes sont aujourd’hui fragilisées par la faiblesse démographiques des
populations qui la parlent. A titre d’exemple, la moyenne est de mille locuteurs, mais certaines n’ont en
qu’une centaine, d’autres disparaissent avec leur dernier locuteur. Elles sont également fragilisées par
les pressions sociales et économiques auxquelles elles sont soumises les plaçant parfois dans des
situations qui les mettent en danger de disparition. C’est notamment le cas lorsque leur transmission
ne se fait plus d’une génération à l’autre
• Les langues amérindiennes de Guyane, de tradition orale ont fait l’objet d’expériences de passage
à l’écrit, ou ont une pratique scripturale plus ou moins longue ce vers la fin du xxe siècle. Le
wayana par contre a adopté il y a une cinquantaine d’années, la graphie élaborée par des
missionnaires du Suriname.
• C’est à l’initiative de leaders politiques ou d’associations culturelles prêts à s’investir dans ces
longs processus de l’appropriation de l’écriture que sont conduits les travaux toujours actuels. Des
« ateliers d’écriture » fonctionnent depuis 1993 chez les kali’na qui ont proposé, après débats,
une graphie de leur langue, officialisée au cours de la déclaration de Bellevue puis l’ont
expérimentée dans des productions diverses. Depuis une dizaine d’années, l’écrit dans les langues
régionales(palikur,kali’na, wayana, teko, wayampi, aluku, ndyuka, hmong) a fait son apparition
dans certaines écoles à travers le programme « Médiateurs culturels bilingues » créé en 1998 sous
l’impulsion des linguistes de l’Institut de Recherche pour le développement (IRD) et de
responsables de l’Education Nationale. A l’heure actuelle, ce dispositif qui comporte plus d’une
cinquantaine d’intervenants en langue maternelle (ILM 2007*), dont une partie a été formée
principalement en linguistique et en pédagogie, intervient dans diverses écoles de fleuves
frontaliers et de la côte Ouest et propose aux élèves non seulement de développer leurs
compétences orales, mais aussi d’entrer dans l’écrit à travers leur propre langue.
-NEMAMi LAPA/ LA’A -Bonjour.
-NEMAMɨ LAPA/ LA’A -Bonjour.
-MONTO MAN? -Tu vas bien?
-Oui je vais bien.
-A’AN MONTO WA.
-Comment t’appelles-tu?
-ɨNEWALA KO AYETɨ NA?
-Je m’appelle….. .
- YETɨ MAN… Et toi, comment t’appelles-tu?
AMOLO LAPA, ɨNEWALA KO AYETɨ NA? -Moi, je m’appelle …. .
-AWU, YETɨ MAN… Où habites-tu?
OYEKO AYEMAYAN? -J’habite à Cayenne.
-KALANI PO YEMAYA. Et toi, où habites-tu?
AMOLO LA OYEKO AYEMAYAN? - Moi, j’habite à Kourou.
-AWU KAULUPO YEMAYA.
Quelques formules pour se faire comprendre en kali’na
• Tuna sewa.
• J’ai soif
• Kumiya
• J’ai faim
• Lupotai. * (le kali’na ne marque pas le genre)
• Je suis fatigué(e)
• wonɨkɨlɨ sewa.
• Je veux dormir.
Phonologie et écriture

Trois lettres ont des valeurs différentes de celles qu’elles ont en français:
e est une voyelle qui se prononce généralement comme le é français de
été.
pelele
u se prononce toujours comme ou français dans cou.
putu
h est une consonne aspirée (comme en anglais) rencontrée surtout dans
des interjections, comme dans:
Oye man hen, koki? Où es-tu donc, petit frère?
Phonologie et écriture

Les autres lettres vont se prononcer approximativement comme en


français.

S comme s de sel
W comme w de watt
Y comme y de voyage
Phonologie et écriture
ELEMENTS DE GRAMMAIRE
Des noms, des pronoms, des verbes, des adjectifs mais pas d’articles.
Il existe également des postpositions et aussi un grand nombre de particules de
fonctions diverses.
Les pronoms personnels:
Première personne: awu(moi)
Deuxième personne: amolo(toi)
Première personne inclusive (nous): ki’ko(toi et moi)
Troisième personne: mo’ko(lui, elle)
Première personne exclusive (nous): moi+ un ou plusieurs autres, mais pas toi ;
na’na(nous)

Les pronoms démonstratifs : mo’ko, mo’se, s’utilisent pour désigner un être vivant.
S’il est loin, on emploie le mot : mo’ko. S’il est près, on emploie le mot : mo’se.
Molo, elo s’utilisent pour désigner une entité inanimée. Molo s’il est loin. Elo s’il est
près.
Constructions de phrases : l’ordre préférentiel est sujet, objet, verbe mais, il peut
varier pour mettre en valeur certains éléments de la phrase.
Phonologie et écriture

Dans certains contextes, les règles de prononciation présentent des


différences importantes avec le français.
- La palatalisation qui entraîne une modification régulière des
consonnes dans le voisinage de i:
imelo très m se prononce comme mi dans miel
yainalɨ mes mains n se prononce comme gn dans signal
sisitoya je le gratte s se prononce [Ç], approximativement comme ch
dans chinois, et t [c], approximativement comme tch dans tchao
Phonologie et écriture

- La sonorisation de p, t, k dans certains contextes.


Takane rapide k se prononce [ɡ] comme dans garçon
Kɨnkano elles disent k se prononce [ɡ]comme dans garçon
Kolopo tela à demain t se prononce comme [d] comme dans déchet
- La nasalisation de voyelles
Suma quelqu’un a se prononce comme an dans danse
Phonologie et écriture

Mots empruntés, la langue reconstruit son propre schéma syllabique.

Mot créole triko est adapté tiliko tee-shirt


Mot sranan tafra est adapté tapala table
Maina
Elome Mayani maina taka kɨnɨsan tɨnotɨ malo.
Itamulu imaloine kɨnɨsan.
Mayani itupu unano. Asinpe man maina ta.
Tunase man. Asikalu aitulu enɨyan.
Règle de numération
Le système de numération se base sur le corps humain: les
mains et les pieds sont leurs racines étymologiques.
5 se décompose en aina (la main) et atone (sur un côté) soit le
nombre de doigts d’une main.
6 à 9 la langue combine les noms des cinq premiers chiffres avec
toima, contraction qui signifie « passage (de l’autre côté) »
10 ainapatolo, le mot pour dix se compose de aina (la main) et
opatolo (des deux côtés) (deux mains)
15 atonepu, atone (d’un coté) et pupu (le pied)
20 owɨin kali’na (un kali’na)

Le système de numération est donc quinaire (nombre de doigts


et d’orteils et vigésima (nombre de personnes)
SUKUYA
Je compte
1 - owɨin
2 - oko
3 - oluwa
4 - okupaen
5 - ainatone
6 - owɨin toima
7 - oko toima
8 - oluwa toima
9 - okupaen toima
10 - ainapatolo
(concept de néonumération)
Nimati
• Amɨ yako telapa
• A une autre fois
• Wɨsa lapa
• Je m’en vais

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