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Modélisation des lignes et câbles

par Jean-Marie ESCANÉ


Professeur à SUPELEC
et Pierre ESCANÉ
Ingénieur ENSEEIHT

1. Écrans magnétiques ................................................................................ D 1 102 – 2


1.1 Position du problème .................................................................................. — 2
1.2 Expressions du potentiel vecteur A .......................................................... — 2
1.3 Calcul de l’induction B ............................................................................... — 3
1.4 Généralisation. Écran magnétique............................................................. — 3
1.5 Cas où le cylindre est le siège d’un courant.............................................. — 4
2. Modélisation d’un câble triphasé avec conducteur
de neutre, enterré .................................................................................... — 4
2.1 Position du problème .................................................................................. — 4
2.2 Modélisation capacitive .............................................................................. — 4
2.3 Câble triphasé enterré, avec conducteur de neutre.................................. — 7
3. Câbles dans un cylindre magnétique enterré .................................. — 8
3.1 Cylindre conducteur creux dans un cylindre magnétique ....................... — 8
3.2 Modélisation inductive de deux câbles dans un cylindre magnétique... — 9
3.3 Cas du cylindre magnétique enterré.......................................................... — 11
3.4 Modélisation capacitive .............................................................................. — 11
4. Câbles avec deux écrans........................................................................ — 11
4.1 Modélisation ................................................................................................ — 11
4.2 Étude de cas ................................................................................................. — 11
5. Influence, sur l’environnement, du champ magnétique
créé par une ligne .................................................................................... — 12
5.1 Cas d’une ligne double................................................................................ — 12
5.2 Comparaison avec le champ magnétique terrestre.................................. — 14
6. Modélisation des lignes non parallèles ............................................. — 14
6.1 Aspect inductif ............................................................................................. — 14
6.2 Aspect capacitif............................................................................................ — 16
Références bibliographiques ........................................................................ — 18

’un des objectifs du fascicule « Réseaux électriques linéaires à constantes


L réparties » [D 1 100] est de décrire une méthode originale pour modéliser des
lignes et des câbles entrant dans la constitution des réseaux de transport et de
distribution d’énergie électrique et d’en donner l’application à quelques cas
concrets.
Nous nous proposons, ici, d’apporter des compléments en traitant des cas qui
n’avaient pas été envisagés précédemment, bien que faisant l’objet de préoccu-
pations de la part des exploitants et des concepteurs de réseaux. (0)
On se reportera aux ouvrages et articles référencés [1], [2] dans la bibliographie.

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© Techniques de l’Ingénieur, traité Génie électrique D 1 102 − 1
MODÉLISATION DES LIGNES ET CÂBLES ___________________________________________________________________________________________________

1. Écrans magnétiques 1.2 Expressions du potentiel vecteur A

1.1 Position du problème Les expressions du potentiel vecteur A créé par I (conducteur 1)
dans les régions (1) (2) (3) et (3’) extérieures au conducteur ont été
Considérons deux conducteurs parallèles parcourus par des démontrées dans l’ouvrage référencé [1]. Ces expressions sont les
courants I et –I situés à l’intérieur d’un cylindre en matériau magné- suivantes, pour µ >> µ0 (une seule composante suivant l’axe z ) :
tique linéaire de perméabilité µ >> µ0, conformément à la figure 1.
Nous allons nous intéresser à l’induction B créée par les courants (1) µ0 I 
A1 - ln r -
= – ------- 
dans les différentes régions de l’espace ((1), (2), (3) et (3’), extérieu- 2π ----- R0 

res aux conducteurs). L’expression du potentiel vecteur A créé par ∞ 
(2) µ0 I  c β n  d 1 n  r  n  µI r
2π  R 0 ∑ n  r 
un courant est connue en un point P quelconque de l’une des quatre A 1 = – -------
- ln ------ – ------ ------ – ------ cos nθ  – ------- ln --- 
 d 3 
régions (1), (2), (3) (3’). Il est donc aisé de superposer les participa-  2π c
n=1 
tions de chacun des courants. B s’obtient alors facilement par la ∞  (2)
µ0 I  r 1 d1
n
r n  µI 
-  ln --- – ∑ ---  ------ +  ------ cos nθ  – ------- ln b
(3)
relation : A 1 = – ------- 
2π  c n  r  d 2
 2π c
---

n=1
B = rot A 
∞ 
µ0 I  d1 1 r n r n  µI b
---  ------ +  ------ cos nθ  – ------- ln ---
( 3′ )
2π  R 0 ∑ n  d 1
A1 - ln ------ –
= – ------- 
 d 2 
Le potentiel vecteur A n’ayant qu’une composante, suivant l’axe  2π c
n=1 
z , les composantes de B s’expriment, en coordonnées cylindri- 2n
2c
ques, par les relations : avec βn = -----------------------
2n 2n
-
c –b
1 ∂ Az 
B r = --- ---------- R0 constante arbitraire.
r ∂θ 
 En combinant les relations (2) appliquées aux deux conducteurs
∂ Az  (1) on obtient les expressions du potentiel vecteur total.
B θ = – ----------
∂r 
 ■ Dans la région (1), nous obtenons :
Bz = 0 
(1)
A = 0 (3)

(2) (3) ( 3′ )
(1) ■ Dans les autres régions, les expressions de A 2 , A 2 et A 2
(2) (3) ( 3′ )
se déduisent de A1 , A1 et A1 en remplaçant I par – I et θ par
z
(2) θ – π. Comme :
P
(k) (k) (k)
A = A1 + A2
(3)
et :
r
n
(3') cos nθ – cos n ( θ – π ) = ( 1 – ( – 1 ) ) cos nθ ,
θ–π
2 θ 1 M2 M3 on obtient :

–I O I (2) µ0 I β n  d 1 n  r  n

n
A = -------- ------ ------ – ------ ( 1 – ( – 1 ) ) cos nθ (4)
2π n  r  d 3
n=1


µ0 I 1 d1
n
r n
---  ------ +  ------ ( 1 – ( – 1 ) ) cos nθ
(3)
µ0

n
A = -------- (5)
2π n  r  d 2
µ n=1

µ0 ∞
µ0 I 1 r n r n
---  ------ +  ------ ( 1 – ( – 1 ) ) cos nθ
( 3′ )

n
A = -------- (6)
2π n  d 1  d 2
n=1

d1 Notons que, lorsque r = c, comme d1d3 = c2, on a :


b n
d r n d n c n
d2 -----1- –  ------ =  -----1- –  ------ = 0
 r  d 3  c  d 3
c
d3
et par conséquent :

d1d2 = b 2 d1d3 = c 2 A(2) = 0.


■ Le potentiel magnétique est nul à l’extérieur du cylindre magné-
Figure 1 – Deux conducteurs dans un cylindre magnétique tique et sur sa surface extérieure.

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1.3 Calcul de l’induction B

Cherchons les composantes de B à partir des relations (1).


■ Dans la région (1)
La relation (3), A(1) = 0, conduit à :
(1)
B = 0 (7)
Le cylindre magnétique tel que µ >> µ0 ne laisse pas, dans ce cas
(courants I et –I), passer les lignes d’induction à l’extérieur. –I I
Il constitue un écran.
Notons également que ce résultat serait inchangé si la position
occupée par les conducteurs 1 et 2 était absolument quelconque.
■ Dans la région (2)
L’application des relations (1) donne, en tenant compte de (4) :

(2) ∞
1 ∂A µ0 I d1 n r n
β n  ------ –  ------ ( 1 – ( – 1 ) ) sin nθ
(2)

n
Br = --- -------------- = – ---------
r ∂θ 2π r r d3
n=1
(8)
(2) ∞
∂A µ0 I d
n
r n
-----1- +  ------ ( 1 – ( – 1 ) ) cos n θ
(2)

n Figure 2 – Allure des lignes d’induction
Bθ = – -------------- = --------- βn  r  d 3
∂r 2π r
n=1

On peut remarquer, en particulier, que l’on a : et :


— pour r = c : (3) (3)
Bθ ( θ = 0 ) = –Bθ ( θ = π ) ;
d1 r
d1d3 = c2 = r 2 , ce qui donne ------ = ------ — pour r = b, on a d1d2 = b2 = r 2 donc :
r d3
(3)
Bθ ( r = b ) = 0 ;
d’où :
(2)
Les lignes de B entrent dans le matériau perpendiculairement à sa
Br ( r = c ) = 0 ; surface (comme on pouvait s’y attendre).

les lignes d’induction suivent la surface extérieure du cylindre ; ■ Dans la région (3’)
— pour θ = 0 : sin θ = 0, donc : On obtient, à partir des relations (1) et (6) :
(2) ∞
Br = 0 µ0 I
( 3′ ) r n  r n
 -----

n
Br = – --------- - + ------ ( 1 – ( – 1 ) ) sin nθ
et : 2π r  d 1  d 2
n=1
(10)
∞ ∞
µ0 I n µ0 I r n  r n
(2) d r n
-----1- +  ------ ( 1 – ( – 1 ) ) ;
( 3′ )
∑  ----- n
∑ ( 1 – ( – 1 ) ) cos n θ
n
B θ ( θ = 0 ) = --------- βn  r  d 3
Bθ = – ---------
2π r  d 1
- + ------
 d 2
2π r n=1
n=1

— pour θ = π : Dans ce cas, encore, pour θ = 0 et θ = π on a :


(2) ( 3′ )
Br ( θ = π) = 0 Br = 0
et : ■ L’allure du tracé des lignes d’induction B est donnée sur la
(2) (2) figure 2.
Bθ ( θ = π) = –Bθ ( θ = 0)

■ Dans la région (3)


On obtient, à partir des relations (1) et (5) :
1.4 Généralisation. Écran magnétique

µ0 I d
n
r n Intéressons-nous au cas d’un nombre quelconque k de conduc-
-----1- +  ------ ( 1 – ( – 1 ) ) sin nθ
(3)

n
Br = – ---------
 r  d 2 teurs parcourus par des courants Ik (tous orientés dans le même
2π r
n=1 sens) dont la somme est nulle (figure 3) :
(9)

µ0 I d
n
r n
-----1- –  ------ ( 1 – ( – 1 ) ) cos n θ
(3)

n I1 + I2 + … + Ik = 0.
Bθ = ---------
 r  d 2
2π r
n=1
Au vu de la première des équations (2), le potentiel vecteur A est
On peut également remarquer que : nul à l’extérieur du cylindre magnétique (relation (3)). Il en est donc
— pour θ = 0 et θ = π, on a : de même pour B (relation (7)).
(3) Lorsque µ >> µ0, le cylindre constitue un écran magnétique, et
Br = 0 cela quelle que soit la position des conducteurs.

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c
b
D
I1 r a

I2

Ik + 1
Ik
I3

O2 C2
2

µ0 (3) ε O1
C4 O
µ (2) 4 1
C1
µ0 (1) 2π
3

O3 C3
3
Ik + 1 = 0 , I1 + I2 + ... + Ik = 0 et µ >> µ0 ⇒ B (1) = 0
I1 + I2 + ... + Ik + Ik + 1 = 0 et µ >> µ0 ⇒ B (1) = 0 C5
5

Figure 3 – Écran magnétique

Figure 4 – Câble triphasé avec conducteur neutre

1.5 Cas où le cylindre est le siège


d’un courant On se propose d’effectuer la modélisation de ce câble, c’est-à-dire
de chercher les expressions de ses constantes linéiques, lorsque ce
Si le cylindre magnétique est lui-même parcouru par un courant câble est enterré. Nous noterons :
Ik + 1, le potentiel vecteur qu’il crée dans la région (1) est : C5 le cercle de centre 0 et de rayon b
(1) µ0 Ik + 1 r C1 le cercle de centre 01 et de rayon a
A k + 1 = – ------------------ ln ------
2π R0 C2 le cercle de centre 02 et de rayon a
Par voie de conséquence, si : I1 + I2 + … + Ik + Ik + 1 = 0, on a : C3 le cercle de centre 03 et de rayon a
C4 le cercle de centre 0 et de rayon r
A(1) = 0
Les différentes dimensions sont indiquées sur la figure 4.
et donc :

B (1) = 0.
Le phénomène d’écran magnétique est maintenu. 2.2 Modélisation capacitive

2.2.1 Considérations générales


2. Modélisation d’un câble
triphasé avec conducteur Intéressons-nous au conducteur 1 et à l’écran 5. Les deux équipo-
tentielles C1 et C5 (figure 5) sont celles que créeraient des conduc-
de neutre, enterré teurs fictifs, chargés par des charges q1 et –q1 par unité de longueur,
placés en A1 et A′1 (image de A1) [1]. Les cercles C5 et C1 sont ortho-
gonaux au cercle Ω1 de centre ω1 et de diamètre A1 A′1 = 2R. Les
2.1 Position du problème propriétés des cercles orthogonaux permettent d’écrire les relations :

2 
On considère le câble dont la figure 4 représente une coupe par OA 1 ⋅ OA′1 = b 
un plan orthogonal à son axe. Il comporte trois conducteurs de  (11)
phase numérotés 1, 2, 3 répartis selon des angles égaux à 2π/3, un O 1 A 1 ⋅ O 1 A′1 = a
2

conducteur neutre numéroté 4 et dont l’axe est confondu avec celui 
du câble et un écran numéroté 5. Tous ces conducteurs, isolés entre
eux par un diélectrique de permittivité ε, constituent des équipoten- Ces deux expressions vont permettre de déterminer les positions
tielles. des points A1 et A′1, lorsque l’on connaît les grandeurs b, D et a.

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On peut aisément vérifier que : K 2 – b2 > 0.


∆1 On aurait pu obtenir ces relations à partir de celles que l’on peut
b écrire dans les triangles rectangles OQ1ω1 et O1Q2ω1 et on trouve le
D1 même résultat avec le conducteur 2 et l’écran 5 ou le conducteur 3
et l’écran 5.
D
a
2.2.2 Calcul des potentiels

Le potentiel créé par les conducteurs fictifs A1 et A′1 sont les


mêmes en tout point de C1 et en tout point de C5.
Q1 ■ Calculons donc les potentiels VM1 et VN aux points M1 et N
(figure 5).
C1 Q2 ● En un point P, nous avons :

O M1 O1 A1 N ω1 A1' q 1 x ′1
V P = ---------- ln -------- ,
2π ε x 1
x1'
x1 donc, en M1 :
Ω1
q1 ∆1 – ( D – a )
P V M1 = ---------- ln ------------------------------- (16)
2π ε D 1 – ( D – a )
C5 En vertu de la deuxième relation (12), on peut écrire :
∆1 – ( D – a ) ( ∆1 – D ) + a ( ∆1 – D ) + a ∆1 – D a
------------------------------
- = -------------------------------
- = ------------------------------
- = ---------------
- = -----------------
D1 – ( D – a ) ( D1 – D ) + a a
2 a D1 – D
Figure 5 – Cercles orthogonaux ---------------- + a
∆1 – D
d’où :
En explicitant (11) on obtient :
q1 ∆1 – D q1 1 –q1 1
2 V M1 = ---------- ln ---------------- = ---------- ln --- + ---------- ln ---------------- (17)
∆1 D1 = b 2π ε a 2π ε a 2π ε ∆ 1 – D
(12)
2
( D1 – D ) ( ∆1 – D ) = a Notons que ce résultat peut s’interpréter comme la somme du
potentiel créé par un conducteur fictif, de charge linéique q1 placé
D1 et ∆1 vérifient donc l’équation : en O1, sur la surface C1 et du potentiel créé par le conducteur A′1 sur
l’axe O1 du conducteur 1.
2
(x – D)  ------ – D = a 2
b ● Intéressons-nous maintenant au potentiel de l’écran 5 :
x 
q1 NA′1 q1 ∆1 – b
c’est-à-dire : V N = ---------- ln -------------- = ---------- ln ----------------
2π ε NA 1 2π ε b – D 1
2 2 2
b +D –a
x 2 – ------------------------------- x + b2 = 0 On peut écrire, d’après la première relation (12) :
D
2
D’où, en posant : b
------- – b
∆1 – b D1 b ( b – D1 ) b ∆
- = ------- = -----1-
---------------- = ---------------- = ----------------------------
b +D –a
2 2 2 b – D1 b – D1 D1 ( b – D1 ) D1 b
K = ------------------------------- (13)
2D
d’où :
on obtient :
q1 b q1 ∆1
V N = ---------- ln ------- = ---------- ln ------ (18)
2 2 2π ε D 1 2π ε b
∆1 = K + K – b
(14) ■ Ce qui vient d’être dit pour le conducteur 1 et l’écran 5 est évi-
2 2
D1 = K – K – b demment vrai pour le conducteur 2 et l’écran 5, ainsi que pour 3
et 5. Nous allons donc admettre que la répartition des potentiels est
Comme : celle que créeraient les couples de conducteurs fictifs A1 A′1 , A2 A′2 et
A3 A′3 de la figure 6, chargés respectivement, par unité de longueur,
2R = ∆ 1 – D 1
par les charges :
et :
q1 pour A1 et –q1 pour A′1 ,
Oω1 = D1 + R
q2 pour A2 et –q2 pour A′2 ,
on a :
q3 pour A3 et –q3 pour A′3 .
2 2
R = K –b
(15) Cela n’est pas rigoureusement exact, car le potentiel créé par q1 par
Oω 1 = K exemple sur C2 n’est pas parfaitement constant.

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d’où :
A2'
q1 + q2 + q3 b q4 1
V 5 = ------------------------------- ln ------- + ---------- --- (20)
2π ε D 1 2π ε b
C5
x2'
● Calculons, maintenant, le potentiel du conducteur 1 :
A2
C2
x2 O2 q1 ∆ 1 – D q 2 + q 3 A′2 O 1 q 4 1
V 1 = ---------- ln ---------------- + ------------------- ln ---------------- + ---------- ln ------------
P
2π ε a 2π ε A 2 O 1 2π ε OO 1

x1' soit :
x4 x1
A1' 2 2
O q1 ∆1 – D q2 + q3 ∆1 + D + ∆1 D q4 1
O1 A1 N V 1 = ---------- ln ---------------- + ------------------- ln -------------------------------------
- + ---------- ln ---- (21)
x3 C4 2π ε a 2π ε 2
D1 + D + D1 D
2 2π ε D
C1
x3'
et, en posant, U1 = V1 – V5, il vient, avec les relations (20) et (21) :

2 2
C3 O3 q1 ( ∆1 – D ) D1 q2 + q3 D1 ∆1 + D + ∆1 D q4 b
A3 U 1 = ---------- ln ----------------------------- + ------------------- ln ------- -------------------------------------
- + ---------- ln ---- (22)
2π ε a b 2π ε b D 2 + D 2 + D D 2π ε D
1 1

● Les calculs de V2 et V3 s’obtiennent en permutant les coeffi-


r a cients de q1 q2 et q3.
D ● Quant au potentiel du conducteur 4, il s’écrit :
A3'
D1
b q1 + q2 + q3 ∆ q4 1
V 4 = ------------------------------- ln ------1- + ---------- ln --- (23)
∆1 2π ε D 1 2π ε r

et :
Figure 6 – Calcul des potentiels
q1 + q2 + q3 ∆ q4 b
U 4 = V 4 – V 5 = ------------------------------- ln -----1- + ---------- ln --- (24)
Nous adopterons donc une approximation qui consiste à admet- 2π ε b 2π ε r
tre que le potentiel créé par q1 sur C2 est celui créé en O2. C’est le
potentiel moyen créé par q1 sur C2 et cette approximation est ● D’où le système :
d’autant plus valable que a, rayon de C2, est petit devant A1O2.
■ Considérons maintenant le conducteur 4. Un conducteur fili- U1 A B B E q1
forme placé en O chargé, par unité de longueur, par une charge q4,
crée les équipotentielles C4 et C5. En ce qui concerne le potentiel U2 B A B E q2
=
créé par q4 sur les autres conducteurs, nous adopterons la même U3 B B A E q3
approximation du potentiel moyen.
U4 F F F G q4
■ En définitive, nous allons donc remplacer les conducteurs réels
1, 2, 3, 4 par les conducteurs fictifs Ai avec la charge qi, A′i avec la avec :
charge –qi (i = 1, 2, 3) et le conducteur fictif O avec la charge q4. 1 D1 ( ∆1 – D ) 1 aD 1 1 b ( ∆1 – D )
A = ---------- ln ----------------------------- = ---------- ln -------------------------- = ---------- ln -------------------------
Le potentiel d’un point P sera donc : 2πε a b 2 π ε b ( D1 – D ) 2πε a ∆1
q1 x1′ q 2 x ′2 q 3 x ′3 q4 1 2 2 2 2 2
V P = ---------- ln ------- - ln -------- + ---------- ln -------
- + --------- - + ---------- ln ------ (19) 1 D1 ∆1 + D + ∆1 D 1 D1 ∆1 ( ∆1 + D + ∆1 D )
2π ε x 1 2π ε x 2 2π ε x 3 2π ε x 4 B = ---------- ln ------- -------------------------------------
- = ---------- ln ------- --------------------------------------------------
-
2πε b D2 + D2 + D D 2πε b b4 + ∆2 D2 + b2 ∆ D
1 1 1 1
● Si on place P en N, on a :
1 b (25)
E = ---------- ln ----
q1 b q2 + q3 b + ∆ 1 + b∆ 1 q 4
2 2
1 2πε D
V P = V 5 = ---------- ln ------- + ------------------
- ln ------------------------------------
- + ---------- ln --- ∆1
2π ε D 1 2π ε b + D 1 + bD 1 2π ε b
2 2 1
F = ---------- ln ------
2π ε b
car : 1 b
G = ---------- ln ---
2 2 2π 2 2 2π ε r
x ′2 = x ′3 = b + ∆ 1 – 2 b∆ 1 cos ------- = b + ∆ 1 + b∆ 1 .
3 et les relations (14), (13) et (12) :
Par ailleurs, avec la première relation (12), on a : 2 2
∆1 = K + K – b
2
2 b 
2 2 2 2 2
b b +D –a
2 2
b +  ------- + b ------- K = -------------------------------
b + ∆ 1 + b∆ 1  D 1 D1
b
2 2D
------------------------------------
- = ---------------------------------------------
- = ------2- 2
2
b + D 1 + bD 1
2 2
b + D 1 + bD 1
2
D1 ∆1 D1 = b

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2.2.3 Calcul des capacités

Pour des raisons de symétrie, les capacités sont conformes à


celles indiquées sur la figure 7 (quatre valeurs distinctes seulement)
et nous pouvons écrire : C

q1 = C U1 + C ’(U1 – U2) + C ’(U1 – U3) + γ (U1 – U4)


2
et des équations similaires pour q2 et q3 en permutant les indices,
ainsi que : C'
γ' γ
q4 = γ (U4 – U1) + γ (U4 – U2) + γ (U4 – U3) + γ ’U4
Ces équations conduisent au système :
C' 4 γ 1
q1 C + 2C ′ + γ –C ′ –C ′ –γ U1 C

q2 –C ′ C + 2C ′ + γ –C ′ –γ U2 γ
= (26) C'
q3 –C ′ –C ′ C + 2C ′ + γ –γ U3
q4 –γ –γ –γ 3γ + γ ′ U4 3

En inversant le système (25) et en l’identifiant à (26), on obtient les C


expressions des différentes capacités recherchées et résumées dans
(27). 5

BG – EF
C ′ = ----------------------------------------------------------------------
[ G ( A + 2 B ) – 3 EF ] ( A – B )
Figure 7 – Capacités linéiques
G–E
C = ---------------------------------------------
G ( A + 2 B ) – 3 EF
E
γ = ---------------------------------------------
G ( A + 2 B ) – 3 EF
A + 2B – 3E
γ ′ = ---------------------------------------------
G ( A + 2 B ) – 3 EF
h e
avec (symboles donnés en (25)) :
c
1 b ( ∆1 – D ) b
A = ---------- ln -------------------------
2πε a∆ 1
2 2 2
1 D1 ∆1 ( ∆1 + D + ∆1 D )
B = ---------- ln ------- --------------------------------------------------
- (27)
2π ε b b4 + ∆2 D2 + b2 ∆ D
1 1
1 b
E = ---------- ln ---- 2
2π ε D
1 ∆1
F = ---------- ln ------
2π ε b
1 b 1
G = ---------- ln --- 4
2π ε r
2 2
∆1 = K + K – b
2 2 2 3 ε
b +D –a
K = -------------------------------
2D
2
∆1 D1 = b 5
ε

2.3 Câble triphasé enterré,


avec conducteur de neutre Figure 8 – Câble enterré

Le câble est maintenant enterré à une profondeur moyenne h La modélisation résistive et la modélisation inductive ont été
(figure 8). L’écran est recouvert d’une couche d’isolant d’épaisseur abordées en [D 1 100] (cf. pour de plus amples détails [1]). Rappe-
e – c. lons que l’on assimile la terre à un cylindre qui a pour rayon la
profondeur de pénétration dans le sol δs, dont l’expression est :
Il faut compléter le modèle de la figure 7 par la capacité entre
l’écran et la terre. Cette capacité Γ a été calculée en [D 1 100] 2ρ
(§ 1.3.2.4) et a pour expression : δs = ---------s- (29)
µ0 ω
2π ε
Γ = ---------- (28) où ρs est la résistivité du sol supposée constante et ω la pulsation du
e
ln --- courant.
c

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modélisation, il faut connaître le potentiel vecteur créé par un cylin-


R1 L1' dre conducteur creux (écran du câble). Nous allons donc commen-
1 cer par ce cas.
C γ C' R2 L2' '
M12
2
γ L3'
C C' C' R3 3.1 Cylindre conducteur creux
3
γ L4'
dans un cylindre magnétique
R4
4
C γ' L5' M3'n Considérons le système de la figure 10. Un cylindre conducteur
R5 '
M45
creux de rayons x et y parcouru par un courant I est situé à l’inté-
5
rieur d’un cylindre en matériau magnétique. Comme le potentiel
Γ Rn Ln'
vecteur créé par un cylindre à l’extérieur de lui-même a la même
n
expression lorsqu’il est plein ou creux, il en résulte que, en présence
du cylindre magnétique, le potentiel vecteur créé par un cylindre
Figure 9 – Modèle du câble enterré plein ou creux, à l’extérieur de ce dernier, a la même expression.
■ Nous avons donc [1], dans les zones (1), (2) et (3) en supposant
On peut donc représenter l’ensemble câble-terre par le modèle de µ >> µ0 :
la figure 9, avec les expressions des différents paramètres donnés
par les relations (30). La terre est référencée « n ». (1) –µ0 I r
A = ----------- ln ------ (31)
2π R0
■ Les expressions des capacités sont données par les relations ∞
(2) –µ0 I  c µ r β n  d 1 n  r  n 
(27) et (28). A = -----------  ln ------ + ------ ln --- –
2π  R 0 µ 0 c ∑ ------ ------ – ------
n  r  d 3
cos nθ  (32)

■ Les résistances sont (ρ étant la résistivité des conducteurs) : n=1

ρ (3) –µ0 I  r1 µ b r2 
R 1 = R 2 = R 3 = ---------2 ; A = -----------  ln ------ + ------ ln --- + ln ------  (33)
πa 2π  R 0 µ 0 c d2 
ρ
R 4 = --------2 ; Ces résultats sont donnés par la formule (79) du fascicule
πr [D 1 100].
ρ5 ■ Dans les régions (4) et (5), nous aurions, en l’absence de cylindre
- où ρ 5 est la résistivité de l′écran.
R 5 = -------------------------
π(c – b )
2 2 magnétique (cf. [D 1 100], relations (12) et (13)) :

■ Les inductances propres et mutuelles sont données par : (4)(0) –µ0 I  2 y 2 r 1 2 2 


A - y ln ------ – x ln -----1- – --- ( y – r 1 ) 
2 
= -----------------------------
–µ0 2π ( y – x ) 
2 R R 2 
a µ 0 0
L1′ = L2′ = L3′ = --------- ln ------ + ------0-
2π R 0 8π –µ0 I
(5)(0)  2 y 2 x 1 2 2 
A - y ln ------ – x ln ------ – --- ( y – x ) 
2 
= -----------------------------
–µ0 r µ 2π ( y – x ) 
2 R0 R0 2 
L ′4 = --------- ln ------ + ------0-
2π R 0 8π
–µ0  c2 ( c2 – 2 b2 ) c b
4
b b
2
 µ
- ln ------ + ----------------------2- ln ------ + ------------------------ + ------0-
L ′5 = ---------  --------------------------------
2π  2 2 2 R0 2 2 R 0 2 (c 2 – b 2 )  8π
(c – b ) (c – b )
–µ0 δ µ
L ′n = --------- ln -----s- + ------0-
2π R 0 8π
–µ0 (30)
D 3
′ = M 23
M 12 ′ = M 31
′ = --------- ln ------------ P
2π R0
r
–µ0 D
′ = M 24
M 14 ′ = M 34
′ = --------- ln ------ r1 ϕ
2π R0 θ 1 r2 ϕ2
(1) (2) (3) O
(4) (5) M1 M2 M3
µ0 µ µ0 µ0 µ0
–µ0  c2 c b
2
b 1
′ = M 25
′ = M 35
′ = M 45
′ = ---------  --------------
R 0 c – b 2 R 0 2
M 15 2
-2 ln ------ – ---------------
2
- ln ------ – ---
2π c – b
x
–µ0  δ h y
M i′n = ---------  ln -----s- – -----  pour i = 1 à 5
2π  R0 δs 

d1
3. Câbles dans un cylindre c
b
d2
magnétique enterré d3

d1d2 = b 2 d1d3 = c 2
Un cas intéressant est celui où des câbles sont situés à l’intérieur
d’un cylindre en matériau magnétique (qui peut, par exemple être
une approximation d’un tunnel en béton armé). Pour en réaliser la Figure 10 – Conducteur creux dans un cylindre magnétique

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Comme la relation (33) doit être respectée ainsi que les conditions ■ Calcul de L ′2 et L4′
aux limites, nous sommes conduits à prendre : D’après les relations (6) et (8) de [D 1 100], on a (v2 étant le volume
d’un tronçon de conducteur de longueur 1 m, s2 sa section et j2 la
2 2
(4) –µ0 I  y2 y x
2 r 1y –r µ b r  densité volumique du courant dans le conducteur) :
A - ln ------ – ------------------ ln -----1- – --- -----------------1- + ------ ln --- + ln -----2-  (34)
= -----------  -----------------
2π  y 2 – x 2 R 0 y 2 – x 2 R 0 2 y 2 – x 2 µ 0 c d2 

∫ jA
2 1
L ′2 = 2 L 22 = ---2- --- 2 2 dv 2
I2 2 v2
(5) –µ0 I  y2 y x
2
x 1 µ b r 
A = -----------  ----------------- - ln ------ – --- + ------ ln --- + ln -----2-  (35)
- ln ------ – ----------------- avec v2 = 1 × π (y 2 – x 2) = S2,
2π  y 2 – x 2 R0 y2 – x2 R0 2 µ0 c d2 
I2
j2 = -------------------------
2 2
-,
π(y – x )
d v2 = d s 2 = r1 dr1 dϕ 1 .
3.2 Modélisation inductive de deux câbles A2 est donné par la relation (34). On a donc :
dans un cylindre magnétique
–µ0
Considérons maintenant deux câbles monophasés à l’intérieur
L2′ =
∫ v2
--------------------------------
2 2
2π ( y – x )
2
-

d’un cylindre en matériau magnétique (figure 11). Les conducteurs 2 2


 y2 y x
2 r 1 y – r1 µ b r 
sont numérotés 1, 2, 3 et 4 et le cylindre magnétique 5 (ne pas  ----------------- - ln -----1- – --- -----------------
-2 ln ------ – ----------------- - + ------ ln --- + ln -----2- dv 2
confondre cette numérotation avec celle des zones (1) (2)). y – x
2 R 0 y –x
2 2 R 0 2 2
y – x2 µ 0 c d 2

L’objectif est de déterminer les éléments inductifs du modèle de


y b
cet ensemble, soit L ′i et Mij′ . On s’appuie pour cela sur les relations ● Les termes contenant ln ------ et ln --- donnent :
R0 c
(6) et (8) du fascicule [D 1 100]. Un calcul simple [1] donne les résul-
tats (81) de [D 1 100], d’où l’on tire :
–µ0

 y2 y µ b
2  2
--------------------------------
- -----------------2- ln ------ + ------ ln ---  d v2
2 2
2π ( y – x )  y – x R 0 µ 0 c
v2
–µ0  a 1 d2 – d1  µ c –µ0  y2
L1′ = ---------  ln ------ – --- + ln ------------------  + ------- ln --- y µ b
2π  R 0 4 d 2  2π b = ---------  -----------------
- ln ------ + ------ ln --- .
2π  y 2 – x 2 R0 µ0 c
–µ0  a 1 d2′ – d1′  µ c
L ′3 = ---------  ln ------ – --- + ln ------------------  + ------- ln --- (36) r1
2π  R 0 4 d2′  2π b ● Le terme en ln ------ s’écrit :
R0
µ  µ
4 2
b c b µ0 x
2
µ0 x
2
L ′5 = -------  ------------------------2- ln --- – --------------------------
b 2 ( c 2 – b 2 )  8π

+ ------- r1
2π  2
(c – b )
2 -----------------------------------
- r 1 ln ------ dr 1 dϕ 1 = --------------------------------2-
2 2 2 2 R0 2 2
2π ( y – x ) v2 2π ( y – x )
 2 y 1 2  x 1 
- – --- – x ln ------ – --- .
 y  ln -----
 R 0 2  R 0 2

5 ● Le troisième terme dans les accolades est :


2 2
–µ0 µ

y – r1
-  – ---
M'2 1
--------------------------------
2 2 2  2 2
- r dr dϕ 1 = ------0-
-----------------
2 1 1
2π ( y – x ) v2 y – x

● Le dernier terme, enfin, s’écrit :


M'1 –µ0 I2 –µ0  
∫ ∫
I2 r2 I2 r
-  -------------- ln ------ d v 2 = ----
4 3 1 1
---2- ------------------------- - ds  ln -----2-
---------  -------------------------
2 2  2π  d I2 2π  π ( y 2 – x 2 ) 2 d 2
I2 v2 π ( y – x ) 2 v2
d2' a M1 M2
O
x 1 Le terme sous le signe d’intégration peut s’interpréter comme le
y 2 potentiel vecteur créé au point M2, en l’absence de cylindre magné-
d1'
a
tique, par le conducteur élémentaire de section ds2 parcouru par le
x courant :
d1 y
I2
b d i 2 = -------------------------
2 2
-d s 2 ,
c π(y – x )
d2
situé en un point P du conducteur.
L’intégrale est donc le potentiel vecteur créé, dans les mêmes
conditions, par tout le conducteur 2 au point M2 (avec R0 = d2). Ce
dernier terme a donc pour expression :
d1d2 = b 2 d1' d2' = b 2
–µ0 d2 – d1
--------- ln ------------------
Figure 11 – Deux câbles dans un cylindre magnétique
2π d2

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● Finalement, en sommant tous ces termes, on obtient :


–µ0  I1 

r2
---------  ---------d s 1 ln ------ est le potentiel vecteur créé en M2 par
2π πa 2
 d
–µ0  y x
4
x x
2
1 d2 – d1  v1 = s1 2
L2′ = ---------  ln ------ + ------------------------2- ln --- + -------------------------- – --- + ln ------------------  (37) tout le conducteur 1 dans les mêmes conditions ; d’où :
2π  R 0 2 2 y 2 ( y2 – x2 ) 4 d2 
(y – x )
–µ0  y2 y x
2
x 1 µ b d2 – d1 
µ c L 12 = ---------  -----------------
d 2 
- ln ------ – -----------------
- ln ------ – --- + ------ ln --- + ln ------------------ (40)
+ ------- ln ---
2π b 4π  y 2 – x 2 R0 y2 – x2 R0 2 µ0 c

● L’expression de L ′4 se déduit de celle de L2′ en remplaçant d1 et ● À son tour, L21 est de la forme [en vertu de [1] ou de la relation
d2 par d1′ et d2′ . (33)] :
– µ 0 I 1  r 1


■ Calcul de M13 I2 r µ b
-  -------------
1
L 21 = ------------- -------------------------
2 
-  ln ------ + ln -----2- + ------ ln --- dv 2
2I 1 I 2 2  d2 µ0 c
Des calculs effectués dans [1] (p. 169), on tire : v2 π ( y – x ) 2π  R 0
–µ0 D M M′ D M M′ µ
1 1 1 2 c –µ b
L 13 - + ------- ln ---
= --------- ln ---------------------------------- Le terme constant donne ------- ln --- .
4π R 0 d2′ 4π b 4π c
Le premier terme s’écrit :
–µ0 D M M′ D M′ M µ c –µ0  

1 1 1 2
L 31 = --------- ln ----------------------------------
- + ------- ln --- 1 I2 r
4π R0 d2 4π b -------- -d s 2 ln -----1-
---------  -------------------------
2I 2 v2 = s2
2π π(y – x ) 2 2
 R 0
où D M est la distance entre M1 et M′1 etc., d’où :
1 M′
1 Le terme sous le signe d’intégration est le potentiel vecteur créé
2 en M1 par le tube de courant élémentaire
–µ0 D M M′ D M M′ D M′ M µ c

M13 1 1 1 2 1 2
- + ------- ln ---
= --------- ln ---------------------------------------------------- (38) I2
4π 2
R 0 d 2 d2′ 2π b d i 2 = -------------------------
-d s 2
2 2
π(y – x )
′ , M 14
■ Calculs de M 24 ′ et M 23
′ du conducteur 2, en l’absence de matériau magnétique. L’intégrale
I1 est donc le potentiel vecteur créé en M1 par tout le conducteur 2
Le calcul de L24 est identique à celui de L13 en remplaçant ---------2 par dans les mêmes conditions. Le terme considéré a donc pour expres-
πa sion ([D 1 100], relation (12)) :
I2
- ; le même raisonnement conduit donc au même résultat.
------------------------- –µ0  2 y 1 2 x 1 
2 
π(y – x )
2 2
2
- y ln ------ – --- – x ln ------ – --- 
-----------------------------
4π ( y – x )  R0 2 R0 2 
Il en est de même pour M14 ′ et M 23
′ , d’où :
Le deuxième terme est :
′ = M14
M 24 ′ = M 23
′ = M 13
′ (39)
–µ0   –µ

1 I2 r d2 – d1
-------- -d s 2 ln -----2- = --------0- ln ------------------
---------  -------------------------
′ et M 34
■ Calcul de M 12 ′ 2I 2 v2 = s2
2π π(y – x ) 2 2
 d 2 4π d2
On a : d’après le raisonnement déjà effectué.

∫jA
1 1 On obtient donc :
L 12 = --------- --- 1 2 dv 1
I1 I2 2 v1 –µ0  y2 y x
2
x 1 d2 – d1  µ c
L 21 = ---------  -----------------
d 2  4π
- ln ------ – --- + ln ------------------
- ln ------ – ----------------- + ------- ln --- (41)
4π  y – x 2 2 R0 y – x2 2 R0 2 b
En vertu de la relation (35), il vient :
résultat identique à L12 [relation (40)]. On en déduit :
I 1  – µ 0 I 2

1
L 12 = ------------- --------- --------------
2  2π 
2I 1 I 2 πa –µ0  y2 y x
2
x 1 d2 – d1 
v1 ′ = ---------  -----------------
d 2 
M12 - ln ------ – -----------------
- ln ------ – --- + ln ------------------ (42)
2π  y 2 – x 2 R0 y2 – x2 R0 2
 y 2
y x
2
x 1 µ b r 
 ----------------- - ln ------ – --- + ------ ln --- + ln -----2- dv 1
- ln ------ – -----------------
y – x
2 2 R 0 y –x
2 2 R 0 2 µ 0 c d 2 µ c
+ ------- ln ---
4π b
● Les termes ne contenant pas r2 sont constants, d’où :
′ se déduit de M12
M 34 ′ en remplaçant d1 et d2 par d1′ et d2′ .
–µ0  y2 y x
2
x 1 µ b ′ et M 35
■ Calcul de M 15 ′
L 12 = ---------  ----------------- - ln ------ – --- + ------ ln --- 
- ln ------ – -----------------
4π  y 2 – x 2 R0 y2 – x2 R0 2 µ0 c De la relation (81) de [D 1 100], on tire :
I 1  – µ 0 I 2

1 r
+ ------------- --------- -------------- ln -----2- dv 1 –µ0 c µ 1 b
2
b
2I 1 I 2 2  2π  d M ′15 = M35
′ = --------- ln ------ + -------  --- + -----------------
- ln --- 
v1 πa 2
4π R 0 2π  2 c 2 – b 2 c
(43)

–µ0  I1  r2
● Le terme ---------  ---------2 d s 1 ln ------ est le potentiel vecteur créé en M2 ′ et M 45
■ Calculs de M 25 ′
2π  π a  d 2
par le courant : ′ = M45
M 25 ′ = M ′15 = M35
′ (44)
I1 En effet, les potentiels vecteurs créés par 2 et 4 dans 5 sont les
d i 1 = ---------d
2
s1
πa mêmes que ceux créés par 1 et 3 dans 5 et, réciproquement, les
potentiels vecteurs créés par 5 dans 2 et 4 ont la même expression
en l’absence de matériau magnétique, avec R0 = d2. que ceux créés par 5 dans 1 et 3.

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3.3 Cas du cylindre magnétique enterré


R1 L1'
L’ensemble du cylindre magnétique et des câbles est enterré à
1
une profondeur moyenne h petite devant δs profondeur de pénétra- C12 L2' M12
'
R2 M12'
'
tion dans le sol (l’axe O est à la profondeur h). Aux paramètres
2
précédents viennent s’ajouter (en indiçant « n » la terre) L ′n , M1n
′ , L2'
'
C22' R2' '
M22'
M2n′ , M3n
′ , M4n
′ , M5n′ .
2'
La terre étant approximée par un cylindre de rayon δs, on a (cf.
[D 1 100], relation (35)) :
Figure 13 – Modèle du câble à deux écrans
–µ0 δ µ
L ′n = --------- ln -----s- + ------0- (45)
2π R 0 8π
Par ailleurs, les expressions de L5n Ln5 L1n et Ln1 sont connues ([1]
4.1 Modélisation
p. 221 et suivantes), donc également celles de L3n et Ln3. Comme les
potentiels vecteurs créés par 1 dans n et par 2 dans n sont les Le modèle du câble est représenté sur la figure 13. En vertu des
mêmes (ainsi que ceux créés par 3 et 4), on a : résultats obtenus en [D 1 100] (§ 1.2.2, relations (16), (17), (18) et
(19), et toujours la relation (8) nous avons :
 δs
2 2
–µ0  h 1 d1 c
4
′ = ---------  ln ---------
M5n R c
- – ----
- – --- + -------2- + ------------------------
- (46) –µ0  a 1
4π  0 δ s 2 2δ 2 δ c + b 2 2 2
L1′ = ---------  ln ------ – --- 
s s
 2π  R 0 4 

–µ0  4 2
1
--- 
4 4 c
2c b c b c b
L2′ = ---------  ln ------ – ------------------------2- ln --- + --------------------------
b 2 ( c 2 – b 2 ) 4 
– -------------------------------------ln – ---
2 4 4 2 2 b 2π  R 0 2 2
δ sc – b c – b  (c – b )

–µ0  e d
4
e d
2
1
′ = ---------  ln ------ – -------------------------2- ln --- + --------------------------
–µ0  δ d 2 ( e 2 – d 2) 4 
h L2′ - – --- (49)
′ = M2n
′ = M3n
′ = M4n
′ = ---------  ln -----s- – -----  2π  R 0 2 2
M1n (47) (e – d )
2π  R 0 δ s 
–µ0  2 c 2 b µ
M12 - c ln ------ – b ln ------  + ------0-
′ = -----------------------------
2 
2
2π ( c – b )  R R 0  4π
3.4 Modélisation capacitive 0

Il est évident que : –µ0  2 e 2 d µ


′ = M 22′
M12′ ′ = ------------------------------
2 
e ln ------ – d ln ------  + ------0-
2π ε 2π ( e – d ) 
2 R0 R 0  4π
C 12 = C 34 = ---------- (48)
ln ---
x
a et, en vertu de la relation (30) de [D 1 100] :
Pour la détermination des capacités C24, C25 et C45, on peut adop- 2π ε
ter la méthode utilisée dans le paragraphe précédent. C 12 = ------------1
b
ln ---
a
4. Câbles avec deux écrans 2π ε 2
C 22′ = ------------
d (50)
ln ---
Il existe des câbles comportant un conducteur central et deux c
écrans, l’un en aluminium (2) et l’autre en plomb (2’). La figure 12 2π ε 3
en donne une coupe. Nous allons nous intéresser à leur modélisa- C 2′n = ------------
tion et leur utilisation. f
ln ---
e
C2’n est la capacité entre l’écran 2’ et la surface du câble, c’est-à-dire
la terre lorsqu’il est enterré.
Les résistances sont, enfin :

ρ
R 1 = ---------2 ;
e f πa
d
b
c ρ al
R 2 = -------------------------
2 2
- ; (51)
a π(c – b )
ε3 ε2 ε1
1 ρ pb
R 2′ = --------------------------
2 2
-
π(e – d )

2'
4.2 Étude de cas

Trois câbles à deux écrans relient une source à une charge, tripha-
Figure 12 – Câble à deux écrans sées, conformément à la figure 14 et les câbles sont enterrés. Dans

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■ Nous allons chercher comment, en régime équilibré, les cou-


2 2' rants se répartissent dans les écrans. Autrement dit, quelle est la
v1 1
relation entre I2 et I′2 par exemple.
4 4' Pour des raisons de symétrie, nous pouvons écrire :
v3 3
I 1 + I3 + I5 = 0 ;
6 6' I 2 + I4 + I6 = 0 ;
v5 5

I′2 + I′4 + I′6 = 0


d’où :
In = 0
Figure 14 – Alimentation d’une charge par des câbles à deux écrans
et :
VN – VN’ = 0
une telle configuration, les deux écrans de chaque câble peuvent
être connectés à la terre aux deux extrémités, ne pas l’être, ou l’être La somme des tensions le long de la boucle (2, 2’) donne, en écri-
d’un côté, l’autre étant ouvert, ou, au contraire, mis en court-circuit. ture symbolique :
Nous nous intéresserons au cas où tous les écrans sont reliés à la 0 = (r2 + , 2 p) I2 + mp I1 + m’p I′2 – ( r2′ + ,2′ p) I′2 – m’p I1 – m’p I2
terre aux deux extrémités, l’ensemble étant parfaitement symé-
trique. Nous pouvons le modéliser conformément à la figure 15, et le long de la boucle (2, n) :
avec (X étant la longueur des câbles) :
0 = (r2 + , 2 p) I2 + mp I1 + m’p I′2 + M p (I3 + I4 + I′4 + I5 + I6 + I′6 )
C 12
C = X --------- Ces deux équations s’écrivent :
2
ri = X Ri 0 = ( m – m ′ ) p I 1 + [ r 2 + ( , 2 – m ′ ) p ] I 2 – [ r2′ + ( ,2′ – m ′ ) p ]I′2
(52)
, i = XL ′i 0 = ( m – M ) p I 1 + [ r 2 + ( , 2 – M ) p ]I 2 + ( m ′ – M ) p I′2

, ′i = XL ′i ′ Elles permettent de trouver les expressions de I2 et I′2 en fonction


de I1 ou encore la relation entre I2 et I′2 .

m = X M12 On notera que :

m ′ = X M12′
′ I 2 ≠ I′2
et que I2 et I′2 ne dépendent que de I1.
–µ0 X D
M = X M ′ij = -------------- ln ------ où D est la distance entre 2 câbles ; ■ On notera également que le modèle de la figure 15 permet d’étu-
2π R0
dier les cas de déséquilibres.
–µ0 X  δs h h  Il peut encore être utilisé dans le cas où la géométrie de l’ensem-
M ′ = X M ′i n = --------------  ln ------ – -----  1 – ---------  ble câbles-terre n’est plus symétrique. Il suffit alors de modifier les
2π  R0 δs 2 δs 
expressions des différentes mutuelles en fonction des différentes
avec h profondeur moyenne d’enfouissement, distances.
δs profondeur de pénétration dans le sol.

5. Influence, sur l’environ-


I1 1 r1 ,1 nement, du champ magné-
v1
I2 2 r2 m ,2
m'
tique créé par une ligne
C ,2' C
I2' 2' r2' m'

r1 ,1 M M 5.1 Cas d’une ligne double


I3 3 M
v3
r2 ,2
I4 4 M Le problème de l’influence d’une ligne électrique sur l’environne-
C C ment, et particulièrement sur l’homme, fait l’objet de nombreuses
r2' ,2'
I4' 4' M discussions. Pour nous donner une idée de cette influence, nous
nous intéressons à la force électromotrice induite par l’induction
r1 ,1
I5 5 magnétique dans un cadre de 1 m de côté situé sous une ligne à
v5 haute tension, composée de deux lignes triphasées parallèles
r2 m ,2 portées par les mêmes pylônes, conformément à la figure 16 (le
I6 6 m'
cadre est vertical et parallèle à la ligne).
C ,2' C
I6' r2' m' Compte tenu des conventions choisies pour les courants, l’induc-
6'
,n
tion (indépendante de z) créée par un courant In en un point P de
In rn M' M' coordonnées (x, y) s’écrit :
n M'
N N'
–µ0 In
B n = --------------  k ∧ ----
r
Figure 15 – Modèle de l’ensemble source, câbles, charge et terre 2π r r

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Les figures 18 et 19 donnent, pour cette disposition, les valeurs


y
de la composante horizontale de B et de la tension induite dans le
cadre, en fonction de la position sous les lignes, pour des valeurs
I1 I4
efficaces de courant de 1 000 A.
I2 I3 I5 I6
■ Les figures 20, 21 et 22 sont relatives au cas d’une disposition
yn en triangle.
■ Notons que, lorsque l’on modifie l’ordre de succession des pha-
r ses de l’une des lignes, la répartition de B et de U est modifiée mais
l’ordre de grandeur reste inchangé.

y P

y (m)
hM = 1,5 m

1 2 3 3 2 1 phases
o o o o o o
hm = 0,5 m 20
j
xn x x
i
k
10

Figure 16 – Influence de B sous une ligne


– 20 – 10 0 10 20 x (m)

Figure 17 – Disposition en nappe : successions des phases


avec :

r = ( x – xn ) i + ( y – yn ) j

d’où : Bx (µT)

–µ0 In
B n = --------------
2
( ( x – xn ) j – ( y – yn ) i ) 10
2π r
8
La composante horizontale de B créée par l’ensemble des six
6
conducteurs est :
4
µ0 I 6
y – yn 2
B x = --------
2π ∑ cos ( ωt – ϕn ) ----------------------------------------------------
2 2
(53)
n=1 ( x – xn ) + ( y – yn )
– 100 – 50 0 50 100 x (m)

Le flux de B traversant une surface s’appuyant sur le cadre est :


Figure 18 – Disposition en nappe : composante horizontale de B
hM
Φ =
∫n
S
⋅ B ds =
∫ hm
Bx ( x, y ) dy

ce qui donne : U (mV)

2 2 3
µ0 I 6
( hM – yn ) + ( x – xn )
Φ = --------
4π ∑ cos ( ωt – ϕn ) ln --------------------------------------------------------
2
-
2 2,5
n=1 ( hm – yn ) + ( x – xn )
2
et la f.é.m. induite dans le cadre : 1,5
1
2 2
dΦ µ 0 I ω
6
( hM – yn ) + ( x – xn )
e (x, t ) = – -------- = -------------
dt 4π ∑ sin ( ωt – ϕn ) ln --------------------------------------------------------
2
-
2
(54) 0,5
n=1 ( hm – yn ) + ( x – xn )
– 100 – 50 0 50 100 x (m)
■ La figure 17 donne un exemple de disposition des lignes en
nappe avec les successions des phases. Figure 19 – Disposition en nappe : tension induite

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y (m)
6. Modélisation des lignes
2
o 35
2
o non parallèles
30

25
o o o o Il arrive parfois que deux lignes se croisent. La théorie développée
1 3 20 3 1
avec des conducteurs parallèles ne peut alors s’appliquer et une
15 étude particulière s’impose.

10

5
6.1 Aspect inductif
– 15 – 10 –5 0 5 10 15 x (m)
Chaque conducteur intervenant séparément, on saura résoudre le
Figure 20 – Disposition en triangle : successions des phases problème dans sa généralité, si l’on sait traiter le cas de deux
conducteurs non parallèles.

6.1.1 Cas de deux conducteurs non parallèles


Bx (µT)

En ce qui concerne les inductances propres partielles, elles ne


5 dépendent que d’un conducteur. Il n’y a donc rien à changer au cas
des conducteurs parallèles et on a, pour un conducteur (i) cylin-
4 drique de rayon a (cf. [D 1 100], relation (16)) :
3
2 µ0  1 a 
L ′i = -------  --- – ln ------  (55)
2π  4 R0 
1

– 100 – 50 0 50 100 x (m) Afin d’étudier les influences réciproques, considérons un ensem-
ble de deux conducteurs (i) et (k), non parallèles entre eux, mais
Figure 21 – Disposition en triangle : composante horizontale de B parallèles au sol (figure 23).
Pour simplifier la figure, les conducteurs sont identifiés à leurs
axes.
Le plan Π est parallèle au sol et passe par (k).
Le plan Π’ est perpendiculaire au sol, passe par (i) et coupe (k) en
U (mV) O. La projection de O sur (i) est O’.
La droite ∆, intersection de Π et Π’, passe par O et est parallèle à
2 (i). Elle forme avec (k) un angle α. d est la distance entre O et O’,
donc entre (i) et Π.
1,5

0,5

(k )
– 100 – 50 0 50 100 x (m)
M
Π
Figure 22 – Disposition en triangle : tension induite 1m Q' Q"

Q P α
Ai

5.2 Comparaison avec le champ r


O α (∆)
magnétique terrestre N
d R
O' (i )
Imaginons un patineur tournant sur lui-même dans le champ
P' N'
magnétique terrestre. Il est le siège de f.é.m. induites. Pour compa-
rer avec l’influence des lignes, reprenons le cadre précédent et 1m
faisons le tourner sur lui-même à la vitesse de 3 tr/s. Le champ Π'
magnétique terrestre est de l’ordre de 50 µT. La f.é.m. induite dans
le cadre est donc de l’ordre de 1 mV, comparable à la f.é.m. induite
par les lignes. Figure 23 – Deux conducteurs non parallèles

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′ , donc :
■ On se propose de chercher Mki Considérons l’intégrale :

∫j
– µ 0  Ik

1 ρ
L ki = ------------ k A i dv k --------- ------ d s k ln ------ ;
2Ik Ii
vk Sk
2π  Sk  R0

où Ii et Ik sont les courants parcourant les conducteurs (i) et (k), Ik


- d s est le courant qui parcourt un tube élémentaire du conduc-
-----
j k = Ik ⁄ S k la densité volumique de courant dans (k), supposée Sk k
teur (k), de section dsk ;
constante, A i le potentiel vecteur (donné par la relation (11) de
– µ 0  Ik ρ
[D 1 100]) créé par Ii et vk le volume d’une longueur de 1 m de (k), --------- ------ d s k ln ------ est le potentiel vecteur créé par ce tube
situé entre deux plans Q et Q’ perpendiculaires à Π, formant le 2π  Sk  R0
même angle avec (i) et (k). élémentaire à la distance ρ ; c’est donc celui que créerait en P’ le
même tube élémentaire passant par Pk et parallèle à (i).
On a, A i faisant un angle α avec (k) :
L’intégrale est donc le potentiel vecteur que créerait, en P’,


1 l’ensemble du conducteur (k) s’il était parallèle à (i) ; c’est donc le
L ki = ------------ jk Ai cos α dv k
2Ii Ik vk
potentiel vecteur créé par (k) en P1 homologue sur (i) de P ; donc :
– µ 0 Ik –µ

soit : ρ R
--------- ------ d s k ln ------ = --------0- Ik ln ------ .
2π Sk R0 2π R0
I – µ 0 I i

cos α Sk
----k-  ------------
R
L ki = -------------- - ln ------ dv k
2Ii Ik vk
sk  2π  R0 Pour déterminer Lki moy, il faut donc calculer :

où R est la distance entre P et P’ (PP’ ⊥ (i)). X X

∫ ∫
2 2 2
R dx =
ln -----
d + x sin α
ln --------------------------------------- dx
Pour des raisons de symétrie -
R0 R0
0 0
Lki = Lik
et donc : ce qui conduit, tous calculs faits, à :
Mik′ = 2 L ki .
 X sin α 
– µ 0 cos α  2
d + X sin α
2 2 Arc tan ----------------- d 
-
■ La grandeur R dépendant du point P, l’expression de Mik′ ne sera Mki′ moy = ------------------------  ln ---------------------------------------- – 1 + --------------------------------------  (56)
pas constante d’un tronçon à l’autre. Il serait, au contraire, utile de 2π  R0 X sin α 
------------------
pouvoir remplacer un conducteur non parallèle par un conducteur  d 
parallèle équivalent. Cela peut être réalisé en s’intéressant à la
moyenne de l’énergie mise en jeu sur l’ensemble de la ligne ou, au ■ Cas particuliers
moins, sur un tronçon de longueur X. Considérons donc un tron- ● Conducteurs parallèles
çon (OM) (O’N’) de longueur X des conducteurs (i) et (k).
α = 0 d’où :
La valeur moyenne de Lki sur ce tronçon s’écrit :
–µ0 d
Ik  – µ 0 I i Mki′ moy = --------- ln ------ .

1 cos α ρ 2π R0
L ki moy = ---- -------------- - ------------- ln ------ dv k
-----
X 2Ii Ik vk
Sk  2π  R0
On retrouve bien le résultat connu.
où Vk est le volume d’un tronçon du conducteur (k), de section Sk et
● Conducteurs orthogonaux
de longueur X ; ρ est la distance entre un point Pk de Sk et l’axe du π
conducteur (i) (figure 24) ; d’où : α = --- d’où :
2
X
Ik  – µ 0 I i Mki′ moy = 0
∫∫
1 cos α ρ
L ki moy = ---- -------------- - ------------- ln ------ ds k dx
-----
X 2Ii Ik Sk
Sk  2π  R0
0

6.1.2 Cas d’un tronçon compris entre les abscisses


X1 et X2

Considérons une portion de conducteurs construite sur les points


M1 et M2 de (k) tels que OM1 = X1 et OM2 = X2. On a :
Sk
dsk X2
– µ 0 cos α

P
Mki′ moy = ------------------------------- R
ln ------ dx
P1' 2π ( x 2 – X 1 ) X1
R0
Pk
ρ d’où, avec un calcul analogue à celui effectué au paragraphe 6.1.1 :
R
O α  2 2 2 2 2 2
– µ 0 cos α  d + X 2 sin α d + X 1 sin α
Mki′ moy = -------------------------------- X 2 ln ------------------------------------- – X 1 ln -------------------------------------
R 2π ( X 2 – X 1 )  R0 R0
d 
(57)
(i ) X 2 sin α X 1 sin α 
-------------------- --------------------
O' P' P1 Arc tan d Arc tan d 
– ( X 2 – X 1 ) + X 2 ----------------------------------------- – X 1 ----------------------------------------- 
X 2 sin α X 1 sin α 
-------------------- -------------------- 
Figure 24 – Deux conducteurs non parallèles : calcul de Lki moy d d

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(k ) (,)

P, (k )
Q2'
x
O α Pk
α D r
d (∆i ) R' Q'
O'
(∆j ) α r'
O α R
D
(i ) D' α D

(j ) d
Q1'
O'
D
Figure 25 – Influence d’une ligne monophasée sur un conducteur
non parallèle (i )

(j )
La mutuelle relative à toute la portion (X1, X2) est :
Mki′ ( X 1, X 2 ) = ( X 2 – X 1 ) Mki′ moy (58) Figure 26 – Deux lignes monophasées non parallèles

6.1.3 F.é.m. induite par une ligne monophasé 6.2 Aspect capacitif
sur un conducteur non parallèle
Une ligne monophasé (i), (j) influence un conducteur (k) situé La même méthode peut être utilisée pour l’étude capacitive de
dans un plan (k), (∆j) parallèle à celui de (i), (j) et faisant un angle α deux lignes non parallèles. Il suffit de rajouter les images des
avec (i) et (j) (figure 25). Nous nous intéressons à la f.é.m. induite conducteurs par rapport au sol. Comme les expressions des poten-
par la ligne (i), (j) sur un tronçon (X1, X2) de (k). D est la distance tiels sont logarithmiques, on pourra réutiliser des calculs qui vien-
entre (i) et (j) ; (∆i) et (∆j) sont les projections de (i) et (j) sur le plan nent d’être effectués.
(k), (∆j). La f.é.m. induite par (i) (j) sur le tronçon (X1, X2) de (k) est :
6.2.1 Cas de deux conducteurs
dI
e = {Mki′ ( X 1, X 2 ) – Mkj
′ ( X 1, X 2 )} ------ (59)
dt Pour indiquer la méthode, considérons un ensemble de deux
où I est le courant parcourant la ligne (i), (j). conducteurs (i) et (k), parallèles au sol, à des distances h et h + d du
sol et faisant entre eux un angle α (figure 27).
Mki′ ( X 1, X 2 ) est donné par la relation (58) et Mkj
′ ( X 1, X 2 ) s’obtient Ω est la projection orthogonale de O et O’ sur le sol. (i)i est l’image
D de (i) par rapport au sol, (k)i celle de (k), Oi celle de O, O′i celle de O’
en remplaçant dans M ′ ki la grandeur Xn par X n + ------------- (avec n = 1, 2).
sin α et Pi celle de P. Calculons le potentiel vP à la surface du conducteur
X1 (k), de rayon a, au point P. Nous avons, en appelant qi et qk les char-
On notera que e → 0 lorsque -------------------- → ∞ . ges linéiques des conducteurs (i) et (k) :
X1 – X2
qi R qk 2(h + d)
v P = ------------ ln -----i + ------------ ln ----------------------
2π ε 0 R 2π ε 0 a
6.1.4 Cas de deux lignes monophasées
avec R2 = d 2 + x 2 sin2α,
Lorsque l’on étudie le comportement de deux lignes monopha- 2
sées (i), (j) d’une part et (k), ( , ) d’autre part, situées dans des plans R i = (d + 2h)2 + x 2 sin2α
parallèles et faisant entre elles un angle α, on effectue un découpage
de l’espace par des plans Q et Q’ complétés par des plans Q1 et Q2
d’une part, Q′1 et Q′2 d’autre part, respectivement perpendiculaires (k )
aux lignes (i), (j) et (k) , ( , ) (figure 26). Seuls Q’, Q′1 et Q′2 ont été M
dessinés. P
x
Les calculs précédemment effectués sont applicables avec :
R 2 = r 2 + d 2 = d 2 + x2 sin2α
D′
R ’2 = r ’2 + d 2 = d 2 + (x + ------------- )2 sin2α R Ri (k )i
tan α O
Pour étudier l’influence de (i) sur (k), on remplace, dans les calculs d
O'
D′ (i )
précédents, R par R ’ ou encore x par x + ------------- .
tan α h
L’influence de (j) sur (k) a été étudiée dans le paragraphe 6.1.1 ; il Ω Pi
suffit de remplacer r par r + D ou, ce qui revient au même, x par h
D Oi'
x + ------------- . (i )i
sin α
d
Oi
Enfin, pour étudier l’influence de (j) sur ( , ) il faut remplacer r ’ par
r ’ + D ou, ce qui revient au même, à remplacer dans l’expression de
D D D′
R ’2, x par x + ------------- ou encore dans celle de R2, x par x + ------------- + ------------- .
sin α sin α tan α Figure 27 – Influence capacitive de deux conducteurs non parallèles

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La valeur moyenne de vP sur le tronçon OM de longueur X est : cas fréquent où d + 2h << X sin α, on a une bonne approximation
avec :
X


1 qi Ri qk 2(h + d) qi h π qk 2(h + d)
v P moy = ---- ------------ ln ----- dx + ------------ ln ---------------------- v P moy ≈ ------------ ------------- + ------------ ln ---------------------- (61)
X 2π ε 0 R 2π ε 0 a 2π ε 0 sin α 2π ε 0 a
0

En intégrant par parties, on obtient : 6.2.2 Cas d’une portion (X1, X2) de conducteur
Dans ce cas, sur (k) :
X sin α
X Arc tan ----------------- -


X d X2


2 2 2
ln R dx = ---
- ln ( d + X sin α ) – X + -------------------------------------- 1 qi Ri qk 2(h + d)
2 sin α v P moy = -------------------- ------------
X 2 – X 1 2π ε 0
ln ----- dx + ------------ ln ----------------------
R 2π ε 0 a
0 ------------- X1
d
Le calcul ne présente aucune difficulté, l’intégrale s’obtenant par
X différence des valeurs pour X = X1 et X = X2 de la relation du para-
Pour obtenir
∫ 0
ln R i dx il suffit de remplacer dans l’expression graphe 6.2.1.

précédente d par d + 2h. Cela conduit donc à :


6.2.3 Cas de deux lignes complètes
v P moy Pour ne pas trop alourdir la figure 28, nous n’avons représenté
que le cas de deux lignes monophasées situées dans des plans
 X sin α X sin α  parallèles. La généralisation au cas triphasé ne présente aucune
q i  1 ( d + 2 h ) 2 + X 2sin 2α Arc tan ----------------- -
d + 2 h Arc tan d 
------------------
difficulté de principe.
-  --- ln -----------------------------------------------------
= --------- - + -------------------------------------
- – --------------------------------------
2π ε  2 2
d + X sin α
2 2 X sin α X sin α  (60) Les lignes sont (k), ( , ) et (i), (j). Leurs images sont (k)i, ( , ) i et (i)i,
------------------ ------------------
 d + 2h d  (j ) i .
qk 2(h + d) D est la distance entre (i) et (j) ainsi qu’entre (i)i et (j)i.
+ ------------ ln ----------------------
2π ε 0 a D ’ est la distance entre (k) et ( , ) ainsi qu’entre (k)i et ( , ) i.
Ω est la projection de O, O’ et O′i et Oi sur le sol supposé plan et
Bien que cette expression paraisse un peu complexe, elle ne parallèle aux lignes ; c’est le milieu de OOi et de O’ O′i .
présente numériquement aucune difficulté. En particulier, dans le ωi est l’image de ω ; P ,i est l’image de P , .

,)
(,
(k )

P,
D'
x P(k )

ω D' O α
R
α Ri
ρ'
d ρ
R'
O'
D yik , )i
(,
ρi
h
ρi'
(k )i

h Ri' (i )
(j )
O'i
P,i
D

d
(i )i

D'
ωi (j )i
Oi
Figure 28 – Deux lignes monophasées situées
dans des plans parallèles

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D
Nous avons : ρ2 = d 2 + (x + ------------- )2 sin2α,
sin α
X X
ρi
∫ ∫
1 qi Ri 1 qj qk 2(h + d) 2 D
v P k moy = ---- ------------ ln ----- dx + ---- ------------ ln ---- dx + ------------ ln ---------------------- ρi = (d + 2h)2 + (x + ------------- )2 sin2α,
X 2π ε 0 R X 2π ε 0 ρ 2π ε 0 a sin α
0 0
q, y ik 2
+ ------------ ln ------- y ik = 4(d + h)2 + D ’2.
2π ε 0 D′
Des expressions analogues peuvent être écrites pour v P, moy et
avec R2 = d 2 + x 2 sin2α,
de même pour les conducteurs (i) et (j). Il suffit ensuite d’appliquer
2
Ri = (d + 2h)2 + x 2 sin2α, la méthode décrite en [D 1 100] (§ 1.3.2).

Références bibliographiques

[1] ESCANÉ (J.-M.). – Réseaux d’énergie électri- [3] DURAND. – Électrostatique, 3 tomes, Mas- [6] CARSON. – Wave propagation in overhead
que. Modélisation : lignes, câbles, Eyrolles, son 1964, 1966. wires with ground return, Bell system techni-
1997. cal journal, Vol. 5, 1926.
[2] ESCANÉ (P.) et ESCANÉ (J.-M.). – Réseaux [4] DURAND. – Magnétostatique, Masson, 1968.
électriques linéaires à constantes réparties. [7] CARSON. – Propagation of periodic currents
D 1 100. Traité Génie électrique. Techniques [5] AGUET (M.) et MORF (J.-J.). – Énergie électri- over a system of parallel wires, Bell system
de l’Ingénieur, 1999. que, Dunod, 1987. technical journal, Vol. 6, jul. 1926.

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