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Fibre Carbon Pas Important PDF
Fibre Carbon Pas Important PDF
III
Cet ouvrage fait par tie de
Les superstructures du bâtiment
(Réf. Internet ti253)
composé de :
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IV
Cet ouvrage fait par tie de
Les superstructures du bâtiment
(Réf. Internet ti253)
Jean-Pierre MUZEAU
Ancien enseignant à Polytech' Clermont-Ferrand, Président de l'APK, Directeur
scientifique du CHEC
Frédéric RAGUENEAU
Directeur du Laboratoire de Mécanique et Technologie de l'ENS Cachan
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V
Les auteurs ayant contribué à cet ouvrage sont :
Gontran HERRIER
Pour l’article : C923
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VI
Les matériaux de construction
(Réf. Internet 42224)
SOMMAIRE
Plâtre C910 35
Ciments C920 39
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VII
6– Fixation des matériaux de construction Réf. Internet page
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Les matériaux de construction
(Réf. Internet 42224)
Q
1– Les granulats Réf. Internet page
3– Le platre et le ciment
4– L'acier
5– Les ibres
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Les granulats les plus couramment utilisés dans le bâtiment et le génie civil
ont une masse volumique réelle comprise entre 2 et 3 Mg/m3.
Les normes européennes ont remplacé les normes françaises en juin 2004,
concrétisant ainsi quinze ans de normalisation des granulats en Europe. Plu-
sieurs nouveautés ont sensiblement modifié les habitudes mais se sont
avérées sans incidence notable sur les bétons hydrauliques et les produits
routiers : le remplacement des tamis à toile tissée par des tamis à tôle perforée
Q à trous carrés pour les dimensions supérieures ou égales à 4 mm, la détermi-
nation des fines au tamis de 0,063 mm au lieu du tamis de 0,080 mm, etc.
Dans ce dossier [C 902v2], nous traitons des origines et des caractéristiques
des granulats. Dans un deuxième dossier [C 903v2], nous traitons de la produc-
tion des granulats, de la protection de l’environnement, de la maîtrise de la
qualité, des spécifications d’usage et du marché des granulats en France.
Les normes, ouvrages à consulter et principaux fournisseurs sont regroupés
en [Doc. C 903v2].
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Les roches massives calcaires affleurent dans les bassins sédi- le dé veloppement de le ur emploi , d ans le r espect de s règles
mentaires (bassin Parisien, bassin Aquitain) et les chaînes plissées environnementales e t t echniques v isant à minimi ser le s risques
récentes (chaîne alpine, chaîne pyrénéenne). de pollutions et de désordres.
Les granulats artificiels peuvent être des coproduits de l’industrie
Les granulats calcaires satisfont aux exigences techniques de sidérurgique (laitiers de haut fourneau refroidis à l’air, laitiers
la demande courante : bétons hydrauliques et viabilité. La d’aciérie issus d’un four à arc électrique, etc.), des coproduits de
plupart donnent de bons matériaux routiers mais leur emploi l’industrie minière (schistes houillers, etc.), voire des mâchefers
Q
pour la réalisation des revêtements de chaussées reste limité d’incinération d’ordures ménagères.
parce qu’ils sont sensibles au polissage et cela d’autant plus que Les granulats recyclés résultent de la déconstruction d’ouvrages
leur pâte est plus fine et que leur pureté est plus grande. du bâtiment et du génie civil (matériaux de démolition et agrégats
d’enrobés essentiellement).
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QU
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Q Rappel de définitions
Avant toute ouverture de carrière, l’accès au gisement repré- Figure 1 – Carrière de roche massive (photothèque CEMEX,
sente une tâche administrative et environnementale de grande 4 vents photographie)
ampleur qui peut facilement durer 5 à 10 ans.
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Produits silico-calcaires
1. Développement......................................................................................... C 945 - 2
1.1 Silico-calcaires denses ................................................................................ — 2
1.2 Silico-calcaires légers.................................................................................. — 2
1.3 Fibres-ciment-silice...................................................................................... — 2
2. Fabrication ................................................................................................. — 2
2.1 Silico-calcaires denses ................................................................................ — 2
2.2 Silico-calcaires légers.................................................................................. — 3
2.3 Fibres-ciment-silice...................................................................................... — 3
3. Propriétés principales et utilisations ................................................. — 3
3.1 Silico-calcaires denses ................................................................................ — 3
3.2 Silico-calcaires légers.................................................................................. — 4
3.3 Fibres-ciment-silice...................................................................................... — 4
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. C 945
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 945 − 1
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Q
lieu que si la silice est vitreuse et pouzzolanique) ; mais il n’en est réfractaires dans le mélange de ciment, de silice broyée et d’amiante.
pas de même en présence de vapeur d’eau sous pression.
Dans les pays producteurs, surtout en Russie et en Allemagne,
on s’oriente vers des matériaux de plus grandes dimensions que la
brique standard, pouvant être armés, et analogues aux éléments 2. Fabrication
de béton préfabriqués ou de briques et blocs de terre cuite.
Il existe en Allemagne environ 130 usines, surtout localisées 2.1 Silico-calcaires denses
dans l’ouest du pays.
Les matériaux suivants sont utilisés :
— sable propre de 0/5 mm dont une certaine partie ( 5 à 10 %)
1.2 Silico-calcaires légers peut être broyée à une finesse de l’ordre de 1 000 à 2 000 cm2 /g
(finesse Blaine) ;
Les silico-calcaires légers sont fabriqués à partir des mêmes — chaux vive CaO. Les rapports seront les suivants (en masse) :
matériaux que les silico-calcaires denses, mais avec ajout d’un • sables fins : 12,
constituant produisant des vides artificiels fermés, sous forme de • chaux vive CaO : 1 ;
bulles gazeuses obtenues par réaction chimique. Ils appartiennent — eau : de l’ordre de 4 à 8 % de la masse des matières sèches ;
à la classe des matériaux appelés improprement béton cellulaire — colorants (éventuellement) : pigments constitués par des
ou béton gaz . oxydes métalliques.
Les premiers brevets datent de 1890, mais on considère souvent Le mélange chaux vive + sable + eau est homogénéisé, puis
le Suédois J. A. Eriksson comme le père de ces produits ; ses bre- passe dans des réacteurs.
vets datent de 1923 et il utilisa en 1929 le traitement à l’autoclave.
Ces produits furent d’abord commercialisés en Suède en 1924 L’homogénéisation de ces matériaux doit être parfaite afin
(Skovde, Gasbeton, Ytong, Durox), au Danemark en 1928 (Celcon, d’obtenir des produits de résistances analogues.
Siporex), en URSS en 1930. C’est dans ce dernier pays que l’on Généralement, des mélangeurs continus alimentent d’une façon
pensa, dès 1938, à renforcer les silico-calcaires légers grâce à des régulière les presses. Celles-ci sont souvent constituées par des
armatures d’acier (essais effectués par Kudrias Hoff). tables tournantes munies d’alvéoles prismatiques. La matière est
Les principaux producteurs sont la Russie, le Japon, l’Allemagne, comprimée, ou comprimée-vibrée, suivant les modèles de presse,
la Grande-Bretagne. La production française annuelle de béton cellu- sous des pressions variant de 15 à 45 MPa, exceptionnellement
laire est de l’ordre de 600 000 m3 avec 6 usines (1994). 60 MPa. La résistance mécanique et la masse volumique sont fonc-
tion de la pression de moulage. Après démoulage, les produits sont
traités dans des autoclaves dont les diamètres varient de 2,5 à 4 m
et les longueurs de 25 à 40 m. Le traitement dure de 6 à 14 h et la
1.3 Fibres-ciment-silice pression varie de 0,8 à 1,2 MPa (à 170 - 190 oC environ).
On fabrique, le plus souvent, des briques pleines ou perforées (les
Le fibres-ciment-silice est un matériau composite formé d’un presses les plus modernes ont une capacité de production de près
mélange de pâte pure de ciment, parfois additionnée de silice, de 10 000 briques par heure), mais on peut également fabriquer des
broyé et renforcé par des fibres minérales. Le fibres-ciment-silice éléments de plus grandes dimensions.
est traité après durcissement en autoclave à la vapeur d’eau sous
pression. Par exemple, en Allemagne, à côté des briques de format standard
7 × 11 × 24 cm (largeur × longueur × épaisseur), se fabriquent :
Le principe de fabrication, de très loin le plus répandu actuel-
lement, s’apparente à celui du carton. Il a été breveté par l’Autrichien — des blocs pleins ou creux (avec 1 ou 2 trous verticaux) de 11
Hatschek vers 1900. à 30 cm d’épaisseur, souvent de 25 × 50 cm ;
— des panneaux (avec 2 trous verticaux), également de 11 à 30 cm
En dix ans apparurent successivement les ardoises, les plaques d’épaisseur et de 50 × 100 cm.
planes, puis les plaques ondulées, les moulages et enfin les tuyaux.
Ces éléments servent à la construction de cloisons et de murs de
différentes épaisseurs. Il existe des éléments spéciaux (briques
Historique d’angle, de couronnement...).
Ils sont souvent de teinte claire (blanc), l’aspect extérieur pouvant
Les premiers brevets, qui furent pris en 1880 par l’Allemand être variable (plan, à relief, ou aspect pierre cassée).
Michaelis, en 1886 par l’Anglais Van Derburgh, étaient relatifs à Ces blocs et panneaux sont montés avec des mortiers spéciaux
la fabrication de briques silico-calcaires obtenues par un ou des mortiers-colles.
mélange soigneusement dosé de chaux et de silice, broyé puis
On importe en France des produits allemands. Ils sont conformes
moulé par pression et traité à la vapeur. La première application
à la norme allemande DIN 106. La désignation est la suivante :
industrielle a été faite en Allemagne vers 1894. Les pays qui ont
les plus fortes productions de produits silico-calcaires denses — référence à la norme ;
sont : la Russie, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Grande-Bretagne. — désignation du produit ;
En France, les premières usines furent construites vers 1900 ; on — classe de résistance en N/mm2 (de 6 à 28 et exceptionnellement
en comptait une vingtaine en 1920. Actuellement, la production 36, 40 et 60) ;
est arrêtée depuis longtemps. — densité ;
— format ;
— épaisseur du mur à réaliser.
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C 945 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Construction
RP
Les matériaux de construction
(Réf. Internet 42224)
1– Les granulats R
2– Les matériaux de terre cuite Réf. Internet page
3– Le platre et le ciment
4– L'acier
5– Les ibres
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RR
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cYPU
es matériaux de terre cuite sont utilisés dans le bâtiment depuis des millé-
L naires et ceci dans tous les pays du monde. Ils se sont adaptés à l’évolution
de la construction et à ses impératifs. Les caractéristiques des produits de terre
cuite permettent à ceux-ci d’être employés dans toutes les parties de la cons-
truction avec efficacité. Ce sont essentiellement les briques, apparentes ou non,
les tuiles, les éléments pour planchers, les conduits de fumée, les bardages, les
carreaux rustiques, etc.
Ces matériaux sont fabriqués à partir d’argiles communes. Après une prépa-
ration poussée du mélange, la « terre glaise » est mise en forme, séchée et
finalement cuite. Les produits deviennent souvent rouges à la cuisson (sauf
les argiles calcaires dont la couleur de cuisson varie du rose au jaune et au
blanc).
Dans ce dossier, on décrit les différentes étapes du procédé de fabrication, de
l’extraction dans la carrière jusqu’au stockage des produits finis sur le parc, en
passant par la préparation de la terre, la mise en forme, le séchage et la cuisson.
Dans l’article associé [C 906], on donne des informations sur les propriétés de
la terre cuite et on parle des différents produits de terre cuite disponibles sur le
marché français [1], [2]. La mise en œuvre de ces produits dans les ouvrages [3]
fait l’objet d’autres articles parallèles.
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RS
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& Kaolinite
Il s’agit d’un composé simple à deux couches O-T (figure 2a).
1.1 Principales formes minéralogiques Pour associer les couches, un atome oxygène de la couche T est
remplacé par un ion hydroxyle de la couche O. La composition chi-
Produits de réactions électrochimiques, les argiles se présentent mique est 2SiO2.Al2O3.2H2O. Le feuillet est neutre, il n’y a pas d’ab-
sous forme de très petits feuillets [4] dont la structure est caractéri- sorption de cation. L’espace inter couche est vide. Il n’y a pas
sée par la superposition de deux couches (figure 1) : d’échange cationique. L’épaisseur du feuillet est constante à 7,2 Å.
– couche tétraédrique « T » (tétraèdres d’atomes d’oxygène
autour d’un atome central de silicium Si) (figure 1a) ; & Smectite
– couche octaédrique « O » (octaèdres d’ion hydroxyles OH- Il s’agit d’un groupe d’argiles à 3 couches TOT, avec différents
avec, au centre, un ion aluminium Al+++) (voir figure 1b). niveaux de substitutions et de charge (0,2 à 0,6). Les cristaux sont
généralement très fins.
Ces deux couches peuvent s’associer de différentes façons : on
distingue les feuillets à deux couches (O, T) et les feuillets à trois
couches (T, O, T). Par exemple, dans une de ces variétés, la montmorillonite, (Na,
Ca)0.3(Al, Mg)2Si4O10(OH)2,nH2O, un Al3+ de la couche octaédrique
sur 8 est remplacé par Mg2++ (figure 2b). Le feuillet devient partiel-
lement négatif et pour compenser, des cations (Ca2+ ou Na+) vien-
nent s’absorber de façon peu énergétique.
& Illite
Il s’agit encore d’un composé à trois couches TOT. Ici, ce sont les
et Silicium et Oxygène ions K+ qui assurent l’équilibre électrique. Il y a une charge néga-
tive importante dans les couches, les ions sont liés de façon forte,
et il y a une très faible capacité d’échange cationique. L’épaisseur
a couche tétraédrique de la structure est constante : 10 Å.
& Chlorite
C’est aussi un feuillet à 3 couches. Ici, la couche absorbée est à
base d’ions Mg++ hydratés et est très stable. Il s’agit presque d’une
couche supplémentaire de brucite. La structure est proche de
TOT-O. La capacité d’échange est limitée et la structure demeure
stable à 14,1 Å.
RT
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OH
OH
OH OH
R
OH OH OH
OH OH
H 104,5° H
0,0965 nm
Smectite TOT 10-21 Une dizaine Ca2+, Na+ hy- 80-150 Élevée 700-800 Négative,
dratés entre Faible charge
feuillets (0,2 à 0,6)
et externes
Chlorite TOT 14,1 Une centaine Mg2+ externe 10-40 Faible 5-20 Positive
RU
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H H H H H H H H H H
O O O O O Eau liée
+ + + + +
H H H H H Ions positifs
O O O O O
Eau liée par épitaxie
H H H H H H H H H H
Atmosphère ionique
Ions OH, adsorption
OH OH OH OH OH OH OH OH OH OH
sur la couche T
OH OH
OH OH
Ions OH, adsorption
OH OH
sur la brisure
OH OH
OH OH
R
OH OH OH OH OH OH OH OH OH OH OH de la couche O
H H H H H H H H H H
O O O O O Eau liée par épitaxie
+ + + + +
H H H H H Ions positifs
O O O O O
Eau liée
H H H H H H H H H H
Figure 3 – Liaison des phases aqueuses à la surface de l’argile (source CTMNC, d’après [7])
Tableau 2 – Valeurs typiques des limites de liquidité, plasticité et retrait de différents argiles
Limite de liquidité Limite de plasticité Indice de plasticité Limite de retrait
Minéral Activité A
(en %) (en %) (en %) (en %)
matériau reste saturé d’eau. Dans les smectites, les forces colloı̈da-
les sont très importantes, avec des doubles couches épaisses et les
Limite de plasticité
On peut placer les argiles et les différents sols argileux dans un Les concentrations relatives en argiles et en dégraissants d’un
abaque de plasticité. Gippini [9] utilise un plan limite de plasticité/ sol argileux dépendent des conditions locales de dépôt de la cou-
indice de plasticité (figure 4). che à la formation du sol.
RV
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1.
1.1
1.2
Caractéristiques du tesson ...........................................................
Masse volumique ...............................................................................
Couleur ...............................................................................................
C 906 – 2
—
—
2
2
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1.3 Propriétés mécaniques ....................................................................... — 2
1.3.1 Modules élastiques .................................................................. — 2
1.3.2 Ténacité .................................................................................... — 2
1.3.3 Résistance mécanique ............................................................. — 2
1.3.4 Adhérence au mortier .............................................................. — 3
1.4 Propriétés thermiques ........................................................................ — 3
1.4.1 Expansion thermique............................................................... — 3
1.4.2 Chaleur spécifique ................................................................... — 3
1.4.3 Conductivité thermique ........................................................... — 3
1.5 Propriétés hydriques .......................................................................... — 3
1.5.1 Absorption d’eau à saturation par trempage.......................... — 3
1.5.2 Absorption d’eau dans l’air humide ....................................... — 3
1.5.3 Dilatation à l’humidité ............................................................. — 4
1.5.4 Résistance à la diffusion de la vapeur d’eau .......................... — 4
1.5.5 Capillarité, diffusivité hydrique et taux initial d’absorption... — 4
1.5.6 Perméabilité à l’eau liquide ..................................................... — 4
1.6 Durabilité ............................................................................................ — 4
1.6.1 Tenue au gel............................................................................. — 5
1.6.2 Efflorescence et vieillissement dus aux sels........................... — 5
1.6.3 Attaque des mortiers par les sulfates ..................................... — 5
2. Briques .............................................................................................. — 5
2.1 Briques apparentes pleines et perforées ........................................... — 5
2.2 Briques LD .......................................................................................... — 6
3. Éléments pour couverture............................................................. — 8
3.1 Tuiles plates ........................................................................................ — 8
3.2 Tuiles canal ......................................................................................... — 8
3.3 Tuiles à emboı̂tements ou à glissement ............................................ — 8
3.4 Qualité des tuiles................................................................................ — 9
4. Divers ................................................................................................ — 9
4.1 Bardages ............................................................................................. — 9
4.2 Boisseaux pour conduits de fumée ................................................... — 10
4.3 Pavés................................................................................................... — 10
5. Conclusion........................................................................................ — 10
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. C 907v3
’intérêt des matériaux de terre cuite dans le bâtiment est une évidence.
L Employés dans toutes les parties de la construction (murs, sols, toit, etc.),
on les retrouve sous différentes formes : briques, tuiles, bardages, carreaux, etc.
Dans l’article [C 905v2], leur procédé de fabrication, de la terre d’origine au
produit fini, a été décrit. Ici, seront précisées les différentes propriétés du tesson
de terre cuite, puis seront décrits les différents produits de terre cuite sur le
marché français, la mise en œuvre de ces produits faisant l’objet d’autres arti-
cles dans le traité « Construction ».
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RW
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1.2 Couleur
45
La couleur des terres cuites est liée principalement aux concen-
40
trations relatives en fer et en calcium [14]. Des couleurs du brun
rouge au beige, en passant par le rouge, l’orange, le rose, sont pro- 35
duites naturellement. Quand la concentration en fer est supérieure 30
à 5 %, la couleur après cuisson en atmosphère oxydante est rouge, 25
couleur de l’hématite. Si, par contre, la concentration en calcium 20
est supérieure à 7 %, la couleur tourne au jaune car le fer est main- 15
tenant sous la forme de ferrite de calcium. Un autre facteur impor- 10
tant est le rapport entre oxydes de fer et alumine. 5
Il est possible de modifier la couleur d’une terre cuite en modi- 0
fiant sa composition, d’abord en jouant sur le rapport fer/calcium 0 0,05 0,10 0,15 0,20 0,25 0,30 0,35 0,40 0,45 0,50
par ajout de calcaire. Par ajout de dioxyde de manganèse (1 à Porosité (fraction volumique)
4 %), on peut obtenir des couleurs brunes. L’ajout d’oxyde de titane
sur des argiles calcaires permet de parvenir à des couleurs jaunes. Mesuré en flexion Mesuré par ultrasons
L’ajout d’additifs dans la masse peut rapidement devenir coûteux
et, souvent, on réalise souvent une coloration superficielle avec Figure 1 – Module d’élasticité d’une terre cuite en fonction
une couche d’engobe. de la porosité (source CTMNC)
RX
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R
1. Géométrie des briques. Défauts superficiels acceptables ..... For C 907 – 2
2. Mécanique des briques .................................................................. — 2
3. Mécanique de maçonneries de briques ...................................... — 3
3.1 Construction conventionnelle ............................................................ — 3
3.2 Construction parasismique (selon Eurocode 8) ................................ — 4
4. Thermique des maçonneries ......................................................... — 4
4.1 Conductibilité et résistance thermiques ............................................ — 4
4.2 Ponts thermiques ............................................................................... — 4
4.3 Capacité thermique et facteur de résistance à la vapeur d’eau ....... — 9
4.4 Inertie thermique dynamique ............................................................ — 9
5. Protection incendie ........................................................................ — 9
5.1 Réaction au feu .................................................................................. — 9
5.2 Résistance au feu ............................................................................... — 9
6. Isolation phonique de murs en briques ...................................... — 11
7. Propriétés des tuiles ...................................................................... — 12
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. C 906
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R
Ou < 10 mm si L < 15 cm Ou < 2 mm si L < 20 cm Catégorie M (joint mince)
L et l < 4 % et < 10 mm
H < 0,5 mm
Avec L : longueur, l : largeur, H : hauteur
Tableau 2 – Nombre de fissures tolérées par produit (brique LD) (selon NF P12-021)
Pourcentage admissible
Nombre de rangées Nombre maximal Nombre maximal Nombre maximal total
de produits fissurés
verticales d’alvéoles de fissures transversales de fissures longitudinales de fissures
(en %)
1 1 0 1 < 30
2 1 1 1 < 30
< 30
3 et plus 1 2 2
< 15*
* Briques à résistance garantie
Classe de Autres
Résistance Résistance Épaisseur Résistance moyenne
résistance Provenance dimensions
moyenne individuelle (en cm) (en MPa)
à la Commentaires (en cm)
de l’échantillon minima
compression
(en MPa) (en MPa) A 30 6
(en Rc)
Uniquement
A 37,5 37,5 x 24,9 8
pour les briques
RC 28 2,8 2,3 enduites à per-
B 30 37,3 x 24,9 8
forations hori-
zontales
B 37,5 8
RC 40 4 3,2
RC 50 5 4,0 C 37,5 25 x 25 10
RC 60 6 4,8 Uniquement
pour les briques
RC 70 7 5,6 enduites LD 1. Géométrie des briques.
RC 80 8 6,4
RC 90 9 7,2
Défauts superficiels
RC 100 10 8 acceptables
RC 110 11 8,8
RC 120 12 9,6
RC 130 13 10,4 Se reporter aux tableaux 1 et 2.
RC 140 14 11,2 Briques endui-
tes LD et appa-
RC 150 15 12,0
rentes HD
RC 200 20 16
RC 250 25 20
2. Mécanique des briques
RC 300 30 24
RC 400 40 32
Consulter les tableaux 3, 4, 5 et 6.
SP
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R
A 25 50 x 24,9 Joint mince 9
fb = Rm δc δ
Tableau 6 – Principales caractéristiques demandées aux briques par les normes NF EN 771-1 et
NF EN 771-1/CN
NF EN 772-16
Configuration
NF EN 772-3
Caractéristiques géométriques
NF EN 772-20
Planéité et parallélisme de la face de pose
NF EN 772-3
Volume net et pourcentage de vide Pour brique LD
NF EN 772-9
Masse volumique apparente sèche > 1 000 kg/m3 3 niveaux de tolérance < 1 000 kg/m3 3 niveaux de tolérance
Dilatation à l’humidité à l’eau bouillante NF EN 772-19 < 0,6 mm/m < 0,6 mm/m
3 Catégories
Teneurs en sels solubles actifs NF EN 772-5
S0, S1, S2
SQ
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cYPW
Tableau 7 – Facteur de sécurité à employer sur les Tableau 10 – Résistances minimales des éléments
propriétés mécaniques des briques (selon Eurocode 6) de construction pour construction parasismique
R
NF EN 1998-1 >5
mortier fm
Selon son dessin, la brique appartient à un groupe (1 à 4)
indiqué par le producteur.
Tableau 11 – Épaisseurs et élancements minimaux
Tableau 8 – Paramètres pour calculer la résistance pour construction parasismique
à la compression de maçonnerie de briques
Groupes de briques
Exposant Exposant 1 > 150 mm
k
a b Épaisseurs
2, 3 et 4 > 200 mm
Maçonnerie de joint tradi- 0,55 (gr.1)
0,7 0,3 Élancement (hauteur
tionnel à 0,35 (gr.4) < 20
d’étage/épaisseur mur)
Maçonnerie de joint mince 0,75 (gr.1) Panneau de contrevente-
0,85
(pour les groupes 1 et 4) 0,35 (gr.4) ment (longueur du panneau/ > 0,4
hauteur du panneau)
Maçonnerie de joint mince 0,7 (gr.2)
0,7
(pour les groupes 2 et 3) 0,5 (gr.3)
& Épaisseur des éléments et élancements
Voir le tableau 11.
Tableau 9 – Résistance initiale au cisaillement de murs
& Autres dispositions constructives en maçonnerie
de briques
Des chaı̂nages verticaux et horizontaux de section 150 ¥ 150 mm
sont à prévoir selon les modalités suivantes :
Résistance au cisaillement
Montage – aux bords libres de chaque élément de mur de la structure ;
(en MPa)
– de chaque côté des ouvertures pratiquées dans les murs, dont
Mortier courant M10-M20 0,3 la surface est supérieure à 1,5 m2 ;
– à chaque intersection entre les murs de structure, lorsque les
Mortier courant M5-M9 0,2 chaı̂nages imposés par les règles ci-dessus sont distants de plus
de 1,5 m.
Mortier joint mince 0,3
SR
Les matériaux de construction
(Réf. Internet 42224)
1– Les granulats
Plâtre C910 35
Ciments C920 39
4– L'acier
5– Les ibres
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ST
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Plâtre
S
1.1 Gypse naturel............................................................................................... — 2
1.2 Anhydrite...................................................................................................... — 2
1.3 Gypse de synthèse ...................................................................................... — 2
2. Produits de déshydratation du gypse ................................................ — 3
3. Hydratation et prise ................................................................................ — 4
3.1 Prise ............................................................................................................. — 4
3.2 Variations de volume .................................................................................. — 5
3.3 Séchage ........................................................................................................ — 5
3.4 Temps de prise et durée d’emploi.............................................................. — 6
4. Fabrication ................................................................................................. — 6
4.1 À partir de gypse naturel ............................................................................ — 6
4.2 À partir de gypses de synthèse .................................................................. — 7
4.3 Conception des plâtres dans l’industrie .................................................... — 8
4.4 Produits en plâtre ........................................................................................ — 8
5. Variétés ....................................................................................................... — 9
5.1 Plâtres destinés au bâtiment ...................................................................... — 9
5.2 Plâtres à mouler pour l’art et l’industrie .................................................... — 11
5.3 Produits pour chapes autolissantes ........................................................... — 11
6. Produits préfabriqués ............................................................................. — 11
6.1 Carreaux ....................................................................................................... — 11
6.2 Plaques ......................................................................................................... — 12
6.3 Techniques particulières ............................................................................ — 12
6.4 Produits préfabriqués pour plafond........................................................... — 13
7. Propriétés................................................................................................... — 13
7.1 Isolation thermique et régulation de l’hygrométrie.................................. — 13
7.2 Humidité des locaux.................................................................................... — 13
7.3 Isolation acoustique .................................................................................... — 14
7.4 Correction acoustique ................................................................................. — 14
7.5 Résistance au feu......................................................................................... — 15
7.6 Plâtre et environnement ............................................................................. — 15
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. C 910
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 910 − 1
SU
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PLÂTRE ______________________________________________________________________________________________________________________________
S
calcium naturels, pour la fabrication des plâtres et produits en plâtre. En France, l'anhydrite naturelle, exploitée essentiellement en Lor-
raine, est destinée soit à la fabrication du ciment, soit à la fabrication
d'un liant employé pour la confection de murs de sécurité dans les
1.1 Gypse naturel anciennes galeries de mines.
Le gypse appartient à la famille des évaporites qui sont les roches Des liants d'anhydrite naturelle ou chimique sont également
sédimentaires les plus solubles dans l'eau. On considère générale- fabriqués en Allemagne, en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas et en
ment que le gypse résulte de l'évaporation de l'eau des lagunes France pour la réalisation de chapes de revêtements de sols.
marines sursaturées. Plusieurs théories s'affrontent cependant à L'anhydrite chimique est un sous-produit de la fabrication de
propos des conditions qui ont permis le dépôt de bancs de gypse l'acide fluorhydrique principalement et de l'acide phosphorique
très pur d'épaisseur importante (pouvant atteindre 18 à 20 m). Les accessoirement.
gisements les plus importants datent de l'ère secondaire (trias et
jurassique) ou tertiaire (éocène et oligocène). Le gypse est présent
en quantités relativement importantes dans la nature, mais inégale- 1.3 Gypse de synthèse
ment réparties à la surface du globe.
Les principaux gisements français sont situés dans : Le gypse de synthèse est le produit d'une réaction chimique
— le Bassin parisien (éocène) ; industrielle. Les principales sources de gypse chimique sont :
— le Vaucluse (oligocène) ; — la fabrication de l'acide phosphorique (phosphogypse) par
— les Alpes (trias) ; attaque sulfurique du phosphate naturel ;
— le Jura (trias) ; — la fabrication d'autres acides minéraux (acide borique : boro-
— les Pyrénées et les Landes (trias) ; gypse, acide fluorhydrique : fluorogypse) ou organiques : organo-
— les Charentes (jurassique). gypses (acide citrique, tartrique, etc.) La fabrication de l'oxyde de
titane (TiO2) conduit également à une production de gypse appelé
1.1.1 Formes cristallines titanogypse ;
— la désulfuration des gaz et fumées : l'oxydation de l'anhydride
Le gypse cristallise dans le système monoclinique. À l'échelle sulfureux énanhydride sulfurique puis sa réaction avec de la chaux,
moléculaire, il présente une structure feuilletée dans laquelle alter- provoquée dans le but d'éliminer le soufre des gaz de combustion
nent une couche d'eau et deux couches de sulfate de calcium. des centrales thermiques, produit un gypse appelé désulfogypse
(FGD gypsum en anglais, REA Gips en allemand).
Les principales variétés que l'on rencontre dans la nature sont :
— sous forme macrocristallisée : le gypse lamellaire, le fer de Des quantités importantes de phosphogypse et de désulfogypse
lance, le gypse lenticulaire, la rose des sables ; sont ainsi produites annuellement dans le monde.
— sous forme microcristallisée : l'albâtre, le gypse fibreux, le Le développement de l’urbanisation de certaines régions et
gypse saccharoïde, le gypse éolien. l’importance croissante des préoccupations d’environnement sont
Le gypse exploité dans l'industrie plâtrière est une roche micro- autant de contraintes pesant sur l’exploitation du gypse naturel.
cristallisée à grains généralement fins (gypse saccharoïde). Il est Dans les pays d’Europe occidentale, les gisements de gypse seront
rarement pur et se trouve mélangé à des impuretés en nombre et à terme soit inexploitables (par exemple en Île-de-France où une
proportion variables d'une carrière à l'autre : argile, calcaire, silice, très faible partie des réserves de gypse existantes pourra être
dolomie, anhydrite, etc. D'autres impuretés syncristallisées, présen- exploitée du fait de contraintes diverses), soit en voie d’épuisement.
tes en quantités très faibles, colorent généralement les gypses natu- C’est une des raisons pour lesquelles l’utilisation de certains gypses
rels en rose, beige, gris, etc. de synthèse comme matière première pour la fabrication du plâtre
s’avère une solution intéressante.
L'utilisation du phosphogypse dans l'industrie du plâtre a été ten-
1.1.2 Caractéristiques physico-chimiques tée dans de nombreux pays dans les années 1960-1970 mais a dû
Elles sont les suivantes : être abandonnée progressivement pour des raisons économiques
et parfois techniques. En effet, l'élimination nécessaire des impure-
— formule chimique : CaSO4 . 2 H2O ;
tés provenant des phosphates naturels, présentes dans le phospho-
— masse volumique : 2,31 . 103 kg/m3 ; gypse et parfois sous forme syncristallisée, exige des épurations
— système cristallin : monoclinique ; chimiques coûteuses. Par ailleurs, le phosphogypse se présente
— solubilité (en grammes de sulfate de calcium par kilogramme toujours sous forme humide (17,5 à 25 % d'eau par rapport à la
d'eau) : masse du produit sec) et cela implique un traitement thermique plus
• à 3 °C : 1,81, important que celui du gypse naturel qui ne contient que quelques
• à 20 °C : 2,04, pour-cent en masse d'humidité.
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C 910 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Construction
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______________________________________________________________________________________________________________________________ PLÂTRE
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de l’utilisation
Odeur Neutre
Toxicité Non toxique
Si l’utilisation du phosphogypse s’est révélée techniquement et les semi-hydrates α ou β (selon que l’on opère respectivement sous
économiquement inadaptée, il n’en est pas de même de celle du pression de vapeur d’eau ou à l’air libre) suivant la réaction :
gypse de désulfuration des fumées de centrales thermiques, le
désulfogypse. Toutefois, l'utilisation du désulfogypse présente 1 3
encore certains inconvénients par rapport à l'utilisation de gypses CaSO 4 ⋅ 2H 2 O ! CaSO 4 ⋅ --- H 2 O + --- H 2 O
2 2
naturels. En effet, il contient des impuretés qui le rendent, en géné-
ral, impropre à la fabrication des plâtres pour enduits et surtout des
plâtres à mouler. Ces impuretés entraînent aussi parfois une légère Vers 200 °C, on obtient l’anhydrite III ou anhydrite soluble (insta-
coloration du plâtre. ble) qui se réhydrate très rapidement en semi-hydrate au contact de
l’eau en phase vapeur :
Par ailleurs, la fabrication du lait de chaux nécessaire à la fabri-
cation du désulfogypse demande l'ouverture de carrières de cal- 1 1
caire. Ainsi, la fabrication du désulfogypse passe par l'exploitation CaSO 4 ⋅ --- H 2 O ! CaSO 4 III + --- H 2 O
2 2
de deux types de carrières, au lieu d'une seule dans le cas du gypse
naturel. Vers 220 °C pour le semi-hydrate α, et 350 °C pour le β , l’anhydrite
La France dispose de peu de ressources en ce domaine, mais III se transforme en anhydrite II stable (surcuit) :
l’Allemagne, la Grande-Bretagne et d’autres pays européens sont en
CaSO 4 III → CaSO 4 II
mesure de fournir des quantités importantes de désulfogypse.
L'industrie européenne du plâtre (Eurogypsum, association euro- L’anhydrite II se réhydrate lentement au contact de l’eau liquide.
péenne des producteurs de gypse et fabricants de plâtre et produits
Vers 1 230 °C se produit à nouveau une réaction de transforma-
en plâtre) et les sociétés productrices d'électricité ont défini un
tion :
cahier des charges fixant les critères de pureté rendant les désulfo-
gypses propres à l'emploi comme matière première (tableau 1). CaSO 4 II → CaSO 4 I
Elles ont demandé de les cataloguer comme sous-produits à usage
industriel et non comme déchets. L’anhydrite I ne se réhydrate que très difficilement.
D’ores et déjà, une partie importante du plâtre est produit en
Au-delà de 1 250 °C, on obtient la décomposition de l’anhydrite I :
Europe (Allemagne, Benelux…), aux États-Unis et au Japon à partir
de gypse de désulfuration et cette technique est amenée à se déve- 1
lopper dans les années à venir. CaSO 4 I ! CaO + SO 2 + --- O 2
2
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PLÂTRE ______________________________________________________________________________________________________________________________
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cubique à
Système cristallin monoclinique rhomboédrique hexagonal orthorhombique faces centrées
Teneur en eau
20,92 6,20 6,20 0 0 0
(% en masse)
Masse volumique
2,31 . 103 2,93 . 103 à
2,76 . 103 2,63 . 103 2,58 . 103 2,93 . 103 à 2,97 . 103
(kg/m3) 3,0 . 103
S
Masse molaire
172,20 145,15 145,15 136,10 136,10 136,10
(g/mol)
Volume molaire
74,50 52,40 55,20 52,80 45,8 à 46,4
(cm3/mol)
3. Hydratation et prise
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C 910 − 4 © Techniques de l’Ingénieur, traité Construction
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Ciments
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CIMENTS _________________________________________________________________________________________________________________________
S
se passe ou, au mieux, peu de choses. sous l’eau. Pour cela, ils mélangeaient de la chaux vive CaO, obte-
En effet, et le lecteur pourra en faire le test, un mélange de cal- nue par cuisson de calcaire, et des cendres volcaniques de la
caire (source de chaux), de sable (source de silice) et d’eau ne dur- région de Pouzzoles. C’est de là qu’est venu le terme bien connu
cira jamais. Un mélange de calcaire (source de chaux), d’argile de « pouzzolanique », qui se dit d’un matériau capable, en pré-
(source de silice, d’alumine et d’oxyde de fer) et de l’eau donnera, sence d’eau, de fixer la chaux [2].
certes, de la marne, mais aucune modification des propriétés phy-
Après les romains, la technologie des liants hydrauliques se per-
siques et mécaniques du mélange. En revanche, un mélange de
dit complètement jusqu’en 1756, lorsque John Smeaton découvrit
chaux CaO (obtenue par décarbonatation du calcaire CaCO3 vers
que les chaux les plus hydrauliques, donc celles effectuant les
900 oC) et d’argile réagit, car on note des modifications géo-
meilleures prises, sont obtenues à partir d’un mélange de calcaire
techniques du mélange et une lente montée des caractéristiques
et d’argile et non, comme on le croyait depuis toujours, de calcaire
mécaniques dont le niveau final reste faible. Mieux encore, un
pur. En revanche, cette propriété d’hydraulicité du mélange ainsi
mélange de chaux, de laitier ou de cendres volantes et d’eau voit
constitué est restée totalement inexpliquée jusqu’aux travaux de
une montée lente et progressive des résistances mécaniques qui, à
Louis Vicat qui élabore, en 1817, la théorie de l’hydraulicité et fait
long terme, peuvent atteindre des niveaux élevés.
connaître le résultat de ses recherches. Il donne des indications pré-
cises sur les proportions de calcaire et de silice nécessaires pour
En fait, pour que la réactivité du mélange soit effective, il constituer le mélange qui, après cuisson à la température
faut que les quatre ingrédients de base aient subi un traite- convenable et broyage, sera un véritable liant hydraulique fabriqué
ment thermique. industriellement : le ciment artificiel. L’industrie du ciment était née.
Le calcaire CaCO3 se décarbonate à environ 900 oC pour Quelques années plus tard, en 1824, l’écossais Aspdin donnait le
donner de la chaux vive CaO, matière réactive ; les trois oxy- nom de Portland au ciment qu’il fabriquait et qui égalait les perfor-
des perdront leurs structures cristallines stables vers 1 450 oC mances de la pierre de cette région.
au profit de structures amorphes plutôt réactives.
TP
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__________________________________________________________________________________________________________________________ CIMENTS
TQ
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CIMENTS _________________________________________________________________________________________________________________________
S
diminution de la perméabilité...). à cyclones et
Certains constituants peuvent avoir plusieurs de ces propriétés, précalcination
à un degré plus ou moins développé.
Four rotatif
■ Ainsi, en fonction de la nature des constituants utilisés et de leur
dosage, il existe une grande variété de types de ciments. On peut
citer :
– les ciments courants (§ 5.2) ;
– les ciments adaptés à des usages spécifiques (§ 5.3) ; Clinker Broyage Silos
– les ciments blancs (§ 5.4) ; ajouts
Stockage
– les ciments spéciaux [1] (§ 5.5) ; clinker
– les liants hydrauliques routiers (§ 5.6).
5. Fabrication
5.1 Fabrication du clinker Expéditions
Sacs Vrac
Le constituant principal des ciments est le clinker obtenu à
partir de la cuisson d’un mélange approprié de calcaire et
d’argile, en proportion respective moyenne de 80 % et 20 %.
Camions et wagons Wagons Camions
Les différentes étapes de sa fabrication, illustrées sur la figure 3,
sont décrites ci-après (voir aussi [3]).
Figure 3 – Schéma de fabrication du ciment par voie sèche
TR
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La chaux
Définitions et histoire
par Gilles MARTINET
Directeur général du LERM, Laboratoire d’études et de recherches sur les matériaux
et Philippe SOUCHU
Documentaliste au LERM, Laboratoire d’études et de recherches sur les matériaux
S
1. Le calcaire, la pierre à chaux ........................................................ C 922 – 2
2. La chaux, toute une histoire ......................................................... — 2
2.1 Archéologie de la chaux ..................................................................... — 2
2.2 La chaux dans l’histoire de la construction....................................... — 2
2.2.1 Période gréco-romaine ............................................................ — 2
2.2.2 Période médiévale ................................................................... — 3
2.3 Les liants des Lumières (ou lumière sur les liants) .......................... — 3
3. La chaux : ce que la chimie a permis de comprendre .............. — 4
3.1 Cuisson du calcaire, création de la chaux ......................................... — 4
3.2 Extinction de la chaux vive ................................................................ — 4
3.3 Les « deux » chaux ............................................................................. — 5
3.3.1 Chaux aérienne ou chaux grasse ............................................ — 5
3.3.2 Chaux hydraulique ou chaux maigre ...................................... — 5
3.4 Mécanismes de durcissement et de prise ......................................... — 5
3.4.1 Carbonatation ou prise aérienne............................................. — 5
3.4.2 Hydratation ou prise hydraulique ........................................... — 5
3.4.3 Réaction pouzzolanique........................................................... — 6
4. Conclusion........................................................................................ — 6
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. C 922
se focalisera sur la chaux seule. L’apparition des ciments dits « naturels » et des
ciments dits « Portland » suivra dans le temps, même si cette chronologie
linéaire n’est pas si simple : tous ces produits ont parfois cohabité et cohabitent
encore.
Après la présentation de la matière première, ce document retracera l’évolu-
tion de l’utilisation de la chaux dans la construction, les expérimentations sécu-
laires dont elle fut l’objet, et l’apport de la science à sa compréhension.
La dernière partie sera consacrée à lister simplement les données, réactions et
définitions chimiques acquises et tentera de faire le lien avec deux documents
de cette collection qui traiteront dans le détail, pour l’un de la chaux aérienne,
pour l’autre de la chaux hydraulique.
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LA CHAUX ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––
1. Le calcaire, la pierre à chaux – apport de calcium, dans l’alimentation des animaux d’élevage ;
– matière première entrant dans la fabrication de chaux ou de
ciment.
Pour évoquer la chaux, il faut en premier lieu parler de la matière C’est ce dernier point qui intéresse cet article. Le paragraphe sui-
première : le calcaire. vant résume comment l’homme va développer la fabrication,
l’usage et la compréhension des liants minéraux à partir de la cuis-
son des roches carbonatées.
Sans calcaire, pas de chaux.
Le calcaire est le cru, la chaux est le cuit.
Les calcaires sont des roches sédimentaires très abondantes 2. La chaux, toute une histoire
dans la constitution superficielle de la croûte de notre terre. Elles
sont composées majoritairement de carbonate de calcium (CaCO3)
et, dans une moindre mesure, de carbonate de magnésium (CaMg
(CO3)2). Lorsque ces roches comportent une proportion non négli- Les usages de la chaux ont largement précédé la connaissance
geable d’argiles, on utilise des terminologies telles que « marne rationnelle des mécanismes de sa fabrication et de sa prise. Jus-
calcaire » ou « calcaire argileux ». qu’au 19e siècle, ce sont donc les savoirs empiriques qui ont guidé
les pratiques des chaufourniers, des maçons et des architectes. Les
S
& Leurs principales caractéristiques sont les suivantes : usages de ce matériau, qui a permis des réalisations architectura-
– du point de vue chimique : elles contiennent au moins 50 % de les, artistiques et domestiques majeures, ont recoupé ce que l’ana-
calcite (CaCO3), ont généralement une faible dureté et font efferves- lyse scientifique a ensuite dénommé décarbonatation, prise
cence à l’acide chlorhydrique (dégagement de CO2) ; aérienne, réaction pouzzolanique et prise hydraulique.
– du point de vue géologique : elles proviennent la plupart du Nous nous proposons, dans cette partie historique, de suivre les
temps de l’accumulation de dépôts, fossiles ou terrigènes. Elles peu- péripéties de l’usage de la chaux dans le domaine de la construc-
vent être aussi issues de précipitations chimiques ou biochimiques. tion, péripéties qui trouveront leurs explications et leur conclusion
dans les recherches des chimistes et des ingénieurs de la fin du 18e
& Leur classification est faite suivant leurs caractéristiques
et du début du 19e siècles, recherches qui ouvriront les voies de
principales : l’exploitation rationnelle et industrielle des propriétés des roches
– la proportion de calcite : calcaire pur, dolomitique, argileux… ; carbonatées.
– le milieu de dépôt : calcaire marin, lacustre, continental… ;
– la taille des grains : calcaire micritique (calcite microcristalline
dont la taille n’excède pas 10 mm), sparitique (calcite spathique 2.1 Archéologie de la chaux
d’environ 100 mm), grossier (calcite de plus de 200 mm) ;
– leur texture, leur compacité, la nature et/ou la quantité de fossi- Sans que l’on sache comment en est apparu l’usage, la chaux est
les : calcaire marbrier, coquillier, oolithique, récifal, à milioles… employée depuis des temps très anciens. Des fouilles de sites du
néolithique du début du 6e millénaire, en Syrie, ont mis à jour de
& Les roches calcaires (figure 1) sont aujourd’hui utilisées comme : la vaisselle blanche de chaux, contemporaine d’habitats aux sols
– matériau ornemental (sculpture et statuaire) ; et murs chaulés [1].
– roche à bâtir dans la construction ; La chaux fraı̂chement modelée étant extrêmement fragile, l’ajout
– matériau de voirie ; de fibres végétales fournissait une cohésion au mortier frais. Cette
– sable et granulats dans la fabrication des mortiers, des bétons, fibre constituait également un réseau d’échanges gazeux permet-
des assises de chaussée et des enrobés bitumineux ; tant son durcissement au sein de parois épaisses.
– charge minérale pulvérulente dans divers produits industriels
(plastiques, colles, récurrents…) ;
– fondant dans la fusion du verre (en sable) et dans la fusion des 2.2 La chaux dans l’histoire
métaux ferreux (en castines) ;
– amendement calcique agricole pour lutter contre l’acidification de la construction
du sol ;
2.2.1 Période gréco-romaine
Les Grecs ont eu recours à la technique du stuc, matériau à base
de chaux additionnée de plâtre et de poudre de marbre, dès le 7e
siècle av. J.-C. pour recouvrir les appareillages de pierre. C’est à la
fin du 2e siècle av. J.-C. que le mortier de chaux se répand pour la
construction des murs. Ces mortiers étaient généralement consti-
tués de chaux et de sable fin. Pour rendre les mortiers plus durs et
stables dans l’eau, des cendres volcaniques (Terre de Santorin, du
nom de l’ı̂le de la mer Égée), étaient parfois ajoutées…
Les Romains ont poursuivi et grandement amélioré les techni-
ques de fabrication de la chaux et celles de sa mise en œuvre
dans les maçonneries. On ignore quand l’usage de la chaux a com-
mencé dans la maçonnerie romaine, mais Caton, le premier,
signale cet usage au cours du 2e siècle av. J.-C. [2]. Son usage se
répandit ensuite rapidement. Vitruve, au premier siècle, dans De
l’Architecture, précise le mode de fabrication du mortier romain et
préconise l’ajout de la pouzzolane : « cette terre mêlée avec la
chaux et les pierres, rend la maçonnerie si solide, que non seule-
ment dans les édifices ordinaires, mais même au fond de la mer,
elle fait des masses d’une grande dureté ». (Chapitre 6, De la
Figure 1 – Carrière de calcaire – Pierre à bâtir (Source Lerm) pouzzolane).
TT
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Chaux aérienne
Contexte, fabrication, domaines applicatifs
par Gontran HERRIER
Docteur en sciences chimiques de l’université de Namur
Ingénieur de recherche dans les applications de la chaux en Génie civil – Lhoist
R&D – Groupe Lhoist
Marc PELLETIER
Ingénieur Polytech’Orléans
Responsable du Laboratoire analytique et de l’Assistance technique – Lhoist
R&D – Goupe Lhoist
et Daniel PUIATTI
Ingénieur INSA de Strasbourg
Directeur marketing et développement des applications de la chaux en Génie
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civil – Groupe Lhoist
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TV
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à l’abri de l’atmosphère, sous peine de voir la réactivité diminuer & La porosité des grains est dépendante, à la fois, de celle du cal-
suite à une hydratation partielle. caire de départ et des conditions de sa calcination. Elle peut varier
S
dans une gamme de 25 à 55 %.
Une fois la chaux vive au contact avec l’eau, il se produit une
réaction très exothermique (1 155 kJ/kg de CaO) qui, en conditions
et quantités d’eau contrôlées, mène à la formation de chaux hydra- 1.2.5 Solubilité et pH
tée appelée aussi « chaux éteinte » ou encore « hydroxyde de cal- Les chaux aériennes sont solubles en très petite quantité dans
cium », solide dont les molécules d’eau sont liées chimiquement. l’eau. À 20 C, la masse de CaO, soluble dans 100 g d’une solution
Le suivi de la production de chaleur au cours du temps est, par ail- saturée, est de 0,125 g et cette solubilité décroı̂t avec la
leurs, mis à profit pour tester la réactivité d’une chaux vive. température.
Le dégagement de la chaleur d’hydratation s’enclenche au fur et Si on augmente la concentration en chaux au-delà du seuil de
à mesure que l’eau pénètre dans les pores de la chaux vive, ce qui saturation le pH n’augmente plus, mais il se forme alors une sus-
exerce des forces expansives internes dans les particules et pro- pension de chaux en excès (eau de chaux, puis lait de chaux pour
voque leur fracturation. Les cristaux originels sont ainsi désintégrés des concentrations plus élevées).
en micro-particules de chaux hydratée. L’extinction de la chaux vive
La chaux aérienne est un produit basique. Ainsi, sa dissolution
provoque alors une expansion volumique d’un facteur 2,5.
dans l’eau provoque une augmentation du pH jusqu’à 12,4, dans
En pratique, un excès d’eau par rapport à la quantité stœchiomé- le cas d’une solution saturée à 25 C. L’ajout d’une trace de chaux
trique est nécessaire pour que la réaction d’hydratation soit com- vive peut provoquer une brusque augmentation du pH (de 7 à 11)
plète. En effet, une fraction de l’eau ajoutée est évaporée lors du d’une eau distillée.
dégagement de chaleur initial, d’une part, et une autre fraction se
retrouve sous forme d’eau libre, non combinée chimiquement, 1.2.6 Présence d’impuretés
adsorbée par les particules d’hydrate, d’autre part.
Les éléments étrangers, que l’on peut détecter dans une chaux,
Contrairement à la chaux vive, la chaux hydratée est capable de sont directement dépendants de la pureté de la pierre calcaire
fixer le dioxyde de carbone de l’air, en atmosphère humide, pour extraite du gisement.
donner du carbonate de calcium (voir figure 1) selon la réaction
suivante : & Le carbonate de calcium peut ainsi être considéré comme inerte
ou, au contraire, actif selon la destination finale de la chaux. La pré-
Ca (OH)2 + CO2 → CaCO3 + H2O sence d’oxyde de magnésium n’est pas dommageable en applica-
tion sidérurgique, mais au-delà d’un taux de 2 à 5 %, cela peut ren-
1.2.2 Couleur, odeur dre la chaux inadaptée à certaines applications spécifiques.
La chaux vive est un solide de couleur blanche. Sa teinte peut & D’autres éléments chimiques se retrouvent dans la chaux, en
tendre vers le gris, le brun, ou le jaune, lorsque des impuretés quantités variables. Ainsi, le silicium, l’aluminium, le fer ou le sou-
sont présentes (particulièrement les oxydes de fer et de manga- fre peuvent provenir, soit de la pierre calcaire, soit du combustible
nèse). La chaux éteinte, consécutivement à la réaction d’hydrata- utilisé pour la calcination. D’autres éléments moins abondants (tra-
tion, est plus fine et plus blanche que la chaux vive dont elle dérive. ces) sont spécifiques de la composition du calcaire originel.
Les chaux aériennes ont une légère, mais perceptible, odeur ter-
1.2.7 Stabilité à l’air et conservation
reuse, cependant non agressive.
La chaux vive et la chaux hydratée sont des produits stables.
1.2.3 Structures cristallines & La chaux vive est réactive à l’eau, qui provoque son extinction,
L’oxyde de calcium, dans sa forme la plus pure, cristallise dans le comme évoqué plus haut. C’est pour cette raison qu’elle doit être
système cubique, la longueur de la maille élémentaire étant égale à conservée à l’abri de l’air ambiant, pour éviter que sa réactivité ne
4,8 Å. se dégrade au cours du temps. De plus, contenant une faible quan-
tité de Ca(OH)2, les chaux vives commerciales sont susceptibles
Les particules de chaux éteinte sont microcristallines ou de taille d’absorber le CO2 contenu dans l’air et de se carbonater. Cette réac-
colloı̈dale, la chaux cristallisant dans le système hexagonal tion libère l’eau liée chimiquement, qui est alors rendue disponible
(a = 3,58 Å, c = 4,9 Å). pour hydrater la chaux vive et perpétuer le processus. L’exposition
à l’air des chaux vives doit, dès lors, être la plus restreinte possible
1.2.4 Poids spécifique et densités durant les différentes opérations de manipulation.
& Le poids spécifique de la chaux vive, c’est-à-dire le rapport entre & La chaux éteinte est encore plus stable, puisque l’ajout d’eau
la masse de solide et le volume qu’il occuperait à porosité nulle et n’apporte plus de modification de sa composition chimique. La
sans vide entre les grains, est compris dans une gamme de 3,25 à réaction d’hydratation peut être réversible à haute température : la
TW
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cYRS
chaux éteinte se décompose alors en oxyde de calcium et en eau. 1.2.8.2 Chaux hydratée
Seule la présence de CO2 dans l’air peut affecter la conservation de Un grand nombre de réactions connues de la chaux se font, soit
la chaux hydratée en conditions ambiantes, via sa recarbonatation à partir de la chaux vive et en présence d’eau, soit via la chaux
en CaCO3 (voir le cycle de la chaux aérienne calcique à la figure 1). hydratée en poudre, soit encore via des suspensions de chaux
dans l’eau à des concentrations diverses. Quelques schémas réac-
1.2.8 Réactions chimiques avec divers composés tionnels représentatifs sont présentés ici, faisant intervenir la chaux
hydratée sous ses différentes formes possibles.
1.2.8.1 Chaux vive
& Neutralisation des acides en solution aqueuse
La principale réaction chimique de la chaux vive qui est mise à
profit est son extinction et la production de chaleur qui en découle. La chaux hydratée mise en solution aqueuse s’ionise directement
selon :
Cette propriété est largement utilisée, par exemple dans le traite-
ment des sols dans le domaine du Génie civil : l’abaissement de la Ca (OH)2 → Ca2+ + 2 OH−
teneur en eau naturelle des sols est la conjonction de l’hydratation
de la chaux vive épandue, de la production de chaleur et des opéra- La solution résultante possède des propriétés basiques et alcali-
tions de malaxage du sol. nes qui peuvent ensuite être mises à profit. La chaux hydratée est
une base bifonctionnelle, ce qui, malgré sa faible solubilité, en fait
Il existe d’autres types de réactions connues de la chaux vive. une base très forte. En comparaison avec les bases alcalines
S
(NaOH, KOH), une masse moindre de chaux hydratée est néces-
& Réactions avec les gaz acides saire pour la neutralisation des acides. Elle réagit avec les acides
Les gaz acides ne réagissent pas en conditions sèches et à tem- faibles pour donner lieu à des sels alcalins, et avec les acides
pérature ambiante avec la chaux vive. Cependant, à des températu- forts, les produits réactionnels étant alors des sels neutres ou légè-
res plus élevées, peuvent se produire les neutralisations suivantes : rement alcalins.
– au-dessus de 350 C : & Neutralisation des gaz acides
CaO + 2 HCl → CaCl2 + H2O La chaux hydratée en poudre, dont les propriétés de taille de par-
ticules et de porosité (surface spécifique, volume poreux acces-
CaO + 2 HF → CaF2 + H2O sible) peuvent être contrôlées, peuvent capter et neutraliser les
gaz acides contenus dans les fumées et rejets industriels, tels que
Les réactions avec le dioxyde et trioxyde de soufre peuvent se les oxydes de soufre et d’azote, ainsi que le gaz carbonique.
dérouler selon la séquence suivante, pour former du sulfate de
calcium : & Réactions avec les carbonates alcalins
– de 300 à 400 C : Ce type de réaction est utilisé, entre autre, pour la fabrication de
la soude caustique. La chaux hydratée réagit avec les carbonates
CaO + SO2 → CaSO3 alcalins, solubles, en formant du carbonate de calcium insoluble
CaSO3 + 1 O2 → CaSO4 et de l’hydroxyde métallique.
2
TX
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Chaux hydrauliques
par Emmanuelle GRES-ROQUE
Responsable Communication et export
Simplast SARL (Socli, Izaourt (France))
Cet article est la réédition actualisée de l’article [C 924] intitulé « Chaux hydrauliques »
paru en 2010, rédigé par Xavier GUILLOT et Emmanuelle GRES-ROQUE.
S
— 4
2. Fabrication ....................................................................................... — 5
2.1 Extraction, concassage et criblage .................................................... — 5
2.2 Cuisson et décarbonatation ............................................................... — 5
2.3 Broyage et hydratation ...................................................................... — 6
3. Applications en construction ....................................................... — 6
3.1 Bâtiment ............................................................................................. — 6
3.2 Produits de stabilisation des sols ...................................................... — 6
4. Conclusion........................................................................................ — 7
5. Glossaire ........................................................................................... — 7
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. C 924v2
a chaux est un matériau connu et utilisé depuis l’Antiquité, obtenu par cal-
L cination de roches calcaires suivie, généralement, d’une phase d’extinction
à l’eau avant emploi. Un article de cette collection en retrace d’ailleurs
l’histoire [C 922].
Mais, il est abusif de parler de la chaux au singulier, car ce matériau revêt de
multiples facettes. Il convient notamment de distinguer les chaux aériennes des
chaux hydrauliques. Si les premières ont la propriété de ne durcir qu’à l’air, les
secondes font prises au contact de l’eau, à l’instar des ciments, avant de réagir
elles-aussi au contact de l’air.
Les chaux hydrauliques sont donc des liants puisqu’elles assurent la cohésion
des matériaux, avec lesquels elles sont mélangées, dès l’instant où de l’eau est
ajoutée. Le présent article traite uniquement des chaux hydrauliques. En ce qui
concerne les chaux aériennes, le lecteur est invité à consulter l’article corres-
pondant paru dans cette même base documentaire [C 923].
Le caractère hydraulique des chaux n’a véritablement été maı̂trisé qu’à l’issue
des travaux de Louis Vicat sur l’hydraulicité (dès 1820). L’essor industriel des
chaux hydrauliques a connu son apogée au cours des premières décennies du
20e siècle puisqu’en 1925, la France produisait plus de chaux hydrauliques que
de ciments (3,2 millions de tonnes contre 2,3 millions). La tendance s’est
ensuite très fortement inversée avec l’essor de la fabrication du ciment (appari-
tion du four rotatif en 1910). Directement corrélé aux matières premières dispo-
nibles, gisements calcaires plus ou moins riches en silice notamment, le carac-
tère hydraulique est variablement marqué.
Cet article propose de récapituler les propriétés des chaux hydrauliques, leur
processus de fabrication, ainsi que leurs applications, orientées principalement
dans le domaine de la construction.
Enfin, compte tenu des nombreuses analogies avec les propriétés des
ciments, la lecture d’un article de cette collection sur les ciments est également
p。イオエゥッョ@Z@ェ。ョカゥ・イ@RPQV
conseillée [C 920].
TY
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cYRT
Tableau 1 – Terminologie des différents types de chaux – Des matières premières aux produits
commercialisés
Processus de fabrication
CaCO3 Produits commercialisés après
Matières premières Température de Produits issus de
(en %) Produits issus de la tamisage et broyage
cuisson l’extinction par
cuisson
(en C) hydratation
S
faible teneur en silice et – > 900
dolomitique*
alumine
Teneur en
Indice
Si le caractère aérien ou hydraulique des chaux n’est établi qu’à Types de chaux argile Terminologie
d’hydraulicité
l’issue du processus de fabrication, tout se joue en réalité au (en %)
départ, au stade du choix des matières premières.
Chaux aérienne 0-5 0-0,1 Chaux grasse
Une chaux ne présentera effectivement un caractère hydrau-
lique que si les matières premières sélectionnées sont des cal- Chaux faiblement
5-8 0,1-0,16
caires contenant de la silice, éventuellement de l’alumine et du hydraulique
fer.
Chaux
La silice et l’alumine étant deux des constituants principaux Chaux moyennement
8-14 0,16-0,3 moyenne
des argiles, les termes de « calcaire argileux », ou encore de hydraulique
« marne calcaire », sont également souvent employés.
Chaux hydraulique 14-19 0,3-0,4
Les différentes étapes de fabrication des deux types de chaux
sont ensuite relativement comparables. Le processus de fabrication Chaux éminemment
19-22 0,4-0,5 Chaux maigre
des chaux hydrauliques est détaillé au § 2. Au final, l’utilisateur a le hydraulique
choix entre deux matériaux aux propriétés différentes.
caractère hydraulique, une chaux hydraulique fera, plus ou moins,
prise à l’air à un moment donné. Tout dépend des caractéristiques
1.1 Terminologie des matières premières, très diverses.
& Les chaux recouvrent également une terminologie étendue qui
& Louis Vicat avait compris que le caractère hydraulique d’une
peut, parfois, conduire à la confusion. Afin de faciliter la lecture,
une synthèse des différents types de chaux est faite au tableau 1. chaux dépendait des caractéristiques chimiques du gisement cal-
Il mentionne une partie de la terminologie employée, des matières caire. Il établit ainsi un indice d’hydraulicité i, autrement appelé
premières aux produits commercialisés, en passant par les produits « indice de Vicat » :
générés aux différentes étapes de la fabrication. i = argile/chaux vive
i = SiO2 + Al2O3 + Fe2O3 /CaO + MgO
À noter que le terme « chaux hydraulique artificielle » n’est
plus utilisé. Il est dorénavant remplacé par « ciment à Cet indice permet de répertorier cinq types de chaux, regroupés
maçonner ». dans le tableau 2, qui reprend également une terminologie cou-
ramment rencontrée.
La chaux vive (ou oxyde de calcium, CaO) est un produit avide
d’eau. L’opération d’extinction (ou d’hydratation) est En pratique, la composition des chaux hydrauliques commercia-
exothermique. lisées est encore plus complexe. La normalisation permet d’enca-
drer tout cela, et elle définit les différents types de chaux. Les nor-
La manipulation de la chaux vive est donc délicate. Il s’agit de
mes et les produits évoluant en fonction des besoins des sociétés,
la forme la plus dangereuse du matériau qui peut provoquer des
le bilan dressé demeure valable au moment où il est établi. Pour
brûlures si le manipulateur ne prend pas les précautions
autant, les principes de base qui font le succès des chaux depuis
adéquates.
si longtemps demeurent inchangés.
La lecture du tableau 1 permet de comprendre que la limite entre & La norme NF EN 459-1, qui définit les chaux de construction,
une chaux hydraulique et une chaux aérienne est relativement aussi bien aériennes qu’hydrauliques, distingue plusieurs types de
ténue. De la même manière qu’une chaux aérienne peut revêtir un chaux ayant des propriétés hydrauliques. Elles sont principalement
UP
Les matériaux de construction
(Réf. Internet 42224)
1– Les granulats
3– Le platre et le ciment
T
4– L'acier Réf. Internet page
5– Les ibres
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avec la collaboration de
Jean-Pierre PESCATORE
Direction du Bureau de normalisation de la construction métallique (BNCM)
Centre technique industriel de la construction métallique (CTICM)
1. Définitions.................................................................................................. C 2 501 - 2 T
2. Désignation normalisée des aciers de construction métallique — 3
2.1 Désignation symbolique normalisée ......................................................... — 3
2.2 Numérotation normalisée........................................................................... — 3
3. Performances d’usage des aciers de construction métallique... — 5
3.1 Performances mécaniques à température ambiante ............................... — 5
3.2 Performances mécaniques à des températures inférieures à l’ambiante — 7
3.3 Performances mécaniques à des températures supérieures
à l’ambiante ................................................................................................. — 8
3.4 Résistance à la fatigue................................................................................. — 9
3.5 Résistance à la corrosion atmosphérique ................................................. — 9
4. Aciers de construction métallique définis par la normalisation — 11
4.1 Aciers définis par la norme NF EN 10025-2............................................... — 11
4.2 Aciers définis par la norme NF EN 10025-3............................................... — 13
4.3 Aciers définis par la norme NF EN 10025-4............................................... — 14
4.4 Aciers définis par la norme NF EN 10025-6............................................... — 16
4.5 Aciers définis par la norme NF EN 10225 .................................................. — 16
4.6 Aciers définis par la norme NF EN 10210 .................................................. — 17
4.7 Aciers définis par la norme NF EN 10219 .................................................. — 17
5. Possibilités de mise en œuvre.............................................................. — 18
5.1 Formage à chaud ......................................................................................... — 18
5.2 Formage à froid ........................................................................................... — 18
5.3 Découpage ................................................................................................... — 18
5.4 Usinage......................................................................................................... — 19
5.5 Soudage ....................................................................................................... — 19
6. Choix d’un acier de construction métallique................................... — 22
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. C 2 501
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 2 501 − 1
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T
— de structures dans l’automobile ;
ne compromet pas la mise en œuvre par soudage (cf. § 5.5) ;
— de structures dans le matériel ferroviaire roulant ;
— assez rarement du cuivre qui participe au durcissement par
— de structures mobiles dans le machinisme agricole ;
effet de solution solide et diminue la sensibilité des aciers non
— de trémies et silos métalliques ;
alliés à la corrosion atmosphérique (probablement en neutralisant
— de gazomètres ;
les effets nocifs du soufre).
— de réservoirs métalliques sans pression et non soumis à
Ces rappels montrent à l’évidence que l’on ne traitera pas des
l’action de la flamme ;
aciers inoxydables qui, de par leurs particularités, exigeraient
— d’organes de retenue d’eau ;
d’être traités dans un article spécifique.
— de renforcement d’ouvrages d’art métalliques ;
— de travaux en sous-œuvre. ■ Les aciers de construction métallique étant livrés prêts à l’emploi,
ils le sont donc sous des formes (géométriques) correspondant aux
■ Si l’on se réfère à l’aspect métallurgique, on peut alors dire que besoins des utilisateurs et qui sont identifiées comme suit par la
les aciers de construction métallique sont des aciers de qualité norme NF EN 10079.
(quelques-uns sont des aciers spéciaux) généralement non alliés ● Les produits plats dont la section droite est pratiquement rec-
(parfois faiblement alliés) livrés prêts à l’emploi c’est-à-dire qu’ils tangulaire, la largeur ᐉ étant très supérieure à l’épaisseur e . Parmi
possèdent déjà les caractéristiques mécaniques attendues et qu’il eux, on distingue :
n’est donc pas nécessaire de leur faire subir un traitement ther- — les produits plats laminés à chaud non revêtus qui
mique à l’exclusion du traitement de détensionnement (visant à comprennent :
réduire les contraintes résiduelles) après soudage et, parfois d’un • les tôles minces (e < 3 mm),
traitement de restauration ou d’une normalisation. • les tôles fortes (e ⭓ 3 mm),
● Ces aciers dont la teneur en carbone varie avec les propriétés • les larges plats (e > 4 mm, 150 mm < ᐉ ⭐ 1 250 mm, livrés à
recherchées, contiennent (pour différentes raisons) quelques plat),
éléments autres que le carbone, à savoir : • les bandes livrées en bobines (large bande à chaud
— du silicium nécessaire à la désoxydation en cours d’élabo- ᐉ ⭓ 600 mm, feuillard à chaud si ᐉ < 600 mm) ;
ration. De ce fait une certaine proportion est fixée sous forme — les tôles à épaisseur variable : tôles dont l’épaisseur varie de
d’oxyde dans les inclusions, la part non oxydée participe au dur- manière continue dans le sens de la longueur. Elles permettent un
cissement par effet de solution solide ; gain de poids ainsi qu’une réduction des travaux de soudage là où,
— du manganèse : participant aussi à la désoxydation, il fixe en en raison de la variation du moment fléchissant, il serait nécessaire
outre le soufre sous forme de sulfures (ce qui permet le forgeage d’utiliser des tôles de différentes épaisseurs. Les possibilités de
et le laminage du métal à chaud). La proportion de manganèse qui fabrication de ces produits varient suivant les aciéries (le plus
subsiste en solution solide joue deux rôles : durcissement par souvent la garantie de limite d’élasticité minimale ne dépasse pas
effet de solution solide et affinement de la structure lors du 460 N/mm2) et l’utilisateur doit s’informer avant de formaliser son
durcissement ; choix ;
— de l’azote : les aciers de construction métallique étant géné- — les produits plats laminés à froid non revêtus (obtenus par
ralement élaborés en présence d’air contiennent une faible propor- une réduction de section supérieure ou égale à 25 % réalisée par
tion d’azote résiduel, actuellement celle-ci peut varier de 0,008 laminage à froid de produits préalablement laminés à chaud) qui
à 0,012 % environ. En présence d’aluminium en solution solide, comprennent :
l’azote forme des précipités très fins de nitrure d’aluminium. Ces • les tôles ( ᐉ ⭓ 600 mm),
précipités permettent de freiner le grossissement des grains au • les bandes livrées en bobines (large bande à froid si
cours d’un réchauffage (à température inférieure à 1 000 oC) et faci- ᐉ ⭓ 600 mm, feuillard à froid si ᐉ < 600 mm) ;
litent donc l’obtention finale de grains fins. Par ailleurs, en solution — les produits plats laminés à chaud ou à froid revêtus parmi
solide (d’insertion), l’azote durcit la ferrite, diminue sa résistance à lesquels on distingue :
la rupture fragile et engendre la plus grande part du processus de • les produits plats à revêtement métallique : par trempe à
vieillissement après écrouissage ; chaud (revêtements de Pb, Zn, Al, Al + Si, Al + Zn) ; par élec-
— du soufre : impureté résiduelle, cet élément est fixé sous forme trolyse (revêtements de Pb, Zn, Zn + Ni),
de sulfure de manganèse. Les progrès des procédés sidérurgiques • les produits plats à revêtement organique : par peinture ; par
ont permis d’abaisser très sensiblement les proportions présentes dépôt d’un film,
dans les aciers ; • les produits plats à revêtement non organique (émail) ;
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C 2 501 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Construction
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T
NF EN 10164 Sans objet Sans objet
de déformation améliorées
(1) La norme NF EN 10021 spécifie les exigences générales techniques de livraison (terminologie, modalités d’application des prescriptions techniques, modalités
générales de contrôle, tri, remaniement, marquage et réclamations) et les conditions générales d’état de surface sont précisées dans la norme NF EN 10163.
Les différents types de documents de contrôle sont définis dans la norme NF EN 10204.
(2) La norme NF EN 10025 couvre à la fois les aciers de construction non alliés (partie 2) ou à grains fins (parties 3 et 4), les aciers de construction à résistance
améliorée à la corrosion atmosphérique (partie 5) et les produits plats en aciers à haute limite d’élasticité (partie 6).
(3) L’EU 91 est une « Euronorm » qui n’a pas encore été convertie en norme européenne.
— les tôles profilées ondulées ou profilées (généralement garantie pour la gamme d’épaisseur la plus faible. Cet ensemble
revêtues) ; peut être suivi de symboles additionnels qui peuvent être
— les produits plats composites : successivement :
• tôles et bandes plaquées, — une lettre définissant l’état structural pour les aciers à grains
• tôles et panneaux « sandwich ». fins :
● Les produits longs laminés à chaud comprennent :
• N pour normalisé ou laminage normalisant,
— les profilés : poutrelles, pieux, palplanches, profilés spéciaux ; • M pour laminage thermomécanique,
— les laminés marchands : barres (ronds, carrés, hexagones, • Q pour trempé et revenu,
octogones, plats) ; • A pour durcissement par précipitation ;
— les cornières, les U, les T, les plats à boudin ;
— les produits tubulaires (sans soudure ou soudés) ; — deux lettres ou une lettre et un chiffre précisant les exigences
— les profilés formés à froid ; relatives à la température de transition de la résilience ; le tableau 2
— les fils machine ; explicite les différentes notations. Ces dernières sont simplifiées
— les fils. pour les aciers à grains fins (voir la norme de produit) ;
Pour les produits laminés usuels de construction métallique, le — éventuellement la lettre G (signalant qu’une autre caractéris-
tableau 1 précise les normes de dimensions auxquelles il y a lieu tique est prise en compte) suivie d’un chiffre (qui peut être lui-même
de se référer ainsi que celles concernant leurs tolérances. suivi d’une lettre) précisant cette dernière (voir sa signification dans
la norme de produit) ;
— éventuellement une lettre indiquant une spécificité complé-
mentaire (exemples : D pour l’aptitude à la galvanisation, W pour
2. Désignation normalisée la résistance améliorée à la corrosion atmosphérique...).
des aciers de construction La figure 1 synthétise cette désignation des aciers de construction
métallique sous forme d’un tableau synoptique.
métallique
Tous les aciers de construction métallique sont : 2.2 Numérotation normalisée
— désignés symboliquement à partir de leur emploi et de leurs
caractéristiques mécaniques selon les principes définis par la norme
La désignation numérique est constituée par cinq chiffres :
NF EN 10027-1 ;
— numérotés selon le système décrit par la norme NF EN 10027-2. — les trois premiers chiffres à gauche ont une signification défi-
nie par la norme NF EN 10027-2 ;
— les deux derniers chiffres à droite sont arbitraires ;
2.1 Désignation symbolique normalisée la signification de l’ensemble doit donc être recherchée dans la
norme de produit. Ce mode de désignation est très peu usité dans
La désignation symbolique commence par la lettre S suivie d’un les documents contractuels et autres spécifications de projet qui
nombre entier égal à la valeur minimale de la limite d’élasticité préfèrent se référer à la désignation symbolique normalisée.
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S 235 JR G2 W + Z15 + JC +S
1 2 3 4 5 6 7 8
Exemple de désignation d'un acier de construction
T Caractéristiques mécaniques :
•P
•Q
•S
Palplanches
Trempé revenu
Construction navale
•T Tubes
Valeur minimale spécifiée de la limite • W Résistant à la corrosion atmosphérique
2 d'élasticité (Re en N/mm2) pour la • an Symbole chimique de l'élément d'alliage spécifié
gamme d'épaisseur la plus faible.
[Re : limite supérieure de la limite d'élasticité (ReH)
ou limite conventionnelle d'élasticité caractérisée
par un allongement résiduel de 0,2 % (Rp 0,2 )]
Température
d'essai (°C)
+ 20 0 – 20 – 30 – 40 – 50 – 60
Symboles R 0 2 3 4 5 6
Symboles indiquant le type de revêtement :
•A Revêtement d'aluminium par immersion à chaud
• CU Revêtement de cuivre 7
• JC Revêtement inorganique
• OC Revêtement organique
•Z Galvanisation
• ZE Revêtement électrolytique de zinc
Premier groupe de principaux symboles • ZN Revêtement électrolytique d'alliage zinc/nickel
additionnels :
•M Formage thermomécanique
•N Laminé ou laminage normalisant
4 •Q Trempé et revenu
•G Autres caractéristiques Exemples de symboles indiquant une condition de
• G1 Non calmé traitement (aciers du groupe S uniquement) :
• G2 Calmé 8
• G3 Recuit de normalisation •A Recuit d'adoucissement
• G4 État de livraison libre •C Écroui à froid
Les symboles M, N et Q du premier groupe • CR Laminé à chaud, écroui à froid
s'appliquent aux aciers à grains fins. •S Traitement pour cisaillage à froid
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(0)
JR 20 27 KR 20 40 LR 20 60
J0 0 27 K0 0 40 L0 0 60
J2 – 20 27 K2 – 20 40 L2 – 20 60
J3 – 30 27 K3 – 30 40 L3 – 30 60
J4 – 40 27 K4 – 40 40 L4 – 40 60
J5 – 50 27 K5 – 50 40 L5 – 50 60
J6 – 60 27 K6 – 60 40 L6 – 60 60
F/S 0 = E ⋅ ∆ᐉ ᐉ /ᐉ 0
Les mesures de ces propriétés sont effectuées sur des éprouvet-
tes de différentes géométries normalisées prélevées dans les pro-
qui introduit le module d’élasticité E dit aussi module de Young.
duits à tester. Les conditions de prélèvement sont définies par les
Mais cet allongement dans la direction de l’effort uniaxial de trac-
normes et il ne faut jamais oublier que les résultats obtenus cor-
tion s’accompagne d’une contraction ∆ᐉ t dans le plan perpendicu-
respondent à la localisation ainsi imposée. Le niveau des propriétés
peut varier d’un point à un autre du produit et suivant l’orientation laire à cet effort (de longueur initiale ᐉ t0 ). Ce retrait est propor-
considérée ; l’utilisateur doit être attentif à ces risques afin de ne tionnel à l’allongement longitudinal mais de signe opposé ; cette
pas généraliser outre mesure les résultats obtenus. dépendance est traduite par le coefficient ou nombre de Poisson ν :
Mais, en pratique, le constructeur exige que, dans différentes ∆ᐉ t /ᐉ t0 = ν ⋅ ∆ᐉ ᐉ /ᐉ ᐉ0 ou ε t = – ν ⋅ ε ᐉ
situations les aciers puissent :
— assurer leur service à la température ambiante ; Ainsi, pour une éprouvette à section circulaire de diamètre initial
— résister à basse température (température inférieure à d 0 on écrit :
l’ambiante) ; ∆d = – ν · d 0 · ε ᐉ
— assurer leur service à chaud (température supérieure à
l’ambiante) ; Pour la très grande majorité des aciers de construction métal-
— résister à d’éventuelles sollicitations en fatigue ; lique, on peut admettre que E et ν ne dépendent pratiquement pas
— éventuellement résister à la corrosion atmosphérique. de la composition chimique et, à 20 oC, on peut adopter les valeurs
C’est dans le cadre de ces exigences que nous allons replacer la suivantes :
définition, la mesure et la signification des caractéristiques
garanties. 210 000 N/mm 2 ⭐ E ⭐ 215 000 N/mm 2 ν = 0,28
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F /S 0
Re (N/mm2)
Rm (N/mm2)
C 600
Rm Rm
B' 450
R
A 550
ReH
400 Re
B
500
350
Allongements –3 –2 –1 0 1 2 3 4 5 6
répartis Striction lg v
T
F /S 0
La limite d’élasticité et la résistance à la traction sont déterminées
C
Rm dans des conditions qui leur confèrent un caractère conventionnel :
B' — la limite d’élasticité est la limite supérieure d’écoulement ReH
(figure 2a) dont le niveau est celui de la charge unitaire au moment
Rp 0,2 R où l’on observe la première chute de l’effort. En l’absence de phé-
B
nomène d’écoulement on se réfère à la limite conventionnelle
A d’élasticité Rp0,2 (figure 2b), qui est la charge unitaire pour laquelle
un allongement plastique de 0,2 % est atteint ;
— la résistance à la traction correspond à la charge unitaire maxi-
male (Rm ) que peut supporter le métal, en traction pure, avant de
subir le phénomène d’instabilité (dans le domaine CR des figures 2a
et 2b) qui conduit à la formation de la striction et à la rupture (cette
Allongements définition est conventionnelle puisqu’elle fait référence à la section
répartis Striction initiale de l’éprouvette ; elle ne correspond donc pas à une contrainte
vraie).
Ces deux caractéristiques dépendent des divers paramètres de
0 l’essai :
O 0,2 % O' A ∆ᐉ/ᐉ0 — dimensions de l’éprouvette (surtout pour Rm ) ;
— qualité de l’extensomètre (pour Re ) ;
b — vitesse de mise en charge (figure 3) ;
— température de l’essai (cf. § 3.2 et 3.3).
F effort de traction ∆ᐉ allongement de la base
S0 section initiale de l'éprouvette ᐉ0 largeur initiale de la base
La norme d’essai précise les plages de variation admises pour
ces paramètres.
L’importance de la plasticité du métal pour la sécurité d’emploi
Figure 2 – Courbes de traction fait qu’à travers l’essai de traction on tente aussi d’apprécier la
réserve de plasticité (ou ductilité) sur laquelle peut compter l’utili-
sateur. Pour ce faire, on mesure l’allongement à rupture A de
Cependant les codes de calcul (Eurocode 3) retiennent les l’éprouvette qui est actuellement la caractéristique de ductilité qui
valeurs conventionnelles suivantes : fait l’objet d’une garantie. Rapporté à la longueur initiale de la base
de mesure ( A/ᐉ 0 ), il traduit le résultat de deux déformations
E = 210 000 N/mm2 ν = 0,3 successives :
— la deuxième partie AC correspond au domaine dans lequel le — l’allongement uniforme (ou réparti) qui commence dès la sor-
métal est plastique, c’est-à-dire que, soumis à un effort, il se tie du domaine élastique et s’étend sur toute la période de
déforme mais ne reprend pas sa géométrie initiale lorsque l’on sup- consolidation jusqu’à ce que la charge unitaire atteigne le niveau
prime l’effort (une partie de la déformation subsiste, elle est irré- de la résistance à la traction (point haut de la courbe de traction).
versible et dite « plastique »). Dans ce domaine, il est important de Durant toute cette période, la partie calibrée de l’éprouvette se
noter qu’au cours de la déformation plastique (de B à C pour la déforme uniformément (d’où l’appellation d’allongement réparti) ;
figure 2a et de A à C pour la figure 2b) la limite d’élasticité de l’acier — l’allongement localisé dans la zone de striction qui représente
augmente. Si, par exemple, on supprime l’effort appliqué en B′, le la déformation de la partie dans laquelle apparaît la striction,
métal revient au point O′ (la déformation plastique est égale à OO′) c’est-à-dire la diminution localisée de la section S de l’éprouvette
et son nouveau domaine élastique s’étend ensuite de O′ à B′. O′B′ avec, bien entendu, une augmentation de la contrainte vraie locale
est ainsi plus grand que OA. Cette augmentation est dite consoli- mais, compte tenu des performances des machines d’essai, une
dation ou, encore, écrouissage (et parfois raffermissement). Sa diminution de l’effort total appliqué à l’éprouvette dont la zone hors
conséquence pratique intéressante est qu’elle provoque une striction cesse de se déformer et subit un retrait élastique. Cette
adaptation du métal face à une surcharge accidentelle ; c’est donc déformation localisée dépend de la géométrie de l’éprouvette et
un facteur de sécurité en service. surtout de sa section.
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Les matériaux de construction
(Réf. Internet 42224)
1– Les granulats
3– Le platre et le ciment
4– L'acier
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5– Les ibres Réf. Internet page
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cYUP
epuis une trentaine d’années les matériaux composites associant les matri-
D ces polymères à des renforts textiles ont été progressivement introduits
dans le domaine de la construction. Leurs propriétés de tenue à la corrosion
est à l’origine des premières réalisations industrielles dans le domaine du
génie chimique.
La notion de multi-matériaux au sein de structures de type sandwich a ouvert
le champ d’application des panneaux de façade, des panneaux de couverture
dans le domaine du bâtiment, en combinant notamment des propriétés méca-
niques et d’isolation thermique. Au regard des performances de résistances et
de rigidités spécifiques de matériaux, tels que les composites carbone-époxy
développés pour les applications aéronautiques, de potentielles avancées tech-
nologiques ont permis de faire évoluer les procédés constructifs des ouvrages
d’art en cherchant soit :
– à substituer aux câbles et haubans métalliques des câbles composites ;
– à remplacer les tabliers traditionnels en béton armé par des éléments com-
posites type caissons, sandwichs ou mixtes.
Lors de ces dix dernières années, dans un contexte général visant à améliorer
la durabilité et la sécurité des bâtiments et des infrastructures existants, pour
des conditions d’exploitation en service de plus en plus contraignantes et des
conditions de sollicitations extrêmes (explosion, séisme) les composites FRP se
sont affirmés comme des procédés de renforcement et de réparation particuliè-
rement performants.
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1. Grandes familles
pour la construction
1.1 Situation
Les polymères renforcés par fibres (FRP ou PRV) sont essentielle-
ment constitués de fibres continues, ou discontinues, imprégnées
par des résines (figure 1 [1]). Les fibres ou renforts textiles
(figure 2 [2]) présentent des résistances en traction et des modules
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d’élasticité nettement supérieurs aux matrices polymères qui assu-
rent la cohésion du matériau composite.
Décohésion
de l'interface
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VS
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Carbone HT
1,0.103 2 000
Carbone HM
1 000
Verre R
0,5.103 Verre E 0
Aramide 0 1 2 3 4
Aramide HM Déformation (en %)
U
Pour des raisons économiques, la fibre de verre E est la plus cou- (PAN), (figure 10 [56], [57]). Les données générales sont décrites au
ramment utilisée. Le verre S est plus performant mais d’un coût chapitre fibres de renforcement des techniques de l’ingénieur [56].
plus élevé. Les fibres de verre AR (alcali résistant) sont de plus en Bien que le coût soit de 10 à 20 fois plus élevé que la fibre de verre,
plus utilisées, dans la mesure où l’ajout de zirconium dans la for- les propriétés mécaniques (résistances et modules d’élasticité) sont
mulation initiale permet d’améliorer la résistance des fibres en directement dépendantes du mode de structuration des cristallites
milieu alcalin (figure 9 – se reporter au site Owens-Corning dans (figure 11 [7]) et sont comparables à celle de l’acier pour des den-
le Pour en savoir plus). sités nettement plus faibles.
Carbone (haut module) 1 650 2 500-4 000 050-500 0,5 - 1,2…- 0,1 0,20
Carbone (haute résistance) 1 750 3 500 240 1,1 - 0,6…- 0,2 0,20
Aramide (Kevlar 49) 1 440 3 620 124 2,2 - 2,0 longitudinal 0,35
59 radial
Aramide (Kevlar 149) 1 440 3 450 175 1,4 - 2,0 longitudinal 0,35
59 radial
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Formulation
verre
Stabilité du verre AR
Dégradation de verre E
Four Four
Verre
En fusion
Fibrage
a dans OPC après 8 jours à b dans OPC après 3 mois à 50 °C,
50 °C, équivalent à 2,2 années équivalent à 25 années de
de vieillissement naturel vieillissement naturel
Filaments
Ensimage ⭋5 24 mm
Figure 9 – Durabilité en milieu cimentaire de verre AR (Crédit Owens-
Corning)
Fibre de base
Étirage Le principal intérêt de ces fibres porte, d’une part, sur leur très
Poids 2,8 4 800 tex
grande ténacité qui leur confère une bonne tenue au choc et,
d’autre part, sur un comportement très différent en traction et en
compression.
Figure 8 – Principe de traitement de surface de fibres de verre lors
de la fabrication des filaments Il faut souligner qu’il existe une grande variété de fibres d’ara-
mide permettant de couvrir un large spectre de propriétés [58].
U
Il faut souligner leurs propriétés amagnétiques et leurs valeurs Leur tenue chimique est bonne bien qu’elles aient tendance à
spécifiques de coefficient de dilatation linéaire. Ces fibres sont absorber et à se dégrader en présence d’eau. Leur tenue à la fati-
d’ores et déjà utilisées comme matériaux de renforcement pour le gue et leur comportement au fluage dans une large gamme de
béton et l’acier [57]. Il est possible de les associer à des matrices température (jusqu’à 150 C – 180 C) sont des propriétés intéres-
thermodurcissables et thermoplastiques pour obtenir des composi- santes pour leur utilisation en génie civil (câble, haubans…).
tes sous forme de rubans, barres, plats d’une très grande diversité.
& Fibres de basalte
& Fibres d’aramide Plus récemment apparues sur le marché des fibres techniques,
Les fibres d’aramides sont obtenues à partir de polymères polya- les fibres de basalte, obtenues par la transformation de laves d’ori-
mides aromatisés (figure 12 [58]), puis filées et étirées pour pou- gine volcanique, présentent des propriétés mécaniques intéressan-
voir améliorer les performances mécaniques et notamment le tes et, essentiellement, une stabilité à la température (900 C) qui
module d’élasticité. permet de réaliser des composites stables vis-à-vis de l’incendie.
Gaz
inerte
GRAPHITATION
HNO3
OXYDATION CARBONISATION 2 600°C Fibres HM
2 voies ou THM
300°C OXYDATION
possibles
MENAGÉE
Fibres HR
ou HT
Oxygène Gaz HNO3
Fibres
inerte
acryliques
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Alimentation
Broyage
Étirage
Ensimage
Chargement
Conditionnement
Transport
Ex-PAN Ex-Brai Ex-Rayonne Pyrocarbone Figure 13 – Procédé de fabrication des fibres de basalte (Crédit
Technobasalt)
Figure 11 – Différentes configurations de microstructure de fibres
de carbone
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et article est axé sur les usages structuraux des composites à base de fibres
C de carbone.
Nous omettons les usages liés à la décoration ainsi que les fibres courtes, bien
que le béton renforcé de 1 à 4 % de fibres de carbone courtes soit connu depuis
1970. Les applications industrielles de ce béton sont restreintes à l’utilisation de
fibres à bas prix et de caractéristiques mécaniques moindres. La charge de fibres
de carbone permet de fabriquer des panneaux, posés à l’extérieur des bâti-
ments, en béton allégé relativement résistant aux intempéries. La première
application de ces panneaux est le recouvrement du dôme d’Al Shaheed, à Bag-
dad, en Irak, en 1982. Depuis cette date, les applications semblent limitées à
l’utilisation de fibres de brai (pitch) et à d’autres fibres textiles comme le poly-
éthylène ou le polypropylène.
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2. Les fibres de carbone — les fibres de verre, qui ont un faible module et manquent
de résistance aux solutions salines et/ou basiques (cf. référence
[45]) ;
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Si la première fibre de carbone a été inventée et produite par — les fibres aramides qui présentent un faible module, une résis-
T. Edison (en utilisant la pyrolyse des fibres de bambou pour leur tance à la fatigue limitée en milieu aqueux et une tenue thermique
usage dans une lampe à incandescence), les premières utilisations limitée (cf. référence [46]) ;
expérimentales datent des années 1960 et les premières unités — les fibres de polyéthylène à faible module et à tenue thermique
industrielles ne sont apparues qu’au début des années 1970 avec très limitée ;
l’introduction du polyacrylonitrile comme fibre précurseur.
les fibres de carbone possèdent un ensemble de propriétés physi-
ques ou mécaniques qui en font un matériau de renforcement de
toute première qualité dans certaines applications liées au bâtiment
2.1 Propriétés des fibres de carbone et aux ouvrages de génie civil.
Les fibres de carbone bénéficient de caractéristiques sans équiva- Le tableau 1 donne les propriétés mécaniques comparées des
lent et de propriétés physiques très étendues : fibres de carbone, des composites unidirectionnels et de l’acier.
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température ambiante et dans les difficultés matérielles pour assu-
Pour renforcer directement une structure à partir d’une bobine de rer de bonnes conditions de polymérisation sur chantier.
fibre de carbone, il est nécessaire de pouvoir tourner autour. Ce pro-
Les premières résines utilisées nécessitaient un matériel impor-
cédé de renforcement est donc naturellement limité aux colonnes
tant, car la polymérisation était obtenue sous vide ou sous pression
ou aux pylônes. Les bobines sont placées sur un dévidoir qui peut se
à des températures supérieures à 100 oC.
mettre en mouvement dans deux directions (rotation autour de la
structure à différentes hauteurs). Lorsque l’ensemble se met en Par contre, le principal avantage de cette méthode était la quasi-
mouvement, les mèches de carbone sont extraites des bobines et absence de bulles dans le renfort en composite après polymérisation.
elles sont déposées automatiquement par enroulement autour du Cette technique de renforcement a surtout été développée au
support à renforcer, préalablement enduit d’une résine. Après le Japon, dès la fin des années 1980.
dépôt des fibres de carbone, une couche de fermeture de résine
Depuis, les fabricants de tissus préimprégnés et les formulateurs
assure la cohésion de l’ensemble. Ce procédé, facilement automa-
de résines ont accompli des progrès considérables. La température
tisé, est principalement utilisé dans le cas des renforcements par
de polymérisation des résines est voisine de la température
frettage de piles ou de colonnes (retrofitting ) de ponts ou de bâti-
ambiante, ce qui a permis un gain d’exploitation très important.
ments. Son principal avantage est l’automatisation complète du sys-
Cependant, l’utilisation d’un préimprégné nécessite toujours une
tème de pose. Il est surtout utilisé dans le cas des renforcements de
phase de conservation à très basse température et une phase de
grandes surfaces ou de surfaces répétitives (multicolonnes d’un très
remontée en température avant la pose, qui sont difficiles à gérer
grand pont, par exemple). Son principal inconvénient est le fait
sur des chantiers de travaux publics.
qu’une pose manuelle est nécessaire pour renforcer les extrémités
hautes et basses des piles et des colonnes et que cette méthode
demande en outre du temps et des manipulations importantes pour
installer le matériel à dévider les bobines autour des piles ou des 3.4 Produits pultrudés
colonnes.
Cette méthode a surtout été développée au Japon, et elle est Ces produits sont obtenus à partir de mèches de fibres continues
aujourd’hui utilisée au Japon et en Amérique du Nord. qui sont enduites par passage en continu dans un bain de résine.
Ces résines peuvent être de type époxyde, polyester, vinylester ou
phénolique.
L’ensemble des mèches préimprégnées passe ensuite dans une
3.2 Tissus secs filière où l’excès de résine est éliminé, puis dans un four de polymé-
risation.
Les fibres de carbone permettent, comme beaucoup de fibres lon- Les produits finis se présentent sous forme de bandes ou de
gues, de fabriquer des tissus de toutes formes et de toutes tailles, de joncs, plus ou moins rigides suivant les épaisseurs et les diamètres.
même que des mats. La section des bandes les plus courantes est 100 ´ 1 mm, leur lon-
Les tissus sont fabriqués par des sociétés spécialisées. À titre gueur, suivant la demande, varie de quelques centimètres à plu-
d’information, beaucoup de tisseurs se trouvent dans la région lyon- sieurs centaines de mètres.
naise où se trouvait, autrefois, concentré le tissage de la soie. D’autres types de profilés, y compris des tubes, peuvent être aussi
Le renforcement de structures à partir d’un tissu sec tissé uni ou fabriqués par le même procédé. Ces produits sont utilisés depuis
multidirectionnel se fait directement par la pose de ce dernier sur très longtemps dans les articles de sport ; flèches d’arcs, bâtons de
une couche de résine qui recouvre l’élément à renforcer et qui sert ski, etc. Les joncs et les tubes, les plus fabriqués par pultrusion, ont
de liant. Après marouflage, une couche de résine de fermeture per- généralement des diamètres compris entre 0,5 et 15 mm.
met de parfaire l’imprégnation. Les pressions nécessaires appli- Ce procédé a l’avantage d’être continu, automatisé, rapide et
quées pour cette méthode de renforcement sont faibles. Par rapport donc de réduire le coût du composite. Il permet aussi de maîtriser
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1. Problématique 2. Problématique
de l’adhésion entre de l’adhésion entre béton
granulats et bitume et peinture
La compréhension des mécanismes d’adhésion entre les gra- En ce qui concerne l’autre interface étudiée dans cet article, cer-
nulats et le bitume est très importante pour améliorer la durabi- tains bétons tels que le béton à ultra-haute performance (BHUP)
lité des enrobés routiers souples (cf. leur description dans offrent une grande résistance mécanique qui est notamment utile
[C4314] et [TRI4620]). Comme suggérés par nombre d’auteurs, pour construire des panneaux de façade très esthétiques [26]. Il
l’humidité est ainsi connue pour diminuer les propriétés de résis- est connu que la peau du béton est ainsi constituée presque
exclusivement de pâte de ciment et de fillers (fines particules de
tance de l’asphalte [1][2]. Certaines études concernent par
diamètre ) et est sujet à de nombreux échanges avec l’environne-
exemple la tension superficielle des émulsions de bitume recou-
ment (comme explicité plus en détail dans [C2231] [C2240]
vrant les granulats afin de calculer le travail d’adhésion [3] ; tan- [C6602] [TRI4600] [COR415]). Par exemple, sa microstructure de
dis que d’autres travaux se focalisent sur les interactions entre, surface peut être potentiellement entachée par des liquides orga-
d’une part, la minéralogie et la texture des granulats et, d’autre niques ou s’encrasser lors de la croissance de micro-organismes
part, l’absorption et la mouillabilité du bitume [4][5][6]. Selon (champignons, algues, lichens) par constitution d’un biofilm
plusieurs études [7][8][9][10], les minéraux alcalins (comme les [27][28][29]. Cette dégradation de l’esthétique en fonction du
espèces ioniques constitués de sodium et de potassium) temps peut cependant être ralentie par le dépôt d’un revêtement
semblent présenter une sensibilité notable à l’humidité alors que de type peinture ou un vernis de protection incolore. Des revête-
les minéraux contenant du calcium ou du magnésium s’avèrent ments à base de polyurée sont très résistants envers les agres-
au contraire moins solubles dans l’eau et tendent à favoriser sions chimiques [30][31][32][33] et peuvent être pulvérisés
l’adhésion du bitume. Ces résultats conduisent souvent à vouloir facilement sur la surface du béton, quelques semaines après le
modifier l’énergie de surface des bitumes en étudiant les interac- démoulage. Cependant, l’adhésion de ces revêtements peut être
tions acide/base du bitume en fonction de la minéralogie du influencée par différents paramètres liés à la mise en œuvre du
substrat. Par exemple, Zhao et al. présentent dans leur article [8] béton [34]. La réaction entre le CO2, l’humidité et les hydrates
l’effet positif induit par les cations divalents présents en surface composant la matrice cimentaire par exemple produit du carbo-
des granulats sur les liaisons avec le bitume. Les cations comme nate de calcium (CaCO3) qui tend à fermer partiellement la poro-
le Ca2+ et le Mg2+ diminueraient ainsi les forces répulsives à sité de surface du béton après un long vieillissement [35][36][37].
De plus, une solution d’ions de calcium peut aussi migrer vers la
long rayon d’action entre la silice et le bitume. De leur côté,
surface du béton et créer des cristaux de CaCO3 (appelés efflores-
V
Dudasova et al. cherchent à décrire dans leur article les
cence) lors d’un stockage ou d’une exposition (souvent dans les
influences de la surface spécifique et du facteur de forme de gra- semaines qui suivent le démoulage) sous un environnement
nulats de nature chimique distincte sur l’adhésion avec plusieurs humide [38][39][40].
types de bitume [9].
Les tests de pelage à 90° sont couramment utilisés pour quanti-
Dans cet article, nous avons choisi d’utiliser deux roches dis- fier l’adhérence des revêtements de type couche mince organique
tinctes (granite et dolomie) afin de réaliser des essais compara- ou de type peinture [18][19][20][21][41][42][43]. Ces tests de
tifs concernant deux roches connues pour avoir des effets pelage permettent aussi de tester la durabilité de certains renforts
opposés en termes d’adhésion avec le bitume [4][5][6]. Leurs [44]. Dans cet article, les forces de pelage mesurées ont été corré-
surfaces ont été polies pour éviter toute contribution des para- lées à l’analyse des faciès de rupture par spectroscopie infrarouge
mètres liés à l’ancrage mécanique (rugosité mesurée par profilo- à transformée de Fourier (IRTF) [P2845] qui permet de détecter
métrie, cf. § 3.1.1). De nombreux types ou composition de aisément la présence de composés organiques [45][46][47],
granulats [C902] peuvent être utilisés pour fabriquer des enrobés notamment à l’interface entre matériaux [48], mais aussi plusieurs
bitumineux. Le bitume pour application routière peut être géné- composants du béton [49] et surtout le carbonate de calcium créé
ralement décrit comme une structure colloïdale contenant des au cours du vieillissement du béton [35]. Cette méthodologie
micelles d’asphaltène, dans une phase constituée par des com- alliant pelage d’une membrane de renfort préalablement intro-
posés aromatiques et des hydrocarbures saturés [11]. Aucun duite au sein du revêtement de peinture (avant sa réticulation) et
modificateur ou charge n’a été rajouté dans la composition utili- analyse des faciès de rupture a alors été utilisée pour déterminer
l’influence de divers paramètres liés à la mise en œuvre ou au
sée ici.
stockage du béton.
Les compositions des granulats et du bitume ont été caractéri-
sées par spectrométrie d’énergie dispersive (EDS, [P885]) et par
spectrométrie photoélectronique X (XPS, [P2625]), techniques
déjà utilisées par différents auteurs pour analyser les surfaces de
roches [12][13] ou de bitume [14][15][16]. Les essais de pelage
3. Description des matériaux
sont quant à eux utilisés couramment pour mesurer l’énergie dis- utilisés
sipée lors de la séparation entre un adhésif et son substrat
[17][18][19][20][21][22]. Sur la base de travaux antérieurs qui
concernaient par exemple les interfaces entre adhésifs sensibles à 3.1 Interface granulats/bitume
la pression/peinture [23], métal/joint d’étanchéité [24] ou adhésif/
fibres de carbone [25], une membrane flexible et résistante a été
incorporée au sein de la couche de bitume pour assurer le pelage 3.1.1 Caractéristiques des granulats
d’une épaisseur constante et minimiser les déformations qui pour- Deux granulats très différents ont été utilisés comme substrat
raient affecter les mesures de pelage. Après décollement, les pour le bitume : un granite et une dolomie. Trois phases diffé-
faciès de rupture ont alors été caractérisés par spectrométrie XPS rentes constituent le granite : feldspath, mica et quartz. Bien que
afin de rechercher des éléments marqueurs de chaque matériau et le quartz soit uniquement constitué de silice (SiO2), les micas (tels
de déterminer si l’adhésion avait été influencée par la minéralogie que la biotite) sont généralement composés d’ions magnésium,
des granulats. titane et fer. Les feldspaths quant à eux peuvent contenir du
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Conditions de cure
28 jours
et traitement 28 jours (20 °C, 50 % humidité relative) Sablage
(20 °C, 100 % humidité relative
de surface
potassium (cristaux d’orthose KAlSi3O8), du sodium (cristaux façade, ont été testés : le premier en polychlorure de vinyle (PVC)
d’albite NaAlSi3O8) ou du calcium (anorthite CaAl2Si2O8). Dans et le second en polyoxyméthylène (POM).
cette étude, le granite choisi était composé de gros cristaux Une fois retiré de leur moule, les échantillons de béton de réfé-
d’orthose (de taille millimétrique). La dolomie, quant à elle, est rence ont été stockés pendant 28 jours (période appelée « cure »)
une roche sédimentaire composée de CaCO3 et CaMg(CO3)2. dans des conditions ambiantes (à 25 °C, 50 % d’humidité relative),
Avant utilisation, les échantillons de granulats ont été découpés alors que d’autres échantillons étaient stockés pendant 28 jours
sous eau à l’aide d’une scie (dimensions : 100 × 80 mm avec une sous conditions dites « humides » (25 °C, 100 % d’humidité rela-
épaisseur de 10 mm). Leurs surfaces ont été polies et nettoyées tive). Certains échantillons ont également été sablés (à l’aide
avec un solvant de type heptane avant toute utilisation. La d’une poudre d’alumine), 28 jours après le démoulage, afin d’aug-
moyenne arithmétique des écarts par rapport à la ligne moyenne menter leur rugosité mais aussi d’ouvrir leur porosité de surface.
d’un profil (dit aussi rugosité moyenne, Ra) des granulats a été Afin de tester l’influence de la croissance de cristaux spécifiques à
mesurée avec un profilomètre mécanique de type Surftest SJ- base de portlandite, un mélange frais de béton a également été
introduit dans un moule en PVC recouvert d’une solution spéci-
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201M (Mitutoyo, Japon). La valeur finale de rugosité moyenne Ra
résulte de la moyenne arithmétique de cinq profils de 12,5 mm de fique de démoulage comprenant des tensio-actifs [52].
longueur. Ainsi, les échantillons de granite et de dolomie présen- Sur la base de l’article [53], nous avons aussi utilisé le para-
taient une rugosité moyenne de 0,7 µm et 1,3 µm (± 0,3) respecti- mètre Ra afin de caractériser la rugosité des échantillons de
vement. béton. Comme le montre le tableau 1, les valeurs de Ra des
échantillons de béton variaient ainsi selon le procédé de démou-
lage et les conditions de cure/stockage. Ces valeurs de Ra aug-
3.1.2 Caractéristiques du bitume mentaient sensiblement d’un ordre de grandeur après sablage.
Le bitume est un système colloïdal composé d’hydrocarbures
produits lors du processus de raffinage de pétrole [10]. Les com- 3.2.2 Caractéristiques de la peinture et conditions
posés sont principalement aliphatiques, naphténiques et aroma- de dépôt
tiques [50]. Certains éléments peuvent également être détectés
comme le soufre, l’oxygène et l’azote (et divers autres éléments Le revêtement de protection utilisé se composait initialement de
présents à l’état de traces) [51]. Pour cette étude, un bitume clas- 50 % d’isocyanates dilués dans 45 % de solvant (acétate de
sique a été utilisé, il présentait un degré de pénétration (grade) de butyle). Un catalyseur (laurate de dibutylétain, DBTL) avait été
35/50. À noter que le « grade » permet de caractériser les proprié- ajouté dans le mélange pour amorcer la réaction avec de l’eau. En
tés du bitume selon la norme NF EN 1426 ; cette norme utilise un effet, les groupements isocyanates nécessitent de l’eau pour réa-
pénétromètre et décrit l’enfoncement avec une force de 1 N d’une gir et produire un film à base de polyurée [54]. Le revêtement a
aiguille calibrée enfoncée dans le bitume à 25 °C pendant été appliqué par pulvérisation (grammage de 120 g/m2) sur la sur-
5 secondes (une valeur de grade de 35/50 correspond donc à une face des bétons 28 jours après leur démoulage (dans certains cas,
pénétration comprise entre 3,5 et 5 mm). Ce bitume devenait après un traitement de sablage).
liquide autour de 130 °C et a été appliqué sur la surface des gra-
nulats portée à 140 °C. Au-dessous de 50 °C, le bitume se figeait
presque totalement de sorte que sa viscosité (résiduelle) n’affec-
tait plus la forme de la couche de bitume. 4. Méthodes
de caractérisation utilisées
3.2 Interface béton/peinture
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La couche de bitume a donc été renforcée par l’insertion d’une
lés en utilisant des surfaces de pic normalisées et basées sur des
membrane en polyéthylène téréphtalate (PET, fournisseur SEFAR
paramètres d’acquisition et de facteurs de sensibilité élémentaires
FYLTIS PETEX 07-300/36 de 405 µm d’épaisseur et de 300 µm
[55].
d’ouverture de maille) [57] afin de procéder à des tests de repro-
ductibilité. La membrane avait une ouverture de maille consé-
quente pour laisser le bitume imprégner efficacement le système,
4.3 Spectroscopie infrarouge mais aussi mouiller la surface du granulat. Cette membrane en
à transformée de Fourier (IRTF) PET a été choisie pour sa capacité à résister à de hautes tempéra-
tures (> 200 °C) sans se déformer significativement.
Le spectromètre IR (Nicolet iS10 de Thermo Fisher Scientific
L’insertion de cette membrane s’est déroulée en plusieurs
Inc., USA) était équipé d’un détecteur à base de sulfate de trigly-
étapes décrites ci-après (les photos décrivant les étapes princi-
cine deutérié (DTGS) et commandé par un logiciel OMNIC. Le
pales sont aussi présentées en figure 2). Tout d’abord, nous avons
mode de réflexion totale atténuée (ATR) a été utilisé pour caracté-
utilisé un moule en aluminium (dimensions : 80 × 17 mm, avec
riser la surface. La zone de prélèvement analysée était d’environ
une épaisseur de 2 mm) pour contrôler les dimensions de la
1 mm2. 16 balayages ont été enregistrés dans la plage de 4 000 à
couche de bitume. Ce moule en aluminium a été recouvert par un
650 cm–1 avec une résolution spectrale de 4 cm–1. Les spectres ont
film en Téflon® afin d’éviter toute adhérence du bitume. Ce moule
été automatiquement corrigés avec une ligne de base linéaire.
a été ensuite fixé sur la surface du granulat. L’échantillon de roche
Cette technique ATR caractérise l’échantillon sur une épaisseur de
et le moule ont été préalablement chauffés à la température de
quelques micromètres. Les surfaces des échantillons ont donc été
fusion du bitume (140 °C) pendant 30 minutes avant le dépôt du
étudiées après démoulage ou après décollement, sans aucune
bitume liquide. La membrane en PET (100 × 16 mm avec une
préparation spécifique.
épaisseur de 0,4 µm) a été appliquée à la surface de la couche de
bitume liquide puis encapsulée par dépôt d’une seconde couche
de bitume. Tout le système a ensuite été stocké à 140 °C pendant
4.4 Tests de pelage 15 minutes pour laisser le temps au bitume d’imprégner la
membrane. Enfin, l’échantillon a été refroidi pendant 24 heures à
Pour un angle de pelage θ, une force d’adhérence F et une lar- température ambiante avant de retirer le moule en aluminium. Les
geur de couche de bitume ou de revêtement b, la force de pelage échantillons de bitume déposés sur les roches avaient ainsi des
G pourra être calculée selon l’équation [42][56] : dimensions reproductibles (cf. figure 3).
Contrairement à [22][25], nous n’avons pas utilisé d’étape
d’ouverture de la fissure à l’interface entre le bitume et la roche. Le
résultat des essais de pelage présenté ci-après comprend donc éga-
Dans le cas du pelage à 90° (cf. figure 1), G est alors égale à la lement la force utilisée pour plier et étirer le bras de pelage. Cepen-
force mesurée F divisée par la largeur de « l’adhésif » b (constitué dant, ces contributions ont été jugées faibles du fait que la
soit de bitume soit du revêtement type peinture). L’épaisseur h de la membrane était souple (très facile à plier) et difficile à étirer. En rai-
couche adhésive (bitume ou peinture) doit être contrôlée afin de son de la possible sensibilité des propriétés rhéologiques du bitume
s’assurer que sa largeur b est plus grande que son épaisseur [10], les mêmes conditions ambiantes (température, humidité) et
(b > 10 × h). Tous les tests de pelage ont été réalisés avec un capteur vitesse de pelage (0,2 mm/s) ont été utilisées au cours des essais.
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4.4.2 Test de pelage adapté au couple peinture/ Le revêtement de type peinture a été pulvérisé sur le béton
béton durci recouvert de ces membranes. Les bords de chaque membrane
de renfort ont été ensuite découpés après réticulation de la
Le revêtement de peinture du béton a été renforcé par l’inser- peinture pour éviter tout cisaillement durant la séparation
tion d’une membrane indéformable pour assurer des tests de d’avec le béton. La membrane en polyamide a été choisie après
pelage à 90° homogènes et reproductibles [49]. La membrane de plusieurs tests pour pouvoir se plier mais ne pas s’allonger
renfort était composée d’un tissu polyamide 6,6 (fournisseur significativement sous les sollicitations induites au cours de
NITEX 150 µm/102). Les dimensions de chaque membrane étaient l’essai de pelage à 90° (cf. figure 4). L’absence de déformation
de 200 mm de longueur, 20 mm de largeur, de 120 µm d’épais- irréversible a été confirmée en mesurant ces dimensions après
seur, avec 50 % de porosité ouverte et de 150 µm d’ouverture de pelage.
maille. Deux membranes de renfort ont été appliquées sur chaque Une coupe transversale de l’interface béton/revêtement a été
échantillon de béton ; un morceau de chaque membrane débor- observée par MEB (cf. figure 5), afin de montrer la localisation de
dait de l’échantillon de béton afin de pouvoir être raccordé facile- la membrane au sein de la couche de peinture après réticulation.
ment à la machine de pelage tout en évitant de devoir initier la Les mêmes conditions ambiantes (température, humidité) ont été
fissure au niveau de l’interface béton/revêtement. utilisées lors des essais de pelage du revêtement, (même si leurs
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Colles et adhésifs
Caractéristiques et types
par Philippe COGNARD
Ingénieur de l’École supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris
Directeur commercial à la société Bostik Findley
Expert près les tribunaux
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5.4 Identification et contrôle ............................................................................. — 14
5.5 Caractéristiques mécaniques et physico-chimiques ................................ — 14
5.6 Sécurité d’emploi......................................................................................... — 14
5.7 Prix de revient de l’assemblage ................................................................. — 15
5.8 Autres éléments d’appréciation ................................................................. — 15
6. Types de colles, adhésifs et mastics utilisés dans la construction — 15
6.1 Colles Néoprène (ou polychloroprène)...................................................... — 15
6.2 Colles aqueuses ........................................................................................... — 16
6.3 Colles en poudre, cellulosiques et amylacées .......................................... — 17
6.4 Colles structurales ou semi-structurales à deux composants ................. — 17
6.5 Ciments-colles, plâtres-colles ..................................................................... — 19
7. Conclusion ................................................................................................. — 19
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. C 962
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tuyaux PVC) ;
— les colles structurales à hautes performances qui, seules, permettent
d’assembler solidement des pièces ou matériaux en métal, béton, verre, en
obtenant une solidité du même ordre de grandeur que la résistance mécanique
de ces matériaux (le meilleur exemple est celui des adhésifs époxydes pour béton
et métaux).
1. Domaines d’utilisation ■ Puis sont apparus, il y a 35 ans, les ciments-colles (en poudre)
et les colles pour carrelages, revêtements céramiques et pierres,
en construction pour remplacer la pose traditionnelle au ciment.
Le risque ici peut être élevé si l’on pose des carrelages lourds en
Il existe de nombreuses applications du collage en construction façade, surtout lorsqu’il s’agira d’immeubles de grande hauteur. De
que l’on peut classer en plusieurs types, pour une meilleure longues mises au point ont été nécessaires. Il a fallu, en outre,
compréhension de leur mise en œuvre. grâce à une normalisation européenne, codifier les produits, les
méthodes de contrôle et les techniques de pose, afin d’assurer une
■ Les plus anciennes et les plus simples sont les collages de revê- fiabilité et une durabilité de l’ordre de 20 à 40 ans. Nous étudierons
tements décoratifs : papiers peints, revêtements de sols plas- donc en détail ces colles pour carrelages, car elles préfigurent
tiques, moquettes, placage de stratifiés décoratifs. Dans ces d’autres applications dites structurales, c’est-à-dire où les résis-
techniques, on colle un revêtement sur toute sa surface ; les ris- tances mécaniques des collages sont du même ordre de grandeur
ques de décollement sont faibles et sans danger pour autrui ; l’exi- que les matériaux de structure assemblés eux-mêmes. Des
gence de durabilité dans le temps n’est que de 10 ou 20 ans, car variantes des colles en poudre sont également utilisées pour
ces revêtements sont changés régulièrement. On bénéficie actuel- d’autres collages de matériaux de construction (murs et cloisons,
lement d’une longue expérience (50 ans) pour de tels collages. scellements).
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■ De nombreux éléments de second œuvre sont préfabriqués, tels La figure 1 montre un immeuble moderne avec toutes les appli-
que portes et fenêtres, panneaux extérieurs ou intérieurs, doubles cations des colles, adhésifs et mastics existant actuellement.
vitrages isolants, cloisons. Ils sont toujours réalisés par collage en
usine à partir de divers matériaux : bois, agglomérés, plastiques,
verre, plâtre ou ciment, mousses isolantes, etc.
■ Enfin, divers collages à hautes performances, dits structuraux,
sont apparus depuis 35 ans, tels que le collage d’éléments en
béton (par exemple, pour la construction de ponts en béton pré-
2. Intérêt du collage
contraint, le renforcement des ouvrages en béton armé) et, plus dans la construction
récemment il y a une quinzaine d’années le verre extérieur collé. Ici
les performances exigées très élevées (forces de collage, durabilité
et fiabilité) ont été rendues possibles grâce à certaines découvertes Le tableau 1 montre que le collage est souvent la meilleure
majeures de la chimie des polymères telles que les résines épo- méthode d’assemblage :
xydes (qui permettent aussi de coller des éléments importants — soit sur le plan technique ;
d’avions), les polyuréthanes et polysulfures, les mastics silicones, — soit sur le plan économique ;
dont la durabilité est très grande et qui présentent une excellente — parfois aussi sur le plan esthétique (exemple : verre extérieur
adhérence sur le verre. collé).
■ Les mastics de jointoiement ou de calfeutrement des joints sont Enfin, c’est parfois la seule méthode d’assemblage possible.
proches sur le plan physico-chimique des adhésifs, mais servent, Exemple : fixation de matériaux plastiques cellulaires, isolants
eux, à remplir un interstice entre deux éléments de construction, thermiques et phoniques.
alors que les adhésifs servent à assembler des matériaux entre
eux. Le lecteur intéressé se reportera à la référence [1] dans ce Les colles ont certaines limites (tenue à la chaleur, durabilité) qu’il
traité. faut connaître, afin de les utiliser dans leur domaine de possibilités.
● Seule méthode possible pour la fixation de revêtements en feuilles ● Un bon collage nécessite des surfaces propres, sèches, planes, etc.,
V
(revêtements décoratifs, protecteurs, d’étanchéité, etc.) ce qui n’est pas toujours possible dans le bâtiment
● Seule méthode d’assemblage possible pour les complexes, les ● Nécessite du soin de la part des ouvriers, un contrôle de la part de la
panneaux sandwichs et certains composites, les doubles vitrages maîtrise, une conception adaptée de la part des bureaux d’études.
● Répartition régulière des contraintes (exemples : renfort d’ouvrages
Cela nécessite formation, adaptation et connaissance technique du
en béton par des tôles plaquées, panneaux sandwichs) collage
● Résistance à la chaleur souvent limitée : selon les types de colles, le
● Possibilité d’assembler des matériaux de natures complètement
différentes (exemple : polystyrène expansé sur matériaux solides ramollissement commence à partir de 60 oC, jusqu’à 200 oC maxi-
structuraux) mum
● Résistance au feu médiocre
● Aucun affaiblissement des matériaux assemblés (pas de trous à
percer...), l’ensemble collé peut même avoir une résistance méca- ● Faible résistance au fluage à températures élevées
nique supérieure à la somme de celles des parties assemblées ● Avec certaines colles ordinaires, la durabilité des collages, lorsqu’ils
(panneaux sandwichs...) sont soumis aux intempéries, à l’humidité, à la chaleur, à des cycles
● Surfaces lisses, pièces de bel aspect (exemples : verre extérieur collé, thermiques, etc., est parfois limitée à 5, 10 ou 15 ans. (Inversement,
habillages de façades). Fixation invisible les adhésifs époxydes pour travaux publics et les ciments-colles sont
● Étanchéité des joints collés
de durabilité supérieure à quelques dizaines d’années)
● Durée de durcissement parfois longue (pouvant atteindre 10 à 15 h à
● Élasticité des joints collés qui peuvent amortir les vibrations dans
certains cas et tolérer les variations dimensionnelles s’ils sont température ambiante)
convenablement formulés pour cela. ● Les forces d’arrachement susceptibles d’être obtenues ne sont pas
Exemple : collage de matériaux présentant des dilatations diffé- toujours connues de l’utilisateur (toujours une part d’inconnu
rentes (verre/métal)... « Pourquoi ça colle ? »)
● Prix de revient généralement plus faible que celui des assemblages ● Le contrôle des joints collés est parfois difficile
● Bonne résistance à la corrosion (moyennant un choix adéquat du ● Les assemblages structuraux, performants, nécessitent un traite-
type de colle) ment des surfaces.
● Rôle de scellement et de rattrapage de dénivellations et de planéité
l’électricité
● Économise le bois massif, rare et cher, en permettant l’utilisation de
plaquant au sol
● Ne nécessite pas d’outillage particulier ; applicable manuellement
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Panneau
Collage de parquets,
Tuyaux PVC de lames stratifiées
(branchement Collage canalisations
eau et électricité) électriques Colles, mortiers-colles, additifs,
en PVC pose carrelage
Tuyaux PVC
Collage de tasseaux de
bois sur les murs
Joints de construction,
Scellement avec de dilatation
mousse PU
Collage de feuilles
d'étanchéité ou d'isolants Réparation et étanchéité
thermiques sur les fondations de fissures
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Colles et adhésifs
Applications dans le bâtiment
par Philippe COGNARD
Ingénieur de l’École supérieure de physique et de chimie industrielles de la ville de Paris
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8. Scellements et ancrages ....................................................................... — 12
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. C 962
et article fait suite à l’article précédent [C 960] qui traite des aspects théo-
C riques du collage dans le bâtiment.
En mettant à profit les avantages du collage pour l’assemblage des maté-
riaux, les ingénieurs, techniciens et architectes du bâtiment et des travaux
publics ont remplacé les assemblages traditionnels par des assemblages par
collage, pour de très nombreuses applications.
Le bâtiment utilise maintenant, depuis 30 ans, des matériaux de construction
nouveaux tels les mousses isolantes, les panneaux sandwichs, les stratifiés et
agglomérés... qui ont pu être assemblés bien plus facilement par collage. Le
design des constructions s’en est également trouvé très amélioré, car le collage
permet des formes plus lisses, plus belles… ; les prix de revient ont pu être
abaissés. Les mortiers et scellements ont été améliorés sensiblement. Enfin, les
joints de colle ont pu créer, dans certains cas, des jonctions souples ou étan-
ches ou isolantes, donc apporter un plus.
Nous étudions ci-dessous un grand nombre d’applications du collage dans la
construction et les travaux publics, en indiquant les exigences techniques, les
performances et avantages obtenus et les développements futurs prévisibles.
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1. Préfabrication
Depuis 50 ans environ, certains éléments du bâtiment sont pré-
fabriqués en usine afin de faciliter et d’accélérer la construction de
l’ensemble. Ils peuvent être ensuite montés et assemblés
simplement sur le chantier. La préfabrication peut ainsi concerner
tous les éléments de murs, façades, planchers, portes, cloisons et Contreplaqué
panneaux de toiture (figure 1). Elle permet d’intégrer dans un seul
composant les éléments de structure (qui apportent la résistance Bois
mécanique), l’isolation thermique et phonique, les aspects décora-
tifs (finition décorative, carrelages...) et d’autres éléments fonction- Poutre-caisson Poutre en I
nels (étanchéité, branchements, sécurité antipénétration, pattes de
fixation...). a poutres
Ces éléments sont préfabriqués en série sur chaîne et collés en
usine, avec des colles à prise rapides appliquées au rouleau, au
pistolet sous pression ou tout autre moyen permettant l’obtention
de cadences de productions élevées.
Le pressage peut être effectué sous calandre à rouleaux
caoutchoutés ou sous presses à plateaux chauffants ou non, par-
fois par simple empilement sous charge pendant un temps suffi-
sant pour la prise de la colle.
Bois
■ Panneaux sandwichs (figures 1 et 2) MDF Contreplaqué
(Medium Density Fiberboard)
Des panneaux d’allège, de toitures ou des cloisons sont réalisés
par collage de parements décoratifs et protecteurs en tôles, verre, b panneau en MDF revêtu c panneau-poutre
fibrociment, plastiques sur des âmes en isolants (polystyrène de stratifié
expansé, mousses de polyuréthane, de PVC, phénolique) et sur des
cadres en métal ou en bois qui apportent la rigidité et la protection
latérale.
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Vitrages
Espaceur
métallique
(aluminium)
Adhésif
thermofusible
butyl (collage à
Dessiccateur joint mince)
en poudre
Mastic d'étanchéité
(polysulfure ou silicone)
Figure 2 – Panneaux sandwichs constitués de mousses isolantes, de
parement en contreplaqué, en bois ou en métal (doc. Ciba-Gugy)
Assemblage
V
par tenon
et mortaise
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Cette application illustre bien l’économie de bois noble ainsi réa- — les normes européennes (EN) concernant la mesure des
lisée (puisque seul le parement supérieur est en bois noble) et caractéristiques des colles pour revêtements de sols
l’avantage du point de vue du design. (cf. [Doc. C 962]).
■ Applications diverses ■ Types de colles
Planchers d’ordinateurs, salles de bains préfabriquées, triples ● Revêtements de sols :
vitrages antieffraction pour banques et guichets (collés avec des — colles émulsions acryliques pour revêtements plastiques,
films de butyral polyvinylique...), toutes ces pièces préfabriquées moquettes à envers mousse ;
par collage pouvant donner des idées nouvelles de composants — colles résine-alcool pour moquettes et aiguilletés ;
préfabriqués et de composites aux techniciens du bâtiment.
— colles émulsions vinyliques pour parquets-mosaïques ;
Le lecteur pourra imaginer d’assembler entre eux toutes sortes — colles Néoprène pour caoutchouc, plinthes, nez de marche ;
de matériaux décoratifs, structuraux, isolants thermiques ou — colles époxydes et polyuréthanes pour caoutchouc.
phoniques, protecteurs, conducteurs, souples, rigides ou étan- ● Revêtements muraux :
ches... pour obtenir toutes les fonctions désirées et réaliser toutes
sortes de composants nouveaux, moins chers tout en offrant — colles en poudres (cellulosiques, amylacées) pour papiers
davantage de fonctions. peints ;
— colles vinyliques aqueuses, colles amylacées et mixtes pour
revêtements textiles et revêtements divers à envers papiers ;
— colles acryliques pour revêtements plastiques, liège, plinthes ;
— colles Néoprène et colles contact pour liège, panneaux déco-
2. Collage des revêtements ratifs ou isolants plus ou moins lourds ;
— mastics Néoprène en cartouches pour tasseaux, panneaux
de sols et de murs lourds et panneaux isolants, lambris et frises, plinthes.
Les fabricants de colles et de revêtements indiquent les colles
Les revêtements décoratifs de sols et de murs constituent le adaptées aux revêtements à coller.
marché le plus important pour les colles en Europe de l’Ouest ■ Techniques concurrentes
(cf. [Doc. C 962]).
En Europe continentale, la seule technique utilisée pour la pose
■ Matériaux à coller des revêtements de sols est le collage, en général sur toute la sur-
face. Par contre, en Grande-Bretagne les moquettes sont le plus
● Revêtements de sols : souvent tendues sur des bandes d’ancrage (smoothedges ) qui
— revêtements plastiques homogènes ou multicouches (dalles comprennent des rangées de clous sur la face supérieure. Ces
V et lés) ;
— aiguilletés ;
— moquettes ;
bandes sont fixées sur le sol en béton, en général par collage ou
vissage, à la périphérie des pièces.
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