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Extrait 42191210
Extrait 42191210
III
Cet ouvrage fait par tie de
Travail des matériaux - Assemblage
(Réf. Internet ti153)
composé de :
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IV
Cet ouvrage fait par tie de
Travail des matériaux - Assemblage
(Réf. Internet ti153)
Alain COL
Ingénieur-conseil, expert mise en forme des tôles minces, Consultac
Éric FELDER
Ingénieur civil des Mines de Paris, docteur ès sciences
Daniel FOREST
Conseiller Recherche et développement - ASCOMETAL
Michel FROELICHER
Conseiller scientifique au Centre de Transfert des Micro et Nanotechnologies
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V
Les auteurs ayant contribué à cet ouvrage sont :
Jean-Jacques BERTRANDIE
Pour l’article : BM7574
Michel CABARET
Pour l’article : BM7520
Alain COL
Pour les articles : BM7490 – BM7510 – BM7511 – BM7518
Éric FELDER
Pour les articles : BM7535 – BM7536
Ridha HAMBLI
Pour l’article : BM7505
Marie HOUILLON
Pour l’article : BM7580
André MAILLARD
Pour les articles : BM7500 – BM7520
Ali MKADDEM
Pour l’article : BM7514
Alain POTIRON
Pour l’article : BM7514
François RONDÉ-OUSTAU
Pour l’article : B7540
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VI
Mise en forme des métaux en feuilles
(Réf. Internet 42191)
SOMMAIRE
Réf. Internet page
Proilage BM7574 79
Fluotournage BM7580 81
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VII
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r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
bmWTYP
Glossaire de l’emboutissage
des tôles
par Alain COL
Ingénieur conseil
Consultac, Thionville, France
Y
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
bmWTYP
QP
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
bmWTYP
QQ
QR
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
bmWUPP
e découpage de tôles est une opération courante réalisée par les entre-
L prises de la mécanique pour produire des pièces métalliques à partir de
tôles. Son but est de séparer partiellement ou complètement des zones de la
tôle de façon à obtenir la forme voulue et/ou de les préparer pour d'autres opé-
rations comme le pliage ou l'emboutissage.
Selon l'importance des séries de pièces à réaliser, plusieurs procédés
peuvent être utilisés.
– Petites séries : l’électroérosion au fil est utilisée en général pour réaliser
les ajourages dans la bande au cours de la mise au point de l’outil de presse.
Elle permet de se passer, à cette étape de développement de l’outil où seuls
p。イオエゥッョ@Z@ェオゥャャ・エ@RPPY
QS
r←ヲ←イ・ョ」・@iョエ・イョ・エ
bmWUPP
1. Terminologies
et définitions
Au sens général du terme, le découpage désigne l’ensemble des
opérations de découpage pratiquées sur presse. Ce terme a égale-
ment un sens plus précis lorsque l’on veut différencier la partie de
l’outil (poinçon ou matrice) qui détermine la géométrie de la partie
Figure 1 – Découpage
de la pièce découpée.
Pour cette raison, nous présentons ci-dessous les définitions
plus précises de termes utilisés par la profession pour désigner les
différentes opérations de découpage.
■ Découpage
Le découpage permet la réalisation du contour du flan ou de la
pièce (voir aussi détourage) et pour lequel la partie importante de
l’outil qui assure la précision dimensionnelle de la pièce, compte
tenu du jeu, est la matrice (figure 1).
Figure 2 – Poinçonnage
■ Poinçonnage
Le poinçonnage permet la réalisation de trous dans la tôle (voir
aussi ajourage) et pour lequel la partie importante de l’outil qui ■ Ajourage
assure la précision dimensionnelle de la pièce, compte tenu du L’ajourage est une technique de découpage qui consiste à réali-
jeu, est le poinçon (figure 2). ser des trous dans la bande autour de la pièce (ou du flan) avant
d’engager d’autres opérations de pliage ou d’emboutissage, le
■ Cisaillage plus souvent dans un outil à suivre (figure 4) (cf. [Doc. BM 7 500]).
Le cisaillage est une technique de découpage sans création de Nota :
déchet. En tôlerie, le cisaillage est en ligne droite (figure 3a) et en • La mise en bande est un tracé représentant l’évolution de toutes les opérations réali-
découpage-emboutissage de forme quelconque (figure 3b). sées sur la bande, depuis l’entrée jusqu’à la sortie de l’outil dans un outil progressif.
• Un outil à suivre (encore appelé « outil à suite » ou « outil progressif ») est un outil
■ Fentage monobloc comprenant tous les postes nécessaires à la réalisation de la pièce. La
pièce est achevée à la sortie de l’outil à suivre. Les pièces sont maintenues entre elles
Le fentage est un cisaillage interrompu sans création de chute, par des attaches ou par un lien avec le squelette.
destiné à libérer des zones de la tôle pour les opérations ulté- • La largeur de bande correspond à la largeur de la bobine de tôle résultant d’un calcul
rieures de formage (figure 3b : réalisation d’un découpage en d’engagement matière. Cette largeur est prise perpendiculairement au pas.
« pointillé »). • Le pas est la distance entre deux postes d’un outil à suivre.
QT
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bmWUPP
Détourage
F4
Attache déformable
Flan
Poinçon Pièce
Pas
Figure 3 – Cisaillage
Figure 6 – Encochage
Poinçon
Largeur de bande L1
Ajourage
Tôle
Matrice
Rive
Attache Figure 7 – Découpage partiel ou semi-découpe
déformable Pas 1
QU
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bmWUPP
7 000
Poinçon
Force (N)
6 000
τ
5 000
V = 87,2 mm·s-1
Matrice 4 000 q1 = 1,3
Jeu
3 000
1 000
Poinçon 0
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7
Déplacement (mm)
Acier DC04 Expérimental
Modèle élastoplastique
Matrice
Figure 10 – Comparaison entre la courbe d’effort calculée
par un modèle élastoplastique avec endommagement
Indentation de type Gurson et la courbe expérimentale [17]
QV
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bmWUPU
Modélisation et simulation
du découpage des tôles
QW
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bmWUPU
Poinçon
Tôle
vue en coupe de la tôle et de la pièce
Dévêtisseur
Zone bombée
t
Matrice Zone lisse
Tôle
Zone arrachée
QX
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bmWUPU
Équipement Produit
Presse Géométrie
Vitesse Épaisseur
Outil
Jeu Matériau
poinçon/ Caractéristiques
matrice
Serre-flan J=1% J = 10 % J = 20 %
Interface Rupture
Pour découper une tôle à l’aide d’une presse, on cherche à créer
Frottement Endommagement
Usure Fissuration
des fissures s’initiant à partir des bords tranchants du poinçon et
de la matrice et à faire en sorte qu’elles se propagent le plus rapi-
dement possible pour entraîner la rupture totale.
Figure 3 – Principaux paramètres de l’opération de découpage Le profil du bord découpé est conditionné par le trajet de la fissure.
Pour les tôles de grandes épaisseurs, des fissures secondaires peu-
vent apparaître (figure 6). Dans ce cas, le jeu optimal est celui qui per-
■ Jeu entre le poinçon et la matrice met d’avoir un trajet de fissure suivant au mieux le cône reliant les
bords tran8chants du poinçon et de la matrice (points A et B).
Jana et Ong [32] ont examiné par des essais expérimentaux les
effets de la variation du jeu sur la qualité géométrique du bord Une formule industrielle permettant de prédire le jeu optimal
découpé en utilisant plusieurs matériaux. Ils ont constaté en particu- évitant la formation d’un tel défaut a été proposée et validée par
lier que l’aspect du bord découpé évolue quand le jeu varie (figure 4). Hambli [20]. Elle est donnée par la relation :
Il a été montré [20] que le trajet de la fissure, et donc l’aspect du 1,8 exp (εR) − 1
bord découpé, dépendait fortement du jeu. On retiendra de ce tra- J op (%) = (1)
vail qu’il existe un jeu optimal permettant d’avoir un bord découpé 3,6 [exp (εR)]2
de bonne qualité géométrique.
εR est la déformation vraie à la rupture du métal :
La figure 5 illustre l’influence du jeu relatif sur l’évolution des
différentes hauteurs caractéristiques du bord découpé d’une tôle εR = ln (A + 1)
en acier CC60. L’allure générale des courbes reste la même pour
les alliages d’aluminium et de cuivre avec des amplitudes diffé- avec A allongement relatif à la rupture du métal obtenu par un
rentes en fonction de chaque métal et chaque géométrie. simple essai de traction.
10 12
Hauteur de la bavure :
Hauteur de la zone
bombée : Hbb (%)
8 10
8
Hbv (%)
6
6
4 4
2 2
0 0
0 5 10 15 20 25 30 0 5 10 15 20 25 30
Jeu relatif J (%) Jeu relatif J (%)
a hauteur de la zone bombée b hauteur de la bavure
60 90
Hauteur de la zone
80
Hauteur de la zone
arrachée : Har (%)
50
70
lisse : Hᐉ (%)
40 60
30 50
40
20 30
10 20
0 10
0
0 5 10 15 20 25 30
0 5 10 15 20 25 30
Jeu relatif J (%)
Jeu relatif J (%)
c hauteur de la zone lisse d hauteur de la zone arrachée
Figure 5 – Influence du jeu relatif sur les différentes hauteurs caractéristiques du bord découpé
QY
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bmWUPU
8
Trajet de la fissure
A 7
6
Tôle
Épaisseur t B 5
J Matrice
3
2
fissuration optimale 1
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
Fissures Pénétration du poinçon (mm)
secondaires
Vitesse Jeu
100 mm/min, 0,020 mm
100 mm/min, 0,100 mm
0,1 mm/min, 0,020 mm
0,1 mm/min, 0,100 mm
Photo Coupe
Figure 7 – Influence de la vitesse du poinçon sur l’effort de découpe
(acier X30Cr13) [55]
formation de fissures secondaires
Figure 6 – Fissuration optimale et formation de fissures secondaires découpé. Elles sont dues au fait que les processus qui gouvernent
les phénomènes de création et de propagation des fissures varient
avec la vitesse du poinçon.
■ Nature du matériau Stegeman et al. [55] analysent l’influence de la vitesse du poin-
Par l’observation du profil du bord découpé, différents auteurs, çon sur l’effort de découpe et montrent une dépendance entre
parmi lesquels Hartley et al. [19], ont montré expérimentalement, l’allure de la courbe force-pénétration du poinçon et la vitesse de
qu’il changeait d’aspect en fonction du matériau utilisé. En règle descente du poinçon (figure 7).
générale :
– plus le matériau est dur, plus la force de découpe est élevée ; ■ Usure des outillages
– plus le matériau est ductile, plus la zone cisaillée est grande et L’usure des outils est un processus d’endommagement des sur-
la bavure est importante. faces en contact, sous l’effet du frottement (figure 8) [21].
■ Géométrie de l’outillage Durant le découpage, les arêtes du poinçon et de la matrice sont
soumises à des contraintes mécaniques et des champs thermique
On trouve dans [57] une étude expérimentale examinant très élevés. L’usure du poinçon s’effectue généralement en deux
l’influence de la géométrie de l’outillage sur la qualité géométrique phases :
du bord découpé. Osaki et al. [49] ont pu mettre en évidence la
dépendance entre le faciès de rupture et la géométrie du bord – phase de descente du poinçon où les arêtes du poinçon
tranchant de l’outillage. En se basant sur une étude micrographi- entrent en contact avec la tôle ;
que des pièces découpées, ils ont montré que les phénomènes liés – phase de remontée du poinçon après découpage de la tôle
à la naissance et à la propagation des fissures et, par conséquent, (dévêtissage). Durant cette phase, un retour élastique s’opère et la
l’aspect du bord découpé dépendent, entre autre, de la géométrie tôle exerce des efforts sur la surface latérale du poinçon.
du bord tranchant du poinçon.
■ Lubrification
■ Épaisseur de la tôle La vitesse d’usure des poinçons est fortement conditionnée par
Comme l’a montré Chang [8], l’épaisseur de la tôle est un des la nature et la quantité de lubrifiant employé lors de la découpe.
facteurs les plus importants conditionnant la géométrie du bord. Dans le cas d’une lubrification non optimisée, cela entraîne une
Dans [36] Kurt a constaté que pour des conditions opératoires don- augmentation de la température à l’interface outil/pièce et un
nées et pour une nuance de matériau donnée, le bord découpé risque de collage de la matière découpée sur l’outil découpant si la
change de profil en fonction de l’épaisseur de la tôle. quantité du lubrifiant est insuffisante.
RP
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bmWUPU
DOCOL 400
Surface latérale
Direction
de découpage
R = 0,2 mm
du découpage par la Même si l’hypothèse reste à vérifier, nous supposerons que les
efforts de frottement existant aux contacts entre la tôle, le poinçon
courbe force-pénétration et la matrice sont négligeables devant l’effort de découpage F.
RQ
RR
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bmWUQP
L ’emboutissage des tôles est une opération qui permet d’obtenir des pièces
de formes complexes non développables, contrairement aux opérations
plus simples que sont le pliage, le roulage ou le profilage à froid. Ce procédé,
d’utilisation très générale, permet de fabriquer les pièces de carrosserie auto-
mobile, des appareils électroménagers ou des ustensiles de cuisine, des
emballages métalliques, des pièces mécaniques...
Outre la forme de l’outil, qui dépend de la complexité de la pièce à obtenir,
de nombreux paramètres conditionnent la réussite de l’opération : ceux liés au
process d’une part, tels que réglages de la presse, vitesse d’emboutissage,
lubrification, et, d’autre part, ceux liés aux qualités de la tôle elle-même et à sa
capacité de formage, encore appelée formabilité, qui fait l’objet de cet article.
La mesure des caractéristiques mécaniques des tôles, ainsi que l’interprétation
de leur relation avec l’aptitude au formage ont fait de grands progrès. Il en est
de même pour la compréhension de l’opération d’emboutissage, entre autre,
par le biais de la simulation numérique qui permet maintenant de visualiser
virtuellement le comportement du métal dans l’outil. Les systèmes de mesure
de déformation, particulièrement les systèmes optiques, sont également des
outils qui permettent des analyses quantitatives sur pièces réelles.
Comme nous le laissions entendre dans la précédente édition de cet article
(en 2002), les méthodes numériques de calcul de l’emboutissage et de
p。イオエゥッョ@Z@ッ」エッ「イ・@RPQQ
conception des outils ont fait de tels progrès qu’elles sont maintenant utilisées
de façon quasi systématique. On peut dire que rares sont les emboutisseurs –
RS
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bmWUQP
et plus rares encore les concepteurs d’outils – qui ne possèdent pas au moins
un code de calcul. Cela a complètement modifié le profil du métier, où les spé-
cialistes possédant une grande expérience ont été remplacés par des
opérateurs plus familiers de l’emploi des ordinateurs que du comportement du
métal.
Cette modification est indiscutablement très bénéfique sur le plan
économique : les pièces, les outils, sont conçus plus rapidement et avec beau-
coup moins d’échecs que précédemment. Les modifications qui étaient
autrefois réalisées au fur et à mesure de la mise au point de l’outil réel par
enlèvement de matière ou par apport (dépôts par rechargement) sont
aujourd’hui testées sur ordinateur, donc beaucoup plus facilement.
On peut regretter une seule chose dans cette évolution : c’est que les techni-
ciens perdent l’habitude et la capacité de réfléchir sérieusement aux problèmes
qui se posent (il est plus simple de lancer un calcul) et qu’on se trouve parfois
dépourvu lorsqu’une difficulté se produit dans les ateliers. L’expert capable
d’en analyser l’origine n’est souvent plus là.
Ce qui suit est principalement axé sur le matériau. Nous essayerons de
montrer quelles sont les caractéristiques des tôles métalliques qui sont
influentes vis-à-vis de la mise en forme, en particulier en relation avec les
modes locaux de déformation qui jouent ici un grand rôle.
Ce texte traite essentiellement des tôles minces, c’est-à-dire, dans la pra-
tique, les tôles d’épaisseur comprise entre 0,2 et 3 ou 4 mm.
Les matériaux considérés sont essentiellement l’acier et les alliages d’alumi-
nium. Il sera fait quelques allusions aux alliages cuivreux, dont l’emploi tend à
décroître pour des questions de prix. Les « tôles sandwich », les « flans
soudés » sont des matériaux relativement nouveaux qui nécessiteraient un
article à eux seuls car ils introduisent de nombreuses difficultés inhabituelles.
Ils ne sont donc pas considérés ici.
Un procédé assez nouveau connaît un grand développement ; il s’agit de
l’emboutissage assisté thermiquement. On peut distinguer au moins trois
catégories dans cette technique :
– l’emboutissage faisant intervenir un gradient de température dans l’outil :
il s’agit d’une technique connue depuis longtemps, mais rarement utilisée. En
général, on chauffe les zones de l’outil où le métal s’oppose au formage,
c’est-à-dire la matrice et le serre-flan, et l’on refroidit les zones où il a besoin
d’avoir la plus grande résistance possible : le poinçon. La logique de ces chauf-
fages et refroidissements localisés apparaîtra dans la suite de l’article. Cette
technique est essentiellement utilisée pour obtenir des pièces profondes à
partir d’acier inoxydable et peut s’étendre à des alliages assez peu formables
dans les conditions normales ;
– l’emboutissage aux moyennes températures, de 200 à 500 oC. Il est surtout
utilisé pour les alliages d’aluminium ou de magnésium, dont la formabilité est
considérablement améliorée par un tel chauffage. L’utilisation de ce type
d’emboutissage est en voie de croissance. Cette technique n’est pas très
convaincante dans le cas de l’acier ;
– l’emboutissage à haute température (supérieure à 900 oC), suivi d’une
trempe dans l’outil. Cette méthode connaît actuellement un énorme dévelop-
pement car elle permet de mettre en forme des pièces ayant de très hautes
caractéristiques, 1 500 MPa de résistance et même plus.
Malgré l’intérêt que présentent ces différentes techniques et leur actualité,
elles ne seront pas traitées dans le présent article car, bien que basées sur des
principes fondamentaux identiques à ceux de l’emboutissage classique, elles
introduisent trop de différences pour y être correctement abordées.
RT
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bmWUQP
1. Différents modes
de déformation E
E1
E2
Les métaux en feuille sont très sensibles au mode de défor-
mation qu’on leur applique. Pour un matériau donné, les efforts
nécessaires, ainsi que les capacités de déformation peuvent diffé-
rer profondément d’un mode à l’autre et c’est la raison pour TP
laquelle nous allons aborder l’étude de la formabilité des tôles par R
la définition de ces différents modes, en utilisant la terminologie R2 TP
P2
conventionnellement utilisée en emboutissage. R1 TP1
1.2 Exemples industriels ■ Une coupelle hémisphérique comme celle de la figure 4, gonflée
par pression hydraulique, semble très proche de l’expansion équi-
Il n’existe pas de pièces embouties sur lesquelles un mode stric- biaxiale. Le bord du flan est retenu par des accessoires appelés
tement unique soit présent. joncs qui rendent l’avalement du métal impossible, évitant ainsi le
mode rétreint. La partie centrale est donc bien en expansion, mais
■ L’embouti dit en « oméga » de la figure 3 est souvent cité il n’en est pas de même à la périphérie car, le périmètre ne variant
comme l’archétype de la traction plane. pas, elle se trouve en traction large (dans la direction radiale).
RU
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bmWUQP
R TP
TP
Figure 7 – Carter d’huile pour poids lourd
Joncs
TP R
RV
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bmWUQP
RW
RX
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bmWUQQ
RY
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SP
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bmWUQT
SQ
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bmWUQT
e pliage, en tant que procédé, est l’opération de mise en forme à froid d’un
L matériau plat, avec ou sans lubrification, obtenue par dépassement de sa
limite élastique. Dans ce cas, la contrainte et la déformation ne sont plus
proportionnelles et sont reliées par une loi non linéaire. Une partie de la défor-
mation n’est plus réversible. Après recul des outils et relâchement des
contraintes, il se produit un retour élastique et il persiste une déformation
permanente résultant de glissements irréversibles de certains plans cristal-
lographiques les uns par rapport aux autres.
Cette opération se distingue de l’emboutissage par le fait que les contraintes
latérales sont nulles. La dualité « expansion-rétreint », les deux modes de
sollicitations qui entrent en jeu en emboutissage, n’est généralement pas
rencontrée. Les paramètres les plus influents dans une opération de pliage
peuvent être classés en trois catégories :
— paramètres liés à la machine : cadence, puissance, etc. ;
— paramètres liés à l’outillage : rayon, course, angle, jeu, etc. ;
— paramètres liés au matériau : formabilité, propriétés élastiques, anisotropie,
etc.
Le produit fini est sensible à ces trois types de paramètres ; néanmoins, selon
la destination finale de la pièce et les critères de qualité demandés, il peut y
avoir prépondérance d’un paramètre par rapport à un autre ou d’une famille
par rapport aux deux autres. Dans la conception moderne, des exigences
autres que mécaniques et de service interviennent. L’aspect esthétique d’un
produit obtenu par mise en forme est de plus en plus recherché. L’ensemble de
ces contraintes de fabrication se répercute dans la pièce. L’état géométrique et
mécanique du produit plié aura ultérieurement une grande influence sur la
tenue en service des pièces.
SR
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bmWUQT
1.1 Principe Les contraintes résiduelles dues au pliage agissent de telle sorte
qu’elles introduisent une erreur géométrique du produit fini
Alors qu’elle est très répandue dans la pratique industrielle connue sous le nom de retour élastique après recul des outils.
depuis plusieurs décennies, la technique du pliage en tombé de
bord reste peu étudiée [1] [2]. Le principe de ce type de pliage
ainsi que les transformations qui en découlent sont donnés
figure 1.
1.2 Éléments de calcul en pliage
C’est un procédé adopté dans l’industrie automobile avec une
grande réussite. La tôle est maintenue dans son plan par un Selon la théorie de la Mécanique des structures, la partie active
serre-flan avec ou sans pression selon les cas. Le reste de la tôle, de la tôle est modélisée par une plaque infinie ou par une poutre
en porte-à-faux, subit l’effort du poinçon qui, en pénétrant, encastrée soumise à un effort de flexion. Dans le cas des tôles
engendre sa déformation jusqu’à la configuration désirée. minces, la section normale plane reste plane après flexion. Les
Contrairement au pliage en V, l’angle maximal ne peut en aucun directions principales de déformations et de contraintes coïncident
cas dépasser 90o au cours d’une seule séquence opératoire. avec les directions radiale et circonférentielle.
La qualité du produit fini obtenu par une telle opération dépend
essentiellement : Hypothèse : on considère pour la suite de cette étude que :
— de la nature des équipements utilisés ; — le matériau est homogène et isotrope ;
— du matériau, des propriétés initiales de la tôle ainsi que de la — le comportement est élastoplastique écrouissable.
géométrie désirée ;
— des paramètres du procédé tels que la forme des outils et la
lubrification.
1.2.1 Cas de sollicitation en traction-flexion (T ≠ 0)
L’opération de pliage est accompagnée par un écoulement
plastique qui conduit d’une part à une consolidation du matériau
Les fibres éloignées de la surface moyenne sont déformées
caractérisée par une augmentation de la contrainte d’écrouissage
comme illustré figure 2. Considérons la fibre AB0 de longueur
et, d’autre part, à une localisation de déformation qui engendre un
endommagement du matériau illustré dans les cas critiques par initiale l 0 dans la tôle plate d’épaisseur t. Sous l’effet d’une
l’apparition des fissures dans les zones les plus sollicitées. Vu le sollicitation combinée de traction et de flexion, celle-ci subit un
mode de sollicitation en pliage, on peut distinguer deux zones : t
allongement et atteint une longueur l = θ (ρ + z ), ρ = R + ---- est le
— l’extérieur du pli où la contrainte hydrostatique est positive : 2
zone de traction et de contraction latérale du matériau conduisant rayon de courbure de la fibre moyenne et R le rayon de flexion de
au phénomène de striction ; la fibre intérieure.
Écrouissage Dommage
Pliage en tombé de bord
Dislocations
Nœuds
Serre-flan
Matrice
Tôle
σrésid δθ
Figure 1 – Pliage en tombé de bord et
problèmes rencontrés
SS
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bmWUQT
3 ε3 ε3
b 2
1 ε2 σ2
t
σ1 ε1 σ1 ε1
θ
R θ
T
ρ
3 σ2
σ1 σ1
A B0 1
z A B a faible largeur b forte largeur
C D0 C D
l = l s (1 + z ⁄ ρ ) (1) σ 1 = n 2 ⁄ 3 o σ eq et σ 2 = n 1 ⁄ 3 o σ eq (6)
Pl
La déformation de la fibre AB est donc : La déformation plastique ε1 est associée à la déformation
plastique équivalente par :
l
ε 1 = ln ------- = ln ( l s ⁄ l 0 ) + ln [ 1 + ( z ⁄ ρ ) ] (2)
l0 ε1 =
Pl
n 3 ⁄ 2 o ε Pl (7)
On note, dans ce cas, la déformation due à la traction par En négligeant la déformation élastique vis-à-vis de la défor-
ε T = ln(l s ⁄ l 0 ) et la déformation due à la flexion par ε F = ln[1 + (z ⁄ ρ )]. mation plastique en grandes déformations, on peut considérer la
Deux cas peuvent se présenter en fonction de la largeur de la tôle loi de comportement de type puissance :
à plier.
σ eq = k n ε Pl o n
■ État de contrainte plane
et la distribution de contrainte peut être exprimée par :
Si le rapport b ⁄ t est faible et les bords libres de tout chargement,
alors aucune contrainte transversale ne sera produite et les défor- σ 1 = k ′ n ε 1Pl o n , k ′ = k n 2 ⁄ 3 o n + 1 (8)
mations seront reliées à l’effet de la seule contrainte uniaxiale de
traction ou de compression. On peut faire l’hypothèse d’un état de La figure 4 montre l’évolution de contrainte axiale dans l’épaisseur
contrainte plane avec : de la tôle quand l’hypothèse de déformation plane est retenue, la
tôle étant soumise à une flexion et une traction combinées.
σ 1 ≠ 0, σ 2 = 0, σ 3 = 0 (3) La fibre neutre correspondant à une déformation nulle est
décalée. Les expressions de la tension axiale T et du moment
L’hypothèse de l’incompressibilité plastique permet de déduire la appliqué M sont calculées par unité de largeur (b = 1) par :
relation suivante :
t⁄2
Pl
ε2
1 Pl
= – ----- ε 1
2
(4) T = aσ 1 dz (9)
–t ⁄ 2
ST
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bmWUQT
z z
σ1
M
ε1 σ1
O
ε1
Fibre moyenne b
O
ε1 O σ1 t
θf
θf
α
Figure 4 – Distribution de déformation et de contrainte
en flexion-traction combinée [3]
Figure 6 – Terminologie principale [4]
SU
SV
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bmWUQX
SW
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bmWUQX
n entend par tôle un produit métallique plat, qui peut se présenter sous
O forme de feuilles ou de bobines.
Pour la fabrication de pièces mécaniques, surtout si elles sont de grandes
dimensions, il est économiquement beaucoup plus intéressant de mettre en
forme des tôles que de procéder à l’usinage d’éléments massifs par fraisage
ou d’autres techniques équivalentes. Il en résulte une considérable économie
de matière ainsi qu’une réduction de masse souvent très recherchée (dans les
transports en particulier).
Ce type de mise en forme reste néanmoins limité par les possibilités techni-
ques des procédés employés ; par exemple, certaines pièces peuvent être
obtenues par moulage et non par emboutissage de tôles.
Il n’en reste pas moins que la mise en forme des tôles est intensément uti-
lisée dans une infinité de domaines tels que la carrosserie automobile,
l’aviation, l’électroménager, le mobilier métallique, le matériel de cuisine, etc.
Les matériaux métalliques constitutifs de ces tôles sont passés en revue.
On citera les principales normes, on tentera de délimiter le domaine de
formage et de donner quelques applications significatives. Les tableaux, très
simplifiés, ne sont présentés qu’à titre indicatif, bien souvent pour une plage
étroite d’épaisseur de tôle. Extraits des normes en vigueur, ils ont été ramenés
à l’essentiel et ne dispensent pas de consulter les documents originaux.
Remarque : depuis la dernière édition de ce texte, de nombreuses normes
EN ont été publiées qui ont quelque peu éclairci la situation (on consultera
avantageusement l’article « Désignation normalisée des aciers » [M 302] dans
le traité Matériaux métalliques).
Pour les aciers au carbone, en raison de la généralisation des revêtements de
surface (zingage électrolytique, galvanisation, revêtements résistant à la tem-
pérature...), la politique de normalisation européenne a elle aussi changé :
– quand le revêtement modifie sensiblement la formabilité d’un acier (revête-
ments au trempé ou très durs), des normes spécifiques indiquent pour chaque
nuance les nouvelles caractéristiques des tôles obtenues avec ce revêtement ;
– quand le revêtement influence peu les propriétés (fait à froid ou peu dur,
par exemple, le zinc pur déposé électrolytiquement), elle tend maintenant à
regrouper dans une seule norme les spécifications applicables à plusieurs
nuances d’acier au carbone (par exemple, prEN 10346).
Il faut savoir également que certains projets de normes subissent un accou-
chement difficile tel celui de la norme EN 10346 dont nous venons de parler.
Ces projets en étant cependant à la version définitive, bien que non encore
homologuée, nous les avons pris en compte pour ne pas créer une trop grande
distorsion entre ce texte et la réalité dans un futur proche.
Le lecteur se reportera utilement aux articles Aptitude à – le pliage (cf. article [BM 7 514]) ;
l’emboutissage des tôles minces [BM 7 510] [BM 7 511] dans ce – le profilage, qui fait appel aux mêmes propriétés ;
traité, que cet article complète.
– le repoussage (cf. article [B 7 630]) ;
– l’hydroformage ;
– le fluotournage [cf. article Fluotournage [BM 7 580]) ;
1. Principaux modes de – le formage par explosion (cf. article Formage par explosif
formage des produits plats [BM 7 585]) ;
– l’étirage ou repassage ;
Examinons le plus complètement possible les différents types de – l’emboutissage (cf. articles Emboutissage des tôles [BM 7 510]
tôles formables, en donnant le sens le plus large à ce dernier mot. [BM 7 511]) ;
– l’emboutissage à chaud ;
Classons d’abord, très approximativement et pour des conditions
moyennes d’application, les principaux modes de formage des pro- – le formage dans le domaine superplastique (cf. article
duits plats dans un ordre de difficulté croissante, tant en termes de Superplasticité [M 613]).
besoin de ductilité que de complexité de mise en œuvre :
Nota : ces différents articles proviennent du traité Travail des matériaux. Assemblage
– le cintrage (cf. article Formage des tôles fortes [BM 6 560]) ; ou du traité Matériaux métalliques (voir « Pour en savoir plus »).
SX
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SY
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TP
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Tableau 3 – Aciers laminés à chaud à haute limite d’élasticité (extrait de prEN 10149-2 et -3) :
caractéristiques mécaniques (prélèvement sens long, sauf pliage)
ReH min Rm A % min Diamètre minimal
Nuance
(MPa) (MPa) L0 = 80 mm (L0 = 5,65 S0 ) de pliage à 180o
Tableau 4 – Aciers biphasés laminés à chaud (extrait de prEN 10338) : caractéristiques mécaniques
(prélèvement sens long)
A % min
Rp0,2 Rm min A80 % min n10-UE BH2
Nuance (1)
(MPa) (MPa) (2) (L0 = 5,65 S0 ) (min) (min)
élevé, mais grâce à une limite d’élasticité relativement basse, une martensite par un constituant moins dur, la bainite. Cette solution
bonne formabilité. Ils sont utilisés quand on recherche une bonne élimine le défaut dans la plupart des cas.
tenue en fatigue de pièces aux formes tourmentées (coupelles de Ces aciers conviennent donc très bien à la fabrication de pièces
suspension automobile, renforts, voiles de roues) ainsi qu’une qui subissent pendant le formage un allongement des bords
résistance aux chocs. découpés. Dans l’automobile, on les retrouve sur des renforts de
Notons aussi que ces aciers sont sensibles au durcissement pied-milieu, des triangles de suspension, des voiles de roues, etc.
obtenu durant la cuisson de la peinture (effet BH, cf. § 2.3.6 pour Pour les cas d’expansion de bord les plus difficiles, il existe même
plus de détails sur le phénomène) ce qui améliore leurs perfor- certains grades non normalisés parfois désignés par un suffixe
mances en service (fatigue, absorption d’énergie). additionnel tel que HHE (High Hole Expansion).
Les aciers DP peuvent parfois ne pas bien se comporter lors de Les aciers ferrite-bainite, qui n’existent qu’en tôle à chaud, sont
l’expansion d’un trou (ou lors de la déformation en tension d’un également définis par la norme prEN 10338 qui retient deux
bord découpé, ce qui revient au même). Des précautions sont à nuances : tableau 5.
prendre lors de la découpe du métal, qui doit être de bonne qualité.
En tôle à chaud, la norme prEN 10338 ne spécifie les caractéris-
2.1.7 Aciers phase complexe (C)
tiques que pour une seule nuance, tableau 4, bien que de l’acier
DP à 780 MPa de résistance soit produit industriellement. Les aciers biphasés que nous venons de voir (§ 2.1.5) ont une
haute résistance mais une relativement basse limite d’élasticité
2.1.6 Aciers ferrite-bainite (F) initiale, c’est ce qui leur permet d’avoir une forte consolidation.
Cependant, certaines pièces nécessitant aussi une forte résistance
L’inconvénient des aciers DP – sensibilité à l’expansion de trou – ne subissent que des emboutissages simples, donc peu d’écrouis-
est attribué à la liaison déficiente entre la martensite très dure et la sage. Si une haute limite d’élasticité est également nécessaire, les
ferrite, très douce. Les deux phases sont trop différentes et ne se DP ne conviennent plus et il devient nécessaire d’employer les
déforment pas simultanément. Pour y remédier, on a remplacé la aciers phase complexe.
TQ
TR
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Outils de presse
TS
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bmWURP
Parmi cet ensemble de paramètres, ce sont ceux liés à l’outil qui sont déter-
minants dans la réussite du projet.
Comme il peut exister une quasi-infinité de configurations de fabrication
pour lesquelles, bien entendu, il n’y a pas de réponse toute faite tant en termes
de gammes de formage que de méthodes de construction de l’outil, le déve-
loppement d’un outil peut devenir compliqué.
De plus, on constate que les pièces deviennent de plus en plus difficiles à
réaliser en intégrant des opérations réalisées auparavant en reprise et du fait
de l’augmentation des exigences du client concernant la maîtrise de la qualité
de la pièce fabriquée.
Cette complexité implique la spécialisation des outilleurs dans certains
secteurs et catégories de pièce. Cette spécialisation répond à celle des
frappeurs (fabricants de la pièce) qui leur commandent les outils et permet de
développer le savoir-faire nécessaire à la réalisation, dans les meilleurs prix,
de pièces conformes au cahier des charges. Dans ce contexte, on comprend
alors que le choix de l’outilleur devrait être déterminé par ce savoir-faire.
Il faut donc comprendre le métier de la mise en forme des tôles, comme un
ensemble de sous-métiers liés par des principes communs de transformation
de la matière avec un outil de presse, mais différents par les particularités de
conception de l’outil.
Aujourd’hui, le métier évolue, on constate une forte tendance à la déloca-
lisation de la réalisation des outils de presse. L’usinage est la partie la plus
sous-traitée dans ces conditions. La conception de l’outil et la mise au point
peuvent l’être également mais, souvent, elles sont suivies de près par le
donneur d’ordres qui a conservé le métier.
En France, les fabricants d’outils de presse résistent à cette concurrence
grâce à une plus forte technicité, une capacité d’innovation plus grande, la
proximité avec leurs clients et une meilleure réactivité.
Cet article se limitera aux outils « classiques » (poinçon et matrice en dur sur
presses classiques) pour les opérations de mise en forme de la tôle, hors cou-
lisseau multiple [2] et découpage fin [3] et formages non conventionnels
(formage électromagnétique, par explosition, superplastique).
La particularité de ce métier est qu’il s’appuie sur des connaissances plus
techniques et empiriques que scientifiques et théoriques. Les ouvrages faisant
une synthèse des connaissances techniques sur les outils ne sont pas très
récents : la plupart de ces ouvrages datent d’après-guerre (1964) [4] [18], avec
cependant quelques ouvrages plus récents (1998) [5]. Par contre, on trouve
plusieurs documents techniques moins généralistes et centrés sur certains
aspects du métier. En France, c’est essentiellement le CETIM (Centre technique
des industries mécaniques) qui crée, publie et actualise une documentation
technique relativement importante sur le métier.
L’objectif de cet article n’est pas de présenter toutes les règles connues de la
technologie des outils, ce qui représenterait un travail très important et abouti-
rait à la réalisation d’un ouvrage de type Handbook. Il s’agit ici, à travers un
exposé plus synthétique, de faire comprendre aux techniciens et ingénieurs les
grands principes de réalisation des outils de presse avec leur complexité et
cela, en prenant en compte :
– l’infinie diversité des configurations pouvant être traitées (forme des
pièces, nuances et épaisseur de tôle, moyens de production, exigences de
productivité et de précision) ;
– la diversité des solutions qui font qu’un outil de presse peut apparaître
comme une « œuvre d’art », au caractère unique lié à une bonne part de créa-
tivité qui reste, cependant, guidée par un raisonnement mécanicien ;
– la nécessaire expérience du concepteur de l’outil, qui garantit ainsi que sa
solution est parmi celles qui sont optimales tant du point de vue de la perfor-
mance de l’outil que de celui de la productivité et du respect de la qualité de la
pièce fabriquée.
TT
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bmWURP
TU
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rencontrées dans le développement du projet. Ensuite, le Parmi les caractéristiques principales d’un outil, on peut distin-
savoir-faire de l’homme de métier sera mis à contribution. Dans guer les suivantes.
ces conditions, les risques pouvant apparaître dans la réalisation
• Les paramètres ayant une influence directe sur les opérations
du projet pourront être minimisés et les objectifs de productivité et
de mise en forme (découpage, pliage, emboutissage) comme les
de maîtrise de la qualité seront plus facilement atteints.
jeux, les pressions et les rayons.
Les paramètres influents sur les caractéristiques de l’outil
Ces paramètres sont souvent définis dès la conception de l’outil
peuvent être classés en quatre catégories.
et sont ensuite ajustés à la mise au point.
■ La pièce à fabriquer • La fonction de guidage des éléments mobiles dans l’outil (par
• Choix de la nuance de la matière : matériau plus ou moins exemple, le poinçon par rapport à la matrice) et du positionnement
formable, avec ou non une forte résistance et ayant une précision de la tôle (par exemple, l’utilisation de pilotes dans la bande).
géométrique, notamment en épaisseur, plus ou moins forte. Par • La fonction d’évacuation qui concerne tant les pièces que les
exemple, la nuance d’acier à Haute Limite d’Élasticité (HLE) S420MC déchets. Dans le cas des pièces, l’évacuation peut être réalisée à
sera moins formable que la nuance S315MC moins résistante et sa partir de la séparation de celle-ci par rapport au squelette de la
précision, en épaisseur, sera moins bonne que l’acier laminé à froid bande (cas d’un outil à suivre) de deux manières : en traversant la
HC420LA, de caractéristique élastique pourtant égale. matrice de découpe (on appelle ce mode d’évacuation « passage à
• Niveau de tolérances demandées (§ 3 – Tolérances géomé- travers ») ou en restant sur le plan de défilement de la bande et en
triques des outils et des pièces) : valeurs de tolérances exigées, utilisant un plan incliné sur lequel la pièce pourra basculer et glis-
capabilités, situation de ces caractéristiques géométriques sur la ser. Pour les déchets, on retrouve les mêmes types d’évacuation
pièce (zones déformées ou non)... Par exemple, des tolérances au avec la possibilité de les séparer en plusieurs morceaux (cas, par
centième sur des ajourages ne sont, en général, pas tenables exemple, de la mise en place de coupes déchets sur un outil de
excepté dans le secteur des pièces de connectique pour lequel la détourage automobile).
matière, l’outil et la presse sont particulièrement adaptés. • Les systèmes à cames (§ 1.3) : la présence de tels systèmes
La faisabilité de la pièce dépend particulièrement de la définition dans l’outil doit être considérée comme contraignante pour son
de ces paramètres et aura, comme conséquences, le dévelop- fonctionnement. En effet, les cames sont des éléments dont l’usure
pement d’une gamme plus ou moins élaborée, d’une technologie est plus importante et qui demanderont de ce fait une mainte-
de fabrication de l’outil plus ou moins complexe avec un coût nance plus forte. D’autre part, elles peuvent nécessiter de réduire
d’outil directement dépendant. la cadence de la presse. De plus, l’outil subira un surcoût du fait de
leur présénce.
■ La gamme de mise en forme • Les matériaux à outil et leurs traitements (§ 4) : les matériaux
La gamme de mise en forme, se caractérise par : utilisés pour réaliser les différents composants de l’outil doivent
être adaptés à la tôle mise en forme, aux opérations réalisées et à
• Sa « non-unicité », autrement dit, la gamme de mise en forme
l’endurance attendue. Les traitements de surface et notamment,
choisie n’est pas l’unique chemin pour obtenir la pièce à réaliser.
les revêtements durs appliqués aux éléments actifs de l’outil, peu-
Cette gamme peut être imaginée de différentes manières en
vent apporter un gain déterminant dans la durée de vie des outils
fonction de l’expérience du développeur, tout en respectant une
(par exemple, l’utilisation bénéfique d’un revêtement de type TiCN
logique de développement cohérente. Son importance est pour-
dans le travail de l’acier inoxydable austénitique).
tant centrale dans la performance de l’outil car, si la gamme n’est
pas « robuste », l’outil sera difficile à régler avec de réelles • La précision d’usinage et d’ajustage : les machines d’usinage
difficultés pour obtenir des pièces conformes (sensibilité sont aujourd’hui très perfectionnées (électro-érosion par
notamment aux variations des caractéristiques de la tôle enfonçage et au fil destinée essentiellement aux parties actives de
travaillée). D’où l’importance d’associer, à un critère de validation l’outil, centre d’usinage pour les parties de guidage et les
de la gamme, celui concernant la maîtrise de fabrication. ossatures d’outil, rectification plane ou de forme pour des tolé-
rances très réduites). Elles permettent des précisions au centième
• Sa dépendance aux contraintes :
de millimètre, voire inférieures au centième.
– liées aux moyens de production, par exemple, la taille de la
presse et son tonnage pourront limiter la taille de l’outil et le • La facilité de maintenance : ce point n’est pas à négliger dans
nombre d’opérations pouvant être réalisées ; la conception de l’outil. En effet, il faut penser au recondition-
nement ou au changement des parties actives de l’outil et des
– économiques, puisque l’outil est réalisé pour une série de
pièces d’usure. Par exemple, l’emploi d’éléments rapportés en
pièces donnée, une cadence définie (par exemple, 1 800 pièces
aciers plus durs permet, lorsqu’ils sont usés, de ne changer que
/heure) et un engagement matière minimum (§ 2). La gamme définit
ces éléments. L’accessibilité de l’outil et son démontage doivent
également les dimensions globales de l’outil et son niveau de
également être prévus à la conception.
complexité, dont l’incidence est directe sur le coût de l’outil. Ainsi, la
tendance actuelle qui est de choisir l’outil au prix le plus bas est Les choix technologiques de l’outil doivent, dans tous les cas,
aberrante, dans la mesure où l’économie réalisée aura probable- s’adapter à la fabrication demandée : quantité de pièces à produire
ment un impact sur la gamme, qui elle-même aura des consé- et qualité exigée. Ces choix ne sont pas toujours libres. Ils sont
quences économiques largement plus importantes sur la mise au parfois précisés dans un cahier des charges de conception d’outil,
point, et surtout, sur la maîtrise de la production. Autrement dit, le remis par le donneur d’ordres qui peut être, lui-même, du métier.
surcoût de l’outil pour développer une « bonne » gamme rapporté
au prix pièce est, en général, largement négligeable comparé à celui ■ Le type d’outil
induit par la réalisation de pièces mauvaises, le dépassement des Le type d’outil, dont une présentation plus précise est faite au
délais de livraison, les risques d’introduction de ces pièces dans le paragraphe 1.3, conditionne : une partie de la gamme de mise en
produit final, les arrêts de presses et les temps de mise au point. forme choisie (par exemple, il donne possibilité ou non de réaliser
plusieurs pièces au coup de presse), la technicité mise en jeu (gui-
■ La technologie de l’outil
dage dans la bande ou sur la pièce en reprise) et plus globalement
La technologie de l’outil, dont le détail est présenté dans le la productivité de l’outil (les grandes séries sont habituellement
paragraphe 4 (Technologie des outils), aura une influence non destinées aux outils à suivre). Son coût est également lié au type
négligeable sur sa productivité et sur les phases de mise au point d’outil utilisé (par exemple, un outil à suivre sera plus cher que
et de maintenance de celui-ci. plusieurs outils de reprise).
TV
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Contrôle
Presse
Redresseur Amenage
Pièce Conditionnement
Transport
Parachèvement
Assemblage
TW
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16
11 7 7 15 12
13
3
1
14
8
10 6 Pièce à obtenir
9 5
Figure 3 – Visualisation de l’opération séparation de la pièce
sur une bande d’un outil à suivre [7] 14 12
11 2
4 13
1. Bloc supérieur 19. Dévêtisseur de bande
2. Bloc inférieur 10. Éjecteur dit « ORIGINE »
3. Colonne 11. Vis de fixation
4. Poinçon du contour 12. Vis de retenue
4. et matrice d’ajourage 13. Goupille
5. Matrice du contour 14. Ressort
6. Porte-poinçons 15. Nez
7. Poinçon d’ajourage (perforateur) 16. Pigeonneau de la presse
8. Plaque d’appui
TX
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Outil supérieur
identique
Éjecteur Plaque de coupe
Tige
d'éjection Poinçon
de perçage Découpage Découpage
fin traditionnel
Schuler
Figure 7 – Exemple de manutention des pièces sur outil de reprise [6]
TY
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UP
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©Techniques de l’Ingénieur BM 7 530 − 1
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UR
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L’expérience quotidienne nous offre maints exemples de frot- 1.1 Divers régimes de lubrification
tement, d’adhésion et d’usure entre corps solides : il faut exercer
une force non négligeable pour faire glisser un meuble de poids 1.1.1 Nature et phénomènes physiques sous-jacents
élevé sur le plancher et ainsi vaincre le frottement des pieds du
meuble sur le plancher ; le démoulage après cuisson d’une tarte ou Rappelons brièvement le cas simple, mais exemplaire, d’un
d’un gâteau peut s’avérer problématique du fait de l’adhésion mécanisme comme un palier [4] lubrifié par une huile. L’évolution
entre la pâte et le moule si celui-ci n’a pas été correctement beurré du coefficient de frottement µ [définition précise cf. § 1.3.2] avec la
au préalable ; c’est l’usure de la mine de crayon (et l’adhésion du vitesse de rotation ou courbe de Stribeck met en évidence les deux
graphite au papier) qui permet d’écrire sur une feuille de papier. La grands régimes de lubrification (figure 1) :
mise en forme des métaux pose des problèmes similaires : — à basse vitesse, on observe un régime de frottement élevé et
— en tréfilage, un frottement fil-filière excessif provoque la décroissant fortement quand la vitesse s’élève ; il s’agit du régime
rupture du fil ; de frottement mixte ou par film discontinu ;
— en forgeage à chaud entre matrices profondes, la pièce — au-delà d’une certaine vitesse, le frottement est modéré
formée peut rester collée à l’une des matrices. µ ≈ 0,02 et éventuellement croît légèrement avec la vitesse ; le
Le praticien observe couramment une évolution marquée de son système est dit en régime hydrodynamique de lubrification ou de
outillage (et du produit) induite par son usure d’abord à l’échelle film continu. L’usure des pièces, mesurée par k̃ (§ 1.3.4), décroît
fine de sa rugosité (brillantage des cylindres de laminage à froid), alors de plusieurs ordres de grandeur par rapport au régime de
voire en durée prolongée à l’échelle macroscopique (creusement film discontinu.
des cordons de bavure des matrices de forge à chaud ou des
portées de filière de filage à chaud). L’interprétation de ces phénomènes fondamentaux, qui sont
valables tant pour les mécanismes que pour la mise en forme
Parmi les techniques permettant de maîtriser le frottement, lubrifiée par des produits visqueux de viscosité η (§ 1 de
l’adhésion et l’usure entre deux corps, la lubrification est certai- [BM 7 532]) est due à Reynolds (cf. dossier sur les Matériaux pour
nement la plus courante et la plus anciennement pratiquée. Elle paliers lisses ) : la viscosité du lubrifiant lui permet d’être entraîné
consiste à intercaler entre les deux corps un troisième corps de dans l’interface et de supporter une partie ou la totalité de la force
faible cission (propre à minimiser le frottement et l’usure) et (ou) normale appliquée. On démontre que l’épaisseur h du film lubri-
de contrainte de rupture faible (propre à minimiser l’adhésion). fiant augmente avec le produit ηv. Aux faibles vitesses où η reste
constante (conditions isothermes), h augmente donc avec la
■ Le choix du lubrifiant est un problème crucial dans beaucoup de vitesse et, pour des vitesses suffisamment élevées, assure une
procédés de mise en forme, comme le démontrent deux exemples séparation complète des deux antagonistes ; le frottement est dû
« historiques ». au cisaillement du film lubrifiant et est donc très modéré
● Durant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands disposaient (figure 2a ). Pour des vitesses insuffisantes, l’épaisseur du film
de peu d’éléments d’alliage permettant le durcissement par trai- lubrifiant, plus faible, ne peut empêcher le contact des deux
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UT
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ans ce dossier, qui fait suite au fascicule [BM 7 530], nous présentons les
D essais de frottement et d’usure, voie indispensable pour préciser les perfor-
mances d’un lubrifiant de mise en forme. Nous allons ainsi successivement
présenter :
— les objectifs et les conditions de mise en œuvre des essais ;
— les essais tribométriques standards ;
— les essais d’écrasement plastique ;
— comment caractériser l’usure.
Quelques compléments sur les moyens d’essais sont présentés dans les dos-
siers suivants qui traitent encore ce sujet.
Il faut noter que le développement des techniques de simulation numérique [1]
à [3] a permis, durant ces dernières années, de s’affranchir de la plupart des
hypothèses simplificatrices, mais parfois peu réalistes, sur la géométrie des
opérations de mise en forme ou des essais et la rhéologie du métal ; de ce fait, il
a fortement modifié l’approche de ces problèmes et la mise en œuvre des essais
de frottement. Les méthodes de simulation numériques apportent en effet la
possibilité d’analyser finement les conditions de contact métal/outil dans les
essais et les procédés : pression de contact, vitesse de glissement, tempé-
rature... La simulation numérique apporte ainsi une amélioration de la fiabilité
des résultats des essais par optimisation des conditions de mise en œuvre des
essais, de leur interprétation et de leur application. Nous illustrons ce point dans
ce dossier. La simulation numérique permet également de modéliser les
phénomènes physiques qui, à l’échelle microscopique, conditionnent les
p。イオエゥッョ@Z@ェ。ョカゥ・イ@RPPW
UU
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UV
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UW
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1. Propriétés fondamentales
RT (µm) 25
100
0,08 4
θ3 80
µ
0,06 Grippage 3
60
0,04 2
40
0,02 RT 1
20
0 0 0
10-3 10-2 10-1 1 10 Figure 1 – Évolution du coefficient
v1 (m/s) de frottement µ, de la rugosité totale finale
de la tôle RT et de la température interfaciale θs
RT rugosité totale ~
∼ (8 à 10) Ra v1 vitesse d'étirage
avec la vitesse d’étirage v1 (tôle d’aluminium –
huile minérale), d’après [1]
UX
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Le film épais étant formé, la cission de frottement s’identifie à la nières, seuls les résultats fournis par l’essai de l’anneau sont
cission du film lubrifiant. D’après les résultats obtenus vers 20 ˚C par reportés : on ne peut maintenir durant le temps de l’essai un film
Schey (figure 3), soit en l’absence de déformation plastique des d’huile complet dans la compression élastique rotative). On voit en
antagonistes à l’aide d’un essai de compression élastique rotative outre sur la figure 1, que l’augmentation de température interfaciale
(tribomètre plan/plan cf. § 2.1 de [BM 7 531]), soit par écrasement
θs de 60 ˚C, entre 0,5 m/s et 10 m/s (cf. § 2.1.3 de [BM 7 530]), produit
plastique d’anneaux (cf. § 3.1 de [BM 7 531]), la cission nécessaire
pour cisailler le film lubrifiant continu augmente en général linéaire- une diminution d’un facteur 2,5 environ de la cission du film épais.
ment avec la pression de contact p et est du même ordre de gran- En régime épais, le frottement est donc fonction uniquement de la
deur pour tous les lubrifiants testés : solides lamellaires, films pression et de la température de contact ; les processus de dégrada-
polymères, acides gras, huiles minérales visqueuses (pour ces der- tion de l’outil sont réduits au maximum.
P p
P p
Géométrie
Géométrie
initiale
finale
Rif τ
C τ
C couple
P force avec laquelle on applique la partie plane
sur la partie qui tourne
p pression de contact moyenne P force normale
p pression de contact moyenne
vitesse linéaire = 3 à 15 mm/s
Rif évolution du rayon intérieur final
métaux testés : acier doux, cuivre, laiton,
vitesse d'écrasement : 6 mm/s
Cu70 Zn30, Al 3003, Al 6081, Al 7075 métal testé : Al 6061
τ (MPa) τ (MPa)
50 50
40 40
µ = 0,1 µ = 0,1
30 30
20 20 µ = 0,05 plomb
graphite
10 10
MoS2
PTFE
0 200 400 0 200 400 PE
p (MPa) p (MPa) acide stéarique
acide oléique
+ Bright Stock Solvent
τ (MPa) τ (MPa)
SAE 5 base
+
50 50
SAE 5 base + 1% acide oléique
+
µ = 0,1 µ = 0,1 +
( )
20 20 (+)
+
µ = 0,05
+
(+)
++
µ = 0,05
+ +
+
10 10 +
+
+
Figure 3 – Cission nécessaire pour cisailler divers films lubrifiants continus à température ambiante, d’après [2]
UY
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bmWUSR
v1
On se propose ici de fournir les formules permettant d’estimer Zone de mise Zone de
l’ordre de grandeur de l’épaisseur du film lubrifiant et de décrire la en pression travail
morphologie du film lubrifiant.
C F S
Pour cela, on adopte les hypothèses simplificatrices suivantes :
— lubrifiant thermopiézovisqueux, de viscosité (∆θ est l’augmen-
tation de température au-dessus d’une température de
référence θ0) : h0
α CYLINDRE
η = η0 exp(γp − δ∆θ) (1) v2
avec p pression, v1
q = ∫ h3 d p h
v dy = – ---------- ------- + --- ( v 1 + v 2 )
12 η d x 2
(2)
p
C F S x
q = (v1 + v2)h0/2
dp h – h0
------- = 6 ( v 1 + v 2 ) η 0 exp ( γ p ) ---------------- (3)
v1
dx h3
h
avec p ( h = h i ) = 0
p ( h = h0 ) = σ0
v2 x
dx = – cot α d h
Figure 4 – Écoulement d’un film mince visqueux entre deux parois Dans cette formulation générale, nous avons introduit une épais-
lisses seur hi qui correspond au début du film. L’intégration de (3) fournit
VP
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VQ
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bmWUSS
1. Régime poches-plateaux 1
ou mixte : aspects 100
mécaniques
µm
h ⭓ 3 ,5 Ra 12 + Ra 22 (1)
0,025
avec Ra2 la rugosité moyenne de l’outil telle qu’elle résulte
de son processus de fabrication, d’entretien
(rectification par exemple), puis d’utilisation
(usure),
Ra1 la rugosité moyenne du métal, susceptible
d’évolution avec la déformation plastique (cf. § 1
du [BM 7 532]). 0,02
Le régime poches-plateaux correspond au cas où seule une frac-
tion 1-S < 1 de l’aire de l’interface est occupée par des poches de
lubrifiant, d’épaisseur microscopique moyenne h telle que :
VR
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bmWUSS
hM hM
0,5
X(h) = ∫
h min
f ( h ) dh où h = ∫
h min
( h M – h )f ( h ) dh (4)
— sinon
X(h) = 1 (5)
À rugosité d’outil fixée, le frottement est a priori une fonction 0 0,1
croissante de X ( h ) . On dispose ainsi d’un moyen commode de λ-1
régler le niveau de frottement. C’est le cas en particulier en embou-
tissage de tôles où, par pré-huilage, on dépose un grammage précis λ allongement du métal
sur le flan d’autant plus important que la tôle est plus rugueuse ; courbe théorique
mais afin d’éviter des surépaisseurs locales dues à l’écoulement de , , points expérimentaux sur rugosité modèle
l’huile qui pourraient induire des hétérogénéités de frottement
néfastes sous le serre-flan ou un manque de planéité (§ 1.2.1), on Figure 2 – Croissance de la fraction d’aire réelle en contact S avec
travaille généralement à des valeurs X ( h ) ≈ 80 % . l’allongement plastique macroscopique en l’absence de poches
de lubrifiant, d’après [3]
1.1.2 Description mécanique des interactions ■ Le passage de poches de lubrifiant a au moins trois effets
bénéfiques.
Pour apprécier l’intérêt pratique de ce régime de lubrification,
Toux d’abord, il assure un effet de portance très intéressant souli-
revenons sur le modèle de contact microscopique présenté à pro-
gné par Kudo [4].
pos de la loi de Coulomb (cf. § 1.3.3 du [BM 7 530]). Pour des rugosi-
tés usuelles et en l’absence de poches de lubrifiant, la théorie de la En effet, s’il se développe dans les poches une pression p ᐉ , la pres-
plasticité montre que la pression réelle de contact entre deux corps sion de contact que peuvent supporter les aspérités devient p s + p ᐉ ,
macroscopiquement élastiques est : car les poches résistent avec la pression p ᐉ au refoulement plastique
latéral des flancs des plateaux ; par ailleurs, la cission des poches de
pr = ps ≈ 3 σ 0 ;
lubrifiant est généralement négligeable devant celle des films minces
ceci suppose en outre des cissions réelles de contact modérées sur les aires réelles de contact. La fraction d’aire réelle de contact, la
( τ r ⭐ 0 ,5k ) et des pressions de contact pas trop importantes cission de frottement τ, le coefficient de frottement valent alors :
( p ⭐ 1 ,5 σ 0 ) . La fraction d’aire réelle de contact, la cission de frotte-
ment τ, le coefficient de frottement de Coulomb valent alors : p–p
p = S ( p s + p ᐉ ) + ( 1 – S )p ᐉ → S = ---------------ᐉ (7)
ps
p τ
S = ------ τ = τr S µ = -----r- (6)
ps ps τr p
τ = τ r S → µ = ------ ⎛⎝ 1 – -----ᐉ-⎞⎠ (8)
ps p
Cette relation prévoit un frottement modéré, mais elle ne four- Le frottement peut donc être fortement réduit s’il se développe
nit que la valeur initiale de S et du frottement pour une interface dans les poches une pression comparable à la pression de contact
métal-outil vérifiant ces conditions. macroscopique (§ 1.2).
La présence de poches de lubrifiant « fermées » va ralentir, voire
En effet, il a été démontré, tant théoriquement qu’expérimentale- empêcher la croissance de l’aire réelle de contact décrite par la
ment, qu’il s’instaure en fait un couplage entre la déformation plas- figure 2. Il n’en subsiste pas moins une redistribution du lubrifiant
tique des rugosités du métal et sa déformation plastique due à la croissance de rugosité du métal pour une déformation sous
macroscopique ; la fraction d’aire réelle en contact augmente avec un film fluide (figure 2 b de [BM 7 532]).
la déformation macroscopique (figure 2) : un allongement du métal Les poches jouent un rôle de « réparation » des films lubrifiants
de 15 % suffit pour égaliser aire réelle et aire apparente de contact minces par élimination des débris formés sur les aires réelles de con-
pour une pression de contact de l’ordre de la contrainte d’écoule- tact et relubrification de ces zones par les additifs du lubrifiant (§ 2).
ment du métal (cas d’un laminage ou d’un étirage bien lubrifiés). Certaines observations suggèrent que la viscosité du lubrifiant piégé
dans les poches, fortement augmentée par leur pression p ᐉ , permet
son infiltration sur les plateaux par des effets microhydrodynamiques
Dans une opération de mise en forme courante lubrifiée par sous forme d’un film mince et y limite le frottement (cf. § 1.3.1).
un film lubrifiant très mince, les surfaces du métal et de l’outil
tendent à se conformer l’une à l’autre et les risques d’avarie du
film lubrifiant sont grands. En pratique, il est donc nécessaire, au moins en début de con-
tact, d’assurer la formation d’un régime mixte poches-plateaux
En effet, une avarie locale du film lubrifiant produisant un arrache- qui, au cours de la déformation plastique, va évoluer vers un
ment de particules au métal ne pourra être réparée par élimination régime de film mince pur : la maîtrise de ce régime est particuliè-
des débris et s’amplifiera, tout particulièrement dans le cas d’outilla- rement difficile puisque le succès dépend non seulement de la
ges en contact permanent avec le métal (filière de filage, étirage ou formulation du lubrifiant, mais aussi des états de surface (rugo-
tréfilage). sité, composition chimique, structure) du métal et de l’outil.
VS
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0,3 FRISURES
1.2.1 Portance hydrodynamique des poches
(Plis écrasés)
de lubrifiant (basse pression) 20
+
Le contact matrice-flan-serre-flan d’emboutissage ne bénéficie RUPTURE
0,2
pas, en pratique, d’un régime hydrodynamique du type décrit au
paragraphe 1.2 de [BM 7 530], car on limite le grammage de lubri-
fiant déposé sur le flan pour les raisons exposées au Lubrifiants onctueux
paragraphe 1.1.1. En revanche, le cisaillement visqueux du lubrifiant 10
situé dans les creux de la rugosité peut engendrer une pression 0,1 DOMAINE
+
significative devant la pression de contact. En première approxima- D'EMBOUTISSABILITÉ
tion, cette génération de pression est analogue à celle obtenue par
une préfilière de tréfilage (cf. § 2.5 de [BM 7 532]) et fournit une Lubrifiants inertes
pression moyenne dans le lubrifiant de l’ordre de : PLIS PLIS
0
3 η v1 ᐉ 10-4 10-3 10-2 10-1 1
p ᐉ = ----------------
- (9) ηv2 (N/m)
Ra 12
avec ᐉ de l’ordre de grandeur de la période des rugosité Ra = 2 µm
rugosités ( ᐉ ≈ 0 ,1 à 0,2 mm). allongement maximal λ0 = 1,9
Emmens [5] a mesuré sur un tribomètre d’étirage plan (figure 5 de lubrifiant onctueux = produits végétaux ou animaux
[BM 7 531]) le frottement imposé par des huiles de diverses viscosi-
tés sur des tôles à diverses vitesses et pressions de contact p. Le Figure 3 – Diagramme d’emboutissabilité de tôles d’acier doux établi
coefficient de frottement µ ne dépend, en première approximation, à partir des expériences, d’après [6]
que du rapport p ᐉ ⁄ p et on observe trois domaines :
— p ᐉ < 0 ,1p : frottement élevé, caractéristique du régime de film
mince µ ≈ 0,15 ; de grandeur ou inférieure à la rugosité du métal, l’expérience mon-
— 0 ,1 < p ᐉ ⁄ p < 1 : le frottement décroît quand p ᐉ augmente ; tre que la rugosité du métal ne disparaît pas totalement et que le
— pour p ᐉ > p : le frottement se fixe à un niveau très faible carac- frottement reste modéré (domaine 40 mm/s ⭐ v 1 ⭐ 2 m/s de la
téristique du régime par film épais basse pression µ ≈ 0,01 à 0,02. figure 1 de [BM 7 532]). On voit en outre sur la figure 6 a de
[BM 7 532] qu’une augmentation de la rugosité initiale de métal
Ceci nous permet de comprendre le diagramme relatif à un
amène une diminution significative de frottement ; une augmenta-
emboutissage profond axisymétrique de la figure 3 ; on a repré-
tion de viscosité a un effet similaire : à l’échelle des rugosités se pro-
senté les divers phénomènes possibles dans un plan avec en abs-
duit une génération de pression par écrasement visqueux du
cisse le produit ηv2 caractéristique de cet effet
lubrifiant qui lui permet de traverser l’interface sous forme de
microhydrodynamique (à tôle donné) et en ordonnée la force de
poches isolées et donc de limiter l’étendue des zones en plateaux
serre-flan Fs ou la pression moyenne de serrage initial du flan p 0 .
(figure 4 a). Le long de l’interface, la déformation conjointe du métal
— une force de serrage faible permet d’emboutir la tôle, mais au et de poches de lubrifiant tend à faire disparaître les poches de lubri-
prix de la formation de plis ; fiant (figure 2 b de [BM 7 532]), mais aussi à alimenter les plateaux
— une force de serrage trop élevée augmente la proportion de en un film lubrifiant très mince à partir des poches de lubrifiant
plateaux et le frottement ; à un certain niveau critique de fraction (figure 4 b).
d’aire en plateaux, le frottement provoque la rupture du flan en
cours d’opération ;
— une augmentation du facteur hydrodynamique ηv2 élargit le
domaine de serrage admissible, par réduction de la fraction d’aire 1.3 Analyse mécanique et conséquences
en contact à force de serrage donnée. Mais à ηv2 trop élevé, des plis
se développent dans l’épaisseur du film lubrifiant fluide, qui devient
instable. L’application numérique de la relation (9) montre que cette
relation permet de bien situer le domaine d’action de cet effet micro- 1.3.1 Modélisation du régime poches-plateaux
hydrodynamique. En effet, pour cette tôle :
Ra1 ≈ 2 µm et ᐉ ≈ 0 ,2 mm Les équations (7) et (8) décrivent l’équilibre des contraintes
d’interface ; pour compléter la description du régime poches-pla-
d’où : ηv2 = 10−2 N/m p ᐉ ≈ 1 ,5 MPa teaux, il importe d’expliciter :
ηv2 = 0,1 N/m p ᐉ ≈ 15 MPa
— une augmentation de la réactivité chimique du lubrifiant dimi- — la portance solide des aspérités, soit la pression ps : divers
nue la cission de frottement réelle au contact, et permet une modèles ont été proposés ; les résultats de celui de Sutcliffe étant
seconde augmentation du domaine d’emboutissabilité, à peu près illustrés sur la figure 2 ;
indépendante de la nature des additifs utilisés (huiles végétales et — la pression dans les poches de lubrifiant le long de l’interface
animales). Ce point est discuté au paragraphe 2.2.1. p ᐉ : la formule (9) en est un exemple schématique dans le cas du
contact sous faible pression tôle-outil en emboutissage ; son esti-
mation est un problème complexe, reposant dans les procédés
1.2.2 Piégeage visqueux (haute pression) comme l’étirage ou le laminage sur une équation de Reynolds modi-
fiée pour tenir compte de la rugosité des antagonistes ;
La formule (5) de [BM 7 532] permet d’estimer l’épaisseur h0 — la cission réelle de contact τr : on la suppose généralement
entraînée par viscosité en laminage, étirage, tréfilage... d’un métal de type Tresca et caractérisée par un coefficient m déduit de
supposé idéalement lisse. Lorsque l’épaisseur estimée est de l’ordre l’expérience.
VT
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Tribologie de l’emboutissage
Enjeux, conditions de contact
et approches expérimentales
Éric FELDER
Ingénieur civil des Mines de Paris, Docteur ès sciences physiques, Maître de Recherches
à l’École des Mines de Paris, Groupe « Surfaces et Tribologie » du CEMEF.
VU
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bmWUSU
1. Enjeu industriel
1.1 Notations et symboles Symbole Unité Définition
G(h) sans fonction de répartition des hauteurs de la
surface de la tôle
Symbole Unité Définition
h N/m force de serrage par unité de largeur de
a, b, c sans exposants de la loi rhéologique de la tôle tôle
A % allongement à la rupture du matériau de la H N force de serrage (serre-flan, outil plan,
tôle jonc...)
sans fraction d’aire en plateaux de la tôle HV dureté Vickers
sans fraction d’aire réelle en contact hp m épaisseur des microfilms lubrifiant les pla-
sans fraction d’aire de la surface de la tôle teaux de la tôle
comprise entre h max – δ et hmax hmax m hauteur maximale de la surface de la tôle
b (b0) m rayon (initial) du flan (essai Swift) K (K0) Pa consistance du matériau de la tôle pour la
D m course du poinçon vitesse de déformation *ε ( *ε0 )
Dg m diamètre moyen des grains m ordre de grandeur de la période de la
rugosité de la tôle
E (E0) sans terme de prédéformation de la loi rhéo-
logique pour la vitesse de déformation L m distance entre axe épaulements et axe jonc
*( )
ε *
ε0 (essai de jonc)
f N/m force de traction par unité de largeur de m sans coefficient de frottement de Tresca sur
tôle l’aire réelle de contact (microscopique)
F N force de traction n (n0) sans indice d’écrouissage du matériau de la tôle
pour la vitesse de déformation ε* ⎛⎝ ε*0 ⎞⎠
FR sans rapport entre le coefficient de frottement
statique et le coefficient de frottement p Pa pression de contact
dynamique
VV
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bmWUSU
1.2 Emboutissage des tôles fiant, déjà évoqué et sur lequel nous reviendrons à maintes repri-
ses dans le texte à titre illustratif, est celui des pièces de
carrosserie automobile, très diverses en taille et en forme
1.2.1 Principe (figure 2). Comme le délai de conception et réalisation d’un nou-
veau modèle dépend principalement du temps nécessaire pour la
L’emboutissage consiste à fabriquer, à partir d’un flan plan de
mise au point des opérations d’emboutissage, la maîtrise par les
faible épaisseur (une fraction de millimètre à quelques millimè-
constructeurs automobiles des problèmes d’emboutissage est un
tres), une pièce de forme complexe, non développable en général.
facteur essentiel, voire vital, de productivité dans le climat actuel
Le flan est découpé au préalable dans une tôle laminée dont l’huile
de protection, déposée par le lamineur, sert le plus souvent à de très vive concurrence.
lubrifier l’emboutissage. L’emboutissage peut comporter une ou
plusieurs opérations : dans chacune, le flan ou la pièce de l’opéra- 1.2.3 Mise au point des opérations
tion précédente est préalablement plaqué contre la matrice par le d’emboutissage
serre-flan avec une certaine force, plus ou moins constante, puis
mis en forme par avancée du poinçon. La figure 1 schématise La mise au point consiste à déterminer les conditions de for-
deux opérations types : emboutissage profond axisymétrique et mage pour lesquelles la partie utile de la pièce ne comporte aucun
formage d’une pièce complexe. défaut marqué en volume : rupture, amincissement local excessif,
plis, cloques et, d’une manière générale, non-respect des toléran-
1.2.2 Exemples d’applications industrielles ces dimensionnelles, ni en surface : rayures, grippures, perte de
revêtement pour les tôles revêtues, etc. Les moyens d’action possi-
On fabrique ainsi en très grande série la plupart des pièces de la bles, en allant des plus simples aux plus difficiles à mettre en
carrosserie d’une automobile, le corps des boîtes de conserve pla- œuvre, concernent le choix :
tes (type boîtes de pâté), les éléments (corps, couvercle, tirette) • de la géométrie et de la position du flan ;
des boîtes boisson, entre autres exemples. Il s’agit donc d’un sec-
teur industriel particulièrement important : par exemple on produit • de la force de serrage exercée par le serre-flan, et de la posi-
chaque année dans le monde actuellement environ quarante mil- tion et de la géométrie des joncs. Ces grandeurs condition-
liards de boîtes boisson (beverage cans), ce qui explique la rivalité nent la distribution et l’intensité des forces de retenue qui
aiguë entre les fabricants de tôles fines en acier et en aluminium s’exercent sur la tôle du fait du frottement et des cycles de
sur le marché européen des boîtes boisson. Un autre exemple édi- flexion subis lors de son passage sur les joncs (figure 1b) ;
VW
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• de la géométrie de l’outil (correction du retour élastique de la valle de forces de serrage H permettant d’obtenir, à partir de diver-
pièce) ; ses tôles revêtues, une aile avant ne présentant aucun défaut
• du lubrifiant (nature, quantité ou grammage surfacique en g/ majeur. Un serrage insuffisant ne permet pas d’empêcher la for-
m2, voir plus loin) ; mation de plis ou de cloques alors qu’un serrage excessif produit
la rupture de la tôle. L’intervalle intermédiaire, où il importe de se
• du matériau de la tôle (le plus souvent en vertu d’un critère placer, est maximal et relativement étendu pour une tôle nue ou
expérimental de formabilité) ; revêtue d’un alliage Zn-Ni ; à l’opposé, cet intervalle est inexistant
• de la nature de l’outil ; pour une tôle électrozinguée, du fait de son frottement excessif.
• de la vitesse et de la course du poinçon, de la cadence de for- Avant le développement relativement récent de l’informatique,
mage (qui conditionne la dérive thermique des outils) ; la mise au point se faisait principalement de manière empirique
sur des presses industrielles par des ouvriers très spécialisés ; sur
• éventuellement d’un préchauffage de la tôle et/ou des outils, la figure 3, relative au formage d’une aile avant, sont indiquées les
etc. zones à problèmes et quelques techniques utilisées par ces techni-
Les interactions superficielles de la tôle avec les outils ont évi- ciens pour préciser leur diagnostic : déplacement du métal dans
demment une influence sur la qualité de la pièce formée et la maî- les joncs (§ 3.2.3), test de la bande adhésive [BM7536]. L’accéléra-
trise de l’opération requiert une connaissance au moins qualitative tion de la vitesse de rotation du personnel technique et la diminu-
de l’effet des paramètres opératoires sur leur intensité. On en a tion de ses effectifs a induit, à la fin des années 1980, une perte du
une illustration spectaculaire sur la figure 3 : elle précise l’inter- savoir-faire qui a handicapé gravement cette approche empirique
traditionnelle. Depuis, une autre voie permettant de raccourcir
cette phase longue et difficile de mise au point s’est développée et
Poinçon généralisée : la simulation numérique [1] [33] ; mais la fiabilité
d’une telle approche dépend au premier chef, entre autres fac-
H teurs, d’une description quantitative des propriétés de plasticité
(écrouissage, viscosité, anisotropie) et de ductilité (rupture) du
P matériau de la tôle et du frottement de la tôle sur les outils (poin-
Flanc
çon, matrice, serre-flan, joncs).
Serre-flanc Matrice
B
a emboutissage profond : rétreint de la périphérie, cintrage sur
les arrondis de la matrice et du poinçon
5
C 2
1
6
H
A
P 3
Jonc
D E
b formage d’une pièce complexe entre poinçon et matrice équipée de F
joncs de retenue : la partie centrale se déforme par expansion sur le
poinçon et le fond de matrice, la périphérie par rétreint sous le 1 à 5 rupture A à E test de la bande adhésive
serre-flanc et cintrage sur les joncs F déplacement du métal dans le jonc
6 cloques
Figure 1 – Diverses opérations d’emboutissage
Force de serrage H (kN)
Spécimen
1 100 1 150 1 200 1 250 1 300 1 350 1 430 1 510 1 590 1 630
Nu
Zn-Ni
+
polymère (1)
Zn-Ni
Zn-Fe
Électrozingué
GA-1
GA-2
Les tôles notées GA (galvannealed) correspondent à des tôles revêtues
d’un alliage Zn-Fe obtenu par galvanisation à chaud suivie d’une
diffusion du fer dans le revêtement par un recuit prolongé.
(1) formulations des revêtements différents
Plis Cloques Bon Rupture
Figure 2 – Pièces de carrosserie automobile fabriquées par embou- Figure 3 – Influence de la nature du revêtement sur la formabilité
tissage (doc. Volvo) d’une aile avant et localisation des problèmes et tests [12]
VX
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1.3 Problèmes tribologiques majeurs revêtements ; Blanc, Jacura, Courriot et Entringer [4] ont ainsi
montré, à l’aide d’essais de tribométrie entre outils plans (§ 4.2),
des quarante dernières années le rôle bénéfique d’une trempe superficielle, d’une nitruration
ionique ou d’un dépôt de chrome dur électrolytique.
Durant les quarante dernières années, les emboutisseurs de pièces
de carrosserie automobile ont eu à faire face à toute une série de pro-
blèmes tribologiques. Les investigations menées pour les résoudre 1.3.4 Constitution de banques de données
ont entraîné une évolution notable des moyens d’étude théorique et tribologiques pour la simulation numérique
expérimentale que nous présenterons plus en détail à la section 4.
L’augmentation constante de la puissance de calcul des ordina-
teurs et de l’efficacité des algorithmes de calcul a permis le déve-
1.3.1 Grippage des tôles à haute formabilité loppement, durant ces vingt-cinq dernières années, de codes de
L’utilisation, à partir des années 1970, des tôles dites à haute for- calcul par éléments finis, permettant de simuler numériquement
mabilité ne s’est pas faite sans difficultés notables : l’abaissement les opérations d’emboutissage [1] [34] [33]. La qualité de ces simu-
de la teneur en carbone améliore la ductilité des tôles, mais favo- lations dépend, entre autres facteurs, de la pertinence des données
rise leur grippage (galling) sur l’outil ; des débris de la tôle sur les comportements rhéologique et tribologique de la tôle, d’où
s’incrustent en quantité importante et rapidement sur l’outil du fait les deux problèmes à résoudre : collecte expérimentale et repré-
de phénomènes de transfert ; la tôle glisse donc sur un matériau sentation des résultats. Cela a amené le développement de tribo-
de même nature avec production sur la pièce formée de rayures mètres de divers types, afin de caractériser le niveau de frottement
profondes et rédhibitoires. Le problème a été résolu par optimisa- sur les diverses parties de l’outillage (§ 4). Nous avons nous-
tion de la rugosité de la tôle et la maîtrise de son impression par mêmes effectué de tels travaux [8] [17] [30].
l’opération de skin-pass (§ 2.2.2). L’effet bénéfique des rugosités
antigrippage a été mis en évidence par une double approche : 1.3.5 Problèmes actuels
• l’analyse à l’échelle microscopique du processus de déforma- Sans cesse apparaissent de nouvelles nuances de tôles ou de
tion plastique superficielle des tôles [28] ; nouveaux revêtements de tôles dont le formage pose des problè-
• l’invention à l’Inland Steel Company de l’essai Inland [3] qui mes tribologiques. Citons quelques exemples.
permet en laboratoire d’apprécier les risques de grippage sur Pour alléger les véhicules, les constructeurs automobiles utilisent
presse d’une tôle (§ 4.1). depuis longtemps des tôles d’alliages d’aluminium de la famille 5000
(Al-Mg) ou 6000 (AlMgSi) ; certains alliages 5000 sont aussi utilisés
1.3.2 Forces de retenue induites par les joncs dans le boîtage. Les propriétés de frottement de tels alliages sont
réputées assez mauvaises et, malgré certaines analogies avec celles
L’utilisation de joncs de retenue pour uniformiser la vitesse d’ava- de l’acier doux [15], requièrent des solutions différentes, d’autant que
lement de la tôle par le poinçon (figure 1b) est certainement aussi les fabricants de tôles d’aluminium ne font pas actuellement de lami-
ancienne que l’emboutissage, mais elle est restée jusqu’à une épo- nage skin-pass et ne peuvent imposer un type de rugosité à la tôle
que récente très empirique : le metteur au point modifie progressi- (figure 7). Mais la formabilité à 20 ° C de certains alliages d’alumi-
vement le rayon de courbure des joncs et des épaulements jusqu’à
obtention d’une pièce correcte. Nine [24] [25] est le premier, semble-
t-il, à avoir étudié sur un dispositif de laboratoire l’influence de la
force de serrage H sur la force de traction F nécessaire pour faire Coulée Laminage Laminage
Recuit
défiler une tôle sur le jonc et à avoir précisé, en remplaçant joncs et continu
continue à chaud à froid
en bobine
épaulements par des galets fous, les contributions respectives de la
déformation plastique et du frottement. Sa méthode § 4.4 a fait de Brame
nombreux adeptes ; elle sert à apprécier la formabilité d’une tôle,
Tôle fine 0,6 < t < 1,5 mm
son coefficient de frottement sur les arrondis d’outil et, au même
titre que les essais de frottement entre outils plans, elle fournit des
informations quantitatives très utiles pour la simulation numérique
de l’emboutissage. Sur un plan plus empirique, on constate que,
pour le formage d’une pièce donnée (figure 3) à partir de diverses Nettoyage
tôles revêtues, le déplacement du métal sur les joncs est, conformé-
ment aux prévisions, fonction décroissante des forces de retenue
mesurées en laboratoire sur un tel dispositif [17]. Galvanisation
(450 °C)
1.3.3 Formage des tôles revêtues de zinc
Le développement depuis 1960 à un rythme rapide de l’utilisa- Skin-pass
tion de tôles revêtues de zinc [16] afin d’améliorer leur résistance à
la corrosion a posé deux principaux problèmes :
En voie de Électrozingage
• d’une part, limiter à un niveau acceptable le frottement des disparition (65 °C)
tôles électrozinguées par optimisation de la formulation du
lubrifiant ; la figure 9b montre ainsi que le frottement de ce
type de revêtement est plus élevé et beaucoup plus sensible
Huilage
à la nature des additifs du lubrifiant que celui des tôles nues
[24] (les résultats de telles études semblent, pour une large
part, être restés confidentiels) ; à noter que cette difficulté est
peut-être lié à la très fine microstructure de ce film déposé à Tôle nue Tôle galvanisée Tôle électrozinguée
(0,04 % C) (0,004 % C) (0,04 % C)
froid par électrolyse après le skin-pass (figure 4) ;
En voie de
• d’autre part, limiter le transfert du zinc des couches déposées disparition
par galvanisation à chaud sur les outils en fonte, transfert res-
ponsable de l’apparition de grippures (rayures). Le paramètre Figure 4 – Mode de fabrication des tôles fines en acier doux utili-
d’action est le traitement superficiel de l’outil ou le dépôt de sées en Europe
VY
WP
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Tribologie de l’emboutissage
Phénoménologie et modélisation
du frottement
Éric FELDER
Ingénieur civil des Mines de Paris, Docteur ès sciences physiques,
Maître de recherches à l’École des Mines de Paris, Groupe « Surfaces et Tribologie » du CEMEF
WQ
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WR
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c frottement direction de d frottement direction de a 3,3 mm/s ; µ = 0,15 et A*p = 0,36 b 83 mm/s ; µ = 0,14 et A*p = 0,07
laminage : 31 MPa ; 1,7 mm/s ; laminage : 34 MPa ; 67 mm/s ;
µ = 0,19 et A*p = 0,66 µ = 0,17 et A*p = 0,29 100 µm
Figure 1 – Influence de la direction et de la vitesse de glissement Figure 2 – Influence de la vitesse de glissement sur le frottement
sur le frottement et l’aspect micrographique après frottement et l’aspect micrographique après frottement dans le sens travers
d’une tôle d’acier doux EDT [1] d’une tôle d’acier doux (rugosité de type déterministe) [1]
WS
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A*2,5 = 35 %
• pour la tôle qui est l’antagoniste le plus mou, le contact impli- 90
que d’emblée une déformation plastique, comme nous le dis-
cutons au § 2 ; 80
10
1.2.2 Critère de grippage des tôles d’acier nues
0
Pour le grippage des tôles nues à haute formabilité, Hilsen, 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
Hughes et Quinto [4] définissent la fraction supérieure de surface hmax h (µm)
comme la fraction de la surface située entre la hauteur maxi-
b fonction de répartition des hauteurs G (h) d’une tôle
male hmax et la hauteur située δ plus bas (i.e. hmax – δ) : avant formage et critère de risque de grippage A*2,5
WT
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bWUTP
1. Généralités................................................................................................. B 7 540 - 2
1.1 Définitions .................................................................................................... — 2
1.2 Caractéristiques du procédé ....................................................................... — 3
1.2.1 Organisation d’une ligne d’emboutissage ....................................... — 3
1.2.2 Cadencement ...................................................................................... — 3
1.2.3 Critères d’acceptation......................................................................... — 3
1.3 Matériaux ..................................................................................................... — 5
1.3.1 Matériaux emboutissables................................................................. — 5
1.3.2 Caractérisation de l’emboutissabilité................................................ — 5
1.3.3 Critères de choix ................................................................................. — 6
2. Étapes de la conception de la gamme ............................................... — 6
2.1 Définition géométrique de la pièce ............................................................ — 6
2.2 Détermination du flan minimum................................................................ — 7
2.3 Établissement des conditions d’emboutissage......................................... — 7
2.3.1 Identification des zones d’allongement, pliage, rétreint ................. — 7
2.3.2 Séparation des zones développables et non développables.......... — 7
2.3.3 Séparation des zones visibles et non visibles.................................. — 7
2.3.4 Recherche de l’enveloppe générale des surfaces d’aspect............. — 7
2.3.5 Équilibrage des lignes d’aspect......................................................... — 8
2.3.6 Évaluation des rayons poinçon/matrice ........................................... — 8
2.3.7 Portées de serre-flan. Joncs et autres artifices ................................ — 8
2.3.8 Opérations complémentaires, finitions ............................................ — 8
3. Outillages ................................................................................................... — 9
3.1 Types d’outils : simples et à coulisseaux................................................... — 9
3.2 Réalisation des outils .................................................................................. — 9
3.3 Mise au point des outils .............................................................................. — 10
4. Paramètres de réglage............................................................................ — 10
5. Suivi de produit/qualité.......................................................................... — 10
6. CAO et simulation numérique.............................................................. — 11
6.1 Intérêt des approches numériques ............................................................ — 11
6.2 Composantes de la simulation numérique ............................................... — 11
6.3 Différents niveaux d’investigation ............................................................. — 11
7. Perspectives d’avenir.............................................................................. — 12
7.1 Évolution des matériaux ............................................................................. — 12
7.2 Procédés concurrents.................................................................................. — 12
8. Variantes du procédé .............................................................................. — 13
8.1 Stretch-draw................................................................................................. — 13
8.2 Formage sur élastomère ............................................................................. — 13
8.3 Formage de flans raboutés ......................................................................... — 13
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. B 7 540
p。イオエゥッョ@Z@ュ。ゥ@QYYU
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armi tous les procédés de mise en forme des tôles minces (épaisseur infé-
P rieure à 3 mm), l’emboutissage est de loin le plus utilisé. C’est un procédé
qui permet de réaliser des pièces de surface non développable à partir
de tôles minces. Il trouve son application dans bon nombre de secteurs d’acti-
vité tels que le mobilier métallique, l’électroménager, l’emballage métallique (fer-
blanterie) et surtout la carrosserie des véhicules automobiles qui représente
environ 300 pièces embouties pour une masse totale d’acier mis en œuvre de
500 kg environ. C’est à cette dernière application que nous nous intéresserons
plus particulièrement. Compte tenu des chutes inhérentes au procédé, la carros-
serie automobile représente à travers le monde environ 20 millions de
tonnes d’acier par an, soit près de 20 % de la production mondiale de tôles
minces d’acier extra-doux. Particulièrement développé sur les aciers, ce procédé
est aussi applicable avec plus ou moins de facilité à d’autres matériaux, en parti-
culier l’aluminium.
Pour une approche plus facile de cet article, le lecteur devra se reporter aux
articles voisins de cette rubrique :
— Aptitude à l’emboutissage des tôles minces [B 7 530] ;
— Tôles pour mise en forme [B 7 520] ;
— Tribologie de l’emboutissage [B 7 535] ;
— Formage à la presse [B 7 510] ;
— Presses [B 7 570].
L’auteur remercie vivement ses collègues Bruno CHAMONT et François MAIRE, de la Direction
des Méthodes PSA, pour les conseils avisés et les suggestions amicales qu’ils ont bien voulu lui
apporter lors de la rédaction de cet article.
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PROFILAGE ___________________________________________________________________________________________________________________________
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Figure 1 – Profileuse : vue d’ensemble (extrait de [2]) Figure 4 – Allongement dû au vrillage (extrait de [3])
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Fluotournage
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FLUOTOURNAGE ____________________________________________________________________________________________________________________
1. Intérêt
Mo F C
2. Modes de fluotournage
C’est d’après les formes géométriques de l’ébauche et du pro-
α2
duit que se classent les deux opérations types de fluotournage : e2
– le fluotournage conique, à partir d’une tôle plane appelée flan,
permet l’obtention d’un cône ou d’une pièce de revolution à géné- e1 α1
P
ratrice curviligne ;
– le fluotournage cylindrique réalise des pièces tubulaires à M
paroi mince, l’ébauche étant un godet forgè, embouti, extrudé,
usiné, etc.
e0
XR
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____________________________________________________________________________________________________________________ FLUOTOURNAGE
I II III
Mo
e0
e0 épaisseur initiale
e épaisseur finale
E ébauche
P M M mandrin
Mo molette
P contre-pointe
I zone fluotournée
II zone en cours de déformation
III zone non encore déformée
e
E
a b c
Mo
E e0
e
F B broche
e0 épaisseur initiale
B e épaisseur finale
E ébauche
M F face du mandrin (côté broche)
M mandrin
Mo molette
a b c
XS
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FLUOTOURNAGE ____________________________________________________________________________________________________________________
e0 e0 3.4 Efforts
e Dans la zone de déformation, les forces de pression exercée par
la molette se projettent en trois composantes perpendiculaires
(figure 6) :
Fa force d’avance, parallèle à la génératrice de la pièce ;
Fc force circonférentielle ;
Fr force radiale, normale aux précédentes.
e0 épaisseur initiale
e épaisseur finale Le travail produit par Fa représente 5 à 8 % du travail total de
α demi-angle au sommet du cône déformation [1] [16] [17]. La force Fr est petite (en fluotournage
cylindrique) ou nulle (en fluotournage conique). Le travail produit
b cisaillement axial en fluotournage conique par la force circonférentielle Fc est donc largement prépondérant
dans tous les cas. Cette composante croît avec l’avance, le
Figure 5 – Géométrie de l’écoulement en fluotournage diamètre des pièces et celui des molettes.
Cas particuliers :
• α variable (fluotournage curviligne, § 2.1.2), l’épaisseur e du pro- ∅
Fr piè
ce Fr
duit est alors variable (figure 2) ;
• α = 0 : impossibilité théorique de réaliser un cylindre à partir d’un
e0 e
flan.
e0 e
Offrant de très nombreuses applications pratiques, le fluotour-
nage cylindrique reste, par contre, peu étudié à ce jour, tant au Fc
Fa
plan mécanisme de la déformation que du point de vue lois
macroscopiques. Cela semble dû à la complexité du champ de
vitesses, dont la composante radiale n’est plus nulle comme
précédemment [9] [12] [13]. tte
ole Mo
∅m
3.2 Paramètres
Les paramètres de fluotournage, peu nombreux, à ajuster avec
le plus grand soin, conditionnent à la fois la définition géométrique e épaisseur finale Fr force radiale
de l’ébauche et la réussite de l’opération. On définit : Fa force d'avance Mo molette
– l’effort développé (kN) et la capacité machine (dimensions tolé- Fc force circonférentielle
rées, vitesses, etc.), fonction du matériau et de la taille des pièces
à réaliser ; Figure 6 – Répartition des efforts en fluotournage
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