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Les quatre relations entre ces champs peuvent être schématisées par la figure ci-dessous.
σ = D(ε )
Σ(σ ) < Lois de comportement > E(ε )
ε = f (u )
Relations Lois de comportement
géométriques généralisée
Relations
T =σ n géométriques
F ( f ) < Principe de la dynamique > U (u )
Il nous reste donc à parler des lois de comportement, et mettre en œuvre sur des problèmes simples ce que
nous avons présenté, c'est l'objet de ce chapitre.
Le cadre des problèmes que nous traitons dans ce chapitre est défini par les hypothèses suivantes :
Petites perturbations, l'état initial et final seront confondus, et le gradient du déplacement est petit.
Régime permanent, il n'y a pas d'effet dynamique, les charges sont imposées infiniment lentement.
Le comportement du matériau est élastique, linéaire, isotrope.
La symétrie des tenseurs des contraintes et déformations permet de montrer que le tenseur d’ordre 4 D,
dépend de 6 = 36 coefficients.
2
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Mécanique des Milieux Continus & calcul des structures
ν 1 +ν
Son inverse : ε = f −1 (σ ) = − Tr (σ ) 1 + σ
E E
Les coefficients de Lamé ( λ , µ ) s’expriment en fonction du module d’Young E et du coefficient de
poisson ν
λ = Eν (1 + ν )(1 − 2ν )
µ = E 2(1 + ν )
E = µ (3λ + 2 µ ) (λ + µ )
Réciproquement :
ν = λ 2(λ + µ )
Le module d’Young et le coefficient de poisson sont obtenus expérimentalement à partir de l’essai de traction.
{σ } = < σ xx , σ yy , σ zz , σ xy , σ xz , σ yz >
T
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III Élasticité linéaire
Du fait de l’isotropie du matériau, les matrices de comportement sont identiques quelle que soit la base
(orthonormée directe) utilisée pour exprimer les tenseurs des contraintes et des déformations (cylindriques,
ou sphériques). De plus les élongations et cisaillement sont découplés.
Traction
Soit un petit élément soumis à un essai de traction uni axial : σ xx = F S
1
L’inverse de la loi de Hooke donne : ε = σ xx −ν
E
−ν
Sous l’action du chargement l’élément c’est déformé dans les trois directions :
Un allongement proportionnel dans la direction du chargement ε xx = F / ES
caractérisé par le module d’Young.
Et deux raccourcissements dans le plan orthogonal ε yy = ε zz = −ν ε xx
caractérisés par le coefficient de poisson
La variation de volume de l’élément sera nulle si ν = 0, 5 c’est le cas de certains polymères, mais pour les
métaux ν ≈ 0,3 ce qui revient à observer une augmentation de volume lorsque l’on tire sur une éprouvette
métallique.
Remarque :
Considérons le modèle de l’ingénieur de traction - compression. Ce modèle en plus de l’hypothèse sur l’état
de contrainte uni axial utilise aussi une hypothèse monodimensionnelle sur le champ de déplacement.
Partons de cette hypothèse : u ( M , t ) = u ( x, t ) xo ε xx = u, x
la déformation est purement axiale
L’écriture de la loi de Hooke donne des contraintes σ yy et σ zz non nulles
l’état de contrainte n’est pas uni axial
Selon les hypothèses simplificatrices du modèle que l’on utilise pour écrire le comportement du matériau nous
obtenons des résultats différents. Ces incompatibilités correspondent à des incohérences dans les hypothèses
du modèle. Pourtant l’ingénieur utilise couramment les deux hypothèses précédentes pour calculer les
structures de type treillis. Les résultats obtenus sont satisfaisants si on cherche des informations globales sur
la résistance de la structure.
Cisaillement τ
Considérons un petit élément de volume soumis à un chargement de cisaillement : e2
τ τ
0 τ 0
e1
σ = τ 0 0
0 0 0 τ
γ
L’inverse de la loi de Hooke donne :
0 τ 0 0 τ 0
ε = 1 + ν 1 τ 0 0
τ 0 0 =
e2
E 2µ
0 0 0 0 0 0
e1
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Mécanique des Milieux Continus & calcul des structures
Le coefficient de Lamé µ est équivalent à une raideur de cisaillement, ce coefficient est souvent noté G et
appelé module de cisaillement µ = G = E 2(1 +ν ) τ =G γ
Compression hydrostatique
P 0 0
L'état de contrainte est défini par σ = 0 P 0 avec P < 0 en compression.
0 0 P
P 0 0
1 − 2ν 0 P 0
L'état de déformation correspondant est ε =
E
0 0 P
1 − 2ν
Soit une variation de volume ∆V = Tr (ε ) = 3P
E
Définissons le module de compressibilité K tel que P = K ∆V K = E / 3(1 − 2ν )
Soit K = λ + 2µ / 3
La forme de l'éprouvette est soit cylindrique soit prismatique, mais elle comprend
toujours une section constante So sur une longueur nominale ℓ o
σ = F / So contrainte nominale
et ε = ∆ℓ / ℓ o déformation nominale
La courbe conventionnelle de l'essai de traction sera
définie par σ = f (ε )
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III Élasticité linéaire
Un comportement ductile est caractérisé par un domaine plastique. Les déformations plastiques sont
permanentes, elles correspondent à des mouvements irréversibles des dislocations1, ces déplacements
se font par glissement dans les plans cristallographiques (de préférence dans les plans de plus grande densité
d’atomes). Ces déplacements ne modifiant pas la structure cristalline, le volume reste inchangé on parle
d’incompressibilité plastique.
Le durcissement, aussi appelé consolidation ou écrouissage, correspond à une augmentation du nombre des
points de blocage du mouvement des dislocations. Il modifie le seuil au-delà duquel les déformations ne sont
plus réversibles. C'est la zone du domaine plastique où la courbe a une pente positive.
1
Dislocation : cette notion est introduite dans le cours matériau, ce sont des défauts dans la structure du
réseau cristallin. Le nombre de dislocations augmente lorsque l’on charge le matériau, dans le domaine
élastique le mouvement des dislocations et réversible.
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Mécanique des Milieux Continus & calcul des structures
La transition entre le domaine élastique et plastique peut être continue (cas des alliages d'aluminium) ou
discontinue et présenter un palier (cas des aciers doux) c'est ce que nous avons représenté sur les deux figures
suivantes.
La limite d'élasticité Re
Cette limite peut être difficile à apprécier lorsque le passage du domaine élastique au domaine
plastique est continu, elle est alors définie de façon conventionnelle par une déformation plastique
permanente de 0,2%. Pour les matériaux présentant un palier, la limite d'élasticité est la valeur
inférieure de la discontinuité. La construction graphique de cette limite est représentée sur les deux
figures précédentes.
La limite d'élasticité dépend entre autre :
Des forces de cohésion interatomiques, plus les liaisons entre atomes sont importantes plus la limite
élastique est élevée.
De la facilité de déplacements des dislocations, tout ce qui s'oppose au glissement des dislocations
augmente la limite d'élasticité :
Les atomes étrangers bloquent les dislocations, les alliages ont donc une limite d'élasticité plus
élevée que les métaux purs.
Les joints de grain bloquent aussi les dislocations, plus les grains (cristallites) sont petits plus la
limite élastique est élevée.
Les dislocations se bloquent entre elles un nombre élevé de dislocations augmente la limite
élastique (écrouissage).
Ordre de grandeur des limites d'élasticité de quelques matériaux, toutes les valeurs sont données en MPa
L'Allongement à la rupture A
C'est une mesure de la ductilité, il peut être lu directement sur la courbe, ou obtenu en mesurant la
distance entre deux repères sur l'éprouvette rompue.
ℓ f − ℓo
A= × 100 %
ℓo
La ductilité est importante pour les procédés de mise en forme et elle permet une réserve de sécurité
lors du dimensionnement élastique d'une structure. L'ingénieur devra donc trouver un compromis
entre rigidité, limite d'élasticité, et ductilité.
Les cristaux de structure cubique à face centrée (structure cristalline CFC ) ont le plus de possibilités
de glissements dans les plans atomiques de forte densité. De fait, ce sont les matériaux les plus ductiles
(or, plomb, aluminium, austénite).
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III Élasticité linéaire
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