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Lectures analytiques :
- Exposition (Acte I, scène1)
- L’ingénue « torture » le barbon (ActeII, scène 5)
- L’ingénue devient ingénieuse (Acte III, scène 4)
- L’ingénue émancipée (Acte V, scène 4)
Lecture cursive :
La Critique de L’Ecole des femmes
Perspectives d’étude :
- Molière ou les lettres de noblesse de la comédie
- Le classicisme
- Agnès : un personnage « inconstant »
- Histoire de la comédie
Séquence 5 L’Ecole des femmes
Introduction
- Le XVIIème siècle, ou Grand Siècle, est considéré comme l’époque la plus brillante du théâtre français
- Les théoriciens et les écrivains poursuivront le travail de défense et de développement de la langue française
initié par les poètes de la Pléiade (XVIème siècle). En effet, le français est alors toujours concurrencé par le
latin (langue savante).
- La création de l’Académie française en 1634 par Richelieu encourage ces efforts. Le français est ainsi codifié
et devient peu à peu la langue de référence des lettrés en Europe.
- Depuis la renaissance, les œuvres de l’Antiquité gréco-latine représentent le Beau absolu (sorte de modèle
indépassable).
- Les dramaturges s’appuieront sur l’imitation des modèles antiques pour créer leurs chefs d’œuvre.
- Parallèlement, les théoriciens n’auront de cesse de codifier l’écriture théâtrale à l’aide de règles inspirées de
l’ouvrage théorique La Poétique d’Aristote (grec, IVème s. av. JC).
Le théâtre obtint ses lettres de noblesse au XVII e siècle qui devint ainsi le Siècle du Théâtre.
Les succès littéraires grandissant, quel plus beau moyen que le théâtre pour mettre en valeur ces si beaux textes ! Les
poètes trouvèrent ainsi leur moyen de communication directe avec leur auditoire. Le théâtre devint spectacle.
L'Hôtel de Bourgogne
À l'origine, c'était la résidence des Ducs de Bourgogne et du célèbre Jean-sans-Peur.
En 1548, l'Hôtel devint la propriété d'une société bourgeoise, les Confrères de la Passion et de la Résurrection de
Notre Seigneur Jésus-Christ. L'Hôtel devint leur lieu de célébration de leurs mystères. Malgré l'interdiction de leurs
mystères, ils gardèrent le monopole des représentations théâtrales sur Paris en louant leur salle aux petites troupes
de passage, pouvant les pénaliser si celles-ci allaient dans d'autres salles.
En 1628, la troupe de Valleran-Lecomte s'y établit sous l'ordre de Louis XIII, devenant ainsi " Troupe Royale ". Gros-
Guillaume devint le directeur de l'Hôtel.
Cinq La troupe y joua des farces avec Turlupin, Gros-Guillaume et Gautier-Garguille, des tragédies avec des grands
interprètes tels que Montfleury, la célèbre Champmeslé, et Floridor (qui quitta la Troupe du Marais vers 1647 et
devint le nouveau directeur de l'Hôtel de Bourgogne cette même année).
En 1680, après la mort de La Thorillière, le chef de la troupe, l'Hôtel de Bourgogne se réconcilia et fusionna avec
l'Hôtel Guénégaud. La Troupe de Guénégaud fut réalisée par une fusion entre des comédiens de la Troupe du Marais
et des comédiens de la Troupe de Molière à la mort de celui-ci, en 1673.
En 1660, les Comédiens-Italiens s'installèrent également à l'Hôtel de Bourgogne qui en furent chassés en 1697.
Le Théâtre du Marais
Malgré le monopole de la Confrérie de la Passion, Mondory décida de monter son propre théâtre à Paris. Il s'installa
Séquence 5 L’Ecole des femmes
en 1634 dans le quartier très à la mode du Marais, sur l'emplacement du jeu de paume, rue Vieille du Temple. Il se
mit ainsi en concurrence directe avec le Théâtre de Bourgogne.
Des farces jouées par Jodelet et des pièces machines furent représentées au Marais parmi les grandes oeuvres de
Pierre Corneille.
En 1643, la salle fut dévastée par un incendie, mettant les représentations théâtrales en suspens. Le théâtre fut ainsi
rénové et amélioré mais ne rouvrit ses portes qu'en octobre 1644.
En 1673, la troupe du Marais fut dissoutte pour fusionner avec les comédiens de la Troupe de Molière.
La Troupe de Molière
En 1644, la Troupe de Molière " l'Illustre Théâtre " monta son propre théâtre mais ne pouvant tenir financièrement,
Molière fit faillite et dut repartir avec sa troupe en Province.
Après 13 ans de représentations provinciales, la troupe itinérante de Molière retourna s'installer à Paris en 1658.
Suite au succès de la représentation de " Nicomède " au Louvre devant le Roi et sa Cour, ils obtinrent la protection du
frère de Louis XIV, Philippe d'Orléans, qui les installa au Petit-Bourbon, devenant ainsi la " troupe de Monsieur".
En 1661, la troupe fut transférée au Palais-Royal, logée avec la troupe des Comédiens Italiens.
La troupe de Molière fut composée d'illustres comédiens, dont Armande Béjart, épouse de Molière, La Grange, le
couple du Parc, dont la femme fut la maîtresse de Jean Racine, du Croisy, et Baron.
En 1673, à la mort de Molière, sa troupe fusionna avec un théâtre rival, la troupe du Marais, et toutes deux
emménagèrent dans l'Hôtel Guénégaud, rue Mazarin, pour leurs représentations théâtrales.
La Comédie-Française
En 1680, les deux rivaux, l'Hôtel de Bourgogne et l'Hôtel de Guénégaud, se réconcilièrent. Louis XIV créa un Édit leur
ordonnant de fusionner et de devenir une troupe unique et permanente. Le Roi leur accorda un Privilège, obtenant
ainsi le monopole de toutes les représentations françaises. La nouvelle Compagnie devint la Comédie-Française.
La Comédie-Française fut nommée sous deux autres noms également, Théâtre-Français et la Maison de Molière.
En 1687, ils s'installèrent dans la rue des Fossés-Saint-Germain (aujourd'hui rue de l'Ancienne-Comédie).
La Comédie-Française fut dirigée par un administrateur général rémunéré par l'État, mais se furent les Comédiens de
la Troupe de Molière qui dominèrent la gérance interne.
La Comédie Italienne
Venus en France à la demande de Catherine de Médicis au XVIe siècle, les Comédiens Italiens devinrent très à la
mode à Paris. Leurs représentations étaient des comédies très joyeuses et malicieuses avec de grandes mimiques
expressives. Toujours en langue italienne, ils improvisaient à partir d'une simple histoire (Commedia Dell'arte), leurs
drôleries faisant oublier l'incompréhension de leur langue. Le public adorait en particulier leurs représentations
d'Arlequin, Pierrot, Polichinelle et Pantalon.
Ils furent protégés par Louis XIV devenant ainsi les Comédiens ordinaires du Roi.
En 1653, Louis XIV décida de nommer la troupe de Tiberio Fiorelli (Scaramouche), les Comédiens Italiens.
En 1658, ils firent leurs représentations au Petit-Bourbon, partageant ainsi la scène en alternance avec Molière et sa
troupe. Ils partirent dès 1660 pour s'installer à l'Hôtel de Bourgogne.
En 1697, ils furent chassés sur ordre de Louis XIV, à la demande de Madame de Maintenon, offensée à la suite d'une
de leur représentation de la " La Fausse Prude".
L'Opéra
L'opéra vint de l'Italie où il fut créé fin XVI e et début du XVIIe siècle. En France, c'est Jean-Baptiste Lully qui fit de
l'opéra, un spectacle à la mode.
La particularité de l'opéra français de Lully fut l'intégration de somptueux ballets concluant certaines grandes
représentations théâtrales. Le ballet alors, n'était dansé que du Roi et de ses Courtisans, devenant ainsi le Ballet de
Cour. De nombreux spectacles - ballets furent donnés à Versailles par Lully à la demande de Louis XIV.
Louis XIV, grand passionné de danse et de musique, fonda en 1661 l'Académie de Danse. Le Ballet de Cour
professionnel fut destiné aux hommes qui pouvaient jouer des rôles féminins en étant masqués. C'est en 1681 que
les premières femmes purent devenir danseuses professionnelles. Lully les employa pour la première fois cette
même année, lors de son spectacle " Le Triomphe de l'Amour".
En 1669, Jean-Baptiste Lully fonda la toute première " Académie d'Opéra et de Présentations en Musique".
La Scène
Le parterre des salles de spectacles était réservé aux hommes de classe populaire qui s'y tenaient debout, la
bourgeoisie étant placée dans les loges. À partir de 1656, suite à une coutume anglaise, les spectateurs de marque
étaient assis sur des chaises de paille de chaque côté de la scène près des comédiens. Finalement, pour le bien des
Séquence 5 L’Ecole des femmes
comédiens qui manquaient d'espace, cette coutume fut enlevée un siècle plus tard, en 1766.
Les spectateurs étaient fort bruyants et turbulents, n'hésitant pas à rire bruyamment ou à railler des comédiens ou
des spectateurs, pouvant même aller jusqu'à la bagarre et ainsi interrompre la représentation.
La scène était petite et éclairée par des chandeliers fixés au mur et par des lustres.
Les comédiens des grandes troupes théâtrales portaient des costumes somptueux, mélangeant les styles et les
couleurs. Lors des représentations de tragédies grecques, on n'hésitait pas à ajouter un chapeau et des gants à un
comédien habillé " à la romaine". Un des costumes célèbres de style fantaisiste dit " à la turc", fut représenté sur une
gravure de la Champmeslé dans son rôle d'Atalide (voir ci-dessous).
Il n'y a pas plus de réalisme dans les décors que pour les costumes. Les décors simultanés étaient utilisés au début du
siècle, mais l'arrivé de la règle de l'unité de lieu amena l'unité de décor, d'où les faibles informations scéniques des
auteurs, telle que " la scène est à Rome " dans Cinna de Pierre Corneille.
Au milieu du siècle, quelques machineries furent mises à contribution pour les représentations théâtrales. Ces pièces
à machines adulées par le public furent un tournant spectaculaire dans la mise en scène, ainsi le début du théâtre à
grand spectacle était né. Cette féerie mécanique fut utilisée pour les différents effets comme l'imitation de la nature,
avec les flots des vagues, le mouvement des nuages dans le ciel... Les deux plus célèbres pièces à machines furent "
l'Andromède " de Pierre Corneille représentée au carnaval de 1650 et la " Psyché " de Molière, Corneille, Quinault et
Lulli représentée au carnaval de 1671.
On retrouve ainsi les personnages de Pantalon, le vieillard amoureux qui cherche à empêcher l'Inamorato et
l'Inamorata (l'Amoureux et l'Amoureuse) de s'aimer. Interviennent également le Dottore, le pédant prétentieux, et le
Capitan, soldat fanfaron. On retrouve encore le personnage du zanne , le valet, qui est représenté par deux
personnages sensiblement différents : Brighella, le valet sérieux, rusé, intelligent et Arlequin, le valet gouailleur,
grossier, paillard, fainéant, enivré, etc.
A ce titre, c'est Arlequin qui, très rapidement, devient le personnage le plus populaire de la
comédie. Le personnage est affamé de tout, glouton, paillard. Il est souvent montré habillé
d'un costume bariolé, à l'origine fait de multiples pièces d'origines diverses. Il porte à la
ceinture une batte avec laquelle il "bastonne". Autre attribut qui le caractérise : bouteille
d'eau-de-vie ou de vin qui l'accompagne toujours.
L'Île des Esclaves est intéressante à ce titre car elle met en scène, dans un rôle très
important, un Arlequin, descendant direct du "zanne" de la Commedia dell'Arte. En
effet, si Marivaux a mis treize fois en scène ce personnage, de 1720 à 1730, c'est dans
cette pièce qu'apparaît le plus clairement l'évolution du personnage qui passe du
bouffon (au tout début de la pièce) au valet réfléchi, sage et sérieux (caractère
sensible dès la fin de la scène 1).
Séquence 5 L’Ecole des femmes
Objectifs :
- Acquérir des connaissances sur Molière et son théâtre
- Connaître L’Ecole des femmes : argument, personnages, contexte
- Comprendre le statut de la femme au XVIIème siècle
- Percevoir le lien avec la problématique de séquence (évolution du personnage d’Agnès)
Molière :
Biographie du dramaturge : cf. DM à faire pendant les vacances
- Même s’il a toujours eu une préférence pour les rôles tragiques, Molière affine son écriture et son jeu de la
comédie. Il donnera ses lettres de noblesse à ce genre qui était alors considéré comme un divertissement
populaire et grossier.
- En juillet 1658, après des années de déboires, Molière obtient la protection de Monsieur, le frère du roi
Louis XIV. Il installe sa troupe à Paris dans la salle du Palais-Royal.
- Il écrit en 1661 L’Ecole des maris, une comédie en 3 actes et vers dont le thème annonce directement celui
de L’Ecole des femmes.
- En janvier 1662, il se marie avec Armande Béjart, qui a 20 ans de moins que lui ! La problématique
développée dans L’Ecole des femmes renvoie donc directement à la vie privée de Molière.
- L’Ecole des femmes est représentée pour la première fois le 26 décembre 1662 sur la scène du Palais-Royal.
Argument :
Arnolphe veut forcer Agnès, une jeune fille orpheline qu’il a fait élever, à l’épouser et à vivre selon des préceptes
très stricts.
Durant l’une de ses absences, la jeune Agnès se fait courtiser et tombe sous le charme d’Horace, le garçon d’un ami
d’Arnolphe.
Horace veut arracher Agnès des griffes de M. de la Souche qui la retient captive (il s’agit en réalité d’Arnolphe).
Pour cela, il demande l’aide d’Arnolphe lui-même (car il ignore sa double identité) !
Arnolphe jouera sur les deux tableaux et fera tout pour empêcher les projets des deux amoureux d’aboutir.
Dans un ultime retournement de situation, le père d’Agnès, de retour des Amériques, donne finalement sa file à
marier au jeune Horace. L’amour triomphe !
Contexte :
XVIIème siècle : débat autour de la question féminine
Fin XVIème-début XVIIème : victoire de « l’esprit gaulois » sur l’amour courtois médiéval (idéal d’amour plus raffiné)
→ Virilité exacerbée
→ régression pour les femmes, qui sont uniquement destinées au bon plaisir des hommes
Séquence 5 L’Ecole des femmes
→ être amoureux de sa femme paraît alors ridicule !
→ Sort des filles = être livrées à un homme après un rude marchandage des pères
→ Mariage = avant toute chose un contrat !
→ Filles mariées parfois à 12 ans !
→ La jeune fille n’a pas vraiment de droit à l’existence (seulement à partir du XVIIIème siècle)
La question du cocufiage :
Le cocufiage était perçu comme une sorte de « ‘compensation » à leur vie de servitude par les femmes.
Le mari cocu était l’objet de toutes les moqueries (cf. Acte I de la pièce).
Personnages :
Exposé
Problématique de séquence :
Nous nous attacherons à étudier l’évolution du caractère d’Agnès dans cette pièce.
Séquence 5 L’Ecole des femmes
Séance 3 : La scène d’exposition
1. Quel est le lieu de l’action ?
2. Qui sont les deux personnages en présence ? Quels sont leurs liens ? Que font-ils ?
3. Dressez un portrait d’Arnolphe : qui est-il ? Quels sont ses projets ? Comment le qualifieriez-vous ?
4. Chrysalde : comparez-le à Arnolphe. Que fait-il dans cette scène ?
5. V.164-199 : qu’apprend-on sur Arnolphe ? En quoi cela va-t-il servir l’intrigue ?
Objectifs :
- Savoir analyser une scène d’exposition
Problématique :
En quoi cette scène remplit-elle ses fonctions de scène d’exposition ?
1) Le registre comique
Registre dominant ? Le sujet de l’histoire vous semble-t-il « noble » ? Comment les personnages s’expriment-ils ?
Ici : registre comique = registre dominant
Comique surtout exprimé par des expressions dans cette première scène : « tarte à la crème » (corbillon = jeu où l’on
doit répondre par un mot en –on à la question sous peine de gage) ; « Si les enfants qu’on fait se faisaient par
l’oreille » + traits d’esprit dans la tirade des cocus
→ comique de mots
Chrysalde :
- plus modéré : il n’a de cesse de tempérer les propos de son vieil ami
- humble : il ne prétend être à l’abri d’un cocufiage (45-73)
- c’est en fait à travers lui que Molière donne son opinion : critique sociale (bourgeaois voulant être anoblis)
2) L’enjeu du débat
Enjeu de la discussion ? Qu’apprend-on sur Agnès ?
Le dialogue entre les deux amis est l’occasion pour Arnolphe d’exposer ses projets :
→ il souhaite se marier
→ parallèlement, il a la hantise d’être trompé par sa future femme
Il expose sa solution : épouser une sotte
→ confrontation du point de vue des deux personnages (73-116)
→ Arnolphe reste sourd aux arguments de Chrysalde et clôt la conversation de façon brutale (117-122)
123-154 : Arnolphe dévoile son projet : épouser la jeune Agnès qu’il a fait élever selon ses préceptes !
→ Il se révèle cynique (immoral)
Il nous donne plus d’informations sur Agnès, dont il dresse un portrait peu flatteur : pauvre ; recueillie à 4 ans ;
éducation sommaire (ne sait pas ce qu’est une rime) ; ingénue (croit que les bébés se font par l’oreille)
→ il nous livre une vision archaïque (démodée) et machiste du mariage (en vogue au XVIIème) : « C’est assez
pour elle…/De savoir prier Dieu, m’aimer, coudre et filer »
3) Un prétexte à l’exposition
Cette discussion n’a pour but que d’informer le public de ce qu’il doit savoir pour comprendre la pièce.
→ Chrysalde n’a pas un rôle de premier plan dans la pièce : il n’apparaît qu’au début et à la fin. De plus, il ne
prend pas part à l’action : il n’est là que pour constater et condamner.
→ La discussion entre lui et Arnolphe n’est donc qu’une ruse du dramaturge pour informer ses spectateurs !
Molière l’avoue lui-même à demi-mot, non sans humour. Il fait dire à Arnolphe : « Vous me direz : Pourquoi cette
narration ?/C’est pour vous rendre instruit de ma précaution. »
→ Le « vous » est ambigu : il peut désigner Arnolphe, mais aussi le public lui-même.
→ On entend donc clairement ici la « voix » du dramaturge : double énonciation + clin d’œil aux spectateurs
éclairés.
1) Le cadre spatio-temporel
Infos sur l’époque ? Sur le lieu ?
Temps : → époque de Molière → jeu du corbillon se jouait dans les salons du temps de Louis XIV
→ intrigue contemporaine des spectateurs de l’époque
→ intrigue se déroulant sur une journée (mariage le lendemain)
Lieu : → unique : une place dans la ville (cf. page de présentation des persos)
→ Répond à l’une des règles du théâtre classique : la règle de l’unité de lieu
2) L’intrigue à venir
Que sait-on de l’intrigue à venir ? Quelle partie de la scène nous donne le plus d’informations ?
→ Mariage d’Arnolphe et d’Agnès (qu’il a faite élever dans cette seule intention !) le lendemain
→ Tirade d’Arnolphe (124-155) : tirade narrative
→ Elément important : le double nom d’Arnolphe : il se fait également appeler M. de la Souche (v.167)
L’intrigue repose en grande partie sur ce double patronyme
Séquence 5 L’Ecole des femmes
A retenir…
La scène d’exposition :
Une scène d’exposition a plusieurs fonctions :
- présenter les personnages ;
- présenter l’intrigue ;
- informer sur le genre et les registres ; …
Ici, Molière utilise le prétexte d’une discussion entre deux amis (Arnolphe et Chrysalde).
La comédie classique :
Molière donne ses lettres de noblesse au genre comique :
→ Il préserve les spécificités de la comédie : personnages « bas » ; intrigues légères ; …
→ Il calque les exigences d’écriture de ses « grandes comédies » sur les tragédies classiques : versification, respect des
règles classiques (unité de lieu,…).
Il veut en fait proposer à ses spectateurs un spectacle qui les divertisse tout en les amenant à réfléchir sur les vices et les travers
des hommes.
A retenir…
La scène d’exposition :
Une scène d’exposition a plusieurs fonctions :
- présenter les personnages ;
- présenter l’intrigue ;
- informer sur le genre et les registres ; …
Ici, Molière utilise le prétexte d’une discussion entre deux amis (Arnolphe et Chrysalde).
La comédie classique :
Molière donne ses lettres de noblesse au genre comique :
→ Il préserve les spécificités de la comédie : personnages « bas » ; intrigues légères ; …
→ Il calque les exigences d’écriture de ses « grandes comédies » sur les tragédies classiques : versification, respect des règles
classiques (unité de lieu,…).
Il veut en fait proposer à ses spectateurs un spectacle qui les divertisse tout en les amenant à réfléchir sur les vices et les travers
des hommes.
A retenir…
La scène d’exposition :
Une scène d’exposition a plusieurs fonctions :
- présenter les personnages ;
- présenter l’intrigue ;
- informer sur le genre et les registres ; …
Ici, Molière utilise le prétexte d’une discussion entre deux amis (Arnolphe et Chrysalde).
La comédie classique :
Molière donne ses lettres de noblesse au genre comique :
→ Il préserve les spécificités de la comédie : personnages « bas » ; intrigues légères ; …
→ Il calque les exigences d’écriture de ses « grandes comédies » sur les tragédies classiques : versification, respect des règles
classiques (unité de lieu,…).
Il veut en fait proposer à ses spectateurs un spectacle qui les divertisse tout en les amenant à réfléchir sur les vices et les travers
des hommes.
Séquence 5 L’Ecole des femmes
Séance 4 : Le théâtre classique
La bienséance :
Exigence morale : le public ne doit pas être choqué.
Tragédie : pas de sexualité, pas de fonctions du corps, pas de spectacles sanglants (batailles, massacres)
Comédie un peu plus souple – condition = ne pas être grossier.
La vraisemblance :
Déroulement et contenu de la pièce doivent être crédibles. Le spectateur doit adhérer au spectacle !
Tragédie : héros nobles, préoccupations nobles, sujets historiques ou mythologiques
Comédie : personnages de basse ou de moyenne condition sociale, problèmes du quotidien
Mythologie = problème ? Non. Corneille explique que les mythes sont connus de tous (fonds culturel commun). Le
spectateur pourra donc tenir ces histoires pour vraisemblables, même si elles ne sont pas vraies !
Les caractères des personnages ne doivent pas évoluer en profondeur : ils doivent rester fidèles à eux-mêmes tout
au long de la pièce.
= constance des caractères
Séquence 5 L’Ecole des femmes
Séance 5 : L’ingénue « torture » le barbon (acte II scène 5)
Lecture analytique n°2
Passage étudié :
De « Tout cela n’est parti que d’une âme innocente » à « Comment ? Est-ce qu’on fait d’autres choses ? »
Activités préalables :
- Résumer le début de la scène
- Mettre en voix le quiproquo (« Ne vous a-t-il point pris, Agnès, quelque autre chose ? »)
Introduction :
■ A la fin de l’acte I, Arnolphe apprend de la bouche d’Horace lui-même que ce dernier convoite Agnès. Il aurait été
reçu dans la demeure d’Arnolphe durant son absence.
■ Après avoir blâmé ses domestiques pour leur négligence, le barbon décide d’obtenir des aveux de la bouche
d’Agnès elle-même. Il décide de se promener avec elle dans le jardin afin d’en apprendre davantage.
■ Au début de la scène, il prêche le faux pour connaître le vrai : il prétend ne pas accorder foi à de soi-disant rumeurs
selon lesquelles Agnès aurait reçu un jeune homme (v. 467- …).
■ Cette stratégie fonctionne au-delà de ses espérances : la jeune ingénue avoue sans aucune retenue que c’est
effectivement le cas. Elle raconte dans les détails sa rencontre avec Horace.
De nouvelles interrogations se font alors jour dans l’esprit d’Arnolphe…
Problématique :
Comment Agnès « torture »-t-elle bien malgré elle son tuteur ?
En quoi les malentendus entre les personnages sont-ils éminemment comiques ?
■ En vérité, il a peur qu’Agnès et Horace n’aient déjà « consommé » leur amour naissant :
« Je crains que le pendard […]/Un peu plus fort que jeu n’ait poussé les affaires »
■ C’est donc un Arnolphe suspicieux et tendu qui va tenter de faire passer sa pupille (=orpheline sous l’autorité d’un
tuteur) aux aveux.
TRANSITION : Le lecteur sent que la situation échappe au barbon. Agnès, bien malgré elle, met Arnolphe à la torture.
1) L’ingénuité d’Agnès.
■ Dans cette scène, Molière fait jouer à plein (utilise pleinement) l’ingénuité de son héroïne.
■ Agnès ne supporte pas de causer du mal. C’est pour réparer un soi-disant tort qu’elle aurait causé à Horace qu’elle
l’accueille tout d’abord dans sa demeure.
L’effet escompté ne se fait pas attendre : « si vous saviez comme il était ravi,/Comme il perdit son mal sitôt
que je le vis »
■ Ne voyant aucun mal dans ce qu’elle a fait, elle ne prend pas la peine de masquer ses sentiments à Arnolphe :
Personnification : « La douceur me chatouille et là-dedans remue/Certain je ne sais quoi dont je suis toute
émue »
■ L’ingénuité la prive de toute pudeur : « Il me prenait les mains et les bras,/Et de me les baiser il n’était jamais las. »
Elle confesse en toute innocence le rapprochement physique entre elle et Horace !
■ Nouvel effet comique de la part de Molière : la seule confession qu’Agnès rechigne à faire à Arnolphe concerne un
élément qui n’a aucune importance pour lui (le don de son ruban).
Cela va donner lieu au point d’orgue de la scène (plus haut degré de tension comique).
2) Un quiproquo hilarant.
■ Le quiproquo entre Agnès et Arnolphe donne lieu à l’une des scène les plus mémorables de la pièce
■ La tension du passage retombe avec l’aveu d’Agnès : « Il m’a pris le ruban que vous m’aviez donné .»
Effet hautement comique né du décalage entre ce que craint Arnolphe et ce que confesse Agnès.
Renforcé par la réplique suivante d’Agnès : « Comment ? Est-ce qu’on fait d’autres choses ? »
Molière pousse l’ingénuité de son héroïne jusqu’à l’extrême afin de faire rire les spectateurs.
Séquence 5 L’Ecole des femmes
3) La douleur d’Arnolphe.
■ Arnolphe est en proie à la souffrance et au doute dans cette scène.
Lorsqu’Agnès lui révèle son amour pour Horace, il confie en aparté au spectateur qu’il « souffre seul tout le
mal »
Champ lexical du tragique : « mystère fatal » ; « fâcheux » ; « crains » ; « souffre » → le poids du destin
semble s’abattre sur le barbon.
Conclusion :
■ Scène hautement comique : décalage entre les visions des personnages, mais aussi (et surtout !) l’innocence
d’Agnès qui est ici poussée à l’extrême par Molière.
■ Quiproquo qui naît de cette ingénuité : après avoir révélé ce qu’elle aurait mieux fait de taire, Agnès s’évertue
(tente tant bien que mal) à cacher un élément sans importance.
En résulte une grande tension entre elle et son tuteur, ce dernier craignant pour la vertu de la jeune femme.
■ Le cynisme d’Arnolphe monte encore d’un cran. Il sera à son comble quelques scènes plus loin, lors de la lecture
des « Maximes du mariage » (acte III scène 2).
Séquence 5 L’Ecole des femmes
Séance 6 : La querelle de « L’Ecole des femmes »
Objectif :
- Placer la pièce dans son contexte de réception
- En percevoir la dimension polémique
- Connaître les modes de réponse de Molière, et particulièrement l’écriture de La critique de L’Ecole des
femmes
Contexte :
■ 26 décembre 1662 : 1ère représentation de la pièce de Molière L’Ecole des femmes
Immense succès auprès des spectateurs
■ Cela rend fous de jalousie les comédiens des autres troupes, en particulier ceux de la troupe de l’Hôtel de
Bourgogne (spécialisés dans la tragédie) : ils voient leur théâtre déserté par le public au profit de celui de la troupe
de Molière.
La fin de la querelle :
■ La querelle s’achève en 1664.
■ Molière y met en scène des spectateurs de sa propre pièce L’Ecole des femmes.
■ Il fait s’opposer deux camps : ceux qui ont aimé la pièce, et ceux qui l’ont détesté. Naturellement, les uns vont la
critiquer tandis que les autres vont la défendre.
2. Dans un tableau, vous listerez les principaux reproches faits à L’Ecole des femmes. Vous ferez figurer en
regard la réponse des partisans de la pièce.
Principaux reproches faits à L’Ecole des femmes Réponse des partisans de Molière
… …
Après avoir lu attentivement La critique de L’Ecole des femmes, vous répondrez aux questions suivantes :
1. Quels sont les personnages en présence ? Caractérisez-les rapidement et répartissez-les en deux camps.
2. Dans un tableau, vous listerez les principaux reproches faits à L’Ecole des femmes. Vous ferez figurer en regard la
réponse des partisans de la pièce.
Principaux reproches faits à L’Ecole des femmes Réponse des partisans de Molière
… …
1. Quels sont les personnages en présence ? Caractérisez-les rapidement et répartissez-les en deux camps.
2. Dans un tableau, vous choisirez et développerez quatre arguments en faveur de L’Ecole des femmes ainsi que la
réponse des détracteurs de la pièce.
Principaux reproches faits à L’Ecole des femmes Réponse des partisans de Molière
Climène (117) : comédie fade, répliques choquantes Uranie reproche à Climène d’interpréter les propos du
→ pièce sale, blessante pour la pudeur dramaturge de travers.
→ exemple : scène du « Le … » : sous-entendu obscène → Elle se moque au passage des « Précieuses » et de
leur attitude exagérément outrée
Le Marquis (122) : « elle est détestable parce qu’elle est Tirade de Dorante : le bon sens n’appartient pas à la
détestable » (sic) ; « le parterre rit » (= pièce populaire) noblesse ; exemple d’un de ses nobles d’amis tourné en
ridicule car refusant de rire.
→ Dorante blâme les pédants qui se sentent
systématiquement obligés de prendre le contrepied de
l’opinion publique.
Le Marquis (124) cite la marquise Araminte qui ne Pour Dorante, il s’agit là d’un excès de pruderie visant à
supporte pas cette pièce. dédaigner ce que l’âge n’est plus en mesure de lui offrir.
→ Le Marquis lui reproche cet argument ad hominem.
Lysidas (127): cette comédie est dédaignée par les Dorante raille la faiblesse de l’argument du Marquis.
connaisseurs.
Le Marquis renchérit : tous les comédiens en disent du
mal
Climène : L’Ecole des femmes est une satire contre les Uranie : au contraire, cette pièce redresse les mœurs.
femmes → Ceux qui s’en offusquent reconnaissent
involontairement leurs défauts.
Climène (128) : Molière qualifie les femmes Uranie rappelle que ce sont là les mots d’un personnage
« d’animaux » (Arnolphe en l’occurrence), et non l’opinion du
dramaturge.
Climène/Le Marquis : ne digèrent pas la blague de la 128-129 : propre incohérence du Marquis
« tarte à la crème »
Lysidas (129) : ne considère pas cette pièce comme du Uranie : aime à la fois comédie ET tragédie
« vrai théâtre » (= tragédie) Lysidas reconnaît lui-même qu’il est plus difficile d’écrire
Climène : pièce trop osée une comédie (« il faut peindre d’après nature ») qu’une
tragédie. Faire rire les honnêtes hommes est une
entreprise ambitieuse !
Climène (130) rétorque qu’elle n’a pas ri alors qu’elle
s’estime honnête. Idem pour le Marquis
Lysidas : aversion pour la cour (qui a aimé la pièce) Dorante : accuse Lysidas d’être un dramaturge raté
doublé d’un pédant ; défend les goûts des courtisans en
matière de théâtre.
Uranie : courtisans = gens d’expérience en matière d’art
→ Elle accuse les poètes ratés (comme Lysidas) de
jalousie
Lysidas : L’Ecole des femmes ne respecte pas les règles Dorante rappelle que les règles n’ont été théorisées
Séquence 5 L’Ecole des femmes
classiques qu’après-coup.
La première des règles doit toujours être de plaire au
public !
Uranie : les dramaturges obsédés par les règles ne
produisent que de mauvaises pièces.
Dorante : les experts se fourvoient en pensant pouvoir
théoriser les goûts du public.
Lysidas persiste à rappeler que la pièce transgresse les Dorante soutient le contraire
règles (insistance confinant à l’autisme) → Lysidas se montre incohérent dans sa réponse
→ Dorante reproche à Lysidas son excès de technicisme
Lysidas développe plusieurs arguments contre la pièce : Réponse de Dorante :
1. Pas d’action dans l’EDF, uniquement des récits : 1. Beaucoup d’action dans l’EDF ; récits = action en
ce n’est donc pas une pièce dramatique eux-mêmes puisqu’ils viennent alimenter
2. « Des enfants par l’oreille » : vulgarité l’action (en provoquant des réactions chez les
3. Scène valets dans la maison : longue et personnages).
ennuyeuse 2. Uranie : admire la beauté de l’amour qui
4. Arnolphe (fripon) donne trop facilement son triomphe malgré le contrôle du barbon
argent à Horace (caractère incohérent) 3. « Enfants par l’oreille » : utile puisque cela met
5. Sermon « Maximes » : choquant en relief le caractère détestable d’Arnolphe
6. Incohérence du comportement de M. de la 4. Argent donné : Arnolphe ne doit pas
Souche : sérieux puis pathétique confinant au nécessairement être vil en tous points.
comique 5. Scène des valets : il est légitime qu’Arnolphe soit
« puni » (en attendant à la porte) d’avoir choisi
des sots pour élever Agnès
6. Sermon : les excès de langage ne font que
souligner l’extravagance d’Arnolphe
7. Transport amoureux du Vème acte : il est dû au
désespoir d’Arnolphe
Réaction du Marquis (136) : il se met à chantonner pour
ne plus entendre les arguments de Dorante
→ Aveu d’impuissance
Argumentation peu équilibrée. Les partisans de Molière ont souvent une position privilégiée : répondant aux
attaques, ils ont presque toujours le dernier mot.
Par ailleurs, les détracteurs du dramaturge font preuve de bien peu d’esprit : ils ne perçoivent pas l’ironie dans les
propos de leurs contradicteurs et ont bien peu de répartie pour des gens lettrés !
Le débat ne semble pas tranché. Il s’achève sur le dîner sans qu’aucun consensus n’ait été trouvé.
Molière feint donc de renvoyer le lecteur à sa propre opinion après avoir entendu les deux partis débattre.
En vérité, le débat est largement à décharge (cf. question 3). Difficile donc de ne pas se ranger du côté du
dramaturge !
Passage étudié :
Acte III scène 4 : De « Agnès m’a confirmé le retour de son maître » (v. 877) à « Riez donc un peu » (v. 926)
Activité préalable :
- Mettre en voix le début de la scène
Résumé :
■ Arnolphe a exigé d’Agnès qu’elle chasse Horace en lui lançant une pierre (un « grès ») par la fenêtre.
■ Comme il rencontre Horace sur la place, Arnolphe demande au jeune homme de lui apprendre comment vont ses
« amourettes ».
■ Horace lui fait alors le récit de l’accueil qui lui a été réservé chez M. de la Souche.
Enjeux du texte :
- Etonnante évolution du caractère d’Agnès : elle devient ingénieuse (lettre jointe à la pierre)
- Récit plutôt qu’action
- Confidence maladroite, déplacée du jeune Horace : importance capitale de la double identité d’Arnolphe
pour l’intrigue (une fois de plus !)
Problématique :
En quoi le public apprend-il de la bouche d’Horace que le comportement d’Agnès ‘est notablement modifié ?
- Vous allez répondre à cette problématique en faisant un plan détaillé de commentaire (même travail que
celui demandé au contrôle).
- La feuille et les questions vont vous guider dans ce travail.
- N’oubliez pas de structurer votre réponse : citation – explication – procédé (champ lexical ; figure de style ;
…) lorsque cela vous est possible.
- Donnez un titre à chaque axe ainsi qu’à chaque sous-partie.
- Rédigez l’introduction et la conclusion en vous appuyant sur la méthode vue en classe.
Déroulement :
Introduction :
■ Amorce : vous pouvez citer les règles de théâtre classique (et notamment celle que Molière transgresse ici)
■ Présentation de l’extrait : que s’est-il passé avant (qui permette de mieux comprendre l’extrait)
■ Problématique
■ Plan : à compléter une fois que vous aurez trouvé un titre pour vos axes
(ex. de formulation : « Après avoir vu que ………, nous étudierons…….. »)
■ Quelques verbes pour varier ses annonces de plan : voir ; analyser ; s’intéresser à ; porter sa réflexion sur ;
examiner ; considérer ; étudier ; rechercher ; comparer ; détailler ; envisager ; explorer ; vérifier ; poursuivre ; se
demander ; regarder ; s’attacher à
(Amorce)________________________________________________________________________________
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______________________________________________________________________________________________
______________________________________________________________________________________________
______________. (Présentation de l’extrait)__________________________________________________________
______________________________________________________________________________________________
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______________________________________________________________________________________________
______________________________________________________________________________________________
____________________________________________. (Problématique)____________________________________
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(Annonce du plan)________________________________________________________________________
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______________________________________________________________________________________________
______________________________________________________________________________________________
_____________________________________________________________________ .
Plan détaillé :
I/ …………………………………………………………………………………………………………………..
1) …………………………………………………………………………………………………………………..
Qu’est-ce qu’Arnolphe demande à Horace au début de la scène ? Le jeune homme s’exécute-t-il ? Comment appelle-
t-on des propos tenus à quelqu’un et censés rester secrets ?
2) …………………………………………………………………………………………………………………..
En quoi Arnolphe se livre-t-il dans cette scène à un « double jeu » ?
Idée directrice :
3) …………………………………………………………………………………………………………………..
En quoi la confidence d’Horace est-elle comique ?
Idée directrice :
II/ …………………………………………………………………………………………………………………..
1) …………………………………………………………………………………………………………………..
Comment Molière expose-t-il à son public ce qui s’est passé entre Agnès et Horace ? En quoi est-ce surprenant pour
du théâtre ?
Idée directrice :
■
Séquence 5 L’Ecole des femmes
2) …………………………………………………………………………………………………………………..
Qu’a fait Agnès ? A-t-elle obéi à Arnolphe ? En quoi est-ce surprenant ?
Idée directrice :
3) …………………………………………………………………………………………………………………..
Comment le caractère d’Agnès a-t-il évolué ? Est-ce étonnant ? Cela respecte-t-il les règles du théâtre classique ?
Idée directrice :
Conclusion :
■ Résumé des axes : il faut reformuler l’idée essentielle de chaque axe (en quoi cette idée répond-elle bien à la
problématique ?)
■ Ouverture : vous pouvez éventuellement parler des critiques qui ont été faites à Molière par rapport à cet extrait,
ainsi que de la réponse de Molière (si vous la connaissez !)
(Ouverture)_______________________________________________________________________________
______________________________________________________________________________________________
Séquence 5 L’Ecole des femmes
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_________________________________________________________________________________ .
Acte III scène 4 : plan détaillé de commentaire de texte
Correction
1) La confidence d’Horace
Qu’est-ce qu’Arnolphe demande à Horace au début de la scène ? Le jeune homme s’exécute-t-il ? Comment appelle-
t-on des propos tenus à quelqu’un et censés rester secrets ?
■ En vérité, il agit pour son propre compte en s’assurant qu’Agnès lui a bien obéi :
Métonymie : « Comment d’un grès ? » (v. 880)
■ Retournement de situation :
Horace apprend à Arnolphe qu’Agnès a cherché à déjouer les plans du barbon : « Un trait hardi qu’a fait cette
jeune beauté » (v. 898)
■ Arnolphe est donc pris à son propre piège : Horace lui demande, en ami, de s’amuser le l’ingéniosité de la jeune
Agnès (« Riez donc un peu », 926)
Le comique naît donc du fait qu’Arnolphe se trouve forcé de rire de son propre malheur ! (Did. : « Arnolphe
rit d’un ris forcé »)
Idée directrice : Molière expose les aventures d’Horace d’une façon originale.
2) Le stratagème d’Agnès
Qu’a fait Agnès ? En quoi est-ce surprenant ?
Idée directrice : Agnès va créer la surprise en cherchant à déjouer les plans d’Arnolphe.
Idée directrice : Le caractère d’Agnès a subi une mutation aussi brutale qu’inattendue.
■ Molière impute ce « miracle » à l’amour, force capable de faire changer du tout au tout un caractère selon lui :
« D’un avare à l’instant, il fait un libéral, / Un vaillant d’un poltron, un civil d’un brutal » (906-907)
Séquence 5 L’Ecole des femmes
Texte : acte III scène 4
Horace. Arnolphe.
[…] Agnès m’a confirmé le retour de ce maître, Le grès vous a mis en déroute ;
En me chassant de là d’un ton plein de fierté, Mais cela ne doit pas vous étonner.
Accompagné d’un grès que sa main a jeté.
Horace.
Arnolphe. Sans doute,
Comment d’un grès ? Et j’ai compris d’abord que mon homme était là,
Qui, sans se faire voir, conduisait tout cela.
Horace. Mais ce qui m’a surpris, et qui va vous surprendre,
D’un grès de taille non petite, C’est un autre incident que vous allez entendre ;
Dont on a par ses mains régalé ma visite. Un trait hardi qu’a fait cette jeune beauté,
Et qu’on n’attendrait point de sa simplicité.
Arnolphe. Il le faut avouer, l’amour est un grand maître :
Diantre ! ce ne sont pas des prunes que cela ! Ce qu’on ne fut jamais il nous enseigne à l’être ;
Et je trouve fâcheux l’état où vous voilà. Et souvent de nos mœurs l’absolu changement
Devient, par ses leçons, l’ouvrage d’un moment ;
Horace. De la nature, en nous, il force les obstacles,
Il est vrai, je suis mal par ce retour funeste. Et ses effets soudains ont de l’air des miracles ;
D’un avare à l’instant il fait un libéral,
Arnolphe. Un vaillant d’un poltron, un civil d’un brutal ;
Certes, j’en suis fâché pour vous, je vous proteste. Il rend agile à tout l’âme la plus pesante,
Et donne de l’esprit à la plus innocente.
Horace. Oui, ce dernier miracle éclate dans Agnès ;
Cet homme me rompt tout. Car, tranchant avec moi par ces termes exprès :
« Retirez-vous : mon âme aux visites renonce ;
Arnolphe. Je sais tous vos discours, et voilà ma réponse, »
Oui. Mais cela n’est rien ; Cette pierre ou ce grès dont vous vous étonniez
Et de vous raccrocher vous trouverez moyen. Avec un mot de lettre est tombée à mes pieds ;
Et j’admire de voir cette lettre ajustée
Horace. Avec le sens des mots et la pierre jetée.
Il faut bien essayer, par quelque intelligence, D’une telle action n’êtes-vous pas surpris ?
De vaincre du jaloux l’exacte vigilance. L’amour sait-il pas l’art d’aiguiser les esprits ?
Et peut-on me nier que ses flammes puissantes
Arnolphe. Ne fassent dans un cœur des choses étonnantes ?
Cela vous est facile. Et la fille, après tout, Que dites-vous du tour et de ce mot d’écrit ?
Vous aime. Euh ! n’admirez-vous point cette adresse
d’esprit ?
Horace. Trouvez-vous pas plaisant de voir quel personnage
Assurément. A joué mon jaloux dans tout ce badinage ?
Dites.
Arnolphe.
Vous en viendrez à bout. Arnolphe.
Oui, fort plaisant.
Horace. (Arnolphe rit d’un ris forcé.)
Je l’espère.
Séquence 5 L’Ecole des femmes
Séance 8 : La comédie-ballet
Histoire des arts
Objectifs :
- Connaissances sur le genre de la comédie-ballet
- Spécificités du français du XVIIème (français restitué)
- Aperçu de ce qu’aurait pu être une mise en scène du temps de Molière
Déroulement :
1. Repères sur la comédie-ballet
Lecture de la synthèse
Questions
Correction
DVD 1, Acte I scène 1 ; 0 → 10’’13 (« Me ferez-vous voir votre petite drôlerie ? »), sans sous-titrage
Questions :
a) Sentiment des élèves ? (remarques libres)
b) Scène surprenante ? inhabituelle ? Pourquoi ?
o Français restitué : sonorités différentes
o Costumes
o Maquillage : comédiens grimés (vieillis par maquillage)
o Jeu frontal : conditions de l’époque = salles mal éclairées
o Eclairage à la bougie
→ Bref : mise en scène dans les conditions supposées de l’époque !
c) A quoi voit-on qu’il s’agit ici d’un spectacle « total » ?
o Théâtre + danse + chorégraphie + musique (orchestre)
DVD 1, Acte II scènes 3 & 4, 43’’46 (« Hola, monsieur le philosophe, vous arrivez tout à propos avec votre
philosophie. ») → 1’00’’30 (Ah vous voilà ! Je m’allais mettre en colère contre vous. »), sous-titrage
Question :
o Comique dans cette scène ?
→ Caractère, mots
Question :
o Même question : spectacle total ?
Barème de correction :
Introduction
Amorce 1
Présentation de l’extrait 1,5
6
Problématique 1,5
Plan 2
Développement
Idées générales des parties 0,5
Titre des sous-parties 2 (0,5 / ss-partie)
Transitions 1 (0,5 / transition)
Arguments des sous-parties 3,5 (0,5 / ss-partie) 14
Citations / procédés /
7 (1 / ss-partie)
interprétations
BONUS : conclusion
Résumé des axes 1
1,5
Ouverture 0,5
Séquence 5 L’Ecole des femmes
CONSIGNE :
■ A l’aide de ce polycopié, rédigez le plan détaillé de commentaire de l’acte IV, scène 4.
■ Dans cette scène, Arnolphe veut apprendre à Alain et Georgette à se méfier davantage. Il demande à
ses valets de faire comme s’il était Horace, afin qu’ils puissent s’entraîner à empêcher le jeune homme
d’entrer.
■ RAPPEL : la trame polycopiée vous est proposée, et non imposée ! Vous pouvez choisir de vous lancer
dans votre propre plan détaillé de commentaire.
NOTE COMMENTAIRE
/ 20
BARÈME :
Introduction
Amorce 1
Présentation de l’extrait 1,5
Problématique 1,5 /6
Plan 2
Développement
Idée générale de la 3ème partie 0,5
Titre des sous-parties 2 (0,5 / ss-partie)
Transitions 1 (0,5 / transition) / 14
Arguments des sous-parties 3,5 (0,5 / ss-partie)
Citations / procédés / interprétations 7 (1 / ss-partie)
BONUS : conclusion
Résumé des axes 1
Ouverture 0,5
/ 1,5
Séquence 5 L’Ecole des femmes
INTRODUCTION (6 points) :
■ Amorce : Vous pouvez parler des rapports maître / valets à cette époque.
■ Présentation de l’extrait : Que s’est-il passé avant (qui permette de mieux comprendre l’extrait) ?
■ Problématique : Formulez une seule question dont la réponse puisse englober tous les axes de lecture.
Ex. : « Comment… » ; « En quoi… »
■ Plan : A compléter avec les axes de lecture qui vous sont donnés dans le développement
(ex. de formulation : « Après avoir vu que ………, nous étudierons…….. »)
■ Quelques verbes pour varier ses annonces de plan : voir ; analyser ; s’intéresser à ; porter sa réflexion sur ;
examiner ; considérer ; étudier ; rechercher ; comparer ; détailler ; envisager ; explorer ; vérifier ; poursuivre ; se
demander ; regarder ; s’attacher à
(Amorce)________________________________________________________________________________
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____________________________________________. (Problématique)____________________________________
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(Annonce du plan)________________________________________________________________________
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Séquence 5 L’Ecole des femmes
DEVELOPPEMENT (14 points) :
■ Enoncez l’idée générale de la 3ème partie (aidez-vous du titre).
■ Inspirez-vous des questions : trouvez un titre à chaque sous-partie (sauf celles qui en ont déjà un !).
■ Trouvez un argument pour chaque sous-partie.
■ Illustrez systématiquement vos arguments : citation / procédé / explication.
■ Chaque sous-partie doit avoir un lien avec l’idée générale de la partie.
■ N’oubliez pas la transition entre les parties.
■ Citation : ……………………………………………………………………………………………………………..
■ Procédé : ……………………………………………………………………………………………………………..
■ Explication : ………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………….
2) ……………………………………………………………..
Comment Arnolphe procède-t-il pour mettre ses valets de son côté ?
………………………………………………………………………………………………………………………….
■ Citation : ……………………………………………………………………………………………………………..
■ Procédé : ……………………………………………………………………………………………………………..
■ Explication : ………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………….
3) ……………………………………………………………..
Montrez qu’Arnolphe retrouve finalement son autorité sur ses serviteurs.
■ Citation : ……………………………………………………………………………………………………………..
■ Procédé : ……………………………………………………………………………………………………………..
■ Explication : ………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………….
Séquence 5 L’Ecole des femmes
TRANSITION : ……………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………….
■ Citation : ……………………………………………………………………………………………………………..
■ Procédé : ……………………………………………………………………………………………………………..
■ Explication : ………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………….
■ Citation : ……………………………………………………………………………………………………………..
■ Procédé : ……………………………………………………………………………………………………………..
■ Explication : ………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………….
TRANSITION : ……………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………….
1) ……………………………………………………………………..
Montrez qu’Alain et Georgette vont profiter de la situation pour inverser le rapport de force.
………………………………………………………………………………………………………………………….
■ Citation : ……………………………………………………………………………………………………………..
■ Procédé : ……………………………………………………………………………………………………………..
■ Explication : ………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………….
Séquence 5 L’Ecole des femmes
2) Le stéréotype du valet.
Quels autres aspects de leur personnalité rendent les deux valets comiques ?
………………………………………………………………………………………………………………………….
■ Citation : ……………………………………………………………………………………………………………..
■ Procédé : ……………………………………………………………………………………………………………..
■ Explication : ………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………………………….
______________________________________________________________________________________________
______________________________________________________________________________________________
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(Ouverture)_______________________________________________________________________________
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Séquence 5 L’Ecole des femmes
Texte : acte IV, scène 4
Arnolphe veut apprendre à Alain et Georgette à se méfier davantage. Il demande à ses valets de
faire comme s’il était Horace, afin qu’ils puissent s’entraîner à empêcher le jeune homme d’entrer.
Alain. Georgette.
Monsieur... Vous êtes un benêt, un impudent.
Arnolphe. Arnolphe.
Approchez-vous : vous êtes mes fidèles, Fort bien.
Mes bons, mes vrais amis, et j’en sais des nouvelles. « Je ne suis pas un homme à vouloir rien pour rien ;
Je sais, quand on me sert, en garder la mémoire ;
Alain. Cependant, par avance, Alain, voilà pour boire ;
Le Notaire... Et voilà pour t’avoir, Georgette, un cotillon :
(Ils tendent tous deux la main, et prennent l’argent.)
Arnolphe. Ce n’est de mes bienfaits qu’un simple échantillon.
Laissons, c’est pour quelque autre jour. Toute la courtoisie enfin dont je vous presse,
On veut à mon honneur jouer d’un mauvais tour ; C’est que je puisse voir votre belle maîtresse. »
Et quel affront pour vous, mes enfants, pourrait-ce être,
Si l’on avait ôté l’honneur à votre maître ! Georgette, le poussant.
Vous n’oseriez après paraître en nul endroit, À d’autres.
Et chacun, vous voyant, vous montrerait au doigt.
Donc, puisque autant que moi l’affaire vous regarde, Arnolphe.
Il faut de votre part faire une telle garde, Bon cela.
Que ce galant ne puisse en aucune façon...
Alain, le poussant.
Georgette. Hors d’ici.
Vous nous avez tantôt montré notre leçon.
Arnolphe.
Arnolphe. Bon.
Mais à ses beaux discours gardez bien de vous rendre.
Georgette, le poussant.
Alain. Mais tôt.
Oh ! vraiment.
Arnolphe.
Georgette. Bon. Holà ! c’est assez.
Nous savons comme il faut s’en défendre.
Georgette.
Arnolphe. Fais-je pas comme il faut ?
S’il venait doucement : « Alain, mon pauvre cœur,
Par un peu de secours soulage ma langueur. » Alain.
Est-ce de la façon que vous voulez l’entendre ?
Alain.
Vous êtes un sot. Arnolphe.
Oui, fort bien, hors l’argent, qu’il ne fallait pas prendre.
Arnolphe. (À Georgette.)
Bon. « Georgette, ma mignonne, Georgette.
Tu me parais si douce et si bonne personne. » Nous ne nous sommes pas souvenus de ce point.
Georgette. Alain.
Vous êtes un nigaud. Voulez-vous qu’à l’instant nous recommencions ?
Alain. Alain.
Vous êtes un fripon. Vous n’avez rien qu’à dire.
Correction de l’évaluation
Introduction
AMORCE : Les rapports entre maîtres et valets sont souvent source de comique dans le théâtre classique, et tout
particulièrement dans les œuvres de Molière. L’Ecole des femmes, première « grande comédie » du dramaturge, ne
déroge pas à cette règle.
RESUME : Le spectateur y partage les états d’âme d’Arnolphe, un bourgeois désirant être anobli. Le barbon est en
effet rongé par le doute et la jalousie lorsqu’il apprend qu’Agnès, sa pupille et future femme, est courtisée par un jeune
premier. Après avoir sévèrement réprimandé ses valets, censés maintenir la jeune femme à l’écart du monde, il décide
de modifier son comportement à leur égard afin de s’assurer leur fidélité.
PROBLEMATIQUE : En quoi cette nouvelle stratégie va-t-elle être une source de comique ?
PLAN 1 : Arnolphe va abandonner un temps ses droits de maître afin d’inciter ses valets à participer pleinement à la
répétition théâtrale qu’il leur propose. Ces derniers vont ainsi pouvoir se venger en toute impunité des brimades
passées, et faire rire par la même occasion le spectateur.
PLAN 2 : [Après avoir analysé le changement d’attitude d’Arnolphe vis-à-vis d’Alain et Georgette, nous verrons en
quoi la répétition théâtrale proposée par le barbon va offrir aux valets une formidable occasion de se venger de leur
maître et de faire rire par la même occasion le public.]
Conclusion
RESUME : Ainsi, la qualité des relations entre Arnolphe et ses valets fluctuent au gré des besoins du barbon : il
adopter un ton cajoleur lorsqu’il s’agit d’obtenir l’adhésion d’Alain et Georgette. Il les incite en effet à se prêter au jeu
d’une répétition théâtrale. Afin de les préparer à une probable tentative d’intrusion de la part d’Horace, il se propose
d’endosser lui-même le rôle du jeune homme. Le vernis se craquelle bien vite : le barbon en revient à un autoritarisme
beaucoup plus sommaire une fois son but atteint. Cependant, le jeu de rôle du maître aura offert une occasion en or
pour les servants de se venger des humiliations passées et de grapiller quelques écus par la même occasion. La
comédie bat son plein.
OUVERTURE : Le thème du conflit maître-valet, ici suggéré par Molière, ne restera pas sans écho dans la littérature.
Marivaux reprendra par exemple cette question à son compte dans L’Ile des esclaves, ouvrant par la même occasion
le débat sur le sort scandaleux réservé aux servants à cette époque.
Corrigé de l’évaluation
INTRODUCTION
Les rapports entre maîtres et valets sont souvent source de comique dans le théâtre classique, et tout
particulièrement dans les œuvres de Molière. L’Ecole des femmes, première « grande comédie » du dramaturge, ne
déroge pas à cette règle. Le spectateur y partage les états d’âme d’Arnolphe, un bourgeois désirant être anobli. Le
barbon est en effet rongé par le doute et la jalousie lorsqu’il apprend qu’Agnès, sa pupille et future femme, est
courtisée par un jeune premier. Après avoir sévèrement réprimandé ses valets, censés maintenir la jeune femme à
l’écart du monde, il décide de modifier son comportement à leur égard afin de s’assurer leur fidélité. En quoi cette
nouvelle stratégie va-t-elle être une source de comique ?
Arnolphe va abandonner un temps ses droits de maître afin d’inciter ses valets à participer pleinement à la
répétition théâtrale qu’il leur propose. Ces derniers vont ainsi pouvoir se venger en toute impunité des brimades
passées, et faire rire par la même occasion le spectateur.
Après avoir analysé le changement d’attitude d’Arnolphe vis-à-vis d’Alain et Georgette, nous verrons en quoi
la répétition théâtrale proposée par le barbon va offrir aux valets une formidable occasion de se venger de leur maître
et de faire rire par la même occasion le public.
ETAPES À RETROUVER : PRÉSENTATION DE L’EXTRAIT - PLAN N°1 - PROBLÉMATIQUE -PLAN N°2 - AMORCE
CONCLUSION
Ainsi, la qualité des relations entre Arnolphe et ses valets fluctuent au gré des besoins du barbon : il adopter
un ton cajoleur lorsqu’il s’agit d’obtenir l’adhésion d’Alain et Georgette. Il les incite en effet à se prêter au jeu d’une
répétition théâtrale. Afin de les préparer à une probable tentative d’intrusion de la part d’Horace, il se propose
d’endosser lui-même le rôle du jeune homme. Le vernis se craquelle bien vite : le barbon en revient à un autoritarisme
beaucoup plus sommaire une fois son but atteint. Cependant, le jeu de rôle du maître aura offert une occasion en or
pour les servants de se venger des humiliations passées et de grapiller quelques écus par la même occasion. La
comédie bat son plein.
Le thème du conflit maître-valet, ici suggéré par Molière, ne restera pas sans écho dans la littérature.
Marivaux reprendra par exemple cette question à son compte dans L’Ile des esclaves, ouvrant par la même occasion
le débat sur le sort scandaleux réservé aux servants à cette époque.
■ C : « mes fidèles / Mes bons, mes vrais amis » → « mes enfants »
■ P : gradation dans l’affection apparente qu’il leur porte + recours à des adjectifs possessifs
■ I : Il veut les amadouer en feignant d’avoir de l’affection pour eux. Il fait donc preuve d’hypocrisie.
3) L’autorité retrouvée.
Argument : Même s’il s’adoucit, Arnolphe n’en reste pas moins le maître.
TRANSITION : Si Arnolphe choisit de recourir à la persuasion plutôt qu’à la force sur ses valets, c’est parce qu’il
est animé par certaine crainte.
1) La crainte d’Arnolphe.
Argument : Arnolphe impose cette répétition théâtrale à ses domestiques car il craint de ne voir le jeune Horace
s’introduire de nouveau chez lui en son absence.
Séquence 5 L’Ecole des femmes
TRANSITION : « L’entraînement » proposé par Arnolphe va engendrer une situation équivoque, propice au rire.
■ C / P / I : « Vous êtes un nigaud » ; « Vous êtes un benêt, un impudent » → lexique dépréciatif (comique de mots)
→ les deux valets s’en donnent à cœur joie. Par ailleurs, l’absence de guillemets interpelle le lecteur :les deux valets
jouent-ils vraiment la comédie (comique de situation)?
■ C / P / I : « le poussant » x3 → didascalies (comique de geste) → montrent que les domestiques joignent le geste à
la parole.
2) Le stéréotype du valet.
Argument : Le comique est également assuré par le caractère des valets.
■ C / P / I : Le langage utilisé est également source de comique → Georgette : « Fais-je pas comme il faut ? » →
ignorance de l’usage de la négation → rend le personnage davantage fruste.
■ C / P / I : Mais c’est surtout leur cupidité qui déclenche le rire → « (Ils tendent tous deux la main et prennent
l’argent) » → didascalie → les montre en train d’accepter l’argent qu’ils sont censés refuser. Ils vont d’ailleurs
finalement conserver cet argent (« Je vous laisse l’argent »). Arnolphe espère sans doute ainsi acheter leur fidélité.