Vous êtes sur la page 1sur 4

Paul Durand lundi 1er Mai

Français, Dissertation

Au cours du 17ème siècle plus particulièrement en 1674 un auteur nommé « Racine »


écrit une pièce de théâtre « Iphigénie » qui apparait peu à peu comme ses paires en tant que
chefs-d'œuvre du théâtre français notamment avec sa structure atypique en opposition avec
les différentes tragédies déjà existantes.
Iphigénie est-elle véritablement l’héroïne tragique de la pièce de Racine ?
Dans cette problématique trois mots en particulier sont importants : «
véritablement » du latin « veritaulement » qui signifie « conformément à la vérité » une
seconde traduction est possible en utilisant l’origine du mot soit « veritas -abilis » ( dérivé de
verus = vrai ) ainsi que « -mente » qui lui fait référence à l’esprit , les facultés intellectuels. De
plus le deuxième ainsi que le troisième mot forment le groupe de mot suivant : « héroïne
tragique », ce groupe de mot fait référence au terme de « protagoniste », c’est le personnage
central de l’œuvre par conséquent il a de nombreuses responsabilités à travers ses actions.
En effet c’est un personnage qui s’oppose souvent à l’amour, qui est notamment soumis aux
lois de la tragédie et surtout qui fait preuve d’un honneur à toutes épreuves.
Nous pouvons donc nous demander : « Iphigénie caractérise-t-elle réellement le
personnage vertueux habituellement présent dans les tragédies classiques à travers l’œuvre
Iphigénie de Racine.
Dans un premier temps nous verrons que Iphigénie représente un modèle d’héroïne
tragique puis dans un second temps les différentes raisons qui montrent que la figure
tragique traditionnelle n’est pas représentée à travers le personnage d’Iphigénie.

Iphigénie représente un modèle d’héroïne tragique classique du théâtre aux 17 ème


siècle. Tout d’abord à travers les problèmes moraux qui l’accompagnent tous au long de la
pièce. Ces problèmes possèdent une importance majeure car ils permettent aux lecteurs de
retrouver les fondations d’une tragédie. En effet ce sont des points majeurs qui peuvent être
dans notre cas montré par son mariage avec Achille qui n’émerge pas à cause de son destin,
la volonté des dieux. De plus ces dilemmes ne forment pas la volonté de l’héroïne tragique,
ils apparaissent sous forme d’accident. Par conséquent l’amour est un dilemme récurrent
dans les tragédies car il permet de découvrir la personnalité ou du moins la sensibilité de
chaque personnage. Nous pourrions notamment utiliser l’amour de Monime dans l’œuvre
Mithridate. Monime est très hésitante quant à son amour, elle n’arrive pas à se décider entre
Mithridate (le héros tragique) et Xipharès (fils de Mithridate). Ce dilemme forme une grande
partie de l’intrigue de cette pièce de théâtre. Ensuite de manière plus générale, des choix
présents dans Iphigénie rappellent d’autre œuvres tragiques, nous pouvons donc retrouver
des similitudes entre l’œuvre porté à notre étude ainsi que les tragédies les mieux écrient du
17ème siècle. En effet un mot important est au cœur de l’intrigue dans beaucoup de tragédie
« sauver » Iphigénie a dû choisir entre sacrifier sa propre vie ou sacrifier la volonté de son
peuple par conséquent elle se prive de ses intérêts pour favoriser ceux de son peuple. C’est
un choix important qui permet de mieux comprendre le personnage ainsi que de retrouver
les traits classiques d’une héroïne tragique. De plus un autre mot important est nécessaire
pour montrer l’importance des choix, l’honneur, notre héroïne tragique aurait pu fuir le
potentiel danger mais elle a suivi sa destinée ou du moins ce qui semblait l’être. En guise
d’exemple nous pouvons prendre Andromaque de Racine. Dans cette œuvre Andromaque,
l’héroïne tragique doit choisir entre suivre sa volonté, son amour avec Hector ou sacrifier son
fils. Cet exemple permet de comprendre que les choix des héroïnes tragiques n’importent
pas que ces derniers, ils importent dans la plupart des cas les proches des héroïnes ce qui
montre la tendance tragique.
Pour conclure, nous venons de voir que Iphigénie exposent des dilemmes moraux
importants ainsi que des choix de manière plus vastes qui rappellent les figures tragiques des
plus grandes tragédies. Nous allons montrer que l’héroïne tragique de notre pièce joue un
rôle primordial pour le développement de l’histoire par la suite nous montrerons l’incapacité
d’échapper aux lois de la tragédie.
À travers le personnage d’Iphigénie, on retrouve le point central de l’histoire, son
sacrifice et c’est notamment grâce à la personnalité de notre héroïne tragique qu’autant de
personnage peuvent s’exprimer dans cette œuvre. Elle est autant le personnage principal que
l’élément qui permet l’avancement de l’histoire à travers les solutions, failles qui permettent
aux différents personnages d’intervenir. Iphigénie a beau être une œuvre éponyme, elle ne
tourne pas autour de sa figure tragique. Cette pièce arrive véritablement a incorporé des
personnages qui ont une place tous aussi importante que l’héroïne tragique, le point central.
Le personnage d’Antigone remplit aussi ce rôle dans l’œuvre de Sophocle, c’est à travers ses
actions qu’elle arrive à donner autant d’importance à des personnages mineure de la pièce.
Nous pouvons notamment penser aux différents gardes et plus particulièrement celui qui lui
fait parvenir la lettre de Créon. Si Iphigénie arrive à faire avancer l’histoire elle n’arrive
cependant pas à fuir aux lois de la tragédie. Ces lois s’organisent autour du désespoir du
personnage tragique. Elles représentent la longue route qui mène la figure tragique à sa
propre mort. Dans notre cas, c’est visible à travers l’échec du mariage entre Achille et
Iphigénie qui a un impact conséquent sur le moral de notre héroïne qui est prêt à suivre les
ordres de son père. Sans oublier les sentiments de Clytemnestre, sa propre mère qui doivent
grandement impacter la vision ainsi que les décisions d’Iphigénie. Dans Phèdre de Racine, le
personnage principal est victime de ses propres sentiments ainsi que de sa destinée ce qui
provoque sa propre fin. À noter que les lois de la tragédie sont dans la plupart des cas
impossible à éviter.
En résumé, nous avons vu qu’Iphigénie possède un rôle primordial pour le
développement de l’œuvre. Nous allons à présent démontrer que Iphigénie ne représente
pas l’héroïne tragique classique.

En premier lieu, le destin est dans l’incapacité d’exaucer ses propres règles sur
Iphigénie. C’est notamment visible à travers le fait qu’elle ne soit pas morte, provoquée sa
propre mort ou même le fait qu’elle n’a réellement jamais été confrontée à une puissance
ennemie. Ces raisons montrent bien que Iphigénie n’est pas concernée par cette malédiction
et par conséquent Eriphile doit représenter cette figure tragique. Si le destin n’arrive pas à
exaucer ses règles c’est parce que Iphigénie a beaucoup de soutien contrairement à Ériphile
qui comme une figure tragique classique se bat seule et surtout fait preuve d’une ténacité à
toutes épreuve. Dans Le Cid Chimène fait face au même problème car elle peut être
considérée comme une figure tragique à travers les dilemmes moraux qui l’impactent, nous
pouvons notamment penser à la relation avec Don Rodrigue qui afflige énormément
Chimène cependant elle ne meurt pas et n’a par conséquent pas reçu le châtiment de son
destin. De plus nous pouvons remarquer que Iphigénie ne peut pas s’identifier directement
comme une héroïne tragique parce qu’elle ne possède pas les mêmes traits de caractère. Le
plus évident est sa combativité elle ne prend aucun parti concernant son avenir et le laisse
dans les mains de son père c’est une grande différence à souligner si on compare ce
personnage à une figure tragique classique. Comme dit précédemment l’honneur ainsi que la
manière dont elles combattent leur destin sont importantes. Malgré son rôle primordial
permettant de se rapprocher rapidement du dénouement, elle manque de volonté ce qui
aurait pu rendre l’histoire monotone sans le personnage d’Ériphile. Le dernier point à
souligner est sans doute le fait qu’elle ne pense pas à son bonheur contrairement aux figures
tragiques classiques qui à cause de leur honneur font périr leur potentiel amour et bonheur.
En guise d’exemple nous pouvons prendre le personnage de Camille dans Horace qui ne se
démarque pas par les épreuves qu’elle doit traverser mais bien en tant que femme aimante
qui se base sur les émotions et notamment ceux envers la personne qu’elle aimait. Ces
explications semblent contraires à la perception que nous pouvons avoir d’une protagoniste
tragique.
En résumé, dans cette partie nous avons vu que le destin est dans l’incapacité
d’exaucer ses propres règles sur le personnage d’Iphigénie mais nous avons aussi fait une
sorte de comparaison entre le personnage d’Iphigénie et les traits de caractère classique
d’une figure tragique. Nous allons maintenant voir qu’Iphigénie ne peut pas être considérée
comme une héroïne tragique car elle ne fait face à aucune opposition et parce qu’elle n’est
pas assez développée dans l’œuvre.
Premièrement, Iphigénie ne fait face à aucune opposition sous plusieurs aspects. Tout
d’abord les conflits, ces conflits ne sont pas centrés autour d’Iphigénie qui doit être le point
central de l’œuvre mais plus autour d’Agamemnon ce qui posent un réel problème pour
cerner le personnage d’Iphigénie et par conséquent lui attribuer le rôle d’héroïne tragique.
Sans revenir sur le fait qu’elle possède un parcours simple qui lui évite de nombreuses
interactions avec différents personnages. Par exemples nous pourrions prendre le
personnage de Pauline de l’œuvre Polyeucte de Corneille. En effet ce personnage possède
une histoire plutôt linéaire, sans expériences ou oppositions majeures. Néanmoins différents
dilemmes moraux tel le choix entre l’amour pour son mari (converti au christianisme) ou sa
fidélité envers les dieux païens de son père sont présents. Ce choix déchirant permet de
confirmer son rôle de figure tragique qui peut sans cet élément être remis en question. Dans
un second point nous pouvons reprocher à l’auteur le manque de profondeur concernant le
personnage d’Iphigénie. Ce manque de profondeur conduit une réflexion bridée sur ce
personnage qui n’est en même temps pas le personnage le plus mis en avant de cette œuvre.
Cet argument peut être lié à sa présence qui est souvent limitée. En effet elle n’apparait pas
dans toutes les scènes ce qui rend son développement plus compliqué. Contrairement aux
autres héroïnes tragiques écrites par Racine, Iphigénie ne se différencie pas par sa
complexité psychologique ou sa complexité émotionnelle c’est précisément ce qui la rend
plus simple et donc moins approfondi comparé aux autres créations de Racine.
Nous pourrions illustrer les arguments précédemment cités par le personnage de Monime
dans Mithridate. En effet Monime est très peu décrite dans l’œuvre malgré son importance
majeure. Nous pouvons notamment penser à ses motivations ou ses émotions qui sont très
peu argumentées par l’auteur. De plus c’est un personnage qui est montré comme simple car
elle incarne le stéréotype classique de la femme amoureuse.

Dans une première partie nous avons cherché à montrer qu’Iphigénie représente
l’héroïne tragique classique à travers les problèmes moraux ou les choix qu’elle doit traverser
ou même le rôle primordial qu’elle possède qui permet de faire avancer la tragédie. Nous
avons terminé cette première partie par le fait qu’elle est incapable d’échapper aux lois de la
tragédie.
Dans une seconde partie nous avons expliqué pourquoi Iphigénie ne pouvait pas être
considéré comme une héroïne tragique classique à travers différents points tel que
l’incapacité du destin à appliquer ses règles sur ce personnage, la présence de différences
dans les traits typiques d’une héroïne tragique ou même le manque d’opposition (conflit,
expérience). Nous avons terminé par la partie la plus importante, le manque de
développement autour de ce personnage.
Nous pouvons penser que Iphigénie incarne bien le rôle d’héroïne tragique car elle
fait preuve de courage à travers le fait d’affronter son destin et par conséquent être digne
d’affronter la volonté des dieux. Nous pouvons voir de nombreuse ressemblance avec les
figures tragiques classiques des tragédies. Elle possède la personnalité recherchée dans une
tragédie, une héroïne forte prête à confronter les dieux et assumer son destin en gardant
une sincérité et une fidélité à toutes épreuves.
Pour conclure cette étude nous pourrions nous intéresser à une autre problématique.
Est-ce que les événements vécus par Ériphile ont une incidence sur son comportement
futur ?

Vous aimerez peut-être aussi