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Lors d’une permission, celle-ci lui annonce avoir trouvé dans la rue
un sac contenant une dizaine de pièces d’or et lui propose de les
revendre pour rembourser une partie de la dette et convaincre le
créancier de retirer sa plainte. Alors qu’ils s’apprêtent à mettre ce
plan à exécution, Rahim change subitement d’avis et décide de
remettre le sac à la police.
Guerre d’usure
Un héros, le dernier film du réalisateur Asghar Farhadi, propose,
comme dans ses précédents longs métrages, à la fois un portrait
acerbe de la société iranienne et un conte moral à portée universelle.
En plaçant une histoire d’endettement en son centre, le récit fait
écho au Marchand de Venise, qui nous rappelait déjà que la dette est
avant tout un rapport social reposant sur la confiance, mais
impliquant également une tension irréductible entre la logique
arithmétique et la prise en compte de l’humain.
La mauvaise réputation
A travers cette fable contemporaine, Un héros aborde de
nombreuses autres thématiques socio-économiques tout aussi
actuelles : les difficultés d’insertion d’une frange de la jeunesse, la
domination masculine, le pouvoir personnel des bureaucrates, les
suicides en prison, la solidarité ordinaire dans les couches
populaires, sans oublier l’emprise des médias et désormais des
réseaux sociaux, qui peuvent en un clic faire et défaire les
réputations, véritable capital symbolique individualisé.
Il n’y a que pour cet enfant qu’à la fin son père reste ou devient un
héros. Et pour le père lui-même, la seule chose qui semble importer,
c’est que son fils ait le regard le plus juste possible sur lui.
A. F. : D’une part, cette réputation qui est faite et défaite dans le film
n’est pas simplement le fait des réseaux sociaux. Ceux-ci le font
conjointement à la presse traditionnelle, télévision et journaux. Ce
sont tous ces médias, ensemble, qui procèdent à cette montée et
cette chute racontées dans le film.
:
D’autre part, il ne s’agit pas dans le film de livrer une critique à
charge des réseaux sociaux, car ceux-ci donnent bien sûr aussi une
voix à ceux qui ne l’ont pas, permettent à des individus de pouvoir
s’exprimer. Mais, en l’occurrence, dans cette histoire-là, si un travers
des réseaux sociaux est abordé, il ne s’agit pas de dire que ces
derniers se résument à cet aspect.
Dans le film, vous passez très vite sur la manière dont la fiancée
du « héros » trouve les pièces d’or, élément central du récit,
ainsi que sur l’identité de la femme qui les a perdues, pourquoi ?