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Chapitre 12.

LES ECHANGEURS DE CHALEUR

Parmi les nombreux modes de conversion d’énergie, celui qui consiste à transférer de la
chaleur d’un fluide « chaud » à un fluide « froid » se réalise dans des appareils appelés
échangeurs thermiques. On distingue plusieurs types d’échangeurs thermiques selon que
leur fonctionnement est continu ou discontinu, ou encore selon que les fluides qui
échangent de la chaleur sont séparés par une paroi ou, au contraire, mis en contact direct.
Un autre élément de classification se rapporte au changement de phase éventuel de l’un des
deux fluides : on parlera
• de réchauffeurs ou refroidisseurs en l’absence de changement de phase, et
• d’évaporateurs, générateurs de vapeur, bouilleurs ou condenseurs si l’objectif
poursuivi est la vaporisation, l’ébullition ou la condensation de l’un des deux fluides.

D’autres dénominations mettent encore en évidence l’objectif principal de la conversion


d’énergie ; c’est ainsi par exemple que l’on appelle récupérateurs, préchauffeurs, ou
économiseurs des appareils qui permettent de récupérer de l’énergie thermique, notamment
au bénéfice d’un préchauffage. Les mots surchauffeurs, désurchauffeurs constituent
d’autres exemples de dénominations particulières.

Pour illustrer le sujet et permettre une première familiarisation des étudiants avec ces
appareils très couramment répandus, nous avons inséré quelques éléments usuels de la
technologie des échangeurs thermiques à la fin de ce chapitre. Ils en constituent les deux
derniers paragraphes.

Nous consacrons l’essentiel de ce chapitre au cas des appareils à fonctionnement continu et


pour lesquels l’échange a lieu à travers une paroi. Dans les quatre premiers paragraphes, on
examine successivement les trois sortes d’échangeurs de ce type : selon les sens de
circulation des deux fluides le long de la paroi d’échange, on distingue en effet les
échangeurs à co-courants (ou courants parallèles), les échangeurs à contre-courants, et
enfin les échangeurs à épingles et à courants croisés. Pour les deux premières catégories
d’appareils, la circulation des fluides est organisée d’une façon suffisamment simple pour
correspondre à une formulation aisée des problèmes que pose leur calcul. Celui-ci porte sur
les profils de température le long de la paroi et sur l’aire de celle-ci. Au troisième
paragraphe, on vérifie l’application d’une formule simple et universellement connue, dite
formule de HAUSBRAND, et l’on en propose une adaptation pour le cas des échangeurs à
épingles ou à courants croisés.

A côté des calculs thermiques présentés dans ce chapitre, il ne faut pas oublier les calculs
d’écoulements, notamment de pertes de charge, qui déterminent la puissance nécessaire à
la circulation des deux fluides.

1. Les échangeurs de chaleur à co-courants (courants parallèles)

Le problème à étudier est celui de la transmission calorifique d’un fluide chaud à un fluide
froid à travers une paroi qui les sépare, à laquelle on a donné le nom de surface de chauffe
ou surface d’échange. Le fluide chauffant et le fluide chauffé circulent le long de chaque
face de la paroi dans le même sens : c’est cette disposition que l’on a coutume de désigner
par « co-courants ».
Désignons respectivement par M x et M 0 les débits massiques des fluides chauffant et
chauffé le long de la surface de chauffe, par Tx la température du fluide chauffant et par T0
la température du fluide chauffé. Les indices 1 et 2 se rapportent respectivement à l’entrée
et à la sortie des fluides dans l’échangeur.
Les écarts entre T1x et T2x d’une part, et entre T10 et T20 d’autre part, sont en pratique
suffisamment faibles pour que les chaleurs massiques cx et c0 puissent être considérées
comme constantes.
On considérera également comme constant le coefficient de transmission total à travers la
paroi et l’on supposera nulle toute perte calorifique extérieure, ne retenant pour le moment
que la communication thermique entre les deux fluides. Nous montrerons plus loin
comment on tient compte en pratique de ces pertes.

Figure 12. 1. Echangeur à co-courants.

La puissance calorifique dQ échangée à travers un élément de surface dS est :

dQ = − M x c x dT x = M 0 c 0 dT 0 = U (T x − T 0 ) dS (12.1)

Les signes se justifient par le fait que pour dS >0, on aura dTx <0 et dT0 >0. Nous
appellerons débit de capacité calorifique d’un fluide le produit Mc de ce fluide.
Par intégration entre S=0 et la surface totale S=St, ces équations conduisent à la relation :
T2x T20
Q = ∫
T1x
−M x c x dT x = ∫
T10
M 0 c 0 dT 0

c’est-à-dire :
Q = M x c x (T1x − T2x ) = M 0 c 0 (T20 − T10 ) (12.2)

et permettent en outre d’écrire successivement :

MECA2855 2003 12.2


−dT x dT 0 −d (T x − T 0 )
dQ = = = = U (T x − T 0 )dS (12.1’)
1 1 1 1
+
M x c x M 0 c 0 M x c x M 0 c 0
T1x − T10 1 1
ln = U St ( x x + 0 0 ) (12.3)
x
T2 − T2 0 
M c 
M c
1 1
T1x − T10 U St ( x x + 0 0 )
ou x 0
= e M c M c
T2 − T2
1 1
Posons : a2  + 0 0
 x x
M c 
M c
Les équations (12.2) et (12.3) permettent de résoudre les deux principaux problèmes
d’échangeurs du type envisagé :

a. Projet d’un échangeur :


connaissant M x , c x , T1x et M 0 , c 0 , T10 , ainsi que T2x ou T20 , on calcule :
- T20 et T2x , au moyen de l’équation (12.2)
- St , l’aire de la surface d’échange au moyen de l’équation (12.3).

b. Analyse du fonctionnement d’un échangeur :


connaissant M x , c x , T1x et M 0 , c 0 , T10 , ainsi que St , on calcule :
- T20 et T2x , par la résolution simultanée des équations (12.2) et (12.3).

Les mêmes équations permettent de trouver l’expression des profils longitudinaux de


températures :
T x = f x (S ) et T 0 = f 0 (S )
On a en effet :
M x c x (T1x − T x ) = M 0 c 0 (T 0 − T10 ) (12.4)
et
T1x − T10
x 0
= exp (a 2 U S ) (12.5)
T −T
On en déduit :
M x c xT1x + M 0 c 0T10 M x c x
T0 = − (T1x − T10 ) exp (− a 2 U S ) (12.6)
 x x
M c +M c  0 0  x x
M c +M c  0 0

 x x x
M c T1 + M c T1 0 0 0
M 0 c 0
Tx = + (T1x − T10 ) exp (−a 2 U S ) (12.7)
 x x
M c +M c  0 0  x x
M c +M c  0 0

Posons :
M x c xT1x + M 0 c 0T10
T∞ 
M x c x + M 0 c 0
Les équations (12.6) et (12.7) sont du type :
T 0 = T∞ − b12 exp (−a 2 U S )
T x = T∞ + b22 exp ( −a 2 U S )

MECA2855 2003 12.3


On reconnaît facilement que ces expressions sont celles des courbes exponentielles
représentées à la figure 12.1. Ces courbes ont une asymptote commune :
lim T 0 = lim T x = T∞
S →∞ S →∞

On note que la température T∞ est la moyenne pondérée de T10 et T1x que l’on obtiendrait
si l’on mélangeait les deux fluides suivant les débits M 0 et M x . On remarque enfin que
dans ce type d’échangeur l’écart de température (T x − T 0 ) varie fortement le long de la
surface d’échange : le flux de chaleur est grand près de l’entrée, et petit près de la sortie.

Si l’on désire introduire les pertes calorifiques vers l’extérieur, appelées pertes par
rayonnement de l’échangeur, on les impute au fluide chauffant en considérant qu’elles
représentent la fraction r de la puissance (flux d’énergie) qu’il cède. L’équation (12.1)
s’écrit alors :
dQ = −(1 − r ) M x c x dT x = M 0 c 0 dT 0 = U (T x − T 0 ) dS (12.8)

et dans tous les calculs effectués ci-dessus, le terme M x c x doit être multiplié par (1-r). On
appelle encore rendement de l’échangeur l’expression :
η =1− r .

Un cas particulier important à envisager est celui où l’un des fluides reste à température
constante parce qu’il se vaporise ou se condense. Supposons d’abord que ce soit le fluide
chauffé (évaporateur) :
T 0 = T10 = T20
Dans ce cas, en négligeant les pertes par rayonnement, on a :
dQ = − M x c x dT x = U (T x − T 0 ) dS
d’où
Q = M x c x (T1x − T2x )
et
dT x d (T x − T 0 ) U
= = − x x dS
x
T −T 0 x
T −T 0 
M c
ce qui donne :
T x −T0 U
= exp (− x x S ) (12.9)
x
T1 − T 0 
M c
L’équation (12.9) est celle de l’exponentielle représentée à la figure 12.2(a). Ce résultat est
évidemment indépendant du sens de la circulation du fluide qui subit le changement de
phase.
Si c’est, par contre, le fluide chauffant qui est à température constante (condenseur), on a :
T x = T1x = T2x
Dans ce cas, il vient :
dQ = M 0 c 0 dT 0 = U (T x − T 0 ) dS
d’où
Q = M 0 c 0 (T20 − T10 )

MECA2855 2003 12.4


Figure 12. 2. (a) Evaporateur (b) Condenseur

dT 0 − d (T x − T 0 ) U
et = = 0 0 dS
x
T −T 0 x
T −T 0
M c
ce qui donne :
T x −T0 U
= exp (− 0 0 S ) (12.10)
x
T − T10 
M c

L’équation (12.10) est celle de l’exponentielle représentée à la figure 12.2(b). Ici encore, le
résultat est indépendant du sens de la circulation du fluide qui subit le changement de
phase.

2. Les échangeurs à contre-courants

Dans ces échangeurs de chaleur, les deux fluides entre lesquels a lieu la transmission
calorifique circulent en sens inverses le long de la surface de chauffe : le fluide chauffant
entre en contact avec la surface là où le fluide chauffé abandonne celle-ci et vice versa.

Considérons l’échange dQ de puissance calorifique à travers un élément dS de surface


d’échange ; celle-ci sera comptée positivement dans le sens de circulation du fluide
chauffant. Il vient (pour les signes, voir la figure 12.3) :
dQ = − M x c x dT x = − M 0 c 0 dT 0 = U (T x − T 0 ) dS (12.11)

Notons bien que l’on a dT x < 0 et dT 0 < 0 dans le sens dS > 0 . En intégrant ces relations,
on trouve :
Q = M x c x (T1x − T2x ) = M 0 c 0 (T20 − T10 ) (12.12)
De plus, on a :
− dT x − dT 0 −d (T x − T 0 )
dQ = = = = U (T x − T 0 ) dS (12.11’)
1 1 1 1

M x c x M 0 c 0 M x c x M 0 c 0
T1x − T20 1 1
Ln = ( x x − 0 0 ) U St (12.13)
x
T2 − T1 0 
M c 
M c
ou :
1 1
T1x − T20 ( x x − 0 0 ) USt
x 0
= e M c M c
T2 − T1

MECA2855 2003 12.5


1 1
Posons : m
 x x
− 0 0

M c M c
Les équations (12.12) et (12.13) permettent de résoudre les deux principaux problèmes
d’échangeurs indiqués au paragraphe 12.1.
Les mêmes équations permettent de trouver l’expression des profils longitudinaux de
température :
T x = f x (S ) et T 0 = f 0 (S )
On a en effet :
M x c x (T1x − T x ) = M 0 c 0 (T20 − T 0 ) (12.14)
et
T1x − T20
= exp (m U S ) (12.15)
T x −T0
On en déduit :
M 0 c 0T20 − M x c xT1x M x c x
T0 = + (T1x − T20 ) exp (− m U S ) (12.16)
M 0 c 0 − M x c x M 0 c 0 − M x c x
et
M 0 c 0T20 − M x c xT1x M 0 c 0
Tx = + (T1x − T20 ) exp (−m U S ) (12.17)
M 0 c 0 − M x c x M 0 c 0 − M x c x
Posons :
M 0 c 0T20 − M x c xT1x M x c x
T∞  , b1  (T1x − T20 )
M 0 c 0 − M x c x  0 0
M c −M c  x x

M 0 c 0
b2 = (T1x − T20 )
 0 0
M c −M c  x x

L’allure des profils de températures dépend notamment du signe de m. A ce sujet, il y a


lieu de considérer trois cas :
1er cas : m > 0 , c’est-à-dire M 0 c 0 > M x c x , le débit de capacité calorifique du fluide chauffé
est supérieur à celui du fluide chauffant.
On a donc m = m , et comme la température de sortie du fluide chauffé est nécessairement
inférieure à la température d’entrée du fluide chauffant (T20 < T1x ) , il vient :
b1 = b1 , b2 = b2

et les relations (12.16) et (12.17) sont du type :


− m US
T 0 = T∞ + b1 e (12.18)
− m US
T x = T∞ + b2 e (12.19)

Elles correspondent aux courbes de la figure 12.3 (a). On observera que :


lim T 0 = lim T x = T∞
S →∞ S →∞

La température de sortie du fluide chauffant tend vers celle d’entrée du fluide chauffé qui a
le plus grand débit de capacité calorifique ; on remarquera que l’écart de température en
S = 0 est plus grand qu’en S = St ; on notera :
∆ g T  T1x − T20 ∆ pT  T2x − T10

MECA2855 2003 12.6


Il vient : ∆ g T > ∆ pT

car il résulte de l’équation (12.12) et de la condition m > 0 que l’on a :


T1x − T2x > T20 − T10
ou encore :
T1x − T20 > T2x − T10

2ème cas : m < 0 , c’est-à-dire M 0 c 0 < M x c x , le débit de capacité calorifique du fluide


chauffant est supérieur à celui du fluide chauffé. On a alors :
m=−m b1 = − b1 et b2 = − b2

Les relations (12.16) et (12.17) sont ici du type :


m US
T 0 = T∞ − b1 e (12.20)
m US
T x = T∞ − b2 e (12.21)

Elles correspondent aux courbes de la figure 12.3 (b). On observera que :


lim T 0 = lim T x = T∞
S →−∞ S →−∞

La température de sortie du fluide chauffé tend vers la température d’entrée du fluide


chauffant qui a le plus grand débit de capacité calorifique.

Figure 12. 3. Echangeurs à contre-courant.

On remarquera que l’écart de température en S = 0 est plus petit qu’en S = St ; ici on


notera :
∆ g T  T2x − T10 ∆ pT  T1x − T20

3ème cas : m = 0 , c’est-à-dire M 0 c 0 = M x c x = Mc


 , les débits de capacités calorifiques des
deux fluides sont égaux. On a alors :
dQ = − McdT
 x 
= − McdT 0
= U (T x − T 0 ) dS

ou dT x = dT 0 d (T x − T 0 ) = 0
il vient :
∆Tm = T1x − T20 = T2x − T10 = T x − T 0 = const. (12.22)

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Les profils de températures sont linéaires, car on peut écrire :
U
dT x = dT 0 = −( ∆Tm ) dS

Mc
Le diagramme de la figure 12.3 (c) illustre ce cas.

3. Formule de Hausbrand1

On constate que dans les échangeurs à contre-courant, l’écart de température (Tx –T0) est
plus uniforme que dans les échangeurs à co-courants. De plus, la température de sortie du
fluide chauffé peut être supérieure à la température de sortie du fluide chauffant, ce qui
n’est pas le cas pour les échangeurs du type précédent.
Par ailleurs, pour chacun des cas, il est possible de déterminer la surface d’échange par une
formule unique, appelée formule de HAUSBRAND :
Q
S= (12.23)
U ∆m T

où ∆ mT désigne la différence de température logarithmique moyenne :


∆ g T − ∆ pT
∆ mT 
∆ gT
ln
∆ pT

Dans cette expression, l’indice g signifie « grand » et l’indice p « petit ».


On peut vérifier que la formule de HAUSBRAND est aussi satisfaite dans le cas où m = 0 ,
c’est-à-dire ∆ mT = 0 / 0. Il suffit d’appliquer la règle de L’HOSPITAL pour lever
l’indétermination.
Dans le cas de tubes, le choix de la surface (intérieure ou extérieure) dépend du problème
posé. Rappelons que l’on a :
UA = U i Si = U e Se .

4. Echangeurs à épingles et à courants croisés

Pour rendre les échangeurs plus compacts, on a recours à diverses dispositions spatiales
telles que celles indiquées à la figure 12.4. Pour calculer la surface d’échange, on a encore
recours à la formule de HAUSBRAND (12.23), mais corrigée d’un facteur empirique F donné
par les diagrammes de BOWMAN, MUELLER et NAGEL (1940) de la figure 12.4 :
Q
S=
F U ∆m T

∆ mT est toujours déterminé comme pour l’écoulement à contre-courant. Le facteur


correctif F est donné en fonction de deux paramètres Y et Z définis sur la figure.

1
Hausbrand E., Evaporation, condensation et refroidissement, Septième édition complètement mise à jour
par M.Hirsch, traduit par G.König, Librairie Polytechnique Ch.Béranger, Paris et Liège, 1932.

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Figure 12.4 Echangeurs à épingles et à courants croisés.

5. Aspects technologiques

On peut classer les échangeurs de différentes façons


rappelées dans l’introduction de ce chapitre. On passe
sommairement en revue ci-dessous les différents types
d’échangeurs, en les illustrant par des figures.

5.1. Echangeurs à fonctionnement non continu


1. Echangeurs à contact direct
Il s’agit d’appareils où l’échange calorifique s’obtient
par mélange de deux fluides. Le réchauffage d’un
liquide peut être réalisé en y injectant de la vapeur,
généralement de la vapeur d’eau. Cette méthode n’est
applicable que si la condensation de la vapeur n’entraîne
pas d’inconvénient pour le liquide. Ce procédé peut être
utilisé, par exemple, pour la préparation d’eau chaude,
ou pour permettre le déroulement d’une réaction
chimique nécessitant une température élevée (cuiseurs). Figure 12. 5. Echangeur à
L’appareil est représenté de manière schématique à la contact direct.
figure 12.5.

MECA2855 2003 12.9


Les réactifs sont introduits au-dessus et la vidange se fait par le bas. La vapeur peut être
distribuée par un serpentin perforé logé généralement dans le bas de la cuve.

2. Echangeurs à contact indirect


Il s’agit des échangeurs à cuve dans lesquels le liquide est progressivement réchauffé ou
refroidi avant d’être évacué de la cuve. Il existe différents procédés :
- chauffage électrique (boilers, encore que ceux-ci peuvent fonctionner en régime
continu),
- serpentin immergé dans la cuve dans lequel circule le fluide chauffant ou réfrigérant
(fig.12.6),
- cuve à double fond (fig.12.7).
Dans chacun de ces procédés, il convient d’agiter le fluide afin d’obtenir une répartition
uniforme de la température.

Figure 12. 6. Echangeur à contact Figure 12. 7. Echangeur à contact


direct : serpentin immergé. indirect : cuve à double fond.

5.2. Echangeurs à fonctionnement continu et à contact indirect


Dans ces échangeurs, les deux fluides circulent sans arrêt, leurs températures variant d’un
point à l’autre des appareils.
1. Echangeurs à « tubes concentriques »
Ces appareils, de conception très simple, sont constitués de deux tubes concentriques
comme représenté à la figure 12.8.

Figure 12. 8. Echangeur à tubes concentriques

Un des deux fluides circule à l’intérieur du tube central, l’autre dans la partie annulaire.
L’échangeur peut être soit du type co-courant, soit du type contre-courant.

MECA2855 2003 12.10


Généralement, on fera circuler à l’intérieur du tube central
- le fluide le plus sale (nettoyage aisé)
- le fluide sous pression
- le fluide corrosif.

2. Echangeurs à faisceau et calandre


L’échangeur à faisceau et calandre est l’échangeur le plus fréquemment utilisé dans
l’industrie. La surface de transfert thermique est constituée d’un ensemble de tubes dans
lesquels circule un des deux fluides. Les extrémités de chaque tube sont fixées par frettage,
soudage ou mandrinage dans les plaques de tête. A l’intérieur de l’échangeur, les tubes
sont maintenus en position par des supports qui peuvent servir de chicanes. La figure 12.9
présente cet échangeur dans sa version simple (têtes fixes).

Figure 12. 9. Echangeur à faisceau et calandre.

Etant donné qu’on ne peut démonter le faisceau de tubes, cette construction n’est
acceptable que dans les cas où le fluide circulant autour des tubes ne produit pas
d’encrassement de la surface extérieure des tubes. Les différences de températures existant
entre les tubes et le corps de l’échangeur peuvent produire des contraintes thermiques
élevées. Lorsqu’on est en présence de ce cas, il faut permettre aux tubes fixés dans les
plaques tubulaires et l’enveloppe de se dilater indépendamment les uns des autres. On
utilise alors des échangeurs à tête flottante comme représenté à la figure 12.10. Dans ce
cas, l’échangeur est généralement à deux passes.

Une autre possibilité permettant des dilatations indépendantes du corps de l’échangeur et


du faisceau de tubes est l’utilisation de tubes en forme de U (fig.12.11).
L’inconvénient majeur de ce type d’échangeur réside dans la difficulté de nettoyer
intérieurement les tubes par suite de leur courbure.

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Figure 12. 10. Echangeur à faisceau et tête flottante.

Figure 12. 11. Echangeur à faisceau de tubes en U.

La figure 12.12 montre quelques dispositions de tubes dans un faisceau :


(a) alignés avec un pas carré
(b) disposés en quinconce avec un pas carré
(c) et (d) disposés en quinconce avec un pas triangulaire.

MECA2855 2003 12.12


Des chicanes sont insérées dans le faisceau afin d’augmenter les vitesses d’écoulement et
la turbulence autour des tubes.

Figure 12. 12. Faisceaux de tubes.

La figure 12.13 montre trois types de chicanes. Les chicanes constituent un mode de
fixation utilisé lorsque les tubes peuvent être remplacés individuellement, et à ce titre, elles
peuvent être soumises à des forces importantes lorsqu’on procède au démontage. Elles
doivent donc avoir une épaisseur adéquate. Il faut de plus laisser un espace suffisant entre
les chicanes pour faciliter les opérations de nettoyage.

Figure 12. 13. Faisceau à chicanes.

MECA2855 2003 12.13


3. Echangeurs à spirales

Ils sont constitués de deux bandes en tôle généralement


en acier inoxydable qui s’enlacent en spirale de façon à
former deux passages concentriques (fig. 12.14). Le
fluide chaud pénètre par le centre et sort à la périphérie
tandis que le fluide froid pénètre par la périphérie et sort
au centre. L’échange thermique est ainsi réalisé à contre-
courant.
On distingue trois types d’échangeurs à spirales (fig.
12.15) :
(1) échange entre deux liquides ; le soudage des Figure 12. 14. Echangeur à
extrémités opposées des canaux supprime tout danger de spirales.
mélange des liquides ;
(2) condenseur à courants croisés ; le canal d’eau fermé
par soudure aux deux extrémités et laissant le canal de vapeur entièrement ouvert, permet
le passage de la vapeur à travers le corps spirale ;
(3) condenseur pour vapeur.

Figure 12. 15. Echangeurs à spirales.

L’avantage de ce type d’échangeurs réside dans son encombrement réduit. On l’utilise


dans l’industrie chimique (acide nitrique, acide sulfurique, …), dans l’industrie de la
cellulose, dans l’industrie textile (récupération de la chaleur des bains de teinture …).

4. Echangeur à lamelles

Ce type d’échangeurs peut être considéré comme une variante


de l’échangeur à faisceau, les directions d’écoulement des deux
fluides étant strictement parallèles. Précisons qu’une des deux
extrémités est flottante (fig. 12.16).

Figure 12. 5. Echangeurs à lamelles

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5. Echangeurs à plaques

Un échangeur à plaques est composé d’un nombre variable de plaques cannelées munies de
joints, serrées entre un bâti fixe et un plateau mobile de serrage au moyen de tirants (fig.
12.17).

Figure 12. 17. Echangeur à plaques.

Les plaques cannelées et le plateau de serrage sont


suspendus à la barre centrale et guidés par la barre
inférieure. Des orifices percés dans les coins des
plaques sont disposés de façon que les deux fluides
assurant l’échange thermique circulent
alternativement dans les espaces inter plaques (fig.
12.17 à 12.19). Les plaques sont cannelées d’une
part pour améliorer la rigidité et d’autre part pour
accroître la turbulence, ce qui a un effet bénéfique Figure 12. 18. Echangeur à plaques.
sur l’échange thermique.

Figure 12. 19. Plaque de connexion.

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6. Echangeurs compacts

Dans les échangeurs à faisceaux tubulaires conventionnels, un fluide circule à l’intérieur


des tubes et un autre le long des tubes, animé d’une vitesse qui dépend de la disposition des
chicanes. La surface de transfert est donc constituée uniquement par la surface extérieure
des tubes.
Si l’on a besoin d’appareils présentant la plus grande surface d’échange possible sous un
volume réduit, une surface additionnelle est obtenue par l’emploi d’ailettes présentant une
très petite section transversale et fixées en bon contact thermique sur les tubes (fig.12.20).

Figure 12. 20. Tubes à ailettes.

Il existe plusieurs procédés de fixation des ailettes sur les tubes. La figure 12.21 montre
une ailette en I. L’enroulement est réalisé sous tension et sur champ du ruban. C’est
l’ailettage le plus simple mais le contact ailette/tube n’est obtenu que par la seule tension
du ruban.
A la figure 12.22, l’enroulement est toujours exécuté sous tension, mais avec un ruban
préalablement formé en L.

Figure 12. 6. Ailettes en I. Figure 12. 7. Ailettes en L.


Figure 12.21. Ailettes en I. Figure 12.22. Ailettes en L.

L’assise de base de l’ailette est plus importante et forme une gaine continue qui protège le
tube. malgré l’assise élargie par rapport au modèle précédent, le contact ailette/tube reste
lisse.
Le contact ailette/tube est amélioré en utilisant un ruban préalablement moleté (fig. 12.23).
A la figure 12.24, le ruban est inséré et serti dans une rainure hélicoïdale pratiquée dans le
tube.

Figure 12. 23. Figure 12. 24.

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La figure 12.25 montre des ailettes soudées utilisées
dans les générateurs de vapeur et les chaudières de
récupération. Pour des raisons évidentes de coefficient
de convection et de pertes de charge, le fluide circulant
du côté des ailettes doit être un gaz.

On peut encore citer les échangeurs à plaques ailettées Figure 12. 25. Ailettes soudées.
(fig. 12.26). Dans ce cas, la surface d’échange primaire
se compose de plans parallèles reliés aux ailettes. Les
passages alternés sont reliés en parallèle par des distributeurs appropriés.

La figure 12.27 montre un autre type d’échangeur compact constitué de plusieurs tubes
brasés dans un ensemble d’ailettes.

Figure 12. 26. Echangeur à plaques ailettées. Figure 12. 27. Echangeur à plaques à
tubes brasés.

6. Evaporateurs et condenseurs

6.1. Evaporateurs
Les évaporateurs sont principalement utilisés dans l’industrie chimique afin d’obtenir des
solutions concentrées. Dans la majorité des cas, l’opération unitaire d’évaporation consiste
à réduire la quantité d’eau d’une solution aqueuse.
Citons quelques exemples typiques : concentration d’une solution aqueuse de sucre,
d’hydroxyde de sodium, de colle, de lait, de jus d’orange … Dans ces opérations, la
solution concentrée est le produit désiré, l’eau évaporée n’ayant plus aucun intérêt.
Ce n’est toutefois pas toujours le cas, par exemple pour le dessalement d’eau de mer. Ici,
l’apport de chaleur est généralement obtenu par la condensation de vapeur d’eau ; il s’agit
donc d’échangeurs où les deux fluides sont à température constante.
On en distingue différents types.

1. Evaporateur à faisceau tubulaire horizontal


Ce type d’échangeur est largement utilisé. Il est constitué d’un cylindre vertical fermé par
des fonds bombés (fig. 12.28). Le faisceau tubulaire est logé dans la partie inférieure et se
termine par deux boîtes. La vapeur d’eau est amenée à une des boîtes, traverse les tubes et
s’y condense. Les tubes doivent être constamment noyés dans la solution liquide pour
éviter la caléfaction (angl. « burn out »). La vapeur quitte la cuve par son sommet après
avoir traversé un ensemble de chicanes évitant l’entraînement de gouttelettes liquides.

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Figure 12. 28. Evaporateur à
faisceau horizontal.
Figure 12. 29. Evaporateur
à faisceau vertical.

2. Evaporateur à faisceau tubulaire vertical


Dans cette configuration, la solution circule dans les
tubes et la vapeur d’eau se condense dans la chambre
entourant les tubes. Une circulation naturelle
s’installe dans les tubes de sorte que le liquide en
ébullition jaillit des tubes et retourne au fond de
l’évaporateur par un large canal prévu au centre du
faisceau (fig. 12.29).

3. Evaporateur à faisceau panier


Il diffère du type précédent par le fait que le canal de
retour, au lieu d’être central, est annulaire et situé
contre la paroi du corps cylindrique (fig. 12.30).

Figure 12.30. Evaporateur


à faisceau panier.

4. Evaporateur vertical à longs tubes ou évaporateur


KESTNER
La solution circule dans des tubes d’une longueur
comprise entre 3 et 10 m (fig. 12.33). Les tubes sont
chauffés extérieurement par la vapeur. La solution
est vaporisée dans les tubes, ce qui engendre un effet
de pompage qui permet d’obtenir une grande vitesse
d’écoulement favorisant l’échange calorifique. La
vapeur s’échappant du cylindre traverse un
séparateur.

Signalons que ce type d’évaporateur est souvent


utilisé pour la production de lait condensé. Figure 12.31. Evaporateur
KESTNER.

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5. Evaporateur à circulation forcée
La circulation de la solution dans
l’évaporateur précédent peut être
améliorée par l’emploi d’une pompe
centrifuge (fig. 12.32). La circulation
forcée est intéressante dans le cas de
solutions incrustantes ou formant des
cristaux, car la grande vitesse réalisée
empêche les dépôts de se former sur la
surface de chauffe.

Figure 12.32. Evaporateur à


circulation forcée.

La concentration d’une solution peut s’effectuer en un ou plusieurs étages comme illustré


aux figures 12.33 à 12.35.

Figure 12. 33. Evaporateur.

Figure 12.34. Evaporateur à trois effets.

Figure 12. 35. Evaporateur à trois effets.

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6.2. Condenseurs

Le rôle de ces appareils est de condenser la vapeur pour maintenir sous vide une partie de
l’installation où cette vapeur est produite. Les dispositions constructives sont identiques à
celles des échangeurs à faisceau (fig. 12.36).
Il existe aussi des condenseurs à contact direct (fig. 12.37).

Figure 12. 36. Condenseur.

Figure 12. 37. Condenseur à contact direct.

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