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MECA1855 Notes Cours6 Echangeurs de Chaleur PDF
MECA1855 Notes Cours6 Echangeurs de Chaleur PDF
Parmi les nombreux modes de conversion d’énergie, celui qui consiste à transférer de la
chaleur d’un fluide « chaud » à un fluide « froid » se réalise dans des appareils appelés
échangeurs thermiques. On distingue plusieurs types d’échangeurs thermiques selon que
leur fonctionnement est continu ou discontinu, ou encore selon que les fluides qui
échangent de la chaleur sont séparés par une paroi ou, au contraire, mis en contact direct.
Un autre élément de classification se rapporte au changement de phase éventuel de l’un des
deux fluides : on parlera
• de réchauffeurs ou refroidisseurs en l’absence de changement de phase, et
• d’évaporateurs, générateurs de vapeur, bouilleurs ou condenseurs si l’objectif
poursuivi est la vaporisation, l’ébullition ou la condensation de l’un des deux fluides.
Pour illustrer le sujet et permettre une première familiarisation des étudiants avec ces
appareils très couramment répandus, nous avons inséré quelques éléments usuels de la
technologie des échangeurs thermiques à la fin de ce chapitre. Ils en constituent les deux
derniers paragraphes.
A côté des calculs thermiques présentés dans ce chapitre, il ne faut pas oublier les calculs
d’écoulements, notamment de pertes de charge, qui déterminent la puissance nécessaire à
la circulation des deux fluides.
Le problème à étudier est celui de la transmission calorifique d’un fluide chaud à un fluide
froid à travers une paroi qui les sépare, à laquelle on a donné le nom de surface de chauffe
ou surface d’échange. Le fluide chauffant et le fluide chauffé circulent le long de chaque
face de la paroi dans le même sens : c’est cette disposition que l’on a coutume de désigner
par « co-courants ».
Désignons respectivement par M x et M 0 les débits massiques des fluides chauffant et
chauffé le long de la surface de chauffe, par Tx la température du fluide chauffant et par T0
la température du fluide chauffé. Les indices 1 et 2 se rapportent respectivement à l’entrée
et à la sortie des fluides dans l’échangeur.
Les écarts entre T1x et T2x d’une part, et entre T10 et T20 d’autre part, sont en pratique
suffisamment faibles pour que les chaleurs massiques cx et c0 puissent être considérées
comme constantes.
On considérera également comme constant le coefficient de transmission total à travers la
paroi et l’on supposera nulle toute perte calorifique extérieure, ne retenant pour le moment
que la communication thermique entre les deux fluides. Nous montrerons plus loin
comment on tient compte en pratique de ces pertes.
dQ = − M x c x dT x = M 0 c 0 dT 0 = U (T x − T 0 ) dS (12.1)
Les signes se justifient par le fait que pour dS >0, on aura dTx <0 et dT0 >0. Nous
appellerons débit de capacité calorifique d’un fluide le produit Mc de ce fluide.
Par intégration entre S=0 et la surface totale S=St, ces équations conduisent à la relation :
T2x T20
Q = ∫
T1x
−M x c x dT x = ∫
T10
M 0 c 0 dT 0
c’est-à-dire :
Q = M x c x (T1x − T2x ) = M 0 c 0 (T20 − T10 ) (12.2)
x x x
M c T1 + M c T1 0 0 0
M 0 c 0
Tx = + (T1x − T10 ) exp (−a 2 U S ) (12.7)
x x
M c +M c 0 0 x x
M c +M c 0 0
Posons :
M x c xT1x + M 0 c 0T10
T∞
M x c x + M 0 c 0
Les équations (12.6) et (12.7) sont du type :
T 0 = T∞ − b12 exp (−a 2 U S )
T x = T∞ + b22 exp ( −a 2 U S )
On note que la température T∞ est la moyenne pondérée de T10 et T1x que l’on obtiendrait
si l’on mélangeait les deux fluides suivant les débits M 0 et M x . On remarque enfin que
dans ce type d’échangeur l’écart de température (T x − T 0 ) varie fortement le long de la
surface d’échange : le flux de chaleur est grand près de l’entrée, et petit près de la sortie.
Si l’on désire introduire les pertes calorifiques vers l’extérieur, appelées pertes par
rayonnement de l’échangeur, on les impute au fluide chauffant en considérant qu’elles
représentent la fraction r de la puissance (flux d’énergie) qu’il cède. L’équation (12.1)
s’écrit alors :
dQ = −(1 − r ) M x c x dT x = M 0 c 0 dT 0 = U (T x − T 0 ) dS (12.8)
et dans tous les calculs effectués ci-dessus, le terme M x c x doit être multiplié par (1-r). On
appelle encore rendement de l’échangeur l’expression :
η =1− r .
Un cas particulier important à envisager est celui où l’un des fluides reste à température
constante parce qu’il se vaporise ou se condense. Supposons d’abord que ce soit le fluide
chauffé (évaporateur) :
T 0 = T10 = T20
Dans ce cas, en négligeant les pertes par rayonnement, on a :
dQ = − M x c x dT x = U (T x − T 0 ) dS
d’où
Q = M x c x (T1x − T2x )
et
dT x d (T x − T 0 ) U
= = − x x dS
x
T −T 0 x
T −T 0
M c
ce qui donne :
T x −T0 U
= exp (− x x S ) (12.9)
x
T1 − T 0
M c
L’équation (12.9) est celle de l’exponentielle représentée à la figure 12.2(a). Ce résultat est
évidemment indépendant du sens de la circulation du fluide qui subit le changement de
phase.
Si c’est, par contre, le fluide chauffant qui est à température constante (condenseur), on a :
T x = T1x = T2x
Dans ce cas, il vient :
dQ = M 0 c 0 dT 0 = U (T x − T 0 ) dS
d’où
Q = M 0 c 0 (T20 − T10 )
dT 0 − d (T x − T 0 ) U
et = = 0 0 dS
x
T −T 0 x
T −T 0
M c
ce qui donne :
T x −T0 U
= exp (− 0 0 S ) (12.10)
x
T − T10
M c
L’équation (12.10) est celle de l’exponentielle représentée à la figure 12.2(b). Ici encore, le
résultat est indépendant du sens de la circulation du fluide qui subit le changement de
phase.
Dans ces échangeurs de chaleur, les deux fluides entre lesquels a lieu la transmission
calorifique circulent en sens inverses le long de la surface de chauffe : le fluide chauffant
entre en contact avec la surface là où le fluide chauffé abandonne celle-ci et vice versa.
Notons bien que l’on a dT x < 0 et dT 0 < 0 dans le sens dS > 0 . En intégrant ces relations,
on trouve :
Q = M x c x (T1x − T2x ) = M 0 c 0 (T20 − T10 ) (12.12)
De plus, on a :
− dT x − dT 0 −d (T x − T 0 )
dQ = = = = U (T x − T 0 ) dS (12.11’)
1 1 1 1
−
M x c x M 0 c 0 M x c x M 0 c 0
T1x − T20 1 1
Ln = ( x x − 0 0 ) U St (12.13)
x
T2 − T1 0
M c
M c
ou :
1 1
T1x − T20 ( x x − 0 0 ) USt
x 0
= e M c M c
T2 − T1
M 0 c 0
b2 = (T1x − T20 )
0 0
M c −M c x x
La température de sortie du fluide chauffant tend vers celle d’entrée du fluide chauffé qui a
le plus grand débit de capacité calorifique ; on remarquera que l’écart de température en
S = 0 est plus grand qu’en S = St ; on notera :
∆ g T T1x − T20 ∆ pT T2x − T10
ou dT x = dT 0 d (T x − T 0 ) = 0
il vient :
∆Tm = T1x − T20 = T2x − T10 = T x − T 0 = const. (12.22)
3. Formule de Hausbrand1
On constate que dans les échangeurs à contre-courant, l’écart de température (Tx –T0) est
plus uniforme que dans les échangeurs à co-courants. De plus, la température de sortie du
fluide chauffé peut être supérieure à la température de sortie du fluide chauffant, ce qui
n’est pas le cas pour les échangeurs du type précédent.
Par ailleurs, pour chacun des cas, il est possible de déterminer la surface d’échange par une
formule unique, appelée formule de HAUSBRAND :
Q
S= (12.23)
U ∆m T
Pour rendre les échangeurs plus compacts, on a recours à diverses dispositions spatiales
telles que celles indiquées à la figure 12.4. Pour calculer la surface d’échange, on a encore
recours à la formule de HAUSBRAND (12.23), mais corrigée d’un facteur empirique F donné
par les diagrammes de BOWMAN, MUELLER et NAGEL (1940) de la figure 12.4 :
Q
S=
F U ∆m T
1
Hausbrand E., Evaporation, condensation et refroidissement, Septième édition complètement mise à jour
par M.Hirsch, traduit par G.König, Librairie Polytechnique Ch.Béranger, Paris et Liège, 1932.
5. Aspects technologiques
Un des deux fluides circule à l’intérieur du tube central, l’autre dans la partie annulaire.
L’échangeur peut être soit du type co-courant, soit du type contre-courant.
Etant donné qu’on ne peut démonter le faisceau de tubes, cette construction n’est
acceptable que dans les cas où le fluide circulant autour des tubes ne produit pas
d’encrassement de la surface extérieure des tubes. Les différences de températures existant
entre les tubes et le corps de l’échangeur peuvent produire des contraintes thermiques
élevées. Lorsqu’on est en présence de ce cas, il faut permettre aux tubes fixés dans les
plaques tubulaires et l’enveloppe de se dilater indépendamment les uns des autres. On
utilise alors des échangeurs à tête flottante comme représenté à la figure 12.10. Dans ce
cas, l’échangeur est généralement à deux passes.
La figure 12.13 montre trois types de chicanes. Les chicanes constituent un mode de
fixation utilisé lorsque les tubes peuvent être remplacés individuellement, et à ce titre, elles
peuvent être soumises à des forces importantes lorsqu’on procède au démontage. Elles
doivent donc avoir une épaisseur adéquate. Il faut de plus laisser un espace suffisant entre
les chicanes pour faciliter les opérations de nettoyage.
4. Echangeur à lamelles
Un échangeur à plaques est composé d’un nombre variable de plaques cannelées munies de
joints, serrées entre un bâti fixe et un plateau mobile de serrage au moyen de tirants (fig.
12.17).
Il existe plusieurs procédés de fixation des ailettes sur les tubes. La figure 12.21 montre
une ailette en I. L’enroulement est réalisé sous tension et sur champ du ruban. C’est
l’ailettage le plus simple mais le contact ailette/tube n’est obtenu que par la seule tension
du ruban.
A la figure 12.22, l’enroulement est toujours exécuté sous tension, mais avec un ruban
préalablement formé en L.
L’assise de base de l’ailette est plus importante et forme une gaine continue qui protège le
tube. malgré l’assise élargie par rapport au modèle précédent, le contact ailette/tube reste
lisse.
Le contact ailette/tube est amélioré en utilisant un ruban préalablement moleté (fig. 12.23).
A la figure 12.24, le ruban est inséré et serti dans une rainure hélicoïdale pratiquée dans le
tube.
On peut encore citer les échangeurs à plaques ailettées Figure 12. 25. Ailettes soudées.
(fig. 12.26). Dans ce cas, la surface d’échange primaire
se compose de plans parallèles reliés aux ailettes. Les
passages alternés sont reliés en parallèle par des distributeurs appropriés.
La figure 12.27 montre un autre type d’échangeur compact constitué de plusieurs tubes
brasés dans un ensemble d’ailettes.
Figure 12. 26. Echangeur à plaques ailettées. Figure 12. 27. Echangeur à plaques à
tubes brasés.
6. Evaporateurs et condenseurs
6.1. Evaporateurs
Les évaporateurs sont principalement utilisés dans l’industrie chimique afin d’obtenir des
solutions concentrées. Dans la majorité des cas, l’opération unitaire d’évaporation consiste
à réduire la quantité d’eau d’une solution aqueuse.
Citons quelques exemples typiques : concentration d’une solution aqueuse de sucre,
d’hydroxyde de sodium, de colle, de lait, de jus d’orange … Dans ces opérations, la
solution concentrée est le produit désiré, l’eau évaporée n’ayant plus aucun intérêt.
Ce n’est toutefois pas toujours le cas, par exemple pour le dessalement d’eau de mer. Ici,
l’apport de chaleur est généralement obtenu par la condensation de vapeur d’eau ; il s’agit
donc d’échangeurs où les deux fluides sont à température constante.
On en distingue différents types.
Le rôle de ces appareils est de condenser la vapeur pour maintenir sous vide une partie de
l’installation où cette vapeur est produite. Les dispositions constructives sont identiques à
celles des échangeurs à faisceau (fig. 12.36).
Il existe aussi des condenseurs à contact direct (fig. 12.37).