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Audit interne, comité d'audit et qualité du Reporting financier: Cas des


entreprises Tunisiennes cotées

Thesis · November 2015

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2 authors:

Neila Boulila Taktak Ahmed Atef Oussii


Institut des Hautes Etudes Commerciales de Carthage University of Sfax - Institut Supérieur d'Administration des Affaires
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Université de la Manouba
Ecole doctorale d'Economie, Comptabilité, Finances et Gestion
Institut Supérieur de Comptabilité et d’Administration des Entreprises

THÈSE
pour l'obtention du titre de :
DOCTEUR EN SCIENCES COMPTABLES

AUDIT INTERNE, COMITÉ D’AUDIT ET QUALITÉ


DU REPORTING FINANCIER : CAS DES
ENTREPRISES TUNISIENNES COTÉES

Présentée et soutenue publiquement par

Ahmed Atef OUSSII

JURY
Président : Monsieur Hassouna FEDHILA
Professeur à l’ISCAE - Université de la Manouba
Directrice de recherche : Madame Neïla BOULILA TAKTAK
Maître de conférences à l’ISG - Université de Gabès
Rapporteurs : Monsieur Hakim BEN OTHMAN
Professeur à TBS - Université de Tunis
Madame Emna BOUMEDIENE
Maître de conférences à l’ISCAE - Université de la Manouba
Membre : Monsieur Chokri SLIM
Maître de conférences à l’ISCAE - Université de la Manouba
« L’université n’entend ni approuver, ni désapprouver les opinions particulières du candidat.
Ces écrits doivent être considérés comme propres à leur auteur ».
A la mémoire de mon père,
A ma mère,
A mon frère et à ma sœur,
REMERCIEMENTS

Mes premiers remerciements s’adressent à Madame le Professeur Neïla BOULILA


TAKTAK, pour son encadrement pendant ces trois années de thèse. Ses précieux conseils, sa
disponibilité et sa confiance ont été essentiels dans la réalisation de ce travail. Je lui suis très
reconnaissant.

Je tiens à remercier vivement Monsieur le Professeur Hakim BEN OTHMAN et Madame le


Professeur Emna BOUMEDIENE de m’avoir fait l’honneur d’être les rapporteurs de cette
thèse. Je les remercie pour le temps qu'ils ont bien voulu consacrer à l'examen de ce travail de
recherche. Je remercie également Messieurs les Professeurs Hassouna FEDHILA et Chokri
SLIM, qui me font l'honneur de participer à mon jury de thèse.

J’adresse mes remerciements les plus sincères à Monsieur le Professeur Chokri MAMOGHLI
et à tous les membres de l’unité de recherche DEFI pour leurs conseils, leurs encouragements
et toutes les discussions fructueuses que nous avons eues au cours des nombreux ateliers
doctoraux.

Je tiens à remercier Monsieur le Professeur Mohamed Faker KLIBI qui a dirigé mes premiers
travaux et m’a soutenue tout au long de cette thèse. Je le remercie également, pour tous ses
conseils enrichissants qui ont contribué à faire progresser mon travail.

Ma reconnaissance s’adresse aussi à Monsieur Zied BOUDRIGA, Président de l’Association


Tunisienne des auditeurs internes (2010-2014) et à tous les auditeurs internes qui ont participé
à notre enquête, pour leurs commentaires qui m’ont permis d’approfondir mes réflexions.

J’exprime toute ma gratitude à Monsieur le Professeur Jeff HAMRICK pour ses éclairages.
Ma reconnaissance va aussi à mon ami Karim MHEDHBI qui a sacrifié son temps pour la
lecture et la correction de cette thèse. Qu’il trouve ici l’expression de ma sincère gratitude.

Je souhaite également adresser mes remerciements à l’ensemble du personnel de l’ISACE. Un


grand merci au secrétaire du service doctoral.

Mes remerciements vont enfin à l’ensemble de ma famille qui a supporté mes angoisses et
m’a soutenue tout au long de la thèse. Un merci particulier à ma mère sans qui cette thèse
n’aurait sans doute jamais vu le jour. Qu’ils trouvent ici l’expression de ma sincère gratitude.
Résumé de la thèse
Cette thèse est consacrée à l’étude de l’impact des mécanismes internes de gouvernance en particulier,
l’audit interne et le comité d’audit sur la qualité du reporting financier des sociétés tunisiennes cotées.
Les hypothèses relèvent (1) des caractéristiques de la fonction d’audit interne (2) des critères
d’efficacité du comité d’audit, et (3) de la relation liant le comité d’audit à la fonction d’audit interne.
Les tests portent sur 162 observations parmi les sociétés cotées à la BVMT (période 2011-20013).
Les analyses multivariées montrent que l’efficacité de la fonction d’audit interne affecte positivement
la qualité du reporting financier. Explicitement, l’indépendance des auditeurs internes, leur implication
dans les contrôles financiers, la fréquence d’utilisation des techniques d’assurance-qualité dans leurs
travaux ainsi que leur coordination avec le/les auditeurs externes, améliorent la rapidité du reporting
en réduisant le délai d’audit. Par ailleurs, un tel impact est concomitant à l’influence d’autres facteurs
ayant trait aux caractéristiques du comité d’audit et à la nature de la relation liant ledit comité à la
fonction d’audit interne. En effet, les résultats montrent que l’expertise financière du comité d’audit, la
fréquence de ses réunions informelles avec le responsable de l’audit interne, ainsi que son implication
dans la revue des travaux d’audit interne, réduisent le délai d’audit. Les contributions et les
implications de ces résultats sont discutées.
Mots-clés : Audit interne, Comité d’audit, Qualité du reporting, Entreprises cotées, Tunisie.

Abstract
The purpose of this study is to identify the impact of both internal audit function and audit committee
on the financial reporting quality. As a second step, it tries to verify whether the interaction between
the internal audit function and the audit committee improves the reporting quality. Hypotheses address
(1) the internal audit function attributes, (2) the audit committee effectiveness, and (3) the interaction
between the internal audit function and the audit committee.
Empirical tests address 162 firm year observations drawn from Tunisian listed companies during
2011-2013. Multivariate analyses document that the effectiveness of the internal audit function
positively affects financial reporting quality. Explicitly, the independence of internal auditors, their
involvement in financial controls, the frequency of using quality assurance techniques in their
fieldwork and their coordination with external auditors have a positive impact on the reporting quality,
measured by the audit delay. Moreover, such impact is concomitant with the influence of other factors
related to the characteristics of the audit committee and the nature of the relationship between the audit
committee and the internal audit function. Indeed, the results of this research show that the financial
expertise of audit committee members, the frequency of informal meetings with the CAE and its
involvement in reviewing internal audit results, reduce the audit delay therefore improve the reporting
quality. Contributions and implications of these findings are then discussed.
Key – words: Audit committee, Internal Audit Function, Listed companies, Tunisia.
SOMMAIRE

Sommaire …………………………………...………………………………………………........... I
Liste des tableaux……………………………………………….……………………..…………... II
Liste des figures………………………………………………….……….……………..………… IV
Liste des abréviations………………………………………………………………………..……. V

INTRODUCTION GENERALE .………………………………………………….......... 1

Chapitre 1. L’évolution des pratiques de l’audit interne et du comité d’audit : Etat


de l’art et étude empirique exploratoire dans le contexte tunisien…….…. 14
Section 1. Les origines et le développement des pratiques d’audit interne……………..…… 16
Section 2. Le comité d’audit comme mécanisme interne de gouvernance d’entreprise….… 32
Section 3. Le statut juridique des pratiques d’audit interne et des comités d’audit ……....… 47
Section 4. Les pratiques d’audit interne et du comité d’audit interne et du comité d’audit
dans les entreprises tunisiennes cotées à la Bourse des Valeurs Mobilières de
Tunis : Une étude exploratoire…………………………………………...………… 63
Chapitre 2. Impact des pratiques d’audit interne et du comité d’audit sur la qualité
du reporting financier : Revue de la littérature et développement des
hypothèses............................................................................................................... 94
Section 1. La théorie de l’agence: Un cadre explicatif des relations entre la fonction
d’audit interne, le comité d’audit et la qualité du reporting financier….………. 97
Section 2. La qualité du reporting financier entre débats normatifs et mesures
empiriques………………………………………………………………….………… 104
Section 3. L’impact des caractéristiques de la fonction d’audit interne sur la qualité du
reporting financier………………………………………………………….………... 122
Section 4. L’impact des critères d’efficacité du comité d’audit sur la qualité du reporting
financier……………………………………………………………………………..... 148
Section 5. L’impact de la relation liant l’audit interne au comité d’audit sur la qualité du
reporting financier………………………………………………………………….... 167
Chapitre 3. Impact des caractéristiques de la fonction d’audit interne et des critères
d’efficacité du comité d’audit sur la qualité du reporting financier :
Validation empirique dans le contexte des entreprises tunisiennes cotées. 180
Section 1. Méthodologie de recherche de l’étude empirique …………………………....……. 182
Section 2. Impact des caractéristiques de la fonction d’audit interne sur la qualité du
reporting : Analyses statistiques et discussion des résultats………………...…... 215
Section 3. Impact des critères d’efficacité du comité d’audit sur la qualité du reporting :
Analyses statistiques et interprétation des résultats ……………………………….. 243
Section 4. Etude de l’effet de la relation entre la fonction d’audit interne et le comité
d’audit sur la qualité du reporting : Analyses statistiques et résultats………..… 262

CONCLUSION GENERALE ………………………….………………………………….….... 280


Bibliographie …………………………………………………………………………..…….……. 286
Liste des annexes ……………………………...…………………………………..……………... 318
Table des matières …………………..……………………………………...……………….…….. 319

I
LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1.1 - Comparaison entre l’audit interne et l’audit externe…………………….……... 29


Tableau 1.2 - Les régimes réglementaires des pratiques d’audit interne et du comité d’audit à
l’échelle internationale……………………………………….………………… 49
Tableau 1.3 - Profil et appartenance des auditeurs interne interrogés………………………… 65
Tableau 1.4 - Répartition des entreprises selon le secteur d’activité………………………... 67
Tableau 1.5 - Taille des comités d’audit………………………………………………………. 68
Tableau 1.6 - Indépendance des membres des comités d’audit…………..…….……………... 69
Tableau 1.7 - Proportion des experts financiers au comité d’audit ………………………..…. 69
Tableau 1.8 - Fréquence de réunions des comités d’audit……………………………….……. 70
Tableau 1.9 - Rattachement de l’audit interne par région……………………………….…….. 77
Tableau 1.10 - Participation des responsables d’audit interne aux réunions du comité d’audit... 80
Tableau 1.11 - Attributs de la fonction d’audit interne dans les entreprises tunisiennes…….…. 82
Tableau 1.12 - Activités de la fonction d’audit interne…………………………………………. 87
Tableau 1.13 - La fréquence de réalisation des contrôles financiers par les auditeurs internes.. 88
Tableau 1.14 - La fréquence d’utilisation des techniques d’assurance qualité dans les travaux
d’audit interne…………………………...………………………..………….… 88
Tableau 1.15 - La composition des plans d’audit par région……………………………..……. 89
Tableau 1.16 - Les méthodes de coordination entre l’audit interne et l’audit externe……….… 91
Tableau 2.1 - Classification des critères de mesure de la qualité du reporting financier
proposée par Francis et al. (2004) et Gaio (2010)……………………………... 118
Tableau 2.2 - Classification des critères de mesure de la qualité du reporting financier
proposée par Dechow et al. (2010) ………………………………………..…... 119
Tableau 2.3 - Classification des critères de mesure de la qualité du reporting financier
proposée par Casta et Stolowy (2012)…………………………………….....… 120
Tableau 2.4 - Critères de la qualité de la fonction d’audit interne selon les normes d’audit….. 123
Tableau 3.1 - Procédure de sélection de l’échantillon ………………......……………………. 183
Tableau 3.2 - Répartition sectorielle des entreprises de l’échantillon ……………..…….…… 184
Tableau 3.3 - Définition et mesures des variables liées à l’audit interne ………………..…… 192
Tableau 3.4 - Définition et mesures des variables liées au comité d’audit……………………. 198
Tableau 3.5 - Définition et mesures des variables liées à la relation entre l’audit interne et le
comité d’audit ………………………………………………….…………..….. 202
Tableau 3.6 - Définition et mesures des variables de contrôle………………………………... 209
Tableau 3.7 - Statistiques descriptives de la variable dépendante…………………..………… 215
Tableau 3.8 - Distribution des délais d’audit (2011-2013)…………………………………… 217
Tableau 3.9 - Statistiques descriptives des variables explicatives quantitatives………….…… 218
Tableau 3.10 - Statistiques descriptives des variables explicatives dichotomiques……………. 220

II
Tableau 3.11 - Résultats du test de normalité de Skewness/Kurtosis …..…………………..….. 221
Tableau 3.12 - Synthèse des transformations « ladder »………...……………………………... 222
Tableau 3.13 - Test paramétrique de Student…………………………………………………... 223
Tableau 3.14 - Test non paramétrique de Mann-Whitney……………………………………… 223
Tableau 3.15 - Matrice de corrélation de Pearson……………………………………………… 227
Tableau 3.16 - Diagnostic général de multicolinéarité ……………………..…….…………… 228
Tableau 3.17 - Résultats des régressions multivariées …………………………………………. 232
Tableau 3.18 - Mesures alternatives de robustesse………….…………………………………. 240
Tableau 3.19 - Résultats des tests de robustesse…………………………..……………………. 242
Tableau 3.20 - Statistiques descriptives des variables continues ………………………..……... 243
Tableau 3.21 - Statistiques descriptives des variables dichotomiques………………………….. 246
Tableau 3.22 - Résultats du test de normalité de Skewness-Kurtosis ………………….………. 246
Tableau 3.23 - Synthèse des transformations « ladder »…...…………..…………….………… 247
Tableau 3.24 - Test paramétrique de Student………………………………………….……….. 247
Tableau 3.25 - Test non paramétrique de Mann-Whitney……………………………………… 248
Tableau 3.26 - Diagnostic général de multicolinéarité ………………………………...………. 249
Tableau 3.27 - Matrice de corrélation de Pearson……………………………………...………. 250
Tableau 3.28 - Résultats des régressions multivariées …….…………………………………… 253
Tableau 3.29 - Mesures alternatives de robustesse…………………...………………………… 260
Tableau 3.30 - Résultats des tests de robustesse…………………………..………...………….. 261
Tableau 3.31 - Statistiques descriptives des variables continues ……………….……………… 262
Tableau 3.32 - Statistiques descriptives des variables dichotomiques…….……………………. 264
Tableau 3.33 - Résultats est de normalité de Skewness/Kurtosis……………………….….…... 264
Tableau 3.34 - Synthèse des transformations « ladder »……………………………………..……... 265
Tableau 3.35 - Diagnostic général de multicolinéarité………………………...…………..…… 267
Tableau 3.36 - Matrice de corrélation de Pearson……………………………………………… 266
Tableau 3.37 - Résultats des régressions multivariées…………………………..……………… 273
Tableau 3.38 - Mesures alternatives de robustesse……….……………………………….…… 276
Tableau 3.39 - Résultats des tests de robustesse……………………..…………………….…… 277
Tableau 3.40 - Synthèse des résultats ………………………………………………………….. 279

III
LISTE DES FIGURES

Figure 1.1 - Evolution de la définition de l’audit interne……………………………………… 23


Figure 1.2 - Les piliers de la gouvernance…………………………………………………….. 24
Figure 1.3 - L’évolution des textes normatifs sur les comités d’audit dans les Etats-Unis……. 36
Figure 1.4 - La taille de la fonction d’audit interne ……...…………………………….……... 71
Figure 1.5 - La moyenne d’âge de l’équipe d’audit interne….………………………………… 71
Figure 1.6 - Distinction des auditeurs internes selon le genre…………………....……………. 72
Figure 1.7 - Le recours à des prestataires externes…………………………………..………… 73
Figure 1.8 - Le niveau d’étude des auditeurs internes……………………...……..…………… 73
Figure 1.9 - Le pourcentage des auditeurs internes certifiés……………………………...…… 74
Figure 1.10 - L’expérience des auditeurs internes………...………………...……….…..……… 75
Figure 1.11 - Les outils de formation offerts aux auditeurs internes …………..……....………. 75
Figure 1.12 - La durée de la formation à court terme…………………………...…………….… 76
Figure 1.13 - Les principaux contributeurs à l’élaboration des plans d’audit.……………...…... 78
Figure 1.14 - Variation du budget entre 2013 et 2014…...………………….……….………….. 79
Figure 1.15 - Echanges informels entre le responsable d’audit interne et le comité d’audit……. 81
Figure 1.16 - Réunions privées avec le président du comité d’audit……………………………. 81
Figure 1.17 - Domaines de responsabilités de la fonction d’audit interne……………………… 86
Figure 2.1 - Les parties prenantes du dispositif de la gouvernance interne……………………. 96
Figure 2.2 - La nature des coûts d’agence……………………………………...……………… 100
Figure 2.3 - La hiérarchisation des qualités de l’information comptable………..…………….. 106
Figure 2.4 - Impact des caractéristiques de la fonction d’audit interne sur le délai d’audit :
cadre conceptuel..................................................................................................… 147
Figure 2.5 - Déterminants de l’efficacité du comité d’audit…………………………………. 149
Figure 2.6 - Impact des critères d’efficacité du comité d’audit sur le délai d’audit : cadre
conceptuel………………………………………………………..….…………… 166
Figure 2.7 - Impact de la relation audit interne-comité d’audit sur le délai d’audit : cadre
conceptuel…..……………………………………………………………………. 178
Figure 3.1 - Distribution des délais d’audit………………………..………………..………… 217

IV
LISTE DES ABREVIATIONS

AICPA : American Institute of Certified Public Accountants


APTBEF : Association Professionnelle Tunisienne des Banques et des Etablissements Financiers
ASX : Australian Securities Exchange
ATAI : Association Tunisienne des Auditeurs Internes
BCT : Banque Centrale de Tunisie
BRC : Blue Ribbon Committee
BVMT : Bourse des valeurs mobilières de Tunis
CAC : Commissaire aux comptes
CEIAI : Confédération Européenne des Instituts d’Audit Interne
CIA : Certified Internal Auditor
CIPE : Center for International Private Enterprise
CLERP : Corporate Law Economic Reform Program
COSO : Committee of Sponsoring Organizations of the Treadway Commission
CPA : Comité Permanent d’Audit
CTGE : Centre Tunisien de Gouvernance d’Entreprises
FAI : Fonction d’Audit Interne
FGLS : Feasible Generalized Least Squares
GAIN : The Global Audit Information Network
IACE : Institut Arabe des Chefs d’entreprises
IFAC : The International Federation of Accountants
IFACI : Institut Français d’Audit et de Contrôle Interne
IIA : Institute of Internal Auditors
ISA : International Standards on Auditing
LSF : Loi de Sécurité Financière
NYSE : New York Stock Exchange
OCDE : Organisation de coopération et de développement économiques
PCAOB : Public Company Accounting Oversight Board
RAI : Responsable de l’Audit Interne
SAS : Statement on Auditing Standards
SEC : Securities and Exchange Commission
SFI : Société financière internationale
SOX : Sarbanes-Oxley

V
INTRODUCTION GENERALE

1
Introduction Générale

Il est couramment admis que le développement de l’économie et l’ouverture des


marchés aux transferts financiers externes nécessitent une transparence de l’information
financière divulguée. Cette dernière constitue la clé des relations entre l’entreprise et ses
apporteurs de capitaux, banques et marchés (Mistral et al., 2003 ; Schatt, 2001).
En revanche, les scandales financiers récents1, ont bouleversé le monde des affaires tout en
remettant en cause la qualité de l’information financière divulguée. Ceci a entraîné la faillite
de l’un des cinq BIG mondiaux d’audit : le cabinet Arthur Andersen. Ainsi, les affaires
frauduleuses et les faillites en cascade ont induit une certaine crise de confiance sur les
marchés boursiers internationaux. De plus, ces dysfonctionnements ravivent les débats sur les
questions relatives à l’opportunisme des dirigeants et à l’efficacité des mécanismes de
gouvernance (Batson, 2003 ; Schwarcz, 2002; Charreaux, 1995). Dans ce cadre, Paape (2007)
suggère que les parties prenantes, ont tendance à exiger des managers de démontrer que leurs
firmes sont bien contrôlées.
Le rôle du comité d’audit et de la fonction d’audit interne dans le processus global d’audit et
leur contribution dans la qualité du reporting sont au cœur de ces préoccupations. D’ailleurs,
ces deux mécanismes de gouvernance ont reçu, ces dernières années, beaucoup d'attention de
la part des différents normalisateurs à l’échelle internationale. Ce souci se traduit par la
promulgation des rapports de bonne gouvernance2 et des lois de sécurité financière (LSF,
2003 et SOX, 2002) encourageant la reconnaissance accrue de la fonction d'audit interne
comme l'un des piliers de la gouvernance (Gramling et al., 2004) et en formalisant un cadre
de référence des comités d’audit (Piot et Kermiche, 2009).
En outre, l'importance de la fonction d'audit interne a été soutenue par la décision de la
Bourse de New York ; cette dernière oblige, désormais, toutes les entreprises cotées aux
Etats-Unis d’être dotées d’une fonction d'audit interne (NYSE, 2009 ; SEC, 2003). Evoquons
à ce titre, la sélection de Cynthia Cooper3 comme personnage de l’année 2002 aux Etats-Unis
(Lacayo et Ripley, 2002). D’autres réformes en matière d’audit interne ont été menées aux
Etats-Unis par le PCAOB4 (2007). Au fait, la norme américaine d’audit (Auditing Standard
N°5) permet aux auditeurs externes d'utiliser les travaux effectués par les auditeurs internes.

1
Les scandales financiers récents tels que Enron, Worldcom, Xerox, Global Crossing, Adelphia
Communications, Merck, et Halliburton aux États-Unis, Swissair en Suisse, Parmalat en Italie et encore France
Télécom en France.
2
Vienot I et II et Bouton en France ; Combined Code 2000, 2009 au Royaume-Uni; CLERP, 2004 en Australie;
Unified Code de Bonne Gouvernance 2006 en Espagne et le Code de gouvernement d’entreprise 2009 en
Allemagne.
3
Cynthia Cooper est l’auditeur interne qui a révélé la fraude du géant mondial WorldCom.
4
La Public Company Accounting Oversight Board (or PCAOB) est une société créée par la loi américaine SOX
en 2002 afin de superviser les audits des entreprises cotées. C’est l’équivalent du H3C en France.

2
Introduction Générale

En outre, les recommandations du PCAOB reconnaissent que l’absence d’une fonction


d’audit interne efficace dans les sociétés américaines devrait être considérée comme une
faiblesse significative dans leurs systèmes de contrôle interne.
Le comité d’audit a été également reconnu comme étant un élément central dans les réformes
réglementaires portant sur la gouvernance d’entreprise (8ième Directive Européenne, 2008;
Smith Report, 2003; BRC, 1999; Cadbury, 1992). Néanmoins, il semble que la simple mise
en place d’un comité d’audit ne garantit pas son efficacité (Sommer, 1991). D’ailleurs, dans
son discours intitulé ‘‘le jeu des chiffres’’, l’ancien président de la SEC, Levitt (1998) a
appelé à un changement fondamental du mode de gestion d'entreprise notamment via le
renforcement et l'amélioration de l'efficacité des comités d’audit.
C’est ainsi que les rapports des différents groupes de travail sur la gouvernance (ASX, 2003;
Smith Report, 2003 ; Cadbury, 2002; SOX, 2002; BRC, 1999) ont émis un ensemble de
recommandations visant à renforcer l'efficacité du comité d’audit à travers l’encadrement de
ses attributs (DeZoort et al., 2002). Devant ces actualités, la qualité de la fonction de l’audit
interne et l’efficacité du comité d’audit ont fait l’objet de plusieurs débats quant à leur rôle
dans la qualité du reporting financier, partout dans le monde, surtout suite aux doutes et aux
craintes que les règlementations y afférentes échouent (Johl et al., 2013 ; Gramling et al.,
2004).
L’objectif central de ce travail de recherche est d’examiner l’impact des mécanismes internes
de gouvernance sous forme d’audit interne et de comité d’audit et de leur interaction sur la
qualité du reporting financier des entreprises tunisiennes cotées sur la période 2011-2013. A
ce titre, plusieurs études ont postulé que la simple présence de la fonction d’audit interne
aurait plutôt vocation à donner l’apparence de la mise en place des dispositifs de contrôle qu’à
exercer un contrôle efficace.
Quelques autres études, plus rares, principalement anglo-saxonnes tentent de préciser que
c’est plutôt la qualité de l’audit interne qui constitue le levier d’action permettant
l’instauration d’un état de la qualité comptable (Pizzini et al., 2014 ; Johl et al., 2013 ; Abbott
et al., 2012 a,b ; Lin et al., 2011 ; Carcello et al., 2011. Prawitt et al., 2009). En se basant sur
les résultats des études expérimentales et des enquêtes antérieures, Gramling et al. (2004), ont
affirmé que la fonction d’audit interne a le potentiel d'affecter la qualité du gouvernement
d'entreprise, la qualité de l'information financière et la performance des entreprises. Dans le
contexte australien, Davidson et al. (2005) ont trouvé que la qualité de l’audit interne n’est
pas liée au niveau de la gestion des résultats. Dans une étude subséquente, Doyle et al. (2007)
ont montré que l’efficacité de contrôle interne est positivement liée à la qualité du reporting.

3
Introduction Générale

De leur côté, Prawitt et al. (2009) ont trouvé que la qualité de la fonction de l’audit interne
permet de limiter la gestion haussière du résultat. Jiang et al. (2010) ont conclu que
l’inefficacité de la fonction d’audit interne facilite la gestion opportuniste des résultats et
réduit, ainsi, la fiabilité du reporting financier. Lin et al. (2011) ont trouvé que la fonction
d'audit interne de l'entreprise joue un rôle important dans la divulgation des faiblesses du
contrôle interne en vertu de la section 404 de la loi Sarbanes-Oxley (2002).
Les résultats de Pizzini et al. (2014) ont également révélé que le délai d’audit est
significativement plus court lorsque la fonction d’audit interne contribue à l'audit des états
financiers. De leur part, Johl et al. (2013) ont trouvé que la qualité d’audit interne permet
d’encadrer rigoureusement les latitudes managériales, en minimisant les accruals anormaux
lorsque les entreprises n’externalisent pas leurs activités d'audit interne et/ou ne sont pas
politiquement liées.
Dans l’ensemble, plusieurs recherches concluent en faveur d’un impact positif de la fonction
d’audit interne sur la qualité du reporting mesurée à travers plusieurs indicateurs. En
revanche, l’hypothèse de l’amélioration de la qualité du reporting en fonction de la qualité
d’audit interne n’a pas été confirmée systématiquement dans différents contextes. Eu égard à
ce manque de preuves empiriques et à ces divergences contextuelles, nous proposons
d’étendre cette problématique de recherche au contexte tunisien.
La Tunisie dont l’environnement économique et financier a connu quelques scandales
financiers tel que l’affaire de l’un des groupes les plus importants de la grande distribution,
vient de renforcer la réglementation liée aux pratiques d’audit et de contrôle interne afin de
préserver les intérêts des investisseurs et de réinstaurer la confiance du marché. En outre, il
paraît que le cas de la Tunisie constitue l’exemple type des pays en voie de développement.
Par conséquent, ce travail de recherche s’inscrit dans le prolongement de ces investigations.
Nous partons également d’une déduction commune de la littérature comptable qui met en
exergue l’intérêt du reporting financier. En effet, la politique stratégique des entreprises vise
généralement à agir sur les cours boursiers et à influer sur les anticipations des investisseurs
afin de maximiser la valorisation boursière (Kablé, 2003).
A ce titre, nous postulons que les entreprises ayant une fonction d’audit interne efficace
devraient publier une information financière de haute qualité et bénéficier, par voie de
conséquence, d’une meilleure évaluation par le marché. Ainsi, nous nous proposons
d’apporter des éléments de réponse à ce premier questionnement spécifique : Quel est
l’impact des caractéristiques de la fonction d’audit interne sur la qualité du reporting
financier divulgué par les entreprises tunisiennes cotées ?

4
Introduction Générale

S’intéressant plutôt au comité d’audit, d’autres analyses récentes qui partent de l’approche de
la gouvernance d’entreprise, soutiennent l’idée que la mise en place des comités d’audit
améliore également, la qualité du reporting financier (Alzeban et Sawan, 2015 ; Sultana et al.,
2014 ; Ghafran et O’ssulivan, 2012 ; Sierra-Garcia et al., 2012 ; Ika et Ghazali, 2012 ; Piot et
Kermiche, 2009 ; Davidson et al., 2005). Ces analyses s’inscrivent dans une logique
d’amélioration de la bonne gouvernance ; ce qui suppose un contrôle plus renforcé des actions
des dirigeants.
Martinez et DeFuentes (2007) suggèrent que la création des comités d’audit s’insère dans ce
cadre et vise essentiellement à garantir l’indépendance de l’auditeur externe, et à améliorer la
qualité du reporting. Dans ce cadre, Spira (1999a, p.231) définit le comité d’audit comme un
sous-comité émanant du conseil d'administration, généralement formé d’administrateurs
indépendants, chargés des questions relatives à l'information financière et à l'audit.
Par ailleurs, de nombreuses études ont montré que certaines caractéristiques du comité d’audit
(comme la composition, l'indépendance, l'expertise financière et l'activité) peuvent avoir un
impact positif sur la qualité de l'information financière mesurée par la détection de la fraude
(Beasley et al., 2000), les ajustements comptables (Farber, 2005 ; Abott et al., 2004), la
gestion opportuniste des résultats (Bedard et al., 2004, Klein, 2002) et la publication des
faiblesses de contrôle interne (Goh, 2008).
Compte tenu de ces éléments, les recherches traitant de la question de l’efficacité des comités
d’audit s’efforcent à déceler l’effet des attributs de ces comités sur la qualité du reporting
(Abernathyet al., 2014 ; Cohen et al., 2013 ; Ika et Ghazali, 2012). Cependant, ceci n’est pas
toujours le cas avec le contexte des entreprises tunisiennes cotées : les recherches portant sur
la relation entre les critères d’efficacité du comité d’audit et la qualité du reporting divulgué
par les entreprises tunisiennes restent quasiment inexistantes.
De surcroît, du point de vue pratique, la loi de sécurité financière datant de 2005 aborde
timidement les points liés aux mesures d’efficacité des comités d’audit. Or, la problématique
de la contribution des critères d’efficacité du comité d’audit dans la qualité du reporting
demeure importante, surtout dans un contexte où le cadre réglementaire semble être plus
évasif. Il paraît alors intéressant de reprendre les mêmes postulats théoriques, mais d’élargir le
champ de vision aux caractéristiques du comité d’audit étant donné l’alignement plus étroit
entre l’audit interne et ledit comité dans ce nouvel environnement de gouvernance
d’entreprise. Dès lors, et en s’intéressant au contexte tunisien, nous proposons d’apporter des
éléments de réponse à cette seconde question spécifique de recherche, à savoir : Quel est
l’effet des critères d’efficacité du comité d’audit sur la qualité du reporting financier ?

5
Introduction Générale

Par ailleurs, le rôle du comité d’audit en matière d’audit interne consiste à superviser
l’efficacité du contrôle interne et à préserver l’indépendance de cette fonction vis-à-vis du
management (DeZoort, 1997). Dans cette vision, l’interaction entre l’audit interne et le comité
d’audit a suscité l’intérêt de plusieurs recherches. En effet, les objectifs de ces deux
mécanismes de gouvernance étant étroitement liés (Zaman et Sarens, 2013 ; Scarbrough et al.,
1998), une relation privilégiée et de confiance entre la fonction d’audit interne et le comité
d'audit semble contribuer à l’efficacité de leur fonctionnement (Anderson 2004; Harrington,
2004 ; Nagy et Cenker, 2002; Goodwin et Yeo, 2001).
D’un côté, la valeur perçue de l'audit interne est susceptible d'être améliorée lorsque cet
organe constitue une source de ‘‘confort’’ pour les membres du comité d’audit sur le plan de
l’environnement de contrôle et des contrôles internes (Sarens et al., 2009, p.90). De l’autre
côté, l’efficacité du comité d’audit est saisie par les efforts et les moyens que celui-ci fournit à
la fonction de l’audit interne pour obtenir des informations importantes sur le contrôle interne
et sur la qualité du reporting.
Sur le plan académique, les travaux empiriques sur ces axes ont d’abord fait l’objet
d’enquêtes ou d’entretiens visant à décrire les interactions entre les auditeurs internes et le
comité d’audit, ou les perceptions des premiers vis-à-vis du second (Piot et Kermiche, 2009 ;
Sori et al., 2008 ; Zain et Subramanian, 2007). Ce n’est que récemment que se sont
développées les études sur données d’archives (Turley et Zaman 2007 ; Carcello et al., 2005),
suite aux exigences introduites par la loi SOX en matière de divulgation des faiblesses du
contrôle interne (section 302), et d’évaluation qui en est faite par le management (section
404). Ces études suggèrent que la fonction d’audit interne peut interagir avec le comité
d’audit pour jouer un rôle majeur dans le suivi du processus du reporting financier.
Cependant, la majorité de ces recherches reste limitée au contexte anglo-saxon et à l’étude de
la contribution des attributs des comités d’audit à la qualité de l’audit interne.
Cette contribution est souvent mesurée par la réduction des faiblesses de contrôle interne
(Goh, 2009 ; Zhang et al., 2007; Krishan, 2005 ), l’accroissement de la fréquence ou des
durées de réunions (Goodwin, 2003 ; Raghunandan et al., 2001 ; Scarbrough et al., 1998), la
revue des plans et des rapports d’audit interne, l’accès direct du responsable d’audit interne au
comité d’audit (Goodwin, 2003 ; Raghunandan et al., 2001) et les perceptions de la mise en
œuvre des recommandations de l’audit interne (Alzeban et Sawan, 2015). En outre, les
résultats des études ayant abordées l’impact de la relation liant l’audit interne au comité
d’audit sur la qualité du reporting financier sont mitigés, et pour l’heure très peu nombreuses.

6
Introduction Générale

Par exemple, dans le contexte Malaisien, Zain (2005) a trouvé que la fréquence des réunions
entre la fonction d’audit interne et le comité d’audit est positivement liée à la contribution des
auditeurs internes dans l’audit financier. En Espagne, l’étude de Sierra-Garcia et al. (2012) a
conclu que la fréquence de réunions entre l’audit interne et le comité d’audit reste sans effets
significatifs sur le niveau de gestion opportuniste des résultats. Plus récemment, Sarens et al.
(2013) et Zaman et Sarens (2013) soulignent que certaines aspects de la relation entre la
fonction d’audit interne et le comité d’audit, ainsi que leur impact sur la qualité du reporting
demeurent flous et non explorés.
A la suite de ces travaux, nous proposons une extension de ce courant de recherche au
contexte tunisien. Ainsi, nous cherchons à répondre à cette troisième question spécifique de
recherche : Dans quelle mesure la relation entre la fonction d’audit interne et le comité d’audit
peut-elle améliorer la qualité du reporting financier publié par les entreprises tunisiennes
cotées?

Objectifs de recherche

A partir de ces trois questionnements découlent nos objectifs spécifiques de recherche qui
consistent à :
- décrire les pratiques d’audit interne et du comité d’audit en Tunisie ;
- expliquer la qualité du reporting financier des entreprises tunisiennes cotées en
fonction des caractéristiques de la fonction d’audit interne et des critères
d’efficacité du comité d’audit ; et
- analyser l’impact de la relation entre la fonction d’audit interne et le comité d’audit
sur la qualité du reporting financier.
En ce qui concerne le contexte de la recherche, les entreprises tunisiennes cotées à la BVMT,
nous ont semblé bien se prêter à la vérification empirique pour diverses raisons. En effet, le
choix de ces entreprises se justifie par l’intérêt accordé par le normalisateur à l’encadrement
de la communication financière des entreprises faisant appel public à l’épargne.
En outre, les entreprises cotées à la bourse sont soumises à une grande visibilité
comparativement aux autres entreprises. Cette situation nous amène à être particulièrement
attentifs aux relations politiques des principaux actionnaires et dirigeants de ces entreprises.
Par surcroît, la bourse des valeurs mobilière de Tunis a connu une vague d’introductions
durant ces trois dernières années, accompagnée par un intérêt de plus en plus croissant à la
gouvernance d’entreprise. A ce titre, l’audit interne a attiré ces dernières années l’attention
des régulateurs tunisiens à travers la parution du code de bonnes pratiques de gouvernance.
7
Introduction Générale

Ainsi, ces développements signifient clairement l'intérêt substantiel et la confiance placés sur
les pratiques d'audit interne et du comité d’audit en Tunisie. Nous postulons que le dispositif
de gouvernance des entreprises tunisiennes cotées, pourrait constituer l’exemple type de celui
des pays en voie de développement. En outre, une confrontation des résultats d’une étude
menée en Tunisie avec d’autres études conduites dans d’autres contextes s’avère
enrichissante. Ce contexte sied donc particulièrement bien à une recherche s’insérant dans les
champs de la gouvernance d’entreprise et de la qualité du reporting.
Comme nous l’avons souligné un peu plus haut, différents postulats théoriques pourraient
justifier les relations entre la fonction d’audit interne, le comité d’audit et la qualité du
reporting financier et soutenir de ce fait, le propos de cette étude. De prime abord, le
reporting financier est souvent perçu comme un moyen efficace d’atténuation de l’asymétrie
informationnelle (Healy et Palepu, 2001 ; Core, 2001). Il est également justifié parfois, par la
volonté d’abaisser le coût du capital lié aux opérations de financement (Botosan et Plumlee,
2000). De même, le reporting financier peut être encadré par les incitations d’agence et les
arguments de signalisation solidement conçus pour asseoir l’offre d’information financière. A
cet égard, la volonté d’informer est considérée comme un moyen de résolution des problèmes
d’agence (Labégorre, 2003; Bertrand, 2000 ; Jensen et Meckling, 1976) et un vecteur de
signalisation efficace révélant la vraie valeur de l’entreprise (Labégorre et Boubaker, 2005 ;
Hughes, 1986).

Contributions de la recherche

Ce travail de recherche se distingue des études antérieures dans les domaines de l’audit
interne et du comité d’audit, d’une façon particulière et du gouvernement d’entreprise d’une
manière générale de plusieurs façons.
Tout d’abord, à travers la revue de la littérature, nous avons constaté que les investigations ont
été effectuées de manière fragmentée. En d’autres termes, les travaux antérieurs ont analysé
séparément, l’impact de l’audit interne et du comité d’audit sur la qualité du reporting, en
utilisant des données individuelles. Par conséquent, ces études ne permettent pas de mettre en
exergue les différentes relations entre l’audit interne et le comité d’audit ainsi que leur effet
sur le processus de la communication financière. Ceci nous amène à réfléchir sur la base des
arguments d’une littérature récente que la relation entre l’audit interne et le comité d’audit
peut avoir un effet positif sur la qualité du reporting financier (Sarens et al., 2013 ; Johl et al.,
2013 ; Lin et al., 2011).

8
Introduction Générale

Notre recherche contribue donc à améliorer la compréhension de l’impact de l’audit interne,


du comité d’audit et de leur interaction sur la qualité du reporting financier à partir des
fondements de la théorie de l’agence. Notre terrain de recherche présente également un
caractère extensif dans la mesure où rares sont les études ayant tenté de joindre les
caractéristiques de l’audit interne et les critères d’efficacité du comité d’audit à la qualité du
reporting.
De surcroît, la plupart de ces études sont principalement réalisées dans le contexte des pays
développés (Prawitt et al., 2009 ; Lin et al., 2011, Sarens et al., 2006). Ce n’est que
récemment que peu d’études portant sur ce sujet se sont orientées vers le contexte des pays
émergents tels que l’étude d’Al-Twaijry et al. (2004) et d’Al-Shetwi et al. (2012) dans le
contexte saoudien et les études de Johl et al. (2013) et de Zain et al. (2007) menées dans le
contexte malaisien. Selon Kinney (2000), une des principales raisons est le manque de
données sur les pratiques d’audit interne et des comités d’audit surtout dans le contexte des
pays émergents. Un cadre auquel on reproche la faiblesse de la gouvernance d’entreprise et
son manque de maturité (Klibi, 2015). Ces lacunes rendent difficile l’observation directe des
pratiques d’audit interne et des comités d’audit ainsi que l’analyse de leur efficacité.
Dans le cadre de ce travail de recherche, nous proposons d’étendre le champ d’analyse de ce
thème sur le contexte tunisien. Cette analyse paraît pertinente étant donné que la Tunisie
reflète les réalités économiques et culturelles des pays émergents. De plus, le choix du
contexte tunisien s’avère intéressant dans la mesure où on assiste en Tunisie ces dernières
années, à des changements importants en matière de gouvernance d’entreprise.

Par ailleurs, notre étude se distingue de la littérature antérieure, également, au niveau des
instruments de mesure des variables d’intérêt. De fait, la qualité de l’audit interne n’est pas
mesurée par une variable muette (existence ou non d’une structure d’audit interne) mais plutôt
à travers ses attributs. Nous proposons également, une étude détaillée des caractéristiques du
comité d’audit. De surcroît, nous examinons la robustesse de nos mesures en considérant des
substituts alternatifs aux variables initiales. En outre, cette thèse produit, en se basant sur les
fondements de la théorie de l’agence et de l’approche de gouvernance d’entreprise, deux
nouvelles mesures de la qualité de l’audit interne et de l’efficacité du comité d’audit, qui
seront appliquées sur l’échantillon de l’étude. Il s’agit d’indices ou de scores portant sur des
éléments qui confirment que la qualité de l’audit interne et l’efficacité du comité d’audit sont
fonction de plusieurs variables (Pizzini et al., 2014 ; Johl et al., 2013 ; Ika et Ghazali, 2012 ;
Zaman et al., 2011 ; Lin et al., 2011 ; Prawitt et al., 2009).

9
Introduction Générale

Implications de la recherche

Notre étude présente un intérêt pour les managers, les régulateurs et les organismes
professionnels d’audit interne et qui peuvent à l’issue de ce travail reconnaître l’impact des
caractéristiques de l’audit interne et du comité d’audit sur la qualité du reporting financier.

En effet, cette thèse propose d’apporter des explications et des pistes de solutions
managériales pour les entreprises tunisiennes qui souhaitent accélérer le processus de
publication des comptes annuels afin de respecter les contraintes réglementaires. Autrement
dit, en identifiant l’impact de la qualité d’audit interne et de l’efficacité du comité d’audit sur
le délai de signature du rapport d’audit, cette recherche fournit un éclairage aux dirigeants et
aux actionnaires de l’entreprise sur les mesures nécessaires pour assurer la pertinence du
reporting financier. De ce fait, la qualité de l’information véhiculée à travers les états
financiers, se trouve améliorée. Ceci se traduit par une évolution positive de la performance
de l’entreprise et de ses opportunités de croissance.
Par ailleurs, cette recherche pourrait permettre également aux organismes professionnels
d’audit d’accroître l’efficience des commissaires aux comptes en intégrant des paramètres qui
échappent jusqu’au là, à leur contrôle.

Enfin, notre étude nous semble utile pour les régulateurs. Autrement formulé, nous pensons
que nos résultats leurs permettent de trouver les moyens susceptibles d’améliorer la qualité de
l’information financière publiée et de faire avancer les réflexions sur l’efficacité des pratiques
d’audit interne et des comités d’audit

En somme, cette recherche présente un certain nombre de conséquences pour les régulateurs,
les organismes professionnels et les chercheurs. En effet, nos résultats pourraient être utiles à
ces parties prenantes, en tentant de susciter leur intérêt sur la nécessité de considérer
l'importance de promouvoir les règlementations sur le statut organisationnel, le
fonctionnement et la composition de la fonction d’audit interne et des comités d’audit.

Principaux résultats de la recherche

Les conclusions de l’étude exploratoire sur les pratiques de l’audit interne et des comités
d’audit, menée auprès d’un échantillon de 54 entreprises tunisiennes cotées, suggèrent que
lesdits comités exercent leurs attributions conformément aux textes réglementaires en vigueur.
Par surcroît, les résultats révèlent que, globalement, les équipes d’audit interne, dans les
entreprises de l’échantillon, sont jeunes et diplômés mais non certifiés en audit interne.

10
Introduction Générale

En outre, dans son état actuel, la fonction d’audit interne, dans les entreprises tunisiennes
cotées, dépasse les activités traditionnelles de surveillance et de conformité pour couvrir le
volet de la gestion des risques. En revanche, des efforts importants devraient être entretenus
au niveau de l’amélioration de l’indépendance de la fonction d’audit interne, la
professionnalisation des auditeurs internes et le déploiement du budget adéquat afin d’élargir
le champ d’intervention vers les activités de conseil et d’évaluation du processus de
gouvernance.
Par ailleurs, les principaux résultats des régressions multivariées peuvent se résumer dans les
propositions suivantes : sur un échantillon de 54 entreprises tunisiennes cotées, durant la
période 2011-2013, nous constatons que les caractéristiques de la fonction d’audit interne
affectent positivement la qualité du reporting financier.
Explicitement, l’indépendance des auditeurs internes, leur implication dans les contrôles
financiers, la fréquence d’utilisation des techniques d’assurance-qualité dans leurs travaux
ainsi que leur coordination avec les auditeurs externes, réduisent le délai d’audit, signe de
l’utilité informationnelle et de la pertinence de l’information financière pour les utilisateurs
externes.
Un tel impact est concomitant à l’influence d’autres facteurs ayant trait aux caractéristiques
du comité d’audit et à la nature de la relation liant ledit comité à la fonction d’audit interne.
En effet, les résultats de la présente recherche montrent que l’expertise financière des
membres du comité d’audit, la fréquence de leurs réunions informelles avec le responsable
d’audit interne ainsi que leur implication dans la revue des résultats des travaux d’audit
interne, réduisent le délai de signature du rapport d’audit.

Structure de la thèse

Le travail de thèse est subdivisé en trois chapitres. Le premier chapitre est scindé en quatre
sections et s’intéresse à la présentation de l’évolution des pratiques d’audit interne et des
comités d’audit à travers le temps. La première section débute par un aperçu sur l’historique
de l’audit interne et du comité d’audit, pour dresser ensuite l’état de l’art de l’évolution de
leurs définitions, rôles et caractéristiques respectives. L’objectif est de comprendre et de
cerner les soubassements de ces pratiques. La deuxième section se focalise sur le contexte
d’apparition ainsi que l’évolution des missions assignées au comité d’audit. Nous évoquons
par la suite la place du comité d’audit dans la dynamique de la gouvernance à travers l’étude
de la relation qui le lie à l’audit interne et à l’audit externe.

11
Introduction Générale

La troisième section examine les principaux textes règlementaires ayant trait aux pratiques
d’audit interne et des comités d’audit. Quant à la dernière section, elle dresse l’état des lieux
du fonctionnement de ces deux mécanismes de gouvernance dans les entreprises tunisiennes
cotées.

Le deuxième chapitre sert à l’instauration du cadre théorique de la recherche et la présentation


des hypothèses. La première section se penche sur les fondements théoriques : elle précise en
particulier la nature des liens entre la fonction d’audit interne, le comité d’audit et l'audit
externe, en se basant essentiellement sur la théorie de l'agence. La seconde section présente le
concept de la qualité du reporting à travers la mise en évidence des débats normatifs et des
mesures empiriques. Quant à la troisième section, elle rejoint plus le premier volet de la
problématique posée en présentant les principales recherches traitant l’impact des attributs et
des activités de la fonction d’audit interne sur la qualité du reporting. La quatrième section
présente une revue de la littérature se rapportant à l’effet des critères d’efficacité du comité
d’audit sur la qualité du reporting divulgué. Enfin, nous passons en revue dans une dernière
section, les écrits sur l’impact de la relation entre l’audit interne et le comité d’audit sur la
qualité de la communication financière mesurée encore par le délai d’audit. Ces revues des
différentes études théoriques et empiriques constituent une assise scientifique pour le
développement de nos hypothèses de recherche qui feront l’objet des tests empiriques.

Le troisième chapitre de ce travail est consacré à la précision de la méthodologie de recherche


et à la présentation des validations empiriques. La première section présente d’abord, la
démarche méthodologique déployée. Concrètement, cette section aborde les autres volets
empiriques de notre travail. Ainsi, elle expose et spécifie la procédure de sélection de
l’échantillon, la méthode de collecte et de choix des données et justifie la mesure des
variables retenues et les méthodes statistiques utilisées pour l’estimation des modèles de
recherches développés. La deuxième section présente les résultats et les interprétations de la
première validation empirique portant sur l’impact des caractéristiques de la fonction d’audit
interne sur la qualité du reporting. Nous débutons cette section, par avancer les constats des
analyses descriptives. Nous réservons le reste de la section à la présentation et à la discussion
des résultats. La troisième section est consacrée, quant à elle, à la présentation et la discussion
des résultats de la deuxième validation empirique traitant de l’effet des attributs du comité
d’audit sur la qualité du reporting.

12
Introduction Générale

Quant à la quatrième section, elle est dédiée aux résultats de la troisième validation
empirique portant sur l’impact de la relation audit interne-comité d’audit sur la qualité de la
communication financière divulguée par les entreprises tunisiennes cotées.
Enfin, nous clôturons cette thèse par une conclusion générale qui synthétise finalement les
principaux résultats auxquels nous avons abouti. Nous présentons, également, les
contributions et les implications de ce travail de recherche. De surcroît, nous soulignons les
différentes limites et nous débouchons, ainsi, sur la formulation des perspectives de
recherches futures.

13
CHAPITRE 1.

L’EVOLUTION DES PRATIQUES DE L’AUDIT


INTERNE ET DU COMITE D’AUDIT :
ETAT DE L’ART ET ETUDE EMPIRIQUE
EXPLORATOIRE DANS LE CONTEXTE
TUNISIEN

14
Chapitre 1

Introduction

La création des comités d’audit et la mise en place des structures d’audit interne, sont
souvent perçues comme la condition sine qua non pour assurer une bonne qualité de
l’information financière (Cohen et al., 2013 ; Lin et al., 2011 ; Piot et Kermiche, 2009 ;
Parwitt et al., 2009). Dans un souci de transparence et de sécurité financière, les pratiques
d’audit interne et des comités d’audit ont été encadrées par des textes juridiques, des
règlements des autorités boursières et des recommandations des codes de bonne
gouvernance1. Ainsi, ce chapitre est consacré à la description de l’évolution des pratiques
d’audit interne et des comités d’audit à travers le temps.
Comment peut-on retracer l’évolution de l’audit interne? Quelles sont les principales étapes
qui ont marqué l’histoire des comités d’audit? Quels sont les principaux textes régissant les
pratiques d’audit interne et du comité d’audit à l’échelle internationale ? Comment peut-on
décrire l’état des lieux de ces pratiques dans les entreprises tunisiennes cotées ?
Telles sont les principales questions auxquelles nous allons essayer de répondre tout au long
de ce chapitre. Pour y parvenir, les réponses seront structurées autour de quatre sections. La
première débute par un aperçu sur l’historique de l’audit interne avant de dresser ensuite,
l’état de l’art de l’évolution de sa définition, son rôle ainsi que ses caractéristiques.
L’objectif est de comprendre et de cerner les soubassements de cette pratique. La deuxième
section est focalisée sur le contexte d’apparition ainsi que l’évolution des responsabilités
assignées au comité d’audit. Nous évoquons par la suite la place dudit comité dans la
dynamique de la gouvernance à travers l’étude de la relation qui le lie à l’audit interne et à
l’audit externe.
La troisième section est dédiée à la présentation des principaux textes règlementaires ayant
trait aux pratiques d’audit interne et des comités d’audit. Enfin, la quatrième section dresse
l’état des lieux de ces pratiques dans les entreprises cotées à la bourse de valeurs mobilières
de Tunis.

1
La gouvernance d’entreprise a été définie par Charreaux (1997) comme étant « l’ensemble des mécanismes qui
ont pour effet de délimiter les pouvoirs et d’influencer les décisions des dirigeants, autrement dit, qui
‘gouvernent’ leur conduite et définissent leur espace discrétionnaire » (p. 421). Selon la norme ISA 260 de
l’IFAC, les personnes constituant le gouvernement d’entreprise sont les personne(s) ou organe(s) ayant la
responsabilité de surveiller la stratégie de l’entité et les obligations de celle-ci de rendre compte. Cette
responsabilité inclut la surveillance du processus d’élaboration de l’information financière.

15
Chapitre 1

Section 1. Les origines et le développement des pratiques d’audit interne

L'audit interne a évolué considérablement depuis la fondation de l'Institut des auditeurs


internes en 1941 aux États-Unis (Ramamoorti, 2003). A ce titre, Barac et al. (2009) affirment
que l’audit interne a connu, ces dernières années, un changement de paradigme, passant ainsi
d’un instrument de contrôle traditionnel de conformité, à un outil de création de valeur. Par
surcroît, il semble que la révision récurrente de la définition et du cadre de référence de l’audit
interne témoigne du dynamisme de cette pratique (Boudriga, 2012).

1. Audit interne : Une perspective historique

Historiquement, l'audit interne a été considérée comme une fonction de surveillance, ‘‘le
policier’’ ou encore ‘‘le chien de garde de l'organisation’’ (Morgan, 1979, p.161). De fait,
l’audit interne a été essentiellement perçu comme une composante nécessaire du contrôle de
l'organisation (Roussy, 2013). Une analyse de l’historique de l’évolution de cette pratique
révèle le changement du rôle des auditeurs internes d’une approche traditionnelle d’audit vers
une approche plus proactive, créatrice de valeur (Bou-Raad, 2000).

1.1. Les origines de l’audit interne

Certains historiens affirment que l’Histoire de l’audit en général et l’audit interne en


particulier remonte à l’antiquité. Selon Sawyer et al. (2003) et Ramamoorti (2003) l’audit
avait apparu vers 3500-4000 avant J.C. Les enregistrements d'une civilisation
mésopotamienne affichent les marques de minuscules à côté de nombre de personnes
impliquées dans les transactions financières.
Ramamoorti (2003) souligne également, que dans quelques communautés telles que l'empire
babylonien, l’État souverain a imposé des taxes sur de nombreux particuliers et entreprises.
Ainsi, ils ont mis en place des systèmes de contrôle interne afin de minimiser les erreurs de
calcul et de protéger les intérêts de l'Etat.
Sawyer et al. (2003) affirment que les civilisations égyptienne, chinoise, hébreu, grec et
romaine avaient adopté des systèmes de contrôle similaires. Durant le moyen Age, et avec
l’expansion du commerce en Italie, Luca Paccioli a publié en 1494 son livre Summa de
arithmetica, geometria, de proportioni et de proportionalita. Ce référentiel de comptabilité à
parties doubles a aidé commerçants à contrôler leurs transactions avec les clients et les
fournisseurs et leur a permis de surveiller le travail de leurs employés.

16
Chapitre 1

C’est dans ce cadre que l'audit a été pris au sérieux (Sawyer et al., 2003). D’ailleurs, selon
Filios (1984), la ville de Pise a connu au début du 13ème siècle la nomination des deux
premiers contrôleurs légaux des comptes de l'Etat : un contrôleur interne et un contrôleur
externe. Ces officiers avaient pour mission de maintenir parallèlement deux livres de contrôle
et agissaient au nom du roi et de l'État (Swinkels, 2012). Le 16ème siècle a connu la création de
l'association des auditeurs professionnels à Venise, Bologne et Milan. Le périmètre de l’audit
était élargi pour inclure les transactions des sociétés, toutefois, les missions restaient toujours
limitées à la détection et à la prévention de la fraude (Gupta et Ray, 1992).
La fonction d’audit sous sa forme actuelle a débuté durant la révolution industrielle en
Angleterre. A cette époque-là, les entreprises de chemin de fer ont commencé à effectuer des
opérations financières de grande envergure, ils ont nommés des auditeurs internes pour
contrôler le traitement des transactions financières (les bordereaux de paiement, les soldes de
trésorerie, les revenus des stations). L'objectif de l'audit interne était focalisé sur les processus
financiers et très semblable à ce que l’on appelle actuellement ‘‘l’audit financier’’
(Ramamoorti, 2003). Durant le 19ème siècle, et avec l’évolution du volume des
investissements britanniques aux Etats-Unis, les investisseurs anglais exigent un contrôle
indépendant de leurs investissements. C’est ainsi que les auditeurs anglais ont apporté avec
eux leurs méthodes et procédures. Par ailleurs, ces pratiques n’ont cessé de se développer
dans le contexte nord-américain, caractérisé par une évolution importante de l’économie et du
volume des transactions (Brown, 1962).
Renard (2007) affirme que malgré la pluralité des exemples qui peuvent illustrer les
antécédents historiques de l’audit interne; aucun d’entre eux ne rend pleinement compte de
ces pratiques telles qu’elles sont de nos jours dans les entreprises. En effet, ‘‘ la fonction
d’audit interne est relativement récente puisque son apparition (ou sa réapparition, diraient
certains) remonte à la crise économique de 1929 aux États-Unis’’ (p.5).
A cette époque-là, les firmes souffrent d’une forte vague de récession économique et essayent
de réduire leurs charges. D’autant plus, la Securities and Exchange Commission (SEC) exige,
en 1930, des entreprises de fournir des états financiers audités au cas où, elles veulent
s’introduire en bourse (Gupta et Ray, 1992). Par conséquent, ces entreprises qui font recours
aux services des auditeurs externes, cherchent à bien contrôler les honoraires versés à ces
professionnels. Ceci n’était possible qu’à travers l’implication du personnel de l’entreprise,
sous la supervision des auditeurs externes, dans certaines tâches préparatoires telles que les
inventaires, les analyses de comptes, les techniques de sondage, etc. C’est ainsi que le terme
‘‘auditeur interne’’ fait son apparition.

17
Chapitre 1

Par surcroît, ces ‘‘petites mains’’ ou encore ces ‘‘sous-traitants’’ des auditeurs externes
permettent à l’entreprise de maîtriser ses charges (Ammar, 2007). En ce sens, la fonction
d’audit interne peut être considérée comme une extension du travail de l'auditeur externe
(Swinkels, 2012). Au début des années 1940, ces professionnels ont décidé de se réunir sous
l’égide d’une organisation dite l’Institut des Auditeurs Internes.

1.2. Le premier tournant historique : la création de l’Institut des Auditeurs Internes

Traditionnellement, la fonction d'audit interne a été conçue pour protéger les ressources de
l’entreprise et pour aider à la production d’une information comptable de qualité. Au fait, les
auditeurs internes ont souvent fonctionné comme des ‘‘sous-traitants’’ des commissaires aux
comptes. Selon Ramamoorti (2003), l'évolution de la profession d'audit interne est étroitement
liée à l'histoire de l'Institut des Auditeurs Internes (IIA). Cet organisme a été créé vers la fin
de l’année 1941 par un petit groupe de professionnels de l'audit interne dont les personnages
les plus actifs étaient John B. Thurston, Victor Z. Brink et Lawrence B. Sawyer (Boudriga,
2012). Ce groupe de professionnels de l’audit avait senti la nécessité de mettre en place une
approche formelle permettant de partager et d’organiser les connaissances et les
préoccupations mutuelles.
Ainsi, les fondateurs ont commencé le processus de la réalisation de l'identité de l'audit
interne en tant que profession distincte de l’audit externe. L’IIA a été, au départ, un organisme
national américain qui comptait 104 membres à la fin de l’année 1941. En 1957, le nombre
des adhérents à l’IIA était de 3.700 membres dont 20% étaient en dehors des Etats-Unis. En
2011, le nombre des adhérents a atteint 175.968 membres représentant 165 pays (Boudriga,
2012). En 1947, un premier tournant dans l’histoire des pratiques contemporaines de l’audit
interne s’est manifesté à travers l’approbation de l’IIA de la déclaration des responsabilités de
l’audit interne.
L’objectif de cette déclaration était de faciliter la compréhension des responsabilités dévouées
au service de l’audit interne ainsi que l’indépendance de ses membres. A cette époque-là,
l’audit interne a été défini comme étant ‘‘une activité indépendante d’appréciation au sein
d’une organisation pour la revue de la comptabilité, la finance et les autres opérations
constituant une base des services de nature protective et constructive au profit du
management. C’est un type de contrôle qui s’opère en mesurant et en évaluant l’efficacité des
autres types de contrôle. Il s’intéresse aux aspects comptables et financiers, mais il peut aussi
s’intéresser à des sujets de nature opérationnelle’’ (Boudriga, 2012, p.31).

18
Chapitre 1

A partir de cette définition, nous pouvons conclure que l’audit interne traditionnel a été conçu
pour être ‘‘les yeux et les oreilles’’ du management afin de vérifier si les opérations
comptables et financières ont été effectuées correctement et conformément aux politiques de
l'entreprise. Par ailleurs, les auditeurs internes ont utilisé des méthodes traditionnelles jusqu'en
1968, date à laquelle, l’IIA a adopté un code de déontologie qui visait à développer un climat
d’éthique au sein de la profession.

1.3. Les pratiques contemporaines de l’audit interne

Les pratiques contemporaines de l’audit interne ont commencé à être appliquées de façon plus
générale dans les années 1970 avec les écrits de Sawyer en 1973. En effet, l'audit interne
moderne a élargi ses horizons en contemplant une gamme plus large de services, y compris
l’audit opérationnel et en élargissant le spectre aux niveaux supérieurs et inférieurs de gestion.
Avec l’amendement de la déclaration des responsabilités de l’audit interne, la définition de
1971 se présente comme suit : ‘‘l’audit interne est une activité indépendante d’appréciation
au sein d’une organisation pour la revue des opérations au service du management. C’est un
contrôle managérial qui opère en mesurant et évaluant les autres contrôles’’ (Boudriga,
2012, p.32).
Ainsi, et par rapport à la définition de 1947, l’audit interne dépasse l’aspect comptable et
financier. D’ailleurs, à cette date, les auditeurs internes ont pris, désormais la responsabilité
d'analyser un nombre croissant de fonctions opérationnelles de l'organisation. Ces fonctions
incluent des procédures d'exploitation, de la logistique, de la recherche et du développement
et de nombreuses autres fonctions. Egalement, les auditeurs internes accordent un intérêt de
plus en plus croissant à l’examen du respect des lois et des règlementations en vigueur. En
1974, l'IIA a commencé une certification d’audit interne (CIA). L'accréditation exige une
combinaison d’un parcours universitaire et d'une expérience de travail dans le domaine
d’audit interne avec la réussite de l’examen composé de quatre modules.
A cette même date, l’IIA a créé une commission ad-hoc pour l’élaboration des normes
professionnelles de l’audit interne. Ce n’est que vers la fin des années 1970 que l’audit interne
a commencé à fonctionner comme une fonction d'évaluation indépendante à tous les niveaux
de l'organisation.
En effet, et à la suite de l'enquête du Watergate (1973-1976), les régulateurs ont commencé à
accorder une attention particulière au contrôle des entreprises cotées en bourse (COSO, 1992).
Ce souci a donné lieu à la promulgation de la loi dite ‘‘Foreign Corrupt Practices Act’’ en
1977.

19
Chapitre 1

La loi susmentionnée stipule que les entreprises cotées devraient maintenir un système de
contrôle interne ayant pour objectif de fournir une assurance raisonnable que les opérations
sont autorisées et enregistrées conformément aux principes comptables généralement admis
(Brink, 1991). Cette loi a également conduit à une augmentation de la mise en place des
fonctions d'audit interne et à la croissance de la taille des structures existantes au sein des
entreprises américaines.
Par ailleurs, il paraît que l’amendement de la définition de l’audit interne, concomitant avec la
publication des normes professionnelles, constituant le cadre principal de référence en 1978,
témoignent de l’évolution des pratiques d’audit interne. Durant les années 1980, la définition
de l’audit interne a été de nouveau modifiée pour mettre l'accent non pas sur le contrôle
proprement dit, mais plutôt sur le volet gestion des risques. Dans ce cadre, la définition de
l’audit interne telle que présentée par l’IIA en 1981 prévoit que ‘‘l’audit interne est une
activité indépendante d’appréciation établie au sein d’une organisation au service de celle-ci.
C’est un contrôle qui opère en examinant et évaluant l’adéquation et l’efficacité des autres
contrôles’’ (Boudriga, 2012, p.33).
La définition de 1990 élargit le champ d’intervention de l’audit interne à toutes les activités de
l’organisation. C’est ainsi que l’IIA présente cette pratique comme ‘‘une activité
indépendante d’appréciation exercée au sein d’une organisation, au service de celle-ci, pour
examiner et évaluer les activités de l’organisation. L’objectif de l’audit interne est d’aider les
membres de l’organisation à s’acquitter efficacement de leurs responsabilités. A cette fin,
l’audit interne leur fournit des analyses, appréciations, conseils et informations concernant
les activités revues. L’objectif de l’audit interne inclut la promotion d’un contrôle efficace à
un coût raisonnable’’ (Boudriga, 2012, p.34). Neuf ans plus tard, la définition de l’audit
interne a été considérablement modifiée.
‘‘L’audit interne est une activité indépendante, objective, d’assurance et de conseil, menée
pour ajouter de la valeur et améliorer les opérations d’une organisation. Il aide une
organisation à atteindre ses objectifs en adoptant une approche systématique et méthodique
pour évaluer et améliorer l’efficacité des processus de gestion des risques, de contrôle et de
gouvernance’’ (IFACI, 2000).
En effet, selon cette définition, la fonction d’audit interne est passée d’une activité
d’appréciation à une activité créatrice de valeur. De fait, l’audit interne ajoute de la valeur à
travers ses rôles de suivi de la gestion des risques et des processus contrôle et de gouvernance
(Bou-Raad, 2000 ; Chapman et Anderson, 2002 ; Hass et al., 2006).

20
Chapitre 1

En soulignant que la portée de l'audit interne couvre l'assurance et les activités de conseil, la
nouvelle définition suppose que le contrôle n'existe que pour aider l'organisation à gérer ses
risques et à promouvoir une gouvernance efficace. Une telle perspective élargit
considérablement le champ d’intervention de l'audit interne pour inclure le processus de
gestion des risques, de contrôle interne et de gouvernance (Savcuk, 2007). Désormais, cette
fonction devrait ajouter de la valeur et améliorer les opérations de l’organisation à travers ses
missions d’assurance et de conseil (Allegrini et al., 2011).
Sur le plan académique, de nombreuses recherches ont mis en exergue l'importance du
nouveau rôle élargi de la fonction de l’audit interne (Castanheira et al., 2010; Hirth, 2008;
Jeffrey, 2008; Gramling et Hermanson, 2006; Gramling et Myers, 2006; Spira et Page, 2003;
Ramamoorthi, 2003). Dans la même lignée, Boudriga (2012) affirme que la définition de
l'audit interne de 1999 (révisée en 2009) présente une nouvelle image de la profession
d’auditeur interne. D’ailleurs, à travers la définition révisée, l’IIA permet la sous-traitance des
services d'audit interne. Dans ce cadre, une enquête menée par l'IIA en (2002) a révélé que
54% des entreprises interrogées ont fait appel à un prestataire externe de l’audit interne pour
réaliser ses travaux d'audit interne (IIA 2002).
Etant donné la tendance actuelle d’externalisation de la fonction d’audit interne, les
recherches antérieures ont identifié des différences entre la qualité de l’audit interne sous-
traité par rapport à l’audit interne réalisé en interne (Caplan et Emby, 2005 ; Ahlawat et
Lowe, 2004). Ces études ont souligné que l’alignement de l’auditeur interne au choix de la
direction générale peut nuire à son objectivité et à son indépendance. Ainsi, les travaux
accomplis par un cabinet externe d’audit interne peuvent être perçus comme étant plus fiables
que ceux effectués en interne (James, 2003; Glover et al., 2008; Ahlawat et Lowe, 2004 ;
DeZoort et al., 2001).
A ce titre, Caplan et Kirschenheiter (2000) ont suggéré que les prestataires externes d’audit
interne, en particulier les grands cabinets d’audit, offrent, généralement, des services de haute
qualité vu leur grand niveau d’expertise et leurs connaissances spécialisées poussées.
Par surcroît, les résultats de l’étude expérimentale de Glover et al. (2008), menée auprès de
127 auditeurs externes, ont révélé que les CAC s'appuient davantage sur les travaux effectués
par les cabinets externes d’audit interne. Ce résultat s’explique par le fait que les auditeurs
internes appartenant à l’entreprise peuvent être confrontés à des incitations différentes qui
portent atteinte à leur indépendance et à leur objectivité. Il en découle que le cabinet externe
auquel les missions d’audit interne sont confiées, est perçu comme étant plus indépendant.

21
Chapitre 1

Dans une étude expérimentale subséquente menée auprès de 89 auditeurs externes appartenant
à des cabinets BIG 4, Arel (2010) a conclu que les CAC ont tendance à s'appuyer davantage
sur les travaux d’audit interne accomplis par un cabinet externe lorsque le risque de litige est
faible. Ses résultats montrent également, que le cabinet externe est perçu comme plus
compétent et plus indépendant.
Cette conclusion a été nuancée par Brandon (2010). Ce dernier révèle que la perception de
l'objectivité du cabinet externe est négativement affectée lorsque ce prestataire effectue
également des services supplémentaires de conseil. Ce résultat a été consolidé par Desai et al.
(2011). En effet, les résultats de son étude auprès de 108 CAC indiquent que la confiance
qu’accordent ces derniers aux travaux d’audit interne effectués par un cabinet externe,
diminue lorsque des services fiscaux sont également fournis par ce même cabinet.
Dans une étude plus récente, Abbott et al. (2012b) trouvent que la sous-traitance de la
fonction d’audit interne permet de réduire les honoraires d’audit externe. Cependant,
l'avantage de la sous-traitance disparaît lorsque la fonction d’audit interne est rattachée
fonctionnellement au comité d'audit et dispose de ressources suffisantes.
En résumé, comme le visualise la figure 1.1, il ressort de l'examen historique précédent, que
l'audit interne a évolué de façon remarquable au cours des 60 dernières années et a acquis un
statut de plus en plus important qui l’amène à être l’un des pivots de la gouvernance (Stewart
et Subramaniam, 2010 ; Holt et DeZoort, 2009; Prawitt et al., 2009; Archambeault et al.,
2008; Zain et Subramaniam, 2007; Rezaee, 2005; Gramling et al., 2004 ).

22
Chapitre 1

Figure 1.1 – Evolution de la définition de l’audit interne

1947

•L'audit interne est une activité indépendante, d'appréciation au sein d'une organisation pour la
revue de la comptabilité, la finance et les autres opérations constituant une base de service de
nature protective et constructive au profit du management. C'est un type de contrôle qui opère en
mesurant et évaluant l'efficacité des autre types de contrôle. il s'intéresse aux aspects comptables et
financiers, mais il peut aussi s'intéresser à des sujets de nature opérationnelle.

1971

•L'audit interne est une activité indépendante, d'appréciation au sein d'une organisation pour la
revue des opérations au service du management. C'est un contrôle managérial qui opère en
mesurant et évaluant les autres contrôles

1978

•L'audit interne est une fonction indépendante, d'appréciation exercée au sein d'une organisation,
au service de celle-ci, pour examiner et évaluer les activités de l'organisation. L'objectif est
d'aider les membres de l'organisation à s'acquitter efficacement de leurs responsabilités. A cette
fin, l'audit interne leur fournit des analyses, appréciation, conseil et informations concernant les
activités revues.

1981

•L'audit interne est une activité indépendante, d'appréciation établie au sein d'une organisation au
service de celle-ci. C'est un contrôle qui opère en examinant et évaluant l'adéquation et l'efficacité
des autres contrôles.

1990

•L'audit interne est une fonction indépendante, d'appréciation exercée au sein d'une organisation, au
service de celle-ci pour examiner et évaluer les activités de l'organisation. L'objectif de l'audit
interne est d'aider les membres del'organisation à s'acquitter efficacement de leurs responsabilités.
A cette fin, l'audit interne leur fournit des analyses, appréciation, conseil et informations
concernant les activités revues. L'objectif de l'audit interne inclut la promotion d'un contrôle
efficace à un cout raisonnable.

Depuis 1999

•L'audit interne est une activité indépendante et objective qui donne à une organisation une
assurance sur le degré de maîtrise de ses opérations, lui apporte ses conseils pour les améliorer, et
contribue à créer de la valeur ajoutée. Il aide cette organisation à atteindre ses objectifs en
évaluant, par une approche systématique et méthodique, ses processus de management des risques,
de contrôle, et de gouvernement d'entreprise, et en faisant des propositions pour renforcer leur
efficacité.

23
Chapitre 1

2. Développement du rôle de l’audit interne : un regard sur la recherche empirique

Considéré traditionnellement comme une extension de l'audit externe, principalement axée sur
les contrôles financiers (Skinner et Spira, 2003), l’audit interne est perçu, actuellement,
comme étant un outil de gouvernance d’entreprise qui contribue à atteindre les objectifs de
l'organisation, à gérer les risques et à créer de la valeur (Gramling et al., 2012; Burton et al.,
2012 ; Desai et al., 2010 ; Arena et Azzone, 2009 ; Glover et al., 2008 ; Archambeault et al.,
2008 ; Cohen et al., 2004; Gramling et al., 2004 ; Bou-Raad, 2000).
De fait, et en réponse à l'évolution des besoins de l'entreprise et de son environnement de plus
en plus compliqué, l'audit interne a encore élargi son champ d'intervention aux services
d’assurance et de conseil basés sur la gestion des risques et le suivi du processus de
gouvernance (Moeller, 2009). A ce titre, le modèle de gouvernance avancé l’IIA (2003)
identifie l’audit interne comme l'un des quatre pivots de la gouvernance d'entreprise avec le
comité d’audit, le directoire et l’audit externe.

Figure 1.2 - Les piliers de la gouvernance

La Haute
direction

Le Les piliers de L'audit


comité la
gouvernance externe
d'audit

L'audit
interne

24
Chapitre 1

2.1. De la mise en place d’une structure d’audit interne

Pour expliquer les fondements théoriques de la mise en place d’une structure d’audit interne
dans les entreprises, certaines études ont affirmé que l’audit interne en tant que mécanisme de
surveillance permet de réduire les coûts d’agence (Carcello et al., 2005a,b; Goodwin-Stewart
et Kent, 2006b; Sarens, 2006). Ces coûts résultent de l’asymétrie d’information entre principal
et agent. Wallace et Kreutzfeldt (1991) ont analysé les déterminants de la mise en place d’une
fonction d’audit interne à partir d’un échantillon de 260 entreprises américaines. Leurs
résultats révèlent que la mise en place d’une fonction d’audit interne est positivement liée aux
caractéristiques intrinsèques de la firme. Les principales variables discriminantes de leur
étude sont : la taille, la performance financière, la compétence du personnel, la rigueur des
contrôles interne et de gestion et l'existence d'un comité d’audit.
A partir d’un échantillon d’entreprises familiales australiennes, Carey et al. (2000) n'ont
trouvé que la mise en place d'une fonction d’audit interne n’est pas liée aux caractéristiques
suivantes des entreprises (la taille, l’endettement et la proportion d'administrateurs
appartenant à la même famille siégeant au conseil d’administration). De surcroît, l’étude a
révélé que l'audit interne n’est pas conçu comme complément à l’audit externe mais plutôt
comme substitue. Carcello et al. (2005a) ont suggéré qu’à partir de l’année 2001, plusieurs
entreprises américaines ont mis en place une fonction d'audit interne conformément aux
exigences de la section 404 de la loi SOX. Les auteurs ont également conclu que la mise en
place d'une fonction d'audit interne et l’étendue de ses travaux s'expliquent par les risques
auxquels l’entreprise est exposée, sa situation financière et les facteurs liés à l’effort d’audit.
En outre, le budget de la fonction d'audit interne est lié, essentiellement aux variables
suivantes (Carcello et al, 2005b, p.70) :
- la taille de l'entreprise;
- le secteur d’activité ;
- le niveau du stock;
- les cash-flows d'exploitation et
- le rôle du comité d'audit dans la revue du budget alloué à l’audit interne.
Sarens et Abdolmohammadi (2011) ont réalisé une étude similaire auprès d’un échantillon
d’entreprises belges. Contrairement aux conclusions de Carcello et al. (2005b), leurs résultats
ont décelé une relation positive entre l’actionnariat salarié et la taille de la fonction d'audit
interne et une relation négative entre la proportion d’administrateurs indépendants dans le
conseil d’administration et la taille de la fonction l'audit interne.

25
Chapitre 1

Dans la même lignée des travaux, Goodwin-Stewart et Kent (2006b) ont trouvé une forte
association entre la mise en place d’une structure d'audit interne et l’engagement de
l’entreprise dans un processus de gestion rigoureuse des risques. Conformément aux résultats
de Carcello et al. (2005b), Goodwin-Stewart et Kent (2006b) ont également mis en exergue
une relation positive entre l’existence d’une fonction d'audit interne et la taille de l'entreprise ;
ce qui suggère que les petites entreprises considèrent l’audit interne comme couteux par
rapport aux avantages espérés.
Dans le contexte Italien, Arena et al. (2006) ont fait recours à la théorie néo-institutionnelle
pour analyser les facteurs explicatifs de l'existence d’une fonction d’audit interne ainsi que
l'étendue de ses travaux. Leurs résultats ont révélé une forte influence de la réglementation
lorsque des sanctions rigoureuses s’imposent.
Dans cette même veine, Christopher et al. (2009) ont suggéré que la mise en place d’une
fonction d'audit interne dépend des pressions exercées par les stakeholders depuis la
survenance des scandales financiers récurrents. De même, Arena et Azzone (2007) ont
analysé les déterminants favorisant la mise en place d’une fonction d’audit interne. Leurs
résultats soulignent une corrélation significative entre l’existence d’une fonction d'audit
interne et les caractéristiques intrinsèques de l’entreprise (la taille, le secteur d’activité et
l’adhésion à l’IIA). Leur étude a également identifié certains facteurs qui freinent la mise en
place d’une structure d’audit interne, telle que la crainte de la complexité croissante de
l’organisation et la contrainte avantages-coûts.

2.2. Rôle de la fonction d’audit interne

En se basant sur la théorie de l’agence, Adams (1994) indique que l’audit interne est perçu
comme étant un mécanisme de régulation des relations liant les dirigeants aux parties
prenantes. Cette affirmation a été partagée par Holt et DeZoort (2009) qui suggèrent que la
fonction d’audit interne constitue un pivot utile de la gouvernance au sein des organisations
en contribuant à la gestion des risques et en aidant à assurer la qualité du reporting financier.
De même, la définition de l'audit interne telle qu’énoncée par l'IIA (1999), stipule clairement
que cette fonction doit aider l’organisation à atteindre ses objectifs en évaluant et améliorant
l’efficacité des processus de gestion des risques et de contrôle.
Dans la pratique, les comités d’audit s’appuient sur la fonction d’audit interne (FAI) comme
une ressource primaire pour exécuter leurs fonctions et remplir leur mandat (Abbott et al.,
2010 ; Gramling et al., 2004; Raghunandan et al., 2001).

26
Chapitre 1

En effet, la FAI fournit une assurance adéquate sur la qualité du processus d’élaboration du
reporting financier (Abbott et al, 2010; Beasley et al., 2009; Sarens et al., 2009 ; Cohen et al.,
2004; Gramling et al., 2004). De surcroît, la FAI a le potentiel de soutenir la direction en lui
fournissant une assurance sur l'efficacité des processus de gestion des risques et de contrôle
interne (Abbott et al., 2010; Moeller, 2009; Gramling et al., 2004; Hermanson et Rittenberg,
2003). De fait, il semble qu’à travers ses services de conseil l’audit interne aide la direction à
atteindre ses objectifs opérationnels (Arena et Azzone, 2009; Sarens et De Beelde, 2006a;
Hermanson et Rittenberg, 2003; Ramamoorti, 2003) et à réaliser éventuellement, des
économies sur le coût de production (Abbott et al., 2010; Anderson, 2003).
En outre, la FAI “sert” également, les auditeurs externes (Swinkels, 2012). Ces derniers
évaluent la pertinence et le degré de confiance à accorder au travail accompli par l’auditeur
interne et ce pour éviter que des tâches se dupliquent (Messier et al., 2011). Les procédures
d’audit interne sur lesquelles peut se baser l’auditeur externe sont généralement, les tests de
contrôle interne et les tests de procédures substantives (Ammar, 2007).

2.2.1. Audit interne, gestion des risques et prévention de la fraude

L’audit interne a pour mission d’évaluer le système de contrôle interne et de fournir au conseil
d’administration les informations nécessaires sur les faiblesses détectées. Ainsi, les zones des
risques devraient être identifiées et suivies à moins de nuire à l’atteinte des différents objectifs
stratégiques et opérationnels de l’entreprise. Selon Spira et Page (2003), les récentes
directives de la gouvernance d'entreprise supposent que les risques peuvent être objectivement
identifiés et quantifiés. Dans ce cadre, plusieurs travaux académiques ont tenté d’analyser
cette évolution de la portée des travaux de la fonction d’audit interne (Coram et al., 2008;
Nagy et Cenker, 2007; Allegrini et al., 2006; Cooper et al., 2006; Hass et al., 2006).
En Australie, Leung et al. (2003) ont conclu que la grande majorité des auditeurs internes
enquêtés considèrent que la gestion des risques et l’amélioration du contrôle interne
constituent les objectifs les plus importants de la fonction d’audit interne. En l’espèce, la
grande partie de leur travail d’audit a été réalisée en mettant l'accent sur l’évaluation et le
suivi des risques.
Dans cette même lignée, Paape et al. (2003) ont montré, à partir d'une enquête menée dans 15
pays européens, que l'évaluation des risques et gestion des risques envahit les activités de la
fonction d'audit interne. De même, Allegrini et D'Onza (2003) ont trouvé que les auditeurs
internes dans les grandes entreprises italiennes contribuent au processus de gestion des
risques.

27
Chapitre 1

Dans une étude subséquente, menée aux Etats-Unis par Gramling et Myers (2006), 50% des
chefs d'entreprise enquêtées indiquent que leurs services d’audit interne ont consacré au
moins 10% de leurs budgets horaires dans l’évaluation et la gestion des risques. De surcroît,
Gramling et Myers (2006) ont souligné que le rôle rempli par l’audit interne dans la gestion
des risques d’entreprise consiste à :
- fournir une assurance raisonnable quant au processus de management des risques ;
- évaluer correctement l’ampleur des risques ;
- établir le reporting sur les risques majeurs ;
- dresser un bilan sur la gestion des principaux risques.
Par conséquent, la maîtrise des techniques de gestion des risques et l’évaluation du système de
contrôle interne permettent aux auditeurs internes de jouer pleinement leur rôle au sein de
l’organisation. De ce fait, ils contribuent à la prévention de la fraude en évaluant l’efficacité
du système de contrôle interne (IFACI, 2011). A ce titre, Coram, et al. (2008) ont souligné
que les entreprises australiennes dotées d’une structure d’audit interne sont plus susceptibles
de détecter et de signaler des cas de fraude.

2.2.2. La contribution de l’audit interne dans le processus global d’audit

L’importance du rôle que jouent les auditeurs internes dans le processus global d’audit, a
attiré l'attention de plusieurs chercheurs qui ont essayé d’analyser l‘interaction entre les
auditeurs internes et les auditeurs externes (Zain et al., 2006 ; Krisnamoorthy, 2002 ; Felix et
al., 2001 ; Wallace, 1984).
Cet intérêt a été motivé essentiellement par trois facteurs. Tout d'abord, la pression que
subissent les cabinets d’audit suite à la défaillance du cabinet Arthur Anderson en 2002.
Ensuite, il y a eu la nécessité pour les auditeurs externes d’améliorer la qualité de leurs
missions et d’en réduire le coût à travers l’optimisation du travail accompli par les auditeurs
internes. S’agissant du troisième facteur, ce dernier découle de l'évolution du concept de
gouvernement d'entreprise qui a mis davantage l'accent sur le rôle de la fonction d’audit
interne dans le processus de l’élaboration du reporting financier (Cohen et al., 2002).
Par ailleurs, les activités de l'audit interne et de l’audit externe peuvent converger dans
certains domaines tels que l’examen de la qualité de l’information financière. Toutefois, les
différences entre ces deux domaines sont plus grandes que les similitudes en raison des
objectifs divergents (Sawyer et al., 2003).

28
Chapitre 1

En effet, l’audit externe est une fonction indépendante de l’entreprise, ayant pour objectif
d’exprimer une opinion selon laquelle les états financiers ont été établis, dans tous leurs
aspects significatifs, conformément au référentiel comptable applicable (ISA 200, 2006).
Les auditeurs internes, quant à eux, aident l’organisation à atteindre ses objectifs à travers
l’évaluation et l’amélioration de l’efficacité des processus de gestion des risques, de contrôle
interne et de gouvernance (IIA, 2011). De surcroît, l’audit interne agit comme une fonction
indépendante, de conseil et d’assurance. Le tableau 1.1 présente une comparaison entre l’audit
interne et l’audit externe.

Tableau - 1.1 : Comparaison entre l’audit interne et l’audit externe (inspiré de Sawyer et al., 2003)

Audit interne Audit externe

Une fonction indépendante interne (au sein de Une fonction indépendante (externe de
l’entreprise) ou externe (sous-traitance) ; l’entreprise) ;
serve les besoins de l'organisation ; s’adresse essentiellement aux tiers qui ont
besoin d’une information financière fiable ;

se concentre sur des événements futurs à vérifie la qualité d l’information financière


travers l'évaluation des contrôles visant à véhiculée par les états financiers ;
assurer la réalisation des objectifs de l'entité ;

est directement concerné par la prévention de est concerné par la prévention et la détection
la fraude dans toute activité/fonction auditée ; de la fraude en général, et est directement
concerné lorsque ces fraudes pourraient avoir
une incidence significative sur les états
financiers ;

est indépendant des activités auditées, mais est indépendant de la direction générale et du
est prêt à répondre aux besoins de la haute conseil d’administration ;
direction. Cette fonction est également,
généralement rattachée au comité d’audit ;

est une activité périodique et continue. est périodique, généralement une fois par an.

29
Chapitre 1

Etant donné, l’importance de la qualité de l’audit interne et son impact sur l’étendue et la
nature des travaux d’audit externe, les normes professionnelles d’audit ont traité des
obligations de l’auditeur externe en rapport aux travaux des auditeurs internes. En effet,
l’auditeur externe peut faire recours à ces travaux lorsqu’il conclut, que la fonction d’audit
interne est susceptible d’être pertinente pour sa mission d’audit (ISA 610, ISA 315, SAS 65).
Dans ce cadre, la norme ISA 610 encourage l’auditeur externe à utiliser les travaux des
auditeurs internes lorsque ces derniers ont été jugés pertinents. Toujours selon cette norme, la
qualité de l’audit interne est perçue sur la base des facteurs suivants:

- l'objectivité des auditeurs internes ;


- la portée du travail d’audit interne effectué ;
- la compétence technique des auditeurs internes ;
- le respect des diligences professionnelles requises.

Sur le plan académique, un nombre considérable de recherches a tenté d’explorer les facteurs
qui influencent la décision des commissaires aux comptes de s'appuyer ou non sur les travaux
de l'audit interne. Une grande partie de ces recherches a été menée aux Etats-Unis et a
examiné essentiellement les facteurs explicatifs et les conséquences du recours des auditeurs
externes aux travaux des auditeurs internes (Singh et Newby, 2010; Munro et Stewart, 2010;
Suwaidan et Qasim, 2010 ; Grant et al., 2009; Schneider, 2009 ; Glover et al., 2008; Gramling
et al., 2004; Haron et al., 2004; Al-Twaijry et al., 2004; Krishnamoorthy, 2002; Felix et al.,
2001; Brody et al., 1998).
Par exemple, Glover et al. (2008) ont constaté que les auditeurs externes sont plus
susceptibles à s'appuyer sur les travaux des auditeurs internes quand ils effectuent des tâches
objectives, par opposition aux tâches subjectives. Ce constat a été soutenu par Munro et
Stewart (2010). Une autre étude conduite par Felix et al. (2005) a révélé que la pression du
client peut influencer considérablement la décision des auditeurs externes de s'appuyer sur les
travaux de l'audit interne. Dans cette même veine, Zain (2006) a affirmé que les auditeurs
externes peuvent adopter différentes procédures afin d'obtenir une meilleure compréhension
de la qualité de l’audit interne. D’ailleurs, avec l’émergence des comités d’audit, les auditeurs
externes semblent avoir une source supplémentaire pour les aider à évaluer l’efficacité de
l’audit interne et à coordonner avec cette structure dans la collecte des éléments probants.
Ainsi, il semble que la fonction d'audit interne a un grand potentiel pour aider les auditeurs
externes dans leur planification et dans l’accomplissement de leurs missions.

30
Chapitre 1

Ce constat a suscité des recherches pour en comprendre la nature de la relation qui lie les
auditeurs internes aux auditeurs externes (Felix et al, 2001; Wallace, 1984; Elliot et Korpi,
1978). Les recherches antérieures montrent en particulier, que la confiance des auditeurs
externes vis-à-vis des travaux de l'audit interne est positivement liée à la qualité de la fonction
d'audit interne (Brody et al., 1998; Maletta, 1993; Schneider, 1985; Abdel-Khalik et al.,
1983).
D’autres études soulignent que la qualité du reporting se trouve améliorée lorsque les
auditeurs externes coordonnent leurs efforts avec la fonction d’audit interne (Pizzini et al.,
2014 ; Lin et al., 2011; Prawitt et al., 2009). Dans cette même veine, Abbott et al. (2012a),
Glover et al. (2008) et Munro et Stewart (2010) tendent à montrer que la coordination entre
l’audit interne et l’audit externe permet de réduire le niveau des honoraires d'audit externes.

31
Chapitre 1

Section 2. Le comité d’audit comme mécanisme interne de gouvernance


d’entreprise

Le comité d’audit peut être considéré comme un corps consultatif émanant du conseil
d’administration. Cet organe a pour objectifs de renforcer la crédibilité des états financiers,
d’assister le conseil d’administration dans ses responsabilités sur la qualité de l’information
financière, et enfin de protéger l’indépendance des auditeurs internes et externes contre les
pressions des dirigeants (Bertin et Godowski, 2010 ; Piot et Kermiche, 2009 ; Cohen et al.,
2007). Par ailleurs, il paraît que l’importance du rôle des comités d’audit a été accentuée suite
à la promulgation de la loi SOX (2002). Ainsi, une analyse historique des contextes
d’apparition et d’adoption du comité d’audit semble mettre en exergue la place de cet organe
dans le processus de gouvernance d’entreprise.
1. Analyse historique des contextes d’apparition du comité d’audit

Le comité d’audit est un mécanisme interne de gouvernance qui s’est d’abord, développé aux
Etats-Unis dans les années 1940. De fait, la création de ce comité répond aux crises de
confiance dans la qualité de l’audit et des états financiers au sein des marchés financiers
(Compernolle, 2011). En effet, et dans le but de restaurer la confiance des investisseurs sur les
marchés financiers, suite à l’affaire McKesson et Robbins (1938), dans laquelle les auditeurs
externes ont été inculpés, la SEC et le NYSE ont recommandé, de mettre en place un comité
composé exclusivement d’administrateurs externes. Ce comité est chargé de la nomination de
l’auditeur externe afin de préserver son indépendance de ce vis-à-vis de la direction (Shapiro,
1987). Toutefois, peu d’entreprises américaines cotées ont appliqué cette recommandation :
cette pratique du comité d’audit reste jusqu’au là pratiquement inutilisée. Vers le début des
années 1970, les comités d’audit ont été redécouverts à la suite de la multiplication des
scandales financiers tels que l’affaire du Watergate (Braiotta, 1999) ; la faillite des caisses
d’épargne américaines et la multiplication de cas de fraude connus du grand public durant les
années 1972-1977 (Eichenseher et Schields, 1985).
Ainsi, les autorités boursières américaines ont rendu formellement obligatoire la mise en place
d’un comité d’audit pour les sociétés cotées. D’où, l’instauration d’un comité d’audit
représente une voie possible pour le conseil d’administration de s’assurer de la qualité de
l’information comptable et du contrôle interne de l’entreprise (Birkett, 1986). Le NYSE
semble partager cette démarche puisque la mise en place des comités d’audit devient
obligatoire en 1978 (Compernolle, 2011). Les comités d’audit commencent donc, à se
généraliser surtout aux Etats-Unis durant la décennie 1970 (Harrison, 1987).
32
Chapitre 1

2. Textes règlementaires relatifs à la mise en place des comités d’audit

La question à se poser à ce niveau est de savoir si la mise en place des comités d’audit ainsi
que leur domaine d’intervention ont été dictés par l'environnement institutionnel et
réglementaire à l’échelle internationale. Par conséquent, et afin de répondre à cette question,
les principales étapes qui ont marqué l’histoire des comités d’audit seront discutés dans le
paragraphe suivant.

2.1. Histoire des comités d’audit aux Etats-Unis

Le premier comité d’audit semble être paru aux Etats-Unis dans les années 1930 dans la
compagnie d’assurances ‘‘The Prudential Insurance Compagny of America’’ (De Ménonvile,
2009). Par la suite, les scandales financiers qu’avaient connus quelques entreprises cotées à la
bourse de New York ont conduit la SEC à recommander en 1940 que le commissaire aux
comptes soit nommé par les administrateurs externes et validé par les actionnaires (Fichtner,
2010 ; Collier, 1996). Cette recommandation avait pour but de rassurer les marchés financiers
suite à l’affaire McKesson & Robbins vers la fin des années 1930.
En 1967, l’AICPA recommande aux entreprises faisant appel public à l’épargne de constituer
des comités d’audit composés d’administrateurs indépendants (De Ménonvile, 2009). Durant
les années 1970, la SEC a publié plusieurs recommandations dans lesquelles elle recommande
la création de comité d’audit dans les sociétés cotées. Dans ce cadre, Birkett (1986) affirme
que ces recommandations portant sur les comités d’audit ont été émises par saccade suite à
chaque nouvelle vague de scandales financiers. Dès lors, il semble que la promotion de la
mise en place des comités d’audit constitue un moyen pour restaurer la confiance du marché
et rassurer les investisseurs.
En 1977, le NYSE exige la mise en place d’un comité d’audit pour toutes les entreprises
cotées. Cette règle avait entrée en vigueur le 30 juin 1978. Au cours des années 1980,
plusieurs établissements (NYSE, SEC, AICPA) ont essayé de mettre en valeur le rôle assigné
au comité d’audit sans préciser réellement les missions attribuées à un tel comité
(Compernolle, 2011). Selon Birkett (1986), la volonté des régulateurs américains était tout
simplement de restaurer la confiance des intervenants sur les marchés financiers, plutôt,
qu’une volonté de renforcer la qualité du dispositif de gouvernance elle-même. Dans cette
même veine, Compernolle (2011, p.5) estime que ‘‘ces comités d’audit semblent n’avoir
qu’un rôle cosmétique à jouer pour rassurer les marchés financiers.’’

33
Chapitre 1

2.1.1. Le rapport Treadway

Les années 1980 ont également connu la survenance de certaines affaires frauduleuses aux
Etats-Unis. Pour échapper à nouvelle crise de confiance, une commission dite COSO
‘‘Committee of Sponsoring organizations of the Treadway Commission’’ a été créé en 1985.
A l’issu des travaux de cette commission, un rapport intitulé ‘‘Report of the National
Commission on Fraudulent Financial Reporting’’ a été présenté en 1987. En effet, ce rapport
a émis certaines recommandations, liées à l’efficacité des comités d’audit, afin de diminuer
les fraudes dans les entreprises américaines cotées. Il s’agit essentiellement de :

- superviser effectivement le processus de reporting financier et le contrôle interne de la


compagnie (être informé et vigilant) ;
- préserver, en collaboration avec la direction, l’indépendance de l’auditeur externe ;
- examiner, en début d’année, les programmes de recours et budgets consacrés aux
missions de conseil réalisées par l’auditeur externe ;
- s’assurer, en collaboration avec la direction, que les auditeurs internes s’impliquent de
manière adéquate dans l’audit du système de reporting financier, et en coordination
avec l’auditeur externe.

Il est à noter que les recommandations sur l’efficacité des comités d’audit coïncident avec le
développement de la réflexion sur la gouvernance d’entreprise. Au fait, ces questions se sont
développées aux Etats-Unis vers la fin des années 1980 puis ont envahi surtout les pays
européens durant les années 1990. A ce titre, Drori (2006) affirme que l’invention du concept
de bonnes pratiques de gouvernement d’entreprise est intimement liée à une volonté de lutter
contre la fraude et de changer l’art de manager.

2.1.2. Le rapport Blue Ribbon Committee

En 1998, une nouvelle commission appelée Blue Ribbon Committee (BRC) a été mise en
place par le NYSE et la National Association of Securities Dealers (NASD). Le président de
la SEC, a énoncé que l’objectif de cette commission est de renforcer le processus du comité
d’audit (Levitt, 1998). En 1999, le BRC a publié son rapport intitulé “Report and
Recommendations of the Blue Ribbon Committee on Improving the Effectiveness of Corporate
Audit Committees”. Dans une quête d’efficacité, le rapport BRC (1999) propose une synthèse
des meilleures pratiques en matière de comité d’audit.

34
Chapitre 1

De surcroît, ces propositions émises par le BRC (1999) tirent leur force du fait qu’elles sont
intégrées à la réglementation de la SEC, aux règles de cotation du NYSE et aux règles
d’exercice d’audit de l’AICPA. Concrètement, les conclusions de la BRC (1999) s’organisent
autour de 10 recommandations (voir annexe 1) dont les deux premières visent à accroître
l’indépendance des comités d’audit, les huit autres visent à promouvoir leur efficacité
(Compernolle, 2011).

2.1.3. Le comité d’audit dans la loi Sarbanes Oxley

Au tournant du millénaire, l’affaire Enron ravive les débats sur l’efficacité des comités
d’audit. Au fait, Enron a été avancée, à l’époque, comme une entreprise exemplaire en termes
de conformité aux bonnes pratiques de gouvernance, sa défaillance constitue une preuve
flagrante de l’inefficacité des mécanismes de gouvernance (Compernolle, 2011). Dans la
foulée de ces événements, la loi SOX (2002) a été adoptée afin de restaurer la confiance sur
les marchés financiers. Cette loi rend obligatoire le comité d’audit pour toutes les sociétés par
actions et exige l’indépendance de tous ses membres ainsi qu’une expertise comptable et
financière.
De même, cette loi accroît l’implication des comités d’audit dans la supervision du processus
d’audit à travers la garantie de l’indépendance de l’auditeur externe, la supervision de ses
missions, la consolidation des programmes d’audit internes et externes et l’arbitrage de tout
conflit avec la direction (Piot, 2005 ; Prat dit Hauret et Komarev, 2005). Par surcroît, la loi
SOX (2002) recommande que le comité d’audit discute les états financiers avec la direction et
l’auditeur externe et prône également pour des réunions continues avec les auditeurs internes.
Ainsi, l’apport de la loi SOX est d’ériger le comité d’audit au rang de “police financière de
l’entreprise” (Prat dit Hauret, 2005).

35
Chapitre 1

Figure 1.3 - L’évolution des textes normatifs sur les comités d’audit dans les Etats-Unis
(Source : Compernolle, 2011, p.40)

Depuis l'affaire
Enron
•obligation
Atmosphère de fédérale
suspicion/montée •indépendance
de la gouvernance
Multiples scandales (1990-2000) •compétence
financiers
•Missions
(1970-1980) •efficacité
Affaire McKesson •recommandation de •indépendance
et Robbins (1940) mise en place •compétence
•recommandat-ion de •indépendance •autorité
mise en place •ressources
•externalité

2.2. L’adoption du comité d’audit en Europe

L'histoire des comités d'audit en Europe est un phénomène récent (Piot et Kermiche, 2009).
Dans ce cadre, Collier (1996) souligne que les comités d’audit n'ont commencé à émerger
pour de bon au Royaume-Uni que vers le au début des années 1990. Il semble que
l’instauration des comités d’audit dans les pays européens s’est faite par imitation aux
pratiques américaines (DiMaggio et Powell, 1983). D’ailleurs, comme le soulignent Saada
(1998) et Piot (2004), l’adoption du comité d’audit par les sociétés du CAC 40 a été instituée
par le rapport Viénot 1 (1995). Le Royaume-Uni a également, connu un pic de mise en place
des comités d’audit suite à la promulgation du code Cadbury en 1992 (Collier, 1996).

2.2.1. L’adoption du comité d’audit au Royaume Uni

Sous l’influence de l’émergence des comités d’audit aux Etats-Unis, le Financial Reporting
Council a émis le rapport Cadubry en 1992. Selon Collier (1996), l’institution des comités
d’audit au Royaume-Uni est perçue comme une solution visant à restaurer la confiance des
acteurs des marchés suite à l’avènement d’une vague de scandales financiers. De surcroît, il
semble que la mise en place des comités d’audit peut être considérée comme un moyen, pour
la profession comptable britannique, de renforcer son indépendance.

36
Chapitre 1

Par ailleurs, deux autres textes légaux ont marqué le développement des comités d’audit au
Royaume Uni, à savoir : le Combined Code (1999) et le Smith Guidance (2003). Depuis 1999,
les autorités boursières au Royaume-Uni ont adopté le Combined Code qui remplace,
désormais, le rapport Cadubry. Ainsi, le Combined Code exige des conseils d’administration
des entreprises britanniques cotées de mettre en place un comité d’audit composé de trois
membres indépendants.
Le comité doit être aussi, régi par une charte qui précise son rôle et ses responsabilités. Le
rapport ajoute que les noms des membres du comité doivent figurer dans le rapport annuel et
les états financiers divulgués. En suivant le mouvement de réglementations internationales, le
Smith Guidance a été publié en 2003. Ce rapport a émis des recommandations non
obligatoires sur le fonctionnement des comités d’audit. Il est à noter que ces rapports ont
repris l’intégralité des recommandations américaines en matière des comités d’audit, avancées
par la loi SOX (2002), devenues des standards de gouvernance incontournables (Compernolle,
2011).

2.2.2. L’adoption du comité d’audit en France

En France, la mise en place des comités d’audit dans un nombre croissant d’entreprises
s’inscrit dans un mouvement de clarification du rôle du conseil d’administration dans la
préparation des états financiers. Les groupes de travail sur la gouvernance d’entreprise
(Viénot 1, 1995 ; Viénot 2, 1999 et Bouton, 2002) ont formulé plusieurs recommandations
concernent la création, la composition et les diligences des comités d’audit dans les sociétés
cotées. A ce titre, Audousset-Coulier (2008) affirme que l’instauration des comités d’audit
s’avère comme un mécanisme de contrôle du processus de production de l’information
financière de l’entreprise et d’encadrement des relations qui lient l’entreprise à l’auditeur
externe.
Selon Compernolle (2011), il semble que le rapport Viénot 1 (1995) fait référence à la fois
aux normes américaines et britanniques, tandis que, le rapport Bouton (2002) tend plutôt à
s’aligner aux recommandations américaines émises par la loi SOX (2002). En l’espèce, le
rapport Bouton (2002) écrit dans la lignée de la loi SOX (2002), renforce la règle
d’indépendance du comité d’audit, introduit la règle de la compétence et étend le champ
d’intervention dudit comité pour couvrir la gestion des risques. Par ailleurs, la 8ème directive
européenne révisée généralise à compter de juillet 2008 l’obligation pour les sociétés cotées
de se mettre en place un comité d’audit.

37
Chapitre 1

Selon l’article (41-2) de la directive susmentionnée, les comités d’audit sont chargés
essentiellement d’assurer :
- le suivi du processus d’élaboration de l’information financière ;
- le suivi de l’efficacité des systèmes de contrôle interne, d’audit interne, le cas échéant,
et de gestion des risques de la société ;
- le suivi du contrôle légal des comptes annuels et des comptes consolidés ;
- l’examen et le suivi de l’indépendance du contrôleur légal des comptes ou du cabinet
d’audit, en particulier pour ce qui concerne la fourniture de services complémentaires
à l’entité contrôlée.

Enfin, il est à signaler que l'Union Européenne et le Financial Reporting Council se sont
engagés dans un processus de consultation sur des modifications réglementaires
supplémentaires portant sur le comité d’audit. Dans ce cadre, la commission européenne a
présenté le 30 novembre 2011, un certain nombre de propositions visant à renforcer
l'indépendance et la compétence technique des comités d'audit (Ghafran et O’Sullivan, 2012).
Il convient également de noter que plusieurs initiatives réglementaires similaires ont été
introduites dans de nombreux autres pays tels que l'Australie, la Nouvelle-Zélande, l’Espagne,
le Singapour et la Chine, exigent que les comités d’audit soient composés d'une majorité de
membres indépendants, avec au moins un expert financier. Ces comités d’audit sont chargés
de la nomination et du congédiement du commissaire aux comptes ainsi que l’évaluation de la
qualité de la fonction d'audit interne.

3. La contribution du comité d’audit dans le dispositif du gouvernement d’entreprise


En raison de l’asymétrie d’information entre les propriétaires et les dirigeants, le conseil
d’administration vient jouer un rôle central dans la préservation des intérêts des actionnaires.
En effet, et dans le but de minimiser les coûts d’agence, le conseil assume un rôle de
surveillance des dirigeants à travers l'approbation de la stratégie de la société, le suivi du
système de contrôle et la conservation des registres comptables fiables.
Compte tenu de ses diverses responsabilités, le conseil d’administration délègue généralement
sa fonction de surveillance au comité d’audit. Ce dernier est susceptible d’enrichir la qualité
du processus d’audit en favorisant la révélation des irrégularités à un niveau hiérarchique
suffisant pour qu’elles soient prises en considération (Piot et Kermiche, 2009 ; Spira, 1999a).
Dans cette optique, le comité d’audit intervient pour agencer les diligences des auditeurs
internes et externes (Piot et Kermiche, 2009).

38
Chapitre 1

Par ailleurs, les codes de gouvernance et lois de sécurité financière, un peu partout dans le
monde, ont mis en évidence l’importance du rôle des comités spécialisés pour les sociétés
cotées, et a émis un certain nombre de préconisations destinées à en assurer le bon
fonctionnement. En l’espèce, les missions du comité peuvent être déclinées en trois
principaux domaines d’intervention. Le premier concerne l’examen des données comptables
et le suivi du processus d’élaboration des états financiers. Le second porte sur le suivi du
fonctionnement de l’audit interne, quant au troisième volet, il a trait à la nomination de
l’auditeur externe et au suivi de ses travaux.

3.1. Suivi de l’élaboration du reporting financier

Le comité d’audit s’assurer que le processus de production des états financiers répond aux
exigences légales et aux recommandations émises par les autorités de régulation (IFA, 2008).
Concrètement, le comité est chargé de préparer les délibérations du conseil d’administration
relatives à l’examen des comptes semestriels et annuels. Il porte un jugement sur les méthodes
comptables utilisées et s’assure, en particulier, de la pertinence et de la permanence de ces
méthodes et de l’impact de leurs changements. De surcroît, le comité procède à la revue des
états financiers ainsi que les engagements hors bilan et leur impact comptable.

3.2. Le rôle du comité d’audit en matière d’audit interne

Le deuxième domaine d’intervention couvre le suivi des travaux de la fonction d’audit


interne. En fait, le comité s’assure que les procédures internes de collecte et de contrôle des
données permettent de garantir la qualité et la fiabilité des comptes (Abbott et al., 2010;
Gramling et al., 2004). Il examine l’organisation et le fonctionnement de l’audit interne et se
tient en outre informé des risques majeurs auxquels est confrontée l’entreprise. Par ailleurs, le
comité d’audit peut accroître la crédibilité du processus de reporting financier à travers la
revue des plans d’audit interne (DeZoort, 1997) et la facilitation de la communication, entre la
direction, les auditeurs externes et les auditeurs internes (Sarens et al., 2013).
Quant à la fonction d'audit interne, elle est considérée comme une fonction cruciale pour la
prévention de la fraude et l’amélioration de la qualité de l’information financière (Sarens et
al., 2009). En effet, les connaissances poussées des auditeurs internes en matière de contrôle
interne et de management des risques ainsi que leur statut organisationnel leur permettent
d’accroître l’efficacité du comité d’audit dans l’accomplissement de ses missions (Bertin et
Godowski, 2010 ; Sarens et al., 2009, Gendron et Bédard, 2006 ; Abbott et al., 2010; Beasley
et al., 2009; Gramling et al., 2004; Hermanson et Rittenberg, 2003; Turner, 1999).

39
Chapitre 1

Dans ce cadre, Holt et al. (2009) ont suggéré aux entreprises de publier, aux parties prenantes,
un rapport sur les travaux d'audit interne. Ce rapport est susceptible d’augmenter la confiance
des apporteurs de capitaux quant à la fiabilité de l'information financière divulguée.
Par ailleurs, plusieurs études ont essayé d’examiner la relation entre l’audit interne et le
comité d’audit. Les études conduites par Bishop et al. (2000) et Scarbrough et al. (1998)
suggèrent qu’une relation étroite entre l'audit interne et le comité d'audit est indispensable
pour que chacun puisse assumer ses responsabilités. D’autant plus que le comité d’audit
semble être capable de supporter la structure d’audit interne et d’augmenter son efficacité à
travers la mise en place des ressources suffisantes et la facilitation de la communication avec
la direction (Braiotta, 1999; Scarbrough et al., 1998; Verschoor, 1992).
D’une part, un comité d'audit efficace peut renforcer la position de la fonction d'audit interne,
en agissant comme un organe indépendant permettant ainsi, aux auditeurs internes de
soulever des questions touchant à la gestion (Goodwin et Yeo, 2001; Spira, 1999b; Braiotta,
1999). En effet la fonction d’audit interne doit être en mesure d’interroger la direction sur la
façon dont elle assume ses responsabilités en matière d’informations financières et de suivi
des recommandations (Piot et Kermiche, 2009).
D’autre part, la fonction d'audit interne peut apporter une aide précieuse au comité d'audit en
lui permettant de s'acquitter convenablement de ses responsabilités (Sarens et de Beelde,
2006a; Turley et Zaman, 2004a; Carcello et al., 2002; Bishop et al., 2000). Dans ce cadre,
Gendron et al. (2004) affirment que le comité d’audit s’appuie sur les travaux de l’audit
interne pour se forger sa propre appréciation de l’efficacité du contrôle interne. Dans cette
même veine, Scarbrough et al. (1998) et McHugh et Raghunandan (1994) soulignent qu’il est
souhaitable que le comité d’audit soit impliqué dans la nomination et la révocation du
responsable de l’audit interne. Ceci permet à ce dernier de communiquer régulièrement ses
résultats de façon objective, confidentielle et de discuter ses constatations et observations sans
crainte de menaces de la part des dirigeants (Sarens et al., 2006 ; Raghunandan et al., 1998,
2001).
Cependant, la capacité du responsable de l’audit interne à manifester formellement une
situation de désaccord avec la direction semble être limitée par la dépendance hiérarchique du
premier envers le second. A ce titre, une recommandation de l’IIA (2004) tente de remédier à
cette situation en insistant fortement sur le fait que le responsable d’audit interne doit
rapporter fonctionnellement au comité d’audit, ce qui est essentiel pour une bonne
gouvernance.

40
Chapitre 1

Dans la même lignée de pensée, Goodwin et Yeo (2001) ont affirmé que l’interaction entre le
comité d’audit et la fonction d’audit interne est d’autant plus importante lorsque le comité
d’audit est composé uniquement d’administrateurs indépendants. Ce résultat semble être
partagé par Raghunandan et al. (2001). Au fait, les résultats de leur étude conduite aux États-
Unis, auprès de 128 entreprises ayant une structure d’audit interne, démontrent que les
comités d’audit composés uniquement de membres externes et d’au moins un expert financier
ont tendance à avoir de plus longues rencontres avec le responsable d’audit interne.
Par surcroît, ces comités semblent privilégier la confidentialité dans leurs rapports en
supervisant de plus près les travaux d’audit interne et en surveillant davantage les relations
entre l’audit interne et la haute direction (Raghunandan et al., 2001). Dans une étude plus
récente, Abbott et al. (2010) ont trouvé que la supervision du comité d’audit influence les
activités de la fonction d’audit interne. Un résultat semblable a été trouvé par l’étude Sarens et
Abdolmohammadi (2011). Ces derniers indiquent que le fonctionnement de l’audit interne est
influencé par la composition du comité d’audit.
D’autres études ont mis l’accent sur l’utilité des réunions trimestrielles ou semestrielles entre
le comité d’audit et le responsable d’audit interne afin de discuter du plan de travail annuel,
des priorités et des rapports d’audit interne (Scarbrough et al., 1998 ; Verschoor, 1992). Dans
une étude subséquente, Zain et Subramaniam (2007) ont analysé les perceptions des auditeurs
internes au regard de leurs relations avec le comité d’audit, en utilisant une approche
qualitative à base d’entretiens individuels semi directifs avec les responsables d’audit interne
dans 11 sociétés malaisiennes cotées.
Ainsi, leurs résultats indiquent que la communication est essentielle dans la relation entre la
fonction d’audit interne et le comité d’audit et aide ainsi, les auditeurs internes à accomplir
leurs missions (Zain et Subramaniam, 2007). Cette conclusion a été consolidée par les
résultats de Davies (2009). Cette dernière a trouvé que la communication est cruciale pour
assurer le succès de la relation entre le comité d’audit et les auditeurs internes.
A l’instar de Gendron et Bédard (2006), McHugh et Raghunandan, (1994) et encore Kalbers
(1992), Davies (2009) a également mis en exergue l’inefficacité des contacts formels. En
l’espèce, les réunions entre le comité d’audit et le responsable de l’audit interne se tiennent en
présence du dirigeant. Les résultats de son étude soutiennent que les réunions privées (en
l’absence des dirigeants) entre le comité d'audit et le responsable de l’audit interne, sont plus
efficaces et permettent de préserver l'indépendance des auditeurs internes.

41
Chapitre 1

Dans le contexte belge, Sarens et al. (2009) affirment que l’audit interne constitue ‘‘une
source de confort’’2 pour les comités d’audit, et en particulier, dans le domaine de la gestion
des risques et du contrôle interne, contribuant ainsi à l’efficacité du comité d’audit. Selon
Sarens et al. (2009), les connaissances particulières des auditeurs internes en matière de
contrôle interne ainsi que les relations formelles et informelles avec le comité d’audit
semblent influencer la création de ce sentiment de confort chez les membres dudit comité. Ce
constat corrobore les conclusions de Gendron et Bédard (2006) qui soulignent que l’efficacité
du comité d’audit emprunte plutôt des processus informels.
En résumé, la reconnaissance de l'importance de la relation entre le comité d'audit et l'audit
interne a incité les chercheurs à explorer son impact sur la qualité du reporting financier (Johl
et al., 2013 ; Sierra-Garcia et al., 2012 ; Prawitt et al., 2009 ), sur la performance de la firme
(Mihret et Woldeyohannis, 2008) et encore sur les honoraires d’audit externe (Zain, 2005).

3.3. Le comité d’audit et l’auditeur externe

Compte tenu de l’importance de l’audit légal pour la prise de décision, le rôle du comité
d’audit envers l’auditeur externe est davantage formalisé qu’envers l’audit interne (Piot et
Kermiche, 2009). Dans ce cadre, le comité d’audit doit surveiller l’indépendance de l’auditeur
externe et diriger convenablement le processus de sélection-changement du concerné (Chen et
Zhou, 2007 ; Chen et al., 2005; SOX section 301, 2002). En outre, et en vue de promouvoir
l’indépendance de l’auditeur externe, le comité d’audit vient arbitrer tous conflits entre
l’auditeur externe et la direction sur l’opinion d’audit (Bierstaker et al., 2012 ; DeZoort et al.,
2003a ; Knapp, 1987).

3.3.1. Le comité d’audit comme médiateur des conflits entre l’auditeur externe et la
direction

En l’espèce, les dirigeants ont tendance à exercer des pressions de toute sorte sur l’auditeur
externe afin de valider certains choix comptables. Ces pressions sont plus importantes lorsque
l’auditeur assure des services non-audit à la firme auditée (Piot et Kermiche, 2009). Dans ce
cadre, plusieurs études expérimentales ont tenté d’identifier les facteurs qui poussent les
membres de comités d’audit à soutenir l’auditeur externe dans une situation conflictuelle.

2
Traduction libre du ‘‘provider of comfort’’ (Sarens et al., 2009, p.90).

42
Chapitre 1

A ce titre, Archambeault et DeZoort (2001) ont souligné que les congédiements abusifs de
l’auditeur externe sont moins probables lorsque le niveau d’indépendance et d’expertise
financière du comité d’audit s’accroît. Les résultats de l’étude DeZoort et Salterio (2001)
menée dans le contexte canadien, suggèrent que l’indépendance et l’expertise financière des
membres du comité d’audit favorisent le soutien de l’auditeur externe. Cette conclusion a été
consolidée par DeZoort et al. (2008). Ces derniers ont conclu que les membres de comités
d’audit détenteurs du diplôme d’expert-comptable (Certified Public Accountant) ont tendance
à soutenir les ajustements proposés par l’auditeur externe.
Parallèlement, d’autres recherches ont testé l’impact de l’efficacité du comité d’audit sur la
probabilité d’émission d’un rapport d’audit non standard. Carcello et Neal (2003) ont trouvé
que la probabilité d’émettre une réserve de continuité d’exploitation augmente avec
l’indépendance du comité d’audit. Dans une étude subséquente, Lee et al. (2004) ont trouvé
que l’indépendance et l’expertise du comité d’audit réduisent la probabilité d’une démission
de l’auditeur, synonyme de non-résistance eu égard des pressions des dirigeants. Plus
récemment, Pucheta-Martinez et De Fuentes (2007) ont souligné que l’indépendance et la
taille du comité d’audit sont positivement liées à la probabilité d’une réserve pour erreur ou
non-conformité comptable.
Prise ensemble, ces travaux attestent que le comité d’audit joue le rôle de médiateur de
conflits entre l’auditeur externe et les dirigeants. De surcroît, ces études suggèrent que le
soutien du comité d’audit à l’auditeur externe est positivement lié à certains critères
d’efficacité dudit comité tels que l’expertise financière et l’indépendance des membres.

3.3.2. Le comité d’audit et le processus de sélection-remplacement de l’auditeur

Le comité d’audit intervient dans le processus de sélection et du changement de l’auditeur


externe. En effet, les principes de gouvernance suggèrent que le comité d’audit doit être, au
moins, consulté lors de la sélection d’un cabinet d’audit par la haute direction afin de
préserver l’indépendance de l’auditeur vis-à-vis des pressions managériales et des
changements opportunistes (Piot et Kermiche, 2009).
Dans ce cadre, la loi SOX (2002, section 301) mentionne que le comité d’audit est
responsable de la sélection du CAC et du renouvellement de son mandat. En France
également, le rapport Bouton (2002) suggère que le comité d’audit mène le processus de
sélection de l’auditeur externe et formule un avis sur le montant des honoraires d’audit légal.
Cependant, la 8ième directive européenne stipule explicitement que le comité d’audit a un rôle
de recommandation et non de décision (De Ménonvile, 2009).

43
Chapitre 1

Sur le plan académique, plusieurs études ont analysé le rôle du comité d’audit dans le choix
de l'auditeur externe, son évaluation et son congédiement (Piot et Kermiche, 2009 ; DeZoort
et al., 2008 ; Chen et Zhou, 2007 ; Archambeault et DeZoort, 2001).
Abbott et Parker (2000) ont trouvé que les comités d’audit composé exclusivement
d'administrateurs externes, se réunissant au moins deux fois par an, sont plus susceptibles de
choisir un auditeur ayant une expertise sectorielle. Les résultats d’Archambeault et DeZoort
(2001) ont montré que les sociétés dont les critères d’efficacité du comité d’audit ne sont pas
satisfaisants, sont plus susceptibles de changer l'auditeur. Dans cette même veine, Lee et al.
(2004) ont trouvé que les comités d’audit composés de membres indépendants dotés d’une
expertise dans le domaine de la comptabilité-finance, sont plus disposés à coordonner avec
l’auditeur externe. Dans une étude plus récente, Chen et Zhou (2007) ont constaté que les
entreprises avec des comités d'audit de grande taille, composés d’administrateurs
indépendants ayant une expertise financière, étaient plus susceptibles à sélectionner un
auditeur parmi les BIG 4.
En somme, il apparaît que les critères d’efficacité du comité d’audit déterminent sa capacité à
évaluer convenablement les qualités requises de l’auditeur externe ainsi que les raisons qui
poussent le directoire à changer ou à garder l’auditeur actuel (De Ménonvile, 2009).

3.3.3. Le comité d’audit et l’indépendance de l’auditeur externe

Le comité d’audit est chargé de la nomination et du changement de l’auditeur externe (aux


Etats-Unis), ou du moins à titre consultatif dans certains pays (en France et encore en
Tunisie). De ce fait, il parait qu’une évaluation ou un suivi des travaux de cet organe de
contrôle est nécessaire. En l’espèce, le suivi des travaux de l’auditeur externe porte
généralement sur : le respect du plan et du calendrier d’audit, la qualité des conclusions et des
recommandations émises par l’auditeur externe, la qualité de la communication ou le
désaccord avec la direction générale, la compétence et le niveau d’implication de l’équipe
d’audit externe (IFA, 2008).
Etant donné les pressions managériales qui s’exercent généralement sur l’auditeur externe,
notamment lorsque ce dernier entretient une relation contractuelle forte avec la firme auditée,
le comité d’audit intervient pour préserver son indépendance. Dans ce cadre, des recherches
académiques ont tenté d’identifier les facteurs qui pourraient inciter le comité d’audit à
soutenir l’auditeur externe en cas de situation conflictuelle avec la direction.

44
Chapitre 1

Ainsi, leurs résultats révèlent que le niveau d’expérience en gouvernance, la compétence


comptable des membres du comité favorisent le support de l’auditeur externe (DeZoort et al.,
2003, 2008 ; DeZoort et Salterio, 2001 ; Knapp, 1987).
Raghunandan et Rama (2003) ont constaté que l'indépendance de comité d'audit constitue une
caractéristique clé qui facilite la ratification de l'auditeur. Cette conclusion a été réfutée par
Krishnan et Ye (2005) qui n’ont pas trouvé de lien entre l'indépendance du comité d'audit et la
ratification de l’auditeur externe.
Dans ce même esprit d’idées, d’autres études ont aussi trouvé que les membres de comité
d'audit ont tendance à soutenir les auditeurs dans les recommandations d'ajustements
comptables, si le comité est composé d’administrateurs indépendants dotés de l’expérience et
de l’experise suffisantes (Dezoort et Salterio, 2001) et si le jugement de l'auditeur est basé sur
des facteurs quantitatifs et qualitatifs (DeZoort et al., 2003).
Plus récemment, à travers une étude expérimentale américaine impliquant six membres
expérimentés du comité d’audit, Bierstaker et al. (2012) ont constaté que les comités d’audit
sont plus disposés à soutenir l'auditeur externe dans un désaccord d’ordre comptable avec la
direction, lorsque les rémunérations de ses membres comprennent un régime d'incitation aux
termes duquel des options d'achat d'actions sont émises.
Le comité d’audit doit également maîtriser les règles d’indépendance applicables aux
auditeurs externes. En effet, le comité peut même exiger de l’auditeur externe de présenter
une déclaration précisant les règles d’indépendance propres à son cabinet.
Dans cette même veine, la norme internationale d’audit ISA 260 précise que l’auditeur
externe doit également confirmer par écrit aux responsables de la gouvernance, que l’équipe
chargée de l’audit respecte les règles professionnelles d’indépendance. Parallèlement, le
comité d’audit doit s’assurer que les règles d’indépendance régissant la possibilité de
recrutement d’un collaborateur chargé de l’audit externe par l’entreprise, dans la mesure où
cette relation pourrait biaiser son indépendance et son objectivité.
De même, la norme américaine d’audit SAS N°114 ‘‘Communication avec les responsables
de la gouvernance’’ stipule que l’auditeur externe des sociétés cotées doit informer le comité
d’audit, par écrit, au moins une fois par an, de toute tentative susceptible d’entraver son
indépendance et son objectivité.
Enfin, certaines réglementations exigent que les entreprises doivent obligatoirement publier
les honoraires d’audit externe (SOX, section 201-202) et de préciser au cas où, l’auditeur
fournit des prestations autres que l’audit ainsi que la manière selon laquelle ce dernier
préserve son objectivité et son indépendance vis-à-vis du directoire de l’entreprise.

45
Chapitre 1

D’ailleurs, en France, par exemple, le rapport Bouton (2002) recommande que le comité
d’audit doive piloter la procédure de sélection des commissaires aux comptes et donner son
avis sur le montant des honoraires d’audit légal. En outre, le comité d’audit doit s’assurer que
l’importance des honoraires versés au cabinet d’audit ne puisse porter atteinte à
l’indépendance des commissaires aux comptes.

46
Chapitre 1

Section 3. Le statut juridique des pratiques d’audit interne et des comités


d’audit

Le statut organisationnel, la composition et le fonctionnement des comités d’audit et des


structures d’audit interne sont fortement encadrés par les textes légaux et les règlements des
autorités boursières. Par ailleurs, on assiste ces derniers temps, à des évolutions structurelles
profondes qui impactent les marchés boursiers et tentent à renforcer la sécurité financière et la
transparence informationnelle des entreprises. Contempler cet environnement, nous amène à
présenter d’abord, les dispositions légales qui encadrent les pratiques d’audit interne et des
comités d’audit à l’échelle internationale. Puis, nous examinons les contraintes réglementaires
propres au contexte tunisien qui nous intéresse plus particulièrement.

1. Les régimes réglementaires à l’échelle internationale

Comme nous l’avons souligné un peu plus haut, les débats sur l’efficacité de l’audit interne et
du comité d’audit ont suscité l’intérêt des régulateurs à l’échelle internationale suite à
l’avènement d’une vague massive de fraudes exercées par des dirigeants durant les années
1980 (Stiles et Taylor, 2001). Faisant échos aux recommandations des rapports Treadway
(1987) et Blue Ribbon Committee, la Bourse de New York exige depuis l’année 2004 des
sociétés cotées de mettre en place une fonction d’audit interne chargée de fournir à la
direction et au comité d’audit une évaluation des systèmes de management des risques et de
contrôle interne.
En outre, le PCAOB (2004) a également, recommandé aux entreprises d’investir dans une
fonction d’audit interne compétente et objective. Selon cet organe, l'absence d'une fonction
d’audit interne efficace, dans les grandes entreprises, est considérée comme une déficience
significative dans les contrôles internes sur l'information financière.
Récemment, la norme américaine Auditing Standard N°5 permet aux auditeurs externes
d'étendre leur dépendance à l'égard du travail de l'auditeur interne (PCAOB, 2007). La section
404 de la loi SOX oblige les entreprises cotées à produire un rapport sur l'efficacité de leur
système de contrôle interne. A ce titre, les auditeurs internes objectifs et compétents sont
capables d’assister à ce processus d’évaluation.
En Europe, la Confédération Européenne des Instituts d’Audit Interne (CEIAI) a conduit en
juin 2012 une étude portant sur l’examen des codes de gouvernance d'entreprise dans les Etats
membres, en vue de déterminer la place de l’audit interne dans le dispositif de gouvernance
des sociétés cotées.

47
Chapitre 1

Par conséquent, l’étude a révélé que près de 89% des pays membres de l'Union Européenne
imposent ou recommandent fortement la mise en place d’une fonction d’audit interne dans les
sociétés cotées. En outre, l'instauration de cette fonction est généralement obligatoire dans les
entreprises financières et bancaires en vertu des exigences réglementaires du comité de Bâle.
L’étude de la CEIAI a révélé également le manque d’encadrement réglementaire de
l’efficacité des fonctions d’audit interne surtout en ce qui concerne leurs principaux attributs
tels que l'indépendance et l’étendue des travaux.
Par ailleurs, le tableau 1.2 ci-dessous résume les portées des pratiques du comité d’audit et
d’audit interne dans plusieurs pays développés tels que les Etats-Unis, le Canada, le
Royaume-Uni, la France et le Pays-Bas, et dans des pays émergents tels que La Malaisie,
l’Arabie Saoudite, le Maroc et l’Egypte. Dans la majorité des régimes réglementaires
présentés, les entreprises assujetties aux obligations sont les entreprises cotées, à l’exception
de la Norvège et du Canada où toutes les entreprises sont soumises à ces obligations. Ce tour
d’horizon des principales exigences légales en matière d’audit interne et des comités d’audit
nous a permis de mettre en exergue les disparités existant dans le monde.

48
Chapitre 1

Tableau 1.2- Les régimes réglementaires des pratiques d’audit interne et du comité d’audit à l’échelle internationale

Pays Lois /Codes Portée/extrait


Etats-Unis NYSE (2003) Toutes les entreprises cotées sur la NYSE doivent être dotées d’une fonction d’audit
interne et d’un comité d’audit.
L’article 404 de la loi Sarbanes-Oxley oblige les entreprises cotées à évaluer, sous la
SOX, section (404, 2002) responsabilité de la Direction, l’efficacité des procédures de contrôles définies et mises en
place.
Selon la loi SOX, le comité d’audit doit être composé comme suit :
- tous les administrateurs doivent être indépendants ;
- tous les administrateurs doivent avoir une expertise financière ;
- possibilité de faire appel aux services d’un expert juridique.
Les missions du comité d’audit consistent essentiellement à :
- nommer et superviser le travail de l’auditeur externe ;
- évaluer et examiner l'indépendance de l’auditeur ;
- pré-approuver les services d’audit et non audit fournis par le CAC ;
- surveiller la conception et l'efficacité opérationnelle du système de contrôle et
examiner le rapport de l’auditeur sur le contrôle interne.

PCAOB (2007) Auditing Standard N°5 (PCAOB, 2007) permet aux auditeurs externes d'utiliser les travaux
de l'auditeur interne lorsqu’ils sont susceptibles d’être adéquats pour les besoins de l’audit.

Canada La loi des sociétés par actions Le comité d’audit est obligatoire depuis 1970 en vertu de la loi des sociétés par actions.
(1970) Ce texte régit de manière stricte la composition et les responsabilités du comité d’audit.
Le règlement 52-110 de la Commission des En particulier, ce règlement exige que le comité d’audit soit composé uniquement
valeurs mobilières de l’Ontario d’administrateurs indépendants qui possèdent une expertise financière. De plus, il élargit
les responsabilités du comité à la nomination du CAC, la fixation de sa rémunération et la
surveillance de ses travaux.

49
Chapitre 1

Le Règlement 52-111 de la Commission des Le règlement 52-111 sur les rapports sur le contrôle interne à l’égard de l’information
valeurs mobilières de l’Ontario financière, impose au conseil d’administration d’évaluer l’efficacité des systèmes de
contrôle interne en utilisant le référentiel COSO (Roussy, 2011).

Royaume- Le code de gouvernance : The UK Corporate La mise en place d’une fonction d’audit interne est fortement recommandée : "se
Unis Governance Code (2010) conformer ou s'expliquer". Si les entreprises ne parviennent pas à suivre les pratiques
recommandées, elles sont tenues de divulguer les motifs.
Le code de gouvernance (2010) recommande que le comité d’audit soit composé d’au
moins trois administrateurs indépendants avec une expertise financière.
Les responsabilités du comité consistent à :
- recommander et agréer la nomination et la rémunération des CAC ;
- contrôler l'efficacité de l'audit ;
- veiller sur l'indépendance de l'auditeur ;
- examiner le contrôle interne et
- analyser l'efficacité de la fonction d'audit interne.

France Les rapports Viénot et Bouton Les rapports Viénot 1, 2 et le rapport Bouton 2002 ont mis en exergue l’importance du rôle
des comités spécialisés d’audit dans les sociétés cotées.
La loi de sécurité financière (LSF) n°2003-706 du 1er août 2003 a introduit l’obligation,
La loi de sécurité financière (LSF)
pour le président du conseil d’administration, de rendre compte, dans un rapport joint au
rapport annuel, des conditions de fonctionnement du conseil et des procédures de contrôle
La 8ème directive de l’UE interne.
En application de la 8ème directive de l’Union européenne, l’ensemble des sociétés cotées
françaises doit constituer un comité d’audit à partir de juin 2008. Le comité d’audit est
responsable de l'évaluation des travaux des auditeurs internes, la sélection des
commissaires aux comptes et l'indépendance des auditeurs internes.
Pays-Bas Le code de gouvernance : Dutch Corporate La mise en place d’une fonction d’audit interne est fortement recommandée dans les
Governance Code (2008) entreprises cotées. En l’absence d’une fonction d'audit interne, le comité d’audit doit
examiner chaque année la nécessité de la mise en place d'une structure d’audit interne et
recommande (si c’est nécessaire) la mise en place de cette fonction.

50
Chapitre 1

Sur la base de cet examen, le conseil d'administration doit mentionner cette


recommandation dans le rapport annuel.
L'auditeur interne doit être rattaché fonctionnellement au conseil d'administration.
L’auditeur externe et le comité d’audit doivent participer à l'élaboration du programme de
travail de la fonction d’audit interne. Ils doivent également prendre connaissance de ses
rapports. L'auditeur interne doit avoir un accès direct à l’audit externe et au président du
comité d’audit.

Espagne Le code de gouvernance : The Unified Good Les sociétés cotées doivent avoir mettre en place fonction audit interne sous la supervision
Governance Code (2006) du comité d’audit, afin d'assurer le bon fonctionnement du contrôle interne et des autres
systèmes de contrôle. The Unified Good Governance Code (2006) recommande que le
comité d’audit soit composé comme suit :
- tous les administrateurs doivent être non exécutifs ;
- le président du comité doit être indépendant.
les responsabilités du comité consistent à :
- sélectionner, nommer, reconduire et révoquer l'auditeur externe ;
- veiller sur l'indépendance de l'auditeur ;
- s’assurer que la société adhère à la réglementation en vigueur sur les prestations de
services non-audit ;
- superviser et examiner la qualité de la fonction d'audit interne et les systèmes de
contrôle interne.

Italie Le code de gouvernance d’entreprise (2011) La fonction d'audit interne est chargée d’assurer le bon fonctionnement du contrôle interne
et du système de gestion des risques. La fonction d'audit interne doit être indépendante.

Suède Le code de gouvernance Suédois (2010) Pour les entreprises qui ne disposent pas d'une fonction d’audit interne, le conseil
d'administration doit évaluer chaque année la nécessité de la mise en place d’une telle
fonction tout en justifiant sa décision dans un rapport sur le contrôle interne de l'entreprise.

51
Chapitre 1

Danemark Recommandations sur la gouvernance La mise en place d’une fonction d’audit interne est fortement recommandée pour les
d’entreprise (2011) entreprises cotées. Le conseil d'administration doit veiller à assurer la gestion adéquate des
risques à travers la mise en place d’une structure d’audit interne.

Belgique Le code Belge de gouvernance d’entreprise Les sociétés belges cotées et les établissements financiers sont tenus d'avoir un comité
(2009) d’audit et une fonction d'audit interne indépendante, dotée des ressources et des
compétences adaptées à la taille et à la complexité de l’entreprise. Si l'entreprise ne
possède pas de fonction d’audit interne, la nécessité d’en avoir une devrait être évaluée au
moins une fois par an.

Finlande Le code Finlandais de gouvernance Les sociétés anonymes doivent indiquer clairement dans leurs rapports annuels, la manière
d’entreprise (2010) dont la fonction d'audit interne est organisée. Ce rapport doit inclure l'organisation de la
fonction d'audit interne et les principes fondamentaux appliqués. L'organisation et les
méthodes de travail de la fonction d’audit interne dépendent de la nature et la portée des
opérations de l'entreprise, son effectif total et des autres facteurs spécifiques à l’entreprise.

Grèce Code et principes gouvernance d’entreprise Le conseil d'administration doit mettre en place une structure d'audit interne en conformité
(2010) avec les exigences légales grecques. La fonction d'audit doit être indépendante des autres
fonctions et liée administrativement à la direction générale et fonctionnellement au comité
d'audit.

Luxembourg Les dix principes de gouvernance d’entreprise La mise en place d’une fonction d’audit interne est obligatoire pour les entreprises cotées.
de la Bourse de Luxembourg (2009)

Malte Code des bonnes pratiques de gouvernance Le comité d’audit doit établir et maintenir l'échange entre les auditeurs internes et externes
d’entreprise (2005) de l'entreprise et veille à ce qu'il soit ouvert et constructif.

Romanie Code de gouvernance de la Bourse de Le comité d’audit et l’auditeur interne doit fournir régulièrement aux membres du conseil
Bucharest (2008) les informations nécessaires sur les travaux menés.

52
Chapitre 1

Slovénie Code de gouvernance (2009) Le comité d’audit doit approuver le plan annuel d’audit interne et veille encore sur la
gestion appropriée des risques.

Autriche Code Autrichien de la gouvernance La mise en place d’une fonction d’audit interne est fortement recommandée pour toutes les
d’entreprise : Austrian Code of Corporate entreprises anonymes.
Governance (2009)
Chypre Code de gouvernance : Corporate Governance La mise en place d’une fonction d’audit interne est fortement recommandée pour les
Code (2009) sociétés anonymes.
Les administrateurs doivent, au moins une fois par an, procéder à un examen de l'efficacité
du contrôle interne. Les sociétés qui ne disposent pas d'une fonction d’audit interne
doivent examiner chaque année la nécessité d’en instaurer une, et de rendre compte dans le
rapport annuel de la société.
Les entreprises qui ne disposent pas d'une fonction d'audit interne doivent régulièrement
revoir la nécessité de sa mise en place.

République Code de gouvernance d’entreprise (2004) Sur la base d'une recommandation du comité d’audit, le conseil d’administration de
Tchèque l'entreprise peut décider de mettre en place une fonction d’audit interne chargée de la
surveillance du contrôle interne de la société et des systèmes de gestion des risques.

Recommandations sur la gouvernance


Hongrie La mise en place d’une fonction d’audit interne est fortement recommandée pour les
d’entreprise (2008)
entreprises cotées. Cette fonction doit être indépendante.

Irlande Code de governance d’entreprise : Corporate La mise en place d’une fonction d’audit interne est fortement recommandée pour les
Governance Code For Irish Domiciled entreprises cotées. Le conseil d'administration veille à ce que les procédures de contrôle
Collective Investment Schemes (2010) interne soient surveillées afin de s'assurer de leur efficacité.

53
Chapitre 1

Malaisie Code de gouvernance d’entreprise : The La Bourse de Kuala Lumpur Stock (KLSE) (2000) exige que toutes les sociétés cotées en
Malaysian code of corporate governance Malaisie mettent en place un comité d'audit et une fonction d'audit interne conformément
(1999, 2001). aux lignes directrices des meilleures pratiques de gouvernement d'entreprise.

Réglementations de la Bourse de Kuala


Lumpur : The Corporate Disclosure-Listing
Requirement (Section 344A), Kuala Lumpur
Stock Exchange (2000)

Chine Code de gouvernance d’entreprise : China La mise en place du comité d’audit est volontaire. La réglementation chinoise recommande
Securities Regulatory Commission: Code of que le comité soit composé en majorité de membres indépendants. Il est recommandé que
Corporate Governance for Listed Companies le président du comité soit indépendant.
in China (China Securities Regulatory
Les responsabilités du comité consistent à:
Commission 2007)
- recommander la nomination ou le remplacement de l’auditeur ;
- surveiller le contrôle interne;
- revoir le système de contrôle interne ainsi que son exécution.

Code de gouvernance d’entreprise : The La mise en place du comité d’audit est recommandée ‘‘se conformer ou s'expliquer’’. Les
Singapore Code of Corporate Governance- responsabilités du comité consistent à (1) recommander la nomination et la rémunération
Singapore
Singapore Council on Corporate Disclosure de l’auditeur externe, (2) veiller sur son indépendance et (3) examiner l'efficacité de la
and Governance (2005) fonction d'audit interne.

La mise en place du comité d’audit est fortement recommandée pour les entreprises cotées.
Australie Code de gouvernance d’entreprise : The
Le code australien de gouvernance d’entreprise recommande que le comité soit composé en
Australian stock exchange Corporate
majorité de membres indépendants. Il est recommandé que le président du comité soit
Governance Principles and recommendations
indépendant et que tous les membres aient une expertise financière. Les responsabilités du
with amendments (2010)
comité consistent à : (1) recommander la nomination de l'auditeur externe et veiller sur la
rotation des associés responsables de missions, (2) veiller sur l'indépendance des auditeurs
externes, (3) examiner la qualité des contrôles internes, et (4) évaluer la qualité de la
fonction d'audit interne.

54
Chapitre 1

Nouvelle Principes et directives de gouvernance La mise en place du comité d’audit est fortement recommandée "se conformer ou
Zélande d’entreprise : New Zealand Securities s'expliquer".
Commission - Corporate Governance in New
Zealand: Principles and Guidelines (2004)
Les directives de gouvernance recommandent que le comité soit composé en majorité de
membres indépendants. Il est recommandé que le président du comité soit indépendant et
que tous les membres aient des compétences financières.
Les responsabilités du comité consistent à recommander la nomination de l’auditeur
externe et à superviser sa relation avec la direction.

Arabie Les réglementations de la Bourse : Capital Les sociétés cotées doivent mettre en place un comité permanent d’audit ayant pour
Saoudite market authority regulations(2010) missions de :
- superviser le service d'audit interne pour assurer son efficacité dans l'exécution des
activités et tâches définies par le conseil d'administration ;
-consulter les rapports d'audit interne et suivre ses recommandations;
- superviser les activités des auditeurs externes et approuver (ou non) les travaux non –
audit ;
- revoir avec l’auditeur externe les observations incluses dans le rapport d’audit.

Egypte Le Code des bonnes pratiques de gouvernance La mise en place d’une fonction d’audit interne est recommandée par le code de
gouvernance.
The Egypt Code of Corporate Governance
(2005)

Jordanie La loi n°76 (2002) et la loi n°28 portant sur la la loi n ° 76 (2002) oblige toutes les sociétés jordaniennes cotées de former un comité
création des comités d’audit d’audit composé de trois membres non exécutifs du conseil d'administration de la société.
Les fonctions et responsabilités de ce comité sont déterminées par les instructions émises
par le conseil.
La loi n ° 28 (2000) stipule que toutes les banques jordaniennes doivent former des comités
d'audit.

55
Chapitre 1

Maroc Code marocain de bonnes pratiques de Il est recommandé à l’organe de gouvernance de mettre en place un comité spécialisé
gouvernance des entreprises d’audit.
Le comité d’audit est responsable d’assurer la surveillance et l’évaluation de la mise en
œuvre du dispositif du contrôle interne, de la gestion des risques et de la conduite du
processus d’audit.
Le service d’audit interne doit être rattaché au conseil d’administration.

Nigéria Réglementation Nigérienne : The Companies L'article 359(3) de la loi prévoit la création de comités d'audit dans les entreprises cotées à
and Allied Matters Act. (1990) la NSE.
L'article 359(4) de la même loi stipule que les comités d’audit doivent être composés au
maximum de 6 administrateurs.
Le comité a pour rôle d’examiner les rapports des commissaires aux comptes et de fournir
à l'assemblée générale des recommandations en matière d’audit financier.

* Les réglementations des pratiques d’audit interne et du comité d’audit dans les pays membres de l’Union européenne ont été extraites du rapport de la
Confédération Européenne des Instituts d’audit interne (2013), intitulé : Corporate Governance Codes on Internal Audit.

56
Chapitre 1

2. Chronologie des textes réglementaires sur l’audit interne et le comité d’audit,


applicables en Tunisie

En Tunisie, la réglementation concernant les pratiques d’audit interne et du comité d’audit est
récente (1994, 2001 et 2005, complétée en 2006) et se traduit par une législation à deux
vitesses avec une distinction entre les sociétés cotées ou non et des exigences différentes selon
qu’elles remplissent les limites chiffrées fixées par décret relatives au total du bilan et au total
de leurs engagements auprès des établissements de crédit et de l’encours de leurs émissions
obligataires. Dans le but de faciliter la compréhension des obligations applicables aux
différentes catégories de sociétés, la présentation est réalisée chronologiquement.

- La norme comptable générale du système comptable des entreprises 1997

Le système comptable des entreprises 1997, promulguée par la loi n°96-112 du 30 décembre
1996 relative au système comptable des entreprises, souligne l’importance au contrôle interne.
En effet, la norme comptable NCT 1 a prévu un cadre général caractérisant le contrôle interne
qui devrait modeler l’approche de travail des auditeurs internes et des dirigeants de
l’entreprise. L'objectif est de permettre aux entreprises d'évaluer leurs dispositifs de contrôle
interne et de déterminer comment les améliorer.

- L’article 38 du règlement général de la Bourse (Article 38 (nouveau) (Arrêté du


Ministre des Finances du 24 septembre 2005, art.2)

Selon l’article 38 du règlement général de la Bourse, (approuvé par l’arrêté du Ministre des
Finances du 24 septembre 2007et du 15 avril 2008), la mise en place d’une structure d’audit
interne constitue une condition préalable à l’admission au marché de la cote permanente. En
effet, ledit article stipule que la structure d'audit interne qui doit faire l'objet d'une
appréciation du commissaire aux comptes dans son rapport sur le système du contrôle interne
de la société.

- La norme sectorielle bancaire N° 22


La norme sectorielle bancaire n° 22 recommande l’institution des comités d’audit dans les
banques tunisiennes existe depuis 1999. Toutefois, la majorité des banques n’ont procédé à
l’instauration du comité d’audit qu’après la promulgation de la loi 2001-65 juillet 2001
relative aux établissements de crédit (modifié et complété par la Loi n° 2006-19 du 2 mai
2006 relative aux établissements de crédit).

57
Chapitre 1

- La loi 2001-65 juillet 2001 relative aux établissements de crédit et des opérations
bancaires (modifié et complété par la Loi n° 2006-19 du 2 mai 2006 relative aux
établissements de crédit).
En effet, l’article 34 la loi n°2001-0065 stipule que les établissements de crédit et les banques
(résidentes ou non) doivent mettre en place un système de contrôle interne et un comité
permanent d’audit interne. Les articles (8, 10, 17, 48, 51, 52, 54, 56, 57, 58, 59, 60, 61) ont
mis l’accent sur la composition, les compétences, l’indépendance et l’activité du comité
permanent d’audit. Ce dernier est chargé notamment :
- de veiller à ce que les mécanismes appropriés de contrôle interne soient mis en place ;
- de réviser et de donner son avis sur le rapport annuel y compris les états financiers de
l’établissement avant sa transmission au conseil d’administration pour approbation ;
- de revoir tout relevé de l’établissement avant sa soumission aux autorités de supervision ;
- d’examiner tous les placements et les opérations susceptibles de nuire à la situation
financière de l’établissement et portés à sa connaissance les auditeurs externes ;

- La loi n° 2005-96 du 18 octobre 2005 relative au renforcement de la sécurité des


relations financières
Selon l’article 256 du code des sociétés commerciales Tunisien, le comité permanent d’audit
se charge de :(i) veiller au respect par la société de la mise en place de systèmes de contrôle
interne performant de nature à promouvoir l’efficience, l’efficacité, (ii) la protection des
actifs de la société, (iii) la fiabilité de l’information financière et le respect des dispositions
légales et réglementaires, (iiii) le suivi des travaux des organes de contrôle de la société,
propose la nomination du ou des commissaires aux comptes et agrée la désignation des
auditeurs internes.
Par surcroît, l’article 256 bis du Code des Sociétés Commerciales, ajouté par article 12 de la
loi n°2005-96 du 18 octobre 2005 relative au renforcement de la sécurité des relations
financières a élargi le champ d’application de l’audit interne, il s’est chargé d’autres
responsabilités d’assurance. En fait, L’audit interne doit s’assurer que le système de contrôle
interne soit bien mis en place et fonctionne correctement afin de garantir une politique
générale de transparence financière, fiscale et sociale.

58
Chapitre 1

En outre, l’article 256 bis, stipule que la création d’un comité permanent d’audit est
obligatoire pour :
- les sociétés faisant appel public à l’épargne à l’exception des sociétés classées comme
telles du fait de l’émission d’obligations ;
- les sociétés mères lorsque le total de leur bilan au titre des états financiers consolidés
dépasse le montant de cinquante millions de dinars;
- les sociétés qui remplissent les limites chiffrées fixées par décret relatives au total de
leurs engagements auprès des établissements de crédit et de l’encours de leurs
émissions obligatoires1.
En outre, l’article précise que le comité d’audit doit être composé de 3 membres au moins,
désignés selon le cas par le conseil d’administration ou le conseil de surveillance parmi leurs
membres. Il est à signaler également, que le président directeur général ou le directeur général
ou le directeur général adjoint ne peut être membre du comité d’audit. L’article susmentionné
traite également des différentes modalités de rémunération des membres de cet organe. Ces
derniers peuvent recevoir, en rémunération de l’exercice de leur activité, une somme fixée et
imputée selon les conditions mentionnées à l’article 204 du code des sociétés commerciales
relatif aux jetons de présence.

- La circulaire aux établissements de crédit n°2006-19 du 28 novembre 2006 relatif


au contrôle interne
Cette circulaire souligne l’importance du rôle de la fonction d’audit interne pour les
établissements de crédit et les banques non résidentes. Elle réglemente la taille du staff et
leurs moyens, les qualifications et l’indépendance des auditeurs internes, le délai de
communication des rapports d’audit interne et les responsabilités de comité d’audit envers
l’audit interne. Les établissements de crédit et les banques non résidentes doivent mettre en
place un système approprié de contrôle interne qui garantit l’évaluation permanente des
procédures ainsi que le suivi et la maîtrise des risques liés à l’activité de l’établissement.

1
Le décret n°2006 – 1546 (article 6) désigne les sociétés mères qui publient un bilan consolidé dont le total est
supérieur à 50 millions de dinars et toute autre société dont le total bilan est supérieur à 50 millions de dinars et
le total des engagements auprès des établissements de crédit et l’encours des émissions obligataires sont
supérieurs à 25 millions de dinars.

59
Chapitre 1

- La loi n° 2006-19 du 2 mai 2006, modifiant et complétant la loi n° 2001-65 du 10


juillet 2001
Cette loi oblige tous les établissements de crédit en Tunisie de mettre en place un système
approprié de contrôle interne qui garantit l’évaluation permanente des procédures internes, la
détermination, le suivi et la maîtrise des risques liés à l’activité de l’établissement de crédit.

- Le Guide des bonnes pratiques de gouvernance


Plus récemment, dans un souci de transparence et de sécurité financière, les travaux initiés par
le Centre Tunisien de Gouvernance d'Entreprise (CTGE) en collaboration avec l’IACE, le
CIPE, l’OCDE et la SFI ont abouti à l’édition, en 2007, un ‘‘Guide des bonnes pratiques de
gouvernance des entreprises tunisiennes’’. Ce document, mis à jour en 2009 et en 2012, est
référencé au Centre Européen de Gouvernance d’Entreprise et auprès des organismes
internationaux tels que la SFI et l’OCDE. La démarche du CTGE a consisté en la réunion des
représentants des principaux acteurs économiques en Tunisie, notamment des représentants
du CMF, de la BCT, de la BVMT, du ministère des finances, de l’ATAI, de l’APBEF et des
membres de l’IACE.
Le Guide vise à rendre le système tunisien de gouvernance d’entreprise plus transparent et
plus intelligible. Son objectif est de promouvoir la confiance des parties prenantes dans la
gestion et le contrôle des entreprises tunisiennes. Le guide a, entre autres, recommandé aux
entreprises tunisiennes de se doter de comités spécialisés d’audit et de structures d’audit
interne en fonction des spécificités et des particularités de chaque entreprise, travaillant sous
l’autorité exclusive du conseil d’administration.
En outre, le guide a précisé la composition, les règles d’indépendance du comité d’audit et de
la fonction d’audit interne, les compétences requises de leurs membres ainsi que leurs rôles,
responsabilités et champ d’intervention. Toutefois et contrairement à de nombreux pays
développés, les règles de gouvernance d'entreprise inclus dans le guide ne sont ni obligatoires
ni exécutoires. Le but de ces règles est de promouvoir un comportement responsable et
transparent dans la gestion des sociétés, conformément aux meilleures pratiques
internationales.
Il est à signaler également, que la profession de l'audit interne en Tunisie, a été reconnue
comme une profession spécialisée en Tunisie. Depuis juin 2001, l’ATAI, a été promue institut
national, par l’IIA, ayant pour vocation la promotion et le développement de la fonction
d’audit interne au sein des entreprises et des établissements publics et privés.

60
Chapitre 1

- La circulaire de la Banque Centrale de Tunisie N° 2011 – 06 du 20 mai 2011


relatif aux établissements de crédit

En vertu de cette circulaire les comités permanents d’audit doivent être désignés au sein des
conseils d’administration des établissements de crédits1 qui se trouvent sous la tutelle de la
Banque Centrale de Tunisie, des sociétés qui font appel public à l’épargne et des sociétés
ayant une taille relativement importante (Klibi, 2015). Les articles 32 et 33 de la note
circulaire de la BCT n° 2011-06 précisent que le comité d’audit doit être composé d’au moins
trois membres dont un président qui doit être indépendant et ayant une qualification et une
expertise dans le domaine financier et comptable. Le nombre de réunions est fixé à au moins
six réunions par an.
De surcroît, le secrétariat du comité doit être assuré par la structure d’audit interne. Par
ailleurs, la circulaire a précisé la nature de la relation liant le comité d’audit aux organes de
direction et de contrôle. En effet, il a été mentionné que la direction générale de la société ait
l’obligation de fournir toute information ou document demandé.
En outre, ce texte réglementaire a renforcé les prérogatives des comités d’audit dans les
établissements de crédit, telles que prévues par l’article 34 de la loi n° 2001-65, en leur
confiant les responsabilités de :
- procéder à la vérification de la clarté des informations fournies et à l’appréciation de la
cohérence des systèmes de mesure, de surveillance et de maîtrise des risques ;
- examiner les insuffisances du fonctionnement du système de contrôle interne relevées
par les différentes structures de l’établissement et autres organes chargés des missions
de contrôle et l’adoption des mesures correctrices ;
- contrôler et coordonner les activités de la structure d’audit interne et le cas échéant les
travaux des autres structures chargées des missions de contrôle ;
- donner son avis au conseil sur la désignation du responsable de la structure chargée de
l’audit interne, des auditeurs internes ainsi que de leur promotion et de leur
rémunération;
- proposer la nomination du ou des commissaires aux comptes et/ou des auditeurs
externes et donner un avis sur le programme et les résultats de leurs contrôles ; et
- veiller à ce que la structure d’audit interne dispose des moyens humains et logistiques
pour s’acquitter efficacement de sa mission.

1
En Tunisie, les établissements de crédits sont constitués par les banques de dépôt et les établissements
financiers (article 6 de la loi 2001 – 65). Ces derniers, regroupent les entreprises de leasing, les entreprises de
factoring et les banques d’affaires.

61
Chapitre 1

Les articles 32 et 33 de ladite circulaire précisent également, la composition du comité


d’audit. Au fait, ce dernier doit être présidé par un membre indépendant (au sens de l’article
13 de la même circulaire) ayant une qualification et une expertise dans le domaine comptable
et financier.

62
Chapitre 1

Section 4. Les pratiques d’audit interne et du comité d’audit dans les


entreprises tunisiennes cotées à la Bourse des Valeurs
Mobilières de Tunis : Une étude exploratoire

Rappelons à ce stade que notre premier objectif est de décrire l’état des lieux des pratiques
d’audit interne dans les entreprises tunisiennes cotées. Pour ce faire, nous avons mené une
enquête qui comporte deux phases. Dans une première sous-section, nous essaierons de
présenter la logique d’ensemble de notre démarche. Pour ce faire, nous précisons les choix
que nous avons opérés en termes de design de recherche et d’analyse des données empiriques
tout en discutant ensuite, les résultats obtenus.

1. Démarche de l’enquête

L’enquête par questionnaire qui a nous permis de collecter les données sur les caractéristiques
des comités d’audit et des structures de l’audit interne est essentiellement de nature
quantitative sous forme de données de panel. En effet le recueil des données de panel permet
d’avoir un nombre important d’observations et de réduire du problème de multicolinéarité
entre les variables explicatives à travers une augmentation du degré de liberté. Ceci se
répercute positivement sur la qualité de l’estimation économétrique (voir chapitre 3).
Rappelons à ce niveau que les études de Johl et al. (2013) et Paape (2007) se sont également,
basées sur des données en panel pour traiter des problématiques ayant trait à l’audit interne.

1.1. Construction de l’enquête : du terrain à la théorie

Comme nous l’avons souligné un peu plus haut, notre enquête comporte deux phases. La
première phase est constituée d’un ensemble d’entretiens avec un échantillon composé de 15
auditeurs internes exerçant dans les entreprises tunisiennes. Le critère de la saturation
sémantique1 a été utilisé pour déterminer la taille de l’échantillon. Notre campagne
d’entretiens (semi-directifs) a été menée de septembre 2012 à février 2013.
Ces entretiens ont eu lieu dans le cadre de la préparation de l’enquête nationale sur les
pratiques de l’audit interne, menée par l’ATAI,2 et se sont poursuivies trois mois après. Ceci
nous a permis de réfléchir sur l’évolution de notre guide d’entretien.

1
Le critère de saturation sémantique permet de mettre fin à la collecte des données à partir du moment où le
dernier entretien n’apporte aucune nouvelle information par rapport aux entretiens réalisés précédemment en
termes de recensement d’items (Ghaibi, 2011). Autrement dit, la saturation sémantique est atteinte lorsque les
informations recueillies deviennent répétitives (Mucchielli, 1991).
2
Les résultats de cette enquête ont été présentés durant la 10ième Conférence Internationale Francophone de
l’audit interne en octobre 2012.

63
Chapitre 1

En effet, l’objectif de cette phase de l'étude était d'utiliser une méthode de recherche
qualitative pour comprendre en profondeur la nature et les caractéristiques des pratiques de
l’audit interne et des comités d’audit dans les entreprises tunisiennes. Cette méthode de
construction de l’enquête semble être appropriée, étant donné que les questionnements de
recherche sur l’audit interne n’ayant pas été largement développés dans la littérature, surtout
dans le contexte des pays émergents Ainsi, nous avons choisi de suivre la voie de
l’exploration. De fait, les entretiens sont pertinents pour analyser le sens que les acteurs
donnent aux sujets dont ils ont pu être les témoins actifs. Selon Mace et Perty (2000),
l’entretien est ‘‘un moyen par lequel le chercheur tente d’obtenir des informations, qui ne se
trouvent nulle part ailleurs, auprès des personnes ayant été le plus souvent acteurs
d’événements sur lesquels porte la recherche’’.
De leur côté, Blanchet et Gotman (2005) affirment que ‘‘ …Les entretiens exploratoires ont
pour fonction de mettre en lumière les aspects du phénomène auxquels le chercheur ne peut
penser spontanément et de compléter les pistes de travail suggérées par ses lectures’’ (p.43).
Dans le cadre de ce travail de recherche, les entretiens sont individuels, semi directifs et
réalisés en face à face. En effet, le choix de l’entretien individuel s’explique par notre désir
d’éviter des pressions exercées par un groupe et de ce fait générer davantage d’idées que les
réunions de groupe (Fern, 1982). Ainsi, les séries d’entretiens individuels semi-directifs nous
ont permis de collecter un maximum d’informations riches et diversifiées sur les pratiques
d’audit interne et des comités d’audit en Tunisie.
Il est à signaler que la recherche qualitative exploratoire est caractérisée par ‘‘des échantillons
de taille réduite qui n’ont aucun objectif de représentativité au sens statistique du terme, mais
qui répondent à des critères de pertinence de la structure de la population étudiée compte
tenu du problème spécifique de l’étude’’ (Evrard et al., 1993). Par conséquent, cette phase de
l’élaboration du questionnaire nous a apportée des informations importantes pour la
formulation des questions de l’enquête compte tenu de l’originalité du contexte de l’étude. La
logique de notre démarche de l’enquête, étant en pratique, la démarche a été donc abductive
(Charreire-Petit et Durieux, 2007).
De fait, la construction du questionnaire s’est faite via de nombreux allers et retours entre les
données collectées à travers les entretiens et la littérature sur l’audit interne et les comités
d’audit. Par ailleurs, la deuxième phase de l’enquête a consisté à noter les items ayant
constitués les questionnaires qui ont été présélectionnés au préalable, à partir de la revue de la
littérature exhaustive portant sur les pratiques d’audit interne et du comité d’audit.

64
Chapitre 1

La présélection s’opère en choisissant les questions figurant dans les travaux de recherche
antérieurs (Pizzini et al., 2014 ; Johl et al., 2013 ; Lin et al., 2011 ; Ebaied, 2011 ; Prawitt et
al., 2009) ainsi que celles utilisées dans les enquêtes internationales de l’audit interne (IIA,
2013b ; IFACI, 2009 ; 2012a,b ; ATAI, 2012).
Par ailleurs nous avons confronté les informations recueillies lors des entrevues à la liste des
questions sélectionnées à partir de la revue des enquêtes antérieures. Ainsi, une version
définitive du questionnaire a été élaborée et mise à l'essai en l'envoyant à six spécialistes en
audit interne (deux universitaires, deux auditeurs internes, et deux auditeurs externes dont l’un
appartient à un cabinet BIG).

Tableau 1.3 - Profil et appartenance des auditeurs interne interrogés

Secteur d’activité Public / Privé Fonction de l’enquêté Durée


Banque 1 Privé Directeur des risques opérationnels 64:21
Banque 2 Privé Auditeur interne 39 :04
Banque 3 Privé Auditeur interne 35 :12
Banque 4 Public Responsable audit S&F 48 :50
Assurance 1 Privé Auditeur interne 28 :14
Leasing 1 Privé Auditeur interne 21 :58
Industrie 1 Public Responsable d’audit et de la qualité 37 :23
Industrie 2 Privé Auditeur interne 32 :36
EPNA 1 Public Responsable audit interne 18 :06
EPNA 2 Public Auditeur interne 15 :48
EPNA 3 Public Auditeur interne 10 :56
Environnement Public Responsable de l’audit interne 26 :44
Energie Public Ancien responsable de l’audit interne 53 :18
Télécommunication Public-privé Directeur de l’audit interne 39 :27
Biens de consommation Privé Auditeur interne 17 :53

1.2. Tests qualitatifs du questionnaire

Il est communément admis que la distribution des questionnaires ne peut commencer sans test
préalable qui vise à détecter les anomalies potentielles relatives au contenu et à l’apparence
visuelle de l’énoncé qui les composent (Bearden et Netemeyer, 1999 ; Churchill, 1995). De
fait, nous avons mené des pré-tests sous forme d’entretien afin d’évaluer les questionnaires
sur de petits échantillons de répondants (deux auditeurs internes, deux experts comptables et
deux universitaires). En outre, nous avons demandé à ces groupes pilotes de nous faire part de
leurs remarques quant à l’intelligibilité et la lisibilité de chaque item du questionnaire.

65
Chapitre 1

Cette démarche nous a permis d’améliorer la formulation de certaines questions et


l’élimination d’autres. Dans ce cadre, Churchill (1995) affirme que le test qualitatif préalable
du questionnaire ou le pré-test constitue un examen des items sur un petit échantillon en vue
d’identifier et de corriger les problèmes d’assimilation et d’éviter toute sorte de confusion.
Grâce à ces tests qualitatifs, plusieurs suggestions ont été retenues pour améliorer
l’intelligibilité des énoncés ; ce qui nous a permis de faire d’importantes adaptations quant à
la formulation et le choix des questions.

1.3. Version finale de l’enquête

Le questionnaire est composé de six sections qui ont tenté de couvrir des questions à choix
multiples dans les domaines suivants enquêtant sur les axes suivants :
- les caractéristiques du comité d’audit ;
- la démographie de la structure d’audit interne ;
- le profil et rôle des auditeurs internes ;
- les attributs de la fonction d’audit interne ;
- la nature et l’étendue des travaux de l’audit interne ;
- l’interaction entre l’audit interne et l’audit externe.
Par ailleurs, la première section est composée de questions analysant les caractéristiques des
comités d’audit à savoir : la taille, la compétence, l’indépendance, les diligences et l’autorité
(B1 à B7). La deuxième section comporte huit questions visant à explorer la démographie de
la fonction d’audit interne ainsi que le recours ou non à des prestataires externes pour mener
les activités d’audit interne (C1 à C8). Quant à la troisième section, elle est composée de six
questions analysant le profil auditeurs internes en termes de niveau d’éducation, d’expérience,
de certification, d’outils et d’heures de formation continue. (D1 à D6).
Dans la quatrième section, les enquêtés ont été appelés à fournir des détails concernant le
statut organisationnel et les attributs de la fonction d'audit interne dans leurs entreprises. Pour
y parvenir, douze questions (E1 à E12) leur ont été adressées à travers le questionnaire,
portant sur : l’indépendance des auditeurs internes, les outils de travail, les rémunérations, les
fréquences de réunions, etc..).
La cinquième section (F1 à F2) vise à explorer l'interaction entre les auditeurs internes et
externes. Les répondants ont été invités à fournir des détails sur la coordination avec les
commissaires aux comptes. Dans la dernière section (G1 à G10), les participants ont été
invités à exprimer leurs opinions sur la nature et l’étendue des travaux de la fonction d’audit
interne au sein de leurs établissements.

66
Chapitre 1

Concrètement, les répondants ont été amenés à spécifier la nature des missions d’audit interne
conduites par leurs services, la fréquence d’utilisation des techniques d’assurance-qualité, la
notation des missions, le suivi de concrétisation des recommandations du responsable de
l’audit interne, etc…).

1.4. Echantillon et collecte des données

L’enquête par questionnaire a été envoyée par email à 71 entreprises cotées à la BVMT y
compris les établissements financiers. A l’instar des études antérieures sur l'audit interne
(Ebaied, 2011 ; Abbott et al, 2010 ; Christopher et al, 2009 ; Carcello et al, 2005a), l'enquête
par questionnaire a été adressée aux responsables de la fonction d'audit interne des entreprises
tunisiennes cotées aux marchés principal et alternatif. Les réponses au questionnaire étant la
base primaire pour l'analyse des données, 54 responsables de la fonction d'audit interne ont
répondu à l'enquête résultant en un taux de réponse de 76%.
Le taux de réponse de l'étude est assez raisonnable et peut être interprété comme un juste
reflet d'une représentation satisfaisante des fonctions d'audit interne dans les entreprises
tunisiennes cotées. En outre, notre échantillon final est suffisant pour une analyse exploratoire
sur les pratiques des comités d’audit et de l'audit interne dans le contexte tunisien1.

Tableau 1.4 -Répartition des entreprises selon le secteur d’activité

Secteurs d’activité Nombre Pourcentage


d’entreprises
Biens de consommation 10 18.52%
Industries 7 12.96%
Matériaux de bases 4 7.41%
Pétrole et gaz 1 1.85%
Santé 2 3.70%
Services aux consommateurs 6 11.11%
Télécommunication 1 1.86%
Banques 11 20.37%
Services financiers 8 14.81%
Assurance 4 7.40%
Total 54 100%

1
Le taux de retour dans des études similaires est de : (Ebaid, 2011 (19.3%) ; Abbott et al., 2010 (13.4 %);
Christopher et al., 2009 (17%); Ahmad et Taylor, 2009 (17.9 %); O’Leary et Stewart, 2007 (26 %); Leung et al.,
2004 (21.4 %)).

67
Chapitre 1

2. Analyses descriptives des données


2.1. Composition du comité d’audit

En Tunisie, les comités d’audit ont vu le jour en vertu de la loi n° 2001-65 du 10 juillet 2001,
qui oblige les établissements de crédits à faire émaner de leurs conseils d’administration des
comités chargés principalement de s’assurer de l’efficacité des mécanismes de contrôle
interne et de la fiabilité de l’information financière (Klibi, 2015). Ce n’est qu’en 2005 que
l’obligation de mettre en place un comité d’audit s’est généralisée pour les sociétés qui font
appel public à l’épargne et les sociétés ayant atteint des limites chiffrées fixées par un décret.
Cependant, quatorze ans passés depuis la mise en œuvre de ces comités, les données qui nous
permettent de se prononcer sur leur réussite restent rares.
L’objectif de cette section de l’enquête est d’explorer les caractéristiques des comités d’audit
en Tunisie. Etant donné que notre échantillon est composé exclusivement d’entreprises
cotées, toutes ces sociétés sont dotées desdits comités. Toutefois, les caractéristiques de ces
derniers varient d’une entreprise à une autre.
Par ailleurs, comme le visualise le tableau ci-dessous (tableau 1.5), les comités d’audit sont
composés de trois membres dans environ 70% des entreprises tunisiennes cotées à la BVMT.
Ces membres sont désignés selon le cas par le conseil d’administration ou le conseil de
surveillance parmi leurs membres.
En outre, et même si le texte de l’article 256 Bis du Code des Sociétés Commerciales ne se
prononce pas sur l’indépendance des membres des comités d’audit, nos résultats révèlent que
plus que 50% desdits comités sont composés d’au moins deux membres externes
indépendants. Ce pourcentage est plus significatif si on se place dans les comités d’audit des
établissements de crédit. Ceci s’explique par les exigences de la note circulaire de la BCT n°
2011-06 qui précise que le comité d’audit dans les banques tunisiennes, soit composé d’au
moins trois membres dont un président indépendant et ayant une qualification et une expertise
dans le domaine financier et comptable.

Tableau 1.5 - Taille des comités d’audit


3 membres 4 membres
Entreprises financières 52.17% 47.83%
Entreprises appartenant aux autres secteurs 80.65% 19.35%
Total des entreprises cotées à la BVMT 68.85% 31.15%

68
Chapitre 1

Tableau 1.6 - Indépendance des membres des comités d’audit


1 membre 2 membres 3 membres 4 membres
Entreprises financières 24.24% 71.42% - 4.34%
Entreprises appartenant aux autres secteurs 61.3% 16.12% 22.58% -
Total des entreprises cotées à la BVMT 46.29% 38.88% 12.96% 1.85%

Par ailleurs, les résultats de l’enquête révèlent que plus que la moitié des comités d’audit sont
dotés de trois membres ayant des compétences dans les domaines de la comptabilité –finance.
Ceci nous amène à penser que les comités d’audit ne manquent pas de compétence et arrivent
à remplir pleinement leur rôle en tant que mécanisme interne de gouvernance.

Tableau 1.7- Proportion des experts financiers au comité d’audit

1 membre 2 membres 3 membres


Entreprises financières - 62% 38%
Entreprises appartenant aux autres secteurs 12.9% 48.38% 61.28%
Total des entreprises cotées à la BVMT 7.4% 40.74% 51.86%

Conformément à l’article 22 de la circulaire n° 2011-06, les activités de supervision des


comités d’audit s’exercent dans le cadre des réunions qui sont au nombre de six pour les
comités d’audit des établissements de crédits et de quatre pour les comités des autres sociétés.
Comme le souligne Klibi (2015), chaque réunion officielle est généralement précédée par
quatre réunions préparatoires, aboutissant à des procès-verbaux validés par les membres et
discutés par le conseil d’administration.
Par ailleurs, les résultats de l’enquête révèlent que plusieurs comités d’audit des entreprises
cotées ne se sont pas conformés à la règlementation en vigueur en termes de fréquence de
réunions. De fait, la fréquence de réunions officielles de ces comités est inférieure à la barre
fixée par la loi. Le budget-temps alloué aux activités de supervision est considéré donc,
comme insuffisant. L’étendue limitée de la vérification effectuée par lesdits comités peut
s’interpréter par le fait qu’étant indépendants les présidents des comités d’audit occupent
d’autres fonctions ailleurs. Ce résultat confirme les conclusions de Klibi (2015, p.10) qui
explique ce résultat par le rôle relativement ‘‘validateur’’ joué souvent par une partie des
comités d’audit en Tunisie.

69
Chapitre 1

Tableau 1.8- Fréquence de réunions des comités d’audit


3 fois /an 4 fois /an 5 fois/ an 6 fois/ an
Entreprises financières - - 21.73% 78.26%
Entreprises appartenant aux autres secteurs 29% 71% - -
Total des entreprises cotées à la BVMT 16.66% 40.74% 9.25% 33.3%

Par ailleurs, il est à noter que 72% des comités d’audit présents dans les entreprises faisant
partie de notre échantillon sont régis par une charte d’audit interne. Cette charte se trouve
pour certaines entreprises indexée au rapport annuel. Cependant aucun comité d’entre eux ne
divulgue volontairement ses rapports au public.

2.2. Démographie de la fonction d’audit interne

Existence d’une structure d’audit interne au sein des entreprises enquêtées


Conformément à la réglementation de la BVMT, toutes les entreprises enquêtées sont dotées
d’une structure d’audit interne. En effet, la mise en place de cette fonction est obligatoire dans
toutes les entreprises cotées ou faisant appel public à l’épargne ainsi que les établissements
bancaires et financiers.

Le nombre de missions conduites par cette structure


Dans les entreprises financières, le nombre des missions conduites par la fonction d’audit
interne varie entre 6 et 25. Dans (51.85%) des entreprises financières, faisant partie de notre
échantillon, la fonction d’audit interne mène en moyenne entre 8 et 10 missions par an. Ce
chiffre varie entre 3 et 15 missions dans les entreprises opérant dans les secteurs autres que
financier et bancaire.
La taille de la fonction d’audit interne dans les entreprises enquêtées
La taille de la structure de l’audit interne dépend, entre autres, de la taille de l’entreprise. En
effet, les résultats de l’enquête révèlent qu’en générale la fonction de l’audit interne est
composé de 4 à 15 auditeurs internes dans les entreprises financières (Dans 29% de ces
entreprises, l’effectif de la FAI est composé de 2 à 8 auditeurs internes). Dans les entreprises
appartenant aux autres secteurs, l’effectif varie de 2 à 15 auditeurs internes.
De surcroît, 61,29% des structures d’audit interne des entreprises cotées (non financières) sont
composées en moyenne de 4 auditeurs internes. Par ailleurs, ces résultats sont très proches de
ceux présentés par l’enquête de l’IFACI (2012b) menée auprès d’un échantillon d’entreprises
françaises.

70
Chapitre 1

En effet, les résultats de l’enquête de l’IFACI révèlent que 80% des fonctions d’audit interne
sont de petite taille (moins de 5 collaborateurs) et de taille moyenne (entre 6 et 10
collaborateurs). En outre, 45% des responsables d’audit qui ont répondu à ce questionnaire
dirigent un service de moins de 5 collaborateurs.

Figure 1.4 - La taille de la fonction d’audit interne


Source : Les métiers de l'audit et du contrôles internes : résultats de l'enquête 2012 / IFACI, Robert Half

Autres secteurs Secteur financier Total

67,74% 61,12%
52,17%
29,03% 30,43% 29,62%
17,39% 9,26%
3,22%

entre 1 et 5 entre 6 et 10 entre 11 et 15

La moyenne d’âge de l’équipe d’audit interne


En moyenne, les équipes d’audit interne sont âgées de 40 à 50 ans dans 55,55% des
entreprises cotées enquêtées. 92% de ces équipes ont moins de 50 ans. Cette forte proportion
de jeunes s’explique par les évolutions de carrière proposées à l’issue de 3 à 4 ans
d’expérience dans la fonction.
Clairement, l’audit interne est un accélérateur de carrière. Il permet aux auditeurs internes
d’être repérés et d’accéder rapidement à des fonctions opérationnelles ou à des postes
financiers. De par son exposition et sa visibilité auprès des dirigeants, l’audit interne favorise
la mobilité interne de ses collaborateurs. Ces résultats sont également proches des statistiques
fournies par l’enquête de l’IIA (2010). Cette dernière révèle que la moitié des auditeurs
internes enquêtés ont entre 31 et 45 ans. Il y a 31% de répondants de moins de 35 ans en
France et 25% en Europe. Aux Etats-Unis, la proportion des répondants âgés de plus de 45
ans est de 43% (37% en France).
Figure 1.5- La moyenne d’âge de l’équipe d’audit interne

entre 20 et 29 ans 0%
entre 50 et 59 ans 8%
entre 40 et 49 56%
Entre 30 et 39 ans 37%

71
Chapitre 1

Distinction des auditeurs internes selon le genre


Globalement, la population est plutôt masculine chez les auditeurs internes. D’ailleurs le
pourcentage des hommes dans l’équipe constitue en moyenne 72% dans les entreprises
tunisiennes cotées (voir figure 1.6). Ce résultat contredit les confirmations de Rahahleh
(2010) et Ebaid (2011) qui affirment que les femmes arabes ont eu moins de succès à réussir
une carrière professionnelle d'auditeur interne ou externe. Par contre, l’enquête de l’IFACI
(2012b) montre que la part représentée par les femmes dans la population de l’audit interne
est plus importante et est en progression par rapport à 2008 (43% en 2012 contre 39%).
Toutefois, les postes de direction restent majoritairement occupés par des hommes (71%).

Figure 1.6- Distinction des auditeurs internes selon le genre

femme
28%

homme
72%

Le recours à des prestataires externes

Après avoir analyser les caractéristiques démographiques de la fonction d’audit interne,


l’étude a examiné la fréquence d'externalisation des travaux d’audit internes. Les répondants
ont été invités à indiquer si la fonction d'audit interne a été réalisée par des auditeurs internes
de l’entreprise ou bien par des prestataires externes.
Les résultats montrent que dans la majorité des cas (77% les entreprises tunisiennes cotées
non financières et 62% des entreprises financières), les entreprises tunisiennes préfèrent
internaliser le service d’audit interne. Ainsi, le recours à un prestataire externe ne se fait que
rarement et pour des missions bien déterminées nécessitant de compétences très spécifiques.
Ces résultats corroborent les conclusions de l’étude conduite par Ebaid (2011) qui révélent
que 81% des entreprises égyptiennes cotées ne font pas recours aux prestataires externes
d’audit interne. Toutefois, ces conclusions contredisent les résultats de Carey et al. (2006) qui
constatent que 45% des entreprises australiennes externalisent la totalité ou au moins une
partie de leurs activités d’audit interne.

72
Chapitre 1

Figure 1.7- Le recours à des prestataires externes

plusieurs Entreprises financières plusieurs


Entreprises non financières fois par an
fois par
an occasionnel 0%
0% lement
23% occasionnel
lement
jamais 38%
jamais
77% 62%

2.3. Profil et rôle des auditeurs internes

Le niveau d’étude des auditeurs internes


Il est couramment admis que le niveau de compétences des auditeurs internes a un énorme
impact sur l'efficacité des missions d'audit. Sans connaissances appropriées, la portée et
l’efficacité de l’audit interne se trouvent altérées. D’ailleurs la norme 1210 de l’IIA exige que
l’auditeur interne soit doté des compétences et des attitudes nécessaires pour s'acquitter de ses
responsabilités. Rappelons à ce niveau que notre échantillon est composé de 54 entreprises
tunisiennes cotées. Le nombre total des auditeurs internes exerçant dans ces sociétés s’élève à
268 dont 123 auditeurs internes exercent dans les entreprises financières enquêtées. Par
ailleurs, les résultats révèlent que la majorité des auditeurs internes enquêtés sont diplômées
des grandes écoles de commerce.
D’ailleurs, environ 92% ont des diplômes supérieurs (voir figure 1.8) dans les domaines de
gestion (comptabilité, finance, management). Ces résultats sont cohérents avec ceux de l’IIA
(2010) qui rapportent que 59 % des professionnels de l’audit interne européens enquêtés sont
titulaires d’un diplôme de niveau Master, contre 42% dans les Etats-Unis. De même, les
résultats de l’enquête de l’IFACI (2012b) montrent que plus de 90% des répondants ont au
moins un niveau (Bac + 5). Les répondants sont, pour plus de 60% d’entre eux, issus d’une
filière ‘‘finance, économie et gestion’’.

Figure 1.8 - Le niveau d’étude des auditeurs internes

Bac 1,11%
Bac+2 8,2%
Maîtrise/Licence 47%
Master 43%
Doctorat 1,49%

73
Chapitre 1

La proportion d’auditeurs internes certifiés


L’intérêt pour les qualifications professionnelles va croissant : les résultats de notre enquête
révèlent que plus de 90% des auditeurs internes dans les entreprises enquêtées sont diplômées
des grandes écoles de commerce. Toutefois, uniquement 11% des auditeurs internes dans les
entreprises enquêtées, possèdent des certifications ou des diplômes professionnels directement
liés à l’audit interne (CIA, CISA, CRMA ou DPAI).
Le diplôme de révision comptable est la qualification professionnelle la plus fréquemment
obtenue (11.56 % des détenteurs d’une qualification professionnelle). La proportion des
titulaires du DPAI devenu CPAI (en 2013) arrive en 2ème position des qualifications obtenues
(7.46%). En outre, 4% uniquement des auditeurs internes possèdent le diplôme CIA. Dans
cette même veine, plusieurs auditeurs ont révélé lors des entretiens qu’ils souhaitent renforcer
la reconnaissance de leur formation professionnelle soit en optant pour une première
certification, soit par une qualification supplémentaire à celle déjà obtenue.
Prise ensemble, ces résultats suggèrent que, bien que le service d'audit interne dans les
entreprises cotées dispose d'un personnel diplômé, toutefois, la majorité des auditeurs internes
exerçant dans les entreprises cotées tunisiennes ne sont pas certifiés en audit interne. Selon
l’enquête de l’IIA (2010), aux Etats-Unis et à l’échelle mondiale, la majorité des auditeurs
internes sont diplômés en comptabilité (45 % et 26%, contre 13% en France).

Figure 1.9 – Le pourcentage des auditeurs internes certifiés

DPAI 7,46%

CISA / CRMA 0%

CES Révision comptable 11,56%

CIA 3,73%

L’expérience des auditeurs internes

Plus que 50% des répondants ont une expérience en audit interne supérieure à 5 ans. 27% ont
entre 5 et 10 ans d’expérience en audit interne. De surcroît, 27% des auditeurs internes dans
ces sociétés ont plus de 10 ans d’expérience en audit interne. Ceci peut s’expliquer par la
constitution d’un échantillon composé exclusivement d’entreprises cotées dotées de
ressources très importantes. De plus, ces entreprises sont bien structurées et apportent une
bonne visibilité sur les perspectives d’évolution de carrière.

74
Chapitre 1

En France, l’enquête de l’IFACI (2012b) montre que 41% des auditeurs internes ont entre 1 et
3 ans d’expérience dans ce métier. 36% ont entre 5 et 10 ans d’expérience. De surcroît, les
résultats de cette enquête distinguent l’expérience en audit interne en fonction des postes :
74% des auditeurs internes ont moins de 5 ans d’expérience, en regard de 37% pour les
directeurs de mission et de 33% pour les directeurs d’audit interne. De même, les auditeurs
internes sont peu représentés dans la tranche des 5 à 10 ans d’expérience en audit interne
(21%) par rapport aux directeurs de mission (49%) et aux directeurs d’audit interne (44%).

Figure 1.10- L’expérience des auditeurs internes

24% 27% 27%


22%

entre 1 et 3 ans entre 3 et 5 ans entre 5 et 10 ans plus que 10 ans

Les outils de formation offerts aux auditeurs internes

S’agissant des outils de formation offerts aux auditeurs internes dans les entreprises
tunisiennes cotées, la plupart (70%) des répondants ont affirmé leur adhésion à une
autoformation ainsi que leur participation aux formations dispensées par un organisme
professionnel agrée (57%).

Figure 1.11 – Les outils de formation offerts aux auditeurs internes

Formation dispensée par un


0% organisme professionnel agrée
57% Formation dispensée en
70% interne
Auto formation
27%

75
Chapitre 1

La durée de la formation à court terme dont votre équipe a participé au cours de trois
dernières années
Dans les pratiques internationales, et en vue de garantir la fiabilité des informations relatives
aux certifications en matière d’audit interne, le maintien des certifications est conditionné pas
le maintien des compétences professionnelles. La déclaration des heures de formation
professionnelles permanentes (40 heures par an en moyenne) est à l’initiative des certifiés. En
l'absence de déclaration, l’auditeur interne certifié sera automatiquement considéré comme
inactif et ne pourrait plus faire usage de son statut certifié. Dans ce cadre, les résultats de
l’enquête révèlent qu’en moyenne, 35% des auditeurs internes exerçant dans les entreprises
enquêtées ont participé à une formation de 40 heures.
Figure 1.12 – La durée de la formation à court terme

Plus de 80 heures 11%


41-80 heures 24%
21-40 heures 43%
1 à 20 heures 24%
0 heures 0%

2.4. Attributs de la fonction d’audit interne


Dans cette partie de l’enquête, nous avons tenté d’analyser la place de l’audit interne dans
l’organisation à travers l’étude de l’indépendance des auditeurs internes et leurs capacités à
remplir efficacement leurs missions. En pratique, la norme 1100 de l’IIA précise que les
auditeurs internes doivent effectuer leurs travaux avec objectivité. La norme ajoute que le
responsable de l'audit interne doit relever d’un niveau hiérarchique suffisant au sein de
l’organisation pour permettre au service d’audit interne d’exercer ses responsabilités.
Ce dernier doit confirmer au conseil d’administration, au moins annuellement, que sa fonction
ne subit aucune ingérence ni lors de la définition de son champ d'intervention ni lors de la
réalisation du travail et de la communication des résultats (IFACI, 2013a). Dans le cadre de
notre étude, les répondants ont été interrogés sur l’autorité chargée de :
 nommer, révoquer et fixer le salaire du responsable de l'audit interne ;
 agréer le recrutement des auditeurs internes ;
 approuver le budget de la fonction d’audit interne ;
 choisir les missions et approuver le plan d'audit interne et
 évaluer les travaux et suivre les recommandations du rapport d’audit interne.

76
Chapitre 1

Comme le visualise le tableau 1.11, la majorité des responsables d’audit interne enquêtés
(85%) affirment qu’ils sont libres de toute intervention lors de l'exercice de leurs fonctions.
Par surcroît, le responsable d’audit interne est nommé par la direction générale dans toutes les
entreprises enquêtées. D’autant plus, uniquement 61% de ces responsables avouent être
fonctionnellement rattachés au comité d’audit. 39% des responsables d’audit interne sont
plutôt rattachés fonctionnellement à la direction générale. Ceci est cohérent avec les résultats
de l’enquête mondiale 2013 ‘‘Global Pulse of the Profession’’ de l’Audit Executive Center de
l’IIA qui montrent qu’une large majorité des responsables de l’audit interne (RAI) participant
à l’enquête sont rattachés au conseil ou au comité d’audit sur le plan fonctionnel (voir tableau
1.9).
Tableau 1.9 - Rattachement de l’audit interne par région
Source : IFACI (2013b) A l'écoute de la profession - Perspectives 2013 : résultats de l'enquête mondiale

Rattachement fonctionnel
Ensemble Afrique Asie Europe Amérique Amérique
des RAI pacifique latine du Nord
Conseil 12% 2% 7% 21% 20% 3%

Comité d’audit 54% 77% 62% 41% 37% 73%

Directeur 18% 11% 21% 22% 28% 10%


général
Directeur 6% 3% 3% 6% 5% 6%
financier
Autre 10% 8% 8% 10% 11% 7%

En outre, 89% des responsables d’audit interne affirment qu’ils incluent dans leur rapport tous
les résultats d’audit. Ce rapport est destiné, en premier lieu, selon les enquêtés à la direction
générale, au comité d’audit et au responsable de l’unité auditée. Encore plus, ce rapport est
envoyé à la banque centrale lorsqu’il s’agit d’un établissement bancaire.
En outre, le suivi de la concrétisation des mesures correctives relève de la responsabilité de
l’auditeur interne dans deux tiers des entreprises cotées ayant participées à cette étude. Tandis
que dans 33% des organisations, le suivi des recommandations est assuré par la direction
générale ou par les responsables des unités auditées. Pour vérifier encore l’indépendance de la
fonction d’audit interne, d’autres questions portant sur : (1) le rôle du comité d’audit dans la
désignation des auditeurs internes ; (2) l’organe chargé de l’approbation du plan d’audit ; (3)
le budget alloué à la structure d’audit interne ainsi que la fréquence de réunions entre le
responsable de l’audit interne et le comité d’audit, ont été posées.

77
Chapitre 1

Ainsi, les résultats suggèrent que le comité d’audit agrée la nomination des auditeurs internes
dans 44% des entreprises enquêtées. Quant au plan d’audit interne, il est approuvé dans 85%
des organisations, conjointement par la direction générale et le comité d’audit. D’autant plus,
le choix des missions est effectué dans la majorité des cas en concertation avec la direction
générale et le comité d’audit avec des pourcentages respectifs de (100% et 80%). En outre,
selon tous les responsables d’audit interne enquêtés, ce choix n’est en aucun cas imposé par la
haute direction.
Dans la même lignée, les résultats de l’enquête de l’IIA (2013) indiquent que le conseil
d’administration/le comité d’audit, le directeur général ou le directeur financier sont les
principaux contributeurs à l’élaboration des plans d’audit. La figure 1.13 montre la proportion
des groupes ou les personnes contribuant le plus significativement, par les informations qu’ils
fournissent, à l’élaboration du plan d’audit.

Figure 1.13 - Les principaux contributeurs à l’élaboration des plans d’audit


Source : IFACI (2013b) A l'écoute de la profession - Perspectives 2013 : résultats de l'enquête mondiale

90%
80%
70%
60%
50%
40% Conseil/comité d'audit
30%
Direction générale
20%
10% Direction financière
0%
Autre

Encore plus, nos résultats révèlent que dans 85% des entreprises cotées, la fonction d’audit
interne ne dispose pas d'un budget annuel distinct. C’est ce qui peut expliquer la limitation de
son champ d’intervention dans certaines organisations. Ces résultats contredisent ce qui a été
attesté par les résultats de l’enquête de l’IIA (2014).
Ces derniers indiquent que la majorité des responsables de l’audit interne interrogés prévoient
un niveau soutenu ou une augmentation des ressources de l’audit interne (Figure 1.14). Ces
constats témoignent que les comités d’audit et le management continuent à investir dans
l’audit interne. Cette fonction gagne en maturité en jouant pleinement le rôle d’un fournisseur
de services d’assurance et de conseil.

78
Chapitre 1

Figure 1.14 – Variation du budget entre 2013 et 2014


Source : Rapport mondial Pulse of the Profession 2014 - Coopérer pour accroître la valeur : un appel à l'action

47%
39%

14%

Diminution Augmentation Stable

S’agissant de la fréquence de réunions entre le responsable d’audit interne et le comité


d’audit, 83% des répondants ont mentionné qu’ils ont été réunis avec le comité d’audit au
moins pour 4 fois par an. Encore plus, 24% des responsables de l’audit interne enquêtés ont
affirmé avoir été réunis pour au moins 6 fois avec le comité d’audit. Rappelons à ce stade que
ce résultat s’explique par une importante représentativité des entreprises financières dans
notre échantillon 42%.
A l’échelle mondiale, l’enquête de l’IIA (2010) montre que les responsables d’audit interne
français, anglais et américains sont quasiment tous invités aux réunions du comité d’audit
(environ 98% contre environ 91% aux niveaux européen et mondial). Ces données sont en
progression par rapport à 2006 (voir tableau 1.10). Cependant, les responsables d’audit
interne peuvent ne pas être invités à toutes les réunions. En effet, les comités d’audit se
réunissent en France, 4 fois par an dans 39% des cas, or seulement 28% des responsables de
l’audit interne assistent à toutes ces réunions.

79
Chapitre 1

Tableau 1.10- Participation des responsables d’audit interne aux réunions du comité d’audit
Source : CBOK : vos pratiques au regard des tendances européennes et mondiales (2011)
Nb de Monde Europe France Royaume- Etats-Unis
participations Uni
2010 2006 2010 2006 2010 2006 2010 2006 2010 2006

1 réunion 5% 5% 10% 7% 8% 5% 0% 3% 2% 5%
2 réunions 9% 7% 13% 10% 28% 20% 8% 8% 5% 7%

3 réunions 8% 9% 11% 11% 14% 9% 19% 14% 5% 9%

4 réunions 33% 32% 31% 28% 28% 20% 49% 46% 35% 32%

5 réunions 11% 9% 11% 11% 9% 12% 14% 11% 11% 9%

6 réunions 8% 10% 5% 9% 3% 5% 6% 8% 9% 11%

7 réunions 2% 2% 2% 2% 0% 3% 3% 6% 2% 2%

8-9 réunions 8% 6% 3% 3% 3% 2% 1% 0% 18% 12%

10-11 réunions 4% 4% 3% 3% 2% 2% 0% 2% 6% 9%

12 réunions 4% 8% 2% 5% 3% 4% 1% 0% 5% 6%

Aucune 8% 8% 9% 12% 2% 18% 1% 2% 2% 5%

Nb répondants 2032 1657 607 372 58 56 96 63 574 632

L’interaction entre comité d’audit et audit interne est devenue de plus en plus intense. Dans ce
cadre, les résultats de notre étude révèlent que le pourcentage des responsables d’audit interne
affirmant avoir des échanges informels avec le comité d’audit est d’environ 72% des
enquêtés. A ce niveau, il convient de noter que ce pourcentage s’élève à 74% au niveau
mondial, à 84% aux Etats- Unis et à 96% au Royaume-Uni (figure 1.15). Des progrès restent
donc à réaliser en Tunisie.
Par surcroît, l’enquête de l’IIA (2010) souligne qu’environ 60% des responsables d’audit
interne enquêtés déclarent avoir des sessions en privé (en tête-à-tête) avec le comité d’audit
ou son président. Ce pourcentage est plus important dans les Etats-Unis (78%) et est
nettement plus faible en France (33%). Ces résultats soulignent que l’information fournie au
comité d’audit et les demandes d’intervention qui lui sont adressées se font dans le cadre des
rencontres plus informelles.

80
Chapitre 1

Figure 1.15- Echanges informels entre le responsable d’audit interne et le comité d’audit
Source : CBOK : vos pratiques au regard des tendances européennes et mondiales (2011)

France 2010 62%

Royaume Uni 2010 96%

Europe 2010 62%

Etats-Unis 2010 84%

Monde 2010 74%

Figure 1.16- Réunions privées avec le président du comité d’audit


Source : CBOK : vos pratiques au regard des tendances européennes et mondiales (2011)

France 2010 33%

Royaume Uni 2010 57%

Europe 2010 62%

Etats-Unis 2010 78%

Monde 2010 59%

En somme, les résultats de cette enquête révèlent que la fonction d'audit interne dans les
entreprises tunisiennes cotées ne jouit pas d'un degré important d’indépendance
organisationnelle dans le sens que le la direction générale a un rôle important dans la
nomination des auditeurs internes. En outre, la fonction d’audit interne souffre d'un manque
de soutien de la part de la direction générale, étant donné qu’elle ne dispose pas de budget
distinct qui lui est allouée dans la plupart des entreprises enquêtées. Ces limites peuvent avoir
une incidence négative sur l'efficacité des activités d’audit interne et inhibent, par conséquent,
la capacité de cette structure à remplir pleinement son rôle dans le processus de gouvernance
d'entreprise.

81
Chapitre 1

Tableau 1.11 - Attributs de la fonction d’audit interne dans les entreprises tunisiennes

Questions Pourcentage

L'auditeur interne subit les pressions de la direction générale et/ou des unités auditées lors de l'exercice de ses fonctions.
Oui 85%
Non 15%

L’auditeur interne inclut tous les résultats de la vérification dans ses rapports d'audit.
Oui 89%
Non 11%

L'auditeur interne fournit son rapport final (plusieurs réponses possibles) :


Au commissaire aux comptes
Au comité d’audit 35%
A l’unité auditée 100%
A la direction générale 74%
Autres (préciser) BCT 100%
20%

Le responsable d’audit interne est nommé par :


La direction générale 100%
Le comité d’audit 0%

Une partie de la rémunération du responsable d’audit interne est-elle déterminée sur la base de la performance de l’entreprise.
Oui 5.55%
Non 94.45%

Le responsable de l’audit interne est fonctionnellement rattaché à/au :


La direction générale 37%
Comité d’audit 63%

82
Chapitre 1

Le suivi de la concrétisation des mesures correctives relève de la responsabilité de l’auditeur interne.


Oui 66.67%
Non 33.33%

Le comité d’audit agrée la nomination des auditeurs internes.


Oui 44%
Non 56%

Des échanges informels ont lieu entre le responsable d’audit interne et le comité d’audit.
Oui 72.22%
Non 27.78%

le plan d’audit est approuvé par (plusieurs réponses possibles) :


la direction générale 96%
le comité d’audit 85%
le directeur administratif et financier 4%

La structure d’audit interne dispose d'un budget annuel distinct.


Oui 15%
Non 85%

le choix des missions sont effectué par :


Le responsable de l’audit interne
En concertation avec le comité d’audit 30%
En concertation avec la direction générale 80%
Imposé par le management 100%
0%
Durant le dernier exercice vous vous êtes réuni avec le comité d’audit :
7 fois 7.4%
6 fois 16.6%
5 fois 13%
4 fois 46%
3 fois 17%

83
Chapitre 1

2.5. Activités de l’audit interne

Dans le cadre de cette enquête exploratoire, nous nous sommes également penchés à
examiner la nature et l’étendue des activités d’audit interne dans les entreprises tunisiennes
cotées. S’agit-il d’une fonction traditionnelle de surveillance ou plutôt d’un service créateur
de la valeur ajoutée ?
Pour explorer la nature des activités menées par les fonctions d’audit interne dans les
entreprises tunisiennes cotées, les enquêtés ont été invités à répondre aux questions fermées
relatives à la nature des missions d’audit interne, les domaines d’intervention, la fréquence
d’utilisation des techniques d’assurance qualité, la notation des missions d’audit interne, la
fréquence de réalisation de l’audit financier et le suivi de la mise en œuvre des mesures
correctives recommandées par le rapport d’audit interne.
Par ailleurs, les résultats révèlent que les domaines clés d’intervention de l’audit interne
couvrent essentiellement : l’évaluation du système de contrôle interne, la prévention et la
détection des fraudes, l’audit financier, l’audit opérationnel et le management des risques.
Comme le montre le tableau (1.12), l’évaluation du système de gouvernance n’est pas parmi
les premières préoccupations de l’audit interne en Tunisie.
Ces résultats suggèrent que la fonction d'audit interne dans les entreprises tunisiennes cotées
est en train de passer progressivement de son rôle traditionnel d’audit financier et de contrôle
de conformité vers un nouveau rôle, plus élargi en assurant les activités d’évaluation et de
suivi des risques. Ces conclusions sont en partie conformes avec celles des enquêtes de Paape
et al. (2003) et Leung et al. (2003) qui suggèrent que la grande majorité des auditeurs internes
soulignent que l’objectif prioritaire de l’audit interne est l’évaluation du processus du
management des risques.
De même, les résultats de l'enquête de l’IIA (2010) montrent que les activités d’audit interne
les plus effectuées dans les entreprises enquêtées sont :
- l’audit opérationnel ;
- la conformité à la réglementation en vigueur ;
- l’audit des risques ;
- la prévention et la détection de la fraude et des irrégularités et
- l’évaluation du contrôle interne.
Dans une enquête subséquente de l’IIA (2013), les résultats montrent que les audits
opérationnels, de conformité et financiers représentent le plus fort pourcentage des audits
prévus pour 2013 par les participants de toutes les régions enquêtées (voir tableau 1.15).

84
Chapitre 1

Par ailleurs, les résultats de la présente enquête suggèrent que plus de 82 % des responsables
d’audit interne avouent qu’ils n’incluent pas dans leurs rapports un score ou une note sur les
résultats d’audit. Encore, 69% des responsables d’audit interne interrogés indiquent qu’ils ne
prévoient pas de procédure de suivi pour vérifier la mise en œuvre des mesures correctives
recommandées par le rapport d’audit interne. Ces résultats suggèrent que la qualité de l’audit
interne peut être altérée, étant donnée les limites décelées. Selon les répondants, les outils de
travail de la fonction les plus utilisés sont : les entretiens avec les unités auditées, le
programme de travail défini par le responsable de l’audit interne, des listes de vérification et
les questionnaires.
De même, l’enquête a révélé que les structures d’audit interne dans certaines organisations
utilisent des logiciels tels que FrontGRC Audit, QualiproXl, et Excel. En outre, il semble que
l’audit financier constitue le souci majeur des fonctions d’audit interne dans les entreprises
tunisiennes cotées. Au fait, 51% des directeurs d’audit interne ont affirmé que leurs équipes
consacrent au moins 30% de leurs budgets-temps dans l’audit financier. De surcroît, la
fréquence de réalisation du : (1) contrôle du caractère adéquat des contrôles internes, (2)
contrôle de l'exactitude, de la fiabilité et de l'exhaustivité des dossiers financiers et (3) de la
revue des résultats des rapports d’audit externe des états financiers, est très importante dans
les entreprises enquêtées. Cette conclusion contredit ce qui a été attesté par l’étude menée
conjointement par l’IIA-Australie et Protiviti en 2013.
En effet, les résultats de cette étude suggèrent qu’en moyenne seulement, 16% du budget
horaire de la fonction d’audit interne est dédié aux activités financières et 7% est réservé à la
détection des fraudes8 (Protiviti, 2013). De surcroît, les résultats de cette enquête révèlent que
la fréquence de réalisation de l’audit financier dans les entreprises australiennes, a diminué
depuis 2011. En effet, les résultats d’une enquête similaire menée en 2011 indiquent que les
fonctions d’audit interne consacrent 21% de leurs budgets-temps à l’audit financier (Protiviti,
2011). Dans la même lignée des résultats, Allegrini et al. (2011) ont trouvé que les principales
activités accomplies par les FAI dans les entreprises ayant participées à l’enquête de l’IIA
(2010) couvrent : l’audit opérationnel (89% des répondants), l’audit de conformité aux
règlementations applicables (75% des répondants), l’audit financier (72% des répondants), la
détection de la fraude (71% des répondants) et l’évaluation du système de contrôle interne
(69% des répondants).

8
Le reste du budget temps est répartie comme suit : 24% à l’audit opérationnel, 15% à l’audit de conformité,
11% à la gestion des risques, 11% à l’audit des TI, 8% au suivi de la gouvernance et 8% aux autres activités
(Protiviti, 2013).

85
Chapitre 1

Dans la même veine, les résultats de l’enquête de PwC (2011) révèlent que 62% des chefs
d'entreprise prévoient que leurs fonctions d’audit interne consacreront moins de temps aux
contrôles financiers dans les trois prochaines années.
De même, l’enquête de l’IFACI (2012b) souligne qu’au-delà des missions de contrôle, la
gestion des risques, la formation et la sensibilisation des opérationnels constituent les
principales activités de la fonction d’audit interne. Ces résultats suggèrent qu’en plus des
référentiels et des outils (cartographie, veille, programme d’assurance qualité), il est important
de communiquer aux opérationnels les bonnes pratiques.
Concernant les techniques d’assurance qualité, les responsables d’audit internes enquêtés
affirment que les techniques utilisées régulièrement sont : la supervision directe, le feedback
des unités auditées, les checklists et l’évaluation externe. Cette dernière s’explique par le fait
que les auditeurs externes des entreprises tunisiennes cotées ont l’obligation d’indexer au
rapport d’audit légal un rapport sur le contrôle interne de l’entreprise auditée.

Figure 1.17- Domaines de responsabilités de la fonction d’audit interne


Source : Les métiers de l'audit et du contrôles internes : résultats de l'enquête 2012 / IFACI, Robert Half

49%

41%
37%

24%

Cartographie des risques Programme assurance Veille professionnelle Sensibilisation


qualité

86
Chapitre 1

Tableau 1.12- Activités de la fonction d’audit interne

Questions Pourcentage

Quels sont les domaines clés d’intervention de l’audit interne ?


Le management des risques 87%
Prévention et détection des fraudes 92.6%
Évaluation du système de gouvernance 26%
Audit opérationnel 81.48%
Évaluation du système de contrôle interne 100%
Audit financier 100%

Quels sont les outils de travail de la fonction Audit interne ?


Entretiens avec les unités auditées 55.55%
Programme de travail défini par le responsable de la fonction d’audit interne 46.29%
Auto-évaluation par les opérationnels 14.81%
Utilisation des listes de vérification (check lists) 37%
Questionnaires 57.4%
Autres (préciser) logiciels (FrontGRC Audit, QUALIPRO XL, EXCEL) 13%

Le rapport final d’audit interne inclut-il un score ou une note telle que déterminé par
les résultats d’audit ?
Oui 17,25%
Non 82,75%

La fonction d’audit interne prévoit-elle une procédure formelle de suivi pour vérifier la
mise en œuvre des mesures correctives recommandées par le rapport d’audit interne ?
Oui
Non 31%
69%

Quel est le pourcentage du temps global d’audit interne passé dans l’audit financier
durant la dernière année ?
Moins de 10% 3.70%
10% 13%
20% 14.85%
25% 16.62%
30% 35.18%
40% 9.25%
50% 5.55%
Plus de 50% 1.85%

87
Chapitre 1

Tableau 1.13- La fréquence de réalisation des contrôles financiers par les auditeurs internes

Jamais Occasionnellement Régulièrement

Le contrôle du caractère adéquat des contrôles 0% 0% 100%


internes.
Le contrôle de l'exactitude, de la fiabilité et de 0% 20% 80%
l'exhaustivité des dossiers financiers.
Le contrôle de l'utilité de l'information financière 82.33% 17.77% 0%
pour le contrôle de gestion et la prise de décision.

L’audit de l'impact des modifications des règles 33.35% 37.77% 28.88%


comptables ou des règlements.
La revue des résultats des rapports d’audit externe 6.67% 20% 73.33%
des états financiers.
Le contrôle de conformité aux normes comptables 26.67% 48.88% 24.44%
utilisées.

Tableau 1.14- La fréquence d’utilisation des techniques d’assurance qualité dans les travaux
d’audit interne

Jamais occasionnellement Régulièrement

La supervision directe 13% 38.82% 48.14%


L’examen indépendant des documents de travail 35.18% 51.85% 13.23%
Le feedback des unités auditées 12.27% 22.22% 65.51%
La double revue des travaux d’audit interne 46.29% 42.59% 11.11%
L’utilisation des checklists 27.78% 38.88% 33.34%
L’évaluation externe par le CAC ou un consultant 0% 7.41% 92.59%

88
Chapitre 1

Tableau 1.15– La composition des plans d’audit par région


Source : A l'écoute de la profession - Perspectives 2013 : résultats de l'enquête mondiale / IIA (2013)

Afrique Asie Europe Amérique Amérique


pacifique latine du Nord

Aspects opérationnels 27% 29% 31% 29% 27%

conformité 14% 12% 14% 13% 15%

Finance 19% 19% 15% 18% 27%

Test/assistance lié à la 1% 3% 2% 2% 13%


loi SOX

Systèmes 8% 9% 9% 10% 11%


d’informations

Efficacité et 9% 10% 9% 7% 6%
management des risques

Fraude 6% 5% 5% 7% 4%

Stratégie de l’entreprise 6% 4% 6% 6% 3%

Gouvernement 5% 5% 5% 3% 3%
d’entreprise

Maîtrise des coûts 4% 4% 4% 4% 2%

Gestion de crise 1% 3% 1% 1% 1%

Autres 2% 1% 2% 3% 2%

89
Chapitre 1

2.6. Interaction audit interne – audit externe

Les études antérieures ont mis en exergue l’importance de la coordination entre les auditeurs
internes et les auditeurs externes en soulignant l’impact de cette coordination sur le délai
d’audit (Pizzini et al., 2014 ; Abbott et al. 2012a) et sur les honoraires de l’audit légal (Abbott
et al., 2012b). Dans le cadre de la présente étude, 83% des responsables de l’audit interne
enquêtés indiquent qu’au sein de leurs entreprises, l’audit interne et l’audit externe
coordonnent leurs activités et s’appuient sur leurs compétences et ressources respectives.
De surcroît, les responsables d’audit interne enquêtés indiquent que les méthodes de
coordination les plus utilisées sont : les entretiens réguliers entre ces deux acteurs de
gouvernance ainsi que la mise des rapports pertinents de la fonction d’audit interne à la
disposition de l’auditeur externe.
Ces résultats corroborent les conclusions de plusieurs études antérieures (Singh et Newby,
2010; Glover et al, 2008 ; Haron et al, 2004 ; Goodwin, 2004; Krishnamoorthy, 2002; Felix et
al., 2001). Toutefois, elles sont en contradiction avec les résultats de l’étude menée par Ebaid
(2011) qui a trouvé un très faible niveau d'interaction entre les auditeurs internes et externes
dans les entreprises cotées égyptiens.
Nos résultats révèlent également que les méthodes de coordination utilisées aux Etats Unis
(Pizzini et al., 2014; Lin et al., 2011) telles que de l’assistance directe (le personnel d’audit
interne peut être prêté aux auditeurs externes) et le travail indépendant (l’audit interne procède
à la vérification complète ou partielle des lieux, des produits ou des fonctions sous la direction
et la supervision de l’auditeur externe) ne sont pas utilisées dans aucune des entreprises
tunisiennes enquêtées.
D’ailleurs, comme le montre le tableau 1.16, les auditeurs internes et les auditeurs externes
cordonnent leurs activités à travers des entretiens pendant la période d’audit légal et en
demandant, les uns des autres des informations et des rapports qu’ils ont déjà établi.

90
Chapitre 1

Tableau 1.16- Les méthodes de coordination entre audit interne et audit externe

Jamais occasionnellement Régulièrement

Des entretiens ont lieu pendant la période d’audit 6.67% 8.88% 84.44%
légal.

L’auditeur externe fournit des informations 13.35% 57.77% 28.88%


importantes pour l'auditeur interne.

L'audit externe demande des informations de la 0% 8.88% 91.11%


fonction d’audit interne et peut consulter les
rapports qu’elle établit.

Le personnel d’audit interne peut être prêté aux 100% 0% 0%


auditeurs externes.

L’audit interne procède à la vérification complète


ou partielle des lieux, des produits ou des 100% 0% 0%
fonctions sous la direction et la supervision de
l’auditeur externe.

L’audit interne et l’audit externe organisent des 84.45% 15.55% 0%


séances conjointes de planification.

L’audit interne et l’audit externe procèdent à des 86.67% 13.33% 0%


sessions conjointes de contrôle.

91
Chapitre 1

Conclusion

Le premier chapitre a permis de retracer l’évolution du rôle de la fonction d’audit


interne et du comité d’audit à travers le temps. Nous avons consacré la première section de ce
chapitre à présenter tout d’abord, les origines de l’audit interne. Notre objectif était de donner
un aperçu historique sur le développement de ces pratiques. La littérature relative à
l’évolution du rôle de l’audit interne dans le processus de gouvernement d’entreprise a fait
l’objet d’un développement dans cette première section. Nous avons ensuite réservé la
deuxième section à étudier le contexte d’apparition des comités d’audit.
Dans un premier temps, nous nous sommes attardés sur les réglementations qui ont influencé
le développement et l’émergence des comités d’audit à l’échelle internationale. Dans un
second temps, nous avons procédé à une synthèse sur la contribution du comité d’audit dans
le dispositif du gouvernement d’entreprise à travers ses relations avec l’audit interne, l’audit
externe et la direction.
Nous avons consacré la troisième section de ce chapitre à la présentation les principaux textes
règlementaires régissant les pratiques d’audit interne et des comités d’audit et à l’exploration
de l’état des lieux de ces pratiques dans les entreprises tunisiennes cotées. Notre objectif est
double : fournir un aperçu sur le contexte institutionnel sous-jacent à la mise en place des
comités d’audit et des fonctions d’audit interne et décrire l’utilisation de ces pratiques dans le
contexte tunisien. Ainsi, nos conclusions suggèrent que les comités d’audit, au sein des
entreprises tunisiennes cotées, exercent leurs attributions conformément aux textes
réglementaires en vigueur.
Par surcroît, les résultats de l'étude exploratoire révèlent que, globalement, les équipes d’audit
interne dans les entreprises tunisiennes sont jeunes et diplômés mais non certifiés en audit
interne. En outre, dans son état actuel, la fonction d’audit interne au sein des entreprises
tunisiennes cotées, dépasse les activités traditionnelles de surveillance pour couvrir le volet de
la gestion des risques.
En revanche, des efforts importants devraient être faits au niveau de l’amélioration de
l’indépendance de la fonction d’audit interne, la professionnalisation des auditeurs internes à
travers l’encouragement de la certification et surtout le déploiement du budget adéquat pour
élargir le champ d’intervention vers les activités de conseil et d’évaluation du processus de
gouvernance. Au fait, la fonction d’audit interne doit être indépendante dans le sens où le
responsable d’audit interne ne doit subir aucune ingérence lors de la définition de son champ
d'intervention, de la réalisation de son travail et de la communication de ses résultats.

92
Chapitre 1

Le soutien du comité d’audit et de la direction générale à travers la fourniture des ressources


financières et humaines adéquates est également nécessaire. Par surcroît, il semble que la
qualité de la fonction d'audit interne est liée à sa capacité d’élargir son champ d’intervention
en dépassant les activités traditionnelles de conformité vers les activités de gestion des risques
et de suivi de la gouvernance. A ce titre, le second chapitré sera dédié à la revue de littérature
sur l’impact des caractéristiques de la fonction d’audit interne et des critères d’efficacité du
comité d’audit sur la qualité du reporting financier.

93
CHAPITRE. 2

IMPACT DE L’AUDIT INTERNE ET DU COMITE


D’AUDIT SUR LA QUALITE DU REPORTING
FINANCIER : REVUE DE LA LITTERATURE ET
DEVELOPPEMENT DES HYPOTHESES

94
Chapitre 2

Introduction

En conséquence des scandales comptables et boursiers très médiatisés ces dernières


années, la fonction d’audit interne et le comité d’audit ont reçu plus d'attention en tant que
mécanismes de gouvernance d'entreprise capables d’entretenir la confiance des marchés
(Bertin et Godowski, 2010 ; Gramling et al., 2004). Cette idée, nous semble-t-il, est à la fois
soutenue par les recherches antérieures attachées à montrer l’efficacité de l’audit interne et
des comités d’audit (Pizzini et al., 2014 ; Johl et al., 2013 ; Sierra-Garcia et al., 2012 ; Lin et
al., 2011 ; Prawitt et al., 2009 ; Davidson et al., 2005 ; Gramling et al., 2004 ).
Il est communément partagé par ces études que la fonction d’audit interne et les comités
d’audit, en particulier, jouent un rôle important dans la qualité de l'information financière
(Pizzini et al., 2014 ; Cohen et al., 2013 ; Sierra-Garcia et al., 2012 ; Ika et Ghazli, 2012 ; Lin
et al., 2011 ; Prawitt et al., 2009). C’est ainsi que nous cherchons dans ce chapitre à construire
une revue de la littérature qui discute nos questionnements de recherche à la lumière des
construits théoriques et des évidences empiriques développés dans la littérature et ayant
analysés les relations entre l’audit interne, le comité d’audit et la qualité du reporting (figure
2.1). Cette recension des écrits sert de toile de fond à notre travail de recherche et permet par
conséquent, d’en cerner les contributions éventuelles.
Ainsi, la réponse à notre problématique suppose au préalable de présenter le concept de la
qualité du reporting financier et les critères d’efficacité de l’audit interne qui ont été définis
par les études antérieures. Par la suite nous présentons une revue de la littérature dédiée à
l’impact des caractéristiques de la fonction d’audit interne et les attributs du comité d'audit sur
la qualité du reporting financier. Enfin nous passons en revue les principales études portant
sur l’effet de la relation audit interne - comité d’audit sur la qualité de la communication
financière.
Dans ce cadre, plusieurs recherches suggèrent qu'une bonne relation entre le comité d'audit et
les auditeurs internes est nécessaire pour assurer la qualité du reporting financier (Sierra
Garcia et al., 2012 ; Anderson, 2004; Harrington, 2004 ; Gramling et al., 2004 ; Nagy et
Cenker, 2002; Lightle et Bushong, 2000; Rezaee et Lander, 1993; Cooper et al., 1989; Cooper
et Craig, 1984). Ces différents volets seront traités séparément, mais exposés logiquement en
cinq sections.

95
Chapitre 2

Pour y parvenir, nous réservons une première section, à présenter un aperçu des liens
théoriques entre les la fonction d’audit interne, le comité d’audit et l'audit externe, en se
basant essentiellement sur la théorie de l'agence dans la conceptualisation des rôles et des
relations entre les trois mécanismes de gouvernance. Dans une seconde section, nous faisons
le point sur le concept de la qualité du reporting à travers la présentation des débats normatifs
et les mesures empiriques.
En outre, nous réservons la troisième section à la présentation des principales recherches
traitant l’impact de la fonction d’audit interne et la qualité du reporting. Nous nous attardons
ensuite, sur les études examinant l’effet des critères d’efficacité du comité d’audit sur la
qualité du reporting (section 4). Enfin, nous passons en revue dans une dernière section, les
écrits sur l’impact de la relation entre l’audit interne et le comité d’audit sur la qualité du
reporting (section 5).

Figure 2.1 - Les parties prenantes du dispositif de la gouvernance


(Inspirée de Cohen et al., 2004, p.48)

Comité d’audit Conseil d’administration

Audit interne Audit externe Management

Qualité du reporting
financier

96
Chapitre 2

Section 1. La théorie de l’agence: un cadre explicatif des relations entre la


fonction d’audit interne, le comité d’audit et la qualité du
reporting financier

La théorie de l’agence tient une place centrale dans l’appréhension de la gouvernance


d’entreprise (Compernolle, 2011), influençant fortement les textes normatifs (Wirtz, 2005) et
les rôles dédiés aux comités d’audit (Ghafran, 2013) et à l’audit interne (Ebondo Wa
Manadzila, 2007). En effet, en se plaçant dans le cadre de la théorie de l’agence, ces deux
mécanismes de contrôle peuvent intervenir pour endiguer les comportements opportunistes
des dirigeants et les amener à gérer l'entreprise conformément aux intérêts des actionnaires.
Par ailleurs, la présente étude sera enrichie en intégrant les apports de la théorie de l’agence
qui suppose que les acteurs au sein d’une firme sont d’une rationalité limitée, opportunistes et
ont des intérêts divergents.

1. La théorie de l’agence

La théorie de l’agence (Jensen et Meckling, 1976) s’insère dans le cadre du paradigme


politico-contractuel qui est fondé lui-même sur une approche économique, rationnelle et
libérale de l’organisation. Ce paradigme analyse l’entreprise comme un ‘‘nœud de contrats’’
formels ou informels souvent générateurs de conflits et de coûts. L’objectif de la création de
valeur est au centre de cette théorie qui suppose que toutes les parties ne disposent pas des
mêmes informations.
Selon la théorie de l'agence, et en raison de la divergence des intérêts entre la direction (agent)
et les actionnaires (principal), l'agent ne peut pas toujours agir dans le meilleur intérêt du
principal. Ces conflits d’agence constituent, donc, une source de détérioration de la qualité de
l’information financière, créant par conséquent des problèmes d'agence, tels que l'asymétrie
d’information. Cela peut être particulièrement néfaste lorsqu’un dirigeant très opportuniste est
impliqué dans le processus (Ika et Ghazali, 2012).
Ainsi, la nature de la relation d’agence engendre une certaine divergence entre les intérêts des
dirigeants et ceux des actionnaires. L’impact de ce conflit d’intérêt est d’autant plus favorisé
par les caractéristiques de la relation d’agence à savoir : l’incomplétude des contrats,
l’incertitude et l’asymétrie informationnelle. En effet, dans le cadre de la théorie de l’agence,
les contrats sont supposés incomplets. De fait, la complexité des tâches de l’agent rend
impossible la définition préalable et précise de ses obligations.

97
Chapitre 2

Cette incomplétude des contrats crée un climat propice favorisant les comportements
opportunistes des managers lorsque certaines situations non précises par le contrat se
présentent. Il est à noter que le problème d’incertitude trouve son origine dans l’impossibilité
de cerner toutes les situations qui peuvent se présenter au moment de la rédaction du contrat.
L’incertitude porte essentiellement sur le comportement des différents acteurs et
s’accompagne généralement d’un problème d’asymétrie d’information.

2. Asymétrie d’information et qualité du reporting

L'une des principales causes des problèmes d'agence est due à des situations d'asymétrie
informationnelle (Charreaux, 1999). Cette situation consiste à supposer que les dirigeants
disposent plus d’informations sur la situation, la stratégie et les perspectives de l'entreprise,
par rapport aux actionnaires (Aboody et Lev, 2000). Par conséquent, le déséquilibre
informationnel entre les deux parties exacerbe les problèmes d'agence, étant donné que, les
actionnaires ne pourraient pas détecter immédiatement tout comportement opportuniste de la
part des dirigeants. Par ailleurs, l'asymétrie d'information présente deux conséquences qui
sont le hasard moral et la sélection adverse.
Le hasard moral est lié à l’incertitude qui découle de l'impossibilité pour l'actionnaire
d'évaluer le travail des dirigeants. Ces derniers ont tendance à agir d’une manière égoïste,
cherchant à préserver leurs intérêts parfois contradictoires avec ceux des actionnaires. La
sélection adverse quant à elle, découle du fait que propriétaires n'ont pas les compétences ou
l'expertise suffisantes pour définir les conditions du contrat qui leur lie aux dirigeants.
Par ailleurs, il semble que l’asymétrie d’information freine la perception de la qualité du
reporting par les investisseurs (Ben Slama-Klibi, 2010). C’est ainsi que les mécanismes de
gouvernance d’entreprise veillent sur le respect de la production d’une information financière
utile pour les apporteurs de capitaux. Par conséquent, la théorie de l’agence se présente
comme un cadre d’analyse qui permet de justifier la publication d’information de qualité.
Sous cet angle, la qualité du reporting est perçue comme un mécanisme de gouvernance
efficace qui permet d’atténuer les coûts d’agence et de réduire l’asymétrie informationnelle
entre les actionnaires et les dirigeants (Bozec et Zéghal, 2001 ; Forker, 1992 ; Jensen et
Meckling, 1976).

98
Chapitre 2

3. La fonction d’audit interne et le comité d’audit comme garants de la qualité du


reporting financier

La gouvernance d’entreprise tire son origine des travaux de Berle et Means (1932), qui ont
analysé la séparation de la propriété et du contrôle dans les sociétés cotées. La gouvernance
d'entreprise se focalise sur la résolution des conflits d'intérêts entre les dirigeants et les
actionnaires (Jensen et Meckling, 1976) et a largement, adopté le paradigme politico-
contractuel et plus précisément, la théorie de l’agence (Jensen et Meckling, 1976). Selon La
Porta et al. (2000), la gouvernance d’entreprise constitue un ensemble de mécanismes qui
permettent aux investisseurs externes de se prémunir contre l’expropriation par les dirigeants.
De leur part, Charreaux et Pitol-Belin (1985) estiment que les mécanismes de contrôle
internes viennent compenser les insuffisances des mécanismes externes inefficaces 1, afin de
protéger les investisseurs contre l’opportunisme des dirigeants et de tenter de leur fournir une
information financière de qualité.
Dans cette perspective, la place de l’audit interne et du comité d’audit dans le dispositif du
gouvernement d’entreprise s’insère dans le cadre de la théorie d’agence ayant pour objectif de
diminuer l’asymétrie d’informations et d’améliorer la qualité du reporting (Davidson et al.,
2005; Cohen et al., 2004). Cette théorie met l’accent sur le côté informationnel de la relation
principal-agent et insiste sur le besoin en mécanismes de contrôle de l’entreprise (Jensen et
Meckling, 1976). A ce titre, Ebondo Wa Manadzila (2007) affirme que l’audit interne n’a pas
été pointé par la théorie de l’agence comme étant un outil de surveillance au sein de la relation
d’agence. Toutefois, au fil des années, la théorie de l’agence a contribué à de nombreux
développements sur le gouvernement d’entreprise privilégiant ainsi, l’audit interne comme un
mécanisme interne de gouvernance de l’entreprise (Gramling et al., 2004 ; Ebondo Wa
Manadzilla, 2007).
De fait, pour se prémunir contre les problèmes issus de la relation d’agence, les actionnaires
mettent en place des mécanismes de contrôle en vue de rétablir une convergence entre les
intérêts individuels et l’intérêt social et de parvenir à un équilibre. Ces dispositifs engendrent
des coûts dits coûts d’agence. Jensen et Meckling (1976) distinguent essentiellement deux
sortes de coûts : d’un côté, les coûts de contrôle supportés par les utilisateurs de l’information
financière pour tenter de limiter le comportement opportuniste du dirigeant (Depoers, 2000).

1
Les insuffisances des mécanismes externes en raison principalement de l’aléa moral et de l’asymétrie
d’information.

99
Chapitre 2

Sous cet angle, la qualité de l’information financière divulguée permet de réduire le niveau
d’asymétrie d’information et d’homogénéiser les anticipations des bailleurs de fonds. Le
reporting financier est considéré donc, comme un processus de contrôle des actions de
l’agent. De l’autre côté, les coûts de dédouanement supportés par les dirigeants pour
convaincre les utilisateurs de leur bonne foi. Dans ce cadre, Sherer et Kent (1983) considèrent
l'audit interne comme un coût de dédouanement pris en charge par les cadres supérieurs pour
répondre aux exigences des actionnaires en matière de responsabilisation. Il est dans l'intérêt
de l'agent d’effectuer un audit interne, dans le but de réduire le risque que le principal prend
les décisions négatives au sujet de sa rémunération. En effet, à travers ces dépenses de
dédouanement (bonding costs), l’agent cherche à prouver que ses décisions sont compatibles
avec les intérêts du principal (Charreaux, 2000).

Figure 2.2 - La nature des coûts d’agence


(Source : Compernolle, 2011, p.55)

Coûts d’agence

Coûts liés à Coûts de Coûts résiduels


l’opportunisme des surveillance
dirigeants

Coûts liés à des Coûts liés à des


mécanismes de mécanismes de
contrôle dédouanement

Dans le cadre de la présente recherche, les coûts de dédouanement ou d’obligation nous


intéressent particulièrement. Au fait, bien que les auditeurs externes indépendants aient pour
rôle de fournir une assurance aux actionnaires quant à la performance globale du conseil
d'administration, ce sont les auditeurs internes qui fournissent une assurance quant à la
performance de la direction. Dans ce cadre, la théorie de l’agence fournit la base pour
expliquer le rôle et les responsabilités dévolues à la fonction d'audit interne (Adams, 1994).

100
Chapitre 2

Ebondo Wa Manadzila (2007) confirme la position d’Adams (1994) en affirmant que


l’approche actuelle de la gouvernance de l’entreprise semble privilégier la résolution du
conflit né de l’asymétrie d’information entre l’agent et le principal. En effet, la contribution
de l’audit interne en tant que pilier de la gouvernance peut être appréciée à travers les
relations qu’elle entretient avec le comité d’audit, l’auditeur interne et la haute direction ainsi
que le rôle qu’elle assure dans le management des risques (Gramling et Myers, 2006).
Dans ce cadre, Gramling et al. (2004) suggèrent que la fonction d’audit interne apparaît
comme une fonction ‘‘ressource’’ dont l’efficacité reste tributaire de la qualité de ses attributs
et ses activités. Dans la même veine, Sarens et Abdolmohammadi (2011) affirment que la
fonction d’audit interne joue un rôle important dans la réduction de l'asymétrie d'information
entre agent et principal.
En l’espèce, Adams (1994) a fait recours à la théorie de l'agence pour expliquer l'importance
de l'audit interne dans le processus de gouvernance d’entreprise. Ainsi, il suggère qu’en raison
de l'asymétrie de l'information résultant des conflits d’intérêts entre principal et agent, le
conseil d'administration peut perdre le contrôle de l'entreprise. Par conséquent, l’audit interne
et le comité d’audit constituent des outils de surveillance pour surmonter les problèmes
d'asymétrie d'information. Cette asymétrie est plus susceptible de se produire principalement
dans les grandes organisations (Goodwin-Stewart et al., 2006b; Carcello et al., 2005b;
Adams, 1994; Wallace et al., 1991).
En outre, Adams (1994) suggère que la théorie de l'agence permet d'expliquer la mise en place
de l'audit interne au sein des entreprises, mais peut aussi aider à expliquer certaines
caractéristiques du service d'audit interne, telles que sa taille et la portée de ses activités. En
effet, plus importante est l’asymétrie d’information, plus large devrait être la taille de la
fonction d’une fonction d’audit interne. De fait, une fonction d'audit interne de grande taille se
distingue par une portée large de travail et est en mesure de couvrir plus de domaines où il
existe potentiellement de forte asymétrie d’information (Zain et al., 2006). La théorie de
l'agence peut être utilisée donc, pour tester empiriquement l’interaction entre l’audit interne et
l’audit externe (Adams, 1994).
D’ailleurs, dans le contexte malaisien, Zain (2005) a fait recours à la théorie d’agence afin
d’analyser la contribution de l’audit interne et du comité d’audit dans le processus global
d’audit des états financiers, ainsi que leur impact sur la qualité du reporting, mesurée par les
honoraires d’audit externe.

101
Chapitre 2

Dans une étude subséquente, et à partir d’un échantillon d’entreprises belges, Sarens (2006) a
fait recours à la théorie de l’agence pour analyser l’évolution du rôle de la structure d'audit
interne dans la réduction des coûts d’agence générés par l’asymétrie d’information.
De son côté, Paape (2007) a mobilisé un double cadre théorique composé de la théorie de
l’agence et de la théorie institutionnelle afin d’expliquer comment la réglementation en
matière de gouvernance affecte la position, le rôle et la portée des travaux de la fonction
d'audit interne. Dans la même lignée d’idées, Ho et Hutchinson (2010) estiment qu'un audit
interne efficace permet de réduire les problèmes d'agence au sein des entreprises. En effet,
une fonction d'audit interne de qualité instaure des systèmes de contrôle interne efficaces et
permet donc, de limiter l’opportunisme des dirigeants.
Dans cette même veine, la création des comités d'audit par les conseils d'administration peut
être considérée comme une manière d’assurer le suivi d’efficacité du système du contrôle
interne et du processus du reporting financier (Bédard et Gendrom, 2010 ; Turley et Zaman,
2004a ; Fama et Jensen, 1983; Fama 1980). Ce rôle de surveillance est très classiquement
analysé à la lumière de la théorie de l’agence (Jensen et Meckling, 1976).
Pincus et al. (1989) préconisent que les comités d’audit sont employés dans des situations de
coûts d’agence élevés pour améliorer la qualité des flux d’informations de l’agent vers le
principal. Collier (1993) suggère que le comité d’audit permet de renforcer la qualité de
l'information grâce à la surveillance de la direction et des auditeurs. C’est ainsi que les
comités d’audit sont perçus comme un mécanisme de contrôle destiné à réduire les coûts
d’agence et l’asymétrie informationnelle (Kalbers et Fogarty, 1998).
Ainsi, Collier (1993) a mobilisé la théorie de l’agence pour décrire la manière selon laquelle
les comités d’audit maintiennent la qualité d’audit externe en améliorant l’efficacité des
systèmes du contrôle. En effet, la création du comité d’audit réduit l’asymétrie d’information
entre le principal et l’agent (Collier, 1993 ; Pincus et al., 1989 ; Eichenseher et Shields, 1985).
Menon et Williams (1994) ont fait recours à la théorie de l'agence pour montrer que les
entreprises dont les coûts d'agence sont élevés vont tenter de réduire ces coûts en procédant à
une activité accrue de surveillance par des comités d’audit.
Le comité d’audit contribue donc, à limiter la latitude managériale en matière de qualité du
reporting et à améliorer la qualité des systèmes de contrôle interne et de gestion des risques.
C’est dans la même lignée d’idées que Saada (1997) et Pochet (1998) constatent que
l'intensité des conflits d'agence entre actionnaires et dirigeants, constitue un puissant facteur
d'incitation à la mise en place des comités d'audit dans le contexte français.

102
Chapitre 2

De leur côté, Pochet et Yéo (2004) présentent le comité d’audit comme un maillon critique de
la chaine de production et de diffusion des états financiers, qui concourt à atténuer les
problèmes d'agence en contribuant à la divulgation d’une information financière de qualité.
Dans une étude plus récente, Compernolle (2011) affirme que les textes normatifs et les
études récentes portant sur l’efficacité des comités d’audit (Bédard et Gendron, 2010 ; Piot et
Kermiche, 2009 ; Turley et Zaman, 2004a ; Piot, 2004 ; DeZoort et al., 2002) s’ancrent dans
la théorie de l’agence qui voit dans la gouvernance d’entreprise, d’une manière générale, et
dans le comité d’audit, en particulier, un moyen de surveillance des dirigeants opportunistes et
de réduction des coûts d’agence.
Sur la base de ce qui précède, il semble établi que la théorie de l'agence est le cadre approprié
qui est en mesure d’apporter des explications des relations entre les variables de l'étude à
savoir : l’audit interne, le comité d’audit et la qualité du reporting financier. En effet la mise
en place d’une fonction d’audit interne peut contribuer à la réduction de l’asymétrie
d’information, à travers son intervention au niveau de la gestion des risques et du processus
de contrôle interne (Ebondo Wa Manadzila, 2007 ; Gramling et al., 2004).
En outre, nous postulons dans le cadre de notre travail que le rôle du comité d’audit est étudié
sous l’angle de sa contribution à l’atténuation des conflits d'agence et à l’amélioration de la
qualité de l’information financière. La théorie de l'agence fournit donc, les principaux
fondements théoriques de cette étude et détermine dans une large mesure l'approche utilisée.
Par conséquent, ce choix de cadre théorique a des implications sur la formulation des
hypothèses et l'approche méthodologique adoptée.
Dans ce cadre, la recherche portant sur les mécanismes de gouvernance d'entreprise est très
classiquement analysé à la lumière de l'épistémologie positiviste. D'où l'utilisation dominante
des méthodes quantitatives (Dollery et al., 1996 ; Watts et Zimmerman, 1986) Ainsi, ce
travail de recherche s’inscrit dans une posture positiviste, qui considère que les concepts
d’efficacité de l’audit interne et du comité d’audit ainsi que la qualité du reporting,
constituent une réalité donnée qui peut être capturée par le biais d’indicateurs.

103
Chapitre 2

Section 2. La qualité du reporting financier entre débats normatifs et


mesures empiriques

La qualité du reporting financier a fait l’objet d’une multitude de tentatives de définitions et


de mesures par la littérature empirique antérieure. Chaque tentative obéit aux besoins d’un
acteur différent. Le point commun reste les exigences des normalisateurs en terme d’utilité
des états financiers.

1. Débats normatifs

La recherche de la maximisation du rendement du capital et de la réduction des risques, a


amené les bailleurs de fonds à éprouver un besoin de plus en plus croissant d’un indicateur de
mesure fiable de la performance réelle des firmes. D’où le rôle important assigné au reporting
financier dans la facilitation de la prise de décisions d’investissement (Chen et al., 2011).
La qualité du reporting financier est un thème de recherche récurrent en comptabilité
financière qui a fait l’objet d’une multitude de tentatives de définitions (Casta et Stolowy,
2012 ; Colasse et Lesage, 2010; Dechow et al., 2010; Gaio, 2010; Ronen et Yaari, 2008;
Francis et al., 2004; Stolowy et Breton, 2003 ; Beneish, 2001; Fields et al., 2001; Jeanjean,
2001; McNichols, 2000; Healy et Wahlen, 1999 ; Schipper, 1989).
Selon Casta et Stolowy (2012), le contenu de concept ne peut être que contingent. Chaque
tentative de définition obéit aux besoins d’un acteur différent tout en tenant compte des
exigences des normalisateurs en termes de caractéristiques qualitatives de l’information
financière et en termes d’utilité des états financiers (Ben Slama-Klibi, 2010).
Dans la même veine, Michaïlesco (2009) estime que la notion de la qualité du reporting
devient une attente légitime des bailleurs de fonds et résulte à la fois des normes comptables
que des mécanismes internes de gouvernance d’entreprise.
En l’espèce, ces mécanismes de sont les principaux garants de la qualité du reporting (Ben
Slama-Klibi, 2010 ; Colasse et Bracchi, 2002). De ce fait, les bailleurs de fonds exercent des
pressions sur les dirigeants afin d’augmenter l’efficacité des mécanismes mis en place et de
préserver, par conséquent, la qualité du reporting financier. Néanmoins, comme le soulignent
Cohen et al. (2004), il y n’a pas de consensus sur la notion de la qualité du reporting. La
terminologie utilisée est également hétérogène : DeFond (2010) et Givoly et al. (2010)
estiment que la qualité de l’information financière est synonyme de la qualité des résultats.
Barth et al., 2008 et Casta et Stolowy (2012) utilisent le terme la qualité comptable
(accounting quality).

104
Chapitre 2

Boulton et al. (2011) et Rahman et al. (2010) utilisent respectivement les termes suivants : la
qualité de l’information comptable (quality of accounting information) et la qualité du
reporting financier. Par ailleurs, la qualité de l’information financière (ou du reporting
financier) a été prévue pour la première fois par le cadre conceptuel du FASB, élaboré de
1978 à 1985. A ce titre, Colasse (2009) et encore Lenromand et Touchais, (2009) affirment
que le SFAC n°2 (FASB, 1980) a défini un ensemble cohérent de caractéristiques qualitatives
requises de l’information comptable, structurées autour de l’utilité pour la prise de décision.
Ces caractéristiques sont :
- la pertinence (informations pouvant faire la différence en termes de prise de décision
en permettant de faire, à temps, des prévisions ou de confirmer/corriger des
évaluations passées) ;
- la fiabilité (données exemptes d’erreurs, neutres et exhaustives aboutissant à une
représentation fidèle de la situation) et
- la comparabilité (dans le temps et dans l’espace).

Il apparaît ainsi que le référentiel comptable est d’une importance cruciale dans le processus
de préparation de l’information financière et dans la définition de sa qualité. Dans cette même
lignée, Casta (1997) et Colasse (2009) soulignent l’orientation marché du FASB dans
l’identification de la qualité du reporting. De fait, en admettant les apporteurs de capitaux
comme utilisateurs privilégiés de l’information financière, le FASB vise à faire de celle-ci un
instrument de l’efficience des marchés financiers.
Par ailleurs, et comme la qualité du reporting a été souvent, intimement liée aux exigences
des référentiels de l’IASB et du FASB, ces deux organismes, ont décidé dans le cadre de
l’accord de Norwalk 2002 d’harmoniser le contenu de leurs cadres conceptuels (Obert, 2006).
C’est ainsi que le FASB et l’IASB ont convenu, en octobre 2004, d’élaborer un cadre
conceptuel conjoint unique (Obert, 2011). En 2010, l’IASB et le FASB ont publié
respectivement le nouveau cadre conceptuel pour l’information financière (pour l’IASB) et le
SFAC n° 8 (pour le FASB).

105
Chapitre 2

Figure 2.3 - La hiérarchisation des qualités de l’information comptable (FASB, 1980, SFAC n°2)
Source : Michaïlesco (2009, p.8)

Les utilisateurs de Les décideurs et leurs


l’information caractéristiques (par exemple,
comptable faculté de compréhension ou
connaissances antérieures

Seuil de Avantages > coûts


signification

Qualités Intelligibilité
spécifiques du
point de vue des
utilisateurs

Utilité décisionnelle

Qualité premières
nécessaires à la Pertinence Fiabilité
prise de décision

Opportunité

Vérifiabilité Comparabilité
Valeur Valeur
prédictive rétroactive
Neutralité

Les ingrédients
des qualités Comparabilité (ce qui
primaires suppose la permanence
des méthodes)

Importance
Seuil de signification
significative

106
Chapitre 2

1.1. Les caractéristiques qualitatives de l’information financière selon le cadre


conceptuel de l’IASB (2010)

Ces caractéristiques qualitatives déterminent l’utilité des informations contenues dans les états
financiers. Elles peuvent être classées en deux sous-catégories : les caractéristiques qualita-
tives essentielles et les caractéristiques qualitatives auxiliaires. Le chapitre relatif aux
caractéristiques qualitatives prévoit également une contrainte limitant le contenu de
l’information financière, à savoir : son coût.

1.1.1. Les caractéristiques qualitatives essentielles

Le référentiel de l’IASB distingue deux sortes de caractéristiques qualitatives. D’abord, celles


qui rendent l'information financière utile (la pertinence et la représentation fidèle) et celles qui
contribuent à l'utilité de l'information financière (comparabilité, vérifiabilité, célérité et
intelligibilité). Ces caractéristiques seront exposées une par une dans ce qui suit.
Une information pertinente (relevance) est capable de fournir la différence lors de la prise de
décision en raison de sa valeur prédictive ou de sa valeur de confirmation. L’information
financière a une valeur prédictive si elle peut être utilisée comme une donnée par les
utilisateurs pour prédire les résultats futurs. En outre, l’information financière a une valeur de
confirmation si elle confirme ou modifie des évaluations précédentes. La valeur prédictive et
la valeur de confirmation de l’information financière sont interdépendantes.
Par ailleurs, cette information est significative si son omission ou sa falsification peut
influencer les décisions que prennent les utilisateurs sur la base des informations financières
que leur fournit une entité déclarante spécifique. Il est à noter que le principe de pertinence
s’appuie sur le principe d’importance relative (materiality).
Une information financière est considérée comme donnant une représentation fidèle (faithful
representation) si elle traduit la substance d'un phénomène économique de manière complète,
neutre et sans erreur significative. Il est à noter que le nouveau cadre conceptuel de l’IASB a
préféré retenir la notion de fidélité plutôt que celle de fiabilité.
Une représentation complète comprend toutes les informations nécessaires à un utilisateur
pour comprendre les faits qui sont présentés, y compris toutes les évaluations nécessaires, les
descriptions et explications. Une représentation neutre est un choix sans biais dans la sélection
ou la présentation de l’information financière. Cette représentation ne doit pas être orientée
dans le but d’augmenter la probabilité que l’information sera reçue favorablement ou
défavorablement par les utilisateurs.

107
Chapitre 2

1.1.2. Caractéristiques qualitatives auxiliaires

Le cadre conceptuel de l’IASB (2010) distingue quatre caractéristiques qualitatives


auxiliaires: la comparabilité (comparability), la vérifiabilité (verifiability), la rapidité
(timeliness) et la compréhensibilité (understandability). Ces caractéristiques permettent de
distinguer une information plus utile d'une information moins utile. Ces caractéristiques
qualitatives améliorent l'utilité pour la prise de décision d'une information financière
pertinente et représentée de manière fidèle. Cependant, ces caractéristiques qualitatives prises
individuellement ou ensemble, ne peuvent rendre l'information utile à la prise de décision que
si cette information possède les caractéristiques qualitatives fondamentales.
La comparabilité permet aux utilisateurs d'identifier les similitudes et les différences entre
deux ensembles de phénomènes économiques. En effet, des informations financières d’une
entreprise sont plus utiles si elles peuvent être comparées à des informations similaires
concernant d’autres entités et avec des informations similaires sur la même entité pour une
autre période ou à une autre date. La cohérence et la permanence des méthodes constituent un
moyen facilitant l’atteinte de la comparabilité.
En outre, la vérifiabilité apporte de la crédibilité et l’assurance à l'affirmation selon laquelle
une information financière traduit sans erreur ou biais significatif, le phénomène économique
qu'elle est supposée représenter. Concernant la caractéristique de rapidité, celle-ci fournit une
information aux preneurs de décisions au moment où elle peut influencer leurs choix. En
effet, la rapidité d’accès à l’information pertinente peut accroître sa capacité d’influencer les
décisions. En revanche, un manque de rapidité peut inhiber son utilité potentielle. Enfin la
compréhensibilité de l'information financière est la qualité qui permet aux utilisateurs de
comprendre sa signification. De fait, la définition claire et la présentation concise de
l’information peuvent améliorer son intelligibilité.

2. Mesures empiriques de la qualité du reporting financier

Sur le plan empirique, l’opérationnalisation de la qualité du reporting financier passe par des
approches diverses (Piot et Kermiche, 2009). Sous cet angle d'analyse, les études antérieures
ont utilisé la détection de la fraude et encore la gestion des résultats comme indicateurs de la
fiabilité du reporting (Prawitt et al., 2012 ; Abbott et al., 2000 ; Barth et al., 2008 ; Jones et
al., 2008 ; Dechow et Dichev, 2002 ; Jones, 1991).

108
Chapitre 2

D’autres études ont mobilisé des mesures se rattachant à la pertinence de l’information


financière. Il s’agit des études d’association1, les études de réaction2 et les études de la
perception de l’information financière par les analystes financiers. Les tableaux (2.1, 2.2 et
2.3) présentent les classifications des différentes mesures de la qualité du reporting telles que
proposées successivement par Francis et al. (2004), Gaio (2010), Dechow et al. (2010) et
Casta et Stolowy (2012).

2.1. La gestion des résultats comptables

La gestion des résultats comptables est la mesure la plus utilisée, dans les études empiriques,
pour appréhender la qualité du reporting financier. D’ailleurs, cette mesure a fait l’objet de
diverses tentatives de définitions et de mesures par les études antérieures. Nous citons par
exemple la définition proposée par Stolowy et Breton (2003, p.131). Cette définition est
énoncée comme suit : “la gestion des résultats est l'exploitation de la discrétion laissée aux
dirigeants en matière de choix comptables ou de structuration des opérations, dans le but de
générer une modification du risque de transfert de richesses associé à l’entreprise”.
En l’espèce, plusieurs dirigeants choisissent de manipuler les comptes afin de réduire les
pertes, de minimiser le bénéfice comptable -pour réduire la visibilité de la firme- ou encore de
réduire la fluctuation des résultats. Ainsi, dans la perspective de l’agence, les conflits d’intérêt
entre actionnaires et dirigeants, amènent ces derniers à manipuler les chiffres comptables pour
maximiser leur rémunération, ou pour survaloriser leur performance (Piot et Janin, 2004).
Par ailleurs, la littérature empirique portant sur la gestion des résultats repose sur le calcul des
accruals en tant que mesure de cette pratique.
Healy (1985) a retenu les accruals comme indicateur de la gestion du résultat. De plus, Healy
(1985) définit cette pratique comme étant la somme des ajustements comptables aux cash-
flows de la firme permis par les organismes de normalisation. De ce fait, plus le niveau des
accruals est élevé, plus la qualité du résultat sera faible (Francis et al., 2005).
Ainsi, la gestion des résultats est généralement perçue comme une technique opportuniste de
manipulation comptable qui entrave la bonne application des méthodes comptables (Shabou et
Boulila, 2002 ; Marquardt et Wiedman, 2004 ; Healey et Wahlen, 1999 ; Warfield et al.,
1995 ; Wang, et al., 1993). Pour mesurer les accruals discrétionnaires, les études antérieures
font souvent recours aux modèles de Jones (1991), Jones modifié (1995), Dechow et al.
(2003) ou encore Kothari et al. (2005).

1
Etude de la corrélation entre la performance boursière et la performance comptable.
2
Etude des rendements anormaux autour de l’annonce du résultat.

109
Chapitre 2

2.2. La pertinence

Les indicateurs mobilisés dans la littérature pour mesurer la qualité du reporting financier
varient d’une étude à l’autre. A titre d’exemple, Janin et Piot (2008) et Chen et al. (2008)
retiennent la pertinence pour appréhender la qualité de l’information financière publiée. En
effet, la pertinence est considérée comme l’une des caractéristiques qualitatives de
l’information financière, décrites dans le cadre conceptuel de l’IASB. Brown. Jr et al. (2006)
suggèrent que la pertinence du reporting est le degré auquel les résultats comptables reflètent
l’information contenue dans les prix boursiers. Ainsi, plus la pertinence des chiffres
comptables est grande, plus l’information financière est utile pour les investisseurs
notamment dans le processus de décisions d’allocation des ressources.
Généralement, les recherches empiriques mobilisent deux grands types d’indicateurs pour
mesurer la pertinence de l’information financière. Certaines études s’intéressent au contenu
informatif des chiffres comptables publiés sur le marché financier (Bushman et al., 2003 ;
Francis et Schipper, 1999 ; Collins et al., 1997). Ce contenu est apprécié sur la base du
résultat comptable à travers les études d’association et les études de réaction (Janin et Piot,
2008 ; Chen et al., 2008 ; Qin, 2007). Parallèlement, d’autres études se focalisent plutôt, sur la
perception et sur l’évaluation de l’information financière par les analystes financiers (Felo et
al., 2003 ; Wright, 1996)

2.2.1. Les études d’association et de réaction

Pour mesurer la qualité du reporting financier, Les études de réaction consistent à observer la
réaction du marché suite à l’annonce du résultat comptable. Si des rendements anormaux suite
à l’annonce du résultat, apparaissent, alors on pourrait conclure qu’il existe une association
entre la donnée comptable et la valeur marchande de la société divulgatrice. Dans ce cadre,
Beaver (1968) suggère que la réaction du marché à l’annonce du résultat comptable est
directement liée à son contenu informatif.
Par ailleurs, plusieurs études ont testé l’ampleur de cette relation en introduisant les
caractéristiques du comité d’audit dans le contexte des marchés développés (Bryan et al.,
2004 ; Anderson et al., 2003). Quant aux études d’association, elles s’intéressent à la
corrélation entre le rendement boursier sur une période et le résultat comptable de cette
période. Dans ce cadre, les études de Chen et al. (2008), Qin (2007) et Janin et Piot (2008) ont
testé si cette relation est statistiquement plus significative en présence d’un comité d’audit
plus ou moins efficace.

110
Chapitre 2

2.2.2. Les prévisions des analystes financiers

Cet instrument de mesure de la qualité du reporting repose sur la perception et sur


l’évaluation de l’information financière par les analystes financiers à travers la notation qu’ils
attribuent. Pour déterminer la réaction des analystes financiers, il y a lieu de comparer le
pourcentage des analystes qui modifient leurs prévisions au moment de l'annonce avec le
pourcentage normal des révisions. Si la différence est significative, c'est que l'annonce a
apporté des informations qui n'étaient pas auparavant intégrées dans les prévisions
antérieures.
Les analystes corrigent leurs anticipations généralement avant l'annonce et tout juste après
l'annonce ; c'est pourquoi, la réaction des analystes est souvent identifiée en étudiant le
pourcentage des corrections faites le mois d'annonce. Pour chaque firme, il y a lieu de
comparer le pourcentage des révisions des analystes réalisées durant la période d'événement
avec la médiane des pourcentages des révisions effectuées durant la période d'estimation afin
de déterminer le pourcentage des révisions anormales. Dans ce cadre, plusieurs travaux se
sont intéressés aux relations entre ces scores et les caractéristiques du comité d’audit (Felo et
al., 2003 ; Wright, 1996) et des critères d’efficacité de la fonction d’audit interne (Prawitt et
al., 2009).

2.3. Le niveau de conservatisme comptable

La revue de la littérature antérieure montre que plusieurs études ont fait recours au
conservatisme comptable pour mesurer la qualité de l’information financière. A ce titre,
Givoly et Hyan (2000) présentent ce concept comme une technique, fondée sur le principe
comptable de prudence. De ce fait, le conservatisme se traduit par un retard à tenir compte des
revenus, une reconnaissance rapide des dépenses et une évaluation des actifs à la valeur la
plus faible et des passifs à la valeur la plus élevée.
De même, Basu (1997) définit le conservatisme comme le fait d'intégrer rapidement les
mauvaises nouvelles au résultat et d'attendre avant la comptabilisation des bonnes nouvelles.
Ainsi, les résultats comptables sont dits ‘‘de bonne qualité’’ lorsque le niveau du
conservatisme, relatif aux choix des méthodes et des principes comptables, est élevé.
L’avantage majeur de cette technique est qu’elle permet la protection du capital et elle
contribue à établir un climat de confiance. Toutefois, cette mesure de la qualité du reporting a
fait l’objet de plusieurs critiques.

111
Chapitre 2

En effet, une prudence excessive génère des soupçons sur la marge discrétionnaire des
dirigeants, la sous-estimation du patrimoine et la neutralité des informations. Ceci conduit
vraisemblablement par un biais dans la présentation de la situation financière et de la
performance financière (Saboly, 2003).
Par ailleurs, les études antérieures mesurent généralement, le conservatisme par le modèle de
Basu (1997), qui s’appuie sur l’asymétrie temporelle d’intégration des bonnes et mauvaises
nouvelles dans les résultats comptables. Par ailleurs, Krishnan et Visvanathan (2008) ont
analysé le rôle des comités d’audit en matière du reporting mesuré par le degré de
conservatisme. Leurs résultats plaident en faveur d’une relation positive entre l’expertise
financière des membres du comité et le niveau de conservatisme mesuré à travers les accruals
anormaux et encore le ratio book-to-market.

2.4. La détection de publication d’information financière frauduleuse

Certains auteurs ont utilisé la détection de publication d’information financière frauduleuse


pour mesurer la qualité du reporting financier (Arens et al., 2003 ; Messier, 2003 ; Caecello et
Nagy, 2004). Cette variable prend la valeur 1 dans le cas où la société et/ou ses agents ont été
accusés par la SEC d'une violation de l'article 10b-5, et 0 dans le cas contraire.

2.5. La probabilité d'occurrence d'une faiblesse du contrôle interne

Certaines études portant sur la qualité comptable, se penchent en faveur de l’utilisation de la


révélation des faiblesses décelées lors de l’évaluation formelle du contrôle interne comme
proxy de la qualité du reporting financier (Lin et al., 2011). Aux Etats-Unis par exemple, les
entreprises sont obligées en vertu de la section 404 de la loi SOX d’évaluer l’efficacité des
procédures de contrôles mises en place, pour en déterminer les points faibles (Dowdell Jr. et
al., 2014). Ce rapport doit faire l'objet d'une validation par un auditeur externe et est publié
avec les comptes annuels (Herda et al., 2014).

2.6. La qualité des rapports annuels

Pour apprécier la qualité du reporting financier des entreprises, Labelle et Schatt (2005) et
Ben Ali (2007) ont utilisé une mesure qui résulte d’une enquête effectuée entre septembre et
novembre 2000 par l’Institut de sondage Taylor Nelson Sofres pour le compte de l’autorité du
marché boursier français. Cette enquête a permis d’attribuer divers prix aux entreprises cotées
pour la qualité de leurs relations avec les investisseurs et de leurs rapports annuels.

112
Chapitre 2

Par conséquent, les sociétés qui ont été nominées pour ce prix sont considérées comme celles
qui présentent une bonne qualité du reporting par rapport aux autres entreprises non
nominées pour le prix.

2.7. L’émission d’une opinion d’audit non standard

Plusieurs études antérieures ont également mesuré la qualité du reporting par l’émission ou
non d’une opinion d’audit avec réserve (Pourheydari et al., 2012 ; Lopez et al., 2010 ; Moalla et
Abdelaziz, 2010; Gaganis et Pasiouras, 2007). En l’espèce, le public considère souvent,
l’émission d’une réserve dans le rapport d’audit comme étant un signal de la mauvaise qualité
des états financiers publiés (Spathis, 2003).

2.8. La divulgation volontaire d’informations

La revue des travaux ayant adoptés les indices de divulgation pour mesurer la qualité du
reporting, révèle deux approches pour évaluer l’étendue de la divulgation volontaire de
l’information financière par les entreprises. Un premier groupe de chercheurs a adopté
l’évaluation et les classements forgés par les analystes financiers ou encore les associations
professionnelles (Lang et Lundholm, 1993). D’autres chercheurs ont développé une grille
d’analyse pour évaluer l’étendue de la divulgation d’information dans les rapports annuels
dans les communiqués de presse et encore via le web (Holder-Webb, 2003; Eng et Mak,
2003 ; Depoers, 2000 ; Michailesco, 1999 ; Botosan, 1997).
Pour donner un aperçu sur les indices utilisés dans la littérature, nous citons à titre
d’exemple : l’indice développé par l’Association for Investment Management and Research
Corporate Information Committee. Cet indice a été mobilisé par Wright (1996) en vue
d’étudier la nature de la relation entre la composition du conseil d’administration et la qualité
du reporting divulgué par un échantillon d’entreprises américaines.
Dans une étude subséquente, Bozec et Zéghal (2001) ont utilisé l’indice de Botosan (1997)
pour tester l’impact de la privatisation sur le niveau de divulgation volontaire dans les
rapports des sociétés canadiennes. Zéghal et Ben Ammar (2006) ont également utilisé la grille
d’analyse de Botosan (1997) pour mesurer l’étendue de la divulgation volontaire
d’information dans le rapport annuel.
Dans la même lignée des travaux, Mekkaoui (2009) a créé un indice de transparence
informationnelle composé de 43 items afin d’apprécier la qualité de l’information publiée par
les entreprises françaises candidates à l’introduction en bourse.

113
Chapitre 2

Ces derniers ont été choisis sur la base des listes d’items développées par les chercheurs ayant
utilisé la méthodologie des indices de divulgation. De même, le choix a été fondé sur les
résultats des enquêtes sur les besoins en informations des investisseurs. Quant à la procédure
de notation, l’auteur a adopté une procédure similaire à celle développée par Wiseman (1982)
et Cormier et Magnan (1999). Cette procédure accorde plus de poids à la richesse de
divulgation de l’information (le codage varie entre 0 en cas d’absence de l’information et 3
lorsque l’information est détaillée et est chiffrée).

2.9. Les retraitements comptables

Plusieurs études ont mesuré la qualité du reporting par la présence ou l’absence des
retraitements comptables. Selon Desai et al. (2006), les retraitements comptables constituent
des corrections effectuées sur les comptes des périodes précédentes. A travers ces
retraitements, les entreprises reconnaissent délibérément et publiquement l'occurrence
d’erreurs au niveau de leurs états financiers publiés.
Wu (2002) a révélé que le recours des entreprises américaines aux retraitements des comptes
a augmenté considérablement dans la période (1994-2001). Ce phénomène n'est pas
exclusivement lié au marché américain, il est également, répandu en Europe. Dans la même
lignée, Doyle et al. (2007) suggèrent que la présence de retraitements comptables est
directement liée à des problèmes au niveau des procédures de contrôle interne et à une fausse
comptabilisation des faits économiques.

2.10. Le délai d’audit ou la ponctualité de publication du rapport d’audit

Plusieurs études antérieures ont mesuré la qualité du reporting financier à travers la rapidité
avec laquelle l’opinion d’audit et les états financiers sont divulgués au public (Pizzini et al.,
2014 ; Abbott et al., 2012a ; Ika et Ghazali, 2012 ; Nelson et Shukari, 2011 ; Al-Ajmi, 2008).
En effet, une diffusion trop tardive de l’information financière réduit son utilité décisionnelle
pour les utilisateurs externes (Piot, 2008).
L’intervention des auditeurs externes étant une composante majeure du processus de reddition
des comptes, le délai de publication du rapport d’audit représente ainsi un enjeu important
(Van Beest et al., 2009 ; Piot, 2008). Dans ce cadre, Ashton et al. (1987) et Schwartz et Soo
(1996) ont défini le délai d’audit comme étant le laps du temps qui sépare la fin de l'exercice
comptable d'une entreprise de la date de la signature du rapport de l'auditeur.

114
Chapitre 2

Par ailleurs, l’allongement du délai d’audit reporte la publication des états financiers : les
entreprises peuvent donc, subir des réactions négatives du marché et un accroissement de
l'asymétrie d'information (Bronson et al., 2011; Krishnan et Yang, 2009; Ettredge et al.,
2005 ; Al-Sehali et Spear, 2004 ; Bamber et al., 1993).
En effet, la rapidité avec laquelle l’opinion d’audit et les états financiers sont divulgués
constitue un élément important de l’efficience des marchés de capitaux (Ball et al., 2000). De
fait, la présence d’un déséquilibre informationnel sur la qualité du reporting, entre des agents
informés et d’autres moins informés, induit des coûts de sélection adverse plus élevé
(Danielsen et al., 2007). De même, Ashton et al. (1987) suggèrent qu’un allongement
injustifié du délai d’audit accroît l'incertitude associée aux décisions d'investissement. La
rapidité de divulgation sert donc, à atténuer les fuites et rumeurs, réduit l'asymétrie
d'information et améliore la valeur boursière des titres (Owusu-Ansah, 2000).
Par ailleurs, les contraintes légales et réglementaires relatives au délai de publication des états
financiers ont exacerbé la pression sur les entreprises et leurs commissaires aux comptes afin
d'effectuer des vérifications des états financiers en temps opportun (Bronson et al., 2011;
Masli et al., 2010; Hachicha-ElFouzi et Zarai, 2008 ; Ettredge et al., 2006 ; SEC, 2005). Ces
délais de notification serrés ont élevé l'importance de rechercher les moyens d'accroître la
rapidité de publication des comptes annuels en réduisant les délais d’audit.
C’est dans ce cadre que les auditeurs externes peuvent, dans certains cas, se fier aux travaux
accomplis par les auditeurs internes. Ainsi, la coordination entre l’audit interne et l’audit
externe est susceptible de réduire le délai d’audit (Pizzini et al., 2014 ; Ika et Ghazali, 2012 ;
Abbott et al., 2012a).

2.11. Justification du choix de la mesure de la qualité du reporting financier

Dans le cadre de ce travail de thèse, nous utilisons le délai d’audit comme mesure de la
qualité du reporting financier. Cet indicateur fournit une mesure objective de la rapidité avec
laquelle une entreprise publie ses états financiers. Rappelons à ce niveau que l’objectif est
d’analyser, dans un premier temps, l’impact des attributs de l’audit interne sur la qualité du
reporting financier. Dans un deuxième temps, nous proposons de tester l’effet des critères
d’efficacité du comité d’audit sur la qualité du reporting avant de vérifier, dans un troisième
temps, l’impact de la relation audit interne-comité d’audit sur la qualité du reporting divulgué
par les entreprises tunisiennes cotées.

115
Chapitre 2

Ce choix présente un double intérêt au vu des nombreuses spécificités du terrain en question.


Sur le plan informationnel d’abord, les contraintes réglementaires tunisiennes en matière de
délai de publication des états financiers restent globalement plus souples, surtout, par rapport
à celles des marchés anglo-saxons. Aux États-Unis, les sociétés cotées disposent de 90 jours
pour déposer leurs comptes audités à la SEC.
En revanche, la réglementation tunisienne impose aux entreprises tunisiennes faisant appel public
à l’épargne de déposer ou d’adresser au conseil du marché financier et à la BVMT dans un
délai de quatre mois, au plus tard, de la clôture de l'exercice comptable et quinze jours, au
moins, avant la tenue de l'assemblée générale ordinaire. Il apparaît, ainsi, que cette grande
latitude est susceptible d’alimenter la variabilité des délais d’audit et la discrétion des
dirigeants au niveau du calendrier de reddition des comptes. D’autant plus, il semble que
l’exigence de publier des comptes sous quatre mois n’est pas respectée par plusieurs
entreprises tunisiennes cotées.
Sous cet angle, il est intéressant, pour les régulateurs du marché boursier, d’analyser l’impact
de certains mécanismes internes de gouvernance sur le délai de validation des chiffres
comptables. Là encore, l’assimilation du reporting financier par les acteurs du marché suit
une dynamique différente en Tunisie par rapport au contexte anglo-saxon. Aux Etats-Unis,
notamment, l’obligation de publier des états financiers trimestriels fait que l’information
comptable se trouve rapidement comprise par le marché.
Ainsi, une moindre valeur informative des états financiers annuels. En revanche, le cadre
réglementaire tunisien se démarque significativement des obligations américaines de reddition
de comptes : les rapports intérimaires ne sont que semestriels. Encore plus, la ponctualité de
publication des rapports d’audit semble être importante pour fournir des données récentes sur
l’aptitude de l’opinion de l’auditeur externe à transmettre l'information sur le marché boursier.
Les attentes des investisseurs sont donc, potentiellement plus fortes au niveau des comptes
annuels. D’ailleurs, les résultats empiriques de Gajewski et Quéré (2001) montrent que la
magnitude des réactions du marché vis-à-vis des annonces annuelles de résultats, est souvent
plus forte par rapport aux annonces des résultats semestriels.
Sur le plan économique, le délai d’audit est l’un des substituts observables de l’efficience des
auditeurs. En intégrant les paramètres qui échappent à leur contrôle, tels que les attributs de la
fonction d’audit interne, les caractéristiques du comité d’audit et l’interaction audit interne-
comité d’audit, la recherche sur le délai d’audit permet d’apprécier l’efficience des
prestataires d’audit légal (Piot, 2008).

116
Chapitre 2

La prestation d’audit étant fortement consommatrice en moyens humains et intellectuels, il


semble opportun pour les régulateurs et les professionnels comptables de savoir si le fait de
recourir aux travaux des auditeurs interne, permet aux sociétés de réduire leur délai d’audit.
Dans ce cadre, un intérêt particulier a été accordé à l’audit interne et aux comités spécialisés
d’audit. De fait, la mise en place de ces deux mécanismes de contrôle constitue désormais, un
préalable à l’admission à la cote permanente à la BVMT. Ainsi, les responsabilités accrues
des auditeurs internes et des comités d’audit en matière de contrôle interne et du reporting
financier peuvent inciter l’auditeur externe à se fier aux travaux accomplis par la fonction
d’audit interne (Schneider 2009).
A ce titre, une littérature abondante a examiné l’impact des caractéristiques de l’entreprise et
du processus d’audit sur le délai d’audit, sans tenir compte de l’impact des caractéristiques de
la fonction d’audit interne (Pizzini et al., 2014 ; Abbott et al., 2012a; Felix et al., 2001) et des
critères d’efficacité comité d’audit (Abernathy et al., 2014 ; Ika et Ghazali, 2012 ; Jaggi et
Tsui, 1999).

117
Chapitre 2

Tableau 2.1 - Classification des critères de mesure de la qualité du reporting financier proposée par Francis et al. (2004) et Gaio (2010)
(Source : Casta et Stolowy, 2012, p.3)

Mesure 1 : Relation entre les accruals et les flux de trésorerie :


qualité des accruals (accruals quality).
Attributs du résultat fondés
Mesures 2 à 4 : fondées sur les caractéristiques temporelles des - Persistence des résultats (earnings persistence).
sur la comptabilité
résultats (time-series properties of earnings).
- Prédictabilité des résultats (earnings predictability).

- Lissage des résultats (earnings smoothness).

Mesure 5 : mesure de l’utilité informationnelle des résultats


(value relevance of earnings) en tant que combinaison de deux
qualités désirables des résultats : pertinence (relevance) et
Attributs du résultat fondés fiabilité (reliability).
sur le marché
Mesures 6 et 7 : évaluer dans quelle mesure le résultat - Earnings timeliness (ponctualité/actualité des résultats).
comptable est proche du résultat économique (mesuré par les
- Earnings conservatism (conservatisme des résultats).
rendements boursiers).

118
Chapitre 2

Tableau 2.2 – Classification des critères de mesure de la qualité du reporting financier proposée par Dechow et al. (2010)
(Source : Casta et Stolowy, 2012, p.3)

- Persistence du résultat (Earnings persistence).


- Accruals anormaux et modélisation du processus des accruals.
Propriété des résultats
- Lissage des résultats (earnings smoothness).
- Reconnaissance asymétrique des pertes (asymmetric timeliness and timely loss recognition).
- Dépassement de seuils (target beating).
- Preuve directe avec le coefficient de réponse (ERC) en tant que mesure de la qualité comptable.
Réaction des investisseurs aux
- Preuve indirecte avec le coefficient de réponse (ERC) en tant que mesure de la qualité comptable fondée sur
résultats
les déterminants.
- Relation entre le coefficient de réponse (ERC) et les informations autres que le résultat (Baber et al., 2006).
- Firmes faisant l’objet d’une action de la SEC (Accounting and Auditing Enforcement Release - AAER).
Indicateurs externes d’erreurs
(Communiqué d’exécution comptable et d’audit – traduction française provenant de Smaili et al. (2009)).
dans le résultat
- Retraitements
- Faiblesses du contrôle interne

119
Chapitre 2

Tableau 2.3 – Classification des critères de mesure de la qualité du reporting financier proposée par Casta et Stolowy (2012)
(Source : Casta et Stolowy, 2012, p.5)

Persistence du résultat (earnings persistence) - Régression du résultat t+1 sur le résultat t (Dechow et al., 2010)
Gestion du résultat - Gestion des accruals
Gestion des accruals - Magnitude des accruals (accruals anormaux) : résultatt – flux de
trésoreriet ; variation du besoin en fonds de roulement ; étude de certains
accruals spécifiques (Dechow et al., 2010)
- Accruals discrétionnaires (Francis et al., 2005 ; Kothari et al., 2005 ;
Dechow et Dichev, 2002 ; Dechow et al., 1995 ; Jones, 1991)
Lissage des résultats (Chalayer, 1995) - Variabilité du résultat / Variabilité des ventes (Breton et Chenail, 1997).
- Variabilité du résultat /Actif total (Lang et al., 2003 ; Lang et al., 2006 ;
Barth et al., 2008).
- Variabilité du résultat / Variabilité du flux de trésorerie (Dechow et al.,
2010 ; Barth et al., 2008).
- Corrélation entre les accruals et les flux de trésorerie (Barth et al., 2008).
Gestion par les seuils : - Fréquence de résultats faiblement positifs (Barth et al.,2008 ; Lang et al.,
Anomalies dans la distribution des résultats ; 2003).
changements dans la distribution ;
anomalies dans la distribution des erreurs de
prévision (Jeanjean et Stolowy, 2008 ; Glaum
et al.2004; Dechow et al., 2003; Degeorge et
al., 1999 ; Burgstahler et Dichev, 1997)

120
Chapitre 2

Reconnaissance des
Reconnaissance des pertes (timely loss - Reconnaissance des pertes selon le modèle de Basu (1997)
pertes
recognition) - Reconnaissance des résultats largement négatifs (fortes pertes)
- (Barth et al., 2008)
- Association entre le cours boursier, d’un part, et les résultats et la valeur
Pertinence de
comptable des capitaux propres, d’autre part (Barth et al., 2008).
l’information
- Régression du résultat sur le rendement boursier (Lang et al., 2006).
- Coefficient de réponse (ERC) : Régression du rendement sur l’ERC
(Dechow et al., 2010 ; Liu et Thomas, 2000).
- Firmes faisant l’objet d’une action de la SEC (AAER) (Dechow et al.,
Erreurs dans les
Indicateurs externes 2011).
résultats
- Retraitements (Desai et al., 2006 ; Hennes et al., 2008).
- Faiblesses du contrôle interne (selon la loi SOX) (Altamuro et Beatty,
2010 ; Ashbaugh-Skaife et al., 2009 ; Ashbaugh-Skaife et al., 2008).

121
Chapitre 2

Section 3. L’impact des caractéristiques de la fonction d’audit interne sur la


qualité du reporting financier

La plupart des recherches portant la qualité de l’audit interne ont été menées dans le contexte
anglo-saxon et se sont limitées souvent, à l’étude de ce concept à partir de l’analyse du point
de vue des auditeurs externes (Bame-Aldred et al., 2013 ; Gramling et al., 2004). Ces études
ont généralement fait recours à des enquêtes, des entretiens ou encore à des études de cas.
Partant des voies de recherches recommandées par la monographie de Gramling et al. (2004),
d’autres travaux, moins nombreux, invitent cependant à explorer l’impact des attributs de la
fonction d’audit interne sur la qualité du reporting divulgué par l’entreprise (Pizzini et al.,
2014 ; Abbot et al., 2012 a,b ; Lin et al., 2011 ; Prawitt et al., 2009).
Pris ensemble, les résultats de ces études soulignent l'impact positif des critères d’efficacité de
la FAI sur la qualité du reporting (Pizzini et al., 2014 ; Abbott et al., 2012 a,b ; Lin et al.,
2011; Prawitt et al., 2012 ; Prawitt et al., 2009) et sur la confiance des auditeurs externes vis-
à-vis des travaux d’audit interne (Desai et al., 2011; Messier et al., 2011 ; Glover et al., 2008;
Krishnamoorthy et Maletta, 2008 ; Felix et al., 2005, 2001).

1. Le cadre conceptuel des critères de la qualité de la fonction d’audit interne

L’importance qu’a connue le contrôle interne au tournant du millénaire a traîné avec lui une
augmentation de l’intérêt accordé à la fonction de l’audit interne (Lin et al., 2011). A cet
égard, l’évaluation de la qualité de l’audit interne semble être très importante étant donné son
impact sur l’étendue des travaux d’audit externe et sur la qualité du reporting financier (Johl
et al., 2013). Dans ce cadre, la norme américaine Auditing Standard n°2 du PCAOB stipule
que la faible qualité de la fonction d’audit interne constitue un manquement ou une
insuffisance dans leur système de contrôle interne.
Ce constat nous amène à poser une question : la qualité de la fonction d’audit interne a-t-elle
la même signification pour tous ? Plus fondamentalement, quelle définition peut-on donner au
concept de la qualité d’audit interne? Ziegenfuss et al., (2006) suggèrent que le terme qualité
renvoie principalement l'efficacité de la fonction audit interne. Dans la même veine, Mihret
(2010) apporte une nouvelle compréhension de la qualité de l’audit interne, en précisant que
cette dernière est tributaire du niveau de conformité aux normes professionnelles d’audit
interne.

122
Chapitre 2

Revenons plus en détail sur la notion de la qualité de l’audit interne. De fait, les premières
études sur l’évaluation de ‘‘la qualité’’ ou de ‘‘l’efficacité’’ de la FAI datent des années 1970
et ont été conduites essentiellement aux Etats-Unis suite à la promulgation de la norme SAS
n°9 de l’AICPA en 1975. Ainsi, plusieurs études expérimentales ont tenté, à cette date-là,
d’évaluer la qualité de la fonction d’audit interne telle que perçue par les auditeurs externes
(Brody, 2012 ; Maletta, 1993; Edge et Farley, 1991; Messier et Schneider, 1988 ; Margheim,
1986; Brown et Karam, 1986 ; Schneider, 1985a, b ; Schneider, 1984 ; Clark et al., 1981 ;
Gibbs et Schroeder, 1979).
Ces études ont principalement porté sur l'importance des trois facteurs avancés par la norme
américaine d'audit externe (SAS n°9 remplacée par la SAS n°65 en 19911). Cette dernière
exige que l’auditeur externe, doive évaluer la qualité de la FAI avant de s’appuyer sur ses
travaux. Cette évaluation se fait à travers l’examen de : la compétence, l'objectivité et la
qualité des travaux accomplis par les auditeurs internes. Par ailleurs, le tableau (2.4) résume
les facteurs à prendre en considération pour évaluer la qualité de la FAI telle que prévus par
les normes d'audit externe américaines et internationales (AICPA, 1990 ; PCAOB, 2007;
IFAC, 2009).

Table 2.4- Critères de la qualité de la fonction d’audit interne selon les normes d’audit

AICPA SAS No. 65 PCAOB AS5 (2007) IFAC ISA 610 (2009) IFAC ISA 610 Révisée
(1991) (2012)

-Compétence -Compétence -Compétence -Compétence


-Objectivité -Objectivité -Objectivité -Objectivité
-Qualité des travaux -Qualité des travaux -Diligences - L’application d’une
d’audit interne d’audit interne professionnelles approche systémique et
disciplinée
- Communication
efficace entre l’audit
interne et l’audit
externe

Nous exposons dans ce qui suit, les critères de la qualité de l’audit interne, et nous dressons
un tableau récapitulatif présentant les résultats des études antérieures (Voir Annexe 2).

1
La norme SAS n°65 a été remplacée en décembre 2014 par la norme SAS n°128.

123
Chapitre 2

1.1. La compétence

La compétence technique en matière d’audit interne a été prévue par la norme 1210 de l’IIA.
Cette dernière stipule que la compétence de l’auditeur interne est associée aux connaissances
et au savoir-faire nécessaires à l’exercice de ses fonctions (IIA, 2009a).
Sur le plan académique, Clark et al. (1981) soulignent que la connaissance des processus
d’affaires de l’organisation constitue la principale compétence des auditeurs internes. De
même, les résultats de Brown (1983) ont montré que les auditeurs externes accordaient de
l’importance à la formation des auditeurs internes et que la présence d’un professionnel-
comptable (Certified Public Accountant) dans l’équipe d’audit interne constitue une preuve de
compétence. Le nombre d’années d’expérience et la certification professionnelle des auditeurs
internes ont été reconnus comme un facteur déterminant pour évaluer leur compétence dans le
cadre de l’étude de Messier et Schneider (1988).
Dans cette même lignée d’idée, Albrecht et al. (1988) affirment que la qualité de l'audit
interne est liée à l'environnement de contrôle de l'entreprise, l’appui dont bénéficient les
auditeurs internes de la part de la direction, la compétence et l’indépendance de l’équipe
d’audit interne ainsi que la qualité du travail accompli.
DeZoort (1998) voit que l'expérience des auditeurs internes constitue la première mesure de la
compétence des auditeurs internes. De ce fait, il suggère que les auditeurs internes
inexpérimentés sont incapables de remplir convenablement leurs missions.
Dans une étude subséquente, Al-Twaijry et al. (2003) estiment que la qualité de la FAI est
intimement liée à a compétence des auditeurs internes. D’ailleurs, dans le cadre de leur étude
conduite dans le contexte saoudien, 92% des enquêtés affirment que les auditeurs internes
doivent avoir les qualifications professionnelles nécessaires (diplôme universitaire,
certification professionnelle en audit,…). Cette conclusion semble être partagée par l’étude de
Zain (2005). Au fait, les résultats de cette étude suggèrent que l'auditeur interne doit posséder
des compétences adéquates qui lui permettent d’émettre des recommandations afin
d'améliorer la qualité des procédures de contrôle. Ces compétences sont capitalisées à travers
les études universitaires, les formations continues et l’expérience professionnelle.
De même, Coram et al. (2008) ont mis en avant l’importance de l’expérience de l’équipe
d’audit interne dans la détection de la fraude. Dans une étude plus récente, Desai et al. (2011)
ont montré que les auditeurs externes considèrent que, dans l’ensemble, la compétence de la
FAI est jugée plus importante lorsque les travaux d’audit interne sont réalisés par des
prestataires externes spécialisés.

124
Chapitre 2

Cependant, Ce point de vue, n’est pas partagé par l’étude de Munro et Stewart (2010). Au
fait, selon ces auteurs, les auditeurs externes se réfèrent davantage aux travaux de la FAI s’ils
sont réalisés en interne. Cela s’explique par le fait que les auditeurs externes utilisent les
auditeurs internes comme des assistants pouvant réaliser les tests des contrôles à leur place.
Ainsi, la connaissance approfondie des processus d’affaires des auditeurs internes semble
‘‘rassurer’’ les auditeurs externes.
Les résultats de cette étude sont donc cohérents avec ceux de Clark et al. (1981). Dans cette
même lignée d’idées, Gramling et al. (2013) ont appréhendé la qualité de la FAI à travers la
compétence des auditeurs internes. Cette dernière est mesurée à travers la proportion des
auditeurs internes certifiés, la moyenne annuelle des heures de formation et le nombre
d'années d'expérience.

1.2. L’indépendance et l’objectivité

Sur le plan pratique, la norme 1100 de l’IIA suggère que l'audit interne doit être indépendant
et les auditeurs internes doivent effectuer leurs travaux avec objectivité. A ce titre,
l’interprétation de cette norme souligne que l’indépendance est la capacité de l’auditeur
interne à assumer ses responsabilités de manière objective (IFACI, 2013a).
Au fait, l’auditeur interne ne doit subir aucune pression de la part de la direction générale ou
des unités auditées lors de la définition de son champ d'intervention, de la réalisation de son
travail ou même en communiquant ses résultats et ses recommandations. Pour s’y être, le
responsable de l’audit interne doit être rattaché fonctionnellement au comité d’audit. La
norme 1100 rajoute que le responsable de l’audit interne doit confirmer l’indépendance de son
service, au conseil d’administration, au moins une fois par an.
Concernant, l’objectivité, elle a été définie par la norme 1120 de l’IIA comme une attitude
impartiale qui permet aux auditeurs internes d’accomplir leurs missions de telle sorte qu’ils
soient certains de la qualité de leurs travaux menés sans compromis (IFACI, 2013a). De fait,
l’objectivité implique que les auditeurs internes ne subordonnent pas leur propre jugement à
celui d’autres personnes.
Sur le plan académique, la majorité des études ne distinguent pas entre indépendance et
objectivité. Dans ce cadre, Mihret et Adamassu (2011) estiment que ce sont deux critères
distincts, mais qui peuvent néanmoins être regroupés au sein d'une même composante. De
même la plupart des études empiriques portant sur cet axe a discuté l’indépendance et
l'objectivité sous un seul indicateur.

125
Chapitre 2

Cependant, la terminologie relative à ces études demeure hétérogène : elle considère aussi
bien l’objectivité (Objectivity) (Pizzini et al., 2014 ; Prawitt et al., 2012 ; Lin et al., 2011 ;
Desai et al., 2010 ; Prawitt et al., 2009), l’indépendance (Independance) (Alzeban et
Gwilliam, 2014 ; Johl et al., 2013) ainsi que l’indépendance et l’objectivité (IFACI, 2013 ;
Trottman, 2013 ; Roussy, 2011). Une raison possible de la confusion relève du fait que les
normes internationales d'audit externe suggèrent que l'indépendance des auditeurs comprend à
la fois l’indépendance d'esprit et l'indépendance en apparence. L'indépendance est donc,
synonyme de l'objectivité individuelle prononcée dans les normes internationales d’audit
interne.
Une seconde interprétation de cette confusion relève de la terminologie adoptée par la norme
américaine d’audit externe SAS n°65 (remplacée par la norme SAS n°128 en décembre 2014).
Cette dernière utilise le terme ‘‘objectivité’’ pour désigner à la fois l’indépendance dans
l’organisation et l’objectivité individuelle de l’auditeur interne. Par souci de simplification,
nous utiliserons l’expression ‘‘indépendance’’ comme synonyme des précédentes expressions.
Tout en partant de l’interprétation de la norme 1100 telle que présentée par l’IIA1, nous
postulons que le concept d’indépendance désigne à la fois le statut organisationnel et
l’objectivité individuelle. D’autant plus, il semble que l’indépendance favorise l'objectivité de
l'auditeur interne et lui permet d'effectuer convenablement son travail (Christopher et al.,
2009 ; Chapman, 2001). Nous remarquons également, que plusieurs études ont mesurée
l’objectivité de la FAI par le rattachement fonctionnel du responsable de l’audit interne au
comité d’audit (Pizzini et al., 2014 ; Prawitt et al., 2012, 2009).
En ligne avec ces développements théoriques, nous nous intéressons aux études qui présentent
un contenu empirique sur la capacité de l’indépendance des auditeurs internes à contribuer à
la qualité de la fonction d’audit interne. Dans ce cadre, Clark et al. (1981) affirment
l'indépendance des auditeurs interne favorise leur objectivité améliore de ce fait la qualité des
activités de l’audit interne.
Messier et Schneider (1988) confortent cette conclusion. Ils rajoutent encore que l'auditeur
interne doit être rattaché directement au président du comité d'audit. Cette conclusion a été
partagée par d’autres études qui ont réaffirmé que l’indépendance de la fonction d’audit
interne est liée à son rattachement fonctionnel au comité d’audit (Al-Shetwi, 2011 ; Stewart et
Subramaniam, 2010 ; Christopher et al., 2009; Holt et DeZoort, 2009; Prawitt et al., 2009 ;
Archambeault et al., 2008; Gramling et al., 2004).

1
Selon l’interprétation de la norme 1100, l’indépendance est la capacité de l’audit interne à assumer, de
manière impartiale, ses responsabilités (IFACI, 2013, p.3).

126
Chapitre 2

Dans la même veine, Lin et al. (2010) soulignent que les auditeurs internes sont considérés
comme objectifs s’ils ne subissent pas des pressions de la haute direction lors de l’évaluation
des systèmes de contrôle et la notification des insuffisances au comité d’audit. De surcroît,
l'auditeur ne doit en aucun cas craindre la divulgation des irrégularités ou des fraudes qu'il a
pu découvrir, même celles commises par la direction.
Aux Etats-Unis, DeZoort et al. (2001) montrent que le mode de détermination de la
rémunération du responsable de l’audit interne (en fonction du résultat comptable ou un
salaire fixe) a également, affecte son indépendance. De fait, l’auditeur interne sera considéré
comme indépendant si son salaire est fixe. Cette conclusion a été réfutée par les résultats de
l’étude expérimentale de Schneider (2010) auprès de 157 auditeurs internes. Ces derniers
indiquent que ni la rémunération basée sur les résultats comptables, ni la participation au
capital de l’entreprise ne semblent influencer la nature des travaux (le nombre d’heures
prévues et les tâches à effectuer) de la fonction d’audit interne.
Par surcroît, il semble que les auditeurs externes considèrent la structure d’audit interne jouit
d’un niveau plus important d’indépendance si ses missions sont réalisées par des prestataires
externes (Brandon, 2010; Desai et al., 2010; Stewart et Subramaniam, 2010 ; Glover et al.,
2008; Gramling et Vandervelde, 2006). En revanche, ce résultat ne semble pas être partagé
par l’étude de Brandon (2010). Dans une étude plus récente, Johl et al., (2013) ont réaffirmé
la place de l’indépendance des auditeurs interne dans la qualité de la FAI.
Par ailleurs, l’atteinte à l'indépendance ou à l'objectivité a été prévue par la norme 1130 de
l’IIA qui souligne que l’auditeur interne doit informer les parties concernées (déterminées à
partir de la charte d’audit interne) au cas où son indépendance ou son objectivité est mise en
péril. De surcroît, la norme 1130 cite plusieurs exemples d’atteinte à l'indépendance et à
l'objectivité de l’auditeur interne, tels que : les conflits d'intérêts personnels, les limitations du
d’une mission l'audit interne, les restrictions d'accès aux dossiers, aux personnes et aux biens
ainsi que les limitations de ressources.
Sur le plan académique, l’atteinte à l’indépendance de l’auditeur interne a été examinée par
Christopher et al. (2009). En effet, leur étude conduite auprès de 34 responsables de l’audit
interne, a tenté d’explorer les caractéristiques de la FAI dans les entreprises australiennes. Par
la suite, leurs résultats ont été comparés avec les meilleures pratiques reconnues en matière
d’audit interne afin de déceler les menaces à l’indépendance. Ainsi six menaces ont été
cernées dont trois sont liées aux relations entre l’audit interne et la direction et trois autres se
rapportant aux relations liant l’audit interne au comité d’audit.

127
Chapitre 2

Concernant les menaces liées aux relations avec la direction, Christopher et al. (2009)
suggèrent que les auditeurs internes peuvent se servir de cette fonction pour dégager des
intérêts personnels ou bénéficier de promotions indues. En outre, l’approbation du budget de
la fonction d’audit interne par la direction uniquement, contrevient largement aux bonnes
pratiques et constitue une menace à l’indépendance de l’auditeur interne. La troisième menace
à l’indépendance relève de l’intervention de la direction dans la fixation des plans et des
travaux de la fonction d’audit interne.
S’agissant des menaces issues des relations entre l’audit interne et le comité d’audit, ils
avancent que le rattachement administratif et fonctionnel de la fonction d’audit interne à un
organe autre que le comité d’audit, nuit à l’indépendance de cette fonction.
Toutefois, il est à noter que cette conclusion a été réfutée par Strand-Norman et al. (2010) et
Roussy (2011). Ces auteurs ont souligné que le double rattachement hiérarchique (le lien
fonctionnel avec le comité d’audit, combiné au lien administratif avec la direction), placent
les auditeurs internes en situation de conflit d’intérêts. De ce fait, les auditeurs internes
peuvent considérer, dans certaines circonstances, le comité d’audit comme ‘‘un adversaire’’
plutôt qu’‘‘un allié’’. Par conséquent, cette situation les inciter à ne pas divulguer les cas de
fraude ou de malversation au comité d’audit.
La deuxième menace, quant à elle, est liée à l’indépendance du comité d’audit. En effet,
l’indépendance des membres du comité d’audit est positivement associée à l’indépendance
des auditeurs interne. De ce fait, moins les membres du comité d’audit sont indépendants, plus
l’indépendance des auditeurs internes se trouve menacée. Concernant la troisième menace,
Christopher et al. (2009) signalent que l’absence d’un membre ayant la qualité d’expert
financier, au sein du comité d’audit, constitue une menace à l’indépendance de la fonction
d’audit interne.
Anderson et al. (2003) s'interrogent sur l’effet de l’implication des auditeurs internes dans les
missions de conseil et leur capacité à préserver leur indépendance vis-à-vis de la direction. En
effet, cette situation d’incompatibilité peut mettre en péril l’indépendance et l'objectivité des
auditeurs interne. Ce constat a amené Paape (2007) à se demander si l'auditeur interne
pourrait vraiment être indépendant. Cette conclusion confirme ce qui a été attesté par
DeZoort et al. (2001). En effet, les résultats de cette étude démontrent que le jugement des
auditeurs externes de la qualité de la FAI est défavorable, lorsque cette dernière effectue
principalement des missions de conseil. Une interprétation possible de ce résultat relève de la
réticence des auditeurs internes à divulguer les défaillances décelées, étant donné leur
implication dans le processus de prise de décision.

128
Chapitre 2

1.3. La qualité du travail de la fonction d’audit interne (work performance)

La qualité des travaux de la FAI est perçue à travers les plans de travail, les budgets horaires
et les procédures utilisées par les auditeurs internes (Mihret et al., 2010). Dans ce cadre, la
norme internationale d’audit interne 2010 stipule que le responsable de l’audit interne est tenu
d’élaborer un plan d’audit fondé sur les risques afin de définir des priorités cohérentes avec
les objectifs de l'organisation (IFACI, 2013a).
En outre, la norme 2240 de l'IIA indique que les auditeurs internes doivent élaborer des
programmes de travail qui permettent d'atteindre les objectifs de l'audit interne (IFACI,
2013a). Dans la même lignée, Santiso (2006) suggère que la ponctualité de publication des
rapports d’audit interne ainsi que la crédibilité des résultats dégagés sont considérées comme
un indicateur de l'efficacité de ces travaux.
Rupsys et Boguslauskas (2007) affirment que la qualité des travaux de la fonction d’audit
interne est considérée comme la composante la plus appropriée pour évaluer son efficacité.
C’est une conclusion à laquelle Fadzil et al. (2005) aboutissent également : les rapports
d'audit interne donnent une assurance raisonnable quant à la qualité du contrôle interne et sa
contribution dans la réalisation des objectifs organisationnels. On peut également citer les
travaux de Ziegenfuss (2000) qui soulignent l'importance des programmes d'assurance et
d'amélioration qualité dans le suivi des activités de l’audit interne. D’ailleurs, la norme 1300
de l’IIA stipule que le responsable de l'audit interne doit élaborer et tenir à jour un programme
d'assurance qualité portant sur tous les aspects de l'audit interne. Ce programme est conçu de
façon à évaluer la conformité de l’audit interne avec les normes professionnelles et le code de
déontologie. De ce fait, il permet de s’assurer de l’efficacité et de l’efficience des activités de
l’audit interne et d’identifier toutes opportunités d’amélioration (IFACI, 2013a).
Sur le plan empirique, les études antérieures distinguent plusieurs approches pour évaluer
l'efficacité de l’audit interne à savoir :

- le niveau de la mise en œuvre des recommandations de l'audit interne (Mihret et


Woldeyohannis, 2008) ;
- l’avis des clients et des destinataires du rapport d'audit interne ;
- le niveau de conformité aux normes professionnelles d'audit interne (Mihret et al.,
2010 ; Al-Twaijry et al., 2003) .

129
Chapitre 2

En somme, l’analyse des études antérieures portant sur les critères de la qualité de la FAI fait
ressortir des résultats mitigés et non concluants sur l'importance des trois facteurs sus-cités (la
compétence, l’indépendance et la qualité des travaux) dans la détermination de la qualité de
l’audit interne. Au fait, plusieurs études ont souligné que la compétence et la qualité des
travaux d’audit interne sont considérées comme les attributs les importants aux yeux de
l'auditeur externe, suivie par l'objectivité (Maletta, 1993; Edge et Farley, 1991; Messier et
Schneider, 1988 ; Brown et Karan, 1986; Margheim, 1986; Schneider, 1985b,1984 ; Brown,
1983).
En revanche, d’autres études ont suggéré que l'objectivité semble être plus importante que la
compétence, du point de vue des auditeurs externes (Abdel-Khalik et al., 1983 ; Brown,
1983). Ces résultats non concluants des études antérieures ont amené Krishnamoorthy (2001,
2002) à affirmer que le concept de la qualité de la FAI est un construit beaucoup plus
complexe que les chercheurs croient. D’ailleurs, Brown (1983), Messier et Schneider (1988)
et Brown et Karan (1986) affirment que la distinction entre les trois facteurs est difficile pour
leurs participants à leurs études expérimentales.
Par conséquent, les auditeurs externes devraient également, avoir des difficultés à cerner les
facteurs qui déterminent la qualité de la FAI. Dans cette même lignée d’idées,
Krishnamoorthy (2002) affirme qu’il est inutile de tenter un classement de ces attributs, étant
donné, qu’aucun facteur ne puisse seul, dominer dans tous les cas. Il conclut donc, que la
qualité de la FAI est subordonnée à l’interaction entre ces trois critères.
Dans le cadre de notre travail de recherche, nous postulons que le fait de mesurer la qualité de
l’audit interne, uniquement, à travers ces trois critères limite la pertinence de notre étude. En
effet, d'autres facteurs critiques pouvant affecter la qualité de la FAI devraient être pris en
considération. D’ailleurs, Lin et al. (2011), Johl et al. (2013) et Pizzini et al. (2014) se sont
allés au-delà de ces trois facteurs en incluant d’autres critères. Enfin, il est à signaler que
plusieurs études ont développé des indices de la qualité de la fonction d’audit interne. Nous
citons, dans ce cadre les scores de la qualité d’audit interne développés par Prawiit et al.
(2009), Pizzini et al. (2014) et Johl et al. (2013). Ces mesures seront discutées en détails dans
le cadre du chapitre suivant.

130
Chapitre 2

2. Revue de la littérature et développement des hypothèses

La revue des études qui ont examiné l’impact de la fonction d’audit interne sur la qualité du
reporting, nous amène à les classer en deux catégories. Tout d’abord, les premières
recherches étudiant l’impact de la mise en place d’une fonction d’audit interne sur la qualité
du reporting sont présentées. Ensuite, l’analyse de la littérature se recentre sur l’étude de
l’impact des critères de la qualité de la fonction d’audit interne sur la qualité du reporting. Par
ailleurs, les études antérieures ont mis en évidence la contribution positive de la fonction
d’audit interne dans la qualité du reporting financier.
Schneider et Wilner (1990) suggèrent que la fonction audit interne permet de détecter et de
révèler les irrégularités figurant sur les états financiers et que les effets de l'audit interne sont
semblables à ceux de l'audit externe. Gordon et Smith (1992) confirment cette conclusion en
attestant que la fonction audit interne joue un rôle important dans l'amélioration de
l'environnement du contrôle et la prévention les irrégularités comptables. Beasley et al. (2000)
ont révélé que la détection de la fraude est moins fréquente chez les entreprises ne disposant
pas d’une fonction d’audit interne. Dans la même lignée des travaux, d’autres études plus
récentes, rapportent également que l’audit interne a un impact positif sur la qualité du
reporting financier mesurée par la détection et de prévention de la fraude (Church et al.,
2001 ; DeZoort et Harrison, 2008; Coram et al., 2008), la réduction du niveau de gestion des
résultats (Prawitt et al., 2009) et la divulgation des faiblesses du système de contrôle interne
(Lin et al., 2011).
En Australie et Nouvelle-Zélande, Coram et al. (2008) ont examiné l’impact de la qualité
d’audit interne sur la détection de fraude. Leurs résultats suggèrent que les organisations ayant
une fonction d’audit interne étaient plus susceptibles de détecter et de prévenir la fraude par
rapport aux organisations qui n‘en disposent pas. Ceci montre que l’audit interne ajoute de la
valeur aux entreprises en termes d'amélioration des procédures de contrôle interne à travers la
détection et la prévention de la fraude. En Hong Kong, Ho et Hutchinson (2010) affirment que
les entreprises qui possèdent une fonction d'audit interne, présentent une meilleure qualité du
reporting. Cette dernière a été mesurée par le conservatisme comptable. Dans la même lignée
des travaux, Salameh et al. (2011) révèlent que la fonction d'audit interne dans les banques
jordaniennes joue pleinement son rôle dans la prévention de la fraude. A partir d’un
échantillon de 108 sociétés non financières espagnoles cotées à la Bourse de Madrid entre
2003 et 2006, Sierra Garcia et al., (2012) ont trouvé que la mise en place d’une fonction
d'audit interne n’a pas d’effet sur le niveau de gestion des résultats.

131
Chapitre 2

Ce résultat contredit les conclusions de l’étude conduite par Davidson et al. (2005) auprès
d’un échantillon de 434 entreprises australiennes. Au fait, les résultats de cette étude n’ont
pas trouvé de relation directe entre la présence d’une fonction d’audit interne au sein de
l’entreprise et la gestion des résultats.
D'autres recherches antérieures ont indiqué que la fonction d’audit interne joue un rôle
important dans la réalisation de l'audit financier (Ward et Robertson, 1980 ; Abdel-Khalik et
al, 1983; Felix et al., 2001; Zain et al., 2006) ; ce qui implique que l'audit interne constitue un
outil efficace dans l'amélioration de la qualité de l'audit. Ces arguments nous laissent penser
que les entreprises dotées d’une fonction d’audit interne sont plus susceptibles à divulguer des
états financiers de qualité.

2.1. Impact des attributs de la fonction d’audit interne sur le délai d’audit

Depuis quelques années, les recherches se sont tournées vers l’appréciation de la qualité de la
fonction d’audit interne du point de vue des auditeurs externes (Gramling et al., 2004; Grant
et al., 2009). Ces études ont généralement fait recours à des enquêtes, des entretiens et se sont
focalisées sur les facteurs qui influencent la décision des auditeurs externes de recourir aux
travaux d’audit interne (Bame-Aldred et al., 2013 ; Desai et al., 2010 ; Gramling et al., 2004 ;
Margheim et Label, 1990 ; Margheim, 1986 ; Schneider, 1985b ; Abdel-Khalik et al., 1983).
Comme nous l’avons souligné un peu plus haut, ces facteurs sont essentiellement ceux
avancés par la norme américaine d’audit SAS n°65 : la compétence, l'objectivité1 et la qualité
du travail fourni par les auditeurs internes.
Par surcroît, les travaux antérieurs s’intéressant à la qualité de l’audit interne peuvent être
classés en deux grandes familles : les recherches s’intéressant à l’impact des caractéristiques
de la fonction d’audit interne sur la qualité du reporting (gestion des résultats, divulgation des
faiblesses de contrôle interne, délai d’audit, …) et les recherches étudiant les déterminants de
la confiance de l’auditeur externe vis-à-vis des travaux d’audit interne. Dans le cadre de cette
revue, seuls les travaux portant sur la compétence, l’indépendance et la taille de l’équipe
d’audit interne, seront abordés.

1
Le terme ‘‘objectivité’’ cité dans cette sous-section est la traduction du terme ‘‘objectivity’’ utilisé dans le
cadre des études sus indiquées. Il est à noter que toutes ces études ont mesuré l’objectivité de la fonction
d’audit interne par le rattachement fonctionnel du responsable de l’audit interne au comité d’audit. Ce
proxy est utilisé par les normes internationales de l’audit interne pour appréhender l’indépendance des
auditeurs internes au sein de l’organisation.

132
Chapitre 2

Ces trois facteurs ont été considérés par les études de Lin et al. (2011) et Pizzini et al. (2014)
comme étant les trois attributs de la fonction d’audit interne. Quant à la qualité des travaux
des auditeurs internes, elle sera abordée dans le paragraphe suivant dédié aux activités de
l’audit interne.
Les enquêtes de terrain soulignent que les auditeurs externes ont tendance à s’appuyer sur les
travaux d’audit interne lorsque l’indépendance et la compétence des auditeurs internes a été
prouvée (Desai et al. 2010 ; Brandon, 2010). A partir d’une étude expérimentale auprès de
101 auditeurs externes américains, Brown (1983) avance que l’objectivité et la compétence
des auditeurs internes constituent les principaux facteurs qui ont une influence sur la décision
des auditeurs externes d’utiliser les travaux effectués par la FAI.
En outre, les résultats de Brown (1983) suggèrent que les auditeurs externes estiment que la
formation et la certification des auditeurs internes ainsi que la taille de l’équipe, constituent
une présomption de la compétence de la FAI. Dans la même lignée, Abdelkhalik et al. (1983)
affirment que l’objectivité des auditeurs internes constitue le facteur le plus important dans la
décision du commissaire aux comptes de faire recours aux travaux de la FAI.
Selon Berry (1984), les principaux critères utilisés par l’auditeur externe pour évaluer la
qualité de l’audit interne sont : l'objectivité et la qualité du travail effectué par l'auditeur
interne. Dans cette même veine, les résultats de l’étude de Margheim (1986) révélent que la
compétence de l’auditeur interne, jumelée à la qualité de ses activités constituent le
déterminant clé de la décision des commissaires aux comptes de se fier aux travaux de l’audit
interne.
Les résultats des études menées par Messier et Schneider (1988) et Albrecht et al. (1988)
suggèrent que les auditeurs externes estiment que la compétence et l'objectivité des auditeurs
internes déterminent la décision de l’auditeur externe de recourir ou non aux travaux de
l’audit interne. Dans ce même esprit, Arnold et Ponemon (1991) montrent que l’indépendance
de l’auditeur interne, au sein de l’organisation, a un impact positif sur sa capacité à détecter et
à dénoncer les irrégularités et les fraudes.
Maletta (1993) a constaté que l'objectivité et la compétence interagissent ensemble pour
influencer la décision de recours. Les résultats de Maletta (1993) ont également souligné que
lorsque le risque inhérent est important, les auditeurs externes n’utilisent les travaux effectués
par des auditeurs internes que lorsque l'objectivité de ces derniers est jugée élevée. Ces
conclusions ont été partagées par Maletta et Kida (1993).

133
Chapitre 2

De même Brody et al. (1998) et Beasley et al. (1999) concluent que la compétence des
auditeurs internes (mesurée par l’expérience en audit et la certification professionnelle)
permet d'améliorer les procédures de contrôle interne et de détecter les fraudes et les
irrégularités. En Malaisie, les résultats de l’étude de Zain et al. (2006) révèlent une relation
positive entre les attributs de la qualité de l'audit interne (la taille de la structure d'audit interne
et le niveau d'expérience des auditeurs) et la contribution de l'audit interne dans l’audit des
états financiers.
En outre, Zain et al. (2006) trouvent que la taille de la fonction d’audit interne a un effet
positif sur l’étendue et la qualité de ses travaux. Ces résultats confirment les conclusions des
études d’Al-Twaijry et al. (2004), Felix et al. (2001) et Brody et al. (1998). Ces dernières
suggèrent que la qualité d’audit interne constitue a un effet positif sur la confiance des
auditeurs externes vis-à-vis des travaux d'audit interne.
Dans la même lignée des travaux, Gramling et al. (2004) et Ge et McVay (2005) suggèrent
que la haute direction peut améliorer la qualité de la fonction d’audit interne en augmentant
les ressources allouées à cette fonction surtout en termes de recrutement de personnel
compétent. Par ailleurs, d’autres études ont trouvé que les faiblesses de contrôle interne sont
généralement liées à une insuffisance des ressources allouées aux contrôles (Ashbaugh-Skaife
et al., 2007 ; Doyle et al., 2007a ; Ge et McVay, 2005).
Haron et al. (2004) ont conduit une étude expérimentale dans le contexte malaisien auprès de
64 auditeurs externes. Par ailleurs, ils ont conclu que la compétence et la qualité du travail
accompli par l’auditeur interne sont les deux critères que les commissaires aux comptes
considèrent dans leur décision de se fier aux travaux de l’audit interne. Les résultats de cette
étude sont cohérents avec ceux des études de Schneider (1985) et Margheim (1986).
Des interviews et des enquêtes de terrain réalisées en Arabie Saoudite (Al-Twaijry et al.,
2004) suggèrent que la confiance du commissaire aux comptes vis-à-vis des travaux de
l’auditeur interne varie en fonction de la qualité perçue de la fonction d’audit interne. Celle-ci
est déterminée à travers l'indépendance, l’étendue des travaux et la taille de la structure. Dans
une étude subséquente, Ziegenfuss et al. (2006) ont démontré l'impact positif de la
compétence des auditeurs internes (l'expérience et la certification) sur la détection des
défaillances et leurs corrections en temps opportun. A travers une enquête auprès de 108
auditeurs externes, Desai et al. (2011) ont rapporté que la confiance des CAC vis-à-vis des
travaux de l’audit interne est plus importante lorsque ces travaux sont assurés (en partie ou en
totalité) par des consultants externes. Ces derniers sont considérés par les CAC enquêtés
comme plus compétents.

134
Chapitre 2

Cependant, cette conclusion a été réfutée par Munro et Stewart (2010). En effet, les résultats
de leur étude ont trouvé que les auditeurs externes ont tendance à se fier davantage aux
travaux conduits par la fonction d’audit interne s’ils sont réalisés en interne par les auditeurs
de l’entreprise. Ce résultat s’explique par le fait que les auditeurs externes utilisent, dans
certains cas, les auditeurs internes comme des assistants pour la réalisation les contrôles de
substance qui répondent spécifiquement au risque d’anomalie significative.
Dans la même veine, Messier et al. (2011) ont affirmé que les auditeurs externes facturent des
honoraires d’audit plus importants pour les entreprises qui utilisent la FAI comme un terrain
d’entrainement ou d’apprentissage (management training ground). Ceci se justifie par le fait
que l'indépendance et l'objectivité des auditeurs internes sont compromises.
Dans une étude subséquente, Gray et Hunton (2011) sondent 142 auditeurs externes et
rapportent que la confiance des auditeurs externes vis-à-vis des travaux de la fonction d’audit
interne est plus importante lorsque la fonction d’audit interne est rattachée fonctionnellement
au comité d’audit.
Prawitt et al. (2009) ont utilisé des données collectées par l’enquête de l’IIA pour analyser
l’impact de l’efficacité de la fonction d’audit interne sur la qualité du reporting, mesurée par
la gestion des résultats. Ainsi, leurs conclusions soulignent que la mise en place d’une
fonction d’audit interne efficace, permet de limiter la gestion opportuniste du résultat. Il est à
noter que Prawitt et al. (2009) ont mesuré la qualité d’audit interne par cinq indicateurs à
savoir : l’expérience, la certification et l’indépendance des auditeurs, la fréquence de
réalisation des contrôles financiers et la taille de la fonction d’audit interne.
Lin et al. (2011) ont tenté d’analyser l’impact de certaines caractéristiques de la fonction
d’audit interne sur la divulgation des faiblesses du contrôle interne dans des organisations
soumises aux exigences de la section 404 de la loi SOX. Par conséquent, leurs résultats
indiquent que les attributs de la qualité de la fonction d’audit interne (l’indépendance, la
compétence et la taille) renforcent les contrôles internes de l’organisation.
Al Shetwi et al. (2011) ont examiné l'impact des attributs de la fonction d'audit interne sur la
qualité du reporting financier de toutes les entreprises saoudiennes cotées en 2009. Les
données ont été recueillies par le biais d'une enquête et d’une série entretiens avec un
échantillon composé de 27 auditeurs internes et de 13 CAC. Les résultats suggèrent que la
qualité de la FAI (mesurée par l’indépendance, la compétence et qualité des travaux des
auditeurs internes) n’a pas d’impact significatif sur le niveau de gestion des résultats. De plus,
cette étude révèle que les entreprises saoudiennes cotées utilisent simplement l’audit interne
pour fournir une conformité symbolique aux règlementations de la bourse.

135
Chapitre 2

En utilisant les données provenant de 57 sociétés cotées en Bourse de Téhéran de 2005 à 2009
Hajiha et Rafiee (2011) ont trouvé que deux mesures de la qualité de la fonction d’audit
interne (la compétence et l’objectivité) ont un effet réducteur sur le délai d’audit.
Dans une étude subséquente, Prawitt et al. (2012) ont montré que la qualité de la FAI -
mesurée par l’objectivité, la compétence et la taille- réduit significativement le risque de
divulguer une information comptable entachée de fraude. En revanche, les résultats de l’étude
d’Apadore et Noor (2013) suggèrent que la taille de la fonction d’audit interne est neutre en
termes de délai de réalisation de la mission d’audit légal.
Abbass et Aleqab (2013) ont analysé l’impact des caractéristiques de la fonction d’audit
interne sur les honoraires d’audit dans 78 entreprises égyptiennes. Ainsi, leurs résultats
indiquent que l’indépendance, la compétence et les diligences professionnelles des auditeurs
internes réduisent significativement les honoraires d'audit légal. Dans la même lignée des
idées, Gramling et al. (2013) ont trouvé que la compétence des auditeurs internes affecte
positivement la qualité du reporting financier.
Dans une étude plus récente, Pizzini et al. (2014) ont analysé l’impact des attributs de la
fonction d’audit interne et de sa contribution à l’audit des états financiers sur le respect des
délais d’audit. En utilisant des données provenant de 213 entreprises ayant participé aux
enquêtes de l’IIA (2003, 2004), les résultats de cette étude ont indiqué que le délai d’audit se
trouve réduit de 11.3 jours pour les entreprises dont la compétence, l’objectivité et la taille de
la FAI sont au-dessus de la médiane, (par rapport aux entreprises aux dessous de la médiane).
Ainsi, les auteurs ont suggéré que la qualité de la fonction d’audit interne réduit l’effort de
l’auditeur externe et par conséquent, le délai d’audit.
À la lumière des arguments présentés ci-dessus, il semble que les auditeurs externes ont
tendance à s’appuyer plus sur les travaux des auditeurs internes lorsque leurs compétences et
indépendance sont vérifiées. De même, il apparaît que la taille de la fonction d’audit interne
permet d’améliorer la qualité des activités d’audit interne et de réduire par conséquent,
l’étendue et la nature des travaux de l’audit externe. D’où, nous avançons que:

Hypothèse 1 : Le niveau de compétence des auditeurs internes réduit significativement le


délai d’audit.

Hypothèse 2 : L’indépendance des auditeurs internes réduit significativement le délai d’audit.

Hypothèse 3 : La taille de la fonction d’audit interne réduit significativement le délai d’audit.

136
Chapitre 2

2.2. Impact des activités de la fonction d’audit interne sur le délai d’audit

La complexité de plus en plus croissante des organisations fait que l’audit financier ne
s’inscrit plus seulement dans le cadre isolé d’une mission externe, mais dans un processus
complexe intégrant les travaux accomplis par les auditeurs internes (Piot et Kermiche, 2009).
Sous cet angle, les activités de la fonction d’audit interne constituent une source très
importante sur la base de laquelle l’auditeur externe fixe son calendrier ainsi que la nature et
l’étendue de ses travaux.
Les recherches empiriques sur ces axes ont d’abord fait l’objet d’enquêtes ou d’entretiens
visant à analyser l’impact de la qualité des travaux effectués par la FAI sur la décision de
l’auditeur externe de recourir à ces travaux (Brown et Karan 1986; Schneider 1985). Ce n’est
que récemment que se sont développées les études analysant l’impact de la pertinence des
activités d’audit interne sur la qualité du reporting financier (Pizzini et al., 2014 ; Lin et al.,
2011 ; Prawitt et al., 2009). Par ailleurs, les activités de la fonction d’audit interne ont été
énumérées par la norme internationale d’audit ISA 610. Cette dernière énonce que les travaux
d’audit interne couvrent : l’évaluation des processus de gouvernance, du management des
risques et de contrôle. En effet, la fonction d’audit interne procède à l’évaluation de la
conception, la mise en œuvre et l'efficacité des objectifs, des programmes et des activités de
l'organisation. En outre, la fonction d’audit interne peut aider l’entreprise en identifiant et en
évaluant les risques auxquels elle est exposée tout en participant à l’amélioration des systèmes
de gestion des risques et du contrôle interne.
Les normes d’audit externe prévoient, également, que dans la détermination de l’opportunité
et de l’étendue de l’utilisation des travaux de la FAI, les auditeurs externes doivent évaluer la
nature et l’étendue des travaux spécifiques réalisés, ou à réaliser, par les auditeurs internes
ainsi que les possibilités de coordination avec ces professionnels. Dans ce cadre, l’IIA (2008)
et l’AICPA (1991) suggèrent que les facteurs suivants sont pertinents pour le processus de
reporting financier: (1) l'utilisation des techniques d'assurance-qualité, (2) l'intégration des
processus de reporting financier dans le périmètre de l'audit, (3) la communication des
résultats des missions d’audit interne, (4) le suivi des problèmes de contrôle préalablement
identifiés, et (5) la coordination avec les auditeurs externes.

137
Chapitre 2

2.2.1. La fréquence d’utilisation des techniques d'assurance et d’amélioration-qualité

A l’instar de l’étude de Pizzini et al. (2014), nous postulons que les techniques de contrôle
d’assurance et d'amélioration qualité incluent les techniques d'assurance-qualité, la notation et
la communication des résultats d’audit interne et le suivi des problèmes de contrôle.

2.2.1.1. L’utilisation des techniques d'assurance-qualité

Les normes internationales de l'audit interne se composent des normes de qualification et des
normes de fonctionnement. Les normes de qualification énoncent les caractéristiques que
doivent présenter les organisations et les personnes accomplissant des missions d'audit
interne. De plus, elles incluent l'indépendance-objectivité, la compétence, la diligence
professionnelle et les techniques d'assurance et d’amélioration de la qualité.
En revanche, les normes de fonctionnement décrivent la nature des missions d'audit interne et
définissent des critères de qualité permettant de mesurer la performance des services fournis.
Ces normes de fonctionnement se préoccupent également de la nature et de la qualité des
activités de la FAI. Prises ensemble, les normes de fonctionnement comprennent la gestion
des activités de l'audit interne, la nature des travaux d’audit interne, la planification,
l’exécution, la communication des résultats et le suivi des recommandations.
Par ailleurs, l’exigence du programme d'assurance et d'amélioration qualité a été prévue par la
norme 1300 de l’IIA. Selon cette norme, le responsable de l'audit interne doit élaborer et tenir
à jour un programme d'assurance et d'amélioration qualité portant sur tous les aspects de
l'audit interne. Ce programme est conçu de façon à évaluer la conformité des pratiques
utilisées avec la définition de l’audit interne et les normes internationales ainsi que le respect
du code de déontologie par les auditeurs internes. En outre, il permet de s'assurer que les
travaux accomplis par les auditeurs internes sont à la fois efficaces et appropriés (IFACI,
2013a).
Sur le plan académique, les travaux de Schneider (1984, 1985) et de Brown et Karan (1986)
soulignent que les auditeurs externes accordent plus d’importance à l’évaluation de la qualité
des travaux effectués par les auditeurs internes par rapport à leur objectivité et leur
compétence. En l’espèce, le programme d'assurance et d'amélioration qualité fournit une
garantie sur l’efficacité et l’adéquation des travaux d’audit interne. A ce titre, les résultats de
l’étude de Lin et al. (2011) attestent que la fréquence d’utilisation des techniques d'assurance
qualité contribue à prévenir l'apparition des faiblesses significatives du contrôle interne.

138
Chapitre 2

Cette conclusion n’a pas été confirmée par l’étude de Johl et al. (2013) qui a montré que
l’utilisation des techniques d’assurance qualité ne permet pas d’endiguer les pratiques de
gestion opportuniste des chiffres comptables. En revanche, Pizzini et al. (2014) ont trouvé que
la fréquence d’utilisation des techniques d’assurance réduit significativement le délai d’audit
des entreprises américaines. Il est à noter, à ce niveau que les techniques d’assurance - qualité
utilisées dans le cadre des études de Pizzini et al. (2014) et Lin et al. (2011) sont les
suivantes : la supervision directe, l’examen indépendant des documents de travail, le feedback
des unités auditées, la double revue des travaux d’audit interne, l’utilisation des checklists et
la participation de la direction.

2.2.1.2. La communication des résultats des missions d’audit interne

La norme internationale d’audit interne 2400 – Communication des résultats recommande que
les auditeurs internes doivent communiquer les résultats des missions. Cette communication
doit inclure les objectifs et le champ de la mission, ainsi que les conclusions, les
recommandations et les plans d'actions. Les opinions figurant dans le rapport d’audit interne
peuvent être formulées sous forme d’échelle de notation1, de conclusions ou de toute autre
description des résultats2. A ce titre, l’IIA (2009b) fournit les lignes directrices de la pratique
de notation.
Sur le plan académique, les résultats de l'étude de Powell et al. (1992) suggèrent que le
respect des normes professionnelles est l'un des critères majeurs affectant la qualité de l'audit
interne. De même, Morris (1978) suggère que l'auditeur interne doit communiquer les lacunes
détectées aux responsables des différentes fonctions. A l’issue de ces discussions, l’auditeur
interne doit établir une synthèse, tout en tenant compte des opinions et des propositions des
différents services audités. Dans ce cadre, Anderson et Chambers (2006) affirment que la
notation des missions d’audit interne est actuellement conçue comme une bonne pratique.
Cette technique pousse les gestionnaires à mettre en place des contrôles adéquats afin d’éviter
une mauvaise note. La notation des missions d’audit permet également de prévenir l'existence
de problèmes de contrôle et aide par conséquent, les dirigeants, le comité d’audit et les
auditeurs externes à mettre en œuvre l'approche fondée sur les risques.

1
Parmi les exemples courants d'un système de notation, nous citons l'utilisation d'un code de couleur
(rouge-jaune-vert) ou l'utilisation d'une échelle de notation (de 1 à 4).
2
Selon la norme 2400 de l’IIA, l’émission d’une opinion globale doit prendre en compte les attentes de la
direction générale, du conseil d’administration et des autres parties prenantes. Elle doit également
s’appuyer sur une information suffisante, fiable, pertinente et utile. De plus, Les causes de la formulation
d’une opinion globale défavorable doivent être explicitées.

139
Chapitre 2

Dans une étude subséquente, Schneider et Church (2008) ont étudié l'impact de la fonction
d'audit interne sur la décision d'octroi de crédit. Leurs résultats révèlent que les investisseurs
s'intéressent en particulier à la qualité du système de contrôle interne telle qu’évaluée par la
fonction audit interne. Ainsi, la communication d’une note positive sur la qualité du contrôle
interne, dans le cadre du rapport de l'audit interne, constitue un déterminant important de la
décision d'octroi de crédits. De leur côté, Wright et Ashton (1989) et encore Hogan et Wilkins
(2008) ont affirmé que la notation des missions d’audit interne améliore l'évaluation du
risques d'anomalies significatives et facilite l'allocation appropriée des ressources d’audit dans
l'évaluation des systèmes de contrôle.
Dans cette même lignée d’idées, Haron et al. (2004), ont suggéré que les travaux de l'auditeur
interne ont le potentiel de réduire le calendrier des travaux de l’auditeur externe, et par
conséquent, de raccourcir les délais d’audit.
Holt et DeZoort (2009) ont trouvé que la confiance des investisseurs vis-à-vis de la qualité du
reporting s'accroît lorsqu’ils ont accès aux rapports d’audit interne. En effet, les synthèses et
les notes sur les risques et sur la qualité des contrôles figurant dans les rapports d’audit interne
constituent une mesure fiable de la performance réelle de l'entreprise. Lin et al. (2011)
confirment ce qui a été attesté par Holt et DeZoort (2009) en soulignant que l’émission d’une
note au niveau du rapport d’audit interne contribue à mieux cerner les faiblesses de contrôle
interne.

2.2.1.3. Le suivi des problèmes de contrôle

La norme 2500 de l’IIA- Surveillance des actions de progrès suggère que le responsable de
l'audit interne doit mettre en place un processus de suivi permettant de surveiller la suite
donnée aux résultats des missions et de garantir que les mesures correctives ont été
effectivement prises par le management (IFACI, 2013a). En effet, les procédures de suivi
peuvent réduire la probabilité d’apparition des faiblesses significatives de contrôle de deux
manières. D’abord, les procédures de suivi poussent la direction à corriger les problèmes de
contrôle moins sévères, les empêchant ainsi de devenir des faiblesses importantes.
Ensuite, lorsque l’auditeur externe parvient à détecter une faiblesse significative de contrôle,
avant la clôture de l’exercice, la direction peut éviter de la divulguer si elle serait en mesure
de résoudre le problème y afférent avant la publication du rapport sur le contrôle interne (Lin
et al., 2011). Or pour que les recommandations de l’audit interne acquièrent plus d'importance
au sein de l'entreprise, il faudrait que les travaux de la FAI bénéficient de l’appui de la
direction et de la coopération des unités auditées (Roussy, 2012).

140
Chapitre 2

Ceci peut se faire à travers la valorisation des activités d’audit interne et le suivi des
propositions émises dans le cadre du rapport d’audit interne (Noubigh, 2014). Dans cette
même lignée, Schneider (1984) a souligné que les auditeurs externes considèrent la qualité
des activités de la FAI comme étant le facteur le plus important influençant la décision de se
fier au travail effectué par l’auditeur interne. Dans le même esprit, Mihret et Yismaw (2007)
voient que les défaillances détectées et les recommandations formulées par la FAI ne peuvent
être importantes que losqu’une procédure de suivi a été mise en place pour évaluer la
concrétisation de ces recommandations.
Dans une étude subséquente, Coram et al. (2008) affirment que les procédures de contrôle
mises en place et évaluées par les auditeurs internes, ont un impact positif la qualité du
reporting financier. Arena et Azzone (2009) rajoutent que le rapport d’audit interne doit
prévoir des recommandations afin de maîtriser les risques décelés. De surcroît, la fonction
d’audit interne doit persuader les dirigeants de l'importance de la concrétisation de ses
propositions.
Dans une étude relativement plus récente, Lin et al. (2011) ont analysé le lien entre la fonction
d’audit interne et la divulgation des faiblesses des procédures de contrôle en utilisant les
données recueillies par l’enquête de l’IIA. Par ailleurs, les résultats de cette étude révèlent que
la mise en place d’une procédure de suivi des problèmes de contrôle interne contribue à la
prévention de l'apparition des faiblesses significatives. Par conséquent, Lin et al. (2011) ont
expliqué ce résultat par le fait que ces activités augmentent l'efficacité du processus de
conformité à la section 404 de la loi SOX en facilitant l'évaluation des risques conformément
aux recommandations de la SEC (2007) et du PCAOB (2005, 2007).
A travers son étude menée dans le contexte japonais, Uemura (2012) suggère que la qualité
des états financiers est intimement liée à la qualité des procédures de contrôle interne. De fait,
si les procédures permettent de détecter, de suivre et de corriger les défaillances du contrôle
interne, la qualité de l'information financière se trouve améliorée.
Dans une étude plus récente, Pizzini et al. (2014) ont trouvé que le délai d’audit se trouve
réduit de 11.3 jours pour les entreprises dans lesquelles la fréquence d’utilisation des
techniques d’assurance et d’amélioration qualité est au-dessus de la médiane. Les techniques
avancées par Pizzini et al. (2014) sont : la notation des missions d’audit interne, la mise en
place de procédure de suivi des recommandations du responsable de l’audit interne et les
techniques individuelles d’assurance qualité.

141
Chapitre 2

Prises ensemble, les études portant sur l’impact des activités de la fonction d’audit interne sur
la qualité du reporting partagent le même constat. De fait, la prise en compte des travaux de
la FAI par les auditeurs externes dépend de la nature et de la qualité de ses activités
(utilisation des techniques d’assurance qualité, communication et notation des résultats et
suivi de la concrétisation des recommandations). Ces activités ont un impact négatif sur le
délai d’audit, étant donné, que la confiance des CAC vis-à-vis des activités d’audit interne
réduit le calendrier, la nature et l’étendue de leurs travaux. Compte tenu de ces différents
arguments, l’hypothèse suivante est formulée :

Hypothèse 4 : La fréquence d’utilisation des techniques de contrôle d’assurance et


d'amélioration qualité réduit significativement le délai d’audit.

2.2.2. La fréquence de réalisation des contrôles financiers par la fonction d'audit interne

L’audit financier constitue un sous ensemble important des activités de la fonction d’audit
interne dans une entreprise. A ce titre, le rapport de la commission Treadway (1987) avance
que les auditeurs internes possèdent des connaissances approfondies de nombreux aspects liés
aux activités de l'entité. Ainsi, ces professionnels sont capables de prévenir et de détecter
convenablement les fraudes et les irrégularités ; ce qui tend à réduire les coûts associés à leurs
missions (Church et al., 1998).
Sur le plan académique, plusieurs études ont fait recours aux tests analytiques pour examiner
la contribution des activités l’audit interne dans la détection des irrégularités. Church et al.
(2001) démontrent que les auditeurs internes sont sensibles aux facteurs qui peuvent conduire
à une information financière frauduleuse. En l’espèce, les auditeurs internes tendent à
concevoir des tests spécifiques ; ce qui augmente la probabilité de détection des fraudes.
D’autres études comme celles de James (2003), Swanger et Chewning (2001) et encore Lowe
et al. (1999) avancent que l'implication de la fonction d'audit interne dans les contrôles
financiers affecte les perceptions des parties prenantes quant à la fiabilité du reporting.
Prises ensemble, ces études expérimentales suggèrent que l'audit interne contribue à atténuer
les politiques comptables dites agressives qui ont pour effet de surévaluer les résultats publiés.
Par conséquent, une plus grande implication de la fonction d’audit interne dans le processus
du reporting apparaît comme un facteur déterminant de la qualité des états financiers en
réduisant la probabilité que des erreurs intentionnelles ou non intentionnelles se produisent
(DeFond et Jiambalvo, 1991).

142
Chapitre 2

Dans une étude plus récente, Asare et al. (2008) montrent que les auditeurs internes ont
tendance à augmenter les heures de travail lorsque le risque de fraude au niveau des états
financiers est important. Zain et al. (2006) suggèrent que l’implication des auditeurs internes
dans la réalisation des contrôles financiers libère le calendrier des auditeurs externes en leur
permettant de focaliser leurs efforts d’audit sur les zones auditées par la fonction d'audit
interne.
Dans la même veine, Brown et Pinello (2007) affirment que les activités de contrôle financier
conduites par la FAI, peuvent inciter les dirigeants à prendre des mesures préventives par
anticipation aux remarques potentielles des auditeurs internes.
Dans une étude subséquente, Prawitt et al. (2009) soulignent que les entreprises américaines
qui ont manqué les prévisions des analystes financiers, sont celles dont la FAI consacre plus
de temps dans les contrôles financiers par rapport aux autres entreprises de l’échantillon.
Les conclusions de l’étude de Ho et Hutchinson (2010), menée dans le contexte de Hong
Kong, montrent que les auditeurs externes ont tendance à se fier aux travaux de la FAI et
proposent ainsi, des honoraires réduits. Les auteurs ont également conclu que les honoraires
d'audit externe sont négativement associés à la taille de la fonction de l'audit interne et à la
fréquence de réalisation des contrôles financiers par les auditeurs internes.
Gras-Gil et al. (2012) ont examiné la relation entre la fonction d’audit interne et la qualité de
l’information financière divulguée par un échantillon de 47 banques espagnoles. Leurs
résultats indiquent que l’implication de l'audit interne dans l’audit financier a un impact
positif sur la qualité du reporting mesurée par l’opinion d’audit légal.
De même Lin et al. (2011) ont trouvé que la divulgation des faiblesses de contrôle interne a
tendance à baisser avec la fréquence de réalisation des contrôles financiers par les auditeurs
internes.
Dans une étude subséquente Pizzini et al. (2014) ont trouvé que le délai d’audit se trouve
réduit de 11.3 jours pour les entreprises dans lesquelles de réalisation des contrôles financiers,
dans le cadre des missions d’audit interne est au-dessus de la médiane.
A la lumière des résultats des études antérieures, nous formulons l’hypothèse suivante :

Hypothèse 5 : La fréquence de réalisation des contrôles financiers, dans le cadre des missions
d’audit interne, réduit significativement le délai d’audit.

143
Chapitre 2

2.2.3. Coordination entre l’audit interne et l’audit externe

L’audit externe, étant une fonction indépendante de l’entreprise, est chargée d’exprimer une
opinion motivée selon laquelle les états financiers sont sincères et réguliers dans leurs aspects
significatifs, conformément au référentiel comptable identifié. Dans le cadre de la démarche
d’audit, l’auditeur externe est amené à prendre connaissance de la fonction d’audit interne.
Sur la base de cette connaissance, il évalue le niveau de confiance à accorder au travail
effectué par les auditeurs internes afin d’orienter sa mission. A ce titre, les normes d'audit
internes et d’audit externe encouragent les auditeurs internes et externes de coordonner leurs
efforts en matière d'audit des états financiers.
La norme 2050 de l’IIA suggère que le responsable de l'audit interne devrait partager ses
informations et coordonner ses activités avec les autres prestataires internes et externes
d'assurance et de conseil et ce dans le but d’assurer une couverture adéquate et d’éviter les
doubles emplois. En ce sens, les travaux d’audit interne peuvent être utilisés pour asseoir le
jugement de l’auditeur externe (Ammar, 2007). En revanche, une compréhension mutuelle
préalable des techniques et des méthodes de coordination est nécessaire pour que la synergie
souhaitée ait lieu. A ce titre, la norme ISA 610 de l’IFAC suggère que la communication entre
les auditeurs externes et les auditeurs internes peut être plus efficace lorsque ces derniers sont
libres de communiquer ouvertement avec les auditeurs externes, et que:
- des entretiens ont lieu à intervalles appropriés pendant la période;
- l’auditeur externe informe la fonction d’audit interne des questions importantes qui
sont susceptibles d’avoir une incidence sur la fonction ;
- l’auditeur externe est avisé des rapports pertinents de la fonction d’audit interne et
peut les consulter, et il est informé de toutes les questions importantes ayant retenu
l’attention de la fonction.
Aux Etats-Unis, la norme américaine d'audit externe SAS N° 65 décrit la nature de cette
relation et suggère des moyens spécifiques à l'aide de laquelle l'auditeur externe peut
améliorer l'efficacité et en faisant usage du travail des auditeurs internes. Selon la norme
susmentionnée, la collaboration de l’audit interne avec d'audit externe pourrait prendre
plusieurs formes : (1) une coordination au niveau des plans d’audit ; (2) l’audit interne
effectue des travaux à la demande de l’audit externe ; (3) le personnel de l’audit interne
pourrait être prêté à l’audit externe ; (4) procéder à la vérification conjointe complète ou
partielle des lieux, des produits ou des fonctions ; (5) organiser des séances conjointes de
planification ; (6) procéder des sessions conjointes de contrôle et d’évaluation des risques.

144
Chapitre 2

Il est à noter que la norme SAS N°65 A été remplacer den décembre 2014 par la norme SAS
128. Celle-ci a convergé considérablement vers la norme ISA 610, en présentant dans son
paragraphe 30 des modalités de coordination similaires à celles préconisées par la norme de
l’IFAC susmentionnée.
Sur le plan académique, les recherches analysant l’interaction entre l’audit interne et l’audit
externe sont nombreuses. Haron et al. (2004) et Schneider (2009) indiquent que la
coordination entre l’audit interne et l’audit externe permet aux auditeurs internes de bénéficier
de l'expertise et des savoir-faire des auditeurs externes. Toutefois, les résultats de l’enquête
menée par Al- Twaijry et al. (2004) auprès d’un échantillon d’auditeurs externes en Arabie-
Saoudite suggèrent que la coordination avec les auditeurs internes dépend de la qualité de leur
fonction. Celle-ci est perçue essentiellement à travers l’indépendance, la compétence et la
qualité des travaux des auditeurs internes.
Bertin et Godowski (2010) et Felix et al. (1998) affirment que la coordination entre les
auditeurs internes et les auditeurs externes représente un moyen de rendre le processus d’audit
global plus efficace et plus efficient. Dans la même veine, Felix et al. (2001), Haron et al.
(2004) et Gramling et al. (1999) suggèrent que la coordination audit interne - audit externe
permet d’abaisser le montant des honoraires versés aux auditeurs externes. Par conséquent,
cette coordination permet de réaliser des économies de coût de l’audit externe, par rapport à
une situation où l’audit interne et l’audit externe travaillent de manière séparée (Saidin, 2014 ;
Prawitt et al., 2011 ; Arena et Azzone, 2009; Haron et al., 2004 ; Al- Twaijry et al., 2004;
Goodwin, 2003).
Dans la même lignée des travaux, les résultats des études Wang et Fargher (2012), Paape
(2007), Krishnamoorthy (2001), Gramling et al. (1999) et Maletta (1993) indiquent que le
degré élevé de coordination entre l'audit interne et l’audit externe peut améliorer l'efficacité de
l'audit externe, conduisant ainsi à l'amélioration de la qualité de l'information financière. Dans
ce cadre, l’intervention des auditeurs externes étant une composante majeure du processus de
certification des comptes, le délai d’audit représente alors un enjeu important (Piot, 2008). Or
comme le souligne McDaniel (1990), la coordination entre l’auditeur externe et l’auditeur
interne réduit la pression du temps sur l’auditeur externe, ce qui accroit l'efficacité des travaux
d'audit. Dans ce même esprit, Paape (2007) affirme qu’il est dans le meilleur intérêt des
auditeurs internes et des auditeurs externes de coordonner ensemble afin de renforcer la
qualité de leurs travaux et de réduire les coûts d’audit.

145
Chapitre 2

Plus concrètement, en utilisant de manière appropriée les travaux de la fonction d’audit


interne, l’auditeur externe peut atteindre les objectifs de l'audit sans duplication des efforts
dans les zones à faible risque, et est également mieux en mesure de se concentrer sur les zones
à risque élevé.
Zain et al. (2006) indiquent que la coordination entre les auditeurs internes et externes peut
prendre deux formes. La première approche consiste à utiliser les auditeurs internes comme
assistants placés sous la supervision directe de l'auditeur externe. La deuxième forme consiste
à s'appuyer sur les travaux pertinents effectués par des auditeurs internes. Pour y parvenir, les
deux parties peuvent établir un plan commun d’intervention afin de minimiser les
dérangements causés par les deux audits et d’éviter, autant que faire se peut, les visites
successives dans les mêmes services (Ammar, 2007).
Plus loin, les auditeurs internes et externes devraient être en mesure d'accéder aux documents,
rapports, plans et programmes de chacun pour éviter toute duplication de travail. (Al- Twaijry
et al., 2004 ; Arena et Azzone 2009 ; Goodwin, 2003). Ceci confirme ce qui a été attesté par
Prawitt et al. (2011) qui ont trouvé que l’assistance directe des auditeurs internes aux
auditeurs externes réduit les honoraires d'audit légal. Dans cette même veine, Lin et al. (2011)
ont trouvé que les entreprises sont beaucoup plus susceptibles de divulguer des faiblesses du
contrôle interne lorsque les auditeurs internes coordonner leurs activités d’audit avec les
auditeurs externes.
Dans une étude subséquente, Abbott et al. (2012a) ont examiné l’effet de la coordination entre
les auditeurs internes et les auditeurs externes sur la qualité du reporting mesurée par le délai
d’audit. Ainsi, leurs résultats révèlent que l’utilisation des auditeurs internes comme assistants
des auditeurs externes réduit significativement le délai d’audit.
Ce résultat a été confirmé par Pizzini et al. (2014) qui ont trouvé que le délai de signature du
rapport d’audit est significativement plus court (trois à cinq jours) lorsque les auditeurs
internes contribuent à l'audit des états financiers en effectuant des travaux indépendants. En
revanche, l’assistance directe de la fonction d’audit interne à l’auditeur externe est neutre en
termes de délai de réalisation de la mission.
Dans la même lignée, Abu Azza (2012) affirme que la coordination permet aux auditeurs
externes de réduire le calendrier, la nature et l’étendue de leurs travaux ; et permet aux
auditeurs internes d’obtenir des informations importantes sur l'évaluation et la maîtrise des
risques.

146
Chapitre 2

A partir d’une enquête conduite auprès de 134 responsables d’audit internes appartenant aux
entreprises de l’indice Fortune 1000, Abbott et al. (2012b) ont trouvé que l’assistance des
auditeurs internes aux auditeurs externes réduit les honoraires d'audit légal. Les auteurs ont
également conclu que la réduction des honoraires d’audit est plus prononcée lorsque
l’assistance est fournie par une fonction d’audit interne externalisée et disposant de ressources
importantes.
Sur la base des conclusions des études antérieures, nous nous attendons à ce qu'une meilleure
coordination entre les auditeurs internes et externes réduit le délai d’audit. Ainsi nous
avançons l’hypothèse suivante:

Hypothèse 6 : La coordination entre les auditeurs internes et les auditeurs externes réduit
significativement le délai d’audit.

Figure 2.4-Impact des caractéristiques de l’audit interne sur le délai d’audit : cadre conceptuel

Les attributs de la fonction d’audit interne


Le niveau de compétence des auditeurs
internes (H.1)
L’indépendance des auditeurs internes (H.2) Délai d’audit
La taille de la fonction d’audit interne (H.3)

Les activités de la fonction d’audit interne


La fréquence d’utilisation des techniques de
contrôle et d’assurance et d'amélioration-
qualité (H.4)
La fréquence de la réalisation des contrôles
financiers (H.5)
La coordination entre les auditeurs internes
les auditeurs externes (H.6)

147
Chapitre 2

Section 4. L’impact des critères d’efficacité du comité d’audit sur la qualité


du reporting financier

La raison d’être de la gouvernance d’entreprise émane de l’existence de problèmes d’agence


dus à la séparation entre la propriété et le management des entreprises qui font appel public à
l’épargne (Jensen et Meckling, 1976; Fama et Jensen, 1983). La concrétisation de ses
objectifs se manifeste à travers un nombre de mécanismes de contrôle (Klibi, 2015). Dans ce
cadre, la mise en place d’un comité d’audit est souvent perçue comme capitale (Gendron et
Bédard, 2006; Cohen et al., 2004; Beasley et Salterio, 2001).
Or, au cours des vingt dernières années, une succession de scandales financiers a nourri les
débats sur l’efficacité des comités d’audit et leur contribution dans le processus de
gouvernance d’entreprise. Cette atmosphère de changement et cette volonté d’amélioration
ont conduit à la production de nouveaux textes réglementaires appuyés par les rapports des
groupes de travail sur la bonne gouvernance (Combined Code, 2008 ; SOX, 2002; BRC,
1999), cherchant explicitement à rendre les comités d’audit plus efficaces pour accroître la
qualité du reporting et maintenir la confiance des marchés financiers (Beasley et al., 2009).
Dès lors, plusieurs travaux se sont concentrés sur les facteurs explicatifs de la désignation
d’un comité d’audit ; en revanche, d’autres études ont essayé d’approcher l’efficacité au
moyen d’indicateurs.
Comme le soulignent Piot et Kermiche (2009) et Ghafran et O’sullivan (2012), la très grande
majorité de ces études concernent le contexte étatsunien, en raison vraisemblablement du
cadre réglementaire contraignant et de l’appui institutionnel. Par ailleurs, ces ‘‘nouvelles’’
recherches (Compernolle, 2011) se sont employées, d’une part, à déterminer les
caractéristiques qui rendent ces comités d’audit efficaces et, d’autre part, à vérifier les
corrélations entre des indicateurs et des déterminants d’efficacité. Les résultats de ces travaux
seront ensuite présentés.

1. De l’efficacité du comité d’audit

Le comité d’audit joue le rôle d’arbitre entre l’auditeur et la direction lors de la négociation du
rapport d’audit et plus généralement dans les situations conflictuelles caractérisées par une
forte asymétrie informationnelle (Klein, 2006). Concrètement, le rôle du comité d’audit est de
superviser la qualité du contrôle interne, identifier et le suivre des risques et in fine,
coordonner les diligences d’auditeurs internes et externes.

148
Chapitre 2

Dans ce cadre, Prat dit Hauret et Komarev (2005) considèrent que les membres du comité
d’audit sont chargés du contrôle de tous les aspects liés au processus du reporting. Sous
l’angle de la théorie de l’agence, le comité d’audit constitue un mécanisme de gouvernance
qui a besoin de fonctionner efficacement afin de limiter les problèmes de conflits d'intérêt
éventuels entre dirigeants et propriétaires (Lary et Taylor, 2012 ; Abbott et al., 2000; Jensen
et Meckling, 1976). A ce titre, Ainsi, plusieurs études se sont efforcées à déterminer quels
critères rendent ces comités d’audit efficaces. Ces travaux ont tenté également, d’appréhender
l’efficacité des comités d’audit au moyen d’indicateurs.
McMullen (1996) a présenté la première étude portant sur les indicateurs d’efficacité des
comités d’audit. L’objectif de cette étude est d’approcher empiriquement l’efficacité du
comité d’audit en mobilisant cinq indicateurs, à savoir: (1) l’absence d’actions en justice par
les actionnaires suite à la détection d’un reporting financier frauduleux ; (2) l’absence de
poursuites par la SEC pour violation des principes comptables; l’absence d’actes illégaux
perpétrés par l’entreprise ; (3) l’absence des corrections de résultats après la clôture de
l’exercice comptable et ; (4) l’absence de changement de l’auditeur suite à un conflit avec la
direction. Dans une étude subséquente, DeZoort et al. (2002) ont présenté une revue
exhaustive des travaux antérieurs ayant analysé les critères d’efficacité du comité d’audit.
A partir de cette revue, DeZoort et al. (2002, p.41) suggèrent que ‘‘le comité d'audit efficace
est composé de membres qualifiés et bien informés, avec une majorité de membres
indépendants, disposant de l'autorité et des ressources nécessaires pour protéger les intérêts
des parties prenantes tout en assurant la fiabilité du reporting financier, du contrôle interne
et du management des risques à travers une surveillance diligente’’. Il en ressort donc, que
l’efficacité du comité d’audit est liée à sa composition, son autorité, les ressources dont il
dispose et les diligences qu’il mène.
Figure 2.5 - Déterminants de l’efficacité du comité d’audit
Source : (DeZoort et al., 2002)

Output Efficacité du comité d’audit

Processus
Diligences

Composition Ressources
Autorité
- Expertise financière Accès au management,
Input -Responsabilités
- Indépendance aux auditeurs internes et
- Influence
externes

149
Chapitre 2

2. L’impact des critères d’efficacité du comité d’audit sur le délai d’audit : Revue de la
littérature et développement des hypothèses

Alors que l’étude de DeZoort et al. (2002) se penche sur les déterminants de l’efficacité du
comité d’audit, un certain nombre de travaux s’organisent autour des les différentes facettes
de l’efficacité des comités d’audit (Bédard et Gendron, 2010 ; Piot et Kermiche, 2009; Turley
et Zaman, 2004a). Dans ce cadre, Piot et Kermiche (2009) proposent une revue des études
empiriques analysant d’un côté les critères d’efficacité et de l’autre côté, leur impact sur la
qualité de l’information financière ainsi que leur contribution dans les processus d’audit
interne et d’audit externe.
Dans une étude plus récente, Bédard et Gendron (2010) reprennent les critères d’efficacité des
comités d’audit proposés par DeZoort et al. (2002) et recensent les travaux considérant la
relation entre ces critères et un ou plusieurs indicateurs d’efficacité. De surcroît, ces études
testent essentiellement l’impact de l’indépendance, l’expertise financière et la taille des
comités d’audit sur la qualité du reporting. A ce titre, Compernolle (2011) souligne que les
critères d’efficacité liés à l’autorité et à la fréquence de réunions des comités d’audit ont fait
l’objet d’une moins grande attention, étant donné que ces déterminants sont d’un accès moins
direct, et aussi de nature essentiellement qualitative et donc moins bien quantifiable.

2.1. Autorité du comité d’audit

Les textes réglementaires et les rapports des groupes de travail en matière de bonne
gouvernance qui synthétisent les recommandations sur les comités d’audit ne précisent que
très peu les missions qui sont spécifiquement assignées aux dits comités. A ce titre, Wolnizer
(1995) et Spira (1999a) considèrent que les missions assignées aux comités d’audit, par les
textes normatifs de gouvernance, sont à la fois vagues et floues. Par exemple, la loi SOX
(2002, les sections 202 et 301) stipule que le comité d'audit est chargé de
- pré-approuver tout service fourni par l’auditeur indépendant (section 202) ;
- sélectionner l’auditeur externe, fixer ses honoraires, superviser sa mission, arbitrer tout
conflit avec la direction, suivre tout problème ou toute difficulté liée à l’audit ainsi
que les réponses de la direction sur ces problèmes posés (section 301) ;
- mettre en place des procédures visant à permettre la soumission confidentielle par les
employés, des points qui semblent problématiques sur le plan de la comptabilité ou de
l’audit (section 301).

150
Chapitre 2

En Tunisie et en vertu de l’article 256 bis du code des sociétés commerciales, le comité
d’audit veille au respect par la société de la mise en place de systèmes de contrôle interne
performant et à s’assurer de la fiabilité de l’information financière et du respect des
dispositions légales et réglementaires applicables. En outre, le comité assure le suivi des
travaux des organes de contrôle de la société, propose la nomination du ou des commissaires
aux comptes et agrée la désignation des auditeurs internes.
Pour faciliter la conduite de ces missions, le comité d’audit doit communiquer régulièrement
avec les auditeurs internes et externes afin de s'assurer que les contrôles appropriés sont en
place. De plus, le comité d’audit doit être doté de l’autorité nécessaire (Bohm et al., 2013 ;
Turley et Zaman, 2007). A ce titre, Turley et Zaman (2007) suggèrent que l’autorité du comité
d’audit lui confère plus de responsabilités. Ceci est de nature à accroitre l’efficacité de son
fonctionnement. De même, DeZoort et al. (2002) identifient l’autorité comme un des moyens
à la disposition des administrateurs du comité d’audit pour remplir efficacement son rôle.
Or, le comité tient son autorité de la charte fixant son pouvoir et ses domaines d’intervention
(DeZoort et al., 2002 ; Mohamad et Sori, 2001). Cette charte formelle ne fournit pas
seulement des directives aux membres quant à leurs responsabilités, mais constitue également,
une source de ‘‘ pouvoir’’ pour le comité d’audit (Bedard et al., 2004, p. 18). Cette charte doit
être délibérée et acceptée par le conseil d'administration et réévaluée périodiquement (Ika et
Ghazali, 2012). De plus, la diffusion de la charte du comité d’audit permet aux actionnaires
d’apprécier le rôle et les responsabilités du comité (De Ménonville, 2009).
Aux Etats-Unis par exemple, le BRC (1999) impose l’existence d’une charte pour les comités
d’audit de toute société cotée. Cette charte, approuvée par le conseil d’administration, doit
préciser les responsabilités du comité d’audit, sa composition et définit sa relation avec la
direction. De plus, cette charte devrait être publiée au moins une fois tous les trois années.
Ainsi, il semble que la charte de fonctionnement ne fournit pas uniquement des orientations
aux membres quant à leurs tâches, mais constitue, également, une source d’autorité explicite
pour le comité d’audit.
Sur le plan académique, les études antérieures portant sur la contribution de l’autorité du
comité à son efficacité, sont rares (Ika et Ghazali, 2012 ; DeZoort et al., 2002). Kalbers et
Fogarty (1993) ont constaté qu'une charte écrite fixant les responsabilités du comité d’audit
détermine son pouvoir et accroit son efficacité perçue. Dans une étude subséquente, Carcello
et al. (2002) ont révélé que les comités d’audit ont tendance à divulguer des informations
relatives à l'examen et à la discussion des états financiers avec la direction.

151
Chapitre 2

De surcroît, leurs résultats montrent que cette divulgation volontaire des activités du comité
d’audit est plus fréquente dans les établissements de crédit, les sociétés cotées à la bourse de
New York ainsi que les sociétés avec des comités d’audit composés de membres
indépendants. DeZoort et al. (2002) ont affirmé que la mise en place d’une charte formelle du
comité d’audit permet aux membres dudit comité d’avoir une certaine autorité facilitant la
prise de décision.
De plus, elle leur aide à se concentrer sur leurs responsabilités spécifiques (poser des
questions aux commissaires aux comptes, aux auditeurs internes, avoir accès aux documents
pertinents). Dans une étude subséquente, Bedard et al. (2004) ont constaté que la présence
d'un mandat clair définissant les responsabilités du comité d’audit permet de diminuer la
probabilité de la gestion agressive des résultats.
Dans la même lignée des travaux, Abbott et al. (2007) ont rapporté que l’inscription des
responsabilités du comité d’audit dans les chartes contribue à l’efficacité du comité.
Concrètement, leurs résultats montrent qu’un comité d’audit efficace au sens du BRC réduit le
taux d’externalisation des activités d’audit interne. De ce fait, l’efficacité du comité d’audit
permet de lutter contre la dépendance économique de l’auditeur externe.
Sur la base de ce qui précède, il paraît que l'autorité du comité d’audit (la fixation du pouvoir
du comité par une charte) permet d’améliorer la qualité de l'information financière. Ainsi,
nous postulons que l’autorité du comité d’audit encourage l’auditeur externe à s’appuyer sur
les travaux d’audit interne ; ce qui est de nature à réduire le délai d’audit. Ainsi, nous
émettons l’hypothèse suivante :
Hypothèse 7: La présence d’un comité d’audit disposant de l’autorité nécessaire réduit
significativement le délai d’audit.

2.2. Composition du comité d’audit


La composition du comité d’audit incarne à la fois l’indépendance ainsi que l’expertise
financière de ses membres (Ika et Ghazali, 2012). Selon DeZoort et al. (2002), l’indépendance
et l’expertise des membres du comité d’audit leur permettent ‘‘de porter des jugements dans
le meilleur intérêt des actionnaires’’ (p.43). D’ailleurs, les études empiriques se sont
focalisées quasiment uniquement sur la composition des comités d’audit (Bédard et Gendron,
2010 ; DeZoort et al., 2002).

152
Chapitre 2

2.2.1. Indépendance des membres du comité d’audit


L'indépendance des membres composant le comité d’audit est une caractéristique clé pour
assurer une surveillance efficace du processus du reporting financier (Koh et al., 2007;
Krishnan, 2005; DeZoort et al., 2002). A ce titre, le second rapport Vienot (1999) définit
l’administrateur indépendant comme suit : ‘‘un administrateur est indépendant de la direction
de la société lorsqu’il n’entretient aucune relation de quelque nature que ce soit avec la
société ou son groupe qui puisse compromettre l’exercice de sa liberté de jugement’’.
Sous l’ongle de la théorie de l'agence, il semble qu’un comité d’audit composé
d’administrateurs indépendants serait plus apte à surveiller les activités de l'agent et de réduire
l’asymétrie d’informations (Klein, 2002; Bedard et al., 2004). Dans ce cadre, plusieurs études
suggèrent que les administrateurs indépendants sont plus efficaces par rapport aux
administrateurs affiliés à l’entreprise et sont donc, plus enclins à signaler les informations
financières douteuses aux autorités compétentes (Hashim et Abdul Rahman, 2011 ; Baxter et
Cotter, 2009 ; DeFond et Francis, 2006 ; McMullen et Raghunandan, 1996; Bedard et al.,
2004).
L’indépendance du comité d’audit a été encore, au centre de la plupart des codes de bonne
gouvernance (Combined Code, 2008 Rapport Smith, 2003 ; BRC, 1999,…etc). D’ailleurs, la
loi SOX (2002) et le Combined Code (2003) exigent que le comité d’audit soit composé
exclusivement de membres indépendants.
La réglementation tunisienne traite également de la question de l’indépendance des membres
du comité d’audit. Dans ce cadre, l’article 256 bis du code des sociétés commerciales stipule
que le président directeur général ou le directeur général ou le directeur général adjoint ne
peut être membre du comité d’audit. L’article susmentionné traite également des différentes
des modalités de rémunération des membres de cet organe. Ces derniers peuvent recevoir, en
rémunération de l’exercice de leur activité, une somme fixée et imputée selon les conditions
mentionnées à l’article 204 du code des sociétés commerciales relatif aux jetons de présence.
De surcroît, les articles 32 de la note circulaire de la BCT n° 2011-06 précisent que le comité
d’audit, au sein des banques tunisiennes, doit être composé d’au moins trois membres dont un
président indépendant et ayant une expertise financière.
Sur le plan académique, la plupart des études empiriques sur les comités d’audit considèrent
l’indépendance comme l’un des principaux attributs de l’efficacité de ces comités
(Compernoelle, 2011, Zaman et al., 2011 ; Bédard et Gendron, 2010 ; Piot et Kermiche,
2009 ; Krishnan, 2005 ; Collier et Zaman, 2005; Vera-Munoz, 2005 ; DeZoort et al., 2002 ;
Beasley et Salterio 2001; Vafeas 2001; Chtourou et al., 2001).

153
Chapitre 2

En revanche, les travaux recensés sont globalement non concluants sur la base du pourcentage
de membres indépendants (Smaili et Labelle, 2007 ; Baber et al., 2005 ; Agrawal et Chadha,
2005 ; Piot et Janin, 2004 ; Uzun et al., 2004). Par ailleurs, les études antérieures tendent à
confirmer les contributions d’un comité pleinement indépendant dans la qualité du reporting
(Abbott et al., 2004 ; Abbott et al., 2000 ). Dans ce cadre, Wright (1996) a trouvé une
corrélation négative entre le score de qualité attribué par les analystes financiers et la
proportion d’administrateurs non-indépendants siégeant dans le comité d’audit.
Dans une étude subséquente, Abbott et al. (2000) ont montré que les comités d’audit
composés exclusivement de membres indépendants ont tendance à engager un commissaire
aux comptes ayant une expertise sectorielle pour mener la mission d’audit légal. Les auteurs
ont également constaté que les entreprises dotées d’un comité d’audit pleinement
indépendant, sont moins susceptibles d'être sanctionnées par la SEC pour reporting financier
frauduleux. Dans la même lignée des travaux, Carcello et Neal (2000) ont affirmé que la
probabilité que l’auditeur externe certifie les états financiers avec réserves est positivement
liée avec le nombre des membres indépendants au sein du comité d’audit.
En Australie et Nouvelle-Zélande, Goodwin (2003) a rapporté que les comités d’audit
composés en majorité d'administrateurs indépendants, sont plus susceptibles d'améliorer la
qualité du reporting à travers leur implication dans la revue des plans et rapports d’audit
interne et dans les décisions d’embauche ou de congédiement de l’auditeur interne.
Dans la même veine, Uzun et al. (2004) ont affirmé que les entreprises frauduleuses ont un
pourcentage significativement élevé d’administrateurs affiliés (non indépendantes) au sein de
leur comité d’audit. Ce résultat a été consolidé par l’étude de Lary et Taylor (2012), menée
dans le contexte australien. Au fait les résultats de cette étude ont révélé que le pourcentage de
membres indépendants réduit l’incidence et la gravité de la correction des états financiers.
Dans la même lignée, Vafeas (2005) a trouvé une relation positive entre la proportion
d’administrateurs internes siégeant au comité d’audit et la probabilité de divulguer un résultat
en faible augmentation.
En Espagne, Pucheta-Martinez et Fuentes (2007) ont suggéré que le pourcentage
d'administrateurs externes dans le comité d’audit réduit la probabilité pour l’entreprise de
recevoir le rapport d'audit avec réserve. En Australie Koh et al. (2007) et Kent et al. (2010)
ont conclu que la désignation d’un comité d’audit composé en majorité d’administrateurs
indépendants a un effet réducteur sur les accruals anormaux à court-terme.

154
Chapitre 2

Dans une étude relativement plus récente, Ghosh et al. (2010) ont trouvé que le pourcentage
des membres indépendants au comité d’audit n’a pas d’effet le niveau de gestion de résultats
dans les entreprises américaines.
Aux Etats-Unis, Klein (2002) a mesuré l’indépendance du comité d’audit à travers deux
critères (la proportion et la majorité de membres indépendants). Ses résultats ont rapporté que
les deux mesures ont un effet réducteur sur les accruals anormaux. Cependant cet impact n’a
pas été validé lorsque le comité est pleinement indépendant ; ceci contrevient à la
recommandation du BRC (1999) ainsi que les règlements boursiers ultérieurs.
En France également, Piot et Janin (2004) n’ont pas validé la relation entre les régularisations
comptables anormales et la présence d’un comité d’audit composé dans sa majorité
d’administrateurs indépendants.
En revanche, ce constat a été réfuté par Bédard et al. (2004). En effet, ces auteurs ont trouvé
que la propension à la gestion agressive des résultats diminue lorsque le comité d’audit est
composé à 100 % d’administrateurs indépendants. Dans la même veine, les résultats de
l’étude d’Abbott et al. (2004) ont confirmé la contribution d’un comité pleinement
indépendant dans la correction des états financiers.
A partir de leur enquête auprès de 538 entreprises américaines, Abbott et al. (2003b) ont
souligné que les critères d’efficacité comité d’audit tendent à limiter les activités non-audit
afin de maintenir l’indépendance de l’auditeur externe. En effet, les résultats de leur étude ont
confirmé que la part des honoraires non-audit diminue en présence d’un comité d’audit
totalement indépendant. Cette conclusion a été partagée par Zaman et al. (2011). Ces auteurs
ont montré sur un échantillon d’entreprises de l’indice UK FTSE-350 que les honoraires non-
audit diminuent en présence d’un comité d’audit intégralement indépendant.
Dans une étude subséquente, Davidson et al. (2005) ont trouvé le comité d’audit ne réduit la
gestion du résultat que s’il est majoritairement et non intégralement indépendant.
S’intéressant au contexte de l’Asie du Sud-Est, Bradbury et al. (2006) ont trouvé que
l’indépendance du comité d'audit (les deux mesures : le pourcentage de membres
indépendants, et le comité en majorité indépendant) est positivement liée à la qualité du
reporting, mesurée par la gestion des résultats.
Aux Etats-Unis, Carcello et al. (2006a) ont conclu qu’un comité d’audit indépendant permet
de prévenir les irrégularités comptables que lorsque le directeur général n’est pas impliqué
dans la sélection des membres du conseil d’administration. Dans le même contexte, Owens-
Jackson et al. (2009) ont trouvé que la probabilité de divulguer un reporting financier
frauduleux diminue lorsque le comité d’audit composé entièrement d’administrateurs.

155
Chapitre 2

En dehors des États-Unis, Janin et Piot (2008) ont trouvé que le contenu informatif des
accruals discrétionnaires est moindre en présence d’un comité d’audit en majorité
indépendant. Garcia-Osma et Noguer (2007) en Espagne et Baxter et Cotter (2009) en
Australie ont trouvé que le pourcentage de membres indépendants au comité d’audit n’a pas
d’impact sur la gestion des résultats. Ce résultat conforte ainsi les conclusions des adeptes de
l’idée selon laquelle les avantages de l'indépendance du comité d’audit ne sont atteints que
lorsque le comité est composé exclusivement d’administrateurs indépendants.
En Malaisie, Hashim et Abdul-Rahman (2011) ont montré que la proportion des membres
indépendants au comité d’audit permet de réduire le délai de signature du rapport d’audit. Ce
résultat a été corroboré par les conclusions de l’étude de Wan-Hussin et Bamahrost (2013) qui
suggèrent que la proportion d’administrateurs indépendants dans le comité accélère le
processus de publication des états financiers des entreprises malaisiennes.
De leur côté, Sultana et al. (2014) ont analysé l’impact des critères d’efficacité des comités
d’audit sur le délai d’audit (100 entreprises australiennes de l’indice ASX observées sur la
période 2004-2008). Leurs résultats attestent que les comités d’audit composés en majorité
d'administrateurs indépendants, sont plus susceptibles d’avoir un délai d’audit plus court. En
l’espèce, l'indépendance des membres du comité d’audit devrait se traduire par un examen
approfondi du système de contrôle interne et du processus de reporting (Krishnan, 2005 ;
Barua et al., 2010).
En Malaisie, Kamarudin et al. (2012) font état d’une relation positive entre la qualité des
résultats des entreprises cotées (mesurée par le modèle McNichols 2002) et la présence d’un
comité d’audit intégralement indépendant.
Dans une étude subséquente, Chang et al. (2013) ont trouvé que l’efficacité du comité d’audit
mesurée entre autres, par la présence d’au moins un administrateur indépendant, réduit le
niveau de gestion des résultats et les honoraires d’audit et accélérer leur processus de
reddition des comptes des entreprises chinoises.
A partir d’un échantillon composé d’entreprises appartenant à trois pays de l’Asie du Sud-est
(Malaisie, Singapoure et Hong-Kong), Woidtke et Yeh (2013) ont révélé que deux mesures
d’indépendance du comité d’audit (comité intégralement indépendant ou majorité de membres
indépendants) ont un effet positif sur le pouvoir informationnel des résultats comptables.

156
Chapitre 2

A la lumière de ce qui précède, il semble que la plupart des études affirment que la présence
d'administrateurs indépendants au sein du comité d’audit améliore la qualité du reporting
financier. Ceci nous amène à formuler l’hypothèse suivante :
Hypothèse 8 : La proportion des membres indépendants au sein du comité d’audit réduit
significativement le délai d’audit.

2.2.2. Expertise financière des membres du comité d’audit

En raison de l’importance que revêt la qualité de l'information financière divulguée, les


organismes de réglementation en matière de gouvernance ainsi que les travaux académiques
ont montré un intérêt considérable pour l'expertise financière du comité d’audit. BRC, 1999;
Abernathy et al., 2014 ; Cohen et al., 2013, 2004; DeZoort et al., 2002; Kalbers et Fogarty,
1993; SOX, 2002; Treadway Commission, 1987).
Aux États-Unis, la loi Sarbanes-Oxley (2002, section 407) exige que les comités d’audit
soient composés d’au moins un expert financier. De même, l’entreprise doit divulguer le nom
de cet expert financier, membre du comité d’audit (Titre 4, section 407). Cette obligation
s’explique par le fait la compétence comptable et financière constitue un élément important
pour amener les comités d’audit vers l’efficacité. En matière de compétence financière, la
SEC (2002) considère comme expert financier, tout administrateur possédant les compétences
suivantes :
- une maîtrise des principes comptables et des états financiers, une expérience de la
préparation, de l’audit, de l’analyse ou de l’évaluation des états financiers ;
- une compréhension du contrôle interne et du processus du reporting financier ;
- une capacité d’évaluer comment ces principes se traduisent en comptabilité en matière
d’estimations, de provisions et de réserves.
Par surcroît, la SEC (2002) précise que ces compétences devraient être acquises à travers :
- une formation ou une expérience comme directeur financier, comptable, expert-
comptable, auditeur,… ;
- une expérience de superviseur des personnes chargées d’une des responsabilités
décrites ;
- une expérience de superviseur des performances des cabinets d’audit en matière de
préparation, d’audit ou d’évaluation des états financiers.

157
Chapitre 2

En réponse aux critiques soulignant que cette définition est trop restrictive, la SEC (2003) a
adopté une définition plus large d'un expert financier. Ainsi, la SEC (2003) a présenté une
définition plus large en précisant qu'un membre du comité d’audit peut être désigné comme
un expert financier s’il possède une expertise comptable (accounting financial expertise)
(exemples : auditeur, directeur financier, contrôleur ou comptable), ou des connaissances non
comptables (non-accounting financial expertise) (exemples : expertise dans les domaines de
comptabilité et audit, banquier d'affaires, analyste financier, directeur général ou de P-DG).
Par ailleurs, les études concernant l’expertise du comité d’audit sont récentes et les résultats
semblent relativement concluants (Cohen et al., 2013 ; Piot et Kermiche, 2009).
Les résultats de l’étude expérimentale de DeZoort (1998) ont montré que l’expertise
financière améliore la qualité du jugement des membres du comité sur le contrôle interne.
Dans cette même veine, Raghunandan et al. (2001) ont également souligné que les le comité
d’audit est plus apte à collaborer avec l’auditeur interne lorsqu’il est composé d’au moins un
expert financier.
Dans la même lignée des travaux, Krishnan (2005) a souligné que l’expertise financière du
comité d’audit réduit la probabilité d’avoir à en divulguer des faiblesses du contrôle interne.
Cela implique que la présence d’experts financiers au sein du comité d'audit est associée à la
fiabilité du contrôle interne. Ces conclusions ont été partagées par Felo et al. (2003), Abott et
al. (2004), Agrawal et Chadha (2005) Mangena et Pike (2005). Ces auteurs ont recommandé
que le comité d’audit soit composé d’experts financiers afin de réduire la probabilité d’une
correction du résultat. Toutefois, DeZoort et al. (2003a) ont indiqué que les administrateurs
ayant la qualité d’experts financiers, sont généralement amateurs de risque, et peuvent agir
d'une manière défavorable. En conséquence, ils suggèrent que le comité d’audit ne doit pas
être composé exclusivement des comptables.
Au Canada, DeZoort et Salterio (2001) ont trouvé que l’expertise financière du comité d’audit
accroît la probabilité que des anomalies significatives détectées seront communiquées et
corrigés en temps opportun. Aux Etats-Unis, Xie et al. (2003) ont également confirmé
l’importance de l’expertise financière et comptable des membres du comité d’audit dans la
prévention de la gestion opportuniste du résultat comptable. Dans la même lignée des travaux,
Bédard et al. (2004) ont trouvé que la présence d’administrateurs ayant des connaissances
poussées en gouvernance réduit le niveau de la gestion agressive des résultats. Cette
conclusion a été soutenue par Farber (2005) qui a constaté que les firmes fraudeuses ont
moins d’experts financiers dans leur comité d’audit par rapport aux firmes comparables non
fraudeuses.

158
Chapitre 2

De même, DeFond et al. (2005) ont trouvé que le marché réagit positivement à la nomination
d'un expert financier (accounting financial expert) au sein du comité d’audit. Cette conclusion
a été consolidée par Bryan et al. (2004). Ces derniers ont trouvé que l’expertise financière
des membres du comité d’audit permet d’améliorer le contenu informationnel du résultat
comptable.
Dans une étude subséquente Krishnan et Visvanathan (2008) ont rapporté que la présence
d’experts financiers dans le comité d’audit est positivement associée à la qualité de
l'information financière mesurée par le conservatisme comptable.
Dans une étude plus récente, Beasley et al. (2009) suggèrent que l’expertise comptable et
financière du comité d’audit facilite la résolution des différends (en termes de choix des
méthodes comptables, etc...) entre l’auditeur externe et le management, étant donné
l’implication du comité d’audit dans le processus du reporting financier.
Dhaliwal et al. (2010) ont trouvé respectivement, une relation positive significative entre
l'expertise financière (accounting financial expertise) du comité d’audit et le conservatisme
comptable. Toutefois, lorsque le comité est composé d’experts financiers (supervisory
financial expert or non accounting financial expertise), cette relation n’est pas validée.
En Malaisie, Salleh et Stewart (2012) ont trouvé que les auditeurs externes estiment que les
comités d’audit jouent un rôle important de médiation entre le commissaire aux comptes et le
management surtout lorsque ces comités sont composés d’au moins un expert financier.
Dans la même lignée, Naiker et al. (2013) ont montré que le comité d’audit composé
d’experts financiers a le potentiel de préserver l'indépendance de l’auditeur externe en limitant
les services non-audit contractés par cet auditeur.
Abernathy et al. (2014) rapportent que l'expertise financière des membres du comité d’audit
réduit la quantité de temps nécessaire pour discuter, comprendre, et évaluer les politiques
comptables et les transactions inhabituelles de l’entreprise, avec l’auditeur externe. Ceci tend
à améliorer la qualité du reporting à travers la réduction du délai d’audit et la publication de
l’information financière en temps opportun. Cette conclusion confirme les résultats de l’étude
de Trauringana et al. (2008). A partir d’un échantillon d’entreprises kenyanes, ces auteurs ont
conclu que la proportion d'experts financiers au comité d’audit réduit le délai d’audit.
Dans cette même veine, Hashim et Abdul-Rahman (2011) et de Puasa et al. (2014) et Sultana
et al. (2014) ont trouvé que la présence d’un expert financier dans le comité d’audit accélère
le processus de reddition des comptes en réduisant le délai de signature du rapport d’audit.

159
Chapitre 2

Dans l'ensemble, nous affirmons que l'expertise financière des membres du comité d’audit
améliore la qualité de l'information financière. Ainsi, nous nous attendons à ce que l’expertise
du comité d’audit accélère le processus de divulgation du reporting en réduisant le délai
d’audit. Il convient alors de tester l’hypothèse suivante :

Hypothèse 9: L’expertise financière des membres du comité d’audit réduit significativement


le délai d’audit

2.3. Taille du comité d’audit


La taille du comité d'audit est un facteur important dans l'amélioration de la qualité de
l'information financière. En effet, les comités de grande taille sont susceptibles d'avoir
l’avantage de s'appuyer sur une base de connaissances plus large et d’une expertise variée
(DeZoort et al., 2002 ; Vafeas, 2000). A ce titre, plusieurs réglementations sur le
gouvernement d'entreprise ont recommandé que le comité d’audit soit composé d’au moins
trois membres (BRC, 1999 aux Etats-Unis ; ASX, 2003 en Australie; Combined Code,
2008 au Royaume-Uni).
En Tunisie, également, l’article 256 bis du code des sociétés commerciales, stipule que le
comité permanent d’audit doit être composé de trois membres au moins, désignés selon le cas
par le conseil d’administration ou le conseil de surveillance parmi leurs membres. Les
recommandations d'un nombre minimum des membres du comité d’audit, sans limite
supérieure, suggère que les organismes professionnels accordent une grande importance à la
taille du comité d’audit pour assurer que cet organe de contrôle est suffisamment doté des
ressources nécessaires. Cependant, l'absence de directives claires sur une taille optimale
donne lieu à une incertitude quant au nombre adéquat d’administrateurs dans le comité
d’audit, afin de faciliter la conduite des missions qui lui sont assignées.
Sur le plan académique, les résultats fournis par les études empiriques quant à l'impact de la
taille du comité d'audit sur la qualité de l'information financière demeurent contrastés
possiblement en raison des traits propres aux systèmes nationaux (modes de gouvernance,
cadres juridico-financiers) (Piot et Kermiche, 2009).
A ce titre, Klein (2002) a affirmé que la taille du comité d’audit varie d’une entreprise à
l’autre. En l’espèce, la taille dudit comité est tributaire de plusieurs facteurs, tels que : le rôle
et les responsabilités qui lui sont dévolus, la taille du conseil d’administration ainsi que son
autorité, la taille de l’entreprise et la complexité de ses activités.

160
Chapitre 2

Xie et al. (2003) n’ont pas trouvé de relation entre la taille du comité d'audit et le niveau de
gestion des résultats. De même, Felo et al. (2003) ont trouvé que la taille du comité d’audit
n’a pas d’incidence sur la qualité de l’information financière divulguée, mesurée par le score
délivré par les analystes financiers.
Au Royaume-Uni et à partir d’un échantillon de 262 entreprises cotées, Mangena et Pike
(2005) ont analysé la relation entre les caractéristiques du comité d’audit et le niveau de
divulgation des rapports intérimaires. Leurs résultats n’ont pas parvenu à déceler une relation
significative entre la taille du comité d'audit et le niveau de divulgation dans les rapports
intermédiaires.
Certains travaux vont même plus loin en soulignant que la taille du comité d'audit constitue
un moyen permettant d'assurer l'efficacité du comité d’audit (Bédard et Gendron, 2010).
A ce titre, Jensen et Tang (1993) affirment que la grande taille du comité d’audit tend à
bloquer son fonctionnement en rendant difficile la capacité du comité parvenir à un consensus
sur le contrôle et la surveillance. C’est ainsi que Yeramck, (1996) et Adams et Mehran
(2002) suggèrent qu’un comité d’audit à taille réduite peut être plus efficace que d’autres à
taille très large. Dans la même lignée, Collier et Gregory (1999) et Hillman et Dalziel (2003)
ont trouvé que la taille du comité d'audit est négativement liée à l’efficacité des systèmes de
contrôle et de surveillance.
En Malaisie, Rahman et Ali (2006) ont trouvé que les manipulations comptables sont
positivement liées à la taille du comité d’audit. En Espagne, Pucheta-Martinez et De Fuentos
(2007) ont postulé qu’une taille chargée puisse générer des coordinations additionnelles qui
pourraient compliquer le processus et diluent l’efficacité du comité d’audit. Dans la même
lignée des travaux, Bédard et Gendron (2010) réfutent l’hypothèse selon laquelle la taille du
comité d'audit constitue un déterminant de l'efficacité du comité d’audit. Dans une étude plus
récente, Sultana et al. (2014) ont conclu que la taille du comité d’audit n’a pas d’incidence sur
la date de signature du rapport d’audit en Australie.
En revanche, d’autres études soutiennent que la taille du comité d’audit lui permet de remplir
à bien son rôle et de suivre de près les travaux d’audit interne et externe (DeZoort et al., 2002;
Turley et Zaman, 2007).
Dans ce cadre, John et Senbet (1998) ont rapporté que plus la taille du comité d’audit est
grande, plus ses membres sont en mesure de surveiller efficacement les différentes phases du
processus de reporting financier. Dans la même lignée des travaux, les résultats de Yang et
Krishnan (2005) aux Etats-Unis, ont révélé que la taille du comité d'audit permet d’endiguer
la gestion opportuniste des résultats trimestriels.

161
Chapitre 2

Dans une étude conduite auprès de 212 entreprises américaines, Lin et al. (2006) ont fait état
d’une relation négative entre la taille du comité d’audit et le niveau de retraitements des
résultats. Selon ces auteurs ‘‘les comités d’audit plus grands semblent améliorer la qualité
des résultats en réduisant la probabilité de retraitement des états financiers et donc de fournir
une plus grande surveillance du processus d'information financière’’ (Lin et al., 2006, p.930).
Paradoxalement, Pucheta-Martinez et DeFuentos (2007) ont trouvé que la taille du comité
d’audit est positivement associée à la probabilité d’une réserve pour erreur ou non-conformité
comptable. Ce résultat est sujette à l’interprétation suivante : plus la taille du comité d’audit
est grande, plus difficile sera pour le manager d’exercer des pressions sur les membres afin de
les convaincre éventuellement de ses politiques comptables risquées. Ainsi, la taille du comité
d’audit aidera l’auditeur à ‘‘tenir bon’’ dans la formulation de son opinion (Piot et Kermiche,
2009)
D’autres études empiriques ont trouvé que la taille du comité d’audit est positivement liée aux
honoraires d'audit légal (Zaman et al., 2011 ; Hoitash et Hoitash, 2009; Vafeas et Waegelein,
2007; Abbott et al., 2003a). Par exemple, Hoitash et Hoitash (2009) ont souligné que la taille
du comité d'audit est associée négativement au ratio des honoraires des services de non-audit.
Ainsi, ils ont mis en exergue l'importance de la taille du comité d’audit dans le maintien de
l'indépendance des auditeurs.
De même, Yang et Krishnan (2005) et Kent et al. (2010) ont trouvé une corrélation négative
entre la taille du comité d'audit et la gestion des résultats. DeZoort et Salterio (2001) et
Anderson et al. (2004) ont montré que les comités d’audit de plus grandes tailles sont plus
susceptibles de résister à des pressions de la gestion et d'être en mesure d’accorder plus
d'attention au processus du reporting financier.
Dans la même lignée des travaux, Rahmat et al. (2009) suggèrent que la taille du comité
d’audit est un élément clé qui assure son efficacité. De ce fait, plus la taille du comité est
large, plus il dispose de ressources suffisantes pour mener à bien ses travaux. En Malaisie,
Nelson et Shukeri (2011) ont montré que la taille du comité d’audit réduit le délai de signature
du rapport d’audit. Cette conclusion a été partagée par l’étude d’Ika et Ghazali (2012). Ces
auteurs ont trouvé que l’efficacité du comité d’audit, mesurée entre autres par sa taille, ressort
bien comme un facteur de réduction du délai d’audit. En définitive, et en vue de tester la
relation entre la taille du comité d'audit et la qualité du reporting, mesurée par le délai d’audit,
notre hypothèse est formulée de la manière suivante :

Hypothèse 10 : La taille du comité d’audit réduit significativement le délai d’audit.

162
Chapitre 2

2.4. Diligences du comité d’audit

L’indépendance, la compétence du comité d’audit ainsi que les ressources dont il dispose ne
permettent pas à elles seules de garantir l’efficacité de son fonctionnement. En effet, le comité
d’audit doit être actif et responsable (Bédard et Gendron, 2010 ; Song et Windram, 2004).
Selon DeZoort et al. (2002, p.45), la diligence du comité d’audit est ‘‘la volonté des membres
du comité de travailler ensemble en vue de préparer, poser des questions, et suivre les
réponses de la direction, des auditeurs internes, des auditeurs externes, et des autres les
personnes constituant le gouvernement d’entreprise (traduction libre)1’’.
Par ailleurs, un nombre important d’études ont appréhendé l’activité du comité d’audit à
travers la fréquence de ses réunions. De fait, un comité d’audit dont les rencontres sont assez
fréquentes est plus susceptible de mener une surveillance plus active du contrôle interne et du
processus du reporting (Menon et Williams, 1994; Abbott et al., 2004; Conger et al., 1998
Carcello et al., 2002; Farber, 2005).
A ce titre, plusieurs réglementations, un peu partout à travers le monde (Etats-Unis, Malaisie,
France, Tunisie) recommandent que le comité d’audit se réunisse au moins une fois par
trimestre en vue de discuter de la qualité de l'information financière avec l'auditeur externe.
Par ailleurs, les résultats empiriques des travaux antérieurs examinant l’impact du niveau
d’activité du comité d’audit sur la qualité du reporting sont mitigés. En effet, certaines études
confirment cet impact (Garcia et al., 2012 ; Koh et al., 2007 ; Vafeas, 2005 ; Xie et al., 2003)
et d’autres ne le valident pas (Chandrasegaram et al., 2013 ; Rahman et Ali, 2006 ; Davidson
et al., 2005 ; Yang et Krishnan, 2005 ; Bédard et al., 2004).
Dans ce cadre, Bédard et Gendron (2010) suggèrent que le nombre de réunions n‘est pas
nécessairement un indicateur du bon fonctionnement du comité, mais reflète plutôt un manque
d'efficacité. De fait, un nombre important de réunions du comité d’audit peut s’avérer
nécessaire pour approuver des honoraires supérieurs de services non-audit ou pour discuter
des questions découlant de l'obligation de divulguer les faiblesses de contrôle interne.
En l’espèce, les études empiriques telles que celles d’Abbott et al. (2003a), Bedard et al.
(2004), Uzun et al. (2004), Yang et Krishnan (2005), Davidson et al. (2005) et encore Baxter
et Cotter (2009) ont trouvé que la fréquence des réunions du comité d’audit ne semble pas
avoir d’impact significatif sur les ajustements des résultats comptables.

1
Diligence refers to “the willingness of committee members to work together as needed to prepare, ask
questions, and pursue answers when dealing with management, internal auditors, external auditors, and
other relevant constituents” (DeZoort et al., 2002, p. 45).

163
Chapitre 2

De même, Felo et al. (2003) n’ont pas confirmé la relation entre la fréquence de réunions du
comité d’audit et la qualité du reporting telle que perçue par les analystes financiers. Dans
une étude plus récente, Sultana et al. (2014) ont conclu que la fréquence de réunions du
comité d’audit n’a pas d’incidence sur les délais d’audit et d’approbation des comptes dans les
sociétés en Australie.
En revanche, d’autres études empiriques valident le rôle du niveau d’activité du comité
d’audit en tant qu’outil d’amélioration de la qualité du reporting. Abbott et Parker (2000) ont
trouvé que les comités d’audit qui se réunissent au moins deux fois par année ont tendance à
choisir un auditeur externe spécialisé. Ces derniers sont considérés comme des prestataires de
service d’audit de haute qualité.
Beasley et al. (2000) ont conclu que les comités d’audit au sein des entreprises signalées par
la SEC pour l'information financière frauduleuse, se réunissent moins fréquemment que celles
des entreprises non frauduleuses.
Dans une étude subséquente, Carcello et al. (2002) ont constaté que les comités d’audit qui se
réunissent au moins quatre fois par an supportent des frais d’audit très importants, ces frais
constituent une mesure de la qualité de l'audit externe.
D’autres études (Koh et al., 2007 ; Bryan et al., 2004 ; Xie et al., 2003) ont suggéré qu’un
comité qui se réunit régulièrement renforce la transparence et améliore la qualité des
bénéfices publiés. Abbott et al. (2004) ont corroboré ce constat en affirmant que la probabilité
de retraitements des résultats diminue si le comité se réuni trimestriellement. De surcroît, cette
recommandation a été partagée par Jenkins (2002) et Vafeas (2005) qui ont affirmé que la
fréquence de réunions du comité est positivement liée à sa capacité de détecter et de prévenir
les comportements opportunistes des dirigeants. En Australie, O'Sullivan et al. (2008) ont
établi que la fréquence de réunion du comité d’audit est positivement associée à la publication
d’informations prospectives dans le rapport annuel.
A partir d’un échantillon de 100 entreprises anglaises Li et al. (2008) ont confirmé leur
hypothèse selon laquelle le niveau de divulgation d’informations sur le capital intellectuel est
positivement lié à la fréquence de réunions du comité d’audit. De surcroît, ces auteurs ont
constaté que ce genre de divulgation est pertinent pour les investisseurs, car les informations
publiées ont contribué à réduire l'incertitude sur les perspectives d'avenir tout en facilitant une
évaluation plus précise de la société.
Dans une étude subséquente, Hoitash et Hoitash (2009) ont analysé la relation entre les
attributs du comité d’audit et les décisions relatives à la rémunération et au congédiement de
l’auditeur externe suite à la promulgation de la loi Sarbanes-Oxley.

164
Chapitre 2

Leurs résultats ont montré que les comités d’audit qui se réunissent plus fréquemment sont
moins susceptibles de changer les auditeurs externes.
Dans une étude relativement plus récente, Lin et Hwang (2010) ont que la fréquence des
réunions du comité d’audit est négativement associée le niveau de gestion des résultats. De
leur côté, Sierra Garcia et al. (2012) ont relevé que le nombre de réunions du comité d’audit
tend à réduire fortement les manipulations comptables. Ce résultat a été confirmé par l’étude
de Ghafran (2013). En effet, à partir d’un échantillon de firmes cotées à la bourse de Londres,
Ghafran (2013) a montré que la fréquence de réunions du comité d’audit permet d’endiguer
les pratiques de gestion opportuniste des chiffres comptables.
A partir d’un échantillon de 50 entreprises égyptiennes cotées, Soliman et Ragab (2014) ont
également, établi une relation négative entre les accruals discrétionnaires et l’activité du
comité d’audit mesurée par sa fréquence de réunions.
De leur part, Lary et Taylor (2012) ont montré que la fréquence de réunions du comité d’audit
accroît l’indépendance de l’auditeur externe en limitant son intervention, dans le cadre des
services non-audit (un ratio faible des honoraires non-audits).
Dans cette même lignée, d’autres études empiriques ont souligné que la fréquence de réunions
du comité d’audit avec le responsable de l’audit interne accroit l'efficacité des travaux d’audit
interne, telle que perçue par l’auditeur externe. De ce fait, l’auditeur externe évite la répétition
des travaux de contrôle, ce qui est de nature à réduire le délai d’audit (Abbott et al., 2012a;
Barua et al., 2010; Zhang et al., 2007; Stewart et Munro, 2007; Krishnan, 2005).
Xie et.al (2003) s’intéressent, quant à eux, aux cas de gestion du résultat, et constatent que la
fréquence des réunions du comité d'audit permet d’endiguer les manipulations de court terme.
Dans une étude subséquente, Stewart et Munro (2007) ont démontré que le nombre de
réunions du comité d'audit en la présence de l'auditeur externe réduit considérablement le
risque d’audit.
Ce résultat a été validé en Malaisie par Mohamad-Naimi et al. (2010) qui suggèrent que la
fréquence des réunions du comité d’audit réduit significativement le délai d’audit.
Dans le cadre de ce travail de recherche, nous testons l'hypothèse selon laquelle l’activité du
comité d’audit réduit le délai d’audit. En conséquence, notre hypothèse peut s’énoncer comme
suit :

Hypothèse 11 : La fréquence des réunions du comité d’audit réduit significativement le délai


d’audit.

165
Chapitre 2

Figure 2.6- Impact des critères d’efficacité du comité d’audit sur le délai d’audit : cadre
conceptuel

Critères d’efficacité du comité d’audit

L’autorité du comité d’audit (H.7) Délai d’audit

L’indépendance des membres du comité


d’audit (H.8)

L’expertise financière des membres du comité


d’audit (H.9)

La taille du comité d’audit (H.10)

La fréquence des réunions du comité d’audit


(H.11)

166
Chapitre 2

Section 5. L’impact de la relation liant l’audit interne au comité d’audit sur


la qualité du reporting financier

Les recherches empiriques traitant de l’interaction entre l’audit interne et le comité d’audit ont
commencé à émerger durant les années 1990. Ces études ont utilisé les enquêtes et les
entretiens afin de décrire la relation liant les auditeurs internes au comité d’audit (Piot et
Kermiche, 2009). Récemment, le cadre réglementaire en matière d’audit interne et de comité
d’audit a été renforcé, surtout dans le contexte étatsunien à travers la loi SOX (section 3021 et
section 404). Ces règlementations corroborent les recommandations du BRC (1999) qui
soulignent déjà l'importance de la relation entre le comité d’audit et la fonction d'audit interne
dans la prévention des anomalies dans les rapports financiers.
Inspirées des canons nord-américains, d’autres réglementations ont été instaurées un peu
partout dans le monde2 (Compernolle, 2011). Parallèlement, les études sur la base des
données d’archives se sont développées. Ces recherches reconnaissent que l’existence de
relations fructueuses entre le comité d'audit, l’exécutif et les auditeurs internes améliore la
qualité de l'information financière et le processus de gouvernance au sein des organisations
(Zain et Subramaniam, 2007 ; Turley et Zaman, 2004 ; Gramling et al., 2004; Spira et Page,
2003). Ainsi, la compréhension de la relation entre le comité d’audit et la fonction d'audit
interne, nous amène à exposer les études qui ont analysé l’interaction entre ces deux pivots de
la gouvernance.

1. Le rôle du comité d'audit dans le suivi et le contrôle de la fonction d'audit interne

L’intervention du comité d’audit vis-à-vis de l’audit interne consiste essentiellement à :


superviser la qualité du système de contrôle interne et à assurer l’indépendance des auditeurs
internes vis-à-vis des dirigeants, notamment à travers la revue des plans des travaux d’audit
interne (DeZoort 1997). A ce titre, Schneider (2010) suggère que les comités d’audit ont un
rôle crucial à jouer dans la supervision et l’évaluation de l’efficacité du travail de l'audit
interne.

1
Aux termes de la section 302 de la loi SOX (2002), le directeur général et le directeur financier sont tenus
de certifier eu égard des informations contenues dans les rapports annuels et trimestriels de l’entreprise.
Ces dirigeants doivent également attester que ces rapports ne contiennent aucune erreur ou omission
substantielle et que l’entité dispose des mécanismes internes de contrôle pour se protéger contre toutes les
tentatives frauduleuses ou imprécisions dans les états financiers.
2
Les textes réglementaires sur le comité d’audit ont été mis en œuvre en Europe, suite à la transposition de
la 8ème directive européenne refondée en 2006 pour faire écho à la loi SOX (2002), et particulièrement en
Tunisie avec la promulgation de la loi de sécurité financière en 2005 et la circulaire de la Banque Centrale
de Tunisie du 20 mai 2011.

167
Chapitre 2

Dans la même veine, Turley et Zaman (2007) affirment que le comité d’audit constitue un
relai d’information pour le responsable de l’audit interne surtout en cas de conflit avec la
communication financière ou de découverte d’une irrégularité commise par les dirigeants.
De plus, à travers son implication dans les décisions liées à la nomination, la rémunération, la
promotion et le renvoi du responsable de l'audit interne, le comité d’audit remplit son rôle de
protection et de renforcement de l'indépendance des auditeurs internes (Sarens et de Beelde,
2006b). Dans ce cadre, Kalbers (1992) révèle que la fonction d’audit interne est souvent
rattachée fonctionnellement à la direction générale. De fait, les comités d’audit manquent de
prérogatives en termes d’approbation du budget et de la rémunération du responsable de
l’audit interne et peine à protéger son indépendance.
De surcroît, Kalbers (1992) souligne que certains responsables de l’audit interne enquêtés
avouent même, que des révélations directes au comité pourraient menacer leurs carrières. Ce
constat est confirmé par l’étude de McHugh et Raghunandan (1994). Les conclusions de cette
étude, menée auprès de 471 auditeurs internes, rapportent que les comités d’audit ne seraient
impliqués dans les décisions d’embauche et/ou de congédiement les concernant que dans un
tiers des cas. En outre, la communication directe entre l’audit interne et le comité d’audit reste
limitée et se tiennent en présence des dirigeants. Dans la même lignée des travaux, Gendron et
Bédard (2006) ont conduit une série d’entretiens avec un échantillon d’auditeurs internes
canadiens. Par conséquent, leurs résultats suggèrent que la dépendance hiérarchique de
l’auditeur interne envers la direction générale, limite sa capacité à faire état, formellement,
d’un désaccord avec la direction.
Dans ce cadre, une recommandation de l’IIA (2002) essaye de garantir l’indépendance de la
fonction d’audit interne en préconisant que la fonction d’audit interne doit être rattachée
fonctionnellement au comité d’audit et administrativement à la direction générale. Par
ailleurs, les missions du comité d’audit vis-à-vis de l’audit interne consistent également à
superviser le travail de la fonction d'audit interne. Pour y parvenir, le comité d’audit doit
examiner et approuver le plan et les programmes des missions ainsi que le budget alloué et les
résultats des travaux de l'audit interne.
De même, le comité d’audit doit faciliter la coordination entre l'audit interne et externe. A ce
titre, Carcello et al. (2005) montrent, à partir d’un échantillon de firmes américaines, que le
budget total consacré à cette fonction augmente lorsque le comité d’audit est chargé de la
revue de ses travaux. Une conclusion similaire a été avancée par Turley et Zaman (2007), qui
révèlent que le responsable de l’audit interne peut éviter une réduction de son budget par la
direction, en saisissant le comité d’audit.

168
Chapitre 2

Dans le contexte canadien, Scarbrough et al. (1998) trouvent que l’interaction entre le comité
d’audit et l’audit interne est plus intense lorsque le comité est composé d’administrateurs
indépendants. De même, en Australie et Nouvelle-Zélande, Goodwin (2003) montre que
l’indépendance et l’expertise du comité d’audit sont positivement liées à la pratique de
réunions privées entre le comité d’audit et le responsable d’audit interne. Explicitement,
l’indépendance du comité accroît son implication dans les décisions de révocation du
responsable d’audit interne alors que son expertise renforce ses diligences en matière de revue
des travaux de l’audit interne. Dans ce même esprit, Zain et al. (2006) indiquent que
l’indépendance et l’expertise financière du comité d’audit améliorent son efficacité perçue par
les auditeurs internes.
Ces résultats attestent ce qui a été avancé par l’étude de Raghunandan et al. (2001). A partir
d’un échantillon de 128 entreprises américaines, cette étude démontre que les comités d’audit
composés intégralement de membres indépendants et d’au moins un expert financier ont
tendance à avoir de plus longues rencontres avec le responsable de l’audit interne. Les auteurs
rajoutent que ces réunions privilégient la confidentialité des rapports d’audit interne, tout en
permettant au comité de superviser de plus près les plans, les rapports de l’auditeur interne
ainsi que ses relations avec la direction.
Dans la même lignée, Abbott et al. (2010) suggèrent que plus la supervision exercée par le
comité d’audit, est étroite, plus le budget de la fonction d’audit interne alloué aux missions
d’assurance est élevé. Dans étude subséquente, Barua et al. (2010) décèlent un effet de
substitution entre l’expertise des membres du comité d’audit et l’investissement en audit
interne. En effet, leurs résultats soulignent que la présence d’un expert financier au comité
d’audit réduit le budget de la fonction d’audit interne. Un résultat similaire a été trouvé par
Sarens et Abdolmohammadi (2011) dans le contexte belge. En effet, les conclusions de leur
étude révèlent la taille de la fonction d’audit interne diminue avec la proportion
d’administrateurs indépendants au conseil d’administration.

2. Le rôle des auditeurs internes vis-à-vis du comité d’audit

Si le comité d’audit est en mesure de renforcer la position de la fonction d’audit interne au


sein de l’organisation (Turley et Zaman, 2007), la fonction d’audit interne constitue à son tour
une ressource importante pour le comité d’audit en l’aidant à s'acquitter de ses responsabilités
(Beasley et al., 2009 ; Turley et Zaman, 2007; Gendron et Bedard, 2006; Raghunandan et al.,
2001; Bishop et al., 2000; Turner, 1999 ; Scarbrough et al., 1998).

169
Chapitre 2

En effet, la fonction d'audit interne est considérée comme un mécanisme qui permet de
réduire les problèmes d'agence entre le comité d’audit et les responsables de l'exécutif
(Raghunadan et al., 2001; Scarbrough et al., 1998).
En l’espèce, le comité d’audit manque souvent d'informations sur des questions spécifiques
tels que la gestion des risques et le contrôle interne ; ce qui peut conduire à l'incertitude quant
à sa capacité à remplir son rôle de surveillance (Sarens et al., 2009). Par conséquent, la
fonction d’audit interne est considérée comme une ressource précieuse dans la mesure où elle
fournit du ‘‘confort’’ aux comités d’audit en matière de contrôle interne et de gestion des
risques (Sarens et al., 2009 ; Gendron et Bédard, 2006 ; Gendron et al., 2004). A ce titre,
Bishop et al. (2000) a présenté un aperçu global sur le rôle rempli par les auditeurs internes
pour soutenir le comité d'audit. Il s’agit essentiellement de :
- faciliter la circulation de l'information au comité d'audit ;
- réaliser des missions spéciales à la demande du comité d’audit ;
- soutenir le comité d'audit dans son évaluation de la qualité de l'information
financière et ;
- fournir au comité d’audit des informations sur l’efficacité des systèmes de contrôle et
de gestion des risques.
Dans la même lignée des travaux Arena et Azzone (2009) et Hermanson et Rittenberg (2003)
affirment que les comités d'audit s'appuient souvent, dans l'exercice de leurs responsabilités,
sur les travaux de la fonction d'audit interne. De fait, le comité d’audit est le principal
destinataire des rapports de l’audit interne ou de leur synthèse.
Ainsi, la fonction d’audit interne dispose d’un grand potentiel pour fournir au comité d’audit
des informations précieuses sur l’évaluation du contrôle interne et sur les processus de gestion
des risques et de détection de fraude. A travers une étude de cas multiples auprès de quatre
grandes organisations belges, Sarens et al. (2009) avancent que l’audit interne apporte
effectivement un sentiment de confort aux comités d’audit notamment en matière de contrôle
interne. En outre, Sarens et al. (2009) révèlent que plusieurs facteurs semblent influencer la
création de ce sentiment de confort chez les membres de comités d’audit.
De fait, les auditeurs internes constituent des fournisseurs privilégiés de ce sentiment de
confort, quant à l’efficacité des systèmes de contrôle interne et de gestion des risques, pour les
administrateurs du comité d’audit. Ainsi, la construction d’un sentiment de confort, vis-à-vis
de la qualité des états financiers et du fonctionnement des comités est intrinsèquement liée à
la qualité des travaux des auditeurs internes, à leur indépendance ainsi que leurs contacts
formels et informels avec le comité d’audit.

170
Chapitre 2

3. Impact de la relation entre le comité d’audit et la fonction d’audit interne sur le délai
d’audit : Développement des hypothèses

Comme nous l’avons déjà souligné, l’interaction entre l'audit interne et le comité d'audit
constitue un élément important pour assurer la bonne gouvernance d'entreprise (Zaman et
Sarens, 2013 ; Zain et Subramaniam, 2007 ; Zain, 2005 ; Goodwin et Yeo, 2001 ; Bishop et
al., 2000; Braiotta, 1999 ; Scarbrough et al., 1998).
A ce titre, les études antérieures qui ont analysé la relation entre l’audit interne et le comité
d’audit ont porté essentiellement sur les aspects suivants :
- la fréquence des réunions officielles entre le comité d’audit et le responsable de l’audit
interne ;
- la participation du comité d’audit à la nomination et au congédiement du responsable
d’audit interne ;
- l’implication du comité d’audit dans la revue des travaux et des résultats de l'audit
interne et
- la fréquence des contacts informels entre le responsable de l’audit interne et le comité
d’audit.
3.1. Fréquence des réunions du comité d’audit avec le responsable d’audit interne

Pour analyser l’impact des relations formelles entre le comité d’audit et le responsable d’audit
interne, il nous semble important de décrire d’abord comment fonctionnent en pratique les
comités d’audit. Compernolle (2011, p.103) a identifié trois grandes étapes dans ce processus
du comité d’audit:
- Une phase préparatoire aux réunions du comité d’audit :
Durant cette phase, des documents préparatoires sont souvent envoyés aux administrateurs du
comité d’audit préalablement à la réunion. Des présentations sont également réalisées par les
personnes qui seront entendues par les administrateurs.
- Une phase de réunion :
Durant cette phase se déroulent généralement des présentations proposées par la direction
financière et par les auditeurs internes et les auditeurs externes afin de rendre compte du
déroulement du processus de reporting financier et du processus global d’audit. Ces
présentations se déroulent selon un ordre du jour qui est établi généralement en début d’année
par le président du comité d’audit. Une partie de cette phase de réunion peut se dérouler de
manière privée entre les administrateurs du comité d’audit et les auditeurs.

171
Chapitre 2

- Une phase de conclusion de la réunion du comité d’audit durant la réunion du conseil


d’administration :
Durant cette phase, le président du comité d’audit rend compte du rapport du comité aux
autres administrateurs du conseil d’administration en prévision de la clôture des comptes par
le conseil. Ce compte rendu se fait en présence des commissaires aux comptes.
Comme le montre le processus décrit ci-dessus, la tenue de réunions régulières entre le comité
d’audit et le responsable de l’audit interne est largement reconnue comme un moyen
important d'amélioration des activités d’audit interne (Goodwin et Yeo, 2001; Scarbrough et
al., 1998; Verschoor, 1992; Treadway Commission, 1987). En raison de la nature sensible des
résultats de l’audit interne, les réunions doivent idéalement se dérouler en l’absence des
dirigeants (Braiotta, 1999 ; Kalbers, 1992).
En l’espèce, ces réunions fréquentes permettent au comité d'audit d’être bien informé sur le
déroulement du processus du reporting financier et la qualité du contrôle interne. Ceci lui
permet de prendre des mesures rapides servant à améliorer les systèmes de contrôle de
l'organisation et d’arbitrer tous conflits avec la direction sur l’opinion d’audit (Piot et
Kermiche, 2009). De même, Braiotta (1999) et Bailey (2007) soulignent que les rencontres
privées entre le comité d’audit et le responsable de l'audit interne permettent de préserver
l'indépendance des auditeurs internes. Dans ce cadre, l’IIA (2002) recommande que les
rencontres entre le comité d’audit et le responsable d’audit interne se déroulent, sans la
présence du représentant de la direction.
Dans cette même veine, Scarbrough et al. (1998) montre qu’au Canada, les comités composés
exclusivement d'administrateurs indépendants ont eu des rencontres plus fréquentes avec le
responsable d’audit interne par rapport aux comités d’audit composés d’administrateurs
affiliés1. Dans la même veine, les résultats de l’étude Raghunandan et al. (2001), menée aux
Etats-Unis, démontrent que les comités d’audit composés uniquement de membres externes et
dont un au moins détienne une expertise financière, ont tendance à avoir de plus longues
rencontres avec l’audit interne. Raghunandan et al. (2001) rajoutent que ces comités
privilégient la confidentialité dans leurs rapports, supervisent de plus près les travaux de la
FAI ainsi que ses relations avec la direction.

1
Baysinger et Butler (1985) distinguent, d'une part, les administrateurs internes (affiliés) qui regroupent les
dirigeants, les anciens cadres, les dirigeants actuels, etc. D'autre part, les administrateurs externes (affiliés)
sont des administrateurs ayant des relations économiques avec l’entreprise ou ses dirigeants sans pour
autant être employés de l’entreprise (banquiers, fournisseurs,..). Ces membres affiliés sont moins
susceptibles de remplir efficacement leur rôle de supervision que les administrateurs indépendants étant
donné leurs relations d’affaires avec l’entreprise en question.

172
Chapitre 2

En dehors des Etats-Unis, Goodwin et Yeo (2001) ont examiné la relation entre les comités
d’audit et la fonction d’audit interne à Singapour. Leurs résultats suggèrent que les comités
d’audit dits totalement indépendants tiennent des réunions plus fréquentes et aussi des
rencontres plus privées avec le responsable d’audit interne par rapport aux autres comités
d’audit. En Malaisie, Zain et al. (2006) suggèrent que les réunions formelles fréquentes du
comité d’audit permet d'engager des discussions approfondies sur le processus de reporting
et accroit par conséquent, l’implication de la fonction d’audit interne dans la vérification des
états financiers.
A la lumière de ce qui précède, nous postulons que les réunions fréquentes entre le comité
d’audit et le responsable d’audit interne sont de nature à renforcer l'efficacité des travaux de la
fonction d’audit interne. Par conséquent, la confiance de l’auditeur externe vis-à-vis des
travaux de la fonction d’audit interne se trouve renforcée ; ce qui lui incite à limiter la portée
de ses travaux. De ces considérations nous avançons que :
Hypothèse 12 : La fréquence des réunions formelles entre le comité d’audit et le responsable
d’audit interne réduit significativement le délai d’audit.

3.2. Implication du comité d’audit dans la revue des plans et des résultats des travaux de
la fonction d’audit interne

Les principaux textes normatifs sur les missions et les critères d’efficacité du comité d’audit
suggèrent que, dans le cadre de ses missions, le comité d’audit est amené à effectuer une
analyse critique du contrôle interne et à superviser les travaux d’audit interne.
Pour ce faire, le comité d’audit est tenu d'examiner les recommandations de l'audit interne
concernant le programme de travail, le budget nécessaire, et les modes de coordination avec
les commissaires aux comptes. A ce titre, Allison (1994, p.53) affirme que ‘‘l'une des
principales responsabilités du comité d’audit est de s'assurer que l'auditeur interne a l'appui,
non seulement du comité d’audit, mais de toute l'organisation’’.
Scarbrough et al. (1998) ont souligné que les comités d’audit peuvent également identifier les
faiblesses au niveau des plans d’audit interne, et d’émettre des suggestions pour améliorer les
programmes de travail et veiller à ce que les objectifs fixés soient remplis.
Dans ce cadre, Goodwin (2003), Goodwin et Yeo (2001) et Raghunandan et al. (2001) ont
rapporté que l’étendue de l'interaction entre les comités d’audit et la structure d'audit interne à
travers la revue des programmes permet de préserver l’indépendance de l’auditeur interne et
de valoriser son travail.

173
Chapitre 2

Gendron et al. (2004) ont souligné que les membres du comité d’audit procèdent lors des
réunions régulières avec les auditeurs internes, à la révision des programmes, des plans et des
résultats des travaux de l’audit interne. Il s’agit notamment de revoir les points liés à
l’implication de l’audit interne dans les domaines liés à l’audit financier, le contrôle interne et
la coordination avec auditeurs externes.
A partir d’un échantillon de firmes américaines, Carcello et al. (2005) ont montré que le
budget total consacré à cette fonction augmente lorsque le comité d’audit est chargé de la
revue de ses travaux. Dans cette même veine, Zain et al. (2006) ont confirmé que
l’implication du comité d’audit dans la revue des programmes de travail de l’audit interne
tend à accroitre sa capacité à identifier des faiblesses dans ses activités. Dans une étude plus
récente, Turley et Zaman (2007) ont trouvé que les responsables de l’audit interne ont
parvenu à éviter une réduction de leurs moyens par l’exécutif, en saisissant le comité d’audit.
Le comité d’audit a aussi la responsabilité d'examiner les résultats des activités d’audit interne
(Raghunandan et al., 2001). A ce titre, les normes internationales de l’audit interne (1110 et
1111) recommandent que le responsable de l’audit interne doit communiquer régulièrement
les résultats de ses travaux au comité d’audit (IFACI, 2013a). Dans la même veine, Braiotta
(1999) suggère qu’à l’issu des activités d’audit interne, les résultats devraient être signalés au
comité d’audit qui sera tenu de surveiller la concrétisation des recommandations formulées
par les auditeurs internes.
En Malaisie, Zain (2005) a trouvé que l’implication du comité d’audit dans la revue des plans
et des résultats des travaux de la fonction d’audit interne améliore la contribution de celle-ci
dans la vérification des états financiers. Dans une étude plus récente, Lin et al. (2011) ont
postulé que l’implication du comité d’audit dans la revue des résultats de l’audit interne en
matière de contrôle interne et de détection de la fraude est positivement liée à la divulgation
des faiblesses de contrôle interne. C’est ainsi que cette implication permet au comité d’audit
d'améliorer la qualité des travaux de l’audit interne.
Nous nous attendons alors à ce que :
Hypothèse 13 : L’implication du comité d’audit dans la revue des programmes et des plans de
travail de la fonction d’audit réduit significativement le délai d’audit.

Hypothèse 14 : L’implication du comité d’audit dans la revue des résultats des travaux de la
fonction d’audit interne réduit significativement le délai d’audit.

174
Chapitre 2

3.3. L’implication du comité d’audit dans la désignation des auditeurs internes

Afin de préserver l’indépendance et l’objectivité de l’auditeur interne, la norme 1110 de l’IIA


précisent que le responsable de l’audit interne doit rapporter fonctionnellement au comité
d’audit. Ces relations fonctionnelles impliquent entre autres, que le comité d’audit approuve
les décisions liées à la nomination et à la révocation des auditeurs internes.
Sur le plan académique, la revue des travaux antérieurs révèle que le comité d’audit peine à
protéger l’indépendance des auditeurs internes, et que dans la plupart des cas, le responsable
de l’audit interne est rattaché à la direction générale.
A ce titre, Schneider (1985) et Margheim (1986) ont montré que les auditeurs externes
évaluent la fonction d'audit interne comme étant plus fiable et efficace lorsqu’elle est
indépendante des responsables exécutifs. Cette conclusion a été corroborée par Bariff (2003)
qui soutient que l'indépendance de la fonction d’audit interne est à risque si l'unité (la
direction) contrôlée est responsable de la désignation et du licenciement du responsable
d’audit interne.
A partir d’une enquête auprès de 471 auditeurs internes américains, McHugh et Raghunandan
(1994) ont suggéré que les comités d’audit ne seraient impliqués dans les décisions de
désignation ou de changement de l’auditeur interne que dans un tiers des cas. Ce constat a été
partagé par Scarbrough et al. (1998) au Canada.
En Australie et Nouvelle-Zélande, Goodwin (2003) a montré que l’implication du comité
d’audit dans les décisions d’embauche et de congédiement de l’auditeur interne est
positivement liée à la présence d’administrateurs indépendants au comité d’audit.
Dans la même lignée des travaux, Zain (2005) a trouvé que l’implication du comité d’audit
dans les décisions d’embauche de l’auditeur interne tend à accroitre la confiance du CAC vis-
à-vis des travaux accomplis par la fonction d’audit interne.
A travers une étude qualitative à base d’entretiens avec 22 auditeurs internes canadiens,
Gendron et Bédard (2006) ont souligné que la capacité de l’auditeur interne à relever son
désaccord avec la direction dépend de son rattachement fonctionnel au comité d’audit. Ce
résultat a été validé en Malaisie par Zain et al. (2006). Ces auteurs ont trouvé que la
participation du comité d'audit dans les décisions portant sur le changement du responsable de
l’audit interne renforce l'autorité et l’indépendance de ce dernier vis-à-vis de la direction
générale. Ainsi les auditeurs internes se trouvent dans une situation plus confortable dans la
réalisation de leurs missions de vérification, surtout lorsqu'il s'agit de soulever des points
sensibles impliquant les responsables exécutifs (Scarbrough et al., 1998).

175
Chapitre 2

Sur la base de ce qui précède, nous postulons que l’implication du comité d’audit dans la
désignation des auditeurs internes semble contribuer à la qualité du contrôle et de l’audit
interne. Ceci amène l’auditeur externe à se fier davantage aux travaux de la fonction d’audit
interne et limiter la portée des siens. Un tel argument est résumé dans l’hypothèse présentée
ci-après :

Hypothèse 15 : L’implication du comité d’audit dans la désignation des auditeurs internes


permet de réduire significativement le délai d’audit.

3.4. Contacts informels entre le responsable d’audit interne et le comité d’audit

Au-delà du formalisme, les travaux de Gendron et Bédard (2006) et de Turley et Zaman


(2007) soulignent l’importance de l’activité informelle des comités d’audit. Explicitement, il
semble exister des échanges hors réunions entre les administrateurs et les auditeurs internes
ou même les responsables de la direction financière. Ces échanges facilitent la résolution
anticipée des conflits entre les auditeurs et la direction.
Dans cette même veine, Kraut et al. (2002, p.5) notent que l'essence même des interactions
informelles réside dans leur manque de pré-spécification ce qui implique que l'information
n'est pas préemballée et est expédiée intact au destinataire. Dans cette même lignée, Cross et
al. (2001) affirment que la quantité de connaissances acquises grâce à l'interaction informelle
est cinq fois plus importante par rapport à celle transmise par des voies formelles. De même,
Cross et al. (2001) et Borgatti et Cross (2003) rapportent que les échanges informels
permettent d’améliorer le dispositif de gouvernance en accélérant le processus de transfert et
de capitalisation des connaissances.
Dans la même veine, Gendron et Bédard (2006) avancent que l’efficacité du comité d’audit
est intimement liée aux échanges informels qu’il entretient hors des réunions officielles. De
fait, les participants au processus du comité d’audit considèrent l’activité informelle de ce
dernier comme un signal de son efficacité. De plus, les auteurs rajoutent que ces rencontres
informelles facilite la tâche du comité d’audit, surtout, en termes de résolution anticipée des
conflits entre les auditeurs et le management.
A travers une étude de cas britannique, Turley et Zaman (2007) soulignent que les canaux
informels de communication entre le président du comité d’audit et le responsable de l’audit
interne jouent alors un rôle discret mais certain dans l’activité de surveillance et de suivi des
comités d’audit. En outre, ces auteurs expliquent que cette action informelle permet au comité
d’audit de promouvoir le rôle de l’audit interne dans l’entreprise.

176
Chapitre 2

En France, Compernolle (2011) prolonge les travaux de Turley et Zaman (2007) en explorant
également les interactions informelles, qu’elle appelle ‘‘les conversations en tête-à-tête avec
le président du comité d’audit’’. Ainsi, les résultats de l’étude de Compernolle (2011)
modulent les conclusions de Turley et Zaman (2007) en précisant que les échanges informels
constituent un moment où le président du comité d’audit peut s’informer des questions
‘‘brûlantes’’ pour, ensuite, les aborder dans le cadre d’une réunion officielle. Ainsi, les
actions du comité d’audit au dehors et en cours des réunions du comité d’audit se complètent
et se renforcent.
Aux Etats-Unis, Beasley at al. (2009) constatent que les membres du comité d’audit se
réunissent fréquemment avec les auditeurs internes. De surcroît, les auteurs précisent que ces
réunions se déroulent souvent en dehors des réunions prévues au calendrier.
Zain et Subramaniam (2007) soulignent que les réunions privées et les communications
informelles entre le comité d’audit et la fonction d’audit interne tendent à améliorer l'échange
d'informations pertinentes et fiables, et améliore, en conséquence l’efficacité de leur
fonctionnement. Cette conclusion a été consolidée par l’étude de Davies (2009) menée au
Royaume-Uni auprès de 22 auditeurs internes. En effet, Davies (2009) rapporte que la
communication formelle et informelle est importante pour assurer une bonne relation entre les
membres du comité d’audit et les auditeurs internes.
A partir d’une étude de cas multiples auprès de quatre grandes organisations belges, Sarens at
al. (2009) suggèrent que les rencontres privées entre le comité d’audit et l’audit interne
constituent des ‘‘symboles de confort’’ aux yeux des administrateurs du comité d’audit. Dans
une étude plus récente conduite au Royaume-Uni, Zaman et Sarens (2013) trouvent que les
comités d’audit et les fonctions d'audit interne se livrent à des échanges informels en plus des
réunions formelles régulières préprogrammées. Ces interactions informelles complètent les
réunions officielles avec le comité d'audit et représentent en tant que tels des opportunités
supplémentaires pour le contrôle des travaux d’audit interne.
De surcroît, Zaman et Sarens (2013) révèlent que les interactions informelles sont
positivement associées à l'indépendance du comité d’audit et à l’expertise financière ainsi que
l’expérience de son président. Dans la même lignée des travaux, Sarens at al. (2013)
soulignent que la majorité des responsables de l’audit interne australiens entretiennent des
relations informelles avec les comités d’audit. D’ailleurs, une grande majorité des répondants
ont indiqué que la fréquence des réunions informelles a augmenté au cours des deux dernières
années.

177
Chapitre 2

Les résultats confirment l'importance croissante des échanges informels entre la fonction
d’audit interne et le comité d’audit. A la lumière de ce qui précède, nous avançons
l’hypothèse suivante :

Hypothèse 16 : La fréquence des échanges informels entre le comité d’audit et le responsable


d’audit interne réduit significativement le délai d’audit.

Figure 2.7- Impact de la relation audit interne-comité d’audit sur le délai d’audit : cadre
conceptuel

Relation entre le comité d’audit et la


fonction d’audit interne
Délai d’audit
La fréquence des réunions formelles entre
le comité d’audit et le responsable d’audit
interne (H.12)

L’implication du comité d’audit dans la


revue des programmes et des plans de
travail de la fonction d’audit(H.13)

L’implication du comité d’audit dans la


revue des résultats des travaux de la
fonction d’audit interne par le comité
d’audit (H.14)

L’implication du comité d’audit dans la


désignation des auditeurs internes (H.15)

Les échanges informels entre le comité d’audit


et le responsable d’audit interne (H.16)

178
Chapitre 2

Conclusion

Tout au long de ce chapitre, nous nous sommes intéressés à l’analyse de l’impact des
caractéristiques de la fonction d’audit interne et des critères d’efficacité des comités d’audit
sur la qualité du reporting financier. Une telle analyse a été initiée par la présentation du
corpus théorique dans lequel s’inscrivent nos questionnements de recherche. En particulier, ce
travail de recherche s’ancre dans la théorie de l’agence. Cette théorie voit dans l’audit interne
et dans le comité d’audit, deux moyens de surveillance qui tendent à accroitre la qualité du
reporting. Ainsi, nous en avons déduit que les pratiques d’audit interne et de comité d’audit
sont perçues comme mécanismes de résolution des problèmes d’agence. Par ailleurs, nous
avons tenté de présenter le concept de la qualité du reporting financier à travers l’exposé de
ses différentes définitions théoriques et mesures empiriques. En effet, nous nous sommes
référés à la définition des caractéristiques qualitatives de l’information financière présentée
par l’IASB et par le FASB.
En outre, nous avons tenté de mettre en évidence les principales mesures empiriques de ce
concept. Par la suite, nous avons présenté la mesure que nous utilisons dans le cadre de notre
test des hypothèses, à savoir ; le délai d’audit. Dans ce cadre, nous avons postulé qu’une
diffusion trop tardive de l’information financière réduit sa pertinence et son utilité
décisionnelle pour les utilisateurs externes. Ainsi, la rapidité de publication du rapport d’audit
et des états financiers constitue un élément important de l’efficience semi forte des marchés.
Nous avons évoqué par ailleurs, les travaux qui se sont intéressés à l’étude de l’impact des
caractéristiques de la fonction d’audit interne et des critères d’efficacité des comités d’audit
sur le délai d’audit. Cette recension de la recherche théorique et empirique nous a permis de
dégager les différentes hypothèses permettant de répondre à nos objectifs de recherche.
Dans un premier temps, et après avoir présenté le cadre conceptuel de la qualité de l’audit
interne, nous avons recentré l’étude sur l’objet de recherche en émettant les hypothèses ayant
trait à l’impact des caractéristiques de la fonction d’audit interne sur le délai d’audit.
Dans un deuxième temps, nous avons émis les hypothèses se rapportant à l’étude de l’impact
des critères d’efficacité du comité d’audit sur le délai d’audit. Nous avons évoqué par ailleurs,
les travaux qui se sont intéressés à l’impact de la relation liant la fonction d’audit interne au
comité d’audit sur la qualité du reporting appréhendée par le délai d’audit. Ces travaux nous
ont permis d’ennoncer une troisième série d’hypothèses. Les développements du chapitre sont
enfin achevés par l’exposé des modèles conceptuels. Leur validation passe par une étude
empirique, à laquelle est dédiée la seconde partie de ce travail.

179
CHAPITRE 3.

IMPACT DES CARACTERISTIQUES DE LA


FONCTION D’AUDIT INTERNE ET DES
CRITERES D’EFFICACITE DU COMITE
D’AUDIT SUR LA QUALITE DU REPORTING
FINANCIER :

VALIDATION EMPIRIQUE DANS LE


CONTEXTE DES ENTREPRISES TUNISIENNES
COTEES

180
Chapitre 3

Introduction

Tout au long des deux premiers chapitres, nous avons essayé de cerner le cadre
théorique sous-jacent à notre thématique de recherche et à présenter une revue de la littérature
portant sur les travaux qui se sont intéressés à l’impact de la fonction d’audit interne et du
comité d’audit sur la qualité du reporting. Ces soubassements nous ont permis de préparer le
passage au terrain, puisqu’ils nous ont conduits à formuler les hypothèses de recherche.
Ces hypothèses postulées s’inscrivent dans une optique d’appréhension de l’impact des
caractéristiques de l’audit interne et du comité d’audit, d’une part, et de l’effet de la relation
liant ces deux mécanismes de gouvernance, d’autre part, sur la qualité du reporting mesurée
par le délai d’audit. Nous nous proposons de vérifier l’ensemble de ces hypothèses à travers
une validation empirique menée sur un échantillon d’entreprises tunisiennes cotées.
En se référant aux orientations méthodologiques délimitant la problématique de l’étude, nous
nous attardons dans une première section, à présenter la procédure de sélection de
l’échantillon ainsi que ses caractéristiques. Ensuite, nous précisons les sources de données
utilisées et nous définissons les variables retenues dans le cadre de cette étude ainsi que leurs
mesures. Enfin, nous exposons les outils statistiques et économétriques qui servent à tester la
validité des hypothèses théoriques formulées dans le cadre du chapitre précédent
Dans le cadre des sections qui suivent, nous nous proposons de présenter les résultats dégagés
à partir de trois validations empiriques effectuées sur un échantillon d’entreprises tunisiennes
cotées, observées durant la période (2011-2013). Ainsi, la deuxième section présente les
résultats des tests statistiques, bivariés et multivariés, effectués pour analyser l’impact des
caractéristiques de la fonction d’audit interne sur le délai d’audit.
Les résultats des tests des différents modèles analysant l’impact des critères d’efficacité du
comité d’audit sur le délai d’audit sont exposés dans la troisième section. Enfin, la quatrième
section est dédiée aux analyses et les interprétations des résultats de l’étude de l’impact de la
relation audit interne-comité d’audit sur la qualité du reporing financier, mesurée encore par
le délai d’audit.

181
Chapitre 3

Section 1. Méthodologie de recherche de l’étude empirique

Dans cette section, nous nous attardons à présenter la méthodologie de recherche adoptée en
quête de tester la validité des hypothèses de recherche. Pour ce faire, nous présentons d’abord,
la procédure de sélection de l’échantillon ainsi que ses caractéristiques. Ensuite, nous
précisons les sources de données utilisées et nous définissons les variables d’intérêt ainsi que
leurs mesures. Enfin, nous présentons les tests statistiques utilisés ainsi que les modèles de
recherche adoptés permettant de tester les hypothèses formulées dans le cadre du chapitre
précédent.

1. Présentation de l’échantillon et des données de l’étude

Comme nous l’avons précisé dans le cadre du chapitre 1 (section 4), l’échantillon de l’étude
est composé de 54 entreprises tunisiennes cotées à la BVMT introduites sur la période 2011-
2013 et opérant dans dix secteurs d’activité. En l’absence d’une base de données concise, la
collecte des données nécessaires à nos analyses empiriques s’est opérée à travers une enquête
menée auprès des responsables de l’audit interne des entreprises appartenant à l’échantillon de
l’étude. Pour des besoins de comparabilité, la présentation de l’enquête et des questions posées
ont été très proches de celles des enquêtes de l’IIA. Les questions fermées ont été utilisés pour
éviter toute interprétation ambiguë et pour faciliter l'analyse statistique.
Par ailleurs l’enquête a été envoyée électroniquement à 71 responsables de l’audit interne des
entreprises tunisiennes cotées. Les adresses email de ces responsables ont été identifiées en
faisant recours à la base de données de l’ATAI. D’autres réponses ont été collectées
directement auprès des auditeurs internes des entreprises composant l’échantillon (voir
Tableau 3.1). La phase de collecte des données quantitatives a eu lieu durant la période
s’étalant de juin 2013 à mai 2014.
A l’instar d’autres études telles que celles conduites par Abbott et al. (2012a), Lin et al.
(2012), Ika et Ghazali (2012), Zaman et Sarens (2013) et Pizzini et al. (2014), nous n’avons
pas exclu les entreprises opérant dans le secteur financier de notre échantillon. Toutefois,
certaines entreprises ont été retirées en raison des données manquantes nécessaires à notre
étude. Eu égard à ces restrictions, l’échantillon final comprend 54 entreprises. Pour donner à
l’analyse une dimension longitudinale, l’observation est axée sur trois exercices consécutifs :
2011, 2012 et 2013. Une démarche semblable a été adoptée par Johl et al. (2013), Piot (2008)
et Paape (2007).

182
Chapitre 3

De surcroît, cette période revêt un intérêt particulier à deux niveaux. Premièrement, ces
années suivent l’avènement de la révolution tunisienne et marquent la première vague
d’instauration de la bonne gouvernance et de la lutte contre les malversations. Ainsi, la
période d’étude offre une variance intéressante pour tester l’impact des fonctions d’audit
interne des comités d’audit sur le timing de reddition des comptes. Deuxièmement, la BVMT
à cette période a connu des nouvelles introductions suites aux efforts déployés pour
redynamiser la bourse et attirer les sociétés tunisiennes à la cote permanente.

Tableau 3.1- Procédure de sélection de l’échantillon


Nombre des sociétés cotées à la BVMT (jusqu’à 31/12/2013) 71
Entreprises exclues pour refus de réponse (15)
Entreprises exclues pour des données manquantes (2)
Nombre des entreprises constituant l’échantillon final 54
Sociétés cotées à réponses complètes (par e-mail) 41
Sociétés cotées à réponses complètes (visitées) 13

Comme nous l’avons précédemment signalé au niveau de l’introduction générale et du


chapitre 1, nous avons choisi de focaliser notre étude sur les entreprises cotées à la BVMT. Le
choix de ces entreprises s’explique par plusieurs motifs. D’abord, les entreprises cotées
constituent un compartiment à part entière de l’économie tunisienne. En outre, ces entreprises
sont généralement reconnues comme créatrices de valeur, d’emploi et de croissance.
De surcroît, les entreprises cotées à la bourse sont soumises à une grande visibilité qui nous
amène à être particulièrement attentifs aux relations politiques des principaux actionnaires et
dirigeants de ces entreprises. Ainsi, le mode de gouvernance et du reporting des entreprises
cotées ont suscité notre intérêt à mener ce travail de thèse sur ce compartiment de l’économie
tunisienne.
Parallèlement, la restriction de l’échantillon aux entreprises cotées s’explique par le fait qu’en
vertu de la loi 2005-96, relative au renforcement de la sécurité des relations financières et du
règlement général de la BVMT, seuls les établissements de crédit et les entreprises faisant
appel public à l’épargne ont l’obligation de mettre en place un comité d’audit et une structure
d’audit interne. Par ailleurs, la répartition sectorielle de l’échantillon telle que décrite dans le
tableau (3.2), dénote que l’échantillon est homogène et la répartition entre les entreprises
financières et les entreprises appartenant aux autres secteurs paraît équilibrée.

183
Chapitre 3

Tableau 3.2 - Répartition sectorielle des entreprises de l’échantillon

Secteurs d’activité Nombre Pourcentage


d’entreprises
Biens de consommation 10 18.52%
Industries 7 12.96%
Matériaux de bases 4 7.41%
Pétrole et gaz 1 1.85%
Santé 2 3.70%
Services aux consommateurs 6 11.11%
Télécommunication 1 1.85%
Banques 11 20.37%
Services financiers 8 14.82%
Assurance 4 7.41%
Total 54 100%

2. Collecte et sources des données

Pour collecter les données nécessaires à notre étude empirique, nous avons eu recours à
diverses sources et ce en fonction du type des données.

2.1. Les données relatives aux caractéristiques des comités d’audit et des structures
d’audit interne

Les données relatives aux critères d’efficacité des comités d’audit et aux caractéristiques des
structures d’audit interne, ont été collectées par le biais d’une enquête par questionnaire. La
description et la présentation de cette enquête a eu lieu dans le cadre de la quatrième section
du chapitre premier.

2.2. Les données relatives à la qualité du reporting financier et aux variables de contrôle

Les données relatives à la variable à expliquer (le délai d’audit) ont été collectées
essentiellement, des rapports d’audit des entreprises composant notre échantillon. En outre,
les données relatives aux variables de contrôle ont été collectées à partir des informations
relatives aux entreprises cotées qui figurent dans le site-Web de la BVMT
(http://www.bvmt.com.tn/), et complétées par des données collectées directement auprès du
conseil du marché financier et des intermédiaires en bourse.

184
Chapitre 3

3. Définitions et mesures des variables

L’opérationnalisation des hypothèses à tester va nous permettre de définir toutes les variables
retenues pour l’analyse statistique ainsi que leurs mesures. Pour y parvenir, nous consacrons
ce développement à expliciter les variables dépendantes et indépendantes de l’étude (chaque
validation à part) tout en argumentant, à partir d’une revue de la littérature le choix de leurs
instruments de mesure.

3.1. Impact des attributs de la fonction d’audit interne sur le délai d’audit : Présentation
et mesures des variables

Nous présentons dans ce qui suit les instruments de mesure des variables d’intérêt de la
première étude empirique. Nous commençons, tout d’abord par avancer la mesure de la
variable à expliquer avant de présenter successivement les mesures des variables explicatives.

3.1.1. Mesure de la variable dépendante : le délai d’audit (DELAI)

Les indicateurs mobilisés dans la littérature pour mesurer la qualité du reporting varient d’une
étude à l’autre1. Il s’agit essentiellement de la gestion des résultats (Klai et Omri, 2011 ; Ben
Ayed-Koubaa, 2010 ; Marmourez, 2008; Boulila et Shabou, 2002), la pertinence des résultats
(Ben Slama-Klibi, 2010), les anticipations des analystes financiers (Prawitt et al., 2009), le
conservatisme (Marmourez, 2008) et encore les honoraires d’audit2 (Abbot et al., 2012b).
Dans le cadre de ce travail de thèse, nous appréhendons la qualité du reporting à travers le
délai d’audit (la ponctualité de publication du rapport d’audit).
Ce délai correspond au nombre de jours calendaires compris entre la date de fin d’exercice et
la date de la signature du rapport général des commissaires aux comptes sur les états
financiers. Au fait, l’opinion du commissaire aux comptes sur la qualité des états financiers
constitue la partie la plus importante du rapport d’audit, étant donné qu’elle récapitule les
principales conclusions de ses travaux. Dans ce cadre, le paragraphe n° 36 de la norme 15 de
l’ordre des experts comptables de la Tunisie stipule que : “le rapport doit être daté afin de
permettre au lecteur de savoir jusqu’à quelle date les événements postérieurs à
l’établissement des états financiers dont le réviseur a eu connaissance ont été pris en compte.
Cette date correspond normalement à celle de l’achèvement effectif des travaux de la
révision”.

1
Pour plus de détails, voir la section 2 du chapitre2.
2
Abbot et al. (2012b) ont mesuré les honoraires d’audit par le log des honoraires d’audit. La
transformation logarithmique étant justifiée par les études de normalité des variables.

185
Chapitre 3

Ainsi, le délai d’établissement du rapport d’audit externe semble être un déterminant clé de la
date de publication des états financiers (Simnett et al., 1995 ; Bamber et al., 1993; Givoly et
Palmon, 1982). Du côté de la pertinence, la divulgation tardive du rapport d’audit et des états
financiers réduit leur utilité décisionnelle pour les utilisateurs externes.

3.1.2. Mesures des variables indépendantes

Pour mesurer les variables ayant trait à la qualité de l’audit interne, nous faisons recours aux
mesures initialement, développées et validées par Parwitt et al., (2009) dans le contexte
américain. Ces mesures ont été reprises avec des modifications mineures par Al-Shetwi
(2011) en Arabie Saoudite, Johl et al. (2013) en Malaisie et Lin et al. (2011) et Pizzini et al.
(2014) aux Etats-Unis. Dans le cadre de ce travail de thèse, nous avons réutilisé ces mesures
tout en introduisant des modifications mineures afin de tenir compte du contexte de l’étude.
Ces adaptations ont été essentiellement proposées par les auditeurs internes enquêtés lors de la
phase de la construction de l’enquête.

3.1.2.1. La compétence des auditeurs internes (COMP)

Pour mesurer la compétence moyenne de l’équipe d’audit interne, Prawitt et al. (2009) ont
inclut les variables suivantes : l’expérience, la certification, et la formation continue. En
revanche, Johl et al. (2013) ont mesuré la compétence moyenne de l’équipe d’audit interne
par l’âge de la fonction d’audit interne dans l’entreprise. Dans une étude plus récente, Pizzini
et al. (2014) ont mesuré la compétence de la fonction d’audit interne à l'aide de quatre items :
l'expérience, le niveau d’études, la certification et le nombre d’heures de formation continue
par auditeur interne.
Explicitement, le niveau d'expérience est égal au nombre moyen d'années d'expérience, des
auditeurs internes (en audit interne et en audit externe). Le niveau d’étude est le nombre
moyen d'années d'études des auditeurs internes. La certification est le pourcentage des
auditeurs internes avec un ou plusieurs certificats en audit interne et/ou externe. Enfin, la
formation continue est la moyenne annuelle des heures de formation par auditeur interne.
Chaque variable est standardisée1 et les valeurs respectives de ces variables sont combinées
pour former un indice2 de la compétence moyenne de la fonction d’audit interne.

1
La standardisation est la transformation de données en soustrayant à chaque valeur une valeur de
référence (la moyenne de l'échantillon) et en la divisant par l'écart-type de l'échantillon). Cette
transformation rendra toutes les valeurs en unités compatibles avec distribution de moyenne 0 et d'écart-
type 1. Ceci permet une comparaison plus aisée des distributions de valeurs entre les variables.
2
Si la valeur de la variable standardisée est négative (valeur observée < la moyenne de l’échantillon), elle
reçoit directement la valeur de 0.

186
Chapitre 3

Dans le cadre de ce travail de thèse, nous avons utilisé les mesures développées par Pizzini et
al. (2014) pour évaluer la compétence moyenne de la fonction d’audit interne. Cette mesure
permet une évaluation précise et complète de la compétence des auditeurs internes étant
donné qu’elle prend en considération les grands piliers de ce construit.

3.1.2.2. L’indépendance des auditeurs internes (INDEP)

Les travaux empiriques antérieurs mesurent l’indépendance des auditeurs internes à travers le
rattachement hiérarchique de la fonction d’audit interne. C’est une variable dichotomique qui
prend la valeur 1 dans le cas où le responsable de l’audit interne est rattaché
fonctionnellement au comité d’audit et 0 dans le cas contraire (Pizzini et al., 2014 ; Prawitt et
al., 2009 ).
Lin et al. (2011) ont utilisé deux indicateurs pour mesurer l’indépendance de la fonction
d’audit interne. Le premier indicateur relève de la communication entre le responsable de
l’audit interne et le comité d’audit tandis que le second porte sur la position hiérarchique du
responsable de l’audit interne dans l’organisation.
La mesure développée par Johl et al. (2013) diffère des autres mesures utilisées dans les
études antérieures. Au fait, l’indépendance a été mesurée par un score composé de cinq items
ayant trait au rattachement fonctionnel du responsable de l’audit interne et à l’implication du
comité d’audit dans :
- la nomination et le renvoi du responsable de l’audit interne,
- l’approbation du budget de l'audit interne, l’approbation de la rémunération du
responsable de l’audit interne et
- l'évaluation de la qualité des travaux de l’audit interne.
Pour chaque item, un score de 1 est donné, si le comité d’audit intervient dans les domaines
sus-indiqués, 0 sinon. Dans le cadre de ce travail de thèse, nous utilisons plutôt la mesure de
l’indépendance, développée Prawitt et al. (2009) et réutilisée par Pizzini et al. (2014). Il est à
noter, que la mesure de Lin et al. (2011) a été écarté étant donné que les réunions fréquentes
entre le comité d’audit et le responsable de l’audit interne sont souvent considérées comme un
signal de problèmes de contrôle interne (Pizzini et al., 2014). En outre, nous avons préféré la
mesure de Prawitt et al. (2009) et de Pizzini et al. (2014) à celle de Johl et al. (2013), en
raison de sa simplicité et de son adaptation au contexte de l’étude.

187
Chapitre 3

3.1.2.3. La taille de la structure d’audit interne (TAILLE)

Dans la littérature, de nombreuses mesures ont été utilisées pour évaluer la taille de la
fonction d’audit interne. Pizzini et al (2014) et Lin et al. (2011) mesurent la taille de la
fonction d’audit interne par le budget annuel de l’audit interne divisé par le total actif. Prawitt
et al. (2009) mesurent la taille à travers le ratio suivant :
{(Budget AI/ ΣActifs) – (Budget moyen E.S/ Σactifs E.S)} / (Budget moyen E.S / Σactifs E.S)
Avec :
- Budget moyen E.S : le budget moyen de l’audit interne dans les entreprises du secteur.
- Σ actifs E.S : la moyenne de l’actif total des entreprises du secteur.
Johl et al. (2013) utilisent le ratio : total des coûts des activités de la fonction d’audit interne
par rapport à l’actif total. Cette variable prend la valeur 1, si le ratio calculé est au-dessus de
la médiane et 0 dans le cas contraire.
Dans le contexte malaisien, Zain et al. (2006) mesurent la taille de la fonction d’audit par le
ratio: logarithme naturel du total du nombre des auditeurs internes sur le logarithme naturel de
l'actif total. Dans le cadre de ce travail de thèse, nous procédons de la même manière en
utilisant ce ratio. Le choix de cet instrument se justifie par le fait que la plupart des fonctions
d’audit interne dans les entreprises tunisiennes ne disposent pas d’un budget distinct
identifiable. De même, la mesure de Zain et al. (2006) a été validée dans le contexte d’un
pays émergent à savoir : la Malaisie.

3.1.2.4. La fréquence d’utilisation des techniques d'assurance et d'amélioration qualité


(TAQ)

La fréquence d’utilisation des techniques d'assurance et d'amélioration qualité est mesurée à


travers un score (indice). Ce score est la moyenne des valeurs prises par huit items de
l’enquête évaluant :
- la fréquence d’utilisation des techniques d’assurance de la qualité dans les travaux de
l’audit interne (6 items) ;
- la mise en place (ou non) d’une procédure formelle de suivi de la mise en œuvre des
recommandations du rapport d’audit interne (1 item) et
- la formulation (ou non) d’une opinion au niveau d’une mission sous forme d’échelle
de notation, de conclusions ou de toute autre description des résultats (1 item).
Cette mesure est inspirée essentiellement des instruments développés par Pizzini et al. (2014)
et Lin et al. (2011). De surcroît, cette mesure tient compte des recommandations proposées
par les auditeurs internes interviewés lors de la phase d’élaboration de l’enquête.

188
Chapitre 3

De fait, nous avons introduit quelques modifications mineures sur les mesures de Pizzini et al.
(2014) et de Lin et al. (2011), afin de tenir compte des particularités du contexte de l’étude.

- La fréquence d’utilisation des techniques d’assurance qualité

La fréquence d’utilisation des techniques d’assurance qualité est appréhendée à travers six
items de l'enquête évaluant la mesure dans laquelle diverses techniques d’assurance qualité
sont utilisées dans le cadre des travaux d’audit interne. Chaque item prend la valeur 2 au cas
où la technique qu’il décrit est régulièrement utilisée, 1 au cas où la dite technique est utilisée
occasionnellement et 0 dans le cas contraire (0-Jamais, 1-Occasionnellement, et 2-
Régulièrement), Les techniques d'assurance qualité individuels sont:
- la supervision directe
- l’examen indépendant des documents de travail ;
- le feedback des unités auditées ;
- la double revue des travaux d’audit interne ;
- l’utilisation des checklists ;
- la participation du management.
- La mise en place d’une procédure de suivi pour tester la mise en œuvre de mesures
correctives
Cet item prend la valeur 1 si la fonction d’audit interne prévoit une procédure formelle de
suivi pour vérifier la mise en œuvre des mesures correctives recommandées par le rapport
d’audit interne et 0 sinon.

- La notation des missions d’audit interne


Cet item prend la valeur 1 si l’opinion de l’auditeur interne figurant au niveau du rapport
d’une mission, est formulée sous forme d’échelle de notation1, de conclusions ou de toute
autre description des résultats et 0 dans le cas contraire. Il est à noter dans ce cadre que Lin et
al. (2011) ont utilisé les mêmes variables et la même procédure de mesure. Cependant, ces
auteurs n’ont pas combiné les trois variables mesurant la fréquence d’utilisation des
techniques d’assurance qualité dans un seul score. En revanche, l’indice de la fréquence
d’utilisation des techniques d'assurance et d'amélioration qualité développé par Pizzini et al.
(2014) est la somme de 4 items.

1
A l’issue de la mission d’audit interne, les opinions doivent être formulées sous forme d’échelle de
notation, de conclusions ou de toute autre description des résultats. Cette note (grade en anglais) est un
moyen succinct pour documenter et exprimer un avis sur le risque posé par la zone contrôlée. Dans ce
cadre, PwC (2006) considère cette technique comme une bonne pratique. De même, l’IIA (2009b) fournit
des lignes directrices précises sur la pratique de notation.

189
Chapitre 3

Ces derniers mesurent la fréquence d’utilisation des techniques assurance-qualité, 1 item


indiquant l’existence ou non d’une procédure de suivi des recommandations d’audit interne et
1 item portant sur la notation ou non des missions d’audit interne.
Dans la même lignée, Johl et al. (2013) ont également développé un score pour mesurer la
fréquence d’utilisation des techniques d’assurance et d’amélioration qualité. Ce score est la
somme des valeurs prises par trois variables : l’existence d’un programme d'assurance-qualité,
l’évaluation interne et l’évaluation externe de la fonction d’audit interne.
Chaque variable est constituée d’un ou de plusieurs items. Une valeur de 1 est attribuée à
chaque variable si elle prend une valeur au-dessus médiane, 0 sinon. Enfin, le score final
prend des valeurs variant de 0 à 3. Il est à noter que nous avons utilisé cette mesure dans le
cadre des tests de robustesse pour vérifier la solidité de notre mesure initiale.

3.1.2.5. La fréquence de réalisation des contrôles financiers (CONTF)

Cette variable mesure le niveau d’implication de la fonction d’audit interne dans l’audit
financier. Elle est obtenue en calculant la moyenne de six items :
- le contrôle du caractère adéquat des contrôles internes ;
- le contrôle de l'exactitude, de la fiabilité et de l'exhaustivité des dossiers financiers ;
- le contrôle de l'utilité décisionnelle de l'information financière;
- l’audit de l'impact des modifications des choix comptables ou de la règlementation;
- la revue des résultats des rapports d’audit externe;
- le contrôle de conformité aux normes comptables utilisées.
Ces items mesurent la fréquence de réalisation des missions de contrôle financier par la
fonction d’audit interne. Chaque item peut prendre une valeur allant de 0 à 2, en fonction de la
fréquence de sa réalisation dans le cadre des activités de l’audit interne. (0- Jamais, 1-
Occasionnellement, et 2- Régulièrement).
Rappelons à ce niveau que ces items ont été utilisés par Lin et al. (2011) et Pizzini et al.
(2014). En revanche, Prawitt et al. (2009) et Johl et al. (2013) ont utilisé une autre mesure à
savoir : le pourcentage du budget-temps de la FAI alloué au contrôle des dossiers financiers.
Dans le cadre de ce travail de thèse, nous avons utilisé la mesure de Pizzini et al. (2014)
comme mesure initiale. En outre, nous avons utilisé la mesure développée par Prawitt et al.
(2009) et réutilisée par Johl et al. (2013) dans le cadre des tests de robustesse.

190
Chapitre 3

3.1.2.6. La coordination entre l’audit interne et l’audit externe (COORD)

Plusieurs sont les instruments utilisés pour mesurer la coordination entre l’audit interne et
l’audit externe. Lin at al. (2011) ont appréhendé cette coordination à travers une variable
dichotomique, qui prend la valeur 1 dans le cas où les auditeurs internes sont prêtés aux
auditeurs externes ou effectuent des travaux à la demande et au profit de ces derniers et 0 dans
le cas contraire. Abbott et al. (2012a) ont utilisé une variable ordinale prenant une valeur qui
varie entre 1 et 4. Au bas de l'échelle, la relation a été considérée comme une coexistence.
Cependant, elle conçue en haut de l’échelle plutôt comme une sorte de partenariat. Les points
centraux ont été marqués par la coordination et l'intégration (1-coexistence, 2- coordination,
3- intégration, 4- partenariat).
Pizzini et al. (2014) ont mesuré la coordination entre l’audit interne et l’audit externe à travers
deux variables. La première est la contribution de la FAI dans l’audit financier : elle prend la
valeur 1 si les auditeurs internes sont prêtés ou si les auditeurs internes effectuent des travaux
au profit des auditeurs externes et 0 sinon. La deuxième variable est l’assistance directe : cette
variable prend la valeur 1 si les auditeurs internes sont prêtés aux auditeurs externes dans le
cadre des missions d’audit légal et 0 dans le cas contraire.
Dans le cadre de ce travail de thèse, nous avons utilisé une nouvelle mesure qui incarne à la
fois les items proposés par Lin et al. (2011) et Pizzini et al. (2014) et ceux avancés par la
norme ISA 610 (A. 25) de l’IFAC (2013a).
Ainsi, la variable (coordination) est la moyenne de 7 items mesurant le niveau de coordination
entre les auditeurs internes et les auditeurs externes. Ces modalités de coordination varient en
fonction de la fréquence de leur utilisation (0- Jamais, 1- Occasionnellement, et 2-
Régulièrement). Ces items ou modalités de coordination sont à savoir :
- des entretiens ont lieu pendant la période de l’audit des états financiers ;
- l’auditeur externe fournit des informations importantes pour l'auditeur interne ;
- l'auditeur externe demande des informations de la fonction d’audit interne et peut
consulter les rapports qu’elle établit ;
- les auditeurs internes peuvent être prêtés aux auditeurs externes ;
- les auditeurs internes procèdent à la vérification complète ou partielle des lieux, des
produits ou des fonctions sous la direction et la supervision de l’auditeur externe ;
- l’auditeur interne et l’auditeur externe organisent des séances conjointes de
planification ; et
- l’auditeur interne et l’auditeur externe procèdent à des sessions conjointes de contrôle.

191
Chapitre 3

Tableau 3.3 - Définitions et mesures des variables liées à l’audit interne


Variables étudiées Symbole Mesures

Expérience EXP Le nombre moyen d'années d'expérience en matière d’audit (interne et externe) des auditeurs internes.

Certification CERTIF Le pourcentage d’auditeurs internes ayant une ou plusieurs certifications professionnelles en audit.

Niveau d’études ETUDE La moyenne du nombre d'années des études supérieures des auditeurs internes. (0- Bac, 2- Bac+2, 3 /4-
Licence/Maîtrise, 5/6- Master, 8- Doctorat).
Formation continue FORMA Le nombre d’heures de formation annuelle par auditeur interne.

Compétence COMP Un indice mesurant la compétence moyenne de la FAI. Le score est formé par la standardisation des
variables : expérience, niveau d’études, certification et formation continue. Les quatre variables
standardisées sont combinées, par la suite, pour former une seule mesure continue : la compétence.

Indépendance INDEP Une variable dichotomique qui prend la valeur 1 dans le cas où le responsable de l’audit interne est rattaché
fonctionnellement au comité d’audit et 0 dans le cas contraire.

Taille de la FAI TAILLE Le logarithme naturel du nombre total du personnel de d'audit interne divisé par le logarithme naturel de
l'actif total de la société.

Techniques d’assurance TAQ Un score obtenu en calculant la moyenne de 8 items évaluant la fréquence d’utilisation des techniques
qualité d’assurance de la qualité dans les travaux de l’audit interne (6 items) ; la mise en place (ou non) d’une
procédure formelle de suivi de la mise en œuvre des recommandations du rapport d’audit interne (1 item) et
la formulation (ou non) d’une opinion au niveau d’une mission sous forme d’échelle de notation, de
conclusions ou de toute autre description des résultats (1 item).

192
Chapitre 3

 Les items mesurant la fréquence d’utilisation des diverses techniques d’assurance qualité prennent
chacune une des valeurs suivantes -en fonction de la fréquence d’utilisation- (0 - Jamais, 1 - à
l'occasion, et 2 -Régulièrement).
- la supervision directe ;
- l’examen indépendant des documents de travail ;
- le feedback des unités auditées ;
- la double revue des travaux d’audit interne ;
- l’utilisation des checklists ;
- la participation du management.
 L’item relatif à la mise en place d’une procédure de suivi des mesures correctives prend la valeur 1 si
fonction d’audit interne prévoit une procédure formelle de suivi pour vérifier la mise en œuvre des
mesures recommandées par le rapport d’audit interne et 0 sinon.
 L’item relatif à la notation des missions d’audit interne prend la valeur 1 si le rapport final d'audit
interne comprend une note ou un score tel que déterminé par les résultats de l'audit et 0 sinon.

Contrôles financiers CONTF Un indice obtenu en calculant la moyenne de six items évaluant la fréquence de réalisation des contrôles
financiers par la FAI. (0 - Jamais, 1 - Occasionnellement, et 2 - Régulièrement):
- le contrôle du caractère adéquat des contrôles internes ;
- le contrôle de l'exactitude, de la fiabilité et de l'exhaustivité des dossiers financiers ;
- le contrôle de l'utilité de l'information financière pour le contrôle de gestion et la prise de décision ;
- l’audit de l'impact des modifications des règles comptables ou des règlements ;
- la revue des résultats des rapports d’audit externe des états financiers ;
- le contrôle de conformité aux normes comptables utilisées.

Cette variable est obtenue en calculant la moyenne de 7 items évaluant le niveau de coordination entre les
Coordination entre les COORD
auditeurs internes et les auditeurs externes (0 - Jamais, 1 - Occasionnellement, et 2 - Régulièrement).
auditeurs internes et externes
- des entretiens ont lieu pendant la période de l’audit légal ;
- l’auditeur externe fournit des informations importantes pour l'auditeur interne ;
- l'auditeur externe demande des informations de la fonction d’audit interne et peut consulter les
rapports qu’elle établit ;
- les auditeurs internes peuvent être prêtés aux auditeurs externes ;
- les auditeurs internes procèdent à la vérification complète ou partielle des lieux, des produits ou des
fonctions sous la direction et la supervision de l’auditeur externe ;
- l’auditeur interne et l’auditeur externe organisent des séances conjointes de planification ;
- l’auditeur interne et l’auditeur externe procèdent à des sessions conjointes de contrôle.

193
Chapitre 3

3.2. Impact des critères d’efficacité du comité d’audit sur le délai d’audit : Présentation
et mesures des variables indépendantes

3.2.1. Autorité du comité d’audit (AUTOR)

L’autorité du comité d’audit a été définie par DeZoort et al. (2002) comme étant l’un des
moyens mis à la disposition des administrateurs pour conduire efficacement leurs missions. Il
faut cependant souligner qu’aucune recherche d’envergure, à notre connaissance, portant sur
l’autorité des comités d’audit n’a encore été menée. Cependant, le concept d’autorité du
comité d’audit a été prévu dans quelques études, nous citons notamment celles de Bedrad et
al. (2004), Ika et Ghazali (2012), Compernolle (2011) et Kalbers et Fogarty (1993).
Par ailleurs, la revue des études antérieures révèle que la charte du comité d’audit constitue
une source de “ pouvoir ” pour le comité d’audit (Bedard et al., 2004). A ce titre, DeZoort et
al. (2002) affirment que la charte permet aux membres du comité d’audit d’avoir une certaine
autorité dans la prise de décision et leur aide à se concentrer sur les missions qui leur sont
dévolues. Par conséquent, on s'attend à ce que l'existence d'une charte formelle du comité
d’audit améliore son efficacité ; ce qui se répercute positivement sur la qualité du reporting
financier.
Bedard et al. (2004) appréhendent l’autorité du comité d’audit par la présence d'un mandat
clair définissant les responsabilités du comité d’audit. Ainsi, l’autorité est mesurée par une
variable dichotomique prenant la valeur 1 au cas où le comité d’audit dispose d’une charte
validée par le conseil d’administration, fixant ses responsabilités et 0 dans le cas contraire.
Dans la même lignée des travaux, Ika et Ghazali (2012) mesurent l’autorité du comité d’audit
à travers deux indicateurs. Le premier est celui utilisé par Bedard et al. (2004). Le second est
un score qui permet d’apprécier les responsabilités et le rôle du comité d’audit. Pour calculer
ce score, Ika et Ghazali (2012) ont fixé une liste de quatre missions assignées au comité
d’audit, inspirées de la réglementation malaisienne en vigueur. Ces responsabilités sont :
- le suivi du processus de reporting financier ;
- le suivi des travaux de l'auditeur externe ;
- la surveillance de la qualité du contrôle interne ; et
- l'examen de la conformité de l'entreprise à la réglementation applicable.

194
Chapitre 3

En conséquence, si le comité d’audit fournit une brève description de ses missions et ses
modalités de fonctionnement, un score de 1 est attribué pour chaque responsabilité citée. Si le
comité d’audit fournit une explication détaillée sur la façon d'effectuer une responsabilité
particulière, il reçoit un score de 2 pour chaque responsabilité exposée en détails. Le score
final est ainsi obtenu en calculant la somme des valeurs reçues par les différents items.
A partir des différentes études susmentionnées, nous suggérons que l’autorité du comité
d’audit, appréhendée à travers l’existence d’une charte semble particulièrement contribuer à
l’efficacité du comité d’audit et à la qualité du reporting financier.
Explicitement, nous supposons que l’existence d’une charte formelle régissant les
responsabilités du comité d’audit réduit le délai d’audit. Ainsi, dans ce travail de thèse, nous
mesurons l’autorité du comité d’audit à travers une variable dichotomique prenant la valeur 1
au cas où il existe une charte du comité d’audit fixant son rôle et ses responsabilités et 0 dans
le cas contraire.

3.2.2. Indépendance des membres du comité d’audit (INDEP)

Cette variable est mesurée par la proportion des administrateurs indépendants au sein du
comité d’audit. La définition d'administrateur indépendant, retenue dans le cadre de ce travail
est celle avancée par le rapport Vienot 2, et reprise explicitement par les études de Beasley et
Petroni (2001) et Fernandez et Arrondo (2005). (..)“Un administrateur est indépendant de la
direction de la société lorsqu’il n’entretient aucune relation de quelque nature que ce soit
avec la société ou son groupe qui puisse compromettre l’exercice de sa liberté de jugement”
(Vienot, 1999, p 17).
Par ailleurs, la proportion d’administrateurs indépendants au comité d’audit a été utilisée par
de nombreuses études antérieures (Beasly et Salterio, 2001; Felo et al., 2003; Broye, 2009 ;
Raghunandan et al., 2001; Krichnan, 2005; Stewart et Kent, 2006a, 2006b ; Knechel et
Willekens, 2006 ; Ebrahim, 2007 ; Zain et al., 2006 ; Sarens et Abdolmohammadi, 2011 ;
Sierra-Garcia et al., 2012).
La mesure de cette variable a été colletée à travers le questionnaire administré auprès des
responsables d’audit interne des entreprises enquêtées. Notons dans ce cadre, qu’une autre
mesure de l’indépendance des membres du comité d’audit a été utilisée par (Lin et al., 2006 ;
Abbott et al., 2004 ; Bedard et al., 2004). Il s’agit d’une variable dichotomique qui prend la
valeur 1 si le comité d’audit est composé intégralement d’administrateurs indépendants et 0
sinon.

195
Chapitre 3

3.2.3. Expertise financière des membres du comité d’audit (COMP)

La compétence, ou l’expertise financière des membres du comité d’audit constitue un critère


d’efficacité qui fait l’objet de plusieurs études (Piot et Kermiche, 2009). La revue de la
littérature montre que cette variable a été mesurée à travers plusieurs indicateurs.
Krishnan et Visvanathan (2008), Krishnan et Lee (2009) et encore Dhaliwal et al. (2010) ont
utilisé la définition stricte proposée par la SEC. Selon cette définition, est considérée comme
expert financier, toute personne qui possède une formation et une expérience en comptabilité
ou en audit (exemples : auditeur, directeur financier, professionnel comptable).
En se basant sur cette définition, les études empiriques ont appréhendé l’expertise financière
du comité d’audit à travers une variable dichotomique indiquant la présence ou non, d’au
moins un expert financier dans le comité d’audit (Carcello et al., 2006b ; Lin et al., 2006 ;
Bédard et al., 2004).
En revanche, Ghafran (2013) et Goh (2009) ont mesuré la compétence du comité d’audit par
la proportion des membres du comité ayant des compétences comptables et financières. De
leur côté, Krishnan et Visvanathan (2008) et Dhaliwal et al. (2010) ont mesuré la compétence
du comité d’audit par la proportion des membres du comité ayant la qualité de ‘‘accounting
financial expert’’ ou encore ‘‘supervisory financial expert or non accounting financial’’.
Cette mesure renvoie à la définition large que donne la SEC (2003) à l’expertise financière
des membres du comité d’audit. Dans le cadre de ce travail de thèse, nous retenons la
définition stricte de l’expert financier telle que proposée par la SEC (2002). Par surcroît, nous
utilisons la proportion des membres du comité ayant des compétences comptables et
financières comme proxy de l’expertise du comité d’audit.

3.2.4. Taille du comité d’audit (TAILLE)

La revue de la littérature concernant les instruments utilisés pour mesurer la taille du comité
d’audit révèle la mobilisation de plusieurs indicateurs dans le cadre des études antérieures. En
effet, certaines études (Ika et Ghazali, 2012 ; Pucheta- Martinez et Fuentes, 2007 ; Lin et al.,
2006 ; Yang et Krishnan, 2005) ont utilisé variable dichotomique qui prend la valeur 1 dans le
cas où le comité d’audit est composé de 3 membres ou plus, et 0 dans le cas contraire.
Dans une étude plus récente, Ghafran (2013) a mesuré la taille du comité d’audit par une
variable dichotomique prenant la valeur 1 si la taille du comité d’audit est au-dessus de la
médiane de l’échantillon et 0 sinon.

196
Chapitre 3

Un autre courant de recherches a mesuré la taille du comité d’audit à travers le nombre des
administrateurs du comité (Soliman et Ragab, 2014 ; Hamdan et al., 2013 ; Zaman et al.,
2011 ; Ittonen et al., 2010 ; Liu et Sun, 2010 ; Felo et al., 2003).
Dans le cadre de ce travail de thèse, nous avons choisi d’utiliser le nombre d’administrateurs
formant le comité d’audit étant donné que la réglementation tunisienne préconise une taille
minimale de 3 administrateurs.

3.2.5. La fréquence de réunions du comité d’audit (FREQ)

Ghafran (2013), Nelson et Shukari (2011) et Zaman et al. (2011) ont mesuré la fréquence de
réunions du comité d’audit par le nombre annuel de réunions officielles tenues par ledit
comité. De même, Goodwin-Stewart et Kent (2006a), Zhang et al. (2007), Goh (2008) et
encore Sharma et al. (2009) ont utilisé cette mesure. A l’instar de ces études, nous avons
retenu ce même instrument de mesure.
Il est à signaler qu’Ika et Ghazali (2012) et Abbott et al. (2004) ont mesuré la fréquence de
réunions du comité d’audit par une variable dichotomique qui prend la valeur 1 dans le cas où
le comité se réunit au moins 4 fois par an et 0 sinon. Cette mesure ne semble pas être adaptée
au contexte de l’étude. De plus, cette dernière mesure nous prive d’un éventail plus important
d’informations à ce sujet.

197
Chapitre 3

Tableau 3.4- Définitions et mesures des variables liées au comité d’audit

Variables étudiées Symbole Mesures

Autorité du comité d’audit Une variable dichotomique prenant la valeur 1 s’il existe une charte du comité d’audit
AUTOR
fixant son rôle et 0 sinon.

Expertise financière des membres du


COMP La proportion des experts financiers au comité d’audit.
comité d’audit

Indépendance des membres du comité


INDEP Le pourcentage des administrateurs indépendants au sein du comité d’audit.
d’audit

Taille du comité d’audit TAILLE Le nombre des membres du comité d’audit.

Diligence du comité d’audit FREQ La fréquence de réunions du comité d’audit.

198
Chapitre 3

3.3. Impact de la relation entre l’audit interne et le comité d’audit sur le délai d’audit :
Définitions et mesures des variables

Les travaux empiriques recourent généralement à plusieurs indicateurs pour appréhender


l’interaction entre le comité d’audit et la fonction d’audit interne (Zaman et Sarens, 2013,
Sarens et al., 2013 ; Boubaker et Al-Tahar, 2013 ; Lin et al., 2011 ; Zain et al., 2006 ; Zain,
2005 ; Goodwin, 2003). A l’instar de ces études, nous mesurons la relation liant l’audit
interne au le comité d’audit à travers les variables suivantes :
- la fréquence des réunions formelles entre le comité d’audit et le responsable de l’audit
interne ;
- l'implication du comité d’audit dans l’examen des travaux et d'audit interne ;
- l'implication du comité d’audit dans la revue des résultats de l’audit interne ;
- la participation du comité d’audit dans la désignation des auditeurs internes ; et
- l’intensité des échanges informels entre le responsable de l’audit interne et le comité
d’audit.

3.3.1. La fréquence des réunions du comité d’audit avec le responsable d’audit interne
(REUN)

Goodwin (2003) et Zain et al. (2006) retiennent le nombre de réunions officielles entre le
comité d’audit et le responsable d’audit interne pour mesurer la fréquence des contacts
formels entre le comité d’audit et l’audit interne. A l’instar de ces auteurs, nous mesurons la
fréquence des réunions officielles entre le comité d’audit avec le responsable d’audit interne
par le nombre de réunions tenues.

3.3.2. L’implication du comité d’audit dans la revue des programmes et des plans de
travail de la fonction d’audit interne (REVP)

L’implication du comité d’audit dans la revue des programmes et des plans de travail de la
fonction d’audit interne est mesurée par un score formé de trois items évaluant le niveau
d’intervention du comité d’audit dans: (1) la revue des programmes et des plans de missions,
(2) la revue du budget alloué à l’audit interne et (3) la revue des méthodes de coordination
avec les auditeurs externes. Ainsi, dans le cas où le comité d’audit intervient dans chacune des
phases précitées, une valeur de 1 lui est attribuée et 0 dans le cas contraire.

199
Chapitre 3

Rappelons à ce niveau, que cette mesure a été utilisée dans les études de Boubaker et Al-
Tahar (2013) et de Zain et al. (2006). Par surcroît, ces mêmes items ont été également repris
avec des modifications mineures dans le cadre de l’étude de Sarens et al. (2013).

3.3.3. L’implication du comité d’audit dans la revue des résultats des travaux de la
fonction d’audit interne (REVT)

Cette variable est mesurée par un score prenant des valeurs allant de 0 (min) à 3 (max),
obtenu à travers trois questions portant sur l’implication du comité d’audit dans la revue des
résultats de l'audit interne relatifs au suivi du reporting financier, du contrôle interne et de la
conformité aux lois et aux règlementations. Ainsi, si le comité d’audit intervient dans la revue
des résultats de chacune des activités précitées, la valeur 1 lui est attribuée et 0 sinon. Le score
final est obtenu en calculant la somme des valeurs prises par chacun de ces trois items.
Encore une fois, cette mesure a été utilisée dans les études de Zain (2005), Zain et al. (2006)
et encore Boubaker et Al-Tahar (2013). Notons, également, dans ce cadre qu’une mesure
semblable a été avancée par Lin et al. (2011). Au fait, ces auteurs ont mesuré la
communication entre le comité d’audit et la fonction d’audit interne à travers un score qui
évalue l’implication dudit comité dans la revue des travaux accomplis par les auditeurs
internes. Ce score est calculé sur la base de la moyenne de 8 items (prenant chacun une valeur
0 ou 1), portant sur la quantité d’informations sur le contrôle interne que le RAI expose et
revoit avec le comité d’audit. Ces items ont trait à l’environnement du contrôle et aux
résultats des travaux de l’audit interne.

3.3.4. L’implication du comité d’audit dans la désignation des auditeurs internes


(DESIG)

L’implication du comité d’audit dans la désignation des auditeurs internes a été mesurée dans
le cadre des études antérieures (Boubaker et Al-Taher, 2013 ; Zain et al., 2006 ; Goodwin,
2003; Abbott et al., 2003c) par une variable dichotomique prenant la valeur 1 dans le cas où le
comité d’audit agrée la nomination et le congédiement du responsable de l’audit interne et 0
dans le cas contraire.
Dans le cadre de la présente étude, nous allons adopter un autre critère recommandé par les
responsables de l’audit interne lors des entretiens exploratoires. Il s’agit d’une variable
dichotomique qui prend la valeur 1 si le comité d’audit agrée la désignation des auditeurs
internes et 0 sinon. Rappelons, que cette responsabilité a été attribuée au comité d’audit dans
le cadre de la loi de sécurité financière de 2005.

200
Chapitre 3

3.3.5. La fréquence des contacts informels entre le responsable d’audit interne et le


comité d’audit (ININF)

Pour mesurer cette variable, les responsables de l’audit interne enquêtés ont été invités à
indiquer le nombre de réunions et/ou communications informelles avec le président et/ou
avec les autres membres du comité d’audit en dehors des réunions formelles préprogrammées.
Ces échanges informels sont appréhendés à travers les réunions supplémentaires qui ont été
disposées en dehors des réunions officielles, soit à l'initiative du responsable de l’audit
interne, soit à celle du président du comité d’audit.
Notons dans ce cadre que Boubaker et Al-Tahar (2013) ont utilisé et validé cette mesure dans
le contexte tunisien. Dans la même lignée des travaux, Zaman et Sarens (2013) et Sarens et al.
(2013) ont utilisé une variable dichotomique qui prend la valeur 1 s’il existe une interaction
informelle entre le responsable de l’audit interne et le comité d’audit et 0 sinon. Or, comme le
soulignent Sarens et al. (2013), cette dernière mesure semble être limitée étant donné qu'elle
ne prend pas en considération les différentes formes des contacts informels, ni leur ampleur.

201
Chapitre 3

Tableau 3.5- Définition et mesures des variables liées à la relation entre l’audit interne et le comité d’audit

Variables étudiées Symbole Mesures

La fréquence des réunions entre le


comité d’audit et le responsable de REUN Le nombre de réunions formelles entre le comité d’audit et le responsable d’audit interne.
l’audit interne
Un score prenant des valeurs allant de 0 à 3. Cette variable est la somme des valeurs prises par trois
items mesurant l’implication du comité d’audit dans la revue : (1) des programmes et des plans de
L’implication du comité d’audit dans la
missions de la FAI ; (2) du budget nécessaire ; et (3) de la méthode de coordination entre la FAI et
revue des programmes et des plans de REVP
les commissaires aux comptes. Ainsi, si le comité d’audit intervient dans chacune des phases
travail de la FAI
précitées, la valeur 1 lui est attribuée et 0 sinon.

Un score prenant des valeurs (de 0 à 3). Cette variable est composée de trois items mesurant
l’implication du comité d’audit dans la revue des résultats de l'audit interne relatifs : (1) au
L’implication du comité d’audit dans la
REVT processus du reporting financier ; (2) au contrôle interne ; et (3) à la conformité aux lois et
revue des résultats des travaux de la FAI
règlements. Ainsi, si le comité d’audit intervient dans la revue des résultats de chacune des activités
précitées, une valeur de 1 lui est attribuée et 0 sinon.
L’implication du comité d’audit dans la Une variable dichotomique qui prend la valeur 1 dans le cas où le comité d’audit agrée la
DESIG
désignation des auditeurs internes désignation des auditeurs internes et 0 dans le cas contraire.

La fréquence des contacts informels


entre le responsable de l’audit interne et ININF Le nombre de réunions privées entre le comité d'audit et le responsable de l’audit interne.
le comité d’audit

202
Chapitre 3

3.4. Variables de contrôle

En plus des variables d’intérêt précédemment définies, nous tenons compte de l’éventuel
impact d’autres variables de contrôle sur le délai d’audit. Nous présentons dans ce qui suit,
ces variables ainsi que leurs mesures respectives.

3.4.1. La concentration du capital (CONCENT)

La valeur informative de l’information financière véhiculée à travers les états financiers est
limitée pour ceux qui peuvent être qualifiés d’insiders (Piot, 2008). De fait, ces deniers
jouissent d’un accès privilégié à l’information, grâce à leur participation aux organes de
surveillance ou de gestion. Dans une perspective de la théorie de l’agence, la divulgation
d’une communication financière de qualité permet de minimiser les coûts d’agence (Jensen et
Meckling 1976). C’est ainsi que les firmes dont le capital est fortement dispersé subissent une
pression plus importante pour diffuser rapidement leur reporting par rapport à celles dont le
capital est concentré entre les mains d’actionnaires de référence.
Sous l’angle du risque de mission, l’auditeur externe doit étendre ses diligences pour réduire
au plus bas possible ce risque, étant donné que la dispersion du capital accroît le risque de
poursuite de l’auditeur en cas d’opinion erronée (Bamber et al., 1993). Quant aux entreprises
dont le capital est concentré sur quelques actionnaires de référence, elles n’ont pas intérêt à
engager des efforts spécifiques d’audit pour une divulgation rapide de leurs comptes.
D’ailleurs, dans le contexte français, Piot (2008) n’a pas validé la relation entre le délai
d’audit et la concentration de l’actionnariat. De ce fait, il semble que la dispersion de
l’actionnariat incite donc les auditeurs à délivrer leur opinion plus tôt.
En l’espèce, la revue de des études empiriques antérieures montre que la concentration de
l’actionnariat a été mesurée par plusieurs indicateurs. Shabou (2003) suggère que le contexte
tunisien est caractérisé par une forte concentration de la propriété. Ainsi, il développe une
mesure dichotomique assez originale qui prend la valeur 1 dans le cas où le pourcentage
détenu par le premier actionnaire est supérieur à 50% et 0 dans le cas contraire.
D’autres études ont appréhendé la concentration du capital à travers le pourcentage du capital
social détenu par le principal actionnaire (Piot, 2008 ; Abaoub et Ayadi-Chabchoub, 2008 ;
Minguez-Vera et Martin-Ugedo, 2007 ; Pucheta-Martinez et De Fuestes, 2007). A l’instar de
ces études, nous mesurons, dans le cadre de ce travail, la concentration du capital par le
pourcentage du capital social détenu par le principal actionnaire (personne physique ou
morale identifiée).

203
Chapitre 3

3.4.2. La taille de l’entreprise (TAILLE)

Etant donné leur visibilité sur le marché, les grandes entreprises subissent une pression
politico-institutionnelle qui incite les dirigeants à publier rapidement les états financiers afin
de limiter cette grande visibilité (Bamber et al., 1993). Les grandes entreprises sont
généralement suivies par un grand nombre de bailleurs de fonds, de médias, d’analystes et
d’autres parties prenantes qui exigent un accès au reporting financier en temps opportun
(Owusu-Ansah, 2000 ; Dyer et McHugh 1975).
En outre, les ressources dont disposent les grandes entreprises leur permettent de mettre en
place des systèmes de contrôle interne efficaces et efficients permettant de réduire l’effort de
l’auditeur externe lors de sa mission d’audit légal (Jaggi et Tsui, 1999 ; Ashton et al., 1987).
Dans cette même lignée, Al-Ajmi (2008) suggère que les grandes entreprises tendent souvent
à supporter des honoraires d'audit plus élevés pour obtenir rapidement le rapport d’audit.
Sous de tels arguments, il semble que la taille de l’entreprise permet de réduire le délai d’audit
(Ettredge et al., 2006;. Bamber et al., 1993; Ashton et al., 1987). Dans la littérature, de
nombreuses mesures sont utilisées pour évaluer la taille des entreprises. A ce titre, dans
plusieurs travaux, nous citons notamment ceux de Trotman et Bradley (1981), Belkaoui et
Karpik (1989), Deegan et Gordon (1996) et encore Simnett et al. (2009) qui mesurent la taille
de l’entreprise par son chiffre d’affaires.
Le total de l’actif a été utilisé par Raffournier et Schatt (2011), Al-Ajmi (2008), Oxibar (2003)
et Ben Rhouma (2008). Hackston et Milne (1996) ont utilisé simultanément plusieurs mesures
comme le chiffre d’affaires, la capitalisation boursière et le total actifs pour mesurer la taille
de l’entreprise. Enfin, Déjean et Martinez (2009) ont mesuré la taille de l’entreprise par le
chiffre d’affaires et l’actif total.
Dans le cadre de ce travail de thèse, nous mesurons la taille de l’entreprise par le chiffre
d’affaires qu’elle a réalisé. Dans le cadre des tests de robustesse cette mesure sera remplacée
par le logarithme naturel de l’effectif total de l’entreprise.

204
Chapitre 3

3.4.3. La performance financière de l’entreprise (ROA)

Plusieurs études empiriques montrent que la performance financière de la firme a un impact


sur le délai d’audit. En effet, un résultat négatif constitue un facteur d’allongement de ce délai
(Ashton et al., 1989, Courteau et Zéghal, 1999, Schwartz et Soo, 1996 ; Bamber et al., 1993 ;
Carslaw et Kaplan, 1991). Ce paramètre a été intégré dans les études de Pizzini et al. (2014),
Nelson et Shukari (2011) et Piot (2008) à travers la variable (Perte).
Cette variable prend la valeur 1 dans le cas où le résultat consolidé de l’exercice est une perte
et 0 dans le cas contraire. Par ailleurs, pour mesurer la performance financière de la firme,
d’autres auteurs ont utilisé des indicateurs comptables tel que le ratio ROE (Return On
Equity= Résultat net / Capitaux propres) qui a été adopté par Roberts (1992) et Oxibar (2003).
D’autres études ont mesuré la performance financière par le ratio ROA (Return On Assets =
Résultat net / Total actifs) qui mesure la rentabilité des actifs de l’entreprise (Kolk et Perego,
2010; Gillet, 2010; Simnett et al., 2009; Déjean et Martinez, 2009; Aerts et Cormier, 2009;
Cormier et Magnan, 1999 ; Belkaoui et Karpik, 1989).
Dans le cadre de notre travail de thèse, nous utilisons ces deux mesures (ROA et ROE). Ainsi,
la première mesure (ROA) est utilisée dans le modèle de base tandis que la seconde (ROE) est
utilisée comme mesure alternative dans le cadre des tests de robustesse.

3.4.4. Le secteur d’activité (SECT)

Plusieurs études ont suggéré que le secteur d’activité de la firme peut avoir un impact sur le
délai d’audit (Pizzini et al., 2014; Abbott et al., 2012a ; Ika et Ghazali, 2012 ; Lin et al., 2011;
Ng et Tai, 1994 ; Ashton et al., 1989). Abdullah (1996) suggère que les entreprises financières
ont un délai d’audit plus court en raison de l'importance du rôle de ces entreprises dans
l'économie nationale ainsi que leurs poids sur le marché financier.
Les travaux empiriques recourent généralement à une variable dichotomique qui prend la
valeur 1 si l’entreprise appartient au secteur financier et 0 sinon (Abbott et al., 2012a ; Lin et
al., 2011 ; Pizzini et al.,2014; Courteau et Zéghal, 2000; Wermet et al., 2000 ; Bamber et al.,
1993; Newton et Ashton, 1989). Dans le cadre de ce travail de thèse, nous utilisons ce même
instrument de mesure. Cette variable est notée (SECT).

205
Chapitre 3

3.4.5. La qualité de l’audit externe (SPEC)

Nombreux sont les indicateurs qui ont été utilisés par les travaux antérieurs pour mesurer la
qualité de l’audit externe. La mesure la plus utilisée est le choix de commissaire(s) aux
comptes appartenant au groupe BIG (De Angelo, 1981). En réalité, les entreprises ont
tendance à choisir des cabinets d’audit appartenant aux réseaux BIG 4 afin de renforcer la
qualité perçue des états financiers publiés (Piot, 2003). Ces grands cabinets ont donc intérêt à
préserver leur indépendance et à produire un service d’audit de qualité pour conserver à la fois
leurs revenus et leurs réputations (Anderson et Zéghal, 1994).
Dans ce cadre, plusieurs recherches concluent en faveur d’une association positive entre les
cabinets d’audit BIG et la qualité du reporting (Francis et al., 2006 ; Teoh et Wong, 1993).
Piot (2008, p.51) affirme que “les grands cabinets d’audit disposent de moyens humains et
matériels importants, et sont parfois les seuls à pouvoir accepter les missions de certification
de grands groupes internationaux’’. Ainsi, le recours à un CAC appartenant aux réseaux BIG
permet de procurer des moyens d’intervention différenciés par rapport à d’autres cabinets de
moindre envergure ; ce qui tend à accroitre la qualité de l’audit externe. D’ailleurs, les études
de Schwartz et Soo (1996) aux États-Unis, et de Piot (2008) et de Courteau et Zéghal (1999)
pour la France, montrent que le recours aux services des grands cabinets anglo-saxons permet
de réduire le délai d’audit.
Par ailleurs, d’autres recherches ont montré que les cabinets d’audit spécialisés dans un
secteur d’activité particulier, bénéficient d’une expérience importante et d’investissements
considérables dans la technologie adéquate (Lambert et al., 2010). Ces professionnels sont
donc particulièrement compétents dans un secteur déterminé, et sont donc susceptibles
d’offrir des services de haute qualité (Hamersley, 2006 ; Jenkins et al., 2006 ; Carcello et
Nagy, 2004 ; Balsam et al., 2003 ; Schauer, 2002; DeFond et al., 2000; Hogan et Jeter, 1999 ;
Krishnan et Yang, 1999; Gramling et al., 1999; Craswell et al., 1995).
De fait, l’expertise sectorielle accumulée par ces auditeurs est de nature à faciliter
l’accomplissement des diligences et à raccourcir par conséquent, le délai d’audit (Piot, 2008).
En Indonésie, Mayangsari (2007) a montré que la spécialisation de l’auditeur externe est
positivement liée à la qualité des résultats comptables. Dans une étude subséquente Piot
(2008) a trouvé que l’expertise sectorielle des auditeurs est de nature à faciliter
l’accomplissement des diligences, permettant ainsi, de raccourcir le délai d’audit. Au vue des
travaux antérieurs, nous attendons à une association positive entre la spécialisation sectorielle
de l’auditeur et la qualité du reporting financier.

206
Chapitre 3

Nous retenons donc, la variable spécialisation sectorielle (SPEC) pour mesurer la qualité de
l’audit externe. Ainsi, cette variable prend la valeur 1 si l’entreprise est auditée par au moins
un auditeur (formant le collège des commissaires aux comptes) détenant une part de marché
d’au moins 10% des sociétés du secteur sur lequel est positionné la firme étudiée, et 0 sinon
(Piot, 2008 ; Mayangsari, 2007 ; Jenkins et al., 2006).
Il est à noter que les parts de marché des auditeurs ont été calculées dans l’intervalle de 2006-
2013, sur l’ensemble des sociétés cotées à ces différentes dates, et pas uniquement sur les
observations de l’échantillon. Pour y parvenir nous avons consulté les rapports d’audit légal
de toutes les entreprises cotées à la BVMT entre les années 2006 et 2013.
Nous avons par la suite calculé la part de marché de chaque auditeur durant l’exercice
correspondant. Etant donné l’étroitesse des secteurs d’activité en termes de nombre
d’entreprises, nous avons essayé d’adapter cet instrument au contexte des entreprises
tunisiennes cotées. Ainsi, nous avons calculé la part de marché en divisant les entreprises
cotées en deux groupes : entreprises appartenant au secteur financier et entreprises
appartenant aux autres secteurs. Partant, dans le cas où le cabinet d’audit a audité -au moins
durant un exercice comptable- 10% ou plus des entreprises appartenant à l’un des deux
secteurs cités, il sera considéré comme ayant une expertise sectorielle. Il en ressort de cette
analyse, 11 cabinets spécialisés dans le secteur financier et 12 cabinets spécialisés dans les
autres secteurs.
En somme, pour mesurer la qualité de l’audit externe, nous avons fait recours à deux mesures
à savoir : l’expertise sectorielle du/des CAC et l’appartenance aux réseaux BIG. Le premier
instrument a été retenu dans le modèle de base, tandis que le second va être utilisé lors des
tests de robustesse comme substitut à l’expertise sectorielle.

3.4.6. Le changement du commissaire aux comptes (CHGT)

L’arrivée d’un nouveau cabinet pour mener la mission d’audit engendre des coûts
d’apprentissage dus à la prise de connaissance générale de l’entité et à l’appréciation initiale
du système de contrôle interne. Ceci peut avoir un impact sur l’étendue, la nature et le
calendrier de la mission ; ce qui tend à allonger logiquement le délai de signature du rapport
d’audit. Dans ce sens, Schwartz et Soo (1996) constatent qu’un changement de l’auditeur
intervenu tardivement dans l’exercice, allonge significativement le délai d’audit. Pour
contrôler cet effet, nous avons introduit la variable (CHGT). Cette variable prend la valeur 1
dans le cas où un changement de CAC est intervenu au cours de l’exercice et 0 dans le cas
contraire. Cette mesure a été utilisée dans l’étude de Piot (2008).

207
Chapitre 3

3.4.7. L’émission d'un rapport d'audit non standard (OPIN)

Les études antérieures ont souligné qu’une opinion d’audit non standard est susceptible
d’entraîner des diligences supplémentaires de la part de l’auditeur externe ; ce qui tend à
allonger le délai d’audit (Piot, 2008 ; Soltani 2002). Dans le cadre de la présente étude, nous
avons tenté de contrôler l’effet de ce facteur.
A l’instar des études antérieures, (Piot, 2008, Pucheta-Martinez et De Fuentes,
2007 ; Sanchez-Ballesta et Garcia-Meca, 2005 ; Leventis et al., 2005 ; Haw et al., 2003 ;
Carcello et Neal, 2000 ; Wermet et al., 2000) nous avons introduit une variable dichotomique
(OPIN) prenant la valeur 1 dans le cas où l’entreprise en question reçoit un rapport d’audit
avec réserves et 0 si l’opinion reçue est une certification pure et simple.

3.4.8. Les connexions politiques de l’entreprise (POL)

Dans ce cadre, nous contrôlons également l’incidence des connexions politiques (Faccio,
2010) des entreprises tunisiennes cotées sur la qualité du reporting financier mesurée par le
délai d’audit. En effet, plusieurs travaux empiriques (Johl et al., 2013 ; Gul, 2006 ; Bushman
et al., 2004; Ball et al., 2003) ont révélé que les entreprises ayant des liens politiques ne sont
pas transparentes et souffrent de problèmes de gouvernance.
Pour identifier les entreprises politiquement liées, nous avons retenu dans une première étape,
l’identité des principaux actionnaires et dirigeants des entreprises de notre échantillon. Dans
une deuxième étape, nous avons cherché à travers le web, dans les magazines et dans les
journaux, les liens probables de ces dirigeants et actionnaires avec les personnalités et les
partis politiques. Nous attendons donc, à ce que les connexions politiques des firmes allongent
le délai d’audit.
Pour la mesure des connexions politiques de l’entreprise (variable notée POL), les
précédentes recherches (Johl et al., 2013 ; Faccio, 2010 ; Gul, 2006 ; Bushman et al., 2004 ;
Ball et al., 2003) ont utilisé une variable dichotomique égale à 1 si l'entreprise est
politiquement liée à un parti ou à une personnalité politique et 0 sinon.

208
Chapitre 3

Tableau 3.6- Définition et mesures des variables de contrôle


Variables étudiées Symbole Mesures

La performance de l’entreprise ROA ROA= résultat net / total actifs

Une variable dichotomique prenant la valeur 1 si l’entreprise est auditée par au


La qualité de l’audit externe SPEC
moins, un cabinet spécialisé vis-à-vis de la mission et 0 sinon.

La concentration du capital CONCENT Le pourcentage du capital social détenu par le principal actionnaire.

La taille de l’entreprise LCA Le logarithme naturel du chiffre d’affaires de l’entreprise.

Une variable dichotomique égale à 1 si l’entreprise reçoit un rapport non


L’opinion de(s) CAC OPIN
standard d’audit et 0 sinon.

Une variable dichotomique égale à 1 dans le cas où l’entreprise appartient au


Le secteur d’activité SECT
secteur financier et 0 dans le cas contraire.

Une variable dichotomique prenant la valeur 1 si l’entreprise a connu le


Le changement du CAC CHGT
changement d’au moins un CAC durant l’exercice t et 0 sinon.
Une variable dichotomique prenant la valeur 1 dans le cas où l'entreprise est
Les connexions politiques de l’entreprise POL politiquement connectée à un parti ou à une personnalité politique et 0 dans le
cas contraire.

209
Chapitre 3

4. Les tests statistiques et les modèles de recherche


La démarche méthodologique adoptée dans le cadre de ce travail repose sur trois types
d’analyses. Nous présentons d’abord, les statistiques descriptives des variables de l’étude. Nous
procédons par la suite à des tests bivariés avant de recourir enfin, à des tests multivariés.
Explicitement, pour répondre à cette problématique, l’analyse multivariée est plus appropriée
que l’analyse bivariée (corrélations).
En effet, l’existence d’une corrélation, aussi bonne soit elle, n’est jamais la preuve d’une
relation de cause à effet. Que deux phénomènes soient corrélés n’implique en aucune façon que
l’un soit cause de l’autre. Cependant, avant de procéder à des régressions, il est nécessaire de
vérifier l’indépendance des variables exogènes du modèle. D’un point de vue méthodologique,
le choix du modèle de régression est souvent dicté par la nature de la variable à expliquer.

4.1. Les statistiques descriptives

Nos modèles comportent à la fois des variables continues et des variables dichotomiques.
Ainsi, les statistiques calculées pour la description de ces variables diffèrent selon leur nature.
Concernant des variables continues, les statistiques descriptives utilisées sont essentiellement:
la moyenne, l’écart type, la médiane, le maximum et le minimum.
Explicitement, le calcul de la moyenne permet de déterminer une variable centrale autour de
laquelle des données ont tendance à se rassembler. La médiane, quant à elle donne la valeur qui
occupe la position centrale dans une série de données et divise la population en deux groupes.
En outre, le calcul de l’écart type (racine carrée de la variance) permet de mesurer la répartition
des données.
S’agissant des variables dichotomiques, les statistiques descriptives utilisées sont plutôt, les
effectifs et les fréquences. En effet, l’effectif représente une mesure du nombre d’individus de
l’échantillon pour l’ensemble des modalités d’une variable bien déterminée. Les fréquences
constituent le nombre de réponses pour chaque modalité de la variable étudiée.

4.2. L’analyse des corrélations entre les variables indépendantes

La multicolinéarité des variables explicatives peut biaiser l’estimation des coefficients de


régression et altère les tests statistiques mobilisés pour tester les hypothèses de recherche.
Ainsi, avant de réaliser les régressions, il est nécessaire de vérifier que les variables
explicatives sont indépendantes les unes des autres.

210
Chapitre 3

Pour ce faire, nous réalisons une analyse de corrélation entre les variables indépendantes afin
de s’assurer qu’elles ne sont pas fortement corrélées entre elles. Ceci peut se faire en utilisant la
matrice de corrélation de Pearson. Les conditions de normalité sont encore nécessaires pour
utiliser le coefficient de corrélation de Pearson.
Selon Jolibert et Jourdan (2006), lorsque le coefficient est supérieur à 0.7, les corrélations sont
élevées et révèlent l’existence de multicolinéarité pouvant fausser les résultats de la régression.
De surcroît, l’analyse des indicateurs VIF (Variance Inflation Factor) permet mesure le degré
d’augmentation de l’erreur standard engendré par les corrélations d’une variable avec les
autres. D’après Evrard et al. (2003), lorsque le VIF est inférieur à 4, nous pouvons supposer
l’absence de multicolinéarité.

4.3. Tests de spécification

Les données en panel possèdent deux dimensions : une pour les entreprises (i) et une pour le
temps (t). Ainsi, il est intéressant de vérifier la présence d’effets individuels dans nos données
de panel. Dans ce cadre, nous cherchons à tester l’hypothèse nulle selon laquelle il n’y a aucun
effet individuel dans l’équation : Yit = γ +Xit β + ui + eit
Le résultat du test est une statistique F avec (N-1, NT-N-K-1) degré de liberté. Si on rejette
l’hypothèse nulle, alors on doit accepter l’hypothèse alternative : présence d’effet individuel.

4.4. Test d’Hausman

Le test de spécification d’Hausman (1978) est un test général qui peut être appliqué à des
nombreux problèmes de spécification en économétrie, traitant avec le problème d’endogénéité
(Goaied et Sassi, 2012). Ce test de spécification de Hausman permet de choisir entre le modèle
à effets fixes et le modèle à effets aléatoires. Si le test est significatif (p-value < 5%), on retient
les estimations émanant du modèle à effets fixes qui sont non biaisés.
Dans le cas, contraire, on retient ceux du modèle à effets aléatoires, jugés efficaces. Si le
modèle à effets aléatoires est retenu, nous procédons au test de multiplicateur de Lagrange. Ce
test évalue la significativité des effets aléatoires et permettra de justifier le choix du modèle à
effets aléatoires dans le cas où il sera significatif.

4.5. Tests additionnels : test d’homosédasticité et test d’autocorrélation

En plus de la question des effets individuels, les problèmes éventuels de l’hétéroscédasticité et


d’autocorrélation sont posés dans le cadre des données de panels. Pour détecter
l’hétéroscédasticité, nous pouvons utiliser le test de Breusch-Pagan.

211
Chapitre 3

L’hypothèse nulle de ce test est l’homoscédasticité. Celle-ci est vérifiée si tous les coefficients
de la régression des résidus au carré sont nuls. Pour réaliser ce test, il faut régresser le carré des
résidus issus du modèle à effets aléatoires avec les variables explicatives.
Dans ce cadre, Ouellet (2005) affirme que l’acceptation de l’hypothèse nulle
d’homoscédasticité rend automatiquement l’exécution du test d’hétéroscédasticité inter-
individus, non nécessaire. En outre, au cas où, le modèle ne contient pas d’effets individuels ou
s’il contient des effets fixes, il faut continuer avec le test de corrélation contemporaine entre
individus. Ce test ne peut pas être exécuté sous STATA lorsque le modèle inclut des effets
aléatoires.
En revanche, en présence d’un problème d’hétéroscédasticité, le test d’hétéroscédasticité inter-
individus est effectué avec un modèle à effets fixes ou aléatoires, pour chercher à avoir une
information sur la forme de l’hétéroscédasticité (Ouellet, 2005). Sous STATA, l’utilisation du
test Wald modifié permet de tester l’hétéroscédasticité inter-individus. Si la valeur obtenue de
la statistique F est inférieure à la valeur critique, l’hypothèse nulle est donc, rejetée. Ainsi, le
rejet de l’hypothèse nulle ne permet pas de spécifier la structure de l’hétéroscédasticité
(Ouellet, 2005 ; Kpodar, 2007).
Le test Breusch-Pagan permet de vérifier la présence de corrélation des erreurs inter-individus
pour une même période. L’hypothèse nulle de ce test est l’indépendance des résidus entre les
individus. Si la valeur obtenue est supérieure à la valeur critique, l’hypothèse nulle est rejetée
(Ouellet, 2005). Enfin, le test d’autocorrélation intra-individus permet de vérifier si les erreurs
sont autocorrélées de forme autorégressive. Sous STATA, le test Wald permet de tester
l’hypothèse nulle : absence d’autocorrélation des erreurs. Si la valeur obtenue est supérieure à
la valeur critique, les erreurs des individus sont autocorrélées (Ouellet, 2005; Kpodar, 2007).

4.6. Modèles de recherche

Rappelons à ce stade que ce travail de recherche a pour objectifs d’expliquer la qualité du


reporting financier des entreprises tunisiennes cotées en fonction des caractéristiques de la
fonction d’audit interne et des critères d’efficacité du comité d’audit et d’analyser également
l’impact de la relation entre ces deux mécanismes sur la qualité du reporting financier mesurée
par le délai d’audit. Trois modèles empiriques sont donc destinées à expliquer ce phénomène à
l’aide d’une combinaison de plusieurs variables explicatives. Il est à signaler à ce niveau que
nous avons choisi de présenter nos variables explicatives dans trois modèles différents faisant
l’objet de trois validations distinctes pour deux raisons.

212
Chapitre 3

Premièrement, sur le plan académique et à notre connaissance, aucune étude n’a analysé
concomitamment l’impact des caractéristiques de l’audit interne, des critères d’efficacité du
comité d’audit et de l’interaction entre ces deux mécanismes de gouvernance sur la qualité du
reporting. Deuxièmement, en incluant toutes ces variables dans un seul modèle, nous aurions
16 variables explicatives et 8 variables de contrôle ensemble dans une seule équation.
Il est alors possible que cela pourrait créer poser un certain nombre de problèmes d'évaluation
statistique. La multi-colinéarité et l’autocorrélation constituent les principaux problèmes de ce
procédé. En outre, présenter ces variables explicatives dans des équations distinctes améliore la
pertinence des résultats et présente clairement l’impact de chaque facteur. Par ailleurs, les
modèles globaux de régression se présentent comme suit:

1er modèle : L’impact des caractéristiques de la fonction d’audit interne sur le délai d’audit

DELAIit = b0+ β1 COMP it + β2 INDEP it + β3 TAQ it + β4 CONTF it + β5 TAILLE it + β6 COORD it +


Β7 OPIN it + β8 SECTEUR it + β9 CONCENT it + β10ROA it + β11SPEC it + β12CHGT it + β13 POL it +
β14LCA it + it

Avec :

COMP: la compétence moyenne de la fonction d’audit interne


INDEP: l’indépendance de la fonction d’audit interne
TAQ : la taille de la fonction d’audit interne
TAILLE : la fréquence d’utilisation des techniques d’assurance qualité
CONTF: le niveau d’implication de la FAI dans les contrôles financiers
COORD: le niveau de coordination entre les auditeurs internes et les auditeurs externes
OPIN : la nature du rapport d’audit (avec/sans réserves)
ROA: la performance de l’entreprise
CONCENT: la concentration du capital
SPEC: la qualité de l’audit externe
POL : les connexions politiques de l’entreprise
CHGT: le changement du/des CAC
SECT : le secteur d’activité de l’entreprise
LCA : le log naturel du chiffre d’affaires

213
Chapitre 3

2ème modèle : L’impact des critères d’efficacité du comité d’audit sur le délai d’audit

DELALit = β0+ β1 AUTORit + β2 COMPit + β3 INDEPit + β4 TAILLEit + β5 FREQit + β6 OPIN it + β7


SECT it + β8 CONCENT it + β9ROA it + β10SPEC it + β11CHGT it + β12 POL it + β13LCA it + it

Avec :

AUTOR : l’autorité du comité d’audit


COMP : l’expertise financière du comité d’audit
INDEP : l’indépendance du comité d’audit
TAILLE : la taille du comité d’audit
FREQ : la fréquence des réunions du comité d’audit
OPIN : la nature du rapport d’audit (avec/sans réserves)
ROA: la performance de l’entreprise
CONCENT: la concentration du capital
SPEC: la qualité de l’audit externe
POL : les connexions politiques de l’entreprise
CHGT: le changement du/des CAC
SECT : le secteur d’activité de l’entreprise
LCA : le log naturel du chiffre d’affaires

3ème modèle : L’impact de la relation entre la fonction d’audit interne et le comité d’audit sur
le délai d’audit

DELAIit = β0+ β1 REUNit + β2 REVP it + β3 REVT it + β4 DESIG it + β5 ININF it+ β6 OPIN it+ β7 SECTit
+ β8 CONCENT it + β9 ROA it + β10 SPEC it + β11CHGT it + β12 POL it + β13 LCA it + it

Avec :

REUN : la fréquence des réunions formelles entre le responsable de l’audit interne et le comité d’audit
REVP : l’implication du comité d’audit dans la revue des plans d’audit interne
REVT : l’implication du comité d’audit dans la revue des résultats de l’audit interne
ININF : la fréquence des contacts informels entre le responsable de l’audit interne et le comité d’audit
OPIN : la nature du rapport d’audit (avec/sans réserves)
ROA: la performance de l’entreprise
CONCENT: la concentration du capital
SPEC: la qualité de l’audit externe
POL : les connexions politiques de l’entreprise
CHGT: le changement du/des CAC
SECT : le secteur d’activité de l’entreprise
LCA : le log naturel du chiffre d’affaires

214
Chapitre 3

Section 2. Impact des caractéristiques de la fonction d’audit interne sur la


qualité du reporting : analyses statistiques et discussion des
résultats

L’objectif de cette section est de présenter les résultats empiriques des tests statistiques
appliqués à l’ensemble de l’échantillon sur la période de l’étude afin de déceler l’impact de la
fonction d’audit interne sur la qualité du reporting financier. La première étape de notre
démarche empirique consiste à effectuer une analyse descriptive des données recueillies et des
tests univariés. Cette analyse préliminaire et essentielle avant d’entamer la phase de test du
modèle et des hypothèses. Nous passons, par la suite à l’application des méthodes d’estimation
et des tests de spécification de notre modèle de recherche à l’aide du logiciel STATA.12.

1. Impact des caractéristiques de la fonction d’audit interne sur le délai d’audit

1.1. Statistiques descriptives

L’analyse descriptive des variables permet non seulement de comprendre les particularités des
entreprises étudiées, mais de prédire également les hypothèses que nous cherchons à confirmer
ou à infirmer. Les variables explicatives sont étudiées à l’aide d’indicateurs de dispersions dont
l’objectif est de caractériser la variabilité des données : la moyenne, le minimum, la médiane, le
maximum et l’écart type. Le tableau 3.7 présente ces statistiques descriptives pour la variable
dépendante. Le tableau (3.7) montre que le délai d’audit s’établit à 136 jours en moyenne, et
varie entre 75 et 286 jours.

Tableau 3.7- Statistiques descriptives de la variable dépendante


Année Observations Moyenne Ecart type Minimun Médiane Maximum

2013 54 139.851 36,322 84 133.5 250

2012 54 132.759 37,2659 75 123 253


2011 54 135.814 39,770 79 121,5 286
2011-2013 162 136.141 37.15368 75 126 286

Ce délai moyen est obtenu en calculant la différence entre la date de la signature du rapport
d’audit et celle de la clôture de l’exercice pour toutes les entreprises de l’étude sur la période
(2011-2013). Ce délai est proche de celui obtenu par Hachicha-ElFouzi et Zarai (2008) sur un
échantillon de 137 entreprises tunisiennes (2001-2006), qui est à l’ordre de 135 jours.

215
Chapitre 3

Néanmoins, ce délai reste nettement plus élevé que dans autres pays tels que la France et
encore les États-Unis. En effet, à partir d’un échantillon composé de 102 firmes de l’indice
SBF 120 observées sur la période (1999-2001), Piot (2008) a trouvé que le délai d’audit
s’établit à 85 jours en moyenne, et varie entre 27 et 166 jours. Piot (2008) explique cette borne
supérieure par le plafond réglementaire de 180 jours, compte tenu des 15 jours requis entre le
dépôt des états financiers au siège de la société et la tenue de l’assemblée générale.
Courteau et Zéghal (1999) ont trouvé que ce délai est à l’entour de 106 jours pour 148
observations françaises sur la période 1990-1994. D’ailleurs, Soltani (2002) a déjà corroboré
cette tendance avec un délai d’audit moyen évoluant de 104 jours en 1985, à 88 jours en 1995.
Aux Etats-Unis, l’étude de Schwartz et Soo (1996) portant sur 1800 observations entre 1988 et
1993, a révélé que le délai moyen d’audit est de 60 jours.
D’autres études menées sur le marché américain par Ashton et al. (1987), Simnett et al. (1995)
sur le marché australien, Carslaw et Kaplan (1991) sur le marché Néo-Zélandais et Leventis et
al. (2005) sur le marché Grec, ont trouvé respectivement que les délais s’établissent en
moyenne, respectivement à (62.5 jours, 94 jours, 95.5 jours et 98 jours).
Par ailleurs, le tableau 3.8 et la figure (3.1) exposent la distribution des délais d’audit observés
par tranches de 10 jours. Ainsi, le délai d’audit s’établit à 136 jours en moyenne et varie entre
75 et 286 jours. Cette dernière valeur dépasse largement le plafond réglementaire compte tenu
des 15 jours requis entre le dépôt des documents financiers annuels au siégé de la société et la
tenue de l’AGO. Cependant, il est à noter que ces longs délais sont observés essentiellement
dans les entreprises étatiques cotées, faisant face à des difficultés économiques.
En outre, nous constatons que plus de 80% des entreprises de l’échantillon ne respectent pas
les délais légaux de publication des comptes annuels, compte tenu des 15 jours requis entre le
dépôt des états financiers au siège de l’entreprise et la tenue de l’assemblée générale.
Rappelons à ce niveau qu’en vertu de la loi n°94-117 du 14 novembre 1994, les sociétés
tunisiennes faisant appel public à l’épargne ont l’obligation de présenter des comptes audités
dans un délai de quatre mois, au plus tard de la clôture de l’exercice comptable (article 3 et 3
bis).

216
Chapitre 3

Tableau 3.8- Distribution des délais d’audit (2011-2013)

Délai d’audit Fréquence Pourcentage Cumul en %


d’observations d’observations
0 – 70 0 0 0
71 -80 2 1,234 1.234
81-90 6 3,70 4.934
91-100 8 4,938 9.872
101- 110 14 8,641 18.513
111 -120 46 28,395 46.908
121- 130 19 11,728 58.636
131- 140 20 12,345 70.981
141- 150 8 4,938 75.919
151- 160 6 3,703 79.622
161- 170 10 6,172 85.794
171- 180 7 4,320 90.114
181- 190 4 2,469 92.583
191- 200 1 0,617 93.2
201 -210 2 1,234 94.434
211- 220 2 1,234 95.668
221- 230 0 0 95.668
231- 240 3 1,851 97.519
241- 250 1 0,617 98.136
251- 260 1 0,617 98.753
261- 270 1 0,617 99.383
271- 280 0 0 99.383
281- 290 1 0,617 100

Figure 3.1 – Distribution des délais d’audit

50
Fréquence d'observations

45
40
35
30
25
20
15
10
5
0

Délai d'audit

217
Chapitre 3

1.2. Tests univariés

1.2.1. Les variables quantitatives

Les variables quantitatives de l’étude sont étudiées à l’aide d’indicateurs de dispersions dont
l’objectif est de caractériser la variabilité des données : la moyenne, le minimum le maximum
et l’écart type. Le tableau 3.9 présente ces statistiques.

Tableau 3.9- Statistiques descriptives des variables explicatives quantitatives

Variable Observations Moyenne Ecart-type Minimum Médiane Maximum


COMP 162 1.299 0.819 0.2 0.97 3.82
TAILLE 162 0.0825 0.0276 0.03 0.08 0.174
CONTF 162 1.119 0.2288 0.666 1.16 1.833
TAQ 162 1.003 0.290 0.25 1 1.375
COORD 162 0.709 0.217 0 0.714 1.285
CONCENT 162 0.416 0.189 0.0747 0.357 0.813
ROA 162 0.457 0.630 -0.95 0.021 0.25
CA 162 1.43e+08 1.87e+08 1805000 60094622 1.28e+09
Avec :
COMP: un score mesurant la compétence moyenne des auditeurs internes dans chaque entreprise ; TAILLE: Log
nombre des auditeurs internes/Log total actifs ; CONTF: un score mesurant la fréquence de réalisation des
activités liées au contrôles financiers ; TAQ: un score mesurant la fréquence d’utilisation des techniques
d’assurance qualité dans les travaux d’audit interne ; COORD: un score mesurant le niveau de coordination entre
la FAI et les CAC ; CONCENT: la proportion du capital détenue par le premier actionnaire; ROA: Résultat net
/Total actifs ; CA: chiffre d’affaires de l’entreprise ; DELAI: le nombre de jours entre la fin de l’exercice financier
et la date du rapport d’audit.

1.2.1.1. Les caractéristiques de l’échantillon en matière de compétence des auditeurs


internes

Le tableau (3.9) montre qu’il existe une disparité importante en termes de compétence moyenne
des auditeurs internes au sein des différentes entreprises de l’échantillon. Cette disparité se
manifeste par une différence remarquable entre le minimum (0.2) et le maximum (3.82) relevé
pour la variable COMP.
L’écart type de la variable COMP est de l’ordre de 0.819. Une interprétation possible de cet
écart relève des différents niveaux d’investissement en matière d’audit interne dans les
entreprises de l’échantillon. Rappelons que le score de la compétence moyenne de la FAI est
obtenu en combinant les valeurs prises par quatre items formant la variable ‘‘Compétence des
auditeurs internes’’ à savoir : l’expérience, le niveau d’étude, la formation continue et la
certification des auditeurs internes.

218
Chapitre 3

1.2.1.2. Les caractéristiques de l’échantillon en matière de taille de la fonction d’audit


interne

La taille moyenne de la fonction d’audit interne (TAILLE) mesurée par le (Ln nombre des
auditeurs internes/Ln du total des actifs) est de 0.08. En outre, cette taille varie entre 0.03 (le
minimum) et 0.174 (le maximum). Explicitement, la taille de la fonction d’audit interne dans
les entreprises de l’échantillon varie entre 1 et 15 auditeurs internes.

1.2.1.3. Les caractéristiques de l’échantillon en matière d’activités d’audit interne

L’implication de la FAI dans les activités financières (CONTF) est la moyenne de six items qui
mesurent la fréquence de réalisation des missions d’audit de ces différentes activités
financières. Comme indiqué dans le tableau (3.9), les entreprises de l'échantillon ont une
moyenne de 1.11, alors que les scores individuels par entreprise se situent entre 0.66 et 1.83.
Nous constatons également que l’implication moyenne des FAI dans les contrôles financiers est
au-dessous de la médiane. Ceci montre que l’audit financier ne constitue qu’un compartiment
des activités de l’audit interne.
La fréquence d’utilisation des techniques d’assurance qualité (TAQ) est mesurée à travers une
moyenne à base de 8 items. Ces items évaluent la mesure dans laquelle divers techniques
d’assurance de la qualité sont utilisés dans le travail de terrain. Le score moyen est à l’ordre de
1. En outre, l’écart type estimé de cette variable, est égal à (0.29), la médiane est de 1. De plus,
les valeurs prises par cette variable se situent entre 0.25 et 1.375.
S’agissant du niveau de coordination entre les auditeurs internes et les commissaires aux
comptes (COORD), les scores varient entre 0 et 1.285, tandis que la moyenne est à l’entour de
0.7. Rappelons à ce niveau que la variable coordination est la moyenne de 7 items mesurant la
fréquence d’utilisation des différentes méthodes de coordination entre l’audit interne et externe.
Si ces deux organes ne coordonnent pas leurs travaux, la variable coordination reçoit
directement la valeur 0.
Par conséquent, les résultats des statistiques descriptives révèlent que le niveau de coordination
moyen entre les auditeurs internes et les auditeurs externes est moyennement faible. En
revanche, il semble que l’intensité de cette coordination varie significativement d’une
entreprise à une autre.

219
Chapitre 3

1.2.2. Les variables dichotomiques

Pour décrire les variables explicatives dichotomiques du modèle, nous avons étudié l’effectif et
le mode de chaque variable. Le tableau 3.10 présente ces statistiques descriptives.

Tableau 3.10 – Statistiques descriptives des variables explicatives dichotomiques

Variable Modalités Fréquence Pourcentage Moyenne Ecart-type

INDEP Oui 87 53.7% .5432 .4996


Non 75 46.3%
CHGT Oui 63 38.88% .3888 .4890
Non 99 61.12%
POL Oui 36 22.23% .2222 .4170
Non 126 77.77%
SPEC Spécialisé 106 63.58% .6358 .4826
Non spécialisé 56 36.42%
SECT Financier 69 42.59% .4259 .4954
Autres 93 57.41%
OPIN Sans réserves 131 80.86% .1913 .3945
Avec réserves 31 19.14%
Avec :
INDEP : 1 si la FAI est rattachée fonctionnellement au comité d’audit, 0 sinon. CHGT : 1 si l’entreprise a changé
au moins un auditeur externe, 0 sinon; POL : 1 si l’entreprise est politiquement liée, 0 sinon ; SPEC : 1 si
l’entreprise est auditée au moins par un auditeur spécialisé vis-à-vis de la mission, 0 sinon; SECT : 1 si
l’entreprise opère dans le secteur financier, 0 sinon; OPIN : 1 si le rapport d’audit comporte un paragraphe
d’observation, 0 sinon.

Les variables dichotomiques sont étudiées à l’aide d’indicateurs de dispersions dont l’objectif
est de caractériser la variabilité des données : la moyenne, le minimum le maximum et l’écart
type. Le tableau 3.10 présente ces statistiques.
Pour chaque variable, le nombre d’observations est de 162. Plusieurs résultats prêtent à
discussion. En premier lieu, les résultats des statistiques descriptives nous conduisent à faire les
constatations suivantes. Les statistiques de la variable (INDEP) montrent que dans environ 54%
des observations, les responsables d’audit internes sont rattachés fonctionnellement au comité
d’audit. Ce rattachement constitue une présomption de leur indépendance (INDEP).

220
Chapitre 3

Par surcroît, 38.88% des firmes de notre échantillon ont procédé au changement d’au moins un
CAC. En l’espèce, un changement d’auditeur intervenu tardivement dans l’exercice peut
allonger le délai d’audit. En outre, nous remarquons que 22.23% des firmes de notre
échantillon sont politiquement liées. Cette liaison politique est généralement synonyme de non
transparence, partant d’un délai d’audit important.
Nous constatons également que 63.58% des firmes de notre échantillon sont auditées par au
moins un CAC ayant une expertise sectorielle. De même plus de 80% des auditeurs certifient
sans aucunes réserves ou remarques sur la régularité et la sincérité des états financiers en
émettent une opinion favorable. De plus, l’observation du tableau 3.10 montre qu’en moyenne
42% des entreprises constituant notre échantillon appartiennent au secteur financier

1.3. Test de normalité de la distribution

Pour tester la normalité de nos variables, nous avons utilisé le test skewness et Kurtosis qui
permet de mesurer l’asymétrie (skewness) et l’étalement (kurtosis) de la courbe de distribution
des variables. Selon Audousset-Coulier (2008), une distribution asymétrique, plus concentrée
vers la gauche présente un indicateur d’asymétrie négatif, et une courbe plus pointue qu’une loi
normale présente un indicateur d’étalement supérieur à 3.
De leur côté, Mahajan et Chander (2008) utilisent la règle de base pour la valeur l'asymétrie de
0,8 à - 0,8 et l'aplatissement 3 à -3 pour évaluer la normalité des variables. Le tableau (3.11)
présente respectivement les différentes valeurs de probabilité de skewness et de kurtosis de nos
variables. Ainsi, le test skewness et Kurtosis montrent que certaines variables présentent des
distributions fortement asymétriques (skewness élevé), qui nécessitent des transformations.
D’ailleurs, certaines valeurs du Chi² ne sont pas affichées par le logiciel STATA étant donné
que la probabilité du Chi² est très significative.
Tableau 3.11- Résultats du test de normalité Skewness/Kurtosis
Variable Observations Pr(Skewness) Pr(Kurtosis) adj chi2(2) Prob>chi2

COMP 162 0.0000 0.019 36.67 0.0000


TAILLE 162 0.2621 0.9166 1.29 0.5258
CONTF 162 0.0070 0.0356 10.21 0.0061
TAQ 162 0.0233 0.7246 5.24 0.0729
COORD 162 0.0000 0.0000 35.97 0.0000
CONCENT 162 0.0000 0.0001 39.45 0.0000
ROA 162 0.0136 0.0083 11.24 0.0036
CA 162 0.0000 0.0934 17.15 0.0002
DELAI 162 0.0000 0.0000 . 0.0000

221
Chapitre 3

Afin de corriger l’asymétrie des distributions, nous procédons à une transformation non
linéaire, à l’aide de la commande (ladder) du logiciel Stata (voir annexe 8). Cette commande
évalue les transformations possibles tout en indiquant le test de normalité pour chacune des
recommandations. Ceci permet d’améliorer la symétrie de la distribution. La synthèse des
transformations effectuées afin d’améliorer la normalité de nos variables est présentée par le
tableau (3.12) ci-dessous.

Tableau 3.12- Synthèse des transformations

Variable Transformation proposée par STATA Choix retenus

DELAI Log Log


COMP Racine carrée * -
TAQ Le carré* -
CONTF Racine carrée* -
ROA Aucune proposition -
CA Log Log
CONCENT Log* -
COORD Racine carrée* -
*Aucun choix n’a été retenu car l’amplitude de l’asymétrie de ces variables ne semble pas être préoccupante, et
parce que cela n’est pas pratiqué dans la littérature.

2. Analyse bivariée : Résultats statistiques préliminaires

Nous avons dans un premier temps, effectué des tests de comparaison des moyennes (le test de
Student) et de comparaison des rangs (le test non paramétrique de Mann-Whitney). A travers
ces tests, notre objectif est de vérifier s’il existe des différences dans le délai d’audit en
fonction des attributs de la fonction d’audit interne dans les différentes entreprises de
l’échantillon.
Pour ce faire, nous avons constitué deux sous échantillon d’entreprises réparties selon que la
valeur la variable explicative continue soit inférieure (Groupe1) ou supérieure (Groupe 2) à la
médiane. Ainsi, l’hypothèse nulle à tester est la suivante: H0 : Il n’y a pas de différence entre les
moyennes des deux groupes d’entreprises.

222
Chapitre 3

Tableau 3.13- Test paramétrique de Student

Valeur de Délai (en jours) et tests selon les modalités

0 (G1) 1 (G2) Test Student P (T>t)


COMP Moyenne 141.917 129.766 2.100 0.019
TAILLE Moyenne 128.500 142.895 -2.501 0.993
CONTF Moyenne 137.910 134.894 0.507 0.306
TAQ Moyenne 136.945 135.490 0.234 0.407
COORD Moyenne 145.069 132.916 1.852 0.032

Avec G1 : Entreprises dont la valeur la variable testée est inférieure à la valeur médiane et G2 :
Entreprises dont la valeur la variable testée est supérieure à la valeur médiane.

Tableau 3.14- Test non paramétrique de Mann-Whitney

Valeur de Délai (en jours) et tests selon les modalités

0 (G1) 1 (G2) Z p
COMP Rang moyen 7375 5828 1.502 0.133
TAILLE Rang moyen 5842 7361 -1.182 0.237
CONTF Rang moyen 5661 7542 0.682 0.495
TAQ Rang moyen 4453.5 8587.5 -0.005 0.996
COORD Rang moyen 4020 9183 1.957 0.050

Les tableaux (3.13 et 3.14) synthétisent les résultats des tests de comparaison paramétrique et
non paramétrique portant sur les variables liées aux caractéristiques des structures d’audit
interne en fonction des délais d’audit.
L’examen du tableau (3.13) montre que les tests paramétriques (test de Student) et non
paramétrique (test de Mann-Whitney) font apparaître des différences significatives dans les
délais d’audit en fonction de la compétence moyenne du personnel d’audit interne (COMP), de
la taille de la structure d’audit interne (TAILLE) et du niveau de coordination entre les
commissaires aux comptes et les auditeurs internes (COORD).
Nous constatons que les entreprises dont la compétence moyenne du personnel de l’audit
interne est au-dessus de la médiane ont un délai d’audit plus court d’environ 12 jours, par
rapport à celles au-dessous de la médiane. Ces résultats attestent à priori l’existence d’une
relation négative entre la ponctualité de publication des rapports d’audit et la compétence des
auditeurs internes.

223
Chapitre 3

En outre, le test de Student montre l’existence d’une relation positive entre la taille de la
fonction d’audit interne et le délai d’audit. En ce qui concerne la coordination entre l’audit
interne et externe (COORD), les tests de comparaison montrent que les délais d’audit sont plus
courts au sein des firmes dans lesquelles le niveau de coordination entre les CAC et les
auditeurs fut plus important.

3. Analyse multivariée : Résultats et interprétations

Dans le cadre des analyses univariées, les variables indépendantes liées aux attributs de la
fonction d’audit interne ont été prises individuellement. L’analyse multivariée, objet de cette
sous-section prend en considération l’effet simultané de toutes ces variables. Ainsi, et en vue de
tester l’impact de la compétence, de l’indépendance, de la taille et des activités de la fonction
d’audit interne sur le délai d’audit, nous nous proposons d’estimer le modèle de régression
suivant:

DELAIit = b0+ β1 COMP it + β2 INDEP it + β3 TAQ it + β4 CONTF it + β5 TAILLE it + β6 COORD it+


Β7 OPIN it + β8 SECT it + β9 CONCENT it + β10ROA it + β11SPEC it + β12CHGT it + β13 POL it+ β14LCAit
+ it

Avec :

COMP: La compétence moyenne de la fonction d’audit interne


INDEP: L’indépendance des auditeurs internes
TAQ : La taille de la fonction d’audit interne
TAILLE : La fréquence d’utilisation des techniques assurance-qualité
CONTF: Le niveau d’implication de la FAI dans l’audit des activités financières
COORD: Le niveau de coordination entre les auditeurs internes et les CAC
OPIN : La nature du rapport d’audit (avec/sans réserves)
ROA: La performance de l’entreprise
CONCENT: La concentration du capital
SPEC: La qualité de l’audit externe
POL : Les connexions politiques de l’entreprise
CHGT: Le changement du/des CAC
SECT: Le secteur d’activité de l’entreprise
LCA : Le log naturel du chiffre d’affaires

224
Chapitre 3

3.1. Aspects méthodologiques liés à l’analyse multivariée

Avant de procéder à l’estimation des différents modèles de régression, il convient d’abord de


s’assurer de l’absence de multicolinéarité entre les variables explicatives qui constituent une
condition préalable à l’utilisation des modèles de régression. Par la suite, nous effectuons
certains tests additionnels pour aboutir à des estimations robustes, étant donné que nous
travaillons sur des données de panel (2011- 2013).

3.2. Vérification de l’absence de multi-colinéarité entre les variables explicatives

La détection d’un problème éventuel de la multi-colinéarité se fait à travers la vérification des


corrélations des variables explicatives prises deux à deux. Ces variables explicatives doivent
être indépendantes l’une de l’autre afin de ne pas compromettre l’interprétation des résultats de
la régression. Explicitement, les variables significativement corrélées ne doivent pas figurer
ensemble dans le même modèle économétrique, étant donnée, qu’elles provoquent une
instabilité des coefficients estimés et une forte augmentation de leurs écart-types. Pour vérifier
l’absence de multi-colinéarité dans notre échantillon, nous avons calculé les coefficients de
corrélation de Pearson entre ces variables. Cette matrice de corrélation présente l’intensité des
corrélations entre les variables explicatives.
Ce test permet de s’assurer si les variables de l’étude ne sont pas de nature à compromettre
l’interprétation des estimations obtenues. C’est selon la valeur ces coefficients que nous
pourrons nous prononcer sur l’inexistence d’un problème de multi-colinéarité dans notre
modèle de régression.
A ce titre, (Kervin, 1992) suggère que la valeur critique du coefficient de corrélation à partir de
laquelle un problème sérieux de colinéarité entre les variables indépendantes est prononcé, est
égale à 0.7. Cette valeur critique est élevée à 0,8 d’après Evrard et al. (2003). Dans notre
analyse, nous retenons la limite fixé par Kervin (1992). Les matrices de corrélation que nous
avons dégagées sont présentées dans le tableau 3.15.

225
Chapitre 3

3.3. Matrice des corrélations

Les principales observations que nous tirons de l’observation des matrices des corrélations sont
les suivantes :
- Le tableau (3.15) montre que tous les coefficients de corrélations sont inférieurs à 0,7
qui correspondent à la limite à partir de laquelle on commence généralement à avoir des
problèmes sérieux de multi-colinéarité.
- Les coefficients positifs (négatifs) indiquent des relations positives (négatives) entre les
variables explicatives.
En somme, il y n’a pas de corrélations dépassant 0,5 entre nos variables explicatives, ce qui
signifie qu’il n’y a pas de problème sévère de multi-colinéarité. Cependant, un grand nombre
de nos variables sont modérément corrélées entre elles. Ceci peut nous amener à craindre un
problème de recoupement de leur significativité au niveau du modèle multivarié.

226
Chapitre 3

Tableau 3.15- Matrice de corrélation de Pearson

COMP INDEP TAILLE CONTF TAQ COORD OPIN CONC ROA SPEC SECT CHGT POL LCA
COMP 1.0000

INDEP 0.3575** 1.0000

TAILLE -0.0619 -0.0992 1.0000

CONTF 0.2712** 0.3963** -0.1071 1.0000

TAQ 0.3636** 0.1714* 0.2240** 0.2665 ** 1.0000

COORD 0.3725** 0.2622** 0.0853 0.2479 ** 0.4874** 1.0000

OPIN -0.1475* -0.3117** 0.2445* -0.2242** -0.0646 0.0626 1.0000

CONC 0.0072 0.1720* 0.3312** 0.0956 0.0454 0.1218 0.0811 1.0000

ROA 0.0234 0.1738* 0.1520 0.2348** 0.0955 -0.0295 -0.325** 0.057 1.0000

SPEC 0.2848** 0.3442** -0.1075 0.3278** 0.3040** 0.1016 -0.284** -0.0925 0.17** 1.0000

SECT 0.3870*** 0.2943** -0.1792** 0.1066 0.3696** 0.4519** -0.0065 -0.2086 -0.292* 0.314** 1.0000

CHGT -0.0000 0.0676 0.0110 -0.0833 0.0376 0.0262 -0.0018 0.0196* -0.0357 0.0512 0.0811 1.0000

POL 0.2028** -0.2476* 0.0007 0.2063** -0.0178 0.1393 -0.1845* -0.0710 -0.0212 -0.0583 -0.1001 -0.0000 1.0000

LCA 0.1612* -0.0114 0.3922** 0.0180 0.1561* 0.1017 0.3014** -0.0737 -0.1936 0.1359 0.209** 0.0862 0.0313 1.0000
* La corrélation est significative au niveau 0.05 (bilatéral). ** La corrélation est significative au niveau 0.01 (bilatéral).
Avec :
COMP: La compétence moyenne de la fonction d’audit interne
INDEP: L’indépendance de la fonction d’audit interne
TAQ : La taille de la fonction d’audit interne
TAILLE : La fréquence d’utilisation des techniques assurance-qualité
CONTF: Le niveau d’implication de la FAI dans l’audit des activités financières
COORD: Le niveau de coordination entre les auditeurs internes et les CAC
OPIN : La nature du rapport d’audit (avec/sans réserves)
ROA: La performance de l’entreprise
CONC: La concentration du capital
SPEC: La qualité de l’audit externe
POL : Les connexions politiques de l’entreprise
CHGT: Le changement du/des CAC
SECT : Le secteur d’activité de l’entreprise
LCA : Le log naturel du chiffre d’affaires

227
Chapitre 3

3.4. Diagnostic général de multi-colinéarité

De même, nous avons présenté les VIFs (variance inflation factor) afin tester le niveau
général de multi-colinéarité. Le VIF d’une variable X constitue un indicateur de la proportion
de variance de cette variable indépendante expliquée par toutes les autres variables
indépendantes. Il reflète dans quelle mesure la variance et l’erreur de prévision des
coefficients des autres variables du modèle sont augmentées par l’inclusion de cette variable.
La tolérance (1 /VIF) mesure quelle proportion de la variance d’une variable est indépendante
des autres variables du modèle. Dans la pratique, pour que le niveau de multi-colinéarité soit
satisfaisant, Neter et al. (1983), Hamilton (2004) et Gujarati (1995) et Kennedy (1998)
indiquent que la présence de multi-colinéarité est détectée lorsque le VIF maximum est
supérieur à 10.
Ding et Stolowy (2003) Audousset-Coulier (2008) et Hakim et al. (2009) considèrent qu’il
existe de sérieux problèmes de multi-colinéarité, pouvant altérer la fiabilité des estimations,
lorsque le VIF d’une variable est supérieur à 3. De plus, d’après le tableau (3.16), nous
pouvons remarquer que les VIF démontrent l’absence de problème de multi-colinéarité
puisque les VIFs ne dépassent pas la valeur 3, présentée comme raisonnablement acceptable
par Ding et Stolowy (2003).

Tableau 3.16 – Diagnostic général de multicolinéarité


Variable VIF 1/VIF
SECT 2.13 0.470
INDEP 2.06 0.486
TAILLE 1.91 0.522
COORD 1.85 0.541
TAQ 1.80 0.556
OPIN 1.69 0.592
POL 1.67 0.598
LCA 1.65 0.605
CONTF 1.63 0.612
COMP 1.60 0.623
ROA 1.57 0.637
SPEC 1.51 0.662
CONCENT 1.41 0.707
CHGT 1.04 0.961
Moyenne VIF 1.68
COMP: la compétence moyenne de la fonction d’audit interne ; INDEP: l’indépendance de la fonction d’audit
interne ; TAILLE : la taille de la fonction d’audit interne ; TAQ : la fréquence d’utilisation des techniques
assurance-qualité ; CONTF: le niveau d’implication de la FAI dans l’audit des activités financières ; COORD: le
niveau de coordination entre les auditeurs internes et les CAC ; OPIN : la nature du rapport d’audit (avec/sans
réserves) ; ROA: la performance de l’entreprise ; CONCENT: la concentration du capital ; SPEC: la qualité de
l’audit externe ; POL: Les connexions politiques de l’entreprise ; CHGT: Le changement du/des CAC ; SECTEUR:
le secteur d’activité de l’entreprise ; LCA : le log naturel du chiffre d’affaires.

228
Chapitre 3

3.5. Tests de spécification, d’hétéroscédasticité et d’autocorrélation

Notre étude porte sur un échantillon de 54 entreprises tunisiennes observées sur une période
de 3 années, ce qui par définition, conduit à estimer les modèles de régression sur des données
de panel. Ces dernières procurent l’avantage de pouvoir prendre en compte les effets
individuels des entreprises et périodes étudiées. Cette double dimension permet de tenir
compte de l’influence des caractéristiques non observables des individus sur leurs
comportements, dès lors que celles-ci restent stables à travers le temps (Sevestre, 2002). Etant
donné la nature particulière des données de panel, il y a lieu de suivre impérativement l’ordre
de certaines étapes économétriques pour aboutir à des estimations de bonne qualité.

3.6. Modèle à effets fixes et modèle à effets aléatoires

Ce test consiste à vérifier l’existence d’effets individuels dans nos données. Pour y parvenir,
notre analyse se focalisera sur la modélisation des effets individuels pour des données en
panel. L’hypothèse nulle à tester est la suivante : H0 : u i = 0. Le modèle à effets fixes a été
écarté, étant donné que les modèles de régression incluent des variables muettes invariables
dans le temps. De fait, effectuer une régression en effets fixes va faire sortir arbitrairement ces
variables du groupe des variables indépendantes. Nous avons donc utilisé une estimation d’un
modèle à effets aléatoires. Le modèle à effets aléatoires considère que l’erreur du modèle est
composée d’une erreur usuelle spécifique à l’observation i, t et de l’erreur provenant de
l’intercepte aléatoire. Par la suite nous avons commandé à l’aide du logiciel STATA le test du
multiplicateur de Lagrange qui sert à identifier l’existence ou non d’effets individuels
aléatoires.

3.7. Test du multiplicateur de Lagrange

Nous avons donc utilisé une estimation d’un modèle aléatoire et par la suite nous avons
commandé à l’aide du logiciel STATA le test de Breusch-Pagan Lagrangian Multiplier test
for Random Effects qui sert à identifier l’existence d’effets individuels. Ce test permet de
valider empiriquement le choix d’une structure à erreurs composées. Comme le montre le
tableau (3.17), présenté ci-après, le résultat de ce test est une statistique de khi deux
significative (Prob>chi2=0.0034). Ce qui nous permet de confirmer l’existence d’effets
individuels aléatoires. Nous retenons ainsi le modèle à effets aléatoires pour l’estimation du
modèle de régression.

229
Chapitre 3

3.8. Test d’hétéroscédasticité

Afin de parvenir à des meilleurs résultats, nous devons vérifier le problème


d’hétéroscédasticité. Dans ce cadre, nous avons appliqué le test de Breush-Pagen.
L’hétéroscédasticité des résidus signifie que la variance et l’amplitude de la variation restent
inchangées dans le champ des valeurs observées. Dans le contexte d’un test
d’hétéroscédasticité, l’hypothèse nulle est l’homoscédasticité, ce qui sera le cas lorsque tous
les coefficients de la régression des résidus au carré sont nuls.
Pour réaliser ce test nous avons régressé le carré des résidus issus du modèle à effets
aléatoires avec les variables explicatives des différents modèles de régression. Il ressort de ce
test (voir tableau 3.17), une p-value qui est significative (Prob > F = 0.0000). Cela nous conduit
à rejeter l’hypothèse nulle et par suite à la confirmation de l’existence d’un problème
d’hétéroscédasticité.

3.9. Test d’hétéroscédasticité inter-individus

Ce test-ci est conçu pour tester l’hypothèse spécifique d’homoscédasticité inter-individus.


STATA utilise un test Wald modifié, qui est essentiellement un test F (Ouellet, 2005). Ce test
vérifie si l’hétéroscédasticité est interindividuelle. Sous l’hypothèse nulle, le test suppose que
la variance des erreurs est la même pour tous les individus et la statistique suit une loi khi
deux de degré de liberté N (soit 54 dans notre cas). A partir de la valeur du p-value associé au
test de Khi deux (Prob>chi2 = 0.0000), nous ne pouvons pas accepter l’hypothèse nulle. Le
rejet de cette hypothèse ne permet pas de spécifier davantage la structure de
l’hétéroscédasticité. Nous demeurons avec la conclusion précédente d’hétéroscédasticité sans
pouvoir en dire plus.

3.10. Le test d’autocorrélation de Wooldrigde

L’autocorrélation des erreurs a été vérifiée en faisant recours au test d’autocorrélation intra-
individus de Wooldrigde (2002). Les résultats de ce test (tableau 3.17) confirment l’absence
d’autocorrélation sérielle (Prob > F = 0.3651).
En résumé, nous concluons l’existence des problèmes de l’hétéroscédasticité. Dans ce cadre,
deux solutions sont envisageables. La première consiste à utiliser la méthode des moindres
carrés généralisés (Feasible Generalized Least Square). La seconde solution consiste à utiliser
le modèle à effets aléatoires et corriger les écarts-types par la méthode d’Eicker-White avec
l'option “robust” (Goaied et Sassi, 2012 ; Torres-Reyna, 2007 ; Rogers, 1993; White, 1980).

230
Chapitre 3

Dans le cadre de ce travail de thèse, nous avons choisi de présenter les régressions en utilisant
l’estimation “ robust”, étant donné que la méthode des moindres carrés généralisés est
considérée dans la littérature comme “ overconfident ”.
En effet, Beck et Katz (2001; 1995; 1996) ont fait valoir que l’estimateur FGLS pour les
données de panel tend à rendre l'analyse sur- confiante dans le sens d'une surestimation de
signification statistique pour les variables explicatives incluses en raison de sous-estimer les
erreurs-types du modèle de régression. Hong (2013) montre, également, que l’estimation
FGLS se traduit souvent par excès de confiance pour les variables explicatives et peut à tort
identifier certaines variables comme significatives.

231
Chapitre 3

Tableau 3.17 - Résultats des régressions multivariées

Variable dépendante : Délai d’audit


Cross-sectional time-series FGLS R-sq: within = 0.3817
regression between = 0.7792
Coefficients: MCG overall = 0.6871
Panel: hétéroscédastique Wald chi2(14)= 217.26
Correlation: pas d’auto-corrélation Prob > chi2= 0.0000
Variables FGLS Modèle à effets aléatoires
indépendantes « robust »
Coefficient Z statistic Coefficient Z statistic
COMP -.0284 -1.73* -.0340 -1.25
INDEP -.0575 -1.89** -.0637 -2.08**
TAILLE .9342 1.76* .86691 1.36
TAQ -.3446 -5.81* -.1158 -1.92**
CONTF -.0846 -1.72*** -.3923 -3.86***
COORD -.1671 -2.51** -.2151 -2.03**
OPIN .2040 5.83*** .1664 4.39***
CONCENT -.0570 -0.86 -.0045 -0.06
ROA -.5966 -2.82*** -.3765 -1.22
SPEC -.0229 -0.85 -.0184 -0.78
SECTEUR .10936 3.50*** .14140 4.29***
CHGT -.0075 -0.34 -.0087 -0.43
POL .09279 2.82*** .10111 2.57***
LCA .04289 4.03*** .04826 4.46***
Constante 4.6495 25.37*** 4.6447 22.85***
Breusch-Pagan Lagrangian Multiplier Test for Random Effects
chibar2(01) =7.35
Prob > chibar2 = 0.0034
Breusch-Pagan Test for Heteroskedasticity
F( 14, 147) = 17515.73
Prob > F = 0.0000
Modified Wald test for groupwise heteroskedasticity
chi2 (54) =3.0e+05
Prob>chi2= 0.0000
Wooldridge Test for Autocorrelation
F(1, 53) = 0.835
Prob > F= 0.3651
* significatif au niveau 0.10. **significatif au niveau 0.05. *** significatif au niveau 0.01.
Avec :
COMP: la compétence moyenne de la fonction d’audit interne ; INDEP: l’indépendance de la fonction d’audit
interne; TAILLE : la taille de la fonction d’audit interne ; TAQ : la fréquence d’utilisation des techniques
assurance-qualité ; CONTF: le niveau d’implication de la FAI dans l’audit des activités financières ; COORD: le
niveau de coordination entre les auditeurs internes et les CAC OPIN : la nature du rapport d’audit (avec/sans
réserves) ; ROA: la performance de l’entreprise CONCENT: la part du premier actionnaire SPEC: la spécialisation
du/des CAC ; POL : Les entreprises politiquement liées ; CHGT: le changement du/des CAC SECTEUR : le
secteur d’activité de l’entreprise ; LCA : le log naturel du chiffre d’affaires.

232
Chapitre 3

4. Résultats des régressions multivariées

La validation empirique de notre objectif de recherche en général, et de nos hypothèses


théoriques en particulier, se base essentiellement sur l’estimation de notre modèle de
régression multivariée. L’estimation de ce modèle de régression nous a permis d’évaluer
l’impact des caractéristiques de l’audit interne sur la qualité du reporting, mesurée par le délai
d’audit des entreprises tunisiennes cotées.
Le test de Wald Chi (2) de significativité globale du modèle de régression (tableau 3.17) est
significatif au seuil de 1% (Prob > chi2 = 0.000). Le pouvoir explicatif du modèle est ainsi
satisfaisant. Dans ce qui suit, nous allons discuter en détails les prédictions obtenues pour les
coefficients des variables explicatives. Nous vérifions entre autres si les signes et les
significativités obtenus sont conformes à nos hypothèses de recherche. Ainsi, les résultats
statistiques issus de l’estimation des paramètres nous permettent d’analyser et d’interpréter les
coefficients relatifs à chaque variable. Ceci nous permet de déterminer la contribution de
chaque variable indépendante dans l’estimation de la variable dépendante de notre modèle et
de valider ou non nos hypothèses.

4.2. Analyse de l’effet des variables indépendantes sur le délai d’audit

4.2.1. La compétence des auditeurs internes

L’estimation du modèle de régression montre que la compétence (COMP) des auditeurs


internes n’a pas d’effet significatif sur le délai d’audit. L’hypothèse H1 est ainsi rejetée. Ce
résultat peut faire l’objet de diverses interprétations : (1) il semble que la compétence des
auditeurs internes tend à accroître temporairement l’effort d’audit, avec pour conséquence des
diligences supplémentaires accomplies par les auditeurs externes, (2) la compétence des
auditeurs internes ne constitue pas le facteur principal de la décision du CAC de recourir aux
travaux de l’audit interne (Glover et al., 2008 ; Gramling et Vandervelde, 2006 ; Margheim,
1986 ; Brown,1983 ; Abdel-Khalik et al., 1983 ) .
Par ailleurs, cette conclusion contredit les résultats de Pizzini et al. (2014) qui ont trouvé que
le délai se trouve réduit de 11.3 jours pour les firmes dont la compétence moyenne de l’équipe
d’audit interne est au-dessus de la médiane calculée, par rapport aux firmes qui sont en
dessous de la médiane. En revanche, ce résultat corrobore les conclusions de Lin et al. (2011).
Ces auteurs n’ont pas décelé une relation significative entre la compétence de l’équipe d’audit
interne et la qualité du reporting mesurée par la divulgation des défaillances du contrôle
interne, prévue par la section 302 de la loi SOX.

233
Chapitre 3

Dans la même lignée des résultats, Johl et al. (2013) ont montré que la compétence des
auditeurs internes, mesurée par leur niveau d’expérience, est positivement liée au niveau des
accruals anormaux (p < 5%). Leurs résultats indiquent que les entreprises ayant une FAI pour
une plus longue période sont plus susceptibles à gérer leurs résultats.

4.2.2. L’indépendance des auditeurs internes

Concernant, la variable indépendance des auditeurs internes (INDEP), notre modèle montre
un impact négatif du rattachement fonctionnel du RAI au comité d’audit sur le délai d’audit
des entreprises de l’échantillon (z = -2.08, p = 0.03). L’hypothèse H2 est ainsi acceptée. Cela
conforte ainsi, l’idée que l’indépendance des auditeurs internes constitue un paramètre important
permettant de professionnaliser leurs travaux et de réduire le délai d’audit. Ce résultat est
probablement dû à une confiance plus importante des CAC vis-à-vis des activités de l’audit
interne. En outre, ce résultat confirme la conclusion de Pizzini et al. (2014) selon laquelle
l’indépendance des auditeurs internes réduit significativement le délai d’audit.

4.2.3. La fréquence d’utilisation des techniques d’assurance qualité

La fréquence d’utilisation des techniques d’assurance qualité (TAQ) ressort bien comme un
facteur de réduction du délai d’audit (z=-1,92, p=0.025). De fait, ces résultats nous amènent à
valider l’hypothèse H3. Ainsi, cette conclusion appuie les analyses d’Anderson et Chambers
(2006) qui suggèrent que la notation des travaux d’audit interne favorise une évaluation et une
prise en compte rapide des risques de contrôle par les organes de gouvernance. Encore plus,
ce résultat corrobore les conclusions de Pizzini et al. (2014) qui ont trouvé que la fréquence
d’utilisation des techniques d’assurance qualité réduit significativement le délai de signature
du rapport d’audit.

4.2.4. La taille de la fonction de l’audit interne

Selon les résultats obtenus par la régression multivariée de l’estimation de notre modèle, il
semble que la variable relative à la taille de la fonction d’audit interne (TAILLE) n’est pas
significative (z=1.36, p= 0.280). Ainsi, l’hypothèse H4 attestant l’impact négatif de la taille de
la fonction d’audit interne sur le délai d’audit est donc, réfutée.
Ce résultat est contre-intuitif au vu des travaux antérieurs qui montrent que les délais d’audit
ont tendance à diminuer avec la taille de la FAI (Pizzini et al., 2014). De même, ce résultat
inattendu est contraire aux conclusions de Johl et al. (2013) qui suggèrent que la taille de la
fonction d’audit interne implique une plus grande capacité de surveillance. Ainsi, elle permet
de détecter et de dissuader la gestion opportuniste des résultats.

234
Chapitre 3

En revanche, ce résultat confirme les conclusions de Lin et al. (2011) qui n’ont pas trouvé de
relation significative entre la taille de la fonction d’audit interne et la qualité du reporting.
Une interprétation possible de ce résultat relève de la mesure utilisée de la taille de la FAI. En
effet, Pizzini et al. (2014) et Johl et al. (2013) mesurent la taille de la FAI par le ratio (budget
FAI/total actifs). En l’absence de données sur les budgets de la FAI dans les entreprises de
notre échantillon, nous avons utilisé le ratio (effectif de l’audit interne/ total actifs).

4.2.5. L’implication de la fonction d’audit interne dans les contrôles financiers

Conformément à ce qui a été prévu, les résultats de l’estimation montrent que la


variable ‘‘implication de la FAI dans les contrôles financiers’’ (CONTF) a un effet négatif
sur le délai d’audit (z=-3,86, p=0.000). L’hypothèse H5 est ainsi acceptée. En ce sens, la
littérature prévoit que l’implication des auditeurs internes dans l’audit financier améliore la
qualité du reporting mesurée par différents indicateurs.
A ce titre, Pizzini et al. (2014) ont conclu que les délais d'audit sont plus courts (5 jours de
moins) pour les entreprises dans lesquelles la FAI contribue à la vérification des états
financiers. De même, Lin et al. (2011) ont trouvé que l’implication de la fonction d’audit
interne dans les contrôles financiers a un impact négatif sur la divulgation des faiblesses de
contrôle interne (z= -1.955, p<0.10,). Ainsi, l’efficacité des contrôles financiers permettent de
détecter et de remédier ces faiblesses par le management.

4.2.6. La coordination entre les auditeurs internes et les auditeurs externes

Concernant la variable relative à la coordination entre les auditeurs internes et les auditeurs
externes (COORD), celle-ci présente un signe négatif significatif au seuil de 5% attestant que
la coordination entre les auditeurs internes et externes réduit le délai d’audit. Il en résulte que
cette coordination réduit l’effort des auditeurs externes. De ce fait, nous allons valider
l’hypothèse H6. Ce résultat peut être expliqué par le fait que les informations obtenues par les
auditeurs externes, suite à la coordination avec les auditeurs internes, leur permettent d’ajuster
la nature, le calendrier et l'étendue de leur travail (Abbott et al. 2012a).
Par ailleurs, ces résultats confirment la pertinence de l'orientation réglementaire internationale
récente qui encourage les CAC à coordonner avec les auditeurs internes et à utiliser leurs
travaux lorsque la qualité de l’audit interne est prouvée. (IFAC, 2013; PCAOB, 2005, 2007).
De même, ce résultat est comparable à celui obtenu par Pizzini et al. (2014) qui ont trouvé
que le délai d’audit devient plus court (de 3.5 jours), lorsque les CAC utilisent les travaux des
auditeurs internes. Encore plus, ce résultat a été souligné dans l’étude d’Abbot et al. (2012a).

235
Chapitre 3

Ces auteurs confirment l’hypothèse selon laquelle la coordination entre les auditeurs internes
et externes réduit les délais d’audit. Abbot et al. (2012a) précisent que les avantages de la
coordination sont plus prononcés lorsque les auditeurs externes bénéficient de l'assistance
directe de la part des auditeurs internes.

4.3. L’effet des variables de contrôle sur le délai d’audit

Conformément aux études antérieures (Nelson et Shukeri, 2011 ; Afify, 2009 ; Piot, 2008 ;
Simnett et al., 1995 ; Bamber et al., 1993 ; Ashton et al., 1987 ; Elliott, 1982), nos résultats
révèlent que les délais d’audit sont statistiquement plus longs (au seuil de 1%) quand le
rapport d’audit est assorti de réserves (OPIN). Ce résultat peut être expliqué par le fait qu’une
opinion d’audit non standard – avec réserve – est susceptible d’entraîner des diligences, et
donc un délai d’audit supplémentaire. Une autre interprétation probable réside dans le fait
qu’en raison des négociations qui se tiennent entre les CAC et la direction pour faire accepter
ces réserves, le délai signature du rapport d’audit peut se voir allonger.
L’effet de la variable taille de l’entreprise (LCA) sur le délai d’audit est positif et est
significatif au niveau de 1%. Cet effet est contre-intuitif au vu des études antérieures qui
montrent que les délais d’audit ont tendance à diminuer avec la taille de la firme (Abbot et al.,
2012 ; Al-Ajmi, 2008 ; Jaggi et Tsui,1999 ; Owusu-Ansah, 2000). Une interprétation possible
de cet allongement des délais relève des risques auxquels ces firmes font face. Ces risques
sont à priori plus importants par rapport aux entreprises moins grandes de l’échantillon.
En ce qui concerne la variable ‘‘performance financière’’ (ROA), cette variable a un effet
négatif significatif sur le délai d’audit. Ainsi, il semble que les entreprises peu rentables ont
un délai d’audit plus long. Ce résultat est conforme aux conclusions de plusieurs études
antérieures (Pizzini et al., 2014 ; Ika et Ghazali, 2012 ; Nelson et Shukeri, 2011 ; Courteau et
Zéghal, 1999 ; Schwartz et Soo, 1996 ; Bamber et al., 1993 ; Carslaw et Kaplan, 1991 ;
Ashton et al., 1989) qui rapportent que les entreprises en difficulté financière ont des délais
plus longs d'audit.
La qualité de l’audit externe a été perçue à travers la spécialisation (SPEC) et le changement
des commissaires aux comptes (CHGT). Les résultats de la régression indiquent que le
coefficient de la spécialisation est négatif mais non significatif (voir tableau 3.17). Ce résultat
atteste que l’expertise sectorielle du/des CAC n’affecte pas significativement le délai d’audit.
Cet effet est contre-intuitif au vu des travaux antérieurs qui montrent que les délais d’audit
ont tendance à diminuer avec la spécialisation du CAC.

236
Chapitre 3

A ce titre, les résultats de Piot (2008) et Habib et Bhuiyan (2011) ont montré que le degré
d’expertise sectorielle des CAC ressort bien comme un facteur de réduction du délai d’audit.
Ce résultat peut être expliqué par le nombre important des entreprises auditées par un CAC
spécialisé vis-à-vis de la mission. Ces entreprises auditées ont souvent la même date de
clôture des comptes. De ce fait, le CAC est susceptible d’allonger la durée de son intervention
et de communiquer donc, ses rapports autour de la même date.
Une deuxième explication possible de ce résultat relève de l’instrument utilisé pour mesurer
la spécialisation. En effet, dans le cadre de notre étude, le CAC est considéré comme
spécialisé vis-à-vis de la mission, lorsque sa clientèle représente plus de 10% du nombre total
des entreprises d’un secteur déterminé (Craswell et al., 1995 ; Omri et al., 2009). En
revanche, la mesure mobilisée, d’une part, par Habib et Bhuiyan (2011) tient compte plutôt de
la part des honoraires d’audit d’un CAC dans un secteur bien déterminé par rapport aux
honoraires d’audit versés par toutes les entreprises du secteur. D’autre part, la mesure adoptée
par Piot (2008) est égale à la somme des parts de marché des CAC titulaires dans le secteur de
la société auditée, calculée de manière pondérée sur la base de la racine carrée du total de
l’actif et sur l’ensemble des sociétés cotées fin 1997.
Pour ce qui est de l’impact du changement du /des CAC (CHGT) sur le délai d’audit aucun
effet statistiquement significatif n’a pu être relevé. Une interprétation probable rejoint les
conclusions de Piot (2008) : en Tunisie, le co-commissariat aux comptes peut avoir pour effet
de diluer l’incidence du changement de l’un des deux commissaires aux comptes sur le
calendrier des travaux d’audit légal. En effet, la non synchronisation évidente des mandats de
commissariat (trois exercices), dans le temps, rend rares les cas de remplacement des deux
auditeurs durant le même exercice.
Concernant l’effet de la concentration de l’actionnariat sur le délai d’audit, l’estimation du
modèle de régression intégrant la variable (CONCENT) montre que le coefficient relatif à
cette variable est non significatif. Nous pouvons conclure donc, que la concentration du
capital est sans effet sur le délai d’audit. Ce résultat peut être expliqué par le fait que la
dispersion de l’actionnariat ne constitue un facteur-risque pour le CAC. En effet, la capacité
des investisseurs à le poursuivre en dommages et intérêts est nettement moindre dans le cadre
juridique tunisien, comparativement au système judiciaire américain où la pratique des class
actions et des honoraires d’avocats conditionnels est très répandue (Piot, 2008).

237
Chapitre 3

Parmi les variables de contrôle, l’appartenance au secteur financier (SECT) a un effet


réducteur très significatif sur le délai d’audit. Ce résultat n’est pas conforme aux concluions
d’Al-Ajmi (2008) qui suggèrent que les établissements financiers ont un délai d’audit plus
court par rapport aux autres entreprises. Une interprétation possible de cet allongement des
délais pour les entreprises financières, relève de la plus grande complexité des missions
d’audit dans certaines banques tunisiennes, surtout étatiques, et encore par les formalités de la
revue des comptes par la Banque Centrale.
Enfin, conformément à ce qui a été prévu, les liens politiques de l’entreprise (POL) ressortent
bien comme un facteur d’allongement du délai d’audit. Ce résultat corrobore les conclusions
des études antérieures (Johl et al., 2013 ; Gul, 2006 ; Bushman et al., 2004 ; Ball et al., 2003)
qui ont révélé que les entreprises politiquement liées ne sont pas transparentes et souffrent de
problèmes de gouvernance.

4.4. Tests de robustesse

Afin de confirmer les résultats déjà obtenus, nous avons examiné la robustesse de certaines
variables en considérant des substituts alternatifs à leur mesure initiale. De fait, nous avons
procédé au remplacement de certaines variables (la compétence des auditeurs internes, la
taille de la FAI, la fréquence de réalisation des contrôles financiers, la fréquence d’utilisation
des techniques assurance-qualité, la taille de la firme et la qualité de l’audit externe) par de
nouvelles mesures (voir tableau 3.18). Nous nous attendons à ce que le signe et la
significativité de ces variables restent inchangeables. Par surcroît, dans le cadre des tests de
robustesse, nous avons, également, essayé d’introduire un indice de la qualité de la fonction
d’audit interne regroupant les différentes mesures des attributs et activités de la FAI.
Nous avons renouvelé donc, les régressions sur les données de panel. Les résultats sont
consignés dans le tableau (3.19). Ainsi, nous remarquons que les mesures alternatives de la
compétence des auditeurs internes et de taille de la FAI ne sont pas significatives. Ces
résultats corroborent ceux trouvés dans le modèle de régression de départ.
Par la suite, nous avons remplacé la mesure initiale de la variable ‘‘fréquence d’utilisation des
techniques assurance-qualité’’ (TAQ) par celle développée par Johl et al. (2013). Nous
retrouvons presque les mêmes résultats : la variable ‘‘fréquence d’utilisation des techniques
assurance-qualité’’ (TAQ rob) est toujours significative au seuil de 5%.
La fréquence de réalisation des contrôles financiers (CONTF) a été remplacée par le
pourcentage de budget temps de la FAI (CONTF rob), allouée à l’audit financier. Nous avons
obtenu une valeur significative aussi, toujours au seuil de 1%.

238
Chapitre 3

Pour les résultats émanant des mesures alternatives des variables de contrôle, nous avons
trouvé que la valeur la variable (BIG) n’est pas significative. Rappelons à ce niveau que cette
variable (BIG) mesure l’impact du recours aux services des réseaux d’audit internationaux sur
le délai d’audit. En outre, la taille de la firme a été mesurée, dans le cadre des tests de
robustesse, par le log effectif (LEFF).
Le coefficient de cette variable est également significatif au seuil de 1% confirmant ainsi, les
résultats trouvés initialement. Par ailleurs, nous avons remplacé le ratio ROA par le ratio ROE
pour mesurer la performance financière de la firme. Ainsi, les résultats montrent que cette
variable n’a pas d’impact significatif sur le délai d’audit.
Par la suite, nous avons essayé dans le cadre du test de robustesse de regrouper les attributs de
la fonction d’audit interne dans un seul indice ‘‘Indice de la qualité de l’audit interne’’ (QAI).
Cette mesure a été initiée par Prawiit et al. (2009) dans le contexte américain a été réutilisée
avec quelques modifications mineures dans différents contextes (Pizini et al., 2014 ; Johl et
al., 2013 ; Lin et al., 2011). Ainsi, nos résultats concluent en faveur d’un impact négatif
significatif (au seuil de 5%) de la qualité de la FAI sur le délai d’audit. Cela conforte ainsi
l’idée que la qualité de l’audit interne constitue un paramètre très important pour une
production pertinente du reporting financier.
Par surcroît, cette conclusion confirme les résultats de Pizzini et al. (2014), Johl et al. (2013)
et Prawitt et al. (2009) qui ont trouvé que la qualité de la fonction d’audit interne a un impact
positif sur la qualité du reporting financier. Pour les autres variables exogènes, nous n'avons
pas des substituts alternatifs à leurs mesures initiales. A la lumière de ces différents résultats
des tests de robustesse, il convient donc d’appuyer notre interprétation des conclusions issues
du tableau 3.17.

239
Chapitre 3

Tableau 3.18 – Mesures alternatives de robustesse

Variable Mesure utilisée (initiale) Nouvelle mesure (de robustesse)

Compétence des auditeurs Un score composite incarnant : l’expérience, le niveau Une variable dichotomique prenant la valeur 1, si la
internes (COMP) d’étude, la certification et la formation continue des compétence moyenne de l’équipe d’audit interne est au-dessus
auditeurs internes. de la médiane et 0 sinon.

Taille de la FAI (TAILLE) Log personnel de l’audit interne/Log actifs Log personnel de l’audit interne/Log effectif total

Fréquence de réalisation de Cette variable est la moyenne de six items. Ces items Le pourcentage du budget-temps de la fonction d’audit interne,
l’audit financier (CONTF) mesurent la fréquence de réalisation des missions d’audit alloué à l’audit financier.
de ces différentes activités financières par la fonction
d’audit interne (0 - Jamais, 1 - Occasionnellement, et 2 -
Régulièrement).

Fréquence d’utilisation des Cette variable est la moyenne de 8 items : Un score composite mesurant la fréquence d’utilisation des
techniques assurance-qualité techniques d'assurance-qualité. Ce score est compris entre 0 et
-six items qui mesurent la fréquence d’utilisation des
3. Il est composé de trois variables. Une valeur de 1 est
(TAQ) techniques d’amélioration-qualité (0 - jamais, 1 –
attribuée à chaque variable si sa valeur est au-dessus médiane
Occasionnellement et 2 - Régulièrement),
et 0 sinon.
- un item indiquant l’existence ou non d’une procédure de
- Existence d’un programme d’assurance-qualité (1, 0)
suivi des recommandations du rapport d’audit interne (0-
Non, 1-oui), - Evaluation interne de la FAI (4,0): (la moyenne de valeurs
de deux items (0 - jamais, 1 – Occasionnellement et 2 -
- un item indiquant l’utilisation ou non de la technique de
Régulièrement): (1) un suivi au jour au jour de la qualité des
notation à l’issue des travaux d’audit interne (0- Non, 1-
travaux d’audit interne, (2) une évaluation périodique de la
oui).
performance des activités d’audit interne.
- Evaluation externe de la FAI (1, 0): la moyenne de valeur
que prennent deux items : (1) l’existence d’une procédure
exigeant l’évaluation externe complète de la FAI (2) une
évaluation externe a eu lieu.

240
Chapitre 3

Variable Mesure utilisée (initiale) Nouvelle mesure (de robustesse)


Taille de la firme (LCA) Log du chiffre d’affaires. Log de l’effectif total de l’entreprise.

Qualité de l’audit externe Une variable dichotomique prenant la valeur 1, si Une variable dichotomique prenant la valeur 1, si l’entreprise
l’entreprise est auditée au moins par un CAC spécialisé est auditée au moins par un BIG et 0 sinon.
vis-à-vis de la mission et 0 sinon.

Indice de la qualité de l’audit - Un score dont la valeur varie de 0 à 5. Pour calculer ce score
interne est calculé en dichotomisant les variables (compétence,
indépendance, techniques d’assurance qualité, taille de la FAI
et fréquence de réalisation des contrôles financiers). Ainsi,
nous attribuons un score de 1 à chacune de ces variables si sa
valeur est supérieure à la médiane, 0 sinon. L’indice de la
qualité de l’audit interne est calculé en combinant les valeurs
prises par ces variables dans un seul score.

241
Chapitre 3

Tableau 3.19- Résultats des tests de robustesse


Modèle à effets aléatoires « robust »

Modèle1 Modèle2 Modèle3 Modèle4 Modèle5 Modèle6 Modèle7 Modèle8


Coef Coef Coef Coef Coef Coef Coef Coef
z statistic z statistic z statistic z statistic z statistic z statistic z statistic z statistic
-.036 -.0346 -.0377 - -.0345 -.0336 -.0296
COMP -
-1.33 -1.56 -1.35 -1.26 -1.25 -1.09
COMP(rob) -.031 - - - - - - -
1.25
INDEP -.076 -.068 -.0582 -.0635 - -.0559 -.0654 -.0456
-2.58*** -2.08** -1.46 -1.39 -1.73* -2.15 -1.14
TAILLE .869 - .622 1.727 - .8105 .874 .9922
1.37 0.95 2.64*** 1.31 1.41 1.38
TAILLE - .143 - - - - - -
(rob) 0.82
TAQ -.127 -.1019 - -.141 - -.1189 -.1208724 -.1281
-2.23** -1.76* -2.45** -4.05** -2.03 -2.03**
TAQ(rob) - - -.032 - -
-1.66**
CONTF -.391 -.404 -.400 - - -.403 .3939 -.3828
-3.88*** -4.08*** -5.98*** -1.98*** -3.92 -3.72***
CONTF - - - -1.065 - - -
(rob) -4.19***
QFAI - - - - -.0262 - - -
-2.04**
COORD -.225 -.207 -.213 -.245 -.355 -.221 -.210 -.258
-2.13** -1.93** -2.76*** -2.11** -2.75*** -2.11** -1.99 -2.34**
OPIN .168 .170 .161 .116 .213 .164 .169 .1792
4.33*** 4.54*** 3.89*** 2.36** 3.75*** 4.47*** 4.57 4.66***
CONCENT .0012 .0225 .002 -.0409 -.0270 .0048 -.0041 -.0377
0.02 0.28 0.03 -0.36 -0.31 0.06 -0.05 -0.43
ROA -.3735 -.350 -.379 -.203 -.192 - -.4015 -.1082
-1.23 -1.15 -1.51 -0.63 -2.10** -1.31 -1.06
ROE (rob) - - - - - -.1212 - -
-1.56
Special -.0206 -.022 -.021 -.0306 -.0863 -.0255 - -.0111
-0.87 -0.94 -0.74 -1.05 -2.89*** -1.04 -0.44
BIG (rob) - - - - - - -.0161 -
-0.58
SECT .134 .130 .132 .1904 .126 .1574 .136 .188
4.29*** 3.97*** 3.2*** 4.04*** 3.27*** 4.79*** 3.99 4.90***
CHGT -.012 -.0111 -.009 .0113 -.0039 -.009 -.0085 -.004
-0.60** -0.55 -0.47 0.57 -0.16 -0.48 -0.42 -0.21
POL .090 .101 .104 .072 .0794 .108 .104 .116
2.49** 2.56** 2.42*** 1.40 2.04** 2.93*** 2.70 3.15***
LCA .046 .0548 .0498 .0496 .060 .0505 .0482
4.21*** 5.52*** 3.64*** 3.74*** 4.66*** 4.56*** 4.61
LEFF(rob) - - - - - - - .028
2.10**
Constante 4.682 4.556 4.603 4.493 4.101 4.614 4.644 5.331
23.10*** 22.53*** 19.41*** 18.79*** 18.38*** 22.09*** 23.74 41.73***
Définition des variables (voir pages 224 et 240)
*, **, *** : les coefficients sont significatifs aux seuils de 10 %, 5 % et 1 %, respectivement.

242
Chapitre 3

Section 3. Impact des critères d’efficacité du comité d’audit sur la qualité


du reporting : analyses statistiques et interprétation des résultats

Dans cette section nous allons présenter les résultats des tests statistiques appliqués pour tester
l’effet des caractéristiques du comité d’audit sur la qualité du reporting. Pour y aboutir, nous
présentons d’abord, une analyse descriptive des variables. Nous rapportons ensuite, les
résultats des tests bivariés pour détailler enfin, les résultats des tests multivariés.

1. Effet des caractéristiques du comité d’audit sur le délai d’audit

1.1. Analyse descriptive

Etant donné que nos variables explicatives sont le mélange des variables quantitatives et
dichotomiques, nous allons répartir les statistiques descriptives afférentes en deux tableaux.
Le premier tableau porte sur les variables quantitatives, quant au second, est un tableau de
moyenne pour les variables dichotomiques.

Tableau 3.20 – Statistiques descriptives des variables continues

Variable Obs Moyenne Ecart-type Minimum Maximum


INDEP 162 .56069 .16114 0 .75
COMP 162 .71862 .17986 0 1
TAILLE 162 3.2777 .59239 0 4
FREQ 162 4.2037 .94664 0 6
DELAI 162 136.14 37.153 75 286
CONCENT 162 .41635 .18981 .0747 .8132
ROA 162 .04574 .06300 -.095 .25
LCA 162 18.032 1.2848 14.406 20.968
Avec :
INDEP : le pourcentage des administrateurs indépendants au comité d’audit ; COMP : la proportion des experts
financiers au comité d’audit ; TAILLE : le nombre d’administrateurs au comité d’audit ; FREQ : fréquence de
réunions du comité d’audit ; DELAI : le nombre de jours entre la fin de l’exercice financier et la date du
rapport d’audit ; CONCENT : la proportion du capital détenu par le premier actionnaire ; ROA : le résultat
net/total actifs ; LCA : le log du chiffre d’affaires.

243
Chapitre 3

1.1.1. Les caractéristiques de l’échantillon en matière d’indépendance des membres du


comité d’audit
A la lecture de ce tableau, nous pouvons dégager qu’en moyenne, 56 % des membres des
comités d’audit sont indépendants. Or la réglementation tunisienne exige uniquement que le
président du comité soit indépendant. De ce fait, ce résultat trouvé témoigne que les sociétés
tunisiennes cotées montrent une réelle volonté de suivre des règles plus strictes concernant la
composition de leurs comités d’audit.

1.1.2. Les caractéristiques de l’échantillon en matière d’expertise financière du comité


d’audit
En outre, les statistiques descriptives révèlent qu’en moyenne, 71% des membres sont dotés
de compétences dans les domaines de la comptabilité-finance (COMP). Il y a donc respect des
dispositions légales pour les établissements de crédit et une adhésion des entreprises
appartenant aux autres secteurs aux recommandations du Guide des bonnes pratiques de
gouvernance.

1.1.3. Les caractéristiques de l’échantillon liées à la taille des comités d’audit

S’agissant de la taille des comités d’audit (TAILLE), elle varie entre 0 et 4. Le chiffre 0
montre que durant une partie de la période d’étude, certaines entreprises récemment admises à
la cote, n’ont pas encore mis en place un comité d’audit. En outre, il semble qu’en moyenne le
comité d’audit est composé de 3 membres.

1.1.4. Les caractéristiques de l’échantillon liées aux diligences des comités d’audit

Le fonctionnement du comité d’audit est appréhendé par la fréquence de ses réunions


(FREQ). Celle-ci varie de 0 à 6. A ce titre, la note circulaire de la BCT n° 2011 – 06 précise
que le nombre de réunions est fixé à un minimum de six réunions par an. Le chiffre 0 montre
que durant une partie de la période d’étude, certaines entreprises récemment admises à la cote,
n’ont pas encore mis en place un comité d’audit.
Concernant, la variable taille (mesurée par le logarithme du chiffre d’affaires) est, en
moyenne, de l’ordre de 19.43 DT. Il est à noter que le chiffre d’affaires des entreprises de
l’échantillon varie entre 1 805 000 DT et 1 227 257 332 DT.
Quant à la performance des entreprises de l’échantillon, mesurée par le ROA, elle varie entre -
.095 (minimum) et 0.25 (maximum). Enfin, la concentration moyenne de la propriété
attribuable au premier actionnaire est de 41.63% pour 162 observations.

244
Chapitre 3

Cette valeur confirme le constat de Shabou (2003) qui suggère que le contexte tunisien est
caractérisé par une forte concentration de la propriété.

1.1.5. Les variables dichotomiques

Pour décrire les variables explicatives et de contrôle dichotomiques du modèle, nous avons
étudié l’effectif et le mode de chaque variable. Le tableau suivant présente ces statistiques
descriptives. Par ailleurs, et en vue de mesurer l’autorité du comité d’audit (AUTOR), nous
avons vérifié si ses diverses responsabilités sont formalisées dans une charte du comité
d’audit.
Les résultats montrent que pour 18% des observations, le pouvoir du comité d’audit est fixé
par un procès-verbal ou par une directive du conseil d’administration approuvant la création
dudit comité. S’agissant des variables de contrôle dichotomiques, nous soulignons que :
- plus de 22% des entreprises enquêtées sont politiquement liées à des partis ou des
personnalités influentes (POL) ;
- dans 65% des observations, les entreprises de l’échantillon sont auditées par des
cabinets d’audit spécialisé (SPEC) ;
- il y a eu un changement d’au moins un commissaire aux comptes dans 39% des
observations collectées (CHGT) ;
- dans 20% des observations, les entreprises faisant partie de notre échantillon ont reçu
un rapport d’audit non standard (OPIN) ;
- plus que 43% des observations proviennent des entreprises cotées appartenant au
secteur financier (SECT).

245
Chapitre 3

Tableau 3.21- Statistiques descriptives des variables dichotomiques

Variable Modalités Fréquence Pourcentage Moyenne Ecart-type


Existence d’une charte 133 82.1%
formelle
AUTOR .8209 .3845
29 17.9%
Absence d’une charte
du comité d’audit
POL Oui 36 22.23%
.2222 .4170
Non 126 77.77%

CHGT Oui 63 38.88%


.3888 .4890
Non 99 61.12%
SPEC Spécialisé 106 65.43%
.4320 .4969
Non spécialisé 56 34.56%
SECT Financier 69 42.59%
.5740 .4960
Autres 93 57.41%
OPIN Sans réserves 131 80.86%
.1913 .3945
Avec réserves 31 19.14%
Avec :
AUTOR : 1 s’il existe une charte du comité d’audit fixant son rôle, 0 sinon; POL : 1 si l’entreprise est
politiquement liée, 0 sinon ; SPEC : 1 si l’entreprise est auditée au moins par un auditeur spécialisé vis-à-vis de
la mission, 0 sinon; SECT : 1 si l’entreprise opère dans le secteur financier, 0 sinon; OPIN :1 si le rapport
d’audit comporte un paragraphe d’observation, 0 sinon.

1.1.6. Test de normalité de la distribution

Le tableau (3.22) présentant les tests Skewness/Kurtosis de normalité montrent que certaines
variables présentent des (skewness élevé). Par conséquent, ces distributions sont fortement
asymétriques et nécessitent des transformations.
Tableau 3.22 – Résultats du test de normalité de Skewness-Kurtosis

Variable Pr(Skewness) Pr(Kurtosis) adj chi2(2) Prob>chi2


INDEP 0.0000 0.6452 14.11 0.0009
COMP 0.0095 0.0004 15.67 0.0004
TAILLE 0.0025 0.0002 59.39 0.0000
FREQ 0.0052 0.0000 22.56 0.0000
DELAI 0.0000 0.0001 39.45 0.0000
CONCENT 0.0136 0.0083 11.24 0.004
ROA 0.0000 0.0934 17.15 0.0002
LCA 0.9925 0.0211 5.28 0.0715
Avec : INDEP : l’indépendance du comité d’audit ; COMP : l’expertise financière du comité d’audit ;
TAILLE: la taille du comité d’audit du comité d’audit ; FREQ : la fréquence des réunions ; DELAI : le délai
d’audit ; CONCENT : la concentration du capital ; ROA : la performance de l’entreprise ; LCA : le log naturel
du chiffre d’affaires.

246
Chapitre 3

La synthèse des transformations effectuées afin d’améliorer la normalité de nos variables est
présentée par le tableau (3.23) ci-dessous.

Tableau 3.23 - Synthèse des transformations ‘‘ladder’’

Variable Transformation proposée par STATA Choix retenus


TAILLE Le carrée* -
FREQ Aucune proposition -
CONCENT La racine carrée* -
DELAI Log Log
*Aucun choix n’a été retenu car l’amplitude de l’asymétrie de ces variables ne semble pas être préoccupante, et
parce que cela n’est pas pratiqué dans la littérature

2. Analyse bivariée : Résultats statistiques préliminaires

Nous avons dans un premier temps, effectué des tests paramétriques de comparaison des
moyennes (le test de Student) et des tests non paramétriques de comparaison des rangs (le test
de Mann-Whitney). A travers ces tests, notre objectif est de vérifier s’il existe des différences
dans les délais d’audit des entreprises en fonction des caractéristiques liées à l’indépendance
(INDEP), à l’expertise financière (COMP) ainsi qu’à la taille, (TAILLE) l’autorité (AUTOR)
et le fonctionnement du comité d’audit (FREQ).
Ainsi, nous avons constitué deux sous échantillon d’entreprises réparties selon que la valeur la
variable explicative continue soit inférieure (Groupe1) ou supérieure (Groupe 2) à la médiane.
Par la suite nous avons effectué des tests paramétriques de comparaison des moyennes (le test
de Student) et des tests non paramétriques de comparaison des rangs (le test de Mann-
Whitney). L’hypothèse nulle de ces tests est l’absence de différence entre les moyennes des
deux groupes d’entreprises.

Tableau 3.24 – Test paramétrique de Student

Valeur de Délai (en jours) et tests selon les modalités


Variables 0 (G1) 1 (G2) T P

INDEP Moyenne 137.857 134.837 0.511 0.30


COMP Moyenne 176.523 130.128 5.867 0.000
TAILLE Moyenne 134.486 139.745 -0.836 0.798
AUTOR Moyenne 154.345 132.173 2.982 0.002
FREQ Moyenne 134.286 136.418 -0.24 0.596
Avec G1 : Entreprises dont la valeur la variable testée est inférieure à la valeur médiane et G2 : Entreprises
dont la valeur la variable testée est supérieure à la valeur médiane

247
Chapitre 3

Tableau 3.25- Test non paramétrique de Mann-Whitney

Valeur de Délai (en jours) et tests selon les modalités


Variables 0 (G1) 1 (G2) Z p

INDEP Rang moyen 6036 7167 1.120 0.263


COMP Rang moyen 2581 10622 4.338 0.000
TAILLE Rang moyen 9132.5 4070.5 0.310 0.756
AUTOR Rang moyen 3008.5 10194.5 2.820 0.004
FREQ Rang moyen 1835.5 11367.5 0.619 0.536

Les tableaux présentés ci-dessus synthétisent les résultats des tests de comparaison
paramétrique et non paramétrique portant sur les variables liées aux critères d’efficacité des
comités d’audit dans les entreprises tunisiennes enquêtées. Ces tests font apparaître des
différences significatives dans les délais d’audit en fonction de l’expertise financière (COMP)
et de l’autorité (AUTOR) des comités d’audit dans les entreprises de l’échantillon. Nous
constatons également, que ces résultats attestent à priori l’existence d’un impact négatif de ces
deux critères d’efficacité du comité d’audit sur le délai d’audit. Concernant les autres
variables figurant sur les tableaux (3.24 et 3.25), les deux tests de comparaison paramétrique
et non paramétrique sont non significatifs.

3. Analyse multivariée : Résultats et interprétations

Pour cerner l’effet des caractéristiques des comités d’audit sur la qualité du reporting, nous
nous proposons d’estimer le modèle de régression suivant:

DELALit = β0+ β1 COMPit + β2 INDEPit + β3 TAILLEit + β4 FREQit + β5 AUTORit + β6 OPIN it + β7


SECTEUR it + β8 CONCENT it + β9ROA it + β10SPEC it + β11CHGT it + β12 POL it + β13LCA it + it

Avec :

COMP : l’expertise financière des membres du comité d’audit


INDEP : l’indépendance des membres du comité d’audit
TAILLE : la taille du comité d’audit
FREQ : la fréquence de réunions du comité d’audit
AUTOR : l’autorité du comité d’audit
OPIN : la nature du rapport d’audit (avec/sans réserves)
ROA: la performance de l’entreprise
CONCENT: la concentration du capital
SPEC: la qualité de l’audit externe
POL : les connexions politiques de l’entreprise
CHGT: le changement du/des CAC
SECTEUR : le secteur d’activité de l’entreprise
LCA : le log naturel du chiffre d’affaires

248
Chapitre 3

3.1. Aspects méthodologiques liés à l’analyse multivariée

Avant de procéder à l’estimation des différents modèles de régression, il convient d’abord de


s’assurer de l’absence de la normalité de la distribution et de la multicolinéarité entre les
variables explicatives qui constituent une condition préalable à l’utilisation des modèles de
régression. Par la suite, nous effectuons certains tests additionnels pour aboutir à des
estimations robustes, étant donné que nous travaillons sur des données de panel s’étalant sur
trois ans.

3.2. Vérification de l’absence de multicolinéarité entre les variables explicatives

Avant l’estimation des différents modèles de régression, il convient d’abord de s’assurer de


l’absence d’une éventuelle multicolinéarité entre les variables explicatives. Pour vérifier
l’absence de ce problème au niveau de notre échantillon, nous avons calculé les coefficients
de corrélation de Pearson entre ces variables ainsi que les VIF ‘‘Variance Inflation Factor’’
(voir tableaux 3.26 et 3.27). Comme l’indique la matrice de corrélation de Pearson, tous les
coefficients de corrélations sont inférieurs à 0,7 qui correspond à la limité à partir de laquelle
on commence généralement à avoir des problèmes sérieux de multicolinéarité (Kervin, 1992).
En outre, il y a peu de corrélations dépassant 0,5 entre nos variables explicatives, ce qui
signifie qu’il n’y a pas de problème sévère de multi-colinéarité. De plus, d’après le tableau
(3.26), nous pouvons remarquer que les VIF démontrent l’absence de problème de multi-
colinéarité puisque les VIFs ne dépassent pas la valeur 3, présentée comme raisonnablement
acceptable par Ding et Stolowy (2003).

Tableau 3.26 – Diagnostic général de multicolinéarité


Variable VIF 1/VIF
FREQ 2.37 0.421691
SECTEUR 1.99 0.502577
AUTOR 1.68 0.593645
TAILLE 1.65 0.607522
ROA 1.63 0.612885
COMP 1.52 0.657062
OPIN 1.49 0.672391
INDEP 1.46 0.682801
LCA 1.40 0.712922
SPEC 1.40 0.715224
CONCENT 1.20 0.833139
POL 1.16 0.863149
CHGT 1.03 0.967963
Moyenne VIF 1.54

249
Chapitre 3

Tableau 3.27 - Matrice de corrélation de Pearson


INDEP COMP TAILLE AUTOR FREQ OPIN CONC ROA SPEC SECT CHGT LCA POL

INDEP 1.0000
COMP 0.3161** 1.0000

TAILLE 0.3428** 0.1406 1.0000

AUTOR 0.3769** 0.3598** 0.3014 1.0000


FREQ 0.3969** 0.3326** 0.5187 0.3738** 1.0000

OPIN 0.0278 -0.1118 0.0635 -0.223** -0.0052 1.0000


CONC 0.0860 0.2833** -0.0135 0.1303 0.0074 0.0811 1.0000

ROA 0.1506 0.2266** -0.0570 0.3270** -0.1109 -0.325** 0.0577 1.0000


SPEC 0.0863 0.1537 0.0953 0.2489** 0.2993** -0.284** -0.0925 0.178* 1.0000

SECT -0.2314** 0.0813 -0.166* -0.174* -0.5152 0.0065 0.2086** 0.29* * -0.31** 1.0000

CHGT -0.0058 -0.0016 0.0322 0.1083 0.1096 -0.0018 0.0196 -0.0357 0.0512 -0.0811 1.0000
LCA 0.1948* 0.0235 0.2921** 0.1878* 0.2744** 0.3014** -0.0737 -0.193 0.1359 -0.21** 0.0862 1.0000

POL -0.0094 -0.0031 -0.1760 0.0172 -0.0524 -0.1845* -0.0710 -0.0212 -0.0583 0.1001 -0.0000 0.0313 1.0000
* La corrélation est significative au niveau 0.05 (bilatéral). ** La corrélation est significative au niveau 0.01 (bilatéral).
Avec :
COMP : l’expertise financière du comité d’audit
INDEP : l’indépendance du comité d’audit
TAILLE : la taille du comité d’audit
FREQ : la fréquence de réunions
AUTOR : l’autorité du comité d’audit
OPIN : la nature du rapport d’audit (avec/sans réserves)
ROA: la performance de l’entreprise
CONCENT: la concentration du capital
SPEC: la qualité de l’audit externe
POL : les connexions politiques de l’entreprise
CHGT: le changement du/des CAC
SECTEUR : le secteur d’activité de l’entreprise
LCA : le log naturel du chiffre d’affaires

250
Chapitre 3

3.3. Test de présence d’effets individuels

Ce test consiste à vérifier l’existence d’effets individuels dans nos données. Dans le cadre de
cette validation, le modèle à effets fixes a été écarté, étant donné que le modèle de régression
inclut des variables muettes invariables dans le temps. Par conséquent, le modèle de
régression en effets fixes va faire sortir arbitrairement ces variables du groupe des variables
indépendantes. Nous avons donc utilisé une estimation d’un modèle à effets aléatoires. Par la
suite nous avons commandé le test de multiplicateur de Lagrange qui va valider ou non
l’existence d’effets aléatoires.

3.4. Test du multiplicateur de Lagrange


Nous avons donc utilisé une estimation d’un modèle aléatoire et par la suite nous avons
commandé à l’aide du logiciel STATA le test de Breusch-Pagan Lagrangian Multiplier test
for Random Effects qui sert à identifier l’existence ou non d’effets individuels. Ce test permet
de valider empiriquement le choix d’une structure à erreurs composées. Comme le montrent
le tableau (3.28), présenté ci-après, le résultat de ce test est une statistique de khi deux
significative (Prob>chi2=0.0062). Ce qui nous permet de confirmer l’existence d’effets
individuels aléatoires. Nous retenons ainsi le modèle à effets aléatoires pour l’estimation du
deuxième modèle de régression.

3.5. Test d’hétéroscédasticité

Afin de parvenir à des meilleurs résultats, nous devons vérifier le problème


d’hétéroscédasticité. Dans ce cadre, nous avons appliqué le test de Breush-Pagen.
L’hétéroscédasticité des résidus signifie que la variance et l’amplitude de la variation restent
inchangées dans le champ des valeurs observées.
Dans le contexte d’un test d’hétéroscédasticité, l’hypothèse nulle est l’homoscédasticité, ce
qui sera le cas lorsque tous les coefficients de la régression des résidus au carré sont nuls.
Pour réaliser ce test nous avons régressé le carré des résidus issus du modèle à effets
aléatoires avec les variables explicatives des différents modèles de régression.
Il ressort de ce test (voir tableau 3.28), une statistique de Fischer égale à avec une p-value qui
n’est pas significative (Prob > F = 0.0000). Ce résultat nous conduit au rejet de l’hypothèse
nulle et par suite à la confirmation de la présence d’un problème d’hétéroscédasticité.

251
Chapitre 3

3.6. Test d’hétéroscédasticité inter-individus

Afin identifier la forme de l’hétéroscédasticité, un test Wald modifié a été exécuté sur
STATA. Ce test vérifie si l’hétéroscédasticité est interindividuelle. Sous l’hypothèse nulle, le
test suppose que la variance des erreurs est la même pour tous les individus. Étant donné que
la p-value calculée (0.000) est inférieure à (1%) alors l’hypothèse nulle est rejetée ce qui veut
dire que la variance des résidus varie d’une firme à une autre. Le rejet de cette hypothèse ne
permet pas de spécifier la structure de l’hétéroscédasticité. Nous demeurons avec la
conclusion précédente d’hétéoscédasticité sans aucune spécification supplémentaire.

3.7. Le test d’autocorrélation de Wooldrigde


Il reste enfin à tester l’autocorrélation intra-individus. On cherche à vérifier si les erreurs sont
autocorrélées E (ε it ε is) ≠ 0 pour t ≠ s de forme autorégressive. Pour y parvenir, avons
procédé au test d’autocorrélation intra-individus de Wooldrigde (2002). L’hypothèse nulle est
l’absence d’auto-corrélation des erreurs. L’acceptation de cette hypothèse signifie que les
erreurs sont non auto-corrélées d’ordre 1. Du moment que la p-value est supérieure à 10%
alors, l’hypothèse nulle est acceptée ce qui veut dire qu’il n’existe pas une autocorrélation
dans sa forme générale.
En conclusion, nous remarquons que nous sommes dans une situation où nous avons des
effets individuels, et où les erreurs sont caractérisées par leurs hétéroscédasticité, et non par
leur auto-corrélation. Ainsi, deux solutions sont envisageables. La première consiste à utiliser
la méthode des moindres carrés généralisés. La seconde solution consiste à utiliser le modèle
à effets aléatoires et corriger les écarts-types par la méthode d’Eicker-White avec l'option
‘‘robust’’ associée à la commande xtreg (Goaied et Sassi, 2012 ; Torres-Reyna, 2007).
Dans le cadre de ce travail de thèse, nous avons choisi de présenter les régressions en utilisant
l’estimation ‘‘robust’’, étant donné que la méthode des moindres carrés généralisés est
considérée dans la littérature comme ‘‘overconfident’’ (Beck et Katz, 2001; 1995; 1996).

252
Chapitre 3

Tableau 3.28- Résultats des régressions multivariées

Variable dépendante : Délai d’audit

Cross-sectional time-series R-sq:


FGLS regression within = 0.0432
Coefficients: MCG between = 0.6970
Panel: hétéroscédastique overall = 0.5294
Correlation: pas d’auto- Wald chi2(13) = 94.86
Prob > chi2 =0.0000
corrélation
FGLS Modèle à effets aléatoires
« robust »
Variables Coef Z statistic Coef Z statistic
indépendantes
AUTOR -.0058 -0.13 -.0380 -0.75
INDEP -.0621 -0.62 -.0027 -0.02
COMP -.2542 -2.72*** -.2706 -2.72***
TAILLE -.0091 -0.32 .01601 0.43
FREQ .0296 1.37 .01715 0.98
OPIN .2336 5.68*** .19139 3.04***
CONCENT -.1421 -1.85* -.1150 -1.42
ROA -.8480 -3.14*** -.7313 -2.12**
SPEC -.0913 -2.80*** -.0759 -2.69***
SECT .0355 0.94 .0279 0.59
CHGT .0008 0.03 -.0024 -0.09
LCA .0498 4.06*** .0518 4.02***
POL .0270 0.79 .0281 0.66
Constante 4.1957 19.29*** 4.1225 18.49***
Breusch-Pagan Lagrangian Multiplier Test for Random Effects
chibar2 (01) = 6.25
Prob > chibar2 = 0.0062
Breusch-Pagan Test for Heteroskedasticity
F( 13, 148) =23914.87
Prob > F = 0.0000
Modified Wald test for groupwise heteroskedasticity
chi2 (54) = 38132.28
Prob>chi2 = 0.0000

Wooldridge Test for Autocorrelation


F(1, 53) = 1.252
Prob > F = 0.2682
*, **, *** : les coefficients sont significatifs aux seuils de 10 %, 5 % et 1 %, respectivement.
Avec :
AUTOR : l’autorité du comité d’audit ; COMP : l’expertise financière du comité d’audit ; INDEP : l’indépendance du comité
d’audit ; TAILLE : la taille du comité d’audit du comité d’audit ; FREQ : la fréquence des réunions ; OPIN : la nature du
rapport d’audit (avec/sans réserves) ; ROA: la performance de l’entreprise ; CONCENT: la concentration du capital ; SPEC:
la qualité de l’audit externe ; POL : les connexions politiques de l’entreprise ; CHGT: le changement du/des CAC ; SECT : le
secteur d’activité de l’entreprise ; LCA : le log naturel du chiffre d’affaires.

253
Chapitre 3

4. Résultats des régressions par hypothèses

Comme le montre le tableau, le test de Wald Chi (2) de significativité globale des différents
modèles de régression ainsi présentés dans le tableau (3.28) est significatif au seuil de 1%
(Prob > chi2 = 0.000). Le pouvoir explicatif de ces différents modèles est ainsi satisfaisant.
Dans ce qui suit, nous présentons et interprétons les résultats des différentes régressions eu
égard aux hypothèses postulées. Nous mettons également en exergue, les divergences et les
convergences avec les travaux antérieurs.

4.1. L’autorité du comité d’audit

Concernant l’impact de l’autorité du comité d’audit sur le délai d’audit, les résultats de
l’estimation des différents modèles de régression montrent que le coefficient associé à la
variable (AUTOR) est négatif et non significatif. Ainsi, il semble que l’existence d’une charte
du comité d’audit n’influence pas le délai d’audit. De fait l’hypothèse H7 est rejetée.
La non significativité de l’impact de cette variable sur le délai d’audit est probablement
imputée au fait que dans les entreprises où les comités d’audit sont dépourvus d’une charte,
les responsabilités et le pouvoir de leurs membres sont quand même fixés par d’autres
documents (exemples : procès-verbal ou note de service). D’où, il semble intéressant pour les
études futures de prévoir d’autres mesures de l’autorité du comité d’audit.
En revanche, ce résultat n’est pas cohérent avec celui d’Abbott et al. (2007) qui ont trouvé des
preuves empiriques que l’inscription des responsabilités du comité d’audit dans les chartes
peut contribuer à l’efficacité du comité. En outre, ce résultat est contraire aux conclusions de
Bedard et al. (2004). Celles-ci suggèrent que la présence d'un mandat clair définissant les
responsabilités du comité d’audit permet de diminuer la probabilité de la gestion agressive des
résultats.

4.2. L’indépendance des membres du comité d’audit

L’impact de l’indépendance du comité d’audit sur le délai d’audit est apprécié à travers le
coefficient de régression associé à la variable (INDEP). Les résultats des régressions ne
plaident pas en faveur de l’influence négative significative de la proportion d’administrateurs
indépendants au comité d’audit sur le délai de signature du rapport d’audit. De ce fait, nous
allons rejeter l’hypothèse H8. Une interprétation possible de ce résultat relève du fait que les
comités d’audit en Tunisie sont encore dans une phase d’apprentissage (Klibi, 2014).

254
Chapitre 3

En effet, les traits propres au contexte tunisien (modes de gouvernance, cadres juridico-
financiers) pourraient expliquer la plus ou moins grande implication des administrateurs
indépendants dans le processus de reporting. De ce fait, les difficultés induites par un excès
de formalisme juridique dans un pays de droit codifié, seraient une interprétation probable des
résultats trouvés.
Ce résultat contredit les conclusions d’Ika et Ghazali qui ont trouvé que l’efficacité du comité
d’audit mesurée entre autres, par l’indépendance de ses membres réduit significativement le
délai d’audit. En utilisant un autre proxy de la qualité du reporting, Klein (2002) trouve que
deux mesures de l’indépendance du comité d’audit (proportion ou majorité de membres
indépendants) ont un effet réducteur sur les accruals anormaux.
De même, Bédard et al. (2004) constatent que la propension à cette gestion dite agressive
diminue lorsque le comité d’audit est composé à 100 % d’administrateurs indépendants. En
revanche, Xie et al. (2003) et Yang et Krishnan (2005) n’ont pas trouvé de lien entre
l’indépendance des administrateurs du comité d’audit et la qualité du reporting mesurée par la
gestion des résultats trimestriels.

4.3. L’expertise financière des membres du comité d’audit

Le coefficient de la variable liée à l’expertise financière des membres du comité d’audit


(COMP) est significatif au seuil de 5%. Ainsi, cette dimension paraît comme un élément
important de réduction des délais d’audit (z=-2.72***). L’hypothèse H9 est alors, vérifiée. Ce
résultat s’explique par le fait que la présence d’experts financiers au comité d’audit incite
l’auditeur externe à fixer un risque de non contrôle faible, et ainsi de limiter l’étendue de ses
diligences corroboratives en fin d’exercice.
Par ailleurs, ce résultat confirme les conclusions d’Abernathy et al. (2014) qui ont trouvé que
la proportion d’experts financiers au comité d’audit réduit significativement le délai d’audit.
A ce titre, Ika et Ghazali (2012) ont démontré que l’efficacité du comité d’audit (mesurée par
la composition, l’autorité, les ressources et les diligences) réduit significativement le délai de
signature du rapport d’audit.
De même, ce résultat est en accord avec les études antérieures qui ont démontré que le
pourcentage d’experts financiers présents dans le comité d’audit affecte positivement la
qualité du reporting mesurée par différents indicateurs (Qin, 2007 ; Yang et Krishnan, 2005 ;
Bryan et al., 2004 ; Felo et al., 2003).

255
Chapitre 3

4.4. La taille du comité d’audit

Pour ce qui est de la taille du comité, il ressort très clairement que les résultats des tests
multivariés suggèrent que cette variable (TAILLE) n’a pas d’influence significative sur le
délai d’audit. Ceci nous amène à réfuter l’hypothèse H10. Les comités les plus grands ne sont
donc pas les plus efficaces à ce niveau. Ce résultat peut être expliqué par le fait que la taille
des comités d’audit dans notre échantillon ne varie pas significativement d’une entreprise à
une autre. De fait, les comités d’audit sont composés, dans la grande majorité d’entreprises
enquêtées, de trois membres.
Par ailleurs, cette conclusion confirme les résultats de certaines études antérieures telles que
celles de Sultana et al. (2014), Krishnan et Visvanathan (2008), Anderson et al. (2003) et
Bryan et al. (2004). Ces auteurs ont conclu que la taille du comité d’audit n’a pas d’incidence
significatif sur la qualité du reporting.
En effet, selon Sultana et al. (2014), la taille du comité d’audit ne permet pas de réduire le
délai d’audit. Anderson et al. (2003) et Bryan et al. 2004, la taille du comité d’audit ne semble
pas être liée au contenu informatif du résultat publié. Krishnan et Visvanathan (2008)
suggèrent que la taille du comité d’audit n’a pas d’effets sur le conservatisme.
De même, Felo et al. (2003) ont trouvé que la taille du comité d’audit ne permet pas
d’améliorer la qualité de l’information financière perçue par les analystes financiers. Abbott et
al. (2004) n’ont pas validé l’hypothèse selon laquelle la taille du comité limite les irrégularités
comptables ou les corrections de résultats. Dans la même lignée, Bédard et al. (2004), Vafeas
(2005), Xie et al. (2003) et encore Davidson et al. (2005) n’ont pas pu démontrer l’impact de
la taille du comité d’audit sur la gestion opportuniste du résultat comptable.

4.5. La fréquence de réunions du comité d’audit

Contrairement à nos prévisions, l’hypothèse H11 selon laquelle la fréquence de réunions du


comité d’audit (FREQ) réduit le délai d’audit n’a pas été validée (voir Tableau 3.28). Ce
résultat similaire à ceux obtenus par Sultana et al. (2014) et Nelson et Shukeri (2011), atteste
l’idée que l’activité réelle du comité d’audit semble être plutôt discrète, presque invisible
prenant place principalement au cours des échanges informelles. En fait, comme le soulignent
Turley et Zaman (2007), il semble que la majeure partie des informations pertinentes sont
échangées via des canaux informels de communication entre le comité d’audit et les autres
participants, plus particulièrement les auditeurs internes et externes.

256
Chapitre 3

Par ailleurs, nos résultats contredisent les conclusions de Hoitash et Hoitash (2009), Loukil et
Triki (2013), Zaman et al. (2011) et Goodwin-Stewart et Kent (2006) qui ont montré que la
fréquence des réunions du comité d’audit a un impact positif sur la qualité d’audit.

4.7. L’effet des variables de contrôle sur le délai d’audit

L’impact des variables de contrôle sur le délai d’audit, est analysé à partir du signe et de la
significativité des coefficients de régression relatifs aux variables : TAILLE, ROA, SPEC,
OPIN, CONCENT, CHGT et SECT. Conformément aux études antérieures (Afify, 2009 ; Piot,
2008 ; Simnett et al., 1995 ; Bamber et al., 1993 ; Ashton et al., 1987 ; Elliott, 1982),
l’émission d’un rapport d’audit non standard a un effet positif et significatif (au niveau 1%)
sur le délai d’audit.
Cet allongement du délai d’audit peut être expliqué par le fait qu’une opinion d’audit avec
réserve est susceptible d’entraîner des diligences supplémentaires. Une autre interprétation
probable relève du fait qu’en raison des négociations qui se tiennent entre les CAC et la
direction pour faire accepter ses réserves, le délai signature du rapport d’audit peut se voir
allonger.
L’effet de la variable taille de l’entreprise (TAILLE) sur le délai d’audit est positif et est
significatif au niveau de 1%. Cet effet est contre-intuitif au vu des études antérieures qui
montrent que les délais d’audit ont tendance à diminuer avec la taille de la firme (Abbot et al.,
2012 ; Al-Ajmi, 2008 ; Owusu-Ansah, 2000 ; Jaggi et Tsui,1999). Une interprétation possible
de cet allongement des délais relève des risques auxquels ces firmes font face, et qui sont plus
importants par rapport aux entreprises moins grandes de l’échantillon.
En ce qui concerne la variable (ROA), cette variable a un effet négatif significatif (au seuil de
5%) sur le délai d’audit. Les entreprises peu rentables ont un délai d’audit plus long. Ce
résultat est en harmonie avec ceux trouvés par Bamber et al. (1993), Schwartz et Soo (1996)
et Jaggi et Tsui (1999) qui rapportent que les entreprises en difficulté financière ont des délais
d’audit plus longs.
Au niveau de la qualité de l’audit, le coefficient de la variable (SPEC) est négatif et
significatif. Un tel résultat conforte celui rapporté par Piot (2008). Ce dernier a montré que le
degré d’expertise sectorielle des auditeurs ressort bien comme un facteur de réduction du délai
d’audit en France.

257
Chapitre 3

En revanche, ces résultats contredisent les conclusions de Pizzini et al. (2014) qui ont trouvé
que le délai d’audit est significativement plus long lorsque l’entreprise est auditée par un CAC
ayant une expertise sectorielle.
S’agissant de la variable changement de l’auditeur (CHGT), les résultats révèlent qu’elle n’a
pas d’impact significatif sur le délai d’audit. Une interprétation probable rejoint les
conclusions de Piot (2008) dans le contexte français. Au fait, en Tunisie également, le co-
commissariat aux comptes peut avoir pour effet de diluer l’incidence du changement de l’un
des deux commissaires aux comptes sur le calendrier des travaux d’audit légal. En effet, la
non synchronisation évidente des mandats de commissariat (trois exercices), dans le temps,
rend rares les cas de remplacement des deux auditeurs durant le même exercice.
Concernant l’effet de la concentration de l’actionnariat sur le délai d’audit, l’estimation du
modèle de régression intégrant la variable (CONCENT) montre que le coefficient relatif à
cette variable est non significatif. Nous pouvons conclure donc, que la concentration du
capital est sans effet sur le délai d’audit. Ce résultat peut être expliqué par le fait que la
dispersion de l’actionnariat ne constitue un facteur-risque pour le CAC. En effet, la capacité
des investisseurs à le poursuivre en dommages et intérêts est nettement moindre dans le cadre
juridique tunisien, comparativement au système judiciaire américain où la pratique des class
actions et des honoraires d’avocats conditionnels est très répandue (Piot, 2008).
Le coefficient de la variable secteur d’activité (SECT) n’est pas statistiquement significatif
(voir tableau 3.29). Ce résultat suggère que l’appartenance de l’entreprise au secteur financier
ou non est sans effet sur la rapidité de divulgation des comptes annuels. Par ailleurs, ce
résultat n’est pas cohérent avec les concluions d’Al-Ajmi (2008) qui suggèrent que les
établissements financiers ont un délai d’audit plus court par rapport aux autres entreprises.

4.8. Tests de robustesse

Certaines variables testées dans notre modèle sont sujets au problème d’erreur de mesure.
Nous examinons ici la robustesse de certaines mesures en considérant des substituts alternatifs
à leurs mesures initiales (Voir tableau 3.29). Nous nous attendons à ce que le signe et la
significativité de ces variables restent inchangeables. Par surcroît, dans le cadre des tests de
robustesse, nous avons, également, essayé de créer un indice de l’efficacité du comité d’audit
(ECA) regroupant les différentes caractéristiques dudit comité dans un seul score évaluant le
niveau d’efficacité du comité d’audit.

258
Chapitre 3

Nous avons renouvelé donc, les régressions sur les données de panel. Les résultats sont
consignés dans le tableau (3.30). Nous avons remplacé la variable ‘‘expertise financière du
comité d’audit’’ (COMP) par une variable dichotomique (COMP rob) qui prend la valeur 1 si
tous le comité d’audit est composé exclusivement d’experts financiers au sens de la définition
stricte de la SEC, 0 sinon. Par conséquent, nous remarquons que la mesure alternative de la
compétence est toujours significative, mais elle passe du seuil de 1% à 5%. La mesure
alternative de la taille du comité d’audit (TAILLE rob) est une variable dichotomique qui
prend la valeur 1 si le comité est composé de plus de trois membres, 0 sinon. Nous retrouvons
presque les mêmes résultats. La variable taille est toujours non significative.
L’indice de l’efficacité du comité d’audit regroupe les caractéristiques dudit comité dans un
seul sore. Nous avons obtenu une valeur significative au seuil de 5% (voir tableau 3.32).
Ainsi, ce résultat atteste que l’efficacité du comité d’audit ressort bien comme un facteur de
réduction du délai d’audit. De même ce résultat confirme les conclusions d’Ika et Ghazali
(2012) qui ont montré que l’efficacité du comité d’audit réduit significativement le délai
d’audit. Dans la même lignée des résultats, Zaman et al. (2011) ont souligné que les comités
d’audit efficaces sont susceptibles d’exiger des diligences approfondies de la part des
auditeurs externes pour mieux couvrir certaines zones de risque. Ainsi leurs résultats
suggèrent qu’un comité efficace améliore la qualité du reporting en occasionnant une hausse
des heures de travail et des honoraires d’audit.
Pour les résultats émanant des mesures alternatives des variables de contrôle, nous avons
trouvé que la valeur variable BIG mesurant la qualité de l’audit externe est significative. Dès
lors, la décision d’engager des auditeurs BIG peut tout à fait aller de pair avec celle de
raccourcir le délai de signature du rapport d’audit. Par surcroît, cette valeur corrobore ainsi, la
mesure principalement utilisée (la spécialisation du/des CAC).
S’agissant de la taille de la firme, cette variable a été mesurée, dans le cadre des tests de
robustesse, par le proxy Log effectif (LEFF). Le coefficient de cette variable est également
significatif au seuil de 5%. En outre, nous avons remplacé le ratio ROA par le ratio ROE pour
mesurer la performance de la firme. Ainsi, nous retrouvons presque les mêmes résultats, sauf
que la significativité passe de 1% à 5%.
Enfin, pour les autres variables, nous n'avons pas des substituts alternatifs à leurs mesures
initiales. A la lumière de ces différents résultats des tests de robustesse, il convient donc,
d’appuyer, notre interprétation des conclusions issues de la régression des mesures initiales.

259
Chapitre 3

Tableau 3.29 – Mesures alternatives de robustesse

Variable Mesure utilisée Nouvelle mesure (de robustesse)

Compétence des membres Le pourcentage des membres du comité d’audit une variable dichotomique qui prend la valeur 1 si tous les membres
du comité d’audit ayant des compétences comptables et financières. du comité possèdent des compétences comptables et financières et 0
sinon.

Taille du comité d’audit Le nombre de membres composant le comité une variable dichotomique qui prend la valeur 1 si le comité est
d’audit. composé de plus de trois membres et 0 sinon

Qualité de l’audit externe Une variable dichotomique prenant la valeur 1 si Une variable dichotomique prenant la valeur 1 si l’entreprise est
l’entreprise est auditée au moins par un spécialisé auditée au moins par un BIG et 0 sinon.
et 0 sinon.

Performance de la firme ROA =Résultat net/ Total Actifs. ROE= Résultat net/Capitaux propres.

Taille de la firme Log du chiffre d’affaires. Log de l’effectif total de l’entreprise.

Indice de l’efficacité du Non applicable. L’efficacité du comité d'audit est une mesure composite constituée
comité d’audit par l'agrégation des scores composites obtenus des variables
suivantes : l’indépendance, la compétence comptable et financière, la
fréquence des réunions, l’autorité du comité et sa taille. Une valeur
de 1 est donnée pour chacune des variables si sa valeur est supérieure
à la médiane et 0 sinon. On obtient donc un score synthétique variant
de 0 à 5.

260
Chapitre 3

Tableau 3.30 - Résultats des tests de robustesse


Modèle à effets aléatoires « robust »
Modèle1 Modèle2 Modèle3 Modèle4 Modèle5 Modèle6

Coefficient Coefficient Coefficient Coefficient Coefficient Coefficient


(z statistic) (z statistic) (z statistic) (z statistic) (z statistic) (z statistic)

INDEP -.0367 .0156 -.0258 .0421 .0396


-0.25 0.12 -0.18 0.33 0.27
COMP - -.2997 -.2573 -.3189 -.2265
-2.93*** -2.45** -3.26*** -2.25**
COMP(robust) -.0780
-2.39**
TAILLE .0031 .0219 -.0638 -.0015
0.09 0.58 -1.53 -0.04
TAILLE (robust) -.0551
-1.35
AUTOR -.0399 -.0241 -.0520 -.0260 -.0462
-0.79 -0.48 -1.09 -0.49 -0.93
FREQ .0068 .0241 .015032 .0206 .0164
0.41 1.50 0.87 1.25 0.95
OPIN .1961 .1886 .1915 .1865 .2033 .1833
2.94*** 3.07*** 2.99*** 2.97*** 3.33*** 3.00***
CONCENT -.1618 -.1168 -.1236 -.0982 -.1111 -.1679
-1.86* -1.41 -1.45 -1.25 -1.36 -2.22**
ROA -.7497 -.7729 -.7642 -.8936 -.8383
-2.21** -2.26** -2.24** -2.66*** -2.33**
SPEC -.0853 -.0792 -.0965 -.0902 -.0532
-2.84*** -2.74*** -3.25 -3.08*** -1.74*
SECT .0124 .0248 -.0453 -.00816 .0466 -.0002
0.28 0.57 -1.26 -0.20 1.03 -0.00
CHGT .0037 -.0035 -.0011 -.0030 -.0022 .0030
0.01 -0.13 -0.04 -0.11 -0.08 0.11
LCA .0534 .0571 .0633 .05576 .0575
4.27*** 4.41*** 4.99*** 4.24*** 4.39***
POL .0211 .0132 .0288 .03692 .0283 .0231
0.46 0.34 0.71 0.89 0.73 0.60
ECA(robust) -.0383
-2.10**
ROE(robust) -.2364
-2.44**
BIG (robust) -.0618
-1.82**
LEFF (robust) .04814
3.42***
Constante 4.0601 4.0769 4.0008 4.0726 4.0474 4.8128
18.87*** 18.24*** 20.15*** 17.88*** 18.00*** 36.13***
*, **, *** : les coefficients sont significatifs aux seuils de 10 %, 5 % et 1 %, respectivement.
INDEP: le pourcentage des administrateurs indépendants ; COMP: le pourcentage des membres ayant une expertise
financière ; COMP(rob): 1 si tous les membres du comité possèdent une expertise financière; TAILLE: le nombre de
membres du comité d’audit TAILLE(rob): 1 si le comité est composé de plus de 3 membres, 0 sinon ; AUTOR: 1 s’il existe
une charte du comité d’audit, 0 sinon ; FREQ: Le nombre de réunions du comité d’audit ; OPIN: 1 si l’entreprise reçoit un
rapport non standard d’audit, 0 sinon ; CONCENT: Le pourcentage du capital social détenu par le principal actionnaire ;
ROA: résultat nt/ total Actifs ; SPEC: 1, si l’entreprise est auditée au moins par un spécialisé, 0 sinon SECT: 1 si l’entreprise
appartient au secteur financier, 0 sinon; CHGT: 1 si l’entreprise a changé au moins un CAC ; LCA: Log du chiffre d’affaires ;
POL: 1 si l’entreprise est politiquement liée ; ECA: Indice de l’efficacité du comité d’audit ; ROE: résultat net/capitaux
propres ; BIG: 1, si l’entreprise est auditée au moins par un BIG, 0 sinon ; LEFF : Log de l’effectif total.

261
Chapitre 3

Section 4. Etude de l’effet de la relation entre la fonction d’audit interne et


le comité d’audit sur la qualité du reporting : analyses
statistiques et résultats
Dans cette section nous allons présenter les résultats des tests statistiques appliqués pour tester
l’impact de l’interaction entre la fonction d’audit interne et le comité d’audit sur la qualité du
reporting. La première étape de notre démarche empirique consiste à effectuer une analyse
descriptive des données recueillies et des tests univariés et bivariés. Par la suite, nous
procédons aux tests multivariés à l’aide du logiciel STATA 12.

1. Analyse descriptive
Le tableau (3.31) présente les statistiques descriptives concernant les variables incluses dans
l’étude.
Tableau 3.31– Statistiques descriptives des variables continues

Variable Observation Moyenne Ecart-type Minimum Maximum


REUN 162 3.956 1.197 0 7
REVP 162 2.015 .6970 0 3
REVT 162 2.123 .5474 0 3
ININF 162 4.975 2.054 0 13
ROA 162 .0457 .0630 -0.95 .25
CONCENT 162 .4163 .1898 .0747 .8132
LCA 162 18.03 1.284 14.406 20.96
LDELAI 162 4.881 .2463 4.3174 5.655
Avec :
REUN : le nombre de réunions formelles entre le responsable de l’audit interne et le comité d’audit ; REVP :
l’implication du comité d’audit dans la revue des plans d’audit interne ; REVT : l’implication du comité d’audit
dans la revue des résultats de l’audit interne ; ININF : la fréquence des contacts informels entre le responsable de
l’audit interne et le comité d’audit ; ROA: la performance de l’entreprise ; CONCENT: la concentration du
capital ; LCA : le log naturel du chiffre d’affaires ; LDEALAI : le log du délai d’audit.

1.1. Les caractéristiques de l’échantillon en matière de fréquence de réunion entre le


comité d’audit et le responsable d’audit interne

Les caractéristiques de l’échantillon en matière de fréquence de réunion entre le comité


d’audit et le responsable de l’audit interne révèlent le nombre de réunions entre le comité
d’audit et le responsable d’audit interne varie entre 0 (minimum) et 7 (maximum). Le nombre
de ces réunions est en moyenne d’environ 4 par an.

262
Chapitre 3

1.2. Les caractéristiques de l’échantillon liées à l’implication du comité d’audit dans la


revue des programmes de travail d’audit interne

Le tableau 3.31 montre que l’implication moyenne du comité d’audit dans la revue des
programmes de travail de la fonction d’audit interne est de 2.018. L’intensité de cette revue
varie entre 0 (le minimum) et 3 (le maximum). Ce score révèle l’importance de l’intervention
du comité d’audit dans la revue des plans et des programmes de travail de la FAI dans les
entreprises constituant notre échantillon.

1.3. Les caractéristiques de l’échantillon liées à l’implication du comité d’audit dans la


revue des résultats des travaux d’audit interne

L’examen de l’implication des membres du comité d’audit dans la revue des résultats des
travaux de la fonction d’audit interne révèle qu’elle est en moyenne de 2.123. Cette moyenne
montre l’importance de l’intervention du comité d’audit dans la revue des résultats des
travaux de la FAI dans les entreprises constituant notre échantillon.

1.4. Les caractéristiques de l’échantillon liées aux contacts informels entre le responsable
d’audit interne et le comité d’audit

Le nombre moyen des contacts informels entre le responsable d’audit interne et le comité
d’audit est à l’entour de 5 réunions informelles par an. Ce chiffre varie entre 0 (minimum) et
13 (maximum).

1.5. Les variables dichotomiques

Pour décrire les variables explicatives dichotomiques du modèle, nous avons étudié l’effectif
et le mode de chaque variable. Le tableau (3.32) présente ces statistiques descriptives. Ainsi,
nous remarquons que le comité d’audit agrée la nomination des auditeurs internes dans 72%
des entreprises enquêtées. La qualité de l’audit externe mesurée par le changement du CAC,
le choix d’un auditeur externe ayant une expertise sectorielle.
Par conséquent, les résultats révèlent que 38.88% des firmes de notre échantillon ont procédé
au changement d’au moins un CAC. En l’espèce, un changement d’auditeur intervenu
tardivement dans l’exercice peut allonger le délai d’audit. Nous constatons également que
65.34% des firmes de notre échantillon sont auditées par au moins un CAC ayant une
expertise sectorielle.

263
Chapitre 3

Par ailleurs, près de 20% des observations font état de l’existence d’un rapport non standard
d’audit (avec réserves). L’appartenance de l’entreprise au secteur financier est constatée dans
42.59% des observations. Ceci atteste ainsi, une certaine homogénéité dans notre échantillon
entre les entreprises appartenant au secteur financier ou non. En outre, nous remarquons que
22.23% des firmes de notre échantillon sont politiquement liées. Cette liaison politique est
généralement synonyme de non transparence, partant, d’un délai d’audit important.

Tableau 3.32– Statistiques descriptives des variables dichotomiques

Variable Observ Modalités Fréquence Pourcentage Moyenne Ecart-


type
DESIG 162 Oui 126 71.6%
.71604 . 4217
Non 36 28.4%
CHGT 162 Oui 63 38.89
.3888 .4890
Non 99 61.11
POL 162 Oui 36 22.23%
.222 .4170
Non 126 77.77%
SPEC 162 Spécialisé 106 65.34
.6358 .4826
Non spécialisé 56 34.66
SECT 162 Financier 69 42.59
.5740 .4960
Autres 93 57.41
Sans réserves 131 80.86%
.1913 .3946
OPIN 162 Avec réserves 31 19.14%

1.6. Test de normalité de la distribution


Le tableau (3.33) présentant les tests Skewness/Kurtosis de normalité montrent que certaines
variables présentent des skewness élevé. Par conséquent, ces distributions sont asymétriques
et nécessitent des transformations.

Tableau 3.33- Résultats du test de normalité de Skewness/Kurtosis

Variable Obs Pr(Skewness) Pr(Kurtosis) adj chi2(2) Prob>chi2


REUN 162 0.2346 0.0153 6.85 0.0325
REVP 162 0.0307 0.0005 13.97 0.0009
REVT 162 0.0000 0.0172 24.26 0.0000
ININF 162 0.0000 0.0005 26.54 0.0000
DELAI 162 0.0006 0.0934 12.36 0.0021
ROA 162 0.0000 0.0934 17.15 0.0002
CONCENT 162 0.0136 0.0083 11.24 0.0036
LCA 162 0.9925 0.0211 5.28 0.0715

264
Chapitre 3

Afin de corriger l’asymétrie des distributions, nous procédons à une transformation non
linéaire, à l’aide de la commande (ladder) du logiciel Stata. Cette commande évalue les
transformations possibles tout en indiquant le test de normalité pour chacune des
recommandations. Ceci permet d’améliorer la symétrie de la distribution. La synthèse des
transformations effectuées afin d’améliorer la normalité de nos variables est présentée par le
tableau (3.34) ci-dessous.
Tableau 3.34 –Synthèse des transformations ‘‘ladder’’

Variable Transformation proposée par la procédure de Choix retenus


STATA
REVT Aucune proposition -
REVP Aucune proposition -
ININF Aucune proposition -

2. Analyse multivariée : Résultats et interprétations

Pour cerner l’impact de la relation comité d’audit-audit interne sur le délai d’audit, nous nous
proposons d’estimer le modèle de régression suivant:

DELAIit = β0+ β1 REUNit + β2 REVP it + β3 REVT it + β4 DESIG it + β5 ININF it + β6 OPIN it + β7


SECTEUR it + β8 CONCENT it + β9 ROA it + β10 SPEC it + β11CHGT it + β12 POL it + β13 LCA it + it

Avec :
REUN : le nombre de réunions formelles entre le RAI et le comité d’audit
REVP : l’implication du comité d’audit dans la revue des plans de l’audit interne
REVT : l’implication du comité d’audit dans la revue des résultats de l’audit interne
ININF : la fréquence des échanges informels
OPIN : la nature du rapport d’audit (avec/sans réserves)
ROA: la performance de l’entreprise
CONCENT: la concentration du capital
SPEC: la qualité de l’audit externe
POL : les connexions politiques de l’entreprise
CHGT: le changement du/des CAC
SECT : le secteur d’activité de l’entreprise
LCA : le log naturel du CA

265
Chapitre 3

2.1. Aspects méthodologiques liés à l’analyse multivariée

2.1.1. Vérification de l’absence de multicolinéarité entre les variables explicatives

Avant l’estimation des différents modèles de régression, il convient d’abord de s’assurer de


l’absence d’une éventuelle multicolinéarité entre les variables explicatives. Pour vérifier
l’absence de ce problème au niveau de notre échantillon, nous avons calculé les coefficients
de corrélation de Pearson entre ces variables ainsi que les VIF ‘‘Variance Inflation Factor’’
(voir tableaux 3.35 et 3.36).
Comme l’indique la matrice de corrélation de Pearson (voir tableau 3.35), tous les coefficients
de corrélations sont inférieurs à 0,7 qui correspond à la limité à partir de laquelle on
commence généralement à avoir des problèmes sérieux de multicolinéarité. De plus, d’après
le tableau (3.36), nous remarquons que toutes nos variables explicatives ont une valeur du
VIF qui est inférieure à 3. Ces résultats nous permettent de conclure que nous n’avons pas un
problème sérieux de multicolinéarité.

Tableau 3.36 – Diagnostic général de multicolinéarité

Variable VIF 1/VIF


REUN 2.30 0.435236
REVT 2.17 0.461338
REVP 2.01 0.498114
SECT 1.79 0.559807
DESIG 1.76 0.566611
ININF 1.58 0.631776
ROA 1.53 0.651582
OPIN 1.52 0.659991
SPEC 1.50 0.665787
LCA 1.41 0.711459
CONCENT 1.21 0.825437
POL 1.19 0.837875
CHGT 1.09 0.916960
Moyenne VIF 1.62
Avec :
REUN : le nombre de réunions formelles entre le responsable de l’audit interne et le comité d’audit ; REVP :
l’implication du comité d’audit dans la revue des plans de l’audit interne ; REVT : l’implication du comité
d’audit dans la revue des résultats de l’audit interne ; ININF : la fréquence des échanges informels entre le
responsable de l’audit interne et le comité d’audit ; OPIN : la nature du rapport d’audit ; ROA: la performance
de l’entreprise ; CONCENT: la concentration du capital; SPEC: la spécialisation du/des CAC ; POL : les
connexions politiques de l’entreprise ; CHGT: le changement du/des CAC ; SECT : le secteur d’activité de
l’entreprise ; LCA : le log naturel du chiffre d’affaires.

266
Chapitre 3

Tableau 3.35- Matrice de corrélation de Pearson

REUN REVP REVT DESIG ININF OPIN CONCE ROA SPEC SECT CHGT POL LCA
REUN 1.0000
REVP 0.4215** 1.0000
REVT 0.5203** 0.4607 ** 1.0000
DESIG 0.4783** 0.3386** 0.5157** 1.0000
ININF 0.5464** 0.2876** 0.4125** 0.4218** 1.0000
OPIN -0.0481 -0.0318 -0.2987 -0.1929 0.0350 1.0000
CONCEN 0.0843 0.2205** 0.0932 0.1733* 0.0704 0.0811 1.0000
ROA 0.0876 0.1378 0.3376** 0.2096** -0.0296 -0.325** 0.0577 1.0000
SPEC 0.2413** 0.1647* 0.3442** 0.0583 0.1244 -0.284** -0.0925 0.178* 1.0000
SECT -0.4705** -0.0987 -0.2014** -0.2803** -0.3239 0.0065 0.2086 0.292** -0.31** 1.0000
CHGT -0.0772 0.0400 0.0470 0.0305 0.1429 -0.0018 0.0196 -0.0357 0.0512 -0.0811 1.0000
POL -0.0677 -0.2297** 0.0476 -0.0357 0.0482 -0.1845* -0.0710 -0.0212 -0.0583 0.1001 -0.0000 1.0000
LCA 0.2512** 0.0945 0.0543 0.0951 0.3544 0.3014** 0.0737 -0.1936 0.1359 -0.209** 0.0862 0.0313 1.0000
* La corrélation est significative au niveau 0.05 (bilatéral). ** La corrélation est significative au niveau 0.01 (bilatéral).
Avec :
REUN : le nombre de réunions formelles entre le RAI et le comité d’audit
REVP : l’implication du comité d’audit dans la revue des plans de l’audit interne
REVT : l’implication du comité d’audit dans la revue des résultats de l’audit interne
ININF : la fréquence des échanges informels
OPIN : la nature du rapport d’audit (avec/sans réserves)
ROA: la performance de l’entreprise
CONCENT: la concentration du capital
SPEC: la qualité de l’audit externe
POL : les connexions politiques de l’entreprise
CHGT: le changement du/des CAC
SECT : le secteur d’activité de l’entreprise
LCA : le log naturel du chiffre d’affaires

267
Chapitre 3

2.1.2. Tests de spécification, d’hétéroscédasticité et d’autocorrélation

Notre étude porte sur un échantillon de 54 entreprises tunisiennes cotées à la BVMT


observées sur trois années (2011, 2012 et 2013), ce qui, par définition, conduit à estimer le
modèle de régression défini ci-dessus sur des données de panel. Etant donné la nature
particulière des données de panel, il y a lieu de suivre impérativement l’ordre de certaines
étapes économétriques. Au début, il y a lieu de signaler que le modèle à effets fixes a été
écarté, puisque la régression inclut des variables muettes invariables dans la dimension
temporelle (l’implication du comité d’audit dans la désignation des auditeurs internes et le
secteur d’activité). Nous avons donc utilisé une estimation d’un modèle à effets aléatoires.
Par la suite on a commandé le test Lagrange Multiplier test for random effect qui sert à
identifier l’existence ou non des effets spécifiques. En d’autres termes, ce test sert à
identifier l’existence ou non d’effets individuels. Comme le montre le tableau (3.37),
présenté ci-après, le résultat de ce test est une statistique de khi deux significative
(Prob>chi2=0.000). Ceci nous permet de confirmer l’existence d’effets individuels
aléatoires. Nous retenons ainsi le modèle à effets aléatoires pour l’estimation des différents
modèles de régression. Ensuite, nous avons testé l’hétéroscédasticité en effectuant le test de
Breusch-Pagan.
Dans le contexte d’un test d’hétéroscédasticité, l’hypothèse nulle c’est l’homoscédasticité et
ça sera le cas lorsque tous les coefficients de la régression des résidus au carré sont nuls.
Pour réaliser ce test nous avons régressé le carré des résidus issus du modèle à effets
aléatoires avec les variables explicatives des différents modèles de régression. Il ressort de
ce test (voir tableau 3.38) une statistique qui n’est pas significative. Cela nous conduit à la
confirmation de l’hypothèse nulle et par suite à la confirmation d’un problème
d’hétéroscédasticité. Nous effectuons ainsi, le test d’hétéroscédasticité inter-individus pour
tenter d’obtenir plus d’informations sur la forme de l’hétéroscédasticité. Comme mentionné
dans les sections précédentes, ce test-ci est conçu pour tester l’hypothèse spécifique
d’homoscédasticité inter-individus.
Etant donné que la valeur obtenue est inférieure à la valeur critique, nous ne pouvons rejeter
l’hypothèse nulle : la variance des erreurs est la même pour tous les individus. Le rejet de
l’hypothèse nulle ne nous permet cependant pas de spécifier d’avantage la structure de
l’hétéroscédasticité. Ensuite pour tester l’autocorrélation des erreurs nous avons procédé au
test d’autocorrélation intra-individus de Wooldrigde (2002).

268
Chapitre 3

Les résultats de ce test (voir tableau 3.37) rejettent l’hypothèse de la présence


d’autocorrélation sérielle (Prob > F est supérieure à 0.05). En résumé, nous concluons à la
présence des problèmes d’hétéroscédasticité et d’autocorrélation. Ainsi, nous utilisons le
modèle à effets aléatoires avec l'option ‘‘robust’’ pour corriger le problème
d’hétérosédasticité (Goaied et Sassi, 2012 ; Torres-Reyna, 2007).

3. Présentation et interprétation des résultats

Dans ce qui suit, nous présentons les résultats dégagés du modèle de régression testant
l’effet de l’interaction entre l’audit interne et le comité d’audit sur la qualité du reporting. Le
test de Wald Chi2 de significativité globale du modèle de régression ainsi présentés dans les
tableaux est significatif au seuil de 1% (Prob > chi2 = 0.000). Le pouvoir explicatif du
modèle est ainsi satisfaisant. Dans ce qui suit, nous allons discuter en détail les prédictions
obtenues pour les coefficients des différentes variables explicatives et de contrôle. Nous
vérifions entre autres si les signes obtenus sont conformes à nos hypothèses de recherche.

3.1. Fréquence des réunions du comité d’audit avec le responsable d’audit interne

Le tableau montre que l’effet de la fréquence des réunions formelles du comité d’audit avec
le responsable d’audit interne sur le délai d’audit est positif et est significatif. Ainsi,
l’hypothèse H11 s’avère contredite. Le résultat trouvé peut faire l’objet de diverses
interprétations.
D’abord, en partant de la théorie de l’agence, les travaux antérieures ont largement reconnu
la tenue de réunions régulières entre le comité d’audit et le responsable d’audit interne
comme un moyen important d'amélioration des travaux d’audit interne (Goodwin et Yeo,
2001; Scarbrough et al., 1998; Verschoor, 1992). De fait, le comité d’audit est bien informé
sur les questions liées aux points pertinents en termes des choix comptables et des résultats
d’audit (Raghunandan et al., 2001 ; Goodwin et Yeo, 2001). Sous cet angle, la fréquence des
réunions du comité d’audit avec le responsable de l’audit interne offre des possibilités
d'engager des discussions approfondies permettant d'améliorer la fiabilité de la
communication financière divulguée par les entreprises (Zain et al., 2006).
Ainsi, les réunions formelles du comité d’audit avec le responsable de l’audit interne au
sujet du processus d’audit des états financiers tendent à accroître l’effort d’audit avec des
diligences supplémentaires accomplies par les auditeurs externes sur demande du comité
d’audit.

269
Chapitre 3

Une seconde interprétation possible relève des caractéristiques de notre échantillon,


composé par des établissements de crédit dans lesquelles les comités d’audit ont l’obligation
de se réunir 6 fois par an. Or, les analyses descriptives montrent que ces établissements ont
souvent un délai d’audit long, étant donné le risque encouru par les commissaires aux
comptes et la pression croissante des régulateurs du secteur.

3.2. La revue des plans et des résultats des travaux de la fonction d’audit interne par le
comité d’audit

Concernant l’implication du comité d’audit dans la revue des plans et des résultats des
travaux de la fonction d’audit interne, l’estimation des différents modèles incluant les
variables ‘‘revue des plans et des programmes d’audit interne’’ (REVP) et ‘‘revue des
résultats des travaux d’audit interne’’ (REVT) fait ressortir des résultats différents.
D’une part, le coefficient relatif à la variable (REVP) est négatif mais non significatif, ce qui
nous amène à rejeter l’hypothèse H12. D’autre part, le coefficient relatif à la variable (REVT)
est significativement négatif. L’hypothèse H13 est ainsi, validée. Partant, il semble que les
délais d’audit sont plus courts lorsque les comités d’audit sont plus impliqués dans la revue
des résultats des travaux d’audit interne.
De surcroît, ces résultats s’expliquent par le fait que les CAC ont tendance à s’appuyer plus
sur les travaux d’audit interne lorsque ces derniers sont validés par le comité d’audit. Il
semble encore que l’implication du comité d’audit dans la revue des résultats est plus
intéressante, du point de vue des CAC, par rapport à la revue des programmes de travail de
la structure d’audit interne.
Pris ensemble, ces résultats confirment les conclusions des études antérieures (Scarbrough et
al., 1998 ; Gendron et al. 2004 ; Zain et al., 2006 ; Braiotta, 1999) qui ont suggéré que la
supervision des travaux de l’audit interne par le comité d’audit tend à accroître l’efficacité
de la fonction d’audit interne et par conséquent, la qualité du reporting financier (Gramling
et al., 2004).

3.3. L’implication du comité d’audit dans la désignation des auditeurs internes

L’estimation des différents modèles de régression incluant l’implication du comité d’audit


dans la désignation des auditeurs internes (DESIG) comme variable explicative montre que
cette variable n’a pas d’effet sur la qualité du reporting mesurée par le délai d’audit (voir le
tableau 3.40). L’hypothèse H14 est ainsi rejetée. Ce résultat n’est pas cohérent avec les
conclusions de Zain et al. (2006).

270
Chapitre 3

Selon ces auteurs, la participation du comité d'audit dans les décisions clés telles que la
nomination et le congédiement des auditeurs internes renforce la responsabilité et
l’indépendance de ces derniers vis-à-vis de la direction générale. Ainsi les auditeurs internes
se trouvent dans une situation plus confortable dans la réalisation de leurs missions de
vérification, surtout lorsqu'il s'agit de soulever des points sensibles impliquant la haute
direction (Scarbrough et al., 1998 ; Raghunandan et McHugh, 1994). Une interprétation
possible de ce résultat contraire à nos prévisions relève du fait que l’intervention du comité
d’audit dans la désignation des auditeurs internes n’a pas d’impact sur la confiance des
auditeurs externes vis-à-vis des travaux d’audit interne.
De ce fait, l’indépendance des auditeurs internes n’est pas perçue à travers l’intervention du
comité d’audit dans la validation de leur nomination, mais plutôt à travers leur rattachement
fonctionnel. Cette interprétation rejoint les conclusions de Pizzini et al. (2014) et de Prawitt
et al. (2009) et appuie nos résultats précédemment trouvés (voir tableau 3.17).
Par conséquent, il apparaît que le rattachement fonctionnel du responsable de l’audit interne
au comité d’audit a un impact positif sur la qualité du reporting. En l’espèce, ce
rattachement conduit les CAC à se fier davantage aux travaux accomplis par la FAI ; ce qui
tend à réduire le délai d’audit.

3.4. Contacts informels entre le responsable d’audit interne et le comité d’audit

Conformément à ce qui a été prévu la fréquence des réunions privées et des communications
informelles entre le responsable de l’audit interne et le comité d’audit réduit
significativement le délai d’audit (voir le tableau 3.38). L’hypothèse H15 est ainsi validée. Ce
résultat conforte ainsi l’idée soutenue par plusieurs études antérieures suggérant que les
échanges informels permettent d’améliorer la qualité de l'information financière et les
processus connexes de gouvernance (Zaman et Sarens, 2013 ; Sarens et al., 2009 ; Zain et
Subramaniam, 2007; Gramling et al, 2004; Turley et Zaman, 2004b ; Spira et Page, 2003;
Borgatti et Cross, 2003 ; Cross et al., 2001).

3.5. L’effet des variables de contrôle sur le délai d’audit


Parmi les variables de contrôle, l’émission d’un rapport d’audit non standard (OPIN) est un
élément factuel d’allongement du délai de vérification. Ce résultat corrobore les conclusions
de plusieurs études antérieures (Afify, 2009 ; Piot, 2008 ; Simnett et al., 1995 ; Bamber et
al., 1993 ; Ashton et al., 1987 ; Elliott, 1982).

271
Chapitre 3

La taille de la firme (LCA) a également, un effet réducteur très significatif sur le délai
d’audit. Cet effet n’est pas cohérent avec les travaux antérieurs (Abbot et al., 2012a), qui ont
trouvé que les délais d’audit ont tendance à diminuer avec la taille de la firme.
Une interprétation possible de cet allongement des délais relève des risques, auxquels ces
firmes font face ; ces risques sont plus importants par rapport aux entreprises moins grandes
de l’échantillon. En outre, les résultats révèlent que la performance financière de
l’entreprise (ROA) a un effet négatif significatif sur le délai d’audit. Ainsi, les entreprises
peu rentables ont un délai d’audit plus long. Ce résultat est conforme aux conclusions de
Bamber et al. (1993), Schwartz et Soo (1996) et Jaggi et Tsui (1999) qui rapportent que les
entreprises en difficulté financière, ont des délais plus longs d'audit.
De même, la spécialisation ou l’expertise sectorielle du/des auditeurs externes (SPEC)
ressort bien comme un facteur de réduction du délai d’audit. Ce résultat atteste la capacité
des cabinets spécialisés à conduire la mission plus rapidement. En revanche les liens
politiques de l’entreprise n’ont pas d’impact significatif sur le délai d’audit.

272
Chapitre 3

Tableau 3.37- Résultats des régressions multivariées

Variable dépendante : Délai d’audit

Cross-sectional time-series R-sq: within = 0.1649


FGLS regression between = 0.7068
Coefficients: MCG overall = 0.5754
Panel: hétéroscédastique Wald chi2(13) = 191.94
Correlation: pas d’auto- Prob > chi2 = 0.0000
corrélation
Variables FGLS Modèle à effets aléatoires « robust »
indépendantes Coef Z statistic Coef Z statistic
REUN .0443 2.81*** .0505 3.13***
REVP -.0155 -0.55 -.0450 -1.16
REVT -.0972 -3.50*** -.0774 -2.37**
DESIG -.0527 -1.32 -.0535 -1.08
ININF -.0139 -1.73* -.0228 -2.40***
OPIN .19848 5.10*** .1739 3.32***
CONCENT -.1348 -1.86* -.1041 -1.37
ROA -.7142 -2.87*** -.7318 -2.35**
SPEC -.0817 -2.58*** -.0700 -2.58***
SECT .0008 0.02 .0016 0.03
CHGT .0297 1.12 .0262 0.95
POL .0392 1.20 .0292 0.77
LCA .0534 4.65 *** .0559 4.72***
Constante 4.206 20.69 4.182 21.24
Breusch-Pagan Lagrangian Multiplier Test for Random Effects
chibar2(01) = 8.37
Prob > chibar2 = 0.0019
Breusch-Pagan Test for Heteroskedasticity
F( 13, 148) =27098.51
Prob > F = 0.0000
Modified Wald test for groupwise heteroskedasticity
chi2 (54) = 34137.71
Prob>chi2 = 0.0000
Wooldridge Test for Autocorrelation
F( 1, 53) = 0.000
Prob > F = 0.9832
*, **, *** : les coefficients sont significatifs aux seuils de 10 %, 5 % et 1 %, respectivement.
Avec :
REUN : le nombre de réunions formelles entre le responsable de l’audit interne et le comité d’audit ; REVP :
l’implication du comité d’audit dans la revue des plans d’audit interne ; REVT : l’implication du comité
d’audit dans la revue des résultats de l’audit interne ; ININF : la fréquence des contacts informels entre le
responsable de l’audit interne et le comité d’audit ; OPIN : la nature du rapport d’audit (avec/sans réserves) ;
ROA: la performance de l’entreprise ; CONCENT: la concentration du capital ; SPEC: la qualité de l’audit
externe ; POL : les connexions politiques de l’entreprise ; CHGT: le changement du/des CAC ; SECT : le
secteur d’activité de l’entreprise ; LCA : le log naturel du chiffre d’affaires.

273
Chapitre 3

3.6. Tests de robustesse

Pour confirmer les résultats déjà obtenus, tester la robustesse de certaines mesures, nous
remplacé ces variables des nouvelles mesures (voir tableau 3.38). Nous nous attendons à ce
que le signe et la significativité de ces variables restent inchangeables. Nous avons
renouvelé les régressions sur les données de panel. Les résultats de ces nouveaux résultats
sont présentés dans le tableau (3.39).
De fait, dans le cadre des tests de robustesse, nous avons remplacé la variable ‘‘fréquence
des réunions formelles entre l’auditeur interne et le comité d’audit’’ par ‘‘la proportion des
réunions formelles du comité d’audit auxquelles le responsable de l’audit interne a assisté’’.
Notons dans ce cadre que cette mesure a été avancée par Sarens et al. (2013).
Par conséquent, nous remarquons que la valeur cette mesure alternative est encore
significative au seuil de 1%. De même, la mesure alternative de la fréquence des contacts
informels est également significative au seuil de 1%. Ce résultat est comparable à celui
obtenu par Zain et Subramaniam (2007) qui ont souligné l’importance des communications
informelles entre le comité d’audit et le responsable de l’audit interne.
Par ailleurs, nous avons testé, dans le cadre de test de robustesse, l’impact de l’interaction
entre la qualité de la FAI et l’efficacité du comité d’audit. Ainsi, nous trouvons que cette
interaction réduit significativement le délai d’audit. Ce résultat nous amène à conclure que la
présence d’une fonction d’audit interne de qualité et d’un comité d’audit efficace améliore la
rapidité de divulgation de la communication financière.
De plus, ce résultat confirme les conclusions de plusieurs études antérieures qui ont montré
que l’efficacité de ces deux mécanismes de gouvernance accroît la qualité du reporting en
réduisant le délai d’audit (Abernathy et al. 2014 ; Pizzini et al., 2014 ; Yadirichukwu et
Ebimobowei, 2013 ; Apadore et Noor, 2013 ; Abbott et al., 2012 ; Ika et Ghazali, 2012 ;
Mohamad-Naimi et al., 2010).
Pour les résultats émanant des mesures alternatives des variables de contrôle, nous avons
trouvé que contrairement à la mesure initiale (expertise sectorielle) la variable (BIG)
mesurant la qualité de l’audit externe, n’est pas significative. Ce résultat est également en
contradiction avec celui trouvé par Piot (2008) qui a validé l’hypothèse selon laquelle les
grands réseaux internationaux (BIG) délivrent plus rapidement l’opinion d’audit.
En outre, la taille de la firme a été mesurée, dans le cadre des tests de robustesse, par le
proxy Log effectif. Le coefficient de cette variable reste positivement significatif au seuil de
1%.

274
Chapitre 3

S’agissant de la performance financière de la firme, nous avons remplacé le ratio ROA par le
ratio ROE. Ainsi, nous retrouvons presque les mêmes résultats, sauf que la significativité
passe de 5% à 10%.
Pour les autres variables, nous n'avons pas des substituts alternatifs à leurs mesures initiales.
A la lumière de ces différents résultats des tests de robustesse, les nouvelles mesures
n’appellent pas de commentaires particuliers, à l’exception de celle liée à la présence d’au
moins un BIG 4 parmi les commissaires aux comptes. Cette variable ne constitue pas un
facteur de réduction du délai d’audit.

275
Chapitre 3

Tableau 3.38 - Mesures alternatives de robustesse

Variable Mesure utilisée Nouvelle mesure (de robustesse)

Réunions entre le responsable de l’audit La fréquence de réunions entre le responsable de La proportion des réunions du comité d’audit à laquelle a
interne et le comité d’audit l’audit interne et le comité d’audit. assisté le responsable de l’audit interne.

Interaction informelles entre le La fréquence d’interactions informelles Une variable dichotomique prenant la valeur 1 si la fréquence
responsable de l’audit interne et le (communication et réunions non officielles). des interactions informelles est au-dessus de la médiane et 0
comité d’audit sinon.

Qualité de l’audit externe Une variable dichotomique prenant la valeur 1 si Une variable dichotomique prenant la valeur 1 si l’entreprise
l’entreprise est auditée au moins par un auditeur est auditée au moins par un BIG et 0 sinon.
ayant une expertise sectorielle et 0 sinon.

Performance de la firme ROA = résultat net/ total de l’actif. ROE= résultat net/ capitaux propres.

Taille de la firme Log chiffres d’affaires. Log effectif total de l’entreprise.

Interaction entre la qualité d’audit Non applicable. Indice de la qualité de l’audit interne*Indice de l’efficacité du
interne et l’efficacité du comité d’audit comité d’audit.

276
Chapitre 3

Tableau 3.39- Résultats des tests de robustesse

Modèle à effets aléatoires « robust »


Modèle1 Modèle2 Modèle3 Modèle4 Modèle5 Modèle6
Coef Coef Coef Coef Coef Coef
(z statistic) (z statistic) (z statistic) (z statistic) (z statistic) (z statistic)
REUN - .0368 - .0364 .0360 .0366
2.22** 2.15** 2.13 2.29
REVP -.0281 -.0244 - -.0351 -.0334 -.0279
-0.76 -0.64 -0.97 -0.90 -0.70
REVT -.1007 -.0742 - -.0747 -.0874 -.0549
-3.03*** -2.14** -2.16** -2.46 -1.69
DESIG -.0663 -.0382 - -.0406 -.0272 -.0329
-1.31 -0.82 -0.97 -0.69 -0.82
ININF -.0221 - - -.1211 -.1182082 -.1417
-2.49** -3.59*** -3.48 -4.41
REUN (rob) .3251 - - - - -
2.96***
ININF (rob) - -.12739 - - - -
-3.79***
QAI*ECA (rob) - - -.0178666 - - -
-5.71***
OPIN 1614 .1428 .1584 .1420 .165 .133
2.98*** 2.79** 3.66*** 2.51** 2.89 2.42
CONCENT .08546 -.0944 -.0251 -.0781 -.077 -.1387
-1.15 -1.28 -0.28 -1.05 -0.98 -1.95
ROA -.7099 -.6952 -.5193 - -.2329 -.8261
-2.55** -2.69*** -1.91* -2.67 -3.03
SPEC -.0651 -.0710 -.0516 -.0862 -.0507
-2.35** -2.37** -1.59 -2.97*** -1.61
SECT -.0545 .0091 -.0777 -.0225 -.0008 -.0124
-1.21 0.20 -1.93* -0.56 -0.02 -0.30
CHGT .0305 .0185 -.0029 .017 .017 .023
1.10 0.64 -0.13 0.58 0.57 0.80
LCA .0596 .0523 .0725 .0559 .0531 -
5.00*** 5.19*** 5.32*** 5.88** 5.01
POL .0457 .0261 .0257 .0298 .0471 .0220
1.24 0.78 0.65 0.92 1.47 0.68
ROE (rob) - - -.2244 - -
-2.86***
BIG (rob) - - - -.040754 -
-1.22
LEFF (rob) - - - - .0501
4.45***
Constante 4.070 4.22 3.841 4.194 4.204 4.86
19.83*** 26.27*** 15.79*** 25.49*** 23.25*** 39.18***
*, **, *** : les coefficients sont significatifs aux seuils de 10 %, 5 % et 1 %, respectivement.
REUN : le nombre de réunions formelles entre le responsable de l’audit interne et le comité d’audit ; REVP : l’implication du
comité d’audit dans la revue des plans d’audit interne ; REVT : l’implication du comité d’audit dans la revue des résultats de
l’audit interne ; ININF : la fréquence des contacts informels entre le responsable de l’audit interne et le comité d’audit ;
REUN (rob) : Proportion des réunions du comité d’audit à laquelle a assisté le responsable de l’audit interne. ; ININF(rob) :
1, si la fréquence des interactions informelles est au-dessus de la médiane, 0 sinon ; QAI*ECA : Interaction entre la qualité
d’audit interne et l’efficacité du comité d’audit ; ROE : résultat net divisé par les capitaux propres ; BIG : 1, si l’entreprise
est auditée au moins par un BIG, 0 sinon ; LEFF : le Log de l’effectif total de la firme ; OPIN : la nature du rapport d’audit
(avec/sans réserves) ; ROA: la performance de l’entreprise ; CONCENT: la concentration du capital ; SPEC: la qualité de
l’audit externe ; POL : les connexions politiques de l’entreprise ; CHGT: le changement du/des CAC ; SECT : le secteur
d’activité de l’entreprise ; LCA : le log naturel du chiffre d’affaires.

277
Chapitre 3

Conclusion

Tout au long de ce chapitre, nous avons passé en revue de la démarche


méthodologique et des résultats de l’étude empirique. En premier lieu, nous avons présenté
l’échantillon, les données de l’étude, la mesure des variables et nous avons également exposé
les outils d’analyses statistiques. En second lieu, les résultats des analyses statistiques ont été
présentés. Les tests empiriques portent sur 162 observations relatives aux sociétés tunisiennes
cotées à la BVMT pour trois exercices financiers consécutifs (2011 à 2013). Les principaux
résultats sont les suivants au regard de trois familles d’hypothèses.
Au niveau des caractéristiques de la FAI, nous concluons que l’indépendance des auditeurs
internes, leur implication dans les contrôles financiers, la fréquence d’utilisation des
techniques d’assurance qualité dans leurs travaux ainsi que leur coordination avec les
auditeurs externes ressortent bien comme des facteurs de réduction du délai d’audit. En
revanche, la compétence et la taille de la fonction d’audit interne n’ont pas d’incidence sur le
délai de signature du rapport d’audit.
En s’orientant vers l’impact des autres variables liées aux critères d’efficacité du comité
d’audit, et par rapport à notre second objectif, il ressort bien de nos analyses que l’efficacité
du comité d’audit constitue un facteur de réduction du délai d’audit. Explicitement, il semble
que ce délai est affecté en grande partie par l’expertise financière des membres du comité
d’audit. En effet, l’impact de cette variable sur la qualité du reporting est persévérant puisque
son influence négative sur le délai d’audit a été vérifiée confortant ainsi l’idée qu’une
compétence financière contribue à la pertinence du reporting financier.
Toutefois, il ressort très clairement que les résultats des tests multivariés suggèrent que la
proportion d’administrateurs indépendants au comité d’audit n’a pas d’influence significative
sur le délai d’audit. Ainsi, il apparaît que les comités les plus grands ne sont pas les plus
efficaces à ce niveau.
Concernant l’impact de l’autorité du comité d’audit sur le délai de signature du rapport
d’audit, les résultats de l’estimation des différents modèles de régression montrent que le
coefficient associé à cette variable est négatif et non significatif. Ainsi, il semble que la
présence d’une charte fixant formellement les responsabilités du comité d’audit est neutre en
termes de délai de réalisation de la mission d’audit. Enfin, nos résultats confirment que la
relation liant le comité d’audit à la fonction d’audit interne a un impact négatif sur le délai de
signature du rapport d’audit.

278
Chapitre 3

En particulier, nous constatons que la fréquence des contacts informels entre le comité d’audit
et le responsable d’audit interne, ainsi que l’implication dudit comité dans la revue des
résultats des travaux de la fonction d’audit interne, agissent sur la qualité de l’information
financière en réduisant le délai d’audit. De tels résultats attestent l’importance des interactions
entre le comité d’audit et la FAI dans l’amélioration de la qualité du reporting.
Pris ensemble, ces résultats illustrent bien le rôle capital de la fonction d’audit interne et du
comité d’audit dans la réduction de l’asymétrie d’information à travers la divulgation rapide
du rapport d’audit. Par ailleurs, le tableau (3.40) récapitule les résultats obtenus au regard des
hypothèses de recherche.

Tableau 3.40- Synthèse des résultats

Hypothèses liées à l’impact des attributs de la fonction d’audit interne sur le délai d’audit
Signe obtenu Hypothèse
Compétence des auditeurs internes (-) NS H1: Rejetée
Indépendance des auditeurs internes (-) S H2 : Confirmée
Taille de la fonction d’audit interne (+) NS H3: Rejetée
Implication de la FAI dans l’audit financier (-) S H4 : Confirmée
Fréquence d’utilisation des techniques d’assurance et
d’amélioration-qualité (-) S H5 : Confirmée
Coordination entre les auditeurs internes et les CAC (-) S H6 : Confirmée
Hypothèses liées à l’effet des caractéristiques du comité d’audit sur le délai d’audit
Signe obtenu Hypothèse
Indépendance des membres du comité d’audit (-) NS H7 : Rejetée
Expertise financière des membres du comité d’audit (-) S H8 : Confirmée
Taille du comité d’audit (+) NS H9 : Rejetée
Fréquence de réunions des membres du comité d’audit (+) NS H 10: Rejetée
Pouvoir et autorité du comité d’audit (-) NS H 11: Rejetée
Hypothèses liées à l’impact de la relation FAI-CPA sur le délai d’audit
Signe obtenu Hypothèse
Fréquence de réunions formelles entre le responsable de (+) S H12 : Rejetée
l’audit interne et le comité d’audit
Revue des programmes de la FAI par le comité d’audit (-) NS H13 : Rejetée
Revue des résultats d’audit interne par le comité d’audit (-) S H14 : Confirmée
Rôle du comité d’audit dans la désignation des auditeurs (-) NS H15 : Rejetée
internes
Fréquence des contacts informels entre le responsable de (-) S H16 : Confirmée
l’audit interne et le comité d’audit
S : significatif ; NS : non significatif

279
CONCLUSION GENERALE

280
Conclusion Générale

Force est de reconnaître que la qualité du reporting constitue un vivier fécond de


recherches depuis un bon nombre d’années. La crise considérable de l’information financière
qu’a connue le monde des affaires, partout dans le monde, tend à discréditer les mécanismes
internes de gouvernance. Le rôle de ces mécanismes en tant qu’autorité de contrôle est
justement de veiller à la qualité des états financiers publiés. Dans ce contexte où se côtoient
doutes et pertes de confiance des utilisateurs envers le reporting financier, un effort
significatif a porté sur la redéfinition des organes de gouvernance internes de la firme. A ce
titre, un intérêt particulier a été adressé à la mise en place des comités d’audit et des fonctions
d’audit interne.

Dans le cadre de ce travail de thèse, nous nous sommes partis du postulat selon lequel la
bonne gouvernance des entreprises constitue un levier d’action qui vise l’instauration d’un
état de la qualité comptable. L'ambition de ce travail était d’étudier l’effet des mécanismes de
gouvernement d’entreprise, en particulier, l’audit interne et le comité d’audit sur la qualité du
reporting. Plus spécifiquement, nous nous sommes fixés comme premier objectif de dresser
l’état des lieux les pratiques d’audit interne et du comité d’audit en Tunisie.
Le second objectif est de vérifier l’impact des caractéristiques de la fonction d’audit interne
sur la qualité du reporting financier des entreprises tunisiennes. Le troisième objectif est
d’analyser l’effet des critères d’efficacité du comité d’audit sur la qualité du reporting
financier. Enfin, le quatrième objectif consiste à identifier plutôt l’impact de la relation entre
la fonction d’audit interne et le comité d’audit sur la qualité du reporting financier.
Pour y parvenir, nous avons essayé de faire un retour sur les différentes retombées
conceptuelles et de discuter les différents concepts qui relatent aux sujets de l’efficacité de
l’audit interne, du comité d’audit et de la qualité du reporting. Lors de notre retour sur les
différents concepts, nous avons rendu compte du fondement théorique des multiples aspects
de notre problématique et de l’orientation des travaux de recherche actuels. Dans le même
ordre d’idées, nous avons essayé de développer une synthèse des résultats issus des
différentes études empiriques antérieures.

Dans le premier chapitre dédié à la description de l’évolution des pratiques d’audit interne et
des comités d’audit, nous nous sommes penchés sur la présentation détaillée de l’évolution
des pratiques d’audit interne et des comités d’audit à travers le temps. Un aperçu sur
l’historique de l’audit interne a été avancé, avant de dresser ensuite, l’état de l’art de
l’évolution de ses définitions, rôles et caractéristiques.

281
Conclusion Générale

Au même moment, il nous a paru nécessaire de s’attarder sur le contexte d’apparition ainsi
que l’évolution des missions assignées au comité d’audit. Dans ce cadre, la contribution de ce
comité dans la dynamique de la gouvernance à travers l’étude de la relation qui le lie à l’audit
interne et à l’audit externe a été, nous l’espérons, clairement exposée. Par la suite, les
principaux textes règlementaires ayant trait aux pratiques d’audit interne et du comité d’audit
ont été présentés. Ce chapitre a été clôturé par une étude exploratoire qui décrit et analyse les
pratiques d’audit interne et des comités d’audit dans les entreprises tunisiennes cotées. Par
surcroît, les résultats de cette étude exploratoire ont été comparés à ceux des enquêtes menées
dans d’autres contextes.

Le second chapitre est consacré spécifiquement aux assises théoriques de la recherche et à la


présentation des hypothèses. De ces assises, il ressort que la nature des liens théoriques entre
la fonction d’audit interne, le comité d’audit et la qualité du reporting est motivée par la
résolution des problèmes d’agence et s’ancre dans l’approche de gouvernance d’entreprise.
Au cours de ce chapitre, le concept de la qualité du reporting financier a été mis en avant à
travers l’exposé des débats normatifs et des mesures empiriques. Nous avons dressé
également l’état de la recherche traitant de l’impact des caractéristiques de la fonction d’audit
interne et des critères d’efficacité du comité d’audit sur la qualité du reporting. En outre, nous
avons exposé les écrits analysant l’impact de la relation entre l’audit interne et le comité
d’audit sur la qualité du reporting. Ces revues des différentes études théoriques et empiriques
constituent une assise scientifique pour le développement de nos hypothèses de recherche qui
feront l’objet des tests empiriques.

La méthodologie de la validation empirique repose essentiellement sur des modèles de


régression multiples, visant à examiner l’impact des mécanismes internes de gouvernance
sous forme d’audit interne et de comité d’audit et de leur interaction sur la qualité du
reporting financier des entreprises tunisiennes cotées. Notre souci d’accroitre la validité
interne des études empiriques, nous a conduits à tenir compte d’autres variables de contrôle.
Ces dernières incluent : la nature du rapport d’audit, la taille de l’entreprise, sa performance
financière, la concentration de son capital, la présence d’un auditeur spécialisé vis-à-vis de la
mission, le changement du/des CAC, le secteur d’activité et les connexions politiques des
principaux dirigeants et actionnaires de l’entreprise. De plus, plusieurs mesures alternatives
ont été utilisées pour renforcer la robustesse de nos résultats. Les tests empiriques portent sur
162 observations relatives aux 54 entreprises cotées à la BVMT pour trois exercices financiers
consécutifs (2011 à 2013).

282
Conclusion Générale

Les principaux résultats sont les suivants au regard des trois familles d’hypothèses. En ce qui
concerne notre premier objectif de recherche, les résultats obtenus plaident en faveur de
l’impact négative de : l’indépendance des auditeurs internes, leur implication dans les
contrôles financiers, la fréquence d’utilisation des techniques d’assurance-qualité dans leurs
travaux ainsi que leur coordination avec les auditeurs externes, sur le délai d’audit.
En s’orientant vers l’influence des autres variables et par rapport à notre second objectif, il
ressort bien de nos analyses que l’efficacité du comité d’audit constitue un facteur de
réduction du délai de signature du rapport d’audit. Explicitement, il semble que le délai
d’audit est affecté en grande partie par l’expertise financière des membres du comité d’audit.
En effet, l’impact de cette variable sur la qualité du reporting est persévérant puisque son
effet réducteur sur le délai d’audit a été validé.
En outre, les résultats montrent que la relation liant le comité d’audit à la fonction d’audit
interne a un impact négatif sur le délai d’audit. De fait, nous constatons que la fréquence des
contacts informels entre le comité d’audit et le responsable d’audit interne, ainsi que
l’implication dudit comité dans la revue des résultats d’audit interne agissent sur la qualité du
reporting en réduisant le délai d’audit.

Ces résultats contribuent nous semble-t-il à enrichir les travaux antérieurs de la littérature à
plusieurs niveaux.
D’abord, ce travail de recherche apporte des éclairages intéressants à des questions peu
abordées dans notre contexte d’étude. Notre terrain de recherche présente un caractère
extensif dans la mesure où rares sont les travaux antérieurs qui se sont intéressés à l’impact
des critères d’efficacité de la fonction d’audit interne et du comité d’audit sur la qualité du
reporting et particulièrement sur le délai d’audit. Dans le cadre de ces études, les chercheurs
étudient séparément l’impact de ces deux mécanismes de gouvernance sur la qualité du
reporting, en se basant souvent sur des données individuelles.
Par surcroît, la plupart de ces études sont principalement réalisées dans le contexte des pays
développés (Lin et al., 2011 ; Prawitt et al., 2009 ; Sarens et al., 2006). Ce n’est que
récemment que quelques études portant sur ce sujet se sont orientées vers le contexte des pays
émergents. Cette recherche présente donc, un intérêt au vu des nombreuses spécificités du
terrain en question. En outre, notre étude contribue à améliorer la compréhension de l’impact
de l’audit interne, du comité d’audit et de leur interaction sur la qualité du reporting financier
à partir des fondements de la théorie de l’agence.

283
Conclusion Générale

En outre, notre étude se distingue de la littérature antérieure, également, au niveau des


instruments de mesure des variables d’intérêt. De fait, la qualité de l’audit interne n’est pas
mesurée par une variable dichotomique (existence ou non d’une FAI) mais plutôt à travers ses
caractéristiques. Nous proposons également, une étude détaillée des critères d’efficacité du
comité d’audit. De même, nous examinons la robustesse de nos mesures en considérant des
substituts alternatifs aux variables initiales.
Par ailleurs, cette thèse propose une première série d’explications et des pistes de solutions
managériales pour les entreprises tunisiennes qui souhaitent organiser leur processus de
reddition des comptes de manière à respecter la contrainte réglementaire qui prône une
diffusion plus rapide du reporting financier. Autrement dit, en identifiant l’impact de la
qualité d’audit interne et de l’efficacité du comité d’audit sur le délai d’audit, cette recherche
fournit un éclairage aux dirigeants et aux actionnaires de l’entreprise sur les mesures
nécessaires pour garantir la publication des comptes annuels en temps opportun. De ce fait, la
qualité de l’information financière véhiculée à travers les états financiers se trouve améliorée ;
ce qui se traduit par une évolution positive de la performance de l’entreprise et de ses
opportunités de croissance.
Par surcroît, cette recherche présente un intérêt pour les organismes professionnels d’audit qui
peuvent à l’issue de ce travail reconnaître l’impact des caractéristiques de l’audit interne et du
comité d’audit sur la qualité du reporting financier. La prestation d’audit étant fortement
consommatrice en moyens humains et intellectuels, tant en quantité qu’en qualité (Piot, 2008),
il semble important pour la profession comptable de savoir si les comités d’audit et les
fonctions d’audit interne ont le potentiel d’influencer l’efficience des missions d’audit légal.
Par ailleurs, cette recherche pourrait permettre également, aux normalisateurs de trouver les
moyens susceptibles d’améliorer la qualité de l’information financière publiée et de faire
avancer les réflexions sur les déterminants et les indicateurs de l’efficacité de l’audit interne et
du comité d’audit. En somme, notre travail a un certain nombre de conséquences pour les
régulateurs du marché financier, les chercheurs et la profession comptable. Cette étude tente
de susciter l’intérêt de ces parties prenantes sur la nécessité de considérer l'importance de
promouvoir les textes normatifs sur le délai de reddition des comptes, d’une part, et sur la
composition et le fonctionnement de l’audit interne et du comité d’audit d’autre part.

284
Conclusion Générale

En dépit des apports mentionnés, notre recherche souffre de certaines limites pouvant
constituer de nouvelles perspectives de recherche. La première limite relève de la taille de
l’échantillon. La difficulté d’accéder aux données financières et de gouvernance des
entreprises tunisiennes non cotées a constitué une entrave considérable à l’élargissement de
l’échantillon d’étude. L’accès à ces données serait de nature à élargir l’échantillon de l’étude
et de présenter éventuellement une analyse comparative entre ces deux sous échantillons. Par
ailleurs, les recherches futures pourraient reproduire la démarche de la présente étude avec un
échantillon plus important sur un laps de temps plus large.
La deuxième limite que nous pouvons soulever a trait à la méthodologie des mesures. En
effet, l’absence de pondération pour les items constituant les scores qui mesurent
respectivement la qualité de l’audit interne et l’efficacité du comité d’audit, pourrait limiter la
validité de ces indicateurs. En outre, une seule mesure de la qualité du reporting financier, a
été adoptée dans le cadre de ce travail de recherche, à savoir : le délai d’audit. Par conséquent,
la prise en compte de ces différentes limites pourrait offrir des voies intéressantes de
recherche future.

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317
Liste des annexes

Annexe 1. Les recommandations du BRC (1999)…………………………….….….… i

Annexe 2. Conceptualisation de la qualité de la fonction d’audit interne……..….…… ii

Annexe 3. La contribution de l’audit interne à la qualité du reporting………………... v

Annexe 4. La contribution du comité d’audit à la qualité du reporting financier…...… viii

Annexe 5. La relation entre le comité d’audit et la fonction d’audit interne……….…. xiii

Annexe 6. Scores de la qualité d’audit interne………………………………………… xv

Annexe 7. Indices de l’efficacité du comité d’audit…………………………………… xvi

Annexe 8. Analyses statistiques liées à l’étude de l’impact des caractéristiques de la


fonction d’audit interne sur le délai d’audit……………………………….. xvii

Annexe 9. Analyses statistiques liées à l’étude de l’impact des critères d’efficacité


du comité d’audit sur le délai d’audit…………………….………………… xxi

Annexe 10. Analyses statistiques liées à l’étude de l’impact de la relation entre le


comité d’audit et la fonction d’audit interne ………………….……….… xxv

Annexe 11. Enquête sur les pratiques d’audit interne et du comité d’audit…………… xxviii

Annexe 12. Aperçu de la présentation des résultats de l’enquête IIA Tunisia-2012..… xxxiv

318
Annexe 1. Les recommandations du BRC (1999)

Recommandation n°1
Définition classique de l’indépendance des administrateurs, reprenant à quelques éléments techniques près la définition qu’en propose le NYSE.
Recommandation n°2
Le comité d’audit doit être entièrement formé d’administrateurs indépendants.
Recommandation n°3
Le comité d’audit doit être composé d’au moins trois membres, tous capables de lire et de comprendre les états financiers. De plus, l’un des membres doit
avoir une expertise financière.
Recommandation n°4
Le comité d’audit doit être doté d’une charte approuvée et revue annuellement par le conseil d’administration.
Recommandation n°5
Communication de la charte et du rapport d’activité du comité d’audit dans le rapport annuel.
Recommandation n°6
Le comité d’audit se charge, au nom du conseil d’administration et des actionnaires, de sélectionner et d’évaluer l’auditeur externe.
Recommandation n°7
Le comité d’audit reçoit de l’auditeur externe un rapport écrit précisant sa situation d’indépendance. Le comité doit avoir un dialogue avec l’auditeur externe
sur l’existence potentielle de relations pouvant nuire à son indépendance.
Recommandation n°8
L’auditeur doit discuter avec le comité d’audit de la qualité et non plus simplement de l’acceptabilité des états financiers.
Recommandation n°9
Déclaration du comité d’audit dans le rapport annuel sur le fait qu’il a dialogué avec le management, les auditeurs et qu’il est convaincu que les états
financiers sont présentés en accord avec les normes comptables en vigueur.
Recommandation n°10
L’auditeur externe doit avoir une discussion avec le comité d’audit sur les comptes trimestriels.

i
Annexes

Annexe 2 – Conceptualisation de la qualité de la fonction d’audit interne

Etudes/auteurs les facteurs de la qualité de la fonction d’audit interne

Compétence Objectivité Qualité du travail Autres facteurs

Brown (1983) La compétence L’objectivité La qualité du travail


Abdel-Khalik et al. (1983) La compétence L’objectivité La qualité du travail
Schneider (1984) La compétence L’objectivité La qualité du travail
Schneider (1985) La compétence L’objectivité La qualité du travail
Margheim (1986) La compétence L’objectivité La qualité du travail
Messier et Schneider (1988) La compétence L’objectivité La qualité du travail
Edge et Farley (1991) La compétence L’objectivité La qualité du travail
Maletta (1993) La compétence L’objectivité La qualité du travail
Haron et al. (2004) La compétence L’objectivité La qualité du travail
Krishnamoorthy (2002) La compétence L’objectivité La qualité du travail
Gramling et Vandervelde (2006) La sous-traitance de la FAI
Prawitt et al. (2009) -L’expérience Le rattachement fonctionnel La fréquence de réalisation des La taille de la FAI
-La certification au comité d’audit contrôles financiers
-La formation continue
Prawitt et al. (2012) -L’expérience Le rattachement fonctionnel La fréquence de réalisation des La taille de la FAI
-La certification au comité d’audit contrôles financiers
-La formation continue
Lin et al. (2011) - L’expérience -La quantité d'informations - La fréquence de réalisation des La taille de la FAI
-La certification que le RAI examine avec le contrôles financiers
-La formation continue CPA. - L’utilisation des techniques
-Le niveau d’études - La position du RAI dans d'assurance de la qualité dans le travail
l’organisation. de terrain
- La formulation des opinions au
niveau d’une mission d’audit interne
sous forme d’échelle de notation ou de
conclusions.

ii
Annexes

- La mise en place de procédure de


suivi des problèmes de contrôle
identifiés.
- La coordination avec les auditeurs
externes.
Kaplan et Schulz (2007) La certification Le rattachement fonctionnel La fréquence de réalisation des La taille de la FAI
au comité d’audit contrôles financiers.

Messier et al. (2011) -L’expérience Le rattachement fonctionnel La fréquence de réalisation des La taille de la FAI
-La certification au comité d’audit contrôles financiers.
-La formation continue

Felix et al. (2001) L’évaluation de


l’auditeur externe
de la qualité
globale de la FAI
Felix et al. (2005) L’évaluation de
l’auditeur externe
de la qualité
globale de la FAI
Krishnamoorthy et Maletta L’évaluation de
(2008) l’auditeur externe
de la qualité
globale de la FAI
Desai et al. (2011) La compétence L’objectivité Les compétences
techniques des
auditeurs internes
Glover et al. (2008) La compétence L’objectivité

Les auditeurs externes sont susceptibles d’utiliser le travail accompli par les auditeurs internes (réalisé en interne)
lorsque le risque inhérent est faible. Cependant, ils sont nettement plus susceptibles de compter plus sur le travail
réalisé en externe lorsque le risque inhérent est élevé. Ainsi, les auteurs concluent que la confiance des CAC vis-à-vis
des travaux de la fonction d’audit interne dépend de l’indépendance-objectivité des auditeurs internes.

iii
Annexes

Pizzini et al. (2014) -L’expérience La fréquence de -La taille de la FAI


-La certification réalisation des contrôles
-La formation continue financiers - L’utilisation des
-Le niveau d’études techniques assurance
qualité, dans le cadre
des travaux d’audit
interne
Desai et al. (2010) - L’expérience -Le rattachement - L’exécution du plan
- La certification fonctionnel au comité d’audit interne
- La formation d’audit - La rigueur et la qualité
- La planification et la supervision -La mise en œuvre des du reporting
de la vérification recommandations du
rapport de l’audit interne

iv
Annexes

Annexe 3. La contribution de l’audit interne à la qualité du reporting financier

Auteurs/études Objectifs Résultats

Davidson et al. (2005) Etudier l’impact des mécanismes internes de La mise en place d'une fonction d’audit interne n’est pas significativement
gouvernance (le conseil d'administration, le liée à une réduction du niveau des accruals discrétionnaires.
comité d’audit, la fonction d’audit interne et le
choix de l'auditeur externe) sur la gestion des
résultats.
Zain (2006) Analyser l'impact des caractéristiques du comité Les résultats suggèrent que les auditeurs internes contribuent davantage à
d’audit et de la FAI sur la contribution des l’audit des états financiers lorsque la taille de la FAI est plus grande et la
auditeurs internes à l’audit des états financiers. proportion des auditeurs internes avec une expérience en audit est plus
élevée.
Analyser la relation entre la contribution de la La contribution de la FAI à l’audit des états financiers n’est pas liée aux
FAI à l’audit des états financiers et les honoraires d'audit.
honoraires d'audit.
Mohamed et al. (2012) Examiner deux aspects de la qualité de l'audit Les résultats de l'étude suggèrent que la compétence des auditeurs internes
interne : la compétence des auditeurs internes et (la durée de l'existence de l'audit interne dans l'organisation, la formation,
la contribution de l'audit interne dans l’audit des l’expérience et les certifications des auditeurs internes) a un impact négatif
états financiers. sur les honoraires d’audit légal.

Prawitt et al. (2009) Etudier la relation entre la qualité de la fonction La qualité de la FAI est positivement liée à une modération dans le niveau
d'audit interne et la gestion des résultats. de la gestion des résultats mesurée par les accruals discrétionnaires.

Lin et al. (2011) Analyser le rôle de la fonction d'audit interne Les résultats indiquent que le niveau d’étude des auditeurs internes, la
dans la divulgation des faiblesses de contrôle fréquence d’utilisation des techniques d’assurance qualité, la
interne en vertu de l'article 404 de la loi fréquence de réalisation des contrôles financiers et le suivi des
Sarbanes-Oxley de 2002. problèmes de contrôle contribuent à prévenir l'apparition des
faiblesses significatives du contrôle interne.

v
Annexes

Pizzini et al. (2014) Analyser l’effet de de la qualité de la fonction Les résultats indiquent que la qualité de la FAI réduit le délai d'audit.
d'audit interne et de sa contribution à l’audit des
Le délai d'audit est également significativement plus court quand la FAI
états financiers sur le délai d'audit.
contribue à l'audit des états financier en effectuant des travaux au profit de
l’auditeur externe. Ce résultat n’a pas été validé lorsque les auditeurs
internes fournissent une assistance directe pour l'auditeur externe.

Sierra-Garcia et al.(2012) Analyser la relation entre les caractéristiques du La taille et la fréquence de réunions du comité d’audit permettent
comité d'audit, la fonction d’audit interne et la d’endiguer la gestion agressive des résultats.
gestion des résultats.

Gras Gil et al. (2012) Examiner l’impact de la fonction d’audit interne Les banques qui divulguent une information financière de haute qualité
sur la qualité du reporting divulgué par les présentent un degré important de collaboration entre l’audit interne et
banques espagnoles. l’audit externe. De même, l’implication de l'audit interne dans la revue du
processus de l'information financière conduit à l'amélioration de la qualité
du reporting.

Johl et al. (2013) Examiner l’impact de la qualité de la FAI sur la Une relation positive inattendue a été décelée entre la qualité de l'audit
gestion des résultats. interne et les accruals discrétionnaires. Cette relation dépend du fait que
les entreprises externalisent leurs activités d'audit interne et / ou si elles
sont politiquement liées.
En excluant les observations de sous-traitance et les liens politiques, les
auteurs ont trouvé que l’indépendance organisationnelle, les activités
d’audit financier et la taille de la FAI sont associées à une réduction des
accruals discrétionnaires.
L’interaction entre la qualité de la FAI et l’efficacité du conseil
d’administration est positivement liée au niveau de gestion des résultats.
Ce résultat montre que la relation entre l’efficacité du conseil et la qualité
de l'audit interne est une relation de substitution.

vi
Annexes

Prawitt et al. (2012) Etudier la relation entre la FAI et les honoraires Les résultats montrent que l’utilisation des auditeurs internes comme
d'audit. assistants directs des auditeurs externes réduit les honoraires d’audit.

Abbott et al. (2012a) Etudier l'effet de l'assistance de l'audit interne à Les auteurs ont trouvé que l’assistance de l'auditeur interne à l’auditeur
l’auditeur externe sur la qualité du reporting externe réduit le délai d'audit.
mesurée par le délai de signature du rapport
d’audit.

vii
Annexes

Annexe 4. La contribution du comité d’audit à la qualité du reporting financier

Auteurs Echantillon et période de l’étude Conclusions


Beasley (1996) Un échantillon composé de 150 entreprises La présence d'un comité d'audit n’a pas d’effet sur la réduction des cas de
cotées (1980-1991) . fraude dans les états financiers.
McMullan (1996) Un échantillon de 219 entreprises appartenant La présence d’un comité d’audit permet de prévenir la diffusion d’états
à l’indice Fortune 500 (1984 à 1988). financiers frauduleux.
Wild (1996) Un échantillon de 260 entreprises américaines La mise en place d’un comité d’audit améliore le contenu informatif du résultat
qui ont formé un comité d’audit entre 1966 et comptable publié.
1980.
Wright (1996) Un échantillon de 151 entreprises américaines L’indépendance du comité d’audit permet d’améliorer la qualité de
(69/82) observées sur la période (1989-1993) l’information financière perçue par les analystes financiers
Abbott et al. (2000) Un échantillon de 156 entreprises américaines L’indépendance du comité d’audit permet de prévenir la diffusion d’états
(1980-1996). financiers frauduleux.
Goodwin et Seow (2002) Une enquête auprès de 71 administrateurs et 63 L’efficacité du comité d’audit a un impact positif sur l'efficacité de l'audit, sur
auditeurs dans le contexte Singapourien. la détection des erreurs dans les états financiers et sur la détection de la fraude.

Klein (2002b) 692 observations (firmes-année) d’entreprises L’indépendance du comité d’audit permet d’endiguer la gestion opportuniste
américaines cotées (1992-1993). du résultat comptable.
Carcello and Neal (2003) Une analyse de 138 entreprises américaines en Les sociétés en difficultés financières, avec un pourcentage élevé
situation de détresse financière en 1994. d’administrateurs affiliés au sein de leurs comités d’audit, ont tendance à
publier des résultats optimistes.
Xie et al (2003) 282 observations d’entreprises américaines de L’expertise et l’activité du comité d’audit permettent d’endiguer la gestion
l’indice S&P 500 durant les années (1992, opportuniste du résultat comptable.
1994 et 1996).
Felo et al. (2003) Un échantillon composé de 130 entreprises L’expertise comptable et financière du comité d’audit permet d’améliorer la
américaines observées durant la période (1992- qualité de l’information financière perçue par les analystes financiers.
1993) et 119 entreprises observées (1995-
1996).
Anderson et al. (2003) Un échantillon composé de 1241 entreprises La relation entre les caractéristiques du comité d’audit (indépendance, taille,
américaines (2000-2001). activité) et le contenu informatif du résultat comptable n’a pas été validée.

viii
Annexes

Bryan et al. (2004) Un échantillon de 1295 entreprises américaines L’expertise et l’indépendance du comité d’audit améliorent le contenu
observées durant la période (1996-2000). informatif du résultat comptable publié.
Abbott et al (2004) Un échantillon de 176 entreprises américaines Certaines caractéristiques du comité d’audit (activité, indépendance et
observées durant la période (1991-1999). expertise) permettent de limiter les irrégularités comptables ou les corrections
de résultats.
Bedard et al (2004) 300 entreprises américaines observées durant L’indépendance, l’expertise et la taille du comité d’audit permettent d’endiguer
l’année1996. la gestion opportuniste du résultat comptable.
Song et Windram (2004) Un échantillon composé de 54 sociétés L’expertise financière et l’activité du comité d’audit ne permettent pas de
anglaises entre (1991 et 2000). limiter les poursuites ou mises en cause par les autorités boursières.
Bradbury et al. (2004) 252 entreprises singapouriennes et L’indépendance du comité d’audit a un impact négatif sur la gestion
malaisiennes observées durant l’année 2000. opportuniste du résultat comptable.
Agrawal et Chadha (2005) 318 entreprises américaines (2000-2001). L’expertise financière du comité d’audit permet de limiter les irrégularités
comptables ou les corrections de résultats.
Davidson et al. (2005) 434 entreprises cotées sur l'ASX pour La présence d’un comité d’audit et l’indépendance de ses membres permettent
l'exercice 2000. d’endiguer la gestion opportuniste du résultat comptable
Farber (2005) 87 entreprises identifiées par la SEC comme Les firmes fraudeuses ont moins d’experts financiers dans leur comité d’audit
frauduleuses (entre 1982 et 2000). que des firmes comparables non fraudeuses.
Peasnell et al. (2005) 1271 observations firme-année. Un échantillon La présence d'un comité d’audit n’a pas d’incidence sur la gestion opportuniste
d’entreprises anglaises cotées observées sur la du résultat comptable.
période 1993-1996.
Yang et Krishnan (2005) 896 observations firme américaine-année Le nombre de mandats externe des administrateurs du comité d’audit est
(1996-2000). négativement lié aux régularisations discrétionnaires trimestrielles.
La taille du comité permet d’endiguer la gestion du résultat.
La détention d’actions par les administrateurs indépendants du comité et
positivement liée à la gestion opportuniste des résultats.

Vafeas (2005) 252 entreprises américaines observées entre L’activité et l’indépendance du comité d’audit permettent d’endiguer la gestion
1994 et 2000. opportuniste du résultat comptable.
Lin et al. (2006) 212 entreprises américaines observées durant La taille du comité d’audit permet d’endiguer la gestion opportuniste du
l’an 2000. résultat comptable.

ix
Annexes

Carcello et al. (2006a) 208 entreprises américaines observées durant L’indépendance, l’expertise et la taille du comité d’audit, limitent les
la période 2000-2001. irrégularités comptables ou les corrections de résultats.
Benkel et al. (2006) 666 entreprises australiennes observées durant L’indépendance du comité d’audit permet d’endiguer la gestion opportuniste
la période 2001-2003. du résultat comptable.
Rahman et Ali (2006) 97 entreprises malaisiennes observées durant la L’indépendance, l’expertise financière et l’activité du comité d’audit ne
période (2002-2003). permettent pas d’endiguer la gestion opportuniste du résultat comptable.
Smaili et Labelle (2007) 214 entreprises canadiennes observées durant L’expertise comptable et financière du comité d’audit permet de limiter les
l’année 2005. poursuites ou mises en cause par les autorités boursières.
Zarai et Bettabai (2007) Un échantillon de 100 entreprises La qualité des résultats est positivement liée à l’efficacité des comités
américaines qui exercent dans divers d’audit (l’indépendance, l’expertise et la diligence professionnelle).
secteurs d’activités (2000 à 2004).
Qin (2007) 460 entreprises américaines observées durant L’expertise comptable du comité d’audit permet d’améliorer le contenu
la période (1998-2002). informatif du résultat comptable publié.
Krishnan, Visvanathan 929 entreprises américaines observées durant L’expertise comptable du comité d’audit permet d’accroître le degré de
(2007b) la période (2000-2002). conservatisme du résultat comptable.
Koh et al (2007) Un échantillon de 337 firmes australiennes. L’indépendance et l’activité du comité d’audit permettent d’endiguer la gestion
933 observations (entreprise-année) durant la opportuniste du résultat comptable mesurée par les accruals anormaux.
période (1998-2002).
Martinez et Fuentes (2007) 137 entreprises espagnoles observées au cours La taille et l'indépendance du comité d’audit ont une influence significative sur
de l’année 1999. la probabilité de recevoir un rapport non standard d'audit.
Garcia-Osma et Noguer Une analyse des données du questionnaire Aucune relation entre l’indépendance du comité d’audit et la gestion des
(2007) administrée auprès d’un échantillon composé résultats n’a été trouvée.
de grandes sociétés cotées espagnoles (155
observations de 1999 à 2001).
Piot et Janin (2007) Un échantillon de 102 entreprises non La mise en place d’un comité d’audit permet d’endiguer la gestion opportuniste
financières qui ont été incluses dans l'indice du résultat comptable.
SBF-120 au cours de 1998-2002.
Cullinan et al. (2008) Un échantillon de 105 entreprises américaines Le pourcentage d'administrateurs indépendants est négativement lié à une
qui a mal leur chiffre d'affaires entre 1997 et probabilité de publications des états financiers frauduleux.
2002.

x
Annexes

Chen et al. (2008) 839 entreprises américaines 1998-2001. La désignation d’un comité d’audit améliore le contenu informatif du résultat
comptable publié.
Janin et Piot (2008) 152 entreprises françaises 1999-2001. La mise en place d’un comité d’audit, formé de membres indépendants, ne
permet pas d’améliorer le contenu informatif du résultat comptable publié.
Lara et al. (2009) 193 entreprises espagnoles 1997-2002. La présence d’un comité d’audit permet d’accroître le degré de conservatisme
du résultat comptable.
Kelton et Yang (2008) 284 entreprises cotées à la NASDAQ durant Les comités d’audit formés d’administrateurs indépendants et ayant une
l’année 2003. expertise financière sont plus susceptibles de considérer l'information
financière publiée sur Internet.
Kent et Stewart (2008) 965 entreprises cotées à l’ASX en 2004. La fréquence de réunions du comité d’audit est positivement liée au niveau de
divulgation. La taille et l'expertise du comité d’audit sont négativement liées au
niveau de divulgation d’informations. Aucune relation significative n’a été
trouvée entre l'indépendance des membres du comité d’audit et le niveau de
divulgation.
Krishnan et Visvanathan 929 observations d’entreprises appartenant à L’expertise comptable et financière du comité d’audit est positivement liée au
(2008) l’indice S&P 500 durant la période (2000- conservatisme comptable.
2002).
Piot (2008) 290 observations parmi les sociétés non La mise en place d’un comité d’audit n’a pas d’incidence sur le délai d’audit.
financières du SBF 120 (période 1999-2001).
Baxter et Cotter (2009) L'échantillon est prélevé à partir des 500 plus Les caractéristiques du comité d’audit (l'indépendance, l'activité, l'expertise et
grandes entreprises australiennes cotées sur la taille) n’ont pas d’incidence sur la qualité des résultats.
l'ASX avec les exercices se terminant en 2001.
Krishnan et Lee (2009) Un échantillon d’entreprises de l’indice Les entreprises dont le risque de litige potentiel plus élevé sont plus
Fortune 1000, observées en 2004. susceptibles de nommer des experts financiers au sein de leurs comités d’audit.
Magilke et al. (2009) Une étude expérimentale utilisant 3 membres Les membres du comité d’audit qui ne reçoivent pas de rémunération à base
du comité d’audit par session, durant 6 d'actions sont les plus objectifs.
sessions différentes.
Dhaliwal et al. (2010) Un échantillon de 770 firmes observées durant La proportion des membres indépendants au sein du comité d’audit, dotés de
(2004-2006). compétences comptables et détenant un nombre faible de mandats, a un impact
positif sur la qualité du reporting mesurée par la gestion opportuniste du
résultat comptable.

xi
Annexes

Kent et al. (2010) 392 entreprises australiennes cotées observées La taille et l’activité du comité d’audit permettent d’endiguer la gestion des
durant l’année 2004. résultats.
Lo et al. (2010) 266 entreprises chinoises cotées observées La proportion d’experts financiers dans le comité d’audit réduit la probabilité
durant l’année 2004. des manipulations comptables.
Lary et Taylor (2012) Un échantillon de 60 sociétés cotées ASX L’indépendance et l’expertise financière du comité d’audit réduisent la gravité
déclaré un retraitement pendant la période des retraitements comptables.
2004-2009.
Triki et Loukil (2012) un échantillon formé de 636 observations sur La présence d’un comité d’audit, son indépendance et la fréquence de ses
la période 2002-2007. réunions ont un effet positif et significatif sur le montant des honoraires
d’audit.
Ika et Ghazali (2012) L’échantillon comprend 211entreprises L'efficacité du comité d’audit est susceptible de réduire le délai d’audit.
indonésiennes (non financières) cotées.
Ghafran (2013) 948 observations (firme malaisienne cotée- La fréquence de réunions et l’expertise financière du comité d’audit a un
année) couvrant la période (2007-2010). impact positif sur les honoraires d'audit.
Badolato et al. (2013) 29074 observations firme-année (2001-2008) Les comités d’audit ayant à la fois une expertise financière et un statut
relativement important au sein de l’organisation, sont plus efficaces à dissuader
la gestion des résultats, mesurée par les irrégularités comptables et les accruals
anormaux.
Abernathy et al. (2014) Un échantillon de 996 entreprises appartenant L'expertise comptable des membres et du président du comité d’audit réduisent
à l’indice S&P 500 observées durant la période le délai d’audit.
(2006-2008).
Othman et al. (2014) 94 entreprises cotées à la Bursa Malaysia. Les résultats de l'étude suggèrent que seuls deux caractéristiques du comité
d’audit (le renouvellement de mandat et le cumul des mandats) sont
positivement liées à la divulgation volontaire d’informations sur l’éthique.

xii
Annexes

Annexe 5. La relation entre le comité d’audit et la fonction d’audit interne

Auteurs Objectifs de l’étude Résultats de l’étude

Zaman et Sarens Analyser les facteurs liés à l'existence d'interactions Les auteurs ont trouvé que les comités d’audit et les FAI s'engagent
(2013) informelles entre les comités d’audit et les FAI. dans des interactions informelles en plus des réunions régulières
. formelles préprogrammées.

Les interactions informelles complètent les réunions officielles avec le


comité d'audit et représentent en tant que telles des opportunités
supplémentaires aux comités pour contrôler les FAI.

Les interactions informelles sont positivement liées à (i) l'indépendance


du comité d’audit, (ii) les connaissances et l'expérience du président du
comité d’audit, (iii) et la qualité de l'audit interne.
Sarens et al. (2013) Etudier l’interaction informelle entre les comités d'audit et Les résultats de cette étude montrent l'importance croissante des
les fonctions d'audit interne en Australie. échanges informels entre la fonction d’audit interne et le comité d’audit
en Australie à partir d’une enquête auprès des responsables de l’audit
L’étude met l'accent sur: interne.
- l'importance des interactions informelles; De surcroît, les compétences comptables du président du comité d’audit
- la nature de ces interactions informelles et sont positivement liées à l'existence et à la fréquence de ces échanges
- les facteurs associés aux interactions informelles informels
(caractéristiques de la FAI, les caractéristiques
personnelles du RAI et l’expertise du président du
comité d’audit).
Zain et Subramaniam L'objectif principal de cette étude est d’analyser les Les résultats indiquent l’existence de communications informelles et de
(2007) perceptions des responsables de l’audit interne quant à leurs réunions privées peu fréquentes entre le responsable de l’audit interne et
relations avec les membres du comité d’audit en Malaisie. le comité d’audit. En outre, les responsables de l’audit interne apprécient
l’autorité et le rôle des membres du comité d’audit. De plus, les résultats
soulignent l'importance du rôle de leadership du comité d’audit dans le
soutien du statut organisationnel de la FAI.
Beasley et al. (2009) Analyser le rôle de surveillance du comité d’audit au sein Les résultats indiquent que le comité d’audit a le potentiel de fonctionner
de l’organisation. comme un moniteur efficace, indépendant à travers des processus
formels et informels.

xiii
Annexes

Turley et Zaman Etudier les facteurs qui affectent le fonctionnement et Le rôle le plus important du comité d’audit en matière de gouvernance se
(2004) l'efficacité potentielle des comités d'audit, avec un intérêt produit en dehors des structures et des processus formels.
particulier à l'interaction entre le comité d’audit, l'audit
interne et l’audit externe.

Sarens et al. (2009) Examiner le rôle de la FAI comme source de confort pour le Les auteurs identifient les rapports de l’audit interne et l’existence de
comité d’audit. rencontres informelles entre le comité d’audit et l’audit interne comme
des ‘‘symboles de confort’’ aux yeux des membres du comité d’audit.

Boubaker et Al-Tahar Examiner la relation entre le comité d'audit et la FAI ainsi Les résultats suggèrent que l'expertise financière et la fréquence des
(2013) que l'impact des caractéristiques du comité d’audit sur cette réunions du comité d'audit ont un impact positif sur l'interaction du
relation dans le contexte tunisien. comité avec les auditeurs internes. En revanche, la taille du comité
d'audit affecte négativement cette interaction.

Vérifier l'impact de l'indépendance et de l'expertise Les résultats suggèrent que l'indépendance et l'expertise financière des
Goodwin (2003) financière du comité d’audit sur ses relations avec la membres du comité d’audit ont un impact positif sur les relations qu’ils
fonction d'audit interne. entretiennent avec les auditeurs internes.

Raghunandan et al. Examiner l'impact de la composition du comité d’audit sur Les résultats indiquent que les comités d'audit s'engagent volontairement
(2001) le fonctionnement la FAI. dans des interactions informelles avec les fonctions d'audit interne afin
de mieux remplir leur rôle de supervision.

Gendron et Bédard Etudier le fonctionnement des comités d’audit ‘‘en action’’. Les conclusions de l’étude montrent que les processus de contrôle
(2006) conduits par la fonction d'audit interne sont souvent réalisés de manière
informelle.

xiv
Annexes

Annexe 6. Scores de la qualité d’audit interne

Etude Indices de la qualité d’audit interne

La qualité d’audit interne a été mesurée par un indice développé pour la première fois par Prawitt et al. (2009) et
Prawitt et al. (2009)
inspiré de la norme américaine d’audit externe SAS 65. Cette mesure prend une valeur allant de 0 à 5. De plus, elle
inclut les items suivants : (certification, expérience, formation continue, indépendance/objectivité, taille, le budget
horaire consacré à l’audit financier. Les données relatives à ces sous variables ont été collectées à partir de la base
des données de l’IIA.

Pizzini et al. (2014) S’inspirant des travaux de Prawitt et al. (2009) et de Lin et al. (2011), Pizzini et al. (2014) ont développé une mesure
composite de la qualité d’audit interne. Cette mesure prend une valeur de 0 à 6 et inclut les sous variables suivantes :
(compétence, indépendance, taille, le financial focus, l’utilisation des techniques d’assurance qualité). Pour calculer
la mesure, les auteurs ont dichotomisé chacune des quatre, (compétence, indépendance, taille, contrôle financier,
techniques d’assurance-qualité) en attribuant une valeur de un à la variable si elle est supérieure à la médiane, et un
zéro autrement. La qualité de la FAI est la moyenne de ces quatre variables dichotomiques et de la valeur de
l'objectivité (0 ou 2). Le score de la qualité de la FAI varie ainsi, de 0 à 6.

Johl et al. (2013) Johl et al. 2013 ont développé une score de la qualité de l’audit interne, composé de cinq caractéristiques de la FAI à
savoir : l'expérience l’indépendance organisationnelle, l’utilisation des techniques du contrôle et d'assurance de la
qualité de l'audit interne, le financial focus et l’investissement en audit interne. Chaque variable prend 1 si sa valeur
dépasse la médiane et 0 sinon (c'est à dire si elle est inférieure à la médiane de l'échantillon). Enfin, les scores de
chacun des cinq items (IAFORGIND, EXP, IAINVEST, FINFOCUS, IAFQC) sont additionnés pour former un seul
score prenant des valeurs qui varient de 0 à 5.

Zaman et al. (2013) Les auteurs ont demandé aux RAI enquêtés d’indiquer: (1) le pourcentage du plan d'audit interne qui devrait être
achevé dans l'exercice comptable en cours. (Si ce pourcentage est supérieur ou égal à 95%, la valeur 1 est attribuée à
cet item et 0 sinon) ; (2) si leur fonction d'audit interne a mis en place un programme d’assurance-qualité; (3) si leur
fonction d'audit interne a fait l’objet d’une évaluation externe ; et (4) si leurs pratiques d'audit interne sont conformes
au code de déontologie et aux normes de l’IIA. Sur la base des données collectées, un score sera calculé. Ce score
peut prendre des valeurs allant de 0 à 4.

xv
Annexes

Annexe 7. Indices de l’efficacité du comité d’audit

Etude Indices de l’efficacité du comité d’audit

L'indice de l'efficacité du comité d’audit se compose de quatre critères (composition, autorité, diligences et
Ika et Ghazali (2012)
ressources du comité d’audit) qui incarnent eux-mêmes dix items (compétence, indépendance, charte du comité
d’audit, responsabilités, taille, fréquence de réunions et divulgation volontaire des rapports du comité d’audit). Tous
ces critères sont extraits de la règlementation de l’Indonesian Stock Exchange. Le score de l'efficacité du comité
d’audit pour une société cotée est la somme des valeurs pries par les items sus-indiqués (variables prenant les valeurs
suivantes : 0, 1 ou 2). Par conséquent, le score maximal possible pour chaque comité est de 14.

Ghafran (2013) Le score de l’efficacité du comité d’audit est composé de la taille du comité d'audit, l'indépendance, l'expertise
comptable/financière et la fréquence des réunions du comité. Sur la base de ces items, un score synthétique est
calculé pour chaque comité d’audit.

Zaman (2011) L’efficacité du comité d'audit est une mesure composite constituée de : l’indépendance, l'expertise financière, la
fréquence des réunions et la taille de comité d'audit. Ces quatre variables de la mesure composite s’appuient sur les
recommandations du rapport Smith (2003). Il s’agit de :
1- l'indépendance du comité d’audit est une variable dichotomique qui prend la valeur 1 si tous les membres du
comité sont des administrateurs indépendants ;
2- l’expertise comptable/financière du comité d’audit est une variable dichotomique qui prend la valeur 1 dans le cas
où, un membre au moins, détient une expertise dans le domaine comptable ou financier et 0 dans le cas contraire.
(Rapport Smith, paragraphe 3.16) ;
3- la fréquence de réunions du comité d’audit est une variable dichotomique qui prend la valeur 1 si le comité se
réunisse au moins trois fois par an et 0 sinon ; et
4- la taille du comité d’audit : une variable dichotomique qui prend la valeur 1 dans le cas où le comité d’audit est
composé d’au moins 3 membres et 0 dans le cas contraire.

xvi
Annexe 8. Analyses statistiques liées à l’étude de l’impact des caractéristiques de la fonction
d’audit interne sur le délai d’audit

8.1. Transformations « ladder » des variables liées à l’étude de l’impact des caractéristiques de la
fonction d’audit interne sur le délai d’audit

ladder délai d’audit


Transformation formula chi2(2) P(chi2)
cubic DelaiAud^3 . 0.000
square DelaiAud^2 69.08 0.000
identity DelaiAud 39.45 0.000
square root sqrt(DelaiAud) 24.91 0.000
log log(DelaiAud) 12.36 0.002
1/(square root) 1/sqrt(DelaiAud) 3.48 0.175
inverse 1/DelaiAud 2.02 0.364
1/square 1/(DelaiAud^2) 23.78 0.000
cubic square identity
8.0e-05
3.0e-07

.01 .02
6.0e-05

.005 .015
2.0e-07

4.0e-05
1.0e-07

2.0e-05
0

0 5000000
1.00e+07
1.50e+07
2.00e+07
2.50e+07 0 20000 40000 60000 80000 50 100 150 200 250 300

sqrt log 1/sqrt


.1 .2 .3 .4 .5

0 1 2 3

20 40 60
Density

8 10 12 14 16 18 4 4.5 5 5.5 6 -.12 -.1 -.08 -.06

inverse 1/square 1/cubic


2.0e+04

1.5e+06
100200300400

1.5e+04

1.0e+06
1.0e+04

5.0e+05
5000
0

-.014 -.012 -.01 -.008 -.006 -.004 -.0002 -.00015 -.0001 -.00005 0 -2.50e-06
-2.00e-06
-1.50e-06
-1.00e-06
-5.00e-07 0

DelaiAud
Histograms by transformation

Ladder compétence de la FAI

Transformation formula chi2(2) P(chi2)


cubic CompetAI^3 . 0.000
square CompetAI^2 62.73 0.000
identity CompetAI 21.23 0.000
square root sqrt(CompetAI) 2.97 0.226
log log(CompetAI) . .
1/(square root) 1/sqrt(CompetAI) . .
inverse 1/CompetAI . .
1/square 1/(CompetAI^2) . .
1/cubic 1/(CompetAI^3) . .
cubic square
.15

.1 .2 .3 .4 .5
.1
.05
0

0
Density

0 20 40 60 0 5 10 15

identity sqrt
.2 .4 .6

1
.5
0

0 1 2 3 4 0 .5 1 1.5 2

CompetAI
Histograms by transformation

xvii
Annexes
ladder Taille (Chiffre d’affaires)

Transformation formula chi2(2) P(chi2)


cubic CA^3 . 0.000
square CA^2 . 0.000
identity CA . 0.000
square root sqrt(CA) 24.11 0.000
log log(CA) 5.28 0.071
1/(square root) 1/sqrt(CA) 65.42 0.000
inverse 1/CA . 0.000
1/square 1/(CA^2) . 0.000
1/cubic 1/(CA^3) . 0.000
cubic square identity
8.0e-18

8.0e-09
6.0e-27

6.0e-18

6.0e-09
2.0e-274.0e-27

4.0e-18

4.0e-09
2.0e-18

2.0e-09
0

0
0 5.00e+26
1.00e+27
1.50e+27
2.00e+27 0 5.00e+17
1.00e+18
1.50e+18
2.00e+18 0 5.00e+08 1.00e+09 1.50e+09

sqrt log 1/sqrt


5.0e-051.0e-041.5e-04

200040006000
.1 .2 .3 .4
Density

0
0 10000 20000 30000 40000 14 16 18 20 22 -.0008 -.0006 -.0004 -.0002 0

inverse 1/square 1/cubic


2.0e+07

8.0e+19
4.0e+13
1.5e+07

6.0e+19
3.0e+13
1.0e+07

4.0e+19
2.0e+13
5.0e+06

2.0e+19
1.0e+13
0

0
-6.00e-07 -4.00e-07 -2.00e-07 0 -3.00e-13-2.00e-13-1.00e-13 0 -1.50e-19
- 1.00e-19
- 5.00e-20 0

CA
Histograms by transformation

ladder ROA

Transformation formula chi2(2)


P(chi2)
cubic ROA^3 . 0.000
square ROA^2 . 0.000
identity ROA 17.15 0.000
square root sqrt(ROA) . .
log log(ROA) . .
1/(square root) 1/sqrt(ROA) . .
inverse 1/ROA . 0.000
1/square 1/(ROA^2) . 0.000
1/cubic 1/(ROA^3) . 0.000
cubic square identity
600

150

15
400

100

10
200

50

5
0

0
Density

0 .005 .01 .015 0 .02 .04 .06 -.1 0 .1 .2 .3

inverse 1/square 1/cubic


5.0e-06 1.0e-05 1.5e-05

5.0e-09 1.0e-08 1.5e-08


.002 .004 .006

-1000 -500 0 -1000000


-800000
-600000
-400000
-200000 0 -1.00e+09
-8.00e+08
-6.00e+08
-4.00e+08
-2.00e+080

ROA
Histograms by transformation

ladder coordination audit interne-audit externe

Transformation formula chi2(2) P(chi2)


cubic coordi~n^3 50.46 0.000
square coordi~n^2 10.93 0.004
identity coordi~n 35.97 0.000
square root sqrt(coordi~n) . 0.000
log log(coordi~n) . .
1/(square root) 1/sqrt(coordi~n) . .
inverse 1/coordi~n . .
1/square 1/(coordi~n^2) . .
1/cubic 1/(coordi~n^3) . .
cubic square
2.5

3
2

2
1.5
1

1
.5
0

0
Density

0 .5 1 1.5 2 0 .5 1 1.5 2

identity sqrt
0 1 2 3 4

0 1 2 3 4

0 .5 1 1.5 0 .5 1

coordination
Histograms by transformation

xviii
Annexes

8.2. Résultats des analyses multivariées


xtreg Log_Delai CompetAI IndepAI TailleAI FinFoc TechAQ coordination Observ StrucProp ROA
Specialisation Secteur chagtCAC Pol LogCA, re robust

Random-effects GLS regression Number of obs = 162


Group variable: codeentrep~e Number of groups = 54

R-sq: within = 0.3817 Obs per group: min = 3


between = 0.7792 avg = 3.0
overall = 0.6871 max = 3

Wald chi2(14) = 217.26


corr(u_i, X) = 0 (assumed) Prob > chi2 = 0.0000

(Std. Err. adjusted for 54 clusters in codeentreprise)


--------------------------------------------------------------------------------
| Robust
Log_Delai | Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]
---------------+----------------------------------------------------------------
CompetAI | -.0340562 .0272218 -1.25 0.211 -.0874099 .0192976
IndepAI | -.0637516 .0306374 -2.08 0.037 -.1237998 -.0037035
TailleAI | .8669135 .6371516 1.36 0.174 -.3818807 2.115708
FinFoc | -.3923753 .1016663 -3.86 0.000 -.5916375 -.193113
TechAQ | -.1158549 .0604907 -1.92 0.045 -.2344146 .0027048
coordination | -.2151237 .1060006 -2.03 0.042 -.422881 -.0073664
Observ | .1664033 .0378736 4.39 0.000 .0921725 .2406342
StrucProp | -.0045316 .0782356 -0.06 0.954 -.1578707 .1488074
ROA | -.3765687 .3084354 -1.22 0.222 -.981091 .2279536
Specialisation | -.018438 .0235642 -0.78 0.434 -.0646229 .027747
Secteur | .1414097 .0329611 4.29 0.000 .0768071 .2060123
chagtCAC | -.0087052 .0203898 -0.43 0.669 -.0486684 .0312581
Pol | .1011141 .0393901 2.57 0.010 .023911 .1783172
LogCA | .0482667 .010813 4.46 0.000 .0270737 .0694597
_cons | 4.644723 .2032567 22.85 0.000 4.246347 5.043099
---------------+----------------------------------------------------------------
sigma_u | .08356178
sigma_e | .11002644
rho | .36580199 (fraction of variance due to u_i)

xix
Annexes

8.3. Résultats des estimations des tests de robustesse

Modèle à effets aléatoires « robust »

Modèle1 Modèle2 Modèle3 Modèle4 Modèle5 Modèle6 Modèle7 Modèle8


Coef Coef Coef Coef Coef Coef Coef Coef
(z statistic) (z statistic) (z statistic) (z statistic) (z statistic) (z statistic) (z statistic) (z statistic)

-.036523 -.0346697 -.0377922 - -.0345452 -.0336 -.0296319


COMP - -1.33 -1.56 -1.35 -1.26 -1.25 -1.09
COMP(rob) -.0318572 - - - - - - -
1.25
OBJEC -.076058 -.0684761 -.0582124 -.0635701 - -.0559852 -.0654238 -.0456927
-2.58*** -2.08** -1.46 -1.39 -1.73* -2.15 -1.14
TAILLE .8696476 - .6220393 1.727105 - .8105353 .8745568 .9922059
1.37 0.95 2.64*** 1.31 1.41 1.38
TAILLE(rob) - .1433785 - - - - - -
0.82
TAQ -.127648 -.1019569 - -.1410251 - -.1189156 -.1208724 -.1281562
-2.23** -1.76* -2.45** -4.05** -2.03 -2.03**
TAQ(rob) - - -.032523 - -
-1.66**
CONTF -.3913188 -.404563 -.400620 - - -.4035466 -.3939652 -.3828597
-3.88*** -4.08*** -5.98*** -1.98*** -3.92 -3.72***
CONTF (rob) - - - -1.06516 - - -
-4.19***
QFAI - - - - -.0262874 - - -
-2.04**
COORD -.2252508 -.2073765 -.2132622 -.2451881 -.3550558 -.2211938 -.2100496 -.2580539
-2.13** -1.93** -2.76*** -2.11** -2.75*** -2.11** -1.99 -2.34**
OPIN .168264 .1703996 .1614099 .1161692 .2136624 .1648896 .1696314 .1792154
4.33*** 4.54*** 3.89*** 2.36** 3.75*** 4.47*** 4.57 4.66***
CONCENT .0012976 .0225221 .0026561 -.0409854 -.0270838 .0048275 -.0041022 -.0377849
0.02 0.28 0.03 -0.36 -0.31 0.06 -0.05 -0.43
ROA -.3735224 -.3507327 -.3790601 -.2030377 -.1922558 - -.4015558 -.1082839
-1.23 -1.15 -1.51 -0.63 -2.10** -1.31 -1.06
ROE (rob) - - - - - -.1212839 - -
-1.56
Special -.0206088 -.0220273 -.0216234 -.0306846 -.0863567 -.0255988 - -.0111421
-0.87 -0.94 -0.74 -1.05 -2.89*** -1.04 -0.44
BIG (rob) - - - - - - -.0161194 -
-0.58
SECT .1346914 .1301527 .1323352 .1904285 .1260537 .1574956 .136061 .1887586
4.29*** 3.97*** 3.2*** 4.04*** 3.27*** 4.79*** 3.99 4.90***
CHGT -.0129531 -.0111911 -.009475 - .0113647 -.0039707 -.0098026 -.0085599 -.0044388
-0.60** -0.55 0.47 0.57 -0.16 -0.48 -0.42 -0.21
POL .0908267 .1010964 .1043228 .0721352 .0794636 .1089656 .1044195 .1165347
2.49** 2.56** 2.42*** 1.40 2.04** 2.93*** 2.70 3.15***
LCA .0461474 .0548106 .0498108 .0496401 .060004 .050545 .0482992
4.21*** 5.52*** 3.64*** 3.74*** 4.66*** 4.56*** 4.61
LEFF(rob) - - - - - - - .0283634
2.10**
Constante 4.682637 4.556515 4.6037 4.493705 4.101525 4.614895 4.644039 5.331756
23.10*** 22.53*** 19.41*** 18.79*** 18.38*** 22.09*** 23.74 41.73***

xx
Annexes

Annexe 9– Analyses statistiques liées à l’étude de l’impact des critères d’efficacité du comité
d’audit sur le délai d’audit

9.1. Transformations « ladder »


. ladder taille CA

Transformation formula chi2(2) P(chi2)


------------------------------------------------------------------
cubic tailleCA^3 59.36 0.000
square tailleCA^2 4.15 0.125
identity tailleCA 59.39 0.000
square root sqrt(tailleCA) . 0.000
log log(tailleCA) . .
1/(square root) 1/sqrt(tailleCA) . .
inverse 1/tailleCA . .
1/square 1/(tailleCA^2) . .
1/cubic 1/(tailleCA^3) . .
cubic square
.15

.6
.1

.4
.05

.2
0

0
Density

0 20 40 60 0 5 10 15

identity sqrt
2

0 1 2 3 4
1.5
1
.5
0

0 1 2 3 4 0 .5 1 1.5 2

taille CA
Histograms by transformation

Ladder fréquence des réunions du comité d’audit

Transformation formula chi2(2) P(chi2)


------------------------------------------------------------------
cubic frqRCA^3 31.17 0.000
square frqRCA^2 17.64 0.000
identity frqRCA 22.56 0.000
square root sqrt(frqRCA) . 0.000
log log(frqRCA) . .
1/(square root) 1/sqrt(frqRCA) . .
inverse 1/frqRCA . .
1/square 1/(frqRCA^2) . .
1/cubic 1/(frqRCA^3) . .
cubic square
.01 .02 .03 .04

.2
.15
.1
.05
0

0
Density

0 50 100 150 200 0 10 20 30 40

identity sqrt
1.5

3
1

2
.5

1
0

0 2 4 6 0 .5 1 1.5 2 2.5

fréq R CA
Histograms by transformation

xxi
Annexes
ladder concentration du capital

Transformation formula chi2(2) P(chi2)


------------------------------------------------------------------
cubic ConK^3 34.73 0.000
square ConK^2 19.49 0.000
identity ConK 11.24 0.004
square root sqrt(ConK) 4.42 0.110
log log(ConK) 10.37 0.006
1/(square root) 1/sqrt(ConK) 45.88 0.000
inverse 1/ConK . 0.000
1/square 1/(ConK^2) . 0.000
1/cubic 1/(ConK^3) . 0.000

cubic square identity

0 1 2 3 4
10

0 1 2 3 4
5
0

0 .2 .4 .6 0 .2 .4 .6 .8 0 .2 .4 .6 .8

sqrt log 1/sqrt


1.5

1.5
0 1 2 3 4
Density

1
.5

.5
0

0
.2 .4 .6 .8 1 -2.5 -2 -1.5 -1 -.5 0 -3.5 -3 -2.5 -2 -1.5 -1

inverse 1/square 1/cubic


.001.002.003.004.005
.02 .04 .06
.1 .2 .3 .4
0

-15 -10 -5 0 -200 -150 -100 -50 0 -2500 -2000-1500 -1000 -500 0

ConK
Histograms by transformation

xxii
Annexes

9.2. Résultats des analyses multivariées

. xtreg Log_Delai indep compet tailleCA autorit frqRCA OpinAE ConK ROA
Specialisation Secteur chagtCAC LogCA Pol, re robust

Random-effects GLS regression Number of obs = 162


Group variable: codeentrep~e Number of groups = 54

R-sq: within = 0.0432 Obs per group: min = 3


between = 0.6970 avg = 3.0
overall = 0.5294 max = 3

Wald chi2(13) = 94.86


corr(u_i, X) = 0 (assumed) Prob > chi2 = 0.0000

(Std. Err. adjusted for 54 clusters in codeentreprise)


--------------------------------------------------------------------------------
| Robust
Log_Delai | Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]
---------------+----------------------------------------------------------------
indep | -.002717 .145633 -0.02 0.985 -.2881524 .2827185
compet | -.2706226 .0995446 -2.72 0.007 -.4657265 -.0755187
tailleCA | .0160193 .0371529 0.43 0.666 -.056799 .0888375
autorit | -.038017 .0507477 -0.75 0.454 -.1374807 .0614466
frqRCA | .0171558 .0175434 0.98 0.328 -.0172286 .0515402
OpinAE | .1913952 .0630475 3.04 0.002 .0678245 .3149659
ConK | -.1150956 .0811354 -1.42 0.156 -.274118 .0439268
ROA | -.7313089 .3443144 -2.12 0.034 -1.406153 -.0564651
Specialisation | -.0759871 .0282683 -2.69 0.007 -.1313918 -.0205823
Secteur | .0279034 .0470194 0.59 0.553 -.064253 .1200598
chagtCAC | -.0024669 .0265591 -0.09 0.926 -.0545218 .0495881
LogCA | .0518286 .0128905 4.02 0.000 .0265637 .0770935
Pol | .0281546 .042852 0.66 0.511 -.0558337 .112143
_cons | 4.122548 .2229929 18.49 0.000 3.68549 4.559606
---------------+----------------------------------------------------------------
sigma_u | .09739823
sigma_e | .14137665
rho | .32185956 (fraction of variance due to u_i)
--------------------------------------------------------------------------------

xxiii
Annexes

9.3. Résultats des estimations des tests de robustesse

Modèle à effets aléatoires « robust »


Modèle1 Modèle2 Modèle3 Modèle4 Modèle5 Modèle6
Coefficient Coefficient Coefficient Coefficient Coefficient Coefficient
(z statistic) (z statistic) (z statistic) (z statistic) (z statistic) (z statistic)

INDEP -.0367697 .0156201 -.0258291 .042123 .0396309


-0.25 0.12 -0.18
0.33 0.27
COMP - -.2997592 -.2573843 -.318947 -.2265532
-2.93*** -2.45** -3.26*** -2.25**
COMP(rob) -.0780882
-2.39**
TAILLE .0031359 .0219739 -.063895 -.0015758
0.09 0.58 -1.53 -0.04
TAILLE (rob) -.0551095
-1.35
AUTOR -.0399634 -.0241026 -.0520928 -.026014 -.0462648
-0.79 -0.48 -1.09 -0.49 -0.93
FREQ .0068269 .0241809 .015032 .0206628 .0164675
0.41 1.50 0.87 1.25 0.95
OPIN .1961808 .1886012 .1915817 .1865928 .2033536 .183393
2.94*** 3.07*** 2.99*** 2.97*** 3.33*** 3.00***
CONCENT -.1618063 -.1168781 -.1236968 -.0982694 -.1111461 -.16793
-1.86* -1.41 -1.45 -1.25 -1.36 -2.22**
ROA -.7497806 -.7729431 -.76423216 -.8936797 -.8383422
-2.21** -2.26** -2.24** -2.66*** -2.33**
SPEC -.085391 -.0792552 -.0965723 -.090288 -.0532357
-2.84*** -2.74*** -3.25 -3.08*** -1.74*
SECT .0124377 .0248307 -.0453292 -.0081644 .046604 -.0002048
0.28 0.57 -1.26 -0.20 1.03 -0.00
CHGT .003716 -.0035094 -.001105 -.0030641 -.0022152 .0030243
0.01 -0.13 -0.04 -0.11 -0.08 0.11
LCA .053418 .0571469 .0633842 .0557615 .057583
4.27*** 4.41*** 4.99*** 4.24*** 4.39***
POL .0211916 .0132508 .0288354 .0369216 .0283644 .0231358
0.46 0.34 0.71 0.89 0.73 0.60
ECA(robust) -.0383761
-2.10**
ROE(robust) -.2364195
-2.44**
BIG (robust) -.0618065
-1.82**
LEFF (robust) .0481419
3.42***
Constante 4.060192 4.076943 4.000875 4.072602 4.047401 4.812849
18.87*** 18.24*** 20.15*** 17.88*** 18.00*** 36.13***
*La mention (rob) indique que la mesure y afférente a été utilisée dans le cadre des tests de robustesse.

xxiv
Annexes

Annexe 10- Analyses statistiques liées à l’étude de l’impact de la relation entre le comité d’audit
et la fonction d’audit interne sur le délai d’audit

10.1. Transformations « ladder »

. ladder revue des résultats d’audit interne

Transformation formula chi2(2) P(chi2)


------------------------------------------------------------------
cubic revrsult^3 . .
square revrsult^2 . 0.000
identity revrsult 24.26 0.000
square root sqrt(revrsult) . 0.000
log log(revrsult) . .
1/(square root) 1/sqrt(revrsult) . .
inverse 1/revrsult . .
1/square 1/(revrsult^2) . .
1/cubic 1/(revrsult^3) . .
cubic square
.8
.25
.2

.6
.15

.4
.1

.2
.05
0

0
Density

0 10 20 30 0 2 4 6 8 10

identity sqrt
2.5

4
2

3
1.5

2
1

1
.5
0

0 1 2 3 0 .5 1 1.5 2

rev résult
Histograms by transformation

ladder Revue des programmes d’audit Interne

Transformation formula chi2(2) P(chi2)


------------------------------------------------------------------
cubic revprog^3 29.33 0.000
square revprog^2 16.98 0.000
identity revprog 13.97 0.001
square root sqrt(revprog) . 0.000
log log(revprog) . .
1/(square root) 1/sqrt(revprog) . .
inverse 1/revprog . .
1/square 1/(revprog^2) . .
1/cubic 1/(revprog^3) . .
cubic square
.4

1
.2 .4 .6 .8
.3
.2
.1
0

0
Density

0 10 20 30 0 2 4 6 8 10

identity sqrt
6
3

4
2

2
1
0

0 1 2 3 0 .5 1 1.5 2

rev prog
Histograms by transformation

xxv
Annexes

ladder Interaction Informelle entre le comité d’audit et la fonction d’audit interne

Transformation formula chi2(2) P(chi2)


------------------------------------------------------------------
cubic InterInf^3 . 0.000
square InterInf^2 . 0.000
identity InterInf 26.07 0.000
square root sqrt(InterInf) 24.65 0.000
log log(InterInf) . .
1/(square root) 1/sqrt(InterInf) . .
inverse 1/InterInf . .
1/square 1/(InterInf^2) . .
1/cubic 1/(InterInf^3) . .
cubic square
.001 .002 .003 .004

.01 .02 .03 .04


0

0
Density

0 500 1000 1500 2000 0 50 100 150 200

identity sqrt
1.5
.3

1
.2

.5
.1
0

0 5 10 15 0 1 2 3 4

Inter Inf
Histograms by transformation

10.2. Résultats des analyses multivariées

. xtreg Log_Delai ReunCAAI revprog revrsult designAI InterInf OpinAE ConK ROA Specialisation
Secteur chagtCAC Pol LogCA, re robust

Random-effects GLS regression Number of obs = 162


Group variable: codeentrep~e Number of groups = 54

R-sq: within = 0.1649 Obs per group: min = 3


between = 0.7068 avg = 3.0
overall = 0.5754 max = 3

Wald chi2(13) = 191.94


corr(u_i, X) = 0 (assumed) Prob > chi2 = 0.0000

(Std. Err. adjusted for 54 clusters in codeentreprise)


--------------------------------------------------------------------------------
| Robust
Log_Delai | Coef. Std. Err. z P>|z| [95% Conf. Interval]
---------------+----------------------------------------------------------------
ReunCAAI | .0505939 .0161502 3.13 0.002 .0189402 .0822477
revprog | -.0450416 .0389108 -1.16 0.247 -.1213055 .0312222
revrsult | -.0774349 .032705 -2.37 0.018 -.1415355 -.0133344
designAI | -.0535752 .0497728 -1.08 0.282 -.1511282 .0439777
InterInf | -.0228579 .0095064 -2.40 0.010 -.0414902 -.0042257
OpinAE | .1739068 .0523828 3.32 0.001 .0712385 .2765752
ConK | -.1041771 .0761075 -1.37 0.171 -.2533452 .0449909
ROA | -.7318351 .3107647 -2.35 0.019 -1.340923 -.1227474
Specialisation | -.0700941 .0271809 -2.58 0.010 -.1233677 -.0168205
Secteur | .001633 .0525607 0.03 0.975 -.101384 .1046501
chagtCAC | .0262349 .0275604 0.95 0.341 -.0277824 .0802523
Pol | .0292911 .0381852 0.77 0.443 -.0455505 .1041327
LogCA | .0559758 .011855 4.72 0.000 .0327406 .0792111
_cons | 4.182537 .1969066 21.24 0.000 3.796607 4.568467
---------------+----------------------------------------------------------------
sigma_u | .09292217
sigma_e | .12974028
rho | .33904683 (fraction of variance due to u_i)

xxvi
Annexes

10.3. Résultats des estimations des tests de robustesse

Modèle à effets aléatoires « robust »


Modèle1 Modèle2 Modèle3 Modèle4 Modèle5 Modèle6
Coef Coef Coef Coef Coef Coef
(z statistic) (z statistic) (z statistic) (z statistic) (z statistic) (z statistic)
REUN - .0368815 - .0364603 .0360267 .0366321
2.22** 2.15** 2.13 2.29
REVP -.0281798 -.0244061 - -.0351817 -.0334034 -.0279603
-0.76 -0.64 -0.97 -0.90 -0.70
REVT -.1007195 -.074239 - -.074784 -.0874202 -.0549982
-3.03*** -2.14** -2.16** -2.46 -1.69
DESIG -.0663999 -.0382999 - -.0406594 -.0272904 -.0329522
-1.31 -0.82 -0.97 -0.69 -0.82
ININF -.0221157 - - -.1211119 -.1182082 -.1417556
-2.49** -3.59*** -3.48 -4.41
REUN (rob) .325127 - - - - -
2.96***
ININF (rob) - -.1273902 - - - -
-3.79***
QAI*ECA - - -.0178666 - - -
-5.71***
(rob)
OPIN 1614618 .1428393 .1584956 .1420034 .165124 .1330361
2.98*** 2.79** 3.66*** 2.51** 2.89 2.42
CONCENT .0854677 -.0944642 -.0251423 -.0781169 -.0777803 -.1387657
-1.15 -1.28 -0.28 -1.05 -0.98 -1.95
ROA -.7099311 -.6952883 -.5193836 - -.2329278 -.8261243
-2.55** -2.69*** -1.91* -2.67 -3.03
SPEC -.0651167 -.071095 -.051672 -.0862502 -.0507473
-2.35** -2.37** -1.59 -2.97*** -1.61
SECT -.0545378 .0091515 -.0777067 -.0225973 -.0008323 -.012419
-1.21 0.20 -1.93* -0.56 -0.02 -0.30
CHGT .0305639 .0185953 -.0029301 .0170387 .0170506 .0230371
1.10 0.64 -0.13 0.58 0.57 0.80
LCA .059641 .0523537 .0725414 .055969 .0531752 -
5.00*** 5.19*** 5.32*** 5.88** 5.01
POL .0457542 .0261472 .0257197 .0298472 .0471913 .02203
1.24 0.78 0.65 0.92 1.47 0.68
ROE (rob) - - -.2244404 - -
-2.86***
BIG (rob) - - - -.040754 -
-1.22
LEFF (rob) - - - - .0501628
4.45
Constante 4.070385 4.221957 3.841439 4.194962 4.204856 4.861176
19.83*** 26.27*** 15.79*** 25.49*** 23.25 39.18
*La mention (rob) indique que la mesure y afférente a été utilisée dans le cadre des tests de robustesse.

xxvii
Annexes

Annexe 11. Enquête sur les pratiques d’audit interne et du comité d’audit

Enquête sur les pratiques d’audit interne et du comité d’audit

Pour nous permettre de vous restituer les résultats de cette enquête sur les pratiques de l’audit
interne en Tunisie, nous vous serions reconnaissants de bien vouloir vous identifier. Les
conclusions de l'étude seront tirées sans aucune référence à des organisations ou des
répondants individuels. Nous tenons également à vous assurer que les informations que vous
fournissez seront traitées de façon strictement confidentielle.

Dénomination sociale…..…………………………………………………………………….

Section A - Informations générales

A1. Quel est le secteur d’activité de votre entreprise ? (préciser)….

A2. Quel est le chiffre d'affaires annuel (approximatif) de votre entreprise ?......

A3. Quel est le nombre des employés dans votre entreprise?..........

A4. Votre entreprise est-elle cotée en bourse ?


Oui, depuis l’année…. Non

Section B – Composition du comité d’audit

B1. Existe-il un comité d’audit dans votre entreprise ?


Oui Non (Merci de passer à la section C)

B2. Quel est le nombre des membres composant ce comité ?.....


B3. Quel est le nombre des membres indépendants (externes) dans ce comité ?.........
B4. Quel est le nombre des membres du comité d’audit, ayant un diplôme en
comptabilité/finance ?........
B5. Le comité d’audit est régi par une charte ? Oui Non

B6. Quelle est la fréquence de réunions de ce comité ?


B7. Le comité d’audit divulgue-t-il volontairement ses rapports au public ?
Oui Non

Section C –Démographie de la structure d’audit interne

C1. Existe-il une structure d’audit interne au sein de votre entreprise ?


Oui
(Merci de passer à la
Question C8)
Non (Merci, le questionnaire s’arrête là)

C2. Quelle est la date de création de cette structure ?..........

xxviii
Annexes

C3. Quel est le nombre annuel moyen des missions conduites par cette structure ?....
C4. Quel est le nombre des auditeurs internes dans votre entreprise ?......
C5. Quelle est la moyenne d’âge de l’équipe d’audit interne ?...........
C6. Quel est le nombre des femmes dans l’équipe de l’audit interne ?........
C7. Le recours à des cabinets externes d’audit interne en fonction des missions prévues se fait:
Plusieurs fois par an Occasionnellement Jamais
C8. Quel est le nombre de missions confiées à ce cabinet externe ?....

Section D - Profil et rôle des auditeurs internes

D1. Quel est le niveau d’étude des auditeurs internes? (Veuillez préciser le nombre d’auditeurs pour
chaque niveau d’étude).

Niveau d’étude Nombre d’auditeurs internes


Doctorat
Master (Bac+5/Bac+6)
Maîtrise/licence
Bac+2
Bac
Autres (préciser)

D2. Quel est le nombre des auditeurs internes certifiés ?

Certification Nombre d’auditeurs internes


CIA
CISA
DPAI
CES Révision comptable
Autres (préciser)…

D3. Quel est le nombre des auditeurs internes ayant plusieurs certificats en audit interne (préciser la
nature des diplômes) ?...........

D4. Quel est le nombre des auditeurs internes ayant un niveau d’expérience en audit ?

Niveau d’expérience Nombre d’auditeurs internes


Entre 1 et 3 ans
Entre 3 et 5 ans
Entre 5 et 10 ans
Plus de 10 ans

D5. Quels sont les outils de formation offerts aux auditeurs internes ?
Formation dispensée par un organisme professionnel agrée
Formation dispensée en interne
Auto-formation
Autres (préciser)…………
Non applicable

D6. En tenant compte de la formation dispensée en interne et en externe, préciser le nombre moyen
d’heures de formation effectivement réalisée par auditeur dans votre entreprise ?

xxix
Annexes

Section E - Qualité de l’audit interne

E1. L'auditeur interne subit les pressions de la direction générale et/ou des unités auditées lors de
l'exercice de ses fonctions
Oui Non

E2. L’auditeur interne inclut tous les résultats de la vérification dans ses rapports d'audit
Oui Non

E3. L'auditeur interne fournit son rapport final (plusieurs réponses possibles)
Au conseil d'administration Au commissaire aux comptes
Au comité d’audit A l’unité auditée
A la direction générale Aucun rapport n’est fourni
Autres (préciser)……………………….

E4. Quel est le pourcentage du temps global d’audit interne passé dans l’audit financier durant la
dernière année ?

E5. Quels sont les outils de travail de la structure d’audit interne ?

Entretiens avec les unités auditées


Programme de travail défini par le responsable de la fonction d’audit interne
Auto-évaluation par les opérationnels
Utilisation des listes de vérification (check lists)
Questionnaires
Autres (préciser)……

E6. La structure d’audit interne dispose-t-elle d'un budget annuel distinct ?


Oui, veuillez préciser le montant du budget….
Non

E8. Le responsable de l’audit interne est rattaché administrativement :


Le comité d’audit direction générale Autres (préciser)…

E9. Le responsable de l’audit interne est fonctionnellement rattaché :


Le comité d’audit direction générale
La direction administrative et/ou financière Autres (préciser)….

E10. Le suivi de la concrétisation des mesures correctives relève-t-il de la responsabilité de l’auditeur


interne ?
Oui Non

E11. Une partie de la rémunération du responsable d’audit interne est-elle déterminée sur la base de la
performance de l’entreprise ?
Oui Non

E12. A combien de réunions avez-vous assisté avec le comité d’audit (s’il existe un)

Aucune fois
Une fois
Deux fois
Quatre 4 fois
Autres (préciser)…..

xxx
Annexes

Section F - Relation audit interne – audit externe

F1. Au sein de votre entreprise, l’audit interne et l’audit externe coordonnent leurs activités et
s’appuient sur leurs compétences et ressources respectives?
Oui Non

F2. Parmi les méthodes de coordination entre Audit interne et Audit externe, citées ci-dessous,
veuillez indiquer leurs fréquences d’utilisation au sein de votre entreprise durant les trois derniers
exercices?
Jamais occasionnellement Régulièrement

Des entretiens ont lieu pendant la période d’audit légal.


L’auditeur externe fournit des informations importantes pour
l'auditeur interne.
L'audit externe demande des informations de la fonction
d’audit interne et peut consulter les rapports qu’elle établit.
Le personnel d’audit interne peut être prêté aux auditeurs
externes.
L’audit interne procède à la vérification complète ou partielle
des lieux, des produits ou des fonctions sous la
Direction et la supervision de l’auditeur externe.
L’audit interne et l’audit externe organisent des séances
conjointes de planification.
L’audit interne et l’audit externe procèdent à des sessions
conjointes de contrôle.

Section G - Nature et étendue des travaux de l’audit interne

G1. Quelle est la nature des missions d’audit interne? (plusieurs réponses possibles)
Conformité Conseil Assurance Efficacité

G2. Par qui le choix des missions est-il effectué ? (plusieurs réponses possibles)

comité d’audit)

G3. Quels sont les domaines clés d’intervention de l’audit interne ? (plusieurs réponses possibles)

Processus de management des risques Conseil et assistance


Prévention et détection des fraudes Évaluation du système de gouvernance
Audit opérationnel Évaluation du système de contrôle interne
Audit financier

G4. Quels sont les principaux types d’audit interne effectués au sein de votre organisation ? (plusieurs
réponses possibles)

Audit fiscal Audit technique


Audit social Autres (préciser)…

xxxi
Annexes

G5. Le responsable de l'audit interne élabore-t-il un programme d'assurance et


d'amélioration qualité portant sur tous les aspects de l'audit interne.
Oui Non

Si vous avez répondu par « oui »,


Jamais occasionnellement Régulièrement
Un suivi au jour au jour de la qualité des travaux
d’audit interne a lieu.
Une évaluation périodique de la performance des
activités d’audit interne a lieu
Il existe une procédure prônant l’évaluation
externe complète de la FAI
Une évaluation externe des travaux de la FAI a eu
lieu durant les 3 dernières années.

G6. Dans quelle mesure les diverses techniques d’assurance qualité sont utilisés
dans les travaux d’audit interne ?

Jamais occasionnellement Régulièrement


La supervision directe
L’examen indépendant des documents de travail
Le feedback des unités auditées
La double revue des travaux d’audit interne
L’utilisation des checklists
La participation de la haute direction
Autres (préciser)….

G7. Le rapport final d’audit interne inclut-il un score ou une note telle que déterminé par les résultats
d’audit ?
Oui Non

G8. Quelle est la fréquence de réalisation des missions d’audit de ces différentes activités financières
par la fonction d’audit interne dans votre entreprise ?

Jamais occasionnellement Régulièrement


Le contrôle du caractère adéquat des contrôles
internes.
Le contrôle de l'exactitude, de la fiabilité et de
l'exhaustivité des dossiers financiers.
Le contrôle de l'utilité de l'information financière
pour le contrôle de gestion et la prise de décision.

L’audit de l'impact des modifications des règles


comptables ou des règlements.
La revue des résultats des rapports d’audit externe
des états financiers.
Le contrôle de conformité aux normes comptables
utilisées.

xxxii
Annexes

G9. Quelle est la proportion du budget temps de la fonction d’audit interne, allouée à l’audit
financier ? …. …En %

G10. La fonction d’audit interne prévoit une procédure formelle de suivi pour vérifier la mise en
œuvre des mesures correctives recommandées par le rapport d’audit interne ?
Oui Non

Merci pour votre collaboration.

xxxiii
Annexes

Annexe 12. Aperçu de la présentation des résultats de l’enquête IIA Tunisia-2012

ASSOCIATION TUNISIENNE DES AUDITEURS INTERNES

xxxiv
Table des matières

Sommaire ………………………………………….……………………………..…..………........... I
Liste des tableaux………………………………...………………………………..………………... II
Liste des figures……………………………………...……………………………..……………….. IV
Liste des abréviations……………………….………………………………………………………. V

INTRODUCTION GENERALE....…………………………………………..……………............ 1

CHAPITRE 1. L’EVOLUTION DES PRATIQUES DE L’AUDIT INTERNE ET DU


COMITE D’AUDIT : ETAT DE L’ART ET ETUDE EMPIRIQUE EXPLORATOIRE
DANS LE CONTEXTE TUNISIEN…………………….………………….…..…………………. 14

Introduction………………………………………………………………..………………………… 15
Section 1. Les origines et développement des pratiques d’audit interne……...………………… 16
1. Audit interne : Une perspective historique……………..………………...…………………… 16
1.1. Les origines de l’audit interne……………………………..……………………..…………. 16
1.2. Le premier tournant historique : la création de l’Institut des Auditeurs Internes…………… 18
1.3. Les pratiques contemporaines de l’audit interne……………………………..…...………… 19
2. Développement du rôle de l’audit interne : un regard sur la recherche empirique…………… 24
2.1. De la mise en place d’une structure d’audit interne…………….………..……….………… 25
2.2. Rôle de la fonction d’audit interne……………………………………….….……………… 26
2.2.1. Audit interne, gestion des risques et prévention de la fraude……………..………….…… 27
2.2.2. La contribution de l’audit interne dans le processus global d’audit………….…….…...… 28

Section 2. Le comité d’audit comme mécanisme interne de gouvernance d’entreprise…..…… 32


1. Analyse historique des contextes d’apparition du comité d’audit…..………….……...……… 32
2. Textes règlementaires relatifs à la mise en place des comités d’audit……...……….……… 33
2.1. Histoire des comités d’audit aux Etats-Unis ………………….…………………..………… 33
2.1.1. Le rapport Treadway (1987)………………………………..……………………...……… 34
2.1.2. Le rapport Blue Ribbon Committee……………...……………………………..………… 34
2.1.3. Le comité d’audit dans la loi Sarbanes Oxley…………………..………………………… 35
2.2. L’adoption du comité d’audit en Europe……………………………………...………..…… 36
2.2.1. L’adoption du comité d’audit au Royaume Uni…………………....……..……….……… 36
2.2.2. L’adoption du comité d’audit en France …………………………….……….…………… 37
3. La contribution du comité d’audit dans le dispositif du gouvernement d’entreprise…..…..…. 38
3.1. Suivi de l’élaboration du reporting financier………………….…………….……..…..…… 39
3.2. Le rôle du comité d’audit en matière d’audit interne…………….……………..……........... 39
3.3. Le comité d’audit et l’auditeur externe………………………………...………………….… 42
3.3.1. Le comité d’audit comme médiateur des conflits entre l’auditeur externe et la direction.. 42
3.3.2. Le comité d’audit et le processus de sélection-remplacement de l’auditeur...…….……… 43
3.3.3. Le comité d’audit et l’indépendance de l’auditeur externe……………………………….. 44

319
Section 3. Le statut juridique des pratiques d’audit interne et des comités d’audit….…..……. 47
1. Les régimes réglementaires à l’échelle internationale……………………….…..…….……… 47
2. Chronologie des textes réglementaires sur l’audit interne et le comité d’audit, applicables en
Tunisie…………………………….………………………..……………...…………………. 57

Section 4. Les pratiques d’audit interne et du comité d’audit dans les entreprises tunisiennes
cotées à la bourse des valeurs mobilières de Tunis : Une étude exploratoire…….. 63
1. Démarche de l’enquête…………………………………………………..……………………. 63
1.1. Construction de l’enquête : du terrain à la théorie………………...………………………… 63
1.2. Tests qualitatifs du questionnaire………………………………..………………..………… 65
1.3. Version finale de l’enquête……………………………………..………………….……….. 66
1.4. Echantillon et collecte des données…………………………...………..……………...……. 67
2. Analyses descriptives des données ……………………………..………………….………… 68
2.1. Composition du comité d’audit……………………………..……………………..………... 68
2.2. Démographie de la fonction d’audit interne………………...…………………...……..…… 70
2.3. Profil et rôle des auditeurs internes………………………..………………………..………. 73
2.4. Attributs de la fonction d’audit interne……………………...….…………….……………... 76
2.5. Activités de l’audit interne …………………………………..………………..……………. 84
2.6. Interaction audit interne – audit externe…………………...………………….....………….. 90
Conclusion ……………………………………………………...……………………..………… 92

CHAPITRE. 2 IMPACT DE L’AUDIT INTERNE ET DU COMITE D’AUDIT SUR LA


QUALITE DU REPORTING FINANCIER : REVUE DE LA LITTERATURE ET
DEVELOPPEMENT DES HYPOTHESES ………………………...……………………….…… 94

Introduction………………………………………………………..………………………………… 96

Section 1. La théorie de l’agence: un cadre explicatif des relations entre la fonction d’audit
interne, le comité d’audit et la qualité du reporting financier……..……………….. 97
1. La théorie de l’agence……………………………………………….…..……….……….…… 97
2. Asymétrie d’information et qualité du reporting…………………………..………..….…….. 98
3. La fonction d’audit interne et le comité d’audit comme garants de la qualité du reporting...... 99

Section 2. La qualité du reporting financier entre débats normatifs et mesures


empiriques…………………………..………………………..……………………….. 104
1. Débats normatifs………………………………..………………..…………………………… 104
1.1. Les caractéristiques qualitatives de l’information financière selon le cadre conceptuel de
l’IASB (2010)………………………………………………....……..….…….…………………. 107
1.1.1. Les caractéristiques qualitatives essentielles…………………..…………….…….……… 107
1.1.2. Caractéristiques qualitatives auxiliaires ……………………....………….…….………… 108
2. Mesures empiriques de la qualité du reporting financier………...…..………….…….……… 108
2.1. La gestion des résultats……………………………………….……………………….…….. 109
2.2. La pertinence………………………………………………..…...….……………….……… 110
2.2.1. Les études d’association et de réaction………………….……………….……………….. 110
2.2.2. Les prévisions des analystes financiers ………………….…….………….…….………... 111

320
2.3. Le niveau de conservatisme comptable ………………….………………….…….……….. 111
2.4. La détection de publication d’information financière frauduleuse…....…….……..……….. 112
2.5. La probabilité d'occurrence d'une faiblesse du contrôle interne……….…….………..…….. 112
2.6. La qualité des rapports annuels…………………………………….……….…………..…... 112
2.7. L’émission d’une opinion d’audit non standard ………………….………….……..……… 113
2.8. La divulgation volontaire d’informations…………………….………...……….…..……… 113
2.9. Les retraitements comptables………………………………….…………..………...……… 114
2.10. Le délai d’audit ou la ponctualité de publication du rapport d’audit………….….……...… 114
2.11. Justification du choix de la mesure de la qualité du reporting financier……………...…… 115

Section 3. L’impact des caractéristiques de la fonction d’audit interne sur la qualité du


reporting financier…………………………………………………………..…….…………… 122
1. Le cadre conceptuel des critères de la qualité de la fonction d’audit interne………………… 122
1.1. La compétence…………………………………………………………..…….…………… 124
1.2. L’indépendance et l’objectivité……………………………………………….……………. 125
1.3. La qualité du travail de la fonction d’audit interne …………………….…….……….…… 129
2. Revue de la littérature et développement des hypothèses………………….….………….….. 131
2.1. Impact des attributs de la fonction d’audit interne sur le délai d’audit………... …...……… 133
2.2. Impact des activités de la fonction d’audit interne sur le délai d’audit……….……....……. 137
2.2.1. La fréquence d’utilisation des techniques d'assurance et d’amélioration-qualité……..…. 138
2.2.1.1. L’utilisation des techniques d'assurance-qualité………………………….….…..…….. 138
2.2.1.2. La communication des résultats des missions d’audit interne…………….………..….. 139
2.2.1.3. Le suivi des problèmes de contrôle ………………………………………..………..…. 140
2.2.2. La fréquence de réalisation des contrôles financiers par la fonction d'audit interne…...... 142
2.2.3. Coordination entre l’audit interne et l’audit externe…………….…….……………….… 144

Section 4. L’impact des critères d’efficacité du comité d’audit sur la qualité du reporting
financier…………………………………………….………….……………………… 148
1. De l’efficacité du comité d’audit…………………………….……….……………………… 148
2. L’impact des critères d’efficacité du comité d’audit sur le délai d’audit : Revue de la
littérature et développement des hypothèses ………………….….………………………… 150
2.1. Autorité du comité d’audit……………………………….……….……….……………….. 150
2.2. Composition du comité d’audit……………………………………….…………………….. 152
2.2.1. Indépendance des membres du comité d’audit…………………..….……..……………… 152
2.2.2. Expertise financière des membres du comité d’audit…………….…..…..……………...... 157
2.3. Taille du comité d’audit……………………………………..……….……..……………….. 160
2.4. Diligences du comité d’audit …………………………..…………….…….…….…………. 163
Section 5. L’impact de la relation liant l’audit interne au comité d’audit sur la qualité du
reporting financier……………………………………………..………………..…….. 167
1. Le rôle du comité d'audit dans le suivi et le contrôle de la fonction d'audit interne………….. 167
2. Le rôle des auditeurs internes vis-à-vis du comité d’audit ………………….……..………… 169

3. Impact de la relation entre les comités d’audit et la fonction d’audit interne sur le délai
d’audit : développement des hypothèses……………………………….…….……..….…….. 171
3.1. Fréquence des réunions du comité d’audit avec le responsable d’audit interne….…....……. 171

321
3.2. Implication du comité d’audit dans la revue des plans et des résultats des travaux de la
fonction d’audit interne ………………………………………….….……………….……. 173
3.3. L’implication du comité d’audit dans la désignation des auditeurs internes…….…..……... 175
3.4. Contacts informels entre le responsable d’audit interne et le comité d’audit….....………… 176
Conclusion………………………………………………………...…………………..………… 179

CHAPITRE 3. IMPACT DES CARACTERISTIQUES DE LA FONCTION D’AUDIT


INTERNE ET DES CRITERES D’EFFICACITE DU COMITE D’AUDIT SUR LA
QUALITE DU REPORTING FINANCIER : VALIDATION EMPIRIQUE DANS LE
CONTEXTE DES ENTREPRISES TUNISIENNES COTEES…….………..………………….. 180

Introduction ……………………………...………………….…………..…………………………... 181

Section 1. Méthodologie de recherche de l’étude empirique………...………...………………… 182


1. Présentation de l’échantillon et des données de l’étude……………..…….….………………. 182
2. Collecte et sources des données……………………………………...…………..……………. 184
2.1. Les données relatives aux caractéristiques des comités d’audit et des structures d’audit
interne………………………………………………………………..………….....……….. 184
2.2. Les données relatives à la qualité du reporting financier et aux variables de contrôle…...… 184
3. Définitions et mesures des variables………………….………………………….………….... 185
3.1. Impact des attributs de la fonction d’audit interne sur le délai d’audit : Présentation et
mesures des variables……………………………………………..….…..……….………… 185
3.1.1. Mesure de la variable dépendante : le délai d’audit (DELAI)…….…………………….… 185
3.1.2. Mesures des variables indépendantes…………………………….………………....…… 186
3.1.2.1. La compétence des auditeurs internes (COMP)…………………...……………….…… 186
3.1.2.2. L’indépendance des auditeurs internes (INDEP)………………….…..……………..…. 187
3.1.2.3. La taille de la structure d’audit interne (TAILLE)………………………...…………..… 188
3.1.2.4. La fréquence d’utilisation des techniques d'assurance et d'amélioration qualité
(TAQ)…………………………………………………………………...……...……… 188
3.1.2.5. La fréquence de réalisation des contrôles financiers (CONTF)……….……….….….… 190
3.1.2.6. La coordination entre l’audit interne et l’audit externe (COORD)…..…………..……… 191
3.2. Impact des critères d’efficacité du comité d’audit sur le délai d’audit : Présentation et
mesures des variables indépendantes ………………………………..…….…….………… 194
3.2.1. Autorité du comité d’audit (AUTOR)……………………..…………..………….…..…… 194
3.2.2. Indépendance des membres du comité d’audit (INDEP)…………...……….……….…… 195
3.2.3. Expertise financière des membres du comité d’audit (COMP)……….…………..…….… 196
3.2.4. Taille du comité d’audit (TAILLE)……………………………………..……...………..… 196
3.2.5. Diligence du comité d’audit (FREQ)…………………………..……………….………… 197
3.3. Impact de la relation entre l’audit interne et le comité d’audit sur le délai d’audit :
Définitions et mesures des variables ……………………………..…….……………..…… 199

3.3.1. La fréquence des réunions du comité d’audit avec le responsable d’audit interne
(REUN)………………………………………….……..……..…………………………… 199
3.3.2. L’implication du comité d’audit dans la revue des programmes et des plans de travail de
la fonction d’audit interne (REVP)…………………………….………..………………… 199

322
3.3.3. L’implication du comité d’audit dans la revue des résultats des travaux de la fonction
d’audit interne (REVT)………………………………………..…………...…………...………… 200
3.3.4. L’implication du comité d’audit dans la désignation des auditeurs internes (DESIG)…… 200
3.3.5. La fréquence des contacts informels entre le responsable d’audit interne et le comité
d’audit (ININF)…………………………………….………………………..……….…… 201
3.4. Variables de contrôle…………………………….………………….…..…….……………. 203
3.4.1. La concentration du capital (CONCENT)……………………..…..………….………………… 203
3.4.2. La taille de l’entreprise (TAILLE)……………….…………...…….……….…………………… 204
3.4.3. La performance financière de l’entreprise (ROA)….………….………………..……………… 205
3.4.4. Le secteur d’activité (SECT)………………......………………….…..……….….……………… 205
3.4.5. La qualité de l’audit externe (SPEC)……………………….…...…………….….……………… 206
3.4.6. Le changement du commissaire aux comptes (CHGT)……….…………..……….………….. 207
3.4.7. L’émission d'un rapport d'audit non standard (OPIN)………….……………………………… 208
3.4.8. Les connexions politiques de l’entreprise (POL)……...……………….…………….………… 208
4. Les tests statistiques et les modèles de recherche……..………………..…………………….. 210
4.1. Les statistiques descriptives………………………..………………………………..……… 210
4.2. L’analyse des corrélations entre les variables indépendantes……..……………..…………. 210
4.3. Tests de spécification………………………………….…………..………………………… 211
4.4. Test d’Hausman…………………………………….……………..…….…...……………… 211
4.5. Tests additionnels : test d’homosédasticité et test d’autocorrélation……..…….…..………. 211
4.6. Modèles de recherche………………………………………………...…………….…..…… 212

Section 2. Impact des caractéristiques de la fonction d’audit interne sur la qualité du


reporting : analyses statistiques et discussion des résultats ………...…………..…… 215
1. Impact des caractéristiques de la fonction d’audit interne sur le délai d’audit….……..…..….. 215
1.1. Statistiques descriptives…………………………………….……………..….………….….. 215
1.2. Tests univariés……………………………...………………..………….…………..………. 218
1.2.1. Les variables quantitatives……………….…...…………………….…….……..………… 218
1.2.1.1. Les caractéristiques de l’échantillon en matière de compétence des auditeurs
internes……………………………………..……………………..…..……………….. 218
1.2.1.2. Les caractéristiques de l’échantillon en matière de taille de la fonction d’audit
interne…………………………………..………………..……….………….………… 219
1.2.1.3. Les caractéristiques de l’échantillon en matière d’activités d’audit interne……...…..…. 219
1.2.2. Les variables dichotomiques……………………………..……………..………………... 220
1.3. Test de normalité de la distribution ……………………….…………..….………………… 221
2. Analyse bivariée : Résultats statistiques préliminaires………...……………...………………. 222
3. Analyse multivariée : Résultats et interprétations……………..………………...……………. 224
3.1. Aspects méthodologiques liés à l’analyse multivariée……….……………….…..………… 225
3.2. Vérification de l’absence de multi-colinéarité entre les variables explicatives……....……... 225
3.3. Matrice des corrélations……………………………………………..…….…..…….………. 226
3.4. Diagnostic général de multi-colinéarité……………………….……………..…………..….. 228
3.5. Tests de spécification, d’hétéroscédasticité et d’autocorrélation…….……..………….…… 229
3.6. Modèle à effets fixes vs modèle à effets aléatoires…………………….…..…………..…… 229
3.7. Test du multiplicateur de Lagrange ……………………………………..….…….………… 229
3.8. Test d’hétéroscédasticité ………………………………………….……...………….……… 230

323
3.9. Test d’hétéroscédasticité inter-individus …………..…………………..……..…………….. 230
3.10. Le test d’autocorrélation de Wooldrigde……………………………….………………….. 230
4. Résultats des régressions multivariées …………………………………..…..….………….… 233
24.2. Analyse de l’effet des variables indépendantes sur le délai d’audit …...….…………….… 233
4.2.1. La compétence des auditeurs internes…………………………….……..…………….….. 233
4.2.2. L’indépendance des auditeurs internes……………………………..………..……..…….. 234
4.2.3. La fréquence d’utilisation des techniques d’assurance qualité………....……………..….. 234
4.2.4. La taille de la fonction de l’audit interne…………………………………...………..……. 234
4.2.5. L’implication de la fonction d’audit interne dans les contrôles financiers …...………..…. 235
4.2.6. La coordination entre les auditeurs internes et les auditeurs externes……….……………. 235
4.3. L’effet des variables de contrôle sur le délai d’audit……………………….....…………….. 236
4.4. Tests de robustesse…………………………………………………….……………………. 238

Section 3. Analyse de l’impact des critères d’efficacité du comité d’audit sur la qualité du
reporting : analyses statistiques et interprétation des résultats……...……………… 243
1. Effet des caractéristiques du comité d’audit sur le délai d’audit…………......…………..…… 243
1.1. Analyse descriptive……………………………………………………...…….…….………. 243
1.1.1. Les caractéristiques de l’échantillon en matière d’indépendance des membres du comité
d’audit……………………………………………………..………...…………………….. 243
1.1.2. Les caractéristiques de l’échantillon en matière d’expertise financière du comité
d’audit………………………………………………………..………………………….. 244
1.1.3. Les caractéristiques de l’échantillon liées à la taille des comités d’audit………………… 244
1.1.4. Les caractéristiques de l’échantillon liées aux diligences des comités d’audit……....…… 244
1.1.5. Les variables dichotomiques……………………………………….…………...………… 245
1.1.6. Test de normalité de la distribution ………………………………..………..…….……… 246
2. Analyse bivariée : Résultats statistiques préliminaires…………………....…..……….……… 246
3. Analyse multivariée : Résultats et interprétations……………………………..…....………… 248
3.1. Aspects méthodologiques liés à l’analyse multivariée……………………..……….….…… 249
3.2. Vérification de l’absence de multicolinéarité entre les variables explicatives……...…...….. 249
3.3. Test de présence d’effets individuels …………………………………...…………..………. 251
3.4. Test du multiplicateur de Lagrange ……………………………...………………….……… 251
3.5. Test d’hétéroscédasticité ……………………………………...…………………………….. 251
3.6. Test d’hétéroscédasticité inter-individus…………………..……………..……….………… 252
3.7. Le test d’autocorrélation de Wooldrigde……………………...……………….……………. 252
4. Résultats des régressions par hypothèses …………………..…………….……..……………. 254
4.1. L’autorité du comité d’audit……………………………..…………………………………. 254
4.2. L’indépendance des membres du comité d’audit…………..……………………….……… 254
4.3. L’expertise financière des membres du comité d’audit………..……..………..…………… 255
4.4. La taille du comité d’audit…………………………………..……….……….…………….. 256
4.5. La fréquence de réunions du comité d’audit ………………..……………………………… 256
4.7. L’effet des variables de contrôle sur le délai d’audit……..…………………...…….……… 257
4.8. Tests de robustesse………………………………………..………………..………..……… 258

324
Section 4. Etude de l’effet de la relation entre la fonction d’audit interne et le comité d’audit
sur la qualité du reporting : analyses statistiques et résultats……………………... 262
1. Analyse descriptive………………………………………………………...……………..…… 262
1.1. Les caractéristiques de l’échantillon en matière de fréquence de réunion entre le comité
d’audit et le responsable d’audit interne……………………...……………..……………… 262
1.2. Les caractéristiques de l’échantillon liées à l’implication du comité d’audit dans la revue
des programmes de travail d’audit interne…………...…………….…..…...………………. 263
1.3. Les caractéristiques de l’échantillon liées à l’implication du comité d’audit dans la revue
des résultats des travaux d’audit interne…………..…………………..…….…..…………. 263
1.4. Les caractéristiques de l’échantillon liées aux contacts informels entre le responsable
d’audit interne et le comité d’audit………………..………….…………..……...………… 263
1.5. Les variables dichotomiques……………………..…………………………………………. 263
1.6. Test de normalité de la distribution ……………...…………………………………………. 264
2. Analyse multivariée : Résultats et interprétations………………..…………………………… 265
2.1. Aspects méthodologiques liés à l’analyse multivariée………...……………………….…… 266
2.1.1. Vérification de l’absence de multicolinéarité entre les variables explicatives…..…...…... 266
2.1.2. Tests de spécification, d’hétéroscédasticité et d’autocorrélation…………..………...…… 268
3. Présentation et interprétation des résultats des régressions par hypothèses……..…...……….. 269
3.1. Fréquence des réunions du comité d’audit avec le responsable d’audit interne…..…..…..… 269
3.2. La revue des plans et des résultats des travaux de la fonction d’audit interne par le comité
d’audit ………………………………………………………………….….……………….. 270
3.3. L’implication du comité d’audit dans la désignation des auditeurs internes….….…....……. 270
3.4. Contacts informels entre le responsable d’audit interne et le comité d’audit………..……… 271
3.5. L’effet des variables de contrôle sur le délai d’audit………………………....…………….. 271
3.6. Tests de robustesse……………………………………………………...……..……………. 274
Conclusion…………………………………………………………..…….…………...………… 278

CONCLUSION GENERALE……………………..…………………….……………………….... 280


Bibliographie………………………………………………………………………………………… 286
Liste des annexes…………………………………………………………………………………….. 318
Tables des matières……………….…………………………………………………………………. 319

325

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