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DYSFONCTIONNEMENTS DU SECTEUR DE
L’ELECTRICITE AU SENEGAL
Rapport final
– Avril 2008 –
Tome II
SOMMAIRE
A Préambule ___________________________________________________________4
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Rapport provisoire – Tome II
Mission d’audit de la gouvernance du secteur de l’électricité au Sénégal
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Rapport provisoire – Tome II
Mission d’audit de la gouvernance du secteur de l’électricité au Sénégal
A PREAMBULE
- Dans un second temps sont analysés l’ensemble des processus décisionnels ayant
un rapport direct ou indirect avec les dysfonctionnements observés.
L’audit des procédures internes de la SENELEC a été particulièrement détaillé, il fait l’objet
du TOME II du rapport. Pour les autres composantes, l’analyse s’est concentrée sur les
principaux dysfonctionnements.
La mission a débuté en Novembre 2007 et le rapport provisoire a été remis à la fin du mois
de décembre 2007.
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Rapport provisoire – Tome II
Mission d’audit de la gouvernance du secteur de l’électricité au Sénégal
-
1
Bien qu’elles fassent partie des procédures d’achat hors immobilisations, les procédures d’achat des
combustibles, au vu de leur importance, font l’objet d’un chapitre spécifique.
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Mission d’audit de la gouvernance du secteur de l’électricité au Sénégal
- Vérifier par un sondage sur des dossiers les modalités d’application de ces
procédures ;
Le Code des Marchés Publics en application aujourd’hui nous a été communiqué. Par
ailleurs, une partie de la procédure des achats qui nous a été remise par le Département des
Approvisionnements et de la Logistique s’applique aux investissements inférieurs à 30
Millions FCFA.
-
2
Note de Direction n° 013/07 portant organisation de la direction de l’équipement.
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Direction Equipement
(DEQ)
ISSA DIONE
Service Etude de
Service Eq. de Service Eq. de Structures et
Transports (SET) Distribution (SED) Lotissement (SEL)
CHEIKH KA DIAMBASS DIAW FIDELE D. DIEME
-
3
Le processus est alors placé sous la responsabilité de la Département des Approvisionnements et
de la Logistique de SENELEC.
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Code des Marchés Publics du 20 mai 2002. Un nouveau Code devrait paraître prochainement et être
mis en application en janvier 2008.
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Il existe également une note interne sur l’ouverture des plis qui n’a pas été communiquée.
Les appels d’offre des consultations sont gérés par chaque chef de Département.
Une Commission des Marchés est réunie pour tout investissement dont le montant est
supérieur à 30 Millions FCFA.
Cette Commission des Marchés est conforme aux prescriptions du Code des Marchés et
réunit notamment des personnalités extérieures à la SENELEC dont un représentant du
Ministère des Finances. C’est cette Commission des Marchés qui désigne les membres de la
sous-commission technique chargée de l’instruction technique des consultations et des
Appels d’Offres (AO).
En revanche, selon les sondages effectués au cours de la mission d’audit, il n’existe pas de
notes de procédure concernant :
Il convient toutefois de citer un guide de procédures qui date de 1998-1999 mais qui n’aurait
pas été validé du fait de la rupture du contrat de concession avec le partenaire privé 5. Ce
document apparaît très détaillé, bien présenté, très opérationnel et comporte des écritures
comptables. Il indique avec précision le « qui », le « quoi », le « comment » et le « quand ». Il
comporte de nombreuses annexes.
Selon les informations reçues, il ne serait pas connu des membres de la Direction de
l’Equipement et n’est pas appliqué. Il peut par ailleurs être considéré comme obsolète.
Il n’est par conséquent pas possible de mener des travaux relatifs au respect du contrôle
interne et à la séparation des fonctions sur la base de documents de procédures écrites.
- Les marchés en gré à gré, l’adjudication, l’AO restreint, l’AO avec présélection
seraient peu utilisés ;
- Les AO en dessous de 500 Millions FCFA font l’objet d’une approbation finale du
Directeur Général ; au-dessus de 500 Millions FCFA, la décision revient au Conseil
d’Administration.
-
5
Le plan de ce guide de procédures est présenté en Erreur ! Source du renvoi introuvable..
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i Dossiers sélectionnés
Sept cas d’investissements de 2005 et de 2006 ont été sélectionnés ; ils se répartissent ainsi
entre les trois départements :
- Réseaux : 2 dossiers
- Production : 5 dossiers
ii Les réseaux
Dans les deux cas, la documentation reçue est maigre et le service a eu du mal à la
rassembler du fait de problèmes d’archivage.
L’AO a été commun aux deux projets. Les réponses pouvaient concerner des parties de l’AO
et les marchés attribués pouvaient l’être à des fournisseurs différents, ce qui a été le cas.
Les documents reçus ne représentent pas un dossier d’AO complet avec, notamment, les
courriers aux différents candidats. Nous n’avons pas eu communication des réponses des
autres concurrents.
Mais surtout, s’il est possible de consulter le support d’analyse de pré-qualification qui est
documenté et détaillé, nous ne connaissons que les fournisseurs pré-qualifiés.
La décision finale et les raisons du choix de NORELEC et de RMT n’ont pas été
communiquées.
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Pour les deux opérations, une fiche de synthèse établie par le département a été
communiquée indiquant la durée et le contenu du projet, les acteurs concernés, le montage
financier, l’état d’avancement, l’évolution du budget et une présentation des risques,
incidents et blocages. Ces documents apportent des informations intéressantes mais les
dossiers communiqués ne comportent rien d’autre sur l’évolution du projet.
- Les plans ;
- La garantie d’exécution : 5 % ;
- Le planning prévisionnel ;
- Le décompte provisoire ;
- 16 procès-verbaux de chantier.
- Trois enveloppes ;
- Le projet de convention ;
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Ainsi, le chantier connait un retard d’un an qui ne fait pas l’objet d’une explication ou d’une
analyse du retard et de la situation. Là aussi, il existe un problème de procédure.
Il est loisible de constater un délai de huit mois environ entre la soumission et la commande,
ce qui ne semble pas rapide.
- La réponse du GIE attributaire : nous avons vu l’offre technique et, tardivement, l’offre
financière, mais pas le dossier administratif ;
- Le cahier des conditions d’établissement des offres et l’analyse des offres avec trois
enveloppes et les critères de pondération ;
- Le projet de convention ;
- Le procès-verbal de réception provisoire du 25 juillet 2007 sur une liste des réserves ;
- Le devis estimatif corrigé à hauteur de 58.995.975 FCFA TTC : comme il n’a pas été
possible de consulter l’offre financière il est difficile d’apprécier la dérive. Selon les
informations reçues celle-ci n’est pas très importante ;
- L’ordre de service du 14 décembre 2005 (ces travaux devaient être terminés vers le
milieu de l’année 2006) ;
Enfin, nous notons que le dossier d’appel d’offres n’est pas complet.
Les travaux ont été arrêtés depuis la fin de l’année 2006 alors qu’ils devaient être terminés
vers la mi-2006.
Nous avons vu deux mises en demeure du 23 avril 2007 et du 12 juin 2007 après lesquelles
les travaux ont repris.
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Une réception provisoire a eu lieu en juillet 2007. Aujourd’hui, toutes les réserves ne sont
pas levées mais il n’est pas possible de savoir lesquelles. Une mission est prévue pour fin
décembre 2007.
iv Production
- L’IPP de KOUNOUNE 1.
Concernant l’appel d’offres pour l’acquisition de groupes électrogènes, les pièces suivantes
ont pu être consultées :
On ne sait pas ce qui s’est passé après le choix du fournisseur. De ce point de vue le dossier
pourrait être plus complet et suffisamment informatif.
- Le contrat ;
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Seule une partie du dossier d’appel d’offres a été communiquée. Manquent la soumission,
les plans, les CPT génie civil. Ceci étant, l’essentiel du dossier est présent.
Les conditions d’établissement des offres apparaissent très complètes et conformes aux
textes et aux usages (sauf l’absence des CCAG).
Le dossier ne contient rien sur la suite du projet aux plans financier et administratif.
A part ces considérations, le dossier d’analyse des offres apparaît très sérieux dans la
forme.
Quatre candidats se sont présentés. Trois d’entre eux ont visité le site.
L’appel d’offres ne concernait pas « Opération and Maintenance » (O & M). Le 19 juin 2006,
SENELEC a nommé un exploitant chargé de l’exploitation et de la maintenance et un contrat
a été signé entre WARTSILA et la SENELEC. A notre connaissance il n’y a pas eu d’AO, ce
qui peut toutefois se justifier par le fait que WARTSILA est le fournisseur des équipements.
-
6
Nous avons pu consulter le contrat et notamment la partie de la redevance, malheureusement
incomplète (p. 14 du contrat).
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Les réponses à l’appel d’offres, notamment celle du candidat retenu, n’ont pas pu être
consultées.
Huit sociétés ont retiré des dossiers, quatre sociétés ont visité le site.
- WARTSILA
- JACOBSEN ELEKTRO
L’AO n’a pas été déclarée infructueux, ce qui n’est d’ailleurs pas contradictoire avec le Code
des Marchés Publics.
Au final WARTSILA a été retenu. Nous n’avons pas eu communication de la décision finale
de la Commission des Marchés.
Le contrat de construction (« EPC ») a été signé. Mais le contrat Opération & Maintenance
(« O&M ») n’est pas encore négocié et signé. Dans l’AO de Bel Air, le contrat « O&M »
n’était pas intégré. Mais pour KOUNOUNE 2, le contrat « O&M » faisait partie de l’AO. La
réponse de WARTSILA sur « O&M » a été déclarée exorbitante et la commission technique
a demandé un complément d’éclaircissement. Elle n’a pas été éclaircie avant la signature du
contrat et sera traitée après le démarrage du contrat EPC. Cela aurait mérité que la
demande d’éclaircissement de la Commission des Marchés soit suivie d’effet.
- Le dossier d’AO ;
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- Le contrat de location ;
Cinq sociétés ont été consultées. Quatre d’entre elles ont participé à la visite du site. Il y a eu
3 remises d’offres.
Concernant l’IPP de KOUNOUNE 1, un appel d’offres a été lancé pour la réalisation d’une
centrale en « BOO » de 60 MW à KOUNOUNE. Cet appel d’offre a été supervisé par la
CRSE.
- Un rapport complémentaire ;
Cet appel d’offres a été suivi par un consultant extérieur et par la Banque Mondiale.
Sept sociétés ont été pré-qualifiées. Deux ont remis des offres : WARTSILA et MITSUBISHI.
L’analyse des offres apparaît très sérieuse et complète avec un jeu fourni de
questions / réponses sur de nombreux aspects des offres techniques et financières en tenant
compte d’éléments environnementaux. Cet appel d’offres semble avoir été traité avec
beaucoup de sérieux.
La date théorique de mise en service devait être juin 2006. En réalité, le début du
fonctionnement de la centrale a été repoussé à novembre 2007. Il n’y a pas, dans le dossier,
d’éléments explicatifs de ce décalage.
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N’ayant pas communication d’une procédure écrite de suivi des opérations après attribution
du contrat, nous avons tenté de contrôler l’application des règles générales de contrôle
interne à la facturation des marchés et des contrats de certains items de notre test tel qu’il
est retracé au paragraphe précédent.
- Le siège de MATAM ;
- La ligne SOCOCIM-MBOUR ;
Dans plusieurs cas comme pour la centrale de Bel Air ou le contrat AFCO, il est possible de
constater le tampon et la signature du Directeur de l’Equipement qui vaut bon à payer ainsi
que le tampon du service « Fournisseurs » de la comptabilité.
Dans d’autres cas, SOCOCIM par exemple, le dispositif des tampons d’approbation est
variable selon les factures. Certaines factures font l’objet d’une approbation adéquate.
Enfin, comme pour le siège social de MATAM, nous n’avons pas été en mesure de constater
l’approbation des factures et l’application d’un tampon « bon à payer ».
Notre sentiment est que les factures sont suivies avec attention et que les règlements sont
effectués d’une manière pertinente. Le dispositif des tampons et des signatures
d’approbation devrait être formalisé grâce à une procédure écrite.
Nous avons souhaité obtenir le budget des investissements 2006 ainsi que le suivi
budgétaire. Nos interlocuteurs ont été les chefs de département.
Nous avons eu communication des trois budgets d’investissement 2006 pour la production,
le génie civil et les réseaux. Ces budgets sont détaillés et chiffrés.
Pour ce qui concerne le génie civil, le Chef du département nous a communiqué l’état de
situation de la plupart des chantiers par délégation régionale :
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- Nord : l’entreprise SAE pour le siège de MATAM est défaillante et pour ce qui
concerne le siège de St. Louis, les études sont terminées et les appels d’offres pour les
travaux sont en cours ;
- Sud : l’achèvement de l’agence de KOLDA pose des problèmes car il y aurait des
retards de paiements
Pour ce qui concerne la production, nous n’avons eu d’informations que sur TAG4 dont les
travaux ne sont pas commencés et la réhabilitation de la centrale C3 qui est en cours.
Pour ce qui concerne les réseaux, le marché de la boucle haute tension de Dakar n’est pas
mis en vigueur du fait, semble t-il, de retards administratifs liés à un financement chinois qui
avait été pourtant un critère de choix de ces investissements.
Pour ce qui concerne les autres projets, selon les informations reçues, il y aurait peu de
démarrage de travaux par manque de financement.
Il nous semble nécessaire de combler ce qu’il convient de considérer comme une lacune.
Les dossiers que nous avons consultés ne sont pas toujours complets et il semble exister un
problème d’archivage qui devrait être pallié par une procédure écrite.
Certains dossiers d’analyse des offres sont de bon niveau et, dans la forme, le Code des
Marchés Publics apparaît souvent respecté. Néanmoins l’absence dans les dossiers de la
décision finale du choix de l’attributaire du contrat par la Commission des Marchés
représente à nos yeux une lacune de l’information.
Lorsqu’à l’issue de l’analyse des offres techniques, il demeure un seul candidat en lice, un
AO ouvert devrait être déclaré infructueux afin d’éviter toute hésitation sur l’indépendance
réciproque des fournisseurs. Le maintien d’un seul candidat a l’issue de l’ouverture des
enveloppes administratives et avant même l’examen des offres techniques, comme dans les
cas des centrales de Bel Air et de KOUNOUNE 2, n’apparaît pas satisfaisant.
Enfin, il serait utile que tous les départements adoptent le système des fiches de synthèse
établies par le département des réseaux.
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- une note de Direction n° 091/2001 portant création d’un Groupe d’Analyse et d’Aide à
la Décision,
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- Un Etat Major,
Le service achats
Le service administratif
-
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Note de Direction du 2 mai 2007.
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Expert acheteur
Travaux et Prestations
DETHIE ABDOULAYE
DIAW
Expert acheteur
Matériels Généraux
OUMAR NDIAYE
Le chapitre « Principes et règles régissant les achats » rappelle les principes de base quant
à la responsabilité budgétaire, les règles de passation des commandes, les règles de
dépouillement des offres, les lignes du budget d’exploitation à exécuter au niveau central ou
au niveau local.
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Enfin sont rappelés dans une dernière partie les dispositions du Code des Marchés Publics
et les seuils de passation des commandes.
Au plan formel, la procédure apparaît claire avec une présentation des intervenants et des
tâches en séquence d’une manière précise et détaillée.
En revanche, les contrôles multipliés et les aller retours entre les services rendent cette
procédure un peu lourde et complexe.
Cette procédure s’applique en principe à tous les achats de services et de fournitures, aux
achats de combustibles et aux investissements inférieurs à 30 millions FCFA TTC.
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Rapport provisoire – Tome II
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iv La procédure et la réalité
Cette procédure a été établie principalement par le département de l’Audit interne en avril
2004. Depuis cette date, la structure de la SENELEC a été plusieurs fois modifiée et
certaines parties de la procédure n’ont pas été mises en application ou respectées. Ainsi, sur
de nombreux points, la procédure apparait décalée de la réalité ou simplement non
appliquée.
Les seuils ont été modifiés et le seuil de 15 millions FCFA (p. 8) n’existe plus.
Les « Comités des Achats et des Investissements » cités dans plusieurs pages (et décrits en
pages 9 à 12) n’ont jamais été mis en place. Les « Groupes d’analyse et d’Aide à la
Décision »8 (GAAD) ont été maintenus. Ces groupes doivent statuer sur les dossiers d’achat
et de fournitures, prestations et travaux, dont le montant est supérieur à 3 millions FCFA. La
note de direction (091/2001) a elle-même vieilli puisqu’elle institue un seuil de 20 millions
FCFA HT pour les fournitures et un seuil de 10 millions FCFA pour les prestations et travaux
qui ont été remplacés par le seuil de 30 millions FCFA.
La procédure des approvisionnements en combustibles n’est pas appliquée, selon les dires
mêmes du Directeur de la Production.
La procédure des achats décentralisés des Directions inférieurs à 30 millions FCFA n’est pas
mise en application dans la mesure où ces Directions n’ont pas reçu le pouvoir d’acheter, la
décentralisation n’étant entrée en vigueur qu’au niveau des Régions. Certes la procédure
existe. Mais en-dessous de 3 millions FCFA, c’est le Directeur des Approvisionnements et de
la Logistique qui signe les commandes et au-dessus c’est le Directeur Général.
Il n’est pas mis en place de contrôleur de gestion délégué pour les achats centralisés. En
région, la fonction de contrôleur de gestion délégué est assurée par une unité de contrôle
comptable qui dépend du directeur régional.
Il est prévu en page 42, pour la réception des travaux, une commission composée de l’agent
d’ordonnancement, du représentant du demandeur en présence du fournisseur. En réalité,
cette commission ne se réunit pas formellement et la réception est faite par le demandeur.
Dans la réalité et hors la procédure écrite, par décision de la Direction Générale, au-delà de
3 millions FCFA, les commandes sont signées par le Directeur Général. Il est loisible de se
demander si l’application de la signature du Directeur Général à ce niveau apporte une réelle
valeur ajoutée et ne risque pas de provoquer des retards.
En réalité il existe une procédure largement inspirée de celle qui vient d’être décrite, plus
simplifiée et allégée, non codifiée par un texte précis et qui correspond à celle que nous
avons testée.
C’est la raison pour laquelle nous avons choisi d’analyser la procédure réelle et de porter
une appréciation sur elle au travers des tests que nous avons pratiqués.
-
8
Créé par la note de direction n° 091/2001.
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Rapport provisoire – Tome II
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v Ordinogramme
L’ordinogramme simplifié qui suit représente les procédures que nous avons
observées au cours de nos entretiens et de nos tests. Il est basé sur la partie de la
procédure concernant les achats compris entre 3 et 30 millions de FCFA (P. 63 à 84 de
la procédure des achats des Directions).
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Rapport provisoire – Tome II
EXPRESSION DES BESOINS
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Service Demandeur Service Demandeur Service Gestion et DAL DAL GAD
CHEF DE SERVICE CHEF D’UNITE OU Contrôle Chef de département Directeur des Achats et
DIRECTEUR Achats Comité Technique
1
Demande d’achat 2
ou DAT
1
3
VISA VISA
LEGENDE :
4 5
DOCUMENT
fournisseur
fournisseur
CREATION D’UN
DOCUMENT Offres 7 8
6
VISA OU
SIGNATURE 9
Procès verbal
TRAITEMENT d’adjudication
10
DOSSIER
VERIFIE LA DEMANDE
3 FAIT ETUDIER LES
SPECIFICITES TECHNIQUES
CLASSEMENT 5 SIGNE LES LETTRES 8 ANALYSE LE DOSSIER
TEMPORAIRE 1 VERIFICATION DES D’APPEL A LA SELECTIONNE LE(S) FOURNISSEUR(S)
2 APPROUVE 4 DOSSIER DE
VISAS CONCURRENCE
L’EXPRESSION DES CONSULTATION
CONTROLE BUDGETAIRE 6 PREPARATION D’UN
VERIFIE L’EXHAUSTIVITE 10 SIGNATURE DES MEMBRES DU GAD
24 DOSSIER D’AO 7
DES DONNEES VERIFIE LA CONFORMITE DU
Rapport provisoire – Tome II CONVOQUE LE CAO DOSSIER
9 PREPARATION DU PV
D’ADJUDICATION
ELABORATION DU BON DE COMMANDE
Mission d’audit de la gouvernance du secteur de l’électricité au Sénégal
DAL DAL DAL CONTROLEUR DE DIRECTEUR GENERAL
CHEF DU SERVICE CHEF DU DEPARTEMENT DIRECTEUR DE LA GESTION CENTRAL
ACHATS APPROVISIONNEMENTS LOGISTIQUE
Bon de 1
Commande (BC) 2
3
4
1 2
5 4
LEGENDE :
6
DOCUMENT
Procès Verbal Procès Verbal
d’adjudication d’adjudication
CREATION D’UN
DOCUMENT
VISA OU
SIGNATURE
Bon de Commande
TRAITEMENT
FOURNISSE CENTRE
URs DEMANDEU
3 VERIFIE LES DISPONIBILITES BUDGETAIRES DOSSIER
VERIFIE QUE LE BC EST CONFORME ET REGULIER
1
BORDEREAU 2
DE LIVRAISON 3
(BL) 4
3 1
2
3
4
FOURNISSEUR
2 RAPPROCHEMENT BC /
DEMANDE D’ACHAT / BL 26
Rapport
1 provisoire
RECEPTION DES – Tome II
FOURNITURES ET
Mission d’audit de la gouvernance du secteur de l’électricité au Sénégal TRAITEMENT DES FACTURES
COMPTABILITE DES SERVICE FISCALITE DIRECTEUR D’UNITE DIRECTEUR DE L’UNITE CHEF DU SERVICE
FOURNISSEURS DEMANDEUR DEMANDEUR GESTION/CONTROLE
AGENT
D’ORDONNANCEMENT
Fournisseur
Facture
18
BC
BL
5 4
7
15 16 6
9
17 8
13
11 10
17
27 14 ENREGISTRE LA 12 10
CACHET DE COMPTABILISATION CERTIFICATION VISA
Rapport provisoire – Tome II FACTURE SUR CARNET
18 AVEC BON DE COMMANDE ET BON MANUFOLD 8 VISA
DE LIVRAISON
Les commentaires de l’ordinogramme sont exposés ci-après.
Les tâches de chacun apparaissent clairement. Il serait souhaitable qu’elles fassent l‘objet
d’une fiche de poste pour chaque acteur et de délégations de pouvoirs. Il conviendrait en
effet d’être certain que les dépenses de la société sont bien engagées par des personnes
autorisées.
Les signatures et visas sont indiqués clairement. Selon les informations reçues, malgré les
demandes de l’Audit interne, il n’a pas été établi de registres des signatures pour chaque
acteur de la procédure. Seul l’Audit interne semble avoir respecté cette obligation.
- Le service des achats reçoit la demande d’achat et lance les appels d’offres.
Les commandes sont établies par la DAL en plusieurs étapes - Chef du service achats -
Chef du département approvisionnements - Directeur des Approvisionnements et de la
Logistique.
C’est le Directeur Général qui signe les commandes. Cette décision pourrait conduire
cependant à une surcharge de travail et à des déperditions de temps pour le dirigeant de
l’entreprise.
C’est le service demandeur qui contrôle la réception, ce qui n’est pas conforme aux règles
du contrôle interne. Cependant, le choix du fournisseur ne lui revient pas. Il y a là un point
délicat à prendre en considération au titre de la séparation des fonctions, tout en tenant
compte du fait que c’est le service demandeur qui, au plan technique, est le mieux placé
pour contrôler la réception.
Selon les informations reçues, les numéros du bon de commande sont séquentiels.
Il n’est pas indiqué que la facture originale est marquée comme telle.
Mission d’audit des dysfonctionnements du secteur de l’électricité au Sénégal
Il a été procédé à un sondage sur 10 items de 2006 pour vérifier l’application de la procédure
et dégager les erreurs ou les infractions éventuelles.
- Un cachet « Trésorerie » est apposé par le département des Finances pour éviter un
double paiement ;
- Ce cachet qui devrait être apposé sur la facture est parfois apposé sur la feuille
d’imputation ;
- D’une manière générale, la procédure des mises en concurrence est respectée, mais
des exceptions pour des raisons d’urgence ont été observées :
Rapport provisoire 29
Mission d’audit des dysfonctionnements du secteur de l’électricité au Sénégal
En définitive, la procédure, telle qu’elle apparaît au sein du document écrit, apparaît fiable et
respecte globalement les règles de contrôle interne.
Nous avons été en mesure d’examiner le rapport définitif DIG n° 001D/06 sur la gestion des
achats centralisés à la DAL (mai 2006).
Ce rapport d’audit relativement récent se montre ainsi assez critique sur des points sensibles
de la procédure.
En définitive, il existe une procédure des achats à la SENELEC qui fait l’objet d’un document
écrit, qui fonctionne et qui offre de bonnes conditions pour le respect du contrôle interne.
La procédure qui est appliquée dans la réalité apparaît cependant décalée par rapport à de
nombreux points du document écrit. Il serait utile de procéder à une révision du dispositif
pour qu’il y ait adéquation entre le document écrit et l’application réelle de la procédure
achats.
Rapport provisoire 30
Mission d’audit des dysfonctionnements du secteur de l’électricité au Sénégal
Notre sondage s’est avéré positif. Cependant, malgré son étroitesse, nous avons noté,
comme le rapport d’audit interne, le recours à des procédures hors consultations et hors
mises en concurrence.
Enfin il serait souhaitable qu’il existe une procédure de suivi des observations et critiques
notées dans le rapport de l’Audit interne de 2006.
L’objectif de l’audit des procédures commerciales de vente d’énergie et des relations avec la
clientèle apparaît plus limité. Il s’est agit de :
- porter une analyse critique sur leur contenu grâce à leur lecture et des entretiens
avec des responsables ;
- au travers de ces entretiens, se faire une opinion sur le degré d’application de ces
procédures et les contrôles exercés sur les exécutants.
- Manuel des Procédures des Revenus Livres I, II et III (il existe un Livre IV qui ne
nous a pas été communiqué)
- Règlement de service
Nous avons eu deux rendez-vous avec Monsieur MOUSSA DIEYE sous directeur
commercial le jeudi 6 décembre après-midi et le mercredi 11 décembre au matin.
Rapport provisoire 31
Mission d’audit des dysfonctionnements du secteur de l’électricité au Sénégal
Par ailleurs, nous avons eu l’occasion d’échanger sur les procédures commerciales avec
Messieurs Antoine DIOUF et HAMADOU LY de l’audit interne.
Rapport provisoire 32
Mission d’audit des dysfonctionnements du secteur de l’électricité au Sénégal
Délégation Régionale
Dakar 2
Service Pratiques
Commerciales
AMADOU KANE Délégation Régionale
Nord
Service
Recouvrement et Délégation Régionale
pertes Sud
Commerciales
DIEYNABA BA
Délégation Régionale
Centre Ouest
Département
grands comptes
IBRAHIMA DIEYE Délégation Régionale
Centre Est
Service
Prépaiement
BATHIE TIAM Unité Gestion et
Comptabilité
Service
reclassement et
contrôle
AMADOU LANRINE Unité Administration
DRAME et Logistique
i Le règlement de service
Le règlement de service a été rédigé en 2000 avec HYDROQUEBEC (39 p.), en application
des dispositions visées à l’article 33 du contrat de concession. Il régit les relations entre la
SENELEC et les consommateurs d’énergie électrique et précise les conditions de fourniture
de l’électricité par SENELEC.
Rapport provisoire 33
Mission d’audit des dysfonctionnements du secteur de l’électricité au Sénégal
- Normes et pénalités ;
Ce document, qui aurait dû être la charte du fonctionnement de la SENELEC, n’a jamais été
validé par un arrêté ministériel et n’est pas entré officiellement en application.
La raison première est la rupture intervenue en 2000 avec les opérateurs privés de la
concession.
Selon nos interlocuteurs, le fait que ce texte fondamental ne soit pas entré en vigueur est
dommageable pour la SENELEC car il devait préciser les règles des relations avec la
clientèle et le niveau auquel le service doit se situer. Il en résulterait un flou dans l’application
des textes que ne lève que partiellement le fait que la SENELEC essaie de suivre ces
normes. En fait, selon les cas et les interlocuteurs, on applique ce texte ou les clauses
générales antérieures. Si tel est le cas, une telle situation n’a rien de confortable pour la
SENELEC.
Ce sont des procédures très détaillées concernant toutes les opérations que doit réaliser la
sous direction commerciale et les délégations régionales.
Ces procédures ont été rédigées de 1995 à 1998 par une commission réunissant la sous
direction commerciale et l’audit interne. Le Cabinet CAMARA a mis en forme et complété ces
textes.
Ces procédures sont très détaillées (« trop » disent certains), et très précises sur le « quoi »,
le « qui », le « quand » et le « comment ». Elles sont détaillées avec minutie et un exécutant
qui se serait pénétré de ces procédures devrait savoir exactement ce qu’il doit faire.
Selon les informations reçues du sous directeur commercial ces procédures seraient en
totalité ou partiellement en application aujourd’hui à la SENELEC alors qu’elles sont
antérieures de plusieurs années à la rupture de la concession.
Rapport provisoire 34
Mission d’audit des dysfonctionnements du secteur de l’électricité au Sénégal
Le document sur le Système d’Information Clientèle émis par la Direction des Systèmes
d’Information en février 2000 concerne l’application informatique de base des procédures
commerciales et elle serait toujours d’actualité.
La brochure sur les facilités WOYOFAL est un document d’information destiné à la clientèle.
Comme cela a été souligné plus haut, les manuels de procédures constituent un corpus de
règles précises, bien construites, tournées vers l’efficacité du service. Existe-t-il des
procédures du service commercial à la SENELEC ? La réponse est oui et à la première
lecture elles apparaissent d’une qualité satisfaisante. A ce titre, nous avons passé en revue
avec le Sous Directeur commercial la procédure d’ « abonnement d’électricité basse tension
dans un environnement SIC ». La lecture de cette procédure, qui comporte le jeu des
écritures comptables et plusieurs annexes, confirme ce sentiment.
A nos yeux, cependant, ces procédures sont plus tournées vers l’opérationnel que vers le
contrôle interne. Même s’il apparaît clairement qu’elles imposent une véritable séparation de
fonctions et des cloisonnements entre les exécutants, ces procédures détaillent beaucoup
moins les procédures de contrôle à mettre en place et à exécuter au sein des services
commerciaux. Ce point de vue a été confirmé par l’Audit interne.
De plus, ces procédures qui datent de 1995-1998 sont anciennes. Or, la structure de la
SENELEC a beaucoup changé depuis dix ans. Si le « quand » et le « comment » demeurent
valables, le « qui » a beaucoup changé.
Ces procédures sont très volumineuses. Les exécutants ne les lisent pas assez et ne les
appliquent pas d’une manière suffisante sur le terrain. La Direction de l’Audit interne nous a
confirmé la faiblesse des procédures de contrôle qui sont, de plus, insuffisamment
appliquées. Cette situation provoque, selon les informations reçues, des fraudes et des
détournements dans les agences. Nous avons pu prendre connaissance d’une plainte du
chef d’agence de Louga auprès de la Gendarmerie à l’encontre d’un caissier qui a détourné
6.435.590 FCFA en cinq fois entre le 14 septembre 2007 et le 17 novembre 2007. Le volume
d’un tel détournement, reconnu par son auteur par écrit, s’explique par le fait que la
procédure basique de comptage de caisse en fin de journée n’a pas été appliquée
quotidiennement.
Enfin, le Sous Directeur commercial, conscient que ces procédures sont trop volumineuses,
nous a indiqué qu’elles sont actuellement revues et refondues dans un sens plus pratique et
plus résumé : 2 à 3 feuilles par procédure.
En résumé, si les procédures commerciales existent, leur application pourrait être améliorée.
Rapport provisoire 35
Mission d’audit des dysfonctionnements du secteur de l’électricité au Sénégal
Selon la sous direction commerciale, si le Système d’Information Clientèle (SIC) est toujours
d’actualité et marche correctement, mais il accuse un retard certain sur des applications plus
modernes. Certaines fonctionnalités n’existent pas, par exemple :
En fait, selon les informations reçues, SIC gère surtout la commercialisation et la vente
d’énergie mais peu les relations avec la clientèle. La Gestion Relations Clientèles (GRC) ne
fait pas l’objet d’un module SIC spécifique contrairement aux applications modernes.
Des greffes ont été nécessaires et aujourd’hui selon certains, compte tenu du nombre de
produits et du nombre de clients, la limite du système est atteinte.
Les axes de progrès pourraient être une informatique reposant sur un système de base de
données avec un GRC et des modules d’analyse des données automatiques. Un cahier des
charges aurait été rédigé pour l’implantation d’un nouveau système, mais cette démarche se
heurterait à des problèmes budgétaires.
Nous avons déjà vu l’opinion portée par le service commercial sur SIC.
La Direction de l’Audit et du Contrôle général a effectué un audit afin d’évaluer le SIC. Son
rapport, daté de juillet 2002, s’appuie sur des sondages élargis. Il souligne un certain nombre
de critiques dont certaines sont significatives et que nous citons :
- Les difficultés pour effectuer des contrôles sur le passé de l’abonné en l’absence d’un
fichier des abonnés interactif ;
- SIC ne renseigne pas sur les clients actifs non facturés pour des motifs d’omission.
Les modules utilisés ne permettent pas d’établir un historique pour obtenir des
informations sur les différents motifs de non facturation et sur le nombre de clients
concernés ;
Rapport provisoire 36
Mission d’audit des dysfonctionnements du secteur de l’électricité au Sénégal
- Les clients résiliés dont le solde est nul continuent de figurer dans le fichier des
clients, ce qui a pour conséquence directe de fausser les données ;
- L’examen des résiliations permet de constater qu’il n’existe pas de gestion séparée
du suivi des clients résiliés ;
- Aucune fonctionnalité n’existe pour suivre la gestion des compteurs à partir d’une
base SIC ;
Nos travaux, limités en accord avec les termes de référence, ne nous permettent pas de
valider ou d’infirmer ces constats et ces conclusions. Il semble important, dans le cadre de
notre mission, qu’ils soient connus du lecteur. Il nous semblerait utile que la SENELEC fasse
le point sur les remèdes apportés depuis 2002 à ces observations qui sont déjà anciennes.
Le client doit faire une demande et remplir une fiche à l’agence commerciale. La SENELEC
effectue une visite chez le client pour voir si les installations sont conformes. Le client installe
Rapport provisoire 37
Mission d’audit des dysfonctionnements du secteur de l’électricité au Sénégal
les prises, les fils et le tableau de comptage. La SENELEC doit tirer le fil jusqu’au tableau.
Ces opérations font l’objet d’une norme technique en cours de validation : « projet de
normalisation des branchements aériens ». Le client doit payer une avance sur
consommation qui dépend de la puissance souscrite : au minimum 15.000 FCFA pour qu’il
soit branché et démarrer sa consommation d’énergie.
Le branchement, bien qu’il représente un coût certain pour la SENELEC, est gratuit :
- Accessoires : gratuit
- Travail : gratuit
Chaque année, la SENELEC branche 70.000 clients en moyenne. Le coût engendré par ces
branchements sans produit correspondant peut donc être estimé à 150.000 FCFA x 70.000 =
soit environ 10 milliards FCFA.
Or, les investissements ne sont pas suffisants pour étendre les réseaux. Ceci entraîne la
création de réseaux privés nombreux et importants auxquels la SENELEC ne fait que livrer
l’énergie.
Une autre anomalie apparaît : ces branchements ne sont apparemment pas immobilisés : les
dépenses de branchements passent en charges sauf les compteurs qui sont immobilisés.
B.4.8 Conclusion
Reposant sur des textes officiels incertains, ces procédures ont vieilli et utilisent une
application informatique qui marche mais qui a elle-même vieilli.
Le vrai problème de cette procédure est son volume qui gène son application, trop partielle
et parfois qualifiée d’insuffisante.
Rapport provisoire 38
Mission d’audit des dysfonctionnements du secteur de l’électricité au Sénégal
Enfin, la gratuité des branchements pose un problème à la SENELEC du point de vue de ses
résultats auquel il conviendrait de trouver une solution sous la forme d’une refacturation au
moins partielle du coût des branchements.
Nous avons rencontré le mardi 11 décembre 2007 l’après midi les dirigeants du Département
de la Production (DP) : Messieurs MAKHA CAMARA et PAPA MAMADOU DIOP ainsi que
Monsieur HARMADOU LY de l’audit interne le mercredi 12 décembre. Le problème des
achats des combustibles qui apparaît crucial pour la SENELEC, a été abordé sous deux
aspects :
Le principal objectif est la prise de connaissance, auprès des responsables, des problèmes
rencontrés par la Direction de la Production pour mener à bien l’approvisionnement des
centrales. Pour cela, l’audit étudie avec eux s’il existe une procédure écrite d’achats des
combustibles et si toutes les garanties sont données du point de vue du contrôle interne et
notamment du contrôle des quantités et des qualités des combustibles livrés.
Le problème des achats des combustibles, qui apparaît crucial pour la SENELEC, a été
abordé sous deux aspects :
i La Direction de la Production
La note de direction n°014/2007 du 13 avril 2007, signée par le Directeur Général, confie à la
Direction de la Production (DP) les missions :
Rapport provisoire 39
Mission d’audit des dysfonctionnements du secteur de l’électricité au Sénégal
- Le département production C3 ;
- Le département production C4 ;
Direction de Production
MAKHA CAMARA
Département
Combustibles & Lub.
PAPA AMADEME
DIAGNE
Le Directeur de la Production a fait un bref rappel historique. Avant la flambée des cours du
pétrole de 2004-2005, SHELL, qui avait eu le monopole de l’approvisionnement de la
SENELEC, a cédé (à partir de 1984) 40 % du marché, pourcentage que TOTAL s’est adjugé
complètement après la fusion avec ELF. Des contrats en bonne et due forme existaient entre
la SENELEC et ces pétroliers.
A partir de 2004-2005 et du fait de la flambée des cours du baril, les difficultés de trésorerie
de la SENELEC ont été telles que SHELL a rompu le contrat avec SENELEC qui n’avait pas
voulu consentir de garanties de paiement.
Rapport provisoire 40
Mission d’audit des dysfonctionnements du secteur de l’électricité au Sénégal
Enfin, la SENELEC a obtenu une licence d’importation. La SENELEC est donc devenue
importateur et distributeur.
Ces plafonds représenteraient, selon les informations reçues et sur la base d’une
consommation de 45.000 tonnes de fuel par mois, des achats pour environ un mois
d’approvisionnements.
C’est la raison pour laquelle la SENELEC a dû se tourner vers de nombreux contrats avec
des « traders ».
Il est très intéressant de souligner que les paiements sont à 60 jours, alors que la clientèle
paie à 60 jours également, mais en réalité, du fait des temps de relève et d’administration, à
90 jours.
Autre problème, les stocks de la SENELEC en combustibles sont à un niveau peu élevé,
comme le montre la situation des stocks de combustibles au 11 décembre 2007 à 8 H 00 :
6,95 jours à Bel Air. Or il faudrait des stocks pour une quinzaine de jours, ne serait-ce que
pour laisser décanter l’eau. Selon la Direction de la Production, il en résulte que la
SENELEC est à flux tendus permanents. Cette situation coûterait cher car on est contraint
de se procurer des approvisionnements sans disposer de suffisamment de souplesse pour
négocier les prix.
Aujourd’hui, la SENELEC, pour laquelle les promesses gazières ne sont pas immédiates, a
atteint ses limites de crédit auprès de TOTAL, SHELL et de la SAR. Au-delà, il faut payer
comptant.
Rapport provisoire 41
Mission d’audit des dysfonctionnements du secteur de l’électricité au Sénégal
Enfin, le Directeur de la Production a souligné que le réseau des oléoducs est vieux et
insuffisant en capacité de débit, même s’il n’y aurait pas de pertes en lignes.
Le Directeur de la Production nous a présenté une procédure orale dont nous rappelons les
points forts :
- Il n’y aurait pas d’expression des besoins car on les connaît grâce au suivi quotidien
des stocks et des consommations quotidiennes (voir document en Annexe 2) ;
- Il existe une comptabilité – matières fondée sur des mesures quotidiennes et les bons
d’entrée et de sortie des stocks ;
Les achats sur le marché intérieur à des prix réglementés et sans concurrence :
« On achète là où il y a des disponibilités » ;
Les achats à l’importation auprès de “traders” qui sont plus chers que le marché
intérieur.
Pour ce 2ème type d’achat, il ressort des explications du Directeur de la Production que la DP
établit la documentation de la lettre de crédit, elle est signée du Directeur Général et
transmise à la banque du fournisseur. Tout se règle entre banques et il n’y aurait pas de
lettre de commande. En réponse à nos questions, le Directeur de la Production nous a
indiqué que la comptabilité n’était pas partie prenante à la procédure et qu’aucune facture ne
parvenait à celle-ci, ce que nous jugeons surprenant. A notre avis, une procédure écrite
devrait éclaircir ce point important.
Le Directeur de la Production a indiqué qu’il avait tenté de lancer deux appels d’offres. Le
premier appel d’offres, lancé le 17 août 2007, aurait été annulé car une seule société avait
présenté une offre (ETOK). Un deuxième appel d’offres aurait eu lieu le 19 septembre 2007.
Trois sociétés ont répondu ; deux d’entre elles ont été refusées pour défaut de caution de
soumission. La Commission des Marchés aurait donc souhaité qu’on annule l’appel d’offres
Rapport provisoire 42
Mission d’audit des dysfonctionnements du secteur de l’électricité au Sénégal
et que l’on négocie avec la troisième société : ETOK. Nous avons demandé l’analyse des
offres et leur dépouillement. La Direction de la Production n’a pas été en mesure de les
communiquer. Devant cet échec des appels d’offres, la Direction de la Production en est
revenue aux négociations avec les fournisseurs.
A l’arrivée du combustible dans les aires de contrôle, il serait opéré un jaugeage avant et
après cette arrivée. Ce point devrait être précisé dans une procédure dédiée à
l’approvisionnement en combustibles.
iv Observations
Nous n’avons pas été en mesure, par manque de temps, de réaliser un sondage sur des
opérations d’achats de combustibles. Par ailleurs, pour les mêmes raisons, il n’a pas été
possible de vérifier dans une centrale thermique l’exécution de la procédure verbale
expliquée par le Directeur de Production. Néanmoins et sur la base de nos entretiens avec la
DP et l’audit interne, il apparaît possible d’émettre quelques observations critiques sur la
gestion des approvisionnements en combustibles.
Les commentaires sur les méthodes de réception des combustibles doivent être soulignés. Il
n’existerait pas de comptage fiable et systématique des livraisons de combustibles dans les
centrales, sauf à Bel Air. Seul 10 % des livraisons à la centrale de Cap des Biches est
mesuré. Apparemment les seules mesures qui sont opérées sont effectuées avec les
instruments de mesure du fournisseur : la Société Dakaroise d’Entreposage. A Cap des
Biches, selon les informations reçues, on se fie à une règle extérieure qui n’est pas
suffisamment fiable et difficile d’accès. Or, le fuel doit être mesuré à trois niveaux et faire par
la suite l’objet de calculs complexes comme c’est le cas à Cap des Biches. Il a été rappelé
également que tout compteur doit être étalonné tous les six mois et une cuve tous les 10
ans. Il conviendrait de s’assurer que c’est bien le cas.
De même, pour ce qui concerne la qualité il n’existerait pas de laboratoire de mesure à Cap
des Biches. On se baserait sur le certificat de qualité du fournisseur. Il y aurait eu un contrat
avec une société de contrôle mais, selon les informations reçues, cette prestation serait
arrêtée. Or, il y a deux bonnes raisons pour tester la qualité :
Par ailleurs, nous avons reçu une information verbale sur un problème de paiement de
contrats. Elle prend la forme de trois pages d’items de livraison de combustibles qui ont été
payés à des fournisseurs alors que les factures n’étaient pas encore reçues (Annexe 3). Or
Rapport provisoire 43
Mission d’audit des dysfonctionnements du secteur de l’électricité au Sénégal
de nombreux paiements remonteraient à fin 2006 et au 1er trimestre 2007. Il apparaît dans
cette occurrence, qui mériterait d’être confirmée, une faille significative du point de vue du
contrôle interne.
En définitive, il est possible de présenter les conclusions suivantes, dans l’attente du rapport
de l’audit interne et des travaux qui ont été pratiqués sur place :
Rapport provisoire 44
Mission d’audit des dysfonctionnements du secteur de l’électricité au Sénégal
Nous avons rencontré Monsieur MOUSSA SENE, Directeur des Etudes générales.
Le budget est établi à partir des objectifs généraux assignés par la Direction Générale aux
différents responsables budgétaires. Il donne le détail des budgets mensualisés par
directeur/délégation, département et service.
Rapport provisoire 45
Mission d’audit des dysfonctionnements du secteur de l’électricité au Sénégal
Le budget doit être soumis au Conseil d’Administration au moins un mois avant la date de
son entrée en vigueur fixée au 1er janvier de chaque année.
Le contrôleur de gestion transmet aux responsables des centres budgétaires une note
d’orientation reprenant les grandes orientations et les objectifs globaux de la DG. Le
responsable du centre budgétaire coordonne l’élaboration des sous budgets, les soumet au
Directeur d’unité pour transmettre, après correction, la version définitive des documents
budgétaires au contrôleur de gestion.
Le DG réunit l’ensemble des Directions/délégations pour arrêter les montants des dotations
des différentes lignes budgétaires.
Le Contrôleur de gestion procède à l’ajustement des budgets tels qu’ils ont été arrêtés par le
DG et finalise le document.
Cette note est claire et détaillée quant à l’attribution des fonctions budgétaires. Au plan de
son application, la situation apparaît paradoxale. La procédure, qui n’a fait que retracer ce
qui existait, est appliquée. Cependant, selon les informations reçues du contrôleur de
gestion, elle n’aurait pas été validée par le Directeur Général depuis 2004.
Enfin, la Direction Générale a émis une note d’orientation pour le budget 2008 en octobre
2007 en précisant les objectifs de 2008 :
- Rétablissement de la rentabilité ;
Rapport provisoire 46
Mission d’audit des dysfonctionnements du secteur de l’électricité au Sénégal
Selon les informations reçues, le Conseil d’Administration a souhaité valider non seulement
le budget mais également son orientation. Cela devait être fait au cours de la 2ème semaine
de décembre pour une approbation à fin décembre.
En définitive, même si la note de procédure de 2004 n’a pas été validée par la DG, les
documents que nous avons pu consulter montrent le souci de la Direction de la SENELEC
d’orienter la société par la maîtrise de son budget.
Une note de procédure sur le suivi budgétaire a été rédigée en mars 2004.
Cette note insiste sur le fait que la gestion budgétaire de la SENELEC est organisée autour
du logiciel ORACLE FINANCIALS, au sein duquel sont intégrés les budgets de la SENELEC.
Les engagements doivent être saisis manuellement à chaque opération dans ORACLE
FINANCIALS.
La procédure liste les six états de synthèses par type de budget et indique la procédure de
saisie et de levée des engagements.
Cette procédure, qui comprend de nombreuses annexes et des schémas explicatifs, apparaît
claire et détaillée.
Au cours de nos travaux sur la procédure des investissements, nous avons souhaité
examiner les réalisations budgétaires de la Direction de l’Equipement.
- Les budgets des investissements 2006 et 2007 de la SENELEC qui sont chiffrés
globalement ;
Rapport provisoire 47
Mission d’audit des dysfonctionnements du secteur de l’électricité au Sénégal
Par manque de temps, nous n’avons pu mener ce travail de rapprochement à bien et nous
ne sommes pas en mesure d’émettre une conclusion.
En revanche, il semble utile d’émettre une observation sur les conditions de rapprochement
de ces documents. Celles-ci seraient beaucoup plus favorables si elles faisaient l’objet d’une
harmonisation du point de vue :
- De la présentation ;
Dans l’état actuel des choses, le rapprochement n’apparaît pas impossible mais présente
des difficultés.
Aussi bien à l’audit interne qu’au contrôle de gestion, on souligne le problème réel que
constitue le suivi budgétaire, notamment pour les investissements. Il est aujourd’hui très
difficile d’obtenir les engagements et les réalisations en temps réel. Le décalage est de 3 à 6
mois et le suivi budgétaire est en réalité fait à la main.
Nous nous bornerons à indiquer sommairement les points les plus importants de ce rapport
d’audit.
Rapport provisoire 48
Mission d’audit des dysfonctionnements du secteur de l’électricité au Sénégal
- A ce jour les manuels d’exploitation pour les projets nécessitent d’être complétés et la
Délégation informatique n’a pas élaboré de dossiers d’exploitation spécifiques aux
modules du progiciel Oracle. Les normes de documentation des projets informatiques de
la SENELEC nécessitent d’être améliorées ;
Il est clair qu’il a existé des déficiences dans la mise en place du progiciel ORACLE
FINANCIALS.
Rapport provisoire 49
Mission d’audit des dysfonctionnements du secteur de l’électricité au Sénégal
B.6.7 Conclusion
En revanche, le suivi budgétaire semble loin d’être à la hauteur des besoins de la SENELEC
et pose un problème réel de décalage dans le temps de l’enregistrement et de la restitution
des engagements et des réalisations.
A cette occasion, il semble possible de mettre en avant que la cause de cette situation est le
progiciel ORACLE FINANCIALS tel qu’il a été mis en place ainsi que sa récente migration.
Au terme de nos travaux, il apparaît possible d’émettre un jugement général sur les
procédures observées.
Pour ce qui concerne les investissements, il existe des procédures informelles centrées sur
le Code des Marchés Publics, la procédure de 1998-1999 n’étant apparemment pas utilisée.
Il semble indispensable d’instaurer une procédure écrite et des règles d’archivage.
Si certains dossiers d’appel d’offres apparaissent de bon niveau et conformes au Code des
Marchés, nous avons noté que pour les deux investissements importants récents : centrales
de BEL AIR et KOUNOUNE 2, une règle stricte devrait être instaurée lorsqu’après
l’ouverture des enveloppes administratives, il demeure un seul candidat en lice.
Par ailleurs, les opérations d’O & M devraient faire l’objet d’une mie en concurrence stricte.
Enfin, le déroulement des chantiers et les explications des retards éventuels apparaissent
insuffisamment expliqués.
Il existe à la SENELEC une procédure écrite des achats qui constitue un bon socle pour le
respect du contrôle interne. Ce document, un peu lourd, apparaît décalé de l’application
réelle de la procédure sur de nombreux points. Il conviendrait que la procédure écrite et la
réalité coïncident.
Nous avons noté cependant, comme le rapport d’audit interne dont la SENELEC devrait
indiquer quelles suites ont été données aux observations, le recours fréquent à des
procédures exceptionnelles qui écartent les mises en concurrence.
Ces procédures, qui datent de 1995 à 1998, ont vieilli et ne sont plus complètement
adaptées à la structure de la SENELEC qui a considérablement été modifiée. Elles sont
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Mission d’audit des dysfonctionnements du secteur de l’électricité au Sénégal
également trop volumineuses pour les exécutants qui ne les lisent pas assez, notamment du
point de vue des contrôles. Enfin, il apparaît clairement que la gratuité des branchements se
trouve à l’origine de pertes sensibles pour la SENELEC.
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