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2020

Unité d'Enseignement
Système immunitaire
1ère Année – S6

DZVET 360
‫القرآن‬ ‫‪‬‬

‫األذكار‬ ‫‪‬‬

‫تالوة‬ ‫‪‬‬

‫الحديث‬ ‫‪‬‬

‫مواقيت الصالة‬ ‫‪‬‬


‫تطبيق إسالم بوك ‪Islambook‬‬

‫تسابيح‬ ‫أذكار بعد الصالة‬ ‫أذكار المساء‬ ‫أذكار الصباح‬

‫جوامع الدعاء‬ ‫أذكار الصالة‬ ‫أذكار االستيقاظ‬ ‫أذكار النوم‬

‫أذكار متفرقة‬ ‫أدعية األنبياء‬ ‫األدعية القرآنية‬ ‫أدعية نبوية‬

‫أذكار المنزل‬ ‫أذكار الوضوء‬ ‫أذكار المسجد‬ ‫أذكار اآلذان‬

‫دعاء ختم القرآن الكريم‬ ‫أذكار الحج والعمرة‬ ‫أذكار الطعام‬ ‫أذكار الخالء‬

‫فضل القرآن‬ ‫فضل السور‬ ‫فضل الذكر‬ ‫فضل الدعاء‬

‫القرآن‬ ‫الرقية الشرعية‬


‫ُّ‬ ‫أدعية للم ّيت‬ ‫أسماء هللا الحسنى‬
UE : S6 - SYSTEME IMMUNITAIRE
OBJECTIFS D'ENSEIGNEMENT

L'enseignement vise à une connaissance générale des structures et des


mécanismes de l'immunité. L'accent sera mis sur le fonctionnement
dynamique de la réponse immune, et sur la sérologie.

SOMMAIRE

1. ANATOMIE Anatomie des organes lymphoïdes

1- Histologie des organes lymphoïdes primaires (moelle


osseuse,
thymus)
2. HISTOLOGIE 2- Histologie des ganglions lymphatiques
3- Histologie de la rate et des formations lymphoïdes
associées aux muqueuses
Etude de lames histologiques des organes lymphoïdes

3. GENETIQUE Génétique des immunoglobulines

1- Objectifs du cours - Organisation générale de l'immunité


2- Immunité non spécifique et barrières de l'organisme
3- Réaction antigène-anticorps; structure des
immunoglobulines (Ig);classes d'Ig
4- Fonctions des anticorps (Ac)
5- Techniques d'analyse de la réponse anticorps (sérologie) ;
variations interspécifiques des Ig
6- Production et distribution des anticorps; dynamique des
réponses Ac primaire et secondaire; répertoire
7- Antigènes et épitopes; récepteurs BCR et TCR; réactions
croisées
8- Cellules de l'immunité : identification/étude; cytokines et
communication interC ; activités cytotoxiques
9- Lymphocytes T, B et NK : caractérisation et fonctions
4. IMMUNOLOGIE 10- Complexe majeur d'histocompatibilité (CMH);
polymorphisme de l'immunité
11- Production et distribution des cellules immunes;
monocytes -
macrophages; cellules dendritiques
12- Cellules polynucléaires : neutrophiles, éosinophiles,
basophiles et mastocytes
13- Système du complément
14- Anticorps monoclonaux, antisérums et réponse immune
polyclonale
15- Cellules présentatrices d'antigène; apprêtement et
présentation des antigènes; coopération cellulaire :
immunogénicité, évolution de la réponse anticorps et
mémorisation
16- Régulation de l'immunité; Th1-Th2; réponse humorale et
cellulaire; immunité systémique, cutanée et muqueuse
17- Education thymique; soi et non soi, tolérance et contrôle
de
l'auto-immunité
18- Immunité du jeune individu; transfert passif de l'immunité
19- Immunité antibactérienne, antivirale et antiparasitaire :
mécanismes effecteurs et échappement
20- Immunité anti-tumorale - Bilan

Travaux Pratiques de sérologie : TP1 et TP2

TD 1 : assimilation du cours (Quizz d'autoapprentissage et


illustration des concepts par des figures et tableaux issus
d'articles)
TD 2 : assimilation du cours (Quizz d'autoapprentissage et
questions de synthèse)

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR


REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM
:

L’immuno… pour les vétos

I- L’immunologie au S6

Nous allons étudier au cours de ce semestre les généralités de l’immunologie… Nous


verrons donc au cours de ce semestre :

 les acteurs de l’immunité


 la structure et la fonction des anticorps
 les techniques sérologiques (TP)
 l’immunité humorale et cellulaire,
 les mécanismes effecteurs,
 la dynamique et la régulation de la réponse immunitaire

Cet apprentissage permettra de voir en deuxième année l’immunologie médicale, la


vaccinologie et l’immunopathologie, et sera mis en application en clinique !

[cf. dernière page liste des cours du S6]

II- L’immunologie pour les vétos ?


A) Que doit savoir un (futur) véto ?

Les vétérinaires ont besoin d’une vision globale de l’immunologie :


- une culture générale en immunologie pour comprendre la physiopathologie
(infections, tumeurs) et exercer un œil critique sur les médicaments/diagnostic…
- des compétences cliniques : vaccination, sérologie/diagnostic, immuno-pathologie…

Nous étudions en médecine vétérinaire plus le fonctionnel que le descriptif : la


connaissance de la physiologie de l’immunité est plus importante que les connaissances
moléculaires. Mais la connaissance des bases moléculaires est indispensable pour la
compréhension de la physiologie de l’immunité.

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B) Quelle est l’organisation de l’enseignement ?

Les objectifs de l’enseignement sont :


- savoir décrire et expliquer,
- savoir effectuer la synthèse entre les cours

Les modalités d’apprentissage :

Les cours, TD et TP forment un ensemble : les TD et TP sont l’explication des figures et les
illustrations des cours !
Pour chaque cours, nous avons à notre disposition :
- le PDF du diaporama du cours,
- une vidéo YouTube, résumé du cours,
- une version rédigée du cours
- un quizz pour nous entrainer (dont le niveau est plus difficile que le niveau du partiel)
- un lien YouTube sur des animations illustrant le cours

Les modalités d’évaluation :

Le partiel constituera en un examen écrit sur l'ensemble des enseignements, y compris


TD et TP (2h sans note ni document). L'examen comprend 2 questions d'immunologie
(schémas ou tableaux appréciés) et 5-10 questions d'histologie. Des points négatifs peuvent
affecter à l'examen des erreurs flagrantes concernant l'organisation ou le fonctionnement de
l'immunité.
Un contrôle de connaissances et de compréhension a lieu durant les TD et TP (20mn, 2-3
questions), et en TP si le compte-rendu du groupe est satisfaisant, les étudiants reçoivent un
point de plus.

Evaluation par Objectifs!


- De rang A : indispensables en version simplifiée (erreurs rédhibitoires)!
- de rang B : version plus complète, utile à la compréhension…!
- De rang C : objectifs non évalués (exemples vus en cours ou TD…)

NB : Un petit en bas des diaporamas de la prof correspond à un rang A !


La prof apprécie les tableaux et schémas en partiel.

Dans le cas de graves erreurs, il y a des points négatifs !

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III- Importance de l’immunologie

A) L’immunologie c’est compliqué

De nombreuses recherches ont été menées par les


vétérinaires en immunologie, nous pouvons citer le prix “The idea that the body is a set
Nobel de 1996 pour les mécanismes d’immunité cellulaire : of ecosystem and the
R.M Zinkernagel (médecin suisse) et P. Doherty (vétérinaire realization that good science
australien). involves quantitation have
stayed with me from those
C’est une science difficile car il existe beaucoup de
mécanismes contradictoires et redondants, et des variations early days”, Peter Doherty,
individuelles propres à chaque individu. vétérinaire, Prix Nobel 1996,
Ainsi, même une vaccination de routine doit être un acte Immunologie
médical réfléchi.

B) L’immunologie dans la médecine vétérinaire

Le vétérinaire est une formation scientifique supérieure : il doit savoir répondre à ses
interlocuteurs. Il faut donc savoir comprendre, synthétiser, et décrire un cours complexe !
Face aux clients, il faudra savoir expliquer des cas complexes avec des mots simples.

C) Pourquoi faut-il aller en cours ?

 Parce qu’ils sont INTERACTIFS !


 Parce que c’est une première prise de connaissance du cours avec des explications
et des réponses aux questions  meilleure compréhension générale !
 Parce que la mémoire fonctionne mieux quand elle combine vision et audition 
persistance des acquis au delà de l’examen !
 Parce qu’il faut être acteur de notre formation !

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1ère année Module S6 : Système Immunitaire (2,5 ECTS)
ANATOMIE Anatomie des organes lymphoïdes 1h CM
1- Histologie des organes lymphoïdes primaires (moelle osseuse,
1h CM
thymus)
2- Histologie des ganglions lymphatiques 1h CM
HISTOLOGIE
3- Histologie de la rate et des formations lymphoïdes associées aux
1h CM
muqueuses
Etude de lames histologiques des organes lymphoïdes 2h TD
GENETIQUE Génétique des immunoglobulines 1h CM
1- Objectifs du cours - Organisation générale de l'immunité 1h CM
2- Immunité non spécifique et barrières de l'organisme 1h CM
3- Réaction antigène-anticorps; structure des immunoglobulines (Ig);
1h CM
classes d'Ig
4- Fonctions des anticorps (Ac) 1h CM
5- Techniques d'analyse de la réponse anticorps (sérologie) ;
1h CM
variations interspécifiques des Ig
6- Production et distribution des anticorps; dynamique des réponses
1h CM
Ac primaire et secondaire; répertoire
7- Antigènes et épitopes; récepteurs BCR et TCR; réactions croisées 1h CM
8- Cellules de l'immunité : identification/étude; cytokines et
1h30 CM
communication interC ; activités cytotoxiques
9- Lymphocytes T, B et NK : caractérisation et fonctions 30mn CM
10- Complexe majeur d'histocompatibilité (CMH); polymorphisme de
1h CM
l'immunité
11- Production et distribution des cellules immunes; monocytes -
1h CM
macrophages; cellules dendritiques
12- Cellules polynucléaires : neutrophiles, éosinophiles, basophiles et
1h CM
mastocytes
IMMUNOLOGIE
13- Système du complément 1h CM
(20h CM, 4h TD et 6h TP)
14- Anticorps monoclonaux, antisérums et réponse immune poly
1h CM
clonale
15- Cellules présentatrices d'antigène; apprêtement et présentation
des antigènes; coopération cellulaire : immunogénicité, évolution de 1h CM
la réponse anticorps et mémorisation
16- Régulation de l'immunité; Th1-Th2; réponse humorale et
1h CM
cellulaire; immunité systémique, cutanée et muqueuse
17- Education thymique; soi et non soi, tolérance et contrôle de
1h CM
l'auto-immunité
18- Immunité du jeune individu; transfert passif de l'immunité 1h CM
19- Immunité antibactérienne, antivirale et antiparasitaire :
1h CM
mécanismes effecteurs et échappement
20- Immunité anti-tumorale - Bilan 1h CM
TDimm1 : assimilation du cours (Quizz d'autoapprentissage et
2hTD
illustration des concepts par des figures et tableaux issus d'articles)
TDimm2 : assimilation du cours (Quizz d'autoapprentissage et
2hTD
questions de synthèse)
Assimilation du cours (enseignant à disposition!) 4h TDNP
Travaux Pratiques de sérologie : TPimm1 et TPimm2(dont contrôle) -
6h TP
quantification

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

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LE SYSTEME IMMUNITAIRE

I- Les systèmes de protection superficielle

II - Les réponses cellulaires

A) Les réponses cellulaires non spécifiques


B) Les réponses cellulaires spécifiques

III - Les organes du système immunitaire

A) Les organes centraux


- La moelle osseuse
- Le thymus

B) Les organes périphériques


1) Le système réticulo-histiocytaire
2) Le tissu lymphoïde des muqueuses
3) La rate
4) Les nœuds lymphatiques

Introduction :
Le système immunitaire est l'un des moyens de défense de l'organisme contre les
agressions infectieuses et tumorales. Les lignes de défense de l'organisme sont comparables
aux lignes de défense d'une forteresse : au niveau d'une place forte, la garnison (les
lymphocytes) va aider à défendre l'organisme contre l'envahisseur.

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I- Les systèmes de protection superficielle
En première ligne du système de défense, la peau et les muqueuses forment une
muraille. Cette protection superficielle correspond à un revêtement externe de cellules
jointives composé de plus ou moins de couches en fonction de la localisation (plus le risque
d’infection est élevé, plus le nombre de couches augmente : la peau qui est en contact
permanent avec l’extérieur possède un grand nombre de couches).

Au niveau de l'œil et de la bouche les muqueuses vont produire des lysozymes,


enzymes à activité bactériostatique (larmes et salive), au niveau du vagin des sécrétions
acides bactéricides, au niveau de l'appareil respiratoire du mucus, qui va piéger les
substances agressives avant d'être éliminé par un système ciliaire.

Au cours d'une chirurgie, le pont-levis est abaissé et permet la pénétration de


l'envahisseur : il faudra être extrêmement rigoureux au niveau des règles d'asepsie
opératoire !

Cette protection est un système de défense passif.

II - Les réponses cellulaires


Si la première ligne de défense est franchie, l'agresseur arrive dans la place forte en
profondeur de la peau et des muqueuses. L'organisme fait d’abord appel au système
immunitaire non spécifique - principalement l'activité macrophagique - qui entre alors en
action, puis au système immunitaire spécifique - avec les lymphocytes.

Le principe de la vaccination repose sur la mémoire du système immunitaire


spécifique, mais l’immunité ne se limite pas à ce système. Il ne faut pas oublier que c'est
tout un système mis en place, à différents niveaux.

A) Les réponses immunitaires non spécifiques

La réponse cellulaire non spécifique correspond à la mise en place de réactions à la


fois de phagocytose et d'isolement réalisées par les macrophages et les polynucléaires
neutrophiles et à l’intervention d'autres cellules de l’inflammation. Au niveau du tissu
conjonctif, des cellules peuvent limiter le lieu de bataille : les réticulocytes synthétisent des
fibres et mettent ainsi en place un abcès avec coque, associé à l'activité de macrophages non
spécifiques qui phagocytent le non soi sans distinction. La coque de l'abcès peut même être
calcifiée.

Cette réponse s’observe chez vertébrés et invertébrés (de façon moins élaborée). Il
s’agit d'une reconnaissance non spécifique de tout corps étranger.

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B) Les réponses immunitaires spécifiques

La réponse spécifique n’est présente que chez les vertébrés. Le système


immunitaire est également appelé système lymphoïde, dans la mesure où l'acteur principal
correspond aux lymphocytes.

Il existe deux types de réponse spécifique :

 L’immunité à médiation cellulaire, présente chez tous les Vertébrés. Elle est mise en
place par les lymphocytes T (LT). Les LT peuvent activer et guider par chimiotactisme les
macrophages afin de mieux cibler l'agresseur (lymphocytes helper LTh), ou encore le
neutraliser eux-mêmes en "injectant" à l'agresseur des cytokines (lymphocytes killer
LTk). Elle est mise en place avant l'immunité humorale.

 L'immunité à médiation humorale, présente uniquement chez les Amniotes (=Vertébrés


possédant un sac amniotique, comprend les Reptiles, Oiseaux et Mammifères). Elle est mise en
place par les lymphocytes B (LB). Les LB produisent des anticorps spécifiques dirigés
contre les antigènes de la périphérie de l'agresseur, qui vont le neutraliser soit
directement à partir de ce complexe Ag-Ac, soit en activant le complément : c'est alors
une médiation humorale. L'arrivée des LB sur le lieu de bataille est plus tardive.

Le système de défense est ciblé.

Tout cela demande un certain délai : identifier l'agresseur, construire un système de


défense spécifique ... Il est donc nécessaire de connaître plusieurs expositions à l'agresseur
pour préparer le système à la lutte ; une fois les cellules souches différenciées en LT ou LB,
elles se répartissent dans les organes lymphoïdes périphériques et constituent des
sentinelles. Dans ces organes, le contact avec l'agresseur est possible : une mémoire se
constitue contre l'agresseur, les L peuvent au besoin se multiplier et mettre en place des
troupes suffisamment nombreuses. Lorsqu'un agresseur est repéré, les troupes sont
mobilisées.

III - Les organes du système immunitaire


Le système immunitaire, contrairement aux appareils digestif, uro-génital ... ne va pas
constituer une structure macroscopiquement localisée : c'est un ensemble à cohérence
physiologique, mais dont la position est multiple : moelle osseuse, rate...

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A) Les organes centraux
1) La moelle osseuse

Maturation et actions des cellules de l'immunité

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Les lymphocytes proviennent de cellules souches de la moelle osseuse, dans la
cavité centrale des os longs de l'individu. . Ces os sont caractérisés par leur longueur et leur
faible épaisseur mais surtout par leur cavité centrale au niveau du corps de l'os (métaphyse).
Cette cavité est remplie par les cellules souches du système immunitaire, logées dans les
alvéoles dessinées par les trames osseuses.

Ces cellules vont après maturation être distribuées par voie sanguine jusqu'au
thymus pour les lymphocytes T chez les Mammifères (T < Thymus), ou bien poursuivre leur
différenciation en lymphocyte B, dans la moelle osseuse chez les Mammifères (B < Bones)
et dans la Bourse de Fabricius chez les Oiseaux (B < Bourse) - c'est une petite glande du
cloaque.

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L'os est un organe dur mais vivant, vascularisé, afin de permettre la dissémination
des lymphocytes. En histologie, le lymphocyte est caractérisé par un rapport entre noyau et
cytoplasme très élevé : c'est une cellule avec "quasiment que du noyau". La moelle osseuse
est également formée d'adipocytes bien visibles au microscope sous la forme de grandes
tâches claires, juxtaposées aux cellules souches.

Rmq : La greffe de moelle osseuse est essentielle dans certains cas de chimiothérapie, afin de
rétablir le système immunitaire mis à mal.

2) Le thymus

Le thymus assure la maturation des lymphocytes en LT. C'est un organe à durée de


vie limitée, qui va disparaitre à la puberté après une involution progressive. Chez le jeune,
il est progressivement envahi par la graisse puis disparaît. Sa vascularisation est relativement
discrète (mais nécessaire, notamment pour l'acheminement des cellules lymphocytaires) et
il possède donc une couleur rosée relativement pâle. Sa charpente conjonctive fine l'amène
à être lobé et lobulé, avec une tenue modérée (contrairement à un rein). Sa silhouette est
très variable selon les individus :

- Chez le poulain, il est essentiellement situé au niveau du médiastin crânial. Son


développement est maximal aux alentours de 10 mois, pour atteindre 300 à 400g pour
un cheval de selle, et disparaît vers 4 ans.

Sur le dessin, la paroi costale droite a été ouverte. Le thymus est situé en avant de la
masse cardiaque, ventralement aux vaisseaux. Il présente deux lobes, gauche et droit,
qui viennent ventralement au contact du sternum et qui dessinent comme une

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gouttière dorsalement pour être moulé par la veine cave. Il fait également une
avancée discrète vers la région cervicale ventrale dans l'encolure (lobe cervical).
Thymus de poulain nouveau-né

- Chez les Ruminants et Suidés, il s'étend depuis la région rétro-mandibulaire,


couvre toute la région l'encolure jusqu'à la partie ventrale du médiastin crânial. Chez le
veau, cela correspond aux ris de veau ; il pèse 600g. La lobulation est assez marquée,
intermédiaire entre le chien et le cheval.

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- Chez les Carnivores, il est cantonné en région thoracique au niveau du médiastin
crânial et occupe l'entrée de la poitrine, ce qui conditionne son aspect. Chez le chiot et
le chaton, il est plus lobulé que chez le poulain (car avec une charpente conjonctive
plus marquée) ; il présente un maximum de développement autour de 4 mois pour
disparaître à la puberté vers 1 an. Pour un chien de 20aine de kg, il pèse 50aine de
grammes.

Thymus de chien

B) Les organes périphériques


Après différenciation au niveau du thymus, les cellules sont redistribuées pour
devenir des sentinelles attentives à l'invasion. Elles sont soit isolées, des lymphocytes
pratiquement seuls dans le tissu conjonctifs, soit regroupées en nodules pouvant eux même
s'agréger comme au niveau des amygdales (= tonsilles palatines), des plaques de Peyer -
dans la partie terminale de l'iléon -, de la rate, des nœuds lymphatiques.

1) Le système réticulo-histiocytaire

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Le système réticulo-histiocytaire correspond à des cellules lymphoïdes dispersées
dans le tissu conjonctif. Les fibrocytes=réticulocytes sont l'élément constitutif du tissu
conjonctif dont ils forment la trame fibreuse par production de réticuline. Entre ces cellules
fixes évoluent des cellules libres assurant la défense de la zone : lymphocytes T (gèrent la
réponse cellulaire CF p3), plasmocytes (= stade final de différenciation des LB ; gèrent la
réponse humorale), macrophages ... : ce sont des forces isolées, un système de veille. C'est
une surveillance généralisée et à faible efficacité car réalisée par un nombre restreint

d'acteurs.

2) Le tissu lymphoïde des muqueuses


a) Les nodules ou follicules lymphatiques
Les lymphocytes vont se regrouper sur les lieux stratégiques, sous forme de nodules
ou follicules lymphatiques : la trame conjonctive y est colonisée par les lymphocytes au
repos ou activés. Au repos, il s'agit de structures de dimension réduite, de couleur
homogène. Une réaction vis à vis d'un Ag transforme le nodule primaire au repos en nodule
réactionnaire, avec multiplication des lymphocytes au niveau du centre : le nodule prend du
volume et perd de la couleur : un centre germinatif plus clair se développe, où les
lymphocytes se multiplient et s'accumulent avant d'être libérés. Donc cela veut dire que lors
de l'examen d'un organe avec du tissu lymphoïde, la réactivité de l'organe correspondra à la
fois à sa taille et à sa couleur.
[cf illu page suivante]

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b) Les caractéristiques générales du tissu

Les nodules sont insérés au sein des muqueuses, comme par exemple dans les
tonsilles (amydgales etc) ou de l'iléon (plaques de Peyer). On y retrouve localement des
follicules lymphatiques associés avec des cellules libres du système réticulo-histocytaire et
des réticulocytes pour éventuellement circoncire la zone d'intrusion.

Il s'agit d'une protection locale, activées en cas d'agression extérieure. Des


phénomènes de nécroses peuvent être associés à cette lutte : pus, abcès ...

Il s'agit d'un système de défense encore assez généralisé, constituant une première
barrière au niveau des parois. Une fois la peau, les muqueuses, le tissu conjonctif traversés,
le pathogène va essayer de généraliser son infection en utilisant les voies de circulation et
de gagner l'ensemble de l'organisme. Deux types de drainage vont à l'encontre de sa
propagation : un drainage sanguin et un drainage lymphatique.

3) La rate

La rate et les nodules hémolymphatiques effectuent le drainage lymphatique.

La rate est un organe situé sur les voies de la circulation, fixé à l'estomac et plaqué
contre la paroi costale gauche. Elle est aplatie transversalement, avec une face pariétale
gauche et une face viscérale profonde droite. Sa silhouette est variable selon l'espèce : en
forme de chaussette chez les carnivores, plutôt triangulaire chez le cheval, plutôt en langue
régulière chez le porc et le lapin, circulaire chez les ruminants.

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Module : Système Immunitaire - Anatomie CM1
LE SYSTEME IMMUNITAIRE

CHIEN

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Taille Poids
CHEVAL 40 à 65 cm 1 à 1,2 kg
8 à 150g (petits CN) 50 à
CHIEN 10 à 25cm
60g (gros CN)
CHAT 10 à 20 cm
BOEUF 40 à 50 cm 300 à 900g
PETITS RUMINANTS / 60 à 80g
PORC 25 à 45 cm /

Sa consistance est relativement ferme, intermédiaire entre solide et liquide ; elle est
peu résistante à la palpation (le pouce peut s'enfoncer légèrement à sa surface). Cette
caractéristique est directement liée à sa double fonction :

- de défense contre l'infection (pulpe blanche de la rate)


- de réserve sanguine : elle accumule du sang et le remet en circulation par
contraction si une perte se produit, afin de rétablir la volémie (pulpe rouge de la
rate)

Sa vascularisation est importante, puisque c'est une zone de réserve de sang ; c'est
un organe foncé, presque noir. Mais il ne s'agit pas d'un passage important : si une
bactériémie se déclare, elle ne sera pas dans un premier temps sur les voies de drainage
proprement dites : les bactéries passeront d'abord la veine cave, le cœur, la petite
circulation puis arriveront enfin au niveau de la rate dans la grande circulation ; la rate
possède tout de même une position stratégique (mais un grand chemin sera parcouru avant
d'y arriver ...).

Rate de cheval

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La pénétration et l’émergence des vaisseaux sanguins dans la rate se fait par le hile.
La répartition des vaisseaux dans le hile peut se faire de 2 façons différentes :

- par un tronc court où la division est rapide : le hile est ponctuel (petits ruminants)
- par un tronc commun avec des vaisseaux qui se répartissent sur toute la longueur du
hile, qui présente alors une forme très étirée (CN, CT) : le hile est linéaire.

Topographie des viscères du cheval

4) Les nœuds lymphatiques

Pour les 9/10 de la volémie, le drainage effectué est un drainage veineux. Le reste
correspond au drainage lymphatique. Il est réalisé par un système vasculaire (vaisseaux
lymphatiques) qui part des extrémités du corps pour confluer et restituer la lymphe dans la
veine cave crâniale. Les vaisseaux lymphatiques ne possèdent pas de média qui assurerait
une vasomotricité propre : la vasomotricité est assurée uniquement par l'activité
musculaire périphérique, les muscles adjacents aux vaisseaux vont les écraser lors de leur
activité et faire progresser la lymphe ; des valvules conditionnent le sens de la lymphe. Il
faut donc avoir une bonne activité physique pour avoir un bon drainage !

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On retrouve sur les voies de drainage des nœuds lymphatiques (NL) (communément
appelés ganglions). Ce sont des structures ultra-conjonctives localisées assurant la filtration
de la lymphe et abritant un grand nombre de lymphocytes. Ils sont formés d'un réseau
conjonctif associé à une capsule fibreuse, et logent de nombreux nodules lymphatiques. Au
cœur du nœud une trame conjonctive peut piéger les agents infectieux drainés.

Ces nœuds assurent donc à la fois une filtration mécanique qui permet
l’identification des particules piégées (agents pathogènes) et la mise en place de la défense
contre ces agents par le biais d’activation de lymphocytes.

Au repos, le nœud sera petit et sombre ; son activation entraîne un gonflement : à la


palpation, l'identification d'un nœud lymphatique sera difficile si tout va bien, et plus facile
en cas d'infection.

Un nœud est relié à la circulation lymphatique par des vaisseaux lymphatiques


afférents (5 à 10) et efférents (1 ou 2) qui pénètrent ou sortent du nœud au niveau des hiles.

Les nœuds lymphatiques

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Il existe un sens de circulation au sein du NL : pour l'espèce humaine et la majorité
des Mammifères domestiques, les afférences délivrent la lymphe à la périphérie et les
efférents l'éliminent au centre. ATTENTION C'est l'inverse chez le porc.

Organisation d'un nœud


lymphatique
> LB en périphérie
> LT centraux
> xx conjonctif en trame
ATTENTION chez le porc, la
médulla devient périphérique
(organisation inverse)

Le même système existe au niveau des voies sanguines chez les ruminants et les
rongeurs, avec des nœuds hémolymphatiques placés en dérivation : le sang peut prendre un
bras secondaire et être drainé de la même façon.

Nœud hémolymphatique

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Les capillaires lymphatiques drainent tout l’organisme depuis ses extrémités et
progressent vers la masse cardiaque pour former de véritables troncs. Ils s'organisent
autour de deux conduits principaux, dépourvus de nœuds lymphatiques [cf illu page
suivante]

- le conduit thoracique, qui part de la région caudale, suit l’aorte et la veine cave
caudale jusqu’au diaphragme puis reste en contact avec les corps vertébraux avant de se
jeter dans la veine cave crâniale. Il draine tout le corps hormis la partie droite de la tête,
encolure et thorax. Il prend naissance au niveau des troncs lombaires, qui drainent les
membres pelviens et le bassin, et du tronc viscéral, qui draine la masse viscérale. Le
tronc trachéal GAUCHE draine la partie gauche de la tête, l'encolure, le membre
thoracique gauche et rejoint également le conduit thoracique. Il existe également des
affluents pour drainer la paroi dorsale.

Rmq : dans la partie postérieure, la lymphe est libérée dans la citerne du chyle, et plus
rien ne s'oppose à la circulation jusqu'à la veine cave crâniale : les conduits n'ont pas de NL.
Cela représente un risque de généralisation des infections ; ne pas oublier que la zone de
défense n'est pas en position centrale : là c'est l'autoroute pour la colonisation.

- le conduit lymphatique droit est formé entre autres par le tronc trachéal DROIT qui
draine la partie droite de la tête, l'encolure, le membre thoracique droit, à nouveau par
des troncs lombaires, par le tronc cœliaque qui draine la masse intestinale, estomac,
foie, rate,...

Par rapport aux voies artérielles ou veineuses, l'abord du réseau lymphatique est
très complexe (et son apprentissage l’est de même…). Il existe également une grande

16/20
variabilité interespèce et individuelle, au niveau du trajet des vaisseaux lymphatiques, de la
topographie des NL, de la multiplicité des vaisseaux (parfois doubles ...) ...

Troncs collecteurs de la
lymphe chez le chien

17/20
Cas particuliers et variabilité :
La disposition des nœuds lymphatiques présente des différences en fonction des espèces :
– les carnivores ont des nœuds volumineux mais peu nombreux.
– les ruminantes possèdent un peu plus de nœuds et plus petits.
– les équidés ont des nœuds très petits et très nombreux.
– les porcs présentent une inversion complète du dispositif (la médulla passe en
périphérie…) ce qui ne modifie pas la fonctionnalité.

Mais on aura toujours le même volume de tissus lymphatiques quelles que soient les espèces.

Les voies de drainage lymphatique présentent des variabilités, par exemple au niveau
du membre pelvien, dans lequel les nœuds peuvent se situer soit à proximité du genou, soit
au niveau de la cuisse, soit encore vers l’aine, suivant les espèces. Pour pallier aux difficultés
posées par ces variabilités, on définit le concept de lymphocentre.

On appelle lymphocentre (LC) un territoire de drainage lymphatique commun


quelque soit
l’espèce, regroupant un ensemble de nœuds drainant une région anatomique.

Il permet ainsi de situer l’origine du problème lors d’une autopsie par exemple.

Il est important de les connaître.

LES LYMPHOCENTRES [cf Illu page 20]


• Drainage de la tête :

- +++ LC parotidien : draine la partie supérieure de la face (nasales, partie supérieure


de la cavité buccale)
- +++ LC mandibulaire : draine la partie inférieure de la face

 Drainage de l'encolure :
- +++ LC cervicaux

NB : Si il y a contamination au niveau des cavités nasales, le drainage est d'abord


réalisé par les NL parotidiens. C'est une première barrière (efficace ou pas) ; si ce n'est pas
suffisant, le lymphocentre cervical poursuivra le drainage.

18/20
• Drainage de la queue et du membre pelvien :

- LC poplité : draine le pied et le membre postérieur


- LC ilio-fémoral : draine la cuisse (et le reste du membre par continuité)
- LC inguino-fémoral : draine la région génitale
- LC ischiatique : pénètre dans le bassin et draine la queue
- Ces voies rejoignent l’origine du conduit thoracique et se rejoignent en passant par le
LC iliosacral.

 Drainage des viscères :


- LC coeliaques
- LC mésentériques crâniaux et caudaux
- LC médiastinal

 Drainage des parois etc :


- LC lombaires : drainent les parois de l'abdomen
- LC thoraciques ventraux et dorsaux : drainent la paroi du thorax
- LC bronchiques

 Drainage du membre thoracique :


- LC axillaire Toute plaie qui se contracte au niveau du membre thoracique ne peut
s’exprimer que là, sans possibilité d'un échelonnement des défenses.

NB : Seuls quelques NL sont cliniquement palpables, les autres sont trop enfouis. Il
s'agit des NL parotidien, NL mandibulaire et du NL poplité. Ils doivent être examinés dans le
cadre d’un examen clinique lors d’une dissémination d’un phénomène infectieux ou tumoral.

Dans le cas du chien, les nœuds lymphatiques d'un lymphocentre sont toujours
relativement volumineux car ils sont peu nombreux. Chez le cheval, un LC peut parfois
contenir une centaine de NL : c'est un véritable semi microscopique pour lequel il est
beaucoup plus dur d'évaluer sa réactivité.

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20/20
CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


Les organes lymphoïdes
Sommaire :
A. LES ORGANES LYMPHOIDES PRIMAIRES
I. LA MOELLE OSSEUSE
1. Embryogenèse et topographie
2. Structure
a. Aspects macroscopiques
b. Aspects microscopiques
3. Fonctions
a. Multiplication des lymphoblastes B
b. La maturation
c. L’éducation
d. L’export
II. LE THYMUS
1. Embryogenèse et topographie
a. Origines embryologiques
b. Topographie et aspects anatomiques
c. Aspects microscopiques
d. Vascularisation
2. Fonction :Multiplication et maturation des lymphocytes T
a. Colonisation du thymus par les précurseurs lymphoïdes : les lymphoblastes
b. Prolifération des précurseurs
c. Maturation des lymphocytes T (thymocytes)
d. Education des lymphocytes T (LTαβ)
3. Remarques
a. Involution thymique
b. Pathologie du thymus
B. LES ORGANES LYMPHOIDES SECONDAIRES
I. LES GANGLIONS ou NŒUDS LYMPHATIQUES
1. Embryogenèse
2. Topographie
3. Structure
a. Aspects macroscopiques
b. Aspects microscopiques
4. Fonctions des ganglions
II. LA RATE
1. Embryogenèse
2. Anatomie
3. Structure microscopique
a. La charpente de tissu conjonctif
b. La trame de cellule réticulées
c. Les vaisseaux sanguins
d. Les amas de cellules lymphoïdes = pulpe blanche
4. Fonctions de la rate
a. Filtration du sang
b. Stockage et déstockage du sang
c. Réponse immunitaire spécifique des antigènes sanguins
d. Hématopoïèse extra-médullaire

1
Les organes lymphoïdes

On distingue les organes lymphoïdes primaires des organes lymphoïdes secondaires.


Ils diffèrent par leurs structures et leurs fonctions.

 Les organes lymphoïdes primaires sont le lieu de la création, de la multiplication et de


la maturation de cellules spécialisées : les lymphocytes B et T. On distingue deux voire
trois organes lymphoïdes primaires : la moelle osseuse hématopoïétique, le thymus, et
la bourse de Fabricius qui se trouve dans le plafond du cloaque (uniquement chez les
oiseaux). L'éducation des lymphocytes B se fait dans la moelle osseuse ou dans la bourse
de Fabricius ; celle des lymphocytes T a lieu dans le thymus.

 Les organes lymphoïdes secondaires permettent la rencontre des lymphocytes créés


avec un antigène, provoquant ainsi une réponse immunitaire. Les organes lymphoïdes
secondaires correspondent aux ganglions ou nœuds lymphatiques, à la rate et aux tissus
lymphoïdes associés aux muqueuses ou M.A.L.T = Mucus Associated Lymphoïde Tissu (Ex
: muqueuses digestives, respiratoires…).

Ainsi, les organes lymphoïdes primaires sont le lieu de fabrication de la réponse


immunitaire, alors que les organes lymphoïdes secondaires ont le lieu de déclenchement
de la réponse immunitaire.

Les organes lymphoïdes

2
A.LES ORGANES LYMPHOIDES PRIMAIRES
I. LA MOELLE OSSEUSE

1. Embryogenèse et topographie

L'os et sa moelle ont une origine unique : mésenchymateuse (le mésenchyme est le
tissu conjonctif embryonnaire). La moelle se met en place au niveau de :
- la cavité médullaire des os longs,
- entre les lamelles d’os spongieux situées aux épiphyses de ces os longs
- « au milieu » des os plats (ex : côtes) et des os courts (ex : vertèbres).

Moelle osseuse hématogène Travée osseuse

Moelle osseuse dans la cavité médullaire d’un os long

Os court
(carpe, tarse)

Os plats (côtes,
crâne, omoplates)

Os long (fémur,
tibia, humérus)

Position de la moelle osseuse dans les os longs, plats et courts


3/38
2. Structure

a. Aspects macroscopiques

L'aspect de la moelle osseuse est variable en fonction de son activité et du temps


(donc âge de l’animal). On distingue la moelle rouge et la moelle jaune.

Répartition et structure des moëlles chez le jeune et l'adulte

• La moelle rouge est active : elle produit des cellules telles que les lymphocytes et les
hématies (d'où sa couleur, due à l’hémoglobine) : c'est l'hématopoïèse. Elle est présente
dans tous les os chez le jeune alors qu’elle est essentiellement présente dans les os plats
et courts chez l’adulte.
• La moelle jaune, peu active voire inactive, est obtenue suite à l’envahissement de la
moelle osseuse rouge par des adipocytes. On observe une perte en densité cellulaire.
Elle est présente dans les os longs des membres (dont les phalanges) chez l’adulte.

Ainsi les prélèvements de moelle doivent être effectués dans les zones rouges, lieu
d’activité, où les cellules (autres que les adipocytes) sont plus nombreuses. Le plus souvent,
on prélève dans la crête iliaque du bassin ou dans le sternum si l'individu est jeune. En
effet, avec le temps, la moelle s'appauvrit : elle passe de « rouge à jaune ».

4/38
b. Aspects microscopiques

On ne s'intéresse plus qu'à la moelle osseuse rouge. Elle est divisée en deux
compartiments : un compartiment vasculaire et un compartiment cellulaire.

 Compartiment vasculaire

L'os est irrigué par une artère


nourricière qui traverse le périoste. Elle se
divise ensuite en deux branches
(ascendante et descendante) qui donnent
des rameaux internes puis des capillaires
artériels. Ceux-ci deviennent des sinus
veineux qui se jettent dans la veine
centrale longitudinale qui ressort de l'os.

/!\ C'est au niveau des sinus veineux que se font les échanges, en l’occurrence le
passage dans la circulation sanguine des cellules créées dans la moelle rouge. Ces échanges
sont facilités par la finesse des parois de ces sinus (50-75µm), la largeur de leur lumière et
par la lame basale. /!\
On remarque par ailleurs que l'os n'est pas drainé par des vaisseaux lymphatiques
dans cette zone particulière. En effet, il n’y a pas de production de lymphe dans le tissu
osseux.

SINUS VEINEUX
=
Cellules
endothéliales
+
Membrane basale
+
Cellules réticulées
adventitielles
+
Paroi fine (50-75µm)

 Zone
d’échange

Compartiment vasculaire5/38
 Compartiment cellulaire ou hématopoïétique

On distingue plusieurs types de cellules :

- Les cellules réticulaires (en jaune


sur le schéma suivant), qui
sécrètent des fibres de réticuline
formant un maillage lâche tendu
entre les travées osseuses et sur
lequel se fixent les autres cellules.
Les cellules hématopoïétiques sont
disposées sur ce maillage. Il est
très difficile à observer dans la
moelle rouge. On peut le voir dans
des cas anormaux, où les autres
cellules sont présentes en très
faible quantité.

- Les cellules de la lignée mégacaryocytaire (en bleu sur le schéma suivant) : cellules de
très grande taille, plurinucléées, dont la maturation/fermentation mène à la
fragmentation du cytoplasme donnant ainsi les plaquettes sanguines. Ces cellules sont
étroitement associées aux sinus veineux, ce qui facilite le passage des plaquettes dans
la circulation sanguine.

- Les cellules de la lignée rouge : elles sont organisées en îlots à différenciation


centrifuge à proximité des sinus : Les cellules souches (nucléées avec peu de cytoplasme)
sont au centre et les hématies (ou cellules plus différenciées, anucléées (Mammifères), et
avec un cytoplasme abondant et de nombreuses hémoglobines) sont à la périphérie de
ces îlots, près du compartiment vasculaire.

- Les cellules de la lignée granulocytaire (en orange sur le schéma suivant) : les
polynucléaires neutrophiles, basophiles et éosinophiles. Ils sont rassemblés en niches
loin des sinus et présentent le même type de différenciation que les hématies.

- Les cellules de la lignée lymphocytaire (en rose sur le schéma suivant) dispersées dans la
moelle. (Pour leur reconnaissance, voir le TP diagnose)

- Les cellules de la lignée des macrophages (en vert sur le schéma suivant) qui sont soit
disséminées dans la moelle, soit dispersées autour des cellules érythroïdes (îlots rouges
d’hématies) pour permettre la digestion et le recyclage des noyaux expulsés par les
futures hématies.

6/38
- Les adipocytes (en noir sur le schéma suivant), grosses cellules contre la paroi des sinus.
Ils sont peu nombreux dans la moelle rouge ; à l’inverse, ils sont présents en grande
quantité dans la moelle jaune.

NB : Plus la moelle osseuse vieillit, plus il y a des adipocytes, moins il y a les autres
cellules !

Compartiment hématopoïétique

L'hématologiste sait reconnaître les différents types cellulaires de la moelle osseuse mais
aussi leur état de maturation. Il réalise pour cela un examen cytologique : il fait des
prélèvements de moelle osseuse (tissu mou presque liquide) qu’il étale sur des lames et qu’il
colore. Mais on voit beaucoup moins de choses en pratique que ce que l’on pourrait voir en
théorie. On pourrait également prélever des carottes de moelle osseuse puis les conserver
dans le formol mais cela les modifierait (altération des prélèvements).

7/38
3. Fonctions

La moelle osseuse assure plusieurs fonctions telles que :


- l'érythropoïèse (donnant les hématies ou érythrocytes),
- la granulopoïèse (donnant les granulocytes neutrophiles, éosinophiles et basophiles),
- la monocytopoïèse (donnant les macrophages),
- la mégacaryocytopoièse (donnant les plaquettes ou thrombocytes),
- la lymphopoïèse T (donnant des lymphoblastes, précurseur des lymphocytes T et qui
partiront vers le thymus où ils subiront une maturation)
- la lymphopoïèse B (donnant des lymphoblastes qui resteront sur place et y subiront leur
maturation).
Nous allons détailler cette dernière partie.

a. ETAPE 1 : La Multiplication des lymphoblastes B


La multiplication des cellules souches constitue la première étape et elle se fait au
contact de l'endoste (monocouche cellulaire plaquée contre la face interne de l'os lamellaire
compact). L'éducation est centripète (de la périphérie vers le centre) jusque la veine
centrolobulaire.
Elle débute assez tôt dans le développement embryonnaire bien que cela varie selon
l'espèce et le type d’os.
Ex : chez l'Homme : Clavicules → début à 10 semaines
Fémur → début à 14 semaines.
L'activité augmente jusqu'au milieu de la gestation (= apogée de la multiplication) puis
reste stable toute la vie.

Remarque : Le foie constitue une autre source des précurseurs des lymphocytes B lors de la
vie fœtale et des 1ères semaines de la vie d'un être humain.
8/38
La multiplication nécessite impérativement la présence de cellules réticulées. Le
contact passe par une liaison avec un récepteur spécifique (de type protéine/ligand). Le
premier contact se fait au niveau du récepteur FLT3, puis le contact se renforce et
l’association devient plus étroite, faisant intervenir d’autre molécules (peut importe leur
nom), aboutissant à la production d’IL7. Les cellules sont alors engagées dans la voie B.

La multiplication est contrôlée par des facteurs comme les cytokines produites par
les cellules du maillage. Parmi ces facteurs, on distingue les interleukines 3 (qui agissent sur
toutes les lignées), les interleukines 7 (sécrétées par les cellules réticulaires, elles
interviennent très tôt dans la multiplication des cellules souches à l’origine des lymphocytes
B et T), et la LBCGF (facteur de croissance de faible poids moléculaire) nécessaire à la
maturation des B. On obtient alors des cellules lymphoïdes pro-B. La trame des cellules
réticulaires joue un rôle important en terme de contact entre les cellules. Sans ce contact les
lymphoblastes meurent.

b. ETAPE 2 : La maturation

Elle consiste en l'acquisition d'un récepteur particulier sous forme


d'immunoglobuline spécifique (récepteur B-BCR) à un antigène. Ce processus de maturation
des lymphocytes B fonctionne depuis la gestation jusqu'à la mort de l'individu (au contraire
du thymus où le stock des LT est fixé au cours de la puberté) et augmente avec l’âge. La
maturation est centripète c’est-à-dire qu’elle débute au niveau de l'endoste et se termine à
proximité de la veine centrolobulaire dans laquelle sont déversés les lymphocytes.

9/38
Rappel sur la structure des immunoglobulines: les immunoglobulines sont composées de
2 chaînes légères identiques (kappa ou lambda), qui sont les parties hypervariables, de
grande diversité, portant l'épitope, et de 2 chaînes lourdes qui forment la partie constante, et
dont la fraction cristallisable (Fc) transmet l'information de contact (elles permettent de fixer
l’Ig sur la cellule).

Au cours de cette maturation, il y a


réarrangement des gènes :
- des chaînes lourdes, ce qui va déterminer
la classe de l’Ig (cf. cours de génétique SI). Si le
réarrangement de la chaine μ n’aboutit pas, il y a
destruction de la cellule.
- puis des chaînes légères. Il y a tout
d’abord vérifications des gènes codants pour
kappa. Si les réarrangements des gènes de kappa
sont non fonctionnels, il y a alors vérification de
ceux pour la chaîne lambda. Si les
réarrangements de lambda ont été fructueux, on
obtient des lymphocytes B immatures capables
de produire et d’exprimer en surface une Ig (avec
des chaînes légères de type soit lambda soit
kappa). Dans le cas contraire, la cellule meurt.
(cf. illustration suivante)

10/38
Réarrangement non
fonctionnel

Réarrangement
fonctionnel

Réarrangement non (En surface)


fonctionnel des
chaines kappa

Réarrangement des gènes pour la production des Ig

Remarque : si on veut rechercher des lymphocytes B, on utilise des anticorps anti-CD79 (a ou


b) car ce sont des anticorps présents chez les lymphocytes B et absents chez les lymphocytes
T. Ils permettent la transduction du signal à l’intérieur de la cellule.

c. ETAPE 3 : L’éducation

Il existe au fil des réarrangements des processus de contrôle et d’élimination des


cellules : (= les cellules qui réagissent sont opérationnelles  elles sont conservées, les
cellules qui ne réagissent pas ne sont pas opérationnelles  elles sont éliminées)
- Sélection positive : élimination des clones ayant un défaut de réarrangement des gènes
codant les Ig : BCR non fonctionnel. Elle est réalisée par déclenchement de l'apoptose

11/38
des cellules défectueuses par les cellules réticulaires de la partie centrale de la moelle
osseuse.
- Sélection négative : élimination des lymphocytes B immatures (exprimant un IgM) qui
portent un épitope contre le Soi (autoréactifs) et qui peuvent donc conduire à des
maladies auto-immunes. Le test et la destruction des cellules défectueuses (environ 1/5
des cellules entrant dans le sinus veineux) sont réalisés par les macrophages, les cellules
réticulées, et peut-être même les cellules dendritiques.

Au final, 3 cellules sur 4 sont éliminées ! Les cellules qui réussissent toutes les étapes
sont exportées.

d. ETAPE 4 :L’export

Les lymphocytes sont exportés par le sinus veineux puis la veine centrale et emportés
par le torrent circulatoire vers les organes lymphoïdes secondaires associés aux muqueuses.
Remarque : les rôles de la moelle décrits ici sont semblables à ceux de la bourse de Fabricius.

II. LE THYMUS

Son rôle est assez similaire à celui de la moelle osseuse mais pour les lymphocytes T.

1. Embryogenèse et topographie

a. Origine embryologique

L'origine est complexe car elle est triple :


- Tout d'abord, les cellules épithéliales prolifèrent à partir du pharynx primitif
(endoblaste). Les troisième et quatrième poches branchiales s’étirent et forment les
bourgeons droit et gauche dans le médiastin crânial. Puis il y a une perte des connexions
entre les bourgeons et le pharynx. Les bourgeons migrent en direction caudale le long de la
trachée, et fusionnent dans le plan médian (non fusion chez la poule et le cobaye) et s'isolent
de l'épithélium. Cela donne la future trame de cellules épithéliales du thymus : les cellules
réticulées.
- Il y a ensuite migration de cellules mésenchymateuses qui cloisonnent d’une part
l'organe en formant une capsule de tissu conjonctif autour des bourgeons épithéliaux et qui
s’insèrent d’autre part entre ces bourgeons, en profondeur, pour former les cloisons des
lobules. (Au départ, le thymus a 2 lobes, qui sont redécoupés en lobules, qui fusionnent dans
beaucoup d’espèces)
- Enfin les lobules sont colonisés par les cellules lymphoïdes provenant de la moelle.

12/38
b. Topographie et aspects anatomiques

Le thymus se situe dans le médiastin crânial, au niveau de la cage thoracique, entre


la première et la sixième côte, juste au dessous du cœur. Il déborde légèrement (plus ou
moins selon l’espèce) de la cage thoracique. Il apparaît sous forme d'un organe bilobé de
couleur grise/rosée. Les lobes sont fusionnés sauf chez la poule et le cochon d'inde où les
lobes restent indépendants. Des lobules sont bien visibles sur chacun des lobes.
Il existe bien sûr des variations spécifiques ! cf. CM Anat

c. Aspects microscopiques

 La charpente conjonctive

On distingue :
- La capsule, qui entoure l'organe. Elle est formée par du tissu conjonctif dense et une
lame basale.
- Les travées, formées par du tissu conjonctif lâche adipeux, qui permettent
d’individualiser les différents lobules.

13/38
Schéma et photographie d’une CT du thymus
 Les parenchymes

Chaque lobule possède une partie corticale (sombre car riche en noyaux, en
périphérie) et une partie médullaire (pâle car plus pauvre en lymphocytes et plus riche en
cellules épithéliales, au centre) souvent plus développée. La couleur est surtout due à la
répartition inégale des cellules. A la périphérie, on trouve beaucoup de thymocytes, qui
sont de petits lymphocytes, (à faible volume cytoplasmique), tandis qu’au centre ils sont
bien moins concentrés.

Zone corticale

Zone médullaire

Lobule

 La partie corticale

On trouve dans cette partie différents types de cellules:


 Les cellules épithéliales séparées en deux zones :
- La première forme en périphérie une couche aplatie, continue et jointive qui
isole les populations lymphoïdes du conjonctif environnant (au niveau du cortex
superficiel). Elles ont aussi un rôle de cellules nourricières.

14/38
- La seconde (dans le cortex moyen et profond) est composée de cellules
dendritiques, ramifiées, formant un réseau tridimensionnel (difficiles à voir sans
immuno-marquage).
Le maillage formé est similaire à celui de la moelle mais son origine cellulaire est différente.

 Les cellules lymphoïdes, de deux types :


 Les lymphoblastes, grands lymphocytes issus de la moelle osseuse, sont situés
dans la partie la plus périphérique de la corticale et jouent le rôle de cellules
souches. Ils mesurent entre 10 et 15 microns, sont nombreux et, pour la majorité,
leur noyau est très volumineux et pâle.
 Les thymocytes, plus petits (8 microns) sont situés plus centralement suite à
la différenciation centripète des lymphoblastes. Leur noyau est très coloré, petit et
bien régulier avec peu de cytoplasme. La densité de thymocytes est élevée dans la
corticale.

 Les macrophages (cellules à gros noyaux clairs, plus irrégulières que les épithéliales
et avec un cytoplasme vacuolisé) jouant un rôle dans l'éducation, au niveau de la
corticale profonde et de la jonction cortico-médullaire. Ils phagocytent en effet les
corps apoptotiques issus des thymocytes dont l’éducation a échouée. Ils sont
difficiles à voir et se situent plutôt autour des vaisseaux sanguins.
 Les cellules dendritiques non épithéliales possèdent un noyau de grande taille, pâle
et irrégulier et leur cytoplasme est peu visible. Ce sont des CPA (Cellules
Présentatrices d’Ag). Elles s'assemblent en un réseau (visible par immunomarquage
sur la photo ci-dessous) qui se superpose au réseau des cellules dendritiques. Elles
ont aussi un rôle dans la maturation des thymocytes et dans la tolérance.

Remarque : il y a beaucoup plus de cellules dendritiques non épithéliales que ce que l’on
croyait avant, et on peut les classer en plusieurs catégories. Chez l'homme, il y en a au moins
de deux types mais les recherches sont toujours en cours.

Corticale d’un lobule

15/38
 La partie médullaire

Elle est composée des mêmes types de cellules mais en proportions différentes (avec
plus de cellules épithéliales et moins de cellules lymphoïdes comme les thymocytes/ absence
de lymphoblastes) et plus espacées, d'où un aspect plus clair. On distingue tout de même :
 Les cellules épithéliales (en très grand nombre) formant un réseau lâche. Elles sont
rassemblées à la jonction corticale/médullaire en amas nommés corpuscules de
Hassal, spécifiques du thymus. Ce sont des empilements concentriques de cellules
épithéliales d'aspect homogène, et ramifié. Au pourtour de ces corpuscules, les
cellules épithéliales entrent en phase de dégénérescence et produisent de la
kératine extracellulaire. La fonction et l'intérêt de ces corpuscules n’ont toujours
pas été découverts.
 Les thymocytes complètement matures, en quantité moindre par rapport à la zone
corticale.
 Les macrophages et les cellules dendritiques, plus rares (d’après la littérature, mais
en pratique on a quand même pas mal de cellules dendritiques).

Médullaire d’un lobule


A gauche : Ac anti-kératine (→ cellules épithéliales + corpuscule de Hassal)

Corpuscules de Hassal

On distingue au centre de la photo une


substance acidophile et homogène (kératine
pure), entourée par les noyaux des cellules
épithéliales. Cette formation n’existe QUE
DANS LE THYMUS et est responsable de la
synthèse des cytokines jouant un rôle dans le
fonctionnement du thymus.

16/38
c. Vascularisation

Le thymus est irrigué par une artère thymique qui remonte jusqu’à la jonction
cortico-médullaire pour donner des artérioles allant dans la corticale. Celles-ci se divisent en
capillaires qui donnent des veinules post-capillaires (à la jonction cortico-médullaire) qui se
regroupent en veines.
Les veinules post-capillaires passent à la jonction cortico-médullaire et séparent ces
deux parties. C'est une zone importante car c’est là que se font les passages des précurseurs
et le départ des cellules matures (thymocytes), c’est donc un lieu d’échanges. De plus, c'est
la seule zone du compartiment vasculaire du thymus qui ne possède pas de barrière.
Au niveau des autres
vaisseaux sanguins du thymus,
cette barrière hémato-thymique
est constituée par des cellules
épithéliales plaquées contre la
lame basale des capillaires. Grâce
à cette barrière, seuls les
thymocytes matures pourront
passer dans le sang. D’autre part,
elle bloque les messages et les
substances chimiques ou
organismes étrangers, ce qui est
fondamental pour l'éducation
des thymocytes. Ils peuvent ainsi
différencier le soi du non-soi. La Barrière hémato-thymique dans la corticale
présence de substances
étrangères pourrait entraîner une reconnaissance de ces dernières comme des constituants
du soi et le système immunitaire serait donc inefficace à leur encontre.
Ex : si des bactéries avaient la possibilité d’entrer dans le compartiment des
thymocytes immatures, il y aurait un risque qu’elles soient reconnues comme des éléments
du Soi.

17/38
2. Fonction : multiplication et maturation des lymphocytes T

a. Colonisation du thymus par les précurseurs lymphoïdes :les lymphoblastes

Les précurseurs lymphoïdes ou lymphoblastes proviennent de la moelle osseuse, du


sac vitellin et du foie dans un premier temps puis uniquement de la moelle osseuse. Les
premiers lymphoblastes arrivent dans le thymus primitif dès le 40 ème jour de gestation chez le
chien ; l'arrivée est alors constante jusqu'à la disparition du thymus. Elle est plus ou moins
précoce selon les espèces, peut se dérouler par vagues plutôt que de manière continue et se
fait via les veinules post-capillaires, ce qui entraîne un peuplement de la région corticale
superficielle.
Des facteurs (appelés facteurs favorisants) favorisent cette colonisation en attirant
sur place les lymphoblastes par chimio-attraction:
- La thymotaxine produite par les cellules épithéliales thymiques (« attire » les
lymphoblastes).
- Les adressines sur la surface des cellules endothéliales des veinules post-capillaires
(forment une liaison du type Ag-Ac avec les lymphoblastes).
Une fois arrivés, les lymphoblastes vont se répartir à la jonction cortico-médullaire,
sous le tissu conjonctif qui entoure les lobules, là où se trouvent les cellules nourricières.

b. Prolifération des précurseurs

Les lymphoblastes, une fois fixés au conjonctif, atteignent la partie superficielle de la


corticale et vont s'épandre jusqu'à remplir 5 % de l'espace disponible. Ceci entraîne la
production de facteurs comme l’interleukine 7, la thymosine, le T.H.F. (facteur humoral
thymique) par les cellules épithéliales nourricières. Cette étape est indispensable car elle
conduit à la multiplication des lymphoblastes qui sont les cellules souches produisant les
thymocytes (78 % de l'espace).

c. Maturation des lymphocytes T (Thymocytes)

Les thymocytes, issus de la division des lymphoblastes, « apprennent » de nouvelles


fonctions via la création progressive de nouvelles protéines membranaires dont le récepteur
T. Ce récepteur est composé de parties variables codées par des gènes en mosaïque qui sont
réarrangés avant leur expression dans le phénotype membranaire de la cellule. Par ordre
chronologique le thymocyte exprime:
• Les chaînes du récepteur T : alpha (α) et bêta (β) (LTαβ), ou gamma (γ) et delta (δ) (LTγδ)
qui jouent le même rôle qu'un anticorps. Le thymocyte est alors capable de reconnaître
spécifiquement un épitope. Il y a donc 2 catégories de lymphocytes T.

18/38
o les LTαβ sont les lymphocytes T majoritaires et expriment en plus les gènes CD4
ou CD8, permettant de reconnaître les molécules du CMH à la surface d’autres
cellules.
o Les LTγδ quittent très tôt le thymus et vont dans la muqueuse ou les tissus
lymphoïdes secondaires.
• CD3 : protéine à 4 chaînes « constantes » associée au
récepteur T et qui transmet le signal à l’intérieur de
la cellule (transduction) : quatre chaînes non
polymorphiques et un homodimère. Etant spécifique
des lymphocytes T, la CD3 permet donc leur mise en
évidence. C’est l’équivalent de CD79 (des LB),
permettant la transduction du signal.
Pour les lymphocytes T αβ, les plus nombreux, on
trouve en plus :
• CD4 : protéine de reconnaissance du CMH II

(Complexe Majeur de l’Histocompatibilité)

• CD8 : protéine de reconnaissance du CMH I

Moyen mnémotechnique : 4 x 2 = 8 x 1 (Important pour


le cours d’immuno, plus qu’en histo)
Ces acquisitions sont favorisées par des
hormones thymiques (thymopoiétine, thymuline,
facteurs favorisants), produites par les cellules
épithéliales. Après maturation, les thymocytes ont un
double phénotype : TCR+, CD3+, CD4+, CD8+.

d. Education des lymphocytes T (LTαβ)

Seule une minorité va réussir à passer cette étape et réussir à quitter le thymus afin
de rejoindre les tissus lymphoïdes secondaires. Ici aussi, on distingue sélections positive et
négative.

 Sélection positive

C'est l'élimination des clones T n'ayant pas un TCR capable de reconnaître les
molécules du CMH I ou CMH II. La sélection a lieu dans la partie profonde et moyenne du
cortex, sous le contrôle des cellules épithéliales, et s'effectue en deux étapes :
- La première passe par la mise en contact des thymocytes avec le CMH I via les
cellules dendritiques et/ou épithéliales (en cours de recherche). Si le contact s'effectue

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correctement, cela signifie que le thymocyte possède le CD8. Il arrête alors l’expression de
CD4 et conserve uniquement son phénotype CD8. C'est le cas de 5 % des thymocytes : ce
sont des lymphocytes T CD8. On parle d’un double positif.
- Si le contact est défectueux, le même test avec CMH II est réalisé. Si le contact
provoque une réaction, le thymocyte garde le phénotype CD4 (et oublie CD8). C'est le cas de
12 % des thymocytes : LT CD4 ou helper. Ces lymphocytes n’agissent pas directement pour
éliminer ce qui doit être détruit : ils activent d'autres cellules lymphoïdes qui vont détruire
l'agresseur.
Si aucun des tests n’est concluant (c'est-à-dire que la cellule n’est capable de
reconnaître ni CMH I ni CMH II), les thymocytes sont détruits par apoptose. Remarque : les
phénotypes TCR (récepteur T) et CD3 ne sont pas soumis à cette sélection.

 Sélection négative

Elimination des clones T4 et T8 dont le récepteur T (TCR) reconnaît des antigènes du


Soi. Elle se fait à la jonction cortico-médullaire du lobule et fait intervenir les cellules
dendritiques qui présentent les antigènes du soi aux thymocytes ; s'il y a réaction, les
thymocytes défectueux sont détruits par des macrophages. C'est pour cette phase que la
barrière hémato-thymique est primordiale car c'est à ce moment que les lymphocytes
apprennent à distinguer le Soi du non- Soi.

20/38
Après avoir réussi ces sélections, les lymphocytes T sont libérés dans les veinules
post-capillaires et vont coloniser les organes lymphoïdes secondaires.

Remarque: cette sélection a lieu à des instants variables selon les espèces : elle a lieu au
cours de la vie fœtale chez le lapin et après la naissance chez la souris.

3. Remarques

a. Involution thymique

Contrairement à la moelle, qui fonctionne tout au long de la vie, le thymus disparaît


presque totalement à la puberté : c'est l'involution thymique, qui se déroule au moment de
la puberté. Chaque lobule subit une perte de taille progressive de la corticale
(dépeuplement en thymocytes par migration dans les tissus lymphoïdes secondaires) au
profit de la médullaire où s'infiltrent des adipocytes. Le peu de thymocytes qui restent
semblent être encore fonctionnels, mais l’activité du reliquat de thymus est extrêmement
faible: fonctionnement et renouvellement extrêmement faible.
Ce phénomène est normal, physiologique mais peut être accéléré par le stress, les
corticoïdes (à ne pas utiliser sur les animaux jeunes ! sinon les LT entrent en apoptose), la
malnutrition ou encore certaines infections virales (certains herpes, ou des parvovirus qui
ont un tropisme pour les cellules lymphocytaires). Les recherches continuent sur des souris «
nude » et « SCID » au système immunitaire déficient (aux organes lymphoïdes plus ou moins
fonctionnels).

b. Pathologie du thymus

Cette partie n’a pas été abordée en cours cette année.

Nous verrons différentes réactions face aux agressions:


− Hypertrophie liée à une hyperplasie (augmentation de la cellularité). Cela correspond en
général à des phénomènes tumoraux d’origine thymocytaire / lymphocytaire (lymphome
thymique) ou épithéliale (thymome : grande cellule tumorale à noyau clair). Les thymomes,
bien que rares, s'expriment souvent sous forme de syndrome para-néoplasique (c’est-à-dire
agissant sur un autre organe).
Ex : myastenia gravis (production d'anticorps anti-Acétylcholine), polymyosite (inflammation
musculaire), dermatite exfoliative (thymome d’origine épithéliale : peau fine et luisante,
couche cornée épaisse).
− Hémorragies (très rare): elles sont dues à un choc ou une intoxication aux anticoagulants.
− Atrophie par hypoplasie : lobules petits dès la naissance, corticale très réduite, faible
activité des lymphoblastes. Les causes sont génétiques, la conséquence est
l'immunodéficience. Dès la naissance, le nombre de cellules est plus faible que celui qui aurait

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dû être obtenu. On parle de syndrome d’immunodéficience congénitale (Exemple : pur sang
arabe).
− Atrophie par déplétion : les cellules sont en quantité normale à la naissance mais sont
détruites par un virus, la malnutrition, des corticoïdes ou le stress. Si l'involution est aigüe
(cas viral surtout) le répertoire de lymphocytes T sera incomplet ; il en résultera un adulte
sensible aux maladies. Il existe également des involutions chroniques qui sont responsables
de cette atrophie.

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B. LES ORGANES LYMPHOIDES SECONDAIRES

I. LES GANGLIONS ou NŒUDS LYMPHATIQUES

Nomenclature officielle : On parle de nœuds lymphatiques (traduits de l’anglais), mais


il s’agit en fait de ganglions lymphatiques, et les deux termes sont équivalents. Le terme de «
ganglion » lymphatique est très utilisé en médecine humaine.

1. Embryogenèse
Les ganglions se mettent en place à partir de vaisseaux lymphatiques primaires. Des
tissus mésenchymateux se condensent autour de ces vaisseaux, et un sac lymphatique se
forme. Les vaisseaux se développent, se ramifient donnant un réseau de vaisseaux
lymphatiques. Des cellules lymphoïdes provenant des organes lymphoïdes primaires
s'infiltrent dans les vaisseaux et s'organisent en plages (B ou T, après la naissance),
notamment à la périphérie.
Remarque : à la naissance, il existe un maillage de cellules lymphatiques même dans
la lumière des vaisseaux, et les cellules mésenchymateuses ont une forme allongée. Le réseau
n’est pas encore organisé et on ne parle pas encore de ganglion lymphatique.
2. Topographie
Les ganglions lymphatiques ne sont présents que chez les Mammifères et
Ansériformes et leurs dispositions varient selon les espèces. Il peut y avoir un unique
ganglion, ou bien plusieurs petits ganglions isolés ou groupés. Ils se présentent sous forme
d'amas chez les Galliformes et Colombiformes. On distingue deux types de ganglions:
- les superficiels qui peuvent être palpés. Il faut donc connaître leur taille et consistance
normales. Ex : ganglion submandibulaire, inguinal, ... ( S’entrainer sur nos animaux !)
- les profonds qui drainent la cavité thoracique et abdominale (le foie, l'intestin). Ils sont
accessibles via les techniques d'imagerie médicale comme l’échographie (que lorsqu’ils
sont hypertrophiés, sauf pour les ganglions iliaques profonds) ou à l'abattoir lors de
l'examen des carcasses. Ex : ganglion iliaque médial
Ganglions superficiels Ganglions profonds

Explorable par palpation Imagerie médicale ou abattoirs

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3. Structure

a. Aspects macroscopiques

Les ganglions lymphatiques ont une forme arrondie - ovoïde, et un aspect lisse. La taille
(ou masse) des ganglions varie selon :
- l’espèce
- l’âge des animaux : plus de ganglions chez le jeune que chez l’adulte
- l’état réactionnel (= s’il y a infection ou pas)
Mais elle est toujours proportionnelle à la masse de tissus à drainer.

Cette masse peut être répartie en :


- beaucoup de petits ganglions : exemple chez le Cheval, 8000 ganglions mesurant moins
de 1cm
- quelques gros ganglions : exemple chez les Bovins, 300 ganglions d’environ 15 cm

La couleur varie selon l’espèce :


- blanc (Chat)
- gris (Chien)
- brun (Cheval)

Un ganglion lymphatique

Remarque: Lors d'un problème pathologique, on regardera préférentiellement le ganglion


correspondant à la région atteinte.

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b. Aspects microscopiques

La partie centrale (la médullaire) est plus claire que la partie périphérique (la
corticale) qui comporte plus de cellules lymphoïdes (gros noyau, faible cytoplasme donc très
coloré). On distingue tout autour du ganglion, du tissu adipeux plus ou moins abondant. Par
ailleurs, on peut le décomposer en quatre structures : la charpente de tissu conjonctif, la
trame de cellules réticulées, les amas de cellules lymphoïdes, les vaisseaux lymphatiques et
sanguins (cf. diapo suivante).

 La charpente de tissu conjonctif

On parle aussi de capsule conjonctive. Elle est constituée de tissu conjonctif dense
creusé de travées qui partent de la périphérie et confluent vers le centre de l'organe
(nommé hile). Ces travées sont les supports des vaisseaux sanguins et lymphatiques. Il y a
donc une compartimentation incomplète de l’organe.

 La trame de cellules réticulées

Les cellules réticulées forment un réseau, un maillage tridimensionnel enclavé entre


les travées, au bord de la capsule. Elles sont souvent difficiles à observer car les cellules
lymphoïdes sont posées dessus. On peut néanmoins observer parfois des grains marron en
coloration de Pearls, synonymes de présence de fer (petite capacité de phagocytose), ou les
observer dans les vaisseaux lymphatiques (cf. photo).

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Cellule réticulée

Aspect étoilé caractéristique


Formation d’un maillage qui
ralentit la lymphe lors de son
passage

Trame de cellules réticulées (lame d’histologie)

Ce réseau a plusieurs fonctions :


– ralentissement du flux de la lymphe
– fixation de macrophages
– phagocytose (très peu)
– production de fibres de réticuline consolidant la charpente

Trame de cellules réticulées (M.E.B.)

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 Les amas de cellules lymphoïdes (à savoir : important)

Elles sont surtout réparties dans la corticale, la médullaire servant plus aux voies de
circulation lymphatiques.

Zonation des centres lymphoïdes après immunomarquage

Dans la corticale.

Les lymphocytes sont répartis en plages, les uns à côté des autres (surtout les lymphocytes
T) ou en amas circulaires nommés follicules (surtout les lymphocytes B). On distingue deux
types de follicules ayant des aspects différents :
- Les follicules I (primaires), très homogènes et foncés. Ils contiennent les lymphocytes
B immatures c'est-à-dire ceux qui n'ont pas encore rencontré d’antigène.

Follicule primaire

Cellules de la trame réticulée

Lymphocytes B naïfs

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- Les follicules II (secondaires, issus de l’évolution des follicules primaires) plus gros et plus
hétérogènes en termes de couleur (la partie centrale est claire). On observe trois parties,
de l’extérieur vers l’intérieur, au sein de ces follicules :
 la zone marginale (ou couronne), pas toujours présente, qui est plus ou moins
large. Elle contient des moyennes cellules macronucléolées (M.C.M.N.) ou
cellule de la zone marginale, à gros noyau (et gros nucléole) et petit cytoplasme.
 le manteau périphérique de couleur foncée, comportant des petits lymphocytes
B actifs, des petits lymphocytes B mémoire (issu de la rencontre avec un
antigène) et des restes de follicules I.
 le centre germinatif divisé en deux zones (l'une sombre, l'autre claire).
 La zone sombre du centre est constituée de petits blastes à gros noyau
nommés centroblastes. Il comprend des lymphocytes B immatures qui ont
rencontré leur Ag et donc se transforment en blastes. Leur forte activité
mitotique est très visible via le Ki67. Les cellules issues des mitoses
migrent vers la zone claire.
 La zone claire, vers l'extérieur du ganglion est le lieu de l’éducation ; les
cellules non viables sont détruites par les macrophages à corps tingible.
C’est donc une zone de maturation où la nature de l’Ig peut être changé
(Ex : un IgA peut être modifié en IgM mais il reconnaît toujours le même
épitope). Leur maturation s'accompagne d'un changement de
morphologie, elles deviennent de petites cellules à encoches
cytoplasmiques nommées centrocytes. Il y a aussi d'autres cellules dans la
zone claire du centre. On trouve des immunoblastes qui sont de grandes
cellules à cytoplasme développé, nucléoles multiples. On ne connaît pas
leur rôle exact. Enfin, quelques cellules dendritiques à fonction
présentatrice d'antigènes peuvent être observées, visibles par leurs
noyaux en doublet.

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Les LB arrivent dans la zone interfolliculaire sous forme de lymphocytes B naïfs qui
deviennent rapidement des blastes extra-folliculaires ou immunoblastes suite à la rencontre
d’un antigène et interaction avec un LT CD4. Ces immunoblastes peuvent être acheminés
vers différentes destinations. En effet, certains passent directement dans les cordons
médullaires, formant des plasmocytes à IgM à vie courte. Les autres passent vers la zone
marginale et deviennent des cellules mémoires de zone marginale. La dernière partie passe
dans la zone sombre du centre germinatif où se produisent des divisions. Ils passent ensuite
dans la zone claire du centre germinatif, dans le quel se produit une maturation formant des
centrocytes. Au contact du CFD, ces centrocytes subissent une maturation par deux
processus :
 Une commutation de classe au cours de laquelle le fragment constant des
Ig produites est changé pour donner des IgG plus efficaces que les IgM (les
Ig changent de classe). Cette étape se fait à l'aide des LT4 helper et des
cellules folliculaires dendritiques. On observe aussi une modification de la
partie variable afin d'augmenter l'affinité de la cellule pour l'Ag concerné.
 Une maturation d’affinité qui augmente l’affinité et la spécificité des Ig
pour l’Ag qu’elles reconnaissent.
Ensuite, ces centrocytes peuvent passer dans les cordons médullaires via une zone
interfolliculaire, ils formeront des plasmocytes à IgG à vie longue. D’autre peuvent rester
dans la zone marginale et devenir des cellules mémoire de la zone marginale. Ces cellules
mémoires peuvent néanmoins repasser dans les cordons médullaires à tout moment
formant là aussi des plasmocytes à IgG.
Une population B dans la zone marginale, très particulière, se différencie. Elles sont
capables de reconnaître un Ag et de monter une réponse immunitaire sans interaction avec
les LT CD4.
Elles s’activent toutes seules grâce à un récepteur particulier qui reconnaît un Ag que
l’on retrouve souvent dans la paroi bactérienne. Ces cellules se divisent et donnent des
plasmocytes à IgM et des cellules mémoires. Les Ig ne sont pas très spécifiques mais ces
cellules agissent très rapidement.

29/38
Dans la zone paracorticale.

La zone paracorticale ou paracortex regroupe les zones T de la corticale (plages).


Cette zone contrôle le mouvement des lymphocytes. Ceci est possible grâce aux veinules
postcapillaires dont l'endothélium est turgescent. Au niveau de cette zone, les échanges
peuvent s’effectuer (dans le sens : du sang vers le ganglion). Les LT entrent et se divisent
pour donner des cellules effectrices et des cellules mémoire.
Le trafic des lymphocytes ralenti, les immunoblastes T peuvent présenter les
antigènes sur le même principe que les immunoblastes B mais via des mécanismes encore
mal connus.
Les cellules dendritiques interdigitantes (cytoplasme étendu et mal délimité, noyau
divisé) sont les cellules présentatrices d'antigènes des zones T par le CMH 1 ou 2 (même
fonction que les cellules à 2 noyaux dans la zone T).

Dans la partie centrale ou médullaire

Outre les voies de circulation que l'on verra après, on observe des éléments colorés
formant les cordons médullaires. Ces cordons riches en cellules sont le prolongement des
zones paracorticales. Les cellules des zones corticales descendent dans ces cordons
médullaires lorsqu'elles sont matures c’est-à-dire de vrais lymphocytes T ayant rencontrés
leur antigène. Ils contiennent des plasmocytes (noyau excentré, acroplasme : zone pâle au
contact du noyau correspondant à l’appareil de Golgi) ainsi que des pré-plasmocytes qui sont
sortis des follicules et ont gagné les cordons où ils subissent leur maturation (ils deviennent
ainsi des plasmocytes). Chez le chien et le chat, ces plasmocytes restent en place au niveau
des cordons et secrètent des Ig. Chez l’homme, les plasmocytes migrent dans la moelle
osseuse avant de produire les Ig.
On retrouve également dans cette médullaire des macrophages.

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 Voies de circulation

Vaisseaux lymphatiques

Ceci est valable chez tous les mammifères domestiques sauf le porc.
Les vaisseaux lymphatiques afférents apportent la lymphe qui se forme dans les
territoires périphérique traverse la capsule et se déverse dans les sinus lymphatiques sous-
capsulaires. Ceux-ci ont un diamètre large mais une paroi fine, ils se situent juste au dessous
de la capsule. Les sinus post-capsulaires suivent les travées conjonctives en profondeur
(sinus trabéculaires) puis ils deviennent des sinus médullaires en passant dans la médullaire
et convergent puis fusionnent vers le hile d’où il ressort un ou deux vaisseaux lymphatiques
efférents qui quittent le ganglion.
Entre temps, il y a filtration, épuration de la lymphe. Ceci est possible grâce au
maillage des cellules réticulées présent dans la lumière des vaisseaux et aux macrophages
qui s’y fixent (au contraire de la rate !). Leurs rôles est de ralentir la vitesse de la lymphe, de
permettre la présentation des antigènes (à laquelle s’ensuit une production d’anticorps), de
coincer les impuretés et de servir de support aux macrophages qui les phagocytent. Le tissu
lymphoïde est donc intercalé sur les vaisseaux de la lymphe (au contraire de la rate !).

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Vaisseaux sanguins

Une artère ganglionnaire entre dans le hile, se divise en artérioles qui remontent
dans les travées conjonctives émanant de la capsule, puis forment des capillaires dans la
région médullaire puis corticale. Le réseau capillaire passe dans les cordons médullaires, puis
dans la corticale profonde et enfin dans les follicules de la corticale externe. Ces réseaux
capillaires folliculaires sont drainés par des veinules : les veinules post-capillaires qui
gagnent ensuite à nouveau la corticale externe (zones T et B paracorticales) par les travées
conjonctives puis confluent pour donner les veines plus grosses qui cheminent au contact
des artères et gagnent enfin le hile (veine ganglionnaire). Les veinules postcapillaires sont
des zones de migration des lymphocytes du torrent circulatoire vers la zone médullaire. Ce
passage se fait en sens unique (sauf chez le porc).

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4. Fonctions des ganglions

Les ganglions sont le lieu de filtration et d’épuration de la lymphe. En effet les


ganglions sont les filtres de la lymphe via le maillage des cellules réticulées (qui ralentissent
la lymphe et offrent une zone de fixation aux macrophages) et les macrophages résident sur
ce maillage. Ainsi lors d'une hémorragie, le ganglion sert de drain car les macrophages
phagocytent les hématies passées dans la lymphe.
Mais comme c'est un site de drainage c'est aussi un site privilégié d'implantation
métastasique. C'est donc le premier organe touché par une tumeur après l'organe primaire.
La conséquence de cette réaction immunitaire, en particulier de la forte activité mitotique
favorisant la production de lymphocytes, est la fréquence des lymphomes (si la
multiplication cellulaire n’est pas contrôlée). Les ganglions lymphatiques sont ainsi souvent
siège de tumeurs, surtout chez les chiens.
C'est aussi un site de réaction immunitaire :
− non spécifique lors de la prolifération de macrophages et donc de l'inflammation du
ganglion.
− spécifique quand les cellules présentatrices d’antigènes les ramènent par la lymphe
jusqu'au ganglion. On observe alors une hyperplasie T et/ou B. Les zones concernées se
développent massivement du fait de la production de cellules spécialisées.

Ce rôle immunitaire est facilité par la patrouille permanente des lymphocytes dans
l’organisme nommée recirculation lymphocytaire. En effet, un lymphocyte T mature passe
d'un ganglion 1 au sang puis arrive dans la rate, il y reste un peu puis repart par la lymphe
jusque dans un ganglion 2, il repasse dans le sang qui le conduit dans un tissu lymphoïde
associé au muqueuse (comme les plaques de Payer) où il retourne dans la lymphe, etc…

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II. LA RATE

1. Embryogenèse

La mise en place de la rate débute par la condensation de tissu mésenchymateux


posé sur le bord postérieur gauche de l’estomac. Une partie de ce tissu donne des cellules
réticulées (trame réticulée), l'autre des cellules myéloïdes (tissu myéloïde). L'amas formé par
ces cellules est ensuite envahi par des vaisseaux sanguins qui forment des cavités : les sinus
veineux. Le réseau artériel se développe ensuite. Une fois ce réseau développé, les zones
périartérielles sont colonisées par des cellules lymphoïdes. Ces amas lymphoïdes forment la
pulpe blanche.
Cette organisation rappelle celle des ganglions ; en effet leurs rôles sont similaires.
Toutefois, les ganglions filtrent la lymphe et la rate le sang. La rate est bâtie autour des
vaisseaux sanguins.

2. Anatomie

La rate est un organe impair situé entre le diaphragme et l’estomac, appendu à la


grande courbure de ce dernier. Elle est en contact avec l’estomac par sa face viscérale et
avec le diaphragme par sa face pariétale. Sa forme est allongée chez le bœuf, le chien, le
chat, le porc et quadrangulaire chez les petits ruminants. De plus, sa taille et sa couleur
varient selon les espèces allant du rouge sombre au gris.
Elle est ferme mais élastique, ceci étant expliqué par sa structure microscopique
(organe riche en fibres élastiques et cellules musculaires). Sa taille dépend fortement de
l'espèce.
Ex : cheval : 1 à 2 kg, 50 cm sur 30 cm / Chien : 60 g, 8 à 30 cm sur 3 à 8 cm.

3. Structure microscopique

Les lames de rate sont souvent difficiles à observer car la quantité importante
d'hématies masque les autres cellules. On distingue cependant quatre structures :

 La charpente de tissu conjonctif (capsule et travées)


 La trame de cellules réticulées
 Le système circulatoire avec des vaisseaux sanguins très développés et des vaisseaux
lymphatiques efférents mais sans vaisseaux lymphatiques afférents.
 Les amas de cellules lymphoïdes disposés d’une façon particulière.

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a. La charpente de tissu conjonctif

Le tissu conjonctif forme, au contraire du ganglion, une capsule très épaisse qui
entoure tout l’organe (varie selon les espèces), elle même entourée par le feuillet viscéral du
péritoine sur la face externe (côté estomac), couche de cellules pavimentaires simple qui
sécrètent du liquide permettant aux organes de glisser les uns sur les autres.
Cette capsule est riche en fibres musculaires et en fibres élastiques. Cela autorise la
splénocontraction et permet donc ainsi l’expulsion du sang hors de la rate (stockage et
déstockage du sang dans la rate). Sur la face viscérale ou externe (coté estomac), on observe
une inflexion nommée hile, point de départ et d'arrivée des vaisseaux sanguins.
Le tissu conjonctif crée aussi une charpente de travées conjonctives très épaisses et
très nombreuses issues de la face interne de la capsule et convergeant vers le hile. Là encore,
il est riche en fibres musculaires et élastiques.

Capsule
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b. La trame de cellules réticulées

Entre les travées conjonctives, on retrouve un maillage de cellules réticulées qui


produisent des fibres de réticuline (difficile à voir car de nombreuses cellules sont fixées
dessus) visibles sur les animaux exsanguinés.
Les zones de tissus lymphoïdes et les lumières des vaisseaux et sinus sanguins sont
dépourvues de cellules réticulées, de réseau. Les cellules réticulées possèdent une légère
activité contractile car elles possèdent des filaments d’actine.

Coupe de rate après immunomarquage de l'actine


les cellules non marquées correspondent principalement aux cellules
lymphoïdes et aux macrophages

c. Les vaisseaux sanguins

Le sang entre dans la rate par l'artère splénique, issue de l’aorte, au niveau du hile et
suit la trame de cellules réticulées. Cette artère se divise en artères trabéculaires qui
remontent le long des travées, puis en artères centrales qui quittent les travées autour
desquelles on retrouve les cellules lymphoïdes et passe dans le maillage de cellules
réticulées. Ces artères diminuent encore de diamètre et deviennent des artères pénicillées,
entourées par moins de cellules lymphoïdes, puis des artérioles terminales. Les artères
pénicillées sont entourées par un ellipsoïde c'est-à-dire un groupe de cellules histiocytaires
présentatrices d'antigène et/ou de cellules mastocytaires. La fonction de cet ellipsoïde est
encore mal connue.

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Des artérioles terminales, le sang chemine selon deux voies :
- Cas de la circulation fermée : l’artériole déverse le sang dans les sinus veineux puis
les veines trabéculaires et enfin la veine splénique qui ressort de la rate par le hile. Cette
circulation concerne 98% du sang qui entre dans la rate.
- Cas de la circulation ouverte : l’artériole déverse le sang dans le maillage de cellules
réticulées (« sang libre »). Là encore, les macrophages filtrent le sang en association avec les
cellules lymphoïdes exerçant un contrôle immunitaire (Ex : élimination des globules rouges
défectueux). Le sang peut ensuite retourner dans les sinus veineux du système fermé grâce à
leur paroi perméable. Cette circulation concerne les 5% de sang entré restant dans la rate.
En une journée, la totalité du sang passe plusieurs fois dans la circulation ouverte.
Toutes les structures veineuses sont dépourvues de maillage et donc de filtration.
L'ensemble des cellules réticulées et des macrophages forme avec le sang, les
cordons de Billroth. L'ensemble système vasculaire fermé (capillaires sanguins) et cordons
de Billroth est nommé pulpe rouge. A ceci s'oppose la pulpe blanche formée par les cellules
lymphoïdes.

A 1 4 5
2

V 8 7

A : Artère splénique V : Veine splénique


1 : A. trabéculaire 2 : A. centrale 4 : A. Centrale
5 : Artérioles terminales 7 : Sinus veineux 8 : Veine trabéculaire

d. Les amas de cellules lymphoïdes : la pulpe blanche

Nous avons vu que ces cellules se trouvent autour des artères et artérioles centrales.
Elles entourent ces vaisseaux jusqu'au niveau des artères pénicillées où elles disparaissent.
Les cellules lymphoïdes forment :
- soit un manchon au contact de l’artériole : zone T (gaines péri-artériolaires
composées de lymphocytes T)
- soit des amas excentrés par rapport à l’artériole : corpuscules dits de Malpighi où le
maillage de cellules réticulées est absent et dans lequel se trouve une accumulation de
lymphocytes B. Ces amas sont équivalents aux zones B avec follicules I et II du ganglion : il
existe un centre germinatif, un manteau et une zone marginale.

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Attention ! Il ne faut pas confondre corpuscules de Malpighi et glomérules de Malpighi (qui
se trouvent uniquement dans les reins).

On trouve également des cellules dendritiques présentatrices d’anticorps.

4. Fonctions de la rate

a. Filtration du sang

La rate filtre le sang grâce au maillage de cellules réticulées et de fibres de réticuline


qui ralentit le flux sanguin pendant que les macrophages (pulpe rouge) fixés sur la réticuline
phagocytent les impuretés et les hématies trop vieilles. Cette filtration s'effectue donc lors
de la circulation ouverte du sang.

b. Stockage et déstockage du sang

Cette fonction est plus ou moins importante selon les espèces. Le stockage se fait
dans les sinus veineux et cordons de Billroth (circulation ouverte). Le déstockage est possible
grâce aux structures musculaires (muscles lisses) des travées et de la capsule, et aux cellules
réticulées qui possèdent une activité contractile. On parle de splénocontraction.
Attention ! Lors d'une anesthésie, les produits utilisés provoquent une accumulation
de sang dans la rate. Ainsi, des problèmes évidents se posent lors de splenectomie : il faut le
prévoir car la quantité présente n’est pas anodine. Sur un animal contenant 4-5 litres de sang,
on peut y trouver 1 litre.

c. Réponse immunitaire spécifique des antigènes sanguins

Tout antigène circulant dans le sang sera détecté par les cellules de la pulpe blanche
où il y aura alors stimulation des zones B et T, ce qui déclenchera une réponse immunitaire
spécifique.
La rate est le reflet de ce qui se passe dans l’ensemble du corps car elle appartient au
torrent circulatoire alors que les ganglions lymphatiques représentent une région donnée.

d. Hématopoïèse extra-médullaire

La rate joue le même rôle hématopoïétique que la moelle osseuse chez le fœtus en
conditions physiologiques mais s’arrête assez vite.
Elle peut cependant retrouver cette activité chez l'adulte en cas d'anémies graves,
issues d'un mauvais fonctionnement de la moelle (uniquement dans des cas pathologiques).

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


Les organes lymphoïdes primaires
Moelle Osseuse
I- Origine embryologique : mésenchyme
II-Topographie : à l’intérieur des os

Entre les lamelles osseuses de


l’os spongieux

Cavité médullaire des os longs


III- Structure
A- aspect macroscopique : varie avec l’état d’activité
Moelle osseuse active : moelle rouge (hémoglobine)
Moelle osseuse inactive : moelle osseuse jaune (adipocytes)

Chez le jeune (puberté) Chez l’adulte


b- aspects microscopiques : 2 compartiments
- compartiment vasculaire :
Sinus veineux :

Cellules endothéliales
+
Membrane basale
+
Cellules réticulaires adventitielles

paroi fine (50-75 mm) : zone d’échange

Pas de vaisseaux lymphatiques


SV

SV
- compartiment hématopoiétique :
- Maillage de cellules réticulées

- Cellules hématopoiétiques
disposées sur ce maillage

Lignée mégacaryocytaire :

Cellules isolées contre la paroi des sinus

Lignée rouge :

En îlots près des sinus

Lignée granulocytaire :

En nid loin des sinus

Lignée lymphocytaire :

Disséminée

Lignée macrophagique :

Atour des îlots

Adipocytes : contre la paroi des sinus


IV-Fonctions
a- erythropoièse, granulocytopoièse, monocytopoièse,
mégacaryocytopoièse

b- lymphopoièse des précurseurs T

c- lymphopoièse et maturation des lymphocytes B


Étape 1 : multiplication
Où ? : au contact de l’endoste
Quand ?
Cela varie avec les espèces et les os
Exemple Chez l’homme : clavicules de l’embryon à 10 semaines
fémur de l’embryon à 14 semaines

Pleine activité vers le milieu de la gestation


(régression de l’hématopoièse hépatique)

Facteurs favorisants et de régulation : cytokines


Étape 2 : maturation

acquisition du récepteur d’antigènes : l’immunoglobuline


(récepteur B- BCR )

Où ? :

différenciation centripète : endoste vers veine centrolobulaire


Quand ?

Milieu de la gestation jusqu’à la mort de l’animal


Augmentation avec l’âge

Comment ?

rappel : structure de l’immunoglobuline


= CD 79 a et b
Étape 3 : éducation

- sélection positive : élimination des clones ayant un défaut de réarrangement


des gènes codant pour les Ig : BCR non fonctionnel
-sélection négative : élimination des autoréactifs

BCR reconnait des ag du soi


Étape 4 :exportation dans les OL II
Le Thymus
I- Origine embryologique :

Épithélium du pharynx primitif


(endoblaste)

3ème et 4ème poches branchiales droites


et gauches

Perte de connexion avec le pharynx et


fusion sur le plan médian
(non fusion chez le cobaye et la poule)

Migration de cellules mésenchymateuses


entourant l’organe (capsule) et le
cloisonnant en profondeur (lobules)

Colonisation par des cellules lymphoides


II Topographie :

Médiastin crânial, partie ventrale entre la 1er et la 6ème côte

Une partie sort de la cavité thoracique (taille variable selon les espèces)
III- Structure
A- aspect macroscopique

Organe bilobé (lobation difficile à voire), de couleur gris-rose, avec une lobulation visible
B- aspects microscopiques

- Charpente conjonctive

Capsule : tissu conjonctif dense

Travées : tissus conjonctif lâche


organe lobulé
B- aspects microscopiques

- Parenchyme

Zone corticale :

périphérique,
sombre,
la moins développée

Zone médullaire :

centrale,
pâle,
la plus développée
Zone corticale

- Cellules épithéliales :

grandes cellules (25 mm)


noyau clair, ovalaire volumineux
cytoplasme peu visible

cellules nourricières
- Cellules nourricières :

dans la corticale superficielle,


aplaties,
couche fine le long d’une
membrane basale

AE1/AE3
- Cellules épithéliales de la trame

corticale moyenne et profonde,

morphologie étoilée,

réseau tri-dimentionnel

cellules épithéliales en réseau

AE1/AE3
Cellules épithéliales
- Cellules lymphoides :

Grand lymphocytes = lymphoblastes

corticale superficielle,
noyaux de grande taille,
Noyaux pâles

grands lymphocytes = lymphoblastes


Petits lymphocytes = thymocytes

Corticale moyenne et profonde


noyaux de petite taille,
Noyaux sombres

petits lymphocytes = thymocytes


- Macrophages :

corticale profonde et
jonction cortico-médullaire,

autour des vaisseaux,

noyaux de grande taille,


pâles, plus irréguliers

cytoplasme vacuolisé,
Images de phagocytose
macrophages

DC Lamp
- Cellules dendritiques :

corticale moyenne, profonde et


jonction cortico-médullaire,

noyaux de grande taille,


pâles, irréguliers

Cytoplasme peu visible


réseau de cellules dendritiques

BLA 36
réseau de cellules dendritiques

BLA 36
Zone médullaire

- Cellules épithéliales

très nombreuses,

grande taille,

prolongements plus courts


et plus larges

Formation de corpuscules
de HASSAL

AE1-AE3
AE1-AE3
médullaire

corpuscule de Hassal
corpuscule de Hassal
Thymocytes : peu nombreux

Macrophages : rares

Cellules dendritiques : rares


veinules post-capillaires
corticale

médullaire
La vascularisation sanguine : rôle des veinules post-capillaires

veinules post-capillaires
La vascularisation sanguine : la barrière hémato-thymique dans la corticale
IV-Fonction
multiplication et maturation des lymphocytes T
A- colonisation du thymus par les précurseurs lymphoides : les lymphoblastes

Quand ? Chien : à partir du 40 ème jour

Comment ?

Origine : sac vitellin, foie, moelle osseuse puis que moelle osseuse

Facteurs favorisants : cellules endothéliales thymiques : adressines


cellules épithéliales thymiques : thymotaxine
Par où ? Veinules post-capillaires

Conséquence : peuplement de la région corticale superficielle


B-prolifération de ces précurseurs

Facteurs favorisants produits par les cellules épithéliales :


Il 7, Thymosine, Facteur humoral thymique (THF)

Où ? Au contact des cellules épithéliales nourricières


C- maturation des lymphocytes T (thymocytes)

- Acquisition du récepteur T
2 chaines différentes associées
dont les parties variables sont
codées par des gènes en mosaïque
qui subissent un réarrangement

a + b OU g+ d

- Acquisition des molécules de


transduction : - CD 3
4 chaînes non polymorphiques
(2 e + 1 g+ 1d)

- 1 homodimère de chaine z
- pour les lymphocytes T ab, acquisition des molécules de reconnaissance
du CMH : CD4 ou CD8

CD 4 reconnaissance du CMH II

CD 8 reconnaissance du CMH I

Phénotype : CD3 +, CD4 +, CD8 +, TCR +

Facteurs favorisants : hormones thymiques :


thymopoiétine,
thymuline
D- éducation des lymphocytes T

Sélection positive : élimination des clones n’ayant pas un TCR capable de


reconnaitre les molécules du CMH I ou II
Où : cortex moyen et profond

rôle des cellules épithéliales


Comment : sélection par le CMH I

Si efficace, perte de l’expression du CD4

Lymphocyte T 8

Puis si inefficace, sélection par le CMH II

Si efficace, perte de l’expression du CD 8

Lymphocyte T 4

Si es 2 réarrangements sont inefficaces : mort par apoptose


Sélection négative : élimination des clones dont le TCR pourrait
reconnaitre des antigènes du soi

Où : jonction cortico-médullaire

Rôle des cellules dendritiques et des macrophages


E- sortie vers les organes lymphoides secondaires

Où :médullaire, veinules post-capillaires

Quand : variable selon les espèces


Souris : après la naissance
Lapin : au cours de la vie foetale
Remarque : l’involution thymique

Physiologique : commence à la puberté

Réduction de la taille des corticales


par dépeuplement en thymocytes
Augmentation de la taille de la
médullaire
Infiltration des travées par du tissu
adipeux

Pathologique :

-Stress
- Corticoides
- Maladies infectieuses (virales)
- Malnutrition
agression agression
Thymus

multiplication et maturation des


lymphocytes T
agression agression
Thymus

multiplication et maturation des


lymphocytes T

hypertrophie
agression agression
Thymus

multiplication et maturation des


lymphocytes T

hypertrophie

tumeurs
primitives
agression agression
Thymus

multiplication et maturation des


lymphocytes T

hypertrophie

tumeurs
primitives

lymphomes
thymiques
agression agression
Thymus

multiplication et maturation des


lymphocytes T

hypertrophie

tumeurs
primitives

lymphomes thymomes
thymiques
agression agression
Thymus

multiplication et maturation des


lymphocytes T

hypertrophie

tumeurs
primitives

lymphomes thymomes
thymiques

syndromes
paranéoplasiques :
myastenia gravis, polymyosite,
dermatite exfoliative
agression agression
Thymus

multiplication et maturation des


lymphocytes T

hypertrophie hémorragies

tumeurs
primitives

lymphomes thymomes
thymiques

syndromes
paranéoplasiques :
myastenia gravis, polymyosite,
dermatite exfoliative
agression agression
Thymus

multiplication et maturation des


lymphocytes T

hypertrophie hémorragies

intoxications aux
tumeurs anticoagulants,
primitives traumatismes

lymphomes thymomes
thymiques

syndromes
paranéoplasiques :
myastenia gravis, polymyosite,
dermatite exfoliative
agression agression
Thymus

multiplication et maturation des


lymphocytes T

hypertrophie hémorragies
atrophie
intoxications aux
tumeurs anticoagulants,
primitives traumatismes

lymphomes thymomes
thymiques

syndromes
paranéoplasiques :
myastenia gravis, polymyosite,
dermatite exfoliative
agression agression
Thymus

multiplication et maturation des


lymphocytes T

hypertrophie hémorragies
atrophie
intoxications aux
tumeurs anticoagulants,
primitives hypoplasie
traumatismes

lymphomes thymomes
thymiques

syndromes
paranéoplasiques :
myastenia gravis, polymyosite,
dermatite exfoliative
agression agression
Thymus

multiplication et maturation des


lymphocytes T

hypertrophie hémorragies
atrophie
intoxications aux
tumeurs anticoagulants,
primitives hypoplasie
traumatismes
syndromes
lymphomes thymomes d ’immunodéfience
thymiques congénitaux

syndromes
paranéoplasiques :
myastenia gravis, polymyosite,
dermatite exfoliative
agression agression
Thymus

multiplication et maturation des


lymphocytes T

hypertrophie hémorragies
atrophie
intoxications aux
tumeurs anticoagulants,
primitives hypoplasie déplétion traumatismes
syndromes
lymphomes thymomes d ’immunodéfience
thymiques congénitaux

syndromes
paranéoplasiques :
myastenia gravis, polymyosite,
dermatite exfoliative
agression agression
Thymus

multiplication et maturation des


lymphocytes T

hypertrophie hémorragies
atrophie
intoxications aux
tumeurs anticoagulants,
primitives hypoplasie déplétion traumatismes
syndromes involution aiguë
lymphomes thymomes d ’immunodéfience
congénitaux (virus, malnutrition,
thymiques
Médicaments stress)

syndromes involution chronique


paranéoplasiques : (physiologique)

myastenia gravis, polymyosite,


dermatite exfoliative
Les organes lymphoïdes secondaires
Les Ganglions Lymphatiques
1- embryogenèse

- Condensation de tissu mésenchymateux


autour de vaisseaux lymphatiques primaires

- Développement des vaisseaux lymphatiques

- Infiltration par des cellules lymphoïdes


provenant des organes lymphoïdes I

- Organisation de ces cellules lymphoïdes en


plages B ou T (après la naissance)
2- rappels anatomiques
- présents chez les mammifères (isolés ou par groupes), et chez les Ansériformes
amas lymphoïdes chez les Galliformes et les Colombiformes

Poule, amas lymphoïdes


- ganglions superficiels ganglions profonds

Explorable par palpation Explorable par imagerie médicale ou à l’abattoir


3- structure : aspects macroscopiques

Taille : la masse de tissu lymphoïde est proportionnelle à la masse de tissu à drainer

petits ganglions mais nombreux ex : cheval 8.000 ganglions mais < 1cm

gros ganglions mais peu nombreux ex : bovins 300 ganglions jusqu’à 15 cm

N.B. : la taille varie avec l’âge (en proportion jeune > adulte) et l’état réactionnel

Forme : arrondie à ovoïde

Couleur : blanc (chat), gris (chien), brun (cheval)


3- structure : aspects microscopiques
a- Charpente de tissu conjonctif b- Trame de cellules réticulées
(capsule et travées)

d- Vaisseaux lymphatiques et sanguins c- Amas de cellules lymphoïdes


a- Charpente de tissu conjonctif (capsule et travées) : tissu conjonctif dense
b- Trame de cellules réticulées
b- Trame de cellules réticulées
c- Amas de cellules lymphoïdes
corticale
corticale

médullaire

médullaire
Amas de cellules lymphoïdes dans la partie corticale : plages ou follicules

plages

follicules
H.E.

Plages = Zones T
Follicules = Zones B

CD 79a CD 3
Les follicules de la zone corticale :

Follicules II

Follicules I
Follicules I

Cellules de la trame réticulée

Lymphocytes B naïfs
Follicules II
Follicules II

Zone marginale

Manteau

Centre germinatif :
zone claire

Centre germinatif :
Zone sombre
Centre germinatif : Zone sombre

Petits blastes lymphoïdes


Centre germinatif : Zone claire
centrocytes

immunoblastes
Macrophages à corps tingibles

Cellules folliculaires dendritiques


Petits lymphocytes T (CD4) dans les centres germinatifs

CD 3 CD 3
Manteau

petits lymphocytes B naïfs + petits lymphocytes B mémoires


Zone marginale

Cellules de la zone marginale = Moyennes Cellules Macro-Nucléoléées (MCMN)


Ig M

B naïf +
Centre germinatif
sang
CFD
recirculation
B mémoires
à Ig G
Commutation de classe
Maturation d’affinité
T CD4 TFH Centrocyte

Zone
marginale
Blaste extra-folliculaire
(Immunoblaste)

Ig G
Blaste folliculaire Centroblaste

Zone B mémoires à Ig M
interfolliculaire

Ig M Ig M Ig G Ig G
Cordons médullaires
Plasmocytes à Ig M Plasmocytes à Ig G
Ig M
Vie courte Vie longue
Ig M Blaste extra-folliculaire Plasmocytes
Ig M à Ig M

B naïf + Cellule de la zone

sang
+ Centre germinatif marginale mémoire

CFD
Cellule de la zone recirculation
marginale B mémoires
à Ig G
Commutation de classe
Maturation d’affinité
T CD4 TFH Centrocyte

Zone
marginale
Blaste extra-folliculaire
(Immunoblaste)

Ig G
Blaste folliculaire Centroblaste

Zone B mémoires à Ig M
interfolliculaire

Ig M Ig M Ig G Ig G
Cordons médullaires
Plasmocytes à Ig M Plasmocytes à Ig G
Ig M
Vie courte Vie longue
Les plages de la zone corticale : zone paracorticale

zone paracorticale

zone paracorticale

Veinule post-capillaire
Petits lymphocytes T Immunoblastes T

H.E. H.E.

Cellules dendritiques interdigitantes

Cellules dendritiques interdigitantes


H.E. BLA 36
Amas de cellules lymphoïdes dans la partie médullaire : les cordons médullaires

Cordons médullaires

plasmocytes et pré-plasmocytes,
lymphocytes T,
macrophages
d- Vaisseaux lymphatiques
Vaisseaux lymphatiques afférents

Vaisseaux lymphatiques afférents


sinus lymphatique sous-capsulaire
sinus lymphatique trabéculaire

sinus lymphatique médullaire


hile

sinus lymphatique médullaire


Capillaire
d- Vaisseaux sanguins

Artère ganglionnaire Artérioles Capillaires


hile travées conjonctives follicules

Veine ganglionnaire Veinules Veinules post-capillaires


hile travées conjonctives Zones T paracorticales (cordons médullaires)

Veinule post-capillaire

Artériole Veinules

travée conjonctive
Veinules post-capillaires
Veinule post-capillaire

lymphocyte

Veinule post-capillaire

Cellule endothéliale

Veinule post-capillaire
4- fonction : filtration et épuration de la lymphe

Sinus lymphatiques,
Maillage de cellules réticulées
(ralentissement + fixation de macrophage)

Macrophages résidants fixés sur la trame


Conséquence : site privilégié d’implantation métastatique
Conséquence : site privilégié de mise en place d’une réaction immunitaire

Non spécifique (inflammation)


Conséquence : site privilégié de mise en place d’une réaction immunitaire
spécifique

Hyperplasie B Hyperplasie T
Ganglion 1 Rate
Mise en place d’une réponse
immunitaire : facilitée par la
recirculation lymphocytaire
VPC

voie
lymphatique

VPC
voie
lymphatique

torrent
circulatoire
voie
lymphatique

VPC

VPC voie
lymphatique

Plaques de Peyer Ganglion 2


Conséquence : site privilégié de développement des lymphomes

Lymphome B reliquats T

CD 79 a
Lymphome T

cellules T tumorales
reliquats B
La Rate
1- embryogenèse

- Condensation de tissu mésenchymateux au


bord postérieur gauche de l ’estomac

- Développement du tissu mésenchymateux


trame réticulée
tissu myéloïde

- Développement du réseau sanguin veineux


et artériel
(formation de cavités : sinus veineux)

- Colonisation des zones péri-artérielles par


des cellules lymphoïdes
2- rappels anatomiques
organe impair, appendu à la grande courbure de l ’estomac, face pariétale plaquée
contre le diaphragme et face viscérale en contact avec l ’estomac
3- structure : aspects macroscopiques

Taille : très grande variations selon les espèces


ex : cheval 1,2 kg 50 cm de long 30 cm de large
chien 60 g 8 à 30 cm de long 3 à 8 cm de large

Forme : allongée (boeuf, chien, chat, porc)


ou quadrangulaire (petits ruminants)

Couleur : rouge sombre à gris


Consistance : ferme mais élastique

chat
chien
3- structure : aspects microscopiques

b- Trame de cellules réticulées c- Vaisseaux sanguins

a- Charpente de tissu conjonctif d- Amas de cellules lymphoïdes


(capsule et travées)
a- Charpente de tissu conjonctif : capsule entourant complètement l ’organe
épaisseur variable (cheval>ruminants>cochon>chien et chat)

capsule

tissu conjonctif dense riche en fibres élastiques et en cellules musculaires

actine lisse
recouverte sur la face externe par le feuillet invagination sur la face viscérale :
viscéral du péritoine le hile
a- Charpente de tissu conjonctif : les travées conjonctives
issues de la face interne de la capsule et convergeant vers le hile

H.E.
travées : tissu conjonctif dense
riche en fibres élastiques et en
cellules musculaires

H.E.

actine lisse
b- Trame de cellules réticulées
c- Vaisseaux sanguins
artères trabéculaires
artères trabéculaires
artère centrale
artère pénicillée
éllipsoïde
éllipsoïdes
artériole terminale
circuit fermé : sinus veineux
sinus veineux
sinus veineux / veine trabéculaire
veine trabéculaire
circuit ouvert : trame réticulée
la pulpe rouge

cordons de Billroth
d- Amas de cellules lymphoïdes : la pulpe blanche
gaine périartériolaire
corpuscule de Malpighi
corpuscule de Malpighi

manteau
centre germinatif

zone marginale
4- fonctions :
filtration du sang
maillage de fibres de réticuline ralentir le flux
macrophages de la pulpe rouge phagocytose

stockage et déstockage du sang


sinus veineux et cordons de Billroth stockage
muscles lisses des travées, cellules réticulées splénocontraction

mise en place d ’une réponse immunitaire


spécifique à partir des antigènes circulants dans le sang
pulpe blanche

hématopoïèse extra-médullaire
foetus (physiologique) adulte (pathologique)
CD 3

CD 79 a
CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


IMMUNOGENETIQUE

Introduction

I- Le lymphocyte B
A) Production
B) Maturation
1) Présentation du BCR
2) Formation de la chaîne lourde
3) Formation de la chaîne légère

II- Le lymphocyte T
A) Production
B) Maturation

III- Les mécanismes génétiques


A) Diversité des paratopes
B) Commutation isotypique
C) Sécrétion des anticorps

Conclusion

Objectif du cours :
 Être capable d’expliquer les mécanismes de formation et de variabilité des
Immunoglobulines et du TCR

Objectifs d’apprentissage :
 Connaître et expliquer les des lymphocytes B.
 Décrire schématiquement les étapes de la biosynthèse d’une molécule
d’immunoglobuline.
 Connaître les différents mécanismes à l’origine de la diversité des paratopes des
immunoglobulines : diversité combinatoire, diversité jonctionnelle, hypermutations
somatiques.
 Connaître le mécanisme de la commutation isotypique.
 Connaître et expliquer les différents stades de maturation des lymphocytes T.
 Connaître les différences des étapes de synthèse du BCR et du TCR.

1/24
Introduction

Le but de ce cours est de comprendre comment le système immunitaire peut répondre


aux antigènes inconnus.

PHYLOGENETIQUE

Les Gnathostomes sont des animaux qui possèdent un système immunitaire, qui les
rend capables de répondre de manière plus ou moins spécifiques aux Ag. Ils possèdent donc
un ensemble d’enzymes, qui peuvent activer l’apparition des cellules immunocompétentes.

L'acquisition de deux gènes marque cette grande étape de l'évolution : le gène RAG
(avec RAG I et RAG II) et le gène CMH, véritable carte d’identité de l’individu, unique (sauf
dans les cas des vrais jumeaux).
L’organisme est alors capable de se défendre contre les Ag. Il peut présenter les Ag à des
cellules immunocompétentes, et mettre en œuvre des moyens de défenses contre les
attaques : ce sont les Anticorps et les Lymphocytes T.

2/24
HEMATOPOIESE

L’hématopoïèse permet entre autre la formation des lymphocytes B produits dans la


moelle osseuse et des lymphocytes T dans le thymus. (on ne s'intéressera qu'à la lignée
lymphoïde).

La maturation des cellules permettent aux lymphocytes d'acquérir la capacité de


reconnaître des Ag ; c’est l’acquisition de l’immunocompétence. Les différentes étapes de la
maturation sont liées à des mécanismes de sélection de gènes, aboutissant à la formation
des récepteurs BCR et TCR, propres aux lymphocytes B et T.
Dans ce cours, nous nous attacherons à comprendre quels sont ces mécanismes.

3/24
I- Le lymphocyte B

La production et la maturation des LB ont lieu dans la moelle osseuse. (Rappel : B =


Bones).
Il y a reconnaissance directe de l’antigène par le BCR.
Une fois activés, les LB deviennent des plasmocytes  production d’anticorps.
Les LB ont dans certains cas un rôle de CPA vis-à-vis des lymphocytes T : ils leur
présentent le CMH II après stimulation.

A) Production

La production a lieu dans la moelle osseuse, qui est située dans les os longs et dans
certains os plats.
/ ! \ Attention : Ne pas confondre Moelle osseuse et Moelle Epinière / ! \

Production centripète des LB

La différenciation des LB est centripète (dirigée vers les vaisseaux sanguins du centre de
la MO). La production des LB peut être divisée en 3 phases :
- une phase de prolifération intense de cellules souches lymphoïdes qui aboutit à la
production du « pool » de cellules
- une phase de production du BCR avec les réarrangements génétiques associés
- une phase de sélection (positive ou négative)

4/24
B) Maturation

Suite à la prolifération des cellules souches lymphoïdes, on assiste à la maturation de


ces cellules. Les cellules qui ne produisent pas un BCR adapté ou les cellules qui produisent un BCR
reconnaissant les Ag du soi sont éliminées. Cette maturation, indépendante de la présence d’Ag,
permet l’acquisition de l’immunocompétence.
1) Un premier réarrangement des gènes de la partie variable du BCR aboutit à la
formation de pro lymphocytes B, noté pro-B.
2) Un second réarrangement transforme les pro-B en pré-B, qui présentent quand à
eux un pré-BCR possédant une pseudo chaîne légère : le paratope n'est pas
constitué.
3) Les chaînes légères sont finalement mises en place, et les pré-B deviennent des LB
immatures, possédant un BCR fonctionnel.
A la fin de la sélection, les lymphocytes B jusque là immatures sont devenus des LB
matures, qui passent dans la circulation sanguine.

5/24
NB : Il y a très peu de LB qui arrivent dans la circulation sanguine.

La maturation consiste donc en :

 L'acquisition de
l’immunocompétence dans la moelle
osseuse (capacité à reconnaître l’Ag
grâce au BCR et être stimulé)

 L'élimination des cellules


auto-réactives (via la sélection
positive ou négative)

La maturation cellulaire passe par 3 stades: pro-B, pré-B, LB immature

1) Présentation du BCR

Le BCR est un récepteur présent à la surface du


LB. Il est composé de deux chaînes lourdes et de deux
chaînes légères.

La fabrication du BCR passe tout d’abord par la


fabrication de la chaîne lourde, puis de la chaîne
légère.

Le BCR est adjoint de deux molécules CD79.

Structure du BCR

RAPPEL :
Le terme immunoglobuline correspond à une structure protéique
Le terme anticorps décrit quant à lui une fonction, mais toutes les immunoglobulines n'ont
pas fonction d'antigène.

6/24
Rappel : Structure d’une Immunoglobuline et gènes associés aux différentes chaînes

On distingue deux parties dans l'Ig :


- une partie constante, en bleu sur le schéma, codée par le gène C
- une partie variable, en vert, rouge et jaune sur le schéma, codée par les gènes V,
D et J.

Remarque :
La classe de l'Ig est définie par la partie constante de la chaîne lourde ( A,E,G,M,D) tandis que
le type est défini par la partie constante de la chaîne légère (kappa ou lambda).

2) Formation de la chaîne lourde du BCR

ATTENTION : Pour un LB, les deux paratopes du BCR sont identiques : la cellule exprime les
mêmes gènes ! Un LB produit un type de BCR et un type d'Ac.

7/24
Il existe plusieurs gènes V, D et J juxtaposés (tous ne sont pas représentés, on en compte
une dizaine d'exemplaires par exemple pour le gène J), et plusieurs allèles pour chacun
d'entre eux. La diversité combinatoire est donc très importante (cf… probas   )
NB : Considérez qu'une recombinaison par exemple entre le gène D et le gène J (étape 1)
consiste en une sélection d’un gène D et d’un gène J, d'un simple « collage » des deux.

Etapes :
1. Recombinaison génique entre le gène D et le gène J | cellule souche > proB
Cette étape a lieu très précocement dans la M.O.
Un gène D est adjoint à un gène J, on aboutit à une jonction D-J. Il y a ainsi une excision de
toute la partie génomique superflue entre D et J. C’est le premier réarrangement
génomique.
2. Recombinaison entre les gènes DJ et le gène V | pro-B > pré-B
De la même façon, V et D-J sont juxtaposés. C’est le deuxième réarrangement génomique.
La partie variable de l’Ac est maintenant définié.
3. Recombinaison entre les gènes VDJ et le gène C | pré-B > L immature
Dans le cas du gène C (pour la partie constante) si l'on sélectionne le gène µ, le gène δ est
également sélectionné. Cela va alors définir la classe de l’Ig (IgG, IgE… IgM). Le lymphocyte
immature possède à la fois des IgM et des IgD mais ATTENTION le lymphocyte mature
fabrique une seule classe d'Ig, M ou D.
4. Coexpression des gènes μ et δ par épissage alternatif

8/24
3) Formation de la chaîne légère du BCR

La formation de la chaine légère du BCR est comparable à celle de la chaîne lourde, à la


différence qu’il n’y a pas de gène D.
Il existe deux types de chaînes légères : les chaînes κ et les chaînes λ.

9/24
Mécanisme d’exclusion génétique

A chaque étape se produisent des mécanismes d'exclusion génétique : il s'agit d'éviter


les associations non fonctionnelles de gènes.
1) Association de DH et JH (H=Heavy, chaîne lourde) sur les deux chromosomes
2) Association de DH-JH avec un allèle VH sur le premier chromosome :
- Si l'association VH-DH-JH est fonctionnelle tout va bien, on poursuit
- Sinon on peut encore rattraper le coup avec le deuxième allèle de VH (porté par
le deuxième chromosome) ; si l'association est à nouveau non fonctionnelle la
maturation s'arrête là et aboutit à la mort cellulaire.
3) Association VHDHJH avec CH ( µ + δ ) puis avec une pseudo-chaîne légère
4) Association V J sur la chaîne légère K d'abord : 2 tentatives
5) Association V J sur la chaîne légère λ ensuite : 2 tentatives

10/24
Bilan

11/24
II- Le lymphocyte T

A) Production

La production des cellules souches a lieu dans la moelle osseuse, puis ces cellules
colonisent le thymus et deviennent des précurseurs des lymphocytes T.
Le thymus est l’organe de de maturation des lymphocytes T. Une fois formés et maturés
dans l'OL I (thymus), les lymphocytes migrent vers des OL II.

B) Maturation

Il existe deux types de récepteurs TCR bi


caténaires :
 γδ : important dans les
mécanismes de défense locale, pas de
restriction au CMH et pas de mémoire.
 αβ : très majoritaires ; on ne
parlera par la suite que de ceux là : ils vont
acquérir des CD4 et CD8 dans la zone T
dépendante des organes lymphoïdes
secondaires, restriction au CMH et mémoire
Le LT CD4+ se différencie en LT helper =
auxilliaire (LTh ou Lta) et le LT CD8+ se
différencie en LT cytotoxiques (LTc)

NB : Le complexe majeur d'histocompatibilité (CMH) est un système de reconnaissance


du soi présent chez la plupart des vertébrés. Les molécules du CMH sont à la surface des
cellules présentatrices de l'Ag et assurent la présentation de l'Ag aux lymphocytes T afin de
les activer.

12/24
Maturation du lymphocyte T et formation
du TCR
Tout comme pour les lymphocytes B, il y a
passage par des stades pro-T, puis pré-T
pour aboutir aux lymphocytes T matures
via des réarrangements génomiques.
Ces mécanismes ont lieu très précocement
dans le cortex du thymus.

Au niveau génétique, les mécanismes touchant les gènes du BCR sont les mêmes pour le
TCR mais les gènes sont différents.

La formation de la chaine β est similaire à celle de la chaine lourde des BCR.


La formation de la chaine α est similaire à celle de la chaine légère des BCR : d’abord
formation d'une jonction V, J et D d'un côté puis ajout de la partie constante C.
Il faut noter que les gènes codant pour la chaine δ sont inclus dans les gènes codant
pour la chaine α : au cours des réarrangements on supprime tous les locus pour la chaîne δ,
qui ne pourra jamais être exprimée par un lymphocyte de TCR αβ !

La différence entre les lymphocytes B et les lymphocytes T réside dans le fait que toute
la formation des LT est indépendante de l’Ag, alors qu’une partie de la formation des LB,
elle, en est dépendante.

13/24
14/24
Bilan

15/24
III- Les mécanismes génétiques

Pourquoi chaque molécule de BCR et TCR est unique ?

Les mécanismes génétiques sont à l’origine de :


 la diversité des paratopes avec une phase indépendante et une phase
dépendante de l’Ag
 la commutation isotypique ou génétique = à un moment donné, un Ac donné va
changer de partie constante, on change ainsi d’isotype de classe. (« switch
isotypique »)
 la sécrétion des Ac

On ne détaillera que ces mécanismes pour le lymphocyte B (pour le lymphocyte T les


mécanismes sont similaires, voir en conclusion).

A) Diversité des paratopes

La diversité des paratopes a plusieurs origines :


 une diversité combinatoire : un gène J parmi ... gènes J juxtaposés sur l'ADN etc
 une diversité jonctionnelle de V (D) J : addition de nucléotides entre les gènes
"collés"
- Flexibilité jonctionnelle : formation et coupure au hasard d’épingle à
cheveux suite à l’activation de RAG 1 ou RAG 2 (= gènes activateurs de
recombinaison)
- Addition des nucléotides en région P : P-diversité
- Addition des nucléotides en région N : N-diversité
 une association combinatoire de chaines légères et lourdes

Ces mécanismes aboutissent à une spécificité de reconnaissance antigénique supérieure


6
à 10 .

 En présence de l’Ag, le phénomène d’hypermutation somatique peut donner


naissance à des régions hypervariables.

Remarque : les hypermutations donnent naissance aux « zones rouges » des BCR et TCR
(schémas p7 et p9). Tous ces mécanismes en l’absence et en présence de l’Ag aboutissent à
une spécificité antigénique gigantesque avec une spécificité de reconnaissance supérieure à
1011.

16/24
DIVERSITE GENETIQUE

La diversité génétique est liée à la présence de différents gènes codant pour la chaine
légère et lourde dans l’ADN germinal :
 chaine légère : association V J C
 chaine lourde : association de gène V D J et C.

Ex. chez l’homme : 51VH , 27D, 6JH, 40Vκ, 5Jκ, 3OVλ, 4Jλ

FLEXIBILITE JONCTIONNELLE

La flexibilité jonctionnelle est liée à la présence d’une séquence SSR (= Séquence Signal
de Recombinaison) présente au niveau des gènes V D J.

Ex. chaine lourde :


en 3' des gènes V : 5’-V-SSR-3’
flanquent les gènes D : 5’-SSR-D-SSR-3’
en 5' des gènes J : 5’- SSR-J-3’

Chaque SSR est constitué d'un motif très conservé de 7


nucléotides = heptamère CACAGTC et d'un autre de 9
nucléotides = nonamère ACAAAAACC, séparés de 12 (1 tour
d'hélice d'ADN) ou 23 nucléotides (2 tours d'hélice d'ADN). Pour
l'association de V et J par exemple, les deux heptamères et les
deux nonamères s’associent, ce qui a pour effet de mettre
exactement bout à bout les gènes V et J. Des enzymes
spécifiques = des recombinases reconnaissant ces motifs vont réaliser la jonction entre les
gènes. La recombinaison ne peut s’effectuer qu’entre RSS possédant un séparateur de taille
différente (règle 12/23) permettant d’éviter des réarrangements non désirés.
Ceci permet d’assurer l’ordre des recombinaisons.

17/24
Pour la chaine lourde uniquement, entre les deux parties
coupées, la TdT (=Terminal Desoxynucléotidyl Transferase)
ajoute des paires de bases au hasard ce qui est à l’origine de
la N-diversité.

18/24
LA P-DIVERSITE et la N-DIVERSITE

La P-diversité est le fruit d'une coupure au hasard de l’épingle à cheveux. Ce


phénomène est très important pour les chaines légères car l’activité de la TdT est faible pour
les chaines légères.
 Nécessité de réparer
 Ajout de séquence palindromique

Dans le cas de la N-diversité, elle concerne uniquement les chaines lourdes et est
réalisé par la Tdt qui rajoute 15 nucléotides au hasard (à priori) entre D et J ou entre V et D-
J.
Ce phénomène est à l’origine d’une très grande diversité pour le CDR3 de la chaine
lourde.

19/24
HYPERMUTATIONS SOMATIQUES

Les hypermutations somatiques sont des remplacements de nucléotides des sous


unités VJ et VDJ des régions CDR des VL et VH ce qui modifie la spécificité des paratopes.

Elles ont lieu dans le centre germinatif des follicules secondaires (mis en place à la suite
d'une stimulation antigénique) pour une réponse T dépendante.
Elles interviennent à une fréquence de 10-3/pb/génération sur tout le fragment VJ ou
VDJ
⇒ 100 000 fois plus fréquent qu’une mutation classique
⇒ Environ 600 pb par région V soit une mutation toutes les 1 ou 2 mitoses

Puis les cellules sont sélectionnées selon si la mutation est bénéfique ou non au système
immunitaire.
Ce mécanisme est peu maitrisé, mais aboutit à la sélection de clones de plus en plus
affins.

ASSOCIATION COMBINATOIRE des CHAINES LEGERES ET LOURDES

Une chaîne lourde et d’une chaîne légère sont sélectionnées aléatoirement et


associées entre elles ⇒ Obtention de très nombreux paratopes différents.

Bilan :
L’ensemble de ces mécanismes permet d’obtenir une très grande diversité des paratopes.

20/24
B) Commutation isotypique

La commutation isotypique correspond à un changement de partie constante pour un


Ac, modifiant ainsi l’isotype de classe. (« Switch isotypique »)

Exemple chez l’homme :


-s-Cμ-Cδ-s-Cγ3-s-Cγ1-s-Cα1-s-Cγ2-s-Cγ4-s-Cε-s-Cα2

Le génome du lymphocyte présente encore une succession des gènes codants pour les
différentes classes ; devant chaque gène codant pour une classe d’Ig, se trouve également
une séquence switch – s – (excepté devant Cδ).

Cette séquence switch fonctionne comme les séquences SSR ; deux séquences switch
s'apparient sous l'induction d'un contact avec les LT et LB ou avec des cytokines. Selon le
type de cytokine, la classe sélectionnée sera différente.

La commutation (ou switch) isotypique a lieu dans un ordre bien défini et propre à
chaque espèce.

21/24
C) Sécrétion des anticorps

Un lymphocyte peut produire soit des IgM sécrétées (qui vont correspondre aux Ac) soit
des IgM membranaires. La transcription et l'épissage alternatif seront différents selon le
type d’IgM synthétisé.

22/24
Conclusion

23/24
CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

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Organisation générale de
l'immunité - Organes lymphoïdes
NB : Ce cours est à mettre en relation avec le cours d’anatomie et le cours d’histologie

I- Généralités
A) Définition de l’immunité
B) Les deux types d’immunité
1) L’immunité non spécifique ou innée
2) L’immunité spécifique ou acquise

II- Mécanisme intervenant dans l’immunité


A) Les signaux de danger permettent l’activation de l’immunité
B) Les cellules immunocompétentes
C) Le système lymphoïde

Les Organes Lymphoïdes

Réponse :
6.D

3.A

1.B
5.C

4.E

2.F

Objectifs du cours :
 Définir l'immunité et identifier ses cibles ; utiliser les termes décrivant les principales
modalités d'infection
 Définir et décrire les principales notions de l'immunité (spécificité, immunité
naturelle/spécifique, immunité humorale/cellulaire...)
 Décrire les principales structures et acteurs de l'immunité (organes lymphoïdes,
populations cellulaires immunocompétentes, anticorps…)
 Lister et décrire les principales caractéristiques des organes lymphoïdes I et II
 Décrire les principaux organes lymphoïdes (localisation, structure, rôle…) (cf immuno-
anat et immuno-histo)
 Décrire les principes de la circulation des cellules immunocompétentes (circulation
sanguine et lymphatique, mobilité dans les tissus) (cf immuno-histo et immun1-16)

1/12
I- Généralités

A) Définition de l’immunité
Rôles de l’immunité
L’immunité est une propriété que possède
un organisme de se défendre contre une
agression, un agent pathogène.

Le rôle principal de l’immunité est de


lutter contre les infections et les parasites,
mais elle contrôle également l’intégrité
générale de l’organisme (ex : destruction des
cellules tumorales, rejet des greffes, contrôle
de la relation fœto-maternelle...).

Le système immunitaire est l’ensemble des organes, des tissus, des cellules et des
mécanismes impliqués dans l’immunité. Le système immunitaire représente plus de 10% de
l’organisme : il s’agit d’un « budget-défense » considérable mais efficace. Cependant, s’il y a un
disfonctionnement, cela peut être dangereux pour l’organisme, comme dans le cas des
maladies auto-immunes.

L’immunité est organisée en deux grands types, ayant chacun leurs propres composantes :

 l’immunité innée
 l’immunité spécifique

Distinction entre immunité naturelle et spécifique

2/12
B) Les deux types d’immunité

1) L’immunité non spécifique ou innée

L’immunité non spécifique existe dès la naissance. C’est l’ensemble des mécanismes de
défenses tissulaires contre les infections et les agressions de toute nature.

Elle est immédiate, locale, mais sans mémoire ni spécificité. La plupart des réactions
s’installent rapidement, en quelques minutes, en réponse à des signaux de danger. Elles
disparaissent avec la fin de l’agression.

Chaque tissu possède des barrières et des moyens de défense propres (toux, pH…). Il existe
en parallèle des mécanismes généraux destinés à limiter le processus infectieux, qui sont initiés
à partir du tissu atteint (fièvre, inflammation …).

On distingue deux grands types d’immunité non spécifique :

 Des mécanismes permanents, existant même en l’absence d’infection. Il s’agit


d’une activité antimicrobienne intrinsèque des tissus. Ex : le mucus de l'appareil
respiratoire contient des lysozymes capables de détruire la paroi des bactéries
Gram+, le pH gastrique dégrade les microorganismes ingérés.
 Des mécanismes inductibles, qui se mettent en route lorsqu’un signal de danger est
perçu par les récepteurs des cellules tissulaires telles que les macrophages. Ex :
fièvre, éternuements.

Les « signaux de danger » ont un rôle essentiel dans l’activation de l’immunité. Cf. II. A.

L'immunité non spécifique (grâce à la production de facteurs activateurs lors des


mécanismes inductibles) contribue à la mise en route de l'immunité spécifique.

2) L’immunité spécifique ou acquise ou adaptative

L’immunité spécifique existe chez les vertébrés uniquement, et fonctionne en


complémentarité, en relai, de l’immunité non spécifique.

Il existe deux types d’immunité spécifique :

 Immunité humorale : (humeurs= liquides biologiques) transférable d'un individu


immun à un individu "naïf" par injection du sérum = réponse grâce aux anticorps.
 Immunité cellulaire : non transférable par le sérum, car ne dépend des Ac mais
des cellules (nécessite le transfert de cellules immunocompétentes, non réalisable
entre 2 individus non histocompatibles).

C’est l’ensemble des mécanismes de défense mis en place en réponse à un ou plusieurs


antigènes précis et impliquant le système lymphoïde et donc les lymphocytes. Les
lymphocytes sont producteurs d’anticorps, dotés de capacités cytotoxiques et/ou activateurs
des cellules immunocompétentes.

3/12
La reconnaissance spécifique s'appuie sur 3 principes:

① La diversité des lymphocytes : Un grand nombre de clones lymphocytaires sont


produits en continu par les organes lymphoïdes, ils se diversifient par leurs récepteurs
pour l’Ag différent et sont donc capables de répondre à la diversité des Ag.

Diversité clonale et prolifération spécifique

Diversité clonale et prolifération


spécifique

② La mémoire immunitaire : La réponse immune spécifique est amplifiée et


modifiée au cours des stimulations par un même antigène (différenciation des clones
lymphocytaires répondeurs) : les réactions s'installent progressivement (en quelques
jours) et durablement (pour plusieurs mois, voire années). Les lymphocytes changent
d’état quand ils rencontrent un antigène, ce qui permet la mise en mémoire et
l’acquisition d’une durée de vie plus longue… (intérêt pour les vaccins). La réponse
devient de plus en plus efficace (problème lors d’allergies qui sont liées à une
défaillance de l’immunité spécifique)

③ La dynamique clonale : seuls le(s) clone(s) lymphocytaire(s) spécifique(s) de


l'antigène en cause, prolifèrent et agissent (production d'anticorps et/ou de
cytokines...)

4/12
Principe de la production d’anticorps en réponse à un antigène

La spécificité est le caractère sélectif de la réaction entre deux


éléments, notamment entre l'antigène et l'anticorps
correspondant, ou entre l'antigène et le lymphocyte sensibilisé vis-
à-vis de cet antigène.

Un antigène (Ag) correspond à toute molécule, particule,


cellule ou organisme susceptible d'être reconnu par des anticorps,
ou par tout autre mécanisme de la réponse immune spécifique.
La reconnaissance d'antigènes sur un micro-organisme ou une
cellule permet de les désigner comme cible des mécanismes de
défense.
Les récepteurs lymphocytaires sont les BCR/anticorps et TCR.

Concept « clé-serrure » de
la reconnaissance
spécifique

Rmq : on fabrique à 3 ans 30 000 nouveaux lymphocytes par heures, à 20 ans 3000, et à 60 ans 300.

5/12
BILAN :

Les 2 types d'immunité

= réponse tissulaire aux agressions; immédiate, sans mémoire.


immunité non
spécifique

L'activation non spécifique correspond en particulier à la reconnaissance des "signaux de


danger" exogènes (paroi microbienne, endotoxines...) et endogènes (protéines de choc
cellulaire..) par les cellules immunocompétentes (en particulier les macrophages et cellules
dendritiques tissulaires) via de nombreux récepteurs (famille de TLRs, CD14..) cf tab
barrières de l'organisme; phagocytes et cellules de l'inflammation

= réponse particulière du système


lymphoïde à un antigène (spécificité) ;
mémoire (réponse amplifiée et modifiée au
immunité humorale (humeurs= liquide
cours des stimulations par un même
biologique: sang.) : transférable d'un individu
antigène).
immun à un individu "naïf" par injection du
sérum = anticorps
= immunité dépendante
de lymphocytes: producteurs d'anticorps,
Facilement analysable à partir d'un
immunité spécifique

dotés de capacités cytotoxiques et/ou


prélèvement de sérum: application au
activateurs des cellules
diagnostic
immunocompétentes.

Les lymphocytes sont un ensemble de


clones possédant chacun un récepteur pour
l'antigène différent: la réponse immune
immunité cellulaire: non transférable par
active un ou plusieurs clones qui prolifèrent
le sérum (nécessite le transfert de cellules
et se différencient. L'immunité spécifique
immunocompétentes, ce qui n'est en pratique
est caractéristique des vertébrés.
pas réalisable entre 2 individus non
histocompatibles).
2 composantes (selon une distinction
historique) coexistent dans la plupart des
Support de la protection contre les
réponses immunes: immunités humorale et
micro-organismes intracellulaires.
cellulaire.

6/12
II- Mécanismes intervenant dans l’immunité

A) Les « signaux de danger » permettent l’activation de l’immunité

L'activation de l’immunité non spécifique correspond en particulier à la reconnaissance des


"signaux de danger" exogènes (paroi microbienne, endotoxines..) et endogènes (protéines de
choc cellulaire..) par les cellules immunocompétentes (en particulier les macrophages et cellules
dendritiques tissulaires) via de nombreux récepteurs.

Les récepteurs sont classés par famille (ensemble de « TLRs », CD14...) et équipent de
nombreuses cellules tissulaires myéloïdes et lymphoïdes. Ils reconnaissent les molécules
rencontrées au cours des lésions tissulaires :

 Molécules microbiennes/parasitaires/fongiques («PAMP») (endotoxine/LPS,


peptidoglycane, dsRNA…)
 Molécules indicatrices d’une souffrance tissulaire (médiateurs neuro-
inflammatoires, éléments normalement seulement intra-cytoplasmique et en
quantité faible, libérés par des cellules mortes : protéines de stress cellulaire...)

Les signaux de danger :


 activent la réponse immune non spécifique inductible
 sont nécessaires pour activer les lymphocytes et l’ensemble des cellules
immunocompétentes (réponse immune impossible ou faible sans eux).
Des souris génétiquement modifiés qui n’ont pas certains de ces récepteurs sont incapables de se
défendre lors d’infections alors qu’elles ont un système immunitaire spécifique normal!

Signaux de dangers

7/12
BILAN :
principaux
"signaux de immunité spécifique
immunité non spécifique
(anticorps, lymphocytes
danger" activant (inflammation, fièvre..)
cytotoxiques..)
l'immunité:
Des constituants strictement cytoplasmiques (dont
la libération dans l'espace intercellulaire indique une
souffrance cellulaire) et produits de nécrose
tissulaire entraînent l'activation des récepteurs
correspondants exprimés par les phagocytes et les
lésion tissulaire
cellules dendritiques. Une inflammation locale et/ou
(activateurs
générale ± fièvre est entraînée. normalement non activée
endogènes de
par une lésion tissulaire
l'inflammation Cela permet, dans le cas de souffrance tissulaire (risque d'auto-immunité en
et/ou de la fièvre): comme un tendon abimé, la perception de la cas d'activation anormale)
entorse, brulure, douleur évitant que l’individu force sur l’organe lésé
plaie.. et accentue la blessure.
modification physico-chimique dans le tissu lésé
(plaie, pH, O2..): activation des fibres nerveuses
tissulaires --> participation à l'inflammation locale
et/ou générale
molécules microbiennes (endotoxines,
peptidoglycane, sucres caractéristiques du monde
microbien, ARNds..) ou parasitaires : structures
Infection virale, réponse spécifique des
typiquement microbiennes (="PAMPs"..) qui
bactérienne ou lymphocytes aux antigènes
activent une batterie de récepteurs
parasitaire microbiens
antimicrobiens/parasitaires exprimés par les
phagocytes ("Toll-Receptors"=TLRs, CD14..) --
> inflammation locale et/ou générale ± fièvre
protéines normalement non activée si les protéines n'ont pas
étrangères d'activité immune et sont purifiées (les vaccins en réponse spécifique des
(vaccins, produits revanche contiennent des adjuvants qui sont des lymphocytes aux antigènes
biologiques) activateurs de l'immunité)
généralement non activée
particule ou
par les molécules
molécule
normalement non activée d'utilisation
étrangère pharmaceutique (risque
(médicament...) d'allergie ou de rejet)
Au cours d'une infection microbienne on observe une réponse immune complexe, car des
facteurs activateurs des 2 types d'immunité coexistent, et car des stimulations à la fois exogènes
(molécules microbiennes) et endogènes (produits de nécrose tissulaire..) peuvent activer
l'inflammation.

8/12
B) Les cellules immuno-compétentes [cf. cours d’histo]

Ce sont les cellules appartenant à une population cellulaire qui participe à la réponse
immune spécifique.

Les principales populations cellulaires qui interviennent dans l'immunité sont les
lymphocytes (B, T, NK), les granulocytes (neutrophiles, éosinophiles, basophiles, mastocytes),
les cellules dendritiques et les monocytes-macrophages.

Les lymphocytes sont les seules cellules capables de reconnaitre et fixer spécifiquement
les antigènes, tandis que les autres cellules immunocompétentes agissent indirectement en
fixant les complexes antigènes-anticorps (grâce aux RFc).

Origine et diversité des cellules immunocompétentes

9/12
BILAN :
cellule appartenant à une population cellulaire qui participe à la réponse immune
spécifique :
 lymphocytes B
Reconnaissance directe Ag  lymphocytes T

 lymphocytes NK (et apparentés)!


 granulocytes :
- neutrophiles
- éosinophiles
Reconnaissance indirecte (complexe - basophiles
Ag-Ac) - mastocytes
 cellules dendritiques (et
apparentées)
 monocytes-macrophages

C) Le système lymphoïde
[cf. cours d’histo et anat]

C’est l’ensemble des organes et tissus qui


contiennent principalement des
lymphocytes, et qui assurent l'immunité
spécifique. Les organes lymphoïdes sont des
structures définies d'un point de vue
anatomique et histologique, mais la majorité
des cellules de l'immunité sont circulantes
(sang, lymphe..) et disséminées (muqueuses,
peau..).

On distingue deux types d’organes


lymphoïdes :
Organes et tissus lymphoïdes
 les organes lymphoïdes primaires (moelle
osseuse, thymus..) sont les lieux de la
production des lymphocytes : ils libèrent chaque jour des milliers de lymphocytes aux
spécificités différentes, qui circulent ensuite dans les tissus et les organes lymphoïdes
secondaires.
 les organes lymphoïdes secondaires (rate, nœuds lymphatiques..) sont les lieux
principaux de la réponse à l'antigène, grâce aux interactions entre les différents types
de lymphocytes et avec les cellules présentatrices qui amènent les antigènes depuis les
tissus. Même si certains de ces organes sont retirés (ex : amygdales), l’immunité est
toujours active car les autres compensent…

10/12
BILAN :
principales
organes lymphoïdes organes lymphoïdes
caractéristiques des
primaires secondaires
organes lymphoïdes
Réponse à l’Ag: interactions entre
cellules immunocompétentes
production de lymphocytes
(follicules lymphoïdes),
“naïfs” à partir de
production d'anticorps et de
précurseurs -> création et
fonction cytokines…
renouvellement du
Collecte des éléments (antigènes,
répertoire des lymphocytes
particules et cellules) issus du
circulants
drainage des tissus par le système
sanguin et lymphatique
nombre 2 (3 chez les oiseaux) nombreux
moelle osseuse pour les rate, nœuds lymphatiques,
lymphocytes B, thymus pour plaques de Peyer, structures
liste
les lymphocytes T, (+ bourse lymphoïdes associées aux
de Fabricius: oiseaux) muqueuses (ex : amygdales)...
mise en place embryon jeune
efficacité maximale jeune adulte
immunodépression sévère
conséquence de la
(infections graves, généralement sans conséquence
destruction/ablation
récurrentes, par des germes grave (suppléance entre organes)
d’un organe opportunistes)

Vrai ou faux ?
1. L’introduction d’un nouvel AG induit de nouveaux lymphocytes ?
2. La reconnaissance d’une AG dépend de la présence des lymphocytes
correspondants ?

Questions :

3. Comment le Système Immunitaire reconnait une agression ?


4. Est-ce le même degré de spécificité ?

11/12
Les relations entre un hôte et un microorganisme sont extrêmement diverses et complexes :
commensal, opportuniste, pathogène; primo-infection et réinfection; hôte naïf ou immun.

Il n'existe pas de limites franches entre ces catégories (de nombreux germes sont identifiés
comme pathogènes "mineurs" ou opportunistes). Une réponse immune efficace assure la guérison des
maladies infectieuses et permet le plus souvent d'éliminer le germe responsable et de prévenir toute
réinfection; dans certains cas, en particulier avec les parasites, un équilibre s'instaure qui aboutit à une
infection persistante mais sous contrôle :

Physiopathologie  infection: invasion d'un hôte par un micro-organisme qui se multiplie et se


infectieuse dissémine (avec une intensité très variable selon l'infection en cause). (fig:
étapes d'une infection)
(= étude du  maladie infectieuse: manifestation clinique d'une infection (symptômes) liée
déroulement des aux effets nocifs du micro-organisme (toxines, nécrose ..) et aux réactions de
infections) défense immune.

vit au contact d'un hôte sans provoquer d'infection (situation cutanée ou muqueuse,
sans pénétration tissulaire). Plusieurs milliards de bactéries et protozoaires
un micro-organisme commensaux colonisent l'organisme et contribuent à la physiologie normale= flore
commensal commensale (digestion, synthèse de vitamines, contrôle de flore..). Le contrôle de la
flore commensale est effectuée par les barrières immunes naturelles.
exemple: Lactobacillus..

ne provoque pas d'infection chez un hôte normal, ou une infection contrôlée (le
germe peut même se comporter comme un commensal, car l'immunité bloque toute
traversée des muqueuses). Un hôte immunodéprimé exposé à un opportuniste
un micro-organisme
contracte une infection et une maladie qui peut être mortelle. Un opportuniste peut
opportuniste
provoquer une maladie chez un hôte normal en cas de baisse importante de
l'immunité ou lors d'un franchissement accidentel des barrières immunes (plaie
profonde..). exemple: Staphylococcus.

provoque une infection, et une maladie, chez un hôte normal (au moins dans le cas
d'une première exposition: "hôte naïf"). L'acquisition d'une immunité protectrice
un micro-organisme peut permettre la guérison, protéger contre les rechutes et contre les réinfections
pathogène pendant une période de plusieurs années après une primo-infection (mémoire
immune: "hôte immun"). La gravité de la maladie et la perennité de l'infection
dépendent de la virulence de l'agent infectieux et des capacités immunes de l'hôte.

Le "portage sain" est l'état d'un individu qui héberge une infection contrôlée par un germe opportuniste ou
pathogène: le micro-organisme ne provoque pas de maladie (= infection asymptomatique) et la charge
microbienne est limitée par une immunité protectrice, qui est toutefois insuffisante à éliminer totalement
l'infection. Le portage survient avec certains micro-organismes et parasites (mais pas tous!); le portage peut
se faire d'emblée ou suivre un épisode de maladie apparemment guérie. Un porteur sain peut transmettre
l'infection.

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

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REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


IMMUNITE NON SPECIFIQUE ET
BARRIERES DE L'ORGANISME

I- Les barrières immunes : des mécanismes de l'immunité non spécifique


II- Les barrières permanentes
A) Barrières physico-chimiques
B) La flore commensale

III- Les barrières inductibles


A) Barrières inductibles locales = tissulaires
1) Cellulaires
a) Les interférons
b) La phagocytose
2) Physiques
B) Barrières inductibles générales = systémiques
1) La fièvre
2) L'inflammation
3) Le complément et les protéines de la PAI

IV- Synthèses et autres

Objectifs du cours :

 Décrire les principales barrières immunes non spécifiques : barrières permanentes et


inductibles..
 Définir la flore commensale et décrire son rôle dans l'immunité; lister les zones
septiques et aseptiques de l'organisme
 Définir et décrire succinctement les mécanismes de la fièvre et de l'inflammation
 Décrire la phagocytose et sa signification biologique
 Décrire les principales propriétés et les effets des interférons de type I

1 / 14
I- Les barrières immunes : des mécanismes de l'immunité non spécifique

Ce sont des mécanismes de défense qui sont actifs très rapidement dans les tissus en
réponse à une agression. On parle d’immunité non spécifique car la réaction est similaire même
contre des agressions différentes.

Ces barrières :

 limitent la colonisation des surfaces et l'invasion tissulaire par les micro-organismes, les
parasites et les fungi
 détruisent les microbes sensibles (enzymes destructrices de la paroi gram+...)
 éliminent ou rejettent les corps étrangers (poussières, échardes...)

Principales barrières de l'immunité non spécifique chez le chien

Blocage des particules inhalées selon leur taille

Les barrières immunes peuvent être de deux types : permanentes ou inductibles.

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II- Les barrières permanentes
A) Barrières physico-chimiques
L'organisme possède de très nombreuses barrières qui limitent en permanence la
colonisation microbienne des surfaces. On peut citer comme exemples :
 Le renouvellement constant de la peau et des muqueuses par desquamation des
couches épithéliales extérieures.
NB : la surface développée de l'homme représente environ 3m 2 de peau et 400m2 de
muqueuses !
 Les flux aériens (respiration) associés à une ciliature bronchique permettant la remontée
des particules inhalées, et les flux liquides (miction, éjection du lait, larmes..) pour lesquels
la rythmicité de l'activité excrétoire (bol alimentaire, mictions..) est importante : des
individus incontinents possèderont une miction moins puissante et donc moins "purifiante" :
ils seront par conséquent plus sensibles aux infections.
NB : des souris OGM sans ciliature bronchique devront être placées dans des conditions
expérimentales non agressives afin de les protéger des infections contre lesquelles elles ne
peuvent lutter.
 La sécrétion de mucus (épithéliums) et de substances antimicrobiennes (tous tissus),
que l'on retrouve dans le sang, la salive, les larmes, le lait, les sécrétions des conduits génito-
urinaires ... Les tissus possèdent ainsi des propriétés protectrices (anti-dessication, anti-
O2...) et anti-microbiennes (lysozyme...)
 Des caractéristiques tissulaires défavorables aux bactéries (en particulier le pH acide
de l'estomac, qui détruit plus de 90% des bactéries ingérées)
 Le contrôle de la flore commensale de surface, ± développée dans les différents territoires
de l’organisme. Cette flore contribue à la protection contre les microorganismes pathogènes
(mécanismes d'écologie microbienne : compétition, équilibres de flore..)
 La présence de cellules phagocytaires dans les tissus
NB : on trouve des macrophages dans les alvéoles pulmonaires

Ces barrières correspondent donc à :


 l'activité normale des tissus
 la phagocytose (avec la "voirie de l'organisme")
 la flore commensale

B) La flore commensale

C'est un ensemble complexe de bactéries et protozoaires commensaux, acquis dès la


naissance, qui colonisent la peau et une grande partie des muqueuses.

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La flore commensale joue un rôle majeur dans la digestion et les équilibres des
épithéliums (gestion du pH, formation d'un biofilm, synthèse de vitamines, digestion de la
cellulose ...). Elle assure aussi un rôle très important dans le contrôle des infections et la
régulation de l'immunité. La flore commensale est caractéristique de chaque espèce, et
dépendante de facteurs tels que l'alimentation ; elle est maintenue en équilibre par des
mécanismes internes et par les barrières permanentes de l'organisme. Sa composition précise
est impossible à déterminer : nombreuses espèces anaérobies, non cultivables...

Il y a 10 fois plus de bactéries que de cellules dans un organisme !

Flore digestive et rôle de la


flore commensale
On dénombre plus de 200 espèces bactériennes et protozoaires différentes dans la flore
commensale des vertébrés. La plupart sont difficiles à cultiver (anaérobies) et peu connues,
mais la contamination d'un prélèvement par la flore commensale compromet le diagnostic des
infections.

La flore commensale est rapidement acquise par colonisation chez le nouveau-né (en
48h après la naissance), à partir des voies génitales et de la peau de la mère (et un peu à partir
de l'environnement : risque d'infections néonatales). La flore reste ensuite globalement stable
(quelques modifications au moment du sevrage et en fonction de l'alimentation).

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La flore commensale contribue à la physiologie digestive (digestion, synthèse de
vitamines..) et à la protection antimicrobienne. Des déséquilibres de la flore peuvent être à
l'origine de troubles :

 une augmentation du risque d'infection par des agents opportunistes ou pathogènes


en cas de réduction brutale de la flore (lors d'un mauvais usage des antibiotiques..)
 des dysfonctionnements digestifs en cas de fermentation excessive (erreurs
d'alimentation, arrêt de la motricité digestive..) : production de gaz, acidose..

peau ++ bronches -/+

voies génitales et urinaires basses


bouche +++ +++
(vagin..)

+/-

estomac (sauf ruminants : flore voies urinaires hautes et vessie -


cellulolytique des pré-
estomacs +++)

intestin grêle +/++ mamelle +/-

gros intestin ++++ conjonctive et oreille externe +/++

voies respiratoires
sang, muscles, cerveau, os et organes
supérieures (avant le +++ -
internes (poumons, foie, rein, uterus..)
larynx)

Répartition de la flore bactérienne

bactéricide : tout mécanisme immun ou susbstance (médicament, antiseptique..) provoquant


la destruction des bactéries. (définition similaire en ce qui concerne la virucidie)

bactériostatique : tout mécanisme immun ou substance (médicament, antiseptique..) bloquant


totalement ou partiellement la multiplication/reproduction bactérienne (les bactéries restent
viables et peuvent reprendre leur croissance). (définition similaire en ce qui concerne la
virostase).

/ ! \ ATTENTION aux antibiotiques qui détruisent la flore commensale ; s'ils sont donnés par
voie orale des troubles digestifs peuvent survenir (surtout chez certaines espèces) / ! \

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III- Les barrières inductibles

Les barrières inductibles sont mises en place en réponse aux signaux de danger
d'origine microbienne ou issus de lésions cellulaires. Elles peuvent être sous forme de
sécrétions de molécules spéciales (interférons) ou de réactions physiques qui activent les
cellules de manière indirecte (activation nerveuse comme éternuement, toux ... ; APR sécrétion
de protéines en réponse à une agression tissulaire.

Les cellules immunocompétentes tissulaires expriment des récepteurs membranaires,


les LTRs = Toll-like Receptors, capables de réagir à une grande variété de signaux de danger.

Ces mécanismes sont en grande partie responsables des symptômes des infections (en
plus des symptômes directement dus aux microbes tels que les effets des toxines).

Les barrières inductibles peuvent être :

 locales (tissulaires) : chaque tissu possède des défenses propres.


 générales (systémique) : production de cytokines diffusibles qui donnent des effets
locaux et généraux

Les cytokines sont des protéines impliquées dans la communication des cellules
immunocompétentes (entre elles et avec le système neuro-hormonal).

La communication s'effectue entre une cellule productrice de la cytokine et une cellule


réceptrice exprimant le récepteur correspondant, à des doses de l'ordre du pg ou du ng. Elle
peut concerner des cellules contigües (communication paracrine) ou s'effectuer à distance
(passage sanguin : communication endocrine).

On connait plus de 200 cytokines (on ne les décrira pas toutes) regroupées en familles
selon leur fonction ou le type de cellules productrices. La plupart des cytokines agissent sur la
prolifération, le métabolisme, la mobilité ou la différenciation cellulaire ; quelques-unes ont
des effets cytotoxiques. Il existe une très forte régulation de cette communication : la
production de cytokines aussi bien que l'expression des récepteurs aux cytokines sont contrôlés
en fonction de l'activité cellulaire.

A) Barrières inductibles locales = tissulaires


1) Cellulaires
a) Les interférons

Certaines cellules peuvent sécréter des molécules à activité anti-microbienne


(interférons, enzymes..).

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Les interférons constituent un groupe hétérogène de cytokines impliquées dans le
contrôle de l'activité cellulaire. Les interférons de type I ont un effet virostatique important
dès le début de l'infection : ils limitent transitoirement la propagation de l'infection virale dans
les tissus (mécanisme d'interférence virale).

Il faut savoir distinguer les 2 types d'IFN : ils font partie des médicaments commercialisés
en médecine vétérinaire ; ils coûtent cher et il est important de bien savoir les manier : ils sont
très efficaces mais peuvent quelques fois s'avérer dangereux.

type 1 type 2
interférons

autres
(thermorésistant) (thermosensible)

IFN-alpha IFN-beta IFN-gamma

Cellules
productrices

Lymphocytes T
dendritiques, Fibroblastes et
cellules

stimulés par
macrophages et cellules épitheliales
l'antigène
lymphocytes

Acide nucléique Réponse IFN tau, omega...


inducteur

Signaux de danger
agent

étranger dans le spécifique à gèrent la régulation


exogènes
cytoplasme (viral) l'antigène de l'activité/de la
prolifération
cellulaire dans les
(exprimant un

tissus producteurs
récepteur)
sensibles
cellules

Pratiquement toutes les cellules (récepteur Lymphocytes,


ubiquiste) macrophages..

Action anti-virale transitoire


principales
fonctions

(les cellules bloquent la synthèse ARN Régulation de


cytoplasmique) : protection des cellules l'immunité
adjacentes dans un tissu infecté par une virus

b) La phagocytose

Sous l'influence directe des signaux de danger ou par l'intermédiaire des cytokines pro-
inflammatoires et du complément, l'activité et la mobilité des phagocytes, mastocytes et
cellules dendritiques peuvent être augmentées.

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La phagocytose est un mécanisme de destruction des bactéries (et de petites
cellules) par des cellules "phagocytaires" (= phagocytes) capables d'ingérer et de digérer des
particules dans des vacuoles contenant des molécules cytolytiques.

Ce mécanisme, très efficace et peu nocif pour l'organisme, est naturel dans les tissus
("travaux de voirie" associés au renouvellement cellulaire). Il peut être fortement amplifié
par des cytokines et des éléments de la réponse immune, qui recrutent les cellules
phagocytaires et augmentent leurs capacités phagocytaires.
WIKI :
L'opsonisation est
un processus
biochimique par
lequel une
molécule (dite
opsonine)
recouvre la
membrane d'une
cellule cible pour
favoriser sa
phagocytose par
une cellule dotée
de récepteurs
pour les
opsonines.
Les étapes de la phagocytose Les Ac sont des
opsonines.

2 types de cellules peuvent phagocyter des micro-organismes :

 les neutrophiles (phagocytose bactérienne surtout)


 les cellules du groupe des monocytes-macrophages (bactéries, protozoaires, levures,
petites cellules).

Certaines bactéries et certains parasites sont capables de résister à la phagocytose,


en particulier les bactéries encapsulées ou produisant des leucotoxines détruisant les
phagocytes. Le pus résulte d'une phagocytose bactérienne inefficace (accumulation de débris
de nécrose cellulaire, de bactéries et de neutrophiles); on parle de bactéries "pyogènes".

2) Physiques

Des mécanismes nerveux peuvent être déclenchés, par stimulation des fibres
nerveuses locales. La physiologie sécrétoire et motrice sont modifiées, afin d'évacuer l'agent
agresseur (prurit, éternuement, toux, spasme, pleurs, ptyalisme, vomissement, diarrhée..)

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B) Barrières inductibles générales = systémiques
1) La fièvre

Certaines cytokines sont dites "pyrogènes" : elles entraînent la fièvre en agissant sur
l'hypothalamus. Ces cytokines sont produites par les cellules immunocompétentes dans les
tissus agressés en réponse à la reconnaissance de "signaux de danger".

NB : principales cytokines pyrogènes : IL1, IL6, TNF-alpha

La fièvre est une élévation de la température centrale du corps au-dessus des valeurs
physiologiques normales, accompagnée de troubles neuro-végétatifs et comportementaux
(sueurs, frissons, anorexie, apathie, malaise..).

La fièvre a un effet microbiostatique (sur les bactéries et virus) en modifiant l'activité


cellulaire et le métabolisme. Cependant, les fièvres élevées ou prolongées sont nocives pour
l'organisme (troubles métaboliques et cardio-vasculaires, convulsions, avortement...). Les
nouveaux nés et les femelles gestantes sont très sensibles à la fièvre, chez qui elle pourra
s'avérer dangereuse.

Il ne faut pas confondre les notions de « fièvre » et d'« hyperthermie ». La fièvre est
causée par un décalage à la hausse du thermostat hypothalamique, alors que l'hyperthermie
est causée par l'incapacité d'adapter sa régulation thermique à un environnement chaud ou à
un travail musculaire intense.

2) L'inflammation

L'inflammation est un ensemble de troubles tissulaires en réponse à une agression,


caractérisé par les signes suivants : rougeur, chaleur, douleur, tuméfaction.

L'inflammation a pour rôle principal de rejeter les éléments étrangers au tissu


(échardes, infections..). Elle se déroule selon deux étapes :

1) La phase vasculaire (immédiate) : >> Rincer le tissu, apporter des facteurs activants
 augmentation de la perméabilité vasculaire et de l'irrigation tissulaire : œdème (et
exsudation de liquides : rhinite, diarrhée...), rougeur/chaleur, douleur par compression
des fibres nerveuses ...
 troubles de la coagulation (formation de micro-caillots...)
2) La phase cellulaire (après quelques heures) : pénétration de cellules immunocompétentes
dans les tissus lésés >> Faire le ménage en profondeur
 altération de la physiologie du tissu atteint
 lésions et remaniements tissulaires (nécrose, fibrose , ...)

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Les facteurs activateurs de l'inflammation sont des "signaux de danger" auxquels
réagissent les cellules immunocompétentes tissulaires. Au cours de l'inflammation sont
produits de très nombreux médiateurs : cytokines "pro-inflammatoires", , enzymes,
histamine, kinines, "protéines de la phase aigüe de l'inflammation=PAI"...

Principe général de l'inflammation


On distingue de nombreux types d'inflammation, en particulier aigüe et chronique.

Une inflammation modérée est utile à la mise en place d'une réponse


immune efficace (réponse aux signaux de danger, cytokines...) mais une
inflammation prolongée/sévère est néfaste car elle perturbe le fonctionnement
tissulaire et peut entrainer des séquelles importantes.
Les principaux troubles sont locaux, mais parfois aussi généraux :

 Les troubles tissulaires sont liés principalement à la modification de


l'irrigation tissulaire et à la pénétration du tissu par des cellules
immuno-compétentes activées.
 les troubles généraux sont liés à la production de cytokines "pro-
inflammatoires" qui modifient le métabolisme général et peuvent aussi
entrainer de la fièvre
(principales cytokines proinflammatoires qui sont
quelquefois aussi pyrogènes : IL1, IL6, IL8, IL11,
IL12, TGF-beta, TNFs, IFNs..).

Principales protéines plasmatiques mises


en évidence au cours de la phase aigüe
de l'inflammation

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NB : La plupart des antiinflammatoires sont des inhibiteurs de certains médiateurs
cellulaire récepteurs aux cytokines pro-inflammatoires.

3) Le complément et les protéines de la PAI

 L'activation du système du complément (voie alterne, cf cours 13) :


Le système du complément est un ensemble de protéines plasmatiques impliquées dans
les défenses locales tissulaires. Ces protéines exercent leurs fonctions une fois clivées en
présence d'activateurs.

 Les protéines de la PAI Phase Aigüe de l'Inflammation


Ce sont les APR (Acute phase reaction of Inflammation) synthétisées par le foie et sous
l'influence des cytokines pro-inflammatoires. Un ensemble d'environ 20 "protéines de la
phase aigüe de l'inflammation" est libéré dans le plasma. Elles sont activées dans les tissus
et assurent diverses activités : activité antimicrobienne, régulation de la coagulation et
réparation des tissus.

IV - Synthèses et autres

>> A partir de tout ce qu'on a vu, quelles sont les composantes de notre immunité qui vont
réagir avec les microbes ?

Type de microbe
Immunité non spécifique Immunité spécifique
rencontré
Peu impliquée (la flore
Flore commensale Rapide et efficace commensale est externe à
l'organisme)
Opportunistes Insuffisante Rapide et efficace
Insuffisante (symptômes - liés au
microbe par lyse cellulaire, ± rapide ± efficace. Maladie puis
Pathogènes production de toxines ... ou guérison et protection contre
endogène avec fièvre et les infections ultérieures
inflammation - )

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>> On peut employer les termes suivants :

- "portage sain" : l'infection est partiellement contrôlée. Il n'y a pas de maladie, mais
l'infection persiste. Si le système immunitaire a un coup de fatigue, la rechute est possible
(ex : 10% des gens dans l'amphi auraient encore l'Herpèsvirus de la varicelle caché
quelque part ...)
- immunodéprimé : les opportunistes peuvent provoquent des maladies par déficience du
système immunitaire (faibles défenses)

>> Une électrophorèse des protéines plasmatiques permet de regarder où en est l'individu
dans la réponse immune. [cf p10] L'albumine est la protéine la plus abondante (grand pic) et les
autres bosses sont les alpha, bêta, gamma globulines (gammaglobulines = immunoglobulines =
anticorps). Un pic des cytokines est synonyme d'inflammation : on peut suivre la réponse à un
traitement.

"La flore commensale c'est génial "

>> Ne pas oublier l'importance de la flore commensale ! Un individu avec une flore commensale
de mauvaise qualité a une immunité moins forte.

>> Quelques éléments de raisonnement

 Détailler et commenter les voies d'entrée des micro-organismes pathogènes (superficie


des muqueuses..). En quoi la flore commensale peut-elle gêner le diagnostic d'une
infection?
 Qu'est ce qu'une infection suppurée? quels sont les micro-organismes responsables
d'infections suppurées?
 En quoi les conditions d'hébergement et l'alimentation des animaux sont elles
déterminantes pour le bon fonctionnement des barrières (analyser des exemples de
facteurs nocifs pour les barrières immunes naturelles : poussières, plaies et micro-
traumatismes, NH3, carences..).
 Peut-on utiliser les interférons pour prévenir et traiter les infections des animaux?
 Citer des causes à la fièvre. Doit-on combattre la fièvre? même question pour
l'inflammation

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>> Quelques éléments d'application :

 Il existe de très nombreux mécanismes anti-microbiens et anti-parasitaires de


l'immunité non spécifique, permanents ou inductibles, mais la plupart n'ont qu'un effet
microbiostatique. Un grand nombre des symptômes durant les infections sont liés non
seulement à l'action néfaste des micro-organismes, mais aussi aux réactions de
défense immunes, et en particulier aux mécanismes non spécifiques inductibles (fièvre,
toux..). Le traitement symptomatique des infections doit tenir compte du fait qu'il
réduit les capacités de défense propres (attention à l'usage abusif des anti-tussifs, anti-
diarrhéiques..).
 La flore commensale est un système complexe et encore mal connu. Un individu normal
adulte héberge souvent des micro-organismes opportunistes au sein de la flore des
muqueuses; il peut même être "porteur sain" de germes pathogènes vis-à-vis desquels
il a acquis une immunité. Ce portage sain peut créer des sources d'infection pour des
individus plus fragiles (nouveaux-nés, immunodéprimés..).
 Tout trouble (ou toute action médicale ou erreur zootechnique) qui altère les
barrières non spécifiques ou diminue leur fonctionnement est un facteur favorisant
des infections, par les agents pathogènes ou même par les agents opportunistes (ex :
infection urinaire si incontinence, infection cutanée d'une plaie, infection pulmonaire
après inhalation d'un gaz irritant..). La qualité de la flore commensale est également un
facteur important de l'immunité (mais sa maitrise est difficile).
 L'immunité non spécifique et l'immunité spécifique sont étroitement imbriquées : la
réponse spécifique ne s'enclenche efficacement qu'en relai des mécanismes inductibles
grâce aux cytokines qui interviennent dans les 2 types de réponse, qui sont produites
par les tissus atteints. La guérison intervient en général par la diminution de
l'immunité non spécifique (inflammation, fièvre..) au profit de la réponse spécifique.
L'acquisition, après un épisode clinique, d'une immunité spécifique efficace assure une
protection durable et asymptomatique vis-à-vis des rechutes et réinfections.

>> Quelles sont les grandes étapes de la réponse immune anti-infectieuse ?

1) Barrières permanentes
2) Barrières inductibles non spécifiques
3) Réactions qui se généralisent (fièvre ...)
4) Immunité spécifique (humorale et cellulaire)

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


Réaction Antigène – Anticorps ;
Structure des Immunoglobulines ;
Classe des d’Immunoglobulines

I- Généralités
A) Définition de l’anticorps
B) La réaction antigène-anticorps
II- Les immunoglobulines
A) Définition et structure des immunoglobulines
B) Les trois types de variations
1) Variations isotypiques
2) Variations idiotypiques
3) Variations allotypiques
C) Les classes et sous classes d’immunoglobulines
D) Maturation de l’affinité

Il était une fois… La vie

Objectifs du cours :
 Faire le schéma d'un anticorps en indiquant les régions importantes sur le plan
fonctionnel (domaines, Fc, Fab, paratope); distinguer les notions d'immunoglobulines
(Ig) et d'Anticorps (Ac) ; définir la valence d'un anticorps.
 Définir la réaction antigène-anticorps et ses paramètres
 Définir les termes d'antigène et d'épitope ; décrire les conséquences biologiques de la
présence de plusieurs épitopes sur un antigène et de plusieurs antigènes sur un micro-
organisme (complexes immuns, réactions croisées...) (cf cours ultérieurs)
 Définir les principales variations structurales des immunoglobulines (isotypie,
allotypie, idiotypie)
 Décrire les classes d'Ig et leurs principales propriétés biologiques (cf cours ultérieurs)

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I- Généralités
A) Définition de l’anticorps

Un anticorps (Ac) est une protéine produite par


un lymphocyte B en réponse à une stimulation par
un antigène (Ag), et capable de se combiner avec cet
antigène pour former un complexe antigène-
anticorps.

Chaque clone lymphocytaire B produit un


anticorps dont la séquence et donc la spécificité
pour l’antigène sont uniques.

Les anticorps sont produits par le lymphocyte


sous 2 formes :
 des anticorps sécrétés
 une forme membranaire qui est constitutive
du récepteur BCR = récepteur à l'antigène du lymphocyte B (pour B-cell receptor)

La liaison antigène-anticorps se fait grâce à un ensemble de liaisons faibles entre les


deux zones actives : l’épitope de l’antigène et le paratope de l’anticorps. Cette
reconnaissance est à la base de la réponse immunitaire spécifique.
 Un épitope, ou déterminant antigénique, est une partie de l'antigène reconnue
spécifiquement par une molécule donnée d'anticorps (taille approximative : 5 à 10
acides aminés).
 Un paratope est une partie variable d’un anticorps qui se combine à l'épitope
complémentaire sur l'antigène. Il est formé par combinaison des domaines variables
des chaines H (Heavy) et L (Light) de l'anticorps. Il y a généralement 2 paratopes
identiques par anticorps, la valence classique est donc de deux (mais peut être de 4
ou 10 selon la classe d’immunoglobuline).

Un antigène ayant plusieurs épitopes peut donc être


reconnu par plusieurs anticorps (dont les paratopes sont
complémentaires de chacun de ses épitopes), on parle de
réponse anticorps polyclonale. De plus un même épitope peut
être reconnu par plusieurs anticorps différents avec une
affinité plus ou moins élevée.

Plusieurs épitopes sur un même


antigène

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B) La réaction antigène-anticorps

C’est une réaction d’équilibre (non covalente), résultant d’un ensemble de liaisons
faibles :
Ag + Ac ↔ Ag-Ac.

Le pourcentage d’antigène fixé dépend de l’affinité de l’anticorps et des conditions


environnementales (température, pH…)

La spécificité est un paramètre


indiquant l'aptitude d'un anticorps à
discriminer entre 2 antigènes proches
(mais différents). La complémentarité
stérique et électrique d'un anticorps
avec l'antigène entraine la formation
d'un ensemble plus ou moins important
de liaisons faibles influencé par
l’affinité.

Complémentarité électrique et stérique Ag-Ac

L’affinité est un paramètre désignant


la force de la liaison antigène-anticorps, et
indiquant le pourcentage de forme
complexée par rapport à la forme libre.
L'affinité est très variable d'un anticorps à
l'autre (10-4 à 10-9).
Plus l’antigène est complémentaire de
l’anticorps, plus l’affinité augmente, ce qui
a une grande importance biologique, car si
l’anticorps est peu affin, l’antigène peut
« continuer sa vie ».

Affinité différente d’un Ac pour 2 Ag quasi-identiques

NB : L'avidité est la résultante de l'affinité et de la valence : à affinité identique, un


anticorps IgA dimère aura une plus grande avidité pour l'Ag qu'un anticorps IgG

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II- Les immunoglobulines
A) Définition et structure des immunoglobulines

Le terme immunoglobuline (Ig) est un terme décrivant la nature chimique des


anticorps, tandis que le terme d'anticorps identifie la fonction. Chaque anticorps est une
immunoglobuline qui possède une séquence unique à l’extrémité de domaines «variables»,
ce qui lui confère sa spécificité.

Les Ig sont des protéines complexes se caractérisant par une structure globuleuse
polycaténaire contenant des domaines (constants ou variables), c'est à dire des zones de
repliement de la séquence, indépendantes sur le plan structural et fonctionnel (un domaine
= un boudin !).

Schéma à savoir refaire pour le partiel !!

Structure générale des Ig

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On distingue sur les Ig deux régions séparables par clivage enzymatique :
 la région Fc : (fragment cristallisable) contenant les domaines constants et donc
assurant des fonctions communes à tous les anticorps
 la région Fab : (antigen binding fragment) fragment à domaines variables et
constants constituant le paratope qui fixe l’antigène.

La structure générale des Ac est un complexe de 4 chaines protéiques identiques 2 à 2 :


2 chaines H = Heavy et 2 chaines L = Light, fixées par des ponts disulfure inter et intra-
caténaires. Une immunoglobuline contient environ 5 domaines pour la chaine lourde et 2
domaines pour la chaine légère, chacune de ces chaines contient des domaines dits
constants et des domaines dits variables voire hypervariables (au niveau du paratope).
Une Ig possède également des glycosylations qui influent sur sa stabilité.

Chaque Ac est une Ig qui possède une séquence unique à l’extrémité de domaines
«variables», ce qui lui confère sa spécificité.
Le paratope est formé par juxtaposition des domaines variables des chaines H et L

NB : Le chameau et le lama n’ont pas de pont disulfure entre les chaines lourdes et les chaines
légères. Leurs Ig sont donc faciles à synthétiser, ce qui constitue un intérêt en immunologie.

La synthèse d'une protéine de type immunoglobuline résulte de l'assemblage de


plusieurs gènes pour former une chaine comprenant plusieurs domaines. C’est un processus
propre à chaque clone lymphocytaire, ce qui conduit à leur spécificité. Chaque clone
acquiert une génétique unique V D J, suite à une perte de gènes.

Plusieurs gènes sont nécessaires pour la synthèse des Ig :

 Groupe de gènes différents pour la chaine H et pour la chaine L


 Association de plusieurs gènes pour produire l’ensemble d’une chaine : V, D, J, C
 Chaque groupe de gène V D et C contiennent de nombreux allèles (« librairies »)

Il s’agit d’un système de recombinaison aléatoire assurant la diversité clonale.

L'isotype correspond à la variation structurale des Ig affectant les domaines


constants des chaînes H et L (séquence génétique, nombre de domaines, nombre de ponts S-
S assurant la cohésion de l'Ig, % de glycosylation..). Il est déterminé par la sélection d’un
allèle V, d’un allèle D et d’un allèle J.

L'idiotype correspond à la variation structurale des Ig affectant les domaines variables,


et donc le paratope (dizaines de milliers de variations possibles). Chaque clone
lymphocytaire produit un idiotype différent, selon l'allèle C sélectionné. [cf cours
Immunogénétique]

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B) Les trois types de variations

Chaque chaine protéique est constituée de un à quatre domaines constants (peu de


variations entre les Ac), et d’un domaine variable (dont la variation est importante entre les
Ac). Les variations structurales sont liées à des variations des gènes utilisés lors de la
synthèse des Ig.

1) Variations isotypiques

Chaque clone lymphocytaire peut produire - selon son état de différenciation - plusieurs
isotypes, en utilisant plusieurs allèles différents du gène C qui codent pour les domaines
constants des chaines H (classes et sous classes d'Ig : IgM, IgG, IgA, IgE, IgD) et des chaines L
( kappa ou λ lambda). Les variations porteront sur le nombre de ponts disulfures S-S
assurant la cohésion de l’Ig, le pourcentage de glycosylation, la séquence génétique, le
nombre de domaine...

 Les variations interspécifiques sont liées à l'évolution phylogénétique des gènes


codant pour les Ig. Elles entrainent des variations dans la génétique, la nature des Ig
produites, et par suite des variations interspécifiques de leurs propriétés physico-
chimiques et biologiques. Ainsi, les IgG d'un chien ne sont pas strictement identiques
aux IgG d'une vache ou d'un homme ou d'une souris, et encore moins de celle des
autres Vertébrés...
 Les variations intraspécifiques sont dues au système génétique de production des Ig.
Les variations intraspécifiques définissent au sein de chaque espèce plusieurs classes
d'immunoglobulines (IgM, IgG, IgA, IgE, IgD), voire des sous-classes (IgG1-4, IgGa-c..).
Les classes et sous classes se distinguent par leurs propriétés physico-chimiques et
biologiques. La production de l'une ou l'autre des classes/sous-classes est régulée au
cours de la réponse immune en fonction de l'état de différenciation des lymphocytes.

Cf. II.C. Les classes et sous-classes d’immunoglobulines

2) Variations idiotypiques

Il s’agit de variations structurales des Ig affectant les domaines variables, et donc le


paratope. Chaque clone lymphocytaire produit un seul idiotype différent des autres, qui
correspond à une spécificité définie déterminée par les domaines variables des chaines H et
L. Un individu produit des millions d'idiotypes différents dans sa vie (autant de clones B).

Remarque : idios= racine grecque d'individu, original, particulier.

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3) Variations allotypiques

Il s’agit de variations structurales affectant les jonctions entre domaines (quelques


dizaines de variants possibles). Il s'agit essentiellement de variations intraspécifiques dues
au système génétique de production des immunoglobulines. Ces variations permettent de
distinguer au sein d'une espèce des groupes d'individus présentant les mêmes allotypes.
Elles présentent peu d’intérêt en médecine vétérinaire (mais pose problème pour les
personnes recevant des transfusions régulières, pouvant faire des rejets à cause d’allotypes
différents).

Variations structurales des Ig

C) Les classes et sous classes d’immunoglobulines

Chaque espèce possède plusieurs classes d’Ig, qui ont des propriétés physico-
chimiques et biologiques différentes :
Les Mammifères produisent 5 classes d’Ig : IgM, IgG, IgD, IgA, IgE
Les IgG constituent les immunoglobulines de base.
Les IgM et les IgA sont produites sous forme de polymères ; il existe un peptide de
jonction entre Ig. Ainsi, les IgM sont des pentamères mobiles. Les IgA sont quant à elles
produites sous 3 formes : forme monomère, dimère, ou sécrétoire (= ajout d’une protéine
sécrétoire qui forme l’IgAs. On la trouve dans le mucus digestif et respiratoire, la bile, la
salive, les larmes, le lait…). Les IgD sont quand à elles des immunoglobulines non circulante :
elles régulent l’interaction Ag-Ac.

7/14
IgG

IgM

IgE
IgD

IgAs

8/14
L’évolution phylogénétique des gènes codant pour les Ig provoque des grandes
variations interspécifiques (classes, structures, propriétés). Ainsi prudence : on ne peut pas
extrapoler les mêmes vaccins chez différentes espèces d’animaux.
Les poissons ont quant à eux 2 classes d’Ig : IgM tétramères et Ig « T ». Les IgG de
l’homme et du chien n’ont pas les mêmes propriétés.
La concentration et la distribution des Ig sont régulées.

Concentration ½ vie
Valence* Affinité Distribution
sérique (mg/ml) (jours)
IgM 10 + 2 Sang <7
IgG 2 ++ 20 Sang et tissus 21
Sang et
7 à 21
IgA 2 ou 4 (IgAs) + 2 muqueuses
(IgAs)
(sécrétions : IgAs)
IgE 2 ++ 0,002 tissus <7
*La valence est le nombre d'antigènes identiques que peut fixer une molécule d'anticorps (2, 4 ou 10 selon
les classes d'Ig). La valence intervient dans la capacité des anticorps à former des complexes macromoléculaires
composés de nombreux antigènes et anticorps (formation d'un réseau macromoléculaire).

Pour une même spécificité d’un anticorps, la classe d’Ig a un rôle important :

 chaque classe a des propriétés et des fonctions différentes.


 Les lymphocytes produiront une classe d’immunoglobuline différente selon leur
stade de différenciation.

Traversée
Agglutination Activation Activation des
Neutralisation épithélium
Précipitation du C cellules IC
(transcytose)
IgM ++ - ++ - -
IgG ++ + à ++ + ++ Nouveau-né
Muqueuses
IgA + -à+ -
(IgAs)
IgE - - ++

NB : ces deux tableaux sont à connaitre parfaitement. Ils sont le résumé du grand
tableau p.12 et p.13 que l’on peut trouver sur VETOTICE.

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D) Maturation de l’affinité Ces notions ne sont pas au programme, mais
intéressantes à comprendre

L’affinité de la réponse de l’anticorps augmente durant la réponse à l'antigène. Dans la


grande majorité des cas, la réponse des anticorps est polyclonale : elle implique de
nombreux clones lymphocytaires B capables de reconnaitre un même antigène par ses
différents épitopes.

 Les clones les plus affins sont sélectionnés (ils sont plus activés par l’antigène),
parmi les clones B reconnaissant un même épitope et les clones B reconnaissant
des épitopes différents mais proches.
 Certains clones lymphocytaires B peuvent subir des mutations dans la séquence
produisant l’anticorps : la sélection des clones les plus affins évolue.

La maturation de l’affinité s’effectue plus ou moins selon la biodisponibilité de


l’antigène :

 Influence de la durée/répétition du contact avec l’antigène.


 Influence de la concentration de l’antigène (forte concentration : peu de
sélection ; faible concentration (mais suffisante) : sélection importante)

La réponse anticorps obtenue après plusieurs jours de contact avec l’antigène est plus
affine que la réponse initiale (affinité réponse secondaire > affinité réponse primaire).

L'évolution de l'affinité au cours de la réponse anticorps a des conséquences


importantes :

 La réponse anticorps est souvent plus affine durant la réponse secondaire, ce qui
accroit son efficacité (capacité neutralisante...)
 La dose d'antigène a une forte influence (d'où l'importance de bien fixer la dose
et la fréquence d'un vaccin : ni trop, ni trop peu).

Maturation de l’affinité

10/14
CONCLUSION ET ELEMENTS DE REFLEXION

Comment et pourquoi y a-t-il plusieurs anticorps pour un même antigène ?

Comment ?
Un Ag peut avoir plusieurs épitopes
Réponse polyclonale : Plusieurs clones lymphocytaires sont susceptibles de reconnaître
chaque épitope
Plusieurs isotypes pour un même Ac

Pourquoi ?
Complémentarité des Ac au cours de la réponse immune
Adaptation de la réponse immune grâce à l’isotype (propriété biologique)

L'adaptation est réalisée via l’isotype, au travers d'un changement de classe


d’immunoglobuline (IgM, IgG,…) au cours de la différenciation.

 En pratique, on utilise le terme d'immunoglobuline (Ig) pour désigner la nature chimique


et le terme d'anticorps (Ac) pour désigner la fonction (on sous-entend la spécificité pour
un Ag donné quand on parle d'Ac). Le taux des Ig reste globalement stable, tandis que le
taux d'un Ac donné peut varier considérablement.

 Les anticorps assurent un rôle d'intermédiaire et sont capables de faire réagir l'organisme
contre une multitude de cibles:
 La partie variable (Fab) fixe l'antigène. L'anticorps complexé à l'antigène désigne
la cible de la réponse immune. Le très grand nombre d'anticorps différents
répond à l'extrême diversité des microbes.
 La partie constante (Fc) transmet le signal, activant les mécanismes effecteurs
de la réponse immune contre la cible désignée. La combinaison des effets de
plusieurs classes d'anticorps permet d'adapter la réponse.

 Les variations isotypiques des Ig permettent d'adapter finement la réponse immune au


type d'agression, car chaque classe d'Ig possède une distribution, des propriétés
biologiques, et donc des fonctions différentes. La réponse immune évolue dans le temps à
la fois en quantité (production d'Ac adaptée à l'Ag) et en qualité (classe des Ac produits).

 Le terme d'antigène n'est pas une notion structurale mais fonctionnelle (des molécules
de taille et de structure variées sont des antigènes; des molécules de structure différente
peuvent être reconnues par un même anticorps). Un micro-organisme exprime des
dizaines d'antigènes différents qui peuvent donner lieu chacun à une réponse immune
spécifique indépendante.

11/14
 Plus généralement, on regroupe au sein d'une superfamille des Immunoglobulines
l'ensemble des protéines qui sont construites sur le modèle des Ig, avec un ou plusieurs
domaines constants ou variables : beaucoup d'autres protéines impliquées dans
l'immunité appartiennent à cette superfamille (Ig, BCR et TCR, récepteurs de surface des
lymphocytes, cytokines..). L'analyse évolutive de ces protéines permet de comprendre
comment l'immunité s'est créée et "complexifiée" depuis les poissons jusqu'aux
mammifères.

Classes d'Ig IgM IgG IgA IgE IgD


monomères ou
dimères (valence 2
pentamère ou 4)
monomère monomère monomère
(valence ou forme
(valence 2) (valence 2) (valence 2)
10) sécrétoire= IgAs
caractéristiques (dimère+ pièce
structurales sécrétoire)
1 ou 2(2H-alpha
5(2H-mu + +2L) + pièce de
1(2H-gamma 1(2H-delta +
2L) + pièce jonction (si dimère) 1(2H-epsilon +2L)
+2L) 2L)
de jonction + pièce sécrétoire
(si IgAs)
identique à la
classe d'Ig
affinité et
faible forte moyenne forte sécrétée par
spécificité
le
lymphocyte
nombreuses
sous-classes et 2 sous classes (IgA1
sous-classes
variations et IgA2)
(IgG1-IgG4)
ordre de
traces (Ig
grandeur de la 0,7-2,7
15-20 mg/ml 0,2-2,5 mg/ml <5µg/ml membranaire
concentration mg/ml
non sécrétée)
sérique (chien)
sanguine <<
sanguine <
tissulaire.
tissulaire (IgA dans
les IgE sont dites
les muqueuses
"cytophiles" = la
sanguine = principalement) et
majorité des IgE
distribution sanguine> tissulaire; sécrétoire (IgAs organes
n’est pas soluble,
principale tissulaire passage dans dans les sécrétions lymphoïdes
mais fixée à la
le colostrum digestives,
membrane des
pulmonaires,
cellules immuno-
génitales, salive,
compétentes via
larmes)
le R-Fc)

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Classes d'Ig IgM IgG IgA IgE IgD
6 ( Les IgAs sont
2 (fragiles
très résistantes
1/2 vie en sous forme
aux variations de
jours 5 21 libre,
pH et aux
(stabilité) thermosensib
enzymes
les)
digestives)
principales
fonctions
propres neutralisation
précipitation,
(hormis la agglutination (IgAs dans les
neutralisation
formation de sécrétions)
complexes Ag-
Ac)
capacité à
+/++ (voie classique)
activer le +++ (voie
variations selon -/+ - -
système du classique)
sous-classes
complément
+/+++ (phagocytose),
capacité à
-/+ (ADCC, +++ (ADCC,
activer les
-/+ dégranulation) -/+ dégranulation -
cellules via le
variations selon )
R-Fc
sous-classes
+++ (colostrum et
transmission
lait); passage uterin + (lait : quantité
au nouveau -
en fin de gestation faible ou
né (transfert - - -
chez les primates, moyenne selon
de l'immunité
carnivores et les espèces)
maternelle)
rongeurs

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

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REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


LES FONCTIONS DES ANTICORPS

I- Fonctions propres des anticorps


A) Neutralisation
B) Agglutination
C) Précipitation

II- Fonctions indirectes des anticorps


A) Activation du système enzymatique du complément[cf CM13]
B) Activation des cellules via le RFc
C) L'opsonisation

Objectifs du cours :

 Décrire les principales fonctions des anticorps à l'aide de schémas : agglutination,


précipitation, neutralisation, activation du complément, activation cellulaire
 Décrire les conditions optimales de réalisation des différentes fonctions (concentration et
"zone d'équivalence", classe d'Ig..)
 Décrire l'opsonisation
 Comparer le rôle des anticorps dans l'activation des lymphocytes B (en tant que
constituant du B Cell Receptor=BCR cf CM7) et dans l'activation des autres cellules
immunocompétentes (via le R-Fc).

Pour le partiel, souvenez-vous qu’il existe 5 fonctions des anticorps ! C’est un bon moyen pour
les retrouver facilement en les listant.

NB : l’opsonisation n’est pas une fonction à proprement parler : c’est plutôt une conséquence
des fonctions indirectes !

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cellules
classes d'Ig immuno- principal effet
concernées compétentes biologique
impliquées

inhibition de l'activité
neutralisation IgG >> IgA biologique d'un Ag
(=possibles avec des anticorps
fonctions propres des Ac

(toxine..)

élimination des
purifiés)

IgM > IgA >


agglutination particules reconnues
IgG
par la voirie tissulaire

élimination des
précipitation IgG complexes reconnus par
la voirie tissulaire

inflammation et
(=nécessitent des facteurs annexes aux anticorps: complément,

activation du complément augmentation de


IgM > IgG
(voie classique) l'activité anti-
microbienne
fonctions indirectes des Ac

neutrophiles
activation (IgG, IgA) et
aug. de la phagocytose
des cellules opsonisation IgG > IgA monocytes-
anti-bactérienne
cellules)

immuno- macrophages
(IgG)
compétentes
(fixation des Ac
ADCC activité anti-parasitaire
sur les cellules
(= Antibody IgG > IgE éosinophiles
par les Dependant Cell et inflammation
récepteurs de la Cytotoxicity)
partie Fc des Ig= mastocytes et
RFc) dégranulation IgE > IgG basophiles, inflammation
éosinophiles

2/10
I- Fonctions propres des anticorps
A) Neutralisation

La neutralisation correspond à la capacité d'un


anticorps à inhiber l'activité biologique d'un antigène. Elle
peut se mesurer en comparant l'activité biologique d'un
antigène en présence ou en absence d'anticorps.

:
Balto est un chien de traîneau de race
husky sibérien. Il est célèbre pour sa
La neutralisation peut bloquer de nombreuses participation à la course au sérum de
1925, en Alaska pendant laquelle un
activités biologiques : la toxicité de différentes molécules médicament antidiphtérique dut être
(toxines bactériennes..), la pénétration intracellulaire des transporté sur 1000 km par chemins de
micro-organismes (empêche l'infection), l'activité fer puis par traîneaux à chiens pour
enzymatique... Elle possède des applications combattre une épidémie.

thérapeutiques variées : sérum antirabique, antivenimeux


...

Seule une petite partie des Ac est capable de réaliser une telle neutralisation ; c'est
l'un des premier rôles que l'on a attribué aux Ac (cf Balto). L'efficacité du phénomène
dépend de la spécificité des Ac, car ils doivent rentrer en compétition avec l'épitope
impliqué dans l'action biologique de la toxine. Une très forte affinité associée à une grande
quantité d'Ac est nécessaire (par exemple les IgE ne sont pas en assez grande quantité pour
être efficaces).

La neutralisation peut s'appliquer aux toxines (botuliques, tétaniques, LPS ...) mais
également aux virus (dans le cas du VIH, on essaie de fabriquer des Ac neutralisants qui se
fixent sur CD4 afin de les masquer au virus, pour la rougeole ou la maladie de Carré des Ac-
anti C46...).
" Si elle est neutralisée
NB : La prof a travaillé sur la schistosomiase ou bilharziose. ils arrivent plus à ...
C'est une maladie parasitaire causée par un ver hématophage, enfin bref ils font
le schistosome. Les œufs sont extrêmement pathogènes, pondus dans le foie
ils provoquent de l'inflammation autour d'eux pour "casser le foie" et être plus d'œufs. "
ensuite distribués par les canaux biliaires pour atterrir dans les rivières. Si les
vers adultes sont tués, le système immunitaire ne lutte plus contre eux.
Il existe une enzyme, indispensable pour que le mâle et la femelle restent
collés, la glutathion transférase. On la bloque avec cette technique !

3/10
B) Agglutination

L'agglutination correspond à la capacité d'un antisérum (= mélange d'anticorps) à


former des agglutinats, visibles à l'œil nu, en présence d'antigènes particulaires. Sa
visibilité la rend très utile pour le diagnostic !

Elle peut concerner :

 des particules inertes (billes de latex recouvertes d'antigène : tests de diagnostic)


 des microorganismes : des bactéries, plus grosses, qui seront plus faciles à agglutiner
que les virus, et des parasites. Les agglutinats ont un ainsi un rôle anti-infectieux car
ils limitent la mobilité des agents agglutinés et augmentent leur phagocytose
 des cellules (hématies..) dans le contexte de troubles immunopathologiques. Le
problème le plus fréquent est le rejet des transfusions d’hématies de groupe sanguin
différent du receveur.

NB : Plus la valence des Ac sera grande, plus l'agglutination sera efficace : les IgM possèdent
une valence de 10 et sont donc très efficaces.

"Là vous mimer l'agglutination serait pas très facile "


>> Les techniques d'agglutination seront vues en TP

C) Précipitation

ATTENTION C'est presque l'agglutination, mais cela concerne des Ag solubles ! Si l'Ag est
dans le sang le phénomène de précipitation peut être très embêtant : un précipité peut
bloquer la circulation. Si il y en a un petit peu c'est bien, trop c'est pas bien.

4/10
La précipitation correspond à la capacité d'un antisérum à former un précipité en
présence d'antigènes solubles. Ces complexes macromoléculaires ont surtout un rôle
d’élimination des Ag : les précipités sont ensuite phagocytés. In vitro, on les utilisera dans les
techniques d'immunologie [cf CM5].

On peut définir expérimentalement la zone d’équivalence d'un antisérum : il s'agit


de la concentration d'un antisérum assurant le maximum de précipitation d'une
concentration connue d'Ag. Le complexe macromoléculaire précipitant se dissout
progressivement si on augmente la quantité d’Ac à quantité d’Ag fixe (ou réciproquement).

En dessous de cette concentration il n'y a pas assez de complexes et au dessus les


macro-complexes se dissolvent car chaque Ac n'est plus fixé que par un paratope.

Précipitation et zone d'équivalence

Le test consiste à placer l'antisérum à étudier dans un puits sur une gélose .Les Ac
diffusent dans le gel autour du puits (en mettant en place un gradient de concentration),
jusqu'à atteindre des puits contenant des Ag en concentrations différentes. L'observation
des précipités entre les puits permet d'évaluer la zone d'équivalence de la précipitation.

5/10
II- Fonctions indirectes des anticorps
A) Activation du système enzymatique du complément[cf CM13]

Un complexe antigène-anticorps peut provoquer l’activation du système


enzymatique plasmatique du complément à la surface de membranes, par la «voie
classique» d'activation du complément [cf CM13].
L'activation du complément a des fonctions microbicides et inflammatoires

Activation du système enzymatique du complément [] par un complexe Ag-Ac

B) Activation des cellules via le RFc

RAPPEL CM3 :
On identifie Le
2 régions
RFc estdistinctes sur chaque
un récepteur Ac :
membranaire pour la fraction Fc des Ig, permettant à une
cellule immunocompétente de fixer des anticorps ou des complexes Ag-Ac. La cellule
- la région Fc ("fragment cristallisable") contient les domaines constants, et assure des fonctions communes à
développe
tous sa réponse biologique efficace en réponse aux complexes Ag-Ac. : il s’agit d’une
les anticorps.
- laaction
régiondirigée.
Fab ("antigen binding fragment") contient des domaines constants et variables, qui fixe l'antigène.

Les cellules immunocompétentes peuvent être activées par plusieurs types de


récepteurs membranaires [cf illu p suivante] :

o Les lymphocytes sont activés grâce à un récepteur spécifique à l’Ag : c'est une
reconnaissance spécifique
o Les autres cellules immunocompétentes peuvent réaliser :
 une reconnaissance non spécifique dirigée par l’intermédiaire des Ac (la
cellule peut reconnaitre n’importe quel antigène à condition que l’individu
produise l’Ac correspondant)
 une reconnaissance non spécifique des microbes via les TLRs

6/10
ATTENTION Seuls les LB ont des récepteurs transmembranaires capables de reconnaître les
bactéries ; une fois la bactérie reconnue ils produisent des Ac qui se fixent sur la bactérie
pour que les neutrophiles puissent les localiser à leur tour.

Reconnaissance spécifique et reconnaissance "orientée"

Il existe une dizaine de R-Fc différents [cf CM8] : on les distingue principalement par
leur affinité pour les sous-classes d'IgG et/ou les IgE, et par leur expression par tel ou tel type
de cellule immunocompétente (macrophage, neutrophile, éosinophile, mastocyte..).
Certains ne fixent que les complexes Ac-Ag, d'autres des Ac libres. La diversité des R-Fc
assure une réponse de chaque type cellulaire, modulée par la classe et de la quantité des
anticorps produits. Les RFc-γ servent aux Igg, RFc-ε aux IgE ...

Chaque cellule va réagir selon son potentiel. Chaque type cellulaire va


présenter un ou plusieurs RFc. Certains seront de faible ou forte affinité, et la
réponse sera variable selon le nombre de récepteurs activés. L'activation cellulaire
par les anticorps correspond à la capacité d'un complexe antigène-anticorps à
activer des cellules immunocompétentes via le RFc. Selon le type cellulaire, de
très nombreuses fonctions sont alors exercées, par exemple pour lyser la cible
porteuse de l'antigène (phagocytose [cf CM2], dégranulation [cf CM8], ADCC
(cytotoxicité à médiation cellulaire dépendante des anticorps (antibody-dependent
cell-mediated cytotoxicity)).

NB : C'est crucial au niveau des anti-allergisants : certains agissent sur tous les RFc-ε mais
font dormir, d'autres sont plus sélectifs mais du coup ne neutralisent pas toute la réponse
allergique !

7/10
C) L'opsonisation

NB : l’opsonisation n’est pas une fonction à proprement parler : c’est plutôt une conséquence
des fonctions indirectes !

Les opsonines sont des molécules assurant l'opsonisation, c'est à dire capables de
recouvrir une cible pour augmenter sa phagocytose par une cellule dotée de récepteurs
pour les opsonines.

On distingue 2 types d'opsonines qui agissent de façon synergique (plus il y a


d’opsonines, plus l’opsonisation est importante) :

- les anticorps, qui participent à un complexe RFc-Ac-Ag sur la cible (reconnaissance dirigée
de la cible grâces aux Ag à sa surface).
- les opsonines non spécifiques capables de se fixer
sur les structures microbiennes, tels le facteur C3 du "
Ca fait fermeture-éclair
complément, qui participent à un complexe
substance microbienne activatrice-opsonine- autour de la bactérie "
récepteur pour l'opsonine (exemple: paroi
bactérienne -C3b du complément-RC3b du neutrophile).

Opsonisation par les opsonines non spéci

Pour le tableau p suivante :


Les conditions de réalisation ne seront pas demandées à l'examen, mais vous trouverez
quelques questions dans les quizz pour approfondir et réfléchir aux différentes fonctions des
Ac.

8/10
activation du
neutralisation agglutination/précipitation "système du activation cellulaire
complément"

bloquer la former des provoquer la


fonction former des gros complexes complexes Ag- reconnaissance d'une
fonctions

biologique d'un cibles-Ac qui sont insolubles Ac qui cible désignée par des Ag (en
Ag et précipitent provoquent présence d'Ac) par une
(toxine, facteur (provoquant un processus
l'activation des cellule
microbien d'élimination des complexes et
d'activation de l'inflammation)
enzymes du immunocompétente
d'adhésion
cellulaire..) complément exprimant des RFc

quantité importante d'un Ag


présentant de nombreux
conditions sur l'Ag

épitopes
Ag impliqué (formation de réseaux) Ag à la surface
dans la de membranes Ag à la surface de cibles
virulence (bactéries gram-,
cellulaires, parasitaires ou
(toxine soluble, agglutination: virus
bactériennes
facteur Ag particulaire précipitation: enveloppés,
d'adhésion..) (hématies, parasites..)
Ag soluble
bactéries
entières..)

chaque type cellulaire


Ac très affins,
l'activation du réagit à une classe
conditions sur les Ac

en quantité
ensemble d'Ac reconnaissant complément différente d'Ac(réponse
suffisante,
plusieurs épitopes sur les intervient variable selon le type de
reconnaissant
cibles (antiserum); souvent stimulation)
un épitope
conditions de concentrations lorsqu'il y a On parle d'opsonisation
impliqué dans
optimales ("zone excès de lorsque les Ac facilitent la
l'activité
d'équivalence"); complexes Ag- phagocytose de la cible par
biologique :
Ac des macrophages ou
très gént IgG
neutrophiles
fréquence d'obtention

fréquents en début-milieu de
non
réponse immune ou lors de fréquents et
systématiques, fréquents mais tardifs
processus de stimulation précoces
souvent tardifs
chronique

9/10
Eléments d'application et de raisonnement
 La fonction de l'anticorps est de fixer l'antigène sous forme de complexes Ag-Ac. Des effets
biologiques peuvent en découler de façon directe (neutralisation, agglutination,
précipitation) ou indirecte (activation du complément et des cellules): par souci de
simplification on parle de fonctions biologiques.
 Les différentes fonctions des anticorps permettent au système immunitaire d'adapter la
réponse en fonction des stimulations : certains mécanismes sont plus efficaces contre les
bactéries d'autres contre, les virus ou les parasites.
 Les différentes fonctions des anticorps ne sont pas toutes exercées en même temps: elles
dépendent de la quantité d'anticorps disponible, et se "concurrencent". La taille des
complexes est un critère important (en présence de beaucoup d'anticorps, les complexes
sont plus petits et n'activent pas les mêmes fonctions).
 La classe, l'affinité et la quantité des anticorps produits durant la réponse immune
influencent le type de fonctions exercées. Ces différents paramètres évoluent durant la
réponse immune (différences réponse anticorps primaire et secondaire).
 Les fonctions des anticorps ont également des applications in vitro, pour le diagnostic ou
pour purifier des antigènes (par "chromatographie d'affinité").

- Comment expliquer le phénomène de disparition du précipité pour une concentration


supérieure à la zone d'équivalence ? Quelles en sont les conséquences biologiques ?
- Comment expliquer les différences de réponse des cellules à l'activation par les anticorps ?
- Lister des fonctions des anticorps efficaces dans la lutte anti-bactérienne (bactéries intra ou
extracellulaires) ? anti-virale ? anti-parasitaire ?
- Lister les fonctions des anticorps dans le sang ? dans un tissu infecté ? dans une muqueuse
?
- Quelles sont les fonctions des anticorps qui persistent dans un transfert hétérospécifique
(sérothérapie hétérospécifique) ?

Antibody binds to
antigen

Opsonization - Pathogen is marked


for ingestion and destruction by a
phagocyte

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


Techniques d’analyse de la
réponse anticorps : Sérologie.
Variations interspécifiques des Ig
NB : Ce cours est à mettre en relation avec les séances de TP

I- Généralités NE PAS CONFONDRE « diagnostic » = nom et


A) Définitions « diagnostique» = verbe conjugué
B) Quelques exemples (comme pronostic et pronostique).

II- Les techniques sérologiques


A) Techniques primaires, secondaires et tertiaires
B) Le conjugué
1) Présentation
2) Quelques exemples de conjugués
3) Obtention de conjugué par immunisation interspécifique
4) La protéine A, une alternative intéressante aux conjugués

III- Principe de quantification et de purification


A) La quantification
1) Tests qualitatifs, semi-quantitatifs, quantitatifs
2) Application : interprétation d’un ELISA*
B) La purification : la chromatographie
d’affinité

Objectifs du cours :
 lister les prélèvements vétérinaires utilisables pour les
études immunologiques ; définir sérum et plasma ; lister
les principaux constituants ; décrire les modalités
d’obtention et les avantages et inconvénients
 lister et décrire les 3 types de techniques en immunologie,
décrire des exemples (SRID, ELISA, RIA, IFI,
immunochromatographie) (cf Tpratiques)
 décrire le principe de réalisation d’un conjugué ; décrire les
principales conséquences découlant des variations
interspécifiques des Ig.

1/16
I- Généralités
A) Définitions

La sérologie est le terme usuel pour désigner l’étude des anticorps à partir du sérum.

Pour étudier les anticorps, il faut tout d’abord les prélever, et donc connaitre la
localisation des immunoglobulines dans le corps. Les immunoglobulines sont réparties un
peu partout dans le corps : on peut les trouver dans les tissus, dans les productions des
muqueuses, dans le sang,… on en trouve également dans le lait (mais en quantités trop
faibles) et dans les œufs.

Le plasma est le liquide dans lequel baignent les éléments figurés du sang (hématies,
leucocytes et plaquettes). Le plasma représente environ 50% du volume sanguin, on trouve
de nombreuses protéines dedans. On l’obtient après centrifugation de sang prélevé avec
anticoagulant.

Le sérum est le liquide résultant de la coagulation du sang (prélèvement sur tube sec),
c’est le plasma sans les protéines telles que la fibrine, il est assez utilisé en immunologie.

Il est difficile d’obtenir un sérum de bonne qualité, car il faut faire attention au
processus d’hémolyse qui libère le contenu cellulaire dans le sérum. Il est encore plus
difficile d’obtenir un sérum de bonne qualité sur de petites espèces à cause de la faible
quantité de sang (On ne peut pas prélever plus de 10% de la quantité de son sang à un
animal !).
Le sérum est préféré au sang ou au plasma car il est plus stable, possède un ratio
Ig/protéines totales supérieur à celui du plasma, s’abîme moins et ne contient pas tous les
facteurs anti-coagulation… Il permet une analyse très fiable des immunosérums.

Comparaison plasma et sérum

2/16
On peut regrouper schématiquement les techniques sérologiques selon plusieurs
critères :

 La méthode utilisée : directe (recherche d’antigènes) ou indirecte (recherche


d’anticorps)
 La technique utilisée : primaire (observation de la réaction Ag-Ac : agglutination..),
secondaire (observation des fonctions biologiques des anticorps : neutralisation
virale..) ou tertiaire (ELISA, IFI… utilisation de réactions spéciaux, toujours avec
fixation sur un support).

Dans le cas d’une méthode


directe, on recherche le microbe
par mise en évidence d'antigènes
spécifiques.
 Avantage : permet un
diagnostic de certitude
lorsque le test est positif
 Inconvénients : l’accès au
microbe peut être difficile
selon sa localisation dans
l’hôte, possibilité de faux
négatifs

Méthodes de diagnostic direct

Dans le cas d’une méthode


indirecte, on recherche les
anticorps tournés contre les
antigènes du microbe.
 Avantage : facilité
d’accès
 Inconvénients : difficulté de
synchronisation, coût de
certaines techniques

Méthodes de diagnostic indirect

Il existe de très nombreuses applications médicales et non médicales des techniques


utilisant des Ac. Ces techniques, très répandues et souvent peu couteuses, nécessitent
cependant une mise au point sophistiquée et une interprétation soigneuse (qualité,
sensibilité, spécificité...).

3/16
B) Quelques exemples de techniques sérologiques

Les
OBJECTIFS
techniques
sérologiques
Mesurer la quantité totale d’Ig (toutes classes ou une classe/sous classe
Dosage des

donnée) pour vérifier qu’elle est normale :


 déficit immunitaire (réduction ou absence)
Ig

 transfert de l’immunité maternelle (veau, poulain…)


 tumeur lymphocytaire B : sécrétion anormale d’un pic d’Ig
Rechercher un Ag (ou tout autre élément
caractéristique) : ex leucose féline
 Avantage : la présence d’Ag permet
Méthode directe
de confirmer une infection ou une
parasitose en cours (non résolue)
 Inconvénient : le prélèvement doit
Diagnostic : contenir une quantité d’Ag
identifier la cause d’une suffisante (peu
Dépistage des infections

maladie (symptômes) d’infections/parasitoses se


manifestent par une antigénémie
Parasitoses
Diagnostic

constante)
Dépistage :
rechercher un problème Rechercher des Ac (ou tout autre réponse
asymptomatique de l’organisme caractéristique) : ex la
(infection/parasitose : plupart des tests de dépistage des
Méthode indirecte

portage sain, incubation…) infections


 Avantage : la présence d’Ac est
fréquente durant les
infections/parasitoses
 Inconvénient : l’interprétation est
délicate (non synchronisation entre
la réponse anticorps et l’infection ;
risque de réactions croisées ou
d’interférence avec la vaccination
ou l’immunité maternelle).
hormonaux
Dosages

Utiliser des anticorps pour mesurer la quantité d’un facteur sérique (ou
plasmatique) donné

4/16
II- Les techniques sérologiques
A) Techniques primaires, secondaires et tertiaires
1) Techniques primaires
 Principe : observation directe de la réaction antigène-anticorps

 Exemples :
 Agglutination (identification des groupes sanguins)
 Précipitation (très nombreuses techniques) (SRID= single radial
immunodiffusion = technique de Mancini : précipitation en cercle, à partir d’un
puits contenant un Ag, dans un gel contenant un anticorps)

Technique de Mancini
 Avantages : facilité de mise en œuvre
 Inconvénients : faible sensibilité : 100 µg/ml (sauf techniques modernes utilisant des
appareils de détection très sophistiqués)

2) Techniques secondaires
 Principe : observation de fonctions biologiques résultant de la réaction Ag-Ac
 Exemples :
 Neutralisation (séroneutralisation virale…)
 Test de fixation du complément (cf p suivante)
 Inhibition de l’hémagglutination (possible pour détecter des agents infectieux
agglutinants : virus grippaux…)

/!\ Attention /!\ : ne pas confondre complément et conjugué ! C’est une faute rédhibitoire : - 2 points en
cas d’erreur !
WIKI : Le terme « complément » fut introduit à la fin des années 1890. Le système immunitaire
constitué de cellules qui possèdent des récepteurs spécifiques à leur surface afin de reconnaître des
antigènes. Après l’immunisation par un antigène, beaucoup de ces récepteurs sont formés, et ils
empêchent ainsi ces cellules de circuler dans le sang. Ces récepteurs sont les anticorps. Ils reconnaissent et
fixent un antigène spécifique, mais ils peuvent aussi être reconnus et être fixé par le composant
antimicrobien thermolabile du sérum, qui prit le nom de complément c’est un élément présent dans le
sang qui « complète » les cellules du système immunitaire.

5/16
"couple hémolytique"= hématies + Ac anti-hématies "couple antigénique" = Ag + sérum de l'individu
L'absence d'anticorps sériques chez l'animal (-) se La formation de complexes Ag-Ac provoque
traduit par l'hémolyse (cupule rouge) s'il reste du l'utilisation du C, et il n'en reste plus pour détruire
complément. les hématies (sédimentation des hématies : point
rouge au fond de la cupule).

Test de fixation du complément [cf CM 13]

 Avantages : forte sensibilité (µg/ml)


 Inconvénients : difficulté de mise en œuvre nécessitant le recours à un
laboratoire spécialisé

3) Techniques tertiaires
 Principe : création d’un complexe détectable entre l’élément recherché
(antigène ou anticorps) et un conjugué ; le complexe est détecté par fixation sur
un support (puits, lame histologique, papier de chromatographie, billes..).

 Exemples :
 ELISA (Enzym Linked Immunosorbent Assay)
 IFI
 Immunochromatographie
 Western-blot (détection de protéines)
 Billes recouvertes d’Ag (Multiplex et variantes)

 Avantages : très forte sensibilité (pg-ng/ml) ; très nombreuses variantes


appliquées à tous les cas de figure (recherche d’Ag, recherche d’Ac,
compétition…) ; techniques ± spécialisées et ± automatisables.
 Inconvénients : complexité et coût élevé de mise au point.

6/16
Test ELISA Test ELISA

Test d’immunochromatographie

Western-blot
7/16
Question : Quelle serait la technique la plus adaptée pour faire ces diagnostics par
immunologie ?

B) Le conjugué
1) Présentation

Le conjugué est un complexe moléculaire artificiel (produit en laboratoire), créé par


liaison covalente entre un élément détectable/mesurable et un élément de
reconnaissance qui est capable de se fixer sur l’élément recherché (antigène si on
recherche l’anticorps ou réciproquement...). On peut parler d’immun-conjugué pour
préciser qu’il s’agit d’un complexe entre un anticorps et un élément détectable.
Les techniques tertiaires imposent d’utiliser un support qui fixe les complexes au cours
de leur formation (élimination par rinçage des conjugués non fixés).

 Dans le cas d’une méthode directe, où l'on recherche un Ag, le conjugué est un
anticorps complémentaire de cet antigène qui sera fixé sur le support. On ajoutera un
substrat se fixant à l’anticorps choisit pour révéler la présence de l’antigène correspondant.

8/16
 Dans le cas d’une méthode indirecte, où l'on recherche un Ac, on fixe l’Ag
correspondant sur un support puis on ajoute un sérum (par exemple de vache) contenant un
anticorps reconnaissant l'Ag. On ajoute ensuite le conjugué, un anticorps anti-vache ici, sur
lequel sera accroché un élément détectable. On rince à chaque étape afin d'éliminer les Ac
non fixés (non spécifiques de l'Ag ou excédentaires).

2) Quelques exemples de conjugués

Élément
Exemples Avantages Inconvénients
détectable utilisé
dans le conjugué
nombreuses techniques en recherche et en médecine nucléaire
radio-isotope (immunoprécipitation, scintigraphie..)

(cpm) très sensible (pg/ml) ; permet


Radio-immunologie (RIA) danger, complexité
des dosages

très sensible; permet une


immuno-fluorescence sur
analyse détaillée qualitative sur complexité
fluorochrome lame microscopique
coupe tissulaire
(couleur apparaissant
immuno-fluorescence sur
par excitation UV) très sensible; application aux coût élevé de mise
plaque (technique similaire
automates (Luminex®...) au point
à l'ELISA) ou billes

9/16
colloïde d'or très sensible; permet une complexité
immunomarquage en
analyse détaillée à l'échelle (applications en
(couleur apparaissant microscopie électronique
cellulaire recherche)
par formation d'un
réticule entre
simple: nombreux "doctor's quantification
molécules de conjugué immunochromatographie
adjacentes) tests" impossible

ELISA (Enzym Linked très nombreuses variantes (du


coût élevé de mise
enzyme Immunosorbent Assay) "doctor's test" à l'automate de
au point
(substrat soluble) plaques)
(couleur apparaissant
par oxydation d'un
simple: nombreux "doctor's quantification
substrat; le substrat dot-blot (substrat insoluble)
tests" difficile
oxydé peut-être soluble
ou insoluble: coloration
sensible; permet une analyse
uniforme du test ou
détaillée à partir d'un mélange complexité
dépot de la coloration Western-blot (substrat
au site de fixation du
d'antigènes (séparation (applications en
insoluble)
conjugué) préliminaire des antigènes par recherche)
électrophorèse)

3) Obtention de conjugué par immunisation interspécifique


Point de réflexion, pas à connaître par cœur.

La structure des immunoglobulines est globalement conservée chez les Vertébrés,


mais il existe des différences isotypiques notables (dans leurs structure et propriétés, cf CM
3). Ceci a des conséquences sur le fonctionnement de l'immunité dans chaque espèce (réponse à la
vaccination...). Les IgG(T) du cheval sont un exemple de particularité spécifique.
 les gènes, et donc les séquences protéiques des domaines constants des
immunoglobulines, varient d'une espèce à l'autre: les Ig d'une espèce peuvent
donner lieu à une réponse anticorps contre les épitopes discordants. Les Ig d’une
espèce sont considérés aussi comme des Ag : réponse Ac par immunisation
interspécifique (utilité : obtention de réactifs /diagnostic)
 toutes les classes et sous-classes ne sont pas équivalentes dans les différents
ordres des vertébrés: les propriétés physico-chimiques et biologiques des Ig des
différentes classes varient d'une espèce à l'autre. (cf. cours immun2-01: immunologie
comparée)

10/16
Ces variations ont aussi des conséquences sur les techniques vétérinaires:
 Les Ig sont considérées comme des antigènes étrangers quand elles sont
transférées entre 2 espèces distinctes : leur immunogénicité provoque l'apparition
d'anticorps anti-Ig qui reconnaissent les éléments dissemblables (domaines constants
de la partie Fc...). Ceci est la base de création d'outils d'étude des Ig.
 Le transfert des Ig d'une espèce à l'autre s'accompagne généralement d'une
perte d'une partie des fonctions (selon la capacité de fixation aux RFc de l'espèce
receveuse.).
 Le transfert régulier d'Ig entre espèces n'est pas possible (mise en place
d'anticorps anti-Ig qui inhibent l'activité ou provoquent un rejet). [Cf cours sur la
sérothérapie A2 -CM 9]
NB : Considérations identiques en ce qui concerne les autres protéines de l'immunité
(cytokines, facteurs du complément..)

Pour étudier les anticorps dans une espèce donnée, il est souvent nécessaire d'utiliser
un conjugué anti-Ig de cette espèce. Ainsi l'injection d'IgG bovines à un lapin lui fait produire
des anticorps anti IgG bovines (qui reconnaissent les éléments caractéristiques de l'espèce
bovine sur les domaines constants des chaines H et L): les anticorps purifiés anti-IgG bovines
servent à fabriquer un conjugué utilisable dans de nombreuses trousses de diagnostic
indirect des maladies des bovins.
Les laboratoires produisent et commercialisent de nombreux conjugués utilisables en
recherche et en médecine vétérinaire.
Cette technique peut être de plus ou moins bonne qualité (affinité, sensibilité, et
production). Elle devient difficile à mettre en œuvre quand on veut fabriquer un conjugué
pour détecter une classe ou sous classe d’immunoglobuline.
Les chevaux sont très utilisés en recherche : ils sont capables de synthétiser rapidement
des Ac "anti', et ce même si la quantité d'Ac injectés est faible.
Il est également possible de synthétiser certains Ac in vitro.

Principe d’obtention d’un réactif anti-Ig

11/16
4) La protéine A, une alternative intéressante aux conjugués

La protéine A est une des protéines de la paroi des staphylocoques, qui a la capacité de
fixer les IgG (sur la partie Fc) et d’autres protéines (albumine): la bactérie se cache ainsi
derrière les protéines de l'individu et échappe à la réponse immune (limite l'opsonisation...).
On utilise différents variants recombinants de la protéine A au laboratoire pour fixer
les Ig des différentes classes :
 pour purifier les Ig par affinité sur une colonne de chromatographie (billes
recouvertes de protéine A).
 pour fabriquer des conjugués anti Ig (couplage protéine A-élément
détectable).
Les variants sont plus fiables que la protéine A naturelle (plus affins pour les Ig).

On utilise la protéine A (lorsqu’on cherche des Ig) associée à un élément de détection,


notamment pour faire des diagnostics ou des chromatographies d’affinité.

Exemples d'applications de la protéine A

12/16
IV- Principe de quantification et de purification
A) La quantification
1) Tests qualitatifs, semi-quantitatifs, quantitatifs

Il y a 3 principes de quantification :

 qualitatif : un résultat positif/négatif suffit (tests au chevet du patient). Ce principe


est utilisé lorsque la détection de l'Ag/Ac suffit au diagnostic et que sa quantité n'est
pas un élément de pronostic (par exemple : détection d'antigène viral /FeLV)

 semi-quantitatif : un ordre de grandeur suffit à l'interprétation (comparaison


échantillon/témoin, comparaison entre prélèvements à différents temps...) (mais
quantification dépendante de la technique)

- On peut transformer simplement une méthode qualitative en méthode semi-


quantitative par dilution du prélèvement : le titre est l'inverse de la dernière
dilution ayant donné un résultat positif (par exemple : titre en agglutination)
- La mesure est chiffrée (densité optique, score...). L'index est un rapport
échantillon/témoins qui pondère les variations techniques d'un essai à
l'autre (par exemple : ELISA)

 quantitatif : un résultat dans un système référencé (µg/ml..) est nécessaire, par


exemple pour un dosage. Cela nécessite d'effectuer en parallèle une «gamme
étalon» avec des échantillons de valeurs connues.

2) Application : interprétation d’un ELISA

Rappel : La plupart des techniques en immunologie sont "réversibles": on peut


rechercher l'antigène dans un prélèvement si le laboratoire dispose de l'anticorps (diagnostic
direct), ou on peut rechercher la réponse anticorps dans un prélèvement si le laboratoire
dispose de l'antigène (diagnostic indirect).

En prenant l'exemple de l'ELISA:

 diagnostic direct : un anticorps est fixé sur le support (pour capturer l'antigène
présent dans le prélèvement)
 diagnostic indirect : un antigène est fixé sur le support (pour capturer les
anticorps présents dans le prélèvement)

13/16
Application : Interprétation d’un ELISA classique
(test indirect : Ag-Ac-conjugué anti Ig)

Il existe de très nombreuses applications des techniques immunologiques basées sur la


reconnaissance d'antigènes :

 un antigène microbien/parasitaire : diagnostic ou dépistage d'infections


 toute autre protéine d'intérêt : hormone (dosage pour le diagnostic des maladies
endocrines et le contrôle du dopage..), contaminant…

B) La purification : la chromatographie d’affinité

La chromatographie d'affinité est un procédé de purification basé sur l'affinité d'un


ligand spécifique (fixé sur un support) pour une molécule (présent dans une solution): on
utilise souvent comme ligand un anticorps.

L'anticorps retient l'antigène sur le support durant le passage de la solution (à pH


neutre), puis le relâche dans l'éluât lorsqu'on déplace l'équilibre de la réaction antigène-
anticorps (à pH acide). On neutralise à nouveau l’éluât pour récupérer la molécule
recherchée sans l’altérer.

14/16
Principe de la purification par chromatographie d'affinité

Encore quelques remarques :

 Les outils immunologiques sont aussi utilisés dans de très nombreux domaines non-
médicaux, par exemple dans la recherche (caractérisation et purification de molécules),
l'agro-alimentaire (recherche de fraudes : détection de lait de vache dans un fromage
"pur chèvre"...)

 Pour chaque diagnostic, il existe souvent plusieurs possibilités techniques, qui ont
chacune leurs avantages et leurs inconvénients: le praticien doit choisir la plus adaptée à
ses besoins médicaux (spécificité/sensibilité, fiabilité..) et ses contraintes pratiques (délai
de réponse, coût).

Questions d’entrainement :
 Comment fabriquer un conjugé anti-IgG de lapin pour un ELISA ?
 Quel est l'intérêt de la proteine A par rapport à un anticorps anti-Ig?
 Reproduire sur un schéma les étapes de la réalisation d'un test immunologique (ex:
ELISA par compétition pour le diagnostic indirect de la brucellose bovine).

15/16
BON STAGE

16/16
CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


PRODUCTION ET DISTRIBUTION DES AC -
DYNAMIQUE DE LA REPONSE ANTICORPS
PRIMAIRE ET SECONDAIRE - REPERTOIRE

I- Dynamique de la réponse anticorps


A) Réponses anticorps primaire et secondaire
B) Répertoire lymphocytaire
C) Mécanismes de production des immunoglobulines

II- Notions complémentaires


A) Homéostasie
B) Diffusion et transcytose

Objectifs du cours :

 Décrire les classes d'Ig présentes dans les différents tissus et dans les sécrétions et
décrire le mécanisme de transcytose des IgG et des IgA (distribution des classes d'Ig
[cf CM 3],compartimentation [cf CM 16])
 Décrire la dynamique générale de la réponse anticorps au cours de stimulations
répétées par un antigène (réponse primaire et secondaire)
 Comparer la réponse anticorps primaire et secondaire
 Décrire les principes généraux de génétique à l'origine de la diversité des Ig et du
caractère clonal des lymphocytes B et T (librairies, recombinaisons VDJ); décrire les
notions de répertoire B et T [cf. cours de génétique et Biologie moléculaire]

"LA REPONSE IMMUNITAIRE EST A CONNAITRE

PAR COEUR PAR COEUR PAR COEUR"

1/12
I- Dynamique de la réponse anticorps
A) Réponses anticorps primaire et secondaire

Il existe deux types de réponse à un contact avec un antigène :

 La réponse anticorps de type primaire est la réponse anticorps obtenue lors de la


première stimulation par antigène. C'est une réponse en première intention lors de tout
contact avec un Ag. Il s'agit généralement d'une réponse de faible intensité, peu durable
(quelques semaines), apparaissant après un délai de 3-7 jours après le contact avec l'Ag.
Elle est réalisée par des lymphocytes B peu ou pas différenciés, peu activés, produisant
principalement des IgM. De nombreux antigènes induisent cette réponse à chaque
contact (il n'y a pas d'évolution de la qualité ni de l'intensité de la réponse). C'est la
réponse la plus simple, la seule chez les Oiseaux et Poissons.
NB : Les IgM sont des polymères, d'affinité médiocre mais il n'empêche que ce sont les
plus simples à produire pour nos petits lymphocytes, et elles ont d'autres avantages
(elles attirent bien le complément par exemple).

 La réponse anticorps de type secondaire est la réponse anticorps obtenue dans le cas
d'une stimulation répétée ou prolongée par un antigène "immunogène". Il s'agit
généralement d'une réponse de forte intensité, de forte affinité et durable (plusieurs
mois). La réponse anticorps de type secondaire résulte de la production des Ig de
différentes classes par des lymphocytes B différenciés.
NB : Les IgG sont plus stables, d'où une réponse plus durable

2/12
Il existe de nombreuses conditions pour obtenir une réponse secondaire (nature de
l’antigène, contexte d’administration...).

 antigénicité : capacité de l’antigène à être reconnu par le système immunitaire


 immunogénicité : capacité d'un Ag à induire la différenciation et l’activation des
lymphocytes B

primaire secondaire

Ag susceptible
tout antigène antigène immunogène
d'induire la réponse (essentiellement les antigènes protéiques)

exposition prolongée: passage progressif


dès la 1ère exposition, en
d'une réponse primaire à une réponse
moins d'une semaine
secondaire en environ 10-15 jours
délai d'apparition de
la réponse
réapparait à l'identique en cas de ré-exposition: réponse très
lors de chaque stimulation rapide avec un pic à 2 jours
par l'antigène (=phénomène de mémoire immune)

forte-intense (10-1000 fois la quantité


quantité d'Ac faible-moyenne
produite durant la réponse primaire)

persistance de la
< 1 mois > 1 an
réponse anticorps
(disparition en quelques (plateau puis diminution progressive)
(après disparition de jours-semaines des (persistance longue des lymphocytes
l'antigène) lymphocytes producteurs) producteurs: plusieurs mois)

réponse complexe composée de plusieurs


classe d'Ig principalement IgM classes et sous-classes
(principalement IgG et/ou IgA et/ou IgE)

essentiellement
fonctions agglutination, activation toutes fonctions biologiques des anticorps
biologiques du complément et (selon quantité et classe produites)
précipitation

Les réponses anticorps primaire et secondaire

3/12
 La(les) classe(s) d’Ig selon le type de réponse détermine(nt) les fonctions biologiques
obtenues, et donc l'efficacité plus ou moins grande dans la défense immune.
 La durée et la qualité de la réponse dépendent du contexte de stimulation par l’Ag

QUESTION :
Quel serait le schéma de la réponse anticorps au cours d'une vaccination (primo injection puis
rappel = vaccin contre tétanos ...) ?

NB : Après vaccination, des rappels sont parfois nécessaires (Leptospirose CN : 1 an ou 6 mois


si les risques d'infection sont importants, Maladie de Carré : 1 an)

B) Répertoire lymphocytaire

Le répertoire lymphocytaire est l'ensemble des lymphocytes de spécificités


différentes qui sont présents à un instant t, circulants (sang, lymphe) ou stockés dans les
tissus. Le répertoire détermine la capacité de réponse à l’Ag de chaque individu (plusieurs
dizaines de milliers de spécificités à chaque instant : il s'agit de sélectionner la fréquence de
lymphocytes répondeurs).
Le répertoire théorique peut être estimé, mais le répertoire réel n'est pas mesurable
du fait de sa diversité. Le répertoire des Mammifères est beaucoup plus important que celui
des Poissons (cf «immunologie comparée») ; le répertoire théorique peut être estimé par le
nombre de gènes et est donc fonction de la taille du génome.
Le répertoire évolue dans le temps chez chaque individu :

• son renouvellement est assuré par la production journalière de nouveaux


lymphocytes par les organes lymphatiques primaires, qui remplacent les cellules

4/12
"vieillissantes". La production sous forme de clones lymphocytaires maintient la
diversité (les lymphocytes possèdent des récepteurs à l’Ag différents, par des
processus génétiques aléatoires).
• les clones lymphocytaires spécifiques prolifèrent en réponse à l'antigène et leur
proportion augmente donc dans le répertoire en réponse aux stimulations immunes :
adaptation du répertoire aux stimulations.
• les lymphocytes différenciés par plusieurs stimulations persistent plus longtemps
(➠ mémoire immune)

C) Mécanismes de production des immunoglobulines

Génétique de la diversité des anticorps

5/12
Le génome d’un clone lymphocytaire subit une évolution irréversible, depuis le stade
précurseur jusqu’au stade mature, au cours de laquelle le clone acquiert sa spécificité.
La synthèse d'une chaine d'Ig fait intervenir plusieurs gènes, appelés V, D, J, C, qui
subissent un phénomène particulier de sélection et regroupement, appelé
"réarrangement" [cf cours de génétique et Biologie moléculaire].

Ces processus caractéristiques des lymphocytes interviennent au cours de la


différenciation d'une cellule souche en lymphocyte mature :
• Les gènes V, D, J et C sont organisés en "librairies", qui regroupent un grand nombre
de copies légèrement différentes les unes des autres [cf tableau]. Il existe plusieurs
librairies pour les chaines H et L des anticorps (et aussi pour les chaines alpha et beta
du récepteur TCR)
• Les librairies V, D et J de chaque chaine subissent dans chaque clone en cours de
production un mécanisme de recombinaison. Un allèle est sélectionné
aléatoirement au sein de chaque librairie puis le reste de la librairie subit une
délétion. Chaque spécificité lymphocytaire correspond donc à un réarrangement
aléatoire propre à ce clone = idiotype. Seul l'ensemble des copies du gène C persiste
dans le lymphocyte mature : ceci permet à un lymphocyte B de produire les
différents isotypes d'un même anticorps.

lymphocyte B (Ig) lymphocyte T


(TCR alpha-beta ou TCR gamma-delta)
NE PAS APPRENDRE
chaine chaine chaine chaine
! chaine H chaine L
alpha beta gamma delta

V > 200 allèles (15 > 200 allèles (19


23 31 7 4
(variable) sous-groupes) sous-groupes)
domaine
D
variable 14 - - 2 - 2
(diverse)
(paratope)
J
4 5 61 14 (2 sous- 4 2
(jonction) groupes)

9 : IgM, IgG1,
domaine IgG2a, IgG2b,
C 2: kappa, lambda 1 2 4 1
constant IgG2c, IgG3, IgA,
IgE, IgD

6/12
Globalement, la synthèse d'une Ig ou d'un TCR (Récepteur des cellules) se déroule
comme suit :

• domaine variable : sélection aléatoire d'un gène par librairie et recombinaisons


génétiques somatiques VDJ ou VJ , selon les chaines; nombre de variants alléliques
possibles =VxDxJ ou VxJ
• domaine constant : utilisation d'un des gènes C en fonction de l'état de différenciation
du lymphocyte. Assemblage de 2 chaines pour constituer la molécule (Ig: H+L, TCR:
alpha + beta ou gamma + delta)

On peut ainsi obtenir 10 000 000 combinaisons différentes !

QUESTION :
Peut-on fabriquer des Ac contre ses propres constituants ?

- oui en principe, la sélection aléatoire produit des Ac autoréactifs


- non : normalement la régulation de l'activité lymphocytaire bloque les clones
autoréactifs

II- Notions complémentaires


A) Homéostasie

L'homéostasie est l'ensemble des


mécanismes de régulation assurant le
maintien des paramètres biologiques dans
un intervalle normal.
Dans le cas du système immunitaire,
l'homéostasie concerne le nombre total des
lymphocytes et des cellules immuno-
compétentes, la concentration globale des
Ig, des cytokines...
Il existe des variations physiologiques
des constantes immunes, par exemple en
fonction de l'âge, ou du cycle sexuel... La
concentration d’un Ac/clone lymphocytaire
donné (pour un Ag donné) est extrêmement Electrophorèse plasmatique pour vérifier la
variable d’un individu à l’autre et dans le
production d'Ig diverses
temps, en fonction de la stimulation (ou non)
par cet Ag.

7/12
Remarque : Des cytokines régulent le renouvellement et le fonctionnement global des
lymphocytes ; si par exemple il y a trop de lymphocytes, des effets feedback viennent exercer une
régulation du système. Les variations peuvent aller du simple au double en fonction du stade sexuel,
de l'âge, de l'environnement : les fluctuations sont physiologiques, et la régulation qui reste floue.

QUESTION :
Comment se fait-il que la réponse immune spécifique augmente le nombre de lymphocytes
alors que l'homéostasie contrôle le nombre total de cellules ? (fréquence des lymphocytes
spécifiques (répondeurs) ?

>> En fonction des Ag en présence, les proportions des différents clones sont modifiés
100%

80%
M. de Carré
60%
Leptospirose
40%
Parvovirose
20% Autres
0%
Avant vaccination V + 1 mois V + 10 mois

B) Diffusion et transcytose

La transcytose correspond à la capacité de certaines Ig (IgG et IgA) à passer à travers


des barrières épitheliales par le biais de récepteurs et de mécanismes régulés [cf tableau
RFc et récepteurs de transcytose].

Les RFc sont des récepteurs fixants le Fc des anticorps. Ils permettent aux anticorps
d’activer les cellules immuno-compétentes et de désigner leur cible : il s'agit d'une
reconnaissance indirecte de l’Ag via l'ensemble Ac-RFc (ne pas confondre avec récepteurs de
transcytose). Il existe plusieurs RFc différents :
- effets variables selon la classe/sous classe d’Ig (IgG, IgE) et la concentration d’Ig
- effets variables selon le type de cellule immuno-compétente

8/12
récepteurs de transcytose des Ig
RFc (RFc gamma, epsilon, alpha)
(pIg et FcRn)
cellules immunocompétentes
barrières épithéliales (muqueuses,
expression (plusieurs RFc ≠: effets ≠ selon types
placenta)
cellulaires et classes d'Ig)
activation des cellules par les complexes
Ag-Ac:
transcytose des IgAs (muqueuses)
rôle opsonisation- phagocytose, ADCC,
et des IgG (colostrum, placenta)
dégranulation..
(fonctions différentes selon les espèces)
expression variable selon l'état expression constante, ≠ selon
régulation
d'activation des cellules l'espèce (passage placentaire +/-)

Récepteurs et fixation des Ig aux cellules

Concernant la transcytose, deux points importants sont à retenir :

• les IgG subissent le mécanisme de transfert de l'immunité maternelle en passant à


travers les barrières des conduits lactifères dans les premiers jours de la lactation
(production du colostrum) et du placenta en fin de gestation (chez les primates,
carnivores et rongeurs). La concentration obtenue dans le colostrum et le placenta
peut être 10x supérieure à la concentration sérique.
[cf cours particulier "parce que c'est trop beau"]

 les IgA peuvent passer à travers les épitheliums des muqueuses en se transformant
en IgAs (une partie du récepteur se clive au cours de la transcytose, formant la "pièce
sécrétoire" ; la cellule doit en permanence synthéthiser des récepteurs). On trouve
des IgA dans toutes les sécrétions des muqueuses (mucus, salive, larmes...). La
concentration des IgAs dans la bile est 20x supérieure à la concentration des IgA dans
le sérum : les canaux biliaires ont beaucoup de récepteurs.

NB : On arrive à faire des analyses de la réponse immunitaire en analysant les
fécès et cela se révèle très utile en faune sauvage où on a même pas besoin de
rencontrer l'animal pour avoir une idée de son système immunitaire !

Certaines barrières sont imperméables aux Ig (méninges..) : si l'on en trouve


dans les tissus, il s'agira obligatoirement d'une production locale.

9/12
Transcytose des IgA et transformation en IgAs

Quelques éléments d'application et de raisonnement :

• Le taux d'Ig de chaque classe dans un territoire donné est constant (il dépend de
l'homéostasie immune générale et des mécanismes de distribution par diffusion
passive ou transcytose). En revanche, le taux d'anticorps contre un antigène donné est
extrêmement variable, en fonction des modalités d'exposition à cet antigène.

• La réponse anticorps de type primaire peut se produire à chaque nouvelle stimulation


ou lors de stimulation prolongée par un même antigène, mais elle est souvent
masquée par une réponse de type secondaire beaucoup plus forte. Dans le cas où on
recherche une infection inapparente, l'analyse des différentes classes d'Ig produites
permet de distinguer une infection active (présence d'IgM) d'une infection passée
(persistance d'IgG).

• Les mécanismes de diversité génétique des Ig assurent le renouvellement constant du


répertoire lymphocytaire, en générant chaque jour de façon aléatoire des milliers de
clones différents. A partir d'un précurseur qui possède l'ensemble des gènes des Ig, le
processus de différenciation aboutit à la génération de nombreux clones
lymphocytaires qui ne conservent chacun qu'un gène dans les librairies VDJ, et donc

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qu'une spécificité. Des mécanismes d'"éducation" et de régulation vérifient ensuite
que les clones produits ne provoquent pas de réactions auto-immunes [cf CM 17]

• Des techniques très sophistiquées de biologie moléculaire permettent d'identifier les


gènes réarrangés dans un clone lymphocytaire, permettant d'identifier quels gènes
sont impliqués dans la reconnaissance d'un antigène (par exemple: TCR
Valpha2Jalpha12-Vbeta14). Ces techniques sont actuellement reservées à des
recherches fondamentales.

 Quel intérêt y-a-t-il à rechercher des IgG à la fois dans le sang et dans le liquide
céphalorachidien ? A faire une étude cinétique?

 Décrire différentes courbes de dosage des Ig, des classes d'Ig et des anticorps (comparaison
des facteurs de variation du taux des Ig totales, des classes d'Ig et du taux des anticorps
spécifiques d'un Ag donné).

 Quels sont les moyens d'étude d'un clone lymphocytaire possédant une spécificité
donnée ?

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

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REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


ANTIGENES ET EPITOPES - REACTIONS
CROISEES - SOI ET NON SOI

I- Dynamique de la réponse anticorps


A) Notion d'épitope [RAPPELS DU CM3]
B) Les épitopes T et B
1) Quelques définitions
2) Structure des épitopes T et B

II- Réactions croisées


A) Le phénomène des réactions croisées
B) Réactions croisées et microorganismes
C) Notion de sérotype

III- Cas particuliers


A) Les haptènes
B) Les super-antigènes
C) Soi et non-soi

Objectifs du cours :

 Représenter sur un schéma d'un antigène les notions d'épitopes conformationnels et


séquentiels
 Définir succinctement les récepteurs BCR et TCR; représenter sur un schéma la
reconnaissance de l'antigène par les récepteurs BCR et TCR
 Définir et comparer les propriétés des épitopes T et B
 Représenter sur un schéma les différents cas de réactions croisées; indiquer leur
signification biologique
 Donner des exemples de la biodiversité des antigènes ; définir les concepts de soi et
non-soi, de présentation des antigènes, d'immunogénicité et de coopération [cf
cours ultérieurs]

1/14
I- L'épitope
A) Notion d'épitope [RAPPEL DU CM3]

La liaison Ag-Ac se fait grâce à un ensemble de liaisons faibles entre


les deux zones actives : l’épitope de l’antigène et le paratope de
l’anticorps. Un épitope, ou déterminant antigénique, est une partie de
l'antigène reconnue spécifiquement par une molécule donnée
d'anticorps. Un paratope est une partie variable d’un anticorps qui se
combine à l'épitope complémentaire sur l'antigène.
L'épitope fait environ 4-5 AA pour un épitope B, 9 AA pour un
épitope T.
Un antigène protéique peut posséder quelques dizaines d'épitopes.

B) Les épitopes T et B
1) Quelques définitions

Un épitope B est un épitope d'un antigène susceptible


d'être reconnu par un lymphocyte B. Tous les antigènes
possèdent des épitopes B. L'antigène expose en surface des
épitopes B qui peuvent se fixer directement sur les anticorps ou
sur les récepteurs BCR.

Un épitope T est un épitope d'un antigène susceptible


d'être reconnu par un lymphocyte T. Tous les antigènes ne
possèdent pas d'épitopes T. L'antigène, capté par une cellule,
est fragmenté en épitopes T qui sont reconnus sous forme de
complexe {CMH + épitope} par les récepteurs TCR.

On définit l'antigénicité comme l'aptitude d'un antigène


à être reconnu par une réponse immune (jusqu'à ce que

l'antigène soit entièrement éliminé de l'organisme).


Reconnaissance d'un Ag par les
L'antigénicité dépend du nombre d'épitopes et de la
lymphocytes T et B
stabilité de l'antigène.

2/14
Seuls certains critères sont requis pour être un antigène :

- taille > 1kDa (équivalent d'une dizaine de cycles aromatiques). Les petites molécules (eau,
minéraux, hormones stéroïdes, vitamines..) ne sont pas antigèniques. En revanche,
certaines petites molécules (pas toutes ! : certains métaux comme le nickel, certains
médicaments comme la pénicilline...) peuvent s'associer à des protéines cellulaires ou
plasmatiques, les dénaturant au point qu'elles deviennent antigéniques.
- stabilité et biodisponibilité : les molécules facilement détruites dans les tissus (par les
enzymes, le pH..) ne sont pas antigéniques car elles ne persistent pas assez longtemps
pour donner lieu à une réponse. De plus, la capacité de la molécule à diffuser dans
différents tissus et liquides biologiques (hydrophilie..) conditionne sa rencontre avec des
lymphocytes, et donc la possibilité d'obtenir sa reconnaissance spécifique.

2) Structure des épitopes T et B

Un épitope conformationnel est un épitope d'un antigène formé par la juxtaposition


dans l'espace de zones de la molécule (les épitopes conformationnels peuvent être
juxtaposés dans les repliements de la structure tertiaire, voire même appartenir à des
molécules différentes formant un complexe multimérique).

Remarque : Ces épitopes sont très courants ; ils sont (hélas) labiles : si la protéine se déforme
pour une raison X ou Y l'Ag n'est plus reconnu... Dans le cas de la vaccination, les protéines
produites en laboratoire à l'aide une bactérie n'ont pas forcément la même conformation que
celles produites par un mammifère à partir de la même séquence d'ADN. En fin de compte, le
vaccin produit ne servira à rien : la réponse II ne sera pas induite chez l'individu vacciné avec une
protéine de conformation différente de l'Ag "naturel".

L'épitope conformationnel est à opposer à l'épitope séquentiel, épitope formé d'une


succession d'éléments de l'antigène (portion de la séquence d'un antigène protéique=
peptide de 5-10 aa

On trouvera également des épitopes composites : Ils sont obtenus par juxtaposition
et sont utilisés dans la recherche.

La stabilité et l’hydrophilie d’un Ag influence le nombre des épitopes exposés ; la


dénaturation d’un Ag modifie sa reconnaissance (mauvaise conservation d’un vaccin...).

3/14
Principe des épitopes conformationnels et séquentiels

L'«epitope mapping» permet maintenant d'identifier rapidement les épitopes sur un


Ag à partir de sa séquence nucléotidique. On peut alors déterminer la réponse qui sera mise
en place par l'organisme. La séquence d'ADN est rentrée dans le logiciel, qui renvoie "ça c'est
un bon épitope T" etc.

QUESTION [cf tableau page suivante] :


Comparez la reconnaissance de l'antigène par les
lymphocytes B et T.

LB : un récepteur épitope B : BCR (Ac) Ag libre


ou à la surface d'une cible (bactérie...)

LT : épitope T Ag dégradé en peptides


présentés à la surface d'une cellule exprimant
une molécule de CMH (cellule présentatrice
d'Ag)
Exemple des épitopes impliqués dans
la neutralisation de la ricine

4/14
l'antigène peut se fragmenter
l'antigène expose en surface des
pour libérer des
épitopes B
épitopes T

un lymphocyte T (TCR);
un anticorps libre, ou un lymphocyte
reconnu par pas de reconnaissance sur
B (BCR)
l'antigène libre

sous forme d'un complexe à la


à la surface de l'Ag surface d'une cellule
reconnaissance (Ag libre ou exposé en surface d'une cellule
"présentatrice" qui réalise
ou d'un micro-organisme) l'apprêtement de l'Ag

présent sur des


de toute nature quasi tous protéiques
Ag (protéine, glucide, complexe...)

taille équivalente à environ 5 AA,


fragment d'un Ag protéique
généralement hydrophile,
structure correspondant à un épitope
épitope conformationnel ou
séquentiel d'environ 9 AA
séquentiel

faible stabilité
(peut disparaitre lors d'un changement de Stabilité variable selon la
stabilité conformation suite à une dénaturation de séquence
l'antigène, par exemple par dissociation de (généralement stable)
dimères)
Propriétés des épitopes B et T

II- Réactions croisées


A) Le phénomène des réactions croisées

Parfois lors d'un test, les résultats ne


correspondent pas à ce qu'on avait prévu : l'Ac
spécifique de l'Ag1 a aussi reconnu un Ag2 qui
n'était pas prévu du tout...

Les réactions croisées reposent sur la


propriété d'un anticorps spécifique d'un
antigène donné de reconnaître également un
autre antigène (les 2 antigènes partagent en fait
un épitope commun).

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Généralement les réactions croisées sont incomplètes (l'affinité pour le 2ème
antigène est inférieur à l'affinité pour le 1er), et ne concernent qu'une partie des antigènes
d'un micro-organisme (antigènes communs). Cela peut se produire aussi avec un antisérum
(mélange d'anticorps) ; lorsque la cible de la réponse anticorps possède des antigènes
communs avec d'autres structure/organismes.

fréquent : cas général des Ag appartenant à la même famille moléculaire


homologie de (enzyme...) : un ou plusieurs épitopes sont conservés (très fréquent)
tout ou partie de cas fréquent des Ag exprimés par des μorganismes apparentés (même
la séquence genre microbien)
structure stérique et électrique identique au niveau d’un ou plusieurs
rare : hasard
épitopes, par le fait du hasard, entre molécules distinctes

B) Réactions croisées et microorganismes

La majorité des réactions croisées est due à des homologies entre les antigènes
(=portions de séquence communes..) ou à des parentés entre les organismes ou micro-
organismes (bactéries d'un même genre ou d'une même espèce, comme pour les
Salmonella) : ceux-ci présentent alors une proportion non négligeable d'antigènes communs
ou peu différents. Les réactions croisées ont un rôle biologique important :

 Elles sont le support de nombreux mécanismes de défenses anti-infectieux : cette


propriété est utilisée en vaccination : une souche vaccinale non pathogène peut être
reconnue de la même façon que la souche sauvage.

 Elles peuvent être à l’origine d’immuno-pathologie [cf RMQ] : entretien de réactions


allergiques par réactions croisées (par exemple latex-ficus-avocat ou pomme-pollen de
bouleau) ou risque de réactions auto-immunes (reconnaissance croisée entre un
antigène microbien et un auto-antigène).

 Elles modifient la qualité et la durée des réponses spécifiques

 Elles provoquent des réactions secondaires inattendues (Ag2 reconnu comme déjà vu à
cause d’un épitope commun avec Ag1 : la réponse immunitaire sera plus importante)

 Elles sont impliquées dans le maintien d’une immunité à long terme (la stimulation par
Ag2 conserve immunité vis-à-vis d’Ag1)

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Réactions croisées à l’échelle d’un antigène

 Parentés entre organismes :


 Les Ag communs correspondent le plus souvent à des Antigènes non ou peu
modifiés entre germes d’un même groupe (homologies de séquence…)
 Famille / genre / espèce / souche ou quasi-espèce / individu
Utilité des Ag communs pour le diagnostic d’un groupe microbien et des Ags
spécifiques pour l’identification d’une souche précise ( = Sérotypage des
antigènes de paroi bactérienne)
 Hasard des structures moléculaires entre organismes non apparentés (épitopes ou
antigènes identiques). Ex : Streptococcus / myocarde…

Réactions croisées à l’échelle d’un microorganisme

7/14
Les réactions croisées permettent donc d'obtenir rapidement une réponse immune
vis à vis d'un agent infectieux, si on a déjà rencontré des antigènes présentant des épitopes
identiques auparavant (vaccin, micro-organisme commensal ou infectieux apparenté). Elles
permettent aussi de prolonger l'immunité contre un agent infectieux au contact d'autres
agents
Elles peuvent poser aussi des problèmes pour le diagnostic et les immuno-marquages
in vitro (par manque de spécificité).

Remarque : Avant les angines étaient toujours traitées avec des antibiotiques : ce sont des
affections la plupart du temps virales mais parfois dues à un Streptocoque (RAA : Rhumatisme
Articulaire Aigu, complication grave d'une angine à Streptocoque) . Cependant il existe un épitope
commun entre le streptocoque et une protéine de l'endocarde : le traitement ATB cause donc
des lésions cardiaques graves ! Maintenant il existe des bandelettes de test, rapides, pour
reconnaitre les Streptocoques : cela permet d'anticiper le problème (et on limite l'usage des
ATBs !)

Flagelle (antigènes H)
Pili (antigènes F)

Membrane
Ribonucléoprotéïnes
Enzymes

Capsule (antigènes K)
Paroi (antigènes O) Antigènes sécrétés-excrétés
(toxines, enzymes)

Antigènes de surface
(paroi, flagelles, capsule, facteurs
d’adhésion…)

Antigènes cytoplasmiques
(libérés en cas de destruction)

Principaux antigènes bactériens

8/14
C) Notion de sérotype

Le sérotype correspond à un sous-groupe identifié au sein d'une espèce en fonction


de ses propriétés antigéniques, à l'aide d'un anticorps ou d'un antisérum de référence.

On peut ainsi réaliser deux types de diagnostic en utilisant les réactions croisées :
identifier les épitopes communs (diagnostic de groupe) ou particuliers (diagnostic de
souche). On réalise ainsi le sérotypage.

Le sérotypage s’applique à plusieurs cas de figure :

 Identification des microorganismes et parasites au sein d’une espèce. Les variations


intraspécifiques des antigènes sont fréquentes chez les microorganismes et sont à l’origine
de souches qui possèdent une distribution géographique ou une virulence particulière
(espèce-cible, gravité...) : virus influenza H5N1, E.coli O157... En cas d'infection, il peut être
utile d’identifier jusqu’au sérotype une espèce bactérienne ou virale, pour disposer de
données sur sa gravité ou son épidémiologie. On sait que certaines souches sont plus
agressives que d'autres : faire un sérotypage peut permettre de prendre plus ou moins de
précautions selon les risques.

 Détermination des groupes sanguins (repose sur l'hémagglutination) et tissulaires ; un


sérotypage tissulaire est effectué pour les greffes, mais c'est plus cher que la détermination
des groupes sanguins donc moins réalisé.

Les sérotypes microbiens correspondent à des variants antigéniques au sein d'une


espèce microbienne (souches), de même que les biotypes et les génotypes correspondent
respectivement à des variants métaboliques ou génétiques. Comme beaucoup d'antigènes
jouent un rôle dans la virulence (toxines, facteurs d'adhésion, enzymes..), il est fréquent de
distinguer des sérotypes "pathogènes" et des sérotypes "moins pathogènes" (par exemple
E.coli O157 responsable d'infections graves chez l'homme, alors que la majorité des E.coli ne
sont pas pathogènes, différents sérotypes de Leptospires..).
Pour identifier des sérotypes, le laboratoire doit disposer d'anticorps de référence
produits contre des souches de référence cultivées au laboratoire (la majorité sont
maintenant des anticorps monoclonaux [cf CM14] ).

9/14
QUESTION :
Quels Ag sont les plus susceptibles de varier d'une espèce à l'autre ?

Les protéines (le cholestérol c'est le même chez tout le monde etc). +/- effet d'une
modification structurale sur la reconnaissance Ac Une mutation (sélectionnée sous pression de
sélection) peut entrainer une modification structurale et influer sur la reconnaissance Ag-Ac.

Quel impact pour le diagnostic ?

On réalisera un diagnostic ± précis selon les agents (espèce/souche) ; il faudra des


réactifs adaptés (spécificité, affinité, pureté des Ac pour ne pas avoir de bruit de fond dans le
test) afin d'être sur de l'Ag reconnu et de ses effets.

III- Cas particuliers


A) Les haptènes

Un haptène est une molécule qui peut réagir spécifiquement avec


un anticorps, mais qui ne peut pas déclencher la synthèse de cet Ac
chez un animal : ce n’est pas un antigène à proprement parler (et
encore moins un immunogène): il est de petite taille, instable...

En revanche, si un haptène établit une liaison covalente avec


une protéine porteuse, l'ensemble induit alors une réponse
anticorps DE TYPE SECONDAIRE (IgG...).

Cette fixation peut être obtenue au laboratoire, artificiellement (fabrication de


réactifs contre de petites molécules comme des hormones en les fixant à une protéine
porteuse), ou arriver spontanément dans certaines maladies de l’immunité contre des
xénobiotiques (WIKI : une substance présente dans un organisme vivant mais qui lui est
étrangère). La protéine porteuse est alors une protéine normale de l’organisme qui établit
«malencontreusement» des liaisons avec le xénobiotique, comme dans le cas de l'allergie à
la pénicilline (qui n'induit normalement pas de réponse immunitaire et est toute petite).

Au laboratoire on crée également des haptènes dans le but de doser des Ag trop
petits "ou trop machin : on colle le ptit machin sur une grosse protéine facile à doser".

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B) Les super-antigènes

ATTENTION Le terme est très mal choisi : ils n'ont rien à voir avec un Ag.
Un super-antigène est une molécule capable de provoquer une activation
polyclonale des lymphocytes en se fixant sur le récepteur (TCR ou BCR) sans tenir compte
de sa spécificité (fixation sur les domaines constants).

On connaît quelques dizaines de super-antigènes : ils sont impliqués dans la toxicité


de certains poisons et la virulence de certains micro-organismes (staphylocoques par ex)
car ils désorganisent la réponse immune, par activation anarchique des lymphocytes T et
selon les cas en entraînant la prolifération des lymphocytes (effet «mitogène») ou leur
inhibition ou un effet cytotoxique.

NB : on les utilise au labo pour entretenir les cultures de lymphocytes (effet


mitogène).

C) Soi et non soi


Comparaison antigène et super-antigène
Ces concepts sont utilisés en immunologie pour expliquer comment la réponse
immune arrive à distinguer les antigènes appartenant en propre à l'individu ( soi ) et les
antigènes exogènes ( non-soi ).

Les antigènes exogènes sont extrêmement nombreux et divers : antigènes


microbiens et parasitaires, xénobiotiques (médicaments...) et molécules étrangères qui
réussissent à passer les barrières naturelles (corps étrangers, antigènes alimentaires ou
inhalés..).

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Il existe un polymorphisme inter-spécifique et intra-spécifique qui amène
naturellement à rejeter des cellules ou tissus étrangers (groupe sanguin...). Normalement,
des mécanismes de régulation et d'éducation empêchent les antigènes du soi de
déclencher une réponse immune (alors qu'ils peuvent être immunogènes et provoquer des
réactions de rejet s’ils sont administrés à une espèce ou à un individu différent). La
discrimination n’est pas due à la nature des Ag : elle est principalement basée sur des
mécanismes de contrôle qui régulent la production et l’activité des lymphocytes
reconnaissant les Ag du soi [cf CM17].

On pense souvent aux problèmes de greffes et de transplantation mais on oublie


souvent un problème bien plus important : comment différencier la mère et le foetus pour
éviter qu'ils fusionnent ? Il existe des mécanismes qui permettent au foetus de
s'individualiser de sa mère.

Quelques éléments d'application et de raisonnement :

 De très nombreuses molécules sont des Ag, y compris nos propres constituants (groupes
sanguins...). Pour simplifier, on peut considérer qu'un virus correspond à peu près à 20-100
antigènes différents, une bactérie à 200-2000 antigènes différents et un organisme
eucaryote (protozoaire, invertébré ou vertébré) à plus de 5000 antigènes qui peuvent
donner lieu à une reconnaissance spécifique (mais une minorité est immunogène) [cf
tableau page suivante].

 Les réactions croisées entre micro-organismes ont un rôle biologique : l'individu qui a
élaboré une réponse immune contre un micro-organisme opportuniste est plus apte à se
défendre contre un micro-organisme pathogène apparenté (réactions croisées contre une
partie des antigènes communs). En revanche, il faut savoir interpréter judicieusement les
tests de diagnostic en fonction des réactions croisées possibles (différentes astuces
techniques sont utilisées pour se débarrasser des réactions croisées, de façon à augmenter
la spécificité des tests).

 Les réactions croisées sont des phénomènes fréquents, mais la grande majorité de ces
réactions ont une affinité faible ou ne concernent qu'une partie des épitopes (d'où la
grande spécificité des réponses immunes).

 Certaines réactions croisées entre des antigènes étrangers et des protéines de


l'organisme peuvent occasionner des troubles immunopathologiques sévères
(Streptococcus pyogènes et Rhumatisme Articulaire Aigü, Maladie de
Chagas/cardiomyopathie...).

12/14
 Il peut paraitre étonnant qu'une protéine du soi puisse induire une réponse anticorps
lorsqu'un haptène y est fixé : on considère que l'haptène apporte l'épitope B et la protéine
l'épiptope T nécessaires à la mise en place d'une forte réponse anticorps. L'ensemble est
immunogène même si la protéine porteuse appartient au soi, car la protéine peut-être
dénaturée par la fixation de l'haptène (d'où la création d'épitopes T inhabituels), ou qu'un
contexte activateur/inflammatoire supprime l'anergie naturelle vis-à-vis des épitopes T de
cette protéine (dans la mesure où tous les clones T auto-réactifs ne sont pas éliminés par
l'éducation thymique).

 Quels sont les types d'épitopes d'un haptène ? d'un superantigène?


 Envisager différents moyens de réduire les réactions croisées dans un test de diagnostic.

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micro-organismes, fungi et parasites ; variations inter-spécif variations intra-spécif
invertébrés chez vertébrés chez les vertébrés
 Nombreuses molécules
caractéristiques du monde
microbien, des protozoaires et des
fungi : paroi bactérienne,
endotoxines et autres molécules
Ag caractéristiques d'une espèce

typiquement microbiennes (sucres


(nombreux épitopes reconnus)

complexes, toxines, certaines


enzymes...)
il n'existe que quelques
 Nombreuses molécules Il existe quelques
exemples d'antigènes
caractéristiques des invertébrés protéines codées par le
caractéristiques
(hemocyanine, chitine, soie, GFP...) chromosome Y
d'espèce au sein des
Du fait de la très grande plasticité (expression exclusive
vertébrés : protéines
du génome microbien, les chez le mâle).
des venins..
molécules présentent des
variations importantes d'une
espèce à l'autre, voire même entre
souches au sein d'une même
espèce (cf réactions croisées).
ex : des 100aines de sérotypes connus
pour les Ag K, F, O d'E. coli (certains
identifient des souches pathogènes)
Ag présents sous des formes similaires mais

Globalement les
(variations concernant quelques épitopes)

protéines sont
similaires : les Quelques protéines
homologies sont plus ou subissent des variations
légèrement différentes

moins grandes en intra-spécifiques liées à


fonction de la proximité des variations alléliques,
quelques protéines, en particulier
phylogénétique ou à l'expression
des enzymes, sont conservées
(l'antigénicité est due à différenciée selon les
dans l'ensemble du règne animal
quelques épitopes individus de librairies
avec de faibles variations inter-
dissemblables d'une génétiques complexes
spécifiques
espèce à l'autre ) (groupes tissulaires et
Ex : l'albumine de CN groupes sanguins,
présente 76% d'homologie allotypes..)
avec l'albumine de BV, et 47%
avec l'albumine de poule
(ovalbumine).
identi-
ques

La majorité des molécules organiques simples sont quasi-identiques dans l'ensemble du règne
Ag

animal (sucres, acides gras, neuromédiateurs et hormones non protéiques..).

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

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REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


CELLULES DE L’IMMUNITE :
IDENTIFICATION/ETUDE ;
CYTOKINES ET COMMUNICATION
INTERCELLULAIRE ; ACTIVITES
CYTOTOXIQUES
I- Types de cellules de l’immunité
A) Les différents leucocytes
1) Les cellules immunocompétentes des mammifères
2) La numérotation formule
B) CD : « Cluster of differenciation »
II- Cytotoxines et communication cellulaire
A) Communication cellulaire
B) Cytokines
III- Activités cytotoxiques au cours de la réponse immunes
A) Apoptose et cytolyse
B) ADCC

Objectifs du cours :
 Lister les types de cellules immunocompétentes: identifier pour chacun la
distribution normale et les principales fonctions ; décrire les principes du
chimiotactisme et de la diapédèse.
 Décrire les méthodes d'identification des cellules de l'immunité (frottis, colorations
usuelles et immunohistochimie, numérations-formules: cf.histologie) ; décrire
succinctement le principe des CD et de la cytométrie de flux.
 Décrire et comparer les mécanismes de phagocytose/opsonisation, apoptose,
cytolyse, ADCC, dégranulation (cibles, cellules effectrices, effets...) (bilan des
mécanismes effecteurs : cf CM19)
 Décrire les principes généraux de la communication entre cellules
immunocompétentes et des cytokines (donner quelques exemples)

Ce cours est un cours d’introduction sur les différentes cellules de l’immunité.

1/22
I- Types de cellules de l’immunité
A) Les différents leucocytes

Littéralement, les leucocytes sont les "cellules blanches", par opposition aux cellules
rouges du sang (parce que la centrifugation du sang hépariné sépare ces cellules en une
couche blanche au dessus du culot composé d'hématies et de plaquettes).
Les leucocytes sanguins comprennent 3 populations principales (les autres cellules
étant en quantité très faible) (cf. tableau suivant : les principales cellules immunocompétentes):
 les lymphocytes
 les monocytes
 les granulocytes : neutrophiles, éosinophiles, basophiles.

Ces cellules interviennent ± dans l’immunité spécifique ou non spécifique, dans les
nombreux mécanismes inflammatoires, anti-infectieux, antiparasitaires, anti-tumoraux. Les
activités cytotoxiques contre diverses cibles sont résumées dans le tableau Principaux
mécanismes cytotoxiques (page 19).

1) Les cellules immunocompétentes des mammifères (cf. histologie)

sous- distribution
groupe type caractéristiques / fonctions
populations principale

B Du LB Caractérisés par le maintien dans


cellules "mononuclées" (noyau en un seul tenant)

(expression immature au les cellules matures d'importantes


du BCR) plasmocyte organes capacités de prolifération-
lymphoïdes (OL) dédifférenciation-différenciation,
>> sang et en réponse aux stimulations
sous lymphe >
(=PBMC* dans le sang)

T antigéniques et aux cytokines :


(expression populations T muqueuses et  les lymphoblastes sont des
lymphocytes

du TCR) CD4, T CD8... tissus


formes dédifférenciées capables
(les lymphocytes
présents dans le
de proliférer (augmentation du
sang sont des nombre des clones spécifiques en
formes matures réponse à l'Ag)
intermédiaires: on  les lymphocytes matures
trouve peu ou pas présentent différents stades de
NK de lymphoblastes différenciation ; les plasmocytes
et pas de sont des formes différenciées de LB
plasmocytes)
capables de produire de grandes
quantités d'Ac.

2/22
sous- distribution
groupe type caractéristiques / fonctions
populations principale
monocyte :
cellules "mononuclées" (noyau en
un seul tenant) (=PBMC* dans le

forme
système des phagocytes

sanguine et
monocyte- immature
mononucléés

macrophage macrophage : tissus > OL


forme
sang)

(les monocytes phagocytose/opsonisation


tissulaire circulent dans le
mobile sang et la lymphe)
nombreuses
autres
cellules
phagocytes
propres à
tissulaires
chaque tissu
sang et réservoirs
neutrophiles phagocytose/opsonisation
>> tissus
cellules "polynucléées" =
granulocytes (noyau en
plusieurs segments)

activité cytotoxique et
éosinophiles tissus >> sang
inflammatoire (dégranulation)
sang activité inflammatoire
basophiles
principalement (dégranulation)
plusieurs types (dans
activité inflammatoire
mastocytes les conjonctifs et les tissus
(dégranulation)
muqueuses)
Principales cellules présentatrices
dendritique

des Ag
cellules

tissus, OL et
plusieurs types (phagocytent les particules et
s

lymphe
micro-organismes dans les tissus et
les transportent aux OL II)

NB : d'autres cellules, dites "accessoires", interviennent pour compléter les réactions immunes en
participant à l'inflammation, au chimiotactisme, à la coagulation: plaquettes, cellules endothéliales...

Les cellules immunocompétentes sont classés en différents types sur des critères
morphologiques (taille et granulosité, aspect du noyau, colorations histologiques..) et en
fonction de leur origine (lymphoïde, myéloïde…); puis subdivisés en sous-populations au
sein de ces types sur des critères structuraux (expression de récepteurs et molécules de
surface, constituants des granules..) et fonctionnels (participation à l'activité cytotoxique,
prodution de cytokines..).

3/22
.
PBMC* = "Peripheral Blood Mononuclear Cells" = ensemble des leucocytes mononucléés
du sang (lymphocytes + monocytes essentiellement).
Un grand nombre de mécanismes immunologiques (in vivo et in vitro) nécessitent la
présence conjointe des lymphocytes et monocytes (ces derniers agissent comme cellules
présentatrices d'antigène). La prolifération in vitro des lymphocytes seuls dans un test TTL
est très inférieure à celle obtenue avec le mélange lymphocytes-monocytes

Rappel : Origine des cellules immunocompétentes

Les échanges cellulaires entre le sang, la lymphe, les OL et les tissus sont régulés
(=circulation cellulaire)

2) La numérotation formule

La numération-formule est une méthode de comptage des


leucocytes sur un frottis (ou par un automate) : elle permet
d'étudier le nombre et la proportion des différentes
populations cellulaires : certaines variations peuvent donner
des indications cliniques (éosinophilie : parasitose ; neutrophilie
: infection bactérienne...).

Frottis sanguin

4/22
Toutefois, la numération par automate ne renseigne pas sur de possibles anomalies
morphologiques ou fonctionnelles ; le frottis sanguin permet une analyse morphologique
mais le comptage est peu fiable.

Exemple de numération-formule sanguine (chien) ;


Hématies 6 000 000/µl
8-12 000/µL
Leucocytes
les facteurs de variations du nombre total et des % sont nombreux (âge...)
dont environ :
20% LB
Lymphocytes 12-30%
70% LT (rapport CD4/CD8 environ 2)
10% L NK
Monocytes 3-10%
dont <3% cellules immatures
Granulocytes-
60-77% le rapport lymphocytes/neutrophiles varie selon les
neutrophiles
espèces
Granulocytes-
2-10%
éosinophiles
Granulocytes-
rares
basophiles
NB : il faut connaître par cœur au moins une numérotation formule. Elles sont propres à
chaque espèce, choisissez celle que vous préférez.

B) CD : « Cluster of differenciation »

Les CD sont les "cluster of differenciation".


C’est un système de classement des cellules
immunocompétentes en groupes définis par l'expression
d'un même antigène reconnu par un anticorps de
référence (le plus souvent il s'agit d'un anticorps
monoclonal).
Plus de 300 CD ont été recensés dans des consensus
scientifique international, en médecine humaine et
vétérinaire.
 Les anticorps correspondants (« anti CDxx ») sont
disponibles pour le diagnostic et la recherche chez
l'homme, les animaux de laboratoire et pour certaines
espèces domestiques (colorations spéciales en immuno-
histochimie)
Cluster of differenciation
(Wiki)

5/22
 Les CD sont aussi utilisés en médecine, par exemple pour l'identification 
du type
cellulaire d'une tumeur 
ou pour contrôler le taux de leucocytes (rapport CD4/CD8 au cours
de l’infection par HIV...)

Beaucoup de ces CD correspondent à des molécules ou complexes membranaires qui


sont maintenant identifiés sur le plan structural et/ou fonctionnel (récepteurs, facteurs
d'adhésion...)
➥Rôle dans les interactions avec les cellules et le micro-environnement
ex : CD4 et CD8 = chaines protéiques constitutives du récepteur TCR du lymphocyte T.
CD4 aussi exprimée séparément sur monocytes-macrophages et cellules dendritiques
(CD4 = stabilisateur d’une tyrosine kinase après fixation CMH2 ➠ activation
cellulaire)
ex : récepteur IL2 (R-IL2) = 3 chaines : α (CD25), β (CD122) and γ (CD132)

L'expression des CD à la surface des différentes cellules immunocompétentes


caractérise des sous-populations cellulaires fonctionnelles, au delà de l'identification
phénotypique : cela permet d'étudier leur état d'activation et de différenciation. Beaucoup
de ces CD sont inductibles : leur niveau d'expression varie durant le développement de la
cellule et en fonction de son état d’activation. D’autres sont permanents.
L'étude des CD est par exemple utilisée pour l'identification du type cellulaire d'une
tumeur.

Les CD peuvent être détectés principalement par immunohistochimie ou par cytométrie


de flux.
 L’immunohistochimie

Exemple d’application de l’immunomarquage avec le CD20 :


Le CD20 est un marqueur de la majorité des lymphocytes B. Sa détection dans un tissu
met donc en évidence la présence de lymphocytes B.
Il est normal par exemple normal de trouver des LB dans les follicules. Au contraire, la
présence de LB dans la trame rénale est anormale. Elle peut mettre en évidence une tumeur,
un lymphome. Dans le cas d’un lymphome, il est important de savoir identifier le type de
lymphome, B ou T, pour choisir judicieusement les anticancéreux.

 La cytométrie de flux

La cytométrie de flux nécessite l’utilisation d’un poste courant (dont le prix varie entre
30 000 et 300 000 €…)
Les cellules passent une à une dans le poste et traverse un faisceau lumineux. Elles sont
comptées et analysées individuellement. La taille et la granulométrie sont mesurées. La taille
est par exemple mesurée en calculant le temps de passage de la cellule devant le signal
lumineux, connaissant sa vitesse.

6/22
Il y a également identification des marqueurs cellulaires (membranaires ou internes) par
des conjugués fluorescents. Il existe 3 types de fluorescence de nos jours : vertes, jaunes, ou
les deux. La fluorescence doublement positive est rarissime chez l’homme et la souris, mais
très courant chez la vache.

La cytométrie de flux

CD Fonction Cellules - commentaires


chaine associée
CD3 lymphocytes T (rôle dans la transduction du signal)
molécules associés aux récepteurs TCR

au TCR
chaine associée lymphocytes T (sous-population T CD4); rôle dans la reconnaissance de la
CD4
au TCR voie de présentation de l'antigène

chaine associée lymphocytes T (sous-population T CD8); rôle dans la reconnaissance de la


CD8
au TCR voie de présentation de l'antigène
et BCR

tyrosine kinase
leucocytes (lymphocytes T: plusieurs isoformes de CD45 sont exprimés
(module la
CD45 selon l'état de différenciation: phénotype "naïf"/CD45RA et "mémoire
transduction du "/CD45R0)
signal TCR)
récepteur pour le
CD21 complément type lymphocytes B matures
2 (CR2)

Exemples de CD identifiés (Partie 1)

7/22
CD Fonction Cellules - commentaires
lymphocytes T CD4 ; modulation en fonction du ligand présenté par
chaine de co- la cellule présentatrice d'antigène (une CPA exprime B7, dont il
CD28 stimulation des existe plusieurs isoformes). En l'absence de l'association CD28-B7, le
lymphocytes T lymphocyte peut devenir hyporéactif à l'antigène (anergie). D'autres
cellules expriment le CD28, compliquant les mécanismes.
Monocytes-macrophages, neutrophiles (un peu éosinophiles); rôle
RFc gamma 1 dans l'opsonisation ++; forte affinité; inductible par ifngamma; chez
CD64
(IgG) l'homme le rfcgamma1 fixe très bien les IgG3, moyennement les
IgG1 et IgG4, et très peu les IgG2
récepteurs RFc

CD32 RFc gamma 2 Nombreuses cellules ; faible affinité


(IgG)

RFc gamma 3 Neutrophiles, éosinophiles, mastocytes, macrophages, NK; faible


CD16
(IgG) affinité (macro-complexes Ag-Ac)

RFc epsilon 1 Mastocytes, basophiles, éosinophiles, cellules de Langerhans; forte


(IgE) affinité

RFc epsilon 2
CD23 (IgE et autres Nombreuses cellules ; faible affinité; inductible
molécules de
l'immunité)

CD89 RFc alpha Neutrophiles : phagocytose


(IgA)

récepteurs chaine alpha du Lymphocytes activés (l'expression du récepteur est inductible: la


de CD25 récepteur pour réaction à l'IL2 est possible quand toutes les chaines du R-IL2 sont
cytokines l'interleukine 2 exprimées)

fixation au CD40L Cellules présentatrices d'antigène : fixation au lymphocyte T (qui


CD40
(=CD28) exprime le ligand CD40L=CD28)

co- famille des


intégrines Leucocytes (interactions avec les cellules endothéliales..)
stimulatio CD11/CD18
(nombreuses L'isoforme CD11b/CD18 est le RC3b des cellules phagocytaires
n entre
isoformes)
cellules
Leucocytes
adjacentes
Des anticorps monoclonaux anti-CD52 sont utilisés en thérapeutique
CD52 famille des humaine pour détruire les leucocytes (destruction de cellules
intégrines cancéreuses, prévention du rejet de greffe..) (anticorps monoclonal
humanisé: Campath®).

récepteurs récepteur pour


de signaux CD14 des substances Monocytes-macrophages, cellules dendritiques..
microbiennes
de danger
(LPS...)

Exemples de CD identifiés (Partie 2)


/!\ Ne pas apprendre /!\

8/22
II- Cytotoxines et communication cellulaire
A) Communication cellulaire

Les cellules immunocompétentes communiquent beaucoup, provoquant de nombreuses


fonctions.
Les capacités de réaction d'une cellule dépendent de ses récepteurs et ligands
membranaires (d'expression constitutive ou inductible).

« Elles se font des petites poignées de mains en permanence, en disant : t’es qui ? Moi je
suis un macrophage… »

La majorité des interactions ont lieu entre les cellules, mais elles peuvent également
interagir avec des cellules des tissus environnants (endothélium vasculaire : diapédèse [cf
CM9]...). On distingue plusieurs types de communication des cellules
immunocompétentes :
 Interactions par contact entre cellules adjacentes, par l'intermédiaire de paires
de ligands qui permettent aux cellules de déterminer leur type et leur état
d'activation.
 Interactions entre cellules immunocompétentes adjacentes ou lointaines par
l'intermédiaire de cytokines (et récepteurs correspondants)
 Interactions par contact avec les matrices extracellulaires, par l'intermédiaire
de paires de ligands qui permettent aux cellules de modifier leur état d'activation
en fonction du tissu où elles se situent
 Sensibilité aux hormones et neuromédiateurs produits par d'autres systèmes de
l'organisme.

Interaction par contact et à distance

9/22
B) Cytokines cf. CM2
On connait plus de 150 cytokines, regroupées en famille selon leur fonctions ou le type
de cellules productrices ; elles agissent à très faible dose selon des principes similaires aux
hormones protéiques.
Beaucoup de cytokines ont plusieurs activités, et certaines cytokines agissent sur
d'autres systèmes de l'organisme: hypothalamus/fièvre, TNF/métabolisme

On distingue:
 Cytokines pro-inflammatoires (IL1, IL6, IL8, IL11, IL12, TGF-beta, TNFs, IFNs..) et
pyrogènes (IL1, IL6, TNF alpha)
 Interférons (distinguer les IFN de type 1 et l'interféron gamma)
 Cytokines ayant une activité cytolytique (TNF...)
 Cytokines régulatrices de l'activité, de la prolifération et de la différenciation des
lymphocytes
 Cytokines régulatrices de l'homéostasie des leucocytes (en situation normale ou
en réponse à l'infection)
 Autres cytokines (chimiotactiques = chemokines, inductrices de
vascularisation/cicatrisation...)

Les cytokines sont produites tout au long de la réponse immune :


 non spécifique : cytokines produites par les cellules tissulaires (inflammation...)
 spécifique : cytokines produites par les lymphocytes (T)

Il existe d'importants mécanismes de régulation, pour ajuster la communication


cellulaire à tous les cas de figure :
 régulation de la production des cytokines (signaux de danger, antigène, autre
cytokine...)
 régulation de la sensibilité des cellules aux cytokines : récepteurs inductibles
(selon état de différenciation, par d’autres cytokines)

LES MODES D’ACTION DES CYTOKINES

10/22
LES EFFETS DES CYTOKINES

Les cytokines ont de nombreux effets, qui peuvent être différents selon les doses. Elles
agissent comme un langage : combinaison d’effets, synergie ou antagonisme lorsque les
cellules sont soumises à plusieurs cytokines
Exemples : ➲interleukines (IL) : rôle majeur dans l’immunité spécifique (sécrétion
surtout par lymphocytes)
➲chemokines : rôle majeur dans le chimiotactisme et le «homing»

Exemple des activités de


l’IL2 et de l’IFN gamma
Les effets des cytokines
sont différents selon leurs
doses et leurs cellules
cibles.

11/22
PRODUCTION DE PLUSIEURS CYTOKINES PAR UNE MÊME CELLULE

QUELQUES CYTOKINES

 Interleukine :

C’est un ensemble de cytokines produites par les cellules immunocompétentes,


nommées successivement IL1 à IL30 ; il s'agit d'un groupe hétérogène constitué au fur et à
mesure de leur découverte.
 CSF = " Colony Stimulating Factors"

C’est un ensemble de cytokines de la prolifération, intervenant dans la régulation du


nombre des leucocytes. On distingue plusieurs CSF actifs sur les monocytes, les
granulocytes...
 TGF = "Transforming Growth Factors"

C’est un ensemble de cytokines intervenant dans la prolifération cellulaire, la


vascularisation et la cicatrisation des tissus. Certains TGF sont également des régulateurs de
la réponse immune, le plus souvent inhibiteurs. Les TGF sont impliqués dans la
physiopathologie cancéreuse.

12/22
 TNF = "Tumor Necrosis Factors"

C’est un ensemble de cytokines possédant à la fois des activités cytolytiques par


induction d'apoptose, des activités pro-inflammatoires et régulatrices de l'immunité. Leur
rôle a été découvert par leur action cytolytique de nombreuses tumeurs in vitro.
La cytolyse s'exerce sur toute cellule reconnue comme anormale, qui en plus exprime
le récepteur R-TNF (normalement réprimé, il est induit lors d'inflammation ou dans certaines
pathologies). La cytolyse se fait surtout par induction d'apoptose (forme de cytolyse auto-
organisée par la cellule après fragmentation du noyau). Les TNF sont impliqués dans les
complications graves des infections et des tumeurs lors de surproduction par l'organisme
(facteur majeur du «choc septique» et de la phase terminale ...).
Les TNFs sont produits par plusieurs types cellulaires (macrophages activés, lymphocytes
T activés, NK, tissus inflammés…

Actions du TNF selon la dose

UTILISATION THERAPEUTIQUE DES CYTOKINES

L’utilisation thérapeutique des cytokines est possible mais souvent compliquée et


risquée.
Les interférons sont les plus utilisés en médecine humaine, et aussi en médecine véto.
Il y 3 approches possibles : cytokines in vivo, anti-cytokines in vivo (anti-TNF..), cytokines
ex vivo : trop toxiques pour être administrées, elles sont utilisées in vitro pour activer les
cellules immunes du patient (prélevées puis réinjectées !)

13/22
Les chiens ayant été traités
par IFN réagissent tous
positivement au traitement,
sauf un.
Il n’y a pas d’explication
connue à ce phénomène :
c’est une variation
individuelle.
L’utilisation thérapeutique
des cytokines n’est pas
fiable.

Exemple de traitement antiviral par IFN de type 1


(Treatment of canine parvoviral enteritis with interferon-omega in a placebo-controlled challenge
trial, V. Martin & al, Veterinary Microbiology, 2003, 89(2-3) p115-127)

L'utilisation thérapeutique des cytokines est une piste prometteuse mais difficile :
 Les essais chez la souris apportent beaucoup d'informations, mais qui sont difficiles à
transposer d'une maladie à l'autre, et d'une espèce à l'autre.
 L'administration de cytokines dans la circulation générale ne reproduit pas les doses et
effets obtenus localement. La plupart des cytokines sont toxiques par administration
générale aux doses nécessaires pour l'action locale (d'où l'intérêt des formulations qui
ciblent précisément le site de délivrance ou des traitements des cellules ex vivo avant
réimplantation). Actuellement, seuls les IFN de type 1 sont régulièrement utilisés en
médecine humaine (traitement de l'hépatite B...). Les IFN de type 1 procurent des résultats
intéressants dans différents essais cliniques vétérinaires ; des IFN de type 1 bovins et félin
sont disponibles depuis peu.
 De nombreux essais cliniques sur l'administration d'Ac anti-cytokines dans des maladies
inflammatoires graves de l'homme ont apporté des résultats contradictoires selon les
centres d'essais (actuellement sont surtout utilisés des Ac anti-TNF pour traiter les chocs
septiques et certaines maladies auto-immunes...)
 L'utilisation de cytokines pour moduler l'immunité in vitro avant réimplantation des
cellules au patient a montré son efficacité dans de nombreux essais cliniques en
cancérologie et greffes.

14/22
Principe de l'utilisation thérapeutique ex vivo des cytokines

III- Activités cytotoxiques au cours de la réponse immunes

La réponse immunitaire est capable de détruire des cibles (bactéries, parasites, cellules
anormales..) de façon ± efficace, ± ciblée.
Les principaux mécanismes sont :
 sécrétion de protéines toxiques pour les bactéries, les membranes cellulaires...
 phagocytose de bactéries et petites cellules par les macrophages et neutrophiles
 activité cytotoxique de plusieurs sous-populations de leucocytes, par ADCC
(Antibody Dependent Cell Cytotoxicity) ou cytolyse

Les 2 principaux mécanismes cytotoxiques pour les cellules anormales (infectées ou


tumorales) sont :
 la cytolyse (provoquant la nécrose tissulaire, et donc ± dommages tissus
adjacents et inflammation)
 l'apoptose (peu de dommage aux cellules adjacentes)

15/22
A) Apoptose et cytolyse

La cytolyse est un mécanisme de destruction cellulaire par libération ou sécrétion de


composés toxiques au contact de la cible (cf: vidéo cytolyse) :
 radicaux libres, nitrites et dérivés de l'O2 provoquant la destruction de la
membrane (générateur de dommages tissulaires importants)
 enzymes, modificateurs du pH et complexes générateurs de pores membranaires
(CAM, perforines, granzymes..) provoquant la mort par désorganisation des
échanges.

L'apoptose est une "mort cellulaire programmée". C’est un mécanisme d'auto-


destruction cellulaire par fragmentation de l'ADN, due à la transduction de signaux
membranaires aux endonucléases. Ce mécanisme est fréquent dans l'organisme, durant
l'embryogénèse et durant tout renouvellement ou remaniement tissulaire (de nombreuses
cellules tissulaires « vieillissantes » ne répondent plus aux cytokines et facteurs de
croissance et meurent d’apoptose).
L’apoptose détruit des cellules qui à la fois :
 sont reconnues comme anormales : cellules infectées, tumorales…
 expriment des récepteurs inductibles (R-TNF, ligand Fas..) qui les rendent
sensibles au contact avec les protéines correspondantes. Cette expression peut-
être induite par leur anomalie (!) ou par une forte inflammation locale

Les lymphocytes T et NK sont les principaux acteurs de la cytolyse, soit par nécrose, soit
par apoptose selon les sous-populations et leur état d’activation :
 nécrose : perforines...
 apoptose : TNF, Fas...

16/22
Certaines cellules anormales (tumorales, infectées...) peuvent exprimer en même
temps que des antigènes anormaux des récepteurs inductibles (R-TNF/TNF, ligand Fas..) qui
les rendent sensibles à l’activité cytotoxique des lymphocytes T et NK spécifiques. (sans
dommages pour les tissus adjacents).

Apoptose NK-dépendante

Mécanismes cellulaires cytotoxiques

L'apoptose est un mécanisme très répandu de contrôle des tissus, qui a été découvert
récemment car les manifestations cliniques et histologiques sont discrètes. De nombreuses
cellules expriment R-TNF ou FasL en cas d'anomalie (infection, tumorisation..), ce qui les
rend vulnérables au TNF/Fas produit par les lymphocytes ou par les tissus lésés.

17/22
B) ADCC
L’ADCC (= Antibody Dependent Cell
Cytotoxicity) est un mécanisme de cytolyse
médié par les anticorps, réalisé par
certaines cellules appelées "cellules
K=Killer" qui possèdent des RFc et des
capacités cytotoxiques (la cible est
reconnue par ses antigènes de surface).
L'ADCC est réalisée principalement
par les PNN éosinophiles (et certaines sous
populations de lymphocytes NK). Les cibles
sont surtout des parasites (et quelquefois
des cellules anormales : tumeurs...). Les anticorps impliqués sont surtout des IgE et des IgG.

➤ La cytolyse est un mécanisme plus fréquent que l'ADCC. La cytolyse est réalisée
principalement par des lymphocytes cytotoxiques (ils possèdent des lysosomes contenant
des composés toxiques). L'ADCC concerne surtout la cytolyse de parasites par des
éosinophiles, et dans une moindre mesure la cytolyse de cellules anormales par d'autres
types cellulaires (ce dernier mécanisme est limité par des interactions inhibitrices d'ADCC
entre cellules).

➤ Les capacités cytotoxiques de l'organisme sont très importantes :


 il existe plusieurs mécanismes complémentaires (chacun est caractérisé par des
cibles et des acteurs)
 une réponse immune spécifique efficace permet d'attaquer précisément les
cibles en limitant les dégâts "collatéraux" (tandis que les mécanismes non
spécifiques sont plus agressifs pour les tissus environnants).

➤ Il faut généralement plusieurs signaux pour activer les fonctions immunes (ce qui
assure une régulation fine):
 les lymphocytes s'activent en réponse à l'antigène ET aux cytokines
 la cytotoxicité par les CTL et les NK dépend de la reconnaissance de la cible ET de
paires de molécules membranaires co-stimulatrices qui renforcent la liaison du
lymphocyte avec la cellule cible (CD28-CD40, LFA-ICAM..)
 il faut réunir plusieurs complexes Ag-Ac pour activer l'ADCC ou pour activer le
complément

18/22
Acteurs Cibles Principe

protéines Selon molécule


anti-
Bactéries sensibles (lysozyme= lyse paroi
mécanismes

microbiennes production par des


acellulaires

(lysozyme…) gram+…)
types cellulaires
divers Formation de pores
complexe (muqueuses...) Bactéries Gram-, virus membranaires sur des
d'attaque du
enveloppés... cibles activant le
complément
complément
LT T ou NK Cellule exprimant un
Auto-destruction des
producteur d'un récepteur pour un
cellules anormales
apoptose signal d'apoptose signal d'apoptose (R- (infectées, tumorales...),
(TNF, Fas); cellules TNF ou Fasl) ;
par fragmentation de
tissulaires l'expression du R est
l'ADN
productrices de TNF régulée

Cellules reconnues Formation de pores


LT T ou NK membranaires (perforines,
(reconnaissance granzyme...) et/ou
cytolyse (et quelques autres antigénique ou sécrétion de protéines
types cellulaires) anomalie d'expression toxiques (enzymes,
du CMH) modificateurs du ph...)
Parasites
"Cellules K" (protozoaires et Sécrétion/dégranulation
ADCC principalement PNN helminthes) et cellules de molécules toxiques
(Antibody Dependent éosinophiles, et Les cibles sont (radicaux libres et dérivés
Cell Cytotoxicity) quelques autres reconnues par des Ac de l'o2, enzymes,
types cellulaires (activation des RFc par modificateurs du ph...)
des IgG ET des IgE)
Bactéries,
protozoaires et petites Ingestion et destruction de
cellules (hématies...) cibles sensibles à la
Phagocytes
phagocytose (radicaux
phagocytose (neutrophiles, amplifiée par libres et dérivés de l'O2,
macrophages...) l'opsonisation nitrites, enzymes contenus
(meilleure
dans les lysosomes)
reconnaissance des
cibles)
Mécanismes de cytotoxicité

19/22
Eléments d'application et de raisonnement

 Les cellules immunocompétentes sont classés en différents types sur des critères
morphologiques (taille et granulosité, aspect du noyau, colorations histologiques..) et en
fonction de leur origine (lymphoïde, myéloïde...), puis subdivisés en sous-populations au
sein de ces types sur des critères structuraux (expression de récepteurs et molécules de
surface, constituants des granules...) et fonctionnels (participation à l'activité cytotoxique,
production de cytokines...).

 Les capacités cytotoxiques de l'organisme sont très importantes :


- il existe plusieurs mécanismes complémentaires (chacun est caractérisé par des
cibles et des acteurs)
- une réponse immune spécifique efficace permet d'attaquer précisément les cibles
en limitant les dégâts "collatéraux" (tandis que les mécanismes non spécifiques
sont plus agressifs pour les tissus environnants).

 La cytolyse est un mécanisme plus fréquent que l'ADCC. La cytolyse est produite
principalement par des lymphocytes cytotoxiques : ces lymphocytes différenciés possèdent
des lysosomes contenant des composés toxiques. L'ADCC concerne surtout la cytolyse de
parasites par des éosinophiles, et dans une moindre mesure la cytolyse de cellules
anormales par d'autres types cellulaires (ce dernier mécanisme est limité par des
interactions inhibitrices d'ADCC entre cellules).

 Il faut généralement plusieurs signaux pour activer les fonctions immunes (ce qui
assure une régulation fine):
- Les lymphocytes s'activent en réponse à l'antigène ET aux cytokines
- La cytotoxicité par les CTL et les NK dépend de la reconnaissance de la cible ET de
paires de molécules membranaires co-stimulatrices qui renforcent la liaison du
lymphocyte avec la cellule cible (CD28-CD40, LFA-ICAM..)
- il faut réunir plusieurs complexes Ag-Ac pour activer l'ADCC ou pour activer le
complément

 Il existe maintenant de nombreuses cytokines recombinantes, ce qui facilite


considérablement l'étude des mécanismes fondamentaux et immunologiques. Il existe
aussi de nombreuses lignées de souris transgéniques ou knock-out (surexprimant ou
déficientes en cytokines ou récepteurs de cytokines). L'utilisation in vitro des cytokines
permet de maintenir et de maitriser la différenciation des cellules en culture.

20/22
 Lister les types cellulaires qu'on trouve normalement dans le sang, dans les tissus, dans
les organes lymphoïdes (préciser au niveau des sous-populations morphologiques ou
fonctionnelles)
 Attribuer à chaque type cellulaire ses principales caractéristiques (les éosinophiles sont-ils
capables de phagocytose ?...) Décrire les différents phénomènes de dégranulation.
 Comparer les mécanismes d'apoptose, de cytolyse et d'ADCC (cibles, cellules effectrices,
conséquences cliniques...)
 Etablir un schéma récapitulatif des types, de la distribution et du renouvellement des
cellules immunocompétentes
 Interpréter des exemples simples de cytométrie de flux

21/22
22/22
CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


LYMPHOCYTES T,B ET NK :
CARACTERISATION ET FONCTIONS -
RECEPTEURS BCR ET TCR

I- Les lymphocytes : généralités


II- Les différents types de lymphocytes
A) Les différentes populations
B) Etude comparée des lymphocytes B et T
1) Les récepteurs BCR et TCR
2) Le récepteur TCR des lymphocytes T
C) Les TCL et cellules NK

III- Test de transformation lymphoblastique


IV- Adénomégalie, Splénomégalie, Adénite

Objectifs du cours :

 Lister et décrire les principales caractéristiques et fonctions des différents types de


lymphocytes
 Décrire un ganglion lymphatique et les follicules I et TT (cf histo)
 Décrire le principe d'un test de transformation lymphoblastique (TTL)
 Faire des schémas représentant les différents mécanismes de cytolyse d'une cellule
anormale (infectée ou tumorale) par un lymphocyte T ou NK

Introduction :
Les lymphocytes constituent une population homogène mais aussi très diverse. On
retiendra leur capacité à évoluer sans arrêt selon la dynamique de l'organisme, capables de
se dédifférencier, se multiplier puis se redifférencier à nouveau. L'ensemble des
lymphocytes d'un individu, appelé répertoire lymphocytaire, varie selon les confrontations
de l'individu aux antigènes.

1/14
I- Les lymphocytes = leucocytes ( globules blancs) mononucléés

#LYMPHOCYTE
ROLE : immunité spécifique

DIVERSITE: 3 types de lymphocytes: T, B et NK avec des sous-populations fonctionnelles


(pour les différencier il faudra se servir des CD (= Cluster of Differenciation))

DUREE DE VIE : courte

Renouvellement : régulier à partir des organes lymphoïdes primaires (thymus, moelle


osseuse, Bourse de Fabricius chez les Oiseaux).

Localisation : en «patrouille» dans les tissus, le sang, la lymphe et organes lymphoïdes II


(rate, NL, plaques de Peyer du duodénum, structures lymphoïdes des muqueuses (amygdales...))
pour assurer la réponse aux Ag (très nombreux au niveaux des OL et muqueuses), stockage
dans les OL II et la moelle osseuse.

Phénotypes :

Lymphocytes Sang, OL, Tissus Lymphocytes T, B ou NK


LGL (Large Granular Lymphocytes CTL ou NK activés
Sang, OL, Tissus
Lymphocyte) (granules = lysosomes)
Plasmocytes OL, Tissus LB producteurs d'Ac
Lymphoblastes OL, Tissus Prolifération clonale

Lymphocytes
au MO

RAPPEL DU S5 (HISTO)
Noyau rond, à peine plus gros qu’une hématie, rapport Noyau / Cytoplasme élevé. Peu
d’organites, pseudopodes en visibles au ME. Deux morphologies :

 des petits lymphocytes (80%): 6-9 μm, rapport N/C élevé. Pas de granules.
 des grands lymphocytes (20%): 9-15 μm, rapport N/C moins élevé. Granulation azurée.

Nombre : 5000/µL de sang

2/14
L'activation des lymphocytes requiert à la fois la reconnaissance spécifique de
l'antigène et un ou plusieurs signaux accessoires (cytokines, interactions entre cellules ou
interactions entre le lymphocyte et le tissu environnant). Ceci permet une modulation fine
de la réponse du lymphocyte, selon les facteurs extérieurs et selon son état de
différenciation (expression de récepteurs pour les cytokines, de ligands de reconnaissance
intercellulaire tels que CD28 [cf CM 8] ...).

Leur état de différenciation (fonctions, durée de vie) est profondément modifié au


cours des stimulations par l'Ag, ce qui est responsable de la mémoire immune spécifique, et
de l'évolution "adaptative " de la réponse immune en intensité et en qualité.

Alternance prolifération-différenciation

Les phénotypes microscopiques ne correspondent pas aux populations et sous-


populations : il n'y a pas de différence entre LB et LT au repos. Ils correspondent à des
activités particulières : prolifération (lymphoblastes, dans les OL II surtout), sécrétion
intense d'Ac (plasmocytes, dans les OL II surtout) ou activité cytotoxique («LGL», qui
peuvent être CTL ou NK, dans les tissus).

3/14
Les lymphocytes T activés se différencient en nombreuses sous-populations
fonctionnelles selon :

- l’expression de facteurs membranaires (CD)


- les capacités cytotoxiques (expression de ligands impliqués dans l’apoptose…)
- les cytokines produites

II- Les différents types de lymphocytes


A) Les différentes populations

Pour nous, on dira qu'il y a trois types, même si pour les chercheurs il y en a
beaucoup plus (entre ceux qui sont spécifiques à l'Homme, à la souris ...).

Lymphocytes B BCR (épitope B à la surface Ag) : sécrétion d'Ac


Lymphocytes T LT CD4 : sous populations
régulatrices (sécrétion de
cytokines)
TCR de type alpha-bêta (complexe
LT CD8 : sous populations
CMH-épitope T)
PARCE QU'ON EN A

régulatrices et sous
JAMAIS ASSEZ !

populations cytotoxiques
("CTL")
ATTENTION : pas de récepteur spécifique pour l'antigène mais des
Lymphocytes NK
récepteurs au CMH : cytolyse des cellules anormales
Lymphocytes T dont le récepteur TCR est de type gamma-delta ;
Autres lymphocytes
Lymphocytes NKT ( récepteur TCR + récepteur CDI)...

NB : Pour ceux qui aiment les vaches, intéressez vous aux gamma delta qui
sont très nombreux chez les ruminants ! Ils ne sont pas forcément passés par
le thymus, mais ce sont quand même des LT (eh oui, encore des exceptions ...)

B) Etude comparée des lymphocytes B et T


1) Les récepteurs BCR et TCR

Les récepteurs BCR et TCR sont


respectivement les récepteurs à l'antigène des BCR
lymphocytes B et T (CR = Cell Receptor).

Voilà, vous avez vu


comme c'est beau la TCR
vie ? (n'apprenez
pas hein)

4/14
Les BCR et TCR sont des complexes associant plusieurs types de protéines :

 des protéines assurant la reconnaissance spécifique de l’Ag via domaines variables


PAS A APPRENDRE : Le récepteur BCR correspond à des chaînes H et L d'une Ig + une séquence
transmembranaire. Il existe 2 types de TCR selon les librairies génétiques utilisées : alpha+beta ou
gamma+delta.
 des protéines transductrices du signal : elles font le lien avec les systèmes cytoplasmiques
de transport d'information vers le noyau pour activer la cellule !
 des protéines régulatrices de type « paires ligand-récepteur » : elles assurent surtout les
interactions entre les lymphocytes T et les cellules présentatrices

Le lymphocyte B est capable de reconnaitre Le lymphocyte T est capable de reconnaitre l'antigène


l'antigène via le BCR et de sécréter des via le TCR, et de sécréter des cytokines.
anticorps.
Chaque clone lymphocytaire B exprime un Certains lymphocytes T ont des capacités cytotoxiques
BCR qui possède les mêmes domaines (CTL= "Cytotoxic T Lymphocyte"). Les mécanismes de
variables que les anticorps qu'il secrète. Il reconnaissance de l'Ag sont complexes, car ils font
s'active au contact de l'épitope sur l'Ag. intervenir une cellule "présentatrice de l'antigène"
L'antigène peut être libre (soluble), ou à la (CPA) et la formation de complexes entre l'épitope T et
surface d'un élément figuré (microorganisme, des molécules du CMH.
cellule..).

Remarque : En recherche, on peut réaliser une modélisation informatique des interactions :


faut-il une grosse interaction de forte affinité ou plein de petites interactions pour mieux stimuler
un lymphocyte ? On a pu montrer qu'un lymphocyte B préfère les Ag à forte affinité qui envoient
un fort signal alors qu'un lymphocyte T c'est plutôt « Euhhh je réfléchis plusieurs fois et je finis par
faire quelque chose ».

5/14
Remarque : C'est très souvent l'IgD qui sert à faire les récepteurs : c'est une Ig
rarement libérée, souvent transmembranaire. Mais ce n'est pas un système figé, c'est
un tout bien équilibré ; les allergies et maladies auto immunes constituent un
déséquilibre de ce système.

2) Le récepteur TCR des lymphocytes T


Il existe plusieurs types de protéines membranaires associées au TCR qui
caractérisent des sous-populations de lymphocytes (lymphocytes T CD4, CD8...). Les
nombreuses chaines protéiques composant le TCR ou associées au TCR engagent des
interactions avec la cellule présentatrice :

 Chaines alpha-beta (domaines variables assurant la spécificité des clones


lymphocytaires) : reconnaissance conjointe de l'épitope et du CMH qui le présente
 Chaines CD4/CD8 : fixation du CMH de classe I/II (reconnaissance du type de CMH)
 Chaine CD3 : modulation du signal spécifique
 Chaine CD28 : fixation de protéines membranaires exprimées par la cellule
présentatrice d'antigène (famille B7), assurant la modulation du signal en fonction du
type de cellule présentatrice.

L’activation du lymphocyte est régulée en


fonction des conditions de présentation des Ag : elle
nécessite plusieurs signaux :

- L'Ag, par son épitope T (via les fragments


présentés par la CPA au CMH) : il s'agit d'une
première modulation selon l'affinité de l'Ag

- Interactions avec la CPA via des ligands


stabilisateurs/régulateurs : "On harponne puis
on regarde ce que c'est"

- Contexte : cytokines fixées sur les récepteurs


du LT ...

Modalités d'activation d'un


lymphocyte T
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C) Les CTL et cellules NK
La cytolyse [cf CM 8] est réalisée principalement par les CTL et par les lymphocytes
NK ; la reconnaissance des cibles à lyser dépend de mécanismes de reconnaissance du CMH
et/ou d'Ag.

Les protéines de surface caractérisent l'état de la cellule

1) Les CTL
Le CTL (Cytotoxic T Lymphocyte ) est un
lymphocyte T capable de détruire des cellules
anormales (infectées, tumorales..) grâce à la
reconnaissance spécifique d'Ag issus de l’anomalie
(sous forme de complexe CMH-épitope).
Le plus souvent l’activité CTL se déroule par
libération de protéines toxiques qui perforent la
membrane de la cellule cible ; certaines sous-
populations agissent par induction d’apoptose. Les
CTL sont des lymphocytes différenciés, à vie courte,
Reconnaissance d'une cellule anormale
attirés dans les tissus atteints. Ce sont très souvent des
par un CTL
LT CD8 capable de détruire des cellules «anormales».

2) Les cellules NK

Une cellule NK ou lymphocyte "natural killer"


est capable de détruire des cellules anormales, par
apoptose ou cytolyse, via un mécanisme de
reconnaissance non spécifique particulier.

" Les NK c'est les vigiles de boite de nuit


[...] t'as ton badge(CMH) ? Si t'as ton
tampon(CMH) tu peux passer, sinon, tu
Cellule NK et ses récepteurs
dégages"
7/14
La cellule NK possède des récepteurs capables de reconnaitre le CMH de cellules
cibles, les KIR (Killing Inhibitory Receptors) qui agissent en mode répression c'est à dire en
cas de NON RECONNAISSANCE de la cellule testée : les cellules infectées, tumorales, ou
étrangères présentent une absence ou une diminution de l'expression du CMH. La cellule
exerce alors une activité cytotoxique par apoptose ou cytolyse selon les sous populations
NK.

L’activité cytotoxique est finement régulée : elle nécessite une combinaison de


plusieurs signaux activateurs et répresseurs, amplifiée par des anticorps (ADCC) et/ou des
ligands de cytotoxicité ainsi qu'une stimulation du NK par des cytokines issues de LT.

Les NK n'ont pas les mêmes récepteurs selon les espèces : rat et souris n'ont pas les
mêmes récepteurs KIR et ne tuent pas les mêmes cellules tumorales, d'où des publications
scientifiques en apparence contradictoires !

Remarque 1 : Si la cellule est tumorale, elle se dédifférencie la plupart du temps et exprime


moins ou pas du tout de CMH. Le KIR n'est pas réprimé et le NK "commence à être collant".
D'autres mécanismes viennent renforcer le contrôle de l'intégrité de l'organisme par les NK : la
cellule malade exprime des récepteurs FAS capables de réagir à des molécules inductrices
d'apoptose.

" Le NK, c'est quand même assez agressif, c'est


quand même un potentiel de destruction. Donc " Dans le cas d'une greffe les
il fait pas grand chose tout seul, il faut une cellules se demandent ce qu'elles
stimulation par des cytokines pour qu'il passe foutent là et expriment du FAS, d'où
en mode exterminator ; le NK de base va tuer les rejets "qui suis-je, où vais je ?""
vite fait quelques cellules."

QUESTION :
Quelle est la différence entre un lymphocyte T et un NK ?

>> Le lymphocyte T est reconnu par une partie variable (épitope T), le NK par une partie constante
(CMH) ; seul le NK a des RFc reconnaissant les Ac libres.
>> Le LT s'active après la reconnaissance (de l'Ag), tandis que le NK s'inhibe en cas de
reconnaissance (du CMH de la cellule de l'organisme)

8/14
D) Profils de cytokines

Le profil de cytokines correspond à l'ensemble des


cytokines produites par un clone lymphocytaire T. Chaque clone
ne produit en général qu'un nombre limité de cytokines en même
temps. Le profil est stable une fois que le lymphocyte T est arrivé
en fin de différenciation.

Plusieurs profils fréquents ont été identifiés chez l'homme


et la souris : Th1, Th2, Th17, Treg ... (les profils des autres espèces
sont en cours d'étude).
Ces profils inhibent ou activent de la réponse immune et
déterminent son orientation : immunité humorale ou cellulaire,
classe d'anticorps produite... On aura donc des réponses Différents profils de cytokines pour
différentes selon les profils. différents clones lymphocytaires T

Remarque 1 : Pasteur et ses potes ont été les premiers a avoir découvert les cytokines, en
travaillant sur la leishmaniose de la souris dont tout le monde se fiche royalement mais c'est un
super modèle d'immunologie. Certaines souris n'y sont pas du tout sensibles, d'autres très
sensibles mais si on leur donne les lymphocytes des premières, il n'y a plus de problème ! On en a
déduit que les lymphocytes injectés permettaient de produire des substances qui induisaient les
défenses des souris malades.

Remarque 2 : En changeant les adjuvants d'une injection d'Ag etc, on ne stimule pas les même
Th. Th 1 a d'abord été découvert, puis Th2 et Th17 (qui produit l'interleukine 17, Th 3,4,5...
n'existent pas). Les Trég ("régulateur") sont peu nombreux ; ils régulent la réponse immunitaire et
on aimerait bien les connaitre un peu mieux, pour diminuer les rejets de greffe.

Th1 cell secretes chemokines & cytokines that recruit phagocytes

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III- Test de Transformation Lymphoblastique

Le Test de Transformation Lymphoblastique (TTL) est une technique employée pour


déterminer la capacité de reconnaissance d'un Ag par des lymphocytes, par mesure de la
prolifération. Le TTL met en évidence le premier temps de la reconnaissance spécifique, à
savoir la dédifférenciation (en lymphoblastes) et la prolifération des clones lymphocytaires
spécifiques.

En cas de réponse spécifique, on observe une prolifération qui peut se mesurer par
le rapport entre le nombre de cellules initial et le nombre de cellules final, par exemple en
comptant l'incorporation de thymidine tritiée, ou d'un colorant changeant de couleur
lorsqu'il est métabolisé par les cellules durant la mitose (plus cher). La prolifération est
d'autant plus marquée que les leucocytes non stimulés meurent in vitro en 3 jours.
Différents témoins permettent de vérifier qu'il s'agit d'une prolifération spécifique :

 un témoin positif avec un mitogène ie une substance utilisée dans la culture in vitro
des leucocytes pour provoquer la multiplication cellulaire: on connait plusieurs
mitogènes issus de plantes ou de micro-organismes, qui agissent sur différents types
cellulaires. Les mitogènes sont surtout utilisés pour étudier la capacité de
prolifération des lymphocytes. Les mitogènes sont utilisés comme témoins positifs
des TTL (maximum de prolifération possible).
NB : on connaît plusieurs mitogènes issus de plantes ou de micro-organismes, qui sont des
super-Ag qui agissent sur différents types cellulaires : PHA, ConA
 un témoin négatif avec un Ag jamais rencontré
Nb cellules spécifiques
Il n'y a plus qu'à déterminer la prolifération : x 100
Nb leucocytes totaux

NB : Il est aussi possible de


mesurer in vitro d’autres
paramètres de l’activation
par l’Ag : production de
cytokines...

Proliferative response of PBMC from mucosal leishmaniasis patients to


recombinant antigens

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IV- Adénomégalie, Splénomégalie, Adénite

adénos = la glande(grec) | splénos = la rate(grec) | mégas= grand(grec) | -itis =l'inflammation(grec)

La réponse à l’Ag a lieu le plus souvent dans les organes lymphoïdes secondaires
(NL), quelquefois dans les tissus, en particulier dans les muqueuses.

RAPPEL DU S6 (HISTO)
Les lymphocytes se regroupent au sein des muqueuses, comme par exemple dans les
tonsilles (amydgales etc) ou l'iléon (plaques de Peyer), et forment des nodules ou follicules
lymphatiques : la trame conjonctive y est colonisée par les lymphocytes au repos ou activés.

Les processus de prolifération et de différenciation des lymphocytes au cours de la


réponse à l'antigène s'effectuent généralement au sein de follicules lymphoïdes activés qui
regroupent des lymphocytes de différents types ; les follicules lymphoïdes au repos
(primaires) se transforment en follicules lymphoïdes actifs (secondaires). Cette

11/14
modification entraine une augmentation de taille des follicules lymphoïdes =
adénomégalie. De même pour la rate = splénomégalie.

L'adénomégalie, palpable ou observable, fait partie des signes cliniques en faveur


d'une infection dans la région drainée par le NL. Cependant, toute grosseur d'un ganglion
n'est pas forcément une adénomégalie simple : il peut s'agir d'une inflammation et/ou d'une
infection du ganglion lui-même qui fait mal (=adénite) ou d'une tumeur. Des ganglions
tumoraux (comme les médiastinaux) se voient à la radio.

Eléments d'application et de raisonnement :


 Les lymphocytes forment un ensemble de cellules complexe :
- les lymphocytes T et B -mais pas les NK- ont la particularité d'évoluer sous forme de
clones présentant chacun une spécificité différente ; il existe néanmoins plusieurs
types de NK (plusieurs types de KIR)
- un même phénotype comprend des cellules différentes sur le plan fonctionnel (T, B
ou NK); la distinction des cellules nécessite des techniques d'analyse sophistiquées
(expression du BCR ou du TCR, analyse des CD membranaires..)
- une même sous-population fonctionnelle se présente sous plusieurs phénotypes :
lymphoblaste, cellule mature, cellule différenciée (plasmocyte, LGL...)
- les lymphocytes T regroupent un ensemble de sous-populations très différentes
(plusieurs types de récepteurs TCR..)
- les cellules subissent au cours des stimulations des différenciations qui fixent leurs
capacités biologiques (excrétion de telle ou telle classe d'Ig, profil de cytokines, durée
de vie..).

RAPPEL DU S5 (HISTO)
Dans le sang, on compte :

 20% de lymphocytes B présentant des Ig de surface


 70% de lymphocytes T affichant leur récepteur T dont : le CD4 (lymphocytes
auxiliaires) et le CD8 (lymphocytes cytotoxiques)
 10 % de cellules NK (Natural Killer)

 In vivo, le phénomène de prolifération des lymphocytes en présence de l'antigène est


particulièrement visible dans les OL II :
- Augmentation de taille des ganglions lymphatiques (adenomégalie) ou de la rate
(splénomégalie)
- Formation de follicules lymphoïdes secondaires (centre germinatif composé de
lymphoblastes)

12/14
 Les lymphocytes NK sont connus depuis des décennies, mais le mécanisme de cytotoxicité
et la diversité des sous types n'ont été découverts que récemment (1992). La recherche sur
les NK est essentiellement liée à leur activité anti-tumorale, bien qu'ils agissent aussi dans
l'immunité anti-infectieuse.
 L'immunité cellulaire regroupe un ensemble de mécanismes transférables par les
cellules:
- Capacités cytotoxiques propres des lymphocytes T (CTL) et NK vis-à-vis de cibles
cellulaires: rôle principal dans l'immunité anti-virale et anti-tumorale.
- Capacités régulatrices de la réponse immune via la production de cytokines qui
agissent sur toutes les cellules immuno-compétentes (lymphocytes, monocytes-
macrophages..). L'administration des cytokines seules ne permet généralement
qu'une reproduction partielle des effets.
 Il existe de nombreuses variations spécifiques concernant les sous-populations
lymphocytaires chez les mammifères. On connait ainsi des particularités des rongeurs
(récepteurs NK différents chez le rat et la souris), des ruminants (% de TCR gamma delta
très élevé), des porcins (existence de lymphocytes T qui sont à la fois CD4+ et CD8+).. Ces
variations, passionnantes, sont autant de pistes évolutives, qui compliquent la
transposition des études d'une espèce à l'autre.
 L'immunologie fondamentale utilise des outils très perfectionnés, en particulier chez
l'homme et la souris, pour identifier les sous-populations lymphocytaires (spécificité, état
d'activation..). Des sondes génétiques permettent même d'identifier quels sont les variants
des gènes VDJ qui sont utilisés dans la synthèse d'un TCR spécifique.

FAIRE LA SYNTHESE AVEC LE COURS D'HISTOLOGIE


On ne sait pas ce qu'il faudra en dire, mais la prof en parle régulièrement (pour info)

 Quelles sont les techniques utilisées pour l'identification des sous-populations


lymphocytaires ? Peut-on utiliser le phénotype? A quoi sert l'étude du rapport CD4/CD8?
 Où trouve-t-on des plasmocytes, des LGL, des lymphoblastes? Que penser de la présence
de plasmocytes ou de lymphoblastes dans le sang ?
 Pourquoi l'administration de cytokines ne reproduit-elle pas entièrement les effets
produits par transfert de lymphocytes ? Qu'est ce qui limite considérablement le transfert
de cellules entre individus?

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B T NK
"Bone" "Thymus" "Natural Killer"
moelle osseuse
reconnaiss précurseurs
origine des

(chez les oiseaux : moelle osseuse


bourse de Fabricius) + passage dans le thymus des précurseurs moelle osseuse
(thymocytes)

reconnaissance de l'Ag : TCR (diversité !!! reconnaissance de


capacités

reconnaissance de
ance

clonale) cellules "anormales" par


de

l'Ag : BCR (diversité


2 types de TCR définissent des populations T des mécanismes propres
clonale)
distinctes (KIR...) !!!
sécrétion d'Ac en - contrôle, en réponse à un Ag, des
réponse à l'antigène activités des autres cellules
- capacités
fonction principale

(la quantité et la immunocompétentes par l'intermédiaire


cytotoxiques
quantité des Ac d'interactions inter-cellulaires et par
dépend des - production de
synthèse de cytokines
interactions entre cytokines
= support de "l'activité cellulaire"
LB&T) - cytolyse ou induction
d'apoptose (cellules
- certaines sous populations CD8 et gamma-
= support de l' présentant des
delta ont des capacités cytotoxiques par
"immunité anomalies du CMH)
cytolyse ou par induction d'apoptose (CTL
humorale" = Cytotoxic T Lymphocyte)
lymphoblastes immatures ou en cours de prolifération
(OL +++ et muqueuses +, faible quantité dans les tissus)
phénotypes et
distribution

lymphocytes matures "naif" et "mémoire" très difficiles à distinguer (isoformes de CD45...)


(circulants ++, dans les OL +++, les muqueuses et les tissus)
Plasmocytes :
LGL= large granular lymphocytes
production d'Ac très
(nombreuses granulations contenant des molécules cytotoxiques)
accrue
(au site d'une stimulation, quelques uns circulants)
(OL ++ et muqueuses +)
TCR alpha-beta (majoritaires
TCR gamma-
ds le système lymphoïde et
delta
principales sous populations

dans le sang) ; très mobiles, sous-populations NK en


circulation sanguine et lymph. (reconnaissance
cours d'étude (nombreuses
de l'épitope T
variations spécifiques)
CD8: associé au CMH
CD4: "Thelper "Tcytotoxic ou à la molécule
récemment, on a découvert
(Th)", Treg (Tc)" CD1d) ; peu
que certaines cellules NK
(regulateurs) et (reconnaissance mobiles
(="iNKT") expriment aussi
"Tsuppressor syngénique reconnaissant
certains TCR alpha-beta
(Ts)" épitope-CMH1): surtout des Ag
(alphaV14J18) et
[ cf CM 10] capacités microbiens
reconnaissent des antigènes
prod. de cytolytiques ou (surtout ds la
lipidiques présentés via CD1
cytokines production de peau et les
cytokines muqueuses)

Principaux types de lymphocytes

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


CMH - POLYMORPHISME DE
L'IMMUNITE

I- Le Complexe Majeur d'Histocompatibilité


A) Définition du CMH
B) Rôles du CMH

II- Greffe et histocompatibilité : généralités


A) Greffe et transplantation
B) Histocompatibilité

III- Organisation génétique du CMH


A) Définition d'un haplotype
B) Polymorphisme du CMH
C) Conséquences du polymorphisme du CMH
D) Complémentarité des voies de présentation

IV- Détail de la reconnaissance conjointe [cf TD]


A) La reconnaissance conjointe
B) Mise en évidence de la restriction syngénique
C) Notion de gamme peptidique [cf CM 15]

V- Le polymorphisme de l'immunité
A) Valeur adaptative du polymorphisme de l’immunité
B) Identification du CMH : typage et signature corporelle individuelle

Objectifs du cours :

 Décrire les principaux éléments du CMH, leur polymorphisme et leur transmission (citer
des conséquences en médecine vétérinaire et productions animales)
 Décrire le principe de la restriction syngénique et de la gamme peptidique [cf CM 15] faire
des schémas représentant les différentes modalités de reconnaissance de l'antigène par les
lymphocytes T CD4 et CD8
 Décrire le principe de la Réaction Lymphocytaire Mixte (RLM) et son application pour le
typage
 Lister les cellules exprimant les antigènes du CMH de classe 1 et de classe 2 et les
conséquences sur les fonctions des lymphocytes

1/18
I- Organisation du CMH
A) Définition

Le Complexe Majeur d'Histocompatibilité est un groupe de gènes qui codent pour


des protéines membranaires présentant un fort polymorphisme individuel.
Historiquement, il a été défini comme des "antigènes leucocytaire" (1940) puisqu'il est
impliqué dans les phénomènes de rejet de greffes. Par la suite, on a découvert leur rôle dans
la reconnaissance antigénique par les lymphocytes T (= phénomène de « présentation »).

Le CMH est un groupe multigénique (>30 gènes), multiallélique (1-200 allèles/gène)


et d'expression codominante. On distingue 3 classes d'antigènes du CMH, regroupant de
nombreuses protéines (classe 1 = CMH I, classe 2 = CMH II et tous les autres en vrac).

CMH I : CMH II :
1 chaîne 2 chaînes
protéique protéiques

Structure des antigènes du CMH1 et CMH2


NB : C'est une structure des proches de celle des Ig

Le CMH présente un polymorphisme très important à la fois :

- interspécifique (nombre de gènes et allèles, organisation) : On parle de système HLA


(Human Leucocyte Antigens) chez l'Homme chez qui on les a découverts
initialement, et de système H2 chez la souris.
NB : on a identifié des systèmes équivalents chez les principales espèces domestiques :
DLA pour le chien [Dog], SwLA pour les porcs [Swine=porcs]...
- spécifique : selon les allèles possédés par les individus.
NB : Les antigènes de classe 1 et 2 non polymorphes sont encore à l'étude : ils sont
exprimés chez l'embryon/fœtus et/ou l'adulte. Certains interviennent dans le
contrôle de la croissance cellulaire, d’autres dans la régulation de l’activité
immune...

2/18
B) Rôles du CMH

Le rôle principal des antigènes du CMH de classe 1 et 2 consiste à assurer la


« présentation des épitopes T » aux lymphocytes T. Les antigènes du CMH présentent une
poche à peptide capable d’établir des liaisons faibles avec les épitopes T issus du clivage
protéique des Ag par la CPA (épitopes séquentiels d'une douzaine d'aa) : il se forme un
complexe {CMH-épitope T} qui est reconnu par le TCR.

"C'est un couple d'amoureux, un qui ouvre la


bouche et qui montre un petit bonbon : la
cellule présentatrice d'Ag et l'autre qui ouvre la
bouche pour le prendre"

La poche à peptide possède une


structure différente selon la séquence de
chaque molécule du CMH : elle est donc
capable de fixer mieux certains peptides que
[CPA] [lymphocyte T] d'autres car ils établissent plus de liaisons : on
parle de gamme peptidique pour identifier
l'ensemble des épitopes qu'une molécule du
Reconnaissance du complexe CMH est capable de présenter.
épitope-CMH par le TCR
(T-Cell Receptor) Moyen mnémotechnique : CD4 x CMHII = CD8 x CMH I

Antigènes Position Rôles

Présentation
des Ag
Antigènes du CMH Membrane de la quasi-totalité (épitopes T)
de classe I des cellules de l'organisme aux Reconnaissance
lymphocytes T des cellules du soi
CD8 par les NK
Présentation (contrôle de
Membrane de cellules de des Ag l'intégrité de
Antigènes du CMH l’immunité «CPA» : cellules (épitopes T) l'organisme
de classe II dendritiques, monocytes- aux
macrophages, lymphocytes B... lymphocytes T
CD4

Ensemble hétérogène de protéines impliquées dans la


CHM de classe III réponse immune (TNF, facteurs du complément, enzymes
(on oublie)
lymphocytaires, cytokines..).

3/18
Quelques points complémentaires au tableau :
 Les Ag du CMH de classe 1 CMH I ont au départ été associés au rejet aigu de
greffes/transplantations, car ils sont exprimés sur la membrane de la quasi-totalité des
cellules de l'organisme.

 La classe 2 présente un fort polymorphisme, à la fois en raison du grand nombre d'allèles,


et en raison de mécanismes d'association de chaines protéiques.

 Les antigènes de classe 3 sont sujet à un polymorphisme important, qui intervient dans la
plus ou moins grande réactivité individuelle (intensité des processus inflammatoires,
activité anti-tumorale...)

II- Greffe et histocompatibilité : généralités


A) Greffe et transplantation

La greffe consiste en un prélèvement d'un tissu ou d'un organe chez un donneur


pour l'implanter chez un receveur, soit sans restaurer la position exacte (peau, cornée,
moelle osseuse...), soit en rétablissant chirurgicalement la continuité vasculaire et dans ce
cas on parle de transplantation (rein, cœur...).

La greffe n'est acceptée que lorsque les tissus sont totalement histocompatibles
(même espèce, même CMH, même groupe sanguin...). Dans le cas contraire des
mécanismes de rejet ± sévères ont lieu contre le greffon ou le transplant et aboutissent plus
ou moins vite à sa destruction d'où la nécessité de réaliser un traitement anti-rejet continu).

NB : il existe aussi GVHD (Graft Versus Host Disease : les lymphocytes greffés attaquent
l’hôte [Graft = greffe])

B) Histocompatibilité

On appelle histocompatibilité l'aptitude d'une cellule, d'un tissu ou d'un organe à


être greffé ou transplanté sans rejet, grâce à la similitude entre donneur et receveur des
antigènes qui présentent des variations intraspécifiques concernant :

 le CMH (antigènes leucocytaires) qui est à l'origine des réactions de rejet


classiques. On distingue des antigènes du CMH "majeurs" (expression par tous les
tissus, rejet brutal et rapide) et des antigènes du CMH "mineurs" (expression limitée
à certains tissus, rejet chronique).
 d'autres systèmes polymorphes qui peuvent également contribuer au rejet de
certains tissus : groupes sanguins, allotypes, antigènes différents selon le sexe...

4/18
Le rejet des greffes implique surtout des lymphocytes T et NK, mais aussi les
anticorps. De nombreux mécanismes sont impliqués, ce qui explique les nombreuses formes
de rejets ± sévères, aigües/chroniques...

III- Organisation génétique du CMH


A) Définition d'un haplotype

L'haplotype correspond à l'ensemble de gènes contigus transmis en un bloc.

C'est le cas des gènes du CMH, qui sont étroitement imbriqués sur une région
chromosomique courte : un haplotype du CMH comprend l'ensemble des gènes codant pour
les 3 classes.

Organisation générale des gènes du CMH humain et murin


NB : chez l'Homme il s'agit du chromosome 6

Chaque individu exprime les protéines du CMH correspondant à ses 2 haplotypes


(codominance), celui d'origine maternelle et celui d'origine paternelle.

5/18
La transmission des haplotypes du CMH est de type mendélienne ie de manière
héréditaire par la combinaison des gènes des parents. Des individus d'une même fratrie ont
ainsi 25% de chances d'avoir le même CMH (donc histocompatibles), alors que la probabilité
que 2 individus non apparentés aient le même CMH est inférieure à 1/106 [cf Génétique et
A2 + CM14]

De façon simplifiée, on peut dire que la quasi-totalité des cellules expriment une
dizaine de CMH-I, ce qui donne un code individuel distinctif, et que les Cellules
Présentatrices d'Antigènes expriment une centaine de CMH-2 (dimères formés à partir des
allèles exprimés).

NB : Les cellules embryonnaires n'expriment pas le même type de CMH, elles n'ont donc pas
les même risques de rejet de greffe !

B) Polymorphisme du CMH

Le polymorphisme du CMH est de 2 ordres : des variations interspécifiques


importantes dans l’organisation du CMH et les gènes et des variations interindividuelles
importantes liées au grand nombre d’allèles existants.

Il résulte chez un individu :

- de l’expression des 2 haplotypes (codominance : paternel et maternel)


- d’un grand nombre d’allèles pour chaque antigène dans la population
- et en plus pour le CMH II de la formation de dimères entre protéines d’origine
maternelle/paternelle

Remarque : Dans chacune des 3 classes du CMH, il existe des Ag non polymorphes qui sont
exprimés chez l’embryon/fœtus et/ou chez l’adulte, et des Ag polymorphes. Chez l’homme 6
gènes de CMH I sont exprimés avec plein d'allèles de HLA-A à HLA-F, donc il existe beaucoup de
possibilités ! Les antigènes non polymorphes de classe 1 et 2 interviennent dans le contrôle de la
croissance cellulaire, la régulation des interactions entre cellules.

6/18
Le bonus des preneuses juste pour voir à quel point c'est complexe : assim.refer.org
La nomenclature actuelle (avril 2010) est la suivante :

HLA-A*02:101

Numéro de la Numéro de l'allèle dans


Nom du gène
famille allélique la famille

C) Conséquences du polymorphisme du CMH

Les cellules de l’organisme expriment sur leur membrane un grand nombre de


molécules du CMH (plus de 6 de classe 1 et plusieurs dizaines de classe 2) ; parmi les
principales on trouve chez l'Homme :

- des classe I non polymorphes (HLA-D, E, F, G), selon le type et l'état de


différenciation des cellules

- 3 classe I polymorphes (HLA-A, HLA-B et HLA-C)


- 3 classe II polymorphes (HLA-DP, -DQ, -DR) : nombreuses combinaisons

NB : Rappelez vous, on a dit qu'il existait aussi des classe I polymorphes.

Des individus d'une même fratrie ont ainsi 25% de


Number of
chances d'avoir le même CMH (donc histocompatibles) du Human MHC
allotypes
fait de la transmission mendélienne des haplotypes du CMH, class I gene
worldwide
alors que la probabilité que 2 individus non apparentés HLA-A 651
aient le même CMH est inférieure à 1/106 [cf Génét et A2 + HLA-B 1565
CM14]. Certains allèles seront plus fréquents ou plus rares HLA-C 431
selon l'origine ethnique : une population plus consanguine HLA-E 3
comme les Inuits auront moins de problèmes de rejets de HLA-F 4
greffe. HLA-G 15

L’identification du CMH d’un individu ne se fait pas Polymorphisme des gènes du


en routine, mais est nécessaire pour une greffe (recherche CMH I
donneur…)

7/18
Dans le cas d'une transfusion sanguine, l’histocompatibilité CMH ne pose pas
problème car les hématies n’expriment pas le CMH (polymorphisme des groupes sanguins
seulement).

QUESTION / REFLEXION :
Un chiot parmi cette portée de 5 chiens a besoin d'une greffe. Les parents peuvent-ils être
donneurs ?

étalon lice
A1,5 A1 22
B4,12 B2 12
C7,34 C5 28

CHIOT 1 CHIOT 2 CHIOT 3 CHIOT 4 CHIOT 5


A1,22 A5,22 A1,1 A1,22 A5,1
B 4,12 B4,2 B12 B4,2 B12,2
C7,28 C34,5 C34,28 C7,28 C34,5

>> Les parents ne peuvent pas donner aux chiots, un autre chiot aura plus de chance d'être
histocompatible !

IV- Détail de la reconnaissance conjointe cf TD


A) La reconnaissance conjointe

① Le TCR (domaines variables) établit des liaisons


faibles à la fois avec le CMH et avec l’épitope T d'où le
terme de reconnaissance conjointe.
NB : On parle aussi de «restriction syngénique», prix Nobel
Zinkernagel et Doherty 1996

② Une protéine du complexe TCR stabilise la liaison avec


le CMH :
CD4 + CMH 2 et CD8 + CMH 1 [CPA] [lymphocyte T]
4x2=8x1

La reconnaissance d’un Ag est ainsi modulée par Reconnaissance du complexe


l’antigène du CMH de la cellule immunitaire. épitope-CMH par le TCR
(T-Cell Receptor)

8/18
Chaque molécule du CMH de classe 1 ou 2 a la capacité de fixer des petites
séquences protéiques dans une "poche à peptide" : ces séquences issues du clivage des
antigènes forment les épitopes T reconnus par les lymphocytes T. Le mécanisme qui aboutit
au complexe CMH-épitope T via la poche à peptides est l'apprêtement antigénique [cf CM
15].

Les mécanismes impliquant le CMH de classe 1 et 2 sont complémentaires (TCD4


helper et TCD8 cytotoxiques) :

- La chaine CD4 renforce la liaison TCR/CMH II et permet donc une reconnaissance


optimale des antigènes récupérés dans le milieu extra-cellulaire par des cellules
phagocytaires.
- La chaine CD8 renforce la liaison TCR/CMH I et permet donc une reconnaissance
optimale des antigènes intracellulaires présents dans les cellules qui présentent une
anomalie (infection...).

Remarque : Un TCR contre un épitope T donné présenté par un CMH x peut ne pas le
reconnaitre avec un CMH y : on parle de polymorphisme individuel de la reconnaissance
spécifique. Un TCR contre un épitope T donné présenté par un CMH de classe 1 peut ne pas le
reconnaitre avec un CMH de classe 2.

NB : Ces molécules ont un rôle clé dans la distinction entre le soi et le non-soi [cf. CM 17]

B) Mise en évidence de la restriction syngénique

On a réalisé des expériences clés sur la modulation de la reconnaissance T selon le


CMH en réalisant des transferts de LT entre individus (par greffe de thymus).

La restriction syngénique rend compte de l'importance du complexe CMH-épitope


dans la reconnaissance spécifique (le lymphocyte T ne reconnait pas seulement l'épitope T
mais aussi le CMH de la CPA via s a protéine CD).

Remarque :
souche de souris syngéniques : les souris présentent les mêmes allèles du CMH
souche de souris congéniques : les souris présentent un génome identique

9/18
La moelle (AxB) F1
correspond à la moelle
des descendants des
souches A et B.

Les splénocytes
correspondent à tous
les types de cellules
immunitaires de la rate
dont les LT venant du
thymus greffé.

INTERPRETATION : La réponse du lymphocyte T (issu du thymus greffé) à l'antigène X


injecté est optimale lorsque la cellule présentatrice d'antigène utilisée provient d'un
donneur de même CMH que le lymphocyte T, tandis qu'elle diminue si on utilise des cellules
présentatrices exprimant un CMH différent. Les clones T spécifiques qui ont été activés
reconnaissent à la fois l’épitope et le CMH : la reconnaissance est donc moins forte avec un
autre CMH.

10/18
C) Notion de gamme peptidique [cf CM 15]

La gamme peptidique est l’ensemble des épitopes T qu’une molécule donnée du


CMH est capable de présenter. Elle dépend de la complémentarité biochimique ± grande
entre l’épitope T et la poche à peptide d’un CMH, d'où une stabilité ± grande du complexe
épitope/CMH.

Les capacités de présentation et de reconnaissance d’un Ag dépendent donc du CMH


de l’individu. Or l'’individu exprime de nombreux CMH : les CPA peuvent présenter de
nombreux épitopes aux lymphocytes T. Un épitope T donné peut être mieux reconnu chez
un individu avec un CMH x que chez un individu avec un CMH y ; le CMH a donc une
influence sur les capacités immunes de l'individu, apportant une complexité supplémentaire
à la compréhension des réactions individuelles.

NB : la consanguinité réduit la "variété" des molécules du CMH, et donc les capacités


du système immunitaire.

Remarque : Dire qu'un "vaccin marche à 80%", c'est dire que parmi l'échantillon testé, on a
observé "80% de bonnes réponses et 20% de médiocres" : le vaccin n'est pas adapté à 20% de la
population. Un Ag très pur donnera une très bonne réponse pour peu de personnes, tandis qu'un
Ag moins pur entrainera une réponse, moins bonne car moins précise, pour plus de personnes.
Les laboratoires fabriquent des vaccins contre les mêmes agents, mais ils n'ont pas le même
type d'efficacité : à vous de choisir !

QUESTION :
Quels sont les facteurs de variation individuelle de la réponse immunitaire à un Ag?
Il existe plein de HLA différents ; les différences structurales entre les Ag sont reconnues par des
chaines accessoires du TCR (CD4/CD8).

Complexité du CMH Expression de nombreux Ag du CMH

Nombreux allèles pour chaque molécule du CMH, répartis au sein


Polymorphisme individuel
de la population : chaque individu exprime un CMH différent
Conséquences sur les
Chaque Ag du CMH présente une gamme peptidique propre
capacités de présentation

11/18
D) Complémentarité des voies de présentation

RAPPEL : Les CMH 1 et 2 ont des rôles complémentaires :

Antigènes Position Rôles

Présentation
des Ag
(épitopes T)
Membrane de
Antigènes aux
la quasi-totalité
du CMH lymphocytes
des cellules de
de classe I T CD8
l'organisme Reconnaissance
>> cytokines
et activité des cellules du
cytotoxique soi par les NK
(contrôle de
Membrane de l'intégrité de
cellules de Présentation l'organisme)
l’immunité des Ag
Antigènes «CPA» : cellules (épitopes T)
du CMH dendritiques, aux
de classe II monocytes- lymphocytes
macrophages, T CD4
lymphocytes >> cytokines
B...

Les hématies et gamètes n'ont pas de CMH (sinon comment aurait lieu la rencontre
ovule/spermatozoïde si les LT de la femelle tuent les gamètes mâles ?!). Il existe des
mécanismes échappatoires pour les protéger également des cellules NK.

Remarque : Dans le cas des hépatites, ce sont les cellules du foie qui disent qu'elles sont malades
: elles sont dégommées, alors qu'en soit le virus ne fait pas de dégâts ...

QUESTION :

Comment se fait-il que les Ag normaux de la cellule n'aboutissent pas à sa destruction ?

La membrane de la cellule porte en permanence des Ag ; quand la cellule est malade elle présente
des Ag qui ne devraient pas y être. Les LT contre les Ag normaux n'existent pas : l'éducation au sein
du thymus permet d'éliminer dans le processus de maturation les LT tournés contre les Ag du soi !
Sinon il s'agit de maladies auto-immunes.

12/18
V- Le polymorphisme de l'immunité
A) Valeur adaptative du polymorphisme de l’immunité

L'immunité présente des variations considérables inter et intraspécifiques. Les


variations interspécifiques dépendent de l'évolution des espèces (complexité croissante
des poissons aux mammifères...).

Les variations intraspécifiques du CMH I et II assurent l'hétérogénéité de la


population face à un agent pathogène : il y a pour chaque infection des individus plus
résistants que les autres, car ils ont une meilleure capacité de présentation des antigènes de
l’agent pathogène (avantage adaptatif).

Certaines protéines du CMH de classe 3 sont aussi sujettes à un polymorphisme intra-


spécifique, qui module les capacités immunes individuelles (processus inflammatoires ±
intenses, activité anti-tumorale ± efficace...).

L'hérédité de l’immunité est liée au polymorphisme des CMH I, CMH II, CMH III. On
trouvera de nombreux exemples chez l’homme et les animaux de compagnie :

- Résistance aux maladies infectieuses


- Association de certains allèles du CMH avec des maladies dues au dysfonctionnement
du système immunitaire (diabète...)
- ...

Les variations intra et interspécifiques sont responsable du rejet des greffes.

Remarque 1 : Le diabète de type I est une maladie auto-immune qui Remarque 2 :


détruit les cellules β du pancréas (par association anormale entre le HLA Les plantes font
B 27 et l'épitope T ; les LT responsables de cette cytotoxicité ne sont pas également des rejets de
filtrés par le thymus ; c'est une maladie héréditaire qui conduit à l'arrêt greffe, pour des raisons
de la sécrétion d'insuline et à une hyperglycémie. similaires !

13/18
B) Identification du CMH : typage et signature corporelle individuelle
Typage : il existe plusieurs méthodes en médecine humaine ou en recherche pour
déterminer quels sont les antigènes du CMH d'un individu :

 Sérologie : utilisation d'anticorps de référence capables de distinguer les principaux


supertypes des antigènes de classe 1 et 2 (on met les cellules à typer en présence
d'anticorps + complément ➠ mesure cytotoxicité).
 Utilisation de sondes génétiques
 Biologique : réaction lymphocytaire mixte
"Le besoin d'affection on cherche
une même odeur que nous, le
Le CMH participe à l’odeur corporelle, et
besoin de sexe une autre odeur."
contribue à l’identification individuelle via les capacités
olfactives des individus. De nombreuses études ont été
réalisées, en utilisant des tampons imprégnés d'odeur (pour s'affranchir des autres stimuli
associés à la présence de l'individu même).
- Des protéines du CMH sont présentes dans les sécrétions (sueur, urine..), constituant
la signature propre à l'individu
- On a observé chez des souris une influence du CMH dans le choix des partenaires
sexuels (exogamie afin de limiter la consanguinité) et dans les soins aux jeunes
(préférence pour CMH similaire)
- Base des capacités de recherche d’individus par les chiens policiers/sauveteurs (les
chiens peuvent analyser le CMH entre eux, mais aussi des hommes). Il n'y a que les
jumeaux qui les perturbent ...

Typer permet d'identifier les donneurs potentiels pour une greffe : il existe plein de
méthodes très sophistiquées, qui permettent de donner à la personne l'ensemble de ses
allèles "Vous êtes HLA A1,2 | HLAB 1,5...".

Remarque : Pour faciliter une adoption, on imprègnera les petits à adopter de l'urine de la
mère adoptive. Il existe également des femelles qui urinent sur les petits pour les protéger de
l'agressivité du mâle.

14/18
Très peu développé en cours : La réaction lymphocytaire mixte

La réaction lymphocytaire mixte est une technique employée pour vérifier la


compatibilité entre un donneur et un receveur (ou pour identifier le type CMH).

PRINCIPE : On met en présence un


nombre défini de leucocytes provenant du
donneur (ou de cellules de référence) avec
un nombre défini de leucocytes provenant
du receveur ; on mesure le nombre de
leucocytes final après 2-3 jours de culture.

INTERPRETATIONS :

- En cas d'histocompatibilité, il n'y a pas de


modification du nombre des leucocytes
Réaction lymphocytaire mixte
- En cas d'histo-incompatibilité, on observe
(pour déterminer si le patient est HLA-Dw1)
une prolifération des cellules (ou à une
cytotoxicité)

Eléments d'application et de raisonnement

 La recherche en immunologie utilise depuis peu des outils très puissants: la


technique des "tétramères" permet d'analyser la réponse spécifique lymphocytaire T à
l'échelle clonale, dans le contexte de présentation d’un antigène du CMH purifié (chez la
souris, l'homme et le macaque).

Les tétramères sont des complexes produits au laboratoire, associant un


fluorochrome (détectable par cytométrie de flux ou immunohistochimie), des chaines
protéiques d'un CMH donné (chaines exprimées in vitro à partir des principaux allèles
connus du CMH), et un épitope T défini ● (produit in vitro par synthèse peptidique, déduit
de la séquence protéique de l'antigène étudié).

Il est ainsi possible de détecter, et même de purifier, les clones lymphocytaires T


qui reconnaissent cet épitope en association avec un CMH défini. Cette approche est par
exemple utilisée pour identifier les antigènes protecteurs au cours de l'infection par HIV
(identification des épitopes impliqués dans la réponse CTL). Elle permet de s'assurer que
l'antigène est reconnu efficacement par des individus possédant différents allèles du CMH.

15/18
 L'analyse du CMH a de nombreuses applications en médecine humaine et vétérinaire
en raison de son polymorphisme extrême (filiation et recherche de paternité, génétique des
populations, génétique de résistance/sensibilité aux maladies..). Certains allèles du CMH
sont associés avec une plus grande résistance aux infections, ou au contraire avec un plus
grand risque de développer une maladie auto-immune ou une allergie.

 Des lignées de souris congéniques pour le CMH ont été obtenues dans les années
1950-1970 par croisements consanguins : les souris d'une lignée congénique possèdent les
mêmes allèles pour tous les gènes du CMH. On a défini ainsi une vingtaine d'haplotypes
différents (identifiées H2a à H2z). L'apport des souris congéniques CMH et des souris
syngéniques (totalité du génome identique) à la recherche médicale est considérable :
- les souris qui possèdent le même halotype CMH acceptent sans rejet des greffes de
tissus et des transferts de lymphocytes (=histocompatibles), ce qui permet de
nombreuses études par transfert de tissus (immuns ou non immuns) d'une souris à
l'autre.
- Il est possible de comparer les réactions immunes obtenues dans des lignées qui
possèdent des haplotypes différents (étude de la résistance génétique aux maladies
et des capacités de présentation des antigènes..). Des études plus sophistiquées
utilisent des souris congéniques pour une partie du CMH seulement (classe 1
identique mais classe 2 polymorphe...).

 Interpréter quelques résultats expérimentaux d'activité lymphocytaire dans des lignées


murines
 Interpréter quelques résultats expérimentaux utilisant la technique des tétramères
 Quelles sont les mécanismes de rejet possibles d'une allogreffe : d'hématies, de rein, de
moelle osseuse... ? Comment expliquer la réaction de "greffon contre hôte" ? Dans quel
cas peut-elle se produire?
 Quel est l'intérêt en recherche des animaux histocompatibles ?

16/18
CMH I CMHII

Chromosome 6
Génome

(le CMH de classe 3 aussi)


7 régions génétiques 8 régions génétiques
protéique
Structure

2 chaines
1 chaine
(possibilité de réaliser de très nombreux dimères
(stabilisée par la ß2 microglobuline)
entre les chaines maternelles ou paternelles)

Il est considérable et la fréquence des allèles très différente d'une population à l'autre.
Polymorphisme du

Cependant, la plupart des allèles codent pour des protéines qui ont une séquence et une configuration 3D
proche ("supertypes"). Par exemple, il y a plusieurs dizaines d'allèles d'hla-DR mais ils correspondent
seulement à une douzaine de supertypes distinguables par sérologie.
CMH

Il y a plusieurs milliers de combinaisons CMH possibles. Toutefois, les antigènes du CMH sont
contigus et transmis sous forme d'haplotype. Il existe donc de forts déséquilibres de liaison dans la
transmission de chaque allèle (d'où une fréquence ≠ des allèles selon les ethnies).
2 individus non apparentés ont moins d'une chance sur 1 million d'être histocompatibles; des
frères et soeurs ont une chance sur 4 d'avoir le même CMH. [cf Génèt et CM14-A2]
Toutes les cellules nucléées (sauf les cellules
germinales et les neurones du SNC...) Lymphocytes, monocytes-macrophages,
Certaines cellules n'expriment pas les formes
cellules dendritiques
polymorphes mais seulement les antigènes HLA-E à I
Expression

(et quelques autres types cellulaires)


(trophoblaste, cellules immatures, fœtales...): cela
protège le fœtus contre l’immunité maternelle
Chaque cellule exprime plusieurs dizaines
Chaque type cellulaire exprime entre 2 et 5 Ag de d'antigènes de classe 2
classe 1. Pour chaque Ag, la cellule exprime les 2 (formés par combinaison entre les
versions, paternelle et maternelle. différentes chaines d'origine paternelle et
maternelle)
Constant ou inductible selon les types
d'expression

cellulaires (certaines maladies auto-immunes


Taux

Constant (plusieurs milliers de molécules/cellule) sont liées à une expression anormalement


élevée des antigènes du CMH2 sur les
cellules)
Reconnaissance des cellules du soi par les NK (contrôle de l'intégrité de l'organisme): les cellules
NK, grâce à leurs récepteurs KIR, détruisent les cellules anormales qui ne présentent pas un CMH
conforme par cytolyse ou par induction d'apoptose (cellules étrangères ou cellules présentant
une diminution de l'expression du CMH, par exemple en cas de tumorisation ou d'infection
Rôles

intracellulaire). [cf CM9]

Présentation des antigènes (épitopes T) aux Présentation des antigènes (épitopes T) aux
lymphocytes T CD8 lymphocytes T CD4

Organisation générale du CMH (exemple du système HLA de l'homme)


NE PAS APPRENDRE ! source IMGT

17/18
"Ton étonnant système immunitaire"

Ecrit par la Société Japonaise


d’Immunologie (JSI)

Illustré par Tomoko Ishikawa

18/18
CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


PRODUCTION ET DISTRIBUTION DES
CELLULES IMMUNES
MONOCYTES - MACROPHAGES -
CELLULES DENDRITIQUES

I- Renouvellement et circulation des cellules immunocompétentes


A) Circulation des cellules immunes
B) Renouvellement des cellules immunes
C) Le SPM Système des Phagocytes Mononucléés

II- Monocytes-macrophages et cellules dendritiques


A) Les récepteurs TLR
B) Explosion respiratoire
C) Les cellules Présentatrices d'Antigènes

Objectifs du cours :

 Pour les principales cellules immunocompétentes, lister l'origine, les sites de production
chez l'adulte et de distribution
 Décrire les principales caractéristiques des monocytes-macrophages et des cellules
dendritiques
 Décrire les mécanismes augmentant les capacités cytolytiques des macrophages
(opsonisation et explosion respiratoire)

1/10
I- Renouvellement et circulation des cellules immunocompétentes
A) Circulation des cellules immunes

On trouve des cellules de l’immunité en grand nombre :

- dans les organes lymphoïdes I et II (OL I et OL II)


- dans les muqueuses (système lymphoïde associé aux muqueuses) et le conjonctif!
- en circulation : sang, lymphe, cellules mobiles dans les tissus!

La traversée des endothélium se fait par diapédèse [cf CM 12]. Cette diapédèse est
régulée par les facteurs d’activation et chémokines. La circulation des cellules entre le sang,
les OL II et les tissus peut se faire en boucle régulée (lymphocytes) ou bien à sens unique : un
monocyte du sang traverse l'endothélium et devient macrophage dans les tissus,
polynucléaires (tissus), cellules dendritiques ...

B) Renouvellement des cellules immunes


Le renouvellement de chaque type cellulaire est régulé ; des lymphocytes non activés
ou encore les neutrophiles auront une demi-vie courte, tandis que les lymphocytes
"mémoire" ou les mastocytes auront une demi-vie longue.

C) Le SPM Système des Phagocytes Mononucléés

Le SPM (Système des Phagocytes


Mononucléés ) regroupe les
macrophages et autres cellules
Le monocyte, formé dans phagocytaires issues du monocyte.
la moelle osseuse à partir des
monoblastes, circule dans le
sang. Après diapédèse et
passage dans les tissus, il
donnera macrophages et
cellules dendritiques
ainsi que toutes
les cellules
apparentées.

2/10
lieu de
capacités de distribution
production chez devenir/demi-vie
circulation principale
l'adulte
OL I :
- LB: moelle
circulation
osseuse
régulière via le
- LT: moelle Brève pour les
LB et LT sang et la lymphe OL II et tissus
osseuse puis cellules naïves
(CD4 ou CD8) (possibilité de lymphoïdes
thymus (quelques semaines)
retour dans le disséminés
renouvellement Longue pour les
sang via les OL2) (peau,
rapide du cellules mémoire
muqueuses..)
répertoire (plusieurs mois)
transit rapide dans
autres L
moelle osseuse le sang et la
(NK...)
lymphe
Passage dans
Longue pour les
Moelle osseuse les tissus et
Transit dans le macrophages dans
(et tissus pour différenciation
phagocytes sang et la lymphe les tissus
certains types de rapide en
mononuclés (sous forme de Variable pour les
cellules macrophages
monocytes) cellules dendritiques
dendritiques) (et cellules
apparentées)
Passage dans
Transit et stockage Courte
neutrophiles Moelle osseuse les tissus en cas
dans le sang (quelques jours)
d'inflammation
Transit rapide Essentiellement Longue
éosinophiles Moelle osseuse
dans le sang tissulaires (plusieurs semaines)
Essentiellement sanguins (faible Courte
basophiles Moelle osseuse
quantité) (quelques jours)
Essentiellement
tissulaires Longue
mastocytes Tissus Non
(conjonctifs et (plusieurs mois)
muqueuses)
Production, circulation et renouvellement des cellules IC

II- Monocytes-macrophages et cellules dendritiques


Les monocytes-macrophages et les cellules dendritiques sont 2 populations
distinctes qui interviennent dans la présentation des antigènes captés dans les tissus. Ils sont
complémentaires, car ils ont des dynamiques différentes, ne réagissent pas aux mêmes
substances microbiennes, présentent les antigènes microbiens différemment, et produisent
des cytokines différentes.

3/10
 Les macrophages phagocytent et présentent accessoirement des Ag en se déplaçant
peu. Leurs interactions avec les lymphocytes sont essentiellement autocentrées
(activation ou inhibition de l'activité phagocytaire...).
 Les cellules dendritiques phagocytent peu et présentent beaucoup en se déplaçant
vers les organes lymphoïdes. Leurs interactions avec les lymphocytes ont un rôle clé
dans la différenciation des sous-populations fonctionnelles lymphocytaires.

A) Les récepteurs TLR

Les TLR ("Toll Like Receptors" ) sont un ensemble de récepteurs capables de


reconnaitre des substances microbiennes (PAMPs = Pathogen Associated Molecular Patterns :
"signaux de danger d'origine microbienne ")

On connait une vingtaine de récepteurs, reconnaissant chacun un groupe de


molécules bactériennes, virales, parasitaires et fongiques (endotoxines, LPS, peptidoglycane,
zymosan, ARNds...).Leur répartition est variable selon les types cellulaires et leur état
d'activation (surtout cellules dendritiques, monocytes-macrophages et neutrophiles).

L'activation de ces récepteurs stimule différentes fonctions :

- La reconnaissance microbienne non spécifique (phagocytose non spécifique)


- Les capacités de présentation des Ag
- La production de protéines de l'inflammation (protéines antimicrobiennes, facteurs du
complément)
- La production de cytokines pro-inflammatoires
- La mobilité cellulaire

B) Explosion respiratoire

L'explosion respiratoire est un mécanisme


d'amplification de l'activité cytolytique des
phagocytes (surtout macrophages) sous l'influence
de cytokines (effet ++ interféron gamma).

Les cellules activées produisent plus de


molécules oxydantes dans les lysosomes, et la fusion
vacuole/lysosomes est plus efficace, ce qui permet
une plus grande capacité de destruction des cibles.
L'action combinée des anticorps (opsonisation) et des
cytokines produites par les lymphocytes T (interféron
gamma) augmente fortement la phagocytose au
cours de la réponse spécifique. Exemple d'activation de la phagocytose
par l'interféron gamma

4/10
C) Les cellules présentatrices d'antigènes[cf CM15]

La Cellule Présentatrice d'Antigènes (CPA) est une cellule immunocompétente


capable de présenter aux LT des antigènes captés dans son environnement, sous forme de
complexes {CMH de classe 2 + épitope T}.

Les cellules dendritiques et macrophages sont les principales CPA ; elles vont capter
les antigènes et se déplacer des tissus vers les zones riches en lymphocytes (OL II , follicules
disséminés des muqueuses...) après une activation par les PAMPs (via TLR) associé à un
contexte tissulaire (cytokines, complément...). Elles produiront en même temps des
cytokines qui activent les lymphocytes (IL12, cytokines pro-inflammatoires..).

#MONOCYTE
Les monocytes sont des leucocytes mononucléaires présents dans le sang, formés dans la moelle osseuse à
partir des monoblastes. Ils sont à l'origine des macrophages, cellules dendritiques et apparentés.

ROLE : PHAGOCYTOSE (voirie) + Réponse aux signaux de danger + Présentation des Ag

DUREE DE VIE : variable de quelques jours à quelques mois, courte pour la "forme transitoire".

RENOUVELLEMENT : précurseurs de la moelle osseuse

IMPORTANCE : 3-10% des leucocytes (CN) " Les monocytes ils savent pas faire grand chose à
LOCALISATION : sang part se promener [...] quand ils phagocytent ils
racontent aux autres ce qu'ils font : Oh, regarde ce
PHENOTYPE : que j'ai trouvé !"

RAPPEL DU S5 (HISTO)
15 à 20 μm = les plus grandes cellules sanguines - Noyau volumineux réniforme plus ou moins
régulier - pas de véritable granulation (Marchal : pas de granulation Grézel : fine granulation)

5/10
#MACROPHAGE
Les macrophages sont des cellules mononuclées tissulaires, avec pseudopodes, mobile et capable de
phagocytose issu du passage des monocytes dans les tissus. Les monocytes-macrophages ont un rôle
important dans l’immunité innée et spécifique.

Après stimulation par les LB et LT (opsonisation ± cytokines) leurs capacités sont accrues, en particulier de
phagocytose.

ROLE :

 voirie tissulaire des tissus sains (phagocytose et


production de protéines anti-microbiennes (lysozyme...))
 réponse aux signaux de danger : sécrétion de cytokines,
de facteurs chimiotactiques ...
 présentation d'Ag aux LT (peu)

DUREE DE VIE : longue

RENOUVELLEMENT : depuis les monocytes du sang Phagocyte dans un tissu


(image de synthèse)
LOCALISATION : tissus (donc pas de numération !)

Activité cytolytique du complément Opsonisation [cf CM4]


activé par les complexes Ag-Ac

Etapes de la
phagocytose

[cf CM3]

6/10
#CELLULE DENDRITIQUE
Les cellules dendritiques forment un ensemble de cellules tissulaires, présentant des dendrites, capables
de phagocyter des cibles en présence de signaux de danger (bactéries, cellules anormales..) puis de se
déplacer vers les OL pour les présenter aux lymphocytes. Les dendrites leur permettent de communiquer
entre elles. Elles expriment une dizaine de TLR.

Les cellules dendritiques regroupent plusieurs types cellulaires indépendants :

 Des cellules d'origine lymphoïde, qui ont des fonctions inhibitrices de la réponse immune (non
migrantes, présentes surtout dans les OL I)
 Des cellules d'origine myéloïde (proches des lignées monocyte-macrophages), activatrices de la
réponse immune (surtout dans les OL II). Parmi celles-ci, on distingue plusieurs sous-populations,
selon l'équipement en récepteurs membranaires, les facteurs nécessaires à leur maturation ...

ROLE :

 Phagocytose (peu) après activation


 Puis migration vers les OL, présentation aux
lymphocytes dont elles orientent la différenciation
(cytokines)
 Production de facteurs chimiotactiques, de cytokines
pro-inflammatoires

DUREE DE VIE : variable

RENOUVELLEMENT : depuis les monocytes du sang

LOCALISATION : tous les tissus


Réseau de cellules dendritiques
dans la peau = type Langerhans

" Hop elle l'a boulotté, elle replie tout


[les dendrites] et se transforme en
navette pour la présenter aux organes
aptes à agir "

Reconnaissance
microbienne par les
cellules dendritiques

7/10
Monocytes-macrophages Cellules dendritiques

Sang (monocytes)
Tissus
tissus (macrophages et cellules
Distribution organes lymphoïdes
apparentées= cellules du système
lymphe et sang
des phagocytes mononuclées)
Origine Précurseurs communs (sauf cellules dendritiques d'origine lymphoïde)
+ +++
(attraction vers le site d'action et (circulation vers les organes
Mobilité des cellules
circulation vers les organes lymphoïdes après captation des
lymphoïdes) antigènes)
++ : transport des cibles vers les
+++ : Destruction des cibles
organes lymphoïdes
Phagocytose (fortement augmentée par
+++ : capacités de pinocytose des
l'opsonisation et les cytokines)
antigènes solubles
+ A ++ +++
Expression CMH II
(coopération avec les lymphocytes) (forte présentation des antigènes)
Réaction
aux signaux de danger
+++ +++
d'origine microbienne
ou tissulaire
Production de Cytokines pro-inflammatoires (IL1, Cytokines régulatrices de l'activité
cytokines IL6, IL8, TNF..) lymphocytaire (IL12..)
Principales caractéristiques des monocytes-macrophages et cellules dendritiques

Eléments d'application et de raisonnement :


 De nombreux micro-organismes pathogènes ont développé des stratégies pour
échapper à la destruction par les phagocytes, à tel point que quelques protozoaires et
bactéries intra-cellulaires ont pour habitat les macrophages ! On connait plusieurs
mécanismes de résistance microbiens à la lyse par les macrophages (désactivation des
métabolites oxydants, inhibition de la fusion de la vacuole de phagocytose avec les
lysosomes, passage de la vacuole dans le cytoplasme). Une bonne réponse immune
cellulaire, capable d'activer fortement les capacités cytotoxiques des macrophages, permet
de se débarrasser de ces infections ou de les contrôler (mais il n'y a pas de contrôle en début
d'infection, avant la mise en place de l'immunité cellulaire spécifique, ni chez un individu
immunodéficient).

8/10
 La recherche sur les cellules dendritiques est
actuellement très active, en raison surtout des
progrès dans le traitement des cancers par auto-
greffe de cellules dendritiques sensibilisées in vitro
contre les cellules tumorales. Des méthodes de
culture in vitro des cellules dendritiques ont été
développées à partir de cellules souches (=précurseurs
CD34+) présentes dans le sang en faible quantité, ce
qui rend beaucoup plus facile leur obtention que par
isolement à partir de tissus.

 Les Récepteurs Toll Like interviennent dans


l'immunité non spécifique. Ce sont des structures très
conservées, puisque leur identification s'est faite
d'abord chez les invertébrés (vers, drosophiles).
L'activation des cellules immunocompétentes des
Vertébrés utilise à la fois des TLR, des récepteurs aux
fonctions similaires (CD14..) et des signaux spécifiques
(anticorps..).

 Faire la synthèse avec le cours d'histologie

9/10
Nombreux types de cellules dendritiques

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

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REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


CELLULES POLYNUCLEAIRES :
Neutrophiles, éosinophiles,
basophiles et mastocytes
I- Les Granulocytes = PNN
A) Mais c'est qui ?
B) Mais qu'est-ce qu'ils font ?
C) Mais d'où ils viennent ??

II- Etude détaillée des mécanismes utilisés par les PNN


A) Chimiotactisme et diapédèse : vers le site de l'inflammation
B) L'activation des PNN - Ig cytophiles
C) La dégranulation

III- Rappels d'histologie et synthèse sur les PNN

Objectifs du cours :

 Décrire les principales caractéristiques et fonctions des cellules polynucléaires

RAPPEL DU S5 (HISTO)
Pour étudier les cellules du sang, on réalise un frottis + une fixation + une coloration

 Hémalun - Eosine
L'hémalun colore les noyaux (ADN + ARN ...) en bleu L'éosine colore le reste en rose

 May-Grünwald Giemsa.

WIKI : Elle repose sur l'action de deux colorants neutres : le May-Grünwald, contenant un colorant acide
(éosine), et un colorant basique (bleu de méthylène) et le Giemsa, contenant lui aussi de l'éosine et un
colorant basique (azur de méthylène).

Adjectif descriptif Colorant fixé Couleur Constituants impliqués


Eosinophile Eosine (acide) Rose ADN, ARN
Neutrophile Tous ou aucun Neutre Constituants divers

Bleu et Azur de méthylène Hémoglobine


Basophile Bleu
(basiques) Constituants divers

1/12
I- Les Granulocytes
A) Mais c'est qui ?

Le terme granulocyte regroupe les leucocytes qui contiennent des granulations


neutrophiles, basophiles ou éosinophiles dans leur cytoplasme et qui possèdent un noyau
à plusieurs lobes (apparemment ± segmenté).

Selon les types cellulaires, les granulations contiennent des composés toxiques
et/ou inflammatoires, qui sont libérés dans le milieu extra-cellulaire ou stockés et utilisés
dans des vacuoles intracellulaires (phagocytose).

Les granulocytes possèdent tous des RFc qui permettent à ces cellules de s'activer
par l'intermédiaire des anticorps en présence :

- D'antigènes libres (inflammation...)


- D'antigènes de surface des micro-organismes et parasites
(phagocytose/ADCC/cytolyse).

A) Les basophiles
GRANULOCYTES = PPN NEUTROPHILES + BASOPHILES + EOSINOPHILES
LEUCOCYTES = LYMPHOCYTES + PNN + MACROPHAGES
CF CM1

B) Mais qu'est-ce qu'ils font ?

Polynucléaires Eosinophiles Neutrophiles Basophiles Mastocytes


Rôle ds l'infl. + ++

Cytolyse de Phagocytose anti- Dégranulation : histamine..


cellules microbienne Sécrétion de facteurs de
Fonctions
anormales et (impliqués dans la l'inflammation (prostaglandines,
parasites (ADCC) pyogenèse) leucotriènes..)

Sang Tissus
sang < tissus (PAS dans le sang)
sang > tissus (faible passage
Distribution (diapédèse lors (conjonctifs ou
(diapédèse) tissulaire en cas
d'inflammation) muqueuses selon le
d'inflammation) type)
environ 4000/µl Nb variable selon les espèces
< 800/µl sang
sang (<2% des leucocytes)
Importance (<10% des
50 à 70% des mastocytes nombreux dans les
leucocytes)
leucocytes muqueuses

2/12
Production de mucus
Hypertension pulmonaire
Via les
Vasodilatation et augmentation de la perméabilité vasculaire
récepteurs
(sauf gros vaisseaux : vasoconstriction)
H1
Prurit
Histamine Troubles cardiaques
Production de mucus
Via les
Bronchodilatation
récepteurs
Vasodilatation et augmentation de la perméabilité vasculaire
H2
Rétrocontrôle négatif des mastocytes
Pgd2 Bronchoconstriction
Prostaglandines
Pgf2 Hypertension pulmonaire
Bronchoconstriction
Leucotriènes
Chimiotactisme des cellules immunes
Bronchoconstriction
Hypertension pulmonaire
Paf Prurit
Chimiotactisme des cellules immunes
Augmentation de la perméabilité vasculaire

Principales molécules produites par les PNN intervenant dans


l'inflammation (et les réactions allergiques)
(à apprendre pour le plaisir, parce que l'immuno c'est fun !)

C) Mais d'où ils viennent ?? >> Pour connaitre toute leur histoire [cf CM1].

II- Etude détaillée des mécanismes utilisés par les PNN


A) Chimiotactisme et diapédèse : vers le site de l'inflammation

La diapédèse correspond au mécanisme de traversée des barrières endothéliales


par les cellules immunocompétentes. Elle assure le passage du sang vers les tissus des
leucocytes entre les cellules endothéliales, en particulier au niveau des OL II (ganglions) et
pour attirer des cellules vers un site d'inflammation.

La traversée s'effectue dans les jonctions intercellulaires ; elle est contrôlée par des
récepteurs sur les endothéliums, augmentée en cas d'inflammation (par chimiotactisme et
relâchement des jonctions).

3/12
L'attraction des cellules immunitaires vers le lieu de l'inflammation nécessite des
facteurs chimiotactiques et cytokines (IL8...). En cas d'infection, on observera une forte
diapédèse des NEUTROPHILES.

Remarque : L’étude histologique des lésions


identifie quel est le type de cellules accumulées
(neutrophiles, monocytes, lymphocytes..), ce
qui donne des pistes de diagnostic.

Certaines infections bactériennes provoquent du pus car elles attirent les


neutrophiles mais résistent à la phagocytose (pus= débris bactériens et cellulaires). Les
bactéries sont dites pyogènes.

Diapedesis
1) Rolling adhesion 2) Tight binding
3) Diapedesis 4) Migration
(c) 2000 Garland publishing / Elsevier science

B) L'activation des PNN - Ig cytophiles

Les Ig peuvent se fixer aux RFc sous 2 formes, libres ou liées :

- Ig libres (on parle d'Ig cytophiles) : c'est le cas des IgE sur le RFc- ε 1 des basophiles
et mastocytes. L'activation cellulaire a lieu quand la cellule porteuse d'Ig de surface
rencontre un antigène pour lequel elle a déjà fixé des Ac.
NB : La réaction allergique peut survenir immédiatement à l’introduction de l’Ag car les
mastocytes/basophiles portent déjà des IgE spécifiques issues des stimulations
antigéniques précédentes.

4/12
- Complexes Ag-Ac : les RFc autres que ε 1 fixent peu les Ig libres, et
l'activation cellulaire a lieu quand le RFc fixe un complexe Ag-Ac.

Polynucléaires Eosinophiles Neutrophiles Basophiles Mastocytes

Phagocytose anti- Dégranulation : histamine..


Cytolyse de cellules
Fonctions microbienne Sécrétion de facteurs de
anormales et
(rappel) (impliqués dans la l'inflammation (prostaglandines,
parasites (ADCC)
pyogenèse) leucotriènes..)

- Signaux de danger
microbiens - Anticorps
(via les récepteurs ( RFc : IgE cytophiles> IgG )
- Anticorps CD14, TLR) - Anaphylatoxines
Facteurs
(RFc : IgE > IgG) - Facteur C3 du (via récepteur spécifique)
activateurs - Cytokines complément - Signaux de danger
(via le RC3b) tissulaires (taux de calcium,
- Anticorps ph, protéases...)
(RFc : IgG > IgA)
Autres
Intégrines et facteurs d'adhérence cellulaire ; Récepteurs pour des cytokines
récepteurs

C) La dégranulation

La libération des composés toxiques est soit régulière ("sécrétion") soit violente. La
dégranulation est un mécanisme de libération brutale de composés stockés dans des
granules cytoplasmiques :

principalement des composés cytotoxiques par ADCC


Eosinophiles
(Antibody Dependent Cell Cytotoxicity)

Basophiles principalement des composés impliqués dans l'inflammation


(histamine...)
Mastocytes

NB : Les neutrophiles font plutôt la phagocytose.

5/12
La dégranulation est provoquée par des mécanismes spécifiques (activation par les
IgE sur RFcε>>IgG sur RFcγ) ou non spécifiques (anaphylatoxines*, Ca2+ extracellulaire,
cytokines...).

* les anaphylatoxines sont un ensemble de petites protéines solubles produites lors du


clivage d'éléments du complément [cf CM13]

Remarques : Quelques remarques concernant les molécules provoquant la dégranulation


non spécifique : " Les hommes préhistoriques eux ils ne prenaient pas de douche,
et ils avaient pas de problèmes de peau [CQFD]."

 Les cytokines produites par les LT peuvent expliquer les hypersensibilités de contact
avec par exemple les montres contenant du nickel

 L'implication du Ca extracellulaire explique la sensibilité aux eaux calcaires de certaines


personnes. Une peau fine richement irriguée favorise une dégranulation au contact
d'une eau calcaire. ATTENTION Si, vous rencontrez un étalon
allergique à l'eau, pensez-y !

 Rougir facilement peut devenir problématique si le phénomène devient trop fréquent ;


c'est un facteur déclenchant de la couperose ou rosacée (rougeurs chroniques).
"Rougir" c'est une vasodilatation localisée, qui apporte des cellules immunitaires au
contact des tissus souvent plus riches en Ca du plasma, d'où une dégranulation.

 Certaines intolérances ressemblent aux allergies, mais ne sont pas issues du même
mécanisme. Par exemple, l’intolérance au gluten est différente de l’allergie au gluten...

La dégranulation nécessite d’activer


plusieurs RFc à la fois, soit par plusieurs épitopes
Lisez "Histoires comme ça" de Rudyard
reconnus en même temps, soit par un seul épitope Kipling, et vous vous souviendrez que
répété sur l’Ag (Ag à motifs répétés). les IgE + RFcε ça provoque une bonne
dégranulation
Une dégranulation violente, de protéines
très basiques ou très acides abîmeront les tissus ; "C'est comme l'hippopotame que
lorsque l'on vérifie la toxicité d'un médicament, on quand il lève la queue il baille"
teste notamment la dégranulation. PS : je n'ai pas trouvé ce conte ... l'inspiration
du moment sans doute.

6/12
La dégranulation par un mastocyte
NB : A gauche c'est un vieux dessin, il manque les RFc

III- Rappels d'histologie et synthèse sur les PNN

Pour le tableau "minimaliste" à bien connaître TAPEZ 1 >> cf p2

Pour la numération du chien TAPEZ 2 >> cf CM8

7/12
#PNN EOSINOPHILE
Les éosinophiles sont des leucocytes polynucléaires dont le cytoplasme contient de nombreux granules
colorables en rose par le MGG. Ils assurent des fonctions inflammatoires et cytotoxiques.

ROLE : Fonctions inflammatoires et cytotoxiques selon s'il


sécrète ou dégranule ; cytolyse de cellules anormales et Médiateurs composés
parasites (ADCC) stockés toxiques,
(granules) protéases...
DUREE DE VIE : longue (quelques jours à quelques semaines selon
la localisation) Médiateurs prostaglandines,
néoformés leucotriènes,
RENOUVELLEMENT : précurseurs issus de la moelle (cytoplasme) cytokines..

IMPORTANCE : < 800/µl sang (<10% des leucocytes)

LOCALISATION : sang < tissus (diapédèse lors de l'inflammation) ; surtout dans les muqueuses et la peau

PHENOTYPES :
RAPPEL DU S5 (HISTO) + COMPLEMENT DE LA PROF (  )

12 à 20μm (grandes cellules) - Noyau segmenté - Granulations spécifiques différentes

*
CHAT CHIEN CHEVAL OISEAU
granules allongés "en granules de granules de grandes granules rouges et
bâtonnets" forme/taille variables taille pouvant masquer noyau bilobé
le noyau * notez l'hématie

8/12
#PNN NEUTROPHILE
Les neutrophiles sont des PNN dont le cytoplasme contient de nombreux granules non colorables par le
MGG. Ils assurent surtout des fonctions de PHAGOCYTOSE : leurs granules sont de type lysosomes. Les
neutrophiles sont attirés dans les tissus en réponse à l’inflammation, en général causée par une infection,
par DIAPEDESE.

ROLE : phagocytose antibactérienne

DUREE DE VIE : courte (quelques jours)

RENOUVELLEMENT : précurseurs de la moelle (production accrue par les cytokines pro-inflammatoires)

IMPORTANCE : environ 4000/µl sang (40 à 70% des leucocytes selon les espèces)

LOCALISATION : sang > tissus (apport aux tissus par diapédèse lors d'inflammation ; impliqués dans la
pyogénèse en cas de bactéries résistantes à la phagocytose)

PHENOTYPES :

RAPPEL DU S5 (HISTO)
12 à 15µm (grandes cellules) - Noyau segmenté à chromatine mottée (dense) avec Corpuscule
de Barr chez la ♀ - Granules peu ou pas visibles au MGG chez CN et CT

Corpuscule de Barr =
appendice nucléaire issu du
chromosome X

- CHEZ LES LAPINS Les neutrophiles sont


remplacés par des hétérophiles au hétérophile
noyau plurilobé et granulations moins
pâle que le PNN éosinophile
- Chez les Oiseaux, idem
- Chez les Reptiles, noyau rond non
segmenté (segmenté chez l'Iguane),
granules allongés
-

9/12
#PNN BASOPHILE
Les basophiles sont des leucocytes polynucléaires dont le cytoplasme contient de nombreux granules
colorables en bleu par le MGG. Ils assurent des fonctions inflammatoires et participent à la régulation de la
réponse immune. Ils sont impliqués dans les réactions parasites et allergies.

ROLE : Dégranulation (histamine...) et sécrétion de facteurs de


l'inflammation (prostaglandines, leucotriènes...) Médiateurs histamine,
stockés héparine,
DUREE DE VIE : courte (quelques jours) (granules) protéases...

RENOUVELLEMENT : précurseurs de la moelle Médiateurs


leucotriènes,
néoformés
cytokines..
IMPORTANCE : variable selon les espèces (<2% en moyenne) (cytoplasme)
(Lapin (8-10%) > Ruminants > Cheval > Chien & Chat (<< 1%))

LOCALISATION : sang (faible passage tissulaire en cas d'inflammation)

PHENOTYPES :

RAPPEL DU S5 (HISTO)

12 à 20 μm (grandes cellules) - Noyau souvent bi ou trilobé

CHAT CHIEN CHEVAL & BOVIN


basophiles peu basophiles gros et basophiles petits et nombreux
nombreux ( <1%) peu nombreux (<1%)

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#MASTOCYTE
#MUQUEUX #CONJONCTIF

Les mastocytes sont des leucocytes polynucléaires dont le


cytoplasme contient de nombreux granules colorables en
bleu par le MGG. LES MASTOCYTES SONT DES CELLULES
SIMILAIRES AUX BASOPHILES, MAIS EXCLUSIVEMENT
TISSULAIRES. Ils interviennent dans l'inflammation et sont
donc responsables des symptômes au cours des infections,
parasitoses et allergies.

On distingue 2 sous-populations :

Mastocytes muqueux Mastocytes conjonctifs

ROLE : Sécrétion de mucus ; gestion des ROLE : Interactions entre l'immunité et les
flux liquidiens et la mobilité cellulaire dans systèmes neuro-endocrines (vasodilatation,
les muqueuses bronchoconstriction ...)

DUREE DE VIE : COURTE (quelques jours) DUREE DE VIE : LONGUE (quelques jours)

RENOUVELLEMENT : précurseurs de la RENOUVELLEMENT : précurseurs de la


moelle moelle

IMPORTANCE : leur nombre et activité sont IMPORTANCE : leur nombre et activité sont
modulés par les cytokines de la réponse stables
immunitaire spécifique

LOCALISATION : muqueuses LOCALISATION : tissus conjonctifs

11/12
Eléments d'application et de raisonnement :
 Les phénotypes des cellules étant variables selon les espèces, il faudra réaliser en
fonction de l'animal un calibrage des robots d'analyse

 Les fonctions décrites dans ce cours sont très simplifiées :


- Il existe de nombreux facteurs d'activation (seuls les principaux sont indiqués)
- Chaque cellule est capable d'effectuer de nombreuses fonctions (seules les
principales sont indiquées)
- Il existe de nombreuses variations spécifiques dans la composition des granules, la
distribution des cellules et les fonctions cellulaires

 La dégranulation est à distinguer de :


- La sécrétion de molécules préformées ou produites en réponse à l'activation
cellulaire (mécanisme plus lent)
- La phagocytose : les granules ne sont pas libérés à l'extérieur mais fusionnent avec
la vacuole de phagocytose.
- L'ADCC : l'ADCC peut se faire par dégranulation ou par sécrétion

 Les dysfonctionnements de la réponse immune qui


impliquent des polynucléaires sont nombreux :
- Infections suppurées liées à une insuffisance de
phagocytose bactérienne (souvent dues à des
germes "pyogènes" qui résistent à la phagocytose).
PS: ne pas confondre pyogène et pyrogène!
- Rares déficits immunitaires liés à des anomalies
génétiques de la composition des granules ou de
l'activité des cellules
- Tumeurs (mastocytomes...)
- Allergies (hyperréactivité des mastocytes et des
basophiles liée à une production excessive d'IgE et
de cytokines de contrôle des mastocytes et
basophiles) Pus

 Faire la synthèse avec le cours d'histologie


 Faire un tableau récapitulatif du rôle des IgG, des IgA et des IgE dans les
activités des macrophages et des polynucléaires

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

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SYSTEME DU COMPLEMENT

I- Système du complément
A) Nature et organisation
B) Forme inactive / Forme active : Activité convertase

II- Les voies d’activation


A) Voie classique du complément
B) Voie alterne du complément
C) Voie des lectines

III- Les effets du complément


A) Les effets des anaphylatoxines
B) Les effets de C3b
C) Les effets du Complexe d’Action Membranaire (CAM)
D) Ensemble des effets du complément

IV- Régulation
A) Régulation intrinsèque
B) Régulation extrinsèque

V- Test de fixation du complément

Objectifs du cours :
 Décrire l'organisation générale et les mécanismes d'activation du complément
 Lister les mécanismes effecteurs provoqués par l'activation du complément
 Décrire succinctement le principe de la technique de fixation du complément

1/12
I- Système du complément
A) Nature et organisation

Le système du complément est un ensemble d'une vingtaine de protéines plasmatiques


thermolabiles, dont l'action complémentaire des anticorps participe à la destruction
bactérienne (définition historique).

La découverte du complément est


du au chercheur belge Jules Bordet
(1870-1961) alors qu’il menait des
recherches sur le vibrion cholérique
Vibrio Cholerae à l’Institut Pasteur
de Paris.
En 1898, il découvrit que le sérum
d’un lapin immunisé contre le
vibrion cholérique (antisérum)
produisait la lyse des bactéries, mais
que cette action ne se produisait
plus si l’antisérum avait d’abord été
placé pendant quelques temps à la
température de 56°C, température
des étuves utilisées à l’époque pour
maintenir la paraffine fondue.
Jules Bordet, Prix Nobel 1919

Démonstration historique de l'activité du C contre les bactéries en présence d'Ac

En fait, ses activités sont à la fois antimicrobiennes, chimiotactiques, inflammatoires et


activatrices de l'immunité.
Le complément est finement régulé par l’instabilité des composants.
NB : La synthèse des facteurs du C a lieu principalement dans le foie.

Principaux facteurs du C
C1 initiation de la voie classique en présence de complexes Ag-Ac
initiation de la voie alterne par fixation non spécifique à des structures
C3 microbiennes (LPS +++, peptidoglycane+)
opsonisation/phagocytose (via plusieurs RC3b)
C2, C4, C5,
facteurs de la voie classique (C2, C4) et de la voie terminale (C5 à C8)
C6, C7, C8
B, D et P stabilisation du C3b : participation à la voie alterne
anaphylatoxines régulation de la pression sanguine (afflux sanguin au site
C2a
(C5a>C4a>C3a=C2a) de l'inflammation)...

2/12
Principaux facteurs du C
C3a chimiotactiques (neutrophiles,
C4a monocytes...)
activateurs de la dégranulation des
mastocytes
anaphylatoxines
contraction musculature lisse
(C5a>C4a>C3a=C2a)
C5a augmentation de la perméabilité
vasculaire
activateurs des cellules endothéliales
(initiation de la diapédèse)
facteur de la voie terminale formant par polymérisation le complexe
C9 et polyC9 (CAM)
d'attaque membranaire : cytolyse
mannose-binding permettent la fixation indirecte du C3 aux parois microbiennes
lectine et Properdine (reconnaissance de sucres bactériens, de zymosan...)
I, H... facteurs inhibiteurs (déstabilisent les complexes)

B) Forme inactive / Forme active : Activité convertase

Le système du complément possède 3


caractéristiques :

 Les protéines du C sont produites


en permanence, sous forme inactive, et
s'activent par clivage ou polymérisation entre
elles, créant un mécanisme d'amplification en
cascade. Les principaux éléments du C possèdent
une activité convertase, c'est à dire qu'ils
transforment les formes inactives en formes
actives.
Par convention, on note "a" le fragment soluble à
faible durée de vie et "b" le fragment qui se fixe
aux membranes cellulaire
Activité convertase
NB : phylaxie = protection | anaphylaxie = le contraire

 L’activation du complément est un phénomène très rapide car ses éléments sont
préexistants, mais très bref car les formes activées sont très fragiles et qu'il existe de
nombreux systèmes pour contrôler son activité.
 L’activation du complément est un phénomène étroitement lié aux membranes
cellulaires (qui stabilisent les complexes).

De nombreux facteurs spécifiques (voie classique) ou non spécifiques (voie alterne)


peuvent mobiliser ce système.

3/12
II- Les voies d’activation

Il y a deux grands types de voies d’activation :


 La voie en association avec les anticorps = la «voie classique»
 Les voies en rapport avec les facteurs d’immunité non spécifique : la «voie
alterne» et la «voie lectine»

A) Voie classique du complément

La voie classique du complément est un mécanisme d'activation du complément lié à


la fixation des éléments C1 à des complexes antigène-anticorps.
Plusieurs sous-unités du C1 se polymérisent pour former le C1, qui a une activité
convertase sur les facteurs suivants (C4 et C2) ; les éléments C2b et C4b s'associent pour
former la C3 convertase ; les éléments C2b, C3b et C4b s'associent pour former la C5
convertase.

La voie classique intervient dès la réponse anticorps primaire


(action IgM -pentamérique- >> IgG -monomérique- cf p suivante).

Voie classique du complément

4/12
Activation du C par les anticorps

B) Voie alterne du complément


 Des facteurs du C peuvent reconnaitre la paroi microbienne

La voie alterne du complément est un mécanisme d’activation du complément par


stabilisation d'éléments C3b à la surface de micro-organismes.
 Activation directe du C3 par LPS, peptidoglycane, zymosan...
 Activation indirecte du C3 par d’autres facteurs capables de reconnaitre la paroi
bactérienne (CRP = C-reactive protein, MBP...)

Remarque : Le dosage de la CRP, produite par le foie durant la phase aigue de


l’inflammation sous l’influence des cytokines pro-inflammatoires, est un indicateur très
utilisé dans le suivi des infections et autres inflammations.

Ce mécanisme fait intervenir une «boucle d’amplification». En effet, la formation de


complexes C3bC3 amplifie la boucle de clivage spontanée du C3. L’activation du facteur B est
à l'origine de complexes C3bBb qui ont une activité C5 convertase.

La voie alterne fait partie de la réponse immune non spécifique.

 C3 est l’élément central du complément, activable par les voies classique et alterne.

5/12
Voie alterne du complément (C3-C9) : "boucle d'amplification"

C) Voie des lectines

Le complément peut aussi être activé indirectement par des lectines qui reconnaissent
des sucres propres aux µorganismes (les lectines sont des protéines qui sont capables de
s'activer en fixant des sucres). Cela constitue une autre voie d'activation du complément au
cours de la réponse immune non spécifique.

Exemple : La MBP(Mannose Binding Protein) reconnaît GlcNac et clive C2 et C4. Elle se


comporte comme le C1.

6/12
III- Les effets du complément

Le but des ces trois voies est l’activation d’une protéine zymogène, la C3 convertase, et
la libération de différents composants du complément :
 Les molécules C3a, C4a et C5a sont des anaphylatoxines, molécules
responsables de l’activation de l’inflammation.
 Les molécules C3b ont une triple action en permettant tout d’abord
l’opsonisation de l’agent pathogène en se fixant directement à sa surface, puis
en activant la suite de la cascade d’activation entrainant la formation du
complexe d’attaque membranaire, et finalement en amplifiant l’activation du
complément par la voie alterne.
 Les molécules C5b, C6, C7, C8 et C9 permettent la destruction des agents
pathogènes par la formation du complexe d’attaque membranaire.

Les effets du complément

A) Les effets des anaphylatoxines

Les anaphylatoxines sont un ensemble de petites protéines solubles produites lors du


clivage des éléments C2-C5 (C2a, C3a, C4a, C5a), possédant de fortes activités
chimiotactiques, inflammatoires et activatrices des polynucléaires.
Les anaphylatoxines provoquent 
la dégranulation des mastocytes ➠ inflammation,
réaction de type allergique.
Leur action est locale et brève

La voie classique produit plus d'anaphylatoxines que la voie alterne.

7/12
B) Les effets de C3b
C3b est un élément du C (sous sa forme activée C3b obtenue par clivage de la forme
inactive C3) intervenant dans la reconnaissance non spécifique des micro-organismes et
leur opsonisation.
La reconnaissance des micro-organismes peut -être directe (fixation du C3b sur la paroi
bactérienne) ou indirecte (fixation à d'autres éléments du C qui se fixent sur la paroi des
micro-organismes : Mannose Binding Protein, properdine..). La CRP, produite par le foie
durant la phase aigue de l'inflammation sous l'influence des cytokines pro-inflammatoires,
est également un stabilisateur du C3b (CRP= C-Reactive Protein).
Les cellules immunocompétentes possèdent plusieurs types de récepteurs pour le C3b :
ces récepteurs interviennent surtout dans l'opsonisation, mais également dans la régulation
de l'activité cellulaire.

C) Les effets du Complexe d’Action Membranaire (CAM)

Le Complexe d’Action Membranaire =CAM est un polymère formé à partir des


éléments C6-C9, possédant 
une activité perforine capable de détruire les membranes
 lyse des bactéries gram,
 lyse de cellules (cellules de l'organisme, cellules étrangères ou protozoaires),
 inactivation des virus enveloppés : en abîmant l'enveloppe du virus, le CAM
empêche sa fusion avec les cellules cibles

La polymérisation intervient en présence de C5 convertase, 
qui est formée soit par la


voie classique, soit par la voie alterne

Voie terminale C5-C9


NB : La lyse est ± efficace car les membranes des cellules eucaryotes expriment des
facteurs de protection.

D) Ensemble des effets du complément

Les cellules IC possèdent plusieurs types de récepteurs pour le complément :


 Récepteurs pour le C3b
 Récepteurs pour les anaphylatoxines
Ces récepteurs interviennent surtout dans la phagocytose, mais aussi dans
l’inflammation et la régulation de l'activité cellulaire.

8/12
/!\ Attention /!\ Ce schéma n’est pas celui de la prof, mais vos preneuses trouvent que c’est une bonne
synthèse des pages précédentes. Source : cours-pharmacie.com

9/12
Récapitulatif des effets du complément
IV- Régulation de l’activité du complément

L'action du complément est très efficace et très rapide:


 mécanismes cytolytiques et bactériolytiques
 mise en œuvre de l'inflammation et de l'attraction des cellules
immunocompétentes au site d'une infection

L'action du complément est étroitement contrôlée dans le temps et dans l'espace, pour
éviter une extension nocive :

Contrôle par des facteurs internes

 Concentrations limitantes : certains facteurs sont produits en faible quantité ;


l'épuisement de ces facteurs diminue ou bloque les capacités d'activation.
 Instabilité des facteurs du complément (surtout sous forme active) : la plupart des
phénomènes durent moins d'une seconde : limitation dans le temps (et dans l'espace
car la diffusion des facteurs est faible). L'amplification en cascade est brutale mais très
brève.
 Association des facteurs aux membranes : le complément n'exerce son action que dans
le micro-environnement cellulaire : il n'y a pas d'activation en solution dans le plasma ou
les liquides intercellulaires.
 Présence parmi les éléments du complément de nombreux facteurs régulateurs
(stabilisateurs ou inhibiteurs): B, P, D, C1inh...

Contrôle par des facteurs externes

 Facteurs de protection des membranes cf. Page suivante


 Modification de la classe d'Ig produite au cours de la réponse anticorps

10/12
ZOOM SUR : Les facteurs de protection membranaire

Les facteurs de protection membranaire sont un ensemble de protéines


membranaires qui inhibent l'activité du complément (en déstabilisant les complexes
formés par les éléments activés du C, 
ou en empêchant la liaison des éléments à la
membrane…).
 ces facteurs sont divers (plusieurs groupes protéiques) : DAF, HRF...
 ils sont présents à la surface des cellules normales pour les protéger de la lyse

C-dépendante (l’organisme produit tjs un peu d’Ac auto-réactifs).

Ces facteurs régulent l’activité du C, mais n’empêchent pas la lyse en présence de


forte concentration d’anticorps reconnaissant des Ag à la surface cellulaire :
NB : Les hématies expriment peu de facteurs de protection (d'où leur sensibilité à la
lyse complément-dépendante si des anticorps se fixent à leur surface : rejet aigu des
transfusions d’hématies étrangères..).
L’expression ➚ ou ➘ de ces facteurs intervient dans la résistance/sensibilité de
certaines cellules anormales (tumeurs..) à la lyse anticorps-dépendante.

Remarque 1 :
Des phénomènes immunopathologiques liés au C peuvent survenir en présence de quantités
excessives de complexes antigène-anticorps. Les macro-complexes précipitent et se déposent
sur les membranes (endothéliums des capillaires..): Il est alors possible que du C s'active au
contact des cellules, provoquant l'inflammation et la destruction cellulaire (réactions
d'hypersensibilités).

Remarque 2 :
On peut faire le dosage des facteurs du C :
- diagnostic et suivi des inflammations

- étude des maladies liées aux anomalies du C

Remarque 3 :
Le dosage du C peut être demandé pour vérifier un éventuel déficit ou
dysfonctionnement. Il est possible:
- de doser certains des composés (par ELISA...)
- de vérifier et doser l'activité hémolytique du plasma frais en présence
d'hématies sensibilisées (hématies de mouton + anticorps de lapin anti
hématies de mouton).

11/12
V- Test de fixation du complément

Le test de fixation du complément est une technique sérologique indirecte,


secondaire, utilisant comme révélateur les propriétés hémolytiques du complément. cf TP
et CM5.
On met en présence dans des micro-cupules, dans l'ordre:
 Le sérum dans lequel on recherche les anticorps et l'antigène purifié
correspondant (ex: antigène de Brucella pour le diagnostic de la brucellose
bovine).
 Un extrait plasmatique (contenant les facteurs du C). Cet extrait, obtenu le plus
souvent à partir de lapin, doit être conservé dans de bonnes conditions pour
éviter la destruction des facteurs.
 Un couple hémolytique constitué d'un mélange d'hématies et d'anticorps ant-
hématies (on parle d'hématies sensibilisées).

La formation de complexes antigène-anticorps provoque l'utilisation du C, et il n'en


reste plus pour détruire les hématies (sédimentation des hématies: point rouge au fond de la
cupule). L'absence d'anticorps sériques se traduit par l'hémolyse (cupule rouge).
La technique est quantifiable en utilisant différentes dilutions du sérum (obtention d'un
titre). Il est nécessaire de réaliser de nombreux témoins pour s'assurer de la bonne
réalisation (surtout pour vérifier la quantité minimale de C nécessaire pour obtenir
l'hémolyse).

Principe du test de fixation du C

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

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REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


ANTICORPS MONOCLONAUX -
ANTISERUMS - REPONSE IMMUNE
POLYCLONALE

I- Les antisérums
A) Définition d'un antisérum
B) L'immunisation

II- Applications techniques et médicales des anticorps


A) La sérothérapie
B) Les anticorps monoclonaux
1) Définition
2) Obtention

Objectifs du cours :

 Décrire le principe d'obtention d'un anticorps


monoclonal, et ses domaines d'utilisation
 Comparer les capacités biologiques, les avantages
et inconvénients, des anticorps monoclonaux et
des antisérums

1/12
I- Les antisérums
A) Définition d'un antisérum

Il arrive assez souvent que l'on fasse exprès d'exposer un animal à un antigène
(vaccination, immunisation ou hyper immunisation en laboratoire). L'individu va produire un
ensemble d'anticorps, utilisés sous la forme d'antisérum.

L'antisérum correspond ainsi à un ensemble d'anticorps purifiés à partir d'un sérum,


capable de reconnaitre un antigène donné. Il provient d'une réponse anticorps polyclonale
typique d'un animal immunisé par un antigène donné. Très généralement la réponse
anticorps est de type secondaire, de forte intensité, possédant une forte spécificité et une
forte affinité.

L'antisérum est un mélange complexe d'anticorps :

 l'antigène peut en fait être un mélange d'antigènes (dans le


cas d'un micro-organisme, d'une cellule, d'un extrait
cellulaire). Chaque antigène induit une réponse anticorps qui
possède une qualité et une dynamique propre.

 l'antigène peut comporter plusieurs épitopes, reconnus par


des anticorps différents (d'où la formation de complexes
macromoléculaires qui peuvent précipiter)
Reconnaissance polyclonale
 un même épitope peut être reconnu par plusieurs anticorps polyépitopique de l'antigène
(donnant lieu à des compétitions, s’ils ont la même spécificité par la réponse anticorps
mais des affinités différentes, ou s’ils reconnaissent en fait naturelle ou par un
des régions qui se recouvrent partiellement). antisérum

B) L'immunisation

L'immunisation est une exposition contrôlée d'un individu à un antigène donné (par
exemple par injection de doses connues, à des dates connues), de façon à stimuler
efficacement la réponse immune spécifique. La vaccination est une technique
d'immunisation destinée à provoquer une réponse immune protectrice à long terme contre
un agent pathogène [cf. A2].

L'hyperimmunisation est une technique d'immunisation particulièrement efficace,


pratiquée chez les animaux producteurs d'antisérum (historiquement les lapins, manipulés
en labo de manière à ce qu'ils n'aient presque rien rencontré comme autres Ag dans leur vie
et de façon à ce qu'ils ne soient pas malades). On a découvert des sous-classes d'Ig comme
les IgG(T) (obtenue en grande quantité chez des chevaux hyper-immunisés = immunisés de

2/12
multiples fois contre la toxine tétanique - d'où le T -) qui n'apparaissent que dans un cas
d'hyperimmunisation ; ce ne sont pas des réponses naturelles. Leur efficacité biologique est
énorme : elles possèdent des propriétés neutralisantes et précipitantes très élevées.
IgY=équivalent des IgG chez les oiseaux.

On utilise aussi des chevaux, chèvres, lamas, poules. Les Ig de poule sont d'utilisation
récente, et constituent une nouvelle approche pour obtenir des anticorps de qualité :
- les oiseaux sont capables de produire des anticorps de forte affinité contre des
antigènes qui sont trop conservés chez les mammifères pour être immunogènes (ils
ont une réponse plus marquée contre les Ag issus de mammifères (très intéressant
pour le traitement des tumeurs !).
- le transfert des IgY (principales Ig des oiseaux) dans l'œuf est un mécanisme
comparable au transfert colostral : des quantités d'Ig très importantes peuvent être
produites par une poule pondeuse immunisée (10-20 fois plus que dans le sérum de
lapin). Des techniques de purification ont été adaptées pour récupérer les IgY à partir
du jaune d'œuf.

Remarque : La complexité de la réponse des antisérums est


utilisée par exemple chez les enfants leucémiques, qui sont
très fragiles. Les précautions sanitaires au laboratoire sont
alors une obligation vitale !

Production d’antisérums de
poules (purification d’IgY /
jaune d’œuf)

II- Applications techniques et médicales des anticorps


A) La sérothérapie

Le terme sérothérapie désigne l'utilisation thérapeutique ou prophylactique


d'anticorps pour :

3/12
- Prévenir ou traiter une maladie infectieuse (anticorps neutralisants des toxines..), en
complément ou non d'un traitement anti-infectieux : sérum anti-tétanique, anti-
rabique. L’activité neutralisante des Ac contre les toxines est la plus recherchée.
- Traiter une intoxication (antisérums antivenimeux...)
- Soigner un déficit de l'immunité ou certaines immuno-pathologies chez l’homme :
anticorps anti-TNF, pool d'Ig normales
- Détruire des cellules tumorales (antisérum anti-leucémie...) ou préparer une
transplantation (destruction de cellules IC du greffon...)
- Pallier à un déficit permanent de l'immunité (permanent de la production des Ig
(maladies génétiques humaines) ou bien transitoire chez le nouveau né
(administration de colostrum dans les 48h suivant la naissance, souvent enrichi en Ac
anti-infectieux pas vaccination des donneuses...)

B) Les anticorps monoclonaux


1) Définition

Les sérums et antisérums sont des outils très forts mais qu'on ne sait pas très bien
manier : en immunisant un lapin, c'est 3 ou 4000 anticorps différents contre l'Ag injecté qui
sont récupérés, comment isoler les quelques ng du n°136 ?! C'est tout simplement impossible.

Une alternative a été trouvée chez la souris : on a profité d'un hasard, l'obtention
d'une tumeur (cellule miélomateuse) qui avait la propriété de fusionner avec les LB qui
forme un hybridome B. Au début cet hybridome possède 4n chromosomes, puis une
expulsion chromosomique assez anarchique se produit, pour revenir à une cellule hybride de
2n chromosomes, qui a potentiellement gardé les gènes de production de l'anticorps que
l'on voulait isoler.

Un anticorps monoclonal est un anticorps produit en culture


par un hybridome B, c'est à dire une cellule «artificielle» formée par
la fusion d'un lymphocyte B (exprimant la spécificité anticorps) et
d’une cellule tumorale (de type myélome, apportant
l'immortalisation cellulaire, c'est à dire une multiplication indéfinie in
vitro).
Un anticorps monoclonal ne reconnait QU'UN SEUL EPITOPE,
ce qui lui confère une très grande spécificité, au point de pouvoir
distinguer entre des antigènes homologues (seuls quelques épitopes
varient entre des protéines apparentées). La qualité d'un anticorps
monoclonal dépend dépend de sa spécificité (pouvoir discriminant Culture in vitro
ou réaction croisée), mais aussi de son affinité et de sa classe (± d’hybridomes : production
fonctions biologiques in vitro et in vivo). d’Ac monoclonaux

4/12
Exemple de réactifs polyclonaux ou monoclonaux du commerce

Exemple d'application des mAbs au diagnostic par immunohistochimie

5/12
2) Obtention

 On immunise la souris (gérer les injections,


la voie ...). On en prend souvent plusieurs
souris pour sélectionner le "plus beau
résultat"
 On l'euthanasie, on récupère tous les
lymphocytes de la rate
 On les cultive avec les cellules de myélome
> fusion > hybridation
 Mais on a plein d'hybridomes produisant
chacun un Ac différent ! On les met dans des
petits puits pour identifier l'Ac
 Ne pas oublier les cellules qui n'ont pas
fusionné ! Le myélome d'origine a en fait est
rendu dépendant d'un facteur de croissance
(technique prix nobel) ; Après une phase de
culture sans ce facteur, les cellules n'ayant
pas fusionné meurent et celles qui ont
récupéré le gène depuis un lymphocyte
survivent.

Le milieu HAT assure la survie des hybridomes, mais pas des LB (vie courte) ni des myélomes
non fusionnés.

Les anticorps monoclonaux sont produits chez la souris :


 Elle dispose de myélomes adaptés : bonnes capacités de fusion inter cellulaire, déficit
en enzyme HGPRT (qui les rend inaptes à se multiplier dans le milieu HAT),
produisent des hybridomes stables
 Une petite quantité d’Ag suffit pour immuniser

Remarque : Produire des anticorps monoclonaux demande un minimum de 3 mois de travail,


mais si l'anticorps est très rare et très précieux, on peut ensuite garder les cellules pendant 20 ans !
Le prix est donc globalement le même pour les deux techniques.

6/12
réponse polyclonale anticorps monoclonal
commentaires
(antisérum) (mAb)
un Ag donné RECONNU PAR
un Ag donné UN SEUL EPITOPE
spécificité
(plusieurs épitopes reconnus) (spécificité très étroite si cet
épitope est caractéristique)
la qualité de l'Ag
nature MELANGE D'Ac UN SEUL Ac
(pureté...) et la qualité
de l'immunisation
variable
affinité généralement élevée
(critère de qualité du mAb)
conditionnent la
qualité des Ac obtenus
variable selon la classe
fonctions toutes les fonctions
produite par l'hybridome
(neutralisation, précipitation,
biologiques (critère de qualité du mAb)
activation cellulaire…)
précipitation impossible

espèce espèce d'intérêt


difficulté d'utilisation
(souvent lapin, mouton, cheval ou souris
productrice hétérospécifique
poule)

environ 6 semaines
par immunisation répétée
obtention

par culture in vitro d'un pour produire un


chez l'animal,
hybridome obtenu à partir antisérum, et 6 mois
en prélevant le sérum au pic
d'une souris immunisée pour produire et
de la réponse secondaire
sélectionner un mAb
production

très faible :
variabilité des lots

très grande :
caractérisation très précise
 chaque animal immunisé
de l'Ac (production in vitro les applications
répond différemment
très homogène). pharmaceutiques et
 la réponse anticorps
Les hybridomes peuvent industrielles des mAbs
évolue dans le temps
être conservés pendant sont nombreuses
(la réponse à J8 et à J12 n'est pas la
des années dans l'N2
même)
liquide.

7/12
réponse polyclonale anticorps monoclonal
commentaires
(antisérum) (mAb)

 certains
 l'immunisation de hybridomes posent des
inconvénient

nombreux animaux est difficultés de culture


nécessaire pour fournir de (instables, exigeants en
grandes quantités d'anticorps. culture..)
 chaque immunisation  problème éthique
utilise un lot d'antigène lié à la production "en
ascites"
production

 faible quantité d'Ag


nécessaire
(pour l'immunisation de la
souris donneuse)
 qualité de la
avantage

production
simplicité
(stabilité d'un lot à l'autre,
pureté..) le choix de l'un ou
 possibilité de l'autre procédé
travailler sur les gènes dépend de
produisant ce mAb (synthèse nombreux critères
d'anticorps "humanisés"..)
(quantité d'anticorps
 la plupart des Ac à visée  recherche fondamentale nécessaire, qualité
utilisations principales

(spécificité fine) des anticorps,


thérapeutique
disponibilité de
(nécessité de reproduire les  applications diagnostic
l'antigène..)
fonctions biologiques d'une et industrielles très
réponse polyclonale; production nombreuses
possible dans l'espèce cible..) (réactifs, chromatographie
 études immunologiques d'affinité..)
ponctuelles et simples  quelques Ac à visée
 cas particulier des thérapeutique (anti-
anticorps de poule TNF...)

8/12
Quelques éléments d'application et de raisonnement :

 La technique des hybridomes (Kohler Milstein et Jerne, Prix Nobel 1975) fournit des
outils immunologiques extrêmement puissants : les anticorps monoclonaux sont très utilisés
en recherche et en diagnostic. Les anticorps monoclonaux sont en particulier utilisés pour
l'identification cellulaire (CD). Toutefois cette technique est principalement possible chez la
souris (d'où l'utilisation extensive de cet animal par les immunologistes) ; la limite des
anticorps monoclonaux réside dans la difficulté de l'utilisation hétérospécifique, en raison
des variations interspécifiques des Ig.

 La production d'anticorps (antisérums ou anticorps monoclonaux) pour les


applications biomédicales est considérable (réactifs de diagnostic, purification d'antigènes,
sérums antitétaniques et antivenimeux, anticorps anticancéreux et pro-greffes..), et les
techniques évoluent sans cesse.

 La technologie monoclonale permet de disposer pour un même antigène de plusieurs


anticorps reconnaissant des épitopes différents, ce qui est un atout considérable pour :
- Créer des outils de diagnostic (tests de capture d'antigène avec un mAb fixé sur le
support et un 2ème mAb conjugué)
- De nombreux objectifs de recherche, par exemple pour identifier les épitopes
support d'anticorps neutralisants (immunité anti-infectieuse) ou pour comparer
des antigènes fortement conservés.

 Pourquoi utilise-t-on préférentiellement des anticorps monoclonaux dans les tests de


diagnostic ? cas particulier des techniques ELISA par compétition ?
 Quels sont les problèmes liés à l'utilisation hétérospécifique des Ig? quels sont les moyens de
diminuer ces problèmes?

>> L'immunotechnologie moderne


L'immunotechnologie a explosé ces dix dernières années :

 Les premières manipulations des anticorps ont permis la fabrication de


conjugués (fixation covalente d'une molécule d'intérêt sur un anticorps), utilisés pour le
diagnostic (ELISA, IF, RIA, immunochromatographie..) ou pour l'immunomarquage, ou
encore pour la fabrication d'immunotoxines anti-tumorales (assemblage d'une toxine et
d'un anticorps pour traiter une tumeur : la toxine pénètre par endocytose dans une cellule
tumorale reconnue par l'Ac, et n'a pas le temps d'attaquer le reste de l'organisme)

9/12
 Ensuite, l'objectif a été de produire des anticorps thérapeutiques utilisables
chez l'homme sans rejet, voire même des anticorps humains sans immunisation de
volontaires. Pour cela, de nombreuses approches ont été effectuées, soit à partir de souris
"humanisées" (souris immunodéficientes greffées avec des précurseurs de cellules
immunes humaines), soit par génie génétique en combinant in vitro les gènes constants des
IgG humains (gène Fcγ ) avec les gènes VDJ correspondant à un anticorps spécifique isolés à
partir d'un clone B produit par une souris immunisée. Il existe même depuis peu des souris
transgéniques exprimant le gène constant C-gamma humain (et produisant donc des
anticorps IgG"humains", plus efficaces et non rejetés (anticorps anti tumoraux...))

Principe d'humanisation d'un mAb: exemple d'un anticorps anti-TNF pour le


traitement des chocs septiques de l'homme

10/12
Exemples d'utilisation des mAbs en cancérologie

 Actuellement, la recherche s'oriente sur l'identification de la séquence codant pour le


paratope de l'anticorps, afin d'en extrapoler la synthèse de peptides qui auraient des capacités
similaires (par exemple bloquer l'invasion virale).

Un problème se pose quand on utilise des Ac de souris : S’il faut faire plusieurs
traitements, l'individu fait des Ac anti-souris, et neutralise son propre traitement. Cette
immunité inactive progressivement l'action bénéfique de l'anticorps. Pour éviter cela, on
cherche à produire des anticorps chimériques « humanisés », modifiés par génie génétique
pour remplacer au maximum les fragments constants Fc de l'espèce d'origine par des
fragments humains.

NB : On peut aussi fabriquer un petit équivalent du paratope de l'Ac (médicament anti


tumoraux), mais cette technique est plus compliquée.

Remarque : Il faut compter 7000€/souris humanisée, en sachant qu'elles sont très fragiles et
donc difficiles à élever : elles sont "sans système immunitaire de souris", avec un système
immunitaire humain, et par conséquent immunodéficientes sans l'être vraiment ... Elles sont
utilisées pour étudier l'hépatite B, qui ne touche que les grands singes et l'homme, chez qui on ne
peut pas trop travailler et inoculer le virus (pas éthique).

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

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REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


C E L LU L E S P R E S E N TAT R I C E S D ’A G :
A P P R E T E M E N T E T P R E S E N TAT I O N D E S A G s
C O O P E R AT I O N C E L LU L A I R E :
IMMUNOGENICITE, EVOLUTION DE LA
R E P O N S E A C , M E M O R I S AT I O N

I- Présentation des Ags aux LT


A) Les cellules présentatrices d’antigènes ; CPA
B) Voie des Ags endogènes
C) Voie des Ags exogènes

II- Coopération cellulaire


A) Immunogénicité
B) Mémoire immune
C) Commutation isotypique

Objectifs du cours :
 Décrire succinctement les mécanismes de présentation des antigènes endogènes et
exogènes
 Comparer les effets d'une présentation via le CMH1 et via le CM2
 Décrire les différents types de cellules présentatrices (cf tableau p.4)
 Faire un schéma représentant le principe de la coopération entre un lymphocyte B et T
et ses effets sur la réponse anticorps (réponse anticorps secondaire, commutation
isotypique)
 Expliquer le mécanisme de la mémorisation

1/18
I- Présentation des Ags aux LT

Les lymphocytes T reconnaissent des fragments issus de l’Ag (épitope T) sous forme de
complexe avec le CMH, à la surface de cellules :
 CMH de classe 1 : quasi toutes les cellules (sauf hématies, c. germinales)
 CMH de classe 2 : «Cellules Présentatrices d’Ag» (CPA)

A) Les cellules présentatrices d’antigènes ; CPA

Les CPA sont des cellules immunocompétentes capable de présenter des antigènes aux
lymphocytes T, sous forme de complexes associant le CMH de classe 2 et un épitope T. Les
CPA, une fois activées, captent les Ag et se déplacent des tissus vers les zones riches en
lymphocytes (organes lymphoïdes secondaires, follicules disséminés dans les muqueuses). Elles
produisent en même temps des cytokines qui activent les lymphocytes (IL12 et cytokines pro-
inflamamatoires).

Plusieurs types cellulaires assurent la


présentation des antigènes :
 cellules dendritiques (et autres
cellules apparentées) : transport des antigènes
depuis les tissus jusqu'aux organes lymphoïdes II
(activation et différenciation des lymphocytes).
 macrophages (et autres cellules
apparentées) : présentation "sur place"
principalement (coopération directe T-
macrophage)
 lymphocytes B : présentation de
l'Ag dont ils sont spécifiques (coopération directe
T-B)
 autres cellules
Présentation des antigènes aux lymphocytes
par les cellules dendritiques

La plupart des CPA ont besoin d'être activées pour présenter efficacement (l'activation se
fait le plus souvent grâce à la reconnaissance non spécifique de signaux de danger d'origine
microbienne ou tissulaire via les TLR= Toll-like receptors).(cf tableau p.4)

2/18
Présentation cellule dendritique-lymphocyte

Les signaux produits par les CPA en


même temps que les antigènes (ligands
membranaires, cytokines..) influencent
considérablement l'activation et la
différenciation du lymphocyte (cf
régulation). En l'absence de signaux
accessoires, la présentation des antigènes
aboutit le plus souvent à la tolérance
(hyporéactivité lymphocytaire), qui
permet d'éviter les réactions auto-
immunes.

Présentation des Ag dans les organes lymphoïdes II:


constitution de follicules lymphoïdes II
Cf. histologie

Cas particuliers:
 les cellules dendritiques ont également la capacité à présenter des antigènes via le
CMH1 à des lymphocytes T CD8. Dans ce cas, il y a activation/différencation du LT,
et non pas activité cytotoxique contre la cellule présentatrice.
 la présentation des antigènes dans le thymus assure l'éducation (sélection négative
et positive) via des mécanismes différents

3/18
Présentation via CMH CMH Activation de
Ag présentés Effets
CMH ou CD1 1 2 la CPA
épitopes T/CMH1
quasi-toutes les -
issus d'antigènes - reconnaissance par CTL
cellules protéiques CD8 : cytolyse
(sauf
tissulaires (sauf + endogènes (infection - destruction par NK en cas
anoma
cellules germinales, intra-cellulaire, de diminution anormale de
lie)
hématies...) virale, bactérienne l'expression du CMH1
ou parasitaire..)
nombreuses expression reconnaissance par
membranaire un certain nombre lymphocytes Tgamma-delta
cellules de CD1 de lipides etiNKT: production de
immunocompéte (protéine de membranaires ou cytokines pro-
ntes (cellules présentation microbiens inflammatoires ou
dendritiques..) des lipides) inhibitrices de l'immunité
Principales cellules présentatrices (présentation à la fois d'antigènes endogènes et exogènes)

épitopes T/CMH2
Monocyte et + à ++ issus de la coopération avec
signaux de
(selon phagocytose des lymphocytes T CD4
macrophages danger
+ état bactéries, cellules, (augmentation des capacités
(et cellules microbiens ou
d'activ levures et parasites de phagocytose par
apparentées) cytokines
ation) (et des corps explosion respiratoire..)
étrangers)
coopération avec
+ à ++
épitopes T/CMH2 lymphocytes T CD4
(selon
isssus de l'antigène (différenciation du antigène
Lymphocytes B + état
reconnu par lymphocyte B en plasmocyte spécifique
d'activ
l'anticorps ou cellule B mémoire,
ation)
commutation isotypique...)
- coopération avec
lymphocytes T CD4
- épitopes T/CMH2
(différenciation du
issus de la
lymphocyte T)
phagocytose des
- déplacement vers les
bactéries, cellules, signaux de
organes lymphoïdes
Cellules levures et parasites danger
+ +++ secondaires après captation
dendritiques - épitopes T/CMH2 microbiens ou
des antigènes et activation
issus de la pinocytose cytokines
- relargage progressif
des antigènes
d'antigènes dans les organes
solubles et des
lymphoïdes secondaires
complexes Ag-Ac
(stimulation des
lymphocytes B).
épitopes T/CMH2
Cellules M des issus des antigènes coopération avec
plaques de Peyer présents dans le tube lymphocytes TCD4 et
+ +
(et cellules digestif Tgamma-delta des plaques
apparentées) (principalement de Peyer
microbiens)
Tableau : Présentation des Antigènes aux LT

4/18
L’APPRETEMENT ANTIGENIQUE

L’apprêtement antigénique ou « antigen processing » est un mécanisme réalisé dans le


cytoplasme des CPA, qui produit des épitopes T (par protéolyse ménagée des antigènes) et qui
associe ces épitopes T aux antigènes du CMH pour les présenter à la membrane cellulaire.
L'équipement en protéases de la CPA découpe les antigènes protéiques en épitopes
séquentiels d'une dizaine d'acides aminés. Ces protéases clivent selon des séquences
déterminées, qui sont peu fréquentes dans les protéines normales de la cellule : elles sont plus
susceptibles de cliver des protéines étrangères.
Les capacités de présentation des cellules sont considérables :
 plus de 6 CMH1 et >100 CMH2
 persistance du complexe de présentation : quelques jours à quelques semaines
 gamme peptidique = ensemble des épitopes qu’un allèle donné du CMH 
est
capable de présenter (plusieurs dizaines)

2 mécanismes distincts sont réalisés selon la classe de CMH : cf illustration ci-dessous.

Association de l' épitope T au CMH de type 1 et 2: "niche à peptide"

5/18
B) Voie des Ags endogènes

Principe de la présentation des épitopes T endogènes via le CMH1

Un épitope endogène est un épitope T issu de la dégradation d'un antigène présent dans
le cytoplasme cellulaire (suite à une infection ou une parasitose intracellulaire..).
Les antigènes endogènes sont découpés par des ensembles de protéases cytoplasmiques
(=protéasomes), puis transloqués dans le REG où les épitopes s'associent aux CMH1.
La reconnaissance par la sous-pop LT CD8 entraine une cytotoxicité !
 Toutes les cellules anormales (infection, tumeur..) sont susceptibles d’être reconnues 
et
détruites par des lymphocytes T cytotoxiques (CTL) via la présentation Ag/CMH1.

C) Voie des Ags exogènes

Principe de la présentation des épitopes T exogènes via le CMH2

6/18
Un épitope exogène est un épitope T issu de la dégradation d'un antigène capté par
phagocytose ou par pinocytose.
Les micro-organismes, les complexes Ag-Ac et les antigènes solubles sont dégradés par les
enzymes lysosomiales dans des vacuoles, qui fusionnent ensuite avec des vacuoles
d'exportation du REG à la membrane: il y a alors formation des complexes épitopes T-CMH2.
Les macrophages ne peuvent réaliser une présentation efficace des antigènes que lorsqu'ils
sont peu activés (sinon la dégradation lysosomiale est complète).
La reconnaissance par la sous-pop LT CD4 (4x2 = 8x1) entraîne une coopération.
 L’interaction CPA/ lymphocyte est à la base de la régulation de l’immunité :
prolifération/différenciation des lymphocytes, production de cytokines...

GAMME PEPTIDIQUE
Non vu en amphi, mais présent sur Vetotice (déjà abordé succinctement)
La gamme peptidique est l’ensemble des épitopes T susceptibles de s'associer à une
molécule donnée du CMH, en tenant compte des contraintes stériques et chimiques qui
permettent au peptide de se loger dans la "niche à peptide". Chaque molécule du CMH
présente en effet des particularités stéréo-chimiques de la poche à peptide et peut de ce fait
fixer ± efficacement certains épitopes. Ceci explique les variations dans la capacité de
reconnaissance des antigènes en fonction du CMH.
La diversité des molécules du CMH exprimée par chaque cellule lui permet de présenter un
très grand nombre d'épitopes.
Néanmoins, certains épitopes sont préférentiellement présentés en association avec
certaines molécules du CMH : ceci explique la variation individuelle et spécifique dans les
capacités de reconnaissance antigéniqe, et donc dans la résistance aux infections ou le
développement de maladies auto-immunes.

Exemple d'identification de la gamme


peptidique reconnue sur un antigène en Acides aminés reconnus par HLA-A
association avec un CMH donné
7/18
CD 4 et CD 8

CD4 et CD8 sont des chaines protéiques constitutives du TCR de type alpha-beta, qui
stabilisent la reconnaissance spécifique conjointe, en fixant respectivement le CMH2 et le
CMH1.
Les lymphocytes T alpha-beta matures se partagent en 2 sous-populations fonctionnelles
principales, qui expriment soit le CD4, soit le CD8 :
 les lymphocytes T CD4 sont principalement des lymphocytes producteurs de
cytokines régulatrices de la réponse immune en réponse aux stimulations par CPA
(on parle de lymphocytes T "helper"= Th, T "regulator"=TReg...)
 les lymphocytes T CD8 possèdent principalement des capacités cytotoxiques
("CTL"), qui peuvent donc s’exercer contre toute cellule qui présente des Ag.
NB : Attention : les cellules présentatrices d’Ag (à la fois CMH1 et CMH2) peuvent
activer les CD8 (stimulation activité CTL, production de cytokines..) sans en être
forcément la cible (signaux régulateurs associés)

Ce processus a lieu durant les mécanismes de production des lymphocytes T dans le


thymus (cf éducation CM17). La sous-population lymphocytaire mature "double-positive" (à la
fois CD4 et CD8) est généralement très minoritaire (sauf chez les porcins).

CD4 ⇔ CMH 2
CD8 ⇔ CMH 1
(4x2 = 8x1)

4xII=8xI

8/18
II- Coopération cellulaire

La coopération cellulaire est le mécanisme d’interaction


et de communication des lymphocytes entre eux ou avec
d'autres cellules immunocompétentes, aboutissant à la
modulation réciproque de leurs activités au cours de la
réponse immune spécifique : capacité de prolifération, état de
différenciation, fonctions...
La coopération s'effectue par des échanges de ligands
membranaires, de signaux et de cytokines entre les cellules.
Les mécanismes de coopération sont très complexes.

La coopération cellulaire est essentielle dans la


différenciation des lymphocytes pour activer et orienter la
réponse immune.

Les mécanismes de coopération sont responsables :


Coopération entre un L B et un  de la réponse anticorps secondaire
LT reconnaissant le même Ag  des mécanismes de l’immunité cellulaire
pour la mise en place de la  de la mise en place d’une mémoire immune
réponse anticorps secondaire

9/18
Exemples d'effet des cytokines produites par des lymphocytes T stimulés par
l'antigène

La coopération est « comme un langage entre cellules », qui interagissent en fonction de


leur type cellulaire, de leur état de différenciation, de leur état d’activation (grâce à la
régulation de l’expression des récepteurs et de la synthèse des cytokines et ligands
complémentaires).

10/18
Exemples de Conditions Effets
coopération
- sécrétion de cytokines par le lymphocyte T (les
effets sur le LB varient selon les cytokines
lymphocytes T et B spécifiques d'un produites, c’est à dire selon le sous-type de
lymphocyte T même antigène (épitope B et T); lymphocyte Th1 ou Th2..). Cf cours régulation
CD4 et reconnaissance de l'épitope T par le - différenciation du lymphocyte T (mémoire...)
lymphocyte B LB via CMH2 au LTh (= lymphocyte T - différenciation du lymphocyte B
"helper" CD4) (plasmocyte/mémoire, commutation
isotypique...): et obtention de la réponse
anticorps secondaire
- lymphocyte T spécifique d'un - sécrétion de cytokines par le lymphocyte T:
lymphocyte Th1 épitope T présenté par le augmentation de l'immunité cellulaire
CD4 et macrophage via CMH2 ; lymphocyte
Cf cours régulation
macrophage producteur de cytokines actives sur
le macrophage (IFN gamma...) - différenciation du lymphocyte T (mémoire...)
(peu d’action des
LT Th2 sur ces - augmentation des capacités phagocytaires du
cellules) - macrophage ayant phagocyté une
macrophage (explosion respiratoire...):
cible ou infecté (micro-organisme...)
augmentation de l'immunité cellulaire
lymphocytes T et NK activés au cours
- contrôle croisé, par les cytokines produites,
lymphocyte T et d'un même processus (en présence
des fonctions respectives des lymphocytes T et
lymphocyte NK de CPA qui présentent les antigènes
NK
via CMH2 aux lymphocytes T)
- contrôle croisé, par les cytokines produites,
mastocyte et mastocytes et éosinophiles activés
des fonctions respectives des mastocytes et des
éosinophile au cours d'un même processus
éosinophiles
Tableau : Exemples de coopération

 La coopération concerne de nombreuses cellules de l’immunité


 Elle est nécessaire à une action efficace et durable des lymphocytes (réponse anticorps
secondaire, activité CTL et NK...)

11/18
A) Immunogénicité

L’immunogénicité est l’aptitude d'un antigène à provoquer une forte réponse immune
anamnestique (antigène immunogène).
L'immunogénicité d'un antigène assure en premier lieu la production d'une réponse
anticorps de type secondaire (cf. CM06), ainsi qu'une immunité cellulaire (production de
cytokines et éventuellement activité cytotoxique). La mémoire se constate lors de chacune des
expositions ultérieures à l'antigène.
La réponse anticorps secondaire s'enclenche quand la stimulation immune est suffisante
pour aboutir à la différenciation des lymphocytes B, grâce aux phénomènes de coopération
entre les lymphocytes T et B. Il s'agit d'interactions entre des lymphocytes qui reconnaissent
les épitopes T et B d'un même antigène: les lymphocytes différenciés acquièrent des fonctions
différentes des lymphocytes "naïfs" (producteurs d'IgG...). Une partie des lymphocytes acquière
une durée de vie longue, assurant la mémoire immune.

Tous les antigènes ne sont pas immunogènes :


Les immunogènes doivent posséder à la fois des épitopes T et B pour assurer la
coopération : la condition principale de l’immunogénicité est donc le caractère protéique de
l’antigène, qui permet aux CPA de le fragmenter en épitopes T.
 les 2 populations lymphocytaires spécifiques T et B doivent être présentes :
normalement un individu ne possède pas de lymphocytes T très affins contre ses
propres protéines/épitopes T (cf. Protection du soi et Education CM17). (la souris ne
possède pas de lymphocyte T anti lysozyme de souris, mais possède des
lymphocytes T anti lysozyme de poulet).

Remarque : Certains Ag (« thymoindépendants ») sont immunogènes parce qu’ils


répètent plusieurs fois le même épitope B : stimulation forte du LB (LPS…) Cf. CM16

Attention : Ne pas confondre antigénicité et immunogénicité !

12/18
Exemple de démonstration expérimentale du rôle de l'épitope T dans
l'immunogénicité

B) Mémoire immune

La mémoire immune est la capacité des lymphocytes spécifiques à persister après une
stimulation par un antigène, et à répondre plus rapidement et plus intensément à une
réexposition par le même antigène. (Mémoire = capacité à stocker et réutiliser des
informations = anamnèse).
La mémoire est essentiellement basée sur la persistance de lymphocytes "mémoire" à
durée de vie longue dans les organes lymphoïdes secondaires (une petite partie continue à
circuler). Une coopération entre lymphocytes B et T est nécessaire pour obtenir des
lymphocytes "mémoire" (cela ne concerne donc que des antigènes immunogènes).

13/18
La mémoire immune repose sur des lymphocytes différenciés (surtout B et CD4) lors de
contacts répétés ou prolongés (qq jours) avec un Ag immunogène :
 populations effectrices (réponse Ac secondaire, synthèse de cytokines…)
 populations mémoire (durée de vie longue, stockage dans OL2 et MO).

Différenciation mémoire d'une partie des lymphocytes B spécifiques

La stimulation des lymphocytes mémoire par l'antigène:


 procure une réponse rapide (les lymphocytes mémoire s'activent et prolifèrent plus
vite que les lymphocytes "naïfs")
 est à la base de la réponse anticorps secondaire (réponse plus forte, plus rapide, de
classe IgG et IgE/IgA).

La dynamique de la mémoire immune reste peu connue car elle est difficile à étudier :
 un délai > 10j est nécessaire pour la mise en place de la mémoire ; 
le rappel active
les cellules en moins de 2j.
 la mémoire peut durer des mois, voire des années.

14/18
C) Commutation isotypique

La commutation isotypique est la capacité d'un lymphocyte B à changer la classe d'Ig


produite, sous l'effet de la coopération avec les lymphocytes T ➠ Réponse anticorps
secondaire !
La commutation suit un ordre au cours de la différenciation : IgM, IgG (différentes sous-
classes), IgA, IgE. L’isotype obtenu dépend des cytokines produites par le LT (IFNgamma, IL4...).
Le plasmocyte produit pendant plusieurs mois des Ac de l’isotype défini au cours de la
coopération.

Une fois la différenciation fixée à un stade, la classe d'Ig produite est peu modifiable, à
moins que de nouveaux mécanismes de coopération LB-LT se mettent en place :
 Les anticorps produits au cours de la réponse anticorps primaire sont des IgM
(lymphocytes B peu ou pas différenciés, réagissant de façon autonome).
 Les anticorps produits au cours de la réponse anticorps secondaire sont
principalement des IgG, mais aussi des IgA et/ou des IgE (lymphocytes B différenciés
au cours du processus de coopération avec des lymphocytes T spécifiques du même
antigène).

Réponse anticorps primaire et secondaire

15/18
Commutation isotypique IgE

16/18
Eléments d'application et de raisonnement :

 Au sens strict, la fonction de


présentation immunologique ne concerne
que les antigènes présentés via le CMH 2
aux lymphocytes T CD4.

Toutes les cellules sont susceptibles


également de présenter des antigènes issus
du métabolisme cytoplasmique via le CMH
1 aux lymphocytes T CD8. Les cellules
exprimant le CMH2 peuvent aussi
présenter des antigènes microbiens via CD1
aux lymphocytes T gamma-delta.

Cas particulier de la présentation


CD1/iNKT)

 Les capacités de présentation dépendent de nombreuses variables :


o elles varient d'un individu en raison du polymorphisme du CMH; la consanguinité, en
diminuant le nombre de CMH différents exprimés par un invididu, diminue les
capacités immunes.
o elles varient selon les modalités d'exposition à l'antigène (dose et voie
d'administration), en raison des variations dans les capacités de présentation des
différentes types de cellules présentatrices (par exemple les cellules impliquées dans la
présentation seront différentes par voie cutanée ou digestive).
o la gamme peptidique produite par un antigène donné sera différente selon la cellule
présentatrice (modalités de clivage), et selon l'espèce et l'individu (allèle du CMH).

17/18
 Récemment, il a été découvert que la présentation des antigènes concerne également
les lymphocytes B, dans une moindre mesure:
o les cellules dendritiques présentent les antigènes phagocytés ou pinocytés via le CMH2
aux lymphocytes T, le plus souvent après avoir migré vers les organes lymphoïdes
secondaires
o les cellules dendritiques "chargées en antigènes" peuvent les libérer progressivement
dans les organes lymphoïdes secondaires, et entretiennent ainsi la stimulation des
lymphocytes B pendant plusieurs semaines.

 Un processus particulier de captation-


présentation des antigènes a lieu dans la muqueuse
digestive au niveau des plaques de Peyer (cf organes)
o les cellules M qui forment l'épithélium
digestif sus-jacent à la plaque de Peyer sont capables
de phagocyter les antigènes particulaires ou solubles
présents dans le tube digestif (ces antigènes sont
essentiellement des antigènes microbiens, car les
antigènes alimentaires ont été presque tous dégradés
en amont).
o les cellules M transportent ces
antigènes vers les structures lymphoïdes des plaques
Plaques de Peyer d'un intestin de souris de Peyer, assurant une présentation des antigènes via
le CMH2 aux lymphocytes, à l'origine de la réponse
immune locale.
o

 La coopération entre le lymphocyte B et le lymphocyte T CD4 est la mieux connue :


o le lymphocyte B stimulé par l'antigène prolifère et initie la réponse anticorps primaire
(IgM)
o le lymphocyte B exprime également des fragments de l'antigène capté via le CMH2
o un lymphocyte T CD4 spécifique de ce même antigène reconnait l'épitope T via le CM2,
s'active et produit des cytokines. Selon le profil de cytokines produit, le lymphocyte T
influence la prolifération et la différenciation du lymphocyte B, et donc la réponse
anticorps (ou acquérir un phénotype mémoire).
o le lymphocyte B se différencie et peut produire la réponse anticorps secondaire (IgG..).
Plusieurs jours sont nécessaires pour la mise en place d'une coopération efficace lors des
premières expositions à l'antigène. Les différentes sous-populations CD4 ont des effets
différents (cf régulation). La coopération s'effectue plus efficacement dans les follicules

18/18
lymphoïdes (surtout dans les organes lymhoïdes). D'autres cellules sont souvent nécessaires
pour amplifier le processus (CPA pour apporter l'antigène dans le noeud lymphatique et pour
moduler la différenciation du lymphocyte T).

 L'immunogénicité dépend à la fois de l'antigène et de l'hôte:


o l'antigène immunogène doit comporter à la fois des épitopes T et B pour être reconnu
par les 2 populations lymphocytaires: il s'agit très généralement d'antigènes
protéiques (ou possédant une partie protéique). La production des épitopes T dépend
de la qualité des mécanismes d'apprêtement (contrôlée au cours de la réponse
immune).
o l'hôte doit posséder à la fois des clones lymphocytaires T et B spécifiques, susceptibles
d'interagir dans des mécanismes de coopération.
Les mécanismes de protection du soi interviennent pour inhiber la réponse au soi et
contrôler les réactions croisées entre des antigènes exogènes et des antigènes du soi: ceci
explique pourquoi les protéines du soi ne sont normalement pas immunogènes.

 La prolongation de la durée de vie des cellules mémoire est basée sur plusieurs
paramètres :
o fonctionnement cellulaire assurant une meilleure conservation des structures et du
métabolisme cellulaire
o stockage des cellules dans des structures qui fournissent un biotope adéquat (organes
lymphoïdes secondaires)
o augmentation du nombre de divisions possibles par une cellule (les cellules mémoire
se divisent mieux et plus vite que les cellules naïves!).
On considère que les cellules mémoire peuvent persister plusieurs mois (quelquefois
plusieurs années) en l'absence de stimulations antigéniques. Des réactions croisées avec des
antigènes similaires ou des expositions à d'infimes quantités d'antigène permettent
d'entretenir l'immunité pendant des années (ex: vaccination antitétanique valable 10 ans).

 Il est techniquement très difficile de distinguer les lymphocytes mémoire (à vie


longue) des cellules naïves (à vie brève), car les conditions de culture in vitro ne préservent pas
les propriétés détenues in vivo. Il existe quelques marqueurs en immunologie fondamentale
(lymphocytes T mémoire: isoformes du CD45..).

19/18
CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


:
REGULATION DE L'IMMUNITE
TH1-TH2
REPONSE HUMORALE ET CELLULAIRE
IMMUNITE SYSTEMIQUE, LOCALE ET MUQUEUSE
I- La régulation de la réponse immunitaire
A) Généralités
B) Facteurs de la régulation de la RI
C) Régulation quantitative et qualitative de la RI

II- Immunités humorale et cellulaire


A) Immunités humorale et cellulaire
B) Th1, Th2, Th17, Treg
C) Antigènes «thymo-dépendants» et «thymo-indépendants»
D) Rôle des anticorps anti-idiotypes pour réfléchir

III- Facteurs influençant la RI


A) Influence du lieu de la réponse immune
B) Influence du contexte de la réponse immune
C) La compartimentation de l'immunité

Objectifs du cours :
 Décrire schématiquement les mécanismes de régulation quantitative et qualitative de l'immunité et
leur intérêt
 Décrire schématiquement la régulation qualitative par les sous-populations lymphocytaires Th1 et
Th2
 Faire le bilan des cellules impliquées dans les mécanismes à médiation humorale et à médiation
cellulaire
 Décrire le principe d'un anticorps anti-idiotypique et la notion d'image interne d'un antigène
 Faire la liste des structures lymphoïdes intervenant dans la protection générale et dans la
protection des muqueuses respiratoires et digestives (cf cours anatomie du système lymphoïde)
 Faire un schéma général de la circulation des cellules immunocompétentes a) dans l'organisme, b)
dans un nœud lymphatique
 Décrire le principe de la compartimentation, des organes séquestrés; faire une comparaison de
l'immunité systémique, locale et muqueuse
 Décrire le principe de la réponse à l'antigène dans les follicules lymphoïdes (distinction entre
follicules lymphoïdes I et II; adénomégalie en réponse à l'antigène) (cf cours précédent)

1/24
I- La régulation de la réponse immunitaire
A) Généralités

Schéma général de la réponse immune

La régulation de la réponse immunitaire (RI) consiste en une double régulation


quantitative (intensité, durée, réponse générale ou locale) et qualitative (réponse humorale
ou cellulaire).

La RI est compartimentée ; la réponse sera adaptée au tissu concerné. Il existe des


mécanismes de généralisation. Le type de RI obtenu vis à vis d'un Ag influence
considérablement l'efficacité protectrice : par exemple, les CTL seront efficaces contre une
infection intracellulaire tandis que les Ac neutralisants ne pourront gérer qu'une infection
extracellulaire ; les IgAs protectrices des muqueuses ne seront produites qu'au cours de la
réponse secondaire.

2/24
B) Facteurs de la régulation de la RI
Il existe de très nombreux facteurs de la RI :
 La nature de l’Ag et des lymphocytes répondeurs : protéique/non protéique,
stable/instable, hydrophilie, particule "phagocytable" ou antigène soluble ... Par
exemple, un Ag protéique (avec des épitopes B et T) génèrera une réponse
secondaire par coopération B-T

 La nature de la stimulation :
- La quantité d’Ag, le lieu/la voie d'administration et la durée de stimulation :
la biodisponibilité de l’Ag*. Les meilleures réponses immunes sont obtenues
dans le cas d'une présentation prolongée de l’Ag par les cellules dendritiques
dans un OL II.
- Le contexte de stimulation avec l'ensemble des signaux associés, cytokines
(inflammation...)
- La distinction soi/non soi [cf CM17]

 Des facteurs individuels :


- L'âge (immunité du jeune ≠ adulte ≠ vieillard)
- Un polymorphisme individuel des capacités immunes
- La mémoire d’infections antérieures ou des réactions croisées...
- Des circonstances particulières (co-infections...)

La biodisponibilité de l'Ag* correspond à l'efficacité biologique d'un antigène, à son


utilisation réelle par les cellules immunocompétentes après administration. Il s'agit d'un
paramètre très difficile à mesurer hors des modèles expérimentaux. La biodisponibilité est
un critère très important pour obtenir des réponses immunes efficaces (mise au point de
vaccins). Elle dépend de très nombreux facteurs : nature de l'antigène, dose et durée de la
stimulation (en fonction de la stabilité de l'antigène dans l'organisme et de sa clearance),
voie d'administration (capacité d'apport vers un organe lymphoïde via le de drainage
lymphatique)

C) Régulations quantitative et qualitative de la RI


1) Régulation quantitative
La régulation quantitative de la RI regroupe l'ensemble des mécanismes conduisant
à l'amplification puis à la décroissance de la réponse immune.
De très nombreux mécanismes immuns non spécifiques et spécifiques s’activent au
fur et à mesure des stimulations par l’agresseur (PAMPs, endotoxines, antigènes...). La
disparition de l’agresseur entraine la diminution progressive des mécanismes immuns. Il est

3/24
très rare qu'une réponse spécifique disparaisse entièrement après le premier contact avec
l'Ag : il reste des lymphocytes actifs (circulants ou dans les OL II) et des lymphocytes
"mémoire" (stockés) pendant de nombreux mois voire des années.
Il existe donc souvent une réponse initiale faible avant la première "vraie" rencontre
avec un µorganisme en raison des réactions croisées (flore commensale apparentée...).

La cinétique de la régulation quantitative de la RI est très variable (infection aigüe ou


chronique ...).

2) Régulation qualitative

La régulation qualitative de la RI regroupe l'ensemble des mécanismes conduisant à


favoriser ou inhiber telle ou telle composante de la réponse immune (classe d'Ac produite,
activité NK...), sous l'influence des coopérations cellulaires et des cytokines (on parle
d'orientation de la réponse immune). Une des régulations les plus spectaculaires est la
modification de la réponse anticorps, de type primaire en type secondaire. Cette régulation
s'appuie principalement sur des sous-populations lymphocytaires T qui produisent des
profils de cytokines différents, et sur des facteurs propres au micro-environnement
cellulaire dans les tissus et organes lymphoïdes.

Réponses anticorps primaire et secondaire (RAPPEL)

Les principales sous populations lymphocytaires T, comme les Th1 et les Th2, ont été
identifiées dans des modèles expérimentaux (tels que la leishmaniose murine), et ensuite ce
concept a été généralisé. Des clones spécifiques d’un même épitope T peuvent produire une
réponse qualitativement différente selon leur état de différenciation, ie les profils de
cytokines produits.

4/24
Rôle de l'IFNgamma et de l'IL12 dans la protection contre la leishmaniose
murine
(pas vu en cours, cf cours en ligne)

II- Immunité humorale et cellulaire


A) Immunité humorale et cellulaire

Il s'agit d'une distinction historique fondée sur des expériences "princeps" entre 2
groupes de mécanismes de l'immunité. NB : en fait c'est plus compliqué (production d’Ac par
les 2 voies...)

 Immunité humorale (humeurs= liquide biologique ie lait, sang ...) : immunité


spécifique transférable d'un individu immun à un individu "naïf" par injection du
sérum. Elle correspond aux mécanismes dépendants des anticorps : activation du
complément, neutralisation .... L'immunité humorale est à la base du diagnostic
sérologique, de la sérothérapie et du transfert maternel de l'immunité. Son étude,
facile, permet le diagnostic des infections.

 Immunité cellulaire : immunité spécifique non transférable par le sérum (nécessite le


transfert de cellules immunocompétentes, ce qui n'est en pratique pas réalisable
entre 2 individus qui ne sont pas histo-compatibles : elle est donc difficile à étudier).
Elle correspond aux mécanismes cellulaires dépendant directement de la stimulation
des lymphocytes T et de leur coopération entre eux et avec et les cellules effectrices
(macrophages, NK..).

5/24
B) Th1, Th2, Th17, Treg

Il s'agit de sous-populations fonctionnelles des lymphocytes T CD4 qui contrôlent


l'intensité et surtout la qualité de la réponse immune spécifique (classe d'Ig...)
On distingue classiquement des Th1 qui favorisent l'immunité cellulaire et des Th2
qui favorisent la production d'IgA et IgE. Ces populations ont été bien définies dans des
modèles expérimentaux et chez l’homme, et étendus à la plupart des espèces domestiques
mais leur caractérisation dans d'autres espèces n'est pas complète. NB : "Th" pour
"Lymphocyte T CD4 helper"
D'autres sous-populations ont été décrites, comme les Th17 et les Treg, qui sont un
peu moins connus et qui présentent de nombreuses variations interspécifiques. Les Th17
modulent l'inflammation par sécrétion de l'IL17, tandis que les Treg ont des effets
régulateurs, voire inhibiteurs de la réponse immune (production d'IL10 et de TGF), dans des
contextes particuliers.
La production de profils de cytokines caractéristiques (Th1: IFNgamma et IL2; Th2:
IL3, IL4 et IL5..) et l'expression de certaines molécules de surface et CD servent à
l’identification des sous-populations lymphocytaires TCD4 régulatrices.
Il existe aussi des sous-populations fonctionnelles CD8.

6/24
Principaux effets des Th1 et Th2
(schéma du cours en ligne)

Immunité cellulaire Immunité humorale

IFNg inhibe IL10

L'orientation Th1/Th2 est influencée par le


contexte de présentation (type de CPA...) et
par les rapports entre cytokines produites
7/24
QUESTIONS :
1) Parmi les cellules suivantes, lesquelles activent la production d'IgE par les LB ?
Lymphocytes B, Lymphocytes TCD4 h1, Lymphocytes TCD4 h2, Lymphocytes CD8

2) Parmi les conditions suivantes, lesquelles orientent vers la voie Th1 ?


Présentation de l'Ag par un LB, Par un macrophage, Taux IL4> taux IL12, Taux IL4 < taux IL12

Réponses :
1) Les lymphocytes TCD4 h2 2) Présentation par un macrophage, Taux IL4>IL12

NB : Le Th0 est un lymphocyte peu différencié

C) Antigènes «thymo-dépendants» et «thymo-indépendants»

L'expression "Ag thymo-dépendants" est une ancienne dénomination pour expliquer


comment certains antigènes donnent ou ne donnent pas lieu à une réponse anticorps
secondaire.

Normalement, un antigène est dit immunogène, c'est à dire capable de provoquer


une réponse immune humorale (secondaire) et cellulaire, lorsqu'il possède à la fois des
épitopes T et B. Ces Ag sont donc des protéines (ou des complexes contenant une partie
protéique qui fournit l'épitope T).

Ils sont dits "thymo-dépendants" car la réponse immune est très diminuée en cas
d'absence de lymphocytes T (individus athymiques).

Il existe cependant des cas où des Ag non protéiques induisent une forte réponse
Ac, en stimulant plus que la normale les LB même en l'absence de LT : on parle d'antigènes
thymo-indépendants (ils ne donnent pas lieu en revanche à une immunité cellulaire). En fait,
ces Ag présentent des motifs répétés, donc plusieurs fois le même épitope B. La stimulation
de récepteurs BCR contigus par ces multiples épitopes B permet une forte activation du LB,
au point de produire une réponse anticorps secondaire (IgG et/ou IgA).

Les antigènes thymo-indépendants sont en premier lieu les endotoxines bactériennes, les
gangliosides et les polysaccharides complexes ; des polymères artificiels peuvent aussi être
des Ag thymo-indépendants.

NB : le tableau page suivante n’est pas très important

8/24
Reconnus par les LB et les LT,
Antigènes
Antigènes Donnent lieu à une immunité humorale et/ou cellulaire
thymodépendants
protéiques (mais pas de réponse Ac secondaire chez les individus
(= immunogènes)
athymiques)

Réponse anticorps primaire intense, et réponse


Certains Ag secondaire même chez un individu athymique
à motifs répétés Antigènes Reconnus par les LB mais pas par les LT,
(LPS, polymères thymoindépendants Donnent lieu à une immunité humorale mais pas cellulaire
artificiels..) (stimulation importante du LB par agrégation des BCR car
l’antigène possède plusieurs fois le même épitope B)

Réponse anticorps primaire

Cas particulier des haptènes : réponse anticorps


Autres Ag secondaire en cas de couplage à une protéine porteuse
(glucides, lipides, acides nucléiques…)

Cas particulier de certains lipides : reconnaissance par NKT

[cf CM7] haptène : molécule qui peut réagir spécifiquement avec un anticorps, mais qui
ne peut pas déclencher la synthèse de cet anticorps chez un animal : ce n’est pas un
antigène à proprement parler (et encore moins un immunogène): petite taille,
instabilité... En revanche, si un haptène établit une liaison covalente avec une protéine
porteuse, l'ensemble induit alors une réponse anticorps, de type secondaire (IgG...).

D) Rôle des anticorps anti-idiotypes pour réfléchir : "Mais c'est trop beau, ça c'est
de l'immuno de haut vol"

Un anticorps anti-idiotypique reconnait un épitope formé sur la partie variable d'un


anticorps, soit dans le paratope, soit à l'extérieur de ce paratope. Chaque anticorps peut
donc donner naissance à plusieurs anticorps anti-Id.

Le paratope de l’Ac anti-Id qui se fixe dans le paratope


de l’Ac peut avoir une structure 3D/charge identique à
l’épitope, donnant ainsi l'«image interne» de l'anticorps.

Le paratope de l'Ac1 constitue un épitope pour l'Ac2.

Le concept d’image interne permet aux chimistes de


produire des peptides à partir du paratope de l’Ac2 ayant la
même conformation qu’un épitope non protéique.

9/24
Remarque :
Les Ac anti-Id ont été beaucoup utilisés dans des essais de vaccination concernant des Ag
dangereux (avec des épitopes causant des réactions croisées). Ils peuvent également
constituer une image protéique d'un antigène lipidique.

On appelle réseau idiotypique l'ensemble des mécanismes de régulation de la


réponse anticorps grâce à la production de générations successives d'anticorps anti-
idiotypes : des anticorps anti-idiotypes dirigés contre les anticorps produits en réponse
contre un antigène, puis contre ces anticorps anti-idiotypes. Ce principe un peu
« théorique » (Kohler, Milsten et Jerne, Prix Nobel 1984) a conduit en fait à des progrès
récents en médecine humaine dans le traitement de maladies du système immunitaire.

Remarque :
Pour calmer une réaction immunitaire trop importante il faudrait enlever l'Ag, mais si
il s'agit d'une maladie auto-immune c'est impossible... On rééquilibre en mettant des Ac
anti idiotypes. C'est une nouvelle voie de traitement de ces maladies : par plasmaphérèse on
enlève le trop plein d'Ac, puis on réinjecte afin d'essayer de "réinitialiser le système".

E) Notion d'anergie - Notion survolée en CM

L'anergie correspond à une hyporéactivité


cellulaire à un stimulus. Les lymphocytes T peuvent
devenir anergiques, c'est à dire hyporéactifs à
l'antigène : des doses d'Ag et des signaux accessoires
beaucoup plus forts que la normale sont requis pour
obtenir à nouveau une réponse normale (des
lymphocytes anergiques ne réagissent pas à
l'antigène, alors que des lymphocytes naïfs
répondent !). Il s'agit d'un état de différenciation
particulier des lymphocytes, obtenu lors de Interactions cellulaires : absence de
processus de coopération souvent anormaux, signaux accessoires B7/CD28 au cours de
l'anergie
pathologiques (présentation de l'antigène par des
Un des mécanismes de tolérance : destruction par
cellules immatures, infections terminales...) apoptose ou inhibition du LT par l'absence de co-
signaux (cas de la présentation d'Ag tissulaires par
des cellules dendritiques non activées : isoformes
B7 peu actives)

10/24
3 exemples d'adaptation du SI au type d'agression

1 On mesure quelle est la durée de l'excrétion de virus (abscisse) en fonction de la qtité d'Ac
neutralisants (ordonnée) : plus l'animal a d'Ac neutralisants contre le rotavirus plus il se débarrasse de
la maladie rapidement : la protection est ici assurée par des Ac neutralisants .

2 (2 épisodes = deux rechutes post traitement). Ceux qui font pas d'IL4 sont ceux qui font des rechutes.

3 (non infectés- porteurs - malades | IFN gamma - IL10) On regarde la différence entre ceux qui sont
malades et ceux qui gèrent leur maladie (porteurs sains)

III- Facteurs influençant la réponse immune


A) Influence du lieu de la réponse immune

La réponse «classique», vis à vis des agents pathogènes résulte des interactions
entre CPA et lymphocytes au sein des OLII (nœuds lymphatiques). En fait, ce n'est pas
toujours vrai ; la réponse est adaptée au lieu d’exposition à l’Ag :

11/24
 L'immunité systémique (= générale) correspond à la réponse immune observable dans
le sang.
Elle est prolongée et étendue à l'ensemble de l'organisme, mesurable par une
réponse anticorps sérique et/ou par la détection d'une réponse spécifique à partir de
lymphocytes sanguins (TTL). Cette immunité résulte d'une forte stimulation par un Ag
immunogène, initiée par le transport de l'Ag jusqu'à un OL II (rate, nœuds lymphatiques) où
se déroule une réponse spécifique puis la circulation dans le sang de lymphocytes
spécifiques vers les autres structures immunes. On obtient classiquement ce type
d'immunité au cours d'une infection/parasitose tissulaire, ou par la vaccination par voie SC,
ID ou IM. Le diagnostic sérologique des infections s'appuie sur la réponse Ac systémique. Ce
type d’immunité peut être associé à une mémoire persistante (plus d’un an) lorsque des
lymphocytes mémoire se sont différenciés et stockés dans la moelle osseuse.

 Les interactions lymphocytes/CPA ont lieu au sein d’un OL II (ganglion lymphatique, rate...)
puis ces lymphocytes circulent dans le sang/lymphe.

 L'immunité locale (muqueuse ou cutanée) est cantonnée à un territoire qui ne s'étend


pas au territoire systémique (ou seulement de façon passagère pendant quelques jours).
Cette immunité est souvent empreinte des particularismes du tissu d'origine
(production d'IgA et IgAs dans les muqueuses, activité des lymphocytes intra-épithéliaux
dans la peau...). On obtient classiquement ce type d'immunité au cours d'une stimulation
locale de faible intensité (réaction contre les bactéries opportunistes intestinales...), et cette
réponse est souvent de courte durée (quelques semaines). L'analyse de cette immunité est
difficile (pas de répercussion sur les taux sanguins des Ac et des lymphocytes) et n'est pas
faite en routine. Toutefois son rôle protecteur est essentiel, puisqu’elle constitue la première
défense spécifique contre les infections par voie cutané ou muqueuse. peu ou pas de
réponse générale. Les interactions lymphocytes/CPA ont lieu au sein du tissu concerné
(MALT=Mucosa Associated Lymphoïd Tissue, GALT=Gut Associated Lymphoïd Tissue...) et on
ne trouve pas ou peu de ces lymphocytes dans le sang/lymphe.

 L'immunité muqueuse est une immunité intermédiaire, RESSEMBLANT à une immunité


locale (peu de répercussion systémique et peu de mémorisation), MAIS ETENDUE A
L'ENSEMBLE DES ZONES MUQUEUSES grâce au homing*[cf plus loin]. Ainsi les lymphocytes
produits au cours d'une stimulation digestive peuvent circuler dans toutes les muqueuses, y
compris jusqu'à l'appareil génital ou à la mamelle : ce phénomène assure l'extension de la
protection immune dans tout le territoire muqueux, et la transmission de l'immunité au
jeune (via les Ig produites dans la mamelle et/ou transférées à travers le placenta). La
principale caractéristique de l'immunité des muqueuses est la production d'IgA (et leur
sécrétion sous forme d'IgAs).

12/24
B) Influence du contexte de la réponse immune

La théorie du danger (Polly Matzinger et al) explique comment les réponses


immunes non spécifiques et spécifiques agissent en synergie pour déclencher une réponse
efficace ou au contraire une tolérance : les cytokines produites par les cellules dendritiques
et les cellules tissulaires en réponse à l’activation TLR par les signaux de danger
(microbiens/lésionnels) sont de très forts activateurs des LT (comme l'IL12).

Cette théorie explique comment des stimulations au cours d'infections ou de


lésions tissulaires sont plus efficaces et plus pérennes que des stimulations "innocentes"
par des antigènes purifiés (d'où l'intérêt de mimer une réponse naturelle complète par des
adjuvants lors des vaccinations). L'augmentation des cas d’allergie peut s’expliquer par une
réduction des expositions microbiennes/parasitaires, et une diminution des stimulations
d’autres voies régulatrices.

Remarque :

On en a de plus en plus de preuves :


- Artificielles avec une défense antimicrobienne très réduite chez souris sans TLR ou sans
IL12
- Le rejet d’une greffe due à la fois à l’histocompatibilité et à l’inflammation de la chirurgie :
on a coupé des tissus, fait des trous dans les tissus etc et on a mis en route l'alerte "au
secours il faut faire quelque chose" : c'est toute la différence avec une gestation ("ah bon,
c'est un fœtus étranger" et "quoi c'est des cellules d'étranger !")
- On peut même faire tenir des greffes histoincompatibles avec des immunosuppresseurs et
anti-inflammatoires puissants jusqu'à la cicatrisation : c'est une révolution cette année
dans la greffe. On pourrait ne plus s'inquiéter de la compatibilité tissulaire du donneur ...

"Je suis fan de Polly Matzinger


Elle a commencé par ne pas savoir ce qu'elle voulait faire dans sa vie. Elle s'est retrouvée chanteuse de jazz et
serveuse dans les bars de San Diego, un des hauts lieux de la recherche en immuno. Les chercheurs lui trouvaient un
solide bon sens et venaient la voir ; elle a repris ses études, a publié ses premiers articles, mais l'éditeur lui
demandait plusieurs auteurs : elle a signé ses articles avec son chien. Maintenant elle est directrice du centre
d'immuno et est aussi dresseuse de chiens de berger."

13/24
La théorie de l'hygiène explique pourquoi des réponses immunes anormales sont
fréquentes chez les individus qui ne sont pas exposés au microbisme et au parasitisme
"traditionnel". On trouve bien plus souvent des individus allergiques, immunodéprimés ou
présentant des maladies auto-immunes dans les pays où une pression hygiéniste forte a
fait baisser les infections et le parasitisme infantiles, et les individus vivant dans une
atmosphère "trop propre" développent facilement des allergies et de l'asthme. La théorie
explique cela par des troubles de la régulation immune en l'absence d'un taux suffisant de
stimulations "innocentes" par le microbisme normal, avec réduction des lymphocytes Th1 et
Treg au profit de lymphocytes Th2.

C) La compartimentation de l’immunité
1) Les compartiments de l'immunité

L'organisme est organisé en divers compartiments immuns entre lesquels les


échanges sont régulés. On parle ainsi de compartiment (=territoire) cutané, systémique et
muqueux parce que la concentration et le phénotype des lymphocytes, ainsi que la
distribution et des différentes classes d'Ig sont différentes [cf CM3].

Exemple de taux normaux d'Ig dans différents


compartiments du chien
(a) Sérum (b) Salive (c) Larmes
(cf cours web)

14/24
(RAPPEL) On obtient une réponse immune :

- systémique quand les cellules présentatrices tissulaires se déplacent en nombre pour


amener l'antigène au niveau des OL II (rate ou nœuds lymphatiques)
- cutanée quand la réponse à l'Ag a lieu sur place dans les tissus cutanés, par
présentation à des lymphocytes locaux
- muqueuse quand la réponse à l'Ag a lieu sur place dans les muqueuses ou au niveau
des plaques de Peyer, amygdales... La réponse peut être locale ou étendue à
l'ensemble des muqueuses. La mémoire est souvent faible et de courte durée. Cette
réponse encore peu connue (mémoire ...) constitue un enjeu thérapeutique :
comment obtenir une bonne réponse immune muqueuse par vaccination systémique
?

Exemple d'obtention d'une réponse locale ou générale suite à une stimulation


digestive

15/24
2) La circulation entre les différents compartiments (RAPPEL)

 La plupart des cellules immuno-compétentes sont mobiles au sein de l'organisme,


d'autant plus que les cellules sont activées par des facteurs chimiotactiques ou des cytokines
[cf CM11]. Il existe une patrouille permanente des lymphocytes dans le territoire
systémique ; le canal lymphatique droit et le conduit thoracique permettent un apport
régulier de lymphocytes d’origine tissulaires vers le sang (plusieurs milliards de cellules / jour).
Le temps de retour d’un lymphocyte du sang vers un OL II est inférieur à 1h !

- Les cellules immuno-compétentes sont produites à partir de cellules souches dans les
OL I puis rejoignent les tissus et les OL II. La production des lymphocytes T CD4 et
CD8 passe par 2 OL I (moelle osseuse puis thymus).
- Les lymphocytes effectuent des circuits entre le sang, la lymphe et les OL II de façon à
"patrouiller régulièrement" dans l'ensemble de l'organisme.
- Les CPA (cellules dendritiques...) peuvent retourner des tissus jusqu'aux OL II après
activation.
- Les autres cellules effectuent des trajets à sens unique depuis les sites de production
jusqu'aux tissus. Elles possèdent une mobilité accrue après activation (diapédèse des
neutrophiles vers un site d'infection..).

Circulation des lymphocytes


 Les Ig diffusent au travers des vaisseaux et imprègnent les tissus, sauf lorsque ces
tissus se trouvent derrière des barrières imperméables (méninges et cerveau, œil, ovaires et
testicules...). Les mécanismes de transcytose organisent un passage contrôlé des Ig à travers
les barrières vers ces tissus ou vers l'extérieur de l'organisme (IgG à travers le placenta et la
glande mammaire, IgAs à travers les muqueuses).

16/24
 La réponse immune présente des caractéristiques propres à chaque tissu
(muqueuses : IgA et IgAs...). Les lymphocytes expriment des facteurs d’adhésion typiques du
tissu d’origine, qui les attirent dans des tissus de même nature (selon la compartimentation) ;
les cellules immunocompétentes présentent des états de différenciation typiques de certains
tissus (par exemple, on trouvera des plasmocytes à IgA surtout dans les muqueuses, des
cellules dendritiques de Langerhans au niveau de la peau ...)

 Le homing est un phénomène de circulation préférentielle des lymphocytes entre


des tissus de même nature. Ceci s'explique par l'expression, par les cellules immmuno-
compétentes, de facteurs d'adhésion et d'intégrines caractéristiques de tissus, qui favorisent
la diapédèse dans les tissus exprimant les ligands correspondants. Le homing contrôle
également le passage des lymphocytes à travers les capillaires au niveau des OL II, en fonction
de leur état d'activation (les lymphocytes activés se déplacent plus facilement que les
lymphocytes mémoire).

"C'est le village gaulois qui résiste encore et


3) Les "organes séquestrés" toujours [...]"

Il existe des organes, dits "organes sequestrés", dans lesquels il y a peu de cellules
immunocompétentes. Le drainage lymphatique est absent et les barrières sont quasi
imperméables aux lymphocytes et aux Ig (méninges et cerveau, œil, oreilles internes,
ovaires et testicules...).

Il existe dans ces organes des phénomènes de "privilège immunitaire", qui limitent
fortement les réponses inflammatoires et spécifiques. L'immunité locale s'installe
seulement lors de forte stimulation et l'immunité générale n'y pénètre presque pas (la
concentration des Ig dans le LCR ou l'œil est très inférieure à la concentration sérique, sauf
lorsque un processus immun s'y déroule). Les mécanismes de rejet de cellules étrangères y
sont faibles (d'où la possibilité de greffe de cornée..). De ce fait, ces organes présentent des
complications physiopathologiques en cas d'infection in situ ou de tumeur (réponse souvent
inadaptée) ou encore de rupture de barrière: une plaie ou une inflammation permet le
passage de lymphocytes sanguins, au risque d'attaque immune contre un tissu non reconnu
comme soi (traumatisme oculaire compliqué par une atteinte auto-immune ...).

Il existe également des mécanismes immunitaires particuliers au niveau de la


barrière placentaire qui empêchent l'agression d'un fœtus histo-incompatible par
l'immunité maternelle (imperméabilité du placenta aux Ig, inhibition de l'activité CTL et NK
par des facteurs placentaires...).

17/24
RAPPEL : les gonades n'expriment pas le même CMH (système de protection)
que les autres compartiments.

4) Les plaques de Peyer (cf Histo, peu développé)

Les plaques de Peyer sont des OL II placés


en bordure de la muqueuse digestive. Les
cellules M forment un revêtement épithélial
particulier en regard de la plaque de Peyer : elles
transfèrent les Ag et microorganismes de la
lumière intestinale vers les follicules lymphoïdes
sous-jacents. On trouve principalement les
plaques de Peyer le long de l'iléum (intestin
grêle). Les plaques de Peyer présentent de
nombreuses particularités selon les espèces
(distribution, fonctions..).

Plaques de Peyer

18/24
L'exclusion immune est un mécanisme simple de régulation de la réponse immune
vis à vis d’Ag fréquemment rencontrés (aliments, flore commensale..) au niveau des plaques
de Peyer.

Les cellules M modulent la présentation


par les cellules dendritiques (d’où une réponse
Ac stable vis-à-vis des Ag usuels qui ne sature pas
les capacités immunes) :

- activatrice quand elles captent des Ag


libres (surtout si signaux de danger)
- inhibitrice quand elles captent des
complexes Ag-IgAs. Les IgAs, outre leur
rôle protecteur contre les infections des
muqueuses, participent à la régulation de Exemple d'exclusion immune contre
l'immunité vis-à-vis des antigènes digestifs un réovirus chez des souris
fréquemment rencontrés : la production normales et déficientes en IgA
d'IgAs est contrôlée par la concentration (cf cours web)
déjà présente, puisque les antigènes ne sont plus efficacement amenés au niveau des
plaques de Peyer

"Histoire de pas tout le temps s'inquiéter parce qu'il a mangé des saucisses "oh il
a mangé des saucisses il faut faire des antigènes de saucisses !" "

Après transfert des Ag et microorganismes aux follicules lymphoïdes, la réponse à


l'Ag se développe, le plus souvent avec une orientation Th2 (mais quelquefois Th1 dans
certains contextes inflammatoires). Les plaques de Peyer assurent donc la réponse immune
vis à vis des Ag et microorganismes de la lumière intestinale. Toutefois, si les
microorganismes sont pathogènes et traversent la muqueuse digestive, la réponse immune
s'effectue alors surtout dans les nœuds lymphatiques médiastinaux.

NB : En sérologie, des labos se sont amusés à analyser la nationalité d'un individu rien
qu'avec les Ac contre ce qu'il mange...

19/24
Régula- impact sur la régulation
effets
tion de l'immunité
+++

générale
(cytokines pro-
iNKT inflammatoires ou de type activateurs de l'immunité non spécifique et de
Th1)
l'immunité cellulaire
NK +
TCD8 (IFNgamma, TNF...)
Th0 + initiation de l'activation lymphocytaire
(indifférencié) (IL2...) (prolifération...)
- activateurs de l'immunité cellulaire :
augmentation des capacités cytotoxiques
++
des lymphocytes et macrophages ;
spécifique de l'antigène

Th1 (IL2, IFNgamma, TNF, IL3,


augmentation des capacités de présentation
IL10...)
; différenciation et mémorisation
- induction d'IgG2
TCD4

- activateurs de l'immunité humorale :


augmentation forte de la production des IgG
++ (surtout IgG1), et d'IgE et/ou IgA (selon le
Th2
(IL4, IL5, IL6, IL13, IL10...) ratio IL4/IL5)
- activation des mastocytes, basophiles et
éosinophiles
+++ inhibiteurs de la réponse immune (contrôle de
Treg
(IL10, TGFbeta...) la tolérance au soi...) ; différenciation des LT
+
Th17 impliqué dans l'inflammation
(IL17)

Sous-populations lymphocytaires régulatrices de l'immunité

Immunité non spécifique Immunité spécifique


cellules tissulaires : IFN alpha, IFN
Interférons beta Lymphocytes : IFN gamma
lymphocytes NK : IFN gamma
cytokines pro-inflammatoires,
Cytokines cytokines produites par les lymphocytes (IL2...)
chemokines...
Complément voie alterne voie classique
B et T
Lymphocytes NK, iNKT
anticorps
explosion respiratoire; phagocytose via Ig
Phagocytes phagocytose; opsonisation via C3
présentation des antigènes
mécanismes dépendant des cytokines
Granulocytes mécanismes dépendant des Ig
et anaphylatoxines

Lien entre Immunité non spécifique et immunité spécifique

20/24
Eléments d'application et de raisonnement :

 La distinction de sous-populations fonctionnelles Th1-Th2 a été découverte


dans le modèle de la leishmaniose murine :
- Les souris C57Bl6 sont protégées contre l'infection, mais pas les souris Balb/c , qui
sont malades. Peu de différences ont été remarquées dans la réponse immune anti-
Leishmania de ces souris (mêmes antigènes reconnus, même réponse anticorps..).
Les 2 lignées ont montré l'importance de l'immunité cellulaire (transfert de la
protection par injection de lymphocytes T entre souris immunes et souris naïves).
- Le transfert de clones lymphocytaires T spécifiques d'un même antigène a montré
des résultats très discordants, variant de 0 à 100% de protection. Il apparait que les
clones protecteurs produisent de l'interféron gamma (clones Th1) tandis que les
clones non protecteurs n'en produisent pas (production d'IL4 et IL5). La protection ne
dépend pas que de la spécificité et de l'intensité de la réponse immune, mais aussi de
sa qualité.
- La production de profils de cytokines distincts par les clones Th1 et Th2 est un
caractère fixé au cours de la différenciation lymphocytaire (elle persiste en culture in
vitro). Ces 2 populations s'individualisent à partir de clones Th0 (précurseurs) en
fonction des conditions de présentation de l'antigène. Les clones favorisant les
mécanismes d'immunité humorale ou cellulaire sont mutuellement exclusifs
(sécrétion de cytokines inhibitrices des autres sous-populations).
Cette découverte a ensuite été étendue à de très nombreuses autres situations et
espèces.

 La distinction de sous-populations fonctionnelles Th1-Th2 a fortement


contribué à la compréhension de la physiopathologie :
- 2 individus peuvent présenter une réponse immune spécifique contre une infection,
mais seul celui qui produit les mécanismes effecteurs efficaces, sous l'influence d'une
régulation Th1/Th2 adéquate, sera protégé efficacement contre l'infection.
- Certains dysfonctionnements de l'immunité (allergies..) peuvent s'expliquer par un
déséquilibre des sous-populations Th1/Th2.
- Il n'existe pas de "bonne" et de "mauvaise" orientation : la protection dépend dans
certains cas de mécanismes Th1-dépendants (infections intracellulaires..) et dans
d'autres cas de mécanismes Th2-dépendants (immunité des muqueuses..).
- Toutefois cette distinction ne rend pas compte de toute la complexité des
mécanismes de l'immunité (d'autres sous-populations ont été identifiées
récemment).

21/24
 Le transfert d'immunité cellulaire est un phénomène qu'on peut analyser
dans les souches de souris syngéniques (les souris possèdent un génome identique à 100%
: histocompatibilité totale). Les modèles les plus sophistiqués sont ceux de "reconstitution
immune": on greffe des lymphocytes ou des cellules précurseurs à des souris receveuses
normales ou qui n'ont aucune immunité (souris "scid"). Il est même possible de greffer à
des souris scid des lymphocytes humains, qui confèrent à ces souris une immunité
"normale" humaine= souris "scid humanisées".

 La question se pose maintenant de connaitre les signaux qui modulent la


différenciation des lymphocytes vers l'une ou l'autre sous-population Th1/Th2 (influence
des cytokines produites par les CPA en réponse aux signaux de danger, facteurs du micro-
environnement tissulaire?..).

 De nombreuses approches thérapeutiques et prophylactiques de l'immunité


s'appuient sur ces concepts Th1/Th2 :
- On peut maintenant identifier dans les modèles d'infections expérimentales quel
est le type d'immunité nécessaire et tenter d'orienter la réponse vaccinale vers celui-
ci, par exemple en travaillant sur les modalités d'administration d'un vaccin (voie,
dose, adjuvants..)
- Certains troubles de la gestation et plusieurs maladies auto-immunes sont associés
à un déséquilibre Th1/Th2.
- Les essais de désensibilisation allergique tendent à restaurer l'équilibre Th1/Th2 vis-
à-vis de l'allergène.
L'identification des populations Treg et Th17 a fortement contribué à la
compréhension des équilibres inflammation/réponse spécifique/tolérance, et leur
rôle est suspecté dans de nombreux phénomènes immunopathologiques.

 L'anergie est un phénomène rare dans les situations naturelles et difficile à


analyser in vivo et in vitro. Toutefois, il a une grande importance médicale, à la fois parce
qu'il explique certaines réactions paradoxales d'infections chroniques (absence de réponse
immune dans des cas avancés de tuberculose..), et parce qu'il représente une perspective
de recherche pour le traitement des problèmes immunopathologiques.

 Bien que la production d'anticorps anti-idiotypiques soit très faible dans les
situations normales, il est possible d'obtenir dans certaines circonstances expérimentales
ou pathologiques jusqu'à 2 ou 3 générations d'anticorps anti-idiotypiques successives,
formant un réseau de réactions entre anticorps, se régulant les unes les autres.
La formation de ce réseau a quelques applications conceptuelles et médicales. Il semble en
particulier que des déséquilibres dans la production d'anticorps et d'anticorps anti-
idiotypiques soit impliqués dans plusieurs maladies auto-immunes ; l'administration de

22/24
pools d'Ig est même pratiquée en thérapeutique humaine pour la correction de déficit
immuns et de maladies auto-immunes. Par ailleurs, le concept d'image interne permet de
concevoir une protéine (l'anticorps anti-idiotypique) qui présente des épitopes B similaires
à ceux d'un antigène non protéique (au stade de la recherche, il s'agit d'une astuce pour
concevoir des antigènes immunogènes à partir d'antigènes qui ne le sont pas !).

 Les plaques de Peyer ont un rôle important dans la régulation de l'immunité


vis-à-vis des antigènes d'origine digestive :
- Les lésions de la muqueuse amènent directement les Ag vers les lymphocytes et
structures lymphoïdes sous-jacentes (cas d'une infection par un micro-organisme
entéropathogène...) en court-circuitant les plaques de Peyer, et éventuellement en
provoquant une inflammation locale et des signaux de danger. On obtient une réponse
immune classique (IgM et IgG...).
- Les antigènes protéiques solubles et les micro-organismes non pathogènes sont
récupérés dans la lumière digestive par les cellules M et transportés pour être présentés
aux lymphocytes des plaques de Peyer. On obtient une réponse locale, principalement à
base d' IgA et IgAs. Ce phénomène diminue quand ces antigènes ont donné déjà
naissance à une réponse anticorps IgAs (qui empêche la captation par les cellules M =
mécanisme "d'exclusion immune"). Cette réponse locale diffuse peu dans l'ensemble de
l'organisme, mais assure une première ligne de protection contre des antigènes et des
micro-organismes opportunistes fréquemment rencontrés.

 Seule une faible partie des antigènes protéiques alimentaires donne lieu à
une réponse immune, en premier lieu parce qu'ils sont dégradés par les processus de
digestion en amont des plaques de Peyer.

 La durée, l'intensité et la qualité de la réponse immune obtenue au cours


des infections et parasitoses varie considérablement d'un agent pathogène à l'autre:
- La plupart des infections virales donnent lieu à une réponse immune
systémique, à l'exception des virus dont la propagation se fait surtout par voie
nerveuse car ils sont peu exposés au système immunitaire (rhabdovirus,
herpesvirus...).
- La plupart des infections digestives qui n'occasionnent pas de lésions profondes
des muqueuses ne donnent pas lieu à une réponse immune systémique mais
seulement à une réponse locale (entérobactéries, coccidies, Helicobacter...).

 Une grande partie de la difficulté de conception des vaccins est de procurer


une immunité intense et prolongée (plutôt de nature systémique) aux voies d'entrée de
l'agent pathogène (plutôt des portes muqueuses) !

23/24
 Malgré son avantage évident sur le plan pratique, la vaccination par voie
orale n'est quasiment pas utilisée car elle nécessite des formulations antigéniques
complexes et l'immunité n'est pas forcément d'une qualité et d'une durée suffisante (il
faut protéger les antigènes de la dégradation stomacale, faciliter leur transport vers les
plaques de Peyer..). Les vaccins commercialisés actuellement qui sont efficaces par voie
muqueuse (administration orale, conjonctive ou nasale) sont des préparations qui
contiennent des µorganismes vivants.

C'est pas fini ça continue ...

Chaque soir, Disneyland libère 200 chats


dans le parc pour aider à garder la
population des rongeurs sous contrôle.

Le lait des hippopotames est rose.

L’araignée banane cause aux hommes une


douloureuse érection de 4 heures.

L’anatidaephobie est la peur que quelque


part il y ait un canard qui vous observe.

Le koala dort 22 heures par jour.

SOURCE : http://www.lesaviezvous.net/

24/24
CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


:

E D U C AT I O N T H Y M I Q U E , S O I E T N O N
S O I , TO L E R A N C E E T C O N T R O L E D E
L’A U TO - I M M U N I T E

I- Education thymique
A) Sélection positive
B) Sélection négative

II- Distinction du soi et du non soi


A) Maladie auto-immune et auto-antigène
B) Tolérance et anergie

Objectifs du cours :
 Décrire les principes généraux de l'éducation thymique.
 Décrire le principe de la tolérance, les principaux mécanismes impliqués et les différences
obtenues dans les réponses immunes vis-à-vis des antigènes exogènes et des propres
constituants de l'organisme.
 Définir le concept de maladie auto-immune et indiquer son importance en médecine
vétérinaire.
 Comprendre les principaux mécanismes auto-immuns et les principales raisons de
développement de maladies auto-immunes.

1/16
I- Education thymique

L’éducation thymique est le phénomène de sélection des lymphocytes T, s'effectuant


au cours de leur différenciation dans le thymus, qui a pour effet de limiter la production de
lymphocytes T auto-réactifs : seuls des lymphocytes pas ou faiblement auto-réactifs sont
libérés dans la circulation. Ces lymphocytes sont susceptibles de reconnaitre avec une plus
forte affinité des antigènes étrangers que les Ag du soi.
Les mécanismes d'éducation thymique sont à la base de la reconnaissance conjointe et
de la restriction synergique des lymphocytes T. Cf. CM10

"On fabrique des lymphocytes anti-martiens,


anti-pollen, anti-tout-ce-que-vous-voulez,
mais jamais contre soi"

Principe général de la production des lymphocytes T (diversité puis sélection)

Plusieurs millions de nouveaux lymphocytes sont produits chaque jour chez le fœtus et
chez le jeune, puis quelques milliers chez l’adulte, mais près de la moitié sont détruits au
cours du processus d'éducation thymique.

NB : Les animaux athymiques (par mutation... exemple de l’anomalie génétique de la


souris «nude».) sont immunodéficients par absence de lymphocytes T.

2/16
De nombreux auto-antigènes sont présentés dans le thymus aux LT en cours de
production par différents types de cellules dendritiques et macrophages (qui sont les CPA
présentes dans le thymus) :
o auto-antigènes cellulaires (constituants normaux des cellules) exposés dans un
contexte épitopeT-CMH1
o auto-antigènes circulants (protéines plasmatiques, hormones..) exposés dans un
contexte épitopeT-CMH2

Education thymique

5 mécanismes de sélection positive et négative interviennent en parallèle durant les


étapes de maturation des thymocytes (cf illu page suivante).

Les thymocytes-lymphocytes reçoivent ces signaux durant leurs interactions avec les
cellules présentatrices d'antigène présentes dans le thymus. Les lymphocytes acquièrent le
phénotype CD4 ou CD8 selon que les interactions ont lieu via le CMH2 ou via le CMH1: les
thymocytes expriment les 2 chaines CD4 et CD8, puis perdent l'expression de la chaine non
concernée pour devenir CD4 ou CD8.

3/16
5 mécanismes de sélection positive et négative
De manière générale ... :
Interaction faible : "Ah tu veux avoir une copine, et ben ça sera pas moi, mais vas voir
ailleurs !" >> signaux de maturation en CD8 si CMH I, CD4 si CMH II (8x1=4x2)
Interaction trop forte : "Un lymphocyte trop collant avec la CPA est dégommé [...] un
lymphocyte doit être poli"

A) Sélection positive

La sélection positive est un mécanisme assurant la prolifération/différenciation des


lymphocytes, grâce à la production de facteurs de croissance lors des interactions entre les
thymocytes-lymphocytes et les cellules présentatrices d'antigène du thymus.

Ces mécanismes sont mis en place quand l'affinité du TCR pour le complexe épitope-
CMH est faible. Les thymocytes expriment des taux de TCR faibles et n'ont pas encore acquis
les fonctions cytotoxiques, ce qui empêche qu'ils détruisent les cellules thymiques qui
interagissent avec eux.

En l'absence de ce mécanisme la prolifération-différenciation est limitée (apoptose


spontanée des thymocytes dont le TCR ne reconnait pas du tout de complexe épitope-CMH
sur les cellules présentatrices d'antigène du thymus).

4/16
Schéma de la reconnaissance T : reconnaissance
conjointe épitope T-CMH et restriction syngénique
issue de la sélection thymique. Le lymphocyte T
reconnaît le CMH-épitope du soi faiblement, mais
cela ne suffit pas à son activation : il faudra un
épitope T du non-soi pour une plus forte affinité ! ).
Tous les T matures reconnaissent une partie du
CMH de l'individu : pas d'intéraction LT avec une
cellule avec un CMH différent.

Restriction syngénique

5/16
Lymphocytes T issus de
l’éducation thymique :

 Tous reconnaissent un peu


le CMH de l’individu, et
pourront donc interagir avec
les cellules présentant des
épitopes via CMH1 ou CMH2
= «restriction syngénique»

 Peu sont auto-réactifs : ils


auront bien plus d’affinité
pour des épitopes qu’ils n’ont
pas encore rencontré (mais
l’auto-réactivité n’est pas
complètement éliminée)

Recombinaison aléatoire à
l’origine de la synthèse du
TCR puis sélection

B) Sélection négative

La sélection négative est un mécanisme assurant l'apoptose des thymocytes-


lymphocytes lors des interactions avec les cellules présentatrices d'antigène du thymus. Ces
mécanismes sont mis en place quand l'affinité du TCR pour le complexe épitope-CMH est
très forte : ils provoquent la "délétion clonale" (disparition des clones fortement auto-
réactifs).

6/16
BILAN : Reconnaissance conjointe du complexe épitope T - CMH
par le lymphocyte T

La reconnaissance spécifique par le TCR du


lymphocyte T correspond à un ensemble de liaisons
à la fois avec l’épitope T et avec la structure du CHM
formant la poche à peptide (stabilisée en plus par la
fixation CMH/CD4 ou 8)

 tous les clones T d’un individu issus de


l’éducation thymique sont capables
d’établir des liaisons avec au moins un
des allèles du CMH exprimés par
l’individu (faible affinité : pas d’auto-
réactivité)
 chaque clone T établit une
reconnaissance unique avec un
complexe épitope T-CMH donné

II- Distinction du soi et du non soi

A) Tolérance et anergie

LA TOLERANCE

La tolérance est la réduction notable ou absence de réponse immune à un antigène


(réponse anticorps faible ou absente…)
La tolérance est un phénomène normal vis-à-vis des antigènes du soi, essentiel dans la
prévention des réactions auto-immunes. Il est peu fréquent vis-à-vis d'antigènes exogènes,
sauf conditions particulières de stimulation (exposition à l'antigène in utero…).

La tolérance correspond à plusieurs mécanismes, dont les principaux sont synthétisés


dans le tableau page suivante :

7/16
Mécanismes de la tolérance

 absence des lymphocytes fortement auto-réactifs, grâce surtout à l'éducation


thymique (qui empêche le développement des clones T reconnaissant fortement le
complexe CMH-épitope).
 anergie=hypo-réactivité des lymphocytes spécifiques en réponse à des antigènes
présentés en l'absence de stimulation par des signaux accessoires (ce qui est le cas
lorsque une cellule normale expose des auto-Ag dans un tissu sain).
 modification qualitative de la réponse immune entrainant la disparition des
mécanismes effecteurs observés initialement (disparition par exemple des réactions
allergiques ou inflammatoires) au profit de mécanismes effecteurs non pathogènes.

Ce mécanisme de tolérance participe au contrôle de l'immunité, et en particulier à la


prévention des réactions auto-immunes.

A voir sur le cours web :


2 expériences :
- Démonstration
princeps des
phénomènes d'anergie
et de suppression
-Mise en évidence
expérimentale des
mécanismes de
tolérance à un antigène
soluble ou
membranaire)

8/16
2 cas particuliers de la tolérance
 Tolérance du fœtus durant la gestation (malgré des échanges cellulaires entre la
mère et le fœtus !) réalisée au travers de :
 un passage contrôlé des anticorps maternels à travers la barrière placentaire
 une anergie des lymphocytes T maternels anti CMH paternel et Ag propres au
fœtus : cellules dendritiques fœtales et maternelles inactives au niveau du placenta
(cytokines inhibitrices : TGF...) ; faible expression du CMH polymorphe par placenta
et foetus, expression de CMH monomorphe par placenta et foetus ➟ inhibition des
NK
 La présence de nombreux lymphocytes Treg dans le placenta ➠ contexte
immunosuppresseur

 Tolérance hépatique : réponses immunes anormalement faibles vis-à-vis d’Ag


présentés dans/par le foie (infections/tumeurs hépatiques, greffe de foie) réalisée au
travers de :
 la présence de nombreux lymphocytes Treg dans le foie ➠ contexte
immunosuppresseur
 mécanismes en cours d’étude : enjeu thérapeutique majeur !

La tolérance peut ainsi être vue comme un compromis entre une tolérance
nécessaire pour respecter un tissu «essentiel» et un risque de RI insuffisante en cas de
problème infectieux ou tumoral.

L’ANERGIE

L'anergie est une modification importante de la capacité de réponse du lymphocyte :


un lymphocyte anergique présente une hyporéactivité à l’Ag et nécessite une stimulation
beaucoup plus forte qu'un lymphocyte normal/naïf pour reprendre une activité.
Il s'agit d'un état de différenciation particulier des lymphocytes, obtenu lorsque les
CPA ne fournissent pas les signaux accessoires nécessaires à la stimulation normale. La
principale raison est l’absence de signaux accessoires (CPA immature, non stimulée par des
signaux de danger : expression faible de B7), ou la présence de signaux immunorégulateurs
(IL10 produite par Treg…).

9/16
Des doses d'antigènes et des signaux accessoires beaucoup plus forts que la normale
sont requis pour obtenir à nouveau une réaction immunitaire : des lymphocytes anergiques
réagissent moins à l’Ag que des lymphocytes naïfs !

Ainsi, les lymphocytes auto-réactifs


restants après éducation thymique sont TTL
anergiques. Seules des conditions anormales
peuvent les réactiver en passant par des
mécanismes complexes, au risque de développer
une réaction auto-immune : on parlera de maladie
auto-immune par levée d'anergie. (NDVPD* : oui, il
en reste quelques uns).
La manipulation de la tolérance/anergie est
un enjeu thérapeutique majeur (greffes, maladies
auto-immunes ...).
*NDVPD : Note De Vos Preneuses Dévouées

NB : L’anergie est physiologique vis-à-vis des


antigènes du soi ! (pas de réponse vis-à-vis des auto-
Ag dans un tissu sain)

L'expérience ci-contre analyse la réactivité des


LT mémoire (TTL = Test de Transformation
Lymphoblastique, cf CM précédents). Le test montre
qu'une stimulation forte des LT peut lever l'anergie.
(1 : témoin positif / 2 : stimulation par l'IL2 / 3 : témoin négatif)

B) Maladie auto-immune et auto-antigène cf.2A

Une maladie auto-immune (MAI) est due à des mécanismes inflammatoires et/ou
cytolytiques dirigés contre les propres tissus de l'individu, du fait de la reconnaissance
anormale d'auto-antigènes par des lymphocytes spécifiques. Il y a une rupture de tolérance
au soi.
Le pronostic est souvent sévère car les mécanismes immuns s'amplifient tant que
l'antigène ou l’inflammation persiste, et peuvent provoquer des lésions et des pertes de
fonction (exemple du diabète 1) ; toutefois l'évolution peut-être chronique ou entrecoupée
de périodes de rémission, selon qu'il y a ou non persistance de mécanismes de régulation
(restauration partielle ou intermittente de la tolérance au soi).

10/16
Le traitement consiste le plus souvent à réduire ou supprimer l'activité immune
générale pendant une période plus ou moins longue, jusqu'à guérison ou à vie (ce qui
nécessite de réaliser en parallèle une prise en charge du risque infectieux, parasitaire et
tumoral associé à une baisse de l'immunité). Le traitement passe la plupart du temps par
l’administration d’anti-inflammatoires et immunosuppresseurs. Mais les effets secondaires
sont importants.
Le déclenchement et l’évolution d’une MAI posent de nombreuses questions : beaucoup
de MAI présentent plusieurs composantes, ce qui complique la compréhension des
mécanismes physiopathologiques complexes et donc la recherche d'un traitement. La
plupart des MAI résultent d'une défaillance prolongée des mécanismes de régulation de la
réponse au soi (rupture de tolérance): cette anomalie peut être idiopathique (sans raison
connue), ou consécutive à une atteinte tissulaire infectieuse ou inflammatoire (car elle est
la source de signaux de danger qui peuvent entrainer parfois la levée de l'anergie T).
Cependant, toute anomalie inflammatoire tissulaire ne conduit pas forcément à une
MAI car il existe de nombreux lymphocytes régulateurs dans les tissus, qui sont capables de
contrer la levée d'anergie. Il existe de nombreux modèles expérimentaux, le plus souvent
chez la souris ou le rat, pour tenter de comprendre ces mécanismes.

MAI à médiation cellulaire


Quel type de maladie ?
(myéline)
En situation normale, quel est le
mécanisme de tolérance vis à vis de Anergie
MBP ?
Arrêt de l'activation cellulaire
Pourquoi y a-t-il guérison ? après disparition des signaux
de danger bactériens

Obtention expérimentale d'une encéphalite auto-immune par hyper-immunisation avec une


protéine cérébrale (MBP)
Les lymphocytes T spécifiques issus d'un animal atteint transfèrent la maladie à un animal sain histocompatible

11/16
On distingue de nombreuses maladies auto-immunes (plus de 80), qui sont classées par
organe/tissu atteint, par type de mécanisme immun pathogène, et par auto-antigène
responsable. Le diagnostic est confirmé par la détection d'auto-anticorps à des titres élevés,
ou par histologie des tissus atteints (selon le type des mécanismes en cause). Chacune de ces
MAI a une fréquence faible en médecine vétérinaire (<1 cas/2000 individus). La plupart sont
associées à des prédispositions génétiques (d'où une vigilance chez les reproducteurs), et à
des facteurs favorisants, tels que des anomalies dans les mécanismes de régulation de
l’immunité (levée d’anergie, réduction de l’activité Treg...).

L'induction d'une tolérance vis-à-vis des antigènes posant des problèmes médicaux est
un enjeu thérapeutique majeur :
 pour obtenir la désensibilisation vis-à-vis des allergènes chez des patients
allergiques
 pour traiter les maladies auto-immunes
 pour supprimer les réactions de rejet des greffes et transplantations
hétérologues

NB : Plusieurs réactions auto-immunes -temporaires- sont déclenchées par une


infection : des Ag microbiens homologues à des Ag du soi peuvent générer des réactions
croisées (ex : RAA*/Streptococcus pyogenes).
*RAA : Rhumatisme Articulaire Aigu : ET OUI on en a déjà parlé (Ah bon ?)

Mais c’est quoi un auto-antigène ?

Un auto-antigène est un antigène du soi (antigène appartenant en propre à l'individu,


produit par ses propres cellules).
On considère qu'un mammifère exprime plusieurs milliers d'auto-antigènes protéiques
différents, dont la majorité présente une séquence caractéristique de l'espèce (albumines,
myoglobines, enzymes, hormones..). Les antigènes circulants ou exprimés dans un grand
nombre de cellules donnent lieu au phénomène d'éducation thymique, ce qui n'est pas le
cas des antigènes dont l'expression est limitée à certains tissus (surtout quand ces tissus sont
peu en contact avec le système immunitaire : œil, cerveau, gonades, articulations..).
La plupart des MAI sont dirigées contre des Ag du soi pour lesquels il n’y a pas eu
d’éducation thymique (Ag spécifiques de tissus, Ag issus d’organes séquestrés).
Certains auto-antigènes présentent une variabilité au sein de l'espèce, soit en terme de
structure (polymorphisme allélique...), soit en terme d'expression (expression âge-
dépendante ou sexe-dépendante) : ces variations influencent le risque de survenue d'une
maladie auto-immune…

12/16
Plusieurs MAI ont pour facteur favorisant une infection chronique : le risque principal
concerne une perturbation de la tolérance vis-à-vis d'auto-antigènes qui présentent des
homologies avec des antigènes microbiens (phénomène de mimétisme moléculaire). Des
réactions croisées peuvent alors se mettre en place vis-à-vis des épitopes communs entre
l'auto-antigène et l'antigène microbien : c'est le cas de la complication de « rhumatisme
articulaire » chez l’enfant après une angine due à Streptococcus pyogenes.
Exemples de maladies
Intérêt
auto-immunes d'intérêt Tissus atteints Mécanismes Pronostic
vétérinaire
vétérinaire
maladie fréquente
irréversible
cellules ß du pancréas humoral et (1/500), 10%
diabète insulino-dépendant (traitement palliatif:
(perte de sécrétion d'insuline) cellulaired'origine auto-
insuline)
immune
souvent par
maladies hématologiques lyse ou agglutination des complication d'une maladies sévères, mais
auto-immunes hématies ou des plaquettes auto-anticorps infection bactérienne réversibles si cause
(nbrses formes cliniques) (anémies, thromboses..) systémique ou d'une infectieuse
tumeur
rares, parfois par
myasthenia gravis récepteurs à l'acétylcholine des formes bénignes ou
auto-anticorps complication d'une
(maladie neuro-musculaire) jonctions neuro-musculaires tumeur du thymus
graves
sites d'attaque tissulaire
dermatites bulleuses
différents selon la forme
(nombreuses formes auto-anticorps rares maladies sévères
clinique (jonctions cutanéo-
cliniques: pemphigus...) muqueuses...)
atteintes auto-immunes dépôts de complexes immuns
complexes
systémiques : lupus, qui provoquent des troubles
immuns
polyarthrites, vasculites vasculaires dans tous les tissus rares maladies sévères
(anticorps anti-
(nombreuses formes (peau, polyarthrite,
nucléaires)
cliniques) glomerulonephrites...)
fréquentes mais
rarement auto-
maladies sévères, mais
glomerulonéphrites auto- dépots de complexes immuns : complexes immunes strictes
réversibles si cause
immunes syndrome néphrotique immuns (complication d'une
infectieuse
infection systémique
ou d'une tumeur)
très rare en médecine
humoral et vétérinaire
arthrite rhumatoide cartilage maladies sévères
cellulaire (fréquente en
humaine)
atteintes auto-immunes de auto-anticorps
thyroïde (troubles du ou mécanismes
glandes endocrines (plusieurs
métabolisme), glandes cellulaires selon rares irréversible
formes cliniques) ou autres lacrymales (kératite sèche)... les antigènes en
glandes cause
rares, souvent par
sites d'attaque tissulaire complication maladies sévères, mais
encéphalites et uvéites auto- humoral et
différents selon la forme d'infection virale réversibles si cause
immunes cellulaire
clinique (sclérose en plaque...) (encéphalite post- infectieuse
maladie de Carré...)
Exemple de MAI d’intérêt vétérinaire

13/16
Eléments d'application et de raisonnement :
 L'immunogénicité d'un antigène, c'est à dire l'aptitude à provoquer une forte
réponse immune par l'intermédiaire d'une coopération entre lymphocytes B et T, résulte de
plusieurs critères dépendant à la fois de l'antigène et de l'individu :
- sa nature chimique (protéique ou non, stable ou non, plus ou moins clivable par les
protéases des cellules présentatrices...)
- sa biodisponibilité dans l'organisme (dose, voie et durée d'exposition) et les conditions
d'exposition (en présence ou non de facteurs activateurs des cellules présentatrices ou
de cytokines)
- la présence de lymphocytes spécifiques (cette présence résulte de la combinaison du
hasard et de l'éducation thymique)
- la production des facteurs accessoires propres à stimuler la réponse lymphocytaire
(présence de signaux de danger ou de cytokines). En l'absence de ces facteurs, les
lymphocytes deviennent anergiques à l'antigène reconnu (d'où la tolérance
physiologique aux auto-antigènes tissulaires).

 2 phénomènes concourent à la faible immunogénicité des antigènes du soi en


situation normale :
- la disparition des lymphocytes fortement auto-réactifs au cours de l'éducation
(mécanisme touchant surtout les lymphocytes T, dans le thymus)
- la mise en place d'une hyporéactivité=anergie des lymphocytes T lorsque l'antigène
spécifique est rencontré en l'absence de signaux accessoires (antigènes du soi
rencontrés dans un tissu normal).

 Les phénomènes d'éducation concernent essentiellement les lymphocytes T, mais il


existe aussi dans la moelle osseuse des mécanismes de sélection négative des lymphocytes B
(délétion clonale des lymphocytes B fortement auto-réactifs). De ce fait, la majorité des
anticorps auto-réactifs ont une affinité moyenne ou faible.

 L'induction d'une tolérance vis-à-vis des antigènes posant des problèmes médicaux
est un enjeu thérapeutique majeur :
- pour obtenir la désensibilisation vis-à-vis des allergènes chez des patients allergique
- pour traiter les maladies auto-immunes
- pour supprimer les réactions de rejet des greffes et transplantations hétérologues

Actuellement on arrive à obtenir une tolérance dans quelques modèles expérimentaux


chez la souris, mais pas encore dans ces différentes situations médicales. Il est très difficile
de l'obtenir, dans la mesure où le principe de la réponse immune est l'amplification au fur et
à mesure des stimulations par l'antigène (seules des conditions particulières de présentation
de l'antigène, en présence de certaines cytokines, est susceptible d'induire une tolérance).

14/16
 Les principaux mécanismes auto-immuns sont :
- des mécanismes d'inflammation, d'agglutination ou de cytolyse en présence
d'anticorps reconnaissant des antigènes membranaires ou des matrices
extracellulaires (MAI à médiation humorale),
- des mécanismes inflammatoires et cytolytiques liés à l'activation du complément
par des dépôts de complexes immuns, dans les tissus et dans les capillaires sanguins
(MAI à médiation humorale),
- des mécanismes de cytotoxicité médiés par des CTL, reconnaissant des auto-
antigènes nucléaires ou cytoplasmiques (MAI à médiation cellulaire).
Beaucoup de MAI présentent plusieurs composantes, ce qui complique la
compréhension des mécanismes physiopathologiques et donc la recherche d'un traitement.
Il existe de nombreux modèles expérimentaux, le plus souvent chez la souris ou le rat, pour
tenter de comprendre ces mécanismes.

 Il est normal de trouver chez tout individu quelques auto-anticorps, à condition que
leur affinité soit très faible et leur concentration très faible. Cela correspond à une
production par des clones B légèrement auto-réactifs en l'absence de coopération T. En
revanche, les maladies auto-immunes à médiation humorale correspondent à de fortes
productions d'auto-anticorps :
- soit par des tumeurs lymphocytaires B qui par malchance sécrètent un auto-
anticorps (complication possible de certaines tumeurs).
- soit par rupture de la tolérance vis-à-vis du soi (d'où une coopération entre des
lymphocytes B et T auto-réactifs)= levée d'anergie

 La lyse de cellules saines de l'organisme par des mécanismes immuns n'est pas
forcément d'origine auto-immune :
- il y a maladie auto-immune (vraie) lorsque l'antigène est un auto-antigène
(constituant cellulaire ou matrice extra-cellulaire). Le pronostic est sévère quand
l'auto-antigène est exprimé de façon permanente (nécessité d'effectuer une
immunosuppression).
- certains antigènes exogènes sont capables de se fixer sur des membranes cellulaires
et provoquent alors des mécanismes d'agglutination et/ou de cytolyse (hémolyse,
thrombose, purpuras...) : on connait ainsi quelques antigènes microbiens qui
peuvent occasionner des complications au cours d'infections, et certains
xénobiotiques induisent des réponses immunes cytolytiques. La disparition de la
cause déclenchante entraine l'arrêt des atteintes tissulaires.

15/16
 Le mauvais fonctionnement ou l'absence du thymus provoque une
immunodépression sévère, en diminuant partiellement ou complètement la production
de lymphocytes T (d'où absence d'activité CTL contre des cellules infectées ou
tumorales, absence de réponse anticorps secondaire et absence de production de
nombreuses cytokines, donc disparition de l'activité NK). On connait des
dysfonctionnements :
- innés (individus athymiques, le plus souvent également sans poils car il s'agit
d'un défaut d'embryogénèse ectodermique). On utilise en recherche
biomédicale des souris et des rats "nude" (nu+/+), car ils ne sont pas capables
de rejetter des tissus histo-incompatibles et permettent donc d'étudier la
physiologie de cellules greffées, normales ou tumorales, provenant de
donneurs humains ou animaux (vérification de l'activité anti-cancéreuse in
vivo..). En revanche leur déficit immunitaire sévère entraine une grande
fragilité aux infections : ils doivent être hébergés et manipulés dans un
environnement aseptique
- acquis (par traumatisme ou ablation, par irradiation ou par surdosage de
produits lymphotoxiques...).

Par le hasard des mutations on a obtenu


des souris sans thymus (et en plus elles
ont pas de poils, cils, vibrisses etc : il
s'agit d'une anomalie d'invagination
ectodermique.
RAPPEL : le thymus est une invagination
ectodermique
[...]elles sont fragiles
"[...]En gros c'est mes préférées,
parce que je trouve que les
chercheurs sont méchants avec
elles [...]"
Sur le ton de la plaisanterie bien sûr ;)
Souris nude dans une cage à couvercle filtrant 0,22µm

 L'anergie est physiologique contre les antigènes du soi. Elle peut être pathologique
vis-à-vis d'antigènes microbiens : on constate des phénomènes d'anergie lors d'infections
sévères avec atteinte générale, et cela complique le diagnostic (risque de faux négatif si
recherche anticorps ou réponse HSR = Hypersensibilité retardée [cf plus tard ...]).

16/16
CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


IMMUNITE DU JEUNE INDIVIDU
TRANSFERT PASSIF DE
L'IMMUNITE

I- L'immunité du foetus et du jeune


A) L'immunité du foetus
B) L'immunité du jeune

II- Mise en place de l'immunité chez le fœtus et le jeune


A) Activité thymique et régulation de l'immunité chez le jeune
B) Production propre d'Ig par le jeune
C) Transfert maternel de l'immunité
D) Bilan sur les étapes de l'acquisition de l'immunité

III- Le transfert de l'immunité maternelle en détails


A) Transfert passif de l’immunité maternelle
B) La transcytose des Ig maternelles
C) Déficit de transfert passif

Objectifs du cours :

 Décrire les étapes de l'acquisition de l'immunité humorale et cellulaire par le foetus


et par le nouveau-né
 Décrire les mécanismes de transfert de l'immunité maternelle dans différentes
espèces domestiques
 En déduire les conséquences en matière de capacités immunes anti-infectieuse, de
diagnostic et de vaccination chez le jeune animal.
 En déduire les principaux conseils d'élevage et de prévention des maladies
néonatales

1/12
I- L'immunité du fœtus et du jeune
A) Immunité du fœtus

Etapes du développement et du fonctionnement du système immunitaire chez le


foetus (exemple : bovins)

La mise en place des organes et des cellules de l'immunité s'effectue


progressivement au cours du développement fœtal, suivant un schéma assez semblable chez
tous les mammifères. Le système immunitaire est en place à partir des 2/3 de la gestation.
Si le fœtus est sensible à la douleur à partir du 3è tiers de la gestation, son système
immunitaire est toujours au repos : les enveloppes de la mère sont très étanches et
empêchent toute stimulation antigénique.

Le placenta et l'utérus qui assurent le rôle de barrière pour protéger le fœtus


contre les infections et contrôlent la tolérance foeto-maternelle (ils empêchent le fœtus de
subir les phénomènes de rejet d'un organisme histo-incompatible). De ce fait :

 Les capacités de défense du fœtus contre les infections sont faibles, d'où un risque
important de mortalité, malformations et d'avortement lors d'infection d'une femelle
gestante par un microorganisme capable de traverser ces barrières (même par des
germes non ou faiblement pathogènes pour un individu adulte). Il existe de
nombreux mécanismes de régulation locale de l’activité des LT/NK maternels. Le
fœtus peut produire des réponses immunes, mais très inférieures à celles de l'adulte.

 Le fœtus ne possède pas ou très peu de capacité de rejet de greffes (d'où un grand
nombre de modèles expérimentaux d'induction de tolérance et d'étude de greffes).

2/12
 L'activité thymique (production et éducation des lymphocytes T) est maximale chez
le fœtus en fin de gestation et les lymphocytes produits vont coloniser tous les tissus
et OL II. Le thymus involue au moment de la maturité sexuelle et est difficilement
identifiable chez l'adulte (diminution du cortex et de la medulla), mais il faut noter
toutefois que l'activité thymique persiste dans les tissus thymiques restants, tout au
long de la vie de l'individu pour assurer le renouvellement du répertoire
lymphocytaire .

 L'administration d'un antigène à un fœtus in utero, en milieu de gestation, si elle


n'a pas de conséquence toxique, peut conduire à un mécanisme de tolérance vis-à-
vis de cet antigène (d'où le phénomène d'infection persistante immunotolérée= IPI).

La-remarque-qui-change-tout :
Lors de free-martinisme, il y a échange de cellules entre les deux jumeaux. Ca arrive trèèèèès souvent
chez les ouistitis, qui sont donc beaucoup utilisés en immuno ! Ce sont parfois de vraies mosaïques de
cellules de l'un et de l'autre des jumeaux.

B) L'immunité du jeune "Le seul défaut, c'est qu'il y a pas de lumière, mais
sinon iletétait
Le nouveau-né est issu d'un utérus quasi-stérile, il estpas si mal bien
"bombardé" au chaud"de
d'antigènes
toutes natures dès sa naissance ; une protection est donc nécessaire :

- Une protection directe au travers des capacités immunes propres du nouveau-né :


le transfert d’immunité d’origine maternelle est le premier moyen de protection du
jeune
- Une protection indirecte qui passe par les soins aux jeunes par la mère, le maintien
de l'hygiène, l'isolement du petit dans un environnement favorable (nid...), la tenue à
distance des individus potentiellement malades ...
NB : ces comportements ne sont que rarement respectés en élevage industriel.

A RETENIR :

Durant les premiers mois, concernant les capacités immunes chez le jeun :

 l'immunité non spécifique est efficace dès la naissance


 l'immunité cellulaire est globalement égale à celle de l'adulte à partir du 10ème jour
 l'immunité humorale se met en place lentement et on n'observe que très peu de
réponse anticorps de type secondaire (en raison des délais nécessaires aux
phénomènes de présentation des antigènes et de coopération)

3/12
Il faut compter 3 mois pour que la production d'Ac soit optimale : il n'y a que des
lymphocytes naïfs chez les nouveaux nés, il faut faire toute leur éducation...

L’handicap immun du jeune est compensé par des échanges avec la mère :

- acquisition d’une flore commensale (dans les voies génitales , sur la peau de la mère
...)
- passage d’Ac maternels in utero (sauf chez les chevaux et ruminants car il y a trop de
barrières) et/ou via l’allaitement = transfert de l'immunité

Remarques :
 Les rongeurs sauvages sont un réservoir du virus de la lymphochorioméningite, qui est
transmise de génération en génération ; les souris n'en meurent pas, les souriceaux sont
contaminés à la naissance et ne produisent jamais d'Ac contre ce virus... La détection du virus
peut se faire par PCR (mais pas par sérologie).
 Dans le cas des IPI, si la souche n'est pas pathogène ça va, mais si elle mute ...

II- Mise en place de l'immunité chez le fœtus et le jeun


A) Activité thymique et régulation de l'immunité

L'activité thymique (production et


éducation des LT) est intense chez le
fœtus (fin de gestation) et en période
post-natale : les lymphocytes produits
colonisent les tissus et les OL II.

RAPPEL CM01 :
On fabrique à 3 ans 30 000 nouveaux
lymphocytes par heure, à 20 ans 3000 et à
60 ans 300.

Le thymus involue au moment de


la maturité sexuelle et est difficilement
identifiable chez l'adulte (diminution du
cortex et de la medulla), toutefois une
petite activité thymique persiste dans les
tissus restants, suffisante tout au long de Involution thymique et activité thymique du foetus,
la vie de l'individu pour participer au du jeune et de l'adulte
renouvellement du répertoire
lymphocytaire.

4/12
La réponse à l’Ag d’un fœtus/nouveau-né de moins de 5 jours est très complexe : elle
peut basculer vers l’immunité ou la tolérance, selon de nombreux facteurs (type
d’exposition, diffusion de l’Ag, immunité de la mère...).

B) Production propre d'Ig par le jeune

Le nouveau-né peut produire des


anticorps de classe IgM, mais il n'est pas
capable de produire une réponse anticorps
efficace de classe IgG avant 3-4 semaines.

Le taux d'IgG sériques atteint un taux


proche de l'adulte seulement autour de 6-8
semaines, et que les IgA et les IgE apparaissent
plus tardivement. La réponse IgA dans les
muqueuses met plusieurs mois à atteindre le
taux adulte (d'où une plus grande sensibilité du
jeune aux infections ORL, respiratoires et
digestives).

Production de différentes classes d'Ig chez le


jeune
Remarque : A 1an, il produit 80% des Ig adultes mais
20% des IgA : l'immunité des muqueuses est faible

C) Le transfert maternel de l'immunité

L'immunité du jeune est la résultante de sa


production propre et du transfert maternel de
l'immunité.

Les IgG sériques du jeune proviennent d'un apport


maternel précoce (via le placenta et/ou le colostrum)
et de sa production propre (croissante).

Transfert des Ig d'origine maternelle et


taux d'Ig du jeune

5/12
Le jeune acquiert dès la naissance une flore commensale cutanée et muqueuse au
contact des voies génitales, muqueuses, lait et peau maternelle (et de l'environnement) [cf
bactério].

Cette flore assure un rôle direct de barrière vis-à-vis des agents infectieux et
contribue au développement de l'immunité anti-infectieuse. Les risques d’infections
opportunistes à partir de la mère, d'autres individus ou de l'environnement sont toujours
présents.

Vous aurez souvent à construire la courbe page précédente pour expliquer la période optimale
de vaccination. Chez le poulain, la période critique correspond souvent au milieu du sevrage, là
où le poulain est le plus fragile (changement de lieu, de régime alimentaire ...).

D) Bilan sur les étapes de l'acquisition de l'immunité

6/12
III- Le transfert de l'immunité maternelle en détails
A) Transfert passif de l’immunité maternelle

L'immunité humorale transférée par la mère :

 est immédiate : le jeune est protégé tout de suite par les anticorps transmis sans
qu'un délai de réponse immune soit nécessaire
 est temporaire : les anticorps maternels sont progressivement éliminés selon les
modalités classiques de catabolisme des Ig (demi-vie des IgG : environ 3 semaines) :
l'immunité d'origine maternelle dure en général moins de 16 semaines.
 est limitée aux anticorps de classes IgG (IgG1 et IgG2) et IgA.
 est passive : les Ig transférées ont les spécificités des Ac maternels (un jeune issu
d'une mère séropositive vis-à-vis d'un antigène X est également séropositif).

Avantages : Le petit possède des Ac adaptés au risque microbien ou parasitaire rencontré


par la mère dans les semaines précédentes (mais il n’est pas protégé contre un nouvel Ag si
l’environnement est modifié) : anticorps neutralisants, opsonisants...

Inconvénients : Les anticorps apportés par la mère peuvent interférer avec la pratique
médicale : neutralisation des antigènes vaccinaux [cf module "'vaccinologie"], fausse
positivité des tests de diagnostic sérologique chez des jeunes issus de mère séropositive (il
faut attendre alors la décroissance des anticorps maternels pour effectuer un test fiable ou
passer par la recherche d’IgM (qui ne sont pas transmises au jeune)). C'est souvent le cas
pour la recherche de la toxoplasmose puisque la nourriture contaminée et les chats sont les
principales sources de contamination. On pourra savoir si la mère l'a vu (avec un test
sérologique classique) et si le petit l'a "vu" (test des IgM uniquement))

Remarque :
Il est possible d’améliorer l’immunité du jeune contre des maladies néonatales en renforçant
l’immunité maternelle (vaccins réalisés avant/pendant la gestation = "vaccination altruiste").

B) La transcytose des Ig maternelles

Le transfert de l'immunité maternelle s'effectue :

 par sécrétion des Ig maternelles (par transcytose des Ig au travers des cellules
épithéliales, grâce à l'expression de récepteurs spécifiques pour les IgG et les IgA [cf
CM6].
 par diffusion chez le jeune (de l’intestin vers la lymphe puis le sang)

7/12
On observe plusieurs types de transfert :

 par le placenta (primates, rongeurs, carnivores) : le transfert via les récepteurs


placentaires procure au jeune un taux d'IgG sérique significatif en fin de gestation

 par le colostrum (toutes espèces) : le colostrum est une sécrétion mammaire


particulière au cours des premiers jours suivant la mise-bas (maximum 10jours), qui
contient un taux d'IgG très supérieur au sang, ainsi que des IgAs

 par le lait (toutes espèces): les IgAs et IgG produites par la muqueuse mammaire se
retrouvent dans le lait à des quantités faibles et constantes durant toute la lactation
(pas de diffusion sanguine : protection intestinale)

 par le vitellus (jaune d'oeuf) chez les ovipares ("IgY")

Il est très important de noter que le transfert dans la circulation sanguine des IgG
ingérées est un phénomène transitoire très bref, qui a lieu dans les 0-24h suivant la
naissance (ensuite la diffusion depuis l’intestin des IgG s’arrête, et il n'y a plus de passage
sanguin des IgG après 48h).

taux d'Ig dans le colostrum taux d'Ig dans le lait


passage placentaire (mg/ml) (mg/ml)
(taux sérique IgG du foetus à
terme)
IgG
IgAs IgG IgAs
(principalement IgG1)
primates <4 12 <0,1 1
élevé (> 50% taux adulte)
rongeurs
lapins
moyen (environ 20-50%
chiens 1-3 5-22 <3 1-6
carnivores taux adulte)
chats 44-52 1-3 1-4 2-6
porcins 30-70 9-10 <3 3-7
ruminants (ex : BV) faible (<10% taux adulte) 34-80 1-7 <1 <0,5
équidés 15-50 5-15 <0,5 <1
Modalités spécifiques de transfert des Ig maternelles
PAS A APPRENDRE, POUR LES CURIEUX

Remarque :
Si la mère a une maladie auto-immune liée à des Ac, le petit va l'avoir aussi... On fait en sorte que sa
maladie soit au plus bas avec des médicaments qui ne sont pas dangereux pour le fœtus.

8/12
C) Déficit de transfert passif

Différents problèmes peuvent altérer le transfert colostral de l'immunité maternelle


et donc causer un déficit immunitaire du nouveau-né (grave chez les équidés et les
ruminants qui n’ont pas d’apport utérin) :

- Une quantité d'IgG dans le colostrum insuffisante. Certaines femelles produisent un


colostrum de qualité médiocre (en cas de maladie ou héréditaire) ; le problème est
également rencontré en cas de prématurité.
- Une absence ou une insuffisance de tétée dans les 24 premières heures (nouveau-né
trop faible, refus de la mère de se laisser téter...).

L'hypogammaglobulinémie du jeune, lorsque le transfert maternel est insuffisant,


occasionne une grande sensibilité aux infections néonatales.

Le vétérinaire a un rôle de conseil important auprès de l'éleveur pour que celui-ci


vérifie la bonne prise du colostrum et y aide au besoin (colostrum artificiel...). Il est possible
de traiter le déficit par une administration d'IgG, soit par voie orale (avant 48h), soit par
injection (après 48h).

QUESTIONS :
>> Si la mère a un rhume, est-ce que le petit va lui aussi choper un rhume ?

NON le virus va rester dans le nez...

>> Quelle est la réponse Ac du petit en cas d’infection maternelle durant la gestation ?

0-3 mois Après 3 mois


IgG maternelles* (réponse Ac propre)
Avortement
+
(cas général)
Petit infecté + puis - si guérison
(sauf cas où la mère est
(avec ou sans symptômes !) -
séronégative)
(cas particulier des infections
IPI)
+
Petit indemne (sauf cas où la mère est -
séronégative)
*La réponse Ac de la mère dépend de l’agent infectieux et de la date d’infection (dans le cas d'une
infection juste avant terme : souvent séronégative à la mise-bas, donc pas d’Ac transmis au petit)

9/12
Eléments d'application et de raisonnement :

 Le transfert d'immunité maternelle peut être vérifié par des dosages du taux d'Ig
dans le colostrum (peu réalisé en pratique) ou dans le sérum du nouveau-né âgé de 24h (il
existe des trousses commerciales de diagnostic chez le veau et le poulain). Le seuil sérique
d'IgG nécessaire à une protection suffisante est défini dans plusieurs espèces (veau : 6mg/ml
; poulain : 4mg/ml...), et correspond généralement à une quantité minimale de prise de
colostrum (minimum recommandé chez le veau : 2l de colostrum).

 On trouve dans le commerce des colostrums et préparations enrichies en Ig, surtout


destinées aux ruminants. Ces préparations peuvent être utilisées pour traiter un déficit de
transfert maternel avéré, mais en pratique elles sont également utilisées à titre préventif.
En effet, les déficits de transfert de l'immunité maternelle sont fréquents (près de 10% des
veaux sont affectés en élevage laitier).
La qualité du colostrum et des préparations à base d'Ig doit cependant être
soigneusement vérifiée pour éviter de faire plus de mal que de bien (absence de
contaminants microbiens...). Leur efficacité en utilisation hétérospécifique est souvent
discutée (utilisation de colostrum bovin chez les agneaux ou les nourrissons humains).
Lorsque ces préparations commerciales ne sont pas disponibles (par exemple chez le
cheval), il peut être judicieux d'organiser une "banque de colostrum": on peut collecter du
colostrum excédentaire et le conserver plusieurs mois à -20°C.

 De nombreuses vaccinations réalisées chez les femelles en cours de gestation ont en


fait pour objectif d'améliorer la protection des jeunes en augmentant la quantité d'anticorps
protecteurs dans le colostrum (vaccination bovine contre la colibacillose ou la rotavirose..)
(cf module "vaccinologie").

 Des mécanismes de transfert passif de l'immunité maternelle existent également


chez les oiseaux et les reptiles :
- Le jaune de l'œuf contient une forte quantité d'IgG (ou IgY) transférée à travers
l'oviducte, qui passe progressivement dans la circulation sanguine du fœtus et assure
après l'éclosion une immunité générale passive durant quelques semaines.
- Le blanc de l'œuf contient une faible quantité d'IgAs libérée par les muqueuses
génitales, qui assure une immunité digestive temporaire à l'éclosion (le fœtus ingère le
blanc au cours de son développement).

10/12
 L'infection persistante immunotolérée (IPI) est un phénomène qui survient au cours
de certaines conditions d'infection, par un agent capable de traverser la barrière placentaire
et d'infecter le fœtus sans provoquer de maladie (virus BVD - Diarrhée Virale Bovine- ...).
Une tolérance s'instaure alors vis-à-vis des antigènes microbiens, entrainant une infection
persistante toute la vie sans manifestation immune (absence de réponse anticorps :
sérologie négative ; l'infection ne peut être détectée que par recherche antigénique ou PCR).
L'animal IPI peut exprimer une forme clinique quand les tissus sensibles se développent
(pneumonie...) et contaminer son entourage.

 Des transferts d'immunité cellulaire et de facteurs de l'immunité non spécifiques


existent aussi entre la mère et le fœtus (puis dans le colostrum et le lait). Ces transferts font
l'objet de recherches fondamentales, mais n'ont pas encore d'application médicale.

 Malgré tout, l'immunité du jeune individu est souvent inférieure à celle de l'adulte,
ce qui explique la fréquence des infections des jeunes :
- parce que chaque µorganisme est rencontré "pour la première fois"
- parce que la production globale des IgA et des IgE est inférieure à celle des adultes,
limitant les mécanismes de défense qui reposent sur ces classes d'Ig.

11/12
CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


IMMUNITE ANTI-BACTERIENNE,
A N T I V I R A L E E T A N T I - PA R A S I TA I R E :
MECANISMES EFFECTEURS ET
ECHAPPEMENT

I- La protection, c'est quoi ?


A) Réponse immune anti-infectieuse et anti-parasitaire
B) De nombreux mécanismes effecteurs
C) Polymorphisme individuel de la résistance aux infections et parasites

II- Au cas par cas


A) Les mécanismes en cas de choc septique
B) L'immunité anti-virale
C) Rôle des IgE et cellules inflammatoires dans l'immunité anti-helminthes
D) Cas des protozooses et mécanismes d'échappement
E) Cas des fungi

III- Compléments sur la réponse immune


A) Participation de la réponse immune aux symptômes
B) Notion d'immunité concomitante

Objectifs du cours :

 Décrire les principaux mécanismes effecteurs efficaces contre une bactérie (à habitat
intra-cellulaire ou extra-cellulaire) ou un virus
 Définir l'échappement d'un micro-organisme à la réponse immune et décrire
quelques exemples
 Décrire les étapes de la mise en place de la réponse immune au cours d'une infection
et ses conséquences physiopathologiques
 Décrire le choc septique et donner les premiers éléments de la conduite à tenir (cf
cours de physiologie et de médecine des carnivores).
 Décrire les principaux mécanismes de l'immunité anti-parasitaire ciblés contre les
protozoaires digestifs ou systémiques, les helminthes digestifs ou systémiques, les
ectoparasites et les fungi
 Décrire les principaux mécanismes d'échappement des parasites et leurs
conséquences en terme de physiopathologie et de prévention des parasitoses

1/16
I- La protection c'est quoi ?
A) Réponse immune anti-infectieuse et anti-parasitaire

La réponse immune sert à :

 prévenir/contrôler l’infection, à réduire sa gravité (symptômes minimes, durée


limitée)
 empêcher les ré-infections par des mécanismes effecteurs et/ou protecteurs*

La réponse immune permet un contrôle de la charge : il s'agit d'empêcher le


microorganisme ou le parasite de pénétrer les tissus, se multiplier... Elle assure également
un contrôle des symptômes en empêchant par exemple les effets des toxines...

Tous les mécanismes produits par un individu ne sont pas aussi efficaces, pouvant
mener à la mort comme à la guérison, au portage (l'incubation correspond au portage
avant maladie et durant la période post-clinique) ou à la chronicité. Cela dépendra de
l’agressivité de l’agent infectieux ou du parasite et des capacités immunes de l’hôte
(polymorphisme individuel, mécanismes de régulation...).

La mémoire immune (post-infectieuse ou vaccinale) joue un rôle très important ; elle


permet :

 d'empêcher la réinfection d’un individu (ou réduire la gravité des infections


ultérieures)
 la résistance progressive d’un effectif à une infection/parasitose

La réponse immune - surtout Ac - est très utile au diagnostic/dépistage [cf techniques


sérologiques vues en TP]

B) De nombreux mécanismes effecteurs

Les mécanismes effecteurs* sont l'ensemble des mécanismes de l'immunité ayant


des effets biologiques efficaces dans une situation donnée (infection bactérienne...).

L'immunité se décompose en nombreuses composantes, telles que la production


d'anticorps neutralisants, l'activité NK... Chacun des mécanismes de l'immunité est plus ou
moins efficace selon les agents pathogènes en cause, en particulier selon leur localisation
intra ou extracellulaire, ou leur sensibilité aux différentes molécules cytotoxiques [cf
tableaux]. Ainsi, on distinguera des mécanismes anti-bactériens, anti-viraux, anti-
parasitaires, anti-tumoraux.

2/16
La recherche a identifié pour un certain nombre de maladies les mécanismes qui sont
les plus impliqués dans la protection, et les antigènes microbiens/parasitaires qui les
induisent : la guérison surviendra d'autant plus rapidement que l'individu sera capable de
mettre en place ces mécanismes protecteurs en montant une immunité de qualité contre
ces antigènes.

De manière générale, on distingue :

- Des mécanismes non spécifiques largement impliqués dans les symptômes [cf CM2]
: des réaction tissulaire : toux, diarrhée... et une réaction générale : fièvre,
inflammation
- Des mécanismes spécifiques ± efficaces selon les agresseurs en cause : cf TABLEAU 1
QUI (pour une fois) EST IMPORTANT

Ag microbiens / parasitaires Ac neutralisants / toxines, enzymes...


solubles Ac précipitants ➠ élimination des complexes Ac-Ag
Ac neutralisants/facteurs d'adhésion, réception du virus
Ac agglutinants, précipitants (IgM) ➠ inhibition de la mobilité
Microorganismes/parasites
Ac opsonisants ➠ phagocytose des bactéries/PZ (MP-PNN)
en position extracellulaire
Ac + complément ➠ bactériolyse, inflammation
Ac + PNE (ADCC) ➠ cytolyse des parasites
Infection d'une cellule phagocytaire : "auto-libération" des
Microorganismes/parasites macrophages par exemple, qui se débarrassent de leurs parasites
en position intracellulaire (nécessite une stimulation par des cytokines produites par les LT)
CTL et NK : cytolyse des cellules infectées

Influence ++ de la classe d'Ac sur la type de mécanismes effecteurs

TABLEAU 1 : Synthèse sur la spécificité des mécanismes


effecteurs

3/16
Bactéries extra- Bactéries intra-
Virus
cellulaires cellulaires
Barrières immunes effet bactériostatique-bactéricide et virostatique-virucide
permanentes (pH, protéines (efficacité variable selon les µorganismes )
Immunité non spécifique

anti-microbiennes : lysozyme..) (lysozyme : destruction de la paroi gram+...)


effet bactériostatique et virostatique
Fièvre et inflammation (efficacité variable selon les µorganismes )
réduction de la dissémination du µorganisme dans l'organisme
diminue l'infectivité
et empêche la
IFN de type 1
peu d'effet peu d'effet dissémination virale
(IFNalpha et IFNbeta)
dans un tissu
(effet temporaire)
cytolyse bactérienne
Système du complément
(si gram-)
(voie alterne ou classique: peu d'effet peu ou pas d' effet
opsonisation-
IgM>IgG)
phagocytose
(dépend surtout d'une régulation de type Th2)

élimination des particules/Ag solubles issus de la sécrétion


Ac précipitants ou
bactérienne ou de la destruction microbienne (par les autres
agglutinants (IgM et IgG)
mécanismes immuns)
neutralisation des neutralisation des
Immunité humorale

facteurs de virulence : facteurs de


Ac neutralisants (IgG) peu d'effet
toxines, enzymes, pénétration virale
facteurs d'adhésion... intracellulaire
Phagocytose par les efficace (sauf germes
neutrophiles (en présence échappant à la peu d'effet pas d'effet
d'Ac opsonisants IgG ou IgA) phagocytose : pus)
Autres mécanismes exclusion immune (limite la contamination par voie muqueuse)
dépendant des Ac régulation spécifique des mécanismes inflammatoires
(IgAs des muqueuses...) (dégranulation des mastocytes..)
Activité des mastocytes et
pas ou peu d'effet
des éosinophiles
(mais participe à l'inflammation, en particulier dans les infections des
(avec Ac IgG ou IgE, ou avec
muqueuses)
anaphylatoxines...)
Immunité cellulaire (dépend
surtout d'une régulation de type
Th1 et de la prod. d'IFNgamma)

efficace si les bact.


phagocytose par les
efficace en présence ont pour cible des
macrophages pas d'effet
d'Ac macrophages activés
(en présence ou non d'Ac)
par l'IFNgamma
destruction des cellules infectées
activité cytotoxique CTL pas d'effet
(en général)
destruction des cellules infectées
activité cytotoxique NK pas d'effet (cas part. : infections diminuant l'expression
cellulaire du CMH)

TABLEAU 2 : La version imbuvable

4/16
C) Polymorphisme individuel de la résistance aux infections et parasites

Nous ne sommes pas égaux face aux infections : pour chaque infection/parasitose on
trouvera au sein d'une espèce des individus plus ou moins sensibles ou résistants, en raison
de leur capacité propre à produire une réponse immune efficace.

(a) individus résistants :


réponse immune cellulaire

(b) (c) (b) individus sensibles :


maladie d'évolution lente et
réponse au traitement

(a) (c) individus très sensibles :


maladies sévère, de traitement
difficile, présentant des
rechutes (réponse immune
principalement de type Th2)

Polymorphisme de la résistance aux infections : exemple de la leishmaniose canine

Le polymorphisme individuel de l'immunité explique que pour chaque infection on


trouvera au sein d'une espèce des individus plus ou moins sensibles ou résistants, en
dehors du fait que l’exposition individuelle réelle à l’agent pathogène est variable. En
effet, chaque individu est plus ou moins capable de produire la réponse immune
appropriée, selon 3 facteurs principaux :

- La qualité globale de la réponse immune selon l’état général de l’individu et son


statut physiologique (âge, gestation...)
NB : ces caractéristiques peuvent aussi moduler l’infection elle-même.

- Le polymorphisme allélique de molécules clés de l’immunité ie la capacité à


reconnaître efficacement les Ag impliqués dans la protection (selon les capacités de
présentation par le CMH de l’individu : cf "gamme peptidique")

- La régulation qualitative de la réponse vers des mécanismes adaptés, par exemple


de type humoral ou cellulaire ou encore l'orientation Th1/Th2 (dépendant des
conditions d’exposition, des autres infections/parasitoses en cours...) selon les
conditions de présentation des antigènes et les coopérations cellulaires mises en
place

5/16
Au contraire, des individus consanguins peuvent
présenter une réponse homogène, protectrice ou
non, vis-à-vis d’une infection donnée (cas des souris
de laboratoire, mais aussi des élevages intensifs
porcins ou volailles qui sont constitués de souches
assez consanguines).

Résistance à la salmonellose de souris


d’haplotype CMH b ou d, homozygote ou
hétérozygote

II- Au cas par cas


A) Les mécanismes en cas de choc septique
(peu développé en cours mais bien présent sur la version web)

Le choc septique est une atteinte brutale et sévère de l'organisme (défaillance


cardio-vasculaire et insuffisance des principales fonctions), souvent mortelle. Elle est due à
une production excessive de cytokines et de facteurs de l'inflammation en réponse à une
infection, le plus souvent par des bactéries gram- .

Le choc peut survenir au cours d'une infection massive chez un individu fragile
(bactériémie/septicémie...), ou lors d'infections par des bactéries possédant des endotoxines
et/ou super-antigènes connus pour leur virulence (streptocoques du groupe A,
entérobactéries, Neisseria...).

La principale cytokine impliquée dans le choc septique est le TNF = Tumor Necrosis
Factor, dont différentes formes sont produites par les tissus agressés et les lymphocytes T. A
faible dose, le TNF est un activateur efficace de l'immunité, mais à forte dose -comme durant
le choc septique-, le TNF est responsable d'inflammation, de troubles métaboliques et de
destruction tissulaire.

6/16
Mécanismes immuns et inflammatoires au cours du
choc septique
PAS A APPRENDRE

B) L'immunité anti-virale

Des vagues de différents mécanismes se mettent en place au cours de la lutte contre


l'infection virale. Pour une réponse optimale, il faut simultanément :

 Des lymphocytes T/B reconnaissant efficacement les Ag microbiens : affinité,


fréquence, état de différenciation (naïf/mémoire...)
NB : la fréquence de lymphocytes capables de reconnaitre un virus donné varie de
10-5 à 10-3
 Des mécanismes effecteurs adaptés au type de pathogène (anticorps, phagocytose,
activité CTL...)
 Une régulation adaptée afin de favoriser les mécanismes effecteurs adéquats

7/16
Cytokines and NK cells B
combine to provide early C
defense against virus A
infections

1 2

Protection against subsequent challenge varies with the behaviour of the virus but antibody is highly
effective in preventing reinfection if it is of the right type and against the appropriate epitope. Antibody
wich prevents infection of a susceptible host cell by a virus is termed neutralising. This property requires
that the antiboy either prevent binding of the virus to its receptor or blocks some reaction necessary for
viral entry. Because of the slower response time, T cell memory is rarely able to prevent the
establishment of a secondary infection but it is of considerable importance in limiting its spread.
(1) Maladie (2) Guérison
(A) Eléments ralentisseurs (B) Action efficace de courte durée (faible mémoire T)
(C) Action efficace de longue durée (bonne mémoire B)

La recherche vise à identifier pour chaque maladie les mécanismes qui sont les plus
impliqués dans la protection, et les antigènes microbiens/parasitaires qui les induisent. La
compréhension de ces mécanismes permet de développer des vaccins plus efficaces, et de
comprendre pourquoi certains individus sont ± protégés.

De nombreux facteurs influencent le développement d’une immunité efficace, par


exemple l'âge, les réactions croisées, la dose et la voie d’entrée du microorganisme ou du
parasite...

Remarque :
Pour la vaccination contre la variole, on a essayé au début de faire manger le virus mais ça n'a pas
marché... Sinon les femmes chinoises étaient volontairement infectées au niveau du pied dans leur
jeunesse : seul leur pied était tout déformé tout moche "pour rester belles de visage"...

8/16
C) Rôle des IgE et cellules inflammatoires dans l'immunité anti-helminthes

Les helminthes sont souvent situés dans des tissus muqueux : dans un premier temps
s'organise une production d’IgA et IgG, puis en quelques semaines la production évolue vers
des IgE et des cytokines Th2.

Les IgE et les éosinophiles sont particulièrement efficaces contre les parasites
métazoaires (helminthes, acariens, puces..) car ils agissent en synergie sur de nombreux
mécanismes :

 Les mastocytes et les éosinophiles sont présents en quantité abondante dans les tissus les
plus souvent parasités (peau, paroi digestive...) ; la concentration des IgE est maximale
dans ces mêmes tissus (car elles se fixent préférentiellement sur les mastocytes et les
éosinophiles).

 Les IgE provoquent la dégranulation des mastocytes, basophiles et éosinophiles, causant


une inflammation locale (libération d'histamine) et l'expulsion des parasites adultes : du
mucus est sécrété par les cellules intestinales et/ou pulmonaires, la motricité musculaire
lisse est activée.
Ces mécanismes s'exercent au dépend des parasites (diarrhée, toux, prurit, modification
vasculaire, afflux de leucocytes...). Ces mécanismes sont également induits par des
"signaux de danger" produits en cas de lésion tissulaire.

 Les IgE activent les mécanismes d’ADCC (Antibody Dependent Cell Cytotoxicity)
d’éosinophiles, entraînant la production de molécules toxiques qui attaquent la surface
du parasite (en particulier au niveau des zones d'échange comme l'appareil buccal ou
génital). La viabilité du parasite est réduite (diminution de la ponte d’œufs...).Les
éosinophiles sont capables de mécanismes cytotoxiques importants, principalement par
dégranulation (mécanisme d'ADCC=).

" Il existe des phénomènes de self-cure [...] notamment chez le


mouton avec une diarrhée phénoménale qui nettoie tout [...]"

Toutefois ces réponses sont longues à s’installer (peu chez le jeune) et l'inflammation
peut être importante lors de fortes infestations (diarrhées, prurit...).

Dans certains cas de parasitoses digestives, on aboutit à un phénomène de « self-


cure » où la réponse immune et inflammatoire est suffisamment efficace pour éliminer tous
les parasites (après un ou plusieurs cycles de ponte tout de même !).

9/16
Principaux mécanismes immuns dirigés contre les helminthes intestinaux

D) Cas des protozooses et mécanismes d'échappement

Les microbes sont plus ou moins doués ; les protozoaires sont de ceux qui causent le
plus de difficultés au système immunitaire. Il n'existe toujours pas de vaccins efficaces
contre le paludisme (RAPPEL PARA : =la malaria, due au Plasmodium transmis par
Anopheles), la maladie du sommeil (RAPPEL PARA : due au Trypanosome transmis par la
glossine=mouche Tsé-tsé)...

* la malaria provoque des épisodes de fièvre réguliers ; le microbe n'arrête pas de muter et détruit
les globules rouges.
* la trypanosomiase provoque des troubles des cycles du sommeil et un affaiblissement général ; la
maladie évolue vers la somnolence, le coma et la mort

Les protozoaires sont des microorganismes bien plus sophistiqués que les bactéries,
qui s’adaptent à différentes conditions de vie durant le cycle parasitaire.

10/16
Dans une population infestée, on observe souvent une distinction nette entre une
population résistante et une population très sensible (qui développe une forme sévère) :
cela s'explique à la fois par le polymorphisme de l'immunité (± grande aptitude à reconnaitre
les antigènes impliqués dans la protection selon le CMH de l'individu...), mais aussi par le
très grand nombre de facteurs régulateurs qui interviennent dans le développement de la
fraction protectrice de l'immunité (ex : les chiens présentant une forme grave de
leishmaniose produisent beaucoup d'Ac mais très peu d'IFN gamma).

Exemple d’échappement par


variation antigénique
(paludisme)

Des variants antigéniques


apparaissent régulièrement et sont
résistants aux Ac produits
précédemment : vagues de
prolifération parasitaire coïncidant
avec les épisodes fébriles.

L'immunité doit se construire efficacement vis-à-vis de chaque stade du parasite,


impliquant plusieurs mécanismes immuns contre des Ag différents : c'est pourquoi de
nombreuses protozooses évoluent sur un mode chronique/portage asymptomatique, et que
la guérison complète est rare.

 Les protozoaires de lumière intestinale (coccidies, amibes...) induisent une immunité


locale (IgAs agglutinantes) : il n’y a pas forcément une immunité systémique (sérologie peu
fiable). Les cytokines produites localement provoquent de l’inflammation, les Ac peuvent
agglutiner les parasites, bloquer l’invasion cellulaire et faciliter la phagocytose.
 Les protozoaires sanguins/tissulaires sont détruits surtout par des Ac (neutralisants,
agglutinants et/ou opsonisants), d'où des complications en cas de surproduction d’Ac. Les
protozoaires intra-érythrocytaires sont également essentiellement détruits par l'immunité
humorale.

 Les protozoaires intracellulaires sont surtout détruits par l'immunité cellulaire : certains
protozoaires vivent dans des macrophages quiescents, mais sont détruits lorsque ceux-ci

11/16
sont stimulés par l’IFN gamma produit par les LT : les parasites n'arrivent plus à former une
vacuole parasitophore ou à sortir d'une vacuole de phagocytose lorsque le macrophage est
activé.

Les protozoaires possèdent de nombreux mécanismes d'échappement (cf tableau) et


leurs Ags sont souvent peu immunogènes : le plus souvent, l'individu développe un grand
nombre de mécanismes immunitaires dont seule une petite partie est réellement
protectrice (d’où la difficulté à développer des vaccins efficaces).

De manière générale, quelques espèces et souches de microorganismes et parasites


pathogènes sont capables de résister aux mécanismes de la défense immune et provoquent
ainsi des maladies plus sévères ou plus durables que la moyenne. Dans un même genre
bactérien ou viral, les espèces et les souches les plus pathogènes sont souvent celles qui
présentent des capacités d'échappement (formes capsulées...).

 La plupart des mécanismes d'échappement permettent au microorganisme/parasite de


continuer l'invasion et la multiplication (d'où infections persistantes et chroniques).

 La stimulation excessive et inefficace de l'immunité conduit à des complications


immunopathologiques des infections et parasitoses : à force de faire des Ac qui ne
servent à rien, le SI s'épuise pour rien, causant une immunodépression générale par
gaspillage. A cela s'ajoute une quantité de complexes immuns à éliminer, pouvant
entraîner une hypersensibilité (allergique) de type III liée au dépôt de complexes immuns
ou suppurations chroniques.

E) Cas des fungi

Peu de fungi sont parasites, et la plupart ne sont pathogènes lors de primo-


infestation et sur un terrain fragilisé (individus immunodéprimés, manque d'hygiène,
utilisation abusive d'antibiotiques..): teignes des jeunes...

Beaucoup d'infections fungiques de la peau et des muqueuses sont fortement


inflammatoires (teignes, otite à Malassezia...), et se résolvent lentement en l'absence de
traitement anti-fongique.

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Exemple Conséquence

Exposer en surface des Ag peu bactéries gram+, Réponse spécifique faible et peu
immunogènes (non protéiques...) parasites durable
1- Limiter la
Produire des Ag présentant une Inefficacité des lymphocytes et
reconnaissance HIV, paludisme..
grande variabilité des Ac
spécifique
Libérer des Ag solubles
filaires,
= "brouillard antigénique" pour ne pas Inutilité, voire nocivité, des Ac
schistosomes..
soi-même être attaqué

2- Se cacher toxoplasmose,
Infections persistantes, avec
dans des zones peu accessibles à la réponse immune rechute en cas de baisse de
filariose...
(formes intra-cérébrales, intra-oculaires (oncocercose= cécité l'immunité
des rivières)...), souvent sous des formes peu actives
Se protéger dans une capsule bactéries pyogènes
Infections suppurées
empêchant la phagocytose (streptocoques...)

Produire des enzymes détruisant les


3- Résister produits cytotoxiques des lysosomes parasites et Infections persistantes:
pied-à-pied aux bactéries résistance à la lyse par les
mécanismes Sortir de la vacuole de phagocytose intracellulaires macrophages
effecteurs vers le cytoplasme (Lystéria)

Produire des lymphotoxines et/ou


nombreux virus et Résistance à la phagocytose et à
cytotoxines détruisant les neutrophiles
bactéries l'activité CTL, immunodépression
et/ou les lymphocytes

Forte fièvre et inflammation


Exposer et libérer des endotoxines bactéries gram- (pouvant aller jusqu'au choc
4- septique)
Désorganiser
Activation lymphocytaire
la réponse Produire des superantigènes (de quelques anarchique (d'où
immune différents types) "qui rendent les L µorganismes et inflammation++), ou au contraire
complètement fous" parasites destruction/inhibition des
lymphocytes

Nombreux mécanismes
Nombreux mécanismes, comme virus, bactéries et
5- autres (on en favorisant l'invasion : agents
utiliser les capacités anti-immunes des parasites transmis
découvre tout le inhibiteurs de l'inflammation ou
arthropodes vecteurs (tiques, par des
temps...) enzymes cytolytiques contenues
moustiques...) arthropodes
dans la salive!

Exemples de mécanismes d'échappement des microorganismes et parasites

13/16
III- Compléments sur la réponse immune
A) Participation de la réponse immune aux symptômes

Lors d'une infection/parasitose, les symptômes peuvent avoir une double origine :
liés à l'agent pathogène ou bien des "dommages collatéraux" liés à la lutte contre cet agent.
Plus les mécanismes effecteurs sont ciblés et efficaces contre l'agent infectieux, moins il y a
de symptômes dus à l'inflammation et aux mécanismes non spécifiques : la guérison sera
rapide et les symptômes bénins chez un individu immun.

Ainsi les symptômes sont liés :

1) Au pouvoir pathogène de l'agent infectieux :


multiplication microbienne(± atteinte des cellules infectées), production de toxines et
enzymes (neurotoxine: paralysie..)...

2) Aux mécanismes immuns :


o non spécifiques des tissus : toux, prurit, diarrhée, ...
o non spécifiques comme la production de cytokines par les tissus atteints
(facteurs chimiotactiques, cytokines pyrogènes, médiateurs de
l'inflammation) et l'activation du complément : fièvre (hyperthermie et
troubles neuro-végétatifs), inflammation (œdème, infiltration cellulaire...). La
production massive de cytokines en réponse à des endotoxines bactériennes
peut-être à l'origine du "choc septique".
o spécifiques comme la destruction des cellules infectées par CTL : la capacité
de reconstitution d'un tissu est très variable selon son type (épithélium,
musculaire, nerveux) et selon l'étendue de la destruction tissulaire. Les
mécanismes de réparation peuvent dysfonctionner, entrainant des séquelles
à long terme (fibrose...). Les symptômes seront directement fonction du tissu
atteint (hépatite, pancréatite, myosite...).

Il existe des «mortalités subites» par infection massive avec peu de symptômes
apparents chez des individus immunodéficients ou des nouveaux-nés.

Certaines infections/parasitoses se compliquent par des troubles de l’immunité (choc


septique par hyper-production de TNF=Tumor Necrosis Factor, déficits immuns,
hypersensibilités, maladie auto-immune...)

14/16
B) La notion d'immunité concomitante

L'immunité concomitante est une immunité partielle d'un individu vis-à-vis d'une
parasitose, aboutissant à un équilibre hôte-parasite où le parasite est contrôlé mais n'est
pas éliminé.

Le maintien de l'infestation est du à l'échappement des formes adultes ou à la


persistance de formes parasitaires localisées dans des tissus peu accessibles à la réponse
immune (kystes cérébraux : toxoplasmose...).

Cette immunité est spécifique, elle ne modifie pas la sensibilité à d'autres parasites.

L'immunité concomitante diminue la multiplication/reproduction des parasites, et


empêche la sur-infestation (destruction des stades infestants : larves..). Ainsi la
symptomatologie et la ponte des œufs/larves/ookystes peut diminuer ou « onduler » au
cours d’une infestation parasitaire alors que la charge en parasites adultes reste constante.

Elle est lente à s'installer et ne s'observe en fait que chez des individus adultes,
expliquant pourquoi les jeunes sont bien plus sensibles aux infestations parasitaires.
Malheureusement, cette immunité partielle est aussi instable et disparait rapidement (en
quelques semaines) après la mort des adultes : l'individu recevant un traitement anti-
parasitaire redevient de ce fait sensible à une nouvelle infestation. Cette immunité peut
diminuer lors de la gestation (par léger immunodéficit), expliquant "le réveil" des parasites
et la transmission aux jeunes. "Ce qui est embêtant c'est les adultes qui pondent des œufs :
un coup d'ivermectine ne suffit pas ..."

L'immunité concomitante est un phénomène fréquemment observé avec les


helminthes ; on l’observe aussi dans certaines protozooses et infections bactériennes
chroniques.

Excrétion des larves L2 de Toxocara canis (ascaris du chien) dans le lait des chiennes
infestées avec des oeufs de T. canis 10j après la parturition (flèche)
d'après BARRIGA, 1991

15/16
Eléments d'application et de raisonnement :
 L'apparition plus ou moins rapide et intense des mécanismes protecteurs dépend
pour beaucoup du polymorphisme de l'immunité d'un individu à l'autre, ce qui rend compte
de la plus ou moins grande sensibilité individuelle aux infections/parasitoses :
- en particulier, le polymorphisme du CMH influence l'aptitude à bien présenter et
reconnaitre les antigènes impliqués dans la protection.
- un autre élément du polymorphisme est le ratio Th1/Th2 (régulation de
l'immunité humorale/cellulaire) et l'activité du complément

 Plus les microorganismes/parasites sont complexes, et plus on assiste à des situations


d'équilibre entre l'hôte et l'agent infectieux, avec l'acquisition progressive d'une immunité
qui n'est que partiellement efficace (infections chroniques, infections latentes et portage
asymptomatique...). Ceci explique par exemple la récurrence des accès herpétiques
("boutons de fièvre" : rechute en cas de baisse de l'immunité) et des crises de paludisme
(variant parasitaire échappant à la réponse immune). L'immunité contrôle alors le taux de
réplication pour maintenir une charge infectieuse faible, occasionnant peu de symptômes,
mais ne parvient pas à éliminer complètement l'infection.

 Les surinfections bactériennes (= infections secondaires) sont des éléments


fréquents de complication des infections virales :
- dans le cas d'infections par des virus provoquant une immunodépression
(parvovirus des carnivores, retrovirus félins..)
- dans le cas d'infections par des virus capables de détruire les épithéliums
(muqueuses respiratoires ou digestives)
Les bactéries en cause sont fréquemment des bactéries opportunistes, dont l'animal est déjà
un "porteur sain" au moment de l'infection virale (pasteurellaceae, mycoplasmes,
staphylocoques-streptocoques, entérobactéries, corynebactéries..)

 Le stress peut réduire considérablement la qualité de la réponse immune, et de ce


fait faciliter et aggraver les infections et les parasitoses.
Le stress est une réaction endocrine générale d'un organisme qui lutte sans succès contre
une agression organique (traumatisme...) ou psychologique (conflits hiérarchiques...). Les
principales hormones produites lors de stress chronique sont des glucocorticoïdes produits
par les surrénales ; ces GC réduisent les capacités d'activation et de différenciation des
cellules immunocompétentes, et diminuent la prolifération lymphocytaire.

Exemples de la physiopathologie et du diagnostic de différentes infections : leucose féline


(FeLV: Feline Leucosis Virus), immunodéficience féline (FIV: Feline Immunodeficiency Virus),
parvovirose canine, rage, brucellose bovine, tuberculose bovine : cf CM4-A3

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

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REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


IMMUNITE ANTI-TUMORALE

A) Généralités sur l'immunité anti-tumorale


B) Antigénicité/ immunogénicité des cellules tumorales
C) Mécanismes effecteurs anti-tumoraux
D) Echappement à l'immunité anti-tumorale
E) Outils immunologiques anti-tumoraux
F) Principe de l'immunostimulation spécifique ex vivo

Objectifs du cours :
 Lister les principaux mécanismes immuns impliqués dans la destruction des cellules
tumorales
 Donner des exemples d'application des outils immunologiques au diagnostic et au suivi
des processus tumoraux
 Donner des exemples de traitement immunologique des tumeurs

1/10
A) Généralités sur l'immunité anti-tumorale

Il existe de très nombreux types de tumeurs, et donc leur antigénicité (capacité de


reconnaissance) et leur immunogénicité (capacité à induire une réponse anti-tumorale) sont
très variables.
Des cellules devenant tumorales sont détruites en permanence par l'immunité
normale d'un individu. Malheureusement, le développement d’une tumeur/cancer résulte
souvent d'un échec de la réponse immune anti-tumorale naturelle. Le risque tumoral
augmente chez des individus présentant des troubles de l'immunité.
L’immunologie anti-tumorale a 2 intérêts :
- La détection, le diagnostic et le suivi d’une tumeur. C’est essentiel pour établir le
pronostic et proposer le traitement adapté. On peut ainsi identifier le type tumoral, la
localisation de la tumeur ( avec un «bilan d’extension»), réaliser un dosage d’antigènes
tumoraux circulants (pour certaines tumeurs).
- L'analyse, la recherche d’une réponse immune anti-tumorale efficace (naturelle ou
induite)

Le système immunitaire est très impliqué par les tumeurs : nombreuses tumeurs des
cellules IC, dissémination des cellules tumorales via lymphe et NL, immunité anti-tumorale.

B) Antigénicité/immunogénicité des cellules tumorales

Les cellules tumorales peuvent ± se distinguer des cellules normales d'un tissu :
 Par leur phénotype ± normal : morphologie, densité cellulaire, taux de mitose... (surtout si
elles infiltrent un tissu différent de celui dont elles sont issues)
 Si elles ont des anomalies génétiques/protéiques comme des anomalies de synthèse de
protéines de communication inter cellulaire et/ou de régulation de la prolifération
(fréquent), ou l'expression d’antigènes tumoraux (ce n’est pas le cas de toutes les tumeurs)
 Si elles induisent des processus d'inflammation (et donc l’expression de récepteurs
membranaires et de cytokines), dus soit directement à la tumeur (présence de nécrose
centrale et/ou périphérique), soit à des troubles physiologiques indirects (troubles digestifs
si tumeur digestive, modifications de la vascularisation...)

Cette immunogénicité présente 3 avantages :


 Possibilité d’une réponse immune anti-tumorale naturelle (ou induite)
 Diagnostic du type tumoral par immunohistochimie, afin de mieux faciliter le choix d’un anti-
tumoral adapté et le pronostic (utilisation des marqueurs CD...)
 Suivi du nombre de cellules tumorales (et recherche de métastases) par imagerie nucléaire
in vivo avec des anticorps radio-marqués au cours du traitement (ou plus simplement dosage

2/10
d’antigènes tumoraux circulants dans certains cas comme le cancer du colon ou de la
prostate chez l’homme).

3 exemples d'identification immunologique d'une tumeur :

- Avec l'utilisation d’un facteur de prolifération marqué


(a) : localisation de la tumeur primitive et de métastases
(a) - En identifiant le type cellulaire à l’aide d’anticorps anti
CD ( (b) ici immunohistochimie d’une tumeur ovarienne
montrant des cellules d’origine hématopoietique (CD34+))
- En évaluant le taux de prolifération par marquage
anticorps anti ki-67

(b)

C) Mécanismes effecteurs anti-tumoraux

Les mécanismes effecteurs anti-tumoraux constituent l'ensemble des mécanismes


susceptibles de détruire des cellules tumorales.
Pour que la tumeur induise une réponse immune anti-tumorale il faut :
1) Reconnaissance par les lymphocytes de la tumeur : via la présence d’antigènes
tumoraux reconnaissance par les lymphocytes T et B, ou via l'absence de l’expression
du CMH ; la réponse naturelle dépend surtout de l'immunité cellulaire (activités CTL
et NK), et dans une moindre mesure des anticorps (un peu d’ADCC).
2) Stimulation des cellules immuno-compétentes par des cytokines : des signaux de
danger (liés à une atteinte tissulaire) entraîne la stimulation cellules présentatrices. Il
faut donc que des lymphocytes T (surtout Th1) produisent des cytokines stimulant les
lymphocytes CTL et NK

3/10
Principaux mécanismes anti-tumoraux (simplifié !)
La coopération cellulaire, basée sur les interactions CD4-CD8 et les cytokines, est indispensable pour
une cytolyse efficace.

L'induction d'un processus immun protecteur dépendra alors de plusieurs


paramètres :
- si les cellules tumorales présentent des antigènes tumoraux, issus d’infections par
des virus oncogènes, de mutations et/ou d'anomalies de la physiologie cellulaire
(modification des marqueurs CD usuellement attendus...), ce qui n’est pas le cas de
toutes les tumeurs.
- si les tumeurs entrainent des processus d'inflammation et/ou des modifications
physiologiques (problème de transit intestinal si tumeur digestive, modifications de
la vascularisation...).
- si elles présentent une diminution de l'expression des antigènes du CMH (et/ou de
facteurs d’adhésion/communication R-TNF, Fas...) et/ou de facteurs anti-oncogènes
(p53...) : très souvent les cellules tumorales modifient leurs synthèses protéiques par
rapport aux cellules normales en raison de la prolifération-dédifférenciation.

4/10
Les antigènes tumoraux sont des antigènes (malheureusement !) très peu
immunogènes car très homologues aux antigènes normaux (sélection négative thymique). Ils
sont cependant utiles au diagnostic (par marquage) ; ils sont de différents types :
 oncogènes = forme mutée d'un proto-oncogène cellulaire, ou sur-expression d’une
forme normale (concentration très augmentée). Les oncogènes sont surtout impliqué
dans le contrôle de la prolifération et des communications inter-cellulaires.
 néo-antigènes = protéines anormales issues de mutations (assez fréquentes) ou
d'expression anormale chez l’adulte (antigènes embryonnaires/fœtaux...)
 Les antigènes viraux (tumeurs d'origine virale) sont généralement immunogènes. ce
sont des antigènes solubles, ou exprimés dans le cytoplasme des cellules infectées
(qu'elles soient ou non devenues tumorales). Les principaux virus oncogènes sont les
Retrovirus (FeLV...), les Herpesvirus (leucose aviaire..), les Papillomavirus, l’hépatite B
chez l’homme..

Activité anti-
Principe
tumorale
On observe rarement des anticorps efficaces au cours des réponses
immunes naturelles (faible immunogénicité des antigènes tumoraux). La
cytolyse est liée principalement à l'activité ADCC (anticorps + cellules) et
à l'activité cytolytique du complément en présence d'anticorps ;
± à ++
toutefois, certaines cellules tumorales restent réfractaires à l'action
(selon type
cytolytique du complément en exprimant des protéines protectrices
tumoral)
Ac membranaires [cf CM 13 sur le complément]. L'activité cytotoxique
en présence de
complément ou consomme donc une grande quantité de complément et occasionne une
de cellules réaction inflammatoire.
cytotoxiques Les anticorps issus de l'immunotechnologie ont de bonnes efficacités
dans les essais cliniques pratiqués en médecine humaine (mais chaque
type tumoral nécessite de fabriquer l'anticorps correspondant= une
vingtaine existent maintenant).
+ Stimulation de l'activité CTL et NK par l'IL2 et l'IFNgamma
LT CD4 (complémentaires (reconnaissance d'antigènes tumoraux présentés par des cellules
des autres exprimant le CMH de classe 2).
lymphocytes)
Activité cytotoxique si les cellules expriment des antigènes tumoraux
LT CD8 ++ associés au CMH de classe 1
NK ++ Activité cytotoxique si l'expression de CMH de classe 1 diminue
Principaux mécanismes anti-tumoraux

5/10
D) Echappement à l’immunité anti-tumorale

Il existe souvent un affaiblissement de l'immunité chez les patients atteints de


tumeurs sévères, entrainant souvent + complications par surinfections et troubles immuns.
Ce déficit peut résulter soit de l'effet délétère direct de la tumeur sur le métabolisme, voire
sur l’immunité (tumeur lymphoïde...), soit du traitement anti-tumoral (traitement
cytotoxique ou anti-mitotique)

Les tumeurs peuvent résister par différents moyens à la réponse immune :


- par leur agressivité : les cancers à prolifération rapide, mutations fréquentes et/ou forte
inflammation submergent les capacités immunes (surtout métastases).
- au contraire par leur discrétion (faible immunogénicité des Ag tumoraux - peu de
lymphocytes répondeurs et non activation des cellules dendritiques -, fibrose
périphérique... )
- par leur localisation dans un tissu où l’immunité est peu efficace : si il y a peu de
circulation lymphocytaire (organes séquestrés comme le cerveau, les gonades, l'œil...)
dans lequel la réponse immune est naturellement inhibée par les cytokines de
l'homéostasie immune (foie, moelle osseuse...)
- par dysfonctionnement de l'immunité (induction inflammation non efficace)
Les facteurs produits par la tumeur peuvent inhiber le fonctionnement normal de l'immunité, de
même que l'inflammation excessive. Certains oncogènes et cytokines produits par les cellules
tumorales modifient les capacités de prolifération des lymphocytes ou l'adhésion cellulaire
(TGFbeta...)... Ce phénomène est particulièrement problématique lorsqu'il s'agit de tumeurs
affectant le système immunitaire lui-même, productrices de cytokines inhibitrices de la réponse
immune (lymphome, plasmocytome, mastocytome...).

E) Outils immunologiques anti-tumoraux

De nombreux anticorps monoclonaux sont utilisés dans le traitement des tumeurs


de l’homme (peu en médecine vétérinaire), par exemple des Ac cytotoxiques sur les cellules
tumorales par ADCC, le plus souvent avec intervention des NK. Pour limiter le rejet, les
anticorps sont «humanisés» (partie Fc humaine).
On utilise également des immunotoxines.
Une immunotoxine est une molécule composite produite au laboratoire, associant un
élément susceptible de reconnaitre les cellules tumorales (anticorps...) couplé à une toxine
(ricine, radio-isotope...). Elle délivre un produit hautement cytotoxique directement au
contact des cellules tumorales, le plus spécifiquement possible, de façon à limiter les effets
néfastes sur les cellules saines.

6/10
Utilisation thérapeutique Utilisation diagnostique
- Dosage des oncogènes circulants (ex :
suivi après traitement de certaines
Administration in vivo (perfusion iv) tumeurs du colon...)
(le plus souvent anticorps

anti-oncogènes pour provoquer la cytolyse des cellules


- Identification du type tumoral pour
tumorales par des anticorps
évaluer la sensibilité thérapeutique et le
monoclonaux)

reconnaissant un antigène tumoral


pronostic (ex: cancer du sein/erv2)
exprimé à la membrane cellulaire, par
Ac

un mécanisme d'ADCC ou de cytolyse - In vitro (immunohistologie sur biopsie) :


complément-dépendante. identification du type tumoral pour
anticorps anti- (exemple: "Epratuzumab, a Humanized évaluer la sensibilité thérapeutique et le
marqueurs Anti-CD22 Antibody, in Aggressive Non- pronostic
membranaires Hodgkin’s Lymphoma" Leonard et al,
- In vivo (imagerie en utilisant des
(anti-CD..) Clinical Cancer Res. 2004;10/16:5327-34)
anticorps radio-marqués) : topographie
de la tumeur, recherche de métastases...
Cytolyse par effet ciblé sur un antigène
exprimé à la membrane cellulaire:
Immunotoxines

- Ag tumoral (effet limité à la tumeur) -


anticorps-toxine
- Ag caractéristique d'un type cellulaire
(effet sur la tumeur mais aussi sur des
tissus sains)
Cytolyse par effet ciblé sur les cellules
exprimant le récepteur à cette cytokine -
cytokine-toxine
(effet sur la tumeur mais aussi sur des
tissus sains)
Traitement in vivo ou ex vivo pour
utilisation de augmenter l'activité CTL:
Cytokines

cytokines - in vivo (IFN alpha dans l'hépatite B)


activatrices de - ex vivo (IL2...): immunostimulation en -
l'activité CTL et culture des lymphocytes T du patient
NK (IL2..) en présence de cellules tumorales, de
cellules dendritiques et d'IL2.
Outils de lutte anti-tumorale

7/10
F) Principe de l’immunostimulation spécifique ex vivo

En médecine humaine, en synergie avec les traitements "classiques"


(chiomiothérapie, radiothérapie..), on utilise des procédés novateurs pour contrer l’évasion
immune, afin de stimuler les lymphocytes ou les cellules dendritiques, ou de rendre plus
immunogènes les cellules tumorales... Certains traitements immunomodulateurs sont trop
toxiques pour être utilisés in vivo : on effectue alors une démarche ex vivo.

Méthode employée en médecine humaine pour activer les cellules dendritiques ex


vivo et générer ainsi l’immunité anti tumorale
(les cellules sont cultivées in vitro en présence de doses de cytokines qui seraient toxiques in vivo)

En médecine humaine comme en médecine vétérinaire, la prévention est


indispensable : il faut éviter les facteurs de risque (cancérigènes, exposition au soleil...) et
réaliser la vaccination contre les virus susceptibles de provoquer des cancers.

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Eléments d'application et de raisonnement :
 La cancérologie est beaucoup plus développée en médecine humaine qu'en
médecine vétérinaire. Toutefois, il est utile que les informations circulent entre les médecins
et les vétérinaires dans ce domaine, en particulier pour contribuer aux progrès des
connaissances fondamentales (cancérologie comparée) et de la prévention (facteurs de
risque communs aux hommes et animaux...).

 La création de nouvelles thérapeutiques antitumorales repose sur une recherche


fondamentale de très haut niveau :
- Connaissance des mécanismes moléculaires impliqués dans la croissance tumorale
(prolifération, vascularisation..) pour identifier des cibles thérapeutiques
- Identification des marqueurs membranaires pour cibler les cellules tumorales (diagnostic
par imagerie, anticorps anti-tumoraux..). Le diagnostic immunohistochimique (et
maintenant génétique) du type tumoral est un élément essentiel pour mettre en place un
traitement et un suivi efficaces.

 La recherche en cancérologie utilise de nombreux modèles animaux :


- Animaux domestiques présentant des cancers similaires à ceux de l'homme (cancérologie
comparée)
- Rongeurs de laboratoire présentant des mutations occasionnant des cancers ...
- Rongeurs de laboratoire hébergeant des greffes de tumeurs humaines ou animales (ces
rongeurs sont immunodéficients : ils ne rejettent pas la tumeur spontanément. On peut
essayer alors de provoquer la destruction tumorale par des nouveaux médicaments anti-
tumoraux ou en transférant des lymphocytes anti-tumoraux provenant d'animaux
immunisés pour évaluer leur efficacité).

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

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REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


TP 1 et 2 immunologie
Déroulé et objectif du TP : Réalisation de plusieurs tests en immunologie.
- Test ELISA pour la paratuberculose, le BVD et l’IBR.
- Test d’immunodiffusion
- Test Dot-blot
- Immunochromatographie
- Test d’agglutination

I. Test ELISA
Pour ce test on utilise une plaque comportant un certain nombre de puits. Pour le TP on a utilisé 2x8
puits.
Au fond des puits sont fixés les Ag (ou un complexe Ac-Ag lorsque que l’Ag se fixe difficilement au
fond du puits). Par exemple pour l’IBR, les plaques utilisées présentent des Ag IBR dans le fond des
puits.
Le but de ce test est de mettre en évidence la présence ou non d’Ac anti-Ag de la maladie étudiée
dans le sérum d’un individu.
Le protocole à suivre est détaillé par la fiche fournie par le fabriquant.

La lecture des résultats est effectuée grâce à un appareil mesurant les absorbances. Ces valeurs sont
entrées dans un tableur qui détermine si les résultats sont positifs, négatifs ou non exploitables.

Lors du TP nous avons utilisé le sérum de 5 bovins différents que nous avons testé pour trois
maladies : la paratuberculose, le BVD et l’IBR.

Les puits sont remplis de sérum selon le tableau suivant :


Puits A B C D E F G H
Ligne 1 Témoin Témoin Bovin 1 Bovin 2 Bovin 3 Bovin 4 Bovin 5 Diluant
négatif positif
Ligne 2 Témoin Témoin Bovin 1 Bovin 2 Bovin 3 Bovin 4 Bovin 5 Diluant
négatif positif

Remarque : Il est important de faire deux lignes identiques pour vérifier la reproductibilité des
résultats.

Les puits sont laissés à incuber. Enfin une révélation est effectuée à l’aide d’un conjugué qui va
permettre de colorer ou non les puits si les tests sont positifs ou non. (Tout de détail du protocole à
suivre est également donné par le fabriquant du test).

Page 1 sur 6
A. Principe de l’ELISA pour l’IBR

Il s’agit d’un test indirect.

Le test est négatif si le puits est incolore. Le test est positif si le puits est coloré en bleu.

B. Principe de l’ELISA pour le BVD

Il s’agit d’un test à révélation par compétition.

Test positif Test négatif


(coloration en jaune)

L’Ag p80 est instable et ne peut donc pas se fixer correctement au fond du puits, il est donc fixé via
un complexe wB103 (Ac).
L’avantage de ce test, c’est qu’il est fonctionnel quel que soit la nature de l’Ig (sérum, lait etc).

Page 2 sur 6
C. Principe de l’ELISA pour la paratuberculose

-La première étape consiste à saturer les Ac anti-Ag-commun-aux-mycobactérium (orange).


-Le fond du puits est tapissé par les Ag communs aux mycobactérium et par des Ag de la
paratuberculose puisqu'on ne sait pas les séparer. On ajoute le sérum dans le puits, seuls les Ac anti-
paraT (bleu) peuvent se fixés s’ils sont présents, car les Ac anti-mycobact sont saturés.
-On rince les puits, et on ajoute le conjugué coloré qui se fixe aux Ac anti-paraT s’ils sont présents. Le
test est donc positif si le puits est coloré.

II. Test d’immunodiffusion


Ce test permet de déterminer la quantité d’Ig dans le sérum.

On utilise une plaque qui contient un gel avec des puits. Cette méthode consiste à incorporer un
antisérum spécifique dans la gélose et à déposer la solution d'Ag dans des puits. A l'équilibre il se
forme un anneau de précipitation dont le diamètre est proportionnel à la racine carrée de la
concentration de l'Ag. La concentration est déterminée grâce à une gamme étalon donnée par le
fabricant (que l’on peut tracer sous forme de graphique : diammètre = f( √[Ig]) ).

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La lecture du diamètre se fait grâce à un lecteur présentant deux tangentes aux anneaux de
précipitation.

A B C

A B C

Résultats du TP : pour le veau A on a 1.32mg/ml et pour le veau B on a 3.28mg/ml. Pour un veau le


seuil normal est supérieur ou égale à 8mg/m, donc les deux veaux sont immunodéficients.

III. Dot-blot
Le dot blot est une version simplifié de l’ELISA.
On dépose des taches de 5µl de différents sérums sur une membrane de nitrocellulose qui fixe les
protéines (il ne faut pas y poser les doigts).
Cette membrane est placée dans du blanc d’œuf pour la saturer et éviter que le conjugué ne colore
tout.
La membrane est rincée plusieurs fois et les conjugués sont ajoutés successivement.
Le test est positif si l’on observe un disque à l’endroit du dépôt de sérum.

Lors du TP nous avons utilisés un conjugué monoclonal, un polyclonal et de la protéine A.

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Protéine A Polyclonal Monoclonal
Bovin - +++ ++++
SFV - - -
Veau B - ++ -
Veau A - ++ -
Mouton +/- ++ -
Chèvre - ++ -
Cheval +/- +/- -
Lapin ++++ +/- -
Porc ++ +/- -
Chien +++ - -
Rat - - -
Volaille - - -

IV. Immunochromatographie
Il s’agit d’un test diagnostique utilisant du papier de chromatographie de grande qualité (d’où son
prix élevé). Ce test utilise des conjugués fragiles colorés en rouge grâce à la présence de colloïdes
d’or.
Pour le test on place une goutte de sérum sur le papier et 3 gouttes de liquide de chromatographie
qui va permettre la migration.
La protéine A est un témoin, elle fixe les Ac en trop.

Diagnostique de la FIV : Test indirect

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Diagnostique de la FELV : Test direct (on cherche directement l’Ag, s’il n’est pas présent l’Ac
colorant ne se fixe pas).

V. Test d’agglutination
Dans 6 puits sont déposées des suspensions de bactéries (Brucela Bortus, la bactérie est morte mais
entière et non déformée).
On ajoute à côté du dépôt de bactérie les éléments suivants :
1- Témoin +
2- Témoin-
3- Sérum de chevreuil à tester pure
4- Sérum de chevreuil à tester dilué au demi
5- Sérum de chevreuil à tester dilué au quart
6- Sérum de chevreuil à tester dilué au huitième
Puis on mélange avec un cure-dent.

Cette méthode est peu chère et nécessite peu de matériel. Cependant elle reste peu sensible.
Remarque : Grâce à cette méthode on peut calculer le titre.
C’est le test utilisé pour déterminer les groupes sanguins.

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REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM


TD 1 – Système immunitaire

 Question analyses de résultat :

Question 1
Dans un test de dosage d’un Ag par SRD (immunoprécipitation) choisir les schémas
correspondant à :

Au maximum de précipitation (cercle extérieur)  B

Près du puits de dépôt A

A la zone d’équivalence B

Loin du puits de dépôt C

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Question 2
Choisir parmi ces schémas ce qui correspond à :

Dépistage direct de FELV par ELISA (test classique pas compétition)  C

Dépistage indirect de IBR par ELISA (par compétition) D

Dosage d’une hormone par ELISA (par compétition) A

Dépistage indirect de FIV par immunochromatographie B

Question 3
Parmi les 3 figures ci dessous, choisissez celle qui représente le mieux un test sérologique
ELISA pour le diagnostic de la paratuberculose bovine, sachant qu'il comporte une étape de

préincubation du sérum avant d'effectuer le test : A

Il s'agit d'un test indirect avec épuisement préalable . Du fait que l'antigène utilisé est en
fait un mélange (lysat complet d'une culture microbienne de Mycobacterium paratuberculosis),
cette technique évite le risque de faux positif (si le bovin a été exposé à une autre Mycobactérie
que Mycobacterium paratuberculosis, par exemple Mycobacterium phlei non pathogène), qui
pourrait être causé par des antigènes communs à l'ensemble des Mycobactéries.

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Question 4
Identifier le type et la durée habituelle de chaque technique :

Diagnostique indirect par immunochromatographie Tertiaire (moins de 15 minutes)

Dosage d’Ag par précipitation en milieu gélosé Primaire (environ 24h)

Dosage d’Ag par ELISA par compétition Tertiaire (environ 2h)

Diagnostic de la brucellose par agglutination Primaire (moins de 15 minutes)

Diagnostic indirect par ELISA Tertiaire (environ 2h)

Diagnostic indirect par séroneutralisation virale Secondaire (environ 24h)

Question 5
Ne pas confondre complément et conjugué :
Réponse 1
Est une molécule artificielle conjugué

Réponse 2
Est un ensemble de molécules naturellement présentes
dans le sang complément

Réponse 3
Peut avoir une activité cytolytique en présence
d'anticorps complément

Réponse 4
Sert de réactif dans les tests immunologiques tertiaires conjugué

Réponse 5
Sert de réactif dans les tests immunologiques primaires aucun des deux

Réponse 6
Sert dans un test immunologique secondaire utilisant un
couple hémolytique et un couple antigénique complément

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Question 6
Un laboratoire emploie la technique de fixation du complément pour le diagnostic indirect de la
brucellose bovine.
Veuillez choisir au moins une réponse :

a. Le couple antigénique correspond au mélange (sérum à tester) + (antigènes solubles de

Brucelles abortus)

b. le couple hémolytique correspond au mélange (sérum à tester) + (hématies à tester)

c. On ajoute les produits dans l'ordre suivant : couple hémolytique puis complément puis couple
antigénique

d. un animal séropositif correspond à un puit où les hématies ont sédimenté

e. en augmentant la quantité de complément dans le test, on diminue sa sensibilité

Question 7
Comparaison de l'effet protecteur d'anticorps IgG et IgA sur l'infection influenza chez la
souris. Les auteurs ont produit et purifié des anticorps spécifiques du virus influenza de classe
IgA (sous forme dimère pIgA) et IgG1, capables de reconnaitre les antigènes viraux avec une
affinité équivalente : des groupes de souris reçoivent ces anticorps IgA ou IgG1, à différentes
doses, par voie iv 4h avant une infection nasale par le virus. On mesure à 24h l'excrétion virale
des souris ("virus shed"). Les doses administrées correspondent à une capacité neutralisante
définie dans un test in vitro sur oeuf embryonné (EVND). (d'après Renegar et al, 2004).

D'après cette figure, à pouvoir neutralisant in vitro équivalent, les pIgA ont un pouvoir protecteur
supérieur. Cet effet est (d'après le cours), probablement du
à une transcytose à travers les muqueuses.

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Question 8
L'étude concerne la discrimination par des anticorps monoclonaux de 8 souches virales du
virus BVD = Bovine Viral Diarrhea virus. Les anticorps monoclonaux ont été produits contre 3
antigènes de la souche Singer de ce virus, qui est la souche de référence). La figure montre la
fluorescence de puits de culture contenant des cellules bovines infectées par chacune des
souches virales, après immunomarquage avec chacun de ces anticorps (strong : forte
fluorescence, faint : faible/nulle).

 Lignes : 7 souches du virus BVD rencontrées dans des élevages


 Colonnes : 10 mAbs produits contre les 3 principales protéines de la souche Singer du virus
BVD (protéine non structurale NS2, protéine d’enveloppe E2, protéine d’enveloppe E0).

Veuillez choisir au moins une réponse :

a. en utilisant seulement les anticorps 1 et 4, on peut différencier les souches Singer, 126.1 et
ISBP-5, mais pas 152 et LV-96

b. la souche LV-96 est la seule des 8 souches reconnue par l'anticorps n°5

c. un antiserum anti E0 (obtenu par immunisation d'un lapin avec l’antigène E0 de la souche
Singer) serait capable de reconnaitre les 8 souches

d. cette étude est un exemple d'identification de sérotypes viraux

e. l'anticorps n°14 est capable de neutraliser la souche virale 126.1 mais pas la souche EVI-006

f. l’épitope reconnu par l’anticorps n°2 est conservé

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Question 9
La photo montre un marquage par immunofluorescence d'une coupe de la paroi intestinale de
souris au cours d'une infection bactérienne. Le marquage rouge correspond à un conjugué
(anticorps anti CD68) reconnaissant les macrophages. (librement adapté pour usage
pédagogique d'après Ungaro et al, 2009)
- à gauche : souris infectée
- à droite : souris infectée, ayant reçu un composé antagoniste du TLR4.

Veuillez choisir au moins une réponse :

a. d'après ces photos, les souris contrôle présentent une infection bactérienne plus importante

b. les souris contrôle présentent plus de macrophages capables de phagocyter les bactéries que

les souris traitées avec l'antagoniste de TLR4

c. (cours) il est possible que l'antagoniste de TLR4 empêche l'activation normale des

macrophages par les bactéries

d. aucune de ces propositions

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Question 10
Les figures A et B montrent des activités cytotoxiques in vivo :
-la figure A montre l’activité cytotoxique d’éosinophiles contre des larves de parasites. Les
cellules sont mises au contact des parasites pendant 6h en présence de sérum contenant des Ac
contre les parasites (a). Idem après avoir chauffé le sérum (b). Idem après avoir ajouté le sérum
et un antagoniste du récepteir RFC-epsilon (c).
-la figure B montre le % de destruction d’hepatocytes infectés par HCV en présence de
lymphocytes T spécifiques provenant du patient, a) ajout d’un sérum contenant des anticorps anti
HCV, b) ajout d’un sérum sans Ac anti HCV, c) ajout d’interféron gamma.
Remarque : les tests in vivo montrent souvent une activité cytotoxique « basale » : l’astérisque
indique une augmentation significative.

Veuillez choisir au moins une réponse :

a. l’activité cytotoxique des éosinophiles dans cette étude correspond à un mécanisme d’ADCC

par des Ac de classe IgE

b. sachant que le chauffage du sérum détruit les IgE et le complément, cette étude montre que le
complément est nécessaire à l’activité cytotoxique des éosinophiles contre les larves de paraites

c. l’activité cytotoxique des lymphocytes T dans cette étude correspond à un mécanisme d’ADCC

d. cours : l’interféron gamma a un effet cytotoxique direct sur des cellules anomales

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Question 11
La figure A montre la dégranulation in vitro de mastocytes (humains), après les avoir mis en
présence d’un antigène (lipocaline féline) et différentes doses d'anticorps anti lipocaline de classe
IgE et/ou IgG4. Chaque point représente un essai indépendant (3 essais par condition).
La figure B montre le % de dégranulation in vitro de mastocytes de souris, mis en présence de
l’antigène DNP et d'anticorps purifiés de classe IgE de souris anti DNP (ou d'anticorps IgE
contrôle), en présence d'anaphylatoxines C3a et C5a. Ces mastocytes proviennent soit d'une
souris normale, soit de souris déficientes en récepteurs mastocytaires aux anaphylatoxines C3a
ou C5a (librement adapté pour usage pédagogique d'après Schaefer et al 2013 ; Remarque : les
anaphylatoxines C3a et C5a proviennent du sérum d'une souris effectuant une réaction
allergique au DNP).

Veuillez choisir au moins une réponse :

a. Les IgG4 inhibent l’effet des IgE de façon dose-dépendante

b. la dégranulation mastocytaire s’effectue en réponse à un signal spécifique Ag-Ac, mais elle est

augmentée par des signaux non spécifiques issus de l’activation du complément.

c. cours : les IgE et les IgG4 se fixent sur le même récepteur RFc

d. cours : la dégranulation des mastocytes peut être activée par des anticorps (réponse

spécifique) ou par des signaux non spécifiques

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Question 12
Décrivez les propriétés des protéines produites au cours de la réponse immune :
Synthèse et sécrétion de rythme lieu

Protéines de la phase aigüe de l'inflammation


inductible foie

Facteurs du complément
constitutive foie

Question 13
Une étude de Saverio et al (2007) relative à l'infection par le virus PIF de la péritonite infectieuse
féline étudie la concentration plasmatique de l'alpha1-acid glycoprotein (AGP, moyenne et écart
type) chez des chats de différents statuts :
- groupe 1 : chats infectés par PIF, à la fois séropositifs et malades, avec syndrome inflammatoire
généralisé (n=58) AGP = 3,0 ± 1,82
- groupe 2a : chats non infectés par PIF (séronégatifs) mais présentant un syndrome
inflammatoire généralisé due à une autre maladie (n= 26) AGP = 1,35 ± 2,38
- groupe 2b : chats porteurs sains, infectés par PIF mais non malades (n =49) AGP = 0,80 ± 1,12
- groupe 2c : chats non infectés par PIF et sains (n=10) AGP = 0,34 ± 0,39
Les valeurs étant significativement plus élevées dans le groupe 1 et 2a comparées aux valeurs
des groupes 2b et 2c, vous pouvez en déduire que AGP est un élément de la réponse

immune non spécifique . La séropositivité vis à vis du virus PIF vous parait être un

élément utile mais non concluant pour effectuer le diagnostic d'un syndrome inflammatoire
généralisé du chat.
A noter qu'il manque dans cette étude un groupe de chats séropositifs et malades d'une autre
cause.

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 Questions de cours :

Question 14
Les cytokines (1) :
Veuillez choisir au moins une réponse :

Les cytokines appartiennent à des familles, ce qui fait que certaines cytokines ont des effets

similaires

Chaque cytokine agit sur un type cellulaire unique

Les cytokines ne sont produites qu'en réponse à une stimulation (au cours de la reconnaisance

de l'antigène dans le cas des lymphocytes)

Les cytokines n'ont d'effet que sur les cellules immunocompétentes

Question 15
Appariez les différents cas d'immunodéficience présentés avec l'anomalie :
- il existe une maladie
génétique qui entraine
l'absence de thymus par
altération du
gène Foxn1 (c'est le cas des Réponse 1
souris de la lignée "nude"), absence de lymphocytes T (persistance de lymphocytes B et NK)
et qui causent donc une
immunodéficience
importante (mauvaise
résistance aux infections,
production d'anticorps
faible, absence de rejet de
greffe..); cela correspond à :
- il existe des maladies
génétiques qui bloquent la
recombinaison V(D)J par
altération d'un gène du
groupe Rag (c'est le cas des
souris de la lignée "scid"), et Réponse 2
qui causent donc une absence de lymphocytes B et T (persistance de lymphocytes NK)
immunodéficience très
importante (très mauvaise
résistance aux infections,
absence de production
d'anticorps, absence de rejet
de greffe..); cela correspond
à:

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Question 16
La présentation des épitopes :
Veuillez choisir au moins une réponse :

1. la gamme peptidique est l'ensemble des séquences peptidiques qu'un antigène donné du

CMH est susceptible de présenter

2. un épitope T est une séquence d'environ 50 acides aminés

3. le TCR du lymphocyte reconnaît à la fois des acides aminés de l'épitope T et des acides

aminés de l'antigène du CMH

4. le CD4 (et le CD8) du lymphocyte établit des liaisons avec à la fois des acides aminés de
l'épitope T et des acides aminés de l'antigène du CMH

Question 17
Les cellules dendritiques :
Veuillez choisir au moins une réponse :

1. les cellules dendritiques sont capables de phagocytose et de pinocytose

2. les cellules dendritiques sont très mobiles, surtout après avoir capté des antigènes

3. on trouve des cellules dendritiques surtout dans les tissus nerveux

4. on distingue plusieurs types de cellules dendritiques

Question 18
Les mastocytes :
Veuillez choisir au moins une réponse :

1. on trouve des mastocytes dans les muqueuses

2. on trouve des mastocytes dans les tissus conjonctifs

3. plusieurs signaux peuvent provoquer la dégranulation des mastocytes, en particulier IgE et

anaphylatoxines

4. la dégranulation des mastocytes a des effets important sur la musculature lisse

(bronchoconstriction..) et la secrétion de mucus

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CE DOCUMENT A ETE OFFERT AUX VETERINAIRES ALGERIENS PAR

REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

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TD 2 – Système immunitaire

 Question analyses de résultats :

Question 1
Les auteurs étudient les capacités de présentation des antigènes de l'herpesvirus simplex
humain par le CMH (d'après Novak et al, 2001). DR0401 et DR0404 sont 2 allèles du CMH2
fréquemment rencontrés chez l'homme. VP16 est une protéine d'enveloppe de l'herpesvirus
simplex de l'homme (3 séquences peptiques issues de l'antigène VP16 sont utilisées dans cette
étude : ALF, DFE, FDL). Les auteurs mesurent l’affinité de complexes peptide-CMH, en utilisant
des molécules purifiées in vitro : plus l'IC est faible, plus la fixation est forte.

Tandis que l’affinité peptide-CMH est équivalente pour le peptide DFE avec les 2 allèles étudiés,
le peptide FDL est bien mieux présenté par le CMH DR0404 (d’où probablement une plus grande
résistance à l’infection chez les individus DR0404).
Sélectionnez une réponse :

Vrai

Faux

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Question 2
Les auteurs étudient la diversité du SLA (CMH porcin) dans des élevages basés sur le même
fonds génétique (truies Landrace x Yorkshire et verrats Duroc). Ils utilisent un ensemble de
sondes génétiques capables de distinguer des allèles de SLA-1, SLA2 et SLA3 ; les
combinaisons de ces allèles correspondent aux haplotypes 1.0 à 62.0 (remarque : certains
haplotypes ne sont pas complètement caractérisés, et donc un allèle peut être double ou "blank"
=n'importe lequel). Un échantillonnage de 101 porcs est effectué dans 7 fermes au Danemark (10
à 36 animaux par ferme). Les allèles les plus fréquemment rencontrés sont SLA-1*08xx (24%),
SLA-2*02xx (26%) et SLA-3*04xx (48%) ; le tableau décrit la fréquence des haplotypes qui ont
été trouvés chez ces animaux (librement adapté d'après Pedersen et al 2014).

Veuillez choisir au moins une réponse :

a. cours : chaque animal exprime deux haplotypes du CMH, et deux individus sont
histocompatibles si au moins un haplotype est identique

b. le croisement d'une truie SLA-1*04*02 SLA-2*04*08 SLA-3*04*02 avec un verrat SLA-1*04*02


SLA-2*04*08 SLA-3*04*02 peut donner des porcelets exprimant seulement 3 haplotypes

différents

c. presque un animal sur deux est porteur du SLA-3*04xx

d. l'haplotype 4.0 est présent dans les 7 fermes avec des fréquences similaires

e. les haplotypes 2.0, 4.0 et 32.0 sont les plus fréquents dans ces fermes

f. la ferme Lindholm présente apparemment le plus de consanguinité (sur le CMH)

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Question 3
ML et HEL sont respectivement le lysozyme de souris et le lysozyme de poulet ; ML-HEL est un
dimère formé par couplage de ML et HEL, et mutML est un lysozyme de souris muté dans lequel
plusieurs parties de la séquence ont été remplacées par la séquence équivalente chez le poulet
(à noter que ces séquences correspondent après repliement à des parties internes de la
protéine). 4 groupes de souris sont immunisés avec les 4 préparations d'antigène. Les réponses
anticorps IgG anti ML et IgG anti HEL sont mesurées un mois post immunisation
(µg/ml). (librement adapté pour usage pédagogique d'après Tsujihata 2000)

Veuillez choisir au moins une réponse :

a. le répertoire lymphocytaire contient a priori, chez des souris naïves, des clones B capables de

reconnaitre ML et des clones B capables de reconnaitre HEL

b. le répertoire lymphocytaire contient a priori, chez des souris naïves, des clones T capables de
reconnaitre ML et des clones T capables de reconnaitre HEL

c. l'épitope T de HEL présent dans mutML permet la coopération entre des LT anti HEL et des

LB anti ML

d. cours : la coopération entre deux lymphocytes T et B impliquent qu'ils reconnaissent le même


épitope de l'antigène

e. la réponse anticorps IgG anti HEL est de type secondaire

f. les épitopes de HEL présent dans MutML activent les LB pour produire des IgG anti ML

g. chez les souris immunisées par ML-HEL, on observe une coopération entre des lymphocytes

B anti-ML et des lymphocytes T anti-HEL

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Question 4
Activité cytoxique des lymphocytes T contre des cellules infectées par le virus de la grippe
(d'après Ennis et al, 1977).
Les auteurs mesurent la cytotoxicité effectuée par des lymphocytes T contre des cellules cibles
(fibroblastes) infectées par un virus grippal. Ils utilisent 4 lignées de souris consanguines (toutes
les souris d'une lignée ont le même génome, et donc le même haplotype CMH). On utilise 2
lignées d'haplotype CMH différent : H-2d et H-2k (chez la souris le CMH est appelé H-2). On
considère qu'un % de cytotoxicité entre 20 et 50 représente une bonne activité cytotoxique (non
significatif en dessous). Il n’y a pas de cytotoxicité contre des fibroblastes non infectés (données
non présentées).

Veuillez choisir au moins une réponse :

a. les lymphocytes T provenant de souris H-2d sont capables seulement de tuer des fibroblastes

exprimant l’antigène viral associé à CMH H-2d

b. les différences de cytotoxicité selon le CMH s’expliquent par une moins bonne capacité de H-
2d à présenter l’antigène viral

c. le CD8 des lymphocytes T provenant de souris H-2d n’est pas capable de se fixer au CMH H-
2k
1 ; on a une activité cytotoxique équivalente chez les souris H-2d et H-2k, donc il est peu
probable que les capacités de présentation de l'antigène viral soient différentes ; le CD8 est
capable de fixer tous les allèles du CMH2, mais le TCR est sélectionné pour se fixer à un allèle
donné du CMH (reconnaissance conjointe)

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Question 5
Capacités de reconnaissance de l’Ag par les lymphocytes T (Zinkernagel et al, dans Revillard
1992). Les souris sont rendues artificiellement chimères entre le thymus, la moelle et le reste de
l’organisme.

 La figure 2 illustre les capacités de reconnaissance d’un antigène X par les lymphocytes
produits par la souris, selon l’origine des précurseurs lymphocytaires et du thymus.
 La figure 3 illustre les capacités cytotoxiques de lymphocytes contre des cellules infectées
par le virus X, selon la compatibilité entre le donneur de précurseurs lymphocytaires et le
receveur.

Veuillez choisir au moins une réponse :


a. le CMH exprimé par le thymus conditionne l’activité des LT : les LT produits dans un thymus A

ne reconnaissent l’Ag qu’associé à un CMH A (idem pour B)

b. à partir des précurseurs lymphocytaires exprimant les CMH A et B, chez un receveur de


thymus A, il y a sélection des lymphocytes exprimant A et disparition des lymphocytes exprimant
B

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c. le CMH exprimé par le thymus conditionne l’activité des LT : les LT produits dans un thymus A
ne reconnaissent l’Ag qu’associé à un CMH A, les LT produits dans un thymus AB peuvent

reconnaitre l’Ag soit associé à A, soit associé à B.

d. les lymphocytes T reconnaissant l’Ag associé à A ou à B sont des clones différents, possédant

des TCR différents (capables de reconnaitre soit épitope X-CMH A soit épitope X- CMH B)

e. les fibroblastes des souris (AxB) F1 expriment des épitopes issus du virus à la fois via le CMH-

1 A et via le CMH-1 B

f. on parle d'éducation thymique parce que dans le cas des souris receveur A, leurs lymphocytes

T ont appris à reconnaître des Ag présentés par le CMH A mais pas par le CMH B.

g. chez les souris AxB, on trouve à la fois des clones lymphocytaires T capables de reconnaître

virus-CMH A et des clones capables de reconnaître virus-CMH B

h. chez les souris receveuses A, la greffe de cellules de moelle apporte des précurseurs qui
deviennent des thymocytes, puis des lymphocytes, dans un thymus ou il n'y a que des cellules

exprimant le CMH A

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Question 6
Mécanismes de tolérance (d'après Freidman et al 1994) : les auteurs administrent un Ag OVA à 3
groupes de souris, puis étudient la prolifération lymphocytaire spécifique dans un test TTL réalisé
à partir de PBMC prélevés à l’âge adulte, en conditions normales ou en présence d'interleukine
2. Le témoin mitogène montre une réponse positive dans tous les cas (non montré sur le
graphique). On observe une différence significative de prolifération entre 1 et 2,3 en condition
normale, et entre 1,2 et 3 en culture avec IL2.

 le groupe 1 est immunisé "normalement" (injection sc chez des souris adultes)


 le groupe 2 est immunisé le jour de la naissance par voie sc
 le groupe 3 reçoit des doses quotidiennes d'OVA entre J0 et J5 après la naissance par voie
orale

Veuillez choisir au moins une réponse :

a. Le groupe 1 correspond à une réponse normale tandis que les groupes 2 et 3 montrent une

tolérance à l’antigène

b. Le groupe 2 correspond à un mécanisme d’anergie (les lymphocytes spécifiques sont présents

mais hyporéactifs)

c. Le groupe 3 correspond à un mécanisme de déletion clonale (les lymphocytes spécifiques

sont absents)

d. L’administration néonatale répétée par voie orale aboutit probablement à un passage

d’antigène dans le thymus

e. on observe une tolérance/OVA chez les souris immunisées à la naissance

f. l'IL2 permet la levée de l'anergie en stimulant fortement les lymphocytes

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Question 7
L'activité anti-tumorale des lymphocytes NK est régulée par de nombreux facteurs. Dans la figure
C, les auteurs mesurent la cytotoxicité exercée in vitro par des lymphocytes NK provenant de
donneurs sains contre des cellules tumorales (lignée cellulaire humaine "Raji"). Le milieu de
culture contient soit un anticorps monoclonal humanisé "rituximab" dirigé contre le CD20 (qui est
exprimé par la lignée cible), soit un anticorps monoclonal contrôle (ne reconnaissant aucune
protéine membranaire sur la lignée). Le milieu de culture contient aussi (à différentes doses) de
l'interleukine 15 humaine, ou un nouveau composé synthétique capable de se fixer sur la
membrane des NK (ALT-803). (données pour utilisation pédagogique d'après Rosario M et al
2016).

D'après cette figure, vous pouvez interpréter que les NK ont une activité ADCC et

que IL15 et ALT-803 sont des molécules agonistes. .

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Question 8
réponse lymphocytaire B après immunisation par un antigène complexe (hématies de mouton),
du LPS (Choléra) ou de la toxine cholérique (librement adapté pour usage pédagogique d’après
Kateley 1974 et 1975). Les souris sont normales, déficientes en lymphocytes T (anticorps anti
thymocytes) ou irradiées puis reconstituées avec des lymphocytes B et/ou T. Le test mesure le
nombre de lymphocytes B spécifiques producteurs d’anticorps dans la rate («plaque forming cells
assay»).

 l’histogramme montre la réponse maximale après immunisation, dans les 4 groupes de souris
 les courbes décrivent la cinétique journalière comparée des réponses anticorps au LPS et à
l’exotoxine

Veuillez choisir au moins une réponse :

a. la présence de lymphocytes T est nécessaire à la réponse anticorps anti LPS (antigène


thymo-dépendant)

b. la présence de lymphocytes T est nécessaire à la réponse anticorps anti exotoxine (antigène

thymo-dépendant)

c. Les cinétiques des réponses anticorps anti exotoxine et anti LPS correspondent
respectivement à une réponse primaire et secondaire
Prop 2 ; le LPS ne possède pas d'épitope T mais des épitopes répétés, la cinétique est différente
de la réponse Ac secondaire typique (intensité peu modifiée par rapport à une réponse primaire,
un peu différée par rapport une réponse primaire, peu durable)

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Question 9
Modulation de l'activité bactériolytique des macrophages (cas d’une infection par des
mycobactéries : habitat intracellulaire dans des vacuoles). PBMC = cellules mononucléées
sanguines ; l’étude mesure le % des bactéries mortes dans les vacuoles. Les % sont simplifiés
pour raison pédagogique. (modifié librement d'après Denis et al, 2004)

Veuillez choisir au moins une réponse :

a. la cytokine amplifiant la phagocytose dans cette étude est l'interferon gamma

b. les lymphocytes stimulant les phagocytes dans cette étude sont de type CD8

c. cours : les lymphocytes sont capables d'effectuer la phagocytose bactérienne

d. l'amplification de la phagocytose s'explique par une coopération entre les macrophages et les
lymphocytes T du fait d'une présentation des antigènes bactériens via le CMH1, entrainant
l'explosion respiratoire

e. l'amplification de la phagocytose dans cette étude correspond à une coopération entre les
macrophages et les lymphocytes, entrainant l'explosion respiratoire (présentation des antigènes

bactériens par le macrophage via le CMH2)

f. l'amplification de la phagocytose dans cette étude correspond à une meilleure opsonisation des
bactéries

g. il faut un contact direct entre les lymphocytes et les macrophages pour obtenir l'activation

réciproque des deux types cellulaires

h. les CD8 et les LB n'interviennent pas dans l'activation de la phagocytose présentée dans cette

étude

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Question 10
L’étude compare, chez la souris, 2 adjuvants (CFA et IFA) destinés à augmenter la réponse
immune lors d’une immunisation par l’antigène OVA (CC étant un antigène contrôle). CD44 est
un marqueur présent sur les lymphocytes mémoire chez la souris.(librement adapté d’après
Shibaki et al 2011)

 La figure a est une étude par cytométrie de flux de l’expression des marqueurs CD4 et/ou
CD44 : les PBMC sont prélevés une semaine après immunisation de souris avec OVA
(combiné à l’adujvant CFA ou IFA) et incubés pendant 48h avec l’antigène OVA (une mesure
similaire la veille de l’immunisation indique des % de cellules CD4+CD44+ inférieurs à 1%
dans les 2 groupes).
 La figure b est une mesure du % de lymphocytes TCD4 producteurs d’IFNgamma et/ou d’IL4
(PMBC prélevés chez les souris après immunisation, exposés pendant 48h à l’antigène
OVA).

Veuillez choisir au moins une réponse :

a. l’immunisation augmente le % de lymphocytes T spécifiques à phénotype «mémoire» quel que

soit l’adjuvant employé

b. le CFA oriente nettement la réponse immune vers la voie Th1

c. cours : la cytométrie de flux utilise des conjugués fluorescents, généralement spécifiques de

protéines membranaires

d. cours : la cytométrie de flux permet d'identifier des populations et des sous-populations

cellulaires, par exemple grâce aux CD exprimés

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Question 11
Les figures sont extraites d'une étude sur le développement d'une tumeur mammaire (lignée
tumorale CT26) chez la souris en fonction de son métabolisme thermorégulateur (librement
adapté de Kokolus et al, 2013). Les souris sont hébergées à température standard (ST=22°C) ou
à température élevée (TT = 26°C, thermoneutralité chez la souris).
- les figures A et D sont respectivement des mesures par cytométrie de flux, chez les souris ST et
TT, des lymphocytes extraits à partir de la tumeur et des lymphocytes extraits du noeud
lymphatique drainant la tumeur. Les cellules sont marquées à l'aide d'un anticorps anti-CD8 et à
l'aide d'un "pentamer", c'est à dire un complexe entre une molécule de classe 1 de souris
associée avec un peptide provenant d'un antigène de la tumeur CT26 (une figure de cytométrie
représente la situation d'une souris).
- La figure C montre la relation entre le nombre des lymphocytes doublement positifs présents
dans la tumeur et sa taille.

Veuillez choisir au moins une réponse :

a. les cellules pent+ correspondent à des lymphocytes T spécifiques d'un antigène de la

tumeur

b. le % de lymphocytes infiltrant la tumeur qui sont spécifiques d'un antigène tumoral est

supérieur chez les souris TT que chez les souris ST

c. les lymphocytes T CD8 correspondent aux quadrants supérieur gauche et droit de ces

mesures de cytométrie

d. cours : la cytométrie de flux utilise des conjugués radiomarqués

e. le % total de lymphocytes T CD8 infiltrant la tumeur (spécifiques et non spécifiques de la

tumeur) est plus élevé chez les souris TT que chez les souris ST

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Question 12
Modification des sous-populations lymphocytaires au cours de la désensibilisation chez 10 chiens
allergiques aux acariens (librement modifié d'après Shida et al, 2004). Les 10 chiens ont suivi
une série d'injections hebdomadaires puis leur sang a été prélevé au bout de 3 mois, après
disparition des signes d'allergie. Les cytokines IFNg et IL4 sont mesurées lors d'une incubation in
vitro de PBMC avec l'antigène d'acariens (par comparaison avec les résultats de 5 chiens non
allergiques).
Le tableau récapitule les principaux résultats (moyennes de 10 chiens) :
IFNg IL4 rapport IFNg/IL4

chiens normaux 0,55 0,52 1,05

chiens allergiques 0,2 0,3 0,66

chiens allergiques après désensibilisation 0,4 0,33 1,21

La figure illustre les résultats individuels des mesures des cytokines et du gène "de ménage"
G3PDH dont l'expression est corrélée à la viabilité cellulaire :

Veuillez choisir au moins une réponse :

a. Cet exemple illustre que les chiens allergiques présentent plutôt un profil Th2, tandis que les

chiens normaux ou désensibilisés présentent plutôt un profil Th1

b. Le dosage de l'IFNg d'un chien permet d'effectuer le diagnostic d'une allergie

c. il existe une forte variabilité individuelle dans cette réponse

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Question 13
Les auteurs comparent trois vaccins contre la grippe chez le cheval : préparation antigénique
pure, préparation antigénique avec adjuvant minéral et préparation antigénique avec adjuvant
lipidique (librement adapté pour usage pédagogique d'après Horohov 2015). Les auteurs
prélèvent de petites biopsies de la peau autour du site d'injection 6, 24, 48 et 72 heures après et
mesurent les ratio d'expression des ARNs par immunomarquage par rapport à une biopsie avant
injection. Les trois préparations vaccinales provoquent une infiltration cellulaire notée comme
équivalente par histologie (coloration H&E) : augmentation légère sans adjuvant et augmentation
marquée avec les deux adjuvants du nombre de cellules mononucléées et des neutrophiles.
ratio maximum de production d'ARN observé entre 6 et 72 heures par rapport au sans adjuvant adjuvant
temps h0 (moment du maximum) adjuvant mineral lipidique

expression CD83 1,2 (24h) 2,2 (6h) 22 (48h)

production d'IL6 1 11 (24h) 21 (24h)

expression CD4 1 7 (72h) 29 (48h)

production d'IFNg 1 48,5 (24h) 92 (24h)

production de TNF 1 1,6 (6h) 2,8 (6h et 48h)

production d'IL10 1 5,4 (6h) 2,2 (6h et 48h)

Veuillez choisir au moins une réponse :

a. l'adjuvant lipidique provoque une augmentation de tous les ARN testés plus importante que

l'adjuvant mineral (sauf pour l'IL10)

b. sachant que CD4 est exprimé principalement par les lymphocytes T et CD83 par les cellules
dendritiques activées, l'adjuvant lipidique semble activer ces deux populations

simultanement

c. il est vraissemblable que l'adjuvant lipidique provoque une réaction inflammatoire locale plus

importante que l'adjuvant minéral

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Question 14
Les auteurs étudient l'effet du stress chronique sur la réponse immune, en utilisant un antigène de référence
(RBC) (étude comportementale et immune 15 jours après la vaccination ; les résultats sont des moyennes par
groupe).
- Les figures 1A et 1B montrent la réponse anticorps à une vaccination et la capacité proliferative in vitro des
lymphocytes T exposés à un mitogène chez des porcelets identifiés comme dominants ou soumis (12 porcelets
par groupe) (Rudine et al, 2007).
- Les figures 2a et 2b montrent la réponse anticorps à une vaccination et la capacité de prolifération
lymphocytaire in vivo à un antigène chez des poules soumises à un stress : les poules sont réparties en
groupes recevant ou non un aliment enrichi en corticostérone, dans des cages avec ou sans paille (4x3 poules
pondeuses par groupe (El-Lethey et al, 2003). (skin reaction : mesure in vivo de l'augmentation d'épaisseur de
la peau après administration intradermique d'un antigène chez une poule immunisée).
- La figure C décrit la réponse anticorps après immunisation chez des souris exposées à un stress avant et/ou
après la naissance (le stress consiste à bloquer les souris dans un tube pendant 30 minutes plusieurs jours
d'affilée, soit durant la fin de gestation, soit après sevrage et immunisation) (librement adapté pour usage
pédagogique d'après Pascuan et al 2014).

Veuillez choisir au moins une réponse :

a. la réponse immune est modifiée chez des animaux stressés

b. il est plus difficile de faire des études de l'immunité chez des animaux de rente dans des
fermes que chez des souris dans des animaleries de recherche, car les conditions

expérimentales sont nettement plus variables

c. il est plus difficile de faire des études de l'immunité chez des animaux de rente dans des
fermes que dans des animaleries de recherche avec des souris, car on dispose dans ces

espèces de moins de réactifs et de techniques immunologiques

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 Question de cours :

Question 15
La voie alterne :
Veuillez choisir au moins une réponse :

1. la voie alterne peut s'activer au contact de bactéries

2. la voie alterne peut s'activer au contact de cellules

3. la voie alterne est dépendante du clivage de C3 en C3b au contact de la cible

4. la voie alterne n'aboutit pas à la formation de complexes d'attaque membranaire

Question 16
Les antigènes d'origine endogènes :
Veuillez choisir au moins une réponse :

1. sont les antigènes qui sont présents dans le cytoplasme de la cellule

2. il peut s'agir d'antigènes du soi (mais dans ce cas il y a normalement un phénomène de

tolérance)

3. il peut s'agir d'antigènes issus d'un µorganisme intracellulaire (virus..)

4. les lymphocytes B peuvent présenter un seul type d'antigène endogène : celui reconnu par le
BCR (par son épitope B)

Question 17
La compartimentation de l'immunité :
Veuillez choisir au moins une réponse :

1. les lymphocytes passent librement au sein de tissus qui présentent des

caractéristiques communes ("compartiments")

2. les 2 compartiments principaux sont : systémique (tout l'organisme) et cérébral

3. les 2 compartiments principaux sont : systémique et muqueux

4. les lymphocytes passent peu au sein d'un organe sequestré

Feedback
le cerveau fait partie des organes sequestrés (les méninges font barrière)

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Question 18
Les lymphocytes auto-réactifs sont normalement détruits par apoptose au contact des auto-
antigènes dans les tissus
Sélectionnez une réponse :

Vrai

Faux

Feedback
F
Question 19
Une bonne partie du transfert passif de l'immunité maternelle s'effectue par transcytose des IgG
à travers la barrière placentaire chez les bovins et les équins
Sélectionnez une réponse :

Vrai

Faux

Feedback
F ; passage colostral uniquement dans ces espèces

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‫القرآن‬ ‫‪‬‬

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‫تالوة‬ ‫‪‬‬

‫الحديث‬ ‫‪‬‬

‫مواقيت الصالة‬ ‫‪‬‬


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‫ُّ‬ ‫أدعية للم ّيت‬ ‫أسماء هللا الحسنى‬
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REDA MOHAMED GUESSOUM, DVM

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