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Plaques & Coques Belgacem Jellali UAS 2018–2019

Plaques & Coques : Coques minces Classes : 2ème GC–G1

Enseignant : B. Jellali Année Universitaire : 2018–2019

On notera dans toute la suite, les vecteurs unitaires de la base, par la lettre ( 𝑒 ) soulignée. le système de
coordonnées cartésiennes est supposé orthonormé. La dérivée d’une grandeur quelconque (tensorielle
ou non) 𝑓 par rapport à la variable 𝑞 𝑖 sera notée par une virgule suivie de l’exposant (ou l’indice) de
𝜕𝑓
la variable : 𝑖 = 𝑓,𝑖. Pour les composantes normales des tenseurs de déformation et de contraintes,
𝜕𝑞
on écrira un seul indice (par exemple 𝜎𝛼𝛼 sera noté tout simplement 𝜎𝛼 . Les contraintes tangentielles
seront notées par 𝜏 au lieu de 𝜎.)

I Élément de coque

S ur la surface moyenne de la coque, on choisit les lignes de courbure comme lignes de coor-
données 𝛼 et 𝛽, vu leurs propriétés remarquables. On appelle 𝑧 la coordonnée mesurée selon
la normale 𝑛 à la surface moyenne (−𝑡⇑2 ≤ 𝑧 ≤ 𝑡⇑2).
Dans la coque d’épaisseur 𝑡, on découpe un élément par deux paires de sections droites infiniment
voisines, contenues dans les sections normales associées aux lignes de courbure (Figure. 1). Au niveau
𝑧 = 0 de la surface moyenne, les longueurs des côtés curvilignes de l’élément sont 𝑑𝑠𝛼 et 𝑑𝑠𝛽 ; les
courbures principales 1⇑𝑟max et 1⇑𝑟min sont désignées par 1⇑𝑟𝛼 et 1⇑𝑟𝛽 . Au niveau 𝑧, une surface
parallèle à la surface moyenne coupe les faces de l’élément selon des arcs de longueur 𝑑𝑠′𝛼 et 𝑑𝑠′𝛽 . Par
similitude des secteurs circulaires situés dans les plans (𝑟𝛼 ,𝑑𝑠𝛼 ) et (𝑟𝛽 , 𝑑𝑠𝛽 ), on a :

Figure 1 – Elément de coque dans les lignes de courbure (vue arrière).

𝑑𝑠′𝛼 = (1 − 𝑑𝑠′𝛽 = (1 −
𝑧 𝑧
) 𝑑𝑠𝛼 ; ) 𝑑𝑠𝛽 (1)
𝑟𝛼 𝑟𝛽

Généré avec LATEX 2𝜀 1⇑10


II Hypothèses

II.1 Hypothèses de linéarisation

On se place dans le cadre usuel de l’analyse linéaire des structures, acceptant :


1) l’hypothèse de linéarisation géométrique,
2) l’hypothèse de linéarisation matérielle.
La première admet que déplacements et déformations restent petits, en sorte que les équations
cinématiques soient linéaires. Pratiquement, les dilatations et, surtout, les rotations doivent rester
petites.
La seconde admet que le matériau obéit à la loi de Hooke. Ici, par simplicité, on fait l’hypothèse
complémentaire suivante :
3) la coque est constituée d’un seul matériau isotrope homogène

II.2 Hypothèses des structures minces

Love a généralisé aux coques les hypothèses classiques propres aux poutres de Bernoulli et aux plaques
de Kirchhoff. Elles peuvent s’exprimer de la manière suivante :
1) les normales à la surface moyenne de la coque non déformée restent des normales à la surface
moyenne de la coque déformée et elles ne changent pas de longueur ;
2) la contrainte normale transversale est négligeable.
La première hypothèse est purement cinématique et s’appelle parfois loi de conservation des normales.
Il en résulte d’abord que les glissements (distorsions) sont nuls dans tous les plans normaux à la surface
moyenne :

𝛾𝛼𝑧 = 0 ; 𝛾𝛽𝑧 = 0 (2)

et ensuite que la dilatation perpendiculaire à la surface moyenne est nulle :

𝜖𝑧𝑧 = 𝜖𝑧 = 0 (3)

La seconde hypothèse, statique, permet d’ignorer les effets qui se manifestent à travers l’épaisseur et
s’écrit

𝜎𝑧𝑧 = 𝜎𝑧 ≃ 0 (4)
Remarque II.1. La première hypothèse est utilisée pour construire les équations cinématiques, non
les équations statiques. En statique, les efforts tranchants associés aux glissements (equation (2)) sont
nécessaires pour exprimer l’équilibre. Par conséquent, on doit comprendre que, pour formuler la cinématique,
les déformations 𝛾𝛼𝑧 , 𝛾𝛽𝑧 et 𝛾𝜖𝑧 peuvent être négligées.
Les hypothèses ci-dessus sont d’autant mieux satisfaites que la minceur de la coque est effective ; elles
réduisent l’état de contrainte dans la coque à un état de contrainte plan, parallèlement au plan tangent
à la surface moyenne.

II.3 Hypothèse de faible épaisseur

On fait encore l’hypothèse suivante :


1) l’épaisseur 𝑡 de la coque est petite vis-à-vis du rayon de courbure minimal 𝑟min de la surface
moyenne, soit

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𝑡
≪1 (5)
𝑟min
Cette hypothèse est essentielle en théorie de Love, car elle conduit à une énorme simplification des
équations et fixe l’ordre de grandeur des termes négligeables
Il en résulte, dans les relations (1) :
𝑧 𝑧
≪1 ; ≪1 (6)
𝑟𝛼 𝑟𝛽

d’où :
𝑑𝑠′𝛼 ≃ 𝑑𝑠𝛼 ; 𝑑𝑠′𝛽 ≃ 𝑑𝑠𝛽 (7)
ce qui signifie que les faces de l’élément de coque peuvent être admises rectangulaires (Figure. 1).
En liaison avec la relation (6), on déduit aussi qu’on peut faire agir toutes les charges au niveau de la
surface moyenne.
En pratique, pour que la théorie qui suit soit valable, il est nécessaire de respecter, en tout point d’une
coque, l’ordre de grandeur
𝑡 1
< (8)
𝑟min 10

III Cinématique

III.1 Déplacements

Sur une normale 𝑛 à la surface moyenne Σ d’une coque, on considère le point 𝐴, pied de 𝑛 sur Σ, et le
point 𝐵, point de la coque situé à la distance 𝑧 de 𝐴 (−𝑡⇑2 ≤ 𝑧 ≤ 𝑡⇑2). On construit en 𝐴 le repère (𝑎,𝑏,𝑛)
attaché à Σ. En configuration déformée, n’, Σ’, A’, B’ et (𝑎, 𝑏, 𝑛) sont les images correspondantes, avec
𝐴′ 𝐵 ′ = 𝑧.
On appelle 𝑢, 𝑣, 𝑤 les composantes du vecteur déplacement 𝑢 du point 𝐴 de la surface moyenne Σ ;
la composante 𝑤 est souvent qualifiée de déplacement transversal ou normal. L’équation paramétrique
de la surface moyenne déformée Σ′ est

𝑥′ = 𝑥 + 𝑢 = 𝑥 + 𝑢.𝑎 + 𝑣.𝑏 + 𝑤.𝑛 (9)

Cette équation permet de déterminer l’image (𝑎′ ,𝑏′ ,𝑛′ ) de la base (𝑎,𝑏,𝑛).
On montre que les dérivées de 𝑥′ par rapport à 𝛼 et 𝛽 peuvent s’écrire sous la forme :

𝑥′,𝛼 = 𝐴 )︀ (1 + 𝜖𝛼 ) .𝑎 + 𝜖𝛼𝛽 .𝑏 + 𝜃𝛼 .𝑛 ⌈︀ ; 𝑥′,𝛽 = 𝐵 )︀ 𝜖𝛽𝛼 .𝑎 + (1 + 𝜖𝛽 ) .𝑏 + 𝜃𝛽 .𝑛 ⌈︀ (10)

avec, 𝐴 et 𝐵 étant les paramètres de Lamé( 1 ) de la surface Σ, et

1 𝜕𝑢 𝑣 𝜕𝐴 𝑤 𝑣 𝜕𝐵 1 𝜕𝑣 𝑤
𝜖𝛼 = + − 𝜖𝛽 = − + − (11)
𝐴 𝜕𝛼 𝐴.𝐵 𝜕𝛽 𝑟𝛼 𝐴.𝐵 𝜕𝛼 𝐵 𝜕𝛽 𝑟𝛽

𝑢 𝜕𝐴 1 𝜕𝑣 𝑣 𝜕𝐵 1 𝜕𝑢
𝜖𝛼𝛽 = − + 𝜖𝛽𝛼 = − + (12)
𝐴.𝐵 𝜕𝛽 𝐴 𝜕𝛼 𝐴.𝐵 𝜕𝛼 𝐵 𝜕𝛽

𝑢 1 𝜕𝑤 𝑣 1 𝜕𝑤
𝜃𝛼 = + 𝜃𝛽 = + (13)
𝑟𝛼 𝐴 𝜕𝛼 𝑟𝛽 𝐵 𝜕𝛽
1. Ce sont 𝐴 = ∏︁𝑥,𝛼 ∏︁ et 𝐵 = ∏︁𝑥,𝛽 ∏︁

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Figure 2 – Déplacement dans une coque.

Les paramètres de Lamé sur la surface déformée Σ′ de la coque sont approximativement égaux à :

𝐴 = ∏︁𝑥′,𝛼 ∏︁ ≃ 𝐴 (1 + 𝜖𝛼 ) ; 𝐵 = ∏︁𝑥′,𝛽 ∏︁ ≃ 𝐵 (1 + 𝜖𝛽 ) (14)

On montre aussi, que le déplacement du point 𝐵 est :

𝑢𝐵 = 𝑢 − 𝑧.𝜃𝛼 ; 𝑣𝐵 = 𝑣 − 𝑧.𝜃𝛽 ; 𝑤𝐵 = 𝑤 (15)

Remarque III.1. Ces relations donnent le déplacement d’un point quelconque 𝐵 de la coque en fonction
des grandeurs propres au point correspondant 𝐴 de la surface moyenne : déplacement de 𝐴, rotation
de la normale en 𝐴 et cote constante 𝑧. Elles montrent que, parallèlement à la surface moyenne, les
déplacements varient linéairement à travers l’épaisseur de la coque, ce qui exprime, en fait, la loi de
conservation des normales utilisée en RDM.

III.2 Déformations et équations cinématiques

On calcule les dilatations et le glissement usuels, associés à l’état plan de contrainte tel que défini par
les relations (2) à (4), au point 𝐴, c’est-à-dire au niveau de la surface moyenne d’une part, puis au point
𝐵, dans une surface parallèle à la surface moyenne, à la cote 𝑧, d’autre part. Le premier cas fournit les
déformations membranaires, tandis que le second fait apparaı̂tre, en plus, les variations de courbure.

III.2.1 Déformations membranaires

Sur la première ligne de coordonnée de la surface moyenne, les longueurs d’arc en configuration initiale
(non déformée), puis déformée, valent :

𝑑𝑠𝛼 = 𝐴.𝑑𝛼 ; 𝑑𝑠′𝛼 = 𝐴. (1 + 𝜖𝛼 ) 𝑑𝛼

Avec ces relations, on calcule la dilatation (allongement relatif) :

𝑑𝑠′𝛼 − 𝑑𝑠𝛼
𝜖𝛼 = 𝜖𝛼𝛼 = (16)
𝑑𝑠𝛼

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Le long de l’autre ligne de coordonnée, on trouve de façon semblable :

𝑑𝑠𝛽 = 𝐵.𝑑𝛽 ; 𝑑𝑠′𝛽 = 𝐴. (1 + 𝜖𝛽 ) 𝑑𝛽

Avec ces relations, on calcule la dilatation (allongement relatif) :

𝑑𝑠′𝛽 − 𝑑𝑠𝛽
𝜖𝛽 = 𝜖𝛽𝛽 = (17)
𝑑𝑠𝛽

Pour le glissement, on évalue la variation de l’angle droit qui se manifeste entre les vecteurs 𝑎′ et 𝑏′
avec, en linéarisant le résultat du produit scalaire :

𝑎′ .𝑏′ = 𝜖𝛼𝛽 + 𝜖𝛽𝛼 = cos 𝜓 = sin (


𝜋 𝜋
− 𝜓) ≃ − 𝜓 = 𝛾
2 2

et le glissement est donné par la somme des deux relations de (12), qui peut s’écrire :

Figure 3 – Interprétation géométrique du glissement.

𝐴 𝜕 𝑢 𝐵 𝜕 𝑣
𝛾= ( )+ ( ) (18)
𝐵 𝜕𝛽 𝐴 𝐴 𝜕𝛼 𝐵

III.2.2 Variations de courbure

En tenant compte de l’hypothèse de faible épaisseur de la coque, on trouve que les expressions des
dilatations et du glissement, au point 𝐵 d’une surface parallèle distante de 𝑧 de la surface moyenne,
sont de structure identique aux précédentes. On a par exemple :
1 𝜕𝑢𝐵 𝑣𝐵 𝜕𝐴 𝑤𝐵
𝜖𝛼𝐵 = + −
𝐴 𝜕𝛼 𝐴.𝐵 𝜕𝛽 𝑟𝛼

En introduisant (15), on trouve les équations suivantes, qui montrent que les déformations varient
linéairement à travers l’épaisseur de la coque :

𝜖𝛼𝐵 = 𝜖𝛼 − 𝑧.𝑐𝛼 ; 𝜖𝛽𝐵 = 𝜖𝛽 − 𝑧.𝑐𝛽 ; 𝛾𝐵 = 𝛾 − 𝑧.𝑐 (19)

Dans ces relations, 𝑐𝛼 , 𝑐𝛽 et 𝑐 sont les variations de courbure cinématique ; elles valent

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1 𝜕𝜃𝛼 𝜃𝛽 𝜕𝐴 1 𝜕𝜃𝛽 𝜃𝛼 𝜕𝐵
𝑐𝛼 = + 𝑐𝛽 = + (20)
𝐴 𝜕𝛼 𝐴.𝐵 𝜕𝛽 𝐵 𝜕𝛽 𝐴.𝐵 𝜕𝛼

𝜃𝛼 𝜕𝐴 1 𝜕𝜃𝛽 𝜃𝛽 𝜕𝐵 1 𝜕𝜃𝛼
𝑐𝛼𝛽 = − + 𝑐𝛽𝛼 = − + (21)
𝐴.𝐵 𝜕𝛽 𝐴 𝜕𝛼 𝐴.𝐵 𝜕𝛼 𝐵 𝜕𝛽
et
𝐴 𝜕 𝜃𝛼 𝐵 𝜕 𝜃𝛽
𝑐 = 𝑐𝛼𝛽 + 𝑐𝛽𝛼 = ( )+ ( ) (22)
𝐵 𝛽 𝐴 𝐴 𝛼 𝐵
Les variations de courbure flexionnelles 𝐶𝛼 et 𝐶𝛽 et la variation de courbure torsionnelle 𝐶 permettent
d’exprimer les déformations en un point quelconque de la coque en se référant aux déplacements de la
surface moyenne. On peut montrer qu’une variation de courbure correspond effectivement au chan-
gement que subit cette courbure, de la configuration initiale à celle déformée ; par exemple, on a
1 1
𝑐𝛼 = ′
− (23)
𝑟𝛼 𝑟𝛼
et la variation de courbure est positive si la courbure augmente (𝑟𝛼′ < 𝑟𝛼 )

III.2.3 Equations cinématiques

En conclusion, au niveau de la surface moyenne, la cinématique fait apparaı̂tre neuf inconnues, trois
composantes 𝑢, 𝑣, 𝑤 du déplacement et six composantes 𝜖𝛼 , 𝜖𝛽 , 𝛾 (relations (16) à (18)) et 𝑐𝛼 , 𝑐𝛽 , 𝑐
(relations (20) à (22)) de la déformation (déformations de structure), qui sont liées aux trois composantes
du déplacement par les six équations cinématiques ou relations déformations-déplacements

IV Statique

IV.1 Contraintes et efforts intérieurs

Afin d’aboutir à une théorie bidimensionnelle, il faut intégrer les distributions des contraintes à travers
l’épaisseur pour les remplacer par leurs résultantes équivalentes que sont les efforts intérieurs.

Figure 4 – Contraintes (𝜎𝛼 ,𝜎𝛽 , 𝜏𝛼𝛽 = 𝜏𝛽𝛼 : composantes de l’état plan de contrainte)

La Figure. 4 montre la convention de signe pour les contraintes : sur la face positive d’une section
droite, du côté des 𝑧 positifs, les contraintes sont positives lorsqu’elles agissent dans le sens des axes. Le

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sens positif des efforts intérieurs est déduit de celui des contraintes (un effort intérieur positif produit
des contraintes positives sur les faces positives dans la zone 𝑧 positive). Les efforts intérieurs sont
subdivisés en efforts membranaires et efforts flexionnels. Ils sont définis par unité de longueur d’arc
sur la surface moyenne.
Le domaine d’intégration est rectangulaire, de largeur constante unité (en vertu de l’hypothèse de faible
épaisseur) et de hauteur 𝑡 (la lettre t provient de ”thickness” : épaisseur de la coque). On définit :

Figure 5 – Efforts intérieurs : (a) membranaires ; (b) flexionnels

1) Les efforts normaux ([N/m] par exemple)


𝑡⇑2 𝑡⇑2
𝑁𝛼 = ∫ 𝜎𝛼 𝑑𝑧 ; 𝑁𝛽 = ∫ 𝜎𝛽 𝑑𝑧 (24)
−𝑡⇑2 −𝑡⇑2

2) Les efforts tangentiels ([N/m] par exemple)


𝑡⇑2 𝑡⇑2
𝑁𝛼𝛽 = ∫ 𝜏𝛼𝛽 𝑑𝑧 ; 𝑁𝛽𝛼 = ∫ 𝜏𝛽𝛼 𝑑𝑧 (25)
−𝑡⇑2 −𝑡⇑2

3) les moments de flexion ([Nm/m] par exemple)


𝑡⇑2 𝑡⇑2
𝑀𝛼 = ∫ 𝜎𝛼 .𝑧 𝑑𝑧 ; 𝑀𝛽 = ∫ 𝜎𝛽 .𝑧 𝑑𝑧 (26)
−𝑡⇑2 −𝑡⇑2

4) les moments de torsion ([Nm/m] par exemple)


𝑡⇑2 𝑡⇑2
𝑀𝛼𝛽 = ∫ 𝜏𝛼𝛽 .𝑧 𝑑𝑧 ; 𝑀𝛽𝛼 = ∫ 𝜏𝛽𝛼 .𝑧 𝑑𝑧 (27)
−𝑡⇑2 −𝑡⇑2

5) les efforts tranchants ([N/m] par exemple)


𝑡⇑2 𝑡⇑2
𝑉𝛼 = ∫ 𝜏𝛼𝑧 𝑑𝑧 ; 𝑉𝛽 = ∫ 𝜏𝛽𝑧 𝑑𝑧 (28)
−𝑡⇑2 −𝑡⇑2

En vertu du principe de réciprocité des contraintes tangentielles, on a


𝑁𝛼𝛽 = 𝑁𝛽𝛼 ; 𝑀𝛼𝛽 = 𝑀𝛽𝛼 (29)
de sorte qu’il y a huit efforts intérieurs inconnus.
A partir des efforts intérieurs, on peut calculer la distribution des contraintes par les formules classiques
(section rectangulaire de largeur 1 et hauteur 𝑡)

𝑁𝛼 12𝑀𝛼 𝑁𝛽 12𝑀𝛽
𝜎𝛼 = + .𝑧 𝜎𝛽 = + .𝑧 (30)
𝑡 𝑡3 𝑡 𝑡3

3𝑉𝛼 𝑧2 3𝑉𝛽 𝑧2
𝜏𝛼𝑧 = (1−4 2 ) 𝜏𝛽𝑧 = (1−4 2 ) (31)
2𝑡 𝑡 2𝑡 𝑡
et
𝑁𝛼𝛽 12𝑀𝛼𝛽
𝜏𝛼𝛽 = 𝜏𝛽𝛼 = + .𝑧 (32)
𝑡 𝑡3

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Remarque IV.1. Vu l’hypothèse de linéarisation matérielle, les contraintes 𝜎𝛼 , 𝜎𝛽 et 𝜏𝛼𝛽 varient linéairement,
comme les déformations dans la relation (19), et sont les plus grandes en 𝑧 = ±𝑡⇑2. On admet que les
contraintes tangentielles d’effort tranchant 𝜏𝛼𝑧 et 𝜏𝛽𝑧 varient paraboliquement, sont maximales sur la
surface moyenne (𝑧 = 0) et nulles en 𝑧 = ±𝑡⇑2.

IV.2 Equations d’équilibre

Pour exprimer l’équilibre, le plus efficace est de procéder vectoriellement. Dans ce but, on représente
les divers vecteurs forces et moments qui s’exercent sur un élément isolé de la surface moyenne, de
côtés 𝑑𝑠𝛼 et 𝑑𝑠𝛽 . On désigne par 𝑝𝛼 , 𝑝𝛽 et 𝑝𝑧 les composantes de la force de surface 𝑝 provenant des
diverses charges ou actions sollicitant la coque. On se limite à l’équilibre statique. On a :

Figure 6 – Forces et moments sur l’élément de coque.

1) Pour la charge surfacique agissant sur la section moyenne

𝑝 = 𝑝𝛼 𝑎 + 𝑝𝛽 𝑏 + 𝑝𝑧 𝑛 (33)

2) Pour la résultante des forces selon 𝛼

𝐹 𝛼 = (𝑁𝛼 𝑎 + 𝑁𝛼𝛽 𝑏 + 𝑉𝛼 𝑛) 𝑑𝑠𝛽 (34)

3) Pour la résultante des moments selon 𝛼

𝐶 𝛼 = (−𝑀𝛼𝛽 𝑎 + 𝑀𝛼 𝑏) 𝑑𝑠𝛽 (35)

4) Pour la résultante des forces selon 𝛽

𝐹 𝛽 = (𝑁𝛽𝛼 𝑎 + 𝑁𝛽 𝑏 + 𝑉𝛽 𝑛) 𝑑𝑠𝛼 (36)

5) Pour la résultante des moments selon 𝛽

𝐶 𝛽 = (−𝑀𝛽 𝑎 + 𝑀𝛽𝛼 𝑏) 𝑑𝑠𝛼 (37)

Le PFS fournit alors, les équations d’équilibre des forces :

𝜕 𝜕 𝜕𝐵 𝜕𝐴 𝐴.𝐵
(𝐵.𝑁𝛼 ) + (𝐴.𝑁𝛽𝛼 ) − 𝑁𝛽 + .𝑁𝛼𝛽 − .𝑉𝛼 + 𝐴.𝐵.𝑝𝛼 = 0 (38)
𝜕𝛼 𝜕𝛽 𝜕𝛼 𝜕𝛽 𝑟𝛼
𝜕 𝜕 𝜕𝐵 𝜕𝐴 𝐴.𝐵
(𝐵.𝑁𝛼𝛽 ) + (𝐴.𝑁𝛽 ) + 𝑁𝛽𝛼 − .𝑁𝛼 − .𝑉𝛽 + 𝐴.𝐵.𝑝𝛽 = 0 (39)
𝜕𝛼 𝜕𝛽 𝜕𝛼 𝜕𝛽 𝑟𝛽
𝜕 𝜕 𝐴.𝐵 𝐴.𝐵
(𝐵.𝑉𝛼 ) + (𝐴.𝑉𝛽 ) + 𝑁𝛼 + 𝑁𝛽 + 𝐴.𝐵.𝑝𝑧 = 0 (40)
𝜕𝛼 𝜕𝛽 𝑟𝛼 𝑟𝛽

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et des moments :

𝜕 𝜕 𝜕𝐵 𝜕𝐴
(𝐵.𝑀𝛼𝛽 ) + (𝐴.𝑀𝛽 ) + 𝑀𝛽𝛼 − .𝑀𝛼 − 𝐴.𝐵.𝑉𝛽 = 0 (41)
𝜕𝛼 𝜕𝛽 𝜕𝛼 𝜕𝛽
𝜕 𝜕 𝜕𝐵 𝜕𝐴
(𝐵.𝑀𝛼 ) + (𝐴.𝑀𝛽𝛼 ) − 𝑀𝛽 + .𝑀𝛼𝛽 − 𝐴.𝐵.𝑉𝛼 = 0 (42)
𝜕𝛼 𝜕𝛽 𝜕𝛼 𝜕𝛽
1 1
𝑁𝛼𝛽 − 𝑁𝛽𝛼 − 𝑀𝛼𝛽 + 𝑀𝛽𝛼 = 0 (43)
𝑟𝛼 𝑟𝛽

Remarque IV.2. On doit admettre que l’équation (43) correspond à une identité et il n’y a que cinq
équations d’équilibre (38) à (42), trois de translation et deux de rotation, liant les huit efforts intérieurs
(24) à (29) et les charges. L’équation (43) est connue sous le nom de sixième équation d’équilibre, et
cause des problèmes lorsqu’on suppose que la coque est mince. Pour cette raison, on admet qu’elle est
identiquement vérifiée (on ne la résout donc pas).

V Loi constitutive

Pour un matériau élastique linéaire isotrope en état plan de contrainte, la loi de Hooke s’écrit

𝐸 𝐸 𝐸
𝜎𝛼𝛼 = (𝜖𝛼𝛼 + 𝜈𝜖𝛽𝛽 ) ; 𝜎𝛽𝛽 = (𝜖𝛽𝛽 + 𝜈𝜖𝛼𝛼 ) ; 𝜏𝛼𝛽 = 𝛾𝛼𝛽 = 𝐺 𝛾𝛼𝛽 (44)
1−𝜈 2 1−𝜈 2 2 (1 + 𝜈)

où 𝐸 est le module d’élasticité, 𝜈 le coefficient de Poisson et 𝐺 le module de glissement.


Avec les relations (19), on a

𝜖𝛼𝛼 (≡ 𝜖𝛼𝐵 ) = 𝜖𝛼 − 𝑧.𝑐𝛼 ; 𝜖𝛽𝛽 (≡ 𝜖𝛼𝐵 ) 𝜖𝛽𝐵 = 𝜖𝛽 − 𝑧.𝑐𝛽 ; 𝛾𝛼𝛽 (≡ 𝛾𝐵 ) = 𝛾 − 𝑧.𝑐 (45)

La loi constitutive liant les efforts intérieurs aux déformations de coque est :

𝑁𝛼 = 𝐶 (𝜖𝛼 + 𝜈𝜖𝛽 ) 𝑀𝛼 = 𝐷 (𝜓𝛼 + 𝜈𝜓𝛽 ) (46)

𝑁𝛽 = 𝐶 (𝜖𝛽 + 𝜈𝜖𝛼 ) 𝑀𝛽 = 𝐷 (𝜓𝛽 + 𝜈𝜓𝛼 ) (47)

1−𝜈 1−𝜈 𝑡3
𝑁𝛼𝛽 = 𝐶. ( ) .𝛾 = 𝐺.𝑡.𝛾 𝑀𝛼𝛽 = 𝐷. ( ) .𝜒 = 𝐺. .𝜒 (48)
2 2 12

avec, la raideur extensionnelle 𝐶 et la raideur flexionnelle 𝐷

𝐸.𝑡 𝐸.𝑡3
𝐶= ; 𝐷= (49)
1 − 𝜈2 12 (1 − 𝜈 2 )

et les variations de courbure statique 𝜓𝛼 , 𝜓𝛽 et 𝜒 :

𝜓𝛼 = −𝑐𝛼 ; 𝜓𝛽 = −𝑐𝛽 ; 𝜒 = −𝑐 (50)

VI Bilan des inconnues et équations

Grâce aux hypothèses choisies, l’étude d’une coque a été ramenée au niveau de sa surface moyenne.
Les développements précédents font apparaı̂tre dix-sept inconnues

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1) trois déplacements (𝑢, 𝑣, 𝑤),
2) six déformations (𝜖𝛼 ,𝜖𝛽 , 𝛾, 𝑐𝛼 ou 𝜓𝛼 , 𝑐𝛽 ou 𝜓𝛽 , 𝑐 ou 𝜒),
3) huit efforts intérieurs (𝑁𝛼 , 𝑁𝛽 , 𝑁𝛼𝛽 , 𝑀𝛼 , 𝑀𝛽 , 𝑀𝛼𝛽 , 𝑉𝛼 , 𝑉𝛽 ),
reliées entre elles par dix-sept équations
1) six équations cinématiques : (11), (18), (20), (22),
2) cinq équations statiques : (38) à (42),
3) six équations constitutives : (46) à (48)
dont l’ensemble forme un système différentiel d’ordre 8. Il est aisé d’éliminer les déformations et les
efforts intérieurs pour constater qu’il subsiste un système de trois équations différentielles aux dérivées
partielles couplées, d’ordre 2 pour 𝑢 et 𝑣, et d’ordre 4 pour 𝑤 (formulation en déplacements).
Les conditions aux limites, quatre en chaque point du bord, sont examinées par la suite.
Les équations ont été établies dans des axes particuliers, les lignes de courbure de la surface moyenne.
Plus généralement, on peut les formuler en coordonnées curvilignes quelconques, grâce au calcul ten-
soriel.
Il existe beaucoup de cas où la théorie générale peut être simplifiée tout en conservant un degré de
précision tout à fait satisfaisant. L’un des buts de ce cours est de présenter quelques cas de ce genre,
utiles et fréquents en pratique. Ils permettent d’acquérir une connaissance tant physique que théorique
du comportement des coques.

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