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Cuisine de Bretagne
Christophe Certain
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Introduction
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également une terre où la douceur relative du climat
océanique permet de faire pousser de nombreux fruits
et légumes : choux-fleurs et artichauts, oignons de
Roscoff, haricots cocos de Paimpol, fraises de
Plougastel.
Au nord on y boit le cidre des Celtes et le poiré, le
« chouchenn », l’hydromel breton ainsi que depuis
une dizaine d’années des bières bretonnes issues de
brasseries artisanales. Certaines bières présentent la
particularité d’être brassées à partir de blé noir..
Au sud on boit le Muscadet et le Gros-
Plant nantais, ainsi que des vins de cépage, Gamay,
Cabernet, Grolleau gris ou rosé.
Enfin, depuis toujours, la Bretagne est séparée en
deux par une ligne verticale à peu près à la hauteur
de Vannes. A l’ouest la Bretagne « bretonnante » où
l’on parle breton, à l’est le pays Gallo, où l’on parle
(parlait) le Gallo, une langue romane distincte du
français qui s’est développée dans la région. Gallo
veut dire… breton en Gallo.
Vous trouverez dans ce livre des recettes
traditionnelles, mais également des recettes plus
récentes, et quelques créations personnelles,
inspirées par les saisons et l’abondance des marchés
bretons.
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Entrées et soupes
Anchois en beignets
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de citron.
Berniques grillées
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Civelles en vinaigrette
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frais.
Hachez finement l’échalote et le persil. Versez le
vinaigre dans un petit saladier, salez et poivrez,
mélangez jusqu’à dissolution du sel. Ajoutez l’huile,
l’échalote et le persil et mélangez bien la vinaigrette.
Déposez les civelles dans le saladier, mélangez la
sauce et servez.
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Les coques, appelées également localement
« rigadeaux » sont abondantes sur les plages
bretonnes et peu onéreuses chez le poissonnier. Leur
coquille blanche et cannelée et leur petite amertume
caractéristique fait qu’on ne peut pas les confondre
avec un autre coquillage. Leur seul tort, comme tous
les coquillages vivant dans le sable est d’en garder
dans leur coquille On prendra donc la précaution de
demander au poissonnier si elles sont bien dessablées.
Dans le cas contraire, si par exemple vous les
ramassez vous-même, il sera prudent de les laisser
dégorger 3 ou 4 heures dans un seau d’eau de mer,
comme indiqué pour les autres coquillages.
Certains préconisent à la place de ce traitement de
les rincer et de les frotter longuement dans plusieurs
eaux successives, jusqu’à ce qu’elles ne contiennent
plus de sable. Je ne souscris pas à cette méthode, qui,
en plus d’être plus fatigante présente le risque qu’il
reste quand même un peu de sable dans les
coquillages, et il y a peu de choses aussi désagréables
en matière gastronomique que de croquer un grain de
sable.
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Moules
coques et palourdes
Couteaux au cidre
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l’utilise également comme appât pour la pêche. On
pêche ce coquillage avec des techniques pittoresques
(avec un rayon de bicyclette ou du gros sel). Pas la
peine d’essayer de creuser pour le dénicher, comme
pour les palourdes ; il a tôt fait de glisser vers les
profondeurs.
Il ne faut surtout pas le faire cuire trop longtemps
car sa chair deviendrait à coup sûr aussi
caoutchouteuse qu’un joint orange pour conserves "Le
Parfait".
La coquille Saint-Jacques
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restera deux mois pour réfléchir à la façon de les
préparer ! Il existe de nombreuses façons de
l’accommoder, mais il faut faire attention de ne pas la
servir avec des sauces au goût trop prononcé qui
écraseraient son goût délicat. On réservera ces sauces
au cousin de la St-Jacques qu’est le pétoncle, moins
cher, mais moins bon.
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qu’elles sont vivantes.
Si vous ne souhaitez pas les manger
immédiatement, il vous reste la possibilité de les
acheter entières et de les ouvrir vous-même.
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Coquilles St Jacques émincées et
marinées
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Coquilles St Jacques gratinées à la
Bretonne
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Coquille
s Saint-Jacques à la bretonne
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fondre à feu doux dans 30g de beurre pendant environ
15mn, jusqu’à ce qu’ils soient bien ramollis. Ils ne
doivent pas prendre couleur. Pendant ce temps,
découpez chaque noix de Saint-Jacques en 3 disques,
et réservez-les. Saupoudrez les poireaux avec la
farine, et mélangez à la spatule jusqu’à incorporation
complète de la farine dans le beurre. Ajoutez le vin
blanc, en remuant toujours avec la spatule, puis le
lait. Salez et poivrez, laissez cuire 5mn tout en
remuant. La sauce va épaissir. Mixez le tout jusqu’à
obtention d’un velouté. Si la sauce n’est pas assez
épaisse, remettez quelques minutes en casserole, à
feu doux, et laissez réduire 5mn. Ajoutez le jus de
citron ou le vinaigre pour créer une légère acidité.
Faites sauter les noix de Saint-Jacques 1 à 2mn dans
le beurre restant bien chaud. Versez un peu de sauce
dans les coquilles réservées et ajoutez par-dessus les
disques de Saint-Jacques, servez aussitôt.
Cotriade
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la branche de céleri, 3 l d’eau, 50 g de beurre, sel,
poivre.
Préparation : Ecaillez, videz et lavez les poissons à
l’eau salée. Coupez-les ensuite en morceaux ou levez
les filets et gardez-les au frais. Conservez les têtes,
arêtes et queues. Demandez au besoin à votre
poissonnier quelques têtes de poisson pour enrichir le
fumet. Dans un faitout, mettez 1 l d’eau à chauffer et
ajoutez les déchets de poisson. Faites cuire 15 mn en
écumant régulièrement. Passez le fumet obtenu au
tamis pour éliminer les déchets. Pendant ce temps,
hachez les oignons ou échalotes et l’ail, émincez le
poireau et le céleri. Faites étuver au beurre ces
ingrédients pendant 15 mn. Ajoutez ensuite le vin
blanc, 2 l d’eau, le bouquet garni, sel, poivre et
amenez à ébullition. Ajoutez les pommes de terre
épluchées et coupées en 2 ou en 4 suivant la taille ;
laissez cuire 15 mn. Ajoutez le poisson, laissez 12 mn,
puis ajoutez le fumet réservé, les moules ou autres
coquillages. Quand les moules sont ouvertes, vous
pouvez servir. Si certains filets sont très fins, ou
certains poissons très petits, mettez-les quelques
minutes plus tard que les autres.
On peut tout servir d’un coup, ou faire deux tours
en servant d’abord la soupe et ensuite le poisson et
les légumes. On peut aussi ajouter dans chaque
assiette une tranche de pain de campagne frottée à
l’ail et grillée ou dorée au beurre dans une poêle. On
peut également proposer avec les légumes et le
poisson une sauce verte, composée d’une vinaigrette
passée au mixer avec des fines herbes (persil, cerfeuil,
ciboulette, estragon, oseille, cresson, un peu de vert
de poireau…)
Si vous arrivez un jour à sympathiser avec quelques
marins-pêcheurs et que l’un d’entre eux vous propose
de participer à une journée de pêche, allez-y, n’hésitez
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pas ! Qu’il s’agisse d’aller ramasser des casiers, lignes
de fond ou filet, il y a toujours le mystère de la pêche,
on ne sait jamais ce que l’on va remonter, et une
surprise est toujours possible. Vous partirez vers 4
heures du matin, avant le jour, et vous reviendrez
fourbu, ravi, avec un seau de « godailles », ce butin de
poissons octroyé à chaque pêcheur sur la pêche du
jour. La godaille ne contient pas souvent de soles ou
de rougets qui partent directement à la criée, mais on
y trouve le tout-venant et parfois des poissons trop
rares pour être commercialisés, comme cette
délicieuse variété de raie pas plus grosse qu’une plie,
ou ce crustacé marin ressemblant à une écrevisse
avec des pinces de langoustine, qui se nomme galatée.
Bref, de quoi faire une cotriade.
Si dans un autre cas de figure, vous avez vu les
bateaux partir à la pêche à 4 heures du matin parce
que c’était l’heure à laquelle vous alliez vous coucher,
il vous reste toujours la ressource de faire les lots de
fin de marché, quand vous serez réveillé, et d’acheter
dans un inventaire à la Prévert, un lot de 3 rougets, 1
vive et 1 maquereau, un morceau de merlu, avec la
tête offerte gracieusement par le poissonnier, un
poisson bizarre et coloré qui s’appelle une « vieille »,
500g de moules, et enfin 2 merlans qui criaient « 1
euro, 1 euro pour finir ! » pour que vous les
emportiez.De quoi faire une cotriade.
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La
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Crabe farci à la bretonne
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Crabes en soupe
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Feuilletés d’huîtres aux poireaux
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Huîtres grillées
Moules
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poissonnier l’assiette contenant quelques moules
cuites que celui-ci met généralement en évidence à
côté des coquillages. Cette assiette permet de savoir
si les moules sont bien remplies ou pas. Vérifiez que
les coquilles sont bien remplies, et que la chair arbore
un belle couleur jaune orangé. S’il n’y a pas d’assiette,
méfiez-vous, cela signifie généralement que les
moules ne contiennent pas grand-chose. Cette
remarque est également valable pour les huîtres. Les
moules de couleur blanchâtre ne sont peut-être pas
moins bonnes que leurs consœurs orangées, mais leur
couleur ne fait pas envie. Evitez-les.
Les moules ont de nombreux avantages ; elles sont
bon marché, elles se préparent de multiples façons, et
toute la famille les aime. Il faut compter environ 500g
de moules par personnes pour un plat principal.
Par contre, il faut les nettoyer. On commence par
les rincer dans l’évier à moitié rempli d’eau, et dans
lequel vous aurez jeté une poignée de gros sel.
Brassez bien les moules pour ôter les petits débris qui
les accompagnent, éliminez celles qui restent en
surface. Si beaucoup de moules restent en surface,
cela signifie qu’elles ont souffert, et par conséquent
qu’elles ont perdu beaucoup de leur eau. C’est
mauvais signe. Ne laissez pas tremper les moules
dans l’eau. Sortez-les rapidement.
Il faut ensuite gratter avec un couteau d’office les
petits coquillages qui sont collés sur le dos de la
moule. Cette opération est indispensable, sinon, à la
cuisson, la coquille de ces petits parasites se
désagrège pour former une sorte de sable que l’on a
ensuite le plus grand mal à éliminer. On ôte ensuite le
byssus, ce cordon qui dépasse de la moule et qui lui
permet de se fixer au rocher grâce à une colle
naturelle extra-forte. Pour ce faire, on le pince entre
le pouce et le plat du couteau et on tire jusqu’à
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l’arracher.
L’océa
n à Pornichet
Moules gratinées
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dans un égouttoir sur une assiette creuse (vous
récupèrerez le jus restant dans l’assiette) Passez le jus
des moules et laissez refroidir. Pendant ce temps,
hachez le persil et pressez l’ail. Dans un verre doseur,
mettez le jus des moules, ajoutez le vin blanc,
complétez avec du lait jusqu’à obtenir 30cl de liquide.
Mettez ce liquide dans une casserole. Ajoutez la
farine tamisée, le beurre, le fromage râpé, salez,
poivrez, ajoute un peu de muscade, et mettez à feu
doux en remuant sans cesse avec un fouet jusqu’à
épaississement de la sauce. Quand la sauce
commence à épaissir, ajoutez l’ail pressé et le persil
haché. On doit obtenir une béchamel très épaisse.
Coupez le feu.
Prenez alors chaque moule par la demi-coque vide
et trempez la moitié pleine dans la béchamel, comme
une cuillère, de façon à en remplir chaque coquille.
Déposez les coquilles dans un plat à four.
Saupoudrez les coquilles de chapelure et mettez à
gratinez sous le grill du four jusqu’à ce que les moules
soient bien dorées.
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Ormeaux sautés
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Un moment rare !
L’ormeau est un coquillage univalve, qui s’agrippe
au rocher en faisant ventouse avec un muscle
puissant. Sa pêche étant très réglementée, on ne le
trouve que rarement sur les étals, et à des prix très
élevés. Si de passage en Bretagne, vous souhaitez
ramasser des ormeaux au cours d’une grande marée,
sachez que pour les prendre, vous n’avez pas le droit
de mettre la tête sous l’eau. Cette contrainte assez
cocasse, limite de fait la prise aux abords immédiats
du rivage, et préserve l’essentiel des populations, qui
ont à souffrir du braconnage intensif opéré par des
plongeurs en bouteilles sans scrupules. On trouve
parfois également sur les marchés bretons quelques
minuscules ormeaux d’élevage. Espérons que cette
technique pourra se développer pour les produire un
jour à un prix raisonnable. L’ormeau est en tous cas un
des meilleurs coquillages qui existent, et ne craint pas
la comparaison avec le homard et la langouste.
Maquereaux et lisettes
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Maquereaux au vin blanc
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petit. Ajoutez le vin blanc.
Mettez ensuite les maquereaux au four, préchauffé,
thermostat 7, pendant 10 à 15 mn, ou jusqu’à qu’une
fourchette pénètre jusqu’à l’arête sans rencontrer de
résistance. Laissez refroidir, couvrez d’un film et
laissez mariner jusqu’au lendemain.
On peut remplacer les échalotes par des oignons
grelots ou des groseilles à maquereaux, si l’on en
trouve. On peut également enlever le citron et ajouter
2 cuillères à soupe de moutarde forte de Dijon.
Maquereaux en rillettes
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bouillon 15mn et laissez refroidir. Ajoutez les
maquereaux, et faites chauffer jusqu’à frémissement.
Laissez 5mn. Vérifiez que les maquereaux sont cuits
en enfonçant une fourchette à l’endroit le plus épais.
Coupez le feu et laissez refroidir dans le court-
bouillon.
Une fois les maquereaux refroidis, ôtez
soigneusement la peau et les arêtes, puis écrasez la
chair à la fourchette avec le beurre ramolli, les
échalotes finement hachées, la crème fraîche et la
moutarde. Conservez au réfrigérateur et servez sur du
pain grillé : pain de seigle, baguette ou pain de
campagne suivant les goûts.
Pour corser les rillettes, on peut y ajouter un filet de
maquereau fumé haché au couteau.
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Préparation : Préparez le court-bouillon comme
pour les rillettes de maquereau et faites cuire de la
même façon.
Eteignez le court-bouillon et laissez refroidir le
poisson dedans, pour qu’il se parfume bien, puis
laissez au réfrigérateur.
30mn avant de manger, sortez les poissons du
réfrigérateur et du bouillon, égouttez-les, levez les
filets avec un couteau et une fourchette, éliminez les
arêtes. Mixez tous les éléments de la sauce jusqu’à
obtenir une sauce lisse et onctueuse.
Pour le service, disposez dans les assiettes des
feuilles de salade hachées et des rondelles de
tomates, déposez par dessus les filets de maquereau,
arrosez avec la sauce.
Palourdes farcies
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sauteuse, et ôtez-les à mesure qu’elles s’ouvrent.
Laissez refroidir et ôtez pour chaque palourde la
moitié de la coquille. Tartinez ensuite une petite
noisette de beurre persillé sur chaque coquille, puis
passez au gril du four 2 minutes. On peut également
congeler les palourdes une fois farcies et les
conserver pour plus tard. Dans ce cas, disposez une
couche de palourdes dans un Tupperware, posez par
dessus une feuille d’aluminium et empilez une
seconde couche. Recommencez jusqu’à épuisement
des palourdes. De cette façon, elles ne se colleront
pas entre elles. On peut faire la même recette avec
des praires.
La palourde est abondante sur les côtes bretonnes.
A marée basse, dans le sable, il faut repérer la petite
marque rectangulaire qu’elle fait à la surface du sable
en respirant, et gratter à quelques centimètres de
profondeur avec un petit crochet à trois branches
pour extraire la palourde. Des pêcheurs plus
industrieux emploient carrément un râteau et
terrassent à tout va les plages. Quelle que soit la
technique utilisée, attention au mal de dos !
Pouces-pieds
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Mangez froid.
On déguste l’intérieur du pied, après avoir ôté la
membrane qui le recouvre.
Le pouce-pied est un coquillage assez confidentiel,
dont la pêche est très réglementée. En fait de
coquillage, c’est un lointain cousin du crabe, qui se
présente sous la forme d’un tube accroché à la roche,
lequel est surmonté d’une sorte de dent. Le tout
donne l’impression de voir un animal extra-terrestre.
Le fait que le pouce-pied soit protégé fait qu’il
prolifère par endroits et tapisse certaines portions de
fond marin. On en voit par exemple près des îles de
Houat et Hœdic.
Pouces-pieds
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Sardines à la poêle
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Sardines grillées
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jusqu’à l’arête centrale, de la tête à la queue. Coupez
ensuite les filets derrière les ouïes, jusqu’à l’arête.
Prenez ensuite la tête de la sardine dans une main,
dos vers le haut. Appuyez avec le pouce et l’index de
l’autre main sur le haut des filets, près de la tête.
Tirez alors la tête de façon à faire sortir l’arête entre
les 2 filets. Il n’est pas nécessaire de vider la sardine
avant, les tripes restent attachées à la tête.
Servez ensuite les filets de sardines avec de la fleur
de sel, du pain et du beurre.
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ensuite pour tartiner des sandwiches ou des toasts. Ce
n’est jamais qu’une autre façon de présenter la même
chose, mais plus raffinée. On peut y ajouter suivant
l’humeur du moment des échalotes hachées, du
piment, du concentré de tomate… C’est bon, vite fait,
et on peut toujours avoir quelques boites de sardines
en réserve en cas d’imprévu. Aux dernières nouvelles
la sardine en boite deviendrait même terriblement
tendance avec des boites millésimées vendues à prix
d’or, qu’il faut laisser vieillir quelques années, et
retourner de temps en temps dans le placard pour en
améliorer le goût ! Libre à vous d’y croire ou non…
Beurr
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Tellines poêlées
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étape, les coquillages seront simplement
immangeables.
Ecrevisses à la nage
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touristique : la Brière, une zone de roseaux et d’eau
de 40000 ha, le plus grand marais français après la
Camargue. On peut louer une barque à la journée
pour se promener dans un dédale de canaux aux eaux
sombres et observer une faune et une flore très
variées. Attention toutefois de ne pas s’y perdre…
Parmi les nombreuses espèces animales que l’on
rencontre dans les eaux de la Brière, on trouve
quelques intrus, dont l’écrevisse de Louisiane, arrivée
accidentellement, et qui cause des ravages à
l’écosystème local en creusant des galeries dans les
berges. Si vous en trouvez à vendre ou si on vous en
donne une douzaine, considérez donc que vous ferez
une bonne action en les mangeant ! Il existe
également d’autres variétés d’écrevisses dans les
cours d’eau de la région, dont la plupart sont de
souche américaine ; les souches locales, moins
résistantes à la pollution, ont quasiment disparu. Le
seul avantage de ces écrevisses exotiques est qu’elles
sont abondantes et qu’on peut les trouver toute
l’année, n’étant pas protégées par une période
d’interdiction de la pêche à cause de leur statut de
nuisibles.
Avant de cuire l’écrevisse, il convient de la châtrer,
opération qui consiste à arracher la lame centrale de
la queue de l’écrevisse, à laquelle est relié un boyau
noir au goût amer. On les plonge ensuite aussitôt dans
un court-bouillon fortement aromatisé. On les sert de
diverses façons, à la nage ou en garniture de plats
plus sophistiqués comme des quenelles de brochet.
Cabane de pêcheur dans le marais briéron
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Salade de
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résiduels. Mélangez la sauce verte avec le jus des
moules et donnez à nouveau un coup de mixer-
plongeur.
Mettez dans les assiettes moules et pommes de
terre, arrosez de sauce, ou disposez la sauce dans des
ramequins.
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Poissons et crustacés
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Le plateau de fruits de mer
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dotés, homards et oursins.
La qualité du plateau de fruits de mer tient à
plusieurs paramètres : la fraîcheur des produits, bien
sûr est la première d’entre elles. Si vous souhaitez
acheter des produits pour concevoir un plateau de
fruits de mer, prévoyez donc de vous lever tôt, surtout
si le temps est chaud : dès 10h du matin les étrilles
qui frétillaient le matin sont sur le dos, et 1h après
elles sont tournées et bonnes à jeter. Les langoustines
et les crevettes arrivées vivantes de la pêche, ne
valent plus le prix qu’on vous en demande. Les
palourdes commencent à s’ouvrir et les autres
coquillages ne valent pas mieux !
Allez donc au marché à 8h, armé d’un panier avec –
nec plus ultra – sac isotherme et freeze pack congelé
de votre glacière (sortez le tout de même 30mn avant
du congélateur sinon vous allez congeler vos
coquillages !). Vous pourrez alors finir votre marché
tranquillement. Arrivé(e) chez vous, faites cuire
aussitôt les fruits de mer qui nécessitent une cuisson,
égouttez-les et stockez-les ensuite au réfrigérateur
dès qu’ils ont refroidi, recouverts d’un film
transparent, jusqu’au repas. Gardez le reste dans le
bac du réfrigérateur s’il fait chaud, ou dans un endroit
frais autrement.
Le deuxième écueil à franchir pour réaliser un
honorable plateau de fruits de mer, c’est la cuisson.
Rien de plus détestable, par exemple, que les
langoustines trop cuites.
Le plus simple est donc de faire l’inventaire de
notre plateau, et de détailler les préparations
éventuelles à réaliser.
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Araignées
Araignées
Homard
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pinces doivent être fermées avec un fort
élastique. N’achetez pas de homard mort, même
à vil prix, comme les vendent parfois certains
commerçants. La chair se liquéfie et devient
immangeable dès que l’animal est mort.
Homard
s bretons
Bigorneaux
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les bigorneaux en tous sens avec les doigts
pendant quelques minutes, puis égouttez-les.
Cuisson : 3 à
Tourteaux
Préparation : 20mn à l’eau bouillante salée pour
les sujets moyens, 30mn pour les spécimens de 1kg et
plus. Pour éviter à votre crabe un long et mauvais
moment à passer, on peut le mettre au congélateur 15
minutes dans un sac, de façon à l’anesthésier.
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Pour les crabes, il faut choisir entre les mâles, qui
ont des pinces plus grosses, et les femelles qui ont du
corail que certains apprécient. Si le poissonnier le
permet on peut soupeser les crabes pour voir s’ils
sont bien pleins ; ils doivent être lourds par rapport à
leur taille.
Cette opération demande un peu de doigté pour ne
pas se faire pincer, en plus d’une certaine habitude du
poids que doit faire un crabe par rapport à une taille
donnée.
Pour ma part je demande à mon poissonnier préféré
d’en choisir un pour moi. En flattant discrètement sa
compétence en matière de choix (et en arrivant
suffisamment tôt pour qu’il reste des beaux crabes) je
suis sûr d’être bien servi.
Le manège des gens qui soupèsent les crabes sur
l’étal du poissonnier me rappelle une cérémonie
analogue avec le melon, qui est suivie en plus de
palpation, scrutation intense et reniflements
compulsifs, pour partir bien souvent avec un melon
encore vert et insipide.
N’achetez pas de crabes à 1 pince si vous voulez le
faire au court-bouillon. L’eau va rentrer dans le corps
du crabe par le trou de la pince manquante et ce sera
une catastrophe.
Gardez-les éventuellement pour le crabe farci (voir
recette). N’écoutez pas le baratin des poissonniers qui
vous disent qu’il suffit de saler fortement l’eau du
bouillon pour régler le problème. Vous pouvez être
certains qu’ils n’ont jamais essayé cette technique
parce qu’ils ne mangent jamais de crabes à 1 pince.
N’achetez évidemment pas de crabes morts ou
moribonds. Ils doivent être bien vivants et bouger,
sauf par grand froid, où ils peuvent être
temporairement figés par le froid lorsqu’ils sont
dehors.
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Etrilles
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Boucauds au court-bouillon
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leur taille, on enlève la tête mais on mange la
carapace avec, en ne laissant que la queue. On
les trouve souvent déjà cuits. Il est toujours
préférable (mais plus coûteux) de les acheter
vivants et de les faire cuire soi-même.
Bulots
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Crevette rose ou bouquet
Huîtres
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charnues, que j’apprécie dans une belle taille : N°2.
Le N° de l’huître est inversement proportionnel à sa
taille. On trouve généralement sur les marchés du
N°2 au N° 4, le N°3 étant le plus courant. Les
meilleurs écaillers vous proposent un choix de
différentes provenances et de différentes tailles. Dans
le doute, n’hésitez pas à goûter, c’est très important.
L’écailler sera très content de vous faire goûter ses
produits. Dans le cas contraire, allez voir celui d’à
côté !
Il y a deux façons d’ouvrir les huîtres, celle des
écoles hôtelières et celle des ostréiculteurs. Les
restaurateurs ouvrent l’huître par l’arrière, le bout le
plus fin, en introduisant la lame entre les deux
coquilles et en faisant levier, après avoir posé l’huître
sur une surface plane ou un creux correspondant à sa
taille. Une fois l’ouverture forcée, on passe le couteau
sur le bord de l’huître pour sectionner le muscle.
Cette technique n’est pas forcément très évidente au
début, mais elle a l’immense avantage de ne pas
entamer la coquille, et donc de ne pas laisser de bouts
de calcaire au fond de la coquille, ce qui est toujours
désagréable.
La seconde méthode, plus expéditive, est la plus
communément utilisée : on insère la pointe du
couteau à huître sur le côté de la coquille et on
sectionne le muscle. L’huître s’ouvre alors aussitôt.
Avec un peu d’entraînement, on y arrive sans
problème ! Le seul souci est qu’en ouvrant l’huître de
cette façon, il arrive qu’on abîme la coquille et qu’il
reste un dépôt de calcaire au fond. On videra donc
l’eau en faisant attention à ce que tous les petits
morceaux éventuels soient bien partis.
Il existe également différents appareils électriques
ou mécaniques pour ouvrir les huîtres. J’en ai vu
passer beaucoup, je n’en ai trouvé aucun jusque là qui
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ait un quelconque intérêt, mais je reste attentif.
Il arrive que les ouvreurs d’huîtres débutants
commencent par s’ouvrir… la main avec le couteau à
huître. Pour éviter cette utilisation inappropriée de
l’ustensile, il convient de respecter 2 règles de base :
1 : se protéger la main qui tient l’huître avec une
protection robuste (idéalement le gant de cotte de
maille) par exemple un gant de travail pour tailler les
rosiers (particulièrement efficace) ou une manique de
coton bien épaisse, que vous réserverez à cette tâche
(c’est ce que j’utilise pour ne pas effrayer mes
invités). Pour les personnes particulièrement
prudentes, vous ne risquez rien à mettre les deux
gants pour tailler les rosiers, un bien sûr dans chaque
main.
2 : ne pas appuyer comme une brute. Il ne sert à
rien de forcer. Ouvrir une huître ne demande pas
d’effort important, il faut juste trouver le bon endroit
pour faire entrer le couteau et ça vient tout seul. C’est
en appuyant de toutes ses forces sur la coquille
qu’inévitablement on ripe et on se plante le couteau
dans l’autre main !
Une fois l’huître ouverte, dans tous les cas de figure
on vide l’eau, qui contient souvent un dépôt, elle se
reconstituera d’elle-même. Les huîtres peuvent être
ensuite consommées dans un délai d’1 heure.
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Pour le
Huîtres bretonnes
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Langoustines au naturel
Oursins
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l’intérieur, et qui sont en fait les œufs.
J’ai une fois dans ma vie sorti un oursin de l’eau et
je l’ai tenu dans ma main. Après être resté immobile
pendant quelques secondes, il a commencé à bouger
ses petites aiguilles pour se déplacer et essayer de
s’échapper. C’était tellement inattendu que j’ai été
ému et je l’ai remis à l’eau. Je n’ai jamais eu le
courage d’en manger depuis.
En dehors de ces considérations, tout le monde
vous dira qu’on ne peut manger les oursins que
lorsqu’ils sortent de l’eau, car ils sont très fragiles. A
moins donc d’avoir une confiance aveugle dans votre
poissonnier, allez les pêcher vous-mêmes ou mangez
autre chose !
Palourdes
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Praires
Mayonnaise
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sauce.
A cette préparation de base, on peut ajouter
différentes choses pour varier les plaisirs et faire
plusieurs petits pots de sauce différentes pour
accompagner vos fruits de mer :
Mayonnaise verte : choisissez un mélange d’herbes
fraîches : persil, estragon, ciboulette, cresson… puis
ajoutez quelques salicornes au vinaigre. Hachez
finement les herbes et incorporez-les à la sauce.
Mayonnaise rouge : ajoutez 1 C.A.C. de piment
d’Espelette ou autre piment doux… ou fort suivant les
goûts.
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63
Poissons et fruits de mer cuisinés
Anguilles
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grossissant. On distingue 3 tailles d’anguilles pour la
cuisine :
Les petites, c’est-à-dire grosses comme un doigt.
Vidées pelées et détaillées en tronçons, on les farine
et on les fait sauter à la poêle au beurre en ajoutant à
la fin de l’ail haché et du persil : c’est un régal.
Les moyennes, grosses comme 2 doigts. Déjà plus
grasses, on ne commet pas l’erreur de les faire frire.
On les pèle, on les vide, on les coupe en tronçons de
5cm, puis on les fait griller, de préférence dans la
cheminée ou au barbecue, et on les sale. C’est là
encore un délice. On peut également les préparer en
matelote.
Les grosses : c’est-à-dire toutes celles qui sont plus
grosses que les moyennes. On les prépare
traditionnellement en matelote. Personnellement,
étant pourtant grand amateur d’anguille, je vous
déconseille d’en manger.
Dans tous les cas, demandez à votre poissonnier
d’éplucher et de tronçonner l’anguille pour vous, ce
qu’il fera bien volontiers.
Anguilles en matelote
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petits oignons grelots, 150g de champignons de Paris
crus, 25g de farine, 1 tranche de pain de campagne
assez fine par personne.
Préparation : Faites revenir dans du beurre
l’oignon, l’ail et le poireau hachés. Quand le tout
commence à dorer, remplacez par les anguilles et
faites-les dorer de tous côtés. Ajoutez le Cognac et
flambez. Remettez sur le feu et ajoutez le vin rouge, le
bouquet garni et les légumes revenus. Laissez cuire
environ 20mn. Une fourchette doit pénétrer dans la
chair jusqu’à l’arête sans résistance. A cuisson,
réservez les anguilles dans le bouillon, feu éteint, ôtez
le bouquet garni.
Pendant ce temps, faites cuire les oignons grelots à
couverts avec un peu de beurre, jusqu’à ce qu’ils
soient bien dorés. Réservez et faites revenir les
champignons. Faites griller les tranches de pain et
frottez-les avec la gousse d’ail dégermée. Disposez les
tranches de pain au fond d’un plat creux. Posez par-
dessus les anguilles égouttées, puis les champignons
et les oignons. Réservez au chaud, par exemple dans
le four préalablement chauffé 10mn et éteint.
Passez le bouillon de cuisson. Faites chauffer 20g de
beurre, ajoutez la farine tamisée et remuez avec une
spatule jusqu’à ce que les deux éléments soient bien
incorporés. Ajoutez le bouillon et continuez à remuer
jusqu’à ce que l’ensemble prenne une consistance
onctueuse. Versez sur les anguilles dans le plat
réservé et servez bien chaud, dans des assiettes
chaudes.
On peut servir quelques pommes vapeur avec ce
plat.
On peut également ajouter avec les oignons et les
champignons 100g de lardons qu’on fera revenir à sec
dans une poêle et qu’on égouttera ensuite pour ôter
l’excès de matière grasse. Cette matelote peut se
66
préparer avec d’autres poissons comme la lamproie,
voire le maquereau, en adaptant le temps de cuisson
en fonction de la taille des poissons.
67
pêchés à la ligne et non au chalut, ce qui garantit une
meilleure tenue du poisson, qui n’a pas été écrasé
dans la poche du chalut ou « noyé » c’est à dire mort
avant la remontée du chalut. Dans ce cas, sa chair
risque d’être gorgée d’eau. On reconnaît les poissons
noyés sur l’étal au fait qu’ils ont la gueule ouverte.
Cette remarque est également valable pour d’autres
poissons comme le merlu. C’est une des raisons pour
lesquelles il vaut mieux acheter des poissons entiers
que des filets dont on ne connaît pas la provenance.
On peut préparer le bar de différentes façons :
grillé, poché, en papillotes, en croûte de sel. On peut
l’accompagner de différentes sauces : beurre blanc,
sauce hollandaise, sauce à l’oseille ou aux poireaux, et
bien d’autres encore.
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à ce que la cuisson soit uniforme (voir la photo)
Déposez le poisson par dessus, arrosez-le d’huile
d’olive.
Enfournez th. 8 pendant 1 h en retournant le
poisson à mi-cuisson ou faites cuire au grill.
Pendant ce temps, laissez tremper les haricots de
mer 10mn dans l’eau, égouteez-les puis faites-les
cuire à l’eau bouillante salée comme des pâtes
pendant environ 7mn, jusqu’à ce qu’il soient tendres.
Egouttez et réservez. Ajotuez éventuellement une
C.A.S. de sauce au soja japonaise dans les haricots de
mer si vous en avez.
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fenouil et haricots de mer
Bonite à la poêle
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Bonite grillée
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servez.
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ajoutez les lardons, laissez épaissir quelques minutes,
ajoutez les coques, rectifiez l’assaisonnement, nappez
le poisson avec la sauce. Accompagnez au choix de
pommes de terre cuites au four, de brocolis, de riz,
haricots verts ou salicornes.
Les coques ont un goût prononcé et légèrement
amer qui donne à cette recette une riche palette
gustative, entre l’acidité du vinaigre, le fumé des
lardons, et la saveur délicate du cabillaud. On peut
appliquer cette recette à d’autres poissons comme le
lieu, le bar ou le merlu.
Calmars à l’armoricaine
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Flambez avec l’alcool.
Ajoutez la tomate et le concentré, le cidre ou le vin
blanc, le piment, salez. Laissez cuire 30 à 40 mn,
jusqu’à ce que le calmar soit bien tendre. Vérifiez de
temps en temps que la sauce n’a pas trop réduit et
que le plat n’attache pas au fond. Ajoutez de l’eau au
besoin. Au dernier moment, à cuisson des calmars,
ajoutez la crème et mélangez. Servez avec du riz
blanc ou des spaghettis.
Cette
Calmars à l’armoricaine
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Calmars aux petits pois
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avec le vert du poireau, le laurier, le thym.
Faites revenir les légumes pendant environ 10mn
dans la moitié du beurre. Ajoutez les tranches de
poisson, le bouquet garni, salez et poivrez, ajoutez le
vin blanc. Faites cuire à couvert à petit feu pendant
15mn. Vérifiez la cuisson. Sortez le poisson, et
réservez au chaud. Laissez réduire la sauce,
incorporez le beurre restant hors du feu en remuant
avec une spatule. Servez les tranches de poisson avec
les légumes et la sauce. Accompagnez
éventuellement d’un peu de riz blanc ou de quelques
pommes vapeur.
Le congre a l’inconvénient de présenter de
nombreuses arêtes. Il faut sélectionner des gros
spécimens, et demander des morceaux près de la tête,
qui est la partie qui en comporte le moins. On l’utilise
dans la soupe et on le prépare de différentes façons.
76
dans l’huile d’olive ou le beurre. Quand une bonne
odeur se dégage, ajoutez le vin blanc, le poivre, thym
et laurier. Laissez cuire 5 minutes, puis ajoutez les
coquillages. Secouez fréquemment et laissez cuire
jusqu’à ce que les coquillages soient tous ouverts, ce
qui prend très peu de temps. Sortez les coquillages et
les légumes avec une écumoire ou une passoire et
tenez-les au chaud. Faites réduire la sauce, ajoutez la
moutarde, la crème fraîche, mélangez avec les
coquillages et les légumes, et saupoudrez d’estragon
haché.
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Quand le poisson est cuit cassez la croûte de sel,
ôtez le sel et servez le poisson.. Accompagnez de riz
blanc nature, ou de riz sauvage, de brocolis, ou de
pommes de terre en robe des champs, cuites au diable
ou en papillotes. On peut mettre des pommes de terre
dans le four enveloppées d’aluminium en même temps
que le poisson.
On peut manger ce poisson tel quel avec juste une
noix de beure, mais on peut également
l’accompagner de sauces plus élaborées :
Sauce à l’oseille
Faites tomber un bouquet d’oseille hachée dans 50g
de beurre, salez et poivrez, complétez avec 100g de
crème fraîche, faites chauffer et servez
Sauce au poireau
Faites revenir le blanc d’un ou deux poireaux
hachés dans 50g de beurre à feu doux jusqu’à ce qu’il
fonde, puis complétez avec 100g de crème, salez,
poivrez et mixez éventuellement.
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Dorades de la
Turballe
79
de l’eau un arrière-goût de homard… C’est quelque
chose d’incomparable. Les daurades royales sont
également excellentes quand elles ne sont pas
d’élevage. Le sar est lui aussi un excellent poisson, de
la même famille que la daurade, et que l’on ne
trouvait autrefois qu’en Méditerranée. Avec le
réchauffement, on trouve maintenant ce poisson dans
l’Atlantique, où le public le connaît peu, d’autant plus
que ce poisson vit essentiellement sur les moulières,
dans les rochers où le chalut ne peut pas passer. On
ne le trouve donc que rarement sur les étals, et pour
en manger il faut avoir quelque ami pêcheur… Il faut
profiter du fait que ce poisson soit encore
relativement peu connu, car qui dit poisson inconnu,
dit prix plus intéressant ! Par exemple, ce matin la
daurade grise (pêche de la nuit) était à 12,80 € le kg,
le sar à seulement 8 €, mais il n’y en avait qu’un
seul… C’est l’affaire de la journée !
80
cuisson en plantant un cure-dent derrière la tête, là où
le filet est le plus épais. On doit pouvoir aller jusqu’à
l’arête sans résistance.
La daurade royale n’a pas volé son nom, c’est
vraiment un poisson exceptionnel, par sa beauté et la
qualité de sa chair. La daurade royale se caractérise
par une robe foncée, une tache bleu azur sur chaque
joue, et un croissant doré entre les deux yeux, qui lui
a sans doute valu son titre « royal ». Il existe des
daurades royales d’élevage, on les reconnaît
facilement, car les signes cités précédemment sont
très peu visibles. Evitez les poissons d’élevage, leur
chair est grasse et insipide, et il en sera sans doute
encore de même pendant de longues années, tant qu’il
n’y aura pas eu une réflexion sur la qualité gustative
du poisson d’élevage élevé aux croquettes.
Cette recette est l’histoire d’un court séjour à l’île
de Houat, début septembre, après le départ des
vacanciers. Sur la pointe de l’île, dans le calme
retrouvé, un petit feu de charbons de bois à même le
sable, entre quelques galets, au dessus duquel grille
lentement une daurade royale pêchée l’après-midi.
Dans la contemplation de la cuisson les pensées
vagabondent silencieusement entre la splendeur du
soleil couchant, la brise fraîche du soir sur la peau
brûlée de soleil, le bruit des vagues toutes proches, et
l’odeur chaude, pénétrante et légèrement fumée du
fenouil sec.
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Fenou
il sauvage
Homards grillés
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Un plat royal qui permet de déguster le homard au
plus près de son goût naturel.
Si vous trouvez que découper les homards vivants
est trop barbare, vous pouvez les mettre 15mn au
congélateur pour les engourdir.
Lançons à la poêle
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Langoustines aux spaghettis
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Langoustines grillées
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Lotte en duo
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laissez bouillir environ 5mn. Dès qu’une fourchette
peut traverser les branches les plus épaisses, arrêtez
le feu, égouttez et gardez au chaud.
Faites chauffer une poêle à fond épais avec un peu
d’huile, et faites cuire les cônes de queue de lotte, en
les retournant régulièrement, pendant environ 15mn.
On peut également les faire au grill. Le lard doit
colorer.
Servez dans chaque assiette la paupiette avec un
peu de sauce aux oignons, un cône grillé, et quelques
bouquets de brocolis.
Je me préparais l’autre soir à faire des lottes au lard
grillées, et alors que je me servais un verre d’un
excellent Sancerre bien frais, j’eus soudain la vision
de paupiettes de lotte, mijotant à feu doux dans un jus
parfumé. Je décidai donc de couper la lotte en deux, et
de faire deux cuissons.
Bien sûr, si vous n’avez pas le temps, vous pouvez
ne prendre en compte qu’une des deux cuissons.
Il faut utiliser pour les paupiettes une cocotte la
plus petite possible, de façon à ce qu’elles soient bien
serrées, et qu’elles baignent presque entièrement
dans le jus de cuisson.
Si vous ne trouvez pas de petites lottes, faites de
même avec une lotte plus grosse coupée en morceaux.
Maquereaux grillés
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heure avant de les faire cuire. Faites-les ensuite
griller au barbecue ou au four (attention aux odeurs
en intérieur !). Grattez le gros sel et jetez-le.
Citronnez. Accompagnez de pommes de terre en robe
des champs et de salade.
Maquereaux à la moutarde
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Maquereaux et chinchards marinés grillés
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laissez cuire jusqu’à ce que toutes les coquilles soient
bien ouvertes. Otez les moules à l’écumoire en
laissant le jus dans le faitout. Réservez-les au chaud.
Faites réduire la sauce de moitié, ajoutez la moutarde,
remuez. Servez aussitôt.
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Morgates à la tomate
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Morue au four
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«Ils continuèrent à pêcher, car il ne fallait pas
perdre son temps en causeries : on était au milieu
d’une immense peuplade de poissons, d’un banc
voyageur, qui, depuis deux jours, ne finissait pas de
passer. Ils avaient tous veillé la nuit d’avant et
attrapé, en trente heures, plus de mille morues très
grosses »
Vous aurez peut-être reconnu un passage du
célèbre « Pêcheur d’Islande », le chef d’œuvre de
Pierre Loti dont le héros est un jeune marin breton
pêcheur de morue en Islande. Elle est loin l’époque où
les marins partaient pendant plusieurs mois saler de
la morue dans le froid et l’humidité. Il en reste
toutefois le meilleur, ces plats de morue à servir
l’hiver quand il fait bien froid, par exemple au mois de
janvier, après les fêtes, quand les marins-pêcheurs et
les poissonniers sont en vacances et que le poisson
frais se fait rare et cher.
93
Couvrez d’eau. Mettez sur le feu, faites frémir puis
laissez cuire à l’eau frémissante pendant 15mn sans
bouillir. Sortez les ailes de raie avec une large pelle à
gâteau ou autre instrument de ce genre de manière à
éviter que le poisson ne se défasse. Otez la peau
gélatineuse de la raie et réservez au chaud.
Faites fondre et légèrement dorer le beurre à la
poêle, ajoutez le vinaigre, le poivre et mélangez hors
du feu à la spatule. Versez sur la raie, ajoutez les
câpres et le persil plat haché.
Servez aussitôt avec
Rougets au four
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les pépins. Etalez les tranches dans un plat adapté au
plus juste à la taille des rougets. Enduisez les rougets
de beurre fondu avec un pinceau, posez-les tête-bêche
dans le plat et versez le reste de beurre dans le plat.
Salez légèrement, poivrez, enfournez 20mn à 220°
(th7). Servez et arrosez les rougets avec la sauce au
fond du plat, déposez quelques rondelles de citron
dans chaque assiette. Pendant la cuisson, la matière
grasse s’émulsionne avec le jus du citron, formant une
délicieuse sauce au goût de citron confit.
Les rougets sont abondants sur les côtes bretonnes
pendant tout l’été et jusqu’aux premiers froids. Ils
s’en vont alors en compagnie des morgates, pour
revenir ensemble l’année suivante. Je parle bien sûr
des rougets « barbets » et non pas des grondins, qui
bien qu’étant de bons poissons ne leur arrivent pas à
la cheville, si j’ose dire. C’est un de mes poissons
préférés. Sa saveur iodée caractéristique fait qu’il n’a
guère besoin de sauce ou de grande préparation pour
être délicieux. Les petits qu’on trouve fréquemment à
petit prix sont excellents en friture, et le mot excellent
est faible. Quand les rougets sont bien frais - il est de
toute façon conseillé de n’acheter QUE du poisson
bien frais – Il n’est pas nécessaire de les vider. Les
tripes relèvent encore le goût de la chair.
95
d’arachide pour la friture.
Préparation : Ecaillez et videz les poissons si ce
n’est pas déjà fait. Rincez-les à l’eau de mer, ou à
défaut à l’eau salée. Egouttez-les avec du papier
absorbant, de façon à éliminer toute humidité. Faites
chauffer 2cm d’huile dans une poêle à haut bord, ou
une sauteuse. Quand le bain est chaud, mettez les
poissons dans un sac en plastique type sac
congélation, ajoutez de la farine, et secouez en
fermant bien sûr le sac avec votre main. De cette
façon la farine va se répartir harmonieusement sur les
poissons, sans en perdre.
Sortez les poissons et tapotez-les 1 par 1 pour ôter
l’excès de farine. Plongez-les ensuite dans la friture
chaude, par petits paquets pour ne pas refroidir le
bain. Préparez à côté un plat avec plusieurs
épaisseurs de papier absorbant. Au bout de quelques
minutes, retournez les poissons avec une spatule et
une fourchette s’ils sont trop gros pour se retourner
tous seuls. Ils doivent être bien dorés.
96
posez sur la table avec le citron coupé en quartiers.
Chacun pressera un jus de citron sur ses poissons.
On peut préparer de la sorte tous les petits poissons
de retour de la pêche comme les tacauds et
chinchards, mais aussi les rougets. On trouve parfois
des éperlans congelés et prêts à cuire chez les
spécialistes du surgelé.
97
ajoutez la moitié du persil haché ou les échalotes
hachées.
Le sel se dissout mieux dans le vinaigre quand on
mélange ces deux ingrédients séparément.
De cette façon, le goût du sel se répartit mieux dans
la sauce. Egouttez la roussette, servez les pommes de
terre et saupoudrez-les du reste de persil, servez la
roussette arrosée de vinaigrette.
On peut faire la même recette avec du chien de
mer, autre poisson de la famille des requins, dont le
nom commercial est « sikki ». On pourrait également
faire la même chose avec de la raie.
Rousset
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Sandre au beurre blanc
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pas trop longtemps sur le feu et ne cessez jamais de
tourner. Quand tous les cubes sont amalgamés à la
sauce, poivrez et servez aussitôt. Le beurre blanc
n’attend pas et ne se réchauffe pas.
Prenez la précaution de faire chauffer les assiettes
au préalable.
Le seul écueil de cette sauce réputée fragile et
compliquée vient du fait qu’il ne faut pas trop chauffer
le mélange, sinon le beurre se transforme en huile et
la sauce est fichue. Par conséquent, tant que vous
ajoutez du beurre hors du feu et que vous tournez,
vous n’avez aucun risque de la rater.
Dans les grands restaurants on passe les échalotes
pour servir un beurre bien lisse. C’est à mon avis se
priver d’une bonne partie du plaisir ! Chaque petit
morceau d’échalote apporte sa tonalité acidulée à la
rondeur du beurre.
On sert généralement le poisson au beurre blanc
avec du riz blanc ou des pommes vapeur. On peut
également, comme mentionné précédemment,
remplacer le vin blanc par l’équivalent de vinaigre,
pour une sauce au goût plus prononcé. A réserver de
préférence aux poissons d’eau douce.
Le beurre étant, on l’a dit, l’alpha et l’omega de la
cuisine bretonne, il n’est pas étonnant que quelqu’un
ait eu l’idée d’en faire une sauce. La légende veut que
l’auteur en soit une restauratrice nommée Clémence,
dont un restaurant porte encore le nom sur les bords
de La Loire, à quelques kilomètres de Nantes « Chez
Clémence ». Cette sauce qui a connu depuis la
célébrité, est faite avec des ingrédients locaux :
échalotes des maraîchers voisins, vinaigre et vin blanc
(Muscadet évidemment), beurre demi-sel. Elle serait,
comme de nombreuses découvertes, issue d’une
erreur : une béarnaise à laquelle manquait le jaune
d’œuf. Peut-être… Mais on trouve dès le Moyen-Âge
100
des sauces contenant du beurre et du verjus, qui
devait avoir un goût voisin. Quoi qu’il en soit, le
beurre blanc accompagne traditionnellement les
poissons, et notamment les carnassiers de rivière
comme le sandre ou le brochet, mais également les
poissons de mer comme le merlu ou le bar, voire le
saumon.
On peut également supprimer le vin de la recette,
et n’utiliser que du vinaigre de vin, pour un goût plus
prononcé. C’est la version que je préfère pour les
poissons de rivière, plus fades.
Je préfère également le sandre au brochet : sa chair
est plus ferme et plus blanche, et il y a moins
d’arêtes !.
Dans les familles de pêcheurs amateurs, le beurre
blanc est l’occasion de rassembler la famille et les
amis pour profiter d’une belle pièce. Un sandre de 7
ou 8kg permet d’inviter un certain nombre de
convives !
Turbot au cidre
101
verre de cidre, et de 50g de beurre coupé en
morceaux, salez, poivrez, faites cuire environ 30mn,
th. 6/7, en arrosant régulièrement du jus de cuisson et
en ajoutant au besoin du cidre. Faites un roux avec le
restant de beurre et la farine. Ajoutez-y le fond de
cuisson, et un verre de cidre. Quand la sauce est bien
liée, ajoutez hors du feu la crème fraîche. Arrosez le
turbot de la sauce. Servez avec des petits légumes.
Le turbot a la particularité de beaucoup réduire à la
cuisson. Il faut donc prévoir d’acheter un poisson plus
gros.
Thon rouge
102
rapproche de celle de la viande, tout en étant plus
tendre que le filet de bœuf le plus tendre. Autant le
dire tout de suite, le thon est un de mes poissons
préférés.
En France, le thon est généralement découpé en
darnes, c’est à dire en tronçons. On parle plutôt de
« rouelles » d’ailleurs pour le thon. On le trouve plus
rarement découpé en filet, c’est à dire dans la
longueur. Ce détail a son importance, car tous les
morceaux de thon ne se valent pas. Les filets les plus
cotés sont ceux du ventre de l’animal, de l’anus à la
tête, les moins bons sont les filets situés entre la
queue et l’anus du poisson. On appelle les filets
ventraux « ventrêche » de thon. Les filets du ventre
sont en effet plus gras, plus moelleux et plus goûteux
que les autres. Il existe cependant un autre morceau
très prisé des amateurs, le cou du thon. Ce sont les
deux filets placés juste derrière la tête, et qu’on
trouve sur le morceau triangulaire, l’entame en
quelque sorte, qui est coupé au ras de la tête du
poisson. C’est le morceau du poissonnier. Ce morceau
est tellement prisé en Andalousie qu’on le prépare de
manière spécifique. Alors quand vous allez au marché,
faites l’affaire du siècle avec ce morceau qu’on trouve
souvent bradé à moitié prix, car les Français préfèrent
souvent les darnes bien rondes à ce morceau
triangulaire inélégant.
Choisissez des morceaux bien rouges et luisants,
fraîchement découpés. Une chair marron ou décolorée
doit être laissée là où elle est. Près de l’arête centrale
il y a une zone de chair d’un marron très foncé.
Eliminez cette partie qui a un goût fort et n’est pas
très appréciée.
103
Thon émincé en carpaccio
104
Thon en Chili Concarneau
105
venez de réaliser et mettez sur le feu. Ne salez pas les
haricots. Il ne faut saler les haricots secs qu’une fois
presque cuits. C’est impératif sinon ils mettent
plusieurs heures à cuire.
Faites cuire les haricots environ 1 heure si ce sont
des secs, 30mn s’ils sont frais, puis éteignez le feu en
les laissant au chaud dans le bouillon.
Pendant la cuisson, vérifiez de temps en temps qu’il
reste assez d’eau et rajoutez-en au besoin. Les
haricots doivent être bien tendres. Pendant ce temps,
hachez le blanc du poireau, puis les oignons et l’ail.
Faites revenir le tout dans une cocotte à feu doux,
pendant environ 10 minutes. Le mélange ne doit pas
attacher. Ajoutez ensuite le verre de vin blanc, puis les
tomates concassées.
Salez, ajoutez un sucre et laissez mijoter pendant ¾
d’heure à feu doux. Si la sauce devient trop épaisse ou
attache au fond, ajoutez un peu de bouillon des
haricots.
Découpez pendant ce temps le thon en cubes de 3
cm de côté. Une fois le fond de tomates et les haricots
cuits, égouttez les haricots et écrasez-en une louche
que vous mélangerez avec le fond de tomate dans la
cocotte.
Ajoutez alors le reste des haricots à la tomate, et
laissez réchauffer quelques minutes. Eteignez ensuite
le feu, ajoutez un bon morceau de beurre, du poivre
au moulin, puis les cubes de thon.
Laissez cuire 2 à 3 minutes dans la chaleur des
haricots. Le thon doit rester rosé, voire rouge, suivant
les goûts, au centre. Servez dans la cocotte, arrosé de
persil haché.
106
Thon en tournedos
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Viande et gibier
108
50mn à couvert, jusqu’à cuisson complète du canard.
Remuez de temps en temps et vérifiez que ça
n’attache pas. Pendant ce temps, dans une sauteuse,
finissez de cuire les navets avec le beurre restant et 2
C.A.S.d’eau et ajoutez le sucre à la fin pour glacer.
Découpez le canard et servez avec les oignons et
navets et un peu de sauce.
Une spécialité nantaise, où l’on trouve à la fois les
petits navets des maraîchers et le canard. Mais bien
qu’on mange du canard à Nantes, on ne parle plus
aujourd’hui du « canard nantais » qui alimentait jadis
les restaurants de la capitale. Il n’y a en effet jamais
eu d’élevage de canard à Nantes. Les canards
viennent depuis toujours de Vendée, et notamment de
la région de Challans, où les canards sont élevés dans
le marais. Mais autrefois, les éleveurs apportaient
leurs canards de Vendée jusqu’à Nantes par leurs
propres moyens, et les expédiaient en train vers Paris.
Les canards venaient bien de Nantes, mais n’en
étaient pas nantais pour autant…
Casse de Rennes
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Préparation : Mettez dans un faitout la tête et les
pieds de veau. Couvrez d’eau, salez, poivrez
copieusement, ajoutez thym et laurier. Faites cuire
pendant 2 h 30. Egouttez en gardant une louche de
bouillon.
Coupez la viande refroidie en morceau. Déposez la
viande dans un plat à four, réassaisonnez en sel et
poivre au besoin. Couvrez à hauteur de vin blanc,
ajoutez le lambic. Laissez mariner 2 ou 3h. Faites
revenir les oignons dans le beurre jusqu’à ce qu’ils
prennent couleur. Ajoutez-les sur le plat. Enfournez à
210° (th7) pendant environ 2h, jusqu’à évaporation
complète du liquide.
La casse se mange chaude ou froide, avec des
galettes de blé noir. Le nom de cette recette vient du
plat en épaisse terre vernissée que l’on appelle
« casse » .
Chateaubriant
110
de l’accompagner au printemps de petits légumes
nouveaux.
111
couvert et à feu doux, dans une cocotte en fonte, avec
2 C.A.S. d’eau, sel et poivre, thym et laurier, pendant
environ 30mn, jusqu’à cuisson. Ajoutez le sucre et
remuez délicatement. Le sucre va ajouter un joli
brillant « glacé » aux légumes. Surveillez de temps en
temps la cuisson et rajoutez au besoin une cuillère
d’eau mais pas trop : l’eau se vaporise et contribue en
fait à cuire les légumes à la vapeur, pendant qu’ils
dorent par en dessous grâce au beurre. Si on met trop
d’eau, les légumes cuisent à l’eau, et adieu le
délicieux goût des légumes dorés au beurre !
Faites ensuite poêler les chateaubriants avec beurre
et huile, ou faites-les griller sur un grill en fonte.
Laissez reposer la viande 3mn sous un papier
aluminium, pour que le sang se répartisse à nouveau
dans les tissus, salez et poivrez et servez aussitôt avec
les petits légumes.
Frigousse bretonne
112
et égouttez-les.
Coupez les cuisses de canard et de poulet en 2 à la
jointure. Faites revenir les volailles dans un mélange
beurre huile. Quand elles sont bien dorées, ôtez-les et
faites revenir les oignons coupés en demi-lunes avec
les lardons jusqu’à ce qu’ils soient dorés. Eliminez
l’excédent de gras. Remettez alors la viande sur les
oignons, flambez à l’eau de vie. Ajoutez le cidre et
laissez mijoter 30mn. Cassez les gousses de
cardamome et récupérez les graines. Mettez les
graines dans la frigousse, ajoutez un peu de muscade
et mélangez à la spatule. Laissez cuire encore 15mn.
Ajoutez les marrons, laissez chauffer 5mn et servez.
Accompagnement : quartiers de pommes de pays
sautées au beurre, petits artichauts braisés
Cette recette bretonne d’origine médiévale est
adaptée des recommandations de « l’ordre de la
Grande Frigousse » de Rennes, qui a recréé la recette
et en a établi les canons.
Kig-a-farz
113
de toile de coton réalisé par exemple avec un torchon.
Ce sac doit faire à peu près 30x10cm.
Préparation : Dans un faitout, mettez la viande
sauf la poitrine, recouvrez largement d’eau et portez à
ébullition. Ecumez, laissez cuire 2h30. Pendant ce
temps, nettoyez les légumes, coupez le chou en 4,
faites un bouquet garni avec le vert des poireaux, la
partie haute des tiges de céleri avec les feuilles, thym
et laurier. Ajoutez les légumes, à part le chou. Ajoutez
la poitrine. Laissez cuire 30mn. Pendant ce temps
préparez le farz : dans un saladier, mélangez la farine
et les œufs. Mélangez 50cl de bouillon avec le beurre.
Versez petit à petit ce bouillon sur la farine, en
mélangeant, de façon à obtenir une pâte souple mais
pas liquide. Versez la pâte obtenue dans le sac de
toile. Ficelez bien avec de la ficelle de cuisine en
laissant dépasser 30cm de ficelle.
Plongez le sac dans le faitout et attachez la ficelle à
l’anse du faitout, ce qui permettra de récupérer le sac.
Faites en sorte d’attacher la ficelle suffisamment court
pour que le sac ne puisse pas toucher le fond et éviter
ainsi qu’il ne brûle.
Laissez cuire encore 1h à 1h30.
Sortez le sac, émiettez le farz ou coupez-le en
tranches. Servez sur un plat viandes et légumes, avec
les tranches de farz ou le farz émietté au milieu.
Servez à part le bouillon dans des bols.
On peut accompagner ce plat d’une sauce verte
(voir recette au dessus pot au feu) ou plus simplement
d’un morceau de beurre.
On peut varier les viandes de ce plat, une de mes
recettes préférées consistant à utiliser du jarret de
veau. Plus cher, mais quel délice !
On peut suivant les goûts ajouter une douzaine de
pruneaux dénoyautés dans le farz.
114
Pierres
115
bouillon. Sortez la langue du bouillon et pelez-la avec
un couteau. Faites réduire le bouillon en le chauffant à
découvert.
Pendant ce temps, découpez la langue en tranches
d’un demi-centimètre d’épaisseur.
Passez le bouillon dans une passoire fine. Réservez
la carotte et le céleri. Récupérez le bouillon. Dans une
cocotte, faites revenir à sec la poitrine fumée coupée
en lardons (c’est nettement meilleur de prendre de la
poitrine fumée pour faire des lardons que d’acheter
des lardons pré-découpés).
Ajoutez 40g de beurre. Poudrez de farine et
mélangez bien à la spatule en bois. Ajoutez alors le vin
blanc et l’ail dégermé et haché. Remuez avec la
spatule jusqu’à ce que la farine soit absorbée par la
matière grasse, puis ajoutez du bouillon de cuisson de
la langue pour avoir un volume de sauce suffisant (un
à deux verres).
Ajoutez alors la langue, puis la carotte et le céleri
coupés en petits dés. Laissez mijoter 15 mn. Pendant
ce temps-là faites ouvrir les coques et décoquillez-les.
2mn avant la fin, ajoutez les coques. Accompagnez de
pommes de terre vapeur ou de haricots verts (ou les
deux).
116
épaisses, 400g de foie de porc ou un mélange de foie,
rate et poumons, 1 oignon, 1 poireau avec le vert, 2
carottes, 2 feuilles de laurier, 1 branche de thym, sel,
poivre
Préparation : Epluchez les légumes, faites un
bouquet garni avec laurier, thym et le vert du poireau.
Empilez les couennes et roulez-les. Liez avec de la
ficelle de cuisine.
Mettez les légumes, couennes et bouquet dans un
faitout, couvrez d’eau, salez, laissez cuire 2h à petit
bouillon. Laissez refroidir dans le bouillon.
Egouttez la couenne. Otez les ficelles. Tapissez les
parois d’une casse (plat en terre vernissée) ou d’un
autre plat à four avec les couennes. Mettez par-dessus
le foie ou la fressure, puis les côtes. Ajoutez 10cl de
bouillon des couennes. Faites cuire 1h30 à 210° (th.
7). Servez chaud.
Ce plat nantais se rapproche un peu de la « casse
de Rennes » évoquée plus haut.
117
(si possible)
Préparation : Désossez le lapin en faisant attention
de ne pas laisser de petits os. Passez-le au moulin à
viande avec le foie et les rognons. Si vous n’avez pas
de moulin à viande, hachez-le au couteau. Trempez la
mie de pain dans le lait quelques minute, puis essorez
pour en extraire le maximum de lait et émiettez le
pain. Versez la viande de lapin, de porc et de veau
dans un saladier. Ajoutez les échalotes hachées, le
thym effeuillé, l’œuf, sel, poivre. Malaxez avec les
doigts de façon à tout amalgamer.
Réservez au frais. Faites chauffer de l’eau dans un
grand faitout. Pendant ce temps, effeuillez le chou en
supprimant les premières feuilles. Otez environ 20
feuilles, puis hachez le reste du chou en lanières.
Quand l’eau bout, faites blanchir les feuilles 15mn,
puis sortez-les à l’écumoire et laissez-les égoutter et
refroidir quelques minutes. Faites blanchir de même
le hachis du cœur de chou pendant 10mn, puis
égouttez.
Prenez les feuilles entières, enlevez la partie la plus
grosse de la côte centrale, puis prenez une boule de
farce et roulez-la dans la feuille. Attachez avec de la
ficelle de cuisine. Répétez l’opération pour les 20
feuilles.
Dans une sauteuse, ou une cocotte, faire revenir les
oignons hachés. Quand ils sont transparents, faites un
lit avec les feuilles de chou hachées, posez par dessus
les feuilles farcies, en les calant bien sur une seule
épaisseur, ajoutez le vin blanc, le bouillon de bœuf,
jusqu’à recouvrir à peine les feuilles. Faites cuire à
petit bouillon pendant une heure. Laissez le couvercle
ouvert sur la fin pour faire réduire la sauce au besoin.
Otez la ficelle avant de servir. Ces feuilles de chou
seront encore meilleures réchauffées.
Un plat un peu long à réaliser, mais quand vous
118
l’aurez goûté, vous verrez que c’était justifié !
On peut remplacer le lapin par du garenne ou du
lièvre pour un menu de fête… Toute la gent lapine
s’entend bien avec le chou.
119
Idéalement, on met tous les ingrédients dans un
chaudron, on le cale dans un coin de la cheminée où
on l’oublie pendant 4 ou 5h.
120
Il doit être parfaitement cuit à cet endroit. Si le
poulet est bien cuit l’os de la cuisse se détache sans
effort de la carcasse.
Un plat à accompagner de cidre brut fermier bien
frais.
Il est préférable de manger un poulet qui a couru
librement dans un champ plutôt qu’un poulet en
batterie élevé sur béton. Pour les distinguer, il suffit
de regarder les pattes du poulet, et plus précisément
ses griffes. Un poulet élevé en liberté passe ses
journées à gratter le sol pour y chercher des vers et
autres insectes à grignoter. Ses ongles sont usés par
ce grattage permanent. Un poulet de batterie aura
des ongles intacts.
121
Poulet aux marrons
Ragoût brestois
122
C’est ma version personnelle du ragoût brestois
dans laquelle j’ai enlevé le plat de côte de bœuf qu’on
met habituellement en plus. Le plat de côte de bœuf
rallonge considérablement le temps de cuisson et
n’est pas aussi moelleux que la poitrine de veau.
Rago
ût brestois à ma façon
123
Préparation : Faites chauffer une grande casserole
d’eau chaude. Pendant ce temps faites revenir les
morceaux d’agneau. Quand ils commencent à dorer,
ajoutez les oignons hachés et laissez quelques
minutes, le temps que les soignons deviennent
transparents. Ajoutez les haricots le bouquet garni,
couvrez d’eau chaude, 1cm au dessus des haricots. Il
ne faut pas saler à ce moment car les haricots
durciraient et mettraient beaucoup plus longtemps à
cuire.Laissez cuire doucement pendant environ 45mn,
ajoutez les algues, salez, et laissez cuire encore 15mn
ou un peu plus, le temps que les haricots soient bien
tendres. 5mn avant la fin poivrez au moulin. Otez les
algues, émincez-les finement, ajoutez-les aux haricots
et servez.
On connaît l’agneau de pré salé normand, mais on
connaît moins celui produit en Bretagne,
notamment dans la région de Guérande et dans l’île
de Bréhat. Nourris d’un fourrage particulier poussant
uniquement sur les prés-salés en bordure de mer, la
viande en est agréablement parfumée. On le cuisinera
avec des haricots cocos de Paimpol bien sûr. J’y ajoute
pour ma part 40cm de laminaire (voir algues) vendu
dans les épiceries asiatiques et dans les boutiques bio
sous le nom japonais de « kombu ». Faute d’agneau de
pré-salé, la saveur iodée de l’algue ajoute une délicate
note marine au plat. On émince ensuite finement les
algues qui seront servies avec les haricots.
124
Temps de préparation : 30mn + 4h de cuisson
Ingrédients : Légumes à volonté : poireaux,
carottes, navets, céleri branche ou boule, 1 rutabaga,
1 oignon, 4 clous de girofle
800g à 1kg de bœuf à bouillir en 2 ou 3 gros
morceaux : jarret, plat de côte, joue ou paleron, sans
oublier quelques os à moelle.
Bouquet garni comprenant 1 branche de thym, 1
feuille de laurier, le vert des poireaux, le tout ficelé
avec de la ficelle de cuisine.
Préparation : Mettez la viande dans un faitout et
couvrez largement d’eau. Mettez à chauffer. A
ébullition, écumez avec une passoire. Laissez cuire
2h. Au bout de ce temps, salez, ajoutez les os à
moelle, le bouquet garni, piquez l’oignon avec les
clous de girofle et jetez le tout dans le faitout. Laissez
cuire 30mn, et ajoutez les légumes entiers pour les
plus petits et coupés en gros morceaux pour les
autres. Laissez cuire encore une heure trente à petit
bouillon.
On sert le pot au feu en deux tours, d’abord le
bouillon, ensuite les légumes et la viande.
On sert le bœuf « gros sel » c’est-à-dire qu’on
utilise du gros sel, ou mieux, du sel de Guérande,
comme condiment dans une petite coupelle dans
laquelle on trempe la viande. On peut bien sûr
également servir des salicornes au vinaigre comme
condiment.
On peut ajouter au bouillon du vermicelle ou du
tapioca. Pour ma part, je sers le reste du bouillon le
lendemain et je fais cuire dedans des raviolis que je
sers dans la soupe. J’y ajoute également quelque
herbe fraîche hachée au choix : ciboulette, cerfeuil,
coriandre ou persil plat.
On dégraisse généralement le bouillon de pot au feu
pour qu’il soit plus digeste. La première méthode
125
consiste à laisser refroidir complètement le bouillon,
puis à le mettre au réfrigérateur pendant quelques
heures. La graisse se figera en surface et il ne restera
plus qu’à l’ôter. La seconde solution, plus expéditive,
consiste à éponger le gras directement dans le
bouillon chaud en déposant du papier absorbant à la
surface du bouillon. Le gras étant plus léger que l’eau
remonte à la surface et sera donc prélevé en premier.
On sert à part les os à moelle pour les amateurs,
avec du pain grillé et un peu de fleur de sel.
Les accompagnements
On peut servir, en plus des habituels cornichons,
une sauce verte préparée en mélangeant une
vinaigrette à la moutarde avec persil plat, estragon,
une branchette de cœur de céleri, câpres, cornichons,
le tout haché. On peut également confectionner une
sauce très simple et délicieuse en mélangeant à parts
égales crème fraîche et moutarde.
Les restes
On fait généralement une grande quantité de pot au
feu et il y a toujours des restes. A part le traditionnel
hachis Parmentier, qui permet d’avoir une viande
succulente, on peut également faire un autre plat que
j’affectionne, et que ma mère n’oubliait jamais de faire
lorsque nous étions enfants et qu’elle préparait du
pot-au-feu. On fait revenir au beurre des oignons
hachés avec la viande restante découpée en lamelles.
On ajoute ensuite le reste des légumes coupés en
morceaux, un peu de fleur de sel et on poivre
généreusement. On fait revenir les légumes et à
table !
Im faut faire attention à ce que les légumes soient
bien égouttés avant de les ajouter dans la poêle. C’est
très important.
126
On connaît
127
Temps de préparation : 30mn
Ingrédients : 8 rognons d’agneau, 20cl de cidre,
5cl de lambig, 2 oignons, 2 gousses d’ail, sel, poivre,
beurre, huile, 1 C.A.S.de farine
Préparation : Ouvrez les rognons en 2 et ôtez la
partie blanche et dure qui est à l’intérieur. Faites-les
revenir de tous côtés dans un peu d’huile, pendant 2 à
3mn, ils finiront de cuire plus tard. Jetez la sauce
obtenue, mettez les rognons dans une passoire et
rincez-les à l’eau courante. Egouttez ensuite sur du
papier absorbant. Faites dorer les oignons coupés en
demi-lunes et l’ail haché, ajoutez la farine et mélangez
à la spatule. Ajoutez le cidre, déglacez à la spatule,
faites cuire pendant 10mn, ajoutez les rognons, salez,
cuisez encore 5mn, flambez au lambig.
Servez avec des pâtes fraîches.
On peut remplacer le lambig (difficile à trouver en
dehors de la Bretagne) par du Calvados. Il en est de
même pour les autres recettes utilisant du lambig.
128
et hachez-les en lanières d’1cm. Réservez. Pelez
ensuite les pommes de terre. Les morceaux doivent
avoir à peu près la même taille pour une cuisson
uniforme. Hachez l’oignon et faites-le revenir dans le
beurre, avec les saucisses, dans une cocotte ou à
défaut une sauteuse. Ajoutez ensuite le verre de
Muscadet, les choux et les pommes de terre. Salez,
faites cuire à feu doux et à couvert pendant environ
45mn. Les pommes de terre doivent être bien cuites.
Vérifiez de temps en temps que le plat n’attache pas
au fond et ajoutez au besoin un peu d’eau ou de vin.
Donnez quelques tours de moulin à poivre 5mn avant
la fin de la cuisson.
Servez avec de la moutarde.
Au mois de mars les petits choux nouveaux pointent
leurs feuilles d’un beau vert foncé sur l’étal du
marché : c’est le moment de faire des saucisses aux
choux.
Pour être vraiment dans le local, et si on en a la
possibilité, on choisira des saucisses de Molène,
fumées aux algues.
Tripes au cidre
129
Préparation : Faites cuire le pied de veau
recouvert d’eau pendant 3 heures. Gardez le bouillon.
Désossez-le pied, coupez-le en morceaux. Découpez la
poitrine en lardons.
Dans une cocotte en fonte ou en terre susceptible
d’aller au four, faites revenir dans un peu de beurre à
feu doux les échalotes découpés en rondelles et les
gousses d’ail coupées en deux et dégermées avec les
lardons. Ajoutez ensuite le gras double coupé en
morceaux, le pied de veau, le bouquet garni, le cidre
et 2 louches de bouillon de pied de veau, salez et
poivrez. Laissez mijoter 1h à couvert, puis, à
découvert, continuez à cuire jusqu’à réduction de la
sauce. Rectifiez l’assaisonnement.
1/4d’heure avant la fin de la cuisson, épluchez les
pommes, coupez-les en quartiers et faites les cuire à
la poêle avec du beurre. Servez les tripes avec les
pommes
Le bouillon de pied de veau donne du velouté à
cette sauce. J’ai simplifié cette recette en prenant des
tripes déjà cuites et d’une seule variété (gras double),
sachant que les tripiers sont rares mais qu’on trouve
quand même du gras double chez certains bouchers-
charcutiers. On pourrait également ajouter de la
fraise de veau.
130
Crêpes, galettes, fars et farinades
Crêpes de froment
131
Mettre un morceau de beurre dans la poêle, l’étaler,
puis ajouter une louche de pâte à crêpe en tournant la
poêle de façon à ce que la pâte se répartisse
harmonieusement, en une couche fine. La première
sera généralement ratée. La seconde sera déjà plus
appétissante. Quand le premier côté est doré,
retournez la crêpe avec une spatule, ou si vous aimez
le risque faites-la sauter. On prend vite le coup. On
peut, comme pour les galettes, utiliser un tampon
imbibé de matière grasse pour graisser la poêle entre
deux crêpes.
Les garnitures
La base est la crêpe beurre sucre. Un petit morceau
de beurre, on sucre, et on plie en 4. Basique aussi, la
crêpe confiture avec bien sûr de la confiture ou gelée
maison, mais aussi miel, sirop d’érable. Ensuite, tout
est permis… Voici quelques-unes des garnitures les
plus alléchantes :
— Chocolat fondu, Chantilly, banane, amandes
effilées
— Pommes sautées au beurre caramélisées et
flambées
— Crêpe au sucre flambée (Rhum, Grand-
Marnier, Kirsch, Anisette)
— Poires au sirop et chocolat fondu
— Bananes sautées au beurre et chocolat fondu
La crêpe bretonne est célèbre dans le monde entier.
On la fait sauter à la chandeleur avec une pièce d’or
dans la main pour avoir de l’argent toute l’année, mais
on peut la préparer à toute occasion… Mélange de
farine de froment, d’œufs, beurre, lait et sucre, la
crêpe n’est finalement qu’un avatar du far cuit à la
poêle ! On peut également faire des garnitures salée,
et réaliser des farces diverses avec par exemple une
béchamel. On passe ensuite au four.
132
Crêpes ou galettes de blé noir
133
Les garnitures
Seule votre imagination limite ce qu’on peut mettre
sur une galette. Par parenthèse il paraît que les
Chinois en sont fous, et il y a quelques années on
recherchait des crêpiers volontaires dans toute la
Bretagne pour s’expatrier à Shangaï ou Pékin. Que
peuvent mettre les Chinois dans une galette ?
Mystère… En Bretagne en tout cas, on y met d’abord
un morceau de beurre, ensuite vous n’avez que
l’embarras du choix :
— Chipolata (le hot-dog breton, ma préférée)
— La célèbre triade jambon œuf fromage râpé, ce
qui nous fait une « complète »
— 3 tranches d’andouille artisanale, de Guémené
bien sûr (Guémené sur Scorff, pas Guémené-Penfao)
—
134
ondes. Pensez-y pour votre repas du midi au bureau !
135
Gâteau de galettes
Far breton
136
les œufs en mélangeant vigoureusement avec un fouet
ou une spatule. Ajoutez ensuite le lait et mélanger
jusqu’à l’obtention d’une pâte homogène. Laissez
reposer une heure au frais. Beurrez un moule,
déposez le cas échéant les fruits secs, et ajoutez la
pâte. Mettez le restant de beurre coupé en petites
noisettes sur le dessus de la pâte. Enfournez à 220°
(th. 7/8) pendant 40mn.
On peut raffiner le procédé en faisant tremper les
pruneaux dans le rhum ou les raisins dans
l’Armagnac.
Le far est sans doute avec les crêpes le plat le plus
connu de la cuisine bretonne. On pourrait penser
d’ailleurs que son nom est d’origine bretonne, mais il
n’en est rien. Le mot « far » est tiré du latin, c’est le
nom de l’épeautre, ce blé ancien dont se nourrissaient
sous forme de bouillie les soldats romains à l’époque
où ils envahirent la Gaule. Le far le plus connu est le
far sucré, tel quel ou agrémenté de raisins ou de
pruneaux. Mais il existe aussi des fars salés, et j’ai
apporté ma modeste contribution à la chose avec un
far aux chanterelles.
137
fouet ou à la spatule, puis le lait. Mélangez jusqu’à
obtention d’une pâte homogène. Laissez reposer une
heure. Pendant ce temps, ôtez les parties de cartilage
et la couenne de la poitrine fumée, coupez-la en
lardons, et faites les revenir à sec dans une poêle.
Eliminez le trop plein de graisse qui s’en dégage.
Beurrez ensuite un moule, déposez les lardons, puis
la pâte, parsemez du beurre restant découpé en petits
morceaux et enfournez 40mn th. 220° (th. 7/8)
Je tiens cette recette d’un ami breton, qui la tenait
lui-même d’une voisine très âgée. En la goûtant, j’eus
l’étrange révélation qu’il s’agissait d’une quiche
Lorraine, dans laquelle on avait incorporé la pâte
dans la garniture. C’était en tous cas très bon, et
accompagné d’une salade cela fait un agréable
déjeuner.
138
champignons. Arrêtez la cuisson à ce moment.
Beurrez ensuite un moule, déposez les
champignons, puis la pâte, parsemez du beurre
restant découpé en petits morceaux et enfournez
40mn th. 220° (th. 7/8)
Voilà ma variante personnelle du far salé.
Il va sans dire qu’on peut faire de cette manière
tous les mélanges que l’on veut, comme par exemple
poireaux étuvés au beurre et crevettes, brocolis et
saumon fumé, brocolis et noix de Saint-Jacques, etc.
Farz buen
139
à découper à la spatule des carrés de pâte pendant la
cuisson, et de les remuer ensuite avec la spatule, et de
les retourner de tous côtés pour obtenir des boules
croustillantes. A la fin de la cuisson, on les saupoudre
de sucre.
Kunpods
Bouillie d’avoine
140
Ingrédients : 250g de farine d’avoine, 1l. de lait,
une pincée de sel
Préparation : Versez la farine dans un saladier.
Salez légèrement, ajoutez le lait et brassez avec une
cuillère en bois. Dans un chaudron faites chauffer le
mélange jusqu’à ébullition, puis faites cuire 30mn en
remuant constamment car le mélange attache. On
peut ensuite manger la bouillie telle quelle. Chacun
creuse un puits dans son assiette et y verse un
morceau de beurre.
Quand la bouillie a refroidi et s’est solidifiée, on
peut la couper en tranches et la faire revenir au
beurre, jusqu’à ce que les morceaux soient bien
croustillants.
Entremets à l’avoine
141
le plat et faites cuire au bain-marie pendant 40mn au
four à 170° (th 6). Pour tester la crème, enfoncez-y un
couteau. Dès que la lame en ressort sèche la crème
est cuite.
142
Légumes et accompagnements
Artichauts à la bretonne
143
les artichauts soient bien tendres.
Artichauts farcis
144
avec une pique à brochette ou une grosse aiguille, les
fonds doivent être bien tendres. Servez chaud ou
tiède.
Choux-verts en embeurrée
145
Chou-fleur au gratin à la morue
146
Cèpes sautés
147
148
Coulemelles ou potirons
Haricots
149
les consommer mais on trouve ces haricots frais
pendant le mois de septembre et ils sont meilleurs
ainsi. On les appelle alors « mi-secs » ou « à écosser ».
On n’a pas besoin de les faire tremper, on les fait
cuire et on les accommode de multiples façons,
chauds ou froids. Ils se conservent très bien au
congélateur pour l’hiver.
Les haricots mi-secs cuisent en 30 minutes, les
haricots secs en 1 heure après une nuit de trempage.
Les haricots cuits accompagnent aussi bien les
viandes que les poissons et fruits de mer. On les
mange chauds, entiers, en purée ou en soupe, mais
également froids avec une vinaigrette à l’échalote.
Haricots à la bretonne
150
ajoutez-en au besoin. Salez au bout de ¾ d’heure de
cuisson. Une fois les haricots cuits, poivrez au moulin
et ajoutez le beurre frais restant.
On peut alternativement mettre les haricots avec 1
seul oignon entier et une carotte coupée en rondelles,
le tout cru, couvrir d’eau et laissez cuire, sans faire
revenir les légumes au préalable. C’est la recette
qu’on privilégiera quand on utilisera les haricots pour
faire une autre préparation, comme la salade de
haricots.
151
Temps de préparation : 40mn
Ingrédients : 400g environ de haricots cuisinés à
la bretonne froids (voir recette), 1kg de coquillages
dégorgés (voir notice au chapitre coquillages) :
moules, palourdes, coques ou un mélange des trois.
Vinaigrette : 6 C.A.S. d’huile, 3 C.A.S.de vinaigre, 1
C.A.C. de moutarde forte, 1 ou 2 échalotes suivant la
taille, 1 petit bouquet de persil plat, sel, poivre
Préparation : Faites ouvrir les coquillages.
Egouttez et laissez refroidir complètement sous un
film cellophane de manière à ce que les coquillages ne
se dessèchent pas. Décoquillez les coquillages.
Réservez. Préparez la vinaigrette : hachez échalotes
et persil. Dans un bol, battez le vinaigre avec le sel
jusqu’à ce qu’il se dissolve. Ajoutez ensuite la
moutarde, le poivre et l’huile, battez à nouveau,
ajoutez échalotes et persil et battez à nouveau au
fouet. Dans un plat ou dans chaque assiette, disposez
les haricots et par-dessus les coquillages, arrosez de
sauce à la cuiller.
152
ondes (ou sortez-le du réfrigérateur plusieurs heures
avant) et incorporez-le à la farine. Ajoutez ensuite les
œufs puis un peu d’eau jusqu’à l’obtention d’une pâte
homogène. Ne malaxez pas trop longtemps la pâte.
Couvrez la pâte d’un torchon et laissez-la reposer une
heure au frais.
Pendant ce temps, nettoyez les champignons et
coupez-les en morceaux s’ils sont gros. Faites-les
ensuite étuver au beurre jusqu’à ce qu’ils perdent leur
eau de végétation et commencent à dorer. Laissez
tiédir.
Séparez la pâte en deux boules. Abaissez la
première au rouleau à pâtisserie et disposez-la sur un
plat à tarte beurré. Ajoutez les champignons, puis le
fromage. Abaissez la deuxième boule et posez sur la
garniture le second disque de pâte ainsi obtenu.
Soudez ensuite les bords des deux disques de pâte
tout autour du plat en roulant ensemble les extrémités
des deux disques qui dépassent du plat. Délayez le
jaune d’œuf restant avec un C.AC. d’eau. Avec un
pinceau, badigeonnez la tourte avec le jaune d’œuf
pour obtenir une belle dorure. Enfournez à 210° th.
6/7 pendant 30mn, ou jusqu’à ce que la pâte soit bien
dorée. Servez chaud ou tiède avec une salade verte.
153
Préparation : Ecossez les petits pois. Gardez
éventuellement les cosses pour faire une soupe ou un
fond de légume. Faites chauffer 2 verres d’eau dans
une casserole. Hachez les oignons avec une bonne
partie du vert. Faites fondre les oignons et les cœurs
de laitue coupés en 4 au beurre dans une sauteuse.
Ajoutez les petits pois, le bouquet garni, et couvrez
d’eau chaude. Salez, poivrez, sucrez et laissez mijoter
pendant 30mn. Découvrez sur la fin de la cuisson s’il
reste trop de liquide. Otez le bouquet garni. Rectifiez
l’assaisonnement et servez en accompagnement d’une
volaille.
154
Roulez chaque blanc de poireau dans une tranche
de jambon. Disposez-les dans un plat à four adapté à
leur taille (pas trop grand).
Préparez la béchamel en mélangeant tous les
ingrédients indiqués à froid et en remuant au fouet, à
feu doux, jusqu’à épaississement de la sauce.
Versez alors la sauce sur les poireaux.
Concassez grossièrement les fruits secs dans un
pilon ou à défaut avec un rouleau à pâtisserie, et
saupoudrez-les sur le plat. Enfournez à 220° (th.7/8)
pendant 40mn. La surface doit être dorée; attention à
ce que ça ne brûle pas ! Servez bien chaud.
Un plat à faire avec les noix du pays de Redon à
l’automne
155
une cheminée, le diable supporte en principe la
cuisson au gaz, mais à l’instar des ustensiles de terre
cuite, il ne fait jamais l’utiliser sur une plaque
électrique, sinon il se fend.
156
étiques et tirant sur le jaune que l’on trouve
maintenant partout n’a rien connu d’autre que la
serre, le sable, l’arrosage et l’engrais pour accélérer
la pousse. Elle est à la véritable mâche ce que le
surimi est au homard.
Salicornes
157
en grains et éventuellement de l’estragon ou de
l’aneth. Tassez bien. Arrosez de la quantité nécessaire
de vinaigre de vin blanc bouillant pour remplir le pot.
Laissez tel quel pendant 24 heures. Le lendemain,
filtrez le vinaigre du pot, faites-le bouillir à nouveau et
reversez-le sur les salicornes. Vissez aussitôt le
couvercle avec un torchon. Stockez à l’abri de la
lumière. Servez avec les viandes, les poissons, dans
les assaisonnements.
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Desserts
Caillebottes
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de Ragon à Rezé, près de Nantes, la fête des
« Caillebottes » un fromage frais, confectionné avec
du lait et de la présure. On l’accompagne de sucre,
café, miel ou confiture.
Crémets
Fouace
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Ingrédients : 1kg de farine, ½ cube de levure de
boulangerie, 300g de beurre demi-sel, 8 œufs + 1
jaune, 40g de sucre, 1 à 2 C.A.S.d’eau de fleur
d’oranger selon le goût, 15cl de lait, 1 pincée de sel
Préparation : Diluez le beurre dans le lait à feu
doux dans une casserole, laissez tiédir jusqu’à environ
30° et diluez la levure dans le lait. Ajoutez la fleur
d’oranger, le sucre, remuez pius mélangez le tout à la
farine mélangée avec une pincée de sel. Ajoutez
ensuite les 8 œufs et mélangez. Si la pâte est trop
molle, ajoutez un peu de farine. Si elle n’est pas assez
malléable, ajoutez un peu de lait. Pétrissez la pâte
pendant 15mn, et laissez-la reposer une nuit au frais,
enveloppée dans un linge.
Le lendemain, formez la pâte en une étoile à 6
branches, battez le blanc d’œuf restant avec un peu
de lait et badigeonnez-en la fouace à l’aide d’un
pinceau. Enfournez à 190° (th 6/7) pendant 20mn, ou
jusqu’à ce que la fouace soit bien dorée.
La fouace est un gâteau fabriqué traditionnellement
dans le pays nantais, et la ville de la Haye-Fouassière,
près de Nantes en a tiré une partie de son nom.
Pendant les vendanges y a lieu la fête de la fouace,
pendant laquelle on peut déguster cette pâtisserie,
accompagnée bien entendu d’un verre de Muscadet.
Les mauvaises langues disent d’ailleurs que la fouace
servirait en fait essentiellement de prétexte à la
consommation de Muscadet, mais je vous laisse seul
juge.
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Gâteau breton
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Gâteau nantais
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Gelée de fraises au vin rouge
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Kouign-amann
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Mousse aux fraises
Pommes cuites
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remplissez le trognon évidé par un mélange de sucre
de canne, de cannelle et de raisins secs, ou
alternativement de gelée de coings ou de groseille
(maison cela va sans dire).
Faites cuire au four th. 5/6 pendant 40mn, ou
jusqu’à ce que les pommes soient tendres et bien
cuites.
La pomme cuite est le dessert de pommes le plus
simple à préparer.
On peut aussi faire des garnitures ou entrent
gingembre confit, cardamome verte, pignons,
pistaches, amandes mondées… On peut encore
remplacer tout cela par du riz au lait. Le choix est
vaste ! Se déguste tiède ou froid. Pour les plus
gourmands, accompagnez d’une boule de glace à la
vanille.
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Produits
Andouille
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également en mettre dans les galettes ou l’intégrer
dans différentes recettes.
Beurre
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roquefort, et même les pommes et les poires. Qu’il
s’agisse de salé ou de sucré (pâtes à tartes, biscuits,
quatre-quarts) on utilise toujours du beurre demi-sel,
qui donne leur goût si particulier aux pâtisseries
bretonnes, et même aux caramels.
S’il est de coutume de se voir servir du pain et du
beurre au restaurant avec un plateau de fruits de mer,
de nombreux restaurants bretons servent
systématiquement du pain et du beurre à table, quel
que soit le menu.
170
comestible) en fonction du nombre de fruits contenus
dans la bogue. Le marron est seul, et donc plus gros,
alors que les châtaignes sont plusieurs. Les marrons
sont produits en grand nombre dans la région de
Redon, on les consomme généralement grillés ou
bouillis. Pour les faire griller il vous faudra un
ustensile ad hoc, en l’occurrence une poêle en tôle
percée de trous, avec laquelle on fait griller les
marrons directement sur le gaz (c’est un peu salissant
il faut bien le reconnaître) ou plus traditionnellement
dans la cheminée. Avant de les griller, il faut les
entailler en croix avec un couteau. Ce procédé n’est
pas dû à un quelconque rituel religieux archaïque
mais destiné à leur éviter d’exploser à la cuisson.
On peut alternativement les faire bouillir. La
cuisson dure environ 20mn. Pour les déguster on n’a
plus ensuite qu’à les éplucher.
Les
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ma mère (voir recette). Une recette fabuleuse dans
laquelle les châtaignes dorées au beurre, entourent un
poulet fermier à la peau croustillante et la chair brune
et goûteuse. Je suis vraiment fan de cette recette. Le
seul souci est le temps d’épluchage des
châtaignes, mais il faut parfois en passer par là pour
goûter quelque chose d’exceptionnel. Croyez-moi,
essayez, vous ne le regretterez pas.
172
Chouchenn
Cidre
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ces assemblages se transmet dans les familles de
génération en génération. Les vrais cidres artisanaux
bretons sont généralement très secs et peu gazeux, et
rappellent par leur typicité les cidres de la côte nord
de l’Espagne, Pays Basque, Cantabrie ou Asturies. La
légende veut que le cidre breton soit originaire du
pays basque…
Oubliez donc les pseudo-cidres industriels, gazéifiés
artificiellement comme de la limonade, sucrés jusqu’à
l’écœurement, et réalisés à base de jus concentré. Ces
boissons ont plus de parenté avec les sodas qu’avec le
cidre véritable.
En cherchant bien chez les petits producteurs, on
trouve aussi du cidre de poire, dit « poiré », plus
pétillant, plus clair, et qui peut titrer jusqu’à 10°. On
trouve également des boissons encore plus
confidentielles, comme le « cormé », réalisé à partir
des baies du cormier, petites poires sauvages et âcres,
qui ont quasiment disparu de nos contrées. On trouve
également de l’eau de vie de cidre, appelée en
Bretagne « lambig » ou « lambic » que l’on qualifie
également de « goutte », eu égard à la petite quantité
qu’on sert à chaque fois, généralement avec le fond de
la tasse de café, ou sur un sucre pour les petites
natures.
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La
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Miel de sarrasin
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Pommes
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des reines des reinettes, des belles de Boskoop ou des
draps d’or. Pour faire des tartes et des compotes,
préférez la Canada grise, qui donne un goût
« sur »bien particulier. Pour ceux qui n’aiment pas
l’acidité, choisissez des reines des reinettes.
Lait ribot
Sel de Guérande
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salants de Guérande, les paludiers ramasser le sel.
Patiemment, jour après jour, ils accumulent avec leur
palette en bois au long manche de grands dômes d’un
précieux sel gris, profitant de l’effet combiné des
marées, du soleil et du vent. L’eau de mer qui
s’engouffre dans les étiers à marée montante, fait de
longs détours dans une série de canaux et de bassins
peu profonds. Au cours de ce lent parcours,
l’évaporation va augmenter graduellement la salinité
de l’eau. Après plusieurs étapes, cette eau déjà très
concentrée en sels va arriver dans de petits bassins à
fonds d’argile, qu’on appelle « œillets ». C’est le stade
final de l’évaporation, et le paludier va pouvoir
récolter le sel, à mesure que l’eau va finir de
s’évaporer, et laisser sur le fond d’argile son dépôt de
sel.
Tombés en désuétude à la fin des années 60, le
métier de paludiers et la récolte manuelle du sel ont
été remis au goût du jour par une poignée de jeunes
gens, qui, dans les années 70, ont décidé de lâcher la
ville pour s’installer dans le marais de Guérande et
travailler au contact direct de la nature. C’est
maintenant une activité en expansion. Chaque année,
de jeunes paludiers sont formés, remettent à neuf
d’anciens œillets laissés à l’abandon et les exploitent
pour leur compte, dans le cadre d’une coopérative des
paludiers de Guérande. 9000 œillets sont aujourd’hui
exploités dans la presqu’île guérandaise. Le sel de
Guérande est devenu très « tendance », au point qu’il
sert d’argument pour vendre tout et n’importe quoi,
du pâté au pain jusqu’aux plats cuisinés, dûment
estampillés « au sel de Guérande ».
Le sel de Guérande, qui s’il soit fin ou gros, a pour
particularité d’être humide. La couleur grise est
donnée au sel par l’argile qui forme le fond des
œillets, et indique immédiatement sinon son origine,
179
du moins sa méthode de récolte, par opposition au sel
blanc de Méditerranée, ramassé industriellement à la
pelleteuse, ou au sel de mine.
On trouve également à Guérande la « fleur de sel ».
Ce sel particulier est issu des premières
cristallisations qui apparaissent à la surface de
l’œillet, alors que le gros sel cristallise au fond. Ce sel
contient de nombreux éléments minéraux et oligo-
éléments qui lui donnent un goût très particulier que
certains qualifient de goût de « violette ». Pour
apprécier la finesse de la fleur de sel, il vaut mieux ne
pas la diluer dans un pâté ! Il est préférable de
déguster ce sel à part, dans une coupelle, comme un
condiment précieux dans lequel on trempe radis,
viande du pot au feu et même le Gruyère. On peut
s’en servir également pour des vinaigrettes délicates,
ou pour assaisonner d’une pincée une demi tomate.
Si vous faites un détour jusqu’à la presqu’île
Guérandaise, arrêtez-vous à l’un des nombreux étals
installés au bord de la route, où vous pourrez acheter
du gros sel et de la fleur de sel, indispensables dans
une bonne cuisine.
Vue des
180
marais salants de Guérande
Tas de sel
181
FIN