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La hanche

I. Présentation :

C’est l’articulation qui unie le membre inférieur à la ceinture pelvienne. C’est une
articulation très solide, mobile, située en profondeur sous d’épaisses masses
musculaires (en arrière, sur le coté et un peu moins en avant) et elle n’est donc pas
palpable directement. C’est la plus grosse articulation du corps qui règle l’orientation du
membre inférieur dans l’espace.

II. Eléments en présence :

A. La tête fémorale :

C’est la partie la plus saillante de l’extrémité supérieure du fémur, séparée du reste


de l’os par un long col anatomique.
C’est une surface articulaire :
- SAECH
- Située à la partie supéro-médiale de l’extrémité supérieure du fémur.
- Elle répond à la surface semi-lunaire de l’acétabulum (anciennement cotyle) mais
aussi au labrum.
- De type sphéroïde congruente.
- Forme de 2/3 de sphère pleine d’environ 4 à 5 cm de diamètre.
- Elle regarde en dedans, en haut et en avant ce qui donne une découverture
antérieure (causée par l’évolution).
- Remarque : le cartilage hyalin y est assez épais (1 à 3 mm d’épaisseur). Cette
épaisseur est maximale au niveau du pole supérieur, là où les contraintes sont
maximales.

B. Le cotyle = surface semi-lunaire :

C’est la partie articulaire de l’acétabulum :


- SAECH
- Située à la face externe de la partie moyenne de l’os coxal, elle occupe la partie
supérieure et périphérique de l’acétabulum.
- Répond à la tête fémorale.
- De type sphéroïde congruente.
- Forme d’hémisphère creux taillé en croissant à concavité inférieure, la corne
postérieure étant plus large et plus saillante. Elle correspond à la jonction des
trois os primitifs.
- Regarde en dehors, en bas et en avant.
- Le cotyle est limité par un rebord osseux assez marqué qui possède trois
échancrures dont une est remarquable : l’échancrure ischio-pubienne
- Remarques : au dessus on retrouve la fosse glutéale et en dessous le foramen
obturé. La partie centrale est la plus profonde est dépourvue de cartilage hyalin :
c’est une surface osseuse. On appelle cette dernière l’arrière fond (fosse
acétabulaire) où l’on retrouve essentiellement un matelas graisseux qui accueille
l’insertion du ligament de la tête.
C. Le labrum :

Il possède à peu près les mêmes caractéristiques que celui du membre supérieur.
C’est un anneau fibrocartilagineux qui s’insère sur le limbus et sur le bord inférieur du
ligament transverse. Il est triangulaire à la coupe :
- Sa face axiale regarde l’articulation et est ECH ; elle répond à la tête fémorale,
- Sa face profonde est adhérente à l’acetabulum
- Sa face périphérique est accolée à la capsule.

Au niveau de l’échancrure ischio-pubienne cette structure devient plus fibreuse que


cartilagineuse et elle se nomme alors ligament transverse de l’acétabulum. Il s’insère sur
les deux cornes de la surface semi-lunaire et est tendu transversalement. Il est ECH à sa
face externe. Il forme un tunnel ostéo-fibreux où passent les vaisseaux qui vascularisent
les ligaments de la tête. Ce labrum sert également de moyen d’union car il enserre
vraiment le pourtour de la tête fémorale. Il permet à lui seul de maintenir la tête
fémorale dans le cotyle. L’articulation possède un vide articulaire important ce qui rend
très difficile une luxation.

III. Moyens d’union :

A. La capsule :

C’est un manchon fibreux cylindrique et rétréci à sa partie moyenne. Elle s’insère sur
des surfaces cartilagineuses :
- Sur l’os coxal (limbus) et sur les lèvres, supérieure et inférieure, du sillon supra-
acétabulaire,
- Sur le ligament transverse, à son bord inférieur,
- Sur le labrum, à sa face périphérique,
- Sur le fémur, à la partie latérale du col (le long de la ligne intertrochantérique en
avant, et du bord supérieur du sillon de l’obturateur externe en arrière).
Elle est formée de trois types de fibres :
- Longitudinales tendues de l’os coxal au fémur qui sont superficielles,
- Circulaires qui resserrent la capsule dans sa portion sous capitale et qui sont
profondes,
- Récurrentes (arciformes) qui partent de l’os coxal et y retournent après un trajet
en arc de cercle, renforçant ainsi les autres fibres en les croisant. Elles
accumulent la rétention de la tête et soulève la synoviale dans sa partie inférieure
créant ainsi des freins capsulaires.

On a donc un tunnel ostéo-fibreux pour le tendon réfléchi du droit fémoral.

B. La synoviale :

Elle présente une particularité, elle est composée de deux parties :


- une qui tapisse la face profonde de la capsule en présentant des replis surtout
dans la partie inférieure. Elle s’insère au pourtour des surfaces articulaires.
- un repli particulier au centre de l’acétabulum qui entoure le ligament de la tête.
Cela forme la gaine ou la tente du ligament de la tête.
C. Le labrum :

Déjà cité dans les éléments en présence, c’est aussi un moyen d’union, lié à la capsule.

D. Ligaments :

a. Epaississements capsulaires  :

Il en existe trois qui correspondent chacun à un os primitif.


- Ligament ilio-fémoral s’insère à l’origine sur l’épine iliaque antéro-inférieure de
l’os coxal, en dessous de l’insertion tendineuse du droit fémoral. Il est composé de
deux faisceaux. Le faisceau supérieur est dirigé en dehors et en bas et le faisceau
inférieur est oblique en bas et légèrement en dehors. Le faisceau inférieur se
termine sur le tubercule inférieur de la ligne intertrochantérique et le faisceau
supérieur sur le tubercule supérieur cette même ligne. Les deux faisceaux
s’élargissent en éventail et passent directement en avant de la tête fémorale.
Entre les deux faisceaux le ligament présente des fibres éparses qui les relient.
- Ligament pubo-fémoral a son origine au niveau de l’os coxal, sur la branche
supérieure du pubis, au contact de l’acétabulum, le long de la crête pectinéale. Il a
un trajet oblique en dehors et en bas, large en haut et rétréci en bas. Il se termine
sur la face antérieure de l’extrémité supérieure du fémur, en arrière du tubercule
inférieur de la ligne intertrochantérique. Il s’ajoute au précédent pour former un
Z qui barre la coxo-fémorale et interdit les luxations antérieures.
- Ligament ischio-fémoral a son origine au niveau coxal, sur l’ischion, au contact de
l’acétabulum, le long de la corne postérieure. Il a un trajet dirigé en dehors, en
avant et légèrement en haut. Il est divisé en trois faisceaux peu différenciés, dont
le supérieur est le plus important. Le faisceau supérieur se termine sur la face
médiale du grand trochanter, à sa partie antérieure. Le faisceau moyen se
termine sur la partie postérieure de la capsule, dans sa portion latérale. Le
faisceau inférieur se termine à la partie inférieure de la capsule. Il a un aspect
torsadé du fait du passage de la position quadrupédique à la position bipédique.

b. Le ligament de la tête  :

C’est un cordon fibreux, long de trois centimètres, large de quasiment un centimètre et


qui s’étale dans la fosse acétabulaire (partie non articulaire). Il se fixe en trois
faisceaux :
- un faisceau antérieur se situant en arrière de la corne antérieure
- un faisceau postérieur se situant en avant de la corne postérieure
- un faisceau moyen prenant appui sur le ligament transverse.
Les racines se réunissent dans la fosse acétabulaire. Elles se portent en haut et en
dehors, enroulant la tête.
Il se termine sur la tête fémorale dans la fovéa située plutô t dans le cadrant postéro-
inférieur.
La particularité de ce ligament est qu’il est creux (il forme un tube). A l’intérieur circule
une artère qui vascularise la tête fémorale. Cette artère provient de l’artère obturatrice.
Ce ligament est intra-capsulaire mais extra-synoviale.
E. Ligament à distance :

Le tractus ilio-tibial (ou fascia lata) s’insère au niveau de la crête iliaque, sur le
tubercule glutéal. Il se réfléchi au niveau du grand trochanter et se termine au niveau du
tibia, sur le tubercule infra-condylaire. C’est un hauban latéral passif qui, plaqué contre
le grand trochanter, exerce un pression coaptatrice.

F. Ligament transverse de l’acétabulum :


C’est un petit fibrocartilage qui unit les cornes antérieure et postérieure de la surface
semi-lunaire. Il est ECH à sa face superficielle et passe en pont au-dessus de l’incisure
ischio-pubienne de l’acétabulum.

G. Eléments stabilisateurs :

Quatre muscles méritent d’être notés :


 Le droit fémoral avec ses trois tendons qui plaquent la tête dans l’acétabulum de
manière directe. De plus, le tendon récurrent renforce le faisceau supérieur du
ligament ilio-fémoral de manière directe.
 L’Ilio-psoas est un gros muscle tendu des lombaires et de l’os coxal au fémur. Son
tendon puissant se réfléchit contre la tête fémorale et la plaque fortement dans
l’acétabulum.
 Le petit fessier qui s’insère sur la face antérieure du grand trochanter et laisse
quelques fibres récurrentes sur le ligament ilio-fémoral.
 L’obturateur externe dont le trajet est remarquable pour deux raisons. D’une part, il
passe dans le sillon infra-acétabulaire, exerçant une force ascensionnelle contre la
corne postérieure. D’autre part, il enroule le col fémoral par l’arrière, au contact de la
capsule. C’est donc un intime de l’articulation.

IV. Remarques :

Il existe des angles radiologiques :


- Angle VCA = angle de couverture de la tête. Cela défini un bon centrage de la tête
fémorale dans l’acétabulum. Normalement il est de 30°. La majeure partie des
contraintes, au niveau de l’os coxal, se trouvent au pô le supérieur. Dans le cas
d’un acétabulum peu marqué, cela réduit la zone d’appui et les contraintes
augmentent. Il s’en suit une usure du cartilage et donc de l’arthrose.
- Angle HTA signe la profondeur de l’acétabulum. Il fait en principe 10° chez
l’adulte. Chez le nouveau né il est plutô t de 45°. Si l’angle est supérieur à 30° on a
des malformations de l’acétabulum.

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