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Chap V Notions Meca Rup Raouf Fathallahhhh
Chap V Notions Meca Rup Raouf Fathallahhhh
Chapitre V
V-1 Introduction
L’endommagement est l’apparition de discontinuités (microcavités, microfissures) soit dans tout le
volume sollicité, soit uniquement en surface. Le niveau d’endommagement se développe plus moins
vite selon la sollicitation et la nature du matériau, et aboutit à la création de fissures macroscopiques.
Celles-ci deviennent si importantes que l’on ne peut plus considérer le milieu qui les entoure satisfasse
aux hypothèses de continuité de la mécanique des milieux continus. On dit que nous sommes dans le
domaine de la mécanique de la rupture. Il faut distinguer qu’après la phase d’amorçage (qui peut être
préexistante dans une structure lorsqu’il y a des défauts initiaux), il y a une phase de propagation
stable et ensuite la phase de propagation brutale ou instable.
Modes de rupture : dans le cas d’une fissure plane soumise à un champ de contraintes, si on
suppose que la propagation de cette fissure se fasse dans son plan. On montre que l’état le plus
général de propagation peut être ramené à la superposition de trois modes simples :
o Mode I: mode d’ouverture où les surfaces des fissures se déplacent
( u1 ( x1 ) ≠ 0, u2 = 0; u3 = 0 )
o Mode III : mode de cisaillement antiplan où les surfaces de la fissure se déplacent dans
le même plan et dans une direction parallèle au front de la fissure
( u1 = 0, u2 = 0; u3 ( x3 ) ≠ 0 )
Il faut noter que les ruptures les plus dangereuses sont dans le mode I. C’est la raison pour
laquelle la plupart des études de la mécanique de la rupture sont portés sur ce mode.
la pression hydrostatique locale (égale au tiers de la trace du tenseur des contraintes). Une
matière localement plutôt comprimée résiste mieux à la rupture. Une matière localement
distendue se rompra plus facilement. La stabilité à cet effet de pression hydrostatique
augmente avec la fragilité. En conséquence, le taux de triaxialité des contraintes et le sens de
la sollicitation ont une grande influence (en traction on a plus de risques de rupture qu’en
compression). La figure ci-dessous (Figure V-5) illustre une surface de rupture d’une
éprouvette plate sous fatigue. On observe différentes faciès de rupture (ruptures plate et
inclinée) dues à la différence de traixilaité dans les différentes zones de l’éprouvette.
En effet la présence d’un défaut entraîne une concentration de contrainte très localisée au niveau de sa
racine. Cet effet est caractérisé par le coefficient Kt qui traduit la sévérité de la distribution des
a
σ y = σ nom 1 + (V-1)
r
Avec a est la taille du défaut et r est le rayon au fond de l’entaille
Figure V-6 : effet de concentration des contraintes au fond d’un défaut [V-4]
On remarque que si r est faible (cas d’un défaut très aigüe) on peut avoir alors des coefficients de
concentration de contraintes de très grandes valeurs. Par exemple, si on prend une fissure de 1 micron
avec un rayon de 0,2 nanomètre dans le verre ça nous donne un coefficient de concentration Kt de
l’ordre de 142. On comprend donc que la contrainte locale puisse localement atteindre la valeur
théorique de la résistance du matériau à cause de la concentration des contraintes due à la présence de
défauts superficiels jugés à priori vue inoffensifs.
Il faut noter que la durée de nucléation de la microfissure est très liée au coefficient de concentration
des contraintes. Cependant, ce facteur ne permet pas à lui seul de traduire la sévérité et de modéliser
ce qui se passe au niveau de la racine du défaut durant la propagation de la fissure.
fij (θ )
σ ij = K I (V-1)
2π r
r
ui = K I gi (θ ) (V-2)
2π
K I est une constante indépendante de r et θ . Elle désignée Facteur d’Intensité de Contraintes
(unité MPa m ). L’indice indique le mode I. Ce facteur ne dépend pas que de la répartition des
contraintes autour de la fissure et que de la géométrie de la fissure. De même, il ne dépend pas du fait
que l’état des contraintes planes ou déformations planes. Il faut bien noter que ce coefficient est
différent du coefficient de concentration des contraintes (sans unité).
KI = S π a (V-3)
Dans le cas plus général :
KI = β S π a (V-4)
Les solutions en mode II et III existent, ainsi que les calculs des coefficients β . On va se limiter dans
notre cas au mode I.
σ min
chargement Rσ = ). Au cours des sollicitations cycliques on suit l’évolution de la longueur de
σ max
la fissure (notée 2a ) (il existe d’autres formes d’éprouvettes et de fissures) en fonction du nombre des
cycles N différentes techniques (dispositif optique, variation de potentiel électrique, etc.).
Figure V-10 : Effet de l’amplitude des contraintes sur la fissuration CCT [V-5]
A partir de ces courbes on peut déterminer le taux de propagation des fissures en fonction du nombre
des cycles
da ∆a ai +1 − ai
Avec ≈ = (V-5)
dN ∆N Ni +1 − Ni
Cette valeur est affectée au point où la longueur de la fissure correspond à la longueur moyenne entre
les deux points :
ai +1 − ai
a= (V-6)
2
da
Le traçage de la courbe donnant en fonction N montre aussi l’effet de l’amplitude de la
dN
da
contrainte. Par contre, le traçage de la courbe donnant en fonction de ∆K = β ∆S π a on
dN
trouve une courbe indépendante de l’amplitude de la contrainte.
da
mesurée en fonction de l’amplitude du facteur d’intensité de contrainte ∆K déterminée à partirde
dN
l’amplitude des contraintes et de la longueur « moyenne » de la fissure.
da
= C ∆K m (V-7)
dN
C’est la loi de Paris. C et m sont des paramètres qui dépendent du matériau. Ils peuvent être
déterminés par deux points sur la courbe
Ténacité : dans la partie III de la courbe, on observe une accélération de la propagation juste
KIm ax = Kc = S π ac (V-8)
2
1K
Ce qui donne : ac = c (V-9)
π S
De même à partir de la loi de Paris, on peut déterminer le nombre de cycles à la rupture :
a =ac da
N =∫
( )
m (V-10)
a =a0
C ∆S π a
On note que l’expression de Paris ne permet pas de ternir compte de l’effet de la rupture brutale ;
Forman a proposé une autre expression :
da C ∆K m
= (V-11)
dN (1 − R ) ( Kc − Kmax )
da
Cette expression permet de traduire que = ∞ lorsque Kc = Kmax
dN
Afin de tenir compte aussi de la zone seuil de propagation Pridlle a proposé une autre équation :
m
da ∆K − ∆K seuil
= C (V-12)
dN Kc − Kmax
V- 6 : Effet de la zone plastifiée en tête de fissure (effet de la fermeture de la fissure)
La solution proposée dans la cadre de l’élasticité est singulière au niveau de la pointe de la fissure, ce
qui ne correspond pas à la réalité physique. En effet, il peut y avoir une plastification très confinée ou
même une plastification significative si le matériau est ductile. Moyennant certaines hypothèses, on
peut déterminer la zone plastifiée de point de vue forme et taille, dans les cas d’un état de contraintes
planes ou déformations planes. Cette plastification localisée induit, aussi des contraintes résiduelles de
compression dans la pointe de la fissure, ce qui retarde la propagation de la fissure. Dans ce cadre,
plusieurs corrections ont été introduites.
Références bibliographiques
[V-1] : « Précis de Métallurgie : élaboration, structures-propriétés et normalisation » , Jean
Barralis, Gérard Maeder (Nathan – Afnor / 0765-5142) (1991)
[V-2]: « Propriétés d’emploi des aciers ; études de base ; La rupture des aciers; 2 la
mécanique de la rupture », par G. Sanz, collection IRSID OTUA
[V-3] : « Mécanique des matériaux solides », Jean Lemaitre et Jean-Louis Chaboche , édition
Dunod, Paris 1996 (ISBN 2 10 005662X)
[V-4] : «Des matériaux», Jean Marie Dorlot, Jean Paul Bailon, Jacques Masounave, éditions
de l’école polytechnique de Montréal (1986) 52-553-00176-2)
[V-5]: «Fatigue des structures », G. Henaff, F. Morel éditions Ellipses, collection Technosup
2005 (2-7298-2322-0)
[V-6]: « Fatigue of Structures and Materials », Jaap Schijve, Kluwer Academic Publisher
2004 (0-306-48396-3)