Vous êtes sur la page 1sur 2

Université Sultan Moulay Slimane (USMS)

Faculté polydisciplinaire de Beni Mellal (FPBM)


Licence en sciences économiques et de gestion (SEG)
Parcours : Gestion - Module : Audit général (S6)
Pr. AZDOD MOHAMED

Corrigé indicatif :
1. Éléments de base pour évaluer le risque de fraude :
• Le PDG du fournisseur INFOSERV SA. est un proche-parent du PDG de « MOB MAROC SA »,
cela évoque un risque élevé de familiarité et d’intérêt personnel qui fait peser une menace sur le
comportement éthique de la direction générale. Cela peut évoquer, en conséquence, un risque
que la direction outrepasse les procédures de contrôle interne. D’où un risque élevé d’opération
non réglementaire, voire un risque de fraude.
• Le directeur informatique a été récemment désigné à la tête des systèmes d’information de «
MOB MAROC SA » ; étant le gendre du PDG, cela augmente le risque d’anomalies au niveau de
l’environnement de contrôle interne de la société (risque de collusion).
• Le fournisseur INFOSERV SA. est nouvellement créé, dispose de son siège social dans une zone
franche et bénéficie de plusieurs avantages fiscaux ; par conséquent, cela peut évoquer à
l’auditeur un risque de blanchiment d’argent ou de fuite de capitaux ou d’évasion fiscale et donc,
de nouveau, un risque de fraude élevé.
Tous ces éléments montrent que le risque de fraude est élevé concernant la transaction
évoquée.
2. Approche par assertions (Assertions d’audit relatives aux flux d'opérations et aux événements
survenus au cours de la période auditée) :
L’auditeur ne dispose pas d’autres éléments probants prouvant que le service de
maintenance informatique a été rendu effectivement (refus de la direction générale
Réalité de communiquer toute autre information, absence de PV de réception, bon de
commande, contrat non communiqué …). L’auditeur n’est pas en mesure d’apprécier
le volume réel des services rendus.
L’auditeur doit exprimer une réserve sur l’exhaustivité des charges liées à cette
transaction, puisqu’il dispose d’informations, en provenance des déclarations de la
direction technique énonçant la possibilité que 70% de la charge du contrat n’a pas
été enregistrée (c’est à dire 95% - 25%) ; donc potentiellement une charge non
constatée de 1 400 000 DH :
➢ Montant estimé du marché : 500 000 / 25% = 2 000 000 DH
➢ 2 000 000 x 70%= 1 400 000 DH
Exhaustivité Par ailleurs, la facture évoque (voir le bas de la facture) des pénalités en cas de retard
de paiement fixées à 5% du montant par mois ou fraction de mois de retard. Soit un
passif potentiel non constaté de 50 000 DH.
➢ 500 000 x 5% x 2 = 50 000 DH

Remarque : À noter également qu’on peut évoquer un niveau de pénalité trop élevé
de 5% par mois (équivalent à 60% annuellement) qui pourrait susciter d’autres
soupçons sur la fiabilité de la facture ou un système de contrôle interne défaillant
acceptant des transactions aberrantes et non justifiées économiquement.

Page 1 sur 2
Le taux de TVA sur l’entretien du matériel informatique est de 20% (et non pas 14%).
➢ 500 000 x 20% = 100 000 DH
Le montant de la TVA récupérable devrait être de 100 000 DH et non pas 70 000 DH.
 Une anomalie au niveau de la TVA récupérable d’un montant de 30 000 DH.
Exactitude
Cette constatation compromet l’acceptation de la facture par l’administration fiscale
en matière de TVA et d’IS en plus du fait qu’elle fait planer un doute sérieux sur la
survenance de la charge telle qu’énoncée précédemment.
D’où un risque fiscal estimé à la charge non déductible de 140 000 DH.
➢ 500 000 x 28 % = 140 000 DH (à constater en provision pour risque fiscal)

La facture est datée du 02/01/2020 et elle a été comptabilisée au 31/03/2020 sachant


qu’elle se réfère à un service rendu durant la période allant du 01/11/2019 au
31/03/2020, soit 2 mois se rapportant à 2019 et 3 mois se rapportant à 2020.
Séparation Manifestement, il y a là une anomalie touchant la séparation des exercices. Cette
des périodes anomalie est estimée à :
2 mois se rapportant à 2018 : 500 000 x 2/5 = 200 000 DH (charge sur exercice
antérieur)

Le compte de dette utilisé n’est le bon. Il faut créditer 4411. Fournisseurs au lieu de
Classification 1486. Fournisseurs d’immobilisations.
Le compte 4411. Fournisseurs doit alors être débité lors de l’écriture de paiement.

Au niveau du journal Banque, on constate une anomalie au niveau du libellé : absence


Présentation
de la référence de la pièce justificative (numéro de chèque).

3. Comme évoqué précédemment l'élément probant présenté est insuffisant quantitativement et


qualitativement pour justifier la transaction dans ses différentes assertions. Cette transaction peut
évoquer l’existence d’un transfert de fonds illégal vers le fournisseur sur la base d’une transaction
non fondée par des éléments probants suffisants et appropriés.

4. Seuil de signification proposé = 5 450 000 x 0,05 = 272 500 DH

5. Liste des anomalies constatées :


Anomalies d’ajustement négatif sur le résultat
Charges omises d’entretien 1 400 000 DH
Charges omises de pénalités contractuelles 50 000 DH
Risque de non-acceptation de la facture par
140 000 DH
l’administration fiscale (500 000 x 28%)
Total des charges non constatées 1 590 000 DH
- Charges sur exercice antérieur - 200 000 DH
Total des charges impactant négativement
1 390 000 DH
le résultat net de l’exercice 2020
En cas de fraude, l’anomalie d’ajustement négatif sur le résultat serait de : 500 000 DH (provoquant aussi
une évasion fiscale de 140 000 DH).
➢ Quelque soit l’hypothèse retenue, il s’agit là d’une somme d’anomalies qui dépassent le seuil de
signification arrêté à 272 500 DH

➔ Présence d’anomalies significatives au niveau des états financiers de l’entreprise auditée.

Page 2 sur 2

Vous aimerez peut-être aussi