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Comptabilité de Gestion Approfondie - B. PIGE
Comptabilité de Gestion Approfondie - B. PIGE
FINANCE
HISTOIRE
MASTER MENTION FINANCE
GÉOGRAPHIE Parcours Management Administratif et Financier des Entreprises
(MAFE)
INFORMATIQUE
MATHÉMATIQUES
FILIÈRE FINANCE
VVJ8ECGA
M. PIGE Benoit
benoit.pige@univ-fcomte.fr
Comptabilité de gestion CTU - Université de Franche-Comté
1 Cet ouvrage est disponible en librairie, sur les sites de vente par correspondance ou auprès de l’éditeur
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Comptabilité de gestion CTU - Université de Franche-Comté
Évaluation :
L’examen est d’une durée d’une heure trente et portera soit sur un cas à traiter soit sur
la capacité à définir et présenter un système de comptabilité de gestion dans une situation
donnée. La notation ne porte pas tant sur les calculs (désormais tout le monde dispose d’un
tableur pour travailler) que sur la méthodologie, la démarche, la justification des hypothèses
posées, l’analyse des résultats obtenus, la pertinence des préconisations proposées.
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Comptabilité de gestion CTU - Université de Franche-Comté
Synthèse
Telle n'est pas notre approche. En effet, à travers la notion de "coûts" nous entendons
celle de "consommations de ressources". Un coût ne fait que traduire, sous forme monétaire,
la consommation d'une ressource. Aussi, s'il est évident que les formes monétaires se prêtent
aisément à des calculs de toute sorte, l'intérêt ne réside pas dans ces calculs mais dans
l'information qu'ils sont censés véhiculer sur la nature des ressources consommées et sur la
forme de leur consommation.
Il est ainsi tout naturel d'associer le mot "gestion" à celui de "coûts", puisque l'objet de
cet ouvrage est de proposer un système assurant un meilleur suivi des consommations de
ressources, afin de permettre une meilleure gestion des ressources elles-mêmes. Parler de
"gestion des coûts" c'est donc parler de la "gestion des ressources consommées", autrement
dit, comment autoriser une meilleure adéquation entre la nature et le montant des ressources
consommées et les objectifs de l'entreprise (et de manière générale de toute organisation, qu'il
s'agisse d'une association, d'une collectivité territoriale, …).
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Comptabilité de gestion CTU - Université de Franche-Comté
Parmi les ressources de l'entreprise, la ressource humaine a sans nul doute une place
privilégiée. Il suffit, pour s'en convaincre, de regarder l'actualité économique. Le thème de
l'emploi, ou plutôt de la nature de l'emploi des salariés de l'entreprise, revient ainsi
régulièrement. En période de chômage, il s'agit pour l'entreprise d'éviter de se retrouver avec
des ressources inutilisées ; on parle alors de restructurations pour évoquer cet aspect
d'élimination des ressources superflues. En période de forte croissance, l'enjeu pour
l'entreprise est de disposer des ressources nécessaires pour répondre à la demande qui lui est
adressée (on évoque alors fréquemment les phénomènes de tension sur le marché du travail,
c'est-à-dire d'insuffisance des ressources dans un domaine particulier par rapport aux besoins
exprimés).
Les entreprises japonaises étaient ainsi régulièrement citées, au cours des années
quatre-vingt, pour leur capacité à assurer un emploi à vie à leurs salariés. Autrement dit, ces
entreprises adaptaient en partie leurs orientations stratégiques à la disponibilité de leurs
ressources internes. La crise que connaît le Japon, depuis le début des années quatre-vingt-
dix, a fortement écorné ce modèle économique et les journaux ne se privent pas de faire leurs
gros titres sur les groupes japonais contraints de se restructurer et de licencier leurs
personnels. Néanmoins, ce type d'approche offrait l'avantage de mettre l'accent sur
l'interdépendance entre les ressources et la stratégie.
Dans une économie de marché, les ressources sont censées s'orienter vers les domaines
où elles génèrent la valeur la plus forte. Il est donc souhaitable de définir la stratégie en
fonction des critères liés à la demande (réelle ou potentielle) adressée à l'entreprise puisque,
par définition, les ressources sont censées pouvoir être obtenues si les projets envisagés
offrent une création de valeur supérieure aux autres projets concurrents. Cependant, aucun
marché n'étant parfait, il existe toujours des entraves à la libre circulation des ressources, il
peut être opportun pour une entreprise de tenir compte, dans la définition de sa stratégie, des
ressources qu'elle détient.
Le calcul des coûts doit ainsi être une préoccupation majeure des entreprises, face à un
environnement économique en constante évolution qui nécessite une plus grande réactivité,
un engagement important des différents acteurs de l’entreprise et une maîtrise accrue de ses
coûts de fonctionnement. Pourtant, cette évolution continuelle de l'environnement
économique de l'entreprise rend plus difficile qu’auparavant la gestion stratégique des coûts.
Il faut arriver à concilier la stabilité des méthodes et des référentiels comptables (sans laquelle
aucune comparaison ou extrapolation n’est possible) avec les besoins nouveaux des dirigeants
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Comptabilité de gestion CTU - Université de Franche-Comté
Dans la pratique, on observe parfois que le contrôle de gestion est mal situé dans
l’entreprise (quelque part entre la direction financière et l’aide comptable), déconnecté des
opérationnels, très bureaucratique ou taylorien. Néanmoins, le calcul des coûts doit évoluer
car les indicateurs sont insatisfaisants, voire parfois dangereux (car susceptibles d'entraîner
des prises de décision inadaptées). Les calculs de coûts devraient pouvoir répondre aux
questions suivantes :
• Sur quelles ressources puis-je agir pour abaisser mes coûts de revient ?
• Comment se situent les coûts de revient de mes usines ? Par rapport à ceux de
mes concurrents ?
L'approche proposée à travers cette "gestion stratégique des coûts" est ainsi d'offrir à
toute entreprise la possibilité de mettre en place un système d'information et de réflexion sur
ses ressources consommées, pour lui permettre de repenser ses grandes orientations
stratégiques, l'usage qu'elle fait de ses ressources et même, de manière plus générale, la nature
même de son organisation. L'avènement de ce qu'il est convenu d'appeler la "nouvelle
économie" et qui est en fait la révolution des nouvelles technologies de l'information et de la
communication (NTIC), a des conséquences très fortes sur l'utilisation de l'information issue
d'un système de suivi des consommations de ressources. En effet, l'entreprise est conduite à
s'interroger sur la pertinence de son organisation et, en particulier, sur la pertinence des
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ressources qu'elle détient en interne et qu'elle pourrait éventuellement se procurer au cas par
cas sur le marché. Cela recouvre notamment :
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Comptabilité de gestion CTU - Université de Franche-Comté
Nous estimons que l'enjeu n'est plus de confronter un système de suivi des coûts à un
autre, mais plutôt de dépasser cette confrontation pour, à partir d'une analyse théorique des
grands enjeux de la gestion stratégique des coûts, ne retenir que les facteurs réellement
pertinents pour l'information des dirigeants.
Lecture à effectuer
Commencer une lecture régulière de la presse économique pour identifier les décisions
stratégiques qui s’appuient sur des analyses en termes de coûts.
À FAIRE : notez les idées principales, identifiez la pertinence des éléments exposés pour la
gestion stratégique des coûts.
QUESTIONS :
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Synthèse
Dans une économie de marché, le prix est l'instrument essentiel d'information des
différents acteurs de la transaction. Indépendamment de son rôle dans l'obtention de
l'équilibre entre l'offre et la demande, c'est lui qui permet à chaque intervenant de déterminer
la rentabilité de ses opérations. Quand des transactions sont réalisées en interne, c'est-à-dire
au sein d'une même organisation, cet élément d'information disparaît et l'entreprise doit mettre
en place un système d'information palliatif pour déterminer la pertinence de ses différentes
transactions et, en particulier, des consommations de ressources qui ne sont pas directement
liées à une transaction réalisée sur le marché.
Dans une économie entièrement fondée sur l'échange, où chaque intervenant serait
spécialisé sur une tâche donné, l'information sur la performance de chacun est fournie par le
marché. Contrairement aux apparences, il ne s'agit pas d'un mécanisme gratuit puisqu'en fait
chaque intervenant contribue à cette information, mais il s'agit d'un mécanisme indolore car
chacun y contribue selon les transactions qu'il y réalise. Chaque acteur de la transaction peut
ainsi connaître la rentabilité de la tâche qu'il a réalisée. Il existe ainsi une information
immédiate entre la valeur créée et le montant des ressources consommées.
Quand l'entreprise se diversifie, soit en raison de ses productions, soit par l'intégration
de tâches complémentaires autrefois réalisées séparément par appel au marché, l'information
fournie par le marché se limite alors aux transactions réalisées avec le marché et non plus aux
transactions réalisées en interne. Il peut ainsi être nécessaire de mettre en place des systèmes
de suivi des consommations de ressources, pour déterminer l'efficience des différentes
opérations de l'entreprise et la réalité de la valeur créée.
Au cours du XIXe siècle et même plus récemment dans les pays en développement au
cours de la seconde moitié du XXe siècle, on a assisté à l'émergence de conglomérats ou de
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grandes entreprises réalisant des activités multiples à partir d'un cœur de métier initial. Que ce
soit Du Pont de Nemours aux Etats-Unis, Michelin en France, ou Daewoo en Corée, ces
entreprises ont développé des activités initialement fondées sur leurs besoins internes ou sur
la complémentarité avec des productions déjà existantes. Dans le cas de Michelin, l'entreprise
a ainsi développé tout un système interne de gestion paternaliste des besoins de ses employés
en offrant des logements, des services sociaux, … Quel était le coût de ces services, ou plutôt
quelle était la valeur générée par ces ressources consommée ?
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Comptabilité de gestion CTU - Université de Franche-Comté
Dans une économie où toutes les transactions sont réalisées sur le marché, l'allocation
efficiente des ressources est dictée par le système de prix qui équilibre l'offre et la demande.
Cependant, dans un certain nombre de cas, il est nécessaire de réaliser des transactions en
dehors du marché en raison des caractéristiques propres à ces transactions. C'est en particulier
le cas quand une activité nécessite impérativement un travail en équipe et que le produit
réalisé dépend de la contribution de chacun des membres de l'équipe.
Une organisation est une entité qui réalise en interne des transactions, au lieu de passer
systématiquement par le marché. De surcroît, dans le domaine économique, une organisation
est justifiée par sa capacité à réaliser certaines transactions à un coût moindre que ne le ferait
le marché, en raison de l'existence de procédures susceptibles d'autoriser une allocation
efficiente des ressources à moindre coût.
Lecture à effectuer
À FAIRE : résumez la section, notez les idées principales, identifiez la pertinence des
éléments exposés pour la gestion stratégique des coûts.
QUESTIONS :
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Cas d’application
L’entreprise FLORABEL est animée par une équipe de cinq personnes assurant un
service de vente par Internet de bouquets de fleurs :
• une personne est plus spécifiquement chargée des relations avec les
fournisseurs, c'est-à-dire les fleuristes assurant la composition et la livraison
des bouquets ;
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souhaiteraient être certains que tous les autres membres de l'équipe accroîtront leurs efforts
dans la même proportion. Après discussion interne des différents membres de l'équipe, il
ressort que certaines personnes estiment faire déjà plus que leur travail et réclament par
conséquent une part supérieure dans le partage des résultats de l'équipe.
Question : proposez un système incitatif fondé sur le suivi des coûts et des recettes
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Synthèse
Les ressources de l'entreprise sont diverses, même si nous avons vu qu'à l'origine, on
retrouve toujours des matières premières et du travail humain. Ces ressources sont diverses
car, dans une économie moderne, le travail humain peut prendre de nombreux aspects qui
vont aussi bien de la main d'œuvre directe, qui contribue à la réalisation d'un produit ou d'une
activité, à la main d'œuvre indirecte qui assure la surveillance du déroulement d'une ou de
plusieurs activités, en passant par la main d'œuvre intégrée dans les machines ou, tout
simplement, la main d'œuvre assurant la réalisation des activités devenues indispensables à
l'entreprise pour réaliser ses opérations de fabrication.
La difficulté de suivi de ces ressources tient à deux facteurs. Le premier est l'existence
de consommations partagées. Par exemple, il n'est pas forcément aisé de déterminer
précisément le temps et l'énergie consacrés par un responsable de service à la surveillance et à
l'organisation des tâches de son service. Si la mise en place d'un suivi des temps peut
permettre une collecte des temps affectés à chaque tâche, ce suivi ne mettra pas forcément en
évidence l'intensité du travail affectée à chacune de ces tâches. Une tâche peut nécessiter un
temps matériel important sans cependant demander de la part de l'intéressé un effort personnel
important. En sens inverse, une tâche peut exiger une concentration très forte de l'individu
(par exemple une prise de décision stratégique) sans cependant que le temps consacré soit
important.
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Le second facteur est le coût de la mise en place d'un système de suivi des ressources.
Autrement dit, tout suivi des ressources implique que d'autres ressources soient consacrées à
assurer le suivi des premières. Il est bien évident qu'il existe un arbitrage à faire entre le
niveau de qualité du suivi des ressources (en supposant que plus on exige un niveau élevé et
plus les ressources à y consacrer devront être importantes) et la valeur des ressources faisant
l'objet du suivi. Un exemple fréquent d'arbitrage porte sur les fournitures de bureau ou
d'atelier. Si l'on souhaite connaître précisément les consommations de fournitures il faut
affecter une personne à temps plein pour enregistrer les demandes des services et mettre à jour
le système de suivi des ressources. Pour des fournitures dont la valeur unitaire peut être
proche d'un Euro, le coût de la saisie et du suivi des transactions peut être disproportionné et il
peut s'avérer souhaitable d'adopter un système de répartition forfaitaire des consommations
plutôt que de chercher, à tout prix, à mettre en place un système de suivi basé sur les
consommations réelles.
Les matières premières et les fournitures sont des ressources consommées directement
lors de leur utilisation. Leur consommation offre la caractéristique d'être concomitante à leur
acquisition, ou au contraire différée dans le temps si les ressources sont stockées avant d'être
utilisées.
Le coût d'acquisition de ces ressources doit prendre en compte au moins deux facteurs.
Le premier est le prix d'achat négocié auprès du fournisseur ; le second porte sur les
conditions de cet achat, et notamment les frais annexes liés au transport de la matière, aux
droits de douane éventuellement supportés, aux rémunérations d'intermédiaires, …
Les matières et les fournitures, une fois réceptionnées, ne sont pas nécessairement
consommées immédiatement. Elles peuvent être stockées en vue d'une consommation
ultérieure. L'achat peut correspondre à un souci de prudence, garantir l'entreprise contre tout
risque de rupture d'approvisionnement, ou s'expliquer par le désir de minimiser les coûts
d'acquisition. En effet, en règle générale, le prix unitaire d'achat d'une matière ou d'une
fourniture diminue avec les quantités achetées. De plus, un certain nombre de frais accessoires
sont davantage liés au nombre de commandes ou de réceptions assurées qu'au nombre de
produits achetés.
Qu'elles passent ou non par une phase de stockage, les matières premières et les
fournitures sont destinées à être consommées, soit au cours du processus de production, soit
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par les autres services assurant la cohésion de l'entreprise (par exemple les fournitures
administratives sont consommées par le service comptable ou le service commercial).
Le travail humain est quasiment divisible à l'infini, un employé peut ainsi alterner des
conversations téléphoniques, la frappe d'un rapport, la saisie de données et la conversation
avec ses collègues ou son supérieur hiérarchique. Comment appréhender ces différentes
activités ?
Lecture à effectuer
A FAIRE : résumez la section, notez les idées principales, identifiez la pertinence des
éléments exposés pour la gestion stratégique des coûts.
QUESTIONS :
Cas d’application
A) Un négociant en vin conserve son vin trois ans avant de le revendre. Chaque année
il stocke 1 000 hectolitres, avec un prix d'acquisition de 700 Euros l'hectolitre, auquel il faut
rajouter des frais annexes d'acquisition de 50 Euros l'hectolitre. Le coût de stockage est estimé
à 90 Euros l'hectolitre par an et le coût du capital pour ce négociant est de 10%.
Questions :
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• Quel est le coût de revient d’une bouteille de vin de 75cl au bout de trois ans ?
Un client a commandé 8 000 pièces qui ont fait l'objet d'un lancement en cinq lots de
production. Chaque pièce consomme 21 kg d'acier. Le kg d’acier était valorisé à 0,63€ le kg
dans le devis initial. La consommation totale d'acier estimée était donc de :
Cependant, dans chaque barre d'acier, le sciage n'a permis de réaliser que 11 pièces
(11 x 21 kg = 231 kg), le bout de la barre étant inutilisable pour une pièce supplémentaire.
Il a donc fallu 8 000 / 11 = 728 barres d'acier. De surcroît, compte tenu de problèmes
de sciage sur les premiers lots, il a été mis en production une barre d'acier de plus que prévu
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sur le dernier lot. La consommation réelle s'est donc élevée à 729 barres d'acier au lieu des
672 prévues.
Les déchets d'acier lors du sciage sont revendus à un ferrailleur pour la moitié de leur
prix d'achat soit 4.564 Euros : (250 – 231) x 729 = 13.851 kg à 330 Euros la tonne.
Les commandes sont habituellement faites par lot de 50 barres pour ce type d'acier.
Les barres non utilisées sont stockées sur le parc acier. Toute barre entamée fait l'objet soit
d'une mise en production intégrale soit d'une revente à des ferrailleurs au même titre que les
déchets d'acier lors de la mise en fabrication.
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Synthèse
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Schéma 3.1 : Le calcul des coûts dans un système calqué sur le découpage hiérarchique et
géographique
Mat. Coûts
1ère
Centre de Centre de
profit profit
A B C Produits
Le suivi des coûts a alors une double fonction : déterminer le coût de revient de
chaque produit et offrir un système de suivi des ressources attribuées aux différents centres de
responsabilité (schéma 3.1).
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Schéma 3.2 : Le calcul des coûts dans un système calqué sur les métiers de l'entreprise
Mat.
Ressources
1ère
Consommation
Activité
Activité
de ressources
par les activités
Produits nécessitant
la réalisation des
activités par
A B C l ’entreprise
Lecture à effectuer
A FAIRE : résumez la section, notez les idées principales, identifiez la pertinence des
éléments exposés pour la gestion stratégique des coûts.
QUESTIONS :
• Quelle est la différence entre une approche fondée sur le contrôle fonctionnel
des ressources et une approche fondée sur la chaîne de valeur ?
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Cas d’application
Globalement, les temps passés par les techniciens peuvent être ventilés de la façon
suivante :
• 20% du temps est consacré à répondre aux appels d’offre en chiffrant les temps
nécessaires et en communiquant ces données au service commercial qui négocie
ensuite les prix avec les clients. Environ 150 devis par an sont ainsi chiffrés.
• 45% du temps des techniciens sert à formaliser le processus de production des
différentes commandes (35% pour les commandes de la ligne A et 5% pour chaque
sous-ensemble de la ligne B). Le responsable du service estime ainsi que pour
chaque commande de la ligne A, il est nécessaire de revoir entièrement le processus
de fabrication alors que pour les commandes de la ligne B, le travail est fait une fois
par an et pour les commandes figurant dans le même sous-ensemble, les processus
de fabrication restent à peu près constants sur l’année.
• 20% du temps est consacré plus spécifiquement aux réglages des machines (dont
environ 2% pour chaque commande de la ligne A et 3% pour chaque sous-ensemble
de la ligne B).
• 5% du temps est consacré à des études plus fondamentales ou expérimentales.
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La secrétaire gère les plannings des différents membres du bureau d’études (40% de
son temps) et rédige les courriers notamment avec les fournisseurs de gros matériels (pour le
reste de son temps).
Les installations et autres matériels représentent près de 0,4 millions d’Euros qui sont
utilisés de la façon suivante : matériel administratif et bureautique (10%), matériel et logiciels
de gestion de production (30%), matériel expérimental (40%), matériel de contrôle qualité
(20%).
Les charges externes (au vu des consommations de l’année passée) peuvent se répartir
en contrôle qualité (35%), réglages (20%), processus de production (30%), devis (5%), études
fondamentales (10%) et les frais de consommables en contrôle qualité (30%), réglages (20%),
processus de production (40%), devis (5%), études fondamentales (5%).
Question : quelles sont les principales activités réalisées par le bureau d’études
Le service achat de la société Avanti gère les achats et les stocks de l'entreprise de
manière à minimiser les coûts de stockage tout en évitant toute rupture d’approvisionnement
qui entraînerait un arrêt des ateliers de production. Les achats effectués concernent les achats
d'acier, les achats de composants, les achats de consommables, les achats de sous-traitance et
les achats d'autres charges externes.
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Comptabilité de gestion CTU - Université de Franche-Comté
Les achats de consommables sont réalisés en fonction des besoins des différents
services, besoins qui sont communiqués chaque semaine au service achat. Pour l'année
écoulée, le montant des achats de consommables s'est élevé à 966 920 Euros.
Enfin, le service achat gère toutes les autres charges externes qui correspondent aussi
bien aux frais de transport et déplacement, qu’aux frais de télécommunication, aux notes
d’honoraires, … Ces dépenses représentent pour la société un total de 1 962 490 Euros.
Pour les commandes clients de la ligne A, le nombre de composants distincts s'est élevé
à 22. Pour les commandes du 1er sous-ensemble de la ligne B, le nombre de composants
distincts était de 7 par commande et pour les commandes du 2e sous-ensemble de la ligne B,
de 6 par commande. Pour le nombre de commandes clients se reporter à l'exemple Avanti 3.1.
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que 50% de son temps est passé à gérer son service (y compris le travail de la secrétaire et des
manutentionnaires), 30% à résoudre les problèmes liés aux litiges avec les fournisseurs d'acier
et 20% aux litiges avec les fournisseurs de composants (réparti à égalité entre les composants
de la ligne A et ceux de la ligne B).
Après étude des tâches assurés par les acheteurs et du temps qu'ils y consacrent, on peut
retenir l'estimation suivante :
Les achats de consommables et les autres charges externes peuvent être à peu près
répartis de la façon suivante (au vu des consommations de l’an passé et des demandes des
différents membres du service) : 60% pour les acheteurs, 5% pour la secrétaire, 10% pour
Question : quelles sont les principales activités réalisées par le service achat ?
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Synthèse
Pour réaliser une activité, il est toujours nécessaire de mettre en œuvre des ressources.
Le premier travail de suivi des ressources passe ainsi nécessairement par l'affectation des
ressources aux différents centres d'activité, en mettant en évidence les ressources acquises à
l'extérieur et les ressources produites par d'autres services de l'entreprise ou qui résultent des
prestations assurées par certains centres d'activité au profit des activités principales. Parmi ces
ressources, il est possible d'opérer une distinction selon les critères d'évolution : s'agit-il de
ressources variables, c'est-à-dire dont le volume de consommation est directement
proportionnel au niveau d'activité réalisé, ou s'agit-il au contraire de ressources fixes qui
offrent un volume de consommation évoluant par paliers en fonction des acquisitions de
ressources effectuées ?
Ainsi, dans le cas du processus de recouvrement des créances (schéma 3.3), il est
possible de déterminer différents inducteurs d'activité susceptibles d'expliquer le niveau de
chacune des activités constitutives du processus global de recouvrement: nombre de dossiers
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traités, montant des dossiers traités, nombre de litiges traités (schéma 3.4). Cela permet
également de disposer d'une estimation du coût des prestations de cette fonction de
recouvrement selon différents critères (type de créance, montant, produit concerné, etc.).
Schéma 3.4 : Evaluation du coût des services offerts par la fonction recouvrement des
créances
Recouvrement
Traitement du
à l’amiable
contentieux
ACTIVITÉS
Pré-recouvrement Détection litige Mise en impayé
Quels
COÛT DES Par montant Par nombre Par nombre de
inducteurs OU OU
SOUS- des dossiers de dossiers litiges traités
d’activité
ACTIVITÉS
choisir?
x kF y kF z kF
Par montant
de créance < à 100 De 50 à 100 > à 100
Lecture à effectuer
À FAIRE : résumez la section, notez les idées principales, identifiez la pertinence des
éléments exposés pour la gestion stratégique des coûts.
QUESTIONS :
• Quel est le rapport entre les activités et les attributs d’un produit ?
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Cas d’application
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Lecture à effectuer
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À FAIRE : résumez la section, notez les idées principales, identifiez la pertinence des
éléments exposés pour la gestion stratégique des coûts.
QUESTIONS :
Cas d’application
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Le suivi des ressources de l'entreprise n'est pas une fin en soi-même. Il doit fournir une
information permettant aux dirigeants de prendre les décisions stratégiques en connaissance
de cause. A ce titre, le suivi des ressources contribue à la poursuite de différents objectifs.
Le second objectif est la réflexion sur la pertinence des produits ou des prestations
offerts par l'entreprise à ses clients. Le suivi des ressources doit permettre de mettre en
évidence les activités générant une valeur supérieure au coût des ressources consommées par
rapport à celles ne générant qu'une valeur faible, voire même dans certains cas une valeur
négative. Il peut aussi contribuer à l'aide à la décision, notamment pour la fixation des prix de
vente et la détermination des marges de manœuvre dont disposent les commerciaux lors de la
négociation des contrats.
Le troisième objectif est de fournir une information sur la pertinence des activités
réalisées au sein de l'entreprise. Quelles sont les activités à conserver en son sein et quelles
sont celles à sous-traiter à d'autres entreprises, c'est-à-dire à confier au marché ? On retrouve
ainsi la problématique sur l'alternative entre marché et organisation, entre la réalisation des
transactions sur un marché d'échange ou au contraire leur internalisation et leur coordination
par un processus organisationnel et hiérarchique.
La mise en place d'un système de comptabilité générale obéit, en premier lieu, à des
exigences légales (le code de commerce et les obligations de déclarations fiscales). Le suivi
des consommations de ressources ne répond qu'aux besoins des dirigeants de l'organisation. Si
ceux-ci estiment qu'ils disposent, par ailleurs, de toute l'information qu'ils auraient pu
souhaiter, il n'est nullement nécessaire de mettre en place un système de suivi des coûts, qui
consomme par lui-même des ressources de l'organisation.
Le suivi des coûts doit donc répondre à un certain nombre de demandes pour justifier
son existence. Ces demandes, ou ces objectifs, peuvent être les suivants :
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Comptabilité de gestion CTU - Université de Franche-Comté
La notion de norme, ou de standard, est une notion complexe, puisqu'elle vise à partir
d'une zone floue pour aboutir à une zone précise et clairement délimitée. Ainsi, dans l'absolu,
il est difficile de déterminer a priori des normes qui soient imposables à tous sans distinction
de lieu, de compétence, ou tout simplement d'objectifs. Pour prendre un exemple courant, il
suffit de se reporter aux offres de placement financier que les établissements spécialisés
offrent aux particuliers. Cela va du produit de caisse d'épargne défiscalisé à l'investissement
en direct dans les sociétés cotées en Bourse, en passant par les obligations ou les parts de
sociétés foncières. Quel standard retenir pour apprécier la performance de ces différents
placements financiers ?
Il est évident que le choix de la référence va tenir compte des objectifs de l'épargnant
et de son environnement (capacité à épargner, taux marginal d'imposition, durée d'épargne,
indisponibilité éventuelle de l'épargne, …). Il en est de même en matière de détermination de
normes pour les consommations de ressources des entreprises. Par exemple, pour un
établissement financier, de combien de clients un chargé de clientèle doit-il être responsable ?
Cela dépendra de la nature de la clientèle de l'établissement, de la stratégie poursuivie
(spécialisation dans la clientèle aisée ou au contraire stratégie de masse, …), de la nature des
produits proposés (prêts à la consommation ou prêts immobiliers, …), etc.
L'entreprise doit s'interroger sur les objectifs prioritaires qu'elle assigne à son système
de suivi des consommations de ressources et en particulier aux références qu'elle se donne.
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Définir des normes de quantité est une approche courante, qui doit néanmoins tenir
compte de la nature des consommations effectuées. En effet, les quantités peuvent être
fonction du volume de la production ou des prestations assurées, ou elles peuvent être, au
contraire, partiellement ou totalement déconnectées de ce volume, et dépendre de la diversité
de la production. De même, il existe parfois des phénomènes de substitution qui entraînent
des relations entre les quantités consommées des diverses matières, fournitures ou temps de
travail, nécessaires à la réalisation du produit ou du service.
Les ressources consommées par les services peuvent provenir directement du marché,
sur lequel elles sont acquises, ou être fournies en interne (dans ce cas, les ressources sont
acquises par le service fournisseur qui les utilise pour assurer des prestations internes). La
valorisation de ces ressources peut donc être réalisée, soit par référence au prix acquitté
auprès du marché pour les acquérir, soit par évaluation du coût de ces ressources.
L'analyse économique du coût d'un service réalisant une activité "A" donnée peut
souvent s'écrire de la façon suivante :
m n
C A = å CFA, j + å AA,i ´ RA,i ´ CU A,i , avec :
j =1 i =1
• CFA : les coûts fixes engendrés par l'activité réalisée, ces coûts fixes peuvent
éventuellement varier par paliers en fonction du niveau de l'activité réelle, ce qui
explique que l'on ait 'j' coûts fixes différents, fonctions du niveau d'activité prévu ;
• AA,i : le niveau d'activité observé pour la tâche 'i' considérée ;
• RA,i : le rendement ou la productivité de la tâche 'i' (en fait cette variable mesure
l'inverse du rendement ou de la productivité : une augmentation de la valeur de cette
variable traduit une détérioration du rendement ou de la productivité ; en sens
inverse, si la productivité s'améliore, cette variable prendra une valeur inférieure, ce
qui se traduira, pour une activité étale, par des coûts plus faibles liés à une moindre
consommation de ressources ) ;
• CUA,i : le coût unitaire de la tâche 'i'.
Lecture à effectuer
À FAIRE : résumez la section, notez les idées principales, identifiez la pertinence des
éléments exposés pour la gestion stratégique des coûts.
QUESTIONS :
Cas d’application
Dans l’analyse des coûts par activité des services achat et bureau d’études de la société
AVANTI, les coûts calculés étaient en fait des coûts standards, déterminés sur la base des
ressources consommées et de l'activité constatée au cours de l'année écoulée, et
éventuellement modifiés pour prendre en compte les conséquences des décisions stratégiques.
Questions :
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- commandes d'acier : 65
- négociation de composants de la ligne A : 25
- référencement de composants de la ligne B : 18
- commande de composants : 386
- achats de consommables : 854 246 (hors consommation propre)
- achats d'autres charges externes : 1 812 564 (hors consommation propre)
- achats de sous-traitance : 18
Et ses consommations de ressources se sont élevées à :
- 35 -
Comptabilité de gestion CTU - Université de Franche-Comté
Globalement, les ressources consommées par le service achats ont donc augmenté de
44 440 Euros [647 430 – 602 990] par rapport aux consommations initialement prévues. Il
s'agit d'une augmentation de +7,37% en pourcentage. La question qui se pose au directeur
général est : le directeur des achats a-t-il correctement géré son service et les ressources
consommées sont-elles cohérentes avec l'activité assurée ?
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Synthèse
La richesse d'une entreprise, tout comme la richesse d'une nation, se caractérise par les
hommes et les femmes qui la composent. Néanmoins, à la différence des autres ressources
(matières premières, fournitures, machines, logiciels, brevets, …), la ressource humaine ne se
possède pas, et son utilisation est beaucoup plus complexe puisqu'elle dépend en majeure
partie du niveau d'implication des individus dans leur travail. Par le biais du contrat de travail,
l'employeur dispose d'une certaine capacité de travail, mais il n'a aucune garantie sur sa mise
en œuvre. En raison du libre arbitre de chaque personne, chaque employé peut décider de
s'investir totalement, partiellement ou quasiment pas dans son travail. L'utilisation de
systèmes incitatifs, fondés sur des indicateurs de performance confrontant les réalisations aux
prévisions, peut constituer un outil précieux de gestion et d'optimisation des ressources
humaines.
avec W les efforts déployés par l'individu dans son travail, ces efforts sont supposés
entraîner une dissatisfaction, autrement dit, en l'absence d'un système incitatif (récompense ou
sanction), chaque personne tendrait spontanément à moins travailler pour réduire sa
dU
désutilité : <0 ;
dW
et avec R la récompense attendue par l'individu des efforts qu'il a déployés, cette
dU
récompense est supposée entraîner une amélioration de son bien-être personnel : > 0.
dR
L'équilibre économique indique que s'il n'existe pas d'interaction entre R et W, c'est-à-
dire entre le niveau de la récompense et les efforts fournis, l'individu tendra plus ou moins
rapidement à réduire ses efforts au minimum nécessaire pour continuer à bénéficier de la
récompense. Par contre, s'il existe une relation entre les deux termes, on devrait observer un
équilibre tendant vers l'égalité entre l'utilité marginale d'un accroissement de la récompense et
la désutilité marginale engendrée par une augmentation des efforts (du travail) à fournir.
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Dans une relation de contrat de travail, les récompenses sont le plus souvent de deux
formes : soit une augmentation des rémunérations accordées, soit une promotion, c'est-à-dire
l'accès à des perspectives de travail plus gratifiantes.
Evaluer la performance de quelqu'un n'a que peu de signification dans l'absolu. C'est
pourquoi cette évaluation passe nécessairement par la définition d'indicateurs de performance,
et par la détermination de références permettant de confronter les réalisations aux attentes. Il
est donc nécessaire de disposer, tout à la fois, d'un système permettant d'élaborer des
prévisions et d'un système assurant le recueil des informations sur les transactions réalisées et
les ressources réellement consommées.
Lecture à effectuer
À FAIRE : résumez la section, notez les idées principales, identifiez la pertinence des
éléments exposés pour la gestion stratégique des coûts.
QUESTIONS :
• La nature des ressources a-t-elle une influence sur le calcul de leur coût ?
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Cas d’application
Pour compléter votre formation, vous avez obtenu un stage au sein de l'entreprise
JURAJOUET. Vous avez été affecté au service contrôle de gestion. Ce dernier s'occupe
notamment de la comptabilité analytique et du calcul des éléments nécessaires pour établir les
devis éventuels.
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Comptabilité de gestion CTU - Université de Franche-Comté
En moyenne, le contrôleur de gestion estime que sur l'année pour chacune des deux
lignes de produit, on devrait avoir les éléments suivants:
Les autres charges (coûts indirects) ont été réparties par un système de sections
homogènes dans les centres d'activité suivants :
Après une petite étude du fonctionnement des différents services de l'entreprise, vous
estimez que l'activité essentielle du service achats est centrée sur la passation des commandes
et que le temps passé pour chaque commande est à peu près identique qu'il s'agisse d'une
commande de matières premières ou de fournitures-accessoires. Le bureau d'études conçoit
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Comptabilité de gestion CTU - Université de Franche-Comté
Synthèse
La valeur est une notion complexe qui traduit le besoin ou l'attachement à un produit
ou à un service. Cette valeur est très relative puisqu'elle varie dans le temps et dans l'espace.
La valeur d'un litre d'eau en France n'est pas la même qu'en Afrique en saison sèche. De
même, la valeur d'une miche de pain n'est pas la même aujourd'hui et au Moyen-Âge. La
recherche de l'efficacité au sein des organisations se justifie par la gestion efficiente des
ressources. Celle-ci suppose que toute consommation de ressources puisse être reliée à une
création de valeur. L'organisation ne sera efficace que si cette création de valeur est obtenue
en combinant de façon optimale les ressources consommées. A une échelle plus large, si
l'organisation dispose d'une quantité de ressources limitées, l'efficience consiste à les utiliser
de façon à maximiser la création de valeur.
En économie de marché, cette évaluation de l'efficience est rendue plus aisée par
l'existence d'un système de prix mesurant, non seulement la rareté des ressources
consommées, mais également la valeur créée par les produits fabriqués ou les services
réalisés. D'un point de vue économique, la recherche du profit se traduit par la poursuite de
l'efficience puisque toute consommation de ressources n'est pertinente que si elle créée une
valeur supérieure.
La création de valeur est une notion complexe dans la mesure où elle dépend en partie
des attentes des différents acteurs de l'organisation. Ainsi, la création de valeur est en premier
lieu l'utilisation de ressources pour répondre à un besoin. Néanmoins, en économie de marché,
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Comptabilité de gestion CTU - Université de Franche-Comté
le système de prix constitue fréquemment un bon substitut à la notion de valeur pour mesurer
la performance des différentes consommations de ressources.
La valeur d'un bien, ou d'un service, est donc fonction du besoin qu'en éprouve
l'organisation concernée. Cette réponse à un besoin repose sur les caractéristiques du produit
qui permet de satisfaire tout ou partie des besoins manifestés. Néanmoins, dans la plupart des
cas, il est possible d'effectuer un regroupement des produits ou des services selon leur
caractéristique principale.
Une entreprise ne peut être durablement rentable s'il n'existe pas une adéquation entre
les ressources consommées et la valeur générée. Autrement dit, l'entreprise doit s'interroger
sur les différents produits, ou services, qu'elle réalise, pour déterminer si les ressources mises
en œuvre, pour obtenir les caractéristiques de ses produits, engendrent une valeur supérieure.
Pour ce faire, l'entreprise doit disposer d'instruments lui permettant d'évaluer la valorisation
des caractéristiques de ses produits par ses clients, mais aussi de connaître le coût de
réalisation de ces différentes caractéristiques.
Suivre ses consommations de ressources est important, mais il est également souvent
indispensable d'y joindre un système visant à prévoir l'évolution et le montant de ses
consommations futures. Le "target costing", ou méthode du coût cible, consiste à essayer
d'évaluer, au départ d'un projet, les coûts qui seront associés au développement, à la
fabrication et à la commercialisation du produit étudié. Comme nous l'avons vu à la section
précédente, un produit n'est pertinent, pour une entreprise, que si la valeur de ses attributs est
supérieure au coût des ressources consommées. La méthode du coût cible vise à appliquer ce
principe préventivement en mettant en évidence, dès la conception du produit, le lien entre
ressources mises en œuvre et attributs du produit.
L’objet du “Target costing” est d’identifier le coût de production d’un produit proposé
de telle sorte que, lorsque le produit sera vendu, il fournira la marge de profit désirée. Le
“Target costing” est l’effort réalisé dans les étapes de planification et de développement pour
atteindre une cible de coût fixée par le management. Il est utilisé pour résorber la différence
entre le coût cible et le coût estimé. Cette résorption est rendue possible par une meilleure
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Comptabilité de gestion CTU - Université de Franche-Comté
Le Target Costing vise aussi à répondre à un défi auquel sont soumises la plupart des
entreprises industrielles. En effet, on constate généralement que la plupart des efforts de
productivité et de rentabilité industrielles ont porté sur les phases aval de production ou de
distribution des produits. Aujourd’hui bon nombre d’entreprises performantes ont mis en
œuvre de nombreuses méthodes d’amélioration de la productivité et donc de réduction des
coûts :
• Kan Ban: méthode de gestion de production par réduction des stocks intermédiaires;
• Juste à temps: méthode intégrant non seulement la production mais également
l'approvisionnement et les expéditions de manière à supprimer les stocks et à tendre
les flux;
• Kaizen: méthode d'amélioration en continu des processus de fabrication;
• Qualité Totale: méthode visant à favoriser l'adéquation du processus de fabrication à
une norme jugée optimale;
• Orientation client : méthode visant à privilégier la satisfaction client, par exemple en
améliorant la gestion des réclamations.
Ces efforts ont largement réduit les gains potentiels dans les phases aval. Or 80 % des
coûts sur le cycle de vie d’un produit sont engagés dès la conception et la planification du
produit (Schéma 5.1).
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Comptabilité de gestion CTU - Université de Franche-Comté
Schéma 5.1 : Évolution des coûts pré-engagés et des coûts déboursés au cours de la
durée de vie du produit
100 %
80 %
Coûts préengagés
Coûts déboursés
20 %
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Comptabilité de gestion CTU - Université de Franche-Comté
Si l'analyse des tâches accomplies par chaque service est effectuée de façon suffisamment
rigoureuse, il est alors relativement aisé de définir des inducteurs d'activité qui sont en fait les
instruments de mesure des niveaux d'activité du service concerné. De même, il sera alors
possible de valoriser ces inducteurs d'activité pour connaître facilement le coût d'une variation
du niveau d'activité, c'est-à-dire le coût supplémentaire à encourir pour assurer la réalisation
d'une tâche particulière.
Le tableau de bord doit aussi être un moyen de suivre la valorisation des activités,
c'est-à-dire le montant des ressources consommées pour la réalisation des différentes tâches
du service. Ces ressources consommées dépendent bien évidemment du niveau d'activité
réellement constaté, mais elles peuvent aussi évoluer par paliers comme nous l'avons vu au
paragraphe précédent.
Lecture à effectuer
À FAIRE : résumez la section, notez les idées principales, identifiez la pertinence des
éléments exposés pour la gestion stratégique des coûts.
QUESTIONS :
Cas d’application
• Le service achat
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• Le bureau d’études
• L’atelier de découpage
• L’atelier de forge presses
• L’atelier de forges marteaux-pilons
• L’atelier de traitement de surface
• L’atelier d’usinage
• L’atelier de finition
• Le service commercial
• Les services administratifs
• La direction générale
Vous avez recueilli les informations suivantes pour l’année passée :
Résultat 88 600
Vous avez décidé d’utiliser le réel de l’année passée pour servir de base à vos
prévisions et au calcul des devis qui vous sont demandés par les clients. Vous avez donc
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Comptabilité de gestion CTU - Université de Franche-Comté
entrepris dans un premier temps de ventiler les charges sur les onze entités organisationnelles
de l’entreprise en vous servant des renseignements suivants que vous a fourni le service
comptable :
Par ailleurs vous avez recueilli des informations sur les caractéristiques des différentes
commandes. Normalement les déchets d’acier non réutilisables représentent autour de 10%
des consommations d’aciers. Le tableau ci-dessous donne les consommations unitaires d’acier
nettes de déchets.
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Comptabilité de gestion CTU - Université de Franche-Comté
Vous avez ensuite effectué une étude approfondie des différents services de
l'entreprise. La synthèse de vos observations est fournie ci-après. Vous savez bien que si vous
avez essayé d'identifié toutes les activités principales, votre travail n'est pas pour autant
totalement exhaustif. Ainsi, les activités d'entretien des machines, quand elles sont réalisées
par les ouvriers, n'ont pas été réellement prises en compte. De même certaines activités de
manutention ou de rangement n'ont pas été toujours appréhendées.
L'analyse des activités et des ressources consommées doit aussi vous permettre de
faire ressortir le besoin d'introduire de nouvelles activités.
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Comptabilité de gestion CTU - Université de Franche-Comté
L’année dernière, les quatre ouvriers ont travaillé en horaires décalés. Chaque ouvrier
travaille en moyenne 1.600 h par an mais, compte tenu du décalage des horaires, la durée
d’utilisation maximale d’une machine de coupe est plus élevée. D’après les entretiens que
vous avez menés dans cet atelier, vous estimez que le temps d’utilisation quotidien maximal
des machines est de 10h par jour.
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Comptabilité de gestion CTU - Université de Franche-Comté
Synthèse
De manière générale, l'activité d'une entreprise peut souvent être appréhendée comme
la réalisation d'une production (qu'il s'agisse d'une production de biens ou de services) en vue
d'une vente. Pour assurer cette production et ces ventes, l'entreprise doit disposer d'un certain
nombre de fonctions annexes. Nous étudierons ainsi successivement l'arbitrage entre la
production intégrée et la sous-traitance, puis le choix entre contrôle ou délégation de la
fonction marketing, et l'analyse de la décision éventuelle d'externalisation des fonctions
supports. Enfin, nous proposerons une ébauche de tableau de bord susceptible de favoriser le
suivi des consommations de ressources.
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Comptabilité de gestion CTU - Université de Franche-Comté
opérations de sous-traitance. Dans une relation commerciale, les deux parties doivent y
trouver leur compte. Si le client ne sous-traite qu'en situation de sur-activité, il y a fort à parier
que le sous-traitant aura du mal à subsister en période de sous-activité, et ce d'autant plus que
tous ses clients sont susceptibles d'avoir le même comportement.
La sous-traitance peut donc être un mode de production régulier qui obéit à d'autres
motivations. Parmi celles-ci, on peut notamment citer le niveau des ressources consommées,
ou mises en œuvre, pour obtenir la production attendue ou pour réaliser certaines opérations
de production ou de transformation.
La sous-traitance peut aussi porter sur des domaines où l'entreprise ne dispose pas de
la compétence technique en interne. La demande adressée au fournisseur porte alors non
seulement sur la réalisation d'opérations clairement identifiées, mais également sur la
fourniture des services qui y sont associés.
Dans une économie dirigée principalement par la demande, et non plus par l'offre, il
devient essentiel de disposer de moyens permettant de cerner au mieux les attentes du client.
On observe ainsi une augmentation de la part relative des coûts de commercialisation dans le
coût global d'un produit. Autrement dit, les ressources consacrées à la fonction de vente sont
de plus en plus importantes par rapport aux ressources consacrées à la production du bien ou
du service. Nous nous attacherons ainsi aux coûts liés à la distribution du produit, c'est-à-dire
aux ressources consacrées à la vente matérielle du produit, avant d'étudier les coûts liés à
l'image du produit, c'est-à-dire les ressources allouées à la publicité. Dans un troisième temps,
nous analyserons les avantages et les inconvénients du recours à l'externalisation de tout ou
partie de cette fonction commerciale.
Les coûts de distribution recouvrent les ressources utilisées pour acheminer le produit
de l'entreprise vers le client final. Il n'existe pas de modèle unique de distribution, et chaque
entreprise peut déterminer les ressources à y affecter, en fonction du niveau d'intégration
qu'elle souhaite conserver à sa distribution.
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Comptabilité de gestion CTU - Université de Franche-Comté
instants de fête), peuvent être créatrices de valeur si elles permettent d'enrichir les attributs
perçus du produit.
Les services liés aux systèmes d'information et de communication prennent une place
grandissante au sein des entreprises. La rançon de cette notoriété croissante est l'évolution des
ressources qui sont consacrées à cette activité. L'approche la plus pertinente consiste, sans
doute, à identifier les principaux services que rendent ces systèmes et les enjeux qui y sont
attachés, pour s'interroger sur l'opportunité de leur externalisation.
Deux autres activités support peuvent faire l'objet d'une externalisation dans des
conditions plus ou moins difficiles. Il s'agit de la gestion du personnel et de la gestion de
trésorerie.
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Lecture à effectuer
À FAIRE : résumez le chapitre, notez les idées principales, identifiez la pertinence des
éléments exposés pour la gestion stratégique des coûts.
QUESTIONS :
• Quel est le rapport entre Lean Management et Gestion stratégique des coûts ?
Cas d’application
A partir des éléments communiqués dans la section précédente sur l’entreprise Avanti
et compte tenu des informations complémentaires fournies ci-après, il vous est demandé :
Les commerciaux passent 50% de leur temps à du démarchage que ce soit par le biais
de salons professionnels ou par le biais d’entretiens avec des clients potentiels. 35% de leur
temps est consacré à la réponse et au suivi des appels d’offre (environ 150 par an), 10% aux
tâches matérielles d’enregistrement et de suivi des commandes et 5% au suivi des clients et
notamment au recouvrement des créances et à l’étude de la solvabilité des clients potentiels.
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ÉLEMENTS DE CORRECTION
Séance 2 : La distinction marché et organisation, prix et coûts
Sachant que la marge brute commerciale est de 10% : pour 100€ facturés à un client,
la société en reverse 90€ au fleuriste et en conserve 10€, la rémunération maximale d’un des
membres de l’équipe ne peut pas excéder 10% du chiffre d’affaires supplémentaire généré.
[1 000 x (700 + 50 + 3x90) + 84 000 + 101 400 + 120 540] = 1 325 940 Euros, soit un
prix unitaire de 1 325,94 Euros l'hectolitre (à comparer au prix d'achat de 700 Euros).
Sachant qu’une bouteille de vin fait 75cl, le coût de revient est de 1325,94 / 100 * 0,75
= 9,95€
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B)
L'analyse des consommations d'acier pour la commande client fait donc ressortir les
éléments suivants :
Quantité prévue : 168 000 kg pour un coût total de 105.840 Euros (le prix prévu au
budget pour l'achat d'acier était de 630 Euros la tonne)
Quantité réellement consommée : 182 250 kg (729 barres d'acier) pour un coût total
de :
Le coût de la ressource acier oscille donc entre 119.618€ et 121.303€ selon le mode de
valorisation des stocks retenu.
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Comptabilité de gestion CTU - Université de Franche-Comté
Pour calculer le coût du travail des employés, il faut tenir compte de l'ensemble des
charges sociales liées à la rémunération. Le total des salaires bruts se monte à 460 kEuros,
alors que les autres charges de personnel s'élèvent à 671,36 kEuros, ce qui fait ressortir un
taux de 45,95% [(671,36 / 460) – 1].
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• Pour les achats d'acier : la clé de répartition souvent utilisée est la tonne ou le prix
d'achat de l'acier. En réalité, le temps passé par les acheteurs à négocier l'achat de
certaines variétés d'acier ne différera pas sensiblement selon les volumes achetés.
Qu'il s'agisse d'une tonne ou de cent tonnes, le coût de la prestation ne variera pas
d'un coefficient de 1 à 100. S'agissant de la manutention, la discussion est plus
complexe dans la mesure où un volume plus important entraîne généralement des
allers et retours en manutention plus nombreux. Après étude auprès de l'entreprise, il
ressort que, dans la pratique, la capacité des engins de manutention est rarement
atteinte et que chaque trajet correspond habituellement à une variété d'acier. Il
semble donc possible de retenir comme inducteur d'activité, non pas le volume
d'acier acheté mais le nombre de commandes d'acier, soit 7 pour la ligne A et 49
pour la ligne B. Le volume d'inducteurs d'activité est donc de 56 commandes, ce qui
donne un coût unitaire de 3 407 Euros par commande d'acier.
• Pour les achats de composants, il convient de retenir en fait trois activités distinctes,
qui sont la négociation des composants pour la ligne A, le référencement des
composants pour la ligne B, et la commande des composants, qu'il s'agisse de la
ligne A ou de la ligne B. Dans les trois cas, l'inducteur d'activité est soit la
commande de composants puisque l'essentiel des ressources consacrées s'explique
par la nécessité de trouver les fournisseurs correspondants et de déterminer avec eux
les modalités de livraison et de règlement, soit le référencement du composant. Ces
activités sont donc indépendantes du nombre d'unités achetées (ce dernier ayant par
contre une incidence sur le prix unitaire d'acquisition des composants mais non sur
les ressources déployées pour en permettre l'acquisition). On obtient ainsi les coûts
suivants pour les inducteurs des trois activités mentionnées :
- négociation des composants de la ligne A : 3 074 Euros [67 618 / 22] par
commande de composant distinct ;
- référencement des composants de la ligne B : 5 201 Euros [67 618 / 13] par
référencement de composant distinct. Ceci signifie que pour la soumission à
un appel d'offre concernant l'un des sous-ensembles de la ligne B déjà existant,
il n'est pas nécessaire de faire apparaître ce coût (marginalement ce coût n'est
plus supporté au-delà de la 1ère commande) ; par contre, si les dirigeants
envisagent le lancement d'un 3e sous-ensemble de la ligne B, ils devront tenir
compte des coûts associés au référencement des nouveaux composants. Afin
de faciliter la répartition des ressources consommées, on peut néanmoins
accepter de calculer pour les deux sous-ensembles de la ligne B, un coût
moyen par commande correspondant au référencement des composants
utilisés, sur la base de 15 commandes pour le 1er sous ensemble et 34 pour le
2nd. Ceci donne alors un coût unitaire de 347 Euros [5 201 / 15] par commande
de composant pour le 1er sous-ensemble et de 153 Euros [5 201 / 34] ] par
commande de composant pour le 2ème sous-ensemble ;
- commande des composants : 286 Euros [94 711 / (22 + 15x7 + 34x6] par
commande de composant distinct.
• Pour les achats de consommables : il est difficile de déterminer un inducteur
d'activité mesurable matériellement, dans la mesure où cette activité vise à acheter
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Comptabilité de gestion CTU - Université de Franche-Comté
des biens très dissemblables et pour lesquelles le temps à consacrer peut varier de
façon importante. La solution la plus exacte serait de mettre en place un système de
suivi des temps et de refacturation des temps passés à gérer chacune des commandes
de consommables. On voit bien cependant qu'un tel système s'avérerait un non-sens
économique dans la mesure où les ressources qui y seraient consommées
s'avéreraient supérieures à la valeur du supplément d'information procuré. La
solution la plus simple, bien qu'elle soit manifestement erronée, est d'appliquer un
coefficient sur le prix des consommables acquis, coefficient représentant le coût du
service achat rapporté au total des consommables acquis (à l'exception des
consommables acquis par le service achat pour son propre compte), soit 8,30%
[78 406 / (966 920 – 21 790)]. Un service de l'entreprise qui aura besoin de
consommables devra donc acquitter le prix réel des consommables majoré de 8,30%
au titre du service rendu par le service achat.
• Pour les achats d'autres charges externes, le problème est le même, et nous
retiendrons donc la même solution, chargée d'imperfections, mais qui offre au moins
le mérite de la simplicité et de la lisibilité. Le coefficient s'élève à 4,78% [85 495 /
(1 962 490 – 175 080)].
• Pour les achats de sous-traitance, l'inducteur d'activité est le nombre de recours à la
sous-traitance, soit 20, ce qui donne un coût unitaire de 917 Euros [18 338 / 20] qu'il
faudra donc ajouter au prix réel de la sous-traitance pour connaître le coût exact d'un
tel recours.
Séance 7 : Les standards de coûts
A) La détermination des coûts des différents inducteurs d'activité retenus pour les
services bureau d'études et achats répond à une triple demande :
Les ressources consommées par le service achat sont liées à la passation d'une
commande d'acier (3 407 Euros), à la négociation de trois composants de la ligne A (3x3 074
Euros) et à la passation de trois commandes de composants (3x286 Euros). Le coût total de la
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Comptabilité de gestion CTU - Université de Franche-Comté
prestation assurée par le service achat pour fournir les approvisionnements nécessaires à cette
commande de la ligne A s'élève donc à 13 487 Euros, indépendamment du prix d'achat de
l'acier et des composants qui dépendra des quantités et des qualités achetées. Le coût des
autres prestations du service achat (notamment celles liées aux achats de consommables ou
d'autres charges externes) se retrouvera indirectement dans le coût des inducteurs d'activité
des autres services de l'entreprise.
D) Pour évaluer la performance du service achat, nous pouvons calculer le coût réel
des inducteurs d'activité pour la période écoulée. Auparavant, il faut tenir de certaines
modifications des temps passés par rapport aux temps prévus. Le nouvel acheteur a été affecté
pour moitié à la négociation et à la passation des commandes d'acier et pour moitié au
référencement des composants de la série B (en raison du surcroît d'activité engendré par le
lancement du troisième sous-ensemble). Le chef de service a passé seulement 20% de son
temps à régler les litiges avec les fournisseurs d'acier, mais 30% de son temps à suivre les
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fournisseurs de composants (10% pour ceux de la ligne A et 20% pour ceux de la ligne B) ; le
reste de son temps a été consacré à la gestion de son service. Concernant les consommations
de consommables et de charges externes, les pourcentages sont restés valables à l'exception
des acheteurs anciens qui ont vu leur part diminuer au profit du nouvel acheteur embauché.
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Comptabilité de gestion CTU - Université de Franche-Comté
Les calculs effectués ci-dessus montrent que le service achats a su gérer certaines
activités de façon performante (notamment les achats d'acier, la négociation des composants
de la ligne A et la passation des commandes de composants) mais qu'en revanche d'autres
activités présentent des résultats peu satisfaisant (référencement des composants de la ligne B
et achat de consommables). Concernant le référencement des composants de la ligne B, le
surcoût constaté peut s'expliquer par les difficultés inhérentes au lancement du 3e sous
ensemble. Pour les achats de consommables, le directeur des achats peut favoriser une
standardisation des commandes ou réorganiser les procédures. Globalement, il semble
cependant que le service ait été relativement performant puisqu'il a su faire face à un
accroissement de son activité sans augmenter de façon identique ses consommations de
ressources.
La difficulté principale du travail à effectuer est le choix d'un mode de prise en compte
des coûts indirects. Deux possibilités sont envisageables. Soit vous retenez la méthode utilisée
par le contrôleur de gestion, soit vous appliquez la méthode développée tout au long du cours
et qui repose sur l'approche ABC, c'est-à-dire l'évaluation des coûts par activités. Dans le
cadre de ce corrigé, nous retiendrons la seconde démarche.
Dans un premier temps nous déterminerons les activités, les ressources consommées
par ces activités et nous retiendrons des inducteurs d'activité. Dans un second temps nous
calculerons le prix envisageable pour le nouvel appel d'offre. Il s'agit d'un corrigé simplifié.
Le travail que vous deviez effectuer devait également mettre en évidence vos capacités à
présenter de façon ordonnée et logique votre raisonnement et votre démarche.
a) Service Achat
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b) Bureau d'étude
Activités :
• Direction générale : pas d'inducteur d'activité car il s'agit d'une fonction liée à
la pérennité de l'entreprise => on pourra considérer que ce coût doit être
supporté de façon équitable par chaque commande, soit 4.348€ pour chaque
commande (100.000/23).
d) Service commercial
Activités :
• Réponse aux appels d'offre : inducteur = nombre d'appels d'offre (70), coût de
l'inducteur = 1.429€ (100.000/70) => on peut considérer que les appels d'offre
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infructueux doivent être couverts par une marge supplémentaire sur chaque
commande, soit 50*1.429/20 = 3.572€ coût des appels d'offre infructueux
imputé à chaque commande de la ligne B.
On nous indique que le mode de facturation est assis sur le chiffre d'affaires réalisé =>
soit l'on calcule le chiffre d'affaires théorique, soit on retient un montant fixe par
commande (pour la simplicité des calculs, ce qui n'est pas un très bon argument, nous
retiendrons cette seconde méthode) : 160.000 / 23 = 6.957€ par commande
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Selon la méthode adoptée, le total des ressources consommées pour réaliser le devis
s'élèverait à 87.668€, ce qui, compte tenu d'une marge de 20%, donnerait un prix de l'appel
d'offre de 105.202€ soit 210,40€ par unité. Ce dernier montant n'a d'ailleurs pas de sens
puisque si l'appel d'offre passe à 450 ou 550 unités, le prix unitaire des 50 unités en plus ou en
moins (le prix marginal) ne sera pas de 210,40€. Seul le montant total de l'appel d'offre est
significatif. De nombreuses ressources sont liées à la réalisation d'une commande quelle que
soit sa taille.
Si l'entreprise recycle elle-même ses déchets, cela lui coûte 3€ supplémentaire par kg,
mais on peut supposer qu'elle peut alors les recycler dans sa production ce qui lui procure une
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économie sur le prix d'achat de 4€ par kg. Globalement le recyclage de ses déchets lui fournit
donc une économie de (4-3)= 1€ par kg de déchet.
Le montant total du prix à facturer pour l'appel d'offre pourrait donc s'élever à
104.842€, soit 209,68€ par unité.
Trois activités :
• Réglage : avec comme inducteur d’activité le lot de production et comme mesure des
ressources consommées le nombre d’heures de réglage de chaque machine
La rémunération des autres salariés des ateliers de production sont comprises dans la
main d'œuvre directe dont le total est de 3 510 000 €. Pour obtenir le taux de charges
patronales de cette main d'œuvre directe, il faut alors faire la somme de toutes les
rémunérations brutes de cette main d'œuvre et faire la comparaison avec les charges salariales
totales de celle-ci.
Les charges patronales sont calculées à partir de la rémunération brute que l'on
multiplie par le taux de charges patronales. 42,97% pour les ouvriers ainsi que le chef
d'équipe pour cet atelier :
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Théoriquement, il faudrait rajouter le coût des prestations fournies par le service achat
pour les achats de consommables et de charges externes. Pour simplifier nous ne reprendrons
pas ici ces calculs.
Première méthode :
En considérant que chaque ouvrier est affecté à une machine et que le coût des
réglages peut être calculé à partir des heures du chef d’atelier, on aurait les éléments suivants :
Les machines de coupe n’ont pas la même productivité. Il est donc vraisemblable que
le chef d‘atelier fait davantage fonctionner la machine 1 que la machine 3.
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A partir d’un tableau Exel et par tâtonnement, on peut estimer que la machine 1 va
travailler en permanence soit une capacité de :
Nombre de lots de
production par Pièces par H de H de
Machine 1 commande lot réglage fonctionnement Total
Cde A1 8 1 875 88,0 214,3
Cde A2 6 2 167 66,0 185,7
Cde A3 7 2 857 77,0 285,7
Cde A4 5 1 600 55,0 114,3
Cde A5 7 857 77,0 85,7
Cde A6 9 778 99,0 100,0
Cde A7 6 2 500 66,0 214,3
Cde B1 à B8 32 750 352,0 342,9
Nombre de lots de
production par Pièces par H de H de
Machine 2 commande lot réglage fonctionnement Total
Cdes B9 à B15 28 750 196,0 750,0
Cdes B16 à B45 60 500 420,0 1071,4
D’après nos calculs, la machine 3 serait utilisée pour les commandes B46 à B49,
autrement dit, le rôle de la machine 3 est de répondre aux périodes de sur-activité. Il faudrait
donc reprendre les calculs précédents et inclure une activité supplémentaire qui serait
l’activité : répondre aux besoins urgents (ce qui impliquerait la mise en utilisation de la
machine 3).
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Coût de
Activités Coût total Quantité l'inducteur Inducteur
Coordination du travail de
l'équipe et suivi administratif 19302 1/176 109,67 € lot de production
Fonctionnement machine 1 76,26 € 1/70 1,09 € pièce
Fonctionnement machine 2 33,09 € 1/28 1,18 € pièce
Réglage machine 1 24,13 € 11 265,40 € lot de production
Réglage machine 2 24,13 € 7 168,89 € lot de production
Machine 3 53 872,00 €
Cette solution est plus satisfaisante mais elle pose le problème de la machine 3 :
Nous avons également valorisé toutes les heures de réglage au coût horaire du chef
d’atelier alors qu’une partie de ces heures de réglage est faite par les ouvriers
Dans ce cas le coût des inducteurs d’activité ne permettra pas de couvrir le coût des
ressources engagées par le service. Celui-ci devra éventuellement étudier la possibilité de
réaffecter une partie de son personnel à d’autres activités de production.
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Dans ce cas, le service devra soit remettre en service la machine 3 soit envisager
d’investir dans une machine plus productive. Les calculs de rentabilité des investissements
pourront être effectués à partir des coûts des inducteurs d’activité.
Trois activités :
• Suivi des clients et recouvrement des créances : avec comme inducteur d’activité le
nombre de commandes (on pourrait également retenir le nombre de clients).
On calcule le coût global de chaque employé compte tenu des charges sociales. On
supposera que les frais de transport et de déplacement sont consommés pour un montant à peu
près identique entre le directeur et les commerciaux. Pour les frais de communication et
d’affranchissement on retient le même raisonnement en y incluant la secrétaire.
Pour la journée consacrée à la gestion des plannings par la secrétaire, on suppose que
le temps passé est réparti uniformément entre le directeur et les commerciaux.
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Le coût d’enregistrement et de suivi d’une commande est donc estimé à 1.223€ par
commande, auquel il convient de rajouter 763€ pour le suivi des clients et le recouvrement
des créances. Le conditionnement des produits représente 0,7739€ par unité. Le transport
coûte 903€ par lot de production.
L’aspect le plus complexe est celui du démarchage et de la réponse aux appels d’offre
puisque cette activité coûte 3.754€ par devis alors que seulement 56 devis sur 150 donnent
lieu à des commandes. Par conséquent, une grande partie des réponses aux appels d’offre ne
se traduisent pas par une facturation. Cette activité doit donc être couverte par le taux de
marge de l’entreprise. Il peut s’agir d’un gisement d’économie pour l’entreprise si celle-ci
identifie le plus précocement possible les appels d’offre sur lesquels l’entreprise a de fortes
probabilités d’obtenir le contrat.
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