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U M BB Année universitaire:2019/2020

Faculté des sciences. Dépt de mathématiques.


LM3 Module:Géométrie di¤érentielle
Chapitre 02
Théorème du Rang

1 Le Rang
Dans cette partie, E et F sont des espaces vectoriels normés de dimension
…nies m et n respectivement,
A E;une partie ouvert de E.
f est une application continuement di¤érentiable de E dans F
1.1 Dé…nition
Le rang de l’application linéaire f 0 (x) en un point x0 de A est le plus grand
nombre p tel que il existe au moins un mineur d’ordre p dans la matrice A =
f 0(x0 ) qui soit di¤érente de zéro.
1.2 Dé…nition
Soit f : Rn ! Rm di¤érentiable en x0 2 Rn ; on appelle rang de f en x0 et
on note rgx0 f l’entier rang de dfx0 ;
On a rgx0 f min(m; n):
Application:

f : R2 ! R2
(x; y) 7 ! f (x; y) = (x2 y 2 ; xy)

2x 2y
Dfx = ( )
y x
det dfx = 2(x2 + y 2 ) 6= 0 pour (x; y) 6= (0; 0):
1.3 Proposition
a) Si f : U Rn ! Rm est de classe C 1 en x0 ; alors il existe un voisinage
Ux0 de x0 dans U tels que pour tout x de Ux0
on a rgx f rangx0 f:
b) En cas particulier, si f est C 1 sur U;alors pour tout C 2 N

c = fx 2 U= rangx f Cg
est un ouvert de U:
C) Si f est injective (resp surjective) (resp bijective) alors il existe un voisi-
nage Ux0 de x0 dans U;
C : est un entier 6= 0:
On ait dx f injective (resp surjective, resp bijective),
Preuve:
Rappelons qu’une matrice M est de rang plus grand que C ssi il existe une
matrice carrée de taille C est inversible extraite de M:

1
Donc si rgx > C; il existe
1) 1 i1 i2 ::::: jc jm ,
2 @f @fi1
3
i1
@xj1 : : : @xjc
6 @fi2 7
6 : : : @fi2 7
6 @xj1 @xjc 7
det 6
6 : : : : : 7
7
6 : : : : : 7
4 5
@fic @fic
@xj1 @xjc

@fi
Or les dérivées partielles @x j
et Cx ! det Cx sont continues, donc pour
assez proche de x0 ; on a Cx est inversible.
On en déduit alors que rgfx C:
Remarque
f : Rn ! Rp est une application , où p et n snt des entiers.
- f injective ! n p;
- f surjective! p n;
- f bijective ! p = n:
1.4 Dé…nition !!!!!!!!!!!!
Soient U et U 0 deux ouverts de E, et V et V 0 deux ouverts de F ; Soient
f :U !V F et f1 : U 0 ! V 0 F deux applications de classe C k :
On dit que f et f1 sont C k conjuguees s’il existe des diféomorphismes
: U ! U 0 , : V ! V 0 tels que :
1
f1 = of o :

1.5 Lemme
Si f est conjuguée à une application g : U 0 ! V 0 induite par une application
linéaire, le rang de f est constant.
Preuve:
Soient ; deux di¤éomorphismes tels que g = of o 1 : Soient a 2 E ,
b = f (a) et a0 = (a) et b0 = (b), les points correspondants sont de U 0 et V 0 :
La di¤érentielle de g en a0 2 U 0 est donnée par
1
da0 g = db oda f oda

Par suite, da0 g et da f ont même rang. Puisque g est induite par une appli-
cation linéaire, sa di¤érentielle est constante. d’où le résultat du lemme.
2 Théorème d’immersion,
Une application f : U ! F de classe C k sur un ouvert U d0 un espace
vectoriel de dimension n dont la diférentielle est injective en un point a reste de
rang n à son voisinage.
On dit que c’est une immersion au voisinage de a:
2.1 Théorème: soit f : U Rn ! Rm une application de classe C k sur U;
1. Si f est une immersion en x0 ( ie si dx0 f est injective ), alors il existe un
voisinage ouvert Ux0 dans U , un voisinage ouvert de Vf (x0 ) de f (x0 ) dans Rm

2
et : Vf (x0 ) ! W Rm un C k dif f eomorphisme tels que f (Ux0 ) Vf (x0 )
et of (x1 ; x2 ; :::xn ) = (x1 ; x2 ; :::xn ; 0; ::::0) pour tout (x1 ; x2 ; :::xn ) 2 Ux0 :
Autrement dit, à un changement de variable prés, toute immersion est lo-
calement égale à l’injection canonique de Rn dans Rm .
Cette notion justi…ée par le théorème suivant:
2.2 Théorème:
Une application f : U ! F de classe C k sur un ouvert U de E: Soit a 2 E;
et b = f (a):On suppose que la di¤érentielle
da f est injective.
Alors il existe un voisinage ouvert R U de a,un voisinage ouvert V de b
tels que f (R) V et di¤éomorphisme
:V !W F de classe C k tels que l’application ofjR soit induite par
une application linéaire E ! F:
Preuve:
Soit I l’image de da f , et S un supplémentaire de I:Considerons l’application
: U S ! F dé…nie sur l’ouvert U S de
E S = E S par

(x; y) 7! f (x) + y
La di¤érentielle de en (a; 0) est la matrice :

da = (da f; idS )
Puisque la di¤érentielle da f est injective, cette application linéaire est in-
versible. Donc il existe un voisinage ouvert
W U S de (a; 0) et un voisinage ouvert V de b tel que induise un
di¤éomorphisme W ! V:
Soit i i’inclusion

E ,! E S;
1
et R = i (W ): On a alors f (R) W; et le diagramme:

R
i# &f
W !V
1
est commutatif. Considérons = : V ! W: Alors ofjR est induit par
l’application linéaire i:
2.3 Dé…nition
Une application f : U ! F de classe C k sur un ouvert U de E est appelée
une immersion si la di¤érentielle dfa est injective en tout point de U:
3 Théorème de Submersion
3.1 Dé…nition
a) Une application f : U ! F de classe C k de di¤érentielle dfa surjective
en un point a reste de rang maximum au voisinage de a: On dit que c’est une
submersion au voisinage de a:

3
b) Une application f : U ! F de classe C k sur un ouvert U de E est appelée
une submersion si la di¤érentielle dfa est surjective en tout point de U:
3.2 Théorème
Si f est une submersion en x0 ( ie si dx0 f est surjective), alors il existe un
voisinage ouvert Ux0 de x0 dans U; un ouvert
W de Rn et : W ! Ux0 un C k dif f eomorphisme tels que f o (x0 ; x1 ; :::; xn ) =
(x0 ; x1 ; :::; xm ); pour tout (x0 ; x1 ; :::; xn ) 2 W:
Autrement dit, à un changement de variable prés, toute submersion est égale
à la projection canonique de Rn dans Rm :
3.3 Théorème
Soit f : U ! F de classe C k sur un ouvert U de E et a un point de U:
On supose que la di¤érentielle dfa est surjective.
Alors il existe un voisinage ouvert V U de a et un di¤éomorphisme : V !
W F classe C k tel que l’application f o 1 soit induite par une application
linéaire E ! F:
Preuve
On pose b = f (a): Soit N = ker dfa , et S un supplémentaire de N;de sorte
que dans la somme directe E = N S la di¤érentielle partielle @2 f (a) = da f jS
est, suivant l’hypothèse, un isomorphisme. On considère l’application
: E ! N F de classe C k dé…nie par

(x; y) = (x; f (x; y))


la matrice Jacobienne de f au point a dont les sommes directes est donnée
par

idN 0
dfa =
@1 f (a) @2 f (a)
Cette application linéaire est inversible. D’aprés le théorème d’inversion
locale, il existe un voisinage ouvert V E de a; un voisinge ouvert W de (0; b)
tels que induise un di¤éomorphisme, noté encore : V ! W:
Le diagramme
V W
!
f & # p2
F
où p2 est la seconde projection, est commutatif, de sorte que f o 1 : W !
F est induit par la seconde projection, qui évidemment linéaire. Puisque E
' N F; d’où le résultat du théorème.
4 Théorème su rang constant
4.1 Théorème (théorème du rang)
Soit f : U ! F une application de classe C k ; soit a un point de U , et
b = f (a): On suppose que le rang de f est contant au voisinage de a: Alors il
existe des diféomorphismes et dé…nies au voisinge de a; et b respectivement,
de classe C k ; tels que l’application composée:
1
g = of o :

4
soit au voisinage de a; induite par une application linéaire.
Cette application n’a de sens qu’au voisinage de a; donc il s’agit de seulement
d’un théorème local. Ce théorème va être obtenir en combinant les théorèmes
de submersion et d’immersion.
Preuve
Soit I est l’image de dfa et S un supplémentaire de I . Dans la somme
directe F = I S on écrit f = (f1 ; f2 ) de sorte que da f1 est surjective, alors
d’aprés le théorème de submersion, il existe un diféomorphisme de classe C k
dé…ni sur un voisinage ouvert de a tel que f1 o 1 soit induite par une application
linéaire au voisinage de a (condition de submersion d’avoir da f1 surjective).

On peut donc supposer que E = N I et que f1 est donné au voisinage de


a par la projection

(x; y) ! y;
l’application f s’écrit, sur un voisinage ouvert de a = (a0 ; a00 ) qu’on peut
supposer de la forme U 0 U 00 U

(x; y) ! (y; f2 (x; y))


On peut en outre supposer que U 0 est connexe, et que le rang de f est
constant sur U 0 U 00 . La matrice Jacobienne de f en (x; y) s’écrit dans les
sommes directes ci-dessus
0 idI
da f =
@1 f (x; y) @2 f (x; y)

l’hypothèse sur le rang montre que @1 f (x; y) = 0 ce qui implique que l’application
f1 ne dépend pas de x:P osons pour y 2 U 00 I; g(y) = f (a0 ; y). Alors
k 0
l’application g est de classe C : Sur l’ouvert U U 00 ; l0 application f est le
composée de la projection (x; y) ! y et l’aplication G : U 00 ! F dé…nie par
y ! (y; g(y)); alors d’aprés le théorème d’immersion, il existe un di¤éomor-
phisme de classe C k dé…ni au voisinage de b = G(a00 ) dans F tel que oG soit
induit par une application linéaire v au voisinage de a00

(x; y) ! v(y):

4.2 Théorème
Si rgx f = c; pour tout x0 2 U; il existe un ouvert Ux0 de x0 dans U; un
voisinge ouvert Vf (x0 ) de f (x0 ) dans Rm et des C k dif f eomorphismes :
V ! Ux0 et : Vf (x0 ) ! W tels que of o (x0 ; x1 ::::xn ) = (x1 ; x2 ::::xc ; 0; 0; :::0):
Autrement dit, toute application de rang localement constant est, à change-
ment de variable prés, équivalent à

Jc (x1 ; x2 ::::xn ) = (x1 ; x2 ::::xc; ; 0; 0:::0):

4. 3 Applications

5
1) f : S 2 ! R4

f : S 2 ! R4
(x; y; z) 7 ! (xy; yz; zx; x2 y2 )

où S 2 = f(x; y; z) 2 R3 ; x2 + y 2 + z 2 = 1g

y x 0
0 z y
Jf (x; y; z) =
z 0 x
2x 2y 0
y x 0
0 z y
det Jf = = 2yzx
z 0 x
2x 2y 0
det Jf = 0 ) fx = 0 _ y = 0 _ z = 0g = j

d’ou f est une immersion sur S 2 f(x = 0) _ (y = 0) _ (z = 0)g =) Jf est


de rang = 3 =) df est injective sur S 2 j:
2) On considère f la fonction def inie par

f : R3 ! R
(x; y; z) ! x3 + y 3 + z 3 xyz

Les dérivées partielles de f existent et continues ( @f @f @f


@x ; @y ; @z )

@f
(x; y; z) = 3x2 yz
@x
@f
(x; y; z) = 3y 2 xz
@y
@f
(x; y; z) = 3z 2 xy
@z
Pour = (1; 1; 1) 2 R3 où Jf =
6 0 au voisinage de :
Le rang de la Jacobienne de f = 1=dim R =) df est surjectif au voisinage
de donc f est submersion.

Bonne chance

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