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Décantation

Aspects théoriques
par Pierre BLAZY
Professeur à l’Institut National Polytechnique de Lorraine (INPL)
Directeur du Centre de Recherche sur la Valorisation des Minerais (CRVM)
Laboratoire Environnement et Minéralurgie (LEM) - CNRS UMR 75-69 (ENSG-INPL)
El-Aïd JDID
Docteur ès Sciences
Ingénieur de Recherche au CRVM, LEM - CNRS UMR 75-69 (ENSG-INPL)
et Jean-Luc BERSILLON
Doctor of Philosophy
Professeur à l’INPL - LEM UMR 75-69 (ENSG-INPL)

1. Généralités.................................................................................................. J 3 450 - 2
1.1 Évolution ....................................................................................................... — 2
1.2 Principe de la décantation statique............................................................. — 2
1.3 Domaines technologiques d’application .................................................... — 2
1.4 Caractéristiques des suspensions............................................................... — 2
1.5 Place de la décantation dans les opérations
de séparation liquide-solide ........................................................................ — 3
2. Vitesse de sédimentation des particules dans un liquide............. — 3
2.1 Suspensions diluées .................................................................................... — 3
2.1.1 Particules isolées ................................................................................. — 3
2.1.2 Particules floculées.............................................................................. — 4
2.2 Suspensions concentrées ............................................................................ — 4
2.2.1 Vitesse limite de chute ........................................................................ — 4
2.2.2 Temps de séjour .................................................................................. — 4
3. Détermination expérimentale des vitesses de sédimentation..... — 5
3.1 Comportement d’une suspension en éprouvette ...................................... — 5
3.2 Courbes de sédimentation........................................................................... — 5
4. Théorie de la sédimentation .................................................................. — 6
5. Procédure de dimensionnement des décanteurs ............................ — 7
5.1 Généralités .................................................................................................... — 7
5.2 Suspensions diluées .................................................................................... — 8
5.3 Suspensions concentrées ............................................................................ — 9
5.3.1 Méthode de Coe et Clevenger ............................................................ — 9
5.3.2 Méthode de Talmage et Fitch ............................................................. — 9
5.3.3 Méthode de Oltmann .......................................................................... — 9
5.3.4 Méthode de Wilhelm et Naide............................................................ — 10
5.3.5 Comparaison des différentes méthodes de détermination
de la surface......................................................................................... — 10
5.3.6 Détermination de la hauteur et du volume ....................................... — 10
5.3.7 Coefficients correcteurs ...................................................................... — 10
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. J 3 452

a décantation est une opération unitaire, parmi les techniques de séparation


L liquide-solide basées sur le phénomène de sédimentation, qui consiste à
séparer d’un liquide les particules en suspension en utilisant les forces gravi-

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taires. Les procédés mis en œuvre diffèrent selon que l’on recherche seulement
à augmenter la concentration des solides (épaississage) ou que l’on vise à obte-
nir un liquide clair à partir d’une suspension diluée (clarification).
La sédimentation est réalisée sur différents types de matières solides en sus-
pension, parmi lesquelles on peut distinguer deux comportements opposés :
celui des particules grenues, qui décantent indépendamment les unes des
autres, et celui des particules plus ou moins floculées, qui ont des vitesses de
chute variables, fonction de la taille des flocs et de leur abondance.
La théorie de la décantation et la procédure de dimensionnement des appa-
reils tiennent compte de ces considérations.

1. Généralités 1.3 Domaines technologiques


d’application

1.1 Évolution La technologie de la sédimentation s’est perfectionnée principale-


ment dans deux domaines très différents : le traitement des eaux
(naturelles, domestiques et industrielles), d’une part, et celui des
Bien que la décantation fut utilisée de tout temps pour la clarifica- pulpes en minéralurgie et hydrométallurgie, d’autre part. Dans ces
tion des eaux de consommation, ce n’est qu’au début du XXe siècle deux grands domaines, les critères de choix des dimensions et de
que la concentration des minerais dans des laveries de grande capa- capacité des appareils ne sont pas les mêmes. En effet, le traitement
cité a rendu nécessaire de séparer de grands débits de solides et de des effluents liquides, et tout particulièrement le traitement des
liquides en opération continue. En 1906, Dorr a mis en œuvre, dans eaux, demande la clarification de débits importants de suspensions
une mine d’or du Dakota du Sud, un décanteur liquide-solide con- diluées. On doit, cependant, rechercher non seulement une surface
tinu. Ce décanteur consistait en une grande cuve circulaire, dont le minimale pour la décantation des particules mais aussi un volume
fond en pente était muni d’un mécanisme de raclage animé d’un minimal, bien que la clarification soit conditionnée par la floculation
mouvement rotatif lent, qui entraînait, vers la pointe centrale infé- et par le temps de séjour. En minéralurgie, la situation est tout autre,
rieure de l’appareil, les solides sédimentés. Ceux-ci étaient évacués car les pulpes sont en général relativement concentrées. On doit
par un orifice de décharge, sans créer de turbulence, de sorte qu’un pouvoir disposer d’une surface suffisante pour la décantation et
liquide clair débordait à la périphérie de la cuve. Le procédé s’éten- d’un volume suffisant, non pour floculer les particules solides de la
dit à pratiquement toutes les usines de traitement de minerais et à suspension, mais pour épaissir les boues. C’est la raison pour
un grand nombre d’industries tout au long du XXe siècle. laquelle on est amené à considérer les suspensions diluées et les
Dans les années 70 est apparu, en série sur le marché, un nouvel suspensions concentrées ou pulpes.
appareil : il s’agit du décanteur lamellaire, qui comporte des cloi-
sons inclinées, destiné à la clarification des suspensions diluées.
Toutefois, le principe est connu depuis fort longtemps puisque le
premier brevet a été déposé aux États-Unis en 1886. 1.4 Caractéristiques des suspensions

1.2 Principe de la décantation statique Les particules peuvent sédimenter selon des régimes différents
du fait que le comportement de chaque particule est influencé à la
fois par la dilution de la suspension et par les interactions entre les
particules. On distingue les cas suivants (Dahlstrom et Fitch, 1985).
La décantation statique fait appel à la sédimentation de particules
solides dans un liquide, qui est habituellement de l’eau ou une solu-
tion aqueuse, sous l’action de la pesanteur. Elle est continue quand ■ La sédimentation individuelle est réalisée pour des dilutions
on extrait en permanence les matières qui se sont déposées (sous- importantes. Dans ce cas, chaque particule est suffisamment éloi-
verse ou boues) et que l’on recueille simultanément et séparément gnée de sa voisine, et la vitesse individuelle de sédimentation
le liquide clarifié (surverse ou surnageant ou liquide clair). De nom- décroît à mesure que la dilution de la suspension augmente. Pour
breux facteurs régissent la séparation solide-liquide, dont les princi- qu’il y ait décantation des particules les plus fines, il faut qu’elles
paux sont : puissent sédimenter dans un courant ascendant de liquide. On peut
aussi effectuer une séparation granulométrique ou hydrosépara-
— la taille des particules solides et leur distribution tion, en utilisant l’effet du courant ascendant, les fines particules
granulométrique : les particules les plus fines ont la vitesse de sédi- étant alors évacuées avec le débordement du décanteur.
mentation la plus lente et les boues en résultant sont moins char-
gées en solides que lorsqu’il s’agit de particules grossières ; ■ La sédimentation des flocs résultant de la collision des particules,
— la concentration en solides, qui conditionne la surface unitaire est réalisée avec ou sans addition d’un agent floculant à la suspen-
des appareils (m2 · t-1 · h-1) ; sion diluée. On assiste alors à une clarification progressive et il n’y a
— la différence entre les masses volumiques du solide et du pas d’interface nette entre le liquide surnageant et les particules en
liquide, la forme et les caractéristiques superficielles des solides et cours de sédimentation. La vitesse du courant ascendant est alors le
la viscosité du liquide, qui influent sur la vitesse de sédimentation. facteur principal régissant la clarification.

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■ La sédimentation globale résulte de la sédimentation d’une sus- diamètre des particules favorise la sédimentation de façon très
pension concentrée au point que chaque particule ou floc soit en significative, de sorte que la floculation est devenue une partie
contact avec des entités adjacentes. On obtient alors une structure intrinsèque de la sédimentation. La plupart des matériaux en sus-
plastique et il se produit une sédimentation d’ensemble présentant pension dans un liquide sont naturellement floculés et, de ce fait,
une interface nette entre le liquide surnageant et la masse boueuse peuvent être concentrés par sédimentation, bien que celle-ci soit
qui décante en piston. La vitesse de déplacement de cette interface parfois très lente.
est constante pendant un certain temps. Les particules gardent les
mêmes positions relatives, cependant, en se rapprochant du fond
du décanteur elles sont gênées dans leur mouvement et leur vitesse
de chute diminue. Il se forme alors dans le fond du décanteur une
zone de concentration supérieure à celle voisine de l’interface et 2.1 Suspensions diluées
dont la hauteur va en augmentant. Cette zone correspond à l’épais-
sissage des boues.
■ La sédimentation en compression prend le relais du régime pré-
2.1.1 Particules isolées
cédent quand la structure de la pulpe devient suffisamment com-
pacte pour développer une force de compression. La subsidence de
Lorsque la concentration en volume des solides en suspension est
chaque couche est ralentie par le comportement mécanique des
inférieure à 0,5 %, on considère que les particules sont suffisam-
couches sous-jacentes, chaque couche étant soumise à une com-
ment éloignées les unes des autres et que, de ce fait, chacune
pression qui entraîne l’expulsion du liquide et favorise ainsi l’aug-
d’entre elles sédimente comme si elle était isolée dans le liquide. En
mentation de la concentration en solide.
fonction du nombre de Reynolds de la particule, il existe trois régi-
■ La sédimentation hétérogène correspond à un régime particulier mes de sédimentation : un régime laminaire ou régime de Stokes,
où des perturbations interviennent dans la séparation des phases un régime de transition et un régime turbulent ou régime de New-
lors de la sédimentation en compression. Certaines pulpes présen- ton.
tent des mouvements locaux intermittents de liquide, ou de suspen-
sion diluée, de bas en haut. Ce phénomène peut se traduire à Dans un fluide, un solide en mouvement libre est soumis à trois
l’interface « liquide clair - pulpe » par le dégagement de bulles. Par- forces :
fois, il prend naissance dès le régime de sédimentation globale. Le
résultat final est un épaississement plus rapide de la pulpe. La — son poids, fonction de sa masse volumique ( rs ), de son
nature exacte des mécanismes mis en jeu est mal connue. volume et de l’accélération gravitaire (g ) ;
Il faut noter que la transition entre les différents régimes se fait de — la poussée d’Archimède, fonction de la masse volumique du
manière continue et le classement qui vient d’être proposé constitue fluide ( rf ), du volume du solide et de l’accélération (g ) ;
une simplification pour mieux les caractériser.
— les forces de frottement, fonction du carré de la vitesse relative
du solide par rapport au fluide, du maître-couple (surface de la pro-
jection, égale à pd 2/4 pour une sphère de diamètre d ) et du coeffi-
1.5 Place de la décantation cient de traînée du solide dans le fluide (Cx ), qui varie en fonction de
la forme et du nombre de Reynolds (Re) de la particule.
dans les opérations de séparation
liquide-solide Après un certain temps de chute accélérée, une particule atteint
une vitesse limite de chute (Ulim). Dans le cas d’une particule sphé-
rique de diamètre d, cette vitesse est donnée par la relation
La séparation liquide-solide ne peut en aucun cas être totalement suivante :
assurée par la seule opération de décantation. Elle est généralement
une combinaison de plusieurs méthodes. Par exemple, en minéra-
lurgie, la décantation permet d’obtenir une pulpe épaissie à 55-65 %
U lim =
4d
---------- ær----s- Ð 1ö g (1)
de solides en masse. La pulpe épaissie est ensuite filtrée pour obte- 3 Cx è rf ø
nir un gâteau à 80-90 % de solides. Un séchage ultérieur conduit à
un produit final à 95 % de solides, et exceptionnellement à 98-99 %.
Par contre, en traitement des eaux, où les suspensions de départ Et le nombre de Reynolds de la particule s’exprime par la relation :
sont extrêmement diluées, les boues obtenues par décantation
après coagulation-floculation, ou par un traitement biologique, con- U lim r f d
tiennent 5 à 10 % en masse de matières sèches. Les solides résul- Re = -----------------------
- (2)
tants sont très hydrophiles et seul un pressage conduit à des hf
« gâteaux » contenant au maximum 30 % de solides.
avec hf viscosité dynamique du fluide.

Les résultats de nombreux travaux expérimentaux ont conduit à


2. Vitesse de sédimentation délimiter plusieurs domaines en fonction de la valeur de Re, comme
le montre le tableau 1, qui donne également les relations exprimant
des particules la vitesse limite de chute des particules pour chaque domaine, en
fonction de Cx.
dans un liquide
La valeur inférieure du domaine de validité de la loi de Stokes
(Re < 10-4) correspond à la distinction que font les exploitants de la
La théorie de la sédimentation de solides fins dans un liquide, qui décantation entre une « particule » et un « colloïde ». En pratique,
obéit à la loi de Stokes, montre que la vitesse de chute d’une parti- les particules de dimension inférieure au micromètre ont des vites-
cule est proportionnelle à la différence des masses volumiques ses limites de sédimentation inférieures au mm/s. Cette vitesse est
entre la particule et le liquide et au carré de la dimension de la parti- du même ordre de grandeur que celle de la diffusion brownienne
cule. En conséquence, tout phénomène susceptible d’augmenter le (agitation thermique).

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Tableau 1 – Vitesse limite de chute des particules sphériques en fonction du nombre de Reynolds
Re Cx Ulim Domaine

< 10-4 La loi de Stokes ne s’applique pas, car le mouvement des particules est influencé par le mouvement brownien
10-4 à 1 24/Re 0,545(rs - rf )hf-1d 2 Régime laminaire
1 à 10 26/Re0,77 0,57(rs - rf )0,814 hf-0,625 d 1,439 Régime
de transition
10 à 102 20/Re0,65 0,73(rs - rf )0,741 hf-0,481 d 1,222
102 à 103 4,92/Re0,346 1,81(rs - rf )0,604 hf-0,209 d 0,813
103 à2 105 0,44 5,40(rs - rf )0,5 d 0,5 Régime turbulent

2.1.2 Particules floculées masse volumique ou, enfin, sur la géométrie des écoulements. Pour
ce faire, les techniques mises en œuvre sont la décantation en lit de
Si l’on considère les temps de décantation de particules isolées, boues ou à recirculation de boues, la décantation de flocs lestés et la
les données du tableau 2, obtenues d’après la loi de Stokes, mon- décantation tubulaire ou lamellaire [J 3 451].
trent que les propriétés de surface deviennent primordiales pour les
particules ultrafines. L’interaction entre les particules induit leur
agrégation, lorsque les forces répulsives, dues à des charges électri-
ques superficielles, sont contrebalancées par des forces attractives
2.2 Suspensions concentrées
de type Van der Waals. La déstabilisation de la suspension de très
fines particules revient donc à diminuer les forces de répulsion élec-
Dès que la concentration volumique en solides devient élevée
trostatiques. Elle peut être naturelle ou provoquée par l’ajout de
(> 0,5 %), les interactions entre particules ne sont plus négligeables.
réactifs chimiques (coagulants et/ou floculants). Les fines particules
La sédimentation est gênée et la vitesse de décantation freinée. Les
donnent alors des microflocs, puis des flocs ou flocons volumineux,
particules adhèrent entre elles et la masse décante en piston avec
qui sédimentent facilement. La formation des microflocs est régie
une interface nette entre les boues et le liquide surnageant. Théori-
par la diffusion brownienne, tandis que la formation des flocs est
quement, pour calculer la vitesse de sédimentation, il faut faire
régie par l’énergie dissipée dans le volume occupé par un liquide de
intervenir la masse volumique et la viscosité équivalente de la sus-
viscosité donnée, créant ainsi un gradient de vitesse.
pension.

2.2.1 Vitesse limite de chute


Tableau 2 – Temps de sédimentation pour différentes
particules, d’après la loi de Stokes (Degrémont, 1989)
En régime laminaire (Re < 1) et en milieu newtonien, on peut
Diamètre Temps de décantation admettre que la viscosité cinématique équivalente d’une suspen-
Type de particules
(mm) pour 1 m d’eau sion (nm) et sa masse volumique (rm) s’expriment approximative-
ment à partir de celles du liquide (nf et rf ) suivant les relations :
Graviers..................... 10 000 1s
D + ( 1 ¤ rs )
Sables........................ 1 000 10 s n m = n f ---------------------------- (3)
D Ð D lim
Sables fins................. 100 2 min
Argiles....................... 10 2h Dr f + 1
r m = ---------------------------
- (4)
Bactéries.................... 1 8j D + ( 1 ¤ rs )

avec D et Dlim, dilutions (volume du liquide par unité de masse de


solides) de la suspension et de la boue en fin de sédimentation (tas-
On constate que, pour une suspension floculée, la décantation se sement), respectivement.
déroule suivant plusieurs phases, comme d’ailleurs dans le cas des En remplaçant rf par rm et nf par nm dans l’équation de la loi de
suspensions concentrées : Stokes en régime laminaire (tableau 1), on obtient la valeur approxi-
— la formation d’une interface plus ou moins bien marquée ; mative de la vitesse limite de chute des particules en suspension
— une décantation « en piston » de cette interface, à une vitesse concentrée, soit :
régulière ;
— un tassement à vitesse décroissante, appelée par convention ( r s Ð r f ) ( D Ð D lim ) d 2
phase de compression des boues. U lim = 0,545 ------------------------------------------------------------------------ (5)
[ ( 1 ¤ D ) + rf ] [ D + ( 1 ¤ rs ) ] nf
La première phase correspond à une floculation de la suspension.
La seconde phase est particulièrement importante, car c’est dans ce Dans le cas des particules floculées, la valeur de Ulim est obtenue
domaine de concentrations de particules que travaillent les décan- en remplaçant, dans la relation (5), Dlim par Dc , la dilution corres-
teurs à lit de boues, où la décantation est souvent assistée par des pondant au début de compression.
prétraitements ou par des pulsations permettant une meilleure flo-
culation. En ce qui concerne les lois de sédimentation, on se rappro-
che alors des suspensions concentrées. Enfin, la dernière phase 2.2.2 Temps de séjour
correspond à l’épaississement des boues.
Pour faciliter le passage de la première phase à la deuxième La vitesse de floculation est fonction de la concentration en soli-
phase, il est possible d’agir sur le diamètre des particules, sur leur des et la vitesse de décroissance de la concentration en matière flo-

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culée est proportionnelle au carré de cette concentration (Rivet,


1981) : Hauteur
de l'interface h
dC
- -------- = kC 2 (6)
dt a
soit après intégration,

1 1
---- Ð ------ = kt (7)
C C0

avec C0 concentration initiale en solides de la b

Domaine I
suspension,
C concentration en solides au temps t,
k constante de floculation, c
Domaine II
t temps de séjour.
Domaine III
Domaine IV

3. Détermination Temps de sédimentation t


expérimentale des vitesses
Figure 2 – Allure générale d’une courbe de sédimentation
de sédimentation
Toutefois, il ne peut y avoir d’interface que si la suspension à
3.1 Comportement d’une suspension décanter ne contient pas de particules ou de flocons ultrafins, et
qu’il y ait en présence une assez grande quantité de flocons et de
en éprouvette particules équitombantes, de sorte que la concentration en solides
sous cette interface soit assez élevée. L’interface est d’autant plus
nette que la vitesse de chute sous l’interface est faible, c’est-à-dire
Si l’on verse dans une éprouvette une suspension de concentra- que la concentration en solide est élevée. Dès que la dilution de la
tion suffisante (> 0,5 % en volume), on observe les phénomènes sui- suspension au départ dépasse de 8 à 10 fois celle du début de
vants (figure 1) : compression, il n’y a plus d’interface nette et on ne peut plus parler
— au départ les gros grains sédimentent rapidement et se dépo- de vitesse de décantation d’interface (on retrouve alors les caracté-
sent sur le fond de l’éprouvette (zone a). La hauteur de cette zone ristiques des suspensions diluées).
augmente rapidement et se stabilise après la décantation des sables
de dimension supérieure à 0,1 mm ;
ensuite, il apparaît rapidement, et parfois immédiatement, une
interface entre un liquide clair (zone b) et une phase boueuse. La 3.2 Courbes de sédimentation
phase boueuse peut être elle-même divisée en deux parties : une
partie supérieure conservant l’aspect de la suspension de départ
(zone c) et une zone inférieure d’aspect intermédiaire (zone d ). Après avoir versé la pulpe à décanter dans une éprouvette cylin-
drique de section S, on étudie le comportement de la suspension en
sédimentation, en traçant la variation de la hauteur h de l’interface
séparant le liquide clair de la suspension, ou la variation du
volume V, en fonction du temps écoulé depuis le début de la décan-
i tation (figure 2). La vitesse de sédimentation est représentée à tout
b moment par la tangente à la courbe au point d’abscisse t, et l’on a :
b
b dh
U = - ------- (8)
b dt
c c
dV
ou U = - ---------- (9)
Sdt
d
d d La courbe présente quatre domaines :
d
— domaine I : il correspond à la durée initiale de floculation et est
a a a a souvent inexistant si la floculation est rapide ;
— domaine II : c’est le domaine où les flocs commencent à se ras-
i état initial de la suspension homogène sembler en flocons et la vitesse de décantation est constante ; celle-
a grosses particules ci s’écrit :
b liquide clair hb Ð ha
c zone de même aspect que la suspension initiale U = ------------------
- (10)
tb Ð ta
d zone intermédiaire
Vb Ð Va
Figure 1 – Évolution de l’aspect d’une suspension en sédimentation ou U = -------------------------
- (11)
dans une éprouvette
S ( tb Ð ta )

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yy
,,
Sédimentation Consolidation Compression
h – h¥Ÿ

yy
,,
Hauteur
h 10
Type 1 Type 2 Type 3
8
10 6 b a, b
b

yy
,,
8
6 4
c
4 c
b

yy
,,
2 a
2

b
1 1 a
1 2 4 6 8 10 0 1 2 3 4 5 6 7

y
,
t t

Figure 3 – Représentation lg-lg et semi-lg (Roberts) d’une courbe 0 0 0 0


de sédimentation Temps
a Pulpes minérales b Boues

Suspension sous forme de flocs séparés


— domaine III : à partir du point b, interviennent les actions per- Suspension sous forme d'un milieu poreux
turbatrices entre les flocons et les particules. Ce point est souvent
mal défini sur la courbe ; Figure 4 – Courbes typiques de sédimentation de suspensions
— domaine IV : à partir du point c, les éléments solides isolés et floculées
les flocons sont en contact et forment des pseudoréseaux semi-rigi-
des. Le liquide contenu est évacué à travers la masse des sédiments
suivant les vides créés par ces pseudoréseaux et à la suite de glisse-
ments des couches de boues. Le domaine IV est appelée zone de 4. Théorie
compression et le point c est le point de début de compression.
Quand l’interface, dans son mouvement descendant, rencontre la de la sédimentation
limite supérieure de cette zone, sa vitesse de déplacement diminue
et la courbe de sédimentation s’infléchit pour devenir asymptotique
à une droite parallèle à l’axe des abscisses. La modélisation de la sédimentation est due à Kynch (1952), qui
propose la théorie suivante : la vitesse de chute de particules rigides
Une construction graphique lg-lg (figure 3) permet de déterminer en sédimentation libre ne dépend que de la concentration locale en
assez nettement le point c et parfois le point b. On retrouve spatiale- solide de la suspension. Elle est une fonction décroissante de la con-
ment les domaines II, III et IV de la représentation schématique des centration en solide. Les particules de même dimension, de même
concentrations dans un décanteur-épaississeur (Perry et Chilton, forme et de même masse volumique sont équitombantes et leur
1973). concentration est uniforme pour chaque niveau de la colonne de
sédimentation.
Le point de compression c peut également être déterminé par la
méthode de Roberts (figure 3), qui fait intervenir la dilution : Ainsi, à partir d’essais en éprouvette, Kynch trace dans le dia-
gramme (h, t ) les droites d’isoconcentration correspondant aux
niveaux où la concentration a une valeur C donnée, et à leur dépla-
dD
-------- = k ( D Ð D ¥ ) (12) cement dans le temps (figure 5). La pente de ces droites est donnée
dt par la relation :

avec D¥ , dilution finale, dh


------- = v ( C ) (14)
dt
d’où lg (h - h¥ ) = k (t - tc ) (13)
avec v (C) vitesse de déplacement d’un plan de concentration
Kos (1980) observe qu’il existe trois types de courbes de sédimen- constante (C), par rapport à l’éprouvette.
tation de suspensions floculées selon trois domaines de concentra- Dans le triangle ab0, les vitesses de chute sont constantes. Leur
tion (figure 4) : équation s’écrit, pour Ca < C < Cb :
— la zone de type 1, ou zone de sédimentation, où l’on observe le h = h0 + v (C)t (15)
déplacement vers le haut des flocs déposés sur le fond de
l’éprouvette ; elle correspond à la décantation des suspensions pour Les droites d’isoconcentration situées dans ce triangle traduisent
1 la montée à travers la suspension à la vitesse v (C), d’un niveau de
lesquelles la concentration C0 est comprise entre Cc et --- Cc (Cc étant concentration C à travers lequel les particules sédimentent à la
3
la concentration des boues au point de compression c ) ; vitesse U(C) = - dh/dt. Au temps t, le flux (ou nombre) de particules
qui ont traversé ce niveau est égal à (v + U)C.
— la zone de type 2, ou zone de consolidation, est une zone inter-
médiaire et correspond à la formation de pores grossiers intercon- Dans le tronçon bc, on assiste à un ralentissement progressif de la
nectés pour donner des canaux ; vitesse de chute du dépôt, et les lignes d’isoconcentration consti-
tuent dans le triangle b0c un faisceau de droites passant par l’ori-
— la zone de type 3, correspondant au phénomène proprement gine, ce qui signifie que dès le démarrage de la décantation, les
dit de compression, la tendance à donner des canaux diminuant couches voisines du fond passent par toutes les concentrations
avec une concentration croissante. comprises entre la concentration initiale C0 et celle correspondant

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Hauteur de l'interface, h Flux de sédimentation

b
GL
c d

Us
0
Temps de sédimentation, t C0 Cs Cmax
Figure 5 – Courbe de sédimentation et droites d’isoconcentration Concentration locale
(Kynch, 1952)
Figure 6 – Courbe de flux de sédimentation

au point du début de compression (Cc ). L’équation de ces droites


s’écrit : Aussi, toute tentative de modélisation et de simulation de l’épais-
sissage d’une suspension est-elle basée sur l’évaluation de la
h = v (C)t (16)
concentration maximale que l’on peut obtenir dans la sous-verse
pour Cb < C < Cu ; Cu étant la concentration ultime du dépôt au fond (Hogg et al., 1995). Certains auteurs (Buscall et al., 1987) font inter-
de l’éprouvette. venir la résistance à la compression du sédiment déposé.
La théorie de Kynch analyse donc les changements de concentra- Cependant, la théorie de Kynch et celles qui en dérivent (Talmage
tion qui se produisent durant la sédimentation des particules dans et Fitch, 1955 ; Yoshioka et al., 1957 ; Hassett, 1958, 1964 et 1968 ;
une suspension monodisperse, et postule qu’il n’existe qu’une seule Shannon et al., 1963 ; Jernqvist, 1965 ; Shannon et Torry, 1965 et
vitesse de sédimentation (U) pour chaque concentration en solide 1966), ne s’appliquent pas rigoureusement aux phénomènes de
(C). La suspension est de ce fait caractérisée, dans tout le domaine sédimentation en continu pour plusieurs raisons :
de concentration, par la simple relation entre U et C, ce qui implique
l’existence d’une courbe de flux pour chaque suspension, dont la — dans la plupart des cas, les suspensions sont plus ou moins
relation s’exprime par : hétérogènes ;
— en général, on se situe dans le domaine de la sédimentation
G = UC (17) gênée, même si au départ on pouvait considérer qu’elle était libre.
Il en résulte que, à n’importe quel niveau de l’éprouvette, le flux En fin d’opération, les particules sont en contact les unes avec les
de particules détermine la concentration en solide, et inversement il autres ;
est déterminé par celle-ci. En se plaçant à une hauteur h à partir du — la complexité du système est accrue par la formation de flocs,
fond de l’éprouvette, où la concentration est Ch à l’instant t, la varia- dont la structure plus ou moins lâche confère une masse volumique
tion de G avec h fait que la concentration doit aussi varier et l’on a : telle qu’un floc peut sédimenter plus lentement que les particules
dG = - vdCh (18) individuelles.
Pour mieux rendre compte du processus de sédimentation en
Et pour une couche d’épaisseur dh située au niveau h, au temps t, continu pour les opérations d’épaississage et pour les suspensions
la conservation de la matière s’exprime par l’équation : floculées, dont la forme des courbes de sédimentation obtenues par
¶C ¶G des essais en éprouvette dépend de la consolidation de la matrice
------- = -------- (19) de solides interconnectés, il existe d’autres modèles basés sur diver-
¶t ¶h ses théories décrivant l’écoulement de liquide à travers un milieu
Ou encore en tenant compte de (18) : poreux déformable (Michaels et Bolger, 1962 ; Fitch, 1962 ; Dell et
al., 1966 et 1968 ; Shirato et al., 1970 ; Shin et Dick, 1974 ; Kos et
¶C ¶C Adrian, 1975 ; Kos, 1977 et 1978).
------- + v ------- = 0 (20)
¶t ¶h
Il devient donc possible de comparer les modes de sédimentation
pour des suspensions diluées et concentrées, en traçant les courbes
de flux G = f (C). 5. Procédure
Dans une opération de décantation en continu, la courbe de flux de dimensionnement
permet de déterminer un flux critique ou flux limite GL, obtenu en
traçant la tangente à cette courbe à partir du point Cs, concentration des décanteurs
de la boue dans la sous-verse (figure 6). Si on établit un flux supé-
rieur à GL, les solides en excès s’accumulent dans le décanteur,
l’interface boue/suspension monte lentement jusqu’au moment où
les solides passent dans la surverse (Concha, 1995). La surcharge 5.1 Généralités
d’un épaississeur est, dans la réalité industrielle, un phénomène qui
s’établit lentement et on peut tolérer en pratique une surcharge pen-
dant quelques heures. Dans le cas contraire, où l’alimentation est Pour le dimensionnement des décanteurs, les données de base
très diluée, l’épaississeur travaille en clarificateur. s’expriment :

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— en terme de volume de suspension à traiter par unité de sur-


face et de temps (m3 · m-2 · h-1), caractérisé par la charge hydrauli-
que superficielle (cf. § 5.2) à laquelle on doit lier le temps de séjour ;

yy
,,
Alimentation
c’est le cas des suspensions diluées ;
— en terme de flux massique des particules à décanter par unité
de surface et de temps (kg · m-2 · h-1), caractérisant la quantité de

,,
yy
matière en suspension à décanter ; c’est le cas des suspensions
concentrées.
Surverse
Dans les deux cas, on est amené à effectuer des essais en éprou-
Zone A
vette pour évaluer la vitesse de sédimentation.
Il existe plusieurs procédures empiriques pour déterminer la sur- Zone B
face d’un décanteur à partir de la courbe de sédimentation obtenue
par décantation d’une suspension dans une éprouvette d’au moins Zone C
un litre de capacité. Il est nécessaire d’opérer sur des échantillons
représentatifs et à température constante.
Zone D
Un décanteur travaillant en continu peut être divisé en quatre
zones, comme le montre la figure 7 (Perry et Chilton, 1973) :
— zone A : le liquide est clarifié et passe en surverse ;
— zone B : la suspension a une concentration en solide relative-
ment uniforme et les conditions de sédimentation libre sont
prédominantes ; Sous-verse
— zone C : on se trouve en zone de transition où les conditions
évoluent du régime de sédimentation libre au régime de
compression ;
Figure 7 – Représentation schématique d’un décanteur à flux vertical

,
y
— zone D : la compression des solides force le liquide à sortir de
l’espace interparticulaire.
La surface du décanteur doit être suffisante pour permettre à la
particule, dont la vitesse de chute est la plus faible, d’atteindre le

,
y
fond de l’appareil. Or, puisque la vitesse de chute varie suivant la
zone où l’on se situe, il est nécessaire que le volume soit suffisam-

Zone de sortie
Zone d'entrée
Uf
ment grand pour que la particule puisse passer d’une zone à l’autre. Uf
De même, le débit de la surverse clarifiée doit être limité, afin d’évi-

,
y
H
ter toute turbulence dans l’appareil, et la vitesse ascendante du Ulim Ulim
liquide doit être inférieure à la vitesse de sédimentation de la parti-
cule la plus lente (Suttill, 1991).
Zone de boues

5.2 Suspensions diluées L

En clarification, un décanteur est un appareil permettant de satis- particules grenues


faire deux conditions : particules floculées
— la séparation proprement dite, qui requiert de fournir une
région dans laquelle le régime hydrodynamique est propice à la Figure 8 – Coupe schématique d’un décanteur à flux horizontal
séparation solide-fluide ;
— la gestion des flux de sous-verse et surverse après séparation,
qui impose des contraintes géométriques à la conception du décan- conséquent, une particule est retenue par le décanteur de lon-
teur. gueur L si :
La combinaison de ces deux conditions fait que le décanteur le
U lim U f
plus simple est constitué d’une cuve parallélépipèdique munie ------------ > ------ (22)
d’une zone d’entrée et de deux zones de sortie (une pour la surverse H L
et l’autre pour les boues), comme l’illustre la figure 8.
et, en tenant compte de la relation (21) :
Dans un décanteur à flux vertical, toute particule dont la vitesse de
sédimentation est supérieure à la vitesse ascendante du liquide est U lim Q
retenue dans la sous-verse. ------------ > ----------- (23)
H H,L
Dans un décanteur à flux horizontal, le débit (Q) qui traverse uni-
formément le décanteur de profondeur (H) et de largeur ( , ) , permet Q
soit : U lim > ------- (24)
d’obtenir une vitesse horizontale de transfert du fluide suivant la SH
relation :
ou : Ulim > UH (25)
Q
U f = ------- (21) avec SH surface horizontale du décanteur,
H,
UH = Q /SH vitesse de Hazen (ou charge hydraulique
Dans la zone intermédiaire de décantation, les particules acquiè- superficielle) qui est donc indépendante de la
rent une vitesse limite de chute donnée par la loi de Stokes. Par profondeur du décanteur.

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5.3 Suspensions concentrées Or, puisque :

Q
U s = -------B (29)
5.3.1 Méthode de Coe et Clevenger S
Bien que la méthode soit ancienne, la relation de Coe et Clevenger QB
on a : G = C æè U + ------- öø (30)
(1916) est couramment utilisée pour déterminer la surface néces- S
saire à mettre en œuvre pour assurer la sédimentation d’une pulpe.
Pour que l’opération soit satisfaisante, il faut que la surverse de avec QB débit des boues extraites sous forme de sous-
l’appareil de décantation soit constituée d’un liquide clarifié. En con- verse,
séquence, si la zone de clarification présente une profondeur insuf-
S surface du décanteur
fisante, les fines particules peuvent être entraînées dans la surverse.
Dans une opération en continu et à l’équilibre, le débit de la surverse À l’équilibre, en régime continu, il n’y a pas accumulation de soli-
est égal à la différence entre le débit de pulpe à l’entrée du décan- des dans l’appareil et l’on peut écrire :
teur et le débit de la sous-verse extraite à la base du décanteur.
QB
Si D est le rapport massique liquide/solide, ou dilution, en un G = C s ------- (31)
point donné du décanteur-épaississeur, DB la dilution de la sous- S
verse, Ms le débit massique de solide sec entrant, le débit massique
de liquide qui passe en surverse (M,) est : En combinant (30) et (31), il vient :

M, = (D - DB)Ms (26) U
G = ---------------- (32)
1 1
Et la vitesse ascensionnelle du liquide Ua s’écrit : ---- Ð ------
C Cs
( D Ð DB ) Ms
U a = ------------------------------
- (27) Le flux de solide G que l’on peut traiter dans un décanteur de sur-
Sr f face unitaire est donc fonction de la concentration des solides dans
la sous-verse et dans la suspension à l’entrée, et de la vitesse de
avec S surface de l’épaississeur,
sédimentation U. Mais puisque U est fonction de C et que l’alimen-
rf masse volumique du liquide. tation a une concentration C inférieure à la concentration de la sous-
À l’équilibre, la vitesse du courant ascensionnel ne doit pas verse Cs , Coe et Clevenger déterminent U pour un certain nombre
dépasser, en un point donné de l’épaississeur, la vitesse de sédi- de valeurs comprises entre C et Cs et calculent G pour ces valeurs.
mentation. On constate généralement que G passe par un minimum (Gmin), qui
sert à déterminer la surface du décanteur, et l’on a la relation :
En considérant les flux de solide (Jernqvist, 1965 et 1966 ; Rivet,
1981), si C est la concentration en solide, U la vitesse relative de S = Gmin Ms (33)
sédimentation des particules par rapport à la suspension pour la
concentration C, Us la vitesse de déplacement vers le bas de la boue Cette constatation est en accord avec la théorie qui a été dévelop-
dans son ensemble à la suite de l’évacuation de la sous-verse à la pée plus tard par Kynch.
base du décanteur, le flux solide traité, G (courbe 3 sur la figure 9),
résulte à la fois de la sédimentation des solides dans la suspension
(courbe 1 sur la figure 9) et du déplacement global de celle-ci vers le 5.3.2 Méthode de Talmage et Fitch
bas (courbe 2 sur la figure 9) :
G = C [U + Us ] (28) Talmage et Fitch (1955) simplifient la méthode de Coe et Cleven-
ger. Il s’agit, après avoir déterminé le point de compression c sur la
courbe de sédimentation, de mener en ce point la tangente à la
courbe. On trace l’horizontale au point hB correspondant à la
concentration de boues désirée CB , sachant que :
Flux de sédimentation
h0 C0 = hB CB (34)

On détermine graphiquement tB à partir de l’intersection de l’hori-


zontale d’ordonnée hB et la tangente au point de compression c
(figure 10), et la surface du décanteur est donnée par la relation :
3 tB
1 S = --------------
- (35)
h0 C0
GL
Cette méthode a les faveurs de la société Dorr-Oliver (Suttill,
2
1991).

Us 5.3.3 Méthode de Oltmann

C0 CL Cs Cmax On utilise l’abcisse t y du point d’intersection entre la droite


Concentration locale d’ordonnée hB et la droite joignant le point d’ordonnée h0 de la
1 Flux de sédimentation courbe et le point c, dite droite d’Oltmann (figure 10). On écrit (Sut-
2 Flux de soutirage
till, 1991) :
3 Flux total (= 1 + 2) ty
S = --------------
- (36)
Figure 9 – Courbes de flux dans un décanteur travaillant en continu h0 C0

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Tableau 3 – Valeurs comparées des surfaces unitaires


Hauteur de l'interface obtenues par différentes méthodes, pour la décantation
des phosphates et des kaolins floculés
h0
Méthode Phosphates Kaolins floculés
Coe et Clevenger................... 0,86 0,30
Oltmann................................. 0,90 0,29
Wilhelm et Naide................... 0,96 0,30
Talmage et Fitch.................... 1,29 0,43

5.3.6 Détermination de la hauteur et du volume


c Dans le cas des suspensions concentrées pour lesquelles la flocu-
hB lation est pratiquement immédiate et la sédimentation rapide, la
hauteur du décanteur n’intervient pas, à la différence des suspen-
sions diluées. Le décanteur est relativement plat. Augmenter sa hau-
ty tB teur et son volume n’augmente guère la qualité de la surverse. On
Temps de sédimentation fixe donc à environ 1 m la hauteur du liquide clair.
Par l’étude de la courbe de sédimentation dans le domaine de la
Courbe de sédimentation
compression, on détermine le temps de séjour moyen des boues
(tm) pour atteindre la concentration finale souhaitée. On en déduit le
Courbe d'Oltmann volume de boue VB et la hauteur hB qui doit être au maximum égale
Droite de Talmage et Fitch
à 1 m. Si hB est supérieur à 1 m, on recalcule une nouvelle sur-
face S’.
À cette hauteur hB il faut ajouter la hauteur correspondant à la
Figure 10 – Courbe de sédimentation montrant les constructions zone C, dite zone de transition (figure 7), que l’on prend égale à
de Oltmann et de Talmage et Fitch (Suttill, 1991) 0,60 m, et une hauteur supplémentaire définie par le constructeur
pour tenir compte de la présence des râteaux entraînant les sédi-
ments vers l’orifice de décharge de la sous-verse.
5.3.4 Méthode de Wilhelm et Naide Il faut toutefois noter que, avec des boues hautement floculées, la
hauteur de la zone de compression doit être plus élevée que celle
donnée par la courbe de sédimentation. Kos (1979) décrit une
Cette méthode (Wilhelm et Naide, 1979) est basée sur le modèle méthode permettant d’évaluer cette zone de compression, mais elle
de Yoshioka (1955), lui-même dérivé du modèle de Kynch. En n’est pas standardisée ; seuls des tests pilote ou à grande échelle
portant les vitesses en fonction des concentrations sur un dia- donnent des résultats valables.
gramme lg-lg, on observe que les points expérimentaux s’alignent
suivant 2 ou 3 portions de droite (Dahlstrom, 1980). Pour chaque
5.3.7 Coefficients correcteurs
segment de droite, on définit un coefficient n, qui est la pente de ce
segment de droite, et une constante k que l’on obtient en faisant
Les avis sont très partagés sur les coefficients correcteurs à appli-
C = 1. La surface unitaire Su (m2 · t-1 · j-1) est calculée à partir de la quer à la surface du décanteur (S ). Le dimensionnement fait appel à
concentration Cs de la sous-verse (t/m3) selon l’expression : l’expérience des constructeurs. On majore généralement d’un coef-
ficient multiplicateur de 1,25 à 1,5 les surfaces unitaires calculées
( n Ð 1 ¤ n )n Ð 1 par la méthode de Coe et Clevenger. Pour les décanteurs de diamè-
S u = ----------------------------------- C sn Ð 1 (37) tre supérieur à 15 m, on prend un coefficient de 1,3 à 1,35. Ce coeffi-
kn cient peut atteindre 1,5 pour les petits épaississeurs.
Pour les valeurs de S obtenues avec les méthodes récentes, on
Cette surface doit être corrigée par un coefficient tenant compte applique un facteur moyen de 1,2 de façon empirique. Toutefois, si
de la hauteur des boues lors de l’expérimentation en laboratoire et l’on recherche plus de rigueur, il faut prendre en considération la
en pilote. dilution De de la suspension à l’entrée et sa dilution au point de
compression Dc. Les coefficients correcteurs sont donnés dans le
tableau 4.
5.3.5 Comparaison des différentes méthodes
de détermination de la surface Tableau 4 – Valeurs des coefficients correcteurs en fonction
de la dilution de la suspension à l’entrée du décanteur (De)
Une comparaison a été faite par Pearse (1980) entre les différentes
méthodes pour le calcul des surfaces unitaires en les appliquant à Dilution, De Coefficient correcteur
des phosphates et des kaolins floculés (tableau 3). Il apparaît que les
De < 1,7 Dc Pas de coefficient correcteur
résultats des 3 premières méthodes sont très homogènes. Cepen-
1,7 Dc < De < 3 Dc 1,05
dant, la pratique montre que la méthode de Talmage et Fitch sures-
time la surface de l’épaississeur, alors que la méthode de Coe et 3 Dc < De < 4 Dc 1,15
Clavenger la sous-estime. De > 4 Dc 1,30

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P
O
U
Décantation R

E
par Pierre BLAZY
N
Professeur à l’Institut National Polytechnique de Lorraine (INPL)
Directeur du Centre de Recherche sur la Valorisation des Minerais (CRVM)
Laboratoire Environnement et Minéralurgie (LEM) - CNRS UMR 75-69 (ENSG-INPL)
El-Aïd JDID S
Docteur ès Sciences
Ingénieur de Recherche au CRVM, LEM - CNRS UMR 75-69 (ENSG-INPL) A
et Jean-Luc BERSILLON
Doctor of Philosophy
Professeur à l’INPL - LEM UMR 75-69 (ENSG-INPL)
V
O
Données économiques I
1. Épaississeurs
1.1 Coûts des investissements
1.2 Coûts opératoires R
Les coûts des réactifs doivent être calculés pour chaque cas. Il s’agit princi-
Le tableau A donne des ordres de grandeurs de coûts (1997) pour différents palement des floculants.
diamètres d’épaississeurs. Ces coûts tiennent compte uniquement de la cuve,
du mécanisme de raclage, des râteaux et des moteurs.
Pour un diamètre donné, la variation des coûts du tableau A est liée à la réa-
lisation de la cuve, qui peut être en béton ou métallique, aux caractéristiques
La dépense énergétique est de l’ordre de 70 % de la puissance requise ins-
tallée. P
chimiques de la suspension à traiter, qui peuvent nécessiter un revêtement
anticorrosion toujours très coûteux, au mécanisme d’entraînement, dont le
coût peut varier du simple au double, car selon que les solides décantés sont
Le coût de la maintenance dépend de facteurs tels que la qualité de l’équi-
pement, le degré d’usure ou de corrosion. On peut l’évaluer de 10 à 15 % du
L
coût de l’équipement installé. Toutefois, il est nul pendant la durée de garantie
plus ou moins grossiers, plus ou moins lourds, les couples à développer
seront très différents, et si un relevage est prévu, le coût de l’entraînement
variera de 30 %.
donnée par le constructeur (5 ans en général pour les têtes de commande). U
Pour obtenir le coût de l’épaississeur installé, il faut ajouter les coûts du
tableau B, exprimés en pour-cent des coûts du tableau A.
Les fournitures telles que les lubrifiants, les équipements de sécurité, sont
de l’ordre de 15 % du coût de la maintenance. S
2. Clarificateurs

2.1 Coûts des investissements


Tableau A – Coûts des épaississeurs en fonction
du diamètre Dans le cas du traitement des eaux potables, les coûts sont exprimés par
rapport à la production d’eau clarifiée (surnageant), et non par rapport au ton-
nage de solides secs produits ou traités.
Diamètre.....(en m) 6 15 30 60 120
Les volumes de surnageant sont considérables et les installations souvent
185 000 410 000 720 000 1 785 000 5 000 000 très vastes. N’étant pas modulaires, leur coût tend à décroître avec le volume
Coût............(en FF) à à à à à
250 000 1 500 000 2 500 000 4 000 000 12 000 000 produit (figure A). Cependant, ce coût est extrêment variable en fonction des
conditions locales du marché et du procédé. Ainsi, pour un même volume à
traiter, il peut varier du simple au triple.

Pour les eaux résiduaires (décantation primaire ou secondaire), compte


tenu des incertitudes sur les évaluations des flux massiques des particules en
Tableau B – Coûts d’installation des épaississeurs suspension, sur les conditions locales de marché et sur la conduite des chan-
tiers, on peut considérer que les coûts des investissements sont du même
Rubrique Diamètre < 15 m Grand diamètre
ordre de grandeur que ceux de la clarification des eaux potables.
Installation des accessoires............ 11 % 4%
Infrastructure................................... 26 % 10 % 2.2 Coûts opératoires
Génie civil........................................ 17 % 10 % Si l’on ne tient pas compte de la maintenance des réseaux de distribution et
Tuyauterie........................................ 14 % 5% de collecte et des coûts des coagulants et floculants, le seul coût opératoire par
appareil correspond à la main-d’œuvre d’entretien, soit en moyenne 1 000 à
Électricité......................................... 26 % 5%
5 000 F HT/an, dont la répercussion sur le coût de production unitaire (par m3)
Contrôle........................................... 10 % 3% est négligeable.

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P DÉCANTATION ________________________________________________________________________________________________________________________
O
U
R Coût [F/(m3 . j)]
104

E
2

N 103

S
A 2

V 102
10 2 5
102 2 5
103 2 5
104 2 5
105
Production (m3/J)
O Figure A – Coût d’investissement pour une clarification en fonction
du débit de production
I
R
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S
Fabricants ou constructeurs
France Allemagne États-Unis
A
Alfa Laval SNC. AKW Apparate und Verfahren GmbH und Co KG. Betz Industrial.
Bird Machine Co/Baker Hughes Co. (A.).
V
Svedala Allis Mineral Systems.
Degremont Erpac S.A.
Canada

Minpro Ltd.
DBS Manufacturing Inc.
Dorr Oliver Inc.
O
Dorr Oliver France.
Eimco Wemco S.A. Westpro Sales Inc.
Eimco Process Equipment Co.
Enviro-Clear Co Inc.
I
Environnement Chimie Appliquée ECA.
Eparco Centre de Recherche.
Finlande

Outokumpu Oy.
Enviro Dewatering and Recovery Inc.
Larox Inc. R
Larox Oy. Linatex Corp. of America.

Linatex France S.A. Lyntek Inc.


Grande-Bretagne
Outokumpu Mintec USA Inc.
Loro Parasini et Neyrtec S.A.
Lyonnaise des Eaux.
Delkor Ltd.
Floatex Separations Ltd.
Parkson Corp.
Quinn Process Equipment Co.
P
Omnium de Traitements et de Valorisation OTV.
Svedala. Suède
Stebbins Engineering Manufacturing Co.
Union Carbide Corp.
L
Westfalia Separator France. Denver Sala International AB. Westech Engineering Inc.
U
S

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