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Cours Geologie Du Reservoir Iet I I
Cours Geologie Du Reservoir Iet I I
COURS
GEOLOGIE DU RESERVOIR
Pour les 1 ères
années Master
Option : Géologie pétrolière
CHAPITRE 1
SOMMAIRE
I. NOTIONS DE GEOLOGIE……………………………………………………………….6
INTRODUCTION……………………………………………………………………………6
3 LES ROCHES…………………………………………………………………………26-55
3.1 Roches magmatiques……………………………………………………………………..26
3.1.1 Identification et classification…………………………………………………………..26
3.1.1.1 Texture………………………………………………………………………………..26
3.1.1.2 Composition minéralogique des roches magmatiques et classification……………....27
3.1.2 Origine des magmas……………………………………………………………...…….27
3.2 Roches métamorphiques………………………………………………………………….28
3.3 Roches sédimentaires……………………………………………………………………..28
3.3.1 Nature et origine………………………………………………………………………..28
3.3.1.1 Altération et érosion………………………………………………………………….29
3.3.1.2 Transport……………………………………………………………………………..30
3.3.1.3 Dépôt, sédimentation…………………………………………………………………30
3.3.1.4 Diagenèse……………………………………………………………………………..31
3.3.2 Caractéristiques générales des roches sédimentaires…………………………………..33
3.3.2.1 Grains…………………………………………………………………………………33
3.3.2.2 Matrice………………………………………………………………………………..34
3.3.2.3 Pores et porosité……………………………………………………………………...35
3.3.2.4 Perméabilité…………………………………………………………………………..36
3.3.2.5 Relation porosité / perméabilité………………………………………………………37
3.3.2.6 Saturation en fluides………………………………………………………………….37
3.3.3 Classification des roches sédimentaires………………………………………………...38
3.3.3.1 Roches siliceuses……………………………………………………………………..39
3.3.3.2 Roches alumino-siliceuses……………………………………………………………42
3.3.3.3 Roches carbonatées………………………………………………………………….44
3.3.3.4 Roches salines ou évaporites………………………………………………………...54
3.3.3.5 Roches carbonées……………………………………………………………………55
4 TECTONIQUE………………………………………………………………………..55-62
4.1 Déformations cassantes…………………………………………………………………..56
4.1.1 Diaclases, fissures et fentes de tension………………………………………………....56
4.1.2 Failles…………………………………………………………………………………...56
4.2 Déformations souples : les plis………………………………………………………...…58
4.3 Mesure des déformations…………………………………………………………………61
4.4 Datation des déformations tectoniques…………………………………………………...62
6. STRATIGRAPHIE…………………………………………………………………...87-97
6.1 Stratification……………………………………………………………………………...87
6.2 Unités litho-stratigraphiques……………………………………………………………...88
6.2.1 Formation……………………………………………………………………………….88
6.2.2 Séquence………………………………………………………………………………..89
6.3 Discontinuités stratigraphiques : lacunes et discordances………………………………..89
CHAPITRE II
II. LES HYDROCARBURES…………………………………………………………98-131
1- GENERALITES SUR LES HYDROCARBUR…………………………………...98-101
1.1 Composition chimique……………………………………………………………………98
1.1.1 Composés saturés………………………………………………………………………98
1.1.2 Composés non saturés…………………………………………………………………98
1.1.3 Résines et asphaltènes…………………………………………………………………..99
1.2 Principales familles d'hydrocarbures…………………………………………………… 99
1.2.1 Gaz naturels…………………………………………………………………………….99
1.2.2 Pétroles bruts………………………………………………………………………….100
1.2.3 Hydrocarbures solides…………………………………………………………………101
1.2.3.1 Hydrates……………………………………………………………………………..101
1.2.3.2 Famille des bitumes : sables asphaltiques, schistes bitumineux…………………….101
CHAPITRE I
NOTIONS DE GEOLOGIE
INTRODUCTION
La géologie, ou science de la terre, a pour but de décrire la constitution du globe terrestre
et d'essayer de reconstituer son histoire, et d'utiliser ces connaissances pour la recherche des
matières premières telles que les hydrocarbures.
Elle regroupe un certain nombre de disciplines : la minéralogie, la pétrographie, la
géochimie, la sédimentologie, la stratigraphie, la tectonique et la paléontologie.
Les phénomènes géologiques, en dehors des tremblements de terre et des éruptions
volcaniques, sont des phénomènes très lents et imperceptibles à l'échelle humaine. L'unité de
temps de la géologie est le million d'années.
La terre existe depuis approximativement 4 600 millions d'années, alors que le début de
l'univers est daté à environ 15 000 millions d'années. L'atmosphère terrestre à l'origine était
différente de celle que nous connaissons actuellement. Elle a permis la synthèse d'importantes
molécules organiques permettant à leur tour un développement progressif de la vie. C'est à
partir du début de l'ère primaire, il y a environ 570 millions d'années, que les organismes
vivants laissent des traces fossiles marquées (voir annexe : l'échelle stratigraphique avec les
principales étapes du développement des organismes vivants).
La croûte océanique a
une épaisseur
moyenne de 7 km.
Elle se compose
essentiellement de
roches basaltiques.
La croûte
continentale a une
épaisseur moyenne de
30 km, elle peut
atteindre 70 km sous
les chaînes de
montagnes. Elle se
compose
essentiellement de
roches granitiques.
Les constituants des
basaltes et des
granites sont
principalement des
aluminosilicates
riches en calcium,
sodium et potassium. FIG. 1.1 Structure verticale
Elles se distinguent
également par leur âge : la croûte océanique la plus ancienne connue ne dépasse pas 200
millions d'années alors que la croûte continentale atteint 3 700 millions d'années dans
certaines régions.
Les croûtes océanique et continentale sont recouvertes d'une épaisseur variable de roches
sédimentaires.
• Le manteau séparé de la croûte terrestre (continentale et océanique) par la discontinuité
de Mohorovicic ou Moho (figure 1.2). Cette discontinuité correspond à un changement
minéralogique, les silicates ferro-magnèsiens dominent. La densité moyenne du manteau
est 3,4. On distingue :
• Les zones de divergence caractérisées par une tectonique en extension (failles normales,
graben). Ce sont les dorsales médio-océaniques et les rifts continentaux où il y a
accrétion (formation) de la croûte océanique.
• Les zones de convergence caractérisées par une tectonique de compression (failles
inverses, chevauchements). Ce sont les zones de subduction.
• Les zones de coulissage caractérisées par une tectonique de cisaillement. Ce sont les
failles transformantes.
La tectonique des plaques fournit une explication relativement simple du volcanisme, des
séismes et de leur répartition, de la formation des chaînes de montagnes et des bassins
sédimentaires.
Au cours des temps géologiques, les continents ont occupé des positions différentes de
celles que nous connaissons actuellement. L'Atlantique Sud s'est ouvert il y a environ 150
millions d'années créant la séparation de l'Afrique et de l'Amérique du Sud (figure 1.8). L'Inde
s'est séparée du Continent Antarctique il y a environ 80 millions d'années et est entrée en
collision avec l'Asie donnant naissance à l'Himalaya.
Les différents moteurs de la subsidence peuvent se relayer dans le temps (étirement suivi
d'une subsidence thermique). L'amincissement de la lithosphère, sa flexion et la subsidence
thermique sont à l'origine de deux grands types de bassins sédimentaires se situant, le premier
en domaine intraplaque, le second en frontière de plaques.
2.1.1 Silice : Si O2
Elle se présente le plus souvent à l'état anhydre et cristallisé.
Le quartz est très répandu dans les roches éruptives et aussi dans les roches sédimentaires,
car il est très résistant aux agents d'altération (il est seulement attaqué par l'acide
fluorhydrique) et peu soluble dans l'eau. Ses aspects sont très variés : transparent et limpide
lorsqu'il est pur, blanc laiteux ou plus ou moins coloré par des impuretés.
Les autres variétés sont :
• La calcédoine qui est une silice fibreuse, mal cristallisée, désordonnée. Elle est
fréquente dans les roches sédimentaires.
• L'opale qui est une silice hydratée, formée de cristaux très fins. Elle se rencontre
souvent associée à la calcédoine dans les roches sédimentaires (silex, meulière).
2.1.2 Silicates
Les silicates forment une famille de minéraux de composition chimique très variée. Ils
constituent la quasi totalité des roches de la lithosphère. Ils ont des structures en forme de
chaînes, de feuillets et constituent des édifices spatiaux complexes. Ils s'altèrent beaucoup
plus facilement que le quartz.
On distingue principalement :
• les minéraux de teinte claire ou éléments blancs (feldspaths et feldspathoïdes),
• les minéraux de teinte foncée ou noire (amphiboles et pyroxènes),
• les minéraux phylliteux qui se clivent en feuillets très minces (micas et minéraux
argileux).
• Une couche octaédrique dont le centre de l'octaèdre est occupé par un ion Al3+ et les
a) Les micas
Les deux principaux sont la muscovite ou "mica blanc" caractérisée par l'absence de
magnésium et de fer et la biotite ou "mica noir" contenant du fer et du magnésium. Ces
minéraux, présents surtout dans les roches cristallines, peuvent se rencontrer dans les roches
sédimentaires (la muscovite en particulier résiste bien aux agents chimiques). Les micas vont
s'altérer, donnant naissance à des minéraux argileux.
• Les vermiculites ont des feuillets séparés par des cations variés mais principalement du
magnésium. Le nombre de couches d'eau entre feuillets se trouve en général limité à
deux.
• Les attapulgites et sépiolites sont des minéraux fibreux qui ont une structure en bande
de tétraèdres et non en feuillets. La face externe est électriquement neutre, donc ce sont
des minéraux peu réactifs.
• Les chlorites et les serpentines proviennent surtout de l'altération des silicates
ferromagnésiens (principalement les micas). Ce sont généralement des minéraux fibreux
ou constitués de feuillets de quatre couches.
• Les interstratifiés sont composés par des feuillets provenant de divers minéraux
argileux qui s'intercalent les uns avec les autres. Les interstratifiés d'illite et de
montmorillonite, et ceux de chlorite et de vermiculite sont les plus courants. La
séquence est généralement aléatoire. Ces minéraux se dispersent facilement dans l'eau.
2.2 Carbonates
Ce sont des minéraux que l'on rencontre essentiellement dans les roches sédimentaires.
• La calcite : CaCO3
Elle est soluble à froid dans l'acide chlorhydrique ; l'attaque s'accompagne d'un
dégagement de gaz carbonique. Cette propriété est utilisée pour la reconnaissance de ce
minéral. Soluble dans l'eau, chargée de gaz carbonique, elle est facilement transportable.
La calcite est le composant parfois unique de certaines roches calcaires. Elle constitue
une part importante du squelette externe (ou test) des organismes vivants.
• L'aragonite : CaCO3
Elle est moins répandue que la calcite qui est la forme stable du carbonate de calcium.
Elle se transforme lentement en calcite. Elle forme une part importante de la coquille des
mollusques et des gastéropodes.
• La dolomite : MgCa (CO3)2
Elle est moins soluble que la calcite et n'est attaquée que lentement à froid par l'acide
chlorhydrique. Elle peut former à elle seule des roches, les dolomies, mais le plus
souvent elle est associée à la calcite.
2.3 Évaporites
Sous ce terme, on désigne les minéraux formés par précipitation dans les saumures
obtenues par évaporation de l'eau de mer. Chimiquement, ce sont principalement des sulfates
et des chlorures.
• Les sulfates :
- le sulfate de calcium :
Il se présente sous deux formes : l'anhydrite : CaSO4 et le gypse : CaSO4, 2 H2O.
L'anhydrite se présente le plus souvent en fins cristaux enchevêtrés. Normalement
incolore, elle est le plus souvent gris bleuâtre. Elle est très rare en affleurement où elle
se transforme en gypse.
Le gypse est un minéral transparent. Chauffé au-dessus de 100° C, il se transforme en
plâtre. Au cours de la diagenèse il se transforme en anhydrite à faible profondeur
(environ 500 m).
- le sulfate de baryum ou barytine :
De par sa densité élevée (4,2) et sa faible réactivité, il est utilisé comme alourdissant
dans les boues de forages.
• Les chlorures :
Plusieurs minéraux existent dans les formations évaporitiques. Les deux plus communs
sont la halite : NaCl et la sylvite : KCl. Du fait de leur grande solubilité dans l'eau, les
chlorures existent, à l'affleurement uniquement, sous des climats arides.
Au cours de l'évaporation, le carbonate de calcium précipite en premier, puis le sulfate de
calcium, puis le chlorure de sodium.
La halite, l'anhydrite et le gypse sont les minéraux les plus répandus de cette catégorie.
3 LES ROCHES
La croûte terrestre est constituée par des roches. Leur étude est le domaine de la
pétrographie. Les caractéristiques des roches peuvent être considérées comme un
"enregistrement" de leur histoire. Elles permettent d'en retracer la genèse et par là de
déterminer les conditions de milieu qui régnaient à l'époque de leur formation.
Les roches sont divisées en trois grandes catégories :
• Les roches magmatiques : elles proviennent de la consolidation par cristallisation d'un
magma en fusion situé à une profondeur de l'ordre de quelques dizaines de km. Elles
sont aussi appelées roches éruptives ou cristallines. On les décompose souvent en
roches volcaniques et en roches plutoniques.
• Les roches métamorphiques : elles résultent de la transformation des roches
sédimentaires soumises à des conditions de pression et de température élevées.
• Les roches sédimentaires : elles sont le résultat d'actions superficielles aboutissant au
dépôt d'un sédiment meuble, le plus souvent gorgé d'eau, qui est transformé en roche
plus ou moins indurée par enfouissement progressif à des profondeurs modérées.
Les roches magmatiques et métamorphiques représentent environ 95 % en volume des
roches de la lithosphère. Les roches sédimentaires, si elles ne représentent que 5 % de la
croûte terrestre, constituent 75 % des roches qui affleurent. Elles sont principalement
composées, comme les autres roches, de silicates. Seulement une faible proportion est
formée de carbonates et d'évaporites.
Ces trois catégories de roches forment un cycle fermé dans la croûte terrestre (figure 1.12).
3.1.1.1 Texture
On distingue différentes textures :
• La texture grenue lorsque tous les cristaux sont également développés. Elle correspond à
un refroidissement lent, en profondeur, favorisant le développement d'un petit nombre
de grands cristaux.
• La texture microgrenue lorsque quelques grands cristaux apparaîssent noyés dans une
masse de cristaux plus petits. Le refroidissement s'est fait plus rapidement à profondeur
moindre.
• La texture microlithique montrant quelques gros cristaux noyés dans une masse
homogène de très petits cristaux enveloppés dans une enveloppe vitreuse. Il y a eu
refroidissement en plusieurs étapes.
• La texture vitreuse ne montrant pas de cristaux ; elle correspond à un refroidissement
brutal (cas des bombes volcaniques).
est désigné sous le nom de métamorphisme. On peut reconnaître dans les roches différents
stades ou degrés de métamorphisme.
On distingue :
• Le dynamométamorphisme qui déforme et écrase les roches, mais ne développe pas ou
peu de minéraux nouveaux. Tous les termes de passage peuvent exister entre le seul
effet du tassement des sédiments sous leur propre poids et l'effet de contraintes plus
fortes liées aux déformations tectoniques ; l'un et l'autre se traduisent par des
réarrangements mécaniques des minéraux, particulièrement des minéraux phylliteux qui
ont tendance à se coucher et à se disposer en lits perpendiculaires à la plus forte des
contraintes en place. A la limite, les minéraux eux-mêmes sont déformés. Le
dynamométamorphisme produit des schistes.
• Le métamorphisme proprement dit qui ajoute aux contraintes mécaniques une élévation
de température et entraîne l'apparition de minéraux nouveaux dits de métamorphisme.
Il est habituel de distinguer :
• Le métamorphisme régional, produit par l'enfouissement des séries sédimentaires à
grande profondeur (8 000 à 10 000 m) où règnent à la fois des températures et des
pressions élevées.
• Le métamorphisme de contact plus localisé qui concerne les transformations subies par
les roches au contact d'un massif éruptif, donc principalement par élévation de
température.
a) Attaque chimique
Les eaux météoriques attaquent les minéraux, ceci d'autant plus facilement qu'elles sont
acides. Cette acidité dépend en particulier de la teneur en gaz carbonique dissous.
Les évaporites et les carbonates sont faciles à dissoudre, les silicates (micas et feldspaths)
sont également facile à hydroliser à l'exception de la silice : les ions les plus mobiles (Na +,
K+) passent les premiers en solution.
Il en résulte :
• des solutions riches en différents minéraux,
• la formation de nouveaux minéraux (argiles, hydroxydes de fer, d'aluminium, etc.)
insolubles ou peu solubles dans l'eau, désagrégés et réduits à l'état de grains de
dimensions variables formant les sols,
• à une échelle plus importante, une fissuration et une désagrégation des massifs rocheux.
b) Attaque mécanique
Les agents mécaniques, qui sont également susceptibles de transporter les sédiments, vont
détruire les roches. Ces agents sont :
• les variations de température qui produisent l'alternance de périodes de gel et de dégel
qui fait éclater les roches et les disloque,
3.3.1.2 Transport
Les débris résultant de l'attaque chimique et mécanique des roches sont entraînés du lieu de
destruction vers le lieu de sédimentation. L'eau est le principal agent de transport. Les
matériaux sont déplacés en solution et sous forme de débris de taille variable.
A l'eau courante s'ajoutent également les effets du vent et de la glace.
Sur le talus continental, les forces de pesanteur sont responsables du glissement
d'importants volumes de sédiments gorgés d'eau qui produisent des écoulements turbulents de
boue pouvant atteindre des vitesses importantes. Ils ont un pouvoir de transport élevé : ce sont
les courants de densité ou de turbidité. Les turbidites sont les sédiments détritiques mis en
place par ces courants. Ces glissements sont généralement déclenchés par des séismes.
Suivant le moyen de transport des sédiments, leurs formes seront différentes (sédiments
arrondis avec les eaux, anguleux avec le vent).
Il faut également ajouter l'activité de certains organismes vivants qui conduit à la formation
de dépôts biochimiques importants, principalement calcaires (cas des récifs).
Il résulte de ces différentes actions un sédiment formé de grains de matière solide variables
par leur taille, leur nature et leur origine, parfois mêlés à d'autres grains beaucoup plus petits
qui proviennent pour une part de phénomènes de précipitation chimique et / ou biochimique.
3.3.1.4 Diagenèse
Les sédiments, au moment de leur dépôt, sont meubles, généralement gorgés d'eau ; ils se
transforment progressivement en roches sous l'effet de la diagenèse.
Sous ce terme, plusieurs phénomènes sont réunis :
• Le tassement ou compaction est particulièrement évident dans les sédiments fins
(argiles, vases calcaires) qui, lors du dépôt, renferment jusqu'à 80 % d'eau en volume.
Sous l'effet de leur poids et des pressions exercées par les sédiments plus jeunes qui les
recouvrent, ils se tassent progressivement, l'eau est chassée, la densité s'accroît, la
porosité diminue, les contacts entre particules minérales augmentent. Ce phénomène est
très important du point de vue pétrolier par ses conséquences sur le mouvement des
fluides dans les bassins sédimentaires.
• La cimentation. L'eau interstitielle renferme toujours une certaine quantité de sels
dissous. Sous l'influence des variations de pression, de température et de concentration
ionique, ils peuvent précipiter et former un ciment liant les débris minéraux entre eux.
• La recristallisation est parfois difficile à séparer de la cimentation. Des dissolutions et
des échanges ioniques se produisent entre les minéraux et l'eau interstitielle, ce qui tend
à créer un nouvel équilibre chimique.
• La métasomatose. Lorsqu'une eau de composition chimique différente de celle contenue
dans les pores de la roche traverse un sédiment ou une roche déjà consolidée, les
échanges ioniques peuvent devenir importants, entraînant des modifications
minéralogiques profondes (cas de la dolomitisation).
• La ségrégation. Elle donne naissance en certains points du sédiment ou de la roche à
des accidents minéralogiques appelés concrétion (silex, chailles). Ce phénomène peut se
produire à différents stades (de façon précoce dans un sédiment encore meuble ou de
façon tardive dans une roche déjà indurée).
On fait souvent la distinction entre diagenèse et catagenèse.
3.3.2.1 Grains
L'échelle de taille des grains généralement adoptée par les pétroliers est l'échelle de
Wentworth ; elle est établie en fonction des dimensions des mailles des tamis utilisés pour la
séparation des éléments constituant les roches meubles.
On distingue trois classes granulométriques (figure 1.14) :
• Les rudites : éléments en majorité supérieurs à 2 mm.
• Les arénites ou "sables" : éléments en majorité compris entre 2 mm et 62.5
sont séparées en cinq groupes (de très fin à très grossier).
• Les lutites ou pélites : éléments en majorité inférieurs à 62.5
deux groupes : les silts compris entre 62.5
inférieure à 4
Remarque : les termes rudites, arénites et lutites sont surtout utilisés pour la classification
et la nomenclature des roches sédimentaires d'origine détritique (voir classification des roches
sédimentaires).
3.3.2.2 Matrice
La matrice lie les grains entre eux. Elle apparaît comme une matière amorphe plus ou
moins dure et compacte. Lorsqu'elle existe, elle peut apparaître sous deux formes différentes
suivant sa nature et son origine :
• un liant contemporain de la sédimentation qui est représenté par la fraction lutite du
dépôt,
• un ciment, le plus souvent clairement cristallisé, qui résulte d'une précipitation à partir
des solutions ou d'une transformation d'une partie du sédiment originel par des actions
de diagenèse.
Les deux formes peuvent coexister. En l'absence de matrice, la roche est meuble.
L'abondance de la matrice et sa nature conditionnent l'induration de la roche qu'il ne faut pas
confondre avec la dureté du minéral le plus représenté :
• de la dureté dépend le caractère abrasif de la roche : elle conditionne la durée de vie de
l'outil de forage,
• de l'induration dépend la résistance mécanique à la fragmentation : elle conditionne pour
une part importante la vitesse d'avancement de l'outil.
Remarque : Le terme matrice est souvent utilisé pour désigner la partie solide de la roche.
3.3.2.3 Pores et porosité
Les fluides (eau, hydrocarbures, hydrogène sulfuré, gaz carbonique, etc.) contenus dans
une roche occupent les pores de la roche.
Le volume poreux d'une roche est généralement très hétérogène. Les pores présentent des
formes irrégulières et sont plus ou moins reliés entre eux par de fins canaux tortueux.
La porosité est la fraction du volume d'une roche non occupée par des éléments solides.
On distingue différents types de porosité :
a) Porosité totale
La porosité totale Øt est égale au rapport du volume total des pores existant entre les
éléments minéraux de la roche sur le volume total de la roche :
V – Vs Vp
t = t =
Vt Vt
Vp = volume des pores,
Vs = volume occupé par les éléments solides,
Vt = volume total de la roche.
La porosité s'exprime en pourcentage.
La porosité totale englobe :
• d'une part, la porosité intergranulaire ou intercristalline constituant la porosité primaire
Ø1, qui dépend de la forme et de la taille des éléments solides, ainsi que de leur
classement,
• d'autre part, la porosité vacuolaire, acquise par dissolution, et la porosité de fissure et de
fracture, acquise mécaniquement, constituant la porosité secondaire Ø2 que l'on
rencontre le plus souvent dans les roches chimiques ou biochimiques.
La porosité totale Øt est donnée par : Øt = Ø1 + Ø2
b) Porosité effective
La porosité effective (ou utile) Øe est la porosité accessible aux fluides libres. Elle est en
général inférieure de 20 à 25 %, parfois de 50 %, à la porosité totale. La porosité totale d'une
roche importe peu, c'est la porosité utile qui intéresse les ingénieurs gisement.
La porosité, qui constitue l'une des caractéristiques fondamentales d'un réservoir, apparaît
comme le résultat de toute une série d'événements géologiques :
• sur le plan sédimentologique, elle augmente avec l'énergie du milieu de dépôt et avec la
propreté du dépôt (meilleur classement et homogénéité du sédiment),
• sur le plan de l'histoire géologique, elle diminue avec l'enfouissement, l'importance et la
durée de la subsidence, la température atteinte et les déformations tectoniques.
La porosité est une caractéristique physique de la roche facile à déterminer par les
diagraphies (neutron, densité et sonique). La porosité d'une roche est dite faible si elle est
inférieure à 5 %, médiocre de 5 à 10 %, moyenne de 10 à 20 %, bonne de 20 à 30 % et
excellente si supérieure à 30 %.
3.3.2.4 Perméabilité
Un milieu poreux ne permet le déplacement des fluides que dans la mesure où les pores
sont reliés entre eux. On dit que le milieu est perméable. La perméabilité représente la
facilité avec laquelle un fluide de viscosité donnée traverse une formation. Elle est définie par
la loi de Darcy :
Q = k . S P
. l
Sw = volume d'eau
Par exemple, la saturation en eau Sw est définie par : volume des pores
La somme des saturations est égale à 1.
Dans la quasi totalité des réservoirs à hydrocarbures, il existe une certaine quantité d'eau
adsorbée qui mouille la paroi des pores : c'est l'eau irréductible. La saturation en eau
irréductible dépend de la dimension des pores de la roche ; elle est comprise entre 10 et 50 %,
la valeur moyenne est 20 %.
La saturation peut être facilement déterminée par les diagraphies différées (outils de
résistivité et d'induction).
• Les roches chimiques formées par précipitation de substances en solution dans les eaux
(sédimentation autochtone).
• Les roches biochimiques ou organiques formées par accumulation d'organismes morts
ou par l'activité d'organismes vivants.
Suivant leur composition chimique, on distingue :
• les roches siliceuses (sables et grès),
• les roches alumino-siliceuses (roches argileuses),
• les roches carbonatées (calcaires et dolomies),
• les roches salines ou évaporites (sel, gypse et anhydrite),
• les roches carbonées (charbons et kérogènes), ferrifères, phosphatées, etc.
Nous utiliserons la classification basée sur la composition chimique. Classer une roche
sédimentaire en considérant son origine peut être complexe. Par exemple, des sédiments
d'origine chimique et / ou biologique peuvent avoir été transportés et remaniés, ils formeront
une roche détritique.
Il est donc difficile de séparer les deux types de classifications et dans ce qui suit, nous
préciserons pour chaque type de roche l'origine des différents constituants qui peut être
diverse.
Les roches argileuses représentent à elles seules plus de 80 % des roches sédimentaires. Ce
pourcentage reflète la composition moyenne de la lithosphère. Les roches siliceuses et
carbonatées se situent dans une fourchette de 5 à 10 %. Les roches restantes (évaporites,
roches carbonées, etc.) ne représentent que quelques % des roches sédimentaires.
Les roches siliceuses et alumino-siliceuses sont surtout des roches détritiques terrigènes
composées de sédiments allochtones (lieu d'origine différent du lieu de sédimentation) tandis
que les roches carbonatées et salines sont composées de sédiments autochtones.
La dénomination des roches est basée sur :
• la nature chimique de l'élément dominant (en général le grain) : un calcaire contiendra
plus de 50 % de carbonate de calcium, un grès plus de 50 % de silice,
• la granulométrie des grains dans le cas des roches terrigènes détritiques,
• la nature de la matrice (ciment ou liant) et la taille des cristaux qui la constituent.
On parlera, par exemple, de grès à ciment calcaire, de calcarénite, etc.
• soit par des échanges entre les éléments détritiques liés à des ruptures d'équilibre avec
les solutions ou à des phénomènes de mise en solution sous l'effet de la pression
(formation de stylolithes).
Les ciments carbonatés et évaporitiques forment souvent de grands cristaux qui
enveloppent les grains (roses des sables formées par des cristaux de gypse qui emballent des
grains de quartz).
Les ciments siliceux sont plus généralement constitués de quartz. La roche est très
compacte, à la fois très indurée et abrasive, avec des cristaux étroitement liés les uns aux
autres, c'est une quartzite.
Globalement, les ciments évaporitiques et carbonatés sont plus fréquents dans les terrains
récents (tertiaire, crétacé), les ciments siliceux dans les terrains anciens (primaire). Le ciment
comblant les espaces vides entre les grains tend à diminuer la porosité et la perméabilité.
Les lutites : silts et siltites
Elles sont composées d'éléments très fins (inférieurs à 62.5 à l'oeil
nu. Les silts se distinguent des argiles par leur toucher râpeux dû à la présence de quartz.
Les diatomites, les spongolithes et les radiolarites sont des roches siliceuses d'origine
organique formées par l'accumulation d'éléments du squelette d'organismes marins : les
diatomées, les éponges et les radiolaires.
Il semble qu'un apport volcanique de silice favorise l'épanouissement d'organismes à test
siliceux au voisinage des dorsales océaniques.
a) Rudites alumino-siliceuses
La plupart des roches détritiques à grands éléments se rapportent surtout à ce groupe, les
galets de roches silicatées étant plus communs que les galets de calcaire ou de quartzite. Les
galets sont surtout des morceaux de roches, les minéraux isolés étant rares. Les rudites
meubles et surtout consolidées forment des conglomérats. On distingue suivant la forme des
galets :
b) Arénites alumino-siliceuses
Ce sont principalement les arkoses et les grauwackes.
L'arkose désigne des roches dérivant directement de l'altération des granites et des gneiss
(roche métamorphique de composition minéralogique proche du granite), pratiquement sans
transport. Ils renferment souvent plus de 30 % de feldspaths, et des débris de roches peu
altérées. L'équivalent pour la roche meuble est l'arène granitique.
Les grauwackes sont des roches immatures, mal triées. Une fraction argileuse importante
(plus de 20 %) cimente des minéraux en grains d'une grande variété (quartz, feldspaths,
micas, etc.), de petits fragments de roches et parfois de projections volcaniques. Ces débris
sont généralement anguleux. C'est une roche qui dérive principalement de l'altération de
roches volcaniques basiques. Les dépôts de grauwackes peuvent atteindre des épaisseurs de
plusieurs milliers de mètres. On considère que ces dépôts sont dus à des courants de turbidité
et qu'ils se produisent dans des fosses océaniques (zones de subduction) où la séismicité et le
volcanisme sont importants.
Les psammites sont des roches riches en micas et aussi en matière organique. Les micas
ont tendance à se disposer en couches parallèles.
Note : Le terme flysch est souvent appliqué à une succession de séquences où alternent grès,
grauwackes, schistes, conglomérats, calcaires et marnes. Sa signification est plus
structurale que lithologique. C'est une roche déposée par des courants de turbidité
dans les fosses océaniques avant une phase d'orogenèse.
Le terme molasse est, comme le flysch, un complexe sédimentaire formé par une
succssion de séquences dans chacune desquelles la dimension des grains diminue du
bas vers le haut. Ce sont généralement des grès à ciment calcaire accompagnés de
marnes.
Contrairement au flysch, les molasses sont des formations post-orogéniques. Dans certains
endroits, elles atteignent des épaisseurs de plusieurs milliers de m (entre 5 000 et 8 000 m en
bordure des Alpes).
nombreux risques de renconter des formations sous-compactées et ayant des pressions de pore
anormalement élevées.
Les argiles sont généralement riches en matière organique et sont étroitement liées à la
genèse des hydrocarbures. Elles constituent la majorité des roches mères d'hydrocarbures et
témoignent d'un milieu de sédimentation réducteur.
A cause de leur très faible perméabilité, de leur plasticité et de leur abondance, elles
forment les couvertures de nombreux réservoirs d'hydrocarbures.
Forer les argiles avec une boue à base d'eau pose de nombreux problèmes à cause de leur
forte réactivité avec ce type de fluide (voir minéralogie des argiles).
Dans toutes les eaux, des ions Ca++ et CO3- - sont présents, l'équilibre de la solution
dépend de la teneur en CO2 dissoute. Une précipitation de CaCO3 se produit lorsque la teneur
en CO2 diminue ; la réaction d'équilibre s'écrit : Ca++ + 2 HCO3- CaCO3 + H2O + CO2
La diminution de la teneur en CO2 dans l'eau peut être liée à :
• Dolomies à grains très fins, à structure litée : les intercalations de lits argileux sont
fréquentes. Elles sont souvent associées à des évaporites. Elles ont, de ce fait, une
origine chimique. Elles sont dites dolomies primaires car elles se sont déposées par
précipitation directe de cristaux de dolomite.
• Dolomies grenues constituées de grains allant jusqu'à 2 mm de diamètre : elles sont
disposées en couches plus ou moins développées entre des bancs de calcaires ou
affectent des formes irrégulières, en cheminée ou en champignon, transverses à la
stratification et passant latéralement à des calcaires. Elles sont dites dolomies
secondaires car elles sont formées à partir de calcaires sous l'effet des circulations
d'eaux riches en ions magnésium au cours de la diagenèse (phénomène de
métasomatose) ou plus tardivement.
Les dolomies sont généralement des dolomies secondaires. La dolomitisation des calcaires
est presque toujours un phénomène diagénétique se produisant généralement en milieu
lagunaire où le rapport Mg++ / Ca++ est élevé. La substitution du calcium par le magnésium a
tendance à faire augmenter la porosité et la perméabilité de la roche.
Les dolomies, qui ont souvent un aspect assez semblable à celui des calcaires, se
distinguent par leur absence de réaction ou leur réaction lente avec l'acide chlorhydrique à
froid.
• Pellets : agrégats de boue micro cristalline de forme généralement ovoïde, sans structure
interne allant de la taille du silt à celle du sable fin et souvent riches en matière
organique (en grande partie de la matière fécale).
• Intraclastes : débris de taille inférieure à 2 mm de calcaire issus d'une roche
préexistante ou d'un sédiment plus ou moins consolidé et remanié.
• Oncolithes : formes globuleuses centimétriques constituées de couches calcaires
concentriques avec ou sans noyau. Leur formation est attribuée à l'activité d'organismes
vivants (algues).
La matrice
Suivant son origine, on distingue le liant déposé en même temps que les grains (origine
synsédimentaire) et le ciment d'origine diagénétique. La matrice est constituée :
• Soit par un calcaire microcristallin constitué de particules de 1 à 4 micrite
formé à partir de la fraction lutite du sédiment (boue ou vase calcaire).
La présence de micrite indique un dépôt dans des eaux très calmes.
• Soit par le ciment déposé pendant la diagenèse à partir des solutions qui imbibent le
sédiment ou qui circulent dans la roche. Formé par de grands cristaux (le plus souvent
de 20 à 100 sparite. Sa présence indique, en
principe, un milieu de sédimentation peu profond et assez agité pour avoir empêché le
dépôt de la fraction micritique.
La sparite se distingue surtout de la micrite par sa translucidité. La microsparite,
constituée de cristaux de 5 à 10 allisation de micrite.
La texture représente la relation entre les grains et la matrice. Le type de la matrice présent
dans la roche est un indicateur des conditions (énergie, agitation, profondeur du milieu de
sédimentation) existant au moment du dépôt du sédiment.
Une roche formée seulement de grains sans liant micritique correspond à un milieu agité
où la boue est restée en suspension. Inversement, une roche entièrement micritique provient
d'un sédiment déposé en milieu abrité et calme, le plus souvent en mer relativement profonde.
comparant le sonique avec le neutron et le densité). Ces roches sont plus souvent fracturées
que les grès. Les roches carbonatées abritent environ 35 % des réserves d'hydrocarbures
connues.
Lorsque les grains sont non jointifs, on distingue les wackestones si le pourcentage de
grains est supérieur à 10 % et les mudstones si ce pourcentage est inférieur à 10 %.
Dans ce cas, les grains non jointifs à structure dispersée sont supportés par la micrite.
• La classification de Folk est plus complète que la précédente, mais de ce fait elle est
beaucoup plus complexe. Elle est basée sur la nature et la proportion des constituants
(grains et matrice) parmi lesquels on distingue :
- Des constituants terrigènes : débris (grains de quartz, argiles, débris éventuels de
roches, etc.) amenés tels quels dans le bassin de sédimentation.
- Des constituants allochimiques ou allochèmes : ce sont des éléments d'origine
chimique ou biochimique, formés dans le bassin de sédimentation, mais ayant subi un
certain transport sous forme de fragments distincts et / ou un remaniement sur le fond
avant leur incorporation définitive dans le sédiment. Ces particules sont appelées
corpuscules calcaires, grains ou encore éléments figurés. Folk distinguait les
intraclastes, les oolithes, les pellets et les fossiles ou bioclastes à l'exclusion des
organismes constructeurs. Ces éléments ont des dimensions supérieures à 62.5
- Des constituants orthochimiques ou orthochèmes : c'est la micrite ayant précipité en
même temps que les constituants allochimiques ou la sparite venant remplir, au cours
de la diagenèse, les pores existant entre les éléments déjà déposés.
4 TECTONIQUE
Les couches des terrains sédimentaires déposées horizontalement peuvent conserver cette
disposition pendant de très longues périodes, mais peuvent aussi être intensément déformées.
La tectonique est l'étude de ces déformations ; elle a pour but de les analyser, d'en établir
la chronologie, de déterminer les contraintes qui leur ont donné naissance et de retracer la
dynamique des événements.
4.1.2 Failles
Une faille est une fracture accompagnée du déplacement relatif des différents
compartiments. (figure 1.19)
Le plan de faille est la surface plus ou moins ondulée qui sépare les deux compartiments.
Il est souvent marqué par des stries et des dépôts de cristaux de calcite ou de quartz orientés
dans le sens du déplacement.
La valeur du déplacement entre deux points homologues de part et d'autre est le rejet. Le
dénivelé entre les deux compartiments est le rejet vertical.
Une faille est dite normale ou directe lorsque la surface de faille a sa pente en direction du
compartiment abaissé. Dans le cas contraire, elle est dite inverse (figure 1.20).
Une faille normale résulte d'une distension, une faille inverse d'une compression.
Lorsque le rejet est uniquement horizontal, c'est un décrochement (figure 1.21).
.
FIG. 1.24 Disharmonie de plissement
Un dôme de sel est constitué par une colonne de terrains salifères intrusifs dans des
sédiments plus jeunes. Le sel traverse à l'emporte pièce sur une plus ou moins grande
épaisseur les couches se trouvant au-dessus.
L'hypothèse de formation actuellement admise fait intervenir deux phénomènes :
• La plasticité du sel : le seuil de plasticité dépend de la température et de la pression.
L'étude des bassins salifères montre que l'halokinèse démarre seulement lorsqu'une
couche de sel épaisse de 300 m au moins est soumise à une pression de l'ordre de 200
bars. Les différents sels n'ont pas le même seuil de plasticité. Les sels potassiques sont
plus plastiques et "s'écoulent" les premiers.
• Le contraste de densité entre le sel et les sédiments le couvrant : c'est le moteur principal
de l'ascension du sel qui est soumis à la poussée d'Archimède, la densité du sel restant
constante quelle que soit la profondeur à laquelle il est enfoui. Par contre, au fur et à
mesure de leur enfouissement, les autres terrains se tassent et leur densité augmente. Le
déséquilibre de densité se produit à partir d'une profondeur de 500 à 700 m.
Le stade perçant des dômes de sel s'accompagne toujours d'une fracturation intense des
couches traversées. Il en résulte des systèmes de failles complexes.
Les séries argileuses sont dans certains cas (argiles sous-compactées) responsables de
déformations du même style, on parle alors d'argilocinèse. Il peut y avoir des remontées
jusqu'en surface, provoquant de véritables volcans de boue.
• Certains organismes tels que les coraux fixent le carbonate de calcium et construisent
des massifs calcaires en relief par rapport aux sédiments voisins : ce sont les récifs.
D'autres organismes vont fixer la silice.
• La matière organique elle-même, si elle se trouve enfouie en milieu réducteur et si elle
est conservée, donnera naissance à du charbon ou du pétrole suivant la nature des
organismes originels.
• Les organismes vivants modifient l'équilibre chimique du milieu par leur métabolisme.
Ainsi, les végétaux, par la synthèse chlorophyllienne, abaissent la teneur en CO2 et
provoquent la précipitation des carbonates. Les bactéries anaérobies contribuent à
accentuer le caractère réducteur du milieu.
Les organismes vivant dans le milieu marin, qui sont en plus grande quantité que ceux
vivant sur la terre ferme, se trouvent répartis surtout dans la tranche d'eau superficielle. On
distingue :
• Le plancton formé de microorganismes végétaux (phytoplancton) et animaux
(zooplancton) vivant essentiellement dans la tranche d'eau superficielle pénétrée par les
rayons lumineux.
• Le necton constitué par l'ensemble des animaux nageurs. Il est présent dans toutes les
zones, mais il est surtout abondant en surface ou à faible profondeur où il se nourrit de
plancton.
• Le benthos formé de l'ensemble des organismes animaux et végétaux, fixés ou non,
vivant sur le fond de la mer ou à son voisinage. Il est surtout localisé sur le plateau
continental.
Deux mécanismes sont évoqués pour expliquer ces variations de niveau, l'un fait appel au
climat, l'autre à l'expansion des océans. Tous les deux supposent que le volume total des eaux
est resté constant au cours des temps géologiques.
• Le climat fait varier le volume des calottes glaciaires. Lors d'une période de glaciation,
une partie importante de l'eau est transformée en glace et fait diminuer le niveau des
eaux. Lors de périodes de réchauffement, la glace fond et entraîne une ascension du
niveau des océans (ce phénomène est loin d'être négligeable, il est responsable d'une
variation du niveau des eaux d'une centaine de mètres au cours du Quaternaire).
Remarque : La position du rivage est également influencée par les mouvements verticaux
de la croûte terrestre (voir paragraphe 1.3 - Les mouvements verticaux de la lithosphère).
5.2.1 Transgression
C'est une progression du milieu marin qui envahit une aire continentale. Elle résulte soit
d'une ascension du niveau de la mer, soit d'un affaissement du continent.
Une couche transgressive est une couche qui s'avance et s'étend sur un substratum dont elle
est séparée par une surface de discordance (surface d'érosion, hiatus sédimentaire).
En milieu marin continu, une transgression se traduit, sur une même verticale, par la
superposition de roches déposées de plus en plus loin des côtes ou de plus en plus
profondément en mer, donc par une diminution de l'énergie du milieu de dépôt. On dit qu'il y
a agradation.
Sur une même verticale, les éléments grossiers se trouvent en bas de la séquence, les
éléments fins en haut. Dans ce cas, on parle de séquence positive avec de bas en haut des
conglomérats, des sables, des argiles puis des calcaires (figure 1.28).
Les périodes transgressives correspondent à une certaine stabilité des bassins sédimentaires
et à un taux de sédimentation relativement faible. La plus grande masse des dépôts se trouve
concentrée sur le plateau continental.
5.2.2 Régression
C'est le phénomène inverse : un retrait de la mer par abaissement du niveau marin ou
surrection du continent, ou encore par une avancée des terres émergées au fur et à mesure que
le bassin sédimentaire se remplit.
Dans ce dernier cas les dépôts avancent vers le large ; on dit qu'il y a progradation. Sur
une même verticale, les éléments fins se retrouvent à la base et les éléments grossiers vers le
haut. La séquence est négative (figure 1.29).
Les dépôts sédimentaires s'accumulent dans ces différentes zones de façon inégale. La
sédimentation est abondante sur les marges continentales passives ; elle est peu abondante sur
les marges actives et sur les plaines abyssales.
faible allant jusqu'à 500 km de large qui raccorde le talus avec les grands fonds. Il atteint
des profondeurs de l'ordre de 4 000 à 5 000 m. Il est spécialement développé à
l'embouchure des grands canyons où des quantités importantes de sédiments peuvent se
déposer. Des courants se déplaçant au pied du talus vont reprendre ces sédiments et les
transporter en d'autres lieux. Le glacis peut être situé sur un substratum constitué de
croûte continentale amincie ou de croûte océanique.
Les turbidites sont caractérisées par une séquence particulière : de bas en haut se
trouvent des galets, des sables, des silts et des vases ; la matrice est souvent argileuse.
Ces courants, qui ne sont pas permanents, transportent en un temps très court des
volumes considérables de particules de différents diamètres du plateau et du talus
continental vers les zones abyssales. Ces courants sont les agents de transport des
éléments détritiques en milieu marin profond.
L'épaisseur de sédiments peut être considérable (11 300 m dans le delta du Mississipi
déposés en 70 millions d'années, jusqu'à 15 000 m dans le delta du Niger en 50 millions
d'années).
• Sur le plateau continental des mers chaudes, à une profondeur maximale de 100 m et en
l'absence de dépôts terrigènes, des organismes marins peuvent construire des récifs.
Ces corps sédimentaires peuvent constituer des obstacles à la sédimentation entre le
continent et l'océan et permettre la formation de zones confinées.
• Si le climat est chaud et le milieu confiné, des évaporites peuvent se déposer.
Note : Dans le domaine marin, on distingue la sédimentation pélagique et la
sédimentation nérétique.
• La sédimentation pélagique correspond au dépôt de particules détritiques fines issues
des continents, et de squelettes de plancton. La sédimentation pélagique a lieu aussi bien
sur le plateau continental que dans le milieu marin profond.
• La sédimentation nérétique correspond aux dépôts accumulés dans des domaines peu
profonds (donc principalement sur le plateau continental). Elle comprend des particules
terrigènes apportées directement par les fleuves qui peuvent être grossières, peu altérées
et mal classées. Les squelettes d'organismes benthiques sont parfois nombreux.
calcaires dans les mers chaudes et de boues siliceuses dans les mers froides. Des laves
volcaniques sont généralement associées à ces dépôts.
L'épaisseur de sédiments déposés dans ces zones est faible (taux de sédimentation de
l'ordre de 1 m par millions d'années) comparé à celle des marges continentales stables.
flanc de l'arc volcanique soit comme une ride sous-marine franche parfois émergée formant
un arc sédimentaire.
cours de leur enfouissement. L'observation des séries anciennes montre que le phénomène
peut conduire à l'accumulation de volumes énormes de sédiments.
Le bassin sédimentaire est le lieu privilégié de formation des roches sédimentaires et, de ce
fait, toute l'histoire des hydrocarbures (du dépôt de la matière organique à l'accumulation) est
étroitement liée et dépendante de l'évolution d'un bassin.
La vitesse de subsidence, qui peut être de quelques mètres à quelques centaines de mètres
par million d'années, et le niveau des mers vont varier, parfois fortement, au cours de
l'évolution du bassin créant des conditions et des environnements de sédimentation différents.
La subsidence et le niveau des mers sont étroitement dépendants de la tectonique des plaques.
Suivant la cause de la subsidence, on distingue deux grands types de bassins :
• ceux dont l'évolution est principalement contrôlée par un amincissement et / ou une
rupture de la lithosphère,
• ceux dont l'évolution est contrôlée principalement par une flexion de la lithosphère.
Les bassins liés à un amincissement de la lithosphère sont principalement situés dans le
domaine intra-plaque, alors que ceux liés à une flexion de la lithosphère se développent dans
les zones de convergence de plaques. Ce dernier type est caractérisé par une vie courte et
mouvementée contrairement aux bassins intra-plaques.
En réalité, l'évolution d'un bassin n'est pas contrôlée par un seul facteur. Elle procède
souvent d'une combinaison ou d'une succession de ces facteurs dans le temps. Une phase de
refroidissement de la lithosphère intervient généralement pendant et après la phase
d'étirement. Le poids des sédiments déposés joue également un rôle sur l'ampleur de la
subsidence.
d) Stade "Atlantique"
L'océan est ouvert, l'activité de la dorsale bien individualisée produit un éloignement
progressif des deux bordures du rift qui deviennent des marges passives. C'est le cas actuel de
l'Océan Atlantique.
La subsidence thermique de la marge est considérablement ralentie. Le plateau continental,
qui ne s'affaisse presque plus, est soumis aux effets des transgressions et régressions liées aux
variations du niveau des mers.
L'importance de la progradation dépend du volume des apports sédimentaires. Il peut
s'accumuler des épaisseurs considérables de sédiments (10 000 à 15 000 m de sédiments dans
le delta du Niger en 50 millions d'années). Les dépôts se produisent principalement sur le
plateau continental et sur le talus, ils sont souvent entraînés sur le glacis par courants de
turbidité.
Les phénomènes de diapirisme, commencés au cours des étapes précédentes, continuent
durant ce stade.
Ces bassins se présentent comme des dépressions allongées en forme de losange. Leur
surface est généralement limitée, mais leur profondeur peut être importante.
Pendant une période relativement courte (quelques millions d'années), la subsidence est
rapide et la sédimentation est abondante (elle peut atteindre 500 m par million d'années). Du
fait de cette subsidence rapide, les dépôts peuvent se faire dans un milieu profond. L'existence
de fortes pentes sous-marines et d'une activité sismique importante dans ces zones entraîne
une sédimentation de type turbidites.
Ces structures, qui constituent une catégorie particulière de bassins, sont complexes. Ils
sont affectés par tous les types de tectonique : association de failles normales, de horsts, de
décrochements, de plis anticlinaux contemporains de la sédimentation. C'est le cas de certains
bassins californiens et du bassin de la Mer Morte.
Si l'arc sédimentaire est peu saillant, il reçoit une faible quantité de sédiments et se
remplit faiblement. Si au contraire l'arc émerge largement, le bassin peut se remplir
complètement de produits détritiques, parfois turbiditiques, provenant de l'arc
volcanique.
La subsidence peut être importante, mais la sédimentation est irrégulière et faible.
L'architecture des dépôts est complexe. C'est le cas des petits bassins situés sur la côte
Sud des Îles de la Sonde, des bassins des Petites Antilles.
L'intérêt pétrolier de ces bassins est habituellement faible.
• En régime distensif entre l'arc insulaire volcanique et le continent, il se formera un
bassin d'arrière-arc ou bassin marginal.
Ces bassins présentent en général une allure allongée et un profil asymétrique. La zone
la plus subsidente et la plus instable se trouve du côté de l'arc volcanique. Les bassins de
ce type sont récents (les plus anciens datent du Crétacé Supérieur). Les dépôts
sédimentaires sont généralement épais et formés de produits détritiques et carbonatés
(calcaires récifaux) entrecoupés de passées volcaniques.
Si la distension est importante, il se produit une rupture de la croûte continentale du
bassin d'arrière arc ; il se forme une mer marginale avec apparition de croûte
océanique. La structure des fonds est proche de celle d'un rift. C'est le cas de la mer de
Béring, de celle du Japon, de Chine et de Java.
Ces bassins comptent un certain nombre de gisements pétroliers.
Les bassins d'avant-chaîne sont caractérisés par une importante subsidence liée à une
flexion de la lithosphère. Ils se comblent rapidement de sédiments provenant de la destruction
de la chaîne de montagne en formation et qui viennent se déposer en discordance sur les
sédiments plus anciens.
Les failles normales de l'ancien rift vont rejouer en failles inverses et les déformations
seront nombreuses et importantes. Les sédiments provenant de la chaîne forment des
séquences particulières désignées par le terme de molasse, d'où le nom de bassins
molassiques souvent utilisé pour ce type de bassins.
L'histoire de ces bassins est généralement complexe. C'est le cas en particulier du bassin
molassique suisse situé sur la bordure nord des Alpes et du bassin du Pô.
Ces bassins abritent une grande quantité de gisements pétroliers.
6. STRATIGRAPHIE
La stratigraphie est l'étude de l'agencement dans l'espace et dans le temps des formations
géologiques et des événements qu'elles matérialisent, afin de reconstituer l'histoire de la terre
et ses divers états aux diverses époques géologiques.
La stratigraphie est pour la recherche pétrolière une discipline importante, car ses résultats
sont indispensables pour tenter de prévoir à partir de données ponctuelles et dispersées
(affleurements, forage) la position en profondeur des formations.
6.1 Stratification
Les terrains sédimentaires apparaissent, du fait de leur mode de formation (principalement
marin), comme un empilement d'unités qui sur les affleurements leur donnent un aspect
souvent bien réglé sur des épaisseurs et de durées parfois considérables (cas du grand canyon
du Colorado où une épaisseur d'environ 3 000 m de sédiments représente approximativement
2 milliards d'années de dépôts continus). Ils sont dits stratifiés, c'est-à-dire formés de strates
(le terme couche est sensiblement synonyme de strate).
Une strate est un dépôt sédimentaire continu et homogène. La surface de séparation entre
deux strates est appelée surface de stratification. Le bas de la strate est appelé le mur et le
haut le toit.
Les modifications de la sédimentation, responsables des surfaces de stratification, peuvent
être graduelles ou brutales. Elles se traduisent par des passages progressifs ou brusques d'une
strate à l'autre.
Les surfaces de stratification sont souvent marquées par des figures sédimentaires : rides,
fentes de retrait par dessiccation, traces d'activité biologique, traces de courant qui sont
interprétables en termes de milieu de dépôt.
Un joint de stratification est une surface entre deux strates jalonnée par quelques
millimètres ou centimètres de dépôts le plus souvent argileux ; il peut être plan ou ondulé.
L'épaisseur des strates est extrêmement variable, de quelques centimètres à plusieurs
mètres voire dizaines de mètres. Elles peuvent se poursuivre régulièrement sans modification
notable de leur nature et de leur épaisseur sur de très grandes distances (dizaines de
kilomètres ou plus) lorsqu'elles résultent d'un dépôt en milieu à énergie constante. Le grain de
la roche est alors très fin (argile, silt, craie).
Inversement le parallélisme peut être rompu, les couches sont biseautées, d'extension
limitée, lenticulaires ou présentant une stratification irrégulière, oblique ou entrecroisée
(figure 1.41). De telles irrégularités peuvent être observées à différentes échelles.
Ces dispositions témoignent toujours d'un milieu de sédimentation turbulent, où l'action
des courants et des vagues se fait sentir (c'est en particulier le cas des chenaux). Le grain de la
roche est en général plus grossier (conglomérats, grès grossier à moyen, oolithes, etc.).
Les joints de stratification entre deux strates, qui correspondent à une absence de dépôt,
peuvent représenter une durée plus longue que celle nécessaire au dépôt de la couche qu'ils
encadrent.
6.2.1 Formation
C'est l'unité de base de la stratigraphie. La formation est un ensemble de strates ou
couches sédimentaires. Elle est définie géographiquement par un nom de lieu où elle a été
reconnue et décrite pour la première fois. Elle présente une somme de caractères lithologiques
et paléontologiques suffisants pour être régionalement un élément de repère.
La formation ainsi définie, identifiable par ses caractéristiques lithologiques et / ou par sa
faune présente une certaine unité de faciès. On entend par faciès l'ensemble des caractères
d'une roche ou d'une unité sédimentaire résultant des conditions géographiques, climatiques,
topographiques, physico-chimiques et biologiques qui régnaient dans le milieu où s'est
effectué le dépôt du sédiment et, pour une moindre part, de la diagenèse subie.
Il peut exister, au sein d'une même formation ou d'une même strate, en des points même
rapprochés les uns des autres, des dépôts d'âge identique ayant une granulométrie et / ou une
composition minéralogique différentes. On parle dans ce cas de variation latérale de faciès.
Ce passage se fait de façon progressive d'un faciès à l'autre.
6.2.2 Séquence
C'est une autre unité fondamentale de la stratigraphie. Un dépôt sédimentaire n'est pas
nécessairement homogène dans sa lithologie, il peut présenter une succession de termes qui
s'enchaînent et se superposent sans interruption majeure de sédimentation formant une
séquence.
Par exemple, une série débutant par des grès grossiers et passant progressivement à des
grès de plus en plus fins puis à des silts et à des argiles est une séquence.
6.3 Discontinuités stratigraphiques : lacunes et discordances
Les surfaces et les joints de stratification, les limites de séquence ou de formation
marquées par des changements dans la nature du dépôt sont des discontinuités
stratigraphiques mineures ; elles correspondent en général à des périodes sans dépôt de courte
durée.
Les discontinuités qui couvrent des périodes plus longues sont nommées lacunes de
sédimentation.
Ces discontinuités, si les strates sont parallèles et régulières, ne peuvent pas être reconnues
sans une datation des couches de part et d'autre de la lacune, datation qui permet en outre d'en
apprécier la durée.
Dans les cas favorables, l'importance d'une lacune peut être évaluée qualitativement en
observant :
• la nature lithologique des couches en contact : une différence très marquée indique une
modification majeure du milieu de dépôt qui est rarement rapide ;
• les caractères de la surface de discontinuité : induration, dépôt d'oxyde de fer, traces
d'émersion et d'érosion, etc.
Il y a discordance angulaire si de part et d'autre de la surface de discontinuité, les couches
ne sont plus parallèles mais forment entre elles un angle (figure 1.42). Une telle discordance
s'accompagne toujours d'une lacune de sédimentation.
• la chronologie relative.
La chronologie par datation absolue est la plus séduisante, mais les méthodes sont souvent
difficiles à mettre en oeuvre, en particulier dans les formations sédimentaires. Il est plus
commode d'utiliser une chronologie relative comme la biostratigraphie. Les deux méthodes ne
se remplacent pas mais se complètent.
L'échelle stratigraphique actuellement utilisée est principalement basée sur la chronologie
relative, mais elle a besoin de la datation absolue pour fixer l'âge des différents évènements
qui se sont produits à la surface du globe.
stratigraphique mais attestent un milieu de sédimentation bien défini. Ce sont les fossiles
de faciès (cas des huîtres).
On appelle fossile stratigraphique un fossile caractérisé par une grande répartition
géographique (forte probabilité de le retrouver en de nombreux points du globe) et une
évolution rapide dans le temps (faible extension verticale dans les dépôts).
La paléontologie en comparant les différentes formes fossiles rencontrées dans les terrains
sédimentaires est parvenue à établir une chronologie stratigraphique relativement fine et sûre.
La position dans le temps et la durée de vie de la plupart des espèces animales et végétales
sont actuellement connues. La présence de l'une d'entre elles ou plus souvent d'une
association de faune et / ou de flore permet de dater le terrain qui les renferme.
Les formes de grande taille, dites macrofaunes, longtemps seules utilisées pour les
datations, sont mal adaptées pour dater les couches traversées par les forages. La
micropaléontologie, qui fait appel aux microfaunes, est utilisée dans ce cas. Les microfaunes
peuvent être dégagées par lavage des roches tendres et observées à la loupe binoculaire ou au
microscope dans le cas de roches taillées en lames minces. L'étude des grains de pollen
fossiles (palinologie) est également très souvent utilisée pour dater les formations.
Grâce aux différentes méthodes de datation et par recoupement, il est possible d'atteindre,
dans les cas favorables, une précision de l'ordre de 200 000 ans.
possible car ces bassins ne sont pas ou peu déformés. Les faciès représentés sont parfois très
particuliers et les fossiles qu'ils renferment ne sont pas toujours des fossiles stratigraphiques.
De plus les stratotypes choisis ne sont pas toujours complets.
L'intervalle de temps correspondant à l'étage est l'âge dont la durée moyenne est de
quelques millions d'années. Les étages sont regroupés en séries et l'intervalle de temps
correspondant est l'époque. Plusieurs séries sont rassemblées en systèmes correspondant en
temps à une période. Enfin les systèmes sont eux-mêmes réunis en érathèmes correspondant
du point de vue temps à l'ère. A l'opposé, un étage peut être divisé en zones, elles-mêmes
subdivisées en horizons qui correspondent aux plus fines coupures possibles.
Les ères correspondent à des renouvellements importants de faune et de flore : le Primaire
commence avec les premières traces de vie et se termine par une extinction massive ; le
Secondaire est l'ère des grands reptiles et se termine par leur disparition ; le Tertiaire est l'ère
des mammifères et des plantes à fleurs ; le Quaternaire débute avec l'apparition de l'homme.
Les limites entre les différents étages correspondent souvent à des variations importantes
dans la sédimentation (phase régressive ou transgressive). Les modifications de la flore et de
la faune sont donc en rapport avec ses modifications.
Si les séries, les systèmes et les ères sont reconnus à l'échelle du globe, il n'en est pas de
même pour les étages. De nombreux stratotypes locaux ont été décrits et utilisés et en
définitive il existe de nombreuses échelles stratigraphiques qui ont souvent une extension
assez localisée. La stratigraphie étant née en Europe au cours du 19 ème siècle, l'échelle la
plus employée est l'échelle européenne (voir échelle stratigraphique en annexe). Dans les
échelles stratigraphiques locales, le nom des stratotypes officiels est remplacé par un nom de
formation local.
L'échelle stratigraphique est en continuelle modification car les informations géologiques
sont de plus en plus nombreuses et précises. Elle regroupe les données fournies par la
chronologie relative et par la chronologie absolue.
L'un des problèmes fréquemment rencontré pour établir une datation des différents niveaux
et événements géologiques est l'absence de certains niveaux dans les formations et / ou la
faible épaisseur des dépôts. Par exemple, la durée sur laquelle s'est produit l'extinction de
certains groupes à la fin du Crétacé et la ou les raisons de cette extinction sont toujours
largement débattues à cause du manque d'informations.
Dire qu'une couche est de tel et tel étage renseigne uniquement sur l'âge de la formation.
Cela n'indique pas sa nature lithologique ni son mode de formation.
La présentation d'une coupe des terrains traversés par un sondage est analogue : la
lithologie est fournie par l'examen des déblais et des carottes. La datation est fournie par les
fossiles recueillis ou par comparaison de la lithologie avec des coupes de surface. Les
épaisseurs sont lues directement à partir des profondeurs ou corrigées éventuellement pour
tenir compte des pendages des couches ou de la déviation du puits.
A l'échelle d'un bassin sédimentaire ou d'une portion de bassin, l'exploitation des coupes
passe par une phase de corrélation destinée à établir les relations entre les terrains observés en
des points géographiques différents.
Les corrélations lithostratigraphiques permettent de déterminer l'extension d'une formation,
d'un faciès. Les corrélations séquentielles permettent de mettre en évidence les variations
latérales de faciès et parfois de prévoir l'évolution des corps sédimentaires dans l'espace. Les
corrélations biostratigraphiques permettent de déterminer l'âge d'une formation et les
conditions de vie de la faune et de la flore. La localisation dans le temps et dans l'espace des
discontinuités en font des auxiliaires indispensables des études tectoniques en datant les
déformations des couches.
L'ensemble des documents ainsi réalisés (log stratigraphique, cartes, etc) sert de support à
l'interprétation finale qui est d'autant plus fine que les faits observés sont nombreux et précis.
La discontinuité des observations fait qu'une telle synthèse n'est jamais complète. Tout
point d'observation apportant un fait nouveau peut entraîner une modification importante de
l'interprétation initiale.
CHAPITRE –II-
II. LES HYDROCARBURES
Les bruts, soumis à une forte diagenèse, se trouvent relativement enrichis en paraffines par
suite d'une diminution des aromatiques et des produits lourds. Ils deviennent de plus en plus
légers avec la profondeur.
1.2.3 Hydrocarbures solides
Généralement, on désigne sous le nom d'asphaltes ou de bitumes, des produits plus ou
moins solides. Le terme paraffine désigne des composés paraffiniques au-delà de C16.
On distingue :
les hydrates,
la famille des bitumes.
1.2.3.1 Hydrates
Dans certaines conditions de basse température et de pression, le méthane peut précipiter et
cristalliser sous forme d'hydrate de méthane, une molécule de méthane se liant à six
molécules d'eau. D'autres molécules d'hydrocarbures peuvent former des hydrates avec l'eau.
Introduction
Le pétrole a été une chance formidable pour l’homme. C’est le concentré d’énergie parfait
: liquide, il est facilement transportable. Et en le brûlant en petites quantités, on obtient
suffisamment d’énergie pour faire tourner des moteurs qui entraînent toutes sortes de
véhicules et permettent à toutes sortes de machines de fonctionner.
De plus, on peut le transformer en une grande quantité de produits qui sont devenus les
matières premières de notre environnement quotidien : plastiques, textiles synthétiques… et
bien d’autres produits divers et variés.
Le gaz naturel, qui appartient à la même famille que le pétrole, celle des hydrocarbures,
l’accompagne systématiquement dans tous les gisements. Le gaz naturel est aussi un
combustible très énergétique, et certains de ses composants servent également à fabriquer des
polymères à la base de bien des produits courants. Mais cette chance du pétrole et du gaz est
devenue aussi l’un des grands défis d’aujourd’hui.
La consommation toujours plus importante d’hydrocarbures menace les équilibres
écologiques de notre planète, en particulier ceux du climat terrestre. Des solutions devront
être trouvées dans les prochaines années et cela concernera chacun d’entre nous.
Comment ces hydrocarbures se sont-ils formés ?
Où les trouve-t-on ?
Comment les extrait-on et les traite-t-on ?
Les réponses sont dans les pages qui suivent ! Vous y trouverez aussi des renseignements
sur le commerce des hydrocarbures et sur les agents du secteur pétrolier : grandes compagnies
pétrolières, organismes de recherche…
La Géologie est une science qui traite de l’origine de la Terre, de son histoire, de sa forme,
des matériaux qui la composent et des processus qui influent ou qui ont influé sur elle.
La géologie s’intéresse aux roches et aux matériaux dérivés qui composent les couches
externes du globe terrestre. Afin de comprendre la genèse de ces matériaux, les géologues
recourent aux connaissances d’autres domaines scientifiques, comme la physique, la chimie et
la biologie. Ainsi, des secteurs aujourd’hui très importants de la géologie, comme la
géochimie, la géophysique, la géochronologie (emploi des méthodes de datation) ou encore la
paléontologie, peuvent-ils maintenant être considérés comme des disciplines à part entière,
La condition pour que cette couche conserve le pétrole est qu'elle soit surmontée par une
couche imperméable, dite de couverture, qui peut être une roche comme de l'argile par
exemple, ou un dépôt dû à l'évaporation d'eau de mer (sel, gypse). Ce sont alors des pièges
stratigraphiques.
Pour que les fluides se réunissent en un point, il faut encore qu'il existe une structure piège,
c'est-à-dire un dôme dans la surface de contact entre le réservoir et la roche de couverture. Les
pièges les plus vastes sont ceux formés par les déformations anticlinales, mais les failles
jouent aussi un rôle important. Certains pièges sont directement issus d'anciens éléments du
paysage : par exemple, un récif corallien, une fois fossilisé et encastré dans une roche
imperméable, peut être une structure piège convenable.
Si les conditions dynamiques (mouvements des hydrocarbures fluides dans le réservoir)
naturelles ou provoquées artificiellement sont favorables, on obtient alors un gisement
exploitable.
Les premiers sont les plus fréquents dans les huiles brutes. Les hydrocarbures aromatiques,
toujours présents ne s’y rencontrent que dans des proportions beaucoup plus faibles. (10 à
15%).
Les produits oxygénés sont représentés, dans des proportions très faibles (0,1 à 4%) par des
acides naphténiques ou de phénols.
Les produits azotés ne se rencontrent qu’en proportions inférieures à 0,1%. Ils
appartiennent au groupe de pyridines et des quinoléines.
Les composés sulfurés sont beaucoup plus importants que les précédents car ils
interviennent dans l’estimation de la valeur marchande des pétroles. Ces composés doivent
être éliminés par des procédés spéciaux de raffinage. Dans certains cas, cependant la forte
proportion d’hydrogène sulfuré permet de valorise le produit brut par la production de soufre.
En portant le pétrole extrait du sous-sol à différentes températures dans une tour de
distillation, on obtient de nombreux produits :
des solides, comme la paraffine et le bitume ;
des huiles lourdes, comme le gasoil et le fuel ;
des liquides, comme l’essence et le kérosène ;
des gaz comme le butane et le propane.
Formule chimique de quelques gaz.
La biomasse est composée d'un petit nombre de groupes d'organismes vivants. Les groupes
les plus importants sont : le plancton marin, les bactéries, les algues et les plantes supérieures.
• Le plancton marin et lacustre, notamment les algues microscopiques, est riche en
protéines.
• Les bactéries sont principalement constituées d'eau, de protéines et peuvent présenter
jusqu'à 10 % de lipides. Elles peuvent utiliser des composés très différents (glucides,
sulfates, nitrates, etc.) comme source d'énergie.
• Les plantes supérieures terrestres sont constituées en majeure partie de cellulose - 30 et
50 % - et de lignine - 15 à 25 % (composés glucidiques). Elles sont capables à partir du
gaz carbonique atmosphérique de synthétiser des composés organiques : c'est la
photosynthèse.
4. Origine du pétrole.
L’origine minérale du pétrole qui a été longtemps retenue est aujourd’hui entièrement
abandonnée. On lui attribue de nos jours une origine organique.
• Les hydrocarbures naturels résultent de la transformation des matières organiques
contenues dans un grand nombre de sédiments.
Ces matières organiques proviennent essentiellement du plancton (constitué de
microorganismes) et plus particulièrement du phytoplancton ou plancton végétal ayant vécu
dans les mers, les algues des mers, les lagunes et les grands lacs ainsi que de l’apport de
certains fleuves.
• L’accumulation et la conservation de ces matières organique ont été favorisées par :
a) La faible ou moyenne profondeur de fonds et l’absence de courants.
b) Le milieu pauvre en oxygène (réducteur) régnant sur les fonds.
c) La finesse et l’absence des sédiments minéraux se déposant en même temps qu’elles.
La transformation initiale des matières organiques en hydrocarbures est provoquée par
l’action de bactéries anaérobies (c'est-à-dire vivants dans un milieu sans oxygène). Cette
transformation est rapide et suit de très près le dépôt des matières organiques et des sédiments
qui les accompagnent. Les transformations ultérieures résultent de l’action de divers
facteurs tels que la pression, température, radioactivité naturelle etc.…
animaux morts se transforment en hydrocarbures liquides. Pas étonnant qu’on mette le pétrole
dans les énergies non renouvelables, non ?
Nous avons vu que la matière première des hydrocarbures est constituée par la matière
organique provenant des organismes unicellulaires du plancton et par les bactéries. Or le
maximum de matières organique se trouve dans les fonds abrités de bassins peu profonds.
L’étude de nombreux bassins pétrolifères et celle de la sédimentation actuelle permettent
de considérer comme milieux pétroligènes probables :
• Les lagunes et les estuaires où se déposent de nombreux produits végétaux qui pourraient
être à l’origine des gisements de gaz naturel.
• Les dépressions et les bassins plus ou moins profonds où des sédiments détritiques fins
enfouissent assez rapidement les matières organiques.
• Les talus continentaux au pied desquels glissent et s’entassent les sédiments du plateau
continental.
Les roches mères sont des roches dans lesquelles se sont formés les hydrocarbures. Ce sont
des roches de couleur sombre (brun foncé à noir), à pâte fine, riches en matière organique et
déposées en milieu réducteur (absence de fossiles et présence de pyrite). Elles sont
représentées soit par des argiles de teinte sombre, finement litées soit par des calcaires fins, le
plus souvent argileux de teinte foncée.
Le problème des roches mères est l’un des plus discutés de la géologie du pétrole ; il est
étroitement lié au problème de l’origine des hydrocarbures et de ce fait relève principalement
des disciplines géochimiques.
Dans le plus grand nombre des cas, et plus particulièrement dans les séries détritiques, les
roches mères sont représentées par des argiles sombres finement litées.
Le pétrole et le gaz sont constitués d’hydrocarbures, des molécules composées de carbone
et d’hydrogène. On sait que ces hydrocarbures ne peuvent pas résister très longtemps à la
surface de notre terre car ils sont attaqués par l’oxygène et dévorés par les bactéries qui vivent
dans les milieux où il y a de l’air (bactéries aérobies). Ainsi, ils sont assez rapidement
transformés en gaz carbonique (dioxyde de carbone CO2) et en eau. Il n’existe pas par ailleurs
d’hydrocarbures dans les couches profondes de la terre car au-delà d’une certaine profondeur
(environ 10 km), ils seraient détruits car la température est trop élevée (plus on s’enfonce sous
terre, plus ça chauffe !).
D’où viennent donc ces hydrocarbures ? Leur composition montre qu’il s’agit d’une
transformation de la matière organique d’êtres vivants morts il y a très longtemps. Quand une
plante ou un animal meurt à la surface de la terre, sa matière est généralement recyclée par
d’autres êtres vivants. Ce qui n’est pas dévoré par les prédateurs, les charognards ou les
bactéries, est oxydé en gaz carbonique et en eau, et ce gaz carbonique alimente la croissance
de nouvelles plantes. Néanmoins, une toute petite partie, peut-être 0,1 %, de cette masse du
vivant échappe à ce destin toujours renouvelé. Dans certains cas, la matière des êtres morts
coule au fond des mers. Dans ce milieu très calme et peu oxygéné, elle se mélange à des
matières minérales (particules d’argile, sables très fins…) pour former des boues sombres et
puantes. Cette mauvaise odeur caractérise l’action de bactéries anaérobies (qui n’ont pas
besoin d’air pour vivre), beaucoup moins gourmandes que leurs cousines de la surface
terrestre.
Une roche riche en matières organiques Cette matière organique est donc en partie
préservée. Les animaux qui la produisent sont minuscules ou microscopiques : c’est
principalement du plancton marin. Les débris végétaux, eux, sont apportés par les rivières qui
alimentent la mer.
Cette matière organique mélangée à des sédiments minéraux s’accumule peu à peu. Pour
produire plus tard de grandes quantités de pétrole ou de gaz, il faut que la proportion de
matière organique soit suffisante c’est-à-dire d’au moins 1 à 2 % pour constituer la roche
mère de notre pétrole. 1 à 2 %, ça ne paraît pas beaucoup, mais il faut des conditions
5.2.1.1 Porosité.
Dans les gisements, le pétrole occupe les vides entre les particules minérales, pour le
pétrolier, l’étude et la mesure de la porosité sont essentielles.
La porosité est définie comme étant le rapport entre le volume des vides et le volume total
de la roche.
(Vol. des vides / Vol. total) x 100 = Φ % (porosité en pour-cent).
La porosité inter granulaire : dépend de la dimension et du classement des grains ainsi que
de la proportion de matrice, donc de l’énergie du milieu de dépôt et de l’évolution
diagénitique postérieure.
Porosité de fissuration : Elle apporte peu de porosité ; par contre elle met en relation plus
facile les micropores de la matrice.
Il convient de distinguer toutefois la porosité totale qui se rapporte au volume total des
vides et la porosité utile ou encore effective qui a trait au volume des seuls vides reliés entre
eux.
La porosité des magasins dans les gisements exploités varie entre 5 et 40%, le plus souvent
elle oscille entre 10 et 20%.
Une appréciation qualitative peut être donnée sous la forme suivante (d’après Levorsen,
1956):
0 à 5 % Négligeable
5 à 10% Faible
10 à 15% Moyenne
15 à 20% Bonne
20% et plus Très bonne
La porosité totale. Elle tient compte de tous les vides existants dans un échantillon de
roche.
La porosité utile. Dans un échantillon, tous les pores ne sont pas reliés entre eux ; certains
sont isolés et emprisonnent le fluide qu’ils contiennent (ex. la pierre ponce ou l’argile dont la
porosité totale est grande (50 à 90%) mais dont la porosité effective est nulle).
L’exploitation d’un gisement ne fait intervenir que les vides qui permettent un écoulement
du fluide.
Ceux-ci représentent la porosité utile de la roche qui se définie comme suit :
Φ = Vv/Vt Vv- volume des vides Vt- volume total de l’échantillon.
5.2.1.2 Perméabilité.
Résumé : La perméabilité d'un milieu poreux correspond à son aptitude à se laisser
traverser par un fluide (liquide ou gaz) sous l'effet d'un gradient de pression. Les
hydrogéologues et les pétroliers mesurent la perméabilité en darcys (de DARCY, 1856).
Un darcy correspond à la perméabilité d'un corps assimilé à un milieu continu et isotrope
au travers duquel un fluide homogène de viscosité égale à celle de l'eau à 20°C (une
centipoise) s'y déplace à la vitesse de 1 cm/s sous l'influence d'un gradient de pression de 1
atm/cm.
Définition
La perméabilité est une caractéristique physique qui représente la facilité qu’à un matériau
à permettre le transfert de fluide au travers d’un réseau connecté. La Loi de Darcy permet de
relier un débit à un gradient de pression appliqué au fluide grâce à un paramètre
caractéristique du milieu traversé : la perméabilité k.
Seuls sont importants les vides reliés entre eux (porosité utile) et assez grands pour
permettre une bonne circulation de fluides qui conditionne l’exploitabilité des gisement
pétroliers, c’est la perméabilité, elle est donnée par la loi de Darcy :
La loi de Darcy (Henry Darcy, 1856) s’exprime :
K est en darcys si Q est le débit en centimètres cubes par seconde d’un fluide de viscosité η
en centipoises à travers un échantillon dont S est la surface en centimètres carrés, dx
représente la longueur de l’échantillon en centimètres et dp la différence de pression en
atmosphères entre les faces de l’échantillon.
La porosité / la perméabilité
En surface, la porosité est maximale : une boue est gorgée d’eau, un sable a des grains très
mobiles (on dit qu’il n’a pas de cohésion). Elle dépasse couramment 40 %.
Au fur et à mesure de l’enfouissement, le poids des sédiments sur les roches qui
s’enfoncent augmente, leurs grains se rapprochent les uns des autres, l’épaisseur initiale de
roche diminue sous l’effet de la pression (phénomène dit de compaction), l’eau est expulsée.
Comme lorsqu’on presse une éponge… résultat : la porosité diminue ! Cette eau expulsée
circule partout, entraînant avec elle de très petites particules minérales qui finissent par se
coincer entre des grains. Cette eau transporte aussi des sels dissous (carbonates, silice) qui
peuvent précipiter et se déposer entre ou autour des grains de la roche. Tout cela finit par
former le ciment de la roche, ce qui réduit encore la porosité. Par exemple, la porosité d’un
sable qui atteint 35 % en surface peut, en profondeur, quand il aura été cimenté en grès, se
réduire à 30 % à 1 000 m d’enfouissement, puis à 25 % à 1500 m, 12 % à 3 000 m et 5 % à 4
000 m.
Pour que les fluides (l’eau, mais aussi le pétrole et le gaz) puissent circuler dans une roche,
la porosité ne suffit pas, les vides entre les grains doivent aussi rester connectés entre eux.
Cette capacité de connexion s’appelle la perméabilité. L’unité de mesure de la perméabilité
est le Darcy (D) et plus couramment son sous-multiple le milliDarcy (mD).
Si la roche est fracturée, ses qualités de réservoir sont améliorées. Les roches bon réservoir
sont, dans la plupart des cas, des grès ou des carbonates (calcaires et dolomies). Les argiles
possèdent beaucoup de vides entre les particules qui les composent, mais ces particules ayant
la forme de feuillets empilés serrés les uns contre les autres, leur perméabilité est quasi nulle.
La roche magasin ou réservoir a la capacité d’accumuler de grandes quantités
d’hydrocarbures.
La couverture stoppe leur remontée vers la surface. Mais c’est insuffisant pour que
s’accumulent des hydrocarbures et que se forme un gisement de pétrole ou de gaz.
En effet, arrivés sous la couverture, ces hydrocarbures se glissent dans les espaces où ils
peuvent continuer leur remontée, dans tous les points de fuite. Il faut donc un volume fermé
important afin que s’accumulent des hydrocarbures en quantité suffisante pour qu’ils soient
exploitables de manière rentable.
Ce volume fermé s’appelle un piège. Il est créé par des déformations des couches
rocheuses.
Plus son point de fuite est bas par rapport à son sommet, plus vaste est le piège.
Un piège rempli d’hydrocarbures peut, suivant les cas, contenir du pétrole seulement, du
gaz seulement ou les deux. S’il y a du pétrole et du gaz, le gaz, plus léger, se rassemble au
sommet du piège et le pétrole se place en dessous. Il faut retenir que, pour une accumulation
de pétrole seul, d’importantes quantités de gaz sont tout de même dissoutes. Et que les
accumulations de gaz seul contiennent toujours une fraction de liquides légers, qu’on appelle
le condensat.
De plus, il reste toujours un peu d’eau collée aux grains de la roche réservoir, qu’on
appelle eau résiduelle.
Il existe différents types de pièges. On en distingue deux grandes familles : les pièges
structuraux, de loin les plus nombreux, et les pièges stratigraphiques.
Au cours de leur migration pour que les hydrocarbures s’accumulent, il faut qu’ils
rencontrent une barrière qui les arrête, c'est-à-dire un piège.
On distingue trois grands groupes de pièges :
• Les pièges structuraux
• Les pièges stratigraphiques
• Les pièges mixtes et dômes de sel.
5.4.1.1 Les pièges structuraux
Dans ce type de piège interviennent principalement les facteurs tectoniques : plis, failles ou
combinaison des deux.
• Les pièges anticlinaux : Ce sont des plis simples et ils furent les premiers découverts. Les
hydrocarbures se trouvent dans les voûtes anticlinales et la répartition des fluides et illustrée
ci-dessous. En Algérie, de nombreux gisements sont du type anticlinal (Gassitouil, Rhourd el
baguel).
• Les pièges par failles : Ils sont dus à des déformations structurales cassantes qui provoque
l’accumulation des hydrocarbures en mettant un niveau poreux et perméable en contact avec
un niveau imperméable (gisement de Zarzaïtine). Piège par anticlinal Piège contre dôme de
sel. Piège contre faille
5.4.1.2 Les pièges stratigraphiques.
Ce sont ceux où la tectonique ne joue qu’un rôle négligeable sinon nul et qui sont dus
principalement à des phénomènes d’ordre lithologiques ou sédimentaires.
a. formes anticlinales
• Anticlinaux simples
• Anticlinaux faillés
• Anticlinaux complexes
• Replis synclinaux
• Pli couché
b. Fractures
• Monoclinaux faillés
• Plis faillés
c. Diapirs
• Dôme de sel
• Anticlinaux diapirs
La fermeture pratique : elle intervient plus directement dans l’évaluation des réserves et est
égale à la dénivelée entre le top du réservoir et la surface de séparation Huile-Eau ou Eau-
Gaz.
Les molécules de gaz, plus petites et plus mobiles, montent plus vite et se glissent mieux dans
les roches peu perméables.
Une partie des hydrocarbures, surtout du gaz, se dissout dans l’eau qui imprègne les roches
qu’ils traversent. D’autres restent collés aux grains des roches traversées. Ces hydrocarbures
interrompent leur ascension : c’est ce qu’on appelle les pertes de migration, qui peuvent être
très importantes, surtout si l’huile et le gaz empruntent la voie plus longue.
Si rien n’arrête les hydrocarbures avant la surface, les fractions les plus légères (gaz et
liquides volatils) se dispersent dans l’atmosphère avant d’être détruites. Les plus lourdes
s’oxydent ou sont dévorées par les bactéries. Seules persistent quelque temps les fractions
extrêmes les plus lourdes, sous forme de bitumes presque solides enfouis à quelques mètres
ou dizaines de mètres sous la surface du sol.
couche rocheuse imperméable. Le gaz s'amasse à la partie supérieure, tandis que la roche
réservoir située sous le pétrole est remplie d'eau.
Si l'on fore un puits pour percer la roche imperméable, on peut alors ramener le pétrole à la
surface. L'exploration pétrolière consiste essentiellement à repérer les sites susceptibles, de
par leur structure géologique, de retenir du pétrole ou du gaz.
Il est certain que l’exploration pétrolière serait grandement facilitée si l’on était en mesure
de connaître à priori dans chaque bassin sédimentaire :
• Où s’est formé le pétrole, à quelle époque, dans quel milieu correspondant à quel type de
formation identifiable ; c’est le problème des roches mères.
• A quelle époque et dans quelles conditions les hydrocarbures ont quitté la roche mère et
ont migrés vers les points d’accumulation pour former des gisements ; c’est le problème des
mécanismes de migration.
Voici quelques définitions :
On groupe généralement sous le terme de :
• Dismigration, les déplacements vers la surface du sol conduisant à la formation d’indices
superficiels puis à la destruction plus ou moins complète des hydrocarbures par les agents
atmosphériques.
Dans la commigration on a coutume également de distinguer :
• La migration primaire, désignant les mouvements des fluides de la roche mère vers la
roche magasin,
• La migration secondaire, concernant les déplacements des hydrocarbures à l’intérieur des
horizons perméables d’une série vers les pièges où se produit l’accumulation.
On distingue encore dans les mouvements des hydrocarbures :
1. La migration latérale qui concerne les déplacements à l’intérieur d’une formation de
même âge quelles que soit la distance et la dénivelée parcourue ;
2. La migration verticale qui se rapporte à des mouvements perpendiculaires aux limites
chrono-stratigraphiques et qui fait passer les fluides d’une formation déterminée à une
formation d’âge différent ; elle peut être alors :
• Par ascension si le passage se fait vers une formation stratigraphiquement plus jeune ;
• Par descente dans le cas contraire.
Au bout d’un certain temps, il ne restera plus que des hydrocarbures lourds et visqueux,
difficiles à exploiter, et, s’il ne s’est pas échappé, du gaz moins intéressant pour nous que le
pétrole initial. Ce dernier aura subi une dégradation profonde : quel gâchis ! Les bactéries qui
sont responsables des altérations ne peuvent pas survivre à une température supérieure 50/55°
C. Le pétrole reste donc à l’abri tant que la température reste supérieure à cette valeur. En
gros, on peut dire qu’il faut commencer à s’inquiéter pour des accumulations d’hydrocarbures
situées à moins de 1 000 m de profondeur.
Les accumulations situées plus en profondeur ne sont pas pour autant à l’abri de
bouleversements. La menace est cette fois celle de mouvements des roches. Ces mouvements
tectoniques, s’ils se produisent, peuvent détruire le piège, en réduisant fortement sa fermeture,
voire en l’annulant, soit le plus souvent, en brisant la couverture par des fractures ou des
failles dans lesquelles les hydrocarbures piégés vont s’engouffrer et s’échapper : fini le piège,
vidé !