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LES BANQUES ET ÉTABLISSEMENTS DU

SECTEUR BANCAIRE
Derrière  le  vocable  général  «  banque  »  se  cachent  des  sociétés  aux  activités  différentes.  De  manière
schématique  il  convient  de  distinguer  les  établissements  de  crédit  des  autres  établissements  du  secteur
bancaire. La nomenclature qui va suivre se veut pédagogique et ne prétend pas à l’exhaustivité.

Section 1 : Les établissements de crédit


L’ARTICLE  L.  511­1  DU  CODE  MONÉTAIRE  ET  FINANCIER  décrit  les  établissements  de  crédit  comme  les
personnes morales qui effectuent à titre de profession habituelle des opérations de banque au sens de l’article  L.
311­1. Ils peuvent aussi effectuer des opérations connexes à leurs activités, au sens de l’article L. 311­2.
Un  établissement  de  crédit  est  donc  nécessairement  une  personne  morale  qui  effectue  à  titre  de  profession
habituelle les opérations de banque décrites dans une AUTRE CHRONIQUE de ce site.
Il est probable que les clients des banques n’en ont probablement pas conscience mais tous établissements de
crédit ne peuvent pas réaliser l’intégralité des opérations de banque.
L’ARTICLE  L.  511­10  DU  CODE  MONÉTAIRE  ET  FINANCIER  est  là  pour  rappeler  qu’avant  d’exercer  leur
activité, les établissements de crédit doivent obtenir l’agrément délivré par l’Autorité de contrôle prudentiel.
L’ARTICLE  L.  511­9  DU  CODE  MONÉTAIRE  ET  FINANCIER  nous  permet  de  comprendre  que  c’est  de  la
teneure  de  l’agrément  que  va  dépendre  la  faculté  pour  l’établissement  de  crédit  de  réaliser  tout  ou  partie  des
opérations de banque. En effet, les établissements de crédit sont agréés en qualité :

de banque,
de banque mutualiste ou coopérative,
de caisse de crédit municipal,
de société financière ou d’institution financière spécialisée.

Or,  le  législateur  prévoit  que  seules  les  banques,  les  banques  mutualistes  ou  coopératives  et  les  caisses  de
crédit  municipal  sont  habilitées  d’une  façon  générale  à  recevoir  du  public  des  fonds  à  vue  ou  à  moins  de  deux
ans de terme.
Il  faut  donc  se  garder  d’utiliser  le  terme  de  banque  dans  une  acception  générique  car  il  définit  une  catégorie
particulière d’établissement de crédit.
C’est ainsi que le banques peuvent effectuer toutes les opérations de banque et que les banques mutualistes ou
coopératives  et  les  caisses  de  crédit  municipal  peuvent  effectuer  toutes  les  opérations  de  banque  dans  le
respect des limitations qui résultent des textes législatifs et réglementaires qui les régissent.

§ 1 – LES ÉTABLISSEMENTS DE CRÉDIT À


COMPÉTENCE GÉNÉRALE

Les  banques,  les  banques  mutualistes,  les  banques  coopératives  et  les  caisses  de  crédit  municipal  sont  donc
les établissements de crédit à compétence générale.
Les banques ont un statut de banque universelle de part leur compétence générale.
Les établissements du secteur mutualiste ou coopératif comme les banques populaires, le crédit agricole mutuel,
le  crédit  mutuel  ou  les  caisses  d’épargnes  avaient  été  statutairement  chargées  de  participer  au  financement  de
l’économie  locale,  sociale  et  professionnelle.  Ces  spécificités  ont  été  supprimées  et  elles  ont  désormais  une
compétence générale comme les banques commerciales.
En  vertu  des  dispositions  de  L’ARTICLE  L.  512­2  DU  CODE  MONÉTAIRE  ET  FINANCIER,  les  banques
populaires  ne  peuvent  faire  d’opérations  qu’avec  des  commerçants,  industriels,  fabricants,  artisans,  patrons
bateliers,  sociétés  commerciales  et  les  membres  des  professions  libérales  pour  l’exercice  normal  de  leur
industrie,  de  leur  commerce,  de  leur  métier  ou  de  leur  profession.  Elles  sont  toutefois  habilitées  à  prêter  leurs
concours  à  leurs  sociétaires  et  à  participer  à  la  réalisation  de  toutes  opérations  garanties  par  une  société  de
caution mutuelle. Elles peuvent également recevoir des dépôts de toute personne ou société.
De  part  les  dispositions  de  L’ARTICLE  L.  514­1  DU  CODE  MONÉTAIRE  ET  FINANCIER,les  caisses  de  crédit
municipal  sont  des  établissements  publics  communaux  de  crédit  et  d’aide  sociale.  Elles  ont  notamment  pour
mission de combattre l’usure par l’octroi de prêts sur gages corporels dont elles ont le monopole. Elles peuvent
réaliser toutes opérations avec les établissements de crédit, recevoir des fonds des personnes physiques et des
personnes morales, mettre à la disposition de ces personnes des moyens de paiement et réaliser avec elles des
opérations connexes au sens deL’ARTICLE L. 311­2.
L’analyse des dispositions de L’ARTICLE L. 512­21 DU CODE MONÉTAIRE ET FINANCIER vient  nous  préciser
que  les  caisses  de  crédit  agricole  mutuel  ont  notamment  pour  objet  de  faciliter  et  de  garantir  les  opérations
concernant la production agricole et l’équipement agricole et rural effectuées par leurs sociétaires.
C’est  L’ARTICLE  L.  512­55  DU  CODE  MONÉTAIRE  ET  FINANCIER  qui  dispose  que  les  caisses  de  crédit
mutuel  ont  exclusivement  pour  objet  le  crédit  mutuel.  Elles  peuvent  recevoir  des  dépôts  de  toute  personne
physique  ou  morale  et  admettre  des  tiers  non  sociétaires  à  bénéficier  de  leurs  concours  ou  de  leurs  services
dans  les  conditions  fixées  par  leurs  statuts.  Les  caisses  locales  de  crédit  mutuel  doivent  constituer  entre  elles
des  caisses  départementales  ou  interdépartementales.  Toutes  les  caisses  départementales  ou
interdépartementales de crédit mutuel soumises doivent constituer entre elles la caisse centrale du crédit mutuel.
S’agissant du réseau des caisses d’épargne, il convient de se reporter aux dispositions de L’ARTICLE  L.  512­85
DU CODE MONÉTAIRE ET FINANCIER qui dispose qu’il participe à la mise en œuvre des principes de solidarité
et de lutte contre les exclusions. Il a en particulier pour objet la promotion et la collecte de l’épargne ainsi que le
développement de la prévoyance, pour satisfaire notamment les besoins collectifs et familiaux. Il contribue à la
protection  de  l’épargne  populaire,  au  financement  du  logement  social,  à  l’amélioration  du  développement
économique  local  et  régional  et  à  la  lutte  contre  l’exclusion  bancaire  et  financière  de  tous  les  acteurs  de  la  vie
économique, sociale et environnementale.

§ 2 – LES ÉTABLISSEMENTS DE CRÉDIT SPÉCIALISÉS

A/ Les Sociétés financières


Les sociétés financières ne peuvent recevoir du public des fonds à vue ou à moins de deux ans de terme, sauf si
elles  y  sont  autorisées  à  titre  accessoire  dans  les  conditions  définies  par  le  ministre  chargé  de  l’économie
(ARTICLE L. 515­1 DU CODE MONÉTAIRE ET FINANCIER). Les sociétés financières ne peuvent effectuer que
les  opérations  de  banque  résultant  soit  de  la  décision  d’agrément  qui  les  concerne,  soit  des  dispositions
législatives et réglementaires qui leur sont propres.
Parmi ces sociétés financières, les entreprises de crédit bail immobilier sont des entreprises qui gèrent à titre de
profession  habituelle  des  sociétés  créées  en  vue  de  la  réalisation  non  habituelle  des  opérations  mentionnées
à L’ARTICLE L. 313­7 (ARTICLE L. 515­2 DU CODE MONÉTAIRE ET FINANCIER).
Toujours  parmi  les  sociétés  financières,  les  sociétés  de  caution  mutuelle  sont  des  sociétés  constituées  entre
commerçants,  industriels,  fabricants,  artisans,  sociétés  commerciales  et  membres  des  professions  libérales.
Elles ont pour objet de cautionner leurs membres à raison de leurs opérations professionnelles (ARTICLE L. 515­
4 DU CODE MONÉTAIRE ET FINANCIER).
Enfin,  au  rang  des  sociétés  financières  figurent  les  sociétés  de  crédit  foncier  (ARTICLE  L.  515­13  DU  CODE
MONÉTAIRE ET FINANCIER) qui sont des établissements de crédit, agréés en qualité de société financière par
l’Autorité de contrôle prudentiel, qui ont pour objet exclusif :
1°  De  consentir  ou  d’acquérir  des  prêts  garantis,  des  expositions  sur  des  personnes  publiques  et  des  titres  et
valeurs tels que définis aux ARTICLES L. 515­14 À L. 515­17;
2° Pour le financement de ces catégories de prêts, d’expositions, de titres et valeurs, d’émettre des obligations
appelées  obligations  foncières  bénéficiant  du  privilège  défini  à  L’ARTICLE  L.  515­19  et  de  recueillir  d’autres
ressources, dont le contrat ou le document destiné à l’information du public au sens de l’article L.  412­1  ou  tout
document équivalent requis pour l’admission sur des marchés réglementés étrangers mentionne ce privilège.
B/ Les institutions financières spécialisées
Les institutions financières spécialisées sont des établissements de crédit auxquels l’Etat a confié une mission
permanente  d’intérêt  public  (ARTICLE  L.  516­1  DU  CODE  MONÉTAIRE  ET  FINANCIER).  Elles  ne  peuvent
effectuer  d’autres  opérations  de  banque  que  celles  afférentes  à  cette  mission,  sauf  à  titre  accessoire.  Elles  ne
peuvent recevoir du public des fonds à vue ou à moins de deux ans de terme, sauf si elles y sont autorisées à
titre accessoire dans les conditions définies par le ministre chargé de l’économie (ARTICLE  L.  516­2  DU  CODE
MONÉTAIRE ET FINANCIER).

Section 2 : Les autres établissements du secteur bancaire


Sans  que  cela  soit  fondamentalement  étonnant  il  est  néanmoins  notable  de  constater  que  certains
établissements  comme  le  Trésor  public,  la  Banque  de  France,  La  Poste  (Banque  postale),  dans  les  conditions
définies  à  L’ARTICLE  L.  518­25,  l’institut  d’émission  des  départements  d’outre­mer,  l’institut  d’émission  d’outre­
mer et la Caisse des dépôts et consignations peuvent en vertu de L’ARTICLE L. 518­1 DU CODE MONÉTAIRE
ET FINANCIER,  effectuer  des  opérations  de  banque  sans  pour  autant  être  soumis  au  statut  d’établissement  de
crédit.
Par  MAÎTRE THOMAS CANFIN,  Docteur  en  droit,  Avocat d’affaires associé au Barreau de
Nice, Spécialiste en droit bancaire et boursier, Spécialiste en Droit commercial, des affaires et de la
concurrence.
AUTEUR : THOMAS CANFIN
 

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