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COURS MARCHE BANCAIRE /Licence BIF / ICAB/ 2018-2019

CHAP I : LE SYSTEME BANCAIRE DE LA CEMAC

Le système bancaire de la sous-région est, à l'exemple de celui de la plupart des pays,


organisé de façon pyramidale comprenant, au sommet, une banque centrale, la Banque
des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC), dont la mission générale est de veiller sur sa
monnaie et le crédit, et en dessous, des établissements de crédit qui accomplissent des
opérations de banques ordinaires au profit d’une clientèle de particuliers et de professionnels

I- LA BANQUE DES ETATS DE L’AFRIQUE CENTRALE

La banque des états de l’Afrique centrale est l’Institut d’émission de la sous-région. Elle a
vu le jour suite aux accords de Brazzaville des 23 et 23 Novembre 1972 qui vient remplacer la
Banque Centrale des Etats de l’Afrique Equatoriale et du Cameroun BCEAC, établissement
issu de la coopération entre la France et les Etats de l’Afrique centrale en 1960 avec son siège
à Paris. Son activité s’inscrit dans le cadre d’une série d’attributions qui lui sont reconnues par
ses statuts et lui permettent de veiller au bon fonctionnement du système bancaire. A ce titre,
la BEAC a pour mission:

 Définir et conduire la politique monétaire de la Zone


 Emettre les billets de banque et la monnaie métallique qi ont cours légal au sein de
l’union monétaire
 Conduire la politique de change de l’union monétaire
 Détenir et gérer les réserves officielles de change des Etats membres
 Promouvoir les systèmes de paiement et de règlement et veiller à leur bon
fonctionnement
 Promouvoir la stabilité financière au sein de l’union
 Lutter contre le blanchissement des capitaux dans la CEMAC

II- LES ETABLISSEMENTS DE CREDIT

1) Classification des établissements de crédit


1.1 Définition générale

Sous le vocable "établissement de crédit" sont regroupés tous les organismes qui
effectuent à titre habituel des opérations bancaires. Ces opérations comprennent la
réception des fonds du public, l'octroi de crédits, la délivrance de garanties en faveur d'autres

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établissements de crédit, la mise à la disposition de la clientèle et la gestion des moyens de


paiement (Annexe à la Convention de 1992 : art. 4).

L'article 2 du décret n° 90/1469 du 9 novembre 1990 (portant définition des


établissements de crédit) distingue plusieurs catégories juridiques d'établissements parmi
lesquels: les banques, les établissements financiers, les organismes financiers de la poste
(caisse d'épargne, comptes chèques postaux), les sociétés financières d'investissement et de
participation.

En revanche, ne sont pas soumis à la réglementation des établissements de crédits: les


établissements de microfinance, le trésor public, la BEAC (Banque des Etats de l'Afrique
centrale), les organismes d'Etat chargés des prises de participations', les organismes de
financement sans but lucratif relevant d'une législation ou d'une réglementation
particulière, les organismes financiers multilatéraux et les institutions publiques
étrangères d'aide et de coopération, dont l'intervention sur le territoire des Etats membres de
la CEMAC est autorisée par des traités, accords ou conventions souscrits par ceux-ci, les
notaires, agents d'affaires et gérants de fortunes qui administrent les fonds de leurs clients
sans effectuer des opérations de banque (ord. N°85/002 du 31/08/1985: art. 1er ;
Convention du 17 Janvier 1992: art. 11).

1.2 Les différentes catégories d'établissements de crédit dans la CEMAC

L’article 1er du Règlement COBAC R-2009/02 du 1er avril 2009 portant fixation des
établissements de crédit de crédit, de leur forme juridique et des activités autorisées, qui
reprend les dispositions des conventions de 1990 et 1992, définit les établissements de crédit
comme : « les organismes qui effectuent à titre habituel des opérations de banque ».
Il ressort de ce règlement que les établissements de crédit sont classés en deux catégories : les
établissements bancaires et les établissements financiers.
1.2.1 Les établissements bancaires

La loi ne donne pas une définition de l’établissement bancaire. Il correspond en réalité à


l’ancienne « banque » telle que définie par les conventions de 1990 et 1992. C’est donc
l’établissement de crédit de droit commun. L’établissement bancaire comprend deux sous-
catégories : la banque universelle et les banques spécialisées. Les établissements bancaires
doivent avoir un capital social minimum qui est fixé à 10.000.000.000 F CFA ( dix milliards
de francs CFA).

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1.2.1.1 La banque universelle ou banque de dépôt

Conformément à l’article 9 du Règlement de 2009 précité, la banque universelle est un


établissement bancaire habilité d’une façon générale à recevoir tout fonds du public, à
effectuer toutes opérations de banque sans restriction et toutes opérations connexes ainsi que
les opérations non bancaires. Plus précisément, elle a pour vocation de recevoir du public des
dépôts de fonds à vue et à terme et d’effectuer les opérations de crédit. Il n’y a donc pas en
principe de limitation dans ses activités.
L’une des particularités de la banque universelle tient aussi à la limitation de la possibilité de
prendre des participations dans les sociétés. Dans la mesure où les banques de dépôts
effectuent leurs opérations de crédit grâce aux dépôts de leurs clients, il leur est interdit
de s'impliquer de manière trop importante dans les affaires industrielles et
commerciales. C'est pourquoi, aux termes de l'article 7 du décret de 1990, elles ne
peuvent globalement obtenir des participations pour un montant dépassant 20% de leur capital
dans les établissements autres que les banques, les établissements financiers, ou des
sociétés nécessaires à leur exploitation et chargées de la gestion, soit d'un patrimoine
immobiliser, soit de services d'études relevant de la profession bancaire. En outre, le montant
de ces participations, y compris leurs souscriptions fermes à des émissions d'actions ou de
parts sociales, ne peut être supérieur à leurs ressources propres nettes.

Toutefois, cette limitation ne s’applique pas aux participations prises dans d’autres banques et
établissements financiers ou dans les sociétés nécessaires à son exploitation et chargées de la
gestion soit de son patrimoine immobilier soit des services d’étude relevant de la profession
bancaire.
L'article 5 du décret n° 90/1469 du 9 novembre 1990 classe les banques en deux catégories:
les banques de dépôts et les banques spécialisées. Les banques de droit camerounais, mais
sous contrôle étranger et les bureaux de représentation des banques étrangères doivent
conserver leur raison sociale d'origine.

Les banques sont libres de solliciter leur inscription dans l'une ou l'autre de ces catégories, à la
condition de faire part de leur choix au Conseil National de Crédit qui prend la décision
d'immatriculation sur le registre spécial après agrément.

La notion de banque de dépôts s’apparente de nos jours à la banque universelle à s’avoir la


banque qui pratique tout type d’opérations de banque sans restrictions ou spécialisations
particulières.

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Au Cameroun, les banques agréées sont pour l’essentiel des banques de dépôts. Il s’agit
notamment des 15 banques commerciales ci-dessous agréées par la COBAC :

Banques Agrées Capital Social en


Milliard F.CFA

Union Bank Of Cameroon (UBA) 20

Afriland First Bank (AFB) 15,8

Société Générale des Banques au Cameroun (SGBA) 12,5

Banque Internationale du Cameroun pour l’Epargne et le Crédit 12


(BICEC)

Commercial Bank of Cameroon (CBC) 12

Banque Camerounaise des Petites et Moyennes Entreprises 10

Banque gabonaise et française internationale (BGFIBank) 10

EcoBank Cameroon 10

Société Commerciale de Banques du Cameroun 10

Standard Chartered Bank Cameroun 10

United Bank of Africa 8,5

City Bank Cameroon SA 7,569

National Financial Crédit Bank 6,128

Banque Atlantique du Cameroun 5,5

CCA Bank 10

Selon l’enquête Economia sur le classement 2002 des 200 premières banques africaines,
l’Afrique centrale présente un tableau d’ensemble dynamique avec des établissements
présentant des bilans pour la majorité en croissance en 2001.

1.2.1.2. Les banques spécialisées

La banque spécialisée est une personne morale dont l’activité est liée à un intérêt public pour
l’Etat. Ce sont des établissements de crédit auxquels l’Etat a confié une mission permanente
d’intérêt public. Elles sont donc sous la tutelle des pouvoirs publics même si parfois elles sont
possédées par des actionnaires privés. Elles distribuent essentiellement les crédits à Long
terme. Conformément à l’article 10 du Règlement, ce sont des établissements bancaires dont

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l’activité est nécessairement limitée soit par rapport à certaines opérations déterminées (crédit
à long terme, prises de participation), soit par rapport à une clientèle ou un secteur d’activité
déterminé (crédit agricole, crédit au commerce extérieur, crédit aux PME, etc.). Du fait de
cette limitation, elles peuvent bénéficier d’un statut spécial.
C’est le cas de la Banque Camerounaise des PME créée par l’Etat du Cameroun. Elle est
destinée principalement au financement des PME camerounaises. C’est le cas aussi du Crédit
foncier du Cameroun.
Elles sont habilitées d’une façon générale à recevoir tout fonds du public mais se distinguent
par le caractère spécifique ou restrictif de leur champ d’activité. Elles réalisent les opérations
de banques dans la limite de la décision d’agrément qui les concernent ou des dispositions
statutaires, législatives et réglementaires qui leur sont propres dans le respect toutefois des
prescriptions communes de la réglementation bancaire.
1.2.1.3 Les intermédiaires en opérations de banque

Au sens de l'annexe à la Convention de 1992 (art. 43 & 44), "est qualifié intermédiaire en
opérations de banque" toute personne qui, à titre de profession habituelle, met en rapport, sans
se porter ducroire1, les parties intéressées à une opération de banque dont l'une au moins est
un établissement de crédit. N'entrent pas dans cette catégorie les notaires et l'activité de
conseil et d'assistance en matière financière.

Les intermédiaires en opérations de banque exercent leur activité en vertu d'un mandat
délivré par un établissement de crédit. Ce mandat mentionne la nature et les conditions
des opérations que l'intermédiaire est habilité à accomplir.

Tout intermédiaire en opérations de banque qui, même à titre occasionnel, se voit confier
des fonds en tant que mandataire des parties, est tenu à tout moment de justifier d'une
garantie financière spécialement affectée au remboursement de ces fonds. Cette garantie ne
peut résulter que d'un engagement de caution pris par un établissement de crédit.

1.2.2. Les établissements financiers

Par rapport aux établissements bancaires, les établissements financiers se caractérisent


essentiellement par l’interdiction de recevoir les fonds du public et par l’exigence d’un
capital social minimum qui est fixé à 2. 000. 000. 000 F CFA ( deux milliards de francs). La

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Un ducroire est une convention en vertu de laquelle un intermédiaire agissant pour le compte d'un
commettant est doublement responsable à l'égard de chaque partenaire dont il sera l'intermédiaire.

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loi prévoit deux catégories d’établissements financiers : les sociétés financières et les
institutions financières spécialisées.
1.2.2.1. Les sociétés ou établissements financières

Les sociétés financières se caractérisent par deux éléments :


– Leur mode de financement : elles assurent le financement de leur activité par leurs
capitaux propres, les emprunts auprès des autres établissements de crédit, sur les marchés de
capitaux ou toute autre voie non contraire à la loi.
– La nature des opérations : les sociétés financières ne réalisent que les opérations de
banque résultant de la décision d’agrément qui les concerne ou des dispositions statutaires,
législatives et réglementaires qui leur sont propres. Ainsi, elles peuvent selon les cas
effectuer les opérations suivantes:
 Le crédit à court terme, moyen et long terme;
 La prise en nantissement et/ou encaissement d’effets publics, d’effets de commerce ou
de chèques;
 Le crédit-bail;
 Le factoring ou l’affacturage
 Le recouvrement… etc

Les sociétés financières sont généralement constituées de filiales de groupes bancaires ou


d’entreprises commerciales qui s’investissent dans diverses activités telles que le crédit-bail,
l’affacturage ou l’octroi des garanties.
Les établissements financiers sont classés en six catégories à savoir :
– Les établissements de promotion de la consommation. Ils financent les ventes à
tempérament ou à crédit c’est-à-dire consentent des prêts pour le financement des dépenses
d’ordre familial ou l’acquisition de biens semi-durables. Ce ont des établissements qui
consentent des facilités aux ménages pour leurs besoins courants et surtout pour l’acquisition
des biens semi durables.
– Les établissements de promotion des investissements. Ils sont spécialisés dans l’octroi
des crédits à moyen et long terme notamment pour le financement des opérations
immobilières des entreprises telles les acquisitions ou constructions d’usine..
– Les établissements de factoring. Ce sont les établissements qui rachètent les créances en
vue de procéder à leurs recouvrements. Le factoring ou affacturage est l’opération par laquelle
une personne, le factor, achète les créances commerciales à terme qu’une personne,
l’adhérent, détient sur ses clients. En contrepartie du paiement d’une prime, le factor se
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charge, à ses risques et périls du recouvrement de la créance à l’échéance. L’affacturage est


désormais réglementé au Cameroun par la loi de 23 avril 2014.
– Les établissements de crédit-bail. Le crédit-bail ou leasing est l’opération par laquelle un
établissement financier acquiert et met à la disposition d’une entreprise locataire du matériel
industriel sous forme de location mais avec option pour le locataire de devenir propriétaire à
l’issu de la période de location. La formule du crédit-bail permet ainsi à l’entreprise
d’acquérir et surtout d’utiliser des biens sans recours au crédit classique. Le crédit-bail est
donc analysé comme une alternative au crédit bancaire classique. Le crédit-bail est désormais
régi au Cameroun par la loi du 10 décembre 2010. Aux termes de l’article 3 de cette loi : « Le
crédit-bail est une opération de crédit destinée au financement de l’acquisition ou de
l’utilisation des biens meubles ou immeubles à usage professionnel. Il consiste en la location
des biens d’équipement, de matériel d’outillage ou de biens immobiliers à usage
professionnel, spécialement achetés ou construits, en vue de cette location, par des entreprises
qui en demeurent propriétaires. Ces opérations de location, quelle que soit leur dénomination,
donnent au locataire la faculté d’acquérir, tout ou partie des biens loués, moyennant un prix
convenu, tenant compte, au moins pour partie, des versements effectués à titre de loyers ».
1.2.2.2 Les compagnies financières

les compagnies financières sont des sociétés commerciales qui ont pour activité principale de
prendre et gérer des participations et qui, soit directement, soit par l'intermédiaire de sociétés
ayant le même objet, contrôlent au moins une banque (ord. N°85/002 du 31/08/1985 : art.43-
2).

Sont considérées comme sociétés financière d’investissements et de participation, les


entreprises dont l’objet social est :

 la prise de participation au capital de société dans le domaine financier, Industriel et


commercial;
 l’octroi des prêts ou d’avals à leurs filiales pour le financement d’investissement
d’intérêt économique et social;
 la garantie de placement et de vente dans le public des titres de sociétés;
 la gestion d’un portefeuille de valeur mobilière côtés ou non côtés, l’appel au marché
financier par voie d’émissions d’action, d’obligations ou de bons d’établissements.

À propos, il existe actuellement des structures qui exercent ce métier sur l’émanation de
banques à s’avoir :

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o la société financière africaine (SFA) du groupe FOTSO affilié à la commercial bank


of Cameroon (CBC) qui agit notamment comme un fonds commun de créance dans le
cadre de la gestion actif/passif. En effet, certaines créances compromises du
portefeuille de la CBC BANK sont transférées à l’actif de la SFA à charge pour celle-
ci de procéder à leur recouvrement; ce qui permet en même temps d’alléger le bilan de
la CBC BANK.
o la Central Africa Investment (Cenainvest) du Groupe AFRILAND FISRT BANK
qui pratique essentiellement du capital risque. (Les sociétés de capital-risque ont pour
objet d’apporter des fonds propres aux petites et moyennes entreprises non cotées.
Elles ne peuvent employer en titres d’une même société plus de 25 % de leur capital.
On peut distinguer plusieurs formes de capital-risque :

• le capital-risque création avec intervention dans une entreprise qui a moins de 3 ans
d’existence ;

• le capital-risque développement dans des entreprises ayant déjà fait leurs preuves ;

• le capital-risque transmission en cas d’intervention pour transmission de l’entreprise,


notamment aux salariés.)
1.2.2.3 Les institutions financières spécialisées
Les institutions financières spécialisées se caractérisent par un seul élément :
l’accomplissement d’une mission d’intérêt public décidée par l’autorité nationale qui les crée.
La création des institutions financières spécialisées relève donc de l’initiative des autorités
nationales des différents pays. Leurs modalités de financement et les opérations qu’elles
peuvent accomplir sont définies par des textes législatifs particuliers. Elles peuvent être
chargées par exemple d’acquérir et gérer des participations dans d’autres entreprises
commerciales, financières ou industrielles en cours de formation ou déjà existantes,
d’octroyer des prêts ou avals à leurs filiales, d’assurer la garantie de placement et de vente
dans le public des titres de sociétés, de la gestion des portefeuilles de valeur mobilière, de
l’émission d’actions et d’obligations, etc.
1.2.2.4 Les établissements publics à caractère financiers

Ces établissements sont au nombre de cinq à s’avoir :


- Le Crédit Foncier du Cameroun,
- La Société de Recouvrement des Créances,

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- La Société Nationale d’Investissement,


- La Caisse d’Épargne Postale,
- Le Fonds National pour l’Emploi.
1. Le crédit foncier du Cameroun (CFC)
Le CFC a pour objet d’apporter son concours financier à la réalisation de tout projet destiné à
promouvoir l’habitat. À propos, il est habilité à :
 Financer les travaux d’équipement des terrains destiné à la construction des logements
économiques;
 Rechercher et mettre en place le financement nécessaire aux sociétés immobilières et
de promotion, ainsi qu’à la réalisation de tous programme de logement économiques
entrant dans les objectifs du plan et dont les caractéristiques techniques répondent aux
normes définies par arrêté du premier ministre;
 Collecter, recevoir, en vue de faciliter l’accès à la propriété immobilière les dépôts des
personnes physiques ou morales. A cet effet, le CFC peut consentir des prêts à moyen
et long-terme par engagements, avals ou escompte.
 Accomplir toutes opérations financières, commerciales, mobilières et immobilières se
rattachant directement ou indirectement à l’objet ci-dessus.
2. La société de recouvrement des créances
Elle est chargé notamment :
 De la liquidation à l’amiable des actifs et du passif de tout établissement public de
crédit qui lui est confiée par l’autorité de tutelle;
 De la liquidation du fonds de commerce de tout établissement de crédit qui lui est
confié par la COBAC;
 De la liquidation judiciaire du patrimoine de tout établissement de crédit qui lui est
confié par les tribunaux et cours;
 Du recouvrement contre rémunération des créances douteuses, litigieuses voire
contentieuses détenues par des institutions financières publiques, sur demande ou
après approbation de l’autorité de tutelle;
 Elle peut accessoirement étendre ses activités à toutes opérations de recouvrement qui
lui sont confiées soit par des entreprises non financières du secteurs public, soit par
d’autres entreprises financière ou non des secteurs para publics et privés.
3. La société nationale d’investissement
La SNI a pour objet la mobilisation et l’orientation de l’épargne nationale et de tout autre
moyen financier, en vue de favoriser les opérations d’investissement d’intérêts économiques

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et social dans les secteurs industriels, agricoles, commercial et financier, ainsi que dans les
secteur des services et de l’hôtellerie notamment par :
 La création de projets;
 La réalisation pour son compte de toutes études et de toutes opérations financières
susceptibles de promouvoir le développement économique et social du pays;
 La prise ou le rachat de participations au capital des entreprises;
 L’octroi des prêts ou avals à des sociétés au capital desquelles elle participe, dans les
conditions définies par son règlement intérieur;
 La réalisation des études, l’évaluation des projets et la gestion d’opérations
d’investissement pour le compte de l’état, des collectivités et établissements publics;
 La promotion des investissements privés au moyen des conseils et par l’élaboration et
la diffusion des listes de projets;
 L’assistance technique aux tiers en matière de négociation des projets
d’investissement moyennant rémunération.
Les opérations initiées par la SNI portent essentiellement sur des projets ou secteurs présumés
viables et rentables. Le financement de ces opérations peut éventuellement bénéficier de
l’aval de l’état.
4. La caisse d’épargne postale (CEP)
Tout comme les banques, les caisses d'épargne postales et les services des comptes chèques
postaux peuvent effectuer tous les types d'opérations de banque et notamment recevoir du
public des fonds à vue ou à moins de deux (2) ans, dans le respect des limitations qui résultent
des textes législatifs et réglementaires qui les régissent.
Considérées depuis le décret n 090/1469 du 9 novembre 1990 comme établissement de
crédit, ces organismes de la poste sont habilitées, non seulement, à recevoir des dépôts,
mais aussi à consentir des crédits au profit de leur clientèle.
Placée sous la tutelle technique de l’administration chargée des postes, la CEP est chargée de :
 Promouvoir l’épargne nationale;
 Recevoir et faire fructifier les fonds qui lui sont confiés;
 Gérer les dépôts et cautionnement qui lui sont assignés par les textes particuliers.
Depuis le début des années 2000 la CEP a connu d’énormes problèmes de gestion de
disponibilité de ses ressources de sorte que ses clients ont du mal à pouvoir effectuer le
moindre retrait par rapport à leurs dépôts. C’est ainsi qu’un programme de restructuration a
été mis en œuvre notamment avec la création de la Cameroon Post Service (CAMPOST) qui
était mis sous administration provisoire le 24 juin 2005.

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5. Le fond national pour l’emploi


Le FNE est un établissement public doté de la personnalité juridique et de l’autonomie
financière crée en 1990 avec pour objet la promotion de l’emploi au Cameroun
Sans être un établissement public à caractère purement financier, le FNE dispose néanmoins
d’un fonds lui permettant de promouvoir l’auto emploi par le financement de micro projets.

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CHAP 2 : LES ACTIVITES DES ETABLISSEMENTS DE CREDIT

Les établissements de crédit développent plusieurs types d'activités dont l'objet doit être en
rapport avec la catégorie dans laquelle ils ont été agréés.

I) LES ACTIVITES BANCAIRES


Les activités bancaires peuvent être classées en trois groupes.

I.1 Les activités principales

Aux termes de l'article 4 alinéa 1er du décret no 90/1469 " les opérations de banques
comprennent la réception de fonds du public, les opérations de crédit, ainsi que la mise à la
disposition de la clientèle des moyens de paiement ou leur gestion"

Les articles 13, 14 & 15 de ce décret de 1990, de même que l'article 5 de la convention du 17
janvier 1992 définissent ce que l'on doit entendre par fonds du public, opération de crédit et
moyen de paiement.

A - RECEPTION DES FONDS DU PUBLIC

Sont considérés comme fonds reçus du public les fonds qu'un établissement bancaire recueille
d'un tiers, notamment sous forme de dépôt avec le droit d'en disposer pour son propre
compte, mais à charge pour l'établissement de les restituer.

Le tiers doit s'entendre de toute personne ayant une personnalité juridique distincte du
récepteur. C'est de ce tiers que les fonds doivent être recueillis. Ce qui implique
nécessairement une remise d'actifs monétaires, sans égard à la convention sous couvert
de laquelle ce transfert est effectué, dès lors qu'il n'est ni définitif, ni affecté.

Mais il pourrait s'agir de tout autre arrangement conventionnel ayant un effet comparable tel
qu'un prêt. Ces deux contrats induisent en commun l'obligation requise par la loi de
restituer des fonds confiés au récepteur et dont les modalités (à vue, à terme, avec ou sans
rémunération) demeurent indifférentes.

De même, ces deux contrats emportent, pour le bénéficiaire du transfert, le droit de disposer
des sommes pour le compte. Tel n'est pas le cas du notaire qui reçoit des fonds affectés d'une
destination pour le compte du client remettant.

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Toutefois, dans la mesure où les associés et le personnel d'un établissement ne font pas partie
du public, en raison de leurs liens étroits avec l'établissement dépositaire, la loi ne considère
pas comme fonds reçus du public:

1° Les fonds reçus ou laissés en compte par les associés ou des actionnaires détenant au moins
5% du capital d'un établissement, les administrateurs, les gérants ainsi que les fonds propres
provenant des prêts participatifs.

2° Les fonds qu'un établissement reçoit de ses salariés, sous réserve que leur montant
n’excède pas 10% de ses capitaux propres. Pour l'appréciation de ce seuil, il n 'est pas tenu
compte des fonds reçus des salariés en vertu de dispositions législatives particulières

B - LES OPERATIONS DE CREDIT

Constitue une opération de crédit, tout acte par lequel un établissement de crédit agissant à
titre onéreux, met ou promet de mettre des fonds à la disposition d'une personne ou prend,
dans l'intérêt de celle-ci, un engagement par signatures

1 Les crédits aux particuliers

Les besoins de financement des particuliers peuvent être des besoins de trésorerie ponctuels,
exceptionnels ou alors liés à une acquisition immobilière. Mais avant d’aborder les crédits aux
particuliers, il s’avère nécessaire de préciser la notion de clientèle de particuliers.

Parmi les particuliers, nous pouvons notamment citer les salariés du secteur public ou privé,
les retraités, les étudiants ou les personnes sans emploi.

Les crédits proposés aux particuliers par les banques sont des réponses à des besoins
spécifiques qui peuvent être passagers, exceptionnels ou immobiliers.

1.1 Les crédits de trésorerie

Les crédits de trésorerie permettent de faire face à des besoins passagers tels que des dépenses
imprévues ou des rentrées d’argent retardées.

a) La facilité de caisse
La facilité de caisse qui vise à pallier un besoin ponctuel de trésorerie peut être accordée par
le banquier pour quelques jours ; le client pourra ainsi rendre son compte débiteur pour une
quinzaine de jours voire un mois.

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L’accord du banquier peut être écrit ou verbal, et renouvelable ou non. Le taux d’intérêt est
généralement le taux débiteur maximum hors taxes.

b) Le découvert

Contrairement à la facilité de caisse, le découvert est accordé pour une période plus longue de
quelques semaines à plusieurs mois voire un an. L’accord peut être marqué au client
verbalement ou par écrit et ce crédit est renouvelable ou non. Le taux d’intérêt appliqué est
généralement le taux débiteur maximum.

1.2 Les prêts personnels

1.2.1 Les prêts personnels classiques

Le prêt personnel ordinaire est un crédit qui est consenti à un client en considération de sa
personne et non de l’objet à financer. Il suffit que le banquier soit certain que le client dispose
de revenus suffisants pour assurer le remboursement du prêt. Le banquier permet donc au
client de disposer d’une somme dont le plafond est déterminé en fonction de la capacité
d’endettement du client. La durée de ce crédit varie de 12 à 24 mois.

1.2.2 Le crédit scolaire

Une version particulière du prêt personnel est dédiée au financement de la scolarité des
enfants : c’est le crédit rentrée scolaire. Ce crédit est généralement octroyé pour une période
maximale de 12 mois allant du début du mois de juillet à la fin du mois de juin de l’année
suivante. Les sommes accordées au client sont censées l’aider à financer les besoins liés à la
scolarité de ses enfants ou enfants à sa charge et leur montant maximum peut être soit un
multiple (exemple : 3 mois) du salaire net viré mensuellement soit déterminé en fonction de la
capacité d’endettement du client.

Le taux d’intérêt peut être le taux débiteur maximum hors taxes ou alors un taux plus
favorable.

1.3 Les crédits à la consommation

Contrairement au prêt personnel, le crédit à la consommation est attribué pour l’acquisition


d’un bien meuble précisé par l’acquéreur qui présente une facture pro forma fournie par le
fournisseur dudit bien. Les biens financés sont généralement des matériels d’équipements
divers : matériels électroménagers, salon, salle à manger, véhicule, etc.

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En général, les crédits à la consommation répondent aux caractéristiques suivantes :

 quotité financée : 80% de la valeur du bien soit un apport personnel de 20% ;


 montant maximum : fixé en rapport avec les revenus du client et sa quotité de
remboursement ;
 durée : variable de 6 mois à 48 mois selon la quotité de remboursement et la nature du
bien financé ;
 coût : taux débiteur maximum hors taxes ou pour certains clients privilégiés, un
abattement de l’ordre de deux points.

1.4. Les crédits immobiliers.

Les crédits immobiliers permettent au client soit d’améliorer, acquérir ou construire une
habitation, soit de se procurer un terrain. Les maisons achetées peuvent être neuves ou
anciennes.

1.4.1 Crédit achat terrain

Ce prêt permet l’acquisition d’une parcelle de terrain sur laquelle le client envisage de
construire ultérieurement une maison d’habitation principale ou secondaire. Ce crédit présente
généralement les caractéristiques suivantes :

 quotité financée : 80% de la valeur d’achat du terrain car le client doit disposer d’un
apport personnel de 20% ;
 montant maximum : déterminé en fonction des revenus et de la quotité de
remboursement du client ;
 durée : au maximum de 60 mois ;
 coût : taux débiteur maximum hors taxes ou un peu moins pour une clientèle
privilégiée.
1.4.2 Crédit amélioration habitat

Ce prêt est sollicité par un client qui souhaite effectuer des travaux d’amélioration de son
logement principal ou secondaire. Les principales caractéristiques de ce prêt sont ci-dessous :

 quotité financée : 80% du montant estimé des travaux selon le devis joint au dossier ;
 montant maximum : établi en fonction des revenus et de la quotité de remboursement
du client ;
 durée : au maximum de 48 mois ;

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 coût : taux débiteur maximum hors taxes ou légèrement en dessous pour la clientèle
privilégiée.
1.4.3 Crédit immobilier classique

Le prêt immobilier classique permet l’achat ou la construction d’un logement qui peut être
une résidence principale, secondaire ou à usage locatif. Les caractéristiques de ce crédit sont :

 quotité financée : 80% du montant d’achat ou des travaux selon le devis joint au
dossier ;
 montant maximum : établi en fonction des revenus et de la quotité de remboursement
du client ;
 durée : pouvant aller jusqu’à 10 ans bien que les établissements de crédits aient plutôt
tendance à le ramener vers un maximum de 7 ans, au regard des incertitudes liées à la
conjoncture ;
 coût : taux débiteur maximum hors taxes avec généralement un abattement de l’ordre
de 2 points.
1.4.4 Prêt épargne logement

Ce crédit résulte d’une épargne préalablement constituée par le client sur une période allant de
24 à 36 mois. Cette épargne qui est rémunérée généralement au taux minimum créditeur fixé
par l’autorité monétaire, permet de constituer l’apport personnel du demandeur. Les autres
caractéristiques du prêt sont les suivantes :

 montant maximum : fixé à 3 ou 5 fois le montant du capital constitué par l’épargne ;


 durée : pouvant aller jusqu’à 10 ans ;
 coût : taux privilégié soit le taux débiteur maximum hors taxes diminué d’au moins
deux points.
Certains établissements de crédits ont tenté des expériences d’épargne crédit notamment dans
le domaine du logement à la fin des années 80 ; mais les résultats atteints n’ont pas été jugés
intéressants de sorte qu’à ce jour seul le CFC commercialise encore ce produit. Les difficultés
économiques actuelles ne permettent pas d’envisager à court terme, le retour de ce produit
dans le giron bancaire traditionnel.

2) Les crédits aux entreprises


Les besoins en financement des entreprises concernent, soit la réalisation de leurs
investissements (haut de bilan), soit la couverture des besoins nés de leur cycle d’exploitation
(bas de bilan).

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2.1 Crédits à court terme

Face aux besoins générés par le cycle d’exploitation, l’entreprise peut recourir à des
financements soit par des ressources propres (fonds de roulement) soit par des concours
bancaires dont la durée ne dépasse pas un an, à savoir les crédits à court terme.

2.1.1 Crédits par caisse

Les crédits par caisse sont les crédits qui s’utilisent par une autorisation donnée au client de
rendre débiteur son compte, soit la facilité de caisse, le découvert et l’accréditif.

a) Facilité de caisse
A l’instar des particuliers, les entreprises utilisent les facilités de caisse pour résorber leurs
difficultés passagères de trésorerie. L’autorisation du banquier peut être écrite ou verbale, et
permet au client de passer son compte débiteur pour une durée relativement courte de l’ordre
d’une quinzaine de jours à 45 jours. Ce crédit permet généralement de faire face aux
décalages qui existent entre les décaissements et les encaissements. Son montant ne doit
raisonnablement pas dépasser un mois de chiffre d’affaires et son coût est généralement fixé
au taux débiteur maximum hors taxes.

b) Découvert
Contrairement à la facilité de caisse, la ligne de découvert est sollicitée pour une période plus
longue allant jusqu’à l’année. L’autorisation de découvert peut être écrite ou verbale et dans
son utilisation. Le montant maximum accordé ne doit pas dépasser un mois de chiffre
d’affaires et il ne se cumule pas à la facilité de caisse. Le coût de ce crédit s’établit
habituellement au taux débiteur maximum hors taxes.

2.1.2 Accréditif

L’accréditif est la faculté dont dispose une entreprise qui le désire, de pouvoir percevoir des
espèces dans une autre agence de sa banque ou au guichet d’une banque correspondante.

L’accréditif est dit simple lorsqu’il correspond à une mise à disposition de fonds, avec au
préalable débit du compte du client avant envoi de fonds; ce qui peut ne pas se traduire par un
crédit. Par contre, il est dit permanent si une autorisation est accordée pour une période
donnée, généralement renouvelable (exemple : 1.000.000 de francs CFA par mois) ; dans ce
cas, il existe une possibilité de paiement rendant le compte principal débiteur d’où le crédit.

2.1.3 Mobilisation du papier financier : Crédit spot

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Ce crédit généralement d’un montant élevé ne s’accorde qu’à des entreprises ayant une
certaine taille. Il est prisé par les banquiers et leurs clients car non seulement, il coûte
nettement moins cher que les autres crédits par caisse mais il est aussi d’une utilisation souple
et d’une gestion facile :

 Montant : au minimum 50.000.000 de francs CFA ;


 Forme : mobilisation d’un papier financier (billet à ordre souscrit par le client) ;
 Echéance : 1 à 3 mois voire 6 mois ;
 Coût : de l’ordre de 10% hors taxes ; mais la forte concurrence observée ces dernières
années sur le marché des grandes entreprises, a permis la distribution de ce crédit par
certaines banques de la place à un taux avoisinant les 6% hors taxes.

2.1.4 Financement des stocks

Les entreprises disposent de trois formules possibles de financement des stocks à savoir le
crédit de campagne, l’avance sur marchandises et l’escompte de warrants.

2.1.4.1 Crédit de campagne

Selon leur secteur d’activité (agriculture, fabrique de jouets, etc), certaines entreprises dites
saisonnières connaissent de grands décalages entre la période des approvisionnements ou
constitution de stocks et la période des ventes ; il s’en dégage d’importants problèmes de
trésorerie dont le financement passe par la mise en place de crédit de campagne.

Sur le plan pratique, le crédit de campagne se réalise en trois phases :


 D’abord le préfinancement de la constitution des stocks par la mise en place d’une
ligne de découvert éventuellement à travers un compte bis ouvert pour l’opération ;
 Ensuite dès que les ventes commencent notamment à crédit avec des traites acceptées
par les clients, mise en place d’une ligne d’escompte de ces effets de commerce pour
rembourser le découvert initial;
 A l’échéance des traites, paiement des clients pour rembourser l’escompte.
Au terme de la campagne, s’il n y a pas d’anomalies quelconques, les lignes de découvert et
d’escompte commercial doivent être entièrement remboursées et le compte principal du client
créditeur.

2.1.4.2 Avances sur marchandises

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Ce type de crédit permet à une entreprise qui dispose du stock de marchandises, de le


remettre en gage à son banquier afin d’obtenir une avance en trésorerie ; les marchandises
seront donc remises entre les mains du banquier ou entreposées dans un magasin général
(entrepôt spécialisé sous le contrôle des pouvoirs publics).

Il arrive que la convention de prêt prévoie que le propriétaire initial des marchandises trouve
des clients pour les acheter, alors le produit des ventes est directement versé dans le compte
du client à la banque, qui délivre donc un bon de dessaisissement du stock ainsi vendu.

2.1.4.3 Escompte de warrants

Dans le cas où l’avance sur marchandises se fait avec remise des stocks en gage entre les
mains d’un magasin général, les responsables de ce magasin sont responsables de leur
conservation et leur garde. Ils remettent au propriétaire des marchandises, un document
appelé récépissé -warrant comportant deux volets :

 le premier qui est le récépissé, atteste du dépôt des marchandises ;


 le second qui est le warrant, pourra être escompté par le banquier.
Ce financement est particulièrement utilisé par les exportateurs des produits de base tels que
le cacao, le café, etc.

Bien entendu, si par la suite l’entreprise se trouve dans l’incapacité de rembourser son crédit,
alors le banquier peut saisir les marchandises et les vendre. Si jamais, le produit des ventes ne
suffit pas, il pourra se retourner pour le surplus contre le client et les éventuels signataires
(avaliste, endosseurs) du warrant qui demeure un effet de commerce.

2.1.5 Mobilisation des créances sur les clients

La mobilisation du poste clients peut se réaliser par l’escompte commercial, l’affacturage,


l’escompte documentaire ou l’avance sur factures dans le cadre des marchés publics ou privés

2.1.5.1 Escompte commercial

L’escompte commercial est une opération par laquelle, le bénéficiaire d’un effet de commerce
(le cédant ou porteur final) cède celui-ci à son banquier (le cessionnaire) avant l’échéance, en
contrepartie d’une avance en trésorerie moyennant paiement des frais (agios), le cédant
demeurant garant du paiement si le débiteur (le cédé ou le tiré) ne l’honore pas à temps.

2.1.5.2 Affacturage

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L’affacturage est un contrat par lequel, un fournisseur, titulaire de créances commerciales, les
transfère à un établissement de crédit spécialisé (le factor) qui se charge d’en opérer le
recouvrement et en garantit la bonne fin, même dans l’hypothèse d’une défaillance
momentanée des débiteurs (les clients), moyennant rémunération.

2.1.5.3 Escompte documentaire

Dans le cadre des opérations à l’international notamment avec paiement par crédit
documentaire irrévocable et confirmé, l’exportateur qui a expédié des marchandises à son
client étranger peut, lors de la remise des documents d’expédition (conformes aux termes de
la lettre d’ouverture notamment : connaissement, facture, certificats d’origine ou d’expertise,
assurance, etc) à son banquier, solliciter une avance en trésorerie. Si le CREDOC concerné se
réalise par acceptation d’une traite, l’escompte documentaire peut se matérialiser par
l’escompte de la traite envoyée à l’étranger pour acceptation. Dans le cas contraire,
l’escompte peut se faire à travers la souscription d’un billet à ordre représentatif de la créance
de l’exportateur sur son client.

2.1.5.4 Financement des marchés publics

Les marchés publics notamment dans le domaine des bâtiments et travaux publics portent
généralement sur d’importantes sommes d’argent et les entreprises bénéficiaires de ces
marchés ne disposent pas souvent des ressources suffisantes pour l’exécution des travaux.
Elles sont donc amenées à recourir aux établissements de crédit pour se procurer les
financements nécessaires.

2.2 Crédits à moyen ou long terme

Dans le cadre de leur développement, les entreprises peuvent avoir besoin d’investir
notamment pour renouveler ou accroître leur capacité de production ou leur productivité ou
alors pour s’attaquer à de nouveaux créneaux ou secteurs d’activité ; ce qui les amène à
rechercher des financements appropriés à leurs besoins. Les entreprises peuvent ainsi financer
leurs investissements en faisant recours :

 A l’autofinancement qui consiste à utiliser les ressources propres de l’entreprise


provenant notamment de sa capacité bénéficiaire ;
 A l’appel public à l’épargne qui se déroule à travers le marché boursier sous la forme
des émissions d’actions (augmentation de capital en numéraire) ou des emprunts

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obligataires, et il est réservé aux entreprises d’un certain standing eu égard aux
conditions d’admission sur ce marché ;
 Aux établissements de crédit qui proposent divers types de crédit à moyen ou long
terme, en fonction des aptitudes et des structures des clients concernés.
Concernant les crédits à moyen ou long terme distribués par les établissements de crédit au
Cameroun, il s’agit essentiellement des crédits classiques, des crédits de restructuration et du
crédit-bail.

2.2.1 Crédits à moyen ou long terme classiques

Le montant du crédit tient certes compte du coût du bien à acquérir, étant entendu qu’il est
demandé au client de fournir un apport personnel de l’ordre de 20 à 30 %, mais d’abord et
surtout de la capacité de l’entreprise à dégager des ressources suffisantes pour permettre un
remboursement harmonieux du crédit.

Le financement peut concerner l’acquisition d’un matériel nécessaire à l’exploitation de


l’entreprise mais aussi des constructions d’usine ou d’un immeuble siège dont la nécessité est
avérée. La durée du prêt doit être en adéquation avec la durée d’amortissement du matériel
financé ; mais en général, les établissements de crédit se limitent à des crédits à moyen terme
(d’une durée de 2 à 7 ans) essentiellement octroyés aux grandes entreprises.

Les crédits à long terme sont par contre distribués au compte goûte ; ce qui ne favorise pas la
mise en œuvre des programmes d’investissement des PME nationales.

Les crédits à moyen terme sont généralement moins onéreux que les crédits à court terme, à
cause non seulement du taux d’intérêt inférieur mais aussi en raison de la taxe sur la valeur
ajoutée dont le taux appliqué est moindre (8,8%) que celui appliqué sur les crédits à court
terme (19,25%).

2.2.2 Crédit de restructuration

Ce type de crédit n’est pas à proprement parler un crédit d’investissement au sens de l’objet
repris ci-dessus. Il est sollicité par une entreprise dont la structure du bilan paraît
déséquilibrée en raison d’une insuffisance de capitaux permanents qui peut provenir
notamment :
 de pertes importantes cumulées ;
 du développement des activités sans rapport avec ses fonds propres ;
 une anticipation de résultats futurs favorables.

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Sur la base d’informations prévisionnelles fournies par l’entreprise, le banquier jugera


l’opportunité de la mise en place de ce crédit, dans une perspective du redressement du
déséquilibre de sa structure financière.
Le coût de ce crédit est généralement inférieur à celui du crédit à moyen ou long terme
classique car le banquier participe ainsi à l’effort de redressement de son client.
2.2.3 Crédit-bail ou leasing

Le crédit-bail peut se définir comme un mode de financement d’une immobilisation


(bien meuble ou immeuble) par lequel, à la demande de son client, un établissement de crédit
ou une institution financière spécialisée, acquiert le bien choisi pour le louer à l’entreprise
concernée pendant une durée minimale, avec la faculté pour le locataire de racheter le bien
loué au terme de la période du contrat, à un prix convenu (valeur résiduelle) en fonction des
loyers déjà versés.

Le crédit-bail coûte plus cher que les autres prêts ci-dessus mais il présente l’avantage d’être
accessible à des entreprises qui n’ont pas pu se faire financer par les banques. De plus, il
permet un financement à hauteur de 100% du bien.

C - La mise à disposition des moyens de paiement

Sont considérés comme moyens de paiement tous les instruments qui, quel que soit le
support ou le procédé technique mis en œuvre, permettent à toute personne d'utiliser les
fonds à sa disposition.

 Le chèque se définit comme un écrit par lequel le client d’un établissement de crédit
ou d’un organisme autorisé à remettre des chéquiers à sa clientèle (le tireur), donne
l’ordre à cet établissement ou organisme (le tiré) de payer une certaine somme à lui-
même ou à une personne désignée (le bénéficiaire) à concurrence, en principe, des
fonds déposés chez le tiré.
 Constitue une carte de paiement, toute carte émise par un établissement de crédit et
permettant à son titulaire de retirer ou de transférer des fonds.
 Constitue une carte de crédit, toute carte de paiement qui, en vertu d’une stipulation
expresse du contrat conclu entre l’émetteur et le titulaire de la carte, donne lieu
notamment à un débit différé du compte du titulaire ou à toute autre forme de crédit.
 Une carte de retrait confère exclusivement à son titulaire la possibilité de retirer des
espèces dans les distributeurs automatiques de billets (DAB), les guichets
automatiques de banque (GAB) ou auprès des guichets de l’établissement émetteur

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 Les virements …etc.


I.2 Les activités connexes

Les banques peuvent aussi effectuer des opérations connexes telles que :

 le change,
 le placement, la souscription, l'achat, la gestion, la garde et la vente de valeurs
mobilières et tout produit financier,
 le conseil et l'assistance en matière de gestion du patrimoine, de gestion
financière, l'ingénierie financière et d'une manière générale, tous les services
destinés à faciliter la création et le développement des établissements, sous
réserves des dispositions législatives et réglementaires relatives à l'exercice de
certaines professions et enfin la banque assurance.
 La location de coffre-fort : L’établissement de crédit peut mettre à la disposition de
sa clientèle (généralement de choix), des coffres -forts afin que ces derniers y
conservent des objets de grande valeur moyennant paiement d’une commission
généralement annuelle ou semestrielle…Etc.
II LES ACTIVITES DES ETABLISSEMENTS FINANCIERS

Les activités des établissements financiers sont définies, de manière générale, par rapport
à celles des banques ou, mieux encore, par rapport à leur domaine de compétences
respectives.

2.1 Caractéristiques

Les établissements financiers se distinguent des banques par l'origine des ressources qu'ils
peuvent consacrer à leurs opérations financières. A la différence des banques en effet, ils ne
sont pas autorisés à recevoir des fonds en dépôt du public, ni à mettre à sa disposition des
moyens de paiement. Ils sont tenus de travailler essentiellement avec leurs fonds propres
ou avec des capitaux empruntés (émission d'obligations, emprunts bancaires).

On estime aussi que, comme toutes les entreprises, les établissements financiers peuvent
recevoir des dépôts que la loi ne considère pas comme reçus du public: fonds versés en
compte par les associés, dépôts du personnel, dépôts des entreprises qui font partie du même
groupe.

2.2 Domaines d'activités

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A l'exception de la réception des fonds du public et de la mise à sa disposition des


moyens de paiement, les établissements financiers sont classés au Cameroun en six catégories
correspondant à des domaines d'activités bien précis, à savoir:

 Les établissements financiers de promotion de la consommation qui


consentent des facilités aux ménages pour leurs besoins courants et surtout pour
l'acquisition de biens semi-durables ;
 Les établissements financiers de promotion des investissements qui financent
les immobilisations des établissements amortissables sur une longue période;
 Les établissements de courtage financier qui jouent le rôle d'intermédiaire entre les
prêteurs et les emprunteurs de capitaux ;
 Les établissements de factoring qui rachètent les créances en vue de leur
recouvrement;
 Les établissements de recouvrement qui se chargent de recouvrir les créances
pour le compte des tiers;
 Les établissements de crédit-bail qui se chargent des opérations de location de biens
d'équipement, d'outillage, d'immeubles ou de leasing industriel ou commercial,
avec option d'achat.
Ces établissements peuvent également effectuer des opérations connexes à leur activité,
telles que les opérations de location simple de biens mobiliers.

Les établissements financiers peuvent aussi effectuer certaines opérations de banque dont,
notamment, le commissionnement, l'intermédiation dans les opérations portant sur les effets
publics, les effets de commerce ou sur les valeurs mobilières, le crédit à court terme et long
terme, la prise de nantissement ou/et encaissement d'effets publics, d'effets de commerce ou
de chèques, les ventes à tempérament (par versement partiel), le financement de ventes à
crédit.

Mais l'activité de certains établissements financiers implique nécessairement qu'ils


reçoivent des fonds de clients avec une affectation spéciale. C'est le cas des établissements
de courtage financier qui jouent le rôle d'intermédiaire entre les prêteurs et les
emprunteurs de capitaux, Ces fonds doivent cependant être réservés strictement jusqu'à la
réalisation de l'affectation, soit sous forme d'actifs liquides, soit en bon de trésor.

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CHAP 3 LA REGLEMENTATION DES ETABLISSEMENTS DE CREDIT

Les crédits bancaires sont un facteur important du développement économique et


contribuent à accroître la masse monétaire en circulation. Cette double influence explique et
justifie la surveillance que l'Etat et les organismes communautaires exercent sur les
établissements de crédit à la fois quant à leurs conditions d'ouverture, de contrôle et de
fonctionnement.

1 Les conditions d'ouverture des établissements de crédit


1.1 Les banques

Pour exercer le commerce de banque, la loi impose un ensemble de conditions


relatives à la forme juridique de l'établissement, au capital social minimum exigé, à
l'agrément de l'autorité monétaire, à l'inscription au Conseil National de Crédit etc.

A- La forme juridique de l'établissement bancaire

Les sociétés ayant pour objet le commerce de banque ne peuvent être constituées que
sous la forme d'une personne morale, à l'exception des succursales d'établissements de
crédit ayant leur siège à l'étranger (Annexe à la convention de 1992 : art. 16)

Au niveau du Cameroun, l'ordonnance n 085/002 du 31 août 1985 dispose que l'organisme


qui sollicite l'agrément doit avoir obligatoirement l'une des formes sociétaires suivantes:
société anonyme, société en commandite, société coopérative ou à forme mutuelle (ord. art.
5).

B - Le capital social

Les règles de représentation du capital minimum des établissements de crédit sont fixées
par le règlement COBAC R - 9311 0 du 19 avril 1993.

Aux termes de ce règlement, en ses articles 1 & 2, " les établissements de crédit doivent
disposer en permanence d'un capital libéré ou d'une dotation versée d'un montant au moins
égal à une somme fixée par décret par les pouvoirs publics ". En outre, " tout établissement de
crédit doit justifier à tout moment que son passif interne net est égal ou supérieur au capital
minimum requis".

Les succursales et agences d'établissements de crédit ayant leur siège à l'étranger


doivent également pouvoir justifier à tout moment de la détention d'un montant d'actifs, hors
non valeurs éventuelles, au moins équivalent à la dotation minimale requise.

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1° Modalité de calcul du capital minimum

Le capital minimum est constitué des éléments suivants:

a) Le capital social (pour les établissements constitués sous forme de sociétés commerciales) ;

b) Les sommes qui en tiennent lieu (pour les établissements ayant un statut juridique
particulier) à savoir les dotations définitivement acquises (cas des succursales) ;

c) Les réserves dont la distribution est prohibée, à savoir:

- la réserve légale ;
- les réserves statutaires ou contractuelles;
- les réserves de réévaluation légale
- les réserves indisponibles constituées en application de lois particulières (par exemple
pour actions propres)

d) Les ressources qui peuvent être assimilées aux réserves non distribuables, à savoir: tous les
éléments de passif non constitutifs de dettes exigibles par des tiers et non susceptibles de
distribution aux actionnaires.

La commission bancaire peut aussi autoriser les établissements de crédit à prendre en compte
les ressources qui ne répondent pas aux conditions ci-dessus, dès lors qu'elles seraient
assorties de clauses de remboursement susceptibles de justifier leur assimilation au passif
interne. L'établissement de crédit doit disposer d'un passif interne net, autrement dit un passif
interne minoré des non valeurs figurant dans les emplois. La réglementation considère comme
non valeurs:

- la fraction non versée du capital social ou de la dotation;


- les actions propres détenues, évaluées à leur valeur comptable;
- le report à nouveau débiteur;
- les pertes en instance d'approbation;
- les frais d'établissement et le fonds de commerce;
- les provisions et amortissements complémentaires à constituer pour dépréciation
ou risques de non recouvrement d'actifs.

2° Le capital social des établissements bancaires

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Au Cameroun, le capital social exigé des banques en vue de leur constitution est fixé à
un milliard (10 000 000 000) de francs CFA, conformément aux dispositions du décret n?
90/1470 du 9 novembre 1990.

La structure de ce capital doit faire apparaître la présence des intérêts camerounais, au


moins égale au tiers de son montant. L'actionnariat camerounais jouit du droit de préemption
sur les actions à céder.

Le capital social minimum exigé doit être entièrement libéré au moment du dépôt du dossier
de demande d'agrément de la banque. Enfin, les banques doivent maintenir un ratio de 5%
correspondant au rapport entre les dépôts collectés et le capital minimum.

C - Agrément de l'autorité monétaire

Aucun établissement de crédit ne peut exercer ses activités sur le territoire national sans
avoir été agrée par l'autorité monétaire, c'est-à-dire le ministère chargé des finances,
après avis conforme de la Commission bancaire (annexe à la convention du 17 janvier 1992 :
article 12).

1° Conditions d'octroi de l'agrément

Aux termes des dispositions de la loi bancaire camerounaise, les autorités monétaires chargées
d'instruire une demande d'agrément d'une banque tiennent compte de plusieurs paramètres: la
nature de l'agrément sollicité, le montant des fonds propres qui seront mobilisés par
l'établissement, la qualité des apporteurs de capitaux et, le cas échéant, leurs garants, le
programme d'activités, les moyens techniques et financiers de celui-ci.

a) Nature de l'agrément demandé

L'agrément demandé doit correspondre au type d'opérations que l'établissement entend


effectuer. La demande doit donc comporter l'indication de la nature de l'agrément sollicité
ainsi que le programme d'activité justifiant ce choix (ord.1985 : article 5 alinéa 3).

b) Montant des fonds propres

L'établissement doit donc veiller à assurer l'adéquation des fonds propres à la nature et
au volume des activités envisagées. Le montant du capital social libéré (ou de la dotation dans
le cas,des succursales), doit être au moins égal à la somme fixée par décret. Cette somme
varie en fonction de la catégorie juridique de l'établissement de crédit.

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c) Qualité des apporteurs de capitaux

L'autorité monétaire, par l'intermédiaire du Conseil National de Crédit, analyse, d'une part, la
qualité individuelle des apporteurs de capitaux (identification, caractéristiques
économiques et financières et objectifs poursuivis) et, d'autre part, vérifie si le montage
financier est de nature à conforter ou à remettre en cause le développement et la solidité de
l'établissement concerné.

d) Le programme d'activités et les moyens techniques et financiers (ord., art.5 ; annexe


Convention 92 : article 14)

Le programme d'activités de l'établissement de crédit doit préciser notamment:

- les divers types de concours (crédits, crédit-bail, garanties) et autres services, qui seront
susceptibles d'être offerts à la clientèle;

- la composition de la clientèle visée (entreprises, particuliers, investisseurs institutionnels) ;

- la nature des ressources qui seront utilisées (autrement dit, parts respectives des fonds
propres, concours des actionnaires, titres de créances négociables ou obligataires, dépôts du
public, emprunts sur le marché interbancaire etc.) ;

- l'évolution de la masse salariale susceptible d'être employée;

- l'organisation et les moyens prévus, notamment en matière d’approche de la clientèle, de


comptabilité et d'équipement informatique, de contrôle etc.

- enfin les bilans et comptes de résultat prévisionnels pour les premiers exercices et le
niveau prévisionnel des principaux ratios de gestion à la fin de chaque exercice.

En ce qui concerne les moyens techniques, l'autorité monétaire apprécie:

- l'expérience et la compétence du personnel pour effectuer les opérations envisagées ;

- l'organisation, les moyens d'enregistrement et de surveillance répondant à la réglementation;

- la désignation des organes exécutifs et de contrôle.

- la capacité de l'établissement demandeur à réaliser ses objectifs de développement


dans les conditions compatibles avec le bon fonctionnement du système bancaire et qui
assurent à la clientèle une sécurité suffisante (ord.85, art. 5 in fine).

2° La délivrance de l'agrément

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Le dossier de demande d'agrément d'un établissement de crédit, dont l'original est


timbré et rédigé en français et en anglais, est déposé en double exemplaire auprès du
ministre des finances, contre récépissé.

Ce dossier comprend:

- une liste exhaustive des opérations envisagées;

- une expédition de l'acte constitutif de la société;

- le procès-verbal in extenso de l'assemblée générale constitutive;

- un état de souscription et de versement du capital social ainsi que le certificat de


dépôt des fonds versés dans un compte bancaire au Cameroun;

- la liste des actionnaires de nationalité étrangère, en cas de besoin, en indiquant leurs


noms et prénoms, pays d'origine et la participation au capital de la société;

- les comptes prévisionnels de bilan, d'exploitation générale, de pertes et profits,


accompagnés d'une note faisant ressortir les bases techniques à partir desquelles ils ont
été établis;

- la situation prévisionnelle de trésorerie.

3° Le retrait d'agrément

Le retrait d'agrément est prononcé par l'autorité monétaire soit à la demande de


l'établissement de crédit, soit d'office lorsque, par sa faute, l'établissement :

- ne remplit plus les conditions auxquelles l'agrément est subordonné;

- n'a pas fait usage de son agrément dans un délai de dix-huit (18) mois;

- n'exerce plus son activité depuis au moins douze (12) mois.

Il peut aussi être prononcé à titre de sanction disciplinaire par la Commission bancaire
conformément aux dispositions de l'article 13 de la convention du 16 octobre 1990
(annexe à la convention du 17 janvier 1992, article 17).

Il est notifié à l'établissement concerné et publié au journal officiel et dans au moins un des
principaux organes de la presse nationale (convention 1992, article 17 in fine).

2 Les établissements financiers

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L'ouverture d'un établissement financier est subordonnée, à quelques exceptions près, aux
mêmes conditions que celles exigées des banques.

A - Constitution des établissements financiers

Les activités d'établissement financier s'exercent obligatoirement à travers une des formes
sociétaires imposées par la loi.

Le capital minimum exigé des établissements financiers est, au Cameroun, fonction de la


catégorie dans laquelle l'établissement postule à être agrée (déc. n"90/1470 : art. ler al. 2) ; à
savoir:

- Etablissement de promotion des investissements: 500 millions de FCFA ;

- Etablissement de promotion de la consommation: 250 millions de FCFA;

- Etablissement de factoring: 500 millions de FCFA;

- Etablissement de recouvrement: 250 millions de FCFA ;

- Etablissement de courtage financier: 200 millions de FCFA

- Etablissement de crédit-bail: 500 millions de FCFA.

Le capital social minimum exigé doit être entièrement libéré au moment du dépôt du dossier
contenant la demande d'agrément de l'établissement.

L'Autorité monétaire peut également demander, compte-tenu de leur nature et de leur intérêt
économique, une participation des intérêts camerounais au capital social de certains d'entre
eux. Cette participation est au moins égale au tiers de celui-ci. L'actionnariat camerounais
jouit du droit de préemption sur les actions à céder.

B - Obligations diverses

Tout comme les banques, les établissements financiers ne peuvent exercer leurs activités
qu'après agrément de l'Autorité monétaire, sur avis de la COBAC et inscription auprès du
Conseil National de Crédit.

2 Les sociétés financières d'investissement et de participation

Les conditions d'ouverture des sociétés financières d'investissement et de participation sont


celles qui s'imposent à tous les établissements de crédit, avec cette différence que le capital
social minimum exigé est, au Cameroun, de 500 millions de francs CFA.

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3 L'agrément unique

Le Règlement n°01/00/CEMAC/UMAC/COBAC du 27 novembre 2000 a institué un


agrément unique des établissements de crédit dans la Communauté Economique et Monétaire
de l'Afrique Centrale.

Cet agrément unique confère à une banque ou un établissement financier, ayant obtenu
l'autorisation d'exercer son activité dans un Etat membre de la Communauté, le droit, s'il
le souhaite, de l'étendre à un autre Etat membre, d'y implanter une filiale, une succursale
ou une agence, sans être astreint à l'accomplissement des formalités administratives
relatives à l'agrément dans ledit pays.

2.1 Les avantages de l'agrément unique

L'avantage le plus important de l'agrément unique est qu'il emporte, pour les banques et
établissements financiers dûment agréés, l'élimination de toutes les dispositions nationales
restrictives afférentes à la forme juridique des établissements de crédits ainsi qu'à la
composition de leur capital, à la procédure de nomination des dirigeants, pour donner la
faculté d'ouvrir de simples succursales ou agences. En d'autres termes, un établissement de
crédit déjà agréé dans un Etat membre n'est plus tenu de respecter, pour son agrément dans un
autre Etat membre, les dispositions légales et la procédure administrative en vigueur dans cet
autre Etat.

Cette élimination des restrictions nationales a pour but de consacrer la liberté de


prestation de services bancaires et financiers dans toute la Communauté, c'est-à-dire la
possibilité, pour une banque ou un établissement financier agréé dans un Etat membre
de la CEMAC, d'offrir dans toute la Communauté les mêmes services pour lesquels il a
reçu l'agrément.

Ainsi donc, l'installation dans un autre Etat membre de la CEMAC, d'une banque ou d'un
établissement financier dûment agréé, se fait sous la forme juridique que la banque ou
l'établissement financier juge opportune, sous réserve de la législation du pays d'accueil et du
respect des conditions et de la procédure pour l'obtention de l'agrément unique.

2 Conditions et procédure d'obtention de l'agrément unique

A- Les conditions préalables

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Le Règlement n°01/00/CEMAC dispose que l'agrément unique est accordé aux banques et
établissements financiers qui remplissent les conditions suivantes:

- bénéficier, depuis plus de deux ans, d'un agrément initial conformément aux dispositions de
la Convention du 17 janvier 1992, portant harmonisation de la réglementation bancaire;

- disposer d'une assise financière qui permet de respecter l'ensemble des normes prudentielles
édictées par la COBAC et de réaliser leurs objectifs de développement dans les
conditions que requiert la sécurité des déposants;

- être classés en cotes 1 et 2 par la COBAC.

B - La procédure d'agrément

La procédure d'agrément à l'occasion de la première installation d'un établissement de


crédit dans un Etat membre de la CEMAC reste celle prévues par les dispositions ci-dessus
décrites, notamment par les articles 12 à 17 de la Convention portant harmonisation de la
réglementation bancaire.

En revanche, toute demande d'implantation d'une filiale ou d'une succursale hors du pays
ayant accordé l'agrément initial est soumis à l'autorisation préalable de la COBAC. La
demande est formée auprès du Ministre en charge des finances du pays de la nouvelle
implantation qui saisit la COBAC pour autorisation préalable.

Le dossier est déposé contre récépissé et en double exemplaire, simultanément auprès du


Ministre en charge des finances du pays de la nouvelle implantation et auprès de la
COBAC. Il doit comporter tous les documents et informations exigés à cet effet"

C Retrait de l'autorisation d'installation

Le retrait de l'autorisation d'installation est prononcé dans les mêmes conditions que
celles relatives au retrait d'agrément prévues par les articles 12 à 16 de l'Annexe à la
Convention portant création de la COBAC et les articles 17 à 39 de l'Annexe à la
Convention portant harmonisation de la réglementation bancaire dans la CEMAC.

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COURS MARCHE BANCAIRE /Licence BIF / ICAB/ 2018-2019

CHAP 4 : ORGANISATION DES ETABLISSEMENTS DE CREDITS

Comme toute entreprise sociale, les établissements de crédit sont organisés selon le schéma
classique de toute société commerciale, à savoir une direction générale (organe exécutif), un
conseil d'administration (organe délibérant) et des assemblées d'actionnaires. Ils peuvent
également créer des succursales et agences et sont tenus de faire appel aux commissaires
aux comptes. Enfin, tout établissement de crédit est tenu d'adhérer à l'Association
professionnelle des établissements de crédit, qui est un organisme de représentation de leurs
intérêts.

1 La direction générale

Aux termes de l'article 18 de l'annexe à la Convention du 17 janvier 1992," la direction


générale des établissements de crédit doit être assurée par deux personnes au moins ".
L'obligation de désigner deux dirigeants s'applique également aux succursales installées
dans la CEMAC.

Ces dirigeants doivent être agrées par arrêté pris par l'Autorité monétaire sur avis conforme de
la COBAC et publié au journal officiel de l'Etat concerné.

La COBAC statue dans un délai d'un mois à compter de la réception par son secrétaire
général du dossier complet. L'absence de décision à l'expiration de ce délai vaut avis
conforme. En cas de rejet, le refus est notifié à l'établissement de crédit concerné.

L'honorabilité et l'expérience des dirigeants sont quelques-unes des conditions à respecter


pour obtenir l'agrément de dirigeant d'un établissement de crédit. La première disposition
impose au dirigeant d'être au moins titulaire d'une licence, de justifier de solides références et
d'une expérience professionnelle de cinq (5) ans au moins dans des fonctions d'encadrement
de haut niveau ou, en l'absence d'un diplôme de l'enseignement supérieur, justifier d'une
expérience professionnelle de dix (10) ans dans des fonctions d'encadrement de haut niveau.

Le second texte édicte l'interdiction d'administrer, gérer ou diriger un établissement de


crédit aux personnes ayant fait l'objet de condamnations pénales, de jugement de faillite, ou
ayant été à l'origine de créances douteuses portées par le système bancaire et financier de la
CEMAC.

3 L'organe délibérant

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COURS MARCHE BANCAIRE /Licence BIF / ICAB/ 2018-2019

L’organe délibérant est constitué par le conseil d'administration, le conseil de


surveillance ou tout organisme similaire chargé de la surveillance, pour le compte des
apporteurs de capitaux, de la situation et de la gestion de l'établissement.

4 Les commissaires aux compte

Les commissaires aux comptes dans les établissements de crédit ont deux missions
principales :

- La mission de contrôle et de certification des comptes

Conformément aux textes qui régissent leur profession, les commissaires aux comptes
procèdent à la certification des comptes annuels, s'assurent et attestent l'exactitude et la
sincérité des informations destinées au public

- La mission d'alerte et d'information

Les commissaires aux comptes sont tenus d'alerter, sans délai, le Secrétaire Général de la
COBAC dès qu'ils constatent à l'occasion de l'exercice de leur mission:

 tout fait de nature à influencer de manière significative la situation de


l'établissement de crédit sur le plan financier ou sous l'angle de son organisation
administrative et comptable ou de son contrôle interne;
 tout fait qui peut constituer une violation des lois et règlements de nature à mettre en
cause gravement la responsabilité de l'établissement de crédit ou ses dirigeants;
 tout fait qui est de nature à entraîner le refus ou des réserves graves en matière de
certification des comptes;
 tout fait qui est de nature à compromettre la continuité de l'exploitation de
l'établissement de crédit.

Les opérations des établissements de crédit sont contrôlées par au moins deux commissaires
aux comptes agrées dans les mêmes conditions que les dirigeants. Mais lorsqu'il est
fait obligation à un établissement de crédit de désigner deux commissaires aux comptes,
ceux-ci ne peuvent représenter ou appartenir à un même cabinet, une même société de
commissaires aux comptes ou un même réseau.

La révocation (pour faute ou en cas d'empêchement) d'un ou plusieurs commissaires aux


comptes ne peut intervenir que par décision de justice. Dans le cas des établissements de

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crédit, cette décision ne peut être prise par le président du tribunal saisi qu'après consultation
de la COBAC.

5 Les succursales (agences) et bureaux de représentation

les établissements de crédit ayant leur siège à l'étranger sont autorisés à ouvrir au
Cameroun des bureaux ayant une activité d'information, de liaison et de représentation.
L'ouverture de ces bureaux est subordonnée à l'agrément de l'autorité monétaire.

Ces bureaux (ou antennes) ne permettent pas d'effectuer des opérations de banque sur le
territoire camerounais et doivent se limiter à une activité d'information, de liaison ou de
représentation.

Les succursales ou agences sont des démembrement d'une société, autrement dit un
siège d'exploitation qui constitue une partie dépourvue de personnalité juridique d'un
établissement de crédit et qui effectue directement, en tout ou partie, les opérations
inhérentes à l'activité d'établissement de crédit. Toutefois, elle doit être immatriculée au
registre du commerce et du crédit mobilier conformément aux dispositions organisant ce
registre.

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CHAP 5 LES PRODUITS ET SERVICES BANCAIRES

(Voir Chapitre 2)

Il s’agit, pour la plupart, d’activités connexes à l’activité principale des banques.

I- LES SERVICES BANCAIRES

Ces services peuvent être classés en différentes catégories dont notamment :

 le service caisse,
 les services concernant les effets de commerce,
 la location de coffres … etc.

II- LES PRODUITS BANCAIRES

Dans le souci de fidélisation de leur clientèle et quelquefois à la recherche de profits


supplémentaires, les banques de la sous-région élargissent aussi, de plus en plus, leur champ
d’intervention, en proposant à celle-ci une gamme de produits divers tels que, notamment,
la banque assurance et la gestion télématique des comptes.

III- LA REMUNERATION DES SERVICES BANCAIRES

La rémunération des services bancaires, encore appelée ‘’conditions de banques’’ s’applique à


toutes les opérations des établissements de crédit, à l’exception des opérations entre banques
et celles traitées entre elles et leur personnel.

Ces conditions de banques comprennent la fixation des dates de valeur, la


rémunération des soldes créditeurs des clients, le prélèvement des intérêts sur les comptes
débiteurs et les opérations de crédit, la rémunération des services divers.

Depuis la création de la commission Bancaire de l’Afrique Centrale, la détermination


des conditions de banque a été libéralisée. Les taux d’intérêt débiteurs et créditeurs sont en
conséquence fixés librement par négociation entre les banques et leurs clients en respectant
toutefois certaines normes constituées par le Taux Créditeur Minimum (TCM) et le Taux
Débiteur Maximum (TDM), qui relèvent de la compétence du gouverneur de la BEAC sur
délégation des Conseils Nationaux de Crédit.

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CHAP 6 : LES ETABLISSEMNTS DE MICROFINANCE

1 Définition générale

la micro finance est, aux termes de l’article 1 er du règlement n°01


/02/CEMAC/UMAC/COBAC du 13 avril 2002, ‘’une activité exercée par des entités agréées
n’ayant pas le statut de banque ou d’établissement financier tel que défini à l’Annexe à la
convention du 17 janvier 1992 portant Harmonisation de la Réglementation bancaire dans les
Etats de l’Afrique centrale et qui pratique, attitre habituel, des opérations de crédit ou de
collecte de l’épargne et offrent des services financiers spécifiques au profit des populations
évoluant pour l’essentiel en marge du circuit bancaire traditionnel ‘’

Les établissements de micro finance font l’objet d’une réglementation qui tient compte de
l’importance respective des différentes catégories d’entités qui s’y développent et leur fixes
un domaine d’activités principales et secondaires, non concurrentes, mais complémentaires
aux activités des établissements de crédit.

2 Classification des établissements de microfinance

Les établissements de microfinance sont regroupés en trois catégories :

 En première catégorie : elle comprend les EMF qui procèdent à la collecte de


l’épargne de leur membre qu’ils emploient en opérations de crédit, exclusivement
au profit de ceux – ci ;
 En deuxième catégorie : ceux qui collectent l’épargne et accordent des crédits
aux tiers,
 En troisième catégorie : ceux qui accordent des crédits aux tiers, sans
exercer l’activité de collecte de l’épargne.

Les établissements agrées dans l’une des catégories ci- dessus sont tenus de faire suivre
leur dénomination de la mention ‘’établissement de microfinance’’, suivre des références
du texte qui les régit, de celles den leur agrément, de la catégorie dans laquelle ils ont été
agrées et de leur immatriculation.

En revanche, l’utilisation du mot ‘’banque’’ ou ‘’établissement financier’’ leur est


interdite. En outre, un règlement de la commission bancaire précise, dans chaque
catégorie les formes juridiques de l’établissement.

3) L’activité des établissements de microfinance

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Les établissements de microfinance développent plusieurs types d’activités qui sont cependant
circonscrites à l’intérieur de l’Etat où ils sont implantés. Pour les opérations avec l’extérieur,
ils doivent recourir aux services d’une banque ou d’un établissement financier du même Etat.
La loi classe cependant ces opérations en deux catégories : celles qui sont autorisées à titre
principal et celles qui le sont à titre accessoire.

3.1 Les opérations principales

La loi distingue quatre catégories d’opérations susceptibles d’être exercées à titre


principal par les établissements de microfinance :

 la collecte de l’épargne,
 les opérations de crédit,
 les placements financiers et
 la réception d’autres catégories de ressources.

A- La collecte de l’épargne

Seuls les établissements de 1ère et 2ème catégories sont autorisés à collecter de


l’épargne soit auprès de leurs membres, pour les premiers, soit auprès du public, pour
les seconds.

Les établissements de 1ère catégorie sont autorisés à collecter l’épargne, c’est-à-dire, les
fonds autres que les cotisations et contributions obligatoires recueillis par l’établissement
auprès de ses membres avec le droit d’en disposer dans le cadre de son activité, à charge
seulement pour lui de les restituer à la demande dudit membre.

L’épargne des établissements de 2ème catégorie est constituée de fonds recueillis par
l’établissement auprès du public, sous forme de dépôts, avec le droit d’en disposer dans le
cadre de son activité, à charge de les restituer à la demande du déposant. Cette définition se
rapproche davantage de celle qui est consacrée par l’article 5 de la Convention du 17 janvier
1992 relative à l’activité principale des banques.

En revanche, les établissements de 3ème catégorie ne peuvent procéder à la collecte de


l’épargne. La loi précise que, pour ces établissements, ne sont pas considérés comme épargne
les dépôts de garantie, les sommes laissées par la clientèle en vue d’honorer ses engagements,
les emprunts, les fonds laissés en compte par les associés ou actionnaires.

B- Les opérations de crédit


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Constitue une opération de crédit ‘’ tout acte par lequel un établissement met ou
promet de mettre des fonds à la disposition d’un membre, d’un tiers ou prend dans l’intérêt de
celui-ci un engagement tel un aval, une caution ou une garantie’’

Les établissements de 1 ère catégorie ne peuvent accorder des crédits qu’à leurs
membres. Ceux affiliés à un réseau ne peuvent prendre un engagement qu’au profit d’un
établissement affilié au même réseau.

C- Les placements financiers

Les établissements disposant d’un excédent de ressources peuvent effectuer des placements
auprès des banques commerciales de l’Etat d’implantation et, le cas échéant, à la
souscription de bons de trésor ou de ceux émis par la Banque des Etats de l’Afrique Centrale.

D- Les autres catégories de ressources

Les établissements de microfinance peuvent recevoir d’autres ressources dans le respect des
dispositions de leurs statuts et des normes arrêtées par la Commission bancaire. A cet égard,
ceux de la 1ère catégorie sont tenus de constituer dès leur création un fonds de solidarité
destiné à faire face aux pertes. Ce fonds doit recevoir à chaque adhésion et au début de
chaque exercice, des apports effectués par les membres de façon équitable ainsi que
l’affectation d’une partie des bénéfices ou excédents d’exercice.

3.2 Les opérations accessoires

Les établissements de microfinance accessoirement faire les opérations suivantes :


l’approvisionnement auprès des banques en devises et chèques de voyages pour les
besoins de leur clientèle, la location de coffre-fort, les actions de formation… etc.

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