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Module investissement, financement et dépréciation en normes


IFRS.
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Table des matières


1. Les immobilisations corporelles (norme IAS 16). ............................................................................ 3
1.1. Définition ................................................................................................................................. 3
Illustration 1 : L’approche par composants. .................................................................................... 4
Illustration 2 : Les contrats d’entretien. .......................................................................................... 4
1.2. Evaluation initiale au coût d’entrée ........................................................................................ 4
Illustration 3 : Le coût d’acquisition. ............................................................................................... 5
Illustration 4 : Le coût d’acquisition. ............................................................................................... 5
Illustration 5 : Coûts d’emprunt et immobilisation. ........................................................................ 6
Illustration 6 : Coûts nets d’emprunt et immobilisation. ................................................................ 6
Illustration 7 : Immobilisation et paiement différé. ........................................................................ 7
1.3. Evaluation postérieure ............................................................................................................ 7
Illustration 8 : Evaluation au coût amorti. ....................................................................................... 7
Illustration 9: Réévaluation à la juste valeur. ................................................................................. 8
Illustration 10 : Réévaluations successives. .................................................................................... 9
Illustration 11 : Transfert des écarts de réévaluation en réserves disponibles. ........................... 11
1.4. Amortissement d’un actif corporel ....................................................................................... 11
Illustration 12 : Le mode linéaire................................................................................................... 11
Illustration 13 : Le mode dégressif, amortissement accéléré à doublement de taux. .................. 12
Illustration 14 : Le mode dégressif, amortissement dégressif à taux décroissant. ....................... 12
Illustration 15 : L’amortissement en fonction du nombre d’unités produites.............................. 13
Illustration 16 : Le retraitement en normes IFRS de l’amortissement dérogatoire. ..................... 14
1.5. La dépréciation des immobilisations corporelles (IAS 36). ................................................... 15
Illustration 17 : Perte de valeur sur immobilisations corporelles valorisées au coût historique .. 16
Illustration 18 : Perte de valeur sur immobilisations corporelles réévaluées ............................... 16
Illustration 19 : Le goodwill est affectable à chaque UGT. ............................................................ 17
Illustration 20 : le goodwill est affectable à un groupe d’UGT. ..................................................... 17
1.6. Les immeubles de placement. ............................................................................................... 18
Illustration 21 : Qualification d’immeuble de placement. ............................................................ 18
Illustration 22 : Evaluation initiale de l’immeuble de placement. ................................................ 19
Illustration 23 : Evaluation ultérieure de l’immeuble de placement. ........................................... 19
Illustration 24 : Comptabilisation des dépenses ultérieures concernant l’immeuble de
placement. ..................................................................................................................................... 20
Illustration 25 : Requalification d’un contrat de location en immeuble de placement. ............... 21
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1.7. Les contrats de location (norme IAS 17). .............................................................................. 21


Illustration 26 : Contrat de location simple/ contrat de location financement. ........................... 22
Illustration 27 : Valeur du bien financé par un contrat de location-financement. ....................... 24
Illustration 28 : Contrat de location financement et endettement. ............................................. 24
Illustration 29 : Location-financement : écritures chez le preneur. .............................................. 25
Illustration 30 : Location-financement : écritures chez le bailleur................................................ 27
Illustration 31 : Contrat de location simple chez le preneur avec loyer identique sur la durée. .. 28
Illustration 32 : Contrat de location simple chez le preneur avec loyer variable sur la durée. .... 28
Illustration 33 : Contrat de location simple avec loyer identique sur la durée. ............................ 29
Enregistrement chez le bailleur. .................................................................................................... 29
Illustration 34 : Contrat de location simple chez le bailleur avec loyer variable sur la durée. ..... 29
Illustration 35 : Contrat de location sur ensemble immobilier. .................................................... 29
Illustration 36 : Le contrat de cession-bail ou de lease back......................................................... 30
2. Les immobilisations incorporelles (norme IAS 38). ....................................................................... 33
Illustration 37 : Frais de développement non immobilisables. .................................................... 33
Illustration 38 : Frais de développement immobilisables. ............................................................ 34
Illustration 39 : Immobilisation incorporelle évaluée au coût d’entrée........................................ 35
Illustration 40 : Immobilisation incorporelle évaluée à la valeur de marché................................ 36
2.4. Dépréciation d’un actif incorporel ........................................................................................ 36
Illustration 41 : Dépréciation d’une immobilisation incorporelle (IAS 36). ................................... 36
3. Les immobilisations financières (normes IAS 32 et IAS 39)........................................................... 38
3.1. Définition .................................................................................................................................... 38
3.2. Evaluation initiale ....................................................................................................................... 38
Illustration 42 : Portefeuille d’actions ........................................................................................... 39
Illustration 43 : Obligations ........................................................................................................... 40

1. Les immobilisations corporelles (norme IAS 16).

1.1. Définition
Les immobilisations corporelles sont traitées par la norme IAS 16. Ce sont des actifs
corporels :

- détenus par une entreprise, soit pour être utilisés dans la production ou la fourniture de
biens et services, soit pour être loués à des tiers, soit à des fins administratives
4

- dont on s’attend à ce qu’ils soient utilisés sur plus d’un exercice

Une immobilisation corporelle est comptabilisée en tant qu’actif lorsque deux conditions
indissociables suivantes sont réunies :

- les avantages économiques futurs associés à l’actif iront à l’entité


- le coût de l’actif peut être évalué de façon fiable

Une immobilisation corporelle doit être scindée en différents composants (approche par les
composants) lorsque certains éléments :
- nécessitent d’être remplacés à des intervalles réguliers ; et
- ont des durées d’utilité différentes ou procurent des avantages à l’entreprise selon un
rythme différent nécessitant l’utilisation de taux et de modes d’amortissement
différents
Les différents composants seront inscrits à l’actif du bilan et seront soumis à un traitement
comptable individuel.

Illustration 1 : L’approche par composants.


Un avion peut être décomposé en :
- un fuselage, durée d’utilité : 30 ans
- les sièges, durée d’utilité : 10 ans
- le train d’atterrissage, durée d’utilité : 5 ans
- les réacteurs, durée d’utilité : 4 ans.

Cette approche par composants s’applique également aux programmes d’entretien et de


révision des immobilisations. Ainsi, une immobilisation « coûts d’entretien » sera créée quand
une immobilisation nécessite un entretien ou une révision, et sera amortie sur la durée entre
deux entretiens ou deux révisions.

Illustration 2 : Les contrats d’entretien.


Une machine a été achetée 36 000. Sa durée d’utilisation est de 6 ans. Lors de l’achat, est
prévu un contrat d’entretien tous les deux ans pour un coût de 6.
A quelle valeur sera inscrite la machine dans le bilan ? La machine figurera dans le bilan pour
30 000 et sera amortie sur 6 ans.
A quelle valeur sera inscrit le contrat d’entretien dans le bilan ? Le contrat d’entretien sera
inscrit pour 6 000 dans le bilan et sera amorti sur deux ans.

1.2. Evaluation initiale au coût d’entrée


L’immobilisation corporelle doit être évaluée initialement à son coût de production ou de
production.

Le coût d’acquisition des immobilisations acquises à titre onéreux est égal :

- Au prix d’achat, y compris les droits de douanes et taxes non récupérables


- Déduction faite de toutes les remises et de tous les rabais commerciaux
- Augmenté des frais directement attribuables engagés pour mettre l’actif en état de
marche et à l’endroit selon l’utilisation prévue
5

- Augmenté des coûts de démantèlement et d’enlèvement de l’immobilisation, et de


remise en état du site sur lequel elle est située.

Illustration 3 : Le coût d’acquisition.


Une installation technique a été achetée 100 000. Elle a nécessité des frais d’installation de
5 000. L’entreprise aura l’obligation de démanteler cette installation après utilisation et de
procéder à la dépollution et remise en état du site pour 25 000.

Pour quelle valeur, l’installation technique sera-t-elle inscrite au bilan ? L’installation


technique sera inscrite au bilan pour une valeur de : 100 000 + 5 000 + 25 000 soit 130 000.
En effet, les frais d’installation et de démantèlement sont intégrés dans la valeur bilantielle.

Sont à exclure du coût de l’immobilisation :

- frais administratifs et frais généraux


- frais de démarrage et de pré exploitation
- pertes opérationnelles initiales
- le coût des emprunts, sauf si l’entité utilise le traitement autorisé par l’IAS 23

Illustration 4 : Le coût d’acquisition.


Une installation technique a été achetée 100 000. Elle a nécessité des frais de démarrage de
5 000 et des frais de formation pour le personnel pour 25 000.

Pour quelle valeur, l’installation technique sera-t-elle inscrite au bilan ? L’installation


technique sera inscrite au bilan pour une valeur de : 100 000. En effet, les frais de démarrage
et les frais de formation ne pourront être intégrés au bilan.

Les coûts d’emprunt qui sont directement attribuables à l’acquisition, la construction ou la


production d’un actif éligible (actif qui demande une longue préparation avant de pouvoir être
utilisé ou vendu) sont incorporés dans le coût de cet actif, dans la mesure où il est probable
qu’ils généreront des avantages économiques futurs pour l’entreprise et où ces coûts sont
estimés de manière fiable.

L’emprunt peut être spécifique ou global.

Le coût d’un emprunt spécifique incorporable à l’actif éligible est le coût réel de l’emprunt
encouru diminué des éventuels produits de placement temporaire de tout ou partie de la
somme empruntée.

Le coût d’un emprunt global incorporable à l’actif éligible est déterminé en appliquant un
taux de capitalisation, moyenne pondérée des coûts d’emprunt applicables aux emprunts en
cours de l’entité, autres que les emprunts contractés spécifiquement dans le but d’obtenir
l’actif concerné.
6

Illustration 5 : Coûts d’emprunt et immobilisation.


Une entreprise a contracté deux emprunts au 1er Mai N, remboursables in fine le 31
décembre N, pour la construction d’un immeuble destiné à abriter son siège social.

Emprunt 1 : 100 000 à 5%

Emprunt 2 : 100 000 à 6%

La construction débute le 1er juin N pour s’achever le 30 novembre N. Le montant total de la


construction s’élève à 300 000.

Pour quelle valeur la construction va-t-elle être inscrite au bilan ? Plus précisément, quelle
part du coût des emprunts peut-elle être intégrée au bilan ?

On retient ici les intérêts liés à la période de construction, soit :

100 000 * 5% * 6/12 + 100 000 * 6% * 6/12 = 5 500. Nous n’avons retenu ici que les intérêts
entre juin et novembre.

La construction sera inscrite au bilan pour 300 000 + 5 500 soit 305 500.

Illustration 6 : Coûts nets d’emprunt et immobilisation.


Une entreprise a contracté deux emprunts au 1er Mai N, remboursables in fine le 31
décembre N, pour la construction d’un immeuble destiné à abriter son siège social.

Emprunt 1 : 100 000 à 5%

Emprunt 2 : 100 000 à 6%

La construction débute le 1er juin N pour s’achever le 30 novembre N. Le montant total de la


construction s’élève à 300 000. L’entreprise a placé les fonds non utilisés sur le mois d’avril à
3%.

Pour quelle valeur la construction va-t-elle être inscrite au bilan ? Plus précisément, quelle
part du coût des emprunts peut-elle être intégrée au bilan ?

Les placements ont rapporté 200 000 * 3% * 1/12 soit 500. La part du coût des emprunts va
donc s’élever à 5 500 (illustration 5) sous déduction de 500 d’intérêts perçus, soit 5 000.

La construction sera donc inscrite au bilan pour 300 000 + 5 000 = 305 000.

Dans le cadre d’une acquisition avec paiement à terme, le coût de l’immobilisation doit tenir
compte de l’incidence temps et doit ainsi être actualisé. L’actualisation doit être effectuée
pour tout paiement à terme intervenant au-delà des conditions habituelles de crédit.
7

Illustration 7 : Immobilisation et paiement différé.


Une machine est acquise en N et financée comme suit :

100 au comptant

105 dans un an

Le taux d’actualisation est de 5% par an.

Pour quel montant apparaîtra la machine dans l’actif brut et selon IAS 16 en N et en N+1?

La machine vaut en N 100 + 100*1,05^-1 soit 200.


En N+1, la valeur brute de la machine est inchangée, soit 200.

1.3. Evaluation postérieure

Deux modes d’évaluation des immobilisations corporelles sont autorisés : le modèle du coût
amorti et le modèle de la réévaluation. Le choix du modèle doit être effectué par famille
d’immobilisations corporelles.

Le modèle du coût amorti :

L’immobilisation est évaluée à son coût diminué du cumul des amortissements et du cumul
des pertes de valeur.

Illustration 8 : Evaluation au coût amorti.


Une construction a été achetée 100 début N, amortissable en linéaire sur 20 ans. Quelle est la
valeur au bilan au 31/12/N+3 ?

La construction a été amortie pendant 4ans soit 100/20*4 = 20. Sa valeur nette comptable est
donc de 80 au 31 décembre N+3.

Une machine a été achetée 10 début N, amortissable en linéaire sur 5 ans. Quelle est sa
valeur au bilan au 31/12/N+2, sachant que la machine est frappée d’obsolescence technique
et a une valeur de marché de 1,5 ?

Au 31/12/N+2, la machine est amortie à trois reprises de 10/5*3 = 6. Comme sa valeur de


marché est de 1,5, alors que sa valeur après amortissements est seulement de 4, il conviendra
de passer une provision de 2,5 afin de faire coïncider valeur comptable et valeur de marché.

Le modèle de la réévaluation :

L’immobilisation est évaluée à sa juste valeur à la date de réévaluation diminuée du cumul


des amortissements ultérieurs et du cumul des pertes de valeurs ultérieures. Les réévaluations
doivent être suffisamment régulières pour que la valeur comptable des actifs réévalués soit
toujours proche de leur juste valeur. Lorsque la valeur comptable d’un actif augmente à la
8

suite d’une réévaluation, la contrepartie est constatée au crédit du compte « écart de


réévaluation » dans les capitaux propres. L’incidence de la réévaluation sur les
immobilisations corporelles peut être comptabilisée :

- Soit par ajustement des amortissements proportionnellement à la modification de la


valeur brute comptable de l’actif.
- Soit par élimination du cumul des amortissements et de la valeur brute de l’actif et
inscription à l’actif du montant net réévalué, constituant la nouvelle valeur brute.

Illustration 9: Réévaluation à la juste valeur.


Un ensemble immobilier a été acquis début N pour 1 000 (se décomposant en 100 de terrain,
et 900 de constructions). Les constructions sont amortissables sur 20 ans. Fin N+4,
l’ensemble immobilier est réévalué à sa juste valeur. Le terrain est estimé à 180, la
construction à 1350.

Quel est le montant de l’écart de réévaluation ?

Pour l’obtenir, nous allons faire la différence entre le coût historique et les valeurs
réévaluées fin N+4.

Actif Coût historique Valeurs Ecarts de


réévaluées réévaluation
Terrain 100 180 80
Constructions 900 1 350 450
Amortissements des constructions 900/20*5 = 225 0 225
Valeur nette comptable des 675 1 350 675
constructions
Valeur nette de l’ensemble 775 1 530 755
immobilier

Actif Coût historique Valeurs Ecarts de


réévaluées réévaluation
Terrain 100 180 80
Constructions 900 1 350 450
Amortissements des constructions 900/20*5 = 225 0 225
Valeur nette comptable des 675 1 350 675
constructions
Valeur nette de l’ensemble 775 1 530 755
immobilier
9

La comptabilisation de l’écart de réévaluation du terrain se constate comme suit :

Terrain 80

Ecart de réévaluation 80

La comptabilisation de l’écart de réévaluation de la construction peut se faire :

- Par ajustement des amortissements proportionnellement à la modification de la valeur


brute comptable de l’actif.

Une valeur nette de 1 350 correspond à un doublement de la valeur nette comptable. Nous
allons corriger proportionnellement la valeur brute et le cumul des amortissements.

Constructions 900

Amortissements des constructions 225

Ecart de réévaluation 675

- Par élimination du cumul des amortissements et de la valeur brute de l’actif et


inscription à l’actif du montant net réévalué, constituant la nouvelle valeur brute.

Constructions 450

Amortissements de constructions 225

Ecart de réévaluation 675

Lorsque la valeur comptable d’un actif diminue, la perte est imputée en priorité sur l’écart de
réévaluation, s’il existe un solde positif dans la réserve de réévaluation au titre de cet actif, et
en charges pour le surplus.

Illustration 10 : Réévaluations successives.


Un ensemble immobilier a été acquis début N pour 1 000 (se décomposant en 100 de terrain,
et 900 de constructions). Les constructions sont amortissables sur 20 ans. Fin N+4,
l’ensemble immobilier est réévalué à sa juste valeur. Le terrain est estimé à 180, la
construction à 1350. L’écart de réévaluation fin N+4 est donc de 80 pour le terrain et 675
pour la construction.

En N+9, l’ensemble immobilier est évalué à 160 pour le terrain et à 600 pour les
constructions.

Actif Première Deuxième Ecarts de


réévaluation en réévaluation en N+9 réévaluation
N+4
Terrain 180 160 -20
Constructions 1 350 600 -750
Amortissements des 1 350/15*5 = 450 450
10

constructions
Valeur nette comptable des 900 600 -300
constructions
Valeur nette de l’ensemble 1 080 760 -320
immobilier

Actif Première Deuxième Ecarts de


réévaluation en réévaluation en N+9 réévaluation
N+4
Terrain 180 160 -20
Constructions 1 350 600 -750
Amortissements des 1 350/15*5 = 450 450
constructions
Valeur nette comptable des 900 600 -300
constructions
Valeur nette de l’ensemble 1 080 760 -320
immobilier

Concernant les amortissements des constructions, ils ont été calculés sur la base de
réévaluation 1 350 et une durée de vie résiduelle de 15 ans (entre N+5 et N+19).

En N+9, les écarts de réévaluation du terrain et de la construction sont défavorables. Cette


moins-value sera imputée sur les écarts de réévaluation antérieurs de 755.

Ecarts de réévaluation 320

Terrain 20

Constructions 300

Si nous avions trouvé des écarts de réévaluation de 920 (20 pour le terrain et 900 pour les
constructions), nous aurions imputé 755 sur les écarts de réévaluation antérieurs favorables
et enregistré 165 en charges.

Dépréciation des immobilisations corporelles 165

Ecarts de réévaluation 755

Terrain 20

Constructions 900

Enfin, les écarts de réévaluation peuvent être transférés en réserves disponibles au rythme de
l’amortissement du bien ou lors de la cession de l’immobilisation réévaluée.
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Illustration 11 : Transfert des écarts de réévaluation en réserves


disponibles.

Un ensemble immobilier a été acquis début N pour 1 000 (se décomposant en 100 de terrain,
et 900 de constructions). Les constructions sont amortissables sur 20 ans. Fin N+4,
l’ensemble immobilier est réévalué à sa juste valeur. Le terrain est estimé à 180, la
construction à 1350. L’écart de réévaluation fin N+4 est donc de 80 pour le terrain et 675
pour la construction.

L’entreprise choisit de transférer en réserves disponibles l’écart de réévaluation de la


construction. L’écart de réévaluation de 675 sera donc étalée sur les 15 ans soit 45 par an. Si
l’entreprise fait ce choix, quel montant figurera fin N+5 en écart de réévaluation ?

On trouvera 675 – 45 = 630 en écart de réévaluation fin N+5.

1.4. Amortissement d’un actif corporel

L’amortissement doit être constaté au fur et à mesure que les avantages économiques d’un
actif sont consommés par l’entreprise. Le montant amortissable (valeur d’origine diminuée de
la valeur résiduelle) doit être réparti sur la durée d’utilité de l’actif. Le point de départ de
l’amortissement est la date à laquelle l’actif est en l’état et en lieu d’utilisation prévue par
l’entreprise. Il existe quatre modes d’amortissements :

- Mode linéaire
- Mode dégressif (amortissement accéléré à doublement de taux)
- Mode dégressif (amortissement dégressif à taux décroissant appliqué à la valeur
constante)
- Mode d’amortissement en fonction du nombre d’unités de production prévues

Illustration 12 : Le mode linéaire.


Une machine a une valeur amortissable de 100 sur 4 ans. Elle est amortissable à partir
du début N. Le tableau d’amortissement se construit comme suit :

Année Base Amortissement VNC (valeur nette


comptable)
N 100 100/4 = 25 75
N+1 100 25 50
N+2 100 25 25
N+3 100 25 0
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Année Base Amortissement VNC (valeur nette


comptable)
N 100 100/4 = 25 75
N+1 100 25 50
N+2 100 25 25
N+3 100 25 0

En amortissement linéaire, la base est inchangée au fil du temps, elle est toujours égale à
la valeur amortissable. L’amortissement linéaire est une charge constante sur la durée
d’utilité de l’actif.

Illustration 13 : Le mode dégressif, amortissement accéléré à


doublement de taux.
Une machine a une valeur amortissable de 100 sur 4 ans. Elle est amortissable à partir
du début N. Le tableau d’amortissement se construit comme suit :

Année Base Amortissement VNC (valeur Taux linéaire


nette correspondant
comptable)
N 100 100/4*2 = 50 50 25%
N+1 50 50/4*2 = 25 25 33%
N+2 25 25/4*2 = 12,5 50%
N+3 12,5 12,5*100% 0 100%

Année Base Amortissement VNC (valeur Taux linéaire


nette correspondant
comptable)
N 100 100/4*2 = 50 50 25%
N+1 50 50/4*2 = 25 25 33%
N+2 25 25/4*2 = 12,5 50%
N+3 12,5 12,5*100% 0 100%

Le taux d’amortissement dégressif utilisé ici est de 1/4*2 soit 50%. Il sera utilisé pour les
années N, N+1, et N+2. A partir de N+3, le taux linéaire correspondant étant supérieur au
taux dégressif utilisé, l’amortissement est calculé selon le mode linéaire.

Illustration 14 : Le mode dégressif, amortissement dégressif à taux


décroissant.
Une machine a une valeur amortissable de 100 sur 4 ans. Il est amortissable à partir du
début N. Le tableau d’amortissement se construit comme suit :
13

Année Base Amortissement VNC (valeur nette


comptable)
N 100 100*4/10 = 40 60
N+1 100 100*3/10 = 30 30
N+2 100 100*2/10 = 20 20
N+3 100 100*1/10 = 10 10

Année Base Amortissement VNC (valeur nette


comptable)
N 100 100*4/10 = 40 60
N+1 100 100*3/10 = 30 30
N+2 100 100*2/10 = 20 20
N+3 100 100*1/10 = 10 10

Le taux d’amortissement est calculé en ramenant le reste d’années restant à amortir sur la
somme totale des années restant à amortir. Ainsi, tout au début du tableau il reste quatre
années à amortir à ramener à 4+3+2+1 = 10, somme des années restant à amortir.

Illustration 15 : L’amortissement en fonction du nombre d’unités


produites.
Une machine a une valeur amortissable de 100 sur 4 ans. Elle est amortissable à partir du
début N. L’amortissement est construit en fonction des unités prévisionnelles, et est corrigé en
fonction des unités réelles, en modifiant la base à chaque fois. Le tableau d’amortissement se
construit comme suit si on a prévu les quantités suivantes :

- N : 20 000
- N+1 : 30 000
- N+2 : 25 000
- N+3 : 35 000 soit un total prévisionnel de 110 000.

Fin N, la quantité réelle produite est de 25 000.

L’amortissement de N sera de 100 * 25 000 / (25 000 + 30 000 + 25 000 + 35 000) = 22

Fin N+1, la quantité réelle produite est de 28 000.

L’amortissement de N+1 sera de 100*28 000/ (25 000 + 28 000 + 25 000 + 35 000) = 25

Fin N+2, la quantité réelle produite est de 25 000.

L’amortissement de N+2 sera de 100*25 000 / ( 25 000 + 28 000 + 25 000 + 35 000) =


22

Fin N+3, la quantité réelle produite est de 35 000.

L’amortissement de N+3 sera de 100 * 35 000/ (25 000 + 28 000 + 25 000 + 35 000) =
31
14

Il faut ici noter que l’amortissement dérogatoire, pratiqué au vu de dispositions fiscales, n’est
pas admis en normes IFRS. Dans l’hypothèse où l’entreprise le pratiquerait dans ses comptes
sociaux, un retraitement s’imposerait en normes IFRS. Les amortissements dérogatoires
pratiqués avant la mise en place des normes IFRS seront enregistrés en réserves. L’ajustement
des amortissements qui auraient dus être pratiques en normes IFRS se feront également par
les réserves.

Les amortissements dérogatoires pratiqués ultérieurement à la mise en place des normes IFRS
ainsi que ceux pratiqués en normes IFRS seront ajustés par le compte « résultat « .

Illustration 16 : Le retraitement en normes IFRS de l’amortissement


dérogatoire.
Une machine a une valeur amortissable de 100 sur 4 ans. Elle est amortissable à partir du
début avril N et rentre dans le cadre d’un amortissement dérogatoire de 100% sur les douze
premiers mois. Son amortissement économique est le linéaire sur quatre ans. A partir de
N+2, l’entreprise choisit d’appliquer les normes IFRS.

Quelles écritures vont-être passées au 31 décembre N+2 dans les comptes consolidés selon
les normes IFRS ?

Année Amortissement Amortissement Amortissement Amortissement


fiscal économique = dérogatoire dérogatoire (-)
linéaire (+)
N 100*9/12 = 75 100/4*270/360 = 56,25
18,75
N+1 100*3/12 = 25 100/4 = 25 0
N+2 0 100/4= 25 25
N+3 0 100/4 = 25 25
N+4 0 100/4*90/360= 6,25
6,25

Année Amortissement Amortissement Amortissement Amortissement


fiscal économique = dérogatoire dérogatoire (-)
linéaire (+)
N 100*9/12 = 75 100/4*270/360 = 56,25
18,75
N+1 100*3/12 = 25 100/4 = 25 0
N+2 0 100/4= 25 25
N+3 0 100/4 = 25 25
N+4 0 100/4*90/360= 6,25
6,25
15

Les amortissements dérogatoires pratiqués avant N+2 soit 56,25 vont être annulés.

Amortissements dérogatoires 56,25

Réserves 56,25

L’amortissement économique en comptes sociaux étant ici identique à l’amortissement en


normes IFRS, les amortissements de la machine ne sont pas affectés.

Concernant les amortissements de N+2 à N+4, après la mise en place des normes IFRS, les
reprises de 25 en N+2 et en N+3 et de 6,25 en N+4 vont être annulées dans les comptes
consolidés en diminuant le résultat et en augmentant les réserves.

On donne ici l’écriture de N+2 :

Résultat 25

Réserves 25

Résultat 25

Réserves 25

Ces différents retraitements des amortissements vont faire apparaître des impôts sur les
sociétés différés positifs (passifs) ou négatifs (actifs), qui ne généreront pas une imposition
supplémentaire de la société, et se résorberont sur la période d’amortissement.

Ainsi, avant N+2, avant la mise en place des normes IFRS, la dotation en comptes sociaux de
56,25 a minoré l’imposition de la firme. Il conviendra lors de la mise en place de ces normes
en N+2 de tenir compte du passif d’impôts qui en découle soit 56,25/3 = 18,75. La
régularisation se fait pour la période avant la mise en place des normes IFRS par les
réserves.

A l’inverse à partir de N+3, la reprise en compte sociaux a majoré l’imposition de la firme. Il


convient donc en normes IFRS de tenir compte d’un crédit d’impôts de 25/3 = 8,33 pour
l’année N+3, à titre d’exemple. La régularisation se fait pour la période après la mise en
place des normes IFRS par le résultat.

1.5. La dépréciation des immobilisations corporelles (IAS 36).


Une entreprise doit apprécier, à chaque date de clôture, s’il existe un indice interne ou externe de
dépréciation montrant qu’une immobilisation corporelle a pu perdre de la valeur. Dans ce cas,
l’entreprise doit estimer la valeur recouvrable de cette immobilisation, c'est-à-dire le montant le plus
élevé entre la juste valeur nette des frais de cession de l’actif et sa valeur d’utilité. La valeur d’utilité
est déterminée en actualisant les flux de trésorerie en appliquant un taux d’actualisation approprié.
16

Illustration 17 : Perte de valeur sur immobilisations corporelles


valorisées au coût historique
Une immobilisation achetée 100 est amortie de 60. Sa valeur recouvrable est de 22. La VNC après
amortissement étant de 40, il convient de constituer une provision de 18 afin de diminuer la VNC et la
porter au niveau de la valeur recouvrable.

Illustration 18 : Perte de valeur sur immobilisations corporelles


réévaluées
Une immobilisation réévaluée par le passé a une VNC de 500 au 31 décembre N. Sa valeur
recouvrable est seulement de 400. Précédemment un écart de réévaluation de 75 a été constaté.

Quel va être l’impact de la perte de valeur de 100 ? Cette perte de valeur a va être imputée en priorité
sur l’écart de réévaluation, l’excédent soit 25, sera une charge (dotations aux provisions) dans le
compte de résultat.

La méthode des UGT (Unités Génératrices de Trésorerie) est utilisée quand il est possible de
déterminer la valeur recouvrable d’un actif de manière séparée. La valeur recouvrable d’une UGT est
le montant le plus élevé entre la juste valeur nette des frais de cessions et la valeur d’utilité de l’UGT.

La norme IAS 36 donne deux exemples d’unités génératrices de trésorerie :

- Voie de chemin de fer privée d’un site d’extraction minière :


Une société d’exploitation minière détient, sur l’un de ses sites d’exploitation, une portion de
voie de chemin de fer privée qui est utilisée pour les convoyages de produits miniers. Cette
voie de chemin de fer ne peut être vendue que pour sa masse de ferraille et ne génère aucun
flux entrant de trésorerie de son utilisation continue indépendant des autres entrées de
trésorerie des autres immobilisations du site d’extraction. En conséquence, il n’est pas
possible d’estimer la valeur recouvrable de cette voie de chemin de fer, puisqu’il est
impossible d’évaluer la valeur d’utilité de cet actif qui est certainement différente de son prix
de ferraillage. Dans ces conditions, le site d’extraction minière dans son ensemble est une
unité génératrice de trésorerie.
- Lignes d’une compagnie de bus
Une compagnie de bus offre un service de transport régi par un contrat signé avec une
municipalité. Il existe cinq lignes différentes de passage pour les bus. Les immobilisations et
flux de trésorerie peuvent être facilement identifiables. L’une de ces lignes est
structurellement déficitaire. Dans la mesure où la compagnie n’a pas la possibilité de
supprimer la ligne déficitaire, le plus petit niveau identifiable de flux de trésorerie entrants
attendus d’une utilisation continue de chaque immobilisation ou groupe d’immobilisations
est l’ensemble des flux de trésorerie générés par les cinq lignes d’ensemble. L’unité
génératrice de trésorerie est alors la compagnie de bus dans son intégralité.

Cette méthode doit être présentée selon que le goodwill (avantages économiques futurs générés par
des actifs qui ne peuvent être individuellement identifiés et comptabilisés séparément) est affectable
à chaque UGT, ou selon que le goodwill est affectable à un ensemble d’UGT :

- Le goodwill est affectable à chaque UGT


17

On calcule par UGT la valeur recouvrable de l’UGT à la valeur recouvrable de l’ensemble


UGT+ Goodwill. La perte de valeur est répartie en priorité sur le goodwill, puis au prorata de
la valeur comptable des différents constituants de l’UGT.
- Le goodwill est affectable à un ensemble d’UGT
L’entité compare la valeur recouvrable de l’ensemble d’UGT à sa valeur comptable et
constate la perte de valeur éventuelle. La perte de valeur impacte le goodwill, puis au
prorata des valeurs comptables de l’ensemble d’UGT.

Illustration 19 : Le goodwill est affectable à chaque UGT.


Une UGT est composée d’éléments incorporels pour 50, d’éléments corporels pour 120 et d’un
goodwil pour 130. La valeur recouvrable est de 160.

Comment est imputée la perte de valeur ? La perte de valeur est de 300 (valeur comptable) – 160
(valeur recouvrable) soit 140. Elle va être imputée en priorité sur le goodwill pour 130. Il reste encore
10 à imputer qui seront imputées pour 10*50/170 soit 3 sur les immobilisations incorporelles, et pour
10*120/170 soit 7 pour les immobilisations corporelles.

Illustration 20 : le goodwill est affectable à un groupe d’UGT.


Une activité est composée des trois UGT, appelées A, B et C. Un goodwill de 130 ne peut être affecté
aux différentes UGT. Nous allons comparer la valeur recouvrable de l’UGT à sa valeur nette
comptable :

A B C
Valeur recouvrable 234 2750 456
Valeur comptable hors 200 3000 400
goodwill
Ecart 34 -250 56

A B C
Valeur recouvrable 234 2750 456
Valeur comptable hors 200 3000 400
goodwill
Ecart 34 -250 56

La valeur recouvrable des UGT s’élève à 234 + 2 750 + 456 soit 3 440. La valeur comptable s’élève à
200 + 3 000 -250 + 400 + 130 soit 3 480.

On constate donc une perte de 3 480 – 3 440 soit 40 qui sera imputée sur le goodwill.
18

1.6. Les immeubles de placement.


La reconnaissance d’un immeuble de placement s’effectue selon l’arbre décisionnel suivant :

Quand l’immeuble de placement est identifié avec certitude grâce à l’organigramme, il est
comptabilisé à l’actif, dès lors que les deux conditions suivantes sont réunies :

- il est probable que les avantages économiques futurs associés à l’actif iront à l’entité
- le coût de l’actif peut être évalué de façon fiable

Illustration 21 : Qualification d’immeuble de placement.


L’immeuble BLEU d’une valeur de 100 000 est détenu par une société qui envisage de le
vendre l’année prochaine.

L’immeuble ROSE d’une valeur de 200 000 est détenu par une société qui l’occupe pour son
activité professionnelle.

L’immeuble JAUNE d’une valeur de 50 000 est détenu par une société qui le loue à une autre
société.

L’immeuble EMERAUDE d’une valeur de 25 000 est en cours de construction. Il sera achevé
l’année prochaine.

Comment sont qualifiés ces quatre immeubles par les sociétés qui en sont propriétaires ?

Seul, l’immeuble JAUNE est un immeuble de placement, et va générer des revenus à son
propriétaire. Les immeubles BLEU, ROSE et EMERAUDE ne peuvent être qualifiés
19

d’immeubles de placement, dans la mesure où ils se trouvent dans une situation où ils vont
être vendus, ou occupés par leur propriétaire, ou en cours de construction.

Quand l’immobilisation est identifiée comme immeuble de placement, elle est évaluée
initialement :

- soit à son coût d’achat majoré des frais directement attribuables incluant les éventuels
frais de transaction
- à son coût de production

Le modèle d’évaluation adopté doit être retenu pour tous les immeubles de placement.

Illustration 22 : Evaluation initiale de l’immeuble de placement.


La société Royallieu a acheté un immeuble de placement le 1er janvier N d’une valeur de
1 000 000. Les frais de transaction de 6% sont réglés immédiatement. Le prix de 1 000 000
sera réglé pour 500 000 début N, et pour 500 000 début N+1. Le taux d’actualisation retenu
est de 5%.

Pour quelle valeur, l’immeuble de placement sera-t-il inscrit début N dans la comptabilité de
Royallieu ?

L’immeuble sera évalué à un coût de 6%*1 000 000 + 500 000 + 500 000 * 1,05^-1 =

1 036 190

L’immeuble de placement peut être évalué ultérieurement :

- à son coût (IAS 16)


- à sa juste valeur (IAS 40), dans le modèle de juste valeur, l’évaluation doit être faite
chaque année et l’écart de réévaluation doit être enregistré en résultat.
Le modèle d’évaluation adopté doit l’être pour tous les immeubles de placement.

Si l’immeuble est valorisé à la juste valeur (montant pour lequel l’immeuble pourrait être
échangé entre des parties bien informées, consentantes et agissant dans des conditions de
concurrence normale), les variations de la juste valeur sont enregistrées directement dans le
compte de résultat et si l’entreprise a plusieurs immeubles de placement, le principe de non-
compensation s’applique. Dans ce cas, l’immeuble ne sera plus amorti.

Illustration 23 : Evaluation ultérieure de l’immeuble de placement.


L’entreprise Gabrielle a acheté début N un immeuble de placement BLEU évalué au coût soit 150 000
et un autre immeuble de placement ROSE évalué au coût de 200 000.

Fin N, la valeur de marché est de 170 000 pour l’immeuble BLEU et de 240 000 pour l’immeuble ROSE.
20

Fin N+1, la valeur de marché est de 160 000 pour l’immeuble BLEU et de 250 000 pour l’immeuble
ROSE

Quels sont les impacts sur le compte de résultat des variations de valeur des immeubles BLEU et ROSE
fin N ? fin N+1 ?

Fin N, les valeurs de l’immeuble BLEU et de l’immeuble ROSE ont augmenté de 20 000 et de 40 000. La
modification à l’actif de la valeur des deux immeubles va s’accompagner de la constatation dans le
compte de résultat d’un écart de réévaluation de 60 000 en produit.

Fin N+1, les valeurs de l’immeuble BLEU et de l’immeuble ROSE ont été modifiées, baisse de 10 000
pour l’immeuble BLEU et hausse de 10 000 pour l’immeuble ROSE. Aucune compensation n’est ici
possible. La modification l’actif de la valeur des deux immeubles va s’accompagner de la constatation
dans le compte de résultat d’un écart de réévaluation de 10 000 en charges et d’un écart de
réévaluation de 10 000 en produit.

La comptabilisation des dépenses ultérieures concernant l’immeuble de placement se fera en


charges, pour les dépenses de maintenance et de réparation, ou à l’actif, selon l’approche par
composants dès lors que leur valeur est significative.

Illustration 24 : Comptabilisation des dépenses ultérieures concernant


l’immeuble de placement.
L’entreprise Gabrielle a acheté début N un immeuble de placement BLEU évalué au coût soit 150 000
et un autre immeuble de placement ROSE évalué au coût de 200 000. Durant l’année N, l’immeuble
BLEU fait l’objet de travaux de ravalement pour 56 000, tandis que l’immeuble ROSE sera géré par
une société de gardiennage-surveillance d’un coût annuel de 12 000.

Pour quels coûts vont figurer les immeubles BLEU et ROSE dans la comptabilité de
l’entreprise Gabrielle fin N ?

L’immeuble BLEU sera inscrit fin N pour un coût de 150 000 + 56 000 soit 206 000, car les
travaux de ravalement vont améliorer la valeur de l’immeuble, ils seront donc activés.

L’immeuble ROSE sera inscrit fin N pour un coût de 200 000, car le contrat de gardiennage-
surveillance constitue une charge.

Un placement immobilier représenté, pour le preneur, par un contrat de location peut être
classé et comptabilisé comme un immeuble de placement si les trois conditions suivantes sont
réunies :

- le bien correspond à la définition d’un immeuble de placement


- la location est comptabilisée selon, IAS 17, comme si elle était une location-
financement
- le preneur retient le modèle de la juste valeur pour la reconnaissance ultérieure de
l’actif
21

Selon ce modèle, c’est le placement et non le bien immobilier sous-jacent qui doit être
comptabilisé à la juste valeur.

Illustration 25 : Requalification d’un contrat de location en immeuble de


placement.
Une entreprise a signé début N un contrat de location (loyer annuel de 370 000 ) sur vingt ans sur un
immeuble comprenant 12 appartements. A son tour, l’entreprise loue chacun des appartements. La
valeur de l’immeuble est estimée à 5 000 000 euros. Le taux d’actualisation est de 4%. L’entreprise a
retenu le modèle de la juste valeur pour ses immobilisations.

Peut-on qualifier ce placement immobilier d’immeuble de placement ? Ce bien correspond bien à la


définition d’un immeuble de placement, sa location est bien qualifiée de location financement dans la
mesure où la valeur actualisée des loyers couvre la quasi-totalité de la juste valeur du bien (la valeur
actualisée des loyers de 370 000 à 4% sur 20 ans donne 5 028 421), et enfin le modèle de la juste
valeur a bien été retenue pour valoriser les immobilisations. Les trois conditions étant remplies, le
placement immobilier sera considéré comme un immeuble de placement.

L’immeuble pourra être inscrit dans la comptabilité du locataire pour 5 000 000.

Si le propriétaire fournit à ses locataires des services auxiliaires, la classification s’opère selon
l’importance des services.

- si les services sont peu significatifs, (le propriétaire assure l’entretien des espaces verts
et l’éclairage) alors le bien est classé en immeuble de placement
- si les services sont significatifs (le propriétaire dirige une maison de retraite), alors le
bien est classé en tant qu’immobilisation corporelle

1.7. Les contrats de location (norme IAS 17).


Un contrat de location est considéré comme un contrat de location-financement sitôt que les risques et
avantages inhérents à la propriété d’un actif sont transférés au preneur.

Les indices permettant de qualifier un contrat de contrat location-financement sont les suivants :

- transfert de propriété à la fin du contrat


- option d’achat en fin de contrat à un prix suffisamment inférieur à la juste valeur estimée de
l’actif à la date de levée de l’option, pour avoir la quasi certitude que l’option sera levée à la
fin du contrat
- la durée du contrat couvre la majeure partie de la durée d’utilité de l’actif, même en l’absence
de transfert de propriété
- au début de contrat, la valeur actualisée des paiements minimaux au titre de la location s’élève
au moins à la quasi-totalité de la juste valeur de l’actif loué
- l’actif loué est d’une nature telle que seul le preneur peut en jouir sans y apporter de
modifications majeures (actif spécifique),

Un seul de ces indices permet de qualifier le contrat de location-financement.

Un contrat qui n’est pas qualifiable de contrat de location-financement est un contrat de location
simple.
22

Illustration 26 : Contrat de location simple/ contrat de location


financement.
Il vous est demandé d’étudier les machines suivantes et de dire au vu des cinq critères permettant de
qualifier les locations-financements comment peut être caractérisé chacun des contrats de location. Le
taux de financement marginal mensuel de la société est de 0,35%.

Loyer Durée du Option Juste Durée Renseignements


mensuel contrat en d’achat valeur du d’utilité complémentaires
mois bien loué en mois
Machine 1 82 36 Non 3000 36
Machine 2 80 48 Oui en fin de 4 200 60
contrat pour
600
Machine 3 44 24 Transfert de 1 000 24
propriété à la
fin du contrat
Machine 4 35 70 non 2000 72 La machine 4 a
nécessité des
travaux de
plomberie et
d’électricité
importants. Elle
a été intégrée de
façon
permanente à
l’infrastructure
de l’entreprise.
Machine 5 43 12 non 500 12
23

Loyer Durée du Option Juste Durée Renseignements


mensuel contrat en d’achat valeur du d’utilité complémentaires
mois bien loué en mois
Machine 1 82 36 Non 3000 36
Machine 2 80 48 Oui en fin de 4 200 60
contrat pour
600
Machine 3 44 24 Transfert de 1 000 24
propriété à la
fin du contrat
Machine 4 35 70 non 2000 72 La machine 4 a
nécessité des
travaux de
plomberie et
d’électricité
importants. Elle
a été intégrée de
façon
permanente à
l’infrastructure
de l’entreprise.
Machine 5 43 12 non 500 12

La machine 1 fait l’objet d’un contrat de location-financement, le critère valeur actualisée des
paiements proche de la valeur du bien est vérifié. En effet 82*(1 – 1,0035^-36)/0,0035 = 2 769 qui est
proche de 3000.

La machine 2 fait l’objet d’un contrat de location-financement, le critère option d’achat attractive est
vérifié. En effet 80*(1-1,0035^-48)/0,0035 + 600 * 1,0035^-48 = 4 036. L’entreprise a donc intérêt à
lever l’option d’achat.

La machine 3 fait l’objet d’un contrat de location-financement, le critère du transfert de propriété à la


fin du contrat joue.

La machine 4 fait l’objet d’un contrat de location-financement, le critère bien spécifique pour le
preneur est validé.

La machine 5 fait l’objet d’un contrat de location-financement, le critère durée du contrat proche de
la durée d’utilité joue.

La location simple.

Un contrat de location qui n’est pas un contrat de location financement est un contrat de location
simple.

Le paiement des échéances du contrat fait généralement l’objet d’une comptabilisation en charges
en linéaire sur la durée du contrat. L’écriture comptable s’équilibre avec le compte charges à payer.

La comptabilisation d’une location financement chez le preneur :


24

A la signature, on enregistre une immobilisation et une dette pour le plus faible montant entre la juste
valeur et de la valeur actualisée des paiements minimaux. Les paiements minimaux comprennent les
loyers versés et le montant de la levée d’option si cette levée d’option coûte moins cher que la juste
valeur de l’immobilisation à l’issue du contrat. Si l’actualisation se fait au taux d’intérêt implicite du
contrat, juste valeur et valeur actualisée des paiements minimaux vont coïncider. A défaut,
l’actualisation se fera au taux d’emprunt marginal. Au paiement des échéances, la dette financière
diminue.

Illustration 27 : Valeur du bien financé par un contrat de location-


financement.
Une entreprise finance :

- une machine industrielle d’une valeur de 50 financée par contrat de location-financement de


6 versements annuels de 8 et accompagné d’une option d’achat de 17,82. Le taux implicite
du contrat est de 6,39 %.
- une flotte de véhicules d’une valeur de 200 par contrat de location-financement de 5
versements annuels de 45 et accompagné d’une option d’achat de 5 . Le taux marginal
d’emprunt est de 5,5%.

Pour quelles valeurs vont être inscrits la machine et la flotte de voitures dans la comptabilité ?

Concernant la machine, juste valeur et valeur actualisée des paiements minimaux coïncident dans la
mesure où l’actualisation a été réalisée au taux implicite. La machine sera inscrite au bilan pour 200

Pour la flotte de véhicules, la juste valeur est de 200 alors que la valeur actualisée des paiements
minimaux (à 5,5%) est de 195,79 (40*(1-1,055^-5)/0,055 + 5 * 1,055^-6). La flotte de véhicule sera
donc inscrite pour 195,79 à l’actif du bilan.

Illustration 28 : Contrat de location financement et endettement.


Une société loue le 1er janvier N. une machine industrielle via un contrat de location financement. La
valeur de la machine est de 60 000. Un contrat consiste en une série de 10 versements annuels de 9
300 fin de période. Le prix de rachat résiduel est fixé à 7 407 début N+10. Le taux implicite du
contrat est de 10%.

Que trouvez-vous en dettes financières début N ?fin N ? fin N+1 ?

Nous allons construire le tableau de remboursement d’une dette de 60 000 réglée par 10 annuités de
9 300 avec un taux d’intérêt de 10%.

Année Capital début amortissement Intérêts Annuités Capital fin


N 60 000 3 300 6 000 9 300 56 700
N+1 56 700 3 630 5 670 9 300 53 070
N+2 53 070 3 993 5 307 9 300 49 077
N+3 49 077 4 392 4 908 9 300 44 685
N+4 44 685 4 831 4 469 9 300 39 854
N+5 39 854 5 315 3 985 9 300 34 539
N+6 34 539 5 846 3 454 9 300 28 693
N+7 28 693 6 431 2 869 9 300 22 262
25

N+8 22 262 7 074 2 226 9 300 15 188


N+9 15 188 7 781 1 519 9 300 7 407

Année Capital début amortissement Intérêts Annuités Capital fin


N 60 000 3 300 6 000 9 300 56 700
N+1 56 700 3 630 5 670 9 300 53 070
N+2 53 070 3 993 5 307 9 300 49 077
N+3 49 077 4 392 4 908 9 300 44 685
N+4 44 685 4 831 4 469 9 300 39 854
N+5 39 854 5 315 3 985 9 300 34 539
N+6 34 539 5 846 3 454 9 300 28 693
N+7 28 693 6 431 2 869 9 300 22 262
N+8 22 262 7 074 2 226 9 300 15 188
N+9 15 188 7 781 1 519 9 300 7 407

La location financement est considérée en normes IFRS comme un endettement, la machine sera
inscrite début N à l’actif du bilan pour 60 000. Vous remarquerez que cette valeur est à la fois la juste
valeur de la machine et la juste valeur actualisée au taux implicite des paiements minimaux au titre de
location.

On trouvera donc en dettes financières, 60 000 début N, 56 700 fin N et 53 070 fin N+1.

Illustration 29 : Location-financement : écritures chez le preneur.


Une société loue le 1er janvier N. une machine industrielle via un contrat de location financement. La
valeur de la machine est de 60 000. Un contrat consiste en une série de 10 versements annuels de 9
300 fin de période. Le prix de rachat résiduel est fixé à 7 407 début N+10. Le taux implicite du
contrat est de 10%. La durée d’utilité de la machine est de 12 ans.

Le tableau de remboursement d’une dette de 60 000 réglée par 10 annuités de 9 300 avec un taux
d’intérêt de 10% est le suivant :

Année Capital début amortissement Intérêts Annuités Capital fin


N 60 000 3 300 6 000 9 300 56 700
N+1 56 700 3 630 5 670 9 300 53 070
N+2 53 070 3 993 5 307 9 300 49 077
N+3 49 077 4 392 4 908 9 300 44 685
N+4 44 685 4 831 4 469 9 300 39 854
N+5 39 854 5 315 3 985 9 300 34 539
N+6 34 539 5 846 3 454 9 300 28 693
N+7 28 693 6 431 2 869 9 300 22 262
N+8 22 262 7 074 2 226 9 300 15 188
N+9 15 188 7 781 1 519 9 300 7 407
26

Année Capital début amortissement Intérêts Annuités Capital fin


N 60 000 3 300 6 000 9 300 56 700
N+1 56 700 3 630 5 670 9 300 53 070
N+2 53 070 3 993 5 307 9 300 49 077
N+3 49 077 4 392 4 908 9 300 44 685
N+4 44 685 4 831 4 469 9 300 39 854
N+5 39 854 5 315 3 985 9 300 34 539
N+6 34 539 5 846 3 454 9 300 28 693
N+7 28 693 6 431 2 869 9 300 22 262
N+8 22 262 7 074 2 226 9 300 15 188
N+9 15 188 7 781 1 519 9 300 7 407

Début N, on va comptabiliser l’entrée de la machine dans le patrimoine et une dette financière.

Machine 60 000

Dettes financières 60 000

Fin N, nous allons enregistrer le remboursement de la dette et l’amortissement de l’immobilisation


(60 000/ 12 = 5 000).

Charges financières 6 000

Dettes financières 3 300

Redevance de crédit-bail 9 300

Dotations aux amortissements 5 000

Amortissements des immobilisations 5 000

De la même manière, fin N+1, nous allons enregistrer le deuxième remboursement de la dette et le
deuxième amortissement de l’immobilisation.

Charges financières 5 670

Dettes financières 3 630

Redevance de crédit-bail 9 300

Dotations aux amortissements 5 000

Amortissements des immobilisations 5 000

La comptabilisation chez le bailleur.

A la signature du contrat, le bailleur constate une créance et une vente. A réception des échéances, il
constate une diminution de la créance et des produits financiers.
27

Illustration 30 : Location-financement : écritures chez le bailleur.


Une société loue le 1er janvier N. une machine industrielle via un contrat de location financement. La
valeur de la machine est de 60 000. Un contrat consiste en une série de 10 versements annuels de 9
300 fin de période. Le prix de rachat résiduel est fixé à 7 407 début N+10. Le taux implicite du
contrat est de 10%. La durée d’utilité de la machine est de 12 ans.

Le tableau de remboursement d’une dette de 60 000 réglée par 10 annuités de 9 300 avec un taux
d’intérêt de 10% est le suivant :

Année Capital début amortissement Intérêts Annuités Capital fin


N 60 000 3 300 6 000 9 300 56 700
N+1 56 700 3 630 5 670 9 300 53 070
N+2 53 070 3 993 5 307 9 300 49 077
N+3 49 077 4 392 4 908 9 300 44 685
N+4 44 685 4 831 4 469 9 300 39 854
N+5 39 854 5 315 3 985 9 300 34 539
N+6 34 539 5 846 3 454 9 300 28 693
N+7 28 693 6 431 2 869 9 300 22 262
N+8 22 262 7 074 2 226 9 300 15 188
N+9 15 188 7 781 1 519 9 300 7 407

Année Capital début amortissement Intérêts Annuités Capital fin


N 60 000 3 300 6 000 9 300 56 700
N+1 56 700 3 630 5 670 9 300 53 070
N+2 53 070 3 993 5 307 9 300 49 077
N+3 49 077 4 392 4 908 9 300 44 685
N+4 44 685 4 831 4 469 9 300 39 854
N+5 39 854 5 315 3 985 9 300 34 539
N+6 34 539 5 846 3 454 9 300 28 693
N+7 28 693 6 431 2 869 9 300 22 262
N+8 22 262 7 074 2 226 9 300 15 188
N+9 15 188 7 781 1 519 9 300 7 407

Nous allons présenter les écritures chez le bailleur début N, fin N, et fin N+1. A la signature du
contrat, le bailleur doit sortir du bilan l’immobilisation louée, constater une créance pour une valeur
égale à son investissement. A l’encaissement des redevances, le bailleur enregistre une diminution de
la créance et des produits financiers.
28

Début N

Prêt 60 000

Machine 60 000

Fin N

Banque 9 300

Prêt 3 300

Revenus des prêts 6 000

Fin N+1

Banque 9 300

Prêt 3 630

Revenus des prêts 5 670

Les contrats de location simple font l’objet de l’enregistrement de loyers, en généralement de manière
linéaire sur la durée du contrat, sauf si une autre base systématique s’avère être plus représentative de
l’échelonnement dans le temps des avantages qu’en retirera le preneur.

Illustration 31 : Contrat de location simple chez le preneur avec loyer


identique sur la durée.
Une entreprise loue une machine d’une valeur de 100 000. Les loyers annuels sont 12 000, payables à
terme échu pendant 10 périodes.

La traduction de la location simple dans la comptabilité va être la suivante chaque année :

Loyer 12 000

Banque 12 000

Illustration 32 : Contrat de location simple chez le preneur avec loyer


variable sur la durée.
Une entreprise loue une machine d’une valeur de 100 000. Les loyers annuels sont 11 500 les trois
premières années et de 13 500 pour les sept suivantes, payables à terme échu pendant 10 périodes. La
réduction de loyer doit être étalée sur la période.

La traduction de la location simple dans la comptabilité va être la suivante chaque année :


L’entreprise va constater un loyer moyen de (11 500*3 + 13 500*7)/10 = 12 900.
29

Pour les trois premières années, l’entreprise va enregistrer :

Loyer 12 900

Banque 11 500

Charges à payer 1 400

Pour les sept années suivantes, l’entreprise va enregistrer :

Loyer 12 900

Charges à payer 600

Banque 13 500

Illustration 33 : Contrat de location simple avec loyer identique sur la


durée.

Enregistrement chez le bailleur.


Une entreprise loue une machine d’une valeur de 100 000. Les loyers annuels sont 12 000, payables à
terme échu pendant 10 périodes.

La traduction de la location simple dans la comptabilité du propriétaire va être la suivante chaque


année :

Banque 12 000

Produits des locations 12 000

Illustration 34 : Contrat de location simple chez le bailleur avec loyer


variable sur la durée.
Une entreprise loue une machine d’une valeur de 100 000. Les loyers annuels sont 11 500 les trois
premières années et de 13 500 pour les sept suivantes, payables à terme échu pendant 10 périodes. La
réduction de loyer doit être étalée sur la période.

La traduction de la location simple dans la comptabilité va être la suivante chaque année :


L’entreprise va constater un loyer moyen de (11 500*3 + 13 500*7)/10 = 12 900.

Un contrat de location portant sur un ensemble immobilier, doit être décomposé en un contrat sur le
terrain (généralement considéré comme contrat de location simple), et en un contrat de location sur la
construction (qui pourra être considéré comme location simple ou comme location financement, la
qualification se fera en fonction des indices précédemment listés).

Illustration 35 : Contrat de location sur ensemble immobilier.


Un contrat de location d’une durée de 25 ans porte sur un bien immobilier. Le loyer mensuel est de
1 500 H.T. et se décompose en 400 H.T. de loyer simple sur le terrain et 1 100 H.T. de location
financement sur les bâtiments. La juste valeur du bâtiment est de 165 000. Le taux d’actualisation est
de 5%.
30

Comment vont être traités en normes IFRS le terrain et le bâtiment ?

L’entreprise va enregistrer une location simple annuelle de 4 800 H.T. pour le terrain et une location
financement pour le bâtiment pour une valeur de 165 000. On pourra ici vérifier que la valeur
actualisée des loyers annuels d u bâtiment s’élève à 164 501.

La cession-bail.

On parle de cession-bail ou lease back quand une entreprise cède un de ses actifs à un tiers pour le
reprendre à bail. La cession-bail peut déboucher sur une location simple ou sur une location-
financement. Dans le cas d’un contrat de location simple, si le prix de vente est inférieur ou égal à la
juste valeur, la perte ou le profit est constaté immédiatement, si le prix de vente est supérieur à la juste
valeur, le surplus est différé et amorti sur la durée du contrat. Dans le cas d’un contrat de location-
financement, les plus values éventuelles sont étalées et amorties sur la durée du contrat.

Illustration 36 : Le contrat de cession-bail ou de lease back.


L’entreprise Obazine a acheté en N-12 un immeuble pour 100 000, amortissable sur 20 ans. Le
01/01/N, elle le revend 320 000 à la société LOUEBAIL, qui lui loue sur les 12 années suivantes avec
un contrat de location, loyer annuel de 30 000 et option d’achat de 34 017 début N+13.

Année Capital début Amortissement Intérêts Annuités Capital fin


N 320 000 17 200 12 800 30 000 302 800
N+1 302 800 17 888 12 112 30 000 284 912
N+2 284 912 18 604 11 396 30 000 266 308
N+3 266 308 19 348 10 652 30 000 246 960
N+4 246 960 20 122 9 878 30 000 226 838
N+5 226 838 20 926 9 074 30 000 205 912
N+6 205 912 21 764 8 236 30 000 184 148
N+7 184 148 22 634 7 366 30 000 161 514
N+8 161 514 23 539 6 461 30 000 137 975
N+9 137 975 24 481 5 519 30 000 113 494
N+10 113 494 25 460 4 540 30 000 88 034
N+11 88 034 26 479 3 521 30 000 61 555
N+12 61 555 27 538 2 462 30 000 34 017
31

Année Capital début Amortissement Intérêts Annuités Capital fin


N 320 000 17 200 12 800 30 000 302 800
N+1 302 800 17 888 12 112 30 000 284 912
N+2 284 912 18 604 11 396 30 000 266 308
N+3 266 308 19 348 10 652 30 000 246 960
N+4 246 960 20 122 9 878 30 000 226 838
N+5 226 838 20 926 9 074 30 000 205 912
N+6 205 912 21 764 8 236 30 000 184 148
N+7 184 148 22 634 7 366 30 000 161 514
N+8 161 514 23 539 6 461 30 000 137 975
N+9 137 975 24 481 5 519 30 000 113 494
N+10 113 494 25 460 4 540 30 000 88 034
N+11 88 034 26 479 3 521 30 000 61 555
N+12 61 555 27 538 2 462 30 000 34 017

A la signature du contrat, la trésorerie de l’entreprise Obazine va augmenter et une vente


(produits de cession et Valeur Nette Comptable) va être classiquement constatée. La plus
value va être constatée et va être étalée sur la durée du contrat. Bien évidemment, le contrat
de cession-bail sera constaté comme un contrat de location-financement.
32

A la signature du contrat :

Banque 320 000

Produits de cession 320 000

Valeur nette comptable 40 000

Amortissements de la construction 60 000

Constructions 100 000

La constatation de la plus-value et son étalement :

L’entreprise a revendu 320 000 un bien dont la VNC est de 40 000. Une plus-value de
280 000 est donc générée et sera étalée sur

Produits de cession 280 000

Produits constatés d’avance 280 000

Produits constatées d’avance 23 333

Produits de cession 23 333

L’enregistrement d’un contrat de location-financement : Nous notons ici les écritures de la


première année du contrat de location financement, l’inscription de l’immobilisation dans le
bilan, le premier remboursement et le premier amortissement ( 320 000/12 = 26 667).

Constructions 320 000

Dettes financières 320 000

Dettes financières 17 200

Charges d’intérêts 12 800

Banque 30 000

Dotations aux amortissements 26 667

Amortissements des immobilisations 26 667


33

2. Les immobilisations incorporelles (norme IAS 38).


2.1.Définition

Une immobilisation incorporelle est un actif non monétaire identifiable sans substance physique. Elle
doit satisfaire aux trois conditions suivantes :

- Il est identifiable : l’élément incorporel peut être séparé


- Il est contrôlé par l’entité : l’entreprise a le pouvoir d’obtenir des avantages économiques de
l’élément incorporel et peut restreindre l’accès des tiers à ces avantages
- Il est porteur d’avantages économiques futurs

Sont des immobilisations incorporelles :

- les licences informatiques


- les droits de reproduction
- les quotas d’importations
- les franchises
- les marques

Ne sont pas des immobilisations incorporelles :

- les frais d’établissement


- les dépenses de formation
- les dépenses de publicité et de promotion
- les parts de marché
- les dépenses de délocalisation ou de réorganisation
- le goodwill généré en interne

Les frais de recherche sont obligatoirement comptabilisés en charges car l’existence d’avantages
économiques futurs n’est pas démontrable. La norme IAS 38 ne fait pas de distinction entre la
recherche fondamentale et la recherche appliquée.

Illustration 37 : Frais de développement non immobilisables.


Une société pharmaceutique a démarré un programme de recherche sur la grippe en N-1. Elle a
engagé en N-1 des frais de recherche pour 300 000 et en N pour 400 000. Elle a également engagé
des frais de développement en N-1 pour 500 000 et en N pour 600 000. L’ensemble de ces frais a été
engagé sans que la société pharmaceutique soit en mesure de présenter un vaccin contre la grippe.

Quel est le traitement comptable des frais de recherche en N-1 et en N ? Quel est le traitement
comptable des frais de développement en N-1 et en N ?

Les frais de recherche ne sont pas immobilisables par définition. Concernant les frais de
développement, la société pharmaceutique n’étant pas en mesure de produire un médicament, elle
ne peut les immobiliser.

Les frais de développement sont obligatoirement immobilisés si l’entreprise peut prouver qu’elle
satisfait aux six critères simultanément :
34

- la faisabilité technique nécessaire à l’achèvement de l’immobilisation incorporelle en vue de


sa mise en service ou de sa vente
- son intention d’achever l’immobilisation incorporelle
- sa capacité à utiliser ou à vendre l’immobilisation incorporelle
- la façon dont l’immobilisation incorporelle générera des avantages économiques futurs
probables. L’entreprise doit démontrer, entre autres choses, l’existence d’un marché pour la
production issue de l’immobilisation incorporelle et pour l’immobilisation incorporelle elle-
même ou, si celle-ci doit être utilisée en interne, son utilité.
- La disponibilité de ressources (techniques, financières) appropriées pour achever le
développement et utiliser ou vendre l’immobilisation incorporelle
- Sa capacité à évaluer de façon fiable les dépenses attribuables à l’immobilisation incorporelle
au cours de son développement

Ne sont pas traités par l’IAS 38 :

- les droits miniers et les coûts de développement liés aux activités d’extraction de pétrole, de
gaz
- le goodwill résultat d’un regroupement d’entreprises (IFRS 3)
- les immobilisations incorporelles non courantes destinées à être cédées

Illustration 38 : Frais de développement immobilisables.


Une société pharmaceutique a démarré un programme de recherche sur la grippe en N-1. Elle a
engagé en N-1 des frais de recherche pour 300 000 et en N pour 400 000. Elle a également engagé
des frais de développement en N-1 pour 500 000 et en N pour 600 000. La société pharmaceutique
peut considérer le 1er septembre N que son vaccin contre la grippe est prêt. L’autorisation de mise sur
le marché va être demandée. Le brevet va être déposé. Pour simplifier, vous considérerez que les frais
de recherche et de développement ont été générés de façon linéaire.

Quel est le traitement comptable des frais de recherche en N-1 et en N ? Quel est le traitement
comptable des frais de développement en N-1 et en N ?

Les frais de recherche restent par définition non immobilisables. Les frais de développement vont
pouvoir être activés à compter de la date à laquelle les six critères sont réunis, soit le 1 er septembre N.
Les frais de recherche seront classés en charges pour 400 000 en N-1, en charges en N pour un
montant de 600 000 * 8/12 = 400 0000, et en investissement corporel pour 600 000 * 4/12= 200 000.

2.2.Evaluation initiale au coût d’entrée

L’immobilisation incorporelle est évaluée initialement :

- au coût d’acquisition si elle a été acquise séparément


- au coût de production si elle a été générée en interne
- à la juste valeur si elle a été échangée
- à la juste valeur si elle a été acquise dans le cadre d’un regroupement
35

Les dépenses ultérieures concernant une immobilisation incorporelle sont classées en charges, sauf
s’il est avéré que cette dépense ultérieure liée à une immobilisation incorporelle remplit les trois
conditions définissant une immobilisation corporelle.

Illustration 39 : Immobilisation incorporelle évaluée au coût d’entrée.


Une société pharmaceutique a démarré un programme de recherche sur la grippe en N-1. Elle a
engagé en N-1 des frais de recherche pour 300 000 et en N pour 400 000. Elle a également engagé
des frais de développement en N-1 pour 500 000 et en N pour 600 000. La société pharmaceutique
peut considérer le 1er septembre N que son vaccin contre la grippe est prêt. Les frais de
développement seront amortis sur 5 ans à partir de N. En N+1, la société pharmaceutique a engagé
de nouveaux frais de développement pour 60 000. L’autorisation de mise sur le marché va être
demandée. Le brevet est déposé le 15 mai N+1. Pour simplifier, vous considérerez que les frais de
recherche et de développement ont été générés de façon linéaire.

Pour quelle valeur va être inscrit le brevet dans le patrimoine en N +1 ? Fin N+1, quel est le
montant des amortissements pratiqués, si l’amortissement du brevet se fait sur trois ans ?

Les frais de développement de N de 200 000 (600 000*4/12) vont être amortis sur 5 ans et
auront fin N une valeur nette de 200 000 – 200 000 /5 = 160 000.

En N, les frais de développement augmentent de 60 000. Ils sont donc au total de 160 000 +
60 000 soit 220 000, c’est sur cette valeur que le brevet va être immobilisé.

Le brevet de 220 000 sera amorti sur trois ans soit pour l’année N, 220 000 * 1/3*225/360 =
45 833.

2.3.Evaluation postérieure

L’évaluation des immobilisations incorporelles postérieure à leur comptabilisation initiale se fait :

- selon le modèle du coût. La valeur comptable de l’immobilisation incorporelle est égale au


coût historique minoré du cumul des amortissements et du cumul des pertes de valeur.
- selon le modèle de la réévaluation. La valeur comptable de l’immobilisation incorporelle est
égale au coût réévalué selon la juste valeur minoré du cumul des amortissements et du
cumul des pertes de valeur.
La juste valeur doit être déterminée par référence à un marché actif, c'est-à-dire un marché
qui satisfait les trois conditions suivantes, l’homogénéité des éléments qui y sont négociés, la
permanence de l’existence de vendeurs et d’acheteurs consentants, et enfin, l’existence de
prix publics. Rares sont les marchés actifs pour les immobilisations incorporelles. On peut
citer les quotas d’émission de gaz à effet de serre, les licences de pêche, les licences de taxi.
Les marques, les titres de journaux, les brevets, de par leur unicité, ne peuvent être
considérés comme des marchés actifs.
L’écart de réévaluation d’une immobilisation incorporelle sera enregistré en capitaux
propres.
36

Illustration 40 : Immobilisation incorporelle évaluée à la valeur de


marché.
Une entreprise a acheté une licence de pêche pour 100 le 01/01/N, d’une durée d’utilité de 10 ans.
L’amortissement est linéaire. Le 31 décembre N+3, la valeur de marché de la licence est 88.
L’entreprise choisit de valoriser la licence de pêche fin N+2 à la valeur de marché.

A quelle valeur la licence sera-t-elle inscrite fin N+2 ? Quel sera le montant de l’écart de
réévaluation ?

La licence sera inscrite dans la comptabilité pour 88.

Fin N+2 Avant réévaluation Après réévaluation Ecart de réévaluation


Brut 100 88
Amortissement 30
VNC 70 88 18

Fin N+2 Avant réévaluation Après réévaluation Ecart de réévaluation


Brut 100 88
Amortissement 30
VNC 70 88 18

L’écart de réévaluation figurera dans les capitaux propres pour 18.

2.4. Dépréciation d’un actif incorporel


Les immobilisations incorporelles sont amorties si leur durée d’utilité est finie, et non amorties si leur
durée d’utilité est indéterminée.

L’amortissement des immobilisations incorporelles à durée d’utilité finie se fait sur la base du coût de
cet actif diminué théoriquement de la valeur résiduelle, souvent réputée nulle.

La dépréciation des immobilisations incorporelles est mesurée à chaque date de clôture en


comparant la valeur nette comptable à la valeur recouvrable. Si un écart de réévaluation a déjà été
constaté sur cette immobilisation incorporelle, la perte latente sera imputée en priorité sur l’écart de
réévaluation. Dans le cas où la perte excéderait l’écart de réévaluation, ou si aucun écart de
réévaluation n’a été constaté, la dépréciation sera constatée dans le compte de résultat.

Illustration 41 : Dépréciation d’une immobilisation incorporelle (IAS 36).


Une entreprise a acheté des droits audiovisuels pour 220 000 amortissables en linéaire sur 4 ans au
1er novembre N. Au 31 décembre N, elle fait un test de dépréciation afin d’évaluer ces droits
audiovisuels en fonction des flux nets de trésorerie futurs avec un taux d’actualisation de 5%.

N N+1 N+2 N+3


Flux nets de 55 000 55 000 50 000 50 000
trésorerie
37

N N+1 N+2 N+3


Flux nets de 55 000 55 000 50 000 50 000
trésorerie

Que valent les droits audiovisuels avant le test de dépréciation ?

La valeur brute des droits audiovisuels est de 220 000. La valeur nette des droits audiovisuels est de
210 833.

Que valent les droits audiovisuels après le test de dépréciation ? Après la réévaluation, le bien a une
valeur nette de 186 595 (somme des flux nets de trésorerie actualisés à 5%, soit 55 000* 1,05^-5 +
55 000*1,05^-2 + 50 000*1,05^-3 + 50 000*1 ,05^-4)

Fin N Avant réévaluation Après réévaluation Ecart


Valeur brute 220 000
Amortissements 220 000/5*60/360
cumulés =9 167
VNC 210 833 186 595 -24 238

Fin N Avant réévaluation Après réévaluation Ecart


Valeur brute 220 000
Amortissements 220 000/5*60/360
cumulés =9 167
VNC 210 833 186 595 -24 238

L’écart de réévaluation est défavorable et s’élève donc à 24 238.

Quelles sont les écritures comptables au 31 décembre N ?

Il faut constater l’amortissement de 9 167 et la perte de valeur de 24 238 calculée par rapport à la
valeur recouvrable.

681 DAP 9 167

2805 Amortissements des droits audiovisuels 9 167

681 DAP 24 238

2905 Dépréciation des logiciels 24 238


38

3. Les immobilisations financières (normes IAS 32 et IAS 39).

3.1. Définition
Le traitement des instruments financiers est contenu dans les deux normes IAS 32 et IAS 39.
L’instrument financier vise tout contrat qui donne lieu à la fois à un actif financier pour une entité et
à un passif financier ou un instrument de capitaux propres pour une autre entité. On trouve donc en
instruments financiers : les dettes fournisseurs, les créances clients, les emprunts, les prêts, les
immobilisations financières, les instruments dérivés et dérivés incorporés.

3.2. Evaluation initiale


L’évaluation initiale se fait à la juste valeur majorée des coûts de transaction directement
attribuables sauf pour les actifs et passifs évalués à la juste valeur par résultat.

3.3. Evaluation postérieure

L’évaluation ultérieure se fait soit à la juste valeur, soit au coût amorti, selon le tableau suivant.

Catégorie d’actifs ou définition Evaluation postérieure Impact


de passifs financiers
Actifs et passifs Actifs acquis ou passifs Juste valeur Résultat
financiers en juste assumés en vue de
valeur par résultat réaliser un bénéfice à
court terme
Placements détenus Actifs financiers à Coût amorti avec Résultat
jusqu’à leur échéance échéance déterminée méthode du coût
que l’entreprise a d’intérêt effectif
l’intention et la
capacité de conserver
jusqu’à cette date
Prêts et créances émis Actifs ou passifs Coût amorti avec Résultat
par l’entreprise et financiers non dérivés méthode du coût
dettes remboursables par d’intérêt effectif
montants fixes ou
déterminables, autres
qu’actifs détenus à des
fins de transaction.
Actifs financiers Actifs financiers qui Juste valeur Capitaux propres
disponibles à la vente n’entrent pas dans
l’une des catégories
précédentes
39

Catégorie d’actifs ou définition Evaluation postérieure Impact


de passifs financiers
Actifs et passifs Actifs acquis ou passifs Juste valeur Résultat
financiers en juste assumés en vue de
valeur par résultat réaliser un bénéfice à
court terme
Placements détenus Actifs financiers à Coût amorti avec Résultat
jusqu’à leur échéance échéance déterminée méthode du coût
que l’entreprise a d’intérêt effectif
l’intention et la
capacité de conserver
jusqu’à cette date
Prêts et créances émis Actifs ou passifs Coût amorti avec Résultat
par l’entreprise et financiers non dérivés méthode du coût
dettes remboursables par d’intérêt effectif
montants fixes ou
déterminables, autres
qu’actifs détenus à des
fins de transaction.
Actifs financiers Actifs financiers qui Juste valeur Capitaux propres
disponibles à la vente n’entrent pas dans
l’une des catégories
précédentes

Illustration 42 : Portefeuille d’actions


L’entreprise détient un titre A acheté 100 (classé en actif financier en juste valeur par résultat) et un
titre B acheté 50 (classé en actif financier disponible à la vente). Lors de l’achat au 2 janvier N, des
frais de 2% ont été payés.

Le 31 décembre N, le cours de A est de 104, le cours de B est 48.

Le 31 décembre N+1, le cours de A est de 101, le cours de B est de 55.

En mars N+2, le titre A est revendu 105 et le titre B est revendu 54.

Quelles sont les écritures comptables concernant les titres A et B, en N, N+1 et N+2 ?

Pour l’année N, nous allons comptabiliser l’achat en prix d’achat pour les titres A et en coût d’achat
pour les titres B
40

2 ou 5 Titre A 100

6 Coût de transaction 2

512 Banque 102

2ou 5 Titre B 51

512 Banque 51

A la clôture de l’année N, les titres A et B sont réévalués, cette réévaluation va générer des produits
financiers pour A et une correction des capitaux propres pour B.

2 ou 5 Titre A 4

76 Produits financiers 4

1 Capitaux propres 3

2 ou 5 Titre B 3

A nouveau, à la clôture N+1, les titres A et B sont réévalués.

6 Charges financières 3

2 ou 5 Titre A 3

2 ou 5 Titre B 7

1 Capitaux propres 7

Enfin, en N+2, les titres A et B sont revendus. Le compte capitaux propres, le compte titre A, le compte
titre B sont soldés.

512 Banque 105

2 ou 5 Titre A 101

7 Produits financiers 4

512 Banque 54

1 Capitaux propres 4

2 ou 5 Titre B 55

7 Produits financiers 3

Illustration 43 : Obligations
41

Une entreprise a acheté 1 000 obligations à 50 le 1er janvier N, frais de 2%. Ces obligations portent
intérêt à 6%, alors que le taux du marché est de 5%. Les obligations seront remboursées au pair au 31
décembre N+4.

L’inscription des obligations dans la comptabilité de N va se faire au coût amorti avec méthode du
taux d’intérêt effectif.

La valeur initiale du placement est égale aux flux actualisés au taux de 5% majorés des coûts de
transaction soit :

- 3 000/1,05 + 3 000/1,05^2+ 3 000/1,05^3+ 3 000/1,05^4+ 53 000/1,05^5 = 52 164,74 pour


les flux actualisés
- 2% 50 * 1000 pour les frais
- Soit au total une valeur de 53 164,74

L’enregistrement comptable des années N, N+1, N+2, et N+3 va concerner le paiement annuel du
coupon. Les produits financiers vont être calculés sur la valeur restante du placement financier au
taux d’intérêt effectif.

Le taux d’intérêt effectif va se calculer en cherchant le taux d’actualisation permettant d’annuler


l’équation suivante :

3 000/1+t + 3 000/(1+t)^2 + 3 000/(1+t)^3 + 3 000/(1+t)^4 + 53 000/(1+t)^5 – 53 164,73 = 0

On a alors t = 4,56%.

En N, la banque augmente de 3 000, les produits financiers s’élèvent à 4,56%*53 164,73 = 2 424, et le
placement diminue de 576.

En N+1, la banque augmente de 3 000, les produits financiers s’élèvent à 4,56%* (53 164,73-576) =
2 398, et le placement diminue de 602.

En N+2, la banque augmente de 3 000, les produits financiers s’élèvent à 4,56%*(53 164,73 – 576 –
602) = 2 371, et le placement diminue de 629.

En N+3, la banque augmente de 3 000, les produits financiers s’élèvent à 4,56% *(53 164,73- 576 –
602 – 629) = 2 342 et le placement diminue de 658

En N+4, la banque augmente de 53 000, les produits financiers s’élèvent à 4,56%*(53 164,73 – 576 –
602 – 629 – 658) = 2 312, et le placement diminue de 50 688. Aux arrondis près, le compte placement
est soldé.

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