Aux termes de l'article 29 de l'annexe à la Convention du 17 janvier 1992,
dans chaque Etat, tout établissement de crédit est tenu d'adhérer à l'Association Professionnelle des Etablissements de Crédit. Cette association a pour objet la représentation des intérêts collectifs des établissements de crédit, notamment auprès des pouvoirs publics, l'information de ses adhérents et du public, l'étude de toute question d'intérêt commun et l'élaboration des recommandations s'y rapportant en vue, le cas échéant, de favoriser la coopération entre réseaux, ainsi que l'organisation et la gestion de services d'intérêt commun. Les statuts de l'Association professionnelle des établissements de crédit sont soumis à l'approbation de l'Autorité monétaire. Celle-ci est en outre tenue d'adhérer à une fédération professionnelle commune aux établissements de crédit de l'Afrique centrale, chargée de poursuivre le même objet auprès des institutions à caractère sous-régional.
Sous-section 4 Le monopole bancaire
L'ordonnance de 1985 et la convention du 17 janvier 1992 ont institué un
monopole des établissements de crédit sur certaines opérations, en l'assortissant néanmoins de quelques exceptions.
§1 Principe général
L'article 10 de l'ordonnance n° 85/002 du 31 août 1985, de même que
l'article 24 de la convention de 1992 posent comme principe qu'’il est interdit à toute personne ou entreprise autre qu'un établissement de crédit d'effectuer des opérations de banque à titre de profession habituelle".
De même, il est interdit à toute entreprise autre qu'un établissement de
crédit de recevoir du public des fonds à vue à moins de deux ans de terme. Mais il 32 existe des exceptions à cette interdiction.
Le respect de cette interdiction pose parfois le problème de l'immixtion
frauduleuse de certaines personnes dans le secteur d'activité bancaire. Il importe de rappeler que cette immixtion peut donner lieu à des poursuites pénales, même si le concours de diverses infractions pénales laisse bien souvent dans l'ombre l'incrimination d'exercice illégale de la profession bancaire ou d'atteinte au monopole bancaire de réception de l'épargne liquide, c'est-à-dire de dépôts à vue.
§2 Les exceptions
Elles sont prévues respectivement par l'article 12 de la loi bancaire et 26 de
l'annexe à la convention du 17 janvier 1992 et concernent certains organismes, entreprises et opérations financières.
1° Organismes non soumis à l'interdiction posée par l'article 24
Les interdictions définies à l'article 24 ne visent pas les institutions et services ci-après : - Les comptables du trésor public; - La BEAC; - Les services financiers des postes; - Les organismes financiers multilatéraux et les institutions publiques étrangères d'aide et de coopération dont l'intervention sur le territoire des Etats signataires est autorisée par des traités, accords ou conventions souscrits par ceux-ci.
Par ailleurs, échappent aux mêmes interdictions, sauf dispositions
particulières réglementaires de leurs organismes de tutelle, les entités suivantes: - les établissements régis par le code des assurances; - les sociétés de réassurance; - les agents de changes. 2° Entreprises ou organismes échappant à ['interdiction d'effectuer des opérations de crédit 33 L'interdiction relative aux opérations de crédit ne s'applique pas: - aux organismes sans but lucratif qui, dans le cadre de leur mission et pour - des motifs d'ordre social, accordent, sur leurs ressources propres, des prêts à conditions préférentielles à certains de leurs ressortissants; - aux organismes qui, exclusivement à titre accessoire à leur activité de constructeur ou de prestataire de services, consentent aux personnes physiques accédant à la propriété le paiement différé du prix des logements acquis ou souscrits par elles; - aux entreprises qui consentent à leurs salariés pour des motifs d'ordre social des avances sur salaires ou des prêts de caractère exceptionnel.
3° Opérations échappant à l'interdiction de ['article 24
Aux termes de l'article 26 de la Convention 1992, les interdictions définies
à l'article 24 ne font pas obstacle à ce qu'une entreprise, quelle que soit sa nature, puisse effectuer l'ensemble des opérations financières nécessaires à l'exercice de son activité professionnelle et à la gestion de son patrimoine. Il s'agit des opérations suivantes:
a) prêts et avances au personnel
L'article 25 alinéa 3 de la Convention de 1992 autorise expressément toute entreprise à accorder des avances sur salaires ou des prêts de caractère exceptionnel consentis pour des motifs d'ordre social à des salariés.
Il importe d'apporter à cette disposition les précisions suivantes:
- S'agissant ‘’d'avances sur salaires’’, la loi bancaire n'impose aucun critère
d'attribution de l'avance ni de limite de son montant. Il en résulte que chaque entreprise peut librement fixer les conditions dans lesquelles elle accepte de consentir de telles avances;
- S'agissant des autres formes de prêts, la loi bancaire impose en revanche,
deux conditions, à savoir qu'ils doivent avoir un caractère exceptionnel et être consentis pour des motifs d'ordre social. Le caractère exceptionnel doit être