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« Il n’est pas de période de l’histoire qui n’ait produit


son propre type de conflit. »
Amaël Cattaruzza

Atlas
Atlas
des guerres et conflits
Un tour du monde géopolitique
des guerres et conflits

Amaël Cattaruzza
Près de 100 cartes et infographies pour comprendre la complexité des guerres
et conflits contemporains et futurs. Un tour du monde géopolitique
• Armes, enjeux, acteurs : quelles formes prennent les guerres
aujourd’hui ?
• Panorama des tensions et des conflits les plus récents : guerre en Syrie,
conflit en Ukraine, réfugiés en Europe, terrorisme islamiste…
• Rivalités idéologiques, raréfaction des terres et des ressources, tensions
identitaires : quelles seront les guerres des prochaines décennies ?

Atlas des guerres et conflits


Terrorisme, cyberattaques, tensions économiques, désastres écologiques,
séparatisme, mouvements migratoires : les États du monde doivent faire face
à des menaces et des situations nouvelles et complexes.
Troisième édition mise à jour et enrichie.

Amaël Cattaruzza, géographe spécialiste de géopolitique, est maître


de conférences à l’école de Saint-Cyr Coëtquidan, détaché de l’université Paris-
Sorbonne. Spécialiste en géopolitique, il a notamment publié, avec Pierre Sintès,
l’Atlas géopolitique des Balkans (Autrement, 2016) et Géographie des conflits
(Bréal, 2016).
Michel Foucher, géographe et diplomate, est titulaire de la chaire de géopolitique
appliquée au Collège d’études mondiales (FMSH-ENS Ulm).
Aurélie Boissière a conçu et réalisé les cartes de cet atlas.

Illustration de couverture :
© MILpictures by Tom Weber / Getty Images.
Imprimé et broché en France –
Retrouvez toute notre actualité sur
24 € – ISSN : 1272-0151 www.autrement.com
ISBN : 978-2-7467-4481-3 et rejoignez-nous sur Facebook Troisième édition

9782746744813_AtlasDesGuerresEtConflits.indd Toutes les pages 26/10/2016 09:17


MOLDAVIE
(1)

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ATLAS
SERBIE
UKRAINE

BOSNIE-HERZÉGOVINE
GÉORGIE KIRGHIZSTAN
KOSOVO AFGHANISTAN

LIBYE ÉGYPTE
MAROC

des guerres et
(2)
PAKISTAN INDE
HAÏTI
MALI NIGER SOUDAN PHILIPPINE

conflits GUINÉE-BISSAU RCA SOMALIE

LIBERIA SOUDAN DU SUD


CÔTE D’IVOIRE
RDC
36-37 LES RÉFUGIÉS ET LES DÉPLACÉS DANS LE MONDE
OUGANDA
8 ÎLE
SALOMON
Mandataire de la mission
ONU
TURQUIE
OTAN SYRIE
LIBAN
CHYPRE SYRIE
UKRAINE
Union européenne
JORDANIE
LIBAN
Organisation pour la sécurité
et la coopération en Europe (OSCE) AFGHANISTAN
Coalition africaine : Union africaine, IRAK ISRAËL
PAKISTAN
CEEAC ou CEDEAO
Coalition internationale

Source : UNHCR.
(1)
PFK, force trilatérale Russie-Moldavie-Transnistrie SOUDAN YÉMEN
(2)
Force multinationale d’observateurs (FMO) JORDANIE
COLOMBIE
(3)
Équipe internationale de surveillance (EIS) ÉTHIOPIE
200 km
(4)
Mission régionale d’assistance aux îles Salomon (RAMSI) Source : www.operationspaix.net
SOMALIE
NIGERIA
18-19_MaintienPaix SOUDAN DU SUD KENYA
RÉP. DÉM.
DU CONGO

25
Nombre de réfugiés et de déplacés
par pays d’asile en 2015, en millions Évolution du nombre de réfugiés et de déplacés
30 En millions Total
7
4 25
2
1 0,5 20 Déplacés
0,1 15
10 Réfugiés
Réfugiés Déplacés
5
6 PRÉFACE DE MICHEL FOUCHER Seules sont représentées les populations de
plus de 100 000 réfugiés ou déplacés.
0
2000 2005 2010 2015
7 INTRODUCTION 36-37_RéfugiésMonde

8 SEPT CLÉS POUR COMPRENDRE ANCIENS ET NOUVEAUX ACTEURS


2 5 
LES CONFLITS 26 Les puissances militaires :
10 Des conflits à toutes les échelles vers un nouvel équilibre mondial ?
12 Des guerres de représentations 28 Les États-Unis sont-ils encore une « hyperpuissance » ?
14 Panorama des conflits : que représenter ? 30 Une régionalisation de la sécurité ?
16 Les enjeux des conflits : 32 L’ONU, vers une paix mondiale ?
de la conquête au maintien de la paix 34 C
 ivils et réfugiés, nouvelles figures des victimes
18 L’évolution des terrains de conflits de guerre
20 L es enjeux économiques des conflits : 36 L es combattants irréguliers :
vers une privatisation de la guerre ? une guerre pour la légitimité
22 Quelles armes pour quels conflits ? 38 L a « guerre contre le terrorisme » peut-elle
être gagnée ?
40 L es zones grises : interstices durables
du planisphère politique
42 L a piraterie : une criminalité organisée
sur le devant de la scène
44 L a société civile a-t-elle changé les règles
sur la scène internationale ?2

04-05-ATLAS GUERRES-CONFLITS-Sommaire-E3.indd 4 10/01/2017 13:52


Conseil de l’Arcti
Québec SUÈDE Pays mem

12 déc. 2001 Association russe des peuples Revendications m


Association autochtones du Nord, de la Sibérie Limite de
Retrouver ce titre sur
aléoute Numilog.com et de l’Extrême-Orient d’équidis
internationale nautique
Vermont
AT S - U N I S Minneapolis Passage Haute me
Oak Creek ÉTATS-UNIS
Blooming Grove Boston (Alaska) du Nord-Est Revendications d
République Conseil
lakota New York arctique de Canada
Chicago l’Athabaska Nlle-Sibérie
États-Uni
Conseil international
Washington des Gwich’in Dorsale de Russie
Denver Kansas City Lomonossov
Knoxville OCÉAN Zone dis
2002 St-Louis
Moore Little Rock AT L A N TIQUE Terre
Chattanooga Charleston Île du Nord
Banks
Atlanta
Fort Hood Île
Victoria Pôle Nord
Orlando Terre
Houston Conférence François-Joseph
BAHAMAS Nlle-Zemble
circumpolaire inuit
G o l fe HAÏTI Ellesmere Loop Hole
CANADA
RÉP. DOMINICAINE
d u M ex i que
Passage
du Nord-Ouest Svalbard
CUBA
PORTO DANEMARK
MEXIQUE RICO (Groenland)
JAMAÏQUE Terre Conseil saa
de Baffin NORVÈGE
Aruba (P.-B.)
Guantánamo Jan
Chiapas BELIZE Mayen
) (NOR.) FINLANDE
HONDURAS Mer des Caraïbes
NICARAGUA Banana Princ
omiste GUATEMALA VENEZUELA Hole SUÈDE
Canal de Panamá
SALVADOR ISLANDE

le et aux Caraïbes
es
COSTA RICA
PANAMÁ
47COLOMBIE 500 km 71
1 000 km

72-73_Arctique

RÉGIONS SOUS TENSION, LIEUX EN GUERRE


47  71 LES GUERRES DE DEMAIN
48 L ’Europe sous tension : 72 La maîtrise des routes de transit
entre fragmentation et intégration
74 Le retour des guerres identitaires
50 L a Russie et son « étranger proche » :
l’ombre de l’empire 76 Des guerres pour les ressources ?
52 L’Asie orientale : l’heure de l’hégémonie chinoise 78 Des guerres climatiques sont-elles possibles ?
54 A fghanistan, Pakistan, Inde : 80 La menace nucléaire est-elle devenue obsolète ?
une balkanisation sous influence ? 82 Des guerres médiatiques ?
56  L’Asie du Sud-Est : tensions et développement inégal 84 Les robots sont-ils les guerriers de demain ?
58 L’Amérique du Nord : les revers de la puissance 86 La guerre du cyberespace aura-t-elle lieu ?
60 L ’Amérique du Sud, entre pauvreté,
inégalités et puissance
62 L’Afrique subsaharienne : la faiblesse des États 89 CONCLUSION
64 Les pays arabes : l’avenir incertain des révolutions
66 Le Proche-Orient : des guerres sans fin ? ANNEXES
68 Le Moyen-Orient : au cœur d’un arc de crises ? 90 GLOSSAIRE
92 SIGLES
94 BIBLIOGRAPHIE

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12-13 UNceCONFLIT
Retrouver titre surSYRIEN À TROIS ÉCHELLES
Numilog.com
LE CONFLIT SYRIEN À TROIS ÉCHELLES
Les divisions internationales début 2012
Soutien au régime syrien
Soutien à l’opposition syrienne :
RUSSIE pays de la conférence
Union des Amis de la Syrie
europénne
Pays neutre
CHINE
LIBAN* IRAN Embargo sur les armes
ALGÉRIE et le pétrole
VENEZUELA État approvisionnant
IRAK
le régime syrien
Armes Pétrole

*Liban : soutien du Hezbollah

Le théâtre des opérations en 2012 T U R Q U I E


60 000

Groupes ethniques (peuplement majoritaire) Djarabulus


Bab al-Salam Hassaké
Sunnites Zones peu peuplées
Alaouites Manbij
Druzes Bab al-Haoua Alep Raqqa
Kurdes
Idlib
Chrétiens
Maarat en-Noman Deir ez-Zor
Combats à l’été 2012 Lattaquié
Souran

Sources : Internal Displacement Monitoring Centre ;


Zone hostile au régime Baniyas Hama S Y R I E Mayadin
Zone favorable au régime Tartous
Talkalakh
Homs Abou
Principaux lieux de contestation Palmyre Kamal
et de répression Al-Qouseir

UNHCR ; Fabrice Balanche, 2011.


Poste frontière sous contrôle des insurgés LIBAN Al-Nabk IRAK
37 000 15 000
Populations déplacées (après mars 2012)
Damas
Principaux déplacements internes
Qunaytra Sanamayn
Nombre de réfugiés
dans les pays voisins Deraa JORDANIE
ISRAËL
145 000 100 km

Les combats dans Alep à l’été 2012 Organisation de la ville


Quartiers centraux : cœur économique
traditionnel et centre politique
Quartiers populaires
Quartiers aisés
Forces en présence
A L E P Lieu d’affrontement entre l’Armée syrienne
libre et l’armée régulière
Gare Attaque aérienne de l’armée régulière
Université Présence de l’Armée syrienne libre
Citadelle
Centre de torture recensé par
Souks Human Rights Watch
Source : Le Monde, 2012.

Académie Aéroport
militaire international

2 km

12-13_Syrie-TroisEchelles
11

08-23-ATLAS GUERRES-CONFLITS-Part1-E3.indd 11 10/01/2017 13:53


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ANCIENS ET NOUVEAUX ACTEURS

Civils et réfugiés, nouvelles


figures des victimes de guerre
Si les conflits sont aujourd’hui moins directement mortifères que par le passé, leurs conséquences humaines
prennent d’autres formes et sont toujours aussi lourdes. Les populations civiles sont particulièrement
touchées, subissant blessures, mutilations ou départs contraints. Les mobilités forcées sont ainsi devenues
une constante des conflits au XXe siècle. Elles nécessitent une gestion de ces populations à l’intérieur du pays
concerné mais aussi au niveau international. Le camp de réfugiés est l’image banale de cette nouvelle réalité,
et certaines de ces constructions, pensées à l’origine comme temporaires, s’installent dans la durée.

L’INÉLUCTABLE AUGMENTATION Réfugié ou personne déplacée. Selon une tendance très nette à la hausse. Ces
DES MOBILITÉS FORCÉES le HCR, le réfugié franchit les frontières de évolutions différentes s’expliquent par la
En 2015, l’UNHCR évaluait que 12,4 millions son État, ce qui suppose un pays d’accueil difficulté d’accéder au statut de réfugié, du
de personnes avaient été contraintes à et l’obtention d’un statut de réfugié. La per- fait du contrôle accru des flux migratoires
quitter leur foyer du fait de conflits, s’ajou- sonne déplacée, au contraire, reste dans dans les pays d’accueil. Le droit d’asile s’en
tant à celles des années précédentes. Ce son État d’origine. Ce déplacement appelle trouve ainsi menacé. En parallèle, certains
chiffre surpasse les niveaux de l’année la mise en œuvre de dispositifs d’accueil pays commencent à développer des poli-
1999, marquée entre autres par la guerre dans l’État en conflit, la plupart du temps tiques d’externalisation de camps de réfu-
du Kosovo et celle de Tchétchénie. Fin sous la forme de camps de déplacés. giés. L’Union européenne, par exemple,
2015, on estimait que 65,3 millions de per- Depuis 2013, le nombre de réfugiés recom- crée des «  structures d’attente » à ses
sonnes, réfugiées ou déplacées, avaient mence à augmenter sensiblement, alors confins, en accord avec les pays tiers (en
subi un déplacement forcé. que celui des personnes déplacées est Afrique du Nord ou en Ukraine).

36-37 PLAN SCHÉMATIQUE DU CAMP DE RÉFUGIÉS (IFO II) DE DADAAB AU KENYA


depuis plusieurs décennies inscrit dans ...

PLAN SCHÉMATIQUE DU CAMP DE RÉFUGIÉS (IFO II) DE DADAAB AU KENYA


500 m DU TEMPORAIRE
QUI DURE
Le camp de réfugié est
a priori un lieu d’exception
répondant à l’urgence.
Mais ce constat est à modérer,
à l’image du camp
de Dadaab au Kenya.
Créé en 1991 pour faire face
aux flux de populations
fuyant la crise somalienne,
il recueillait encore en 2016
près de 277 000 réfugiés
(463 000 en 2012). Il est
Source : Croix-Rouge.

le plus ancien et le plus


vaste camp du monde.
Avec le temps, le camp s’est
organisé et structuré
comme une ville. Ces camps
Ressources de réfugiés qui durent se
Pompe à eau multiplient dans les régions
Bois de chauffage
de conflits, mais leur
existence est aujourd’hui
Éducation Santé Religion Services publics remise en cause. Le Kenya
École Clinique Mosquée Station de bus Centre familial a ainsi annoncé la
Centre de formation Centre pour personnes fermeture de Dadaab
Lieu de culte Police Cimetière pour la fin 2016.
professionelle handicapées
36-37_Camp-Dabaad
34

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36-37 LES RÉFUGIÉS
Retrouver ETsur
ce titre LES Numilog.com
DÉPLACÉS DANS LE MONDE

LES RÉFUGIÉS ET LES DÉPLACÉS DANS LE MONDE TURQUIE

LIBAN
SYRIE
UKRAINE
JORDANIE

AFGHANISTAN
IRAK PAKISTAN

Source : UNHCR.
SOUDAN YÉMEN
COLOMBIE ÉTHIOPIE
SOMALIE
NIGERIA
SOUDAN DU SUD KENYA
RÉP. DÉM.
DU CONGO

Nombre de réfugiés et de déplacés


par pays d’asile en 2015, en millions Évolution du nombre de réfugiés et de déplacés
30 En millions Total
7
4 25
2
1 0,5 20 Déplacés
0,1 15
10 Réfugiés
Réfugiés Déplacés
5
Seules sont représentées les populations de 0
36-37 LES DÉPLACÉS EN SYRIE EN 2015
plus de 100 000 réfugiés ou déplacés. 2000 2005 2010 2015
36-37_RéfugiésMonde

LES DÉPLACÉS EN SYRIE EN DÉCEMBRE 2015


TURQUIE
Verbatim
100 km « En 2012, 23 000 personnes
Alep
par jour en moyenne ont dû
IRAK quitter leur foyer et chercher
Raqqa
Idlib protection ailleurs, dans leur
Lattaquié
pays ou à l’étranger, du fait
Deir Ez-Zor de conflits ou de persécutions. »
Rapport de l’UNHCR,
ran é e

Hama Postes-frontières au
SYRIE 31 déc. 2015 2013.
er

Homs Fermé
édit

Ouverture irrégulière
rM

ou limitée
LIBAN
Ouvert
Me

Damas
Dans les pays d’origine, en situation de
Nombre de déplacés par post-conflit, tout doit être fait pour pri-
gouvernorats au 31 décembre 2015
vilégier le retour des réfugiés et des per-
1,25 million
700 000 sonnes déplacées. Cela suppose d’assurer
500 000
ISRAËL 200 000 la propriété des biens (logement initial) et
Deraa
40 000 d’appuyer l’émergence d’un contexte éco-
JORDANIE Source : OCHA, 2015. nomique et politique favorable au retour
36-37_DéplacésSyrie (microcrédits, lutte contre les discrimina-
LA GÉOGRAPHIE DES RÉFUGIÉS La gestion des mobilités forcées, nou- tions…).
Lors d’une crise, les premières destinations velles caractéristiques des conflits actuels, La forme des camps de réfugiés est sou-
d’accueil restent souvent les États voisins de exige toute une ingénierie. Dans les pays vent rudimentaire. Le camp n’est pas pensé
la zone en conflit. Les pays « producteurs » d’accueil, la mise en place de camps, d’in- comme une solution à la situation des réfu-
de réfugiés varient en fonction de l’actualité frastructures de soins, la distribution de giés, mais comme une rustine temporaire,
et des événements. Fin 2015, la Syrie était le denrées alimentaires et le suivi des popu- l’objectif étant de privilégier leur retour ou
premier pays d’origine des réfugiés dans le lations nécessitent des moyens importants. leur intégration dans un pays d’accueil. Or,
monde, la Turquie étant la première région Les États qui doivent y faire face, parfois la permanence des camps de réfugiés de
d’accueil. Entre 2011 et 2016, les guerres eux-mêmes en crise, peuvent bénéficier par le monde met en lumière cette nou-
au Mali, en Libye, et plus particulièrement du soutien d’organisations internationales velle réalité de la guerre qui, à travers les
celle de Syrie ont participé à l’augmenta- (comme l’UNHCR) ou d’ONG spécialisées migrations forcées, plonge ses victimes
tion du nombre de déplacements forcés. (la Croix-Rouge, Médecins du monde…). dans une précarité durable.
35

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RÉGIONS SOUS TENSION, LIEUX EN GUERRE

L’Amérique du Nord :
les revers de la puissance
Le continent nord-américain est dominé économiquement et politiquement par les États-Unis, première puissance
mondiale. Cette situation, si elle préserve la région de véritables confrontations interétatiques violentes, ne signifie pas
l’absence totale de litiges ni de conflits intra-étatiques, qu’ils prennent la forme de disputes frontalières, de mouvements
sécessionnistes ou de phénomènes de plus grande envergure comme la lutte contre les cartels de la drogue ou la guerre
contre le terrorisme, officiellement ouverte par l’administration Bush depuis le 11 septembre 2001.

LA PUISSANCE ÉTATS-UNIENNE le Mexique. Ainsi, les maquiladoras implan- militaires, notamment aux Antilles néerlan-
AU CŒUR DE L’AMÉRIQUE DU NORD tées du côté mexicain de la frontière par daises, en Équateur, au Pérou et en Colombie.
Au sein de l’Alena, les États-Unis se démar- les investisseurs américains sont des foyers Ces dispositifs leur offrent un ancrage à la fois
quent tant sur le plan économique que par importants de développement. Quant au dans les Caraïbes, en Amérique centrale et en
leur rayonnement international. Ils repré- Canada, les États-Unis en sont le premier Amérique du Sud.
sentent 24,2 % du PIB mondial, contre 2,9 % partenaire commercial. ...
pour le Canada et 1,5 % pour le Mexique. La puissance états-unienne réside également
Leur influence diplomatique et stratégique dans un déploiement stratégique à l’échelle
est, de plus, adossée à une suprématie mili- du continent. L’Alaska leur fournit des réserves CONTESTATIONS POLITIQUES,
taire, ce qui fait d’eux le seul pays à pouvoir en hydrocarbures. Le canal de Panamá leur SÉGRÉGATION ET VIOLENCE
prétendre au titre d’« hyperpuissance ». permet de contrôler le transit trans­océanique. Parmi les conflits touchant le continent nord-
Cette hégémonie est perceptible à travers Sur le plan militaire, ils disposent de bases à américain, on compte un certain nombre de
la dépendance dans laquelle se trouvent Guantánamo (Cuba) et au Honduras. Ils pos- litiges frontaliers, opposant les États-Unis au
les pays voisins à son égard, en particulier sèdent également de nombreuses facilités Mexique (à propos des eaux du fleuve Colo-
60-61 LES CARTELS MEXICAINS : LES TERRITOIRES DU CRIME
Production de drogue LES CARTELS
CARTELS MEXICAINS : LES TERRITOIRES DU CRIME Ecstasy Métamphétamine MEXICAINS
Cannabis Pavot et héroïne À LA CONQUÊTE
Tijuana
ÉTATS-UNIS Principales routes de la drogue DE L’AMÉRIQUE
Principaux cartels Les cartels de la drogue
Ciudad Juárez
Cartel de Tijuana (org. Arellano Félix) mexicains sont des acteurs
Cartel de Sinaloa de plus en plus importants
des violences de la région.
Cartel du Pacifique Sud
Ils ont peu à peu étendu
Familia Michoacana leur rayonnement
Los Zetas aux États-Unis, se taillant
Cartel du Golfe une place dans les
organisations criminelles
et mafieuses d’Amérique
Golfe du Mexique du Nord. Ils émergent
sur la scène criminelle
dans les années 1990 après
MEXIQUE
OCÉAN
la disparition des cartels
colombiens de Cali
PAC I F I Q U E
Mexico et de Medellín. Ils gèrent
Veracruz
désormais l’essentiel
Depuis la du trafic d’héroïne
Colombie
à destination des États-Unis.
BELIZE En 2007, 2 500 morts
violentes liées à leurs
200 km
Depuis la Colombie, GUATEMALA HONDURAS activités ont été recensées.
le Pérou, la Bolivie
60-61_CartelsMexique
58

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60-61 L’AMÉRIQUE DURetrouver
NORD ENTRE LOGIQUES
ce titre DE PUISSANCE ET VIOLENCES SOCIALES
sur Numilog.com
Conflits internes
L’AMÉRIQUE DU NORD ENTRE VIOLENCE État du Mexique très touché par la violence des cartels
SOCIALE ET TERRORISME Présence attestée des cartels de la drogue
Le tournant sécuritaire du 11 septembre 2001
Alaska Frontière artificielle et militarisée (barrière
12 déc. 2001
construite ou proposée)
Border patrols Partenariat de smart border
Principaux attentats depuis 2001, par type
Extrême droite Antisémite Islamiste
C ANADA

OCÉA N Alberta
Québec
PACIF IQ U E
12 déc. 2001
Seattle
Spokane
Vermont
É TAT S - U N I S Minneapolis
Hawaï Oak Creek Blooming Grove Boston
République
lakota New York
Chicago
Washington
Las Vegas Denver Kansas City
San Francisco
St-Louis Knoxville OC ÉAN
San Bernardino 21 mars 2002
Moore Little Rock ATL ANTIQUE
Los Angeles Chattanooga Charleston
San Diego- Atlanta
Tijuana Fort Hood
Orlando
La puissance Houston BAHAMAS
états-unienne G olfe HAÏTI
Pays membre de RÉP. DOMINICAINE
l’Alena du Mex ique
Passage stratégique CUBA
Pays abritant une ou plusieurs PORTO
bases ou facilités militaires MEXIQUE RICO
américaines JAMAÏQUE
Principaux flux migratoires Aruba (P.-B.)
Poste frontière le plus fréquenté Chiapas BELIZE Guantánamo
du monde (120 000 personnes/jour)
HONDURAS Mer des Caraïbes
Tensions politiques
NICARAGUA VENEZUELA
Mouvement sécessionniste ou autonomiste GUATEMALA Canal de Panamá
SALVADOR
Embargo des États-Unis contre Cuba
Litiges frontaliers en Amérique centrale et aux Caraïbes PANAMÁ COLOMBIE
COSTA RICA
Impliquant les États-Unis Autres 500 km
60-61_Conflits-AmériqueNord

rado), aux Bahamas, à Haïti. Des mouvements munities, nouveaux « ghettos de riches » LA « GUERRE CONTRE
séparatistes et autonomistes existent éga- ultrasécurisés, qui se sont généralisés en LE TERRORISME »
lement au Canada (Québec, Alberta) et aux périphérie des grandes villes américaines. Le 11  septembre 2001 marque un tour-
États-Unis (Hawaï, Vermont, Alaska). Au Mexi- ... nant dans la lutte antiterroriste. Si l’Amé-
que, l’Armée zapatiste de libération nationale rique du Nord avait pourtant déjà été
s’est soulevée en 1994 pour protester contre victime d’attentats , les attaques, depuis
la mise en concurrence des agriculteurs mexi-
cains au sein de l’Alena. Verbatim celles du World Trade Center (Boston,
San Bernardino, Orlando) sont d’une fré-
Les conflits émergent également de façon « Nous n’avons pas quence et d’une ampleur sans précédent. Au
plus diffuse au sein des villes, sous forme de encore un contrôle total nom de la « guerre contre le terrorisme » sont
violences urbaines ou d’émeutes ; comme de la frontière [mexicaine], mis en œuvre de très coûteux programmes
je suis déterminé à changer cela.
à Los Angeles, en 1992, dans le quartier de sécuritaires. La politique des smart borders
J’appelle le Congrès à fournir
South Central, après l’acquittement de qua- des fonds pour apporter et la tentative partiellement aboutie de clô-
tre policiers accusés d’avoir passé à tabac des améliorations en main- turer, voire de murer, la frontière entre les
un jeune noir américain. Cette insécurité ­d’œuvre et en technologie. » États-Unis et le Mexique sont clairement
transforme le paysage urbain, provoquant G. W. Bush, destinées à filtrer des flux d’hommes et de
la détérioration de certains quartiers et, mai 2006. marchandises perçus comme potentielle-
simultanément, l’apparition de gated com- ment dangereux.
59

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LES GUERRES DE DEMAIN

Des guerres pour les ressources ?


Les ressources naturelles (eau salubre, ressources fossiles, minerais, végétation, faune) sont nécessaires
à la vie et aux activités humaines. Or, mis à part pour les ressources dites « renouvelables » (vent, énergie
solaire), leurs réserves sont limitées. Elles font donc l’objet d’une concurrence, pour leur usage
comme pour le pouvoir qu’elles procurent, et s’inscrivent dans le cadre des rivalités géopolitiques
mondiales. Leur raréfaction annoncée sera-t-elle l’objet de nouveaux conflits ? Et surtout, dans
un monde où les ressources vitales s’amenuisent, est-il possible d’en priver une partie de l’humanité ?

RIVALITÉS ÉCONOMIQUES fine des relations et des choix politiques des de pétrole. Or, ce problème s’inscrit dans un
OU GÉOPOLITIQUES ? différentes parties. contexte d’augmentation de la demande,
La question des ressources peut donner L’enjeu du pétrole. Ces constats s’appli- du fait notamment de la Chine et de l’Inde
lieu à divers types de conflits sur la scène quent parfaitement au marché pétrolier dont les besoins ne cessent de croître. Tout
internationale, allant du litige local à l’in- actuel. Une raréfaction des ressources est cela provoque de nombreuses tensions car
cident diplomatique, voire dans certains désormais annoncée, avec la prévision d’un les États cherchent à la fois à sécuriser leur
cas à l’affrontement. Des disputes peuvent pic pétrolier qui, si on ne sait pas encore véri- approvisionnement et à diversifier leurs
éclater du fait de la rareté de la ressource tablement en fixer la date, verra une diminu- sources énergétiques (quête de nouveaux
(stress hydrique, manque de terres arables) tion progressive de la production mondiale pays producteurs, par exemple en Afrique
ou au contraire de son abondance (réser- pour la Chine, ou recherche d’énergies
ves pétrolières, mines…). Toutefois, il serait alternatives). Dans ce contexte, les litiges
incorrect d’établir un lien mécanique de
cause à effet entre ressources et conflits.
Verbatim se multiplient, les pays consommateurs se
disputant les réserves disponibles.
En effet, quels que soient leur rareté ou leur « L’accès à une eau Une mer convoitée. La mer Caspienne, par
prix, les ressources peuvent toujours faire potable, salubre et propre exemple, est un site riche en hydrocarbures.
est un droit fondamental,
l’objet d’une négociation ou d’un partage. Ses sous-sols abriteraient entre 2 % et 6 %
essentiel au plein exercice
Le conflit dépend donc surtout du jeu des du droit à la vie et de tous des réserves mondiales de pétrole et 6 % à
acteurs autour de cette question et s’insère les droits de l’homme. » 10 % des réserves de gaz. C’est la raison
dans des rivalités géopolitiques plus larges, pour laquelle les pays riverains s’opposent
Résolution de l’ONU,
des rapports de force et de pouvoir. Aussi, 28 juillet 2010. au sujet du partage de cet espace. L’origine
la dimension économique, si elle peut de ce conflit concerne le statut juridique de
participer à l’apparition d’un conflit, ne le cette zone. Si elle est considérée comme
détermine pas : celui-ci relève toujours in une mer fermée, elle est l’objet du droit
76-77 L'EAU, SOURCE DE CONFLITS
L’EAU, SOURCE DE CONFLITS ? Conflits actuels liés à l'eau
Types de conflits et de tensions
Tensions diplomatiques, politiques
et/ou sociales (débats sur la
gestion des eaux)
Tensions et troubles politiques
(dégradation des relations
bilatérales, émeutes, etc.)
Tensions avec menace de guerre

Tensions et affrontements
avec victimes
Prévisions de la situation
hydrique en 2025
Peu ou pas de pénurie
Insuffisance des aménagements
Insuffisance de la ressource

Sources : Pnud ; F. Lasserre.


76-77_LitigesEau
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international sur les mers, ce qui signifie
pour les pays riverains l’accès à une ZEE
LA CASPIENNE : LAC OU MER ?
de 200 milles marins au-delà de laquelle
s’étend une haute mer libre de droits. Si elle Contexte régional Atyrau
RUSSIE KAZAKHSTAN
est considérée comme un lac, elle fait l’ob-
Mer Noire Mer

M
jet d’un partage total et équitable entre les

er
d’Aral
différents États. Pour le moment, son statut

Source : Le Monde diplomatique.


Ca
n’a pas été tranché et les discussions se GÉORGIE

spie
Ankara
poursuivent entre les pays riverains. OUZBÉKISTAN
AR. AZER.

nne
Cette dispute se déroule dans un contexte TURQUIE
Erzurum
particulier, où les anciens pays de la
Ceyhan TURKMÉNISTAN
région (Russie, Iran) voient leur supré- Bakou
matie contestée dans les nouveaux pays Mer SYRIE
Méditerranée IRAK
issus du bloc soviétique (Azerbaïdjan,
Kazakhstan, Turkménistan), avec l’arrivée
IRAN
de nouveaux concurrents (États-Unis, Principaux gisements de pétrole et de gaz AFGHANISTAN
Union européenne). Cette concurrence Oléoduc ou gazoduc existant
apparaît notamment à travers les projets Oléoduc ou gazoduc envisagé 500 km
de gazoduc et d’oléoduc en provenance
de la Caspienne vers l’Europe – avec une Si la Caspienne est un lac Si la Caspienne est une mer
compétition entre des projets américain et
européen (oléoduc BTC, gazoduc Nabucco)
et des projets russes (South Stream).
... RUSSIE

RUSSIE
INSTRUMENTS DE POUVOIR KAZAKHSTAN KAZAKHSTAN
OU BIENS COMMUNS
DE L’HUMANITÉ ? Mer Mer
Les conflits pour des ressources peuvent Caspienne Caspienne
sembler particulièrement inquiétants et
humainement contestables lorsque celles
qui sont en jeu sont vitales pour les popula-
tions. En 2007-2008, la pénurie alimentaire
dans plusieurs pays d’Asie et d’Afrique, cou-
TURKMÉNISTAN

TURKMÉNISTAN
plée à la hausse des prix des céréales, a été à AZERBAÏDJAN AZERBAÏDJAN
l’origine d’« émeutes de la faim », soulevant
l’indignation des opinions publiques. Le
manque d’eau ou la pénurie de ressources Haute mer
alimentaires (céréales) affecte aujourd’hui
plusieurs régions du globe. Par conséquent, Eaux territoriales
les tensions autour de ces questions sont
nombreuses et revêtent différents niveaux IRAN IRAN
200 km
de gravité, allant du conflit local au risque
de guerre, voire à l’affrontement direct.
Source : Courrier international.

L’eau : une ressource sous tension. Les La Caspienne est divisée en 5 secteurs (dont les Chaque État n’exploite que les ressources
prévisions du Programme des Nations limites sont fixées suivant la règle d’équidistance contenues à l’intérieur de ses eaux
des côtes). Chaque État exploite les ressources territoriales (pour les fixer, la règle la plus
unies pour le développement (Pnud) sont de son secteur. répandue est celle des 12 milles marins).
particulièrement alarmantes pour cer- Au-delà, s’étend la haute mer, dont les
Frontière maritime
taines régions (Proche et Moyen-Orient, ressources sont un patrimoine commun.
Maghreb, Asie centrale, Afrique du Sud). Principales exploitations pétrolières
Elles annoncent une diminution à moyen
terme de la ressource en eau, déjà insuffi-
sante aujourd’hui. levier politique sur les territoires palesti- définir certaines ressources comme biens
Dans ces conditions, les rapports de force niens et leur population. L’ONG Amnesty communs de l’humanité. Cette dynamique
liés à la gestion de cette ressource entre International dénonçait en 2009 cette militante a connu une première victoire
Israël et les Territoires occupés peuvent cho- situation dans un rapport, montrant que le symbolique en juillet 2010 avec l’adoption
quer. Du fait d’une longue stratégie israé- tracé du mur de séparation en Cisjordanie de la résolution des Nations unies considé-
lienne d’appropriation des sources d’eau de aboutissait à de nouvelles restrictions pour rant « l’accès à une eau potable » comme
la région (vallée du Jourdain, pompage des les villages du côté palestinien. un « droit fondamental » de l’homme. Bien
principaux aquifères), les Palestiniens de Des biens communs de l’humanité  ? que non contraignant, le vote de ce texte
Cisjordanie et de Gaza sont dépendants de À l’initiative de diverses ONG et sous la pres- est un signe politique important, alors
l’État hébreu pour leur approvisionnement. sion de la société civile, une réflexion émerge que certains États utilisent leur ressource
L’eau potable joue donc le rôle de puissant au niveau international sur la possibilité de comme valeur marchande.
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LES GUERRES DE DEMAIN
LE CYBERESPACE : NOUVEAU
CHAMP DE BATAILLE

La guerre du cyberespace Fort Meade

aura-t-elle lieu ?
United States Cyber Command
National Security Agency

ÉTATS-UNIS
4
8

Le cyberespace est passé en une décennie d’une notion de science-fiction


à une réalité. Aujourd’hui, Internet conditionne le fonctionnement de nos
sociétés à tel point qu’une attaque sur ce réseau peut bloquer un pays et
Hawaï
porter atteinte à ses infrastructures vitales (gouvernementales, énergétiques,
hospitalières…). C’est pourquoi les États réfléchissent à la manière de Océan
répondre à ces attaques spécifiques. Pour cela, il est essentiel de comprendre ce Pacifique
qu’est le cyberespace. Quelle forme prend-il ? Comment se protéger et
répondre à des attaques dont les auteurs restent difficilement identifiables ? Le réseau physique
Cables sous-marins
Existant
En construction ou en projet
ATTAQUES VIRTUELLES, prise au sérieux par les gouvernements et Nombre de serveurs par pays,
CONSÉQUENCES RÉELLES par les organisations militaires, dont l’OTAN, en millions (2012)
La guerre du cyberespace aura-t-elle lieu ? qui crée dès 2008 un centre de cyber­ Plus de 500 De 10 à 65 CHILI
En tout cas, des attaques bien réelles ont défense à Tallinn. En France, les Livres blancs
déjà défrayé la chronique, visant des parti- de 2008 et de 2013 intègrent la question du De 1 à 9,9 De 0,1 à 0,9
culiers, des infrastructures industrielles ou cyberespace : il est considéré comme le cin- Seuls les pays comptant plus de 100 000
serveurs sont représentés
des États. La prise de conscience du danger quième champ de bataille (après la terre, la86-87 LE MAIL, OUTIL CRIMINEL ?
remonte à l’offensive informatique subie mer, l’air et la stratosphère).
...
86-87_CyberEspace
par l’administration estonienne en 2007, qui LE MAIL, OUTIL CRIMINEL ?
a paralysé le pays pendant plusieurs semai-
nes. De nombreux soupçons pesaient alors Proportion de mails malveillants
sur la Russie avec laquelle l’Estonie était en NOUVEAU « MILIEU », reçus, par secteur touché, en 2012
froid à cause d’un projet de déplacement NOUVELLES MENACES Secteur public
d’un monument en mémoire des soldats Dans ce gigantesque réseau d’ordinateurs
soviétiques morts pendant la Seconde connectés, les analystes distinguent trois Éducation
Guerre mondiale, à Tallinn. couches : une couche physique compre- Finance
Depuis, les exemples se sont multipliés : nant toutes les infrastructures matérielles
Médias
attaque contre la Géorgie à la veille du qui rendent possible l’interconnexion des
conflit contre la Russie en août 2008, attaque machines (câbles, modems, serveurs…) ; une Hôtellerie
contre la Corée du Sud en juillet 2009, virus couche logique (systèmes d’exploitation, ONG
Stuxnet et Flame contre l’Iran entre  2009 navigateurs…) permettant aux machines de
et  2011, attaque de Lockheed Martin décoder les messages et de communiquer ; Immobilier
(une industrie de défense américaine) en et une couche sémantique constituée de Pharmaceutique
mai 2011… La menace est donc désormais l’ensemble des contenus et des informations
Loisirs
affichés et échangés sur la toile. Les menaces 1 mail malveillant
qui pèsent sur l’Internet sont donc multiples Services pour X mails reçus

Verbatim et peuvent émaner de différents types d’ac-


teurs : pirates informatiques, groupes mili- Source : Symantec.
400 300 200 100
« La cyberdéfense est une tants, cybercriminels, États… Elles peuvent 86-87_Spam
nouvelle donne stratégique. affecter le cyberespace dans ses réseaux phy- infrastructures qui les utilisent. C’est le cas
C’est […] un nouvel espace,
siques (coupure des câbles, fermeture des de l’attaque par « déni de service », qui vise
riche d’opportunités mais
aussi lourd de risques connexions par le biais des fournisseurs d’ac- à rendre l’utilisation des services impossi-
et de menaces. » cès), sa couche logique (virus, malware…) ble, en inondant par exemple le réseau de
ou sémantique (piratage de site, destruction requêtes pour empêcher son fonctionne-
Jean-Yves Le Drian,
ministre de la Défense, ou modification des informations). ment. D’autres visent à espionner. Le « che-
3 juin 2013. Plusieurs types d’attaques peuvent être val de Troie », lorsqu’il se déploie, permet à
distingués. Parmi les plus fréquentes, certai- son émetteur de prendre le contrôle de la
nes bloquent les machines et, ce faisant, les machine contaminée sans être repéré. Le
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86-87 LE CYBER-ESPACE : NOUVEAU CHAMP DE BATAILLE
1 Août 1999 Taïwan (attaque chinoise)
2 2007 Estonie (attaque russe présumée)
3 Été 2008 Géorgie (attaque russe)
Bonn
National Cyber Defence 4 Juillet 2009 Corée du Sud et États-Unis
(attaques non identifiées)
Centre
5 2010-2011 Iran (attaque israélo-américaine)
Tallinn RUSSIE
PAYS-BAS Cooperative Cyber Defence 6 Début 2012 A. saoudite et EAU (attaques
isréaliennes en représailles)
2 Centre of Excellence / OTAN
ROYAUME-UNI 7 2012 Iran (attaque israélo-américaine)
Meade ALL. 9
mand Paris 8 Nov. 2014 Sony Picures Entertainment
ncy ANSSI(1)
9 Nov. 2016 Cinq grandes banques russes
3
ITALIE JAPON
IRAN CHINE 4
5 7
ALGÉRIE
Héraklion INDE 1
ENISA(2) 6 TAÏWAN
MALI

Océan
Pacifique

Océan
BRÉSIL Océan
Atlantique
Indien

Les menaces La cyberdéfense


Principales attaques ayant paralysé Principales infrastructures
CHILI des infrastructures stratégiques de cyberdéfense
Pays touché par l’attaque d’espionnage (1)
ANSSI : Agence nationale de la sécurité
« Octobre rouge » entre 2007 et 2013 des systèmes d’information
(2)
ENISA : Agence européenne chargée de Sources : Symantec ; Kaspersky ;
Dix principales sources d’activités CIA World Factbook ;
malveillantes la sécurité des réseaux et de l’information
The Wall Street Journal.

virus, lui, se diffuse de proche en proche Or, l’affaire Snowden a démontré que pour Intérieure…) ont été mis en place. Cet
sur le Net, contaminant toujours plus d’in- des raisons ne serait-ce que techniques, exemple n’est pas isolé. L’Iran lors des élec-
ternautes. Ce type de menace est un outil les pays producteurs de hardware et de tions législatives de 2012 ou les pays arabes
stratégique important dans la « guerre de software exercent de facto un pouvoir sur lors des premières manifestations de 2011
l’information » menée entre les entreprises les pays consommateurs. Par le simple fait ont également surveillé leur réseau, voire
(espionnage industriel) ou entre les États de la concentration d’une grande partie coupé les connexions (Libye, Égypte). Cette
(la Chine et la Russie ont été parmi les pre- des infrastructures et des industries du Net volonté de contrôle se retrouve également
miers à les développer). mondial (Google, Amazon, Yahoo, Face- dans des régimes plus démocratiques,
... book…), les États-Unis sont aujourd’hui en comme en Grande-Bretagne où le gouver-
position de surveiller une partie des échan- nement a limité les accès à Facebook et au
ges d’information circulant via Internet. Blackberry Messenger durant les émeutes
UNE SURVEILLANCE GÉNÉRALISÉE La prise de conscience de cette structura- de l’été 2011.
Les révélations d’Edward Snowden à l’été tion très dissymétrique des acteurs du Net Au niveau géopolitique, il n’est donc pas
2013 concernant les programmes de sur- a suscité de nombreux débats sur la scène étonnant de retrouver dans le cyber­espace
veillance américains de la NSA (en parti- internationale. Peut-on et doit-on aller vers les rivalités et les conflits qui existent dans
culier PRISM et XKeyscore), un an après un espace numérique souverain ? Quid du l’espace réel. Quant à savoir quel statut
celles du New York Times sur le rôle de l’ad- cloud computing et des données héber- donner à une cyberattaque, cette ques-
ministration américaine dans l’élaboration gées hors des territoires nationaux ? Quelle tion a fait débat au sein des États dans les
du virus Stuxnet contre les centrifugeuses confiance attribuer au Web et aux opportu- années 2000 : est-elle un acte de guerre ?
iraniennes, ont mis en lumière les enjeux nités qu’il semble offrir ? Quelles réponses implique-t-elle  ? Les
de l’utilisation croissante des réseaux infor- ... États-Unis ont été les premiers à franchir
matiques interconnectés dans les rivalités le pas en proclamant qu’une cyberatta-
de pouvoir entre États. Le cyberespace que de grande ampleur sur leur territoire
n’est ni libre ni neutre : il reflète aujourd’hui CONTRÔLE DU CYBERESPACE, pourrait donner lieu à une attaque physi-
les tensions entre puissances. Plus encore, NOUVEL ENJEU GÉOPOLITIQUE que de leur part. Depuis  2013, la France
les positions de la Chine, puis de la Russie Aujourd’hui, les États cherchent tous plus semble en partie leur emboîter le pas, en
concernant l’asile de Snowden ont révélé ou moins à contrôler leur cyberespace. intégrant dans sa doctrine militaire un
la dimension géopolitique de ces événe- C’est particulièrement visible en Chine, où volet offensif concernant le cyberespace,
ments, rappelant des clivages plus classi- plusieurs filtres nationaux et infranationaux mais toujours dans une perspective de
ques de la politique internationale. (au Tibet, dans le Xinjiang, en Mongolie- légitime défense.
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