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RÉALITÉS
la référence
du praticien
généraliste
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Science et art
en
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en céramique
Première partie
La science et les procédures
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ISSN n°0999-5021
n°
Vol. 21 - septembre 2010
Editorial
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ces incontournables du savoir et du savoir-faire Malheureusement, l’esprit n’est pas celui-là, et
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en prothèse fixée esthétique en France. nous en sommes encore à refuser une profession
C’est avec le même état d’esprit et la même ambi- intermédiaire, entre le praticien et l’assistante
tion, que nous avons élaboré ces deux tomes dentaire La création d’un corps d’hygiéniste
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de Réalités Cliniques que nous offrons à votre semble nécessaire pour :
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lecture. • une prévention plus efficace afin de réduire les
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Depuis, les progrès dans le problèmes dentaires et donc diminuer les coûts,
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domaine des matériaux céra- • la possibilité de permettre aux praticiens de se
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miques et de l’adhésion ont consacrer à d’autres tâches exigeant des compé-
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permis une évolution des tences qu’ils sont seuls à maîtriser
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pratiques cliniques : • des problèmes de démographie professionnelle
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• la mise au point de traite- dans certaines régions.
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ments de surface des céra- Dans ce sens, notre Odontologie a pris du retard,
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Gilles Jean-François • et le développement des uniquement selon des critères de recherche, mais
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Laborde Lasserre céramiques de haute ténacité. de tenir compte aussi de la qualité de la forma-
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Aujourd’hui, les modes de tion clinique donnée aux étudiants qui seront les
pensées et les procédures praticiens libéraux de demain.
cliniques changent pour un « nouveau para-
digme »*. Ceci est vrai pour l’exercice clinique et Nous voudrions particulièrement remercier tous
en
pour nos facultés. les auteurs, empreints de cet état d’esprit, qui ont
La préservation des structures dentaires, gingi- participé à ces deux numéros regroupés sous le
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vales, osseuses, neuromusculaires et articulaires titre : « Science et art des restaurations esthéti-
dr
doit être une préoccupation permanente pour le ques en céramique ». Si le premier tome met l’ac-
bien des patients. cent sur « la science et les procédures », le second
Dans nos Facultés, il ne doit plus y avoir de fron- traitera de « l’art ». Ces deux tomes témoignent
tières artificielles entre les spécialités, comme de la richesse de l’Odontologie dans le domaine
elles existent, par exemple entre l’odontologie de l’esthétique pour le bien des étudiants, de la
conservatrice et la prothèse. Nous devons imagi- formation continue des praticiens et avant tout,
ner une pédagogie transversale : « l’Odontologie des patients.
Reconstructrice », reliant les connaissances des
biomatériaux, de l’odontologie conservatrice, de
l’odontologie prothétique, de l’implantologie et
de la parodontologie.
Cette vue de l’esprit, n’est pas encore à maturité
dans les différentes composantes de la profes- *Belser U. Nouveau paradigme. Réalités Cliniques
sion, qu’elles soient, ordinale, syndicale, univer- 2010; 21(2): 79-85.
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Volume 21 N° 3 - TRIMESTRIEL
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Prix du n° : 70 E
Restaurations H
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145 Avant-propos
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Foreward
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esthétiques Gilles Laborde et Jean-François Lasserre
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céramiques 149 Communication des données esthétiques
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faciales au laboratoire : le système Ditramax®
1ere partie
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Transmitting esthetic data from the face to the
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antérieures partielles et
périphériques et aide les praticiens 167 Restaurations céramiques antérieures (1) :
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quand méthode rime avec reproductibilité
Bonding of ceramics with glass matrix: when method
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rhymes with reproducibility
Stephen Koubi, Gauthier Weisrok, Guillaume Couderc,
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Gilles Laborde, Patrice Margossian et Hervé Tassery
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219 Assemblage des restaurations à infrastructure
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céramique de haute résistance
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Assembly of restorations with high resistance
frameworks
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Jacques Dejou et Gilles Laborde
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Richard Fouquier
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237 Abonnez-vous
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RÉSUMÉ SUME
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Une restauration céramo-métallique peut être considérée comme une seule
entité composite alliant la résistance des alliages au rendu esthétique des
céramiques cosmétiques. Grâce à leur ductilité, les alliages sont capables de
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résister à des contraintes beaucoup plus importantes que les céramiques d’in-
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frastructure à comportement fragile. Ces propriétés mécaniques permettent
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ainsi d’envisager la réalisation de bridges de longue portée, l’exploitation de
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tous les types de limites, le cerclage et la préservation sur l’arcade des dents
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les plus délabrées, la réalisation des formes les plus complexes là où l’espace
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nombreuses situations cliniques auxquelles seuls les procédés céramo-métal-
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liques sont capables de répondre de manière fiable. Ils bénéficient d’ailleurs
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IMPLICATION CLINIQUE
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Pascal DE MARCH1,2
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DCD, MCU-PH
Yves SAMAMA3 este-t-il encore des beaux jours des solutions pertinentes à des situations
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MCU, HDR, Enseignant-chercheur tout genre sur les procédés « tout cérami- aussi bien. C’est donc à partir de la com-
que » les plus modernes présentent sou- préhension raisonnée des propriétés des
Anne-Sophie CORROY1
vent l’emploi du métal en prothèse fixée alliages que nous déterminerons l’étendue
Interne
comme faisant partie d’un siècle et d’une du domaine d’application actuel et encore
Lionel COUDRAY5 époque révolue, McLean (1) concluait en réservé des procédés céramo-métalliques,
Prothésiste dentaire 2001 un article sur l’évolution des cérami- leurs avantages mais aussi leurs limites.
ques en affirmant que le métal avait encore Nous en présenterons enfin les principaux
1
UFR d’odontologie de Nancy, toute sa place dans notre siècle actuel qui axes d’évolutions en termes de procédés
département de Prothèses lui réservait encore un bel avenir. Les dix de mise en œuvre notamment.
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Exercice privé à Metz dernières années d’évolution auraient-elles
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Exercice privé à Paris
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Institut Jean Lamour
suffi à démentir l’une des plus grandes LE CONCEPT
références mondiales en céramique den-
(CNRS, UMR7198) taire ? Pour apporter une réponse honnête,
CÉRAMOMÉTALLIQUE
département CP2S objective et scientifique à cette question, il Le but de toute restauration prothétique est
Faculté des Sciences et nous faut tout d’abord comprendre quels de rétablir ou de corriger l’esthétique et la
Techniques de Nancy sont les véritables atouts des alliages den- fonction des dents naturelles tout en s’inté-
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Paris taires et en quoi ces derniers apportent grant le mieux possible au sein du milieu
Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 157-166 157
Restaurations esthétiques en céramique
biologique qui l’accueille. Près d’un siècle après le concept (6). Elles permettent de restaurer les dents altérées au
de Land qui décrivait en 1888, une technique destinée plus proche de leur structure originelle. Cependant, leur
à lier de la céramique cosmétique à une fine couche de comportement fragile impose des exigences mécaniques
platine, le concept de restauration céramo-métallique tel spécifiques impliquant soit des préparations suffisamment
que nous le connaissons aujourd’hui peut être attribué à importantes garantissant une morphologie prothétique de
Weinstein (2, 3) qui publie successivement en 1962 deux forme et de dimensions adaptées pour résister au déve-
articles dans lesquels il décrit l’association harmonieuse loppement des contraintes de rupture (7, 8, 9, 10) (en
d’un matériau esthétique de recouvrement (la cérami- particulier pour les céramiques d’infrastructure essentiel-
que dentaire) à une infrastructure rigide constituée d’un lement cristalline qui ne peuvent être efficacement collées
alliage noble à base d’or à la fois ductile, dur et résis- au substrat), soit la préservation d’un support amélo-den-
tant. Le procédé a depuis lors constamment évolué pour tinaire suffisamment important pour soutenir une vitro-
devenir la solution de prothèse fixée la plus populaire, céramique feldspathique traditionnelle ou renforcée. Ce
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notamment avec l’avènement des alliages non nobles dernier cas concerne les restaurations adhésives en céra-
à base Ni-Cr développés dans les années soixante-dix mique (inlay-onlay, « facettes ») et repose sur la possibilité
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pour faire face à la flambée des prix des alliages nobles. de mettre en œuvre des procédures d’adhésion optima-
Les restaurations céramo-métalliques allient la résis- les entre une céramique à phase vitreuse et un substrat
tance et la précision des éléments métalliques coulés dentaire pour rétablir une seule unité bio fonctionnelle et
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aux résultats esthétiques des céramiques dentaires cos- esthétique entre la dent et sa restauration (11). Il corres-
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métiques. Dans sa forme la plus simple, la restauration pond aux procédures thérapeutiques prothétiques les plus
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céramo-métallique se compose d’une infrastructure (ou modernes, les plus conservatrices et doit constituer le pre-
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chape) métallique qui assure la solidité de l’ensemble et mier choix prothétique dans le gradient thérapeutique (12),
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sert de support à la céramique cosmétique qui garantit le quand cela est possible.
rendu esthétique de la prothèse. Ces deux matériaux, de Lorsque le traitement de réhabilitation impose des thérapeu-
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nature très différente, sont intimement liés par une liaison tiques plus conventionnelles avec des restaurations péri-
céramo-métallique si forte que la restauration finale peut phériques unitaires ou plurales de plus ou moins grandes
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être considérée comme une seule entité composite béné- étendues sur des dents parfois très délabrées, l’approche
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ficiant des propriétés respectives des deux matériaux (4). thérapeutique devient beaucoup plus complexe en termes
d’exigences mécaniques, et en particulier vis-à-vis des
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PROTHÉTIQUE :
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DU « TOUT CÉRAMIQUE » de la forme que l’on peut donner aux préparations, de leur
AU CÉRAMO-MÉTALLIQUE
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neux font des céramiques (lorsqu’elles présentent une Parce qu’elles bénéficient de la très grande supériorité
phase vitreuse) le matériau de choix en termes d’intégra- mécanique de l’infrastructure métallique, les restaurations
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tion esthétique et biologique dans l’environnement buccal céramo-métalliques offrent une réponse fiable et adaptée
à de nombreuses situations cliniques pour lesquelles les
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RÔLE DE L’INFRASTRUCTURE ET
COMPORTEMENTS MÉCANIQUES
Mécanisme de la rupture
Le rôle principal de l’infrastructure prothétique est d’as-
surer la résistance et la pérennité mécanique de l’ensem-
ble de la restauration. Un matériau peut se rompre à un
niveau de contrainte bien moindre que sa valeur théori-
que de rupture s’il présente localement une zone de fai-
blesse comme une microfissure ou une irrégularité autour
de laquelle le niveau de contrainte se concentre pour
atteindre, puis très rapidement dépasser localement cette
valeur théorique alors que la contrainte moyenne appli-
quée lui est bien inférieure. De plus, l’importance de cette
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élévation de contrainte dépend directement de la forme de Fig. 3 - Résistance à la fatigue (ténacité) des alliages (ductiles) par rapport
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la zone génératrice de ce « surstress ». Ainsi une entaille aux céramiques d’infrastructure (fragiles).
de forme arrondie produit une élévation locale du niveau
de contrainte, mais plus la forme de cette entaille devient
aiguë et profonde et plus le niveau de contrainte s’élève
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rapidement (13) (fig. 1).
C la pérennité de nos prothèses et que de ce point de vue,
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Au sein d’un matériau de type fragile comme le sont tou- les matériaux ductiles restent très supérieurs aux autres
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tes les céramiques, si un défaut de type entaille concen- (fig. 3).
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tre suffisamment de contraintes, ce niveau de stress est C’est donc seulement à la lumière de ces considérations
maintenu de proche en proche à son extrémité pendant biomécaniques que nous pouvons mieux comprendre
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que la fissure se déplace irrémédiablement et rapidement le domaine d’indication des alliages comme infrastruc-
à travers tout le matériau jusqu’à sa rupture. ture prothétique. En effet, la résistance des alliages aux
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contraintes de toute sorte leur permet d’être employés
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La ductilité des alliages avec des épaisseurs relativement faibles, d’exploiter tous
Les alliages sont des matériaux dits à comportement duc- les types de préparations rétentives et toutes les lignes de
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tile. Contrairement aux matériaux à rupture fragile, ils sont finition prothétique, ou encore de réaliser en prothèse fixée
capables de se déformer localement à l’extrémité d’une plurale les travées les plus longues avec les connexions
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entaille aiguë sous l’effet de la concentration de contrainte les plus fines. C’est ce que nous allons aborder dans la
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pour émousser la forme de la zone génératrice de stress, deuxième partie de cet article.
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avec les atomes adjacents, des liaisons dans le réseau MÉCANIQUE DE LA ZIRCONE Y-TZP
tridimensionnel d’atomes, jusqu’à ce qu’elles traversent
La zircone Y-TZP s’est imposée comme le matériau céra-
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complètement le matériau. Ces lignes mobiles d’atomes mique de choix destiné à la réalisation d’infrastructures
que l’on nomme dislocations sont responsables du com- de bridge en prothèse fixée grâce à son comportement
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portement ductile des alliages qui leur permettent de mécanique remarquable capable de contrarier la propa-
céder à une contrainte sans se rompre, mais en se défor- gation d’une fissure. Ce mécanisme que nous pourrions
mant localement (fig. 2) (13). C’est donc ce comportement nommer « transformation résistante » ou « transforma-
de ductilité qui confère aux alliages indépendamment de tion par durcissement » est lié à un changement localisé
leurs autres propriétés mécaniques (dureté, résistance à de structure cristallographique au sein du réseau cris-
la traction, à la flexion...) leur formidable résistance aux tallin de la zircone autour d’une zone de concentration
contraintes que supportent nos prothèses en service. En de contrainte. Il s’accompagne d’une augmentation de
volume d’environ 4,5 % permettant de fermer localement
effet, les fissures ont beaucoup de mal à se propager au
l’initiation d’une fissure (18). Il convient de bien noter
sein d’un matériau ductile car leur progression est très que ce phénomène est très localisé, irréversible à tem-
largement contrariée par la déformation plastique qu’el- pérature ambiante et qu’il n’est en rien comparable au
les génèrent localement. Cela se traduit principalement comportement ductile des alliages. S’il contribue à faire
par un niveau de résistance en fatigue de ces matériaux de la zircone Y-TZP le matériau le plus résistant en fati-
bien supérieur aux céramiques les plus résistantes (i.e. gue de toutes les céramiques, il n’en reste pas moins
Zircone Y-TZP) pourtant capables par ailleurs de les sur- un matériau à rupture fragile avec toutes les précautions
passer dans les tests de flexion (13, 14, 15, 16, 17). Il n’en que cela implique.
demeure pas moins que les tests de résistance en fatigue
sont de très loin les plus pertinents pour ce qui concerne
Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 157-166 159
Restaurations esthétiques en céramique
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des butées d’occlusion.
Fig. 6 - Résultat clinique en vue
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vestibulaire et en vue palatine.
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DOMAINES D’INDICATION
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ou moins importante de la face palatine exclusivement
en métal avec une réduction de 0,7 mm seulement (20)
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(fig. 5 et 6). Ce choix de conception peut également être
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retenu si on veut ménager beaucoup d’espace en vestibu-
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laire pour les dents claires notamment et la réduction plus
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importante en vestibulaire sera compensée par une moin-
dre réduction palatine en une sorte de translation pala-
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tine de la préparation au sein de l’espace de réduction
périphérique (fig. 7). Dans ce type de réalisation, la limite
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de jonction entre le métal et la céramique doit alors être
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Rétention
Lorsque la rétention primaire n’est pas suffisante pour
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ment contre-indiquées pour les céramiques (fig. 8). métallique exposée de plus en plus étendue (préparations selon Leibovitch).
Exploitation des limites cervicales Fig. 8 - L’exploitation de rainures de stabilisation par l’infrastructure
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Les restaurations céramo-métalliques peuvent exploiter métallique permet d’augmenter la rétention globale de la prothèse lorsque
tous les types de limites cervicales. Dans certains cas la rétention primaire seule est insuffisante.
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Indications liées au type de
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restauration : prothèses fixées plurales
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et prothèses mixtes
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Concernant la réalisation des bridges conventionnels,
les intérêts des procédés céramo-métalliques ont été
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déjà présentés dans un précédant article (29). L’emploi
d’une infrastructure métallique permet la réalisation de
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connexions plus fines et plus postérieures qu’avec les
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à deux éléments intermédiaires (i.e. 30 mm) (fig. 12).
Ajoutons à cela qu’en prothèse mixte, les infrastructures
métalliques coulées peuvent également intégrer des atta-
Fig. 10 - L’infrastructure métallique permet de ménager une embrasure chements de précision pour une PAPIM (Prothèse Amovi-
en
permettant le passage d’une brossette dans un espace aussi réduit qu’entre ble Partielle à Infrastructure Métallique). (fig. 13).
deux racines séparées (Laboratoire : F. Riefolo) D’autre part, la possibilité de réaliser des brasures pri-
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Fig. 11 - Le métal permet de réaliser des connexions fines et palatines sur maires sur la plupart des alliages permet de corriger les
ce bridge de 21 à 23 de façon à produire les mêmes effets de séparation que déformations et de garantir un ajustage simultané des
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sur les couronnes unitaires de 11 à 13 (Laboratoire : L. Heinbach). grandes infrastructures dans les situations les plus com-
Fig. 12 - La résistance mécanique des alliages permet d’envisager des plexes. Quant aux brasures secondaires, elles permettent
travées de 4 éléments intermédiaires antérieurs. de segmenter le montage et la cuisson de la céramique
sur des très grands bridges solidarisés in fine en une
seule pièce. Mais elles ne sont réalisables qu’avec les
alliages nobles uniquement (fig. 14).
Sélection des alliages
Tableau I - Classification des alliages dentaires selon l’ADA (1984)
Les termes d’alliages « précieux » et « non précieux »
Catégorie d’alliages Teneurs en or et en platinoïdes* (en %) habituellement utilisés sont désormais à proscrire au
profit de la classification de l’American Dental Associa-
Haute Noblesse (HN) ≥ 60 (et or ≥ 40) tion (ADA) (30) qui distingue les alliages en trois gran-
des catégories en fonction de leur composition et de
Nobles (N) ≥ 25 (or non nécessaire)
leurs propriétés électrochimiques (tableau I). Le tableau
Base Prédominante (PB) < 25 (or non nécessaire) II en présente les principales caractéristiques et indica-
tions. Les alliages les plus nobles à base d’or ont le plus
*Platinoïdes = platine, palladium, rhodium, iridium, osmium et ruthénium d’atouts et constituent toujours la meilleure solution en
termes de mise en œuvre, de rendu esthétique, de bio-
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13 14a
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Fig. 13 - L’emploi des alliages permet d’intégrer à l’infrastructure coulée des
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attachements de précision tels que des glissières pour une PAPIM.
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Fig. 14 - Les 3 secteurs séparés par les flèches jaunes sont réalisés distinctement
puis réunis en un seul bridge par des brasures secondaires (flèches bleues)
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réalisées après la finition de la céramique.
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compatibilité, et de qualité de la liaison avec la céramique
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cette dernière catégorie ont particulièrement progressé toute partie de métal visible génère un effet « antinaturel »
en terme de précision de coulée notamment, ce qui en tandis que la présence de la chape sous la céramique
justifie l’utilisation dans bon nombre de situations, même cosmétique bloque le passage de la lumière à travers les
s’ils restent moins fiables concernant la liaison céramo- tissus dentaires (11) et génère par la présence de l’opa-
en
métallique, et la qualité des brasures et soudures (4). que destiné à la masquer, un effet de réflexion qui peut
Les alliages cobalt-chrome développés en prothèse fixée s’avérer très difficile à gérer pour les dents de couleur
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pour suppléer l’emploi du nickel, réputé allergène, sont claire notamment. L’autre inconvénient majeur concerne
beaucoup plus difficiles à mettre en œuvre et ne garantis- l’intégration biologique vis-à-vis du parodonte marginal
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sent pas une liaison céramo-métallique très fiable (4). Par sans commune mesure avec les céramiques puisque les
ailleurs, les alliages de titane dont les propriétés mécani- cellules épithéliales n’adhèrent pas aux alliages habituel-
ques sont faibles donnent une liaison céramo-métallique lement employés, obligeant des limites souvent intrasul-
de qualité médiocre et nécessitent l’emploi d’une cérami- culaires dans les secteurs visibles et aboutissant à un
que spécifique au rendu esthétique peu convainquant.
Ces alliages qui ne peuvent pas être recommandés pour
des restaurations céramo-métalliques de qualité offrent
cependant une solution économique et très intéressante Tableau II - Propriétés et indications générales des alliages
pour les restaurations corono-radiculaires coulées (inlay- Catégorie Mise en Liaison avec Propriétés Brasures Coût
cores). Leur plus faible module d’élasticité en limite les d’alliages œuvre la céramique mécaniques et soudures
contraintes intra-radiculaires et leur grande biocompatibi-
HN ++++ +++ + à +++* ++++ −−−
lité permet de les associer avec tous les types d’alliages
pour l’infrastructure prothétique. N +++ ++ +++ +++ −
Inconvénients des alliages : contre-indications PB + + à −* ++++ + à − −** +++
réelles ou relatives ?
+ = avantage ; − = inconvénient
L’un des inconvénients majeurs et indiscutables de l’em- * selon les compositions spécifiques ; ** brasures secondaires impossibles
ploi des alliages concerne l’aspect esthétique. En effet
Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 157-166 163
Restaurations esthétiques en céramique
16
15 17
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Fig. 15 - Les nombreuses microretassures (en noir), zones de vide au de CFAO permettent à l’inverse d’usiner dans la masse un
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sein de l’alliage coulé et de sa brasure primaire (au centre) sont liées aux alliage de qualité industrielle sans défaut de coulée, mais à
procédés « artisanaux » de mise en œuvre (coulée) et constituent des un coût nettement plus important. Le frittage laser est une
zones de faiblesses potentielles. autre alternative à l’usinage permettant aussi l’élaboration
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Fig. 16 - Infrastructures métalliques réalisées par frittage laser à partir d’infrastructure de qualité contrôlée (fig. 16). La techni-
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d’un fichier de CFAO numérisé (PX France ®).
C que de céramique pressée sur infrastructures métalliques
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constitue une autre évolution très intéressante. Dans les
Fig. 17 - Patiente ayant été traitée pour une double fente labio alvéolo-
ch J D EN
situations où l’esthétique est moins exigeante, elle permet
palatine. Des greffes osseuses suivies de la pose d’implants en situation
l.c
de s’affranchir de la mise en œuvre des procédures de
13 et 23 ont été réalisées (chirurgie : JF. Tulasne). On note des anomalies
stratification classique du cosmétique pour presser une
associées de l’émail sur 11 et 21.
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vitrocéramique sur une armature métallique recouverte
d’opaques à partir d’une technique de cire perdue. Pour les
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secteurs postérieurs, l’application de cette méthode dont la
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parodonte marginal moins stable que lorsqu’il n’a que de caractérisation esthétique est réalisée par maquillage de
la céramique comme interface. surface est assez facilement accessible, ne requiert pas
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Par ailleurs, concernant les risques d’allergies souvent de grandes compétences en céramique et facilite le tra-
évoqués, avec le nickel en particulier, il est important de vail des laboratoires. Avec beaucoup plus de maîtrise des
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noter qu’aucune toxicité systémique n’a jamais été mon- céramiques et de leurs propriétés optiques, cette méthode
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trée à partir des alliages dentaires et que compte tenu de s’applique également aux secteurs esthétiques. La tech-
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la qualité des alliages employés, même si la prévalence de nique du cut-back consiste alors à réaliser des découpes
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l’allergie au nickel est élevée dans la population en général, dans la céramique pressée sur métal puis finaliser le rendu
aucun argument significatif n’a permis à ce jour d’étayer le esthétique par stratification de masses émail, transparen-
rôle délétère de ce métal dans les pathologies allergiques tes et opalescentes (système Pulse press-to-metal©). On
de la muqueuse buccale. Ceci vaut a fortiori pour tous les obtient ainsi une céramique sur métal beaucoup plus résis-
en
autres métaux classiquement employés (31). tante mécaniquement, très intéressante dans les situations
Les risques de corrosion ne sont pas davantage signi- de fortes contraintes mécaniques. Les figures 17 à 19 en
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ficatifs pour réfuter l’emploi des alliages car la plupart illustrent l’application sur un cas de fentes labio-palatines
des alliages modernes destinés aux procédés céramo- bilatérales traitées par chirurgie. La pressée de cérami-
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métalliques (des plus nobles aux non-nobles) sont extrê- que sur métal noble permet une meilleure résistance aux
mement résistants aux dommages liés à la corrosion et contraintes pour cette réhabilitation où 12 et 22 sont en
que ceux-ci n’apparaissent expérimentalement qu’en les extension solidaires (cantilever) de 23 et 13 transvissées
soumettant à des conditions extrêmes qu’on ne devrait sur implants, et 11 et 21 sur dents naturelles. Ce procédé
pas retrouver en bouche (32, 33). permet par ailleurs la pressée d’un joint céramique-dent
de grande précision en même temps que l’ensemble du
ÉVOLUTIONS ET PERSPECTIVES cosmétique. Il facilite aussi la reproduction fidèle des for-
mes validées par les prothèses transitoires.
Les procédés céramo-métalliques représentent une solu-
tion souple d’utilisation, efficace et simple à mettre en
œuvre, en particulier avec la technique de coulée à cire
CONCLUSION
perdue qui permet de réaliser une infrastructure métalli- L’emploi d’une infrastructure métallique constitue une
que avec peu de matériel. Cependant le processus artisa- difficulté incontestable dans le rendu esthétique d’une
nal de cette mise en œuvre génère de nombreux défauts restauration de prothèse fixée. Toutefois, ses propriétés
dans la structure métallurgique qui ne sont pas toujours mécaniques liées principalement à la ductilité de l’alliage
appréciables au laboratoire et risquent de compromettre la permettent encore aux procédés céramo-métalliques de
qualité mécanique attendue (34) (fig. 15). Les techniques répondre de manière fiable et pérenne à des situations
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Fig. 18
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a) Essai des infrastructures métalliques : chapes unitaires sur 11 et 21 et
infrastructures pour deux bridges implanto-portés comprenant chacun
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un élément transvissé sur l’implant en situation canine et une incisive
latérale en extension. Il a été décidé délibérément de ne pas solidariser les
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sablage.
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RÉFÉRENCES ABSTRACT
1. McLean JW. Evolution of dental ceramics 19. Jacobi R, Brackett SE. Fundamentals of IS THERE STILL FAIR WEATHER
in the twentieth century. J Prosthet Dent. tooth préparation. Chicago: Quintes-
2001; 85(1): 61-66. sence, 1987.
AHEAD FOR CERAMIC/METALLIC
2. Weinstein M, Kalz S, Weinstein AB.
PROCEDURES?
20. Shillingburg HT. Bases fondamentales
Fused porcelain to metal teeth. US pa- en prothèse fixée. 3ème édition, Paris,
A ceramic/metallic restoration may be
tent 1962; 3: 052-982. Editions CdP, 1998, 572 p.
considered a single entity composite which
combines the resistance of alloys with the
3. Weinstein M, Weinstein AB. Porcelain
covered metal reinforced teeth. US pa- 21. Yamamoto M. Metal-ceramics princi- esthetic results of cosmetic ceramics. Thanks
tent 1962; 3: 052-983. ples and methods of Makoto Yamamoto. to their ductility, alloys are able to resist
Chicago: Quintessence, 1985. certain forces which are far greater than the
4. Naylor WP. Introduction to metal-ce- fragile infrastructures of ceramics would allow.
ramic technology. Quintessence Pu- 22. Goodacre CJ, Philips RW. Johnston’s
KI
These mechanical properties, therefore, permit
blishing Co, 2009. 224p modern practice in fixed prosthodontics. the construction of long-span bridges, the use
5. Messer RL, Lockwood PE, Wataha JC, Ed 4. Philadelphia, Saunders, 1986 of all types of margins, the encircling and the
AN ER
Lewis JB, Norris S, Bouillaguet S. In preservation of the most severely ruined teeth
vitro cytotoxicity of traditional versus 23. Rosentiel SF, Land MF, Fujimoto J.
Contemporary fixed prosthodontics. St- in the arch, and the achievement of extremely
contemporary dental ceramics. J Pros- complex forms where the available prosthetic
thet Dent. 2003; 90(5): 452-458. Louis, Mosby, 1988.
H
space is very limited. Therefore, there still
6. Krämer N, Lohbauer U, Frankenberger R. 24. Rosen H. Operative procedures on exist numerous complex clinical situations in
om
Adhesive luting of indirect restorations mutilated endodontically treated teeth. J
C which only the ceramic/metallic procedures
Am J Dent. 2000; 13(Spec No): 60D-76D. Prosthet Dent. 1961; 11: 973-986. are capable of responding in a viable manner
I
ch J D EN
7. Bartels JC. Full porcelain veneer crowns. to requirements. They benefit, in addition,
25. McLean JW, Wilson AD. Butt joint ver-
J Prosthet Dent. 1957; 7: 533-540. from permanent technological advances which
l.c
sus beleved gold margin in metal-cera-
contribute to the evolution and the continued
8. Fairley JM, Deubert LW. Preparation of a mic crowns. J Biomed Mater Res. 1980;
14: 239-250. feasibility of these procedures.
maxillary central incisor for a porcelain
iB
IL
ai
jacket restoration. Br Dent J. 1958; 104:
208-212. 26. Massironi D, Pascetta R, Romeo G.
Precision in dental esthetics, clinical and
J
gm
9. Pettrow JN. Practical factors in building
rk
344. 27. Hamp SE, Nyman S, Lindhe J. Perio- TIEMPOS PARA LOS
@
tions. Inf Dent. 2009; 91 (31): 1692-1698. Una restauración ceramometálica puede ser
28. Rosen H, Gitnick PJ. Separation and
er
ves en céramique sur dents antérieures. teeth. J Prosthet Dent. 1969; 21: 34-38. que asocia la resistencia de las aleaciones
Approche biomimétique. Quintessence con la presentación estética de las cerámicas
Internationale. Paris, 2003: 405p. 29. De March P, Launois C. Bridge de lon- cosméticas. Gracias a su ductilidad, las
gue portée : céramo-métallique ou tout aleaciones son capaces de resistir esfuerzos
12. Tirlet G, Attal JP. Le gradient thérapeu-
céramique ? Real Clin. 2007; 18(3): 249- mucho más importantes que las cerámicas
en
13. O’Brien WJ. Dental materials and their Concil on Dental Materials, Instruments
largo alcance, la explotación de todos los
selection 3rd edition. Quintessence Pu- and Equipment. J Am Dent Asso. 1984;
tipos de límites, el enarcado y la preservación
109-766.
dr
KI
AN ER
RÉSUMÉ SUME
Les restaurations céramiques antérieures constituent la modalité essentielle de
H
l’odontologie reconstructrice esthétique. Elles s’inscrivent dans un concept de
om
continuum odontoprothétique, morphologique, biologique et optique. Les restau-
C
rations, périphériques et partielles sont indiquées après analyse des structures
I
ch J D EN
résiduelles avant préparation. Parmi celles-ci, on distingue les restaurations péri-
l.c
phériques collées et scellées. Les auteurs décrivent les principes modernes de
préparations périphériques en insistant sur la préservation tissulaire pour mieux
iB
IL
ai
assurer la résistance à long terme de ces restaurations et la possibilité de réinter-
ventions futures.
J
gm
rk
IMPLICATION CLINIQUE
he
Gilles LABORDE1
be
MCU-PH
Jean-François LASSERRE3
L’
MCU-PH
en
Sébastien BOTTI1
AHU évolution des techniques et des Malgré la multitude de systèmes disponi-
.b
Stephen KOUBI2 matériaux nous permet d’élargir bles sur le marché, et dans le but de mieux
MCU-PH le champ d’indication des procédés « tout appréhender les principes de préparation
dr
2a b
KI
AN ER
1
om
la conservation de la surface dentaire non préparée
C
sur le modèle positif unitaire sont un pré requis au
I
ch J D EN
laboratoire. Le profil d’émergence relativement plat c d
l.c
est établi dans le prolongement de la surface dentaire
non préparée (principe de Stein).
iB
IL
ai
(2), soit polycristalline sans phase vitreuse (Procera®
Fig. 2 - Cas clinique n° 1
Alumine et toutes les infrastructures zircone Y-TZP) (2).
Gilles Laborde, Pierre Andrieu, céramiste
J
gm
Elles sont regroupées sous le terme générique de Res-
rk
a) Situation initiale après traumatisme avec fracture coronaire de 11 et taurations Céramo-Céramiques (RCC) (2).
coronoradiculaire de 21. • les Restaurations Adhésives Céramiques (RAC), par-
he
c) Préparations avec RCR en vue occlusale. La limite périphérique de 11 plus biologiques mais aussi plus esthétiques (3). Seu-
est supragingivale, entièrement dans l’émail. Elle est intrasulculaire sur 21,
er
expliquant l’indication de RCR indirecte. Noter la disparité des diamètres les vitrocéramiques renforcées, présentant une matrice
cervicaux due à la situation plus apicale de la limite cervicale de 21. vitreuse continue répondent aux concepts de la dentisterie
d) Après cicatrisation parodontale, les Reconstitutions Corono- adhésive (2). Elles déterminent la très grande aptitude au
Radiculaires (RCR) esthétiques collées, directe sur 11 (tenon Postec ® collage des RAC, capables de favoriser des phénomènes
en
+ Excite ® DSC, MultiCore ® Flow) et indirecte sur 21 (tenon fibré d’adhérences inégalés, du côté de l’intrados prothétique.
+ composite de laboratoire Gradia®). La limite de 11 vestibulaire Le choix du type de préparation, partielle ou périphérique,
est amélaire et supragingivale, celle de 21 est intrasulculaire afin
.b
PRINCIPES GÉNÉRAUX
Définition des abbréviations utilisées dans l’article
DES PRÉPARATIONS MODERNES
RPS : Restauration périphérique scellée Quel que soit le type de restauration envisagé, périphéri-
RCM : Restauration céramométallique (périphérique, unitaire ou plu- que ou partielle, les préparations dentaires doivent répon-
rale) dre à un cahier des charges général intégrant le respect
RCC : Restauration céramocéramique (périphérique, unitaire ou plu- des impératifs biologiques (économie tissulaire, conser-
rale) vation éventuelle de la vitalité pulpaire, protection paro-
RAC : Restauration adhésive céramique (partielle ou périphérique, toujours dontale) et technologiques (résistance mécanique des
unitaire) matériaux, immédiate et à long terme, face aux contrain-
RCR : Restauration coronoradiculaire tes occlusofonctionnelles). Le respect de ces impératifs
constitue l’objectif du projet thérapeutique. Il convient
Les RPS regroupent les RCM et les RCC. donc d’adopter une vision prospective des préparations
modernes guidée par ce projet dans le but de ménager
e f g
e et f) Le comportement optique de 11
KI
et 21 est conditionné par les RCR qui
transmettent la lumière.
AN ER
g) Comportement optique en lumière
transmise de l’incisive latérale (22)
naturelle. La lumière est véhiculée dans la
dent naturelle, illuminant la totalité des
om
C marginaux.
I
h i
ch J D EN
l.c
iB
IL
ai
J
gm
rk
he
@
AD
nc
ki
er
be
j k
en
les épaisseurs de préparations nécessaires sans dilapi- h et i) 11 et 21 sont restaurées par des Restaurations Adhésives Céramiques
der inutilement les tissus minéralisés. Il sera validé in situ, (RAC) périphériques collées en vitrocéramique (e.max®). La lumière
transmise se comporte comme dans la dent naturelle (comparer avec la
.b
KI
• un meilleur assemblage pour les couronnes scellées, ou
un meilleur collage pour les RAC. La qualité du collage
AN ER
est indispensable pour le succès à long terme (6, 7).
Principe de continuité optique b
La lumière est véhiculée dans la dent naturelle, illuminant
la totalité des tissus dentaires et les tissus parodontaux
H
om
(fig. 2g). Certaines restaurations sont à même de mimer
C
I
ce type de comportement naturel dans des conditions
ch J D EN
bien définies (8). Afin d’approcher l’idéal biomimétique
l.c
(3), il convient d’opter pour des restaurations à haut indice
de translucidité qui permettront la libre circulation de la
iB
IL
ai
lumière dans l’ensemble de l’organe dentaire reconstitué.
Les reconstructions céramiques unitaires à matrice
J
gm
vitreuse continue (fig. 2h et 2i), la céramique infiltrée Spi-
rk
c
@
racine, la restauration et les tissus parodontaux (fig. 3b). Cas clinique n° 2 - Gilles Laborde, Pierre Andrieu (céramiste)
er
be
a) Situation initiale sur une patiente âgée de 70 ans. Les pertes d’émail
H
Adéquation des structures résiduelles sont importantes associées à des pertes dentinaires (21). L’émail est en
et des restaurations prothétiques grande partie présent à la périphérie coronaire des dents, mais très réduit
Le succès à long terme des restaurations partielles et péri- au niveau vestibulaire des canines. Le bilan des structures résiduelles
phériques impose de reconsidérer les impératifs mécaniques autorise des préparations partielles pour facettes. Un fil de protection au
en
régissant les concepts de préparations. Il convient d’abord niveau des faces vestibulaires des dents est mis en place de façon continue
d’évaluer les structures résiduelles nécessaires face aux dans le sillon gingival.
.b
objectifs spécifiques de résistance mécanique à long terme. b) Après mise en place d’un substitut dentinaire de composite collé au
En effet, plus que le type de matériau utilisé, c’est le mode niveau des pertes de substance en contre-dépouille, les préparations sont
dr
d’assemblage et l’intégration des paramètres technologi- réalisées suite à la validation in situ du projet morphofonctionnel. Les
ques (phénomènes d’adhérence possible entre divers préparations pour facettes en vue d’allonger les bords libres sont de type
matériaux, contraction de polymérisation des résines « butt margin », ou à biseautage incisif ad vestibulum, et très économes
composites) qui vont réellement conditionner les spécifi- de tissus minéralisés. Par exemple, les limites mésiales des latérales n’ont
cités inhérentes aux préparations pour RAC (9, 10). pas d’extension en proximal par souci d’économie tissulaire.
Intégrité structurelle peu ou pas altérée : c) Après collage de facettes feldspathiques, l’intégration esthétique est
préparation de RAC partielle toujours époustouflante, malgré des limites, paragingivales (11, 12, 13),
Outre les intérêts majeurs de conservation pulpaire, d’éco- quelquefois supragingivales (21 et 22). Les limites proximales sont situées
nomie tissulaire et de mimétisme, les techniques adhési- dans des espaces interdentaires ouverts (13, 12, 22 et 23). Néanmoins, le
ves renforcent les céramiques à phase vitreuse continue « continuum dento-prothétique » permet l’intégration biomimétique !
et permettent la résistance à long terme des restaurations d) Vue initiale du secteur 3 (dans le miroir), les abrasions occlusales sont
partielles sous certaines conditions (5, 11) (fig. 3a-c) : importantes, tout comme les érosions sur les faces vestibulaires. De la
• la persistance d’émail sur toute la périphérie de la res- dentine tertiaire oblitère la chambre pulpaire sur 33. L’émail cervical est
tauration (11), quelquefois totalement absent. Pourtant, le compromis est intéressant à
• un minimum de 50 % de la surface de la préparation l’idée du délabrement impliqué par des préparations périphériques sur 35,
dans l’émail (11), 34 et 33, accompagné du traitement canalaire de cette canine.
e) Après mise en place d’un substitut dentinaire en composite collé
KI
AN ER
H
e f g
om
C
I
ch J D EN
l.c
iB
IL
ai
J
gm
rk
he
h i j
@
AD
nc
4a b c
KI
AN ER
H
om
C
I
ch J D EN
l.c
iB
IL
ai
d e
J
gm
rk
c) L’esthétique dentogingivale est rétablie grâce à des RPS en zircone ou postérieures unitaires, à condition d’utiliser la vitrocé-
(Lava™) afin de masquer la dyschromie de 12 et 22. ramique renforcée au dicilicate de lithium (e.max®) (fig.
2j, 2k) (fig. 3i-k, dent 45 et 24). Elles conservent tous les
d et e) 21 est restaurée par une RCRC (tenon Postec ® + Excite ® DSC
avantages des restaurations adhésives, les préparations
en
est similaire au comportement optique de la dent naturelle. céramiques de haute résistance. Elles favorisent le conti-
nuum optique et la situation supragingivale des limites de
dr
KI
Forme de la limite cervicale
AN ER
Finition horizontale ≥ 5°
5a b
om
C
Fig. 5
I
Les restaurations périphériques unitaires et plurales uti-
ch J D EN
lisant des infrastructures de haute résistance sans phé- a) Forme, dépouille et finition des préparations.
b) Séquenceur d’instruments diamantés utilisé pour la préparation
l.c
nomènes d’adhérence au niveau de l’interface colle/
intrados prothétique nous contraignent à une approche périphérique orgnisée en 5 séquences : 1- séparation des points de
contact ; 2- calibration ; 3 - réduction périphérique et mise de dépouille ;
iB
IL
ai
traditionnelle, plus invasive, synonyme de délabrement.
Elles possèdent un continuum optique moins performant, 4- réduction occlusale ; 5- finition. Noter que la mise de dépouille et la
finition sont réalisées avec des instruments de diamètre croissant pour
J
gm
sauf pour certaines zircones Y-TZP (fig. 4c-e).
rk
Remplacement de dents absentes en présence éviter les becs marginaux. La granulométrie des fraises diminue la mise
de dents adjacentes sans déficit structurel de dépouille vers la finition pour obtenir la qualité des états de surface, et
he
périphériques mutilantes sur des dents saines sans étu- Limite cervicale : forme, conicité
ki
avec ancrage métallique de type « bridge Brabant » est Au cours des dernières décennies, les formes des limites
be
aussi une autre possibilité (14), en particulier en cas de cervicales pour couronnes esthétiques se sont radicale-
difficultés implantaires. ment simplifiiées (17).
Dans le cas particulier de l’absence d’une incisive, dans • Le consensus actuel préconise une limite cervicale de
un schéma occlusofonctionnel sain, et lorsque la dent type congé large quart de rond ou une limite en épau-
en
pilier présente l’intégrité de ses structures, les bridges lement à angle interne arrondi, car ces types de finition
« cantilever » en céramique de haute ténacité montrent permettent d’obtenir (12) :
.b
un taux de survie intéressant à cinq ans (15). Ils sont - une bonne faisabilité clinique par des instruments dia-
collés avec des résines adhésives sur des préparations mantés, de formes adaptées aux types de limites cervica-
dr
partielles (In-Céram® ou matériau zircone) (16) bien que les, qu’ils soient rotatifs, soniques ou ultrasoniques. Les
les phénomènes d’adhérence soient peu performants à deux formes choisies (congé large quart de rond ou épau-
l’interface colle/restauration. Lorsque ce pilier est très lement à angle interne arrondi) favorisent la continuité de
altéré, sa préparation est coronopériphérique. Le bridge la limite cervicale en rapport avec le feston de la gencive
« cantilever » d’aspect traditionnel est la solution alterna- marginale,
tive à l’implant. - une facilité d’enregistrement, car ce type de finition favo-
À partir de deux dents absentes, en présence de piliers rise la rhéologie des matériaux d’empreinte,
sans déficit structurel, la solution à long terme passe en - une excellente lisibilité au laboratoire,
ordre de préférence par : - une épaisseur importante de céramique dès la limite
1°) l’implantologie, sans mutilation inutile des dents adja- cervicale, minorant l’incidence optique néfaste de l’infras-
centes, tructure au niveau cervical,
2°) la prothèse collée traditionnelle avec ancrages métalli- - la résistance en compression de la céramique qui dimi-
ques, peu mutilante (voir article Brabant tome 2 à suivre), nue les risques d’amorce de fêlures,
3°) la prothèse fixée traditionnelle avec préjudice tissu- - la bonne gestion du profil d’émergence prothétique et
laire important des dents piliers, accepté par le patient, la qualité des états de surface au niveau marginal de la
4°) la prothèse partielle amovible, en dernière instance. restauration.
6a b c
KI
AN ER
H
om
d e f
C
I
ch J D EN
Fig. 6 - Cas clinique n° 4
l.c
Ils augmentent le sens tactile lors de la finition, améliorent
Gilles Laborde et Pierre Andrieu (céramiste) la régularité des états de surface et des bords des limites
iB
IL
a) La technique de pénétration contrôlée calibre les épaisseurs de
ai
cervicales et ont le grand avantage de ne pas être trau-
réduction et définit les limites de préparation de la facette sur 21. La matisants pour les tissus mous marginaux qu’ils repous-
J
gm
limite vestibulaire est entièrement circonscrite par l’émail et nettement sent lors de la pénétration sulculaire.
rk
supragingivale. La calibration est à 2 mm au niveau incisif, 0,5 à 0,7 mm • La situation de la limite cervicale des procédés « tout
en vestibulaire. céramique » par rapport au parodonte marginal est condi-
he
b) Pendant la mise de dépouille, une clé en silicone permet de guider la tionnée par les paramètres suivants :
préparation, dans un souci de préservation tissulaire. - la maîtrise des manœuvres d’hygiène et du contrôle de
AD
nc
margin » ou à biseautage incisif ad vestibulum. Celle de 22 est - la facilité de réalisation et d’accès aux limites cervicales,
er
périphérique, en situation intrasulculaire. Un fil protecteur protège les - la nécessité de valider les objectifs de rétention/stabili-
be
e) Noter la reproduction des états de surface et la qualité de l’intégration - l’adéquation de l’intégrité résiduelle, du type de prothèse
biomimétique. et de son mode d’assemblage.
.b
f) Les restaurations sont en céramique feldspathique ; 21 est une RAC Situation supragingivale
sur préparation partielle de type « butt margin. 22 est une RAC Elle facilite la réalisation prothétique en permettant un
dr
KI
aux tissus marginaux et au choix de procédures, de
techniques et de matériaux, biocompatibles.
AN ER
Protection parodontale
La stabilité du parodonte marginal est un
élément essentiel assurant la pérennité
H
om
de nos restaurations prothétiques. Elle
C
I
dépend en particulier de la biocompatibi-
ch J D EN
lité du joint dentoprothétique, elle-même
l.c
conditionnée par le type de matériau situé à
proximité du parodonte marginal, l’étanchéité 8 9
iB
IL
ai
du joint et le type de biomatériaux d’assemblage.
Des facteurs irritatifs iatrogènes lors des préparations
J
soires et de l’assemblage des restaurations sont suscep- Fig. 8 - L’écarteur gingival de Maillefer (visible au collet de la dent) permet
tibles d’entraîner des récessions post-traumatiques. de récliner la gencive pour finir les limites cervicales en situation sous-
he
Le fil protecteur
er
l’aide d’une spatule spécifique. Cette manœuvre doit être de différer la prise d’empreinte de 2 à 3 semaines.
réalisée sans contrainte excessive, sous peine de léser De nouvelles procédures cliniques peuvent aujourd’hui
.b
l’attache épithéliale et d’entraîner une migration apicale être proposées. Après une première phase de prépa-
de l’épithélium sulculaire. ration rotative supragingivale rapide, le positionnement
dr
La mise en place du fil protecteur sulculaire permet : intrasulculaire peut être établi grâce à deux types d’outils :
• d’objectiver la limite cervicale, sur toute la périphérie l’écarteur gingival de Maillefer et les inserts soniques et
dentaire, ultrasoniques (fig. 7).
• de matérialiser une zone tampon à la limite apicale de L’écarteur gingival de Maillefer
préparation, au-dessus de laquelle l’amplitude intrasulcu- Certains instruments peu connus comme l’écarteur gingi-
laire est déterminée par l’indication posée, val de Maillefer ® sont d’une aide appréciable pour récliner
• de faciliter l’accès aux limites cervicales, en particulier et protéger la gencive marginale en particulier lors des
grâce à l’ouverture de la zone sulculaire, finitions intrasulculaires rotatives souvent agressives pour
• de protéger l’attache épithéliale des agressions les tissus marginaux et/ou l’attache épithéliale (fig. 8). Des
chimiques ou physiques (zone tampon) (19), ailettes métalliques pré-incurvées et malléables montées
• d’endiguer tout saignement ou suintement sulculaire, au sur une rotule permettent l’accès à tous les types de fes-
moment de l’empreinte, tons gingivaux et dans les différents axes utiles. Cet ins-
• de faciliter l’ablation de résidus de ciments ou de colle, trument est indiqué principalement pour la finition rotative
lors de l’assemblage provisoire ou permanent. (protection marginale et évaluation du niveau d’attache
Malgré la mise en place d’un fil protecteur, la pénétration épithéliale) mais peut aussi être utilisé pour la finition
intrasulculaire à l’aide d’un instrument rotatif diamanté ultrasonore (évaluation du niveau d’attache épithéliale).
demeure toujours un acte délicat voire agressif avec un
Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 167-182 175
Restaurations esthétiques en céramique
Les inserts diamantés, séance de finition des préparations, sans être différée
ultrasoniques (Per- comme dans la technique classique.
fect margins®) (18) et Adéquation des épaisseurs de
soniques (Sonicflex®) réduction au projet thérapeutique
(3) Le principe de « moindre mutilation » ou d’« économie
La technologie ultrasonore tissulaire » est le pilier de la dentisterie moderne. Il doit
a été déclinée progressive- s’appliquer indépendamment du type de restauration pro-
ment dans toutes les spé- thétique et du mode d’assemblage et s’inscrire dans un
cialités de l’Odontologie, idéal occlusofonctionnel prévisualisé, planifié en préo-
donnant lieu à la fabrication pératoire par « le projet thérapeutique morphologique »
d’inserts en endodontie, (fig. 10).
parodontologie, prothèse Pour valider cet objectif de moindre mutilation, il est donc
KI
et chirurgie osseuse. Les nécessaire :
inserts ultrasonores prothé- • de transférer un projet morphologique intégrant les
AN ER
tiques montés sur pièce à objectifs, esthétique et fonctionnel,
main piézoélectrique sont • de le valider avec l’assentiment du patient,
plus que des instruments de • de définir et ménager les épaisseurs de préparation par-
H
10
finition, ils peuvent être consi- ticipant à l’objectif de résistance à long terme des restau-
Fig 10 - Le projet thérapeutique (PT)
om
C
dérés comme des inserts de rations par une technique de préparation dentaire calibrée
sert de référence pour ménager les
I
préparation (fig. 9). spécifique. Les épaisseurs de réduction doivent permet-
épaisseurs suffisantes aux impératifs
ch J D EN
Le travail d’un insert est lié tre de ménager suffisamment d’espace pour le céramiste,
cliniques et techniques.
l.c
à la formation de nœuds sans compromettre l’économie tissulaire (fig. 10).
ondulatoires équidistants. Il convient donc d’appréhender les préparations de
iB
IL
ai
De ce fait, l’usinage obtenu varie de manière importante manière prospective, non pas en fonction de la seule
tout au long de la hauteur diamantée de l’insert. Un nœud situation initiale. Elle peut être amenée à être modifiée,
J
gm
ondulatoire doit se situer sur l’extrémité travaillante de mais en fonction du projet morphofonctionnel (fig. 10),
rk
l’instrument. Ceci différencie fondamentalement le travail matérialisé sur simulateur (technique des cires de dia-
ondulatoire de l’insert du travail rotatif de la fraise. Il fau- gnostic), prévisualisé directement en bouche (technique
he
dra être attentif à ne pas créer avec l’insert de contre- des masques), et validé avec le patient, puis par les pro-
dépouilles cervicales lors du déplacement apical de la thèses transitoires.
AD
nc
A puissance élevée du générateur, ils permettent de Les épaisseurs de réduction dépendent de plusieurs
er
1. préparation rotative rapide supragingivale aux fraises promettre la pérennité de l’organe dentaire sous-jacent.
bague verte • paramètres extrinsèques à la restauration : adéquation
.b
KI
6801L
11 016 12
AN ER
Fig 11 - La technique de pénétration contrôlée permet de calibrer les
épaisseurs de réduction en toute sécurité. A partir d’une angulation (a 1
om
permet de s’affranchir de la présence d’une infrastructure
C la fraise boule est déplacée tangentiellement à la surface de la dent.
I
et de minorer la mutilation dentaire. L’épaisseur de réduc- Le contact du mandrin sur cette surface garantit la calibration.
ch J D EN
tion minimum peut varier de zéro à 0,5 mm selon la situa-
Fig. 12 - Trois modes de pénétration contrôlée : par rainurage vertical
l.c
tion clinique et le savoir-faire du prothésiste,
par rainurage horizontal et par points réalisés à l’aide d’une fraise boule
• les facettes à base d’infrastructure pressée renforcée à
diamantée.
iB
IL
ai
la leucite (Empress® Esthetic) : dans ce cas, il faut tenir
compte de la présence de l’infrastructure pressée de
J
gm
0,3 mm (à 0,5 mm), sur laquelle est stratifiée secondaire-
rk
et 1 mm (à 1,5 mm) au niveau médian, Cette simulation peut être aussi directe, par exemple avec
• la dernière évolution de céramique pressée (type e.max apposition de résines ou de composites sur dents non
AD
nc
charges de disilicate de lithium sur laquelle le maquillage Ce projet thérapeutique doit servir de fil rouge jalonnant
er
est réalisé directement sur l’armature, sans addition de l’ensemble du plan de traitement. Il doit être contrôlé en
be
cosmétique au niveau de la moitié cervicovestibulaire. bouche via la réalisation d’un guide de réduction (clef en
Une stratification du bord libre est possible par soustrac- silicone). L’adéquation des préparations avec le projet thé-
tion d’une partie de l’armature et addition de cosmétique rapeutique permet :
dans la technique « cutt back ». Ce type de finition per- 1. la validation par le patient et le praticien du projet théra-
en
KI
13 14 15
AN ER
H
om
C
I
ch J D EN
l.c
iB
IL
ai
J
gm
rk
16 17 18
he
pas, il s’agit d’une combinaison entre l’homothétie et la dépouille. petit qui conserve les même zone de dépouille (au-des-
ki
Fig. 14 - Réalisation du retour cingulaire vertical qui augmente la sus de la ligne guide qui dépend de l’axe d’insertion) et
er
Fig. 16 - Complexité d’une morphologie linguale d’incisive centrale (fig. 13). L’homothétie vraie ne se retrouvera que sur les
maxillaire. faces vestibulaires et les zones de cupules palatines. Les
.b
Fig. 17 - Fraise olive diamantée permettant de réaliser la concavité de la faces proximales seront toujours parallélisées sans res-
face linguale. pecter l’homothétie, et ce d’autant plus que les incisives
dr
Fig. 18 - Le cylindre de rétention, la cupule linguale et l’homothétie seront triangulaires et que les zones cingulaires seront
vestibulaire concernent trois zones bien distinctes d’une préparation sur verticalisées pour obtenir le cylindre de rétention.
dent antérieure. La dépouille et le cylindre de rétention
Une légère dépouille est nécessaire dans les préparations
périphériques afin que la pièce prothétique puisse s’insé-
forme de résistance/stabilité pour la réalisation des RPS rer lors de l’assemblage et autoriser la fusée du ciment un
(fig. 6a-c). de la colle. En cas de préparation parfaitement cylindri-
FORMES DES PRÉPARATIONS que, on observe un « effet bouchon » où le ciment qui ne
peut s’évacuer bloque l’enfoncement de la couronne. La
PÉRIPHÉRIQUES dépouille recommandée par Jorgensen est de 10° (seuil
Principes biomécaniques et esthétiques de perte de la rétention). Cet angle de dépouille formé
L’homothétie par les deux faces opposées, correspond en fait à une
L’homothétie est un concept de base dans les prépara- dépouille de 5° par face ce qui est très peu. Dans la pra-
tions de prothèse fixée mais qui est souvent mal compris. tique courante, on constate plutôt une dépouille moyenne
En effet, une préparation de prothèse fixée ne consiste de 20° à 25°, ce qui reste acceptable en termes de biomé-
pas à faire une plus petite dent à partir de la dent initiale. canique des préparations.
L’homothétie vraie appliquée à un œuf donne un œuf plus
KI
la stabilité des couronnes antérieures. Ce retour est pré- 19
paré aux dépens de la zone cingulaire même dans les cas
AN ER
défavorables de dents plates. Il s’oppose aux premiers
millimètres de préparation de la partie cervicale de la
face vestibulaire garantissant une forte rétention biomé-
canique (fig. 14).
H
om
Cette opposition vestibulolinguale, combinée avec l’oppo-
C
I
sition et la verticalité des faces proximales, constituent 20
ch J D EN
une forme géométrique que nous dénommons « cylindre
l.c
de rétention » (fig. 15).
La cupule palatine
iB
IL
ai
Les erreurs concernant la préparation des faces palatines
sont très fréquentes. Elles tiennent d’une part à la diffi-
J
gm
culté d’accès visuel direct et d’autre part à une utilisation
rk
Seule, l’utilisation d’une fraise diamantée bague verte très incisif et du 1/3 moyen de la dent, inférieure ou égale de 2,5 mm rend la
préparation très délicate.
renflée dans sa partie centrale (fraise olive, tonneau ou
.b
ballon de rugby, biconvexe à diamètre décentré 6899- Fig. 20 - En présence d’une dent fine, la situation exacte du bord libre de
027) permet d’obtenir un résultat satisfaisant (fig. 17). la préparation est capitale, pour éviter de nombreux écueils…
dr
Ces trois fondamentaux appliqués aux formes de contour Fig. 21 - ... L’épaisseur au niveau palatin permet uniquement de loger
des préparations périphériques des dents antérieures l’infrastructure, métallique ou céramique, sur une dent fine.
devront aboutir à un moignon centré, soit dans le volume ini-
tial correct de la dent qui est conservé, soit dans le volume
du projet prothétique qui a rectifié une situation morpholo-
gique et spatiale défavorable de la dent initiale (fig. 18). Quand l’épaisseur vestibulolinguale est inférieure à
2,5 mm, la dent est fine (25) et la marge de manœuvre
Contrôle des épaisseurs de préparation extrêmement limitée. Les épaisseurs en présence sont
Le compas d’épaisseur très faibles, 0,5 mm pour le bord incisif du pilier et l’infras-
La mesure vestibulolinguale au 1/3 supérieur à l’aide du tructure palatine (fig. 20). Il n’est plus possible de mettre
compas d’épaisseur d’Iwansson donne des informations de la céramique cosmétique en palatin. L’occlusion se fait
importantes pour la préparation des incisives maxillaires directement sur l’infrastructure, qu’elle soit métallique ou
(fig. 19). Lorsque la dent à préparer a une épaisseur supé- en céramique cristalline (25) (fig. 21).
rieure à 3 mm, la préparation ne présente pas de difficul- La préparation devient très délicate. Elle commence par
tés pour assurer la place des matériaux prothétiques et la la face palatine. Après marquage des impacts occlusaux
résistance propre du moignon. en OIM, la pénétration calibrée est impérativement limi-
tée à 0,5 mm par une gorge mésiodistale, associée à une
Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 167-182 179
Restaurations esthétiques en céramique
KI
peuvent s’utiliser en coupe verticale pour contrôler
l’homothétie axiale des préparations (fig. 3f, 3g),
AN ER
ou en coupes horizontales pour contrôler l’homo-
thétie frontale des préparations (fig. 6b), en particu-
lier lorsque les dents sont bombées (technique de
22 23
H Magne) (3).
om
C
ERREURS À ÉVITER
I
Fig. 22 - Une erreur vestibulaire dans la situation du bord libre de la
ch J D EN
préparation (profil rouge), limite la place nécessaire pour un rendu
l.c
Toute erreur de préparation sur les dents antérieures
esthétique optimal. La restauration sera trop lumineuse par manque
maxillaires peut compromettre :
d’épaisseur pour la stratification de la céramique cosmétique…
iB
IL
ai
• la résistance et l’aspect biomécanique de l’ensemble
Fig. 23 - ... Le céramiste ne respecte plus le projet morphologique (profil dent/restauration,
blanc). Il est contraint de créer un « surcontour incisif », afin d’appliquer
J
gm
• la préservation des tissus minéralisés,
rk
le céramique cosmétique. C’est le défaut le plus fréquent des restaurations • l’aspect esthétique,
esthétiques antérieures (25). • l’aspect occlusofonctionnel.
he
autre, verticale qui rejoint la calibration incisale à 2 mm. erreur très fréquente qui entraîne des épaisseurs de res-
ki
bord incisif de la préparation compromet les fondamentaux • si le prothésiste respecte la morphologie correcte du projet
biomécaniques (la conservation de la vitalité pulpaire et la thérapeutique, l’épaisseur vestibulaire insuffisante affecte
.b
hauteur de pilier) ou limite l’épaisseur de la préparation ves- l’aspect esthétique. La restauration devient trop lumineuse
tibulaire et donc, la qualité esthétique de la restauration. par manque de céramique cosmétique (fig. 22),
dr
KI
des incisives à caractère morphologique en pelle
avec cingulum marqué. Cependant, dans 70 % des
AN ER
cas, dans les populations occidentales, les incisives
maxillaires ont des morphologies cingulaires plates. 24 25
Ceci nous conduit à créer ce retour palatin vertical,
sans respecter l’homothétie cingulaire.
H Fig. 24 - Une erreur linguale dans la situation du bord libre de la
om
préparation (profil rouge) limite la place nécessaire au niveau palatin.
Le non-respect de la cupule palatine dans une préparation
C
Dans le respect du projet thérapeutique (en blanc), l’épaisseur palatine
I
trop plate (fig. 17) empêche le prothésiste de placer les
ch J D EN
épaisseurs requises pour les matériaux. Ceci l’empêche est insuffisante pour loger l’infrastructure et la céramique cosmétique.
Les contacts occlusaux sont organisés directement sur le matériau
l.c
également de réaliser une morphologie supra-cingulaire
fonctionnelle avec des crêtes marginales marquées bor- d’infrastructure, métallique ou céramique (la résistance à long terme est
compromise si l’épaisseur de l’infrastructure est inférieure à 0,5 mm)...
iB
IL
ai
dant la concavité palatine. La prothèse présente alors
un surcontour lingual. Ce défaut est souvent lié à la non- Fig. 25 - ...Le non-respect du projet fonctionnel (profil blanc) provoque un
J
gm
utilisation des fraises en forme de tonneau, de ballon de excès de guidage antérieur préjudiciable à une fonction neuromusculaire
rk
rugby ou biconvexe à axe déplacé qui sont destinées spé- « sans heurt, ni inconfort ».
cifiquement aux réductions occlusales des dents cuspi-
he
La dentisterie adhésive moderne s’étend vers un concept tions modernes se fait de manière prospective en fonction
be
biomécanistes régissant la prothèse conventionnelle. sés. L’utilisation de guide de préparation est indispensable
Les techniques d’assemblage et les infrastructures de et garantit la fiabilité et la reproductibilité de nos procédu-
.b
haute résistance ont élargi le champ d’indications du res opératoires. Les moyens de contrôle des épaisseurs de
« tout céramique ». C’est le collage des céramiques à réduction sont des outils simples, efficaces et fiables.
dr
matrice vitreuse, qui différencie les principes biomécani- En opposition à l’approche traditionnelle mécaniste, plus
ques de préparation, partielles ou périphériques. mutilante, ce changement de paradigme de l’Odontologie
L’intégration des paramètres tissulaires (préservation des Reconstructrice esthétique, basé sur la préservation des
structures amélaires, dentinaires et pulpaires) et techno- structures dentaires résiduelles assure la résistance à long
logiques (puissance des phénomènes d’adhérence entre terme de nos restaurations prothétiques et la possibilité de
divers matériaux, contraction de polymérisation des rési- réinterventions futures. Cette attitude privilégie les indica-
nes composites) conditionne en grande partie les spécifi-
cités inhérentes aux préparations pour RAC.
L’analyse des résultats à long terme des restaurations pro-
thétiques confirme l’intérêt de « l’économie tissulaire » et de Mots clés
« la moindre mutilation ». Il est donc nécessaire d’évaluer Esthétique, céramiques, préparations périphériques,
les structures résiduelles des dents, avant toute prépara- préservation tissulaire.
tion, afin de limiter les pertes tissulaires irréversibles pour
toute restauration prothétique. En fonction de cette analyse Key words
des structures, nous aurons recours à deux grands types Esthetic, ceramics, full crown preparations, tissue pre-
de préparation : les préparations partielles, conservatrices, servation
pour restaurations adhésives collées ou les préparations
Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 167-182 181
Restaurations esthétiques en céramique
ABSTRACT REFERENCES
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reconstructive dental prosthesis. They form part of the 2. Laborde G, Lacroix P, Margos- 15. Kerne M, Strub JR. Bonding to
dental/prosthetic, morphologic, biological, and optical sian P, Laurent M. Les systèmes alumina ceramic in restorative
continuum. céramo-céramiques : Actualités dentistry : clinical results over to 5
Peripheral preparations, which are more destructive et prespectives. Réal. Clin. 2004; Years. J Dent. 1998; 26(3) : 245-249.
than partial restorations, may be indicated 15(1): 89-104.
after analysis of the residual structures prior to 16. Attal JP. Coudray L, Tirlet G.
preparation. Among these peripheral preparations, 3. Magne P, Belser U. Restaurations Bridge collé cantilever en cérami-
we can distinguish between bonded and cemented adhésives en céramique sur dents que de haute ténacité assemble à
antérieures. Editions QI, Paris l’aide d’une colle réactive. Le fil
KI
restorations. The authors of this article describe the
modern principles of peripheral preparations, insisting 2003 dentaire. 2008; 37: 38-42.
upon maximal tissue conservation in order to better 4. Wilson RD, Maynard G. Intracre- 17. Lasserre JF, Chevalier JM, Pham
AN ER
assure the long-term resistance of the restorations and vicular restorative dentistry. Int Van Viet. Restaurations céra-
the possibility of future re-interventions. J Periodontics Restorative Dent. miques du secteur antérieur :
1981; 1(4): 34-49. évolution et révolution dans les
H
5. Magne P, Douglas WH. Porcelain concepts. Stratégie prothétique.
veneers : dentin bonding optimi- 2005; 5 (4): 247-260.
om
RESUMEN
C
zation and biomimetic recovery of 18. Sous M, Lepetitcorps Y, Lasserre
RESTAURACIONES CERÁMICAS
I
the crown.Int J Prosthodont. 1999; JF, Six N. Pénétration sulculaire ul-
ch J D EN
ANTERIORES (1): LAS 12: 111-121. trasonore : une nouvelle approche
l.c
PREPARACIONES PERIFÉRICAS 6. Troedson M, Dedrand T. Effect of pour les préparations coronaires
margin design, cement polyme- périphériques. PDR 2009; (29)3:
Las restauraciones cerámicas anteriores constituyen
276-296.
iB
IL
rization, and angle of loading on
ai
una modalidad esencial de la odontología protésica
reconstructora. Se sitúan en un concepto de stress in porcelain veneers. J Pros- 19. Harisson JD, Chiche G, Pinault
thet Dent. 1999; 82:518-524.
J
gm
«continuum» o tratamiento continuo odontoprotésico, A. Gestion du capital tissulaire du
rk
morfológico, biológico y óptico. Las restauraciones 7. Layton D, Walton T. An Up to secteur antérieur. In : Chiche G.,
periféricas, más mutiladoras que las restauraciones 16-year prospective study of 304 Pinault A. Esthétique et restaura-
he
parciales, están indicadas después de un análisis de porcelain veneers. Int J Prostho- tion des dents antérieures. Paris,
@
las estructuras residuales antes de la preparación. dont. 2007; 20: 389-396. Edition Cdp, 1995 : 143-160.
Entre ellas distinguimos restauraciones periféricas
AD
los principios modernos de las preparaciones S, Couderc G, Maille G, Botti S, ditive wax-up and direct intraoral
periféricas, insistiendo en la preservación tisular Dinardo Y, Mariani P. Propriétés mock-up for enamel preservation
er
KI
AN ER
RÉSUMÉ SUME
La réalisation des Restaurations Adhésives Céramiques s’inscrit de plain-pied
H
dans le concept de dentisterie adhésive moderne dont l’objectif premier est la
préservation tissulaire et le biomimétisme. La typologie des préparations se
om
C
fonde sur neuf principes fondamentaux, biomécaniques, esthétiques et bio-
I
ch J D EN
logiques qui représentent les clés pour concevoir les formes de contour les
plus adaptées à chaque situation clinique. La pérennité de ces traitements est
l.c
assujettie à la connaissance de la biomécanique des interfaces collées et au
iB
IL
strict respect des protocoles opératoires de préparation et d’assemblage. La
ai
conservation maximale de la couche amélaire est dans tous les cas une garan-
J
gm
tie de forte adhésion. L’utilisation de guide de préparation est indispensable et
rk
IMPLICATION CLINIQUE
AD
ki
sur des préparations dentaires minimales sont une alternative de choix aux
Jean-François LASSERRE1
er
MCU-PH
Gilles LABORDE2
S
MCU-PH
en
Stephen KOUBI3
MCU-PH
i les principes de préparation TYPOLOGIE
.b
Guillaume COUDERC3 différents des règles biomécaniques usuel- Classiquement, les formes de contour des
les régissant la prothèse conventionnelle restaurations adhésives céramiques (RAC)
AHU
(1). Il en va autrement pour les restaurations sont déclinées dans un but didactique sous
Gérard MAILLE3 céramiques adhésives partielles. La mise des formes types que l’on classe de la moins
AHU en œuvre de ces procédés s’inscrit de plain- préparée à la plus préparée : en facette pelli-
Sébastien BOTTI3 pied dans le concept de dentisterie adhésive culaire simple ou vestibulaire, facette à bord
AHU moderne a minima dont l’objectif final est le net « butt margin » ou à biseautage incisif ad
biomimétisme des restaurations (2). vestibulum, facette à recouvrement occlusal
Patrice MARGOSSIAN2 Grâce à l’évolution du collage aux tissus ou retour palatin et facette jackett ou RAC
MCU-PH durs dentaires et à la mise au point des périphérique totale (fig. 1).
traitements adhésifs pour céramiques La description de ces formes types n’a
1
Département de prothèses vitreuses, les principes de préparations ont qu’un intérêt secondaire comparé aux prin-
Faculté d’odontologie de Bordeaux largement évolué (3). En effet, la révolu- cipes fondamentaux biomécaniques, esthé-
2
Département de prothèses tion adhésive a permis de s’affranchir des tiques et biologiques, qui constituent des
3
Département d’odontologie dogmes mécanistes de la prothèse fixée clefs pour préciser les formes de contour
conservatrice qui aboutissaient à une mutilation tissulaire de préparation les plus adaptées à chaque
Faculté d’odontologie de Marseille excessive (4). situation clinique.
Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 183-195 183
Restaurations esthétiques en céramique
0,5 0,7
2
Facette Facette à biseautage
vestibulaire simple ad vestibulum
0,7 1
KI
AN ER
1,5 1,5 2 2
Facette RAC périphérique
1 2
à retour palatin totale
om
C
Fig. 1 - Les quatre préparations types pour RAC de la moins mutilante à Principe 2
I
la plus étendue (©Copyright : Jean-François Lasserre).
ch J D EN
Préservation de la couche d’émail
l.c
Fig. 2 - L’utilisation de clefs de coupe en silicone, issues de moulages Il est acquis que l’adhésion est d’autant plus performante
sur dents non préparées ou réalisées en bouche sur des masques de que l’on colle sur un substrat amélaire (9, 10) et que la
iB
ai
plupart des fractures cohésives sont observées sur un
préparation des RAC. substrat dentinaire (11). L’objectif de nos préparations
J
gm
pour RAC est donc de préserver si possible un support
rk
Biomimétique de l’interface collée moins précoce selon les facteurs d’agression intrinsèques
er
La maîtrise des techniques de collage de la céramique ou extrinsèques mais de nombreux auteurs s’accordent
be
vitreuse aux tissus durs dentaires a permis de reconsi- pour observer que l’usure dentaire érosive est de plus en
dérer les principes géométriques et biomécaniques des plus fréquente chez des sujets jeunes, actualisant d’autant
préparations périphériques. Il y a déjà 17 ans Stacey écri- plus les restaurations peu invasives. Lorsque l’émail est
vait : « le complexe porcelaine/colle composite/dent a une fin, les fraises diamantées cannelées ou des techniques
en
cohésion supérieure à celle du composite collé et pro- de pénétrations contrôlées non réfléchies aboutissent à
che de la résistance naturelle de la dent...» (5). Peumans d’importantes plages de dentine exposées (2). Le raison-
.b
et Van Meerbeek en 2000 suite à une importante revue nement soustractif à partir du projet prothétique (cire de
de littérature sur le collage de la céramique concluaient : diagnostic) et de clefs de réduction en silicone est indis-
dr
« La force de cohésion de la céramique feldspathique pensable à une économie amélaire maximale (fig. 2) (14,
mordancée et silanée à la dent est supérieure à celle de 15, 16, 17).
la jonction émail - dentine et à la cohésion propre de la
céramique…» (6). Principe 3
En fait, l’interface collée reproduit la nature dans le sens Protection dentinaire immédiate
où on est aujourd’hui capable de réaliser une coque de Chez les patients, pour lesquels les limites de collage se
céramique vitreuse, « d’émail artificiel », sur un noyau situent à un niveau radiculaire, dans le cas de compen-
amélodentinaire naturel avec une force de cohésion sation de malposition dentaire par la facette (cas clinique
avoisinant celle de la jonction amélodentinaire des dents n° 1, fig. 3) ou si l’érosion a déjà détruit toute la couche
naturelles. d’émail, les plages de collage dentinaires peuvent être
Cet idéal biomimétique (7) donne une importance tout à étendues, dépassant parfois 50 % de la surface des pré-
fait secondaire à la question des formes de contour des parations. Dans ces cas d’exposition dentinaire, l’applica-
préparations (2). Ces dernières peuvent être éminemment tion du principe du « continuum odontoprothétique » est
variables selon les situations et les objectifs cliniques à une nécessité pour respecter le complexe pulpodentinaire
atteindre allant de petits fragments de céramique (8) à et la vitalité pulpaire. La réalisation d’une couche hybride
des restaurations périphériques totales collées (1). Cer- dans la même séance que la préparation dentinaire, et
tains points importants sont cependant à souligner. avant l’empreinte, est vivement recommandée. L’adhé-
KI
AN ER
3 OIM en AV bout à bout cycle
om
C
Fig. 3 - L’occlusion est essentielle dans le pronostic à long moins un millimètre au-delà (situation cingulaire pour une
terme des RAC. L’examen occlusal préprothétique permet
I
normoclusion) ou un millimètre en deçà (situation au quart
ch J D EN
de déterminer avec précision la situation la plus favorable incisif pour une normoclusion). Cependant, chaque fois
l.c
du joint palatin en fonction de l’état de délabrement de que cela sera possible la préservation de l’occlusion natu-
la dent. L’ajustage occlusal après collage doit prendre en relle de la face palatine d’émail sera recherchée. Cette
iB
ai
démarche actuelle se justifie pour cinq raisons :
centrifuges et des trajet centripètes de l’occlusion dynamique • principe de conservation tissulaire maximale,
J
sif, étalé sans accumulation, est recouvert d’une couche dynamique, et à repolir mécaniquement la céramique
glycérinée avant polymérisation pour éviter la couche dans une zone difficile d’accès pour les praticiens,
AD
nc
d’inhibition due à l’oxygène susceptible d’interférer dans • fortes contraintes de flexion dans la concavité palatine
ki
la prise du matériau à empreinte (18). Cette hybridation incisive lors des pressions du guidage antérieur qui favo-
er
1 la prévention des percolations bactériennes, dans cette zone de « stress » mécanique, au milieu de
2 la gestion de la contamination pendant la phase de tem- la concavité palatine est la plus défavorable pour une
porisation, facette à recouvrement et ceci d’autant plus que la dent
3 la prévention des sensibilités postopératoires, est fine (2). Les dents bombées et épaisses présentent
en
Une finition en congé dentinaire plus marquée (0,8 à taire continu au voisinage du bord incisif. Ceci évite des
1 mm) que pour les finitions amélaires est recommandée erreurs de translucidité/opacité de la céramique massive
dr
pour ménager la place de l’adhésif tout en conservant une dans sa partie incisale lors de la réalisation en labora-
limite lisible au laboratoire (2). toire.
Une deuxième hybridation sera réalisée lors du collage de L’observation de la propulsion et des latéralités centri-
la céramique sans polymérisation préalable de l’adhésif. fuges mais aussi de l’incision et de la trituration lors du
cycle masticatoire centripète doit nous conduire à affiner
Principe 4 nos finitions céramiques occlusales (fig. 3). Les défauts
Observation de l’occlusion statique de compréhension de l’occlusion sont une cause impor-
et dynamique tante d’échecs prothétiques dans les RAC en particulier
Lors de l’examen préprothétique, l’observation de l’oc- lors des facettes à recouvrement occlusaux. Lorsque la
clusion statique et en particulier des aires de contacts préparation palatine est nécessaire (fractures coronaires
de l’occlusion d’intercuspidie maximale (OIM) à l’aide de - érosions palatines - recouvrements d’obturations com-
papier Bausch® 40 µm est un préalable indispensable. En posites) certains contrôles sont indispensables :
cas de recouvrement occlusal par la facette, le joint de • réaliser une ligne de finition avec un appui sur une pré-
céramique ne doit jamais se trouver en correspondance paration en congé assez marquée. Cette ligne peut être
exacte avec les aires de contact de l’OIM. Ceci accé- tracée avec une fraise boule diamantée de gros diamètre
lérerait la détérioration des marges de céramique et le (fraise Komet ® 801-016 ou 801 023) (3), puis la pénétra-
creusement du joint de colle. Le joint devra se situer au tion contrôlée du reste de la face palatine est dévelop-
Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 183-195 185
Restaurations esthétiques en céramique
KI
b. Fraisage de positionnement homothétique “chips” de céramique. Dès la réalisation de bords nets
hémisphérique f. Respect du point ou de recouvrements occlusaux, les fortes variations
AN ER
c. Renforcement submarginal de contact proximal d’angulations, voire l’opposition des parois augmentent
considérablement la stabilisation. La forme de centrage
vestibulaire est cependant compatible avec des finitions
om
C champ d’insertion vestibulaire.
I
ch J D EN
Principe 6
l.c
Configuration des finitions proximales
Suivant les situations des limites, les RAC rétablissent par-
iB
IL
ai
tiellement ou totalement les contacts proximaux en céra-
mique. La préparation proximale commence toujours par
J
gm
le passage d’une bande abrasive métallique diamantée
rk
lors du collage de la facette. Aucune différence de couleur n’est visible des limites de préparation pour le prothésiste. Suivant les
ki
après collage des facettes dans la zone plus épaisse du fraisage situations des limites les RAC rétablissent partiellement
(©Copyright : Jean-François Lasserre).
er
• tenir compte de l’inclinaison et de l’angulation du guide ques pour les finitions proximales. Pour certains, leurs for-
incisif (guide incisif vertical ou horizontal). En effet beau- mes, diamantées sur une seule face, préservent les dents
.b
coup de préparations palatines au-dessus de la limite cervi- adjacentes. Dans tous les cas ils représentent un apport
cale sont trop verticales ce qui entraîne un affinement de la technologique important pour les finitions proximales (2).
dr
céramique dans la zone de concavité palatine et contribue, Pour les facettes vestibulaires et les facettes à biseautage
au même titre que les contraintes en flexion, aux risques ad vestibulum, la facette doit s’engager assez rapidement
biomécaniques dans cette zone. Ce risque est accentué dans l’embrasure cervicale afin de masquer d’éventuelles
par l’impossibilité de contrôler l’occlusion avant le collage colorations proximales, physiologiques ou dyschromiques
des RAC : les réglages occlusaux après le collage risquent qui rendraient visible la limite, plus claire, de la restaura-
d’affiner et fragiliser encore la céramique palatine, tion céramique. La préparation contourne ensuite l’aire de
• vérifier la régularité de l’épaisseur ménagée pour la contact proximal sans la préparer ou en l’entamant peu. À
céramique palatine qui favorise sa résistance cohésive, ce niveau, il est recommandé de ne pas dépasser la moitié
• contrôler l’absence de contre-dépouilles entre la zone de la zone de contact afin d’économiser les tissus dentai-
palatine et la zone cervicale vestibulaire, une situation res et de ne pas exposer de dentine par une préparation
inverse nuirait à l’ajustage. trop profonde (2). La finition proximale se termine dans la
zone d’embrasure incisale par une ligne située au milieu
Principe 5 de la face proximale. Ainsi, la limite proximale dessine une
Stabilité primaire de la RAC hélice plus ou moins galbée selon la morphologie initiale
Dans des formes géométriques simples, comme les facet- de la dent (fig. 5).
tes sans recouvrement occlusal, il existe un risque important Pour les facettes à retour palatin au tiers incisif ou au tiers
d’imprécision de positionnement de la facette au moment médian, la préparation dépasse l’aire de contact proximal,
L V L V L V L V
KI
Facette Facette Facette Facette
AN ER
vestibulairre à biseautage à retour à retour
ad vestibulum cingulaire médian
5 6
om
C
Finition proximale et recouvrement incisif Fig. 5 - Finitions proximales en
I
hélice pour facette vestibulaire
ch J D EN
D 1 2 3 4 5 V simple et facette à biseautage ad
l.c
vestibulum. La ligne de finition
contourne le point de contact
iB
IL
ai
proximal et s’enfonce dans
l’embrasure cervicale
J
gm
(©Copyright : Jean-François
rk
Lasserre).
he
7
dr
KI
Facette amélaire • d’augmenter la cohésion et la protection des
à bord net 2. Epaisseur Facette
tis- sus durs dentaires restant,
AN ER
“butt margin” progressive de à biseautage
• d’augmenter la stabilisation de la pièce de
horizontal céramique ad vestibulum céramique lors du collage.
8 À ce jour, le bord net « butt margin » et le recou-
om
C types de finitions du bord libre préconisés
I
dans le cadre du rallongement incisif (fig. 7).
ch J D EN
L e bord net « butt margin » correspond à une
l.c
fini- tion du bord incisif sur la face palatine, il est
intéressant de réfléchir à son orientation. Un
iB
IL
ai
bord net « butt margin » avec biseautage ad
Facette à bord net vestibulum est une coupe franche du bord
“butt margin” ou
J
gm
incisif sans retour lingual. Ce biseau décrit une
rk
ou recouvrement
e t développe la surface de prismes d’émail expo-
occlusal sés de la coupe vestibulaire et de la coupe linguale
9
.b
biseautage du bord incisif à 30°, développe le collage à l’émail et augmente Pour bien supporter la céramique, la coupe doit avoir une
la résistance de la facette de céramique grâce à une transition douce des épaisseur minimale comprise entre 1 mm et 1,5 mm ce qui
formes de la face vestibulaire jusqu’au bord incisif conduit à réduire davantage en hauteur les dents fines que
(©Copyright : Jean-François Lasserre). la hauteur des dents épaisses. La hauteur incisale de céra-
mique peut aller de quelques dixièmes de mm à 2 ou 3 mm
Fig. 9 - Comparaison entre un bord net « butt margin » ad vestibulum
suivant les situations cliniques.
et un retour palatin large. Le retour palatin est moins économe en tissus
Le retour palatin ou recouvrement occlusal est une prépara-
dentaires. Pour compenser les risques de fêlures, dans la zone à risques de
tion qui revient sur la face linguale en forme de congé large.
concavité palatine, son épaisseur doit être régulière et suivre l’angulation
du guide antérieur (©Copyright : Jean-François Lasserre). Le bord incisif est préparé horizontalement et tous les angles
de raccordement sont émoussés. La dépouille face linguale/
face vestibulaire est importante (>30°) et une attention parti-
culière est apportée à ménager une épaisseur de céramique
L’abord des zones proximales est particulièrement délicat linguale régulière, tenant compte de l’inclinaison du guidage
si l’on en croit l’incidence des lésions iatrogènes réperto- incisif (fig. 9).
riées dans la littérature (21). Il est parfois recommandé de Selon les études de contraintes in vitro en éléments finis,
protéger les faces proximales adjacentes avec des sépa- la situation du congé palatin doit éviter le plus possible la
rateurs ou des bandes de matrices métalliques. zone médiane de concavité palatine (contraintes maxima-
10a b
KI
AN ER
H
om
C
I
ch J D EN
l.c
c d
iB
IL
dent mesurée au compas d’Ivansson, indique une finition préparations par rapport au projet esthétique.
ki
de type bord net « butt margin » plutôt qu’un recouvre- c) Vue des préparations. Noter les préparations sous gingivales dans les
zones proximales
er
céramique insuffisante. Après la préparation de la face d) Vue des restaurations e.max® (facettes types bord net « butt margin »,
vestibulaire, une clé en silicone guide l’opérateur pour le ou à biseautage incisif ad vestibulum) en place avec un résultat esthétique
type de recouvrement le plus adapté (Cf article « Cérami- satisfaisant et une fermeture des espaces interdentaires par modifications
ques du secteur antérieur :1ère partie », paragraphe « les des surfaces de contact proximales
en
de hauteur de céramique mais le rallongement de la dent d’émergence. Ceci conduit plus progressivement et natu-
peut aller jusqu’à 5 à 7 mm en particulier s’il existe une rellement à la fermeture du diastème ou de l’embrasure
dr
fracture coronaire au départ (2). Dans cette dernière cervicale trop ouverte (fig. 10). Le repositionnement et le
situation de recouvrement important, les céramiques ren- soutien gingival des papilles s’avèrent plus favorables à
forcées au disilicate de lithium semblent être l’option de l’esthétique qu’un surcontour horizontal de céramique au
choix en tant qu’alternative à la céramique feldspathique démarrage d’une facette avec limites supragingivales.
(23, 24). Pour la fermeture des diastèmes proximaux, l’envelop-
pement proximal par la RAC doit être total qu’il s’agisse
Principe 8 d’une facette à bord net « butt margin » ou d’une facette à
Fermeture des diastèmes et des recouvrement palatin (26).
embrasures cervicales ouvertes Pour les fermetures d’embrasures cervicales, il est indis-
ou « triangles noirs » pensable de réfléchir à l’orientation du champ d’insertion
Dans les deux cas de figure, le problème est d’amener la de la RAC. En effet, une RAC à retour palatin présente un
céramique dans des zones d’embrasures cervicales pour champ d’insertion oblique corono-apical
regalber les profils axiaux proximaux. Pour les facettes Le diamètre cervical de la préparation étant plus étroit
collées, les situations des limites cervicales sont juxta ou que le diamètre incisal, cet axe d’insertion ne permet pas
le plus souvent supragingivales. Or, dans ces deux cas d’amener en appui et en surcontour axial, la céramique
précis, l’enfouissement en situation intrasulculaire des profondément dans les embrasures cervicales car elles
limites cervicoproximales améliore la gestion du profil sont de contredépouille. Une préparation en bord net
Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 183-195 189
Restaurations esthétiques en céramique
Facette
à retour palatin
KI
Supression totale
AN ER
du composite de
CI 4 collage amélo-
Facette dentaire de l’angle
H
à “butt” margin” de céramique
om
C
11 12 Céramique feldspathique
I
ch J D EN
Fig. 11 - Seule une préparation en bord net « butt margin » ad vestibulum
l.c
céramiques et il est risqué de réaliser des techniques
permet d’insérer de la céramique dans les embrasures cervicales pour « sandwichs ». Comparée à la relative inertie chimique
fermer les trous noirs, car l’axe d’insertion guide la facette de haut en bas.
iB
IL
ai
des céramiques dentaires, les composites présentent un
Noter le diamètre cervical plus étroit que le diamètre incisif qui empêche faible module d’élasticité qui en font un support trop flexi-
une insertion de bas en haut (©Copyright : Jean-François Lasserre).
J
gm
ble pour la céramique. Magne et Belser (2) notent qu’une
rk
Fig. 12 - Un composite de Cl IV doit être totalement supprimé pour restauration préalable en composite ne permet pas d’aug-
favoriser le collage direct de la RAC sur les tissus durs dentaires. Ceci mentation de la résistance du complexe dent/restauration
he
rapport au diamètre incisal, ce qui permet d’amener, en le temps. Du fait des contraintes internes engendrées
appui et en surcontour, la céramique dans les embrasures et des altérations liées au vieillissement, les reconstitu-
.b
cervicales et de fermer les triangles noirs (fig. 11) (cas tions mixtes favorisent les craquelures de la céramique
clinique n° 1, fig. 10). et le développement de fêlures. Face au problème des
dr
Dans ces cas d’altérations parodontales où les incisives contraintes thermiques, Roulet et coll. préconisent, soit
sont en général égressées, le bord net « butt margin » un enveloppement total des obturations composites par
peut aussi être utilisé pour raccourcir une hauteur exces- les RAC, soit un recouvrement partiel à mi-obturation
sive de dent. qui serait suffisant pour diminuer significativement les
contraintes thermiques (27).
Principe 9 On peut recommander le compromis clinique suivant, en
Attitude vis-à-vis des obturations en fonction de la situation du composite :
composite • Classe 4 : suppression totale du composite et reconstitu-
Dans la majorité des cas, la dent support de RAC pré- tion du bord incisif par de la céramique directement collée
sente des obturations en composite. Le préalable est de sur les tissus durs dentaires (sauf dans les cas de coiffa-
toujours déposer les anciennes restaurations et de sup- ges pulpaires directs ou juxtapulpaires où une protection
primer les tissus pathologiques infiltrés puis de réaliser de composite minimale est nécessaire), (fig. 12),
nouvelles obturations (de teinte plus claire) et qui présen- • Classe 3 : recouvrement systématique du composite
teront une bonne fiabilité de collage. par la RAC avec situation de la limite au-delà du com-
La réflexion clinique vise à déterminer la situation des posite dans les tissus durs dentaires. Le composite n’est
limites des préparations pour RAC. En effet les proprié- alors considéré que comme un substitut dentinaire réduit
tés physicochimiques des composites sont éloignées des au minimum et conservé uniquement en fond protecteur
afin de négocier les contre-dépouilles et de préparer à amplitude pour réaliser la transition plus douce de la
minima le support dentaire (principe d’économie tissu- forme de contour palatine entre la limite supracingulaire
laire) (fig. 13) (Cf fig. 3b 1re partie). et le nouveau bord libre, afin que celui-ci soit moins épais
Cette attitude clinique a pour conséquence de réaliser (fig. 14c et d). Ceci entraîne forcément une modification
des RAC plus englobantes dans les zones proximales et du guidage antérieur qui doit être pris en compte.
d’étendre souvent les préparations à la face linguale. La Lorsque la réduction incisale est supérieure à 2 mm, le
décision restera toujours une balance clinique entre l’éco- besoin de résistance mécanique indique l’utilisation d’une
nomie tissulaire, le respect de l’occlusion et la résistance céramique renforcée (e.max®), plutôt que feldspathique
biomécanique du complexe dent/composite/céramique. (23, 24) (Cas clinique n° 2, fig. 14).
KI
Dent en linguoposition praticien et le patient, car le projet morphologique ne peut
Si l’orthodontie demeure la solution de choix pour les mal- être validé sans réduire les volumes trop vestibulaires. En
AN ER
positions, elle n’est malheureusement pas toujours rete- effet, lors du positionnement de la clé en silicone rem-
nue chez l’adulte en raison du temps et de la « lourdeur » plie de résine, les dents initiales font obstacle à la bonne
du traitement. Les facettes peuvent représenter une insertion de la clé aboutissant à une projection trop ves-
excellente alternative à condition que les malpositions
H tibulaire.
om
ne soient pas extrêmes et n’aboutissent pas à un volume
C C’est pourquoi nous devrons utiliser deux « masques » :
I
final de l’ensemble dent/restauration qui n’aurait plus rien • un premier réalisé directement sur la situation initiale,
ch J D EN
à voir avec le volume d’une dent naturelle. permet de visualiser les plages dentaires en dehors du
l.c
Dans le cas d’une linguoposition, la réalisation des cires projet. Une réduction à la fraise de cette partie excé-
de diagnostic et des masques s’avère aisée en raison de dentaire, après discussion et accord du patient, permet
iB
IL
ai
la nécessité d’ajouter de la matière afin de vestibuler la d’inscrire parfaitement le volume dentaire dans le projet
dent. Le transfert en bouche est souvent spectaculaire (fig. 15 b) ;
J
gm
pour le patient mais l’addition de matériau peut aboutir à • un deuxième masque est transféré après la plastie. On
rk
un bord incisif trop épais pour le confort et la phonation contrôle cette fois-ci parfaitement le positionnement en
(fig. 14c). De la même façon, le contour cervico-axial ves- raison de l’absence de contact entre la clé de transfert
he
tibulaire en excès peut être incompatible avec le maintien et les dents sous-jacentes. La vérification de ce nouveau
de la santé du tissu marginal et doit être évalué. projet se fait par l’observation de l’homogénéité de la sur-
AD
nc
de réduction se réduisent à leur plus simple expression systématiquement refaits. Après nettoyage des cavités dentinaires de
(simple trace afin de délimiter les contours des restaura- nouveaux composites plus clairs jouent le rôle de substitut dentinaire.
tions notamment dans la région cervicale et proximale), Du composite en fond de cavité est gardé pour ne pas trop préparer les
la réduction incisale doit être plus importante que les dents, mais toutes les limites proximales des RAC sont amenées sur des
en
2 mm classiques et peut atteindre 4 mm. Une telle réduc- tissus durs dentaires. Aucune limite céramique n’est située au milieu d’un
tion permet au céramiste de disposer d’une plus grande composite (©Copyright : Jean-François Lasserre).
.b
dr
14a b
KI
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c d
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l.c
iB
IL
Méthodologie opératoire des RAC
ai
partielles
J
gm
Validation du projet thérapeutique
rk
a) Situation initiale avec 12 et 22 en situation palatine. gue et joues) (fig. 14b et c) pendant la dynamique labiale
b) Simulation du projet esthétique en bouche (« mock up »). (repos, sourire, rire, phonation).
c) Vue occlusale du projet transféré. Noter l’épaisseur anormale du bord
Pour sa réalisation on utilise successivement :
incisif.
• une cire de diagnostic qui traduit morphologiquement
en
15a b c
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l.c
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IL
ai
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d e
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he
du projet morphofonctionnel, grâce au « masque », est Fig. 15 - Cas clinique 3 : dent 23 en vestibuloposition avec agénesie de 22
AD
nc
essentielle (14, 15, 16, 17) et doit aboutir à la validation Stefen Koubi, Gérald Ubassy (céramiste)
ki
par le patient et le praticien. a) Situation initiale avec une 23 en rotation et en dehors de la convexité
er
Le deuxième avantage majeur du projet thérapeutique est b) Vue des volumes excédentaires de la 23 par rapport au projet esthétique :
la possibilité de contrôler parfaitement les épaisseurs de on devra procéder au meulage sélectif de la partie excédentaire jusqu’à ce
réduction. Il s’inscrit pleinement dans le concept de den- qu’il s’inscrive dans le profil du projet.
tisterie a minima. c) Technique de pénétration contrôlée directement sur le projet esthétique
en
En effet, une fois le projet réalisé en bouche, les prépa- pour maîtriser les épaisseurs de réduction à partir du volume final.
rations sont effectuées directement sur celui-ci, avec une Cette approche clinique s’inscrit dans le concept de préparation a minima.
.b
technique de pénétration contrôlée (fig. 15c), afin de res- d) Vue des préparations. Noter la différence en terme d’économie
pecter les principes de réduction à partir du volume final tissulaire entre les préparations pour restaurations partielles et la
dr
KI
vestibulaires pelliculaires, sans retour palatin, et sans de guide de préparation est indispensable et elle nous
dépasser les contacts interproximaux. L’abord des zones permet de garantir la fiabilité et la reproductibilité de nos
AN ER
proximales est particulièrement délicat et il est recom- procédures opératoires.
mandé de protéger les faces proximales adjacentes avec Ainsi, tout comme les inlays/onlays en or en comparaison
des séparateurs ou des bandes de matrices métalliques. aux couronnes traditionnelles représente le « gold stan-
Temporisation
H dard » des restaurations postérieures, les RAC se pré-
om
C
Lorsque les préparations sont validées, la clé en silicone sentent aujourd’hui comme l’alternative de choix dans le
I
(utilisée pour le mock up) est réutilisée afin de réaliser les secteur antérieur en comparaison de restaurations céra-
ch J D EN
provisoires. Ces dernières sont la reproduction fidèle du mocéramiques (RCC), trop délabrantes ou d’obturations
l.c
projet esthétique afin que le patient commence à s’habi- composites trop volumineuses. Le taux de succès élevé
tuer à « ses nouvelles dents ». dans les différentes études cliniques doit conforter le pra-
iB
IL
ai
Le même matériau résineux « Bis GMA » est utilisé en rai- ticien à recourir plus fréquemment à ce type de thérapeu-
son de ses propriétés esthétiques et l’absence d’exother- tique (11, 28).
J
gm
mie pendant sa polymérisation. Le provisoire est scellé
rk
ki
KI
teeth. J Prost Dent. 2002; 5: of ceramic veneers with two of preparation is based on nine fundamental
503-509. different preparation desi- biomechanical, esthetic and biological
14. Magne P, Magne M. Use of gns. Int J Prosthodont. 2009;
AN ER
principles, which represent the keys to
additive wax-up and direct 22: 573-575. creating the contours and shapes which are
intraoral mock-up for ena- 23. Stappert C, Ozden U, Gerds most adapted to each clinical situation. The
mel preservation with por- T, Strub JR. Longevity and longevity of these treatments is subject to an
celain laminate veneers. Eur failure load of ceramic ve-
H
understanding of the biomechanical properties
J Esthet Dent. 2008 apr;1(1) neers with different prepara- of the bonded interfaces and to a strict respect
om
:10-19. tion designs after exposure
C for operative protocols governing preparation
15. Eshad M, Cascione D, Magne to masticatory simulation. J
I
and assembly. The maximal preservation of
Prosthet Dent. 2005; 94:132-
ch J D EN
P. Diagnostic mock-ups as an the enamel layer is, in all cases, a guarantee of
objective tool for predicta- 139. strong adhesion. The use of a preparation guide
l.c
ble outcomes with porcelain 24. Castelnuovo J. Les facettes is indispensable and allows the operator to
laminate veneers in esthe- céramiques : critères de fiabi- guarantee the viability and the reproducibility of
iB
IL
tically demanding patients: lité. Rev Odont Stomat. 2008;
ai
clinical procedures.
a clinical report. J Prosthet 37: 287-315.
Dent. 2008; 99:333-339.
J
gm
25. Rouse JS. Full veneer ver-
rk
17-24.
nc
failure mode of two modern 28. Chen JH, Shi CX, Wang M, para concebir las formas de contorno más
adhésives. Rev Mens Suisse Zhao SJ, Wang H. Clinical adaptadas a cada situación clínica. La
Odontostomatol 1995;105:
dr
Correspondance :
Jean-François Lasserre
Département de prothèses
Faculté d’odontologie
16, cours de la Marne
33082 Bordeaux cedex
Email : lasserre.jean-francois@wanadoo.fr
KI
S. BOTTI, Y. DINARDO, P. MARIANI
AN ER
RÉSUMÉ SUME
H
om
C
De nombreux systèmes céramocéramiques ont vu le jour ces dix dernières
I
années. L’amélioration constante des propriétés mécaniques des matériaux
ch J D EN
a permis d’étendre le champ des indications cliniques. Pour autant, tous les
l.c
systèmes ne possèdent pas des propriétés optiques équivalentes. Ces pro-
priétés ne se limitent pas à la couleur des restaurations (luminosité, teinte,
iB
IL
ai
saturation) et sont directement fonction de la nature du matériau, de son
J
IMPLICATION CLINIQUE
AD
nc
ki
“L
Patrice MARGOSSIAN1
en
MCU-PH
Gilles LABORDE1 a restauration de l’apparence une céramique cosmétique d’émaillage, doit
MCU-PH
.b
MCU-PH tout céramique » John Mac Lean 1965 apparence naturelle. Durant les vingts der-
Guillaume COUDERC2 (1). Ce père, visionnaire de la céramique nières années, de nombreux systèmes ont
AHU moderne, avait vu juste il y a plus de 40 ans. vu le jour en améliorant régulièrement les
Gérald MAILLE1 Mais que de progrès accomplis depuis ! propriétés mécaniques des matériaux afin
AHU Après avoir connu les restaurations résino- d’étendre au maximum le champ des indi-
métalliques et céramométalliques, l’arrivée cations cliniques. Il est aujourd’hui possible
Sébastien BOTTI1 des infrastructures céramiques de haute de concevoir des infrastructures zircone
AHU
résistance en odontologie prothétique a allant jusqu’à quatorze éléments et ainsi
Yannick DINARDO1 marqué l’avènement de l’ère du céramocé- apporter une solution céramocéramique
AHU ramique. à tout type d’édentement sur dent ou sur
Paul MARIANI1 Le procédé céramométallique, bien que implant. L’aspect mécanique de ces systè-
PU-PH toujours d’actualité car présentant un large mes a très largement été documenté et leur
champ d’indications atteint toutefois ses fiabilité démontrée, tant sur le plan de leur
1
Département de Prothèse limites en matière de mimétisme et de bio- résistance en fatigue que sur celui de leur
2
Département d’odontologie compatibilité. biocompatibilité (2).
conservatrice La restauration céramocéramique, qui Pour autant, tous les systèmes céramocé-
Faculté d’odontologie de Marseille
associe une céramique d’infrastructure à ramiques sont-ils équivalents au niveau de
Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 197-207 197
Restaurations esthétiques en céramique
KI
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1 2
H
Fig. 2 - Coiffe In-Ceram Alumina masquant la coloration du pilier.
om
C
Notez l’aspect grisâtre gingival malgré l’épaisseur des tissus.
I
ch J D EN
Fig. 3 - Comparaison de la translucidité d’une incisive centrale naturelle
l.c
avec sa controlatérale coiffée par une CCM.
iB
IL
ai
J
gm
leurs propriétés optiques et donc de l’apparence naturelle
rk
3
@
optique de l’observateur sera la synthèse de l’interaction ques est essentiellement basé sur leur translucidité afin
er
de la lumière avec l’ensemble de ces éléments. de favoriser une circulation de la lumière dans l’ensemble
be
Lorsque la lumière rencontre la dent naturelle, le rayon- mettre directement en rapport avec le type de matériau
nement incident sera partiellement soit transmis, soit utilisé, l’épaisseur des matériaux et le nombre de cuis-
.b
absorbé, soit réfléchi, soit réfracté sous une couleur et sons (5, 6).
une orientation différentes. À ces caractéristiques de base La translucidité prend toute sont importance lorsqu’on fait
dr
s’associent les événements optiques simultanés propres varier le support dentaire sous-jacent (pilier dyschromié,
à la dent, telles l’opalescence et la fluorescence (3). reconstitution coronoradiculaire métallique, pilier implan-
La dent naturelle est une entité stratifiée d’émail et de taire titane) (fig. 1 et 2). En effet, la connaissance du
dentine, deux tissus minéralisés, à la composition et niveau de translucidité du système permet de rechercher
au comportement optique différents. La couche d’émail un effet masquant ou au contraire d’aller vers une trans-
superficielle très minéralisée est semi-translucide, alors lucidité extrême capable de véhiculer les rayons incidents
que la couche de dentine sous-jacente, beaucoup plus au travers de la dent et des tissus marginaux (7, 8, 9, 10).
épaisse, est semi-opaque. L’opalescence est le fait de la La situation clinique imposera le type de comportement
dispersion de la lumière par les cristaux d’hydroxyapa- optique à adopter par le choix du bon matériau et de sa
tite contenus dans l’émail, conférant un effet bleuté aux bonne épaisseur.
rayons réfléchis et ambré aux rayons transmis. L’opacité totale étant bien entendu à éviter pour ne pas
La fluorescence est essentiellement le fait de la dentine, retomber dans les carences esthétiques des systèmes
elle est définie comme la capacité à absorber une énergie céramométalliques qui empêchent toute pénétration de la
rayonnante et à l’émettre sous la forme d’une longueur lumière, notamment au niveau des zones cervicales et
d’onde différente. Sous lumière UV, la dent naturelle du fait l’obscurcissement des tissus mous péridentaires.
présente une fluorescence bleu mauve caractéristique. (fig. 3).
Le comportement optique des systèmes céramocérami-
KI
HT 0,8 LT 0,8 MO 0,8 HO 0,8 Zir 0,4
AN ER
4 5
H
Fig. 5 - Comparaison de la translucidité relative d’une vitrocéramique
om
C e.max HT en 0,8 mm d’épaisseur et d’une zircone en 0,4 mm d’épaisseur.
I
Fig. 6a et b - Restaurations par facettes en céramique feldspathique de 12
ch J D EN
à 22.
l.c
iB
IL
ai
J
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LT : Low Translucency, MO : Medium Opacity, HO : Hight
rk
6a
Opacity) mais seuls les matériaux HT et LT sont à classer
dans la catégorie des matériaux translucides (fig. 4). Les
he
Conséquences cliniques
b
Les facettes céramiques et les restaurations unitai-
.b
On peut classer les systèmes céramocéramiques en deux capacité à conduire la lumière donnera à la restauration
grandes catégories : les systèmes translucides et les sys- un aspect naturel inégalable (fig. 6). Toutefois, leur utilisa-
tèmes semi-translucides . tion sur un substrat coloré (pilier coloré ou porteur d’une
reconstruction métallique) conduira à un échec esthéti-
Les systèmes translucides que, de par la présence d’un halo grisâtre visible au tra-
Il s’agit entre autres des systèmes suivants : e.max Press, vers de la restauration (fig. 7) (9, 12, 13 ,14).
In-ceram Spinell, céramique feldspathique chargée en Il est toutefois important de noter que pour les restau-
leucite (Empress I), céramique feldspathique, fluoroapa- rations coronopériphériques, l’épaisseur importante de
tite (e.max Ceram). l’armature (recommandation du fabriquant : 0,8 mm pour
Ces systèmes ont une grande capacité à conduire la l’e.max Press) est à mettre en rapport avec les résultats
lumière au travers de la restauration et de la dent qui de certaines céramiques alumineuses ou zircones (ex :
la supporte. Cela permet d’obtenir un effet optique très Procéra Alumine) à 0,4 mm d’épaisseur. Certes, le niveau
proche de celui de la dent naturelle. L’In-ceram Spinell de translucidité de celles-ci est légèrement inférieur (d’en-
est la céramique la plus translucide du marché devant viron 15 %) (15), mais les propriétés mécaniques sont,
l’e.max Press, à épaisseur égale bien entendu. L’e.max elles, nettement supérieures (résistance à la flexion IPS
Press (disilicate de lithium) est disponible avec diffé- Empress 350 Mpa, Procera Alumine 700 Mpa et zircone
rents niveaux de translucidité (HT : Hight Translucency, 1100 Mpa) (2). Ce gain de place peut permettre, soit d’être
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Restaurations esthétiques en céramique
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Fig. 9a et b - Facette et coiffe en céramique feldspathique collée sur 11 et 12. lui potentialisé par le collage (4) (fig. 9).
12
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14 15
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masquant intéressant. Aujourd’hui, quasiment toutes les sous ces coiffes Procéra®Alumine.
céramiques à haute résistance sont disponibles avec dif- Fig. 14 - Transmission de la lumière au travers d’un bridge zircone.
férents choix de couleur pour les armatures, ce qui facilite
Fig. 15 - Qualité de la stratification de la céramique et du travail sur l’état
leur stratification. Pour tous les systèmes, outre le choix
de surface de ces coiffes Zircone Lava®.
du type d’armature, la maîtrise artisanale de la stratifi-
cation de la céramique cosmétique conditionne l’aspect Fig. 16 - Bridge In-Ceram Zirconia, notons l’opacité totale de cette
naturel de la restauration (fig.15). armature.
Le manque de fluorescence du matériau zircone est com-
pensé par l’ajout de terre rare luminophore (europium, ter-
bium, cérium), soit dans la céramique cosmétique (masse
dentine), soit au niveau d’un liner de recouvrement de l’ar- Conséquences cliniques
mature (19). L’In-Ceram Zirconia représente un cas par- L’arrivée de la zircone a permis d’élargir au maximum le
ticulier au comportement optique quasiment opaque très champ des indications prothétiques, allant de l’élément
proche de celui du métal. Son armature est très difficile à unitaire jusqu’au bridge de 14 éléments ainsi que la réali-
masquer par la stratification du cosmétique sur les dents sation de pilier implantaire (fig. 17 et 18). Cette armature
antérieures peu épaisses (fig. 16). semi-translucide permet toutefois une bonne distribution
de la lumière, tout en conservant son pouvoir masquant
Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 197-207 201
Restaurations esthétiques en céramique
17 18 19
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20 21
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d’armature.
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mécanique de la restauration.
be
implantaire sur 11. Malgré la différence de support, une apparence des épaisseurs de réduction par rapport au projet pro-
naturelle à pu être retrouvée grâce à l’utilisation exclusive de matériaux thétique, afin d’être le plus conservateur possible tout en
.b
du bas) du matériau e.max Press sur la translucidité. de clés en silicone, soit par la réalisation des préparations
directement sur le masque résine du projet prothétique.
Toujours dans la philosophie d’une dentisterie minima-
sur d’éventuels piliers colorés ou supportant des reconsti- lement invasive, le système idéal sera celui qui offrira
tutions coronoradiculaires métalliques (20, 21). Les piliers les meilleures qualités optiques, une excellente fiabilité
implantaires en zircone ont permis une réelle avancée mécanique et une épaisseur minimale afin de préserver
dans les traitements esthétiques implantaires du secteur au maximum l’organe dentaire. Le comportement optique
antérieur. En plus de leur bonne propriété mécanique et des céramiques varie en fonction de leur épaisseur, tou-
biologique, ils permettent une réelle diffusion de la lumière tefois les céramiques translucides restent plus sensibles
dans le matériau, ainsi que dans les tissus mous péri- à ce phénomène que les semi-translucides (22, 23) (fig.
implantaires environnants, ce qui améliore très considé- 24).
rablement l’effet naturel recherché (fig. 19 à 23).
Conséquences cliniques
ÉPAISSEURS DE RÉDUCTION La mesure, décrite par Chiche et Pinault, de l’épaisseur
vestibulolinguale d’une dent antérieure à la jonction des
Celles-ci sont conditionnées par le choix du système et tiers moyen et incisif, est capitale et exige une grande
les recommandations minimales données par le fabri-
26
KI
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25
27
om
prudence si cette valeur est inférieure à 2,5 mm (24) (fig.
C
I
25, 26).
ch J D EN
Une préparation minimale de la face palatine peut s’avérer
l.c
nécessaire pour aménager un espace suffisant en vesti-
bulaire afin de pouvoir positionner le matériau d’armature
iB
IL
ai
et son cosmétique sans créer de surcontour inesthétique
ou d’hyperfonction du guide incisif. La face palatine de la
J
gm
couronne sera alors presque totalement occupée par le
rk
28
@
ÉTATS DE SURFACE
be
Conséquences cliniques
La surface de la restauration devra s’inspirer grandement férents. Les zones convexes sont en général très brillan-
de l’état de surface controlatéral afin de simuler le mieux tes alors que les parties concaves, moins soumises au
possible la réflexion lumineuse (fig. 28 et 29). Il est pos- phénomène d’érosion restent plutôt satinées. Cela a pour
sible de visualiser cet état de surface en frottant sur les conséquence d’augmenter la visibilité des lignes de tran-
faces vestibulaires un papier d’occlusion (fig. 30) ou en sition de la dent et donc d’accentuer la perception de sa
appliquant un film argenté (fig. 31) sur la dent controla- forme. Au même titre, un aspect très brillant et des stries
térale du modèle de travail (28). Il est très fréquent de horizontales augmenteront par exemple la sensation de
voir au sein d’une même dent des états de surface dif- largeur.
Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 197-207 203
Restaurations esthétiques en céramique
30
34
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35
32
papier marqueur.
Fig. 31 - Visualisation de la macro texture de surface par l’utilisation de
vernis argenté.
.b
discoloré.
Fig. 34 - Diffusion de la lumière au travers d’une reconstitution
coronoradiculaire composite / fibre de verre (tenon Postec®, Multicore flow®).
Fig. 35 - Visualisation sous lumière UV de la fluorescence de différents
matériaux de reconstruction coronoradiculaire
(photo : S. Koubi, JF Lassere).
Fig. 36 - Transillumination d’une restauration implantaire zircone, 36
pilier + coiffe sur 11.
système adhésif, semble être un traitement de choix pour armature translucide est un avantage afin de permettre
le complexe pulpodentinaire. la diffusion de la lumière dans la dent et les tissus mar-
Le mordançage par l’acide fluorhydrique a peu ou pas ginaux. A contrario, un pilier coloré (fig. 32, 33) (dyschro-
d’action sur les autres types d’armatures et ne peut donc mie radiculaire et/ou faux moignon métallique) nécessite
pas améliorer l’adhérence de l’interface résine adhésive/ une armature moins translucide afin de supprimer toute
restauration. Tout assemblage utilisant des ciments adhé- influence défavorable du substrat sur le résultat esthéti-
sifs (CVI avec adjonction de résine, composites modifiés que final. Chaque fois que le délabrement radiculaire le
par adjonction de polyacides, résines) peut être choisi permet (au moins 1 mm de dentine périphérique rési-
avec des résultats cliniques très satisfaisants. duelle), il faut privilégier une reconstitution corono-radi-
Différents matériaux sont à notre disposition : culaire esthétique collée (composite + fibre de verre) afin
• les verres ionomères renforcés à la résine (CVIMAR), de favoriser la circulation de la lumière (fig. 34). Il est en
• les résines 4 Meta (ex : Super Bond C&B18) , outre intéressant d’utiliser un matériau de reconstitution
KI
• les résines composites à base de MDP (ex : Panavia®), à la fluorescence proche de celle de la dentine naturelle,
• les matériaux composites automordançants (ex : afin de favoriser le biomimétisme (fig. 35). Enfin, en pré-
AN ER
RelyX™ Uni-Cem®). sence d’une dyschromie radiculaire associée à un paro-
donte fin, un épaississement des tissus marginaux sera
Conséquences cliniques nécessaire afin d’éviter toute influence de la couleur radi-
L’influence de la couleur de l’agent d’assemblage sur le
H
om
résultat global est estimée entre 10 % et 15 % pour les
C
I
systèmes translucides (33). Sur des épaisseurs de 60μm
ch J D EN
de ces différentes colles représentant le joint dento pro-
l.c
thétique moyen pour les systèmes céramocéramiques,
aucune différence de couleur n’a pu être observée. Il
iB
IL
ai
parait dans tous les cas illusoire de vouloir modifier la
teinte d’une restauration par l’utilisation d’un agent de
J
gm
fixation de couleur variable. Pour autant, cette influence
rk
TYPES DE SUPPORT
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Tableau II -
Flexion Ténacité Translucidité
Matériaux Composition Assemblage
MPa MPa / m2 armature
Empress II® (98) + dissilicate de Lithium 350 1,6 + Mordancage Collage +++
In-Ceram® Spinell (93) MgAL2O3 + infiltration 350 2,2 +++ Scellement adhésif +/-
In-Ceram® Alumina (89) AL2O3 + infiltration 500 4,5 - Scellement adhésif +/-
In-Ceram® Zirconia (99) AL2O3JZrO2 + infiltration 700 6,2 -- Scellement adhésif +/-
Procera® Alumine (99) AL2O3 + infiltration 700 4,5 +/- Scellement adhésif +/-
Y-TZP (00) HIP ou non ZrO2JY2O3 3 mol % 1100 9,5 + Scellement adhésif +/-
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ques (fig. 36).
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Mots clés
H
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Systèmes céramocéramiques, propriétés optiques,
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implications cliniques
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Key words
l.c
Full ceramics, optical properties, clinical implica-
iB
IL
ai
tion
J
gm
rk
he
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ki
RÉFÉRENCES
er
be
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.b
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KI
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Paris 1995
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spectrophotometric and cli-
H
om
C
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I
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ch J D EN
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l.c
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2010; 21(3): (ce numéro) transmission of posts and DE LAS RESTAURACIONES
cores used for the anterior
iB
ENTERAMENTE EN CERÁMICA
IL
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ai
sioglu E, Bal S. The effects of esthetic region. Int J Perio-
dontics Restorative Dent. En los últimos 10 años han aparecido
porcelain polishing systems
J
gm
2004; 24(5): 462-469. numerosos sistemas ceramocerámicos. El
on the color and surface tex-
rk
Correspondance :
Dr Patrice Margossian
232, av. du Prado 13008 Marseille
FRANCE
Email: patrice.margossian@free.fr
KI
H. TASSERY
AN ER
RÉSUMÉ SUME
D’après une étude récente, la demande esthétique représentera d’ici 5 ans 60%
H
des motifs de consultation. Les facettes en céramique font partie intégrante
de cette demande et représentent la thérapeutique la plus avancée dans le
om
C
domaine de la dentisterie adhésive. Cependant ces techniques souffrent
I
ch J D EN
encore d’une méconnaissance et sont encore peu utilisées par les praticiens
en raison de nombreuses idées reçues (décohésions, sensibilités, temporisa-
l.c
tions…).
iB
IL
Cet article a donc pour objectif d’explorer les zones d’ombre des facettes et
ai
particulièrement mettre l’accent sur les procédures de collage dans un soucis
J
gm
de pédagogie et reproductibilité.
rk
he
IMPLICATION CLINIQUE
@
ki
er
be
D’
en
Stephen A. KOUBI1
MCU-PH
.b
Gauthier WEISROK1 après une étude récente rie adhésive il y a plus de quinze ans, les
AHU (1), la demande esthétique matériaux céramiques ont évolué pour par-
dr
Guillaume COUDERC1 représentera d’ici 5 ans 60 % des motifs venir à imiter au mieux l’émail naturel qu’ils
AHU de consultation. Les facettes en céramique remplacent : c’est ainsi que nous sommes
Gilles LABORDE2 font partie intégrante de cette demande entrés dans l’ère de la biomimétique (3).
MCU-PH et représentent la thérapeutique la plus Les facettes en céramique plus récem-
Patrice MARGOSSIAN2 avancée dans le domaine de la dentisterie ment désignées sous le nom générique de
MCU-PH adhésive. Cependant ces techniques souf- Restaurations Adhésives en Céramique
Hervé TASSERY1 frent d’une méconnaissance et sont encore (RAC) grâce à Pascal Magne sont depuis
PU-PH peu utilisées par les praticiens en raison de longtemps un des fleurons de la dentiste-
nombreuses idées reçues (décohésions, rie adhésive esthétique. Elles semblent à
1
Département d’Odontologie sensibilités, temporisations…). Cet article l’heure actuelle répondre parfaitement à ce
Conservatrice a donc pour objectif d’explorer les “zones cahier des charges : esthétiques, biologi-
2
Département de Prothèses d’ombre” des facettes céramiques. ques et assurant la résistance mécanique
Faculté d’odontologie de Marseille Notre pratique quotidienne a évolué sous à long terme (3) grâce au renforcement
l’influence de deux facteurs : le degré d’exi- qu’amènent les techniques de collage (4)
gence toujours plus élevé de nos patients pour ce type de céramique à phase vitreuse
(1, 2) et les progrès constants des bioma- continue (5).
tériaux. Depuis l’avènement de la dentiste-
Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 209-218 209
Restaurations esthétiques en céramique
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1 2
H
Fig. 1 - Vue pré-opératoire du visage.
om
Fig. 2 - Situation endobuccale. Notez la rotation de la 23, la restauration Diagnostic esthétique
C
iatrogène de la 21 et la palatoversion de la 11.
I
• Face : visage équilibré sans remarque particulière (fig. 1).
ch J D EN
• Sourire : sourire qui découvre peu ; sourire étroit au
l.c
niveau des secteurs latéraux ; ligne des collets dysharmo-
nieuse avec absence de symétrie entre les secteurs 1 et
iB
IL
ai
Ces techniques sont opérateur-dépendant et doivent être 2 ; plan esthétique irrégulier.
soumises à une méthodologie rigoureuse sous peine • Composition dentaire : secteur 2 incorrect (couleur,
J
gm
d’échec (sensibilités, décohésions) (6, 7, 8, 9). Cepen- formes et positions) en raison de restaurations anciennes
rk
dant, cette vitrine de notre exercice demeure encore diffi- iatrogènes, secteur 1 avec des malpositions (palatover-
cilement accessible au plus grand nombre. sion de la 11 et mésioversion de 23 avec agénésie de 22)
he
des RAC en insistant sur celles essentielles à la pérennité recte au niveau du secteur 1, parodonte inflammatoire au
ki
Il existe deux types de céramique vitreuse ; la première coloration radiculaire, la présence d’une couronne céra-
be
et la plus ancienne est représentée par les céramiques mométallique et un biotype parodontal fin (fig. 2).
feldspathiques (utilisées comme céramiques cosmétiques A partir de ces observations, et une fois les photos et les
pour tous types d’infrastructure) constituées d’une phase empreintes d’études réalisées, un plan de traitement se
de verre que l’on va monter sur revêtements réfractaires, dessine avec une approche pluridisciplinaire.
en
pressée disposant d’une armature de verre capable elle Parodontologie : greffe de tissus conjonctif enfouie au
aussi d’être mordancée à l’acide fluorhydrique et silanée, niveau de 21 sans lambeau afin d’épaissir et renforcer le
dr
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pour le céramiste afin qu’il dispose d’un cadre de travail Fig. 5 - Réduction du volume excédentaire jusqu’à ce que la dent
précis tridimensionnel, l’autre pour le praticien afin de gui- s’inscrive dans le projet.
.b
der les préparations et obtenir l’homothétie au volume final Fig. 6 - Préparation contrôlée directement à travers le “mock-up” afin de
afin de préserver au maximum les tissus minéralisés. maîtriser la profondeur des préparations (mock-up réalisé à l’aide d’une
dr
•Concernant notre exemple clinique, c’est la situation la résine chémopolymérisable injectable : Luxatemp Fluorescence ®).
plus complexe à appréhender pour le praticien car c’est
le seul cas où le patient ne peut visualiser complètement
le résultat final sans toucher la ou les dents trop vestibu-
lée. En effet, lors du positionnement de la clé en silicone tion à la fraise de cette partie excédentaire est obligatoire
remplie de résine, les dents vestibuloversées troublent la et permettra d’inscrire parfaitement le volume dentaire
bonne insertion de la clé aboutissant à une projection trop dans le projet (fig. 5). Le premier projet est alors enlevé
vestibulaire du projet. et on procède à la réalisation du deuxième projet dont on
C’est pourquoi nous devrons utiliser deux mock up ; un contrôle cette fois parfaitement la libre insertion en raison
premier réalisé directement sur la situation initiale mais de l’absence de contact entre le silicone et les dents sous
qui ne sera pas parfaitement inséré dans le sens vestibu- jacentes. La validation de ce nouveau projet se fait par
lopalatin en raison du frottement existant entre la clé en l’observation de l’homogénéité de la surface du projet et
silicone issue du projet esthétique (donc avec une dent l’absence de la plage dentaire excédentaire initiale, mais
réalignée) et la dent vestibulée qui entraîne un léger pro- aussi par le rétablissement de l’harmonie du sourire et de
glissement de la clé en silicone. Il permettra de visuali- l’esthétique dento-gingivale.
ser les plages dentaires qui dépassent du projet (fig. 4). • Une fois le projet validé par le patient, on procède direc-
Après explication et accord avec le patient, une réduc- tement aux préparations en contrôlant parfaitement les
Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 209-218 211
Restaurations esthétiques en céramique
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ch J D EN
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préparation plus importante sur la dent la plus vestibulée avec les gorges
ki
de profondeur.
er
Composite
Adhésion
Dentine
b c
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11a
AN ER
Dentine
om
sera éliminée par microsablage lors du
C
I
collage de la restauration définitive.
ch J D EN
Cependant, lorsque les préparations
l.c
Composite
restent strictement amélaires cette
protection temporaire n’est pas néces- d e
iB
IL
ai
saire.
Fig. 11
J
gm
Matériaux de restauration provisoire
rk
• reproduction fidèle de l’état de surface, digitations résineuses (tags) en raison de l’oblitération plus ou moins complète
be
KI
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12 13 14
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recours à des systèmes adhésif MR3
(All Bond 2®).
om
C - une sécurisation contre la pollution par la salive, le sang,
Fig. 13 - Mise en place du primer puis de l’adhésif.
I
ou le fluide gingival, évitant ainsi la dégradation du maté-
ch J D EN
Fig. 14 - Digue individuelle sur la 23. riau et de collage du joint,
l.c
- une vision et une ergonomie améliorées,
- la préservation des contacts proximaux grâce à la
iB
IL
ai
finesse de la digue Dermadam®,
Préparations dentaires - le contrôle des excès de composite de collage notam-
J
gm
• La provisoire est déposée et les préparations sont net- ment au niveau interproximal.
rk
toyées aux ultrasons pour éliminer les résidus de ciment La contamination de la surface amélo-dentinaire par les
de scellement provisoire. ciments temporaires et la couche hybride provisoire altè-
he
• Les céramiques sont essayées l’une après l’autre pour rent de manière significative l’efficacité des procédures
contrôler les contacts interproximaux, la forme, et l’adap- de collages. Par conséquent, la qualité des restaurations
AD
nc
• Concernant la couleur, le recours à des pâtes d’essai nettoyage le plus efficace est obtenu à l’aide d’un appa-
er
à base de glycérine qui reproduisent les caractéristiques reil ultrasonique qui élimine les résidus de ciment visibles
be
optiques des composites de collages analogues permet puis un jet abrasif (microsableuse) permet d’obtenir une
une prévisualisation du rendu esthétique final. La pré- surface propre et un ancrage micromécanique amélioré
sence de ces pâtes « try in » est à prendre en compte (fig. 11a). Ce microsablage est réalisé à l’aide d’une
dans le choix du composite de collage (Vitique®, Variolink microsableuse qui projette des particules d’alumine de 25
en
II®). Pour cela une pâte simulant le composite de collage à 50 µm à 2 ou 3 bars (Dentoprep ®) (fig. 11b, c, d, e).
peut être utilisée pour immobiliser les RAC. Cette simula- • On réalise ensuite la couche hybride. Le choix du sys-
.b
tion aura d’autant plus d’importance que la RAC mesure tème adhésif découle de ses performances en fonction de
moins de 1 mm d’épaisseur, la teinte de la pâte de collage la situation clinique appréhendée. Les restaurations adhé-
dr
pouvant alors influencer la teinte finale de la restauration sives en céramique, en raison de l’absence de formes de
(18, 19). préparations rétentives, nécessitent des adhésifs avec un
On réalise ensuite la pose du champ opératoire, préalable mordançage et un rinçage préalable (M&R) compte tenu
indispensable à tout collage. Pour cela, une digue indivi- du potentiel d’adhésion notamment sur l’émail de ces der-
duelle est mise en place uniquement sur la dent préparée. niers (20, 21) (fig. 12 et 13).
Cela permet une bonne isolation du site opératoire éven- On évitera les systèmes auto-mordançants pour plusieurs
tuellement optimisée par la mise en place d’une ligature raisons :
(fig. 10). - ils adhèrent moins à l’émail ce qui est un inconvénient
Cette étape sera renouvelée pour chaque dent concernée majeur car l’essentiel de la périphérie de nos restaura-
par les restaurations, en commençant de préférence par tions est amélaire le risuqe étant alors d’altérer la qualité
l’incisive centrale et en terminant par les dents les plus du joint dentoprothétique (21),
distales, afin de réaliser d’éventuelles retouches proxi- - ils se comportent comme des membranes semi-perméa-
males sur des zones invisibles plutôt que sur les faces bles ce qui peut à moyen et long termes peut provoquer
mésiales des incisives centrales. leur décollement (22, 23),
Ce champ opératoire permet : - certains de ces systèmes adhésifs sont incompatibles
- l’accessibilité aux limites (contrôle des bords de la res- avec le système d’amorçage de chémopolymérisation
tauration à tous les niveaux de la séquence clinique), des colles et composites duals (23, 24).
Préparation de l’intrados
de la pièce prothétique
Les étapes de préparation de l’intrados d’une RAC com-
portant une matrice de verre continue (e.max press) sont
les suivantes.
• En accord avec les prothésistes dentaires, les pièces
prothétiques sont préalablement préparées avec une
technique d’aéro-abrasion. Cela consiste en la projection
KI
de particules d’alumines (Al2O3) de 50 µm à une pression
de 2,5 bars. Ce sablage sous pression permet l’obten-
AN ER
15
tion d’une surface rugueuse et aboutit à l’apparition d’une
couleur opaque blanchâtre sur l’intrados prothétique. Une
attention particulière doit être portée pour les facettes
om
Nous utiliserons donc un adhésif de type M&R 3 : mordan-
C res).
I
çage et rinçage préalable en 3 étapes cliniques (exem- • Les RAC sont ensuite mordancées à l’acide fluorhy-
ch J D EN
ple : All-Bond II®). Degrange, en 2007, soulignait leur drique à 5 % (exemple : Porcelain Etch®) pendant 1 à 2
l.c
constance et la qualité de leurs résultats par rapport aux minutes. Ce mordançage modifie la morphologie et l’as-
autres adhésifs (15). pect de surface de la céramique dans le but de créer
iB
IL
ai
Un mordançage amélo-dentinaire est effectué à l’acide des rétentions micromécaniques entre la céramique et le
phosphorique à 32 % (Uni-Etch®), pendant 15 secondes composite de collage. L’acide fluorhydrique semble être
J
gm
en frottant la paroi de la préparation. Ce mordançage per- le meilleur moyen pour obtenir un collage à la céramique
rk
met de dissoudre les composants minéraux de la boue fiable car il dissout la silice de la phase vitreuse et expose
dentinaire ainsi que l’hydroxyapatite de la dentine sous- les structures cristallines. Cela produit une augmentation
he
jacente sur quelques micromètres de profondeur (fig. 12). de l’aire de la surface devenue poreuse et irrégulière. La
La surface est ensuite rincée longuement pour éliminer pénétration de la résine dans les microrétentions est ainsi
AD
nc
la boue dentinaire avant d’être séchée sans dessication facilitée. Ce mordançage peut être effectué au laboratoire
ki
dentinaire pour ne pas collapser le réseau collagénique avant la livraison des céramiques ou par le praticien.
er
La dentine peut être réhydratée à l’aide de substance à damment. Les résidus de mordançage sont éliminés dans
base de digluconate de chlorehexidine (0,2 à 2 %) qui un bain d’alcool à 90° placé dans un bac à ultrason. De
évite une dégradation prématurée de la couche hybride cette façon, les pièces sont ainsi dépolluées et dégrais-
sans gêner la procédure de collage (25). sées après essayage clinique.
en
La place libérée par l’élimination de l’hydroxyapatite est • On réalise ensuite la silanisation de l’intrados de la RAC.
comblée par l’infiltration de la résine adhésive. Pour Du silane liquide monocomposant (exemple : Silane®,
.b
imprégner efficacement la surface humide dentinaire, on Bisco) est appliqué sur l’intrados de la céramique. C’est
utilise une molécule tensioactive (le primer) qui précède un agent de couplage qui permet la création d’une inter-
dr
et favorise l’infiltration de la résine en transformant une action chimique entre la céramique et le composite de
surface hydrophile en une surface poreuse et suffisam- collage renforçant ainsi l’adhésion entre les 2 matériaux
ment hydrophobe. (26). Le silane permet aussi de réduire les dégradations
Le « primer » est appliqué en plusieurs couches successi- hydrolytiques du collage, améliore la mouillabilité de la
ves en frottant la dentine humide après avoir mélangé les
produits A et B (Primer A et B®).
On sèche ensuite vigoureusement la surface dentaire
pour évacuer le solvant contenu dans le primer. La sur-
face doit apparaître lustrée après séchage, sinon l’opéra- À RETENIR
tion est renouvelée (23). Préparation amélo-dentinaire pour le collage d’une RAC :
Enfin la résine adhésive est appliquée (D/E Resin®) et légè- 1. Microsablage de la surface à traiter pendant 3 à 4 secondes
rement séchée pour uniformiser la couche hybride afin de 2. Mordançage à l’acide orthophosphorique pendant 15 secondes
ne pas créer de surépaisseur il est intéressant d’utiliser un 3. Rinçage soigneux et prolongé
adhésif photopolymérisable par rapport à un adhésif dual 4. Application du primer (5 couches successives)
car sa polymérisation complète et immédiate est obtenue 5. Séchage vigoureux
par une seule irradiation. Cette irradiation est effectuée pen- 6. Mise en place de l’adhésif (1 ou 2 couches)
dant 20 à 40 secondes à l’aide d’une lampe à polymériser.
Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 209-218 18 215
Restaurations esthétiques en céramique
16 17 18
KI
Fig. 17 - Vue finale de face, même céramique avec des épaisseurs et séché à l’aide de la seringue air/eau, mieux d’un sèche-
substrats différents. cheveux (l’échauffement améliore l’action du silane) pour
AN ER
que le solvant contenu dans le silane s’évapore.
Fig. 18 - Vue du visage. • On applique ensuite un adhésif amélodentinaire (D/E
Resin®) sur l’intrados de la prothèse. Les excès sont éli-
H
surface traitée, et diminue l’énergie de surface des céra- minés par un spray d’air. L’adhésif empêche la couche de
om
C
miques sur lesquelles il est appliqué, jusqu’à ce qu’elle silane de s’hydrolyser. Cette dernière étape clinique est
I
devienne inférieure à celle des résines adhésives. facultative. On ne le photopolymérise pas et les RAC sont
ch J D EN
En clinique, le silane est appliqué avec un petit pinceau placés à l’abri de la lumière dans une boîte inactinique.
l.c
afin d’enduire la totalité de la surface de la céramique.
iB
IL
ai
Tableau I - Dix étapes clés
J
gm
Séquences cliniques Matériels
rk
@
AD
ki
er
be
4 Rinçage abondant sous spray 20 sec et maintient Spray unit, microbrush humide
en
de l’aspect humide
.b
5 Mise en place du primer (5 couches) puis séchage All Bond 2, LuxaBond Primer A et B
dr
10 Application de la pâte de collage dans l’intrados Variolink II, Variolink Veneer, Multilink Vitique
de la restauration et mise en place de celle-ci
COLLAGE PROPREMENT DIT excès de composite de collage sont éliminés à l’aide d’un
Le choix des composites de collages s’effectue en fonc- pinceau et d’une sonde avant la polymérisation.
tion de 3 paramètres : le mode de polymérisation, la vis- Les excès de colle dans la zone cervico-proximale sont
cosité, la teinte. éliminés avec une attention particulière. L’utilisation de la
digue individuelle permet d’éviter les excédents de colle
Le mode de polymérisation (27) très difficiles à déloger quand le matériau de collage est
Il peut être entièrement chémopolymérisable. Cela permet photopolymérisé.
une polymérisation complète du matériau sans interven- Puis une photopolymérisation de toutes les faces de la res-
tion d’une irradiation lumineuse. Cependant l’opérateur ne tauration est effectuée pendant 40 secondes chacune (28).
contrôle pas le temps de travail et la prise du matériau. La polymérisation duale de la résine est activée par la
À l’inverse, le praticien peut contrôler totalement la polymé- lumière puis poursuivie chimiquement.
risation d’une colle photopolymérisable mais leur indica- Cependant l’oxygène altère le durcissement des résines
KI
tion est limitée par les problèmes de diffusion de la lumière en surface (ce qui concerne les matériaux composites de
à travers les restaurations. Au-delà de 1 mm d’épaisseur, restauration et de scellement). Cette couche d’inhibition,
AN ER
l’énergie lumineuse transmise est trop faible pour assurer, qui se dégrade plus rapidement, peut avoir des répercus-
à elle seule, la prise complète du matériau (28). sions non négligeables sur l’adaptation marginale. Pour
L’avantage des colles duales est d’assurer une bonne parfaire le durcissement de la résine, un gel de glycérine
qualité de prise sur toutes les surfaces du joint par une
H est donc déposé en surface pendant la dernière exposi-
om
polymérisation instantanée sur les zones directement
C tion à la lumière.
I
accessibles à la lumière et retardée de quelques secon- Le champ opératoire est ensuite enlevé et les étapes de
ch J D EN
des sur celles en profondeur. Elles permettent de contrôler finition sont effectuées. Pour cela, on utilise des instru-
l.c
le temps de travail à défaut du temps de prise et réalisent ments manuels comme une lame de bistouri n° 12 en trac-
ainsi un bon compromis. tion ou des curettes parodontales type Gracey 204 S. Avec
iB
IL
ai
ces instruments, on effectue des mouvements de traction
La viscosité tout autour de la RAC pour enlever les restes de compo-
J
gm
Il existe différents types de viscosité à notre disposition. sites de collages polymérisés.
rk
Plus le composite de collage est fluide, plus l’insertion de Un strip métallique abrasif peut éventuellement aussi être
la RAC sera facile. En revanche, l’élimination des excès utilisé au niveau interproximal sous l’aire de contact.
he
plus faciles à enlever. Les RAC permettent aujourd’hui de réaliser des recons-
er
La teinte (17, 18) tre parfaitement les procédures de mise en œuvre des
Les coffrets des composites de collages disposent la différents biomatériaux intervenant dans l’assemblage.
plupart du temps de différentes teintes. Si l’épaisseur de L’utilisation d’une céramique à phase vitreuse continue est
la RAC est supérieure à 1 mm d’épaisseur, la teinte du aujourd’hui l’alternative la plus sûre si l’on veut s’inscrire
en
composite de collage n’aura pas d’incidence sur la teinte dans un concept biomimétique. En effet, les possibilités de
finale de la restauration. Si elle est inférieure à 1 mm, on collage de la céramique feldspathique et de la vitrocérami-
.b
choisira la teinte du composite de collage en fonction de que pressée (Emax press) offrent une intégration esthéti-
la teinte de la céramique et du support dentaire. que unique (fig. 16, 17, 18). Les procédures requises pour
dr
RÉFÉRENCES
1. Hamzawi-Decharrière H, Savard G, 16. Magne P, KimTH, Cascione D, Dono- ABSTRACT
Tirlet G, Attal JP. Dentisterie esthétique van TE. Immediate dentin sealing im- BONDING OF CERAMICS WITH
et santé. Info Dent. 2007; 89(24): 1381- proves bond strength of indirect bon-
1387. ded restorations. J Prosth Dent. 2005; GLASS MATRIX: WHEN METHOD
21(6): 511-519. RHYMES WITH REPRODUCIBILITY
2. Hamzawi-Decharrière H, Tirlet G, At-
tal JP. Apprendre à diagnostiquer “la 17. Swift EJ Jr. Critical appraisal:immediate According to a recent study, esthetic demands will
peur d’une dysmorphose “. Info Dent. dentin sealing for indirect bonding represent, in the coming five years, about 60% of
2005; 87(40): 2523-2529. restorations. Esthet Restor Dent. 2009; the reasons for consultation. Ceramic facings are
3. Magne P, Belser U. Les restaurations 21(1): 62-67. an integral part of this demand and represent the
adhésives en céramique sur dent anté- most advanced treatment in the field of adhesive
18. Barath VS, Faber FJ, Wesland S, Nieder-
rieure. Approche biomimétique, 2003. dentistry. However, these techniques still suffer
KI
meier W. Spectrophotometric analysis from a lack of understanding and are little used
4. Mac Lean J. The future of dental por- of all ceramic materials and interaction by practitioners because of many ideas that
celain. In “Dental Ceramic”. Quintes- with luting agents and différents bac-
AN ER
have been circulated (decohesions, sensitivities,
sence, Publishing Co, Inc 1983: 39-46. kground. IADR 2003; 17:55-60.
temporary character…..)The aim of this article is to
5. Laborde G, Margossian P, Maille G, 19. Vichi A, Ferrari M, Davidson CL. In- explore the shady areas of facings and particularly,
Laurent M. Actualités et avancées des fluence of ceramic and cement thic- to stress the procedures of bonding in terms of
Procédés tout-céramiques. A paraître
H
kness on the masking of various types education and reproducibility.
dans même numéro. of opaque posts. J Prosthet Dent. 2000;
om
6. Moussaly C, Le Goff S, Cazier S, Chieze
C
83(4): 412-417.
JB, Attal JP. Inlay en céramique : de la
I
20. Degrange M. Les adhésifs qui requiè-
ch J D EN
préparation à l’assemblage. Info Dent. RESUMEN
2008; 90(22): 1166-1172. rent un mordançage préalable sont-ils
l.c
obsolètes ? Info Dent. 2007; 89(4) : 119- EL PEGADO DE LAS CERÁMICAS
7. Peumans M, De Munck J, Fieuws S, 124. CON MATRIZ DE VIDRIO:
Lambrechts P, Vanherle G, Van Meer-
iB
IL
ai
beek B. A prospective ten-year clinical 21. Senawonsge P, Sattabanasuk V, Shi- CUANDO MÉTODO RIME CON
trial of porcelain veneers. J Adhes Dent. mada Y, Otsuki M, Tagami J. Bond REPRODUCTIBILIDAD
J
gm
2004 Spring; 6(1):65-76. strenghs of current adhesive systems
rk
on intact and ground enamel. J Esthet Según un estudio reciente, la demanda estética
8. Peumans M, Van Meerbeek B, Lam- Restor Dent. 2004; 16: 107-115. representará de aquí a 5 años un 60% de los
brechts P, Vanherle GJ. Porcelain ve-
he
porcelain veneer failure--a clinician’s sufren aún de desconocimiento y son todavía poco
observations Compend Contin Educ J Dent Res. 2004; 83: 843-848. usadas por los dentistas debido a numerosos
er
lain laminate veneers.
Pract Proced polymère. Entretiens Bichat Odont Sto
Aesthet Dent. 2003; 15(1): 17-24. 1990: 33-36.
dr
KI
AN ER
RÉSUMÉ SUME
L’assemblage des restaurations à infrastructure en céramique de haute résis-
H
tance diffère significativement de celui des vitro-céramiques. Les propriétés
mécaniques de ces matériaux rendent inutile le collage pour assurer la résis-
om
C
tance de la restauration. C’est pourquoi, dans la majorité des situations clini-
I
ch J D EN
ques, un assemblage non adhésif sera réalisé. Les ciments verres ionomères
modifiés par addition de résine (CVIMAR) et les récentes colles auto-adhési-
l.c
ves et auto-mordançantes, permettent grâce à leurs qualités et à la simplicité
iB
IL
de leur mise en œuvre d’obtenir d’excellents résultats. Lorsqu’un assemblage
ai
adhésif sera recherché (restauration partielle, parois convergentes ou cour-
J
gm
tes), un traitement de surface par sablage et le collage avec une colle à base
rk
IMPLICATION CLINIQUE
AD
Les ciments de type CVIMAR et les colles auto-adhésives sont indiqués dans
nc
ki
L
en
Jacques DEJOU1
PU-PH
.b
MCU-PH
seconde génération (Optec hsp®) histo- de polymérisation des résines et la répar-
riquement utilisées pour les premières tition efficace des contraintes que favorise
UFR d’odontologie de Marseille.
1
Université de la Méditerranée
facettes dans les années 80, puis les vitro- leur faible module d’élasticité sont les deux
Assistance Publique-Hôpitaux de céramiques (Empress® 1 ; appelé aujour- facteurs expliquant cette fiabilité.
Marseille. Pôle Odontologie d’hui Empress Esthétic ®, et Empess 2,
Unité d’odontologie restauratrice appelé aujourd’hui Emax®) sont des maté-
riaux à matrice vitreuse, très riches en silice Comme il a été démontré dans l’article de
(SiO2). Leurs faibles propriétés mécaniques Kouby et al. dans ce numéro, l‘adhérence
et leur grande translucidité ont conduit à obtenue est due à l’efficacité du double
limiter leurs indications à des restaurations traitement de surface de l’intrados des res-
partielles antérieures ou postérieures et taurations : mordançage avec de l’acide
aux restaurations coronopériphériques fluorhydrique puis application d’un silane.
antérieures (tableau I). La structure bi-phasique et la composition
riche en silice de ces céramiques condition-
Leur bonne fiabilité clinique dans ce type nent totalement cette efficacité.
d’indications est essentiellement dépen- L’évolution des céramiques depuis les
dante du mode d’assemblage utilisé : le années 80 s’est traduite par des performan-
Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 219-226 219
Restaurations esthétiques en céramique
KI
Les conséquences sont :
• l’infrastructure métallique est remplacée par une infras-
AN ER
tructure céramique, même pour des restaurations posté-
rieures et/ou plurales,
Fig. 1 - Effet des traitements des surfaces sur l’adhérence d’une résine • la nécessité du collage, pour « renforcer » la restaura-
H
sur des céramiques riches en silice et des céramiques à haute cristallinité tion, disparaît
om
à base alumine et/ou zircone avant (colonnes de gauche) et après
C • la translucidité de ces matériaux d’infrastructure, infé-
thermocyclage (colonnes de droite) (d’après Özcan et al. 2003).
I
rieure à celle des vitrocéramiques, conditionne les indica-
ch J D EN
tions de ces restaurations.
l.c
Pour résumer, les indications de ces céramiques à haute
résistance sont différentes et les modes d’assemblages
iB
IL
ai
seront aussi différents, adaptés à ces matériaux et ces
ces mécaniques améliorées qui ont été obtenues au prix nouvelles situations cliniques.
J
gm
de deux modifications majeures : En d’autres termes, est-il toujours nécessaire d’obtenir une
rk
• de leur structure : elle n’est plus de type matrice vitreuse adhérence élevée avec les céramiques hautement cristal-
avec infiltration de particules cristallines en plus ou moins lines ? C’est bien la situation clinique, c’est-à-dire l’intérêt
he
@
AD
nc
ki
flexion (MPa)
dr
Tableau II - Comparaison de la résistance à la flexion et de la ténacité entre une vitrocéramique et quelques céramiques
à base Al2O3 et/ou ZrO2
KI
quasi totale de ces matériaux au mordançage avec l’acide
fluorhydrique. Kern et Wegner (2), Dérand et Dérand (3) et
AN ER
Wegner et Kern (4) ont démontré que les silanes ne pou-
vaient se lier chimiquement à ces surfaces très pauvres Fig. 2 - Effet d’un traitement de surface par sablage réactif (tribochimique)
en silice. (Rocatec®) sur l’adhérence d’une résine des céramiques à haute
Özcan et coll. (5) ont comparé l’adhérence obtenue sur
Hcristallinité à base alumine et/ou zircone avant (colonnes de gauche) et
om
les surfaces d’une céramique feldspathique (Finesse),
C après thermocyclage (colonnes de droite). Le traitement de surface des
I
d’une vitrocéramique (Empress® 2) et de 3 céramiques céramiques à base de silice est identique à celui de la figure 1 (d’après
ch J D EN
hautement cristallines (InCeram® alumina, InCeram® zir- Özcan et coll. 2003).
l.c
conia et Procera® alumina). Les résultats sont résumés
dans la figure 1.
iB
IL
ai
Ils mettent clairement en évidence l’inefficacité des
méthodes utilisées classiquement (acide fluorhydrique
J
gm
+ silane).
rk
Plusieurs alternatives ont été proposées et dès 2003 pression d’air plus élevée lors du traitement de surface
Özcan et coll. (5) avaient montré que le sablage (ou air (10).
he
sablage réactif, permettaient d’adhérer réellement à ces nus sont encourageants, il semble que, quel que soit le
ki
infrastructures céramiques de haute résistance (fig. 2). traitement de surface réalisé, le vieillissement hydrique
er
Ces résultats de laboratoires confirmaient ceux obtenus tains auteurs montrent des résultats à long terme satis-
par Kern et Strub (6). Ces auteurs avaient montré des faisants obtenus avec des résines composites à base de
résultats cliniques à 5 ans très satisfaisants pour des res- 10-MDP et les résines auto-adhésives et auto-mordan-
taurations partielles en céramique InCeram Alumina® col- çantes (10 et 11).
en
lées après traitement tribochimique (Rocatec ®) avec une D’autre part une autre interrogation, plus fondamentale,
résine Panavia®. fait aujourd’hui l’objet d’un débat non résolu (11 et 12) : il a
.b
rence élevée pouvait être obtenue sur ces céramiques des restaurations à infrastructure à base de ZrO2 (jusqu’à
et en particulier celles à base de ZrO2 et nécessitait la - 50 %) (13 et 14).
combinaison d’un traitement de surface (sablage ou air- Il apparaît donc souhaitable de supprimer tout traite-
abrasion) et d’une résine composite d’assemblage à base ment de surface mécanique ou de réduire la pression de
de monomères possédant des groupements phosphates sablage.
de type 10-MDP (7, 8 et 9). La réduction de la pression de sablage serait envisagea-
ble avec les colles à monomère 10-MDP mais pas avec
Deux familles de matériaux d’assemblages répondent à les colles auto-adhésives (trop visqueuses), ou alors,
cette définition : après l’utilisation d’un primaire à base de MDP (Clearfil®
• les colles à potentiel adhésif propre de type Panavia® ou Ceramic Primer) (10).
Clearfil® Esthetic Cement à base de 10-MDP, Cependant, la suppression de tout traitement de surface
• les récentes colles auto-adhésives et auto-mordançan- semblerait ne pas permettre l’obtention d’une adhérence
tes dont le plus ancien représentant est le RelyX Uni- significative et durable (15).
cem®. Par ailleurs, bien que certains auteurs aient montré que le
Il a été montré que les colles auto-adhésives, très souvent sablage ou l’air abrasion conduisait à la formation d’une
plus visqueuses que celles à base de MDP permettent surface rugueuse susceptible de favoriser un microclave-
d’atteindre une adhérence élevée mais nécessitent une tage de la colle, aucune corrélation n’a pu être mise en
Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 219-226 221
Restaurations esthétiques en céramique
KI
AN ER
3
H
permet l’élimination simple et non traumatisante des résidus de colle. La
om
C Fig. 4 - Aucun traitement de l’intrados de la restauration n’a
situation de la limite cervicale est peu propice à la mise en place d’une
I
digue. De plus, la rapidité de la mise en œuvre de la colle auto-adhésive été réalisé. Avant collage, la décontamination est réalisée par
ch J D EN
permet un contrôle du champ opératoire avec des moyens classiques. immersion dans de l’acétate d’éthyle.
l.c
iB
IL
ai
J
gm
rk
5
he
@
AD
nc
ki
er
be
H
en
.b
dr
6 7 8
KI
AN ER
9 10
om
de surface mécaniques sont justifiées et n’ont pas encore
C
I
reçu de réponse fiable et consensuelle,
ch J D EN
• le nombre d’articles publiés montre que la recherche
l.c
d’une adhérence élevée est un objectif important et par-
tagé par un grand nombre de chercheurs, alors que la
iB
IL
ai
proportion de situations cliniques pour lesquelles une
adhérence est réellement nécessaire est faible. Ernst et
J
gm
al. (17) avaient déjà démontré en 2005 que des résultats
rk
En conclusion, lorsqu’une adhérence élevée est recher-
AD
nc
11
• traitement de surface : (1) sablage à l’alumine (125µm,
er
NÉCESSAIRE DE RECHERCHER
UNE ADHÉRENCE ÉLEVÉE ?
dr
KI
AN ER
13
H
12
om
C
I
Fig. 12 - Les excès vestibulaires et palatins sont très aisément éliminés
ch J D EN
avec une sonde en raison de la consistance de la colle à ce moment. (acide orthophosphorique, acide polycarboxylique ou
l.c
polyalkénoïque) :
Fig. 13 - L’élimination des excès proximaux sera facilitée par l’utilisation - les orthophosphates de Zinc,
d’un fil dentaire. On distingue ici, le nœud réalisé sur le fil qui permettra
iB
IL
ai
- les polycarboxylates de Zinc,
de décrocher les excès.
- les ciments verre ionomère, modifiés ou non par addition
J
gm
de résine.
rk
parfois peu tolérant, alors qu’un matériau facile à utiliser - les résines composites (le plus souvent à double méca-
permet d’obtenir des résultats aussi performants ? nisme de polymérisation : photonique et chimique) qui
AD
nc
Les matériaux d’assemblage disponibles peuvent être n’adhèrent ni aux tissus dentaires minéralisés, ni aux
ki
• les ciments, dont la prise est assurée par une réac- - les colles « à potentiel adhésif propre » : les colles à
be
tion acide-base entre la poudre basique et le liquide acide base de 10-MDP (Panavia®) ou de résine 4-Meta (Super-
bond®) : il existe une interaction entre ces monomères aci-
des et les substrats,
- les colles auto-adhésives et auto-mordançantes : elles
en
Fig. 14 - Mise en œuvre et efficacité du fil de soie à ce stade de la ne nécessitent aucun traitement de surface des subs-
polymérisation initiale de la colle (face distale).
trats. RelyX Unicem®, MaxCem®, BisCem® sont quelques
.b
Fig. 15 - On voit clairement le nœud qui va être tiré vers la face vestibulaire exemples des matériaux, toujours plus nombreux, de
pour décoller le matériau d’assemblage. cette famille.
dr
14 15 16
KI
puisqu’ils sont commercialisés en capsules
prédosées.
AN ER
Parmi les colles, les résines composites néces-
sitant la mise en œuvre d’un adhésif et même
les colles à potentiel adhésif propre, sont trop
complexes d’utilisation et parfois peu toléran- 17
H
om
tes. Elles n’ont donc pas leur place, lorsqu’on
C
I
cherche d’abord un matériau d’utilisation simple. Par
ch J D EN
contre les colles auto-adhésives et auto-mordançantes Fig. 17 - Cette photographie, illustre la situation clinique à la fin du
l.c
sont très simples à mettre en œuvre. collage, après ablation du fil de soie inséré en début de séance dans le
C’est pourquoi nous proposons ces deux matériaux pour sillon gingival. Ce cas clinique a été réalisé par Gilles Laborde.
iB
ai
l’assemblage des restaurations à infrastructure cérami-
que de haute résistance, lorsqu’une adhérence très éle- Excellence).
J
gm
vée n’est pas particulièrement recherchée : (1) CVIMAR
rk
CONCLUSION
be
ou métalliques. Les ciments verre ionomère modifiés par ciment, colle, zircone
addition de résine peuvent être considérés comme des
matériaux d’assemblage « universels » et sont ici parfai- Key words :
tement indiqués. On pourra aussi les remplacer par les Ceramic, framework, luting, cement,
résines auto-adhésives en raison de leur excellente ergo- bond, zirconia
nomie de mise en œuvre et des bons résultats obtenus
dans l’assemblage des céramiques d’infrastructure. Les
traitements de surface mécaniques (sablage ou air-abra-
sion) semblent compromettre la résistance des infrastruc-
tures et doivent être réservés aux situations cliniques dans
lesquelles un assemblage adhésif est indispensable.
RÉFÉRENCES
ABSTRACT
ASSEMBLY OF RESTORATIONS WITH
1. Söderholm KJ , SW. - Molecular 13. Aboushelib MN, Wang H. - Effect HIGH RESISTANCE FRAMEWORKS
orientation of silane at the surface of surface treatment on flexural The luting of restorations with high resistance ceramic
of colloidal silica. J Dent Res. 1993; strength of zirconia bars. J Prosthet frameworks differs significantly from that of glass-
72(6): 1050-4. Dent. 2010; 104: 98-104. ceramic restorations. The mechanical properties of
2. Kern M, Wegner SM. - Bonding to 14. Magne P, Paranhos MPG, Burnett
these materials make bonding unnecessary for assuring
zirconia ceramic: adhesion methods LH. - New zirconia primer impro- the resistance of the restoration. That is why, in a
and their durability. Dent Mater. ves bond strength of resin-based majority of clinical situations, non-adhesive sealing
1998; 14(1): 64-71. céments. Dent Mater. 2010; 26: 345- is done. The glass ionomer cements, modified by the
3. Dérand P, Dérand T. - Bond strength 352. addition of resin, and the recent auto-adhesive and
of luting cements to zirconium oxi- self-etching pastes, allow us to obtain excellent results,
KI
de ceramics.Int J Prosthodont. 2000; 15. Castillo Oyagüe R, Monticelli F, thanks to their properties and to the simplicity of their
13(2): 131-5. Toledano M, Osorio E, Ferrari M, placement. When a high adhesion assembly is sought,
AN ER
Osorio R. - Effect of water aging on (partial inlay-retained restoration, convergent and/or
4. Wegner SM, Kern M. - Long-term microtensile bond strength of dual- short walls), both a surface sandblasting and bonding
resin bond strength to zirconia cured resin cements to pre-treated with a 10-MDP-based resin will allow us to obtain a
ceramic. J Adhes Dent. 2000; 2(2): sintered zirconium-oxide ceramics. viable and durable adherence.
139-47.
H
Dent Mater. 2009; 25: 392–399.
5. Ozcan M, Vallittu PK. - Effect of
om
16. Osorio E, Toledano M, Lopes da
surface conditioning methods on
C
the bond strength of luting cement Silveira B, Osorio R. - Effect of dif- RESUMEN
I
ferent surface treatments on In-Ce-
ch J D EN
to ceramics. Dent Mater. 2003; 19(8):
725-31. ram Alumina roughness. An AFM ENSAMBLAJE DE LAS
l.c
study. J Dent. 2010; 38: 118–122. RESTAURACIONES CON
6. Kern M, Strub JR. - Bonding to alu-
mina ceramic in restorative den- 17. Ernst CP, Cohnen U, Stender E, INFRAESTRUCTURAS DE ALTA
iB
IL
ai
tistry: clinical results over up to 5 Willershausen B. - In vitro retentive RESISTENCIA
years. J. Dent. 1998; 26: 245-249. strength of zirconium oxide cera-
J
18. Raigrodski AJ, Chiche GJ, Potiket inútil el pegado para asegurar la resistencia de la
Dent Mater. 2006; 22: 824–31. restauración. Ésta es la razón por la cual, en la mayoría
N, Hochstedler JL, Mohamed SE,
AD
8. Bottino MC, Valandro LF, Amaral Billiot S, Mercante DE. - The efficacy de las situaciones clínicas, se realizará un ensamblaje
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R, Bottino MA, Özcan M, Ussui V, of posterior three-unit zirconium- no adhesivo. Los cementos de ionómero de vidrio
Bressiani AHA, Lazar DRR. - Adhe- oxide-based ceramic fixed partial modificados por adición de resina y las recientes colas
er
mer resin cement to Y-TZP ceramic. clinical pilot study. J Prosthet Dent. excelentes resultados gracias a sus cualidades y a la
Dent Mater. 2010; 2 6: e125–e157. 2006; 96(4): 237-44. simplicidad de su aplicación. Cuando se busque un
9. Shahin R, Kern M. - Effect of air- ensamblaje adhesivo (restauración parcial, paredes
abrasion on the retention of zir- 19. Sailer I, Fehér A, Filser F, Lüthy convergentes o cortas), un tratamiento de superficie
conia ceramic crowns luted with H, Gauckler LJ, Schärer P, Franz
en
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RÉSUMÉ SUME
A côté de la fabrication industrielle automatisée d’éléments en zircone, une
méthode « manuelle » a fait sa place, le procédé Zirkonzahn du céramiste
H
italien, Enrico Steger. Usant d’un principe familier, la reproduction pantogra-
om
C
phique, cette méthode laisse aux prothésistes dentaires la maîtrise de toute
I
la phase de fabrication d’une prothèse en zircone. Un protocole particulier de
ch J D EN
travail du matériau zircone est nécessaire : depuis la réalisation d’une maquette
l.c
essayable en bouche, un duplicata surdimensionné est réalisé dans un bloc
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adapté, le ramenant à l’exacte dimension, tout en lui conférant des propriétés
J
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physicochimiques exceptionnelles. Les résultats sont comparables à ceux des
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IMPLICATION CLINIQUE
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Richard FOUQUIER a zircone est une matière qu’on en zircone, au laboratoire, avec un total
Prothésiste dentaire imaginait accessible uniquement contrôle de la conception à la fabrication,
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6 7 8
même est flatteur à l’œil comme au toucher, c’est primordial Pour obtenir un bridge passif, une deuxième étape de
pour un prothésiste amoureux de son travail et qui se voue modelage, avec une résine inerte, permet de fabriquer
à faire des actes et des pièces de haute qualité (fig. 5). des éléments intermédiaires, qui, après une longue poly-
mérisation, sont collés aux éléments « piliers » (fig. 9). Un
MÉTHODOLOGIE surfaçage ou un lissage est bienvenu, les irrégularités de
matière provoquant des rugosités de palpation, donc des
L’ensemble du procédé sera décrit, en appliquant la irrégularités de fraisage. Il est aussi possible de créer des
méthode à la réalisation d’une armature de bridge conven- réserves pour coller des inserts de connexion implantaire
tionnel. (fig. 10 et 11) afin d’obtenir une parfaite passivité par un
positionnement in situ des bridges transvissés. La zircone
Maquettage peut recevoir des primaires d’adhésion « primers » qui
Depuis un modèle à « dies » habituel, un détourage soi- donnent de bonnes performances adhésives. Ceci auto-
KI
gné est exécuté (fig. 6) en ayant parfaitement réglé la rise même la réalisation d’attelles collées (fig. 12).
contre-dépouille à la limite de finition prothétique (traçage
AN ER
à la mine de cire et application d’un durcisseur 00 micron). Préliminaires au fraisage
Il est préférable d’avoir des préparations de dépouille, Le positionnement de cette maquette, sur la machine de
sinon il faudra avoir recours à des cires de correction fraisage, se fait sur un disque de préhension par l’intermé-
pour idéaliser axe et insertion. La tolérance ou espace-
H diaire d’une base en polyuréthane. D’habitude, ce produit
om
ment peut se régler avec ces cires de la même façon,
C est conditionné sous forme de trois composants, deux
I
mais des systèmes de fraises dimensionnées en consé- liquides et une poudre ! Plus simplement, celui proposé
ch J D EN
quence permettent aussi d’y parvenir, en cours de frai- est fait de deux pâtes au mélange 1 pour 1, plus pratique
l.c
sage, si nécessaire. et aussi dimensionnellement très stable !
Une très fine couche de vaseline isolante est « peinte »
iB
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sur le plâtre.
Une résine photopolymérisable est appliquée, par addi-
J
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tions successives (fig. 7), fixées par expositions répétées
rk
sous une lampe de table, par phases de 5 secondes. La Fig. 9 - Maquette de bridge aux éléments différenciés.
sculpture obéit à des règles de modelage permettant de
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9 10 11
12 13 14
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FRAISAGE
AN ER
La maquette ainsi positionnée sous un « porte-pal-
peur », trouvera un support contigu sur lequel un bloc
de zircone crue est placé et collé. Une pièce à main en
17 18
H relation avec le porte-palpeur, équipée d’une fraise cor-
om
C respondante à un palpeur choisi (fig. 15) selon une straté-
I
gie de travail définie, peut se déplacer manuellement, et
ch J D EN
fraiser à 15000 tours/minute, la matière proposée, avec
l.c
un surdimensionnement contrôlé et constant d’environ
b 1,24 fois le volume de la maquette « guide ». Des blocs
iB
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de grande hauteur (50 mm) permettent, de plus, de réa-
liser des bridges monolithiques (fig. 16), même en cas de
J
gm
pertes osseuses et gingivales importantes, sans avoir eu
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19 20a
@
« sintérisation »
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ble.
21 22 Une coloration est proposée, très utile au résultat final.
.b
Fig. 15 - Fraises et leurs palpeurs. (fig. 18), localisant les couleurs, en intensité et quantité.
Fig. 16 - Fraisage par copiage. Un choix de dentines, incisaux, modifieurs, est disponible,
avec un diluant pour rendre plus de nuances dans une
Fig. 17 - Finition, état de surface. même teinte.
Fig. 18 - Coloration localisée. Pour compléter cette étape, un brûlage et séchage sont
Fig. 19 - Four de sintérisation. pratiqués à l’aide d’une lampe, pour une durée qui varie
de 30 minutes à 1 heure et demie, en fonction de la quan-
Fig. 20a et b - Précision des pièces. tité de colorants et de la masse à imprégner.
Fig. 21 - Passivité sur axes complexes.
Fig. 22 - Adaptation des sièges d’implant.
Le traitement thermique
En ayant eu soin de laisser un « socle » solidaire de la
pièce à traiter, cette dernière se place dans un four de trai-
Un gabarit permet de placer les éléments avec précision tement programmé, selon la nature du matériau de base
et idéalement en regard de la dimension des blocs de zir- (fig. 19).
cone préfrittée proposés. Un cycle de 15 heures (voire de 16 heures 30, en cas
Dans un espace libéré avec une fraise, la maquette trouve de zircone de Prettau), emmènera l’ensemble à 1500 C°,
sa place, solidarisée avec de la colle cyanoacrylate, avec une montée en température de 8 degrés/minute,
stabilisée pendant 2 heures, suivie d’un refroidissement parlons, en un raccourci, de « tout céramique », bien que
impérativement très ralenti pendant 8 à 9 heures. cette expression soit erronée, la zircone n’étant pas une
La pièce est alors à l’échelle 1, (fig. 20a et b) et l’adap- matière céramique !
tation résultante est absolument « époustouflante » ! La Une première option essentielle est de choisir la zircone
fidélité et le détail dupliqué sont évidents. Cependant, si « translucent », qui doit recevoir de la céramique (fig. 23)
une recherche poussée de passivité, de relâchement des et ne dispose pas d’une translucidité aussi prometteuse
frictions se révèle utile, des meulages peuvent parache- que son appellation le suggère (fig. 24). Dans ce cas,
ver cet excellent résultat. (fig. 21). Il y a des colorations les formes des armatures, surtout en application implan-
révélées différenciées, en surface et sous couche interne taire, doivent obéir à des lois impératives et rigoureuses !
immédiate, peu profonde, et n’ayant pas altéré la masse (fig. 25). Une fois la conception des armatures et le proto-
principale de l’ensemble. (fig. 22) Cette surface est donc cole des préparations de surfaces maîtrisés, ce matériau
prête à être éventuellement retouchée par grattage et se soumettra à un travail de montage céramique spécifi-
KI
préparée pour recevoir de la résine, de la céramique ou que, d’une difficulté relative pour le céramiste.
simplement des colorants de finition.
AN ER
Fig. 23 - Adaptation et friction conventionnelles
LES DIFFÉRENTES ZIRCONES Fig. 24 - Armature avec pontique poli.
Il est proposé, pour le moment, deux types de zircone de
H Fig. 25 - Armature spécifique sur implants.
om
base, pour deux stratégies de travail, mais le choix doit se
C
Fig. 26 -
I
faire avant de commencer le traitement prothétique. a) Zircone de Prettau avec céramique.
ch J D EN
Laissons de côté l’option du cosmétique résine, qui uti- b) Zircone de Prettau pure et affinée.
l.c
lise le support zircone en place du titane « all in one » et
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25 26a
27 28 29
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Fig. 28 - Fluorescence et luminosité.
Fig. 29 - Bridge « mixte » céramique et prettau.
AN ER
Fig. 30 - Prettau pure et gencive céramique.
Fig. 31 - Liaisons massives et renforcées.
Fig. 32 - Prettau colorée et brute
avant coloration terminale.
H
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30 31
Fig. 33 - Bridge de Prettau.
I
ch J D EN
Fig. 34 - Système CAD CAM.
l.c
Fig. 35 - Fraiseuse assistée.
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32 33
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34 35
CONCLUSION
À matière différente, exigence de travail différente. Le
protocole Zirkonzahn est spécifique mais reste simple. Il Mots clés
implique toutefois une rigueur dans la démarche encore Céramique zircone, technologies de
un peu plus grande car le résultat final doit s’anticiper dès laboratoire, procédé Zirkonzahn
le début du protocole de travail (fig. 33).
La démarche originelle était de pouvoir aller au-delà des Key words
possibilités offertes par le fraisage industriel proposé Zircon ceramics, dental labworks,
dans les centres d’usinage. Bien sûr le fraisage mécani- Zirkonzahn procedure
que peut aller très loin dans la performance. Le « fait à la
main » donne un prestige immense au produit, interpelle
les incrédules, et flatte l’ego du prothésiste. Mais dès lors
KI
que la mécanisation et la CFAO font plus de merveilles de
jour en jour, la société Zirkonzahn prévoit aussi de traiter
AN ER
sa zircone avec des machines CAD CAM (fig. 34 et 35).
Pourtant, il y aura encore beaucoup de cas complexes et
au-delà des limites de la machine automatique que seul
H
ABSTRACT
le contrôle manuel permettra de réaliser. Il est raisonna-
om
THE ZIRKONZAHN PROCEDURE OF
ble de penser que les deux systèmes sont nécessaires et
C
ENRICO STEGER
I
complémentaires.
ch J D EN
Alongside the automated industrial fabrication of
l.c
zircon elements, a “manual” method has appeared, the
Zirkonzahn procedure by the Italian ceramicist Enrico
Steger. Using a familiar principle, the pantographic
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reproduction, this method offers those who make
dental prostheses the mastery over all phases of the
J
gm
fabrication of a zircon prosthesis. A special protocol
rk
RESUMEN
en
EL PROCEDIMIENTO ZIRKONZAHN DE
ENRICO STEGER
Junto a la fabricación industrial automatizada de
.b
KI
l’articulateur une préparation supra-gingivale rapide
Vrai-Faux:
2. Quand doit-on utiliser suivie d’une pénétration intrasulculaire
AN ER
A. Il existe une bonne intégration biolo-
le Ditramax ® ? E. Une préparation trop vestibulée
gique du parodonte marginal vis à vis
A. Pour les réhabilitations qui concernent des céramiques peut aboutir à une restauration trop
le secteur antérieur maxillaire lumineuse par manque de céramique
H
B. Avec la technique de la céramique
B. Pour les réhabilitations maxillaires de cosmétique
pressée sur métal, on obtient une
om
grande étendure F. Une préparation trop ad lingum peut
C
céramique sur métal beaucoup moins
C. Il peut être utlilisé durant la phase conduire à des contacts occlusaux
I
résistante
ch J D EN
diagostique initiale pour aider à la réali- uniquement sur le matériau d’infras-
C. La mise en oeuvre «artisanale» des
tructure
l.c
sation du plan de traitement céramo-métalliques peut aboutir à l’ap-
D. Lors de la phase prothétique finale parition de zones de vide et constituer
Article 4. Restaurations
iB
IL
pour assurer une parfaite intégration
ai
des zones de faiblesse.
esthétique des restaurations céramiques antérieures (2) :
préparations partielles et
J
gm
E. Très intéressant pour les restaurations
Article 3. Restaurations
rk
unitaires
céramiques antérieures (1) : adhésion
3. Le céramiste est influencé par : les préparations périphériques
he
1. Occlusion statique
@
1mm
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C. Si une restauration est parfaite d’un de la face palatine doit être préféren-
point de vue esthétique sur l’articula- B. Sont minorées pour les facettes felds-
tiellement recherchée
teur, elle le sera forcément en bouche pathiques car elles peuvent s’affranchir
d’une infrastructure C. Lors de la préparation de la face lin-
guale, il faut tenir compte de l’inclinai-
Article 2. Reste-t-il encore C. Sont de 0,5 mm pour obtenir un bon
en
KI
tion des coiffages pulpaires, il est 4. Vrai-faux :
préférable de supprimer totalement le A. La sensation de largeur d’une restau- E. Sécher le silane appliqué dans l’intra-
composite afin de créer un bord libre dos facilite l’évaporation du solvant.
AN ER
ration peut être augmentée pour l’état
en céramique de surface (aspect brillant et stries 4. Le collage
C. Dans les cas de classe 3, on recom- horizontales) A. Avec une colle photopolymérisable,
mande un recouvrement systématique B. Pour les systèmes translucides, des
H
l’énergie lumineuse s’avérera trop
du composite par la RAC épaisseurs de 60 µm de colle font insuffisante pour traverser une restau-
om
C
varier la couleur de la restauration
4. Vrai faux: ration épaisse et assurer à elle seule la
I
C. Afin de respecter les indications prise complète du matériau
ch J D EN
A. L’adhésion est plus performante sur un
substrat dentinaire cliniques des reconstitutions corono- B. Avec une colle duale, la polymérisation
l.c
radiculaires, le praticien doit adapter le est retardée sur la surface du joint et
B. Afin de préserver une épaisseur amé-
système céramique au support et non instantanée en profondeur
laire idéale, il est préférable de s’aider
iB
IL
ai
l’inverse. C. L’élimination des excès est plus déli-
de clés de réduction en silicone issue
du projet morphofonctionnel cate avec une colle fluide
J
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Article 6. Le collage des
rk
hybride après la taille et avant l’em- lage aura peu d’influence sur la teinte
avec reproductibilité
@
preinte. finale
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Article 5. Propriétés A. Sont généralement réalisés à partir de A. En cas d’exposition de plages den-
optiques des systèmes
er
céramocéramiques :
H
B. Sont réalisés en résine méthacrylate refermer le jour même les tubuli à l’aide
implications cliniques pour leur exothermie d’une couche hybride
1. Les systèmes translucides C. Sont souvent solidarisés pour pallier au B. On choisit un ciment provisoire non
manque de rétention. résineux classique pour des formes de
en
KI
A. Une fois le fraisage terminé, une colora- D. Lors du fraisage, la pièce à main reliée
A. Certaines études montrent que, sur des tion à l’aide d’un trempage uniforme est avec le porte palpeur peut se déplacer
céramiques de haute résistance, un
AN ER
proposé manuellement
ciment verre ionomère permet d’obtenir
B. Après traitement thermique, la pièce se
une adhérence semblable à celle des
retrouve alors à échelle
colles telles que Panavia® ou Super-
bond®
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