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RC CLINIQUES

RÉALITÉS
la référence
du praticien
généraliste

KI
AN ER
H

om
C

I
ch J D N

l.c
E
iB

IL

ai
J
gm
rk
he

@
AD
nc

ki
er
be

Science et art
en
.b

des restaurations esthétiques


dr

en céramique
Première partie
La science et les procédures
3
ISSN n°0999-5021


Vol. 21 - septembre 2010
Editorial

C C’est une bonne opportunité qui s’offre à nous de


faire le point sur les Restaurations Esthétiques en
Céramique. Dans les Actualités Odonto Stoma-
tologiques, certains se rappelleront les excellents
numéros 64 et 65 des années 60, puis les numéros
124 et 125 des années 80 sur le thème du procédé
céramométallique. Ils ont constitué des référen-
sitaire ou libérale. Par exemple, deux branches
de l’internat sont qualifiantes : la chirurgie buc-
cale et l’orthodontie, alors que la troisième n’est
pas nommée et n’est toujours pas qualifiante.
L’Odontologie Préventrice et Reconstructrice
pourrait être une troisième qualification de l’in-
ternat.

KI
ces incontournables du savoir et du savoir-faire Malheureusement, l’esprit n’est pas celui-là, et

AN ER
en prothèse fixée esthétique en France. nous en sommes encore à refuser une profession
C’est avec le même état d’esprit et la même ambi- intermédiaire, entre le praticien et l’assistante
tion, que nous avons élaboré ces deux tomes dentaire La création d’un corps d’hygiéniste

H
de Réalités Cliniques que nous offrons à votre semble nécessaire pour :

om
C
lecture. • une prévention plus efficace afin de réduire les

I
Depuis, les progrès dans le problèmes dentaires et donc diminuer les coûts,
ch J D EN
domaine des matériaux céra- • la possibilité de permettre aux praticiens de se

l.c
miques et de l’adhésion ont consacrer à d’autres tâches exigeant des compé-
iB

IL
permis une évolution des tences qu’ils sont seuls à maîtriser

ai
pratiques cliniques : • des problèmes de démographie professionnelle
J
gm
• la mise au point de traite- dans certaines régions.
rk

ments de surface des céra- Dans ce sens, notre Odontologie a pris du retard,
he

miques permettant des doit se réformer et devenir européenne.


@

adhérences élevées Il serait temps de ne plus évaluer nos Universités


AD
nc

Gilles Jean-François • et le développement des uniquement selon des critères de recherche, mais
ki

Laborde Lasserre céramiques de haute ténacité. de tenir compte aussi de la qualité de la forma-
er
be

Aujourd’hui, les modes de tion clinique donnée aux étudiants qui seront les
pensées et les procédures praticiens libéraux de demain.
cliniques changent pour un « nouveau para-
digme »*. Ceci est vrai pour l’exercice clinique et Nous voudrions particulièrement remercier tous
en

pour nos facultés. les auteurs, empreints de cet état d’esprit, qui ont
La préservation des structures dentaires, gingi- participé à ces deux numéros regroupés sous le
.b

vales, osseuses, neuromusculaires et articulaires titre : « Science et art des restaurations esthéti-
dr

doit être une préoccupation permanente pour le ques en céramique ». Si le premier tome met l’ac-
bien des patients. cent sur « la science et les procédures », le second
Dans nos Facultés, il ne doit plus y avoir de fron- traitera de « l’art ». Ces deux tomes témoignent
tières artificielles entre les spécialités, comme de la richesse de l’Odontologie dans le domaine
elles existent, par exemple entre l’odontologie de l’esthétique pour le bien des étudiants, de la
conservatrice et la prothèse. Nous devons imagi- formation continue des praticiens et avant tout,
ner une pédagogie transversale : « l’Odontologie des patients.
Reconstructrice », reliant les connaissances des
biomatériaux, de l’odontologie conservatrice, de
l’odontologie prothétique, de l’implantologie et
de la parodontologie.
Cette vue de l’esprit, n’est pas encore à maturité
dans les différentes composantes de la profes- *Belser U. Nouveau paradigme. Réalités Cliniques
sion, qu’elles soient, ordinale, syndicale, univer- 2010; 21(2): 79-85.

Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 145


Sommaire

KI
Volume 21 N° 3 - TRIMESTRIEL

AN ER
Prix du n° : 70 E

Restaurations H

om
145 Avant-propos
C

I
Foreward
ch J D EN
esthétiques Gilles Laborde et Jean-François Lasserre

l.c
céramiques 149 Communication des données esthétiques
iB

IL

ai
faciales au laboratoire : le système Ditramax®
1ere partie
J
gm
Transmitting esthetic data from the face to the
rk

La science laboratory: Presentation of the Ditramax System


et les procédures
he

Patrice Margossian, Gilles Laborde, Stephen Koubi,


@

Guillaume Couderc, Gérard Maille, Sébastien Botti,


AD

Yannick Dinardo et Paul Mariani


nc

ki

157 Reste-t-il encore de beaux jours


er
be

Le numéro de septembre 2010 aux procédés céramométalliques ?


de Réalités Cliniques se focalise Is there still fair weather ahead for ceramic/metallic
sur les restaurations en céramique, procedures?
en

présente la méthodologie clinique Pascal De March, Yves Samama, Patrice Berthod,


de réalisation des céramiques Anne-Sophie Corroy et Lionel Coudray
.b

antérieures partielles et
périphériques et aide les praticiens 167 Restaurations céramiques antérieures (1) :
dr

à faire face au défi esthétique les préparations périphériques


d’aujourd’hui Ceramics anterior restorations: peripheral
preparations
Gilles Laborde, Jean-François Lasserre, Sébastien
Botti, Stephen Koubi, Hélène Lafargue, Gérard Maille,
© SAS L’Information Dentaire
Guillaume Couderc et Patrice Margossian
Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction par tous
procédés pour tous pays. Toute reproduction ou représentation
intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des pages 183 Restaurations céramiques antérieures (2) :
publiées dans le présent ouvrage faite sans l’autorisation de l’édi-
teur, est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, préparations partielles et adhésion
d’une part les reproductions strictement réservées à une utilisation
collective et, d’autre part, les courtes citations justifiées par le carac- Ceramics anterior restorations: partial restorations
tère scientifique ou d’information de l’oeuvre dans laquelle elles
sont incorporées (art. L 122-4 L. 122-5 et L. 335-2 du Code de la pro-
and adhesion
priété intellectuelle). Jean-François Lasserre, Gilles Laborde, Stephen
Imprimé en France, Imprimerie de Montligeon Saint Koubi, Hélène Lafargue, Guillaume Couderc,
Hilaire (61400)
Gérard Maille, Sébastien Botti et Patrice Margossian

Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 147


Sommaire

197 Propriétés optiques des systèmes


céramocéramiques : implications cliniques
Optical properties of full ceramic restorations
Patrice Margossian, Gilles Laborde, Stephen Koubi,
Guillaume Couderc, Gérard Maille, Sébastien Botti,
Yannick Dinardo et Paul Mariani

209 Le collage des céramiques à matrice de verre :

KI
quand méthode rime avec reproductibilité
Bonding of ceramics with glass matrix: when method

AN ER
rhymes with reproducibility
Stephen Koubi, Gauthier Weisrok, Guillaume Couderc,

H
Gilles Laborde, Patrice Margossian et Hervé Tassery

om
C
219 Assemblage des restaurations à infrastructure

I
ch J D EN
céramique de haute résistance

l.c
Assembly of restorations with high resistance
frameworks
iB

IL

ai
Jacques Dejou et Gilles Laborde
J
gm
rk

227 Le procédé Zirkonzahn de Enrico Steger


The Zirkonzahn procedure of Enrico Steger
he

Richard Fouquier
AD
nc

ki

234 Formation odontologique continue


er
be

237 Abonnez-vous

240 Annonces professionnelles


en

Numéro de Décembre 2010


Science et art des restaurations esthétiques
.b

en céramique. 2ème partie : Art et nature


dr

Sommaire pressenti page 208


Volume 21 N° 3 - TRIMESTRIEL - SEPTEMBRE 2010

PRÉSIDENTE ET DIRECTRICE DE LA PUBLICATION : Claudie Damour-Terrasson


REDACTEUR EN CHEF : Jean-Jacques LASFARGUES
1RE SECRÉTAIRE DE RÉDACTION : Pascale Normand
RÉDACTEURS GRAPHISTES : Barbara Faure, Cyril Pouzenc-Parmentier, Emilie Trani
PUBLICITÉ : Marie De Goesbriand, Agnès Mabille, Natacha Pichon, Charlotte Roullier
CORRESPONDANTS INTERNATIONAUX : ALLEMAGNE : J.F. Roulet • ANGLETERRE : J. Webber, N.H.F. Wilson
• BELGIQUE : J. Vreven, P. Lambrechts • CANADA : D. Forest • ETATS-UNIS : D. Nathanson • FRANCE : P. Jonas, JL. Saffar
• ITALIE : M. Fuzzi, G. Goracci • PAYS-BAS : Jacob Martin Ten Cate • SUISSE : D. Dietschi, J. Samson
TRADUCTIONS : Yves Boucher, Morton Sobel AUTO EVALUATION : Véronique Moutien
Commission Paritaire N° 1114 T 82241 - Dépôt légal : à parution
SAS L’Information Dentaire
40 avenue Bugeaud - 75784 Paris Cedex 16 - Tél : 01 56 26 50 00 - Fax : 01 56 26 50 01
e-mail : info@information-dentaire.fr - Internet : www.information-dentaire.fr

148 Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3


Restaurations Procédés céramo-métalliques
esthétiques
en céramique

Reste-t-il encore de beaux jours


aux procédés céramométalliques ?
P. DE MARCH, Y. SAMAMA, P. BERTHOD, A-S. CORROY, L. COUDRAY

KI
RÉSUMÉ SUME

AN ER
Une restauration céramo-métallique peut être considérée comme une seule
entité composite alliant la résistance des alliages au rendu esthétique des
céramiques cosmétiques. Grâce à leur ductilité, les alliages sont capables de

H
résister à des contraintes beaucoup plus importantes que les céramiques d’in-

om
C
frastructure à comportement fragile. Ces propriétés mécaniques permettent

I
ainsi d’envisager la réalisation de bridges de longue portée, l’exploitation de
ch J D EN
tous les types de limites, le cerclage et la préservation sur l’arcade des dents

l.c
les plus délabrées, la réalisation des formes les plus complexes là où l’espace
iB

prothétique disponible est extrêmement limité. Il existe donc encore de très


IL

ai
nombreuses situations cliniques auxquelles seuls les procédés céramo-métal-
J
gm
liques sont capables de répondre de manière fiable. Ils bénéficient d’ailleurs
rk

d’avancées technologiques permanentes qui contribuent à leur évolution et à


leur fiabilisation continues.
he

@
AD

IMPLICATION CLINIQUE
nc

ki

Les procédés céramométalliques demeurent indiqués pour restaurer les dents


très délabrées et les édentements complexes.
er
be

R
Pascal DE MARCH1,2
en

DCD, MCU-PH
Yves SAMAMA3 este-t-il encore des beaux jours des solutions pertinentes à des situations
.b

DCD aux procédés céramo-métalli- cliniques spécifiques auxquelles aucun


Patrice BERTHOD4 ques ? Alors que les communications en autre matériau n’est capable de répondre
dr

MCU, HDR, Enseignant-chercheur tout genre sur les procédés « tout cérami- aussi bien. C’est donc à partir de la com-
que » les plus modernes présentent sou- préhension raisonnée des propriétés des
Anne-Sophie CORROY1
vent l’emploi du métal en prothèse fixée alliages que nous déterminerons l’étendue
Interne
comme faisant partie d’un siècle et d’une du domaine d’application actuel et encore
Lionel COUDRAY5 époque révolue, McLean (1) concluait en réservé des procédés céramo-métalliques,
Prothésiste dentaire 2001 un article sur l’évolution des cérami- leurs avantages mais aussi leurs limites.
ques en affirmant que le métal avait encore Nous en présenterons enfin les principaux
1
UFR d’odontologie de Nancy, toute sa place dans notre siècle actuel qui axes d’évolutions en termes de procédés
département de Prothèses lui réservait encore un bel avenir. Les dix de mise en œuvre notamment.
2
Exercice privé à Metz dernières années d’évolution auraient-elles
3
Exercice privé à Paris
4
Institut Jean Lamour
suffi à démentir l’une des plus grandes LE CONCEPT
références mondiales en céramique den-
(CNRS, UMR7198) taire ? Pour apporter une réponse honnête,
CÉRAMOMÉTALLIQUE
département CP2S objective et scientifique à cette question, il Le but de toute restauration prothétique est
Faculté des Sciences et nous faut tout d’abord comprendre quels de rétablir ou de corriger l’esthétique et la
Techniques de Nancy sont les véritables atouts des alliages den- fonction des dents naturelles tout en s’inté-
5
Paris taires et en quoi ces derniers apportent grant le mieux possible au sein du milieu
Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 157-166 157
Restaurations esthétiques en céramique

biologique qui l’accueille. Près d’un siècle après le concept (6). Elles permettent de restaurer les dents altérées au
de Land qui décrivait en 1888, une technique destinée plus proche de leur structure originelle. Cependant, leur
à lier de la céramique cosmétique à une fine couche de comportement fragile impose des exigences mécaniques
platine, le concept de restauration céramo-métallique tel spécifiques impliquant soit des préparations suffisamment
que nous le connaissons aujourd’hui peut être attribué à importantes garantissant une morphologie prothétique de
Weinstein (2, 3) qui publie successivement en 1962 deux forme et de dimensions adaptées pour résister au déve-
articles dans lesquels il décrit l’association harmonieuse loppement des contraintes de rupture (7, 8, 9, 10) (en
d’un matériau esthétique de recouvrement (la cérami- particulier pour les céramiques d’infrastructure essentiel-
que dentaire) à une infrastructure rigide constituée d’un lement cristalline qui ne peuvent être efficacement collées
alliage noble à base d’or à la fois ductile, dur et résis- au substrat), soit la préservation d’un support amélo-den-
tant. Le procédé a depuis lors constamment évolué pour tinaire suffisamment important pour soutenir une vitro-
devenir la solution de prothèse fixée la plus populaire, céramique feldspathique traditionnelle ou renforcée. Ce

KI
notamment avec l’avènement des alliages non nobles dernier cas concerne les restaurations adhésives en céra-
à base Ni-Cr développés dans les années soixante-dix mique (inlay-onlay, « facettes ») et repose sur la possibilité

AN ER
pour faire face à la flambée des prix des alliages nobles. de mettre en œuvre des procédures d’adhésion optima-
Les restaurations céramo-métalliques allient la résis- les entre une céramique à phase vitreuse et un substrat
tance et la précision des éléments métalliques coulés dentaire pour rétablir une seule unité bio fonctionnelle et

H
aux résultats esthétiques des céramiques dentaires cos- esthétique entre la dent et sa restauration (11). Il corres-

om
C
métiques. Dans sa forme la plus simple, la restauration pond aux procédures thérapeutiques prothétiques les plus

I
céramo-métallique se compose d’une infrastructure (ou modernes, les plus conservatrices et doit constituer le pre-
ch J D EN
chape) métallique qui assure la solidité de l’ensemble et mier choix prothétique dans le gradient thérapeutique (12),

l.c
sert de support à la céramique cosmétique qui garantit le quand cela est possible.
rendu esthétique de la prothèse. Ces deux matériaux, de Lorsque le traitement de réhabilitation impose des thérapeu-
iB

IL

ai
nature très différente, sont intimement liés par une liaison tiques plus conventionnelles avec des restaurations péri-
céramo-métallique si forte que la restauration finale peut phériques unitaires ou plurales de plus ou moins grandes
J
gm
être considérée comme une seule entité composite béné- étendues sur des dents parfois très délabrées, l’approche
rk

ficiant des propriétés respectives des deux matériaux (4). thérapeutique devient beaucoup plus complexe en termes
d’exigences mécaniques, et en particulier vis-à-vis des
he

CHOIX RAISONNÉ D’UN SYSTÈME matériaux prothétiques. Le choix du matériau d’infrastruc-


ture se fait donc en opposant ses qualités mécaniques :
AD

PROTHÉTIQUE :
nc

• d’une part à l’espace prothétique disponible, compte tenu


ki

DU « TOUT CÉRAMIQUE » de la forme que l’on peut donner aux préparations, de leur
AU CÉRAMO-MÉTALLIQUE
er

valeur rétentive, mais aussi du type de ligne de finition


be

retenue dans le contexte clinique de la dent considérée


Leur rendu esthétique, leur dureté proche des tissus den- •et d’autre part au volume de la restauration d’usage
taires, leurs formidables qualités biologiques (5) ainsi que compte tenu du contexte dento-parodontal, de l’étendue
leur possibilité d’être collées au substrat dentaire ou rési- de la prothèse et des contraintes fonctionnelles subies.
en

neux font des céramiques (lorsqu’elles présentent une Parce qu’elles bénéficient de la très grande supériorité
phase vitreuse) le matériau de choix en termes d’intégra- mécanique de l’infrastructure métallique, les restaurations
.b

tion esthétique et biologique dans l’environnement buccal céramo-métalliques offrent une réponse fiable et adaptée
à de nombreuses situations cliniques pour lesquelles les
dr

conditions locales ne permettent pas de répondre aux exi-


Fig. 1 - Une entaille produit une élévation locale du niveau de contrainte gences des procédés céramo-céramiques.
d’autant plus importante que cette entaille est aigüe.

RÔLE DE L’INFRASTRUCTURE ET
COMPORTEMENTS MÉCANIQUES
Mécanisme de la rupture
Le rôle principal de l’infrastructure prothétique est d’as-
surer la résistance et la pérennité mécanique de l’ensem-
ble de la restauration. Un matériau peut se rompre à un
niveau de contrainte bien moindre que sa valeur théori-
que de rupture s’il présente localement une zone de fai-
blesse comme une microfissure ou une irrégularité autour
de laquelle le niveau de contrainte se concentre pour
atteindre, puis très rapidement dépasser localement cette
valeur théorique alors que la contrainte moyenne appli-
quée lui est bien inférieure. De plus, l’importance de cette

158 Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 157-166


Procédés céramo-métalliques

Fig. 2 - Les alliages ductiles soumis à une contrainte se


déforment localement de manière permanente avant de se
rompre grâce au déplacement des dislocations (en jaune).

KI
élévation de contrainte dépend directement de la forme de Fig. 3 - Résistance à la fatigue (ténacité) des alliages (ductiles) par rapport

AN ER
la zone génératrice de ce « surstress ». Ainsi une entaille aux céramiques d’infrastructure (fragiles).
de forme arrondie produit une élévation locale du niveau
de contrainte, mais plus la forme de cette entaille devient
aiguë et profonde et plus le niveau de contrainte s’élève
H

om
rapidement (13) (fig. 1).
C la pérennité de nos prothèses et que de ce point de vue,

I
Au sein d’un matériau de type fragile comme le sont tou- les matériaux ductiles restent très supérieurs aux autres
ch J D EN
tes les céramiques, si un défaut de type entaille concen- (fig. 3).

l.c
tre suffisamment de contraintes, ce niveau de stress est C’est donc seulement à la lumière de ces considérations
maintenu de proche en proche à son extrémité pendant biomécaniques que nous pouvons mieux comprendre
iB

IL

ai
que la fissure se déplace irrémédiablement et rapidement le domaine d’indication des alliages comme infrastruc-
à travers tout le matériau jusqu’à sa rupture. ture prothétique. En effet, la résistance des alliages aux
J
gm
contraintes de toute sorte leur permet d’être employés
rk

La ductilité des alliages avec des épaisseurs relativement faibles, d’exploiter tous
Les alliages sont des matériaux dits à comportement duc- les types de préparations rétentives et toutes les lignes de
he

tile. Contrairement aux matériaux à rupture fragile, ils sont finition prothétique, ou encore de réaliser en prothèse fixée
capables de se déformer localement à l’extrémité d’une plurale les travées les plus longues avec les connexions
AD
nc

entaille aiguë sous l’effet de la concentration de contrainte les plus fines. C’est ce que nous allons aborder dans la
ki

pour émousser la forme de la zone génératrice de stress, deuxième partie de cet article.
er

et diminuer ainsi les effets de cette concentration de


be

contrainte. Cette déformation plastique avant la rupture qui


caractérise la ductilité des métaux se fait par glissements
successifs de lignes d’atomes les unes par rapport aux
autres selon un plan en rompant, puis reformant aussitôt REMARQUE SUR LE COMPORTEMENT
en

avec les atomes adjacents, des liaisons dans le réseau MÉCANIQUE DE LA ZIRCONE Y-TZP
tridimensionnel d’atomes, jusqu’à ce qu’elles traversent
La zircone Y-TZP s’est imposée comme le matériau céra-
.b

complètement le matériau. Ces lignes mobiles d’atomes mique de choix destiné à la réalisation d’infrastructures
que l’on nomme dislocations sont responsables du com- de bridge en prothèse fixée grâce à son comportement
dr

portement ductile des alliages qui leur permettent de mécanique remarquable capable de contrarier la propa-
céder à une contrainte sans se rompre, mais en se défor- gation d’une fissure. Ce mécanisme que nous pourrions
mant localement (fig. 2) (13). C’est donc ce comportement nommer « transformation résistante » ou « transforma-
de ductilité qui confère aux alliages indépendamment de tion par durcissement » est lié à un changement localisé
leurs autres propriétés mécaniques (dureté, résistance à de structure cristallographique au sein du réseau cris-
la traction, à la flexion...) leur formidable résistance aux tallin de la zircone autour d’une zone de concentration
contraintes que supportent nos prothèses en service. En de contrainte. Il s’accompagne d’une augmentation de
volume d’environ 4,5 % permettant de fermer localement
effet, les fissures ont beaucoup de mal à se propager au
l’initiation d’une fissure (18). Il convient de bien noter
sein d’un matériau ductile car leur progression est très que ce phénomène est très localisé, irréversible à tem-
largement contrariée par la déformation plastique qu’el- pérature ambiante et qu’il n’est en rien comparable au
les génèrent localement. Cela se traduit principalement comportement ductile des alliages. S’il contribue à faire
par un niveau de résistance en fatigue de ces matériaux de la zircone Y-TZP le matériau le plus résistant en fati-
bien supérieur aux céramiques les plus résistantes (i.e. gue de toutes les céramiques, il n’en reste pas moins
Zircone Y-TZP) pourtant capables par ailleurs de les sur- un matériau à rupture fragile avec toutes les précautions
passer dans les tests de flexion (13, 14, 15, 16, 17). Il n’en que cela implique.
demeure pas moins que les tests de résistance en fatigue
sont de très loin les plus pertinents pour ce qui concerne
Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 157-166 159
Restaurations esthétiques en céramique

Fig. 4 - L’infrastructure prothétique


est conçue à partir d’une clé issue
du projet en cire pour contrôler un
espace homothétique ménagé pour la
céramique cosmétique qui doit être
correctement soutenue.
Fig. 5
a) Situation clinique où les rapports
d’occlusion sont très défavorables.
Seules, des CCM avec « bite-stop » sont
possibles.
b) Modelage des infrastructures avec

KI
des butées d’occlusion.
Fig. 6 - Résultat clinique en vue

AN ER
vestibulaire et en vue palatine.

om
C
4

I
ch J D EN

l.c
iB

IL

ai
J
gm
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@
AD
nc

ki
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be

5 6
en

DOMAINES D’INDICATION
.b

rétentif et solide tout en laissant suffisamment de place


DES RESTAURATIONS pour garantir la résistance de la restauration et son rendu
dr

CÉRAMOMÉTALLIQUES esthétique (19, 20). L’épaisseur d’une infrastructure métal-


lique varie de 0,2 à 0,5 mm en fonction du type d’alliage
Le domaine d’indication des restaurations céramo-métal- coulé et de la quantité de tissus éliminée lors de la prépa-
lique peut être abordé selon deux points de vue : les exi- ration (4). Pour donner un rendu esthétique satisfaisant,
gences liées à la préparation et celles liées au type de l’infrastructure doit être conçue dans le but de soutenir
restauration prothétique envisagé. une épaisseur uniforme de céramique (1 mm au minimum
et 2 mm au maximum) (fig. 4) (19, 20, 21). Ces exigences
Les indications liées aux préparations impliquent donc une réduction périphérique minimale de
dentaires 1,2 à 2,5 mm par rapport à la forme finale de la restau-
Toute préparation dentaire établie pour une prothèse fixée ration. Or en fonction de la forme originelle des dents et
périphérique se distingue par deux éléments essentiels : le dans le cas de rapports d’occlusion avec des recouvre-
volume de la réduction tissulaire sur toutes les faces de la ments importants, il n’est pas toujours possible de ména-
dent d’une part, et la nature de la limite cervicale d’autre part. ger cet espace tout en conservant un pilier suffisamment
Réduction périphérique solide. Ceci est particulièrement vrai pour les incisives
En premier lieu le volume de la réduction tissulaire périphé- maxillaires, en particulier dans la zone de concavité pala-
rique doit respecter les critères mécanistes destinés aux tine. Le concept céramo-métallique propose une solution
éléments scellés, à savoir aboutir à un pilier de dépouille, intéressante à ces situations en réalisant une partie plus

160 Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 157-166


Procédés céramo-métalliques

KI
7 8

AN ER
ou moins importante de la face palatine exclusivement
en métal avec une réduction de 0,7 mm seulement (20)
H

om
(fig. 5 et 6). Ce choix de conception peut également être
C

I
retenu si on veut ménager beaucoup d’espace en vestibu-
ch J D EN
laire pour les dents claires notamment et la réduction plus

l.c
importante en vestibulaire sera compensée par une moin-
dre réduction palatine en une sorte de translation pala-
iB

IL

ai
tine de la préparation au sein de l’espace de réduction
périphérique (fig. 7). Dans ce type de réalisation, la limite
J
gm
de jonction entre le métal et la céramique doit alors être
rk

située au moins 1,5 mm en deçà ou au-delà des contacts


occlusaux (22, 23).
he

Rétention
Lorsque la rétention primaire n’est pas suffisante pour
AD
nc

garantir la pérennité de la restauration, il est possible


ki

avec le métal d’exploiter des aménagements de stabili-


9
er

sation ou de rétention secondaire tels que des rainures


be

verticales. En effet la ductilité du métal fait que la plus


forte concentration de contrainte générée au niveau de Fig. 7 - La « translation palatine » de la préparation (de A vers C)
ces parties fines et anguleuses dans le matériau pourra permet de ménager davantage de place pour le cosmétique en vestibulaire
être absorbée sans problème alors qu’elles sont stricte- aux dépens de l’espace disponible en palatin qui présentera une partie
en

ment contre-indiquées pour les céramiques (fig. 8). métallique exposée de plus en plus étendue (préparations selon Leibovitch).
Exploitation des limites cervicales Fig. 8 - L’exploitation de rainures de stabilisation par l’infrastructure
.b

Les restaurations céramo-métalliques peuvent exploiter métallique permet d’augmenter la rétention globale de la prothèse lorsque
tous les types de limites cervicales. Dans certains cas la rétention primaire seule est insuffisante.
dr

particuliers de dents très fragilisées, au ras de gencive


Fig. 9 - L’exploitation d’un congé biseauté par un collier métallique
ou présentant certaines difficultés anatomiques telles que
périphérique permet de cercler une dent fragile soumise à de fortes
des concavités au niveau de la limite cervicale, la réali-
contraintes cervicales et d’augmenter la rétention de la couronne.
sation d’un biseau périphérique de la ligne de finition du
congé permet d’obtenir un effet de cerclage qui renforce
la dent résiduelle en la protégeant de la fracture (24) et
qui, dans une moindre mesure, augmente la rétention de Morphologies particulières
l’élément périphérique (25). Pour ce type de limite, les for- Dans les situations de dents au parodonte endommagé, la
ces de flexion sont telles au niveau marginal que seul le conservation et la préservation de ces éléments dentaires
métal peut être envisagé pour cercler une ligne de finition impliquent en plus des cerclages périphériques marginaux
biseautée (fig. 9) (26). D’autre part, les avantages esthéti- souvent indiqués des morphologies axiales adaptées.
ques et biologiques de la finition céramique peuvent éga- C’est le cas des séparations de racine sur molaires où la
lement être pleinement exploités avec les restaurations restauration périphérique assure la contention des élé-
céramo-métalliques en arrêtant le métal bien avant la ments dentaires conservés et ménage dans le peu d’es-
ligne de finition et en réalisant un joint céramique là où pace inter-radiculaire disponible une embrasure métallique
la dent permet la réalisation d’un congé large et franc ou dont l’accès doit être facilité par les instruments d’hygiène
d’un épaulement à angle interne arrondi. pour protéger cette zone fragile (fig. 10) (20, 27, 28).
Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 157-166 161
Restaurations esthétiques en céramique

KI
AN ER
10
12

om
Indications liées au type de
C
restauration : prothèses fixées plurales

I
ch J D EN
et prothèses mixtes

l.c
Concernant la réalisation des bridges conventionnels,
les intérêts des procédés céramo-métalliques ont été
iB

IL

ai
déjà présentés dans un précédant article (29). L’emploi
d’une infrastructure métallique permet la réalisation de
J
gm
connexions plus fines et plus postérieures qu’avec les
rk

procédés céramo-céramiques ce qui confère au bridge


céramo-métallique un avantage certain sur la maîtrise
he

des formes et des effets de séparation des dents (fig. 11).


De plus les propriétés mécaniques des alliages permet-
AD
nc

tent des travées beaucoup plus longues et plus sûres que


ki

les travées en zircone, gold-standard des infrastructures


er

céramo-céramiques dont la portée maximale est limitée


be

11
à deux éléments intermédiaires (i.e. 30 mm) (fig. 12).
Ajoutons à cela qu’en prothèse mixte, les infrastructures
métalliques coulées peuvent également intégrer des atta-
Fig. 10 - L’infrastructure métallique permet de ménager une embrasure chements de précision pour une PAPIM (Prothèse Amovi-
en

permettant le passage d’une brossette dans un espace aussi réduit qu’entre ble Partielle à Infrastructure Métallique). (fig. 13).
deux racines séparées (Laboratoire : F. Riefolo) D’autre part, la possibilité de réaliser des brasures pri-
.b

Fig. 11 - Le métal permet de réaliser des connexions fines et palatines sur maires sur la plupart des alliages permet de corriger les
ce bridge de 21 à 23 de façon à produire les mêmes effets de séparation que déformations et de garantir un ajustage simultané des
dr

sur les couronnes unitaires de 11 à 13 (Laboratoire : L. Heinbach). grandes infrastructures dans les situations les plus com-
Fig. 12 - La résistance mécanique des alliages permet d’envisager des plexes. Quant aux brasures secondaires, elles permettent
travées de 4 éléments intermédiaires antérieurs. de segmenter le montage et la cuisson de la céramique
sur des très grands bridges solidarisés in fine en une
seule pièce. Mais elles ne sont réalisables qu’avec les
alliages nobles uniquement (fig. 14).
Sélection des alliages
Tableau I - Classification des alliages dentaires selon l’ADA (1984)
Les termes d’alliages « précieux » et « non précieux »
Catégorie d’alliages Teneurs en or et en platinoïdes* (en %) habituellement utilisés sont désormais à proscrire au
profit de la classification de l’American Dental Associa-
Haute Noblesse (HN) ≥ 60 (et or ≥ 40) tion (ADA) (30) qui distingue les alliages en trois gran-
des catégories en fonction de leur composition et de
Nobles (N) ≥ 25 (or non nécessaire)
leurs propriétés électrochimiques (tableau I). Le tableau
Base Prédominante (PB) < 25 (or non nécessaire) II en présente les principales caractéristiques et indica-
tions. Les alliages les plus nobles à base d’or ont le plus
*Platinoïdes = platine, palladium, rhodium, iridium, osmium et ruthénium d’atouts et constituent toujours la meilleure solution en
termes de mise en œuvre, de rendu esthétique, de bio-

162 Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 157-166


Procédés céramo-métalliques

KI
AN ER
13 14a

H
Fig. 13 - L’emploi des alliages permet d’intégrer à l’infrastructure coulée des

om
C
attachements de précision tels que des glissières pour une PAPIM.

I
ch J D EN
Fig. 14 - Les 3 secteurs séparés par les flèches jaunes sont réalisés distinctement
puis réunis en un seul bridge par des brasures secondaires (flèches bleues)

l.c
réalisées après la finition de la céramique.
iB

IL

ai
J
gm
compatibilité, et de qualité de la liaison avec la céramique
rk

tandis que l’emploi de platine et de palladium leur confère


aussi d’excellentes qualités mécaniques. Cependant, leur
he

inflation considérable qui les rend prohibitifs a favorisé le


développement des alliages nobles (N), moins chers, qui
AD
nc

en conservent les principales qualités et des alliages à


ki

base prédominante (PB) qui sont beaucoup plus écono- 14b


er

miques. Les alliages à base de nickel et de chrome de


be

cette dernière catégorie ont particulièrement progressé toute partie de métal visible génère un effet « antinaturel »
en terme de précision de coulée notamment, ce qui en tandis que la présence de la chape sous la céramique
justifie l’utilisation dans bon nombre de situations, même cosmétique bloque le passage de la lumière à travers les
s’ils restent moins fiables concernant la liaison céramo- tissus dentaires (11) et génère par la présence de l’opa-
en

métallique, et la qualité des brasures et soudures (4). que destiné à la masquer, un effet de réflexion qui peut
Les alliages cobalt-chrome développés en prothèse fixée s’avérer très difficile à gérer pour les dents de couleur
.b

pour suppléer l’emploi du nickel, réputé allergène, sont claire notamment. L’autre inconvénient majeur concerne
beaucoup plus difficiles à mettre en œuvre et ne garantis- l’intégration biologique vis-à-vis du parodonte marginal
dr

sent pas une liaison céramo-métallique très fiable (4). Par sans commune mesure avec les céramiques puisque les
ailleurs, les alliages de titane dont les propriétés mécani- cellules épithéliales n’adhèrent pas aux alliages habituel-
ques sont faibles donnent une liaison céramo-métallique lement employés, obligeant des limites souvent intrasul-
de qualité médiocre et nécessitent l’emploi d’une cérami- culaires dans les secteurs visibles et aboutissant à un
que spécifique au rendu esthétique peu convainquant.
Ces alliages qui ne peuvent pas être recommandés pour
des restaurations céramo-métalliques de qualité offrent
cependant une solution économique et très intéressante Tableau II - Propriétés et indications générales des alliages
pour les restaurations corono-radiculaires coulées (inlay- Catégorie Mise en Liaison avec Propriétés Brasures Coût
cores). Leur plus faible module d’élasticité en limite les d’alliages œuvre la céramique mécaniques et soudures
contraintes intra-radiculaires et leur grande biocompatibi-
HN ++++ +++ + à +++* ++++ −−−
lité permet de les associer avec tous les types d’alliages
pour l’infrastructure prothétique. N +++ ++ +++ +++ −
Inconvénients des alliages : contre-indications PB + + à −* ++++ + à − −** +++
réelles ou relatives ?
+ = avantage ; − = inconvénient
L’un des inconvénients majeurs et indiscutables de l’em- * selon les compositions spécifiques ; ** brasures secondaires impossibles
ploi des alliages concerne l’aspect esthétique. En effet
Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 157-166 163
Restaurations esthétiques en céramique

16

15 17

KI
Fig. 15 - Les nombreuses microretassures (en noir), zones de vide au de CFAO permettent à l’inverse d’usiner dans la masse un

AN ER
sein de l’alliage coulé et de sa brasure primaire (au centre) sont liées aux alliage de qualité industrielle sans défaut de coulée, mais à
procédés « artisanaux » de mise en œuvre (coulée) et constituent des un coût nettement plus important. Le frittage laser est une
zones de faiblesses potentielles. autre alternative à l’usinage permettant aussi l’élaboration

H
Fig. 16 - Infrastructures métalliques réalisées par frittage laser à partir d’infrastructure de qualité contrôlée (fig. 16). La techni-

om
d’un fichier de CFAO numérisé (PX France ®).
C que de céramique pressée sur infrastructures métalliques

I
constitue une autre évolution très intéressante. Dans les
Fig. 17 - Patiente ayant été traitée pour une double fente labio alvéolo-
ch J D EN
situations où l’esthétique est moins exigeante, elle permet
palatine. Des greffes osseuses suivies de la pose d’implants en situation

l.c
de s’affranchir de la mise en œuvre des procédures de
13 et 23 ont été réalisées (chirurgie : JF. Tulasne). On note des anomalies
stratification classique du cosmétique pour presser une
associées de l’émail sur 11 et 21.
iB

IL

ai
vitrocéramique sur une armature métallique recouverte
d’opaques à partir d’une technique de cire perdue. Pour les
J
gm
secteurs postérieurs, l’application de cette méthode dont la
rk

parodonte marginal moins stable que lorsqu’il n’a que de caractérisation esthétique est réalisée par maquillage de
la céramique comme interface. surface est assez facilement accessible, ne requiert pas
he

Par ailleurs, concernant les risques d’allergies souvent de grandes compétences en céramique et facilite le tra-
évoqués, avec le nickel en particulier, il est important de vail des laboratoires. Avec beaucoup plus de maîtrise des
AD
nc

noter qu’aucune toxicité systémique n’a jamais été mon- céramiques et de leurs propriétés optiques, cette méthode
ki

trée à partir des alliages dentaires et que compte tenu de s’applique également aux secteurs esthétiques. La tech-
er

la qualité des alliages employés, même si la prévalence de nique du cut-back consiste alors à réaliser des découpes
be

l’allergie au nickel est élevée dans la population en général, dans la céramique pressée sur métal puis finaliser le rendu
aucun argument significatif n’a permis à ce jour d’étayer le esthétique par stratification de masses émail, transparen-
rôle délétère de ce métal dans les pathologies allergiques tes et opalescentes (système Pulse press-to-metal©). On
de la muqueuse buccale. Ceci vaut a fortiori pour tous les obtient ainsi une céramique sur métal beaucoup plus résis-
en

autres métaux classiquement employés (31). tante mécaniquement, très intéressante dans les situations
Les risques de corrosion ne sont pas davantage signi- de fortes contraintes mécaniques. Les figures 17 à 19 en
.b

ficatifs pour réfuter l’emploi des alliages car la plupart illustrent l’application sur un cas de fentes labio-palatines
des alliages modernes destinés aux procédés céramo- bilatérales traitées par chirurgie. La pressée de cérami-
dr

métalliques (des plus nobles aux non-nobles) sont extrê- que sur métal noble permet une meilleure résistance aux
mement résistants aux dommages liés à la corrosion et contraintes pour cette réhabilitation où 12 et 22 sont en
que ceux-ci n’apparaissent expérimentalement qu’en les extension solidaires (cantilever) de 23 et 13 transvissées
soumettant à des conditions extrêmes qu’on ne devrait sur implants, et 11 et 21 sur dents naturelles. Ce procédé
pas retrouver en bouche (32, 33). permet par ailleurs la pressée d’un joint céramique-dent
de grande précision en même temps que l’ensemble du
ÉVOLUTIONS ET PERSPECTIVES cosmétique. Il facilite aussi la reproduction fidèle des for-
mes validées par les prothèses transitoires.
Les procédés céramo-métalliques représentent une solu-
tion souple d’utilisation, efficace et simple à mettre en
œuvre, en particulier avec la technique de coulée à cire
CONCLUSION
perdue qui permet de réaliser une infrastructure métalli- L’emploi d’une infrastructure métallique constitue une
que avec peu de matériel. Cependant le processus artisa- difficulté incontestable dans le rendu esthétique d’une
nal de cette mise en œuvre génère de nombreux défauts restauration de prothèse fixée. Toutefois, ses propriétés
dans la structure métallurgique qui ne sont pas toujours mécaniques liées principalement à la ductilité de l’alliage
appréciables au laboratoire et risquent de compromettre la permettent encore aux procédés céramo-métalliques de
qualité mécanique attendue (34) (fig. 15). Les techniques répondre de manière fiable et pérenne à des situations

164 Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 157-166


Procédés céramo-métalliques

18a

KI
AN ER
H

om
C
19

I
18b
ch J D EN
Fig. 18

l.c
a) Essai des infrastructures métalliques : chapes unitaires sur 11 et 21 et
infrastructures pour deux bridges implanto-portés comprenant chacun
iB

IL

ai
un élément transvissé sur l’implant en situation canine et une incisive
latérale en extension. Il a été décidé délibérément de ne pas solidariser les
J
gm
rk

implants et les dents naturelles.


b, c) Vues vestibulaire et palatine des formes finales établies par de la cire
he

sur les infrastructures.


@

d) Céramique pressée sur le métal après élimination du revêtement par


18c
AD

sablage.
nc

ki

Fig. 19 - Prothèses céramo-métalliques sur implants et dents


naturelles réalisées par pressée de céramique sur métal, cut-back et
er
be

stratification de l’incisal (Laboratoire : L. Coudray).


cliniques pour lesquel-
les les restaurations
céramo-céramiques,
en

fragiles par nature, sont


contre-indiquées.
.b

Les restaura- 18d


tions céramo-métalliques
dr

permettent ainsi la réalisation


de bridges de longue portée, faut prendre conscience qu’une dent délabrée et fragilisée,
l’exploitation de tous les types de limites, le cerclage et la restaurée et pérennisée par une restauration céramo-métal-
préservation sur l’arcade des dents les plus délabrées, lique bien menée constitue toujours une thérapeutique plus
la réalisation des formes les plus complexes là où l’es- conservatrice et moins délabrante que la restauration du
pace prothétique disponible est extrêmement limité. Il est même espace par une couronne sur implant.
cependant reconnu de tous que la préservation maximale
et la moindre mutilation des structures dentaires doivent
toujours constituer notre premier choix thérapeutique.
Les restaurations adhésives en céramique sont les plus Mots clés
à même de restaurer la dent au plus proche de son état Prothèse fixée, céramo-métallique,
initial lorsque les procédures restauratrices directes sont couronnes, bridges
dépassées. Il ne convient donc pas de délabrer les dents
plus que nécessaire, mais tant que nous aurons à faire Key words
face à des dents très délabrées et des édentements com- Fixed prosthodontics, ceramic/metallic resto-
plexes, les restaurations céramo-métalliques garderont rations, crown and bridge
toute leur place à droite du gradient thérapeutique. Car il
Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 157-166 165
Restaurations esthétiques en céramique

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KI
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AN ER
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H
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om
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I
ch J D EN
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l.c
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iB

IL

ai
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J
gm
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rk

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he

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@

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AD

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nc

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ki

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er

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be

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H

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en

tique, un concept médical pour les trai-


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.b

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109-766.
dr

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166 Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 157-166


Restaurations Céramiques du secteur antérieur
esthétiques
en céramique

Restaurations céramiques antérieures (1) :


les préparations périphériques
G. LABORDE, JF. LASSERRE, S. BOTTI, S. KOUBI, H. LAFARGUE,
G. COUDERC, G. MAILLE, P. MARGOSSIAN

KI
AN ER
RÉSUMÉ SUME
Les restaurations céramiques antérieures constituent la modalité essentielle de

H
l’odontologie reconstructrice esthétique. Elles s’inscrivent dans un concept de

om
continuum odontoprothétique, morphologique, biologique et optique. Les restau-
C
rations, périphériques et partielles sont indiquées après analyse des structures

I
ch J D EN
résiduelles avant préparation. Parmi celles-ci, on distingue les restaurations péri-

l.c
phériques collées et scellées. Les auteurs décrivent les principes modernes de
préparations périphériques en insistant sur la préservation tissulaire pour mieux
iB

IL

ai
assurer la résistance à long terme de ces restaurations et la possibilité de réinter-
ventions futures.
J
gm
rk

IMPLICATION CLINIQUE
he

L’utilisation de guide de préparation, issu du projet prothétique morpho fonc-


@

tionnel est essentiel à la préservation tissulaire. Associé aux contrôles des


AD
nc

épaisseurs de réduction, cette approche clinique des préparations, plus


ki

conservatrice, assure esthétique, fonction et résistance à long terme des res-


er

Gilles LABORDE1
be

taurations céramiques antérieures.


H

MCU-PH
Jean-François LASSERRE3

L’
MCU-PH
en

Sébastien BOTTI1
AHU évolution des techniques et des Malgré la multitude de systèmes disponi-
.b

Stephen KOUBI2 matériaux nous permet d’élargir bles sur le marché, et dans le but de mieux
MCU-PH le champ d’indication des procédés « tout appréhender les principes de préparation
dr

céramique ». Il est désormais possible de des restaurations « tout céramique », il


Hélène LAFARGUE3
AHU proposer à nos patients un éventail de solu- convient de bien distinguer :
tions prothétiques sans métal, couvrant une • les Restaurations Périphériques Scellées
Gérard MAILLE1 grande variété de situations cliniques : (RPS), dont les principes généraux de pré-
AHU • des restaurations partielles (inlays, onlays, paration reposent toujours sur des règles
Guillaume COUDERC2 facettes), de type céramique à matrice essentiellement mécanistes, peu écono-
AHU vitreuse continue (feldspathiques ou enri- mes en tissus dentaires (1). Elles font appel
chies) pour les dents dont les structures à des procédés céramométalliques ou céra-
Patrice MARGOSSIAN1 sont peu ou pas délabrées ; mocéramiques. La résistance des infras-
MCU-PH • des restaurations périphériques, unitaires et tructures rend alors inutile l’assemblage par
plurales (couronnes et ponts) pour les dents collage sauf pour augmenter la rétention
1
Département de prothèses dont l’intégrité structurelle est plus altérée. des piliers courts (inférieurs à 4 mm). Les
2
Département d’odontologie Dans ce contexte, les principes de prépara- infrastructures céramocéramiques sont de
conservatrice tion n’échappent pas à une nécessité évo- haute résistance et présentent des structu-
Faculté d’odontologie de Marseille lutive des concepts, intégrant en particulier res cristallines différentes, soit avec phase
3
Département de prothèses la notion de préservation des structures vitreuse infiltrée, peu importante et disconti-
Faculté d’odontologie de Bordeaux dentaires. nue (ex : In-Ceram®, Alumina® et Zirconia®)
Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 167-182 167
Restaurations esthétiques en céramique

2a b

KI
AN ER
1

Fig. 1 - La mise en évidence de la limite cervicale et


H

om
la conservation de la surface dentaire non préparée
C
sur le modèle positif unitaire sont un pré requis au

I
ch J D EN
laboratoire. Le profil d’émergence relativement plat c d

l.c
est établi dans le prolongement de la surface dentaire
non préparée (principe de Stein).
iB

IL

ai
(2), soit polycristalline sans phase vitreuse (Procera®
Fig. 2 - Cas clinique n° 1
Alumine et toutes les infrastructures zircone Y-TZP) (2).
Gilles Laborde, Pierre Andrieu, céramiste
J
gm
Elles sont regroupées sous le terme générique de Res-
rk

a) Situation initiale après traumatisme avec fracture coronaire de 11 et taurations Céramo-Céramiques (RCC) (2).
coronoradiculaire de 21. • les Restaurations Adhésives Céramiques (RAC), par-
he

b) Situation initiale en vue occlusale au miroir. La fracture de 21


@

tielles ou périphériques, dont les concepts de préparation


nécessite un allongement coronaire avec gingivectomie palatine, lambeau sont guidés par les règles de la dentisterie adhésive. Elles
AD

d’épaisseur totale et ostéoplastie palatine et proximale, mésiale et distale.


nc

ont le mérite d’être plus conservatrices, par conséquent


ki

c) Préparations avec RCR en vue occlusale. La limite périphérique de 11 plus biologiques mais aussi plus esthétiques (3). Seu-
est supragingivale, entièrement dans l’émail. Elle est intrasulculaire sur 21,
er

les, la céramique feldspathique, sans infrastructure, et


be

expliquant l’indication de RCR indirecte. Noter la disparité des diamètres les vitrocéramiques renforcées, présentant une matrice
cervicaux due à la situation plus apicale de la limite cervicale de 21. vitreuse continue répondent aux concepts de la dentisterie
d) Après cicatrisation parodontale, les Reconstitutions Corono- adhésive (2). Elles déterminent la très grande aptitude au
Radiculaires (RCR) esthétiques collées, directe sur 11 (tenon Postec ® collage des RAC, capables de favoriser des phénomènes
en

+ Excite ® DSC, MultiCore ® Flow) et indirecte sur 21 (tenon fibré d’adhérences inégalés, du côté de l’intrados prothétique.
+ composite de laboratoire Gradia®). La limite de 11 vestibulaire Le choix du type de préparation, partielle ou périphérique,
est amélaire et supragingivale, celle de 21 est intrasulculaire afin
.b

dépend de l’analyse des structures résiduelles des dents


d’harmoniser la forme de contour de la périphérie cervicale.
concernées, et par anticipation, du potentiel adhésif des
dr

deux interfaces préparées (substrat du pilier/colle et colle/


matrice de verre du procédé céramique).

PRINCIPES GÉNÉRAUX
Définition des abbréviations utilisées dans l’article
DES PRÉPARATIONS MODERNES
RPS : Restauration périphérique scellée Quel que soit le type de restauration envisagé, périphéri-
RCM : Restauration céramométallique (périphérique, unitaire ou plu- que ou partielle, les préparations dentaires doivent répon-
rale) dre à un cahier des charges général intégrant le respect
RCC : Restauration céramocéramique (périphérique, unitaire ou plu- des impératifs biologiques (économie tissulaire, conser-
rale) vation éventuelle de la vitalité pulpaire, protection paro-
RAC : Restauration adhésive céramique (partielle ou périphérique, toujours dontale) et technologiques (résistance mécanique des
unitaire) matériaux, immédiate et à long terme, face aux contrain-
RCR : Restauration coronoradiculaire tes occlusofonctionnelles). Le respect de ces impératifs
constitue l’objectif du projet thérapeutique. Il convient
Les RPS regroupent les RCM et les RCC. donc d’adopter une vision prospective des préparations
modernes guidée par ce projet dans le but de ménager

168 Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 167-182


Céramiques du secteur antérieur

e f g

e et f) Le comportement optique de 11

KI
et 21 est conditionné par les RCR qui
transmettent la lumière.

AN ER
g) Comportement optique en lumière
transmise de l’incisive latérale (22)
naturelle. La lumière est véhiculée dans la
dent naturelle, illuminant la totalité des

H tissus dentaires et les tissus parodontaux

om
C marginaux.

I
h i
ch J D EN

l.c
iB

IL

ai
J
gm
rk
he

@
AD
nc

ki
er
be

j k
en

les épaisseurs de préparations nécessaires sans dilapi- h et i) 11 et 21 sont restaurées par des Restaurations Adhésives Céramiques
der inutilement les tissus minéralisés. Il sera validé in situ, (RAC) périphériques collées en vitrocéramique (e.max®). La lumière
transmise se comporte comme dans la dent naturelle (comparer avec la
.b

avec l’assentiment du patient, en préalable, ou suite aux


étapes préprothétiques. figure 2g). Les RAC assurent élégamment le « continuum optique ».
dr

j) L’esthétique dentogingivale est rétablie avec une parfaite intégration


Le continuum odontoprothétique  biomimétique. Le mimétisme est total quel que soit la localisation de la
Ce concept moderne de l’odontologie reconstructrice  limite cervicale, malgré la situation supragingivale de 11.
esthétique illustre le souci permanent de préservation k) Le sourire reconstruit est harmonieux !
des structures tissulaires (parodontale, pulpaire, amélaire
et dentinaire) lors des restaurations prothétiques. Il s’agit
d’un principe de continuité, morphologique, biologique et
optique entre le substrat dentaire résiduel et la prothèse.
Principe de continuité morphologique
Le respect de ce principe permet d’éviter les surcontours
prothétiques, responsables d’une mauvaise prophylaxie 1), sont garantes de la santé du parodonte marginal. Le
parodontale et carieuse. respect de l’espace biologique en rapport avec la situation
La morphologie prothétique est particulièrement impor- de la limite cervicale est aussi un incontournable (4). La
tante au niveau de la limite cervicale. Les notions d’ajus- forme générale de la dent, le profil axial (vestibulaire, lin-
tage prothétique (joint < 60 µm) et celles d’un profil gual, palatin, et proximal), situé au-delà du profil d’émer-
d’émergence relativement plat, dans le prolongement de gence, sont garants des bonnes fonctions, déflectrices,
la surface dentaire non préparée (principe de Stein) (fig. occlusales, esthétiques et phonétiques.
Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 167-182 169
Restaurations esthétiques en céramique

Principe de continuité biologique


La dentisterie moderne, basée sur l’économie tissulaire,
vise à la conservation de la vitalité pulpaire, et plus large-
ment, des tissus minéralisés (1). À ce titre, la protection du 3a
complexe pulpodentinaire, immédiatement après prépa-
ration dentaire, par l’intermédiaire de la réalisation d’une
couche hybride est une priorité absolue (5) :
Elle permet :
• la prévention des percolations bactériennes,
• la gestion de la contamination pendant la phase de tem-
porisation,
• la prévention des sensibilités postopératoires,

KI
• un meilleur assemblage pour les couronnes scellées, ou
un meilleur collage pour les RAC. La qualité du collage

AN ER
est indispensable pour le succès à long terme (6, 7).
Principe de continuité optique b
La lumière est véhiculée dans la dent naturelle, illuminant
la totalité des tissus dentaires et les tissus parodontaux
H

om
(fig. 2g). Certaines restaurations sont à même de mimer
C

I
ce type de comportement naturel dans des conditions
ch J D EN
bien définies (8). Afin d’approcher l’idéal biomimétique

l.c
(3), il convient d’opter pour des restaurations à haut indice
de translucidité qui permettront la libre circulation de la
iB

IL

ai
lumière dans l’ensemble de l’organe dentaire reconstitué.
Les reconstructions céramiques unitaires à matrice
J
gm
vitreuse continue (fig. 2h et 2i), la céramique infiltrée Spi-
rk

nell® et certaines expressions de matériau zircone Y-TZP


(fig. 3c, 3d et 3e) peuvent mimer le continuum optique en
he

c
@

présence de substrat dentaire non dyschromié et de RCR


collée à vocation esthétique (fig. 2e, 2f). Elles sont alors
AD
nc

capables de véhiculer la lumière dans la dent pilier et sa Fig. 3 -


ki

racine, la restauration et les tissus parodontaux (fig. 3b). Cas clinique n° 2 - Gilles Laborde, Pierre Andrieu (céramiste)
er
be

a) Situation initiale sur une patiente âgée de 70 ans. Les pertes d’émail
H

Adéquation des structures résiduelles sont importantes associées à des pertes dentinaires (21). L’émail est en
et des restaurations prothétiques grande partie présent à la périphérie coronaire des dents, mais très réduit
Le succès à long terme des restaurations partielles et péri- au niveau vestibulaire des canines. Le bilan des structures résiduelles
phériques impose de reconsidérer les impératifs mécaniques autorise des préparations partielles pour facettes. Un fil de protection au
en

régissant les concepts de préparations. Il convient d’abord niveau des faces vestibulaires des dents est mis en place de façon continue
d’évaluer les structures résiduelles nécessaires face aux dans le sillon gingival.
.b

objectifs spécifiques de résistance mécanique à long terme. b) Après mise en place d’un substitut dentinaire de composite collé au
En effet, plus que le type de matériau utilisé, c’est le mode niveau des pertes de substance en contre-dépouille, les préparations sont
dr

d’assemblage et l’intégration des paramètres technologi- réalisées suite à la validation in situ du projet morphofonctionnel. Les
ques (phénomènes d’adhérence possible entre divers préparations pour facettes en vue d’allonger les bords libres sont de type
matériaux, contraction de polymérisation des résines « butt margin », ou à biseautage incisif ad vestibulum, et très économes
composites) qui vont réellement conditionner les spécifi- de tissus minéralisés. Par exemple, les limites mésiales des latérales n’ont
cités inhérentes aux préparations pour RAC (9, 10). pas d’extension en proximal par souci d’économie tissulaire.
Intégrité structurelle peu ou pas altérée : c) Après collage de facettes feldspathiques, l’intégration esthétique est
préparation de RAC partielle toujours époustouflante, malgré des limites, paragingivales (11, 12, 13),
Outre les intérêts majeurs de conservation pulpaire, d’éco- quelquefois supragingivales (21 et 22). Les limites proximales sont situées
nomie tissulaire et de mimétisme, les techniques adhési- dans des espaces interdentaires ouverts (13, 12, 22 et 23). Néanmoins, le
ves renforcent les céramiques à phase vitreuse continue « continuum dento-prothétique » permet l’intégration biomimétique !
et permettent la résistance à long terme des restaurations d) Vue initiale du secteur 3 (dans le miroir), les abrasions occlusales sont
partielles sous certaines conditions (5, 11) (fig. 3a-c) : importantes, tout comme les érosions sur les faces vestibulaires. De la
• la persistance d’émail sur toute la périphérie de la res- dentine tertiaire oblitère la chambre pulpaire sur 33. L’émail cervical est
tauration (11), quelquefois totalement absent. Pourtant, le compromis est intéressant à
• un minimum de 50 % de la surface de la préparation l’idée du délabrement impliqué par des préparations périphériques sur 35,
dans l’émail (11), 34 et 33, accompagné du traitement canalaire de cette canine.
e) Après mise en place d’un substitut dentinaire en composite collé

170 Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 167-182


Céramiques du secteur antérieur

KI
AN ER
H
e f g

om
C

I
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l.c
iB

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h i j
@
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nc

(adhésif Excite ®+ MultiCore Flow®), les préparations


ki

partielles sont réalisées. Les facettes sont de type « butt


margin » sur 34, associées sur 33 avec la préparation de la
er
be

face mésiale. 35 est une RAC enveloppant la face distale


cariée et une partie de la face occlusale.
f et g) Les épaisseurs de réduction des préparations
sont guidées, ici par une clé en silicone issue du projet
en

morphofonctionnel, préalablement validé sur le patient.


h) Les RAC partielles sont de type vitrocéramiques injectées
.b

(e.max®). La limite vestibulaire de 33 est intrasulculaire,


celle de 34 est paragingivale, alors que la limite de 35 est
dr

supragingivale. Noter la parfaite intégration parodontale


quelle que soit la situation de la limite cervicale et la qualité
de l’intégration biomimétique des restaurations.
i et j) Les préparations du secteur 4 sont partielles pour 43
et 44, de type « butt margin » suite à une augmentation
thérapeutique de la Dimension Verticale d’Occlusion. La k
préparation de 45 est périphérique, englobant une érosion
cervicovestibulaire étendue au-dessous de l’émail. Sa limite
cervicale linguale et proximale est supragingivale pour
être amélaire et limiter le délabrement. La limite cervicale
vestibulaire de 43 est très supragingivale dans l’émail au- prémolaire (44) est transformée en canine. Les limites cervicales
dessus de la jonction amélo-cémentaire. Initialement trop vestibulaires sont supragingivales. Celles de l’incisive latérale
vestibulée avec une énorme érosion cervicovestibulaire, la 44 reconstruite sont situées à la jonction amélo-cémentaire. 14 est une RAC
est préparée en sollicitant largement les faces proximales. périphérique à limite supragingivale. Noter l’intégration biomimétique
k) Les restaurations de 43, 44, 45 et 14 sont de type de toutes ces restaurations collées, de type vitrocéramique mais aussi en
vitrocéramiques (e.max®). La morphologie de la canine céramique feldspathique au niveau de 13, 12 et 11.
(43) est modifiée en incisive latérale tandis que la première

Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 167-182 171


Restaurations esthétiques en céramique

4a b c

KI
AN ER
H

om
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I
ch J D EN

l.c
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d e
J
gm
rk

Fig. 4 - Cas clinique n° 3


Gilles Laborde, Pierre Andrieu (céramiste) Elles s’adressent à des dents sans dyschromies, pulpées
he

(fig. 3i-k, dent 45), ou dépulpées, éventuellement porteu-


a et b) Les RCR sont esthétiques, collées par technique directe (tenon
ses de RCR esthétiques, directes ou indirectes, par tenon
AD

Postec® + Excite ® DSC + MultiCore Flow®) sur 11 et 21. Celles sur 12 et


nc

de verre fibré et composite (fig. 2a-d).


ki

22, dyschromiées, sont indirectes, métalliques coulées puis collées avec du


Superbond®. Les Restaurations Adhésives Céramiques peuvent être
er

indiquées pour des couronnes périphériques antérieures


be

c) L’esthétique dentogingivale est rétablie grâce à des RPS en zircone ou postérieures unitaires, à condition d’utiliser la vitrocé-
(Lava™) afin de masquer la dyschromie de 12 et 22. ramique renforcée au dicilicate de lithium (e.max®) (fig.
2j, 2k) (fig. 3i-k, dent 45 et 24). Elles conservent tous les
d et e) 21 est restaurée par une RCRC (tenon Postec ® + Excite ® DSC
avantages des restaurations adhésives, les préparations
en

+ composite MultiCore Flow®) et une RCC en zircone (Lava™).


Néanmoins, la lumière est véhiculée dans la restauration et les tissus sont beaucoup moins mutilantes que les préparations des
parodontaux par certaines infrastructures en zircone. L’effet mimétique restaurations périphériques utilisant des infrastructures
.b

est similaire au comportement optique de la dent naturelle. céramiques de haute résistance. Elles favorisent le conti-
nuum optique et la situation supragingivale des limites de
dr

préparations (2c-k, 3i-k).


Intégrité structurelle très altérée : préparation
• la quantité de céramique incisive non supportée jamais de RPS
supérieure à 2 millimètres. La préparation des bords inci- L’intégrité structurelle résiduelle est alors compromise par
sifs est donc limitée à 2 mm pour les facettes en céramique une perte de substance très importante. Ces dents sont
feldspathique et 4 mm pour les facettes vitrocéramiques traitées uniquement par des couronnes périphériques.
renforcées à la leucite (11), ou au disilicate de lithium (fig. Elles concernent également les dents fortement dys-
3i-k, dent 43, 44) (fig. 3d-h, dent 33, 34, 35). chromiées et celles de faible hauteur prothétique où les
Intégrité structurelle moyennement altérée : exigences biomécaniques de rétention et de stabilisation
préparation de RAC périphérique nous obligent à réaliser des préparations périphériques
Lorsque les critères requis pour une dentisterie adhésive (1) (fig. 4a-c). Dans ce cas, la reconstruction fait appel
sur préparation partielle ne sont pas remplis, les prépara- à des formes de préparation qui ne peuvent être que
tions deviennent périphériques afin d’éviter les échecs de traditionnelles : forme de rétention, forme de résistance/
type, fractures, décohésion et infiltration (1). Sans persis- stabilité, ancrage radiculaire, effet de frettage (fig. 2a, b)
tance d’émail sur toute leur périphérie, les préparations (1). La préparation augmente inéluctablement la perte de
restent néanmoins, supragingivales, conservatrices. Elles substance initiale (13) et limite les possibilités de réinter-
assurent la résistance long terme et le mimétisme (12). vention future.

172 Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 167-182


Céramiques du secteur antérieur

Forme, conicité et finition des préparations Séquenceur


Préparations coronopériphériques
Séquence instrumentale
• granulométrie décroissante
• diamètre croissant

Conicité des parois 6°

KI
Forme de la limite cervicale

AN ER
Finition horizontale ≥ 5°
5a b

om
C
Fig. 5

I
Les restaurations périphériques unitaires et plurales uti-
ch J D EN
lisant des infrastructures de haute résistance sans phé- a) Forme, dépouille et finition des préparations.
b) Séquenceur d’instruments diamantés utilisé pour la préparation

l.c
nomènes d’adhérence au niveau de l’interface colle/
intrados prothétique nous contraignent à une approche périphérique orgnisée en 5 séquences : 1- séparation des points de
contact ; 2- calibration ; 3 - réduction périphérique et mise de dépouille ;
iB

IL

ai
traditionnelle, plus invasive, synonyme de délabrement.
Elles possèdent un continuum optique moins performant, 4- réduction occlusale ; 5- finition. Noter que la mise de dépouille et la
finition sont réalisées avec des instruments de diamètre croissant pour
J
gm
sauf pour certaines zircones Y-TZP (fig. 4c-e).
rk

Remplacement de dents absentes en présence éviter les becs marginaux. La granulométrie des fraises diminue la mise
de dents adjacentes sans déficit structurel de dépouille vers la finition pour obtenir la qualité des états de surface, et
he

plus particulièrement au niveau de la limite cervicale.


@

Lorsqu’il s’agit de remplacer une ou deux dents absentes,


il n’est plus question d’envisager des préparations corono-
AD
nc

périphériques mutilantes sur des dents saines sans étu- Limite cervicale : forme, conicité
ki

dier l’alternative implantaire. La solution de bridge collé et finition


er

avec ancrage métallique de type « bridge Brabant » est Au cours des dernières décennies, les formes des limites
be

aussi une autre possibilité (14), en particulier en cas de cervicales pour couronnes esthétiques se sont radicale-
difficultés implantaires. ment simplifiiées (17).
Dans le cas particulier de l’absence d’une incisive, dans • Le consensus actuel préconise une limite cervicale de
un schéma occlusofonctionnel sain, et lorsque la dent type congé large quart de rond ou une limite en épau-
en

pilier présente l’intégrité de ses structures, les bridges lement à angle interne arrondi, car ces types de finition
« cantilever » en céramique de haute ténacité montrent permettent d’obtenir (12) :
.b

un taux de survie intéressant à cinq ans (15). Ils sont - une bonne faisabilité clinique par des instruments dia-
collés avec des résines adhésives sur des préparations mantés, de formes adaptées aux types de limites cervica-
dr

partielles (In-Céram® ou matériau zircone) (16) bien que les, qu’ils soient rotatifs, soniques ou ultrasoniques. Les
les phénomènes d’adhérence soient peu performants à deux formes choisies (congé large quart de rond ou épau-
l’interface colle/restauration. Lorsque ce pilier est très lement à angle interne arrondi) favorisent la continuité de
altéré, sa préparation est coronopériphérique. Le bridge la limite cervicale en rapport avec le feston de la gencive
« cantilever » d’aspect traditionnel est la solution alterna- marginale,
tive à l’implant. - une facilité d’enregistrement, car ce type de finition favo-
À partir de deux dents absentes, en présence de piliers rise la rhéologie des matériaux d’empreinte,
sans déficit structurel, la solution à long terme passe en - une excellente lisibilité au laboratoire,
ordre de préférence par : - une épaisseur importante de céramique dès la limite
1°) l’implantologie, sans mutilation inutile des dents adja- cervicale, minorant l’incidence optique néfaste de l’infras-
centes, tructure au niveau cervical,
2°) la prothèse collée traditionnelle avec ancrages métalli- - la résistance en compression de la céramique qui dimi-
ques, peu mutilante (voir article Brabant tome 2 à suivre), nue les risques d’amorce de fêlures,
3°) la prothèse fixée traditionnelle avec préjudice tissu- - la bonne gestion du profil d’émergence prothétique et
laire important des dents piliers, accepté par le patient, la qualité des états de surface au niveau marginal de la
4°) la prothèse partielle amovible, en dernière instance. restauration.

Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 167-182 173


Restaurations esthétiques en céramique

6a b c

KI
AN ER
H

om
d e f
C

I
ch J D EN
Fig. 6 - Cas clinique n° 4

l.c
Ils augmentent le sens tactile lors de la finition, améliorent
Gilles Laborde et Pierre Andrieu (céramiste) la régularité des états de surface et des bords des limites
iB

IL
a) La technique de pénétration contrôlée calibre les épaisseurs de

ai
cervicales et ont le grand avantage de ne pas être trau-
réduction et définit les limites de préparation de la facette sur 21. La matisants pour les tissus mous marginaux qu’ils repous-
J
gm
limite vestibulaire est entièrement circonscrite par l’émail et nettement sent lors de la pénétration sulculaire.
rk

supragingivale. La calibration est à 2 mm au niveau incisif, 0,5 à 0,7 mm • La situation de la limite cervicale des procédés « tout
en vestibulaire. céramique » par rapport au parodonte marginal est condi-
he

b) Pendant la mise de dépouille, une clé en silicone permet de guider la tionnée par les paramètres suivants :
préparation, dans un souci de préservation tissulaire. - la maîtrise des manœuvres d’hygiène et du contrôle de
AD
nc

c) La préparation partielle de 21 est supragingivale, de type « butt plaque,


ki

margin » ou à biseautage incisif ad vestibulum. Celle de 22 est - la facilité de réalisation et d’accès aux limites cervicales,
er

périphérique, en situation intrasulculaire. Un fil protecteur protège les - la nécessité de valider les objectifs de rétention/stabili-
be

tissus marginaux et permet la localisation des limites cervicales pendant sation,


l’étape des préparations sur 22. - l’intégration esthétique,
- le type de matériau utilisé et la nécessité de pose d’un
d) 11 et 12 sont les dents naturelles de référence. champ opératoire étanche,
en

e) Noter la reproduction des états de surface et la qualité de l’intégration - l’adéquation de l’intégrité résiduelle, du type de prothèse
biomimétique. et de son mode d’assemblage.
.b

f) Les restaurations sont en céramique feldspathique ; 21 est une RAC Situation supragingivale
sur préparation partielle de type « butt margin. 22 est une RAC Elle facilite la réalisation prothétique en permettant un
dr

périphérique. accès immédiat et direct aux limites de préparations, sans


pénétration sulculaire. Évidemment, c’est la situation la
plus favorable au niveau parodontal, dans la mesure où
• La finition traditionnelle rotative des préparations fait le joint dentoprothétique se situe à distance du parodonte
appel à des instruments diamantés à bague rouge (granulo- marginal. De plus, cette situation est la plus économe en
métrie de diamantage d’environ 30 µm) de même forme que tissus dentaires et privilégie la conservation de la vita-
les fraises de bague verte (granulométrie de diamantage lité pulpaire. En effet, l’apicalisation des limites cervicales
d’environ 100 µm) utilisées pour la mise de dépouille axiale. engendre nécessairement une mutilation tissulaire sup-
Afin de lisser tous becs marginaux de la préparation, nous plémentaire (fig. 2c, d), et ce d’autant plus quand la dent
utilisons un instrument rotatif de bague rouge de diamètre est conique (indice de Le Huche élevé).
supérieur (8856.018 ou .021 de Komet ®) à la fraise de mise En revanche, cette situation ne permet pas de masquer
de dépouille (2856.016 ou .018) afin d’obtenir une limite l’aspect disgracieux lié à un substrat dentaire dyschromié
cervicale plate dans sa partie la plus externe (fig. 5). et inesthétique.
• La finition moderne peut maintenant faire appel aux Situation intrasulculaire
inserts soniques (Sonicflex®) ou mieux ultrasoniques dia- Dans les secteurs sensibles au niveau esthétique, le
mantés qui ont un meilleur rendement en termes de pré- recours à ce type de finitions se justifie fréquemment pour
paration (inserts Perfect margins) (18). les raisons de pertes de substance dentaire, de validation

174 Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 167-182


Céramiques du secteur antérieur

des impératifs mécaniques de rétention/stabilisation, de Nouvelles procédures


la nécessité de masquage d’un substrat dentaire disgra-
cieux (12). Pénétration Pénétration
La pérennité du joint dentoprothétique en situation intra- sulculaire 1 sulculaire
sulculaire s’inscrit dans une approche minutieuse et
rigoureuse, à la fois clinique et technique. Elle est en parti-
2 Préparation
supragingivale
2
Instrumentation Instrumentation
culier assujettie au maintien d’un état de santé parodontal rapide
rotative ultrasonore
exempt de toute inflammation, éventuellement à la modi- Instrumentation
Ecarteur gingival Perfect Margin®
fication du biotype parodontal en présence de déficit de rotative
de Maillefert d’Actéon
tissus kératinisés (hauteur et/ou épaisseur), au strict res- 7
pect d’un protocole d’accès aux limites cervicales atrau-
matique (cf infra), minimisant les traumatismes appliqués

KI
aux tissus marginaux et au choix de procédures, de
techniques et de matériaux, biocompatibles.

AN ER
Protection parodontale
La stabilité du parodonte marginal est un
élément essentiel assurant la pérennité
H

om
de nos restaurations prothétiques. Elle
C

I
dépend en particulier de la biocompatibi-
ch J D EN
lité du joint dentoprothétique, elle-même

l.c
conditionnée par le type de matériau situé à
proximité du parodonte marginal, l’étanchéité 8 9
iB

IL

ai
du joint et le type de biomatériaux d’assemblage.
Des facteurs irritatifs iatrogènes lors des préparations
J

Fig. 7 - Nouvelles procédures de préparation périphérique.


gm
dentaires, des empreintes, de la réalisation des provi-
rk

soires et de l’assemblage des restaurations sont suscep- Fig. 8 - L’écarteur gingival de Maillefer (visible au collet de la dent) permet
tibles d’entraîner des récessions post-traumatiques. de récliner la gencive pour finir les limites cervicales en situation sous-
he

Afin de protéger le parodonte marginal lors des gingivales.


manœuvres cliniques, trois types de protection des tissus Fig. 9 - Utilisation de l’insert ultra sonore Perfect margin®.
AD
nc

parodontaux sont proposés.


ki

Le fil protecteur
er

Il est conseillé de mettre en place un fil protecteur dans


be

le sillon gingival avant préparation, afin d’éviter le trauma-


tisme des tissus gingivaux (12) (fig. 3a-j, 6f). Il s’agit d’un
fil de soie, sans substance chimique, tressé, et incom-
pressible (Ligapak® F 4205). Il est inséré délicatement, à risque de récession gingivale qui indique classiquement
en

l’aide d’une spatule spécifique. Cette manœuvre doit être de différer la prise d’empreinte de 2 à 3 semaines.
réalisée sans contrainte excessive, sous peine de léser De nouvelles procédures cliniques peuvent aujourd’hui
.b

l’attache épithéliale et d’entraîner une migration apicale être proposées. Après une première phase de prépa-
de l’épithélium sulculaire. ration rotative supragingivale rapide, le positionnement
dr

La mise en place du fil protecteur sulculaire permet : intrasulculaire peut être établi grâce à deux types d’outils :
• d’objectiver la limite cervicale, sur toute la périphérie l’écarteur gingival de Maillefer et les inserts soniques et
dentaire, ultrasoniques (fig. 7).
• de matérialiser une zone tampon à la limite apicale de L’écarteur gingival de Maillefer
préparation, au-dessus de laquelle l’amplitude intrasulcu- Certains instruments peu connus comme l’écarteur gingi-
laire est déterminée par l’indication posée, val de Maillefer ® sont d’une aide appréciable pour récliner
• de faciliter l’accès aux limites cervicales, en particulier et protéger la gencive marginale en particulier lors des
grâce à l’ouverture de la zone sulculaire, finitions intrasulculaires rotatives souvent agressives pour
• de protéger l’attache épithéliale des agressions les tissus marginaux et/ou l’attache épithéliale (fig. 8). Des
chimiques ou physiques (zone tampon) (19), ailettes métalliques pré-incurvées et malléables montées
• d’endiguer tout saignement ou suintement sulculaire, au sur une rotule permettent l’accès à tous les types de fes-
moment de l’empreinte, tons gingivaux et dans les différents axes utiles. Cet ins-
• de faciliter l’ablation de résidus de ciments ou de colle, trument est indiqué principalement pour la finition rotative
lors de l’assemblage provisoire ou permanent. (protection marginale et évaluation du niveau d’attache
Malgré la mise en place d’un fil protecteur, la pénétration épithéliale) mais peut aussi être utilisé pour la finition
intrasulculaire à l’aide d’un instrument rotatif diamanté ultrasonore (évaluation du niveau d’attache épithéliale).
demeure toujours un acte délicat voire agressif avec un
Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 167-182 175
Restaurations esthétiques en céramique

Les inserts diamantés, séance de finition des préparations, sans être différée
ultrasoniques (Per- comme dans la technique classique.
fect margins®) (18) et Adéquation des épaisseurs de
soniques (Sonicflex®) réduction au projet thérapeutique
(3) Le principe de « moindre mutilation » ou d’« économie
La technologie ultrasonore tissulaire » est le pilier de la dentisterie moderne. Il doit
a été déclinée progressive- s’appliquer indépendamment du type de restauration pro-
ment dans toutes les spé- thétique et du mode d’assemblage et s’inscrire dans un
cialités de l’Odontologie, idéal occlusofonctionnel prévisualisé, planifié en préo-
donnant lieu à la fabrication pératoire par « le projet thérapeutique morphologique »
d’inserts en endodontie, (fig. 10).
parodontologie, prothèse Pour valider cet objectif de moindre mutilation, il est donc

KI
et chirurgie osseuse. Les nécessaire :
inserts ultrasonores prothé- • de transférer un projet morphologique intégrant les

AN ER
tiques montés sur pièce à objectifs, esthétique et fonctionnel,
main piézoélectrique sont • de le valider avec l’assentiment du patient,
plus que des instruments de • de définir et ménager les épaisseurs de préparation par-

H
10
finition, ils peuvent être consi- ticipant à l’objectif de résistance à long terme des restau-
Fig 10 - Le projet thérapeutique (PT)

om
C
dérés comme des inserts de rations par une technique de préparation dentaire calibrée
sert de référence pour ménager les

I
préparation (fig. 9). spécifique. Les épaisseurs de réduction doivent permet-
épaisseurs suffisantes aux impératifs
ch J D EN
Le travail d’un insert est lié tre de ménager suffisamment d’espace pour le céramiste,
cliniques et techniques.

l.c
à la formation de nœuds sans compromettre l’économie tissulaire (fig. 10).
ondulatoires équidistants. Il convient donc d’appréhender les préparations de
iB

IL

ai
De ce fait, l’usinage obtenu varie de manière importante manière prospective, non pas en fonction de la seule
tout au long de la hauteur diamantée de l’insert. Un nœud situation initiale. Elle peut être amenée à être modifiée,
J
gm
ondulatoire doit se situer sur l’extrémité travaillante de mais en fonction du projet morphofonctionnel (fig. 10),
rk

l’instrument. Ceci différencie fondamentalement le travail matérialisé sur simulateur (technique des cires de dia-
ondulatoire de l’insert du travail rotatif de la fraise. Il fau- gnostic), prévisualisé directement en bouche (technique
he

dra être attentif à ne pas créer avec l’insert de contre- des masques), et validé avec le patient, puis par les pro-
dépouilles cervicales lors du déplacement apical de la thèses transitoires.
AD
nc

ligne de finition. Épaisseurs de réduction


ki

A puissance élevée du générateur, ils permettent de Les épaisseurs de réduction dépendent de plusieurs
er

déplacer rapidement une limite cervicale supragingivale paramètres :


be

en situation intrasulculaire. • paramètres intrinsèques à la restauration : type de maté-


Cette efficacité de coupe a été démontrée par le travail de riau utilisé. La réduction doit permettre de générer une
recherche de Sous (18), modifiant le protocole classique épaisseur suffisante en adéquation avec les impératifs
pour une préparation en deux grands temps cliniques : mécaniques et esthétiques de la restauration, sans com-
en

1. préparation rotative rapide supragingivale aux fraises promettre la pérennité de l’organe dentaire sous-jacent.
bague verte • paramètres extrinsèques à la restauration : adéquation
.b

2. pénétration intrasulculaire atraumatique ultrasonore. de la préparation avec le volume final de la restauration


La séquence instrumentale proposée (18) utilise un insert matérialisé par le projet morphologique.
dr

à 76 µm à puissance maximale du générateur et sous irri- Restaurations Périphériques Scellées


gation pour positionner l’enfouissement de la limite, puis la L’épaisseur minimum requise pour l’infrastructure est de
ligne de finition est améliorée à l’aide d’un insert diamanté 0,5 mm. Il faut compter de 0,5 mm de cosmétique au
à 46 µm en contrôlant le lissage des becs marginaux rési- niveau cervical à 1.mm au niveau médian de la face ves-
duels. Enfin un insert lisse, qui en technique ultrasonore est tibulaire pour un bon résultat cosmétique. Soit une réduc-
travaillant, est utilisé en diminuant la puissance du généra- tion de 1 mm en cervical, 1,5 mm au niveau médian et
teur afin d’obtenir un meilleur état de surface de la limite 2 mm en incisal.
cervicale. La qualité des surfaces devient comparable au Remarque : la préparation au niveau incisif de 2 mm est la
polissage obtenu avec une fraise diamantée bague rouge. même pour toutes les restaurations coronopériphériques
L’utilisation de cette séquence ultrasonore permet l’ob- utilisant la céramique, quel que soit le procédé mis en
tention d’une ligne de finition en arête vive, parfaitement œuvre, céramométallique ou céramocéramique.
régulière et finement polie. Leur utilisation s’inscrit parfai- Restaurations Adhésives Céramiques
tement dans le concept moderne d’une dentisterie atrau- Les épaisseurs de réduction requises sont fonction des
matique pour le parodonte marginal qu’ils repoussent techniques et des matériaux de restauration envisagés :
sans le léser lors de la pénétration sulculaire. Dans ces • les facettes feldspathiques : il s’agit de céramique cos-
conditions, la prise d’empreinte peut avoir lieu dans la métique stratifiée sur feuille d’or ou plus souvent direc-
tement sur duplicata réfractaire. Ce type de restauration

176 Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 167-182


Céramiques du secteur antérieur

Epaisseurs de réduction - pénétration contrôlée

Fraise 16/10 Fraise 16/10


Calibration 8/10 Calibration 12/10

KI
6801L
11 016 12

AN ER
Fig 11 - La technique de pénétration contrôlée permet de calibrer les
épaisseurs de réduction en toute sécurité. A partir d’une angulation (a 1

H ou a 2) choisie pour une quantité de réduction donnée (0,8 ou 0,12 mm),

om
permet de s’affranchir de la présence d’une infrastructure
C la fraise boule est déplacée tangentiellement à la surface de la dent.

I
et de minorer la mutilation dentaire. L’épaisseur de réduc- Le contact du mandrin sur cette surface garantit la calibration.
ch J D EN
tion minimum peut varier de zéro à 0,5 mm selon la situa-
Fig. 12 - Trois modes de pénétration contrôlée : par rainurage vertical

l.c
tion clinique et le savoir-faire du prothésiste,
par rainurage horizontal et par points réalisés à l’aide d’une fraise boule
• les facettes à base d’infrastructure pressée renforcée à
diamantée.
iB

IL

ai
la leucite (Empress® Esthetic) : dans ce cas, il faut tenir
compte de la présence de l’infrastructure pressée de
J
gm
0,3 mm (à 0,5 mm), sur laquelle est stratifiée secondaire-
rk

ment la céramique cosmétique. La réduction recomman-


dée varie donc de 0,5 mm (à 0,7 mm) au niveau cervical
he

et 1 mm (à 1,5 mm) au niveau médian, Cette simulation peut être aussi directe, par exemple avec
• la dernière évolution de céramique pressée (type e.max apposition de résines ou de composites sur dents non
AD
nc

Press®) : il s’agit d’une vitrocéramique renforcée par des préparées.


ki

charges de disilicate de lithium sur laquelle le maquillage Ce projet thérapeutique doit servir de fil rouge jalonnant
er

est réalisé directement sur l’armature, sans addition de l’ensemble du plan de traitement. Il doit être contrôlé en
be

cosmétique au niveau de la moitié cervicovestibulaire. bouche via la réalisation d’un guide de réduction (clef en
Une stratification du bord libre est possible par soustrac- silicone). L’adéquation des préparations avec le projet thé-
tion d’une partie de l’armature et addition de cosmétique rapeutique permet :
dans la technique « cutt back ». Ce type de finition per- 1. la validation par le patient et le praticien du projet théra-
en

met donc de s’affranchir de la présence de cosmétique au peutique transféré en clinique


niveau cervical, ce qui en terme d’épaisseur de réduction 2. une gestion homogène des épaisseurs de réduction
.b

rapproche cette technique de celle utilisée pour les céra- garantissant :


miques feldspathiques pures. En pratique, l’épaisseur de • la résistance mécanique de la restauration et du moi-
dr

réduction recommandée pour un bon effet cosmétique gnon dentaire résiduel,


est de 0,5 mm. • un bon rendu esthétique ménageant l’espace optimal
Toutes ces restaurations permettent de respecter le prin- pour le céramiste,
cipe du continuum « odontoprothétique ». • une intégration bien réglée dans le contexte occluso-
Le projet thérapeutique, esthétique et fonctionnel fonctionnel du patient.
Le projet thérapeutique doit représenter une vision pros- 3. la réalisation des prothèses transitoires.
pective de la restauration envisagée, en particulier au La technique de pénétration contrôlée
niveau morphologique. Il est l’aboutissement de la phase Cette technique permet soit, à partir d’une situation ini-
préprothétique intégrant les différents éléments issus tiale correcte à conserver, soit à partir d’une situation
des examens initiaux cliniques et paracliniques. Il peut simulée par des masques, de calibrer la pénétration en
être matérialisé par un montage des modèles d’étude réalisant des encoches limitées aux épaisseurs de pré-
sur simulateur, corrigé par modèle fractionné (set-up), paration nécessaires en utilisant des instruments rotatifs
cire de diagnostic (wax-up), ou montage directeur. Puis, diamantés (boule et/ou cylindrique) de diamètre adapté
une simulation en bouche par technique des masques (fig. 11, 12, 6a).
« mock-up » sert à l’évaluation du projet in situ avec et sur Secondairement, la préparation efface les encoches pour
le patient (20, 21, 22, 23, 24). matérialiser l’axe d’insertion, et la dépouille pour les RAC
partielles collées, mais aussi la forme de rétention et la
Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 167-182 177
Restaurations esthétiques en céramique

KI
13 14 15

AN ER
H

om
C

I
ch J D EN

l.c
iB

IL

ai
J
gm
rk

16 17 18
he

Fig. 13 - En préparations périphériques totales, l’homothétie vraie n’existe


AD
nc

pas, il s’agit d’une combinaison entre l’homothétie et la dépouille. petit qui conserve les même zone de dépouille (au-des-
ki

Fig. 14 - Réalisation du retour cingulaire vertical qui augmente la sus de la ligne guide qui dépend de l’axe d’insertion) et
er

rétention d’une préparation antérieure. les mêmes zones de contredépouille (au-dessous de la


be

ligne guide) (fig. 13). Les zones de contredépouilles ne


Fig. 15 - Concept du « cylindre de rétention » traduisant l’opposition
devant pas exister sur une préparation, il faut concevoir
entre le retour cingulaire et la face vestibulaire et entre les parois
les préparations de prothèses fixées comme un com-
proximales.
promis ou une balance entre l’homothétie et la dépouille
en

Fig. 16 - Complexité d’une morphologie linguale d’incisive centrale (fig. 13). L’homothétie vraie ne se retrouvera que sur les
maxillaire. faces vestibulaires et les zones de cupules palatines. Les
.b

Fig. 17 - Fraise olive diamantée permettant de réaliser la concavité de la faces proximales seront toujours parallélisées sans res-
face linguale. pecter l’homothétie, et ce d’autant plus que les incisives
dr

Fig. 18 - Le cylindre de rétention, la cupule linguale et l’homothétie seront triangulaires et que les zones cingulaires seront
vestibulaire concernent trois zones bien distinctes d’une préparation sur verticalisées pour obtenir le cylindre de rétention.
dent antérieure. La dépouille et le cylindre de rétention
Une légère dépouille est nécessaire dans les préparations
périphériques afin que la pièce prothétique puisse s’insé-
forme de résistance/stabilité pour la réalisation des RPS rer lors de l’assemblage et autoriser la fusée du ciment un
(fig. 6a-c). de la colle. En cas de préparation parfaitement cylindri-
FORMES DES PRÉPARATIONS que, on observe un « effet bouchon » où le ciment qui ne
peut s’évacuer bloque l’enfoncement de la couronne. La
PÉRIPHÉRIQUES dépouille recommandée par Jorgensen est de 10° (seuil
Principes biomécaniques et esthétiques de perte de la rétention). Cet angle de dépouille formé
L’homothétie par les deux faces opposées, correspond en fait à une
L’homothétie est un concept de base dans les prépara- dépouille de 5° par face ce qui est très peu. Dans la pra-
tions de prothèse fixée mais qui est souvent mal compris. tique courante, on constate plutôt une dépouille moyenne
En effet, une préparation de prothèse fixée ne consiste de 20° à 25°, ce qui reste acceptable en termes de biomé-
pas à faire une plus petite dent à partir de la dent initiale. canique des préparations.
L’homothétie vraie appliquée à un œuf donne un œuf plus

178 Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 167-182


Céramiques du secteur antérieur

Un point fondamental dans la préparation des incisives et


des canines est ce que nous appelons « le cylindre de
rétention ». Les dents antérieures étant naturellement
coniques, une préparation homothétique favorise
une forte dépouille entre la face vestibulaire et la
face linguale. On observe très fréquemment des
descellements des couronnes antérieures, d’autant
plus que d’un point de vue fonctionnel les dents
antérieures travaillent en pression horizontale au
cours de la fonction du guide antérieur.
Un retour cingulaire vertical très marqué et au mini-
mum de 2 mm de hauteur s’avère indispensable pour

KI
la stabilité des couronnes antérieures. Ce retour est pré- 19
paré aux dépens de la zone cingulaire même dans les cas

AN ER
défavorables de dents plates. Il s’oppose aux premiers
millimètres de préparation de la partie cervicale de la
face vestibulaire garantissant une forte rétention biomé-
canique (fig. 14).
H

om
Cette opposition vestibulolinguale, combinée avec l’oppo-
C

I
sition et la verticalité des faces proximales, constituent 20
ch J D EN
une forme géométrique que nous dénommons « cylindre

l.c
de rétention » (fig. 15).
La cupule palatine
iB

IL

ai
Les erreurs concernant la préparation des faces palatines
sont très fréquentes. Elles tiennent d’une part à la diffi-
J
gm
culté d’accès visuel direct et d’autre part à une utilisation
rk

de fraises diamantées de formes souvent inadéquates.


Or, la face palatine des incisives maxillaires est une zone
he

fonctionnelle de guidage centrifuge qui doit respecter une


angulation correcte. Les crêtes marginales et les crêtes
AD
nc

cingulaires qui limitent la concavité centrale, jouent un


ki

rôle non négligeable dans la préhension des aliments lors


er

de l’incision centripète (fig. 16).


be

Cette morphologie est exceptionnellement réalisée cor- 21


rectement par les prothésistes car souvent, les praticiens
ne fournissent pas suffisamment de place afin de loger Fig. 19 - La morphologie d’une dent fine est mise en évidence grâce à un
l’infrastructure et le cosmétique. compas d’épaisseur. La mesure vestibulopalatine, à la jonction du 1/3
en

Seule, l’utilisation d’une fraise diamantée bague verte très incisif et du 1/3 moyen de la dent, inférieure ou égale de 2,5 mm rend la
préparation très délicate.
renflée dans sa partie centrale (fraise olive, tonneau ou
.b

ballon de rugby, biconvexe à diamètre décentré 6899- Fig. 20 - En présence d’une dent fine, la situation exacte du bord libre de
027) permet d’obtenir un résultat satisfaisant (fig. 17). la préparation est capitale, pour éviter de nombreux écueils…
dr

Ces trois fondamentaux appliqués aux formes de contour Fig. 21 - ... L’épaisseur au niveau palatin permet uniquement de loger
des préparations périphériques des dents antérieures l’infrastructure, métallique ou céramique, sur une dent fine.
devront aboutir à un moignon centré, soit dans le volume ini-
tial correct de la dent qui est conservé, soit dans le volume
du projet prothétique qui a rectifié une situation morpholo-
gique et spatiale défavorable de la dent initiale (fig. 18). Quand l’épaisseur vestibulolinguale est inférieure à
2,5 mm, la dent est fine (25) et la marge de manœuvre
Contrôle des épaisseurs de préparation extrêmement limitée. Les épaisseurs en présence sont
Le compas d’épaisseur très faibles, 0,5 mm pour le bord incisif du pilier et l’infras-
La mesure vestibulolinguale au 1/3 supérieur à l’aide du tructure palatine (fig. 20). Il n’est plus possible de mettre
compas d’épaisseur d’Iwansson donne des informations de la céramique cosmétique en palatin. L’occlusion se fait
importantes pour la préparation des incisives maxillaires directement sur l’infrastructure, qu’elle soit métallique ou
(fig. 19). Lorsque la dent à préparer a une épaisseur supé- en céramique cristalline (25) (fig. 21).
rieure à 3 mm, la préparation ne présente pas de difficul- La préparation devient très délicate. Elle commence par
tés pour assurer la place des matériaux prothétiques et la la face palatine. Après marquage des impacts occlusaux
résistance propre du moignon. en OIM, la pénétration calibrée est impérativement limi-
tée à 0,5 mm par une gorge mésiodistale, associée à une
Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 167-182 179
Restaurations esthétiques en céramique

L’utilisation d’une fraise cylindrique de 10/10e de


diamètre, peut aussi être utilisée en rainurage axial,
on combine alors d’emblée la dépouille et l’homo-
thétie nécessaires à une préparation périphérique
totale.
Les clefs en silicone
Les clefs de contrôle des préparations sont réali-
sées en silicone lourd sur le projet morphologique
(dents initiales, dents rectifiées). Elles enregistrent
deux dents collatérales autour du projet en temps
qu’appuis rigides. Les transferts à appuis muqueux
ne sont pas assez précis. Les clefs réalisées

KI
peuvent s’utiliser en coupe verticale pour contrôler
l’homothétie axiale des préparations (fig. 3f, 3g),

AN ER
ou en coupes horizontales pour contrôler l’homo-
thétie frontale des préparations (fig. 6b), en particu-
lier lorsque les dents sont bombées (technique de
22 23
H Magne) (3).

om
C
ERREURS À ÉVITER

I
Fig. 22 - Une erreur vestibulaire dans la situation du bord libre de la
ch J D EN
préparation (profil rouge), limite la place nécessaire pour un rendu

l.c
Toute erreur de préparation sur les dents antérieures
esthétique optimal. La restauration sera trop lumineuse par manque
maxillaires peut compromettre :
d’épaisseur pour la stratification de la céramique cosmétique…
iB

IL

ai
• la résistance et l’aspect biomécanique de l’ensemble
Fig. 23 - ... Le céramiste ne respecte plus le projet morphologique (profil dent/restauration,
blanc). Il est contraint de créer un « surcontour incisif », afin d’appliquer
J
gm
• la préservation des tissus minéralisés,
rk

le céramique cosmétique. C’est le défaut le plus fréquent des restaurations • l’aspect esthétique,
esthétiques antérieures (25). • l’aspect occlusofonctionnel.
he

En présence d’une dent fine, le mauvais positionnement


vestibulolingual du bord libre de la préparation est une
AD
nc

autre, verticale qui rejoint la calibration incisale à 2 mm. erreur très fréquente qui entraîne des épaisseurs de res-
ki

Cette attitude sécurise la position et la hauteur exacte du taurations inadéquates.


er

bord incisal du pilier. La réalisation d’une RCR métallique


be

(0,5 mm) garantira une résistance suffisante du moignon Erreurs vestibulaires


au niveau incisif qui serait trop fragile s’il était réalisé en Une préparation trop plate, sans double angulation, ou
technique composite. trop vestibulée au vu du projet morphologique ne laisse
Toute erreur dans la préparation palatine et la situation du pas assez de place pour les matériaux cosmétiques :
en

bord incisif de la préparation compromet les fondamentaux • si le prothésiste respecte la morphologie correcte du projet
biomécaniques (la conservation de la vitalité pulpaire et la thérapeutique, l’épaisseur vestibulaire insuffisante affecte
.b

hauteur de pilier) ou limite l’épaisseur de la préparation ves- l’aspect esthétique. La restauration devient trop lumineuse
tibulaire et donc, la qualité esthétique de la restauration. par manque de céramique cosmétique (fig. 22),
dr

La pénétration contrôlée • si le céramiste respecte les épaisseurs souhaitables


Pour les préparations périphériques, la technique consiste d’infrastructure et de cosmétique pour un bon résultat
à calibrer la réduction appliquée à la dent grâce à la réa- colorimétrique, il résulte inévitablement un surcontour
lisation de gorges de pénétration réalisées à l’aide d’un axial, qui constitue l’erreur la plus fréquente des restaura-
instrument dont on connaît les dimensions. La pénétra- tions antérieures maxillaires : c’est le « surcontour incisif »
tion contrôlée est en général progressive : les profondeurs décrit par Chiche (25) (fig. 23).
requises sont obtenues en deux ou trois passages. Classi-
quement, on préconise l’utilisation d’une fraise boule long Erreurs linguales
col de 16/10 de diamètre. La calibration est déterminée Une préparation trop lingualée, au vu du projet morpholo-
par la pénétration de la partie travaillante de la fraise, en gique, perturbe la résistance des restaurations ou la fonc-
appui sur le mandrin non travaillant. En faisant varier l’an- tion de guidage :
gle de pénétration de la partie travaillante de la fraise, il est • si le céramiste respecte la morphologie correcte du
possible de modifier la valeur de la préparation de 0,5 à projet thérapeutique, l’épaisseur ne permet pas de loger
0,8 mm (fig. 11). Ces gorges peuvent être réalisées sur les l’infrastructure et la céramique cosmétique. Les contacts
faces axiales et occlusales de la dent. Elles permettent de occlusaux sont organisés directement sur le matériau
borner la préparation dentaire dans les 3 sens de l’espace d’infrastructure, métallique ou céramique (fig. 24). La résis-
et de respecter la préservation tissulaire (fig. 6a).

180 Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 167-182


Céramiques du secteur antérieur

tance à long terme peut être perturbée si l’épaisseur


de l’infrastructure est inférieure à 0,5 mm pour une
RCC,
• si le céramiste respecte les épaisseurs d’infrastruc-
ture et de cosmétique au niveau de la face palatine, il
s’ensuit un excès de guidage antérieur préjudiciable à
une fonction neuromusculaire « sans heurt, ni incon-
fort » (fig. 25).
Le non-respect du retour cingulaire vertical de 2 mm
est une erreur grave qui supprime l’effet de cylindre
de rétention et augmente le risque de descellement
(fig. 14). Ce retour palatin est facilement réalisé dans

KI
des incisives à caractère morphologique en pelle
avec cingulum marqué. Cependant, dans 70 % des

AN ER
cas, dans les populations occidentales, les incisives
maxillaires ont des morphologies cingulaires plates. 24 25
Ceci nous conduit à créer ce retour palatin vertical,
sans respecter l’homothétie cingulaire.
H Fig. 24 - Une erreur linguale dans la situation du bord libre de la

om
préparation (profil rouge) limite la place nécessaire au niveau palatin.
Le non-respect de la cupule palatine dans une préparation
C
Dans le respect du projet thérapeutique (en blanc), l’épaisseur palatine

I
trop plate (fig. 17) empêche le prothésiste de placer les
ch J D EN
épaisseurs requises pour les matériaux. Ceci l’empêche est insuffisante pour loger l’infrastructure et la céramique cosmétique.
Les contacts occlusaux sont organisés directement sur le matériau

l.c
également de réaliser une morphologie supra-cingulaire
fonctionnelle avec des crêtes marginales marquées bor- d’infrastructure, métallique ou céramique (la résistance à long terme est
compromise si l’épaisseur de l’infrastructure est inférieure à 0,5 mm)...
iB

IL

ai
dant la concavité palatine. La prothèse présente alors
un surcontour lingual. Ce défaut est souvent lié à la non- Fig. 25 - ...Le non-respect du projet fonctionnel (profil blanc) provoque un
J
gm
utilisation des fraises en forme de tonneau, de ballon de excès de guidage antérieur préjudiciable à une fonction neuromusculaire
rk

rugby ou biconvexe à axe déplacé qui sont destinées spé- « sans heurt, ni inconfort ».
cifiquement aux réductions occlusales des dents cuspi-
he

dées et aux réductions linguales des incisives et canines.


périphériques, plus mutilantes, pour restaurations adhési-
AD
nc

CONCLUSION ves collées et restaurations céramocéramiques scellées.


ki

La préservation des structures dentaires lors des prépara-


er

La dentisterie adhésive moderne s’étend vers un concept tions modernes se fait de manière prospective en fonction
be

de « continuum odontoprothétique », morphologique, du projet prothétique morphofonctionnel. Il devient alors


biologique et optique. Pour autant, les principes de pré- possible d’établir l’adéquation des épaisseurs de réduction
parations relatifs aux restaurations périphériques ne se pour chaque type de restauration en fonction du projet thé-
soustraient pas fondamentalement aux règles usuelles rapeutique, sans dilapider inutilement les tissus minérali-
en

biomécanistes régissant la prothèse conventionnelle. sés. L’utilisation de guide de préparation est indispensable
Les techniques d’assemblage et les infrastructures de et garantit la fiabilité et la reproductibilité de nos procédu-
.b

haute résistance ont élargi le champ d’indications du res opératoires. Les moyens de contrôle des épaisseurs de
« tout céramique ». C’est le collage des céramiques à réduction sont des outils simples, efficaces et fiables.
dr

matrice vitreuse, qui différencie les principes biomécani- En opposition à l’approche traditionnelle mécaniste, plus
ques de préparation, partielles ou périphériques. mutilante, ce changement de paradigme de l’Odontologie
L’intégration des paramètres tissulaires (préservation des Reconstructrice esthétique, basé sur la préservation des
structures amélaires, dentinaires et pulpaires) et techno- structures dentaires résiduelles assure la résistance à long
logiques (puissance des phénomènes d’adhérence entre terme de nos restaurations prothétiques et la possibilité de
divers matériaux, contraction de polymérisation des rési- réinterventions futures. Cette attitude privilégie les indica-
nes composites) conditionne en grande partie les spécifi-
cités inhérentes aux préparations pour RAC.
L’analyse des résultats à long terme des restaurations pro-
thétiques confirme l’intérêt de « l’économie tissulaire » et de Mots clés
« la moindre mutilation ». Il est donc nécessaire d’évaluer Esthétique, céramiques, préparations périphériques,
les structures résiduelles des dents, avant toute prépara- préservation tissulaire.
tion, afin de limiter les pertes tissulaires irréversibles pour
toute restauration prothétique. En fonction de cette analyse Key words
des structures, nous aurons recours à deux grands types Esthetic, ceramics, full crown preparations, tissue pre-
de préparation : les préparations partielles, conservatrices, servation
pour restaurations adhésives collées ou les préparations
Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 167-182 181
Restaurations esthétiques en céramique

ABSTRACT REFERENCES
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KI
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om
RESUMEN
C
zation and biomimetic recovery of 18. Sous M, Lepetitcorps Y, Lasserre
RESTAURACIONES CERÁMICAS

I
the crown.Int J Prosthodont. 1999; JF, Six N. Pénétration sulculaire ul-
ch J D EN
ANTERIORES (1): LAS 12: 111-121. trasonore : une nouvelle approche

l.c
PREPARACIONES PERIFÉRICAS 6. Troedson M, Dedrand T. Effect of pour les préparations coronaires
margin design, cement polyme- périphériques. PDR 2009; (29)3:
Las restauraciones cerámicas anteriores constituyen
276-296.
iB

IL
rization, and angle of loading on

ai
una modalidad esencial de la odontología protésica
reconstructora. Se sitúan en un concepto de stress in porcelain veneers. J Pros- 19. Harisson JD, Chiche G, Pinault
thet Dent. 1999; 82:518-524.
J
gm
«continuum» o tratamiento continuo odontoprotésico, A. Gestion du capital tissulaire du
rk

morfológico, biológico y óptico. Las restauraciones 7. Layton D, Walton T. An Up to secteur antérieur. In : Chiche G.,
periféricas, más mutiladoras que las restauraciones 16-year prospective study of 304 Pinault A. Esthétique et restaura-
he

parciales, están indicadas después de un análisis de porcelain veneers. Int J Prostho- tion des dents antérieures. Paris,
@

las estructuras residuales antes de la preparación. dont. 2007; 20: 389-396. Edition Cdp, 1995 : 143-160.
Entre ellas distinguimos restauraciones periféricas
AD

8. Margossian P, Labrode G, Koubi 20. Magne P, Magne M. Use of ad-


nc

pegadas y selladas. Los autores describen


ki

los principios modernos de las preparaciones S, Couderc G, Maille G, Botti S, ditive wax-up and direct intraoral
periféricas, insistiendo en la preservación tisular Dinardo Y, Mariani P. Propriétés mock-up for enamel preservation
er

optiques des systèmes céramo-cé- with porcelain laminate veneers.


be

para mejor garantiza la resistencia a largo plazo de


estas restauraciones protésicas y la posibilidad de ramiques : Implications cliniques. Eur J Esthet Dent. 2008 ; 1(1): 10-19.
reintervenciones futuras. A paraître dans ce numéro
21. Magne P, Belser U. Novel por-
9. Sadowski SJ. An overview of celain laminate preparation. Ap-
treatment considerations for es- proach driven by a diagnostic
en

thetic restorations: a review of the mock-up. J Esthet Restor Dent.


literature. J Prosthet Dent. 2006; 96: 2004; 16: 7-18.
433-442.
.b

22. Reshad M, Cascione D, Magne P.


10. Magne P, Kwon K, Belser U, Hod- Diagnostic mock-ups as an objec-
ges JS, Douglas WH . Crack pro- tive tool for predictable outcomes
dr

pensity of porcelain laminate ve- with porcelain laminate veneers in


neers: a simulated operatory eva- esthetically demanding patients: a
luation. J Prosthet Dent. 1999;81: clinical report. J Prosthet Dent.
327-334. 2008; 99: 333-339.
11. Castelnuovo J. Les facettes céra- 23. Gurel G. Predictable, precise,
miques : critères de fiabilité. Rev and repeatable tooth preparation
Odont Stomat. 2008; 37: 287-315. for porcelain laminate veneers.
12. Laborde G, Margossian P, Maille Pract Proced Aesthet Dent. 2003;
G, Botti S, Dinardo Y, Miramont 15(1): 17-24.
E, Couderc G, Koubi S. Esthétique 24. Gurel G, Bichacho N. Permanent
Correspondance : et approche clinique des limites diagnostic provisional restorations
Gilles Laborde de preparations en prothèse fixée. for predictable results when re-
Département de Prothèses Rev. Odont. Stomat. 2010; 39: 35- designing the smile. Pract Proced
Faculté d’Odontologie 44.s Aesthet Dent. 2006; 18(5): 281-286.
27 boulevard Jean Moulin 13. Edelhoff D, Sorensen JA. Tooth 25. Chiche G, Pinault A. Esthétique
13355 Marseille cedex 5 structure removal associated with et restauration des dents Antérieu-
email : gilles.laborde2@wanadoo.fr various preparation designs for res. Paris : Editions CDP, 1995.
anterior teeth. J Prost Dent. 2002;
5: 503-509.

182 Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 167-182


Restaurations Céramiques du secteur antérieur
esthétiques
en céramique

Restaurations céramiques antérieures (2) :


préparations partielles et adhésion
JF. LASSERRE, G. LABORDE, S. KOUBI, H. LAFARGUE, G. COUDERC,
G. MAILLE, S. BOTTI, P. MARGOSSIAN

KI
AN ER
RÉSUMÉ SUME
La réalisation des Restaurations Adhésives Céramiques s’inscrit de plain-pied

H
dans le concept de dentisterie adhésive moderne dont l’objectif premier est la
préservation tissulaire et le biomimétisme. La typologie des préparations se

om
C
fonde sur neuf principes fondamentaux, biomécaniques, esthétiques et bio-

I
ch J D EN
logiques qui représentent les clés pour concevoir les formes de contour les
plus adaptées à chaque situation clinique. La pérennité de ces traitements est

l.c
assujettie à la connaissance de la biomécanique des interfaces collées et au
iB

IL
strict respect des protocoles opératoires de préparation et d’assemblage. La

ai
conservation maximale de la couche amélaire est dans tous les cas une garan-
J
gm
tie de forte adhésion. L’utilisation de guide de préparation est indispensable et
rk

permet de garantir la fiabilité et la reproductibilité des procédures cliniques.


he

IMPLICATION CLINIQUE
AD

Dans le secteur antérieur, les restaurations partielles de céramique collées


nc

ki

sur des préparations dentaires minimales sont une alternative de choix aux
Jean-François LASSERRE1
er

couronnes sur préparations périphériques et aux composites volumineux.


be

MCU-PH
Gilles LABORDE2

S
MCU-PH
en

Stephen KOUBI3
MCU-PH
i les principes de préparation TYPOLOGIE
.b

Hélène LAFARGUE1 relatifs aux restaurations péri- DES PRÉPARATIONS


AHU phériques ne sont pas fondamentalement
dr

Guillaume COUDERC3 différents des règles biomécaniques usuel- Classiquement, les formes de contour des
les régissant la prothèse conventionnelle restaurations adhésives céramiques (RAC)
AHU
(1). Il en va autrement pour les restaurations sont déclinées dans un but didactique sous
Gérard MAILLE3 céramiques adhésives partielles. La mise des formes types que l’on classe de la moins
AHU en œuvre de ces procédés s’inscrit de plain- préparée à la plus préparée : en facette pelli-
Sébastien BOTTI3 pied dans le concept de dentisterie adhésive culaire simple ou vestibulaire, facette à bord
AHU moderne a minima dont l’objectif final est le net « butt margin » ou à biseautage incisif ad
biomimétisme des restaurations (2). vestibulum, facette à recouvrement occlusal
Patrice MARGOSSIAN2 Grâce à l’évolution du collage aux tissus ou retour palatin et facette jackett ou RAC
MCU-PH durs dentaires et à la mise au point des périphérique totale (fig. 1).
traitements adhésifs pour céramiques La description de ces formes types n’a
1
Département de prothèses vitreuses, les principes de préparations ont qu’un intérêt secondaire comparé aux prin-
Faculté d’odontologie de Bordeaux largement évolué (3). En effet, la révolu- cipes fondamentaux biomécaniques, esthé-
2
Département de prothèses tion adhésive a permis de s’affranchir des tiques et biologiques, qui constituent des
3
Département d’odontologie dogmes mécanistes de la prothèse fixée clefs pour préciser les formes de contour
conservatrice qui aboutissaient à une mutilation tissulaire de préparation les plus adaptées à chaque
Faculté d’odontologie de Marseille excessive (4). situation clinique.
Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 183-195 183
Restaurations esthétiques en céramique

Typologie des restaurations adhésives céramiques

0,5 0,7

2
Facette Facette à biseautage
vestibulaire simple ad vestibulum

0,7 1

KI
AN ER
1,5 1,5 2 2
Facette RAC périphérique
1 2
à retour palatin totale

om
C
Fig. 1 - Les quatre préparations types pour RAC de la moins mutilante à Principe 2

I
la plus étendue (©Copyright : Jean-François Lasserre).
ch J D EN
Préservation de la couche d’émail

l.c
Fig. 2 - L’utilisation de clefs de coupe en silicone, issues de moulages Il est acquis que l’adhésion est d’autant plus performante
sur dents non préparées ou réalisées en bouche sur des masques de que l’on colle sur un substrat amélaire (9, 10) et que la
iB

composite, est indispensable pour préserver le maximum d’émail lors de la


IL

ai
plupart des fractures cohésives sont observées sur un
préparation des RAC. substrat dentinaire (11). L’objectif de nos préparations
J
gm
pour RAC est donc de préserver si possible un support
rk

amélaire au collage avec un bandeau d’émail sur toute la


périphérie de la préparation (12, 13). Or, la couche d’émail
he

varie naturellement d’épaisseur de la zone cervicale


jusqu’au bord incicif. Elle varie aussi de manière impor-
AD
nc

Principe 1 tante selon l’âge du patient. L’usure dentaire est plus ou


ki

Biomimétique de l’interface collée moins précoce selon les facteurs d’agression intrinsèques
er

La maîtrise des techniques de collage de la céramique ou extrinsèques mais de nombreux auteurs s’accordent
be

vitreuse aux tissus durs dentaires a permis de reconsi- pour observer que l’usure dentaire érosive est de plus en
dérer les principes géométriques et biomécaniques des plus fréquente chez des sujets jeunes, actualisant d’autant
préparations périphériques. Il y a déjà 17 ans Stacey écri- plus les restaurations peu invasives. Lorsque l’émail est
vait : « le complexe porcelaine/colle composite/dent a une fin, les fraises diamantées cannelées ou des techniques
en

cohésion supérieure à celle du composite collé et pro- de pénétrations contrôlées non réfléchies aboutissent à
che de la résistance naturelle de la dent...» (5). Peumans d’importantes plages de dentine exposées (2). Le raison-
.b

et Van Meerbeek en 2000 suite à une importante revue nement soustractif à partir du projet prothétique (cire de
de littérature sur le collage de la céramique concluaient : diagnostic) et de clefs de réduction en silicone est indis-
dr

« La force de cohésion de la céramique feldspathique pensable à une économie amélaire maximale (fig. 2) (14,
mordancée et silanée à la dent est supérieure à celle de 15, 16, 17).
la jonction émail - dentine et à la cohésion propre de la
céramique…» (6). Principe 3
En fait, l’interface collée reproduit la nature dans le sens Protection dentinaire immédiate
où on est aujourd’hui capable de réaliser une coque de Chez les patients, pour lesquels les limites de collage se
céramique vitreuse, « d’émail artificiel », sur un noyau situent à un niveau radiculaire, dans le cas de compen-
amélodentinaire naturel avec une force de cohésion sation de malposition dentaire par la facette (cas clinique
avoisinant celle de la jonction amélodentinaire des dents n° 1, fig. 3) ou si l’érosion a déjà détruit toute la couche
naturelles. d’émail, les plages de collage dentinaires peuvent être
Cet idéal biomimétique (7) donne une importance tout à étendues, dépassant parfois 50 % de la surface des pré-
fait secondaire à la question des formes de contour des parations. Dans ces cas d’exposition dentinaire, l’applica-
préparations (2). Ces dernières peuvent être éminemment tion du principe du « continuum odontoprothétique » est
variables selon les situations et les objectifs cliniques à une nécessité pour respecter le complexe pulpodentinaire
atteindre allant de petits fragments de céramique (8) à et la vitalité pulpaire. La réalisation d’une couche hybride
des restaurations périphériques totales collées (1). Cer- dans la même séance que la préparation dentinaire, et
tains points importants sont cependant à souligner. avant l’empreinte, est vivement recommandée. L’adhé-

184 Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 183-195


Céramiques du secteur antérieur

KI
AN ER
3 OIM en AV bout à bout cycle

om
C
Fig. 3 - L’occlusion est essentielle dans le pronostic à long moins un millimètre au-delà (situation cingulaire pour une
terme des RAC. L’examen occlusal préprothétique permet

I
normoclusion) ou un millimètre en deçà (situation au quart
ch J D EN
de déterminer avec précision la situation la plus favorable incisif pour une normoclusion). Cependant, chaque fois

l.c
du joint palatin en fonction de l’état de délabrement de que cela sera possible la préservation de l’occlusion natu-
la dent. L’ajustage occlusal après collage doit prendre en relle de la face palatine d’émail sera recherchée. Cette
iB

compte l’occlusion statique mais aussi le réglage des trajets


IL

ai
démarche actuelle se justifie pour cinq raisons :
centrifuges et des trajet centripètes de l’occlusion dynamique • principe de conservation tissulaire maximale,
J

(©Copyright : Jean-François Lasserre).


gm
• difficulté à reproduire la complexité morphologique d’une
rk

face palatine linguale (palatine) par le prothésiste,


• difficulté à régler correctement l’occlusion statique et
he

sif, étalé sans accumulation, est recouvert d’une couche dynamique, et à repolir mécaniquement la céramique
glycérinée avant polymérisation pour éviter la couche dans une zone difficile d’accès pour les praticiens,
AD
nc

d’inhibition due à l’oxygène susceptible d’interférer dans • fortes contraintes de flexion dans la concavité palatine
ki

la prise du matériau à empreinte (18). Cette hybridation incisive lors des pressions du guidage antérieur qui favo-
er

immédiate permet : riseraient les fêlures de la céramique (19). La situation


be

1 la prévention des percolations bactériennes, dans cette zone de « stress » mécanique, au milieu de
2 la gestion de la contamination pendant la phase de tem- la concavité palatine est la plus défavorable pour une
porisation, facette à recouvrement et ceci d’autant plus que la dent
3 la prévention des sensibilités postopératoires, est fine (2). Les dents bombées et épaisses présentent
en

4 une augmentation de la qualité de l’adhésion lors de la moins de risques,


séance de collage. • biomimétisme plus facile avec un support tissulaire den-
.b

Une finition en congé dentinaire plus marquée (0,8 à taire continu au voisinage du bord incisif. Ceci évite des
1 mm) que pour les finitions amélaires est recommandée erreurs de translucidité/opacité de la céramique massive
dr

pour ménager la place de l’adhésif tout en conservant une dans sa partie incisale lors de la réalisation en labora-
limite lisible au laboratoire (2). toire.
Une deuxième hybridation sera réalisée lors du collage de L’observation de la propulsion et des latéralités centri-
la céramique sans polymérisation préalable de l’adhésif. fuges mais aussi de l’incision et de la trituration lors du
cycle masticatoire centripète doit nous conduire à affiner
Principe 4 nos finitions céramiques occlusales (fig. 3). Les défauts
Observation de l’occlusion statique de compréhension de l’occlusion sont une cause impor-
et dynamique tante d’échecs prothétiques dans les RAC en particulier
Lors de l’examen préprothétique, l’observation de l’oc- lors des facettes à recouvrement occlusaux. Lorsque la
clusion statique et en particulier des aires de contacts préparation palatine est nécessaire (fractures coronaires
de l’occlusion d’intercuspidie maximale (OIM) à l’aide de - érosions palatines - recouvrements d’obturations com-
papier Bausch® 40 µm est un préalable indispensable. En posites) certains contrôles sont indispensables :
cas de recouvrement occlusal par la facette, le joint de • réaliser une ligne de finition avec un appui sur une pré-
céramique ne doit jamais se trouver en correspondance paration en congé assez marquée. Cette ligne peut être
exacte avec les aires de contact de l’OIM. Ceci accé- tracée avec une fraise boule diamantée de gros diamètre
lérerait la détérioration des marges de céramique et le (fraise Komet ® 801-016 ou 801 023) (3), puis la pénétra-
creusement du joint de colle. Le joint devra se situer au tion contrôlée du reste de la face palatine est dévelop-
Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 183-195 185
Restaurations esthétiques en céramique

Stabilisation par fraisage de positionnement du collage lié à un phénomène comparable à « l’aquapla-


V ning » sur la colle interposée entre la dent et la facette. Il
d peut être alors conseillé pour stabiliser la facette au moment
a e du collage de réaliser une forme de fraisage hémisphérique
M D (fraise boule diamantée bague verte Komet 801-014) située
f sur la face vestibulaire de la dent dans la moitié inférieure
D M du tiers moyen de la face vestibulaire (20) (fig. 4).
b Pour les facettes en céramique feldspathique, cette forme
L
de centrage n’entraîne aucune modification de teinte ou
d. Fraisage de mimétisme de la céramique dans la zone concernée.
c
de positionnement Le manque de stabilité primaire est aussi l’une des dif-
a. Congé supragingival e. Préparation ficultés principales pour la réalisation et le collage des

KI
b. Fraisage de positionnement homothétique “chips” de céramique. Dès la réalisation de bords nets
hémisphérique f. Respect du point ou de recouvrements occlusaux, les fortes variations

AN ER
c. Renforcement submarginal de contact proximal d’angulations, voire l’opposition des parois augmentent
considérablement la stabilisation. La forme de centrage
vestibulaire est cependant compatible avec des finitions

H en bord net « butt margin » car ces dernières gardent un

om
C champ d’insertion vestibulaire.

I
ch J D EN
Principe 6

l.c
Configuration des finitions proximales
Suivant les situations des limites, les RAC rétablissent par-
iB

IL

ai
tiellement ou totalement les contacts proximaux en céra-
mique. La préparation proximale commence toujours par
J
gm
le passage d’une bande abrasive métallique diamantée
rk

4 grain rouge de Komet® afin de parfaitement contrôler l’état


des surfaces proximales en polissant et allégeant légère-
he

Fig. 4 - Un fraisage de positionnement réalisé avec une fraise boule


@

ment les zones de contacts interdentaires. On améliore


diamantée 014 évite des imprécisions de positionnement par « aquaplaning » ainsi la qualité de prise d’empreinte proximale et la lisibilité
AD
nc

lors du collage de la facette. Aucune différence de couleur n’est visible des limites de préparation pour le prothésiste. Suivant les
ki

après collage des facettes dans la zone plus épaisse du fraisage situations des limites les RAC rétablissent partiellement
(©Copyright : Jean-François Lasserre).
er

ou totalement les contacts proximaux en céramique.


be

Dans les préparations, il est également important de pré-


ciser le niveau d’enveloppement proximal. Les instruments
pée à l’aide d’une fraise à congé diamantée bague verte soniques (Sonicflex®) ou ultrasoniques (Perfect Margins®)
6856-012 avant la mise de dépouille finale, peuvent être une excellente alternative aux fraises classi-
en

• tenir compte de l’inclinaison et de l’angulation du guide ques pour les finitions proximales. Pour certains, leurs for-
incisif (guide incisif vertical ou horizontal). En effet beau- mes, diamantées sur une seule face, préservent les dents
.b

coup de préparations palatines au-dessus de la limite cervi- adjacentes. Dans tous les cas ils représentent un apport
cale sont trop verticales ce qui entraîne un affinement de la technologique important pour les finitions proximales (2).
dr

céramique dans la zone de concavité palatine et contribue, Pour les facettes vestibulaires et les facettes à biseautage
au même titre que les contraintes en flexion, aux risques ad vestibulum, la facette doit s’engager assez rapidement
biomécaniques dans cette zone. Ce risque est accentué dans l’embrasure cervicale afin de masquer d’éventuelles
par l’impossibilité de contrôler l’occlusion avant le collage colorations proximales, physiologiques ou dyschromiques
des RAC : les réglages occlusaux après le collage risquent qui rendraient visible la limite, plus claire, de la restaura-
d’affiner et fragiliser encore la céramique palatine, tion céramique. La préparation contourne ensuite l’aire de
• vérifier la régularité de l’épaisseur ménagée pour la contact proximal sans la préparer ou en l’entamant peu. À
céramique palatine qui favorise sa résistance cohésive, ce niveau, il est recommandé de ne pas dépasser la moitié
• contrôler l’absence de contre-dépouilles entre la zone de la zone de contact afin d’économiser les tissus dentai-
palatine et la zone cervicale vestibulaire, une situation res et de ne pas exposer de dentine par une préparation
inverse nuirait à l’ajustage. trop profonde (2). La finition proximale se termine dans la
zone d’embrasure incisale par une ligne située au milieu
Principe 5 de la face proximale. Ainsi, la limite proximale dessine une
Stabilité primaire de la RAC hélice plus ou moins galbée selon la morphologie initiale
Dans des formes géométriques simples, comme les facet- de la dent (fig. 5).
tes sans recouvrement occlusal, il existe un risque important Pour les facettes à retour palatin au tiers incisif ou au tiers
d’imprécision de positionnement de la facette au moment médian, la préparation dépasse l’aire de contact proximal,

186 Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 183-195


Céramiques du secteur antérieur

Finition proximale en hélice Finition proximale en toboggan

L V L V L V L V

KI
Facette Facette Facette Facette

AN ER
vestibulairre à biseautage à retour à retour
ad vestibulum cingulaire médian
5 6

om
C
Finition proximale et recouvrement incisif Fig. 5 - Finitions proximales en

I
hélice pour facette vestibulaire
ch J D EN

D 1 2 3 4 5 V simple et facette à biseautage ad

l.c
vestibulum. La ligne de finition
contourne le point de contact
iB

IL

ai
proximal et s’enfonce dans
l’embrasure cervicale
J
gm
(©Copyright : Jean-François
rk

Lasserre).
he

Fig. 6 - Finitions proximales en


@

toboggan pour facettes à retour


AD

palatin. La ligne de finition


nc

sectionne le point de contact


ki

proximal à un niveau proche


er

du congé palatin ce qui donne


be

Favorable une forme de jonction proximale


12 émoussée et progressive dessinant
Résistance à la flexion Moins favorable
Défavorable un toboggan (©Copyright :
Facette Facette Facette Facette Facette à Jean-François Lasserre).
en

vestibulairre à biseautage à retour à retour retour palatin


simple vestibulum cingulaire incisal médian
.b

7
dr

Fig. 7 - Le choix entre facette vestibulaire simple, facette


bas). Il est crucial que la zone de section du contact proxi-
à biseautage ad vestibulum ou facette à retour palatin,
dépend de la nécessité de rallonger le bord incisif, de l’état mal se situe dans le prolongement du congé palatin ceci
de délabrement de la dent, de la présence d’obturations afin de ne pas créer de dénivelé et d’angulations importan-
composites et de l’occlusion du patient. Le retour palatin tes de la pièce de céramique qui favoriseraient l’amorce de
doit de préférence se situer au 1/3 incisif ou aller jusqu’au microfêlures lors des manipulations ou lors de la rétraction
cingulum car la situation au milieu de la concavité palatine de collage (19). Le dessin en vue proximale de la limite peut
est d’un point de vue biomécanique très défavorable être décrit en forme de toboggan (fig. 6).
(©Copyright : Jean-François Lasserre). Pour les RAC périphériques totales, les surfaces de
contact proximales sont totalement supprimées, ce qui
conduit à une situation cingulaire du joint palatin et à une
horizontalisation de la limite cervicale (fig. 7). Ces deux
dans le sens vestibulolingual, pour englober le bord incisif. conséquences favorisent la résistance biomécanique de
Les surfaces de contact proximales peuvent être partielle- la RAC. Le contrôle d’une dépouille franche (30°) de la
ment préparées dans le sens vertical ou totalement prépa- préparation doit être effectué pour permettre l’ajustage de
rées selon la morphologie initiale de la dent (section totale laboratoire avec un joint fin, garant de la cohésion et de la
dans le cas de dents triangulaires aux contacts proximaux résistance après collage.
Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 183-195 187
Restaurations esthétiques en céramique

Bord net “butt margin” avantages du biseau ad vestibulum Principe 7


Recouvrement et rallongement
du bord incisif
L a majorité des RAC sur incisives présente un
recouvrement et/ou un rallongement des
bords incisifs. Ce choix à pour avantages :
• de permettre au prothésiste de meilleurs effets
esthétiques dans le 1/3 incisif grâce à la place
L V L V
laissée pour la stratification de la céramique,
• de
30° donner la liberté de pouvoir redessiner la ligne
1. Surface incisive de l’arc dentaire antérieur en harmonie
de collage avec la lèvre inférieure,

KI
Facette amélaire • d’augmenter la cohésion et la protection des
à bord net 2. Epaisseur Facette
tis- sus durs dentaires restant,

AN ER
“butt margin” progressive de à biseautage
• d’augmenter la stabilisation de la pièce de
horizontal céramique ad vestibulum céramique lors du collage.
8 À ce jour, le bord net « butt margin » et le recou-

H vrement occlusal à retour palatin restent deux

om
C types de finitions du bord libre préconisés

I
dans le cadre du rallongement incisif (fig. 7).
ch J D EN
L e bord net « butt margin » correspond à une

l.c
fini- tion du bord incisif sur la face palatine, il est
intéressant de réfléchir à son orientation. Un
iB

IL

ai
bord net « butt margin » avec biseautage ad
Facette à bord net vestibulum est une coupe franche du bord
“butt margin” ou
J
gm
incisif sans retour lingual. Ce biseau décrit une
rk

biseautage orientation ad vestibulum d’environ 30 à 45°


ad vestibulum
par rapport au bord incisif ; l’angle de raccorde-
he

ment à la préparation de la face vestibulaire


OU est adouci pour répartir les contraintes. Cette
AD
nc

coupe doit être prolongée jusqu’à l’émail lin-


ki

gual pour développer le collage amélaire.


er

Comparé à une finition horizontale parallèle au


be

bord incisif, le biseautage ad vestibulum aug-


mente l’intégration optique (passage progres-
Facette s i f de la céramique supportée par les tissus durs
à retour palatin dentaires à un bord incisif en céramique pure)
en

ou recouvrement
e t développe la surface de prismes d’émail expo-
occlusal sés de la coupe vestibulaire et de la coupe linguale
9
.b

(augmentation angulaire géométrique de la


Fig. 8 - En comparaison d’un bord net « butt margin » horizontal, un surface d’émail) (fig. 8).
dr

biseautage du bord incisif à 30°, développe le collage à l’émail et augmente Pour bien supporter la céramique, la coupe doit avoir une
la résistance de la facette de céramique grâce à une transition douce des épaisseur minimale comprise entre 1 mm et 1,5 mm ce qui
formes de la face vestibulaire jusqu’au bord incisif conduit à réduire davantage en hauteur les dents fines que
(©Copyright : Jean-François Lasserre). la hauteur des dents épaisses. La hauteur incisale de céra-
mique peut aller de quelques dixièmes de mm à 2 ou 3 mm
Fig. 9 - Comparaison entre un bord net « butt margin » ad vestibulum
suivant les situations cliniques.
et un retour palatin large. Le retour palatin est moins économe en tissus
Le retour palatin ou recouvrement occlusal est une prépara-
dentaires. Pour compenser les risques de fêlures, dans la zone à risques de
tion qui revient sur la face linguale en forme de congé large.
concavité palatine, son épaisseur doit être régulière et suivre l’angulation
du guide antérieur (©Copyright : Jean-François Lasserre). Le bord incisif est préparé horizontalement et tous les angles
de raccordement sont émoussés. La dépouille face linguale/
face vestibulaire est importante (>30°) et une attention parti-
culière est apportée à ménager une épaisseur de céramique
L’abord des zones proximales est particulièrement délicat linguale régulière, tenant compte de l’inclinaison du guidage
si l’on en croit l’incidence des lésions iatrogènes réperto- incisif (fig. 9).
riées dans la littérature (21). Il est parfois recommandé de Selon les études de contraintes in vitro en éléments finis,
protéger les faces proximales adjacentes avec des sépa- la situation du congé palatin doit éviter le plus possible la
rateurs ou des bandes de matrices métalliques. zone médiane de concavité palatine (contraintes maxima-

188 Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 183-195


Céramiques du secteur antérieur

10a b

KI
AN ER
H

om
C

I
ch J D EN

l.c
c d
iB

IL

ai Fig. 10 - Cas clinique 1 : fermeture des trous noirs


J
gm
rk

Stefen Koubi, Gérald, Ubassy (céramiste)


les) pour se situer au 1/3 incisif, ou dans le retour cingu- a) Vue de la situation initiale présentant des séquelles de parodontite
he

sévère avec des migrations et la disparition des papilles.


@

laire, où les contraintes de flexion sont moindres (2) (22).


Sur le plan clinique, l’épaisseur vestibulolinguale de la b) Vérification à l’aide d’une clé occlusale en silicone de l’homothétie des
AD
nc

dent mesurée au compas d’Ivansson, indique une finition préparations par rapport au projet esthétique.
ki

de type bord net « butt margin » plutôt qu’un recouvre- c) Vue des préparations. Noter les préparations sous gingivales dans les
zones proximales
er

ment incisif qui serait accompagné d’une épaisseur de


be

céramique insuffisante. Après la préparation de la face d) Vue des restaurations e.max® (facettes types bord net « butt margin »,
vestibulaire, une clé en silicone guide l’opérateur pour le ou à biseautage incisif ad vestibulum) en place avec un résultat esthétique
type de recouvrement le plus adapté (Cf article « Cérami- satisfaisant et une fermeture des espaces interdentaires par modifications
ques du secteur antérieur :1ère partie », paragraphe « les des surfaces de contact proximales
en

guides de réduction » dans ce numéro).


Le recouvrement minimal doit ménager 1,5 mm à 2 mm
.b

de hauteur de céramique mais le rallongement de la dent d’émergence. Ceci conduit plus progressivement et natu-
peut aller jusqu’à 5 à 7 mm en particulier s’il existe une rellement à la fermeture du diastème ou de l’embrasure
dr

fracture coronaire au départ (2). Dans cette dernière cervicale trop ouverte (fig. 10). Le repositionnement et le
situation de recouvrement important, les céramiques ren- soutien gingival des papilles s’avèrent plus favorables à
forcées au disilicate de lithium semblent être l’option de l’esthétique qu’un surcontour horizontal de céramique au
choix en tant qu’alternative à la céramique feldspathique démarrage d’une facette avec limites supragingivales.
(23, 24). Pour la fermeture des diastèmes proximaux, l’envelop-
pement proximal par la RAC doit être total qu’il s’agisse
Principe 8 d’une facette à bord net « butt margin » ou d’une facette à
Fermeture des diastèmes et des recouvrement palatin (26).
embrasures cervicales ouvertes Pour les fermetures d’embrasures cervicales, il est indis-
ou « triangles noirs » pensable de réfléchir à l’orientation du champ d’insertion
Dans les deux cas de figure, le problème est d’amener la de la RAC. En effet, une RAC à retour palatin présente un
céramique dans des zones d’embrasures cervicales pour champ d’insertion oblique corono-apical
regalber les profils axiaux proximaux. Pour les facettes Le diamètre cervical de la préparation étant plus étroit
collées, les situations des limites cervicales sont juxta ou que le diamètre incisal, cet axe d’insertion ne permet pas
le plus souvent supragingivales. Or, dans ces deux cas d’amener en appui et en surcontour axial, la céramique
précis, l’enfouissement en situation intrasulculaire des profondément dans les embrasures cervicales car elles
limites cervicoproximales améliore la gestion du profil sont de contredépouille. Une préparation en bord net
Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 183-195 189
Restaurations esthétiques en céramique

Facette
à retour palatin

KI
Supression totale

AN ER
du composite de
CI 4 collage amélo-
Facette dentaire de l’angle

H
à “butt” margin” de céramique

om
C
11 12 Céramique feldspathique

I
ch J D EN
Fig. 11 - Seule une préparation en bord net « butt margin » ad vestibulum

l.c
céramiques et il est risqué de réaliser des techniques
permet d’insérer de la céramique dans les embrasures cervicales pour « sandwichs ». Comparée à la relative inertie chimique
fermer les trous noirs, car l’axe d’insertion guide la facette de haut en bas.
iB

IL

ai
des céramiques dentaires, les composites présentent un
Noter le diamètre cervical plus étroit que le diamètre incisif qui empêche faible module d’élasticité qui en font un support trop flexi-
une insertion de bas en haut (©Copyright : Jean-François Lasserre).
J
gm
ble pour la céramique. Magne et Belser (2) notent qu’une
rk

Fig. 12 - Un composite de Cl IV doit être totalement supprimé pour restauration préalable en composite ne permet pas d’aug-
favoriser le collage direct de la RAC sur les tissus durs dentaires. Ceci mentation de la résistance du complexe dent/restauration
he

même si la hauteur de céramique non soutenue est importante comme par


@

et qu’il est préférable d’éviter des volumes importants de


exemple dans les cas de fractures coronaires composite sous les RAC (3). Il existe avec les composi-
AD

(©Copyright : Jean-François Lasserre).


nc

tes bis-GMA une rétraction de prise qui crée de fortes


ki

contraintes sur les parois dentaires résiduelles, les varia-


er

tions dimensionnelles thermiques sont importantes (dila-


be

tation avec l’augmentation de température), l’absorption


« butt margin » donne un champ d’insertion oblique api- hydrique secondaire entraîne elle aussi une augmenta-
cocoronaire (parallèle au biseau ad vestibulum). Vu sous tion volumétrique des composites, enfin la dissolution
cet angle, le diamètre cervical devient de dépouille par alcoolique altère la qualité de la matrice organique dans
en

rapport au diamètre incisal, ce qui permet d’amener, en le temps. Du fait des contraintes internes engendrées
appui et en surcontour, la céramique dans les embrasures et des altérations liées au vieillissement, les reconstitu-
.b

cervicales et de fermer les triangles noirs (fig. 11) (cas tions mixtes favorisent les craquelures de la céramique
clinique n° 1, fig. 10). et le développement de fêlures. Face au problème des
dr

Dans ces cas d’altérations parodontales où les incisives contraintes thermiques, Roulet et coll. préconisent, soit
sont en général égressées, le bord net « butt margin » un enveloppement total des obturations composites par
peut aussi être utilisé pour raccourcir une hauteur exces- les RAC, soit un recouvrement partiel à mi-obturation
sive de dent. qui serait suffisant pour diminuer significativement les
contraintes thermiques (27).
Principe 9 On peut recommander le compromis clinique suivant, en
Attitude vis-à-vis des obturations en fonction de la situation du composite :
composite • Classe 4 : suppression totale du composite et reconstitu-
Dans la majorité des cas, la dent support de RAC pré- tion du bord incisif par de la céramique directement collée
sente des obturations en composite. Le préalable est de sur les tissus durs dentaires (sauf dans les cas de coiffa-
toujours déposer les anciennes restaurations et de sup- ges pulpaires directs ou juxtapulpaires où une protection
primer les tissus pathologiques infiltrés puis de réaliser de composite minimale est nécessaire), (fig. 12),
nouvelles obturations (de teinte plus claire) et qui présen- • Classe 3 : recouvrement systématique du composite
teront une bonne fiabilité de collage. par la RAC avec situation de la limite au-delà du com-
La réflexion clinique vise à déterminer la situation des posite dans les tissus durs dentaires. Le composite n’est
limites des préparations pour RAC. En effet les proprié- alors considéré que comme un substitut dentinaire réduit
tés physicochimiques des composites sont éloignées des au minimum et conservé uniquement en fond protecteur

190 Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 183-195


Céramiques du secteur antérieur

afin de négocier les contre-dépouilles et de préparer à amplitude pour réaliser la transition plus douce de la
minima le support dentaire (principe d’économie tissu- forme de contour palatine entre la limite supracingulaire
laire) (fig. 13) (Cf fig. 3b 1re partie). et le nouveau bord libre, afin que celui-ci soit moins épais
Cette attitude clinique a pour conséquence de réaliser (fig. 14c et d). Ceci entraîne forcément une modification
des RAC plus englobantes dans les zones proximales et du guidage antérieur qui doit être pris en compte.
d’étendre souvent les préparations à la face linguale. La Lorsque la réduction incisale est supérieure à 2 mm, le
décision restera toujours une balance clinique entre l’éco- besoin de résistance mécanique indique l’utilisation d’une
nomie tissulaire, le respect de l’occlusion et la résistance céramique renforcée (e.max®), plutôt que feldspathique
biomécanique du complexe dent/composite/céramique. (23, 24) (Cas clinique n° 2, fig. 14).

VARIANTES CLINIQUES Dent en vestibuloposition


C’est la situation la plus complexe à appréhender pour le

KI
Dent en linguoposition praticien et le patient, car le projet morphologique ne peut
Si l’orthodontie demeure la solution de choix pour les mal- être validé sans réduire les volumes trop vestibulaires. En

AN ER
positions, elle n’est malheureusement pas toujours rete- effet, lors du positionnement de la clé en silicone rem-
nue chez l’adulte en raison du temps et de la « lourdeur » plie de résine, les dents initiales font obstacle à la bonne
du traitement. Les facettes peuvent représenter une insertion de la clé aboutissant à une projection trop ves-
excellente alternative à condition que les malpositions
H tibulaire.

om
ne soient pas extrêmes et n’aboutissent pas à un volume
C C’est pourquoi nous devrons utiliser deux « masques » :

I
final de l’ensemble dent/restauration qui n’aurait plus rien • un premier réalisé directement sur la situation initiale,
ch J D EN
à voir avec le volume d’une dent naturelle. permet de visualiser les plages dentaires en dehors du

l.c
Dans le cas d’une linguoposition, la réalisation des cires projet. Une réduction à la fraise de cette partie excé-
de diagnostic et des masques s’avère aisée en raison de dentaire, après discussion et accord du patient, permet
iB

IL

ai
la nécessité d’ajouter de la matière afin de vestibuler la d’inscrire parfaitement le volume dentaire dans le projet
dent. Le transfert en bouche est souvent spectaculaire (fig. 15 b) ;
J
gm
pour le patient mais l’addition de matériau peut aboutir à • un deuxième masque est transféré après la plastie. On
rk

un bord incisif trop épais pour le confort et la phonation contrôle cette fois-ci parfaitement le positionnement en
(fig. 14c). De la même façon, le contour cervico-axial ves- raison de l’absence de contact entre la clé de transfert
he

tibulaire en excès peut être incompatible avec le maintien et les dents sous-jacentes. La vérification de ce nouveau
de la santé du tissu marginal et doit être évalué. projet se fait par l’observation de l’homogénéité de la sur-
AD
nc

De cette observation à propos de la nouvelle forme de


ki

contour du bord incisif, découle une attitude clinique diffé-


Fig. 13 - Les composites proximaux (Cl III) doivent être
er

rente lors de la réalisation des préparations. Si les règles


be

de réduction se réduisent à leur plus simple expression systématiquement refaits. Après nettoyage des cavités dentinaires de
(simple trace afin de délimiter les contours des restaura- nouveaux composites plus clairs jouent le rôle de substitut dentinaire.
tions notamment dans la région cervicale et proximale), Du composite en fond de cavité est gardé pour ne pas trop préparer les
la réduction incisale doit être plus importante que les dents, mais toutes les limites proximales des RAC sont amenées sur des
en

2 mm classiques et peut atteindre 4 mm. Une telle réduc- tissus durs dentaires. Aucune limite céramique n’est située au milieu d’un
tion permet au céramiste de disposer d’une plus grande composite (©Copyright : Jean-François Lasserre).
.b
dr

Gestion des composites proximaux (CI III)


Balance clinique : Economie tissulaire / Recouvrement des composites

Recouvrement complet après


réfection du composite de
CL III collage amélodentinaire Céramique e.max esthetic ®
de toutes les marges de
céramique
13

Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 183-195 191


Restaurations esthétiques en céramique

14a b

KI
AN ER
H
c d

om
C

I
ch J D EN

l.c
iB

IL
Méthodologie opératoire des RAC

ai
partielles
J
gm
Validation du projet thérapeutique
rk

Comme dans la majorité des disciplines médicales, le


e
dentiste va être perçu comme un chirurgien esthétique
he

avec la notion d’obligation de résultat. Le transfert du pro-


jet en bouche, va donc permettre au patient de visualiser
AD
nc

directement, en situation, l’aspect (forme, volume) (fig.


ki

Fig. 14 - Cas clinique 2 : dent en linguoversion


Stephen Koubi, Hytal Kuday (céramiste) 15c) des nouvelles dents et d’apprécier les nouveaux
er

rapports avec les tissus environnants (visage, lèvres, lan-


be

a) Situation initiale avec 12 et 22 en situation palatine. gue et joues) (fig. 14b et c) pendant la dynamique labiale
b) Simulation du projet esthétique en bouche (« mock up »). (repos, sourire, rire, phonation).
c) Vue occlusale du projet transféré. Noter l’épaisseur anormale du bord
Pour sa réalisation on utilise successivement :
incisif.
• une cire de diagnostic qui traduit morphologiquement
en

d) Vue des modèles de travail avec les facettes réalisées. La réduction


les objectifs fixés lors du plan de traitement prothétique
incisale doit être majorée si l’on souhaite obtenir un bord libre correct.
e) Vue finale des restaurations (facettes types bord net « butt margin », (modification de forme, de position, fermeture de diastè-
.b

e.max®) avec une intégration de la couleur et de la forme naturelle mes…),


(céramiste : Hilala Kuday, Istanbul). • une clé en silicone pour transférer le projet, issue du
dr

wax up. Il englobe au moins deux dents de chaque côté


(non intéressées par le projet), afin de faciliter son repo-
sitionnement.
Une résine fluide injectable chémopolymérisable « Bis
GMA » (possédant des propriétés optiques, suffisamment
translucide) sera injectée à l’intérieur de la clé silicone
face du projet et l’absence de plages dentaires excéden- avant son repositionnement en bouche.
taires. Une fois la polymérisation de la résine achevée (environ
Une fois le « masque » validé, la nouvelle morphologie 2 minutes), la clé est retirée. La majorité des excès se
sert à la technique de pénétration contrôlée, afin de res- concentre au niveau du vestibule muqueux et de la zone
pecter le concept de réduction tenant compte du volume palatine. Ils devront être éliminés délicatement afin de ne
souhaité (fig. 15c). pas perturber l’apparence des tissus mous et la phonation
Après la dépose du masque en résine, on visualise sur les (soulèvement ou gonflement de la lèvre, modification de
dents sous jacentes les traces de calibration. L’application certains phonèmes en cas d’excès palatin) (fig. 14b et c,
des principes de base, dépouille et axe d’insertion, finalise 15 b et c).
l’adéquation des préparations au volume final, validé par À ce stade le patient peut se présenter face à un miroir afin
les clés en silicone (fig. 15d) (Cas clinique n° 3, fig. 15). de visualiser le projet esthétique. Cette étape de transfert

192 Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 183-195


Céramiques du secteur antérieur

15a b c

KI
AN ER
H

om
C

I
ch J D EN

l.c
iB

IL

ai
J
gm
d e
rk
he

du projet morphofonctionnel, grâce au « masque », est Fig. 15 - Cas clinique 3 : dent 23 en vestibuloposition avec agénesie de 22
AD
nc

essentielle (14, 15, 16, 17) et doit aboutir à la validation Stefen Koubi, Gérald Ubassy (céramiste)
ki

par le patient et le praticien. a) Situation initiale avec une 23 en rotation et en dehors de la convexité
er

Guide pour les préparations calibrées de l’arcade maxillaire.


be

Le deuxième avantage majeur du projet thérapeutique est b) Vue des volumes excédentaires de la 23 par rapport au projet esthétique :
la possibilité de contrôler parfaitement les épaisseurs de on devra procéder au meulage sélectif de la partie excédentaire jusqu’à ce
réduction. Il s’inscrit pleinement dans le concept de den- qu’il s’inscrive dans le profil du projet.
tisterie a minima. c) Technique de pénétration contrôlée directement sur le projet esthétique
en

En effet, une fois le projet réalisé en bouche, les prépa- pour maîtriser les épaisseurs de réduction à partir du volume final.
rations sont effectuées directement sur celui-ci, avec une Cette approche clinique s’inscrit dans le concept de préparation a minima.
.b

technique de pénétration contrôlée (fig. 15c), afin de res- d) Vue des préparations. Noter la différence en terme d’économie
pecter les principes de réduction à partir du volume final tissulaire entre les préparations pour restaurations partielles et la
dr

(fig. 3c, 15b). préparation périphérique.


La préparation contrôlée consiste à calibrer la perte de e) Vue finale des facettes à biseautage incisif ad vestibulum, (e.max®)
substance qui va être imputée à la dent à l’aide d’instru- sur 23. 11 est une facette avec recouvrement proximal mésial, 23 est
ments rotatifs de dimensions connues. une facette de type bord net « butt margin ». Noter la bonne intégration
Des fraises boules long col de diamètre 12 ou 14 dixiè- colorimétrique et l’effet d’illusion sur la 23, transformée en 22.
mes, utilisées de manière tangentielle à la face vestibu-
laire, permettent d’empêcher tout excès de préparation
en raison de la butée du mandrin non travaillant sur la sus durs sous jacents les zones à retoucher et les zones
face vestibulaire. Des fraises canelées, précalibrées peu- respecter.
vent aussi être utilisées à cet effet. Ces fraises sont uti- Grâce à cette technique très simple, il devient possible
lisées tangentiellement sur toutes les faces vestibulaires de contrôler parfaitement les épaisseurs de préparations
du « masque » afin d’obtenir une épaisseur de réduction et de valider l’espace ménagé pour le céramiste, afin que
régulière de 0,4 à 0,5 mm nécessaire à la réalisation des celui-ci dispose d’un espace régulier pour l’obtention des
facettes. Une fois les gorges transversales réalisées sur propriétés optiques et mécaniques de la restauration.
le masque à différents niveaux, il suffit alors de déposer Les épaisseurs de réduction peuvent être également
cette coque en résine préparée pour visualiser sur les tis- contrôlées au stade des restaurations provisoires. Après
ajustage des restaurations provisoires et contrôle de leur
Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 183-195 193
Restaurations esthétiques en céramique

adaptation occlusofonctionnelle, les impacts statiques en CONCLUSION


OIM, et les trajets de propulsion et latéralité sont maté- La mise en œuvre des restaurations adhésives de céra-
rialisés en bouche à l’aide d’un papier marqueur sur les mique (RAC) s’inscrit dans le concept de dentisterie
provisoires. Le volume disponible peut être alors quantifié adhésive moderne dont l’objectif premier est la préser-
à l’aide d’un compas d’épaisseur par lecture directe au vation tissulaire et le biomimétisme des restaurations. La
niveau des zones d’occlusion. pérennité de ces traitements est assujettie à la connais-
Dès que les préparations sont validées et comme évoqué sance de la biomécanique des interfaces collées. La
en principe 3, on réalise une protection du complexe pul- conservation maximale de la couche amélaire garantit
podentinaire immédiatement par hybridation pour préve- une forte adhésion. Les concepts de préparations doivent
nir toute percolation bactérienne et promouvoir l’adhésion intégrer le projet morphofonctionnel afin de respecter au
finale de la restauration. maximum les tissus durs restant, tout en ménageant la
Les finitions choisies dans ce cas clinique sont des abords place requise par les matériaux cosmétiques. L’utilisation

KI
vestibulaires pelliculaires, sans retour palatin, et sans de guide de préparation est indispensable et elle nous
dépasser les contacts interproximaux. L’abord des zones permet de garantir la fiabilité et la reproductibilité de nos

AN ER
proximales est particulièrement délicat et il est recom- procédures opératoires.
mandé de protéger les faces proximales adjacentes avec Ainsi, tout comme les inlays/onlays en or en comparaison
des séparateurs ou des bandes de matrices métalliques. aux couronnes traditionnelles représente le « gold stan-
Temporisation
H dard » des restaurations postérieures, les RAC se pré-

om
C
Lorsque les préparations sont validées, la clé en silicone sentent aujourd’hui comme l’alternative de choix dans le

I
(utilisée pour le mock up) est réutilisée afin de réaliser les secteur antérieur en comparaison de restaurations céra-
ch J D EN
provisoires. Ces dernières sont la reproduction fidèle du mocéramiques (RCC), trop délabrantes ou d’obturations

l.c
projet esthétique afin que le patient commence à s’habi- composites trop volumineuses. Le taux de succès élevé
tuer à « ses nouvelles dents ». dans les différentes études cliniques doit conforter le pra-
iB

IL

ai
Le même matériau résineux « Bis GMA » est utilisé en rai- ticien à recourir plus fréquemment à ce type de thérapeu-
son de ses propriétés esthétiques et l’absence d’exother- tique (11, 28).
J
gm
mie pendant sa polymérisation. Le provisoire est scellé
rk

avec des ciments résineux disposant d’un faible potentiel


adhésif, tel que du composite fluide sans système adhé-
he

sif, un mordançage punctiforme peut être utile.


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AD
nc

ki

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smile. Pract Proced Aesthet 27. Roulet JF, Soderholm KJ, concepto de dentistería adhesiva moderna,
Dent. 2006; 18(5): 281-286. Longmate J. Effect of treat- cuyo primer objetivo es la preservación
18. Dietschi D, Magne P, Holz ment and storage conditions tisular y el biomimetismo. La tipología de las
en

J. Bonded to tooth ceramic on ceramic/composite bond preparaciones se basa en nueve principios


restaurations : in vitro eva- strenght. J Dent Res. 1995;74: fundamentales, biomecánicos, estéticos
luation of the efficiency and 381-387. y biológicos que representan las claves
.b

failure mode of two modern 28. Chen JH, Shi CX, Wang M, para concebir las formas de contorno más
adhésives. Rev Mens Suisse Zhao SJ, Wang H. Clinical adaptadas a cada situación clínica. La
Odontostomatol 1995;105:
dr

evaluation of 546 tetracycli- perennidad de estos tratamientos depende


299-305. ne-stained teeth treated with del conocimiento de la biomecánica de las
19. Magne P, Versluis A, Dou- porcelain laminate veneers. J interfaces pegadas y del estricto respeto de
glas WH. Effect of luting Dent. 2005; 33: 3-8. los protocolos operatorios de preparación
composite shrinkage and y de ensamblaje. La conservación máxima
thermal loads on the stress de la capa amelar es en todos los casos una
distribution in porcelain la- garantía de fuerte adhesión. El uso de una guía
minate veneers. J Prosthet de preparación es indispensable y permite
Dent. 1999; 81:335-344. garantizar la fiabilidad y la reproductibilidad de
los procedimientos clínicos.

Correspondance :
Jean-François Lasserre
Département de prothèses
Faculté d’odontologie
16, cours de la Marne
33082 Bordeaux cedex
Email : lasserre.jean-francois@wanadoo.fr

Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 183-195 195


Restaurations Propriétés optiques
esthétiques
en céramique

Propriétés optiques des systèmes


céramocéramiques : implications
cliniques
P. MARGOSSIAN, G. LABORDE, S. KOUBI, G. COUDERC, G. MAILLE,

KI
S. BOTTI, Y. DINARDO, P. MARIANI

AN ER
RÉSUMÉ SUME
H

om
C
De nombreux systèmes céramocéramiques ont vu le jour ces dix dernières

I
années. L’amélioration constante des propriétés mécaniques des matériaux
ch J D EN
a permis d’étendre le champ des indications cliniques. Pour autant, tous les

l.c
systèmes ne possèdent pas des propriétés optiques équivalentes. Ces pro-
priétés ne se limitent pas à la couleur des restaurations (luminosité, teinte,
iB

IL

ai
saturation) et sont directement fonction de la nature du matériau, de son
J

épaisseur, de son état de surface, du mode d’assemblage et du type de subs-


gm
rk

trat sous-jacent. L’interprétation optique de l’observateur sera la synthèse de


l’interaction de la lumière avec l’ensemble de ces éléments.
he

IMPLICATION CLINIQUE
AD
nc

ki

La connaissance des propriétés optiques et mécaniques des différents types


de céramique est indispensable au processus décisionnel clinique.
er
be

“L
Patrice MARGOSSIAN1
en

MCU-PH
Gilles LABORDE1 a restauration de l’apparence une céramique cosmétique d’émaillage, doit
MCU-PH
.b

naturelle d’un sourire ne peut assurer une résistance mécanique à long


Stephen KOUBI2 se concevoir sans l’utilisation de systèmes terme, une biocompatibilité ainsi qu’une
dr

MCU-PH tout céramique » John Mac Lean 1965 apparence naturelle. Durant les vingts der-
Guillaume COUDERC2 (1). Ce père, visionnaire de la céramique nières années, de nombreux systèmes ont
AHU moderne, avait vu juste il y a plus de 40 ans. vu le jour en améliorant régulièrement les
Gérald MAILLE1 Mais que de progrès accomplis depuis ! propriétés mécaniques des matériaux afin
AHU Après avoir connu les restaurations résino- d’étendre au maximum le champ des indi-
métalliques et céramométalliques, l’arrivée cations cliniques. Il est aujourd’hui possible
Sébastien BOTTI1 des infrastructures céramiques de haute de concevoir des infrastructures zircone
AHU
résistance en odontologie prothétique a allant jusqu’à quatorze éléments et ainsi
Yannick DINARDO1 marqué l’avènement de l’ère du céramocé- apporter une solution céramocéramique
AHU ramique. à tout type d’édentement sur dent ou sur
Paul MARIANI1 Le procédé céramométallique, bien que implant. L’aspect mécanique de ces systè-
PU-PH toujours d’actualité car présentant un large mes a très largement été documenté et leur
champ d’indications atteint toutefois ses fiabilité démontrée, tant sur le plan de leur
1
Département de Prothèse limites en matière de mimétisme et de bio- résistance en fatigue que sur celui de leur
2
Département d’odontologie compatibilité. biocompatibilité (2).
conservatrice La restauration céramocéramique, qui Pour autant, tous les systèmes céramocé-
Faculté d’odontologie de Marseille
associe une céramique d’infrastructure à ramiques sont-ils équivalents au niveau de
Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 197-207 197
Restaurations esthétiques en céramique

KI
AN ER
1 2

Fig. 1 - Pilier avec dyschromie et reconstruction coronoradiculaire


métallique.

H
Fig. 2 - Coiffe In-Ceram Alumina masquant la coloration du pilier.

om
C
Notez l’aspect grisâtre gingival malgré l’épaisseur des tissus.

I
ch J D EN
Fig. 3 - Comparaison de la translucidité d’une incisive centrale naturelle

l.c
avec sa controlatérale coiffée par une CCM.
iB

IL

ai
J
gm
leurs propriétés optiques et donc de l’apparence naturelle
rk

recherchée ? Ces propriétés optiques ne se limitent pas à


la couleur de la restauration (luminosité, teinte, saturation).
he

3
@

Elles sont directement fonction de la nature du matériau,


de son épaisseur, de l’état de surface, du mode d’assem-
AD
nc

blage et du type de substrat sous-jacent. L’interprétation


ki

optique de l’observateur sera la synthèse de l’interaction ques est essentiellement basé sur leur translucidité afin
er

de la lumière avec l’ensemble de ces éléments. de favoriser une circulation de la lumière dans l’ensemble
be

« dent/restauration » la plus proche possible de celle de


NATURE DU MATÉRIAU la dent naturelle (4). La translucidité définit les nuances
que l’on rencontre entre l’opacité complète (ex. métal) et
CÉRAMOCÉRAMIQUE la transparence totale (ex. le verre). Cette notion est à
en

Lorsque la lumière rencontre la dent naturelle, le rayon- mettre directement en rapport avec le type de matériau
nement incident sera partiellement soit transmis, soit utilisé, l’épaisseur des matériaux et le nombre de cuis-
.b

absorbé, soit réfléchi, soit réfracté sous une couleur et sons (5, 6).
une orientation différentes. À ces caractéristiques de base La translucidité prend toute sont importance lorsqu’on fait
dr

s’associent les événements optiques simultanés propres varier le support dentaire sous-jacent (pilier dyschromié,
à la dent, telles l’opalescence et la fluorescence (3). reconstitution coronoradiculaire métallique, pilier implan-
La dent naturelle est une entité stratifiée d’émail et de taire titane) (fig. 1 et 2). En effet, la connaissance du
dentine, deux tissus minéralisés, à la composition et niveau de translucidité du système permet de rechercher
au comportement optique différents. La couche d’émail un effet masquant ou au contraire d’aller vers une trans-
superficielle très minéralisée est semi-translucide, alors lucidité extrême capable de véhiculer les rayons incidents
que la couche de dentine sous-jacente, beaucoup plus au travers de la dent et des tissus marginaux (7, 8, 9, 10).
épaisse, est semi-opaque. L’opalescence est le fait de la La situation clinique imposera le type de comportement
dispersion de la lumière par les cristaux d’hydroxyapa- optique à adopter par le choix du bon matériau et de sa
tite contenus dans l’émail, conférant un effet bleuté aux bonne épaisseur.
rayons réfléchis et ambré aux rayons transmis. L’opacité totale étant bien entendu à éviter pour ne pas
La fluorescence est essentiellement le fait de la dentine, retomber dans les carences esthétiques des systèmes
elle est définie comme la capacité à absorber une énergie céramométalliques qui empêchent toute pénétration de la
rayonnante et à l’émettre sous la forme d’une longueur lumière, notamment au niveau des zones cervicales et
d’onde différente. Sous lumière UV, la dent naturelle du fait l’obscurcissement des tissus mous péridentaires.
présente une fluorescence bleu mauve caractéristique. (fig. 3).
Le comportement optique des systèmes céramocérami-

198 Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 197-207


Propriétés optiques

KI
HT 0,8 LT 0,8 MO 0,8 HO 0,8 Zir 0,4

AN ER
4 5

Fig. 4 - Infrastructure disilicate de lithium en e.max Press.

H
Fig. 5 - Comparaison de la translucidité relative d’une vitrocéramique

om
C e.max HT en 0,8 mm d’épaisseur et d’une zircone en 0,4 mm d’épaisseur.

I
Fig. 6a et b - Restaurations par facettes en céramique feldspathique de 12
ch J D EN
à 22.

l.c
iB

IL

ai
J
gm
LT : Low Translucency, MO : Medium Opacity, HO : Hight
rk

6a
Opacity) mais seuls les matériaux HT et LT sont à classer
dans la catégorie des matériaux translucides (fig. 4). Les
he

systèmes translucides sont plus sensibles aux variations


d’épaisseur que les systèmes semi-translucides et semi-
AD
nc

opaques, ainsi le passage d’une épaisseur de 0,4 mm à


ki

0, 8 mm de e.max Press HT induit une diminution de 45 %


er

de sa translucidité alors que le passage d’une épaisseur


be

de Zircone Light Nobel Biocare de 0,4 mm à 0,8 mm ne


génère qu’une diminution de 5 % de son niveau de trans-
lucidité (fig. 5) (11).
en

Conséquences cliniques 
b
Les facettes céramiques et les restaurations unitai-
.b

res antérieures sur pilier non coloré restent l’indication


majeure de ces systèmes translucides. Leur grande
dr

On peut classer les systèmes céramocéramiques en deux capacité à conduire la lumière donnera à la restauration
grandes catégories : les systèmes translucides et les sys- un aspect naturel inégalable (fig. 6). Toutefois, leur utilisa-
tèmes semi-translucides . tion sur un substrat coloré (pilier coloré ou porteur d’une
reconstruction métallique) conduira à un échec esthéti-
Les systèmes translucides que, de par la présence d’un halo grisâtre visible au tra-
Il s’agit entre autres des systèmes suivants : e.max Press, vers de la restauration (fig. 7) (9, 12, 13 ,14).
In-ceram Spinell, céramique feldspathique chargée en Il est toutefois important de noter que pour les restau-
leucite (Empress I), céramique feldspathique, fluoroapa- rations coronopériphériques, l’épaisseur importante de
tite (e.max Ceram). l’armature (recommandation du fabriquant : 0,8 mm pour
Ces systèmes ont une grande capacité à conduire la l’e.max Press) est à mettre en rapport avec les résultats
lumière au travers de la restauration et de la dent qui de certaines céramiques alumineuses ou zircones (ex :
la supporte. Cela permet d’obtenir un effet optique très Procéra Alumine) à 0,4 mm d’épaisseur. Certes, le niveau
proche de celui de la dent naturelle. L’In-ceram Spinell de translucidité de celles-ci est légèrement inférieur (d’en-
est la céramique la plus translucide du marché devant viron 15 %) (15), mais les propriétés mécaniques sont,
l’e.max Press, à épaisseur égale bien entendu. L’e.max elles, nettement supérieures (résistance à la flexion IPS
Press (disilicate de lithium) est disponible avec diffé- Empress 350 Mpa, Procera Alumine 700 Mpa et zircone
rents niveaux de translucidité (HT : Hight Translucency, 1100 Mpa) (2). Ce gain de place peut permettre, soit d’être
Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 197-207 199
Restaurations esthétiques en céramique

KI
7a b

AN ER
H

om
C

I
ch J D EN

l.c
iB

IL

ai
J
gm
rk

8a b
he

res, l’utilisation de la vitrocéramique est la plus indiquée


AD
nc

et semble plus facile du point de vue de l’utilisation en


ki

laboratoire (fig. 8). Cela permet en outre de rester dans le


er

même matériau s’il y a à la fois des facettes et des coiffes


be

à reconstruire dans le sourire. Toutefois, pour les facet-


tes (une ou deux restaurations) le gold standard esthéti-
9a b que demeure l’utilisation de céramique feldspathique sur
matériau réfractaire. En effet, malgré une mise en œuvre
en

de laboratoire difficile et très technicien dépendante, ce


Fig. 7a et b - Aspect grisâtre de la restauration vitrocéramique sur 21 dû à matériau offrira les meilleurs résultats esthétiques, imitant
la présence d’un pilier dyschromié (Cas clinique S. Koubi).
.b

presque parfaitement le comportement optique d’une dent


Fig. 8a et b - Restaurations par facettes en vitrocéramique de 12 à 22. naturelle ; l’aspect mécanique à long terme sera quant à
dr

Fig. 9a et b - Facette et coiffe en céramique feldspathique collée sur 11 et 12. lui potentialisé par le collage (4) (fig. 9).

Les systèmes semi-translucides


moins délabrant, soit de donner au céramiste un peu plus Il s’agit des céramiques alumineuses frittées puis infil-
de liberté sur la stratification. trées, type In-Ceram Alumina et Zirconia, de la céramique
Pour les facettes céramiques sur les dents antérieures Cerestore, Hicéram, ainsi que de toutes les céramiques
pulpées, le choix de la vitrocéramique pressée ou de la zircones issues de la CFAO. On peut ajouter à cette caté-
feldspathique montée sur matériau réfractaire est très gorie les vitrocéramiques MO et HO, qui possèdent un
étroitement lié aux habitudes de travail du céramiste. certain pouvoir masquant par la diminution de leur niveau
Dans la philosophie actuelle d’une dentisterie minimale- de translucidité.
ment invasive, il est parfois difficile d’obtenir des épais- À l’exception de l’In-Ceram Zirconia, qui est presque
seurs de réduction suffisantes pour mettre en place un totalement opaque (16) et de l’In-Ceram Alumine « semi-
matériau d’armature et un matériau cosmétique et ce, opaque », les autres systèmes sont « semi-translucides ».
sans prendre le risque de créer un surcontour incisif ou de (fig. 7, 10 et 11). De façon croissante, l’In-Ceram Alumina®
rendre monochromatiques les restaurations par une pré- et l’In-Ceram Zirconia® gagnent en opacité avec l’aug-
sence trop marquée du matériau d’infrastructure. Pour les mentation de la résistance mécanique (15, 17). Les trois
restaurations multiples par facettes ou coiffes antérieu- armatures In-Ceram (Spinell, Alumina, Zircinia) utilisent

200 Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 197-207


Propriétés optiques

12

KI
10 11

AN ER
13

om
C

I
ch J D EN

l.c
iB

IL

ai
J
gm
rk

14 15
he

des verres d’infiltration, choisis en fonction de la teinte


AD
nc

de base sélectionnée, infiltrées avec ou sans vide provo-


ki

quant des effets optiques différenciés.


er

L’armature alumine Procéra® (0,6 mm) n’est quasiment


be

pas influencée par la dyschromie du pilier et a donc un 16


bon pouvoir masquant (18) (fig. 12 et 13). Les armatures
en matériau Y-TZP sont bien plus translucides que l’ar- Fig. 10 et 11 - Comparaison de la diffusion de la lumière entre une coiffe
mature In-Ceram Zirconia, tout en gardant la possibilité Procéra® Alumine et une CCM.
en

de masquer les piliers présentant des dyschromies (15)


(fig. 14). La relative translucidité d’une armature zircone Fig. 12 - Reconstitution coronoradiculaire par inlay-core et composite
fibre de verre sur la centrale controlatérale.
.b

est toutefois très comparable à celle d’une vitrocérami-


que MO ou HO, conférant à ces matériaux un pouvoir Fig. 13 - Rendu optique identique malgré un substrat totalement différent
dr

masquant intéressant. Aujourd’hui, quasiment toutes les sous ces coiffes Procéra®Alumine.
céramiques à haute résistance sont disponibles avec dif- Fig. 14 - Transmission de la lumière au travers d’un bridge zircone.
férents choix de couleur pour les armatures, ce qui facilite
Fig. 15 - Qualité de la stratification de la céramique et du travail sur l’état
leur stratification. Pour tous les systèmes, outre le choix
de surface de ces coiffes Zircone Lava®.
du type d’armature, la maîtrise artisanale de la stratifi-
cation de la céramique cosmétique conditionne l’aspect Fig. 16 - Bridge In-Ceram Zirconia, notons l’opacité totale de cette
naturel de la restauration (fig.15). armature.
Le manque de fluorescence du matériau zircone est com-
pensé par l’ajout de terre rare luminophore (europium, ter-
bium, cérium), soit dans la céramique cosmétique (masse
dentine), soit au niveau d’un liner de recouvrement de l’ar- Conséquences cliniques 
mature (19). L’In-Ceram Zirconia représente un cas par- L’arrivée de la zircone a permis d’élargir au maximum le
ticulier au comportement optique quasiment opaque très champ des indications prothétiques, allant de l’élément
proche de celui du métal. Son armature est très difficile à unitaire jusqu’au bridge de 14 éléments ainsi que la réali-
masquer par la stratification du cosmétique sur les dents sation de pilier implantaire (fig. 17 et 18). Cette armature
antérieures peu épaisses (fig. 16). semi-translucide permet toutefois une bonne distribution
de la lumière, tout en conservant son pouvoir masquant
Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 197-207 201
Restaurations esthétiques en céramique

17 18 19

KI
AN ER
H

om
C

I
22
ch J D EN

l.c
iB

IL

ai
20 21
J
gm
rk

Fig. 17 - Bridge 6 éléments dont 2 intermédiaires Procera®zircone.


23
Fig. 18 - Bridge Zircone Everest ®et Lava®, sous différentes colorations
he

d’armature.
@
AD

Fig. 19 - Pilier implantaire anatomique zircone, permettant une


nc

diffusion de la lumière dans la zone trans-gingivale.


ki

cant afin de garantir la solidité


Fig. 20 - Bridge partiel direct implant Procera®zircone.
er

mécanique de la restauration.
be

Fig. 21 - Restauration antérieure supra-implantaire par céramisation 24


Ce facteur devra être analysé
d’un pilier Procera®zircone. Notons, là aussi, l’extraordinaire diffusion de avant toute préparation, en tenant
la lumière. compte du projet prothétique. Les pré-
Fig. 22 et 23 - Restauration par facette céramique sur 21 et supra- parations seront réalisées avec un contrôle systématique
en

implantaire sur 11. Malgré la différence de support, une apparence des épaisseurs de réduction par rapport au projet pro-
naturelle à pu être retrouvée grâce à l’utilisation exclusive de matériaux thétique, afin d’être le plus conservateur possible tout en
.b

céramique. garantissant l’intégration esthétique et fonctionnelle des


prothèses. Ce calibrage sera réalisé, soit par l’utilisation
Fig. 24 - Influence de l’épaisseur (0,4 mm ligne du haut et 0,8 mm ligne
dr

du bas) du matériau e.max Press sur la translucidité. de clés en silicone, soit par la réalisation des préparations
directement sur le masque résine du projet prothétique.
Toujours dans la philosophie d’une dentisterie minima-
sur d’éventuels piliers colorés ou supportant des reconsti- lement invasive, le système idéal sera celui qui offrira
tutions coronoradiculaires métalliques (20, 21). Les piliers les meilleures qualités optiques, une excellente fiabilité
implantaires en zircone ont permis une réelle avancée mécanique et une épaisseur minimale afin de préserver
dans les traitements esthétiques implantaires du secteur au maximum l’organe dentaire. Le comportement optique
antérieur. En plus de leur bonne propriété mécanique et des céramiques varie en fonction de leur épaisseur, tou-
biologique, ils permettent une réelle diffusion de la lumière tefois les céramiques translucides restent plus sensibles
dans le matériau, ainsi que dans les tissus mous péri- à ce phénomène que les semi-translucides (22, 23) (fig.
implantaires environnants, ce qui améliore très considé- 24).
rablement l’effet naturel recherché (fig. 19 à 23).
Conséquences cliniques
ÉPAISSEURS DE RÉDUCTION La mesure, décrite par Chiche et Pinault, de l’épaisseur
vestibulolinguale d’une dent antérieure à la jonction des
Celles-ci sont conditionnées par le choix du système et tiers moyen et incisif, est capitale et exige une grande
les recommandations minimales données par le fabri-

202 Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 197-207


Propriétés optiques

26

KI
AN ER
25
27

om
prudence si cette valeur est inférieure à 2,5 mm (24) (fig.
C

I
25, 26).
ch J D EN
Une préparation minimale de la face palatine peut s’avérer

l.c
nécessaire pour aménager un espace suffisant en vesti-
bulaire afin de pouvoir positionner le matériau d’armature
iB

IL

ai
et son cosmétique sans créer de surcontour inesthétique
ou d’hyperfonction du guide incisif. La face palatine de la
J
gm
couronne sera alors presque totalement occupée par le
rk

matériau d’armature (25).


Lorsque la situation clinique le permet, il est parfois inté-
he

28
@

ressant de ne pas standardiser les épaisseurs d’armature


demandées afin de rechercher un effet plus ou moins
AD
nc

masquant sur les dents à restaurer.


ki
er

ÉTATS DE SURFACE
be

En plus de ses propriétés intrinsèques et de son épaisseur,


l’état de surface de la céramique joue un rôle important dans
l’interprétation optique de l’observateur. L’état de surface de 29
en

la céramique peut faire varier de façon non négligeable la


quantité et l’orientation de la lumière qui est réfléchie sur la
.b

surface de la restauration. La face vestibulaire d’une inci-


sive centrale est caractérisée par sa macrotexture (succes- Fig. 25 et 26 - Mesure de l’épaisseur vestibulopalatine de la couronne à la
jonction des tiers moyen et incisif, si cette mesure est inférieure à
dr

sion de formes concaves et convexes) et sa microtexture


2,5 mm, une procédure de préparation spécifique sera mise en place.
sous forme de stries souvent horizontales associées à un
rendu satiné ou brillant selon les cas (fig. 27). Fig. 27 - Macrotexture et microtexture d’une centrale naturelle.
En denture naturelle, ces caractéristiques de surface Fig. 28 et 29 - Restauration Procera®Alumine, notons le travail de
sont variables d’un individu à l’autre et évoluent avec l’âge reproduction de l’état de surface et de caractérisation de la dent grâce au
sous différentes actions érosives des muscles péri-oraux blanc intensif et autre effet d’opalescence.
(joues et lèvres) et de la mastication (26, 27).

Conséquences cliniques
La surface de la restauration devra s’inspirer grandement férents. Les zones convexes sont en général très brillan-
de l’état de surface controlatéral afin de simuler le mieux tes alors que les parties concaves, moins soumises au
possible la réflexion lumineuse (fig. 28 et 29). Il est pos- phénomène d’érosion restent plutôt satinées. Cela a pour
sible de visualiser cet état de surface en frottant sur les conséquence d’augmenter la visibilité des lignes de tran-
faces vestibulaires un papier d’occlusion (fig. 30) ou en sition de la dent et donc d’accentuer la perception de sa
appliquant un film argenté (fig. 31) sur la dent controla- forme. Au même titre, un aspect très brillant et des stries
térale du modèle de travail (28). Il est très fréquent de horizontales augmenteront par exemple la sensation de
voir au sein d’une même dent des états de surface dif- largeur.
Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 197-207 203
Restaurations esthétiques en céramique

30
34

KI
AN ER
H

om
C
33

I
ch J D EN

l.c
31
iB

IL

ai
J
gm
rk
he

@
AD
nc

ki
er
be

35
32

Fig. 30 - Visualisation de la macro texture de surface par l’utilisation de


en

papier marqueur.
Fig. 31 - Visualisation de la macro texture de surface par l’utilisation de
vernis argenté.
.b

Fig. 32 et 33 - Restauration In-Ceram Alumina® pour masquer un pilier


dr

discoloré.
Fig. 34 - Diffusion de la lumière au travers d’une reconstitution
coronoradiculaire composite / fibre de verre (tenon Postec®, Multicore flow®).
Fig. 35 - Visualisation sous lumière UV de la fluorescence de différents
matériaux de reconstruction coronoradiculaire
(photo : S. Koubi, JF Lassere).
Fig. 36 - Transillumination d’une restauration implantaire zircone, 36
pilier + coiffe sur 11.

MODE D’ASSEMBLAGE par mordançage chimique (acide fluorhydrique) de cette


phase, silanisation et assemblage grâce à un polymère de
Le mode d’assemblage dépend directement du sys- collage (29-32). Selon Magne (4), le collage apporte une
tème utilisé. contribution intéressante à la résistance mécanique, la
Si la céramique possède une phase vitreuse (ex : felds- résine de collage permettant de « répartir » les contrain-
pathique, vitrocéramique), la survie à long terme peut tes occlusales sur la couronne. De plus, la fermeture des
être obtenue grâce aux phénomènes d’adhérence acquis canalicules dentinaires, obtenue après l’application d’un

204 Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 197-207


Propriétés optiques

système adhésif, semble être un traitement de choix pour armature translucide est un avantage afin de permettre
le complexe pulpodentinaire. la diffusion de la lumière dans la dent et les tissus mar-
Le mordançage par l’acide fluorhydrique a peu ou pas ginaux. A contrario, un pilier coloré (fig. 32, 33) (dyschro-
d’action sur les autres types d’armatures et ne peut donc mie radiculaire et/ou faux moignon métallique) nécessite
pas améliorer l’adhérence de l’interface résine adhésive/ une armature moins translucide afin de supprimer toute
restauration. Tout assemblage utilisant des ciments adhé- influence défavorable du substrat sur le résultat esthéti-
sifs (CVI avec adjonction de résine, composites modifiés que final. Chaque fois que le délabrement radiculaire le
par adjonction de polyacides, résines) peut être choisi permet (au moins 1 mm de dentine périphérique rési-
avec des résultats cliniques très satisfaisants. duelle), il faut privilégier une reconstitution corono-radi-
Différents matériaux sont à notre disposition : culaire esthétique collée (composite + fibre de verre) afin
• les verres ionomères renforcés à la résine (CVIMAR), de favoriser la circulation de la lumière (fig. 34). Il est en
• les résines 4 Meta (ex : Super Bond C&B18) , outre intéressant d’utiliser un matériau de reconstitution

KI
• les résines composites à base de MDP (ex : Panavia®), à la fluorescence proche de celle de la dentine naturelle,
• les matériaux composites automordançants (ex : afin de favoriser le biomimétisme (fig. 35). Enfin, en pré-

AN ER
RelyX™ Uni-Cem®). sence d’une dyschromie radiculaire associée à un paro-
donte fin, un épaississement des tissus marginaux sera
Conséquences cliniques nécessaire afin d’éviter toute influence de la couleur radi-
L’influence de la couleur de l’agent d’assemblage sur le
H

om
résultat global est estimée entre 10 % et 15 % pour les
C

I
systèmes translucides (33). Sur des épaisseurs de 60μm
ch J D EN
de ces différentes colles représentant le joint dento pro-

l.c
thétique moyen pour les systèmes céramocéramiques,
aucune différence de couleur n’a pu être observée. Il
iB

IL

ai
parait dans tous les cas illusoire de vouloir modifier la
teinte d’une restauration par l’utilisation d’un agent de
J
gm
fixation de couleur variable. Pour autant, cette influence
rk

sera plus significative pour les matériaux céramiques très


translucides (In-Ceram Spinell et e-max Press HT).
he

TYPES DE SUPPORT
AD
nc

ki

Le type de support est le dernier facteur à pouvoir influen-


er

cer la perception optique d’une restauration (34, 35, 36).


be

En fonction du système utilisé et de son épaisseur, des


effets masquants ou translucides seront obtenus. La
translucidité ou l’opacité de l’armature peut être utilisée Tableaux I et II - Récapitulatif des propriétés des différents systèmes
comme un atout face à la situation clinique. Dans le cas céramocéramiques.
en

de piliers pulpés ou sans dyschromie, l’utilisation d’une


.b
dr

Tableau II -
Flexion Ténacité Translucidité
Matériaux Composition Assemblage
MPa MPa / m2 armature

Céramique feldpathique Silice 90 1,6 +++ Mordancage Collage +++

Empress II® (98) + dissilicate de Lithium 350 1,6 + Mordancage Collage +++

In-Ceram® Spinell (93) MgAL2O3 + infiltration 350 2,2 +++ Scellement adhésif +/-

In-Ceram® Alumina (89) AL2O3 + infiltration 500 4,5 - Scellement adhésif +/-

In-Ceram® Zirconia (99) AL2O3JZrO2 + infiltration 700 6,2 -- Scellement adhésif +/-

Procera® Alumine (99) AL2O3 + infiltration 700 4,5 +/- Scellement adhésif +/-

Y-TZP (00) HIP ou non ZrO2JY2O3 3 mol % 1100 9,5 + Scellement adhésif +/-

Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 197-207 205


Restaurations esthétiques en céramique

culaire sur l’apparence naturelle des tissus gingivaux (37). CONCLUSION


Il est primordial d’adapter le système céramique utilisé au Une très bonne connaissance des propriétés optiques et
type de support et non l’inverse, afin de ne pas dépas- de la résistance mécanique des différents systèmes céra-
ser les indications cliniques de certaines reconstitutions mocéramiques est fondamentale pour indiquer leur bonne
coronoradiculaires esthétiques (38). Dans le secteur utilisation en fonction de la situation clinique (tableau I et
antérieur implantaire, l’utilisation des piliers en zircone est II). Le talent du céramiste dans la maîtrise de la technique
aujourd’hui systématique. En plus de leur parfaite intégra- de stratification et du rendu des états de surface reste
tion biologique, ils garantissent une bonne circulation de néanmoins le facteur clé de réussite de toute restauration
la lumière au travers de la restauration, mais également esthétique en céramique.
au niveau du parodonte marginal. La lumière peut ainsi
être diffusée dans la zone transgingivale, sans l’apparition
de grisé caractéristique des piliers implantaires métalli-

KI
ques (fig. 36).

AN ER
Mots clés
H

om
Systèmes céramocéramiques, propriétés optiques,
C

I
implications cliniques
ch J D EN

Key words

l.c
Full ceramics, optical properties, clinical implica-
iB

IL

ai
tion
J
gm
rk
he

@
AD
nc

ki

RÉFÉRENCES
er
be

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lain with ceramic oxides. Br Dent toration (pub à parraître)
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en

Diaz-Arnold AM, Haselton DR, 12. Vichi A, Ferrari M, Davidson ding Vita In-ceram YZ substruc-
2. Laborde G, Lacroix P, Margos- Stanford CM, Vargas MA. Relati- CL. Influence of ceramic and ce- tures: influence on value and
sian P, Laurent M. Les systèmes ve translucency of six all-ceramic ment thickness on the masking chroma, part II. Int J Comput
.b

céramocéramiques. Réal Clin. systems. Part I: core materials. J of various types of opaque posts. Dent. 2004; 7(4): 379-88.
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dr

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206 Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 197-207


Propriétés optiques

RÉFÉRENCES
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Effect of core and veneer 32. Blatz MB. Cementation of Numerous full ceramic systems have been
thicknesses on the color pa- aluminum-oxide ceramic developed during the past 10 years. The
rameters of two all-ceramic restorations. Pract Proced constant improvement of mechanical properties
systems. J Prosthet Dent. Aesthet Dent. 2003; 15(3): of these materials has enabled us to enlarge
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Meegdes M, van der Zel J, transmission in bonded ce- properties. These properties are not limited to
Feilzer AJ. The influence of ramic restorations. J Esthet

KI
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porcelain layer thickness on Dent. 1993; 5(1): 11-18. saturation), and are directly a function of the
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AN ER
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thétique et restaurarion des transmission through dif- interaction of light with all of these elements.
dents antérieures. Eds CdP,
Paris 1995
ferent all-ceramic crowns:
spectrophotometric and cli-
H

om
C
25. Laborde G, Koubi S, Mar- nical evaluation. Int J Pros-

I
gossian P, Botti S. Principe thodont. 2001; 14(1): 9-14. RESUMEN
ch J D EN
moderne de preparation du 35. Michalakis KX, Hirayama PROPIEDADES ÓPTICAS

l.c
tout céramique. Réal Clin. H, Sfolkos J, Sfolkos K. Light
2010; 21(3): (ce numéro) transmission of posts and DE LAS RESTAURACIONES
cores used for the anterior
iB

ENTERAMENTE EN CERÁMICA
IL
26. Sarac D, Sarac YS, Yuzba-

ai
sioglu E, Bal S. The effects of esthetic region. Int J Perio-
dontics Restorative Dent. En los últimos 10 años han aparecido
porcelain polishing systems
J
gm
2004; 24(5): 462-469. numerosos sistemas ceramocerámicos. El
on the color and surface tex-
rk

constante mejoramiento de las propiedades


ture of feldspathic porcelain. 36. Shimada K, Nakazawa M, mecánicas de los materiales ha permitido
J Prosthet Dent. 2006; 96(2): Kakehashi Y, Matsumura H.
he

extender el campo de las indicaciones clínicas.


122-128. Influence of abutment mate-
@

Sin embargo, todos los sistemas no poseen


27. Al-Wahadni A. An in vitro rials on the resultant color of
propiedades ópticas equivalentes. Estas
AD

investigation into the surface heat-pressed lithium disili-


nc

propiedades no se limitan al color de las


cate ceramics. Dent Mater J.
ki

roughness of 2 glazed, un- restauraciones (luminosidad, color, saturación)


glazed, and refinished cera- 2006; 25(1): 20-25.
y dependen directamente de la naturaleza
er

mic materials. Quintessence 37. Borghetti A, Laborde G.


be

del material, de su espesor, de su estado de


Int. 2006; 37(4): 311-317. Apport de la chirurgie paro- superficie, del modo de ensamblaje y del tipo
28. Fradéani M. Esthetic reha- dontale à la dentisterie res- de sustrato subyacente. La interpretación
bilitation in fixed prostho- tauratrice sur piliers natu-
óptica del observador será la síntesis de la
dontics. Quintessence inter- rels. In : Chirurgie plastique
interacción de la luz con el conjunto de estos
parodontale. Borghetti A.
en

nationale 2004. elementos.


et Monnet-Corti V. Editions
29. Degrange M, Tirlet G. Scel- CdP, Paris 2000 : 329-360.
lement et collage. Cah Pro-
38. Fradeani M, Aquilano A,
.b

thèse. 1995; 92: 27-45.


Barducci G. Aesthetic res-
30. Groten M, Pröbster L. The toration of endodontically
dr

influence of différent cemen- treated teeth. Pract Perio-


tation modes on the frac- dontics Aesthet Dent. 1999;
ture résistance of feldspathic 11(7): 761-768.
crowns. Int J Prosthodont.
1997; 10(2): 169-177.

Correspondance :
Dr Patrice Margossian
232, av. du Prado 13008 Marseille
FRANCE
Email: patrice.margossian@free.fr

Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 197-207 207


Restaurations Collage des céramiques à matrice de verre
esthétiques
en céramique

Le collage des céramiques


à matrice de verre : quand méthode
rime avec reproductibilité
SA. KOUBI, G. WEISROK, G. COUDERC, G. LABORDE, P. MARGOSSIAN,

KI
H. TASSERY

AN ER
RÉSUMÉ SUME
D’après une étude récente, la demande esthétique représentera d’ici 5 ans 60%

H
des motifs de consultation. Les facettes en céramique font partie intégrante
de cette demande et représentent la thérapeutique la plus avancée dans le

om
C
domaine de la dentisterie adhésive. Cependant ces techniques souffrent

I
ch J D EN
encore d’une méconnaissance et sont encore peu utilisées par les praticiens
en raison de nombreuses idées reçues (décohésions, sensibilités, temporisa-

l.c
tions…).
iB

IL
Cet article a donc pour objectif d’explorer les zones d’ombre des facettes et

ai
particulièrement mettre l’accent sur les procédures de collage dans un soucis
J
gm
de pédagogie et reproductibilité.
rk
he

IMPLICATION CLINIQUE
@

La fiabilité du collage d’une facette céramique est conditionnée par le respect


AD

strict d’une procédure clinique séquentielle spécifique.


nc

ki
er
be

D’
en

Stephen A. KOUBI1
MCU-PH
.b

Gauthier WEISROK1 après une étude récente rie adhésive il y a plus de quinze ans, les
AHU (1), la demande esthétique matériaux céramiques ont évolué pour par-
dr

Guillaume COUDERC1 représentera d’ici 5 ans 60 % des motifs venir à imiter au mieux l’émail naturel qu’ils
AHU de consultation. Les facettes en céramique remplacent : c’est ainsi que nous sommes
Gilles LABORDE2 font partie intégrante de cette demande entrés dans l’ère de la biomimétique (3).
MCU-PH et représentent la thérapeutique la plus Les facettes en céramique plus récem-
Patrice MARGOSSIAN2 avancée dans le domaine de la dentisterie ment désignées sous le nom générique de
MCU-PH adhésive. Cependant ces techniques souf- Restaurations Adhésives en Céramique
Hervé TASSERY1 frent d’une méconnaissance et sont encore (RAC) grâce à Pascal Magne sont depuis
PU-PH peu utilisées par les praticiens en raison de longtemps un des fleurons de la dentiste-
nombreuses idées reçues (décohésions, rie adhésive esthétique. Elles semblent à
1
Département d’Odontologie sensibilités, temporisations…). Cet article l’heure actuelle répondre parfaitement à ce
Conservatrice a donc pour objectif d’explorer les “zones cahier des charges : esthétiques, biologi-
2
Département de Prothèses d’ombre” des facettes céramiques. ques et assurant la résistance mécanique
Faculté d’odontologie de Marseille Notre pratique quotidienne a évolué sous à long terme (3) grâce au renforcement
l’influence de deux facteurs : le degré d’exi- qu’amènent les techniques de collage (4)
gence toujours plus élevé de nos patients pour ce type de céramique à phase vitreuse
(1, 2) et les progrès constants des bioma- continue (5).
tériaux. Depuis l’avènement de la dentiste-
Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 209-218 209
Restaurations esthétiques en céramique

KI
AN ER
1 2

H
Fig. 1 - Vue pré-opératoire du visage.

om
Fig. 2 - Situation endobuccale. Notez la rotation de la 23, la restauration Diagnostic esthétique
C
iatrogène de la 21 et la palatoversion de la 11.

I
• Face : visage équilibré sans remarque particulière (fig. 1).
ch J D EN
• Sourire : sourire qui découvre peu ; sourire étroit au

l.c
niveau des secteurs latéraux ; ligne des collets dysharmo-
nieuse avec absence de symétrie entre les secteurs 1 et
iB

IL

ai
Ces techniques sont opérateur-dépendant et doivent être 2 ; plan esthétique irrégulier.
soumises à une méthodologie rigoureuse sous peine • Composition dentaire : secteur 2 incorrect (couleur,
J
gm
d’échec (sensibilités, décohésions) (6, 7, 8, 9). Cepen- formes et positions) en raison de restaurations anciennes
rk

dant, cette vitrine de notre exercice demeure encore diffi- iatrogènes, secteur 1 avec des malpositions (palatover-
cilement accessible au plus grand nombre. sion de la 11 et mésioversion de 23 avec agénésie de 22)
he

C’est pourquoi dans cet article, il nous a semblé intéres- (fig. 2).


sant de détailler les différentes étapes cliniques du collage • Composition gingivale : architecture des collets cor-
AD
nc

des RAC en insistant sur celles essentielles à la pérennité recte au niveau du secteur 1, parodonte inflammatoire au
ki

du résultat final. niveau de 21 avec une dyschromie cervicale due à une


er

Il existe deux types de céramique vitreuse ; la première coloration radiculaire, la présence d’une couronne céra-
be

et la plus ancienne est représentée par les céramiques mométallique et un biotype parodontal fin (fig. 2).
feldspathiques (utilisées comme céramiques cosmétiques A partir de ces observations, et une fois les photos et les
pour tous types d’infrastructure) constituées d’une phase empreintes d’études réalisées, un plan de traitement se
de verre que l’on va monter sur revêtements réfractaires, dessine avec une approche pluridisciplinaire.
en

technique difficile, longue et onéreuse. Une deuxième


option plus récente réside au recours à une céramique Plan de traitement
.b

pressée disposant d’une armature de verre capable elle Parodontologie : greffe de tissus conjonctif enfouie au
aussi d’être mordancée à l’acide fluorhydrique et silanée, niveau de 21 sans lambeau afin d’épaissir et renforcer le
dr

donc compatible avec le collage. parodonte dans cette région vulnérable.


Le collage des facettes représente l’ultime étape qui Odontologie restauratrice  :
couronne une démarche esthétique globale. Ces étapes • dépose de l’ancrage radiculaire métallique, retraitement
seront présentées en détail dans cet article au travers endodontique de la 21 et réalisation d’une restauration
d’un cas clinique. Un bref rappel des phases prépara- coronoradiculaire collée à base de tenons fibrés.
toires qui précèdent l’assemblage sera effectué afin de • réalisation de facettes en vitrocéramique e.max sur 11 et
replacer cette étape cruciale dans le schéma esthétique 23 et d’une couronne e.max sur 21.
global (10).
Étapes opératoires
PRÉSENTATION DU CAS CLINIQUE • La greffe est réalisée puis un délai de 4 mois de matura-
tion est nécessaire (fig. 3). Une fois la nouvelle architec-
Une patiente d’une quarantaine d’années se présente à ture obtenue, un équilibre entre le blanc (les dents) et le
la consultation pour une réhabilitation de son sourire. Elle rose (la gencive) se dessine.
est très motivée et attend ce moment depuis longtemps. • Un projet esthétique simple réalisé directement en bou-
Comme pour tout traitement à visée esthétique (10) un che à l’aide d’un masque (mock up) permet de positionner
diagnostic esthétique est réalisé et révèle les éléments idéalement les dents 21 et 22 (fig. 4). La propulsion est
suivants : contrôlée afin de vérifier l’intégration fonctionnelle.

210 Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 209-218


Collage des céramiques à matrice de verre

KI
AN ER
3 4

om
C

I
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l.c
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IL

ai
J
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rk
he

@
AD
nc

ki

5 6
er
be

Fig. 3 - Greffe de conjonctif enfouie sur 23 afin d’améliorer le biotype.


• Une fois ce projet validé par le praticien et la patiente une
empreinte est réalisée afin d’enregistrer le projet. Ainsi Fig. 4 - Projet esthétique qui fait ressortir le volume excédentaire
deux clés en silicone pourront être confectionnées ; l’une de la 23 par rapport à la future restauration.
en

pour le céramiste afin qu’il dispose d’un cadre de travail Fig. 5 - Réduction du volume excédentaire jusqu’à ce que la dent
précis tridimensionnel, l’autre pour le praticien afin de gui- s’inscrive dans le projet.
.b

der les préparations et obtenir l’homothétie au volume final Fig. 6 - Préparation contrôlée directement à travers le “mock-up” afin de
afin de préserver au maximum les tissus minéralisés. maîtriser la profondeur des préparations (mock-up réalisé à l’aide d’une
dr

•Concernant notre exemple clinique, c’est la situation la résine chémopolymérisable injectable : Luxatemp Fluorescence ®).
plus complexe à appréhender pour le praticien car c’est
le seul cas où le patient ne peut visualiser complètement
le résultat final sans toucher la ou les dents trop vestibu-
lée. En effet, lors du positionnement de la clé en silicone tion à la fraise de cette partie excédentaire est obligatoire
remplie de résine, les dents vestibuloversées troublent la et permettra d’inscrire parfaitement le volume dentaire
bonne insertion de la clé aboutissant à une projection trop dans le projet (fig. 5). Le premier projet est alors enlevé
vestibulaire du projet. et on procède à la réalisation du deuxième projet dont on
C’est pourquoi nous devrons utiliser deux mock up ; un contrôle cette fois parfaitement la libre insertion en raison
premier réalisé directement sur la situation initiale mais de l’absence de contact entre le silicone et les dents sous
qui ne sera pas parfaitement inséré dans le sens vestibu- jacentes. La validation de ce nouveau projet se fait par
lopalatin en raison du frottement existant entre la clé en l’observation de l’homogénéité de la surface du projet et
silicone issue du projet esthétique (donc avec une dent l’absence de la plage dentaire excédentaire initiale, mais
réalignée) et la dent vestibulée qui entraîne un léger pro- aussi par le rétablissement de l’harmonie du sourire et de
glissement de la clé en silicone. Il permettra de visuali- l’esthétique dento-gingivale.
ser les plages dentaires qui dépassent du projet (fig. 4). • Une fois le projet validé par le patient, on procède direc-
Après explication et accord avec le patient, une réduc- tement aux préparations en contrôlant parfaitement les
Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 209-218 211
Restaurations esthétiques en céramique

KI
7 8

AN ER
H

om
C

I
ch J D EN

l.c
iB

IL

ai
J
gm
rk

9 10
he

Fig. 7 - Vue de la 23 après dépose du masque en résine. Noter une


AD
nc

préparation plus importante sur la dent la plus vestibulée avec les gorges
ki

de profondeur.
er

Les zones d’ombre concernent la nécessité d’hybrider pro-


be

Fig. 8 - Vue des préparations. Notez la différence et l’économie tissulaire


visoirement les préparations, le type de matériau néces-
réalisées entre les préparations pour restaurations partielles collées et
pour restaurations périphériques. saire pour la réalisation des restaurations temporaires et
enfin le choix du matériau d’assemblage provisoire.
Fig. 9 - Contrôle des préparations avec une clé occlusale en silicone afin
en

de vérifier l’homothétie au volume final. Hybridation provisoire


Fig. 10 - Mise en place du champ opératoire. Utilisation d’une digue La révolution adhésive a entraîné un élargissement du
.b

individuelle. champ d’indication des RAC elles-mêmes à l’origine d’une


évolution dans les concepts de préparation. Ainsi les pré-
dr

parations pelliculaires amélaires sont devenues des pré-


parations parfois plus enveloppantes laissant apparaître
rainures d’enfoncement afin de s’inscrire toujours dans le selon les cas des plages dentinaires. Ces plaies biologi-
concept d’homothétie au volume final (fig. 6). ques infligées à l’organe dentaire doivent être refermées
Une fois les coques en résine préparées par pénétration le jour même de l’intervention afin de prévenir les percola-
contrôlée, on procède à leur élimination et on visualise les tions au niveau des canalicules dentinaires.
zones à harmoniser en respectant les principes de base Deux options principales sont proposées pour le scelle-
dictés précédemment (11, 12, 13) (fig. 7 et 8). ment dentinaire immédiat (IDS : Immediate Dentin Sea-
En effet, cette approche nouvelle et moderne permet ling) :
d’être sûr de l’homogénéité et la régularité des épaisseurs • une hybridation définitive à l’aide d’un mordançage à
que l’on ménage pour les futures facettes. Les clés en l’acide orthophosphorique, d’un primer et d’un système
silicone permettent le contrôle per et postopératoire pré- adhésif (MR3) ou d’un système adhésif (MR2). Cette
parations (fig. 9). hybridation sera simplement désinfectée lors du collage
définitif puis une procédure de nouvelle hybridation sur
Temporisation cette dernière sera à nouveau réalisée, cette méthode
C’est l’étape clinique la plus délicate pour le patient mais n’altérerant pas les valeurs de rétention au moment de
la moins développée dans les divers exposés. l’assemblage (14, 15, 16, 17),

212 Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 209-218


Collage des céramiques à matrice de verre

Composite

Adhésion

Dentine

b c

KI
11a

AN ER
Dentine

• une hybridation provisoire réalisée


à l’aide d’un primer et de l’adhésif qui
H Adhésion

om
sera éliminée par microsablage lors du
C

I
collage de la restauration définitive.
ch J D EN
Cependant, lorsque les préparations

l.c
Composite
restent strictement amélaires cette
protection temporaire n’est pas néces- d e
iB

IL

ai
saire.

Fig. 11
J
gm
Matériaux de restauration provisoire 
rk

Les provisoires sont généralement réalisées à partir d’une a) Microsablage de la dent.


empreinte à l’alginate ou d’une clé en silicone confection- b) Vue au microscope d’une dentine mordançée directement après une
he

élimination classique ultrasonore des résidus de ciment provisoire. La lumière


@

née sur un montage en cire (wax up).


Le matériau doit remplir le cahier des charges suivant : des tubuli est oblitérée.
AD
nc

• manipulation aisée, c) Couche hybride obtenue sans utilisation du microsablage.


ki

• injectable, Notez l’hétérogénéité de l’interface et l’impossibilité de recréer de véritables


er

• reproduction fidèle de l’état de surface, digitations résineuses (tags) en raison de l’oblitération plus ou moins complète
be

• absence de réaction exothermique, des tubuli dentinaires.


• prise rapide,
d) Vue au microscope d’une dentine microsablée puis mordançée directement
• finition aisée. après une élimination classique ultrasonore des résidus de ciment provisoire.
Dans cette optique, des matériaux constitués à base La lumière des tubuli apparaît.
en

de résine bis GMA sont apparus sur le marché avec les


avantages répondant parfaitement au cahier des charges e) Couche hybride obtenue avec microsablage. Notez l’homogénéité,
la régularité de l’interface et la création de digitations résineuses en raison de la
.b

précédent. Ils disposent donc des avantages des résines


réouverture des tubuli dentinaires.
composites (esthétiques) sans les inconvénients de la
dr

résine méthacrylate utilisée généralement pour la tempo-


risation (exothermie et forte contraction de prise).
On les trouve dans le commerce sous le nom de Luxa- raisons mécaniques) : un ciment provisoire non résineux
temp ®, Dentocrown®. classique peut être utilisé,
Les restaurations provisoires sont le plus souvent solidari- • les formes de préparations ne sont pas rétentives : l’uti-
sées pour des raisons de rétention mécanique en rapport lisation d’un ciment provisoire résineux présentant un
avec les formes des préparations a minima sans recou- potentiel adhésif est de mise  tel que le Systemp Link®,
vrement et ne concernant qu’une seule face. Dentotemp ® ou encore d’un composite “flow” suite à un
Lors de cas complexes, on peut recourir à des facettes mordançage punctiforme préalable (13).
provisoires appelées aussi « masques » réalisées au
laboratoire afin de mettre le patient en situation exacte. COLLAGE
Celles-ci seront scellées provisoirement avec une colle.
La procédure de collage d’une RAC peut être divisée en
Mode d’assemblage provisoire  3 étapes distinctes :
Deux options se présentent : 1. la préparation dentaire,
• les formes de préparations sont rétentives (présence de 2. la préparation de l’intrados de la pièce prothétique,
retour palatin mais non recommandé aujourd’hui pour des 3. le collage proprement dit.
Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 209-218 213
Restaurations esthétiques en céramique

KI
AN ER
12 13 14

Fig. 12 - Mordançage de la surface amélodentinaire en raison du

H
recours à des systèmes adhésif MR3
(All Bond 2®).

om
C - une sécurisation contre la pollution par la salive, le sang,
Fig. 13 - Mise en place du primer puis de l’adhésif.

I
ou le fluide gingival, évitant ainsi la dégradation du maté-
ch J D EN
Fig. 14 - Digue individuelle sur la 23. riau et de collage du joint,

l.c
- une vision et une ergonomie améliorées,
- la préservation des contacts proximaux grâce à la
iB

IL

ai
finesse de la digue Dermadam®,
Préparations dentaires - le contrôle des excès de composite de collage notam-
J
gm
• La provisoire est déposée et les préparations sont net- ment au niveau interproximal.
rk

toyées aux ultrasons pour éliminer les résidus de ciment La contamination de la surface amélo-dentinaire par les
de scellement provisoire. ciments temporaires et la couche hybride provisoire altè-
he

• Les céramiques sont essayées l’une après l’autre pour rent de manière significative l’efficacité des procédures
contrôler les contacts interproximaux, la forme, et l’adap- de collages. Par conséquent, la qualité des restaurations
AD
nc

tation marginale. finales collées passe par l’élimination de ces dépôts. Le


ki

• Concernant la couleur, le recours à des pâtes d’essai nettoyage le plus efficace est obtenu à l’aide d’un appa-
er

à base de glycérine qui reproduisent les caractéristiques reil ultrasonique qui élimine les résidus de ciment visibles
be

optiques des composites de collages analogues permet puis un jet abrasif (microsableuse) permet d’obtenir une
une prévisualisation du rendu esthétique final. La pré- surface propre et un ancrage micromécanique amélioré
sence de ces pâtes « try in » est à prendre en compte (fig. 11a). Ce microsablage est réalisé à l’aide d’une
dans le choix du composite de collage (Vitique®, Variolink microsableuse qui projette des particules d’alumine de 25
en

II®). Pour cela une pâte simulant le composite de collage à 50 µm à 2 ou 3 bars (Dentoprep ®) (fig. 11b, c, d, e).
peut être utilisée pour immobiliser les RAC. Cette simula- • On réalise ensuite la couche hybride. Le choix du sys-
.b

tion aura d’autant plus d’importance que la RAC mesure tème adhésif découle de ses performances en fonction de
moins de 1 mm d’épaisseur, la teinte de la pâte de collage la situation clinique appréhendée. Les restaurations adhé-
dr

pouvant alors influencer la teinte finale de la restauration sives en céramique, en raison de l’absence de formes de
(18, 19). préparations rétentives, nécessitent des adhésifs avec un
On réalise ensuite la pose du champ opératoire, préalable mordançage et un rinçage préalable (M&R) compte tenu
indispensable à tout collage. Pour cela, une digue indivi- du potentiel d’adhésion notamment sur l’émail de ces der-
duelle est mise en place uniquement sur la dent préparée. niers (20, 21) (fig. 12 et 13).
Cela permet une bonne isolation du site opératoire éven- On évitera les systèmes auto-mordançants pour plusieurs
tuellement optimisée par la mise en place d’une ligature raisons :
(fig. 10). - ils adhèrent moins à l’émail ce qui est un inconvénient
Cette étape sera renouvelée pour chaque dent concernée majeur car l’essentiel de la périphérie de nos restaura-
par les restaurations, en commençant de préférence par tions est amélaire le risuqe étant alors d’altérer la qualité
l’incisive centrale et en terminant par les dents les plus du joint dentoprothétique (21),
distales, afin de réaliser d’éventuelles retouches proxi- - ils se comportent comme des membranes semi-perméa-
males sur des zones invisibles plutôt que sur les faces bles ce qui peut à moyen et long termes peut provoquer
mésiales des incisives centrales. leur décollement (22, 23),
Ce champ opératoire permet : - certains de ces systèmes adhésifs sont incompatibles
- l’accessibilité aux limites (contrôle des bords de la res- avec le système d’amorçage de chémopolymérisation
tauration à tous les niveaux de la séquence clinique), des colles et composites duals (23, 24).

214 Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 209-218


Collage des céramiques à matrice de verre

Fig. 15 - Digue individuelle sur la 21.

Préparation de l’intrados
de la pièce prothétique
Les étapes de préparation de l’intrados d’une RAC com-
portant une matrice de verre continue (e.max press) sont
les suivantes.
• En accord avec les prothésistes dentaires, les pièces
prothétiques sont préalablement préparées avec une
technique d’aéro-abrasion. Cela consiste en la projection

KI
de particules d’alumines (Al2O3) de 50 µm à une pression
de 2,5 bars. Ce sablage sous pression permet l’obten-

AN ER
15
tion d’une surface rugueuse et aboutit à l’apparition d’une
couleur opaque blanchâtre sur l’intrados prothétique. Une
attention particulière doit être portée pour les facettes

H ultrafines (inférieures à 0,6 mm avec des risques de fêlu-

om
Nous utiliserons donc un adhésif de type M&R 3 : mordan-
C res).

I
çage et rinçage préalable en 3 étapes cliniques (exem- • Les RAC sont ensuite mordancées à l’acide fluorhy-
ch J D EN
ple : All-Bond II®). Degrange, en 2007, soulignait leur drique à 5 % (exemple : Porcelain Etch®) pendant 1 à 2

l.c
constance et la qualité de leurs résultats par rapport aux minutes. Ce mordançage modifie la morphologie et l’as-
autres adhésifs (15). pect de surface de la céramique dans le but de créer
iB

IL

ai
Un mordançage amélo-dentinaire est effectué à l’acide des rétentions micromécaniques entre la céramique et le
phosphorique à 32 % (Uni-Etch®), pendant 15 secondes composite de collage. L’acide fluorhydrique semble être
J
gm
en frottant la paroi de la préparation. Ce mordançage per- le meilleur moyen pour obtenir un collage à la céramique
rk

met de dissoudre les composants minéraux de la boue fiable car il dissout la silice de la phase vitreuse et expose
dentinaire ainsi que l’hydroxyapatite de la dentine sous- les structures cristallines. Cela produit une augmentation
he

jacente sur quelques micromètres de profondeur (fig. 12). de l’aire de la surface devenue poreuse et irrégulière. La
La surface est ensuite rincée longuement pour éliminer pénétration de la résine dans les microrétentions est ainsi
AD
nc

la boue dentinaire avant d’être séchée sans dessication facilitée. Ce mordançage peut être effectué au laboratoire
ki

dentinaire pour ne pas collapser le réseau collagénique avant la livraison des céramiques ou par le praticien.
er

exposé. • L’intrados de la pièce prothétique est ensuite rincé abon-


be

La dentine peut être réhydratée à l’aide de substance à damment. Les résidus de mordançage sont éliminés dans
base de digluconate de chlorehexidine (0,2 à 2 %) qui un bain d’alcool à 90° placé dans un bac à ultrason. De
évite une dégradation prématurée de la couche hybride cette façon, les pièces sont ainsi dépolluées et dégrais-
sans gêner la procédure de collage (25). sées après essayage clinique.
en

La place libérée par l’élimination de l’hydroxyapatite est • On réalise ensuite la silanisation de l’intrados de la RAC.
comblée par l’infiltration de la résine adhésive. Pour Du silane liquide monocomposant (exemple : Silane®,
.b

imprégner efficacement la surface humide dentinaire, on Bisco) est appliqué sur l’intrados de la céramique. C’est
utilise une molécule tensioactive (le primer) qui précède un agent de couplage qui permet la création d’une inter-
dr

et favorise l’infiltration de la résine en transformant une action chimique entre la céramique et le composite de
surface hydrophile en une surface poreuse et suffisam- collage renforçant ainsi l’adhésion entre les 2 matériaux
ment hydrophobe. (26). Le silane permet aussi de réduire les dégradations
Le « primer » est appliqué en plusieurs couches successi- hydrolytiques du collage, améliore la mouillabilité de la
ves en frottant la dentine humide après avoir mélangé les
produits A et B (Primer A et B®).
On sèche ensuite vigoureusement la surface dentaire
pour évacuer le solvant contenu dans le primer. La sur-
face doit apparaître lustrée après séchage, sinon l’opéra- À RETENIR
tion est renouvelée (23). Préparation amélo-dentinaire pour le collage d’une RAC :
Enfin la résine adhésive est appliquée (D/E Resin®) et légè- 1. Microsablage de la surface à traiter pendant 3 à 4 secondes
rement séchée pour uniformiser la couche hybride afin de 2. Mordançage à l’acide orthophosphorique pendant 15 secondes
ne pas créer de surépaisseur il est intéressant d’utiliser un 3. Rinçage soigneux et prolongé
adhésif photopolymérisable par rapport à un adhésif dual 4. Application du primer (5 couches successives)
car sa polymérisation complète et immédiate est obtenue 5. Séchage vigoureux
par une seule irradiation. Cette irradiation est effectuée pen- 6. Mise en place de l’adhésif (1 ou 2 couches)
dant 20 à 40 secondes à l’aide d’une lampe à polymériser.
Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 209-218 18 215
Restaurations esthétiques en céramique

16 17 18

Fig. 16 - Vue finale 3/4 profil. Noter la bonne intégration colorimétrique


de l’Emax Press. Après une période d’attente de 2 minutes, l’intrados est

KI
Fig. 17 - Vue finale de face, même céramique avec des épaisseurs et séché à l’aide de la seringue air/eau, mieux d’un sèche-
substrats différents. cheveux (l’échauffement améliore l’action du silane) pour

AN ER
que le solvant contenu dans le silane s’évapore.
Fig. 18 - Vue du visage. • On applique ensuite un adhésif amélodentinaire (D/E
Resin®) sur l’intrados de la prothèse. Les excès sont éli-

H
surface traitée, et diminue l’énergie de surface des céra- minés par un spray d’air. L’adhésif empêche la couche de

om
C
miques sur lesquelles il est appliqué, jusqu’à ce qu’elle silane de s’hydrolyser. Cette dernière étape clinique est

I
devienne inférieure à celle des résines adhésives. facultative. On ne le photopolymérise pas et les RAC sont
ch J D EN
En clinique, le silane est appliqué avec un petit pinceau placés à l’abri de la lumière dans une boîte inactinique.

l.c
afin d’enduire la totalité de la surface de la céramique.
iB

IL

ai
Tableau I - Dix étapes clés
J
gm
Séquences cliniques Matériels
rk

1 Digue individuelle Dermadam


he

@
AD

2 Microsablage Dento Prep, Prep K1


nc

ki
er
be

3 Mordançage à l’acide orthophosphorique Uni Etch 37 %


à 32 % 20 sec

4 Rinçage abondant sous spray 20 sec et maintient Spray unit, microbrush humide
en

de l’aspect humide
.b

5 Mise en place du primer (5 couches) puis séchage All Bond 2, LuxaBond Primer A et B
dr

6 Mise en place de l’adhésif Pre Bond, Luxabond

7 Obtention de l’aspect mielleux Microbrush

8 Séchage vigoureux Spray d’air

9 Photopolymérisation 40 sec haute intensité Bluephase 1200, 1600 ou 2000 mw/cm2


(> à 1000 mw/cm2)

10 Application de la pâte de collage dans l’intrados Variolink II, Variolink Veneer, Multilink Vitique
de la restauration et mise en place de celle-ci

216 Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 209-218


Collage des céramiques à matrice de verre

COLLAGE PROPREMENT DIT excès de composite de collage sont éliminés à l’aide d’un
Le choix des composites de collages s’effectue en fonc- pinceau et d’une sonde avant la polymérisation.
tion de 3 paramètres : le mode de polymérisation, la vis- Les excès de colle dans la zone cervico-proximale sont
cosité, la teinte. éliminés avec une attention particulière. L’utilisation de la
digue individuelle permet d’éviter les excédents de colle
Le mode de polymérisation (27) très difficiles à déloger quand le matériau de collage est
Il peut être entièrement chémopolymérisable. Cela permet photopolymérisé.
une polymérisation complète du matériau sans interven- Puis une photopolymérisation de toutes les faces de la res-
tion d’une irradiation lumineuse. Cependant l’opérateur ne tauration est effectuée pendant 40 secondes chacune (28).
contrôle pas le temps de travail et la prise du matériau. La polymérisation duale de la résine est activée par la
À l’inverse, le praticien peut contrôler totalement la polymé- lumière puis poursuivie chimiquement.
risation d’une colle photopolymérisable mais leur indica- Cependant l’oxygène altère le durcissement des résines

KI
tion est limitée par les problèmes de diffusion de la lumière en surface (ce qui concerne les matériaux composites de
à travers les restaurations. Au-delà de 1 mm d’épaisseur, restauration et de scellement). Cette couche d’inhibition,

AN ER
l’énergie lumineuse transmise est trop faible pour assurer, qui se dégrade plus rapidement, peut avoir des répercus-
à elle seule, la prise complète du matériau (28). sions non négligeables sur l’adaptation marginale. Pour
L’avantage des colles duales est d’assurer une bonne parfaire le durcissement de la résine, un gel de glycérine
qualité de prise sur toutes les surfaces du joint par une
H est donc déposé en surface pendant la dernière exposi-

om
polymérisation instantanée sur les zones directement
C tion à la lumière.

I
accessibles à la lumière et retardée de quelques secon- Le champ opératoire est ensuite enlevé et les étapes de
ch J D EN
des sur celles en profondeur. Elles permettent de contrôler finition sont effectuées. Pour cela, on utilise des instru-

l.c
le temps de travail à défaut du temps de prise et réalisent ments manuels comme une lame de bistouri n° 12 en trac-
ainsi un bon compromis. tion ou des curettes parodontales type Gracey 204 S. Avec
iB

IL

ai
ces instruments, on effectue des mouvements de traction
La viscosité tout autour de la RAC pour enlever les restes de compo-
J
gm
Il existe différents types de viscosité à notre disposition. sites de collages polymérisés.
rk

Plus le composite de collage est fluide, plus l’insertion de Un strip métallique abrasif peut éventuellement aussi être
la RAC sera facile. En revanche, l’élimination des excès utilisé au niveau interproximal sous l’aire de contact.
he

sera plus difficile. Si le composite de collage est très vis-


queux, l’insertion et la parfaite mise en place de la RAC CONCLUSION
AD
nc

seront plus difficiles à obtenir, mais les excès de colles


ki

plus faciles à enlever. Les RAC permettent aujourd’hui de réaliser des recons-
er

tructions dentaires biomimétiques à condition de connaî-


be

La teinte (17, 18) tre parfaitement les procédures de mise en œuvre des
Les coffrets des composites de collages disposent la différents biomatériaux intervenant dans l’assemblage.
plupart du temps de différentes teintes. Si l’épaisseur de L’utilisation d’une céramique à phase vitreuse continue est
la RAC est supérieure à 1 mm d’épaisseur, la teinte du aujourd’hui l’alternative la plus sûre si l’on veut s’inscrire
en

composite de collage n’aura pas d’incidence sur la teinte dans un concept biomimétique. En effet, les possibilités de
finale de la restauration. Si elle est inférieure à 1 mm, on collage de la céramique feldspathique et de la vitrocérami-
.b

choisira la teinte du composite de collage en fonction de que pressée (Emax press) offrent une intégration esthéti-
la teinte de la céramique et du support dentaire. que unique (fig. 16, 17, 18). Les procédures requises pour
dr

ce type de restauration sont opérateur-dépendantes. Afin


En conclusion, pour le collage d’une RAC, les colles com- de limiter au maximum les erreurs, la méthodologie clini-
posites duales semblent être la solution de choix alliant que doit être appliquée de manière stricte et rigoureuse
sécurité, esthétique et rétention. Elles impliquent cepen- pour obtenir des résultats fiables et reproductibles
dant le respect d’un protocole opératoire rigoureux. (tableau I).
Nous avons opté pour un composite sans potentiel adhé-
sif, disposant de pâte d’essai (Vitique ® Variolink II®). C’est
une colle composite duale composée de deux pâtes (base
et catalyseur) et de plusieurs teintes. Sa basse viscosité Mots clés
permet une insertion facile de la pièce prothétique mais Céramique à matrice de verre, facettes,
une élimination plus difficile des excès. procédures cliniques, collage
Le composite de collage est réparti sur l’intrados de la
pièce prothétique à l’aide d’un embout injecteur favorisant Key words
l’homogénéité. L’insertion de la RAC sur la préparation Porcelain laminate veneers, clinical procedures,
doit être immédiate après son remplissage. bonding
Des mouvements oscillatoires facilitent la fusée de la pâte
excédentaire. Tout en maintenant une légère pression, les
Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 209-218 217
Restaurations esthétiques en céramique

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he

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@

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nc

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ki

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be

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218 Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 209-218


Restaurations Infrastructures céramique de haute résistance
esthétiques
en céramique

Assemblage des restaurations


à infrastructure céramique
de haute résistance
J. DEJOU, G. LABORDE

KI
AN ER
RÉSUMÉ SUME
L’assemblage des restaurations à infrastructure en céramique de haute résis-

H
tance diffère significativement de celui des vitro-céramiques. Les propriétés
mécaniques de ces matériaux rendent inutile le collage pour assurer la résis-

om
C
tance de la restauration. C’est pourquoi, dans la majorité des situations clini-

I
ch J D EN
ques, un assemblage non adhésif sera réalisé. Les ciments verres ionomères
modifiés par addition de résine (CVIMAR) et les récentes colles auto-adhési-

l.c
ves et auto-mordançantes, permettent grâce à leurs qualités et à la simplicité
iB

IL
de leur mise en œuvre d’obtenir d’excellents résultats. Lorsqu’un assemblage

ai
adhésif sera recherché (restauration partielle, parois convergentes ou cour-
J
gm
tes), un traitement de surface par sablage et le collage avec une colle à base
rk

de 10-MDP permettent d’obtenir une adhérence fiable et durable..


he

IMPLICATION CLINIQUE
AD

Les ciments de type CVIMAR et les colles auto-adhésives sont indiqués dans
nc

ki

la majorité des cas pour l’assemblage des éléments céramo-céramiques.


er
be

L
en

Jacques DEJOU1
PU-PH
.b

es céramiques feldspathiques collage avec des résines. La mise en com-


Gilles LABORDE1 de première génération puis de pression des céramiques due à la rétraction
dr

MCU-PH
seconde génération (Optec hsp®) histo- de polymérisation des résines et la répar-
riquement utilisées pour les premières tition efficace des contraintes que favorise
UFR d’odontologie de Marseille.
1

Université de la Méditerranée
facettes dans les années 80, puis les vitro- leur faible module d’élasticité sont les deux
Assistance Publique-Hôpitaux de céramiques (Empress® 1 ; appelé aujour- facteurs expliquant cette fiabilité.
Marseille. Pôle Odontologie d’hui Empress Esthétic ®, et Empess 2,
Unité d’odontologie restauratrice appelé aujourd’hui Emax®) sont des maté-
riaux à matrice vitreuse, très riches en silice Comme il a été démontré dans l’article de
(SiO2). Leurs faibles propriétés mécaniques Kouby et al. dans ce numéro, l‘adhérence
et leur grande translucidité ont conduit à obtenue est due à l’efficacité du double
limiter leurs indications à des restaurations traitement de surface de l’intrados des res-
partielles antérieures ou postérieures et taurations : mordançage avec de l’acide
aux restaurations coronopériphériques fluorhydrique puis application d’un silane.
antérieures (tableau I). La structure bi-phasique et la composition
riche en silice de ces céramiques condition-
Leur bonne fiabilité clinique dans ce type nent totalement cette efficacité.
d’indications est essentiellement dépen- L’évolution des céramiques depuis les
dante du mode d’assemblage utilisé : le années 80 s’est traduite par des performan-
Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 219-226 219
Restaurations esthétiques en céramique

grande quantité (bi-phasique), mais matrice cristalline


avec ou sans infiltration de verre (≤ 15 % en masse),
• de leur composition : la silice a totalement ou presque
totalement disparu au profit de l’alumine (Al2O3) et/ou de
la zircone (ZrO2).
Ces deux modifications ont eu pour conséquences :
• une amélioration très significative et recherchée, des
propriétés mécaniques (tableau II),
• une opacification des matériaux qui implique de ne les
utiliser que comme matériaux d’infrastructure,
• une inaptitude au mordançage à l’acide fluorhydrique et
l’inefficacité des silanes sur ces surfaces.

KI
Les conséquences sont :
• l’infrastructure métallique est remplacée par une infras-

AN ER
tructure céramique, même pour des restaurations posté-
rieures et/ou plurales,
Fig. 1 - Effet des traitements des surfaces sur l’adhérence d’une résine • la nécessité du collage, pour « renforcer » la restaura-

H
sur des céramiques riches en silice et des céramiques à haute cristallinité tion, disparaît

om
à base alumine et/ou zircone avant (colonnes de gauche) et après
C • la translucidité de ces matériaux d’infrastructure, infé-
thermocyclage (colonnes de droite) (d’après Özcan et al. 2003).

I
rieure à celle des vitrocéramiques, conditionne les indica-
ch J D EN
tions de ces restaurations.

l.c
Pour résumer, les indications de ces céramiques à haute
résistance sont différentes et les modes d’assemblages
iB

IL

ai
seront aussi différents, adaptés à ces matériaux et ces
ces mécaniques améliorées qui ont été obtenues au prix nouvelles situations cliniques.
J
gm
de deux modifications majeures : En d’autres termes, est-il toujours nécessaire d’obtenir une
rk

• de leur structure : elle n’est plus de type matrice vitreuse adhérence élevée avec les céramiques hautement cristal-
avec infiltration de particules cristallines en plus ou moins lines ? C’est bien la situation clinique, c’est-à-dire l’intérêt
he

@
AD
nc

ki

Tableau I - Résistance à la flexion de quelques céramiques feldspathiques et vitrocéramiques


er
be

Matériau Vitadur Empress 1 Dicor Empress 2


(Vita- Zahnfabrik) Empress Esthétic (Corning Glass Works) Emax
(Ivoclar-Vivadent) (Ivoclar-Vivadent)
en

Type feldspathique vitrocéramique vitrocéramique vitrocéramique

Résistance en 70 95 150 275


.b

flexion (MPa)
dr

Tableau II - Comparaison de la résistance à la flexion et de la ténacité entre une vitrocéramique et quelques céramiques
à base Al2O3 et/ou ZrO2

Matériau Empress 2 In Ceram In Ceram In Ceram Procera Y-TZP


ou Emax Spinelle Alumina Zirconia Alumina

Type Vitro MgAl2O4 Al2O3 Al2O3 + ZrO2 Al2O3 ZrO2 totalement


céramique + verre infiltré + verre inflitré + verre infiltré totalement cristalline
cristalline

Résistance en 275 450 600 740 700 900


flexion (MPa)

Ténacité 3,2 4 7 5,3 9,4


(MPa/m1/2)

220 Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 219-226


Infrastructures céramique de haute résistance

d’une adhérence élevée pour compenser des parois trop


courtes, une convergence trop importante ou une prépa-
ration partielle, qui déterminera cette nécessité.

QUE FAIRE LORSQU’ON


RECHERCHE UNE ADHÉRENCE
ÉLEVÉE ?
L’inefficacité des traitements proposés pour les céra-
miques riches en silice a été montrée par de nombreux
auteurs.
Söderholm et Shang (1) ont mis en évidence l’insensibilité

KI
quasi totale de ces matériaux au mordançage avec l’acide
fluorhydrique. Kern et Wegner (2), Dérand et Dérand (3) et

AN ER
Wegner et Kern (4) ont démontré que les silanes ne pou-
vaient se lier chimiquement à ces surfaces très pauvres Fig. 2 - Effet d’un traitement de surface par sablage réactif (tribochimique)
en silice. (Rocatec®) sur l’adhérence d’une résine des céramiques à haute
Özcan et coll. (5) ont comparé l’adhérence obtenue sur
Hcristallinité à base alumine et/ou zircone avant (colonnes de gauche) et

om
les surfaces d’une céramique feldspathique (Finesse),
C après thermocyclage (colonnes de droite). Le traitement de surface des

I
d’une vitrocéramique (Empress® 2) et de 3 céramiques céramiques à base de silice est identique à celui de la figure 1 (d’après
ch J D EN
hautement cristallines (InCeram® alumina, InCeram® zir- Özcan et coll. 2003).

l.c
conia et Procera® alumina). Les résultats sont résumés
dans la figure 1.
iB

IL

ai
Ils mettent clairement en évidence l’inefficacité des
méthodes utilisées classiquement (acide fluorhydrique
J
gm
+ silane).
rk

Plusieurs alternatives ont été proposées et dès 2003 pression d’air plus élevée lors du traitement de surface
Özcan et coll. (5) avaient montré que le sablage (ou air (10).
he

abrasion en fonction de la pression de l’air au moment du


traitement) et un traitement tribochimique, encore appelé Cependant, si les résultats expérimentaux initiaux obte-
AD
nc

sablage réactif, permettaient d’adhérer réellement à ces nus sont encourageants, il semble que, quel que soit le
ki

infrastructures céramiques de haute résistance (fig. 2). traitement de surface réalisé, le vieillissement hydrique
er

réduise de façon significative l’adhérence, bien que cer-


be

Ces résultats de laboratoires confirmaient ceux obtenus tains auteurs montrent des résultats à long terme satis-
par Kern et Strub (6). Ces auteurs avaient montré des faisants obtenus avec des résines composites à base de
résultats cliniques à 5 ans très satisfaisants pour des res- 10-MDP et les résines auto-adhésives et auto-mordan-
taurations partielles en céramique InCeram Alumina® col- çantes (10 et 11).
en

lées après traitement tribochimique (Rocatec ®) avec une D’autre part une autre interrogation, plus fondamentale,
résine Panavia®. fait aujourd’hui l’objet d’un débat non résolu (11 et 12) : il a
.b

été démontré par plusieurs auteurs que le sablage ou l’air


Depuis, de nombreuses études ont montré qu’une adhé- abrasion pouvait entraîner une réduction de la résistance
dr

rence élevée pouvait être obtenue sur ces céramiques des restaurations à infrastructure à base de ZrO2 (jusqu’à
et en particulier celles à base de ZrO2 et nécessitait la - 50 %) (13 et 14).
combinaison d’un traitement de surface (sablage ou air- Il apparaît donc souhaitable de supprimer tout traite-
abrasion) et d’une résine composite d’assemblage à base ment de surface mécanique ou de réduire la pression de
de monomères possédant des groupements phosphates sablage.
de type 10-MDP (7, 8 et 9). La réduction de la pression de sablage serait envisagea-
ble avec les colles à monomère 10-MDP mais pas avec
Deux familles de matériaux d’assemblages répondent à les colles auto-adhésives (trop visqueuses), ou alors,
cette définition : après l’utilisation d’un primaire à base de MDP (Clearfil®
• les colles à potentiel adhésif propre de type Panavia® ou Ceramic Primer) (10).
Clearfil® Esthetic Cement à base de 10-MDP, Cependant, la suppression de tout traitement de surface
• les récentes colles auto-adhésives et auto-mordançan- semblerait ne pas permettre l’obtention d’une adhérence
tes dont le plus ancien représentant est le RelyX Uni- significative et durable (15).
cem®. Par ailleurs, bien que certains auteurs aient montré que le
Il a été montré que les colles auto-adhésives, très souvent sablage ou l’air abrasion conduisait à la formation d’une
plus visqueuses que celles à base de MDP permettent surface rugueuse susceptible de favoriser un microclave-
d’atteindre une adhérence élevée mais nécessitent une tage de la colle, aucune corrélation n’a pu être mise en
Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 219-226 221
Restaurations esthétiques en céramique

KI
AN ER
3

Fig. 3 - Situation clinique avant assemblage de la restauration. Un fil


4
de soie a été inséré dans le sulcus. Son retrait à la fin de la procédure,

H
permet l’élimination simple et non traumatisante des résidus de colle. La

om
C Fig. 4 - Aucun traitement de l’intrados de la restauration n’a
situation de la limite cervicale est peu propice à la mise en place d’une

I
digue. De plus, la rapidité de la mise en œuvre de la colle auto-adhésive été réalisé. Avant collage, la décontamination est réalisée par
ch J D EN
permet un contrôle du champ opératoire avec des moyens classiques. immersion dans de l’acétate d’éthyle.

l.c
iB

IL

ai
J
gm
rk

5
he

@
AD
nc

ki
er
be

H
en
.b
dr

6 7 8

Fig. 5 - Le matériau d’assemblage choisi est une colle auto-adhésive


et auto-mordançante. Ici, c’est la nouvelle version du RelyX® Unicem évidence entre cette rugosité et les valeurs d’adhérence
qui a été retenue. Ce matériau a fait l’objet de nombreuses études et la obtenues.
fluidité de la nouvelle version est plus importnate que celle de la première D’autres auteurs ont d’ailleurs montré que ces traitements
version. Ceci facilite l’écoulement de la colle au moment de la mise en de surface modifient peu la surface des céramiques à
place, sans pression excessive. base de ZrO2 ou d’Al2O3 (16). Il semble donc que l’effet de
Fig. 6 - L’injection du matériau est d’autant plus aisée que sa viscosité a ces traitements de surface soit plus dû à la décontamina-
été réduite. Le conditionnement de ce type de colle, favorise la précision tion de la surface de la céramique et à l’augmentation de
de la manipulation. l’énergie de surface en résultant plutôt qu’à la création de
microrétentions mécaniques.
Fig. 7 - Seul le tiers cervical de l’intrados est enduit de colle. Cette brève revue de la très nombreuse littérature consa-
Le remplissage complet est inutile et peut perturber la mise en place de la crée à ce sujet nous conduit à trois réflexions :
restauration. De plus, il complique l’élimination des excès.
• il n’existe pas de consensus sur un moyen efficace, sim-
Fig. 8 - La couronne est prête pour l’assemblage sur la préparation. ple et sûr d’obtenir une adhérence élevée sur ce type de
céramique (surtout celles à base de ZrO2),

222 Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 219-226


Infrastructures céramique de haute résistance

KI
AN ER
9 10

• les interrogations sur les effets délétères des traitements


H

om
de surface mécaniques sont justifiées et n’ont pas encore
C

I
reçu de réponse fiable et consensuelle,
ch J D EN
• le nombre d’articles publiés montre que la recherche

l.c
d’une adhérence élevée est un objectif important et par-
tagé par un grand nombre de chercheurs, alors que la
iB

IL

ai
proportion de situations cliniques pour lesquelles une
adhérence est réellement nécessaire est faible. Ernst et
J
gm
al. (17) avaient déjà démontré en 2005 que des résultats
rk

satisfaisants pouvaient être obtenus avec de nombreux


matériaux d’assemblage.
he


En conclusion, lorsqu’une adhérence élevée est recher-
AD
nc

chée, nous proposons :


ki

11
• traitement de surface : (1) sablage à l’alumine (125µm,
er

pression air : 0,4 - 0,6 MPa) ou (2) sablage réactif (Roca-


be

tec ®, particules d’alumine (50µm) enrobées de SiO2, pres-


sion air : 0,4 - 0,6 MPa), Fig. 9 - L’insertion est réalisée sous pression digitale, le remplissage limité
• matériau d’assemblage : colle de type Panavia® ou au 1/3 cervical réduit l’importance des excès à éliminer.
Clearfill Esthetic Cement ®.
en

Fig. 10 - Un flash de quelques secondes (3 à 5 max) permet de « gélifier »


la colle ce qui facilitera son élimination.
QUE FAIRE LORSQU’IL N’EST PAS Fig. 11 - La même procédure est appliquée sur la face palatine.
.b

NÉCESSAIRE DE RECHERCHER
UNE ADHÉRENCE ÉLEVÉE ?
dr

En premier, posons-nous deux questions :


• est-ce que le choix du matériau d’assemblage repré-
sente un problème délicat dans le cas des restaurations à
infrastructures métalliques ?
• est-ce qu’il existe une raison pour que cela soit le cas ne sont que très rarement des descellements, alors que
avec les restaurations à infrastructure céramique de les matériaux d’assemblage utilisés dans ces études sont
haute résistance ? divers (ciments verre ionomère, ciments verre ionomère
Nous avons déjà donné des éléments de réponse à ces modifiés par addition de résine, résines composites clas-
questions en introduction. Pour la plupart des restau- siques ou à base de monomère 10-MDP). Ces résultats
rations coronopériphériques unitaires ou plurales, un cliniques confirment ceux obtenus dans l’étude de Ernst
assemblage adhésif n’est pas nécessaire (ce qui ne signi- et al., déjà citée, qui avait montré in vitro que les ciments
fie pas qu’il soit à éviter). verre ionomère permettaient d’obtenir une rétention sem-
Depuis quelques années des études ont évalué les résul- blable à celle obtenue avec des colles (Superbond®,
tats cliniques obtenus avec ce type de céramique (18, Panavia® et RelyXUnicem®).
19, 20 et 21). Les échecs décrits par ces auteurs ne sont Dans ces conditions, c’est bien l’ergonomie du scellement
jamais corrélés à la nature du matériau d’assemblage et qui constitue un critère essentiel de choix.
Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 219-226 223
Restaurations esthétiques en céramique

KI
AN ER
13

H
12

om
C

I
Fig. 12 - Les excès vestibulaires et palatins sont très aisément éliminés
ch J D EN
avec une sonde en raison de la consistance de la colle à ce moment. (acide orthophosphorique, acide polycarboxylique ou

l.c
polyalkénoïque) :
Fig. 13 - L’élimination des excès proximaux sera facilitée par l’utilisation - les orthophosphates de Zinc,
d’un fil dentaire. On distingue ici, le nœud réalisé sur le fil qui permettra
iB

IL

ai
- les polycarboxylates de Zinc,
de décrocher les excès.
- les ciments verre ionomère, modifiés ou non par addition
J
gm
de résine.
rk

• les colles dont la prise est assurée par une polyméri-


Pourquoi utiliser un matériau difficile à mettre en œuvre, sation :
he

parfois peu tolérant, alors qu’un matériau facile à utiliser - les résines composites (le plus souvent à double méca-
permet d’obtenir des résultats aussi performants ? nisme de polymérisation : photonique et chimique) qui
AD
nc

Les matériaux d’assemblage disponibles peuvent être n’adhèrent ni aux tissus dentaires minéralisés, ni aux
ki

divisés en deux catégories : matériaux de restauration,


er

• les ciments, dont la prise est assurée par une réac- - les colles « à potentiel adhésif propre » : les colles à
be

tion acide-base entre la poudre basique et le liquide acide base de 10-MDP (Panavia®) ou de résine 4-Meta (Super-
bond®) : il existe une interaction entre ces monomères aci-
des et les substrats,
- les colles auto-adhésives et auto-mordançantes : elles
en

Fig. 14 - Mise en œuvre et efficacité du fil de soie à ce stade de la ne nécessitent aucun traitement de surface des subs-
polymérisation initiale de la colle (face distale).
trats. RelyX Unicem®, MaxCem®, BisCem® sont quelques
.b

Fig. 15 - On voit clairement le nœud qui va être tiré vers la face vestibulaire exemples des matériaux, toujours plus nombreux, de
pour décoller le matériau d’assemblage. cette famille.
dr

Fig. 16 - L’efficacité et la simplicité de cette méthode sont ici mises en


évidence.

14 15 16

224 Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 219-226


Infrastructures céramique de haute résistance

Parmi les ciments, les ciments verre-ionomè-


res (CVI) présentent des propriétés mécani-
ques, physiques, chimiques particulièrement
intéressantes. Ce sont des matériaux bioactifs,
leur étanchéité et leur solubilité sont très satis-
faisantes et ils adhèrent aux tissus dentaires
minéralisés sans nécessiter un adhésif. Leur
version modifiée par addition de résine (CVI-
MAR) présente à la fois des propriétés mécani-
ques améliorées et une plus grande tolérance
initiale. Enfin leur mise en œuvre est très aisée,

KI
puisqu’ils sont commercialisés en capsules
prédosées.

AN ER
Parmi les colles, les résines composites néces-
sitant la mise en œuvre d’un adhésif et même
les colles à potentiel adhésif propre, sont trop
complexes d’utilisation et parfois peu toléran- 17
H

om
tes. Elles n’ont donc pas leur place, lorsqu’on
C

I
cherche d’abord un matériau d’utilisation simple. Par
ch J D EN
contre les colles auto-adhésives et auto-mordançantes Fig. 17 - Cette photographie, illustre la situation clinique à la fin du

l.c
sont très simples à mettre en œuvre. collage, après ablation du fil de soie inséré en début de séance dans le
C’est pourquoi nous proposons ces deux matériaux pour sillon gingival. Ce cas clinique a été réalisé par Gilles Laborde.
iB

La réalisation prothétique est de Mme Laï Nguyen (Laboratoire Dental


IL

ai
l’assemblage des restaurations à infrastructure cérami-
que de haute résistance, lorsqu’une adhérence très éle- Excellence).
J
gm
vée n’est pas particulièrement recherchée : (1) CVIMAR
rk

(exemple : Fuji® Plus) et (2) colle auto-adhésive (exemple :


RelyX Unicem 2®).
he

La mise en œuvre des CVIMAR est une technique de rou-


tine pour de nombreux praticiens, aussi nous illustrerons
AD
nc

plutôt l’utilisation d’une résine auto-adhésive (fig. 3 à 17).


ki
er

CONCLUSION
be

Les céramiques à base d’alumine et/ou de zircone peu-


vent, grâce à leurs excellentes propriétés mécaniques,
remplacer les alliages comme matériau d’infrastructure
en

pour des restaurations céramocéramiques. L’assemblage


de ces restaurations ne nécessite que rarement la mise
Mots clés
.b

en œuvre de techniques et de matériaux différents de


ceux utilisés pour les restaurations céramo-métalliques Céramique, infrastructure, assemblage,
dr

ou métalliques. Les ciments verre ionomère modifiés par ciment, colle, zircone
addition de résine peuvent être considérés comme des
matériaux d’assemblage « universels » et sont ici parfai- Key words :
tement indiqués. On pourra aussi les remplacer par les Ceramic, framework, luting, cement,
résines auto-adhésives en raison de leur excellente ergo- bond, zirconia
nomie de mise en œuvre et des bons résultats obtenus
dans l’assemblage des céramiques d’infrastructure. Les
traitements de surface mécaniques (sablage ou air-abra-
sion) semblent compromettre la résistance des infrastruc-
tures et doivent être réservés aux situations cliniques dans
lesquelles un assemblage adhésif est indispensable.

Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 219-226 225


Restaurations esthétiques en céramique

RÉFÉRENCES
ABSTRACT
ASSEMBLY OF RESTORATIONS WITH
1. Söderholm KJ , SW. - Molecular 13. Aboushelib MN, Wang H. - Effect HIGH RESISTANCE FRAMEWORKS
orientation of silane at the surface of surface treatment on flexural The luting of restorations with high resistance ceramic
of colloidal silica. J Dent Res. 1993; strength of zirconia bars. J Prosthet frameworks differs significantly from that of glass-
72(6): 1050-4. Dent. 2010; 104: 98-104. ceramic restorations. The mechanical properties of
2. Kern M, Wegner SM. - Bonding to 14. Magne P, Paranhos MPG, Burnett
these materials make bonding unnecessary for assuring
zirconia ceramic: adhesion methods LH. - New zirconia primer impro- the resistance of the restoration. That is why, in a
and their durability. Dent Mater. ves bond strength of resin-based majority of clinical situations, non-adhesive sealing
1998; 14(1): 64-71. céments. Dent Mater. 2010; 26: 345- is done. The glass ionomer cements, modified by the
3. Dérand P, Dérand T. - Bond strength 352. addition of resin, and the recent auto-adhesive and
of luting cements to zirconium oxi- self-etching pastes, allow us to obtain excellent results,

KI
de ceramics.Int J Prosthodont. 2000; 15. Castillo Oyagüe R, Monticelli F, thanks to their properties and to the simplicity of their
13(2): 131-5. Toledano M, Osorio E, Ferrari M, placement. When a high adhesion assembly is sought,

AN ER
Osorio R. - Effect of water aging on (partial inlay-retained restoration, convergent and/or
4. Wegner SM, Kern M. - Long-term microtensile bond strength of dual- short walls), both a surface sandblasting and bonding
resin bond strength to zirconia cured resin cements to pre-treated with a 10-MDP-based resin will allow us to obtain a
ceramic. J Adhes Dent. 2000; 2(2): sintered zirconium-oxide ceramics. viable and durable adherence.
139-47.

H
Dent Mater. 2009; 25: 392–399.
5. Ozcan M, Vallittu PK. - Effect of

om
16. Osorio E, Toledano M, Lopes da
surface conditioning methods on
C
the bond strength of luting cement Silveira B, Osorio R. - Effect of dif- RESUMEN

I
ferent surface treatments on In-Ce-
ch J D EN
to ceramics. Dent Mater. 2003; 19(8):
725-31. ram Alumina roughness. An AFM ENSAMBLAJE DE LAS

l.c
study. J Dent. 2010; 38: 118–122. RESTAURACIONES CON
6. Kern M, Strub JR. - Bonding to alu-
mina ceramic in restorative den- 17. Ernst CP, Cohnen U, Stender E, INFRAESTRUCTURAS DE ALTA
iB

IL

ai
tistry: clinical results over up to 5 Willershausen B. - In vitro retentive RESISTENCIA
years. J. Dent. 1998; 26: 245-249. strength of zirconium oxide cera-
J

El ensamblaje de las restauraciones con


gm
7. Matinlinna JP, Heikkinen T, Ozcan mic crowns using different luting
rk

infraestructura en cerámica de alta resistencia difiere


M, Lassila LV, Vallittu PK. - Evalua- agents. J Prosthet Dent. 2005; 93(6): significativamente del de las vitrocerámicas. Las
tion of resin adhesion to zirconia 551-8.
propiedades mecánicas de estos materiales hacen
he

ceramic using some organosilanes.


@

18. Raigrodski AJ, Chiche GJ, Potiket inútil el pegado para asegurar la resistencia de la
Dent Mater. 2006; 22: 824–31. restauración. Ésta es la razón por la cual, en la mayoría
N, Hochstedler JL, Mohamed SE,
AD

8. Bottino MC, Valandro LF, Amaral Billiot S, Mercante DE. - The efficacy de las situaciones clínicas, se realizará un ensamblaje
nc

ki

R, Bottino MA, Özcan M, Ussui V, of posterior three-unit zirconium- no adhesivo. Los cementos de ionómero de vidrio
Bressiani AHA, Lazar DRR. - Adhe- oxide-based ceramic fixed partial modificados por adición de resina y las recientes colas
er

sive durability of phosphate mono- dental prostheses: a prospective


be

autoadhesivas y automordientes permiten obtener


H

mer resin cement to Y-TZP ceramic. clinical pilot study. J Prosthet Dent. excelentes resultados gracias a sus cualidades y a la
Dent Mater. 2010; 2 6: e125–e157. 2006; 96(4): 237-44. simplicidad de su aplicación. Cuando se busque un
9. Shahin R, Kern M. - Effect of air- ensamblaje adhesivo (restauración parcial, paredes
abrasion on the retention of zir- 19. Sailer I, Fehér A, Filser F, Lüthy convergentes o cortas), un tratamiento de superficie
conia ceramic crowns luted with H, Gauckler LJ, Schärer P, Franz
en

mediante arenado y el pegado con una cola de 10-MDP


different cements before and after Hämmerle CH. - Prospective clini- permiten obtener una adherencia fiable y durable.
artificial aging. Dent Mater. 2010; cal study of zirconia posterior fixed
doi:10.1016/j.dental.2010.06.006. partial dentures: 3-year follow-up.
.b

Quintessence Int. 2006; 37(9): 685-


10. Yang B, Barloi A, Kern M. - In- 93.
fluence of air-abrasion on zirconia
dr

ceramic bonding using an adhesive 20. Sailer I, Fehér A, Filser F, Gauckler


composite resin. Dent Mater. 2010; LJ, Lüthy H, Hämmerle CH. - Five-
26: 44–50. year clinical results of zirconia fra-
11. Piwowarczyk A, Lauer HC, So- meworks for posterior fixed partial
rensen JA. - In vitro shear bond dentures. Int J Prosthodont. 2007;
strength of cementing agents to 20(4): 383-8.
fixed prosthodontic restorative ma-
terials. J Prosthet Dent. 2004; 92(3): 21. Schmitt J, Holst S, Wichmann M,
265-73. Reich S, Gollner M, Hamel J. - Zirco-
nia posterior fixed partial dentures:
12. Zhang Y, Pajares A, Lawn BR. - a prospective clinical 3-year follow-
Fatigue and damage tolerance of Y- up. Int J Prosthodont. 2009; 22(6): Correspondance :
TZP ceramics in layered biomecha- 597-603. Jacques Dejou
nical systems. J Biomed Mater Res B
27, bd Jean Moulin 13385 Marseille Cedex 5
Appl Biomater. 2004; 71(1): 166-71.
Email : jacques.dejou@univmed.fr

226 Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 219-226


Restaurations Procédé Zirkonzahn
esthétiques
en céramique

Le procédé Zirkonzahn de Enrico Steger


R. FOUQUIER

KI
AN ER
RÉSUMÉ SUME
A côté de la fabrication industrielle automatisée d’éléments en zircone, une
méthode « manuelle » a fait sa place, le procédé Zirkonzahn du céramiste

H
italien, Enrico Steger. Usant d’un principe familier, la reproduction pantogra-

om
C
phique, cette méthode laisse aux prothésistes dentaires la maîtrise de toute

I
la phase de fabrication d’une prothèse en zircone. Un protocole particulier de
ch J D EN
travail du matériau zircone est nécessaire : depuis la réalisation d’une maquette

l.c
essayable en bouche, un duplicata surdimensionné est réalisé dans un bloc
iB

de zircone crue, par fraisage et sculpture, subissant un traitement thermique


IL

ai
adapté, le ramenant à l’exacte dimension, tout en lui conférant des propriétés
J
gm
physicochimiques exceptionnelles. Les résultats sont comparables à ceux des
rk

standards industriels jusqu’alors incontournables et élevés.


he

IMPLICATION CLINIQUE
AD

Le procédé Zirkonzahn permet de réaliser des pièces prothétiques de grande


nc

ki

qualité, en particulier dans les situations complexes lorsque la machine auto-


matique atteint ses limites.
er
be

H
en

L
.b

Richard FOUQUIER a zircone est une matière qu’on en zircone, au laboratoire, avec un total
Prothésiste dentaire imaginait accessible uniquement contrôle de la conception à la fabrication,
dr

aux industriels où à la mécani- du matériau, en laissant libre cours à la


sation. Tombant, au sens propre, création pour valoriser des pièces uniques,
dans les mains du prothésiste elle le tout avec la noblesse d’un travail « fait
devient une zircone “humaine” et donne main » (fig. 1).
encore plus de noblesse et de prestige à un
travail unique, sur mesure pour un exercice LE PRINCIPE, UNE
au plus près des patients.
Parmi les nombreuses possibilités et
PRATIQUE ÉPROUVÉE…
opportunités de travailler la zircone au labo- La reproduction d’une pièce en duplicata,
ratoire, il existe une voie, non pas la seule depuis l’Antiquité, se pratique couramment
mais dominante dans sa catégorie, qui est en art plastique, surtout pour dimensionner
de se confronter directement avec toutes une « étude » à son échelle définitive. Le
les étapes de la réalisation d’une armature principe de cette réplication dimensionnel-
en zircone, unitaire simple ou bien arcade lement exacte passe par l’usage d’un panto-
totale implantoportée. graphe, dont le rapport variable et défini des
L’idée « postulat » est très simple ; pouvoir branches, permet d’avoir un parfait contrôle
réaliser des structures, même complexes, de l’échelle de la pièce à réaliser (fig. 2).
Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 227-233 227
Restaurations esthétiques en céramique

KI
AN ER
1 2

om
C

I
ch J D EN

l.c
iB

IL

ai
J
gm
rk
he

3 4 5
AD
nc

ki
er
be

H
en
.b
dr

6 7 8

Nous retrouvons les bases développées de l’usage par-


fait de ce genre d’appareil dans les traités rédigés par
Fig. 1 - À la main….. Christophori Steiner, dès 1681 en Italie (fig. 4).
Fig. 2 - Le pantoqraphe d’art. C’est aussi en Italie, dans le Sud Tyrol, à Brunico et Gais,
qu’Enrico Steger a établi un centre de développement,
Fig. 3 - Le siège de Zirkonzahn. formation et fabrication de cet ingénieux système, tota-
Fig. 4 - Traité originel du pantographe « moderne ». lement réadapté au traitement de la zircone dentaire, la
Fig. 5 - Le Zirkograph de Steger. société Zirkonzahn (fig. 3). Il fallait parfaitement régler la
démultiplication des bras du pantographe, en accord avec
Fig. 6 - Préparation des dies. la rétraction thermique de la matière crue au cours du frit-
Fig. 7 - Modelage résine. tage secondaire, mais aussi l’extrême qualité de fabrication
du matériel nécessaire à la simplification du travail au labo-
Fig. 8 - Finition des chapes.
ratoire et à la fiabilité de résultat dans la durée. Le design lui-

228 Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 227-233


Procédé Zirkonzahn

même est flatteur à l’œil comme au toucher, c’est primordial Pour obtenir un bridge passif, une deuxième étape de
pour un prothésiste amoureux de son travail et qui se voue modelage, avec une résine inerte, permet de fabriquer
à faire des actes et des pièces de haute qualité (fig. 5). des éléments intermédiaires, qui, après une longue poly-
mérisation, sont collés aux éléments « piliers » (fig. 9). Un
MÉTHODOLOGIE surfaçage ou un lissage est bienvenu, les irrégularités de
matière provoquant des rugosités de palpation, donc des
L’ensemble du procédé sera décrit, en appliquant la irrégularités de fraisage. Il est aussi possible de créer des
méthode à la réalisation d’une armature de bridge conven- réserves pour coller des inserts de connexion implantaire
tionnel. (fig. 10 et 11) afin d’obtenir une parfaite passivité par un
positionnement in situ des bridges transvissés. La zircone
Maquettage peut recevoir des primaires d’adhésion « primers » qui
Depuis un modèle à « dies » habituel, un détourage soi- donnent de bonnes performances adhésives. Ceci auto-

KI
gné est exécuté (fig. 6) en ayant parfaitement réglé la rise même la réalisation d’attelles collées (fig. 12).
contre-dépouille à la limite de finition prothétique (traçage

AN ER
à la mine de cire et application d’un durcisseur 00 micron). Préliminaires au fraisage
Il est préférable d’avoir des préparations de dépouille, Le positionnement de cette maquette, sur la machine de
sinon il faudra avoir recours à des cires de correction fraisage, se fait sur un disque de préhension par l’intermé-
pour idéaliser axe et insertion. La tolérance ou espace-
H diaire d’une base en polyuréthane. D’habitude, ce produit

om
ment peut se régler avec ces cires de la même façon,
C est conditionné sous forme de trois composants, deux

I
mais des systèmes de fraises dimensionnées en consé- liquides et une poudre ! Plus simplement, celui proposé
ch J D EN
quence permettent aussi d’y parvenir, en cours de frai- est fait de deux pâtes au mélange 1 pour 1, plus pratique

l.c
sage, si nécessaire. et aussi dimensionnellement très stable !
Une très fine couche de vaseline isolante est « peinte »
iB

IL

ai
sur le plâtre.
Une résine photopolymérisable est appliquée, par addi-
J
gm
tions successives (fig. 7), fixées par expositions répétées
rk

sous une lampe de table, par phases de 5 secondes. La Fig. 9 - Maquette de bridge aux éléments différenciés.
sculpture obéit à des règles de modelage permettant de
he

Fig. 10 et 11 - Insert titane ou or.


@

minimiser les distorsions du matériau, la fidélité dimen-


sionnelle de la maquette étant de toute première impor- Fig. 12 - Bridge à ailettes collées.
AD
nc

tance. Un large bandeau de renfort périphérique complète Fig. 13 - Solidarisation au polyuréthane.


ki

le modelage, l’ensemble peut alors être perfectionné à la Fig. 14 - Plateau 5 axes.


er

fraise de pièce à main (fig. 8).


be

H
en
.b
dr

9 10 11

12 13 14

Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 227-233 229


Restaurations esthétiques en céramique

voire de la résine photopolymérisée de maquettage, le


plus judicieux étant de laisser l’ensemble sur le modèle
(fig. 13). Cette façon de faire permet de respecter la par-
faite position des éléments malgré les mouvements pos-
sibles des matières en réaction, qui pourraient engendrer
des déformations par tension. Ces tensions se trouvent
15 16 contrariées par la résistance du modèle et se passivent
ainsi, les quantités de matière en réaction devant être très
limitées. Cet ensemble est fixé sur la fraiseuse grâce à un
support métallique, sur un support 5 axes, mobile comme
une boussole de bateau (fig. 14).

KI
FRAISAGE

AN ER
La maquette ainsi positionnée sous un « porte-pal-
peur », trouvera un support contigu sur lequel un bloc
de zircone crue est placé et collé. Une pièce à main en
17 18
H relation avec le porte-palpeur, équipée d’une fraise cor-

om
C respondante à un palpeur choisi (fig. 15) selon une straté-

I
gie de travail définie, peut se déplacer manuellement, et
ch J D EN
fraiser à 15000 tours/minute, la matière proposée, avec

l.c
un surdimensionnement contrôlé et constant d’environ
b 1,24 fois le volume de la maquette « guide ». Des blocs
iB

IL

ai
de grande hauteur (50 mm) permettent, de plus, de réa-
liser des bridges monolithiques (fig. 16), même en cas de
J
gm
pertes osseuses et gingivales importantes, sans avoir eu
rk

recours à des chirurgies préalables ou des assemblages


prothétiques générateurs d’imprécision, toujours possible
he

19 20a
@

dans ces cas.


AD
nc

Préparation au frittage secondaire ou


ki

« sintérisation »
er

Une fois le fraisage aussi fini que possible, la pièce obte-


be

nue est dissociée de son support, régularisée à la cheville


(fig. 17), mais avec de grandes précautions, aussi bien
avec une pièce à main, qu’une turbine, ou des lames et
grattoirs. Attention : toute fausse opération est irrépara-
en

ble.
21 22 Une coloration est proposée, très utile au résultat final.
.b

Plutôt qu’un trempage qui est uniforme et au dosage


presque incontrôlable, il est préféré celui fait au pinceau
dr

Fig. 15 - Fraises et leurs palpeurs. (fig. 18), localisant les couleurs, en intensité et quantité.
Fig. 16 - Fraisage par copiage. Un choix de dentines, incisaux, modifieurs, est disponible,
avec un diluant pour rendre plus de nuances dans une
Fig. 17 - Finition, état de surface. même teinte.
Fig. 18 - Coloration localisée. Pour compléter cette étape, un brûlage et séchage sont
Fig. 19 - Four de sintérisation. pratiqués à l’aide d’une lampe, pour une durée qui varie
de 30 minutes à 1 heure et demie, en fonction de la quan-
Fig. 20a et b - Précision des pièces. tité de colorants et de la masse à imprégner.
Fig. 21 - Passivité sur axes complexes.
Fig. 22 - Adaptation des sièges d’implant.
Le traitement thermique
En ayant eu soin de laisser un « socle » solidaire de la
pièce à traiter, cette dernière se place dans un four de trai-
Un gabarit permet de placer les éléments avec précision tement programmé, selon la nature du matériau de base
et idéalement en regard de la dimension des blocs de zir- (fig. 19).
cone préfrittée proposés. Un cycle de 15 heures (voire de 16 heures 30, en cas
Dans un espace libéré avec une fraise, la maquette trouve de zircone de Prettau), emmènera l’ensemble à 1500 C°,
sa place, solidarisée avec de la colle cyanoacrylate, avec une montée en température de 8 degrés/minute,

230 Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 227-233


Procédé Zirkonzahn

stabilisée pendant 2 heures, suivie d’un refroidissement parlons, en un raccourci, de « tout céramique », bien que
impérativement très ralenti pendant 8 à 9 heures. cette expression soit erronée, la zircone n’étant pas une
La pièce est alors à l’échelle 1, (fig. 20a et b) et l’adap- matière céramique !
tation résultante est absolument « époustouflante » ! La Une première option essentielle est de choisir la zircone
fidélité et le détail dupliqué sont évidents. Cependant, si « translucent », qui doit recevoir de la céramique (fig. 23)
une recherche poussée de passivité, de relâchement des et ne dispose pas d’une translucidité aussi prometteuse
frictions se révèle utile, des meulages peuvent parache- que son appellation le suggère (fig. 24). Dans ce cas,
ver cet excellent résultat. (fig. 21). Il y a des colorations les formes des armatures, surtout en application implan-
révélées différenciées, en surface et sous couche interne taire, doivent obéir à des lois impératives et rigoureuses !
immédiate, peu profonde, et n’ayant pas altéré la masse (fig. 25). Une fois la conception des armatures et le proto-
principale de l’ensemble. (fig. 22) Cette surface est donc cole des préparations de surfaces maîtrisés, ce matériau
prête à être éventuellement retouchée par grattage et se soumettra à un travail de montage céramique spécifi-

KI
préparée pour recevoir de la résine, de la céramique ou que, d’une difficulté relative pour le céramiste.
simplement des colorants de finition.

AN ER
Fig. 23 - Adaptation et friction conventionnelles
LES DIFFÉRENTES ZIRCONES Fig. 24 - Armature avec pontique poli.
Il est proposé, pour le moment, deux types de zircone de
H Fig. 25 - Armature spécifique sur implants.

om
base, pour deux stratégies de travail, mais le choix doit se
C
Fig. 26 -

I
faire avant de commencer le traitement prothétique. a) Zircone de Prettau avec céramique.
ch J D EN
Laissons de côté l’option du cosmétique résine, qui uti- b) Zircone de Prettau pure et affinée.

l.c
lise le support zircone en place du titane « all in one » et
iB

IL

ai
J
gm
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@
AD
nc

ki
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be

H
en
.b

23 24
dr

25 26a

Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 227-233 231


Restaurations esthétiques en céramique

27 28 29

Fig. 27 - Translucidité opalescente.

KI
Fig. 28 - Fluorescence et luminosité.
Fig. 29 - Bridge « mixte » céramique et prettau.

AN ER
Fig. 30 - Prettau pure et gencive céramique.
Fig. 31 - Liaisons massives et renforcées.
Fig. 32 - Prettau colorée et brute
avant coloration terminale.
H

om
C
30 31
Fig. 33 - Bridge de Prettau.

I
ch J D EN
Fig. 34 - Système CAD CAM.

l.c
Fig. 35 - Fraiseuse assistée.
iB

IL

ai
J
gm
rk
he

@
AD

32 33
nc

ki
er
be

H
en
.b
dr

34 35

Une seconde option, qui permet de s’émanciper des céra-


miques considérées trop fragiles, est de choisir la zircone tés cependant) et ceux d’une habileté de céramiste, pour
« Prettau », qui peut se passer d’apport de céramique et satisfaire le meilleur objectif possible (fig. 29).
rester suffisamment esthétique pour être utilisée seule, Mais cette matière est en pleine évolution (fig. 30) des
(fig. 26 b) y compris dans les secteurs antérieurs (fig. 26). progrès sont envisagés.
Seule, la réalisation des fausses gencives nécessitent Il reste à trouver le meilleur compromis entre la solidité
de recourir à la céramique pour un résultat parfaitement acceptable, la destination prothétique et la translucidité,
mimétique (fig. 27). qui s’obtient au détriment de la résistance mécanique.
Cependant, cette zircone accepte aussi de recevoir de la En effet, la zircone « Prettau » est 20 % moins perfor-
céramique en complément : dans les cas exigeants, elle mante que la zircone standard. Son usage dans des gran-
n’atteint pas encore le résultat que peut obtenir un « bon des masses (liaisons et épaisseurs étant totalement en
céramiste » avec une « bonne  céramique ». Il est donc zircone) (fig. 31) donne implicitement beaucoup plus de
possible de marier les avantages d’une zircone aux effets résistance mécanique à la masse globale (fig. 32). On
plus lumineux que d’habitude (fig. 28) (encore un peu limi- peut ainsi tripler la solidité d’une prothèse en zircone.

232 Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 227-233


Procédé Zirkonzahn

CONCLUSION
À matière différente, exigence de travail différente. Le
protocole Zirkonzahn est spécifique mais reste simple. Il Mots clés
implique toutefois une rigueur dans la démarche encore Céramique zircone, technologies de
un peu plus grande car le résultat final doit s’anticiper dès laboratoire, procédé Zirkonzahn
le début du protocole de travail (fig. 33).
La démarche originelle était de pouvoir aller au-delà des Key words
possibilités offertes par le fraisage industriel proposé Zircon ceramics, dental labworks,
dans les centres d’usinage. Bien sûr le fraisage mécani- Zirkonzahn procedure
que peut aller très loin dans la performance. Le « fait à la
main » donne un prestige immense au produit, interpelle
les incrédules, et flatte l’ego du prothésiste. Mais dès lors

KI
que la mécanisation et la CFAO font plus de merveilles de
jour en jour, la société Zirkonzahn prévoit aussi de traiter

AN ER
sa zircone avec des machines CAD CAM (fig. 34 et 35).
Pourtant, il y aura encore beaucoup de cas complexes et
au-delà des limites de la machine automatique que seul

H
ABSTRACT
le contrôle manuel permettra de réaliser. Il est raisonna-

om
THE ZIRKONZAHN PROCEDURE OF
ble de penser que les deux systèmes sont nécessaires et
C
ENRICO STEGER

I
complémentaires.
ch J D EN
Alongside the automated industrial fabrication of

l.c
zircon elements, a “manual” method has appeared, the
Zirkonzahn procedure by the Italian ceramicist Enrico
Steger. Using a familiar principle, the pantographic
iB

IL

ai
reproduction, this method offers those who make
dental prostheses the mastery over all phases of the
J
gm
fabrication of a zircon prosthesis. A special protocol
rk

for working with the zircon material is necessary: after


making a model which is tried in the mouth, an oversized
he

duplicate is made in a block of raw zircon, using


@

burs and sculpturing techniques, then it undergoes


AD

an adapted heat treatment returning it to the exact


nc

dimension, all the while endowing it with exceptional


ki

physicochemical properties. The results are


comparable to those of standard industrial fabrication,
er
be

which has been, until now, unavoidable and expensive.

RESUMEN
en

EL PROCEDIMIENTO ZIRKONZAHN DE
ENRICO STEGER
Junto a la fabricación industrial automatizada de
.b

elementos en circona ha aparecido un método


«manual», el procedimiento Zirkonzahn del ceramista
dr

italiano Enrico Steger. Usando un principio familiar,


la reproducción pantográfica, este método deja a
los protesistas dentales el control de toda la fase de
fabricación de una prótesis de circona. Es necesario
un protocolo particular de trabajo del material circona:
después de la realización de una maqueta ensayable
en la boca, se realiza un duplicado sobredimensionado
en un bloque de circona cruda mediante fresado y
escultura. Éste es sometido a un tratamiento térmico
adaptado que lo lleva a la dimensión exacta, al
tiempo que le confiere propiedades físico-químicas
excepcionales. Los resultados son comparables a
los estándares industriales hasta ahora ineludibles y
Correspondance :
caros.
Richard Fouquier
Laboratoire RVF
9, place du général Dosse
05200 Embrun
Email : rvf.lab@wanadoo.fr

Réalités Cliniques 2010. Vol. 21, n°3 : pp. 227-233 233


Formation Odontologique Continue
Article 1. Communication des 2. Indications des 3. Vrai-faux:
données esthétiques faciales céramométalliques A. Les RAC périphériques s’adressent à
au laboratoire : le système A. Grâce à la ductilité du métal, il est des dents sans dyschromie
Ditramax® possible d’aménager des rétentions B. Le consensus actuel recommande une
secondaires fines et anguleuses limite cervicale de type congé large
1. Le système Ditramax® sert : B. Le congé biseauté permet l’obtention ou en épaulement avec angle interne
A. A transférer les plans de référence d’un cerclage de la dent fragilisée afin arrondi.
esthétique du visage directement sur le de la protéger au mieux C. La finition des préparations fait appel à
modèle maxillaire du patient des instruments à bague rouge ou des
C. La réalisation d’une face palatine en
B. A donner l’orientation du plan de Cam- métal peut apporter une solution inté- inserts soniques / ultrasoniques
per et donc celle du plan d’occlusion ressante dans le cas de recouvrement D. Les nouvelles procédures de prépara-
C. A programmer fonctionnellement important des incisives maxillaires tion de la limite cervicale préconisent

KI
l’articulateur une préparation supra-gingivale rapide
Vrai-Faux:
2. Quand doit-on utiliser suivie d’une pénétration intrasulculaire

AN ER
A. Il existe une bonne intégration biolo-
le Ditramax ® ? E. Une préparation trop vestibulée
gique du parodonte marginal vis à vis
A. Pour les réhabilitations qui concernent des céramiques peut aboutir à une restauration trop
le secteur antérieur maxillaire lumineuse par manque de céramique

H
B. Avec la technique de la céramique
B. Pour les réhabilitations maxillaires de cosmétique
pressée sur métal, on obtient une

om
grande étendure F. Une préparation trop ad lingum peut
C
céramique sur métal beaucoup moins
C. Il peut être utlilisé durant la phase conduire à des contacts occlusaux

I
résistante
ch J D EN
diagostique initiale pour aider à la réali- uniquement sur le matériau d’infras-
C. La mise en oeuvre «artisanale» des
tructure

l.c
sation du plan de traitement céramo-métalliques peut aboutir à l’ap-
D. Lors de la phase prothétique finale parition de zones de vide et constituer
Article 4. Restaurations
iB

IL
pour assurer une parfaite intégration

ai
des zones de faiblesse.
esthétique des restaurations céramiques antérieures (2) :
préparations partielles et
J
gm
E. Très intéressant pour les restaurations
Article 3. Restaurations
rk

unitaires
céramiques antérieures (1) : adhésion
3. Le céramiste est influencé par : les préparations périphériques
he

1. Occlusion statique
@

A. Les axes de préparation des dents et et dynamique


1. Epaisseurs de réduction:
AD

par l’orientation donnée au socle sur le


A. Le joint de céramique peut se retrouver
nc

modèle de travail A. Les restaurations périphériques scellés


ki

au niveau du point de contact de l’OIM


B. La position du modèle sur l’articulateur nécessitent une réduction incisale de
B. La préservation de l’occlusion naturelle
er

1mm
be

C. Si une restauration est parfaite d’un de la face palatine doit être préféren-
point de vue esthétique sur l’articula- B. Sont minorées pour les facettes felds-
tiellement recherchée
teur, elle le sera forcément en bouche pathiques car elles peuvent s’affranchir
d’une infrastructure C. Lors de la préparation de la face lin-
guale, il faut tenir compte de l’inclinai-
Article 2. Reste-t-il encore C. Sont de 0,5 mm pour obtenir un bon
en

son et de l’angulation du guide incisif


de beaux jours aux procédés effet cosmétique avec les céramiques
afin d’éviter une céramique trop fine et
céramométalliques ? pressées.
fragile.
.b

2. Moyens de contrôle des


1. Rôle de l’infrastructure et 2. Le bord net « butt margin »
épaisseurs de préparation :
dr

comportements mécaniques avec biseau ad vestibulum :


A. Dans les cas de dents fines, il est
A. En présence de microfissure, un A. Est une finition du bord incisif se limi-
préférable de contrôler la réduction tis-
matériau peut se rompre à un niveau tant à la face vestibulaire
sulaire grâce aux clés en silicone et/ou
de contrainte inférieur à sa valeur théo- à la technique de pénétration contrôlée B. Est une limite nette avec une orienta-
rique rotative tion de 30 à 45° par rapport au bord
B. Les alliages ductiles sont incapables incisif
B. Afin de vérifier l’homothétie de la
de se déformer sous l’effet d’une préparation, les clés en silicone ne C. A une hauteur incisale variant de quel-
contrainte peuvent être utilisées qu’en coupe ques dixièmes de mm à 2-3 mm
C. Le comportement ductile des alliages verticale D. Permet d’augmenter la surface de
provient de la mobilité des lignes d’ato- C. Lors de la technique de pénétration collage mais possède une intégration
mes contrôlée, les gorges sont réalisées sur optique amoindrie
D. La résistance à la fatigue des alliages les faces axiales et occlusales afin de 2. Dans les cas de fermeture des
est supérieure à celle des céramiques faciliter la préparation dans les 3 sens diastèmes:
de l’espace. A. Il est préférable d’opter pour des limites
cervicoproximales intrasulculaires

234 Réalités Cliniques vol. 21 n°3 2010


SEPTEMBRE 2010 TEST D’AUTO-ÉVALUATION

B. La limite supragingivale située dans 3. Les épaisseurs de réduction 3. Préparation de l’intrados


l’embrasure permet un meilleur sou- A. Obéissent aux recommandations de la pièce prothétique
tien des papilles gingivales des données par le fabricant afin de A. Le sablage donne une couleur blan-
C. Il faut réaliser un enveloppement préserver la solidité mécanique des châtre à l’intrados
proximal total. restaurations B. Les RAC sont mordancées avec de
3. Gestion des obturations B. Dépendent d’une part de la préser- l’acide fluorhydrique concentré à 15%
en composite vation tissulaire et d’autre part de C. L’acide fluorhydrique dissout les struc-
l’intégration esthétique et fonctionnelle tures cristallines et expose la silice des
A. Les composites sont favorables à une
du projet prothétique céramiques à matrice de verre
technique sandwich avec la cérami-
que C. Il est préférable de standardiser les D. L’action de l’acide fluorhydrique facilite
épaisseurs d’armature. la pénétration de la résine dans les
B. Dans les cas de classe 4, à l’excep-
microrétentions

KI
tion des coiffages pulpaires, il est 4. Vrai-faux :
préférable de supprimer totalement le A. La sensation de largeur d’une restau- E. Sécher le silane appliqué dans l’intra-
composite afin de créer un bord libre dos facilite l’évaporation du solvant.

AN ER
ration peut être augmentée pour l’état
en céramique de surface (aspect brillant et stries 4. Le collage
C. Dans les cas de classe 3, on recom- horizontales) A. Avec une colle photopolymérisable,
mande un recouvrement systématique B. Pour les systèmes translucides, des

H
l’énergie lumineuse s’avérera trop
du composite par la RAC épaisseurs de 60 µm de colle font insuffisante pour traverser une restau-

om
C
varier la couleur de la restauration
4. Vrai faux: ration épaisse et assurer à elle seule la

I
C. Afin de respecter les indications prise complète du matériau
ch J D EN
A. L’adhésion est plus performante sur un
substrat dentinaire cliniques des reconstitutions corono- B. Avec une colle duale, la polymérisation

l.c
radiculaires, le praticien doit adapter le est retardée sur la surface du joint et
B. Afin de préserver une épaisseur amé-
système céramique au support et non instantanée en profondeur
laire idéale, il est préférable de s’aider
iB

IL

ai
l’inverse. C. L’élimination des excès est plus déli-
de clés de réduction en silicone issue
du projet morphofonctionnel cate avec une colle fluide
J
gm
Article 6. Le collage des
rk

C. En cas d’exposition dentinaire, il est D. Si l’épaisseur de la RAC est supérieure


recommandé de réaliser une couche céramiques à matrice de à 1 mm, la teinte du composite de col-
verre : quand méthode rime
he

hybride après la taille et avant l’em- lage aura peu d’influence sur la teinte
avec reproductibilité
@

preinte. finale
AD
nc

1. Les restaurations provisoires Temporisation : Vrai-faux :


ki

Article 5. Propriétés A. Sont généralement réalisés à partir de A. En cas d’exposition de plages den-
optiques des systèmes
er

clé et d’un wax up tinaires lors de la préparation, il faut


be

céramocéramiques :
H

B. Sont réalisés en résine méthacrylate refermer le jour même les tubuli à l’aide
implications cliniques pour leur exothermie d’une couche hybride
1. Les systèmes translucides C. Sont souvent solidarisés pour pallier au B. On choisit un ciment provisoire non
manque de rétention. résineux classique pour des formes de
en

A. leur indication majeure reste la facette


préparation peu rétentives
et la restauration unitaire antérieur sur 2. La préparation dentaire
pilier non coloré A. La surface dentaire est nettoyée à
Article 7. Assemblage des
.b

B. Ils sont moins sensibles aux variations


d’épaisseur que les systèmes semi-
l’aide d’ultrasons puis d’un jet abrasif
restaurations à infrastructure
céramique de haute résistance
dr

B. Il est préférable d’essayer les RAC


translucides avec une pâte simulant le composite
C. Leur utilisation sur pilier métallique de collage 1. L’apparition de matrice
peut conduire à un halo grisâtre au C. La pose d’un champ opératoire est cristalline d’alumine
travers de la restauration. facultatif pour le collage et/ou de zircone a permis :
2. Les systèmes D. En cas de restaurations multiples, il A. Une amélioration des propriétés méca-
semi-translucides est conseillé de réaliser la pose en niques
A. Les céramiques zircone issues de la commençant par la dent la plus distale B. Une aptitude au mordançage à l’acide
CFAO en font partie et en terminant par l’incisive centrale fluorhydrique
B. L’armature zircone permet d’obtenir E. Le système adhésif M&R offre un C. Une opacification des matériaux
une bonne distribution de la lumière meilleur potentiel d’adhésion sur l’émail
et sera préférentiellement sélectionné 2. Recherche d’une adhérence
tout en conservant un pouvoir mas-
pour les RAC élevée :
quant
A. Selon les études, pour les céramiques
C. Le manque de fluorescence du zir-
hautement cristallines, une bonne
cone est compensé par l’ajout de terre
adhérence est obtenue grâce à traite-
rare luminophore.
ment de surface et à l’utilisation d’une
résine composite a monomère possé-

Réalités Cliniques vol. 21 n°3 2010 235


Formation odontologique Continue
dant des groupements phosphates de B. Les colles à résine composite néces- C Cette pièce peut être améliorée par
type 10 MDP sitent l’utilisation d’un adhésif, compli- grattage ou par adjonction de colorants
B. Il est clairement admis que le sablage quant ainsi leur mise en œuvre de finition
entraine une réduction de résistance C. Les CVIMAR adhèrent aux tissus 2. Vrai-faux :
des restaurations possédant une infras- dentaires et possèdent des propriétés
A. Une réplication dimensionnelle passe
tructure à base de zircone mécaniques ainsi qu’une solubilité
par l’usage d’un pantographe
C. Il n’existe pas de consensus sur un satisfaisantes.
B. On fait appel à un modèle à «dies»
moyen efficace et sûr d’obtenir une
habituel
adhérence élevée avec ce type de céra- Article 8. Le procédé C. Une étape de modelage avec de la
mique. Zirkonzahn de Enrico Steger résine chemopolymérisable est néces-
3. Adhérence élevée non 1. Le frittage secondaire saire.
recherchée :

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A. Une fois le fraisage terminé, une colora- D. Lors du fraisage, la pièce à main reliée
A. Certaines études montrent que, sur des tion à l’aide d’un trempage uniforme est avec le porte palpeur peut se déplacer
céramiques de haute résistance, un

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proposé manuellement
ciment verre ionomère permet d’obtenir
B. Après traitement thermique, la pièce se
une adhérence semblable à celle des
retrouve alors à échelle
colles telles que Panavia® ou Super-
bond®
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2A, 2B, 2C, 2D (vrai), 2E (faux) 2A, 2C (vrai), 2F (faux) 2A, 2B, 2C (vrai) 2A, 2C (vrai), 2B (faux)
3A, 3B (vrai), 3C (faux) 3A, 3B, 3C, 3E, 3F (vrai), 3D 3A, 3B (vrai), 3 C (faux) 3A, 3B, 3C (vrai)
(faux) 4A, 4C (vrai), 4B (faux)
Article 2 Article 8
1A, 1C, 1D (vrai) 1B (faux) Article 4 Article 6 1A (faux), 1B, 1C (vrai)
2A, 2B, 2C (vrai) 1A (faux), 1B, 1C (vrai) 1A (vrai), 1B, 1C (faux) 2A, 2B, 2D (vrai), 2C (faux)
3A, 3C (vrai), 3B (faux) 2A, 2D (faux), 2B, 2C (vrai) 2A, 2B, 2E (vrai), 2C, 2D (faux)
3A, 3C (vrai), 3B (faux) 3A, 3D, 3E (vrai), 3B, 3C (faux)
4A (faux), 4B, 4C (vrai) 4A, 4C, 4D (vrai), 4B (faux)
5A (Faux), 5B, 5C (vrai) 5A (faux), 5B (vrai)

240 Réalités Cliniques vol. 21 n°3 2010


Restaurations
esthétiques
céramiques
Prochain 2è partie
numéro Art et nature
Coordinateurs : JF. LASSERRE et G. LABORDE

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AN ER
Intégration biologique, forme et couleur : quel est le critère esthétique
pressenti…

le plus important dans nos restaurations céramiques ?

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Jean-François LASSERRE, Hélène LAFARGUE (France)

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La fusion de la beauté et de l’art

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N
Luca DALLOCA, Roberto LAFRATE (Italie)

l.c
BE

La fluorescence, une dimension essentielle dans le mimétisme des


L

ai
restaurations de céramiques
JI

Meriem AMINE, Jean-François LASSERRE, Stefen KOUBI (Maroc)


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ki
D

Importance de l’asymétrie dans les expressions faciales et la


er

communication
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J
sommaire

JP PIA, Hélène LAFARGUE, Jean-François LASSERRE (France)


ch
AD

ki

Vers la céramique artistique


en

Roberto LAFRATE (Italie)


er
H

Bridges collés du secteur antérieur et respect tissulaire


b

ch

Alain BRABANT (Belgique)


en

Vers plus d’économie tissulaire par la technique des masques


en céramique collée
Olivier ETIENNE (France)
.b

Une dentisterie à minima : chips de céramique collés et coronoplasties


dr

dans les traitements esthétiques


Hélène LAFARGUE, Jean-François LASSERRE (France)
Précision et sources d’erreurs dans les Restaurations Adhésives
Céramiques (RAC)
Gilles LABORDE, Richard ABULIUS, Jean-François LASSERRE (France)

Pour recevoir ce numéro, rendez-vous p. 196 !


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