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Machine Synchrone
Machine Synchrone
ELECTROTECHNICIENS
LA MACHINE SYNCHRONE
I/ PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT
A/ PHENOMENES D’INDUCTION
B/ APPLICATION A L’ALTERNATEUR
A/ LE STATOR
B/ LE ROTOR
A/ REACTION D’ INDUIT
B/ METHODE DE BEHN-ESCHENBURG
C/ METHODE DE POTIER
D/ METHODE DE BLONDEL
A/ FONCTIONNEMENT A VIDE
B/ FONCTIONNEMENT EN CHARGE
C/ RENDEMENT DE L’ALTERNATEUR
D/ ALTERNATEUR TRIPHASE
E/ EXCITATION DES ALTERNATEURS
1° Conditions de couplage
2° Répartition des charges
C/ LIMITES DE FONCTIONNEMENT
D/ FONCTIONNEMENT EN MOTEUR SYNCHRONE
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PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT
A / PHENOMENES D’INDUCTION
N S S N N S N S
F F F F
CHAMP MAGNETIQUE
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2) INDUCTION MAGNETIQUE
P P’
S N
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3) Induction électromagnétique
N
+
mA
-
En remplaçant l’aimant
par un électroaimant. A B
R
+
mA
- A
En faisant varier le
courant absorbé par
la bobine A. A B
CONCLUSION
Pour qu’un courant induit prenne naissance dans une bobine, il faut qu’elle soit
soumise à une VARIATION DE FLUX (ΔΦ)
La bobine dans laquelle prend naissance le courant induit est appelée : INDUIT
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QUEL EST LE ROLE D’UN ALTERNATEUR ?
Dans l’induit.
S
aimant
N
milliampèremètre
bobine mA calibre 10 mA
S S N N
N S S
+ - - S +
- + + -
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B/ APPLICATION A L’ALTERNATEUR
On nomme alternateurs, les générateurs de courant alternatif. La plupart sont des machines
très puissantes en service dans les centrales thermiques ou hydrauliques.
Les f.é.m. alternatives sont produites par induction, c’est-à-dire par déplacement relatif d’un
circuit induit par rapport à un circuit inducteur.
Un courant continu passe dans les bobines de l’inducteur et aimante les pôles. Les lignes
d’induction sortent par chaque pôle nord, traversent l’entrefer entre les pièces polaires et le
stator, puis bifurquent à gauche et à droite pour passer dans les deux pôles sud voisins après
avoir traversé une seconde fois l’entrefer.
Actuellement, pour les alternateurs de grande puissance, l’induit est fixe et l’inducteur mobile.
Deux formes sont adoptées : les alternateurs à pôles inducteurs saillants, dont la vitesse est
relativement lente, sont entraînés par des turbines hydrauliques, des moteurs à gaz ou diesel ;
les turbo-alternateurs à inducteurs lisses, sont accouplés à des turbines à vapeur ou
hydrauliques tournant à grande vitesse.
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DESCRIPTION DES PARTIES ESSENTIELLES
D’UN ALTERNATEUR
Un alternateur est composé des ensembles suivants :
- le stator :il est composé de la carcasse, du circuit magnétique et des bobinages
- le rotor : il est composé d’un circuit magnétique, de masses polaires et du bobinage polaire
A/ LE STATOR
Les deux extrémités de l’enroulement aboutissent chacune à une borne à la plaque de bornes
de la machine. Elles constituent l’entrée et la sortie de l’enroulement. Elles ne sont pas
connectées ensemble : l’enroulement est ouvert. C’est à l’utilisateur de réaliser le couplage.
Parce que l’induit est fixe, on peut isoler fortement ses conducteurs ; aussi, construit-on des
alternateurs qui produisent des f.é.m. atteignant jusqu’à 15 000 volts.
Bobinage
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B/ LE ROTOR
Le rotor qui tourne à l’intérieur du stator immobile. Le rotor porte, dans les encoches disposées
à sa périphérie, un enroulement parcouru par un courant continu.
Le rotor excité, en tournant, produit un champ tournant avec lui. Ce champ tournant engendre
des forces électromotrices dans chacune des phases de l’enroulement du stator.
Les pôles sont alternativement nord et sud ; leur nombre total 2 p est toujours paire.
Certains rotors n’ont que 4 pôles, il en est qui en possèdent plusieurs dizaines.
Si les différentes phases du stator sont fermées sur un circuit extérieur, elles sont parcourues
par des courants alternatifs.
L’ensemble de ces courants produit un champ tournant dans le même sens et à la même
vitesse que le rotor .
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ETUDE GENERALE D’UN ALTERNATEUR
A/ FONCTIONNEMENT A VIDE
Pour simplifier le raisonnement supposons que le stator de l’alternateur monophasé ne
comporte qu’un seul bobinage.
Faisons maintenant passer un courant continu dans le rotor et faisons-le tourner à une vitesse
N.
Nous savons que le champ produit par un aimant qui se déplace devant un fil conducteur
engendre dans ce fil, une force électromotrice :
1) Expression de la f.e.m.
Kf : coefficient de forme (le champ n’est pas sinusoïdal K f peut être >1)
Kb : coefficient de bobinage (K b <1)
f : fréquence en hertz (Hz)
P : nombre de paires de pôles du rotor
n : vitesse en tours seconde
N : nombre de conducteurs
Φ : flux sous un pôle (weber)
K = 2,22kfkb : coefficient de Kapp de la machine synchrone (1,6 à 2,9)
E = KNfΦ = KNpnΦ
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2 ) Caractéristique à vide
L’alternateur fonctionnant à vide (sans charge),on fait varier le courant d ‘excitation et on relève
la f .e.m. correspondante.
Rhex
Iex
Uex G V Ev
A 1~
Ev Zone saturée
Zone
non saturée
N = 1500t/mn
I=0A
Er Iex
B/ FONCTIONNEMENT EN CHARGE
1) CHUTE DE TENSION
a) Causes des chutes de tension
La résistance de l’induit qui produit une chute de tension RI ;
La réaction magnétique de l’induit qui modifie le flux utile et par conséquent la f.e.m. Elle
dépend du courant débité I et de son déphasage φ ;
Les fuites magnétiques qui engendrent une chute de tension inductive supplémentaire
proportionnelle à I.
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La mesure indirecte : Elle est valable quelle que soit la puissance de l’alternateur.
A partir d’essais à faible puissance, on détermine la chute de tension à n’importe quelle charge
à l’aide d’un diagramme.
Il existe trois principales méthodes :
- Methode de Behn-Eschenburg
- Methode de Potier
- Methode de Blondel
Ces méthodes diffèrent les unes des autres par la façon dont elles tiennent compte de la
réaction d’induit et des fuites magnétiques.
Diagramme de Behn - Eschenburg
Hypothèse fondamentale : le circuit magnétique n’est pas saturé autrement dit la f.e.m. est
proportionnelle au courant d’excitation.
Elle donne une chute de tension trop grande mais plus facile à déterminer .
Pour déterminer LW il suffit de tracer sur le même graphe les deux caractéristiques
Ev (Iex) et Icc (Iex).
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Le schéma équivalent en court - circuit devient :
R X R = résistance d’une phase
X = Lw = réactance synchrone
Icc RIcc LwIcc
Z = R + jLw
E
Icc
N = 1500t/mn
I=0A
E1 C
Icc1 B
Lw
Er
0 A Iex
Remarque :LW est constant dans la zone non saturée et décroît dans la zone saturée
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3) Schéma équivalent d’une phase de l’alternateur
R X
R = résistance d’une phase
RI LwI V
I X = Lw = réactance synchrone
E = RI + LwI +V ou E = V + RI + LwI
LwI
E
I (A)
RI
Conclusion :La chute de tension est d’autant plus importante que le circuit est inductif ;lorsque le circuit
est capacitif il peut y avoir une surtension.
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4) Caractéristiques en charge
Rhex
+ Iex A I
G Ev
Uex 1~ Z(φ) V
- A
Lorsque l’alternateur fonctionne ,il y’a une chute de tension interne due à la résistance et à la
réactance synchrone; cette chute de tension est d’autant plus importante que le circuit est
inductif ;il peut y avoir une surtension au bornes des récepteurs lorsque le circuit est trop
capacitif ( en cas de surcompensation par exemple).
Les courbes ci-dessous ont été tracées pour la même vitesse de rotation et pour un
courant d’excitation constant afin de mettre en évidence la variation de la chute de tension en
fonction de la nature du circuit alimenté.
U (V)
400 V 400 V
390
V Cos φ capacitif
380V Cos φ résistif
N tr/mn et Cos φ inductif
Iex constant
I (A)
0
In
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5) Diagramme des tensions et autre expression de la f.e.m.
En général la résistance R est très faible devant Lw ;on n’en tient compte que dans le calcul du
rendement.
E = LwI + V
E = LwI + V ou E = jLwI + (Vcos + jVsin ) = j (LwI + Vsin ) + Vcos
E
LwI
O V
C
A I
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6) DIAGRAMMES DE FONCTIONNEMENT EN CHARGE
1- La vitesse N
2- La tension V
3- Le courant de charge I
4- Le courant d’excitation Iex
5- Le facteur de puissance cos φ
Charge resistive
θ
I (A)
V
Charge inductive
E
LWI L’alternateur produit de la puissance
active et de la puissance réactive
θ L’alternateur est surexcité
φ V
I (A)
Charge capacitive
θ
V
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Diagramme P Q S
S= P+Q S
S = P + jQ
Q
P
ALTERNATEUR MONOPHASE ALTERNATEUR TRIPHASE
S = UI = √ P² +Q² S = √3 UI = √ P² +Q²
Etant donné que seule la puissance active est prise en compte pour la facturation aux
abonnés, les alternateurs devront fonctionner avec un bon facteur de puissance.
Soit un alternateur de 9,9 MVA ;5 500V ;50Hz
P (MW) Q (MVAR) Sn (MVA)
cos φ = 1 9,9 0 9,9
cos φ = 0,8 7,92 5,94 9,9
cos φ = 0 0 9,9 9,9
- Si cos φ = 0,8 et que l’alternateur débite une puissance active de 9,9 MW alors celui-
ci sera surchargé car : S’= 9,9²+5,94² =11,545 MVA ce qui est supérieur à Sn=9,9MVA
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METHODE DE POTIER
Il donne une bonne approximation lorsqu’il est appliqué aux alternateurs à rotor lisse.
Cette méthode fait intervenir :
la réactance de fuite, généralement représenté par à laquelle correspond une chute de
tension I, déphasé de π/2 sur le courant I ;
le coefficient d’équivalence α des ampères tours de l’inducteur et de l’induit, qui permettra de
calculer αI à déduire des ampères-tours de l’inducteur.
On admet que α et sont les mêmes quelque soit le déphasage du courant sur la tension. Il
est plus facile de les déterminer lorsque ce déphasage est de π/2 ( essai en déwatté ou circuit
purement inductif). La charge peut être constituée de bobines ou de moteurs asynchrones
fonctionnant à vide (cos φv < 0,2).
La relation Ev = f ( Ie ) n’est valable qu’à vide. En charge la machine est à la fois magnétisée
par Ie courant continu iex de l’inducteur et le courant alternatif I produit dans le stator .
Ør = Ø ( I ) + Ø ( Ie )
Il y a donc 2 courants et trois flux dans la machine. Chaque courant est en phase avec le flux
qu’il produit.
Les vecteurs des f. e.m. sont en retard de π/2 sur les flux qui les produisent. On peut donc
placer sur le diagramme :
- Une f . e. m. de Behn – Eschenburg soit Ev orthogonale à Ø ( Ie )
- Une f. e. m. résultante Er orthogonale à Ør
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Diagramme de POITIER
Equation des forces magnétomotrices.
FMMr = FMM inducteur + FMM induit : c’est la f.m.m. de Potier
FMMr = mJ + mαI
m = nombre de spires inductrices par pôle.
α = coefficient d’équivalence
La FMM résultante pourrait elle même être due à un courant d’excitation fictif Jo=Jr passant
dans les m spires de chaque pôle.
mJo = mJ + mαI ;en divisant par m : Jo = Jr = J + αI
Expression des FE M
Øf
Inducteur mJ
mJo Øu Øt induit
Induit mαI
E = U + RI + λI
Hypothèse de Potier: les coefficients α et λ sont constants et indépendants du courant I ,de
la tension U et de l’excitation J.
Jo=Ir : courant d'excitation résultant orthogonal à Er
J=Ie : courant continu d'excitation orthogonal à Ev (fem de Behn-Eschenburg)
α I : courant d'excitation complémentaire en phase avec le courant induit I et perpendiculaire à LwI
αI
Ev
Er
J=Ie Jo=Jr Réaction d'induit
λI
0 U
φ RI
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Diagramme de Potier Autre forme du diagramme obtenu
αI en faisant tourner le diagramme des
intensités de π/2
J=Ie Jo=Jr Er Er
αI
J
Jo
0 U LwI LwI
φ RI 0 U
φ RI
Détermination de α et λ
On procède par trois essais :
Essai à vide : Voir méthode de Behn-Echenburg
Essai en court-circuit : Voir méthode de Behn-Echenburg
Essai en charge purement inductive (ou en déwatté):l’alternateur débite dans des bobines d’
inductance réglable dont la résistance est faible par rapport à la réactance (on peut aussi
utiliser des moteurs asynchrones fonctionnant à vide) .L’intensité de charge est maintenue
constante à la valeur I que doit débiter l’alternateur ;On fait varier l’excitation J et on relève la
tension U.
Caractéristiques
Caractéristique à vide Caractéristique en débit réactif Caractéristique en court-circuit
E ou U E ou U Icc
I=0
I = Constante
I
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- La caractéristique en court-circuit est une droite pour les faibles excitations et
s’infléchit avec la saturation du circuit magnétique,
- La longueur OS mesure le courant d’excitation (Jcc=Iexcc) pour lequel la tension est
nulle pour le courant I débité : c’est donc l’abscisse du point de la caractéristique en
court-circuit dont l’ordonnée mesure I.
Diagramme de Potier en court-circuit
Résistance des enroulements non nulle Résistance des enroulements négligée
φ est proche de 90° φ = π/2
αI
αI
J
J
Jo Jo
π/2 E
U
0 E 0 v
φ v U LwI
RI LwI
I I φ= π/2
Les vecteurs étant en phase ,on peut établir les relations suivantes :
Ev = U + λI Ev : f.e.m. à vide U : tension en charge λI :chute de tension inductive
J = Jo + αI J : courant d’excitation nécessaire pour débiter le courant de charge I
Jo :courant d’excitation nécessaire pour obtenir à vide la fem Ev = U + λI
αI : courant d’excitation complémentaire équivalent de l’induit
E,U Icc
M E (J)
B
γ
λI
αI N U (J) en débit réactif
A
Q P
MP = RT = λI
U Icc PN = RS = αI
OS = QN =Jcc
MN = I √( α² + λ² )
T tg γ = α / λ
C
I
J ou iex
0
R S
Jcc
αI
Jo
J
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Méthode de résolution
Pour déterminer α et λ ,il suffit de connaître le triangle rectangle MPN :
a) Tracer la caractéristique à vide E(J),
b) Tracer la caractéristique en court- circuit, connaissant un point L de l’essai,
c) Déterminer un point ( au delà de son coude de saturation) de la caractéristique en débit
réactif à courant I constant donné et tension U donnée,
d) Déterminer un point de la caractéristique en court-circuit (OC = Jcc) , donnant en court-
circuit le courant I imposé (ordonnée du point)
e) Tracer le triangle MQN comme suit : NQ=OC ; MQ // OT
f) Mesurer à l’échelle : PN = αI ; MP = λI
Détermination graphique : Choisir des échelles pour E ; Icc ; iex
1) Tracer la caractéristique à vide Ev (iex)
2) Tracer la caractéristique en court-circuit Icc ( iex)
3) Mettre en place le point C correspondant au courant Id en charge en déwatté
4) Projeter le point sur la droite Icc(iex) ,puis sur l'axe des abcisses iex pour trouver S
5) Utiliser les valeurs de U et iex de l'essai en déwatté pour mettre en place N
Détermination graphique
Appliquer la règle de trois aux deux essais:
iexo = iexcc * Id / I cc
Diagramme de Blondel. – Dans cette méthode la relation d’induit est décomposée en une
réaction directe ou longitudinale et une réaction transversale, et l’on admet que le courant induit
agit de façon différente par ses deux composantes active et réactive I cosφ et I sin φ , φ étant
le déphasage de I sur E.
Le courant de l’induit donne une force magnétomotrice, proportionnelle à sinφ, de sens
contraire à celle de l’induit ou de même sens, selon la valeur de ___, et qui constitue la
réaction directe.
Le courant traversant les conducteurs de l’induit, au moment où ces conducteurs sont placés
symétriquement par apport à l’axe d’un pôle inducteur, crée un flux transversal qui provoque
une distorsion du flux résultant : ce phénomène constitue la réaction transversale
Ces réactions se traduisent dans le diagramme par deux réactances, l’une directe X d, l’autre
transversale Xt.
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C/ RENDEMENT DE L'ALTERNATEUR
Les pertes dans toute machine électrique se traduisent toujours par un échauffement qui doit
être limité si on ne veut pas détruire les matériaux constituant les différentes parties de la
machine.
Les différentes pertes d'un alternateur sont :
- les pertes par effet Joule dans l’induit et dans l’inducteur,
- les pertes par courant de Foucault,
- les pertes par hystérésis,
- les pertes par ventilation de l'alternateur,
- les pertes par frottement de l'arbre de l'alternateur dans ses paliers,
- les pertes supplémentaires.
Tout courant passant dans un fil conducteur provoque l’échauffement du conducteur. Les
courants passant dans l'enroulement du stator et dans l'enroulement du rotor produiront donc
un échauffement des conducteurs.
La quantité de chaleur dégagée est proportionnelle au carré de l'intensité (I) du courant qui
circule dans le conducteur, à la résistance électrique (R) du conducteur au temps (t) de
passage du courant dans le conducteur.
La résistance d'un conducteur est proportionnelle à :
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Pertes joule inducteur
L’inducteur est alimenté en courant continu ;la puissance perdue par effet joule dans le circuit
d’excitation est : Pe = ReIe² = UeIe = Ue²/ Re
Prenons par exemple le rotor d'un alternateur de résistance R = 0,80Ω. Si le courant
d'excitation de l'alternateur est de 200 ampères, la puissance correspondant aux pertes par
effet Joule dans le rotor sera :
Pjr = 0,8 x 200 x 200 = 32 000 W ou 32 kW
On pourrait faire un calcul analogue pour calculer les pertes par effet Joule dans chaque phase
du stator en connaissant la résistance d'une phase et l'intensité du courant circulant dans
chaque phase.
Pour une phase de résistance r on aura : Pjs = r I²
Pour l’ensemble des trois phases : Pjs = 3 rI²
Si R est la résistance mesurée entre deux phases du stator : Pjs = 1,5RI²
Il faut remarquer que les pertes par effet Joule sont proportionnelles au carré du courant. Si, par
exemple, le courant double dans les phases du stator les pertes par effet Joule dans le stator
seront multipliées par 4. De même, si le courant d'excitation de l'alternateur double, les pertes
par effet Joule dans le rotor seront multipliées par 4.
b) PERTES PAR COURANTS DE FOUCAULT
Les tôles du circuit magnétique stator sont balayées par le champ tournant. Des forces
électromotrices sont engendrées à l'intérieur même des tôle ; ces forces électromotrices font
circuler des courants dans les tôles, ces courants sont appelés "courants de Fouc ault". Les
courants de Foucault produisent un échauffement des tôles par effet Joule.
Les tôles du circuit magnétique sont parcourues par un champ variable qui fait varier
l'aimantation des tôles. Cette variation de l'aimantation provoque un échauffement
supplémentaire des tôles.
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d) PERTES PAR VENTILATION DE L'ALTERNATEUR
Pour évacuer la chaleur produite par les pertes de l'alternateur on fait circuler un fluide gazeux
(air ou hydrogène) dans les canaux de ventilation du rotor et du stator. La circulation du fluide
est produite au moyen de deux ventilateurs calés sur l'arbre du rotor de part et d'autre des
extrémités. Une certaine puissance est nécessaire pour vaincre toutes les forces de frottement
du fluide sur les parties métalliques et les enroulements qu'il rencontre sur son passage. On voit
donc que l'énergie dépensée pour faire tourner les ventilateurs se transforme en chaleur.
f) PERTES SUPPLEMENTAIRES
Ces pertes correspondent aux courants produits par les forces électromotrices qui résultent
d'une répartition inégale du champ magnétique particulièrement dans la profondeur des
encoches du stator. Ces courants produisent un échauffement par effet Joule. Elles ne sont pas
mesurables.
Puissance apparente
(kVA)
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Les pertes joules de l’induit croissent avec la charge. Les pertes par excitation croissent avec
la charge et dépendent du facteur de puissance (surexcitation ou sous excitation pour maintenir
constante la tension aux bornes de la charge)
P = UI cos P = 3 UI cos
Les méthodes les plus courantes de mesure du rendement consistent à mesurer ( ou à évaluer
) les pertes de la machine. Elles mettent en œuvre une puissance beauc oup plus faible que la
puissance nominale de la machine.
Les pertes fer et les pertes mécaniques se mesurent, à vide, de deux manières :
a) Méthode du moteur auxiliaire taré :Un moteur de puissance réduite, taré, entraîne
l’alternateur, à vide, la machine étant excitée à l’intensité Ie, prévue pour le fonctionnement en
charge. On mesure la puissance fournie par le moteur taré :
- avec excitation, d’où W1 = Pm + Pfer ;
- Sans excitation (Ie = 0). Les seules pertes sont de nature mécanique, soit W2 = Pm.
On évalue ainsi les pertes mécaniques et les pertes fer ;
b) La machine synchrone fonctionne en moteur à vide, le moteur absorbe, à partir du
réseau, une puissance Po telle que PO = Pm + Pfer +1,5RaIo²
Augmentée éventuellement de la puissance absorbée par la génératrice en bout d’arbre, celle
qui fournit le courant inducteur d’intensité Ie ( les pertes Joule dues au courant à vide dans
l’induit sont le plus souvent négligeables ).
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Pour les pertes Joule dans l’induit, en mesurant la résistance entre deux bornes de l’induit, que
le montage interne soit étoile ou triangle, on aboutit à
Pja = 1,5 R aI2
(I :Intensité du courant de ligne et R résistance mesurée entre deux phases du stator)
FORMULES DU RENDEMENT
Pour un alternateur, le rendement n a pour expression (excitation séparée ) :
Avec les notations suivantes :
ALTERNATEUR MONOPHASE
U : tension entre phases,
I : courant de ligne, UIcosφ
Pfer : pertes fer,
η=
UIcosφ+Pfer+Pm+P ja+P je
Pm : pertes mécaniques
√3 UIcosφ
η=
√3 UIcosφ+Pfer+Pm+P ja+P je
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D/ ALTERNATEUR TRIPHASE
1) Constitution
V3
V3
V2
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Il est possible de relier un conducteur de chaque phase pour constituer le conducteur neutre.
L’ampèremètre permet de vérifier que lorsque le circuit est équilibré l’intensité dans ce
conducteur neutre est nulle .
Bien que le conducteur neutre soit supprimé, les lampes restent alimentées normalement car
leur point commun constitue un neutre artificiel.
Or, les alternateurs de centrale débitant toujours en circuit équilibré, le conducteur neutre n’est
donc pas nécessaire.
Un alternateur possède :
- 3 tensions simples V1 - V2 - V3
- 3 tensions composées U 1-2 - U2-3 - U3-1
Les tensions composées sont √3 fois plus fortes que les tensions simples : U / V =√3
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4) Impédances internes
SCHEMA EQUIVALENT D’UN ALTERNATEUR TRIPHASE
ALTERNATEUR RECEPTEUR
I1
Rotation X V
Z
R
Rotor Z1 1
S N E 0°
+ E -240°
Uex E -120° Z3 3
- R
R X Z2 2
I2
X
I3
3
1
E/ EXCITATION DES ALTERNATEURS
La valeur de la tension induite dans un enroulement d’alternateur dépend de trois facteurs :
- la vitesse de rotation de l’alternateur ,
- l’intensité du champ magnétique,
- la longueur du conducteur placé dans le champ magnétique.
E = BLV
Etant donné que la vitesse de rotation de l’alternateur doit demeurer constante et que la
longueur du conducteur est fixe, le facteur déterminant est l’intensité du champ magnétique.
L’intensité du champ magnétique ou densité des lignes de force dépend du courant d’excitation,
qui lui-même dépend de la tension d’excitation (loi d’Ohm). C’est donc dire qu’en faisant varier
le courant d’excitation (ou la tension), on peut faire varier la tension aux bornes de l’alternateur.
Le système d’excitation de l’alternateur est la source du courant continu créant le champ dans
l’alternateur.
Il y a deux types d’excitation :
- L’excitation dynamique ;
- L’excitation statique.
1) l’excitation dynamique
Dans la plupart des systèmes à excitation dynamique la source de courant continu est une
génératrice à courant continu fixée en bout d’arbre de l’alternateur. L’usure des balais constitue
un inconvénient de ce système.
Les anciens alternateurs à bagues ont une extrémité du bobinage réunie à une bague A et
l’autre à une bague B. Les bagues sont calées sur l’arbre du rotor avec interposition d’un
isolant. Des balais frottent sur les bagues et permettent l’amenée du courant dans le bobinage.
Les connexions des balais de la bague A seront réunies par exemple au pôle positif de la
source de courant continu, les connexions des balais de la bague B étant réunies au pôle
négatif . ROTOR D’ALTERNATEUR A BAGUES
Rotor d’alternateur :remarquer la forme des pôles, des deux bagues amenant le courant continu
d’excitation et le ventilateur de refroidissement calé sur l’arbre
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GENERATRICE A COURANT CONTINU
Tout comme l’alternateur elle possède un rotor (l’induit) et un stator (inducteur) ;le collecteur
sert à recueillir les tensions générées par les bobines de l’induit. Deux bagues (positive et
négative) frottant sur le collecteur permet d’alimenter le rotor de l’alternateur.
ROTOR STATOR
Collecteur
(induit) (Inducteur)
Les alternateurs sans bagues ni balais ont leurs extrémités de bobinages reliées aux pôles
positive et négative du pont de diodes tournantes (voir excitation).
L’excitatrice est un alternateur triphasé à inducteur fixe (stator) et à induit tournant (rotor).La
tension triphasée induite dans le rotor est redressée par des diodes, permettant de fournir le
courant d’excitation Ir au rotor de l’alternateur principal. La partie tournante est en rouge.
Régulateur
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4) Alternateur moyenne tension
Le commutateur permet de choisir le mode de fonctionnement :Auto (réglage de la tension par
le régulateur) ;Manu (réglage par potentiomètre).La partie tournante est en rouge.
Régulateur
100V 15 KV
A
152V 15 KV
Iex
M
Diodes
G Ir G
3~ 3~
Réseau
Diodes 5,5KV / 15 KV
Excitatrice tournantes 6,6 MVA
5,5 KV
5) Vues en coupe
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6) Pont redresseur tournant
Cathode filetée
Anode filetée
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FONCTIONNEMENT D’UN ALTERNATEUR
- la chute de tension U = E- ZI
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En général un alternateur produira en même temps de la puissance active et de la puissance
réactive.
La puissance active et la puissance réactive de l'alternateur devront être respectivement
égales aux puissances active et réactive du réseau alimenté.
Si la puissance active fournie par l'alternateur est trop faible sa vitesse baisse, la fréquence
diminue. Pour maintenir la fréquence on devra augmenter le débit
(d’eau ou de combustible) dans la turbine ou du moteur qui entraîne l'alternateur.
Inversement, si la puissance active fournie par l'alternateur est trop élevée, sa vitesse croit, la
fréquence augmente, on devra diminuer le débit (d’eau ou de combustible) dans la turbine ou
du moteur.
Si la puissance réactive fournie par l'alternateur est trop faible la tension de l'alternateur baisse.
Il faudra augmenter l'excitation de l'alternateur pour ramener la tension à sa valeur normale.
Si l’alternateur débite sur un réseau inductif, c’est-à-dire sur un réseau qui demande une
puissance réactive, le courant est déphasé en arrière sur la tension. Si le déphasage augmente
la puissance réactive augmente, le facteur de puissance diminue, le champ du stator affaiblit le
champ du rotor, la tension aux bornes de l’alternateur baisse, la chute de tension due à la
réaction d’induit a augmenté.
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Si l’alternateur débite sur un réseau trop capacitif, le courant est déphasé en avant sur la
tension, le réseau produit une puissance réactive. Lorsque le déphasage en avant augmente, le
champ du stator augmente le champ du rotor, la tension aux bornes de l’alternateur augmente
et peut même prendre une valeur supérieure à la force électromotrice à vide.
A l’exception du cas où l’alternateur débite sur un réseau capacitif, pour une même valeur du
facteur de puissance, la réaction d’induit augmentera quand l’intensité I du courant dans le
stator augmentera et la tension aux bornes de l’alternateur diminuera.
En exploitation, la tension d’un alternateur alimentant un réseau séparé doit être maintenue
constante quels que soient le facteur de puissance et l’intensité du courant débité par le stator.
Dans les centrales, ce réglage est obtenu automatiquement à l’aide de régulateurs de tension.
Les différents exemples que nous avons donnés montrent, par exemple, que si pour le courant
normal In on veut maintenir la tension normale Un, il faut augmenter d’autant plus le courant
d’excitation que le facteur de puissance (cos φ) est plus faible.
Si le facteur de puissance devient trop faible, on ne pourra plus maintenir la tension Un pour le
courant In sans dépasser l’intensité maximale admissible dans les enroulements du rotor. Si on
franchit cette limite, il peut en résulter des échauffements exagérés préjudiciables à la bonne
tenue des isolants du rotor.
La plaque de l’alternateur donne le cos φ minimal qui peut être maintenu pour la tension
normale Un et le courant normal In.
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2/ réglage de la fréquence
f = PN
60
Au Burkina, la fréquence des réseaux est unifiée à 50 périodes par seconde ou 50 Hz ; ainsi, un
alternateur tournant à 500 tr/mn aura 6 paires de pôles
(12 pôles).
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B/ L'ALTERNATEUR ALIMENTE UN RESEAU EN PARALLELE
AVEC D’AUTRES ALTERNATEURS
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c) Appareils de synchronisation
Synchronoscope
Il est muni d’un moteur dont la vitesse
de rotation dépend de la différence entre
les fréquences réseau - alternateur
Le couplage se fait au passage par zéro
de l’aiguille et les lampes éteintes.
L’alternateur tourne moins vite : L’alternateur tourne plus vite :
augmenter la vitesse de l’alternateur diminuer la vitesse de
l’alternateur
Si la jonction des phases est mauvaise, il faut arrêter le moteur et croiser les connexions de
deux de ses phases à l’interrupteur de couplage.
Le voltmètre différentiel 0
mesure la différence des tensions +10% -10%
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Le fréquencemètre
Deux fréquencemètres permettent Réseau 49 50 51
Réseau
Hz V
V
SYNC
Hz V
Excitation + G
- 3
Fonctionnement en parallèle
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Nous retiendrons de tout ceci que lorsqu'une machine est couplée à un réseau très important
on peut faire varier la puissance réactive en agissant sur l'excitation.
Par contre l'excitation n'a aucune influence sur la charge active qui ne peut être modifiée que
par la régulation du moteur d’entraînement (moteur diesel, turbine, etc.) sollicitée par le
régulateur ou le variateur de vitesse.
Comme on peut régler l'intensité et le déphasage d'un alternateur en agissant sur l'excitation,
l'un des alternateurs peut fonctionner avec un cos avant et l'autre avec un cos arrière.
P1 ; Q1 ; 1
G
3 Ia1
I
Z ()
G P ;Q ;
3 Ia2 P = P1 + P2
Q = Q1 + Q2
P2 ;Q2 ; 2
Ia1
Ia2
Q1
S1
1 P2 P
2 P1
S Q
S2 Q1
Q2
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C/ LIMITES DE FONCTIONNEMENT D’UN ALTERNATEUR
Le courant dans le stator (courant de charge) ne doit jamais dépasser la valeur nominale
indiquée par le constructeur, sinon risque de destruction des enroulements du stator par
échauffement.
alternateur produit en même temps des puissances réactive et active, fonction des besoins de
la charge à alimenter.
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Limite de puissance du
Limite de stabilité moteur d’entraînement P (KW) Limite du courant rotor
C B
E
LwI
V Q (KVAR)
O
A H
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D / MOTEUR SYNCHRONE
L’alternateur triphasé est réversible : alimenté par des courants triphasés, il fonctionne en
moteur. Mais un couple moteur ne peut se produire que si le rotor tourne à la même vitesse que
les champs tournants créés par le stator : c’est pourquoi ces moteurs se nomment moteurs
synchrones.
Un moteur synchrone industriel est identique à un alternateur.
Brancher un moteur synchrone triphasé sur le réseau est une opération assez délicate. Il faut,
en effet, réaliser les mêmes conditions préalables suivantes :
Mise au synchronisme
Si l’on dispose de courant continu, on entraîne l’alternateur par l’excitatrice fonctionnant comme
moteur.
On utilise parfois un moteur asynchrone spécial pour la mise en vitesse du moteur synchrone.
On peut aussi, avec un auto - transformateur pour limiter l’intensité prise au réseau, démarrer
le moteur en asynchrone. Les circuits amortisseurs ou les pièces polaires pleines de l’inducteur
jouent le rôle de cage d’écureuil.
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2- En faisant varier l’excitation d’un moteur synchrone, on modifie le
déphasage de la tension sur l’intensité.
Traçons la bourbe de I en fonction de Iex : nous obtenons une courbe dite courbe en V ou
courbe de Mordey. Il existe une courbe analogue pour chaque valeur de la puissance fournie
par le moteur ;ces courbes montrent que, pour une charge constante, l’intensité absorbée à
tension constante par un moteur synchrone passe par un minimum pour une valeur déterminée
de l’excitation.
A faible excitation, l’intensité du courant absorbé est grande ,donc sa composante réactive est
grande ; l’intensité est fortement déphasée en arrière sur la tension.
Quand l’excitation croît, ce déphasage diminue d’abord ainsi que l’intensité absorbée. Au
minimum d’intensité absorbée, le déphasage est nul, et le facteur de puissance du moteur est
égal à l’unité.
A faible excitation, le moteur synchrone prend de l’énergie réactive au réseau pour renforcer
l’excitation insuffisante. Inversement, dans le cas de forte excitation, la machine fournit de
l’énergie réactive au réseau.
Un moteur synchrone surexcité relève donc le facteur de puissance de l’installation.
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3. Diagramme bipolaire du moteur synchrone
Le diagramme est dit bipolaire parce qu’il a deux origines A et O fixes:
- Une origine des tensions (A)
- Une origine des courants (O)
I
A φ<0 O
V Q>0 Q<0 m’
Q
φ
θ
I
φ<0
E
LwI
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Expression et graphe du couple moteur
V= tension simple
3V E sin θ 3V E E=FEM simple
C= --------------- Couple maximal: Cmax= -------- θ= angle interne
Lw Ω Lw Ω Lw=réactance synchrone par phase
La puissance et donc le couple sont proportionnels à la tension d’alimentation
COURBE EN V DE MORDEY
Déphasage nul ou cos = 1 Charge nominale
½ Charge
I3
Iex0
Iex0: Courant d’excitation optimal permettant d’ avoir le courant absorbé minimal pour
une charge donnée .En pratique Iex0 varie légèrement pour les différentes valeurs de charge
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MÉTHODE DE RÉSOLUTION
Méthode de Potier
Données
Caractéristique à vide Es (Ie)
Caractéristique en court-circuit Icc (Ie) : un seul point donné suffit
Essai en déwatté ou sur charge inductive V (Ie) :(un seul point suffit): V=...; Ie=...; I=....
MP = RC = λI
PN = RS = αI
E,U Icc OS = QN =Jcc
E (J)
M MN = I √( α² + λ² )
B
γ tg γ = α / λ
λI
A αI N U (J) en débit réactif à I constant
Q P
U Icc Icc
I
J ou iex
0
R S
Jcc
αI
Jo 51/53
J
BIBLIOGRAPHIE
TITRES AUTEURS
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