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ANTINF-166; No. of Pages 8

Journal des Anti-infectieux (2017) xxx, xxx—xxx

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INFECTIONS BACTÉRIENNES

Stratégies actuelles de lutte contre la


résistance aux antibiotiques
Current approaches to fight against antibiotic resistance

C.-E. Lemaoui a,1, H. Layaida a,1, A. Badi a, N. Foudi a,*,b

a
Département de pharmacie, faculté de médecine, université Ferhat Abbas Sétif 1, 19000 Sétif, Algérie
b
Laboratoire des maladies cardiovasculaires génétiques et nutritionnelles, université Ferhat Abbas Sétif 1,
Algérie

MOTS CLÉS Résumé La prise en charge des patients atteints des maladies infectieuses est devenue une
Antibiotiques, Résistance préoccupation majeure des médecins et une impasse thérapeutique en raison de la résistance
aux antibiotiques, aux antibiotiques à travers des adaptations génomiques et protéiques des bactéries. Ce
Bêtalactamases, phénomène, qui devient de plus en plus fréquent, est qualifié par l’OMS comme un problème
Peptides antimicrobiens, de santé publique. Cette revue décrit les stratégies actuelles qui sont utilisées pour lutter contre
Sel de bismuth cette résistance. Il s’agit de l’amélioration de la structure des anciens antibiotiques, l’associa-
tion avec des inhibiteurs des bêta-lactamases, l’utilisation du sel de bismuth, la substitution par
les peptides antimicrobiens cationiques, l’inhibition du transfert des plasmides, l’inhibition de
l’ATP synthase et l’usage des nanoparticules et de la thérapie génique.
# 2017 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Summary The care of patients of infectious diseases has become a major preoccupation of
KEYWORDS doctors and brings sometimes to therapeutic impasses due to antibiotic resistance which is the
Antibiotics; consequence of a genomic and protein adaptations of bacteria. This phenomenon becomes more
Multi-drug resistance; and more frequent. The WHO qualifies it as a public health problem. This manuscript describes
Beta-lactamases; strategies that are actually used to fight against this resistance by improving the structure of the
Anti-microbial peptide; older antibiotics, the combination with beta-lactamases inhibitors, the use of bismuth salt, the
Bismuth salt substitution by anti-microbial peptide, the blockade of plasmid transfer, the inhibition of ATP
synthase and the use of nanoparticles and gene therapy.
# 2017 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

* Auteur correspondant.
Adresse e-mail : nabil@foudi.com (N. Foudi).
1
C.-E. Lemaoui et H. Layaida ont contribué de manière équivalente à la rédaction de cette revue.

http://dx.doi.org/10.1016/j.antinf.2017.01.003
2210-6545/# 2017 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Pour citer cet article : Lemaoui C-E, et al. Stratégies actuelles de lutte contre la résistance aux antibiotiques. Journal des Anti-infectieux
(2017), http://dx.doi.org/10.1016/j.antinf.2017.01.003
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2 C.-E. Lemaoui et al.

Introduction Amélioration de la structure des anciens


antibiotiques
Les antibiotiques sont l’une des plus importantes découver-
tes du XXe siècle. Les premiers furent le sulfamide déve- La vancomycine, découverte en 1960, reste le traitement de la
loppé en 1935 puis la pénicilline au lendemain de la seconde première intention des infections sévères à Staphylococcus
guerre mondiale. Si l’apparition de ces antibiotiques avait aureus résistant à la méthicilline (SARM), malgré un effet
suscité un espoir de voir les maladies infectieuses à jamais bactéricide lent, un index thérapeutique étroit, une diminu-
jugulées, les prescripteurs furent déçus très rapidement par tion de l’efficacité lorsque les CMI (concentration minimale
l’apparition de bactéries résistantes [1]. L’utilisation inhibitrice) dépassent 1 mg/L, ce qui provoque une proportion
ultérieure des autres antibiotiques comme la streptomy- croissante des souches. Par ailleurs, la résistance des S. aureus
cine, le chloramphénicol, la tétracycline et l’érythromycine à la méticilline est à interpréter comme une résistance à
a connu une évolution comparable en termes de résistance l’ensemble des anciens bêta-lactamines. Des nouvelles molé-
[2]. cules de cette classe ont été récemment proposées pour
Des espèces bactériennes développent des mécanismes contourner les mécanismes impliqués dans la résistance.
de défense vis-à-vis chaque antibiotique par plusieurs méca-
nismes [3]. Il s’agit de la production des enzymes capables L’exemple de la ceftaroline
d’inactiver les antibiotiques, la modification dans la struc-
ture des cibles d’action des antibiotiques, la substitution de Dans cet objectif, une molécule de la même famille des bêta-
la cible, la modification de la perméabilité vis-à-vis les lactamines, appelée la ceftaroline a été développée en 2008
antibiotiques, la formation d’un biofilm et l’activation du [5]. Son efficacité a été confirmée par la suite lors des études
processus de l’efflux actif. cliniques chez plus de 2500 patients atteints des infections
Aujourd’hui, les progrès qu’on croyait avoir réalisé compliquées de la peau et des tissus mous et des pneumopa-
dans la lutte contre les bactéries sont anéantis par la thies bactériennes communautaires [6]. Ainsi, la comparai-
résistance aux antibiotiques. Ce phénomène est devenu son entre la ceftaroline (600 mg, 2 fois/j) et la ceftriaxone
alarmant, pouvant conduire à des problèmes de prise en (1 g/j) a montré un meilleur taux de guérison chez le groupe
charge et d’impasse thérapeutique pour le traitement des traité par la ceftaroline pour les pneumopathies bactérien-
patients. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a nes aiguës communautaires.
publié récemment un rapport portant sur la résistance Cette amélioration de l’efficacité observée avec la cef-
aux antimicrobiens, dont la résistance aux antibiotiques taroline réside dans la modification de la structure chimique
[4]. Selon l’OMS, ce phénomène est qualifié de « problème du céfozoprane, un ancien antibiotique de la famille des
de santé publique et une grave menace qui touche tous les céphalosporines. La ceftaroline est administrée sous forme
pays ». de promédicament (ceftaroline fosamil) comprenant un
Depuis la découverte du premier cas de résistance aux groupement phosphate dans le but d’augmenter sa solubilité
antibiotiques dans les années 1940, les laboratoires pharma- aqueuse [5]. Le noyau 1,3-thiazole à la position 3 du cycle
ceutiques n’ont pas cessé de développer des solutions et des céphalosporine et le groupement oxime fixé sur le C7 sont
stratégies, en particulier pharmacologiques, afin de limiter responsables de l’augmentation de l’activité anti-SARM
sa survenue. Cette revue résume les principales stratégies observée avec la ceftaroline (Fig. 1).
actuelles de lutte contre cette résistance. Certaines sont Comme toutes les bêta-lactamines, la ceftaroline exerce
utilisées pour le développement des médicaments commer- son activité en se liant aux protéines de liaison aux pénicil-
cialisés. D’autres sont en cours de recherche et d’essais lines (PLPs), ce qui aboutit à une inhibition des activités
cliniques. transpeptidases et transglycosylases impliquées dans la

Figure 1 Structure de la ceftaroline.

Pour citer cet article : Lemaoui C-E, et al. Stratégies actuelles de lutte contre la résistance aux antibiotiques. Journal des Anti-infectieux
(2017), http://dx.doi.org/10.1016/j.antinf.2017.01.003
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Combattre la résistance aux antibiotiques 3

synthèse de la paroi bactérienne. La résistance des SARM aux fluorocyclines. Il a été développé dans le même objectif que
bêta-lactamines repose sur la synthèse de la PLP2a, une celui de la plazomicine pour limiter la résistance des ancien-
protéine additionnelle de faible affinité pour les bêta-lacta- nes générations des tétracyclines en particulier contre
mines. La production de cette PLP2a, sous le contrôle du l’efflux actif spécifique et à la protection ribosomale [10].
gène mecA, permet à la bactérie qui porte ce gène de L’éravacycline présente un large spectre antibactérien
poursuivre la synthèse de sa paroi même en fortes concen- contre les bactéries à Gram positif et à Gram négatif avec
trations de bêta-lactamines. La PLP2a ne possède pas d’acti- une bonne activité antibactérienne sur les souches d’E. coli
vité transglycosylase, ce qui la rend dépendante des autres et de Klebsiella pneumoniae productrices de BLSE ou de
PLPs pour mener à bien la synthèse de la paroi bactérienne. carbapénèmases ainsi que sur les souches d’Enterobacter
La nouvelle structure de la ceftaroline permet d’avoir une spp. (CMI 50 de 0,25 à 0,5 mg/L) [10]. Alors que son action
forte affinité pour les PLP1, PLP2 et PLP3 chez les souches de semble intéressante sur Acinetobacter baumannii (CMI 50 à
S. aureus sensible à la méthicilline, et elle a en plus une forte 1 mg/L), elle est limitée sur P. aeruginosa (CMI 50 à 8 mg/L)
affinité pour la PLP2a chez les souches de SARM. De plus, [11]. Selon la base américaine clinicaltrials.gov, l’éravacy-
contrairement aux autres bêta-lactamines, la ceftaroline cline est actuellement en cours d’essais cliniques de la phase
induit rapidement un changement dans la structure de la III sous forme orale pour le traitement des infections intra-
PLP2a, exposant un site de liaison allostérique et formant un abdominales compliquées.
intermédiaire acyl-enzyme stable.
L’exemple de plazomicine Association avec des inhibiteurs des bêta-
lactamases
Le ribosome est l’une des cible d’action des antibiotiques
comme les aminosides, les macrolides et apparentés, les Les bêta-lactamases sont des enzymes qui neutralisent
tétracyclines et les phénicolés. L’inhibition de l’action des l’activité des antibiotiques. Elles sont synthétisées par les
ribosomes bactériens permet de perturber la synthèse pro- bactéries résistantes aux bêta-lactames. Plusieurs types de
téique. La plazomicine est une nouvelle molécule apparte- bêta-lactamases sont décrites et regroupées en quatre clas-
nant à la classe des aminosides qui est actuellement en ses selon la classification d’Ambler [12]. Depuis plusieurs
études cliniques de phase II. Deux posologies de la plazomi- décennies, de nombreux inhibiteurs de bêta-lactamases
cine (10 mg/kg et 15 mg/kg intraveineuse, 1 fois/jour) sont spécifiques pour chaque classe ont été synthétisés et utilisés
comparées dans le traitement des infections urinaires en association avec des antibiotiques sensibles au
compliquées et pyélonéphrites aiguës versus lévofloxacine phénomène de la résistance.
(750 mg intraveineuse, 1 fois/jour). Des études in vitro
montrent que cette molécule présente moins de résistance L’acide clavulanique
par rapport aux anciennes molécules de la même famille
[7,8]. Certaines entérobactéries qui sont résistantes à la L’acide clavulanique est utilisé depuis les années
gentamicine ou à l’amikacine sont sensibles à la plazomicine 1980 comme une première stratégie pharmacologique de
avec une concentration minimale inhibitrice ‘‘CMI 50’’ allant lutte contre la résistance basée sur l’inhibition des bêta-
de 0,5 à 1 mg/L [9]. Des souches de SARM sont également très lactamases [13]. L’acide clavulanique permet d’inhiber les
sensibles à la plazomicine (CMI 50 à 1 mg/L). bêta-lactamases bactériennes de la classe A qui sont à
Par ailleurs, le principal mécanisme de résistance chez les l’origine de la résistance observée lors du traitement anti-
bactéries à Gram négatif est lié à l’acquisition d’enzymes infectieux avec les antibiotiques de la famille des bêta-
plasmidiques modifiant l’aminoside comme l’aminoglyco- lactamines comme l’amoxicilline. Cependant, la prescrip-
side-modifying enzyme (AME). De nouvelles enzymes plas- tion abusive de cette forme associée par les médecins ainsi
midiques conférant une résistance de haut niveau à tous les que sa faible activité par rapport aux autres classes des
aminosides, comme les méthylases ribosomales, émergent inhibiteurs des bêta-lactamases les a rendues résistant à
actuellement et sont souvent associées aux bêta-lactamases de nombreuses souches bactériennes [14].
à spectre étendu (BLSE) et carbapénèmases (notamment
NDM-1). D’autres mécanismes chromosomiques fréquents
chez Pseudomonas aeruginosa (P. aeruginosa) sont décrits
Sulbactam
comme la diminution de la concentration intracellulaire de
Le sulbactam est un inhibiteur des bêta-lactamases qui date
l’antibiotique par efflux actif. La plazomicine a été conçue
de la génération de l’acide clavulanique [7]. Il est souvent
pour résister à l’action de toutes les AME [8]. Elle est connue
associé avec l’ampicilline dans le but d’améliorer la résis-
pour une meilleure activité sur les souches de Escherichia
tance contre ce dernier. Cette association est utilisée contre
coli BLSE, d’entérobactéries productrices de carbapénéma-
certaines bactéries Gram positif et à Gram négatif.
ses (sauf sur les souches NDM-1 qui souvent co-produisent des
méthylases ribosomales) et d’entérobactéries hautement
Tazobactam
résistantes aux fluoroquinolones. Comme les autres amino-
sides, la plazomicine est rapidement bactéricide et présente
Le tazobactam est un nouvel inhibiteur des bêta-lactamases.
une synergie en association avec les bêta-lactamines.
Il est utilisé comme stratégie contre la résistance en associa-
L’exemple de l’éravacycline tion avec la ceftolozane. Ce dernier antibiotique est une
nouvelle céphalosporine qui présente une activité accrue sur
L’éravacycline est un antibiotique qui fait partie de la P. aeruginosa avec une CMI 50 allant de 0,5 à 4 mg/L [15].
nouvelle génération des tétracyclines du sous-groupe des Elle est 8 à 16 fois plus active que la ceftazidime ou le

Pour citer cet article : Lemaoui C-E, et al. Stratégies actuelles de lutte contre la résistance aux antibiotiques. Journal des Anti-infectieux
(2017), http://dx.doi.org/10.1016/j.antinf.2017.01.003
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4 C.-E. Lemaoui et al.

céfépime et possède une affinité importante pour ses cibles noter que la ceftaroline est dégradée par les BLSE et les
des PLP chez P. aeruginosa avec moins de sensibilité à carbapénèmases et n’est pas active sur les bactéries telles
l’hydrolyse de la céphalosporinase chromosomique et à que P. aeruginosa et A. baumannii. Cependant, l’association
l’efflux actif [15]. avec l’avibactam permet à la ceftaroline de s’échapper à
Pour limiter la résistance à la ceftolozane, une étude l’action des principales bêta-lactamases sécrétées par les
clinique de la phase III a été initiée chez 1048 patients pour le entérobactéries (CMI 50 de 0,03 à 0,25 mg/L), à l’exception
traitement des infections des voies urinaires [16]. L’associa- des métallo-bêta-lactamases.
tion de cet antibiotique avec la tazobactam (1,5 g/8 h, voie
intraveineuse) a montré un meilleur effet de guérison en Rélébactam
comparaison avec la lévofloxacine (750 mg/jour, intravei-
neuse) pendant 7 jours de traitement [16]. Le rélébactam, connu aussi sous le nom chimique de MK-
7655, est l’un des nouveaux inhibiteurs des bêta-lactamases
Avibactam dont sa structure est proche de celle de l’avibactam
[17,24,25]. Le rélébactam, un puissant inhibiteur des
L’avibactam, connu encore sous le nom chimique NXL104, bêta-lactalactamases des classes A (dont les carbapénèma-
est un nouvel inhibiteur de bêta-lactamases [17,18]. Il est ses KPC) et C. À la concentration fixe de 4 mg/L, le rélébac-
utilisé en association avec plusieurs antibiotiques de la classe tam permet de réduire les CMI 50 de l’imipénème vis-à-vis les
des bêta-lactamines. Il présente un spectre d’inhibition plus entérobactéries productrices de KPC de 16—64 mg/L à 1—
large que ceux de l’acide clavulanique et le sulbactam, 4 mg/L [26]. Cette association a une faible synergie en
comprenant des bêta-lactamases de classe A (pénicillinases, présence d’oxacillinase OXA-48 alors qu’il n’y a aucune
bêta-lactamases à spectre étendu et certains cabapénima- inhibition des métallo-bêta-lactamases. Par ailleurs, la sen-
ses) et des céphalosporinases de la classe C [17]. L’avibactam sibilité des P. aeruginosa à l’imipénème augmente significa-
permet de réduire la résistance aux antibiotiques avec un tivement en présence de rélébactam pour les souches
mécanisme similaire à celui de l’acide clavulanique. La sauvages (de 1—2 mg/L à 0,25—0,5 mg/L) ou déficientes
différence principale c’est qu’il y a formation d’un complexe en protéine membranaire OprD (de 16—64 à 1—4 mg/L)
stable de type carbamyl-enzyme avec la structure de l’avi- [26]. Deux essais de phase II sont en cours de réalisation
bactam tandis qu’un complexe acyl-enzyme est normale- selon la base américaine des essais cliniques (www.
ment observé avec les inhibiteurs des bêta-lactamines. Ce clinicaltrials.gov) pour évaluer l’association imipénème—
complexe carbamyl-enzyme nécessite un temps de sept jours rélébactam dans le traitement des IUc et les IIAc (125 ou
pour que 50 % de l’activité enzymatique de la bêta-lactamase 250 mg intraveineuse).
soit rétablie, contre sept minutes pour l’acide clavulanique
[19].
L’avibactam est associé aux céphalosporines de troisième L’association avec le sel de bismuth
génération, notamment la ceftazidime [20]. Cette dernière
semble très active sur les entérobactéries, avec des CMI L’Helicobacter pylori est le résultat d’interactions entre les
généralement inférieures à 1 mg/L, même en présence de facteurs pathogènes de la bactérie, les réponses inflamma-
BLSE, d’hyperproduction de céphalosporinase (avec ou sans toires et immunitaires de l’hôte et son environnement.
imperméabilité) ou de carbapénèmase de K. pneumoniae H. pylori possède une capacité à survivre dans l’estomac,
(KPC) ou des oxacillinases de type OXA-48 [21]. En revanche, à se multiplier et à coloniser la muqueuse gastrique. Le
son l’activité est modérée sur les bactéries comme traitement actuel contre cette bactérie est basé sur la
d’A. baumannii. L’absence d’inhibition des métallo-bêta- trithérapie qui associe l’inhibiteur des pompes à protons
lactamases constitue la principale limite de cette molécule. (IPP), la clarithromycine et l’amoxicilline. L’ajout d’un
Actuellement, l’association des antibiotiques avec l’avi- IPP aux deux antibiotiques augmente le taux d’éradication
bactam est évaluée au cours de deux essais cliniques de et réduit l’impact de la résistance primaire avec une diminu-
phase III pour traiter les infections urinaires compliquées et tion du risque de résistance secondaire. La résistance aux
celui des infections intra-abdominales compliquées. À titre antibiotiques est le facteur déterminant de l’échec du trai-
d’exemple, l’association ceftazidime/avibactam (200 mg, tement d’éradication de H. pylori. Cette bactérie peut
3 fois/jour) administrée par voie parentérale est actuelle- développer des résistances à tous les antibiotiques utilisés
ment étudiée au cours de plusieurs essais cliniques de phase pour son traitement. Il s’agit toujours de résistances par
II pour le traitement des infections intra-abdominales chro- mutations.
niques (IIAc). Cette étude a montré la non-infériorité de Cependant, le traitement de première ligne échoue chez
l’association vis-à-vis du comparateur (méropénème 30 % des patients environ en raison de la résistance aux
1000 mg, 3 fois/jour) avec des taux de succès cliniques antibiotiques. En deuxième intention, la clarithromycine ne
respectifs de 91 % et 93 %. Pour les IUc, les taux de succès doit pas être prescrite à un patient en ayant déjà reçu en
cliniques étaient similaires (86 % versus 81 %) pour l’associa- première ligne : le niveau de résistance pour cet antibiotique
tion ceftazidime/avibactam intraveineuse (500 mg/125 mg, peut, en effet, atteindre 70 à 80 % après un échec. Dans la
3 fois/jour) et l’imipénème—cilastatine intraveineuse majorité des cas, H. pylori devient résistant à la clarithro-
(500 mg, 4 fois/jour) utilisée comme traitement de mycine et au métronidazole. La lévofloxacine et la rifabutine
référence [22]. sont décrites comme deux principes actifs alternatifs dans ce
L’autre exemple qui fait l’objet d’un essai clinique est cas. La lévofloxacine est la seule quinolone efficace et
celui de l’association ceftaroline/avibacam [23]. L’étude de validée dans cette indication. Lors d’un récent essai cli-
cette association est actuellement en cours en phase II. À nique, la résistance à l’amoxicilline et à la doxycycline en

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association aux IPP, a permis de réduire la survenue de la Plusieurs études récentes ont pu démontrer que l’activité
résistance par l’H. pylori [27]. antibactérienne n’était en rien affectée par les mécanismes
Dans le but de l’éradication de H. pylori et en raison à de résistance mis en place par les bactéries contre les anti-
l’évolution des résistances aux antibiotiques, une nouvelle biotiques [30]. L’activité d’un PAMs appelé pexiganan en
formulation galénique réunissant, dans une même gélule, le cours d’essais cliniques n’est pas affectée chez les entéro-
sel de bismuth (sous-citrate de bismuth potassique), avec le bactéries ou P. aeruginosa productrices des bêta-lactama-
métronidazole et la tétracycline, a obtenu une autorisation ses. La diminution de la sensibilité vis-à-vis la vancomycine
de mise sur le marché en France en 2012 sous le nom Pylera1 n’affecte pas l’activité du pexiganan contre S. aureus ou
[28]. E. faecium avec des CMI allant de 32 à 256 mg/mL [31]. Seules
L’effet du sel de bismuth est méconnu. Il semblerait agir quelques espèces bactériennes sont naturellement résistan-
en provoquant une toxicité directe sur la fonction membra- tes aux PAMs cationiques, prenant comme exemple les
naire, une inhibition de la synthèse des protéines de la paroi espèces du genre Enterococcus faecalis, Burkolderia,
cellulaire, une inhibition de l’activité de l’uréase, une S. aureus, Pseudomonas spp. et Salmonella spp., chez les-
prévention du mécanisme de cyto-adhérence, une synthèse quelles des mécanismes de résistance à certains PAMs ont été
d’adénosine triphosphate (ATP), une action compétitive non décrits [32,33].
spécifique avec le transport du fer.

Le contrôle de l’activité du riborégulateur


Inhibition du transfert des plasmides
Les riborégulateurs agissent soit en stoppant la synthèse de
Les bactéries possèdent des mécanismes permettant le molécules essentiels qui sont en excès, soit en activant leur
transfert de gènes à d’autres bactéries sous forme de plas- synthèse lorsque celles-ci sont en manque. L’idée de
mides, des molécules d’ADN surnuméraire distincte de l’ADN contrôler l’activité des ribosomes impliqués dans la synthèse
chromosomique. Ainsi, l’acquisition d’une résistance aux des protéines de résistance a été proposée en 2007 comme
antibiotiques chez une bactérie peut être transmise aux une stratégie de lutte contre cette résistance [34]. Cette
autres en raison de la croissance rapide. De ce fait, l’inhibi- étude a montré qu’un réborégulateur à base de l’aptazyme
tion du transfert de matériel génétique entre les souches contrôle l’expression génique chez l’E. coli. Une équipe
bactériennes a été discutée comme une stratégie afin de franco-belge, dirigé par Lafontaine, a supposé qu’il était
limiter la résistance aux antibiotiques. possible, d’introduire une molécule spécifique qui trompe le
Une équipe Inserm de France s’est intéressée récemment fonctionnement de riborégulateur et de perturber par la
à ces transferts observés in vitro à l’état naturel [29]. Des suite la synthèse des protéines essentielles chez la bactérie.
protéines codées par ce matériel génétique circulant favo- Cette équipe a ciblé un riborégulateur de la guanine chez
risent la croissance et la survie des bactéries qui les contien- S. aureus grâce à une molécule appelée PC1. Cette dernière
nent. Ces observations suggèrent que l’inhibition des provoque l’inhibition de la croissance bactérienne in vitro et
échanges de plasmides entre les bactéries permettrait dimi- in vivo chez la souris [35].
nuer les cas de résistance aux antibiotiques.

Utilisation des peptides antimicrobiens L’inhibition de l’ATP synthase


mycobactérien
Les peptides antimicrobiens (PAMs) sont synthétisés par tous
les organismes vivants, de la bactérie à l’homme en passant Le traitement antituberculeux est souvent limité par la
par les végétaux. Ils représentent l’une des familles d’anti- résistance des bactéries, notamment celui de la rifampicine
infectieux les plus prometteuses qui ont été découverts au et l’isoniazide. Afin de contourner cette résistance, une
cours de ces dernières décennies. Avec leur large spectre nouvelle molécule de la classe des antituberculeux a été
d’activité, leurs effets bactéricides ainsi que leurs propriétés récemment développée [36,37]. Il s’agit de la bédaquiline
anti-inflammatoires et immunomodulatrices, ces molécules qui présente la propriété de résister à l’action de l’ATP
présentent de nombreux avantages par rapport aux anti- synthase impliquée dans la résistance par l’inhibition de
infectieux disponibles sur le marché. celle-ci. L’ATP synthase est la cible de la bédaquiline, une
Le mode d’action des PAMs fait toujours appel à des protéine de membrane essentielle dans le métabolisme
interactions électrostatiques et hydrophobes et dépend du énergétique. La bédaquiline se lie à la sous-unité C et plus
peptide lui-même et de sa concentration. Les PAMs de type précisément au niveau des aminoacides de la partie trans-
cationiques sont attirés par certains composants membra- membranaire appelée F0, interférant ainsi avec le fonction-
naires anioniques présents dans le peptidoglycane des bac- nement de la chaîne de transfert protonique de l’ATP
téries à Gram positif et dans la membrane externe des synthase [38].
bactéries à Gram négatif. La plupart des PAMs ont un effet La bédaquiline présente une activité in vitro et in vivo
bactéricide par insertion dans la membrane, entraînant ainsi dans les modèles animaux contre le Mycobacterium tuber-
une perméabilisation puis une lyse cellulaire. Certains sont culosis et même d’autres mycobactéries qu’elles ne fait pas
également capables de traverser la membrane et cibler des partie au complexe tuberculosis [37]. Ces résultats sont
molécules anioniques telles que les acides nucléiques ou des confirmés par la suite dans les premiers essais cliniques
enzymes, interférant ainsi avec les processus biologiques de réalisés chez des malades atteints par tuberculose à bacilles
la cellule. multirésistants et ultrarésistants [39].

Pour citer cet article : Lemaoui C-E, et al. Stratégies actuelles de lutte contre la résistance aux antibiotiques. Journal des Anti-infectieux
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6 C.-E. Lemaoui et al.

Le spectre d’action de la bédaquiline est très étroit et L’utilisation des ARN interférents
limité aux mycobactéries. Les CMI de bédaquiline pour
M. tuberculosis sont entre 0,03 et 0,12 mg/L. Le même Une autre stratégie prometteuse de lutte contre la résis-
niveau d’activité a été enregistré pour des souches MDR tance aux antibiotiques fait appel à l’utilisation des courts
de M. tuberculosis, ce qui était logique compte tenu d’un fragments d’ARN de synthèse, appelés short interferering
mécanisme d’action différent des autres classes d’antitu- RNA ou en français ARN interférents. Le principe consiste à
berculeux et donc de l’absence théorique de résistance trouver dans l’ADN ou l’ARN d’une bactérie certains sites qui
croisée. Une étude sur un nombre plus élevé de souches contrôlent la synthèse des protéines responsables de la
sauvages ou MDR a montré que la CMI médiane était de résistance aux antibiotiques, comme par exemple, les gènes
0,03 mg/L. L’activité in vitro de la bédaquiline contre qui codent pour les bêta-lactamases. On synthétise alors des
M. tuberculosis a été montrée contre les bacilles segments d’ARN d’une vingtaine de paires de bases capables
« dormants » aussi bien que contre les bacilles en réplication de se lier exclusivement avec ces sites. Cette liaison
active, avec une action bactéricide plus rapide en intracel- spécifique aboutit au blocage la synthèse des protéines
lulaire. impliquées dans la résistance.
Dans cet objectif, une étude réalisée in vitro et in vivo a
L’utilisation de la nanotechnologie montré que l’utilisation des ARN interférents contre
l’expression de la coagulase chez le S. aureus, l’une des
enzymes importantes responsables de la résistance à la
Les nanomédicaments constituent une approche intelligente
méticilline, semble avoir des effets bénéfiques [43]. L’admi-
dans l’amélioration des traitements de nombreuses maladies
nistration de ce type d’ARN a permis d’améliorer l’efficacité
sévères. Il s’agit d’une administration de médicaments à
de la méticilline contre l’infection pulmonaire à S. aureus
l’aide des nanovecteurs. Ces derniers permettent de trans-
chez la souris. Cependant, l’utilisation des ARN interférents
porter et de libérer le principe actif au niveau de sa cible
comme stratégie de lutte contre la résistance n’est pas
pharmacologique. Cette approche augmente par conséquent
exploitée à l’heure actuelle dans les essais cliniques. La
l’efficacité des médicaments et limite leurs effets indésira-
mise en vente d’un antibiotique de cette classe n’est pour
bles en modulant le parcours pharmacocinétique ainsi que la
demain, car beaucoup de difficultés restent à surmonter. En
biodisponibilité.
effet, chaque molécule d’ARN interférent peut inactiver plus
Actuellement, il existe différents systèmes de vectorisa-
d’un ARNm bactérien, c’est-à-dire, qu’elle est capable de
tion, principalement à base de liposomes ou de nanoparti-
répéter son action indéfiniment.
cules constitués le plus souvent de polymères naturels
biocompatibles. En microbiologie, les nanoparticules ont
trouvé également leurs applications dans l’amélioration Phagothérapie
des antibiotiques vis-à-vis le phénomène de la résistance.
Des études récentes ont montré que des constituants des Le concept de la phagothérapie a été envisagé pour le
nanoparticules comme l’argent (Ar), l’oxyde de zinc (ZnO), traitement des maladies infectieuses avant même l’appari-
l’oxyde de cuivre (CuO) et l’oxyde ferrique (Fe2O3) ont des tion des antibiotiques. L’idée est d’utiliser des virus qui
propriétés antibiotiques en particulier contre les bactéries neutralisent les bactéries pathogènes par le processus de
Gram négatif comme le S. aureus et le Bacillus subtilis et la bactériophagie. Cette méthode n’a pas abouti à des effets
contre les bactéries Gram négatif comme le P. aeruginosa et thérapeutiques en raison de ses effets indésirables en parti-
l’E. coli [40—42]. Par exemple, les nanoparticules préparées culier immunitaires. Cependant, cette stratégie pourrait
à partir des extraits de plantes et des métaux d’argent être prometteuse si on arrive dans le futur de limiter ces
(AgNO3) ont montré des propriétés antimicrobiennes contre effets. À l’heure actuelle, on est d’avis qu’il vaut mieux
des bactéries pathogènes comme E. coli, Proteus spp, Kleb- éviter d’utiliser les phages intacts, qui sont rapidement
siella spp, Staphylococcus spp, Enterobacter spp, Bacillus neutralisés par des souches de bactéries résistantes. En
spp, et Pseudomonas spp [42]. revanche, on peut imaginer la mise au point d’antimicrobiens
Une autre étude récente a montré que l’utilisation des pratiques à partir de peptides phagiques capables de tuer les
nanoparticules contenant des antibiotiques de la classe des bactéries par cytolyse.
fluoroquinolones permet de contourner leur résistance
comme la réduction de la perméabilité membranaire et Conclusion
l’augmentation de l’efflux [42]. Cette étude a montré que
des nanoparticules à base de polyéthylène glycol contenant Les bactéries ont acquis au cours des derniers temps une
de l’ofloxacine (fluoroquinolone) présentent une meilleure résistance à toutes les classes d’antibiotiques actuellement
activité antimicrobienne contre des nombreuses souches employées, pouvant parfois poser des problèmes thérapeu-
bactériennes pathogènes en comparaison avec l’ofloxacine tiques majeurs comme pour les staphylocoques, les entéro-
seul [42]. Il s’agit des souches d’E. coli, de P. vulgaris, de coques et les Acinetobacter. La responsabilité de l’emploi
S. typhimurium, de P. aeruginosa, de K. pneumoniae et de sans discrimination des antibiotiques fait toujours l’objet de
S. aureus. Cet effet a été confirmé par une amélioration de la controverses. Aujourd’hui, il est prudent d’utiliser ces pro-
pénétration intrabactérienne de l’ofloxacine qui est à l’ori- duits avec discernement afin de prolonger leur efficacité. Les
gine de la résistance. Cependant, cette stratégie est princi- stratégies décrites dans ce manuscrit semblent être intéres-
palement testée in vitro sur des bactéries en culture. Peu santes pour l’avenir de l’antibiothérapie d’après les études
d’essais cliniques ont été initiés entant que médicaments en in vitro et in vivo ainsi que pour le développement de
utilisant les antibiotiques à base de nanoparticules. nouvelles classes d’antibiotiques (Fig. 2). Nous espérons

Pour citer cet article : Lemaoui C-E, et al. Stratégies actuelles de lutte contre la résistance aux antibiotiques. Journal des Anti-infectieux
(2017), http://dx.doi.org/10.1016/j.antinf.2017.01.003
+ Models
ANTINF-166; No. of Pages 8

Combattre la résistance aux antibiotiques 7

Figure 2 Stratégies et les cibles bactériennes utilisées pour lutter contre la résistance aux antibiotiques.

d’ici quelques années de pouvoir prescrire des antibiotiques [11] Abdallah M, et al. Activity of eravacycline against Enterobac-
sans s’inquiéter de cette résistance. teriaceae and Acinetobacter baumannii, including multidrug-
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8 C.-E. Lemaoui et al.

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Pour citer cet article : Lemaoui C-E, et al. Stratégies actuelles de lutte contre la résistance aux antibiotiques. Journal des Anti-infectieux
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