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23-275-A-10

Encyclopédie Médico-Chirurgicale 23-275-A-10

Ancrages fixes ou conjoints


G Derrien
V Jardel
D Bois
Résumé. – La prothèse fixée constitue actuellement le moyen le plus satisfaisant, sur les plans biologique,
fonctionnel et esthétique, pour reconstruire les dents délabrées ou pour remplacer les dents absentes. Elle
nécessite rigueur lors de sa conception et méticulosité pendant son élaboration.
Le praticien disposera de plusieurs possibilités de reconstitutions qui seront soit scellées, vissées, collées ou
implantaires. Le choix prothétique sera fonction de l’observation clinique approfondie, des possibilités
financières du patient et des compétences du praticien.
© 2000 Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Introduction ¶ Compatibilité des matériaux


Elle concerne essentiellement les métaux en prothèse fixée. Elle se
La prothèse fixée représente le compromis esthétique, fonctionnel et manifeste sous deux formes : la toxicité liée à la corrosion
électrolytique et l’allergie qui induit des dermites à distance sur la
biologique le plus satisfaisant pour reconstituer une dent délabrée
peau du patient.
ou pour la remplacer.
Cette prothèse peut être scellée, collée ou vissée sur des dents Phénomènes de corrosion électrolytique
naturelles ou sur des racines artificielles représentées par des Ils surviennent lorsque deux ou plusieurs métaux sont présents dans
implants en titane. La prothèse pourra être réalisée avec des alliages la bouche. Cela se traduit par la destruction du métal le moins noble
métalliques (précieux, semi-précieux, nickel-chrome [NiCr], chrome- (corrosion anodique). Si l’on doit utiliser plusieurs alliages, il faut
cobalt, titane), des céramiques ou des matériaux composites dont les choisir de telle sorte qu’ils aient des potentiels d’électrodes très
les matrices sont organiques. proches.
Les alliages utilisés en prothèse se situent ainsi du plus noble au
Une profonde réflexion soutenue par des connaissances
moins noble : les alliages précieux, le titane et ses alliages, les
physiologiques et biologiques sans cesse réactualisées est nécessaire alliages chrome-cobalt, les alliages NiCr, les alliages acier-inox et les
pour élaborer le plan de traitement. Une grande rigueur est amalgames.
indispensable lors de l’élaboration technique. Le moins noble se comporte toujours comme une anode
(destruction) par rapport au plus noble (cathode).
La loi des aires relatives montre que la corrosion est plus importante
Définition si l’anode est petite par rapport à la cathode et inversement.
L’état de surface du métal influence l’importance de cette corrosion,
La prothèse fixée est une suprastructure (métallique, minérale ou d’où la nécessité de parfaitement polir nos restaurations [40].
organique) partielle ou totale qui s’agrège (scellée, vissée ou collée) Allergies aux métaux prothétiques utilisés [11, 18, 22, 61]
sur une dent ou sur un implant pour rétablir la fonction et La plupart des métaux utilisés pour réaliser des prothèses dentaires
l’esthétique avec une parfaite intégration biologique. peuvent créer des manifestations allergiques. Le nickel, le chrome,
le cobalt et même l’or sont susceptibles de déclencher à distance sur
le corps, les mains, le cou, des dermatites dont il n’est pas toujours
Impératifs et principes facile de détecter l’origine.
Il semblerait que 25 à 30 % de la population aient manifesté une
de reconstruction sensibilité au nickel.
Des séries de patch-tests ont également démontré qu’un faible
IMPÉRATIFS BIOLOGIQUES
pourcentage d’individus présentait une sensibilité significative à l’or.
Cependant, il a été démontré que la présence de ces métaux dans la
Ils doivent être respectés afin de favoriser l’intégration à deux bouche de patients testés positifs ne déclenchait pas forcément des
niveaux : général et local. phénomènes allergiques. La muqueuse buccale a un comportement
particulier par rapport à l’épiderme.
¶ Respect de l’environnement tissulaire
Gérard Derrien : Professeur des Universités, praticien hospitalier.
Vincent Jardel : Maître de conférences des Universités, praticien hospitalier.
Respect de l’organe dentaire
Unité de formation et de recherche en odontologie, 22, avenue Camille-Desmoulins, 29200 Brest, France.
Dominique Bois : Professeur des Universités, praticien hospitalier. La dent réagit aux multiples formes d’agressions pendant les
Unité de formation et de recherche en odontologie, rue Guillaume-Paradin, 69372 Lyon, France.
différentes phases de l’élaboration prothétique.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Derrien G, Jardel V et Bois D. Ancrages fixes ou conjoints. Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits réservés), Odontologie, 23-275-A-10,
2000, 12 p.
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Pendant la préparation des dents vivantes, le complexe dentinopulpaire Pendant les prises d’empreintes, la manipulation et la nature des
réagit aux sollicitations mécaniques et thermiques. En effet, les matériaux utilisés ne doivent pas nuire à l’équilibre du parodonte.
odontoblastes émergeant au niveau de la surface dentaire préparée L’adaptation, l’anatomie et le matériau de la prothèse définitive
sont endommagés et séparés de la zone de prédentine. Les tubuli permettent son intégration harmonieuse.
dentinaires ouverts contiennent également des débris
La nature des ciments de scellement (provisoires ou définitifs) ainsi
odontoblastiques qui perdurent pendant plusieurs semaines [43].
que l’élimination méticuleuse des résidus conditionnent le respect
La réaction pulpaire aux variations thermiques entraîne des lésions du complexe parodontal.
irréversibles lorsque la température dans la chambre atteint 42 °C [69].
La granulométrie des fraises diamantées utilisées pour ces ¶ Particularités propres aux implants
préparations influence cette élévation de température [32, 44], de même
que la vitesse de rotation des instruments. Lauer [32] démontre que Dans les crêtes alvéolaires édentées, il est possible d’enfouir, avec
l’utilisation d’une turbine entraîne moins de variations thermiques une probabilité importante de bonne intégration biologique, des
que les contre-angles à grande vitesse. Lorsque cette turbine est racines artificielles métalliques en titane dit commercialement pur [8].
utilisée avec l’association air/eau, le refroidissement est plus efficace La tolérance biologique du titane pur a été démontré par Leventhal
qu’avec de l’air seul [30]. La température de l’eau du spray la plus en 1951 [34] . Il n’a pas été rapporté de réactions toxiques ou
efficace se situe autour de 30 °C [32, 44]. Le fraisage doit se faire de cancérigènes même à forte concentration [19, 65], ni de réactions
façon intermittente pour éviter les traumatismes pulpaires [42]. allergiques [5, 60]. Les cultures cellulaires montrent une parfaite
Pendant l’élaboration des dents provisoires, celles-ci ont un rôle de viabilité au contact du titane.
protection des dents vivantes contre les agressions thermiques, Cette ostéo-intégration est conditionnée dans un premier temps par
chimiques et bactériennes. Elles sont réalisées avec des résines le respect des indications cliniques, la qualité de la technique
chémopolymérisables ou photopolymérisables. Ces résines, lors de chirurgicale, la nature du métal utilisé et les conditions de
la polymérisation, génèrent de la chaleur qui amène des lésions cicatrisation.
pulpaires si elle dépasse un certain seuil [24, 39]. Les changements
Dans un deuxième temps, les prothèses qui s’intégreront sur ces
histopathologiques de la pulpe sont réversibles si cette élévation de
implants ne devront en aucune manière altérer cet équilibre
température n’excède pas 3,3 °C [69].
biologique. Elles devront même parachever cette intégration en
L’élévation thermique est fonction de : favorisant la maturation des tissus péri-implantaires mucogingivaux
– la résine (du plus exothermique au moins, nous avons le et en permettant au support osseux de s’organiser afin de supporter
polyméthacrylate de méthyle, le polyméthacrylate d’éthyle et le les forces masticatoires.
composite bis-acryl) ; Pour cela, la nature (vissée ou scellée) et la qualité (adaptation,
– la méthode de fabrication de la dent provisoire : la technique anatomie) de la jonction prothèse/implant sont essentielles.
directe génère plus de chaleur que la technique indirecte ; La transition, qui est une étape capitale, est assurée par les prothèses
– la nature du moule utilisé (silicone, polypropylène, acétate de provisoires. Elles favorisent la cicatrisation en permettant la mise en
cellulose). Les silicones ont une aptitude particulière à absorber la fonction progressive et contribuent au rétablissement de l’esthétique
chaleur qui, de ce fait, agresse moins la pulpe [2, 39]. et au choix du schéma occlusofonctionnel le plus adapté au patient.
Les lampes à photopolymériser génèrent également une élévation
de température d’environ 10 °C. Cela entraîne au niveau de la pulpe IMPÉRATIFS MÉCANIQUES
une augmentation de 1 °C en fonction de l’épaisseur de dentine
résiduelle [23]. ¶ Résistances mécaniques
Pendant la phase des empreintes, la nature des matériaux à empreintes
et des produits destinés à la rétraction gingivale peuvent générer Les prothèses fixées doivent résister aux contraintes physiques
une réaction dentinaire. fonctionnelles et parafonctionnelles auxquelles elles sont soumises.
Rosenstiel [52] montre que le pH des agents hémostatiques ou des La nature des matériaux et la forme des ancrages fixés seront choisis
produits astringents est compris entre 0,7 et 2. Selon Brannström [9], de façon à résister aux forces de pression, de flexion et de
un contact prolongé avec un agent hémostatique ou astringent acide cisaillement.
provoque des hypersensibilités dentinaires après le scellement. L’anatomie de la prothèse sera un compromis judicieux entre le
Pendant la phase de scellement, les ciments provisoires qui contiennent respect des tissus parodontaux et l’hygiène, la résistance mécanique
de l’eugénol ont un effet sédatif sur l’hypersensibilité dentinaire et à la fracture, l’esthétique et la fonction.
également des propriétés antibactériennes [37]. La dentine a un rôle Les alliages métalliques couramment utilisés présentent des
tampon de telle sorte que la concentration au niveau de la pulpe est propriétés mécaniques intéressantes :
faible et peu toxique [25].
Les ciments polycarboxylates s’avèrent moins acides que ceux à base – alliages précieux, module d’élasticité : 110 GPa ;
d’oxyphosphate de zinc dont le pH initial est compris entre 2 et 3,3. – alliages non précieux type NiCr, module d’élasticité : 200 GPa.
Il évolue entre 3 et 4,2 au bout de 1 heure [62]. Leur présence comme armature pour les céramiques dans les
La micropercolation des ciments provisoires est plus importante à bridges de grande étendue est encore nécessaire.
moyen terme que celle des ciments dits définitifs tels que les Les céramiques traditionnelles et surtout les vitrocéramiques voient
polycarboxylates ou les oxyphosphates de zinc. Cette leurs propriétés mécaniques sans cesse améliorées et, de ce fait, leur
micropercolation est la cause de la pénétration bactérienne et donc champ d’application s’étend : dents unitaires et petits bridges de
des pathologies différées de la pulpe [4]. trois éléments (lorsque les conditions occlusofonctionnelles sont
Respect du complexe parodontal favorables) pourront être réalisés sans apport de métal sous-jacent :
Lors de la préparation des piliers, les traumatismes mécaniques – céramique traditionnelle, module d’élasticité : 60 GPa ;
doivent être réduits le plus possible. Les limites cervicales sont – vitrocéramique, module d’élasticité : 110 GPa.
réalisées à distance de l’attache épithéliale.
L’espace biologique et l’embrasure interproximale doivent être ¶ Rétention
parfaitement respectés [21, 26].
L’adaptation, le volume et la nature du matériau de la dent C’est la force qui s’oppose aux mouvements de la prothèse selon un
provisoire favorisent la cicatrisation et l’intégration ultérieure de axe appelé « axe d’insertion ».
l’élément définitif. Cette force est conditionnée par :

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– le degré de convergence des parois. Les surfaces parallèles sont descellements et les fractures moindres, les altérations du complexe
les plus rétentives ; cependant une légère convergence est nécessaire neuro-musculo-articulaire réduites. Le confort du patient est assuré.
afin d’assurer la bonne mise en place des éléments prothétiques. La
rétention décroît rapidement avec le degré de convergence, ¶ Particularités liées aux implants
6° semble un bon compromis [6, 29] ;
Selon Carr et Laney [10], les patients dentés exercent, en serrant les
– le rapport entre la hauteur et la largeur du support (la rétention dents, une force masticatoire comprise entre 30,5 et 60 kg/cm2. Les
est proportionnelle à ce rapport) ; patients complètement édentés exercent une force maximale
– la surface de frottement entre le support et la reconstitution ; comprise entre 2 et 11,5 kg/cm2. Les patients édentés depuis plus de
15 ans exercent une force moyenne de 2,4 kg/cm2. Une étude de
– la forme des préparations. Il est en effet possible d’ajouter des Lindquist et Carlsson [35] montre que les patients doublent, après
éléments de rétention supplémentaires tels que boîtes, rainures, 2 mois de port de prothèse implantoportée, leur force de mastication
puits, clavettes. Ces éléments, en réduisant le nombre d’axes de maximale et la multiplient par trois après 3 ans de port de cette
désinsertion, augmentent de façon significative la rétention ; prothèse.
– la nature du ciment de scellement. Il améliore l’interface entre le Cette évolution dans le potentiel masticatoire du patient est sans
support et la reconstitution. Il contribue à la rétention et s’oppose à doute la cause des fractures observées sur les premières prothèses
la pénétration bactérienne. implantoportées qui étaient conçues pour des patients édentés. Il est
Certains ciments de scellement, en plus du rôle mécanique, donc maintenant nécessaire de réaliser ces prothèses selon les
développent des forces d’adhésion avec les supports et/ou les mêmes critères que ceux retenus pour les patients dentés.
reconstitutions avec ou sans traitement de surface. C’est le cas des L’anatomie coronaire et occlusale doit être proche de l’anatomie des
ciments polycarboxylates, des verres ionomères et des diverses dents initiales du patient.
résines destinées spécifiquement au collage. Malheureusement, la résorption osseuse des crêtes, plutôt centripète
au maxillaire et centrifuge à la mandibule, ne permet pas toujours
¶ Particularités liées aux implants de situer les faces occlusales antagonistes dans des rapports
Le moignon qui s’agrège sur un implant peut être scellé ou vissé. favorables. Un compromis est souvent nécessaire. Cependant,
Les moignons métalliques scellés sont coulés, donc moins résistants l’épaisseur de l’armature métallique sera dimensionnée pour résister
mécaniquement que les moignons vissés qui sont usinés, il y a des à cette augmentation de l’efficacité masticatoire.
risques de fracture. La profondeur de la cavité rétentive dans
l’implant est souvent très défavorable par rapport à la hauteur du
IMPÉRATIFS ESTHÉTIQUES
moignon, d’où les risques de descellement fréquents.
Les moignons vissés sont usinés dans le même métal que l’implant ¶ Intégration selon la forme et la couleur
(titane) : il n’y a donc pas de phénomène de corrosion possible, ni
de porosité dans le métal. Le dévissage sous l’action des forces L’intégration esthétique est réussie si la forme et la couleur sont en
occlusales ne sera pas possible si une forme géométrique harmonie avec les autres dents de l’arcade, la pigmentation de la
antirotationnelle (hexagone, octogone...) est présente sur l’implant peau et la forme du visage. La présence de plusieurs matériaux
et sur le moignon. cosmétiques de nature différente dans la bouche du patient ne
La vis sera serrée avec une clé dynamométrique à la valeur permettra pas d’obtenir cette harmonie de couleur. La définition du
préconisée par le fabricant, en général 30 N. métamérisme mentionne que deux matériaux de nature différente
ne peuvent présenter la même couleur que sous un éclairage donné
Le risque principal demeure la fracture de la vis dans l’implant (une température de couleur en degrés kelvin).
souvent consécutive à un léger dévissage.
L’aspect et le niveau du complexe parodontal (ligne des collets)
seront déterminants pour l’harmonie des formes de la partie
IMPÉRATIFS OCCLUSOFONCTIONNELS coronaire visible.

¶ Concept occlusofonctionnel ¶ Particularités propres aux implants


La prothèse doit être intégrée dans un schéma occlusofonctionnel L’harmonie esthétique dépend :
propre à chaque patient et qui correspond à un équilibre
– de l’importance de la résorption osseuse qui conditionnera la
neuromusculaire.
hauteur de la couronne clinique. L’utilisation de céramique rose
La position de référence le plus communément admise correspond pour simuler une fausse gencive est possible ;
à une position des condyles dans la cavité glénoïde lorsque la
mandibule peut effectuer un mouvement de rotation libre et non – de l’aspect des tissus péri-implantaires. La gencive ne reprendra
forcé. Toutes les dents entrent alors simultanément en occlusion son aspect naturel que plusieurs mois après l’intervention
(sans interférence). C’est une position naturelle lorsqu’il n’y a pas chirurgicale ;
de spasme musculaire, ni d’altération ligamentaire ou méniscale. – du diamètre de l’implant et de la forme du moignon qui y est
C’est la relation centrée. adapté. Un diamètre d’implant proche de celui de la dent naturelle
L’anatomie occlusale des dents postérieures doit permettre cette remplacée est favorable. Les différentes marques d’implants
position, de plus elle permet une mastication harmonieuse, efficace proposent des moignons dits anatomiques et esthétiques.
et sans contrainte.
La forme et la hauteur des cuspides des dents postérieures, des faces
palatines des incisives et canines supérieures, de même que la forme Classification
et la hauteur des faces vestibulaires des incisives et canines
inférieures, doivent favoriser une fonction neuromusculaire exempte
de pathologie. À chaque fois que cela sera possible, ces PRÉPARATIONS CORONORADICULAIRES
caractéristiques sont reproduites selon les dents résiduelles de Elles s’adressent à des reconstitutions sur des dents dépulpées, dont
l’arcade ; s’il n’y a pas de références, elles sont redéterminées par l’essentiel de la rétention sera obtenu par le tenon intracanalaire
réglages successifs des dents provisoires. [12, 54, 55, 58, 68]
.
Lorsque les prothèses sont réalisées selon ces principes, les forces Les reconstitutions coronaires peuvent être foulées (amalgames,
occlusales transmises au parodonte sont bien intégrées ; les composites) ou coulées (métalliques ou vitrocéramiques).

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¶ Richmond métallique
1 Tenon anatomique. Mise à la longueur et mise en forme
Elle représente la forme élémentaire de la reconstitution avec des forets largo n° 2 et 3.
coronoradiculaire. C’est un ensemble prothétique monobloc
constitué par un tenon radiculaire et une couronne. Elle s’adresse
essentiellement aux dents monoradiculées. Pour les dents
pluriradiculées, il est possible d’adjoindre une clavette qui traversera
entièrement la couronne pour émerger sur la face occlusale.
– Indications : uniquement pour les reconstitutions entièrement
métalliques dont la hauteur coronaire est faible.
– Contre-indications : les reconstitutions céramométalliques et à
chaque fois que l’on souhaitera réévaluer une situation
occlusofonctionnelle ou esthétique.
– Inconvénients : le scellement de cet ensemble est délicat car
l’évacuation du ciment excédentaire se fait difficilement. Cela peut
se traduire par une mise en place incomplète ou par une fracture de
la racine due à une surpression lors de l’insertion.
D’autre part, il n’est plus possible de réintervenir sur ces
reconstructions une fois scellées (cf Démontage des prothèses fixées,
Encyclopédie Médico-Chirurgicale, fascicule no 23-305-B-10).
vestibulolingual. Il s’opposera, dans cette forme, à la rotation et à la
¶ Reconstitutions coronaires coulées type faux moignon
flexion. La rétention en sera encore améliorée par des parois
(ou « inlay-core ») proximales parallèles.
L’abord en est différent selon qu’il s’agit de dents monoradiculées L’utilisation de forets largo n° 2 et 3 permettra la mise à la longueur
ou de multiradiculées. Le succès d’une telle reconstruction est et la mise en forme sans contrainte donc sans risque de fracture pour
fonction des propriétés physiques et électrochimiques du métal la racine. Ces forets ont un point de rupture placé très haut près du
utilisé ; de la longueur et de la forme du tenon ; de la valeur mandrin.
résiduelle de la (ou des) racine(s). Les deux premiers paramètres Le tenon sera le plus long possible en tenant compte de l’anatomie
sont sous la dépendance du praticien [15]. de la racine (fig 1).

Dents monoradiculées Dents pluriradiculées


Le tenon doit exploiter au maximum la racine en fonction de sa Lorsqu’il est possible d’exploiter deux racines pour y insérer deux
longueur et de sa rectitude. tenons, le problème de la rotation décrit précédemment ne se pose
plus. Les dents multiradiculées sont plus larges au collet et les forces
La forme peut être :
occlusales auxquelles elles sont soumises sont essentiellement
– ronde et conique (type Mooser) : dans ce cas elle est peu adaptée à axiales. Dans ces conditions, il est logique d’utiliser deux tenons
l’anatomie radiculaire, peu rétentive et délabrante au niveau calibrés cylindroconiques dont la grosseur dépend de celles des
cervical ; racines.
– ronde et cylindroconique : plus rétentive et plus proche de La mise à la longueur est obtenue avec des forets largo n° 2, puis la
l’anatomie radiculaire ; mise en forme est réalisée avec des forets calibrés cylindroconiques
bien affûtés, utilisés manuellement. L’utilisation de forets usagés ou
– ronde et cylindrique : la plus rétentive mais la moins anatomique ; montés sur un contre-angle favorisent les contraintes de pression et
– anatomique : la plus adaptée. de torsion qui sont, la plupart du temps, les causes de fractures ou
de fêlures radiculaires.
Les paramètres longueur et forme du tenon conditionnent la
rétention. L’étude des forces qui tendent à désinsérer un tenon Empreinte des logements canalaires
radiculaire permet de déterminer la meilleure forme. Il y a :
Elle est obtenue en injectant du matériau à empreinte fluide dans le
– les forces verticales (arrachement). Plus le tenon sera long et plus canal. Cette technique permet une reproduction fidèle du logement
les parois en seront parallèles, plus il sera rétentif ; canalaire quelles qu’en soient sa longueur et sa forme, et un
démoulage plus aisé sans risque de fracture du modèle (tableau I).
– les forces transversales (cisaillement). Pendant la mastication, les
forces occlusales tendent à faire tourner le tenon autour de son
[17, 41]
grand axe, cela aura pour effet de briser le ciment de scellement et ANCRAGES CORONAIRES PÉRIPHÉRIQUES
de favoriser le descellement. D’autre part, les forces occlusales Les dents destinées à recevoir ces ancrages sont préparées pour
importantes sous certaines angulations (130°) induisent la flexion réaliser une mise de dépouille périphérique par rapport à l’axe
des tenons cylindriques et provoquent la fracture des racines. Des d’insertion choisi. La rétention est fonction de la convergence des
coupes de racines de dents monoradiculées montrent qu’elles sont parois et de leur hauteur ; si ces paramètres ne sont pas favorables
rarement rondes. Il est donc nécessaire d’y adapter la forme du du fait de la situation clinique, des éléments tels que rainures, boîtes
tenon qui sera, dans la majorité des cas, ovoïde dans le sens ou puits seront ajoutés.

Tableau I. – Formes et techniques d’empreinte des logements canalaires.

Dent(s) Tenon(s) Réalisation Empreinte


mise à la longueur mise en forme

Monoradiculée 1 anatomique foret largo n° 2 forets largo n° 2 et 3 polyvinyle siloxane injecté

Multiradiculées 2 calibrés cylindroconiques foret largo n° 2 foret calibré cylindroconique polyvinyle siloxane injecté

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Odontologie Ancrages fixes ou conjoints 23-275-A-10

est privilégié. Sur la face palatine, le recouvrement par la porcelaine


2 Forme clinique : l’épaulement (flèche
est plus ou moins important selon le contexte occlusal. La jonction
noire) permet de redresser l’axe d’insertion
(flèche double rouge). entre la céramique et le métal ne doit jamais se situer au niveau du
point d’occlusion avec la dent antagoniste (fig 3).
Le contexte clinique et les desiderata du patient détermineront les
formes cliniques des céramométalliques.
Les couronnes à incrustation vestibulaire (CIV) (dont le nom évoque
les premières restaurations esthétiques réalisées en insérant une
facette cosmétique commerciale dans une armature métallique) sont
des restaurations céramométalliques simplifiées. La céramique est
cuite uniquement sur la face vestibulaire de la couronne. Ces
reconstructions sont plus fragiles et s’adressent essentiellement aux
dents maxillaires dont la face vestibulaire n’est pas sollicitée lors
des mouvements de mastication. La situation partielle de la
céramique ne permet pas de réaliser des prothèses très esthétiques.
Une autre forme de restauration céramométallique est possible
lorsque la céramique est cuite sur une feuille de métal très fine (or
3 Couronne céramométallique. Jonc-
tion céramique/métal : situation à éviter
ou platine) qui sert de support. La qualité esthétique de ces
(gris), situations souhaitables (rouge). réalisations est remarquable.
1. Armature métallique ; 2. céramique.
1 ¶ Couronnes céramiques et vitrocéramiques
La nature des céramiques (alumineuse ou vitrocéramique) utilisées
permet des préparations sur toutes les dents de l’arcade. Ces dents
2 sont pulpées de préférence. La limite de la préparation est supra- ou
juxtagingivale. Cette limite a la forme d’un épaulement avec un
angle interne arrondi ; la largeur, selon sa situation, est comprise
entre 0,8 mm (faces proximales) et 1,2 mm (faces vestibulaire et
palatine). La réduction occlusale est de 2 mm. Il n’y a pas d’angle
aigu. Ces couronnes entièrement en céramique sont collées de
préférence après conditionnement de l’intrados prothétique et
traitement de la surface dentaire (cf infra).

¶ Particularités
¶ Couronnes métalliques
Les thimbles crown [20] sont des systèmes de contention utilisés dans
Les préparations destinées à recevoir ces reconstructions se font les grandes reconstitutions fixées. Ils sont constitués de deux chapes
essentiellement sur les dents postérieures (molaires et prémolaires) métalliques reliées entre elles et ouvertes à leur partie occlusale pour
pour des raisons esthétiques. Les dents seront pulpées ou dépulpées. être recouvertes par la reconstruction prothétique.
La mutilation se fera a minima pour permettre une mise de
dépouille la plus rétentive possible (6°). La limite cervicale de la Avantages
préparation pourra être supra-, juxta- ou sous-gingivale
(intrasulculaire) en fonction de la situation clinique (rétention, – La dépose d’une seule partie de la reconstruction est possible pour
contexte parodontal, état de la dent) ; elle sera sous forme de congé une réparation de la céramique ou une intervention chirurgicale ou
ou de ligne de finition parfaitement lisible sur le modèle par le endodontique.
technicien. – Ils pallient à un manque de parallélisme entre certains piliers.
La réduction de la face occlusale sera suffisante pour permettre la
réalisation d’une anatomie fonctionnelle sur la reconstitution. Inconvénients
Forme clinique : une forme de préparation particulière avec un – La mutilation du pilier dentaire est plus importante.
épaulement peut être réalisée sur une dent versée pour concilier
– Les réalisations clinique et technique sont plus complexes.
mise de dépouille, rétention et axe d’insertion (fig 2).
– La hauteur d’occlusion doit être suffisante.
¶ Couronnes céramométalliques
[6, 33, 60]
Les préparations destinées à recevoir ces couronnes s’adressent à ANCRAGES CORONAIRES PARTIELS
toutes les dents de l’arcade. Les dents seront pulpées ou dépulpées. Les préparations de ces ancrages coronaires partiels ont deux
La mutilation, plus importante que pour les couronnes métalliques, motivations : la première esthétique, dans ce cas, il s’agit de
est proportionnelle au recouvrement de céramique. conserver la face vestibulaire d’une dent parfaitement saine et belle ;
La préparation devra tenir compte des propriétés physiques (bonne la seconde, une réduction a minima de la couronne et une volonté
résistance à la compression, faible résistance à la traction et à la de réaliser une limite cervicale à distance de la fibromuqueuse
flexion) et esthétiques (épaisseur de 0,6 mm au minimum) de la gingivale.
céramique. Elles s’adressent aux dents antérieures ou aux dents postérieures.
La limite de la préparation est supra-, juxta- ou intrasulculaire en Elles sont réalisées de préférence avec un alliage de métaux précieux
fonction de la situation clinique (de la position de la dent, de son qui assure une meilleure adaptation aux limites prothétiques.
délabrement, de sa hauteur et du contexte parodontal).
La forme de la limite cervicale sera fonction de l’épaisseur de la Avantages
céramique. La réduction minimum de 0,8 mm se fait sous forme
– Une mutilation dentaire réduite.
d’un congé profond (biseauté ou non) ou d’un épaulement à angle
interne droit ou arrondi (biseauté ou non). Lorsqu’une jonction – Des limites cervicales plus accessibles aux différents stades
céramique/dent est indiquée, l’épaulement à angle interne arrondi prothétiques, ce qui assure une meilleure adaptation.

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– La possibilité de contrôler l’adaptation prothétique lors de la mise


en place. 4 Onlay de Klaffenbach. 1. Rainure ; 2.
axe de la dent ; 3. axe d’insertion.
3
Inconvénients
– Les préparations sont plus difficiles à réaliser et parfois moins 1
rétentives qu’une préparation périphérique complète.
– Il y a peu de marge de manœuvre pour modifier l’anatomie de la
couronne.

Indications
– Les dents vivantes.
– Une anatomie dentaire favorable : des dents larges, hautes et 2
massives.
– Un volume pulpaire réduit permettant la réalisation de moyens
auxiliaires de rétention (rainures, puits, cannelures...)
– Des dents en bonne position sur l’arcade avec des rapports
occlusaux favorables.
– Un complexe dentoparodontal sain.
Préparations coronaires

¶ Préparations des dents postérieures [33, 36, 60]

Il s’agit essentiellement de la réalisation des inlays-onlays intégrants Périphériques Partielles


dans leur conception des rainures, des boîtes, des cannelures ou des
puits dentinaires. Ces préparations sont destinées à des
reconstitutions unitaires ou plurales, nous retrouvons :
• couronne métallique • onlay de Ward
– l’onlay MOD de Ward. Après l’éviction des tissus carieux, la • couronne à incrustation • onlay de PK Thomas
préparation est réalisée à partir d’une cavité MOD dont les parois vestibulaire Variétés • onlay 3/4 et 4/5
sont de dépouille. Les bords de la préparation sont finis par un • couronne • onlay de Klaffenbach
biseau périphérique qui permet le brunissage de la reconstitution céramométallique
• onlay de Kabnik
avant scellement ; • onlay en Y
– l’onlay de MacBoyle se rapproche de l’onlay MOD de Ward, mais
la mutilation dentaire est réduite à une tranchée occlusale mince et • bonne rétention • mutilation réduite
deux petites boîtes proximales réunies par une mince bande • anatomie facilement Avantages • limites prothétiques
linguale. Les cuspides linguales et vestibulaires sont épargnées par adaptable accessibles
la préparation. Les rapports occlusaux existants resteront inchangés ; • exécution simple • contrôle de l'adaptation
• pilier de bridge
– l’onlay de Peter K Thomas recouvre toutes les cuspides sur les
molaires et prémolaires. Il peut être unitaire ou servir d’ancrage de
bridge. Les cavités proximales réduites en épaisseur sont reliées par • rétention parfois réduite
une tranchée large et peu profonde. De par son anatomie, cet onlay • mutilation importante • corrections anatomiques
• vitalité pulpaire parfois Inconvénients réduites
trouve son indication majeure dans les réhabilitations occlusales ;
compromise • pilier de bridge parfois
– les onlays 3/4 et 4/5 conservent la face vestibulaire indemne. Ces impossible
onlays intègrent des rainures ou des boîtes proximales et une
cannelure ou un épaulement en situation occlusale. Ce type de 5 Préparations coronaires partielles et périphériques.
préparation est destiné à des reconstitutions unitaires ou plurales ;
– l’onlay de Kabnik indiqué pour les canines maxillaires. Sa
– l’onlay de Klaffenbach est une variante de la couronne 4/5 destinée préparation est celle d’un onlay 3/4 décrit précédemment. Les
à réaliser un ancrage pour une prothèse plurale sur une molaire rainures sont orientées parallèlement aux deux tiers incisifs de la
mandibulaire versée. La préparation concerne les faces vestibulaire, face vestibulaire ;
linguale, mésiale et occlusale, la face distale est préservée. Deux
– l’onlay en Y (Lakermance) recouvre les faces palatines des incisives
rainures, parallèles à l’axe d’insertion et réunies par une cannelure
et canines maxillaires. La préparation comporte une rainure
occlusale, sont placées sur les faces vestibulaire et linguale (fig 4).
occlusale en forme de « Y » avec trois puits dentinaires. Le tenon
cingulaire peut être remplacé par une vis (VSMS) qui augmente la
¶ Préparations des dents antérieures [31, 33]
rétention (fig 5).
Elles intègrent des rainures et des tenons dentinaires et sont réalisées
sur les incisives et les canines maxillaires ou mandibulaires. Ces ANCRAGES IMPLANTAIRES [1, 5, 8, 10, 35, 65]

onlays sont utilisés comme ancrages pour des petits bridges, ce sont
principalement : Avant tout traitement implantaire, l’anamnèse détermine les contre-
indications d’ordre général puis une analyse attentive du cas est
– l’onlay de Burgess destiné aux incisives maxillaires. Sa préparation réalisée. Les modèles sont montés sur articulateur semi-adaptable et
comporte un biseau à 45° du bord incisif, une réduction de la face les segments édentés reconstitués selon la technique de la cire
occlusale sur une épaisseur de 0,5 à 1 mm, une mise de dépouille ajoutée. La position des implants est localisée en fonction des dents
des faces proximales (sans dépasser le point de contact) de la face à remplacer et leur orientation évaluée. Les rapports avec les dents
palatine (linguale) et du cingulum. Le dernier temps de la antagonistes sont observés. La nature du schéma occlusofonctionnel
préparation est consacré à la réalisation des trois puits dentinaires : est établie et les corrections occlusales éventuelles envisagées. Les
deux incisifs et un cingulaire. Ces puits seront parallèles entre eux résultats esthétiques sont projetés. Les aménagements tissulaires
et à la face vestibulaire ; (comblements osseux, greffes...) sont envisagés. Toutes les

6
Odontologie Ancrages fixes ou conjoints 23-275-A-10

possibilités de réhabilitation sont examinées et la nécessité ¶ Prothèses supra-implantaires


prothétique des implants est décidée. Si le recours à la pose d’un ou
Elles sont scellées ou vissées.
plusieurs implants s’avère judicieux pour notre plan de traitement,
le patient est informé de cette possibilité. La pose d’implants qui ne – Les prothèses fixées sont coulées (couronnes métalliques ou
rentrent pas dans un plan de réhabilitation prothétique issu d’un céramométalliques) puis scellées sur les inlay-cores selon les mêmes
examen clinique parfaitement cohérent est aberrant. Les analyses principes que sur les dents naturelles. Cela permet de réintervenir
radiographiques (panoramique, scanner, rétroalvéolaires) complètent ultérieurement. L’étape de transition avec les dents provisoires
cet examen. Le guide chirurgical est issu de cette reconstitution. permet toutes les adaptations nécessaires, tant au niveau du
complexe péri-implantaire que de l’anatomie occlusofonctionnelle.
La connexion implant-prothèse est déterminée par la configuration
interne de l’implant. La nature et la forme de ce logement – Les prothèses fixées transvissées sont obtenues par une technique
conditionnent les possibilités prothétiques, il est différent selon les de surcoulée sur des bagues calcinables. La gestion de l’esthétique
marques commerciales. Le choix de l’implant est fonction de la et de l’anatomie occlusale est délicate du fait de l’émergence
restauration prothétique que l’on souhaite réaliser et des critères imprévue de la vis.
chirurgicaux. La mise en place et le vissage d’un bridge dont l’adaptation n’est
Ce puits prothétique constitué d’un pas de vis est le plus long pas parfaite peut, du fait des contraintes appliquées au niveau de
possible et complété par un système antirotationnel (hexagone, l’implant, contrarier l’ostéo-intégration.
octogone...) interne ou externe. La gestion de l’étape de transition est plus délicate.
Le système antirotationnel apporte la précision dans le
positionnement du moignon, il est indispensable dans les PROTHÈSES COLLÉES
reconstitutions unitaires. Dès 1972, les travaux de Rochette [50, 51] ont initié la réalisation de la
Les limites cervicales peuvent être supra- ou juxtagingivales (plus prothèse collée. L’intérêt majeur de ce type de reconstitution était
faciles à maîtriser), mais elles pourront également être d’éviter une mutilation importante des dents supports et
intrasulculaires pour des raisons esthétiques. d’introduire la notion de réversibilité en cas d’échec. L’absence de
préparation dentaire, très séduisante dans les premières années, a
Les techniques d’empreintes sont réalisées selon la technique été nuancée face aux échecs répétés. Aujourd’hui, il est
traditionnelle en laissant en place les moignons (ce qui ne contrarie unanimement admis qu’une préparation a minima des piliers est
pas l’étape de transition des dents provisoires) ou bien elles sont nécessaire pour réaliser ces prothèses qui présentent des indications
effectuées avec des transferts et des analogues d’implants. et des contre-indications. La pérennité d’une reconstitution
prothétique collée est conditionnée par le choix des ancrages et la
¶ Connexion implant/prothèse nature de l’infrastructure métallique ou de la céramique [3, 7, 13, 14, 27, 28,
38, 50, 51]
. L’amélioration de l’esthétique s’est accompagnée d’une
Elle peut être directe ou indirecte.
minoration des préparations. Après les bridges, le collage des inlays-
onlays et des facettes en vitrocéramiques ou en céramiques
Connexion directement vissée ou scellée dans l’implant feldspathiques modifiées s’est développé. Cliniquement, la réussite
sans intermédiaire des prothèses collées est sous la dépendance de plusieurs facteurs :
Le système UCLA (du nom de l’université de Californie initiatrice l’état et le traitement des surfaces, la conception des préparations,
de cette technique) fait intervenir une gaine calcinable et une vis les matériaux de collage et le protocole de collage.
intra-implantaire. Cette construction monolithique coulée permet de
réaliser une partie transgingivale anatomique dont il faut ¶ État et traitements de surface [3, 13, 14, 27, 28, 38, 47, 63]

particulièrement contrôler l’adaptation et l’état de surface. Un matériau de collage doit s’étaler à la surface du substrat sur
lequel il est appliqué pour s’unir avec lui. Cette mouillabilité est
Connexion indirecte sous la dépendance de forces intermoléculaires, forces de Van der
Waals ou liaisons hydrogènes, et des énergies en présence :
Elle fait appel à des éléments intermédiaires selon le cas, des bagues
transgingivales ou des inlay-cores (coulés ou usinés, vissés ou – énergie superficielle de l’adhésif γLV° ;
scellés). – énergie superficielle du substrat γSV° ;
La bague transgingivale est vissée dans l’implant et comporte elle- – énergie interfaciale γSL.
même un puits fileté permettant le vissage d’un bouton-pression,
Ces paramètres sont reliés par les relations de Dupré et de Young.
d’une barre de rétention ou d’une armature de bridge.
L’équation de Dupré caractérise le travail d’adhésion Wa :
Ces bagues sont usinées en titane, l’adaptation à l’implant est donc Wa = γSV° + γLV°– γSL
très bonne et l’état de surface parfaitement poli évite toute irritation
La relation de Young relie ce travail d’adhésion à l’angle de contact
du complexe péri-implantaire.
Θ formé par une goutte d’un liquide de référence déposée à la
Le risque de dévissage de ces bagues n’est pas négligeable. surface d’un solide :
Les inlay-cores ont les mêmes fonctions que ceux réalisés sur les Wa = γLV° (1 + cos Θ)
dents naturelles. Plus l’angle Θ est proche de zéro plus les potentialités d’adhésion
Ils peuvent être usinés (vissés ou transvissés) ou coulés (scellés). sont élevées. Ainsi, pour augmenter les forces d’adhésion, les
substrats en présence (émail dentaire, alliages métalliques,
Les faux moignons vissés sont monoblocs et ne bénéficient pas du
céramiques...) nécessitent un traitement de surface susceptible
système antirotationnel. Ils peuvent être taillés. Ils doivent être serrés
d’accroître leur énergie de surface.
avec une clé dynamométrique et enduits avec une colle siliconée
afin de minimiser les risques de descellement. Les travaux de Buonocore en 1955 ont démontré l’influence positive
du mordançage sur l’émail dentaire. La surface développée après le
Les faux moignons transvissés profitent du système antirotationnel. mordançage à l’acide orthophosphorique à 40 % pendant
Ils sont en général usinés mais certaines marques proposent des 60 secondes est accrue par la présence d’anfractuosités de 10 à 20 µm
bagues calcinables pour réaliser une surcoulée. de profondeur, qui seront pénétrées par l’adhésif dont la viscosité
Les faux moignons coulés ou surcoulés sont scellés ou collés. doit être adaptée aux digitations ainsi formées. Par analogie avec ce
L’ajustage de ces éléments aux implants est moins bon que celui de traitement de surface de l’émail dentaire, des traitements
leurs homologues usinés. Les risques de fracture ou de descellement mécaniques et chimiques des intrados, des reconstitutions
ne sont pas négligeables. prothétiques ont été développés.

7
23-275-A-10 Ancrages fixes ou conjoints Odontologie

Traitements mécaniques [13, 14] Ce sont essentiellement les rainures proximales, elles augmentent la
Ils consistent à créer des zones d’ancrage pour l’adhésif sur rétention et doivent être colinéaires à l’axe d’insertion ; enfin elles
l’intrados de l’armature métallique. Chronologiquement, il y a eu : jouent un rôle de maintien des dents lors de l’essayage et de la mise
les perforations de Rochette, le système CFB de Miara et les grilles en place de la prothèse. Elles ont une forme cylindroconique avec
de Renfert. un méplat cervical, leur nombre varie en fonction de l’anatomie de
la dent support. Sur les dents antérieures, dont les faces proximales
Ces systèmes de macrorétentions sont pratiquement abandonnés. sont étroites, les rainures sont remplacées par des puits dentinaires
Actuellement, le sablage à l’aide de particules d’alumine de 50 à qui assurent les mêmes rôles. Ces moyens secondaires de rétention
250 µm ou le mordançage électrolytique permettent l’obtention de distribuent harmonieusement les contraintes mécaniques sur
rétentions microgéométriques. L’avantage de ces deux traitements l’ensemble des dents supports.
est de n’intéresser qu’une faible épaisseur (10 à 15 µm) de la surface
métallique qui est ainsi augmentée de 126 à 146 %. Le mordançage
• Sustentation
est plus approprié pour les alliages non précieux à structure de
coulée dendritique, alors que le sablage est plus simple et s’applique Dévolue aux appuis occlusaux selon la conception de l’école du
aussi bien aux alliages précieux que non précieux. Maryland [56, 57], les fraisages étaient alors larges et disgracieux.
Actuellement, la sustentation est assurée par des appuis
Traitements chimiques [13, 14, 27, 28] stabilisateurs sur les crêtes marginales, une limite cervicale en forme
de congé ou de petit épaulement large dans la zone
– Pour les armatures métalliques, deux systèmes sont retenus :
proximovestibulaire et plus étroite en direction palatine, des rainures
– le système OVSt (DeTrey) : au laboratoire, on applique par proximales à fond plat et des puits cingulaires les plus larges
électrodéposition une couche d’oxyde d’étain secondairement possibles.
oxydée ;
– le système Silicoatingt (Kulzer) : au laboratoire, on vaporise à • Stabilisation [56, 57]
130 °C pendant 5 minutes un primaire à base de silane La conception des premières ailettes de collage par Livatidis et
(tétrasilicate d’éthyle) à la surface de l’intrados. En clinique, avant Thompson rappelait celle des crochets de prothèse adjointe partielle
le collage, un silane sera appliqué au pinceau. avec un ceinturage de 180° et des appuis occlusaux. Cela assurait la
Le traitement des armatures par le procédé de Silicoatingt stabilisation. Dans un but esthétique, les ailettes vestibulaires sont
(Kulzer), ou son homologue Rocatect (Espe), permet d’augmenter actuellement supprimées et la préparation des faces proximales se
significativement la résistance des joints collés. Associé au sablage, situe en retrait des jonctions proximovestibulaires. Cette conception
c’est le traitement de choix des armatures métalliques ; diminue le ceinturage et accroît la nécessité de réaliser des puits ou
– Pour les vitrocéramiques et les céramiques feldspathiques des rainures.
modifiées, le traitement réside dans le mordançage à l’acide
fluorhydrique (concentration de 5 à 10 % pendant 3 minutes), suivi Impératifs d’ordre biologique [7, 56, 57, 66, 67]
d’un rinçage à l’eau pendant 5 minutes. Ce traitement assure une
augmentation de la surface développée des intrados pouvant aller • Tissus dentaires
jusqu’à 20 % pour les vitrocéramiques. Enfin, l’utilisation d’un silane – La préparation dentaire doit être effective mais minimale et si
non hydrolysé (Silicoupt [Kulzer]) permet d’augmenter possible limitée à l’émail dentaire. Ce tissu, sensible au mordançage,
considérablement les potentialités d’union entre l’intrados de la permet, après traitement à l’acide orthophosphorique, un
reconstitution en céramique et le matériau de collage. microclavetage avec le matériau de collage.
¶ Conception des préparations pour prothèses collées – La préparation doit être suffisante pour permettre la mise en place
[7, 13, 14, 46, 48 à 51, 56, 57, 63, 64, 66] d’une armature métallique de 0,3 à 0,4 mm d’épaisseur qui assurera
une résistance mécanique à la prothèse sans engendrer de
Initialement, l’attrait des bridges collés résultait de l’absence de surcontour.
préparation des dents supports. Puis Livatidis et Thompson ont
préconisé, pour les secteurs postérieurs, la réalisation d’ailettes • Parodonte
métalliques avec des appuis occlusaux d’un dessin proche de celui
des crochets de prothèse adjointe partielle. Ces éléments devaient – La réalisation d’une limite cervicale nette et supragingivale permet
assurer à la reconstitution prothétique, sustentation, stabilisation et un contrôle de l’adaptation prothétique et garantit un accès facile
rétention [56, 57]. L’analyse méticuleuse des échecs a permis de pour l’hygiène.
dégager les limites et les inconvénients d’une telle conception – Une ligne de finition en forme de congé ou de miniépaulement
prothétique. Actuellement, il est communément admis qu’une assure une épaisseur suffisante du bord prothétique sans craindre la
préparation a minima des piliers est nécessaire pour assurer la présence de surcontour préjudiciable à la stabilité parodontale.
longévité de la prothèse collée. Ces préparations doivent répondre à
Les dents longues et massives présentent, sur les plans mécaniques
des impératifs mécaniques, biologiques et esthétiques.
et parodontaux, une anatomie favorable pour les restaurations
Impératifs d’ordre mécanique [7, 46, 48, 49, 56, 57] prothétiques collées, alors que les dents courtes en constituent une
contre-indication.
• Rétention
Impératifs d’ordre esthétique [16, 57]
Initialement, l’absence de préparation laissait aux matériaux de
collage ce rôle, ce qui fut la cause d’échecs. Une préparation des L’intérêt des bridges collés réside à la fois dans la préparation a
dents supports est donc impérative pour assurer la rétention, conçue minima des dents piliers et la conservation de l’aspect esthétique de
a minima et si possible exclusivement dans l’émail dentaire, elle leur face vestibulaire. Plusieurs facteurs peuvent interférer sur le
devra prendre en compte divers facteurs : parodontaux, occlusaux, résultat esthétique final.
esthétiques, essais de la prothèse et protocole de collage.
• Dimension de l’édentement
– La mise de dépouille nécessaire des faces proximales des dents en
fonction de l’axe d’insertion de la prothèse contribuera à la rétention. Il y a trois possibilités :
– Les moyens secondaires de rétention permettront de limiter la – la largeur de l’édentement est égale à la largeur de la dent à
préparation amélaire des zones proximovestibulaires parfois remplacer. C’est le cas le plus favorable. Les préparations des dents
visibles. proximales devront s’effectuer en retrait des points de contact. Les

8
Odontologie Ancrages fixes ou conjoints 23-275-A-10

moyens secondaires de rétention seront situés lingualement par


rapport à cette zone proximovestibulaire. Plus les dents auront une
anatomie favorable (hautes et massives), plus leur préparation en
sera aisée ;
– la largeur de l’édentement est inférieure à la largeur de la dent à
remplacer. C’est un cas moins favorable. Il est parfois possible de
diminuer légèrement la largeur mésiodistale des dents proximales
pour retrouver la bonne largeur. Les impératifs esthétiques seront
d’autant plus facilement assurés que l’anatomie des dents est
favorable ;
– la largeur de l’édentement est supérieure à la largeur de la dent à
remplacer. C’est le cas le plus défavorable dans la mesure où il est 1 2 3*
A
très difficile, voire impossible, de combler cette différence. Il est
préférable de s’orienter vers une autre solution prothétique (implant,
bridge classique...).

• Étendue de la préparation
Les limites de la préparation et l’axe d’insertion sont déterminés de
façon à ce que le métal ne soit pas visible. Les rainures proximales
devront être judicieusement situées.

¶ Préparations pour des bridges métalliques collés

Préparations des dents antérieures [7, 13, 38, 46, 56, 57, 59, 63] 1 2 *
B
• Facteurs occlusaux [56, 57]

Ce sont des facteurs prépondérants dans le choix de ce type de


reconstitution.
– Situations favorables : dans les cas de classe II division 1, classe III
et de bout à bout incisif, l’absence de contraintes occlusales sur les
dents supports limite les préparations à de simples rainures et puits
qui guideront la mise en place de la reconstitution prothétique ainsi
que son maintien après collage.
– Situations moins favorables : ce sont les cas de classe I. Le guidage 1 2 * C
antérieur existe, il est donc nécessaire de préparer les dents piliers 6 Rapports d’occlusion.
pour ménager une place suffisante à l’armature métallique, tout en A. Rapports d’occlusion favorables. 1. Béance ; 2. articulé inversé ; 3. bout à bout.
veillant à une conservation maximale des tissus dentaires. B. Rapports d’occlusion limites (1, 2).
C. Rapports d’occlusion défavorables. 1. Recouvrement important ; 2. supraclu-
– Situations défavorables : ce sont les cas de classe I avec supraclusion sion.
importante et de classe II division 2. Dans ces contextes occlusaux à
recouvrement important et à angle interincisif ouvert, la mise en
place sans préparation importante d’une structure métallique collée 7 Étendue et relief
de la surface d’appui.
est impossible (fig 6).
Critères anatomiques fa-
vorables (a, d).
• Ligne de finition [7, 56, 57] c
Elle délimite la surface du collage et influence la rétention. On
b d
distingue :
– la ligne de finition cervicale : de préférence située à 1 mm de la a
jonction amélocémentaire, elle a généralement une forme de congé
peu prononcé pour se situer entièrement dans la couche d’émail
disponible dans cette zone ;
– la ligne de finition proximale : c’est un prolongement accentué du une rétention supérieure. Un relief occlusal prononcé favorisera la
congé cervical destiné à utiliser toute l’épaisseur de l’émail sustentation et la stabilisation après l’adjonction éventuelle de
proximale. Cependant, de façon à éviter une visibilité de l’armature rainures, de puits et de logettes.
métallique préjudiciable à l’esthétique, il est prudent d’arrêter la – Rainures : elles assurent un rôle de sustentation et de stabilisation.
limite proximale en arrière de la zone des points de contact ; Il en faut au moins deux situées sur les faces proximales. Elles
– la ligne de finition incisale : semblable à la ligne de finition doivent être hautes et parallèles ; elles rigidifient l’armature
cervicale, elle rejoint les lignes de finition proximales tout en restant prothétique. Elles sont situées à distance de la ligne de finition pour
à distance du bord libre. Sa situation exacte dépend d’un compromis ne pas risquer de perforation dentinaire. Si leur réalisation est
établi entre une extension vers le bord libre garant d’une surface de délicate, on les remplace par un puits cingulaire bien marqué.
collage maximale et le respect de la translucidité de cette zone – Puits : ils sont destinés à assurer le blocage de l’élément collé sur
anatomique au caractère éminemment esthétique. Généralement la dent pilier. Plus le volume cingulaire de la dent est important,
située à 2 mm du bord incisal pour les dents antérosupérieures, elle plus il sera favorable à la réalisation d’un puits cingulaire marqué
est positionnée à 1 mm de ce même bord pour les antéro-inférieures. dont la profondeur est en général de 1 mm avec un diamètre de 1 à
2 mm. Sa situation linguale limite le risque de perforation pulpaire.
• Étendue et relief de la surface d’appui [7, 56, 57] L’effraction dentinaire est souvent de mise, mais sans grand risque
Des dents antérieures larges et massives offriront une surface de percolation dans la mesure ou le puits se situe dans la partie
d’appui plus importante que des dents frêles et triangulaires et donc centrale de la préparation (fig 7, 8).

9
23-275-A-10 Ancrages fixes ou conjoints Odontologie

La mise de dépouille des faces palatine ou linguale et proximales


V 8 Préparation partielle : éléments addi-
s’accompagne de l’adjonction d’éléments secondaires de rétention
tionnels de rétention et de stabilisation.
tels les appuis occlusaux, les logettes d’appui, les rainures et les
1 1. Épaulement ; 2. rainure ; 3. puits.
D : distal ; M : mésial ; P : palatin ; puits.
V : vestibulaire. Les rainures sont réalisées sur les parois proximales en regard de
2
l’édentement, elles contribuent à la sustentation du bridge et à la
rigidité de l’armature par l’épaississement de l’alliage. Leur plancher
D doit être situé au-dessus de la ligne de finition pour éviter, comme
M
au niveau des dents antérieures, une effraction dentinaire qui
3
entraînerait une percolation.
Le respect de l’ensemble de ces principes de préparation, associé au
choix rigoureux du matériau de collage, permet d’assurer la
P pérennité des reconstitutions prothétiques collées.

• Cas particulier [57] ¶ Préparations pour les facettes collées [45, 53, 66, 67]

La nécessité d’un alliage rigide, mécaniquement résistant sous une Elles ont été initialement élaborées en résine selon Faunce en 1975.
faible épaisseur, privilégie les alliages NiCr dont la structure L’évolution des matériaux a permis de concevoir des facettes en
dendritique est apte au mordançage électrolytique. Cependant, les vitrocéramique. La vitrocéramique est en effet particulièrement bien
cycles de cuisson imposés par la céramique peuvent occasionner, au adaptée aux prothèses pelliculaires collées du fait de ses propriétés
niveau des bords métalliques fins, des déformations préjudiciables à physicomécaniques, de son aptitude au mordançage et de ses
la précision d’adaptation finale de la prothèse. possibilités de coloration de surface. Essentiellement destinée aux
Samama et al ont développé en 1986 le concept d’intermédiaires de dents pulpées, la préparation correspond à une améloplastie
bridges amovibles en prothèse collée. L’armature métallique dans la homothétique du profil de la face vestibulaire d’une dent sur une
partie correspondante à (aux) intermédiaire(s) est réduite, dans le épaisseur moyenne de 0,5 mm dont les limites périphériques sont
sens vestibulolingual, à une simple lame qui pourra avoir trois exclusivement situées dans l’émail. Les caractéristiques de la
orientations : rotative, curviligne ou oblique. Cette conception préparation comprennent : un minicongé cervical sustentateur de
permet, après collage, la dépose de(s) l’intermédiaire(s), scellé(s) 0,4 à 0,5 mm de situation juxtagingivale ou très légèrement sous-
avec un ciment provisoire pour en modifier l’anatomie (réparation, gingivale, deux minirainures latérales arrêtant la réduction amélaire
compensation de la résorption osseuse...) ou accéder à la crête en direction des faces proximales, une réduction axiale qui est un
alvéolaire et réaliser une intervention chirurgicale. meulage homothétique et non une mise de dépouille. La facette
issue de cette préparation sera encastrée dans ces limites
Préparations des dents postérieures [7, 46, 56, 57, 63] périphériques et stabilisée par collage.
Les reconstructions dans ce secteur ne peuvent être envisagées que La limite incisale dépend de facteurs anatomiques :
chez des patients ne souffrant pas de bruxomanie. Deux principes
guideront la réalisation des préparations dentaires : le – soit il s’agit d’un recouvrement du bord incisif avec un chanfrein
développement maximal de la surface amélaire propice après de 1 à 1,5 mm. Cette limite est indiquée pour les dents fines que l’on
mordançage à la microrétention, l’adjonction de moyens secondaires souhaite rallonger et pour les incisives inférieures pour des raisons
de rétention (rainures, logette). mécaniques ;
Ces deux principes s’inscrivent dans le respect des rapports – soit il s’agit d’une finition bord à bord. Cette limite est indiquée
occlusaux et articulaires statiques et dynamiques. Les formes de pour des dents dont le bord occlusal est épais telles les canines et les
contours s’inspirent des onlays classiques. Les préparations sont prémolaires. Elle est complétée par une fine encoche horizontale
essentiellement amélaires et épargnent les pointes cuspidiennes pour destinée à recevoir et à protéger le bord de la facette.
limiter la mutilation dentaire. L’exposition dentinaire doit être limitée au maximum car si elle
dépasse 40 à 50 % de la surface préparée, la qualité du collage sera
• Préparation des faces palatines et linguales [7, 56, 63] réduite de façon notable.
Il s’agit le plus souvent d’une simple mise de dépouille intra-
amélaire de ces faces. Cette préparation augmente la surface de ¶ Matériaux de collage [13, 14, 27, 28, 56, 66, 67]

collage et favorise par là même la rétention de l’élément collé. Elle


Ils assurent la pérennité de la rétention de l’élément prothétique,
limite le surcontour favorable à l’accumulation de plaque dentaire
cela implique une bonne adhésion du matériau de collage à la fois
dans ces secteurs cuspidés.
sur l’organe dentaire et sur l’élément prothétique. Cette adhésion
– La ligne de finition cervicale a la forme d’un congé situé à 1 mm de devra se maintenir dans le temps malgré les contraintes mécaniques
la limite amélocémentaire, elle peut être accentuée sous la forme et hydrothermales auxquelles le matériau d’assemblage sera soumis.
d’un miniépaulement amélaire stabilisateur permettant de minimiser Le caractère répétitif des sollicitations mécaniques d’origine
le surcontour des ailettes dans cette zone. occlusale est plus à prendre en compte dans le choix du matériau
– La ligne de finition occlusale relie les lignes de finition proximales. que l’intensité de la résistance à la fracture immédiate. Actuellement,
il semble que les colles à base de résine copolymère PMM
• Préparation des parois proximales [7, 56, 63] (polyméthacrylate de méthyle) 4-META du type du Super-Bondt
Elles sont préparées parallèlement à l’axe d’insertion ; plus elles sont (Sun Medical) résistent mieux à ces sollicitations. Les matériaux de
hautes et parallèles, plus elles augmentent la friction et la stabilité collage disponibles peuvent être classés en trois catégories.
du bridge. Leur hauteur dépend de l’anatomie de la dent. La
jonction entre la face proximale et occlusale doit être proche de 90° Colles [13, 14, 27, 28, 50, 51]
pour rigidifier l’armature. Les principales sont :
– La ligne de finition proximale s’étend jusqu’aux points de contact – les colles 4-META qui contiennent un réactif, l’anhydride
pour favoriser un ceinturage si possible sur 180° du pilier. 4-méthacryloxyéthyle trimellitique, incorporé à 5 % dans le
monomère, capable de former des liaisons hydrogènes avec les
• Étendue et relief de la surface d’appui [7, 56, 63] surfaces dentaires. L’amorçage de la chémopolymérisation de ces
L’étendue de la surface d’appui doit être maximale de façon à produits est due à la présence de tri-N-butylborane (TBB) activé par
assurer une stabilisation optimale de la reconstruction prothétique. la présence d’oxygène ou d’humidité ;

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Odontologie Ancrages fixes ou conjoints 23-275-A-10

– une colle composite dont le monomère actif est du – mise en place et maintien sous pression pendant 5 minutes du
méthacryloxydécaéthyl-phénylphosphate (MDP) a été proposée dès bridge sur son support dentaire ;
1979 par Fusayama. Il s’agit du Panavia EXt (Kuraray), c’est un
– élimination après polymérisation des excédents de matériau de
matériau anaérobie qui doit être protégé de l’atmosphère lors de sa
collage ;
prise.
– polissage et élimination 1 semaine après des derniers excédents.
Composites [13]
Pour les facettes [66, 67]
Ce sont les plus nombreux sur le marché, leur particularité est de ne
présenter aucun caractère adhésif direct avec les tissus dentaires ou Au retour du laboratoire, la facette est essayée avec un composite
les alliages prothétiques. Leur matrice est essentiellement à base d’essayage dépourvu de photo-initiateur et destiné à déterminer la
d’esters diméthacrylates, leur liaison est assurée par l’intermédiaire teinte idéale du matériau de collage. Puis la facette et la dent sont
d’un promoteur ou d’un agent de liaison. Il existe deux modes de nettoyées et le protocole de collage peut débuter :
polymérisation des composites : chimique (dits chémo-
polymérisables) ou photonique (dits photopolymérisables). Les – mise en place de la digue ;
composites Dualt font intervenir les deux modes de polymérisation. – mordançage pendant 3 minutes de l’intrados de la facette en
Leur emploi est intéressant lorsque la photopolymérisation est gênée vitrocéramique à l’aide d’un gel d’acide fluorhydrique ;
par la présence d’une armature métallique. On peut citer : ABC
– rinçage soigneux à l’eau courante de la facette ainsi mordancée ;
Dualt (Vivadent), Conspant (Dentsply), Duralingualt (Unitek),
Porcelite Dualt (Kerr), Twinlockt (Külzer). – séchage à l’air et à l’aide d’un solvant volatil (Dry-Upt, Cédiat) ;
– application d’un agent de couplage silanique de préférence non
Compomères [13] hydrolysé (Sillicoupt, Kulzert) ;
Dérivés des ciments verres ionomères et des résines, ce sont des – dégraissage et nettoyage à l’aide d’une solution aqueuse de ponce
matériaux qui, grâce aux groupements carboxyles de leurs chaînes des surfaces dentaires préparées ;
polyalkénoïques, présentent un caractère adhésif. Leur prise
s’effectue par superposition de la réaction acide base du verre – mordançage de l’émail dentaire pendant 30 à 40 secondes à l’aide
ionomère et de la chémopolymérisation de la matrice résineuse. Les d’un gel d’acide orthophosphorique à 37 % ;
produits disponibles sont : Infinityt (Den Mat), Fuji Duett (GC), – rinçage abondant pendant 1 minute ;
Dyract Cemt (Detrey), Resiniomert (Bisico).
– séchage de la dent à l’air sec puis avec un solvant organique ;
¶ Protocole de collage – mise en place de strips interdentaires en Celluloïdt ;

Pour les bridges [13, 50, 51, 56, 57, 63] – application d’un adhésif amélodentinaire sur la dent ;

Après les séances d’essayage de l’armature et de réglage de – application du matériau de collage dans l’intrados de la facette
l’occlusion des reconstitutions prothétiques, l’étape du collage (de préférence un composite Dualt de teinte appropriée) ;
proprement dite doit se dérouler selon un protocole précis, seul – mise en place de la facette avec une pression digitale modérée ;
garant d’un collage optimal et donc de la pérennité des
– photopolymérisation pendant 2 minutes avec une lampe en
reconstructions. Chronologiquement :
commençant par la face palatine de la dent ;
– pose de la digue pour isoler les dents du milieu buccal ;
– élimination des excès des produits de collage à l’aide d’un bistouri
– dégraissage et nettoyage à l’aide d’une solution aqueuse de ponce ou avec une fraise multilames en carbure de tungstène et de strips
des surfaces dentaires préparées ; abrasifs.
– mordançage des zones amélaires, de préférence à l’aide d’un gel
d’acide orthophosphorique à 37 % pendant 45 à 60 secondes, suivi
d’un rinçage à l’eau pendant 1 minute ; Conclusion
– dégraissage au chloroforme de l’intrados du bridge
précédemment mordancé électrochimiquement au laboratoire ou Pour réaliser une reconstruction prothétique fixée, unitaire ou plurale,
sablé à l’alumine 250 µm ; le praticien aura le choix entre plusieurs solutions.
L’observation clinique, les indications et les avantages de chacune des
– enduction à l’aide d’un pinceau de l’intrados du bridge avec le
possibilités guideront le praticien dans sa décision. Il devra toujours
polymère de collage, il s’agira de préférence d’une colle 4-META
garder à l’esprit les principes mécaniques et biologiques qui régissent la
(conservée au réfrigérateur, sa température optimale d’utilisation est
préparation des ancrages. La notion d’économie tissulaire sera toujours
de 16 à 17 °C) ; présente. Le patient s’attachant d’avantage à l’aspect esthétique, les
– enduction des surfaces dentaires avec un agent de couplage reconstructions prothétiques résulteront, le plus souvent, d’un
amélodentinaire si le matériau de collage le nécessite ; compromis.

Références ➤

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23-275-A-10 Ancrages fixes ou conjoints Odontologie

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