Vous êtes sur la page 1sur 26

e

3ition
éd

ALEXANDRE DELLAL

PRÉ-SAISON
COMPÉTITION
TREVE HIVERNALE
TREVE ESTIVALE
Ce livre soutient les familles des victimes
de l’attentat de Nice, survenu le 14 juillet 2016

Une partie des bénéfices de ce livre sera reversée à l’ASSOCIATION


« PROMENADE DES ANGES : 14 juillet »

Vous pouvez également effectuer des dons, soit par l’intermédiaire d’un e-mail
(promenadedesanges@gmail.com), soit en envoyant un courrier à l’adresse
suivante :
Association Promenade des anges : 14 juillet 2016
BP 1411
06007 Nice cedex 1
Une saison
de préparation
physique
en football
Une saison
de préparation
physique
en football
Alexandre Dellal

e
3ition
éd
Pour toute information sur notre fonds et les nouveautés dans votre domaine
de spécialisation, consultez notre site web :
www.deboecksuperieur.com

© De Boeck Supérieur, 2020


Rue du Bosquet 7, B-1348 Louvain-la-Neuve

Tous droits réservés pour tout pays.


Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire (notam-
ment par photocopie) partiellement ou totalement le présent ouvrage, de le
stocker dans une banque de données ou de le communiquer au public, sous
quelque forme et de quelque manière que ce soit.

Dépôt légal : 3e édition


Bibliothèque Nationale, Paris : mars 2020
Bibliothèque royale de Belgique : 2020/13647/033
ISBN : 978-2-8073-2846-4
I n t r o d u c t i o n

À travers les différentes citations suivantes, l’importance de l’évolution


du rôle de préparateur physique moderne en tant que véritable entraîneur
adjoint est devenue une évidence. Toutefois, les fonctions et les objec-
tifs du préparateur physique vont dépendre des orientations technico-
tactiques impulsées par le coach ainsi que du contexte environnemental
de l’équipe et du club. Nous sommes au service du coach et du technico-
tactique et nous devons nous adapter à lui selon le moment de la saison.

« Si tu veux des résultats exceptionnels, tu dois penser, sentir et faire des choses
exceptionnelles. Tu dois vivre à la hauteur de tes ambitions. Et tu dois le faire
sur la durée. Personne n’aime entendre cette recette pour réussir, mais c’est la
seule qui marche. »
JÜRGEN KLOPP

« Le football tient de l’alchimie. On ne peut pas y jouer seul, il y a une dimen-
sion magique dans l’harmonie qui naît entre coéquipiers. Une passe bien
calibrée au buteur est tout aussi importante que le but lui-même. Quand les
joueurs sont au diapason, le football devient une mélodie, une chorégraphie
exécutée à la perfection. […] Avant mon arrivée au Cosmos New York, une des
clauses de mon contrat prévoyait que le Pr Mazzei soit également embauché,
au poste d’entraîneur adjoint et préparateur physique. »
PELÉ.

« Avec tout le travail que nous avait infligé le préparateur physique, j’ai abordé
le Mondial 1982 exténué, surentraîné, raide mort, sans la moindre étincelle,
dépourvu de ce coup de reins qui était ma marque de fabrique. »
DIEGO MARADONA.

VII
U n e sa i s o n d e p r é pa r at i o n p h ys i q u e e n fo ot ba ll

« Je défends la globalisation du travail, sans séparation des composantes physique,


technique, tactique et psychologique. Les concepts traditionnels que nous pouvons
rencontrer dans les livres sont des méthodes d’entraînements générales et sont loin
de ce que je pense être bon. Il n’y a pas de perspective de force, résistance et vitesse
sans contextualisation du football et fondamentalement selon notre forme de jeu. »
JOSÉ MOURINHO.

« Je vois le football comme une occasion d’interrelation des uns avec les autres.
Je n’attends pas d’un joueur qu’il gagne le match ni qu’il soit responsable de la
phase défensive, ou de tous les buts. Le football est un sport si bon, si imprévisible,
si ouvert, que tout dépend de tout le monde, de nos interactions. Et l’effort d’un
joueur contamine les 10 autres. »
PEP GUARDIOLA.

« Toutes les connaissances que vous accumulez à travers votre carrière et les for-
mations comme à Coverciano ont besoin de rebondir et d’être associées, mélan-
gées. La science du sport, la préparation physique, la technique et la tactique
doivent être mariées dans une même méthode. »
MARCELO LIPPI.

« Les choses changent constamment. Divers aspects ont évolué : le professionna-


lisme du recrutement, les systèmes d’analyse et l’aspect médical qui continue à
atteindre de nouveaux niveaux de savoir-faire. On cherche toujours des moyens
de faire la différence. La nouvelle génération a grandi dans un environnement
différent de celui de mon époque. Le travail est devenu plus individuel, tandis
que de mon temps tout était axé sur l’équipe. Aujourd’hui, nous avons de petits
groupes où nous travaillons individuellement avec les joueurs. Des domaines tels
que la science sportive et la psychologie ont revêtu davantage d’importance ces
dernières années. Un coup franc, un contre, un effort individuel peuvent être
déterminants. La transition devient de plus en plus importante. La vitesse de réac-
tion est essentielle, les joueurs doivent être vigilants et la condition physique doit
être optimale. »
JÜRGEN KLISMANN.

« Le footballeur d’aujourd’hui a de moins en moins d’espace, il doit agir le plus


vite possible et le plus qualitativement possible. La vitesse de jeu actuelle entraîne
une vitesse d’exécution qui se doit d’être optimisée. Ces notions de vitesse d’exé-
cution sont bien évidemment liées à la capacité d’enchaînements techniques du
joueur, à son anticipation et à sa perception du jeu. De nos jours, la majorité des
buts sont marqués sur des attaques rapides. Les joueurs modernes doivent alors

VIII
 Introduction

associer vitesse et technique et pouvoir répéter les actions explosives le plus long-
temps et le plus qualitativement possible tout au long du match. Si le joueur n’est
pas en bonne condition physique, ses qualités de footballeur ne s’exprimeront pas
aux mieux. Le travail de la vitesse est délicat et précieux. »
VAHID HALILHODZIC.

« Dans le contexte actuel, le football est à la fois technique, tactique et physique.


L’aspect physique est même devenu primordial. Le footballeur est devenu un véri-
table athlète qui a besoin d’exploiter de manière optimale ses capacités techniques
et tactiques tout au long du match. L’approche de la préparation physique a évo-
lué. Elle s’est généralisée, mais elle s’est surtout améliorée dans la qualité du travail
effectué. Tous les joueurs ont besoin de travailler physiquement afin d’exploiter
au mieux leurs qualités footballistiques. Même un joueur avec un petit gabarit
va compenser son manque de puissance et de force par son caractère. Tous les
joueurs ont besoin de travailler la vitesse, la puissance et de constituer une base
cardio-vasculaire importante afin de pouvoir encaisser l’enchaînement des matchs
tous les trois jours durant certaines périodes de compétition. La base sera de pou-
voir être régulier match après match ! Nous effectuons un travail individualisé. Le
staff technique doit agir comme un cuisinier, en modifiant les menus de chaque
joueur selon les besoins du moment de chacun. Tout le groupe doit être dans
un même état de performance. L’individualisation des charges constitue une des
bases de la préparation physique du football moderne. Nous devons adapter selon
différents paramètres tels que les temps de jeu, le suivi physiologique… Ainsi, nous
effectuons des séances communes et d’autres à la carte, individualisées. »
CLAUDE PUEL.

« Moi et Rui Faria ne croyons pas aux pics de forme, en l’alternance entre le
volume et l’intensité de travail, je ne crois pas au volume de travail, mais unique-
ment à l’intensité du premier jour d’entraînement au dernier jour d’entraînement
de la saison. »
JOSÉ MOURINHO.

« Voir vite et courir vite sont des qualités essentielles et fondamentales pour le foot-
ball de haut niveau, car cela va permettre d’effectuer des gestes techniques le plus
rapidement possible et donc d’apporter de la vitesse au jeu. De même, un haut
niveau de vitesse de course va permettre de jouer plus en bloc : les défenseurs qui
courent vite jouent volontairement plus haut. La vitesse et l’explosivité chez un
attaquant sont fondamentales avec ou sans ballon (à condition que l’appel soit
fait dans le bon timing). Dans le recrutement également, le fait de courir vite et
d’agir vite sont deux paramètres de choix. »
FRÉDÉRIC ANTONETTI.

IX
U n e sa i s o n d e p r é pa r at i o n p h ys i q u e e n fo ot ba ll

« Notre forme était due aux séances de physique, avant et après chaque entraî-
nement. Wenger ne menait pas lui-même ces sessions, mais il s’assurait qu’elles
étaient bien réglées. »
HIRAYAMA
(Ancien joueur japonais sous les ordres de Arsène WENGER.)

« Le suivi physiologique est important dans le football moderne tout comme la pré-
paration physique, la prise en charge des blessés et le travail de prévention en pré-
et post-entraînement sont essentiels. Chaque joueur est un individu à part qu’il
faut traiter selon son profil et ses spécificités tout en respectant et n’interférant pas
sur le travail du coach. »
Dr SERRATOSA
(Ancien médecin du Real Madrid.)

« La coordination entre le staff médical et le staff technique est une clé de la ges-
tion de l’effectif. En particulier, le ou les préparateurs physiques sont au centre
d’échanges permanents entre les entraîneurs adjoints, le coach, les physiothé-
rapeutes et les médecins. L’entente et l’écoute doivent être parfaites afin de bien
gérer tous les joueurs que nous avons en charge. »
Dr PRUNA
(Médecin du FC Barcelone).

« Le préparateur physique est un entraîneur adjoint à part entière et il est indis-
pensable à la constitution d’une séance, au suivi des joueurs et à la gestion des
différents facteurs de la performance en football. Son avenir reste clair. »
CLAUDE PUEL.

X
L’auteur
Alexandre DELLAL est un entraîneur adjoint chargé de la préparation physique
dans le milieu professionnel de haut niveau depuis de longues années. Il est
à la fois un homme de terrain (titulaire du BEES 2 et du DES) et un scienti-
fique internationalement reconnu, membre du Centre Médical Excellence FIFA
de Lyon. Il a publié plus de 50 articles scientifiques dans des revues interna-
tionales et est également l’auteur de trois autres ouvrages aux éditions De
Boeck : De l’entraînement à la performance en football, Entraîner des jeunes
footballeurs, et Le foot en 7 langues. Il a été élu, en 2019, dans le top 40 des
experts mondiaux en science du football.
Il vous fait part de son expérience et de ses connaissances afin de vous per-
mettre d’optimiser votre pratique quotidienne, en toute humilité et avec res-
pect. Cet ouvrage n’est en aucun cas un modèle, mais un partage.

Remerciements
Dans le cadre de l’écriture de cet ouvrage, je tiens à remercier spéciale-
ment Claude PUEL, Vahid HALILHODZIC, Michel DUFOUR, Philippe LAM-
BERT, Djamel BELMADI, Frédéric AUBERT, Martin BUCHHEIT, Antonio
PINTUS et Karim CHAMARI pour leurs conseils, leurs connaissances,
leurs passions, leurs expertises et leurs recherches qui ont contribué
à sans cesse me remettre en question. Je remercie ces experts pour
m’avoir transmis une partie de leur connaissance et de savoir-faire.

De même, je suis très reconnaissant de la présence sur les photos de


différents joueurs avec qui j’ai eu la chance de travailler (Danté, Balo-
telli, Ben Arfa, Lisandro Lopez, Miralem Pjanic, Kolo Touré, Paul Baysse,
Ricardo Pereira, Renato Civelli, Didier Digard, Jérémy Pied,  etc.) et
­envers Yannick Faraut, le virtuose photographe, qui est souvent
à l’origine de ces œuvres d’art, ainsi qu’envers Jean-Philippe Gilardi,
Philippe Boulon, Jean-Christophe Garcia, Rémy Garcia, Julieo Huecas
et Delphine Uehl pour avoir participé à certains montages photos et
échangé continuellement avec moi sur nos métiers respectifs.

XI
U n e sa i s o n d e p r é pa r at i o n p h ys i q u e e n fo ot ba ll

… et surtout, à ma femme MICKAELLA, à mes enfants TIAGO, MATHIS


et LANA, mais aussi toute ma famille et mes proches sans qui ma vie
ne serait pas la même : Francine, Laura, Fred, Irène, Kimsy, Eliott,
Amor, Fatima, Sabrina, Sarah, Nizar, Jennifer, Nadia, Marie, Maxime,
Julien, Romain, Maria, Carlos, Joao, Jeff, Eva, Ali, Charlotte, Abdel,
Walid, Inès, Sophia, Jessica, Carla, Naël, Noam, Myriam, Slim, Rasta,
Katia, Kiki, Aziz, Faeza, Amel, Leia, Said, Emilie, Olivier, Augustin,
Faustine, Philippine, Adria, Sara, Alain et Karim.

XII
1

P a r t ie  1

Analyse de l’activité,
facteurs de la performance
et méthodes d’évaluation
1
P A RT I E   1 Analyse de l’activité, facteurs de la performance...

Le football est une activité multifactorielle, c’est-à-dire que la performance d’un joueur
dépend de l’interaction de ses capacités techniques, tactiques, physiques et men-
tales. Chaque poste de jeu présente des spécificités qui varient selon les exigences et
les orientations technico-tactiques (animation défensive et offensive) impulsées par
le staff technique. Comme beaucoup de techniciens de très haut niveau le disent, la
préparation physique tient une place importante dans le football moderne, qu’elle soit
intégrée, dissociée ou associée.
Partant de ce constat, nous devons connaître exactement l’activité physique et tech-
nique du footballeur moderne de haut niveau au cours d’un match en football. Ces
éléments permettront :
1 – d’orienter l’entraînement en adéquation avec la réalité du terrain ;
2 –  de spécifier et d’individualiser les séances selon les différents postes occupés
sur le terrain ;
3 – de donner des repères et des objectifs pour les footballeurs de niveau amateur et
les jeunes joueurs, c’est-à-dire la performance vers laquelle ils doivent tendre, avec
le football professionnel comme miroir.

1. Analyse de l’activité du footballeur


au cours d’un match
L’analyse de l’activité au cours d’un match de football peut se réaliser au moyen
de différents outils  tels que : les grilles d’observations, l’analyse d’enregistrement
vidéo, les transmetteurs électroniques en système triangulaire, les GPS, les accé-
léromètres ou encore les analyses vidéos semi-automatiques (exemple : Prozone).
Ces derniers systèmes d’analyses sont les plus fiables dans l’évaluation des impli-
cations physiques et techniques au cours d’un match de football.

1.1 Analyse chez les professionnels


a. Activité physique
• Importance de l’endurance et du métabolisme aérobie
L’activité du footballeur moderne de haut niveau a bien évolué (Tableaux  1 et  2). En
1952, les joueurs parcouraient une distance totale de 3 361 m tandis que de nos jours,
ces valeurs se situent entre 10 425 m à 11 780 m selon les postes de jeu (Dellal et al.,
2011), correspondant à des valeurs moyennes de fréquence cardiaque situées entre
80 et 90 % de la fréquence cardiaque maximale (Stolen et al., 2005). Toutefois, nous
pouvons observer que certains joueurs ne parcourent pas plus de 10  000  m (défen-
seurs centraux ou les attaquants axiaux) avec des valeurs basses pouvant atteindre
8 500 m. Cette augmentation de la distance totale que parcourt un joueur peut s’ex-
pliquer par le fait que les organisations de jeu, les animations offensives et les ani-
mations défensives ont changé. Le football moderne nécessite que chaque joueur soit

3
U n e sa i s o n d e p r é pa r at i o n p h ys i q u e e n fo ot ba ll

concerné par le jeu et qu’il s’implique dans les phases défensives où il doit se replacer
par rapport à ses partenaires, à ses adversaires et par rapport au ballon afin de pro-
téger son but. Chaque joueur constitue une pierre indispensable à la construction du
bloc défensif de l’équipe. Il doit également essayer de participer aux phases de jeu
offensives, être systématiquement en mouvement autour du porteur de balle, suivre
les mouvements des partenaires et tout ceci afin de garder également un bloc équipe.
En phase offensive, les joueurs doivent très rarement être isolés. Ils ont besoin de
soutien et de mouvement autour d’eux afin de créer un maximum d’incertitudes chez
l’adversaire qui, par conséquent, sera plus facile à surprendre.
Par ailleurs, différentes études se sont intéressées à la différence de performance en
comparant les distances parcourues durant la 1re  et la 2e  mi-temps. Il a été constaté
que les joueurs baisseraient leurs niveaux de performance physique entre ces deux
mi-temps avec des différences comprises entre 1 % et 8 % (Dellal, 2008 ; Rampinini
et al., 2007 ; Barros et al., 2007 ; Mohr et al., 2004). De la même façon, les attaquants
parcourraient des distances plus importantes quand leur équipe est en phase offen-
sive, alors que les défenseurs présenteraient une activité plus importante en phase
d’animation défensive (Dellal et al., 2011).
Tableau 1. Relevé des distances totales parcourues par des footballeurs au cours de matchs officiels.
Distance totale parcourue
Auteurs Niveau
(en mètres)
Gamblin et Winterbottom (1952) Professionnel anglais 3 361
Agnevik (1970) Professionnel suédois 10 200
Saltin (1973) Amateur suédois 12 000
Whitehead (1975) Professionnel anglais 11 700
Smaros (1980) Division 2 finlandaise 7 100
Whiters et al. (1982) Sélection australienne 11 500
Ekblom (1986) Amateur suédois 10 000
Gerisch et al. (1988) Amateur allemand 9 000
Reilly (1994 et 1996) 2  division anglaise
e
9 660
Bangsbo (1994) International danois 10 550
Rienzi et al. (2000) International sud-américain 8 638
Mohr et al. (2004) Professionnel danois 10 333
Hawkins (2004) Professionnel anglais 15 000
Di Salvo et al. (2007) Professionnel espagnol 11 393
Barros et al. (2007) Professionnel brésilien 10 012
Rampinini et al. (2007) Professionnel anglais 10 864
Dellal et al. (2010) Professionnel français 10 425 – 11 726
Professionnel
Dellal et al. (2011) 10 496 – 11 780
espagnol – anglais
Entre 9273 et 13 200 m et
LFP (2018) – saison 2017‑2018 Professionnel français
entre 108 et 180 (210) m/min

4
Tableau 2. Relevé des distances totales parcourues à différentes intensités et selon les différents postes occupés sur le terrain, durant
tous les matchs officiels des championnats espagnol (Liga) et anglais (FAPL) au cours de la saison 2006‑2007 (Dellal et al., 2011).

Distance totale Pourcentage Distance totale Pourcentage


Distance totale parcourue à très de la distance totale parcourue à haute de la distance
Nombre
Postes de jeu Ligue parcourue haute intensité parcourue à très intensité totale parcourue
d’analyses
(en mètre) (> 24 km/h) haute intensité (21‑24 km/h) à haute
(en mètre) (%) (en mètre) intensité (%)

LIGA n = 624 10 496,1 193,6 1,8 226,1 2,1


Défenseur central
FAPL n = 1 704 10 617,3 208,5 1,8 240,8 2,2

LIGA n = 212 10 649,7 248,9 2,3 284,8 2,5


P A RT I E   1

Arrière latéral
FAPL n = 132 10 775,3 263,0 2,5 270,1 2,7

5
LIGA n = 616 11 247,3 203,3 1,8 279,6 2,9
Milieu défensif axial
FAPL n = 1 356 11 555,6 245,8 2,2 319,1 2,5

LIGA n = 82 11 004,8 222,2 2,0 278,0 3,1


Milieu offensif axial
FAPL n = 76 11 779,5 267,3 2,5 334,0 2,5

LIGA n = 100 11 240,8 250,8 2,2 310,6 2,5


Milieu excentré
FAPL n = 50 11 040,8 259,2 2,2 298,0 2,8

LIGA n = 262 10 717,7 260,0 2,4 288,6 2,8


Attaquant
FAPL n = 724 10 802,8 278,2 2,6 299,8 2,7
Analyse de l’activité, facteurs de la performance...
U n e sa i s o n d e p r é pa r at i o n p h ys i q u e e n fo ot ba ll

Figure 1. Exemple de distance totale parcourue par une équipe de Ligue 1 française
lors de la saison 2016‑2017.

DISTANCE TOTALE PARCOURUE


14 000 12358 13152
12135 11941
12 000 10820 10344 10858 10002 10828
9752
Distance (m)

10 000
8 000
6 000 6127
4 000
1661
2 000 622
0
Cardinate

Bays so

Pereira

Bodmer

Dalbort

Sar

Cyprien

Seri

Eyssede

Kozeiello

Plea

Walter

Lusamba
DISTANCE PARCOURUE EN HAUTE INTENSITÉ
Distance en Sprint Distance en Vitesse Haute
14 000
12 000
Distance (m)

10 000
8 000
6 000
4 000
2 000
0
Cardinate

Bays so

Pereira

Bodmer

Dalbort

Sar

Cyprien

Seri

Eyssede

Kozeiello

Plea

Walter

Lusamba
• Importance de la qualité à répéter des efforts explosifs
Les joueurs effectueraient entre 18 et 31 courses à vitesse maximale par match et
parcourraient une distance totale comprise entre 605 et 997 m à très haute inten-
sité (> 19,8 km/h) (Rampinini et al., 2007), les défenseurs centraux étant les joueurs
parcourant la plus petite distance totale à haute intensité. Ces courses à très hautes
intensités représentent entre 2 et 5 % de l’activité totale, mais si nous l’exprimons
en relation au temps de jeu effectif, qui est souvent compris entre 52 et 60 min de
jeu, ce pourcentage pourrait monter à 10‑15 % (Dellal, 2008). Toutefois, les joueurs
présenteraient une baisse de 18 % de l’activité à haute intensité quand nous com-
parons l’activité durant les 15 premières et les 15 dernières minutes du match, à la
fois pour des joueurs internationaux ou nationaux (Bradley et  al., 2010). De plus,
les joueurs effectueraient entre 1 110 et 1 200 actions, dont 200 sont intensives, et
auxquelles nous pouvons ajouter 400 changements de direction, 200 à 400  m de
course arrière et 30 à 40 sauts (Iaia et al., 2009). Toutes ces informations indiquent
l’importance de cette capacité à répéter des efforts très intenses tout au long du
match. Durant la saison  2017‑2018 de Ligue  1, les plus grandes distances parcou-
rues par des joueurs à une vitesse supérieure à 25  km/h oscillent entre 187  m
(milieu axial défensif ) et 629 m (arrière latéral) selon les postes de jeu, même si cela
reste à pondérer selon le système et l’animation de jeu (Tableau 3).
Par ailleurs, les modifications des systèmes et des schémas de jeu modifieraient
l’activité des joueurs en sprint et à très haute intensité, et spécialement celles
des attaquants (Bradley et  al., 2011). Cette information implique que l’entraîneur
doit maîtriser l’ensemble des implications physiques de l’utilisation des différents
systèmes et des différentes animations, à la fois offensives et défensives, qu’il
demande aux joueurs d’appliquer.

6
P A RT I E   1 Analyse de l’activité, facteurs de la performance...

Tableau 3. Relevé des distances totales parcourues à différentes intensités et selon


les différents postes occupés sur le terrain, durant tous les matchs officiels d’une équipe
du championnat français (Ligue 1) au cours de la saison 2017‑2018.

DISTANCES TOTALES PARCOURUES (DTP en mètres)


Poste des joueurs
> 25 km/h 20‑25 km/h Global en mètres Global en m/min

Arrière latéral 1 208 620 10 421 124

Arrière latéral 2 380 730 11 058 117

Arrière latéral 3 629 945 12 200 128

Arrière latéral 4 528 953 11 223 119

Défenseur central 2 480 704 10 882 143

Défenseur central 3 227 441 10 264 124

Défenseur central 4 209 455 10 046 106

Milieu axial 1 239 926 13 162 210

Milieu axial 2 207 712 12 581 134

Milieu axial 3 247 772 13 201 151

Milieu axial 4 254 920 12 436 134

Milieu axial 5 298 828 11 712 135

Milieu axial 6 187 676 12 183 149

Milieu excentré 1 266 864 12 070 129

Milieu excentré 2 376 368 10 912 192

Attaquant axial 1 373 810 10 828 118

Attaquant axial 2 230 483 9273 108

Attaquant axial 3 298 587 10 934 155

7
U n e sa i s o n d e p r é pa r at i o n p h ys i q u e e n fo ot ba ll

Figure 2. Exemple de récupération moyenne entre 2 courses par une équipe de Ligue 1
française (saison 2016‑2017).

TEMPS DE RÉCUPÉRATION ENTRE 2 COURSES EN HI


Temps Moyen entre 2 courses
en HI (s)
Nombre de
JOUEURS Match (a) 1re mi-temps (a) 2e mi-temps (a)
Match 1re mi-temps 2e mi-temps Course en HI
350 Gardien 8 340 374 305

Arrière latéral 165 93 60 126


300 165 165 139 192
Défenseur central
115 90 81 100
Défenseur central
250 183 206 125 286
Arrière latéral
173 100 80 121
Milieu défensif
200 229 81 58 104
Milieu relayeur
Temps (s)

253 63 73 53
Milieu relayeur
221 97 85 109
150
Milieu offensif 312 114 144 85
Attaquant 185 135 141 129
100
Milieu relayeur 37 19 0 19
Milieu relayeur 15 8 0 8
50

0 Total 2061 1511 1359 1636


Bays so
Pereira

Cyprien
Seri
Eysseric
Kozeilio
Pica

Lussamba
Dalbert
Bodmer

Sar

Walter

Moy (Titulaires seulement) 200 114 98 111


ÉQUIPE

Max 312 206 144 286


Min (Titulaires seulement) 15 8 58 8

b. Activité technique
Le football moderne se caractérise par une vitesse de jeu, un rythme et une inten-
sité de plus en plus élevés, ce qui est illustré par le nombre de touches de balle
moyen effectué par possession de balle (1,7‑2,2 tdb) et une durée totale de pos-
session dépassant rarement 1 min ou 1,30 min (Tableau 4). Les joueurs présentent
entre 75 et 81 % de passes réussies (Dellal et al., 2011), avec des valeurs atteignant
les 84‑90 % dans les meilleures équipes européennes (Real Madrid, Olympique
Lyonnais, Manchester United, FC Barcelone, Bayern Munich, etc.). La notion de duel
est également centrale en football et elle discrimine souvent les équipes qui perdent
les matchs ou les différents postes de jeu (sauf cas particulier). Les performances
techniques diminueraient entre la 1re et la 2de mi-temps du match, et certains auteurs
ont même décrit que la baisse du nombre de possessions et du pourcentage de
passes réussies dans une équipe désignait régulièrement les équipes perdantes
(Rampinini et al., 2009).
Par ailleurs, les modifications des systèmes de jeu modifieraient également l’acti-
vité technique des joueurs, et spécialement des attaquants (Bradley et al., 2011). Le
schéma de jeu et ses implications offensif/défensif, préconisé par le staff technique,
induit des modifications de l’activité technique du joueur, du type de passes qu’il
effectuera, des situations dans lesquelles il va se trouver, du nombre de duels et
des schémas préférentiels.

8
Tableau 4. Relevé des performances techniques durant tous les matchs officiels des championnats espagnol (Liga) et anglais (FAPL)
selon les différents postes occupés sur le terrain au cours de la saison 2006‑2007 (Dellal et al., 2011).

Nombre Nombre % de % de
% Durée totale
Nombre de passes Nombre total de touches duels duels
Poste de jeu Ligue de passes de possession
d’analyses vers de possessions de balle par aériens au sol
réussies (sec)
l’avant possession gagnés gagnés

LIGA 624 77,00 15,32 43,40 43,89 1,76 59,44 56,04


Défenseur central
FAPL 1 704 75,00 15,16 41,22 41,72 1,74 61,89 55,84

LIGA 212 79,00 18,28 54,38 54,40 1,79 61,48 54,20


Arrière latéral
P A RT I E   1

FAPL 132 81,00 20,30 58,88 59,76 1,84 59,41 55,42

9
LIGA 616 78,00 14,13 53,60 63,61 2,03 48,99 50,13
Milieu défensif axial
FAPL 1 356 77,00 14,52 53,22 60,76 2,01 47,55 49,96

LIGA 82 78,00 13,42 60,96 84,04 2,26 40,19 50,75


Milieu offensif axial
FAPL 76 80,00 13,06 57,12 76,09 2,24 39,21 50,74

LIGA 100 77,00 14,44 55,30 67,23 2,03 46,46 49,66


Milieu excentré
FAPL 50 80,00 14,46 56,24 77,85 2,24 49,05 49,67

LIGA 262 74,00 6,52 41,52 55,87 2,16 39,38 47,70


Attaquant
FAPL 724 70,00 7,79 43,04 54,19 2,01 34,98 46,61
Analyse de l’activité, facteurs de la performance...
U n e sa i s o n d e p r é pa r at i o n p h ys i q u e e n fo ot ba ll

Figure 3. Exemple de performance technique par une équipe de Ligue 1 française


(saison 2016‑2017).

La domination « statistique » de la possession collective de la balle ne constitue pas


systématiquement un gage de succès au cours d’un match. En revanche, la stabilité
de la manière de jouer et de la possession de balle est un gage de stabilité tac-
tique et de philosophie de jeu et caractériserait les équipes du haut de classement,
comme cela a été démontré pour les équipes du championnat espagnol de première
division. Par exemple, les 4 premiers du classement présentaient un coefficient de
variation inférieur aux équipes classées dans le bas du classement, comme illustré
dans le tableau 5 (Lago-Penas et Dellal, 2010).

10
P A RT I E   1 Analyse de l’activité, facteurs de la performance...

Tableau 5. Stabilité des possessions de balle collective au sein de toutes les équipes
du championnat espagnol durant la saison 2008‑2009 (Lago-Penas et Dellal, 2010).

Possession de balle
Classement final Équipes Coefficient de variation
moyenne sur la saison

1 FC Barcelona 64,3 8,4


2 Real Madrid 53,2 11,5
3 Sevilla 54,6 12,2
4 Atlético de Madrid 52,8 10,8
5 Villarreal 50,2 12,0
6 Valencia 54,3 12,3
7 Deportivo 49,0 12,4
8 Málaga 44,9 12,1
9 Mallorca 47,3 13,4
10 Espanyol 48,3 12,7
11 Almería 49,4 14,0
12 Racing 46,7 14,4
13 Athletic 46,5 14,2
14 Sporting 44,6 16,1
15 Osasuna 49,0 15,6
16 Valladolid 50,4 15,7
17 Getafe 51,9 16,3
18 Betis 48,9 15,9
19 Numancia 46,2 16,8
20 Recreativo 48,1 17,2

1.2 Analyse chez les jeunes footballeurs


Durant les matchs, le jeune footballeur présente une activité physique inférieure à
celle des adultes. Les joueurs professionnels parcourent une distance totale plus
importante que les jeunes footballeurs. Les joueurs de catégorie U16 seraient éga-
lement plus performants que les catégories plus jeunes (U15-U14-U13-U12) sur les
activités athlétiques, notamment concernant la distance totale parcourue à haute
intensité et à vitesse maximale (Haley et al., 2010). La taille du terrain et les temps
de jeu ont un impact non négligeable sur les performances. Récemment, Barbero-
Alvarez et al. (2017) ont expliqué que des jeunes joueurs du Real Madrid (U12-U14)
parcourraient, durant un match de 2  ×  25’, environ 5  348  m, dont 264  m (U14) et
128 m (U12) de course à très haute intensité.
Les performances lors de tests physiques tels que le 10 m ou le 30 m sont corrélées
à l’âge, mais aussi au niveau de maturation, de puberté et de croissance des jeunes

11
C
et ouvrage a pour objectif de présenter la place de la
préparation physique moderne dans l’entraînement du
footballeur durant une saison complète, de la trêve estivale
jusqu’à la fin des matchs retours, tout en différenciant les jeunes
footballeurs, les amateurs, les professionnels et les féminines, et en
considérant l’expression des qualités techniques et tactiques.

Alexandre Dellal, préparateur physique à haut niveau (OL, OGC Nice, équipe nationale
d’Algérie, membre du centre médical FIFA de Lyon) et docteur en sciences du sport,
présente les principes fondamentaux de l’entraînement et du maintien de la condition
physique, en association avec des applications pratiques accessibles à tous.
Il propose ainsi :
•une expertise de l’activité du footballeur moderne selon les niveaux ;
•une analyse succincte des différents facteurs de la performance (vitesse,
explosivité, endurance, stretching, coordination, force) ;
• les principaux tests d’évaluation en football ;
• la relation entre la préparation physique et la composante psychologique ;
• les différents rôles du préparateur physique moderne avec la présentation de
différentes organisations (FC Barcelone et Real Madrid) ;
• le travail de pré-training, pré-activation, de prévention et de post-training ;
• les différentes notions clés en lien avec chaque partie et sous-partie, illustrées
par de nombreux tableaux, figures, photographies et fiches annexes en couleurs.

Différents joueurs de renom (Danté, Balotelli, Ben Arfa,


PRÉ-SAISON Miralem Pjanic, Jérémy Pied, etc.) ont permis d’illustrer
ce livre, et plusieurs entraîneurs et spécialistes l’ont orienté
COMPÉTITION
(José Mourinho, Claude Puel, Arsène Wenger, Josep Guardiola,
TREVE HIVERNALE Didier Deschamps, Philippe Lambert, Rui Faria, Antonio
TREVE ESTIVALE Pintus, Dr Serratosa, Dr Pruna, Dr Noël, Dr Sonnery-Cottet,
Pelé, Maradona).

Cette troisième édition, enrichie, vous permettra d’élaborer vos entraînements


avec plus de précision, quels que soient le moment de la saison et le public que
vous avez en charge. Elle vous servira à construire ou étoffer votre méthodologie
d’entraînement conformément à votre cohérence et à votre logique.
Photo : © Alexandre Debbache

ISBN : 978-2-8073-2846-4

9 782807 328464 www.deboecksuperieur.com

Vous aimerez peut-être aussi