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RESUME_THESE_KALUME BASHARA

Notre étude a porté sur « Les mécanismes de gouvernance et performance des IMF ».
Elle analyse dans sa première partie l’impact des mécanismes de gouvernance (internes et
externes) sur la performance financière des IMF (mesurée par la rentabilité, l’autosuffisance
opérationnelle et la qualité du portefeuille de crédit) d’une part et sur leur performance sociale
(Captée par le nombre d’emprunteurs actifs, la taille moyenne de crédit et le pourcentage de
femmes emprunteuses) d’autre part. Dans la deuxième partie, elle examine la relation entre ces
deux dimensions de la performance et les effets des mécanismes de gouvernance sur cette
relation.

Pour atteindre ces objectifs, les théories actionnariale et partenariale de la gouvernance


ont été utilisées (Berle et Means, 1932 ; Friedman, 1953 ; Jensen et Meckling, 1976 ;
Williamson, 1986 ; Hill et Jones, 1992 ; Shleifer et Vishny, 1997 ; Charreaux, 1997 et Pigé,
1998). En effet, dans le contexte actionnarial, le rôle de la gouvernance est de discipliner
(contrôler et inciter) les dirigeants afin de les contraindre à rentabiliser l’entreprise au profit
des actionnaires. La gouvernance partenariale quant à elle, incite les dirigeants à prendre en
compte les intérêts des parties prenantes (clients notamment) dans la recherche de la
performance. En outre, la démarche hypothético-déductive a été sollicitée.

Utilisant le modèle de régression linéaire (Modèle 3 de Hayes, 2013) dans la première


partie, les tests empiriques effectués révèlent que très peu de mécanismes de gouvernance
influencent positivement les deux dimensions de la performance des IMF dans le contexte
congolais. Les seuls mécanismes qui affectent positivement la performance financière et la
performance sociale à la fois sont l’ancienneté du dirigeant à son poste (jusqu’à 18 ans), la
présence des experts externes au conseil d’administration et l’endettement. Par ailleurs, les
indicateurs favorables à la performance financière conduisent à l’exclusion des femmes parmi
les emprunteurs, ces dernières ne disposant pas des garanties matérielles. Les autres
mécanismes de gouvernance objet de cette étude (pourcentage du capital détenu par les
membres du Conseil d’administration, taille du conseil d’administration, contrôle de la BCC)
ne jouent aucun rôle significatif sur la performance financière et la performance sociale des
IMF congolaises. Par ailleurs, la présence de membres des comités d’audit n’influence la
performance financière que dans les institutions qui les rémunèrent.
Dans sa deuxième partie, en plus des théories actionnariale et partenariale de la
gouvernance ; les différentes hypothèses formalisant les relations possibles entre la
performance financière et la performance sociale (Preston et O’Bannon, 1993) ont constitué
notre soubassement théorique.
Les analyses par le modèle à équations simultanées (2SLS) nous ont permis de remarquer qu’il
n’y a pas de convergence entre la performance financière et la performance sociale des IMF
congolaises. L’hypothèse d’opportunisme managérial a été ainsi confirmée, traduisant un
impact négatif de la performance financière sur la performance sociale. Enfin, il a été remarqué
que seulement quatre mécanismes de gouvernance dont : l’ancienneté du dirigeant à son poste,
la rémunération des membres des comités d’audit, la liquidité et la présence d’experts au CA
permettent la convergence de la performance financière et la performance sociale.
A la lumière de ces résultats, nous avons recommandé :
➢ Aux AG, la désignation les membres des conseils d’administration en tenant compte des
critères de qualité ;
➢ A toutes les parties prenantes d’instaurer la possibilité de rémunérer les membres des
conseils d’Administration, d’exiger l’augmentation de leur participation au capital afin de
les inciter à contrôler efficacement la latitude managériale des principaux dirigeants ;
➢ A la BCC et l’Etat de limiter le mandat des principaux dirigeants à la direction de l’IMF à
18 ans (9 ans renouvelable une fois) ;
➢ A la BCC de sensibiliser les gestionnaires sur les avantages de la démarche de crédit
solidaire ;
➢ A l’Etat, d’accorder à la BCC les moyens suffisants afin de lui permettre de réaliser des
contrôles réguliers et exhaustifs et contribuer ainsi à la réduction de l’opportunisme dans le
secteur.
Loin de nous la prétention d’avoir produit un travail parfait, toutefois nous estimons avoir
contribué à la compression de la gouvernance dans les IMF congolaises.

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