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En finir avec
la candidose
À mon épouse Catherine,
mon amour de toujours et pour toujours.
À mes petits-enfants.
À ma famille.
INTRODUCTION
Une véritable épidémie
Au fur et à mesure que se développe une meilleure connaissance de
l’écosystème intestinal, on comprend l’importance de cette véritable
épidémie silencieuse qu’est la candidose intestinale chronique. Sous-
estimée, elle l’est sûrement. Dans le pays de l’oncle Sam, plus d’un
quart des Américains en souffrirait. En France, on parle d’un tiers de
la population, majoritairement féminine, mais cette maladie est peu
étudiée chez nous, et son dépistage au sein de la population est en
réalité particulièrement ardu.
La candidose chronique pose aussi le problème du manque de
reconnaissance et de compréhension, non seulement d’une grande
partie de la population, mais aussi du corps médical, qui en minimise
l’impact. Il est vrai que, de façon générale, la formation hospitalière
des médecins complique leur tâche lorsqu’il leur faut avoir une vision
globale de la santé et qu’ils doivent prendre en charge des
pathologies fonctionnelles et des troubles chroniques, d’autant que
les traitements proposés se cantonnent habituellement aux
médicaments remboursés par la Sécurité sociale. Or, ceux-ci traitent
les conséquences et non la cause. Les patients entendent de plus en
plus parler de C. albicans, dont les faits d’armes vont bien au-delà du
système digestif. Légitimement, ils veulent aller au-delà du traitement
symptomatique.
Êtes-vous concerné ?
Peut-être, vous aussi, êtes-vous concerné par la candidose, soit que
vous en ayez fait la pénible expérience, soit que, au final, vous vous
rendiez compte que certains troubles inexpliqués dont vous souffrez
peuvent être en relation avec cette levure malfaisante. Surtout, ne
fonctionnez pas comme ces personnes qui, quand elles ont un
problème, y pensent toujours sans en parler jamais. Si c’est votre cas,
vous allez devoir remplacer ce mode de fonctionnement par un
aphorisme amené à devenir votre nouveau mot d’ordre : « Y penser
toujours, en parler au plus vite. »
Une fois que la candidose est reconnue, sa prise en charge n’est
pas forcément simple, comme en témoignent les difficultés
rencontrées par de nombreux patients. Pour une atteinte vaginale
rapidement combattue par un ovule salvateur, combien de formes
récidivantes nécessitant des traitements fréquents et répétés ? Pour
une mycose anale ou un muguet buccal traités avec un succès
apparent par le biais d’un traitement antifongique, combien de
candidoses chroniques avec des manifestations systémiques mettant à
rude épreuve la bonne volonté des prescripteurs de tout poil ?
La candidose,
un simple mot pour de grands
maux
Le saviez-vous ?
Dans près de 15 % des cas, on a affaire à C. parapsilosis, une levure fréquente de la
peau mais pas du tube digestif, qui expose au risque de contamination par les
mains (manuportée). Citons aussi les 8 à 9 % de C. tropicalis, et précisons que de
nombreuses espèces de candida existent dans l’environnement humain et peuvent
pénétrer, comme C. krusei (près de 2 % des cas), par ingestion accidentelle dans le
tube digestif. Dans certaines situations d’immunodépression ou d’agression des
muqueuses, ces espèces sont susceptibles d’entraîner exceptionnellement des
infections fongiques.
En superficie
En profondeur
TRANSFORMISTE ET OPPORTUNISTE
UN RÉSEAU TENTACULAIRE
UN GRAND PERTURBATEUR
Bon à savoir
Il existe un risque de contamination de candidose invasive chez des personnes
immunodéprimées porteuses d’un cathéter (utilisé pour la perfusion de solutés ou
de médicaments intraveineux).
Le rôle de l’alimentation
Les déséquilibres alimentaires constituent une autre situation propice
à la transformation de la levure en sa forme parasite pathogène. Ils
favorisent les carences nutritionnelles, notamment en vitamine A ou
en fer, souvent associées à une candidose chronique (le mécanisme
n’est pas encore élucidé).
De même, un régime pauvre en fibres favorise l’appauvrissement
en bifidobactéries et l’émergence des souches candidosiques
pathogènes. Une alimentation non adaptée contribue à la
perturbation du microbiote, et peut directement favoriser la
croissance du candida. Ainsi, nous avons vu que sa structure
glucidique s’enrichit d’une alimentation sucrée.
LE PIÈGE DU SUCRE
Les environnements propices
à la prolifération du candida
Aux causes générales déjà évoquées, il faut ajouter les facteurs
favorisant directement la prolifération des levures.
L’IRRITATION DES MUQUEUSES
De façon générale, toute agression des muqueuses favorise le
développement des spores de C. albicans et sa transformation en
filaments mycéliens.
La sécheresse vaginale par carence œstrogénique lors de la
ménopause.
Des rapports sexuels trop fréquents ou inadaptés.
Une contraception locale par diaphragme ou par stérilet.
Une mucite (inflammation aiguë de la muqueuse) provoquée par
de la chimiothérapie ou de la radiothérapie.
L’irritation buccale chronique provoquée par les prothèses
dentaires, l’alcool, le tabac, les aliments irritants, les morsures et,
surtout, la sécheresse buccale (xérostomie). Cette dernière est due
notamment à un manque de salive (hyposialie), fréquent chez les
personnes âgées ou lors de la prise de certains médicaments,
comme les atropiniques prescrits en cas d’instabilité de la vessie.
Attention aussi aux boissons brûlantes régulièrement consommées
et aux solutions antiseptiques buccales utilisées de façon abusive :
elles décapent à la fois le microbiote buccal et la muqueuse. Pour
peu que l’hygiène buccale ne soit pas au rendez-vous, le résultat
est détonant. Les dentistes qui utilisent le microscope pour
examiner le parodonte (tissu de soutien de la dent) sont aux
premières loges pour constater la prolifération gingivale du
candida et la parodontite qui s’ensuit.
Les implications du candida
sur la santé
Alors, faut-il considérer que le candida est partout, derrière la
moindre pathologie, systématiquement ? La réponse est plus souvent
oui que non. À votre insu, il a poussé son avantage, étendant ses
ramifications mycéliennes dans toutes les brèches qui s’ouvriront
devant lui. Au fil du temps et des conditions favorisantes, la
candidose chronique s’est installée, et vous ne le savez pas encore.
Tôt ou tard cependant, vous ferez sa connaissance. Il faudra gérer sa
présence et les risques santé qu’elle vous fera courir, petits ou grands.
Le plus souvent, le problème sera circonscrit et vous apprendrez à
vivre avec lui. S’il ne vous affecte que de façon légère ou modérée,
vous ne saurez même pas la part qu’il prend dans votre état de santé.
Dans d’autres cas, il aura une grande responsabilité dans certains
troubles que vous allez développer. Dans d’autres cas encore, votre
organisme saura trouver la parade et vous allez le contrôler, sans
jamais l’éradiquer vraiment. Voici le message fondamental qu’il vous
faudra toujours vous remémorer : ne jamais sous-estimer C. albicans
et ses congénères.
Comment reconnaître
les différentes candidoses ?
LES MYCOSES MAMMAIRES
Au niveau du sein, l’atteinte peut concerner le mamelon et les canaux
lactifères, entraînant une candidose mammaire, fréquente chez la
femme allaitante. Cela se traduit par des douleurs intenses du
mamelon et/ou du sein, parfois bilatéralement (bien que le bébé tète
de façon correcte), des démangeaisons, des sensations de brûlure,
d’élancement pendant toute la tétée, surtout vers la fin, persistant
entre les tétées (ce point permet de faire la différence avec une
douleur mammaire qui serait due à une succion trop vigoureuse du
bébé). Le nourrisson présente souvent un muguet dans le même
temps, voire un érythème fessier, la contamination se faisant le plus
souvent dans le sens mère-enfant. Prévenir la candidose mammaire
en cours d’allaitement est une nécessité, compte tenu du risque de
sevrage non désiré. C’est d’autant plus vrai qu’il existe également une
mycose vaginale ou une crevasse au niveau du sein, une prise
d’antibiotiques, une contraception orale œstrogénique, une fatigue ou
une baisse des défenses immunitaires. Enfin, des problèmes d’hygiène
peuvent être en cause, soit par défaut, soit par excès de zèle.
LES MYCOSES GÉNITALES
En matière de candidose, il ne faut pas hésiter à s’intéresser à ce qui
se passe en dessous de la ceinture, où se trouvent la région génito-
urinaire et la zone d’abouchement du tube digestif. Des
manifestations cliniques actuelles ou antérieures de candidose
périnéale constituent un facteur de présomption très fort en faveur de
l’existence d’un réservoir intestinal actif de Candida, autrement dit
d’une candidose digestive chronique. Concrètement, outre un
possible intertrigo de l’entrejambe et des plis inguinaux, l’atteinte
mycosique peut concerner le secteur périanal ainsi que la marge
anale et le sillon. La candidose ano-rectale se révèle par un prurit
anal (cela démange !), et se traduit visuellement : la muqueuse est
écarlate, érosive et suintante en collerette autour de l’orifice terminal
du tube digestif.
C. albicans trouve les conditions idéales pour se développer au
niveau génital : chaleur, humidité, irritation mécanique,
contamination… Il peut concerner les muqueuses externes
masculines et féminines.
Chez l’homme
Les affections dermatologiques
La vaginose
De la vaginose à la vaginite
Comme au niveau de l’intestin, la paroi du vagin est normalement
recouverte d’un biofilm bactérien protecteur constitué de façon
dominante (à 95 %) par ce qu’on appelle la flore de Döderlein, qui
est composée de lactobacilles, des bactéries lactiques, essentiellement
Lactobacillus crispatus, L. gasseri, L. jensenii, et L. iners. En produisant
de l’acide lactique ainsi que du peroxyde d’hydrogène (H2O2), et
grâce à leur pouvoir d’adhésion aux surfaces cellulaires vaginales, ces
lactobacilles s’opposent au développement de bactéries anormales et
pathogènes, et exercent des actions antibiotique, antimycosique et
antivirale directes par la production de biosurfactant protecteur. Cette
flore lactobacillaire normale laisse peu de place à la flore sous-
dominante (qui ne représente que 5 % du total), dans laquelle on
peut retrouver Escherichia coli ainsi que C. albicans à l’état de spores.
Le microbiote vaginal peut se déséquilibrer (dysbiose), soit du fait
d’une diminution quantitative des lactobacilles, soit parce que ces
derniers connaissent une baisse qualitative les rendant moins
efficaces (moindre adhésivité, moindre sécrétion en H2O2 ou en acide
lactique). Le microbiote normal est alors remplacé par des bactéries
anaérobies (qui peuvent se développer en l’absence d’oxygène),
responsables de pertes vaginales adhérentes et malodorantes. Il en
résulte une inflammation chronique de la paroi interne de la cavité
vaginale. Cela traduit ce qu’il faut malgré tout considérer comme un
état infectieux, même si celui-ci ne présente pas le caractère de
gravité des vaginites à Trichomonas ou à Chlamydiae. On estime
qu’elle représente de 50 à 60 % de toutes les infections de la vulve et
du vagin. Si vous êtes enceinte, soyez vigilante, car la dysbiose
vaginale, avec ou sans mycose, favorise l’accouchement prématuré et
un poids de naissance insuffisant chez le bébé.
La vaginose n’est pas considérée comme une IST. Elle se
caractérise par une profonde modification de la flore habituelle du
vagin, une quasi-disparition des lactobacilles et le développement
anormal d’une flore polymorphe, dont Gardnerella vaginalis (dans
95 % des cas) et différents types de bactéries anaérobies, comme
Mycoplasmes. Dans ce contexte, C. albicans a toute latitude pour se
développer !
Entre 10 et 20 % des femmes découvrent les patronymes
inquiétants de ces bactéries à l’occasion d’un prélèvement vaginal
destiné à confirmer le diagnostic de vaginose. Celle-ci est
probablement sous-estimée, car asymptomatique dans la moitié des
cas. Sa guérison n’est pas forcément simple : 30 % de récidives à
quatre semaines, 82 % à trois mois 11. Son traitement conventionnel
passe par la prise d’antibiotiques spécialisés, les imidazolés, parmi
lesquels le métronidazole (Flagyl®) ou le secnidazole (Secnol®). Avec
eux, les chiffres ne sont pas plus encourageants, car, si l’on constate
70 % de guérison immédiate, la récidive est de 66 % trois mois plus
tard… Lutter contre le candida ou ces bactéries anaérobies qui ont
pris le pouvoir passe aussi par la restauration d’une flore de
Döderlein normale, ce qui suppose notamment l’arrêt des facteurs
favorisants de la dysbiose vaginale (antibiothérapies à répétition,
douches vaginales, produits d’hygiène féminine, bains moussants,
chlore des piscines) et le recours à des probiotiques locaux. Encore
faut-il penser à la vaginose et la diagnostiquer. En effet, celle-ci peut
toucher toutes les femmes, y compris celles qui n’ont pas de rapports
sexuels, et elle accroît le risque d’infections urinaires et de vaginite à
Candida ou à d’autres germes.
Les localisations digestives
Les localisations génitales s’alimentent le plus souvent à partir d’un
réservoir intestinal de candida. C’est en effet dans les entrailles, et
plus précisément tout au long des six mètres de l’intestin grêle (iléon)
et du mètre soixante du gros intestin (côlon), que les levures vivent à
l’état endémique, attendant une occasion favorable pour essaimer.
C’est dès l’entrée du tube digestif que les champignons
unicellulaires peuvent commettre leurs méfaits.
LE MUGUET
LA STOMATITE
LA PERLÈCHE
L’ŒSOPHAGITE
COLITES, RECTITES…
La candidose chronique
UN PARCOURS CHAOTIQUE
La plupart du temps, notre organisme retrouve son équilibre en
utilisant ses moyens de défense immunitaire et ses capacités de
réparation tissulaire. Le microbiote local se reconstitue, pour peu que
l’on évite de le contrarier par une hygiène de vie inadaptée, mais c’est
sans compter l’opportunisme du candida. Il est capable de se saisir de
la moindre occasion pour pousser son avantage, profitant des
modifications intempestives de son écosystème, de la complicité
éventuelle d’autres agents infectieux, de la défaillance de notre
immunité, de conditions alimentaires défavorables et, de façon
générale, de l’intrication de causes multiples, pas forcément majeures
quand elles sont prises individuellement, mais dont l’accumulation
finit par modifier le rapport de forces en sa faveur.
Le parcours de Candida albicans est chaotique, tout comme celui
d’Homo sapiens sur cette planète. Les forces et les interactions en jeu
sont nombreuses et complexes. Leurs variations, même faibles,
peuvent aboutir à des résultats très différents. Comment s’écrit
l’histoire de C. albicans ? Doit-on la comparer à un phénomène
météorologique, la mycose n’étant qu’un simple orage qui ne ferait
que passer ? Comme l’écrit avec brio le professeur d’histoire Yuval
Noah Harari dans son brillant opus 12 : « Il existe deux formes de
systèmes chaotiques. Le chaos de niveau un est un chaos qui ne réagit
pas aux prédictions le concernant. [L’auteur prend justement
l’exemple du temps qu’il fait pour l’illustrer ce premier état.] Le chaos
de niveau deux est un chaos qui réagit aux prédictions le concernant,
et qui se dérobe à toute prédiction exacte. » L’historien illustre ce
deuxième état par l’évolution du cours du pétrole, des régimes
politiques et, de façon plus générale, d’Homo sapiens dans l’histoire
de l’humanité. À l’échelle individuelle, comment évolue C. albicans ?
À première vue, le niveau un pourrait décrire son parcours. Il suit sa
trajectoire infectieuse de manière opportuniste, au sein de
l’environnement complexe du corps humain, et il évolue dans des
directions très différentes en fonction des forces à l’œuvre et des
interactions, selon leurs variations et leur niveau d’ajustement. Dans
la pratique, les patients atteints de cette infection chronique optent
volontiers pour le niveau deux : les troubles ressentis, leur vie même,
tout est devenu chaotique !
Dans la majorité des cas, fort heureusement, la maladie
infectieuse chronique se manifeste également au niveau local par des
signes cliniques directs touchant les muqueuses visibles (bouche,
parties génitales, région anale) ou internes (tube digestif, avec
notamment des troubles fonctionnels intestinaux). En soi, cela
constitue un argument fort pour incriminer Candida. Cependant, dans
son évolution chronique, la candidose peut parfaitement se traduire
par des manifestations fonctionnelles, extradigestives et
polymorphes, en tout cas peu spécifiques de la maladie, comme l’a
illustré l’histoire de Carole (voir ici).
Troubles immunitaires
Troubles alimentaires
Le rôle du sucre
Le gluten
Le gluten est un facteur favorisant de la candidose (voir ici). Ce
complexe de protéines insolubles peut également entraîner de grands
désordres digestifs, comme la maladie cœliaque ou l’hypersensibilité
au gluten. Comment faire la part des choses ?
La maladie cœliaque
Cette pathologie doit être mise à part. Provoquée par le gluten, cette maladie auto-
immune se traduit par une destruction des villosités intestinales, ces petites
structures en forme de tapis-brosse permettant l’absorption de la majeure partie
des nutriments, des vitamines et des minéraux apportés par l’alimentation et
digérés par l’appareil digestif. Notons quand même que des anticorps anti-levures
Saccharomyces cerevisiae sont présents dans la maladie cœliaque chez plus de 30 %
des patients au moment du diagnostic, plus souvent chez les adultes (61 %) que
chez les enfants (18 %) 18.
De la présomption à la preuve
Peut-on condamner C. albicans en se fondant uniquement sur la
conviction qu’il est responsable d’une candidose chronique expliquant
l’état de santé de la victime ? Sûrement, lorsqu’il existe un faisceau
d’arguments cliniques associé à des antécédents de mycose
superficielle aiguë dûment diagnostiquée par un médecin.
Cependant, il y a certainement pléthore de diagnostic par excès,
comme il y en a plus encore par défaut. Comment l’éviter ? Lorsque la
suspicion est forte, il est possible d’envisager un traitement d’essai.
On parle de « test thérapeutique ». C’est la preuve par
l’expérimentation. La guérison ou la nette amélioration conforte
l’hypothèse de la responsabilité du candida. Là aussi pourtant,
l’interprétation peut être délicate, s’agissant de manifestations
fonctionnelles. Et si ce n’était qu’un trouble psychosomatique ? Dans
ce système d’interactions complexes qu’est le corps humain, comment
savoir qui a fait quoi ? Une approche rationnelle s’impose donc pour
éviter de dériver vers un ensemble de croyances qui nous coupe des
fondements de la médecine. Recherchons la ou les preuves.
L’ANALYSE DE SELLES
LE FÉCALOGRAMME
L’EXPLORATION IMMUNITAIRE
Le système immunitaire
Il peut réagir à la présence d’un intrus, notamment par ce qu’on appelle une
« médiation humorale » via la production d’anticorps, les immunoglobulines (Ig).
On recherche alors une hypersensibilité allergique. Celle-ci est une réponse
immunitaire disproportionnée face à un intrus dangereux pour l’organisme
(bactérie, virus, toxine d’origine externe ou interne, allergène). Classiquement, la
réaction commence par une phase de sensibilisation (premier contact avec
l’antigène, c’est-à-dire le motif moléculaire permettant de reconnaître l’intrus). Elle
est suivie d’une phase de latence, au cours de laquelle la réaction immunitaire se
met en place. En cas de deuxième contact avec l’antigène, survient alors la phase
lésionnelle, qui se traduit par une réaction inflammatoire locale ou générale.
La recherche des IgE spécifiques
LES AUTRES TESTS
Le bilan de parodontopathie
Le profil urinaire
Le test à l’indican
EN RÉSUMÉ
L’impact sur le microbiote
et le déséquilibre de la flore intestinale
(dysbiose)
Au total, face à des manifestations cliniques digestives ou extra-
digestives, l’idée générale est de mettre en évidence un déséquilibre
du microbiote intestinal, la dysbiose, en se basant soit sur des critères
cliniques, soit sur des examens directs ou indirects. Lorsqu’on sait
l’importance du microbiote dans de nombreuses fonctions
physiologiques, il est capital de s’y intéresser.
Le rôle du microbiote intestinal
Il interagit avec le bol alimentaire en permettant de métaboliser les nutriments
non digérés par les enzymes gastriques et pancréatiques. C’est le cas de la
cellulose, du xylane, de la pectine. Le microbiote intestinal fermente
notamment la partie non digérée, les fameux FODMAP (fermentescible
oligosaccharides disaccharides monosaccharides and polyols), qui comprennent
entre autres le lactose, le fructose et les fructanes.
Il fabrique également certains nutriments que les enzymes de la digestion ne
savent pas synthétiser (vitamines, acides gras à courte chaîne, comme le
butyrate, etc.).
Il détoxique les composés nocifs contenus dans l’intestin grêle et le côlon.
Il détoxique les composés nocifs contenus dans l’intestin grêle et le côlon.
Il limite la prolifération de micro-organismes pathogènes, par effet barrière et
sécrétion de substances microbicides.
Il favorise la croissance et le renouvellement des cellules de la muqueuse
intestinale, et par leur intermédiaire agit sur la régulation métabolique de
l’organisme (en particulier l’insuline).
Enfin, il est indispensable à la maturation du système immunitaire.
L’ALTÉRATION DU MICROBIOTE
LES PRINCIPALES PERTURBATIONS
Au cours de la candidose chronique, surtout si la charge
mycosique est importante, le système immunitaire lutte bel et bien
contre l’infection. Le candida finit cependant par se faire accepter par
lui tout en l’affaiblissant et en déréglant sa belle mécanique. Il
s’ensuit des perturbations immunitaires en cascade, qui favorisent
d’autres maladies.
Les conséquences cliniques
Le problème des co-infections
C. albicans, très opportuniste, profite donc à la fois des perturbations
de l’écosystème intestinal et des faiblesses du système immunitaire
pour se développer et enclencher le cercle vicieux qui favorise son
implantation, sa pérennité et sa pathogénicité. Tout ce qui renforce
ces deux principales conditions favorisantes ne peut que jouer un rôle
de complice objectif en faveur du candida. C’est plus particulièrement
le cas d’autres agents infectieux de type bactérien, viral ou
parasitaire, qui peuvent dérouler le tapis rouge aux moisissures. Si le
diagnostic de candidose chronique n’a pas encore été posé, la
découverte de ces co-infections doit nous le suggérer.
UNE GUERRE INTESTINALE
La surface de l’intestin fait l’objet d’incessants affrontements avec des
micro-organismes infectieux, dont certains finissent par pénétrer dans
l’organisme, soit en raison de leur virulence, soit en raison d’une
baisse des défenses immunitaires favorisée par la candidose. Ces
agents pathogènes peuvent aussi s’introduire dans le corps par voie
respiratoire ou cutanée (piqûre de tique, par exemple). Certains
d’entre eux provoquent des co-infections chroniques. On parle
d’« infections froides », dans la mesure où ils génèrent une
inflammation permanente mais modérée, à bas bruit, par opposition
à l’inflammation aiguë d’un épisode infectieux (comme celle
rencontrée au cours de la grippe).
LES AUTRES CO-INFECTIONS
De façon générale, la problématique des co-infections est importante
au cours de la candidose chronique. Elles peuvent l’aggraver ou
donner un tableau clinique similaire (d’où l’importance du diagnostic
différentiel). C’est le cas de certaines infections mal connues du
grand public, comme la babésiose (causée par un parasite qui infecte
les globules rouges) ou la bartonellose (provoquée par des bactéries
du genre Bartonella). C’est également le cas de la mononucléose
infectieuse, due au virus d’Epstein-Barr (EBV), qui peut persister
toute la vie dans l’organisme en alternant périodes de latence et
périodes de réactivation.
La maladie de Lyme
Lyme ou candidose ?
Maladie de Lyme ou candidose chronique, la problématique est la
même. Comment faire la part des choses ? On comprend alors
l’importance de disposer d’éléments tangibles, tant cliniques que
biologiques, pour incriminer l’un ou l’autre, ce qui n’est pas facile.
Cela met souvent le corps médical en difficulté, d’autant que les deux
infections coexistent fréquemment, notamment dans les régions, de
plus en plus nombreuses, touchées par la propagation de Borrelia.
Le Dr Richard Horowitz 30, directeur de l’Hudson Valley Healing
Arts Center, clinique intégrative de Hyde Park, à New York, est
reconnu comme l’un des spécialistes mondiaux de la maladie de Lyme
et des co-infections. Il a proposé le terme MCIDS, pour multiple
chronic infectious disease syndrome, ou syndrome de maladie
chronique à multi-infections, qui permet d’appréhender la borréliose,
ses co-infections et ses cofacteurs, en abordant notamment le terrain
du malade, les biotoxines et les allergies alimentaires, parmi d’autres
facteurs favorisants.
LA RECHERCHE DES CO-INFECTIONS
Elle est nécessaire chaque fois qu’une candidose chronique est mise
en évidence, et vice versa. Les bilans sérologiques (recherche de
marqueurs immunitaires de la présence des agents infectieux)
permettent dans la grande majorité des cas de faire la part des
responsabilités. Si la plupart des pathogènes décrits précédemment
permettent, selon le stade de la maladie infectieuse, une réponse
thérapeutique spécifique, comme la prise d’antibiotiques, dans
d’autres cas (mononucléose infectieuse, infections chroniques…), il
n’y a pas de traitement conventionnel, ou celui-ci n’est pas consensuel
au sein du corps médical (maladie de Lyme dans sa phase chronique,
par exemple). Cela peut laisser les personnes infectées quelque peu
désorientées, surtout en cas de persistance des symptômes. Ce qui est
certain, c’est que la prise en compte du terrain sera tout aussi
importante dans la prise en charge des co-infections que dans le
traitement de la candidose chronique elle-même.
Candida n’est pas votre ami. « Connais ton ennemi et connais-toi toi-
même, même avec cent guerres à soutenir, cent fois tu seras
victorieux. Si tu ignores ton ennemi et que tu te connais toi-même,
tes chances de perdre et de gagner seront égales. Si tu ignores à la
fois ton ennemi et toi-même, tu ne compteras tes combats que par les
défaites. » Que de sages paroles de Sun Tzu, issues de son ouvrage
l’Art de la guerre, le premier traité de stratégie militaire écrit au
monde !
On ne le répétera jamais assez : ne sous-estimez pas l’adversaire,
et ne banalisez pas un muguet buccal ou une mycose vaginale.
N’attendez pas la récidive. Le risque, avec C. albicans, c’est qu’il ouvre
la boîte de Pandore. On a vu qu’il est capable de se faire accepter par
le système immunitaire, profitant de sa moindre faiblesse, de
l’affaiblir et de le perturber. N’attendez pas que Candida plonge en
profondeur et agisse à votre insu. Prenez la mesure du risque et
intervenez préventivement, pour restaurer l’ordre bactérien au sein
de l’intestin, le principal réservoir naturel de C. albicans. Lorsque les
choses sont prises à leur tout début, la gestion des problèmes est
simplifiée. De même qu’une cotisation d’assurance semble inutile tant
qu’il ne s’est rien passé, vous pourriez considérer comme excessif de
« dramatiser » le risque lié à la candidose. Dans la mesure où les
moyens préventifs ne sont pas disproportionnés, cette approche est
légitime, eu égard au risque final, tellement pénalisant, et pour le
coup, réellement dramatique dans certains cas. C’est d’autant plus
pertinent que cette prévention passe le plus souvent par une bonne
hygiène de vie, des recommandations alimentaires et l’usage des
moyens simples, comme des probiotiques 31 ou des extraits végétaux.
A contrario, bien plus complexe est la prise en charge d’une
situation que l’on a laissée dégénérer, par ignorance, négligence ou
excès de confiance, pour autant qu’on finisse par identifier le
coupable. La progression de la candidose chronique se fait au gré des
circonstances, chaotique, alternant périodes calmes et épisodes
cliniques caractérisés. Alors que le retour à la normale se fait chez de
nombreuses personnes, la rupture d’équilibre est consommée pour
d’autres, pour peu que s’accumulent facteurs favorisants et co-
infections. Cela survient sur une échelle de temps qui amène
naturellement à baisser la garde : qui peut être en permanence sur le
qui-vive ? Dans bien des cas, on ne sait plus qui fait quoi et on n’y
comprend plus rien. Il faut alors beaucoup de méthode et de rigueur
pour progresser dans la compréhension de la situation clinique et
dans la mise en place d’un ensemble de solutions thérapeutiques. Une
chose est certaine, la candidose chronique, souvent mésestimée et
sous-diagnostiquée, fait courir un risque global sur la santé. Si elle ne
tue pas, comme la tuberculose le faisait jadis, elle n’en est pas moins
redoutable, de par son apparente banalité au départ, de par son
caractère délétère dans la durée. Elle affaiblit l’organisme et favorise
une situation de désadaptation au stress, que ce dernier soit lié au
simple processus de vie et de vieillissement ou qu’il soit lié aux
interactions avec l’environnement.
QU’EST-CE QUE LE TERRAIN ?
Bon à savoir
Les cinq grands systèmes de régulation de la santé sont impliqués dans la
candidose chronique :
les trois systèmes de l’ensemble immuno-psycho-neuro-hormonal ;
le système double de soutien structurel et fonctionnel de l’organisme.
Du côté du foie
Détoxiquer étant devenu le mot d’ordre de tout adepte de la santé
naturelle, vous savez qu’il faut régulièrement « nettoyer » son foie et
favoriser la transformation et l’élimination des toxines, qu’elles
viennent de l’extérieur ou de l’intérieur. Le foie possède de
nombreuses autres fonctions, notamment de stockage et de synthèse,
ainsi que de fabrication des acides biliaires qui constituent la bile,
nécessaire à une bonne digestion et à un bon transit intestinal.
Le foie lui-même interagit avec le système immunitaire. Toute
inflammation entraîne une baisse de ses capacités de détoxication, ce
qui favorise une mauvaise tolérance des médicaments de synthèse. La
candidose impose de soutenir le foie et de renforcer ses fonctions,
d’autant que l’inflammation à bas bruit de l’infection digestive
chronique affaiblit la fonction hépatique.
Les reins
Ils fabriquent l’urine et éliminent les déchets de l’organisme.
Habituellement ignorés par les patients, ils accomplissent en silence
leur mission fondamentale de régulation des volumes liquidiens de
l’organisme et des minéraux (principalement le sodium, le potassium,
le chlore et le calcium), tout en régulant l’équilibre acide-base (pH du
sang), auquel les naturopathes se réfèrent quand ils parlent de terrain
acide. Favoriser l’élimination rénale et l’équilibre hydrominéral est
important au cours de la candidose.
L’intestin
Le Dr Catherine Kousmine en avait eu l’intuition au milieu du
e
XX siècle : « En effet, c’est au niveau de l’intestin que tous les
désordres membranaires auront les plus graves conséquences. »
Malgré tout, l’intestin est certainement l’organe que l’on comprenait
le moins jusqu’à ces dernières décennies. On sait déjà qu’il sert à
poursuivre la digestion des aliments et permet l’assimilation des
nutriments, mais ce n’est pas tout. Loin d’être un simple tuyau
collecteur et évacuateur, il exerce une action métabolique équivalente
à celle du foie.
Ses fonctions et ses troubles, notamment immunitaires et
neurobiologiques, sont mieux décryptés, de même que les
dysfonctions du trio constitué par la muqueuse, le microbiote et le
système immunitaire (on y retrouve de 60 à 70 % des cellules de
l’immunité). On prend mieux en compte le système nerveux contenu
dans l’intestin — 200 millions de neurones, autant que dans le
cerveau d’un chien —, qui communique avec le contenu de la boîte
crânienne. C’est ce qui a fait qualifier nos intestins (grêle et côlon) de
« second cerveau ». On sait maintenant qu’ils sont au centre de la
genèse de nombreuses maladies chroniques ou récidivantes
(infections, allergies, troubles du comportement, maladies auto-
immunes, cancers, colopathies).
L’intestin est concerné au premier chef dans la candidose
chronique : il constitue le réservoir principal de Candida. C’est à son
niveau que se développent l’inflammation et les microlésions de la
muqueuse, qui le rendent poreux, et que surviennent les
perturbations du système immunitaire. En fonction de degré de
nuisance du candida, les conséquences locales et systémiques se
feront sentir, par le biais des interactions entre l’intestin, le foie et le
système immuno-psycho-neuro-endocrinien.
Les traitements conventionnels
EN PREMIÈRE INTENTION
La préférence va aux traitements locaux imidazolés (éconazole,
miconazole, tioconazole…), qui ont l’avantage de posséder un large
spectre d’activité, puisqu’ils exercent aussi une action sur les bactéries
à Gram positif, et d’agir sur plusieurs variétés de champignons
microscopiques : Candida, Malassezia furfur (une levure responsable
du pityriasis versicolor), dermatophytes (possédant une forme
filamenteuse et appartenant à Trichophyton, à Microsporum ou à
Epidermophyton, qui sont responsables des teignes, des
épidermophyties, des onychomycoses et des trichophyties).
On retrouve cette action antifongique pour les pyridones (sauf la
teigne), alors que les allylamines ciblent les dermatophytes et les
levures. Concernant plus spécifiquement la lutte contre le candida, le
choix des molécules dépend aussi des habitudes du prescripteur.
La liste complète des médicaments mise à jour 39 peut être
consultée sur le site grand public du Vidal 40, le dictionnaire médical
qu’utilisent quotidiennement les médecins sous la forme papier ou
sous forme intégrée à leur logiciel médical. Cette liste référence les
médicaments contenant les molécules citées précédemment sous leur
nom commercial d’origine (princeps) ou sous leur nom générique.
Le choix de la présentation du médicament (forme galénique) et
les modalités d’utilisation dépendent de la localisation de la zone à
traiter, ou du caractère humide ou sec des lésions 41.
LES VULVO-VAGINITES CANDIDOSIQUES
Elles bénéficient, s’il s’agit d’un premier épisode, d’un traitement local
par des azolés (ovule, capsule ou gel vaginal). Plusieurs molécules
sont disponibles : éconazole (Gyno-Pevaryl®, le médicament
d’origine, ou un de ses génériques chez Biogaran, Arrow, Eg, Mylan,
Ranbaxy, Ratiopharm, Sandoz, Theva, Winthrop ou Zydus), nitrate de
sertaconazole (Monazol®), butoconazole, miconazole, fenticonazole,
isoconazole (Fazol®).
La prescription est d’un ovule ou d’une capsule à introduire le soir
au fond du vagin pendant trois jours ou en une seule prise, selon la
molécule. Suivez la prescription de votre médecin. Pour des raisons
de commodité, il peut vous proposer en effet une « forme retard »,
qui ne nécessite qu’une seule prise. C’est le cas de l’isoconazole
(Gyno-Travogen®), du miconazole (Gyno Daktarin®), du tioconazole
(Gynotrosyd®), du nitrate de fenticonazole (Lomexin®) et de
l’éconazole (Gyno-Pevaryl® LP). Le traitement ne doit pas être arrêté
durant les règles.
Chez la femme enceinte
Le traitement conventionnel par crème ou ovule azolé reste possible en cas de
grossesse, notamment au cours des deuxième et troisième trimestres. Cependant,
même si aucun effet malformatif ou fœtotoxique particulier n’est apparu à ce jour,
la fiche pharmacologique de ces médicaments précise que le suivi des grossesses
exposées à ces produits est insuffisant pour exclure tout risque et permettre une
recommandation d’emploi au cours du premier trimestre, sauf si le médecin
considère que c’est nécessaire.
En complément
LES MYCOSES DE LA PEAU
Sur les grandes surfaces
La forme solution est bien adaptée, mais elle contient de l’alcool, qui
peut être irritant sur les muqueuses ou une peau lésée. Elle peut être
remplacée, notamment sur les zones sèches, par une émulsion que
l’on applique sur les lésions puis que l’on fait pénétrer par le biais
d’un massage local. Le sulfure de sélénium (Selsun®) est une
suspension pour application cutanée indiquée dans certaines mycoses
de la peau, au niveau du cuir chevelu.
Appliquez ces traitements locaux jusqu’à guérison, sans hésiter à
les prolonger quelques jours, par sécurité.
LES MYCOSES DES ONGLES
Protocole de traitement
Attention
Il ne faut en aucun cas négliger ces atteintes unguéales chroniques, qui constituent
un réservoir de Candida dont il vaut mieux se passer.
En cas de mycose des ongles
LES CANDIDOSES CUTANÉES
La toilette quotidienne
En cas de mycose des orteils
Assurez-vous d’une guérison complète avant l’arrêt de votre traitement. Trop de
récidives sont dues à un soin incomplet et interrompu trop tôt. Apprenez
également à dépister et à traiter sans tarder une récidive (cette éventualité n’est
pas rare), en examinant vos pieds très régulièrement.
Le linge
L’hygiène buccale
Chez le nourrisson
La prévention du muguet chez le nourrisson passe par une bonne
hygiène de tous les objets portés à sa bouche : après chaque usage,
lavage à l’eau bouillante des tétines de biberon, des anneaux de
dentition, etc., puis rinçage dans un mélange contenant de l’eau et du
vinaigre blanc à parts égales.
Si vous allaitez, lavez vos mamelons après chaque tétée, puis
séchez-les bien avant de les recouvrir de compresses stériles sèches, à
changer à chaque fois.
En résumé
Les traitements conventionnels basés sur l’emploi de molécules de
synthèse et associés à des mesures préventives rendent de grands
services, du moins à court terme. Ils ne sont toutefois pas toujours
suffisants pour éviter les récidives, et nous allons voir dans les
chapitres suivants qu’il y a beaucoup plus à faire pour traiter la
maladie sous-jacente afin d’éviter d’entrer dans le cycle infernal des
mycoses à répétition et de la candidose chronique, ou pour en sortir.
CHAPITRE V
Les traitements naturels
de la candidose
ATTENTION AUX RÉCIDIVES
Prenons l’exemple des candidoses vaginales. Même si l’on traite la
muqueuse génitale avec un puissant antifongique à intervalles
réguliers, cela suffira-t-il pour laisser l’immunité locale se refaire une
santé ? La flore vaginale de Döderlein pourra-t-elle se reconstituer
naturellement pour assurer la police locale ? Malheureusement, ce
n’est pas toujours le cas, soit parce que les causes locales n’ont pas été
éliminées (hygiène et mode de vie au niveau génital), soit parce que
le terrain n’a pas été suffisamment restauré.
Les chiffres d’une étude publiée 45 en 2004 sont éloquents : en cas
de mycose vulvo-vaginale récidivante, les médecins peuvent proposer
un traitement chimique local systématique de six mois (voir ici). Près
de 91 % des patientes traitées sont épargnées d’une récidive durant
ce laps de temps, contre seulement 40 % en l’absence de traitement.
Cela semble prometteur. Pourtant, trois mois après cette séquence
curative active de six mois, 28 % des femmes traitées ont une
nouvelle mycose génitale, alors que ce chiffre est de 70 % chez les
femmes non traitées. L’écart se resserre. Trois mois plus tard, soit un
an après le début de l’étude, on passe respectivement à 58 % de
récidive dans le premier cas et 80 % dans le second, soit seulement
22 % d’écart entre les deux groupes, pourcentage appelé à se réduire
encore ultérieurement. Malheureusement, cette étude n’a duré qu’une
année, mais son analyse est malgré tout très instructive.
On voit donc bien que le problème de cette candidose locale se
pose dans la durée. Les ovules antifongiques peuvent aider, au moins
au début dans la phase aiguë, mais ils ne suffisent pas.
Il faut donc renforcer l’immunité locale et générale, et agir sur le
réservoir intestinal. L’exemple précédent est valable pour les autres
localisations fongiques, notamment buccales et intestinales. Son
éclairage prend plus de valeur encore si l’on considère la candidose
en tant qu’infection chronique.
COMMENT AGIR ?
Au final, la démarche clinique anti-candida est simple et se résume à
la reconnaissance locale et à la prise en compte globale.
Il faut agir à tous les niveaux, de la localisation sectorielle au
réservoir intestinal, du combat in situ avec les antifongiques de
synthèse à l’activation de tous les moyens d’adaptation de
l’organisme pour retrouver son équilibre et optimiser ses capacités
de protection et de défense de manière durable. La mise en œuvre
est plus complexe. Seule une approche systématique utilisant
toutes les ressources thérapeutiques est susceptible de venir à
bout des situations cliniques récidivantes et/ou chroniques.
L’important est d’agir précocement devant les premières
manifestations locales pour éviter que le candida ne progresse et
ne tapisse peu à peu la muqueuse intestinale sous sa forme
mycélienne, aggravant ainsi la dysbiose intestinale, générant
inflammation et hyperperméabilité intestinale, provoquant
dysfonctionnement et déficience du système immunitaire.
Pour agir sur le terrain, on trouve du côté de la nature un certain
nombre de solutions qui, mises au service d’une stratégie adaptée,
remplissent parfaitement le cahier des charges pour traiter
efficacement la candidose chronique, tant sur le fond que sur la
forme.
En résumé, vous pouvez recourir au traitement « naturel » de la
candidose pour combattre les manifestations aiguës, empêcher les
récidives, prévenir ou traiter la forme chronique de l’infection. Cela
passe concrètement par trois étapes :
1. lutter contre l’infection fongique, c’est-à-dire avoir une action anti-
candida avec la phytothérapie et l’aromathérapie ;
2. renforcer l’immunité et l’état général ;
3. restaurer les fonctions intestinales.
É
Étape 1 : lutter contre l’infection
fongique
Toutes les plantes que nous allons aborder n’ont pas le même niveau
d’efficacité, mais leurs actions ont été décrites dans de nombreuses
publications scientifiques. Nous classons dans le tableau récapitulatif
suivant les plantes « de la candidose », en incluant en fin de liste
celles qui seront surtout utilisées pour traiter le terrain (voir ici). Pour
chaque indication, elles sont citées par ordre d’importance.
Propriétés recherchées et indications Principales plantes contre la
candidose
Action sur l’intestin (inflammation à bas Réglisse, curcuma, sureau, noyer, romarin
bruit, porosité, action anti-infectieuse)
Action hormonale : soutien thyroïdien Avoine et les algues type laminaire ou fucus
Comment les utiliser ?
De préférence sous forme d’extrait de plante fraîche standardisé
(EPS, voir ci-après), notamment en début de prise en charge de la
maladie, période où une action pharmacologique maximale est
recherchée.
Concernant les posologies
La dose d’entretien est de 5 à 10 ml par jour, sur une période allant
de 15 jours à plus de 3 mois, jusqu’à guérison ou tant que l’objectif
thérapeutique n’est pas rempli, ce qui implique une réévaluation
clinique régulièrement. Cette posologie peut monter jusqu’à
20 ml/jour en deux ou trois prises en traitement d’attaque pendant 8
à 15 jours (début de traitement, symptômes forts), et on peut aller
jusqu’à 30 ml/jour en trois prises en situation aiguë pendant quelques
jours : c’est le traitement de charge.
Bon à savoir
En cas d’infestation aiguë (muguet, diarrhée avec coproculture positive), ces
pathologies auront été traitées par la nystatine, l’amphotéricine B et le miconazole,
des molécules d’action digestive locale. Si une propagation extradigestive de
l’infection fongique est suspectée, un traitement systémique (fluconazole) peut être
instauré en première intention. En début de prise en charge, il est utile de les
associer simultanément à la pharmacologie végétale.
En première intention : l’association curcuma-
réglisse
La réglisse est la plante antifongique 47 de première intention. Sa
richesse en saponosides anti-infectieux et en polysaccharides
immunomodulants explique son efficacité sur le candida, ainsi que sa
puissante activité anti-inflammatoire et réparatrice sur les muqueuses
en général et sur l’intestin en particulier. Le curcuma agit de façon
similaire et complète son action, les deux plantes étant également
antioxydantes, détoxiquantes et protectrices du foie.
■ Comment l’utilise-t-on ?
Prenez la formule EPS curcuma-réglisse ââ qsp 150 ml à raison de
5 ml dans de l’eau deux fois par jour (en doublant la dose dans les
cas sévères).
Attention
La réglisse est contre-indiquée en cas d’hypertension artérielle non traitée et non
stabilisée, d’insuffisance rénale sévère et de baisse du taux de potassium dans le
sang. Elle peut alors être remplacée dans le mélange par le sureau, aux propriétés
proches.
■ En cas de diarrhée
On utilise le noyer, antidiarrhéique puissant, grâce à ses tanins. À
ajouter à la préparation précédente ou à prendre séparément sous
forme d’EPS (de 5 à 15 ml par jour) ou de gélules (Phytostandard®,
par exemple, de 2 à 4 gélules par jour), jusqu’à amélioration.
■ Comment l’utilise-t-on ?
Pour un adulte, diluez 20 à 30 gouttes d’EPP, suivant votre
corpulence, dans un peu d’eau et prenez cette dose trois fois, au
minimum, dans la journée. Traitez pendant au moins 1 mois. Après
une pause de 7 jours, le protocole peut être répété, et ce plusieurs
fois.
Attention !
Tout comme le jus de pamplemousse, l’EPP pris par voie orale interagit au niveau
du foie avec de nombreux médicaments, comme les anticoagulants et les
immunosuppresseurs. Avant de prendre de l’EPP, demandez conseil à votre
pharmacien si vous êtes déjà traité par des molécules de synthèse.
N’utilisez jamais d’EPP pur sur les parties génitales ou sur les muqueuses : en
traitement local, vous utiliserez l’EPP impérativement dilué dans de l’eau pure.
■ Comment l’utilise-t-on ?
Choisissez parmi Oléocaps®-1 (de Pranarôm), Azéol® AF (de PiLeJe)
et huile d’origan (de Solgar).
La posologie recommandée est de 6 capsules par jour pour les
deux premiers produits, et une ou deux capsules pour le troisième.
Attention
Les huiles essentielles, en particulier celle d’origan, sont contre-indiquées chez la
femme enceinte ou allaitante, chez l’enfant de moins de 12 ans et en cas d’ulcère
gastro-duodénal.
■ Comment les utilise-t-on ?
Certaines HE peuvent s’utiliser pures localement ou par voie orale,
comme celle de manuka (feuilles), ou arbre à thé australien, ou
encore tea tree, à raison de 1 ou 2 gouttes, de une à trois fois par jour,
sur un comprimé neutre ou dans du miel. Traitez pendant 1 mois,
puis de manière séquentielle, 5 jours par semaine, ou de 5 à 10 jours
par mois, en fonction de l’ancienneté et de la gravité de la candidose.
Attention
Compte tenu de la toxicité à forte dose de certaines de ces huiles essentielles, leur
usage par voie orale doit se faire avec prudence. Les phénols des HE d’origan et de
giroflier, en particulier, peuvent être toxiques pour le foie, d’où l’intérêt de les
associer à l’HE de citron, également hépatoprotectrice. Demandez conseil à un
pharmacien ou consultez un phyto-aromathérapeute.
EN PHYTOTHÉRAPIE
L’échinacée et l’astragale
Comment les utiliser ?
La gelée royale
Elle est recommandée en cas de fatigue, d’épuisement ou de
surmenage. Riche en nombreuses substances nutritives, elle est
immunomodulatrice 49 et reconstituante. On l’utilise pour renforcer
les défenses naturelles de l’organisme. On peut alors la prendre
pendant 2 semaines consécutives. À cause de son risque allergisant,
commencez par une faible dose que vous augmenterez
progressivement.
Les autres végétaux
Ils peuvent s’employer en traitement de fond de la candidose :
également adaptogènes, ils s’utilisent sous forme de compléments
alimentaires, par cures ponctuelles.
Le cordyceps de Chine est immunostimulant, il accentue
l’endurance et améliore les performances physiques et mentales.
Dans le même ordre d’idées, vous trouverez des spécialités
contenant de la schisandra, de l’ashwaganda, mais aussi les
remarquables champignons adaptogènes reishi, maitake et
shiitake, sans oublier le chaga, dont l’aspect repoussant ne doit
pas empêcher de le consommer sous forme de décoction, ou cru
dans un jus de légumes. Les gélules de reishi, de shiitake ou de
maitake sont vendues par le laboratoire Solgar ; on en prend 1 ou
2 par jour.
EN MICRONUTRITION
Les vitamines
Les apports en vitamine C
Pensez à garantir vos apports quotidiens en vitamine C, que
l’organisme ne sait ni fabriquer ni stocker. Antioxydant majeur, la
vitamine C est importante pour bien faire fonctionner le système
immunitaire : prenez-la sous forme naturelle, à dose nutritionnelle
(80 à 160 mg par jour), seule ou dans un complexe multivitaminé
(par exemple, Oxybiane® Cell Protect, de PiLeJe, à raison de 1 ou 2
gélules par jour).
Les apports en vitamine D
N’oubliez pas la très immunostimulante vitamine D, dont le déficit est
extrêmement courant, surtout après 50 ans. Pour vous en convaincre,
faites-la doser dans le sang (non remboursé par la Sécurité sociale
sauf cas particuliers).
La fourchette de normalité est de 75 à 200 nanomoles par litre
(nmol/l), et il vaut mieux se situer autour de 150. L’idéal est de
coupler sa prise sous forme d’ampoules pas trop dosées (préférez
Zyma® D 80, dont l’excipient est naturel) prescrites par le médecin
(remboursé SS) et de gouttes (200 UI par goutte) de vitamine D
naturelle. La posologie dépend du taux sanguin, mais tourne
couramment autour de 2 000 UI par jour, voire plus.
La vitamine A
Elle contribue à la cicatrisation de la muqueuse. Posologie : de 400 à
800 µg au maximum en cas de prise prolongée. Prévoyez une cure de
3 mois, renouvelable en fonction de l’état de votre intestin. On lui
associe souvent le thé vert, qui aide à protéger et à cicatriser la
muqueuse intestinale (voir ici et ici).
Les acides aminés
Les acides gras
Il est important de privilégier des apports en oméga 3, comme les
huiles de colza, de noix ou de cameline ou comme les huiles de
poisson riches en oméga 3 EPA et DHA, et en oméga 6, comme l’huile
de bourrache. Ils contribuent à améliorer les fonctions cellulaires,
notamment au niveau du système neuro-immuno-endocrinien.
Les polyphénols
Attention
Ces compléments ne doivent pas être extraits de levures et ne doivent pas contenir
de levures. Leur usage peut se faire en automédication, en restant à des doses
nutritionnelles 50 (pas plus de trois fois les apports de base conseillés). Ils s’utilisent
en traitement de fond, soit en continu soit en cure séquentielle (5 jours par
semaine, ou 1 mois sur 2, ou 3 mois une ou deux fois par an), selon le contexte.
Pour une analyse fine et personnalisée des besoins, consultez un médecin
micronutritionniste 51.
Attention
Dans le cadre d’une candidose (avérée ou suspectée), on évitera tous les produits
contenant des levures comme Saccharomyces cerevisiae et sa variante S. boulardii.
Comment les choisir ?
Le probiotique idéal est celui qui décline une identité claire et précise,
jusqu’au numéro de souche : classement par groupe, puis genre, puis
espèce, puis souche.
Par exemple, dans le groupe des bactéries lactiques, Lactobacillus
rhamnosus GG diminue les diarrhées de l’adulte liées aux
antibiotiques et les gastro-entérites aiguës chez l’enfant.
On le trouve dans des spécialités comme Lactibiane® Référence et
Lactibiane® Enfant (PiLeJe), Ergyphilus® Confort ou Ergyphilus® Plus
(Nutergia). Dans la mesure où les gastro-entérites post-antibiotiques
ou virales font le lit de la candidose, cet exemple montre un usage
préventif utile de certains probiotiques spécialisés.
Des critères exigeants de qualité sont requis :
profil génétique bien défini (chaque souche est unique) et sécurité
alimentaire (sans danger pour le patient) ;
stabilité à température ambiante (pour assurer une bonne
conservation dans le temps du produit) ;
gastrorésistance (survie dans le tractus digestif pour résister à
l’acidité gastrique et aux sels biliaires) ;
adhésion prolongée aux cellules épithéliales de l’intestin (pour
exercer leur effet).
Bon à savoir
L’idéal est que les souches soient enregistrées dans la Collection nationale de
cultures de micro-organisme de l’Institut Pasteur (CNCM). Les preuves cliniques de
leur efficacité doivent être apportées, avec des tests in vitro et in vivo chez l’animal
et chez l’homme.
L’INTÉRÊT DES PRÉBIOTIQUES
■ Comment les utiliser ?
Attention au début de leur utilisation : pour éviter les effets
secondaires (ballonnements), introduisez-les progressivement. En cas
de troubles intestinaux avec diarrhées, il est même conseillé de les
supprimer dans un premier temps pendant 1 à 3 mois (au même titre
que les aliments fermentescibles non digestibles, les FODMAP ; voir
ici) avant de les réintroduire peu à peu, en quantité modérée, en
testant leur tolérance les uns après les autres, progressivement.
La L-glutamine
Issue des protéines de riz, elle répare les joints entre les cellules
intestinales et nourrit ces dernières, leur permettant de se refaire une
santé : cet acide aminé peut être fabriqué par l’organisme ou apporté
par l’alimentation (protéines animales, comme la viande ou le
poisson, ou végétales, comme les céréales ou les légumineuses).
Outre la réparation intestinale, la glutamine améliore le sommeil et la
récupération, renforce l’hormone de croissance et le développement
musculaire, soutient le système immunitaire (en cas d’épuisement, ou
de surentraînement chez le sportif).
■ Comment l’utilise-t-on ?
Pour un bénéfice intestinal, elle peut être apportée sous forme de
complément alimentaire, à dose modérée de l’ordre de 2,5 à 3 g par
jour.
Attention
Respectez cette posologie, car le candida peut métaboliser la glutamine en
glutamate, qui est le neurotransmetteur excitateur le plus important du système
nerveux central. Bien qu’il soit le précurseur principal du GABA, dont les effets
inhibiteurs contrebalancent son action, le glutamate (par ailleurs un exhausteur de
goût très présent dans l’alimentation industrielle) est toxique à haute dose pour les
neurones. En cas de prise régulière ou à dose plus forte de glutamine, demandez
un avis médical, notamment en cas de troubles bipolaires, de prise de médicaments
antiépileptiques ou d’insuffisance hépato-rénale.
La N-acétylglucosamine
■ Comment l’utilise-t-on ?
Le procédé d’extraction de la firme japonaise Kaneka Pharma permet
d’obtenir une qualité maximale. Prenez 1 gélule de 500 mg à chaque
repas. À utiliser en seconde intention, en alternative ou en relais de la
L-glutamine, en cure de 1 mois renouvelable tant que persistent des
selles molles ou un inconfort intestinal.
Le psyllium blond
Cette plante médicinale est reconnue depuis 1996 par la Danish
Medicines Agency, puis ultérieurement par de nombreuses études,
pour son intérêt dans le traitement de la constipation, du syndrome
du côlon irritable et de la diarrhée. Il absorbe les toxines produites
par le candida, freine l’inflammation et renforce la flore de l’intestin.
Dans la candidose, la constipation doit être évitée, car elle favorise
l’infection chronique.
■ Comment l’utilise-t-on ?
Commencez par 1 cuillerée à café dans un verre d’eau une fois par
jour. Augmentez progressivement par paliers de quelques jours
jusqu’à, potentiellement, 1 cuillerée à soupe deux ou trois fois par
jour. La prise peut-être continue dans le temps ou être réservées aux
périodes de troubles du transit, par cures, aussi longtemps que
nécessaire.
L’huile de riz (ou de son de riz)
■ Comment l’utilise-t-on ?
Elle agit comme un pansement de la muqueuse : versez-en 5 ml, deux
fois par jour sur les aliments. Son usage est de type alimentaire et
peut se poursuivre en entretien tout au long de l’année.
La chlorophylle
Cette substance est détoxiquante, antioxydante et anti-inflammatoire
du foie et de l’intestin. Elle favorise la cicatrisation des microlésions
de la muqueuse intestinale causées par le mycélium fongique. On la
trouve dans l’alfalfa ou l’ortie partie aérienne (à utiliser de préférence
sous forme d’EPS), plantes à visée réparatrice ou reminéralisante au
niveau du tissu conjonctif et du squelette.
Elle peut être apportée spécifiquement de manière concentrée
dans des spécialités, par exemple Chlorophyllum de Sofibio (qui
contient aussi de la propolis) ou Chlorophyllea de Nutrixeal®.
■ Comment l’utilise-t-on ?
Si elle est contenue dans une plante intégrée dans une préparation
comme l’ortie partie aérienne, c’est l’indication reconstituante de
celle-ci qui prime (ostéoporose, dénutrition, convalescence…) :
l’utilisation est de 3 mois, en cure renouvelable. Sous forme de
spécialités, par cures de 1 mois, surtout au moment des périodes de
fragilité intestinale.
■ Comment les choisir ?
Tous sont potentiellement intéressants, mais vous ne pouvez pas tous
les prendre. Dans une approche empirique, le mieux est de les tester
vous-même et d’évaluer leur intérêt dans votre cas à l’aide d’un
tableau « score-symptômes 67 ». Ainsi, vous déterminerez laquelle des
combinaisons est la plus efficace pour vous.
Ces produits peuvent s’employer par cures séquentielles de 2 à 4
semaines. Dans le cas de la candidose chronique, ces cures se
répètent chaque mois ou chaque trimestre tout au long de l’année.
■ Comment l’utilise-t-on ?
Prenez 5 à 10 ml par jour de gel à visée alimentaire (attention,
certains tubes de gel sont destinés pour la peau seulement) dans de
l’eau ou un grand verre de jus. En usage cutané ou muqueux local, le
gel d’aloe vera apaise et réduit l’inflammation. Choisissez un produit
bio, à conserver au frais après ouverture. Faites des cures
occasionnelles de 8 jours, à répéter à la demande.
L’acide caprylique
■ Comment l’utilise-t-on ?
Prenez par exemple le complément alimentaire Cleanse Candida® (de
Solaray), qui contient 350 mg d’acide caprylique par gélule, du
lapacho, de l’extrait de pépin de pamplemousse et de l’huile
essentielle d’arbre à thé. Posologie indicative du fabricant : de 1 à 3
gélules, en cure de 1 mois renouvelable. Vous pouvez aussi prendre
Candida Support (Now Foods®), qui contient du lapacho et de
l’origan : 2 gélules par jour à prendre pendant un repas, en cure de 1
mois renouvelable. Des pauses thérapeutiques peuvent être effectuées
durant les fins de semaine ou durant 1 mois par trimestre.
■ Comment l’utilise-t-on ?
Il peut s’utiliser seul, sous forme de teinture mère à raison de 20
gouttes trois fois par jour pendant 6 mois, puis en entretien prolongé
deux fois 10 gouttes par jour. On peut l’utiliser en décoction (écorce
de l’arbre), à consommer plusieurs fois par jour : on fait bouillir la
plante, contrairement à l’infusion, au cours de laquelle le végétal est
mis à tremper dans l’eau après ébullition.
Le lapacho se retrouve aussi dans des complexes naturels, associés
à d’autres actifs antifongiques naturels, comme Candidapur
(Nutrixeal®), qui contient 40 mg par gélule de lapacho standardisé à
1 % lapachol et de l’extrait de graines de pamplemousse, de la feuille
d’olivier et de l’acide caprylique. On en prend 1 à 3 gélules par jour,
en cure de 1 mois renouvelable. Des pauses thérapeutiques peuvent
être effectuées durant les fins de semaine ou durant 1 mois par
trimestre.
L’ail
Riche en polysaccharides stimulants de l’immunité innée (stimulation
des macrophages, cellules tueuses naturelles pour une action anti-
infectieuse non spécifique des micro-organismes pathogènes), en
fructanes et en dérivés soufrés (l’alliine), cette plante est un
antiseptique intestinal — elle est active sur les entérobactéries — et
elle est antivirale. Elle est active sur de nombreuses levures, dont
C. albicans. L’ail aide à neutraliser et à éliminer les toxines du
candida, et à réduire le biofilm qu’il constitue à la surface de la
muqueuse.
■ Comment l’utilise-t-on ?
Si vous l’aimez sous forme d’aliment, vous le prendrez à haute dose
(au moins 1 gousse crue ou cuite trois fois par jour). Si sa
consommation intensive vous pose problème, vous l’utiliserez sous
forme de capsules d’ail bio lyophilisé de 300 à 500 mg, trois fois par
jour, ou bien utilisez Ail’actif (Nutrixeal®) en gélules, macérat huileux
d’ail bio à teneur garantie en principes actifs. Prenez-en 1 ou 2
gélules par jour. Pas de limite dans le temps, tant que votre système
digestif le supporte.
La berbérine
■ Comment l’utilise-t-on ?
Choisissez par exemple Berbérine comprimés de 500 mg
(Supersmart), à prendre trois fois par jour en cure de 1 mois
renouvelable. Des pauses thérapeutiques peuvent être effectuées
durant les fins de semaine ou durant 1 mois par trimestre.
Pseudowintera colorata
■ Comment l’utilise-t-on ?
La posologie conseillée est de 350 mg de polygodial associé à 450 mg
de graine d’anis. On retrouve P. colorata (horopito) dans les produits
Kolorex 69© (soit seule dans Advance Candia Care, 2 à 4 capsules par
jour, ou associée à de la canneberge, à la même posologie, soit
contenue dans des crèmes d’action locale). La cure est renouvelable
une fois par mois pendant 3 mois, à prolonger si nécessaire. Cette
plante, citée sur de nombreux sites Internet spécialisés dans la
candidose (par exemple, candida-albicans.fr), peut être obtenue par
correspondance.
La biotine, ou vitamine B8
■ Comment l’utilise-t-on ?
Prenez-en 1 000 à 1 500 µg/jour. Par exemple : 1 gélule par jour du
laboratoire Solgar (soit 1 000 µg) ou 3 gélules par jour du laboratoire
Nutrimea (soit 1 350 µg) pendant 3 mois. Faites une pause de 1 mois
avant de recommencer. Deux ou trois cures par an sont possibles.
L’huile d’olive
L’huile d’olive, qui est riche en acide oléique, doit être vierge, bio et
pressée à froid, et est à consommer crue.
■ Comment l’utilise-t-on ?
Prenez-en jusqu’à 2 cuillerées à soupe trois fois par jour (mettez-en
dans vos salades, par exemple).
La propolis
■ Comment l’utilise-t-on ?
Elle est à utiliser pure sous forme de teinture alcoolique (jusqu’à
50 % d’extrait de propolis pure), notamment en gargarisme dans le
muguet de l’adulte : prenez-en 10 gouttes deux ou trois fois par jour
par voie orale. Elle s’utilise aussi en application locale sur la peau.
Le bicarbonate de soude
Il est fongistatique et alcalinisant.
■ Comment l’utilise-t-on ?
Il s’utilise en bain de bouche ou par voie orale (½ à 1 cuillerée à café
dans un demi-verre d’eau) en cas de candidose buccale et/ou
cutanée. On peut aussi l’ajouter à l’eau du bain en cas de mycose
cutanée. On peut l’associer au borate de sodium, ou borax, pour
traiter les mycoses des ongles. Ce minéral d’origine naturelle est un
fongicide puissant. Mélangez à parts égales le borax et le bicarbonate
de soude, et ajoutez de l’eau de façon à former une pâte. Frottez
doucement le mélange sur les ongles infectés, préalablement
mouillés, deux fois par jour pendant plusieurs semaines.
■ Comment l’utilise-t-on ?
Sous forme d’infusion (3 feuilles par tasse, jusqu’à 4 tasses par jour) à
boire. À donner très diluée chez l’enfant. Évitez la voie orale en cas
de grossesse ou en cas d’allergie avérée. On peut badigeonner
directement l’infusion sur la langue en cas de muguet ou sur les
mamelons en cas de candidose mammaire. La camomille peut aussi
s’employer en cataplasme sur la région cutanée touchée par le
candida (pendant 20 minutes, une ou deux fois par jour).
L’acide tannique
Notamment antidiarrhéique, il est extrait de nombreuses plantes,
dont l’écorce du chêne, mais aussi le thé.
■ Comment l’utilise-t-on ?
Faites bouillir un sachet de thé dans une tasse d’eau, et utilisez après
refroidissement en application externe (badigeonnez la zone de
mycose cutanée) ou en usage interne (1 tasse à boire plusieurs fois
par jour).
■ Comment l’utilise-t-on ?
Pour une atteinte cutanée, on peut en mettre 1 ou 2 gouttes dans le
bain ou dans son nettoyant ou son produit hydratant, ou l’appliquer
localement à l’aide d’un Coton-Tige après un essai de tolérance. On
peut aussi l’utiliser en bains de bouche en cas de muguet, ou en
toilette locale pour une localisation vulvaire (appliquer et rincer) ;
comptez alors 1 goutte pour un verre d’eau.
En cas de recrudescence
des symptômes…
Une dernière précision importante à propos des traitements naturels
de la candidose (également valable quel que soit le type de
traitement antifongique utilisé) : il est possible que vous ressentiez
une recrudescence temporaire des symptômes dans les jours suivant
vos essais, voire d’en découvrir de nouveaux. C’est la réaction
d’Herxheimer. Ce n’est pas un effet secondaire du traitement, cela
traduit au contraire son efficacité, due à la libération de déchets et de
toxines liés à C. albicans. Le renforcement de la détoxication
hépatique (voir chapitre suivant) permet de réduire cette réaction si
elle survient.
CHAPITRE VI
Candidose et terrain :
pour une prise en charge globale
Bon à savoir
Mastiquez bien vos aliments, c’est la première étape d’une bonne digestion, et
pensez à vous hydrater suffisamment tout au long de la journée.
Attention
Un seul bémol : ces bons nutriments, qui nourrissent les bifidobactéries et
renforcent la flore dominante, sont souvent mal digérés et/ou mal tolérés en cas de
troubles fonctionnels intestinaux (TFI), notamment avec diarrhée. Ils entrent alors
dans la problématique des « hypersensibilités alimentaires » (voir ci-après).
Les FODMAP
Le saviez-vous ?
Le mot FODMAP est un acronyme anglais désignant un groupe de glucides à chaîne
courte présents dans certains aliments. Faiblement absorbés, ils apportent des
substances servant à nourrir les bactéries de l’intestin.
F = fermentescibles (rapidement fermentés par les bactéries du côlon)
O = oligosaccharides (fructanes et galacto-oligosaccharides, ou GOS)
D = disaccharides (lactose)
M = monosaccharides (fructose en excès du glucose)
A = and (et)
P = polyols (sorbitol, mannitol, xylitol et maltitol)
LES PLANTES DÉTOX
■ Comment l’utilise-t-on ?
Prenez des comprimés de plantes fraîches standardisés
(Phytostandard®, 1 comprimé une ou deux fois par jour) ou en EPS
(extraits fluides à parts égales, 5 ml, une ou deux fois par jour) en
cure de 1 mois renouvelable.
Attention
En cas de calculs biliaires : l’extrait de feuilles d’artichaut entraîne une chasse
biliaire puissante, ce qui peut occasionner des nausées ou des douleurs de la
vésicule si celle-ci contient de la boue biliaire ou des calculs. Si c’est le cas, baissez
la posologie ou remplacez-la par une autre plante d’action hépatique. Évitez-la
d’emblée en cas d’antécédents de colique hépatique.
Le chardon-Marie
Cette plante, également en première ligne, est riche en silymarine et
en taxifoline, elle détoxique, régénère le foie, exerce une action
métabolique (régulation du sucre) et protège les vaisseaux sanguins.
On peut l’associer à l’olivier, dont on oublie souvent que ses
feuilles, riches en oleuropéoside, sont d’excellents antibactériens,
antiviraux et antifongiques, en plus de réguler la tension artérielle, le
cholestérol et la glycémie.
■ Comment les utilise-t-on ?
Faites préparer par votre pharmacien la formule en extraits de plante
standardisés (EPS) chardon-Marie-olivier, ââ qsp 150 ml. Prenez-en
5 ml deux fois par jour en cure de 3 mois renouvelable.
La réglisse et le curcuma
Réglisse et curcuma sont également hépatoprotecteurs et
détoxiquants hépatiques (voir ici).
Dans le même registre, n’oubliez pas le pissenlit, qui traite
également les ballonnements intestinaux et la constipation, ni la
fumeterre, régulateur très puissant du flux biliaire, antiallergique et
stimulant des sécrétions digestives.
Plante de la paix des entrailles, la mélisse est un antispasmodique
intestinal, et elle favorise la sécrétion de mucus et la vidange de
l’estomac.
■ Comment les utilise-t-on ?
La formule EPS fumeterre-pissenlit-mélisse ââ qsp 150 ml est
remarquable pour sa triple action hépatobiliaire, gastrique et
intestinale. Quand l’organisme est vraiment « encrassé », j’ai
expérimenté avec succès chez mes patients des doses de charge
(10 ml, cinq fois par jour) sur une courte période (6 jours), suivies
d’un entretien à raison de 5 ml une ou deux fois par jour. Très
efficace !
En cas d’acidité gastrique
■ Comment les utilise-t-on ?
Choisissez parmi les compléments suivants : Extranase® (Meda
Pharma), Digebiane® (avec papaïne, mélisse, carbonate de calcium et
bicarbonate de sodium ; PiLeJe) ; Digestive Enzymes® (avec
pancréatine, pepsine, bétaïne ; Solgar).
Vous prendrez 3 comprimés par prise après le repas pour les deux
premiers produits, ou 1 comprimé pour le troisième. Traitez pendant
15 jours régulièrement, puis à la demande, notamment lors des repas
copieux ou hors domicile.
L’apport en eau bicarbonatée
Les minéraux
■ Comment les utilise-t-on ?
Les traitements reminéralisants et alcalinisants se prennent par voie
orale en continu ou 6 jours par semaine (pause le dimanche),
pendant au moins 3 mois.
Prenez par exemple Enabiane® (PiLeJe) ou Equisantum® fort
(LPEV), sous forme de sachet à mettre dans un 50 cl à 1 l d’eau à
boire dans la journée, ce qui améliorera votre hydratation. Si les
gélules à avaler ne vous rebutent pas, prenez de 2 à 4 gélules
d’Ergybase® (Nutergia) ou de 6 à 9 gélules par jour d’Acido Base
Nut® (D.Plantes).
MONILIA ALBICANS
CANDIDINUM 9 CH
HELONIAS DIOICA
À prendre en 5 CH, 5 granules deux fois par jour jusqu’à guérison : cet
incontournable des candidoses génitales est adapté en cas de pertes
vaginales épaisses, grumeleuses et irritantes, avec aspect de lait
caillé, surtout dans un contexte de surmenage physique et psychique,
grossesse, fausse couche, chez une femme fatiguée et déprimée,
obsédée par son utérus (qui occupe autant le corps que l’esprit).
SEPIA 5 CH
À prendre 5 granules trois fois par jour jusqu’à guérison : grand
remède féminin, ciblé sur l’utérus et la région génitale, en particulier
en cas de sécheresse vaginale, de déficit hormonal ovarien, de
pesanteur de la zone utérine, d’intolérance aux traitements
hormonaux, de vaginite, de mycose vaginale récidivante. SEPIA
convient surtout à une femme maigre, lasse, triste et découragée,
alternant hyperactivité et dépression, à la libido en panne, volontiers
constipée et migraineuse. On monte la dilution de SEPIA à 15 CH, une
fois par semaine en cas de pertes blanches irritantes avec
démangeaisons et douleurs lors des rapports sexuels. Ce remède agit
également sur les atteintes cutanées.
HYDRASTIS 5 CH
Bon à savoir
Les localisations mycosiques cutanées peuvent être soulagées par l’application deux
fois par jour de teinture mère de CALENDULA sur la zone irritée.
Entrent en lice les plantes adaptogènes (voir ici), qui régulent cette
sécrétion et préviennent le risque d’augmentation excessive de
cortisol. La rhodiole, le ginseng, l’éleuthérocoque, le ginkgo biloba
sont les plantes phares dans cette indication : elles protègent le
cerveau contre l’excès de cortisol qui dégrade les neurones à petit feu,
générant dépression et troubles cognitifs (mémoire, attention,
concentration).
■ Comment les utilise-t-on ?
Le mélange d’extraits de plantes fraîches standardisés (EPS) rhodiole-
ginseng-ginkgo s’utilise à parts égales à raison de 10 à 15 ml le matin
dans de l’eau, à prendre en cure de 3 mois renouvelable.
■ Comment les utilise-t-on ?
Prenez ces plantes sous forme d’EPS réglisse-guarana ââ qsp 150 ml,
à raison de 5 à 10 ml dans de l’eau à boire le matin, en cure de 1
mois renouvelable.
■ Comment les utilise-t-on ?
Prenez-en à raison de 30 mg (dose requise pour être aussi efficace 82
que la fluoxétine, alias le Prozac®), dans le mélange Phytostandard®
rhodiole-safran (2 comprimés le matin) ou mélangé avec du bacopa
et du guarana dans la spécialité Mémobiane® Protect (PiLeJe) : 1
comprimé le matin.
Bon à savoir
Le millepertuis, dont la prescription doit être réservée aux médecins afin de gérer
au mieux les possibles interactions médicamenteuses (par exemple, il est à éviter
avec les anticoagulants ou les médicaments du sida), est la plante de choix pour
traiter les signes et les mécanismes de la dépression associée à la candidose
chronique.
■ Comment l’utilise-t-on ?
Prenez la plante sous forme d’EPS, par exemple mucuna-millepertuis
ââ qsp 150 ml, à raison de 5 à 10 ml dans un peu d’eau le matin, en
cure de 3 mois renouvelable.
■ Comment l’utilise-t-on ?
Vous pouvez prendre le griffonia sous forme d’extrait de plante
fraîche standardisé, soit en gélules (Phytostandard®, 2 gélules de une
à trois fois par jour), soit sous forme liquide en préparation d’EPS, en
mélange avec une autre plante de détente nerveuse (active sur l’acide
γ-aminobutyrique, ou GABA, un neurotransmetteur qui calme le
système nerveux central).
On associe ainsi le griffonia avec de la passiflore, plante
apaisante, en cas d’agitation anxieuse avec hyperactivité dans la
préparation EPS passiflore-griffonia ââ qsp 150 ml, à prendre à raison
de 5 ml le soir (voire le matin, le midi et le soir) dans de l’eau, en
cure de 3 mois renouvelable.
On l’associe avec la valériane (plante tranquillisante, pour traiter
les tensions intériorisées et les contractures musculaires) en cas de
rumination anxieuse avec angoisse, sensation d’oppression, sommeil
perturbé, douleurs tendino-musculaires, dans la formule EPS
valériane-griffonia ââ qsp 150 ml, à prendre à raison de 5 ml matin et
soir dans de l’eau, voire aussi à midi, en cure de 3 mois renouvelable.
■ Comment les utilise-t-on ?
Sous forme d’EPS, à prendre à raison de 5 à 10 ml le soir, ou de
gélules Phytostandard®, à raison de 2 à 4 gélules le soir.
En cas de résultats insuffisants ou pour obtenir une action plus
forte, n’hésitez pas à ajouter de l’eschscholtzia (pavot de Californie)
le soir.
■ Comment l’utilise-t-on ?
Prenez de 2 à 4 Arkogélules® (Arkopharma) ou de 2 à 4 gélules de
Phytostandard® eschscholtzia (PiLeJe).
En cas de désynchronisation des rythmes
biologiques : mélatonine
■ Comment l’utilise-t-on ?
On en prend généralement de 1 à 2 mg entre 30 minutes et 1 heure
avant le coucher. Choisissez parmi les compléments suivants :
Circadin® 2 mg (Biocodex), à libération prolongée ;
Chronobiane® LP (PiLeJe) 1 mg de mélatonine par comprimé, à
libération immédiate et prolongée, avec magnésium marin et
vitamines D et E ;
mélatonine Nuit Paisible® (Valdispert), 1 mg de mélatonine par
comprimé avec citrate de magnésium.
■ Comment l’utilise-t-on ?
Sous forme d’EPS avoine qsp 150 ml, à prendre à raison de 5 à 15 ml
par jour, en cure de 3 mois renouvelable.
■ Comment l’utilise-t-on ?
Prenez par exemple : Iode Marine (Lescuyer®) ou à I Biane® (PiLeJe),
à raison de 150 µg par comprimé, ce qui correspond à l’apport
quotidien recommandé. La posologie nécessaire est de 1 à 4
comprimés en fonction de l’iodurie, avec un minimum de 1 comprimé
par jour en l’absence de dosage.
Attention
Pour favoriser le travail de synthèse hormonale, n’oubliez pas de garantir des
apports optimaux en protéines, en fer, en zinc et en sélénium, de façon à éviter tout
déficit.
EN CAS DE DÉFICIT EN ŒSTROGÈNES
■ Comment l’utilise-t-on ?
Toujours en extrait de plante fraîche standardisé (EPS) : de 5 à 10 ml
dans de l’eau, du premier jour des règles jusqu’au quinzième jour du
cycle (c’est-à-dire l’ovulation). Cette plante permet en outre de
régulariser le cycle.
■ Comment les utilise-t-on ?
Prenez 5 à 10 ml par jour d’EPS, en continu ou 5 jours par semaine.
Les spécialités à base de graine de lin, riches en lignanes, sont
également dignes d’intérêt.
■ Comment les utilise-t-on ?
Choisissez parmi Linopause® (LPEV), Triolinum Fort® (Nutreov),
Lignalin® (D.Plantes), Graine de Lin Houblon (Vitarmonyl) ou Lin
(Phytaflor), à prendre à raison de 1 à 2 gélules ou capsules par jour.
Ces différentes formulations s’utilisent au cas par cas, de manière
individualisée, en fonction des circonstances et des besoins de
chacun. Elles complètent les associations de plantes déjà
recommandées (voir chapitre 5) pour renforcer le système
immunitaire, tant sur le plan général que sur le plan local et pour agir
sur le couple foie-intestin.
Pour conclure
Si vous êtes confronté à un problème de candidose chronique (ou si
vous le suspectez), n’hésitez pas à consulter un médecin
phytothérapeute (voir carnet d’adresses).
Du local au global, de nombreuses étapes sont à traverser pour
retrouver le sourire face à C. albicans. Franchissez-les avec méthode
et application. Au fur et à mesure des victoires remportées, même si
vous concédez quelques défaites (lors de récidives), vous constaterez
la véracité de ces vers de La Fontaine : « Patience et longueur de
temps / Font plus que force ni que rage 83. » À rapprocher d’un autre
vers du génial poète : « Plus fait douceur que violence 84. » En matière
de traitement de la candidose, on ne saurait dire mieux.
Conclusion
La toilette quotidienne
Le port de vêtements et de
Les mesures chaussures
d’hygiène de vie Le linge
L’hygiène intime
L’hygiène buccale
EAN : 978-2-263-15356-3