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Définition
Cette échelle graduée permet de mieux cibler le type de démarche à laquelle on a affaire pour
mettre en place un projet ainsi que ses difficultés et ses enjeux.
Ce qu’on appelle « participation à l’action » se visualise généralement après la mise en place
du projet. Qui prend la responsabilité de s’occuper du nouvel espace créé ?
La démarche participative répond à un besoin local d’associer les citoyens à un projet qui les
touchera directement en les sensibilisant aux contraintes de réalisation. Dans un souci de
bonne gestion, la participation cherchera à identifier les besoins des habitants pris comme des
clients ou des usagers (BLANC M, 1999).
Les limites
Limite 1 : cibler les projets pertinents pour être encadré par ce type d’approche.
Les professionnels du paysage sont définis comme experts paysagers, ils détiennent des
connaissances poussées sur le sujet tandis que les usagers auront une expertise dite locale,
ayant des difficultés à interpréter certaines idées ou à se projeter dans ce que pourrait être le
réaménagement de leur espace. Les concepteurs se trouvent à travailler en étroite
collaboration avec les citoyens, eux qui se considèrent comme « seuls experts du sensible »
(MANOLA T., 2012). Les citoyens sont de fins connaisseurs de leur cadre de vie mais ne sont
pas toujours détenteurs du savoir de « la conception d’un espace ». La communication reste un
point fort dans ce type d’approche puisqu’il s’agit alors pour les professionnels du paysage de
traduire les souhaits des usagers dans un concept paysager.
Limite 3 : justifier la mise en place du concept auprès des habitants tout au long du
Déroulement du projet.
Difficulté de planification ?
Le fait de travailler en étroite collaboration avec différents acteurs du projet crée de
nombreuses incertitudes auxquelles le concepteur paysagiste doit faire face (MANOLA T,
2012). On soulève notamment des objectifs et des indicateurs associés à la production
intellectuelle du projet qui sont souvent difficiles à identifier (DAVODEAU H. et
MONTEMBAULT D., 2012).
Le concepteur paysagiste doit donc s’habituer à composer en fonction de son intuition et de
son expérience dans ce domaine pour pouvoir anticiper le temps et le budget à mettre en place
pour réaliser ce type de démarche.
Ainsi, au moins quatre limites peuvent être observées lorsqu’on met en place ce type de
démarche.
Un extrait d’article intéressant écrit par M. BLANC (1999) est le fait que « si les habitants
D’un quartier ne sont plus des sujets passifs mais des citoyens actifs et organisés, cela
bouleverse les conditions d’exercice du pouvoir local. Bon gré mal gré, élus et techniciens
voient leurs missions se transformer. Les élus sont amenés à faire circuler l’information, à
rendre des comptes plus fréquemment qu’aux seules échéances électorales et à agir dans une
plus grande transparence. Les experts sont eux amenés à remplir deux fonctions nouvelles qui
impliquent une redéfinition des frontières des professions: la traduction du langage scientifique
en un langage accessible à tous et la structuration du débat démocratique ».
Ainsi des enjeux se dessinent par la mise en place de cette nouvelle démarche.
Les enjeux
Comment effectuer la prise de décision ?
Comme vue précédemment, l’approche participative est une approche remettant en cause le
rôle du pouvoir décisionnaire dans le processus d’un projet paysager. « Dans un groupe,
écouter l’autre exposer son point de vue et le justifier, c’est prendre le risque de voir ses prises
de position et ses convictions se transformer sous l’effet de l’échange » (DAVODEAU H et
MONTEMBAULT D, 2012). L’approche participative crée donc un réel bouleversement des
conditions d’exercice du pouvoir local. Les habitants se retrouvent impliqués dans le projet,
enrichissent son concept et participent à sa réalisation sans pour autant en détenir les
décisions finales. Une explication des rôles tout au long du processus éviterait toute frustration
de la part des habitants en fin de projet. Ainsi, cette « rigoureuse séparation des rôles » permet
de « ne pas faire croire aux citoyens qu’ils décident à la place des élus ».
Garantir la transparence d’un projet paysager permet de créer un lien de confiance entre les
différents acteurs du projet [3]. Les idées sont échangées et discutées, les différents aspects
du projet sont abordés et connus de chacun et le déroulement du projet devient propice à un
résultat fini contentant chacun des partis.
Enjeu 6 : envisager le projet comme un moyen d’ouvrir la réflexion autour d’un nouvel
aménagement.
Source
CARREL M. (2008), Politique de la ville et “participation des habitants” en France, dans une
perspective comparée, in A.-M. Guillemard (dir.), Sociologies des politiques sociales. Enjeux,
concepts, comparaisons, Paris, PUF (coll. « Le Lien social »)