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ESSAI DE GRAMMAIRE DE LA

LANGUE TAMACHEQ

RENFERMANT LES PRINCIPES DU LANGAGE


PARLÉ PAR LES TOUAREGS

PAR A.HANOTEAU
ALGER 1896
Préface
Page 1 à 15
LIVRE PREMIER : DU SYSTÈME D’ÉCRITURE ET DE LA PRONONCIATION
CHAPITRE PREMIER : DU SYSTÈME D’ÉCRITURE
DE L’ALPHABET
DE LA TRANSCRIPTION EN CARACTÈRES FRANÇAIS
CHAPITRE DEUXIÈME : DES VARIANTES DE PRONONCIATION ET DE QUELQUES
PARTICULARITÉS EUPHONIQUES
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LIVRE DEUXIÈME

DU NOM, DU PRONOM ET DE LA QUALIFICATION


CHAPITRE PREMIER - DU NOM

Les noms en tamasheq ont deux genres, le masculin et le féminin ; deux nombres, le singulier et le pluriel.

RÈGLES GÉNÉRALES

1-Le singulier des noms masculins commence par un des sons voyelles a, e, i, u.
2-Le pluriel des mêmes noms commence par le son i.
3-Les noms féminins commencent par t, au singulier et au pluriel.

LES EXCEPTIONS
Les exceptions à ces règles sont peu nombreuses; on rencontre cependant les suivantes:

1.Un certain nombre de noms masculins , tant singuliers que pluriels commencent par un consonne.
 ti, père.
 laz, faim
 fad, soif
 bahu, mensonge
 mess (messaw au pluriel), maître
 rur, fils
 midden, hommes
 meddan, enfants
 daruγ, cuivre
 dagg (pl.), fils
 manna, disette
 kel (collectif), peuple, gens
 bedi, petite vérole
 lumet, rougeole.

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2. Les noms masculins commencent par u au singulier conservent ordinairement ce son au pluriel.
 udem, visage / udemawen
 ul, cœur / ulawen
 udad, mouflon à manchettes /udaden

3. Lorsqu’un nom masculin singulier commence par un son bref pouvant se représenter par un é marqué
d’un accent aigu, le pluriel conserve habituellement ce son .
 elu, élephant / elwan
 esu, bœuf / eswan

4.Quelques noms masculins pluriels commencent par le son a


 adanen, intestins / adan
 arawen, enfants nouveau-nés, petits /ara
 aḍuten, vents /aḍu
 axxuten, animaux sauvages / axxu
 allaγen, lances de fer / allaγ
 aharaten, choses / aharet
 ahuten, fumées / ahu
 anyaten, frères / anya
 ayt, fils /aw
 aman (collectif sans singulier) , eaux
 angelusen, anges /aneglus

5.Quelques noms féminins singuliers ou pluriels ne commencent pas par un t


 ult, fille
 cet, fille
 ult ma, sœur (fille de ma mère)
 ma, mère (anna aussi)
 illi, fille
 ulli, chèvres
 iset ma, sœurs
 massa, maîtresse

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LIVRE DEUXIÈME

DES GENRES

Il y a en tamasheq deux genres, le masculin et le féminin.


Le masculin singulier est caractérisé par un des sons -voyelles a, é, i, u, placé au commencement du nom
Ces sons initiaux sont brefs, et ne s’expriment pas en général par l’ écriture. Dans les vers ils disparaissent
fréquemment.

Le féminin singulier s’obtient en plaçant un t devant les noms masculins et un autre à la fin.
 amγar, vieillard / tamγart, vieille femme.
 abaraḍ, jeune homme / tabaraṭ, jeune femme
 anhil, autruche mâle / tanhilt, autruche femelle
 abaykur, lévrier / tabaykurt, levrette
 elu, éléphant mâle / telut, élephant femelle
 amaḍan, berger / tamaṭant, bergère
 amawal, berger / amawalt, bergère
 acku, négrillon / tackut, négrillonne
 akli, nègre /taklit, negresse
 areggan, chameau de selle / tereggant, chamelle de selle.
 awaqqas, lion / tawaqqast, lionne
 ahulil, onagre, âne sauvage / tahulit
 amellal, antilope addax mâle (méha) / tamellalt
 akhurhi, megalotis, famelicus (fenek) / takhurhit
 amekkelu, sorcier / tamekkelut, sorcière
 aluki, veau / talukit, génisse
 izemer, agneau de lait / tizemert
 ibeker, agneau plus âge / tibekert
 abagug, agneau d’un an / tabagugt
 ekez, coq / tekazit, poule
 eziḍ, coq / tyaziṭ, poule

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Beaucoup de nom féminins, cependant, ne se terminent pas par un t


 tes, vache
 timsi, feu
 tehi, col, dépression de terrain
 takuba, sabre, épée
 tesa, ventre, foie
 tiγsi, chèvre ( chez les ifoughas)
 timelli, blancheur
 tiniri, plaine
 taγma, cuisse
 turna, maladie
 tinedi, fievre
 tinsi, doigt du pied
 teli, ombre
 tarula, fuite
 tukseḍa / tukseḍi , crainte
 tinelli, fil
 tezelader, arc-en-ciel
 tekwina, pipe
 tawki, ver
 tera, amour
 tageih, archet
 titar, fourreau
 teldeci, fatigue
 tilkehi, mépris.

Ces exemples montrent qu’en tamasheq, comme dans les autres langues, le genre féminin n’est pas
exclusivement attribué aux être femelles; l’usage seul peut apprendre de quel genre est un nom.
Mais lorsqu’on entend prononcer un nom, il ne peut y avoir incertitude sur le genre. S’il commence par un
des sons a, é, i, u, il est masculin; si c’est un t, il est féminin. On a vu plus haut les exceptions.
Comme dans toutes les langues, un certain nombre de noms masculins ont pour féminin des noms d’une
origine différente.

 ales, homme / tameṭ, tameṭṭut, taneṭṭut, femme


 esu, acger, azger, bœuf / tes, vache
 ayis, cheval / tibegawt, jument
 ahulaγ, bouc /taγaṭ, tiγsi, chèvre
 ekrar, mouton /tihali, brebis

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LIVRE DEUXIÈME

DES NOMBRES

Il y a en tamasheq deux nombres, le singulier et le pluriel.

SINGULIER

Dans le nombre singulier, on doit distinguer le nom singulier proprement dit, qui sert à designer un individu
ou un objet déterminé, comme aydi, un chien, aγer, un bouclier, et le nom collectif qui indique l’idée de la
réunion ou de la collection d’objets d’une même espèce, par exemple: alum, la paille, teyni, les datte, erd,
irden, le blé.

Mais les noms collectifs bien que représentant logiquement l’idée du pluriel, conservent, par rapport à la
syntaxe, leur genre et leur nombre; ainsi l’on dit:

 telle teyni deγ akal nwen, il y a des dattes dans votre pays
 awetay wadeγ irden iγla, cette année le blé est cher.

Le nom d’unité s’exprime, comme en kabyle, par la forme féminine.
 alum, de la paille ; talumt, une paille
 aγemmud, espèce de plante, taγemmut, une plante de cette espèce.

PLURIEL

Le pluriel des noms masculins peut se diviser en deux grandes classes comme en kabyle:
Le pluriel dont le signe caractéristique est l’n ajouté à la fin du nom singulier
Le pluriel dont le signe caractéristique est le a placé , soit avant la dernière articulation , soit en
remplacement du son-voyelle final du singulier.
Ces deux modes de formation, en se combinant entre eux donnent naissance à des formes secondaires où
les signes caractéristiques du pluriel se trouvent réunis.

RÈGLE GÉNÉRAL

Les sons-voyelles a, e, placés au commencement des noms masculins singuliers, se changent en i au pluriel.
Ce son est bref et ne s’indique pas à l’écriture.
Nous avons indiqué plus haut les exceptions à cette règle

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PLURIEL PAR LE N FINAL


Cette forme est la plus générale de toutes; elle s’applique aux noms de toutes espèces, et on peut l’appeler
la forme régulière du pluriel
La terminaison n, qui caractérise cette forme devient, suivant les besoins euphoniques de la prononciation,
an, en ou in.

 amenukal, roi / imenukalen


 acek, arbre / ickan
 awetay, année / iwetyan
 aberggan, tante en poil /iberggenen
 ehakit, tente en peau /ihaktan
 egen, armée /igenan
 ays, cheval / iysan
 awra, jeune chameau qui tette encore /iwran
 asaka, chameau d’un an /isakan
 amdeγ , girafe / imdeγen
 akuti, rat, souris /ikutyen
 ezznef, espèce, couleur /izznefen
 argal, queue /irgalen
 aγatim, soulier, espèce de sandales / iγatimen
 amγar, vieillard / imγaren
 amnay, cavalier / imnayen
 amzad, violon et cheveu / imzaden
 ehebeg, bracelet d’homme /ihebegen
 abetul, carrière, mine / ibetulen
 agendis, fleur mâle du dattier / igendisen
 azzay, fleur mâle du dattier /izzayen
 aggezzar, guerre /iggezaren
 etifen, un homme noir du Haoussa / itifenen
 akaraḍ, homme noir Tebou / ikaraḍen
 anesbarag, orgueilleux / inesbaragen
 egeriw, mer /igeriwen.

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Un certain nombre de pluriels prennent, par euphonie, un t ou un u avant la terminaison n
 azibara, sanglier / izibaraten
 agangera, sanglier / igangaraten
 anaba,panthère/inabaten
 ela, feuille /ilaten
 ahu, fumée /ahuten
 aganba, hippopotame / iganbaten
 asamu, coussin / isumuten
 agga, seau en cuir/iggaten
 ini, couleur / initen
 ageru, grenouille/ igeruten
 afedwa, ministre/ifedwaten
 aggenna, ciel, pluie /iggenawen
 ekedi,rocher/ikediwen
 aḍu, vent /aḍuten
 agera, outre pour la farine / igerwan
 axxu, animal sauvage /axxuten
 aγaleg, corbeau / iγalgiwen
 akerwa, agneau / ikerwaten
 anderba, fléché / inderbaten

PLURIEL PAR A
Le pluriel par a consisté:

1.A changer en a la voyelle précédant la consonne finale de certains singuliers.


anhil, autruche/inhal
abaykur, levrier / ibyikar
aggḍiḍ, oiseau /iggḍaḍ
abayuγ, outre pour l’eau / ibiyaγ
abelbuḍ, sac / ibelbaḍ
amnis, chameau de charge/ imnas
acenkeḍ, gazelle / icenkaḍ
amγid, homme d’une fraction des imouhagh / imγad

2.A remplacer par a la voyelle finale de certains singuliers


anubi, anibu, batard / inuba
acenggi , acenggu, ennemi / icengga
asaru, clef /isura
abegu, filet qui se met aux mamelles des chamelles / ibega

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OBSERVATION
Les sons a et i, qui se rencontrent immédiatement avant la terminaison de certains singuliers, se changent
généralement en u.

Singulier
 amaheγ, homme de la nation des imuhaγ / imuhaγ
 afaγis, homme de la fraction des imuhaγ / ifuγas
 amessakul, voyageur / imessukal
 aggays, outarde /igguyas
 adikel, paume de la main / idukal
 arekkun, bat de l’ âne / irukkan
 amagur, vieux chameau / imugar
 adaged, singe / idugad
 agelmus, voile noir des imuhaγ / igulmas

PLURIELS COMBINÉS
Quelques noms formant le pluriel en changeant en a la voyelle qui précède la consonne finale du singulier
prennent en même temps la terminaison du pluriel par n
 afus, main / ifassen
 aγil, bras / iγallen
 afud, genou / ifadden

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Beaucoup de noms singuliers terminés en i changent cet i en a au pluriel, et y ajoutent la caractéristique n.


 aydi, chien / iyḍan
 ahi, mouche / ihan
 abeggi, chacal / ibeggan
 atri, etoile / itran
 akli, esclave / iklan
 agedi, sable / igedan
 ageggi, charge de chameau / igeggan
 afulli, homme de la nation de foullane / ifullan
 ahatti, noir de Tin-Bouctou / ihattan
 aḍwi, gerboise / iḍwan
La terminaison an nous semble etre produite, dans ces noms par les deux indices du pluriel, a et n
combinés, parce qu’au féminin pluriel le t s’intercale entre le a et le n.

3- Enfin certains noms singuliers interposent le son u entre le a et le n du pluriel.


 imi, bouche / imawen
 iri, nuque / irawen
 amidi, ami, compagnon / imidawen
 ahari, troupeau, bien / iharawen
 isek, corne / iskawen
 asink, bouillie, couscous / isinkawen
 iγef, tête / iγfawen
 iles, langue /ilsawen
 udem, visage /udmawen
 ul, coeur / ulawen
 isem, nom /ismawen

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PLURIEL FÉMININ

RÈGLE GÉNÉRALE

Il se forme, comme en kabyle, en plaçant un t devant le pluriel masculin, et en changeant en in la


terminaison en ou n , quand elle s’y trouve.
imγaren, vieillards / timγarin
ibaraḍen, jeunes gens / tibaraḍin
iwaqqasen, lions / tiwaqqasin
ikerwaten, agneaux / tikerwatin
inhal, autruches mâles / tinhal
ihenkaḍ, gazelles mâles / tihenkaḍ
imuhaγ , hommes touareg / timuhaγ
ifuγas, hommes de la tribu de ce nom / tifuγas
ikniwen, jumeaux / tikniwin
imidawen, amis, compagnons / timidawin
icengga, ennemis / ticengga
inuba, batards / tinuba
Beaucoup de pluriels masculins terminés par an changent au féminin cette terminaison en atin.
iklan, esclaves noires / tiklatin
ibeggan, chacals mâles / tibeggatin
iḍwan, gerboises mâles /tiḍwatin
ekahen, coqs /tikahatin, poules
iwran, jeunes chameaux / tiwratin
Les Ifoughas forment quelques fois le pluriel féminin en supprimant simplement le t final du singulier
tefirt, parole, maxime / tifir
tafult, partie / teful
tallilt, mois /tillil

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Mais ces noms ont aussi le pluriel par in, et l’on dit tifrin, tifulin, tillilin
Peut-être cette dernière manière de former le pluriel doit-elle être regardée plutôt comme une abréviation
du langage que comme une forme régulière
Les substantifs féminins non-dérives de noms masculins prennent au pluriel l’une des formes que nous
venons d’indiquer, sans suivre généralement de loi rigoureuse; l’usage seul peut guider en cette
circonstance
De même qu’en kabyle, les féminins singuliers terminés en a ou en i prennent , en général, au pluriel, la
terminaison win, et quelquefois , mais rarement , wa.

Voici quelques exemples de pluriels féminins:

 tagella, pain /tigelliwin


 takuba, épée / tikubawin
 tazegga, troupe d’ éléphants /tizeggawin
 taγeda, javelot avec manche de bois / tiγedwin
 tinelli, fil / tinelwa
 timsi, feu / timsawin
 tesalit, grotte, caverne / tisulay
 taneqqist, fable, conte, histoire / tineqqas
 tesit, verre, lunette, miroir /tisatin
 tit, oeil / tittawin
 teli,ombre / tilawin
 tefest, graine / tifesin
 talefast, gousse des légumineuses /tilfasin
 taynust, gomme / tinusin
 tamtaq, foreet /timtevin
 tafarast, silex, pierre à fusil / tifarasin
 taγerawt, rhume du cerveau /tiγerawin
 temmist, poignée / timmas
 tanast, serrure / tinasin
 tebbist, poignée / tibbaz
 tasekkit, bouchée / tisekkiyin
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Quelques noms singuliers ont pour pluriels des noms d’origine différente:
 ales, homme / midden
 tameṭ, femme / tiḍiḍin
 aw, ag, rur fils /ayt
 illi, ult, fille /cet, cet ma
 anya, frère / ayt ma, anyaten
 tehali, brebis / tihalin
 taγaṭ, tiγsi, chèvre / ulli
 tes, vache / tisita
 areggan, chameau de selle (mehari) / taγlemt

DÉPENDANCE DES NOMS.

Il n’existe pas de déclinaison en tamasheq. Les substantifs des deux genres et des deux nombres restent
invariables, quelles que soient leurs relations avec d’autres substantifs ou avec les verbes
Les rapports des substantifs entre eux ou avec les verbes s’indiquent au moyen de prépositions. Ainsi, le
rapport d’annexion, autrement dit l’action d’un substantif sur un autre (génitif des latins ), s’exprime en
plaçant devant le substantif gouverné la préposition n, qui , suivant les besoins de l’euphonie, devient en ou
ne
 amγar n aγerem , le chef de la ville
 ales n tameṭ, le mari de la femme
 tirikin n iregganen, les selles des chameaux de selle
 iselsa n tiḍiḍin, les vêtements des femmes

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OBSERVATION

Il est bon de remarquer que notre idée : ce cheval est à mon père, cette jument est à ton père, ou tout autre
analogue, s’exprime par la préposition n du génitif, et non par celle du datif; ainsi l’on dit:
ayis wareγ n abba, ce cheval de mon père.
tibegawt tareγ ta n anya k , cette jument , celle de ton frère
Nos expressions : l’homme à la chèvre, la femme à la plume, etc se rendent aussi par le n du génitif précédé
des pronoms démonstratifs
ales in taγaṭ, l’homme à la chèvre
in isek, celui de la corne (nom du rhinocéros)
tameṭ ta n afriw, la femme , celle de la plume ; la femme à la plume
tefirt ta n timiḍi n ureγ, la parole aux cent pièces d’or
Beaucoup de noms de localités sont formés d’expressions analogues
tagamayt ta n tes , le ruisseau, celui de la vache; le ruisseau de la vache
ti n tamat, celles du gommier nommé tamat (sous-entendu un nom féminin pluriel)
Les cas correspondants au datif et à l’ablatif des latins s’expriment :
Le datif, par la préposition i placée devant le nom. Dans l’écriture, on ne tient pas compte de ce son i qui
est bref; cependant, quand le nom régi commence par une voyelle, on indique cette préposition i suivie de
ce son
ikfa i ales, il donne à l’homme
ikfa i tiḍiḍin, il donna aux femmes.
L’ablatif s’exprime par la préposition s , signifiant de (ex des latins), quelquefois aussi par deγ
igmeḍ s aγerem, il est sorti de la ville
yusa d s ikallen n imuhaγ, il est venu des pays des imouhagh
egmeḍeγ s taγahamt, je suis sorti de la maison
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Le nom à l’accusatif, c’est -à-dire employé comme régime direct d’un verbe, n’éprouve aucune
modification
inva abeggi , tamerwelt, ihenkad, tinhal
Il a tué le chacal, un lièvre, des gazelles mâles, des autruches femelles
Le vocatif s’indique quelquefois par l’exclamation hey placée après le nom:
ales hey , ô l’homme !

DE LA DÉTERMINATION DES NOMS ET DE L’ARTICLE


Nous avons vu plus haut , que le masculin singulier était caractérisé par un des son a, e, i, placé avant le
nom, le masculin pluriel par le son i initial , le féminin singulier par t initial.
On ne peut attribuer à ces sons initiaux aucune valeur déterminative, ni aucune représentation de l’article ;
car le mot ales, signifie aussi bien un homme, que l’homme, et c’est le sens seul de la phrase ou il se trouve
qui peut indiquer si un nom est déterminé où indéterminé

Lorsqu’on veut déterminer un nom de manière précise, on le fait suivre du pronom démonstratif et relatif
wa, celui, lequel; ta, celle, laquelle; wi, ceux, lesquels; ti, celles, lesquelles.
Ainsi l’on peut dire :
amenakul n agades, le roi d’Agadez
Mais on déterminera plus précisément le nom amenukal en disant :
amenukal wa n agades, le roi, celui d’Agadez
tahurt n taγahamt, la porte de la maison
tahurt ta n taγahamt, la porte celle de la maison
iharawen n imuhaγ , les troupeaux des imouhagh
iharawen wi n imuhaγ . Les troupeaux, ceux des imouhagh.
tiḍiḍin n ahaggar , les femmes du Ahaggar
tiḍiḍin ti n ahaggar , les femmes, celles du Ahaggar
ayis wa imellen , le cheval, celui étant blanc; le cheval blanc.
talemt ta ticeggeret, la chamelle, celle étant rouge

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Le pronom démonstratif wa, ta, etc., suivi de la préposition n du génitif acquiert, dans certains cas, la
valeur d’un véritable article déterminé ; ainsi l’on dit :
amenukal wa n mess, le roi, le maître de moi; le roi, mon maître
taklit ta n tanmahalt in, négresse, la négresse de moi ; la négresse, ma servante
iklan wi n inmahalen neneγ , les nègres , les serviteur de nous ; les nègres, nos serviteurs.
tiḍiḍin ti n timidawin neneγ, les femmes, les compagnes de nous; les femmes nos compagnes.

DU DIMINUTIF
De même qu’en kabyle, le diminutif des noms masculins se forme comme le féminin de ces noms au
singulier et au pluriel.
Nous n’avons donc rien à ajouter à propose du féminin
Les noms féminins ne prennent pas de diminutifs
Comme dans toutes les langues, le diminutif sert à exprimer la petitesse ou la gentillesse
egen, armée /tegent, tigenin
ehan,tente, chambre / tehant, tihanin
aγerem, ville / taγeremt, tiγerman
ehi, mouche / tehit
egef, dune /tegeft, tigefin
adrar, montagne / tadrart, tidrarin
afus, main /tafust, tifassin
ameleggi, fleur / temeleggit, timeleggatin
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DES NOMS PROPRES


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CHAPITRE II

LES PRONOMS
Les pronoms peuvent se diviser en trois classes:
Pronoms personnels
Pronoms démonstratifs et relatifs
Pronoms indéfinis

PRONOMS PERSONNELS
Les pronoms personnels sont sujets ou régimes
Lorsqu’ils sont sujets, ils s’expriment par des mots isolés
Lorsqu’ils sont régimes , ils consistent dans des affixes qui se joignent aux divers mots qui les régissent.
Par une espèce d’inversion, ces pronoms régimes précédent quelquefois leurs agents.

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PRONOMS PERSONNELS ISOLÉS OU SUJETS


Singulier
1re pers. nek, nekku, nekkunan, nekkudeγ : moi
2e pers . kay, kayu,kayunan, kayudeγ : toi (masc.)
2e pers. kem, kemmu, kemmunan, kemmudeγ : toi (fém.)
3e pers.enta, entadeγ : lui
3e pers.entat :elle.
Pluriel
1re pers. nekkeniḍ: nous (masc.)
1re pers .nekkentiḍ: nous (fém.)
2e pers. kaweniḍ: vous(masc.)
2e pers. kametiḍ: vous(fém.)
3e pers. enteniḍ : eux
3e pers.ententiḍ:elles.
Ces pronoms ne subissent aucune modification dans leur emploi.

PRONOMS PERSONNELS AFFIXES OU RÉGIMES


Les pronoms affixes présentent des formes un peu différentes entre elles, suivant qu’ils ont pour agents un
nom, un verbe ou une particule.
PRONOMS AFFIXES DÉPENDANTS DES NOMS ET EXPRIMANT LA POSSESSION
Les touaregs, comme les kabyles, n’ont pas de pronoms ou d’adjectifs possessifs ; les pronoms personnels
les remplacent .
Ainsi l’on dit en tamacheq : le cheval de moi, la maison de lui, etc.
Singulier
1re pers. i , in, hin : de moi
2e pers . ek nek : de toi (masc.)
2e pers. em, nem: de toi (fém.)
3e pers.s , nit , nes :de lui, d’elle.
Pluriel
1re pers. neγ , neneγ : de nous
2e pers .nwen, enwen : de vous (masc.)
2e pers. nkemt: de vous (fém.)
3e pers. nesen : d’eux
3e pers. nesent : d’eux
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APPLICATIONS
mess i , le maître de moi: mon maître.
ayis in , le cheval de moi: mon cheval.
amidi hin, l’ami de moi : mon ami.
takuba hin, l’épée de moi: mon épée
ehakit nek, la tante de toi : ta tante.
ales nem , le mari de toi: ton mari.
ulet ma k , la sœur de toi(masc.) : ta sœur.
ti s , le père de lui, d’elle : son père .
imnas enit , les chameaux de lui, d’elle.
iwan neneγ , les bestiaux de nous : nos bestiaux.
icenga neneγ , les ennemis de nous : nos ennemis .
akel n wen , le pays de vous (masc.) : votre pays.
iselsa n kemet , les vetements de vous (fém.)
a wen n esen , l’état d’eux ; leur état.
imzaden n esenet , les cheveux d’elles : leurs cheveux .

Cet affixe s’emploie avec les mots wa, celui; ta, celle ; wi,ceux ; ti, celles. Il signifie. alors, celui, celle.
ceux,celles , de moi, de toi, de lui, etc. , et équivaut à notre adjectif possessif , le mien, la mienne , le sien,
etc.

Exemples

 ayis nek iyulaγen wa hin yufi, le cheval de toi étant bon, celui de moi vaut mieux que lui ; ton
cheval est bon , mais le mien est meilleur

 tameṭ tareγ telabaset ta nek tehusi ta nek tehusi , femme celle-ci étant laide , celle de toi est
jolie ; cette femme est laide, la tienne est jolie.

 ihenan neneγ imuqqerninn wi nit imeḍrinin , les tentes de nous étant grandes, celles de lui étant
petites; nos tentes sont grandes, les siennes sont petites.

 tillemin neneγ ugerenet ti n esen, les chamelles de nous surpassent celles d’eux; nos chamelles
sont plus nombreuses que les leurs

 akal neneγ yuhaz wa nwen yugeg , le pays de nous est proche, celui de vous est éloigné; notre
pays est près , le votre est loin.

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Avec la préposition n du génitif, l’affixe s’emploie de la manière suivante:

Singulier:
1re pers. in u , de moi, à moi.
2e pers. in ek , de toi, à toi (masc.)
2e pers. in em , de toi, à toi (fém.)
3e pers. in it , in es, de lui, d’elle, à lui, à elle.
Pluriel
1re pers. in neneγ , de nous, à nous.
2e pers. in nwen , de vous, à vous (masc.)
2e pers. in nekemet , de vous, à vous (fém.)
3e pers. in nesen , d’eux, à eux.
3e pers. in nesenet , d’elles, à elles.
Exemples :
aydi wareγ innek ? ewla inu , ce chien (est-il) à toi ? Oui (il est) à moi
ifergan wideγ in neneγ wideγ in nesen , ces jardins (sont ) à nous, ceux-ci (sont) à eux.

PRONOMS AFFIXES RÉGIMES DIRECTS DES VERBES


Singulier.
1re pers. i, moi
2e pers. k, kay, toi (masc.)
2e pers. kem, m , toi (fém.)
3e pers t, lui
3e pers tet ,elle
Pluriel
1re pers. neγ, nous
2e pers. kun, kwen,wen, vous (masc.)
2e pers. kemet, vous (fém.)
3e pers ten, eux.
3e pers tenet ,elles.

Page 35

APPLICATIONS
isbayas i , il a blessé moi ; il m’a blessé.
iksuḍ kay, il craint toi (mas); il te craint.
irha kem //iri m , il aime toi (fém.) ; il t’aime.
inγa t / inγi, il a tué lui ; il l’a tué.
ikerhe tet , il a épousé elle; il l’a épousée.
isekca neγ , il a fait manger nous ; il nous a fait manger.
nufa kwen / nufa wen, nous sommes meilleurs que vous.
ini ken , il a vu vous (masc.)
enhi kemet pour enhiγ kemet , j’ai vu vous (fém.).
γeresen ten, ils ont égorgé eux.
tesdulem tenet , vous avez élevé elles .

PRONOMS AFFIXES RÉGIMES INDIRECTS DES VERBES


Singulier
1re pers. i, hi, à moi.
2e pers. k, ak, hak, à toi (masc.)
2e pers.m, am, ham, à toi (fém.)
3e pers. s, as, has, à lui, à elle.
Pluriel
1re pers.neγ, aneγ, haneγ, à nous.
2e pers. k, awn, hawn, à vous (masc.)
2e pers.m, akemet, hakemet, à vous (fém.)
3e pers. asen, hasen, à eux.
3e pers. asenet , hasenet, à elles
On interpose quelquefois la préposition i du datif entre le verbe et l’affixe lorsque celui-ci le suit, mais le
plus souvent on le supprime.
On place, en général. l’aspiration h entre l’affixe et le verbe , quand ce dernier est terminé par le son a.

APPLICATION
tennid hi, tu as dit à moi.
ekfiγ ak, j’ai donné à toi (masc.)
enniγ am , j’ai dit à toi (fém.)
essekeneγ as , j’au montré à lui, à elle.
inna has, il dit à lui, à elle
Keteben aneγ , ils ont écrit à nous
inna hawn , il dit à vous (masc.)
ekfiγ akemet , j’ai donné à vous (fém.)
iγtes asen iγfawn nesen, il a coupé à eux les têtes d’eux.
nekkes asenet tiwakatin n esenet , nous avons ôté à elles les bracelets d’elles ; nous leur avons ôte leurs
bracelets.
ikfa hasen, il donna à eux.
inna hasenet, il a dit à elles.

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Voir ci-après , au chapitre du verbe la syntaxe des pronoms affixes.


Le pronom personnel à la forme affixe s’emploie souvent, comme en kabyle, d’une manière explétive
devant le nom auquel il se rapporte, quand celui-ci est au génitif ou au datif.
Exemples:
mess is n ayis, le maître de lui du cheval ; le maître du cheval.
inna has i ti s n abaraḍ, il dit à lui au père de lui du jeune homme; il dit au pere du jeune homme

PRONOMS AFFIXES RÉGIS PAR UNE PARTICULE


Ces affixes sont les mêmes que les précédents
Exemples :
γur i, chez moi.
dat ek , avant toi (masc.)
dat em , avant toi (fém.)
ḍeffer neγ, derrière nous.
gar awen, entre vous (masc.)
gar akemet, entre vous (fém.)
γur sen, γur senet, chez eux, chez elles.
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II. PRONOMS DÉMONSTRATIFS ET RELATIFS


Nos mots démonstratifs et relatifs ce, cet ,cette, ces,celui, celle, qui ,que, lequel, etc. se rendent de la
manière suivante:
wa /a : ce, cet, celui, qui, que, lequel, celui qui, celui que.
ta: cette, celle, qui, que, laquelle, celle qui, celle que.
wi : ces m ceux, qui, que, lesquels, ceux qui, ceux que.
ti: ces, celles, qui, que, lesquelles, celles qui, celles que.
awa: a, ce, ceci, ce qui, ce que.
awin: cela
Les mots celui-ci, celle-ci, celui-là, celle-là, etc s’expriment ainsi:
wareγ, wadeγ, celui-ci, ce, cet.
tareγ, tadeγ, celle-ci.
wireγ, wideγ, ceux-ci.
windeγ, celui-là, ceux-là.
tindeγ, celle-là, celles-là
awindeγ, celà

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Lorsque les mots wa, ta, etc., wadeγ,tadeγ, etc sont employés comme articles démonstratifs, ils se placent
après le nom.
Exemples
ales wareγ yulaγen , homme cet étant bon ; cet homme est bon
taγahamt tareγ timeqqeret, maison cette étant grande; cette maison est grande .
ellan yisan yulaγen deγ akal wa des chevaux étant bons dans pays ce ; il y a de bons chevaux dans ce pays
eẓẓaγen deγ tiγahamin ti, ils habitent dans ces maisons.
ikallen windeγ ugegen, ces pays sont éloignés

Quant ces mêmes mots sont employés comme pronoms, c’est-à-dire lorsqu’ils tiennent la place d’un nom,
ils se mettent avant le nom lequel ils se rapportent.
Exemples:
wareγ ales yulaγen, celui-ci (est) un homme bon.
tareγ taγahamt timeqqeret , celle-ci est une maison est grande .
windeγ ikallen ugegen , ceux-là (sont) des pays éloignés

Lorsqu’un des mots wa, ta, etc. , employé comme relatif, se trouve logiquement placé sous l’influence
d’une préposition , on met celle-ci après lui; ainsi, l’homme chez qui j’ai couché hier se tournera: l’homme
lequel chez j’ai couché hier.
Exemples:
ales wa γur nsiγ enḍ ehaḍ, l’homme lequel chez j’ai couché hier; l’homme chez qui j’ai couché hier.
adrar wa full iwun , la montagne laquelle sur il est monté ; la montagne sur laquelle il est monté.
taγahamt ta deγ emensaweγ , la maison laquelle dans j’ai dîné.
midden wi γur ikka , les hommes lesquels chez il est allé ; les hommes chez qui il est allé.

A qui , auquel, à laquelle, etc. , celui à qui, celle à qui, etc. s’expriment encore par les pronoms wa, ta, etc.,
mais , pour spécifier alors le genre de relation existant entre ces pronoms et leurs agents, on emploie , en
même temps, le pronom personnel régime indirect du verbe. Ainsi, pour dire:
L’homme à qui j’ai donné la lettre, on tournera: l’homme lequel à lui j’ai donné la lettre, ales wa as fkiγ
tirawt
La femme à qui j’ai dit de venir, tournez: la femme laquelle à elle j’ai dit de venir tameṭ ta has nniγ ad
tas.
Les arabes à qui j’ai donné de l’argent, tournez : les arabes lesquels à eux j’ai donné de l’argent . araben wi
asen fkiγ ehari n azref ( du bien d’argent)
Celui à qui j’ai montré le chemin , tournez: celui à lui j’ai montré le chemin : wa as essekneγ abareqqa
Celui à qui j’ai donné la lettre, tournez: celle à elle j’ai donné la lettre ta has fkiγ tirawt
Ceux à qui j’ai dit cela , tournez: ceux à eux j’ai dit cela: wi asen enniγ awin

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Pour indiquer éloignement ou le temps passé , on fait suivre


Le nom de la particule dideγ, qui reste invariable et correspond à notre mot là.
Exemples
deγ akal dideγ, dans ce pays-là.
deγ ikallen dideγ, dans ces pays-là.
tufat n acel dideγ , le lendemain de ce jour-là.
inna has i ales dideγ , il dit à lui, à cet homme-là
tadeggat dideγ, ce soir-là
deγ iwetyan dideγ illa angi, dans ces années-là il y abondance.

acel wareγ mhayeγ d ales wa nhiγ deγ Agedes awetay wa iyukayen, jour celui-ci je me suis rencontré
avec l’homme que j’ai vu à Agades l’année laquelle étant passée; aujourd’hui j’ai rencontré l’homme que
j’ai vu à Agades l’an passé.
fkiγ i anya k tamerwelt ta nγiγ enḍ acel , j’ai donné à ton frère le lièvre que j’ai tué hier .
yugey ad asen yefk tillemin ti d ewiγ γur-es , il refusa à eux il donnera les chamelles que j’ai laissé chez
lui ; il refusa de leur donner les chamelles que j’ai laissées chez lui.
imucaγ wideγ elwayn d imnas wi asen ezenzeγ , imuchagh ceux-ci conduisent à corde les chameaux que
eux j’ai vendus; ces imuchagh amènent les chameaux que je leur ai vendu.
ales wa inγan mandam ad immet acel wareγ , l’homme lequel ayant tué un tel mourra jour celui-ci;
l’homme qui a tué un tel mourra aujourd’hui
tameṭ ta d tuset , la femme laquelle étant venue; la femme qui est venue.
tiḍiḍin ti d yusenin , les femmes lesquelles étant venues; les femmes qui sont venues.
midden wi iglenin , les hommes lesquels étant partis; les hommes qui sont partis
tideγ urgeγ tibaraḍin ti d iqqelenin enḍ ehaḍ , celles-ci non pas les jeunes filles lesquelles étant revenues
hier; celles-ci ne sont pas les jeunes filles qui sont revenues hier.
wa imman, ce qui étant mort; ce qui est mort
deγ akal wareγ gennan awin , dans pays celui-ci ils disent cela ; on dit ainsi dans ce pays.
awindeγ iga yalla , cela ce que a fait dieu; dieu l’a voulu ainsi
ma imus awa, qu’est ceci ?
ur ssineγ awin, je ne sais pas cela .
wa hi innan awin , cela à moi ayant dit cela; celui qui m’a dit cela.
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III- PRONOMS INDÉFINIS


Quoi (non interrogatif) se rend par awa imus / a imus, ce que c’est.
Exemple:
Il lui a dit quelque chose , je ne sais quoi , inna has haret ur essineγ awa imus , il a dit à lui chose je ne
sais pas ce que c’est .
Quoi que (quelque chose que ) se rend par : awa
Exemples
Quoi que tu lui dises, il ne viendra pas, awa s tinid ur d itis , quoi que à lui tu diras il ne viendra pas.
Quoi qu’il ait fait, je ne le dirai pas , awa iga ur genniγ
Quelque chose que tu aies dite, je ne te ferai, awa tennid ur ak tageγ haret.
Ce qui, ce que, de quoi, s’expriment aussi par : awa.
Exemples:
Je sais ce qu’il a dit , essaneγ awa inna.
Dis-moi ce qui te fait mal, in hi awa kay ikman, dis à moi ce qui (à) toi faisant mal.
Je n’ai pas de quoi manger, ur eliγ awa ha ekceγ , je n’ai ce que je mangerai
Dis-lui ce que tu voudras , ina as awa terhid
Quiconque se rend par re, suivi du participe du verbe .
Exemples:
Quiconque portera des armes sera mis à l’amende, re itkalen tazuli a iqquser , quiconque portant fer sera
mis à l’amende
Quiconque t’aime , fut-il un chien , aime-le, toi aussi (maxime) re kay irhan enneγ imus abaykur aterhid
aked kei. quiconque t’aimant si même il est un chien tu l’aimeras aussi toi

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Quelconque s’exprime par wa illan, lequel étant; ta tellat , laquelle étant.
Amène-moi un quelconque d’entre eux : awi id iyen d esen wa illan
Fais entre une quelconque d’entre elles, seggec iyet d esenet ta tellat .
Une chose quelconque nous suffit, aharet wa illan igda haneγ
Chaque , tout, toute , tous , toutes, avec le sens de chaque, se rendent par ak
Exemples:
Chaque jour ak acel
Chaque année ak awetay
Chaque femme ak tameṭ
Chaque homme ak ales.
Chaque esclave ak taklit
Tout homme aime son pays, ak ales irha akal ennit
Toute femme aime ses enfants , ak tameṭ terha ibaraḍen nit
Chacun, chacune, se rendent par ak iyen, ak iyet.
Exemples:
Chacun d’eux portait une épee, ak iyen d esen kelad itkal takuba
Chacune d’elle portait son enfant sur son dos, ak yit d esenet kelad tedbal ara nnit.
J’ai donné cinq douros à chacun d’eux, ak iyen d esen kfiγ as semmuset timetγalin , chacun d’eux , j’ai
donné à lui cinq douros.
Tout, toute, tous, toutes , se rendent par eket, totalité, suivi des affixes régimes des noms , ou par le verbe
emdi. être fini.
Exemples:
ils sont tous venus, usan d eket n esen , il sont venus totalité d’eux : ou bien : usan d emdan , ils sont
venus ils sont finis.

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Elles sont toutes réunies, ḍkelenet eket n esenet , elles se sont réunies en totalité d’elles; ou bien :
eḍkelenet emdanet, elles se sont réunies elles sont finies.
J’ai parcouru tout ce pays-là, emmeγeγ akal windeγ eket ennit , j’ai parcouru pays celui-là totalité de lui;
ou bien : emmeγeγ akal windeγ imda, j’ai parcouru pays celui-là il est fini.
je suis resté chez lui tout le mois, eqqimeγ γur es tallilt temda, je suis resté chez lui le mois il est fini.
Tout se rend par ak haret, chaque chose . Exemple:
Tout est fini, ak haret imda, chaque chose est finie.
Quelqu’un s’exprime par iyen , iyet .
Exemples:
Il est venu quelqu’un te demander, yusa d iyen isesten full ak, est venu un il a interrogé sur toi; ou bien :
tusa d iyet tesesten full ak, est venue une elle a interrogé sur toi.
S’il vient quelqu’un demander, dis-lui que je ne suis pas à la maison, ku d yusi iyen isesten full i in as ur
ehiγ ehan , si vient un il interroge sur moi dia à lui je ne suis pas dans l’habitation.
Quelqu’uns, quelques, se rendent par wiyeḍ , et quelques unes , quelques par tiyeḍ
Exemples
Ils envoyèrent quelques-uns d’entre eux au Touat, essuken wiyeḏ d esen s Touat.
Il ne resta dans la ville que quelques hommes, ur iqqim deγ aγerem selid medden wiyeḍ
Quelques-unes d’entre elles me donnèrent des dattes, tiyeḍ d esenet ekfanet i teyni
quelques femmes sont allées puiser de l’eau, tiḍiḍin tiyeḍ ekkamet ad edninet aman
Personne, aucun, aucune, nul, pas un, pas une, pas un seul, pas une seule, se rendent par ul iyen, ul
iyet
Exemples:
Je n’ai vu personne sur le chemin, ur enhiγ ul iyen deγ abareqqa.
Il n’est venu aucun d’eux, ur d yusi ul iyen d esen
Pas un d’eux ne viendra: ur d itis ul iyen d esen

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Il n’épousera aucune d’elles , ul itiwi ul iyet d esenet


Je n’ai pas trouvé un seul de vous, ur egriweγ ul iyen d esen
Nul ne sortira de la ville aujourd’hui, ur igammeḍ ul iyen s aγerem ahel wareγ, ne sortira aucune de la
ville jour celui-ci.
Une personne s’exprime par iyen ales, un homme, iyet tameṭ , une femme ou simplement par iyen, un et
iyet une.
Exemples
Une personne que je connais m’a dit hier, iyen ales wa ezzayγ inna hi enḍ acel, un homme que je connais
m’a dit hier ; ou bien : iyet tameṭ wa ezzayγ tenna hi enḍ acel, une femme que je connais m’a dit hier; ou
encore iyen wa ezzayγ inna hi enḍ acel, un connaît que je connais m’a dit hier.
Autre/autres
L’autre (masc.) se rend par wa ahḍen, celui étant différent ;
L’autre (fém.) ta ahḍet ;
Les autres (masc.), par wi ihḍenin;
Les autres (fém.), par ti ihḍenin;
Un autre , par iyen wa ahḍen/ iyen ahḍen
Une autre, iyet ahḍet
D’autres, les autres (masc.) par wi ihḍenin;
D’autres (fém.), ti ihḍenin;
Exemples:
L’autre homme est venu, ales wa ahḍen yusa d
J’ai vu l’autre femme, enhiγ tameṭ ta ahḍet
Il est venu un autre homme, yusa d ales iyenn ahḍen
Quelques-uns restèrent, les autres partirent, eqqimen wiyeḍ eglan wi ihḍenin, resterent quelques un ,
partirent les autres .
Il en est venu d’autres , usan d wi ihḍenin;
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L’un et l’autre se rend par essin esen, deux eux ; l’une et l’autre, par senatet esenet, deux d’elles; les uns et
les autres, par eket n esen, totalité d’eux; les unes et les autres, par eket n esenet, totalité d’elles.
Exemples
Il les a vues l’une et l’autre, inhi tenet senatet esenet, il a vu elles deux elles.
Je les ai achetés les uns et les autres, eẓẓiheqen eket n esen , j’ai acheté eux totalité d’eux
Il les a vu les uns et les autres, inhi tenet eket n esenet, il a vu elles totalité d’elles.
L’un l’autre. l’une l’autre, les uns les autres s,expriment au moyen de la forme de réciprocité du verbe (voir
chapitre du verbe), que l’on fait suivre ordinairement de la préposition gar, entre , avec les affixes.
Exemples:
Ils se saluèrent l’un et l’autre, ou les uns et les autres, enseslamen gar asen, ils se saluèrent
réciproquement entre eux
Elles s’ injurièrent l’un l’autre, les unes les autres enimkwarnet gar asenet, elles s’ injurièrent
réciproquement entre elles.
Ils s’entraident habituellement les uns les autres, tenimilalen gar asen, ils aident réciproquement et
habituellement entre eux .
Ni l’un ni l’autre, ni les uns ni les autres, se rendent par ul iyen, aucun: ni l’une ni l’autre, ni les unes, ni les
autres, par ul iyet: aucune.
Exemples:
Je n’ai vu ni l’un ni l’autre, ni les uns ni les autres, ur enhiγ ul iyen d esen, je n’ai vu aucun d’eux.
Il n’a frappé ni l’une ni l’autre, ni les unes ni les autres, ur iyuwet ul iyet d esenet, il n’a frappé aucune
d’elles.
Je ne vous ai vu ni l’un ni l’autre, ur enhiγ ul iyen d wen, je n’ai vu aucun de vous.
Rien, se traduit par haret, chose, et par awa ou a, ce que.
Exemples
Il ne possède rien, ur ili haret
Son père ne lui a rien laissé, ti s ur as iwuya haret, le père de lui n’a pas laissé à lui chose.
Tu n’as rien à me donner , ur illi γur ek awa hi tekfed, n’est pas chez toi ce que à moi tu donneras.
On se rend par la troisième personne du pluriel des verbes.
Exemples
On m’a dit qu’il viendrait demain , ennan i ad yas tufat, ils ont dit à moi il viendra demain.

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On dit qu’il fait chaud dans ce pays, gennan akal wareγ tehe tukkesi, ils disent habituellement pays celui-
ci est dans lui la chaleur.
On l’a tué à coup de pierres, enγan t s idaγen , ils ont tué lui avec des pierres.
On ne rit pas dans la mosquée, ur ḍezzen deγ temezgidda, ils ne rient pas habituellement dans la mosquée.
Un tel se rend par mandam, une telle , par tamandam ; tels, par ed mandam; telles, par et tamandam.
La plupart se rend par eggut , abondance, grand nombre
La plupart de nous sont vos amis , eggut neneγ imidawen n wen
La plupart d’entre eux partirent le lendemain eggut n esen eglan tufat n acel dideγ , la plupart d’eux
partirent le lendemain de ce jour-là.
Moi-même , toi-même, etc . s’expriment de la manière suivante:
Moi-même, par nekku iman in, moi personne de moi.
Toi-même , kayu iman ik
Lui-même, enta iman it
Elle-même, entat iman it
Nous-même, nekenid iman neneγ, etc
De moi-même, nekku s iman in.
De toi-même , kayu s iman nek
De lui-même , enta s iman nit
Moi seul, neku γas, moi seulement.
Toi seul, kayu γas, toi seulement
Toi seule, kemu γas
Lui seule, enta γas

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Exemples
Je viendrai moi-même add aseγ nekku iman in , je viendrai moi personne de moi.
Il est venu de lui-même , yusa d enta s iman nit

Je le suivrai, moi seul, ar elkemeγ nekku γas , je le suivrai lui, moi seulement.
Voici, voilà s’expriment en faisant suivre les pronoms personnels isolés des prépositions da pour les objets
rapprochés et din pour indiquer éloignement.
Exemples:
Me voici, nekku da, moi ici.
Le voici, enta da , lui ici.
Le voilà, enta din , lui là.
Voici ton négrillon, acku ennek enta da, le négrillon de toi lui ici.
Voilà ton campement , ameẓẓaγ enta din, le campement de toi lui là.
Voici les souliers, iγ atimen nit entenid da, les souliers de lui eux ici.
Voilà leurs chamelles, tillemin nesen ententid din , les chamelles d’eux elles là.
On exprime encore le mot voici par neγwin, pour le masculin, et neγtin, pour le féminin.
Exemples :
Le voici qui dort, neγwin neṭṭes
La voici qui est arrivée, neγtin tuse d
Les voici qui dorment, neγwin eṭṭasen
Les voici qui sont arrivées, neγtin usenet d
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L’IDÉE DE L’INTERROGATIF
Qui (interrogatif se rapportant à une personne quelconque non déterminée), que, quoi (interrogatif se
rapportant aux choses), quel, quelle, quels, quelles, lequel, laquelle, lesquelles, se rendent invariablement
par ma.
Qui est venu ? ma d yusan , qui étant venu ?

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Qui t’a dit cela ? ma hak innan awin, qui à toi ayant dit cela ?
Qui lui a vendu ce cheval ? ma has izenzen ayis wareγ , qui à lui ayant vendu cheval celui-ci ?
Qui possède cette tente ? ma ilan ehakit wareγ , qui possédant tente celle-ci ?
qui le possède ? ma t ilan , qui le possédant ?
Qui t’a donné ce poignard ? ma hak ikfan telaq tareγ ? , qui à toi ayant donné poignard celui-ci ?
Que veut-tu ? ma terhid , quoi tu veux ?
Que t’a-t-il dit ? ma hak inna , quoi à toi il a dit ?
Que possède t-il ? ma ila, quoi il possède ?
Qu’es-tu ? qui es-tu ? ma temused , quoi es-tu ?
Que sont-ils ? ma musen , quoi ils sont ?
Qu’est-ce que ceci ? ma imus awa , quoi est ceci ?
Qu’est-ce que cela ? ma imus awin , quoi est cela ?
Qu’est-ce ? ma imus ? quoi est ?
Que sait-il ? ma issan ? quoi il sait ?
Que sais-tu ? ma tessaned ? quoi tu sais ?
Qu’y a-t-il, que n’y a-t-il pas ? ma illan ma ur nelli ? quoi étant, quoi n’étant pas ? (formule pour
demander des nouvelles ).
Quoi de meilleur que ceci ? ma yufan wareγ , qui valant mieux que ceci ?

Quoi de plus nombreux que les étoiles ? ma yugeren itran s egut Quoi surpassant les étoiles par le nombre
?
Quoi de plus grand que éléphant parmi les animaux ? ma yugeren alu s timeγri dγ axxuten . quoi
surpassant éléphant parmi les animaux ?

Quel est cet homme ? ou : qu’est cet homme ? ma imus ales wareγ , Qui est cet homme ? Quoi est cet
homme ?
Quelle est cette femme ? ma temus tameṭ tareγ ? qui est cette femme ?
quelles sont ces hommes ? ma musen midden wideγ qui sont ces hommes ?
Quelles sont ces femmes ? ma musenet tiḍiḍin tideγ , qui sont ces femmes ?
Quel cheval as-tu monté ? ou : quel est le cheval que tu as monté ? ma imus ayis wa tewuned ? qui est le
cheval que tu as monté ?
Quelle maison habites-tu ? ou, quelle est la maison que tu habites ? ma temus taγahamt ta teẓẓaγeḍ d es ,
quoi est la maison laquelle tu habites dans elle ?

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Quels sont les pays que tu as parcourus ? ma musen ikallen wi temmeγed ?


Quelles femmes a-t-il trouvées ? ou : quelles sont les femmes qu’il a trouvées ? ma musenet tiḍiḍin ti
igraw ?
Lequel d’entre eux est ton frère? ma imus de esen anya k ? , qui est parmi eux le frère de toi ?
Laquelle d’entre elles est ta sœur ? ma temus de esenet ult ma k, qui est parmi elles la sœur de toi ?
Lesquels sont tes camarades ? ma musen d esen imidawn nek ? qui sont parmi eux les camarades de toi ?
Lesquelles sont ses chamelles ? ma musenet d esenet tillemin ennit ? qui sont parmi elles les chamelles
de lui ?
D’ après les exemples qui précédent, on peut , je crois poser en règle que :
Dans les prépositions interrogatives , on emploi le participe Tamacek lorsque le verbe interrogatif est suivi
d’un complément .
Exemples :
Qui t’a dit cela ? ma hak innan awin , qui à toi ayant dit cela ?
Qui est venu ? ma d yusan , qui est étant venu ?
2. On se sert du verbe tamachek lorsqu’en français le verbe interrogatif n’est suivi d’aucun complément .
Exemples :
Que veux-tu ? ma terhid ?
Que possède-il ? ma ila ?

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ma s’emploi avec les substantifs qui prennent alors la préposition n du génitif .


Exemples:
ma n ewn nek , quoi de l’état de toi ? comment te portes-tu ?
ma n eket, quoi de la totalité ? combien ?
ma n eket iwetyan nit , quoi de la totalité des années de lui ? quel âge a-t-il ?
ma n eket iwetyan teqqimed γur sen ? quoi de la totalité des années tu es resté chez eux ? combien
d’années es-tu resté chez eux ?
ma s’emploi également avec les prépositions ; mais, de même que les pronoms démonstratifs et relatifs , il
ne subit pas l’influence de ces prépositions , qui se placent après lui ; ainsi :
chez qui a-t-il couché hier ? se dira ma γur insa enḍ ehaḍ , qui chez il a couché hier ?
Avec quoi l’a-t-il tué ? ma s t inγa , quoi avec lui il a tué ?
Pourquoi est-il parti ? ma full igla , quoi pour il est parti ?
Après qui marches-tu dans la caravane ? ma deffer tergahed deγ tarakeft , qui après tu marches dans la
caravane ?
Avant qui es-tu-passé ? ma dat tukid , qui avant tu es passé ?
De quoi se plaignent-ils ? ma full ecken , quoi sur ils se plaignent ?
A qui ? (interrogatif) se rend par mi ou mis .
A qui as-tu donné la lettre ? mi tekfid tirawt ou mis tekfid tirawt.
A qui as-tu dit cela ? mis tennid awa
A qui as-tu vendu ton chameau de selle ? mis teẓihed areggan nek
A qui montrais-tu le chemin quand je suis venu ? mis kelad tessekened abareqqa as d usiγ ?
L’interrogatoire à qui ? lorsqu’elle renferme une idée de possession , s’exprime par ma , suivi du participe
présent ilan possédant , ayant les droits sur ; ce qui donne à la préposition interrogative le sens : qui
possédant ? par exemple:
A qui est ce cheval ? se tournera : qui possédant ce cheval ? ma ilan ayis wareγ.
A qui sont ces jardins ? qui possédant ces jardin ? ma ilan ifergan wideγ
A qui est cette épée ? qui possédant cette épée ? ma ilan tabuka tareγ
Quelquefois on énonce d’abord l’objet possédé , et alors on place l’affixe régime direct entre ma et ilan
Exemples
ayis wareγ ma t ilan , ce cheval qui (est) lui possédant ?
ifergan wideγ ma ten ilan ? ces jardins qui (est eux possédant ?)
tabuka tareγ ma tet ilan , cette épee qui (est) elle possédant ?

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Cette dernière locution s’applique aussi aux personnes sur lesquelles d’autres peuvent avoir des droits de
possession, comme un enfant, un esclave .
On dit par exemple a une femme :
ma kem ilan, qui toi possédant ? c’est-à-dire : qui es-tu ? quel est ton mari ? quels sont tes parents ?

On dit à un enfant :
ma kay ilan , qui toi possédant ? c’est-à-dire : quels sont tes parents ? qui es-tu ?
En parlant à un esclave
ma kay ilan : quel est ton mettre
Nous verrons plus loin comment l’idée interrogative se rend avec les verbes .
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CHAPITRE III

DE LA QUALIFICATION ET DES DEGRÉS DE COMPARAISON

DE LA QUALIFICATION

Chez les imouchagh , comme chez les kabyles, il n’ y a pas de formes speciales pour les adjectifs
L’idée qualificative s’exprime par les participes des verbes d’état, qui existent en très grand nombre en
tamasheq , et servent à désigner les diverses manieres d’être que nous exprimons en francais au moyen du
verbe substantif accompagné d’adjectifs, comme : être bon, être mauvais , être jolie, être laid, etc. (voir,
plus loin, chapitre du participe). Ces participes se placent immediatement apès le nom que l’on veut
qualifier, et s’accordent avec lui en genre et en nombre . Dans ces participes il n’y a qu’une forme de
pluriel pour les deux genres .

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Exemples :
J’ai un bon cheval illa γur i ayis iulaγen, est chez moi un cheval étant bon.
Il a une bonne jument tella γur es tibegawt tulaγet est chez lui une jument étant bonne

Nous avons de bons chevaux ellan γur neγ yisan iulaγenin , sont chez nous des chevaux étant bons
Ils ont de bonnes juments ellanet γur sen tibegawin iulaγenin sont chez eux des juments étant bonnes.
J’ai vu chez lui une jolie femme enhiγ γur es tameT tehusit , j’ai vu chez lui une femme étant jolie.

Les verbes d’état par leur nature même, servent à exprimer une foule d’idés pour lesquelles nous
employons des qualificatifs; ainsi, tu es méchant , il est non, se rendront par les verbes, et l’on dira :
teccaded, tu es méchant, iulaγ, il est bon.

Lorsque le qualificatif est determiné , on fait précéder le participe par le pronom démonstratif wa , ta, etc .
Si deux ou plusieurs qualificatifs se suivent , on ne met le pronom démonstratif que devant le premier.
Exemples :
J’ai acheté le cheval noir, eẓiheγ ayis wa ikawlen, j’ai acheté le cheval celui étant noir.
Amène-moi les chameaux de selle blancs elwi id ireġġanen wi imellulnin, amène à moi ici les chameaux
ceux étant blancs
En tout pays les jolies femmes ne sont pas nombreuses der ak akal tiḍiḍin ti ihusinin ur eggetenet , dans
tout pays les femmes celles étant jolies ne sont pas nombreuses.
Il a vendu sa grande maison blanche
iẓih taγahamt ennit ta timeqqeret timellet , il a vendu la maison de lui celle étant grande étant blanche.
Il a vendu sa grande maison blanche, iẓih taγahamt ennit ta timeqqeret timellet , il a vendu la maison de
lui celle étant grande étant blanche.
Hier, j’ai vu ses grands chameaux (de charge) rouges enḍ acel enhiγ imnas ennit wi iheġrutenin
iheġġaγin, hier j’ai vu les chameaux de lui ceux étant hauts étant rouges

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II. DES DEGRÉS DE COMPARAISON

LE COMPARATIF DE SUPÉRIORITÉ peut s’exprimer en faisant suivre le verbe d’état, ou le participe


servant de qualificatif, par une préposition full, sur , daw, sous , suivant le sens de la phrase. Exemples :
Il n’ya pas l’homme plus grand (de taille) que toi ur illi aw adem iheġrin full ak, n’est pas fils d’Adam
étant grand sur toi.
Je n’ai pas vu d’homme plus petit (de taille) que lui ur enhiγ aw adem igezzulen daw s, je n’ai pas vu fils
d’Adam étant court au-dessous de lui.
Je suis plus laid que mon frère nekku elabaseγ full aña , moi je suis laid sur mon frère.
Tu es plus jolie que ta sœur kemmu tehusid full ult ma m . toi tu es jolie sur la sœur de toi
On rend aussi la même idée au moyen du verbe uger , surpasser, dépasser, être supérieur. Exemples :
Il est plus malade aujourd’hui qu’hier ahel wareγ irhin iuger enḍ ahel, aujourd’hui il est malade il
surpasse hier .
Mon pays est plus grand que le tien, akal in imeqqeren iuger akal ennek, le pays de moi étant grand il
surpasse le pays de toi.
Ouargla est trois fois plus grand que Ghat warġlen iuger γat s keraḍet tigrawin, Ouargla surpasse Ghat
par trois supériorités.
L’idée de mieux, meilleur que , se rend par le verbe if , ufiγ, iufa, valoir mieux, être meilleur. Exemples :
Il a un cheval meilleur que le mien illa γur es ayis iufan wa ni , est chez lui un cheval valant mieux que
celui de moi.
Sois meilleur que nous umas tufed aneγ, sois tu vaux mieux que nous .
Il a cheval meilleur que le mien illa γur es ayis iufan wa ni , est chez lui un cheval valant mieux que celui
de moi
Sois meilleur que nous , umas tufed aneγ, sois tu vaux mieux que nous
Je sais le tamachek mieux que lui essaneγ tamaceq ufeq, je sais le tamaceq je vaux mieux que lui.
Quel est le meilleur d’entre eux ? ma iufan d esen , qui valant mieux parmi eux ?

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LE COMPARATIF D’ÉGALITÉ, formé en francais au moyen des mots aussi, autant, se rend par hund ,
comme . Exemples :
Il est aussi vieux que moi enta iucceren hund nekku , lui étant vieux comme moi
Il est aussi grand (de taille ) que son père , enta iheġrin hund ti s , lui étant grand comme le père de lui.
Ta femme est aussi jolie que sa sœur tameT ennek tehusi hund ult ma s , la femme de toi est jolie comme
la sœur d’elle.
Il est aussi laid que son compagnon enta ilabasen hund amidi ennit , lui étant laid comme le compagnon
de lui.
Très souvent on se sert , pour exprimer la même idée , des verbes être égla, être semblable, avec les noms
abstraits de qualité. Ainsi les phrases précédentes peuvent prendre les formes suivantes :
Il est aussi vieux que moi nek d nit nit nugda s tuhari , moi et lui nous sommes égaux en vieillesse
Il est aussi grand (de taille) que son père. enta d ti s ugdan s tezeġġeret , lui et le père de lui sont égaux en
grandeur .
Ta femme est aussi jolie que sa sœur tameT ennek d ult ma s ulanet s tehusi, la femme de toi et la sœur
d’elle sont semblables en beauté.
Il est aussi lait que son compagnon enta d amidi ennit ulan s tellabast

LE COMPARATIF D’INFÉRIORTIÉ formé en francais avec moins , s’exprime par daw, sous, au-
dessous, moins que , lorsqu’il ne s’applique pas à des qualités. Exemples :
Il a moins de troupeaux que moi ila iharwen daw i il a des troupeaux au dessous de moi
J’ai moins d’gneaux qu’eux eliγ ikerwaten daw sen j’ai des agneaux au-dessous de moi.
Mais lorsque le comparatif avec moins s’applique à des qualités, comme moins grand, moins gros, moins
blanc, etc. , on ne peut le rendre directement; il faut alors tourner la phrase à dire : pas aussi grand, pas
aussi gros, etc., ou bien prendre l’idée inverse , plus petit, plus mince, etc. Exemples
Il est moins grand que moi, tournez : il n’est pas aussi grand que moi
enta urgeγ iheġrin hund nekku , lui non pas grand comme moi; ou bien enta igezzulen daw i , lui étant
court au-dessous de moi (plus que moi), il est plus petit que moi.
Le lion est moins gros que l’élephant awaqqas urgeγ ihuharen hund elu , le lion non pas étant gros
comme l’élephant ; ou bien : awqqas isediden daw alu , le lion étant mince au-dessous (plus) de l’élephant
; le lion est plus mince que l’éléphant .

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LE SUPERLATIF ABSOLU très, fort , beaucoup, etc , se rend par hullan, placé après le verbe d’état ou
le qualificatif . Exemples
Je suis très malade erhineγ hullan , je suis malade beaucoup
Cet homme est très vieux ales wareγ iucceren hullan, cet homme étant vieux beaucoup
Dans le Touat, il y a de très grands jardins qui renferment de très nombreux palmiers deγ twat ellan
iferġan imeqqurnin hullan ehanet ten tisedayin iggutenin hullan dans le Touat sont des jardins étant
grands beaucoup sont dans eux des palmiers étant nombreux beaucoup.

LE SUPERLATIF, LE PLUS, etc s’exprime en placant le pronom demonstratif wa , ta , etc devant le


qualificatif.
L’élephant est le plus gros des animaux elu enta wa ihuharen deγ axxuten , l’éléphant lui celui étant gros
parmi les animaux Le lion en est le plus fort awaqqas enta wa issahaten d esen , le lion lui celui étant fort
parmi eux .
La plus jolie fille du monde ne peut donner que ce qu’elle a tabaraṭ ta tehusit deγ eddunet ur teddubet
attekf selid awa tela, la jeune fille celle étant jolie dans le monde mne peut pas elle donner si ce n’est ce
qu’elle possède.
Ce puits est le plus profond du pays anu wareγ enta iγezwen deγ akal , ce puits celui étant profond dans le
pays
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LIVRE TROISIÈME

DU NOM ET DES NOMS DÉRIVÉS DU VERBE

CHAPITRE PREMIER

DU VERBE

Les verbes , en tamasheq , n’admettent que la voix active. Le sens passif s’exprime au moyen de certaines
formes dérivées du verbe dont nous parlerons plus loin, et quelquefois même par l’actif.
Ils ont deux nombres, le singulier et le pluriel; deux genres, le masculin et le féminin, et trois personnes au
singulier et au pluriel.

Au singulier, on distingue les genres à la troisième personne seulement ; au pluriel, on les distingue à la
seconde et à la troisième personne.

Il est d’usage d’employer la seconde personne du singulier lorsqu’on s’adresse qu’à une seule personne.
Il n’y a qu’une conjugaison, et elle n’admet qu’un mode, qui exprime généralement l’idée du passé ,
souvent celle du présent et quelquefois celle du futur. Nous l’ appellerons , pour fixer les idées aoriste.
Les modifications du temps s’obtiennent au moyen de quelques particules placées en avant du mode
unique, ou par l’introduction de son a avant la dernière articulation de ce mode

La conjugaison a pour base un radical, qui sert en même temps d’ impératif à la deuxième personne du
singulier. Ce n’est pas ce radical que nous énoncerons ordinairement les verbes, tout en nous servant, en
français, de l’infinitif pour le même usage.

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Le pluriel masculin de cette deuxième personne de l’ impératif s’obtient en ajoutant un t ;

Le pluriel féminin , en ajoutant mt


Exemple:
eggel, va, pars
egglet , allez, partez (masc.)
egglemet , allez, partez (fém.)

L’ impératif n’a pas d’autres personnes.

La conjugaison est très simple; le tableau suivant, où le radical est représenté par un trait, en offre le
paradigme et suffit pour la faire comprendre .
SINGULIER
Première personne ---------------γ
Deuxième personne ---------------d
Troisième personne (M.) i ---------------
Troisième personne (F.) t ---------------
PLURIEL
Première personne: n ---------------
Deuxième personne (M.) t ---------------m
Deuxième personne (F.) t---------------mt
Troisième personne (M.) ---------------n
Troisième personne (F.) ---------------nt

Plus nombreux sont ceux de trois consonnes. Ceux de quatre , cinq et six consonnes sont assez rares .
Voici des exemples :
Radicaux d’une seule consonne: ar/ouvrir ; as/aller; ag/faire
Radicaux de deux consonnes : gel/partir ; eḍs/rire; ekš /manger
Radicaux de trois consonnes :elkem/suivre ; egmeḍ/sortir
Radicaux de quatre consonnes :gergeš/ trembler
Radicaux de cinq consonnes :eblenbel/se vautrer ; ebγenγen/nasiller
Radicaux de six consonnes :demendemet/ se bâter

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L’i formatif de la troisième personne masculin du singulier est bref. et ne s’ écrit pas , en général , à moins
qu’il ne soit suivi d’un autre son bref , comme iulaγ (yulaγ), il est bon; ieṭṭes (yeṭṭes), il dormit ; iuggez
(yuggez), il a surveillé .
On représente encore le son i, lorsqu’il est précédé d’un autre son voyelle bref.
ales wa inγa , l’homme qu’il a tué
En remplaçant, dans ce tableau, le trait par un radical , on a la conjugaison de tous les verbes, sauf toutefois
les particularités euphoniques dont nous parlerons tout à l’heure.
Prenons pour exemple le radical elkem, suivre
SINGULIER
 Première personne elkemeγ / J’ai suivi
 Deuxième personne telkemd /tu as suivi
 Troisième personne (M.) ielkem /il a suivi
 Troisième personne (F.) telkem/elle a suivi
PLURIEL
 Première personne: nelkem/ nous avons suivi
 Deuxième personne (M.) telkemem/vous avez suivi (M.)
 Deuxième personne (F.) telkememt/vous avez suivi (F.)
 Troisième personne (M.) elkemen/ ils ont suivi
 Troisième personne (F.) elkement / elles ont suivi

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PRÉSENT
Nous avons dit que le mode unique du verbe exprimait souvent l’idée du présent, mais c’est ordinairement
le présent absolu.
Lorsqu’on veut indiquer le présent actuel, il suffit, dans certains verbes, d’introduire le son a avant la
dernière articulation du verbe.
Ainsi, de elkemeγ, <j’ai suivi>, on fait elkameγ, <je suis>, de eṭṭeseγ, <j’ai dormi>, on fait eṭṭaseγ, <je
dors>.
L’usage seul peut apprendre à connaitre les verbes qui forment d’ après cette règle le présent actuel, mais
on peut remarquer généralement ceux qui ont au radical trois consonnes distinctes ou plus de trois
consonnes, et quelques verbes de trois consonnes, dont une redoublée, comme eṭṭes .
Pour indiquer l’idée du présent actuel dans les verbes d’une ou de deux consonnes au radical, et qui ne le
font pas par l’introduction du son a , on se sert d’une forme dérivée du verbe dont nous parlerons plus loin,
et que nous désignerons sous le nom de forme d’habitude. On dit donc elsiγ , je me suis habillé, laseγ , je
m’habille.
Les kabyles emploient la forme d’habitude au même usage, mais en le faisant précéder de l’adverbe da, ici.
IMPARFAIT
L’idée représentée par notre imparfait de l’indicatif s’exprime en faisant précéder le présent actuel de la
particule kelad.
Exemple:
Je dormais quand il est parti
kelad eṭṭaseγ as igla
Je m’habillais quand il est venu
kelad lasseγ as d yusa
PLUS-QUE-PARFAIT
L’idée de notre plus-que-parfait se rend par le mode unique du verbe précédé de la même particule kelad .
Exemples:
Je dormais quand il est parti
Kelad eṭṭeseγ as igla
Je m’étais habillé lorsqu’il est venu.
Kelad elsiγ as d yusa

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FUTUR
On exprime le futur, quand le verbe n’est pas négatif, en faisant précéder le mode unique à toutes les
personnes de la particule ad, qui, suivent les lois générales de l’euphonie, devient at devant t, et an devant
n.
Lorsque le verbe est négatif, on se sert de la forme d’habitude (voir ci-apres).
Voici le tableau du futur
Singulier
Première personne: ad -------------γ
Deuxième personne(2 genres) :ad t-------------d
(att-------------d)
Troisième personne (M.) : ad i-------------
Troisième personne (F.) : ad t-------------
(att-------------)
Pluriel
 Première personne: ad n------------- (ann-------------)
 Deuxième personne (M.): ad t-------------m (att-------------m)
 Deuxième personne (F.): ad t-------------mt (att-------------mt)
 Troisième personne (M.): ad-------------n
 Troisième personne (F.): ad-------------nt
Faisons l’application au radical elkem, suivre
Singulier
 Première personne: ad elkemeγ , je suivrai
 Deuxième personne(2 genres) :ad telkemed , tu suivras (attelkemed)
 Troisième personne (M.) : ad ilkem, il suivra
 Troisième personne (F.) : ad telkem , elle suivra (attelkem)

Pluriel
Première personne: ad nelkem (annelkem), nous suivons
Deuxième personne (M.): ad telkemem (attelkemem), vous suivrez
Deuxième personne (F.): ad telkememt , vous suivrez
(attelkememt)
Troisième personne (M.): ad elkemen , ils suivront
Troisième personne (F.): ad elkement, elles suivront

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On donne encore au verbe le sens du futur en plaçant devant les particules ha ou γa, suivant les localités.
On verra, plus loin, dans quelles circonstances ces particules sont employées.
Tels sont les éléments de la conjugaison en tamacheq. On pourra s’exercer à conjuguer les verbes suivants:
elmed apprendre
eksen, haïr, détester.
eknes, se disputer
elmez, avaler
enhi, voir
sesten, interroger, demander
ekkel, devenir
etkel, lever, enlever.
eldec, être fatigué
egmeḍ, sortir
eggec, entrer
efren, raser
ekreḍ, tourner sur le tour
elḍeḍ, téter (animaux)
enkes, téter (homme)
gen, être agenouillé
elenkem, être en croupe.
seged, écouter
engel, expliquer
enhil, être facile
hedenden, bégayer.

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PARTICULARITÉS EUPHONIQUES DU VERBE


En se conjuguant, le radical du verbe est soumis à diverses modifications des sons-voyelles qu’il renferme,
lorsqu’il n’est pas précédé des particules ad, γa, ha du futur, qui paraissent préserver toute irrégularité.
Les verbes d’une ou deux consonnes au radical, qui commencent par a caractéristique, changent
généralement ce son en u à toutes les personnes du mode unique.
ar, ouvrir, qui fait au mode unique; uriγ, yura
ari, écrire; uryeγ, yuri
as, aller; usiγ, yusa
aker, voler, dérober ; ukreγ, yuker
afeg, voler (oiseaux); ufegeγ, yufeg
asem, être jaloux ; envieux; usemeγ, yusem
aggez, garder, surveiller; uggezeγ, yuggez
ahaγ, piller ; uhaγeγ , yuhaγ
ahar, être associé; uhareγ , yuhar
ayy, laisser ; uyeγ, yuya
afel, être tanné; ufeleγ yufel
awt, frapper; uwteγ, yuwut
aγi, étrangler; uγiγ, yuγa

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Quelques verbes commencent par i changent aussi ce son en u; mais ces verbes sont rares.
Exemples:
if, être meilleur, valoir mieux; ufiγ yufa
irid, être propre, lavé ; urideγ, yutid
Ce dernier fait aussi irideγ, irid
Un très grand nombre de verbes, ayant une ou deux consonnes au radical, font suivre ce radical du son i à la
première et à la deuxième personne du singulier, et du son a à toutes les autres. Ainsi le verbe enγ, se
conjugue ainsi:
Nous disons caractéristique, parce que certains verbes prennent au commencement une espèce d’a ou d’e
euphonique, dont il n’est pas tenu compte dans la conjugaison , comme eggmeḍ, sortir, azmi, coudre. Cet a
ou cet e rappelle la voyelle euphonique par laquelle bous commençons les mots esprit, estomac.
Singulier
Première personne: enγiγ, j’ai tué
Deuxième personne(2 genres) : tenγid , tu as tué
Troisième personne (M.) : inγa, il a tué
Troisième personne (F.) : tenγa, elle a tué
Pluriel
Première personne: nenγa, nous avons tué
Deuxième personne (M.): tenγam, vous avez tué
Deuxième personne (F.): tenγamt, vous avez tué
Troisième personne (M.): enγan, ils ont tué.
Troisième personne (F.): enγant, elles ont tué

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Les verbes suivants se conjuguent de la même manière:


as, aller, usiγ, yusa
ar, ouvrir; uriγ, yura
if, valoir mieux; ufiγ ,yufa
ayy, laisser; uyiγ, yuya
eg, faire; egiγ, iga
ek, aller, se diriger vers ; ekkiγ, ikka
el, posseder; eliγ, ila
ili, exister, être; elliγ, illa
em,être mort; emmiγ, imma
en, dire; enniγ, inna
ekc, manger; ekciγ, ikca.
esel, entendre; esliγ, isla
els, s’habiller; elsiγ, ilsa
enz, être vendu, se vendre; enziγ, inza
ekf, donner; ekfiγ, ikfa
ens, passer la nuit; ensiγ, insa
ekel, passer le jours; ekliγ, ikla
eggel, partir; eggliγ, iggla
erz, casser; erziγ, irza
eḍs, rire; eḍsiγ, iḍsa
γem, teindre; γemiγ, iγma
esu,boire; swiγ, iswa
eh, être dans ; ehiγ, iha

Les Beni Mzab remplacent, dans ces verbes le son a par u et les imouchagh eux-mêmes le remplacent
souvent par i, sans qu’il paraisse en résulter un changement de sens .
Lorsque le verbe est employé avec la négation, ce son a se change généralement en i. Ainsi l’on dire inγa,
il a tué, et ur inγi, il n’a pas tué.
Lorsque les personnes de ces verbes terminées en a ont pour régimes directs les affixes de la troisième
personne du singulier, et quelquefois du pluriel, le son at se contracte en i. On dit par exemple, inγi au lieu
de inγat, inγiet pour inγa tet

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Les Imouchagh du sud, et notamment les Ioulemeden, terminent, comme les kabyles, beaucoup de radicaux
de deux consonnes par le son u bref. Ainsi, ils disent : egglu, partir; eslu, entendre, ekcu, manger, elsu,
s’habiller; ensu, passer la nuit.Ce son u disparaît au mode unique, et les verbes se conjuguent comme les
précédents.
4. Les sons-voyelle a, e, qui se trouvent dans l’ intérieur de quelques radicaux dont une des consonnes
redoublée, se changent quelquefois en u .
Exemples
ellaz, avoir faim; elluzeγ, illuz
effad,avoir soif; effudeγ, iffud
eqqar, être sec, dur; eqqureγ, iqqur,
emmet, mourir, emmuteγ, immut.
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DU PARTICIPE

Les Imouchagh ont trois participes, correspondant, pour le sens , à nos participes présent, passé et futur.
Contrairement à ce qui se passe en kabyle, ces participes prennent le genre et le nombre.

Le masculin singulier s’obtient en ajoutant un n à la troisième personne masculin singulier, du mode unique
pour le participe passé, du présent pour le participe présent, et du futur par ha ou γa pour le participe futur.
Ainsi de :
ilkem, il a suivi, on fait ilkemen, ayant suivi
ilkam, il suit, ilkamen, suivant
ha ilkem, il suivra ; ha ilkemen, devant suivre (ou)
γa ilkem, il suivra ; γa ilkemen, devant suivre

Le féminin singulier s’obtient en ajoutant un t à la troisième personne féminin du singulier du mode


unique, du présent et du futur du verbe .
Ainsi de:
telkem, elle a suivi, on fait telkemet, ayant suivi
telkam, elle suit, telkamet, suivant
ha telkem, elle suivra ; ha telkemet, devant suivre (ou)
γa telkem, elle suivra ; γa telkemen, devant suivre

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Le pluriel des deux genres s’obtient en ajoutant au masculin singulier la terminaison du pluriel, comme
pour les substantifs:
ilkemenin, ayant suivi ( M. et F.)
ilkamenin, suivant (M. et F.)
ha ilkemenin, devant suivre (M. et F.)
γa ilkemenin, devant suivre

Dans quelques localités , de même que chez les Beni-Mzab, la particule γa attire quelquefois le n du
participe γa ilkemen devient ainsi γa nelkem.

Les participes des verbes d’état sont comme nous l’avons dit au chapitre de la qualification, de véritables
adjectifs verbaux servant de qualificatifs.

EMPLOI DES PARTICIPES

Il est à remarquer qu’en tamacheq, comme en kabyle, onn emploie le participe dans les cas ou, en français,
le verbe se trouve sous l’influence d’un pronom ou adjectif relatif ou interrogatif.

Exemples:
L’homme qui a mangé, ales wa ikcan, l’homme lequel ayant mangé.
L’homme qui mange, ales wa itatten, l’homme lequel mangeant.
Celui qui a dormi, wa iṭṭesen , celui ayant dormi
Celui qui dort , wa iṭṭasen, celui dormant
Celle qui dort, ta teṭṭaset, celle dormant
Celui qui dormira, wa ha iṭṭesen, celui devant dormir

Les femmes qui savent lire sont nombreuses chez les Imouhaghs, tiḍiḍin ti issenenin tiγeri eggetenet γur
imuhaγ , les femmes lesquelles sachant la lecture sont nombreuses chez les Imouhaghs.

Les hommes qui ont su la vérité sur cette affaire sont morts, midden wi issenenin tidet full awin
emmuten, les hommes lesquels ayant su la vérité sur cela sont morts.
Connais-tu les hommes qui dîneront chez nous demain ? tessaned midden wu ha imegenin γur neγ
tufat ?, connais-tu les hommes ceux devant dîner chez nous demain ?
J’ai vu les femmes qui danseront demain , enhiγ tiḍiḍin ti ha irkaḍnin tufat, j’ai vu les femmes celles
devant danser demain.

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C’est ma sœur qui partira demain ultma ta ha tegglet tufat. ma sœur celle devant partir demain

Celui qui mangera avant le coucher du soleil sera mis à l’amande, wa ha ikcen dat almaz ad iqquser,
celui devant manger avant le coucher du soleil sera mis à l’amande

Qui t’a dit cela ? ma hak innan awin, qui à toi ayant dit cela ?

Qui le suivra ? ma ha t ilkemen ? qui lui devant suivre ?

Qui sait s’il est venu ? ma issanen ku d yusa ? qui sachant s’il est venu ?

On emploie le verbe en tamacheq, lorsqu’en français le verbe ou le participe est sous l’influence d’un nom
ou d’un autre verbe .

Exemples:
Je l’ai trouvé dormant eggraweq iṭṭas , j’ai trouvé lui il dort
Je l’ai laissé mangeant de la bouillie, wiyeq itatt ecink, j’ai laissé lui il mange de la bouillie
Je l’ai vu s’habillant enhiq ilass, j’ai vu lui il s’habille
Je l’ai vu habillé de noir, enhiq ilsa iselsa wi ikawelnin, j’ai vu lui il était revêtu d’habits lesquels étant
noirs.

On voit, par ces exemples , que pour exprimer notre participe passé on emploie le verbe au mode unique, et
pour le participe présent le présent actuel.

Lorsque le participe est employé avec la particule ur de la négation, cette particule attire à elle le n final;
ainsi l’on dit :
ma illan ma ur nelli, quoi étant, quoi n’étant pas ;
ur nelli étant pour ur illin
Nous y reviendrons en parlant de la négation
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MODIFICATION DE L’IDÉE VERBALE

L’idée du verbe primitif peut subir diverses modifications par l’addition méthodique de certains sons qui y
ajoutent un sens transitif, passif, réciproque, ou qui indiquent la transition à un état, l’habitude, la
fréquence, la persévérance de l’action

Nous représenterons, dans l’occasion, ces divers accidents par les abréviation suivantes:
tr, pour transitif
pas, pour passif,
rec, pour réciproque
hab, pour habitude
tran, pour transition

Les signes de ces modifications sont les suivants, dont le numéro d’ordre qui les accompagne servira à les
rappeler plus loin.

I.IDÉE TRANSITIVE
s préfixe : Faire faire; forme transitive.

II. IDÉE PASSIVE ET RÉCIPROQUE


tu préfixe: Passif
m préfixe: Passif, neutre, et quelque fois réciprocité

III. IDÉE DE RÉCIPROCITÉ


nm préfixe: réciprocité seulement

IV.IDÉE DE TRANSITION À UN ÉTAT


t affixe: Devenir, idée de transition à un état.

V. HABITUDE, FRÉQUENCE, PERSÉVÉRANCE

t préfixe: habitude

Redoublement de la deuxième articulation: habitude

Introduction du son a avant la dernière articulation: habitude, applicable généralement aux verbes de la
forme transitive et de la forme passive

Addition, à la fin du radical, des sons a, i, u: habitude, applicable aux combinaisons des formes 1,2,3, et
à la forme transitive.

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Ces diverses formes peuvent se réunir dans certaines conditions , et donner lieu aux combinaisons
suivantes:

2+1 Passif de transitif


ituzenz, il a été vendu, passif de zenz, zenz est le transitif de enz, dérivée au deuxième degré.

1+4 Transitif de réciprocité


senmenγ , faire se tuer réciproquement, transitif de enmenγ; enmenγ, réciproque de enγ, tuer, dérivée au
deuxième degré.
3+1 Réciproque de transitif
mseḍsen, ils se sont fait rire réciproquement ; réciproque de seḍs, transitif de eḍs, dérivée au deuxième
degré.

8+1 / 9+1 Habitude de transitif


selmadeγ, je fais apprendre habituellement. habitude de selmed; selmed est transitif de elmed, dérivée au
deuxième degré.

8+2 : habitude de passif


ituaṭṭaf, il est ainsi habituellement, habitude de ituaṭṭef, passif de eṭṭef, saisir, dérivée au deuxième degré.

6+3 : habitude de passif


itmekca, il est mangé habituellement , de imekca, passif de ekc, manger , dérivée au deuxième degré.

6+4 : habitude de réciproque


tenmenγan , ils se tuent habituellement et réciproquement , habitude de enmenγ, réciproque de enγ, tuer ,
dérivée au deuxième degré.

6+5 : habitude de transition


itelluqet, il devient pauvre habituellement , habitude de elluqet, transition de elluk, être pauvre , dérivée au
deuxième degré.

10+2+1: habitude de passif de transitif


ituzenza, il est vendu habituellement, dérivé au 3e degré de enz, être vendu

10+1+4: habitude de transitif de réciproque


senmenγa , fais se tuer habituellement , dérivé au 3e degré de enγ, tuer

6+3+1+8 habitude de réciproque de transitif


temeseḍasen, ils se font rire habituellement et réciproquement, dérivé au 3e degré de eḍs, rire.

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Les verbes dérivés. comme les verbes primitifs, ont pour base de conjugaison la deuxième personne du
singulier de l’ impératif.
Leur conjugaison ne diffère en rien de celle des verbes primitifs, et les participes se forment de la même
manière.

SIGNIFICATION DES FORMES DÉRIVÉES

I. I.’IDÉE TRANSITIVE

PREMIÈRE FORME (S PRÉFIXE)

La première forme (s préfixe), qui s’emploie très fréquemment , sert à expliquer l’idée transitive. Elle
indique l’idée de faire faire l’action, faire devenir, rendre, quelquefois même elle change le sens du verbe ;
en voici des exemples:

seggec, faire entrer; eggec, entrer


seggmeḍ, faire sortir; eggmeḍ, sortir
sekc, faire manger; ekc, manger.
sesu, faire boire; esu, boire
selmed, faire apprendre, enseigner; elmed, apprendre.
siri, faire écrire; ari, écrire
sewuḍ, faire arriver; ewuḍ arriver
serhin, rendre malade; erhin, être malade
segged, faire sauter, chasser; egged, sauter.
seksuḍ, faire craindre, effrayer; eksuḍ, craindre
seγim, faire s’asseoir ; γim ou eqqim, s’asseoir.
sesrug, faire atténuer; esrug, éternuer
sefsi, faire fondre; efsi, fondre
sdul, élever, faire croître; dul, croître, grandir.

La plupart des verbes primitifs dont le radical commence par le son a caractéristique changent ce son en i à
la forme transitive; mais le son a et même u reparaît souvent en mode unique.
Exemples:
siber, faire bouillir; aber, bouillir.
sidegg, faire conduire; adegg, conduire, pousser devant soi.
siri, faire écrire; ari, écrire
zihel, zizel faire courir, azel, courir
siwel, parler, prendre la parole, awl, inusité, d’ou awal.

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Observation
Le s préfixe devient z , surtout si ce son se rencontre déjà dans le radical.

EXEMPLE DE L’EMPLOI DE LA FORME TRANSITIVE

as ay seggecen taγahamt n esen seγimen i deγ edegg iyen esekcen i esesun i as iyuneγ isiwl i iyn d
esen , inna hi ; a kay nesens direγ annesuk tirawt i eddunet ennek as ur ksuḍen full ak.

Lorsque moi ils eurent entrer (dans ) la maison d’eux, ils firent asseoir moi dans lieu un, ils firent manger
moi, ils firent boire moi; lorsque je fus rassasié, parla à moi un parmi eux; il dit à moi: Nous ferons passer à
toi la nuit ici.Nous enverrons une lettre au monde de toi, afin que ils ne craignent pas pour toi.

Lorsqu’ils m’eurent fait entrer dans leur maison, ils me firent asseoir dans un endroit, ils me firent manger
et boire. Quand je fus rassasié, l’un d’eux prit la parole et me dit: Nous te ferons passer la nuit ici, et nous
enverrons une lettre à tes parents , afin qu’ils ne soient pas inquiets de toi.

teledci n asikel teserhin i


La fatigue du voyage m’a rendu malade.

sesweγ imnas deγ anu ḍeffer awin segeneq n setkeleγ ilalen full sen
j’ai fait boire les chameaux au puits, après cela j’ai fait agenouiller eux, j’ai fait charger les bagages sur eux

semgen yisan hullan full a ten nesember ehaḍ wadeγ


Fais manger les chevaux beaucoup, ce que par nous ferons voyager la nuit eux nuit cette.
Fait bien manger les chevaux parce que nous les ferons voyager la nuit

elemedeγ tamaheq, ma hak tet iselmeden


J’ai appris le tamaheq. Qui a toi ayant fait apprendre ?
J’ai appris le tamaheq. Qui te l’a enseigné ?

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areggan wa hak eẓiheγ iderγel, ma t isderγelen


Le chameau de selle que à toi j’ai vendu est devenu aveugle. quoi lui ayant fait devenir aveugle ?
Le chameau de selle que je t’ai vendu est devenu aveugle. qui l’a rendu aveugle ?

neserwel icengga erewlen ar d ewḍen akal nesen


Nous avons fait fuire les ennemis, ils ont fui jusqu’à ce qu’ils fussent arrivés au pays.
sukseḍen i ennan i tella tukseḍa deγ abareqqa
Ils firent craindre moi, ils dirent à moi est la crainte dans le chemin;
Ils m’ont effrayé en me disant qu’il y avait du danger sur la route

siri tirawt i ti k ad as tet esseweḍeγ


Fait écrire une lettre au père à toi, je la lui ferai parvenir

essuriq et enḍ acel


J’ai fait écrire elle hier .

a tet essiriγ tufat


Je la ferai écrire demain

sermerγeγ amdeγ , zuzleγ ibyikar ḍeffer es


J’ai fait lever en sursaut une girafe, j’ai fait courir les lévriers derrière elle.

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II. IDÉE PASSIVE, NEUTRE ET RÉCIPROQUE

DEUXIÈME FORME ( TU PRÉFIXE)


La deuxième forme, qui s’obtient en plaçant tu devant le radical, exprime l’idée passive exclusivement.

Exemples:

ituneγ, il a été tué ; enγ, tuer.


ituγed, il a été moulu; eγed, moudre
ituaker, il a été volé; aker, voler
ituaqqen, il a été lié; aqqen, lier
ituaṭṭef, il a été saisi; eṭṭef, saisir
ituari, il a été écrit; ari, écrire
ituaγeres, il a été égorgé; eγres, égorger
ituakf, il a été donné; ekf, donner
ituaγtes, il a été coupé; aγtes, couper
ituekc, il a été mangé; ekc, manger
itueffez, il a été mâché; effez, mâcher
ituasteγ, il a été souffleté; esteγ, souffleter
itukemmet, il a été cueilli ; kemmet, cueillir
ituelmeẓ , il a été avalé; elmeẓ, avaler
ituenkeḍ, il a été coupé; enkeḍ, couper
ituadded, il a été mordu; added, mordre.
iturmes, il a été saisi; ermes, saisir
ituaγi, il a été étranglé; aγim, étrangler.
ituaddeg, il a été piqué; eddeg, piquer.

Les particularités euphoniques signalées pages 60 et suivantes ne se retrouvent pas généralement dans les
verbes de cette forme.

ales wa ituasteγen enḍ ahel inγa ales wa t isteγen


L’homme lequel lui ayant souffleté hier a tue l’homme lequel lui ayant souffleté
L’homme qui a été souffleté hier a tué celui qui l’avait souffleté.

eceḍ wa kelad illa deγ iferggan ituaker


L’ âne qui était dans les jardins a été volé.
midden wi n tarakeft ta tafelet Touat tuanγen eket n sen
Les hommes ceux de la caravane laquelle venant de Touat ont été tué totalité d’eux.
Les hommes de la caravane venant de Touat ont tous été tués.

as etuaqqneneγ s arewi etkelen i full amis


Lorsque je fus lié avec une corde, ils me chargèrent sur un chameau.

tetuadded s taccelt temmut


Elle a été mordue par une vipère , elle est morte

wa ha ituaṭṭefen deγ ihenan ad ituaγeres.


Celui devant être saisi dans les habitations sera égorgé ;
Celui qui sera saisi dans les habitations sera égorgé.

emekerḍ wa iturmesen enḍ ehaḍ ad ituneγ acel wareγ


Le voleur lequel ayant été saisi hier (la nuit) sera tué aujourd’hui;
Le voleur qui a été saisi hier sera tué aujourd’hui

ku tesenbered imnas as etuekcen s awaqqas


Si tu fais palire la nuit les chameaux, ils seront mangés par le lion.

kelad ituaγi as d usiγ,


Il avait été étranglé quand je suis venu

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TROISIÈME FORME (M PRÉFIXE)

La troisième forme s’obtient en plaçant un m devant le radical , donne au verbe le sens de passif ou neutre
et quelquefois exprime l’idée de réciprocité

Exemples:
imekca, il a été mangé; ekc, manger
imekfa, il a été donné; ekf, donner
imsua, il a été bu, esu, boire
imiker, il a été volé, aker, voler
imihaγ, il a été pillé, ahaγ, piller
imiṭṭef, il a été saisi, eṭṭef,saisir
imuwut, il a été frappé, awet, frapper
imerza, il a été cassé, il s’est cassé; erz casser
imelsa,il a été revêtu, porté, els, s’habiller, revêtir
imezmi, il a été cousu, ezmi, coudre.
mseḍsen, ils se sont faits réciproquement, seḍs , faire rire
mseksuḍen, ils se sont effrayés réciproquement , seksuḍ, effrayer.

L’a caractéristique placée au commencement du radical de certains verbes (voir p.60) se change
ordinairement en i à la troisième forme dans laquelle on retrouve, en général, les autres particularités
euphoniques signalées plus haut
L’m préfixe seul ne s’emploie guère comme indice de réciprocité que devant les verbes de la forme
transitive, tels que : seḍs, faire rire, seksuḍ ou sukseḍ, faire craindre.

Exemples de l’emploi de la troisième forme

isaqqamaren emihaγen s echγanba


Les Isaqqamaren ont été pillés par les Chaanba
aman n anu emsuan emdan s ehari
Les eaux du puits ont été bues elles sont finies par le troupeau
L’eau du puits a été toute bue par le troupeau

ecink imekca imda s imagaren


la bouillie a été mangé, elle est finie par les hôtes
La bouillie a été mangée toute entière par les hôtes

allaγen n esen emerzan deγ asikel


Leurs lances se sont cassés dans le voyage

ennir at ayed ayis ennek deγ tiniri ass imiker


Si tu laisseras le cheval à toi dans la plaine, il sera volé;
Si tu laisses ton cheval dans la plaine, il sera volé

nemuwut s ihengga imidawn neneγ emiγersen


Nous avons été frappés par les ennemis, nos compagnons ont été égorgés

mseksuḍen mserwelen,
Ils se sont effrayés réciproquement et se sont fait fuir réciproquement

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QUATRIÈME FORME (NM PRÉFIXE)

La quatrième forme indique exclusivement l’ idée de réciprocité; elle consiste à placer les deux consonnes
nm avant le radical. Les sons de ces deux articulations ont tant d’affinité l’un pour l’autre dans les dialectes
berbères , qu’il est permis de considérer cette forme comme une simple modification de la troisième . Dans
le dialecte kabyle les deux se confondent. Un son i euphonique se place souvent entre le n et le m .

Voici des exemples de cette forme:

enimalalen, ils se sont aidés réciproquement ; ilal, aider


enimuleten , ils se sont baisés réciproquement. mulet, baiser
enmeksuḍen, il se craignent réciproquement; eksuḍ, craindre
enimfuleden, il se saluèrent réciproquement; fuled, saluer
enimuaten, ils se sont frappés réciproquement; awt, frapper
enmenγen, ils se sont tués réciproquement; enγ: tuer
enimahaγen, ils se sont pillés réciproquement; ahaγ, piller
enimekfan, ils se sont donnés réciproquement; ekf, donner
enimakeren, ils se sont volés réciproquement; aker, voler
enimegeran, il se sont compris réciproquement , egru, comprendre
enmegeggeren, ils se sont insultés réciproquement ; gegger, insulter.
enimsuwḍen, ils se sont regardés réciproquement, suwḍ, regarder.
enmusemen, ils ont été jaloux réciproquement, asem, être jaloux
enimerhan , ils s’aiment réciproquement, erhi, aimer
enimeksenen, ils se sont détestés réciproquement, eksen, détester
enmeγersen, ils se sont égorgés réciproquement, aγeres, égorger

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Exemples

eknesen enḍ acel ḍeffer as enimgeggeren enmenγen


Ils se sont disputés hier, après qu’ils se furent insultés réciproquement, ils se tuèrent réciproquement.
emhayeγ d amidi ennek , nenimfuled nekku did es
Je me suis rencontré avec ton ami, nous nous sommes salués réciproquement moi et lui.
nenemgera gar aneγ s temuli
Nous nous sommes compris réciproquement entre nous par l’action d’indiquer;
Nous nous sommes compris réciproquement par signes.

enmilalet gar awen ur teksuḍem icenga n wen


Aidez vous réciproquement entre vous, vous ne craindrez pas les ennemis de vous
Aidez-vous les uns les autres, vous ne craindrez pas vos ennemis

enner ur ten tekkid essin esen ad enmasemen gar asen


Si tu ne vas pas chez eux, ils seront jaloux réciproquement entre eux
Si tu ne vas pas chez les deux , ils se jalouseront réciproquement

kelad enimerhan, dimardev enimeksanen enimeksuḍen gar asen,


Ils s’aimaient réciproquement , maintenant ils se détestent réciproquement, ils se craignent réciproquement

ma full tenimwatem gar awen,


Pourquoi vous êtes-vous frappés réciproquement entre vous ?

ma gar awen, as tebukem at enmeγersem


Quoi entre vous que vous vous voulez vous égorgerez réciproquement ?
Qu’y a-t-il entre vous que vous voulez vous entre-égorger ?

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IV. IDÉE DE TRANSITION À UN ÉTAT

CINQUIÈME FORME (T AFFIXE)


Cette forme est particulière aux verbes d ’état; elle s’obtient en ajoutant un t au radical, et indique l’idée de
devenir, de passer à l’état exprimé par le verbe primitif; elle n’offre aucune particularité euphonique
En voici des exemples:
ehgereteγ , je suis devenu long; ehgriγ je suis long.
elluqeteγ, je suis devenu pauvre; elluqiγ, je suis pauvre
elulleteγ, je suis devenu libre; elulliγ, je suis de condition libre
essuheteγ, je suis devenu bien portant; essuhiγ, je suis bien portant
esgaḍeleteγ, je suis devenu boiteux; esgaḍeleγ, je suis boiteux
emmuteγ, je suis devenu mort; emmiγ, je suis mort.

EXEMPLES DE L’EMPLOI DE LA CINQUIÈME FORME

abaraḍ warev ihegeret hullan ḍeffer i


Cet enfant est devenu long beaucoup après moi
Cet enfant a grandit beaucoup depuis je l’ai vu

kelad imus anesneγur dimardeγ illuqet


Il était riche , maintenant il est devenu pauvre

nekkeniḍ urgeγ iklan nelullet


Nous non plus nègres esclaves nous sommes devenus libres
Nous ne sommes plus esclaves, nous sommes devenus libres
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V. IDÉE D’HABITUDE , FRÉQUENCE, PERSÉVÉRANCE

L’idée d’habitude représentée par les formes 6,7,8,9,10, est celle dont il est fait le plus fréquent usage en
tamacheq.
les verbes primitifs ou dérivés, dont le sens peut admettre l’idée d’habitude, ont une forme pour l’indiquer .
Il est aussi nécessaire de connaitre ces formes que les verbes mêmes auxquels elles s’appliquent ; car, sans
cette connaissance, il est impossible de rendre toutes les modifications de la pensée que le verbe est destiné
à exprimer.
Nous avons vu, en effet, p.58 , que la forme d’habitude de certains verbes sert à indiquer le présent
d’actualité
lasseγ (7e forme), je m’habille.
ḍazzeγ (7e forme) , je ris.
neqqeγ (7e forme), je tue .

De plus , il est à remarquer que le mode unique de la forme d’habitude est toujours employé pour exprimer
le futur dans les propositions négatives; ainsi l’on dira:
ur lasseγ , je ne m’habillerai pas.
ur ḍazzeγ , je ne rirai pas.
ur neqqeγ, je ne tuerai pas .

Le futur d’une proposition affirmative s’exprimerait par ad suivi du mode unique du verbe primitif , et l’on
dirait:
ad elseγ, je m’habillerai
ad eḍseγ, je rirai
ad enγeγ, je tuerai

Cet emploi de la forme d’habitude parait être commun à tous les dialectes berbères
On se sert aussi des formes d’habitude toutes les fois que, en français, le sens de la phrase indique une idée
d’habitude, de persévérance, de fréquence, comme j’ écris toute la journée, il pleut beaucoup dans ce pays,
il voyage sans cesse, c’est-à-dire , j’ai l’habitude d’ écrire toute la journée, il pleut habituellement beaucoup
dans ce pays, il a l’habitude de voyager sans cesse, etc.
Examinons maintenant les différentes formes qui expriment l’habitude.

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SIXIÈME FORME ( T PRÉFIXE)


Cette forme est une des plus usitées; elle s’applique à des verbes de toutes sortes. Presque tous les verbes
où l’une des articulations est redoublée la prennent; il en est de meme des verbes dont le radical a plus de
trois consonnes; elle se combine avec les formes 3,4 et 5 .
En voici des exemples:
tas, aller habituellement; as, aller
tagg, faire habituellement; eg, faire
tari, écrire habituellement; ari, écrire
tasem, être jaloux habituellement; asem, être jaloux.
taggez, surveiller habituellement, aggez, surveiller;
teγim, s’ asseoir habituellement, γim ou qim , s’asseoir.
teksuḍ, craindre habituellement, eksuḍ, craindre.
terhi, aimer habituellement, erhi, aimer
tili, exister habituellement, ili, exister
teṭṭes, dormir habituellement, eṭṭes, dormir
teṭṭef, saisir habituellement, eṭṭes, saisir.
tellaz, avoir faim habituellement, ellaz, avoir faim
tggerggac, trembler habituellement, ggerggec, trembler
tagged, sauter habituellement, egged, sauter
tegeggar, insulter habituellement, gegger, insulter
Les particularités euphoniques signalées page 60 et suivantes ne se retrouvent pas dans cette forme

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SEPTIÈME FORME (REDOUBLEMENT DE LA DEUXIÈME ARTICULATION)

Cette forme appartient à quelques radicaux de deux consonnes et à la généralité des radicaux de trois
consonnes distinctes

Exemples:
salleγ, j’entends habituellement; esel, entendre
nasseγ, je couche habituellement; ens, coucher, passer la nuit
lasseγ, je m’habille habituellement; els, s’habiller
nazzeγ, je suis vendu habituellement; enz, être vendu.
razzeγ, je casse habituellement: erz , casser
ggalleγ, je pars habituellement, eggel, partir
kanneγ, fait habituellement; ekni, faire
lammedeγ, j’apprends habituellement, elmed, apprendre
lakkemeγ, je suis habituellement, elkem, suivre.
ggammeḍeγ. je sors habituellement, eggmeḍ, sortir
raggeheγ, je marche habituellement, ergeh, marcher
nabbleγ, j’enterre habituellement, enbel, enterrer
laddeceγ, je suis fatigué habituellement, eldec, être fatigué
nakkereγ, je me lève habituellement, enker, se lever
beddedeγ, je me mets debout habituellement, ebded, se tenir debout
kanneseγ. je me dispute habituellement, eknes, se disputer
lammezeγ, j’avale habituellement, elmez, avaler
On voit, par ces exemples , que les verbes à cette forme introduisent le son a après la première articulation.
Ils ne présentent aucune particularité euphonique.

HUITIÈME ET NEUVIÈME FORME ( INTRODUCTION DES SONS A ET U AVANT LA


DERNIÈRE ARTICULATION)
Ces deux formes s’appliquent , en général, aux verbes de la forme transitive et de la forme passive.
sawal, parler habituellement, siwel, parler
salmad, enseigner habituellement, selmed , enseigner
saggmaḍ, faire sortir habituellement, seggmeḍ, faire sortir
ẓugguh, faire entrer habituellement, ẓuggeh, faire entrer
sawaḍ, faire arriver habituellement, seweḍ, faire arriver
sefsay, faire fondre habituellement, sefsi, faire fondre
tukemmat, être cueilli habituellement, tukemmet, être cueilli.
sbuyus, blesser habituellement , sbayes, blesser
senus, faire coucher habituellement, sens , faire coucher.
selus, faire s’habiller habituellement, sels, faire s’habiller
seruz, faire casser habituellement, serz, faire casser.
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DIXIÈME FORME (ADDITION À LA FIN DU RADICAL DES SONS A, I, U)


Cette forme d’habitude s’applique aux combinaisons des formes 1,2,4 et à quelques verbes de la forme
transitive
Les exemples de cette forme sont très rares; en voici quelques-uns:
isaswa, il fait boire habituellement, sesu, faire boire.
ituẓiha, il est vendu habituellement, ituẓih, il est vendu
isγimi, il fait s’asseoir habituellement, sγim, faire s’asseoir
isuḍu, il souffle habituellement , suḍ, souffler
On rencontre encore des formes d’habitude qui paraissent isolés et ne peuvent se classer parmi celles que
nous venons d’indiquer:
itatt, il mange habituellement, de ekc, manger
isass, il boit habituellement, de esu, boire
iggat, il frappe habituellement, awt, frapper
iggenna , il dit habituellement, en, dit

COMBINAISON DES FORMES


Les quatre premières formes, 1, 2, 3, 4, peuvent se combiner deux à deux sur un même radical auquel elles
ajoutent l’idée représentée par chacune d’elles. C’est ainsi qu’on obtient les verbes senmenγ , faire se tuer
réciproquement, formé des éléments 1-4 ajoutés au radical enγ , tuer; mseḍsen, ils se sont fait rire
réciproquement, formé des éléments 3-1 ajoutés au radical eḍs, rire ; ituzenz, il a été vendu, formé des
éléments 2-1 ajoutés au radical enz, être vendu.
Les formes d’habitude 8,10 viennent se combiner encore avec les mots ainsi composés et donnent lieu aux
trois dernières combinaisons (10-2-1, 10-1-4, 6-3-1-8) du tableau, qui complètent la série des formes
d’habitude des verbes tant primitifs que dérivés.

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EXEMPLES DE L’EMPLOI DES FORMES D’ HABITUDE ET DES COMBINAISONS DE


FORMES:

itaddel acel d ehaḍ emdan


Il joue habituellement le jour et la nuit,ils sont finis
Il joue toute la journée et toute la nuit.

itγim (6) deγ ehan s tufat ar tadeggat


Il reste habituellement dans la chambre depuis le matin jusqu’au soir
deγ akal wareγ iggat (forme isolée) aggenna eggen
Dans pays celui-ci frappe habituellement la pluie beaucoup
Il pleut beaucoup dans ce pays
elqeblet n wargglen sawalen(8) tamaheq
Sud de Ouargla ils parlent habituellement en tamacheq
Au sud de Ouargla, on parle le tamacheq
tas ed (6) γuri ak acel ad ak salmadeγ (8) tamaheq
Viens habituellement chez moi chaque jour; je t’apprendrai habituellement le tamacheq
salleγ (7) full as abeda
J’entend habituellement sur lui toujours
J’entend toujours parler de lui
lassen (7) iselsa ikawelnin
Ils revêtent habituellement des vêtements étant noirs
Ils portent habituellement des vêtements noirs
ku tenassed (7) , deγ taγahamt tareγ atterhined
Si tu couches habituellement dans cette maison tu seras malade.
ur mada nasseγ (7) diha.
Je ne coucherai plus ici
ur d itis (6) acel wareγ
Il ne viendra pas aujourd’hui
isan n aydi temekcan (6-3) γur kel mzab
Les viandes des chiens sont mangées habituellement chez les gens du Mzab.
La viande de chien se mange chez les Beni-Mzab
deγ aggema imnas wi inabbarenin (7) temakaren (6-3)
Dans le Sahara les chameaux lesquelles paissant la nuit habituellement sont volés habituellement
Dans le Sahara, les chameaux qui paissent la nuit sont habituellement volés
teyni tetukemmat (8-2) deγ awilan
Les dattes sont cueillies habituellement pendant l’été
Les dattes se cueillent en été.
tenimerhit (6-4) gar awen a kawen irhi yalla
Aimez-vous réciproquement et habituellement entre vous aimera vous dieu.
Aimez-vous les uns les autres et dieu vous aimera
temsawalen (6-3-1-8) gar asen abeda
Ils parlent habituellement et réciproquement entre eux toujours;
Ils se parlent toujours

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Tenimilalet (6-4) gar awen awa s ur tekduḍem icenga


Aidez-vous habituellement et reciproquement entre vous , ce que par vous ne craindrez pas les ennemis ;
Aidez-vous les uns les autres afin de ne pas craindre l’énnemi

midden wideγ tenmenγam (6-4) ak acel ur essineγ ma ten isenmenγan (1-4-10),


Ces hommes se tuent reciproquement et habituellement chaque jour, je ne sais pas qui eux faisant s’entre-
tuer et habituellement et reciproquement ;
Ces gens s’entre-tuent chaque jour, je ne sais pas qui les fait s’entre-tuer.

ma itag (6) dimerdeγ , itari (6), itatt (isolée), isass (forme isolée), ikann (7) iγatimen;
Que fait-il en ce moment ? Il écrit , il mange, il boit , il fait des souliers

manekid awa as ġennan (forme isolée) s tamaheq


Comment cela `lui ils disent habituellement en tamasheq ?
Comment dit-on cela en tamasheq ?

ur irazz (7) awadem akus wa deγ itatt (forme isolée),


Ne cesse pas habituellement le fils d’Adam l’ecuelle laquelle dans il mange habituellement
On ne casse pas l’écuelle dans laquelle on mange (proverbe)

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MANIÈRE DE RENDRE L’IDÉE PASSIVE :

L’idée passive se rend , comme nous avons dit, par une des formes dérivées 2 et 3 du tableau numéro 1
(page 66); mais quelque-fois aussi on emploi le verbe primitif au present pour rendre la même idée ; ainsi
on dira

wiyin t dey abareqqa iqqn


Ils le laisserent lui sur le chemain il lie (il est lié)
Ils le laisserent lié sur le chemin
éhan wareγ ifraḍ
Cette chambre balaie (est balayée)
Cette chambre est balayée

Le plus souvent même on se sert d’une tournure analalogue à la manière de dire : on l’a tué pour il a été
tué, on l’a fait pour il a été fait

Exemples :

Cet homme a été tué hier


ales wareγ enγan t enḍ acel
Cet homme il ont tué lui hier.

Cette chambre a été balayée ce matin


éhan warey eferden t tufat tareγ
Cette chamber ils ont balayé elle ce matin

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MANIÈRE DE RENDRE L’IDÉE REPRÉSENTÉE PAR NOTRE VERBE RÉFLÉCHI

Pour exprimer l’idée representée par notre verbe reflechi, lorsqu’il a réellement la signification que son
nom indique, c’est-à-dire lorsque l’action retombe sur la personne, on place, comme en Kabyle après le
verbe le mot iman , âme ,, individu, personne que l’on fait suivre des pronoms affixes du nom.

Les Arabes expriment cette idée de la même manière . Ex

awteγ iman in , j’ai frappé personne de moi ; je me suis frappé moi-même


inγa iman nit , il a tué personne de lui; il s’est tué.
seksuḍen iman n sen , ils ont éffrayé personne d’eux; ils se sont éffrayés eux-mêmes.
elkelet iman n wen , levez personne de vous ; préparez-vous (manière de parler propre au tamasheq)

Il est évident , par la nature même de ces locutions, qu’elles ne peuvent s’appliquer qu’aux verbes dont
l’action revient sur la personne , et non pas indifferemment à tous nors verbes pronominaux; ainsi :Je me
suis assis, il s’est levé, se disent ekkimeγ, inker, et l’on ne pourrait dire : ekkimeγ iman in , inker iman
nit.

Page 82

MANIÈRE DE RENDRE LE VERBE ÊTRE

Lorsque notre verbe être exprime d’une manière absolue l’idée de l’existence, on le rend par le verbe ili.
Ce verbe étant très fréquemment employé, nous en donnerons la conjugaison dans ses diverses applications
IMPÉRATIF
2e pers.sing.(radical) ili, sois, existe
2e pers.masc.pluriel ilit , soyez
2e per.fém.pluriel ilimet, soyez

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MODE UNIQUE (AORISTE)


Singulier
1re pers: elliγ , j’exite, je suis, j’ai existé, j’ai été, je fus
2e pers: tellid , tu es , etc.
3e pers (mas.) , illa , il est , etc.
3e pers (fém) , tella, elle est , etc.
Pluriel
1re pers: nella, nous sommes , etc.
2e pers (mas.): tellam, vous êtes , etc
2e pers (fem.): tellamt, vous êtes , etc
3e pers (mas.) , ellan , ils sont , etc.
3e pers (fém) , ellant, elles sont , etc.
Futur
Singulier
1re pers: ad elliγ/ad illiγ , je serai
2e pers: ad tellid /ad tillid , tu seras .
3e pers (mas.) , ad illi /ad yilli , il sera.
3e pers (fém) , ad telli/ad tilli, elle sera.
Pluriel
1re pers: a (d) nelli/ a(d)nilli , nous serons .
2e pers (mas.): ad tellim/ad tillim vous serez , etc
2e pers (fem.): ad tellimt/ad tillimt vous serez
2e pers (mas.) : ad ellin/ad illin , ils seront
3e pers (fém): ad ellinet/ad illint, elles seront

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Nom verbal
tilawt , existence
Mais si le verbe être indique une idée d’état , de position , de condition, on le rend par le verbe emus ou
umas, qui se conjugue régulièrement
Exemples:
Quel est cet homme ? ma imus ales wareγ
Qu’es-tu ? et qui es-tu ? ma temused
Qu’est cet homme chez les imouchagh ? ma imus wareγ γur imucaγ
Qu’est-ce que cela ? ma imus urgeγ ti ?
Quels sont ceux qui sont venus ? ma musen wi d yussenin
Nous sommes des hommes et non pas des femmes midden a nemus urgeγ tiḍiḍin hommes ce que nous
sommes non pas des femmes
sois homme et n’aie pas peur emus ales ur teksuḍed
es-tu un homme oui ou non ? temused ales meγ kela ?
il est domestique anamahal a imus , domestique ce qu’il est
L’idée du verbe etre se retrouve dans le verbe eh , etre dans , ehiγ , je suis dans , iha , il est dans . Ce verbe
est actif ; ainsi l’on dit:
iha ehan , il est dans la chambre.
ehan akal , ils sont dans le pays.
akal wareγ ehan t aman , ce pays sont dans lui des eaux ; il y a de l’eau dans ce pays
ehiγ aγerem wareγ iru , je suis dans cette ville il est ancien ; je suis depuis longtemps dans cette ville
ur i ehen iselan, ne sont pas dans moi nouvelles ; je ne sais pas des nouvelles.
aγereγ wareγ ma t ihan, valise celle-ci quoi dans elle étant ? Qu’y a t-il dans cette valise ?
ur t ihe haret , n’est pas dans elle chose ; il n’y a rien.

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On retrouve encore l’idée de notre verbe être dans le verbe war , être sur . Ce verbe est également actif
Exemple
yewar acek il est sur l’arbre
yisan wideγ waren tem ilekfan ehaḍ ahel, ces chevaux sont sur eux les selles nuit et jour ; ces chevaux
sont sellés nuit et jour
tibegawt tdrerγ iwr tet ahilel iwulaγn cette jument est sur elle une crinière étant bonne
ikraren n imuhaγ waren ten ihafilen urgeγ taḍuft , Les moutons des Imouhagh sont sur eux des poils et
non pas de la laine ; les moutons des Imouhagh ont des poils et non de la laine.

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DE L’IDÉE DE POSSESSION
L’idée de possession se rend en tamachek de deux manières
Par le verbe ili; être , exister, et la préposition γur , chez, que l’on fait suivre des pronoms personnels
affixes ;
Par le verbe el , posséder .
Pour exprimer le présent et le futur de notre verbe avoir , on prend l’expression verbale est chez .... sera
chez.... avec le verbe ili qui a pour sujet le nom de la chose possédée et s’accorde avec lui.
Par exemple
J’ai un cheval , se tournera : est chez moi un cheval , illa γur-i ayis
il a des chevaux , se tournera : sont chez lui des chevaux , ellan γur-es iysan
J’aurai un cheval , se tournera; sera chez moi un cheval , ad elli γur-i ayis
vous aurez des troupeaux ,se tournera: seront chez vous des troupeaux , ad ellin γur-wen iharawen

Le passé s’exprime en faisant précéder le mode unique du verbe ili de la particule kelad.
J’avais eu un cheval , se dira donc: kelad illa γur-i ayis
J’avais des chevaux , kelad ellan γur-i iyisan
Ils avaient une maison, kelad tella γur-sen taγahamt.
Nous avions des bottes , kelad ellanet γur-neγ tibuhagin

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Quelquefois on supprime le verbe ili , et l’on dit simplement γur-i, γur-ek , j’ai, tu as, etc.
Quant au verbe el, posséder , il correspond à notre verbe posséder , et s’emploie comme lui.
En voici la conjugaison:
IMPÉRATIF
el , possède , aie.
elet, possédez, ayez (masc.).
elemet , possédez, ayez (fém.).

MODE UNIQUE
Singulier
1re pers: eliγ , je possède, j’ai possédé , j’ai, j’ai eu.
2e pers: telid , tu possèdes , etc.
3e pers (mas.) , ila , il possède , etc.
3e pers (fém) , tela, elle possède , etc.
Pluriel
1re pers: nela, nous possédons .
2e pers (mas.): telam, vous possédez .
2e pers (fem.): telamet, vous possédez .
3e pers (mas.) , elan , ils possèdent .
3e pers (fém) , elant, elles possèdent .

FUTUR
Singulier
1re pers: ad eleγ je possederai, j’aurai
2e pers: ad teled , tu posséderas .
3e pers (mas.) , ad yel , il possédera.
3e pers (fém) , ad tel, elle possédera.
Pluriel
1re pers: a(d) nel , nous posséderons .
2e pers (mas.): ad telem, vous posséderez .
2e pers (fem.): ad telemt, vous posséderez .
2e pers (mas.) : ad elen , ils possèderont
3e pers (fém): ad elenet , elles possèderont
PARTICIPE
ilan , possédant.
ha ilin, devant posséder.

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DE L’INTERROGATION
L’interrogation avec les verbes s’exprime en plaçant après le verbe la particule miγ.Mais cette particule ne
suit pas toujours immédiatement le verbe; elle en est souvent séparée par le complément et même d’autres
mots qui complètent le sens de la phrase.
Exemples
tessaned miγ , sais-tu ?
tenhid miγ , as-tu vu?
tessaned tamaceq miγ , sais-tu le tamachek ?
tenhid Intament miγ , as-tu vu Intament ?
tenhid Intament enḍ acel miγ , as-tu vu Intament hier ?
add yas tufat miγ , viendra-t-il demain ?
igraw tilemin ti ihareknin miγ , a-t’il trouvé les chamelles celles étant égarées ? A-t-il trouvé les
chamelles égarées ?
Le plus souvent on supprime le mot miγ dans le discours , et c’est l’intonation seule qui indique
l’interrogation; ainsi l’on dit :
tessaned , sais-tu ?
tenhid, as-tu vu ?
tessaned tamaceq , sais-tu le tamachek ?
add yas tufat , viendra-t-il demain ?
Lorsque la phrase renferme déjà une locution interrogative, le mot miγ se supprime toujours.
Exemples:
ma tessaned , que sais tu ?
ma tenhid, qu’as-tu vu ?
ma full ur d yusi , pourquoi n’est-il pas venu ?

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DE LA NÉGATION

La négation s’exprime en mettant tout simplement la particule ur , et quelquefois : u devant le verbe .


Exemples :
ur essineγ , je ne sais pas
ur tenhid , tu n’as pas vu
ur igriw, il n’a pas trouvé
ur d itis , il ne viendra pas

En faisant suivre le verbe du mot haret , chose , on donne à la proposition le sens d’une négation absolue,
comme nous faisons en francais par les mots rien, rien du tout , pas du tout . Ex

ur essineγ haret, je ne sais rien du tout


ur tenhid haret , tu n’as rien vu du tout
ur igriw haret , il n’a rien trouvé du tout
ur d itis haret , il ne viendra pas du tout
ur kanneγ haret, je ne faits habituellement rien du tout
On a déjà vu que le mode unique des formes d’habitude est toujours employé pour exprimer dans le futur
dans les propositions négatives

ur itessin (6) , il ne saura pas


ur d itis (6), il ne viendra pas
ur iḍezz (7), il ne rira pas
ur ineqq (7), il ne tuera pas
ur ġelleγ (7) , je ne partirai pas

Le son a , qui se rencontre à la derniere syllabe de certains verbes, soit par suite des particularités
euphoniques dont nous avons parlé pages 61 et suivantes, soit comme formatif du present actuel, soit de
toute autre manière, se change géneralement en i lorsque le verbe est employé avec la négation.

Quelquefois cependant les Imouchagh prononcent indifferemment l’un ou l’autre de ces sons . On dira
donc ordinairement :

issan il sait : ur issin , il ne sait pas


ikca, il a mangé; ur ikci , il n’a pas mangé
tellam , vous êtes : ur tellim , vous n’êtes pas.
ekfan, ils ont donné ; ur ekfin, ils n’ont pas donné
illan , étant : ur nelli , n’étant pas
igraw, il a trouvé : ur igriw , il n’a pas trouvé.

Nous avons déj`eu occasion de faire remarquer que la particule ur de la la négation attirait à elle l’n final du
participe dans illan / ur nelli , par exemple
Cette propriété d’attraction qui n’est pas , du reste particuliere à la particule ur , s’exerce encore sur les
pronoms affixes régimes du verbe , et sur le d séparable, dont nous parlerons plus loin. Nous y reviendrons
donc en traitant ces sujets.

Remarque :
Le mot haret, employé pour la négation absoolue et qui se prononce dans beaucoup de localités aret , sans
aspiration , est le mot ara des kabyles

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CONCORDANCE DU VERBE TAMASHEQ AVEC LE VERBE FRANCAIS

La conjugaison du verbe tamashek consiste, comme on l’a vu , dans un mode unique servant à exprimer le
prsent , le passé et quelquefois le futur, lorsque l’idée du verbe est indiquée d’une manière absolue, sans
relation nécessaire à un autre temps. Nous avons dit aussi qu’en faisant préceder le mode unique par la
particule ad ,on donnait au verbe le sens plus précis du futur.

Cet emploi du verbe primitif, auquel on ajoute en certains cas la forme d’habitude , sert à exprimer toutes
les nuances des temps simples. Il ne faut donc pas chercher dans le verbe tamachek une concordance exacte
avec les divers temps de notre verbe .

Le mode unique du verbe tamachek (sans la particule préfixe ad) équivaut à tous les temps suivants

Présent absolu
Il possede une maison ila taγahamt
Je veux partir erhiγ ad eġleγ
Imparfait de l’indicatif
Quand nous étions sur le territoire de l’Ahaggar neha amadal n ahaġġar

Passé indéfini – passé défini


Il est parti , il parti hier iġla enḍ ahel

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Passé défini – passé antérieur


Quand j’arrivai, quand je fus arrivé . il me dit
As ewḍeγ inna hi

Conditionnel passé
Si tu lui avais écrit , il serait venu
ennir has turrid ennir d iusa

Futur passé
Quand je l’aurai trouvé, je te donnerai des nouvelles
As t egraweγ ad ak egeγ iselan
Quand je serai mort , vous m’enterrerez ici
as emmuteγ a i tenbelem direγ

Subjonctif passé
Je resterai ici jusqu’à ce que j’aie écrit
Ad eqqimeγ diha ar d urieγ

Subjonctif plus-que-parfait
Je suis resté ici jusqu’à ce que j’eusse écrit
eqqimeγ diha ar d urieγ

Précédé de la particule ad , il équivaut aux temps suivants :

Futur présent
Il écrira demain ad iari tufat

Subjonctif présent
Je veux qu’il écrive erhiγ ad iari

Subjonctif imparfait
J’ai voulu qu’il ecrivit avant de partir erhiγ ad iari eket ur iġli

Impératif
Soyons hommes ! annemus midden
Va , dis à ton frère de venir eġel attinid i ana k ad ias
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INFINITIF
Dis à ton frère d’ècrire in as i aña k ad iari

TEMPS RELATIFS

Nous avons vu plus haut, page 57 et suivantes, comment on exprimait le présent actuel, l’imparfait et le
plus-que-parfait de l’indicatif.

FUTUR ANTÉRIEUR
Lorsqu’il est necessaire de rendre l’idée du futur antérieur , on fait précéder le mode unique du verbe emus
, être . Exemple : J’aurai écrit quand il viendra ad emuseγ urieγ se γad ias , je serai j’ai ecrit quand il
viendra. Mais, en général, l’emploi des temps relatifs est très restreint et le plus souvent se bone à rendre
les idées par les formes les plus simples .

IMPÉRATIF
L’impératif n’a que la seconde personne . Si l’on veut cependant exprimer un ordre à d’autres personnes,
on se sert du futur ; ainsi l’on dit :
annemus , soyons
annġel partons
ad eġlen, qu’ils partent

ur tag (6) awin , ne fais pas cela.


ur less (7) , ne t’habille pas
ur tatt (forme isole), ne mange pas
ur sass (forme isolée), ne bois pas
ur tekfet (6), ne donnez pas

SUBJONCTIF
L’idée de notre subjonctif s’exprime tout simplement par le futur ou le mode unique du verbe sans
particule. Notre conjonction que n’a pas d’équivalent en tamashek . Exemples :
Je veux qu’il vienne , erhiγ ad ias , je veux il viendra
Que lui avait-il fait pour qu’il l’ait tué ? ma as iga ar t inγa , quoi à lui il a fait jusqu’à ce que lui il a tué ?

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OPTATIF
L’idée de notre optatif s’exprime par le mode unique du verbe sans particule. Exemples :
iga k ialla el xir , a fait à toi Dieu le bien; que Dieu te fasse le bien.
issuγel ak ialla elxir wa hi tegid , Dieu le rendre le bien que tu m’as fait
ikfa k ialla awa terhid deγ iman nek, a donné à toi Dieu ce que tu désires dans âme de toi ; Dieu te donne
ce que tu désires .
immut ti k, est mort le père de toi ; meure ton père .

Les imouhagh emploient souvent dans sens optatif le mot aba , qui prend alors la valeur d’une
imprécation ; ainsi ils disent : aba ma k , aba ti k, etc , qui équivalent à peu près à maudite soit ta mère ou
perisse ta mère, maudit soit ton père, etc.

Mais, chez beaucoup d’entre eux , ces locutions sont des phrases familieres qu’ils prononcent par habitude
et sans y attacher aucun sens .
Le mot aba , lorsqu’il n’a pas le sens optatif , peut souvent se traduire par disparaitre , échapper à, etc. Il
prend les affixes et a les apparences d’un verbe impersonnel.

aba ten , ils ont disparu


egmiq aba hi, je t’ai cherché, il m’a échappé.

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Infinitif
L’infinitif francais se rend généralement par le futur . Ex :
J’ai l’intention de partir demain abukeγ ad eġleγ tufat , j’ai l’intention je partirai demain
Il ne sait pas écrire : ur issin ad iari , il ne sait pas il écrira
On le rend souvent aussi par le nom d’action du verbe . Ex :
Il ne sait pas écrire ur issin tirawt, il ne sait pas l’écriture
Il ne veut pas le tuer , ur irhi tinγi ennit , il ne veut pas le meurtre de lui .
Si l’infinitif francais est employé dans le sens d’un nom abstrait d’action ou d’état, on l’exprime toujours
par le nom de l’action de l’état ; ainsi :
Tuer les femmes est une mauvaise action tinγi n tiḍiḍin timegget teccaḍet , le meurtre des femmes (est)
une action étant mauvaise
Boire de l’eau en été rend malade tisesi n aman wi isamiḍnin deγ awilan teserhin awa adem, l’action de
boire des eaux lesquelles étant froides pendant l’été rend malade fils d’Adam
Fuir devant l’ennemi est l’action d’un lâche tarula dat icenġa timegget n ameksuḍ, la fuite devant les
ennemis (est) l’action d’un lâche.

Lorsque l’infinitif suit immédiatement un impératif , on emploie pour l’exprimer soit le futur , soit
l’impératif . Exemple
Va dire à ton frère de venir eġel attinid i aNa k add ias , va tu diras au frère de toi il viendra
Ou bien eġel in as i aNa k add ias , va dire au frère de toi il viendra

Viens prendre ton argent demain as ed attawid tirialin nek tufat , viens tu emporteras les réaux de toi
demain
Ou bien as ed awi tirialin nek tufat , viens emporte les réaux de toi demain

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DE L’IDÉE CONDITIONNELLE

En thèse générale, toute expression conditionnelle se compose de deux termes, la condition et la


conséquence. Ce dernier terme peut quelquefois être sous-entendu.

En tamashek comme en Kabyle, la condition doit toujours préceder la conséquence ; ainsi l’on construira ,
par exemples : si vous écrive il viendra , et non il viendra si vous écrivez.
La particule ennir , si, suivie du futur ou du mode unique , indique la condition

La consequence est précédée de la même particule ennir , servant en quelque sorte à corroborer la
conséquence; mais très souvent on supprime cette particule devant la conséquence.
On peut indiquer aussi la condition par la particule ku, qui ne se répéte jamais devant la conséquence.
Exemples :

Si tu lui écris il viendra, et si tu lui écrivais il viendrait


ennir ahas taried ennir add ias ; où
ennir a has taried addias; ou encore
ku has turied addias Si tu lui avais écrit, il serait venu, ennir has turied ennir d iusa ou ennir has turied
iusa d; ou encore ku has turied iusa d

La construction de la condition est , comme on voir, fort simple, puisqu’elle se borne à l’emploi du futur,
pour le temps absolument futur, et du mode unique pour le passé.

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DES PRONOMS AFFIXES EMPLOYÉS COMME RÉGIMES DIRECTS ET INDIRECTS DES


VERBES

Ces pronoms, employés comme régimes directs ou indirects se placent tantôt après les verbes qui les
régissent, d’après les lois suivantes

PREMIÈRE LOI
Lorsqu’un verbe n’est influencé par aucune particule, les noms affixes dépendants de ce verbe se placent
après lui.

DEUXIÈME LOI
Lorsqu’une particule quelconque agit sur le verbe, elle prend à sa suite les pronoms affixes, qui se placent
ainsi entre elle et le verbe

Observation génerale.
Lorsqu’un verbe gouverbe deux pronoms, dont le régime direct et l’autre régime indirect, le régime indirect
se place toujours le premier.

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Cette faculté attractive des particules est un des caractères spéciaux de la langue berbère ; on la retrouve
dans tous les dialectes . Elle ne s’applique pas seulement aux pronoms régimes des verbes , elle s’etend
aussi au d séparable, dont nous allons parler, et l’n caracteristique du participe .
(voir page 63)

APPLICATIONS
VERBES SANS PARTICULES
Régimes directs
iwut i , il a frappé moi ; il m’a frappé
enhiq ay, pour enhiγ kay , j’ai vu toi ; je t’ai vu
inγa t , il a tué lui; il l’a tué ( on dit aussi inγi)
inγa tt , il a tué elle ; il l’a tuée (on dit aussi inγi et)
wiyan aneγ m ils ont laissé nous ; ils nous ont laissés
ezzefen kwn, ils ont dépouillé vous (masc.) ; ils vous ont dépuillés
ekresen kamet ils ont épousé vous (fem) ; ils vous ont épousées
ekci q en , pour ekciγ ten , j’ai mangé eux
isdekel tenet , il réunit elles ; il les reunit
aiy ten , laisse-les
aiyet i , laissez-moi

Régime indirect
ekf i, donne à moi
in as , dis à lui, dis à elle
inet asen ; dites à eux
inna hi, il dit à moi
iuker ak, il a volé à toi
ẓiiheγ am , j’ai vendu à toi (fém.)
ekfiγ as, j’ai donné à lui , à elle
iumel aneγ, il a indiqué à nous
ekkesen awen , ils ont ôté à vous (masc.)
ekkesen akemet m ils ont ôté à vous (fém.)
uriγ asen , j’ai écrit à eux
inna hasenet , il a dit à elles

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Régime direct et indirect


in as t , dis à lui lui; dis-le-lui
ekkes asen t , ôte à eux lui ; ôte-le-leur
ekfet i tet , donnez à moi elle; donnez-la-moi
ikfa hak ten , il a donné à toi eux; il le les a donnés.
zenzeγ asen tenet, j’ai vendu à eux elles ; je les leur ai vendues.
iumel awn ten, il a indiqué à vous (mas.) eux
issuk akemet ten, il a envoyé à vous (fém.) eux
erḍeleγ asenet tenet, j’ai prêté à elles elles; je les leur ai prêtées
iuker am t, il a volé à toi (fém.) lui ; il te l’a volé.

Verbes avec particules

Régime direct

ad i inhi, il me verra
a i inhi, il me verra
a k ewteγ, je te frapperai
ur k ewiteγ, je ne t’ai point frappé
a t enγen , ils le tueront
ur t neqqen , ils ne le tueront pas
ad aneγ iksuḍ u a aneγ iksuḍ, il nous craindra
a kawn ilalen , ils vous aideront
ur kawn tilalen , ils ne vous aideront pas
a kemet ekresen , ils vous épouseont
ur kement kerresen, ils ne vous épouseront pas
a ten nekkes, nous les ôterons
ur ten netekkes, nous les ôterons
ur ten netekkes, nous ne les ôterons pas
ma ten ikkesen, qui eux ayant ôté ? qui les a ôtés ?
ennir ten ekkeseγ, si eux j’avais ôté; si je les avais ôtés
as ten ekkeseγ, lorsque je les eu ôtés.
ma full t iwut , pourquoi l’a-t-il frappé ?
ma s t iwut, avec quoi l’a-t-il frappé ?
ma kai ilan , qui toi possedant ? qui te possède ? qui es-tu ?
wa t iwten, celui lui ayant frappé; celui qui l’a frappé.
wa t ikfan, celui lui ayant donné; celui qui l’a donné.
wa ur t nekfi, celui n’ayant pas donné lui, celui qui ne l’a pas donné.

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Régime direct
ad as enneγ ; je lui dirai
a has enneγ , je lui dirai
ur as inni , il ne lui a pas dit
ur as itini , il ne lui dira pas
ma has innan , qui à lui ayant dit ? qui lui a dit ?
ku has inna, si à lui ayant dit ? s’il lui avait dit
ma has inna quoi à lui il a dit ? que lui a-t-il dit ?
ennir has inna, s’il lui avait dit
as hi inna awin, lorsqu’il me dit cela
ma full has inna awin, pourquoi lui a-t-il dit cela ?
ar has inna , jusqu’à ce qu’il lui ait dit
ad i iekf, il me donnera
a hi iekf , il me donnera
wa has innan , celui à lui ayant dit; celui qui lui a dit
ta has tennat, celle à lui ayant dit; celle qui lui a dit
ur hi ikfi , il ne m’a pas donné

Régime direct et indirect


ad as t iekf, il donnera à lui, lui ; il le lui donnera
a has t iekf, il donnera à lui lui; il le lui donnera
ur has t ikfi , il n’a pas donné à lui lui ; il ne le lui a pas donné
ur has t itekf, il ne donnera pas `lui lui ; il ne le lui donnera pas
enner has t ekfiγ, si à lui lui j’avais donné; si je le lui avais donné
ma has t ikfan, qui à lui lui ayant donné ? qui le lui a donné ?
as aneqen (pour aneγten) ikfa ; lorsque à nous eux il eut donné ; lorsqu’il nous les eut donné
ma full has ten tekfid pourquoi à lui eux as-tu donnés ? pourquoi les lui as-tu donnés ?
ar has ten ikfa, jusqu’à ce que à eux eux il ait donné ; jusqu’à ce qu’il les leur ait donnés
wa has ten ikfan, celui à lui eux ayant donnés; celui qui les lui a donnés
wi hi tenent iukernin , ceux à moi elles ayant volées; ceux qui me les ont volées
ta hawen t tennat , celle à vous lui ayant dit ; celle qui vous l’a dit.
ur has ten tekkeseγ , je n’ôterai pas à lui eux; je ne les lui ôterai pas
ku has tet ikfa, si à lui elle il avait donnée; s’il la lui avait donnée.
ur hasen tenet takereγ, je ne volerai pas à eux elles; je ne les leur volerai pas

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DU D SÉPARABLE - PARTICULE DE LOCALITÉ


On emploi fréquemment en Tamacheq comme en kabyle, un d que nous avons appelé séparable. Ce d ,
précédé, quand il en est besoin , d’une voyelle euphonique et prononcé alors ed ou id , indique l’idée de
lieu ou se trouve celui qui parle ou auquel il fait allusion, et modifie dans ce sens la signification du verbe.
Il semble n’être autre chose qu’une abréviation de l’adverbe da, ici.
Il se place à la fin du verbe quand celui-ci n’est précédé d’aucune particule .

Si le verbe sans particule régit un ou plusieurs pronoms, le d se met à la fin des pronoms.
Exemples
awi d, apporte ici.
awi ten id , apporte eux ici ; apporte-les.
awi as ten id , apporte à lui eux ici; apporte-les-lui.
Si le verbe est précédé d’une particule quelconque non suivie de pronoms , le d se place après la particule.
Si des pronoms viennent après la particule , le d ne se place qu’après les pronoms .
Exemples:
ur d iwi , il n’a pas apporté
ur ten d iwi , il ne les a pas apportés.
ur as ten d iwi , il ne les lui a pas apportés

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APPLICATION
awi teryalin tideγ ad i d tawid teyni deγ touat .
Emporte réaux ceux-ci , à moi ici tu apporteras des dattes du Touat ;
Emporte cet argent, tu m’apporteras des dattes du Touat.
ales wa d yuḍen enḍ accel ad iqqel acel wareγ s akal nit
L’homme lequel ici étant arrivé hier retournera aujourd’hui dans son pays ;
L’homme qui est arrivé hier retournera aujourd’hui dans son pays

iweḍ ar Touat iqqel d


Il est arrivé jusqu’au Touat, il est revenu ici;
il est allé jusqu’au Touat, il est revenu .

iyen iskawkaw tahurt nniγ as eggec ed


Un frappe à la porte. je dis à lui entre ici;
Quelqu’un ayant frappé à la porte, je lui dis : entre .

eggec ehan, in-as a hi d iγmeḍ


Entre (dans) maison , dis à lui vers moi ici il sortira ;
Entre dans la maison et dis lui de sortir ici vers moi

eket as d yusa iggec ed γur-i


Aussitôt que ici il fut venu , il entra ici chez moi
Aussitôt qu’il fut venu , il entra chez moi

issuk aneγ d ilalen , essukeγ as tiryalin


Il a envoyé à nous ici des effets, je lui au envoyé des réaux
Il nous a envoyé des effets , je lui ai envoyé l’argent .

suγel hi d ayis wa hak reḍleγ


Fais revenir à moi ici le cheval que à toi j’ai prêté;
Renvoie-moi le cheval que je t’ai prêté.

iγhal areγγan nit elwi as t id


il a besoin du mehari de lui , amène a lui le ici;
Il a besoin de son mehari, amène-le-lui .

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Des particules confirmatives a, as, γa ou ha


Lorsqu’on veut confirmer l’idée de l’action exprimée par le verbe, on place devant ce verbe les parcules a,
ce que , as , que, pour le temps passé , et γa ou ha, pour le futur .
Les Ifoughas n’emploient pas la particule γa , ils paraissent se servir de a pour le futur et le passé.

Le verbe, avec ces particules , s’exprime toujours en second lieu. Exemples :


C’est hier qu’il est venu enḍ acel as d iusa, hier qu’il est venu
C’est demain qu’il viendra tufat γad ias
C’est chez moi qu’il a couché hier . γur i as insa enḍ ehaḍ chez moi qu’il a couché hier (la nuit)
C’est avec une épee qu’il l’a tué ; s takuba as t inγa, avec une épée qu’il l’a tué
C’est avec une épee qu’il le tuera , s takuba γa t ineγ . Les ifughas disent: s takuba as t ineγ

C’est Imouchagh que nous sommes , et non arabes imucaγ a nemus urgeγ araben, imouchagh que nous
sommes , non pas arabes
C’est en tamachek qu’il parle et non en arabe, s tamacheq as isiwl urgeγ s tarabt , en tamachek qu’il parle
non pas en arabe
C’est moi qui partirai, toi tu resteras nekku γa iġlen kayu atteqqimed , moi devant partir, toi tu resteras
C’est moi qui l’ai tué , nekku a t inγan, moi ce qui ayant tué lui

Ce sont eux qui l’ont tué, enteniḍ a t inγan


Eux ce qui ayant tué lui
(le participe se rapporte au sujet a )

On voit par ces exemples, que la particule γa ou ha donne au verbe le sens du futur, ams avec une acception
confirmative.

Ainsi, dans les phrases précédentes, si le verbe était employé avec la particule ad , les propositions
deviendraient simplement affirmatives, comme

ad ias tufat, il viendra demain


a t ineγ s takuba , il le tuera avec une épée

Certaines particules , telle que as , quand , ma , qui , quoi interrogatif , sont suivies de la particule γa ou ha
lorsque le verbe qu’elles régissent a le sens du futur

Exemples
as γa ewḍeγ akal n wen , quand j’arriverai dans votre pays
as tewḍed ma he teged lorsque tu seras arrivé, que feras-tu ?

Page 101-108

CHAPITRE II
DES NOMS DÉRIVÉS DU VERBE
Les verbes tamacheq donnent lieu à la formation, par divers indices caractéristiques, de noms exprimant
d’une manière abstraite ou l’action du verbe
Les formes caractéristiques du nom verbal sont peu nombreuses, et, en les examinant dégagées des sons-
voyelles, on reconnait que le principe qui préside à leur formation est le changement du substantif du
radical du verbe, par addition des signes du nom masculin et féminin.
Voici le tableau des formes les plus usitées:
FORME I : A préfixe (a---): aselmed, enseignement.Du verbe selmed, enseigner; tr. de elmed
FORME II : A préfixe, et introduction du son A entre les articulations et le radical : akanas, dispute,
de eknes, se disputer
FORME III : A préfixe, et introduction du son U entre les articulations et le radical: anbul,
enterrement, de enbel, enterrer.
FORME IV : T préfixe et T affixe ( t---t): taderγelt, cécité, de ederγel , devenir aveugle.
FORME V: T préfixe , et addition de awt au radical ( t---awt): tilawt, existence, de ili, exister.
FORME VI : T radical, et addition du son i au radical (t---i): tinγi, meurtre, de enγ tuer.
On trouve encore quelques formes qui, très nombreuses en kabyle, paraissent rares en tamacheq; telles que:
tarewla, fuite de erwel, fuir.
taḍezza, rire eḍs, rire
timegget, fait, action. eg, faire
tamaḍint, action de faire paître, aḍen, faire paître
tameddurt, vie eddar, vivre.
La première forme consiste, comme on voit , à donner tout simplement au radical du verbe la forme du
substantif masculin, par l’apposition de l’a avant ce radical.Elle s’applique, en général, à des verbes à la
forme transitive, et quelques verbes des formes passive et réciproques ; on en trouvera plus loin des
exemples. Quelques noms de cette forme se terminent par le son i ; mais pour éviter une classification
minutieuse et inutile, nous n’avons pas cru devoir en faire une classe à part.
La deuxième forme ne diffère de la première que par l’introduction du son a entre les articulations du
radical. Elles appartiennent aux radicaux de trois consonnes. Les verbes dont le nom d’action affecte cette
forme ont généralement en même temps des noms d’action de la troisième et de la cinquième forme .
La troisième forme n’est qu’une modification de la précédente; elle appartient aux mêmes verbes.
La quatrième forme consiste à donner au radical les indices caractéristiques du substantif féminin.
La cinquième forme n’est que la précédente légèrement modifiée par l’introduction, pour des motifs
euphoniques, du son aw avant le t final . Elle appartient aux radicaux d’une ou deux consonnes.
La sixième forme est celle qu’on rencontre le plus fréquemment; un son i euphonique suit, en général, le t
initial. Les verbes dont nous avons parlé page 60, et qui commencent par a caractéristique, changent
également l’a en u à cette forme du nom verbal.
Exemples de nom verbaux ou d’action:
PREMIÈRE FORME ( A PRÉFIXE)
aseglef, aboiement; de seglef, aboyer
aselmed, enseignement; de selmed, enseigner.
azegzan, patience; de zegzen, patienter.
asdul, éducation; de sdul, élever.
asebdeg, action de mouiller; de sebdeg, mouiller
aseswi, action de faire boire; de sesew, faire boire.
asusem, silence ; de susem, être silencieux.
anmenγi, combat ; de enmenγ, combattre

DEUXIÈME FORME (A préfixe, et introduction du son A entre les articulations et le radical)


asataf, action d’arracher ; de estef, arracher
anabal, enterrement ; enbel, enterrer
aγatas, action de couper ; aγtes, couper
atakal, action de charger, porter ; etkel , charger, porter.
akanas, dispute; eknes, se disputer.
aγaras,égorgement, aγeres, égorger.
akamaz, action de gratter, ekmez, gratter.
akanaf, action de rôtir; eknef , rôtir
atakar, action de remplir; etker, remplir.
asataγ, souffler; esteγ, souffleter
anakas, action de téter; enkes, téter.
agabas, action de se ceindre; egbes, se ceindre
aratay, mélange; erti, être mêlé
azalay, différence, ezli, être différent
agamay, recherche , egmi, chercher
azamay, couture, ezmi, coudre.
ahanay, vue, action de voir; enhi, voir

TROISIÈME FORME (A préfixe, et introduction du son U entre les articulations et le radical)


astuf, action d’arracher ; estef, arracher
anbul, enterrement ; enbel, enterrer
aγtus, action de couper ; aγtes, couper
akmuz, action de gratter, ekmez, gratter
atkur, action de remplir, etker, remplir
almud, action d’apprendre, elmed, apprendre

QUATRIÈME FORME : T préfixe et T affixe ( t---t):


taderγelt, cecité de ederγel, être aveugle
taγimit, état d’un homme assis ; γim, être assis
tassedit, état d’ être mince ; sedid, être mince.
taγaggit, bêlement ; γagg, bêler
taggilit, action de changer de place , eggil, changer de place
taqqarit, dureté ; eqqar, être dur
tahusit, beauté ; ehusi, être joli
tallabast, laideur ; elabas, être laid.
tageggart, insulte ; gegger, insulter
tuluq, bonté ; ulaγ, être bon
tusragt, éternuement , esrug, éternuer
tusunt, science , esen, savoir

CINQUIÈME FORME T préfixe , et addition de awt au radical ( t---awt):


tiyawt, abandon ; ay, abandonner
tikkawi, action d’aller; ek, aller
tarhawt, amour ; erhi, aimer
tilawt, existence; ili, exister
tinawt, action de dire ; en, dire.
tirawt, écriture ; ari, écrire
tigawt, fait, action ; eg, faire
takellawt, action de passer le jour ; ekel, passer le jour.
tuḍut, arrivée ; ewḍ, arriver.
SIXIÈME FORME (T radical, et addition du son i au radical (t---i)):
tinγi, meurtre ; enγ, tuer
tisesi, action de boire ; sess, boire habituellement.
titeti, action de manger; tett, manger habituellement
tuleγi, bonté ; ulaγ, être bon.
tiqqedi, combustion ; eqqed, bruler.
tamelli, blancheur , melel, être blanc.
tifereḍi, balayage , efreḍ, balayer
tukesḍi , tukseḍa, crainte ; eksuḍ, craindre.
tirezzi,action de casser; erz, casser
tiggedi, saut, bond ; egged, sauter
tinkeḍi, action de couper; enkeḍ, couper.
tibedeli, folie, biddel, être fou
tugegi, éloignement ; ugeg, être loin.
tuhazi, proximité; ahaz, être près.
tildeci, fatigue; eldec, être fatigué
talessi, action de s’habiller; els, s’habiller.
tisemi, jalousie; asem, être jaloux
tibedgi, humidité; ebdeg, être humide.

II. NOM D’AGENT, DE MÉTIER, D’HABITUDE, D’ÉTAT


Les verbes tamacheq donnent encore naissance à une foule de substantifs désignant celui qui fait une action
ou qui subit un état. Les formes qui caractérisent ces noms sont peu nombreuses; elles peuvent se réduire à
trois et même à deux. Voici ces formes:
A préfixe, et introduction du son A avant la dernière articulation.
aderγal, aveugle ; de ederγel
AM préfixe, et souvent introduction du son an avant la dernière articulation
amergac, marcheur; de ergec, marcher
AN préfixe, et souvent introduction du son an avant la dernière articulation
anagmay, chercheur, de egmi, chercher.
Les sons de m et de n ont assez d’affinité l’un pour l’autre pour qu’il soit permis de regarder les deux
dernières formes comme ne faisant qu’une.
Il doit exister une forme ayant pour caractère ans initial; mais je n’en ai trouvé que quelques exemples,
comme anesbeγur, riche ; anasbarag, orgueilleux.
Quelques noms prennent les deux indices des formes 3 et 2 anm.
Exemples de noms d’agent , de métier , d’habitude, d’état:

PREMIÈRE FORME
aderγal, aveugle ; ederγel , être , devenir aveugle
alemmad ; celui qui apprend habituellement ; lammed apprendre habituellement
alemmaz; avaleur ; lammez, avaler habituellement
aferraḍ, balayeur ; ferreḍ, balayer habituellement
anekkaḍ, coupeur ; nekkeḍ , couper habituellement
anebbal, enterreur ; nebbel, enterrer habituellement
amagar, hote ; emger, recevoir l’hospitalité
abγenγan, nasillard ; bγenγen, nasiller
ahadendan, bègue ; hedenden, bégayer .

DEUXIÈME FORME
ameri, ami ; eri, aimer
amseddid, mince ; sedid, être mince
amawaḍ, arrivant ; ewḍ, arriver.
amahar, associé ; ahar, être associé.
amswi, buveur; esuw, boire
amakci, mangeur; ekc, manger
ameksuḍ, poitron; eksuḍ, craindre.
amazzal, coureur; azzel, courir
amaḍan, berger; aḍen, faire paître
ameṭṭas, dormeur; eṭṭes, dormir
amestan, questionneur; sesten, questionner
amkenas, querelleur; kennes, se disputer habituellement.
amγerras, égorgeur, et anmeγeras ; γerres, égorger habituellement
amawat , anmawat, frappeur; awt, frapper.
amelluz, affamé; ellaz, avoir faim
ameffud, altére ; effad, avoir soif.
amaddal, joueur; eddel, jouer.
ameḍeḍas, rieur; eḍs, rire
amenkaḍ, coupeur; enkeḍ, couper.
amsafal, tanneur; sifel, tanner
amanay, celui qui voit; eni, voir

TROISIÈME FORME
anumal, indicateur; amel, indiquer.
anagmay, chercheur; egmi, chercher;
anbiddel, fou ; biddel, être fou.
anenbar, voyageur de nuit; enber, voyager la nuit.
anazmay, couseur; ezmi, coudre.
analmad, celui qui apprend; elmed, apprendre
analmaz, avaleur; elmez, avaler.
anaferaḍ, balayeur ; efreḍ, balayer
anbuyas, blessé ; bwis, être blessé.
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DES DIVERSES PARTICULES ET DES LOCUTIONS PRÉPOSITIVES , ADVERBIALES ET


CONJONCTIVES.

CHAPITRE UNIQUE

Le nombre de particules qui correspondent à nos préposition, adverbes et conjonctions, est assez restreint
en tamashek , et chacune de ces particules peut se traduire en français par plusieurs mots différents selon le
sens de la phrase.
Les locutions prépositives , adverbiales et conjonctives se forment , soit au moyen de verbes, soit au moyen
de verbes, soit par des pronoms et des particules, soit enfin à l’aide de substantifs, verbaux pour la plupart,
et indiquant un état, une manière d’ être .
Une classification rigoureuse de ces locutions ne serait guère possible à établir, et ne présenterait pas une
inutilité bien réelle.
Je me bornerai donc à donner une liste des principales particules, et à indiquer la manière dont se traduisent
nos locutions prépositives, adverbiales et conjonctives.

ar , jusqu’à, à
ar aγeriwal , jusqu’à midi.
ar tadeggat , jusqu’au soir.
ar azellwaz, jusqu’à l’azelouaz (un peu avant le coucher du soleil)

as , afin que, lorsque, que, depuis que.


as d usiγ agraweq irhin , lorsque je suis venu, je l’ai trouvé malade.

d , ed, et, parmi, entre, avec, de .


tameṭ d ales nnit , la femme et son mari
iyen d sen , un d’eux, un d’entre eux, parmi eux.
mhayeγ d es , je me suis rencontré avec lui

da, di, dereγ, diha , ici


nekku da, moi ici (me voici)
illa di. il est ici.
illa dereγ , il est ici.
illa diha, il est ici.

didi, din, dihendeγ, là, là-bas (sans mouvement)


illa didi, il est là.
illa din , il est là-bas.
sensan dihendeγ, ils ont campé là-bas.

daw, sous.
ikla daw ecek , il est passé le jour sous un arbre.

dat, devant, avant.


kelad irgeh dat i , il marchait devant moi.
usiγ ḏ dat es, je suis avant lui

deγ , dans , à, pendant, de


nsiγ deγ ehat nit , j’ai couché dans sa chambre
iẓẓaγ deγ aγerem , il habite à la ville.
deγ awin , pendant celà
igmeḍ deγ Touat , il est sorti du Touat
deffer, après, derrière.
deffer awin : après cela.
iyen deffer iyen, l’un après l’autre.
iqqim deffer i , il est assis derrière moi.

Full, fell, fill, sur, contre, pour, plus.


iwen full ayis nnit , il monta sur son cheval.
eqqim full iseber wareγ , assieds-toi sur cette natte.
eggureten full i, ma full , ils se mirent en colère contre moi , Pourquoi ?
ila ehari full ak, il a du bien plus que toi

gar , entre
tella tukseḍa gar aneγ , est la crainte entre nous; il y a de l’inimité entre nous.

ku , si.
ku terhid, si tu veux.
ku neddar , si nous sommes vivants

kela, non (négation)

hik, cik, zik, vite, bientôt


as ed hik, viens vite.

γur , chez , vers.


eẓẓaγen γur imuhaγ , ils habitent chez les Imouhagh.

enner, ennir , si
enner esaneγ awin ur d tiseγ , si je savais cela, je ne viendrais pas.
ennir d usiγ ennir t egraweγ , si j’etais venu, je l’aurais trouvé.

Ma quoi ? (voir l’idée interrogative )

n, de, préposition du génitif (voir page 26)

i, à, préposition du datif (voir page 27).

ur , ne ...pas.
urd yusi, il n’est pas venu.
ur d itis, il ne viendra pas .
ur mada, ne plus.
ur mada taggeγ awin, je ne ferai plus cela.
eket di ur , avant que.
ekni haret wareγ eket di ur ḏ yusi, fais cette chose avant qu’il ne vienne.
γas, seulement .
enhiγ ales iyen γas, j’ai vu vu un homme seulement.

selid ou selir , si ce n’est.


ur negriw haret selid iyen areggan , nous n’avons rien trouvé si ce n’est un mehari.

meγ, mideγ , ou , ou bien .


ad iggel meγ kela , il partira ou non ; partira-t’il , ou ou non ?

mani , où.
mani s tekkid , où va-tu ?
mani d illa, où est-il ?
s, de (ex) , par m avec, pendant, à, en , vers:
yusa d s akal n nit il est venu dans son pays
iggmeḍ ehan s ehaḍ , il est sorti de la chambre pendant la nuit
ahaḍeγ ak s mess ineγ je te le jure par nôtre seigneur
ma s t yewut , avec quoi l’a-t-il frappé ?
s tidet , en vérité
s idis , s idir n anu, à coté, au fond du puits.
keriγ taγahamt tareγ s awetay , j’ai loué cette maison à l’année.
itwakedemmat s taccelt , il a été mordu par une vipère.
s es d ifel , d’où vient-il ?

sewi , où (avec mouvement)


sewu tekkid , ou vas-tu ?

LOCUTIONS FRANCAISES TRADUITES EN TAMASHEQ

À, deγ , i, s, n

Afin que, as

À cause de full udem


il est venu à cause de toi, yusa ḏ full udem nnek. il est venu pour le visage de toi
C’est à cause de moi qu’il est parti : udem in a full as iggla , visage de moi ce que pour il est parti

À coté ,auprès , idis


il est passé à coté de moi: yukay idis in.

Ailleurs , deγ edeg wahaḍen , dans un lieu autre:


il n’est pas ici , il est ailleurs , ur illi di illa deγ edeg wahaḍen

Ainsi, awindeγ.
On m’a dit ainsi, ennan i awindeγ.
Alors, deγ emir windeγ.
C’est alors qu’il vint , deγ emir windeγ a ḏ yusa.

Alternativement , s tamelilt (par tour).


Nous faisons paitre alternativement les chameaux et les chèvres, neḍeḍan s tamelilt imnas d ulli

Après, ḍeffer , apres que, ḍeffer as.


ils sont arrivés après moi ewḍen ḍeffer i
Après qu’il fut parti ḍeffer as iggla

Assez iggda (il suffit) et les autres personnes du verbe


J’ai assez de ce pain, tagella tareγ teggda , ce pain suffit à moi

Assurément, imukken (est certain)


Assurément il ne reviendra pas , imukken awin as ur iteqqel , est certain cela qu’il ne reviendra pas.

Aujourd’hui, acel wareγ (ce jour)


Comment te portes-ru aujourd’hui ? ma n ewen nek acel wareγ

Aucunement, nullement, pas du tout: fo


Je n’ai aucunement l’intention de le voir ur ebukeγ fo a t enhiγ
Je n’irai pas du tout, ur gelleγ fo
Au lieu de , deγ edeg
Au lieu d’aller au Touat. il est allé à Ghat deγ edeg n twat ikka γat

Auparavant , ezzar, zdat


Je ne l’avais pas vu auparavant kelad ur t enhiγ ezzar

Aussi , aked
Moi aussi je suis fatigué, aked nekku eldaceγ , aussi moi je suis fatigué

aussi , autant que , hund


Il a autant de richesses que son père , ila tabeγurt hund ti s

Autour de, iγlay, ikna aγlay (il tourne, il fait le tour)


On a fait un mur autour de la ville eknan agadir iγlay aγrem ikna s aγlay
Ils ont faut un mur il tourne la ville il fait a elle le tour
Il y a des jardins tout autour de la ville ellan ifergan eγlayen aγerem eknan aγlay , sont des jardins , ils
tournent la ville, ils font le tour.

D’avance, s tezzar.
je lui ai donné de l’argent d’avance, efkiγ as tiryalin s tezzar

Avant dat

Avant que , eket di ur

Avec d, s

En bas dag
Ils sont campés en bas de la montagne, esensan dag adrar

Beaucoup eggen hullan, a yeggen


Nous avons beaucoup de bien nella ehari eggen
Les Imuhagh voyagent beaucoup, imuhaγ sakalen hullan
Il pleut beaucoup iddubet hullan

Bien ! bon ! c’est bien ! c’est bon ! sois ! volontiers ! ikna (il fait)
Il m’a dit : Viens chez moi; je lui ai répondu: C’est bon ! je viendrai
inna hi as ḏ γur i , enniγ as ikna ad d aseγ.
Tu viendras avec nous ? Soit , volontiers ! ad tiddud d eneγ , ikna

Bientôt se rend par le verbe ahaz , être près


il viendra bientôt yuhaz ad d yas , il est pret il viendra
Nous reviendrons bientôt yuhaz ad neqqel, il est prêt nous reviendrons.
En cachette , s tikera , deγ ufur
Pourquoi me parles-tu en cachette ? ma full a hi tesiwled s tikera
Chez , γur , γer
Certainement, certes, ewalla, tidet
Certainement je ne le ferai pas ewalla ur t taggeγ
Combien ? ma n eket (quoi de la totalité ?)
Combien de jours de marche y a-t-il d’ici à votre pays ?
ma n eket ihaḍan n tikli gar dereγ d akal nwen?
Combien a-t-il acheté ce cheval ?
Comme hund
Il est grand comme moi : enta iheggrin hund nek
Doux comme le miel : izziden hund tament
Comment ? ma n ekid , ma hin, ma din
Comment as-tu dit ? ma n ekid awa tennid ? , comment ce que tu as dit ?
Comment te portes-tu ? mahin teged ? , comment fais-tu ?
Comment dit-on en tamacek ? ma n ekid awa gennan tamacek ?
Contre , full
il se fâcha beaucoup contre moi igguret ful i hullan
Dans , deγ , deγ ammas, s:
Il dort dans sa chambre iṭṭas deγ ehan nit
Il descendit de cheval dans la ville, izebbet ayis deγ ammas n aγerem , il descendit de cheval dans le
milieu de la ville.
Je suis arrivé dans la nuit ewḍeγ s ehaḍ.
Hors, dehors, illihin
Il coucha hors de la ville, insa illi hin n aγerem
De, préposition du génitif (voir page 26)

De, préposition de l’ablatif (voir page 27)


Demain tufat azekka
Après demain , selid tufat
Depuis que , wa full
Depuis qu’il est arrivé je l’ai rencontré deux fois , wa full d iweḍ emhayeγ d es senatet timellilin
Depuis que je suis né, wa full wiγ
Depuis quand ? ennes emir
Depuis quand es-tu venu ? ennes emir d tusid
Depuis lors , wa n emir
Depuis lors je ne l’ai pas vu: wa n emir ur t enhiγ
Depuis , wan , s
Depuis le matin jusqu’au soir, wa n tufat ar tadeggat ou s tufat ar tadeggat
Derrière, ḍeffer
Par derrière , en arrière s ḍeffer .
Ils le frappèrent par derrière, uwten t es ḍeffer .
Nous restâmes en arrière, neqqim d s ḍeffer .
Dés que, as , emir wa
Dès qu’il me vit , il accourut vers moi , as i inhi yuhal ḏ γur i.
Dès que j’ai appris cela , je partis emir wa deγ esliγ i awin eggliγ, moment lequel dans j’entendis cela je
partis
Dessous , sous , daw
Lève la natte , tu trouveras mon épée dessous. etkel iseber ad tegrawed takuba hin daw s, lève la natte tu
trouveras l’épée de moi sous elle.
Par-dessous , au-dessous, sdaw

Dessus, sur full


Il étendit une natte pour se coucher dessus issu iseber ad yens full as

Devant, en avant , par devant , dat


Je marchais devant la caravane, kelad ergaheγ dat tarakeft
Devant, vis-à-vis , tanamahla, elmendad.
Il vit un homme debout devant la porte de sa maison
inhi ales ibdad tanamahla n imi n taγahamt nnit

Donc , denta
Tu ne viendras donc pas demain: ur d tased tufat denta

Dorénavant, désormais, s afella, s ezdat


Dorénavant prends garde à toi. s afella aggez iman nek, d’ici en haut surveille toi-même

Doucement . sullan s ullan


Marche doucement ergeh sullan s ullan

Encore . Lorsque cet adverbe indique la répetition d’une action , il se rend par le verbe essit , ajouter
Donne-encore de l’eau . essit i aman , ajoute moi de l’eau .

Encore (avec l’idée de durée) anemir


il vit encore anemir iddar, encore il est vivant

Pas encore anemir ur


Elles ne sont pas encore revenues anemir ur d eqqlenet

Ensemble deγ edeg iyen , s tediwit ( de compagnie)


Ils logent ensemble eẓẓaγen deγ edeg iyen , ils habitent dans le même lieu
Ils sont partis ensemble eglan s tediwit , ils sont partis de compagnie

Entièrement se rend par le verbe emdi être fini


J’ai vu le pays entièrement enhiγ akal imda, j’ai vu le pays il est fini.

Entre , d’entre , gar , deγ , d:

À l’envers , s tebregwel
Il a mis son pantalon à l’envers ilsa karteba nnit s tebregwelt

Et, conjonction (voir plus haut)

Forcément, de force , cil , avec les affixes


amène-le de force, qu’il veuille ou ne veuille pas, awi t id cil as irḍa meγ ur irḍi
Amène-les de force, qu’ils veuillent ou ne veuillent pas , awi ten id cil asen rḍan meγ ur rḍin.

Franchement. de bonne fois, s nniet , s tidet, s tadekit


je vous dirai franchement que je ne le crois pas a hawen nniγ s nniet ur t fliseγ

Gratuitement , gratis , bennan


On me l’a donné gratis, efkan i t bennan

Habituellement, ordinairement , se rendent par la forme d’habitude des verbes

À la hate , s teruredi, s termeḍi


Il est parti à la hâte, igla s termeḍi

En haut , afella
Il fait paître le troupeau en haut de la montagne, iḍeḍan ehari s ufella n adrar

De bonne heure hik.


Viens de bonne heure demain as ed hik tufat

Tout à l’heure (au passé) ingyum


Ils sont passés tout à l’heure ukayn ingyum

Tout à l’heure(au futur) anḍerren awa


Elle viendra tout à l’heure anḍerren awa ad tas

Hier (le jour) enḍ acel


Hier (la nuit) enḍ ehaḍ

Avant-hier , selid enḍ acel selid ehaḍ


Ici da, di, dadeγ , dereγ, diha

D’ici, s in ergeh s in
D’ici là s eha ar dihin.
d’ici-là nous verrons . s eha ar dihin annenhi

Impossible ! : bubu , négation énergique très employé par les imouchagh.

Inutilement bennan

Impossible bubu , négation, refus énergique très employé par les Imouchaghs

Jadis, autrefois abeda

il y avait jadis un roi des Imouchagh , illa amenukal n imucaγ abeda

Jamais a wiγ et wa full wiγ , depuis que je suis né, a twid , depuis que tu es né etc.

Je ne suis jamais allé au Touat , wa full wiγ ur kiγ Touat

Jamais au futur fo
Vous ne retournerez jamais dans votre pays, ur teteqqelem fo akal n wen

Jusqu’à, ar
Nous voyageâmes ainsi jusqu’à Agadez, nessukel awindeγ ar Agades

Jusqu’à , même . aked


ils tuèrent les hommes et jusqu’aux femmes et petits enfants
enγan midden aked tiḍiḍin d ibaraḍen wi imeḍrinin

Là, là-bas. didi, din, dihenheγ


il est là illa didi
Voici-les là-bas, enhi ten dihenheγ

Loin se rend par le verbe ageg , être loin


Son pays est loin d’ici, akal nnit yugeg dereγ
Je les ai trouvés loin de leurs tentes
egraweq n ugugen s ihenan nesen , j’ai trouvé eux ils étaient loin de leurs tentes
De loin , s a yugagen ( de ce qui est éloigné)
je vous ai vu de loin, enhiq wen s a yugagen
Dans le lointain deγ a yugagen (dans ce qui est loin )
Quelle est cette ville dans le lointain ? ma imus aγerem wareγ deγ a yugegen
Dans le lointain deγ a yugegen (dans ce qui est loin)
Quelle est cette ville dans le lointain ? ma imus aγerem wareγ deγ a yegugen

Lorsque as m emir wa (époque laquelle)


Lorsque je suis venu, il dormait
as d usiγ kelad iṭṭas
Lorsqu’il arriva , il trouva son père mort emir wa d iweḍ igraw ti s imut

Le lendemain tufat s acel dideγ ou tufat n acel dideγ

Maintenant dimardeγ , pour deγ emir wadeγ ; on dit aussi emir adeγ et amaradeγ

Mieux se rend par le verbe if , valoir mieux


Naguère imgyum

Où (sans mouvement ) de, di


Je ne sais où il a mis ma pipe , ur essineγ de isensa tekwina hin

Où (avec le mouvement) , se, ses.


Savez-vous où ils sont allés ? tessanem se ekkan ?

Où (sans le mouvement) mani de


Où étais-tu hier quand la pluie est tombée ? ma ni de tellid enḍ acel as iwut aggenna

Où (avec le mouvement) , se : Où vas-tu ? se tekkid ?

D’où , par où ? ses : D’où venez-vous ? ses tefelem ?


Par où passerons-nous ? ses anneki ?

Ou , ou bien, meγ , mideγ


Est-il mort ou vivant ? imut meγ iddar ?

Oui , ewla, hullan

Non, kela

Non pas , ce n’est pas urgeγ


Ils sont Imouhagh et non pas Arabes , enteniḍ imuhaγ urgeγ araben , eux Imouhagh non pas Arabes.
Ce n’est pas ainsi qu’on dit , urgeγ awindeγ a gennin, non pas ainsi ce qu’ils disent habituellement .

Ne ...pas , ur (Voir négation)

Parmi deγ , d, γur


Parmi les Imouhagh , il y a des hommes bons et d’autres méchants, deγ imuhaγ ellan midden wi yulaγen
ellan wi iccadenin
Y a-t-il parmi vous quelqu’un sachant le tamachek ? illa d wen iyen wa issanen tamaceq ?

Ni (répété) , ula suivi de d


Ils n’ont ni épées ni lances ur ellin ula tikubawin d allaγen

Parce que full innin


Il n’est pas parti parce que qu’il était malade ur igli full innin irhin

Partout deγ ak edeg


Il y a de l’eau partout ellan aman deγ ak edeg

Pas du tout , fo

Pendant deγ
Pendant ce temps-là deγ emir wareγ
Pendant la nuit s ehaḍ
Pendant la chaleur du jour deγ tukkesi n ahel

Peu anḍerren (pour a inḍerren ) , derus


J’ai peu dormi la nuit dernière, ehaḍ wa iyukayen eṭṭeseγ anḍerren , la nuit celle étant passé j’ai dormi ce
qui étant petit .
J’ai si peu d’argent , ellant γur i tiryalin anḍerren
À peu près, a yuhazen (ce qui approchant) .
Il a à peu près cent douros illa γur es a yuhazen timiḍi n ametqal , est chez lui ce qui approchant une
centaine de metkal
Peut-être , et probablement , agendeγ
Peut-être viendront -ils demain agendeγ add asen tufat

Plus ( voir les degrés de comparaison P.52)

Pourquoi ? ma full
Pourquoi as-tu vendu ta maison ? ma full teẓihed taγahamt ennek

Pourquoi (non interrogatif ) awa full


Sais-tu pourquoi il n’est pas venu ? tessanet awa full ur d yusi

C’est pourquoi awindeγ a full


il est allé à sa compagne , c’est pourquoi il n’est pas venu ikka ifergan nit awindeγ a full ur d yusi

Près se rend par le verbe ahaz, être près


Sa tante est près de la mienne ehan nit yuhaz wa hin
De près s ehaz s tuhazi
Je l’ai vu de près enhiq s ehaz

Quand ? as (voir lorsque)


Quand ? (avec le futur) ennes emir
Quand partira-t’il ennes emir ad igel
Quand , as
Quand ? (avec le futur) ennes emir
Quand partira-t-il ? ennes emir ad igel ?
Quand (avec le passé) , depuis quand ? ennes emir as
Quand est-il venu ? ou depuis quand est-il venu ? ennes emir as d yusa

Quant à, ku d
Partez si vous voulez , quant à moi je resterai ku terham eglet ku d nek ad eqqimeγ
Quand même nous saurions que le roi dut nous exterminer tous, nous ne ferions pas cette chose-là
enner nessan ad aneγ isemdu amenukal eket neneγ ur netag haret wareγ

Rien se rend par haret


Il ne sait rien ur issin haret

Sans , ula
Les esclaves marchent habituellement sans souliers iklan tergahen ula iγariten

Secrètement tikera , deγ ufur


Ils firent secrètement leurs préparatifs et partirent , eknan iman nesen dev ufur eglan, ils firent âmes
d’eux dans le secret , ils partirent

Selon d’ après s
J’ai fait selon ton conseil egiγ s tanaṭ ennek

Séparement s amezzi , s iyen iyen (un à un), ak iyen iman nit (chacun seul)
Ils partirent séparément et se réunirent à Agedez , eglan s amezzi edduklen deγ agedes
Nous entrâmes dans la ville séparément , neggeh aγerem s iyen iyen , ak iyen iman nit , nous entrâmes
dans la ville un à un chacun âme de lui (seul).

Seulement γas , zer


Je l’ai vu une fois seulement enhiq deγ iyet tamellilt γas
Quelles nouvelles ? le bien seulement iselan , elxer γas.
ll a seulement des dattes tella γur es tayni zer

Si ku , enner
si vous voulez ku terham
Si tu viens , tu nous trouveras ici enner a d tased ad aneγ tegrawt dereγ

Si ce n’est selid selir


Nous n’avons rien trouvé , si ce n’est la trace d’un lion
ur negriw haret selid aderih n awaqqas

Sois ! volontier ! ikna (voir bien , page 114)

Sous daw, dag (voir page 116)

Sur , full (voir page 116)

En sursaut s tirmiq ( de ermeγ)


Je me suis reveillé en sursaut ukiγ d s tirmiq

Tantôt emir iyen (répété)


Tantôt il vient , tantôt il ne vient pas emir iyen itas ed emir iyen ur d itis

Il est tard ahel igla (le jour est parti)

De temps en temps iyet s iyet


Ils vont de temps en temps au pays des esclaves , iyet s iyet takken akal n iklan , une à une ils vont
habituellement au pays des esclaves.

Toujours , abeda
Nous mangeons toujours de la bouillie, abeda netat ecink

Toujours anemir
Il pleut toujours anemir iggat agenna

Tour à tour s tamellilt

Tout de suite dimardeγ , hik.


Viens tout de suite , ased dimardeγ

Tour à tour s tamellit

Tout de suite dimardeγ m hik

Viens tout de suite ased dimardeγ, hik

Tout au plus selid


J’en ai tout au plus dix, ur elliγ selid meraw , je n’ai pas si ce n’est dix.

Tout droit , dat


Allez tout droit, vous trouverez le chemin à gauche eglet dat wen ad tegrawem abareqqa s tahalgi , allez
devant vous, vous trouverez le chemin à gauche.

À travers s tekrikert
il fait toute chose de travers itagg ak haret s tekrikert
Très, hullan
Il est malade irhin hullan

Trop s asiti
J’ai donné trop d’argent, rends-moi le reste efkiγ ak tiryalin s asiti suγel hi d asiti, j’ai donné des réaux
avec excédent , rends à moi l ’excédent .

Vainement , bennan

Vers, γur, s
Il accourut vers moi , yuzzel d γur i
Il courut vers les habitations yuzzel s ihanan

Vite , hik

Violemment s essahat
Il le poussa violemment et le fit tomber imhal t essahat isuḍa t

Vraiment, en vérité, s tidet

EXCLAMATIONS USITÉES
Viens ! ayaw, venez ! ayut (impératif d’un verbe inusité).
Allons ensemble ! annedaw aneγ
Allez ensemble ! annedawt
Chut ! silence ! tais-toi ! susem , susemet (Au pluriel)
Halte ! ebded (impératif)

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