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LANGUE TAMACHEQ
PAR A.HANOTEAU
ALGER 1896
Préface
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LIVRE PREMIER : DU SYSTÈME D’ÉCRITURE ET DE LA PRONONCIATION
CHAPITRE PREMIER : DU SYSTÈME D’ÉCRITURE
DE L’ALPHABET
DE LA TRANSCRIPTION EN CARACTÈRES FRANÇAIS
CHAPITRE DEUXIÈME : DES VARIANTES DE PRONONCIATION ET DE QUELQUES
PARTICULARITÉS EUPHONIQUES
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LIVRE DEUXIÈME
Les noms en tamasheq ont deux genres, le masculin et le féminin ; deux nombres, le singulier et le pluriel.
RÈGLES GÉNÉRALES
1-Le singulier des noms masculins commence par un des sons voyelles a, e, i, u.
2-Le pluriel des mêmes noms commence par le son i.
3-Les noms féminins commencent par t, au singulier et au pluriel.
LES EXCEPTIONS
Les exceptions à ces règles sont peu nombreuses; on rencontre cependant les suivantes:
1.Un certain nombre de noms masculins , tant singuliers que pluriels commencent par un consonne.
ti, père.
laz, faim
fad, soif
bahu, mensonge
mess (messaw au pluriel), maître
rur, fils
midden, hommes
meddan, enfants
daruγ, cuivre
dagg (pl.), fils
manna, disette
kel (collectif), peuple, gens
bedi, petite vérole
lumet, rougeole.
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2. Les noms masculins commencent par u au singulier conservent ordinairement ce son au pluriel.
udem, visage / udemawen
ul, cœur / ulawen
udad, mouflon à manchettes /udaden
3. Lorsqu’un nom masculin singulier commence par un son bref pouvant se représenter par un é marqué
d’un accent aigu, le pluriel conserve habituellement ce son .
elu, élephant / elwan
esu, bœuf / eswan
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LIVRE DEUXIÈME
DES GENRES
Le féminin singulier s’obtient en plaçant un t devant les noms masculins et un autre à la fin.
amγar, vieillard / tamγart, vieille femme.
abaraḍ, jeune homme / tabaraṭ, jeune femme
anhil, autruche mâle / tanhilt, autruche femelle
abaykur, lévrier / tabaykurt, levrette
elu, éléphant mâle / telut, élephant femelle
amaḍan, berger / tamaṭant, bergère
amawal, berger / amawalt, bergère
acku, négrillon / tackut, négrillonne
akli, nègre /taklit, negresse
areggan, chameau de selle / tereggant, chamelle de selle.
awaqqas, lion / tawaqqast, lionne
ahulil, onagre, âne sauvage / tahulit
amellal, antilope addax mâle (méha) / tamellalt
akhurhi, megalotis, famelicus (fenek) / takhurhit
amekkelu, sorcier / tamekkelut, sorcière
aluki, veau / talukit, génisse
izemer, agneau de lait / tizemert
ibeker, agneau plus âge / tibekert
abagug, agneau d’un an / tabagugt
ekez, coq / tekazit, poule
eziḍ, coq / tyaziṭ, poule
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Ces exemples montrent qu’en tamasheq, comme dans les autres langues, le genre féminin n’est pas
exclusivement attribué aux être femelles; l’usage seul peut apprendre de quel genre est un nom.
Mais lorsqu’on entend prononcer un nom, il ne peut y avoir incertitude sur le genre. S’il commence par un
des sons a, é, i, u, il est masculin; si c’est un t, il est féminin. On a vu plus haut les exceptions.
Comme dans toutes les langues, un certain nombre de noms masculins ont pour féminin des noms d’une
origine différente.
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LIVRE DEUXIÈME
DES NOMBRES
SINGULIER
Dans le nombre singulier, on doit distinguer le nom singulier proprement dit, qui sert à designer un individu
ou un objet déterminé, comme aydi, un chien, aγer, un bouclier, et le nom collectif qui indique l’idée de la
réunion ou de la collection d’objets d’une même espèce, par exemple: alum, la paille, teyni, les datte, erd,
irden, le blé.
Mais les noms collectifs bien que représentant logiquement l’idée du pluriel, conservent, par rapport à la
syntaxe, leur genre et leur nombre; ainsi l’on dit:
telle teyni deγ akal nwen, il y a des dattes dans votre pays
awetay wadeγ irden iγla, cette année le blé est cher.
Le nom d’unité s’exprime, comme en kabyle, par la forme féminine.
alum, de la paille ; talumt, une paille
aγemmud, espèce de plante, taγemmut, une plante de cette espèce.
PLURIEL
Le pluriel des noms masculins peut se diviser en deux grandes classes comme en kabyle:
Le pluriel dont le signe caractéristique est l’n ajouté à la fin du nom singulier
Le pluriel dont le signe caractéristique est le a placé , soit avant la dernière articulation , soit en
remplacement du son-voyelle final du singulier.
Ces deux modes de formation, en se combinant entre eux donnent naissance à des formes secondaires où
les signes caractéristiques du pluriel se trouvent réunis.
RÈGLE GÉNÉRAL
Les sons-voyelles a, e, placés au commencement des noms masculins singuliers, se changent en i au pluriel.
Ce son est bref et ne s’indique pas à l’écriture.
Nous avons indiqué plus haut les exceptions à cette règle
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Un certain nombre de pluriels prennent, par euphonie, un t ou un u avant la terminaison n
azibara, sanglier / izibaraten
agangera, sanglier / igangaraten
anaba,panthère/inabaten
ela, feuille /ilaten
ahu, fumée /ahuten
aganba, hippopotame / iganbaten
asamu, coussin / isumuten
agga, seau en cuir/iggaten
ini, couleur / initen
ageru, grenouille/ igeruten
afedwa, ministre/ifedwaten
aggenna, ciel, pluie /iggenawen
ekedi,rocher/ikediwen
aḍu, vent /aḍuten
agera, outre pour la farine / igerwan
axxu, animal sauvage /axxuten
aγaleg, corbeau / iγalgiwen
akerwa, agneau / ikerwaten
anderba, fléché / inderbaten
PLURIEL PAR A
Le pluriel par a consisté:
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OBSERVATION
Les sons a et i, qui se rencontrent immédiatement avant la terminaison de certains singuliers, se changent
généralement en u.
Singulier
amaheγ, homme de la nation des imuhaγ / imuhaγ
afaγis, homme de la fraction des imuhaγ / ifuγas
amessakul, voyageur / imessukal
aggays, outarde /igguyas
adikel, paume de la main / idukal
arekkun, bat de l’ âne / irukkan
amagur, vieux chameau / imugar
adaged, singe / idugad
agelmus, voile noir des imuhaγ / igulmas
PLURIELS COMBINÉS
Quelques noms formant le pluriel en changeant en a la voyelle qui précède la consonne finale du singulier
prennent en même temps la terminaison du pluriel par n
afus, main / ifassen
aγil, bras / iγallen
afud, genou / ifadden
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PLURIEL FÉMININ
RÈGLE GÉNÉRALE
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Mais ces noms ont aussi le pluriel par in, et l’on dit tifrin, tifulin, tillilin
Peut-être cette dernière manière de former le pluriel doit-elle être regardée plutôt comme une abréviation
du langage que comme une forme régulière
Les substantifs féminins non-dérives de noms masculins prennent au pluriel l’une des formes que nous
venons d’indiquer, sans suivre généralement de loi rigoureuse; l’usage seul peut guider en cette
circonstance
De même qu’en kabyle, les féminins singuliers terminés en a ou en i prennent , en général, au pluriel, la
terminaison win, et quelquefois , mais rarement , wa.
Quelques noms singuliers ont pour pluriels des noms d’origine différente:
ales, homme / midden
tameṭ, femme / tiḍiḍin
aw, ag, rur fils /ayt
illi, ult, fille /cet, cet ma
anya, frère / ayt ma, anyaten
tehali, brebis / tihalin
taγaṭ, tiγsi, chèvre / ulli
tes, vache / tisita
areggan, chameau de selle (mehari) / taγlemt
Il n’existe pas de déclinaison en tamasheq. Les substantifs des deux genres et des deux nombres restent
invariables, quelles que soient leurs relations avec d’autres substantifs ou avec les verbes
Les rapports des substantifs entre eux ou avec les verbes s’indiquent au moyen de prépositions. Ainsi, le
rapport d’annexion, autrement dit l’action d’un substantif sur un autre (génitif des latins ), s’exprime en
plaçant devant le substantif gouverné la préposition n, qui , suivant les besoins de l’euphonie, devient en ou
ne
amγar n aγerem , le chef de la ville
ales n tameṭ, le mari de la femme
tirikin n iregganen, les selles des chameaux de selle
iselsa n tiḍiḍin, les vêtements des femmes
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OBSERVATION
Il est bon de remarquer que notre idée : ce cheval est à mon père, cette jument est à ton père, ou tout autre
analogue, s’exprime par la préposition n du génitif, et non par celle du datif; ainsi l’on dit:
ayis wareγ n abba, ce cheval de mon père.
tibegawt tareγ ta n anya k , cette jument , celle de ton frère
Nos expressions : l’homme à la chèvre, la femme à la plume, etc se rendent aussi par le n du génitif précédé
des pronoms démonstratifs
ales in taγaṭ, l’homme à la chèvre
in isek, celui de la corne (nom du rhinocéros)
tameṭ ta n afriw, la femme , celle de la plume ; la femme à la plume
tefirt ta n timiḍi n ureγ, la parole aux cent pièces d’or
Beaucoup de noms de localités sont formés d’expressions analogues
tagamayt ta n tes , le ruisseau, celui de la vache; le ruisseau de la vache
ti n tamat, celles du gommier nommé tamat (sous-entendu un nom féminin pluriel)
Les cas correspondants au datif et à l’ablatif des latins s’expriment :
Le datif, par la préposition i placée devant le nom. Dans l’écriture, on ne tient pas compte de ce son i qui
est bref; cependant, quand le nom régi commence par une voyelle, on indique cette préposition i suivie de
ce son
ikfa i ales, il donne à l’homme
ikfa i tiḍiḍin, il donna aux femmes.
L’ablatif s’exprime par la préposition s , signifiant de (ex des latins), quelquefois aussi par deγ
igmeḍ s aγerem, il est sorti de la ville
yusa d s ikallen n imuhaγ, il est venu des pays des imouhagh
egmeḍeγ s taγahamt, je suis sorti de la maison
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Le nom à l’accusatif, c’est -à-dire employé comme régime direct d’un verbe, n’éprouve aucune
modification
inva abeggi , tamerwelt, ihenkad, tinhal
Il a tué le chacal, un lièvre, des gazelles mâles, des autruches femelles
Le vocatif s’indique quelquefois par l’exclamation hey placée après le nom:
ales hey , ô l’homme !
Lorsqu’on veut déterminer un nom de manière précise, on le fait suivre du pronom démonstratif et relatif
wa, celui, lequel; ta, celle, laquelle; wi, ceux, lesquels; ti, celles, lesquelles.
Ainsi l’on peut dire :
amenakul n agades, le roi d’Agadez
Mais on déterminera plus précisément le nom amenukal en disant :
amenukal wa n agades, le roi, celui d’Agadez
tahurt n taγahamt, la porte de la maison
tahurt ta n taγahamt, la porte celle de la maison
iharawen n imuhaγ , les troupeaux des imouhagh
iharawen wi n imuhaγ . Les troupeaux, ceux des imouhagh.
tiḍiḍin n ahaggar , les femmes du Ahaggar
tiḍiḍin ti n ahaggar , les femmes, celles du Ahaggar
ayis wa imellen , le cheval, celui étant blanc; le cheval blanc.
talemt ta ticeggeret, la chamelle, celle étant rouge
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Le pronom démonstratif wa, ta, etc., suivi de la préposition n du génitif acquiert, dans certains cas, la
valeur d’un véritable article déterminé ; ainsi l’on dit :
amenukal wa n mess, le roi, le maître de moi; le roi, mon maître
taklit ta n tanmahalt in, négresse, la négresse de moi ; la négresse, ma servante
iklan wi n inmahalen neneγ , les nègres , les serviteur de nous ; les nègres, nos serviteurs.
tiḍiḍin ti n timidawin neneγ, les femmes, les compagnes de nous; les femmes nos compagnes.
DU DIMINUTIF
De même qu’en kabyle, le diminutif des noms masculins se forme comme le féminin de ces noms au
singulier et au pluriel.
Nous n’avons donc rien à ajouter à propose du féminin
Les noms féminins ne prennent pas de diminutifs
Comme dans toutes les langues, le diminutif sert à exprimer la petitesse ou la gentillesse
egen, armée /tegent, tigenin
ehan,tente, chambre / tehant, tihanin
aγerem, ville / taγeremt, tiγerman
ehi, mouche / tehit
egef, dune /tegeft, tigefin
adrar, montagne / tadrart, tidrarin
afus, main /tafust, tifassin
ameleggi, fleur / temeleggit, timeleggatin
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CHAPITRE II
LES PRONOMS
Les pronoms peuvent se diviser en trois classes:
Pronoms personnels
Pronoms démonstratifs et relatifs
Pronoms indéfinis
PRONOMS PERSONNELS
Les pronoms personnels sont sujets ou régimes
Lorsqu’ils sont sujets, ils s’expriment par des mots isolés
Lorsqu’ils sont régimes , ils consistent dans des affixes qui se joignent aux divers mots qui les régissent.
Par une espèce d’inversion, ces pronoms régimes précédent quelquefois leurs agents.
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APPLICATIONS
mess i , le maître de moi: mon maître.
ayis in , le cheval de moi: mon cheval.
amidi hin, l’ami de moi : mon ami.
takuba hin, l’épée de moi: mon épée
ehakit nek, la tante de toi : ta tante.
ales nem , le mari de toi: ton mari.
ulet ma k , la sœur de toi(masc.) : ta sœur.
ti s , le père de lui, d’elle : son père .
imnas enit , les chameaux de lui, d’elle.
iwan neneγ , les bestiaux de nous : nos bestiaux.
icenga neneγ , les ennemis de nous : nos ennemis .
akel n wen , le pays de vous (masc.) : votre pays.
iselsa n kemet , les vetements de vous (fém.)
a wen n esen , l’état d’eux ; leur état.
imzaden n esenet , les cheveux d’elles : leurs cheveux .
Cet affixe s’emploie avec les mots wa, celui; ta, celle ; wi,ceux ; ti, celles. Il signifie. alors, celui, celle.
ceux,celles , de moi, de toi, de lui, etc. , et équivaut à notre adjectif possessif , le mien, la mienne , le sien,
etc.
Exemples
ayis nek iyulaγen wa hin yufi, le cheval de toi étant bon, celui de moi vaut mieux que lui ; ton
cheval est bon , mais le mien est meilleur
tameṭ tareγ telabaset ta nek tehusi ta nek tehusi , femme celle-ci étant laide , celle de toi est
jolie ; cette femme est laide, la tienne est jolie.
ihenan neneγ imuqqerninn wi nit imeḍrinin , les tentes de nous étant grandes, celles de lui étant
petites; nos tentes sont grandes, les siennes sont petites.
tillemin neneγ ugerenet ti n esen, les chamelles de nous surpassent celles d’eux; nos chamelles
sont plus nombreuses que les leurs
akal neneγ yuhaz wa nwen yugeg , le pays de nous est proche, celui de vous est éloigné; notre
pays est près , le votre est loin.
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Singulier:
1re pers. in u , de moi, à moi.
2e pers. in ek , de toi, à toi (masc.)
2e pers. in em , de toi, à toi (fém.)
3e pers. in it , in es, de lui, d’elle, à lui, à elle.
Pluriel
1re pers. in neneγ , de nous, à nous.
2e pers. in nwen , de vous, à vous (masc.)
2e pers. in nekemet , de vous, à vous (fém.)
3e pers. in nesen , d’eux, à eux.
3e pers. in nesenet , d’elles, à elles.
Exemples :
aydi wareγ innek ? ewla inu , ce chien (est-il) à toi ? Oui (il est) à moi
ifergan wideγ in neneγ wideγ in nesen , ces jardins (sont ) à nous, ceux-ci (sont) à eux.
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APPLICATIONS
isbayas i , il a blessé moi ; il m’a blessé.
iksuḍ kay, il craint toi (mas); il te craint.
irha kem //iri m , il aime toi (fém.) ; il t’aime.
inγa t / inγi, il a tué lui ; il l’a tué.
ikerhe tet , il a épousé elle; il l’a épousée.
isekca neγ , il a fait manger nous ; il nous a fait manger.
nufa kwen / nufa wen, nous sommes meilleurs que vous.
ini ken , il a vu vous (masc.)
enhi kemet pour enhiγ kemet , j’ai vu vous (fém.).
γeresen ten, ils ont égorgé eux.
tesdulem tenet , vous avez élevé elles .
APPLICATION
tennid hi, tu as dit à moi.
ekfiγ ak, j’ai donné à toi (masc.)
enniγ am , j’ai dit à toi (fém.)
essekeneγ as , j’au montré à lui, à elle.
inna has, il dit à lui, à elle
Keteben aneγ , ils ont écrit à nous
inna hawn , il dit à vous (masc.)
ekfiγ akemet , j’ai donné à vous (fém.)
iγtes asen iγfawn nesen, il a coupé à eux les têtes d’eux.
nekkes asenet tiwakatin n esenet , nous avons ôté à elles les bracelets d’elles ; nous leur avons ôte leurs
bracelets.
ikfa hasen, il donna à eux.
inna hasenet, il a dit à elles.
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Lorsque les mots wa, ta, etc., wadeγ,tadeγ, etc sont employés comme articles démonstratifs, ils se placent
après le nom.
Exemples
ales wareγ yulaγen , homme cet étant bon ; cet homme est bon
taγahamt tareγ timeqqeret, maison cette étant grande; cette maison est grande .
ellan yisan yulaγen deγ akal wa des chevaux étant bons dans pays ce ; il y a de bons chevaux dans ce pays
eẓẓaγen deγ tiγahamin ti, ils habitent dans ces maisons.
ikallen windeγ ugegen, ces pays sont éloignés
Quant ces mêmes mots sont employés comme pronoms, c’est-à-dire lorsqu’ils tiennent la place d’un nom,
ils se mettent avant le nom lequel ils se rapportent.
Exemples:
wareγ ales yulaγen, celui-ci (est) un homme bon.
tareγ taγahamt timeqqeret , celle-ci est une maison est grande .
windeγ ikallen ugegen , ceux-là (sont) des pays éloignés
Lorsqu’un des mots wa, ta, etc. , employé comme relatif, se trouve logiquement placé sous l’influence
d’une préposition , on met celle-ci après lui; ainsi, l’homme chez qui j’ai couché hier se tournera: l’homme
lequel chez j’ai couché hier.
Exemples:
ales wa γur nsiγ enḍ ehaḍ, l’homme lequel chez j’ai couché hier; l’homme chez qui j’ai couché hier.
adrar wa full iwun , la montagne laquelle sur il est monté ; la montagne sur laquelle il est monté.
taγahamt ta deγ emensaweγ , la maison laquelle dans j’ai dîné.
midden wi γur ikka , les hommes lesquels chez il est allé ; les hommes chez qui il est allé.
A qui , auquel, à laquelle, etc. , celui à qui, celle à qui, etc. s’expriment encore par les pronoms wa, ta, etc.,
mais , pour spécifier alors le genre de relation existant entre ces pronoms et leurs agents, on emploie , en
même temps, le pronom personnel régime indirect du verbe. Ainsi, pour dire:
L’homme à qui j’ai donné la lettre, on tournera: l’homme lequel à lui j’ai donné la lettre, ales wa as fkiγ
tirawt
La femme à qui j’ai dit de venir, tournez: la femme laquelle à elle j’ai dit de venir tameṭ ta has nniγ ad
tas.
Les arabes à qui j’ai donné de l’argent, tournez : les arabes lesquels à eux j’ai donné de l’argent . araben wi
asen fkiγ ehari n azref ( du bien d’argent)
Celui à qui j’ai montré le chemin , tournez: celui à lui j’ai montré le chemin : wa as essekneγ abareqqa
Celui à qui j’ai donné la lettre, tournez: celle à elle j’ai donné la lettre ta has fkiγ tirawt
Ceux à qui j’ai dit cela , tournez: ceux à eux j’ai dit cela: wi asen enniγ awin
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acel wareγ mhayeγ d ales wa nhiγ deγ Agedes awetay wa iyukayen, jour celui-ci je me suis rencontré
avec l’homme que j’ai vu à Agades l’année laquelle étant passée; aujourd’hui j’ai rencontré l’homme que
j’ai vu à Agades l’an passé.
fkiγ i anya k tamerwelt ta nγiγ enḍ acel , j’ai donné à ton frère le lièvre que j’ai tué hier .
yugey ad asen yefk tillemin ti d ewiγ γur-es , il refusa à eux il donnera les chamelles que j’ai laissé chez
lui ; il refusa de leur donner les chamelles que j’ai laissées chez lui.
imucaγ wideγ elwayn d imnas wi asen ezenzeγ , imuchagh ceux-ci conduisent à corde les chameaux que
eux j’ai vendus; ces imuchagh amènent les chameaux que je leur ai vendu.
ales wa inγan mandam ad immet acel wareγ , l’homme lequel ayant tué un tel mourra jour celui-ci;
l’homme qui a tué un tel mourra aujourd’hui
tameṭ ta d tuset , la femme laquelle étant venue; la femme qui est venue.
tiḍiḍin ti d yusenin , les femmes lesquelles étant venues; les femmes qui sont venues.
midden wi iglenin , les hommes lesquels étant partis; les hommes qui sont partis
tideγ urgeγ tibaraḍin ti d iqqelenin enḍ ehaḍ , celles-ci non pas les jeunes filles lesquelles étant revenues
hier; celles-ci ne sont pas les jeunes filles qui sont revenues hier.
wa imman, ce qui étant mort; ce qui est mort
deγ akal wareγ gennan awin , dans pays celui-ci ils disent cela ; on dit ainsi dans ce pays.
awindeγ iga yalla , cela ce que a fait dieu; dieu l’a voulu ainsi
ma imus awa, qu’est ceci ?
ur ssineγ awin, je ne sais pas cela .
wa hi innan awin , cela à moi ayant dit cela; celui qui m’a dit cela.
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Quelconque s’exprime par wa illan, lequel étant; ta tellat , laquelle étant.
Amène-moi un quelconque d’entre eux : awi id iyen d esen wa illan
Fais entre une quelconque d’entre elles, seggec iyet d esenet ta tellat .
Une chose quelconque nous suffit, aharet wa illan igda haneγ
Chaque , tout, toute , tous , toutes, avec le sens de chaque, se rendent par ak
Exemples:
Chaque jour ak acel
Chaque année ak awetay
Chaque femme ak tameṭ
Chaque homme ak ales.
Chaque esclave ak taklit
Tout homme aime son pays, ak ales irha akal ennit
Toute femme aime ses enfants , ak tameṭ terha ibaraḍen nit
Chacun, chacune, se rendent par ak iyen, ak iyet.
Exemples:
Chacun d’eux portait une épee, ak iyen d esen kelad itkal takuba
Chacune d’elle portait son enfant sur son dos, ak yit d esenet kelad tedbal ara nnit.
J’ai donné cinq douros à chacun d’eux, ak iyen d esen kfiγ as semmuset timetγalin , chacun d’eux , j’ai
donné à lui cinq douros.
Tout, toute, tous, toutes , se rendent par eket, totalité, suivi des affixes régimes des noms , ou par le verbe
emdi. être fini.
Exemples:
ils sont tous venus, usan d eket n esen , il sont venus totalité d’eux : ou bien : usan d emdan , ils sont
venus ils sont finis.
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Elles sont toutes réunies, ḍkelenet eket n esenet , elles se sont réunies en totalité d’elles; ou bien :
eḍkelenet emdanet, elles se sont réunies elles sont finies.
J’ai parcouru tout ce pays-là, emmeγeγ akal windeγ eket ennit , j’ai parcouru pays celui-là totalité de lui;
ou bien : emmeγeγ akal windeγ imda, j’ai parcouru pays celui-là il est fini.
je suis resté chez lui tout le mois, eqqimeγ γur es tallilt temda, je suis resté chez lui le mois il est fini.
Tout se rend par ak haret, chaque chose . Exemple:
Tout est fini, ak haret imda, chaque chose est finie.
Quelqu’un s’exprime par iyen , iyet .
Exemples:
Il est venu quelqu’un te demander, yusa d iyen isesten full ak, est venu un il a interrogé sur toi; ou bien :
tusa d iyet tesesten full ak, est venue une elle a interrogé sur toi.
S’il vient quelqu’un demander, dis-lui que je ne suis pas à la maison, ku d yusi iyen isesten full i in as ur
ehiγ ehan , si vient un il interroge sur moi dia à lui je ne suis pas dans l’habitation.
Quelqu’uns, quelques, se rendent par wiyeḍ , et quelques unes , quelques par tiyeḍ
Exemples
Ils envoyèrent quelques-uns d’entre eux au Touat, essuken wiyeḏ d esen s Touat.
Il ne resta dans la ville que quelques hommes, ur iqqim deγ aγerem selid medden wiyeḍ
Quelques-unes d’entre elles me donnèrent des dattes, tiyeḍ d esenet ekfanet i teyni
quelques femmes sont allées puiser de l’eau, tiḍiḍin tiyeḍ ekkamet ad edninet aman
Personne, aucun, aucune, nul, pas un, pas une, pas un seul, pas une seule, se rendent par ul iyen, ul
iyet
Exemples:
Je n’ai vu personne sur le chemin, ur enhiγ ul iyen deγ abareqqa.
Il n’est venu aucun d’eux, ur d yusi ul iyen d esen
Pas un d’eux ne viendra: ur d itis ul iyen d esen
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L’un et l’autre se rend par essin esen, deux eux ; l’une et l’autre, par senatet esenet, deux d’elles; les uns et
les autres, par eket n esen, totalité d’eux; les unes et les autres, par eket n esenet, totalité d’elles.
Exemples
Il les a vues l’une et l’autre, inhi tenet senatet esenet, il a vu elles deux elles.
Je les ai achetés les uns et les autres, eẓẓiheqen eket n esen , j’ai acheté eux totalité d’eux
Il les a vu les uns et les autres, inhi tenet eket n esenet, il a vu elles totalité d’elles.
L’un l’autre. l’une l’autre, les uns les autres s,expriment au moyen de la forme de réciprocité du verbe (voir
chapitre du verbe), que l’on fait suivre ordinairement de la préposition gar, entre , avec les affixes.
Exemples:
Ils se saluèrent l’un et l’autre, ou les uns et les autres, enseslamen gar asen, ils se saluèrent
réciproquement entre eux
Elles s’ injurièrent l’un l’autre, les unes les autres enimkwarnet gar asenet, elles s’ injurièrent
réciproquement entre elles.
Ils s’entraident habituellement les uns les autres, tenimilalen gar asen, ils aident réciproquement et
habituellement entre eux .
Ni l’un ni l’autre, ni les uns ni les autres, se rendent par ul iyen, aucun: ni l’une ni l’autre, ni les unes, ni les
autres, par ul iyet: aucune.
Exemples:
Je n’ai vu ni l’un ni l’autre, ni les uns ni les autres, ur enhiγ ul iyen d esen, je n’ai vu aucun d’eux.
Il n’a frappé ni l’une ni l’autre, ni les unes ni les autres, ur iyuwet ul iyet d esenet, il n’a frappé aucune
d’elles.
Je ne vous ai vu ni l’un ni l’autre, ur enhiγ ul iyen d wen, je n’ai vu aucun de vous.
Rien, se traduit par haret, chose, et par awa ou a, ce que.
Exemples
Il ne possède rien, ur ili haret
Son père ne lui a rien laissé, ti s ur as iwuya haret, le père de lui n’a pas laissé à lui chose.
Tu n’as rien à me donner , ur illi γur ek awa hi tekfed, n’est pas chez toi ce que à moi tu donneras.
On se rend par la troisième personne du pluriel des verbes.
Exemples
On m’a dit qu’il viendrait demain , ennan i ad yas tufat, ils ont dit à moi il viendra demain.
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On dit qu’il fait chaud dans ce pays, gennan akal wareγ tehe tukkesi, ils disent habituellement pays celui-
ci est dans lui la chaleur.
On l’a tué à coup de pierres, enγan t s idaγen , ils ont tué lui avec des pierres.
On ne rit pas dans la mosquée, ur ḍezzen deγ temezgidda, ils ne rient pas habituellement dans la mosquée.
Un tel se rend par mandam, une telle , par tamandam ; tels, par ed mandam; telles, par et tamandam.
La plupart se rend par eggut , abondance, grand nombre
La plupart de nous sont vos amis , eggut neneγ imidawen n wen
La plupart d’entre eux partirent le lendemain eggut n esen eglan tufat n acel dideγ , la plupart d’eux
partirent le lendemain de ce jour-là.
Moi-même , toi-même, etc . s’expriment de la manière suivante:
Moi-même, par nekku iman in, moi personne de moi.
Toi-même , kayu iman ik
Lui-même, enta iman it
Elle-même, entat iman it
Nous-même, nekenid iman neneγ, etc
De moi-même, nekku s iman in.
De toi-même , kayu s iman nek
De lui-même , enta s iman nit
Moi seul, neku γas, moi seulement.
Toi seul, kayu γas, toi seulement
Toi seule, kemu γas
Lui seule, enta γas
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Exemples
Je viendrai moi-même add aseγ nekku iman in , je viendrai moi personne de moi.
Il est venu de lui-même , yusa d enta s iman nit
Je le suivrai, moi seul, ar elkemeγ nekku γas , je le suivrai lui, moi seulement.
Voici, voilà s’expriment en faisant suivre les pronoms personnels isolés des prépositions da pour les objets
rapprochés et din pour indiquer éloignement.
Exemples:
Me voici, nekku da, moi ici.
Le voici, enta da , lui ici.
Le voilà, enta din , lui là.
Voici ton négrillon, acku ennek enta da, le négrillon de toi lui ici.
Voilà ton campement , ameẓẓaγ enta din, le campement de toi lui là.
Voici les souliers, iγ atimen nit entenid da, les souliers de lui eux ici.
Voilà leurs chamelles, tillemin nesen ententid din , les chamelles d’eux elles là.
On exprime encore le mot voici par neγwin, pour le masculin, et neγtin, pour le féminin.
Exemples :
Le voici qui dort, neγwin neṭṭes
La voici qui est arrivée, neγtin tuse d
Les voici qui dorment, neγwin eṭṭasen
Les voici qui sont arrivées, neγtin usenet d
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L’IDÉE DE L’INTERROGATIF
Qui (interrogatif se rapportant à une personne quelconque non déterminée), que, quoi (interrogatif se
rapportant aux choses), quel, quelle, quels, quelles, lequel, laquelle, lesquelles, se rendent invariablement
par ma.
Qui est venu ? ma d yusan , qui étant venu ?
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Qui t’a dit cela ? ma hak innan awin, qui à toi ayant dit cela ?
Qui lui a vendu ce cheval ? ma has izenzen ayis wareγ , qui à lui ayant vendu cheval celui-ci ?
Qui possède cette tente ? ma ilan ehakit wareγ , qui possédant tente celle-ci ?
qui le possède ? ma t ilan , qui le possédant ?
Qui t’a donné ce poignard ? ma hak ikfan telaq tareγ ? , qui à toi ayant donné poignard celui-ci ?
Que veut-tu ? ma terhid , quoi tu veux ?
Que t’a-t-il dit ? ma hak inna , quoi à toi il a dit ?
Que possède t-il ? ma ila, quoi il possède ?
Qu’es-tu ? qui es-tu ? ma temused , quoi es-tu ?
Que sont-ils ? ma musen , quoi ils sont ?
Qu’est-ce que ceci ? ma imus awa , quoi est ceci ?
Qu’est-ce que cela ? ma imus awin , quoi est cela ?
Qu’est-ce ? ma imus ? quoi est ?
Que sait-il ? ma issan ? quoi il sait ?
Que sais-tu ? ma tessaned ? quoi tu sais ?
Qu’y a-t-il, que n’y a-t-il pas ? ma illan ma ur nelli ? quoi étant, quoi n’étant pas ? (formule pour
demander des nouvelles ).
Quoi de meilleur que ceci ? ma yufan wareγ , qui valant mieux que ceci ?
Quoi de plus nombreux que les étoiles ? ma yugeren itran s egut Quoi surpassant les étoiles par le nombre
?
Quoi de plus grand que éléphant parmi les animaux ? ma yugeren alu s timeγri dγ axxuten . quoi
surpassant éléphant parmi les animaux ?
Quel est cet homme ? ou : qu’est cet homme ? ma imus ales wareγ , Qui est cet homme ? Quoi est cet
homme ?
Quelle est cette femme ? ma temus tameṭ tareγ ? qui est cette femme ?
quelles sont ces hommes ? ma musen midden wideγ qui sont ces hommes ?
Quelles sont ces femmes ? ma musenet tiḍiḍin tideγ , qui sont ces femmes ?
Quel cheval as-tu monté ? ou : quel est le cheval que tu as monté ? ma imus ayis wa tewuned ? qui est le
cheval que tu as monté ?
Quelle maison habites-tu ? ou, quelle est la maison que tu habites ? ma temus taγahamt ta teẓẓaγeḍ d es ,
quoi est la maison laquelle tu habites dans elle ?
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Cette dernière locution s’applique aussi aux personnes sur lesquelles d’autres peuvent avoir des droits de
possession, comme un enfant, un esclave .
On dit par exemple a une femme :
ma kem ilan, qui toi possédant ? c’est-à-dire : qui es-tu ? quel est ton mari ? quels sont tes parents ?
On dit à un enfant :
ma kay ilan , qui toi possédant ? c’est-à-dire : quels sont tes parents ? qui es-tu ?
En parlant à un esclave
ma kay ilan : quel est ton mettre
Nous verrons plus loin comment l’idée interrogative se rend avec les verbes .
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CHAPITRE III
DE LA QUALIFICATION
Chez les imouchagh , comme chez les kabyles, il n’ y a pas de formes speciales pour les adjectifs
L’idée qualificative s’exprime par les participes des verbes d’état, qui existent en très grand nombre en
tamasheq , et servent à désigner les diverses manieres d’être que nous exprimons en francais au moyen du
verbe substantif accompagné d’adjectifs, comme : être bon, être mauvais , être jolie, être laid, etc. (voir,
plus loin, chapitre du participe). Ces participes se placent immediatement apès le nom que l’on veut
qualifier, et s’accordent avec lui en genre et en nombre . Dans ces participes il n’y a qu’une forme de
pluriel pour les deux genres .
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Exemples :
J’ai un bon cheval illa γur i ayis iulaγen, est chez moi un cheval étant bon.
Il a une bonne jument tella γur es tibegawt tulaγet est chez lui une jument étant bonne
Nous avons de bons chevaux ellan γur neγ yisan iulaγenin , sont chez nous des chevaux étant bons
Ils ont de bonnes juments ellanet γur sen tibegawin iulaγenin sont chez eux des juments étant bonnes.
J’ai vu chez lui une jolie femme enhiγ γur es tameT tehusit , j’ai vu chez lui une femme étant jolie.
Les verbes d’état par leur nature même, servent à exprimer une foule d’idés pour lesquelles nous
employons des qualificatifs; ainsi, tu es méchant , il est non, se rendront par les verbes, et l’on dira :
teccaded, tu es méchant, iulaγ, il est bon.
Lorsque le qualificatif est determiné , on fait précéder le participe par le pronom démonstratif wa , ta, etc .
Si deux ou plusieurs qualificatifs se suivent , on ne met le pronom démonstratif que devant le premier.
Exemples :
J’ai acheté le cheval noir, eẓiheγ ayis wa ikawlen, j’ai acheté le cheval celui étant noir.
Amène-moi les chameaux de selle blancs elwi id ireġġanen wi imellulnin, amène à moi ici les chameaux
ceux étant blancs
En tout pays les jolies femmes ne sont pas nombreuses der ak akal tiḍiḍin ti ihusinin ur eggetenet , dans
tout pays les femmes celles étant jolies ne sont pas nombreuses.
Il a vendu sa grande maison blanche
iẓih taγahamt ennit ta timeqqeret timellet , il a vendu la maison de lui celle étant grande étant blanche.
Il a vendu sa grande maison blanche, iẓih taγahamt ennit ta timeqqeret timellet , il a vendu la maison de
lui celle étant grande étant blanche.
Hier, j’ai vu ses grands chameaux (de charge) rouges enḍ acel enhiγ imnas ennit wi iheġrutenin
iheġġaγin, hier j’ai vu les chameaux de lui ceux étant hauts étant rouges
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LE COMPARATIF D’ÉGALITÉ, formé en francais au moyen des mots aussi, autant, se rend par hund ,
comme . Exemples :
Il est aussi vieux que moi enta iucceren hund nekku , lui étant vieux comme moi
Il est aussi grand (de taille ) que son père , enta iheġrin hund ti s , lui étant grand comme le père de lui.
Ta femme est aussi jolie que sa sœur tameT ennek tehusi hund ult ma s , la femme de toi est jolie comme
la sœur d’elle.
Il est aussi laid que son compagnon enta ilabasen hund amidi ennit , lui étant laid comme le compagnon
de lui.
Très souvent on se sert , pour exprimer la même idée , des verbes être égla, être semblable, avec les noms
abstraits de qualité. Ainsi les phrases précédentes peuvent prendre les formes suivantes :
Il est aussi vieux que moi nek d nit nit nugda s tuhari , moi et lui nous sommes égaux en vieillesse
Il est aussi grand (de taille) que son père. enta d ti s ugdan s tezeġġeret , lui et le père de lui sont égaux en
grandeur .
Ta femme est aussi jolie que sa sœur tameT ennek d ult ma s ulanet s tehusi, la femme de toi et la sœur
d’elle sont semblables en beauté.
Il est aussi lait que son compagnon enta d amidi ennit ulan s tellabast
LE COMPARATIF D’INFÉRIORTIÉ formé en francais avec moins , s’exprime par daw, sous, au-
dessous, moins que , lorsqu’il ne s’applique pas à des qualités. Exemples :
Il a moins de troupeaux que moi ila iharwen daw i il a des troupeaux au dessous de moi
J’ai moins d’gneaux qu’eux eliγ ikerwaten daw sen j’ai des agneaux au-dessous de moi.
Mais lorsque le comparatif avec moins s’applique à des qualités, comme moins grand, moins gros, moins
blanc, etc. , on ne peut le rendre directement; il faut alors tourner la phrase à dire : pas aussi grand, pas
aussi gros, etc., ou bien prendre l’idée inverse , plus petit, plus mince, etc. Exemples
Il est moins grand que moi, tournez : il n’est pas aussi grand que moi
enta urgeγ iheġrin hund nekku , lui non pas grand comme moi; ou bien enta igezzulen daw i , lui étant
court au-dessous de moi (plus que moi), il est plus petit que moi.
Le lion est moins gros que l’élephant awaqqas urgeγ ihuharen hund elu , le lion non pas étant gros
comme l’élephant ; ou bien : awqqas isediden daw alu , le lion étant mince au-dessous (plus) de l’élephant
; le lion est plus mince que l’éléphant .
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LE SUPERLATIF ABSOLU très, fort , beaucoup, etc , se rend par hullan, placé après le verbe d’état ou
le qualificatif . Exemples
Je suis très malade erhineγ hullan , je suis malade beaucoup
Cet homme est très vieux ales wareγ iucceren hullan, cet homme étant vieux beaucoup
Dans le Touat, il y a de très grands jardins qui renferment de très nombreux palmiers deγ twat ellan
iferġan imeqqurnin hullan ehanet ten tisedayin iggutenin hullan dans le Touat sont des jardins étant
grands beaucoup sont dans eux des palmiers étant nombreux beaucoup.
LIVRE TROISIÈME
CHAPITRE PREMIER
DU VERBE
Les verbes , en tamasheq , n’admettent que la voix active. Le sens passif s’exprime au moyen de certaines
formes dérivées du verbe dont nous parlerons plus loin, et quelquefois même par l’actif.
Ils ont deux nombres, le singulier et le pluriel; deux genres, le masculin et le féminin, et trois personnes au
singulier et au pluriel.
Au singulier, on distingue les genres à la troisième personne seulement ; au pluriel, on les distingue à la
seconde et à la troisième personne.
Il est d’usage d’employer la seconde personne du singulier lorsqu’on s’adresse qu’à une seule personne.
Il n’y a qu’une conjugaison, et elle n’admet qu’un mode, qui exprime généralement l’idée du passé ,
souvent celle du présent et quelquefois celle du futur. Nous l’ appellerons , pour fixer les idées aoriste.
Les modifications du temps s’obtiennent au moyen de quelques particules placées en avant du mode
unique, ou par l’introduction de son a avant la dernière articulation de ce mode
La conjugaison a pour base un radical, qui sert en même temps d’ impératif à la deuxième personne du
singulier. Ce n’est pas ce radical que nous énoncerons ordinairement les verbes, tout en nous servant, en
français, de l’infinitif pour le même usage.
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La conjugaison est très simple; le tableau suivant, où le radical est représenté par un trait, en offre le
paradigme et suffit pour la faire comprendre .
SINGULIER
Première personne ---------------γ
Deuxième personne ---------------d
Troisième personne (M.) i ---------------
Troisième personne (F.) t ---------------
PLURIEL
Première personne: n ---------------
Deuxième personne (M.) t ---------------m
Deuxième personne (F.) t---------------mt
Troisième personne (M.) ---------------n
Troisième personne (F.) ---------------nt
Plus nombreux sont ceux de trois consonnes. Ceux de quatre , cinq et six consonnes sont assez rares .
Voici des exemples :
Radicaux d’une seule consonne: ar/ouvrir ; as/aller; ag/faire
Radicaux de deux consonnes : gel/partir ; eḍs/rire; ekš /manger
Radicaux de trois consonnes :elkem/suivre ; egmeḍ/sortir
Radicaux de quatre consonnes :gergeš/ trembler
Radicaux de cinq consonnes :eblenbel/se vautrer ; ebγenγen/nasiller
Radicaux de six consonnes :demendemet/ se bâter
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L’i formatif de la troisième personne masculin du singulier est bref. et ne s’ écrit pas , en général , à moins
qu’il ne soit suivi d’un autre son bref , comme iulaγ (yulaγ), il est bon; ieṭṭes (yeṭṭes), il dormit ; iuggez
(yuggez), il a surveillé .
On représente encore le son i, lorsqu’il est précédé d’un autre son voyelle bref.
ales wa inγa , l’homme qu’il a tué
En remplaçant, dans ce tableau, le trait par un radical , on a la conjugaison de tous les verbes, sauf toutefois
les particularités euphoniques dont nous parlerons tout à l’heure.
Prenons pour exemple le radical elkem, suivre
SINGULIER
Première personne elkemeγ / J’ai suivi
Deuxième personne telkemd /tu as suivi
Troisième personne (M.) ielkem /il a suivi
Troisième personne (F.) telkem/elle a suivi
PLURIEL
Première personne: nelkem/ nous avons suivi
Deuxième personne (M.) telkemem/vous avez suivi (M.)
Deuxième personne (F.) telkememt/vous avez suivi (F.)
Troisième personne (M.) elkemen/ ils ont suivi
Troisième personne (F.) elkement / elles ont suivi
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PRÉSENT
Nous avons dit que le mode unique du verbe exprimait souvent l’idée du présent, mais c’est ordinairement
le présent absolu.
Lorsqu’on veut indiquer le présent actuel, il suffit, dans certains verbes, d’introduire le son a avant la
dernière articulation du verbe.
Ainsi, de elkemeγ, <j’ai suivi>, on fait elkameγ, <je suis>, de eṭṭeseγ, <j’ai dormi>, on fait eṭṭaseγ, <je
dors>.
L’usage seul peut apprendre à connaitre les verbes qui forment d’ après cette règle le présent actuel, mais
on peut remarquer généralement ceux qui ont au radical trois consonnes distinctes ou plus de trois
consonnes, et quelques verbes de trois consonnes, dont une redoublée, comme eṭṭes .
Pour indiquer l’idée du présent actuel dans les verbes d’une ou de deux consonnes au radical, et qui ne le
font pas par l’introduction du son a , on se sert d’une forme dérivée du verbe dont nous parlerons plus loin,
et que nous désignerons sous le nom de forme d’habitude. On dit donc elsiγ , je me suis habillé, laseγ , je
m’habille.
Les kabyles emploient la forme d’habitude au même usage, mais en le faisant précéder de l’adverbe da, ici.
IMPARFAIT
L’idée représentée par notre imparfait de l’indicatif s’exprime en faisant précéder le présent actuel de la
particule kelad.
Exemple:
Je dormais quand il est parti
kelad eṭṭaseγ as igla
Je m’habillais quand il est venu
kelad lasseγ as d yusa
PLUS-QUE-PARFAIT
L’idée de notre plus-que-parfait se rend par le mode unique du verbe précédé de la même particule kelad .
Exemples:
Je dormais quand il est parti
Kelad eṭṭeseγ as igla
Je m’étais habillé lorsqu’il est venu.
Kelad elsiγ as d yusa
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FUTUR
On exprime le futur, quand le verbe n’est pas négatif, en faisant précéder le mode unique à toutes les
personnes de la particule ad, qui, suivent les lois générales de l’euphonie, devient at devant t, et an devant
n.
Lorsque le verbe est négatif, on se sert de la forme d’habitude (voir ci-apres).
Voici le tableau du futur
Singulier
Première personne: ad -------------γ
Deuxième personne(2 genres) :ad t-------------d
(att-------------d)
Troisième personne (M.) : ad i-------------
Troisième personne (F.) : ad t-------------
(att-------------)
Pluriel
Première personne: ad n------------- (ann-------------)
Deuxième personne (M.): ad t-------------m (att-------------m)
Deuxième personne (F.): ad t-------------mt (att-------------mt)
Troisième personne (M.): ad-------------n
Troisième personne (F.): ad-------------nt
Faisons l’application au radical elkem, suivre
Singulier
Première personne: ad elkemeγ , je suivrai
Deuxième personne(2 genres) :ad telkemed , tu suivras (attelkemed)
Troisième personne (M.) : ad ilkem, il suivra
Troisième personne (F.) : ad telkem , elle suivra (attelkem)
Pluriel
Première personne: ad nelkem (annelkem), nous suivons
Deuxième personne (M.): ad telkemem (attelkemem), vous suivrez
Deuxième personne (F.): ad telkememt , vous suivrez
(attelkememt)
Troisième personne (M.): ad elkemen , ils suivront
Troisième personne (F.): ad elkement, elles suivront
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On donne encore au verbe le sens du futur en plaçant devant les particules ha ou γa, suivant les localités.
On verra, plus loin, dans quelles circonstances ces particules sont employées.
Tels sont les éléments de la conjugaison en tamacheq. On pourra s’exercer à conjuguer les verbes suivants:
elmed apprendre
eksen, haïr, détester.
eknes, se disputer
elmez, avaler
enhi, voir
sesten, interroger, demander
ekkel, devenir
etkel, lever, enlever.
eldec, être fatigué
egmeḍ, sortir
eggec, entrer
efren, raser
ekreḍ, tourner sur le tour
elḍeḍ, téter (animaux)
enkes, téter (homme)
gen, être agenouillé
elenkem, être en croupe.
seged, écouter
engel, expliquer
enhil, être facile
hedenden, bégayer.
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Quelques verbes commencent par i changent aussi ce son en u; mais ces verbes sont rares.
Exemples:
if, être meilleur, valoir mieux; ufiγ yufa
irid, être propre, lavé ; urideγ, yutid
Ce dernier fait aussi irideγ, irid
Un très grand nombre de verbes, ayant une ou deux consonnes au radical, font suivre ce radical du son i à la
première et à la deuxième personne du singulier, et du son a à toutes les autres. Ainsi le verbe enγ, se
conjugue ainsi:
Nous disons caractéristique, parce que certains verbes prennent au commencement une espèce d’a ou d’e
euphonique, dont il n’est pas tenu compte dans la conjugaison , comme eggmeḍ, sortir, azmi, coudre. Cet a
ou cet e rappelle la voyelle euphonique par laquelle bous commençons les mots esprit, estomac.
Singulier
Première personne: enγiγ, j’ai tué
Deuxième personne(2 genres) : tenγid , tu as tué
Troisième personne (M.) : inγa, il a tué
Troisième personne (F.) : tenγa, elle a tué
Pluriel
Première personne: nenγa, nous avons tué
Deuxième personne (M.): tenγam, vous avez tué
Deuxième personne (F.): tenγamt, vous avez tué
Troisième personne (M.): enγan, ils ont tué.
Troisième personne (F.): enγant, elles ont tué
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Les Beni Mzab remplacent, dans ces verbes le son a par u et les imouchagh eux-mêmes le remplacent
souvent par i, sans qu’il paraisse en résulter un changement de sens .
Lorsque le verbe est employé avec la négation, ce son a se change généralement en i. Ainsi l’on dire inγa,
il a tué, et ur inγi, il n’a pas tué.
Lorsque les personnes de ces verbes terminées en a ont pour régimes directs les affixes de la troisième
personne du singulier, et quelquefois du pluriel, le son at se contracte en i. On dit par exemple, inγi au lieu
de inγat, inγiet pour inγa tet
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Les Imouchagh du sud, et notamment les Ioulemeden, terminent, comme les kabyles, beaucoup de radicaux
de deux consonnes par le son u bref. Ainsi, ils disent : egglu, partir; eslu, entendre, ekcu, manger, elsu,
s’habiller; ensu, passer la nuit.Ce son u disparaît au mode unique, et les verbes se conjuguent comme les
précédents.
4. Les sons-voyelle a, e, qui se trouvent dans l’ intérieur de quelques radicaux dont une des consonnes
redoublée, se changent quelquefois en u .
Exemples
ellaz, avoir faim; elluzeγ, illuz
effad,avoir soif; effudeγ, iffud
eqqar, être sec, dur; eqqureγ, iqqur,
emmet, mourir, emmuteγ, immut.
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DU PARTICIPE
Les Imouchagh ont trois participes, correspondant, pour le sens , à nos participes présent, passé et futur.
Contrairement à ce qui se passe en kabyle, ces participes prennent le genre et le nombre.
Le masculin singulier s’obtient en ajoutant un n à la troisième personne masculin singulier, du mode unique
pour le participe passé, du présent pour le participe présent, et du futur par ha ou γa pour le participe futur.
Ainsi de :
ilkem, il a suivi, on fait ilkemen, ayant suivi
ilkam, il suit, ilkamen, suivant
ha ilkem, il suivra ; ha ilkemen, devant suivre (ou)
γa ilkem, il suivra ; γa ilkemen, devant suivre
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Le pluriel des deux genres s’obtient en ajoutant au masculin singulier la terminaison du pluriel, comme
pour les substantifs:
ilkemenin, ayant suivi ( M. et F.)
ilkamenin, suivant (M. et F.)
ha ilkemenin, devant suivre (M. et F.)
γa ilkemenin, devant suivre
Dans quelques localités , de même que chez les Beni-Mzab, la particule γa attire quelquefois le n du
participe γa ilkemen devient ainsi γa nelkem.
Les participes des verbes d’état sont comme nous l’avons dit au chapitre de la qualification, de véritables
adjectifs verbaux servant de qualificatifs.
Il est à remarquer qu’en tamacheq, comme en kabyle, onn emploie le participe dans les cas ou, en français,
le verbe se trouve sous l’influence d’un pronom ou adjectif relatif ou interrogatif.
Exemples:
L’homme qui a mangé, ales wa ikcan, l’homme lequel ayant mangé.
L’homme qui mange, ales wa itatten, l’homme lequel mangeant.
Celui qui a dormi, wa iṭṭesen , celui ayant dormi
Celui qui dort , wa iṭṭasen, celui dormant
Celle qui dort, ta teṭṭaset, celle dormant
Celui qui dormira, wa ha iṭṭesen, celui devant dormir
Les femmes qui savent lire sont nombreuses chez les Imouhaghs, tiḍiḍin ti issenenin tiγeri eggetenet γur
imuhaγ , les femmes lesquelles sachant la lecture sont nombreuses chez les Imouhaghs.
Les hommes qui ont su la vérité sur cette affaire sont morts, midden wi issenenin tidet full awin
emmuten, les hommes lesquels ayant su la vérité sur cela sont morts.
Connais-tu les hommes qui dîneront chez nous demain ? tessaned midden wu ha imegenin γur neγ
tufat ?, connais-tu les hommes ceux devant dîner chez nous demain ?
J’ai vu les femmes qui danseront demain , enhiγ tiḍiḍin ti ha irkaḍnin tufat, j’ai vu les femmes celles
devant danser demain.
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C’est ma sœur qui partira demain ultma ta ha tegglet tufat. ma sœur celle devant partir demain
Celui qui mangera avant le coucher du soleil sera mis à l’amande, wa ha ikcen dat almaz ad iqquser,
celui devant manger avant le coucher du soleil sera mis à l’amande
Qui t’a dit cela ? ma hak innan awin, qui à toi ayant dit cela ?
Qui sait s’il est venu ? ma issanen ku d yusa ? qui sachant s’il est venu ?
On emploie le verbe en tamacheq, lorsqu’en français le verbe ou le participe est sous l’influence d’un nom
ou d’un autre verbe .
Exemples:
Je l’ai trouvé dormant eggraweq iṭṭas , j’ai trouvé lui il dort
Je l’ai laissé mangeant de la bouillie, wiyeq itatt ecink, j’ai laissé lui il mange de la bouillie
Je l’ai vu s’habillant enhiq ilass, j’ai vu lui il s’habille
Je l’ai vu habillé de noir, enhiq ilsa iselsa wi ikawelnin, j’ai vu lui il était revêtu d’habits lesquels étant
noirs.
On voit, par ces exemples , que pour exprimer notre participe passé on emploie le verbe au mode unique, et
pour le participe présent le présent actuel.
Lorsque le participe est employé avec la particule ur de la négation, cette particule attire à elle le n final;
ainsi l’on dit :
ma illan ma ur nelli, quoi étant, quoi n’étant pas ;
ur nelli étant pour ur illin
Nous y reviendrons en parlant de la négation
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L’idée du verbe primitif peut subir diverses modifications par l’addition méthodique de certains sons qui y
ajoutent un sens transitif, passif, réciproque, ou qui indiquent la transition à un état, l’habitude, la
fréquence, la persévérance de l’action
Nous représenterons, dans l’occasion, ces divers accidents par les abréviation suivantes:
tr, pour transitif
pas, pour passif,
rec, pour réciproque
hab, pour habitude
tran, pour transition
Les signes de ces modifications sont les suivants, dont le numéro d’ordre qui les accompagne servira à les
rappeler plus loin.
I.IDÉE TRANSITIVE
s préfixe : Faire faire; forme transitive.
t préfixe: habitude
Introduction du son a avant la dernière articulation: habitude, applicable généralement aux verbes de la
forme transitive et de la forme passive
Addition, à la fin du radical, des sons a, i, u: habitude, applicable aux combinaisons des formes 1,2,3, et
à la forme transitive.
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Ces diverses formes peuvent se réunir dans certaines conditions , et donner lieu aux combinaisons
suivantes:
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Les verbes dérivés. comme les verbes primitifs, ont pour base de conjugaison la deuxième personne du
singulier de l’ impératif.
Leur conjugaison ne diffère en rien de celle des verbes primitifs, et les participes se forment de la même
manière.
I. I.’IDÉE TRANSITIVE
La première forme (s préfixe), qui s’emploie très fréquemment , sert à expliquer l’idée transitive. Elle
indique l’idée de faire faire l’action, faire devenir, rendre, quelquefois même elle change le sens du verbe ;
en voici des exemples:
La plupart des verbes primitifs dont le radical commence par le son a caractéristique changent ce son en i à
la forme transitive; mais le son a et même u reparaît souvent en mode unique.
Exemples:
siber, faire bouillir; aber, bouillir.
sidegg, faire conduire; adegg, conduire, pousser devant soi.
siri, faire écrire; ari, écrire
zihel, zizel faire courir, azel, courir
siwel, parler, prendre la parole, awl, inusité, d’ou awal.
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Observation
Le s préfixe devient z , surtout si ce son se rencontre déjà dans le radical.
as ay seggecen taγahamt n esen seγimen i deγ edegg iyen esekcen i esesun i as iyuneγ isiwl i iyn d
esen , inna hi ; a kay nesens direγ annesuk tirawt i eddunet ennek as ur ksuḍen full ak.
Lorsque moi ils eurent entrer (dans ) la maison d’eux, ils firent asseoir moi dans lieu un, ils firent manger
moi, ils firent boire moi; lorsque je fus rassasié, parla à moi un parmi eux; il dit à moi: Nous ferons passer à
toi la nuit ici.Nous enverrons une lettre au monde de toi, afin que ils ne craignent pas pour toi.
Lorsqu’ils m’eurent fait entrer dans leur maison, ils me firent asseoir dans un endroit, ils me firent manger
et boire. Quand je fus rassasié, l’un d’eux prit la parole et me dit: Nous te ferons passer la nuit ici, et nous
enverrons une lettre à tes parents , afin qu’ils ne soient pas inquiets de toi.
sesweγ imnas deγ anu ḍeffer awin segeneq n setkeleγ ilalen full sen
j’ai fait boire les chameaux au puits, après cela j’ai fait agenouiller eux, j’ai fait charger les bagages sur eux
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Exemples:
Les particularités euphoniques signalées pages 60 et suivantes ne se retrouvent pas généralement dans les
verbes de cette forme.
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La troisième forme s’obtient en plaçant un m devant le radical , donne au verbe le sens de passif ou neutre
et quelquefois exprime l’idée de réciprocité
Exemples:
imekca, il a été mangé; ekc, manger
imekfa, il a été donné; ekf, donner
imsua, il a été bu, esu, boire
imiker, il a été volé, aker, voler
imihaγ, il a été pillé, ahaγ, piller
imiṭṭef, il a été saisi, eṭṭef,saisir
imuwut, il a été frappé, awet, frapper
imerza, il a été cassé, il s’est cassé; erz casser
imelsa,il a été revêtu, porté, els, s’habiller, revêtir
imezmi, il a été cousu, ezmi, coudre.
mseḍsen, ils se sont faits réciproquement, seḍs , faire rire
mseksuḍen, ils se sont effrayés réciproquement , seksuḍ, effrayer.
L’a caractéristique placée au commencement du radical de certains verbes (voir p.60) se change
ordinairement en i à la troisième forme dans laquelle on retrouve, en général, les autres particularités
euphoniques signalées plus haut
L’m préfixe seul ne s’emploie guère comme indice de réciprocité que devant les verbes de la forme
transitive, tels que : seḍs, faire rire, seksuḍ ou sukseḍ, faire craindre.
mseksuḍen mserwelen,
Ils se sont effrayés réciproquement et se sont fait fuir réciproquement
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La quatrième forme indique exclusivement l’ idée de réciprocité; elle consiste à placer les deux consonnes
nm avant le radical. Les sons de ces deux articulations ont tant d’affinité l’un pour l’autre dans les dialectes
berbères , qu’il est permis de considérer cette forme comme une simple modification de la troisième . Dans
le dialecte kabyle les deux se confondent. Un son i euphonique se place souvent entre le n et le m .
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Exemples
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L’idée d’habitude représentée par les formes 6,7,8,9,10, est celle dont il est fait le plus fréquent usage en
tamacheq.
les verbes primitifs ou dérivés, dont le sens peut admettre l’idée d’habitude, ont une forme pour l’indiquer .
Il est aussi nécessaire de connaitre ces formes que les verbes mêmes auxquels elles s’appliquent ; car, sans
cette connaissance, il est impossible de rendre toutes les modifications de la pensée que le verbe est destiné
à exprimer.
Nous avons vu, en effet, p.58 , que la forme d’habitude de certains verbes sert à indiquer le présent
d’actualité
lasseγ (7e forme), je m’habille.
ḍazzeγ (7e forme) , je ris.
neqqeγ (7e forme), je tue .
De plus , il est à remarquer que le mode unique de la forme d’habitude est toujours employé pour exprimer
le futur dans les propositions négatives; ainsi l’on dira:
ur lasseγ , je ne m’habillerai pas.
ur ḍazzeγ , je ne rirai pas.
ur neqqeγ, je ne tuerai pas .
Le futur d’une proposition affirmative s’exprimerait par ad suivi du mode unique du verbe primitif , et l’on
dirait:
ad elseγ, je m’habillerai
ad eḍseγ, je rirai
ad enγeγ, je tuerai
Cet emploi de la forme d’habitude parait être commun à tous les dialectes berbères
On se sert aussi des formes d’habitude toutes les fois que, en français, le sens de la phrase indique une idée
d’habitude, de persévérance, de fréquence, comme j’ écris toute la journée, il pleut beaucoup dans ce pays,
il voyage sans cesse, c’est-à-dire , j’ai l’habitude d’ écrire toute la journée, il pleut habituellement beaucoup
dans ce pays, il a l’habitude de voyager sans cesse, etc.
Examinons maintenant les différentes formes qui expriment l’habitude.
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Cette forme appartient à quelques radicaux de deux consonnes et à la généralité des radicaux de trois
consonnes distinctes
Exemples:
salleγ, j’entends habituellement; esel, entendre
nasseγ, je couche habituellement; ens, coucher, passer la nuit
lasseγ, je m’habille habituellement; els, s’habiller
nazzeγ, je suis vendu habituellement; enz, être vendu.
razzeγ, je casse habituellement: erz , casser
ggalleγ, je pars habituellement, eggel, partir
kanneγ, fait habituellement; ekni, faire
lammedeγ, j’apprends habituellement, elmed, apprendre
lakkemeγ, je suis habituellement, elkem, suivre.
ggammeḍeγ. je sors habituellement, eggmeḍ, sortir
raggeheγ, je marche habituellement, ergeh, marcher
nabbleγ, j’enterre habituellement, enbel, enterrer
laddeceγ, je suis fatigué habituellement, eldec, être fatigué
nakkereγ, je me lève habituellement, enker, se lever
beddedeγ, je me mets debout habituellement, ebded, se tenir debout
kanneseγ. je me dispute habituellement, eknes, se disputer
lammezeγ, j’avale habituellement, elmez, avaler
On voit, par ces exemples , que les verbes à cette forme introduisent le son a après la première articulation.
Ils ne présentent aucune particularité euphonique.
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ma itag (6) dimerdeγ , itari (6), itatt (isolée), isass (forme isolée), ikann (7) iγatimen;
Que fait-il en ce moment ? Il écrit , il mange, il boit , il fait des souliers
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L’idée passive se rend , comme nous avons dit, par une des formes dérivées 2 et 3 du tableau numéro 1
(page 66); mais quelque-fois aussi on emploi le verbe primitif au present pour rendre la même idée ; ainsi
on dira
Le plus souvent même on se sert d’une tournure analalogue à la manière de dire : on l’a tué pour il a été
tué, on l’a fait pour il a été fait
Exemples :
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Pour exprimer l’idée representée par notre verbe reflechi, lorsqu’il a réellement la signification que son
nom indique, c’est-à-dire lorsque l’action retombe sur la personne, on place, comme en Kabyle après le
verbe le mot iman , âme ,, individu, personne que l’on fait suivre des pronoms affixes du nom.
Il est évident , par la nature même de ces locutions, qu’elles ne peuvent s’appliquer qu’aux verbes dont
l’action revient sur la personne , et non pas indifferemment à tous nors verbes pronominaux; ainsi :Je me
suis assis, il s’est levé, se disent ekkimeγ, inker, et l’on ne pourrait dire : ekkimeγ iman in , inker iman
nit.
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Lorsque notre verbe être exprime d’une manière absolue l’idée de l’existence, on le rend par le verbe ili.
Ce verbe étant très fréquemment employé, nous en donnerons la conjugaison dans ses diverses applications
IMPÉRATIF
2e pers.sing.(radical) ili, sois, existe
2e pers.masc.pluriel ilit , soyez
2e per.fém.pluriel ilimet, soyez
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Nom verbal
tilawt , existence
Mais si le verbe être indique une idée d’état , de position , de condition, on le rend par le verbe emus ou
umas, qui se conjugue régulièrement
Exemples:
Quel est cet homme ? ma imus ales wareγ
Qu’es-tu ? et qui es-tu ? ma temused
Qu’est cet homme chez les imouchagh ? ma imus wareγ γur imucaγ
Qu’est-ce que cela ? ma imus urgeγ ti ?
Quels sont ceux qui sont venus ? ma musen wi d yussenin
Nous sommes des hommes et non pas des femmes midden a nemus urgeγ tiḍiḍin hommes ce que nous
sommes non pas des femmes
sois homme et n’aie pas peur emus ales ur teksuḍed
es-tu un homme oui ou non ? temused ales meγ kela ?
il est domestique anamahal a imus , domestique ce qu’il est
L’idée du verbe etre se retrouve dans le verbe eh , etre dans , ehiγ , je suis dans , iha , il est dans . Ce verbe
est actif ; ainsi l’on dit:
iha ehan , il est dans la chambre.
ehan akal , ils sont dans le pays.
akal wareγ ehan t aman , ce pays sont dans lui des eaux ; il y a de l’eau dans ce pays
ehiγ aγerem wareγ iru , je suis dans cette ville il est ancien ; je suis depuis longtemps dans cette ville
ur i ehen iselan, ne sont pas dans moi nouvelles ; je ne sais pas des nouvelles.
aγereγ wareγ ma t ihan, valise celle-ci quoi dans elle étant ? Qu’y a t-il dans cette valise ?
ur t ihe haret , n’est pas dans elle chose ; il n’y a rien.
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On retrouve encore l’idée de notre verbe être dans le verbe war , être sur . Ce verbe est également actif
Exemple
yewar acek il est sur l’arbre
yisan wideγ waren tem ilekfan ehaḍ ahel, ces chevaux sont sur eux les selles nuit et jour ; ces chevaux
sont sellés nuit et jour
tibegawt tdrerγ iwr tet ahilel iwulaγn cette jument est sur elle une crinière étant bonne
ikraren n imuhaγ waren ten ihafilen urgeγ taḍuft , Les moutons des Imouhagh sont sur eux des poils et
non pas de la laine ; les moutons des Imouhagh ont des poils et non de la laine.
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DE L’IDÉE DE POSSESSION
L’idée de possession se rend en tamachek de deux manières
Par le verbe ili; être , exister, et la préposition γur , chez, que l’on fait suivre des pronoms personnels
affixes ;
Par le verbe el , posséder .
Pour exprimer le présent et le futur de notre verbe avoir , on prend l’expression verbale est chez .... sera
chez.... avec le verbe ili qui a pour sujet le nom de la chose possédée et s’accorde avec lui.
Par exemple
J’ai un cheval , se tournera : est chez moi un cheval , illa γur-i ayis
il a des chevaux , se tournera : sont chez lui des chevaux , ellan γur-es iysan
J’aurai un cheval , se tournera; sera chez moi un cheval , ad elli γur-i ayis
vous aurez des troupeaux ,se tournera: seront chez vous des troupeaux , ad ellin γur-wen iharawen
Le passé s’exprime en faisant précéder le mode unique du verbe ili de la particule kelad.
J’avais eu un cheval , se dira donc: kelad illa γur-i ayis
J’avais des chevaux , kelad ellan γur-i iyisan
Ils avaient une maison, kelad tella γur-sen taγahamt.
Nous avions des bottes , kelad ellanet γur-neγ tibuhagin
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Quelquefois on supprime le verbe ili , et l’on dit simplement γur-i, γur-ek , j’ai, tu as, etc.
Quant au verbe el, posséder , il correspond à notre verbe posséder , et s’emploie comme lui.
En voici la conjugaison:
IMPÉRATIF
el , possède , aie.
elet, possédez, ayez (masc.).
elemet , possédez, ayez (fém.).
MODE UNIQUE
Singulier
1re pers: eliγ , je possède, j’ai possédé , j’ai, j’ai eu.
2e pers: telid , tu possèdes , etc.
3e pers (mas.) , ila , il possède , etc.
3e pers (fém) , tela, elle possède , etc.
Pluriel
1re pers: nela, nous possédons .
2e pers (mas.): telam, vous possédez .
2e pers (fem.): telamet, vous possédez .
3e pers (mas.) , elan , ils possèdent .
3e pers (fém) , elant, elles possèdent .
FUTUR
Singulier
1re pers: ad eleγ je possederai, j’aurai
2e pers: ad teled , tu posséderas .
3e pers (mas.) , ad yel , il possédera.
3e pers (fém) , ad tel, elle possédera.
Pluriel
1re pers: a(d) nel , nous posséderons .
2e pers (mas.): ad telem, vous posséderez .
2e pers (fem.): ad telemt, vous posséderez .
2e pers (mas.) : ad elen , ils possèderont
3e pers (fém): ad elenet , elles possèderont
PARTICIPE
ilan , possédant.
ha ilin, devant posséder.
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DE L’INTERROGATION
L’interrogation avec les verbes s’exprime en plaçant après le verbe la particule miγ.Mais cette particule ne
suit pas toujours immédiatement le verbe; elle en est souvent séparée par le complément et même d’autres
mots qui complètent le sens de la phrase.
Exemples
tessaned miγ , sais-tu ?
tenhid miγ , as-tu vu?
tessaned tamaceq miγ , sais-tu le tamachek ?
tenhid Intament miγ , as-tu vu Intament ?
tenhid Intament enḍ acel miγ , as-tu vu Intament hier ?
add yas tufat miγ , viendra-t-il demain ?
igraw tilemin ti ihareknin miγ , a-t’il trouvé les chamelles celles étant égarées ? A-t-il trouvé les
chamelles égarées ?
Le plus souvent on supprime le mot miγ dans le discours , et c’est l’intonation seule qui indique
l’interrogation; ainsi l’on dit :
tessaned , sais-tu ?
tenhid, as-tu vu ?
tessaned tamaceq , sais-tu le tamachek ?
add yas tufat , viendra-t-il demain ?
Lorsque la phrase renferme déjà une locution interrogative, le mot miγ se supprime toujours.
Exemples:
ma tessaned , que sais tu ?
ma tenhid, qu’as-tu vu ?
ma full ur d yusi , pourquoi n’est-il pas venu ?
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DE LA NÉGATION
En faisant suivre le verbe du mot haret , chose , on donne à la proposition le sens d’une négation absolue,
comme nous faisons en francais par les mots rien, rien du tout , pas du tout . Ex
Le son a , qui se rencontre à la derniere syllabe de certains verbes, soit par suite des particularités
euphoniques dont nous avons parlé pages 61 et suivantes, soit comme formatif du present actuel, soit de
toute autre manière, se change géneralement en i lorsque le verbe est employé avec la négation.
Quelquefois cependant les Imouchagh prononcent indifferemment l’un ou l’autre de ces sons . On dira
donc ordinairement :
Nous avons déj`eu occasion de faire remarquer que la particule ur de la la négation attirait à elle l’n final du
participe dans illan / ur nelli , par exemple
Cette propriété d’attraction qui n’est pas , du reste particuliere à la particule ur , s’exerce encore sur les
pronoms affixes régimes du verbe , et sur le d séparable, dont nous parlerons plus loin. Nous y reviendrons
donc en traitant ces sujets.
Remarque :
Le mot haret, employé pour la négation absoolue et qui se prononce dans beaucoup de localités aret , sans
aspiration , est le mot ara des kabyles
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La conjugaison du verbe tamashek consiste, comme on l’a vu , dans un mode unique servant à exprimer le
prsent , le passé et quelquefois le futur, lorsque l’idée du verbe est indiquée d’une manière absolue, sans
relation nécessaire à un autre temps. Nous avons dit aussi qu’en faisant préceder le mode unique par la
particule ad ,on donnait au verbe le sens plus précis du futur.
Cet emploi du verbe primitif, auquel on ajoute en certains cas la forme d’habitude , sert à exprimer toutes
les nuances des temps simples. Il ne faut donc pas chercher dans le verbe tamachek une concordance exacte
avec les divers temps de notre verbe .
Le mode unique du verbe tamachek (sans la particule préfixe ad) équivaut à tous les temps suivants
Présent absolu
Il possede une maison ila taγahamt
Je veux partir erhiγ ad eġleγ
Imparfait de l’indicatif
Quand nous étions sur le territoire de l’Ahaggar neha amadal n ahaġġar
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Conditionnel passé
Si tu lui avais écrit , il serait venu
ennir has turrid ennir d iusa
Futur passé
Quand je l’aurai trouvé, je te donnerai des nouvelles
As t egraweγ ad ak egeγ iselan
Quand je serai mort , vous m’enterrerez ici
as emmuteγ a i tenbelem direγ
Subjonctif passé
Je resterai ici jusqu’à ce que j’aie écrit
Ad eqqimeγ diha ar d urieγ
Subjonctif plus-que-parfait
Je suis resté ici jusqu’à ce que j’eusse écrit
eqqimeγ diha ar d urieγ
Futur présent
Il écrira demain ad iari tufat
Subjonctif présent
Je veux qu’il écrive erhiγ ad iari
Subjonctif imparfait
J’ai voulu qu’il ecrivit avant de partir erhiγ ad iari eket ur iġli
Impératif
Soyons hommes ! annemus midden
Va , dis à ton frère de venir eġel attinid i ana k ad ias
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INFINITIF
Dis à ton frère d’ècrire in as i aña k ad iari
TEMPS RELATIFS
Nous avons vu plus haut, page 57 et suivantes, comment on exprimait le présent actuel, l’imparfait et le
plus-que-parfait de l’indicatif.
FUTUR ANTÉRIEUR
Lorsqu’il est necessaire de rendre l’idée du futur antérieur , on fait précéder le mode unique du verbe emus
, être . Exemple : J’aurai écrit quand il viendra ad emuseγ urieγ se γad ias , je serai j’ai ecrit quand il
viendra. Mais, en général, l’emploi des temps relatifs est très restreint et le plus souvent se bone à rendre
les idées par les formes les plus simples .
IMPÉRATIF
L’impératif n’a que la seconde personne . Si l’on veut cependant exprimer un ordre à d’autres personnes,
on se sert du futur ; ainsi l’on dit :
annemus , soyons
annġel partons
ad eġlen, qu’ils partent
SUBJONCTIF
L’idée de notre subjonctif s’exprime tout simplement par le futur ou le mode unique du verbe sans
particule. Notre conjonction que n’a pas d’équivalent en tamashek . Exemples :
Je veux qu’il vienne , erhiγ ad ias , je veux il viendra
Que lui avait-il fait pour qu’il l’ait tué ? ma as iga ar t inγa , quoi à lui il a fait jusqu’à ce que lui il a tué ?
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OPTATIF
L’idée de notre optatif s’exprime par le mode unique du verbe sans particule. Exemples :
iga k ialla el xir , a fait à toi Dieu le bien; que Dieu te fasse le bien.
issuγel ak ialla elxir wa hi tegid , Dieu le rendre le bien que tu m’as fait
ikfa k ialla awa terhid deγ iman nek, a donné à toi Dieu ce que tu désires dans âme de toi ; Dieu te donne
ce que tu désires .
immut ti k, est mort le père de toi ; meure ton père .
Les imouhagh emploient souvent dans sens optatif le mot aba , qui prend alors la valeur d’une
imprécation ; ainsi ils disent : aba ma k , aba ti k, etc , qui équivalent à peu près à maudite soit ta mère ou
perisse ta mère, maudit soit ton père, etc.
Mais, chez beaucoup d’entre eux , ces locutions sont des phrases familieres qu’ils prononcent par habitude
et sans y attacher aucun sens .
Le mot aba , lorsqu’il n’a pas le sens optatif , peut souvent se traduire par disparaitre , échapper à, etc. Il
prend les affixes et a les apparences d’un verbe impersonnel.
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Infinitif
L’infinitif francais se rend généralement par le futur . Ex :
J’ai l’intention de partir demain abukeγ ad eġleγ tufat , j’ai l’intention je partirai demain
Il ne sait pas écrire : ur issin ad iari , il ne sait pas il écrira
On le rend souvent aussi par le nom d’action du verbe . Ex :
Il ne sait pas écrire ur issin tirawt, il ne sait pas l’écriture
Il ne veut pas le tuer , ur irhi tinγi ennit , il ne veut pas le meurtre de lui .
Si l’infinitif francais est employé dans le sens d’un nom abstrait d’action ou d’état, on l’exprime toujours
par le nom de l’action de l’état ; ainsi :
Tuer les femmes est une mauvaise action tinγi n tiḍiḍin timegget teccaḍet , le meurtre des femmes (est)
une action étant mauvaise
Boire de l’eau en été rend malade tisesi n aman wi isamiḍnin deγ awilan teserhin awa adem, l’action de
boire des eaux lesquelles étant froides pendant l’été rend malade fils d’Adam
Fuir devant l’ennemi est l’action d’un lâche tarula dat icenġa timegget n ameksuḍ, la fuite devant les
ennemis (est) l’action d’un lâche.
Lorsque l’infinitif suit immédiatement un impératif , on emploie pour l’exprimer soit le futur , soit
l’impératif . Exemple
Va dire à ton frère de venir eġel attinid i aNa k add ias , va tu diras au frère de toi il viendra
Ou bien eġel in as i aNa k add ias , va dire au frère de toi il viendra
Viens prendre ton argent demain as ed attawid tirialin nek tufat , viens tu emporteras les réaux de toi
demain
Ou bien as ed awi tirialin nek tufat , viens emporte les réaux de toi demain
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DE L’IDÉE CONDITIONNELLE
En tamashek comme en Kabyle, la condition doit toujours préceder la conséquence ; ainsi l’on construira ,
par exemples : si vous écrive il viendra , et non il viendra si vous écrivez.
La particule ennir , si, suivie du futur ou du mode unique , indique la condition
La consequence est précédée de la même particule ennir , servant en quelque sorte à corroborer la
conséquence; mais très souvent on supprime cette particule devant la conséquence.
On peut indiquer aussi la condition par la particule ku, qui ne se répéte jamais devant la conséquence.
Exemples :
La construction de la condition est , comme on voir, fort simple, puisqu’elle se borne à l’emploi du futur,
pour le temps absolument futur, et du mode unique pour le passé.
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Ces pronoms, employés comme régimes directs ou indirects se placent tantôt après les verbes qui les
régissent, d’après les lois suivantes
PREMIÈRE LOI
Lorsqu’un verbe n’est influencé par aucune particule, les noms affixes dépendants de ce verbe se placent
après lui.
DEUXIÈME LOI
Lorsqu’une particule quelconque agit sur le verbe, elle prend à sa suite les pronoms affixes, qui se placent
ainsi entre elle et le verbe
Observation génerale.
Lorsqu’un verbe gouverbe deux pronoms, dont le régime direct et l’autre régime indirect, le régime indirect
se place toujours le premier.
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Cette faculté attractive des particules est un des caractères spéciaux de la langue berbère ; on la retrouve
dans tous les dialectes . Elle ne s’applique pas seulement aux pronoms régimes des verbes , elle s’etend
aussi au d séparable, dont nous allons parler, et l’n caracteristique du participe .
(voir page 63)
APPLICATIONS
VERBES SANS PARTICULES
Régimes directs
iwut i , il a frappé moi ; il m’a frappé
enhiq ay, pour enhiγ kay , j’ai vu toi ; je t’ai vu
inγa t , il a tué lui; il l’a tué ( on dit aussi inγi)
inγa tt , il a tué elle ; il l’a tuée (on dit aussi inγi et)
wiyan aneγ m ils ont laissé nous ; ils nous ont laissés
ezzefen kwn, ils ont dépouillé vous (masc.) ; ils vous ont dépuillés
ekresen kamet ils ont épousé vous (fem) ; ils vous ont épousées
ekci q en , pour ekciγ ten , j’ai mangé eux
isdekel tenet , il réunit elles ; il les reunit
aiy ten , laisse-les
aiyet i , laissez-moi
Régime indirect
ekf i, donne à moi
in as , dis à lui, dis à elle
inet asen ; dites à eux
inna hi, il dit à moi
iuker ak, il a volé à toi
ẓiiheγ am , j’ai vendu à toi (fém.)
ekfiγ as, j’ai donné à lui , à elle
iumel aneγ, il a indiqué à nous
ekkesen awen , ils ont ôté à vous (masc.)
ekkesen akemet m ils ont ôté à vous (fém.)
uriγ asen , j’ai écrit à eux
inna hasenet , il a dit à elles
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Régime direct
ad i inhi, il me verra
a i inhi, il me verra
a k ewteγ, je te frapperai
ur k ewiteγ, je ne t’ai point frappé
a t enγen , ils le tueront
ur t neqqen , ils ne le tueront pas
ad aneγ iksuḍ u a aneγ iksuḍ, il nous craindra
a kawn ilalen , ils vous aideront
ur kawn tilalen , ils ne vous aideront pas
a kemet ekresen , ils vous épouseont
ur kement kerresen, ils ne vous épouseront pas
a ten nekkes, nous les ôterons
ur ten netekkes, nous les ôterons
ur ten netekkes, nous ne les ôterons pas
ma ten ikkesen, qui eux ayant ôté ? qui les a ôtés ?
ennir ten ekkeseγ, si eux j’avais ôté; si je les avais ôtés
as ten ekkeseγ, lorsque je les eu ôtés.
ma full t iwut , pourquoi l’a-t-il frappé ?
ma s t iwut, avec quoi l’a-t-il frappé ?
ma kai ilan , qui toi possedant ? qui te possède ? qui es-tu ?
wa t iwten, celui lui ayant frappé; celui qui l’a frappé.
wa t ikfan, celui lui ayant donné; celui qui l’a donné.
wa ur t nekfi, celui n’ayant pas donné lui, celui qui ne l’a pas donné.
Page 97
Régime direct
ad as enneγ ; je lui dirai
a has enneγ , je lui dirai
ur as inni , il ne lui a pas dit
ur as itini , il ne lui dira pas
ma has innan , qui à lui ayant dit ? qui lui a dit ?
ku has inna, si à lui ayant dit ? s’il lui avait dit
ma has inna quoi à lui il a dit ? que lui a-t-il dit ?
ennir has inna, s’il lui avait dit
as hi inna awin, lorsqu’il me dit cela
ma full has inna awin, pourquoi lui a-t-il dit cela ?
ar has inna , jusqu’à ce qu’il lui ait dit
ad i iekf, il me donnera
a hi iekf , il me donnera
wa has innan , celui à lui ayant dit; celui qui lui a dit
ta has tennat, celle à lui ayant dit; celle qui lui a dit
ur hi ikfi , il ne m’a pas donné
Page 98
Si le verbe sans particule régit un ou plusieurs pronoms, le d se met à la fin des pronoms.
Exemples
awi d, apporte ici.
awi ten id , apporte eux ici ; apporte-les.
awi as ten id , apporte à lui eux ici; apporte-les-lui.
Si le verbe est précédé d’une particule quelconque non suivie de pronoms , le d se place après la particule.
Si des pronoms viennent après la particule , le d ne se place qu’après les pronoms .
Exemples:
ur d iwi , il n’a pas apporté
ur ten d iwi , il ne les a pas apportés.
ur as ten d iwi , il ne les lui a pas apportés
Page 99
APPLICATION
awi teryalin tideγ ad i d tawid teyni deγ touat .
Emporte réaux ceux-ci , à moi ici tu apporteras des dattes du Touat ;
Emporte cet argent, tu m’apporteras des dattes du Touat.
ales wa d yuḍen enḍ accel ad iqqel acel wareγ s akal nit
L’homme lequel ici étant arrivé hier retournera aujourd’hui dans son pays ;
L’homme qui est arrivé hier retournera aujourd’hui dans son pays
Page 100
C’est Imouchagh que nous sommes , et non arabes imucaγ a nemus urgeγ araben, imouchagh que nous
sommes , non pas arabes
C’est en tamachek qu’il parle et non en arabe, s tamacheq as isiwl urgeγ s tarabt , en tamachek qu’il parle
non pas en arabe
C’est moi qui partirai, toi tu resteras nekku γa iġlen kayu atteqqimed , moi devant partir, toi tu resteras
C’est moi qui l’ai tué , nekku a t inγan, moi ce qui ayant tué lui
On voit par ces exemples, que la particule γa ou ha donne au verbe le sens du futur, ams avec une acception
confirmative.
Ainsi, dans les phrases précédentes, si le verbe était employé avec la particule ad , les propositions
deviendraient simplement affirmatives, comme
Certaines particules , telle que as , quand , ma , qui , quoi interrogatif , sont suivies de la particule γa ou ha
lorsque le verbe qu’elles régissent a le sens du futur
Exemples
as γa ewḍeγ akal n wen , quand j’arriverai dans votre pays
as tewḍed ma he teged lorsque tu seras arrivé, que feras-tu ?
Page 101-108
CHAPITRE II
DES NOMS DÉRIVÉS DU VERBE
Les verbes tamacheq donnent lieu à la formation, par divers indices caractéristiques, de noms exprimant
d’une manière abstraite ou l’action du verbe
Les formes caractéristiques du nom verbal sont peu nombreuses, et, en les examinant dégagées des sons-
voyelles, on reconnait que le principe qui préside à leur formation est le changement du substantif du
radical du verbe, par addition des signes du nom masculin et féminin.
Voici le tableau des formes les plus usitées:
FORME I : A préfixe (a---): aselmed, enseignement.Du verbe selmed, enseigner; tr. de elmed
FORME II : A préfixe, et introduction du son A entre les articulations et le radical : akanas, dispute,
de eknes, se disputer
FORME III : A préfixe, et introduction du son U entre les articulations et le radical: anbul,
enterrement, de enbel, enterrer.
FORME IV : T préfixe et T affixe ( t---t): taderγelt, cécité, de ederγel , devenir aveugle.
FORME V: T préfixe , et addition de awt au radical ( t---awt): tilawt, existence, de ili, exister.
FORME VI : T radical, et addition du son i au radical (t---i): tinγi, meurtre, de enγ tuer.
On trouve encore quelques formes qui, très nombreuses en kabyle, paraissent rares en tamacheq; telles que:
tarewla, fuite de erwel, fuir.
taḍezza, rire eḍs, rire
timegget, fait, action. eg, faire
tamaḍint, action de faire paître, aḍen, faire paître
tameddurt, vie eddar, vivre.
La première forme consiste, comme on voit , à donner tout simplement au radical du verbe la forme du
substantif masculin, par l’apposition de l’a avant ce radical.Elle s’applique, en général, à des verbes à la
forme transitive, et quelques verbes des formes passive et réciproques ; on en trouvera plus loin des
exemples. Quelques noms de cette forme se terminent par le son i ; mais pour éviter une classification
minutieuse et inutile, nous n’avons pas cru devoir en faire une classe à part.
La deuxième forme ne diffère de la première que par l’introduction du son a entre les articulations du
radical. Elles appartiennent aux radicaux de trois consonnes. Les verbes dont le nom d’action affecte cette
forme ont généralement en même temps des noms d’action de la troisième et de la cinquième forme .
La troisième forme n’est qu’une modification de la précédente; elle appartient aux mêmes verbes.
La quatrième forme consiste à donner au radical les indices caractéristiques du substantif féminin.
La cinquième forme n’est que la précédente légèrement modifiée par l’introduction, pour des motifs
euphoniques, du son aw avant le t final . Elle appartient aux radicaux d’une ou deux consonnes.
La sixième forme est celle qu’on rencontre le plus fréquemment; un son i euphonique suit, en général, le t
initial. Les verbes dont nous avons parlé page 60, et qui commencent par a caractéristique, changent
également l’a en u à cette forme du nom verbal.
Exemples de nom verbaux ou d’action:
PREMIÈRE FORME ( A PRÉFIXE)
aseglef, aboiement; de seglef, aboyer
aselmed, enseignement; de selmed, enseigner.
azegzan, patience; de zegzen, patienter.
asdul, éducation; de sdul, élever.
asebdeg, action de mouiller; de sebdeg, mouiller
aseswi, action de faire boire; de sesew, faire boire.
asusem, silence ; de susem, être silencieux.
anmenγi, combat ; de enmenγ, combattre
PREMIÈRE FORME
aderγal, aveugle ; ederγel , être , devenir aveugle
alemmad ; celui qui apprend habituellement ; lammed apprendre habituellement
alemmaz; avaleur ; lammez, avaler habituellement
aferraḍ, balayeur ; ferreḍ, balayer habituellement
anekkaḍ, coupeur ; nekkeḍ , couper habituellement
anebbal, enterreur ; nebbel, enterrer habituellement
amagar, hote ; emger, recevoir l’hospitalité
abγenγan, nasillard ; bγenγen, nasiller
ahadendan, bègue ; hedenden, bégayer .
DEUXIÈME FORME
ameri, ami ; eri, aimer
amseddid, mince ; sedid, être mince
amawaḍ, arrivant ; ewḍ, arriver.
amahar, associé ; ahar, être associé.
amswi, buveur; esuw, boire
amakci, mangeur; ekc, manger
ameksuḍ, poitron; eksuḍ, craindre.
amazzal, coureur; azzel, courir
amaḍan, berger; aḍen, faire paître
ameṭṭas, dormeur; eṭṭes, dormir
amestan, questionneur; sesten, questionner
amkenas, querelleur; kennes, se disputer habituellement.
amγerras, égorgeur, et anmeγeras ; γerres, égorger habituellement
amawat , anmawat, frappeur; awt, frapper.
amelluz, affamé; ellaz, avoir faim
ameffud, altére ; effad, avoir soif.
amaddal, joueur; eddel, jouer.
ameḍeḍas, rieur; eḍs, rire
amenkaḍ, coupeur; enkeḍ, couper.
amsafal, tanneur; sifel, tanner
amanay, celui qui voit; eni, voir
TROISIÈME FORME
anumal, indicateur; amel, indiquer.
anagmay, chercheur; egmi, chercher;
anbiddel, fou ; biddel, être fou.
anenbar, voyageur de nuit; enber, voyager la nuit.
anazmay, couseur; ezmi, coudre.
analmad, celui qui apprend; elmed, apprendre
analmaz, avaleur; elmez, avaler.
anaferaḍ, balayeur ; efreḍ, balayer
anbuyas, blessé ; bwis, être blessé.
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CHAPITRE UNIQUE
Le nombre de particules qui correspondent à nos préposition, adverbes et conjonctions, est assez restreint
en tamashek , et chacune de ces particules peut se traduire en français par plusieurs mots différents selon le
sens de la phrase.
Les locutions prépositives , adverbiales et conjonctives se forment , soit au moyen de verbes, soit au moyen
de verbes, soit par des pronoms et des particules, soit enfin à l’aide de substantifs, verbaux pour la plupart,
et indiquant un état, une manière d’ être .
Une classification rigoureuse de ces locutions ne serait guère possible à établir, et ne présenterait pas une
inutilité bien réelle.
Je me bornerai donc à donner une liste des principales particules, et à indiquer la manière dont se traduisent
nos locutions prépositives, adverbiales et conjonctives.
ar , jusqu’à, à
ar aγeriwal , jusqu’à midi.
ar tadeggat , jusqu’au soir.
ar azellwaz, jusqu’à l’azelouaz (un peu avant le coucher du soleil)
daw, sous.
ikla daw ecek , il est passé le jour sous un arbre.
gar , entre
tella tukseḍa gar aneγ , est la crainte entre nous; il y a de l’inimité entre nous.
ku , si.
ku terhid, si tu veux.
ku neddar , si nous sommes vivants
enner, ennir , si
enner esaneγ awin ur d tiseγ , si je savais cela, je ne viendrais pas.
ennir d usiγ ennir t egraweγ , si j’etais venu, je l’aurais trouvé.
ur , ne ...pas.
urd yusi, il n’est pas venu.
ur d itis, il ne viendra pas .
ur mada, ne plus.
ur mada taggeγ awin, je ne ferai plus cela.
eket di ur , avant que.
ekni haret wareγ eket di ur ḏ yusi, fais cette chose avant qu’il ne vienne.
γas, seulement .
enhiγ ales iyen γas, j’ai vu vu un homme seulement.
mani , où.
mani s tekkid , où va-tu ?
mani d illa, où est-il ?
s, de (ex) , par m avec, pendant, à, en , vers:
yusa d s akal n nit il est venu dans son pays
iggmeḍ ehan s ehaḍ , il est sorti de la chambre pendant la nuit
ahaḍeγ ak s mess ineγ je te le jure par nôtre seigneur
ma s t yewut , avec quoi l’a-t-il frappé ?
s tidet , en vérité
s idis , s idir n anu, à coté, au fond du puits.
keriγ taγahamt tareγ s awetay , j’ai loué cette maison à l’année.
itwakedemmat s taccelt , il a été mordu par une vipère.
s es d ifel , d’où vient-il ?
À, deγ , i, s, n
Afin que, as
Ainsi, awindeγ.
On m’a dit ainsi, ennan i awindeγ.
Alors, deγ emir windeγ.
C’est alors qu’il vint , deγ emir windeγ a ḏ yusa.
Aussi , aked
Moi aussi je suis fatigué, aked nekku eldaceγ , aussi moi je suis fatigué
D’avance, s tezzar.
je lui ai donné de l’argent d’avance, efkiγ as tiryalin s tezzar
Avant dat
Avec d, s
En bas dag
Ils sont campés en bas de la montagne, esensan dag adrar
Bien ! bon ! c’est bien ! c’est bon ! sois ! volontiers ! ikna (il fait)
Il m’a dit : Viens chez moi; je lui ai répondu: C’est bon ! je viendrai
inna hi as ḏ γur i , enniγ as ikna ad d aseγ.
Tu viendras avec nous ? Soit , volontiers ! ad tiddud d eneγ , ikna
Donc , denta
Tu ne viendras donc pas demain: ur d tased tufat denta
Encore . Lorsque cet adverbe indique la répetition d’une action , il se rend par le verbe essit , ajouter
Donne-encore de l’eau . essit i aman , ajoute moi de l’eau .
À l’envers , s tebregwel
Il a mis son pantalon à l’envers ilsa karteba nnit s tebregwelt
En haut , afella
Il fait paître le troupeau en haut de la montagne, iḍeḍan ehari s ufella n adrar
D’ici, s in ergeh s in
D’ici là s eha ar dihin.
d’ici-là nous verrons . s eha ar dihin annenhi
Inutilement bennan
Impossible bubu , négation, refus énergique très employé par les Imouchaghs
Jamais a wiγ et wa full wiγ , depuis que je suis né, a twid , depuis que tu es né etc.
Jamais au futur fo
Vous ne retournerez jamais dans votre pays, ur teteqqelem fo akal n wen
Jusqu’à, ar
Nous voyageâmes ainsi jusqu’à Agadez, nessukel awindeγ ar Agades
Maintenant dimardeγ , pour deγ emir wadeγ ; on dit aussi emir adeγ et amaradeγ
Non, kela
Pas du tout , fo
Pendant deγ
Pendant ce temps-là deγ emir wareγ
Pendant la nuit s ehaḍ
Pendant la chaleur du jour deγ tukkesi n ahel
Pourquoi ? ma full
Pourquoi as-tu vendu ta maison ? ma full teẓihed taγahamt ennek
Quant à, ku d
Partez si vous voulez , quant à moi je resterai ku terham eglet ku d nek ad eqqimeγ
Quand même nous saurions que le roi dut nous exterminer tous, nous ne ferions pas cette chose-là
enner nessan ad aneγ isemdu amenukal eket neneγ ur netag haret wareγ
Sans , ula
Les esclaves marchent habituellement sans souliers iklan tergahen ula iγariten
Selon d’ après s
J’ai fait selon ton conseil egiγ s tanaṭ ennek
Séparement s amezzi , s iyen iyen (un à un), ak iyen iman nit (chacun seul)
Ils partirent séparément et se réunirent à Agedez , eglan s amezzi edduklen deγ agedes
Nous entrâmes dans la ville séparément , neggeh aγerem s iyen iyen , ak iyen iman nit , nous entrâmes
dans la ville un à un chacun âme de lui (seul).
Si ku , enner
si vous voulez ku terham
Si tu viens , tu nous trouveras ici enner a d tased ad aneγ tegrawt dereγ
Toujours , abeda
Nous mangeons toujours de la bouillie, abeda netat ecink
Toujours anemir
Il pleut toujours anemir iggat agenna
À travers s tekrikert
il fait toute chose de travers itagg ak haret s tekrikert
Très, hullan
Il est malade irhin hullan
Trop s asiti
J’ai donné trop d’argent, rends-moi le reste efkiγ ak tiryalin s asiti suγel hi d asiti, j’ai donné des réaux
avec excédent , rends à moi l ’excédent .
Vainement , bennan
Vers, γur, s
Il accourut vers moi , yuzzel d γur i
Il courut vers les habitations yuzzel s ihanan
Vite , hik
Violemment s essahat
Il le poussa violemment et le fit tomber imhal t essahat isuḍa t
EXCLAMATIONS USITÉES
Viens ! ayaw, venez ! ayut (impératif d’un verbe inusité).
Allons ensemble ! annedaw aneγ
Allez ensemble ! annedawt
Chut ! silence ! tais-toi ! susem , susemet (Au pluriel)
Halte ! ebded (impératif)