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Université Med V

Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales, Souissi-Rabat


Année Universitaire 2011/2012

Master : Marketing et Management Commercial (S4)

Etude du marché
marocain de
l’artisanat

L'artisanat est la production de produits ou services grâce à un savoir-faire particulier et hors


contexte industriel : l'artisan assure en général tous les stades de sa production, ainsi que la
commercialisation de celle-ci. Il est inscrit au Répertoire des métiers, ou à la Maison des artistes ou
encore comme profession libérale. Il exerce son métier à son propre compte, souvent aidé de sa
famille et d'apprentis qu'il forme.

Réalisée par : Encadrée par :

YoussraHANNOUNE Mr. D.ELMEKKAOUI


SafaeELOUADIFI
Souad AIT ELACHKAR
HindELKADIRI
Sara KORSAU
SouhailaAMRANI
Introduction

1ère Partie : L’artisanat au Maroc

I- Evolution et spécificités du secteur de l’artisanat au Maroc :


1- Evolution du secteur :
2- Spécificités du secteur de l’artisanat au Maroc :
II- Contribution économique et sociale du secteur de l’artisanat au Maroc :
1- Programmes d’action :
2- Les orientations stratégiques actuelles dans l’artisanat :
3- La couverture sociale des artisans :
4- Quelques Obstacles :

III- Plan d’action et approche opérationnelle :

2èmePartie : Etude du marché Artisanal Marocain

I. Types de produits artisanaux marocains


II. Analyse du marché artisanal

1. Analyse de l’offre et de la Demande :


 Analyse SWOT du marché de l’artisanat :
 Matrice BCG:
 Analyse PESTEL

III. Comportement du consommateur vis-à-vis les produits artisanaux

1. Constat général :
2. Approche relationnelles Produit/consommateur :
 L’artisanat de « consommation »
 L’artisanat culturel vendu aux nationaux et aux touristes
 L’artisanat culturel destiné à l’export
3. Les facteurs influençant le comportement des consommateurs

IV. L’Artisanat de luxe au Maroc:

1. Le luxe et l’artisanat au Maroc


2. Recommandations

Conclusion

1
INTRODUCTION

L'époque néolithique marque un tournant dans la construction du Royaume du


Maroc. C'est en effet, pendant cette période que les migrations venues du nord et de
l'est s’installent, apportant avec elles leurs traditions et leurs arts.

Aujourd'hui, le passé, les traditions millénaires ainsi que la diversité de sa


population et de sa culture ont su forger la richesse de cet artisanat qui regroupe plus
de 70 métiers et étonne par la diversité des créations et des matériaux utilisés : bois,
cuivre, pierre, fer…

Cet artisanat ne cesse de se développer, répondant ainsi aux besoins quotidiens


de la population, à ceux des étrangers grâce aux exportations, mais satisfait aussi de
nombreux touristes.

Il est indispensable de sauvegarder ce patrimoine qui fait partie de l'histoire du


Maroc. Sans cet artisanat des milliers de familles seraient condamnées à la pauvreté et
cela signerait la fin de cette extraordinaire agitation des souks qui donne aux flâneurs
dont tous les sens sont en éveil une sensation de vertige et cette impression de plonger
dans le passé du Royaume.

Au niveau de cette étude, nous nous focaliserons, dans un 1er temps, sur le
marché marocain de l’artisanat, son évolution, ses spécificités pour ainsi tenter
d’analyser le rapport offre/demande des produits artisanaux, le comportement des
consommateurs marocains vis-à-vis de ces produits, et delà les différents facteurs
influençant ce comportement.

2
1ère Partie :L’artisanat au Maroc

L’histoire des traditions et de l’art marocains remonte à l’époque néolithique. C’est


durant cette période que les peuples venus de l’Est et du Nord migrent et s’implantent dans
cette région, marquant ainsi les prémices de la culture du Royaume du Maroc.

IV- Evolution et spécificités du secteur de l’artisanat au Maroc :

3- Evolution du secteur :

C'est vers le Vème siècle avant J.C. que les premières tribus berbères s'établissent dans
le Nord du Maroc. Elles créent alors le Royaume de Maurétanie et établissent les premiers
comptoirs qui servent à l'échange de produits artisanaux entre autres.
La puissance berbère atteint son apogée avec l'arrivée des grandes dynasties. De 1062-1147,
la dynastie des Almoravides favorise l'art andalou ; les Almohades (1147-1269) quant à eux
mettent l'accent sur le développement culturel et architectural. Enfin, les Mérinides (1269-
1465) mettent à l'honneur l'art qui durant cette époque atteint un degré de raffinement élevé.
Par la suite, les dynasties Saâdiennes et Alouites ont succédé, chacune d'elle laissant son
empreinte dans l'artisanat actuel.

En effet, Le secteur a connu une croissance de plus de 17% sur la période 2007/2009
avec un chiffre d’affaires passant de 10,3 milliards de Dirhams à 14 milliards de Dirhams. Les
trois quarts des artisans et entreprises artisanales sont implantés dans le milieu urbain. Le
secteur emploie plus de 350000 personnes. Près 50% de ce marché est représenté par la
menuiserie traditionnelle, les vêtements, la bijouterie. Casablanca arrive en tête des villes où
l’artisanat est bien implanté. Elle est suivie de Fès, puis Marrakech.
Dans le cadre de sa vision 2015 de l’artisanat, le département de tutelle aspire à tirer parti des
fortes potentialités que présente ce secteur, et faire ainsi de l’authenticité du secteur, un
moteur de l’essor économique du royaume.

3
4- Spécificités du secteur de l’artisanat au Maroc :

 Secteur très large, aux contours non tranchés,


 Tissu très fragmenté constitué d’une grande variété d’acteurs,
 Tissu éclaté sur l’ensemble du territoire, avec notamment des activités dispersées
en milieu rural,
 Importance de l’emploi à temps partiel : notamment, l’artisanat est une activité
secondaire pour de nombreuses personnes (surtout dans le milieu rural),
 Caractère informel de l’activité,
 Etc.
- Bilan de l’emploi en milieu Urbain et rural 1:

V- Contribution économique et sociale du secteur de l’artisanat au


Maroc :

Secteur-clé de l'économie marocaine, l'activité artisanale reste mal exploitée. Le défaut de


structure claire et précise, laisse l'artisanat soumise aux méfaits de l'économie souterraine.
C'est toujours la même rengaine en matière de promotion du secteur artisanal «adoption d'une
nouvelle approche, prenant compte des spécificités économique, sociale et culturelle». Cet

1
D’après les statistiques su ministère de tutelle année 2005.

4
argumentaire fait office de principale justification, lorsque les entraves inhibitrices au
développement du secteur, reviennent sur la sellette.

Grand employeur de main-d'œuvre avec près de deux millions de personnes actives, un


taux de participation au PIB (Produit intérieur brut) de 19%, par ailleurs, le secteur enregistre
6,5% en matière d'exportation. Les freins répertoriés sont essentiellement inhérents au régime
fiscal et aux modes de financement des activités artisanales.

5- Programmes d’action :

On distingue entre deux principaux programmes d'actions :


 Les opérations de développement basées sur des mesures visant la restructuration
des infrastructures ;
 l'organisation de manifestations de commercialisation des produits du terroir.
 Livre Blanc :
Dans une nouvelle vision stratégique qui ambitionne d’optimiser l’équation
économique et sociale et d’atteindre une efficacité et une visibilité dans l’action publique; le
Roi Mohamed VI place l’artisanat parmi les secteurs prioritaires à côté du tourisme, de la
pêche maritime et des nouvelles techniques de l’information et de la communication (NTIC).

Le livre blanc, véritable plan d’action officiel, donne écho à ces choix et rappelle la
nécessité d’une réforme des structures et d’organisation de l’artisanat. Il privilégie
l’institutionnalisation et la professionnalisation au sein des entreprises artisanales, de manière
à stimuler le secteur et le mettre au diapason des nouvelles orientations en matière
d’investissement et de développement régional.

Ce nouveau cadre de référence s’inscrit d’ailleurs dans une nouvelle vision de


l’aménagement du territoire, qui ambitionne d’atténuer les inégalités régionales, de
développer les espaces urbains et de développer le monde rural d’une manière rationnelle, à
travers le meilleur équilibre entre l’efficacité économique, l’équité sociale et la sauvegarde
des richesses, de l’environnement et du patrimoine.

5
 Vision 2015 :
Signée le 20 février 2007 sous la Présidence effective de SM le Roi Mohammed VI, la
Vision 2015 s’inscrit dans la politique volontariste de croissance du Gouvernement. Elle a
pour objectifs de :

 Doubler le chiffre d’affaires de l’artisanat à fort contenu culturel ;


 Créer 100 à 200 entreprises dont 15 à 20 acteurs de référence ;
 Générer 4 milliards de dirhams de PIB supplémentaire, multiplier par 10 les
exportations formelles et créer 115.000 emplois.

En 2010, au bout de trois années de mise en œuvre de la Vision 2015, les 46 articles
du contrat programme ont déjà été tous activés avec une cadence de réalisation des objectifs
dépassant les prévisions. En termes de création de PME, l’objectif fixé a été largement atteint,
et en termes de chiffre d’affaires également, la moyenne de progression annuelle durant les
deux dernières années a été notable et a dépassé 17%.
- Développement d’un tissu de PME structuré : objectifs chiffrés

6- Les orientations stratégiques actuelles dans l’artisanat :

Malgré ses difficultés, le secteur de l’artisanat dispose d’atouts majeurs indéniables.


L’ancrage territorial aussi bien en ville qu’à la compagne fait du secteur de l’artisanat un outil
important d’aménagement du territoire et un facteur de développement de l’économie de

6
proximité. Il assure une activité économique dans les villes, dans les centres ruraux et
périurbains. Il présente une diversité et une variété d’activités exercées avec une compétence
indéniable. Sa contribution à l’emploi, lui confère un rôle important dans la lutte contre le
chômage, l’exclusion et la pauvreté. L’artisanat est en outre perçu comme un secteur qui
dispose d’un fort potentiel économique, qui peut non seulement doper la croissance du PIB.,
mais également permettre d’atteindre les objectifs de diversification des exportations
marocaines et de développement du tourisme. Enfin la simplicité de la structure des
entreprises de l’artisanat, leur assure la souplesse, et la flexibilité pour une meilleure
adaptation aux différentes évolutions technologiques et commerciales.

Partant de ces atouts les autorités publiques ont fixé des objectifs quantitatifs majeurs
pour le secteur de l’artisanat :

 Quadrupler la production destinée au tourisme international;


 Générer un million d’emplois.
 Réviser les structures et l’organisation du secteur, tout en privilégiant la
professionnalisation de ses institutions représentatives;
 Promouvoir la compétitivité des produits de l’artisanat, notamment par l’adoption
d’une approche de « la qualité totale »;
 Renforcer la position de l’entreprise artisanale par l’instauration d’un
environnement incitatif pour l’investissement et l’emploi;
 Améliorer les conditions de protection de l’artisan;
 Encourager la création par les collectivités locales des villages d’artisans et des
zones d’activités réservées à l’artisanat.

7- La couverture sociale des artisans :

Théoriquement l’ensemble de la population active dans l’artisanat est en mesure


d’accéder à la CNSS ou au produit de « AddamanAlhirafi », mais force est de constater
qu’après une décennie l’effectif des affiliés à ces deux systèmes restent insignifiant par
rapport à la population du secteur. La complexité du secteur et l’ambiguïté du statut des
artisans d’une part, et la faible capacité contributive des populations du secteur d’autre part,
font que seule une très faible partie de celle-ci bénéficie de cette couverture sociale.

7
8- Quelques Obstacles :

Absence d’esprit d’initiative, faiblesse du niveau d’instruction, manque de formation


des artisans, absence d’un système d’information qui permette d’identifier les projets et
d’aider les opérateurs dans la prise de décision...
La faiblesse des ressources financières demeure le principal obstacle au
développement. Et pour cause, l'enveloppe qui est attribuée au secteur ne représente que
0,03% du budget général de l'Etat. Quant à l'investissement, le budget prévu ne dépasse pas
les 0,04%.
Pour des raisons liées à la fois au système bancaire et à la nature même de l’entreprise
artisanale, l’accès au financement institutionnel n’est pas toujours facile. Ainsi, malgré les
efforts déployés par la Banque Populaire (principal pourvoyeur de crédit pour l’artisanat) en
termes de procédures et de taux d’intérêt, le financement dont bénéficie le secteur reste en
deçà des résultats escomptés. Sur un total de 2 millions d’artisans, moins de 10 mille en
moyenne, bénéficiant annuellement d’un crédit; le crédit à l’artisanat représente seulement
1% des crédits accordés à l’économie par la BP; les demandes de crédits sont satisfaites à
raison de 50% seulement; moins de 10 % des crédits dans l’artisanat sont destinés à
l’investissement. Le crédit artisanal se caractérise par la complexité des procédures
administratives, d’autant plus que l’entreprise artisanale est souvent dans l’incapacité de
fournir des garanties suffisantes. La faiblesse des mesures de communication et
d’encadrement, fait qu’une grande partie des artisans, notamment ruraux, ignorent les
avantages offerts par le crédit bancaire.
La conjugaison des contraintes de financement, du poids de la concurrence et du faible
niveau de productivité réduit les chances des unités artisanales à répondre à des commandes
importantes. Les artisans se trouvent souvent contraints d’utiliser des équipements défaillants
et des matières premières médiocres, ce qui influe directement sur la productivité et la qualité,
et handicape par conséquent les perspectives de développement de l’entreprise artisanale.

VI- Plan d’action et approche opérationnelle :

La situation de l’artisanat nécessite de la part des pouvoirs publics et des organisations


professionnelles, la mise en place d’un système de veille économique et une grande capacité

8
de réaction. Cette démarche exige la réalisation de plans d’action par filière et par région, car
le marché de l’artisanat aussi bien pour les activités de service que de production est en
perpétuel évolution. Aucune situation n’est acquise. Les modifications des données
commerciales sont nombreuses, quelques fois brutales et souvent irréversibles à court terme
dans les tendances qu’elles font apparaître.

Les autorités de tutelle chargées de l’artisanat peuvent se proposer de soutenir les


entreprises artisanales qui souhaiteraient se regrouper pour créer une marque collective faisant
référence notamment à un savoir-faire ou à une technicité spécifique ou encore à une origine
géographique. Car dans un contexte concurrentiel caractérisé par la variation du prix au
détriment de la qualité, il est essentiel pour les entrepreneurs du secteur de pouvoir aisément
différencier les produits par d’autres critères, facilement identifiables que celui du prix. Une
marque collective, sur laquelle les artisans et les distributeurs auront communiqué, peut à ce
titre être un outil de promotion et de différenciation des produits efficaces.

2èmePartie :Etude du marché Artisanal Marocain

Le secteur de l’artisanat est un secteur porteur et dynamique de notre économie. Outre la


place importante qu’il occupe dans le tissu économique national, il a la particularité de
véhiculer le contenu civilisationnel et artistique de notre pays.
Grâce à son positionnement en tant que vecteur vivant de notre identité, il est aujourd’hui
possible de faire du secteur de l’Artisanat un secteur à fort potentiel économique, doté
d’avantages compétitifs et permettant d’aller à la conquête des marchés étrangers.

I. Types de produits artisanaux marocains

Selon la définition juridique, les activités de l’artisanat marocain sont regroupées en deux
sous-secteurs distincts :
 Le sous-secteur de l’artisanat d’art et de production qui peut être segmenté en :

Artisanat à fort contenu culturel qui concerne les produits et services issus du
patrimoine marocain, que nous pouvons regrouper dans cinq filières principales:

9
Décoration Tapis, ustensiles en poterie et
céramique, poufs en cuir, lampes en fer
forgé,...;

Ameublement Salles à manger en fer forgé,


commodes et secrétaires en bois peint
ou sculpté,... ;

Bâtiment
Zellige, plâtre sculpté, pierre taillée, etc

Bijouterie Colliers, bracelets et anneaux en or,


argent et pierreries,... ;

Habillement/Accessoires Djellabas, babouches, ceintures,


écharpes et autres produits du tissage et
de la broderie,...

Produits du terroir
Huiles naturels, Produits cosmétiques
traditionnels…

Chaussures artisanales, meubles


Artisanat utilitaire modernes (bibliothèque, tables,
chaises, etc.) faits mains... ;

 Le sous-secteur de l’artisanat de service concerne les activités suivantes :

Coiffure
Peinture
Réparation de voitures
Tôlerie
Plomberie

Ces différents produits s’adressent à trois catégories de consommateurs :


- Les consommateurs nationaux,
- Les touristes visitant le Maroc,
-Les étrangers habitant dans les grandes agglomérations des pays importateurs de produits
marocains, principalement européens.

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Ainsi, trois couples produits - consommateurs se sont mis en place de manière spontanée dans
le secteur :
- L’artisanat de service et l’artisanat utilitaire sont destinés exclusivement aux consommateurs
nationaux représentent un chiffre d’affaires important, estimé à 3 milliards de dirhams pour
l’artisanat utilitaire.
- L’artisanat à fort contenu culturel vendu sur le marché local s’adresse à deux catégories de
consommateur :
• Les nationaux, avec un chiffre d’affaires de 8,3 milliards de dirhams,
• Les touristes, avec un chiffre d’affaires de 1,7 milliards de dirhams.
- L’artisanat à fort contenu culturel exporté pour être vendu aux consommateurs étrangers
représente un chiffre d’affaires estimé à 0,7 milliards de dirhams.

II. Analyse du marché artisanal

2. Analyse de l’offre et de la Demande :

L’origine des évolutions du marché artisanal marocain concerne aussi bien l’offre que la
demande. Il y a interaction entre ces deux éléments, chacun pouvant être à l’origine de l’autre
: l’évolution de la demande entraîne une évolution de l’offre par adaptation de la production
des entreprises qui sont à l’écoute du marché. Une modification spontanée de l’offre par les
entreprises innovatrices entraîne des évolutions de la demande lorsqu’elle devance un besoin
de la clientèle.
Dans les deux cas, le degré et la vitesse de réactivité du maître artisan ou du chef
d’entreprise donnent des avantages concurrentiels indéniables sur le marché. En effet la
perception par la clientèle de l’entreprise qui innove ou améliore la qualité de ses produits et
services est bien plus positive que celle de l’entreprise qui ne fait que suivre cette tendance
générale. Cet argument montre que la meilleure stratégie de la sauvegarde et du
développement de l’artisanat reste sa capacité à maintenir son avance dans les domaines où il
est leader par l’innovation et l’anticipation. C’est d’autant plus important que le pouvoir
d’achat des clients reste modeste et que leur degré d’exigences s’élève.
Devant ces atouts et ces contraintes, toute politique d’amélioration de la qualité des
produits, biens et services, doit être basée sur une approche intégrée allant de la démarche

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qualité (références normatives et innovation) et arrivant à la promotion commerciale par les
différents outils de la communication.

 Analyse SWOT du marché de l’artisanat :

Opportunités Menaces

 Développement des nouveaux  Concurrence extérieure très forte.


produits.
 La création des labels de qualité dans
 Une forte demande insatisfaite sur le plusieurs villages d’artisans en
marché. Europe.

 La recherche de partenaires locaux et


internationaux donnera la possibilité
aux artisans de s’ouvrir aux marchés
extérieurs

 Secteur très large, aux contours non


tranchés

Forces Faiblesses

 Une matière première abondante,  Manque d’innovation


relativement bon marché par rapport
aux autres pays.  Manque de valeur ajoutée

 Une forte présence du produit «  Pas d’image de qualité


Maroc » dans les médias
internationaux (T.V, magazines,  Les intermédiaires sont en
cinéma….). situation de monopole. 88% des produits
sont vendus aux bazaristes, 7 %
 Tissu très fragmenté constitué d’une seulement sont vendus directement aux
grande variété d’acteurs, et éclaté sur consommateurs.
l’ensemble du territoire, avec
notamment des activités dispersées en  Les marqueteurs isolés sont
milieu rural, doublement exploités: la matière
première leur est vendue au prix fort et le
produit final est racheté à la limite du
prix de revient.

 Matrice BCG:

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Cette analyse a été faite pour pouvoir définir les domaines d’activités stratégiques du marché
artisanal, selon deux critères tout d’abord le potentiel de croissance (CA, export, capacité de
production), et le Présence d’acteurs structurés dans ce DAS, ce qui nous a donné une
Priorisation des filières illustré sur le schéma suivant :

 Analyse PESTEL :

Pour analyser l’environnement externe de l’artisanat au Maroc, nous utiliserons le modèle


PESTEL. Ce dernier permet de répartir les influences environnementales sur l’investissement
au Maroc en six grandes catégories:

a) Analyse de l’environnement politique :

Les principales opportunités qu’offre l’environnement politique marocain sont :

1. la stabilité politique
2. l’orientation gouvernementale vers le renforcement d u secteur de l’artisanat au Maroc
3. L’action de l’État en matière coopérative s’est manifesté sous forme de mise à la
disposition des coopératives d’équipements et d’outillage, l’allocation de subventions

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pour le fonctionnement, l’octroi de locaux, l’encadrement technique et administratif,
l’organisation de cycles de formation.
4. Le Maroc bénéficie actuellement d’une grande visibilité à l’international due notamment
aux effets de la mise en place de la stratégie de développement du secteur touristique – qui
se traduit par :

 La croissance du nombre de visiteurs au Maroc,


 Une forte présence du produit « Maroc » dans les médias internationaux (T.V,
magazines, cinéma….).

Cependant, les principales menaces politiques qui freinent l’évolution du marché artisanal
sont :
1. la corruption de l’administration et de l’environnement politique
2. le manque de transparence dans les procédures
3. la rigidité de la bureaucratie

b) Analyse de l’environnement économique :

Les principales opportunités qu’offre l’environnement économique marocain sont :


1. l’élaboration des politiques de développement importantes tel que : la vision 2015
pour l’artisanat
2. la disponibilité et la compétitivité de la main d’œuvre

Cependant, les principales menaces économiques qui freinent l’évolution du marché artisanal
marocain sont :
1. la complexité d’acquisition du financement.
2. L’absence d’une vision claire et intégrée pour l’exploitation, l’entretien et la
conservation de ces ensembles artisanaux a abouti à leur sous-utilisation et leur sous-
exploitation, ce qui a fini par provoquer le délabrement de l’infrastructure et l’érosion
des équipements.

3. Le budget global de la Maison de l’Artisan, chargée de la promotion du secteur, était


d’environ 20 millions de dirhams, et Le budget annuel du Département chargé de
l’Artisanat est de 174 millions de dirhams seulement dont 19 millions de dirhams

14
seulement de budget d’investissement, ce qui ne représente que 0,14% du budget de
l’Etat.

c) Analyse de l’environnement socioculturel :

Les principales opportunités qu’offre l’environnement socioculturel marocain sont :


1. la diversité socioculturelle du Maroc
2. l’ouverture du Maroc aux autres cultures

Néanmoins, les principales menaces socioculturelles qui freinent l’investissement dans le


domaine artisanal sont :
1. la pauvreté
2. le manque des services aux personnes
3. Les artisans et ouvriers qualifiés des métiers artisanaux ne représentent que
28,3%.
4. Des ressources humaines et financières très limitées.

d) Analyse de l’environnement technologique :

Les principales opportunités qu’offre l’environnement technologique marocain sont :


1. L’artisanat est marqué par l’émergence des ensembles artisanaux. Les objectifs recherchés
par la construction de ces ensembles visaient la mise à la disposition des artisans et des
coopératives des lieux de production et de commercialisation adaptés à leurs activités. Les
structures de ces ensembles artisanaux

Toutefois, les principales menaces technologiques qui freinent le développement du marché


de l’artisanat sont :
1. La formation dans l’artisanat est essentiellement dispensée par des centres
d’apprentissage, mais la faiblesse des moyens et l’inadaptation des conditions
matérielles et pédagogiques, font que les résultats sont restés limités.
2. la concurrence de plusieurs pays
3. La qualité n’est pas une priorité: Le séchage du bois à l’air libre, par exemple,
entraîne des fêlures lorsque les conditions d’humidité changent. Le séchoir électrique
disponible n’est pas utilisé.

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e) Analyse de l’environnement écologique :

Les principales opportunités qu’offre l’environnement écologique marocain sont :

1. La nouvelle orientation vers la culture de l’écologie et le respect de l’environnement.


D’autre part, les principales menaces écologiques qui freinent l’investissement sont :
1. la faiblesse des services de recyclage des déchets

f) Analyse de l’environnement légal :

Les principales opportunités qu’offre l’environnement légal marocain sont :


1. l’engagement de l’état marocain dans une multitude de réformes touchant
Plusieurs secteurs d’activité.
2. La création des chambres d’artisanat en vertu du dahir du 28 juin 1963, elles sont
actuellement au nombre de 24. Elles sont représentées au niveau du parlement par 21
conseillers, leurs représentants au niveau des régions est de 96. Ces chambres ont pour
principales attributions d’entreprendre toute action censée promouvoir le secteur de
l’artisanat dans leurs circonscriptions territoriales
3. les politiques menées jusqu’à présent qui ont toujours visé le développement du secteur
mais sans une vision stratégique fédératrice à long terme.

Cependant, les principales menaces légales sont :


1. les difficultés d’application de la loi sur la concurrence.
2. les difficultés d’application de la législation du travail.
3. les difficultés d’application de la loi sur la propriété intellectuelle.
4. dans la mise en œuvre d’une stratégie de développement régional ou local Les attributions
des chambres d’artisanat demeurent vagues et imprécises. Leur budget est relativement
faible, il est tributaire d’une seule source de financement (le décime additionnel à l’impôt
des patentes). Quant aux procédures de contrôle et d’exécution du budget, elles sont
caractérisées par la lourdeur et la multiplicité des intervenants. L’essentiel des crédits dont
disposent ces chambres sont consacrés aux charges fixes, à la construction d’infrastructure
administratives et à la réalisation de manifestations à faible portée.

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III. Comportement du consommateur vis-à-vis les produits artisanaux

3. Constat général :
Le marketing implique une approche en fonction du marché et axée sur le client. Telle est la
réalitépour la plupart des catégories de marchandises et de services. Pour les secteurs de
l’artisanat, les défis en termes de marketing sont de diverses origines ; à savoir :
 À première vue, il semblerait que les produits fabriqués à la machine puissent
aisément se substituer aux produits essentiellement faits à la main, en particulier à
l’heure de la technologie de pointe basée sur les connaissances : l’industrie moderne
permet une adaptation et une personnalisation de masse des produits proposés.
 Une autre difficulté tient au fait que les produits de l’artisanat ne répondent
généralement pas à des besoins fondamentaux des consommateurs. De ce fait, la
consommation de ces produits risque de baisser si les dépenses des consommateurs
diminuent, notamment en période de récession économique.
 La cible : cette clientèle connait une demande croissante pour l’art de vivre, le
patrimoine culturel etartisanal, la décoration d’intérieur et la mode du Royaume du
Maroc ; à travers une forte présence dans les médias internationaux (T.V,magazines,
cinéma….).Cette forte demande se manifeste auprès de 2 cibles de clientèle aumoins:

4. Approche relationnelles Produit/consommateur :

Suite à une analyse empirique du secteur artisanal au Maroc, on a pu conclure qu’il existe
trois couples produits clients, présenté comme suit :

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 L’artisanat de « consommation »2 :

 L’artisanat culturel vendu aux nationaux et aux touristes

 L’artisanat culturel destiné à l’export :

2
Estimations du Ministère de l’Artisanat, artisanat de production à vocation utilitaire seulement

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5. Les facteurs influençant le comportement des consommateurs :

Parmi les éléments qui influencent le comportement des consommateurs sur le secteur de
l’artisanat, on note :

 Les spécificités des produits artisanaux :


L’une des forces principales des artisans et réside dans leur créativité et dans le talentdont ils
font preuve pour l’exprimer. Ceci confère à leurs produits une saveur traditionnelle, culturelle
ousymbolique distinctive, laquelle suscite l’intérêt et correspond aux besoins émotionnels et
aux goûtsesthétiques de clients sagaces dans des créneaux spécialisés de marchés nationaux
ou d’exportation.
Même ainsi, attirer et garder les consommateurs est une tâche titanesque sur un marché
bondé, oùles consommateurs ont l’embarras du choix et où les concurrents sont constamment
à la recherche deproduits porteurs.

 La culture des marocains :


Aujourd’hui, acheter un produit artisanal ne fait pas partie de la culture de la population
marocaine.
En effet, si le consommateur marocain n’achète pas facilement ou ne pense même pas à
acheter un produit artisanal, c’est selon deux grands critères :
 Le prix : les produits artisanaux prennent du temps dans leur conception et nécessite
de la concentration et de la créativité de la part des artisans ce qui fait que leurs prix
soient le plus souvent élevés.
 Manque de besoin : la majorité des consommateurs marocains ne ressentent pas un
besoin particulier de se procurer un produit artisanal ; en ce qui les concerne, un
produit artisanal est un objet décoratif, secondaire et ne fait pas partie de leur
préoccupation. Comme il a été déjà cité, ne répondent pas à leur besoins
fondamentaux et delà les consommateurs ne leurs accordent pas d’importance.

19
IV. L’Artisanat de luxe au Maroc:

3. Le luxe et l’artisanat au Maroc :

Comme de coutume, c’est dans les souks que l’on trouvera les produits de l’artisanat
traditionnel. La virée shopping peut commencer dans l’ancienne médina. Aujourd’hui, et
grâce au développement technologique et de l’information, les produits de l’artisanat ont
trouvé de nouveaux habitats qui s’alignent avec la tendance actuelle, tel que les grandes
surfaces, les mall( MoroccoMall souk) et le net.

De nouvelle marque de l’artisanat ont vu le jour dernièrement ici au Maroc. Ces marques,
aussi fidèles au cadre traditionnel et ouverte sur le monde moderne, elles ont pour but de
vendre le Maroc comme parfaite destination touristique à double vocation : l’authenticité et la
modernité.

 Le Marché de l’artisanat de luxe au Maroc :

L’artisanat de luxe attire de plus en plus le client étranger que celui local, raison pour
laquelle une panoplie de mesures ont été mise en place, notamment l’adoption d’une stratégie
de communication solide et non-stop via tout les canaux de communication existants.

L’artisanat de luxe vise essentiellement lemarché international, avec l'organisation de


plusieurs expositions on cite comme exemple phare l’exposition "MaroCollection" sous la
coupole du magasin de luxe parisien "Galeries Lafayette", l'artisanat marocain voulait réussir
sa mue par l'ouverture sur de nouveaux marchés internationaux en capitalisant sur son savoir
et sa capacité avérée à épouser la modernité.

 Cas des entreprises de l’artisanat de luxe Marocaine

Plusieurs entreprises artisanales sont nées au Maroc, et qui connait aujourd’hui un


remarquable succès dans la matière de production et de créativité. On cite dans ce présent
rapport le cas de deux entreprises Marocaines, Fenyadi et art’déco.

FENYADI3, première marque d’artisanat haut de gamme du Maroc, est née de la


fusion des talents de designers internationaux et d’artisans marocains au savoir-faire
ancestral. FENYADI est le Moroccan Spirit for Design. FENYADI crée, renouvelle et
3
Une entreprise marocaine d’artisanat de luxe opérante dans le secteur de décoration maison, maroquinerie,
et bijouterie, www.fenyadi.com

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réinvente en permanence pour offrir au monde des objets sublimés, des atmosphères
uniques et un style de vie empreint d’harmonie et de beauté.Ambassadeur de
l’artisanat marocain de luxe, FENYADI s'engage à valoriser le savoir-faire des
artisans, à le perpétuer et à le faire voyager au-delà des frontières. En alliant
authenticité et design contemporain, FENYADI propose un voyage aux accents
marocains dans un monde de créativité et de raffinement.
Trois univers réunis, Via Notti, Akkal et Amira, pour offrir un voyage aux accents
marocains dans un monde de raffinement et de design contemporain. Le choix de la
thématique du désert s’est imposé de lui-même aux designers de FENYADI,
amoureux des lignes épurées.

Art’Déco4 : D'Art Déco est né d'une grande passion pour la décoration marocaine qui
ne cesse de fasciner le monde occidental. Elle a extrait du Maroc ses plus précieuses
richesses pour recréer chez ses clients cette atmosphère conviviale et chaleureuse.
Tous ses articles sont choisis avec soin et fabriqués manuellement par des artisans
partenaires réputés pour leur savoir-faire, leur talent et leur créativité.

 Quand les marques de luxe internationales valorisent l’artisanat Marocaine :

Refoulé, oublié, caché ; le savoir-faire artisanal n’était plus à la mode, on préférait les
stars, les paillettes qui semblaient pouvoir faire vendre de manière plus efficace qu’une mise
en avant des métiers d’art paraissant démodé.

Certains experts ou professionnels du luxe des diverses maisons de haute couture et de luxe,
mettaient cependant en garde les marques et tentaient de leur démontrer qu’elles étaient
assises sur une richesse inestimable qu’elles pouvaient utiliser pour valoriser leur produit.

Face à la montée en gamme des marchés de masse et premium, le savoir-faire artisanal


constitue une différence indéniable par rapport à une industrialisation massive. Il constitue
une gageure pour la qualité des produits de luxe (qui ont été plusieurs fois remis en cause). De
plus, il permet aux marques de luxe de raconter une histoire autour des valeurs de la marque,
de créer une identité de marque et un patrimoine difficilement copiable. Enfin, la mise en

4
Une entreprise marocaine d’artisanat spécialisé dans la décoration maison
http://www.panosouk.com/presentation.html

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avant de l’artisanat est un moyen de reconquérir les clients qui, avec les remises en questions
liées à la crise, recherchent du sens dans leurs achats, y compris sur le marché du luxe..

Les initiatives et campagnes des deux géants du luxe, LVMH et Gucci ont donc été
savamment préparées et arrivent à point nommé. S’aligner et coopérer avec une multitude
d’artisan marocain surtout dans le domaine de la haute couture et la maroquinerie afin
d’explorer l’immensité de la richesse des savoir-faire et la palette d’outils de créativité
marocaine authentique et mettre à la portée de ces grandes maisons une originalité sans
précédent.

 MoroccoMall Souk, l’ambassadeur de l’artisanat Marocaine

L’affluence massive que connaît le stand marocain de l’artisanat à MoroccoMall témoigne


du prestige dont jouit l’artisanat marocain sur le marché national et international ajoutant que
ce secteur constitue désormais un levier pour le développement du Maroc.

C’est au deuxième étage du MoroccoMall que le «souk» a été installé. Avec une
décoration typiquement marocaine, celui-ci regroupe quelques dizaines de boutiques où l’on
promeut l’artisanat du pays. Ingénieux, d’autant avec la dynamique d’encouragement de
l’artisanat depuis la mise en place de la stratégie sectorielle dédiée. Caftans, babouches,
djellabas, produits de l’artisanat... y sont ainsi proposés aux visiteurs. À travers ce souk, on
voit un véritable coup de pouce à notre patrimoine. Outre les boutiques, le souk comprend
aussi une mosquée, rien à négliger. Le but est de permettre aux visiteurs du Malld’y passer le
maximum de temps, c’est pourquoi on trouve à leur disposition tout ce dont ils auront besoin.

4. Recommandations

L’artisanat connait sans doute une puissante évolution ces dernières années, plusieurs
mesures ont été déployés à fin de pousser ce secteur, porte-parole touristique du royaume vers
une nouvelle ère de prospérité.

Les artisans marocains ont du mal à se faire une place sur le marché national. Aussi, pour
les appuyer et leur faciliter l’accès à ce marché, le ministère de l'Artisanat et les Chambres
d'artisanat ont intérêt à activer plusieurs mesures qui vise à :

 soutenir l'organisation d'expositions régionales en activation de la stratégie de


développement du secteur. En clair, définir les mesures d'organisation et de

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financement des expositions régionales pour la promotion des ventes des produits
artisanaux.
 coordonner leurs efforts en matière d'organisation des foires et à la promotion de
l'image de l'artisanat.
 Les Chambres d'artisanat auront ainsi l’obligation de superviser l'opération de
sélection des participants aux foires. Mieux encore, dédié un pourcentage pour les
participants artisans ruraux.
 Il s’agit également d’avoir une participation féminine obligatoire, encourager les
mains féministe
 veiller au respect par les exposants des normes de qualité et à l'aménagement de
stands sur les lieux d'exposition. Elles doivent aussi mobiliser les moyens
logistiques nécessaires à l'animation des expositions.

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Conclusion :

L’artisanat n’est pas seulement un ensemble d’activités et de produits, mais elle


constitue également une référence à une civilisation, à un art et à une culture de toute
une population. La référence à l’histoire montre que la production artisanale couvrait
avant l’installation du protectorat l’essentiel des besoins de la société et s’intégrait de
façon harmonieuse dans le système économique et social du pays. L’ouverture forcée
du marché marocain aux produits manufacturés, la pénétration du nouveau mode de
production capitaliste et l’apparition de noyaux de production moderne ont bouleversé
les structures de l’artisanat et son mode d’organisation et de fonctionnement. Il en
résulta une crise structurelle et une marginalisation progressive des activités de
l’artisanat.

L’ampleur de ces défis a contribué à ce que l’artisanat soit plutôt appréhendé


par les responsables, comme un secteur social et culturel, beaucoup plus que comme
secteur à vocation économique qui nécessitait des investissements productifs
générateurs de richesses et d’emplois. La réalité de l’action gouvernementale n’a
cependant pas été à la hauteur des choix politiques. Il existe un décalage net entre un
discours officiel marqué par l’intérêt pour le secteur, et les programmes réalisés à son
profit. L’action gouvernementale a souvent manqué de visibilité, de continuité, de
cohérence et de mobilisation, sinon de conviction.

L’entreprise artisanale, l’artisan et son savoir-faire n’ont pas été suffisamment


au centre des préoccupations des gouvernants, des programmes d’action arrêtés et des
efforts de promotion et de mise à niveau. L’organisation du secteur reste inefficace et
non représentative. La majorité de ses acteurs ne bénéficie pas de couverture sociale et
vit dans la précarité. Les budgets alloués à ce secteur demeurent dérisoires.

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