C’est une période très active de sa vie, qui n’a rien à voir avec
l’idée que l’on peut se faire aujourd’hui de l’activité d’un ingénieur
d’arrondissement. Chargé alors de la construction des ouvrages
communaux dont la subvention de financement ne venait jamais, il
comprit très vite que leur réalisation était impossible sans forte
réduction de leur prix de revient. Il trouva la solution en les
réalisant en béton, plus compétitif que les autres matériaux (aciers
ou maçonnerie).
Dix mois après qu’on lui ait confié le problème, les tassements
cessaient – le bâtiment était descendu de 46 cm depuis le début de
l’observation – et la gare était sauvée. De nouveau la gloire était au
rendez-vous, le retentissement fut énorme et la précontrainte fut
reconnue car Freyssinet avait « brisé le cercle infernal où se trouvent
enfermés les novateurs, surtout en matière de grands travaux où toute
novation met en jeu de lourdes responsabilités, chaque maître
d’oeuvre demandant des références et l’exemple d’un ouvrage
antérieur ».