Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Guide des analyses en immunologie – Indications, critères de réalisation et limites, par l’Association
des enseignants d’immunologie (ASSIM) et la Société française d’immunologie (SFI), 2014, 284 pages.
Immunologie fondamentale et immunopathologie – Enseignements thématique et intégré - Tissu
lymphoïde et sanguin / Immunopathologie et immuno-intervention, par le Collège des enseignants
d’immunologie, 2013, 280 pages.
Guide des analyses en
hématologie
Coordination :
Pr Patricia Martinez-Aguilar
CHU et Faculté de médecine, Montpellier
Co-coordination hémostase
Dr Dominique Lasne
AP-HP Hôpital Necker-Enfants Malades, Paris
Co-coordination immuno-hématologie
Pr France Pirenne
EFS Île-de-France
Sous l’égide de la
Commission de biologie de la Société française
d’hématologie
Animateurs
Pr Valérie Ugo
CHU et Faculté de médecine d’Angers
Pr Anne-Marie Fischer
HEGP et Faculté de médecine Paris-Descartes
Pr Nadine Ajzenberg
Hôpital Bichat et Faculté de médecine Paris-Diderot
Pr Claude Preudhomme
CHRU et Faculté de médecine de Lille
et du
Les indications et posologies de tous les médicaments cités dans ce livre ont été recommandées dans la littérature médicale et
concordent avec la pratique de la communauté médicale. Elles peuvent, dans certains cas particuliers, différer des normes
définies par les procédures d’AMM. De plus, les protocoles thérapeutiques pouvant évoluer dans le temps, il est recommandé au
lecteur de se référer en cas de besoin aux notices des médicaments, aux publications les concernant et à l’Âgence du médicament.
L’auteur et l’éditeur ne sauraient être tenus pour responsables des prescriptions de chaque médecin.
Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction par tous procédés, réservés pour tous pays. Toute reproduction
ou représentation intégrale ou partielle, par quelque procédé que ce soit, des pages publiées dans le présent ouvrage, faite
sans l’autorisation de l’éditeur est illicite et constitue une contrefaçon. Seules sont autorisées, d’une part, les reproductions
strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective et, d’autre part, les courtes
citations justifiées par le caractère scientifique ou d’information de l’œuvre dans laquelle elles sont incorporées (art.
L. 122-4, L. 122-5 et L. 335-2 du Code de la propriété intellectuelle).
Ce logo a pour objet d’alerter le lecteur sur la menace que représente pour l’avenir de l’écrit, tout
particulièrement dans le domaine universitaire, le développement massif du « photo-copillage ».
Cette pratique qui s’est généralisée, notammentdans les établissements d’enseignement, provoque
une baisse brutale des achats de livres, au point que la possibilité même pour les auteurs de créer des
œuvres nouvelles et de les faire éditer correctement est aujourd’hui menacée. Nous rappelons donc
que la reproduction et la vente sans autorisation, ainsi que le recel, sont passibles de poursuites. Les
demandes d’autorisation de photocopier doivent être adressées à l’éditeur ou au Centre français
d’exploitation du droit de copie : 20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris. Tél. 01 44 07 47 70.
Contributeurs
Nadine Ajzenberg, AP-HP, CHU hôpital Bichat, Lydie Da Costa, AP-HP, CHU hôpital Robert
Paris. Debré, Paris.
Marie-Christine Alessi, AP-HM, CHU La Luc Darnige, AP-HP, CHU hôpital européen
Timone, Marseille. Georges Pompidou, Paris.
Martine Alhenc- Gelas, AP-HP, CHU hôpital Frédéric Davi, AP-HP, CHU hôpital de la Pitié-
européen Georges Pompidou, Paris. Salpêtrière, Paris.
Véronique Baccini, CHU de Pointe-à-Pitre. Emmanuel De Maistre, CHU de Dijon.
Anne Bauters, CHU de Lille. Emmanuelle De Raucourt, AP-HP, CHU hôpi-
Marie-Christine Béné, CHU de Nantes. tal Beaujon, Clichy.
Sébastien Bertil, AP-HP, CHU hôpital européen Bénédicte Delahousse, CHU hôpital Trousseau,
Georges Pompidou, Paris. Tours.
Jean Michel Cayuela, AP-HP, CHU hôpital Michaela Fontenay, AP-HP, CHU hôpital
Saint–Louis, Paris. Cochin, Paris.
Fiche 1.1
Hémogramme
Code NABM 1104
Fiche 1.2
Hématocrite
Code NABM 2108
Fiche 1.3
Numération des réticulocytes
Code NABM 1109
Fiche 1.4
Plaquettes (thrombocytes), étude isolée
Code NABM 1107
1. MYH9 : MYosin Heavy chain 9. Les mutations de ce gène sont associées à différentes anomalies congénitales de
transmission autosomique dominante.
Chapitre 1. Cytologie 11
Fiche 1.5
Dosage de la thrombopoïétine (TPO) sérique
ou plasmatique
Code RIHN E032
Nature du prélèvement Sang sur tube sec ou EDTA ou hépariné : à vérifier auprès du laboratoire exécutant.
Recommandations pour la Néant.
qualité du prélèvement
Contraintes d’achemi- Température ambiante si transport rapide, sinon isolement du plasma ou du sérum réfrigéré à + 4 °C
nement ou congelé à – 20 °C (à vérifier auprès du laboratoire exécutant).
Mode de conservation Réfrigération pendant 2-3 jours, congélation au-delà. Éviter les congélations et décongélations répé-
tées. Aliquoter les échantillons avant de les congeler. Éviter les échantillons hémolysés ou lipidiques.
En cas de dosage sur plasma, préparer un plasma pauvre en plaquettes. Conditions à vérifier auprès
du laboratoire exécutant.
Principe méthodologique Immunodosage de type sandwich.
Type de méthode Méthode manuelle (ELISA).
12 Cytologie : tests généraux
Nature du prélèvement Sang sur tube sec ou EDTA ou hépariné : à vérifier auprès du laboratoire exécutant.
Type de test Mesure quantitative.
CIQ CIQ du fournisseur de réactifs, pool de sérums.
EEQ Oui.
Valeurs de référence/ Les performances du dosage de TPO ne sont pas établies en termes de sensibilité et de spécificité.
Interprétation et Par ailleurs, les résultats de la littérature ne sont pas tous concordants.
performances Un fait est cependant retrouvé dans toutes les études : des taux très élevés de TPO sont mesurés
dans les thrombocytopénies par défaut de production de plaquettes comme dans les aplasies
médullaires. Des taux normaux ou moyennement élevés de TPO sont mesurés chez les patients
avec PTI.
Dans les thrombocytoses, les taux de TPO sont variables : normaux ou élevés et peuvent permettre
dans certains cas d’orienter vers un diagnostic.
Causes d’erreur, limites En cas de dosage sur plasma, la préparation du plasma est un facteur de variation du taux de TPO.
du test Il faut autant que possible préparer un plasma pauvre en plaquettes car le récepteur à la TPO est
présent sur les plaquettes.
Chapitre 1. Cytologie 13
Fiche 1.6
Frottis sanguin. Frottis : immunomarquage
sur lame par Ac
Code LC E157
2. PML-bodies : granules nucléaires délocalisés dans le cytoplasme des blastes des leucémies promyélocytaires
(ProMyelocytic Leukemia PML).
3. NPM : NnucléoPhosMine délocalisée dans le cytoplasme des blastes leucémiques en cas de mutation.
Chapitre 1. Cytologie 15
Fiche 1.7
Cytologie des liquides et appositions
Code LC E200
Principe méthodologique Pour les liquides, une numération est d’abord réalisée au microscope
à l’aide d’un hématimètre, éventuellement après dilution en tampon
salin, dont il faudra tenir compte pour exprimer les résultats (en
nombre de cellules par mm3). Seuls les éléments nucléés, repérables
en augmentant le contraste de phase, sont énumérés. Il est possible
d’ajouter un colorant vital (bleu trypan) pour évaluer le nombre de
cellules mortes. Un aliquote de l’échantillon est ensuite étalé sur
lame à l’aide d’une cytocentrifugeuse, éventuellement en ajoutant un
peu de sérum de veau fœtal ou d’albumine humaine pour protéger
les cellules. Après séchage de l’étalement, une coloration MGG clas-
sique est réalisée avant l’examen microscopique. À noter que des
éléments microbiens ou certains parasites peuvent également être
détectés dans certains liquides (surtout LBA). Une coloration de Perls
des LBA peut être réalisée pour évaluer la présence d’hémosidérine
dans les macrophages, associée aux hémorragies intra-alvéolaires.
Pour les appositions, après séchage, une coloration classique est
réalisée avant examen au microscope.
Type de méthode Méthode manuelle. Certains automates de numération proposent un
module « liquides ».
Type de test Mesure quantitative et qualitative.
CIQ Non.
EEQ Commerciaux.
Valeurs de référence/Interprétation et performances Normalement le LCR et le vitré sont acellulaires. La composition
normale d’un LBA est connue, comportant essentiellement des
macrophages (∼90 %), quelques lymphocytes T avec un rapport
CD4/CD8 normal (∼2), des polynucléaires neutrophiles et éosinophiles.
Un épanchement pleural ou ascitique est par définition anormal mais
peut ne contenir que des éléments inflammatoires réactionnels.
Causes d’erreur, limites du test Les liquides hémorragiques peuvent être contaminés par des
éléments anormaux présents dans le sang (blastes, cellules lym-
phomateuses) et peuvent être ininterprétables. Les LBA contenant
trop de cellules bronchiques (cellules ciliées, normalement < 5 %)
peuvent également donner des résultats erronés non représentatifs
du contenu alvéolaire.
Chapitre 1. Cytologie 17
Fiche 1.8
Myélogramme
Code NABM 1101
Nature du prélèvement Suc médullaire sur seringue sèche, héparinée ou sur tube EDTA.
Recommandations pour la qualité du Les frottis destinés à la coloration MGG doivent être étalés immédiatement.
prélèvement Les prélèvements destinés aux analyses cytogénétiques (héparinés),
phénotypiques et moléculaires (EDTA) doivent être homogénéisés.
Contraintes d’acheminement Température ambiante.
Mode de conservation Température ambiante 12 heures maximum, prélèvement sur milieu de
conservation spécial au-delà.
Principe méthodologique Coloration des frottis médullaires au MGG. Mise en culture avec des agents
mitotiques pour l’analyse caryotypique. Extraction de l’ADN et/ou de l’ARN
pour les analyses moléculaires.
Type de méthode Méthode manuelle.
Type de mesure Mesure qualitative et semi-quantitative.
CIQ Maison.
EEQ Oui.
Valeurs de référence/Interprétation et Le myélogramme s’il est correctement réalisé et cellulaire permet l’analyse
performances cyto-morphologique des cellules médullaires et la réalisation des analyses
complémentaires phénotypiques, cytogénétiques et moléculaires.
Causes d’erreur, limites En cas d’hémodilution du prélèvement, l’analyse est non contributive.
En cas de myélofibrose, la ponction-aspiration peut être un échec et contrain-
dre à la réalisation d’une biopsie ostéomédullaire, indispensable en cas de
prélèvement paucicellulaire. Dans certaines hémopathies focales (myélome), le
myélogramme peut être négatif en raison de l’absence de cellule pathologique
dans la zone de prélèvement.
La présence d’une thrombopénie, l’utilisation d’anticoagulants ou d’anti-
agrégants plaquettaires ne contre-indiquent pas le myélogramme.
Chapitre 1. Cytologie 19
Fiche 1.9
Étude complémentaire de cytochimie (moelle ou sang)
Code NABM 1102
Nature du prélèvement Sang ou moelle sur EDTA, étalés sur lame de verre.
Recommandations pour la qualité Étalements de bonne qualité.
du prélèvement
Contraintes d’acheminement NA
Mode de conservation Température ambiante. Lames d’étalement non colorées.
Principe méthodologique La recherche de myéloperoxydase et de butyrate estérases repose sur une réaction enzyma-
tique (activité fonctionnelle de l’enzyme) avec un substrat générant un dépôt coloré dans les
cellules. Pour la myéloperoxydase, il s’agit d’une réaction cytochimique basée sur l’oxydation
d’un substrat chromogène, la benzidine, précipitant sous forme de granulations marron-vert
ou l’alpha-naphtol pyronine qui précipite en un produit rouge. Pour les butyrates estérases,
on réalise une hydrolyse de l’alpha-naphtyl butyrate qui produit une coloration rouge brun. Il
est également possible de rechercher les estérases non spécifiques (NASDA) par hydrolyse
du Naphtol-ASD-Acétate qui produit des précipités bleus. À noter que la recherche de
l’antigène myéloperoxydase est couramment réalisée en cytométrie en flux. Cette méthode
permet aussi l’identification antigénique du lysozyme dans les cellules engagées dans la
lignée monocytaire.
La coloration de Perls repose sur une coloration du fer ferreux (Fe3+), coloré en bleu par le
bleu de Prusse.
20 Cytologie : tests généraux
Fiche 1.10
Diagnostic des hémopathies malignes (moelle ou sang)
Code NABM 1105
Fiche 1.11
Vitesse de sédimentation
prognostic factor in acute myeloid leukemia, even Swerdlow et al. WHO Classification of Tumours of Hae-
in the patients with normal karyotype. Leukemia matopoietic and lymphoid Tissues. IARC Publica-
2003;17:1538–43. tions. 2016 ; 4th edition, volume 2.
Guy J, Antony-Debré I, Benayoun E, et al. GEIL (Groupe FICHE 1.11 – Vitesse de sédimentation
d’étude immunologique des leucémies). Flow cyto- Kratz A, Plebani M, Peng M, et al. International Coun-
metry thresholds of myeloperoxidase detection to cil for Standardization in Haematology (ICSH).
discriminate between acute lymphoblastic or myelo- ICSH recommendations for modified and alternate
blastic leukaemia. Br J Haematol 2013;161:551–5. methods measuring the erythrocyte sedimentation
Arber DA, Orazi A, Hasserjian R, et al. The 2016 revi- rate. Int J Lab Hematol 2017;39:448–57.
sion to the World Health Organization classification Crowson CS, Rahman MU, Matteson EL. Which measure
of myeloid neoplasms and acute leukemia. Blood of inflammation to use ? A comparison of ery-
2016;127:2391–405. throcyte sedimentation rate and C-reactive protein
FICHE 1.10 – Diagnostic des hémopathies measurements from randomized clinical trials of
malignes (moelle ou sang) golimumab in rheumatoid arthritis. J Rheumatol
Référentiel SFH (Société française d’hématologie) 2009. 2009;36:1606–10.
Chapitre 2
Cytométrie en flux
Fiche 2.1
Phénotypage des cellules anormales (moelle ou sang)
Code NABM 1103
Nature du prélèvement Sang, moelle osseuse, ganglion, tissu. LCR dans les deux heures.
Recommandations Prélèvement sur tube EDTA, sans autre condition particulière.
pour la qualité du Moelle osseuse : limiter au maximum l’hémodilution en ne prélevant que le volume minimal requis (1 mL
prélèvement maximum, idéalement dans une nouvelle logette).
Liquides : sans anticoagulant sauf si hémorragique. LCR et vitré dans les deux heures.
Tissus : dans une compresse imbibée de sérum physiologique.
Contraintes d’achemi- Température ambiante.
nement
Mode de conservation Température ambiante, de préférence à plat. Exceptionnellement à + 4 °C.
Principe méthodolo- Après une première phase fluidique où les cellules marquées par les anticorps sont guidées par un liquide de
gique gaine, elles passent une par une devant un faisceau laser (excitation) qui provoque l’émission d’une lumière
dans une autre longueur d’onde (émission) par les fluorochromes. Cette lumière émise est recueillie et trans-
formée en signal électronique. Concomitamment, les caractéristiques de taille et de granularité des cellules
sont recueillies en fonction de la diffraction du faisceau laser par les cellules seules.
Type de méthode Méthode manuelle, le cytomètre n’est pas un automate. Il existe cependant des automates de préparation
des échantillons. La phase d’interprétation des signaux acquis est cruciale.
Type de test Mesure qualitative et quantitative.
CIQ Commerciaux
EEQ Oui mais peu.
Valeurs de référence/ La présence de cellules anormales est par définition une anomalie. Par convention, le marquage de
Interprétation et 10 % des cellules d’un échantillon est considéré comme significatif. Une meilleure appréciation consiste
performances à comparer l’expression d’un marqueur sur une population cellulaire à celle des éléments « normaux »
de l’échantillon. Un moyen efficace est de travailler sur des échantillons dans lesquels les globules
rouges ont été lysés, mais conservant toutes les populations leucocytaires. Une comparaison simple sur
un histogramme biparamétrique de la diffraction cellulaire (SSC, Side SCatter) versus chaque fluoro-
chrome permet une approche rapide de la « positivité » d’un marqueur. Cependant, l’interprétation d’un
immunophénotypage doit intégrer l’ensemble des paramètres mesurés, par l’utilisation d’histogrammes
biparamétriques de marqueurs deux à deux sur des populations ciblées et en ayant recours à la
projection de la population identifiée sur une cartographie CD45/SSC.
Causes d’erreur, limites L’identification des cellules anormales est une technique très sensible, mais qui souffre de façon
du test récurrente dans les prélèvements médullaires, de l’hémodilution des échantillons.
Pour les SLP-B, la nécessité de se débarrasser des immunoglobulines solubles du plasma, par un lavage
préalable de l’échantillon, fausse les données quantitatives. La perméabilisation, pour l’identification de
marqueurs intracellulaires, a le même effet.
La préparation manuelle des mélanges d’anticorps est une source d’erreur (oubli d’un marqueur,
saturation par double pipettage). La nécessité de compenser les signaux de fluorochromes émettant à
des longueurs d’onde voisines peut également conduire à de faux résultats (surcompensation ou sous-
compensation). Les stratégies de fenêtrage lors de l’analyse doivent être rigoureuses.
1. LLC : Leucémie lymphoïde chronique ; LCM : Lymphome à cellules du manteau ; LF : Lymphome folliculaire ;
MM : Myélome multiple.
2. MRD: Minimal Residual Disease ou Measurable Residual Disease.
30 Cytologie : tests généraux
Fiche 2.2
Quantification des cellules CD34+
Code LC E018
Nature du prélèvement Sang sur EDTA, greffon hématopoïétique (pour les cytaphérèses ou la greffe de cellules hématopoïétiques
médullaires
Recommandations pour la Limiter au maximum le délai d’analyse car la viabilité est un facteur évalué par le test.
qualité du prélèvement
Contraintes d’achemine- Non.
ment
Mode de conservation Température ambiante et analyse rapide.
Principe méthodologique Il s’agit d’une approche en immunofluorescence directe en cytométrie en flux utilisant les marqueurs
CD45 couplé au FITC (Fluorescein isotyhiocyanate) et CD34 couplé à la PE (phycoerythrine), associés
à une élimination des cellules mortes par exclusion des cellules marquées par le 7AAD.
Une adjonction de billes de quantification à l’échantillon permet une numération du nombre de
cellules CD34+ vivantes directement (valeur absolue) en s’affranchissant des calculs incluant la
viabilité ou la détermination du nombre de cellules nucléées (Malassez/automate). Cette technique
est dite en « simple plateforme ».
Type de méthode Des trousses sont disponibles, rassemblant les principaux réactifs pour la réalisation de la technique.
Certaines sociétés mettent à disposition un logiciel simplifiant l’analyse ou la ré-analyse sur leurs
cytomètres. Des systèmes commerciaux intégrés sont prévus pour automatiser la totalité du processus,
simplifiant ainsi l’accréditation.
Type de test Méthode de quantification du nombre de cellules CD34+.
CIQ Oui, commerciaux.
EEQ Oui, commercial.
Valeurs de référence/Inter- Le but est d’obtenir, en règle, une sensibilité de moins de 2 cellules/mm3 pour un chiffre absolu de
prétation et performances 10 cellules CD34+/mm3 qui est le seuil de déclenchement usuel du prélèvement par cytaphérèse.
Causes d’erreur, limites La présence de plaquettes en grand nombre ou de cellules en apoptose est la cause la plus fréquente
du test d’erreurs. Ce phénomène est normalement limité avec l’utilisation des trousses qui intègrent un
marqueur de viabilité.
Chapitre 2. Cytométrie en flux 31
Fiche 2.3
Hémoglobinurie paroxystique nocturne (HPN)
Code NABM 1119
CIQ Une mesure de la sensibilité de la combinaison utilisée doit être définie dans chaque laboratoire
sur des échantillons normaux. Il n’existe pas de CIQ.
EEQ Différents EEQ sont disponibles. La recommandation en France est de participer à l’échange
interlaboratoires qui est organisé avec l’Association Française de Cytométrie (AFC) à partir
d’échantillons frais et de cas virtuels à analyser.
Valeurs de référence/Inter- La sensibilité de 1 % est obtenue avec 2/3 marqueurs pour diagnostiquer l’HPN classique. La
prétation et performances haute sensibilité (0,01 %), avec 5 marqueurs, nécessite l’analyse de plus de 200 000 cellules
pour avoir un nuage de 20 cellules en cas de positivité. En cas de leucopénie qui ne permet
pas d’atteindre la limite de détection, il faut avoir recours à l’étude des hématies.
Causes d’erreur, limites du test La mortalité cellulaire est certainement une cause de détection de « faux petits clones », ce qui
nécessite de réaliser l’analyse aussi rapidement que possible. Les échantillons avec « myélé-
mie » génèrent des erreurs peu connues. Il ne faut pas effectuer ce test sur la moelle osseuse.
Il faut être prudent dans l’utilisation de CD16, GPI-lié sur les PN mais transmembranaire sur
les cellules NK qui peuvent être un bon témoin, mais il faut noter que les éosinophiles sont
CD16-. En cas de cytopénies, limitant l’analyse de nombreux PN, il faut effectuer l’analyse des
hématies. L’étude du clone sur les hématies donne néanmoins en règle une taille plus petite du
clone du fait de l’hémolyse et de la possibilité de transfusion d’hématies normales.
Chapitre 2. Cytométrie en flux 33
Fiche 2.4
Marquage cellulaire quel qu’il soit en cytométrie en flux
(par anticorps)
Code LC G0653
Nature du prélèvement Sang périphérique ou moelle osseuse sur EDTA. Tube sec pour la majorité des liquides. Cellules
fraîchement dissociées (ex. ganglion).
Recommandations pour la Analyse dans les 24 heures.
qualité du prélèvement
Contraintes d’achemine- NA.
ment
Mode de conservation Température ambiante.
Principe méthodologique L’immunophénotypage repose sur l’incubation de l’échantillon à tester avec un mélange d’anticorps
monoclonaux conjugués à des fluorochromes. La technique la plus simple est dite de « lyse sans
lavage » et consiste à incuber directement l’échantillon avec les anticorps, à lyser les hématies si
nécessaire et à analyser l’échantillon avec un cytomètre en flux (il est également possible de les
examiner en microscopie UV). Les lavages peuvent parfois améliorer la résolution des signaux mais
entraînent une perte aléatoire de cellules. Dans certains cas, s’il est nécessaire d’augmenter la
concentration cellulaire, une lyse préalable des hématies peut être réalisée dans ce qui est appelé
une lyse macrovolume.
34 Cytologie : tests généraux
Nature du prélèvement Sang périphérique ou moelle osseuse sur EDTA. Tube sec pour la majorité des liquides. Cellules
fraîchement dissociées (ex. ganglion).
Type de méthode Méthode manuelle. Le cytomètre en flux n’est pas un automate. À noter qu’il existe des automates de
préparation.
Type de test Mesure quantitative.
CIQ Commerciaux pour certains marqueurs.
EEQ Non.
Valeurs de référence/Inter- Il est nécessaire de bien connaître les caractéristiques immunophénotypiques associées aux
prétation et performances pathologies suspectées. L’interprétation nécessite un biologiste expérimenté capable d’analyser les
marquages parfois complexes impliquant des stratégies de fenêtrage pouvant être sophistiquées pour
certaines populations rares, notamment dans le cadre de la recherche de maladie résiduelle (MRD).
Causes d’erreur, limites Hémodilution pour les prélèvements de moelle osseuse, inadéquation des quantités d’anticorps.
du test
Fiche 2.5
Analyse du cycle cellulaire par cytométrie en flux
Code RIHN E003
Fiche 2.6
Lymphocytes T helper/suppresseurs
Code NABM 1122
Nature du prélèvement Sang ou moelle sur EDTA. Liquides d’épanchement, liquide céphalo-rachidien (aussi appelé
fluide cérébro-spinal), liquides de lavage bronchoalvéolaire, tissus frais dissociés.
Recommandations pour la qualité L’utilisation d’un anticoagulant n’est pas nécessaire en dehors du sang et de la moelle, mais il
du prélèvement convient de vérifier la qualité hémorragique ou non du prélèvement.
Contraintes d’acheminement Examen à réaliser de préférence dans les 24 h.
Mode de conservation Température ambiante ou + 4 °C.
38 Cytologie : tests généraux
Principe méthodologique Cet examen est réalisé en cytométrie en flux multiparamétrique, généralement avec un seul
mélange d’anticorps monoclonaux (panel), conjugués à différents fluorochromes, dans un seul
tube. Il existe des variantes selon les laboratoires quant au panel utilisé et à la réalisation
d’une lyse des hématies avec ou sans lavage après l’incubation. Pour la réalisation d’une
numération concomitante des sous-populations, il convient de ne pas laver l’échantillon après
la lyse et d’utiliser un volume connu de billes calibrées permettant, par une série de règles de
trois, d’obtenir la valeur absolue de chaque sous-population (technique single platform). Sinon,
les proportions en pourcentages peuvent être rapportées à la valeur absolue des lymphocytes
obtenue sur un hémogramme.
Type de méthode Méthode manuelle pouvant être semi (préparation) ou totalement automatisée.
Type de test Mesure qualitative et quantitative.
CIQ Maison.
EEQ Oui, commerciaux.
Valeurs de référence/Interpréta- Les valeurs de référence publiées dans la littérature tiennent compte de l’âge et du genre.
tion et performances De manière schématique, les lymphocytes T totaux CD3+ représentent 70 à 80 % des lym-
phocytes, avec 6 à 15 % de lymphocytes B et 6 à 15 % de cellules NK. Les cellules CD3+/
CD4+ et CD3+/CD8+ sont dans des proportions 2/3-1/3, soit globalement 45 % et 25 % des
lymphocytes totaux. Il existe dans le sang périphérique normal de petites proportions de
lymphocytes T double positifs ou double négatifs pour CD4 et CD8. Ces petites populations
peuvent augmenter en cas d’infection ou de syndrome lymphoprolifératif T. L’index d’immuno-
régulation CD4/CD8 est typiquement inversé (abaissé) en cas d’infection virale et augmenté en
cas d’infection bactérienne ou de maladie auto-immune, attirant l’attention vers la recherche
d’autres signes cliniques ou perturbations biologiques.
Causes d’erreur, limites du test Échantillon coagulé, lyse défectueuse, oubli d’un anticorps, stratégie de gating inappropriée.
Chapitre 2. Cytométrie en flux 39
Bibliographie du chapitre 2 Krause DS, Fackler MJ, Civin CI, et al. CD34 : structure,
biology, and clinical utility. Blood 1996;87:1–13.
FICHE 2.1 – Phénotypage des cellules anormales
Gratama JW, Kraan J, Keeney M, et al. Validation of
(moelle ou sang)
the single-platform ISHAGE method for CD34+
Matutes E, Owusu-Ankomah K, Morilla R, et al. The
hematopoietic stem and progenitor cell enumeration
immunological profile of B-cell disorders and pro-
in an international multicenter study. Cytotherapy
posal of a scoring system for the diagnosis of CLL.
2003;5:55–65.
Leukemia 1994;8:1640–5.
Béné MC, Castoldi G, Knapp W, et al. Proposals for FICHE 2.3 – Hémoglobinurie Paroxystique
Nocturne (HPN)
the immunological classification of acute leu-
kemias. European Group for the Immunological Borowitz MJ, Craig FE, Digiuseppe JA, et al. Clinical
Characterization of Leukemias (EGIL). Leukemia Cytometry Society. Guidelines for the diagnosis and
1995;9:1783–6. monitoring of paroxysmal nocturnal hemoglobinuria
Lacombe F, Durrieu F, Briais A, et al. Flow cytometry and related disorders by flow cytometry. Cytometry
CD45 gating for immunophenotyping of acute mye- part B 2010;78:211–30.
loid leukemia. Leukemia 1997;11:1878–86. Debliquis A, Wagner-Ballon O, Le Garff-Tavernier M,
Arnoulet C, Béné MC, Durrieu F, et al. Fourand five-color et al. HPN-AFC Group. Évaluation of paroxysmal
flow cytometry analysis of leukocyte differentiation nocturnal hemoglobinuria screening by flow cytome-
pathways in normal bone marrow: a reference docu- try through multicentric interlaboratory comparison
ment based on a systematic approach by the GTLLF in four countries. Am J Clin Pathol 2015;144:858–68.
and GEIL. Cytometry B Clin Cytom 2010;78:4–10. FICHE 2.4 – Marquage cellulaire quel qu’il soit en
Béné MC, Nebe T, Bettelheim P, et al. Immunopheno- cytométrie en flux (par anticorps)
typing of acute leukemia and lymphoproliferative Porwit A, Béné MC. Multiparameter Flow Cytometry in
disorders: a consensus proposal of the European the Diagnosis of Hematologic Malignancies. Cam-
LeukemiaNet Work Package 10. Leukemia 2011;25: bridge University Press; 2018.
567–74. FICHE 2.5 – Analyse du cycle cellulaire par
Kalina T, Flores-Montero J, van der Velden VH, et al. Euro- cytométrie en flux
Flow Consortium (EU-FP6, LSHB-CT-2006-018708). Lacombe F, Belloc F. Flow cytometry study of cell cycle,
EuroFlow standardization of flow cytometer instrument apoptosis and drug resistance in acute leukemia.
settings and immunophenotyping protocols. Leukemia Hematol Cell Ther 1996;38:495–504.
2012;26:1986–2010. Noh OK, Park SJ, Park HJ, et al. Re-evaluation of DNA
Porwit A, van de Loosdrecht AA, Bettelheim P, et al. Index as a Prognostic Factor in Children with Precur-
Revisiting guidelines for integration of flow sor B Cell Acute Lymphoblastic Leukemia. Ann Clin
cytometry results in the WHO classification of Lab Sci 2017;47:535–40.
myelodysplastic syndromes-proposal from the FICHE 2.6 – Lymphocytes T helper/suppresseurs
International/European LeukemiaNet Working Wucherpfennig KW, Gagnon E, Call MJ, et al. Struc-
Group for Flow Cytometry in MDS. Leukemia tural biology of the T-cell receptor: insights into
2014;28:1793–8. receptor assembly, ligand recognition, and initia-
Selimoglu-Buet D, Wagner-Ballon O, Saada V, et al. tion of signaling. Cold Spring Harb Perspect Biol
Francophone Myelodysplasia Group. Characteristic 2009;2:a0051401.
repartition of monocyte subsets as a diagnostic signa- Maecker HT, McCoy JP, Nussenblatt R. Standardizing
ture of chronic myelomonocytic leukemia. Blood immunophenotyping for the Human Immunology
2017;130:832–5. Project. Nat Rev Immunol 2012;12:191–200.
Schuurhuis GJ, Heuser M, Freeman S, et al. Minimal/ Kalina T, Flores-Montero J, van der Velden VH,
measurable residual disease in AML: consensus docu- et al. EuroFlow Consortium (EU-FP6, LSHB-
ment from ELN MRD Working Party. Blood 2018;. CT-2006-018708). EuroFlow standardization of
131:1275-91. flow cytometer instrument settings and immunophe-
FICHE 2.2 – Quantification des cellules CD34+ notyping protocols. Leukemia 2012;26:1986–2010.
Sutherland DR, Keating A, Nayar R, et al. Sensitive detec- Rajab A, Axler O, Leung J, et al. Ten-color 15-anti-
tion and enumeration of CD34+ cells in peripheral body flow cytometry panel for immunophenoty-
and cord blood by flow cytometry. Exp. Hematol ping of lymphocyte population. Int J Lab Hematol
1994;22:1003–10. 2017;39(Suppl 1):76–85.
Chapitre 3
Exploration des pathologies
érythrocytaires
Fiche 3.1
Recherche d’anomalies morphologiques des globules
rouges sur frottis (recherche de schizocytes, hématies
cibles, drépanocytes, elliptocytes, sphérocytes, etc.)
Code RIHN E011
Fiche 3.2
Drépanocytes : recherche (test de falciformation)
Code NABM 1111
Fiche 3.3
Corps de Heinz (recherche)
Code NABM 1110
CIQ Non.
EEQ Non.
Valeurs de référence/Interprétation et Test permettant avant tout une orientation diagnostique rapide d’hémoglobine
performances instable (hémolyse chronique) ou de déficit en G6PD (hémolyse intravasculaire
aiguë) avant examens de confirmation.
Causes d’erreur, limites du test Sensibilité faible.
Chapitre 3. Exploration des pathologies érythrocytaires 47
Fiche 3.4
Test de Kleihauer
Code NABM2109
Signification biologique du paramètre partir du test est supérieure à 4 mL, des doses
Ce test cytologique permet la mise en évidence supplémentaires doivent être administrées à la
et l’évaluation du nombre d’hématies fœtales mère dans un délai de 72 h maximum ;
(contenant majoritairement de l’hémoglobine • évaluation de pertes fœtales (transfusion fœto-
fœtale, HbF) parmi les hématies présentes dans maternelle) durant la grossesse, quel que soit le
un échantillon sanguin. Il est basé sur les pro- rhésus de la mère. Lors de traumatismes ou de
priétés de résistance de l’HbF aux agents acides. Il gestes invasifs, de souffrance ou de mort fœtale
permet de calculer le volume de sang fœtal corres- durant la grossesse, un passage d’hématies fœtales
pondant à ce nombre d’hématies. peut survenir. Le test de Kleihauer permet de
Synonyme : élution acide. quantifier ce volume afin d’envisager la prise en
charge obstétricale adéquate.
Deux situations sont plus rares :
Objectifs de l’analyse et principales
• identification de la distribution pan ou hétéro-
indications de prescription
cellulaire de l’HbF en cas de suspicion de persis-
L’objectif dépend de l’indication. Les principales tance héréditaire d’HbF (PHHF), de thalassémie,
indications sont : etc. ;
• prévention de l’immunisation rhésus fœto- • transfusion ou greffe non compatible RhD afin
maternelle : l’objectif est de quantifier le pour- d’adapter la prise en charge.
centage d’hématies fœtales circulant dans le sang
maternel en post-partum ou pendant la gros- Place dans la hiérarchie d’un
sesse, afin d’adapter la dose d’immunoglobulines bilan d’exploration
(Ig) anti-D à injecter à la mère. Toute femme
RhD- ayant un bébé RhD+ doit obligatoirement Il s’agit d’un examen de première intention. La
recevoir une dose standard d’Ig anti-D. Celle-ci quantification par cytométrie en flux peut être
est de 1 000 UI (200 µg en France) et permet indiquée en cas de difficulté diagnostique ou
de neutraliser au maximum 4 mL de sang fœtal afin de quantifier plus précisément un passage
transfusé. Si la quantité de sang fœtal calculée à important d’hématies fœtales.
Fiche 3.5
Résistance globulaire osmotique
Code NABM 1112
Nature du prélèvement Sang total sur héparine (2 tubes pour la résistance après 24 h d’incubation).
Recommandations pour la Sang non hémolysé, non centrifugé.
qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement Durée d’acheminement < 3 h.
Mode de conservation Température ambiante.
Principe méthodologique Il s’agit d’une technique biochimique. Le test est effectué sur un culot globulaire lavé. Une
gamme de solutions d’osmolarité décroissante est établie à partir d’une solution isotonique.
Le sang du patient (et en parallèle d’un témoin) est mis au contact et la densité optique est
mesurée après centrifugation afin d’évaluer le pourcentage d’hémolyse pour chaque tube de la
gamme. Une courbe d’hémolyse peut être tracée. Les valeurs du patient sont comparées aux
valeurs cibles établies sur une population contrôle ainsi qu’à celle du témoin.
50 Cytologie : tests généraux
Fiche 3.6
Mise en évidence d’anomalies du cytosquelette du
globule rouge en cytométrie en flux (test à l’EMA)
Code RIHN E149
Nature du prélèvement Sang veineux sur EDTA (minimum 500 microlitres). À réception, choisir 3 à 6 prélèvements
témoins appariés en âge, avec indices érythrocytaires normaux, conservés dans les mêmes
conditions que le prélèvement du patient.
Recommandations pour la Avant toute transfusion au diagnostic ou 3 mois après la dernière transfusion. Associer un frottis
qualité du prélèvement sanguin fait sur place.
Acheminement Envoi à + 4 °C, tube non en contact direct avec la glace ou la source de froid.
Mode de conservation Délai maximum de 7 jours entre le prélèvement et le test, à + 4 °C.
Principe méthodologique Cytométrie en flux après marquage des hématies à l’EMA.
Type de méthode Cytométrie en flux, interprétation par un spécialiste.
Type de test Mesure quantitative.
CIQ Non.
52 Cytologie : tests généraux
Fiche 3.7
Recherche des pathologies constitutionnelles
de la membrane du globule rouge en ektacytométrie
Code RIHN E027
trans). Les stomatocytoses sont des PCME très
hétérogènes caractérisées par une fuite catio-
Signification biologique du paramètre nique. Il en résulte un contenu cationique anor-
mal et des altérations du volume et de la chromie
Les pathologies constitutionnelles de la mem-
érythrocytaire.
brane érythrocytaire (PCME) sont un groupe
Les PCME sont phénotypiquement très hétéro-
hétérogène de pathologies constitutionnelles qui
gènes, asymptomatiques à sévères, de révélation
se caractérisent par une anémie hémolytique
in utero parfois par un hydrops fetalis. Les formes
corpusculaire se manifestant cliniquement par
asymptomatiques doivent être également diag-
les signes classiques de l’anémie (pâleur, asthé-
nostiquées, notamment les stomatocytoses, en
nie, dyspnée d’effort, tachycardie avec souffle
raison de la surcharge en fer qui conditionne
systolique anorganique) associés aux signes de
le pronostic. La technique de référence pour le
l’hémolyse chronique (ictère, splénomégalie).
diagnostic de ces pathologies est l’ektacytométrie.
Ceci se traduit par une anémie régénérative
L’ektacytomètre est un viscosimètre qui mesure
(compte réticulocytaire > 150.109/L) avec un
la déformabilité des globules rouges dilués dans
volume des hématies et une chromie variables
une solution visqueuse de PVP, soumis à des
selon les PCME. Des mutations dans des gènes
forces de cisaillement définies et à un gradient
de protéines de la membrane érythrocytaire ou
osmolaire. La courbe ektacytométrique obtenue
dans des transporteurs membranaires sont res-
permet d’individualiser 3 points :
ponsables de ces pathologies. Les complexes
• le point Omin qui correspond à l’osmolarité
protéiques ankyrine et 4,1 R sont majeurs au
à laquelle 50 % des GR sont lysés dans le test de
sein de la membrane du globule rouge. Ils
résistance osmotique et représente le rapport sur-
permettent un ancrage des protéines au sein de la
face/volume ;
bicouche phospholipidique en lien avec le cytos-
• l’index de déformabilité maximale (DImax) ;
quelette de spectrine. Le complexe ankyrine est
• le point O’ ou hyper, osmolarité à la moitié de
impliqué dans les connexions protéiques verti-
la DImax qui reflète l’état d’hydratation des GR.
cales de la membrane érythrocytaire alors que le
La courbe ektacytométrique doit toujours s’inter-
complexe 4.1R est impliqué dans les connexions
préter avec les indices érythrocytaires, réticu-
protéiques horizontales. Une mutation dans une
locytaires, l’analyse des graphes des automates
des protéines du complexe ankyrine est res-
de NFS, l’examen microscopique d’un frottis
ponsable d’une sphérocytose héréditaire (SH).
sanguin, le test EMA, le bilan d’hémolyse et les
La perte de cohésion de la membrane et la
autres bilans d’une anémie hémolytique (élec-
formation de vésicules lipidiques entraînent une
trophorèse de l’hémoglobine, mesure des activi-
perte de surface et la formation de sphérocytes.
tés G6PD/PK, test de Coombs).
Une mutation dans le complexe 4.1R, est res-
Dans les cas difficiles de PCME sans diagnostic éta-
ponsable d’une elliptocytose héréditaire avec
bli par l’ektacytométrie, chez les patients polytrans-
une stabilité membranaire diminuée conduisant
fusés sans réalisation possible des tests fonctionnels
à une fragmentation devenant majeure dans la
ou dans les associations de pathologies érythrocy-
forme sévère de l’elliptocytose ou pyropoïkilo-
taires, un bilan moléculaire peut être associé (Next
cytose (association d’une mutation du gène de
Generation Sequencing [NGS] ciblé).
la spectrine au polymorphisme alpha Lely en
54 Cytologie : tests généraux
Nature du prélèvement Sang veineux sur EDTA (minimum 500 microlitres). À réception, choisir un témoin apparié en âge,
avec indices érythrocytaires normaux, conservé dans les mêmes conditions que le prélèvement du
patient.
Recommandations pour la Avant toute transfusion au diagnostic ou 3 mois après la dernière transfusion. Associer un frottis
qualité du prélèvement sanguin fait sur place.
Acheminement Envoi rapide à + 4 °C, tube non en contact direct avec la glace ou la source de froid.
Mode de conservation Délai maximum de 48 h maximum entre le prélèvement et la réalisation de l’examen.
Principe méthodologique Mesure de la déformabilité des hématies en gradient osmolaire et soumises à des forces de
cisaillements définies.
Type de méthode Méthode automatisée, interprétation par un spécialiste.
Type de test Mesure quantitative.
CIQ Non.
EEQ Non.
Valeurs de référence/Inter- Examen de référence.
prétation et performances
Causes d’erreur, limites Faux positifs : CDAII, Anémie Hémolytique auto-immune, incompatibilité ABO, qui miment la courbe
du test ektacytométrique d’une sphérocytose héréditaire.
Faux négatifs : ektacytométrie réalisée après une transfusion récente, association d’une pathologie
de la membrane à une autre pathologie du globule rouge qui peut fausser l’aspect caractéristique de
la courbe pour une PCME donnée.
Chapitre 3. Exploration des pathologies érythrocytaires 55
Fiche 3.8
Facteur de croissance : dosage de l’erythropoïétine
sérique ou plasmatique
Code NABM 0763
Nature du prélèvement Sang sur tube sec ou EDTA : à vérifier auprès du laboratoire exécutant.
Recommandations pour la qualité du L’indication précise de l’horaire est utile. Il est recommandé de faire le recueil de
prélèvement l’échantillon entre 7 h 30 et 12 h en raison des variations diurnes. Il existe en effet une
variation circadienne du taux d’EPO avec des taux circulants plus bas entre 4 h et 12 h
par rapport à la période de 16 h à 24 h.
Contraintes d’acheminement Température ambiante si transport rapide, sinon, isolement du plasma ou du sérum
réfrigéré à + 4 °C ou congelé à – 20 °C (à vérifier auprès du laboratoire exécutant).
Mode de conservation Réfrigération pendant 2-3 jours, congélation au-delà. La stabilité à – 15 °C est de
12 mois. Éviter les congélations et décongélations répétées. Aliquoter les échantillons
avant de les congeler. Éviter les échantillons hémolysés ou lipidiques. Conditions
à vérifier auprès du laboratoire exécutant.
Principe méthodologique Immunodosage de type sandwich manuel ou automatisé sur automate dédié.
Type de méthode Méthode manuelle (ELISA) ou automatisée.
Type de test Mesure quantitative.
CIQ CIQ du fournisseur de réactifs, d’un fournisseur de contrôles, pool de sérums.
EEQ Oui.
Valeurs de référence/Interprétation et La sensibilité du dosage d’EPO pour le diagnostic de polyglobulie primitive (Vaquez)
performances est de l’ordre de 80 % (plus faible que la sensibilité de la mutation JAK2 V617F qui est
supérieure à 95 %). Un taux d’EPO élevé est retrouvé dans environ un cas sur deux de
polyglobulies secondaires.
Causes d’erreur, limites du test Les anticorps utilisés dans les dosages d’EPO reconnaissent les EPO de synthèse. Pour
mesurer le taux d’EPO endogène, il faut s’abstenir de faire cette mesure dans les deux
semaines suivant la dernière administration. De même, les transfusions ou les saignées
modifient les taux d’EPO.
Chapitre 3. Exploration des pathologies érythrocytaires 57
Da Costa L, Mohandas N, Sorette M, et al. Temporal French Society of Hematology (SFH). Diagnostic
differences in membrane loss lead to distinct reti- tool for red blood cell membrane disorders: Assess-
culocyte features in hereditary spherocytosis and in ment of a new generation ektacytometer. Blood Cells
immune hemolytic anemia. Blood 2001;98:2894–9. Mol Dis 2016;56:9–22.
Da Costa L, Galimand J, Fenneteau O, et al. Hereditary FICHE 3.8 – Facteur de croissance dosage de
spherocytosis, elliptocytosis, and other red cell mem- l’erythropoïétine sérique ou plasmatique.
brane disorders. Blood Rev 2013;4:167–78. Schlageter MH, Dosquet C, Chomienne C. Erythropoïé-
Da Costa L, Suner L, Galimand J, et al. Society of Hema- tine. Encyclopédie médico chirurgicale ; 2015.
tology and Pediatric Immunology (SHIP) group;
Chapitre 4
Exploration des anomalies du
métabolisme du fer et hémolyse
Fiche 4.1
Ferritine
Code NABM 1213, non cumulable avec 1833
Fiche 4.2
Fer sérique et coefficient de saturation
de la transferrine
(Ces analyses ne peuvent et ne doivent pas être découplées.)
Fiche 4.3
Récepteur soluble de la transferrine
Code NABM 1822 non cumulable avec 1213
Fiche 4.4
Haptoglobine
Code NABM 1813
Fiche 4.5
Hémochromatose - Mutation p.Cys282Tyr (C2822Y)
du gène HFE
Code NABM 8000
Fiche 5.1
Électrophorèse de l’hémoglobine (gel polyacrylamide)
Code NABM 1113
Signification biologique du paramètre L’intitulé de cette analyse est donc amené à évoluer.
L’électrophorèse de l’hémoglobine (Hb) sur gel
de polyacrylamide est un test de dépistage d’une Objectifs de l’analyse et principales
anomalie le plus souvent constitutionnelle des indications de prescription
fractions protéiques de l’Hb (globine). Cette analyse doit permettre la mise en évidence
L’analyse doit être capable de séparer, d’identifier d’anomalies :
et de quantifier les fractions normales (HbA, • quantitatives : évaluations du pourcentage des
HbA2 et HbF) et les variants fréquents (HbS, fractions mineures (HbA2 et HbF) et d’éven-
HbC, etc.) ou plus rares de l’Hb. tuelles fractions anormales ;
La technique d’électrophorèse devrait être main- • qualitative : présence de fractions anormales
tenant remplacée par une autre méthode de d’Hb (variants).
screening de première intention comme la chro- Indications : diagnostic d’une thalassémie (beta,
matographie liquide haute performance (High alpha), dépistage de variants de l’Hb.
Performance Liquid Chromatograpy, HPLC) ou
l’électrophorèse capillaire, plus sensibles et plus Place dans la hiérarchie
spécifiques. d’un bilan d’exploration
Certains laboratoires utilisent une ou deux
méthodes de screening, certains variants pouvant Test de dépistage à réaliser en première
ne pas être décelés par l’une ou l’autre méthode. intention dans le bilan diagnostique d’une
hémoglobinopathie.
Fiche 5.2
Électrophorèse de l’hémoglobine (citrate agar)
Code NABM 1114
Fiche 5.3
Test de solubilité de l’hémoglobine (Itano, falciformation)
Code NABM 1115
Fiche 5.4
Test à l’isopropanol (Hb instable)
Code NABM 1115
Signification biologique du paramètre aiguë. Il doit être prescrit en association avec une
Il existe de nombreux variants des protéines de étude complète de l’hémoglobine (recherche de
la globine de l’hémoglobine (Hb) dont certains variant, code NABM 1120) et éventuellement une
présentent une instabilité in vivo et in vitro. Cette recherche de corps de Heinz (précipitation intra-
instabilité a pour conséquence une hémolyse érythrocytaire de l’hémoglobine instable) qui est
chronique et des crises hémolytiques aiguës. habituellement positive dans cette situation.
Le test à l’isopropanol est un test biochimique qui
a pour objet de mettre en évidence une hémo- Place dans la hiérarchie d’un
globine instable dans un échantillon sanguin. bilan d’exploration
Synonymes : test de stabilité de l’hémoglobine, Examen de seconde intention permettant de
recherche d’hémoglobine instable. confirmer la présence d’un variant instable de
l’hémoglobine.
Objectifs de l’analyse et principales Il peut aussi être utilisé en situation d’urgence
indications de prescription lorsqu’un tel variant est suspecté. C’est toutefois
Ce test recherche une hémoglobine instable dans un test peu disponible qui n’est réalisé que dans
le bilan étiologique d’une hémolyse chronique ou des laboratoires spécialisés.
Fiche 5.5
Recherche d’une anomalie de l’hémoglobine
(3 techniques au minimum)
Code NABM 1120
Nature du prélèvement Sang total sur EDTA ou ACD (acide citrique-dextrose).
Valeurs de référence/Inter- Les anomalies des chaînes de globine sont associées à des pathologies spécifiques. La
prétation et performances recommandation d’utiliser trois tests différents témoigne des sensibilités variables de ces
techniques.
Causes d’erreur, limites du test Certains variants co-migrent avec les fractions normales (HbA, HbA2 et HbF) et peuvent inter-
férer avec leur quantification, induire une confusion avec un autre variant, fausser leur dosage
ou ne pas être détectés. C’est la raison pour laquelle l’utilisation d’au moins deux méthodes de
screening est recommandée.
Si un variant est dépisté, l’utilisation d’autres techniques est nécessaire pour son identification.
76 Cytologie : tests généraux
Fiche 5.6
Exploration de l’affinité de l’hémoglobine (oxymétrie :
mesure de la p50)
Code RIHN E156
Nature du prélèvement Sang total sur EDTA pour Hemox-Analyzer, seringue gaz du sang veineux pour la p50.
Recommandations pour la qualité Prélèvement non hémolysé. Conditions d’oxygénation normales pour le sujet.
du prélèvement
Contraintes d’acheminement Analyse à faire dans les 4 h suivant le prélèvement.
Mode de conservation Température ambiante ou + 4 °C (recommandé).
Principe méthodologique Tracé complet de la courbe de Barcroft sur automate Hemox-Analyzer (réservé aux
laboratoires spécialisés ou de recherche) OU obtention de la p50 calculée.
Type de méthode Méthode automatisée de gazométrie sanguine pour obtention de la p50 calculée à partir de
la pO2, de la SaO2 et de la concentration totale en oxygène.
Chapitre 5. Exploration des anomalies de l’hémoglobine 77
Nature du prélèvement Sang total sur EDTA pour Hemox-Analyzer, seringue gaz du sang veineux pour la p50.
Type de test Mesure quantitative puisque l’interprétation est faite sur la valeur de la p50.
CIQ CIQ des automates de gazométrie sanguine.
EEQ EEQ des automates de gazométrie sanguine.
Valeurs de référence/Interprétation VPP de 100 % mais VPN non évaluable.
et performances
Causes d’erreur, limites du test Un variant alpha de l’hémoglobine à l’état hétérozygote peut ne modifier que très faiblement
la p50. L’estimation de la p50 peut être faussée sur gaz du sang artériel.
78 Cytologie : tests généraux
Fiche 5.7
Recherche des anomalies de l’hémoglobine sur carton
de Guthrie dans le cadre du dépistage néonatal
Code RIHN E143
Nature du prélèvement Sang total capillaire prélevé au talon du nouveau-né au 3e jour de vie.
Recommandations pour Sang non hémolysé, non centrifugé.
la qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement Envoi le jour même dans une enveloppe papier (plastique à proscrire).
Mode de conservation Température ambiante ou + 4 °C.
Principe méthodologique Toutes méthodes de séparation des protéines : chromatographie, électrophorèse capillaire,
spectrométrie de masse.
Type de méthode Méthodes automatisées : HPLC, SM et EC : automates dédiés disponibles sur le marché.
Type de test Mesure qualitative : la nature des variants fréquents et rares est présomptive et doit être
impérativement confirmée par une ou deux autres techniques (y compris pour l’HbS). Évaluation
semi-quantitative du pourcentage des fractions présentes normales et anormales.
CIQ CIQ fournisseurs.
EEQ UKNEQAS.
Valeurs de référence/Inter- Bonnes sensibilité et spécificité.
prétation et performances
Causes d’erreur, limites du test Prématurité, transfusion.
Certains variants co-migrent avec les fractions normales (HbA, HbA2 et HbF), ce qui peut
interférer avec leur quantification, ou empêcher leur détection. C’est la raison pour laquelle
l’utilisation d’au moins deux méthodes de screening est recommandée.
Si un variant est dépisté, l’utilisation d’autres techniques est indiquée pour son identification.
Chapitre 5. Exploration des anomalies de l’hémoglobine 79
Fiche 6.1
Temps de Quick (taux de prothrombine/INR) en l’absence
de traitement par antivitamine K
NABM 0126
Nature du prélèvement Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également
possible.
Recommandations pour la Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017. Renseigner impérativement tout
qualité du prélèvement traitement anticoagulant en cours ou récemment arrêté.
Contraintes d’acheminement Transport du prélèvement à température ambiante entre + 15 °C et + 25 °C.
Mode de conservation Les délais de stabilité et de réalisation de l’INR après le prélèvement doivent respecter les
recommandations pré-analytiques du GFHT 2017. En sang total et plasma : recommandé à
température ambiante jusqu’à 24 h, acceptable jusqu’à 4 h à température réfrigérée ou jusqu’à 2 h
entre + 25 ° et + 30 °C.
Chapitre 6. Tests globaux et facteurs de coagulation 85
Principe méthodologique Test chronométrique réalisé en un temps. La thromboplastine calcique est ajoutée au PPP
pré-incubé à + 37 °C. Le facteur tissulaire se lie au facteur VIIa qui active les facteurs X en Xa
et IX en IXa. Le complexe prothrombinase active la prothrombine en thrombine qui transforme
le fibrinogène en caillot de fibrine. La détection du caillot est, selon les systèmes, soit électro-
mécanique, soit photométrique. Le TQ est exprimé en secondes. Les Anglo-Saxons l’expriment en
ratio TQ patient/TQ témoin (moyenne géométrique des TQ d’au moins 20 sujets sains). En France, il
est converti en pourcentage d’activité (taux de prothrombine-TP) à partir d’une droite d’étalonnage
(Thivolle). Il peut être rendu en INR (International Normalized Ratio), égal au rapport TQ patient/TQ
témoin élevé à la puissance ISI (index de sensibilité international de la thromboplastine).
Type de méthode Méthode automatisée.
Type de mesure Mesure quantitative.
CIQ Au moins deux niveaux. Commerciaux. Évaluation interlaboratoire possible (CIL).
EEQ EEQ commerciaux de différents niveaux.
Valeurs de référence/Inter- Un TP normal chez les adultes sains est compris entre 70 et 120 %. Il est peu informatif chez le
prétation et performances nouveau-né (préférer la mesure des facteurs). Normes maximales acceptables (95e percentiles)
recommandées pour les coefficients de variation de reproductibilité du TP ( %) (GFHT 2015) :
TP < 43 % ; CV < 7,9 % / TP > 43 % ; CV < 5,6 %
Causes d’erreur, limites du Les causes d’erreur les plus fréquentes concernent la qualité du prélèvement sanguin. Le TQ/
test INR est sensible à des concentrations d’héparine non fractionnée > 1,0 UI/mL et de bas poids
moléculaire > 1,5 UI anti-Xa/mL. Le TQ ne permet pas d’évaluer l’effet des anticoagulants oraux
directs (AOD). Des interférences en cas de fibrinogène élevé sont également observées avec
certains réactifs.
86 Hémostase et coagulation
Synopsis I
Fiche 6.2
Temps de céphaline avec activateur (TCA)
NABM 1127 et 1128
des facteurs VIII, IX, XI, voire rechercher un • La correction du TCA malade après addition
inhibiteur spécifique anti-facteur VIII, IX ou XI, de plasma témoin, (IAC < 15) est en faveur
si le contexte clinique et biologique est évocateur. d’un déficit en facteur ; l’absence de correction
L’épreuve de correction du TCA par addition de (IAC > 15) est en faveur de la présence d’un
plasma normal dit « plasma témoin » au plasma du ACC lupique ou d’un inhibiteur anti-facteur.
patient dit « plasma malade » permet d’orienter le Le résultat de l’épreuve de correction du TCA
diagnostic soit vers un déficit en facteur, soit vers la ne permet pas d’exclure un déficit en facteur de
présence d’un ACC. Il consiste à mesurer le TCA la voie endogène. Ainsi, quel que soit le résultat
du malade (M), du témoin (T) et du mélange à de l’IAC, il est recommandé de doser les taux
volume égal (M + T), puis à calculer l’indice d’anti- de facteurs VIII, IX et XI si le contexte clinique
coagulant circulant (correspondant à l’ancienne le justifie. La confirmation d’un ACC lupique
dénomination Indice de Rosner) (IAC) : ne se justifie que dans un contexte clinique de
maladie auto-immune ou de maladie throm-
= [TCA (M + T) − TCA(T)] × 100 / TCA (M) boembolique.
Nature du prélèvement Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]) ou CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dypiridamole).
Recommandations pour la Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement Transport du prélèvement à température ambiante entre + 15 °C et + 25 °C.
Mode de conservation Les délais de stabilité et de réalisation du TCA après le prélèvement doivent respecter les
recommandations pré-analytiques du GFHT 2017.
Dans le cas d’un TCA (sans HNF) :
- en sang total sur tube citraté : à température ambiante jusqu’à 4 h si mesure des facteurs de la
voie endogène et jusqu’à 6 h sans mesure des facteurs de la voie endogène ;
- en PPP sur tube citraté, si centrifugation dans les 2 heures, jusqu’à 4 h à température ambiante
si mesure des facteurs de la voie endogène ; jusqu’à 8 h à température ambiante et toléré jusqu’à
8 h à température réfrigérée sans mesure des facteurs de la voie endogène.
Dans le cas d’un TCA (avec HNF) :
- en sang total sur tube citraté : jusqu’à 2 heures, à température ambiante ;
- en PPP sur tube citraté : jusqu’à 4 h si centrifugation dans l’heure, plasma décanté ou non,
conservation à température réfrigérée (+ 2 à + 8 °C) ou ambiante ;
- en sang total ou plasma sur tube CTAD : jusqu’à 6 h à température ambiante.
Principe méthodologique Test chronométrique réalisé en deux temps : le PPP est pré-incubé à + 37 °C en présence d’un
excès de phospholipides (céphaline) et d’activateur, la coagulation est ensuite déclenchée par
l’addition d’ions calcium. La détection du caillot est, selon les systèmes, soit électro-mécanique,
soit photométrique. Le « TCA malade » exprimé en secondes est rapporté à un « TCA témoin »
défini pour chaque lot de réactif permettant de calculer un ratio (malade/témoin).
Type de méthode Méthode automatisée.
Type de mesure Mesure quantitative.
CIQ Au moins deux niveaux. Commerciaux. Évaluations interlaboratoires possibles (CIL).
EEQ EEQ commerciaux de différents niveaux.
Chapitre 6. Tests globaux et facteurs de coagulation 89
Valeurs de référence/Inter- - Les intervalles de référence du TCA ratio (malade/témoin) varient en fonction des systèmes de
prétation et performances mesure (le plus souvent 0,80 à 1,19 chez l’adulte ; le TCA ratio est plus élevé à la naissance et
diminue avec l’âge).
- Le choix du réactif du TCA par le biologiste doit tenir compte de l’indication et du contexte
clinique. Les renseignements cliniques et les traitements anticoagulants (nom, posologie et
heures d’administration), indispensables pour l’interprétation du TCA, doivent être obligatoirement
mentionnés sur la prescription. Un traitement par héparine, antagoniste de la vitamine K ou
anticoagulant oral direct peut allonger le TCA.
- Le TCA peut être allongé dans des situations n’exposant pas à un risque hémorragique : déficit
en facteur de la phase contact (facteur XII, kininogènes de haut poids moléculaire et prékalli-
créine), présence d’un anticoagulant circulant phospholipo-dépendant, interférence in vitro de la
CRP avec certains réactifs de TCA.
- La surveillance d’un traitement par HNF par le TCA présente des inconvénients majeurs, car le
TCA n’est pas spécifique de l’héparine et peut être modifié dans de nombreux contextes cliniques
(hémodilution, déficit en facteurs, traitement par AVK, présence d’un anticoagulant lupique, et/ou
augmentation du taux de facteur VIII dans les syndromes inflammatoires, taux de CRP élevés, etc.).
Le risque est de conduire à des ajustements posologiques erronés. Le Groupe français d’étude
sur l’hémostase et la thrombose (GFHT) préconise d’effectuer le suivi des traitements par HNF en
mesurant l’activité anti-Xa.
- Normes maximales acceptables (95e percentiles) recommandées pour les coefficients de variation
de reproductibilité du TCA en ratio (GFHT 2014) : ratio < 1,1 ; CV < 4,1 % / ratio > 1,1 ; CV < 5,3 %.
Causes d’erreur, limites Les causes d’erreur les plus fréquentes concernent la qualité du prélèvement sanguin : ponction
veineuse difficile, non-respect de la nature ou du volume de l’anticoagulant, délai trop long
avant la réalisation du test, prélèvement hémolysé, initiation in vitro de la coagulation ou
présence d’héparine souillant le prélèvement, traitement anticoagulant non signalé. Un deuxième
prélèvement est alors recommandé.
90 Hémostase et coagulation
Synopsis II
Synopsis III
Fiche 6.3
Dosage du fibrinogène fonctionnel (facteur I)
NABM 0174
Nature du prélèvement Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également possible.
Recommandations pour la Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations
du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation Les délais de stabilité et de réalisation du dosage du fibrinogène après le prélèvement doivent
respecter les recommandations pré-analytiques du GFHT 2017. En sang total et plasma, stabilité
jusqu’à 24 h à température ambiante ; en plasma jusqu’à 24 h entre + 4 et + 25 °C ; en plasma
congelé (<– 20 °C) jusqu’à 24 mois.
Chapitre 6. Tests globaux et facteurs de coagulation 93
Principe méthodologique La mesure habituelle est chronométrique par méthode de Clauss, le temps de formation du caillot obtenu
avec une concentration importante de thrombine étant corrélé à la quantité de fibrinogène coagulant. La
détection peut être mécanique ou optique. Dans ce dernier cas, la mesure peut être également dérivée de
la courbe de formation du caillot du temps de Quick (amplitude maximale), à la condition que ce temps
soit normal. Une mesure immunologique peut compléter la mesure chronométrique afin de caractériser
un déficit. Une évaluation sur sang total est possible par thromboélastographie.
Type de méthode Méthode automatisée.
Type de mesure Mesure quantitative.
CIQ Au moins deux niveaux. Commerciaux. Évaluations interlaboratoires possibles (CIL).
EEQ EEQ commerciaux de différents niveaux.
Valeurs de référence/Inter- Les résultats sont exprimés en g/L. Concentrations plasmatiques dès la naissance 1,5 à 3,5 g/L,
prétation et performances pouvant augmenter avec l’âge et varier selon l’origine ethnique. Un déficit inattendu doit être
confirmé sur un second prélèvement. Normes maximales acceptables (95e percentiles) pour les
coefficients de variation (CV) de reproductibilité du Fg (GFHT 2015) : CV < 7,6 % quelle que soit
la concentration.
Causes d’erreur, limites Les causes d’erreur les plus fréquentes concernent la qualité du prélèvement sanguin ; présence
de PDF, d’héparine (au-delà de 2 UI/mL), d’argatroban, de bivalirudine, de dabigatran (selon
le réactif employé). En cas de détection optique : lipémie et autres interférents à la lecture de
l’opacité du caillot. L’existence d’un syndrome inflammatoire peut masquer un déficit modéré.
94 Hémostase et coagulation
Fiche 6.4
Dosage de l’activité coagulante du facteur II
(prothrombine)
Code NABM 1014
Nature du prélèvement Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également
possible.
Recommandations pour la Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations
du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation
du prélèvement pour la mesure du FII. La synthèse de la littérature de Mauge et al. (2014) indique
une stabilité :
- en sang total d’au moins 24 h à température ambiante ;
- en plasma inférieure à 4 h à température ambiante ;
- en plasma congelé inférieure à 12 mois.
Chapitre 6. Tests globaux et facteurs de coagulation 95
Principe méthodologique Test fonctionnel chronométrique, basé sur la mesure du temps de Quick d’un mélange à volume égal
du plasma malade dilué au 1/10 le plus souvent et d’un plasma réactif déficitaire en FII. Une droite
d’étalonnage est établie avec des dilutions d’un plasma de référence (calibrant avec activité du FII proche
de 100 %) mélangées au plasma réactif déficitaire en FII. Le temps mesuré est transformé en pourcen-
tage d’activité par rapport à cette droite d’étalonnage.
Type de méthode Méthode automatisée.
Type de mesure Mesure quantitative.
CIQ Au moins deux niveaux. Commerciaux. Évaluations interlaboratoires possibles (CIL).
EEQ EEQ commerciaux de différents niveaux.
Valeurs de référence/Inter- Les résultats sont exprimés en pourcentage ou en UI/mL (1 UI/mL = 100 %).
prétation et performances Taux plasmatique à la naissance > 25 %, chez l’enfant à partir de 3 mois et chez l’adulte :
60-140 %.
Le diagnostic de déficit constitutionnel est posé si le déficit est confirmé sur un deuxième
prélèvement et après avoir éliminé un déficit acquis.
Normes maximales acceptables (95e percentiles) recommandées pour les coefficients de variation
de reproductibilité du FII (GFHT 2015) : FII < 90 % ; CV < 7,5 % / FII > 90 % ; CV < 6,3 %.
Causes d’erreur, limites Les causes d’erreur les plus fréquentes concernent la qualité du prélèvement sanguin. Les
résultats doivent être interprétés en fonction de l’âge et du contexte clinique. Les anticoagulants
oraux directs (AOD) peuvent interférer sur la mesure du FII et entraîner une sous-estimation du
taux de FII, variable suivant l’AOD et sa concentration.
96 Hémostase et coagulation
Fiche 6.5
Dosage de l’activité coagulante du facteur V
(proaccélérine)
Code NABM 1015
Nature du prélèvement Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également
possible.
Recommandations pour la Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations
du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Chapitre 6. Tests globaux et facteurs de coagulation 97
Mode de conservation Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation
du prélèvement pour la mesure du FV. La synthèse de la littérature de Mauge et al. (2014) indique
une stabilité :
- en sang total de 8 h à température ambiante ;
- en plasma inférieure à 4 h à température ambiante ;
- en plasma congelé d’au moins 24 mois.
Principe méthodologique Test fonctionnel chronométrique, basé sur la mesure du temps de Quick d’un mélange à volume
égal du plasma malade dilué au 1/10e et d’un plasma réactif déficitaire en FV. Une droite d’éta-
lonnage est établie avec des dilutions d’un plasma de référence (calibrant avec une activité du FV
proche de 100 %) mélangées au plasma réactif déficitaire en FV. Le temps mesuré est transformé
en pourcentage d’activité par rapport à cette droite d’étalonnage.
Type de méthode Méthode automatisée.
Type de mesure Mesure quantitative.
CIQ Au moins deux niveaux. Commerciaux. Évaluations interlaboratoires possibles (CIL).
EEQ EEQ commerciaux de différents niveaux.
Valeurs de référence/Inter- Les résultats sont exprimés en pourcentage ou en UI/mL (1 UI/mL = 100 %).
prétation et performances Taux plasmatique chez le nouveau-né > 40 %, à partir de 3 mois et chez l’adulte : 60-140 %.
Le diagnostic de déficit constitutionnel est posé si le déficit est confirmé sur un deuxième
prélèvement et après avoir éliminé un déficit acquis. L’analyse moléculaire est possible mais
n’est pas nécessaire pour le diagnostic. Normes maximales acceptables (95e percentiles) pour les
coefficients de variation de reproductibilité du FV (GFHT 2015) : FV < 90 % ; CV < 8,3 % / FV
> 90 % ; CV < 7,2 %.
Causes d’erreur, limites Les causes d’erreur les plus fréquentes concernent la qualité du prélèvement sanguin. Les
résultats doivent être interprétés en fonction de l’âge et du contexte clinique. Les anticoagulants
oraux directs (AOD) peuvent interférer sur la mesure du FV et entraîner une sous-estimation du
taux de FV, variable suivant l’AOD et sa concentration.
98 Hémostase et coagulation
Fiche 6.6
Dosage de l’activité coagulante du facteur VII
(proconvertine)
Code NABM 1016
Nature du prélèvement Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également possible.
Recommandations pour la Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations
du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant la conservation du prélèvement
pour la mesure du FVII. La synthèse de la littérature de Mauge et al. (2014) indique une stabilité :
- en sang total d’au moins 24 h à température ambiante ;
- en plasma inférieure à 4 h à température ambiante ;
- en plasma congelé de 6 mois.
Chapitre 6. Tests globaux et facteurs de coagulation 99
Principe méthodologique Test fonctionnel chronométrique, basé sur la mesure du temps de Quick d’un mélange à volume
égal du plasma malade dilué au 1/10e et d’un plasma réactif déficitaire en FVII. Il existe aussi
des réactifs composés d’un mélange de protéines de la coagulation excluant le FVII. L’utilisation
de réactif déficient en facteur VII et X permet une mesure combinée du couple VII + X. Une droite
d’étalonnage est établie avec des dilutions d’un plasma de référence (calibrant avec une activité
du FVII proche de 100 %) mélangées au réactif déficitaire en FVII. Le temps mesuré est transformé
en % d’activité par rapport à cette droite d’étalonnage.
Type de méthode Méthode automatisée.
Type de mesure Mesure quantitative.
CIQ Au moins deux niveaux. Commerciaux. Évaluations interlaboratoires possibles (CIL).
EEQ EEQ commerciaux de différents niveaux.
Valeurs de référence/Inter- Les résultats sont exprimés en pourcentage ou en UI/mL (1 UI/mL = 100 %).
prétation et performances Taux plasmatique à la naissance > 30 %, à partir de 3 mois et chez l’adulte : 60-140 %. Le diag-
nostic de déficit constitutionnel est posé si le déficit est confirmé sur un deuxième prélèvement
et après avoir éliminé un déficit acquis. Le taux de FVII n’est pas toujours corrélé à la sévérité du
syndrome hémorragique.
Normes acceptables (95e percentiles) pour les coefficients de variation de reproductibilité du FVII
(GFHT 2015) : FVII < 97 % ; CV < 8,9 % / FVII > 97 % ; CV < 7,6 %.
Causes d’erreur, limites Les résultats doivent être interprétés en fonction de l’âge et du contexte clinique. Les anticoagu-
lants oraux directs (AOD) peuvent interférer sur la mesure du FVII et entraîner une sous-estimation
du taux de FVII, variable suivant l’AOD et sa concentration.
100 Hémostase et coagulation
Fiche 6.7
Dosage de l’activité coagulante du facteur X (facteur
Stuart)
Code NABM 1017
Nature du prélèvement Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également
possible.
Recommandations pour la Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations
du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Chapitre 6. Tests globaux et facteurs de coagulation 101
Mode de conservation Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation
du prélèvement pour la mesure du FX. La synthèse de la littérature de Mauge et al. (2014) indique
une stabilité :
- en sang total d’au moins 24 h à température ambiante ;
- en plasma inférieure à 4 h température ambiante ;
- en plasma congelé de 4 mois.
Principe méthodologique Test fonctionnel chronométrique, basé sur la mesure du temps de Quick d’un mélange à volume
égal du plasma malade dilué au 1/10e et d’un plasma réactif déficitaire en FX. À noter qu’il
existe aussi des réactifs composés d’un mélange de protéines de la coagulation excluant le FX.
L’utilisation de réactif déficient en facteur VII et X permet une mesure combinée du couple VII + X.
Une droite d’étalonnage est établie avec des dilutions d’un plasma de référence (calibrant avec
une activité du FX proche de 100 %) mélangées au réactif déficitaire en FX. Le temps mesuré est
transformé en pourcentage d’activité par rapport à cette droite d’étalonnage.
Type de méthode Méthode automatisée.
Type de mesure Mesure quantitative.
CIQ Au moins deux niveaux. Commerciaux. Évaluations interlaboratoires possibles (CIL).
EEQ EEQ commerciaux de différents niveaux.
Valeurs de référence/Inter- Les résultats sont exprimés en pourcentage ou en UI/mL (1 UI/mL = 100 %).
prétation et performances Taux plasmatique à la naissance >20 %, à partir de 3 mois et chez l’adulte : 60-140 %. Le diag-
nostic de déficit constitutionnel est posé si le déficit est confirmé sur un deuxième prélèvement et
après avoir éliminé un déficit acquis.
Normes maximales acceptables (95e percentiles) pour les coefficients de variation de reproductibi-
lité du FX (GFHT 2015) : FX < 90 % ; CV < 8 % / FX > 90 % ; CV < 7 %.
Causes d’erreur, limites Les résultats doivent être interprétés en fonction de l’âge et du contexte clinique. Les anticoagu-
lants oraux directs (AOD) peuvent interférer sur la mesure du FX et entraîner une sous-estimation
du taux de FX, variable suivant l’AOD et sa concentration.
102 Hémostase et coagulation
Fiche 6.8
Dosage de l’activité coagulante du facteur VIII
(anti-hémophilique A)
Code NABM 0178
Nature du prélèvement Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également
possible.
Recommandations pour la Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations
du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Chapitre 6. Tests globaux et facteurs de coagulation 103
Mode de conservation Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation
du prélèvement pour la mesure du FVIII. La synthèse de la littérature de Mauge et al. (2014)
indique une stabilité :
- en sang total de 4 h à température ambiante ;
- en plasma de 8 h à température ambiante ;
- en plasma congelé de 6 mois.
Principe méthodologique Test fonctionnel chronométrique basé sur la mesure du TCA d’un mélange à volume égal du plasma
du malade dilué et d’un plasma réactif déficitaire en FVIII. Le temps mesuré est transformé en
pourcentage d’activité via une gamme d’étalonnage établie à partir d’un plasma de référence (cali-
brant avec une activité du FVIII proche de 100 %) mélangé au plasma réactif déficitaire en FVIII.
Type de méthode Méthode automatisée.
Type de mesure Mesure quantitative.
CIQ Au moins deux niveaux. Commerciaux. Évaluations interlaboratoires possibles (CIL).
EEQ EEQ commerciaux de différents niveaux.
Valeurs de référence/Inter- Les résultats sont exprimés en pourcentage ou en UI/mL (1 UI/mL = 100 %). Taux plasmatique à la
prétation et performances naissance augmenté (> 80 %) quel que soit le groupe sanguin. Les valeurs de l’adulte, atteintes vers
l’âge de 1 mois, sont comprises entre 50 et 150 %. Compte tenu de sa liaison au facteur Willebrand,
dont le taux est dépendant du groupe sanguin, les sujets du groupe sanguin O ont des taux de FVIII
physiologiquement plus bas. Normes maximales acceptables (95e percentiles) pour les coefficients de
variation de reproductibilité du FVIII (GFHT 2015) : CV < 9,5 %, quel que soit le taux de FVIII.
Causes d’erreur, limites Interférence possible des anticoagulants circulants (ACC) de type lupique. Pour s’en affranchir, il
est recommandé :
- d’utiliser un réactif pour le TCA peu sensible aux ACC lupiques ;
- de tester le plasma sur au moins 2 dilutions (au minimum : 1/10 et 1/20).
En cas d’ACC lupique, le taux se normalise avec les dilutions les plus élevées.
104 Hémostase et coagulation
Fiche 6.9
Dosage de l’activité coagulante du facteur IX
(anti-hémophilique B)
Code NABM 0179
Nature du prélèvement Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également
possible.
Recommandations pour la Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations
du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Chapitre 6. Tests globaux et facteurs de coagulation 105
Mode de conservation Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation
du prélèvement pour la mesure du FIX. La synthèse de la littérature de Mauge et al. (2014) indique
une stabilité :
- en sang total de 48 h à température ambiante ;
- en plasma de 8 h à température ambiante ;
- en plasma congelé de 8 mois.
Principe méthodologique Test fonctionnel chronométrique basé sur la mesure du TCA d’un mélange à volume égal du
plasma du malade dilué et d’un plasma réactif déficitaire en FIX. Le temps mesuré est transformé
en pourcentage d’activité via une gamme d’étalonnage établie à partir d’un plasma de référence
(calibrant avec activité du FIX proche de 100 %) mélangé au plasma réactif déficitaire en FIX.
Type de méthode Méthode automatisée.
Type de mesure Mesure quantitative.
CIQ Au moins deux niveaux. Commerciaux. Évaluations interlaboratoires possibles (CIL).
EEQ EEQ commerciaux de différents niveaux.
Valeurs de référence/Inter- Les résultats sont exprimés en pourcentage ou en UI/mL (1 UI/mL = 100 %).
prétation et performances Taux plasmatique à la naissance > 20 %, entre 3 et 6 mois > 40 %, entre 6 mois et 15 ans
> 50 %, 60-140 % chez l’adulte. Normes maximales acceptables (95e percentiles) pour les
coefficients de variation (CV) de reproductibilité du FIX (GFHT 2015) : FIX < 102 % ;
CV < 10,1 % / FIX > 102 % ; CV < 7,5 %.
Causes d’erreur, limites Interférence possible des anticoagulants circulants (ACC) de type lupique. Pour s’en affranchir, il
est recommandé :
- d’utiliser un réactif pour le TCA peu sensible à la présence d’un ACC lupique ;
- de tester le plasma sur au moins 2 dilutions (au minimum : 1/10 et 1/20).
En cas d’ACC lupique, le taux se normalise avec les dilutions les plus élevées.
106 Hémostase et coagulation
Fiche 6.10
Dosage de l’activité coagulante du facteur XI (facteur
Rosenthal)
Code NABM 0180
Nature du prélèvement Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également possible.
Recommandations pour la Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations
du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant la conservation du prélèvement
pour la mesure de l’activité du FXI. La synthèse de la littérature de Mauge et al. (2014) indiquait
une stabilité :
- en sang total de 48 h à température ambiante ;
- en plasma de 8 h à température ambiante ;
- en plasma congelé de 6 mois.
Chapitre 6. Tests globaux et facteurs de coagulation 107
Principe méthodologique Test fonctionnel chronométrique basé sur la mesure du TCA d’un mélange à volume égal du
plasma du malade dilué et d’un plasma réactif déficitaire en FXI. Le temps mesuré est transformé
en pourcentage d’activité via une gamme d’étalonnage établie à partir d’un plasma de référence
(calibrant avec activité du FXI proche de 100 %) mélangé au plasma réactif déficitaire en FXI.
Type de méthode Méthode automatisée.
Type de mesure Mesure quantitative.
CIQ Au moins deux niveaux. Commerciaux. Évaluations interlaboratoires possibles (CIL).
EEQ EEQ commerciaux de différents niveaux.
Intervalle de référence/inter- Les résultats sont exprimés en pourcentage ou en UI/dL (1 UI/ml = 100 %). Les valeurs de référence du
prétation/Performances FXI sont comprises entre 60 et 140 %. Un déficit en FXI est considéré comme sévère pour les
taux < 20 % ; il est généralement observé chez des patients porteurs de mutations homozygotes
ou hétérozygotes composites du gène du FXI (F11). Il est considéré comme modéré pour les taux
compris entre 20 et 50 %. La très grande majorité des déficits est de type quantitatif ; de rares
cas de déficits qualitatifs ont été décrits. Normes maximales acceptables (95e percentiles) pour les
coefficients de variation (CV) de reproductibilité du FXI (GFHT 2015) : FXI < 97 % ; CV < 9,7 % /
FXI > 97 % ; CV < 8 %.
Causes d’erreur, limites Interférence possible des anticoagulants circulants (ACC). Pour s’en affranchir, il est recommandé :
- d’utiliser un réactif pour le TCA peu sensible aux ACC lupiques ;
- de tester le plasma sur au moins 2 dilutions (au minimum : 1/10 et 1/20).
En présence d’ACC, les dilutions successives permettent une levée de l’interférence.
108 Hémostase et coagulation
Fiche 6.11
Dosage de l’activité coagulante du facteur XII (facteur
Hageman)
Code NABM 0181
Nature du prélèvement Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également
possible.
Recommandations pour la Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations
du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation
du prélèvement pour la mesure de l’activité du FXII. La synthèse de la littérature de Mauge et al.
(2014) indique une stabilité :
- en sang total de 4 h à température ambiante ;
- en plasma de 8 h à température ambiante ;
- en plasma congelé de 6 mois.
Chapitre 6. Tests globaux et facteurs de coagulation 109
Principe méthodologique Test fonctionnel chronométrique basé sur la mesure du TCA d’un mélange à volume égal du
plasma du malade dilué et d’un plasma réactif déficitaire en FXII. Le temps mesuré est transformé
en pourcentage d’activité via une courbe de calibration établie à partir d’un plasma de référence
(calibrant avec une activité du FXII proche de 100 %) mélangé au plasma réactif déficitaire en FXII.
Type de méthode Méthode automatisée.
Type de mesure Mesure quantitative.
CIQ Au moins deux niveaux. Commerciaux. Évaluations interlaboratoires possibles (CIL).
EEQ EEQ commerciaux de différents niveaux.
Intervalle de référence/inter- Les résultats sont exprimés en pourcentage ou en UI/dL (1 UI/ml = 100 %).
prétation/Performances Les valeurs usuelles du FXII sont comprises entre 60 et 140 %.
Normes maximales acceptables (95e percentiles) pour les coefficients de variation (CV) de
reproductibilité du FXII (GFHT 2015) : FXII < 100 % ; CV < 12,3 % / FXII > 100 % ; CV < 7,9 %.
Causes d’erreur, limites Interférence possible avec les anticoagulants circulants (ACC). Pour s’en affranchir, il est
recommandé :
- d’utiliser un réactif pour le TCA peu sensible aux ACC lupiques ;
- de tester le plasma sur au moins 2 dilutions (au minimum : 1/10 et 1/20).
En présence d’ACC, les dilutions successives permettent une levée de l’interférence.
110 Hémostase et coagulation
Fiche 6.12
Le thromboélastogramme (TEG®/ROTEM®)
Code RIHN E148
Signification biologique du paramètre désormais compatible avec un usage délocalisé. La
Le terme thromboélastogramme est ancien, et décrit connaissance rapide de l’hémostase du patient (esti-
le changement de viscosité sanguine lié à la polyméri- mation de la concentration de fibrinogène, présence
sation de la fibrine au cours de la coagulation. Par le ou non d’héparine dans le prélèvement, temps de
biais du TEG® (Haemonetics) et du ROTEM® (Tem formation du caillot fibrinoplaquettaire, détection
International GmbH / Werfen) le principe de cette d’une fibrinolyse) permet d’orienter rapidement la
mesure a été réactualisé. L’utilisation d’activateurs et prise en charge transfusionnelle (plasma frais congelé,
d’inhibiteurs spécifiques, associée à un outil informa- concentrés plaquettaires, concentrés en fibrinogène)
tique performant, permet de réduire les temps d’ana- en cas de profil anormal, dans un contexte d’urgence
lyse et d’augmenter la spécificité des tests. Avec des et dans un souci d’épargne sanguine.
réactifs appropriés, il est possible d’explorer chacune Place dans la hiérarchie d’un
des étapes de l’hémostase : hémostase primaire (pla- bilan d’exploration
quettes), coagulation et fibrinolyse, mais seuls sont
L’utilisation du TEG®/ROTEM® peut être dis-
identifiés les troubles majeurs de l’hémostase pouvant
cutée en première intention, dans certaines situations
faire discuter un support transfusionnel.
hémorragiques, en particulier en fin de chirurgie
Objectifs de l’analyse et principales cardiaque, au cours de l’hémorragie du post-partum,
indications de prescription chez le polytraumatisé. L’installation de ces automates
Compte tenu d’un délai de résultats réduit (moins de dans les services cliniques (au plus près du patient)
15 minutes), ce test apparaît adapté à la gestion de doit se faire sous la responsabilité du biologiste et
l’urgence. La dernière génération de ces automates doit être associée à des arbres décisionnels permettant
qui ne nécessite plus aucune étape de pipetage, est de guider la prise en charge transfusionnelle.
Nature du prélèvement Sang total citraté 0,105 M, 0,109 M (3,2 %), 0,129 M (3,8 %) ou natif (rapid TEG®).
Recommandations pour la Absence de recommandations spécifiques.
qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement Aucune en mode délocalisé. Au laboratoire, l’utilisation du pneumatique doit être validée par le
laboratoire.
Mode de conservation À température ambiante.
Principe méthodologique Mesure viscoélastique. La mesure de la formation du caillot fibrino-plaquettaire et d’une éventuelle
fibrinolyse est transformée en signal graphique (thromboélastogramme).
Type de méthode Méthode automatisée.
Type de mesure Mesure semi-quantitative.
CIQ CIQ commerciaux.
EEQ Oui (NEQAS, www.ukneqas.org.uk).
Valeurs de référence/Inter- Deux générations d’automates sont actuellement disponibles. Les automates de première
prétation et performances génération (TEG® 5000, ROTEM® delta) nécessitent des étapes de pipetage complexes et ne
semblent pas adaptés à un usage au lit du patient. La simplification extrême des automates de
deuxième génération (TEG®6S, ROTEM® sigma) pourrait en faire de véritables automates d’hémos-
tase délocalisée permettant l’étude de l’hémostase sur sang total au lit du patient. Toutefois, les
valeurs de référence doivent être établies pour chaque génération d’appareil.
Causes d’erreur, limites Résultats à interpréter en fonction du contexte clinique. Il convient de valider des arbres
décisionnels propres à chaque dispositif, dans chacune des situations cliniques, avec des seuils
d’intervention validés lors d’études cliniques (études en cours).
Chapitre 6. Tests globaux et facteurs de coagulation 111
FICHE 6.11 – Dosage de l’activité coagulante du Karkouti K, Callum J, Wijeysundera DN, Rao, et al. TACS
facteur XII (facteur Hageman) investigators. Point-of-care hemostatic testing in car-
Björkqvist J, Nickel KF, Stavrou E, et al. In vivo activation diac surgery: a stepped-wedge clustered randomized
and functions of the protease factor XII. Thromb controlled trial. Circulation 2016;134:1152–62.
Haemost 2014;112:868–75. Collins PW, Lilley G, Bruynseels D, et al. Fibrin-based
de Maat S, Maas C. Factor XII : form determines function. clot formation as an early and rapid biomarker for
J Thromb Haemost 2016;14:1498–506. progression of postpartum hemorrhage: a prospective
Nickel KF, Long AT, Fuchs TA, et al. Factor XII as a study. Blood 2014;124:1727–36.
therapeutic target in thromboembolic and inflam- Rugeri L, Levrat A, David JS, et al. Diagnosis of early
matory diseases. Arterioscler Thromb Vasc Biol coagulation abnormalities in trauma patients by
2017;37:13–20. rotation thrombelastography. J Thromb Haemost
FICHE 6.12 – Le thromboélastogramme (TEG®/ 2007;5:289–95.
ROTEM®) Chitlur M, Sorensen B, Rivard GE, et al. Standardi-
Mace H, Lightfoot N, McCluskey S, et al. Validity zation of thromboelastography: a report from
of thromboelastometry for rapid assessment of the TEG-ROTEM working group. Haemophilia
fibrinogen levels in heparinized samples during 2011;17:532–7.
cardiac surgery: a retrospective, single-center, Quarterman C, Shaw M, Johnson I, et al. Intraand
observational study. J Cardiothorac Vasc Anesth inter-centre standardisation of thromboelastography
2016;30:90–5. (TEG®). Anaesthesia 2014;69:883–90.
Chapitre 7
Examens complémentaires
pour l’exploration d’un syndrome
hémorragique
Synopsis IV
Fiche 7.1
Dosage fonctionnel du facteur Willebrand par mesure
de l’activité cofacteur de la ristocétine (ou autre méthode
évaluant la liaison à la glycoprotéine Ib plaquettaire)
NABM 0192
Nature du prélèvement Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également
possible.
Recommandations pour Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
la qualité du prélèvement
Contraintes Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations du
d’acheminement GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation du
prélèvement pour la mesure de VWF :RCo. La centrifugation du sang total pour l’obtention du plasma
doit être effectuée dans les 2 h suivant le prélèvement. La stabilité en plasma congelé (température
<– 20 °C ou < – 70 °C) est d’au moins 24 mois (Woodhams 2001).
Principe méthodologique - Le VWF:RCo est un test d’agglutination qui nécessite l’utilisation de plaquettes lyophilisées et de
ristocétine.
- Le VWF:Ab est une méthode immunoturbidimétrique utilisant des billes de latex recouvertes d’un
anticorps monoclonal anti-VWF reconnaissant sur le domaine A1 un épitope fonctionnel pour la
liaison à la GPIb. Cette méthode s’affranchit du recours aux plaquettes ou à la ristocétine.
- Le VWF:GPIbR mesure l’interaction du VWF avec un fragment recombinant de GPIb capturé sur
des billes par un anticorps monoclonal. Il existe deux variantes qui diffèrent selon le mode de lecture
par turbidimétrie ou chimiluminescence. Cette méthode s’affranchit de l’utilisation de plaquettes
mais nécessite l’emploi de ristocétine.
- Le VWF:GPIbM mesure l’interaction du VWF avec un fragment recombinant de GPIb muté
(présence de deux mutations « gain de fonction ») permettant une liaison spontanée du VWF à la
GPIb sans ristocétine. La lecture est effectuée par turbidimétrie.
Type de méthode VWF:RCo : agglutination sur lame (méthode manuelle), en agrégométrie (méthode semi-automati-
sée.).
Les autres méthodes VWF:RCo, VWF:Ab, VWF:GPIbR, VWF:GPIbM sont automatisées avec une lecture
par immunoturbidimétrie ou par chimiluminescence.
Type de mesure VWF:RCo : agglutination sur lame, méthode semi-quantitative.
Les autres méthodes VWF:RCo, VWF:Ab, VWF:GPIbR, VWF:GPIbM sont quantitatives.
CIQ Au moins deux niveaux. Commerciaux. Évaluations interlaboratoires possibles (CIL).
EEQ EEQ commerciaux de différents niveaux.
Valeurs de référence/ Résultats exprimés en pourcentage ou en UI/mL (100 % = 1 UI/mL) = Taux plasmatique à la nais-
Interprétation et sance > 80 %, large distribution des valeurs normales à l’âge adulte : 50-200 %. Les facteurs
performances modulant le taux de VWF sont : l’âge, la grossesse, le cycle menstruel, le phénoype ABO, le syndrome
inflammatoire, le stress, l’origine ethnique, ainsi que les variations de gènes VWF ou d’autres gènes
régulateurs.
Les méthodes diffèrent par :
- leur sensibilité aux taux bas de VWF. Limite de quantification : VWF:GPIbM (4 UI/dL), VWF:GPIbR
(< 1 % en chimiluminescence et 3,5 % en immunoturbidimétrie), VWF :Ab (6 à 8 %), VWF:RCo sur
lame (2 %), VWF en agrégométrie (10 %), VWF :RCo automatisé (de 3 à 10 % selon l’adaptation) ;
- leur reproductibilité (CV inter-séries) : > 15 % pour le VWF :RCo en agrégométrie ; < 5 % pour
le VWF :GPIbR et VWF:GPIbM ; < 10 % pour le VWF:Ab, de 2 à 15 % pour le VWF:RCo automatisé
selon l’adaptation.
Il faut donc privilégier les méthodes automatisées au test sur lame de reproductibilité médiocre.
Causes d’erreur, limites - Cet examen doit être réalisé à distance d’une grossesse ou d’un syndrome inflammatoire,
conditions associées à une augmentation physiologique des taux de VWF.
- Les résultats doivent être interprétés en fonction du contexte clinique, du groupe sanguin ABO et
des taux de VWF:Ag et FVIII.
- Certains polymorphismes diminuant la liaison de la ristocétine au VWF : risque de faux positif
commun à l’ensemble des tests ristocétine-dépendants.
- Interférence du facteur rhumatoïde pour les méthodes immunoturbidimétriques.
Chapitre 7. Examens complémentaires pour l’exploration d’un syndrome hémorragique 117
Fiche 7.2
Dosage immunologique du facteur Willebrand (VWF:Ag)
NABM : 1013
Nature du prélèvement Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable
0,129 M [3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est
également possible.
Recommandations pour Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
la qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommanda-
tions du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conserva-
tion du prélèvement pour la mesure du VWF:Ag. La centrifugation du sang total pour l’obtention
du plasma doit être effectuée dans les 2 h suivant le prélèvement. La stabilité en plasma
congelé (température <– 20 °C ou < – 70 °C) est d’au moins 24 mois (Woodhams 2001).
Principe méthodologique Les différentes méthodes immunologiques varient par la nature de l’anticorps dirigé
contre le VWF et/ou le mode de lecture : immunoenzymatique (ELISA, colorimétrique),
immunofluorimétrique (ELFA, fluorescence), immuno-turbidimétrique (LIA, optique) ou en
immunochimiluminescence (CHIM). Le plasma à tester est mis en contact avec un support
(microcupules pour ELISA et ELFA, billes de latex pour LIA, billes magnétiques pour CHIM)
recouvert d’anticorps anti-VWF polyclonal (LIA, ELISA) ou monoclonal (ELFA, CHIM). La quantité
de VWF fixée est mesurée par turbidimétrie (LIA) ou après ajout d’un conjugué anti-VWF couplé
à la peroxydase (ELISA), à un fluorochrome (ELFA) ou à l’isoluminol (CHIM).
Type de méthode Méthode automatisée (LIA, ELFA ou CHIM) ou manuelle : ELISA.
118 Hémostase et coagulation
Fiche 7.3
Temps d’occlusion plaquettaire - Platelet Function
Analyzer (PFA)
Code RIHN E112
Nature du prélèvement Sang total prélevé sur citrate de sodium (0,109 M [3,2 %] ou 0,129 M [3,8 %]). Prélève-
ment sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) contre-indiqué.
Recommandations pour la qualité Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
du prélèvement
Contraintes d’acheminement Transport du prélèvement à température ambiante entre + 15 °C et + 25 °C. L’utilisation
d’un pneumatique doit être validée par le laboratoire.
Mode de conservation Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de
conservation du prélèvement pour cet examen. L’industriel indique une stabilité du sang
total d’au maximum 4 h à température ambiante. Pas de conservation possible.
Principe méthodologique Test réalisé sur un analyseur (PFA-100® ou INNOVANCE® PFA-200, Siemens) à l’aide
de cartouches intégrées. Le sang citraté est déposé dans le réservoir. L’échantillon est
aspiré à travers un capillaire exposant les plaquettes à une membrane operculée recou-
verte d’agonistes de l’adhésion et de l’agrégation plaquettaire ; le temps de formation du
thrombus plaquettaire au niveau de l’orifice définit le temps d’occlusion (TO). Trois types
de cartouches sont commercialisées : collagène/épinéphrine (Coll/EPI), collagène/ADP
(Coll/ADP) et Innovance PFA P2Y. Le TO maximum mesuré est de 300 sec.
Type de méthode Méthode automatisée.
Type de mesure Mesure quantitative.
120 Hémostase et coagulation
Fiche 7.4
Dosage fonctionnel du facteur Willebrand par mesure
de la fixation au collagène (liaison VWF-collagène)
Code RIHN E046
Nature du prélèvement Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable
0,129 M [3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole)
est également possible.
Recommandations pour la qualité Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
du prélèvement
Contraintes d’acheminement Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les
recommandations du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandation concernant les conditions de conser-
vation du prélèvement pour cet examen. La centrifugation du sang total pour l’obtention
du plasma doit être effectuée dans les 2 h suivant le prélèvement. La stabilité en plasma
congelé (température <– 20 °C ou <– 70 °C) est d’au moins 24 mois (Woodhams 2001).
Principe méthodologique Méthode ELISA avec lecture colorimétrique à 450 nM. Les échantillons plasmatiques
ajustés en fonction du taux de VWF:Ag sont incubés dans des plaques de microtitration
sensibilisées par du collagène (le plus souvent cheval, type I + III). Après lavage, le VWF
fixé est révélé grâce à un anticorps marqué à la peroxydase. L’intensité du signal coloré est
proportionnelle à la concentration de VWF lié au collagène.
Type de méthode Méthode manuelle ELISA (commerciale ou maison).
Type de mesure Mesure quantitative.
CIQ Oui, commerciaux.
EEQ Oui, commerciaux (ECAT).
Valeurs de référence/Interprétation Résultats exprimés en pourcentage ou en UI/mL (100 % = 1 UI/mL). Les performances
et performances diagnostiques (sensibilité) varient selon les techniques utilisées (type de collagène variable
pour le coating des plaques).
Causes d’erreur, limites du test Certaines techniques peuvent manquer de sensibilité. Le résultat doit de préférence être
confronté à l’étude du profil multimérique.
Chapitre 7. Examens complémentaires pour l’exploration d’un syndrome hémorragique 123
Fiche 7.5
Agrégation plaquettaire induite par la ristocétine (RIPA)
Code LC E132
Nature du prélèvement Sang total prélevé sur citrate de sodium (0,105, 0,109 M [3,2 %] ou 0,129 M ([3,8 %]) permettant
la préparation du PRP. Prélèvement sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole)
contre-indiqué.
Recommandations pour Se référer à la fiche 7.11 « Agrégation plaquettaire en plasma riche en plaquettes ».
la qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement Transport du prélèvement à température ambiante entre + 15 °C et + 25 °C, le plus rapidement pos-
sible. L’utilisation d’un pneumatique doit être validée par le laboratoire.
Mode de conservation La stabilité du sang total est au maximum de 3 h à température ambiante. Pas de conservation possible.
Principe méthodologique Technique en agrégométrie optique mesurant la variation de transmission lumineuse d’un PRP sou-
mis à une agitation mécanique, à + 37 °C, en présence de différentes concentrations de ristocétine
(fortes concentrations entre 1,2 et 1,5 mg/mL, faibles concentrations entre 0,5-0,6 mg/mL). Il
est judicieux de recourir à des concentrations progressivement décroissantes pour déterminer la
concentration la plus faible induisant une agrégation et optimiser l’interprétation du test. L’amplitude
d’agrégation du PRP en présence de ristocétine dépend de sa concentration en VWF.
Le diagnostic différentiel entre VWD 2B et pseudo-VWD fait appel à des RIPA croisées entre PRP
patient/PPP (plasma pauvre en plaquettes) témoin et PRP témoin/PPP patient.
Type de méthode Méthode manuelle.
Type de mesure Mesure quantitative.
CIQ Non.
EEQ Non.
Valeurs de référence/ Les résultats sont exprimés en pourcentage d’agrégation maximale et de vélocité (pente de la courbe).
Interprétation Test peu sensible aux déficits quantitatifs modérés en VWF où la RIPA est souvent normale. RIPA
et performances positive à faible concentration (≤ 0,7 mg/mL) dans la VWD 2B et la pseudo-VWD.
Causes d’erreur, limites Thrombopénie sévère/Macro-plaquettes.
Présence de globules rouges dans le PRP : intensité d’agrégation diminuée, résultats ininterprétables.
Variabilité des lots de ristocétine : nécessité de contrôles internes à chaque laboratoire pour
déterminer la concentration seuil de réponse.
124 Hémostase et coagulation
Fiche 7.6
Mesure de la capacité de liaison du facteur Willebrand
au FVIII (VWF:FVIIIB)
Code LC E047
EEQ Non.
Valeurs de référence/ Les résultats sont exprimés en pourcentage de fixation.
Interprétation 100 % de sensibilité et de spécificité pour le diagnostic de VWD 2N.
et performances
Causes d’erreur, limites Le test doit être réalisé sur un plasma contenant plus de 5 % (technique maison) et 15 % (kit
commercial) de VWF:Ag. La présence d’anticorps anti-lapin chez certains sujets peut conduire à des
résultats erronés.
126 Hémostase et coagulation
Fiche 7.7
Mesure de la capacité de liaison du facteur Willebrand
à la GPIb (liaison VWF-GPIb)
Code RIHN E131
Nature du prélèvement Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable
0,129 M [3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est
également possible.
Recommandations pour Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
la qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommanda-
tions du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation
du prélèvement pour la mesure de VWF:Ag. La centrifugation du sang total pour l’obtention du
plasma doit être effectuée dans les 2 h suivant le prélèvement. La stabilité en plasma congelé
(température <– 20 °C ou <– 70 °C) est d’au moins 24 mois (Woodhams 2001).
Principe méthodologique Méthode ELISA basée sur l’utilisation d’un fragment recombinant de GPIbα immunofixé auquel
est ajouté l’échantillon à tester (plasma pauvre en plaquettes), pré-incubé avec un immunocon-
jugué anti-VWF et différentes dilutions de ristocétine. La présence d’une liaison paradoxale du
VWF à la GPIb aux faibles concentrations de ristocétine permet de poser le diagnostic de VWD
de type 2B.
Chapitre 7. Examens complémentaires pour l’exploration d’un syndrome hémorragique 127
Fiche 7.8
Facteur Willebrand, analyse des multimères
Code RIHN E044
Nature du prélèvement Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable
0,129 M [3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est
également possible.
Recommandations pour la Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommanda-
tions du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conserva-
tion du prélèvement pour la mesure de VWF:Ag. La centrifugation du sang total pour l’obtention
du plasma doit être effectuée dans les 2 h suivant le prélèvement. La stabilité en plasma
congelé (température <– 20 °C ou <– 70 °C) est d’au moins 24 mois (Woodhams 2001).
Principe méthodologique Électrophorèse en gel d’agarose-SDS (1,4 à 2 %).
En milieu non réducteur, les différents multimères sont séparés par électrophorèse (environ
18 h) en fonction de leur masse moléculaire puis révélés par un anticorps anti-VWF marqué
à la phosphatase alcaline. La lecture au densitomètre permet de quantifier les différentes
formes : bas PM (≤ 5 mers), PM intermédiaire (6-10 mers), haut PM (> 10 mers), voire très
haut PM (> 15 mers si gel sensible).
Chapitre 7. Examens complémentaires pour l’exploration d’un syndrome hémorragique 129
Fiche 7.9
Propeptide du facteur Willebrand
Code RIHN E130
Nature du prélèvement Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également possible.
Recommandations pour Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
la qualité du prélèvement
Contraintes Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations du
d’acheminement GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation Se référer au dosage immunologique du facteur Willebrand (antigène).
Principe méthodologique Méthode ELISA sandwich avec lecture colorimétrique. Seuls les anticorps sont commercialisés.
Le plasma à tester est mis en contact d’une microplaque recouverte d’un anticorps monoclonal
antiVWFpp. Après lavage, un conjugué anti VWFpp couplé à la peroxydase est ajouté. L’intensité
du signal coloré est proportionnelle à la concentration en VWFpp.
Type de méthode Méthode manuelle.
Type de mesure Mesure quantitative.
CIQ Pas ce CIQ commerciaux.
EEQ Non.
Performances du test Les résultats sont exprimés en UI/dL.
Sensibilité d’un test ELISA, <1 UI/dL.
On considère qu’un rapport VWFpp:VWF supérieur à 4 permet d’identifier les patients VWD de type 1C
(avec clairance augmentée du VWF) mais le seuil définissant un phénotype avec clairance accélérée
reste à définir précisément en pathologie acquise.
Causes d’erreur, limites Le test n’étant pas commercialisé sous la forme d’une trousse prête à l’emploi, il doit faire l’objet d’un
du test développement et d’une validation de méthode par le laboratoire avec la préparation propre de CIQ.
Les sujets de groupe sanguin O ont des taux de VWF:Ag plus bas que les sujets non-O et un rapport
VWFpp/VWF:Ag légèrement plus élevé.
Chapitre 7. Examens complémentaires pour l’exploration d’un syndrome hémorragique 131
Fiche 7.10
Facteur Willebrand, activité inhibitrice (anti-facteur
Willebrand)
Code RIHN E043
Nature du prélèvement Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également possible.
Recommandations pour Pas de recommandations spécifiques disponibles ; le même prélèvement étant le plus souvent utilisé
la qualité du prélèvement pour la mesure du facteur Willebrand, suivre les recommandations du GFHT 2015/2017 pour cet examen.
Contraintes Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations du
d’acheminement GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation Cf. recommandation pour la qualité du prélèvement.
Principe méthodologique - ELISA (recherche d’anticorps anti-VWF) : VWF plasmatique ou recombinant fixé sur plaque,
incubation avec le plasma du patient et révélation par un anticorps anti-IgG humaine couplé à la
peroxydase.
- Tests de neutralisation : incubation (le plus souvent 2 h) à + 37 °C d’un mélange du plasma à
tester avec un plasma normal, puis mesure de l’activité résiduelle VWF:Act (activité cofacteur de la
ristocétine ou collagène binding) ou VWF:Ag. L’interprétation est faite par analogie avec la méthode
Bethesda.
La définition des seuils de positivité doit être établie pour chaque laboratoire dans son système d’analyse.
132 Hémostase et coagulation
Fiche 7.11
Agrégation plaquettaire en plasma riche en plaquettes
(PRP)
Code NABM 1011
Nature du prélèvement Sang total prélevé sur citrate de sodium (0,105, 0,109 M (3,2 %) ou 0,129 M (3,8 %).
Prélèvement sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) contre-indiqué.
Recommandations pour la qualité Le sang doit être prélevé après une période de repos pour atténuer l’effet de l’exercice
du prélèvement physique et à distance d’une prise de tabac (30 min) et d’une absorption de caféine (2 h).
Le prélèvement à jeun est conseillé, mais reste possible après une collation très légère et
dépourvue de matières grasses.
Le prélèvement doit être effectué avec une aiguille de 21G sous stase veineuse minimale dans des
tubes plastiques ou en verre siliconé après avoir éliminé les premiers mL de sang (tube de purge).
Toute prise médicamenteuse doit être identifiée pour éviter les biais d’interprétation des
résultats (en particulier anti-inflammatoires non stéroïdiens, antiplaquettaires, etc.). Selon
l’indication de l’exploration plaquettaire et l’état clinique du patient, les médicaments connus
pour inhiber les fonctions plaquettaires devront avoir été arrêtés 10 jours avant l’exploration.
Le non-respect de ces conditions est acceptable si la recherche porte sur l’identification d’un
défaut très sévère comme une maladie de Glanzmann.
134 Hémostase et coagulation
Contraintes d’acheminement Transport du prélèvement à température ambiante entre + 15 °C et + 25 °C, le plus
rapidement possible. L’utilisation d’un pneumatique doit être validée par le laboratoire.
Mode de conservation La stabilité du sang total est au maximum de 3 h à température ambiante. Pas de conserva-
tion possible.
Principe méthodologique Le test est réalisé en PRP préparé par centrifugation du sang citraté 10 min à 200 g entre
+ 18 et + 22 °C, sans frein, ou par sédimentation en cas de plaquettes géantes. La numération
plaquettaire du PRP ne doit pas être ajustée par du plasma autologue pauvre en plaquettes
jusqu’à 600 × 109/L. En cas de thrombopénie, les résultats seront interprétés avec prudence.
Le principe du test est basé sur une mesure photométrique de l’éclaircissement du PRP
secondaire au phénomène d’agrégation initié par un agoniste (adénosine diphosphate (ADP),
acide arachidonique, épinéphrine, collagène, peptide d’activation libéré par la thrombine
[TRAP], etc.). Le défaut peut concerner la réponse plaquettaire induite par un seul agoniste
mais, dans la plupart des cas, l’orientation diagnostique devra intégrer et interpréter des
défauts de réponse à plusieurs agonistes en raison de la mise en jeu de voies de signalisation
communes à plusieurs agonistes et de l’existence de voies d’amplification (ADP, Thromboxane
A2 [TXA2]) d’importance variable selon l’agoniste testé.
Type de méthode Méthode essentiellement manuelle. Commercialisation récente d’une méthode automatisée.
Type de mesure Mesure à la fois qualitative et quantitative.
CIQ Pas de CIQ disponible. Les résultats sont interprétés au regard de valeurs de référence éta-
blies par les laboratoires pour le couple réactifs/appareil utilisé.
EEQ Un guide d’interprétation est proposé par l’ECAT en coopération avec NASCOLA (www.ecat.nl).
Valeurs de référence/ Les résultats sont exprimés en pourcentage maximal d’agrégation et en vélocité. Pour certains
Interprétation et performances d’agonistes, le temps de latence est également à considérer.
L’agrégation plaquettaire sur PRP relève d’une pratique spécialisée et doit être limitée à des
centres « expérimentés ». À titre indicatif, la reproductibilité intra-série (n = 21) pour les
5 agonistes usuels et pour un couple réactif agoniste défini se situe entre 3,8 et 6,6 %.
Des profils types d’agrégation plaquettaire ont été établis pour les défauts plaquettaires
sévères (maladie de Glanzmann, maladie de Bernard et Soulier, déficit en kindline 3, déficit
en CalDAG-GEFI, déficit en récepteurs d’activation en particulier à l’ADP, au collagène, au
thromboxane A2). La persistance des anomalies dans le temps est un critère important à
prendre en compte.
Causes d’erreur, limites du test Les prélèvements très hémolysés ou lipémiques avec une numération plaquettaire insuffisante
dans le PRP (< 150 × 109G/L excepté si la recherche porte sur des défauts très sévères)
modifient l’interprétation des résultats. Les résultats doivent également être interprétés en
fonction du traitement pris par le patient.
Chapitre 7. Examens complémentaires pour l’exploration d’un syndrome hémorragique 135
Fiche 7.12
Quantification des glycoprotéines plaquettaires par
cytométrie en flux (GPIb, GPIIbIIIa) et mise en évidence
des marqueurs d’activation
Code RIHN E099
Signification biologique du paramètre sont estimés, après incubation des plaquettes avec
Les plaquettes sanguines sont des cellules circu- de la mépacrine (normalement captée par les
lantes anucléées dont la fonction essentielle est plaquettes et présentant une forte affinité pour
d’assurer le colmatage des brèches vasculaires et l’ATP et l’ADP) et mesure de leur fluorescence à
l’arrêt du saignement. Une anomalie quantitative l’état basal et après stimulation. Ainsi la CMF est
ou qualitative des plaquettes expose à un risque de d’une aide appréciable pour le diagnostic de nom-
saignement. Certaines anomalies qualitatives cor- breuses pathologies plaquettaires dont les déficits
respondent à des déficits en protéines de surface en glycoprotéines de surface (GPIb : maladie de
ou intracellulaires ou à des défauts de signalisation Bernard et Soulier ; GPIIbIIIa : thrombasthénie
dont le diagnostic bénéficie des performances de de Glanzmann ; GPVI : défaut de réponse au
la cytométrie en flux (CMF). collagène) ou granulaires (absence de CD62P :
syndrome des plaquettes grises ; absence de
CD63, test à la mépacrine anormal : déficit en
Objectifs de l’analyse et principales
granules denses) ou un défaut de signalisation
indications de prescription
(profils anormaux après stimulation plaquettaire).
La CMF permet l’analyse rapide d’une grande La CMF est également utilisée pour mesurer
quantité de plaquettes dans un petit volume l’état d’activation des plaquettes circulantes dans
de sang total, de plasma riche en plaquettes divers contextes (pathologies cardiovasculaires,
ou de plaquettes lavées. Cette technique, basée infectieuses, auto-immunes, etc.) généralement
généralement sur la reconnaissance d’un épitope au cours d’études cliniques.
spécifique par un anticorps couplé à un fluoro-
chrome, est utilisée pour quantifier la molé- Place dans la hiérarchie d’un
cule d’intérêt, à la surface ou à l’intérieur des bilan d’exploration
plaquettes et peut également renseigner sur les
fonctions plaquettaires. Dans ce cas, la mesure Ces analyses s’inscrivent le plus souvent dans une
s’effectue avant et après stimulation des pla- démarche diagnostique et un contexte d’explo-
quettes et la mise en œuvre d’anticorps dirigés, le ration spécialisée. Elles sont exceptionnelle-
plus souvent, contre des épitopes de conformation ment réalisées en urgence, par exemple dans un
qui n’apparaissent que lorsque la plaquette est contexte hémorragique néonatal avec forte sus-
activée, ou contre des protéines de signalisation picion de maladie de Glanzmann. Elles sont rare-
phosphorylées. L’utilisation d’annexine V permet ment prescrites en première intention, devant un
de mesurer l’exposition des phosphatidylsérines contexte clinique personnel et familial évocateur.
à la surface des plaquettes, marqueur indirect Elles sont généralement réalisées en deuxième
de leur activité procoagulante. L’utilisation de intention chez un patient pour lequel les causes
ligands fluorescents se fixant aux récepteurs acti- les plus fréquentes de saignement (anomalie de
vés est utile pour évaluer l’état d’activation des la coagulation, maladie de Willebrand) ont été
plaquettes. Le contenu des plaquettes en granules éliminées et lorsque les tests d’agrégation plaquet-
denses et leur capacité à sécréter ces granules taire suggèrent une anomalie plaquettaire.
136 Hémostase et coagulation
Nature du prélèvement Sang total prélevé sur citrate de sodium (0,105 M, 0,109 M [3,2 %] ou 0,129 M [3,8 %]). EDTA
possible si la stimulation des plaquettes n’est pas envisagée.
Recommandations pour la Sang prélevé après une période de repos et à distance d’une prise de tabac (30 min) et d’une
qualité du prélèvement absorption de caféine (2 h). Prélèvement à jeun conseillé mais restant possible après une
collation très légère et dépourvue de matières grasses.
Prélèvement effectué avec une aiguille de 21G sous stase veineuse minimale après avoir
éliminé les premiers mL de sang. Identifier toute prise médicamenteuse pour éviter les biais
d’interprétation des résultats (en particulier anti-inflammatoires non stéroïdiens, antiplaquet-
taires, etc.). Selon l’indication de l’exploration plaquettaire et l’état clinique du patient, les
médicaments connus pour inhiber les fonctions plaquettaires doivent être stoppés 10 jours
avant l’exploration.
Contraintes d’acheminement Transport du prélèvement à température ambiante entre + 15 °C et + 25 °C, le plus rapidement
possible. Utilisation d’un pneumatique à valider par le laboratoire.
Mode de conservation Test le plus souvent réalisé rapidement après le prélèvement. Des solutions peuvent fixer le
sang (avant et après stimulation) permettant l’envoi à un laboratoire référent.
Principe méthodologique Test réalisé sur sang total ou plasma riche en plaquettes (PRP) préparé par centrifugation du
sang 10 min à 200 g à température ambiante, sans frein, ou par sédimentation en cas de
plaquettes géantes. Les plaquettes sont marquées par un ou plusieurs fluorochromes couplés à
des anticorps, à d’autres ligands plaquettaires ou à des molécules captées par les plaquettes,
puis analysées par CMF.
Type de méthode Méthode manuelle.
Type de mesure Mesure à la fois qualitative et quantitative.
CIQ Contrôle d’alignement du cytomètre. Il n’existe pas d’échantillons sanguins stabilisés pour les
plaquettes.
EEQ Non.
Valeurs de référence/ Les résultats peuvent être exprimés en pourcentage de plaquettes marquées, en moyenne
Performances du test d’intensité de fluorescence ou en nombre de sites à l’aide de kits de quantification utilisant des
billes de calibration. Le laboratoire doit vérifier ses valeurs de référence. Indispensable à de
nombreux diagnostics de pathologies plaquettaires.
Causes d’erreur, limites Test qui relève d’une pratique spécialisée et qui doit être limité à des centres expérimentés. La
fiabilité des résultats est dépendante du préanalytique, du type d’échantillon, de la stimulation
appliquée, de l’affinité des anticorps utilisés et de l’expertise de l’expérimentateur. Résultats à
interpréter en fonction de l’anamnèse et du reste de l’exploration biologique.
Chapitre 7. Examens complémentaires pour l’exploration d’un syndrome hémorragique 137
Fiche 7.13
Temps de lyse (du caillot) des euglobulines
Code NABM 0175
Nature du prélèvement Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable
0,129 M [3,8 %]).
Recommandations pour la qualité Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
du prélèvement
Contraintes d’acheminement Sang total (transport du prélèvement le plus rapidement possible) ou plasma citraté congelé
selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations du GFHT 2015/2017 pour les
conditions de transport.
Mode de conservation Réalisation immédiate. Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant la
conservation du prélèvement.
Principe méthodologique Les protéines plasmatiques d’un plasma citraté pauvre en plaquettes, dilué en eau dis-
tillée, sont précipitées en présence d’acide acétique glacé (0,016 %, pH 5). Les protéines
précipitées sont dissoutes dans un tampon borate. La solution ainsi obtenue est calcifiée, ce
qui déclenche la formation du caillot. La lyse est alors observée et le temps pour obtenir la
lyse complète du caillot est mesuré.
Différentes variantes de la méthode ont été décrites : obtention du caillot en présence de
kaolin, adaptation de la technique en micropuits, méthode en plaque, ou encore lecture
spectrophotométrique du caillot.
Type de méthode Méthode manuelle.
138 Hémostase et coagulation
Fiche 7.14
Dosage du facteur XIII (facteur de stabilisation
de la fibrine)
Code NABM 0173
Nature du prélèvement Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable
0,129 M [3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole)
est également possible.
Recommandations pour la qualité Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
du prélèvement
Contraintes d’acheminement Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les
recommandations du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
140 Hémostase et coagulation
Mode de conservation Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de
conservation du prélèvement pour la mesure du FXIII. Des données de la littérature
indiquent une conservation du plasma congelé à une température <– 20 °C jusqu’à
3 mois, et ≤– 70 °C jusqu’à 18 mois. La centrifugation du sang total pour l’obtention du
plasma doit se faire dans les 2 h suivant le prélèvement.
Principe méthodologique Une mesure d’activité doit être réalisée en première intention. La technique
fonctionnelle semi-quantitative de solubilité du caillot n’est plus recommandée car
trop peu sensible. Les mesures d’activité font appel à des techniques photométriques
basées sur l’étude de la libération de NH3 par le FXIIIa (mesure à 340 nm via une
réaction dépendante de la consommation de NADH ou de NADPH proportionnelle à
l’activité du FXIII) qui sont facilement automatisables, rapides bien que peu sensibles.
La technique d’incorporation d’amine marquée a une meilleure sensibilité mais est peu
robuste et difficile à mettre en œuvre. Lorsque l’activité est diminuée, la caractérisation
du déficit est complétée par un dosage antigénique : antigène FXIII-A2B2 puis, si
diminué, FXIII-A et FXIII-B. La recherche des anticorps anti-FXIII est mal standardisée et
fait appel à des techniques de type Bethesda ou Nijmegen et des dosages fonctionnels,
après chauffage du plasma à + 58 °C pendant 90 min. L’incubation secondaire doit
être d’au moins 30 min à + 37 °C.
Type de méthode Méthode automatisée. : photométrie, fluorimétrie, immunoturbidimétrie ou manuelle :
ELISA.
Type de mesure Mesure quantitative.
CIQ Commerciaux.
EEQ Oui (ECAT www.ecat.nl, UK NEQAS www.ukneqas.org.uk).
Valeurs de référence/Interprétation Taux plasmatique dès la naissance et chez l’adulte > 70 %. Limite de quantification
et performances ≈ 7 % en technique photométrique. La technique d’incorporation d’amine est sensible au
polymorphisme Val34Leu qui augmente les taux mesurés. Les techniques antigéniques
doivent préciser s’il s’agit de dosages du FXIII sous forme tétramérique (FXIII-A2-B2), ou
des sous-unités A ou B.
Causes d’erreur, limites Techniques photométriques : libération non spécifique de NH3 par décomposition de
NAD (P) H indépendante du FXIIIa. Dans ce cas, il y a une possible surestimation pour les
faibles taux (< 20 %), négligeable pour les valeurs normales. La correction de la valeur de
l’activité FXIII s’effectue par la réalisation d’un blanc plasma : blocage complet de l’activité
transglutaminase du FXIIIa par l’iodoacétamide 1 mmol/L.
Interprétation selon le contexte clinique.
Chapitre 7. Examens complémentaires pour l’exploration d’un syndrome hémorragique 141
Fiche 7.15
Plasminogen activator inhibitor-1 (PAI-1), activité
(dosage chromogénique et antigénique)
Code RIHN E096
Nature du prélèvement Pour le dosage de l’activité du PAI-1, il est recommandé d’utiliser un tube citrate acidifié de façon à
bloquer ex vivo toute interaction entre le PAI-1 et son ligand, le tissue Plasminogen Activator (t-PA). Un
prélèvement sur tube citrate est possible si la chaîne du froid est maintenue.
Le dosage du PAI-1 antigène peut s’effectuer sur plasma ou sur sérum selon les indications. Le
prélèvement du sérum ne requiert pas de conditions particulières. En revanche, le dosage du PAI-1
antigène sur plasma nécessite d’éviter toute contamination par le PAI-1 plaquettaire et donc de prélever
sur tube CTAD pour limiter l’activation plaquettaire. L’utilisation d’un tube citrate (0,105 M, 0,109 M
(3,2 %) ou 0,129 M (3,8 %)) est cependant possible si les conditions préanalytiques sont respectées.
142 Hémostase et coagulation
Recommandations Pour le dosage plasmatique du PAI-1 (activité ou antigène), le sang doit être prélevé après une période
pour la qualité du de repos de 20 min pour atténuer l’effet de l’exercice physique, à jeun, le matin entre 8 h et 10 h, en
prélèvement raison de l’existence d’une variation circadienne du PAI-1. Le dosage devra s’effectuer à distance d’un
épisode thrombotique ou inflammatoire aigu et en dehors de la grossesse. La ponction veineuse doit
être franche et le prélèvement doit s’effectuer avec une stase minimum. Il est conseillé d’ôter le garrot
dès le prélèvement effectué et d’éliminer les premiers mL de sang.
Si un dosage de PAI-1 activité est indiqué il est recommandé de maintenir la chaîne du froid (+ 4 °C)
dès le prélèvement car l’activité du PAI-1 diminue à la chaleur.
La préparation du plasma doit éviter toute contamination par les plaquettes, en particulier si un dosage
du PAI-1 antigène est indiqué. Il est recommandé de centrifuger le tube de sang pendant 30 min à
2 500 g et de recueillir la partie supérieure du plasma pour limiter la contamination par la couche
leucoplaquettaire.
Contraintes Acheminement du tube citraté dans la glace. Pas de contrainte pour le sérum.
d’acheminement
Mode de conservation Congélation à – 20 °C (1 mois maximum), à – 80 °C (plusieurs années).
Principe méthodologique La plupart des méthodes mesurant l’activité PAI-1 sont basées sur le principe général suivant : un
volume d’activateur du plasminogène (t-PA) est incubé à température ambiante avec un volume de
plasma qui contient l’inhibiteur à doser. S’ensuivent une acidification et une dilution pour détruire
l’activité antiplasmine et stopper l’interaction entre le t-PA et le PAI-1. L’activité du t-PA résiduel est
ensuite quantifiée sur du plasminogène apporté en excès. L’activité de la plasmine formée est alors
évaluée sur un substrat spécifique. La lecture s’effectue par comparaison à une gamme de t-PA. Plus la
quantité de plasmine formée est importante, plus la quantité de PAI-1 actif présente dans l’échantillon
de départ est faible. Un essai immunofonctionnel est également disponible. Il consiste à déposer
l’échantillon dans les puits d’une microplaque recouverts de t-PA. Le PAI-1 actif ayant lié le t-PA est
ensuite révélé par un anticorps traceur anti-PAI-1. La lecture s’effectue par comparaison à une gamme
établie à partir d’un plasma lyophilisé titré en PAI-1.
Mesure du PAI-1 antigène par méthode ELISA.
Type de méthode Méthode manuelle ou automatisée.
Type de mesure Mesure quantitative.
CIQ CIQ industriels.
EEQ Oui.
Valeurs de référence/ Les résultats sont exprimés en ng/mL ou en UI/mL. Un individu sain non obèse en dehors de tout
Performances du test épisode inflammatoire et en l’absence de grossesse présente des taux plasmatiques très faibles de
PAI-1. Ceci explique que la distribution des valeurs normales obtenues dans la population générale ne
soit pas gaussienne.
Il est conseillé à chaque laboratoire de définir ses valeurs normales chez des sujets sains non obèses
en dehors de toute inflammation aiguë et en dehors de la grossesse. Les tests disponibles ont une
bonne répétabilité et reproductibilité.
Causes d’erreur, limites L’interprétation des dosages de PAI-1 antigène plasmatique doit avant tout exclure une contamination
plaquettaire.
Un dosage de PAI-1 dans le sérum doit s’interpréter en fonction du compte plaquettaire.
Chapitre 7. Examens complémentaires pour l’exploration d’un syndrome hémorragique 143
Fiche 7.16
Recherche et titrage d’un anticorps spécifique dirigé
contre le facteur VIII ou le facteur IX
Codes NABM 1018 et 1019
Nature du prélèvement Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également
possible.
Recommandations pour Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
la qualité du prélèvement
Contraintes Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations du
d’acheminement GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation Cf. recommandations pour la qualité du prélèvement.
Principe méthodologique Principe dérivé de la méthode Bethesda/Nijmegen. Le plasma du malade utilisé pour la recherche ou
le titrage ne doit pas contenir le facteur contre lequel l’inhibiteur recherché est dirigé. Si le taux du
facteur concerné est > à 5 %, le plasma du malade doit être chauffé préalablement à + 58 °C pendant
30 min pour les anti-FVIII ou 90 min pour les anti-FIX. Pour la recherche, le plasma du malade est
mélangé à volume égal avec un plasma témoin (contenant 100 % du facteur déficient chez le malade
et dans un milieu tamponné). L’inhibition du facteur apporté par le plasma témoin dans le mélange est
appréciée par la mesure du facteur résiduel après incubation à + 37 °C pendant 2 h (pour l’anti-FVIII)
ou 10 min à 2 h (pour l’anti-FIX). La recherche est positive si le taux résiduel de facteur dans le
mélange est < 66 %. Dans ce cas, le titre de l’anticorps doit être déterminé et exprimé en unités
Bethesda définies par la quantité d’anticorps contenue dans un 1 mL de plasma neutralisant 50 %
de l’activité d’un plasma normal. Pour le titrage, le taux résiduel de facteur est déterminé dans les
mélanges en utilisant différentes dilutions du plasma du malade en tampon imidazole.
144 Hémostase et coagulation
Fiche 7.17
Recherche et titrage d’un anticorps spécifique
d’un facteur de la coagulation (hors facteurs VIII et IX)
Code RIHN E063
Nature du prélèvement Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable
0,129 M [3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est
également possible.
Recommandations pour la qualité Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
du prélèvement
Contraintes d’acheminement Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommanda-
tions du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation Cf. recommandations pour la qualité du prélèvement.
146 Hémostase et coagulation
Principe méthodologique Principe dérivé de la méthode Bethesda/Nijmegen. Le plasma du malade ne doit pas contenir
le facteur contre lequel l’inhibiteur recherché est dirigé. Chauffer préalablement le plasma
à + 58 °C pendant 30 min (90 min pour les anti-XI) si le taux résiduel du facteur concerné est > à
5 % ou quelle que soit la concentration pour le fibrinogène. Pour la recherche, le plasma
du malade est mélangé à volume égal avec un plasma témoin (contenant 100 % du facteur
déficient chez le malade et dans un milieu tamponné). L’inhibition du facteur apporté par
le plasma témoin dans le mélange est appréciée par la mesure du facteur résiduel après
incubation à + 37 °C 10 min à 2 h. Si la recherche est positive, le titre de l’anticorps doit être
déterminé et exprimé en unité Bethesda définie par la quantité d’anticorps contenue dans
un 1 mL de plasma neutralisant 50 % de l’activité d’un plasma normal. Pour le titrage, le
taux résiduel de facteur est déterminé dans les mélanges en utilisant différentes dilutions du
plasma du malade en tampon imidazole.
Type de méthode Méthode semi-automatisée.
Type de mesure Mesure qualitative pour la recherche, quantitative pour le titrage.
CIQ Non.
EEQ Non.
Valeurs de référence/ Le seuil de positivité peut varier selon les conditions méthodologiques. Il est conseillé de
Interprétation et performances tester en parallèle au moins un plasma frais congelé sans déficit sévère en facteur.
Causes d’erreur, limites 1) Manque de standardisation interlaboratoires : préconiser le suivi dans le même laboratoire.
2) Difficultés d’interprétation pour les anticorps présentant une cinétique d’inactivation
inhabituelle.
3) Faux positif : présence d’un anticoagulant circulant de type lupique. Faux négatif : anticorps
spécifique d’un facteur de la coagulation non neutralisant et accélérant la clairance plas-
matique du facteur de la coagulation contre lequel il est dirigé (recherche par technique
ELISA) ou recherche durant un traitement substitutif ou un traitement procoagulant par un
agent bypassant (FVIIa ou concentré de complexe prothrombinique activé).
Chapitre 7. Examens complémentaires pour l’exploration d’un syndrome hémorragique 147
Caron C, Mazurier C, Goudemand J. Large experience reduced von Willebrand factor survival by assay of the
with a factor VIII binding assay of plasma von VWF propeptide in the European study: molecular
Willebrand factor using commercial reagents. Br J and clinical markers for the diagnosis and manage-
Haematol 2002;117:716–8. ment of type 1 VWD (MCMDM-1VWD). Blood
Veyradier A, Caron C, Ternisien C, et al. Validation of the 2008;111:4979–85.
first commercial ELISA for type 2N von Willebrand’s Tiede A. Diagnosis and treatment of acquired von Wille-
disease diagnosis. Haemophilia 2011;17:944–51. brand syndrome. Thromb Res 2012;130:S2–6.
Caron C. Techniques biologiques. Hématologie 2014;20: Haberichter SL. von Willebrand factor propeptide: biology
14–22. and clinical utility. Blood 2015;126:1753–61.
Woodhams B, Girardot O, Blanco MJ, et al. Stability of Jennes E, Guggenberger D, Zotz R, et al. Perioperative
coagulation proteins in frozen plasma. Blood Coagul intravenous immunoglobulin treatment in a patient
Fibrinol 2001;12:229–36. with severe acquired von Willebrand syndrome: case
FICHE 7.7 – Mesure de la capacité de liaison du report and review of the literature. Clinical Case
facteur Willebrand à la GPIb (liaison VWF-GPIb) Reports 2017;5:664–70.
Caron C, Hilbert L, Vanhoorelbeke K, et al. Measurement FICHE 7.10 – Facteur Willebrand, activité inhibitrice
of von Willebrand factor binding to a recombinant (anti-facteur Willebrand)
fragment of glycoprotein Ibalpha in an enzyme-linked Coleman R, Favaloro EJ, Soltani S, et al. Acquired
immunosorbent assay-based method: performances von Willebrand disease: potential contribution of
in patients with type 2B von Willebrand disease. Br J the VWF:CB to the identification of functionally
Haematol 2006;133:655–63. inhibiting auto-antibodies to von Willebrand factor.
Caron C. Techniques biologiques. Hématologie 2014;20: J Thromb Haemost 2006;4:2085–8.
14–22. James PD, Lillicrap D, Mannucci PM. Alloantibodies in
Woodhams B, Girardot O, Blanco MJ, et al. Stability of von Willebrand disease. Blood 2013;122:636–40.
coagulation proteins in frozen plasma. Blood Coagul Siaka C, Rugeri L, Caron C, et al. A new ELISA assay
Fibrinol 2001;12:229–36. for diagnosis of acquired von Willebrand syndrome.
FICHE 7.8 – Facteur Willebrand, analyse Haemophilia 2003;9:303–8.
des multimères Franchi F, Biguzzi E, Stufano F, et al. A two-step
Budde U, Pieconka A, Will K, et al. Laboratory testing approach (Enzyme-linked immunosorbent assay and
for von Willebrand disease: contribution of multi- confirmation assay) to detect antibodies against von
mer analysis to diagnosis and classification. Semin Willebrand factor in patients with Acquired von Wil-
Thromb Hemost 2006;32:514–21. lebrand Syndrome. Thromb Res 2014;134:1316–22.
Budde U, Schneppenheim R, Eikenboom J, et al. Detailed FICHE 7.11 – Agrégation plaquettaire en plasma
von Willebrand factor multimer analysis in patients riche en plaquettes (PRP)
with von Willebrand disease in the European study, Vickers MV, Thompson SG. Sources of variability in dose
molecular and clinical markers for the diagnosis response platelet aggregometry. Thromb Haemost
and management of type 1 von Willebrand disease 1985;53:219–20.
(MCMDM-1VWD). J Thromb Haemost 2008;6: Harrison P. Platelet function analysis. Blood Rev
762–71. 2005;19:111–23.
Favaloro EJ, Pasalic L, Curnow J. Laboratory tests used HAS, rapport d’évaluation technologique, tome III. « Test
to help diagnose von Willebrand disease: an update. photométrique d’agrégation plaquettaire ». 2011.
Pathology 2016;48:303–18. Cattaneo M, Cerletti C, Harrison P, et al. Recommenda-
Woodhams B, Girardot O, Blanco MJ, et al. Stability of tions for the Standardization of Light Transmission
coagulation proteins in frozen plasma. Blood Coagul Aggregometry : A Consensus of the Working Party
Fibrinolysis 2001;12:229–36. from the Platelet Physiology Subcommittee of SSC/
FICHE 7.9 – Propeptide du facteur Willebrand ISTH. J Thromb Haemost 2013;11:1183–9.
van Genderen PJ, Boertjes RC, van Mourik JA. Quantita- Payrastre B, Alessi MC, Sie P. Physiopathologie des
tive analysis of von Willebrand factor and its propep- thrombopathies constitutionnelles. Hématologie
tide in plasma in acquired von Willebrand syndrome. 2014;20:20–35.
Thromb Haemost 1998;80:495–8. http://www.maladies-plaquettes.org.(site web du Centre
Sztukowska M, Gallinaro L, Cattini MG, et al. Von Wille- de référence national sur les pathologies plaquettaires).
brand factor propeptide makes it easy to identify the FICHE 7.12 – Quantification des glycoprotéines
shorter Von Willebrand factor survival in patients plaquettaires par cytométrie en flux (GPIb,
with type 1 and type Vicenza von Willebrand disease. GPIIbIIIa) et mise en évidence des marqueurs
Br J Haematol 2008;143:107–14. d’activation
Haberichter SL, Castaman G, Budde U, et al. Identifica- Nguyen P, Hézard N, Daliphard S. Explorations de la
tion of type 1 von Willebrand disease patients with fonction plaquettaire par cytométrie en flux. Héma-
tologie 2003;9:367–78.
Chapitre 7. Examens complémentaires pour l’exploration d’un syndrome hémorragique 149
Hézard N, Simon G, Droullé A, et al. La cytométrie en fux Gram J, Declerck PJ, Sidelmann J, et al. Multicentre
dans un laboratoire d’hémostase. Revue francophone evaluation of commercial kit methods: plasmino-
des laboratoires 2007;393:63–70. gen activator inhibitor activity. Thromb Haemost
Garner SF, Furnell A, Kahan BC, et al. Platelet res- 1993;70:852–7.
ponses to agonists in a cohort of highly characterised Kluft C, Meijer P. Update 1996 : blood collection and
platelet donors are consistent over time. Vox Sang handling procedures for assessment of plasminogen
2017;112:18–24. activators and inhibitors (Leiden Fibrinolysis Works-
Gresele P, Harrison P, Bury L, et al. Diagnosis of sus- hops). Fibrinolysis 1996;10:171–9.
pected inherited platelet function disorders: Booth NA, Simpson AJ, Croll A, et al. Plasminogen
results of a worldwide survey. J Thromb Haemost activator inhibitor (PAI-1) in plasma and platelets. Br
2014;12:1562–9. J Haematol 1988;70:327–33.
FICHE 7.13 – Temps de lyse (du caillot) des Fay WP, Parker AC, Condrey LR, et al. Human plasmino-
euglobulines gen activator inhibitor-1 (PAI-1) deficiency: charac-
Milstone JH. The euglobulin method for stimulating terization of a large kindred with a null mutation in
fibrinolytic activities. J Immunol 1941;48:109–16. the PAI-1 gene. Blood 1997;90:204–48.
Denninger MH. L’exploration biologique des coagu- Alessi MC, Poggi M, Juhan-Vague I. Plasminogen activa-
lations intravasculaires disséminées (CIVD). Sang tor inhibitor-1, adipose tissue and insulin resistance.
Thrombose Vaisseaux 2010;22:20–32. Curr Opin Lipidol 2007;18:240–5.
Iliich A, Bokarev I, Key NS. Global assays of fibrinolysis. FICHE 7.16 – Recherche et titrage d’un anticorps
Int J Lab Hem 2017;39:441–7. spécifique dirigé contre le facteur VIII ou le
FICHE 7.14 – Dosage du facteur XIII (facteur facteur IX
de stabilisation de la fibrine) Verbruggen B, Dardikh M, Laros-van Gorkom B. Detec-
Ajzner E, Muszbek L. Kinetic spectrophotometric factor ting and quantifying acquired functional inhibitors
XIII activity assays: the subtraction of plasma blank in hemostasis in Quality in: Kitchen S, Olson JD,
is not omissible [corrected]. J Thromb Haemost Preston F. Laboratory Haemostasis and Thrombosis.
2004;2:2075–7. (Eds) John Wiley & Sons, Ltd. 2013;12.
Andrew M, Paes B, Milner R, et al. Development of the Collins PW, Chalmers E, Hart D, et al. United Kingdom
human coagulation system in the full-term infant. Haemophilia. Centre Doctors’ Organization. Diag-
Blood 1987;1:1651–72. nosis and management of acquired coagulation inhi-
Dorgalaleh A, Tabibian S, Hosseini MS, et al. Diagnosis of bitors: a guideline from UKHCDO. Br J Haematol
factor XIII deficiency. Hematology 2016;21:430–9. 2013;162:758–73.
Kohler HP, Ichinose A, Seitz R, et al. Factor XIII and FICHE 7.17 – Recherche et titrage d’un anticorps
fibrinogen SSC subcommittee of the ISTH. Diag- spécifique d’un facteur de la coagulation (hors
nosis and classification of factor XIII deficiencies. facteurs VIII et IX)
J Thromb Haemost 2011;9:1404–6. Verbruggen B, Dardikh M, Laros-van Gorkom B. Detec-
Lawrie AS, Green L, Mackie IJ, et al. Factor XIII--an ting and quantifying acquired functional inhibitors
under diagnosed deficiency-are we using the right in hemostasis in Quality in: Kitchen S, Olson JD,
assays? J Thromb Haemost 2010;8:2478–82. Preston F. Laboratory Haemostasis and Thrombosis.
http://www.f13-database.de. (Eds) John Wiley & Sons, Ltd. 2013 ;12.
FICHE 7.15 – Plasminogen activator inhibitor-1
Collins PW, Chalmers E, Hart D, et al. United Kingdom
(PAI-1), activité (dosage chromogénique et Haemophilia. Centre Doctors’ Organization. Diag-
antigénique) nosis and management of acquired coagulation inhi-
Cohen W, Alessi MC. PAI-1 antigène. EMC Biologie bitors: a guideline from UKHCDO. Br J Haematol
médicale 2012;7:1–3. (Article 90-20-0125-A). 2013;162:758–73.
Chapitre 8
Examens complémentaires pour
l’exploration d’une consommation
de facteurs de la coagulation
Fiche 8.1
Mesure quantitative des D-dimères
Code NABM 10221
Nature du prélèvement Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également possible.
Recommandations Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
pour la qualité
du prélèvement
Contraintes Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations du
d’acheminement GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation Les délais de stabilité et de réalisation de la recherche de DDi après le prélèvement doivent respecter les
recommandations pré-analytiques du GFHT 2017. En sang total, stabilité jusqu’à 24 h à température ambiante
(acceptable entre + 4 et + 8 °C), en plasma congelé jusqu’à 24 mois < – 20 °C et 36 mois < – 70 °C.
1. Idem fiche 9.1.
C hapitre 8. Examens complémentaires pour l’exploration d’une consommation de facteurs... 153
Principe méthodologique Les DDi sont dosés par des méthodes immunologiques utilisant des anticorps monoclonaux spécifiques
du domaine DD. Les méthodes diffèrent en fonction des anticorps et de la méthode de détection
utilisée : enzymatique (ELISA), fluorescence (FIA, ELFA), luminescence (LIA), turbidimétrie. La technique
de référence est la technique ELISA en microplaques. Selon la méthode de calibration, les signaux
mesurés sont convertis en unités D-dimères ou en unités équivalentes fibrinogène (FEU) et exprimés en
mg/L ou ng/mL (1 µg/mL de FEU = 0,5 µg/mL Unités DDi).
Type de méthode Méthode automatisée ou automatisable.
Type de mesure Mesure quantitative.
CIQ Au moins deux niveaux. Commerciaux. Évaluations interlaboratoires possibles (CIL).
EEQ EEQ commerciaux de différents niveaux.
Valeurs de référence/ Seuil de positivité proche de 500 ng/mL pouvant varier en fonction des réactifs. Pour l’exclusion d’une
Interprétation MTEV, les sensibilités et valeurs prédictives négatives doivent être proches de 100 %. Validation du seuil
et performances diagnostique par des études prospectives souhaitables. Dans un contexte de CIVD aiguë, les concen-
trations de DDi peuvent être très élevées. Une quantification n’est pas indispensable au diagnostic mais
elle peut s’avérer utile dans le suivi de la coagulopathie.
Causes d’erreur, limites Les mesures optiques peuvent être influencées par l’hémoglobine, la bilirubine, les lipides. Les
méthodes immunologiques peuvent être influencées par la présence de facteur rhumatoïde ou
d’anticorps hétérophiles. Outre les éléments identifiés dans la maîtrise des risques, il est indis-
pensable d’évaluer les performances de la méthode dans des zones proches des valeurs seuils. Les
renseignements cliniques et thérapeutiques (anticoagulants) sont indispensables à l’interprétation des
résultats, tous les anticoagulants diminuant le taux de D-dimères. Les circonstances physiologiques ou
pathologiques d’élévation des D-dimères doivent être connues du prescripteur.
154 Hémostase et coagulation
Fiche 8.2
Détermination semi-quantitative des D-dimères ou des
produits de dégradation de la fibrine (PDF)
Code NABM 1021
Nature du prélèvement Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également pos-
sible.
Recommandations pour Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
la qualité du prélèvement
Contraintes Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations du
d’acheminement GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation Les délais de stabilité et de réalisation des PDF après le prélèvement doivent respecter les
recommandations pré-analytiques du GFHT 2017. En sang total, stabilité jusqu’à 24 h à température
ambiante (acceptable entre + 4 et + 8 °C), en plasma congelé jusqu’à 24 mois < – 20 °C et
36 mois < – 20 °C.
C hapitre 8. Examens complémentaires pour l’exploration d’une consommation de facteurs... 155
Principe méthodologique Méthodes immunologiques utilisant l’agglutination de billes de latex, recouvertes d’anticorps mono-
clonaux dirigés contre le domaine DD. Ces méthodes sont rapides, unitaires, ne nécessitant aucun
équipement lourd.
Type de méthode Méthodes manuelles ou automatisables.
Type de mesure Mesure quantitative.
CIQ CIQ disponibles.
EEQ EEQ disponibles.
Valeurs de référence/ Méthodes peu sensibles, opérateur-dépendantes. Bien que les fiches-produits des industriels
Interprétation indiquent des performances acceptables dans le diagnostic d’exclusion de la MTEV, la détermination
et performances semi-quantitative des PDF/D-Dimères dans ce contexte n’est pas recommandée, dans la mesure où il
existe des méthodes alternatives plus performantes. Dans un contexte de CIVD, la détection de PDF/D-
Dimères peut être retenue dans le calcul d’un score biologique de CIVD.
Causes d’erreur, limites Outre les éléments identifiés dans l’analyse de la maîtrise des risques, les méthodes manuelles et
la lecture optique de l’agglutination sont peu adaptées aux exigences de l’accréditation et doivent
faire l’objet d’études des variations inter-opérateurs. Les renseignements cliniques et thérapeutiques
(anticoagulants) sont indispensables à l’interprétation des résultats. Les circonstances physiologiques
ou pathologiques d’élévation des D-dimères, doivent être connues du prescripteur, ainsi que l’acces-
sibilité aux tests quantitatifs.
156 Hémostase et coagulation
Fiche 8.3
Monomères de fibrine : mesure quantitative
sur automate
Code LC E152
Nature du prélèvement Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également possible.
Recommandations pour Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
la qualité du prélèvement
Contraintes Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations du
d’acheminement GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
C hapitre 8. Examens complémentaires pour l’exploration d’une consommation de facteurs... 157
Mode de conservation Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation du
prélèvement. L’industriel indique une stabilité de 8 h du plasma à température ambiante et de 1 mois
à – 20 °C. Le dosage peut se faire sur plasma congelé à – 70 °C.
Principe méthodologique Les tests non immunologiques identifiant les complexes solubles (gélification par l’éthanol, sulfate de
protamine, test de Largo utilisant une méthode d’agglutination) ne sont plus réalisés. Les monomères
de fibrine sont mis en évidence par des anticorps monoclonaux spécifiques par ELISA ou agglutination
de particules sensibilisées. Ces anticorps doivent être précisément caractérisés.
Type de méthode Méthode automatisée.
Type de mesure Mesure quantitative.
CIQ CIQ disponibles.
EEQ Pas d’EEQ commercialisé.
Valeurs de référence/ Résultats exprimés en µg/mL. Bonnes performances pour les méthodes automatisées, qui doivent être
Interprétation et appréciées pour les valeurs basses et élevées. Dans un contexte d’indications assez larges allant du
performances dépistage d’un état thrombotique à un diagnostic de CIVD, il faut définir le domaine de mesure de la
technique qui doit être étendu (5 à 150 µg/mL). Le seuil de détection doit être précisé. En l’absence
d’EEQ, cet examen doit être considéré comme en phase d’évaluation.
Causes d’erreur, limites Les méthodes immunoturbidimétriques peuvent entraîner une surestimation en présence de facteur
rhumatoïde et une sous-estimation lors de fortes concentrations.
158 Hémostase et coagulation
Fiche 9.1
Mesure quantitative des D-dimères
Code NABM 10221
Nature du prélèvement Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable
0,129 M [3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est
également possible.
Recommandations pour Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
la qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommanda-
tions du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation Les délais de stabilité et de réalisation de la recherche de DDi après le prélèvement doivent
respecter les recommandations pré-analytiques du GFHT 2017. En sang total, stabilité jusqu’à
24 h à température ambiante (acceptable entre + 4 et + 8 °C), en plasma congelé jusqu’à
24 mois < – 20 °C et 36 mois < – 70 °C.
1. Idem fiche 8.1.
Chapitre 9. Diagnostic d’exclusion de maladie thromboembolique veineuse 161
Principe méthodologique Les DDi sont dosés par des méthodes immunologiques utilisant des anticorps monoclonaux
spécifiques du domaine DD. Les méthodes diffèrent en fonction des anticorps et de la méthode
de détection utilisée : enzymatique (ELISA), fluorescence (FIA, ELFA), luminescence (LIA), turbidi-
métrie. La technique de référence est la technique ELISA en microplaques. Selon la méthode de
calibration, les signaux mesurés sont convertis en unités D-dimères ou en unités équivalentes
fibrinogène (FEU) et exprimés en mg/L ou ng/mL (1 µg/mL de FEU = 0,5 µg/mL Unités DDi).
Type de méthode Méthode automatisée ou automatisable.
Type de mesure Mesure quantitative.
CIQ Au moins deux niveaux. Commerciaux. Évaluations interlaboratoires possibles (CIL).
EEQ EEQ commerciaux de différents niveaux.
Valeurs de référence/ Seuil de positivité proche de 500 ng/mL pouvant varier en fonction des réactifs. Pour l’exclusion
Interprétation et performances d’une MTEV, les sensibilités et valeurs prédictives négatives doivent être proches de 100 %.
Validation du seuil diagnostique par des études prospectives souhaitables. Dans un contexte de
CIVD aiguë, les concentrations de DDi peuvent être très élevées. Une quantification n’est pas
indispensable au diagnostic mais elle peut s’avérer utile dans le suivi de la coagulopathie.
Causes d’erreur, limites Les mesures optiques peuvent être influencées par l’hémoglobine, la bilirubine, les lipides. Les
méthodes immunologiques peuvent être influencées par la présence de facteur rhumatoïde
ou d’anticorps hétérophiles. Outre les éléments identifiés dans la maîtrise des risques, il est
indispensable d’évaluer les performances de la méthode dans des zones proches des valeurs
seuils. Les renseignements cliniques et thérapeutiques (anticoagulants) sont indispensables
à l’interprétation des résultats, tous les anticoagulants diminuant le taux de D-dimères. Les
circonstances physiologiques ou pathologiques d’élévation des D-dimères doivent être connues
du prescripteur.
162 Hémostase et coagulation
Synopsis V
Fiche 10.1
Dosage fonctionnel de l’antithrombine par la mesure
de l’activité cofacteur de l’héparine
Code NABM 0189
Nature du prélèvement Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %]). Le dosage sur tube
CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également possible.
Recommandations pour la Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
qualité du prélèvement
Contraintes d’achemine- Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations du
ment GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation du
prélèvement pour la mesure de l’AT. La synthèse de la littérature de Mauge et al. (2014) indique une
stabilité à température ambiante d’au moins 48 h en sang total et 24 h en plasma citraté, et d’au
moins 2 ans en plasma congelé à température ≤ – 20 °C.
Principe méthodologique Méthode colorimétrique mesurant l’activité amidolytique résiduelle de la thrombine bovine ou du FXa
sur un substrat chromogénique spécifique, en présence d’héparine.
166 Hémostase et coagulation
Fiche 10.2
Dosage immunologique de l’antithrombine
Code NABM 0188
Nature du prélèvement Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %]). Le dosage sur tube
CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également possible.
Recommandations pour la Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
qualité du prélèvement
Contraintes Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations du
d’acheminement GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation du
prélèvement pour la mesure de l’AT. La synthèse de la littérature de Mauge et al. (2014) indique une
stabilité à température ambiante d’au moins 48 h en sang total et 24 h en plasma citraté, et d’au
moins 2 ans en plasma congelé à température ≤ – 20 °C.
Principe méthodologique Méthode immunologique (turbidimétrie principalement).
Type de méthode Méthode automatisée ou manuelle.
Type de mesure Mesure quantitative.
CIQ Au moins deux niveaux. Commerciaux. Évaluations interlaboratoires possibles (CIL).
EEQ EEQ commerciaux de différents niveaux.
168 Hémostase et coagulation
Nature du prélèvement Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %]). Le dosage sur tube
CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également possible.
Valeurs de référence/ Les résultats sont exprimés en pourcentage (1 UI/mL = 100 %). Taux plasmatique moyen
Interprétation et à la naissance 63 % (écart-type : 12), taux de l’adulte atteint vers l’âge de 1 an : 80-120 %. Ce test
performances ne détecte pas les déficits qualitatifs. Une expertise en hémostase est nécessaire pour l’interprétation
de cet examen.
Causes d’erreur, limites Pour les techniques immunoturbidimétriques :
- possible surestimation en cas de plasma trouble (lipémique) ;
- interférences possibles du facteur rhumatoïde si > 800 UI/mL.
C hapitre 10. Exploration des facteurs de risque biologiques de maladie thromboembolique 169
Fiche 10.3
Dosage fonctionnel de la protéine C par méthode
de coagulation
Code NABM 0191
Nature du prélèvement Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %]). Le dosage sur tube
CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également possible.
Recommandations pour la Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
qualité du prélèvement
Contraintes Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations
d’acheminement du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation
du prélèvement pour la mesure de la PC. La synthèse de la littérature de Mauge et al. (2014) indique
une stabilité de la PC d’au moins 48 h en sang total conservé à température ambiante et d’au moins
2 ans en plasma congelé à une température ≤ – 20 °C (pas de donnée pour le plasma non congelé).
170 Hémostase et coagulation
Nature du prélèvement Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %]). Le dosage sur tube
CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également possible.
Principe méthodologique Méthode chronométrique mesurant le degré d’allongement d’un test global de coagulation induit par
la PC du plasma du patient après activation par le Protac dans un système comportant du plasma
commercial déplété en PC.
Type de méthode Méthode automatisée.
Type de mesure Mesure quantitative.
CIQ Au moins deux niveaux. Commerciaux. Évaluations interlaboratoires possibles (CIL).
EEQ EEQ commerciaux de différents niveaux.
Valeurs de référence/ Les résultats sont exprimés en pourcentage (1 UI/mL = 100 %). Taux plasmatique moyen
Interprétation et à la naissance 35 % (écart-type : 9), taux de l’adulte atteint à 15 ans : 70-140 %.
performances Compte tenu de l’hétérogénéité du phénotype plasmatique chez les sujets porteurs d’un déficit
constitutionnel, un résultat normal ne permet pas d’exclure la présence d’une mutation délétère avec
100 % de certitude. Une expertise en hémostase est nécessaire pour l’interprétation de cet examen.
Causes d’erreur, limites Ne pas réaliser cet examen sous anticoagulants oraux directs ou AVK.
Interférence possible (en fonction des coffrets) avec certains anticoagulants lupiques (risque de
surestimation), des taux de FVIII très élevés, le FV Leiden (risque de sous-estimation), les héparinémies
très élevées.
C hapitre 10. Exploration des facteurs de risque biologiques de maladie thromboembolique 171
Fiche 10.4
Dosage fonctionnel de la protéine C par mesure
de l’activité amidolytique
Code NABM 0191
Nature du prélèvement Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %]). Le dosage sur tube
CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également possible.
Recommandations pour la Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
qualité du prélèvement
Contraintes Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations du
d’acheminement GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation du
prélèvement pour la mesure de la PC. La synthèse de la littérature de Mauge et al. (2014) indique
une stabilité de la PC d’au moins 48 h en sang total conservé à température ambiante et d’au moins
2 ans en plasma congelé à une température ≤ – 20 °C (pas de donnée pour le plasma non congelé).
Principe méthodologique Méthode chromogénique : activation de la PC (in vitro, le Protac remplace le complexe thrombine/
thrombomoduline) puis mesure de sa capacité à cliver un substrat chromogène spécifique.
Type de méthode Méthode automatisée.
Type de mesure Mesure quantitative.
CIQ Au moins deux niveaux. Commerciaux. Évaluations interlaboratoires possibles (CIL).
EEQ EEQ commerciaux de différents niveaux.
172 Hémostase et coagulation
Valeurs de référence/ Les résultats sont exprimés en pourcentage (1 UI/mL = 100 %). Taux plasmatique moyen à la
Interprétation et naissance 35 % (écart-type : 9), taux de l’adulte atteint à 15 ans : 70-140 %. Ce test ne détecte pas
performances les déficits qualitatifs de type IIAC. De plus, compte tenu de l’hétérogénéité du phénotype plasmatique
chez les sujets porteurs d’un déficit constitutionnel quel qu’en soit le type, un résultat normal ne
permet pas d’exclure la présence d’une mutation délétère avec 100 % de certitude. Une expertise en
hémostase est nécessaire pour l’interprétation de cet examen.
Causes d’erreur, limites Interférence possible avec les plasmas ictériques, hémolysés ou lactescents.
Dépistage du déficit constitutionnel non recommandé sous AVK (difficulté d’interprétation). Pas
d’interférence des traitements anticoagulants.
C hapitre 10. Exploration des facteurs de risque biologiques de maladie thromboembolique 173
Fiche 10.5
Dosage immunologique de la protéine C
Code NABM 1027
Nature du prélèvement Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %]). Le dosage sur tube
CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également possible.
Recommandations pour la Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
qualité du prélèvement
Contraintes Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations du
d’acheminement GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation du
prélèvement pour la mesure de la PC. La synthèse de la littérature de Mauge et al. (2014) indique
une stabilité de la PC d’au moins 48 h en sang total conservé à température ambiante et d’au moins
2 ans en plasma congelé à une température ≤ – 20 °C (pas de donnée pour le plasma non congelé).
Principe méthodologique Méthode immunologique type ELISA ou ELFA.
Type de méthode Méthode manuelle ou automatisée.
Type de mesure Mesure quantitative.
CIQ Au moins deux niveaux. Contrôles commerciaux. Évaluations interlaboratoires possibles (CIL).
EEQ EEQ commerciaux de différents niveaux.
Valeurs de référence/ Les résultats sont exprimés en pourcentage (1 UI/mL = 100 %). Taux plasmatique moyen
Interprétation et à la naissance 35 % (écart-type : 9), taux de l’adulte atteint à 15 ans : 70-140 %.
performances Ce test ne détecte pas les déficits qualitatifs.
Une expertise en hémostase est nécessaire pour l’interprétation de cet examen.
Causes d’erreur, limites Pas d’interférence des traitements anticoagulants. Recherche de déficit constitutionnel par dosage
plasmatique non recommandé sous AVK (difficulté d’interprétation).
174 Hémostase et coagulation
Fiche 10.6
Dosage fonctionnel de la protéine S
Code NABM 0190
Nature du prélèvement Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %]). Le dosage sur tube
CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dypiridamole) est également possible.
Recommandations pour la Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
qualité du prélèvement
Contraintes Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations du
d’acheminement GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation du
prélèvement pour la mesure de la PS. La synthèse de la littérature de Mauge et al. (2014) indique une
stabilité d’au moins 1 an en plasma congelé à température ≤ – 20 °C. Aucune donnée concernant la
stabilité dans les prélèvements non congelés, que ce soit sur sang total ou sur plasma, n’est rapportée.
Principe méthodologique Méthode chronométrique mesurant le degré d’allongement d’un test global de coagulation induit par
la PS du plasma du patient dans un système comportant du plasma déficient en PS et de la PCa.
Type de méthode Méthode automatisée.
C hapitre 10. Exploration des facteurs de risque biologiques de maladie thromboembolique 175
Fiche 10.7
Dosage immunologique de la protéine S libre
Code NABM 1025
Nature du prélèvement Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %]). Le dosage sur tube CTAD
(citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également possible.
Recommandations pour la Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
qualité du prélèvement
Contraintes Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations du
d’acheminement GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation du
prélèvement pour la mesure de la PS. La synthèse de la littérature de Mauge et al. (2014) indique
une stabilité d’au moins 48 h en sang total conservé à température ambiante et au moins 1 an en
plasma congelé à température ≤ – 20 °C. Aucune donnée concernant la stabilité dans les plasmas non
congelés n’est rapportée.
Principe méthodologique Méthode immunologique : ELISA ou immunoturbidimétrie faisant intervenir soit un anticorps spécifique
de la PS libre soit des billes recouvertes de C4bBP, puis un anticorps anti-PS.
Type de méthode Méthode manuelle ou automatisée.
Type de mesure Mesure quantitative.
CIQ Au moins deux niveaux. Commerciaux. Évaluations interlaboratoires possibles (CIL).
EEQ EEQ commerciaux de différents niveaux.
Valeurs de référence/ Résultats exprimés en pourcentage (1 UI/mL = 100 %). Taux plasmatique à la naissance compris entre
Interprétation et 12 et 60 %, taux de l’adulte atteint à 6 mois : homme : 60-140 %, femme âgée de moins de 50 ans :
performances 50-140 %, femme âgée de plus de 55 ans : 55-140 %. Ce test ne détecte pas les déficits qualitatifs.
Possibilité de mauvaise reconnaissance de la protéine si une anomalie moléculaire affecte l’épitope de
la PS reconnu par l’anticorps (NB : les patients ont une activité normale ou subnormale).
Une expertise en hémostase est nécessaire pour l’interprétation de cet examen.
Causes d’erreur, limites La présence extrêmement rare d’anticorps anti-souris chez certains sujets peut conduire à des résultats
erronés.
Dépistage du déficit constitutionnel non recommandé chez les patients sous AVK (difficulté d’interprétation).
C hapitre 10. Exploration des facteurs de risque biologiques de maladie thromboembolique 177
Fiche 10.8
Dosage immunologique de la protéine S totale
Code NABM 1026
Nature du prélèvement Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %]). Le dosage sur tube
CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également possible.
Recommandations pour la Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
qualité du prélèvement
Contraintes Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations du
d’acheminement GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation du
prélèvement pour la mesure de la PS. La synthèse de la littérature de Mauge et al. (2014) indique une
stabilité de la PS totale d’au moins 8 h en sang total conservé à température ambiante et d’au moins
1 an en plasma congelé à température ≤ – 20 °C. Aucune donnée concernant la stabilité dans les
plasmas non congelés n’est rapportée.
Principe méthodologique Méthode immunologique.
Type de méthode Méthode manuelle ou automatisée.
Type de mesure Mesure quantitative.
CIQ Au moins deux niveaux. Commerciaux.
EEQ EEQ commerciaux de différents niveaux.
Valeurs de référence/ Résultats exprimés en pourcentage (1 UI/mL = 100 %). Taux plasmatique à la naissance compris
Interprétation et entre 12 et 60 %, taux de l’adulte atteint à 6 mois : homme : 60-140 %, femme âgée de moins de
performances 50 ans : 50-140 %, femme âgée de plus de 55 ans : 55-140 %.
Une expertise en hémostase est nécessaire pour l’interprétation de cet examen.
Causes d’erreur, limites La présence extrêmement rare d’anticorps anti-souris chez certains sujets peut conduire à des
résultats erronés.
178 Hémostase et coagulation
Fiche 10.9
Recherche et identification d’un anticoagulant de type
lupique (ou antiphospholipide par une technique de
coagulation, anciennement « antiprothrombinase »)
Code NABM 1020
Signification biologique du paramètre dans le SAPL. Les patients les plus à risque sont
La détection d’un anticoagulant circulant de ceux avec triple positivité des marqueurs biolo-
type lupique ou lupus anticoagulant (LA) signe giques (LA + , aβ2GPI + , aCL + ). La prescription
la présence d’anticorps antiphospholipides (aPL) d’une recherche de LA devra s’accompagner de
capables d’induire la prolongation de tests de celle d’une recherche d’aCL et d’aβ2GPI.
coagulation in vitro. Il s’agit, avec la recherche
d’anticorps anti-β2 -GPI (aβ2GPI) et anticardioli- Objectifs de l’analyse et principales
pine (aCL) par techniques immunologiques, d’un indications de prescription
des trois critères biologiques du syndrome des Objectifs : mettre en évidence la présence d’anti-
antiphospholipides (SAPL) associant, à la présence corps antiphospholipides capables d’induire la
persistante à au moins 12 semaines d’intervalle d’au prolongation de tests de coagulation in vitro si le
moins un de ses critères biologiques, la survenue contexte clinique le justifie.
de manifestations thrombotiques artérielles et/ou Indications
veineuses, et/ou des complications obstétricales 1. Niveau élevé : évènement veineux throm-
sans qu’il y ait plus de 5 ans entre les manifesta- boembolique (EVTE) inexpliqué (idiopathique)
tions cliniques et la détection des marqueurs bio- ou thrombose artérielle chez un patient jeune
logiques. La présence d’un LA n’est pas spécifique (< 50 ans), thromboses récidivantes, thrombose
du SAPL et peut apparaître au cours d’infections de site inhabituel, pertes fœtales tardives, toute
(présence transitoire le plus souvent), de cancers thrombose ou complication obstétricale chez des
et d’hémopathies lymphoïdes (notamment celles patients avec maladie auto-immune.
s’accompagnant d’un pic monoclonal d’immuno- 2. Niveau moyen : bilan de pathologie auto-
globulines M qui peut avoir une activité LA), immune, fausses couches précoces répétées,
de maladies auto-immunes (autres que le lupus EVTE non idiopathique sujet jeune.
érythémateux systémique fréquemment associé au
SAPL), et de certains traitements (bêtabloquants
Place dans la hiérarchie d’un
notamment). Malgré la prolongation des tests
de coagulation in vitro, la présence d’un LA ne bilan d’exploration
s’accompagne pas d’un risque hémorragique, sauf La recherche d’un LA associée à celle des aCL et
lorsque le LA est associé à une hypo-prothrombi- aβ2GPI est une prescription de première intention
némie sévère due à des anticorps anti-facteur II. du bilan de thrombophilie. La conclusion doit
La présence d’un LA est le marqueur biologique le intégrer le profil aPL complet et signaler la néces-
mieux corrélé au risque de manifestations cliniques sité du contrôle à 12 semaines, en cas de positivité.
Nature du prélèvement Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également possible.
Recommandations pour la Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017. Double centrifugation
qualité du prélèvement indispensable, dans le but d’éliminer le maximum de plaquettes résiduelles du plasma (< 107/mL),
qui apportent des phospholipides et réduisent la sensibilité des tests (faux négatifs). Renseigner
obligatoirement la notion de traitement anticoagulant : héparines, AVK, AOD et effectuer sur tout
échantillon TP, TCA, fibrinogène, éventuellement un temps de thrombine, activité anti-Xa.
C hapitre 10. Exploration des facteurs de risque biologiques de maladie thromboembolique 179
Contraintes Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations du
d’acheminement GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation
du prélèvement pour cet examen. Le plasma doit être congelé à une température < à – 70 °C et
décongelé avant l’analyse au bain-marie, 5 min à + 37 °C.
Principe méthodologique Quatre étapes :
1) recherche d’un allongement d’un test de coagulation de dépistage, temps de venin de vipère
Russell dilué (dRVVT) et/ou temps de céphaline avec activateur (TCA) avec réactif sensible au LA ;
2) mise en évidence de la présence d’un inhibiteur (test sur mélange) avec calcul de l’index
d’anticoagulant circulant ;
3) confirmation de la dépendance en phospholipides (PL) (raccourcissement des tests de dépistage
après ajout de PL) ;
4) exclusion d’une anomalie de la coagulation associée si TCA allongé (diagnostic différentiel :
hémophilie A acquise).
Type de méthode Méthode automatisée.
Type de mesure Mesure quantitative.
CIQ Au moins deux niveaux. Commerciaux.
EEQ Oui.
Valeurs de référence/ Variable en fonction de la sensibilité des réactifs.
Interprétation et
performances
Causes d’erreur, limites Ne pas réaliser en présence de traitements anti-Xa ou anti-IIa directs (AOD) ni chez les patients
traités par HNF : risque de faux positifs. Pour les patients sous HBPM, prélever juste avant l’injection
(résiduel). Pour les patients sous AVK avec INR ≥ 1,5, tests réalisés sur mélange avec risque de faux
négatifs par dilution de l’anticorps. Faux négatifs : grossesse, inflammation (facteur VIII élevé).
Faux positifs : inflammation (fibrinogène, CRP élevée).
180 Hémostase et coagulation
Fiche 10.10
Recherche des polymorphismes F5 G1691A (facteur V
Leiden) et F2 G20210A du gène la prothrombine
Codes NABM 1029 et 1 030 groupés code NABM 1031
Nature du prélèvement Sang total EDTA ou tout échantillon permettant une extraction d’ADN génomique.
Nature du prélèvement
Recommandations pour la Aucune.
qualité du prélèvement
Contraintes Acheminement du prélèvement dans les 48 h.
d’acheminement
Mode de conservation Température ambiante ou + 4 °C.
Principe méthodologique Les techniques de génotypage sont nombreuses et commerciales (souvent marquage CE-IVD,
validation de méthode en portée A pour le Cofrac) ou « maison » (validation de méthode selon le
COFRAC en portée B). Il s’agit souvent de techniques de PCR (réaction d’amplification de l’ADN)
couplées à une détection sur gel d’agarose ou sur support solide (microplaque ou billes) avec
une révélation colorée ou fluorescente. Les plus utilisées utilisent le FRET, le reverse Dot-Blot,
l’amplification spécifique d’allèle, la PCR en temps réel de type TaqMan© ou la RFLP. Ces analyses
sont réalisées selon les directives du décret n°2008-321 du 04/04/2008 et de l’arrêté du 27/05/2013
relatifs à « l’examen des caractéristiques génétiques d’une personne à des fins médicales ». Les
biologistes réalisant ces analyses de génétique constitutionnelle sont agréés par l’agence de la
Biomédecine et les locaux dédiés sont autorisés par l’ARS.
C hapitre 10. Exploration des facteurs de risque biologiques de maladie thromboembolique 181
Fiche 11.1
Temps de Quick (INR) en cas de traitement par
antivitamine K
Code NABM 0127
Signification biologique du paramètre biologique par l’INR pour l’adaptation des doses.
Le temps de Quick (TQ) est un temps de coagula- Le résultat du TQ est obligatoirement rendu en
tion, mesuré à + 37 °C, d’un plasma citraté pauvre INR en cas de traitement par AVK.
en plaquettes (PPP), après addition de thrombo- Indications : suivi biologique des traitements par
plastine calcique. C’est un test semi-global de AVK, y compris en cas de surdosage en AVK ou
la coagulation qui permet d’explorer les déficits d’arrêt récent.
en 3 des 4 facteurs Vitamine K-dépendants (fac-
teurs II, VII et X). Il est exprimé en INR (Inter- Place dans la hiérarchie d’un
national Normalized Ratio) chez un patient traité bilan d’exploration
par anti-vitamine K (AVK) pour la surveillance du Le TQ (INR) est le seul test de première inten-
traitement anticoagulant. tion pour la surveillance du traitement par AVK.
Les posologies et les INR doivent être consi-
Objectifs de l’analyse et principales gnées dans un carnet de suivi de traitement par
indications de prescription AVK (ANSM). À l’instauration du traitement,
Objectifs : adaptation des doses et suivi du trai- l’utilisation d’algorithmes posologiques est recom-
tement par AVK. Ce sont des inhibiteurs de la mandée pour atteindre plus rapidement l’INR
vitamine K époxyde réductase impliquée dans le cible. En cas de surdosage asymptomatique, de
cycle de régénération de la forme réduite de la toute situation à risque hémorragique ou d’acci-
vitamine K, indispensable à la maturation post- dents hémorragiques chez des patients traités
traductionnelle hépatique des facteurs II, VII, IX par AVK, des recommandations basées sur les
et X. Ils induisent la synthèse de zymogènes pas ou valeurs de l’INR sont proposées par la HAS. Des
peu fonctionnels appelés protéines induites par les appareils d’automesure de l’INR à partir d’un
AVK ou PIVKA (Protein Induced by Vitamin K), prélèvement capillaire sont remboursés en France
d’où leur effet anticoagulant. Ce sont des dérivés, chez les enfants de moins de 18 ans et chez les
soit coumariniques (acénocoumarol ou warfarine), adultes porteurs de valves mécaniques après éduca-
soit de l’indanedione (fluindione, plus de 80 % tion thérapeutique. Un contrôle des automesures
des prescriptions d’AVK en France). Leurs princi- par un INR au laboratoire d’analyses biomédicales
paux inconvénients sont leur marge thérapeutique doit être réalisé en début de traitement puis tous
étroite, leur large variabilité dose-réponse inter- les 6 mois. Les deux prélèvements doivent être
et intra-individuelle nécessitant une surveillance réalisés dans un délai inférieur à 3 h.
Nature du prélèvement Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également possible.
Recommandations pour la Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017. Renseigner le nom de l’AVK, la
qualité du prélèvement posologie et la date de tout arrêt éventuel du traitement.
Contraintes d’acheminement Transport du prélèvement à température ambiante entre + 15 °C et + 25 °C.
Mode de conservation Les délais de stabilité et de réalisation de l’INR après le prélèvement doivent respecter les
recommandations pré-analytiques du GFHT 2017.
En sang total et plasma : recommandé à température ambiante jusqu’à 24 h, acceptable jusqu’à
4 h à température réfrigérée ou jusqu’à 2 h entre + 25 °C et + 30 °C.
Chapitre 11. Suivi biologique des traitements antithrombotiques 187
Principe méthodologique Le résultat est exprimé en INR, égal au rapport TQ patient/TQ témoin élevé à la puissance ISI
(index de sensibilité international de la thromboplastine). Les réactifs à ISI proches de 1,0 sont
actuellement recommandés pour améliorer la standardisation de l’INR.
Type de méthode Méthode automatisée.
Type de mesure Mesure quantitative.
CIQ Au moins deux niveaux. Commerciaux. Évaluation, interlaboratoires possible (CIL).
EEQ EEQ commerciaux de différents niveaux.
Valeurs de référence/Inter- L’INR chez l’adulte sain non traité est inférieur à 1,2-1,3 selon la nature et le lot de thrombo-
prétation et performances plastine. L’ANSM précise que, à l’exception de certaines situations spécifiques (valvulopathies
et prothèses de valve cardiaque mécaniques notamment), un INR compris entre 2,0 et 3,0 est
recherché chez les patients sous AVK, avec une valeur cible de 2,5. Normes maximales acceptables
(95e percentiles) recommandées pour les coefficients de variation de reproductibilité de l’INR (GFHT
2015) : INR < 2 ; CV < 7,2% / INR > 2 ; CV < 8,5%.
Causes d’erreur, limites Les causes d’erreur les plus fréquentes concernent la qualité du prélèvement sanguin. Le TQ/INR
du test est sensible à des concentrations d’héparine non fractionnée > 1,0 UI/mL et de bas poids molécu-
laire > 1,5 UI anti-Xa/mL. En cas d’hématocrite élevé > 55 %, l’INR est surestimé, un prélèvement
sur tube adapté est nécessaire. L’INR ne permet pas d’évaluer l’effet des anticoagulants oraux
directs (AOD). Des interférences en cas de fibrinogène élevé ou d’anticoagulant lupique fort sont
également observées avec certains réactifs.
188 Hémostase et coagulation
Fiche 11.2
Activité anti-Xa des héparines et apparentés : héparine
non fractionnée (HNF), héparines de bas poids
moléculaire (HBPM), fondaparinux, danaparoïde
Code NABM 0186
Signification biologique du paramètre des seuils de surdosage, qui sont propres à chaque
La mesure de l’activité anti-Xa plasmatique permet HBPM (cf. infra). Les adaptations éventuelles de
d’évaluer la concentration des chaînes d’héparine doses n’ont pas été validées lors d’essais cliniques,
(ou apparenté) circulant dans le plasma ayant qui ont été réalisés sans suivi de l’activité anti-Xa.
une activité inhibitrice vis-à-vis du facteur Xa Patients concernés :
(FXa) (apporté comme réactif) en présence • insuffisants rénaux (clairance < 60 mL/min
d’antithrombine (AT). L’activité anti-Xa évalue évaluée par Cockcroft), particulièrement ceux
ainsi spécifiquement l’activité biologique des âgés > 75 ans ;
chaînes d’héparine porteuses du pentasaccharide • poids < 40 kg ou > 120 kg ;
se liant à l’AT et potentialisant son action inhi- • résistance clinique au traitement (par exemple :
bitrice. La cinétique de l’activité anti-Xa des patients cancéreux).
héparines et apparentés dépend notamment de Fréquence du suivi : au début du traitement
leur poids moléculaire moyen et de la proportion (après la 3e injection pour les schémas à 2 injec-
relative des chaînes courtes et longues d’héparine. tions/24 h, deuxième injection pour les schémas
à 1 injection/24 h), puis au bout de quelques
jours (rythme de la surveillance à adapter selon
Objectifs de l’analyse et principales
les résultats, l’évolution de la fonction rénale chez
indications de prescription
les patients insuffisants cardiaques ou en réanima-
– Activité anti-Xa de l’héparine non fraction- tion, la durée du traitement). Le suivi de l’activité
née (HNF) (improprement appelée « hépari- anti-Xa des HBPM est inutile dans les autres cas
némie »)/du danaparoïde à dose « curative » du fait de la bonne prédictibilité de leur effet, sauf
Objectifs : le suivi de l’HNF à dose curative est situation particulière.
indispensable du fait de la grande variabilité inter- – Heures de prélèvement : (hors situation parti-
et intra-individuelle de la réponse au traitement. culière : cf. infra).
Après administration d’une dose initiale d’HNF HNF/danaparoïde : →perfusion IV : > 4 h après
(ou danaparoïde) avec ou sans bolus, l’objectif est l’instauration du traitement, ou > 2 h après
d’ajuster les posologies de manière à se situer dans un changement posologique, à n’importe quel
une zone thérapeutique, définie en fonction de moment ; →voie SC : à mi-chemin entre 2 injec-
l’indication, en respectant les délais entre le prélè- tions (6 h après l’injection si schéma à 2 injec-
vement et l’administration lorsque celle-ci est dis- tions/24 h, 4 h après l’injection si schéma à
continue. Les posologies sont augmentées en cas 3 injections/24 h).
de sous-dosage, diminuées en cas de surdosage. HBPM : au pic d’activité, soit 3 à 4 h après
Patients concernés : tous. l’injection pour les schémas à 2 injections/24 h, 4
Fréquence du suivi : au moins quotidienne. à 6 h pour les schémas à 1 injection/24 h.
– Activité anti-Xa des HBPM à dose « curative » Fondaparinux : au pic d’activité, soit 2 à 3 h après
Objectifs : la mesure de l’activité anti-Xa des l’injection.
HBPM/fondaparinux permet de dépister un sur- – Situations particulières : avant un geste invasif à
dosage et/ou une accumulation chez les patients haut risque hémorragique pour s’assurer de l’absence
à risque (cf. infra). Le prélèvement doit être fait d’activité anti-Xa détectable ; lors d’une hémorragie
au pic d’activité pour permettre une interprétation pour s’assurer de l’absence de surdosage.
Chapitre 11. Suivi biologique des traitements antithrombotiques 189
Nature du prélèvement Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]) ou CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dypiridamole).
Recommandations pour Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017. Respecter le délai entre l’heure
la qualité du prélèvement d’injection et celle du prélèvement. Renseigner obligatoirement le médicament, sa posologie par unité
de temps, les heures d’administration et de prélèvement.
Contraintes d’achemi- Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations du
nement GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation Les délais de stabilité et de réalisation de la mesure de l’anti-Xa après le prélèvement doivent res-
pecter les recommandations pré-analytiques du GFHT 2017 :
- en sang total sur tube citraté : jusqu’à 2 heures, à température ambiante ;
- en plasma sur tube citraté : jusqu’à 4 h si centrifugation dans l’heure, plasma décanté ou non,
conservation à température réfrigérée (+ 2 à + 8 °C) ou ambiante ;
- en sang total ou plasma sur tube CTAD : jusqu’à 6 h à température ambiante.
Principe méthodologique Activité anti-Xa amidolytique : méthode de cinétique enzymatique en un ou deux temps, avec
ajout d’un excès connu de FXa (réactif) et de substrat chromogène spécifique du FXa. Le FXa non
inhibé par l’anticoagulant hydrolyse le substrat, libérant de la paranitroaniline de façon inversement
proportionnelle à la concentration de l’anticoagulant. Les résultats sont obtenus à partir d’une droite
de calibration établie à l’aide de plasmas titrés en HNF/HBPM, fondaparinux, ou danaparoïde suivant le
médicament.
Type de méthode Méthode automatisée.
Type de mesure Mesure quantitative.
190 Hémostase et coagulation
Fiche 11.3
Activité anti-Xa des anticoagulants oraux (hors héparine
ou dérivés) rivaroxaban, apixaban, edoxaban
Signification biologique du paramètre ne doit pas être utilisée en dehors de ces situations
La mesure de l’activité anti-Xa des anticoagulants d’urgence ni pour l’adaptation des doses.
oraux directs (AOD) permet la quantification de
la concentration plasmatique des AOD anti-Xa Place dans la hiérarchie d’un
(xabans) : rivaroxaban, apixaban et edoxaban. bilan d’exploration
Test de première intention dans les situations lis-
Objectifs de l’analyse et principales tées ci-dessus. En cas d’accident hémorragique,
indications de prescription d’acte invasif urgent, d’intention de thrombolyse
La mesure de la concentration des xabans est d’un infarctus cérébral, une prise en charge spé-
réalisée dans certaines situations critiques : accident cifique basée sur la concentration est proposée
hémorragique ou thromboembolique, nécessité (GFHT, GIHP, SFNV). À noter que les xabans
d’un acte invasif urgent, thrombolyse d’un infarctus peuvent interférer avec les tests de coagulation
cérébral, aggravation brutale de la fonction rénale de façon différente selon le xaban et les réactifs
ou hépatique pouvant exposer à un surdosage. Elle de laboratoire.
Nature du prélèvement Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également
possible.
Recommandations pour la Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations
du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation
du prélèvement pour cet examen. Stabilité en sang total : au moins 4 h, température ambiante.
Stabilité en plasma : au moins 8 h, température ambiante. Congélation à – 20 °C : stabilité au
moins 30 jours.
Principe méthodologique Activité anti-Xa amidolytique : méthode en un ou deux temps, avec ajout d’une quantité connue
de facteur Xa et de substrat spécifique du facteur Xa. Le facteur Xa non inhibé par l’anticoagulant
hydrolyse le substrat. La libération de paranitroaniline est inversement proportionnelle à la concen-
tration de l’anticoagulant. Les résultats exprimés en concentrations dites pondérales (en ng/mL)
sont obtenus à partir d’une droite de calibration établie à l’aide de plasmas titrés surchargés en
rivaroxaban, apixaban ou edoxaban, suivant le médicament pris par le patient. Il n’existe pas d’AOD
anti-Xa universel de référence pour la calibration.
Type de méthode Méthode automatisée.
Type de mesure Mesure quantitative.
CIQ Au moins deux niveaux. Commerciaux.
EEQ EEQ commerciaux de différents niveaux.
Valeurs de référence/Inter- Le domaine de linéarité est compris entre ∼20 ng/mL et 500 ng/mL.
prétation et performances
192 Hémostase et coagulation
Causes d’erreur, limites À interpréter selon le contexte clinique. L’interprétation est rendue difficile du fait d’une importante
variabilité inter-individuelle des concentrations attendues. Pour information, les valeurs (5e-
95e percentiles) retrouvées chez les patients traités pour FA sont comprises au pic (2 à 3 h après la
prise) entre 184 et 343 ng/mL (rivaroxaban 20 mg) ; 91 et 321 ng/mL (apixaban 5 mg × 2) ; 120 et
250 ng/mL (edoxaban 60 mg) ; et en résiduel (juste avant la prise suivante, soit 12 h pour apixaban
et 24 h pour rivaroxaban et edoxaban), entre 12 et 137 ng/mL (rivaroxaban 20 mg) ; 41 et 230 ng/
mL (apixaban 5 mg × 2) ; 10 et 40 ng/mL (edoxaban 60 mg). Du fait de la variation des concen-
trations au cours du temps, le résultat doit être interprété en fonction du délai entre la dernière
prise et le prélèvement. L’exposition du patient au médicament est plus fidèlement représentée
par la valeur mesurée en résiduel. Actuellement, il n’existe pas de seuil de surdosage associé à un
risque accru de saignement pour les xabans. Ainsi, une expertise en hémostase est nécessaire pour
l’interprétation des dosages.
Tout autre anticoagulant à activité anti-Xa, notamment lors de relais par les dérivés hépariniques,
peut interférer et faussement majorer la concentration mesurée de xabans. Des trousses de dosage
spécifiques des AOD, sans interférences avec les dérivés hépariniques sont disponibles.
Chapitre 11. Suivi biologique des traitements antithrombotiques 193
Fiche 11.4
Activité anti-IIa des anticoagulants oraux (hors héparine
ou dérivés) dabigatran
Signification biologique du paramètre surdosage. Elle ne doit pas être utilisée en dehors
La mesure de l’activité anti-IIa permet la quantifi- de ces situations ou pour l’adaptation des doses.
cation plasmatique de la concentration de dabiga-
tran, anticoagulant oral direct. Place dans la hiérarchie d’un
bilan d’exploration
Objectifs de l’analyse et principales
Test de première intention dans les situations lis-
indications de prescription tées ci-dessus. En cas d’accident hémorragique,
La mesure de la concentration du dabigatran d’acte invasif urgent, de thrombolyse d’un infarc-
est réalisée dans certaines situations critiques : tus cérébral, une prise en charge spécifique basée
accident hémorragique ou thromboembolique, sur la concentration et la disponibilité ou non de
nécessité d’un acte invasif urgent, thrombolyse l’antidote, l’idarucizumab, est proposée (GFHT,
d’un infarctus cérébral avec ou sans réversion GIHP, SFNV). À noter que le dabigatran peut
par l’antidote (l’idarucizumab), aggravation bru- interférer avec les tests de coagulation de façon
tale de la fonction rénale pouvant exposer à un différente selon les réactifs de laboratoire.
Nature du prélèvement Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est également possible.
Recommandations pour la Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations
du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation du
prélèvement pour cet examen. Stabilité en sang total : au moins 4 h, température ambiante. Stabilité
en plasma : au moins 8 h, température ambiante. Congélation à – 20 °C, stabilité : au moins 30 jours.
Principe méthodologique Méthode de coagulation : temps de thrombine dilué. L’échantillon plasmatique à tester est dilué
avec un pool de plasma. La coagulation est initiée par ajout de thrombine humaine. Le temps de
coagulation est fonction de la concentration de dabigatran dans le plasma à tester.
Activité anti-IIa amidolytique, test à l’écarine : le principe repose sur le clivage de la prothrombine
par l’écarine. Les produits de clivage générés, principalement la meizothrombine, clivent un subs-
trat chromogène libérant de la paranitroaniline. Ce clivage est inhibé par le dabigatran et la quantité
de paranitroaniline mesurée est inversement proportionnelle à la concentration de dabigatran. Les
résultats exprimés en concentrations dites pondérales (en ng/mL) sont obtenus à partir d’une droite
de calibration établie à l’aide de plasmas titrés surchargés en dabigatran.
Type de méthode Méthode automatisée.
Type de mesure Mesure quantitative.
CIQ Au moins deux niveaux. Commerciaux.
EEQ Oui.
Performances du test Le domaine de linéarité est compris entre ∼15 ng/mL et ∼500 ng/mL.
194 Hémostase et coagulation
Causes d’erreur, limites L’interprétation est rendue difficile du fait d’une importante variabilité inter-individuelle des concen-
du test trations attendues. Une expertise en hémostase est nécessaire pour l’interprétation des dosages.
Une concentration supérieure à 200 ng/mL est associée à un risque accru de saignement lorsque la
mesure est effectuée en résiduel chez un patient traité pour fibrillation atriale. Pour information, les
valeurs (25e-75e percentiles) retrouvées chez les patients traités par dabigatran 150 mg × 2 pour
FA, sont comprises entre 117-275 ng/mL au pic et entre 61 et 143 ng/mL en résiduel.
À interpréter selon le contexte clinique.
Tout autre anticoagulant à activité anti-IIa directe peut interférer et faussement majorer la concen-
tration mesurée de dabigatran avec les 2 types de tests.
Seul le « temps de thrombine dilué » est sensible à la présence d’héparine non fractionnée qui peut
majorer la concentration mesurée dabigatran.
Chapitre 11. Suivi biologique des traitements antithrombotiques 195
Fiche 11.5
Mesure du temps de thrombine
Code RIHN E201
Nature du prélèvement Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine dipyridamole) est également possible.
Recommandations pour la Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations
du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation
du prélèvement pour la mesure du TT. La synthèse de la littérature de Mauge et al. (2014) indiquait
une stabilité en plasma frais de 7 jours et en plasma congelé inférieure à 10 mois.
Principe méthodologique Le TT, test chronométrique, est un temps de coagulation à + 37 °C d’un plasma citraté, en présence
de thrombine calcique. La formation du caillot est détectée par des méthodes électromécaniques ou
optiques. Le résultat est exprimé en secondes rapportées au temps d’un plasma témoin.
Type de méthode Méthode automatisée.
Type de mesure Mesure quantitative.
CIQ Au moins deux niveaux. Commerciaux. Évaluation interlaboratoires possible (CIL).
EEQ EEQ commerciaux de différents niveaux.
Valeurs de référence/Inter- En fonction des fournisseurs, les concentrations de thrombine varient. Ainsi, compte tenu de
prétation et performances l’absence de standardisation de ce test, chaque laboratoire doit établir ses propres valeurs de
référence. Au-delà de 120 sec., le TT manque de précision.
196 Hémostase et coagulation
Causes d’erreur, limites - L’allongement du TT est peu spécifique et peut survenir dans différents contextes clinico-biolo-
giques : hypofibrinogénémies, dysfribinogénémies, protéines monoclonales, produits de dégradation
du fibrinogène ou de la fibrine (du fait de leur activité antithrombine) au cours de fibrinolyse aiguë
ou de coagulopathie de consommation, patients ayant reçu des solutés de remplissage.
- Le TT est très sensible à la présence de traces d’héparine dans le prélèvement (contamination
ou traitement reçu par le patient).
Chapitre 11. Suivi biologique des traitements antithrombotiques 197
Fiche 11.6
Thrombopénies induites par l’héparine (TIH) : Recherche
d’anticorps anti-facteur 4 plaquettaire (FP4) par
technique immunologique
Code NABM 1024
Nature du prélèvement Sang prélevé sur tube sec ou sur citrate de sodium (0,105 M, 0,109 M [3,2 %] ou 0,129 M [3,8 %]).
Recommandations pour la Pas de recommandations spécifiques.
qualité du prélèvement
Contraintes Température ambiante si transport rapide, sinon réfrigéré ou congelé.
d’acheminement
Mode de conservation Pas de recommandations spécifiques du GFHT. Plasma ou sérum réfrigéré pendant 7 jours, congelé au-delà.
Principe méthodologique - Tests ELISA, IgG ou IgG/A/M et cibles antigéniques variables : FP4/héparine - FP4/polyvinylsulfonate
(PVS) - héparine + lysat plaquettaire.
- Test en chimiluminescence (CLIA), IgG ou IgG/A/M, cible FP4/PVS.
- Méthode compétitive d’agglutination de particules de latex (PaGIA®), Ig G/A/M, cible FP4/PVS (test
unitaire).
- Agglutination de particules de latex/filtration sur gel, IgG/A/M, cible FP4/Héparine.
- Immunochromatographie sur membrane (STIC), Ig G, cible Ag FP4/polynanion (test unitaire).
198 Hémostase et coagulation
Fiche 11.7
Thrombopénies induites par l’héparine (TIH) : tests
fonctionnels pour la mise en évidence des anticorps
héparine-dépendants
Code NABM 1011 par méthode d’agrégation
Signification biologique du paramètre Ces tests doivent être prescrits après discussion
Les traitements par héparine peuvent induire la syn- clinico-biologique. Un score de probabilité aide
thèse d’anticorps dits héparine-dépendants générale- à guider la prescription de ces analyses qui sont
ment dirigés contre le facteur 4 plaquettaire associé réalisées essentiellement en cas de score inter-
à l’héparine (anti-HFP4) responsables d’une throm- médiaire ou élevé (≥ 4), mais il manque de
bopénie induite par l’héparine (TIH). Ces anticorps sensibilité dans certains contextes comme en
peuvent être détectés par un test fonctionnel qui réanimation ou après chirurgie cardiaque avec
met en évidence in vitro une activation et/ou une circulation extracorporelle où la persistance de
agrégation plaquettaire en présence d’héparine. la thrombopénie postopératoire ou une nouvelle
chute des plaquettes sont les critères les plus
fiables.
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Place dans la hiérarchie d’un
La recherche de ces anticorps ne doit être pres-
crite que lors d’une suspicion de TIH reposant bilan d’exploration
sur un faisceau d’arguments : La recherche d’une activation ou d’une agréga-
• diminution de 30 à 50 % de la numération tion plaquettaire doit être réalisée pour confirmer
plaquettaire (NP) sous héparine dans un délai de le pouvoir pathogène des anti-HFP4 mis en évi-
5 à 21 jours après le début du traitement (délai dence par un test immunologique. Elle est géné-
plus précoce possible si exposition à l’héparine ralement réalisée en deuxième intention après un
dans les 100 jours antérieurs) ; test immunologique positif mais peut aussi venir
• thrombose veineuse ou artérielle (nouvelle ou en première ligne en fonction du contexte. Si la
extension d’un processus thrombotique initial), suspicion clinique est forte et la recherche d’anti-
nécrose cutanée au site d’injection sous-cutané HFP4 négative, les tests fonctionnels peuvent
de l’héparine, réaction systémique après injection mettre en évidence des anticorps héparine-dépen-
intraveineuse d’héparine. dants dirigés contre une autre cible.
Nature du prélèvement Sang prélevé sur tube sec ou sur citrate de sodium (0,105 M, 0,109 M [3,2 %] ou 0,129 M [3,8 %]).
Recommandations pour la Attention à NE PAS PRÉLEVER sur tubes CTAD (qui contiennent un inhibiteur de l’activation
qualité du prélèvement plaquettaire) qui pourraient rendre le test faussement négatif.
Prélever avant la mise sous Orgaran qui peut négativer les tests fonctionnels.
Contraintes Température ambiante si transport rapide, sinon réfrigéré ou congelé.
d’acheminement
Mode de conservation Pas de recommandations spécifiques du GFHT. Plasma ou sérum du jour, congelé au-delà.
200 Hémostase et coagulation
Principe méthodologique Les plaquettes-témoin, lavées pour le test de libération de sérotonine radiomarquée (SRA) ou non
lavées pour le test d’agrégation plaquettaire (TAP) ou pour la cytométrie en flux (CMF), sont incubées
avec le plasma du patient et une faible concentration d’héparine (0,5 UI ou 1 UI/mL). Lorsque des
anticorps anti-HFP4 pathogènes sont présents dans le plasma, les plaquettes sont activées. Le
signal d’activation est mesuré en fluorescence (CMF), par la libération de SRA ou par le pourcentage
d’agrégation plaquettaire (TAP ou HIPA). Les seuils de positivité sont définis par le laboratoire. Cette
activation/agrégation ne doit pas être observée en présence d’une forte concentration d’héparine (10 UI
ou 100 UI) et/ou lorsque les plaquettes ont préalablement été incubées avec un anticorps monoclonal
IV.3 qui bloque l’accès au Récepteur Fc γ RII. SRA avec agrément pour utilisation de la radioactivité.
Type de méthode Méthode manuelle.
Type de mesure Mesure qualitative.
CIQ Non. Utiliser comme CIQ le plasma d’un patient ayant un test fonctionnel positif.
EEQ Oui.
Valeurs de référence/ TAP : sensibilité > 80 % avec une spécificité > à 90 %.
Interprétation et SRA et CF. : sensibilité > 90 %. Spécificité > 95 %.
performances
Causes d’erreur, limites Faux négatifs :
1) défaut de sensibilité des plaquettes-témoin aux anticorps de TIH ;
2) présence d’héparine ou d’Orgaran® dans le plasma qui peut inhiber l’activation/agrégation
plaquettaire induite par les anticorps de TIH ;
3) en TAP et CMF si immunoglobulines présentes dans le plasma riche en plaquettes du témoin ;
4) pour les techniques en plaquettes lavées : trop faible quantité de FP4.
Faux positifs : si présence de thrombine dans le plasma patient.
Chapitre 11. Suivi biologique des traitements antithrombotiques 201
Fiche 11.8
Exploration biologique de la pharmacodynamie des
médicaments antiplaquettaires. Test d’agrégation
plaquettaire en plasma riche en plaquettes (PRP)
Code RIHN E054
Nature du prélèvement Sang total prélevé sur citrate de sodium (0,105 ou 0,109 M ou 0,129 M). Prélèvement sur tube CTAD
(citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) contre-indiqué.
Recommandations pour la Le sang doit être prélevé après une période de repos pour atténuer l’effet de l’exercice physique et à
qualité du prélèvement distance d’une prise de tabac (30 min) et d’une absorption de caféine (2 h). Le prélèvement à jeun est
conseillé mais reste possible après une collation très légère et dépourvue de matières grasses.
Le prélèvement doit être effectué avec une aiguille de 21G sous stase veineuse minimale dans des
tubes en plastique ou en verre siliconé après avoir éliminé les premiers mL de sang (tube de purge).
Tous les médicaments doivent être signalés pour éviter les biais d’interprétation des résultats (en
particulier anti-inflammatoires non stéroïdiens, inhibiteurs de pompes à protons, etc.). Un traitement de
5 jours minimum pour les thiénopyridines est nécessaire avant les tests d’exploration.
Contraintes Transport du prélèvement à température ambiante entre + 15 °C et + 25 °C, le plus rapidement possible.
d’acheminement L’utilisation d’un pneumatique doit être validée par le laboratoire.
202 Hémostase et coagulation
Mode de conservation La stabilité du sang total est au maximum de 3 h à température ambiante. Pas de conservation possible.
Principe méthodologique Le test est réalisé en plasma riche en plaquettes (PRP) préparé par centrifugation du sang citraté
10 min à 200 g entre + 18 et + 22 °C, sans frein, ou par sédimentation en cas de plaquettes
géantes. La numération plaquettaire du PRP ne doit pas être ajustée par du plasma autologue pauvre
en plaquettes jusqu’à 600 G/L. En cas de thrombopénie, les résultats seront interprétés avec prudence.
Le principe du test est basé sur une mesure photométrique de l’éclaircissement du PRP secondaire au
phénomène d’agrégation initié par l’acide arachidonique (aspirine) ou l’adénosine diphosphate, ADP
(anti-P2Y12).
Type de méthode Méthode essentiellement manuelle.
Type de mesure Mesure à la fois qualitative et quantitative.
CIQ Pas de CIQ disponible. Les résultats sont interprétés au regard de valeurs de référence établies par les
laboratoires pour le couple réactifs/appareil utilisé.
EEQ Non.
Valeurs de référence/ Les résultats sont exprimés en pourcentage maximal d’agrégation (parfois en vélocité, en agrégation
Interprétation et résiduelle, en aire sous la courbe). L’agrégation plaquettaire sur PRP relève d’une pratique spécialisée
performancesdu test et doit être limitée à des centres expérimentés. À titre indicatif la reproductibilité intra-série (n = 21)
pour les agonistes usuels et pour un couple réactif agoniste défini se situe entre 3,8 et 6,6 %.
Une bonne réponse à un traitement par thiénopyridines se traduit par une agrégation à l’ADP 5, 10 ou
20 µM en PRP < 50 % (à établir pour chaque agrégomètre). Une bonne réponse à un traitement par
l’aspirine se traduit par une agrégation à l’acide arachidonique < 20 %.
Causes d’erreur, limites Les prélèvements très hémolysés, lipémiques ou avec une numération plaquettaire insuffisante dans le
du test PRP (< 150 G/L) modifient l’interprétation des résultats. Les résultats doivent également être interprétés
en fonction du traitement pris par le patient et des maladies associées (diabète, hypertension, AOMI, etc.).
Chapitre 11. Suivi biologique des traitements antithrombotiques 203
Fiche 11.9
Test VASP par cytométrie en flux ou ELISA pour
l’exploration biologique de la pharmacodynamie des
médicaments antiplaquettaires anti-P2Y12
Code RIHN E140
Nature du prélèvement Sang total sur tube citrate de sodium à 0,105, 0,109 M (3,2 %) ou 0,129 M (3,8 %). Prélèvement sur
tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) contre-indiqué.
Recommandations pour la Les conditions de prélèvement sont clairement définies par l’ISTH.
qualité du prélèvement Une durée de traitement minimum aux thiénopyridines (minimum de 5 jours) doit être respectée avant
d’effectuer ce test pour une évaluation de réponse pertinente en traitement chronique. En phase aiguë
d’un SCA, le test peut être réalisé 12 heures après la dose de charge.
Contraintes d’achemi- Transport du prélèvement à température ambiante entre + 15 °C et + 25 °C, en minimisant les chocs
nement (ne pas utiliser de système pneumatique).
Mode de conservation À réaliser dans les 48 heures qui suivent le prélèvement.
204 Hémostase et coagulation
Principe méthodologique Test VASP réalisé par cytométrie en flux ou par ELISA, sur sang total dans les deux cas. Après perméa-
bilisation cellulaire, la VASP phosphorylée est marquée avec un anticorps spécifique par marquage
indirect. Deux conditions sont testées en présence de PGE1 seul ou de PGE1 + ADP. Il est conseillé de
confronter les résultats à ceux d’un test d’agrégométrie (technique de référence).
Type de méthode Méthode manuelle, lecture semi-automatique (cytométrie en flux, ELISA). À ce jour un seul fournisseur
existe : Biocytex-Stago.
Type de mesure Mesure quantitative. Les résultats sont exprimés en Index de réactivité plaquettaire (IRP) en ( %).
CIQ Non.
EEQ Non.
Valeurs de référence/ Valeurs de référence à établir par le laboratoire. Les performances varient selon la sensibilité et les
Interprétation et réglages du cytomètre. Une bonne réponse à un traitement par anti-P2Y12 se traduit par un IRP*
performances < 50 % et a été déterminée après dose de charge en phase aiguë du SCA. Aucun seuil n’a été
déterminé dans les autres pathologies. Une valeur < à 20 % expose à un risque hémorragique (3,4).
Absence d’interférence avec l’aspirine et les anti-GPIIbIIIa.
Causes d’erreur, limites Les plaquettes sont sensibles à de nombreux facteurs pouvant induire un biais à cette technique s’ils
du test ne sont pas maîtrisés (ex : qualité du prélèvement, choc physique ou thermique, etc.).
Chapitre 11. Suivi biologique des traitements antithrombotiques 205
Bonello L, Tantry US, Marcucci R, et al. Working Group Jeong YH, Bliden KP, Tantry US, et al. High on-treatment
on High On-Treatment Platelet Reactivity. Consen- platelet reactivity assessed by various platelet function
sus and future directions on the definition of high tests: is the consensus-defined cut-off of VASP-P
on-treatment platelet reactivity to adenosine diphos- platelet reactivity index too low ? J Thromb Haemost
phate. J Am Coll Cardiol 2010;56:919–33. 2012;10:487–9.
Chapitre 12
Autres contextes
clinico-biologiques
Fiche 12.1
Mesure de l’activité de la protéase du facteur Willebrand
(ADAMTS 13)
Code LC E048
Nature du prélèvement Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable
0,129 M [3,8 %]) ou sur tube sec. Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine,
dipyridamole) est également possible.
Recommandations pour L’EDTA inhibe l’activité d’ADAMTS13 : les prélèvements sur EDTA sont formellement contre-
la qualité du prélèvement indiqués.
Contraintes d’acheminement Sang total, plasma citraté ou sérum congelés selon le délai d’acheminement. Suivre les
recommandations du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation Pas de recommandation spécifique.
Principe méthodologique Le principe repose sur la dégradation d’un substrat exogène (VWF) par ADAMTS13 du plasma
testé et la mise en évidence des produits de dégradation. Les techniques varient par la nature du
substrat et par la méthode de mise en évidence des produits de dégradation du VWF.
- Méthodes utilisant le VWF entier : mesure des produits de protéolyse par des méthodes élec-
trophorétiques (multimères ou fragments) ou immunologiques (liaison au collagène, VWF:Ag).
- Méthodes utilisant des fragments peptidiques du VWF contenant le site de clivage : mesure
des produits de protéolyse par des méthodes fluorimétriques (FRETS-VWF73) (méthode de
référence), spectrométrie de masse (SELDI-TOF) ou immunologiques (ELISA).
Type de méthode Les méthodes actuellement disponibles sont manuelles.
Type de mesure Mesure quantitative.
CIQ Pas de CIQ spécifique disponible, excepté ceux des trousses commerciales ELISA.
EEQ Oui. Standard international depuis 2015 et ECAT (www.ecat.nl).
Valeurs de référence/ Il est recommandé de titrer le plasma destiné à l’étalonnage et d’exprimer les résultats en UI/mL
Interprétation et performances (1 UI/mL = 100 % d’activité). Les méthodes commerciales peuvent présenter des discordances
aux valeurs seuils de diagnostic par rapport la méthode de référence (environ 10 % des cas).
Causes d’erreur, limites Fluorimétrie : hémolyse ou bilirubinémie importantes, prélèvements autofluorescents.
Méthodes utilisant le VWF entier : risque d’interférence avec le VWF endogène si le taux de
VWF:Ag plasmatique/sérique est > 300 %.
210 Hémostase et coagulation
Fiche 12.2
Recherche et titrage d’un anticorps spécifique dirigé
contre la protéase du facteur Willebrand (anti-ADAMTS 13)
Code LC E049
Nature du prélèvement Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable 0,129 M
[3,8 %]) ou sur tube sec. Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est
également possible.
Recommandations pour À part le citrate de sodium, tous les autres anticoagulants sont contre-indiqués. En revanche, le
la qualité du prélèvement prélèvement sur tube sec est possible.
Contraintes Sang total, plasma citraté ou sérum congelés selon le délai d’acheminement. Suivre les recommanda-
d’acheminement tions du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation Pas de recommandation spécifique.
Chapitre 12. Autres contextes clinico-biologiques 211
Principe méthodologique Méthodes de type ELISA : plusieurs méthodes (western blot ou Elisa) dédiées à la détection et/
ou au titrage des auto-anticorps anti-ADAMTS13 (IgG, IgM et IgA) ont été développées. Seules les
méthodes permettant de titrer les IgG anti-ADAMTS13 ont été adaptées en trousses commerciales de
recherche clinique. Ces méthodes utilisent des plaques recouvertes d’un ADAMTS13 recombinant et la
révélation, des anti-IgG humaines couplées à la peroxydase.
Tests de mélange pour les tests fonctionnels : mélange de plasma témoin et de plasma testé préchauffé
à + 56 °C afin de dissocier d’éventuels complexes immuns. L’activité ADAMTS13 résiduelle est mise en
évidence selon différentes méthodes (cf. Mesure de l’activité d’ADAMTS13) avec les limites inhérentes à
ces dernières. Les tests de mélange sont des méthodes semi-quantitatives et peu sensibles.
Il n’existe pas de consensus quant à l’expression des résultats.
Type de méthode Méthode manuelle ou automatisable (ELISA) pour le titrage des IgG anti-ADAMTS13. Manuelle (tests
de mélange) pour la détection d’un inhibiteur circulant anti-ADAMTS13.
Type de mesure Mesure quantitative (ELISA) ou semi-quantitative (tests de mélange).
CIQ Pas de CIQ spécifique, excepté ceux des trousses commerciales ELISA.
EEQ Oui, ECAT (www.ecat.nl).
Valeurs de référence/Inter- ELISA : la limite principale de l’examen dépend du seuil de positivité. Avec les trousses commerciales,
prétation et performances celle définie par le fabricant est comprise entre 10 U/mL et 15 U/mL. Ce seuil est probablement
du test sous-estimé. Il est recommandé que chaque laboratoire définisse son seuil à l’aide d’une population
de volontaires sains.
Causes d’erreur, limites L’administration d’immunoglobulines chez le patient peut constituer une interférence (faux positif). De
plus, la recherche d’IgG anti-ADAMTS13 est négative à la phase inaugurale chez environ 20 % des
PTT acquis. Cela est vraisemblablement dû à plusieurs facteurs :
1) une limite de sensibilité du test pour la détection des IgG anti-ADAMTS13 non libres (c’est-à-dire
liées à ADAMTS13 au sein de complexes immuns circulants) ;
2) l’absence d’IgG anti-ADAMTS13 circulantes chez certains patients PTT dont tous les complexes
immuns ont subi une clairance par le système macrophagique ;
3) le caractère non auto-immun de certains PTT acquis (défaut de synthèse, dégradation ou inhibition
catalytique d’ADAMTS13).
212 Hémostase et coagulation
Fiche 12.3
Dosage de l’activité amidolytique du plasminogène (PLG)
Code RIHN E100
Nature du prélèvement Sang prélevé sur citrate de sodium (recommandé 0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ; acceptable
0,129 M [3,8 %]). Le dosage sur tube CTAD (citrate, théophylline, adénosine, dipyridamole) est
également possible.
Recommandations pour la Suivre les recommandations pré-analytiques du GFHT 2015/2017.
qualité du prélèvement
Contraintes d’acheminement Sang total ou plasma citraté congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations
du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation
du prélèvement pour la mesure du plasminogène. Il est habituellement admis une stabilité :
1) en sang total inférieure à 4 h à température ambiante ;
2) en plasma pauvre en plaquettes congelé 1 mois à – 20 °C et 6 mois à – 80 °C.
La centrifugation du sang total pour obtenir du plasma doit se faire dans les 2 h suivant le
prélèvement.
Chapitre 12. Autres contextes clinico-biologiques 213
Principe méthodologique Le dosage de l’activité du plasminogène est réalisé par méthode amidolytique. De la streptoki-
nase en excès est ajoutée au plasma dilué permettant la formation d’un complexe plasminogène-
streptokinase avec une activité « plasmine-like ». Cette quantité de complexes, proportionnelle
à la quantité de plasminogène initiale, est évaluée par son action sur un substrat chromogène.
Dans ces conditions, la réaction est insensible aux inhibiteurs plasmatiques du plasminogène.
Type de méthode Méthode automatisée.
Type de mesure Mesure quantitative.
CIQ Oui commerciaux, au moins 2 niveaux.
EEQ Oui.
Valeurs de référence/Inter- Résultats exprimés en pourcentage. L’activité du plasminogène est diminuée de 50 % chez le
prétation et performances nouveau-né à terme et atteint des valeurs adultes à l’âge de 6 mois (valeurs de référence :
80-120 %). Chez les patients atteints de conjonctivite ligneuse associée à un déficit constitution-
nel en plasminogène, l’activité est en général < 40 %.
L’activité du plasminogène peut être augmentée en cas de grossesse, de syndrome inflamma-
toire ou infectieux.
Causes d’erreur, limites Les résultats doivent être interprétés en fonction de l’âge et du contexte inflammatoire ou
infectieux.
214 Hémostase et coagulation
Fiche 12.4
Recherche d’un auto-anticorps dirigé contre la
protéine S
Code RIHN E106
Nature du prélèvement Sang prélevé sur citrate de sodium (0,105 ou 0,109 M [3,2 %] ou 0,129 M [3,8 %]), CTAD (citrate,
théophylline, adénosine, dipyridamole), EDTA ou tube sec.
Recommandations pour Pas de recommandations spécifiques disponibles ; le même prélèvement étant le plus souvent
la qualité du prélèvement utilisé pour le dosage de la PS, suivre les recommandations du GFHT 2015/2017 pour ce dosage.
Contraintes d’acheminement Sang total, plasma ou sérum congelé selon le délai d’acheminement. Suivre les recommandations
du GFHT 2015/2017 pour les conditions de transport.
Mode de conservation Le GFHT n’a pas, à ce jour, émis de recommandations concernant les conditions de conservation
du prélèvement pour la mesure de la PS. Certaines trousses indiquent que le plasma doit être
utilisé dans les 8 heures suivant sa préparation ou être congelé à une température au moins
– 20 °C pendant 6 mois maximum.
Principe méthodologique Utilisation d’une plaque ELISA sensibilisée par de la PS humaine puis stabilisée. L’échantillon à
tester est déposé dans le puits. Les auto-anticorps anti-PS, lorsqu’ils sont présents se fixent sur la
PS immobilisée. Après lavage, les anticorps fixés sont révélés par un immunoconjugué spécifique
des IgG humaine ou des IgM humaines. La coloration qui se développe est proportionnelle à la
quantité d’auto-anticorps anti-PS présente dans le milieu.
Type de méthode Méthode manuelle de type ELISA. Trousses commerciales disponibles.
Type de mesure Mesure quantitative : titre en unités arbitraires UA/mL obtenues grâce à une courbe d’étalonnage.
CIQ Non.
Chapitre 12. Autres contextes clinico-biologiques 215
EEQ Non.
Valeurs de référence/Inter- Les seuils de positivité sont indiqués par le fabricant. Les kits ELISA disponibles sur le marché
prétation et performances n’ont pas de marquage CE.
Causes d’erreur, limites Un lavage insuffisant peut se traduire par un bruit de fond élevé et une valeur trop forte du
contrôle négatif.
Comme pour tout auto-anticorps, la présence d’un état inflammatoire ou infectieux, d’immun-
complexes circulants, de gammapathie, de pathologies auto-immunes, peuvent entraîner une
réactivité aspécifique faible.
216 Hémostase et coagulation
Fiche 13.1
Tableau de synthèse des recommandations
pré-analytiques
(mise à jour mai 2017)
Transport Carboglace. Il est recommandé de Glace ou accumulateur de froid (plaque Température ambiante,
d’échantillon congelé s’assurer de la conformité du trans- eutectique). fraîche ou réfrigérée.
port et du matériel à la réception. Il est recommandé de s’assurer de la
conformité du transport et du matériel à
la réception.
Décongélation Rapide à + 37 °C au bain-marie Température ambiante.
avec une immersion complète de Étuve, Micro-ondes.
l’aliquote et un temps de décongéla- >+ 39 °C.
tion adapté au volume de plasma de
l’aliquote.
222 Hémostase et coagulation
Fiche 13.2
Stabilité des paramètres d’hémostase générale et délais
de réalisation des analyses. Sang total et plasma frais
Mise à jour mai 2017
Les délais en sang total correspondent au délai à • T°C réfrigérée : + 2- + 8 °C (d’après la Phar-
partir du prélèvement. macopée européenne).
Les délais des plasmas correspondent à des • Entre + 8 et + 15 °C : Absence de données.
échantillons centrifugés dans les deux heures En l’absence de données suffisantes, le GFHT ne
suivant le prélèvement. Conservation en tube se prononce pas sur la conformité de conditions
primaire bouché. de conservation non mentionnées dans le tableau.
• T°C ambiante : + 15- + 25 °C (d’après la Pharma- Lien vers Recommandations texte long GFHT
copée européenne). délai de réalisation : http://site.geht.org/actu/
recommandations-preana-2017/
Paramètre SANG TOTAL et PLASMA FRAIS
Recommandé Acceptable Non conforme
TP/INR Sang total et plasma : jusqu’à Sang total et plasma : Sang total et plasma :
(demande seule en 24 h à T°C ambiante. - jusqu’à 4 h à T°C réfrigérée ; - au-delà de 24 h à T°C
attente des recom- - jusqu’à 2 h à T°C comprise ambiante ;
mandations pour les entre + 25 °C et + 30 °C. - au-delà de 4 h à T°C réfrigérée ;
dosages des facteurs - au-delà de 2 h à T°C comprise
de la voie exogène) entre + 25 °C et + 30 °C ;
- T°C > + 30 °C ;
- conservation sur glace.
Fibrinogène Sang total et plasma : jusqu’à Sang total : jusqu’à 24 h, entre Sang total et plasma :
24 h, à T°C ambiante. + 4 °C et + 30 °C. - au-delà de 24 h, quelle que soit
Plasma: jusqu’à 24 h, entre la T°C de conservation ;
+ 4 °C et + 25 °C. - conservation sur glace.
D-dimères Sang total : jusqu’à 24 h à T°C Sang total : jusqu’à 24 h à T°C Sang total :
ambiante. entre + 4 °C et + 8 °C. - au-delà de 24 h quelle que soit
Plasma : données bibliogra- la température de conservation ;
phiques insuffisantes, se référer - < + 4 °C ou > + 25 °C ;
aux fiches produits fournisseurs. - conservation sur glace.
Chapitre 13. Annexes 223
Fiche 13.3
Stabilité des paramètres d’hémostase générale et délais
de réalisation des analyses. Plasma décanté et congelé
En l’absence de données suffisantes, le GFHT ne Lien vers Recommandations texte long GFHT
se prononce pas sur la conformité de conditions délai de réalisation : http://site.geht.org/actu/
de conservation non mentionnées dans le tableau. recommandations-preana-2017/.
• Enfin, en cas de recherche d’agglutinines irré- Place dans la hiérarchie d’un bilan
gulières (RAI) positive, le groupe ABO-RH1 d’exploration
contribue à la validation d’un anti-RH1. Dans toutes ces situations, le groupage ABO-
RH1 demeure une analyse de première intention
qui est incontournable et non substituable.
Fiche 14.2
Le phénotypage RH-KEL1 (Rh-K)
Code NABM 1145
Fiche 14.3
Le phénotypage étendu
Code NABM 1146
Fiche 14.4
Groupes sanguins en biologie moléculaire
Code RIHN E201
partiel (qui peut aussi avoir une expression techniques sérologiques d’absorption ne per-
affaiblie). Une porteuse d’un antigène RH1 mettent de conclure à son caractère autologue.
partiel (D partiel) est prise en charge sur le plan La mise en évidence d’un antigène partiel est en
immuno-hématologique comme une femme faveur d’un allo-anticorps.
RH:-1 (D négatif),
– chez les patients drépanocytaires présentant Place dans la hiérarchie d’un
souvent des antigènes RH partiels avec des bilan d’exploration
conséquences d’allo-immunisation sévères,
Le génotype est une analyse de première intention
– lorsqu’un individu produit un anticorps vis-
incontournable et non substituable, mais seule-
à-vis d’un antigène qu’il exprime, sans que les
ment dans les cas mentionnés ci-dessus.
Fiche 15.1
Recherche d’agglutinines irrégulières (RAI)
Codes NABM 1141, 1131, 1149, 1150
Fiche 15.2
Dosage pondéral des agglutinines irrégulières (RAI) dans
le cadre du suivi de grossesse
Code NABM 1150
Principes méthodologiques En vue d’une comparaison de résultats dans le suivi, les dosages pondéraux pour une femme
enceinte donnée doivent tous être réalisés dans le même laboratoire.
Il s’agit d’une technique d’agglutination automatisée qui est basée sur un dosage comparatif par
rapport à un standard international anti-RH1 et de ses dilutions de concentration connue.
Deux variantes techniques sont mises en œuvre :
- la variante « 2 temps » où l’ensemble des sous-classes d’IgG anti-RH est dosé ;
- la variante « 1 temps » dans laquelle les anticorps anti-RH de sous-classe IgG3 sont détruits par
un contact direct avec des enzymes. Elle permet l’évaluation des anticorps de haute affinité dont la
concentration apparente est souvent supérieure à celle obtenue dans la technique « 2 temps ».
Le seuil dangereux est de 0,7 µg/mL pour les anti-RH1 et 3 µg/mL pour les anti-RH4.
Type de méthode Méthode automatique.
Type de test Mesure semi-quantitative.
CIQ Respect de l’arrêté du 26 avril 2002 (GBEA).
Tout dosage est effectué en parallèle :
- d’un redosage de l’échantillon précédent conservé congelé à – 20 °C ;
- d’un standard anti-RH1 et de ses dilutions dont les concentrations sont connues.
EEQ Non.
Valeurs de référence/ Ces anticorps sont normalement absents.
Interprétation et
performances
Causes d’erreur, limites du Les redosages pour le suivi de l’évolution des taux d’anticorps imposent des prélèvements
test permettant de stocker suffisamment d’échantillons.
244 Immunohématologie
Fiche 15.3
Épreuve directe de compatibilité au laboratoire
Code NABM 1152
Signification biologique du paramètre dans les mêmes conditions techniques que la RAI,
La détection des anticorps anti-érythrocytaires est l’hématie de la poche vis-à-vis du sérum/plasma
un élément majeur de la sécurité immuno-hémo- du receveur. L’obtention d’une réaction négative
lytique des transfusions. Les anticorps présents permet de déclarer l’unité « compatible » avec la
dictent les règles de sélection des concentrés de mention de qualification « CGR compatibilisé ».
globules rouges (CGR) afin d’éviter un conflit, Il convient de rappeler que cette analyse n’est pas
en évitant d’apporter les antigènes correspon- indiquée en absence d’allo-immunisation.
dant aux anticorps détectés chez le patient. Dans • Chez le patient drépanocytaire, même en
certaines situations, il convient de s’assurer que absence d’allo-immunisation « apparente ». En
le CGR sélectionné est bien compatible avec le effet, ces patients sont dans la majorité des cas
sérum/plasma du receveur par la pratique d’une originaires d’Afrique subsaharienne. Souvent,
épreuve de compatibilité au laboratoire. C’est une pour des raisons de compatibilité, des unités
véritable RAI « personnalisée » où le panel de la issues de donneurs de même origine sont néces-
RAI est remplacé par les hématies de la poche saires. Or la distribution préférentielle africaine de
sélectionnée. certains antigènes de groupes sanguins (RH10,
RH20, Jsa, etc.) expose ces patients à une allo-
immunisation qui n’est pas détectable par la RAI
Objectifs de l’analyse et principales
de routine, ces antigènes étant absents des panels
indications de prescription
utilisés. Aussi, afin de rattraper cette situation
L’objectif de l’analyse est d’assurer la sécurité d’incompatibilité si nocive pour le drépanocytaire,
immuno-hémolytique des transfusions. Elle est une épreuve de compatibilité est réalisée même si
réalisée dans deux situations. la RAI est apparemment négative.
• Chez un patient allo-immunisé avec une RAI
positive ou avec simplement avec un anticorps
Place dans la hiérarchie d’un
connu dans son historique. Dans ces conditions,
bilan d’exploration
il convient de sélectionner un CGR dépourvu de
l’antigène correspondant à l’anticorps, suivi d’une Dans toutes ces situations, l’épreuve de compati-
validation de cette sélection par la réalisation d’une bilité demeure une analyse de première intention
épreuve de compatibilité au laboratoire en testant, qui est incontournable et non substituable.
Fiche 15.4
Test direct à l’antiglobuline (TDA)
Codes NABM 1153 et 1154
Fiche 15.5
Titrage des agglutinines froides
Signification biologique du paramètre tinine froide peut aussi être explorée (anti-I ou
Les anémies hémolytiques auto-immunes (AHAI) anti-i), mais cette information n’a pas d’impact
sont réparties en AHAI « chaudes » et en AHAI clinique.
« froides ». Le titrage des agglutinines froides est donc une
Dans les AHAI « froides », le test direct à analyse de l’exploration d’une hémolyse immu-
l’antiglobuline (TDA) est classiquement de type nologique.
complément exclusif, révélant l’implication d’une
IgM fixant le complément. Les auto-anticorps Objectifs de l’analyse et principales
froids réagissent plus fortement à + 4 °C qu’à indications de prescription
des températures plus élevées. Dans les AHAI L’objectif du titrage des agglutinines froides est le
à auto-anticorps froids, c’est-à-dire présentant diagnostic et le suivi d’une anémie hémolytique à
une réactivité supérieure aux basses tem- auto-anticorps froids.
pératures vis-à-vis des hématies tests (+ 4 °C,
+ 22 °C, comparativement à + 37 °C), le titrage Place dans la hiérarchie d’un
a un intérêt clinique. En effet, il permet de bilan d’exploration
différencier les anticorps « froids » sans signi-
fication pathologique des anticorps patholo- Le titrage des agglutinines froides est une épreuve
giques dont le titre dépasse 1/64 à + 4 °C, de seconde intention après réalisation du TDA
avec des titres souvent beaucoup plus élevés et (positif de type complément ou négatif) dans
une amplitude thermique importante (réactivité un contexte de survenue d’une hémolyse hors
présente aussi à + 37 °C). La spécificité de l’agglu- contexte transfusionnel et obstétrical.
Fiche 15.6
Épreuve d’adsorption d’anticorps anti-érythrocytaires
Code NABM 1156
Fiche 15.7
Épreuve d’élution d’anticorps à partir de globules rouges
Code NABM 1155
Fiche 16.1
Recherche d’anticorps dirigés contre la membrane des
polynucléaires neutrophiles
Code NABM 0161
Nature du prélèvement Sérum du patient (tube sec) pour la recherche d’anticorps antigranuleux circulants.
À noter : la recherche d’anticorps fixés sur les polynucléaires neutrophiles (test direct prélevé sur EDTA) est
exceptionnellement réalisée et tend à être abandonnée, car souvent non interprétable et non contributive en
raison de la fragilité des cellules, de l’absence de spécificité (pas d’identification possible) et des faux positifs.
Recommandations Prélèvement primaire sur tube sec inférieur ou égal à 4 jours.
pour la qualité du
prélèvement
Contraintes d’achemi- Tubes primaires acheminés dans les 4 jours à température ambiante ou sérum décanté après
nement prélèvement, congelé et acheminé congelé.
Mode de conservation Robustesse à tester.
Par précaution et en raison des contraintes techniques dépendant quotidiennement des donneurs de
cellules granuleuses fraîches, de phénotype HNA défini, pour constituer les panels, les sérums sont
décantés, aliquotés et congelés, pour éviter les cycles de congélation/décongélation.
Principe méthodolo- Il faut réaliser trois techniques « maison » qui sont essentielles, complémentaires et ne se remplacent
gique pas mutuellement. Elles testent le sérum du patient vis-à-vis de panels de cellules granuleuses fraîches
hétérozygotes et homozygotes dans les systèmes HNA connus. Ces techniques sont longues, en
particulier en raison des contraintes de constitution des panels.
- Deux techniques respectivement d’immunofluorescence (Granulocyte Immunofluorescence Test GIFT)
et d’agglutination (Granulocyte Agglutination Test, GAT) sont nécessaires pour le dépistage d’anticorps
anti-granuleux (auto et allo-anticorps circulants), mais peuvent aussi aider à l’identification, voire être la
seule technique d’identification pour certains anticorps purement granuloagglutinants, comme certains
anti-HNA-3 retrouvés dans les TRALI.
- La technique d’immobilisation (Monoclonal Antibody-Specific Immobilization of Granulocyte Antigens,
MAIGA), est essentielle pour l’identification des auto-anticorps circulants anti-glycoprotéines (anti-CD16
et anti-CD177) et des auto- et allo-anticorps anti HNA. À noter qu’il n’y a pas de MAIGA disponible pour
l’identification d’anti-HNA-3. Il s’agit de la capture de la glycoprotéine granulocytaire à l’aide d’anticorps
monoclonaux correspondants et de la mise en évidence de la fixation d’anticorps humains sur cette
glycoprotéine par une technique immuno enzymatique.
Une technique Luminex® a été développée récemment. Elle présente l’avantage d’être rapide et sensible.
Cependant, les comparaisons avec les techniques usuelles montrent d’une part que certains auto-anticorps
et certains anticorps granuloagglutinants ne sont pas identifiés en Luminex®, et d’autre part que l’on peut
noter certains faux positifs aberrants. Cette technique ne peut pas remplacer les techniques classiques
manuelles mais peut être d’un apport complémentaire intéressant, et sa place reste encore à définir.
Type de méthode Méthode manuelle.
Type de test Mesures qualitatives (GIFT, GAT) ou qualitatives à données quantifiables (MAIGA, Luminex®).
CIQ Respect de l’arrêté du 26 avril 2002 (GBEA).
CIQ négatifs et positifs « maison » pour les techniques de GIFT, GAT et MAIGA.
EEQ Oui.
Valeurs de référence/ Ces anticorps sont normalement absents.
Interprétation et La GIFT est une technique sensible, mais non spécifique. Elle peut être réalisée en cytométrie en flux
performances ou en lecture en microscopie de fluorescence. La GAT est une technique non spécifique, qui ne met en
évidence que les anticorps de type granuloagglutinants. La lecture s’effectue en microscopie inversée.
Le MAIGA est une technique moins sensible, mais spécifique. Il n’existe aucune trousse commerciale
pour ces techniques de GIFT, GAT ou MAIGA.
Causes d’erreur, limites Faux positifs et faux négatifs justifiant l’utilisation de plusieurs techniques.
258 Immunohématologie
Fiche 16.2
Recherche d’anticorps dirigés contre les plaquettes
Codes NABM 0162 et 0163
Signification biologique du paramètre dépistage des anticorps fixés sur les plaquettes
Les anticorps anti-plaquettes peuvent être soit : (sensible mais non spécifique), les kits ELISA
• des auto-anticorps fixés in vivo sur les plaquettes (plus rapides que le MAIPA, mais ne répondant
ou circulants. Dans ce cas, il s’agit d’anticorps pas à tous les besoins), la technologie Luminex®
dirigés spécifiquement contre les glycoprotéines (plus rapide que le MAIPA) conçue pour l’identi-
de la membrane plaquettaire, essentiellement fication des allo-antiHPA d’intérêt transfusionnel
GpIIbIIIa, mais aussi GpIbIX et + GpIaIIa ; uniquement.
• des allo-anticorps circulants. Il s’agit alors
d’anticorps dirigés spécifiquement contre un/des Objectifs de l’analyse et principales
antigènes de groupe plaquettaires (Human Plate- indications de prescription
let Antigens, HPA), qui sont des polymorphismes L’objectif de l’analyse est :
des mêmes glycoprotéines et de la molécule • de détecter et identifier des allo-anticorps anti-
CD109. Les systèmes HPA sont des systèmes bi- plaquettes circulants dans le cadre de thrombo-
alléliques avec un allèle « a » de haute fréquence pénies fœtales/néonatales par allo-immunisation
et un allèle « b » de basse fréquence. Un sujet est materno-fœtale, d’état réfractaire aux transfusions
HPA-aa, ou ab, ou bb, et peut s’immuniser contre plaquettaires, de réaction post-transfusionnelle de
l’antigène qui lui est étranger lors d’une trans- type fièvre et frissons, de thrombopénie prolongée
fusion, d’une grossesse ou d’une greffe. Vingt- post greffe de cellules souches hématopoïétiques
neuf systèmes HPA ont été décrits à ce jour. ou de suspicion de purpura post-transfusionnel.
Seuls HPA-1, HPA-3, HPA-5, et éventuellement Tout allo-antiHPA identifié devra être confronté
HPA-2 et HPA-15 sont d’intérêt transfusionnel ; au typage HPA du patient. La fiabilité de l’identi-
• des iso-anticorps (rares), comme les anti-GpII- fication des allo-antiHPA est primordiale, à la fois
bIIIa circulants dans le contexte particulier de la pour adapter la prise en charge transfusionnelle
maladie de Glanzmann, ou les anti-CD36 (GpIV) plaquettaire, mais aussi, dans le cas des allo-
dans le cadre de sujets de phénotype plaquettaire immunisations fœto-maternelles, pour assurer la
déficitaire en CD36. Ces patients peuvent s’iso- prise en charge anténatale spécifique et adaptée
immuniser après transfusion ou grossesse. des grossesses suivantes ;
Plusieurs techniques sont à ce jour disponibles, • de rechercher des auto-anticorps anti-pla-
mais la technique de référence (gold standard) est quettes spécifiques, fixés et circulants, lors de
le MAIPA (Monoclonal Antibody-specific Immo- l’exploration d’une thrombopénie de l’adulte ou
bilization of Platelet Antigens). Le MAIPA met de l’enfant.
en évidence les anticorps fixés (MAIPA direct)
ou circulants (MAIPA indirect), en dépistage
Place dans la hiérarchie d’un
sur les plaquettes de panels hétérozygotes et en
identification sur les plaquettes de panel homo- bilan d’exploration
zygotes. Le MAIPA est le seul test conçu à la fois Dans l’exploration d’une thrombopénie fœtale/
pour la recherche des auto- et des allo-anticorps néonatale (chez un nouveau-né par ailleurs clini-
anti-plaquettes, mais aussi des anticorps privés quement sain) ou d’une suspicion de purpura post-
(en cross-match entre sérum maternel et pla- transfusionnel, la recherche d’allo-antiHPA est une
quettes paternelles). Il est également adaptable à analyse incontournable, de première intention, et
la recherche spécifique d’anti-HPA-15, contrai- non substituable. On recherchera en particulier un
rement à toutes les autres techniques. Parmi ces allo-antiHPA-1a, mais de nombreuses spécificités
dernières, on peut citer : la cytométrie en flux de peuvent être en cause. Dans l’exploration des
Chapitre 16. Autres anticorps anti-éléments figurés du sang 259
Nature du prélèvement Test direct : Plaquettes du patient, isolées à partir de prélèvement sur tube EDTA.
Test indirect : Plasma ou sérum du patient (tube EDTA ou tube sec). Attention aux conditions
pré-analytiques spécifiques requises pour la technique utilisée.
Recommandations Test direct : Prélèvement inférieur ou égal à 48 heures.
pour la qualité du Test indirect : Prélèvement inférieur ou égal à 4 jours.
prélèvement
Contraintes Tubes primaires acheminés à température ambiante.
d’acheminement
Mode de conservation Attention : voir les conditions préanalytiques spécifiques des techniques utilisées, précisées par le
fournisseur, ainsi que les tests de robustesse à effectuer localement.
Les tests directs doivent être réalisés aussi rapidement que possible après avoir isolé les plaquettes.
Pour les tests indirects :
- MAIPA : réfrigération pendant 14 jours possible après avoir décanté les sérums et/ou plasma, puis
congélation ;
- ELISA et Luminex® : réfrigération 48 h possible après avoir décanté puis congélation, ou congélation
d’emblée des sérums (tests de robustesse à effectuer).
Principes 1) MAIPA (technique de référence) : capture d’un antigène plaquettaire à l’aide d’anticorps monoclonaux
méthodologiques de souris dirigés contre la glycoprotéine plaquettaire qui en est le support, et mise en évidence de la
fixation d’anticorps humains sur cet antigène par une technique immuno-enzymatique.
2) ELISA : glycoprotéines purifiées, fixées dans les puits dans lesquels on ajoute le sérum à tester. La
présence d’un anticorps sera mise en évidence par une technique immunoenzymatique.
3) Luminex® : glycoprotéines purifiées, de typage HPA connu, fixées sur des billes fluorescentes mises
en présence du sérum à tester, puis d’une anti-immunoglobuline humaine couplée à la phycoérythrine
(PE). La mise en évidence de la fixation d’un anticorps sur la bille et son identification sont possibles
grâce à deux faisceaux laser : l’un identifiant la bille, l’autre la positivité de la bille après excitation de la
PE.
260 Immunohématologie
Fiche 17.1
Caryotype onco-hématologique
Code NABM 0906
Signification biologique du paramètre (n’existant que dans les cellules tumorales) et clo-
Le caryotype consiste en l’étude des chromosomes nales (les mêmes anomalies sont retrouvées dans
d’une cellule ou d’un clone cellulaire. Dans les toutes les cellules malignes issues d’une seule cellule
hémopathies malignes, le caryotype peut être nor- mutée). Quelle que soit la maladie en cause (leucé-
mal ou anormal. Les anomalies chromosomiques, mies aiguës ou chroniques, syndromes lymphopro-
lorsqu’elles existent, correspondent à des pertes lifératifs, néoplasies myéloprolifératives, syndromes
(délétion, monosomie, nullosomie), des gains myélodysplasiques, lymphomes, etc.), l’établis-
(duplication, trisomie, etc.) ou des déplacements sement du caryotype joue un rôle majeur dans la
(translocations, insertions entre plusieurs chromo- prise en charge des patients par sa valeur diagnos-
somes, inversions intra chromosomiques, etc.) de tique et/ou pronostique, permettant de choisir
matériel génétique. Les anomalies ne sont pas répar- l’option thérapeutique la plus adaptée. Par ailleurs,
ties au hasard. Des chromosomes ou des bandes l’existence d’un marqueur chromosomique peut
chromosomiques sont concernés de façon récur- être exploitée pour le suivi de la maladie du patient.
rente, voire spécifique d’une hémopathie. Il existe
une relation entre génotype et phénotype : une Place dans la hiérarchie d’un
anomalie chromosomique affecte un ou plusieurs bilan d’exploration
gènes importants qui modifient le comportement Le caryotype est pratiqué au moment du diagnos-
cellulaire et conditionnent la réponse au traitement. tic de l’hémopathie, avant tout traitement. Il est
important que toutes les analyses nécessaires à
Objectifs de l’analyse et principales la prise en charge d’une hémopathie maligne
indications de prescription (morphologiques, immunophénotypiques, cyto-
Le caryotype onco-hématologique a pour objectif génétiques, moléculaires) soient réalisées lors du
la détection d’anomalies chromosomiques dans les même prélèvement et avant le début du traite-
cellules malignes. Ce sont des anomalies acquises ment. Un caryotype peut également être réalisé
lors du suivi du patient.
Nature du prélèvement Aspiration médullaire, prélèvement sanguin, biopsie ganglionnaire ou tissulaire (rate, peau, etc.),
liquide d’épanchement.
Recommandations pour la L’étude cytogénétique de type caryotype n’est possible que sur des échantillons vivants et aseptiques.
qualité du prélèvement Les prélèvements doivent être introduits dans un flacon stérile contenant un milieu de culture simple,
de l’héparine et un antibiotique, mais en aucun cas un fixateur. Le prélèvement sanguin ou médullaire
doit être réalisé sur tube héparine lithium.
Contraintes Le transport doit être aussi rapide que possible (24 h maximum), à température ambiante.
d’acheminement
Chapitre 17. Cytogénétique hématologique 267
Mode de conservation Le culot cellulaire obtenu à l’issue de la culture est conservé à – 20 °C et peut être utilisé jusqu’à
épuisement.
Principe méthodologique Les chromosomes ne sont visibles que dans des cellules en division. Les prélèvements à étudier
doivent donc contenir des cellules en cycle. Au laboratoire de cytogénétique, ces prélèvements sont
préparés pour une culture brève dont la durée sera adaptée à la pathologie suspectée, suivie d’un
blocage des cellules en métaphase (le plus souvent au moyen de colchicine), moment du cycle où
les chromosomes sont condensés et facilement identifiables. L’application d’une solution hypotonique
permet d’obtenir un gonflement des cellules et de disperser les chromosomes. Les cellules sont
ensuite fixées et peuvent être conservées à – 20 °C à ce stade. L’analyse est faite en général sur
20 métaphases obtenues après étalement du culot cellulaire sur lames. Une dénaturation permet
ensuite de faire apparaître les bandes chromosomiques spécifiques de chaque paire de chromosomes
et de les classer. La formule chromosomique est donnée suivant des règles établies par une
nomenclature internationale régulièrement révisée et doit comporter l’analyse d’au moins 20 mitoses.
Type de méthode La technique nécessaire à l’obtention des cellules en métaphase est le plus souvent manuelle. Les
mitoses repérées au microscope (par un opérateur ou un robot chercheur de métaphases) sont
capturées à l’aide de logiciels analyseurs d’images qui permettent un classement semi-automatique.
Type de test Mesure qualitative et moyennement quantitative.
CIQ Maison.
EEQ Oui.
Performances du test Le caryotype permet une analyse globale du génome, avec comme limite la résolution de cette
technique (environ 5-10 mégabases). Il permet de détecter les anomalies cellule par cellule, avec une
hiérarchisation des anomalies clonales et sous-clonales.
Causes d’erreur, limites Des faux négatifs sont possibles si :
du test - seules des métaphases de cellules normales ont été obtenues ;
- le clone cellulaire anormal est très minoritaire ;
- la qualité des chromosomes est médiocre. Échec du caryotype possible, en particulier si
prélèvement pauvre, coagulé ou contaminé.
268 Oncologie moléculaire hématologique
Fiche 17.2
Hybridation sur chromosomes métaphasiques et/ou
interphasiques
Codes NABM 0903, 0904 ou 0905
Nature du prélèvement Aspiration médullaire, prélèvement sanguin, liquide d’épanchement, biopsie médullaire, biopsie ou
apposition ganglionnaire, splénique ou de masse tumorale.
Recommandations pour la Lorsque la FISH est réalisée sur chromosomes, les conditions sont les mêmes que pour l’étude
qualité du prélèvement cytogénétique de type caryotype et elle n’est possible que sur des échantillons vivants et aseptiques.
Les prélèvements doivent être introduits dans un flacon stérile contenant un milieu de culture simple,
de l’héparine et un antibiotique, mais en aucun cas un fixateur. Le prélèvement sanguin ou médullaire
doit être réalisé sur tube héparine lithium. Pour la FISH interphasique, un étalement sur lame est
suffisant, frottis ou cytocentrifugat de bonne qualité. Les coupes anatomopathologiques doivent être
les plus fines possible.
Contraintes Le transport doit être aussi rapide que possible (24 h maximum), à température ambiante.
d’acheminement
Mode de conservation Le culot cellulaire obtenu à l’issue de la culture est conservé à – 20 °C et peut être utilisé jusqu’à
épuisement.
Chapitre 17. Cytogénétique hématologique 269
Principe méthodologique Chaque sonde spécifique d’un chromosome entier, d’une région chromosomique ou d’un locus,
s’hybride sur une séquence de l’ADN analysé. Ceci est réalisé par dénaturation thermique (séparation
des 2 brins de l’ADN), puis renaturation. Cette technique repose sur la complémentarité des bases
de l’ADN : la sonde ne se fixe que si la séquence ciblée est présente. La sonde est couplée à un
fluorochrome et la préparation est lue au microscope à fluorescence à la fin de la technique. Le signal
fluorescent peut alors être présent sur le chromosome attendu, présent sur un autre chromosome,
scindé, ou absent. Il est classique d’utiliser deux sondes couplées à des fluorochromes différents (le
plus souvent émettant respectivement en vert et en rouge). Les sondes caractéristiques des fusions
chromosomiques résultant de translocations donnent des signaux séparés sur les chromosomes
normaux et des signaux proches sur le site de la translocation. À l’inverse, les sondes dites
breakapart donnent des signaux proches sur le chromosome normal au niveau de point de cassure
potentiel et des signaux séparés en cas de translocation.
Type de méthode Méthode manuelle et semi-automatisée (dénaturation-renaturation), lecture des signaux par un
opérateur ou par un chercheur de métaphases.
Type de test Mesure qualitative et quantitative.
CIQ Maison.
EEQ Oui.
Performances du test Technique plus sensible que le caryotype, avec un seuil de résolution de 100 à 300 kb, la FISH
peut détecter des translocations, des pertes ou des gains de matériel chromosomique. Elle permet
également de détecter ces anomalies cellule par cellule plutôt que dans l’ensemble de l’ADN. Elle
peut être réalisée sur cellules non cultivées et sur tissus.
Causes d’erreur, limites La FISH est une technique ciblée d’analyse du génome dans laquelle « on ne trouve que ce que
du test l’on cherche ». En fonction de la localisation de la sonde, certains remaniements peuvent ne pas
être détectés. Il faut donc connaître de façon précise la construction de la sonde. Sur noyaux
interphasiques de cellules en suspension, le seuil de positivité pour détecter des anomalies varie de
1 à 5 % en fonction des sondes. Sur coupes anatomopathologiques, la superposition des couches de
cellules rend la lecture difficile et délicate.
270 Oncologie moléculaire hématologique
Fiche 18.1
Recherche et quantification des transcrits BCR-ABL1
Code LC N407
Type de test Test qualitatif pour la recherche et quantitatif pour la quantification des transcrits BCR-ABL1.
CIQ « Maisons » ou commerciaux.
EEQ Disponibles auprès du GBMHM (Groupe de biologie moléculaire des hémopathies malignes), à la
fois pour la recherche et la quantification des transcrits BCR-ABL1.
Valeurs de référence/Inter- Recherche des transcrits BCR-ABL1. Identification des transcrits BCR-ABL1, y compris les
prétation et performances transcrits atypiques, et typage de l’isoforme exprimée.
Quantification des transcrits BCR-ABL1. Détermination des niveaux d’expression des transcrits
BCR-ABL1, normalisés sur l’expression d’un gène contrôle (ABL1, GUSB ou BCR). Dans
le contexte de la LMC, le niveau d’expression doit en outre être standardisé sur l’échelle
internationale. Cela n’est applicable que pour les LMC exprimant les transcrits e14a2 ou e13a2.
Causes d’erreur, limites du Recherche des transcrits BCR-ABL1 : dégradation des ARN, présence d’un inhibiteur, expression
test d’une isoforme non amplifiable par la méthode mise en œuvre.
Quantification des transcrits BCR-ABL1 : dégradation des ARN, présence d’un inhibiteur, isoforme
non déterminée avant traitement.
274 Oncologie moléculaire hématologique
Fiche 18.2
Recherche des mutations du domaine tyrosine kinase
de BCR-ABL1
Code RIHN N421
Fiche 18.3
Recherche/Quantification de la mutation JAK2V617F
Code LC N417
Type de test Mesure quantitative ou qualitative selon la technique utilisée. Une mesure quantitative est préférable.
CIQ Maison et commercial.
EEQ Disponible au sein du GBMHM.
Valeurs de référence/ La détection d’une mutation JAK2V617F est une marque de clonalité fournissant un argument fort en
Performances du test faveur du diagnostic de NMP. Il faut interpréter avec prudence les faibles charges alléliques (< 2 %) qui
peuvent être de simples marqueurs d’hématopoïèse clonale liée à l’âge (CHIP : Clonal Hematopoiesis of
Indeterminate Potential).
Causes d’erreur, limites Les faibles charges alléliques doivent être interprétées avec prudence, surtout en situation de
du test polyglobulie ou de thrombose sans autre stigmate de néoplasie myéloproliférative.
Exceptionnellement, une mutation additionnelle proche peut négativer la recherche (interférence avec
l’hybridation des amorces). Il faut alors avoir recours à une technique alternative.
278 Oncologie moléculaire hématologique
Fiche 18.4
Recherche de mutation de l’exon 12 de JAK2
Code RIHN N455 (forfait)
Fiche 18.5
Recherche de mutations de CALR
Code RIHN N455 (forfait)
Fiche 18.6
Recherche de mutations de MPL
Code RIHN N455 (forfait)
Fiche 18.7
Recherche de mutations de CSF3R et SETBP1
Code RIHN N455 (forfait)
Signification biologique du paramètre ment) dans les LNC (surtout CSF3R) et les LMCa.
CSF3R est le gène qui code pour le récepteur Tous deux sont des marqueurs de clonalité parfois
du G-CSF. Des mutations activatrices ont été fort utiles. Les mutations de CSF3R constituent
retrouvées, principalement dans les néoplasies un critère majeur de diagnostic des LNC. Les muta-
myéloprolifératives (NPM) rares ou atypiques tions de SETBP1 semblent associées à un pronostic
(leucémie neutrophile chronique, LNC, et leu- défavorable dans les LMCa mais aussi dans les Leu-
cémie myéloïde chronique atypique, LMCa). cémies myélomonocytaires chroniques (LMMC).
Il existe deux zones importantes de mutation : Les mutations de CSF3R pourraient conférer une
une dans le domaine extracellulaire, proche du sensibilité élective aux inhibiteurs de JAK2.
domaine transmembranaire, dont les mutations
activent la voie JAK-Stat, l’autre au niveau Place dans la hiérarchie d’un
intracellulaire où des délétions suppriment des bilan d’exploration
régions de régulation négative. SETBP1 est un
Ces recherches sont volontiers pratiquées lors
partenaire de SET, un inhibiteur de la phospha-
du bilan de NMP inhabituel, à la recherche
tase suppresseur de tumeur PP2A. Les mutations
d’un marqueur de clonalité en l’absence
de l’exon 4 (domaine SKI) de SETBP1 inhibent
d’anomalie cytogénétique ou pour en préciser
la dégradation de la protéine, permettant donc
le type et le pronostic. Elles sont fréquem-
sa surexpression qui inhibe PP2A mais aussi
ment associées à des explorations plus larges
d’autres cibles comme RUNX1.
par technique de Next Generation Sequencing
(NGS).
Objectifs de l’analyse et principales
indications de prescription
Les mutations de ces deux gènes, volontiers associées,
se retrouvent principalement (mais pas exclusive-
Fiche 18.8
Forfait syndromes myélodysplasiques (SMD)
Code RIHN N456 (forfait)
Nature du prélèvement Moelle sur tube EDTA ou milieu Hank’s hépariné/culot de cytogénétique.
Recommandations pour la Le plus souvent réalisé sur l’échantillon d’ADN extrait du matériel médullaire ayant permis de poser le
qualité du prélèvement diagnostic cytologique/cytogénétique.
Contraintes d’achemine- Température ambiante, transport rapide (sous 48 h).
ment
Mode de conservation Température ambiante jusqu’à séparation cellulaire. Possibilité de travailler sur moelle congelée après
séparation des cellules mononucléées sur gradient de ficoll.
Chapitre 18. Exploration des proliférations myéloïdes 283
Principe méthodologique Plusieurs techniques sont disponibles, le séquençage de nouvelle génération (NGS) est à privilégier
de par sa capacité à étudier de nombreux gènes simultanément avec une sensibilité importante. Le
séquençage Sanger ou l’analyse de fragments peut se révéler utile pour certains gènes d’inter-
prétation délicate en NGS (ASXL1, CEBPa, etc.).
Type de méthode Méthode manuelle, non automatisable.
Type de test Mesure quantitative pour le NGS, qualitative pour les autres techniques.
CIQ Maison/En cours de réflexion au sein du GBMHM (groupe de biologie moléculaire des hémopathies
malignes).
EEQ Disponible au sein du GBMHM (NGS myéloïde).
Valeurs de référence/Inter- Méthodes sensibles et spécifiques à visée diagnostique, pronostique et théranostique améliorant la
prétation et performances prise en charge des patients.
Causes d’erreur, limites Des processus bio-informatiques adaptés et la connaissance des bases de données des variants
du test décrits (ClinVar, UCSC, etc.) sont nécessaires pour l’interprétation correcte du caractère somatique
des mutations. Toute suspicion d’une anomalie constitutionnelle devra faire l’objet d’une consultation
de génétique auprès d’un spécialiste.
Fiche 18.9
Recherche de la mutation de NPM1
Code RIHN N459 (forfait)
Nature du prélèvement Moelle sur EDTA. Si blastose périphérique, sang EDTA ou sang citrate CPT.
Recommandations Il est nécessaire d’utiliser un prélèvement le plus blastique possible (> 20 %).
pour la qualité du La réalisation d’une séparation des cellules mononucléées permet l’enrichissement du prélèvement en
prélèvement blastes.
Contraintes d’achemi- Température ambiante, transport rapide (sous 24 h). Si le prélèvement a été réalisé sur tubesCPT,
nement centrifuger avant envoi.
Possibilité d’envoi d’ADN issu d’un échantillon de cellules mononucléées de sang ou de moelle osseuse.
Mode de conservation Température ambiante jusqu’à la séparation cellulaire.
Principe méthodolo- Plusieurs techniques disponibles, le plus souvent PCR fluorescente avec analyse de fragments et
gique séquençage Sanger ou séquençage de nouvelle génération (NGS, Next Generation Sequencing).
Type de méthode Méthode manuelle, partiellement automatisable.
Type de test Mesure qualitative pour la détection, quantitative pour la MRD.
CIQ Contrôles interlaboratoires.
EEQ Envisagé (GBMHM).
Valeurs de référence/ Méthode sensible et spécifique.
Performances du test
Causes d’erreur, limites Il y a peu de faux négatifs car il existe une très bonne corrélation entre la blastose et le clone portant la
du test mutation NPM1. On observe peu de variation lors des rechutes.
Chapitre 18. Exploration des proliférations myéloïdes 285
Fiche 18.10
Recherche des mutations de FLT3 : FLT3-ITD et FLT3 TKD
Code RIHN N459 (forfait)
Nature du prélèvement Moelle sur EDTA, si blastique. Sang sur EDTA ou sang sur citrate CPT.
Recommandations pour la Prélèvement le plus blastique possible (> 20 %).
qualité du prélèvement La réalisation d’une séparation des cellules mononucléées permet l’enrichissement du
prélèvement en blastes.
Contraintes d’acheminement Température ambiante, transport rapide (sous 24 h). Si le prélèvement a été réalisé sur tube CPT,
centrifuger avant envoi.
Possibilité d’envoi d’ADN issu d’un échantillon de sang ou de moelle avec plus de 20 % de blastes.
Mode de conservation Température ambiante jusqu’à la séparation cellulaire.
Principe méthodologique Plusieurs techniques sont disponibles, le plus souvent PCR fluorescente avec analyse de fragments
permettant l’établissement d’un ratio FLT3-ITD/FLT3 sauvage.
La mutation FLT3-TKD peut être recherchée par technique HRM (High Resolution Melting),
séquençage Sanger ou séquençage de nouvelle génération.
Type de méthode Méthode manuelle, partiellement automatisée.
Type de test Mesure qualitative et quantitative avec calcul du ratio pour FLT3-ITD.
Mesure qualitative pour la recherche de mutation FLT3-TKD.
CIQ Dilution de la lignée FLT3-ITD mutée.
Échanges interlaboratoires.
EEQ Oui, ponctuel (GBMHM).
Performances du test Marqueur pronostique et théranostique pour les traitements par un inhibiteur ciblé anti FLT3.
Causes d’erreur, limites du Fréquence de sous-clones multiples très faiblement mutés pour FLT3-ITD.
test
286 Oncologie moléculaire hématologique
Fiche 18.11
Mutation de CEBPa
Code RIHN N459 (forfait)
Signification biologique du paramètre cytogénétique intermédiaire permettant de classer
La protéine CEBPα (qui existe sous deux isoformes, les patients dans le groupe clinique favorable si
p30 et p42) est un facteur de transcription impliqué elles sont associées à une absence de mutation
dans l’hématopoïèse des granuleux et des monocytes. de FLT3-ITD ou à une mutation FLT3-ITD
Les mutations de CEBPα sont le plus souvent de ratio FLT3-ITD/FLT3 sauvage < 0,5 (clas-
acquises, somatiques. On en observe deux types : les sification ELN 2017). Ces patients ne seront pas
mutations C terminales affectant la liaison à l’ADN éligibles, dans un premier temps, à un traitement
et l’homo ou l’hétérodimérisation de la protéine et intensif du type allogreffe de cellules souches
les mutations N terminales produisant une protéine hématopoïétiques.
tronquée favorisant l’expression de l’isoforme le Place dans la hiérarchie
plus court de la protéine, p30, qui inhibe la trans-
d’un bilan d’exploration
activation de l’isoforme p42 par un effet dominant
négatif. L’augmentation du ratio p30/p42 bloque Les mutations FLT3-ITD et FLT3-TKD doi-
l’induction du récepteur au G-CSF. vent être recherchées systématiquement en cas
Les doubles mutations du gène CEBPα sont d’indication de traitement par inhibiteur de
présentes dans environ 4 % des leucémies aiguës Flt3. De plus, dans le bilan de LAM de cytogé-
myéloïdes (LAM) de patients de moins de 65 ans. nétique intermédiaire, la recherche de mutation
CEBPa est indispensable pour la stratification
Objectifs de l’analyse et principales thérapeutique du patient. Elle peut être réalisée
indications de prescription dans un deuxième temps après la recherche de
Les mutations bi-alléliques de CEBPα sont un mutation de FLT3-ITD et de NPM1 (qui sont
facteur de bon pronostic dans les LAM de groupe plus fréquentes).
Nature du prélèvement Moelle sur EDTA, sang si blastique – sang sur EDTA ou sang sur citrate CPT.
Recommandations Utiliser le prélèvement le plus blastique possible. Du fait de la sensibilité de la technique utilisée (séquençage
pour la qualité du Sanger), un pourcentage de blastes supérieur à 20 % est nécessaire pour la validation du résultat.
prélèvement La réalisation d’une séparation des cellules mononucléées permet l’enrichissement du prélèvement en blastes.
Contraintes d’achemi- Température ambiante, transport rapide (sous 24 h). Si le prélèvement a été réalisé sur tube CPT, centrifuger
nement avant envoi.
Possibilité d’envoi d’ADN issu d’un échantillon de sang ou de moelle avec plus de 20 % de blastes.
Mode de conservation Température ambiante jusqu’à la séparation cellulaire.
Principe méthodolo- Seule la technique de séquençage Sanger est utilisée pour mettre en évidence les mutations de CEBPα
gique (insertion/délétion, parfois de grande taille, mutation ponctuelle, duplication, etc.).
Le séquençage de nouvelle génération n’est pas, pour le moment, adapté au séquençage de ce gène du
fait de sa structure (richesse en bases GC) et de la taille des insertions/délétions.
Type de méthode Méthode manuelle, partiellement automatisée ou totalement automatisable.
Type de test Mesure qualitative.
CIQ Échanges interlaboratoires.
EEQ Oui, en cours GBMHM.
Valeurs de référence/ Difficultés d’interprétation de certaines mutations (substitution) dont le caractère pathogénique n’est
Performances du test pas certain (nombreux polymorphismes). Préconiser des contrôles sur sang après rémission ou sur
prélèvement de matériel biologique constitutionnel.
Causes d’erreur, Pourcentage de blastes insuffisant (< 20 %).
limites du test
Chapitre 18. Exploration des proliférations myéloïdes 287
Fiche 18.12
Mutations de RUNX1, TP53, ASXL1, IDH1 et IDH2
Code RIHN N459 (forfait)
Signification biologique du paramètre entraîne le reclassement du patient de groupe
Recherche de mutations de mauvais pronostic intermédiaire en groupe de mauvais pronostic en
clinique dans les leucémies aiguës myéloblastiques cas de caryotype de risque intermédiaire.
(LAM) : Les mutations de RUNX1 et ASXL1 sont fré-
• RUNX1 (AML1), facteur de transcription quemment associées.
nécessaire à l’hématopoïèse tardive ; La plupart des LAM avec mutation de TP53 sont
• ASXL1, protéine nucléaire impliquée dans la déjà classées dans le groupe de mauvais pronostic
régulation épigénétique de l’expression de gènes du fait de la coexistence d’anomalies cytogéné-
et participant au remodelage de la chromatine ; tiques de mauvais pronostic (caryotype complexe
• TP53, facteur de transcription nucléaire impli- ou monosomique).
qué dans l’arrêt du cycle cellulaire et la mort La recherche de mutations des gènes IDH1/2 est à
cellulaire par apoptose pour permettre de pallier à visée théranostique car il existe des médicaments inhi-
d’éventuels dommages de l’ADN. TP53 a un rôle biteurs d’IDH1 et IDH2 et la mise en évidence de
dans le maintien de la stabilité du génome. ces mutations peut changer la stratégie thérapeutique.
Recherche de mutations à visée théranostique Place dans la hiérarchie d’un
dans les leucémies aiguës myéloblastiques (LAM) : bilan d’exploration
IDH1 et IDH2 (isocitrate déshydrogénase),
Ces recherches sont réalisées pour les patients
enzymes impliquées dans le cycle de Krebs dont les
présentant une LAM du groupe cytogénétique
mutations entraînent l’augmentation de production
intermédiaire n’ayant pas de mutation FLT3-
d’un oncométabolite le 2 hydroglutarate (2 HG).
ITD/sauvage > 0,5, ce qui les classe dans le
groupe de mauvais pronostic.
Objectifs de l’analyse et principales
La recherche des mutations des gènes IDH1/2
indications de prescription
est effectuée en seconde intention en cas de LAM
Une mutation des gènes RUNX1, ASXL1 ou en rechute ou réfractaire, mais devrait rapidement
TP53 est un facteur de mauvais pronostic qui être effectuée au diagnostic (années 2020).
Nature du prélèvement Moelle sur EDTA, si blastique, sang sur EDTA ou sang sur citrate CPT.
Recommandations pour Prélèvement le plus blastique possible (> 20 %).
la qualité du prélève- La réalisation d’une séparation des cellules mononucléées permet l’enrichissement du prélèvement en blastes.
ment
Contraintes d’achemi- Température ambiante, transport rapide (sous 24 h). Si le prélèvement a été réalisé sur tube CPT,
nement centrifuger avant envoi.
Possibilité d’envoi d’ADN issu d’un échantillon de cellules mononucléées de sang ou de moelle osseuse.
Mode de conservation Température ambiante jusqu’à la séparation cellulaire.
Principe méthodologique Séquençage Sanger et/ou séquençage de nouvelle génération (NGS).
Type de méthode Méthode automatisée partiellement.
Type de test Mesure qualitative.
CIQ Échanges interlaboratoires.
EEQ Oui GBMHM pour le NGS myéloïde.
Valeurs de référence/
Performances du test
Causes d’erreur, limites Pourcentage de blastes insuffisant, couverture incomplète du gène.
du test
288 Oncologie moléculaire hématologique
Bejar R, Stevenson KE, Caughey B, et al. Somatic muta- FICHE 18.11 – Mutation de CEBPa
tions predict poor outcome in patients with myelo- Pabst T, Mueller BU, Zhang P, et al. Dominant-negative
dysplastic syndrome after hematopoietic stem-cell mutations of CEBPA, encoding CCAAT/enhancer
transplantation. J Clin Oncol 2014;32:2691–8. binding protein-alpha (C/EBPalpha), in acute mye-
Della Porta MG, Gallì A, Bacigalupo A, et al. Clinical loid leukemia. Nat Genet 2001;27:263–70.
effects of driver somatic mutations on the outcomes Döhner H, Estey E, Grimwade D, et al. Diagnosis and
of patients with myelodysplastic syndromes treated management of AML in adults: 2017 ELN recom-
with allogeneic hematopoietic stem-cell transplanta- mendations from an international expert panel.
tion. J Clin Oncol 2016;34:3627–37. Blood 2017;129:424–47.
FICHE 18.9 – Recherche de la Mutation de NPM1 FICHE 18.12 – Mutations de RUNX1, TP53, ASXL1,
Falini B, Mecucci C, Tiacci E, et al. GIMEMA Acute IDH1 et IDH2
Leukemia. Working Party. Cytoplasmic nucleophos- Metzeler KH, Herold T, Rothenberg-Thurley M,
min in acute myelogenous leukemia with a normal et al. Spectrum and prognostic relevance of driver
karyotype. N Engl J Med 2005;352:254–66. gene mutations in acute myeloid leukemia. Blood
Döhner H, Estey E, Grimwade D, et al. Diagnosis and 2016;128:686–98.
management of AML in adults: 2017 ELN recom- Paschka P, Schlenk RF, Gaidzik VI, et al. ASXL1 mutations
mendations from an international expert panel. in younger adult patients with acute myeloid leukemia:
Blood 2017;129:424–47. a study by the German-Austrian Acute Myeloid
FICHE 18.10 – Recherche des mutations de FLT3: Leukemia. Study Group. Haematologica 2015;100:
FLT3-ITD et FLT3 TKD 324–30.
Nakao M, Yokota S, Iwai T, et al. Internal tandem duplica- Terada K, Yamaguchi H, Ueki T, et al. Full-length muta-
tion of the flt3 gene found in acute myeloid leukemia. tion search of the TP53 gene in acute myeloid
Leukemia 1996;10:1911–8. leukemia has increased significance as a prognostic
Yamamoto Y, Kiyoi H, Nakano Y, et al. Activating factor. Ann Hematol 2018;97:51–61.
mutation of D835 within the activation loop of Stein EM, DiNardo CD, Pollyea DA, et al. Enasidenib in
FLT3 in human hematologic malignancies. Blood mutant IDH2 relapsed or refractory acute myeloid
2001;97:2434–9. leukemia. Blood 2017;130:722–31.
Döhner H, Estey E, Grimwade D, et al. Diagnosis and Döhner H, Estey E, Grimwade D, et al. Diagnosis and
management of AML in adults: 2017 ELN recom- management of AML in adults: 2017 ELN recom-
mendations from an international expert panel. mendations from an international expert panel.
Blood 2017;129:424–47. Blood 2017;129:424–47.
Chapitre 19
Exploration des proliférations
lymphoïdes
Fiche 19.1
Recherche de clonalité B par PCR multiplex
Codes LC N400 et N420
Fiche 19.2
Recherche de clonalité T par PCR multiplex
Codes LC N404 et N420
Valeurs de référence/ Test spécifique mais devant toujours être interprété en fonction du contexte clinique et des autres
Interprétation et résultats biologiques, en particulier anatomopathologiques, cytologiques, immunophénotypiques. Il faut
performances distinguer la polyclonalité, associée aux populations T physiologiques, l’oligoclonalité témoignant d’une
réponse immunitaire restreinte à quelques clones et la clonalité vraie se traduisant par un pic unique.
Causes d’erreur, limites - Clonalité n’est pas toujours synonyme de malignité. Ceci est particulièrement vrai en cas de clones T
du test plus ou moins minoritaires qui peuvent se voir dans de nombreuses situations s’accompagnant d’un
déséquilibre du répertoire immunitaire : infections (chroniques surtout), auto-immunité, greffe de moelle,
immunodépression, vieillissement.
- La technique a une sensibilité d’environ 5 % et n’est donc pas adaptée au suivi de la maladie
résiduelle qui nécessite une autre méthodologie.
1. Le locus gamma est le premier à être réarrangé lors de la lymphopoïèse T et les réarrangements abortifs persistent
dans le génome des lymphocytes T à TCR alpha-bêta.
Chapitre 19. Exploration des proliférations lymphoïdes 295
Fiche 19.3
Statut mutationnel du locus de la chaîne lourde des
immunoglobulines
Code RIHN N420
Nature du prélèvement Sang (sur EDTA) essentiellement. Rarement moelle osseuse ou biopsie ganglionnaire (fraîche,
congelée ou fixée et incluse en paraffine).
Recommandations pour la Il est parfois nécessaire de réaliser l’analyse à partir de l’ARN, ce qui nécessite un délai de transport
qualité du prélèvement de moins de 48 h.
Contraintes d’acheminement Température ambiante, transport rapide (sous 48 h).
Mode de conservation Température ambiante jusqu’à la séparation cellulaire et extraction de l’ADN. Possibilité de travailler
sur cellules congelées.
Principe méthodologique La méthode comporte plusieurs étapes :
1) amplification génique des réarrangements clonaux des gènes d’immunoglobulines par la
technique de Polymerase Chain Reaction (PCR) (voir chapitre 19) ;
2) séquençage des produits de PCR par technique conventionnelle (Sanger) ou de nouvelle
génération (NGS) ;
3) comparaison de la séquence obtenue avec la séquence germinale la plus proche à l’aide d’outils
bio-informatiques spécifiques.
296 Oncologie moléculaire hématologique
Fiche 19.4
Étude du profil mutationnel des hémopathies lymphoïdes
par séquençage haut débit
Code RIHN N452 (forfait)
Nature du prélèvement De préférence ADN extrait de biopsie envahie congelée ou fixée et incluse en paraffine, en sachant que la
qualité de la technique est alors altérée.
Recommandations La qualité de l’ADN est optimale à partir de matériel congelé, ou de prélèvement sanguin ou médullaire si
pour la qualité du ces tissus sont envahis.
prélèvement
Contraintes d’achemi- Il est souhaitable que les biopsies parviennent à l’état frais au laboratoire d’anatomo-pathologie, qui
nement réalisera alors la congélation d’un fragment.
Mode de conservation Une fois congelés, les prélèvements peuvent être conservés à – 80 °C pendant plusieurs années.
Principe méthodolo- - Enrichissement de l’ADN tumoral par la constitution d’une librairie représentant le panel de gènes
gique d’intérêt (différentes stratégies existent : capture, amplicons, etc.).
- Séquençage des librairies.
- Analyse bio-informatique.
Type de méthode Méthode manuelle, automatisable.
Type de test Mesure qualitative avec données quantitatives (fréquence d’allèles variants).
CIQ Maisons ou commerciaux.
298 Oncologie moléculaire hématologique
Fiche 20.1
Recherche et quantification d’une cible unique
d’oncogénétique somatique lors du diagnostic ou du
suivi d’une leucémie aiguë myéloblastique (ou maladie
résiduelle des LAM)
Code RIHN N451
Nature du prélèvement Moelle sur EDTA, sang sur EDTA ou sang sur citrate CPT.
Recommandations pour La réalisation d’une séparation des cellules mononucléées permet l’enrichissement du prélèvement en
la qualité du prélèvement blastes.
Contraintes Température ambiante, transport rapide (sous 24 h). Si le prélèvement a été réalisé sur tube CPT,
d’acheminement centrifuger avant envoi.
Possibilité d’envoi d’ADNc issu d’un échantillon de cellules mononucléées de sang ou de moelle (cDNA
correspondant à 1 µg équivalent ARN).
Fiche 20.2
Quantification d’une cible d’immunogénétique (Ig/TCR)
lors du suivi d’une leucémie lymphoblastique ou d’un
syndrome lymphoprolifératif (ou maladie résiduelle)
Code RIHN N450
Fiche 21.1
Séquençage haut débit (NGS)
Codes RIHN N452, N453, N454
Nature du prélèvement Sang ou moelle sur tube EDTA. Culots cytogénétiques. Coupes de tissu (ganglion le plus souvent)
congelées, voire paraffinées.
Recommandations pour la Les coupes de tissu congelé sont à privilégier par rapport aux coupes paraffinées qui génèrent des
qualité du prélèvement fragments plus courts d’ADN autour de 100 à 200 paires de bases.
Contraintes d’acheminement Moins de 24 h.
Mode de conservation Entre + 15 et + 30 °C, ou congelé à – 80 °C après extraction.
Chapitre 21. Autres techniques moléculaires 309
Principe méthodologique Les principales technologies utilisées permettent d’obtenir des fragments courts.
Étapes communes aux différentes technologies :
- +/- fragmentation de l’ADN ;
- préparation d’une librairie avec des adaptateurs ;
- amplification clonale par émulsion ou bridge PCR ;
- séquençage par pyroséquençage ou fluorescence ;
- analyse bio-informatique des données générées.
Type de méthode Méthode manuelle, +/- automatisable.
Type de test Mesure quantitative indiquant la fréquence d’allèles variants.
CIQ Maisons ou commerciaux.
EEQ Par le GBMHN.
Performances du test Plus rapide et moins onéreux que la méthode Sanger.
Permet également d’augmenter la sensibilité de détection des mutations jusqu’à 1 %.
Causes d’erreur, limites du Matériel de mauvaise qualité, hétérogénéité tumorale.
test Présence d’homopolymères pour les techniques par pyroséquençage.
Erreur de séquençage pour les techniques par fluorescence.
Caractérisation pathologique parfois délicate de variants peu ou pas décrits.
310 Oncologie moléculaire hématologique
Fiche 21.2
Chimérisme moléculaire
Codes RIHN G179, G180, G225
Fiche 21.3
Recherche des transcrits de fusion dans les leucémies
aiguës
Nature du prélèvement Moelle, sang, LCR ou tissus divers (en cas d’envahissement extra-médullaire).
Recommandations pour la qualité du Les prélèvements de sang et de moelle doivent être réalisés sur anticoagulant EDTA.
prélèvement Les tissus doivent être frais, non fixés, ou congelés à – 180 °C.
Contraintes d’acheminement Les prélèvements frais doivent être acheminés à température ambiante.
Les ARN étant des molécules instables, un acheminement rapide des prélèvements est
recommandé (moins de 48 h entre le prélèvement et la congélation). Si ce délai ne peut
être respecté, le prélèvement doit être traité pour isoler les cellules mononucléées (Ficoll)
et les congeler à – 80 °C, pour un acheminement différé en carboglace.
Chapitre 21. Autres techniques moléculaires 313
Bibliographie du chapitre 21 Kim J, Hwang IS, Kim HS, et al. Bone marrow chime-
rism detection using next generation sequencing
FICHE 21.1 – Séquençage haut débit (NGS)
based on single nucleotide polymorphisms following
Vogelstein B, Papadopoulos N, Velculescu VE, et al.
liver transplantation : comparison with short tandem
Cancer genome landscapes. Science 2013;339:
repeat-PCR. Ann Lab Med 2016;36:82–4.
1546–58.
FICHE 21.3 – Recherche des transcrits de fusion
Koboldt D, Steinberg KM, Larson DE, et al. The next-
dans les leucémies aiguës
generation sequencing revolution and its impact on
Arber DA, Orazi A, Hasserjian R, et al. The 2016 revi-
genomics. Cell 2013;155:27–38.
sion to the World Health Organization classification
FICHE 21.2 – Chimérisme moléculaire of myeloid neoplasms and acute leukemia. Blood
Alizadeh M, Bernard M, Danic B, et al. Quantitative 2016;127:2391–405.
assessment of hematopoietic chimerism after bone Ruminy P, Marchand V, Buchbinder N, et al. Multiplexed
marrow transplantation by real-time quantitative targeted sequencing of recurrent fusion genes in
polymerase chain reaction. Blood 2002;99:4618–25. acute leukaemia. Leukemia 2016;30:757–60.
Index
Dopage, 7 H
Drépanocytes, drépanocytose, 42 Haptoglobine, 51, 65
E Heinz (corps de), 45
Ektacytométrie, 49 Hématies, 4
Électrophorèse, 54 Hématies cibles, 42
Elliptocytes, elliptocytose, 42 Hématocrite, 6
Élution d'anticorps, 252 Hémochromatoses, 60
Éosine maléimide, 49 Hémoglobine, 4, 47
Épreuve directe de compatibilité, 244 –– fœtale, HbF, 47
Érythropoïèse, 62 –– HbA, 70
Érythropoïétine, 6 –– HbC, 70
Euglobulines, 137 –– HbE, 71
F –– HbS, 44
Facteur tissulaire, 84 Hémoglobinose C, 49
Facteurs (de la coagulation) Hémoglobinurie paroxystique
–– Facteur V Leiden, 180 nocturne, 31
–– I (fibrinogène), 84 Hémogramme, 4
–– II (prothrombine), 84 Hémojuveline, 66
–– IX (facteur antihémophilique B), 103 Hémolyse, 31
–– V (proaccélérine), 95 Hémopathies lymphoïdes, 297
–– VII (proconvertine), 84 Hémopathies malignes, 21
–– VIII (facteur antihémophilique A), 101 Hémophagocytose, 19
–– X (facteur Stuart), 84 Hémophilie, 143
–– XI (facteur Rosenthal), 86 Hémorragie/maladie hémorragique, 91
–– XII (facteur Hageman), 107 Hémostase, 109
–– XIII (facteur de stabilisation de la fibrine), 139 Héparine de bas poids moléculaire, 188
Falciformation, 44 Héparine non fractionnée, 86
Fer, 62 Hepcidine, 62
Ferritine, 60 Hypovitaminose, 95
Ferroportine, 66 I
Fibrine, 91 IDH (mutations), 287
Fibrinogène, 84 Immunophénotypage, 21
Fibrinolyse, 91 Indice d'anticoagulant circulant, 87
FISH, 268 Inflammation, 64
FLT3 (mutations), 284 INR, 84
Formule, 13 Isopropanol, 73
Fransferrine, 62 J
Frottis sanguin, 13 JAK2, 6
G –– mutation exon 12, 278
Ganglion, 15 –– mutation JAK2V617F, 276
Glanzmann (thrombasthénie de), 119 K
Globules blancs, 4 Kininogène, 86
Glycoprotéine Ib plaquettaire, 126 Kleihauer (test de), 47
Grossesse/obstétrique/contexte obstétrical/ L
accouchement, 6, 230, 240 Lavage broncho-alvéolaire, 15
Groupes sanguin Leucémie, 4, 15
–– biologie moléculaire, 236 Leucémie aiguë, 302
Groupes sanguins, 230 Leucémie lymphoïde chronique, 295
–– ABO, 230 Leucémie myéloïde chronique, 272
–– RH, 230 Leucocytes, 4
–– Rh-K, 232 Leucocytose, 4
Guthrie (test de), 78 Leucopénie, 4
Index 317